1450 Rapport UMIH
1450 Rapport UMIH
1450 Rapport UMIH
1. Historiquement liés aux agences de réservation pour leurs activités de marketing et vente, les hôteliers
ont du s’adapter au lancement des plateformes de réservation en ligne sur le marché de l’hébergement.
La révolution numérique a entraı̂né un changement des comportements d’achats et donc des canaux
de distribution que les hôteliers ne peuvent se permettre d’ignorer.
2. Des litiges ont vu le jour en 2013 par la saisine de l’Autorité de la concurrence par les syndicats
des hôteliers dont les revendications portaient principalement sur les clauses de parité tarifaire. Les
engagements pris par Booking.com ont abordé les préoccupations de l’Autorité de la concurrence et
ont permis de mettre fin à ces litiges deux ans plus tard.
3. Dans cette course à l’innovation technologique, les hôtels semblent avoir perdu d’une part des marges de
réservation au profit des sites de réservation, et d’autre part des parts de marché au profit d’Airbnb. Les
hôtels pourraient cependant capitaliser sur les nouvelles technologies en les utilisant pour augmenter
la vente des services auxiliaires, terrain sur lequel ils sont encore les seuls acteurs.
4. Deux modèles théoriques ont été analysés en détail (Boik&Corts et Johansen&Vergé) afin d’identifier
les dynamiques économiques sous-jacentes aux relations entre hôteliers et OTA.
5. Le modèle de Boik&Corts est un des modèles de référence de la littérature pour justifier des conséquences
néfastes des clauses de parité. Sous certaines hypothèses le modèle prouve que l’instauration de clauses
de parité a systématiquement un effet d’augmentation des prix. Justifiant ainsi les décisions de nom-
breuses autorités de concurrence dans le sens de l’interdiction de ces clauses
6. Dans le modèle de Johansen&Vergé sans clause de parité, les hôtels peuvent librement fixer le prix
de la chambre sur tous les moyens de vente. Il existe un unique équilibre pour lequel tous les hôtels
sont sur les trois canaux simultanément. Dans cet équilibre, les plateformes utilisent le même taux
de commission. Ce taux de commission décroı̂t quand les deux plateformes deviennent semblables.
La commission d’équilibre croı̂t quand les hôtels deviennent semblables et quand le nombre d’hôtels
augmente. Le prix de vente en direct est sensiblement inférieur au prix de vente sur les plateformes.
7. Dans le modèle de Johansen&Vergé avec clause de parité, les hôteliers sont contraints de fixer les
mêmes prix sur toutes les plateformes où ils sont actifs. Ceci engendre une augmentation des frais de
commissions d’utilisation des plateformes mais également un prix de vente de la nuitée plus élevée
8. Les deux modèles économiques présentés sont pertinents pour mettre en lumière un certain nombre de
mécanismes à l’œuvre mais reposent tout de même sur des hypothèses limitantes, comme par exemple
la présence obligatoire des hôtels sur deux plateforme dans le modèle de Boik&Corts. Le modèle
de Johansen&Vergé relâche cette hypothèse et inclut la possibilité de ventes directes par les hôtels.
Une approche micro-fondée du problème permet de distinguer d’autres facteurs qu’il faudrait prendre
en compte, comme les coûts de recherche du client sur une plateforme, l’effet de show-rooming et
l’hétérogénéité des hôtels (chaines ou indépendants, qualité du service etc.)
9. Une étude statistique a été conduite, avec deux objectifs principaux : d’une part confirmer ou infirmer
de manière empirique les hypothèses des modèles; d’autre part de mettre en exergue des caractéristiques
spécifiques du secteur de l’hôtellerie en général et des relations entre hôteliers et OTA en particulier.
10. Les données utilisées pour l’etude statistique concernent majoritairement des hôtels entre 3 et 5
étoiles, présents en zone urbaine et appartenant aux chaı̂nes intégrées. Quelque soit leur emplace-
ment géographique l’impact des attentats terroristes sur le volume de nuitées a été marqué, avec une
diminution allant de -15% à -25% de ce volume entre le S2 2015 et le S1 2016.
4 Conclusion 31
A Annexe Modeles 33
A.1 Modèle de Johnson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
A.2 Modèle Johansen & Vergé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
B Annexe : Regressions 39
1.3.2 Revendications
Les parties saisissantes estiment que les plateformes de réservation hôtelière visées dans leurs plaintes, en
ce compris la plateforme Booking.com, occupent une position incontournable dans la réservation de nuitées
d’hôtels en ligne, et leur reprochent d’imposer aux hôteliers :
• des clauses contractuelles dites de parité, en vertu desquelles les plateformes exigent des hôteliers
de bénéficier d’un tarif, d’un nombre de nuitées et de conditions d’offre (conditions de réservation, in-
clusion ou non du petit-déjeuner, etc.) au moins aussi avantageux que ceux proposés sur les plateformes
concurrentes ainsi que sur l’ensemble des autres canaux de distribution. Ces autres canaux de distri-
bution comprennent tous les canaux en ligne et hors ligne, dont les canaux de distribution propres à
l’hôtel tels que les sites internet, le téléphone, l’email, ou même les prix affichés ou négociés au comptoir
de l’hôtel. Ces clauses de parité qualifiées de larges constituent la partie centrale des plaintes adressées
par les établissements hôteliers ;
Les trois niveaux précédents font aussi apparaitre la plateforme AirBnb qui fait le lien entre des partic-
uliers qui désirent louer leurs chambres (premier niveau) et les clients, situés au troisième niveau.
Dans la suite, nous choisissons de ne pas intégrer AirBnB dans nos modélisations, et cela pour plusieurs
raisons. D’une part, bien que l’arrivée d’AirBnB ait incontestablement perturbé le secteur de l’hôtelerie,
nous ne disposons pas de données suffisantes pour étudier les effets dans le temps que son arrivée a eu
sur le secteur de l’hôtelerie. D’autre part, l’UMIH nous a expliqué que les hôteliers ne parviennent pas à
être compétitifs pour vendre des nuitées sur AirBnB, ce qui explique que nous ne considérions pas cette
plateforme comme un des canaux de ventes possibles pour les hôtels dans nos modélisations.
Nous avons également décidé de ne pas tenir compte des agences traditionnelles qui revendent des cham-
bres d’hôtel moyennant un taux de commission, à l’image des plateformes, car nous manquons également
de données sur le sujet et car le recours à ces agences est en constante diminution au regard de l’usage
des plateformes en ligne. En effet, le volume des réservations en ligne connaı̂t depuis plusieurs années une
progression de 5 à 6% par an et il devrait atteindre la quasi parité avec les ventes réalisées par les agences
physiques d’ici la fin de l’année 2017. Les agences en ligne se partageront alors environ 45% du marché,
contre 43% en 2016.[12]
Nous nous limitons donc au marché de réservation de nuitées d’hôtels, qui se fait soit par le canal direct
soit par les plateformes de réservation en ligne.
Nous envisageons un modèle de théorie des jeux faisant intervenir trois types d’acteurs économiques.
Dans un premier temps, le consommateur, cherche à réserver une chambre d’hôtel pour une période
donnée pour une destination précise. On modélise le consentement à payer du consommateur par une
fonction dite d’utilité qu’il cherche à maximiser. Cette fonction représente une mesure du bien-être ou de la
satisfaction obtenue par la consommation, ou du moins l’obtention d’un bien ou d’un service.
Elle dépend d’un certain nombre de paramètres :
• Tout d’abord, la qualité de l’hôtel perçue par le consommateur en question : il paraı̂t vraisemblable
que le consentement à payer augmente lorsque la qualité de l’hôtel augmente.
• Par ailleurs, l’utilité totale du consommateur, qui dépend du prix et de son consentement à payer,
diminue avec le prix. Ce facteur correspond au coefficient d’élasticité de la demande en fonction du
prix.
• L’utilisateur a également le choix entre la réservation par une plateforme ou bien la réservation directe
auprès de l’hôtel : il faut ainsi introduire un paramètre de différenciation relatif aux différents canaux
de réservation.
• Finalement, le choix du consommateur est subjectif : il faut ainsi prendre en compte un facteur général
de préférence propre au consommateur.
Il s’agit de modéliser dans un deuxième temps le comportement d’un hôtel, qui cherche à maximiser son
profit. Le profit de l’hôtel représente la différence entre son chiffre d’affaires réalisé sur la totalité de ses
ventes et ses couts.
Dans un dernier temps, nous modélisons le comportement des plateformes qui cherchent à maximiser
leur profit de la même manière que les hôtels. Leur chiffre d’affaire provient essentiellement de la commis-
sion prélevée. Il convient ainsi de s’interroger sur les hypothèses à inclure en matière de tarification par les
plateformes.
De plus, la tarification s’effectue selon deux échelles de temps différentes : -d’un côté les plateformes
négocient avec les hôtels des contrats dans lesquels elles définissent un taux de commission valable pendant
plusieurs mois en moyenne -de l’autre côté les hôtels procèdent à un calcul au jour le jour du prix de leurs
chambres afin de s’adapter au mieux à la demande et au prix de leur concurrent. Ils transmettent ensuite
ces informations aux plateformes.
Les modèles envisagés constituent des jeux à plusieurs séquences, faisant intervenir ces différents acteurs.
Ci-dessous, nous présentons quelques modélisations envisageables pour le marché de l’hôtellerie.
Adaptations au cas des plateformes Les conclusions des études dans le cas d’un marché simple sur les
clauses MFN doivent être revisitées dans le cas qui nous intéresse.
En particulier le placement des plateformes en tant qu’intermédiaire change les règles des interactions en
faisant apparaı̂tre une troisième partie.
Les études empiriques de diverses autorités, comme par exemple l’étude de la commission européenne sur
les agences de voyages en ligne (OTAs) ont conclu à divers effets. En particulier il semblerait que l’existence
de plusieurs plateformes appliquant des clauses de parité conduit à une augmentation systémique des prix.
Et ce, contrairement au cas précedent même en cas de masse de consommateurs homogènes.
Nous l’avons vu, le secteur hotelier évolue dans un contexte particulier. C’est un secteur qui a dû
faire face à de nombreuses mutations. L’arrivée des plateformes est sûrement l’un des challenges les plus
importants. Cette arrivée a été largement contestée par les différents acteurs et relayée très largement dans
les médias. La croyance commune partagée est en effet de dire que ces plateformes amènent et conduisent
à des effets néfastes pour le consommateur final et les hoteliers en particulier. Reprenons point par point
ces croyances. L’un des points majeurs est le suivant: Les clauses de parité limitent la compétition entre
plateformes à travers les commissions. En effet dans un système avec les clauses de parité, les plateformes
peuvent augmenter leur commissions sans finalement en pâtir car les hotels ne peuvent pas choisir leur
prix ou du moins elles doivent l’uniformiser sur toutes les plateformes. Ainsi comme la part de marché des
plateformes n’est pas affectée, les plateformes peuvent augmenter leur commissions autant qu’elles veulent
et sont complètement libres de le faire. Et donc qui dit augmentation des commissions, dit augmentation
des prix finaux pour le consommateur. Le consommateur final pâtit alors de cette augmentation. Pour
conclure, nous avons vu que pour le grand public, ces plateformes n’ont que des effets néfastes sur les
hoteliers mais également et surtout les consommateurs finaux. Nous allons maintenant nous pencher sur
les travaux réalisés par les différents chercheurs et les ouvrages écrits sur cette question, et déterminer en
quoi ils concordent et confortent finalement avec ces croyances communes ou si au contraire la littérature
scientifique vient les nuancer.
Contexte du modèle
On considère l’existence de 2 plateformes différentes. Les ventes ont lieu à travers les plateformes. Il
n’y a donc pas de vente directe. On considère que les plateformes ont un coût fixe, ainsi qu’un coût
marginal pour chaque transaction. Chaque plateforme propose à chaque vendeur une commission.
De telle sorte que pour réaliser une transaction, un vendeur paie un coût fixe plus un coût marginal, plus
une commission à la plateforme par laquelle la vente a eu lieu.
On considère une demande élastique vis-à-vis du prix et épaisse (les acheteurs sont nombreux et parfaite-
ment rationnels, en particulier si un produit leur est “utile”, alors ils l’achètent).
Une autre hypothèse importante, sur laquelle on reviendra est le fait que le vendeur (i.e l’hôtel) ne peut
pas choisir de vendre uniquement par une des deux plateformes. C’est-à-dire que s’il choisit de vendre, alors
quelles que soient les commissions pratiquées par les deux plateformes il devra proposer un prix sur les deux
plateformes.
On constate même un résultat plus fort : même dans le cas où il peut y avoir collusion entre plateformes,
en absence de clauses de parité, les prix sont plus faibles que dans le cas avec des clauses de parité.
Le cas où une plateforme, mais pas l’autre, adopte une clause ne donne pas une solution unique, qui plus
est l’équilibre de pareto implique que les deux plateformes vont imposer des clauses de parité.
Conclusions du modèle
A partir de cette étude, les auteurs s’intéressent aux barrières à l’entrée sur le marché des plateformes.
La conclusion générale est que l’existence de clauses PMFN défavorise l’entrée sur le marché pour des
plateformes avec des niveaux de commision plus faibles que les plateformes historiques.
Généralement, cet article tend donc à montrer que les clauses de parité sont à la fois défavorables aux
hôtels (qui subissent des fees plus élevées de la part des plateformes) et aux consommateurs qui subissent
l’augmentation des prix dus à l’augmentation des coûts des hôteliers.
Et d’autre part, sur un volet qui concerne moins l’UMIH, mais du point de vue de la concurrence entre
plateformes, les clauses de parité apparaissent comme un moyen d’empecher la diversité de la concurrence
dans le monde des OTAs.
Une hypothèse forte du modèle est que la commission de la plateforme est constante et par unité vendue.
Cette hypothèse est fausse dans la réalité mais les auteurs pensent que le résultat ne change pas avec une
1. les deux plateformes divulguent simultanément et secrètement leur commission par unité aux hôtels.
2. les hôtels fixent simultanément les prix sur les deux plateformes et la vente en direct.
3. les consommateurs prennent leurs décisions en fonction des prix affichés.
Hypothèse : le niveau des frais de commissions ne change pas avant et après la loi Macron (2015).
On observe ici l’évolution du taux de commission avec et sans clause de parité.
Les taux de commission diminuent très légèrement entre le S2 2015 et le S1 2016, suite à la suppression
de l’ensemble des clauses de parité lors de l’entrée en vigueur de la loi Macron. Les données étant limitées
aux S1 2016, il serait pertinent d’obtenir les taux de commission du S2 2016 pour vérifier la relation de
causalité.
Hypothèse : les hotels réalisent une part importante de leurs ventes via les ventes en directes.
Il s’agit ici de mesurer l’évolution des parts de marché des différents moyens de vente avec et sans clause de
parité.
Sur l’ensemble des quatre semestres analysés, la part de marché du canal vente directe reste aux alentours
de 40 %. L’hypothèse est donc vérifiée.
Hypothèse : les hôtels vendent leurs chambres au même prix partout même sans clause de parité.
Avec ces données on observe l’écart-type des prix appliqués par les hôtels en 2016 sur les différentes plate-
formes.
Figure 4: Ecart-type des prix présentés par les hôtels sur les OTA en 2016
On observe que les 50% premiers hôtels sondés présentent des prix avec un ecart-type (en % de la
moyenne) inférieur à 10%. Ils ne différencient presque pas, en terme de prix, les chambres qu’ils vendent via
les OTA.
Enfin, seulement 10% des hôteliers sondés tirent profit du pouvoir offert par la disparition des clauses
de parité et offrent des chambres avec de très grandes différences prix entre les OTA (entre 20% et 100%
d’écart-type).
Modélisation
On considère dans cette sous-section que chaque plateforme (par exemple Booking et Expedia) impose
aux hôtels des clauses de parité en prix. On ne prend pas en compte le fait qu’une plateforme choississe
d’instaurer des clauses de parité envers les hôtels et que l’autre non. Il existe cependant deux types précis
de clause de parité :
• les clauses de ”wide price parity” : les plateformes choisissent d’imposer aux hôtels cette clause,
cela signifie que les hôtels n’ont pas le droit de vendre moins cher via d’autres canaux de distribution.
Cela signifie que les hôtels garantissent le meilleur prix aux plateformes. Les hôtels doivent vendre leur
chambre au même prix sur toutes les plateformes et ce même en vente directe. Cela signifie que sous
ces clauses, l’hôtelier vend sa chambre à un prix unique et commun sur tous ses canaux de distribution.
• les clauses de ”narrow price parity” : autrement dit, les hôteliers sont libres de fixer les prix de
leur nuits sur chaque plateforme. Ces clauses n’obligent pas les hôtels à garantir le prix le plus bas
sur chaque plateforme. Par exemple, un hôtelier peut, s’il le désire, vendre sa chambre 40 euros sur
Booking.com et la vendre 50 sur Expedia. En revanche, la condition de ces clauses est que l’hotelier
doit obligatoirement vendre ses chambres en direct plus cher que le prix le plus haut qu’il a fixe sur les
plateformes de vente types Booking ou Expedia.
Wide parity clauses : un moyen d’endiguement des frais de commissions pour les hôtels
Prenons tout d’abord l’exemple des wide parity clauses et son impact sur le prix de vente pour l’hôtel
ainsi que sur la comission des plateformes. Imaginons ici que les hotêls utilisent et vendent leur chambres
au même prix via 3 canaux de distribution : la vente en direct, la vente sur Booking.com et la vente via
Expedia. Ainsi pour l’hôtelier, c’est comme si le fait de vendre via Booking, Expedia ou en direct, revenait
en fait à vendre via un canal de distribution unique en raison du prix fixé unique qui est le même partout.
Par conséquence, le coût de total de distribution pour l’hôtelier est la moyenne des commissions prises par
Prix de la chambre, commissions des hôtels, profits des plateformes : autant de facteurs
impactés par ces clauses de parité. Impact positif ou négatif ?
Intéressons-nous tout d’abord aux effets de ces clauses sur les commissions des hôtels. On pourrait
initialement penser que ces clauses ont été instaurées par les OTAs afin de pouvoir augmenter leur taux de
commissions et ainsi leur profit.
Narrow parity clauses: un moyen concret de stimulation de la concurrence entre plate-
formes?
Revenons maintenant aux ”narrow prices parity clauses” : pour rappel lorsque ces clauses sont en place,
les plateformes n’interviennent absolument pas dans la fixation du prix de la chambre par l’hôtelier. La
seule contrainte ici est que l’hotelier ne vende pas la chambre à la plateforme plus cher qu’il ne la vend à un
consommateur en direct.
Pour se rapprocher de la réalité, faisons l’hypothèse que toutes les plateformes mettent en place ces ”nar-
row prices parity clauses”. Notons également que tous les hôteliers utilisent tous les moyens de distributions
à leur distribution (vente en directe, Booking.com & Expedia).
• soit le contraire : l’hotelier fixe un prix plus élévé sur Booking que sur Expedia
Le modèle nous montre ici qu’en théorie, l’hôtelier va diminuer son prix sur une plateforme si et seulement
si la commission de cette dernière est largement inférieure à la commission des autres plateformes : on parle
ici du simple au double. Si la commission proposée par la plateforme est au moins deux fois moins importante
que sur les autres plateformes alors l’hôtelier a intêret à diminuer son prix.
Si ce n’est pas le cas alors l’hotelier a plutôt intêret à continuer de vendre au même prix partout.
L’autre conclusion intéressante que nous propose le modèle concerne la variation de la commission et la
fixation du prix :
• l’hôtelier, en temps normal, ne souhaite pas diminuer son prix. La raison qui pourrait le pousser à
diminuer son prix serait que la commission sur Booking devienne très élévée par exemple.
• Finalement que cela concerne la stratégie de prix de l’hôtelier ou la stratégie des plateformes (e.g la
fixation du taux de commission), on se rend compte qu’il n’y a pas de différence majeure entre les
”wide partiy clauses” ou les ”narrow parity clauses”.
• L’équilibre serait le même: si les plateformes font varier un peu leur commission, leur profit sera le
même et si elles font varier la commission trop fortement, leur marge et la vente des hôtels va diminuer.
Ce qui n’est évidemment pas le but recherché.
• D’une part les différentes clauses de parité ”Narrow” versus ”wide” ont, à peu de choses près, les mêmes
conséquences et résultats pour les différents acteurs. Ainsi dire que finalement passer d’une clause à
l’autre favoriserait la compétitivté entre plateformes et permettrait ainsi de diminuer la commission
des plateformes n’est pas si évident.
• D’autre part, que les ventes faites en direct par l’hôtelier sont l’une des clés de compréhension du
système économique global. En effet même si les différentes clauses de parité sont mises en place
pour limiter les ventes en directe, il n’empêche que les ventes en directes représentent une part non
négligeable du total des ventes faites par les hôteliers.
Une idée tirée de ce modèle serait de s’intéresser aux ventes faites en direct par les hoteliers. Suite à ce
modèle et ces propositions, on a pû voir que, même si les clauses imposaient des règles précises sur la vente
en directe, la réalité était différente. La loi Macron a également permis aux hoteliers français de ne plus être
contraints : les questions que l’on peut intuitivement se poser concernent le changement potentiel opéré par
les hôtels suite à la loi Macron.
On peut donc voir, d’après ce modèle, qu’il y aurait théoriquement une zone triplement gagnante : d’une
part pour le consommateur, d’autre part pour l’hôtel mais également pour la plateforme.
L’une des que nous propose le modèle théorique serait finalement la suivante :
Prenons par exemple un hôtel parisien qui vent ses nuitées via trois canaux de distribution : deux
plateformes (Booking et Expedia) et la canal de vente en direct (le site internet de l’hôtel et la vente en
directe).
L’autre donnée importante est que cet hôtel se trouve à Paris où il y a une très forte possibilité de
substitution. C’est-à-dire qu’il y a un très vaste choix d’hôtels possibles lorsque le client va chercher un hôtel
à Paris.
L’hôtelier fait donc face à des coûts directs de vente sur les plateformes : l’hôtelier paye une commission
à chaque plateforme. En revanche, il n’a pas de coûts de vente pour la vente via son propre canal direct
(certes des coûts de maintenance de son site internet mais ceci sont très marginaux, on ne les prendra ici
pas en compte).
En moyenne, l’hôtelier paye donc un coup moyen de vente global. L’idée ici est de montrer que finalement,
si l’hôtelier décide de quitter une plateforme, cela lui permet de réduire son coût de vente de moitié. En
contrepartie, il perd également les ventes réalisées auparavant sur la plateforme. Du moins c’est que l’on
pourrait penser à première vue.
Mais du fait de la diminution de son coût de vente, l’hôtelier peut très légèrement diminuer le prix de
vente de ses chambres sur la plateforme sur laquelle il est resté. Ce mécanisme va permettre à l’hôtelier
d’augmenter assez largement ses parts de marché sur cette plateforme. L’hôtelier va fixer un prix de chambre
sur la plateforme Expedia juste en dessous, très légèrement, de ses concurrents. Du fait de la très forte inter
changabilité entre les hôtels parisiens de ce type, les utilisateurs de la plateforme vont choisir l’hôtel de
même qualité mais à un prix très légèrement inférieur. Cela va donc permettre à cet hôtelier d’augmenter
ses ventes sur Expedia et de compenser son départ de la plateforme Booking.
On voit donc théoriquement que la présence sur les deux plateformes n’est pas obligatoire si l’hôtelier
veut garantir un certain niveau de ventes. Ce qui signifie aussi que si les plateformes augmentent trop le
coût de leur utilisation pour les hôteliers, les hôteliers peuvent très bien décider de quitter la plateforme.
Si l’hôtelier est sur Booking pour faire du mass media et utiliser la plateforme dans ce but c’est-à-dire
pour être connu de tous, ce n’est pas forcément la bonne stratégie. En effet, cela va impacter chacune de
ses ventes et l’hotelier ne vendra pas plus mais paiera plus cher l’utilisation de deux plateformes alors que le
budget dépensé en frais d’utilisation de plateforme pourrait être investi via des canaux de communication et
des médias plus classiques. Ainsi l’hotel vendrait en direct sans frais. Pour conclure, l’idée ici est celle du
multihoming. En effet dans un environnement aussi concurrentiel que celui des platformes et de l’hôtellerie,
l’idée serait d’arriver des équilibres asymétriques. On aurait donc certains hôtels présents sur toutes les
plateformes avec des prix de chambres plus chers et des hôtels présents sur moins de plateformes avec des
prix moins élévés que leurs concurrents. Cela crée ainsi une asymétrie et l’hôtel qui est présent sur moins de
plateformes avec un prix de chambre moins élévé que ses concurrents va capter la demande.
Le modèle de Johansen&Vergé :
Le modèle élaboré par Thibault Vergé se distingue notamment par le fait d’enlever les hypothèses fortes
d’absence de ventes directes par les hôtels et d’obligation pour les hôtels d’être présents sur les plateformes,
hypothèses qui sont présentes dans le modèle de Boik and Corts. La modélisation avec ces hypothèses aboutit
à une conclusion nouvelle concernant l’effet des clauses de parité, dans la mesure où celles-ci ne limitent plus
nécessairement la concurrence entre plateformes. En effet, avec ce modèle, les taux de commission des
plateformes se retrouvent limités par la menace de départ des hôtels de la plateforme. Il s’avère alors qu’il
existe une zone de tarification des plateformes dans laquelle les hôtels et les plateformes sont tous les deux
gagnants en précense de clauses de parité.
Ce modèle repose cependant sur des hypothèses fortes. Tout d’abord, comme le montre les données, la
grande majorité des hôtels est présente sur les 2 plateformes principales (Booking et Expedia), ce qui peut
décrédibiliser l’hypothèse de potentialité pour les hôtels de quitter ces plateformes.
D’autre part, même si on ne remet pas en cause cette hypothèse et qu’on envisage la possibilité pour un
hôtel de boycotter une plateforme, il faut s’assurer que le canal de ventes directes par les hôtels soit bien
crédible. Or des études menées par l’ENSAE sur le marché des plateformes de réservation en ligne dans
le secteur de l’hôtelerie en Scandinavie indiquent que la concurrence sur ce marché a avant tout lieu entre
plateformes, alors qu’il existe très peu de substitution entre les plateformes et les sites des hôtels une fois
que les parts de marché sont établies. On observe ainsi dans ces études que les ventes initialement réalisées
par une plateforme de laquelle un hôtel décide se retirer sont captées en grande majorité par la plateforme
concurrente plutôt que par l’hôtel via le canal de ventes directes.
Le modèle de Boik Corts repose également sur un certain nombre d’hypothèses simplificatrices. Une
première hypothèse forte est qu’il n’y a pas de ventes directes. Cette hypotèse réduit grandement le problème
puisque dans la pratique, bien que le canal de vente directe et les plateformes soient peu substituables, une
partie non négligeable des clients passe directement par le site de l’hôtel pour effectuer leurs reservations.
Une autre hypothèse importante concernant la répartition des hotels sur les canaux de vente est que les
hotels sont nécessairement présents sur les deux plateformes malgré un possible écart de commmissions. Il
paraı̂t également que l’hypothèse de la vente soit sur les deux plateformes, soit sur aucune paraı̂t forte dans
le sens où 26.8% des hôtels choisissent par exemple de vendre par Booking et pas par Expédia.
Une des conclusions principales du modèle concerne l’entrée sur le marché des plateformes, ce qui ne sem-
ble pas être une question très pertinente vis à vis de la situation réelle. En effet, dans les fait, les pouvoirs de
marché des deux plateformes Booking et Expédia dissuadent l’entrée d’une nouvelle plateforme. L’économie
des plateforme met un oeuvre des effets de réseaux, et une nouvelle plateforme n’arriverait probablement
pas à atteindre une taille critique minimum.
Les modèlisations que nous avons présentées s’appuient donc sur un certains nombre d’hypothèses sim-
plificatrices. Nous proposons dans la suite de nouveaux éléments qui seraient à prendre en compte pour
affiner la représentation économique du marché des plateformes.
Une des approches possibles pour réaliser un modèle plus réaliste consiste à mettre en place une approche
bottom-up micro-fondée. Une telle approche a pour point de départ la modélisation du comportement des
différents acteurs à partir d’une simulation à l’aide ici d’un programme numérique. Ce programme consiste
à résoudre un problème d’optimisation à partir des fonctions comportementales des acteurs (maximisation
des profits et des utilités), et permet de dégager les principaux mécanismes à l’oeuvre.
Un autre facteur à prendre en compte est l’effet de show-rooming. Ce terme fait référence au com-
portement d’un client qui se rendrait sur la plateforme pour choisir un hôtel en comparant les prix et la
localisation de ceux-ci, puis irait sur le site particulier de l’hôtel pour effectuer sa réservation. Concrètement,
la plateforme rendrait un service de publicité aux hôtels au lieu d’avoir un véritable rôle d’intermédiaire de
vente. Cependant ce facteur est difficile à prendre en compte car difficilement quantifiable. Ainsi, nous ne
disposons par exemple pas de données concernant le taux de conversion des visites sur une plateforme en
vente de la nuitée via la plateforme.
Un autre aspect largement négligé dans les études proposées est la manière dont les plateformes influencent
la répartition des hôtels au sein du secteur.
Les plateformes sont-elles davantage utilisées par certains types d’hôtels?
S’il existe des disparités de répartition des hôtels en fonction de certaines caractéristiques, de quelle
manière les plateformes se différencient-elles vis-à-vis des hôtels ? Cette question rejoint celle de la sub-
stituabilité des plateformes pour les hôtels (et de la vente directe également). On peut imaginer plusieurs
moyens qui permettraient aux plateformes de présenter une offre différenciée: par exemple en appliquant
des tarifs particuliers ou bien en donnant accès à un segment de clients spécifique. Il semblerait par exemple
que la plateforme Expédia donne davantage accès à des clients étrangers, surtout américains. On peut aussi
imaginer que les chaı̂nes d’hôtels ont davantage tendance à passer par les plateformes par rapport aux hôtels
particuliers de plus petite taille qui privilegient le canal de vente direct.
De manière générale, un certain nombre de facteurs pourraient être envisagés pour différencier les hôtels
et analyser leur répartition sur les canaux de vente. Parmi eux, on peut citer le nombre d’étoiles, le statut
de chaı̂ne vs indépendant,la part loisir/business, le prix des chambres, comme illustrés en annexe.
En termes d’appartenance des hôtels à un réseau, on observe aussi une différence marquée entre l’échantillon
et le parc national en 2015.
A l’instar des hôtels les mieux classés, les hôtels appartenant aux chaı̂nes intégrées sont sur-représentés
dans l’échantillon de l’UMIH : 40% dans l’échantillon contre 24% pour le parc national. Il semblerait que la
problématique des OTA retienne plus l’attention des hôtels en chaı̂nes intégrées que celle des petits hôtels
indépendants pourtant majoritaires en France.
Au niveau de la répartition géographique des hôtels, l’échantillon est plus proche du parc national que
dans les deux cas précédents, avec notamment 88% des hôtels en chaı̂nes intégrés présents en zone urbaine
dans l’échantillon contre 82% dans le parc national. Les deux dernières figures illustrant la représentativité
au niveau de la répartition géographique des hôtels sont présents en annexes.
En conclusion, par rapport à la moyenne nationale, l’échantillon est constitué majoritairement d’hôtels
entre 3 et 5 étoiles, présents en zone urbaine, et appartenant aux chaı̂nes intégrées.
3.2 Impact des chocs exogènes sur le volume de nuitées : attentats terroristes
La France a connu trois événements majeurs entre 2014 et 2016 : attentats de Charlie Hebdo (Paris) le 7
janvier 2015; attentats du Bataclan (Paris) le 15 novembre 2015; attentats de Nice le 14 juillet 2016. Ces
évenements sont des chocs exogènes qui ont a priori affecté le secteur du tourisme en ayant un impact négatif
sur la demande. Pour estimer ce dernier, nous nous sommes intéressés à l’évolution du nombre de nuitées
au sein de l’échantillon UMIH, en segmentant les hôtels soit par présence géographique, soit par catégorie,
afin d’essayer d’identifier les profils des hôtels les plus affectés.
A priori, on pourait penser que les attentats parisiens affectent majoritairement les hôtels parisiens. La
figure 10 ci-dessous prouve le contraire en affichant une chute d’environ 15% du nombre de nuitées entre
2015 et 2016 à la fois en région parisienne et sur le reste de la France
Les attentats ont eu un impact négatif sur le volume de nuitées vendues par les hôteliers à deux échelles
:
• A l’échelle nationale, l’image de la France en tant que destination touristique s’est dégradée
• A une echelle plus petite, ce sont les villes, a priori cibles directes des attentats qui en ont souffert le
plus. L’attentat de Nice vient malgré tout nuancer cela et explique en partie la baisse du nombre de
nuitées sur le littoral entre 2015 et 2016.
Une analyse de l’impact de ce choch à l’échelle européenne nous permet de confirmer les observations
précédentes. Comme le montre la figure 12 ci-dessous, que ce soit en termes de RevPar ou de taux de
remplissage, la France affiche une baisse marquée de ceux-ci entre 2015 et 2016, tandis qu’en Europe la
tendance est à l’augmentation.
Premièrement, l’observation de la repartition des taux de commission sur les differentes gammes d’hotels
montre qu’en passant d’une gamme d’hotel à une autre, superieure, le taux de commission augmente. Ce
phénomene s’explique potentiellement par le fait que ces hôtels investissent dans les services marketing des
plateformes pour augmenter leur visibilité, ce qui augmente leurs charges de commissions. Effectivement, si
on compare la nature des informations et du service entre deux hôtels de gammes différentes, il faut plus de
contextualisation de l’offre pour arriver a vendre le produit de gamme supérieure. Si la fonction de l’OTA
est de mediatiser des offres de services, la construction de l’image de l’hotel coûtera plus. Par conséquent,
plus l’hôtel vend cher, plus il a intérêt à le faire.
En comparant le taux de commission des OTAs, Expedia possède le taux le plus élevé, suivi de Booking,
puis des autres OTAs. La différence entre Booking et Expedia s’explique par leurs stratégies différentes
d’acquisition de ventes: Booking concentre son activité dans la réservation de logement, tandis que Expedia
étend son activité sur d’autres marchés tels que la réservation de vols et de transport, lui donnant plus de
flexibité pour construire des offres promotionnelles.
De plus, l’effet de l’application de la loi Macron sur le taux de commission est peu observable : l’analyse
statistique et le graphe ci-dessous montrent une légère diminution du taux de commission moyen par plate-
forme (diminution de l’ordre de 0.5-1 du taux de commission). Cependant, on observe aussi que l’impact de
En comparant les prix entre les OTAs, Booking possède les prix les plus élevés, suivi de Expedia, puis
des autres OTAs. Sauf pour les hotels de 3 etoiles ou Expedia a les prix les plus hauts. Entre Booking et
Expedia, on retrouve une relation inverse entre taux de comission et prix, a cause de la divergence de la
nature de l’offre.
L’effet de la loi Macron sur les prix est difficilement observable en le calculant par sous-categories.
Cependant, Les resultats de la regression (c.f annexe) montrent une augmentation moyenne des prix moyens
post loi Macron d’environ 17 euros.
[3] francetvinfo. les patrons d’hotels s’en prennent aux sites de réservation en ligne.
https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/concurrence-les-patrons-d-hotel-s-en-prennent-aux-sites-
de-reservation-en-ligne1 660209.html.
[4] Gans. Mobile applications pricing. Information economics and policy, (59):24–52, 2012.
avec α ∈ ]0, 1[ le degré de substitution entre hôtels et β ∈ ]0, 1[ le degré de substitution entre plateformes.
En prenant en compte tous les produits (c’est-à-dire les chambres d’hôtels) disponibles (qij > 0) on
obtient la fonction de demande directe en inversant le système d’équations de demande inverse pour tous les
produits disponibles. Par exemple, si tous les produits sont disponibles (c’est-à-dire si les N hôtels utilisent
les 3 canaux de distribution), il y a 3N équations de demande inverse formant un système que l’on sait
inverser. On en déduit la fonction de demande de l’hôtel j sur la plateforme i
(1 − α)(1 − β) − (1 + β) 1−α 1−α
P P P
p
1−θ ij − α pik + β p
1−θ hj − α phk
k6=j∈J h6=i∈I k6=j∈J
qij (p) = 1−αθ
1−θ (1 − α)(1 − β)(1 + 2β)
(N − 1)α
avec θ = ∈ ]0, 1[
1 + (N − 2)α
On fait l’hypothèse que chaque plateforme fixe une commission ωij payée par unité vendue (commission
constante pour chaque chambre que l’hôtel vend sur Booking ou Expedia, mais la commission peut être
différente sur les deux plateformes). Cette commission synthétise les propriétés de la concurrence et, comme
on le verra par la suite, elle définit les cas limites du modèle. Cette hypothèse est fausse dans la réalité mais
les auteurs pensent que le résultat ne change pas avec une commission linéaire, plus proche de la réalité.
Modélisation
On considère tout d’abord que l’hôtel peut librement fixer ses prix sur les trois canaux de vente. Les
commissions sont représentées par le vecteur ωj Quand il fixe ses prix, l’hôtel j anticipe les prix d’équilibre
p∗−j de ses rivaux. Il en déduit le prix pRj (ωj ) suivant :
" #
X
R ∗ ∗
pj (ωj ) = arg maxpj (pij − ωij )qij (pj , p−j ) + pDj qDj (pj , p−j )
i∈{A,B}
On s’intéresse à l’équilibre symétrique, tous les hôtels utilisent le même prix sur une plateforme donnée
: p∗ij = p∗i . De plus, on a p∗P = p∗A = p∗B . En remarquant que
θ(1 − α)
α(N − 1) =
1−θ
on trouve :
1 − θ + ω∗
p∗P =
2−θ
et
1−θ
p∗D =
2−θ
Dans une première étape, la commission de la plateforme i pour l’hôtel j maximise le profit de la
plateforme en prenant en compte les commissions d’équilibre des autres hôtels (ω ∗ ), le prix de réponse
∗
de l’hôtel j (pR
j (ωj )) et les prix d’équilibre des hôteliers concurrents (p−j ). On en déduit la commission
d’équilibre :
" #
X
∗ R ∗ ∗ ∗ R ∗ ∗
ω = arg maxω ωqij pj (ω, ω ), p−j + ω qik pj (ω, ω ), p−j
k6=j∈J
2(1 − β)
ω∗ =
2(2 + β) − θ(1 + β)
Résultats
2(1 − β)
ω∗ =
2(2 + β) − θ(1 + β)
Les hôtels fixent les prix p∗ij = p∗P sur les deux plateformes A et B et p∗Dj = p∗D en vente directe :
1−θ ω∗
p∗D = p∗P = p∗D +
2−θ 2−θ
Interprétation
• La commission d’équilibre décroı̂t quand les deux plateformes deviennent semblables (ie quand β
décroı̂t). De plus, la commission d’équilibre tend vers 0 quand β tend vers 1, et p∗P tend vers p∗D .
• La commission d’équilibre croı̂t quand les hôtels deviennent semblables et quand le nombre d’hôtels
augmente (ie ω ∗ croı̂t quand θ, α ou N croissent).
• Le prix de vente en direct p∗D est sensiblement inférieur au prix de vente sur les plateformes p∗P mais
la commission répercutée sur les prix de vente des plateformes n’est pas de 100 % (2 − θ > 1).
Legend β = 0.25
. β = 0.5
. β = 0.75
.
Unrestricted
Wide Price Parity
0.4
0.3
0.2
0.1
Figure 17: Commisions d’équilibre dans le régime sans clause de parité et dans le régime avec clause de
parité large
1/2
0
0 1/2 1
Figure 18: Effets de la clause de parité large sur les commissions d’équilibre et les profits
Miscoordination equilibria
exist, with and without the
adoption of price parity.
1/2
0
0 1/2 θ β 1
Figure 19: L’equilibre pareto-dominé (du point de vu des plateformes) existe avec et sans clause de parité
Equations
P rix = α0 + α1 .P ostLM + α2 .booking + α3 .expedia + α4 .expedia package + α5 .capcite(x − y) + α5 .location +
α6 .chaine + α7 .gamme + α8 .N b platef ormes
• Les hôtels qui appartiennent à des chaines possèdent des taux de comission inferieurs a ceux qui ne le
sont pas, en moyenne inferieur de 1.18 (en %).
• Un hôtel qui est présent sur plusieurs plateformes possède un taux de commission supérieur.