Cours de Thermo Appliqu+®e
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Cours de Thermo Appliqu+®e
4.1 - Introduction
Les cycles à vapeur d’eau sont réalisés à partir d’une chaudière qui évapore de l’eau
pour l’amener à une pression et une température élevées. La chaudière est un
Chaudière
Q1
Pompe
Turbine
w
Q2 W
Condenseur
échangeur de chaleur fumée eau et vapeur d’eau. La fumée est elle-même réalisée
par combustion dans un foyer. La vapeur générée peut être saturante ou
surchauffée. Cette vapeur est acheminée vers le second organe principal du cycle
qui est la turbine. Une turbine est une roue à aube muni d’un arbre qui transmet la
rotation de la roue au milieu extérieur. La détente de la vapeur dans la turbine
l’amène à basse pression à l’entrée d’un échangeur de chaleur, le condenseur. Cet
échangeur de chaleur vapeur/eau condense la vapeur. Les condensats sont repris
par une pompe dite alimentaire qui les comprime pour les injecter dans la chaudière
bouclant ainsi le cycle.
D’un point de vue énergétique les meilleurs rendements possibles pour une
chaudière sont de l’ordre de 90 %. Les petites chaudières mal réglées peuvent avoir
un rendement inférieur à 60 %. Le rendement est très sensible à l’excès ou au défaut
d’air.
36
Les pertes du condenseur sont quant à elles provoquées par le rejet de chaleur vers
l’extérieur. On distingue deux types de condenseur utilisés dans les cycles à vapeur
d’eau. Ceux à contact direct et ceux à surface d’échange.
4.2.1 - Définition
A,, A B
A’ a b
37
H
A b
A,,
A’ a S
dH = TdS + VdP
= δQ + δτ
δτc = VdP
τc = V∆P Joules
Ce travail peut être exprimé en kJ par unité de masse comme sur le diagramme de
Mollier. On pose
τc = Ul∆P J/kg
38
∆ P
τc =
ρl
∆ P (bar) 105
= J/kg
1000 d
∆ P (bar)
= 103 J/kg
10 d
∆ P (bar)
τc= kJ/kg
10 d
Q1 = QP = ∆H
Q1 = HB – HA’’
L’enthalpie du point B est obtenue sur le diagramme de Mollier. Celui du point A’’ est
à calculer de la façon suivante. On pose
∆ P (bar)
H A'' = H A' +
10 d
τd = ∆H
τd = Hb - HB
39
- Condensation de la vapeur
Q2 = Qp = ∆H
Q2 = HA’ – Hb
τd -τc
η =
Q1
∆ H détente HB - Hb
En négligeant τc devant τd , on pose η ≈ =
∆ H chaudière H B - H A''
La vapeur obtenue en fin de chauffage isobare dans la chaudière est saturante dans
le cycle de Rankine.
La détente « Dd » finit au point d de titre plus élevé que celui du point b correspond à
la fin de détente du cycle de Rankine ce qui a pour résultat d’accroître la durée de
vie des turbines généralement érodées par le martèlement des gouttelettes de
40
liquide. De plus un titre élevé en fin de détente rend la transformation moins
isenthalpique qu’elle ne devrait l’être du fait que les coefficients de convention de la
vapeur humide sur les parois de la turbine sont plus élevées.
H
D
d
A b
,,
A
A’ a S
On constate d’autre part par un calcul approprié que le rendement est amélioré.
τd = Hd - HD
Q1 = HD – HA’’
( H D - Hd ) -τc
η =
H D - H A"
H
D E
B
D’
e’
C x e
d
A b
,,
A
A’ a S
τ tot - τ c
η =
Q1
Dans tout ce qui précède, nous avons considéré que les détentes étaient toutes
isentropiques. Il n’est est rien. Il y a toujours dans une détente une dégradation de
l’énergie disponible en chaleur qui fait que la transformation se fera à entropie
croissante. L’irréversibilité de la détente est mesurée par la variation d’entropie
constatée en fin de détente. C’est le cas de la transformation Ee’ comparée à la
transformation isentropique Ee.
On remarquera que le travail réel obtenu est plus faible que celui supposé dans la
transformation isentropique.
42
4.5 – Cycles avec soutirages
H
D
S1
A α
A2'' d
' (1-α)
A1'' A1
A’ S
τd = (H S1 - HD ) + (1 - α ) (H E - HS1 ) kJ/kg
" "
α est la fraction du débit m soutiré en S1 pour chauffer le fluide parvenu en A1 de A1
'
à A1 . Pour calculer cette fraction on écrira l’équation de conservation de la chaleur le
long de l’isobare A1" S1
(1 - α ) (H A1'
- H A"
1
) = α (H S1 - H A'
1
)
La chaleur consommée à la chaudière passe de
Q1 = (H D - H A" )
à
Q '
1 = (H D - H A"
2
)
Q’1 < Q1
43
τd
Le rendement évalué par η = est alors élevé.
Q1
44
5 – DIAGRAMMES ET CYCLE FRIGORIFIQUES
S3>S2
P C
P
C
S2 v1
S1 v 2 > v1
Tc
H H
(a) (b)
La figure 20 (a) et (b) donne l’allure des différentes courbes figurant sur le
diagramme de Mollier H–log P. On notera (voir Annexe 4) que le logarithme de la
pression est en base décimale.
Comme pour les diagrammes de Clayperon (P, V) ou de Mollier (H, S), le diagramme
H–log P présente une courbe de saturation pour chaque fluide avec à un point
critique C positionné au sommet de la courbe. L’isotherme critique Tc passe par le
point C comme indiqué par la figure 20a. Les propriétés du fluide vues en diagramme
(P -V) ou (H – S) sont directement transposables en diagramme H – log P c’est à
dire :
45
Un changement de phase liquide vapeur n’est possible que lorsque le fluide évolue
en restant en dessous de l’isotherme critique Tc.
On remarque que les diagrammes H – log P ne comportent des courbes que dans la
zone vapeur saturante ou sèche. L’intérêt de ces courbes dans la zone liquide est
faible, la plus part des paramètres variant peut pour les liquides.
∆H = τ + Q
τc = ∆H
= Hf - Hi
QP = ∆H
= Hf - Hi
Ces deux expressions montrent tout l’intérêt du diagramme de Mollier H-log P pour
les calculs frigorifiques. La connaissance des points de début et fin de transformation
permet le calcul soit de la chaleur soit du travail au cours du cycle frigorifique ainsi
que nous le verrons plus loin.
B
C
condenseur
détendeur compresseur
D A
évaporateur
46
Une machine frigorifique à compression comprend 4 éléments essentiels grâce
auxquels le cycle frigorifique est réalisé. Ce sont :
– Le compresseur
– Le condenseur
– Le détendeur
– L’évaporateur
Ces quatre éléments sont placés comme l’indique le schéma de la figure 21.
Le cycle correspondant pour une fluide frigorigène qui circule en circuit fermé en
passant par ces quatre organes est schématisé en diagramme P-V par la figure 22.
C B’ B
P2
A
P1
D
V
Figure 22 : cycle à compression en Diagramme P-V
5.2.1 – La compression AB
On suppose ici que le fluide frigorigène arrivant de l’évaporateur est saturant au point
A. Il est aspiré par le compresseur à l’état saturé et comprimé de façon isentropique
de A à B. La pression passe de P1 (pression à l’évaporateur) à P2 (pression au
condenseur). On constate que le fluide sortant du compresseur au point B est à l’état
de vapeur surchauffé. C’est toujours le cas pour la compression isentropique.
5.2.2 – Condensation BC
47
5.2.3 – Détente CD
∆H = τ + Q
Avec
5.2.4 – Evaporation DA
48
La température de condensation est notée Tc et dépend de la pression P2 atteinte en
sortie du compresseur (voir courbe Ps(T)).
Le croquis présente par ailleurs les températures Ta et Ti du milieu ambiant (ou milieu
de refroidissement du condenseur) et interne (ou milieu à refroidir c’est à dire
l’intérieur du réfrigérateur).
De la même façon, pour rejeter la chaleur Q1 dans le milieu ambiant il faut que la
température Tc soit constamment supérieure à Ta. on peut avoir Ta = 35°C et Tc =
45°C. Ainsi le milieu ambiant (air ou eau) prendra constamment la chaleur Q1 au
fluide en passage dans le condenseur.
T P(Atm)
Condenseur (40°C)
Tc
Q1 P2 =16
Atmosphère Ta = 38°C
τc = ∆H
= HB - HA
49
– L’évaporateur a lieu de D à A. la chaleur Q2 échangée est :
Q2 = QP
= ∆H
= HA – HD
Q1 = QP
= ∆H
= Hc – HB
P (bars)
C B’
P2 B
P1 A
D
H (kJ/kg)
Q2
COP =
τc
HA - HD
COP =
HB - HA
Dans tout ce qui précède nous avons supposé que le fluide frigorigène en A et en C
était à saturation, les points correspondants étant sur la courbe de saturation. Dans
la pratique la vapeur sortant de l’évaporateur est surchauffé de A à A’ afin d’éviter la
50
présence de gouttelettes liquide dans le compresseur, celles-ci étant préjudiciables à
la durée de vie de ce dernier.
P (bars)
C’ C B’
P2 B
A
P1 A’
D
H (kJ/kg)
Pf = m ∆ Hévapo
Pf
On en déduit m =
∆ He
51
Le débit volumique qυ peut être exprimé de deux façons différentes
qv = mυ
π D2
= V
4
On en déduit
1
4 υ Pf
2
D =
π V ∆ He
Les diamètres des tubes sont donnés en pouce avec la progression ci-après.
1
8 ’ ¼’ ½’ …
Nous avons jusqu’à présent supposé que la forme du cycle n’était déterminée que
par les 4 organes principaux que sont le compresseur, le condenseur, le détendeur
et l’évaporateur. Nous avons représenté ci-dessous un cycle de fonctionnement réel
prenant en compte tous les organes qui ont une influence sur la forme du cycle
frigorifique.
52
Ligne d’aspiration Ligne de refoulement
1 3
8 9 2
Condenseur
Evaporateur
Echangeur de chaleur
7
Ligne liquide 4
5
6
Figure 26 : schéma global d’une installation frigorifique à compression
Le cycle résultant est donné par la figure 27. Nous avons exagéré à dessein les
effets et écarts au fonctionnement théorique pour la lisibilité du diagramme.
P (bars)
2
Pc
6 5 4 3
7 8
1
Pe
9
H (kJ/kg)
Description du cycle.
∆ H isentropique
η =
∆ H réel
53
– Les cycles théoriques supposent toujours une perte de charge nulle dans
les condenseurs et dans les évaporateurs. Il n’en est rien. On peut
facilement perdre 1 à 2°C de température de condensation dûe à la perte
de charge 3-4 dans le condenseur.
Pour remédier à cet inconvénient on adopte un cycle à deux étages comme celui
présenté par la figure 29. Il existe plusieurs possibilités de cycle conduisant à la
résolution du problème posé. Celle que nous proposons ici est une solution parmi
d’autres.
Remarque : les machines à deux étapes sont le plus souvent adaptées aux
chambres froides pour produits surgelés où les températures internes peuvent
atteindre –25°C pendant que la température externe est supérieure à 35°C par
exemple. La température de fin de compression T B’ est en général limitée à 120 à
140°C pour divers fluides frigorigènes.
Le cycle ainsi modifié améliore le rendement global de l’installation au prix d’un ajout
d’organes supplémentaires qui vont augmenter l’investissement. Par exemple et pour
ce cycle.
– On intercale dans le circuit une bouteille dite intermédiaire qui joue le rôle
de condenseur pour le circuit BP et le rôle d’évaporateur pour le circuit
HP.
54
B
C
condenseur
Compresseur HP
Détendeur HP
Bouteille intermédiaire A1
D1
C1
B1
Détendeur HP Compresseur BP
A
D
évaporateur
P (bars)
C
B B’
C1 D1 A1 B1
D A
H (kJ/kg)
τc = τBP + τHP
= (HB1 – HA) + (HB – HA1)
55
Les chaleurs échangées au condenseur et à l’évaporateur se calculent de la même
façon que pour un cycle à un étage de compression.
HA - HD
COP =
(
( H B1 - H A ) + H B - H A1 )
Pour calculer les débits des fluides frigorigènes nécessaires pour que la bouteille
intermédiaire reste en régime permanent avec les mêmes quantités de liquide et de
vapeur saturante on procède comme suit :
Pf = mBP x ∆Hévapo
On en déduit mHP.
Pression de refoulement
a =
pression d'aspiration
Pc P
a = = i
Pi Pe
On en déduit
56
Pi = Pc x Pe
Pc Pi
a= =
Pi Pe
P (bars)
T4'
Pc
T4
'
Pi ' T 3 T2'
Pi
T3 T2
Pe
T1
H (kJ/kg)
γ -1
γ
T4 = T3 a
γ -1
γ
T2 = T1 a
57
lesquels γ est élevé comme l’ammoniac par exemple, ont des températures de sortie
compresseurs T2 et T4 élevées.
Dans le cas d’un cycle à un étage, le choix du fluide sera fait en tenant compte des
températures à ne pas dépasser. Pour un cycle à deux étages, on peut réduire la
température T4 (la plus élevée) en adoptant des taux de compression différents pour
les deux compresseurs HP et BP.
γ −1
T’4 = T’3 a γ < T4
bp
γ −1
T’2 = T1 a γ < T4
hp
Il y a quelques années, avant le protocole de Montréal signé en 1987 les fluides les
plus utilisés étaient au nombre de quatre et sont :
Le fréon 12, le fréon 22, le fréon 502 et l’ammoniac. Tous ces fluides sont connus
sous l’appellation Rxyz. L’ammoniac se distingue des autres fluides par sa formule
(NH3). Les fréons ont quant à eux la formule chimique
Ils contiennent tous du chlore qui libéré par le fréon dans les hautes couches
atmosphériques a la propriété de détruire la couche d’ozone O3 qui protège notre
planète des rayons γ. C’est pourquoi le protocole de Montréal signé par la quasi
totalité des pays à décrété une réglementation liée à la fabrication, l’utilisation et
l’élimination progressive de toutes les molécules destructrices de la couche d’ozone.
On a pu à partir de mesures réaliser que les CFC (chlorofluorocarbures) étaient les
molécules les plus nocives vis à vis de la couche d’ozone. Les HCFC
(hydrochlorofluorocarbures) sont quant à elles moins destructives. Ces fluides
frigorigènes naguère prisés pour leurs coûts faibles et leurs performances bonnes
doivent aujourd’hui être éliminés et remplacés sous peine de détruire une partie de la
couche d’ozone.
La suite de ce chapitre explique quel fluide est incriminé et lequel ne l’est pas à partir
des formules chimiques ci-après,
58
– Lorsque 2x + 5 = y + z on a un HFC. C’est le cas pour le R134 qui est un
des nouveaux fluides frigorigènes.
Tous les CFC comme le R12, sont aujourd’hui bannis de la surface du globe. Les
HCFC comme le R22 ont un sursis d’une vingtaine d’années avant d’être interdis
comme les CFC. Tous les HFC comme le R134 sont inoffensifs.
– le R22 a pour formule chimique CH Cl F2. C’est un HCFC qui doit être
éliminé progressivement de la surface du globe d’ici l’horizon 2020.
– sa température d’ébullition à une atmosphère Te ( 1 atm) = - 40,8°C
– sa température critique Tc = 96°C
– sa chaleur latente de vaporisation à 1 atm, Lev = 51,20 kcal/kg
– Son rapport des chaleurs spécifiques γ = 1,184
– il est non toxique et peu cher
Le R22 continue à être largement utilisé surtout en Afrique où les moyens manquent
pour l’achat des nouveaux fluides.
59
– Sa température d’ébullition à une atmosphère Te = - 33,3°C
– Sa température critique Tc = 132,40°C
– Sa chaleur latente d’évaporation à une atmosphère Lev = 309,64/kg fait de
lui un bon fluide.
– Son rapport des chaleurs spécifiques γ = 1,312 est hélas élevé.
– L’ammoniac présente les inconvénients d’un γ élevé et une toxicité qui
limite son utilisation aux très grandes installations où la présence d’un
technicien est indispensable.
L’ammoniac n’est pas frappé par la réglementation environnementale et a vu son
utilisation prendre de l’essor dans les grandes installations à la place de certains
CFC et HCFC.
Le remplacement des CFC doit faire l’objet d’une approche globale prenant en
compte l’efficacité énergétique des fluides frigorigènes. Deux types de remplacement
des CFC sont opérés :
60
l’installation. Ce type de remplacement est destiné aux installations en fin
de vie.
Les fluides frigorigènes nouveaux arrivent aujourd’hui par dizaines sur le marché. Il
est impossible de faire leur inventaire dans le cadre de ce cours. Nous citerons ici 4
fluides qui comptent parmi les plus utilisés à ce jour. Ce sont :
61
Les deux fluides R404A et R410A sont utilisés en remplacement du R502 et du R22 pour
les basses températures.
62
6 – L’AIR HUMIDE
6.1 - Définitions
L’air atmosphérique ou air humide est donc composé d’air sec et de vapeur d’eau.
Sa pression totale P est la somme de la pression partielle de la vapeur d’eau Pv et de
celle de l’air sec Pa. Selon la loi de Dalton,
P = Pv + Pa
Tout volume V d’air atmosphérique ou d’air humide est relié aux pressions partielles
des deux constituants par les équations.
mv
Pv V = RT
Mv
ma
Pa V = RT
Ma
De la même façon que les fluides purs peuvent être à l’état de saturation, l’air peut
aussi être saturé (de vapeur d’eau).
On dit que l’air est saturé à une température T donnée quand la pression partielle Pv
de la vapeur d’eau de cet air est égale à la pression de saturation Ps(T) de la vapeur
d’eau. Si mvmax est la masse de vapeur d’eau de l’air saturé ou masse maximale de
vapeur d’eau que peut contenir cet air, on pose pour tout air à saturation,
Pv = Ps(T)
mv = mvmax
Remarque : Ps(T) peut être calculé pour la vapeur d’eau à partir de la loi d’Antoine.
B
Ln ( Ps (T) ) = A -
T-C
63
A = 11,68 ; B = 3816 K ; C = 46,13 K
mv
e =
m vmax
mv
Pv V = RT
Mv
Pv
e =
Ps (T)
- mv = 0
- Pv = 0
-e =0
On a pu constaté qu’un tel air n’existe nul part à la surface du globe. Même dans les
déserts les plus arides on trouve toujours des traces d’eau.
L’humidité absolue ou teneur en vapeur d’eau x d’un air humide est définie comme le
rapport de la masse de vapeur d’eau continue dans un volume de cet air à la masse
d’air sec contenue dans le même volume.
mv
x= kg par kg d’air sec
ma
L’unité de x est notée kg/kgAS signifiant kg de vapeur d’eau par kg d’Air Sec.
64
6.1.4 – Relation entre l’humidité relative et humidité absolue
Ces relations permettent de déterminer l’un quand l’autre est donné. On pose les
relations des pressions partielles Pv et Pa sous la forme :
mv
Pv V = RT
Mv
ma
Pa V = RT
Ma
Pv mv M
= x a
Pa ma Mv
en remarquant que :
m
x= v
ma
Mv 18
d= d est la densité de la vapeur d'eau égale à
Ma 29
Pa = P - Pv
On tire l’équation
d Pv
x=
P - Py
xP
et Pv =
x+ d
Ces deux relations sont très utilisées dans les calculs relatifs à l’air humide.
En posant
Pv
e = et donc Pv = e Ps
Ps
On aboutit à
xP
e=
(x + d) Ps
65
x = 0 kg/kgAS
t = 0°C
h = 0 kcal
Par convention l’enthalpie d’un air parfaitement sec et ramené à 0°C est nulle.
A partir de cet état appelé état de référence on considère 1 kg d’air sec chauffé de 0
à t°C. La chaleur absorbée par cet air à pression constante une atmosphère est
égale à sa variation d’enthalpie
∆ h = Cp (t – 0°)
= Cpt kcal pour 1 kgAS
On suppose ensuite qu’on évapore x kg d’eau initialement à 0°C dans cet air pour
l’amener à x kg/kgAS de vapeur d’eau à t°C. La chaleur correspondante est encore
égale à la variation d’enthalpie de l’eau.
L’enthalpie résultante pour 1 kg d’air sec et x kg de vapeur d’eau est la somme des
deux enthalpies calculées.
Il existe essentiellement deux diagrammes qui sont les plus utilisés. Ce sont les
diagrammes de Mollier (h, x) et les diagrammes de Carrier (t, x). Dans les
applications de froid on préfère utiliser le diagramme de Carrier (t, x). C’est ce
dernier diagramme que nous allons décrire et utiliser tout au long de ce chapitre. On
trouvera en annexe 5 une copie de chacun de ces deux diagrammes.
66
– L’humidité relative e en %. La courbe de saturation (e = 100 %) est la
plus à gauche.
– Les droites de volume massique υ en m3/kgAS utiles dans les calculs des
quantités d’air sec contenues dans l’air humide.
Lorsque le point figuratif M d’un air a été placé sur le diagramme, toutes les
propriétés de cet air telles que hM, xM, tM, eM … sont déterminées ou calculables
x (g/kgAS)
h en kal/kgAS
8
D
6
4 C
2 E
0 B
A
t (°C)
67
Transformation AE : Elle correspond à un chauffage de l’air comme dans le cas de
circulation d’air autour d’une résistance électrique. L’air reçoit de la chaleur (h
augmente) et son humidité relative décroît alors que son humidité absolue reste
constante.
Tr < th < ts
6.3 - Applications
Il existe essentiellement deux méthodes. La plus répandue est la mesure directe par
psychromètre électronique qui est un appareil formé d’une tige au bout de laquelle
est fixée une sonde capacitive qui convertie les variations d’humidité en variation de
résistance capacitive transmises à un boîtier électronique. Cette information est
reconvertie en humidité relative qui s’affiche sur un écran. Les mesures sont souvent
fluctuantes et les valeurs peu fiables. De plus la sonde vieillie vite et doit être
changée souvent ou alors étalonnée.
Le thermomètre humide indique la température d’un air qui a été saturé après son
passage sur le bulbe humide(point B). De plus la transformation de l’air est
isenthalpique. Le schéma de détermination de l’humidité est alors le suivant :
68
x (g/kgAS)
B
t = constante
h x
xA
th ts
t (°C)
On place le point B sur la courbe de saturation comme indiqué par la figure 32. On
recherche ensuite le point A comme intersection des deux droites h = constante et t s
= constante. Le point A ainsi obtenu représente l’état de l’air ambiant.
Les mesures sont en général fiables. La méthode peut être appliquée indifféremment
à des thermomètres à mercure comme à deux thermocouples. Pour obtenir des
mesures les plus fiables possibles on préconise une circulation de l’air autour du
thermomètre à bulbe humide. Une simple ventilation pour obtenir une vitesse d’air de
l’ordre de 2 m/s suffit.
Lorsque la surface de la batterie froide n’est pas suffisamment froide pour amener
l’air à saturation on obtient la transformation A-B de la figure 33. Si la température de
la batterie froide est suffisamment basse l’air peut atteindre et dépasser son point de
rosée C. On a alors les transformations AD.
69
x (g/kgAS)
C B A
* *
TES
D *
E
t (°C) tes tr ts
En pratique, on constate que l’air n’est jamais à l’état de saturation exacte (point D)
après passage sur une batterie froide. Le point qui figure l’état de l’air à sa sortie de
la batterie sera le point E et la transformation de l’air est AE. Dans tous les cas, on
évalue la quantité de chaleur à retirer à l’air pour le refroidir en posant
Q = ∆h (kcal/kgAS)
= hE – hA
Pour obtenir cette chaleur sous forme de puissance frigorifique il faut multiplier Q par
le débit d’air sec
qv
ma = kgAS/h
νA
Pf = ma ∆h frigories/heure ou kcal/h
L’une des applications de l’air humide les plus courantes aussi bien dans l’industrie
qu’au niveau domestique est le séchage. Le séchage consiste à retirer de l’eau à un
produit pour l’amener à une teneur en eau nécessaire pour sa conservation, son
transport, son conditionnement etc. Pour cela on utilise un séchoir .
Pour faire du séchage, l’air de ventilation du produit est d’abord chauffé dans le
séchoir pour l’éloigner de la saturation transformation 1-2 de la figure 34.
70
x (g/kgAS)
* *
1
B A
2
t (°C)
T1 T2 T3
e1 e2 e3
Compartiment de Compartiment de
Chauffage Séchage
Le passage de l’air sur les produits disposés dans le séchoir provoque son
humidification qui est supposée isenthalpique de 2 à 3. Il s’en suit donc une
dessiccation du produit pendant que l’air s’humidifie pour ressortir du séchoir au
point 3.
Les calculs ci-après sont réalisables le long des deux transformations 1-2 et 2-3.
Q = ∆h
= h2 – h1 kcal/kgAS
meau = ∆x
= x3 – x1 kcal/kgAS
Lorsque le débit d’air sec est connu (calcul du paragraphe précédent) on en déduit la
puissance de chauffage et le débit d’eau évacuée par heure.
P = ma ∆h kcal/h
meau = ma ∆x kg d’eau/h
Les calculs relatifs aux séchoirs sont très souvent réalisés sur diagramme de Mollier.
71
ANNEXE 1
LIQUIDE A L’EBULLUTION
VAPEUR SATURANTE
COMMERCANTE CHALEUR DE
t°C p bar V1 H1 S1 Vg Hg Sg VALORSITATION
m3/kg kJ/kg kJ/kg/k m3/kg kJ/kg kJ/kg/k L kJ/kg
0 0,0061 0,00100 0,0 0,0000 206,30 2500,5 9,1545 2500,5
10 0,0123 0,00100 42,0 0,1511 106,40 2518,9 8,8995 2476,9
20 0,0234 0,00100 83,9 0,2963 57,84 2537,3 8,6652 2453,4
30 0,0424 0,00100 125,6 0,4364 32,94 2555,5 8,4516 2429,9
40 0,0737 0,00101 167,3 0,5718 19,56 2573,5 8,2553 2406,2
50 0,1233 0,00101 209,1 0,7031 12,05 2591,3 8,0745 2382,2
60 0,1992 0,00102 250,9 0,8304 7,68 2608,8 7,9074 2357,9
70 0,3116 0,00102 292,8 0,9542 5,05 2625,9 7,7526 2333,1
80 0,4736 0,00103 334,7 1,0747 3,41 2642,5 7,6088 2307,8
90 0,7011 0,00104 376,7 1,1920 2,36 2658,7 7,4749 2281,9
72
EQUILIBRE LIQUIDE-VAPEUR DE L’EAU
LIQUIDE A L’EBULLUTION
VAPEUR SATURANTE
COMMERCANTE CHALEUR DE
p bar t°C V1 H1 S1 Vg Hg Sg VALORSITATION
m3/kg kJ/kg kJ/kg/k m3/kg kJ/kg kJ/kg/k L kJ/kg
0,010 7,0 0,00100 29,3 0,1061 129,20 2513,4 8,9734 2484,0
0,025 21,1 0,00100 98,4 0,3119 54,27 2539,3 8,6409 2450,8
0,050 32,9 0,00101 137,7 0,4761 28,20 2560,7 8,3930 2423,0
0,10 45,8 0,00101 191,7 0,6489 14,68 2583,9 8,1480 2392,2
0,20 60,1 0,00102 251,3 0,8316 7,65 2608,9 7,9060 2357,6
0,30 69,1 0,00102 289,1 0,9435 5,23 2624,4 7,7657 2335,3
0,40 75,9 0,00103 317,5 1,0255 3,99 2635,7 7,6667 2318,3
0,50 81,3 0,00103 340,4 1,0906 3,24 2644,7 7,5903 2304,4
0,60 85,9 0,00103 359,8 1,1449 2,73 2652,2 7,5280 2292,5
0,80 93,5 0,00104 391,6 1,2324 2,09 2664,3 7,4300 2272,7
73