La Maison-Dieu Cahiers de (... ) Service National Bpt6k65549627
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pastorale liturgique
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réformes
Les
dela
Semaine Sainte
etla
pastorale liturgique
37
Ier trimestre 1954
LA MAISON-DIEU
Revue trimestrielle
du Centre de Pastorale Liturgique
o
Directeurs
A.-G. MARTIMORT, A.-M. ROGUET
Directeurs du C.P.L., 11, rue Perronet, Neuilly (Seine)
Principaux collaborateurs
L. BEAUDUIN. O.S.B., F. BOULARD, L. BOUYER, A. CRUIZIAT, Mgr CHE-
VROT, H.-C. CHERY, O.P., H. CHIRAT, Y. CONGAR, O.P., J. DANIELOU, S.J.,
P. DONCOEUR, S.J.,H.-M. FERET, O.P., J. GELINEAU, S.J., I. HILD, O.S.B.,
J. LECLERCQ, O.S.B H.-R. PHILIPPEAU, G. MORIN, P.-R.REGAMEY, O.P.,
O. ROUSSEAU, .,O.S.B., U. SERES, O.S.B., et un groupe de curés.
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33.
s'adresser à La Pensée Catholique, 40, ave-
nue de la Renaissance, à Bruxelles.
Prix de vente au numéro à partir du n°
160 fr.
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:
Les Editions du Cerf éditent plusieurs revues. Spécifiez bien en
réglant commandes et souscriptions pour La Maison-Dieu.
LA MAISON-DIEU
Les vœux.: 14
*
* *
La, participation
16
*
* *
le R. P. LÕw).
ËvequeJOSEPH HEINTZ.
de Metz.
La célébration de la vigile
pascale en France. 121
Vers la réforme de la liturgie des jours saints (d'après
125
annexes.
*
* *
*
* *
Nécrologie
P. JOUNEL. Mgr BERNAREGGI, évêque de Bergame. 144
A.-M. R. Le Père Dom Pierre BASSET, abbé de Ligugé. 145
*
* *
Directives de l'Eglise
A.-G. MARTIMORT. Ordonnances et directoires sur la messe. 146
La constitution « Exsul familia » (addendum à l'article de
Mgr Denis, L.M.D.,n°36) 150
MGR L'ÉVÊQUE DE CARCASSONNE. Notre messe (directoire). 151
MGR L'ÉVÊQUE DE NANCY. « »
dimanche.
Directoire pour la messe du
160
*
* *
Comptes rendus
Gloire au Seigneur, 171.
Antiennes et répons. — Cantiques notés. — David JULIEN
A Dieu vat! Offrande (J. GELI-
:
NEAU), 172.
— —
POELMAN, MAERTENS, etc. Le Seigneur passe
—
dans son peuple (J.-M. HUM), 173.
— A. BERNAREGGI : Istru-
zioni Sinodali su la Liturgia (E. V.), 174. Dom HESBERT :
—
Le prosaire de la Sainte-Chapelle, 175. L'Assomption de
Notre-Dame (I.-H. DALMAIS), 176.
LA RENCONTRE INTERNATIONALE
DE LUGANO
-
M. Sustaeta, professeur au Séminaire de Valence (Espagne), et le curé
Hoibo, de Copenhague, un petit groupe très vivant venu d'Amérique
Dom Diekmann, directeur de la Revue Worship, le P. Mathis, C.S.C.,
:
qui anime l'importante école de liturgie de l'Université deNotre-
'Dame; le P. Reinhold, curé dans la région du Pacifique; et M. Ross-
Dugan, un laïc qui mène dans la Revue Amen une propagande fer-
vente en faveur de la langue vulgaire.
Outre les participants suisses, mentionnons au moins Mgr Marti-
noli, vicaire général de Lugano et liturgiste fervent; Dom Kaul, prieur
cistercien d'Hauterive et l'un des meilleurs liturgistes de son Ordre;
le Dr Haag, recteur de la Faculté de théologie de Lucerne, et son col-
lègue le professeur Erni; le professeur Zanetti (Coire); l'architecte
H.. Baur, sans compter plusieurs curés du diocèse de Bâle.
Aussitôt installés dans le site enchanteur de Lugano, près
des rives du lac, les congressistes purent aller admirer une
2. Cf. :
dans sa lettre du 3o juin 1953 à Mgr Rossi « Il n'est à
l'heure actuelle aucune tâche plus urgente, plus grave et plus riche
d'espérances, que de rappeler le peuple de Dieu, la grande famille de
Jésus-Christ, aux nourritures substantielles de la piété liturgique. »
:
Quelles sont les causes spirituelles d'un pareil renouveau
Mgr Fischeren voit deux d'une part, le besoin de revenir
aux valeurs les plus profondes, en ecclésiologie, en pasto-
?
rale et dans le domaine de la piété; d'autre part, le souci
apostolique d'aller aux masses déchristianisées et de leur
rendre accessible la prière de l'Église.
L'expansion missionnaire et le renouveau liturgique appa-
raissent inséparables. Non certes que la célébration liturgique
soit en elle-même le moyen missionnaire par où les infidèles
seraient amenés à la foi. Nous savons qu'elle ne peut directe-
ment toucher de sa force d'attraction que les milieux des
fidèles. Mais nous n'en pensons pas moins qu'elle est la princi-
pale source des énergies spirituelles qui, en vivifiant la pa-
roisse, lui valent le rayonnement missionnaire indispensable
pour attirer dans sa sphère d'influence aussi les incroyants.
Il s'ensuit que la détresse religieuse de notre temps est, en
raison même des exigences qu'elle dicte à la pastorale, le
principe en un sens de la renaissance liturgique.
4.Cf.icimême,p.144.
dégage une théologie de l'assemblée liturgique. Ou plutôt
il signale qu'une telle théologie est encore à faire. Elle
devrait s'appliquer à définir aussi précisément que possible
le mode de présence tout à faitsui generis du Christ dans
l'assemblée. Le P. Roguet se contente donc de signaler
quelques traits distinctifs de l'assemblée liturgique c'est
un peuple non pas uni comme une élite intellectuelle ou
:
spirituelle, ou comme un milieu social homogène, mais
profondément mélangé et uni par un mystère surnaturel;
c'est un peuple hiérarchisé, dont la participation, très réelle
et très importante, n'en est pas moins partielle et subor-
donnée. C'est un peuple qui a besoin d'initiation la pas-
torale liturgique n'est pas simple mise en place d'aménage-
:
ments extérieurs, elle est une œuvre avant tout éducative.
La séance du 16 septembre s'ouvrit sur un rapport de
Mgr l'évêque de Berlin qui fit sur tous une impression pro-
fonde par sa foi et sa grande intelligence apostolique. Heu-
reux le troupeau que son pasteur sait guider dans l'épreuve
vers les nourritures essentielles! Et ce rapport trouva natu-
rellement son pendant dans celui du P. Hofinger, profes-
:
seur aux Iles Philippines après avoir été longtemps mis-
sionnaire en Chine ici comme là, se vérifiait une fois de
plus l'impérieuse connexion entre pastorale liturgique et
élan missionnaire, chacun des deux garantissant l'authen-
ticité chrétienne de l'autre.
Plus techniques; les exposés et débats sur la semaine
sainte de furent pas moins fructueux5. A. leur terme, les
évêques présents adoptèrent, aux acclamations des congres-
sistes, les quatre vœux reproduits ci-après et qui ont reçu
également l'adhésion de LL. EE. les cardinaux Liénart,
président de l'Assemblée des cardinaux et archevêques de
France, et Feltin, ordinaire du C.P.L.
Le Congrès s'acheva par une excursion au baptistère rural
II
Les Souverains Pontifes Pie X et Pie XII ont voulu,
le premier par ses décrets et le second par sa récente
III
Pour faciliter la participation plus fructueuse du peu-
ple à la liturgie, le Congrès demande très humblement
que les Ordinaires des lieux aient le pouvoir de permettre
au peuple, selon les circonstances, non seulement d'en-
tendre la Parole de Dieu dans sa langue, mais également
d'y répondre en priant et en chantant dans la même lan-
gue, y compris à la messe chantée3.
IV
:
développement de ce programme devenait, au fil des ans,
l'histoire du grand pape doctrine, lois, vie du clergé et
des fidèles, vie publique des peuples, rapports des nations
avec l'Église et entre elles, tout venait à son tour, traité
par la main paternelle et ferme du Pontife, renouvelé dans
l'esprit du Christ, « restauré en Jésus-Christ ».
Mais de cet esprit appelé à renouveler la face de la terre,
le pape indiquait comme source première et indispensable
la participation aux mystères sacrés et à la Laus perennis de
l'Église.
C'est ainsi que le Souverain Pontife, mettant un point
final au triste chapitre ouvert par le jansénisme (chapitre
d'autant plus navrant et néfaste que le jansénisme n'avait
jamais marqué nettement en quelle mesure il se séparait
de l'Église, et avait toujours vécu dans les milieux catho-
liques comme une infiltration aux poisons diversement
dosés), publia le décret Sacra Tridentina Synodus du 20 dé-
cembre 1905, suivi dans le même mois du décret Post edi-
tum facilitant la communion des malades en les dispensant
des rigueurs du jeûne, et en 1910 du décret Quam singu-
lari admettant les enfants à la sainte Table.
Les trois décrets sont déterminés par un même mobile :
la restauration chez les fidèles de la vie et de l'esprit chré-
:
tiens; ils tendent à rendre plus facile le recours à un même
moyen, indispensable, et le plus fécond la participation
active aux sacrés mystères.
Réforme du Bréviaire.
La sainte communion encouragée et facilitée, le renou-
-vellement de la beauté des rites sacrés, la participation de
la masse des fidèles au chant constituent déjà dans l'œuvre
restauratrice du Pontife un début prometteur.
En 1911, le décret Divino Afflatu vient compléter l'œuvre
de Pie X, qui avait parlé de participation active, non seule-
ment aux saints mystères, mais encore à la Laus perennis
publique de l'Église. Ce qui est surtout à noter dans ce
décret, c'est l'affirmation qu'il s'agit seulement de primi
gressus, de premiers pas, qui sont franchis sans attendre
d'autres réformes déjà à l'étude, mais dont on prévoyait
que l'élaboration serait lente et laborieuse.
Pour n'être que des premiers pas, ceux de la réforme du
Bréviaire marquèrent toutefois une étape lumineuse et riche
de perspectives. Le nouveau Psautier mettait chaque se-
maine, sans le grever autrement, le clergé astreint à la ré-
citation de l'Office en contact avec tous les psaumes; et
l'abolition de la translation des fêtes mineures et le réta-
blissement du dimanche, quoique sans alléger le calendrier,
restituaient à l'Année liturgique les traits essentiels de sa
physionomie et permettaient ainsi aux fidèles l'accès à cette
catéchèse vivante, pourconnaître efficacement et revivre les
mystères de Jésus-Christ.
La voie demeure ouverte : ces primi gressus du Bien-
heureux Pontife appelleront d'autres pas. Non seulement,
comme Pie X le souhaitait et le suggérait, les fidèles s'unis-
sentau clergé dans la louange officielle des vêpres aux jours
de fête, mais beaucoup ont pris en main le Bréviaire, en
tout ouen partie, et s'en servent comme règle de leur piété
en s'unissant au moins spirituellement au clergé; et ainsi
beaucoup:
le Bréviaire a dû être traduit pour répondre aux besoins de
en attendant que le Pontife régnant offrît à tous
ceux qui sont tenus à la récitation de l'Office la nouvelle
version du Psautier, fidèle et intelligible.
Rapprochés ainsi de l'autel et unis à la hiérarchie dans
la louange de Dieu, les fidèles devaient éprouver, dans la
:
profondeur authentique du sens chrétien rénové, un atta-
chement à l'Église plus vif et plus ferme que jamais et par
suite la docilité à son magistère, l'obéissance à ses direc-
tives, la collaboration filiale avec la hiérarchie, le devoir
de soutenir la vie du clergé par un concours matériel là
où il en était besoin, la nécessité de partager ses luttes et ses
souffrances. Le pape avait dit que la participation active
aux mystères sacrés et à la louange divine était la source
indispensable de l'esprit chrétien; et, sûr que s'il s'abreu-
vait à cette source le peuple chrétien retrouverait son véri-
table esprit, il invita prêtres et fidèles à. renouveler leur
vie; il engagea la lutte contre le modernisme pour défendre
la pureté de la doctrine chrétienne, sans hésiter à con-
damner avecfermeté des erreurs et des déviations qui, à ce
moment-là, rencontraient des sympathies; il appela les
fidèles à l'Action catholique, en disciplinant avec énergie
les mouvements constitués; il refusa toute sorte de com-
promis avec le gouvernement français pour assurer à l'É-
glise sa liberté; et, tandis qu'il supprimait les derniers restes
de ce gallicanisme qui avait tant contribué à obscurcir en
France les beautés de la liturgie, il poussait les fidèles de
France à reprendre, avec le sentiment d'une exigence vitale,
la participation substantielle à l'offrande pro Ecclesia sancta
Dei; participation qui, spontanément, devait tendre à l'at-
titude rituelle de l'Offertoire.
Primi gressus : le terme employé pour la réforme du
Bréviaire s'applique très heureusement, dans l'histoire de
la participation active des fidèles, à l'œuvre de Pie X : àla
condition cependant qu'on ne considère pas ces premiers
pas comme les mouvements embarrassés d'un enfant, mais
plutôt comme l'élan du géant qui bondit ad currendam
viam.
L'œuvre de Pie XI.
Pie XI, après une allusion évidente aux paroles du Motü
proprio de Pie X, dans la Constitution Apostolique Divini
Cultus1 ajoute :
De fait, il est absolument nécessaire que les fidèles n'assis-
tent pas aux offices en étrangers ou en spectateurs muets; mais
que, pénétrés de la beauté des choses liturgiques, ils prennent
partaux cérémonies sacrées, y compris les cortèges en proces-
sions, où les membres du clergé et des associations pieuses
marchent d'une façon ordonnée, mêlant alternativement leurs
voix, selon les règles tracées, à la voix du prêtre et à celle de
la Schcl-a. Il n'adviendra plus, dès lors, que le peuple ne
réponde pas, ou réponde à peine, par une sorte de léger ou de
faible murmure, aux prières communes récitées en langue
liturgique ou en langue vulgaire.
:
Oppenheim, le souhait du Bienheureux Pie X est devenu
un ordre « Il est absolument nécessaire! »
:
A ces claires perspectives, S. S. Pie XII a fait succéder
bientôt des réalisations souhaitées le rétablissement de la
veillée pascale qui, très belle en soi, semble porter dans sa
restauration le présage d'autres réformes, le rétablissement
de la bénédiction du Cierge, l'abolition de la lecture des
Prophéties par le célébrant, le moment de silence entre
l'invitation (Oremus) et l'oraison, le renouvellement des
promesses baptismales en langue vulgaire, la suppression
des prières au pied de l'autel, l'omission de l'évangile final
de saint Jean, etc.
Et à côté de ces précieuses retouches, citons encore la
concession plus ou moins large de Rituels bilingues, et
enfin, par la Constitution Christus Dominus, outre les faci-
lités plus larges offertes à la fréquente participation sacra-
mentelle au Sacrifice, selon la ligne des décrets de Pie X :
la célébration de la messe du soir, qui, au delà d'une
efficience pastorale que personne ne peut méconnaître,
comporte toujours une efficience liturgique, particulière-
ment précieuse en certaines circonstances.
2.
:
Rappelons ici, après Dom Capelle, le contresens qui s'est glissé
dans la traduction française de Mediator Dei « Au seul Souverain
:
Pontife appartient le droit de. modifier ceux même (les rites) qu'il
»
aurait jugé devoir changer et non pas qu'il aurait jugés immua-
!
bles Ed. du Vitrail, § 54. (N.D.L.R.)
Qu'il me soit permis de me référer à une modeste expé-
:
rience personnelle. J'avais toujours regardé le dimanche
des Rameaux comme la grande journée des petits le jour
ou les protagonistes sont les pueri hebracorum et ou le pieux
hosanna du puerile decus reçoit, face à l'aigre jalousie des
:
grincheux adversaires qui déjà prépare le crucifige, la com-
plaisante approbation de Jésus « C'est de la bouche des
petits que monte la parfaite louange! » Mais il ne m'avait
jamais été possible de réaliser le rêve comme cette année
environ dixmille enfants, portant des rameaux d'olivier
:
et chantant en groupes les deux antiennes, sortaient de la
cathédrale au crépuscule du 29 mars, et, traversant le centre
de la ville entre deux haies de foule, s'entassaient sur les
escaliers et sur la place de la basilique Pétronienne, dont
les portes s'ouvrirent au chant du Gloria, Laus pour l'entrée
de l'archevêque et pour la solennelle messe pontificale.
:
C'était vraiment le triomphe décerné à Jésus-Christ par
l'enfance d'une ville entière perfecisti laudem!.
9
:
Mais une constante préoccupation avait dominé l'esprit
et l'œuvre du bienheureux réformateur redonner au peuple
chrétien le pain de la parole de Dieu.
Catéchiste lui-même, il fut le pape du catéchisme, et
aujourd'hui encore le texte officiel pour l'Italie, et non pour
la seule Italie, est le catéchisme de Pie X. Par l'Encyclique
Acerbo nimis du 15 avril 1905, le pape rappelait au clergé
et aux fidèles la nécessité d'une étude méthodique et ra-
tionnelle de la doctrine de Jésus-Christ. Cette Encyclique
sur le catéchisme peut bien être mise en relation avec la
grande Encyclique Pascendi : l'une et l'autre ont le même
but, à savoir de rendre aux hommes, qui la négligent, ou
la déforment pour l'adapter à leurs sophismes, la vraie
parole de.Dieu. Pie X se préoccupa particulièrement de la
divine Parole en tant qu'elle est écrite dans la Bible : afin
d'empêcher la critique et l'exégèse rationalistes d'arracher
à des fidèles trompés la substantielle nourriture de la divine
Parole écrite, il fonda l'Institut Biblique pour l'étude de
la sainte Écriture, la « Commission pontificale biblique»
pour la surveillance des études concernant la Bible, et la
« Commission pontificale pour la revision de la Vulgate»
pour rétablir le texte critique de la plus importante version
latine de la Bible. -
une communauté :
dans la communauté de l'Église. Ainsi que l'homme dans
sa vie naturelle, le chrétien est nécessairement intégré dans
l'organisme de l'Église. Il fallait donc
rassembler les dispersés, les éveiller, les mettre en contact
Christ :
avec la vie de l'Église, pour en bâtir une communauté du
« Vous tous êtes un dans le Christ
travail des années écoulées.
» (Gal.) Ce fut le
Expériences pastorales
:
de Dieu réalise son union intérieure. « Maintenant il n'y a
plus ni juif, ni grec, ni esclave, ni homme libre vous
»
n'êtes tous qu'un dans le Christ Jésus (Gal., 3, 28).
Si jadis on allait à l'église par routine, par traditibn,
aujourd'hui on a conscience de s'y rassembler avec le désir
d'entrer dans l'assemblée du peuple de Dieu. C'est là
l'unique communauté organique qui soit à leur disposition.
Si le pasteur a assez de psychologie pour savoir profiter de
cette situation, la question du culte religieux se place sur
un plan bien déterminé, parce que, désormais, a germé une
réelle conscience de vie communautaire.
Vraiment, nous devrions souvent nous demander si nos
paroisses sont encore d'authentiques assemblées; si nos
églises ne sont pas si vastes qu'on ne puisse plus y orga-
niser autre chose que des « manifestations »; si nos paroisses
ne sont pas devenues si grandes que cela rend impossible
désormais toute vraie réunion. Nous devons aussi nous
demander si nos fidèles ne sont pas tellement imprégnés
d'individualisme qu'ils ne désirent pas vraiment une com-
munauté, mais qu'ils demandent seulement qu'on les laisse
tranquilles. Nous, en tout cas, nous avons considéré comme
une grâce de pouvoir expérimenter et de voir croître ainsi
la communauté du peuple de Dieu.
important :
Le chrétien isolé cherche et reçoit ce qu'il y de plus
les Mystères de Dieu et son Évangile (la Bonne
Nouvelle). La pauvre créature tourmentée désire le silence
pour goûter, sans parole, Dieu et sa grâce. Dans le sacrifice,
tout près du Seigneur qui se donne, il apprend à offrir sa
propre oblation.
:
les cœurs s'ouvrent ».
Et tout d'abord voici la question que tout, pasteur d'âmes
doit se poser sérieusement est-il proche de sa commu-
nauté? Vraiment, s'il vent faire de la célébration de la
messe une patrie pour ses fidèles, cela suppose qu'il les
connaisse personnellement, parce qu'autrement il ne pourra
pas former une communauté; il devrait le faire, comme
un « autre Christ », précisément dans la diaspora. Le prêtre
va d'abord de l'autel jusqu'aux hommes, dans leurs mai-
sons; et alors ceux-ci, de là viendront à l'autel et à l'as-
:
semblée des fidèles, pour la messe, comme vers leur patrie.
Une autre question se pose notre liturgie est-elle assez
proche du peuple ?
Il faut voir si elle est assez cordiale, si elle parvient jus-
qu'à la communauté, si elle l'atteint dans son intime, là
où se produisent les expériences les plus cachées, au point
de toucher l'âme et le cœur, et jusqu'à faire dépasser, avec
l'offrande du Sacrifice du Christ, tout ce qui est égoïste,
tout ce qui est humain, pour arriver à s'offrir ainsi, dans
une union réelle avec le Christus passus, en sacrifice au
Père. On se demande si les prières de la liturgie sont les
nôtres, si nos prières sont adaptées à notretemps, et si ses
chants sont vraiment assez populaires.
Le peuple de Dieu assimile selon ses lois propres, mais
il doit s'insérer dans l'Église comme dans une famille.
C'est alors seulement qu'il participe à sa vie.
:
dire que, malgré toutes les misères et les angoisses, nous
avons trouvé chez nos fidèles un trésor la situation impo-
sée, l'isolement, l'éloignement, la misère et l'absurdité de
la vie quotidienne deviennent un fondement précieux sur
lequel pouvait se construire la célébration des saints Mys-
tères,en partant d'en-bas et de l'intérieur. Tout cela a con-
à
duit les fidèles une activité et à une coopération con-
scientes.
II
Efforts méthodiques
pour une meilleure célébration de la messe
Cette situation devait nous faire rechercher d'emblée
une adaptation appropriée de la célébration de la messe.
Dans les communautés existantes l'adaptation s'était déjà
faite tant bien que mal. Les nouveaux venus avaient des
habitudes diverses; mais certains n'en avaient aucune, et
ils étaient souvent éloignés de la pratique sacramentelle.
Il fallait donc commencer l'édifice par les fondations. Ce
fut fait non pas en organisant une forme déterminée, mais
en dégageant de la situation religieuse el psychologique des
fidèles une célébration qui, pas à pas, se développerait en
une participation active réellement intérieure qui s'enri-
chirait ensuite et, ainsi formée, assurerait une pratique
commune. 1
:
en traitant dans un cycle de quatre prédications, les thèmes
suivants
la communauté des disciples appelés par le Seigneur
1)
(Kyriakè);communauté
2) la comme peuple élu de Dieu (Ecclcsia);
3) la communauté comme famille desfils qui, à travers
le Christ, se rapprochent du.Père;
4) la communauté comme rassemblement des pèlerins
en ce monde, qui attendent le Seigneur (Paroichia).
res communes, ce qui est leur nature la plus intime :
On leur apprit ensuite à exprimer, dans les grandes priè-
Desiderata
I. LITURGIE ET PEUPLE
:
De même pour
tendre
la célébration liturgique. Il s'agit de s'en-
est-elle quelque chose d'extrinsèque (de forme plus
ou moins académique venant comme l'aboutissement d'un
processus historique, quoique célébrée avec une parfaite
dignité), qu'on représente devant la communauté et qui
se déroule simplement devant elle; ou bien, au contraire,
est-ce quelque chose qui entre dans l'homme? Est-ce quel-
que chose qu'on entend, qu'on assimile, qu'on voit? Qui
atteint etréveille les zones profondes de l'âme?
Tous les moyens ne sont pas bons pour gagner le peuple.
Celui-ci ne comprend et ne retient que ce qui, en quelque
manière, lui est intelligible, ce qui lui est connaturel. Dans
tous ces efforts, il ne s'agit pas de rendre commune ou
usuelle n'importe quelle forme préétablie; il s'agit, au con-
traire, de susciter et de favoriser dans l'homme la vie reli-
gieuse, la vie de la grâce, pour le conduire à la pratique
d'une vie surnaturelle.
:
Mais qu'on me permette de glisser ici une question dans
l'hypothèse où les chrétiens devraient vivre dans la messe,
quelles sont les pratiques que les fidèles trouveraient assez
adaptées et capables de les intéresser personnellement pour
y recourir soit individuellement, soit collectivement?
forme de demande :
Qu'on me permettre d'avancer ici une suggestion en
ne convient-il pas de créer une célé-
bration de la messe qui soit plus homogène à la vie concrète
de nos gens?
Quels efforts ne faisons-nous pas, nous les prêtres, pour
notre vie et notre action personnelles, pour la préparation
de l'étude des textes liturgiques, et ensuite pour les assi-
miler intérieurement!
Mais nos fidèles, eux, nous arrivent de la vie moderne,
dont le bruit et l'agitation suffisent pour saturer un homme
sans laisser place en lui pour quoi que ce soit d'autre. On
ne peut pas prétendre le mettre sans préparation en face
des textes et des cérémonies sacrées, on ne peut pas impro-
viser une célébration des saints Mystères de but en blanc.
:
C'est comme si un prédicateur déroulait son sermon sans
avoir établi le contact avec ses auditeurs il ne prononcerait
jamais autre chose qu'un monologue.
N'est-il pas possible de trouver une manière d'accrocher
les fidèles avant que commencent les rites sacrés, pour
créer, à travers leur monde psychologique, une préparation
spirituelle de façon à développer leur capacité de compré-
hension et à faire naître par les paroles et les actions un
profond recueillement?
C'est alors seulement que la messe devient un jaillisse-
ment de vie intérieure et conduit jusqu'aux sources de la
vie surnaturelle. Je ne vois pas d'autre moyen pour sanc-
tifier et racheter la vie de ce monde désacralisé. Il s'agit
de créer un lien organique, de préparer et de rendre péné-
trante la célébration liturgique de la messe.
Romano Guardini nous a donné deux beaux petits livres
Méditations avant la célébrationde la messe (Gesinnung vor
:
Je me le demande :
der Feier der Hl. Messe), qui peuvent rendre d'excellents
services à nous prêtres, et à beaucoup de fidèles.
comment pourrions-nous ouvrir
toutes grandes les portes de notre communauté et porter
celle-ci jusqu'au centre de la vie divine? Peut-être avons-
nous besoin d'une célébration préparatoire un peu libre,
une espèce de veillée ou de vigile qui, à côté de la messe
des catéchumènes proprement dite, laisserait plus de
champ à la contemplation, à l'exhortation pieuse, à l'ho-
mélie, etc.
Jadis c'était là le rôle de la Slation; ne pourrait-on créer
aujourd'hui quelque chose de semblable? Le chantlui aussi
pourrait jouer un rôle de seuil, par lequel les hommes
pourraient vraiment entrer. J'éprouve tous les jours davan-
tage que c'est là un problème plus facile à résoudre dans
les petites paroisses de la diapora que dans les églises et les
grandes communautés.
1
dans la Neue Zeitschrift für Missionswissenschaft. Il y passe
en revue toutes les innovations ou permissions concernant
la langue de la messe concédées par l'Église, même après
le Concile de Trente.
A cette époque, l'Église tenait fortement, très fortement,
au principe de l'uniformité liturgique; et pourtant, dans
les missions et là où les conditions étaient analogues à
celles des missions, par exemple au milieu des schisma-
tiques, elle a maintes fois donné des permissions quasi
inouïes pour l'époque. Non seulement, comme le remarque
bien l'auteur, cette permission bien connue donnée à l'il-
lustre peuple chinois de pouvoir célébrer toute la liturgie,
même celle de la messe, en langue chinoise, mais beau-
coup d'autres permissions semblables, bien que d'une
moindre ampleur.
Ceci nous montre clairement que, si nous voulons arriver
à obtenir de l'Église un renouvellement lilurgique, le motif
qui, plus que tout autre, peut la conduire à des concessions
est le motif missionnaire et pastoral.
Aussi il est peut-être utile de voir ce problème sous
l'angle missionnaire; et cela d'aulant plus que de telles
concessions ne sont pas, en fait, limitées aux pays de mis-
sion. Si je ne me trompe, la conférence de Mgr Weskamm
a montré d'une façon très claire que l'état des choses, par
exemple dans la Diaspora, est très comparable, sinon iden-
tique, à celui des pays de mission. Et si nous regardons
plus au fond, nous devrons admettre, je crois, que non
seulement dans les régions chrétiennes de la Diaspora, mais
aussi dans beaucoup de régions entièrement à majorité
catholique, de fait nous retrouverons des conditions com-
parables, hélas! à celles des pays infidèles.
Toute la question de la participation active à la liturgie
sacrée, sous l'angle missionnaire, peut se traiter en trois
:
parties
I. Conditions présentes dans les missions; elles sont mal-
heureusement à ce point de vue assez tristes.
2. Importance de la participation active.
3. Réalisation d'une telle participation, ou plutôt tout
d'abord principes de la réalisation, puis quelques - désirs
concrets.
I 1
SITUATION PRÉSENTE DE LA LITURGIE DANS LES MISSIONS
Exemple de la Chine.
:
Ou bien il se produit une autre chose déplorable dans
les missions, qui du reste arrive aussi chez nous le peuple
acclame, mais non pas au sens noble, latin, du terme, mais
dans un sens qu'on pourrait plutôt traduire par « crier».
Quand ils ont crié de la sorte, mais sans rien entendre, ils
croient qu'ils ont tout fait. C'est comme si, dans une fa-
mille, les enfants se contentaient d'adresser la parole à leurs
parents, mais en criant aussi, et, cela fait, sans écouter ce
que leurs parents auraient à leur dire. Ce ne serait pas un
dialogue entre le père et le fils.
Au contraire, la liturgie contient essentiellement et doit
contenir un vrai dialogue, un échange entre l'homme et
Dieu.
Ce qui nous manque, en somme, c'est la liturgie de la
Parole. Il nous manque quelque chose d'essentiel. Nous
devons le reconnaître humblement. J'ai fait une confes-
:
sion. nos missionnaires chinois ne sont pas ici pour
entendre ce que je viens dire en Europe ils n'auraient pas
à s'en plaindre parce que, comme ambassadeur des Chinois,
je dois pourtant dire ce qu'eux aussi pourraient éprouver.
Mais, d'autre part, ils pourraient s'en étonner et c'est pour-
quoi je vais en donner les motifs.
Pourquoi y a-t-il une telle situation dans les pays de mis-
sion?
C'est qu'on y rencontre de grandes difficultés, et quelque-
fois des difficultés trop grandes.
Difficultés.
La première difficulté, c'est que les forces des mission-
naires sont absorbées presque totalement par.le travail de
l'évangélisation et de l'administration des sacrements. D'au-
tant plus que le missionnaire doit accomplir continuelle-
ment de très longs voyages. La moitié de son temps, un bon
missionnaire le passe à voyager, et cela explique — je ne
dis pas que cela excuse — beaucoup de choses. Si le mis-
sionnaire ne peut passer danschaque station qu'un jour ou
deux, il est évident qu'il n'a pas le temps de célébrer une
belle liturgie. Pendant ce peu de temps, il doit aussi enten-
dre les confessions, prêcher, et plus il prêche mieux cela
vaut. (Si le missionnaire ne peut visiter une communauté
chrétienne que deux ou trois fois par an, il est évident que
son zèle lui suggérera de prêcher beaucoup.)
Et l'on peut dire la même chose pour la messe. Là où il
n'est possible de la célébrer que deux ou trois fois par an,
il est vrai que, d'une part, ce serait un motif de la célébrer
de façon à faire grande impression. Mais, d'autre part, il est
clair que cette rareté des célébrations nuit à l'organisation,
à la préparation, à l'exécution des cérémonies. On ne peut
pas préparer soigneusement les chants en y mettant le temps
nécessaire. On ne peut pas faire apprendre par cœur des
textes qui, pour nous, seraient très faciles.
Une difficulté analogue vient du petit nombre des chré-
tiens. Si, dans une communauté, il y a seulement vingt ou
trente chrétiens, il n'yen a pas beaucoup qui pourront, je
ne dis pas bien chanler, mais seulement chanter. Et puis
il y a les conditions sociales et culturelles très modestes ou
même tout à fait misérables. Toutes choses qui ne sont pas
faciles à améliorer et qui concourent à créer des difficultés.
Mais, si je ne me trompe, ce n'est pas encore la difficulté
majeure. La difficulté majeure consiste probablement, et je
devrais dire certainement, dans l'insuffisante' formation li-
turgique des missionnaires, non seulement des missionnai-
res indigènes, mais de ceux qui proviennent de pays d'an-
cienne civilisation chrétienne. Je crois que ces mission-
naires, et leur cas est le plus commun en certainesré-
gions, ne comprennent pas suffisamment l'imporlance im-
mense au point de vue missionnaire et pastoral de la liturgie
:
sacrée. En adaptant un texte de saint Paul, pour l'appliquer
à la liturgie, ils disent « Nous ne sommes pas venus bap-
tiser et développer la liturgie, mais prêcher l'Évangile. »
C'est une erreur profonde, mais, au lotal, il en est ainsi.
Quelle espérance ce serait à ce sujet si seulement com-
mençait un grand mouvement dans les séminaires! Et tout
d'abord pour la préparation des professeurs.
:
Dans les missions, on constate (je ne reproche rien aux
autres je suis professeur, moi aussi) que les professeurs
:
sont rarement, formés, et quand on pense à les former, on
vise les matières dites principales le dogme, la morale, la
Sainte Écriture. Qui peut donner une formation liturgique,
spécialement dans les missions? Peut-être, à prendre toutes
les missions dans leur ensemble, ne trouverait-on pas un
spécialiste en cette matière! Et cela se comprend; il manque
souvent un contact vivant, profond, avec les pays chrétiens;
II
IMPORTANCE MISSIONNAIRE
DE LA PARTICIPATION ACTIVE A LA LITURGIE
:
au moins dans les missions, elle peut et doit devenir la
servante de la prédication. Mais je dis plus si jamais une
des deux doit être la servante, ce ne doit pas être la liturgie
à l'égard de la prédication, mais la prédication à l'égard
de la liturgie.
D'un point de vue théologique, la chose est hors de doule.
Allons plus au fond de la question. Pour quel but sommes-
:
nous venus dans les missions ?
:
Beaucoup disent c'est évident, c'est très clair « Don-
nez-moi des âmes. » Nous sommes venus pour sauver les
âmes.
En vérité, c'est très clair, mais est-ce vraiment la fin
ultime? L'âme humaine a été rachetée au prix du sang du
Christ, mais pourquoi Notre-Seigneur est-il venu? Ne serait-
il pas venu, en dernière analyse, pour restituer au Père ce
que l'humanité dans son chef de file, Adam, lui avait sous-
?
trait Parce que le Père céleste réclame des fils qui pourront
l'adorer en esprit et en vérité, pour refairel'unité de la
famille de Dieu, pour que le Père puisse encore avoir des
fils qui le prient et même qui le prient en beauté et qui
offrent ce culte nouveau du nouveau Royaume de Dieu au
Père qui est dans les cieux?
Voilà quelle est la fin ultime de tout notre travail mis-
sionnaire, y compris celui — cela va de soi — par lequel
les âmes seront sauvées. Il va de soi que, si nous aimons
le Père qui est dans les cieux, le Père ne pourra pas ne pas
nous rendre bienheureux. Mais, en fin de compte, dans
:
notre labeur apostolique, nous devons donc avoir claire-
ment pour but la gloire de Dieu toute la conception de la
religion est théocentrique.
Si nous regardons sous cet angle noire labeur mission-
naire, et non seulement sous un angle étroit, il deviendra
clair également que la liturgie, culte nouveau du nouveau
peuple de Dieu, est tout à fait au centre de tout le travail
missionnaire.
Et maintenant que ce principe est mis en claire lumière,
nous pouvons passer en revue les autres valeurs mission-
naires de la liturgie sacrée.
Outre la valeur vraiment fondamentale que nous avons
vue, la liturgie a très souvent aussi une valeur immédiate-
ment catéchétique et pastorale. Cela aussi, nous pouvons le
voir facilement, soit que nous considérions l'histoire de
la catéchèse de l'Église, soit que nous obseryions les con-
ditions présentes, par exemple en Chine.
L'histoire de l'Église montre que les chrétiens des pre-
à
miers siècles,. parler en général, avaient une connaissance
du christianisme très suffisant, ample et certainement très
vivante, et cela pendant de nombreux siècles, alors que
n'était pas encore apparu un seul livre de catéchisme et
qu'on ne parlait pas même d'un enseignement systématique
et scolaire de la religion, au moins pour la masse du
peuple.
Comment expliquer ce fait, et combien de temps a duré
un tel état de choses?
Aussi longtemps que le peuple de Dieu a pu comprendre
facilement la liturgie. Ensuite, au moyen âge, quand le
peuple n'a plus compris la langue latine et que, d'autre
part, l'enseignement catéchistique était encore inconnu,
nous devons reconnaître qu'on trouve le plus bas niveau de
formation chrétienne que puisse nous révéler l'histoire.
III
:
sacrifice de la messe, spécialement pour le peuple des mis-
sions, sera ce qu'il doit être un drame catéchétique qui
introduise au cœur du christianisme, qui non seulement
introduise en faisant comprendre, mais — c'est cela qui est
plus important et qu'on ne peut pas trouver ailleurs — en
faisant avant tout agir.
Cela est d'une telle importance que, si l'on voulait intro-
duire certaines innovations, c'est spécialement dans cette
direction qu'on devrait avancer, en se proposant comme
but celui de faire comprendre les parties essentielles de la
messe.
En soumettant ces idées à la Mère-Eglise, nous espérons
qu'il n'y aura pas de difficultés insurmontables. Les dif-
ficultés seraient insurmontables si nous étions guidés, par
l'esprit de critique, si nous prétendions présenter les céré-
monies antiques comme dépourvues de toute valeur. Mais
non, elles sont très belles. Nous pensons seulement qu'elles
ne devraient pas recouvrir les parties essentielles de la messe,
à peu près comme en certains pays on recouvre de perles
l'image de la Vierge, au point que l'image elle-même dis-
paraît presque complètement. Nous, dans la messe, nous
ne cherchons pas une collection de perles, mais nous vou-
lons qu'apparaissent clairement les parties essentielles de
sa structure.
Les populations des pays de mission, telles qu'elles sont
en réalité, presque sans exception, aiment toujours plus
que nous, Européens abstraits, le mouvement dramatique,
et c'est à cela que nous voudrions réfléchir. Un Père béné-
dictin a écrit un très beau livre sur cette question; il a été
missionnaire pendant de longues années, et aujourd'hui il
est missiologue à Münster en Allemagne1. Une chose que
je voudrais noter est celle-ci. La célébration dans les mis-
sions devrait être comme dans la Diaspora, « populaire »
au meilleur sens du mot, c'est-à-dire capable d'attirer non
seulement l'intellect, mais le cœur du peuple, et non seule-
ment de l'attirer, mais de le nourrir. Nous, missionnaires,
nous avons entendu parler à satiété d' « adaptation ». Si je
ne me trompe, il y a unfe question d'adaptation liturgique
également. Que voulons-nous, en fin de compte? Nous
contenterons-nous de voir le peuple chinois, japonais,
indien, admirer seulement la liturgie catholique, ou au
contraire voulons-nous qu'il y participe avec son cœur?
Si nous voulons que ces peuples encore infidèles, mais 1
:
donner une réponse, si ce n'était celle de Son Éminence,
et la voici nous avons tenu les Chinois éloignés de nous,
non pas par une muraille de Chine, mais par la muraille
du latin!
Désirs concrets.
:
Et voici qui est de grande importance, spécialement dans
les missions nous aurions un grand désir de ne pas être
obligés à toujours lire l'évangile du jour, même s'il s'agit
d'une fête simple. Les plus grandes fêtes sont certainement
Pâques et Noël, mais pratiquement, en pays de mission, le
jour le plus solennel de l'année est celui où le missionnaire
peut faire son apparition. Nous voudrions alors avoir la
liberté de choisir aussi bien pour l'épître que pour l'évan-
gile des pages vraiment substantielles, afin que le peuple
de Dieu puisse se rendre compte de l'importance de ce jour
où le missionnaire les visite.
4. En outre, il est clair que, dans les missions, où les
conditions ne sont pas très bonnes, nous désirons au moins
ce que nos heureux frères d'Allemagne ont depuis long-
temps, c'est-à-dire la .faculté de chanter en langue vulgaire
les parties communes de la messe (Kyrie, Gloria, Credo, etc.).
Nous nous en réjouissons avec eux, mais nous voudrions
avoir nous aussi le même privilège. « Nous le voudrions »
— on le comprend —> en toute révérence,, mais aussi en
toute clarté, parce que nous en avons le plus grand besoin,
et c'est le besoin qui nous fait parler ainsi.
Il me semble que, connaissant le cœur si paternel du
Pontife actuel, nous devrions avoir le courage de proposer
en toute confiance cette requête.
J'ajoute ici un désir, du reste très secondaire, qui a été
exprimé par un de mes confrères missionnaire qui se trouve
encore en Chine. C'est celui d'avoir; un nouveau livre
liturgique pour le peuple, un « dévotionnal » analogue à
celui qu'ont presque tous les diocèses, qui pourrait servir
aussi à des fonctions telles que les saluls du soir, qui sont
plutôt en marge de la liturgie. Dans ce livre, la Parole de
Dieu devrait occuper une place importante. Nous ne de-
mandons pas un livre qui détermine tout, mais qui donne
» des directives avec-beaucoup d'élasticité, quelque chose de
semblable à ce qui existe avec le caléchisme. Personne ne
concevrait un catéchisme unique pour le monde entier.
un catéchisme directif :
Mais ce qui peut être excellent et ce qui existe en fait, c'est
le catéchisme romain. Quelque
chose de semblable en liturgie également, un livre qui
donne des directives, mais non pas des prescriptions ri-
goureuses, pourrait être très utile.
5. Ces journées de la Réunion liturgique internationale
ont fait apparaître clairement que tout ne convient pas à
tous. C'est pourquoi la réforme liturgique devrait s'inspirer
du principe d'une liberté bien comprise, afin que la liturgie
elle-même, en s'adaptant aux divers degrés de culture, de
préparation, de religiosité, en somme à la diversité de men-
talité etde condition des peuples variés, devienne pour tous
cette chose vivante et vitale, comprise et sentie, que tous
nous appelons de nos vœux.
Ceux qui cultivent et qui aiment la liturgie ont manifesté,
dans cette réunion, divers désirs, et c'était naturel. La li-
turgie telle que nous l'avons aujourd'hui suppose un monde
relativement uniforme, celui dans lequel elle s'est consti-
tuée. Mais, aujourd'hui, nous n'avons plus cette unité. Si
nous l'avons jamais eue! Mais nous devons être réalistes et
reconnaître que le monde moderne est très différencié; de
cela il faut prendre acte en traitant des questions liLurgiques,
parce que le principe demeure que, dans la liturgie, tous
doivent pouvoir trouver et reconnaître le sens maternel de
l'Église et se sentir chez eux. Le temps de l'unité absolue
est passé; la liturgie de l'avenir ne pourra pas être aussi
uniforme qu'elle le fut dans le passé. Et cela non pas pour
des raisons théologiques, mais culturelles, historiques,
psychologiques. Cette unité était une chose excellente, et
l'Église use encore à cet égard d'une sage lenteur. Pourtant,
on peut peut-être entrevoir comme proche une époque dans
laquelle, à l'uniformité succédera la conformité, et où
l'Église fera sa place à une liberté ordonnée dans les limites
qui lui auront été fixées et dont naturellement la garde
sera confiée aux évêques. Les rubriques elles-mêmes, en
blables).
certains cas, pourront déjà contenir l'indication de diverses
solutions possibles (« ad libitum, »; « si c'est l'usage »; u si
les circonstances le permettent ou le requièrent »; « on
choisira ce texte ou cet autre »; et autres formules sem-
Ces désirs sont loin d'être les seuls que nous puissions
:
présenter, et vouloir les préciser davantage demanderait
trop de temps. Donnons un seul exemple dans les pays
de mission et en raisonnant du point de vue pastoral, il
serait beau de pouvoir chanter et réciter le Credo à toute
messe publique, après la prédication dont il constituerait
en quelque sorte la réponse, Des innovations de ce genre
seraient faciles et ne pourraient cependant, à proprement
parler, exiger des réformes. f
:
sont pas les critères historiques ou esthétiques qui nous
guident, mais la vue claire de cette nécessité que le peuple
chrétien prie avec plus de facilité et de profondeur que ja-
mais, qu'il prie en commun comme peuple de Dieu, dans
l'esprit du Christ, dans l'esprit de l'Église priante.
P. HOFINGER, S. J.
Professeur à la Faculté de
théologie de Baguio, Manille.
LE DIMANCHE DES RAMEAUX
II
consistait-elle?
mêmes, transcrits du Vlle au IXe siècle, nous offrent la
dominica in palmisvel palmarum, à l'entrée de la semaine
sainte.
En quoi
Il semble qu'au début on ait simplement tenu en main
des rameaux et des fleurs en hommage au Messie, pendant
:
la messe. Le sacramentaire de Rheinau 30, du VIIIe siècle,
pouvait indiquer Suscipientes ramos in manibus.
Rapidement s'est ajoutée, aux VIIIe el IXe siècles, la pro-
cession avec les rameaux et les acclamations messianiques
provenant de la liturgie gallicane. L'évêque Théodulphe
d'Orléans, mort en 821, coopérateur de Charlemagne et
d'Alcuin dans les matières liturgiques et théologiques, com-
posa la très dévote hymne Gloria laus et honor, qui fui
bientôt utilisée partout pour la procession.
Le parcours de la procession était long. Le sacramentaire
de Rheinau 43 du IXe siècle dit Ilcm missa ambrosiana per
:
quamveniunt ad ecclesiam. Donc la procession à l'extérieur
s'achevait par la messe dans l'église.
:
Le codex 138 de Cologne, du même siècle, s'explique avec
plus de précision Intrantibus pOl'fflln civitatis cantor ihei-
pidt : Ingrediente Domino. On le voit, la procession sortait
de la ville.
:
Amalaire, du même IXe siècle (livre I de ecclesiasticis
ritibus, ch. 10) confirme in memoriam illius rei [l'entrée
de Jésus] nos per ccclesias nostras saiemus portare ramos
et clamare osanna. La procession voulait imiter l'entrée du
Messie dans la ville de Jérusalem el, proclamer, avec les accla-
mations messianiques, le Gloria laus, avec les hymnes elles
:
antiennes, la messianité du Christ comme le fait la préface
du sacramentaire de Prague 0, 83, du VJlIc siècle Procedit
Rex ut nobis conférat regnum.
:
L'intéressant sacramentarium triplex de Rheinau (43) a,
pour toutes les fêtes, trois messes l'une gélasienne, l'autre
grégorienne, la troisième ambrosienne. Or le dimanche
des Rameaux commence avec la bénédiction ambrosienne
des rameaux composée d'un exorcismus floris vel frondium,
de trois brèves benedictiones olivarum ceterarumque fron-
dium, puis d'une bénédiction plus longue, mais toujours
avec la rubrique alia qui veut dire « de rechange ». Suit
une préface et encore une benedictio super olivas. Le géla-
sien et le grégorien par contre n'ont que la messe.
Le rituel de Rheinau 114 du XIIe siècle a déjà les huit
bénédictions du Pontifical romain du même siècle, qui se
trouvent encore dans notre missel, bien que dans un autre
ordre et avec un texte sensiblement retouché. Il y a encore
gnification profondément messianique :
la préface pourvue de sa notation musicale et qui a une si-
Quem ad hoc hu-
manam formam assumere voluisti, ut quidquid prophe-
tales seu sanctae clamavere scripturae, Bethlehemitica rura
seu hierosolymam adveniens consumaret.
L'oraison également, qui correspond à la huitième du mis-
:
sel d'aujourd'hui, déjà depuis 1474, si elle est quelque peu
retouchée elle aussi, est pleinement messianique Deus qui
Filium Tuum unigenitum pro redemptione nostra dignatus
:
es(t) ad nos dirigere, ut populum Tuum. in peccati ab ini-
tio (lisez abysso) demersum a morte ad vitam revocares
chirographo letali deleto sanguine Filii Tui gentibus
— —
innovares regnum.
Malgré cette superstructure des bénédictions des rameaux,
III
[L'auteur tire de cette enquête ses conclusions pour la pastorale
populaire.
1. Il faudrait mettre en valeur l'essentiel
Messie-Médiateur, et pour cela : : le dimanche du
:
3. L'auteur revendique enfin un plus large emploi de la langue
vulgaire dans la liturgie ] -
:
les fêtes, et qu'il soit ravi par leur beauté. On vérifierait
d'une manière spéciale l'adage Legem credendi statuat
lex orandi. La compréhension du mystère du Médiateur et
de sa liturgie serait le meilleur moyen pour arriver à une
participation personnelle et active aux mystères sacrés.
Il est inutile de souligner que la langue latine restera
la langue maternelle et universelle de l'Église, et que selon
le canon 1257 la question de la langue liturgique reste
soumise à l'unique compétence du Saint-Siège.
Dr TRANQUILLINO ZANETTI,
professeur au Séminaire de Coire.
ESPRIT ET HISTOIRE DU JEUDI SAINT
:
pascal se compose de quatre fêles, qui constituent plus ou
moins des unités en soi le jeudi saint, le vendredi saint,
la nuit pascale, le dimanche de la résurrection. Si nous
considérons le lien de ces quatre unités entre elles, il appa-
raît immédiatement que le jeudi saint, le vendredi saint
et le dimanche de la résurrection onl un caractère commun,
tandis que la nuit pascale est totalement différente des trois
autres solennités. L'histoire de la liturgie montre en effet
que la nuit pascale est la Pâque antique et unique de l'É-
glise, et que le jeudi saint, le vendredi saint et le dimanche
de la résurrection sont des additions postérieures, des déve-
loppements ultérieurs de la nuit pascale. Pour bien com-
prendre la nature du jeudi saint, nous devons le considérer
d'abord par rapport à la nuit pascale.
:3, le
de la rédemption, était considérée comme l'occasion la plus
convenable pour l'administration des sacrements par les-
quels la rédemption est accordée à l'homme
en la mort et la résurrection de Jésus-Christ
baptême
la confirma-
tion, par laquelle « l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus
d'entre les morts » »
est donné pour « habiter dans les
membres de son Corps mystique4. L'indentification du
Christ avec son Église était acceptée sans réserve. La ré-
demption consiste dans l'entrée de l'homme « dans le
Christ ». « Revêtir le Christ5 » au baptême et « l'onction»
»)
(littéralement la « christianisation6 avec son Esprit dans
la confirmation, ce sont là des réalités et non pas des méta-
phores. Pour cette raison l'homme recevait les sacrements
de la rédemption à Pâques, la fête de la rédemption; il les
recevait au centre du Corps des rachetés, auquel il était in-
corporé; il les recevait des mains de l'évêque, le représen-
tant du Père qui a soin de la vigne avec tous ses sarments7.
»
Après cette entrée « dans le Christ l'homme pouvait parti-
ciper pour la première fois à la prière et au sacrifice du
Christ, l'Eucharistie pascale. La mentalité sacramentelle
primitive, prise dans son ensemble, était entrelacée ainsi
avec la doctrine de l'Église comme Corps du Christ, et de
la rédemption comme incorporation au Christ.
2. Rom., 8,21.
3. Rom., 6, 3-4.
4. Rom., 8,II.
5.Gal.,3,27.
6.I JO.,2,27.
7. JO.,15,1.
On peut dire que la nuit pascale célèbre concrètement
l'origine etles causes de la rédemption de l'humanité. Dans
cette nuit, c'est le Christ ressuscité qui est actif dans son
Église. Le thème directeur de la nuit pascale, c'est la parole
:
du psalmiste, que nous chantons dans l'introït du dimanche
de la résurrection « Resurrexi et adhuc tecum sum,
alle-
luia8. » Le Christ ressuscité entre dans l'Église, se montre
comme accomplissant les prophéties, donne la vie éter-
nelle par des moyens efficaces, et dresse le banquet céleste
pour ses élus. Aussi la nuit pascale est une fête d'un carac-
tère spécial, la fête de la rédemption comme telle dans la
réalisation solennelle de toutes les grâces surnaturelles.
Cette nuit pascale était précédée, pour les catéchumènes,
par un temps de jeûne préparatoire et d'exorcismes, dont
notre Carême est le développement.
Le caractère des semaines sainte et pascale. — Immédiate-
ment après les longues persécutions, un genre nouveau de
fêtes s'établit. Sous la paix constantinienne, l'Église com-
mença à pénétrer toute la vie humaine. Les chrétiens vou-
laient disposer toute la vie selon le grand exemple du
Seigneur Jésus-Christ. Beaucoup de gens se sont retirés
dans le désert pour vivre totalement dans le Christ et par
sa grâce, sans contact avec les choses de ce monde; ce sont
les fameux anachorètes. Tout le monde chrétien s'appliquait
à contempler la vie merveilleuse de Jésus, on se rendait en
pèlerinage aux Lieux saints, partout on y élevait des basi-
liques somptueuses, on y célébrait les mystères de Jésus
dans une liturgie splendide. Au IVe siècle se sont établies
les grandes fêtes liturgiques commémorant les événements
historiques de la vie de Jésus.
Le centre de cette innovation n'était pas Rome, mais
Jérusalem. Les particularités de ce Lieu saint suggéraient
d'elles-mêmes l'idée d'une commémoration locale des évé-
nements des derniers jours de la vie de Notre-Seigneur, aux
endroits réels ou supposés où ils s'étaient accomplis. On
peut attribuer ce développement liturgique à saint Cyrille,
qui était évêque de Jérusalem de 311.8 à 386. Dans ses caté-
chèses, qu'il a prononcées en 348 ou 350, c'est-à-dire avant
8.PS.138,18.
son épiscopat ou au début de celui-ci, on ne trouve pas
une allusion à ces nouveautés très importantes, tandis que,
vers la fin de son épiscopat, la pèlerine Ëthérie pouvait
écrire une relation complète et exacte de toutes les céré-
monies qui marquèrent la célébration des semaines sainte
et pascale, et auxquelles tout le peuple avait pris part9.
Dans le journal de voyage d'Ëthérie nous trouvons d'a-
bord une description très précise de la grande semaine;
elle donne toutes les particularités de la grande- semaine
en général, puis de la procession du dimanche, des lundi,
mardi, mercredi, jeudi et vendredi; deuxièmement du
samedi, et troisièmement de la semaine pascale (y compris
le dimanche de la résurrection). Quelles sont les particu-
larités qui l'ont surprise, à son propre témoignage?
Éthérie ne décrit pa's la nuit pascale, parce que « les
vigiles pascales se font comme chez nous; il n'y a qu'une
seule chose qui se fait en plus ici. 10 ». Par conséquent,
nous devons conclure qu'à Jérusalem on n'avait pas touché -
à la grande fête traditionnelle de la rédemption.
Elle est également très brève sur la semaine pascale, parce
que « les fêtes de Pâques sont célébrées tard, comme chez
nous, et les offices ont lieu régulièrement, pendant les huit
jours après Pâques, comme ils ont lieu partout, au temps
de Pâques jusqu'à l'octave11 »; suivent ici quelques parti-
cularités locales. Cette semaine pascale était célébrée déjà
partout à l'imitation des juifs, qui prolongeaient les grandes
fêtes pendant toute une semaine. Les premières attestations
concernant cette semaine datent du milieu du IVe siècle,
mais saint Augustin dit déjà que c'est une coutume ancienne
de l'Église12.
La description de la grande semaine, au contraire, est
très détaillée et ne contient nulle part les mots « comme
séparés:
unité parfaite. Lundi, mardi et mercredi sont clairement
« Item alia die, id est secundu feria, aguntur
quae .13»; « Item tertia feria similiter omnia fiunt. 14 »;'
«Item quarta feria aguntur omnia. ]5 ». Au contraire, jeudi
et vendredi sont considérés comme une grande célébration
continue, après laquelle vientune cérémonie séparée, qui est
la nuit pascale: « Item quinta feria aguntur. 16 »;« Sabbato
:
autem. 17 ». Du reste, c'est la matière de ces deux jours
qui explique leur parfaite unité c'est la passion et la mort
de Jésus-Christ, selon la chronologie; on suit exactement
les faits évangéliques de la Cène jusqu'à l'ensevelissement
de Jésus. Presque sans interruplion, du soir de jeudi jusqu'à
la nuit de vendredi, les cérémonies se succèdent. Sans aucun
doute, le thème commun de ces deux jours est la passion et
la mort de Jésus.
Selon le journal d'Éthérie, pendant le Carême on n'offrait
18.Ibid.,pp.226-227.
19. J.-B. THIBAUT, Ordre des Offices de la Semaine sainte à Jérusa-
lem du IVe au xe siècle, Paris, 1926, pp. 27 et 49-50.
20. Ibid., pp. 234-237. -- -
quefois, la messe du jeudi saint n'a pas la conclusion d'une
postcommunion (et d'une oraison super populum), et la
cérémonie du vendredi saint se termine au contraire avec
une postcommunion (et une oraison super populum) 21.
Quelques autres traits curieux de la liturgie romaine
relèvent peut-être aussi l'unité originelle des deux jours. Les
Passions du dimanche des Rameaux, du mardi et du mer-
pascale :
credi commencent toutes les trois par l'annonce de la fête
« In illo tempore : Dixil Jésus discipulis suis
Scitis quia post biduum Pascha fiet, et Filius hominis tra-
:
detur ut crucifigatur »; « In illo tempore : Erat Pascha, et
azymapost biduum, »; « In illo tcnipore : Appropinquabat
dies festus azymorum, qui dicitur Pascha. » Le vendredi
saint la passion de saint Jean commence avec l'arrestation
de Jésus, mais au jeudi saint nous trouvons l'Évangile de
saint Jean, qui commence avec l'annonce de la Pâque
« Ante diem festum Paschae, sciens Jésus quia venit hora
:
ejus. » Cela indique peut-être que non seulement pour l'his-
toire du lavement des pieds, mais aussi par suite de l'unité
liturgique des deux jours, on a placé au VIIe siècle à Rome
le début de la Passion de saint Jean au jeudi saint22. Les
discours après la Cène des chapitres xni-xvn de l'Évangile
de saint Jean, qui ne se trouvent pas dans la liturgie ro-
soit la même :
Il est frappant aussi que la collecte des deux jours actuels
« Deus a quo et Judas. »
.
I-I5). Sciens Iesus quia venit hora eius usq. ut quemadmodum ego
:
feci vobis ita et vos faciatis.
P.I50 D.TYPE
Feria III ad scam Priscam scd. Ioh. cap. cxii (13, i-Ss). Ante diem
festum paschae sciens Iesus usq. et Deus continuo clarificavit eum.
Feria V in caena domini ad Lateranisquandochrismaconficitur scd.
Ioh. cap. CXII (13, 1-32). Ante diem festum paschae sciens Iesus usq.
et Deus continuo clarificavit eum.
tante du triomphe du Christ sur le péché et la mort23. Pour
cette raison nous constatons qu'en beaucoup de lieux les
commémorations palestiniennes des épisodes de l'histoire
sacrée sont imitées, mais en même temps idéalisées selon
:
les principes des « fêtes d'idée » anciennes et classiques.
En d'autres termes on ne commémore pas seulement his-
toriquement, expressivement, superficiellement l'épisode
sacré, mais on le synthétise sous une idée sotériologique,
un leitmotiv, de sorte que cet épisode s'accomplit encore en
nous par le Christ, comme il s'est accompli une fois dans
le Christ.
Sans doute dans la liturgie occidentale (sur laquelle nous
allons concentrer maintenant toute notre attention) la célé-
bration du jeudi saint et du vendredi saint forment égale-
ment une unité par la succession historique des épisodes
sacrés; cependant chacun des jours a reçu un leitmotiv par
l'idéalisation liturgique classique, et celle idée de synthèse
a été conservée à travers toutes les vicissitudes de l'histoire
et malgré les addilions postérieures. Les titres feria quinta
in Coena Domini, Natalis calicis, et surtout, dies traditio-
nis24, insinuent déjà plus ou moins le leitmotiv.
Nous croyons pouvoir exprimer au mieux le thème domi:
nant du jeudi saint par la formule laLine de traditio dans
sa double signification française de « trahison » et de « don
de soi ». Dans la liturgie du jeudi saint les membres du
Corps mystique renoncent à la « trahison » du péché et se
donnent totalement à Dieu, et tout cela par le Christ qui,
trahi par l'humanité, s'est donné totalement à nous, no-
tamment dans son sacrifice eucharistique.
La « trahison » de la pnrt des hommes nous la voyons
dans le crime de Judas, la fuite des disciples, la faiblesse de
saint Pierre, l'indignité des chrétiens au banquet eucharis-
:
tique. Entendez la préface de la messe du soir du sacramen-
taire gélasien ancien « Per Christum Dominum nostrum.
Quem inhac nocte inter sacras epulas increpantem mens
:
jugement26 », et dans la collecte, où trahison et conversion
sont opposées l'une à l'autre « Deus, a quo et Judas reatus
sui poenam, et confessionis suae latro pracmium sumpsit. »
Par suite de cet aspect de la conversion, la réconciliation
des pénitents est ausat à sa place en ce jour.
Au centre cependant se trouve la traditio du Christ, qui
se donne totalement à son Église. Le lavement des pieds
occupe une place d'honneur dans la messe et jouit d'une
célébration spéciale, parce que Jésus-Christ veut nous dé-
montrer que la charité est l'âme du « don de soi». Mais le
« don de soi» toujours actuellement présent et actif, c'est
l'Eucharistie elle-même, qui se célèbre à ce moment dans
:
cette église. Pour cette raison le mot tradcre est introduit
dans le canon de la messe « Communicantes et diem sacra-
tissirriurri celebrantes, quo Dominus noster Jésus Christus
pro nobis est traditus »; « Hanc igitur oblationem servitu-
tis nostrae, sed et cunctae familiae tuae, quam tibi offerimus
ob diem, in qua Dominus noster Jésus Christus tradidit
:
discipulis suis Corporis et Sanguinis sui mysteria cele-
branda »; et dans le sacramentaire gélasien ancien « Qui
hac die antequam traderetur, accepit panem27. »
Le leitmotiv de traditio, avec toutes ses significations et
ses nuances n'est pas développé schématiquement mais sym-
phoniquement; il offre de nombreuses variations et c'est un
jeu continuel d'oppositions diverses et d'interactions. C'est
merveille de voir comment l'idée dominante a été toujours
conservée malgré les modifications et les adjonctions des
siècles. Aussi la poésie de la préface du sacramentaire gé-
:
doté de plusieurs cérémonies liturgiques sans lien entre
elles, à savoir comme dernier jour « liturgique » ou « eu-
charistique » avant la nuit pascale, il a reçu la consécration
des saintes huiles; comme dernier jour du Carême originel,
la réconciliation des pénitents; comme le jour de l'institu-
tion de la sainte Eucharistie et du commencement de la
Passion, la messe commémorative et le lavement des pieds.
Nous voulons traiter maintenant un peu en détail de ces
trois éléments.
:
monies au jeudi saint? Voici la raison donnée communé-
ment par les auteurs pour abréger la liturgie de la nuit
pascale on a placé très anciennement, déjà, les rites du saint
chrême et des saintes huiles au dernier jour avant le samedi
»
saint qui fût « liturgique ou « eucharistique»,c'est-à-dire
au jeudi saint. Dans le sacramentaire gélasien ancien on
trouve en effet une messe chrismale spéciale29, et dans le
:
La raison pour laquelle on a célébré depuis les temps les
plus anciens l'Eucharistie est évidente on voulait commé-
morer la Cène.
Hors de Rome, le jeudi saint a reçu de bonne heure une
grande solennité. Ne considérons que la liturgie romaine,
comme elle était célébrée en Gaule, en d'autres termes
la liturgie gallicane romanisée des sacramentaires géla-
siens82. Cette liturgie, par la composition de deux formu-
laires eucharistiques séparés, distingue clairement entre les
cérémonies du chrême et des huiles comme préparation à
l'initiation chrétienne de la nuit pascale, et la commémo-
ration de la Cène comme caractéristique du jeudi saint lui-
même. Le grand exemple classique et déterminant se trouve
dans le sacramentaire gélasien ancien33.
:
et des huiles35. Le sacramentaire de Padoue donne au con-
traire deux messes « Item quae dicenda sunt in coena
domini » et « Item ipsa die missa sero »; ces deux messes
semblent cependant être incomplètes, parce que la première
n'a rien avant le Communicantes et la deuxième rien après
le Qui pridie; les deux réunies forment la messe unique de
l'hadrien6; en outte, non pas dans le corps du préhadrien
LA CONSERVATION DE L'EUCHARISTIE
résolus:
problèmes très difficiles, qui ne sont pas encore clairement
a) quel rite est théologiquement nécessaire pour
une concélébration vraiment sacerdotale? b) quels rites,
historiquement connus, constituent des concélébraiions
vraiment sacerdotales?Selon ma distinction, il n'y a pas
concélébration vraiment sacerdotale, si l'on a exclu inten-
tionnellement, data opera, la consécration sacramentelle de
l'activité liturgique des prêtres assistanls.
L'Ordo Romanus III, selon la numération d'Andrieu, ne
semble pas connaître la concélébration vraiment sacerdotale
du jeudi saint; à Rome cette concélébration était réservée,
à la fin du VIIesiècle, aux grandes fêtes de Pâques, de la
96,131 :
(= Spicilegium Sacrum Lovaniense, 33), Louvain, 1948, vol. II, pp. 95-
ORDO ROMANUS I, 88 : « Ut autem expleverint, surgit pontifex solus
in canonc; episcopi vero, presbiteri, diaconi, subdiaconi permanent
inclinati » vel « Quem dum expleverint, surgit pontifex solus et intrat
in canonem; episcopi vero, diaconi, subdiaconi et presbiteri in pres-
biterio permanent inclinati. »
ORDO ROMANUS III, I : « In diebus autem festis, id est pascha, pen-
tecosten, sancti Petri, natalis domini, per has quatuor sollemnitates
habent colligendas presbyteri cardinales, unusquisque tenens corpora-
lem in manu sua et venit archidiaconus et porregit unicuique eorum
oblatas très. Et accedente pontifice ad altare, dextra levaque cir-
cumdant altare et simul cum illo canonem dicunt, tenentes oblatas
in manibus, non super altare, ut vox pontificis valentius audiatur, et
simul consecrant corpus et sanguinem domini, sed tantum pontifex
facit super altare crucem dextra levaque. »
47. Denys BUENNER, O.S.B., L'ancienne liturgie romaine; le rite
lyonnais, Lyon-Paris, 1934.
48.Je ne dis pas que la plupart des prêtres désirent la concélébra-
!
tion Leur désir est de prendre part au sacrifice eucharistique vrai-
ment comme prêtres selon leur caractère sacerdotal. Selon mon opi-
nion, ce désir serait réalisé le plus convenablement le jeudi saint par
la concélébration vraiment sacerdotale. Je m'oppose donc modeste-
ment à la réalisation de ce désir, telle qu'elle est proposée dans les
Ephemerides Liturgicae, 67 (1953), pp. 197-198 : « L'Episcopato Saler-
THÈSES A DISCUTER
:
taire de la liturgie, mais aussi parce que c'est à la Cène que
Jésus-Christ a fait de ses apôtres des prêtres Hoc facite in
meam commemorationem. Dans la concélébration vraiment
sacerdotale, la communauté des prêtres obéit à cet ordre de
Notre-Seigneur et l'unité du pouvoir sacerdotal y est nette-
ment exprimée dans la multitude des prêtres. Elle répon-
drait aussi convenablement à l'évolution actuelle de la théo-
logie eucharistique et au désir profond des prêtres d'aujour-
d'hui.
c) De même, il convient que, le jeudi saint la participa-
:
tion des fidèles au sacrifice eucharistique se fasse avec le
plus grand relief liturgique l'oblation des fidèles au mo-
ment de l'offertoire et la communion parfaitement orga-
nisée'selon les directives précises de l'encyclique Mediator
Dei et hominum.
5. Il ne convient pas aujourd'hui de placer la synaxe
liturgique du jeudi saint immédiatement après un repas
profane ou une espèce d'agape. Cependant l'idée de substi-
:
tuer les cérémonies du mandatum à l'avant-messe commune
demande considération c'est une façon d'imiter plus fidèle-
ment les événements de la dernière soirée de Notre-Seigneur.
L'actuel rituel du mandatum nous paraît convenable avec,
au début, l'évangile de saint Jean Ante diem festum Pas-
chae, pour montrer que ce même soir la passion commence.
Il serait souhaitable que l'on chante de ce chapitre 13, non
seulement les versets 1-15, mais aussi les versets 16-30,
pour montrer nettementl'opposition entre le « don de soi»
du Christ au lavement des pieds, et le crime du traître.
Pour ce qui est des chants, l'introït Nos autem et le gra-
duel Christus factus nous sont très chers. Si cependant les
cérémonies du mandatum sont substituées à l'avant-messe,
ces chants seront supprimés. Les spécialistes du chant gré-
gorien admettront-ils que l'introït Nos autem soit employé
comme offertoire et comme introduction à la synaxe litur-
gique, et le graduel Christus factus avec un psaume adéquat
comme chant de communion ?
6. Étant donné que la messe du jeudi saint est le début
de la grande célébration de la passion et de la mort du
Christ, il conviendrait peut-être d'omettre la conclusion de
la messe (postcommunion, etc.).
«
dévotion :
dant porter préjudice à la liberté et à la spontanéité de la
on pourrait facilement composer une liste de
lectures scripturaires, d'hymnes, de prières adaptées;,évi-
Ii
demment l'Évangile de saintJean, ch. 13, V. 31 — ch. 17,
n'y sera pas oublié.
Pendant ce temps de méditation et de prière non seule-
ment on conservera l'Eucharistie avec la dignité qui con-
vient, mais aussi, ajitant que possible, le clergé organisera
des cérémonies publiques, de sorte que l'Église reste en
permanence spirituellement présente auprès de Jésus dans
le Sacrement de sa passion.
8. La célébration du jeudi saint commençant le soir,
l'office divin du jeudi pourrait être simplifié à la manière
des féries du Carême; les complies sont superflues. Pendant
la nuit du jeudi au vendredi saint, les matines auront
opportunément le caractère d'une vigile dans laquelle
l'Évangile de saint Jean, ch. 13, v. 31 — ch. 17, aura la
place principale.
1
CONCLUSION
HERMAN SCHMIDT, s. j.
:
2. Il ne semble pas à propos de donner de nouveaux déve-
loppements au culte de la présence réelle en ce jour le jeudi
saint veut commémorer l'institution du sacrifice et cela suf-
fit.
Mais Noël et Pâques ne sont pas des idées, ce sont des mystères,
qu'il faut laisser dans leur plénitude et leur totalité. Pour la
même raison Dom Botte ne souhaite pas qu'on accentue le
caractère de tristesse du jeudi saint, en plaçant plus tôt la con-
:
sécration des saintes huiles. La Passion n'est pas un mystère
de tristesse
pète le canon.
Beatissima Passio,l'appelle saint Ambroise et ré-
saints :
souligne pas trop la différence entre le jeudi et le vendredi
en cela il s'associe à Dom Botte. La distinction s'ex-
prime déjà suffisamment dans les psaumes des Ténèbres, fé-
riaux le jeudi, propres et donc festifs le vendredi et le samedi.
le jeudi en étant comme le prélude :
En effet le triduum ne commence pas le jeudi mais le vendredi,
triduum sacratissimum
Domini crucifixi, sepulti, ressuscitati2. Le P. Reinhold a raison
de dire que la célébration eucharistique est ce qu'il y a de
plus important dans le jeudi saint. Il serait bon de souligner
:
son importance par une vraie concélébration et non pas seule-
ment par la communion des prêtres c'était d'ailleurs la forme
primitive de la liturgie du jeudi (natale calicis). L'on supprime-
rait au contraire la procession au « Sépulcre », qui date du
de l'Église ancienne :
bas moyen âge. L'aspect de tristesse du jeudi saint est inconnu
c'estlorsque la vigile.pascale a été célé-
brée le samedi que l'idée de la Passion a commencé à paraître
dès le jeudi.
:
mérés par le P. Schmidt (traditio Judae, traditio Domini sui
ipsius, traditio mysteriorum Domini in verbo et in sacramento)
la foi et la piété en joignent un quatrième le chrétien tradit
seipsum Domino. De toute façon traditio est un sujet utilepour
la méditation, ce n'est pas l'idée directrice de la liturgie :
l'Église ancienne n'a pas connu le culte des idées.
:
structure habituelle de l'avant-messe. Il ne faut pas viser à
reconstituer et répéter les actions du Christ le lavement des
pieds était dans les coutumes orientales, mais aujourd'hui il
serait peu sympathique à beaucoup de gens.
:
des saintes huiles, depuis la cathédrale jusqu'aux paroisses, la
forme d'un véritable pèlerinage une délégation de la paroisse
se rend à la cathédrale pour chercher les huiles et les rapporter,
parfois à pied; la paroisse accueille les.huiles à l'église au cours
d'une célébration, le jeudi soir3.
Mgr Bondioli (Salo) s'inquiète de ce que deviendra la visite
traditionnelle des fidèles au reposoir4 si la messe du jeudi saint
3. Cf.LaMaison-Dieu,12,pp.109-121;19,pp.115-118.
4. Il y a lieu de ne pas oublier, à propos des discussions sur la
est reportée au soir. Il faudrait trouver le moyen de concilier
les deux, car ce serait une erreur pastorale d'abandonner la visite
au reposoir, pratique louable qui marque dans la piété du peuple.
Au contraire, Mgr Guano (Rome) se demande si, enplaçant la
:
messe le soir, on ne rendrait pas service à la dévotion au repo-
soir cela permettrait de donner à la visite un caractère plus
sérieux, alors que dans les villes elle devient quelquefois une
occasion de faste mondain. Rien n'empêcherait du reste de con-
tinuer l'adoration pendant la nuit et même pendant la matinée
du vendredi.
Par ailleurs, il serait opportun de rappeler aux chrétiens l'an-
tique Réconciliation des pénitents qui avait lieu le jeudi saint.
Plus personne n'y pense, même dans la prédication de Carême.
En concluant, le P. Schmidt rappelle que le triduum sacrum
commence le jeudi soir. Il fait aussi remarquer que si le ven-
dredi saint comporte deux aspects, l'un de tristesse, l'autre de
joie et de triomphe, on tend trop, actuellement, à éliminer le
premier de ces aspects.
liturgie des jeudi et vendredi saints, que des termes à peu près sem-
blables désignent des formes de dévotion eucharistique assez pro-
fondément différentes d'un pays à l'autre.
LE VENDREDI SAINT
:
Toute restauration viable doit, en effet, vérifier cette
double condition être praticable par les chrétiens de notre
temps, et puiser sa sève dans l'institution primitive que
souvent les siècles ont affaiblie et parfois dénaturée. C'est
dans cet esprit qu'a été compris le présent exposé des rites
du vendredi saint. Les conclusions seront d'ordre concret,
mais il est indispensable que la pratique à restaurer se relie
organiquement à la création originelle. Celle-ci n'est pas
malaisée à atteindre lorsque, comme c'est le cas, les rites
n'ont pas trop pâti de l'usure des siècles. Les gestes sacrés
de la grande semaine s'en sont assez bien défendu. La
vénération dont ils furent toujours l'objet les garantissait
mieux que d'autres contre les innovations téméraires.
On verra néanmoins que les conditions diverses dans
lesquelles se sont célébrés au cours des âges ces offices com-
plexes n'ont pas été sans réagir, sinon sur leur structure,
du moins sur maintes de leurs parties, et de façon parfois
assez sérieuse. Plutôt que de faire de ces vicissitudes un
résumé abstrait, il a paru préférable de mettre d'abord sous
les yeux du lecteur l'essentiel des documents1 qui en dé-
couvrent l'évolution.
Les conséquences pratiquent s'en dégageront ensuite sans
peine.
*
* *
mains.
pourra être déterminée avec quelque précision qu'après
l'analyse de quelques autres témoins des vieux rites ro-
Pour cette recherche nous sommes bien équipés : quatre
1. à
Nous devonsl'éminent liturgiste qu'est Mgr M.Andrieu l'édi-
tion critique commentée presque tous
de les
Ils figurent dans les deux ouvrages suivants
» :
textes utiles.
1. Les « Ordines romani
:
du haut moyen âge, vol. III (Spicile-
gium lovaniense, fasc. 24), Louvain, 1951 (Sigle OR).
2. Le Pontifical romain au moyen âge. Vol. 1 : Le Pontifical ro-
main du XIIe siècle. Vol. II : Le Pontifical de la Curie romaine au
XIIIe siècle. Vol. III : Le Pontifical de Guillaume Durand. Ces trois
:
volumes font partie de la collection Studi et Testi du Vatican (nOS 86,
87, 88) (Sigle général PR). Une première ébauche de notre sujet a
paru dans les Questions liturgiques et paroissiales en 1930, pp. 74-84.
au moins des anciens Ordincs de la semaine sainte sont
attestés par des manuscrits antérieurs à Charlemagne.
*
* *
-
2. OR,pp. 2,0''),72, ct l'introduction, p. 2(15. Nous avons gardé la
nuinérotation des paragraphes adoptée par l'éditeur, et nous rcsti-
tuons çà et là l'orthographe correcte, pour la facilité des lecteurs.
(a) 9. Le vendredi, vers la huilième heure, l'Apostolique descend du
Latran à Saint-Jean, mais déchaussé, tant lui-même que les autres ministres
de la Saintc Église, et ils viennent devant l'autel.
10. Et le Seigneurapostolique ordonne dallumer une lumière à la
lampe de réserve (?) et, à celte lumière, celui à qui il l'aura ordonné allumc
deux torches blanches que deux clercs de la chambre portent devant le
Seigneur.
II. Et ils sortent de Saint-Jean
- en rnaniani ,le psaume Beati unnwcu-
lati; l'archidiacre tient ]a main gauche du Seigneur apostolique, et le pontife
lui-mêmeporte dans la main droite un encensoir fumant; un autre diacre,
derrière le Seigneur apostolique, porle le bois de ]a précieuse croix dans un
reliquaire d'or orné de pierreries; la croixelle-même, tirée du bois précieux
est recouverte d'or et de pierreries et elle rcnferme une cavité répandant un
très bon parfum de baume.
La procession s'organise donc vers deux heures de l'après-
midi, allant du Latran à Sainte-Croix de Jérusalem. Long
trajet, sans chaussures, le pape encensant la précieuse
relique, tandis qu'on récite le psaumeBeatiimmaculati in
via, classique accompagnement des
processions.
«
dum pervenerint ad Hierusalem, intrant ecclesiam
(a) 12. Et,
et ponit diaconus ipsam capsam ubi est crux super altare et
sic aperit earn domnus apostolicus.
13. Deinde prosternit se ante altare ad orationem et, postquam
surgit, osculatur earn et vadit et stat circa sedem.
14. Et per eius iussionem osculantur episcopi, presbiteri,
diaconi, subdiaconi, super altare ipsam crucem.
15. Deinde ponunt eam super arcellam ad rugas et ibi
osculatur illam reliquus populus.
16. Tamen fœminae ibinon introeunt, sed postea portant
earn, oblationarii et alii subdiaconi, et osculatur a feminis.
(a) 12. Et, lorsqu'ils sont arrivés à Jérusalem, ils entrent dans l'église et
le diacre place sur l'autel le reliquaire où est la croix, et le Seigneur apos-
tolique l'ouvre ainsi.
13. Ensuito il se prosterne devant l'autel pour prier et, lorsqu'il s'est
relevé, il la baise et se retire, et il se tient près de son siège.
14. Et sur son ordre les évêques, les prêtres, les diacres, les sous-diacres
baisent la croix elle-même sur l'autel.
15. Ensuite on la place sur une petite estrade aux portes du cancel et
là le reste du peuple la baise.
16. Cependant les femmes ne pénètrent pas jusque-là, mais ensuite les
oblationnaires et les autres sous-diacres la portent et elle est baisée par les
femmes.
(a) 17. Cependant, dès qu'elle a été baisée par le Seigneur apostolique,
sitôt un sous-diacre monte a l'ambon et commence à lire la lecture du aus- pro-
phète Osée; lorsqu'il est descendu, un lecteur monte et chante le graduel
Domine audivi, avec ses versets.
18. Et à nouveau monte un sous-diacre, et il lit l'autre leçon tirée du
Deutéronome; ensuite un chantre montant commence le trait Qui habitat.
:'
19. Quo completo vadit diaconus discalciatus cum evan-
gelio, et cum eo duo subdiaconi, et legit passionem domini
secundum Iohanncm.
20. Et, dum completa fuerit, dicit domnus apostolicus ora-
:
tionem : Oremus pro ecclesia sancta Dei et dicit archidiaco-
:
nus Flectamus genua, etpostea dicit : Levate, et reliqua omnia
:
in ordine suo, et ad finem tantum dicit Dominus vobiscum,
et respondent Et cum spiritu tuo.
21. Et procedent iterum ad Lateranis, psallendo Beati imma-
culati.
Dès que le pape s'est assis, tandis que se poursuit l'hom-
mage sacré des fidèles, on commence la synaxe aliturgique.
D'abord deux lectures avec leur répons; on ne mentionne
aucune oraison; le Trait est Qui habilat, auquel on substi-
tuera plus tard l'actuel Eripe me. L'évangile (Passion selon
saint Jean) vient ensuite. On passe alors aux Orationes sol-
salut Dominus vobiscuin et sa
:
réponse.
lemnes (l'antique Oratio fudelium). On conclut enfin par le
:
férent, la cérémonie a consisté en un solennel hommage à
la croix on l'a baisée, et tous les chants étaient en son
honneur.
;
Mais voici une remarque additionnelle, grosse de consé-
quences .,
(a) 22. Attamen Apostolicus ibi non communicat nec dia-
coni. Qui vero communicare voluerit, communicat de capsis
de sacrificio quod feria V servatunt est. Et qui noluerit ibi
communicare, vadit per alias erclesias Romae seu per titulos
et communicat.
19. Celui-ci
lui deux sous-diaores, et il lit la Passion selon saint. Jean.
,.
20. Et, lorsqu'elle aura été achevée, le Seigneur apostolique ,.
étant achevé, le diacre va, dérbaussé, avec l'évangile et avec
dit l'orai-
son Oremus pro ccclesia sancta Dei, et l'archidiacre dit : Flectamus genna,
etensuite il dit Levate, et tout le reste en Suivant l'ordre, et à la fin seule-
ment il dit : Dominus vobiscnm, et on répond : Et cum spiritu tuo.
21. Et ils retournent au Latran, en psalmodiant Beati immaculati.
(a) 22. Cependant l'Apostolique ne communie pas là, ni les diacres. Mais -- .-
celui qui voudrait communier communie de l'oblation qui a été réservée le
jeudi. Et celui qui ne voudrait pas communier là va dans'les autres églises
de Rome, c'est-à-dire dans les Titres, et il communie.
:
sance à l'antique injonction d'Innocènt Ier Isto biduo sacra-
menta non celebrari3.
Radicalisme extrême,mais que la fin de la rubrique est
déjà forcée d'atténuer. Il semble bien que le sentiment chré-
tien des fidèles leur a fait sentir le besoin de s'unir au Christ
en ce jour sacré, et que cette requête a arraché aux pasteurs
le compromis que consacre la phrase finale, si anormale,
de l'Ordo.
On peut douter que notre manuscrit en ait reproduit exac-
tement le texte4mais, en tout cas, il en résulte deux choses
1) à la fonction papale correspondait une cérémonie analo-
:
gue dans les Tituli ou paroisses de Rome; 2) dans ces Tituli,
le peuple pouvait librement communier.
*
* *
pape en personne :
d'après les sources romaines ne sont pas ceux que célèbre le
le célébrant est un évêque, et l'on n'y
parle pas d'une procession vers Sainte-Croix. Le rite de
venait ainsi applicable dans n'importe quelle ville épisco-
pale6.
Le voici, selon l'édition d'Andrieu. Je n'en transcris que
les passages utiles :
(b) 29. Ipsa autem die, hora V, procedit adecclesiam omnis
clerus et ingreditur archidiaconus cum aliis diaconibus in sa-
crario et induunt se planetas fuscas.
l'autel.
(b) 34. Ensuite les prêtres reviennent à leurs titres et, à la neuvième heure,
tant pour les lectures que pour les répons ou l'evangile et pour les oraisons
solennelles. ils font de même.
(b) 35. Et ils adorent la sainte croix, et tous communient.
(c) A la neuvième heure tous gagnent l'église et on place la sainte croix
sur
Et le prêtre sort de la sacristie avec les ministres sacrés, en silence, sans
rien chanter.
Et veniunt ante altare, postulans sacerdos pro se orare et
dicit.
insacrario. ';
(suit le texte de deux oraisons et l'indication des lectures
et des chants; enfin le textedes Orationes sollemnes)
Istas orationes supra scriptas expletas, ingrediuntur diaconi
:
ment, entre celle du Pater et celle de la communion, laquelle
est générale adorant omnes sanctaM crucem communi-
cant. La comparaison avec le texte du manuscrit de Saint-
et
EL ils viennent devant l'autel; le prêtre demande qu'on prie pour lui, et
il dit.
Lorsque sont achevées les oraisons susdites, les diacres entrent dans la
sacristie.
Ils reviennent avec le Corps et le Sang du Seigneur qui est resté du jour
précédent; et ils le placent sur l'autel.
Et le prêtre vient devant l'autel; il adore la croix du Seigneur et la baise.
Et il dit : Oremus. Et il continue Praeceptis salutaribus moniti et l'oraison
dominicale. Ensuite Libera nos, Domine, quaesumus. Tout cela étant achevé,
tous adorent la sainte croix et communient.
Amand montre assez clairement que l'Ordo gélasien nous
livre le rite des Tituli à celle antique époque. Déjà la fixation
à l'hora nona l'indique. L'Ordo papal, parce qu'il était soli-
daire de la procession vers Sainte-Croix de Jérusalem con-
venait mal pour les fonctions s'accomplissantailleurs qu'au
Latran. Aussi verra-t-on la pluparl des cérémoniaux s'ins-
pirer plutôt de la description, plus pratique, des offices célé-
brés dans les Tituli.
*
* *
:
Reprise donc de la synaxe classique, mais que vont suivre
d'autres cérémonies
29. Ad vesperum vero, tam in ecclesia in qua pontifex
dicit orationes quam in ceteris presbiterorum, post orationes
preparatur crux ante altarc, interposito spatio inter ipsam et
altare, sustentata hinc inde a duobus acolitis.
30. Posito ante eam oratorio, venit pontifex et adoratam
deosculatur crucem, deinde episcopi, presbiteri, diaconi et
ceteri per ordinem, deinde populus.
31. Pontifex vero redit in sedem usque dum omnes salu-
tant.
32. Presbiteri vero duo priores, mox ut salutaverint, in-
trant in sacrario, vel ubi positum fuerit corpus domini, quod
pridie reman sit,ponentes eum in patena, et subdiaconus teneat
ante ipsos calicem cum vino non consecrato, et alter subdia-
conus patenam cum corpore domini.
33. Quibus tenentibus, accipit unus presbiter patenam et
alter calicem et deferunt super altare nudatum.
(d) 28. Les prêtres des églises, soit de la ville, soit de la banlieue, vont
dans leurs églises afin de tout accomplir le soir selon cet ordre, avec ce seul
mémoire de leur évêque.
changement que la où le pontife fait mémoire de l'Apostolique, eux font
29. Vers le soir, tant dans 1eghse ou le pontife dit les oraisons que dans
les églises presbytérales, après les oraisons on dispose une croix devant l'au-
tel, en conservant un espace entre elle et l'autel; elle est soutenue de part et
d'autre par deux acolytes.
30. Un coussin ayant été placé devant elle, le pontife vient el, après
avoir adoré la croix, il la baise; viennent ensuite les évêques, les prêtres, les
diacres et les autres clercs selon leur ordre, ensuite le peuple.
31.Le pontife regagne son siège pendant que tous saluent.
32. Les deux premiers prêtres, des qu'ils ont salué, entrent à la sacristie
ou à l'endroit où a été déposé le Corps du Seigneur, qui est resté de la
veille; ils le placent sur une patène et un sous-diacre doit tenir devant eux
un calice avec duvin non consacré et un autre sous-diacre la patène avec le
Corps du Seigneur.
33. Eux les tenant, un prêtre reçoit la patène et un autre le calice et ils
les portent sur l'autel dépouillé.
34. Pontifex vero sedet dum persalutet populus crucem.
35. Nam, salutante pontifice vel populo crucem, canitur
semper antiphona : Ecce lignum crucis, in quo salus mundi
pependit. Venite adorcmus. Dicitur psalmus CXVIII.
:
36. Qua salutata et reposita in loco suo, descendit pontifex
ante altare et dicit. Oremus : Prœceptis salutaribus. Pater
noster. Sequitur Libera nos, quœsumus domine.
37. Cum dixerit Amen sumit de Sancta et ponit in cali-
cem nihil dicens.
38. Et communicant omncs cum silentio et expleta sunt
universa.
silencieuse :
son embolisme elle comporte une préalable commixtion
ponit in calicem nihil dicens (n° 37), dont le
:
sens et la portée ne sont pas expliqués. Enfin dernier trait,
grave et précis comme un impératif Et communicant om-
nes cum silentio, et expleta sunt universa. L'assemblée en-
tière a communié.
:
34. Le pontife s'assied tant que- le peuple salue la croix.
35. Pendant que le pontife ou le peuple salue la croix, on chante
d'une manière continue Ecce lignum crucis, in quo salus mundi pependit.
: :
descend devant l'autel et dit Oremus :
Venite adoremus. On dit le psaume cent dix-huitième.
36. Après que la croix a été saluée et repiacee en son neu, ic pontife
Vient ensuite Libera nos quaesumus domine.
Praeceptis salutaribus. Pater noster.
37. Lorsqu'il a dit Amen il prend une parcelle des bancta et la place -
dans le calice sans rien dire.
38. Et tous communient en silence et tout est terminé.
*
* *
:
:
L'annonce de la séance de l'après-midi est aussi libellée
*
* *
*
Quant aux rites finals, ils forment un ensemble plus
chargé qu'auparavant. On y voit paraître pour la première
fois, après le transfert du corps du Christ, l'encensement
de l'autel, l'inclination et l'In spiritu humlilitatis; plus
loin, ladivision de l'hostie en trois parties. Ces surcharges
ont été empruntées au cérémonial de la messe, sans doute
en vue de solenniser davantage cette dernière partie de la
cérémonie, jugée trop simple.
:
La remarque interprétant le geste d'immixtion est rédigée
un peu différemment
enim sanctificatur vinum non consecratum, per corpus
(i) sic
Domini immixtum.
* *
:
Orationes sollemnes, se déroulera selon le mode habituel.
Deux traits de ce rituel sont à relever d'abord la réaction
nette que signifie. la reprise de la procession nu-pieds, for-
:
mellement prohibée par le ponlifical du XIIe siècle. Ensuite
les précisions horaires à l'hora sexta on a dit sexte; aussitôt
avant l'office dicit nonam. Lilurgiquement parlant, il com-
mence donc à trois heures de l'après-midi.
Ce n'est qu'après les Orationes que les deux recensions
diffèrent beaucoup.
:
-.
a) La plus ancienne décrit ainsi les cérémonies
(k) 13. Quibus finitis,
populo, cantans antiph. Eccc lignum, crucis.
adorant crucem. Deinde representat
:
quante ans plus tard.
Il fut hardi Presque tous les rites éliminés par Innocent
y sont repris, mais on a maintenu la restriclion de la com-
munion au seul célébrant.
La fortune de cette rédaction nouvelle fut considérable.
Adaptée au missel romain dès le XIIIe siècle, elle s'y est
maintenue jusqu'après la fin du moyen âge. L'édition
princeps du missel imprimé la reproduit encore17. Elle ne
sera remplacée par l'actuelle qu'en 1634.
C'est d'un manuscrit du missel papal ainsi rédigé que
dépendra à son tour la recension de l'Ordo papal, achevée
vers l'an 1300 par Jacques Gaetani, neveu de Boniface VIII.
Au siècle suivant, Pierre Amiel restera fidèle à cette tradi-
tion 18.
16. Cf. plus haut, 'à propos de l'Ordo d'Einsiedeln.
17. Comparer PR, II, pp. 468-469, avec les pages de - -.--..
l'éditiondu
missel de 1474 (R. LIPPE), I, 174, et II, 81. L'édition de Pic V avait
laissé le texte substantiellement intact (cf. LIPPE, II, 83).
18. L'Ordo de Gaetani a été PUblIC par Mabillon comme urao -----
, Xl V
(P. L., 78, c. 1213-1218). Celui de Pierre Amiel est l'Ordo XV (c. 1315-
1321). Sur leurs rapports avec le missel, on consultera Mgr ANDRIEU,
Immixtio et consecratio, pp. 89-92.
*#*
8. Ilfaudra en venir à Burchard, cérémoniaire des papes
à la fin du XVe siècle, pour que soit entreprise d'une main
plus indépendante la revision des textes reçus. Le Sacrarum
S. Ecclesiae romanae libri tres, dont il est le principal rédac-
teur19, a innové sur plus d'un point.
Le plus important pour nous regarde l'heure des offices.
Après Pierre Amiel (vers 1400), Burchard (vers 1488) en
parle à propos de l'indulgence que les pontifes romains
avaient coutume de donner publiquement au peuple, par
deux fois, au cours de la journée du vendredi saint.
Voici les deux rédactions parallèles de cet usage20 :
AMIEL BURCHARD
II
:
moignage authentique romain, transmis par le codex d'Ein-
siedeln, est formel rassemblement au Latran à deux heures
de l'après-midi. La distance à parcourir pieds nus et les
préparatifs de l'office à Sainte-Croix reportent à trois heures
de l'après-midi environ le début de la cérémonie. Dans la
suite se sont produites certaines variations, dues sans doute
aux circonstances, mais à partir du XIIe siècle la rubrique
dicta nona revendique le principe antique de la fonction
poméridienne, encore que l'heure fixée soit alors midi. Ceci
pour le Latran etles églises assimilées.
:
Pour l'office des Tituli ou paroisses, l'unanimité des sour-
ces est quasi parfaite depuis le vieux gélasien (VIe siècle?)
l'Ordo d'Einsiedeln et celui de Saint-Amand, jusqu'à l'Ordo
suburbicaire et le pontifical romano-germanique, tous nos
textes fixent à l'hora nona le début de la fonction. Vers i/too,
Il
Pierre Amiel, parlant du Latran, dira encore sero: faudra
en venir à la décadence qui marqua la fin de cette époque,
pour voir l'office transféré nettement à neuf heures du ma-
tin, sans doute par Burchard. Et cela même, non sans une
anomalie qui, perpétuée jusqu'aujourd'hui dans les ru-
briques du missel, élève une impuissante protestation
Elles stipulent en effet dicta nona au début, et dicuntur
:
vesperae à la fin. L'erreur commise est ainsi silencieusement
désavouée.
*
* *
:
existe a ici un caractère d'auslère simplicité, adéquat à la
grave commémoraison du jour c'est l'antique synaxe ali-
turgique, telle que la voulait Innocenl 1er. Le thème des
;
:
Notons d'abord que, dans sa forme antique, l'adoration
de la croix était silencieuse on n'attendait même pas que
le peuple l'eût achevée pour commencer les Orationes sol-
lemnes, lesquelles n'ont rien de propre à ce jour. La drama-
tisation n'est venue que tardivement, et on n'a pas craint
alors d'innover.
En outre, dans la liturgie actuelle, le principe de la com-
munion, passant outre au veto d'Innocent Ier, se trouve
affirmé par la communion du prêtre. Elle a même, dans la
succession des rites, un rôle si important que c'est elle qui a
nécessité la réserve et le retour, aujourd'hui solennisé, de
l'hostie consacrée la veille. Bien plus, c'est elle qui est à
l'origine du reposoir si vénéré par les fidèles le jeudi saint.
Nous sommes donc loin d'une exclusive célébration du
mystère de la croix en cet office!
Dira-t-on que ce sont précisément les rites finals de la
communion du seul célébrant qui devraient être éliminés?'
Que devient alors le principe conservateur invoqué plus
haut? Mais surtout, quelle raison aurait-on encore de trans-
férer solennellement au reposoir les saintes espèces, et d'en
organiser l'incessante adoration diurne et nocturne? Tout
cela n'existe que parce qu'il fallait réserver l'hostie pour
la communion du vendredi.
Fort de ces avanlages, le partisan de la communion géné-
rale va les pousser jusqu'au bout. Il s'étonne d'abord du
privilège exorbitant du prêtre à communier seul, sans qu'on
en voie la raison., Il est gêné aussi par l'extraordinaire dé-
ploiement de rites, pour en venir à une si restreinte distri-
bution du pain sacré. Ayant appris que la communion du
seul célébrant ne date que du XIIIe siècle, il a été instruit
en même temps que cette faveur ne fut pas l'octroi d'une
grâce qui auparavant n'était concédée à personne mais, au
contraire, la réduction à un seul bénéficiaire d'un droit qui
jusqu'alors avait été le bien de tout le monde.
Précisons, en effet, une fois encore, comment les choses
se sont passées.
Au VIIIe siècle, l'abstention totale est affirmée pour la
liturgie papale, sans doute en vertu d'un usage immémorial,
mais on spécifie en même temps qu'ailleurs tout le monde
peut communier. Comment douter que c'est sur les ins-
tances des fidèles que cette dérogation si inattendue avait
été concédée? Elle l'était donc depuis assez longtemps déjà,
:
comme en témoigne la rubrique finale du sacramentaire
gélasien ancien « Haec omnia expleta adorant omnes sanc-
tam crucem et communicant ». Ainsi diront un peu plus
tard l'Ordo de Saint-Amand et l'Ordo suburbicaire, au
le même refrain :
XIIe siècle le pontifical romain. Toujours nous entendons
« et communicant omnes ».
Ce n'était pas là une vaine parole. Le P. Browe a bien
montré que, dans sa généralité, tout le moyen âge a obéi22.
Les Us de Cluny déclarent,23 : « 01nnes communicant et,
per quatuor illos dies, communicare non quisquam fratrum
omittat ». Monition impérative qui passera dans les usages
de Saint-Vanne.
Au XIIe siècle, le lilurgisle parisien Jean Beleth assure
que telle est la coutume partout24. Jean d'Avranches l'al-
teste à son tour, et insisle sur sa nécessité25 : « A maiore ad
minorem omnes communicantur ».
En 1418 un des participants au concile de Constance écrit :
« Le patriarche Jean d'Anlioche donna la communion à
tous ceux d'entre nous qui la désiraient26. »
Au début du siècle suivant, en i.,)o4, un missel suédois
imprimé à Paris montre que telle est la pratique courante27.
Pour l'Allemagne, huit témoignages de diverse provenance,
réunis par le P. Browe, révèlent que la coutume s'était
maintenue dans ce pays28.
Cette phrase du Legatus de Sainte-Gertrude d'Helfta fait
:
voir à quel point elle restait alors (XIVe s.) courante « Alio
quoque festo Parasceve, dum communicatura. oraret Domi-
num ut se digne praepararct. 29 »
Il y avait, certes, des exceptions :Les Cisterciens, entre
autres, ne communiaient pas, et l'on sait que Milan et
l'Espagne ont toujours ignoré le rite des présanctifiés. Mais
telle et si ancrée était, la pratique générale, qu'il fallut plu-
sieurs décrets romains pour que, au XVIIe siècle, la disci-
c.52).
22. P. BROWE, Die Kommunion an den drei letzten Kartagen, dans
Jahrb. f. Liturgieuissenschaft, 1930, pp. 62-75.
23. P.L., 149, c. 659. L'obligation était telle que certaines condi-
tions de convenance qui, normalement, eussent empêché de com-
munier, étaient levées. Cf. BROWE, p. 61.
24. P. L.,102,c.103. -
entière :
brant, il n'existe aucun motif, de la refuser à l'assemblée
Le ccmmunicant omncs de nos vieux textes pro-
testerait tristement sans que, à ce prix, on ait satisfait au
nemo communicat des origines.
3. L'histoire donne encore une autre leçon appuyant des
désirs maintes fois exprimés au sujet des rites qui, au retour
de la procession escortant le corps du Christ, précèdent le
Pater. Ceux-ci donnent à la communion finale un faux air
de messe proprement intolérable. Or, ils sont d'institution
asseztardive. Il est plaisant de voir avec quelle sorte de
fureur les excluait au XIVe siècle Durand de Mende, dans
les rubriques de son Pontifical :
dredi saint :
miné dans l'Eglise romaine l'interdiction de communier le ven-
la vraie communion du vendredi saint était en
réalité celle reçue le jwldi soir2.
Mgr Eugène FISCHER (Strasbourg) expose le point de vue pas-
toral. Il ne sait quelle est la situation en d'autres contrées. Dans
celles qu'il connaît, il peut dire qu'il n'existe chez les fidèles
aucun désir d'une nouvelle communion le vendredi saint. Une
telle nouveauté serait même accueillie avec étonnement et pour-
rait apporter un trouble regrettable dans la piété, traditionnel-
lement centrée ce jour-là sur la Passion. Il pense cependant
que cette communion serait peut-être agréable aux religieuses,
mais il y craindrait de leur part une conception un peu arithmé-
munion un autre inconvénient :
tique de la dévotion envers l'Eucharistie. Il verrait à cette com-
des confessions, dont la place
normale est le mercredi saint, se reporteraient au jeudi et feraient
tort à la célébration solennelle prévue pour ce jour.
Le professeur Balthasar FISCHER (Trêves) souhaiterait que
l'heure de la fonction du vendredi fût fixée avec souplesse
en Allemagne, le vendredi saint est férié, et, si le printemps est
:
beau, les gens aiment en profiter l'après-midi. Peut-être pour-
rait-on placer le matin une partie de la fonction et l'autre partie
4.Le diocèse de Lugano est partagé entre les rites romain et ambro-
sien. Le bourg d'Airolo, près du Saint-Gothard, appartient au rite
ambrosien.
5. Au moment de donner le bon à tirer, nous recevons un nouvel
article de Dom CAPELLE, Le vendredi saint et la communion des
fidèles (Nouvelle Revue Théol., 76, 1954, pp. 142-154), où l'éminent
liturgiste refait à partir des sources une critique détaillée des objec-
tions du P. Jungmann.
La célébration de la vigile pascale en France
:
On objecte aussi la fatigue des prêtres et la situation des prêtres
chargés de plusieurs paroisses la fatigue des prêtres se produira
tant que le nouvel usage n'aura pas transformé toutes les maniè-
res de faire et qu'on juxtaposera à la vigile nouvelle la vieille
pratique qui impose aux prêtres une journée entière de confes-
sionnal le samedi saint. L'Ordo de 1952 a eu raison de réclamer
qu'on étale les confessions sur un temps plus long, dans l'in-
térêt aussi bien des pénitents que des confesseurs.
Là où un curé dessert plusieurs paroisses, il se contente de
célébrer la vigile dans la principale, ou bien il la célèbre chaque
année dans une paroisse différente, ce qui en augmente la solen-
nité. A la campagne, le fait de célébrer la nuit ne pose pas un
problème nouveau en France, où la messe de minuit de Noël
est universellement répandue et populaire. D'ailleurs, dans les
années récentes, la piété des militants d'Action catholique avait
conduit à multiplier la célébration de veillées de prière et de
messes nocturnes, grâce à un indult spécial du Siège Apostolique.
3. Résultat de la célébration.
:
être en deux endroits dont on voit mal cependant comment on
pourrait les abréger à savoir d'une part la bénédiction du feu
et du cierge pascal et d'autre part le chant si beau de l'Exsultet.
5. Heure de la vigile.
JOSEPH HEINTZ,
évêque de Metz.
Vers la réforme de la liturgie
des jourssaints
:
sujet du mode de participation des prêtres, les aspirations sont
contradictoires en ce jour où le sacerdoce fut institué, certains
prêtres souhaiteraient pouvoir célébrer des messes privées, tandis
;
Curie romaine, connaître le sentiment des techniciens sur une
éventuelle réfbrme du Missel ceux-ci se sont efforcés de répon-
dre à un tel désir.
Les conclusions se bornent nécessairement à des technicités-
rubricales, en passant sous silence les principes généraux et les
exposés historiques qui les justifient. De ces exposés, plusieurs
ont déjà été publiés dans La Maison-Dieu1 ou dans d'autres
revues.
On discernera facilement la progression du travail de 1951 à
1952. Le problème des péricopes du Missel, évoqué dès la rencon-
tre de Maria-Laach, a depuis été étudié en Allemagne par un petit
groupe de biblistes et de pasteurs, et le docteur Kahlefeld pré-
sente l'état de leurs travaux.
Il est clair que toutes ces réflexions, faites dans une entière
docilité au Siège apostolique, entendent ne préjuger aucunement
de ses décisions. Les lois liturgiques en vigueur. s'imposent à
l'obéissance de tous.
:
réclamer un nouvel examen préalable dans lequel on tiendrait
un compte sérieux de la proposition suivante établir une nette
distinction entre le cycle des lectures pour les dimanches, celui
qui est particulier aux solennités et aux fêtes des saints, et celui
de jours de féries. Surtout pour les dimanches après la Pentecôte
et après l'Épiphanie, il semble opportun d'établir un cycle de
trois ou de quatre années.
L'actuelle ordonnance pourrait, le cas, échéant, constituer le
cycle d'une année.
L'ordonnance des lectures scripturaires pour les dimanches et
les fêtes de précepte devrait être telle qu'un chrétien, qui ne
fréquente lamesse que ces jours-là, en vienne cependant à con-
naître les passages essentiels 'de l'Écriture Sainte et surtout du
Nouveau Testament. L'ordonnance pour les jours de férie aurait
pour conséquence de donner une connaissance approfondie de
l'Écriture à un nombre plus restreint de fidèles. On pourrait
faire place soit à une lecture continue, soit à une lecture choisie
ad libitum.
Parce que la lecture biblique a effectivement pour fonction
de communiquer la Parole de Dieu aux fidèles, les congressistes
ont exprimé unanimement et très vivement le désir que dans
toutes les messes auxquelles participe le peuple, les lectures scrip-
turaires soient faites directement et exclusivement dans la langue
maternelle.
6. La récitation du Credo devrait aussi être réduite, spécia-
lement durant les messes des octaves,
7. La « prière commune », »
appelée « prière des fidèles (prex
fidelium), devrait retrouver sa place, comme conclusion de la
« liturgie de la Parole », après l'invitation Oremus qui, aujour-
d'hui, est isolée, sans rien qui la suive, immédiatement avant
l'antienne de l'offertoire.
Certains préféreraient à l'Oratio solemnis la « prière lita-
nique » dans laquelle seraient énumérées les nécessités des fidèles
et à laquelle le peuple répondrait par une formule fixe. Cette
prière devrait pouvoir se faire, au moins d'une manière facul-
tative, dans la langue maternelle.
8. Comme il est de règle à la messe solennelle, dans chaque
messe paroissiale les vases sacrés et avant tout la matière du
Sacrifice ne devraient être portés sur l'autel qu'à l'offertoire,
pour que la table du Sacrifice ne soit pas préparée avant ce mo-
ment.
9. Le nombre des « préfaces », surtout pour les messes domini-
cales, devrait être augmenté; qu'elles s'inspirent avant tout de
la « Mémoire de la Passion », comme dans l'antiquité, contrai-
rement à ce qui s'est produit dans les préfaces d'introduction
récente.
.10. Le célébrant ne devrait pas commencer le Te igitur du
canon avant que soit achevé le chant du Sanctus et duBenedic-
tus.
Par ailleurs les Amen qui interrompent le canon devraient être
supprimés.
11. Dans la distribution de la communion infra missam, il
faudrait pouvoir omettre le Confiteor et les prières qui suivent;
elles ont été plutôt prévues dans l'Ordo de la distribution de la
communion endehors de la messe, comme un rite indépen-
II
dant.
12. La messe devrait se terminer avec la bénédiction du prêtre,
sans adjonction d'un dernier Evangile, ainsi que le prescrit déjà
le nouvel Ordo Sabbati Sancti.
:
c) que le prêtre tienne le calice élevé jusqu'à ce que le peuple
ait répondu Amen;
d) que le prêtre fasse la génuflexion seulement après l'Amen
(à moins que cette génuflexion ne soit complètement suppri-
mée).
3. On désire:
a) que l'Amen après le Pater noster soit supprimé;
b) que l'embolisme Libera nos, comme la doxologie, puisse
être chanté à la messe chantée, et récité à voix intelligible à la
messe lue;
c) que tant le signe de croix avec la patène et le baiser de
celle-ci que la génuflexion soient supprimés. *
4. Il serait opportun de faire suivre immédiatement le Libera
de la prière pour la paix (à moins qu'on ne la supprime). C'est
seulement après que le prêtre devrait chànter ou dire le Pax
Domini, bien entendu sans aucune cérémonie concomitante.
Viendrait ensuite, comme de coutume, le baiser de paix.
5. On désire que le rite de la « fraction du. Pain » et de la
commixtio des saintes Espèces suivent le baiser de paix, sans
cérémonies d'accompagnement. Durant la fractio, la commu-
nauté pourrait chanter l'Agnus Dei; à la messe lue, le célébrant
pourrait le réciter après la fractio. Les deux oraisons préparatoires
à la communion viendraient ensuite, à supposer qu'elles ne
soient pas supprimées.
6. On désire que le célébrant, si l'on doit distribuer la sainte
communion aux fidèles dans le cours de la messe, consomme
seulement la moitié de son hostie. L'autre moitié devrait être
rompue et ajoutée aux particules destinées aux fidèles; ces par-
celles seraient distribuées en premier lieu; éventuellement elles
serviraient à la communion des ministres.
, 7. On désire :
a) que, lorsque la communion est distribuée durant la sainte
messe, le Confiteor, le Misercalur et l'Indulgentiam soient sup-
primés.
b) que soit concédé au prêtre, en cas de grande affluence au
Banquet eucharistique, l'usage d'une formule plus concise dans
.la distribution de la sainte communion : par exemple « Corpus
Christi » ou « Corpus Domini ».
8. Il serait opportun de recommander aux prêtres ayant charge
d'âmes de faire de nouveau de la « Communion » le chant qui
accompagne la distribution de la sainte communion à la messe
paroissiale, et de le faire exécuter, le cas échéant, avec une par-
ticulière solennité.
Surtout, on pourrait de nouveau chanter le Psaume corres-
pondant, en yintroduisant l'antienne de communion en guise
de refrain. Bien entendu, tant la mélodie que le texte devraient
être composés de manière à permettre leur chant par tout le
peuple.
Inutile de relever l'importance particulière qu'acquéreraient,
ence cas, les chants en langue maternelle.
9. On désire que dans la messe paroissiale, à l'exception de la
messe de Requiem, le salut final soit toujours lté, Missa est. La
messe, pourrait se terminer avec le baiser de l'autel, la bénédic-
tion du célébrant, donnée à voix haute, et l'Amen du peuple.
L'ORGANISATIONDES LECTURES
DE LA MESSE
INTRODUCTION
Batdutravail.
Il est hors de doute qu'un chrétien doit posséder une large
connaissance de la Révélation contenue dans l'Écriture, et pour
le moins connaître tout le Nouveau Testament. On peut atteindre
ce but au moyen des lectures sacrées, les jours où tout fidèle
est tenu à assister à la messe, c'est-à-dire les dimanches et les
fêtes de précepte. Il importe donc, en cette hypothèse, d'orga-
niser les lectures de manière à les distribuer en un cycle qui
embrasse plusieurs années.
Nécessité.
:
clamation de l'Écriture, quand elle nous fait acclamer, après la
lecture de l'évangile à la messe Gloria tibi, Domine.
de saint Matthieu :
entrelacs compliqués des logia. Prenons par exemple le chapitre 6
les versets 1-4 parlent de l'aumône; les
versets 5-6de la prière; les versets 16-18 traitent le thème du
jeûne. En omettant tout le complexe des versets 7-15 (dans les-
quels le « Notre Père » vient s'opposer à la prière des païens,
:
après quoi on revient sur le pardon des offenses), on dégage une
puissante trilogie aumône, prière, jeûne. La partie ainsi omise se
trouvera ailleurs, dans les passages parallèles, c'est-à-dire chez
saint Luc, 11, 3-4, la prière dominicale, et chez saint Luc, 11,25,
la sentence sur le pardon des offenses.
c) Quand un épisode évangélique se trouve rapporté deux fois
(comme, par exemple, la Transfiguration au deuxième dimanche
de Carême et à la fête du 6 août) alors on recourt aux passages
parallèles, mais de manière à répartir entre les deux fois les
passages qui diffèrent entre eux.
Dans l'exemple cité, le 6 août on propose, au lieu du texte de
Matthieu, celui de Luc (g, 28-36) qui non seulement rapporte
l'entretien entre le Christ et les deux prophètes, mais encore clôt
sa narration en observant que les Apôtres gardèrent le plus ri-
goureux silence sur l'événement.
le
Pour deuxième dimanche de Carême, en revanche, on pro-
pose le texte de Matthieu où est rapportée la prolongation du dia-
logue pendant la descente de la montagne (vv. 10-13). Matthieu a
été préféré à Marc parce que son texte est plus clair.
II
LES LECTURES DES ÉCRITS APOSTOLIQUES
:
Du chapitre 22 on lit les versets 6-7, 10-17 et 20 : le dialogue
entre Jésus qui dit « Je viens bientôt
plore : « Venez Seigneur».
», et l'Épouse qui im-
III
LES DIMANCHES DES CYCLES FESTIFS ET LES DIMANCHES ORDINAIRES
per annum. Les fêtes, avec les dimanches qui s'y rattachent pen.,
dant le cycle, mettent en évidence un mystère déterminé du
Christ, célébré en cette fête déterminée. Les dimanches ordinai-
res, en revanche, ont la possibilité d'errer dans le champ de
l'inépuisable richesse du Christ et d'en révéler tel ou tel aspect,
sans être liés à un thème imposé. D'où la relative facilité avec
laquelle les textes des lectures dominicales peuvent être changés
l'un pour l'autre, tandis que le problème est tout différent pour
les dimanches des cycles festifs, qui ont en grande partie un
thème imposé. Ce qui ne supprime pas pour autant une certaine
possibilité de développer l'emploi des textes inspirés dans les
cycles des fêtes!
Songeons, par exemple, à l'Avent.
s
Ici, il semble souhaitable que même les cycles festif aient un
Ordo lectionum varié et étalé sur plusieurs années.
Prenons, par exemple, le thème de la parousie, qui s'étend sur
toute la période de l'Avent, avec la rigoureuse affirmation de
l'évangile du premier dimanche. Dans les évangiles, on pourrait
lire la prédication eschatologique de Jésus; tandis que dans les
épîtres, on pourrait lire les péricopes concernant la parousie,
prises aux Lettres des Apôtres et l'Apocalypse.
Du reste, l'eschatologie n'est pas le seul thème de l'Avent.
Il a paru opportun de confier à une commission spéciale de
liturgistes la charge d'ordonner les lectures pour les cycles festifs,
pour éviter d'amoindrir la portée et le sens traditionnel de ces
cycles. Une telle commission est déjà constituée. Il semble qu'on
puisse exprimer un autre vœu. Si vraiment on devait procéder
à une forme du calendrier qui aboutirait à augmenter le nom-
bre des fériés, on pourrait opportunément varier les lectures,
mais en maintenant immuable le formulaire des dimanches affé-
rents. La chose serait faisable, en recourant, pour ces change-
ments, aux textes sacrés qui sont à notre disposition dans les
cycles préparés pour le cursus de quatre ans.
IV
LA COORDINATION liES ÉPÎTRES
V
LA COORDINATION DES PARTIES CHANTÉES ET DES LECTURES
:
tel qu'il se trouve aujourd'hui dans le Missel romain.
L'épître Rom., 8, 12-17, traite de la filiation divine et de
l'Esprit qui habite en nous, si bien qu'il demande à se manifester
dans une vie pratique qui s'inspire de cet Esprit. L'évangile,
avec la parabole de l'économe infidèle, invite à cette prudence
qui tient compte de la fin eschatologique.
Il est évident que ces deux thèmes se coordonnent facilement,
mais certainement ils n'ont pas été choisis de propos délibéré
dans cette organisation des lectures, et ils présentent une mutuelle
relation logique telle que tous les textes du Nouveau Testament
peuvent en présenter entre eux.
:
A côté de cela, voici le chant d'offertoire avec une parole de
confiance
:
« Populum humilem salvum facies. quis Deus prœ-
ter te, Domine? » Semblablement, le graduel chante « Esto
mihi in Deum protectorem. » Mais alors l'introït aussi doit être
interprété comme un chant de louange, qui rappelle de manière
de Dieu dans tout l'univers:
synthétique toute l'œuvre de la Rédemption et la gloire du Nom
« Suscepimus misericordiam tuam
in medio templi tui. » Le verset alléluiatique chante, lui aussi,
la grandeur de Dieu, venu s'établir dans la Cité de Dieu
« Magnus Dominus. in monte sancto ejus. » La communion,
:
elle, est à part. En méditant sur la grâce du Banquet eucharis-
tique, elle fait abstraction des autres textes du propre dominical.
Son texte est l'antique refrain du Psaume eucharistique (33) :
« Gustate et videte. »
Supposons maintenant que, dans la nouvelle organisation des
lectures, soit attribuée àce dimanche l'épître tirée de 2 Cor., 5,
17-6, 2, où saint Paul parle du ministère de l'Apôtre, qui est de
conciliez-vous avec Dieu »,
:
porter au nom du Christ l'invitation à revenir vers Dieu « Ré-
et que l'évangile soit la parabole du
fils prodigue (Luc, 15, 11 ss.) : elle met encore en évidence que
Dieu veut « sauver ce qui était perdu ».
: :
Il est facile de trouver un lien avec les chants. Aussi bien
l'offertoire « Populum humilem salvum facies. » que la com-
munion
et le graduel:
« Gustate et videte quoniam saavis est Dominus. »
« Esto mihi in Deum protcctorem. et
refrigerii. » sont comme la réponse du peuple désireux de
in locum
rédemption àl'annonce du Christ Sauveur. Et comme en contre-
point à ce thème apparaît le thème de la majesté divine (psaume
de l'introït et verset alléluiatique : « Maynus Dominus »).
C'est le lieu d'introduire le thème des prophètes annonçant
le Seigneur majestueux et terrible dans sa sainteté qui, avec un
:
par le Saint-Esprit, et toute l'Église en rend grâces au Père des
cieux « Suscepimus misericordiam. » Mais la communion est
une invitation à s'approcher du Seigneur et à savourer sa bonté :
« Beatus vir, qui sperat in eo. » -
Prenons un troisième exemple au hasard.
L'épître est prise la première lettre de saint Pierre, 1, 24; 2, 10;
l'évangile à Marc, 12, 1-2. Dans l'épître on parle des nouveau-
nés qui demandent le lait du Saint-Esprit : « Gustate et videte
quoniam suavis est Dominus. » Ils sont incorporés à cette « pierre
angulaire », à cette « maison spirituelle », à ce « sacerdoce
saint», appelés à offrir des sacrifices spirituels à titre de « peuple
».
que Dieu s'est acquis Aucune difficulté à mettre en lumière le
lien- avec l'introït, l'alleluia et l'offertoire. Si « le Seigneur »,
c'est le Christ, le verset alléluiatique nous parle de sa majesté
sainte qui s'est établie chez elle dans la Cité de Dieu, et dont
nous pouvons goûter la suavité dans l'Eucharistie. C'est lui la
pierre angulaire autour de laquelle, comme un édifice spirituel,
le peuple des élus est rassemblé (introït).
Nous avons démontré ainsi que le lien existe toujours, au
moins à différents degrés, et toujours on peut facilement com-
prendre comment il relie les parties propres de la messe et les
péricopes scripturaires.
Pendant notre travail, nous avons produit de nombreuses preu-
ves analogues aux exemples rapportés ci-dessus, et nous pouvons
certifier en toute assurance que la nouvelle organisation des péri-
copes scripturaires se concilie sans difficulté avec le propre des
: :
dimanches, tel qu'il existe aujourd'hui dans le Missel romain.
Observons cependant que deux fois la communion se rapporte
à l'évangile du dimanche le troisième et le quatorzième diman-
che après la Pentecôte. Dans ce dernier cas, on pourraitaban-
donner le texte de communion a Primum quœrite regnum
Dei», à cause de la portée universelle de cette sentence, pour
en choisir une qui se rattache à l'Eucharistie elle-même, de la
même manière que la communion du neuvième dimanche (Jean,
6, 57), ou celle du quinzième dimanche (Jean, 6, 52), ou encore
celle du vingt-troisième dimanche et suivants (Marc,11, 24).
troisième dimanche: :
En ce qui concerne le premier cas, celui de la communion du
«
Gaudium est angelis Dei. », on pourrait
aussi l'abandonner, à la rigueur, et on pourrait lui substituer
:
celle du huitième dimanche « Gustate et videte. » 1
Une chose est certaine la nouvelle organisation des péricopes
scripturaires ne soulèvera aucun problème en ce qui concerne
le chant grégorien.
VI
MANIÈRE DE PROCÉDER. QUESTIONS POSÉES
HENRI KAHLEFELD,
le l'Oratoire de Saint-Philippe Néri,
Munich.
Nécrologie
Mgr BERNAREGGI,
évêque de Bergame
(f 23 juin 1953)
:
Son élection au siège épiscopal de Bergame (1936) lui offrit
un champ d'action encore plus vaste non seulement il sut
équiper son diocèse selon les exigences de l'apostolat moderne,
mais bientôt aucune manifestation de la culture religieuse ita-
lienne ne put se concevoir sans sa participation. Sa compétence
dans les questions sociales devait en faire le président des Semai-
nes sociales italiennes. Mais c'est la liturgie qui demeurait son
domaine d'élection. Aussi se donna-t-il avec amour à la prépa-
:
ration et à la direction des Semaines liturgiques de Panne, de
Salerne, de Padoue, de Brescia Semaines liturgiques et Con-
grès étaient pour lui, a pu dire un de ses collaborateurs, « ses
grandes journées de joie».
S'il suivait avec sympathie et attention le mouvement litur-
gique en Allemagne et en France — ses dernières préoccupations -
:
allèrent au futur Congrès de Lugano —, il voulait cependant
que le C.A.L. italien présentât une physionomie propre homme
:
d'action, il n'ignorait rien des difficultés particulières que pré-
sente le renouveau liturgique en son pays. Dès 1930, -il
notait avec une pointe d'humour une célébration « exige ordre,
précision, maintien, toutes qualités qUl souvent, ne s'accordent
le
P. JOUNEL.
:
maintes reprises l'hospitalité de son abbaye pour nos premiers
»
comités directeurs dans l' « argot du C.P .L., un « Ligugé »
désigne encore une de ces réunions, où qu'elle se tienne. Avec
MgrPinson, Dom Basset restera dans notre reconnaissance
comme l'un de nos fondateurs et, maintenant, de nos interces-
seurs.
A.-M. R.
DIRECTIVES DE L'ÉGLISE
--
1. Directoire pour la pastorale des sacrements, 11. 77, N.-B. : « Il
sera nécessaire de composer un autre directoire pastoral sur le sacri-
fice de la messe et les nombreux problèmes de liturgie et de pastorale
que pose ce grand acte du ministère paroissial.
2.LaMaison-Dieu,25,pp.118-126.
»
3. La Maison-Dieu, 27, pp. 140-145; Bulletin ecclésiastique du dio-
cèse de Strasbourg, 1950, pp. 381, 460, et 1951, pp. 101-107.
4. La Maison-Dieu, 29, pp. 120-124;l'Aquitaine, 25 janvier 1952 et
illr février 1952, 87e année, pp. 37-39, 49-52.
5. Vie diocésaine, 1er juillet 1951, pp. 105-109. Et je passe sur un
grand nombre de notes plus brèves publiées dans les Semaines reli-
gieuses de Châlons, Rodez, Besançon, Blois, Sens, etc.
d'être recensés, à part, à cause de leur importance, de leur pré-
cision et des orientations qu'ils proposent aux pasteurs. Ce sont
la note de.la Commission liturgique du diocèse d'Annecy inti-
:
tulée : Participation active des. fidèles au saint sacrement de la
messe6, les Directives pastorales sur le saint sacrifice de la messe,
de Mgr Guerry, archevêque de Cambrai7, les Directives pour la
participation active des fidèles à la messe paroissiale, de Mgr de
Bazelaire, archevêque de Chambéry8, et Notre messe, directoire
publié par Mgr Puech, évêque de Carcassonne9, dont on trouvera
Je texte ci-dessous.
Unanimement, ces textes soulignent l'excellence de la messe
chantée qui est l'idéal vers lequel on doit tendre et à laquelle
les messes basses doivent toujours être référées. Mais la pratique
pastorale de la messe chantée comporte des exigences, inconnues
du Caeremoniale episcoporum et du Ritus servandus in celebra-
tione missae, qui légiféraient uniquement pour des convents :
c'est ainsi qu'il faut distinguer avec soin les chants destinés à
la schola et ceux réservés au peuple; les attitudes de la foule se
,
rapprocheront beaucoup de celles qu'observent les membres du
choeur, ruais diverses raisons empêchent, cependant, qu'elles
puissent être identiques; enfin, on doit bien prévoir le cas des
paroisses rurales, pauvres en personnel, et où cependant la messe
chantée doit être encouragée et pratiquée avec dignité
la recommandation, que l'on trouve dans plusieurs directoires,
:
d'où
des « messes brèves p pour le Kyriale et le rappel du principe
qui exige la psalmodie des textes qu'on ne peut pas chanter.
Pour éviter de donner prise aux critiques chagrines des rubri-
cistes, il est redit fréquemment que le Benedictus se chante après
:
l'élévation, et non pas avant; c'est faire beaucoup d'honneur à
undétail plutôt curieux de minimis non curat praetor.
:
La législation classique ne connaissait pratiquement que deux
sortes de messes la messe chantée, qui était publique, la messe
nous parlons :
comporte. C'est à quoi essaient de remédier les directoires dont
ils proposent des règles pour les attitudes du
peuple, des principes de dialogue; ils réglementent les chants.
Pour les attitudes, la messe chantée fournit le modèle que l'on
tâche de reproduire autant que possible à la messe basse, la
rubrique qui laissait les assistants à genoux pendant toute la
messe, à l'exception du seul évangile, étant heureusement con-
sidérée comme caduque (elle n'a jamais été observée nulle part);
en particulier, la position debout s'impose heureusement à l'en-
trée du célébrant et à la préface, de même que l'on doit s'asseoir
pour écouter l'épître. Le dialogue devient de plus en plus habituel
dans les paroisses, encore que les usages soient très diverset qu'il
faille réformer des abus manifestes; très sagement, nos direc-
toires distinguent des degrés divers et progressifs dans la prati-
que du dialogue, et là encore, la messe chantée donne la norme,
au point qu'on puisse justement définir la messe dialoguée
comme « une messe psalmodiée recto tono »; on tend, par exem-
ple, à distinguer, assez généralement, le dialogue de la foule et
les réponses réservées au ministre (notamment les prières du bas
de l'autel). Pour le chant, alors que la réglementation de la
messe chantée était si stricte et appliquée parfois avec un rigo-
risme méconnaissant les coutumes les plus légitimes, la messe
basse constituait jadis le domaine privilégié d'une liberté totale :
on pouvait impunément chanter n'importe quoi n'importe quand;
sans abolir totalement cette liberté, encore faut-il veiller à ce
énumérés :
Autre progrès manifesté par les directoires que nous avons
la messe basse ou chantée est analysée comme une
symphonie communautaire, où les rôles sont très distincts et
définis, rôle du célébrant, rôle du diacre ou « meneur de jeu »,
rôle des lecteurs, rôle de la schola, rôle des fidèles. A regret, je
constate qu'on n'a pas encore parlé des portiers dont le besoin
se fait pourtant sentir de plus en plus. Pour le diacre' ou « me-
neur de jeu», si le caractère traditionnel et la nécessité de son
office sont unanimement soulignés, on fixe la nature et les limites
de ses interventions dans le sens que nous avions naguère suggéré
dans La Maison-Dieu, n° 17. La lecturebilingue de l'épître et de
l'évangile faitaussi l'objet de précisions excellentes, tant en ce
qui concerne le rite à observer que la version à utiliser pour le
texte français; à bon droit, introduit-on une différence entre
l'épître, qui peut être confiée à un lecteur, et l'évangile réservé à
un membre de la hiérarchie (diacre ou prêtre) et entouré de rites
honorifiques.
Assurément, ces diverses note$ et ordonnances n'ont force de
loi que dans les diocèses respectifs; leur portée, cependant, dé-
passe ces frontières, car elles seront étudiées et utilisées avec
fruit par tous ceux qui veulent sinitier de façon précise à la
pastorale de la messe. Mais les directoires de Carcassonne et de
Cambrai contiennent, outre les consignes concernant la parti-
cipation, des orientations en vue de la catéchèse de la messe
l'archevêque de Cambrai propose même un enseignement com-
:
:
plet sur la doctrine. Là aussi, nous constatons une heureuse
et importante évolution loin d'être un cours de théologie didac-
tique et abstraite, cette catéchèse part des rites et de la Bible,
propose un commentaire savoureux du récit de la Cène et des
paroles consécratoires10 comme de l'anamnèse, rend au sacrifice
de la messe toute sa valeur de sacrement. Pour retrouver tout
AIMÉ-GEORGES MARTIMORT.
*
Le « Directoire » que nous publions ci-après était attendu depuis
tamment à
notre dernière session de pastorale liturgique. Nous demandons ins-
tous nos prêtres de ne pas en faire seulement une lecture
hâtive, mais de le méditer et de l'appliquer. Il sera d'ailleurs com-
menté,. article par article, dans les prochains numéros de la Semaine
religieuse. Certaines de ses consignes exigeront des réformes coura-
geuses; mais il ne faut pas les entreprendre toutes à la fois et il ne
faut changer aucune habitude avant d'avoir patiemmentexpliqué
pourquoi. Dans cet effort diocésain pour que « notre messe >» Sioit
mieux comprise, mieux célébrée, mieux vécue, Dieu bénira notre
docilité et notre zèle.
-j-Pieuhe-Marie, évêque de Carcassonne.
1. -Donner aux fidèles l'intelligence de la messe et les y faire par-
ticiper activement, c'est une des plus graves responsabilités de la
charge pastorale. Tous les prêtres du diocèse auront à cœur d'y travail-
ler, dans la soumission filiale aux directives de l'Église.
1. — LA CATÉCHÈSE DE LA MESSE
A) Son objet
2. - Il faut prêcher le Sacrifice de la mcshe et pas seulement la
Présence réelle. Il faut le prêcher à partir des rites eux-mêmes. En
particulier, il faut revenir périodiquement à l'explication des prières
du canon.
3. — Il ne s'agit pas tellement d'expliquer et de commenter chaque
prière, chaque geste, chaque rite, que de présenter aux fidèles la
réalité même du mystère rédempteur dont la messe est le mémorial
4.
efficace.
D'où la nécessité d'utiliser les trésors que contient, pour
l'enseignement des fidèles, la partie biblique de la messe (psaumes,
épître, évangile). Cette messe dite des catéchumènes est la préparation
B) La méthode
9. — Ainsi comprise, la catéchèse de la messe se donnera dans les
formes ordinaires de la prédication (prônes, sermons, etc.), mais
:
également au cours de la messe elle-même et à l'occasion des prières
ou des rites, de la manière indiquée ci-après cf. numéros 38 à 47.
10. — A une prédication d'apologète et de polémiste, on préférera
l'annonce positive et enthousiaste du mystère du Christ. Au lieu de
rappeler les querelles théologiques sur l'essence du sacrifice, on
reprendra fréquemment les textes évangéliques ou pauliniens sur
l'institution de l'Eucharistie.
11. — On évitera de faire réciter toutes les prières comme de tout
commenter. On laissera de côté les détails inutiles, les données histo-
riques compliquées, les éléments secondaires, pour ramener sans cesse
l'attention sur les formules centrales du canon et sur les lignes
essentielles de la messe.
12. — Dans cette éducation des fidèles, on prendra garde à ne pas
:
chercher la réussite immédiate et humaine au moyen de recettes
faciles certaines mises en scène, par exemple, au moment de l'offer-
toire, risqueraient de faire oublier que c'est le Christ qu'il s'agit,
d'offrir à la messe. Les efforts dans ce domaine doivent se situer au
plan de la foi et se poursuivre avec persévérance.
13. — Comme la vérité pénètre autant par les yeux que par les
oreilles, il ne faut pas que nos paroles soient contredites par nos
gestes. Une messe bâclée, des rites amenuisés feraient perdre aux
fidèles le sens du mystère. La meilleure catéchèse, au cours d'une
messe bredouillée, étriquée ou nerveuse, deviendrait inefficace. C'est
déjà une excellente leçon de choses qu'une célébration irréprochable.
14. — C'est pourquoi il faut aussi prendre grand.soin de la pro-
preté, de la dignité, de la beauté simple de l'autel, des ornements, des
objets et des lieux* de culte.
::
Debout du début de la messe jusqu'à la fin des oraisons (à genoux
Assis :
pour les prières du bas de l'autel, si elles sont dialoguées).
du début de l'épître jusqu'au début de l'évangile.
:
Debout : pendant l'évangile, le Credo, le Dominus vobiscnm.
du début de l'offertoire jusqu'à l'Amen qui précède la Pré-
Assis
face.
Debout:: pendant l'encensement des firlèles.
Debout
:
A genoux
Debout
: pour le dialogue de la Préface, la Préface et le Sanct.us.
pendant tout le canon.
de l'Amen qui précède le Pater jusqu'à la fin de l'Agnus
Dei.
::
A genoux : de la fin de l'Agnus Dei jusqu'aux ablutions (debout,
si l'on chante pendant la communion).
pour le Dominus vobiscum et les postcommunions,
:
Debout
A genoux pour la bénédiction.
Debout pour le dernier évangile et la sortie du célébrant..
18. — Là où les chaises sont mobiles, on aura soin, pour éviter le
désordre et le bruit, d'inviter les fidèles (surtout les enfants) à laisser
»
leurs .chaises dans la position « assis depuis l'entrée du célébrant
jusqu'au canon; puis à les laisser dans la position « à genoux » depuis
le début du canon jusqu'à la sortie du célébrant; enfin, par charité
pour le personnel, à ne jamais quitter l'église sans les remettre dans
la position « à genoux ».
19. — Dans les communautés religieuses et partout où on le jugera
:
facile, on tiendra compte de la regki liturgique suivante aux messes
de Requiem et aux messes ferialcs (Avent, Carême, Quatre-Temps,
Vigiles), on reste à genoux pendant les oraisons et postcommunipns,
ainsi que depuis la fin du Sanctus jusqu'à Pax Domini.
:
22. — Pour les oraisons et les postcommunions, trois tons seule-
ment sont permis le ton festival, le ton férial et le ton solennel dit
ancien. On en trouvera les règles très simples dans les livres de chant
grégorien.
:
23. — Le sous-diacre chante l'épître, en latin, suivant les règles
indiquées par l'Édition vaticàne toute autre méthode est interdite-
dans le diocèse. Le meilleur usage est que le sous-diacre soit tourné
vers le peuple. Immédiatement après, à la même place, le sous-diacre
lit à l'assemblée cette même épître dans une traduction approuvée
dans le diocèse, on utilisera de préférence la traduction Osty Ou la
:
traduction Buzy ou les traductions du Missel biblique ou du Missel de
Hautecombe.
-
2*/i, Si la messe est chantée sans diacre ni sous-diacre, le célé-
brant, à l'autel, ne chante pas l'épître; mais il la lit en latin, pen-
dant qu'un lecteur en donne à l'assemblée la traduction française.
25. — Le diacre conciliera l'orientation prévue par les rubriques
:
29. — Le célébrant ne doit pas continuer la messe pendant le
Credo. Il ne doit pas faire la quête lui-même discrète, rapide, bien
organisée, assurée par des laïcs à défaut de clercs, la quête doit revê-
tirle caractère d'une offrande liturgique.
B) Le rôle de l'Assemblée
30. — Toute l'assemblée doit chanter les réponses au célébrant ou
au diacre, c'est-à-dire : les Amen, le dialogue de la Préface, les
Et cum spiritu tuo, le Gloria tibi Domine de l'évangile et le Deo
gratias avant la bénédiction finale.
31. — Toute l'assemblée doit aussi chanter le Credo et le Sancius
et, si possible,' le Kyrie, le Gloria in excelsis et l'Agnus Dei, soit en
deux chœurs qui se répondent, soit en alternant avec la schnla. On
prendra ces chants dans la brochure Messes brèves, où nous puise-
rons désormais notre répertoire diocésain.
32. — Les chants en langue vulgaire sont interdits depuis l'introït
jusqu'à la bénédiction finale. Cependant, là où elle existe, une cou-
tume centenaire ou immémoriale rend valable l'usage de chanter en
langue vulgaire, par exemple au moment de l'offertoire ou de la com-
:
munion, à condition que ces chants soient conformes aux directives
rappelées ci-après voir numéros 60 à 62.
33. — Pendant le dernier évangile et la sortie du célébrant, il est
recommandé de terminer la messe par un chant d'action de grâces ou
de louange, qui peut être en langue vulgaire.
34.- Une décision toujours en vigueur de la Congrégation des
Rites oblige à couper le chant du Sanctus et à reporter le Benedictus
après l'élévation.- Cette décision a pratiquement imposé partout la
coutume en usage dans les églises où le Sanctus, chanté en polypho-
nie, se prolongeait démesurément.
C) Le rôle de la schola
35. — Introït, graduel, trait, alléluia, offertoire et communion doi-
vent être chantés (ou tout au moins psalmodiés) par un groupe res-
treint de scholistes mieux exercés.
36. — L'introït, l'offertoire et la communion sont des chants de
procession. C'est entrer pleinement dans l'esprit de la liturgie que
d'en faire reprendre plusieurs fois l'antienne comme un refrain par
la schola ou même par la foule et de confier à quelques scholistes le
chant des versets du psaume. Ainsi compris, le chant de l'introït
peut accompagner l'entrée du célébrant; le chant de la communion
peut commencer dès la fin du Domine non sum dignus des fidèles,
pour se prolonger jusqu'à la fin des ablutions.
37. Le graduel, le trait, l'alleluia sont des chants de méditation. Ils
doivent durer suffisamment pour permettre aux officiants de procéder
avec dignité aux rites de la bénédiction de l'encens et du Munda cor
meum, ainsi qu'à la solennelle procession de l'évangile.
D) Le rôle du lecteur
:
45. — Au moment des oraisons et des postcommunions, si le lec-
teur doit intervenir, voici comment il faut procéder IP Le célébrant
chante Oremus. 20 Immédiatement, le lecteur indique, en une ou
deux phrases, le sens général de la prière. N'étant pas lui-même le
célébrant, il ne doit pas dire l'oraison ou la postcommunion dans
leur traduction intégrale; il ne doit pas davantage formuler la con-
clusion « Par Nôtre-Seigneur, etc. » 30 Le célébrant chante alors en
latin l'oraison ou la posteommunion. 40 L'assemblée tout entière
répond Amen.
46. — S'il faut chanter Flectamus genua. Levate, l'intervention du
lecteur se place aussitôt après Flectamus genua et il est louable de
laisser un -temps de prière silencieuse avant Levate.
47. — S'il y a plusieurs oraisons ou postcommunion, la première
seule est ainsi traitée. Les autres sont chantées en latin par le célé-
brant, sans intervention du lecteur.
A) Un principe
48. — La messe solennelle ou chantée est la messe dans toute sa
vérité; et « quand l'évêque la célèbre lui-même, la messe pontificale
est alors la messe par excellence à laquelle toutes les autres se réfè-
rent ». Pour comprendre la messe basse et savoir quelle est la meil-
leure façon d'y participer, il faut donc se reporter constamment aux
moments correspondants de la messe solennelle.
:
5a. — Dans la messe dialoguée,. les fidèles récitent en latin tout ce
que l'assemblée chante à la messe solennelle, c'est-à-dire Kyrie, Glo-
ria, Credo, Sanctus, Agnus et les réponses chantées. (Amen, Et cum
spiritu tuo, Gloria tibi Domine, dialogue de la préface, Deo gratias).
Tous doivent veiller à prendre le même ton, à prononcer correcte-
ment, à faire ensemble les mêmes pauses.
53. — En outre, dans la messe dialoguée, il est permis de confier
:
aux fidèles la plupart des réponses qui sont normalement propres au
servant de messe prières du début (Judica me, Cohfiteor), Deo gra-
tiasaprès l'épître, Laus tibi Ghriste après l'évangile, Suscipiat, Con-
fiteor avant la communion, Amen après Misereatur et Indulgentiam',
Amen après la bénédiction finale, les trois réponses au dernier évan-
gile et les prières après la messe.
54. — Divers décrets de la Congrégation des Rites interdisent :
— d'alterner avec le célébrant le Gloria, le Credo, le Sanctus et
l'Agnus;
de réciter à haute voix, en latin, avec le célébrant, les oraisons,
—
les secrètes, la préface, le canon, les paroles de la consécration, le
Pater, les postcommunions;
(N. B. — A certaines messes d'enfants, par exemple, si l'on désire
der:
parfois que l'assemblée dise le Pater à haute voix, on peut lui deman-
i) d'écouter en silence le prêtre dire le Pater en latin; 2) de
répondre Sed libéra nos a malo; 3) de réciter alors le Pater en français
à haute voix.)
:
— de dire à haute voix, en latin ou en langue vulgaire, au moment
de l'élévation « Dominus meus et Deus meus »;
— d'ajouter quelque rite non prescrit par les rubriques ou de
transporter dans la messe basse quelque rite spécial à la messe solen-
nelle (ex. : encensement).
D) Le lecteur
55. - :
Dans toute messe basse, dialoguée ou non, le lecteur a sa
place. Il se conformera aux règles énoncées ci-dessus cf. nos 38 à 47.
56. — Il veillera particulièrement à ne jamais couvrir la voix du
:
célébrant toutes les fois que ce dernier proclame des textes qu'il
devrait chanter si la messe était solennelle les oraisons, la préface,
le Pater, les postcommunions.
57. — Pour les oraisons et les postcommunions, le lecteur procédera
comme il est dit aux nos, 45, 46 et 47. -
:
5g. — Le lecteur peut traduire ou sobrement commenter tout ou
partie des textes réservés à la schola dans la messe solennelle introït,
graduel, trait, alléluia, offertoire, communion. En principe, il n'a pas
à commenter les prières que le prêtre dit à titre privé (par exemple,
au bas de l'autel, en montant à l'autel, au lavabo, avant et après la
communion) : la liturgie occupe les fidèles à ces divers moments avec
lespsaumes de l'introït, del'offertoire et de la communion.
E) Le chant et la musique
60. — Pendant la messe bass iï, dialoguée ou non, on peut chanter.
Mais tout ce qui est chanté doit toujours se rapporter à la partie du
saint Sacrifice qui se célèbre alors. Il est louable de chanter, aux
moments opportuns, des extraits du Kyriale (acheminement vers la
messe chantée).
61.—. Puisqu'il faut toujours se référer il la messe solennelle pour
choisir les meilleures façons de participer il la messe basse, on ne
peut que louer l'usage de chanter, depuis l'entrée du célébrant jus-
qu'au Kyrie, un psaume ou un cantique Iraduisant ou paraphrasant
l'introït.
62. —Pareillement, il est dans la meilleure tradition liturgique que
les fidèles chantent psaumes ou cantiques appropriés en allant com-
munier et en revenant de la sainte Table.
63. - Sont formellement, interdits les concerts spirituels, récitals
ou auditiops qui ont lieu pendant la messe et qui sont annoncés
comme tels dans la presse. Seuls peuvent être autorisés les concerts
spirituels, récitals ou auditions qui ont lieu en 'dehors de la messe,
le Saint-Sacrement n'étant pas au tabernacle.
V, — INDICATIONS
;
DTBLTOGRAPHTQTTES
J
R. P. ROGUET : La Messe Approches du mystère, ) vol de 12,8 pages,
éditions du Cerf, Paris.
La Messe et' sa catéchèse, 1 vol. de 3Llo pages, collection « Lex
orandi », éditions du Cerf, Paris.
R. P. ROGUET : Principes et pratique de la messe dialoguée, 1 bro-
chure, chez Droguet et Ardant, Limoges.
R. P. CHÉRY : Les attitudes des fidèles pendant la messe, 1 bro-
chure, chez Droguet et Ardant, Limoges.
Dom Urbain SÉRÈS Messes brèves, i fascicule de i5 fr., aux éditions
du Centre de Pastorale liturgique (ci répandre largement parmi les
fidèles).
1
« DIRECTOIRE
DU
» POUR LA MESSE
DIMANCHE
ses:
3° Certaines de ces consignes exigeront des réformes courageu-
on se gardera de les enteprendre toutes à la fois;,on ne chan-
gera aucune habitude et ne proposera aucun effort sans en expliquer
-
le motif.
S'il est possible de proscrire en quelques semaines les usages
formellement contraires aux indications que l'on va lire, il faut pré-
voir beaucoup de temps, d'intelligence, de patience et de volonté
pour faire comprendre à tous les fidèles les richesses d'une liturgie
vivante et communautaire.
Ou bien nous accomplirons cet effort, ou bien nous verrons petit
à petit se vider nos églises.
A. — GÉNÉRALITÉS
RÔLE DU CÉLÉBRANT
1.
:
Dans les églises sonorisées, il faut prévoir sur l'autel un micro à
l'usage du célébrant la voix du président de l'assemblée liturgique
doit être entendue de tous, aussi bien que la voix du prédicateur. Un
enfant de chœur pourra être également chargé de déplacer aux mo-
ments voulus le micro portatif qui est nécessaire à la proclamation
,de l'Épitre par le sous-diacre et de l'Évangile par le diacre.
RÔLE DES MINISTRES
RÔLE DU LECTEUR
5.
prêtre ou un clerc. Il a une double fonction :
Chaque fois que c'est possible, le « lecteur » doit être un
:
10. En vertu d'une coutume immémoriale, il est permis dans
gique elle-même :
notre diocèse de chanter en français, mais
1° Ces chants doivent toujours se rapporter à l' « action »
après l'Epître, chants d'Offrande, d'adoration du Saint-Sacrement,
chant processionnel de Communion.
litur-
par exemple, chants d'entrée, verset responsorial
RÔLE DE L'ASSEMBLÉE
Debout: :
attitudes. Les fidèles seront
à l'entrée du célébrant et jusqu'à la fin des oraisons (on
peut s'asseoir, à la messe solennelle ou chantée, pendant le Kyrie et
le Gloria, et s'agenouiller, à la messe basse, pendant les prières au
Assis::
bas de l'autel).
du début de l'Epître jusqu'au début de l'Évangile.
:
Debout pendant l'Évangile (et, autant que possible, le Credo).
Assis de la fin de 1"Evangile (ou du début de l'Offertoire) jusqu'à
Debout:
l'Amen qui conclut la Secrète.
pendant l'encensement des fidèles, le dialogue de la Pré-
:
face, la Préface et le Sanctus.
A genoux de la fin du Sanctus à l'Unde et memores.
:;
Debout
:
A genoux
Debout
de l'Unde et memores à la fin de l'Agnus Dei.
de la fin de l'Agnus Dei jusqu'aux ablutions.
pour le Dominus vobiscum, les Postcommunions, Vite
missa est.
:
A genoux
Debout
: pour la bénédiction.
pour le dernier Évangile et la sortie du célébrant2.
N.B. — S'il semble excessif d'espérer, dès le début, une telle
Debout :
unanimité, on demandera du moins que tous,se tiennent :
pendant les Collectes, l'Évangile, la Préface et le Sanctus,
les Postcommunions.
A genoux de la fin du Sanctus à l'Unde et memores.
B. - PRÉCISIONS LITURGIQUES
14.
AVANT-MESSE : LITURGIE DE LA PAROLE
•
répond Amen.
Pour l'Êpître, à la messe solennelle, on se conformera au numéro 4A.
A là messe chantée, le célébrant la lira en latin, à voix basse, pen-
dant qu'un lecteur en donnera la traduction à l'assemblée.
Même si la schola ne peut exécuter le chant grégorien du Graduel
2. Làoù les chaises sont mobiles, on aura soin, pour éviter le désor-
dre et lç bruit, d'inviter les fidèles (surtout les enfants)-'à laisser leurs
»
chaises dans la position « assis depuis l'entrée du célébrant jus-
qu'au canon; puis à les laisser dans la position « à genoux » depuis
le début du canon jusqu'à la sortie du célébrant; enfin, par charité
pour le personnel, à ne jamais quitter l'église sans lesremettre dans
la position « à genoux ».
et de l'Alleluia, il faut bien se garder d' « enchaîner » Ëpître et
Évangile. L'Eglise a raison de les séparer par un chant qui opère une
détente. Qu"on psalmodie au moins le verset de l'Alléluia,que le
lecteur peut traduire s'il s'en dégage une leçon intéressante3.
Pour l'Évangile, à la messe solennelle, on se conformera au nu-
méro 4 A; à la messe chantée, le célébrant, après avoir chanté le texte
latin, se tournera vers le peuple et lui donnera la traduction fran-
çaise. (Ce peut être aussi le prêtre qui va faire le sermon.)
On -ne maintiendra des « prières du Prône » que les invocations
prescrites pour les vocations; on veillera à ne pas allonger les « an-
nonces ».
Le célébrant ne commencera pas l'Offertoire avant la fin du Credo
C'est pendant ce chant que la quête devrait avoir lieu, rapide et dis-
crète, donc effectuée par un assez grand nombre de quêteurs si l'as-
semblée est nombreuse.
16.
ticipation au sacrifice de Jésus:
Trois « gestes » doivent restituer à l'Offertoire son sens de par-
la quête, si on prend soin d'en
rappeler quelquefois le sens; la présentation de celle-ci par ceux qui
l'ont faite et l'apportent, en une sorte de procession, jusqu'au sanc-
tuaire (jamais sur l'autel); le chant, latin ou français, de l'Offer-
toire.
Il faut, à partir du lavement des mains, ménager un temps de
silence que le lecteur utilisera parfois pour introduire la Préface.
17. Participer au sacrifice de la messe, c'est, bien plus encore
qjue d'apporter quelque chose à l'Offertoire, s'unir à l'oblation de
Jésus-Christ et l'offrir lui-même à Dieu. C'est assez dire l'impor-
tance de la Préface et du Canon.
Aux memento, le lecteur peut indiquer avec toute la discrétion,
voulue deux ou trois intentions de prière. La consécration et l'élé-
:
vation doivent être absolument silencieuses (on ne doit pas dire à
haute voix « Vous êtes mon Seigneur et mon Dieu ».)
18. « C'est en communiant à la messe que les fidèles participent
pleinement au sacrifice. » (Directoire pour la pastorale des sacre-
ents.)
Selon la parole de saint Augustin, l'Eucharistie est sacramentum
sacrifici. La communion des fidèles, immédiatement après celle du
prêtre, « manifeste plus clairement l'unité vivante du Corps mysti-
»
que (Encyclique Mediator Dei).
On demandera donc auxfidèles de communier pendant la grand'
,
messe, mais on évitera que le recueillement en souffre:
— Après le chant de l'Agnus Dei, le lecteur pourra rappeler de
:
parfait. L'antienne de la communion (qui peut être commencée dès le
Domine non sum dignus des fidèles et insérée entre les versets d'un
cantique ou d'un psaume Magnificat, Laudate pueri Dominum),
ou bien un chant processionnel en français, favorisera beaucoup la
prière commune. Mais on ménagera aussi des moments de silence.
— La communion ne doit pas prendre trop de temps; si l'assem-
blée est nombreuse, il faut, si possible, sans nuire à l'ordre général,
la faire distribuer par plusieurs prêtres. Le célébrant ne continuera
pas la messe tant que la communion ne sera pas terminée.
19. Pour la Postcommunion, on se référera aux indications du
:
numéro 15. Mais cette action de grâces communautaire ne doit pas
nuire à la prière personnelle on le rappellera de temps en temps aux
fidèles en les invitant à rester à l'église quelques minutes après la
bénédiction du prêtre.
Celle-ci donnée, un chant final de louange, en français, est sou-
vent très opportun.
A. — GÉNÉRALITÉS
La messe dialoguée est une messe chantée sur une seule note.
rents. -»
commencer celui-ci que quand le prêtre découvre le calice,
5. Ne
l'
pour éviter qu'un long temps sépare la prière des fidèles et «absolu-
tion » du célébrant.
25. Tout en restant fidèle à la liturgie de la messe « basse », on
pourra fort bien ne pas s'en tenir à ce dialogue et y joindre des
lectures et des chants qui aideront les fidèles à mieux écouter la
parole de Dieu et surtout à mieux prendre part au sacrifice eucharis-
tique. (Voir ci-dessous.)
26. Le célébrant, dont la fonction, moins visible qu'à la messe
solennelle, est cependant identique (voir n° 3), ne masquera jamais
de réciter à haute voix la Collecte, la Préface, le Pater et la Post-
communion.
A ces moments, ni le lecteur, ni les chants, ni l'orgue ne l'empê-
cheront de se faire entendre.
27. Le lecteur se conformera aux indications données plus haut
(n° 5).
28. Comme à la messe solennelle ou chantée, les membres de
l'assemblée s'uniront au prêtre par le dialogue et les chants, s'il y
en a. Tout en écoutant le lecteur chaque fois qu'il lit un texte,
explique un rite ou introduit une prière, ils ne manqueront pas de
s'aider d'un missel personnel.
Leurs attitudes seront les mêmes qu'à la grand'messe (cf. n° 13).
REMARQUES
:
La récitation en français de l'une ou l'autre de ces prières peut être
opportune, mais
— on ne se substituera jamais au célébrant pour la récitatioh des
oraisons, de la Préface et du Pater;
:
— on fera toujours les transpositions nécessaires. Par exemple au
Memento des vivants « Souvenez-vous de nous tous qui entourons
votre.prêtre. »;
— on se limitera à deux ou trois de ces textes pour éviter la rou-
tine, maintenir des temps de silence et ne pas nuire à la prière per-
sonnelle.
B. - PRÉCISIONS LITURGIQUES
:
soit avec le prêtre, soit en français.
Les brèves réponses aux prières de la fraction du pain risquent de
n'être pas très unanimes que le lecteur les sollicite d'un geste dis-
cret, et, d'une manière générale, pour tout le dialogue, qu'on n'ou-
blie pas les remarques du numéro 24, 2°.
L'Agnus Dei sera récité avec le prêtre, ou même chanté. Dans le
premier cas, il peut y avoir un chant de préparation à la sainte Com-
munion. Pour celle-ci, on se reportera aux indications du numéro 18.
34. La meilleure action de grâces de l'assemblée sera certainement
la Postcommunion, qui sera préparée et récitée comme il est dit aux
numéros 15 et 30. Mais un chant de louange, après la bénédiction du
prêtre, est également très opportun. Jamais cette prière commune ne
supprimera l'action de grâces personnelle, qu'il est souvent plus
facile d'obtenir après une messe basse qu'après la grand'messe for-
cément plus longue.
Des précisions ultérieures seront données pour les messes d'en-
fants et les messes de mariage ou d'enterrement. Mais les principes
généraux indiqués dans ce directoire valent pour la célébration de
toute messe.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
:
Leçons sur la Messe, Mgr BATIFFOL, 326 pp., Éd. Gabalda.
Albums liturgiques de Fêtes et Saisons La Messe; le peuple de Dieu;
l'Eucharistie.
La Maison-Dieu, n° 24 : La Messe engagement de charité; n° 20 : La
célébration du culte paroissial.
La sainte Messe expliquée dans son histoire et dans sa liturgie,
P. PARSCH, 315 pp.; Éd. Beyaert.
«
L'Ordinaire de la Messe, Dom BOTTE, coll. Études liturgiques », Éd.
du Cerf.
Comptes rendus
:
deloin à nos cantiques traditionnels. Comme le titre l'indique, ils s'inspi-
rent directement des formes liturgiques antienne (pièce courte paraphra-
sant le plus souvent un texte d'écriture) et répons (chant à reprise avec ver-
sets). Chacun rappelle une pièce liturgique connue (exemple les répons brefs
des petites heures). Ces chants trouverontleur place dans les diverses célébra-
tions où l'on en sentait l'absence. Un index par thèmes liturgiques facilite
l'utilisation de la plaquette. L'expérience qu'a, du chant de foule, l'auteur
de ces pièces est la garantie de leur adaptation pastorale. Regrettons le pro-
saïsme de quelques textes. Citons comme belle réussite le cantique de Tobie r
Tu es grandSeigneur.
A !
Dieu vat Messe des morts et funérailles. Chants français
Ëdit. du Chalet, 1952; 31 pp.
etpsaumes. Lyon,.
Cette plaquette est destinée aux fidèles pour les cérémonies des funérailles-
La première partie porte, soigneusement et clairement présentés, la traduc-
tion française des prières de la messe (traduction du C.P.L. pour lei canon) et
des funérailles, avec le texte latin des chants usuels. La deuxième partie pré-
sente le texte et la musique de dix chants français originaux, de forme res-
ponsoriale, faciles et de bonne qualité, adaptés à la messe des défunts et aux
funérailles (on trouvera le compterendu détaillé de chaque pièce dans les,
recensions de l'édition enfiches musicales), puis quatre psaumes avec musi-
que et antiennes, du « psautier de la Bible de Jérusalem ».
ADRIANO BERNAREGGI, :
vescovo di Bergamo Istruzioni Sinodali
su la Liturgia e la Musica sacra. Bergamo, 1952; 102 pp., in-8°.
« Cette Instruction,
écrit l'auteur dans son avant-propos, prend
pour modèle l'ouvrage de saint Charles Borromée, Instructionum
fabricae et supellectilis Ecclesiasticae libri II, édité pour toute la
province ecclésiastique de Milan, en exécution des dispositions du
troisième Concile provincial, 14 avril 1572 (Acta Ecclesiaë"Mediolanen-
sis, ed. Ratti, Milano, 1892, t.II, col. 1409-1598). Toutefois, les règles
de saint Charles ont été ici non seulement mises à jour, mais tantôt
développées, tantôt simplifiées. En effet, ces règles s'adressent sur-
tout au peuple, à son instruction, comme l'indique le titre, et cela
sur certains points qui pourraient et devraient être le patrimoine de
tous les fidèles en matière de liturgie; cependant il n'est pas exclu
que cet ouvrage puisse être utile aussi aux prêtres ou à quelques
catégories particulière de fidèles, tels que les artistes et les artisans.
En raison de ce but pratique et populaire, les règles contenues dans
l'Instruction ne sont généralement pas formulées d'une manière
strictement juridique, et ne font pas état des sources historiques,
bien qu'on ait visé à la plus grande exactitude, tant au point de vue
historique qu'au point de vue juridique. D'autre part, le caractère
populaire de l'Instruction n'enlève rien à la valeur juridique des
règles qui y sont contenues, du moment qu'elles font partie, à titre
d'annexe, des statuts synodaux » (p. 3).
:
L'ouvrage réalise très exactement le but que l'auteur s'est pro-
posé c'est un véritable manuel pratique et pastoral de liturgie.
Une première partie rappelle — ou enseigne
— aux curés tout ce
qu'ils doivent savoir sur les lieux sacrés et le mobilier liturgique,
et cela de façon extrêmement originale, précise et complète, sans
omettre les problèmes que posent la décoration, l'éclairage, l'a-
coustique, le chauffage, l'entretien de la toiture, etc. Une deuxième
partie, plus doctrinale, résume en quelques pages l'enseignement
de l'encyclique Mediator Dei, en insistant sur les devoirs de tous
et de chacun à l'égard de la liturgie, sur la formation de l'esprit
liturgique; puis l'auteur trace les règles à observer touchant la par-
ticipation active des fidèles à la messe, l'administration des sacre-
ments et tous les actes du culteparoissial.L'Instruction se termine
par un règlement assez bref, mais très documenté et très sage, sur
la musique sacrée.
S. Exc. Mgr Bernareggi a réussi à donner ainsi en une centaine de
pages un compendium de théologie liturgique, un règlement diocé-
sain et un directoire pastoral, ces trois éléments n'étant pas juxtapo-
sés, mais très organiquement construits d'un bout à l'autre de l'ou-
vrage, — d'où l'originalité etl'intérêt de cette Instruction synodale,
témoignage attrayant de la vitalité du mouvement pastoral et litur-
gique dans le diocèse de Bergame et modèle très riche et suggestif
d'une législation à la fois prudente, avisée et hardie, puisée aux
meilleures sources et toute orientée vers l'utilité du peuple fidèle.
E. V.
I.-H. DALMAIS.
B
LA RELIGIEUSE |
j ETLESPROBLÈMESD'AUJOURD'HUI |
i i
LE DIRECTOIRE
J DES PRÊTRES )
I CHARGÉS DE RELIGIEUSES 1
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1
15
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mars) :
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p fr. Ë
pauvreté,332p
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L'obéissance, 328
La
500
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EE Un traité un peu complet de la charité ne peut en effet se limiter aux prin- EE
= cipes de son essence, mais doit s'achever en vue de sagesse, chercher à apporter, =
= à la lumière des principes, une réponse aux questions que la pratique de l'apos- =
= tolat, la pastorale, la spiritualité, les découvertes récentes de la psychologie et EE
=
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L'oraison,
p.
300p300fr.=
que toute la mentalité contemporaine pose aux chrétiens.
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L'Ancien Testament parle beaucoup de la pauvreté comme phénomène social.
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= En esquissant dans ce livre un portrait des pauvres de Yahvé
— avec leur
EE
EE sens communautaire, leur foi et leur espérance — c'est un type achevé d'homme Ë
biblique que l'auteur a essayé de camper, historiquement et psychologiquement, EE
= y
Il décrit une expérience spirituelle dont la simplicité est perçue par ceux =
EE qui en vivent. EE
pages pages.
Parus dans la même collection :
pages.
= EE
p|
E Le présent ouvrage vient de faire l'objet d'une brillante soutenance Ë
E de thèse en Sorbonne. Il fournit une importante contribution tant à E
E l'histoire des idées gallicanes au XVII' siècle qu'a la biographie de =
E Bossuet. A cette histoire, déjà souvent étudiée, le travail de M. MAR- =
E TIMORT apporte des éléments nouveaux considérables, grâce en parti- E
E culier aux documents des Archives du Vatican auxquels il a pu avoir E
E accès. E
E L'auteur s'est efforcé de garder, tout au long de sa recherche, une E
E objectivité aussi sereine que possible. Mais il lui a semblé qu'on pou- E
E vait aujourd'hui parler, en toute indépendance d'esprit, du gallica- E
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Ë
ee
Ë entre eux l'unité que leur ont fait perdre les séparations historiques. E
Ë Quelle part peut et doit prendre le fidèle catholique à cette quête de E
== l'Unité? Et tout d'abord, ne doit-il pas se demander ce qui, en lui- E
p.
Ë même, par son attitude et son comportement, est obstacle à l'Unité =
Ë et ce qui, au contraire, pourrait devenir contribution efficace à la =
Ë restauration de l'Unité perdue ? Ë
E C'est à cet examen de conscience, devant le plus important, sans E
doute, des problèmes religieux de ce temps, que ce livre nous invite. Ë
E
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Révolution, 248 660 fr. i
1 LES EDITIONS DU CERF 1
-
-i
E
i
1
I
E
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E
E
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E
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E
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E
-
Collection
Vient de paraître
LE SACRIFICE
DE LOUANGE
:
JEAN
« LEX ORANDI
JUGLAR,
»,
« eucharistie
O. S. B.
pages :
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660 fr.
Que la messe soit avant tout un sacrifice de louange, une
c'est ce que montre Dom Jean JUGLAR, moine
bénédictin, dans le présent ouvrage.
Il l'établit non par des arguments a priori, mais par l'étude
positive des documents concernant, d'abord la première insti-
tution du rite par,le Seigneur lui-même, puis ses réalisations
a
successives dans l'Eglise et le sens que leur prêté la Tradition,
jusqu'à la messe romaine actuelle où l'on retrouve les traces
encore très perceptibles d'une intention et même d'une structure
eucharistique primitive.
On conçoit l'importance de la question pour l'intelligence de
la messe, pour une juste appréciation de la valeur relative de
ses différentes parties, pour un sens exact de son caractère ou
de sa tonalité. Sa partie essentielle se limite-t-elle aux paroles
de l'institution, ou au Canon, et la Préface n'en est-elle qu'un
?
morceau détaché et accidentel La messe est-elle uniquement
ou premièrement le rite qui effectue le sacrement eucharistique
par lequell'homme capte la bonne grâce de Dieu, ou bien est-elle
premièrement l'acte cultuel par excellence, l'hommage de
louange où l'homme rend à Dieu ce qu'il Lui doit? Est-elle une
cérémonie mystérieuse et sombre où les assistants revivent
l'horreur sanglante du Golgotha, ou bien la grande fête de
joie, où, prenant part avec le Ressuscité au festin du royaume,
ils célèbrent déjà l'action de grâce éternelle ?
De la réponse à ces questions dépend, non seulement la ma-
i-
=
i
t
1
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E nière de comprendre la messe, mais la conception d'ensemble E
E que l'on se fait du christianisme et l'orientation de la piété. =
Ë Derniersouvrages parus dans la collection : E
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bration, 476 pages.
12. Le mystère de la mort et sa célé-
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540 fr.
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1 LES EDITIONS DU CERF 1
POUR UN BEAU CARÊME
de la Quinquagésime à la Nuit pascale :
MONTONS A JÉRUSALEM
Recueil nouveau,
lectures bibliques, notes de prédication, prières.
Trente-trois thèmes détaillés sur le Carême
et l'initiation pascale.
préparés par les RR. PP. GELINEAU, S. J. et HUM, O.P.
Cette importante brochure vient de paraître
avec un Supplément noté contenant des récitatifs
(Grandes Oraisons, Passion selon saintJean, etc.)
pour les jours saints.
:
La brochure de textes avec le supplément musical: 600 fr.
Le supplément seul 120 fr.
: :
48 pages, couverture cartonnée noire et rouge.
:
Le spécimen isolé 40 fr.
;
Par cent 35 fr. par cinq cents 30 fr.
(Réductions pour les adhérents du C. P. L. Francodeport).
S'adresser :
LIBRAIRIE SAINT-DOMINIQUE
SERVICE DE DOCUMENTATION du C. P. L.
222, FAUBOURG SAINT-HONORÉ, PARIS-VIlle
C. c. p. Paris 5381-70
FÊTES
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ET SAISONS
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E MAGAZINE ILLUSTRÉ EN HÉLIOGRAVURE E
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vous propose ses deuxdernières vies de saints
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1 SAINT JEAN-BAPTISTE
1 DE LA SALLE
1 LAVIEDUFONDATEUR 1
| DES FRENES DES ÉCOLES CHRÉTIENNES E
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Une extraordinaire odyssée pour la créationd'écoles populairesEE
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modernes, au temps deRacine,dePerrault,deNezvton et deKepler. 1
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i SAINT YVES i
PATRON DE LA BRETAGNE,
DESJl,fARlN,I.¡' ET DES AVOCATS
Un.l;rilndrefortage/zistilriqut' sur la vie quotidienne de saint Yves =
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par les dépositions des témoins oculaires au procès de canonisation.
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AU SOMMAIRE
Le dernier dossier de Maître Yves.
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J'étais au
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Ë mariage de ses parents. — La paix dont nous ne ë
ë voulions pas. — La bataille dura huit ans. — Ils Ë
mangeaient tous ensemble. — Il prit l'oiseau dans Ë
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sa main. — Quand il arriva à Louannec.
mari le jongleur. — Un soir j'étais ivre.
Mon
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i miracles de Dom Yves. 1
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Chaque album, avec une abondante illustration,
des articles explicatifs et les actualités du temps :
40 fr.
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i FETES ET SAISONS |
Ë 311BOULEVARD LATOUR-MAUBOURG, PARIS (VlIe) Ë
= C. c. p. Paris 6977-01 Ë
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j FÊTES ET SAISONS g
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MAGAZINE ILLUSTRÉ EN HÉLIOGRAVURE
Témoignage
QUEL EST CET ? :
vous présente en avril le troisième album de es
Chrétien Ë
collection missionnaire rédigé par le Père LOEW et
édité avec le concours de La Vie Catholique et de
JÉSUS-CHRIST
HOMME
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Numéro d'Avril
ÊTRE CHRÉTIEN CE N'EST PEUT-ÊTRE PAS CE QUE VOUS g
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PENSEZ.
CE JÉSUS, COMMENT LE CONNAISSEZ-VOUS ? =
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E LE PORTRAIT PHYSIQUE DU CHRIST.
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Lui.Ë
E L'AMI FIDÈLE DES PETITS FT DES PAUVRES.
E L'HEURE DE LA VËRITÉ. E
Ë UNE CHAINE ININTERROMPUE DE TEMOINS. E
pas une Vie de Jésus mais une pre-
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Ë Cet album n'est =
Ëmière rencontre avec
1DIEUEXISTE1
:
Ë et vous rappelle les deux autres albums du Père ë
i LOEW déjà publiés dans la même collection i
LE MAL i
Ë Chaque album de 28 pages, format 24x31Ë
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i :
en héliogravure, sous couverture en couleur.
L'unité 40 fr.
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| FETES ET SAISONS |
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31, boulevard Latour-Maubourg, Paris-VII*.
C. c.p.Paris 6977-01
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1 L'ART SACRÉ 1
COPEAU PARLE 1
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IMAGES DE LA PRIÈRE
E 3-4 (Novembre-Décembre 1953) =
E Ce numéro de L'Art Sacré est un album présentant des figures =
E en prière,notamment des expressions de physionomie,empruntées
= aux plus diverses époques de l'art chrétien, et même au théâtre =
E d'aujourd'hui, ainsi que deux étonnantes photos prises par Brassaï E
= dans une mosquée. Une belle méditation d'Yves Florenne les =
E accompagne, dégageant la profonde leçon de présence spirituelle, =
E de discrétion et de noblesse qu'elles nous donnent. E
E Une fois de plus, l'art sacré apparaît comme le critère des valeurs =
E et des décadences spirituelles. E
1 DE QUEL ESPRIT SEREZ-VOUS?
1-2 (Septembre-Octobre 1953) Ë
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Chaque fascicule 180 fr.
France.
CONDITIONS
Étranger.
D'ABONNEMENT
Abonnement de soutien.
800
1.200
1.500 fr.
fr.E
(six cahiers par an)
fr.
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; LES EDITIONS DU CERF ;