La Loi Relative Au Parténariat Public-Privé PPP en RDC

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RDC

Loi relative au partenariat public‐privé

Loi n°18/016 du 09 juillet 2018

[NB ‐ Loi n°18/016 du 09 juillet 2018 relative au partenariat public‐privé]

Exposé des motifs

La République Démocratique du Congo s’est engagée, depuis quelques années, dans la


voie des réformes importantes visant à rendre son économie plus compétitive et ainsi
booster sa relance.

Cette volonté repose notamment sur la libéralisation de l’économie, la construction et la


modernisation des infrastructures de base en vue de promouvoir son développement et
de rendre des services de qualité à la population.

Les besoins du pays en termes d’infrastructures et d’équipements, l’impact de ces


derniers sur son développement et les coû ts importants que requièrent leur
construction, leur réhabilitation et/ou leur acquisition amènent le Gouvernement à
solliciter la participation du secteur privé à leur conception, leur financement et/ou leur
exploitation. Le secteur privé est donc appelé à jouer un rô le moteur dans le
développement du pays celui de la création de richesses nationales et de l’emploi.

Pour attirer le secteur privé à répondre à cette ambition, il est mis en place un cadre
juridique sécurisant qui assure notamment aux partenaires privés la rentabilité de leurs
investissements.

Le partenariat public-privé constitue une solution innovante qui permet la rencontre des
intérêts respectifs des partenaires, d’une part , pour l’Etat, la préservation de l’intérêt
général en rendant un service public de qualité à la population et d’autre part, pour le
secteur privé, le retour sur investissement et le profit.
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Il réduit sensiblement le recours aux ressources budgétaires pour le financement des
infrastructures et équipements, et a l’avantage de mobiliser celles provenant du secteur
privé.

La présente loi qui trouve son fondement à l’article 122, points 3, 8 et 11 de la


Constitution, définit le régime juridique applicable aux contrats de partenariat public-
privé et fixe les principes fondamentaux et la procédure relatifs à leur conclusion, leur
exécution, leur suivi et leur contrô le, le règlement de leur contentieux, le régime juridique
des biens nécessaires à leur exécution ainsi que les obligations des parties.

Le partenaire privé sélectionné à l’issue d’une procédure d’appel d’offres garantissant la


transparence, la concurrence, l’égalité et l’objectivité. Le gré à gré n’est accepté qu’à titre
exceptionnel.

Les innovations importantes apportées dans le cadre de cette loi sont notamment :
1. L’intégration dans l’arsenal juridique congolais de la notion de contrat de
partenariat ;
2. L’institution de l’offre spontanée et d’un établissement public d’appui chargé
notamment de conseiller et d’assister le Gouvernement et les Autorités
contractantes dans la conception et la conclusion des contrats de partenariat
public-privé.

Les organes institués par la loi relative aux marchés publics ont été confirmés dans leurs
fonctions de la régulation et de contrô le a priori de délégation de service et de contrat de
partenariat public-privé.

La présente loi comporte sept titres :

Titre Ier : Des dispositions générales ;


Titre II  : Du cadre institutionnel ;
Titre III : De la conclusion du contrat ;
Titre IV : Du régime juridique du contrat de partenariat public-privé ;
Titre V : Du régime fiscal, douanier et de charge ;
Titre VI : Du règlement des différends, du contentieux et des dispositions pénales relatifs
aux contrats de partenariat public-privé ;
Titre VII : Des dispositions transitoires et finales.

Telle est l’économie générale de la présente loi.

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Titre 1 ‐ Des dispositions générales

Chapitre 1 ‐ De l’objet, du champ d’application et des définitions

Section 1 ‐ De l’objet

Art.1.‐ La présente loi définit le régime juridique applicable aux contrats de partenariat
public‐privé et fixe les règles et la procédure relatives à leur conclusion, leur exécution,
leur suivi et à leur contrô le, le règlement de leur contentieux, le régime juridique des
biens nécessaires à leur exécution, les régimes fiscal, douanier et parafiscal applicables
ainsi que les obligations des parties.

Section 2 ‐ Du champ d’application

Art.2.‐ La présente loi s’applique à l’ensemble de contrats répondant à la définition du


partenariat public‐privé, quelle que soit la forme ou la dénomination.

Elle ne s’applique pas aux contrats passés entre une Autorité contractante et une autre
personne morale de droit public ou une entreprise publique de droit congolais, ainsi
qu’aux contrats de partenariat public‐privé régis par des lois particulières.

Art.3.‐ Suivant la particularité et les conditions qui entourent la réalisation du projet, les
contrats de partenariat public‐privé prennent la forme de contrats de délégation de
service public ou de contrat de partenariat portant sur les infrastructures du domaine
public comme celles du domaine privé de l’É tat.

Le contrat de délégation de service public porte obligatoirement sur un service public et


prend notamment l’une des formes ci‐après : la concession, l’affermage et la régie
intéressée.

Le contrat de partenariat porte notamment sur une mission globale de financement


d’une infrastructure, sa conception, sa construction, son exploitation, son entretien à
charge du partenaire privé.
Art.4.‐ Les accords de longue durée, ayant pour objet l’exploitation des ressources
naturelles, en contrepartie de la construction des infrastructures dans lesquels le
partenaire privé a une mission globale notamment de financement et de conception
d’ouvrages ou d’acquisition d’équipements, constituent des contrats de partenariat.
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Art.5.‐ Le contrat de partenariat public‐privé dont l’objet porte sur un service public est
un contrat administratif.

Section 3 ‐ Des définitions

Art.6.‐ Au sens de la présente loi, on entend par :

 autorité contractante : toute personne morale de droit public ou personne


morale de droit privé dû ment mandatée par une autorité publique compétente,
qui, dans le cadre de ses attributions, confie à un tiers les opérations visées aux
articles 3, 4 et 5 de la présente loi ;
 commande publique : tout contrat passé par une personne publique pour la
satisfaction de ses besoins préalablement définis ;
 contrat : contrat de partenariat public‐privé ;
 délégation de service public : contrat par lequel une autorité publique
compétente confie à une personne morale de droit privé, appelée délégataire, la
gestion d’un service public relevant de sa compétence dont la rémunération est
liée ou substantiellement assurée par les résultats de l’exploitation du service ;
 dossier d’appel d’offres : ensemble de documents contenant les renseignements
nécessaires à l’élaboration de la soumission, en vue de l’attribution et de
l’exécution d’un contrat de partenariat public‐ privé ;
 loyer : rémunération due au partenaire privé par l’Autorité contractante dans le
cadre d’un contrat de partenariat ;
 offre : proposition comprenant un ensemble d’éléments techniques et financiers,
inclus dans le dossier de soumission, en vue de la conclusion d’un contrat de
partenariat public‐privé ;
 opérateur économique : toute personne physique ou morale de droit public ou
privé, ou groupements des personnes intéressées par un contrat de partenariat
public‐ privé ;
 offre spontanée : offre d’un projet de partenariat public‐privé présentée par un
opérateur économique à une Autorité contractante sans qu’il n’ait été sollicité
par cette dernière ;
 partenaire privé : tout opérateur économique avec lequel un contrat de
partenariat public‐privé a été conclu ;
 projet : ensemble d’activités visant à répondre à un besoin dans un délai
déterminé, avec des ressources limitées, lesquelles se traduisent notamment par
la réalisation des travaux, infrastructures et/ou de toute autre prestation par un
partenaire privé à la demande de l’Autorité contractante ;
 redevance : somme due par le partenaire privé à l’Autorité contractante en
contrepartie de l’occupation, de l’utilisation et/ou de l’exploitation d’un domaine
ou d’une infrastructure publics ;
 service public : tout organisme ou toute activité d’intérêt général relevant de
l’administration publique ;
 soumissionnaire : opérateur économique qui dépose une offre à la demande de
l’Autorité Contractante ;

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 termes de référence : ensemble d’indications, d’orientations et de directives
succinctes contenues dans le cahier des charges en vue de la conclusion d’un
contrat de partenariat public‐privé.

Chapitre 2 ‐ Des principes

Art.7.‐ Le contrat de partenariat public‐privé est soumis aux principes suivants :

 la concurrence dans son octroi ;


 la transparence dans les procédures d’octroi et d’exécution d’un contrat de
partenariat public‐privé ;
 l’égalité de traitement des candidats et des soumissionnaires ;
 la légalité des prestations et l’égalité des usagers à l’accès au service public ; la
promotion de l’expertise nationale ;
 la continuité et l’adaptation des services publics ; la sécurisation des
investissements privés ; la performance et l’efficience des prestations.

Art.8.‐ Tout opérateur économique remplissant les conditions de choix prévues dans le
dossier d’appel d’offres peut concourir et se voir attribuer un contrat de partenariat
public‐privé.

Art.9.‐ La transparence dans les procédures d’octroi et d’exécution du contrat de


partenariat public‐privé se traduit notamment par :

 la diffusion suffisante et largement à l’avance des besoins par l’autorité


contractante, de façon à garantir l’accès au contrat de partenariat public privé du
plus grand nombre de candidats ;
 la possibilité de prendre connaissance des règles effectivement appliquées à
travers des textes clairs, y compris l’usage de documents standards, qui facilitent
le contrô le a priori et a posteriori du respect de ces règles ;
 l’ouverture publique des offres et la publication des résultats qui permettent le
contrô le de l’impartialité des procédures d’attribution des contrats ;
 le droit de recours en cas de non‐respect des règles d’octroi et d’exécution du
contrat ;
 le bannissement de toute forme de fraude et de corruption dans l’octroi et
l’exécution du contrat.

Art.10.‐ Sont interdites les dispositions qui, par leurs exigences particulières, écartent
certaines catégories de candidats ou de soumissionnaires en se fondant sur des
considérations contraires à la loi.

Art.11.‐ Les prestations prévues dans le contrat de partenariat public‐privé sont, dans
leur nature et leur objet, conformes aux lois et règlements en vigueur en République
Démocratique du Congo.
Le partenaire privé garantit un accès et un traitement égal aux usagers du service public
faisant l’objet du contrat.
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Art.12.‐ Sans préjudice des dispositions particulières, le partenaire privé privilégie le
recrutement des nationaux à compétence égale à celui des étrangers.

Le recrutement de sous‐ traitant s’opère conformément à la loi n°17/001 du 8 février


2017 fixant les règles relatives à la sous‐traitance.

Art.13.‐ Les bénéficiaires des contrats partenariat public‐privé financent des


investissements à caractère social en faveur du personnel du projet et des communautés
locales.

Art.14.‐ Lorsque le contrat de partenariat public‐privé comporte une mission de service


public, le partenaire privé s’engage à poursuivre son exécution sans interruption et à
l’adapter au changement du contexte notamment technique, social, économique et
environnemental.

Art.15.‐ Sans préjudice des dispositions ultérieures favorables, l’É tat garantit l’exécution
effective du contrat, conformément à sa durée et aux engagements des parties, quels que
soient les changements du cadre légal et réglementaire régissant ledit contrat ou les
changements intervenus dans la direction de l’É tat ou de l’Autorité contractante.

Un décret du Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres fixe les modalités
d’octroi de cette garantie de l’É tat.

Art.16.‐ Le contrat de partenariat public‐privé prévoit les objectifs de performance et


d’efficience des prestations à atteindre par le partenaire privé. La performance est
appréciée notamment en fonction de la qualité des prestations des services, du prix
appliqué aux usagers, de la qualité, de la durabilité ainsi que de l’efficacité et de
l’efficience des ouvrages, équipements et des installations.

Titre 2 ‐ Du cadre institutionnel

Art.17.‐ Le cadre institutionnel du partenariat public‐privé est constitué des institutions


et organismes chargés de la conception du plan de développement national et de la
gestion des investissements, de conseil, de conclusion, d’approbation, de régulation et de
contrô le des partenariats publics‐privés.
Il comprend :
 le pouvoir central, la province et l’entité territoriale décentralisée ;
 l’Autorité contractante ;
 l’Etablissement public ;
 l’Autorité de régulation des marchés publics ; l’Autorité approbatrice.

Art.18.‐ Le pouvoir central, la province et l’entité territoriale décentralisée, chacun dans


les limites de ses compétences et attributions, conçoivent, proposent et mettent en
œuvre le plan de développement, la politique et les stratégies dans le domaine de
partenariat public‐ privé.

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Le Ministre ayant le Plan dans ses attributions coordonne le secteur de partenariat
public‐privé.

Le Gouvernement présente au Parlement un rapport annuel portant sur l’exécution des


projets de partenariat public‐privé.

Art.19.‐ Le Gouvernement crée un établissement public chargé de conseil, de la


coordination des activités et de l’encadrement de la conclusion de contrat de partenariat
public‐privé.
À ce titre, l’établissement public est chargé notamment de :
 appliquer la politique nationale en matière de partenariat public‐privé et en
élaborer le programme d’activités ;
 promouvoir le partenariat public‐privé en République Démocratique du Congo ;
constituer une base des données des projets de partenariat public‐privé éligibles ;
 assister et conseiller l’Autorité contractante dans la préparation des projets de
partenariat public‐privé ;
 valider les projets à réaliser dans le cadre de partenariat public‐privé soumis par
l’Autorité contractante ;
 donner des avis sur les offres spontanées provenant des opérateurs
économiques ; définir le cadre de dialogue avec les partenaires financiers
extérieurs ;
 suivre, pour le compte de l’Autorité contractante, la réalisation des projets confiés
au partenaire privé ;
 évaluer la conformité des projets de partenariat au regard des politiques de l’É tat
en matière économique, sociale et de développement des infrastructures ainsi
qu’en matière des normes environnementales et d’aménagement du territoire ;
 proposer au Gouvernement, après avis conforme de l’Autorité de Régulation des
Marchés Publics, la mise à jour de la réglementation sur le partenariat public‐
privé ;
 transmettre au Gouvernement le rapport annuel sur les projets réalisés dans le
cadre de partenariat public‐privé.

Art.20.‐ L’É tablissement public relève du Ministre ayant le Plan dans ses attributions.

Un décret du Premier Ministre, délibéré en Conseil des Ministres, fixe les règles
d’organisation, de fonctionnement et de financement dudit établissement.

Art.21.‐ La régulation et le contrô le a priori et a posteriori de la procédure de


conclusion du partenariat public‐privé sont assurés par l’Autorité de régulation des
marchés publics.
La gestion de contentieux d’attribution ou d’exécution des contrats de partenariat
public‐privé est assurée par le Comité de règlement de différends de l’Autorité de
régulation des marchés publics.

Art.22.‐ Le contrat de partenariat public‐privé est approuvé, suivant les seuils, par une
Autorité compétente.

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Un décret du Premier Ministre, délibéré en Conseil des Ministres, détermine les
modalités d’approbation et les différentes catégories d’autorités approbatrices.

Art.23.‐ L’exercice cumulé par une même institution ou un même organisme des
fonctions de gestion, de régulation et d’approbation est strictement prohibé. Il emporte
nullité des actes pris en violation de cette disposition sans préjudice des sanctions qui
pourront être prononcées à l’encontre du contrevenant.

Titre 3 ‐ De la conclusion du contrat

Chapitre 1 ‐ Des généralités

Art.24.‐ La conclusion du contrat de partenariat public‐privé est soumise aux préalables


ci‐après :
 l’identification du projet et la réalisation d’une étude de
faisabilité ; l’évaluation de l’opportunité ;
 l’intégration des besoins dans le cadre d’un programme de
développement et d’une programmation budgétaire ;
 la planification d’un processus de mise en concurrence ; le
respect des obligations de publicité et de transparence ; le choix
de l’offre économiquement la plus avantageuse

Art.25.‐ Le contrat de partenariat public‐privé est conclu par appel d’offres

Il peut exceptionnellement être attribué selon la procédure de gré à gré dans les
conditions définies par la présente loi.
L’offre spontanée est admise dans les conditions prévues par la présente loi.

Art.26.‐ L’Autorité contractante, après avis de l’établissement public ou son délégué,


choisit l’offre économiquement la plus avantageuse, évaluée sur la base de critères
objectifs préalablement portés à la connaissance des candidats et exprimés en termes
monétaires.

Chapitre 2 ‐ Des critères de choix du partenaire privé et de l’offre économiquement


la plus avantageuse

Art.27.‐ Le choix du partenaire privé est opéré en tenant compte notamment des
critères de qualification du candidat et d’évaluation de l’offre économiquement la plus
avantageuse.

Art.28.‐ Les critères de qualification du candidat sont notamment :


 la régularité de l’existence juridique ;
 la capacité professionnelle, financière et technique, notamment les effectifs, les
installations et matériels dont dispose le candidat pour exécuter le contrat ; en cas
de groupement d’entreprises, les capacités de chacun de ses membres, en vue de

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déterminer si la combinaison de leurs qualifications permet de répondre aux
besoins des opérations faisant l’objet du contrat ;
 les références concernant les contrats analogues ;
 l’absence de disqualification ou de condamnation du candidat, de ses dirigeants
liée à leurs activités professionnelles ;
 la norme de qualité éventuelle sous laquelle le candidat est inscrit ;
 la situation régulière du candidat vis‐à ‐vis de l’administration fiscale, douanière et
des organismes de sécurité sociale.

Art.29.‐ Les critères d’évaluation de l’offre économiquement la plus avantageuse sont


notamment :
 le coû t d’investissement ;
 les délais d’exécution ;
 la qualité et la rationalité du montage financier et des sources de financement
pour faire face aux engagements liés au contrat ;
 l’aptitude à assurer la qualité et la continuité du service public ;
 les spécifications et normes de performance prévues ou proposées ; les tarifs
proposés aux usagers ;
 les sommes éventuellement reversées à l’É tat ou à l’Autorité contractante ;
 toute autre recette issue de l’exploitation des équipements et la valeur de
rétrocession des installations au profit de l’Autorité contractante ;
 les coû ts divers, le montant du financement offert ;
 le coû t de fonctionnement des infrastructures ou matériels proposés ;
 la garantie de la durée de vie des infrastructures ou matériels proposés ; l’impact
environnemental ;
 les modalités de transfert de technologie et des compétences aux congolais ou aux
personnes morales de droit congolais ;
 l’utilisation plus ou moins accrue des compétences nationales.

Art.30.‐ Le contrat est attribué au candidat qualifié qui a présenté l’offre


économiquement la plus avantageuse, compte tenu des critères de sélection légaux et
ceux indiqués dans le dossier d’appel d’offres.

Art.31.‐ Est interdit de soumissionner à un partenariat public‐ privé, tout opérateur


économique :

 en état de liquidation des biens ou dont la faillite ou la déconfiture est


prononcée ;
 admis en redressement judiciaire qui ne peut justifier qu’il est habilité à
poursuivre son activité ;
 qui n’a pas souscrit à ses obligations fiscales, parafiscales ou sociales à la date
limite fixée pour le dépô t des candidatures ;
 qui a fait l’objet d’une condamnation pénale ou d’une sanction prononcée par
l’Autorité contractante pour atteinte à la réglementation des partenaires publics‐
privés ;
 sous le coup d’une mesure de suspension des activités commerciales ou d’une
procédure judiciaire pour l’une des raisons mentionnées ci‐dessus ;
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 disqualifié à la suite d’une procédure administrative de suspension ou de
radiation.

Art.32.‐ L’interdiction de soumissionner à un partenariat public‐ privé visée à l’article


32 de la présente loi s’applique aussi à :
 toute entreprise dans laquelle un membre de l’Autorité contractante ou délégante
et toute personne qui possède les intérêts financiers ou personnels de quelque
nature que ce soit ;
 tout prestataire de service et l’entreprise affiliée au prestataire de service ayant
contribué à préparer tout ou partie des dossiers d’appel d’offres ;
 toute entreprise dont l’un des cadres dirigeants a exercé une fonction de direction
au sein des organes chargés de conseil, de régulation, de gestion, de conclusion,
de contrô le et d’approbation des partenariats publics‐privés au cours des 3
dernières années.

Chapitre 3 ‐ De l’appel d’offres et de la qualification

Art.33.‐ L’appel d’offres est ouvert ou restreint. Il est précédé d’une procédure de pré‐
qualification.

Art.34.‐ Dans les procédures ouvertes ou restreintes, le délai de réception des


candidatures ou des offres ne peut être inférieur à quarante‐cinq jours calendriers à
compter de la publication de l’avis de pré‐qualification.

La publicité est faite par insertion, dans les mêmes termes, dans la presse locale,
nationale ou internationale ou sous mode électronique, selon un document modèle qui
en fixe les mentions obligatoires. Cette obligation concerne également les avis de pré‐
qualification.

L’absence de publicité entraîne la nullité de la procédure.

Art.35.‐ L’avis de pré‐qualification est publié par l’Autorité contractante dans des
organes de presse écrite, électronique ou audiovisuelle, nationale ou étrangère,
spécialisée ou non. La diffusion de l’avis de pré‐ qualification est faite de façon à
informer tous les candidats potentiels de l’existence du projet.

L’avis de pré‐qualification contient au moins les informations suivantes :


 une description du projet, objet du contrat ;
 des indications éventuelles sur les autres éléments essentiels du projet ; le lieu de
retrait du dossier de pré‐qualification ;
 le lieu et la date du dépô t du dossier de pré‐qualification ; le prix d’achat du
dossier de pré‐qualification.

Art.36.‐ L’Autorité contractante établit le dossier de pré‐ qualification qui contient les
éléments suivants :
 l’ensemble d’instructions relatives à l’établissement des demandes de pré‐
qualification ;

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 la description de la structure contractuelle ;
 la liste des pièces et d’autres informations demandées aux candidats pour
justifier leur capacité ;
 les critères précis de pré‐qualification.

Une conférence peut être organisée avec les candidats avec, éventuellement, une visite
de site.

Art.37.‐ L’Autorité contractante répond dans le délai fixé par les mesures d’application à
toute demande d’éclaircissements qu’elle reçoit de la part d’un candidat. La réponse
fournie est transmise à tous les candidats ayant retiré un dossier de pré‐qualification ou
un dossier d’appel d’offres sans indication de l’origine de la demande.

L’Autorité contractante statue, conformément aux critères énoncés dans le dossier de


pré‐qualification, sur la qualification de chaque candidat ayant présenté une demande.

Elle dresse la liste des candidats dont elle écarte la demande de pré‐qualification ainsi
que la liste de ceux dont elle retient la demande. L’Autorité contractante informe chaque
candidat de la décision prise à son égard. Elle communique aux candidats non retenus
les motifs du rejet de leurs candidatures.

Les candidats dont la demande de pré‐qualification est retenue sont invités par
l’Autorité contractante à présenter leurs offres dans les conditions prévues par la
présente loi.

Art.38.‐ La sélection se fait en une seule étape lorsque l’Autorité contractante dispose de
spécifications techniques détaillées et de critères de performance ou d’indicateurs de
résultats précis.

Art.39.‐ La sélection du partenaire privé peut également se faire en deux étapes. Les
candidats pré‐qualifiés remettent des propositions techniques sans indication de prix,
sur la base de principes généraux de conception ou de normes de performance. Une fois
les propositions reçues et examinées, l’Autorité contractante peut inviter, après avoir
éventuellement révisé le dossier d’appel d’offres, les soumissionnaires pré‐qualifiés à
présenter les propositions techniques assorties d’un prix.

Art.40.‐ Le dossier d’appel d’offres comprend trois parties suivantes :


 les instructions données aux candidats leur fixant les règles pour la participation
à l’appel d’offres ;
 les spécifications techniques définissant les travaux, fournitures ou services, ou
les termes de référence de la mission, objet du contrat ;
 le projet de contrat à signer contenant les droits et les obligations des parties.

Art.41.‐ L’attribution du contrat de partenariat public‐privé s’effectue sur la base de la


combinaison optimale de différents critères d’évaluation prévus dans la présente loi et
le dossier d’appel d’offres.

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Art.42.‐ À l’issue du processus de sélection, l’Autorité contractante et le candidat retenu
engagent des négociations en vue d’arrêter les termes définitifs du contrat de
partenariat.
Ces négociations sont obligatoires et ne peuvent avoir pour effet l’altération de critères
de base d’attribution du contrat.

Art.43.‐ Après négociation, le processus de conclusion du contrat suit la procédure ci‐


après :
 l’avis de non objection du service chargé du contrô le a priori ;
 la notification provisoire de l’attribution du contrat au candidat retenu et la
notification du rejet des offres aux candidats non retenus par l’Autorité
contractante ;
 le traitement des recours éventuels introduits par les candidats non retenus à
l’organe chargé de la régulation ;
 l’approbation du contrat par l’Autorité compétente à déterminer par décret du
Premier Ministre délibéré en Conseil des Ministres.

Art.44.‐ À titre exceptionnel, l’Autorité contractante peut également avoir recours à la


procédure de gré à gré dans les cas suivants :
 lorsque la procédure d’appel d’offres lancée ne suscite aucune offre ou a été
déclarée infructueuse à deux reprises ;
 lorsque le projet ou l’infrastructure ne peut être réalisé ou exploité pour des
considérations techniques ou des raisons tenant à la protection de droits
d’exclusivité, que par un seul opérateur économique.

Art.45.‐ Le candidat peut présenter une offre spontanée à l’Autorité contractante


portant sur la réalisation du projet de partenariat public‐privé. Dans ce cas, le candidat
procède aux études préalables lui permettant de présenter un projet cohérent.

Une offre spontanée n’est recevable que si l’Autorité contractante n’a pas fait état, à la
date de la présentation de l’offre, de son intention, même éventuelle, de réaliser un tel
projet ou ne peut mobiliser des capitaux à cet effet.

L’Autorité contractante évalue la recevabilité de l’offre spontanée après avis conforme


de l’établissement public évoqué à l’article 18 de la présente loi.

L’offre spontanée qui a été déclarée recevable est examinée par l’Autorité contractante.
Si cette dernière entend lui donner suite, elle organise un appel d’offres conformément
aux dispositions de la présente loi.

Le candidat, auteur de l’offre spontanée, confie les études préalables qu’il a réalisées à
l’Autorité contractante afin que celle‐ci les mette à la disposition de tous les candidats.
Le candidat, auteur de l’offre spontanée, participe à l’appel d’offres dans les mêmes
conditions que les autres candidats.

Le candidat, qui a présenté une offre spontanée à laquelle l’Autorité contractante a


donné suite, bénéficie d’une indemnité compensatoire des frais engagés.

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Titre 4 ‐ Du régime juridique du contrat de partenariat public‐privé

Chapitre 1 ‐ Des dispositions communes

Art.46.‐ Le contrat de partenariat public‐privé comporte les clauses suivantes :

 l’identité et la nationalité des parties ;


 le type de contrat de partenariat public‐privé ; l’objet du contrat ;
 la durée du contrat et les modalités de sa prolongation ; la nature et la description
des activités couvertes ;
 le périmètre technique et géographique et les modalités de son extension ; les
modalités de financement et de remboursement du financement ; les modalités de
rémunération du partenaire privé ;
 la description claire et précise des droits et obligations des parties et les
modalités de leur mise en œuvre ;
 la nature juridique de la société de gestion, le montant de son capital, et l’identité
de ses actionnaires, le cas échéant ;
 la précision et l’énumération des permis et licences nécessaires pour que le
partenaire privé puisse mettre en œuvre ses obligations contractuelles ;
 les facilités et garanties accordées par l’É tat au partenaire privé ;
 l’inventaire des biens meubles et immeubles faisant partie du contrat, la nature
juridique et le régime de propriété de chaque bien ;
 les modalités de gestion et de transfert des biens, objet du contrat ; les règles
applicables en matière d’occupation du domaine public ; les contours de
l’obligation d’investissement ;
 les conditions de validité et d’entrée en vigueur du contrat ; les modalités et
conditions de résiliation du contrat ;
 les recours et sanctions relatives aux manquements aux obligations des parties ;
les modalités de suivi‐évaluation ;
 les modalités de contrô le du contrat ;
 les conditions de partage des risques.

Art.47.‐ Les parties respectent les engagements contractuels réciproques et les


exécutent de bonne foi.

Art.48.‐ Le partenaire privé exécute le contrat personnellement sauf si l’Autorité


contractante l’autorise à sous‐traiter une partie de ses obligations.

Art.49.‐ Excepté le contrat dans lequel l’Autorité contractante assure la maitrise


d’ouvrage des travaux et des équipements, le partenaire privé s’engage à assurer la
totalité du financement convenu nécessaire à la réalisation du projet. Il est tenu de
fournir à l’Autorité contractante le plan détaillé de financement et les sources de
financement du projet.

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En raison de la taille et de la complexité du projet, l’Autorité contractante ou l’É tat peut
apporter au partenaire privé des appuis à caractère administratif.

Art.50.‐ Tout contrat de partenariat public‐privé est limité dans sa durée.

La durée du contrat de partenariat public‐privé est déterminée en fonction de la nature,


de l’objet du contrat et du taux de rentabilité du projet afin de permettre au partenaire
privé de recouvrer tous les coû ts d’investissement, d’exploitation, d’entretien, les frais
financiers et réaliser un bénéfice.

Art.51.‐ La durée peut être prorogée, sur la base d’un avis motivé de l’É tablissement
public visé à l’article 19 de la présente loi et soumis à l’approbation de l’Autorité
contractante, lorsque le partenaire privé est contraint, pour la bonne exécution du
service public ou l’extension de son champ d’application géographique ou à la demande
de l’Autorité publique, de réaliser des travaux non prévus au contrat initial, de nature à
modifier l’économie générale du projet et qui ne pourraient être amortis pendant la
durée restante du contrat, que par une augmentation de prix manifestement excessive.

La durée de prorogation doit être strictement limitée aux délais nécessaires au


rétablissement des conditions de continuité de service ou de l’équilibre financier du
contrat. Cette prorogation ne peut intervenir qu’une seule fois et doit être justifiée dans
un rapport établi par le partenaire privé et faire l’objet d’un avenant au contrat de
partenariat public‐privé dans les mêmes conditions d’approbation que le contrat initial.

Art.52.‐ La rémunération du partenaire privé dépend du type de contrat de partenariat


public‐privé.

Elle peut comporter diverses modalités de paiement notamment l’exploitation de


l’activité, objet du contrat, le paiement direct par l’Autorité contractante et/ou le produit
d’exploitation de ressources naturelles convenues.

Art.53.‐ Le contrat de partenariat public‐privé prévoit les mécanismes garantissant


l’équilibre financier entre les parties suivant la nature et l’ampleur des risques encourus.

Art.54.‐ L’Autorité contractante assure au partenaire privé une subvention d’équilibre


pour les produits ou services vendus dans l’intérêt du service public à des prix inférieurs
à ceux prévus dans le contrat.

L’Autorité contractante indemnise équitablement le partenaire privé au cas où le


transfert de l’ouvrage se fait en tout ou partie avant l’échéance prévue par le fait de
l’Autorité contractante.

Art.55.‐ Pour la bonne exécution du contrat et sous réserve des lois en vigueur en
République Démocratique du Congo, l’É tat s’engage envers les partenaires privés et ses
sous‐ traitants directs à :
 mettre à disposition effective des terrains, voie d’accès, réseaux, installations et
équipements utilitaires disponibles et autres périmètres et installations

14
nécessaires à la construction, à la réhabilitation des infrastructures et
dépendances du projet et à leur exploitation ;
 éliminer, le cas échéant, après études et évaluation, tout empêchement majeur au
bon fonctionnement des opérations de partenariat ;
 faciliter leur entrée et leur séjour en République Démocratique du Congo ainsi
que pour leurs préposés ;
 octroyer des autorisations, licences, attestations, certificats ou d’autres
documents requis par une autorité compétente, congolaise ou étrangère, pour
permettre la conclusion ou l’exécution des opérations de partenariat ou de toute
convention et de ses annexes ou d’en retirer les résultats.

Art.56.‐ Sous peine de résiliation du contrat, le partenaire privé étranger se constitue


après la signature du contrat, soit en une société commerciale de droit congolais, soit en
une succursale conformément à la législation congolaise en la matière.

En cas de création d’une société de projet, le partenaire privé se constitue en une société
de droit congolais après la signature du contrat pour la mise en œuvre du projet.

Les dispositions de l’alinéa 1er s’appliquent mutatis mutandis à tout sous‐traitant direct
du partenaire privé appelé à exécuter des prestations de service sur le territoire de la
République Démocratique du Congo.

Art.57.‐ En cas de manquement grave du partenaire privé ou de survenance d’un


événement pouvant justifier la résiliation du contrat, l’Autorité contractante peut, s’il
échet, convenir de la substitution du partenaire privé par les prêteurs aux fins de
poursuivre la réalisation dudit contrat.

Art.58.‐ Le contrat de partenariat public‐privé peut être résilié notamment pour les cas
suivants :
1. la force majeure dans les conditions prévues par le contrat ;
2. le consentement mutuel des parties aux conditions prévues au contrat ;
3. la faute grave ou la défaillance du partenaire privé ;
4. la faute grave de l’Autorité contractante ou le déséquilibre financier du fait de
cette dernière.

En cas de résiliation du contrat à l’initiative de l’Autorité contractante, une mise en


demeure de 90 jours est adressée au partenaire privé, délai au‐delà duquel l’Autorité
contractante récupère les infrastructures et verse une indemnité financière
compensatoire.

Lorsque la résiliation est subséquente à l’initiative du partenaire privé du fait de


l’Autorité contractante, le partenaire privé peut réclamer les dommages et intérêts à
cette dernière.
Art.59.‐ La faute grave consiste notamment en :
 l’abus d’autorité ou de pouvoir dans le chef de l’Autorité contractante ;
 la fraude dans la formation et l’exécution du contrat par l’une des parties.

15
Art.60.‐ La résiliation du contrat de partenariat public‐privé par l’Autorité contractante
résulte notamment des cas de défaillance ci‐après :
 le non‐respect par le partenaire privé de ses obligations contractuelles ;
 le non‐paiement par le partenaire privé de toute somme exigible aux termes des
contrats de financements ;
 l’insuffisance des ressources financières du partenaire privé compromettant la
réalisation ou l’exploitation de l’ouvrage ou nécessitant le report des échéances
de remboursement des prêts ;
 l’abandon du projet par le partenaire privé ;
 la cessation des paiements du partenaire privé ;
 le manque persistant et grave d’entretien et de maintenance de l’infrastructure et
des équipements conformément aux dispositions du contrat ;
 la violation par le partenaire privé des dispositions relatives aux obligations
fiscales, sociales et du Code du travail ;
 la violation de la législation et la réglementation en matière d’environnement ;
 la violation de l’obligation de continuité de services publics et de l’égalité des
usagers devant le service public.

Art.61.‐ L’expropriation pour cause d’utilité publique n’est envisagée qu’en cas de
risque naturel majeur ou pour des raisons relatives à la sécurité nationale.

L’É tat garantit au partenaire privé une juste et équitable indemnisation en cas
d’expropriation pour cause d’utilité publique.

Art.62.‐ À la fin du contrat, le partenaire privé transfère les infrastructures réalisées et


équipements acquis à l’Autorité contractante dans l’état convenu au contrat. Au cas où
l’évaluation du coû t de transfert est faite par le partenaire privé, l’Autorité contractante
procède à une contre‐expertise.

Art.63.‐ Avant le transfert de l’ouvrage, l’Autorité contractante s’assure notamment que,


conformément au contrat :
 l’ouvrage est bien réalisé et entretenu ;
 le personnel chargé de son exploitation a reçu la formation requise ;
 le transfert des technologies nécessaires rendant l’Autorité contractante en
mesure de poursuivre elle‐même l’exploitation de l’ouvrage est effectué
conformément aux dispositions contractuelles.

Art.64.‐ Au terme de la période d’exploitation prévue par le contrat, l’Autorité


contractante peut poursuivre elle‐même l’exploitation de l’ouvrage transféré ou
conclure un nouveau contrat de partenariat public‐privé conformément aux dispositions
de la présente loi.

Chapitre 2 ‐ De la concession

Section 1 ‐ Des principes

16
Art.65.‐ La concession de service public est un mode de gestion d’un service public dans
le cadre duquel un concessionnaire, partenaire privé, a le droit d’exploiter l’ouvrage en
son nom et à ses risques et périls pendant une durée déterminée, en recouvrant les prix
du service auprès des usagers.

Art.66.‐ La concession est soit de service public ou soit de travaux publics, ou les deux à
la fois.

Dans la concession d’un service public, le concessionnaire est responsable des nouveaux
investissements nécessaires à l’exploitation du service et à l’entretien de l’ouvrage. Il
n’est pas responsable des investissements initiaux, en particulier de la construction de
l’ouvrage exploité.

Dans la concession des travaux publics, le concessionnaire est responsable du


financement, de la construction, de la modification ou de l’extension des constructions,
ouvrages et installations ou de l’acquisition des biens nécessaires à l’exécution de l’objet
du contrat, de leur exploitation et de leur entretien.

Art.67.‐ Le contrat de concession autorise le concessionnaire à occuper des parties du


domaine public appartenant à l’Autorité contractante afin de réaliser, de modifier ou
d’étendre les constructions, ouvrages et installations susvisés.

Art.68.‐ Outre le contrô le exercé par l’É tat ou les autres organismes en vertu de la
réglementation en vigueur, le concédant se réserve le droit, d’une manière permanente,
d’exercer un pouvoir général de contrô le économique, technique et financier inhérent
aux obligations découlant du contrat.

Sans préjudice de la mission confiée à l’établissement public visé à l’article 18 de la


présente loi, le concédant peut se faire assister par des experts ou agents de son choix
qu’il présente au concessionnaire.

Art.69.‐ Le concédant qui sollicite le rachat de la concession, après l’expiration d’une


période déterminée dans le contrat et avant le terme échu, indemnise le concessionnaire
du préjudice subi.

Le concessionnaire est informé par lettre recommandée avec accusé de réception au


moins six mois avant la date prévue pour le rachat.

Art.70.‐ La concession peut être prorogée pour une durée maximale de cinq ans dans les
cas suivants :
 l’existence d’un motif d’intérêt général ;
 la force majeure ;
 l’existence des contraintes liées à la bonne exécution du service public, objet du
contrat et à la demande de l’Autorité contractante ou après son approbation, de
réaliser de nouveaux travaux non prévus au contrat initial, de nature à modifier
l’économie générale de la concession.

17
La durée de prorogation se limite dans ce dernier cas au délai nécessaire au
rétablissement de l’équilibre financier du contrat et à la préservation de la continuité du
service public.

La prorogation de la durée de la concession intervient une seule fois à la demande du


concessionnaire et sur base d’un rapport motivé soumis à l’approbation du concédant,
après avis de l’établissement public prévu à l’article 19 de la présente loi.

La prorogation fait l’objet d’un avenant au contrat initial.

Art.71.‐ Le concessionnaire transfère au concédant les constructions, ouvrages et


installations fixes qu’il a réalisés ainsi que les équipements acquis en exécution du
contrat.

Les constructions, ouvrages, installations fixes et équipements transférés reviennent au


concédant libre de toutes charges ou sû retés.

Le concessionnaire assure, à ses frais, la démolition des constructions, ouvrages et


installations fixes qu’il a réalisés et qui ne sont pas acceptés par le concédant.

Section 2 ‐ De la rémunération et transfert du risque opérationnel

Art.72.‐ La rémunération du concessionnaire provient du recouvrement du prix de ses


prestations auprès des usagers.

Les conditions du paiement et ses modalités de calcul sont fixées dans le contrat.

Art.73.‐ Le concessionnaire assume l’essentiel des risques découlant de l’exécution de


l’objet du contrat.

Le contrat détermine les modalités de partage des autres risques entre le concédant et le
concessionnaire.

Section 3 ‐ Des obligations des parties

Art.74.‐ Le concédant garantit au concessionnaire la possession et la jouissance paisible


des ouvrages, installations et équipements et de leurs dépendances pour la durée du
contrat sans interruption ni trouble de sa part, de tout tiers ou ayant droit.

Art.75.‐ Le concessionnaire développe, finance, construit les ouvrages et acquiert les


équipements, exploite et entretient le service conformément au contrat.

Il sauvegarde, au cours de l’exécution du contrat et jusqu’à son terme, les constructions,


ouvrages et installations nécessaires à l’exécution et à la gestion de l’objet du contrat.

Art.76.‐ Le concessionnaire assume la responsabilité de la gestion et de l’organisation


du travail du service public, objet du contrat. Il est responsable, conformément à la
18
législation en vigueur, de toutes les constructions et installations fixées ainsi que les
ouvrages qu’il exploite dans le cadre de la concession.

Il assure conformément à la législation en vigueur, sa responsabilité civile pendant toute


la durée de la concession contre les dangers résultant des travaux qu’il réalise et de
l’exploitation des constructions, ouvrages et installations.
Il souscrit une assurance sur sa responsabilité civile avec insertion d’une clause qui lui
interdit de résilier ou d’apporter des modifications importantes audit contrat sans
l’accord préalable du concédant.

Art.77.‐ Si le contrat a pour objet un service public géré directement par le concédant, le
concessionnaire reprend le personnel dudit service et maintient ses droits acquis, sauf
stipulations contraires du contrat.

Le contrat prévoit, le cas échéant, dans le respect de la législation en vigueur et sur


proposition du concessionnaire, le niveau ainsi que les modalités de réajustement des
effectifs dudit personnel.

Le concédant prend en charge les droits du personnel non repris par le concessionnaire.

Art.78.‐ Le contrat prévoit une redevance annuelle à allouer au concédant, en


contrepartie de la mise à disposition des biens concédés et pour l’occupation du
domaine public.

La redevance comporte une partie fixe et, le cas échéant, une partie variable en fonction
du résultat d’exploitation.

Art.79.‐ Le contrat prévoit la possibilité pour le concessionnaire de demander sa


révision, en cas de déséquilibre financier important, pour des événements survenus
après la conclusion du contrat et étrangers à la volonté du concessionnaire.

Art.80.‐ Le contrat mentionne les droits et obligations des parties à son expiration ou
lors de sa résiliation.

Le contrat de concession spécifie les modalités de calcul de l’indemnisation due à l’une


ou l’autre partie en cas de sa résiliation, notamment, s’il y a lieu, l’indemnisation
correspondant à la juste valeur des travaux réalisés en application du contrat, aux
dépenses engagées ou aux pertes subies par l’une ou l’autre partie, y compris le manque
à gagner.

Section 4 ‐ Du régime des biens

Art.81.‐ Les biens de la concession sont classés en biens de retour, biens de reprise et
biens propres.

19
Le contrat définit, le cas échéant et en se basant sur ce classement, les catégories de
biens utilisés par le concessionnaire durant toute la durée de la concession.

Il prévoit la périodicité de la révision de l’inventaire de chaque catégorie de biens


évoqués à l’alinéa précédent.

Art.82.‐ Sont biens de retour les terrains, constructions, ouvrages, installations fixes et
biens meubles, mis gratuitement par le concédant à la disposition du concessionnaire
conformément aux conditions prévues au contrat.

Ces biens font l’objet d’un inventaire figurant dans un document annexé au contrat.

Ils ne peuvent faire l’objet d’une cession ou garantie que dans les cas et selon les
conditions mentionnés à la présente loi. Ils reviennent gratuitement au concédant à la
fin du contrat libre de toutes charges ou sû retés.

Art.83.‐ Sont biens de reprise, les biens meubles contribuant au bon fonctionnement du
service objet du contrat et pouvant devenir après la fin du contrat la propriété du
concédant si ce dernier exerce la faculté de reprise moyennant paiement au
concessionnaire d’une indemnité dont le montant est fixé selon les modalités
déterminées par le contrat.

Ces biens font l’objet d’un inventaire figurant en annexe au contrat.

Art.84.‐ Sont biens propres, ceux qui ne sont pas des biens de retour ou de reprise. Ils
demeurent la propriété du concessionnaire.

Chapitre 3 ‐ De l’affermage

Art.85.‐ L’affermage est un contrat par lequel l’Autorité contractante charge le fermier,
personne privée, d’assurer l’exploitation du service et d’entretenir les ouvrages qui lui
sont remis.

Le fermier verse une redevance à l’Autorité contractante au titre de l’exploitation de


l’ouvrage affermé et est rémunéré par les recettes versées par les usagers.

La redevance a un caractère variable en fonction du résultat d’exploitation.

Les conditions de versement de la redevance sont définies au contrat.

Art.86.‐ L’Autorité contractante assure le financement, la réalisation des ouvrages et


l’acquisition des équipements en vue de l’exploitation du service.

Elle affecte les sommes perçues à titre de redevances principalement à l’amortissement


des ouvrages et équipements de service.

Chapitre 4 ‐ De la régie intéressée

20
Art.87.‐ La régie intéressée est un contrat par lequel l’Autorité contractante finance elle‐
même l’établissement d’un service public, mais en confie la gestion à une personne
privée qui en est rémunérée par ladite Autorité, tout en étant intéressée aux résultats en
termes soit des économies réalisées, soit des gains de productivité ou soit encore de
l’amélioration de la qualité du service.

Le service public continue d’être exploité au nom de l’Autorité contractante qui assure
les investissements et en assume le risque d’exploitation.

Art.88.‐ Le régisseur tire sa rémunération des résultats de l’exploitation. La


rémunération du régisseur peut être assortie d’une part forfaitaire versée par l’Autorité
contractante en vue de couvrir ses charges d’exploitation.

Art.89.‐ Le régisseur assure, au nom et pour le compte de l’Autorité contractante,


l’exploitation du service public et est responsable de tous les travaux d’entretien ou de
gestion du service, à l’exclusion des travaux importants.

Art.90.‐ L’Autorité contractante assure le financement et la réalisation des ouvrages


ainsi que l’acquisition des équipements en vue de l’exploitation du service public.
Elle finance l’entretien et l’exploitation du service public.

Elle contrô le la régie et fixe les tarifs à prélever sur les usagers.

Art.91.‐ L’Autorité contractante est propriétaire des biens confiés au régisseur et en


assure la maîtrise d’ouvrage.

Chapitre 5 ‐ Du contrat de partenariat

Art.92.‐ Le contrat de partenariat est celui par lequel l’Autorité contractante confie à un
tiers, partenaire privé, pour une période déterminée, une mission globale ayant pour
objet le financement partiel ou total de construction ou de transformation, d’entretien,
de maintenance, d’exploitation ou de gestion d’ouvrages, d’équipements ou de biens
immatériels nécessaires au service public ou à l’exploitation de l’activité, à l’exception de
toute participation au capital.

Le partenaire privé est rémunéré par l’Autorité contractante pendant toute la durée du
partenariat conformément au contrat.

Le contrat peut prévoir une rémunération du partenaire privé basée sur le résultat de
l’exploitation de l’activité et/ou sur les recettes annexes.

Le partenaire privé assure la maîtrise d’ouvrage des travaux à réaliser. Il peut se voir
confier tout ou partie de la conception des ouvrages, équipements ou biens immatériels.

Il peut aussi se voir confier, en lieu et place de l’Autorité contractante, l’exécution de


prestations de services concourant à l’exercice de la mission de service public dont il est
chargé par l’Autorité contractante.

21
Art.93.‐ Le contrat de partenariat est conclu entre une ou plusieurs personnes
publiques et un ou plusieurs partenaires privés.

Il ne peut être conclu par des personnes publiques entre elles et/ou par une Autorité
contractante et une personne de droit privé dans laquelle une ou plusieurs personnes
publiques détiennent directement ou indirectement, seules ou ensemble, la majorité du
capital.

Art.94.‐ Le contrat de partenariat inclut un mandat confiant au partenaire privé le soin


d’encaisser, au nom et pour le compte de l’Autorité contractante, le paiement des
prestations ou services publics à recouvrer auprès de tout usager.
Il prévoit les garanties pour le recouvrement des sommes dues à l’Autorité contractante.

Art.95.‐ L’Autorité contractante, soumet une fiche de projet descriptive, pour étude et
avis, à l’attention de l’É tablissement public chargé des contrats de partenariat public‐
privé.

Après étude du projet, l’É tablissement public émet un avis conforme motivé portant sur
la compatibilité et l’éligibilité dudit projet au régime des contrats de partenariat.

En cas d’avis de non éligibilité, l’établissement public recommande toute autre forme de
partenariat plus appropriée pour la poursuite éventuelle du projet.

Un décret, délibéré en Conseil des Ministres, précise les modalités de saisine de


l’établissement public, le modèle de fiche de projet, de réalisation de l’étude et
d’émission de l’avis.

Art.96.‐ Tout projet de partenariat comporte l’obligation préalable d’une évaluation


comparative de différentes options par l’Autorité contractante, justifiant du recours au
partenariat global au lieu d’autres formes de la commande publique.

Les conclusions de cette évaluation démontrent l’existence d’un avantage vérifiable tant
sur le plan économique et financier, en termes notamment de coû t global, de partage des
risques et de performance, que sur le plan juridique ou du développement durable.
Un décret, délibéré en Conseil des Ministres, fixe les modalités de réalisation de cette
évaluation.

Art.97.‐ Le projet de contrat de partenariat ne peut être retenu que s’il répond au moins
à l’un des critères suivants :

 l’Autorité contractante n’est pas en mesure, suite à la complexité du projet, de


définir seule et à l’avance les moyens techniques précis et complets répondant
aux besoins dudit projet ou d’en établir le montage juridique et /ou financier ;
 l’Autorité contractante n’est pas en mesure de mobiliser seule les fonds
nécessaires à la réalisation des ouvrages ou infrastructures d’intérêt général ;
 il a été constaté des insuffisances ou observé des difficultés, dans la réalisation de
projets comparables sous d’autres formes contractuelles, compte tenu des

22
exigences spécifiques, dû ment motivées, du service public dont l’Autorité
contractante est chargée.

Lorsqu’il s’agit de faire face à l’une des contraintes évoquées ci‐haut, l’évaluation
préalable reste obligatoire mais est établie selon une procédure spécifique fixée par
décret.

Le critère du paiement différé ne peut, à lui seul, constituer un avantage admissible


suffisant.

Art.98.‐ Le contrat indique les modalités de fixation du loyer versé au partenaire privé
et fait ressortir séparément les divers montants qui le composent correspondant
respectivement aux coû ts d’investissement, d’exploitation et de financement.

Lorsque l’objet du contrat global de partenariat prévoit, au bénéfice du partenaire privé,


une rémunération de services prestés en lieu et place de l’Autorité contractante, ladite
rémunération fait l’objet d’une fixation contractuelle distincte pour toute la durée
d’exécution prévue desdites prestations.

Cette rémunération est obligatoirement liée à l’atteinte d’objectifs de performance


assignés au partenaire privé, selon les modalités prévues par les mesures d’application
de la présente loi.

Art.99.‐ Sans préjudice des dispositions applicables à la cession de créances, le contrat


de partenariat peut prévoir que la seule part de la créance de loyer cédée représentant
le coû t des investissements qui ont fait l’objet d’un constat de réalisation délivré par
l’Autorité contractante est définitivement acquise au cessionnaire, sans possibilité de
compensation.

Le partenaire privé libère auprès de l’Autorité contractante les dettes dont il est
redevable suite aux manquements à ses obligations contractuelles, notamment du fait
des pénalités lui infligées.

L’opposition à l’état exécutoire émis par l’Autorité contractante n’a pas d’effet suspensif
dans la limite du montant ayant fait l’objet de la garantie au profit du cessionnaire.

Art.100.‐ Le partenaire privé peut se voir céder tout où partie du contrat existant passé
par l’Autorité contractante et pouvant concourir à l’exécution de sa mission.

Art.101.‐ Outre les dispositions communes à toutes les formes de partenariat public‐
privé prévues par la présente loi, le contrat de partenariat comporte les clauses relatives
:
 à la détermination de l’assiette de calcul des créances se rapportant aux coû ts
d’investissement, de financement et d’exploitation entrant dans le calcul du
montant du loyer ainsi que de la fixation des critères permettant leur révision ;

23
 aux recettes que le partenaire privé peut être autorisé à se procurer en exploitant
les ouvrages ou équipements pour répondre à d’autres besoins que ceux de
l’Autorité contractante ;
 aux conditions financières de la remise en pleine propriété, à l’Autorité
contractante, des biens, objet du contrat global, si les constructions, ouvrages et
installations prévus au contrat sont édifiés sur des emprises privées.

Art.102.‐ Le partenaire privé démolit, à ses frais, les constructions, ouvrages et


installations fixes qu’il a réalisés et jugés non utiles par l’Autorité contractante sauf
stipulation explicite et contraire du contrat.

Les constructions, ouvrages et installations fixes transférés reviennent à l’Autorité


contractante, libres de toutes charges et suretés.

Titre 5 ‐ Du régime fiscal, douanier et de change

Art.103.‐ Les contrats de partenariat public‐privé sont soumis au régime du droit


commun en matière fiscale, douanière et non fiscale.
Un arrêté interministériel du Ministre du secteur d’activité et de celui ayant les finances
dans ses attributions fixe les modalités d’application du régime parafiscal.

Art.104.‐ Sans préjudice des dispositions de l’article 103 de la présente loi, un


allègement de l’impô t sur le Bénéfice et Profit de 15 % est accordé aux partenaires
privés qui réalisent des investissements importants, et ce, pendant les trois premières
années à compter du début de l’exploitation conformément au contrat.

L’É tablissement public en charge des partenariats publics‐privés ainsi l’Autorité de


régulation du secteur attestent de l’effectivité de la date du début de l’exploitation.

Art.105.‐ Le contrat de partenariat public‐privé est soumis à la réglementation de


change en vigueur.

Titre 6 ‐ Du règlement des différends, du contentieux et des dispositions


pénales relatifs aux contrats de partenariat public‐privé

Art.106.‐ Les différends relatifs aux contrats de partenariat public‐privé sont liés soit à
la procédure de sélection de candidatures ou des projets, soit à la passation du contrat
proprement dit, soit à son exécution.

Art.107.‐ Tout candidat ou soumissionnaire, qui s’estime illégalement évincé des


procédures de passation de contrat de partenariat public‐privé, peut introduire une
réclamation auprès de l’Autorité contractante. La décision de cette dernière peut être
contestée devant l’Autorité de Régulation de Marchés Publics.

Art.108.‐ La réclamation est introduite, sous peine d’irrecevabilité, soit par lettre avec
accusé de réception, soit par tout autre moyen de communication électronique, dans les
8 jours ouvrables de la publication de la décision d’attribution provisoire du contrat de
24
partenariat public‐privé ou au plus tard 8 jours ouvrables précédant la date prévue pour
le dépô t de la candidature ou la soumission. Elle est suspensive de la procédure
d’attribution définitive.

L’Autorité contractante répond dans les 15 jours ouvrables de la réception de la


réclamation. L’Autorité de Régulation des Marchés Publics répond dans les 20 jours
ouvrables de sa saisine.
Art.109.‐ La partie lésée dans l’exécution d’un contrat de partenariat public‐privé notifie à
l’autre, par lettre avec accusé de réception, les motifs du différend et éventuellement toutes
les conséquences de nature administrative, technique ou financière qui en résultent.

La partie destinataire y répond dans le délai de trois mois à compter de la réception de


la notification.

L’absence de réponse dans ce délai équivaut au rejet des motifs invoqués par le
requérant.

Art.110.‐ En cas d’absence de réponse dans le délai prévu à l’article 109 ci‐dessus, de
rejet ou des propositions insatisfaisantes, la partie lésée saisit l’Autorité de Régulation
des Marchés Publics pour conciliation dans un délai ne dépassant pas trois mois.

À défaut d’accord et de conciliation, le différend est porté devant les Cours et tribunaux
compétents ou à l’arbitrage.

Art.111.‐ Lorsqu’un même fait constitue dans le chef d’un partenaire privé à la fois un
manquement administratif et une violation intentionnelle de la présente loi, son auteur
est, sans préjudice des poursuites pénales et après une mise en demeure, passible de
l’une des sanctions administratives suivantes :
 l’avertissement ;
 l’exclusion de l’attribution du contrat ;
 la résiliation du contrat.

Ces sanctions sont prononcées par l’Autorité contractante après avis de l’Autorité de
Régulation des Marchés Publics.

Art.112.‐ Les faits infractionnels commis dans le cadre du contrat de partenariat public‐
privé sont poursuivis et punis conformément au Code pénal congolais.

Titre 7 ‐ Des dispositions transitoires et finales

Art.114.‐ Le Gouvernement crée, endéans six mois à dater de la promulgation de la


présente loi, l’É tablissement public et l’Autorité de régulation du secteur de partenariat
public‐privé.

Art.115.‐ La présente loi entre en vigueur trente jours après sa promulgation.

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