Le Développement de La Personnalité
Le Développement de La Personnalité
Le Développement de La Personnalité
La psychologie du développement
› L’attachement
› L’individuation/séparation
› Les compétences du nouveau-né
› La parentalité
› Les interactions du nourrisson avec son
entourage
La psychanalyse
› Les stades psychosexuels du développement
selon Freud
› L’apport théorique de Lacan
› L’apport théorique de Klein
La psychopathologie
› Le modèle structuraliste de Bergeret
› Le normal et le pathologique
› Les troubles de la personnalité
On peut considérer le développement
de la personnalité comme un long
processus psychique qui va traverser
différentes étapes.
Nous allons tenter à travers ce cours de
comprendre quelles sont ces étapes et
quels sont les facteurs qui favoriseront
l’émergence d’une personnalité
structuré et une identité bien établie.
Deux courants théoriques tentent de
répondre à ces questions:
› La psychologie du développement.
› La psychanalyse
Comportement
d’attachement
Proximité et réconfort
Intervention de la FA
Sentiment de sécurité
Réassurance
A partir de cette base de sécurité, de
nouvelles compétences apparaissent : la
capacité de se séparer pour explorer
l’environnement, la capacité d’attendre
une réponse et plus tard de répondre à
son tour aux besoins d’attachement
d’un plus petit ou d’un plus faible. Ceci
caractérise un attachement sécure.
Quand les réponses de l’entourage aux
besoins d’attachement ne sont pas
adéquates la base de sécurité de
l’enfant, l’image de lui-même, sa
confiance en lui et en l’autre ne seront
pas satisfaisantes.
Il va développer un attachement
angoissé ambivalent, évitant ou
désorganisé.
4 types d’attachement
Secure: enfant en confiance par rapport à la
disponibilité de la FA en cas d’alerte
Évitant: enfant semblant autonome par rapport
à la FA (peu de sollicitations)
Ambivalent: enfant présentant un hyper
attachement anxieux (réponse variable de la FA
en cas d’alerte)
Confus: manifestation violente lors de l’absence
de la FA mais peu d’échange en sa présence
Attachement sécure Attachement insécure
Intériorisation des FA Risque de développer
Développement de une pathologie du lien
l’autonomie Angoisse de séparation,
Capacité d’aller vers de difficulté à
nouveaux objets l’autonomisation
d’attachement
Cette notion renvoie à la confiance , pour
une personne, dans l’idée qu’une figure de
soutien, protectrice, sera accessible et
disponible en cas de besoin, et cela, quel
que soit l’âge de l’individu.
Si l’enfant a construit une base de sécurité,
alors il peut fort de cette confiance dans la
disponibilité de la figure d’attachement,
explorer le monde qui l’entoure parce qu’il
peut y revenir en cas de besoin.
Chez tout enfant se déroule un processus
d'individuation et de séparation
(psychique), qui permet le développement
du sentiment de conscience de soi. Ce
concept introduit par M. MAHLER distingue
nettement la naissance biologique de la
"naissance psychologique". Si la coupure
du cordon ombilical amène une
distanciation physique du bébé par rapport
à sa mère, le sentiment d'exister comme
être individualisé apparaît progressivement.
Ce processus de séparation-
individuation évolue au gré des
différentes acquisitions de l'enfant :
› l'utilisation d'un objet transitionnel
› le déplacement autonome avec
éloignement, grâce à la marche
› l'exploration de l'espace et des objets
› l'utilisation du langage
› le jeu symbolique
› la découverte de la différence des sexes...
L'évolution du processus d’individuation
est bien sûr lié aux réponses de
l'entourage, et à la qualité de
l'attachement mis en place.
Autant dire qu'il est indispensable « de
bien s'attacher » pour devenir capable
de « bien se détacher » ce qui est la voie
normale de l'individuation.
Film
Mise en évidence de l’angoisse de
séparation
Les états de vigilance :
Les compétences du nouveau-né s'exercent quand il est en état
de vigilance. On décrit six états qui se succèdent rapidement
(décrits par Wolff (1959 ; 1966).
Ils sont un élément primordial dans l’examen du comportement
car toutes les réactions du bébé à toute stimulation dépendent
de son état de vigilance au moment du stimulus. « Ces états sont
le contexte nécessaire à la compréhension des réactions du
nouveau-né. Selon l’état où se trouve le nouveau-né, la
stimulation est ou n’est pas appropriée. »
Ce sont :
› 1- Le sommeil profond
› 2- Le sommeil rapide ou paradoxal
› 3- L’état intermédiaire
› 4- L’état de réveil alerte : c’est l’était d’éveil calme et attentif,.
› 5- L’état alerte mais furieux
› 6- Les pleurs
Le bébé exerce lui-même un contrôle sur ses états
de vigilance qu’il peut utiliser aussi à des fins
défensives en réponse à des stimuli excessifs. Ainsi
ce que l’on nomme l’habituation, souvent utilisée
dans les expérimentations en psychologie afin de
déterminer par exemple les possibilités de
discrimination ou de catégorisation des nouveau-
nés, est « une réaction protectrice, une fermeture
du système nerveux devant une stimulation
excessive de l’extérieur. »
Les réactions des nourrissons et l’ampleur de leur
réponse tendent à diminuer devant la répétition
d’un même stimulus
La mère influence aussi la succession, la durée et
la prééminence de tel ou tel état de vigilance.
Ces états de vigilance sont des réalités
neurophysiologiques, qui sont souvent
interprétés par la mère qui leur attribue une
valeur affective dans la relation.
› vers 4 mois : les mots sont souvent répétés, les mimiques renforcées, les
bébés sont intéressés par la mimique, la mère exerce des variations
prosodiques et rythmiques importantes pour maintenir l'intérêt de l'enfant
Comportement
d’attachement
Caregiving
Sentiment de sécurité
pour la mère
Et l’enfant
Ces deux systèmes intégrés fonctionnent
comme un système dyadique de couplage
et d’autorégulation qui garde l’enfant dans
un état organisé et de protection des
dangers grâce auquel il peut explorer et se
développer (Britner et coll, 2005)
Il est clair que cette vision normative, dans le sens d'une loi qui
permet de vivre avec autrui, est tout à fait spécifique à F. Dolto
car même Freud n'a jamais formulé de façon aussi radicale le
sens du concept de castration.
Jean Bergeret est un médecin et psychanalyste français
né à Oullins le 13 août 1923. Il fut membre de la résistance
intérieure française.
Il soutient sa thèse en 1948 et se spécialise en pédiatrie. Il
sort découragé d'une période d'internat en psychiatrie
imposée en période de guerre. Au Maroc, il rencontre
René Laforgue qui l'initie à la psychanalyse à laquelle il
consacrera la suite de sa carrière. Il reprend sa formation
en psychiatrie, puis fait une thèse en sciences humaines
sur le normal et le pathologique, sous la direction de Didier
Anzieu. Il s'installe à Lyon où il participe à la fondation du
groupe lyonnais de la Société psychanalytique de Paris
(SPP) et devient professeur en psychologie clinique.
Violence et évolution affective humaine
› La violence est universelle car présente chez
chaque individu: il s’agit d’une composante
instinctuelle innée destinée à être intégrée
progressivement dans d’autres finalités
humaines au cours de l’enfance et de
l’adolescence pour que l’adulte accède à un
libre et à un efficient exercice de ses capacités
amoureuses et créatrices.
› Mais tous les sujets ne parviennent pas au même
degrés d’intégration de leur violence naturelle
primitive.
Etymologiquement le terme de violence ne
connote aucune intention agressive. Il
s’agit d’un radical grec et latin qui signifie
désir de vivre. La violence en soi ne
comporte aucune volonté de nuire: il ne
faut pas confondre la violence naturelle
universelle nécessaire à la survie de
l’individu, avec la haine ou l’agressivité qui
apparaissent chez l’humain de faon plus
tardive au cours des différentes étapes
tendant à constituer une personnalité
spécifique à chaque être humain.
Contrairement à la haine, la violence se
présente comme une réaction élémentaire
et brutale : les caractéristiques propres de
l’objet ne jouent pas tellement; il s’agit
simplement pour le sujet de se sentir
menacé par un objet extérieur plus ou
moins précis et menacé de façon
essentielle et vitale.
Seul l’intérêt immédiat et global du sujet
compte; le sort de l’objet ne préoccupe
pas le sujet;
La violence est une réaction de défense déployée sans
joie ni culpabilité.
A contrario l’agressivité apporte au sujet des satisfactions
de nature érotique retirées du fait de voir souffrir un objet
avec lequel sont entretenus des liens extrêmement
ambivalents, où se mêlent une bonne part d’attaque de
l’objet et de plaisir à attaquer le lien érotique qui relie le
sujet à l’objet. L’agressivité peut être considérée comme
une activité mentale assez élaborée alors que la violence
fondamentale demeure une simple réaction
automatique très primitive destinée à diminuer une
angoisse de destruction.
« La violence demeure une pure protection d'un sujet en
voie d'autonomisation, c'est à dire de constituer un "soi"
primitif qui pourra par la suite devenir progressivement un
"moi" au sens classique du terme » Bergeret
L’agressivité nécessite au moins un
degrés d’intégration de la dynamique
sexuelle et l’accession à l’ambivalence
affective; la violence demeure fixée aux
positions préambivalentes qui
caractérisent les premiers moments de
vie de l’enfant, dès la vie fœtale et cette
violence fondamentale va perdurer las
les premières relations mère-enfant.
Les relations affectives du nouveau-né avec ses deux
parents ne comportent ni sentiment d'amour, ni sentiment
de haine, tout se réduisant à une violence radicale réglée
par la loi du "Moi ou l'autre". En revanche l'interaction
constante et progressive de l'imaginaire de l'individu avec
les imaginaires de son entourage conduit, à travers toutes
le crises marquant l'enfance et l'adolescence, à la
structure mentale ambivalente qui caractérise le
psychisme de l'adulte. La place essentielle qu'occupe la
violence fondamentale dans la structuration de la
personnalité apparia ainsi à double titre : d'un part,
comme composante primaire des instincts de
conservation d'autre part, comme support à l'étayage de
la pulsion libidinale étayage qui débouche sur la
créativité.
Dans cette conception, la violence
fondamentale s'intègre secondairement à
la problématique libidinale. Une bonne
intégration au sein du courant génital ouvre
l'accès aux investissements d'objets
extérieurs, aux capacités créatrices.
L'échec de la structuration Œdipienne
conduit au contraire au maintien dans
l'arbitraire du désir de l'autre. C'est ce qui,
dans la théorie psychanalytique, distingue
en partie la structure psychotique de la
structure névrotique.
Pour J. Bergeret, les violences, ou exactions
violentes, résulteraient donc de la non-
intégration de la violence fondamentale. Il
précise que "cette intégration n'est jamais
complète, parfaite et définitive. […] on
peut voir la violence primitive réapparaître,
à l'échelon individuel ou collectif, à
l'occasion de conflits économiques ou
sociaux, de guerres, de révolutions, où la
problématique fondamentale se trouve
clairement ravivée : eux ou moi?"
Les actes de violence, dans cette
acception, témoigneraient d'une
résurgence de peurs archaïques, et
constitueraient une défense en réponse
à une menace de destruction de son
être.
Dayan J., Psychopathologie de la
périnatalité, Masson, Paris, 1999
Golse B., La développement affectif et
intellectuel de l’enfant. Masson, Paris 2008.
Guédenay A., Guédenay N,
L’attachement: approche théorique.
Masson .Paris, 2010
Winnicott DW, La mère suffisamment
bonne, Petite Bibliothèque Payot, Paris
2006.