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Fiche bac séries technologiques : l’art

Il faut faire attention aux différents sens du mot « art » :

Première définition de l’art : d’une manière générale, la définition de l’art renvoie à la technique et au travail (rappel : il est alors
du côté de la culture, et non de la nature)
- Etymologie : latin ars, génitif artis, « art, habileté, manière, métier » ; grec « technè », ensemble des règles qui régissent un
savoir, une pratique
- type d’activité humaine : tout ce par quoi l’homme met son empreinte dans la nature, fabrique un monde humain : s’oppose
alors à la nature (cf. termes d’artifice, « artefact ») ; l’art « spiritualise » alors la nature
- type d’objet : quelque chose de fabriqué par l’homme (œuvre).

Deuxième définition de l’art : On distingue en général l’art du travail ou de la technique en ce qu’il n’a aucun but utilitaire et fabrique
de « belles œuvres », destinés à nous procurer un certain plaisir (à « nous plaire »). (Plaisir qu’on appelle alors « esthétique »). Cf.
l’expression « les beaux-arts ».

Troisième définition : l’art est un moyen d’expression sensible, tout le monde peut alors être un « artiste » : quand vous dessinez, jouez
de la guitare, etc., vous exprimez quelque chose de manière sensible. Ce quelque chose peut être :
- un message politique (Guernica)
- une vision du monde (celle de l’artiste, ou d’une civilisation, d’une société)
- sa subjectivité, ses sentiments profonds, sa douleur, sa joie… (Le Cri de Munch, art expressioniste en général)
- manifester quelque chose d’invisible à l’œil nu : l’art rompt alors avec le quotidien ; soit on dit que c’est :
o une nouvelle manière de regarder la réalité (dans la vie quotidienne, on a un rapport utilitaire aux objets, et on ignore
alors certaines de ces caractéristiques),
o qu’il nous fait accéder à un autre monde ou à des choses que sans cela on ne pourrait jamais « dire » (Dieu, la mort,
etc.)

Le génie : talent artistique ; capacité à produire des œuvres sans suivre de règles, par une inspiration ;
- mais être un génie ce n’est pas produire n’importe quoi : on admire et on imite le génie, qui a fait quelque chose de nouveau,
d’original, d’extraordinaire ! (le génie « fait école »).
- Conséquence : l’art n’a rien à voir avec une connaissance, ou avec la science, puisque celui qui fait une œuvre d’art ne sait pas
comment il fait ce qu’il fait, et ne peut donc enseigner aux autres comment faire ce qu’il a fait…
- Renvoie à la création, et non à la fabrication (qui suppose des règles)

Jugement de goût/ esthétique/la beauté : quand nous jugeons que quelque chose est beau, cela nous procure un plaisir « esthétique ».
Esthétique signifie que ça s’adresse aux sens mais pas de la même manière qu’un bon plat ! (cette chose est « belle », ce plat est
« bon »)

Problème n°1 : le beau est-il une caractéristique de l’objet, ou de notre esprit ? Réponse de la philo moderne, représentée surtout par
Kant : le beau est quelque chose de subjectif, ie, il caractérise l’effet que fait sur nous un objet. Il appartient donc à notre esprit plutôt
qu’aux choses.

Dès lors, problème n°2 : comment s’entendre sur la beauté de quelque chose (et surtout, d’une œuvre d’art)?
- Rappel : le relativisme : « à chacun ses goûts », donc « à chacun sa conception de la beauté »).
- Conception opposée : il y a une beauté absolue, définissable : c’est souvent synonyme de symétrie, d’ordre, de perfection (cf.
les ailes du papillon !). C’est une conception assez mathématique et scientifique de la beauté : pour savoir ce qui est beau,
prenons règles et compas et mesurons ! Ici, le beau ne dépend pas de notre esprit mais existe indépendamment de l’homme, il
est « naturel » !

Attention :
- le beau n’est pas propre aux œuvres d’art ! Il y a du beau dans la nature : une belle fleur, un beau papillon, un beau coucher de
soleil…
- d’ailleurs, le beau n’est vraiment plus la caractéristique majeure des œuvres d’art aujourd’hui : l’art contemporain ne vise pas le
beau mais la réflexion (il est conceptuel et philosophique !)

Pour ceux qui veulent aller plus loin et qui sont courageux… mais pour toutes les séries, référence difficile ! Kant : Critique de la
faculté de juger : caractères de la beauté :
-procure un plaisir esthétique = désintéressé (on ne prend plaisir qu’au spectacle de la chose, on ne veut pas la posséder : cf.
contemplation d’une nature morte : rien à voir avec le plaisir de manger)
-universalité subjective : tout en exprimant ma propre satisfaction, le jugement « c’est beau » prétend valoir pour tout le monde ;
prétend, car s’il valait vraiment pour tout le monde, il serait un jugement de connaissance, ie, vrai ou faux ; dès lors, on pourrait
démontrer la valeur de notre jugement, et on n’aurait qu’à s’incliner devant cette démonstration, ce qui n’est pas le cas ! Par contre, la
beauté permet aux hommes la discussion (ce qui suppose que le beau n’est pas entièrement subjectif, puisqu’il nous permet de nous
rencontrer : c’est pourquoi le beau est un « universel subjectif » -NB : normalement, la subjectivité désigne ce qui nous est vraiment
propre, ce qui nous enferme en nous-mêmes). Sans être scientifique, le jugement de goût est donc objectif.
-finalité sans fin : est beau ce qui donne l’impression d’avoir été produit en fonction d’une intention (on dit alors que la chose a une
signification : quelqu’un a voulu dire quelque chose); mais on ne peut en donner précisément la fin (qu’est-ce que ce quelqu’un a voulu
dire par là ?). Cf. ci-dessus, notion de génie. Signifie que le beau est indéfinissable (et, de nouveau, qu’il n’est pas une connaissance).

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