Manuel de Mecanique Des Roches Tome 2 Le

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MANUEL DE MÉCANIQUE

DES ROCHES
Tome 2
LES APPLICATIONS

PAR LE COMITÉ FRANÇAIS DE MÉCANIQUE DES ROCHES


COORDONNÉ PAR PIERRE DUFFAUT,
ASSISTÉ DE JEAN-LOUIS DURVILLE, JACK-PIERRE PIGUET, JEAN-PAUL SARDA

Rédigé par Comité de lecture

Pierre ANTOINE Pierre HABIB


Alain CARRÈRE Dominique FOURMAINTRAUX
Roger COJEAN Françoise HOMAND
Bernard CÔME Thierry YOU
Pierre DUFFAUT
Jean-Louis DURVILLE
Jean-Alain FLEURISSON
Dominique FOURMAINTRAUX
Sylvie GENTIER
Jean-Louis GIAFFÉRI Préface de
Olivier GIVET
Didier HANTZ Pierre BÉREST et Jack-Pierre PIGUET
Jean-Jacques LEBLOND présidents successifs du CFMR
Louis LONDE
Vincent MAURY
Odile OZANAM
NGUYEN MINH Duc
Jack-Pierre PIGUET
Jean PIRAUD
Pierre POTHERAT
Jean-Louis RICHARD
Louis ROCHET
Jean-Paul SARDA
Hedi SELLAMI
Kun SU
Gérard VOUILLE
Henry WONG
Thierry YOU
© École des mines de Paris, 2003
60, boulevard Saint-Michel, 75272 Paris Cedex 06 - France
email : delamare@dg.ensmp.fr
http://www.ensmp.fr/Presses

ISBN : 2-911762-45-2

Dépôt légal : janvier 2004

Achevé d’imprimer en 2004 (Paris)

Tous droits de reproduction, d’adaptation et d’exécution réservés


pour tous les pays.

Couverture : Caverne de stockage de propane, située


sous la mer en baie d’Inchon (Corée du Sud), conçue
par Géostock pour le compte de LG-CALTEX, dans un
gneiss fracture ; hauteur 26 m, largeur 16 m
(construite en 1998-99, en service depuis 2000).
photo Geostock.
PRÉFACE

Le présent manuel est né à l’initiative d’un groupe de membres du Comité Français


de Mécanique des Roches, CFMR.

Le CFMR rassemble depuis 1967 les spécialistes français de la discipline, qu’elle soit
appliquée au Génie civil, aux Mines ou à l’Industrie pétrolière. Il contribue au
développement de la mécanique des roches par ses réunions et sa participation à
l’organisation en France de Congrès internationaux ou de manifestations plus
spécialisées. Il a organisé des Écoles, dont une École consacrée à la
Thermomécanique des roches et une École consacrée à la Mécanique des milieux
poreux : chacune de ces manifestations a donné lieu à l’édition d’un ouvrage qui a
été largement diffusé, en France et à l’étranger.

En comparaison de ces textes spécialisés, rassemblant des contributions techniques et


scientifiques placées à la pointe des investigations actuelles, ce manuel est destiné
aux étudiants et plus généralement à tous ceux qui abordent la discipline. Il s’efforce
de présenter une introduction aux différents aspects de la mécanique des roches,
sans avoir l’ambition de développer complètement les recherches les plus récentes,
auxquelles renvoient des indications bibliographiques.

Il a semblé que la parution d’un tel ouvrage était opportune, après la tenue, à Paris,
en août 1999, du Congrès dont la Société Internationale de Mécanique des Roches
avait confié l’organisation au CFMR.
Deux raisons au moins, nous l’espérons, rendront utile ce premier tome consacré aux
généralités, qui sera bientôt suivi d’un second tome consacré aux applications
particulières.
La première raison est le développement bienvenu de l’enseignement du Génie civil :
discipline longtemps délaissée par le monde universitaire, elle connaît une croissance
très rapide qui rend nécessaire l’accès à une littérature scientifique de base qui
aidera à unifier le vocabulaire, les notations, la position des problèmes principaux.
Ce manuel rendra un grand service s’il y contribue.

La seconde raison tient à l’affirmation d’une présence française et francophone. La


mécanique des roches, comme l’immense majorité des disciplines scientifiques, est
une science mondiale : elle se développe, pour son plus grand bien, sur une scène
internationale où les avancées obtenues en un point du monde bénéficient presque
immédiatement à toute la communauté. Notre pays y contribue, et en tire des
avantages considérables. Mais cette internationalisation ne doit pas signifier
l’uniformité : il existe, depuis l’origine de la mécanique des roches, une originalité
française, qui bénéficie des ressources de notre langue, de l’expérience acquise à
travers la réalisation d’ouvrages souvent spectaculaires ou audacieux, et d’une
approche marquée par le souci de dépasser le simple empirisme. Il était utile, à
travers ces deux tomes, de tenter de préciser ce point de vue un peu particulier,
comme une contribution au développement de notre discipline qui s’effectuera par la
mise en commun de ce que les ingénieurs et chercheurs de tous les pays ont produit
de meilleur.

III ▲
Cet ouvrage est collectif ; les chapitres ont été rédigés par un ou, souvent, plusieurs
auteurs et ont bénéficié de relectures nombreuses, de sorte que ce sont plusieurs
dizaines de membres du Comité qui ont contribué à la rédaction de l’ouvrage. Il faut
néanmoins parmi tous ceux-ci distinguer Pierre Duffaut et Françoise Homand qui ont
porté le projet de bout en bout jusqu’à ce qu’il se concrétise dans ce manuel.

Pierre BÉREST
Président du CFMR (1996-1999)

Il n’y a rien à retrancher à la préface rédigée pour la parution du tome 1, qui annonçait
ce deuxième tome.

Celui-ci à l’ambition d’ouvrir l’horizon des lecteurs aux multiples applications de la


Mécanique des Roches, qui, en définitive en font la raison d’être. Le public visé reste
celui des étudiants ou des débutants nourris des connaissances et des concepts
fondamentaux présentés au tome 1. Mais on peut deviner qu’il pourrait bien
intéresser aussi les ingénieurs et praticiens confirmés dans un secteur d’application et
curieux de voir comment leurs collègues d’un autre secteur abordent leurs problèmes.
Au demeurant tous (nous tous) seront peut être surpris en contemplant la diversité et
l’étendue du domaine concerné par des apports de la Mécanique des Roches.

L’intervalle entre la parution des deux tomes a pu paraître long aux amateurs qui
avaient apprécié le tome 1, mais aussi (et surtout) à l’équipe de coordination, pour
la circonstance élargie mais toujours avec Pierre Duffaut comme pivot. Il faut
supposer qu’il était plus difficile d’arracher aux praticiens une formalisation de leurs
savoir faire qu’aux « théoriciens » accoutumés de la pédagogie. Que tous se
consolent en constatant que ce délai a permis d’intégrer au tome 2 des exemples de
réalisations exceptionnelles récentes comme le viaduc de Millau ou la tranchée des
écluses du barrage des Trois gorges.

Bonne lecture.

Jack-Pierre PIGUET
Président du CFMR (1999-2003)

IV▲
TABLE DES MATIÈRES

Avant propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XV


Liste des symboles, unités et abréviations . . . . . .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XVII
Liste de normes et recommandations . . . . . . . . . .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XX
Publications du Comité de Mécanique des roches ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XXI

LE PROJET EN MÉCANIQUE DES ROCHES

Chapitre 12 • La mécanique des roches pour l’ingénieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

12.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
12.2 Domaines d’application de la mécanique des roches,
cultures et vocabulaires (pétrole, mines, génie civil) . . . . . . . . . . . . . . . . 5
12.2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
12.2.2 Panorama des problèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
12.3 Rappel de quelques chapitres précédents . . . . . ......... ......... 6
12.3.1 Déformabilité et rupture . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 6
12.3.2 L’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 6
12.3.3 Les contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 8
12.4 Connaissance du terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
12.4.1 La « peau » du terrain, formations superficielles, altérations, décompression . . . 8
12.4.2 Principales propriétés des roches, qualités et défauts . . . . . . . . . . . . . . . . 9
12.4.3 Les massifs rocheux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
12.4.4 Rappel des principales hétérogénéités des massifs rocheux . . . . . . . . . . . . 15
12.5 Du terrain à l’ouvrage, les normes et règlements . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
12.6 Du terrain à l’ouvrage, montage et gestion du projet . . . . . . . . . . . . . . 16
12.6.1 Les étapes du projet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
12.6.2 Les incertitudes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
12.7 De l’ouvrage au terrain, la méthode observationnelle . . . . . . . . . . . . . . 19
12.8 Présentation du tome 2 ..................................... 19

Chapitre 13 - Reconnaissance et auscultation des massifs rocheux . . . . . . . . . . . 23

13.1 Introduction : objectifs et définitions ........................... 23


13.2 Phasage des reconnaissances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
13.2.1 Établissement d'un modèle géologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
13.2.2 Modèles mécanique et hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
13.3 Méthodes directes . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... ......... 27
13.3.1 En surface . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... .......... 27
13.3.2 En forages . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... .......... 27
13.3.3 Les essais d’eau . . . . . . . . . . . . . .......... .......... .......... 29
13.4 Méthodes indirectes : la reconnaissance géophysique ..... ......... 32
13.4.1 Sismique-réfraction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... 33
13.4.2 Sismique réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... 35
13.4.3 Prospection électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... 36
13.4.4 Gravimétrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... 36
13.4.5 Diagraphies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... 37
13.5 Essais mécaniques sur les massifs rocheux ...................... 38

V▲
13.5.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
13.5.2 L’essai au vérin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
13.5.3 Dilatomètre en forage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
13.5.4 Comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
13.5.5 Essais à plus grande échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
13.5.6 Mesures de contraintes in-situ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
13.5.7 Essais de rupture in-situ, compression, traction, cisaillement . . . . . . . . . . . . 44
13.6 Auscultation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... ......... 45
13.6.1 Les méthodes de mesures directes .......... .......... .......... 45
13.6.2 Les méthodes de mesure indirectes .......... .......... .......... 46
13.6.3 Stratégie de l’auscultation . . . . . . .......... .......... .......... 47
13.6.4 L’interprétation . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... .......... 48
13.7 Les classifications des massifs rocheux ......................... 48

ACTIONS SUR LE MASSIF ROCHEUX

Chapitre 14 • Abattage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

14.1 Introduction générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

PREMIÈRE SECTION - L’ABATTAGE MÉCANIQUE ........................... 57


14.2 Introduction à l’abattage mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 57
14.2.1 Les systèmes d’abattage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 57
14.2.2 Considérations énergétiques sur l’abattage des roches . . . . . . .......... 59
14.2.3 Limite d’emploi de l’abattage mécanique . . . . . . . . . . . . . . . .......... 60
14.3 Les outils de la coupe mécanique ... ......... ......... ......... 61
14.3.1 Introduction . . .......... .... .......... .......... .......... 61
14.3.2 Les pics . . . . .......... .... .......... .......... .......... 62
14.3.3 Les molettes . . .......... .... .......... .......... .......... 64
14.4 Processus de coupe mecanique des roches . . . . . . . . . . . . . . ......... 65
14.4.1 Cycle et efforts de coupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 65
14.4.2 Modes de creusement des outils de coupe . . . . . . . . . . . . . . . .......... 68
14.4.3 Mécanisme de rupture des roches par les outils . . . . . . . . . . . .......... 68
14.4.4 Caractérisation de l’abattabilité mécanique des roches . . . . . . .......... 70
14.5 Processus d’usure des outils de coupe . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 72
14.5.1 Mécanisme de l’usure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 73
14.5.2 Mécanisme d’arrosage des outils apport d’un jet refroidissant .......... 75
14.5.3 Caractérisation de l’abrasivité des roches . . . . . . . . . . . . . . . .......... 76
14.6 Abattabilité du massif rocheux ............................... 77
14.7 Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
14.7.1 Présentation des machines d’abattage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
14.7.2 Synthèse et conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

DEUXIÈME SECTION - L’ABATTAGE À L’EXPLOSIF .......................... 81


14.8 L’abattage à l’explosif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... 81
14.8.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 81
14.8.2 Rappel historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 83
14.8.3 Les effets arrière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 85
14.8.4 Le découpage à l’explosif . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 86
14.8.5 Particularités de l’abattage en tunnel . . . . . . . . .......... .......... 89
14.8.6 Explosions contenues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 89

TROISIÈME SECTION - COMMINUTION ET FAÇONNAGE ...................... 91


14.9 La comminution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
14.9.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

VI ▲
14.9.2 Concassage et broyage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
14.9.3 Pétardage et démolition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
14.9.4 Procédés « exotiques » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
14.10 Le façonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

Chapitre 15 • Fracturation hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

15.1 Généralités .............................................. 95


15.2 Le procédé de fracturation hydraulique ........................ 96
15.3 Pression en cours de fracturation hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
15.3.1 Hauteur de fracture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
15.3.2 Longueur, épaisseur et pression dans une fracture de hauteur fixée :
le modèle PKN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
15.3.3 La pression de propagation comme témoin de l’extension de fracture . . . . . . 100
15.3.4 Fractures de grande hauteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
15.3.5 Injection et fracturation : le rôle des contraintes thermique . . . . . . . . . . . . . . 102

Chapitre 16 • Renforcement par injections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105

16.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105


16.2 Propriétés physico-chimiques et rhéologie des coulis . . . . . . . . . . . . . . . 106
16.2.1 Les matériaux injectés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
16.3 Mécanique de l'injection . . . . . . . . . . ......... ......... ......... 109
16.3.1 Remplissage des vides . . . . . . . . . .......... .......... .......... 109
16.3.2 Injection en milieu poreux . . . . . . .......... .......... .......... 109
16.3.3 Injection en milieu fissuré . . . . . . . .......... .......... .......... 109
16.4 Déroulement de l'injection et procédures . . . . . . . . . . . . . . . ......... 111
16.4.1 Définition des paramètres de l'injection . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 111
16.4.2 Procédures d'injection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 112
16.4.3 Enregistrements des paramètres d'injection contrôlés . . . . . . . . .......... 112
16.5 Matériels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
16.6 Développements récents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
16.7 Drainage associé à l’injection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114

Chapitre 17 • Renforcement par boulons et ancrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

17.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117


17.2. Matériel de boulonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
17.2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
17.2.2 Boulons à ancrage ponctuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
17.2.3 Boulons à ancrage réparti par scellement sur toute leur longueur . . . . . . . . 120
17.2.4. Boulons à friction (ou frottants) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
17.2.5. Câbles scellés sur une partie de leur longueur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
17.3 Modes de fonctionnement du boulonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
17.3.1 Approche théorique et expérimentale du boulon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
17.3.2 Rôles pratiques du boulonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
17.4 Performances des systèmes de boulonnage .... ......... ......... 124
17.4.1 Comportement à l’arrachement . . . . . . . ..... .......... .......... 124
17.4.2 Comportement au cisaillement . . . . . . . . ..... .......... .......... 126
17.4.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... .......... .......... 126
17.5 Dimensionnement d'un schéma de boulonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
17.5.1 Approches de type « milieu discontinu » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
17.5.2 Approches du type milieu continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

VII ▲
17.5.3 Exemple : comportement élastique d’un talus cloué . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
17.5.4 Applications du modèle au cas de la galerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

OUVRAGES SOUTERRAINS

Chapitre 18 • Puits et forages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143

18.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143


18.2 L’équilibre du puits en phase de forage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
18.3 Contraintes en paroi et modes de rupture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
18.3.1 Essais spécifiques en laboratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
18.3.2 Observations sur puits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
18.4 Diagramme de stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... 149
18.4.1 Écailles prismatiques verticales (mode A) . . . . . . .......... .......... 149
18.4.2 Écailles toroïdales (mode B) . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 149
18.4.3 Écailles prismatiques horizontales (mode C) . . . . .......... .......... 150
18.4.4 Fracturation hydraulique verticale (mode D) . . . . .......... .......... 150
18.5 Stabilité des forages déviés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
18.6 Pression de pore et stabilité du sondage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
18.7 Forage en roches fissurées et fracturées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
18.8 Température et stabilité du sondage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155

Chapitre 19 • Tunnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157

19.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157


19.2 Théorie du trou et approche du soutènement . . . . . . . . . . . . ......... 158
19.2.1 Théorie du trou circulaire en élasticité . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 158
19.2.2 Extension aux sections non circulaires et a la plasticité . . . . . .......... 161
19.2.3 Maîtrise des contraintes par les déformations . . . . . . . . . . . . .......... 164
19.2.4 Théorie du soutenement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 164
19.3 Pratique du soutènement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
19.3.1 Panorama des méthodes de soutènement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
19.3.2 NATM, la « nouvelle méthode autrichienne » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
19.4 Méthode convergence-confinement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
19.4.1 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
19.4.2 Représentation graphique de la méthode convergence confinement . . . . . . . 174
19.4.3 Détermination de la convergence a l’instant de pose
(ou du taux de déconfinement) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
19.4.4 Extension a trois dimensions de la méthode convergence-confinement . . . . . 176
19.5 Le problème du front, la nouvelle méthode italienne ...... ......... 177
19.5.1 Maîtrise du front . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....... .......... 177
19.5.2 Principes de la nouvelle méthode italienne . . . . . . . . ....... .......... 178
19.5.3 Pratique de la nouvelle méthode italienne . . . . . . . . ....... .......... 179
19.6 Les tunnels superficiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
19.7 Tunnels en présence d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
19.8 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182

VIII ▲
Chapitre 20 • Cavernes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187

20.1 Introduction, définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187


20.2 Leçons tirées de l’étude des grottes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
20.3 Leçons tirées des mines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
20.4 Choix des formes de cavernes artificielles ..... ......... ......... 191
20.4.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... .......... 191
20.4.2 Formes d’ensemble, caverne unique . . ...... .......... .......... 195
20.4.3 Formes de détail . . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... .......... 197
20.4.4 Cavernes multiples . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... .......... 198
20.5 Modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
20.6 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203

Chapitre 21 • Stockage souterrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205

21.1 Panorama du stockage souterrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205


21.2 Stockages d’hydrocarbures en cavités minées ........... ......... 207
21.2.1 Rappel historique des cavités minées . . . . . ............. .......... 207
21.2.2 Disposition et dimensionnement . . . . . . . . . ............. .......... 207
21.2.3 Étanchéïté des cavités . . . . . . . . . . . . . . . ............. .......... 209
21.3 Cavités lessivées . . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... ......... 209
21.3.1 Avantages . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... .......... 209
21.3.2 Méthode de lessivage . . . . . . . . .......... .......... .......... 210
21.3.3 Règles de dimensionnement . . . . .......... .......... .......... 211
21.3.4 Comportement du sel . . . . . . . . .......... .......... .......... 212
21.3.5. Critères de conception . . . . . . . . .......... .......... .......... 213
21.4 Stockages de déchets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... 216
21.4.1 Historique du stockage souterrain des déchets . .......... .......... 216
21.4.2. Les ouvrages de stockage souterrain existants . . .......... .......... 216
21.4.3. Spécifications techniques et reglementaires . . . . .......... .......... 217
21.3.4 Exemples d'ouvrages en exploitation . . . . . . . . .......... .......... 219
21.5 Stockages cryogéniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
21.5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
21.5.2 Aspects thermo-hydro-mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221
21.5.3 Variation des parametres thermo-mecaniques avec la température . . . . . . . . 224
21.5.4 La glace et le cryopompage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
21.5.5 Le taux d'evaporation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
21.5.6 Les différents concepts de stockage souterrain cryogénique . . . . . . . . . . . . 227
21.5.7 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228

Chapitre 22 • Stockage des déchets radioactifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

22.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231


22.1.1 Notions sur les déchets radioactifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
22.1.2 Sciences de la terre et déchets radioactifs :
le concept de stockage multi-barrières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
22.1.3 Gestion et stockage des déchets radioactifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
22.2. Exemples de stockages souterrains existants pour dechets radioactifs
(de faible et moyenne activité), et travaux de mécanique
des roches associés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
22.2.1 Stockages en roches dures (granite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
22.2.2 Stockages dans le sel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
22.3. Les travaux concernant le stockage des déchets exothermiques . . . . . . 237
22.3.1 Le courant de recherches international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237

IX ▲
22.3.2 Les problèmes étudiés à propos du stockage souterrain en profondeur :
exemple des thèmes de recherche de l’ANDRA en France . . . . . . . . . . . . . 237
22.3.3 Exemples de recherches concernant le stockage des déchets de haute activité 244
22.4. La validation des prévisions à long terme en matière de géomécanique . 254
22.4.1 Le problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
22.4.2 Les exercices d'intercomparaison (« benchmarks ») pour codes
de calcul géomécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255
22.4.3 Quelques exemples de systèmes géologiques naturels susceptibles
d'étayer les prédictions en matière d'effets thermo-mécaniques . . . . . . . . . . 256

Chapitre 23 • Travaux miniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259

23.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259


23.2 Méthodes d’exploitation souterraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
23.2.1 Méthodes d’exploitation partielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
23.2 2 Méthodes d’exploitation totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
23.3 Les phénomènes mécaniques élémentaires et leurs conséquences . . . . . 264
23.4 Comportement des chantiers dans les exploitations partielles ........ 265
23.4.1 Sollicitations sur les piliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 266
23.4.2 Défaillance des piliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 267
23.4.3 Défaillance du mur ou du toit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 268
23.4.4 Cas des exploitations multicouches, stabilité des intercalaires . . ......... 270
23.4.5 Stabilité des grandes chambres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 271
23.5 Comportement des chantiers dans les exploitations totales . ......... 271
23.5.1 Les chantiers de type taille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 272
23.5.2 Les voies d’accompagnement des tailles . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 274
23.5.3 Les infrastructures environnantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 275
23.5.4 Intéractions dans les exploitations multicouches . . . . . . . . . . . .......... 275
23.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276

Chapitre 24 • Mécanique des roches en production pétrolière . . . . . . . . . . . . . . . 279

24.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279


24.2 Diffusivité hydraulique des roches compressibles,
l’approximation oedométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280
24.2.1 Roches élastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281
24.3 Influence de la compressibilité des roches sur la récupération
primaire et les phénomènes associés (compaction, subsidence) . . . . . . . 282
24.3.1 Récupération des hydrocarbures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
24.3.2 Compaction des couches productrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
24.3.3 Subsidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
24.4 Récupération des hydrocarbures par balayage :
effets thermo-mécaniques et physico-mécaniques . . . . . . . ........... 285
24.4.1 Balayage à l’eau et fracturation thermique . . . . . . . . . . . . ............ 285
24.4.2 Balayage à l’eau dans les réservoirs faiblement consolidés . ............ 286
24.4.3 Balayage à la vapeur dans les gisements d’huile lourde . . . ............ 287
24.5 Stabilité de la paroi de puits en production .... ......... ......... 288
24.5.1 Mécanismes des venues de solide . . . . . ..... .......... .......... 288
24.4.2 Modélisation des venues de sable . . . . . ..... .......... .......... 288
24.4.3 Les « Wormholes » . . . . . . . . . . . . . . . . ..... .......... .......... 290

X▲
Chapitre 25 • Géothermie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293

25.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293


25.2 Données générales sur l’état thermique du globe
et les proprietes thermiques des terrains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
25.2.1 Etat thermique de la croute terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
25.2.2 Propriétés thermiques des terrains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295
25.2.3 Propriétés thermomecaniques des terrains, la dilatation thermique . . . . . . . . 295
25.3 Introduction au concept de roches chaudes sèches . . . . . . . . . . . . . . . . . 296
25.4 Historique des essais et enseignements généraux . . . . . . . . . ......... 297
25.4.1 Concept de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 297
25.4.2 Stimulation en vue de la création de l’échangeur thermique . . . .......... 297
25.4.3 Circulation entre puits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 299
25.5 Le site francais de Soultz-Sous-Forêts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
25.5.1 Présentation générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
25.5.2 État de contrainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302
25.6 Interprétation des mécanismes de stimulation en termes
de mécanique des roches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307
25.7 Tests de circulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309
25.8 Résumé des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312
25.9 Conclusion générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313

Chapitre 26 • Affaissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319

26.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319


26.2 Affaissements naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320
26.2.1 Compaction des sédiments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321
26.2.2 Rupture du toit des galeries et salles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322
26.3 Affaissements dus a l'exploitation de fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323
26.3.1 Les pompages d'eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323
26.3.2 Exploitation d’hydrocarbures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324
26.4 Affaissements miniers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... 326
26.4.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 326
26.4.2 Foudroyage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 329
26.4.3 Remblayage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 329
26.4.4 Chambres et piliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 329
26.4.5 Cas des vieux travaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 330
26.4.6 Autres cas : dissolution du sel gemme . . . . . . . . . .......... .......... 331
26.5 Tassements dus aux tunnels de génie civil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
26.5.1 Tassements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
26.5.2 Fontis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333
26.6 Impacts, surveillance et maîtrise des affaissements . . . . . . . . . . . . . . . 333
26.6.1 Panorama des impacts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333
26.6.2 Mesure et surveillance des affaissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334
26.7 Désordres aux bâtiments et structures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 335
26.8 Synthèse et conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336

XI ▲
OUVRAGES DE SURFACE

Chapitre 27 • Stabilité des versants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341

27.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341


27.2 Diversité des versants naturels et des reliefs ... ......... ......... 343
27.2.1 Versants construits ou creusés . . . . . . . . . . .... .......... .......... 343
27.2.2 Formes d’ensemble du relief et du versant .... .......... .......... 345
27.2.3 Versants baignés par l’eau . . . . . . . . . . . .... .......... .......... 346
27.3 Distribution des contraintes et leur évolution au fur
et à mesure des déformations .................................. 348
27.3.1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348
27.3.2 Les pentes creusées, agents et modalités de l’ablation . . . . . . . . . . . . . . . . 349
27.3.3 Décompression et altération superficielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350
27.3.4 Le fauchage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350
27.3.5 Le tassement des versants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351
27.3.6 La reprise de mouvements anciens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352
27.3.7 Les pentes des volcans, construites par accrétion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352
27.4 Mécanismes des ruptures de versants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353
27.4.1 Les types d’instabilités locales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 353
27.4.2 Les instabilités d’ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 356
27.5 Propagation des éboulements . . . . . ......... ......... ......... 356
27.5.1 Complexité des mécanismes . . . . . .......... .......... .......... 356
27.5.2 Modes de propagation . . . . . . . . .......... .......... .......... 358
27.5.3 Modélisation . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... .......... 360
27.6 Surveillance et auscultation . . . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... 361
27.6.1 Surveillance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 361
27.6.2 Auscultation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 361
27.6.3 Les limites de la prévision statistique . . . . . . . . . .......... .......... 363
27.7 Interventions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 364
27.8 Sécurité publique et zonage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 365

Chapitre 28 • Déblais rocheux et mines à ciel ouvert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 375

28.1 Introduction : panorama des grandes excavations . . . . . . . . . . . . . . . . 375


28.1.1 Excavations à flanc de coteau et grandes tranchees . . . . . . . . . . . . . . . . . 377
28.1.2 Les carrieres et les mines a ciel ouvert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 378
28.2 Phénomènes affectant les talus . . . . . . . . . . . . . ......... ......... 379
28.2.1. Stabilité des gradins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 379
28.2.2. Déformations dues à la décompression . . . . . . .......... .......... 380
28.2.3 Mécanismes de rupture . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 380
28.2.4 Dynamique de la rupture . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 380
28.3 Identification des mécanismes de rupture potentiels . . . . . . . . . . . . . . . 380
28.3.1 Glissements translationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
28.3.2 Autres mécanismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381
28.4 Méthodes d'analyse de la stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382
28.5 Conception des talus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
28.5.1 Exemple de mine à ciel ouvert, Carmaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 383
28.6 Exemple de tranchée : écluse du barrage des Trois Gorges, Chine . . . . . 387
28.6.1 Le cadre géologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388
28.6.2 Analyse de la stabilité et évaluation de la déformabilité à
long terme des parois de l’écluse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 388

XII ▲
Chapitre 29 • Fondations des grands ouvrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395

29.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395


29.1.1 Fondations sur massifs discontinus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 395
29.1.2 Adaptation des reconnaissances suivant le type de roche . . . . . . . . . . . . . . 396
29.1.3 Hydrogéologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 397
29.1.4 Utilisation des essais mécaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 398
29.2 Choix du type de fondation . . . . . . . . . . . . . . . . ......... ......... 398
29.2.1 Fondations des centrales nucléaires . . . . . . . . . .......... .......... 398
29.2.2 Fondations d’ouvrages élancés . . . . . . . . . . . . .......... .......... 399
29.2.3 Fondations sur versant . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 400
29.2.4 Présence de vides sous la fondation . . . . . . . . . .......... .......... 401
29.2.5 Fondation sur rocher altéré . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 401
29.3 Mécanismes de rupture et étude de la stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
29.3.1 Mécanismes à un bloc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
29.3.2 Poinçonnement de la roche sous fondation superficielle . . . . . . . . . . . . . . . 404
29.4 Fondations en traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
29.5 Évaluation des déplacements et des raideurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 405
29.6 Calcul des fondations sur puits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 406
29.6.1 Puits soumis à un effort axial de compression . . . . . . . . . . . . .......... 406
29.6.2 Puits chargé latéralement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 407
29.6.3 Note sur les coefficients de sécurité à prendre en compte . . . .......... 407
29.7 Le fluage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 408
29.8 Exemple : les fondations du viaduc de Millau . . ......... ......... 408
29.8.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 408
29.8.2 Géologie et géotechnique . . . . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 409
29.8.3 Choix du mode de fondation . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 410
29.8.4 Consistance des reconnaissances géologiques . .......... .......... 410
29.8.5 Dimensionnement des fondations . . . . . . . . . . . .......... .......... 411
29.8.6 Mesures en cours de chantier . . . . . . . . . . . . . .......... .......... 412

Chapitre 30 • Barrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 417

30.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ......... 417


30.1.1 La mécanique des roches et les barrages . . . . . . . . . . . . . . . .......... 417
30.1.2 Panorama des principaux types de barrages . . . . . . . . . . . . . .......... 418
30.1.3 Ouvrages annexes des barrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .......... 420
30.1.4 Introduction à la mécanique des fondations de barrages . . . . . .......... 421
30.2 La fondation : un appui et un barrage souterrain . . . . . . . . . . . . . . . . . 422
30.2.1 La fondation reçoit les forces d’appui du barrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 422
30.2.2 La fondation est soumise à la poussée directe du réservoir . . . . . . . . . . . . . 423
30.2.3 La pression d'eau réduit la résistance des barrages et de leur fondation . . . . 424
30.3 Déformation des appuis rocheux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425
30.3.1 Les modules de déformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 425
30.3.2 Conséquence du déplacement du barrage vers l’aval . . . . . . . . . . . . . . . . . 427
30.4 Résistance des appuis rocheux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 427
30.5 Traitements des fondations rocheuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 428
30.6 Auscultation des fondations rocheuses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 429
30.6.2 Compléments sur l’auscultation des barrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 430

XIII ▲
EN GUISE DE POST FACE

Chapitre 31 • La mécanique des roches et le développement durable . . . . . . . . . 439

31.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 439


31.2 Mécanique des roches et protection du milieu naturel ..... ......... 440
31.2.1 Utilisation et aménagement de l'espace souterrain . . . ...... .......... 440
31.2.2 L'exploitation des matières premières minérales . . . . . ...... .......... 442
31.2.3 La régulation des flux de produits énergétiques . . . . . ...... .......... 442
31.2.4 Le contrôle des pollutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...... .......... 442
31.2.5 Le stockage souterrain des déchets . . . . . . . . . . . . . ...... .......... 443
31.3 Mécanique des roches et protection des établissements
humains fragiles contre les catastrophes naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . 444
31.3.1 Les tremblements de terre et l'aménagement des zones sismiques . . . . . . . . 444
31.3.2 Les éruptions volcaniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
31.3.3 Les instabilités de versants rocheux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
31.3.4. Les inondations, crues d'orage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 445
31.4 Conclusion : pour le développement durable
de la mécanique des roches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 446

Chapitre 32 • Retour sur le métier d’ingénieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 449

32.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 449


32.2 Normes et réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 450
32.3 Attention à l’emploi des statistiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451
32.3.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 451
32.3.2 Exemples d’usage abusif des probabilités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 452
32.4 Les corrélations, statistiques à plusieurs dimensions . . . . . . . . . . . . . . . 452
32.5 Danger des modèles prétendus complets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 453
32.6 Attention à l’emploi de formules empiriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 453
32.7 Attention à l’emploi des coefficients de sécurité . . . . . . . . . . . . . . . . . . 454
32.8 Confiance excessive en l’assurance qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 455
32.9 La querelle sur la NATM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 455
32.10 Conclusions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 456

XIV ▲
Avant-propos

A la fin de 1997, le Comité français de mécanique des roches a jugé nécessaire de


mettre un manuel français à la disposition des étudiants et des ingénieurs. Le tome 1,
publié en juin 2000, traite les aspects fondamentaux de la discipline et le tome 2 les
applications tant génie civil, que mine et exploitation d’hydrocarbures. Chaque
domaine d’application pourrait justifier un volume entier. Le choix qui a été fait est de
donner seulement des généralités et des exemples, utiles pour ceux qui n’ont pas
encore choisi leur domaine d’activité et pour élargir le spectre des ingénieurs déjà
spécialisés dans l’un des domaines. Les chapitres sont numérotés à la suite de ceux du
tome 1, commençant ainsi à 12, mais ce tome est conçu comme autonome pour tout
lecteur débutant.
Le tome 1 (bases, fondements, ou simplement généralités) a consacré le chapitre 4 à
la structure du massif rocheux ; auparavant il a traité les propriétés physiques et
mécaniques à l’échelle de la roche, ensuite il a abordé successivement les joints,
l’eau, les contraintes naturelles, la rupture, et les couplages, un chapitre séparé étant
consacré aux roches argileuses. Seule la quintessence des chapitres vraiment
généraux est rappelée ici au chapitre 12, afin de permettre l’usage de ce tome
indépendamment du précédent
Hormis la coupe et l’usinage des roches, le broyage et le concassage, les granulats,
les applications sont à l’échelle du mètre et au-delà (fig. 1-1 du tome 1 reproduite ci-
dessous), donc à l’échelle du massif rocheux, avec ses surfaces de discontinuité, joints,
fractures et failles, et avec ses fluides interstitiels.

années secondes
déformations
6 tectoniques
10 —
12
me —10 s
his stockage de
3 o rp
10 — déchets radioactifs

tam
9


—10 s
génie civil
1—
mine 6
fluage —10 s
-3
2.7.10 1 jour
-3
10 —

altérations
essais —10 s
3

de labo
-6
10 —
broyage concassage —1s
séismes
essais dynamiques tir
1 ms
µm mm m km Mm

Figure 1-1 : : Quelques domaines d'application de la mécanique des roches, sur un graphique bilogarithmique
longueur-temps ; la ligne horizontale médiane correspond à 1 jour soit 0,00274 année sur l'échelle de
gauche et 86400 secondes sur celle de droite ; les limites des domaines sont schématisées, elles n'ont
qu'une valeur indicative.

XV ▲
Auteur et signature
Comme le tome 1, cet ouvrage est signé collectivement : l’auteur est le CFMR, qui en
assume la responsabilité scientifique par l’intermédiaire du Comité de lecture : Pierre
HABIB, Dominique FOURMAINTRAUX, Françoise HOMAND, Thierry YOU.
Il a été coordonné par Pierre DUFFAUT, assisté de Jean-Louis DURVILLE, Jack-Pierre
PIGUET et Jean-Paul SARDA.

Rédacteurs
Pierre ANTOINE, Professeur émérite, Grenoble
Alain CARRÈRE, COB, Gennevilliers
Roger COJEAN, Centre de Géologie de l’ingénieur, Marne la Vallée
Bernard CÔME, ANTEA, Orléans
Pierre DUFFAUT, Expert en Génie géologique, Paris
Jean-Louis DURVILLE, CETE Lyon
Jean-Alain FLEURISSON, Centre de Géologie de l’ingénieur, Marne la Vallée
Dominique FOURMAINTRAUX, TOTAL, Pau
Sylvie GENTIER, BRGM, Orléans
Jean-Louis GIAFFÉRI, EDF, Aix en Provence
Olivier GIVET, Arcadis, Toulouse
Didier HANTZ, Université J. Fourier, Grenoble
Jean-Jacques LEBLOND, LPC, Clermont-Ferrand
Louis LONDE, ANDRA, Châtenay-Malabry
Vincent MAURY, Expert en mécanique des roches pétrolière, Pau
Odile OZANAM, ANDRA, Châtenay-Malabry
NGUYEN MINH Duc, École Polytechnique, Palaiseau
Jack-Pierre PIGUET, École des mines, Nancy
Jean PIRAUD, ANTEA, Orléans
Pierre POTHERAT, CETE Lyon
Jean-Louis RICHARD, Solétanche-Bachy, Nanterre
Louis ROCHET, Ingénieur conseil, Lyon
Jean-Paul SARDA, Institut français du pétrole, Rueil-Malmaison
Hedi SELLAMI, École des mines, Fontainebleau
Kun SU, ANDRA, Châtenay-Malabry
Gérard VOUILLE, École des mines, Fontainebleau
Henry WONG, École Centrale de Lyon
Thierry YOU, Géostock, Rueil-Malmaison

Lecteurs
Karim BEN SLIMANE, Daniel BILLAUX, Gilbert CASTANIER, Jean-Yves DUBIÉ,
François CORNET, André GÉRARD, Denis FABRE, Jean LAUNAY, Pascal
LONGUEMARE, Véronique MERRIEN-SOUKATCHOFF, Marc PANET, Jean PIRAUD,
Joëlle RISS, Philippe VASKOU, Francis WOJTKOWIAK.

Maquette, Cati Grellé, couverture Benoît Tandonnet


Dessin des figures, pour la plupart, Joëlle Duffaut, Cati Grellé , Christine Schenck

Crédits images et photos (outre celles des auteurs et celles qui sont nommément attribuées)
ANTEA, BRGM, EDF, ENSMP, GEOSTOCK, D. Fourmaintraux…

XVI ▲
Liste des symboles, unités et abréviations

CONVENTIONS
Dans les formules et équations, les caractères gras sont réservés aux grandeurs
tensorielles (parfois vectorielles) ; dans les sélections bibliographiques, l'italique est
réservé aux titres des ouvrages ou articles. Dans les « équations aux dimensions », [L],
[M], [T] toujours entre crochets, désignent la longueur, la masse et le temps, affectés le
cas échéant de puissances positives ou négatives, exemple [LT-1].
Contrairement à la convention de la mécanique des solides, et sauf exceptions signalées,
les compressions sont positives en mécanique des roches.

UNITÉS (système international SI, suivant norme française NF)


(multiples et sous multiples décimaux de préférence par puissances de mille :
n pour nano, µ micro, m milli – k kilo, M méga, G giga, T téra ; en cas d'unité élevée à
une puissance, le symbole multiplicateur prend la même puissance)

Longueur [L] mètre, m, Angstroem, 1Å = 10-10 m = 10-1 nm


Masse [M] kilogramme, kg, tonne t = 1000 kg
Temps [T] seconde, s, minute min, heure h, jour d, année a
Angle [scalaire] radian = 360/2π degrés sexagésimaux
Surface [L2] mètre carré, m2
Volume [L3] mètre cube, m3
Vitesse [LT-1] mètre par seconde, m/s (ou m.s-1)
Conductivité [LT-1] (ou perméabilité de Darcy), m/s
Perméabilité [L2] perméabilité intrinsèque, m2
(1 Darcy = 1012 m2 ~ 10-5 m/s pour l'eau à 20°C)
Accélération [LT-2] mètre par seconde au carré, m/s2 g = 9,81m/s2
Débit [L3T-1] mètre cube par seconde
Masse volumique [ML-3] kg par mètre cube, kg/m3
Force [MLT-2] Newton, N
Pression [ML-1T-2] Pascal, Pa (N/m2)
Puissance [ML2T-3] Watt, W
Energie [ML2T-2] Joule, J, (1 kWh = 3 600 000 J)
Température [scalaire] degré centigrade, °C, Kelvin, K = °C + 273,15
Quantité de chaleur [ML2T-2] Calorie (4 185 J)
Viscosité dynamique [ML-1T-1] Poiseuille, Pa.s (0,1 poise)
Viscosité cinématique [L2T-1] m2/s, (10-6 pour l'eau à 20 °C)

XVII ▲
Symboles
(sous réserve de conventions particulières à certains chapitres, dûment indiquées, quelques
symboles sont susceptibles de plusieurs acceptions, suivant les chapitres)

Symboles topologiques
R repère trirectangulaire
S1, S2, S3 directions principales d'anisotropie structurale (formant repère S)
n direction dans l'espace (repérée par ses cosinus directeurs)

Longueurs, surfaces, volumes


L, l longueur et largeur (b portée d’une caverne)
H, h ou z hauteur (H est employé notamment pour l'épaisseur de couverture)
R ou r, D ou ∅ rayon (y compris rayon hydraulique), diamètre
r, θ ou r, θ, z coordonnées radiales ou cylindriques
u, v, w composantes des déplacements
S, A surface (aire)
V, Vt, Vs, Vv volume, total, du squelette, des vides (aussi pour vitesse)

Temps, vitesse, grandeurs périodiques


t0, ti, t date, durée
V vitesse
T période (peut signifier température)
f, ω fréquence, pulsation

Déformations et contraintes
ε déformation ∆l/l, nombre relatif exprimé en millièmes ou millionièmes
ε tenseur déformation, de composantes εij (ε11, ε12, ε13, ε21, ε33)
θ déformation volumique ∆V/V = ε11+ ε12 + ε13 (parfois un angle)
γ distorsion
σ contrainte (en général), contrainte normale (compressions positives)
σ ou σij tenseur contrainte, de composantes σij (σ11, σ12, σ13, σ21, σ33)
σ1, σ2, σ3 contraintes principales, majeure, intermédiaire, mineure (σ1 > σ2 > σ3)
σv, σh, σH contrainte verticale, horizontale, éventuellement minimale et maximale
σn, σr, σq contrainte normale, radiale, tangentielle
σc résistance en compression simple
τ contrainte de cisaillement

Elasticité
λ et µ coefficients de Lamé
Ε module de Young (MPa ou GPa) (en cas d'anisotropie, E1, E2, E3)
ν coefficient de Poisson (en cas d'anisotropie, νij)
G module de cisaillement
K module de compressibilité (bulk modulus)
Vp, Vs vitesse des ondes élastiques de compression et de cisaillement
XVIII ▲
Plasticité
C cohésion
φ angle de frottement interne
i angle de dilatance

Propriétés physiques
n porosité
e indice des vides
ρ masse volumique
w teneur en eau (en masse)
Sr degré de saturation
k ou k perméabilité intrinsèque (tensorielle en cas d'anisotropie)
k ou k perméabilité (ou conductivité hydraulique) (id)
µ viscosité (dynamique) d'un fluide

Thermodynamique
W énergie
T, θ température
λ ou λ conductivité thermique (tensorielle λij en cas d'anisotropie)
a diffusivité thermique
C chaleur spécifique (d'où ρ C capacité calorifique)
α ou α coefficient de dilatation thermique (tensoriel en cas d'anisotropie)

Mécanique des fluides


P, p pression (d'un fluide, dont l'atmosphère)
pl, pg, pc pression de liquide, de gaz, pression capillaire
pi pression interstitielle
Q débit
ν viscosité cinématique

ABRÉVIATIONS
(quelques abréviations très spécifiques ne sont définies que là où elles sont employées)

CFMR Comité français de mécanique des roches


CV coefficient de variation (en statistique, écart-type / moyenne)
SI Système d'unités international
SIMR Société internationale de mécanique des roches
VER Volume élémentaire représentatif
UL Unité Lugeon

XIX ▲
Liste de normes et recommandations

NORMES FRANÇAISES EN MÉCANIQUE DES ROCHES

NF P 94-410-1 Essais pour déterminer les propriétés physiques des roches


Partie 1 - Détermination de la teneur en eau pondérale -Méthode
par étuvage.
NF P 94-410-2 Essais pour déterminer les propriétés physiques des roches
Partie 2 - Détermination de la masse volumique - Méthode
géométrique et par immersion dans l’eau.
NF P 94-410-3 Essais pour déterminer les propriétés physiques des roches
Partie 3 - Détermination de la porosité.
XP P 94-412 Détermination de la résistance à la pénétration par un foret.
NF P 94-420 Détermination de la résistance à la compression uniaxiale
NF P 94-422 Détermination de la résistance à la traction - méthode indirecte -
Essai brésilien.
XP P 94-424 Cisaillement direct selon une discontinuité de roche
NF P 94-429 Résistance sous charge ponctuelle (Essai Franklin)
NF P 94-430-1 Détermination du pouvoir abrasif d’une roche Partie 1 - Essai de
rayure avec une pointe
NF P 94-430-2 Détermination du pouvoir abrasif d’une roche. Partie 2 - Essai
avec un outil en rotation.
NF P 94-444 Essai statique d’arrachement, sous un effort axial de traction,
d’un ancrage scellé dans un massif rocheux
Pr P 94-402 Glossaire – Définitions - Notations – Symboles
Pr P 94-411 Détermination de la vitesse de propagation des ondes
ultrasonores - Méthode par transparence
Pr P 94-423 Détermination de la résistance à la compression triaxiale
Pr P 94-425 Détermination du module de Young et du coefficient de Poisson
Pr P 94-443-1 Déformabilité – Essai dilatométrique en forage Partie 1 : Essai
avec cycles
Pr P 94-443-2 Déformabilité – Essai dilatométrique en forage Partie 2 : Essai
de fluage après le premier cycle
Pr NF EN ISO 14689 Géotechnique – Description et Dénomination des roches.
(NF Norme homologuée, XP Norme expérimentale, Pr Projet de Norme, EN Norme
européenne, ISO Intern. Standard Organisation)
(Commission AFNOR 1998-2002, président Pierre Duffaut, secrétaire Georges Bigot)

RECOMMANDATIONS DE LA SIMR

ISRM - Suggested methods for the description of discontinuities in rock masses, Int. J. Rock
Mech. Mining Sci., 15, 319-368, 1978.
ISRM – Suggested methods for determining point load strength, Int. J. Rock Mech. Mining
Sci., 22, 51-60, 1985.
ISRM – Suggested methods for laboratory testing of swelling rocks, Int. J. Rock Mech.
Mining Sci., 36, 291-306, 1999.

XX ▲
PUBLICATIONS DU COMITÉ FRANÇAIS DE MÉCANIQUE DES ROCHES

Le comité a été fondé en 1967, prenant la suite d’un Groupe réuni par Armand
Mayer au sein de l’ANRT, Association nationale pour la recherche technique ;
auparavant des travaux de mécanique des roches voisins du génie civil trouvaient
place au Comité français de Mécanique des sols et des fondations, avec des
publications dispersées, la plupart toutefois aux Annales de l’Institut technique du
bâtiment et des travaux publics (disparue en 1995) et dans les publications des
Laboratoires des Ponts et chaussées (Bulletin et mémoires); les travaux proprement
miniers, à la Société de l’Industrie minérale, et dans sa revue (aujourd’hui Mines et
Carrières) ; les travaux pétroliers dans le Bulletin de l’Institut français du pétrole.

Après la fondation du CFMR, une première série de publications a été éditée par la
Revue de l’Industrie minérale sous forme de livraisons spéciales, sous le nom de
« Cahiers du CFMR » :
Cahier 1 : 15 décembre 1968, 59 p,
Cahier 2 : 15 juillet 1970, 106 p, (dont l’encart Terminologie),
Cahier 3 : 15 juillet 1971, 243 p, Journées du CFMR à l’IFP en 1970,
« Les applications pratiques de la Mécanique des roches »
Cahier 4 : 15 avril 1972, 84 p,
Cahier 5 : 15 juillet 1973, 84 p,
Cahier 6 : 15 avril 1974, 84 p, Journées du CFMR 1973
Cahier 7 : 15 décembre 1975, 110 p.

Il faut y rattacher deux publications par le même éditeur :


Premier Colloque sur la Fissuration, en septembre 1967, publié le 15 mai 1968,
Second Colloque sur la Fissuration, en janvier 1969, publié le 15 juillet 1969,
et le Colloque de Géotechnique de Toulouse, en mai 1969, publié par l’INSA.

En 1977, le CFMR, le CFMSFE et le CFGI ont décidé de créer ensemble la Revue


française de Géotechnique. Après les quatre premiers numéros publiés avec l’aide de
la Fédération nationale des Travaux publics, ce sont les Presses de l’Ecole des ponts
et chaussées qui assurent la parution trimestrielle de cette revue commune.

Congrès majeurs de la décennie 1960- 1970


Colloques de Salzbourg (annuels, en 1962 la SIMR y naît officiellement)
Congrès internationaux des Grands barrages, Edimbourg, 1964 (rapports français
15 à 18 sur la Question 28, fondations rocheuses), Istanbul 1967, Montréal 1970.
Congrès internationaux de Mécanique des roches, Lisbonne, 1966, Belgrade, 1970.

Liste des présidents successifs du CFMR :


Jean Mandel, Pierre Habib, Edouard Tincelin, Pierre Londe, Pierre Duffaut, Marc
Panet, Gérard Vouille, Pierre Bérest, Jack-Pierre Piguet

XXI ▲
L E P RO J ET E N MÉCAN I Q U E D E S RO C H E S

Chapitre 12 • La mécanique des roches pour l’ingénieur


12.1 Introduction
12.2 Domaines d’application de la mécanique des roches,
cultures et vocabulaires (pétrole, mines, génie civil)
12.2.2 Généralités

Chapitre 12 • La mécanique des roches pour l’ingénieur . . . . . . . . 3

12.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... 3


12.2 Domaines d’application de la mécanique des roches,
cultures et vocabulaires (pétrole, mines, génie civil) . .. . . . 5
12.3 Rappel de quelques chapitres précédents . . . . . . . . .. . . . 6
12.4 Connaissance du terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . 8
12.5 Du terrain à l’ouvrage, les normes et règlements . . .. . . . 15
12.6 Du terrain à l’ouvrage, montage et gestion du projet . . . . 16
12.7 De l’ouvrage au terrain, la méthode observationnelle . . . . 19
12.8 Présentation du tome 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . 19

Chapitre 13 - Reconnaissance et auscultation


des massifs rocheux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

13.1 Introduction : objectifs et définitions . . . . . . . . . . . . ... . . 23


13.2 Phasage des reconnaissances . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . 25
13.4 Méthodes indirectes : la reconnaissance géophysique .. . . 32
13.5 Essais mécaniques sur les massifs rocheux . . . . . . . ... . . 38
13.6 Auscultation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . 45
13.7 Les classifications des massifs rocheux . . . . . . . . . . ... . . 49
Ils ont écrit

« Nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement, qu’il n’y ait, ni
puisse avoir, aucune ambiguïté ou incertitude, ni lieu à demander interprétation »
François 1er, 1539
l’Ordonnance de Villers-Cotterets concernait les textes juridiques, mais elle s’étend
évidemment aux sciences

« Le bon pasteur connaît ses brebis »


Nouveau Testament
Le bon ingénieur doit connaître son terrain

“We need to carry out a vast amount of observation work but, what we do should be
done for a purpose and be done well”
Ralph B. Peck

« Souvent les ingénieurs et les hommes publics sont tenus de résoudre certaines questions
alors même que, sur ces questions, la science n’est pas faite. Messieurs, vous devez
arriver à des solutions pratiques, même en présence d’une science inachevée »
Louis Pasteur

« Celui qui possède une parfaite connaissance du terrain est sûr de la victoire »
Sun Tzu
chapitre 12

La mécanique des roches


pour l’ingénieur

12.1 INTRODUCTION
Pendant des siècles, « construire sur le roc » a été considéré comme un gage de stabilité et
de longévité pour l’ouvrage, le rocher étant très résistant, pratiquement indéformable, et,
en rivière, non affouillable, à la différence des terrains meubles, que le géotechnicien
appelle sols aujourd’hui. Cette conception de la sécurité a longtemps dispensé les
ouvrages fondés au rocher de toute étude approfondie des conditions géotechniques, à
laquelle cependant on avait alors recours lorsqu’on construisait sur un terrain non rocheux.
Seuls les mineurs avaient affaire au rocher pour extraire des métaux, des minerais, et plus
tard des combustibles minéraux. Leur expérience était transmise en vase clos, étroitement
dépendante d’ailleurs du site où s’exerçait leur activité. Dans le célèbre traité d’Agricola
(1566), il n’est guère question que des moyens d’éclairage, d’aérage, d’exhaure, de
levage et de transport, beaucoup moins de l’abattage, du soutènement, et moins encore
des propriétés des roches et de la façon d’en tenir compte, ce qui justement deviendra la
mécanique des roches. Le charbon, en raison de la continuité des couches des grands
bassins houillers et de leur multiplicité, posera des problèmes plus aigus que les filons et
amas métallifères, en attendant les mines très profondes, notamment en Afrique du Sud.
A la surface, le développement massif des infrastructures aux XIX et XXème siècles (routes
et voies ferrées, ports et barrages, etc.) s’est traduit par la construction d’ouvrages de
génie civil de plus en plus audacieux et quelques accidents dramatiques ont alors révélé
les limites de cet optimisme (ainsi la rupture du barrage de Malpasset en 1959, voir
l’encadré du chapitre 30). De même, l’occupation croissante des montagnes (stations
touristiques et leurs routes d’accès) a mis en lumière des dangers d’abord sous-estimés,
chutes de pierres, érosion par les cours d’eau, glissements de terrain, ceux-ci à toute
échelle, dont par exemple ceux de la Clapière (vallée de la Tinée, Alpes Maritimes) et de
Séchilienne (vallée de la Romanche, Isère, voir les encadrés du chapitre 27).
Les versants naturels, les excavations pour carrières et tranchées, les tunnels et cavernes
des exploitations minières comme ceux du génie civil (ou militaire), tous ces ouvrages
▲4 Manuel de mécanique des roches

posent des problèmes de mécanique des roches, bien qu’à des échelles différentes
d’espace et de temps : une galerie d’amenée d’eau de 10 m2 ne met en jeu que les
discontinuités qui s’y croisent, alors que le comportement d’un versant naturel haut de
1000 m peut impliquer de nombreuses structures différentes du bas vers le haut. Le
diamètre des forages est plus petit encore, mais les pétroliers forent plus profond que les
autres, souvent dans des roches tendres voire molles, qui s’écartent néanmoins des sols
du géotechnicien. L’exploitant minier peut se satisfaire d’une stabilité de quelques jours,
parfois moins encore, le génie civil construit pour des décennies, l’aménagement du
territoire est à l’échelle des siècles, et l’entreposage des déchets bien au-delà des
millénaires. Négligeable pour beaucoup d’ouvrages superficiels, l’influence des
contraintes naturelles devient capitale pour les autres. L’écoulement des fluides, eau
souterraine, pétrole et parfois gaz, est un facteur important dans l’étude des ouvrages
souterrains, des fondations de barrages, et de l’équilibre des pentes.
Les cas les mieux documentés de ruptures de fondations au rocher concernent les
barrages, à cause des conséquences catastrophiques qu’elles entraînent. Ils sont à
l’origine des principaux développements de la mécanique des roches, à partir de la
rupture de Malpasset, et ils ont permis d’élaborer des méthodes d’analyse et de
dimensionnement spécifiques auxquelles on peut désormais recourir chaque fois que l’on
a à justifier un ouvrage « au rocher » ; et puisqu’on peut le faire, les organismes de
contrôle de l’Etat, comme les assureurs et la justice, concluent qu’on doit le faire.
Dans ce tome, comme dans le précédent, on appelle mécanique des roches l’application de
la mécanique aux besoins de l’ingénieur, mineur, constructeur, pétrolier, application donc aux
roches, et surtout aux massifs rocheux, à l’échelle des ouvrages concernés ; ce n’est pas de la
géologie de l’ingénieur, ce n’est pas de la modélisation, ce n’est même pas de l’ingénierie :
le Manuel s’arrête à la fois au seuil de la géologie et au seuil du Bureau d’études, où les
textes réglementaires et normatifs vont entrer en force pour la justification d’un projet. Le
lecteur doit comprendre les dangers qui peuvent découler tout autant d’un usage aveugle de
ces textes par qui n’a pas assimilé au préalable les bases de la mécanique des roches que
d’une méconnaissance des conditions géologiques locales et parfois lointaines.
Si le géologue appelle roches tous les matériaux naturels de l’écorce terrestre, le
géotechnicien qualifie de sols tous les matériaux meubles superficiels. Il n’y a aucune
limite nette pour l’ingénieur entre sols et roches, en dépit de nombreuses tentatives de
définition, dont aucune n’a une portée universelle. Dans une description des carrières
parisiennes de pierre à bâtir on trouve la phrase suivante : « quand la pierre est assez
dure, on l’appelle roche ». Davantage encore que les sols, les roches sont extrêmement
diversifiées, au point qu’il est probable qu’on rencontrera demain des variétés encore
inconnues aujourd’hui. Toutefois, les définitions et classifications de la Géologie sont
inutilement complexes pour la plupart des applications : par exemple les diorites et les
syénites pourront en général être confondues avec les granites.
Chaque site est original par l’assemblage des roches présentes et leurs conditions locales. Cette
diversité entraîne l’absolue nécessité des reconnaissances, traitées au chapitre 13.

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 5▲

12.2 DOMAINES D’APPLICATION DE LA MÉCANIQUE DES ROCHES,


CULTURES ET VOCABULAIRES (PÉTROLE, MINES, GÉNIE CIVIL)

12.2.1 Généralités
Une originalité de la mécanique des roches est d’être le point de rencontre de professions
qui se sont longtemps ignorées ; les cultures diversifiées de ces professions se traduisent
dans les différences de leurs vocabulaires respectifs ; mais des vocabulaires différents ne
doivent pas être une barrière pour ceux qui s’intéressent à l’expérience d’un autre corps
de métier : il vaut mieux les comprendre que tenter de les uniformiser.
Le mot puits est un bon exemple, qui s’applique au puits dans le jardin du grand-père, au
puits de mine, au puits de pétrole, et même à la fondation sur puits ; le puits est foré ou foncé,
deux mots qui ont un sens un peu différent lorsqu’on les applique à des puits ou à des pieux ;
dans cet ouvrage on a préféré forage à sondage pour le trou, foré par un foreur, l’homme,
avec une foreuse, la machine (il y a des sondages sans trou). Le passage par une langue
étrangère établit souvent des passerelles et peut dissiper certaines ambiguïtés : ainsi en
anglais well et shaft différencient le puits de pétrole et le puits de mine.
La mine a développé une culture originale trop souvent ignorée (et la fermeture annoncée
des dernières mines en activité en France métropolitaine menace de la faire disparaître).
L’image de la mine dans le grand public est issue des romans du XIXème siècle, encore
aggravée par leur reprise au cinéma. Si la température élevée et la poussière de charbon
persistent, les chantiers modernes sont bien loin de ces tableaux car les machines font
l’essentiel des tâches autrefois pénibles, et le niveau de sécurité a été considérablement
amélioré. Comme la mine a précédé les autres utilisations du sous-sol (en génie civil et
génie pétrolier) les archétypes de l’une ont pénétré les autres, et par exemple, la menace
d’éboulement inhérente à l’agrandissement des cavités d’exploitation s’est vue transférée
bien à tort aux chantiers des tunnels isolés (alors même qu’elle a pu au contraire être sous-
estimée dans le cas de tunnels multiples trop proches). C’est l’expérience des mines qui a
permis de creuser les premiers tunnels transalpins, comme le montrent les traités allemands
du XIXème siècle, et qui a fondé les méthodes modernes dans lesquelles le terrain est
considéré comme le principal matériau d’un tunnel, et non comme une charge à supporter.
Dans l’industrie pétrolière on fore des forages, puis on exploite des puits, qui sont souvent
les mêmes. Comme cette industrie est dominée par l’anglais , les chapitres
correspondants acceptent pression de pore à la place de pression interstitielle (d’après
pore pressure); de même les déblais de forage sont des cuttings, les tubages des casings ;
on appelle « découvert », la portion de forage non tubée. etc..
Même en génie civil, les spécialistes des routes, des chemins de fer, des égouts, des
barrages, etc., ont des spécificités (usure des granulats de chaussées, attrition du ballast
des voies ferrées et des enrochements, étanchéité, sous-pressions, etc.), sans oublier celles
des ouvrages militaires (résistance aux impacts). Le concassage et le broyage ont des
objectifs différents dans la préparation des minerais, des pierres à ciment, et des
granulats pour béton ; les talus des carrières et mines à ciel ouvert ne posent pas les
mêmes problèmes de sécurité que les tranchées routières et les pentes naturelles. Tous ces
domaines peuvent toutefois s’éclairer les uns les autres.

Chapitre 12
▲6 Manuel de mécanique des roches

12.2.2 Panorama des problèmes


Pour les reliefs naturels, qu’il s’agisse de sols ou de roches, il faut s’assurer de la stabilité
d’ensemble, en tenant compte de la pression de l’eau souterraine, y compris avec des
régimes transitoires extrêmes, et en cas de séisme.
Pour les ouvrages souterrains profonds, seule la stabilité locale est à considérer, mais pour ceux
qui sont proches de la surface, la déformation et la rupture éventuelle de cette surface prend de
l’importance. Pour les fondations au rocher, comme pour les fondations sur les sols, il convient
de vérifier les critères de capacité portante, de tassement et de stabilité d’ensemble.
La détermination de la capacité portante et des tassements nécessite l’évaluation des
caractéristiques de résistance et de déformabilité à l’échelle du massif rocheux.
Comparées aux contraintes transmises par les fondations des ouvrages, les roches ont en
général une résistance élevée et une faible déformabilité. C’est d’ailleurs le plus souvent
le critère de résistance du béton qui définit les dimensions de la fondation. En terrain plat,
la rupture sous charge verticale est improbable. Les problèmes les plus aigus à résoudre
sont alors l’évaluation des tassements différentiels, par exemple pour les divers bâtiments
d’une centrale nucléaire, et la reprise des efforts horizontaux et des moments, notamment
pour les piles des ponts de grande hauteur.
La stabilité d’ensemble dépend surtout de la présence et du comportement des surfaces de
discontinuité étendues qui délimitent des blocs rocheux susceptibles de glisser ou de
basculer, tout particulièrement au voisinage des surfaces libres (par exemple dans le cas de
fondations sur une pente ou au bord d’un plateau). Ces problèmes sont traités par des
méthodes structurales fondées sur l’analyse limite ; ils nécessitent de connaître la distribution
spatiale des discontinuités et la résistance au cisaillement le long de ces surfaces.
Les propriétés de la roche reprennent leur importance à l’échelle du travail des outils et
des méthodes d’abattage, qui sont l’objet du chapitre 14.

12.3 RAPPEL DE QUELQUES CHAPITRES PRÉCÉDENTS

12.3.1 Déformabilité et rupture


Dans les sols, les mécanismes de rupture correspondent en général au développement de
surfaces de cisaillement non prédéterminées, qui dépendent des caractéristiques de résistance
du milieu, généralement l’angle de frottement interne f et la cohésion C. Au contraire, les
mécanismes d’instabilité des massifs rocheux sont généralement gouvernés par les discontinuités
préexistantes (cf. tome 1, chapitres 4 et 5). Il n’est donc pas suffisant d’étendre aux massifs
rocheux les méthodes d’étude de la mécanique des sols, ni celles des échantillons au
laboratoire. L’étude structurale du massif rocheux est un préalable indispensable, dans tous les
cas. L’étude des ouvrages exceptionnels, en particulier les barrages, et l’auscultation des terrains,
y compris autour des travaux souterrains, ont mis en œuvre des méthodes d’essai sur le terrain
qui sont décrites au chapitre suivant (sous-chapitre 13-5).

12.3.2 L’eau (cf. tome 1, sous-chapitre 2.4 et chapitre 6)


Les roches et massifs rocheux, dans leur gisement naturel, comportent une phase liquide
dont l'importance pratique est considérable, soit par les débits d’exhaure qu’elle peut

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 7▲

imposer lors d’un creusement, soit par les forces qu’elle exerce sur le solide. Alors que le
fluide, eau ou pétrole, est considéré comme une ressource par l’hydrogéologue et par
l’ingénieur pétrolier, pour le mécanicien des roches, il est en général une nuisance, dont il
faut comprendre et minimiser les effets. La perméabilité (ou conductivité hydraulique)
caractérise l’aptitude du milieu solide à laisser circuler des fluides. A l’échelle
macroscopique, la loi de Darcy exprime la proportionnalité entre un flux hydraulique
Q/S et la force qui le met en mouvement, c’est à dire le gradient de la charge
hydraulique h, charge définie (à une constante près) comme le quotient de la pression
P du fluide par le produit rg de sa masse spécifique par la gravité.
∆ Q = k ∆h avec h = z + Ρ
S L ␳g (12-1)
Le facteur k est appelé coefficient de perméabilité.
Comme il dépend non seulement des propriétés du matériau, mais aussi de la viscosité du
fluide µ, une formulation plus générale est préférable, ou k est la perméabilité
intrinsèque :
∆ Q = k ∆P
S µL (12-2)
La première est homogène à une vitesse, la seconde à une surface (unités SI respectives
le m/s et le m2, unité pratique le Darcy, qui vaut 0,987 1012 m2 ; et comme k = kρg/µ ,
pour de l'eau à 20°C, 1 Darcy = 0,96 10-5 m/s).
Dans les milieux anisotropes k et k sont tensoriels (notés k et k) ; dans les sols et beaucoup de
roches sédimentaires, le rapport des perméabilités principales kh/kv peut dépasser 100.
En toute rigueur l’expression de la charge comporte un terme d’énergie cinétique V2/2g,
mais en pratique, les vitesses sont faibles et on peut le négliger. La loi de Darcy ne
s’applique qu’aux écoulements laminaires (nombre de Reynolds faible) ; lorsque la vitesse
devient grande, les forces d’inertie ne sont plus négligeables devant les forces de viscosité.
L’hydrogéologie traditionnelle, celle des ressources en eau et donc des terrains
perméables, est basée sur des régimes d’écoulement permanent. Dans les terrains peu
perméables, les variations d’alimentation des nappes par la pluie induisent des régimes
transitoires, de même que les variations de niveau derrière les barrages pour les
écoulements dans leurs terrains de fondation. Pour un versant naturel, la comparaison de
l’intensité de la pluie avec la perméabilité est un facteur essentiel du déclenchement de
glissements (à titre d’ordre de grandeur, pour écouler sans inconvénient une pluie de
5 mm/h il faut une perméabilité supérieure à 10-5 m/s). Dans tous les cas de creusement,
excavation ou tunnel, le régime d’écoulement est éminemment transitoire : pour en
comprendre l’importance, il suffit d’exprimer la vitesse d’avancement dans la même unité
que la perméabilité : à 10 mètres par jour sous la Manche, soit à peu près 10-4 m/s,
dans une craie de perméabilité 10-7 m/s, les tunneliers avançaient 100 à 1000 fois trop
vite pour que la pression de l’eau s’atténue au voisinage du front d’avancement.
Les contrastes de perméabilité aggravent le problème puisque, en cas d’augmentation
rapide de la charge à l’amont, les équipotentielles de l’écoulement s’empilent sur les
limites des terrains moins perméables, et avec elles les forces d’écoulement, au point de
produire un effet de choc si le contraste est suffisant ; c’est l’origine du coup d’eau dans

Chapitre 12
▲8 Manuel de mécanique des roches

la mine (nommé à juste titre d’après le coup de sang chez l’homme). La psychanalyse
fournit une autre image : l’eau serait la libido du terrain, d’autant plus dangereuse quand
elle se montre le moins.

12.3.3 Les contraintes (cf. chapitre 7 et ci-dessous 13.5.6)


De même que la pression augmente lorsqu’on s’enfonce sous le niveau d’une nappe d’eau,
de même on peut s’attendre à constater l’augmentation des contraintes avec la profondeur
dans l’écorce terrestre. Mais la même loi d’augmentation linéaire ne s’applique qu’à la
composante verticale - qui tolère des écarts autour d’une valeur moyenne - et la théorie est
impuissante pour définir les autres composantes du tenseur contrainte : l’état solide est
compatible avec des composantes de cisaillement. Non seulement le terrain est loin d’un
état de contrainte neutre, mais même à l’intérieur de strates et de blocs isolés il peut exister
des contraintes locales (en équilibre, soit entre fibres opposées d’une couche plissée, soit à
la façon du verre trempé et des éléments précontraints employés en construction).
Sous les réserves ci-dessus, la composante verticale est donnée par :
␴v = ␳gH ou mieux, lorsque ␳ varie, ␴v = g 兰Ho ␳(H)dH (12-3)
Le rapport Ko = ␴h/␴v, classique en mécanique des sols, n’a pas de sens ici afin
d’éviter la confusion avec les sols superficiels on proscrira la notation Ko et surtout
l’appellation donnée à ce rapport en mécanique des sols.) : les contraintes horizontales
dans les massifs rocheux sont dominées et orientées par les forces tectoniques, elles
sont donc fortement anisotropes et le rapport peut dépasser 1 de beaucoup; parfois
elles sont héritées de conditions relativement récentes, par exemple la dizaine de
millénaires écoulés depuis la fusion des calottes glaciaires quaternaires n’a pas suffi
pour que les contraintes se soient adaptées aux nouvelles conditions aux limites, ce qui
justifie des valeurs élevées dès la surface. Des variations plus locales peuvent
s’expliquer par des effets thermiques au voisinage d’intrusions magmatiques et par des
déformations inhomogènes.

12.4 CONNAISSANCE DU TERRAIN

12.4.1 La « peau » du terrain, formations superficielles, altérations, décompression


La couverture végétale constitue un premier obstacle à l’observation du terrain, excepté
dans les déserts et les zones d’érosion rapide, lits de torrents, parois de haute montagne.
En général on ne passe pas sans transition du sol « agricole » où la végétation
s’enracine, objet de la pédologie, au massif rocheux profond, et il s’intercale une zone
d’épaisseur très variable, dont les composantes appartiennent à la liste suivante :
• les formations superficielles meubles, alluvions des fonds de vallées, limons des
plateaux, argiles à silex des plateaux calcaires, éboulis en pied de falaises, colluvions
au pied des pentes, moraines des glaciers actuels ou anciens, sables des dunes, etc. ; à
moins de cimentation secondaire, ce sont des sols pour le géotechnicien ; les ciments
calcaires donnent des conglomérats et des grès appelés localement calcretes (l’alios des
Landes a un ciment ferrugineux).

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 9▲

• les altérations superficielles, variables suivant les roches qu’elles affectent, les causes
qui les ont produites, et leur intensité ; marnes altérées, craies altérés, arènes
granitiques, etc., il y a tous les intermédiaires entre la roche et « son » sol (le mot
anglais weathering met l’accent sur les causes climatiques, mais ce ne sont pas les
seules) ; leur surface est parfois durcie par recristallisation, ainsi les « cuirasses »
latéritiques des climats tropicaux ;
• et sur un autre plan la décompression le long des pentes avec ouverture généralisée des
fractures préexistantes (dans les roches anisotropes à pendage parallèle à la pente, il se produit
parfois un basculement des strates, identifié par Lugeon, qui sera décrit au chapitre 27).
Il n’est pas rare que les principales difficultés viennent de ces zones superficielles, qu’il
s’agisse de fondations, d’excavations, de tunnels ou simplement de la stabilité des pentes
naturelles. L’image classique de la peau vaut seulement pour l’opacité, il ne s agit jamais
d’une membrane, elle n’est ni étanche ni résistante.
Les irrégularités du toit des formations karstiques (calcaires, dolomies) font partie des
inconnues redoutables pour les problèmes superficiels. L’existence d’un profil d’altération est
un trait majeur des roches de la famille des granites mais concerne aussi d’autres roches
comme les schistes. Pour caractériser les différents degrés d’altération on recourt à une
classification relative locale inspirée du tableau 12-1. L’identification du massif non altéré est
difficile, puisqu’on passe de façon progressive d’un degré d’altération à l’autre. La présence
de blocs inaltérés au sein de la zone d’altération complique encore cette tâche.

TABLEAU 12-1 CLASSIFICATION DES ÉTATS D’ALTÉRATION D’UNE ROCHE GRANITIQUE

Classe Degré Description Vp (km/s) Rc/Rc intact


d’altération
I Inaltérée rares surfaces décolorées >5 1
II Légèrement décoloration des surfaces 4-5 0,3-0,9
altérée et d’une partie de la roche
III Altérée moins de la moitié du volume 3-4 0,1-0,3
est ameublie
IV Très altérée plus de la moitié du volume 2-3 0,05-0,1
est ameublie
V Complètement tout le volume est meuble 1-2 0,005-0,05
altérée mais la structure est conservée
VI Sol résiduel disparition de la structure <1 < 0,005

12.4.2 Principales propriétés des roches, qualités et défauts


Si la première qualité d’une roche est d’être plus solide qu’un sol, ses défauts vont
s’apprécier par rapport à un solide idéal, rigide, résistant et indéfini, et d’abord
isotrope : Les discontinuités majeures apparaissent à l’échelle du massif rocheux, mais
l’hétérogénéité et l’anisotropie sont des propriétés essentielles des roches :
• les hétérogénéités sont représentée par les vides, la juxtaposition de grains ou minéraux
variés (par exemple dans les granites), les inclusions (coquilles dans certains calcaires,
silex dans beaucoup de craies), les alternances (marnes et calcaires), etc. ; parmi les
roches à peu près homogènes, beaucoup de calcaires, et la plupart des granites (en

Chapitre 12
▲10 Manuel de mécanique des roches

négligeant l’échelle de leurs grains) ; à l’échelle du massif rocheux les principales


hétérogénéités sont données plus loin, par type de roche, dans le tableau 12-2 ;
• les anisotropies se manifestent dès l’échelle du cristal, et à l’échelle au-dessus grâce au
parallélisme plus ou moins régulier des lits successifs sédimentaires ou cristallins,
« paillettes » de mica alternant par exemple avec des grains de quartz ; les schistes
ardoisiers sont le type extrême des roches anisotropes.
Dans un registre différent, la solubilité des minéraux constitutifs est un caractère pratique
important, elle est très forte pour les chlorures (sel gemme et sylvinite), moyenne pour les
sulfates (gypse et anhydrite), faible pour les carbonates (calcite, dolomie) ; pour un
minéral donné, elle peut varier beaucoup avec la température.
Compacité et porosité
Le principal facteur du comportement mécanique des roches est la compacité, ou son
complément la porosité, n, c’est-à-dire la proportion de vide, en volume, au point qu’on
peut soutenir que le composant le plus significatif des roches est le vide, tant par sa
proportion que par sa ou ses formes.

détritiques carbonatées ignées


____________________________________________________________________________________________ n=1
VASES PONCES
ARGILES CRAIES
SABLES LAVES
____________________________________________________________________________________________________________________________ 0.1
TENDRES GRANITES
GRÈS CALCAIRES ALTÉRÉS
__________________________________________________ 0.02
_____________________________________ DURS ______________________________________ 0.01
QUARTZITES MARBRES GRANITES
& ASSIMILÉS
_______________________________________________________________________________________ 0.001

Figure 12-1 - Classement schématique très simplifié des roches et des sols en fonction de leur porosité n
(échelle verticale logarithmique de 10-3 à 1), en trois groupes, détritiques (sauf carbonates), carbonatées
(détritiques et chimiques), ignées (les roches salines sont négligées, les roches métamorphiques sont à
ranger avec les roches ignées) ; la ligne pointillée de porosité 0,02 sépare grossièrement les roches vraiment
poreuses, au-dessus, des roches seulement fissurées, au-dessous.
Dans les roches polyminérales à faible porosité comme les granites, la densité dépend de
la teneur en minéraux denses, qui sont en général de couleur sombre ou noire ; il arrive
que la résistance varie en sens inverse de la densité, puisque celle-ci dépend de la teneur
en minéraux denses, qui sont en général de couleur sombre, et que, par leur structure
feuilletée, les micas noirs sont autant de « pailles » au sein de la roche.
Dans les roches monominérales, la porosité apparaît étroitement corrélée avec la densité,
comme dans les bétons ; de la craie au marbre la densité passe de 1,6 à 2,68, la
porosité de 0,4 à moins de 0,01. Comme les deux principaux minéraux des roches le
quartz et la calcite, ont des densités très voisines (les feldspaths sodiques aussi), la plage
des densités de l'immense majorité des roches va de 2 à 2,7, les valeurs au-dessous de

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 11 ▲

2,6 étant justifiées par une forte porosité (avec l’exception des charbons et des roches
salines), celles au-dessus de 2,7 par une forte proportion de minéraux un peu plus
denses, dolomite, feldspaths calciques, et surtout micas, amphiboles, pyroxènes et
grenats, ou même une faible proportion d’oxydes métalliques et de pyrites, tous minéraux
généralement sombres ; au-dessus de 3,2 les minerais lourds sont abondants, dont les
composés des minerais métalliques.
Le minerai de fer lorrain (la minette) échappe aux règles ci-dessus, sa densité reste
« normale », c’est-à-dire voisine de 2,6, quelle que soit sa porosité, qui varie pourtant de
0 à 0,45, car la teneur en oxyde de fer dense compense à peu près la porosité. Une
étude détaillée de sa résistance à la compression en fonction de la porosité a montré que
sa résistance à la compression était inversement proportionnelle à sa porosité. Cette loi
donne une résistance nulle pour une porosité de l’ordre de 0,55. Pourtant il existe des
roches plus poreuses encore, notamment des tufs et ponces volcaniques ; leur résistance
tient à la continuité de leur squelette, au contraire de celui des roches formées de débris
plus ou moins cimentés. D’où l’intérêt d’une classification des roches suivant leur porosité
(figure 12-1), qui inclut d’ailleurs les sols.
La proportion des vides joue un rôle essentiel sur toute les propriétés physiques et
mécaniques, où s’applique en première approximation la loi des mélanges : la densité, la
rigidité, la conductivité du vide étant nulles, les propriétés du solide poreux sont diminuées
en proportion de la porosité, et la déformabilité augmente en raison inverse de la porosité .
Les formes et dimensions des vides ont leur importance : en première approximation on
distingue les pores et les fissures ; celles-ci, très aplaties (faible volume mais grande
surface spécifique), ont peu d’influence sur la déformabilité, mais beaucoup sur la
rupture, et leur répartition peut entraîner une forte anisotropie ; les vides sphériques sont
rares (bulles des laves) ; comme ils ne communiquent pas, ils n’entraînent pas de
perméabilité et rendent la roche isolante ; les vides cylindriques de certains modèles
hydrauliques sont purement fictifs, d’où l’importance des notions de rayon d’accès aux
pores, et de tortuosité des cheminements ; dans les grès, les vides sont des interstices
entre les grains, ils participent à la fois des pores par leur volume et des fissures par leurs
extrémités aiguës, susceptibles comme celles des fissures d’amorcer des ruptures.
Résistance et déformation
Un usage abusif considère la résistance à la compression simple comme la principale
propriété mécanique d’une roche (et d’autres matériaux solides d’ailleurs). La capacité de
déformation avant rupture est souvent négligée, qui conditionne pourtant l’équilibre sous
des charges nouvelles (la compliance des auteurs anglais, qu’on pourrait traduire par
docilité ou complaisance). C’est pourquoi Don Deere (1966) a proposé une classification
sur un graphe E-Rc (figure 12-2) : dans chaque famille de roches ces valeurs sont à peu
près proportionnelles, leur même modulus ratio se traduit par des droites parallèles ; cette
classification est proche de celle qu’on peut établir suivant la fragilité, rapport des
résistances à la compression et à la traction. En mécanique des sols, on définit la
densité critique d’un sable : la déformation des sables plus lâches entraîne une
diminution de volume, celle des sables plus denses une augmentation.

Chapitre 12
▲12 Manuel de mécanique des roches

200

E GPa

Figure 12-2 : Classification des roches sur un graphe


20 module-résistance, d’après Deere, 1966 (échelles
logarithmiques). L’espace est partagé par deux
droites pour les déformations à la rupture Rc/E de 5
10 -3 et 2 10 -3, inverses des modulus ratio des
auteurs, respectivement 200 et 500. La plupart des
5
roches sont entre ces limites.
2
1 10 Rc MPa 100

Dans les roches très poreuses on observe aussi une contractance, au moins sous triple
étreinte, alors que la dilatance n’est significative qu’à l’échelle du massif rocheux. Ainsi
pour la craie dont le fluage est facilité par la porosité. La rupture en compression de
roches très poreuses comme certains tufs volcaniques est un effondrement généralisé,
comparable à la rupture de la neige sous la chaussure.
Au contraire le fluage des évaporites (sel gemme, etc.) dont la porosité est très faible se
produit au moins en partie par variation de forme des cristaux (macles de la calcite,
dissolution-cristallisation). Ces roches sont de bons modèles pour les déformations
« géologiques » de roches comme les calcaires massifs ; leur grande solubilité leur
permet des déformations à notre échelle de temps : ainsi on observe dans les déserts
d’Iran des reliefs de sel gemme qui s’écoulent à la manière des glaciers.

Les bétons comme modèles de roches


Le béton apparaît comme une roche artificielle, qui peut donc servir de modèle de roche,
et certaines roches sont précisément des bétons naturels. Mais aucune roche n’est
strictement comparable aux bétons : les alluvions cimentées sont moins compactes que le
béton, elles sont toujours plus stratifiées, au contraire quelques brèches et poudingues ont
des ciments siliceux très durs.
Pour le mécanicien des roches, celles-ci présentent des hétérogénéités et des anisotropies
beaucoup plus variées que celles des bétons, et les roches qui ressemblent le plus aux bétons,
brèches et poudingues, sont moins répandues que les granites, les craies et les calcaires
massifs. Si certaines maçonneries reproduisent les bancs parallèles de certaines roches
sédimentaires, il n’y a guère de matériaux artificiels aussi anisotropes que les roches
schisteuses (le maçon a manifestement copié la nature en appareillant les pierres de taille, et il
fait mieux qu’elle en assurant une parfaite horizontalité, puis en décalant les joints verticaux).
Dans beaucoup de cas, les essais mécaniques sur les roches ont succédé à des essais sur
bétons dans les mêmes laboratoires, en suivant des procédures analogues. Ainsi Orth
(1961) inaugure les mesures de déformation transversale et volumique d’éprouvettes de
béton sollicitées en compression simple, et met en évidence par le début d’augmentation
du volume la décohésion qui précède la rupture (de plus ou moins loin suivant les cas).

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 13 ▲

Les mécaniciens des roches ne tarderont pas à exploiter cette idée. La période d’échange
la plus fructueuse entre roches et bétons pourrait avoir été la fin des années 1960, au tout
début de la prise de conscience de la mécanique des roches (Colloque sur la fissuration
des roches en 1967 et surtout Colloque de géotechnique en 1969).
Une différence considérable entre massif rocheux et béton tient à l’emploi du béton en
éléments de forme très élancée, à une ou deux dimensions, alors que le rocher est
toujours tridimensionnel. Cette différence s’atténue dans les ouvrages massifs, notamment
les barrages poids. Réciproquement la fissuration thermique du béton qui refroidit après
sa prise a trouvé une analogie en géothermie (chapitre 25).

12.4.3 Les massifs rocheux


Ce sont les surfaces de discontinuité qui ont fondé le concept de massif rocheux, en
l’opposant à un continuum, mais il faut aussi prendre en compte des hétérogénéités
macroscopiques, par exemple les filons ou les zones broyées. Comme presque tous ces
« accidents » ont une épaisseur faible ou très faible vis à vis de leur étendue, ils confèrent
au massif une anisotropie au moins locale qu’on peut exprimer par le modèle du
sandwich ; dans le cas général, il y a plusieurs familles de discontinuités et les modèles
de base à trois dimensions sont (cf. chapitre 4 d’où est extraite la figure 12-3) :
• la palette de briques ou de parpaings à trois familles de joints continus et non décalés
(au contraire de la maçonnerie, et du figuré conventionnel des roches calcaires,
figuratif en apparence, mais trompeur par le décalage des joints) ;
• l’empilement de dalles minces ou de feuillets, alternant souvent des qualités différentes,
(qu’on peut appeler sandwich multiple) ; le rôle mécanique des diaclases s’efface
devant l’anisotropie principale ;
• la zone broyée, au sein de laquelle la direction des surfaces de cisaillement est très
dispersée, et qui contient souvent des inclusions dures en forme d’amande.

Figure 12-3 - Les trois types principaux des structures de massifs rocheux
Il convient d’y ajouter des structures tectoniques complexes, comme celles des couches
plissées, celles des crochons et des écailles, ainsi que les structures particulières des laves
refroidies en surface (colonnes prismatiques jointives à cinq ou six faces). Il faut ajouter
aussi les stades de rupture progressive au voisinage des excavations, par exemple :
• l’écaillage localisé des tunnels profonds,
• la fragmentation du toit d’une taille de charbon en exploitation,
• et aussi les fracturations parallèles aux surfaces d’érosion.

Chapitre 12
▲14 Manuel de mécanique des roches

Les discontinuités (cf. chapitre 4)


Afin de limiter le vocabulaire, on peut étendre le mot joint (valable aussi en anglais) à toutes
les surfaces de discontinuité sans déplacement relatif, qu’elles soient d’origine sédimentaire
(joints de stratification) ou d’origine mécanique (diaclases, fractures, fissures). On fera
exception pour les failles, caractérisées par le déplacement relatif des compartiments qu’elles
séparent, déplacement qui justifie le développement de zones broyées.
La description détaillée des joints et failles appartient à la Géologie (de l’ingénieur) ; on
en rappelle les principaux éléments : orientation, étendue, état de surface, degré de
séparation et ouverture, écarts à la planéité, rugosité, etc. (chapitre 4) ; les propriétés
mécaniques sont la cohésion C, l’angle de frottement φ (chapitre 6). Ces surfaces se
regroupent en familles grossièrement parallèles, mais il serait dangereux de ne considérer
que l’orientation moyenne et l’espacement moyen. Dans chaque cas concret il faut vérifier
la position et l’orientation exactes des discontinuités les plus continues et autant que
possible placer et orienter les ouvrages en conséquence.

Evaluation des caractéristiques mécaniques à l’échelle du massif


La déformation du massif rocheux, en première analyse, correspond à la fermeture de
discontinuités ouvertes ; dès qu’interviennent des déplacements relatifs entre blocs il y a lieu
de parler de rupture, fut-elle localisée. La première démarche est la comparaison entre
l’échelle du problème et celle des blocs du massif rocheux, ce qu’on peut appeler « volume
élémentaire représentatif » abrégé en VER. Un forage ne concerne pas le massif rocheux
(mais son exploitation le concerne), un tunnel est à l’échelle du décamètre, un barrage celle
de l’hectomètre, et les grands versants des vallées de montagne celle du kilomètre. Il est rare
que les caractéristiques du massif rocheux restent constantes à des échelles aussi différentes.
Une propriété mécanique du massif considéré comme ensemble de blocs est la dilatance,
augmentation de volume due aux irrégularités des surfaces des joints ; la résistance globale
du massif rocheux est la somme d'un terme de frottement et d'un terme de dilatance ; la
cohésion, bien difficile à évaluer, n'intervient plus dès que les joints sont continus.
Les essais classiques de la mécanique des sols ne sont pas pertinents (en dépit de
certaines règles de conception et de calcul des fondations applicables aux marchés
publics de travaux, qui font référence à l’emploi du pressiomètre). Lorsque l’importance et
l’orientation des efforts d’une part (barrages, centrales nucléaires, piles de ponts sur les
pentes, tunnels profonds, etc.), les faiblesses du terrain d’autre part le justifient (terrains
altérés et/ou fracturés, terrains tendres ou très hétérogènes, surfaces de discontinuités
d’orientation défavorable, etc.) il est nécessaire de connaître les modules et les
résistances, et dans certains cas les contraintes en place.
Le chapitre 13 détaillera donc les types d’essais mis au point pour répondre à ces
problèmes, essais mécaniques in situ, à la paroi d’une excavation d’une galerie, ou d’un
forage, mais aussi essais hydrauliques et essais géophysiques.
Comme les essais mentionnés ci-dessus, les tentatives de classifications des massifs
rocheux sont abordées au chapitre 13, mais, en dépit de nombreux efforts, aucun
système de classification n’est valable pour tout massif rocheux, quels que soient le site et
le domaine d’application.

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 15 ▲

12.4.4 Rappel des principales hétérogénéités des massifs rocheux


Le tableau 12-2, réduit à l’essentiel, n’a qu’une valeur schématique ; la variété des
« fantaisies » de la nature ne se laisse pas borner ni classer ; elle multiplie les pièges,
même pour les géologues confirmés. On peut tenter de les énumérer en :
• accidents de sédimentation et de diagénèse (blocs erratiques, silex, chailles et
meulières, etc.) ;
• accidents tectoniques (failles, plis, écailles, certaines formations géologiques sont
hétérogènes sur une large gamme d‘échelles, ainsi les « mélanges » de Californie et le
« complexe chaotique » de l’Apennin (tunnel ferroviaire de la ligne à grande vitesse
Florence-Bologne) ;
• accidents d’érosion (marmites et sillons, notamment sous les moraines des glaciers,
anciens lits remplis d’alluvions ou barrés par des terrains écroulés ou glissés, et toutes
les formes de reliefs et cavités karstiques).

TABLEAU 12-2 HÉTÉROGÉNÉITÉS ET ALTÉRATIONS DES PRINCIPALES ROCHES

Calcaire massif cavités karstiques : fissures ouvertes et chenaux, grottes,


avec ou sans remplissage argileux
Gypse & anhydrite mêmes types, n’atteignant pas d’aussi grandes dimensions
Craie et calcaire silex isolés ou en lits irréguliers
Grès irrégularités de la cimentation, zone d’altération sableuse
Quartzite zones broyées sableuses
Schiste zones broyées mylonitiques, souvent argileuses
Granite et assimilés zones broyées et altérations sableuses
Basalte tunnels de lave, zones d’altération sableuse

12.5 DU TERRAIN À L’OUVRAGE, LES NORMES ET RÈGLEMENTS


Les applications de la mécanique des roches ont longtemps échappé au rouleau
compresseur des normes ; la Société internationale a d’abord codifié les essais, que
chaque pays normalise ensuite à son rythme propre, en attendant l’intervention des
instances européennes et internationales. L’AFNOR, l’Europe et l’ISO ont pris le relais,
évitant ainsi la concurrence entre normes allemandes et américaines par exemple, pour ne
pas évoquer les japonaises (les organismes d’essais de matériaux sont marqués par des
cultures nationales fortes qui retardent l’unification). La normalisation des essais physiques
et mécaniques sur les roches a suivi celle des matériaux de construction, notamment du
béton. Une liste est donnée au début de l’ouvrage, après les symboles d’unités.
On sait que les normes et règlements mettent souvent l’accent sur la résistance, alors que
la propriété la plus précieuse des matériaux est au contraire l’adaptabilité, qu’on appelle
aussi parfois la complaisance (anglais compliance).
Les fondations d’ouvrages jugés particulièrement sensibles, comme les barrages, les
grands ponts routiers ou ferroviaires, les centrales nucléaires, font l’objet de règlements

Chapitre 12
▲16 Manuel de mécanique des roches

plus ou moins détaillés, mais qui vont beaucoup moins loin qu’en bâtiment, où
l’encadrement est très strict ; les tunnels ont longtemps échappé à toute normalisation. En
génie parasismique, la normalisation s’applique aux méthodes de calcul.
Remèdes contre le doute, mais pas contre l’incertitude, les normes et règlements sont
faits pour les ouvrages répétitifs, ils sont inadaptés aux ouvrages qui sortent de
l’ordinaire. La mine a été une école de liberté et d’initiative bien différente de la
construction ; les barrages et les tunnels ont suivi son exemple. Réciproquement, s’il
n’y a eu que peu de tentatives de centrales nucléaires en souterrain, c’est pour
partie au moins parce que personne ne sait justifier la stabilité d’une caverne (voir
chapitre 20) ; il en est de même pour les reliefs rocheux, comme on le verra au
chapitre 27.

12.6 DU TERRAIN À L’OUVRAGE, MONTAGE ET GESTION DU PROJET


Projet est pris ici au sens de l’anglais project (car la langue française manque d’un
bon équivalent). En effet une saine conduite du projet (ici le mot management paraît
moins indispensable) inclut toutes les étapes, la conception, les études qui aboutissent
au projet d’exécution, puis la construction avec ses adaptations aux conditions
rencontrées, et la durée de vie de l’ouvrage, avec son suivi, sa maintenance, et enfin
les procédures d’abandon et de remise en état.
On donne aujourd’hui au project management un contenu surtout organisationnel, qui a
fait ses preuves pour des projets industriels de pointe (aéronautique, spatial, etc.). On
peut soutenir de façon plus générale qu’il s’agit tout simplement du métier le plus complet
de l’ingénieur généraliste. Comme en matière d’organisation de la qualité, il faut en
adapter la démarche aux caractères propres du génie géologique, qu’il soit civil, minier,
pétrolier ou hors de ces spécialités. Il y a loin de l’usine qui traite des matériaux bien
définis, et susceptibles d’être rebutés le cas échéant, au terrain qu’il faut accepter tel qu’il
est, dès lors qu’on n’a pas, ou qu’on n’a plus, le choix de l’implantation.

12.6.1 Les étapes du projet


Un projet se bâtit peu à peu, en plusieurs étapes, et par exemple une terminologie
classique fait précéder le projet d’exécution d’un APS, avant-projet sommaire, et d’un
APD, avant-projet détaillé. C’est le plus souvent dès la première étape que les grands
choix doivent être faits, dont au premier rang les variantes de l’implantation. Les
insuffisances de cette première étape pèsent très lourdement sur la suite.
L’exemple du projet LEP donné en encadré montre bien combien il est malaisé de
tracer une limite entre géologie et mécanique des roches dans l’évolution du projet
d’un grand ouvrage ; la même difficulté se retrouve pour les barrages. En particulier
l’eau souterraine joue presque toujours un rôle mécanique majeur. Eau souterraine et
massif rocheux, nature des terrains et comportement mécanique, pour chacun de ces
doublets, l’un ne va pas sans l’autre. Il va sans dire que la mécanique des roches
n’est qu’un des aspects qui influent sur la mise au point d’un projet.

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 17 ▲

▲ ENCADRÉ 12-1 – Mise au point du projet LEP (CERN, Genève)

L’anneau souterrain du LEP (synchrotron européen) est un octogone arrondi dont les tronçons
rectilignes reçoivent les aimants accélérateurs et les tronçons circulaires ont un rayon maximal (pour
perdre le moins possible d’énergie). Au début du projet, les physiciens demandent un anneau de
diamètre 10 km, longueur 30 km, tangent à un anneau précédent en un point défini ; le tracé est
donc entièrement fixé, au millimètre près. Les conseils géologues constatent qu’il pénètre jusqu’au
cœur du premier anticlinal jurassien, sous 900 m de couverture, une zone où règne une grande
incertitude (présence de gypse, eau sous pression, marnes déformables . ..).
Les physiciens reculent un peu, en ramenant la longueur à 27 km, ils évitent le gypse et l’essentiel des
marnes, et réduisent un peu la pression d’eau attendue. Des reconnaissances hydrogéologiques vont
alors montrer que le risque karstique est encore trop fort (aucune venue d’eau n’est acceptée dans le
tunnel). Aussi le maître d’ouvrage propose de changer le point de tangence avec l’anneau SPS, ce
qui diminue fortement la couverture, mais rapproche de l’aéroport de Genève Cointrin.
Ultime modification, le plan de l’anneau est légèrement basculé, pour augmenter la couverture près
de l’aéroport (et échapper à des sillons remplis de moraines) ; cette rotation diminue encore la
couverture maximale, à 150 m seulement.
Le chantier a confirmé les craintes des experts puisqu’en dépit des adaptations un débourrage d’eau
sous pression s’est produit pendant le chantier et qu’un an après la mise en service la venue d’eau
s’est à nouveau manifestée.

12.6.2 Les incertitudes


Un massif rocheux sur lequel ou dans lequel on va réaliser un ouvrage est, a priori, un
objet parfaitement défini. Ses caractéristiques lithologiques, structurales, géomécaniques
sont des données dont les variations dans le temps et l’espace obéissent à des lois
objectives accessibles à l’observation et à la mesure. Toutefois, en pratique, cette
connaissance est toujours très imparfaite. Elle résulte de l’interprétation et de la synthèse
d’un ensemble de données résultant :
• de la connaissance de l’histoire géologique du site,
• de l’examen des affleurements,
• des reconnaissances par méthodes géophysiques,
• des données de sondages,
• des résultats d’essais de laboratoire et d’essais in situ.
Quelles que soient la qualité des données disponibles et la compétence de celui qui les
interprète, il subsiste toujours de nombreuses incertitudes, par exemple :
• le choix des unités lithologiques qui seront considérées comme homogènes,
• la géométrie de ces unités,
• les caractéristiques mécaniques des roches constituant les unités géologiques,
• la distribution des discontinuités affectant chacune des unités,
• les caractéristiques hydromécaniques du massif,
• les conditions aux limites du massif rocheux : contraintes naturelles, charges
hydrauliques.
Dans l’étude d’un projet faisant intervenir la mécanique des roches, le traitement de ces
incertitudes constitue une des tâches les plus difficiles de l’ingénieur géotechnicien. On
s’est longtemps contenté d’une approche purement déterministe consistant à définir des

Chapitre 12
▲18 Manuel de mécanique des roches

valeurs caractéristiques pour chacune des données à introduire dans le modèle de


compor tement du massif rocheux. Pour ces valeurs caractéristiques, on fait
traditionnellement référence à une valeur moyenne même si très souvent cette valeur
moyenne n’a guère de sens d’un point de vue statistique. Les incertitudes sont alors prises
en compte au moyen de coefficients minorateurs ou majorateurs selon les cas. Ainsi dans
le cas des analyses de sécurité, on définit un coefficient de sécurité qui doit être supérieur
à 1. Des usages ou des règlements définissent la valeur du coefficient de sécurité suivant
le problème traité.
Cette démarche est de plus en plus souvent jugée insuffisante par la plupart des
spécialistes et par une société qui accepte de moins en moins les risques naturels et
technologiques. La tentation a été très forte de transposer les méthodes statistiques et
probabilistes qui se sont répandues dans de nombreux domaines technologiques.
Cependant, l’application stricte de ces méthodes se heurte à de multiples difficultés qui
sont par nature difficiles à lever telles que, pour ne citer que quelques exemples,
l’insuffisance du nombre et de la pertinence des données disponibles, le choix de lois
statistiques adaptées aux paramètres avec des distributions tronquées, la signification des
faibles probabilités. Peu à peu, ont été définies des méthodes dites semi-probabilistes qui
sont en fait déterministes. Elles définissent des coefficients pondérateurs des actions et des
propriétés. C’est la méthode qui a été retenue pour les Eurocodes.
Une autre démarche consiste à définir la valeur jugée comme la plus probable par
l’ingénieur compétent sur la base de toutes les données disponibles et de son expérience
propre. La référence aux classifications existantes pour les massifs rocheux complétées
par les corrélations établies par divers auteurs peut constituer une aide précieuse, encore
faut-il s’assurer que le cas traité est bien inclus dans les domaines de validité de ces
classifications. Ces valeurs jugées comme les plus probables peuvent être encadrées par
les valeurs extrêmes qui peuvent être raisonnablement envisagées. Les analyses consistent
à vérifier que :
• le comportement de l’ouvrage satisfait avec une bonne marge de sécurité tant les
conditions normales de service que les conditions exceptionnelles ;
• que cette marge de sécurité reste satisfaisante pour des variations des valeurs des
données au voisinage des valeurs les plus probables (analyses dites de sensibilité) ;
• que le comportement de l’ouvrage reste dans un domaine acceptable si les valeurs des
données considérées comme extrêmes sont atteintes.
Cette démarche présente l’intérêt d’imposer une grande rigueur à l’ingénieur mécanicien
des roches.
De nouvelles méthodes d’analyse des incertitudes se développent et constituent des aides à
la décision. Pour les ouvrages souterrains où les incertitudes restent souvent importantes,
une méthode appelée DAT (Decision Aid for Tunnelling) a été conçue au Massachusetts
Institute of Technology (Einstein et al, 1991) puis développée à l’Ecole Polytechnique
Fédérale de Lausanne. Des simulations successives du processus de creusement du tunnel
sont réalisées par une méthode de Monte Carlo en introduisant les incertitudes liées à la
géologie, la géotechnique et aux méthodes de construction. Il est en effet plus probable
que les incertitudes sur divers éléments se compensent en partie au lieu de s’ajouter.

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 19 ▲

On peut ainsi obtenir sur un diagramme coût – délai une distribution des points
correspondant à chacune des simulations. Cette analyse permet d’intégrer les incertitudes
prévisibles par une équipe de projet compétente ; elle permet une meilleure
rationalisation des choix.

12.7 DE L’OUVRAGE AU TERRAIN, LA MÉTHODE OBSERVATIONNELLE


Dans la plupart des applications, l’ingénieur est dans la position du médecin : son
diagnostic est préparé par l’observation du patient, la confrontation avec ses
antécédents, ses proches et son milieu, puis les résultats de multiples examens
(auscultation, analyses, radiographies, etc., une liste qui s’allonge chaque année).
Comme le chirurgien, l’ingénieur doit connaître l’anatomie et la physiologie de son terrain,
et il doit à chaque instant être capable de dépasser les schémas qu’il a appris pour tenir
compte de ce qu’il peut observer d’inattendu. Il va suivre les effets du traitement prescrit et
l’adapter en fonction des résultats obtenus. Devant une situation complexe et évolutive, il n’y
a pas d’autre solution raisonnable que d’observer et d’adapter en permanence. Claude
Bernard a jeté les bases de la méthode scientifique en médecine, qui sont valables aussi en
géotechnique. Les bons ingénieurs n’ont pas attendu pour l’appliquer que cette pratique soit
appelée méthode observationnelle, mais il faut reconnaître que son enseignement
généralisé évitera beaucoup d’erreurs à l’avenir (elle est mentionnée dans l’Eurocode 7).
Selon l’historien des techniques André Guillerme (1997) une science appliquée comprend
« l’ensemble des connaissances nécessaires à l’exercice d’un métier, épurées des coutumes,
et filtrées par la rationalité scientifique ». Il arrive que ça ne soit pas suffisant. J. P. Magnan
(2002) est plus clair encore en affirmant que la géotechnique est un artisanat.
Comme tout « homme de l’art » (et singulièrement le médecin), le géotechnicien doit se tenir
au courant des expériences et découvertes de ses collègues, assimiler les progrès en cours,
et publier à son tour les cas susceptibles de faire avancer la connaissance. Mais dans
l’incertitude, il doit être capable de prendre des décisions, suivant en cela un conseil de
Pasteur (1888) : « Souvent les ingénieurs et les hommes publics sont tenus de résoudre
certaines questions, alors même que sur ces questions, la science n’est pas faite. Messieurs,
vous devez arriver à des solutions pratiques, même en présence d’une science inachevée »
(on mesure ici à quel point le trop célèbre principe de précaution peut être discutable).
Ni le concept d’art de construire ni le pragmatisme ne sont contradictoires avec la
démarche scientifique. Par contre l'empirisme qui règne notamment dans les bureaux
d’études anglo-saxons (cf. chapitre 32), devient éminemment suspect dès qu’on s’écarte
des conditions où a été rassemblée l’expérience de base (changement d’échelle,
changement de « paysage » géologique). L’ingénieur doit comprendre ce qu’il fait : pour
accepter la « nouvelle méthode autrichienne » (de construction de tunnels, NATM), les
français ont attendu d’avoir compris ses limites ; d’autres ont subi de graves accidents.

12-8 PRÉSENTATION DU TOME 2


La première partie, qui vaut introduction générale, insiste sur les caractères essentiels et
les moyens de les déterminer (ce chapitre 12 et le suivant 13 consacré aux

Chapitre 12
▲20 Manuel de mécanique des roches

reconnaissances et à l’auscultation) ; la deuxième regroupe des techniques d’action sur le


massif rocheux, quelle que soit l’application visée :
• 14 abattage (avec des machines ou à l’explosif) ;
• 15 fracturation hydraulique (qui déborde largement l’exploitation pétrolière) ;
• 16 renforcement par injections ;
• 17 renforcement par boulons ou ancrages.
Les troisième et quatrième parties sont consacrées respectivement aux travaux souterrains
et aux problèmes de surface ; ce n’est pas seulement parce que la mécanique des roches
est née dans la mine, mais surtout parce que ceux-ci sont plus complexes que ceux-là, en
raison de l’importance prise par la surface naturelle du sol : la partie travaux souterrains
est la plus volumineuse, divisée en neuf chapitres pour couvrir d’abord les cavités,
forages, tunnels, puis cavernes, quel qu’en soit l’usage ; ensuite les stockages, les déchets
radioactifs méritant une place à part ; enfin la production, d’hydrocarbures, de minerais
(charbon compris) et de chaleur ; les affaissements de la surface au-dessus des cavités
sont traités dans le dernier chapitre de la troisième partie.
En surface le chapitre 27 s’intéresse aux pentes des reliefs naturels (et surtout à leurs
instabilités) ; viennent ensuite les talus des « fosses » des mines et carrières à ciel ouvert,
avec extension aux tranchées de génie civil, puis les fondations. Le dernier chapitre
s’applique aux fondations des barrages, sans doute les ouvrages d’art les plus exigeants
(et les plus dangereux en cas de défaillance).
Tournée vers l’avenir, la cinquième et dernière partie « en guise de Postface », et
comprend deux chapitres : le second met en garde contre certaines méthodes qui ont
pourtant envahi le monde, le premier développe les solutions que la mécanique des
roches apporte déjà et apportera demain davantage au développement durable.
Pour terminer ce chapitre introductif et en résumer l’esprit d’une phrase clé, voici celle
d’Albert Caquot dans son Cours à l’Ecole des Mines, citée par Kérisel (2001) :
Dans l’art de construire, « les qualité de la matière sont les données premières et
essentielles … les formes ne sont que les résultantes de ces données premières »

Chapitre 12
La mécanique des roches pour l’ingénieur 21 ▲

SÉLECTION BIBLIOGRAPHIQUE
Agricola (en allemand, Bauer G.) – De re metallica, Joachimstal, 1556.
Collectif - Catalogue des roches françaises ; DGRST, Paris 1970.
Deere D.U. et Miller R.P. – Engineering classification and index properties of rock ;
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Chapitre 12
chapitre 13

Reconnaissance et auscultation
des massifs rocheux

13.1 INTRODUCTION : OBJECTIFS ET DÉFINITIONS


Les roches et les massifs rocheux sont à la fois complexes et opaques. Même les plus
simples en apparence peuvent réserver des surprises. Pour connaître leurs composants,
leurs structures, et ce qui s'y passe, l'ingénieur dispose de méthodes de reconnaissance et
d'auscultation, depuis les méthodes de la géologie « traditionnelle » avec le marteau et la
boussole, jusqu’à des technologies et métrologies de pointe, en passant par des
techniques classiques (forage, prélèvement d'échantillons, essais de laboratoire et in situ,
méthodes géophysiques, etc.), toutes méthodes qui font des progrès plus ou moins
rapides. On s'attachera surtout ici aux aspects qui concernent le comportement
mécanique (incluant en général les fluides du terrain).
On sépare reconnaissance, qui s'applique depuis l'origine d'un projet et tant que des
questions se posent sur les aléas géologiques d’un site, et auscultation, qui concerne le
comportement en service de l'ouvrage construit et de son environnement rocheux, terrain
de fondation par exemple. Lorsqu'il n'y a pas d'ouvrage à construire, ainsi pour une
falaise jugée instable, la reconnaissance est une phase d'acquisition de connaissances
sur un état initial, l'auscultation un suivi dans le temps du comportement. Cet exemple
illustre l'enchaînement entre deux pratiques qui partagent à la fois des principes et des
technologies, ce qui justifie qu'elles soient présentées dans un même chapitre. On
pourrait dire aussi que les reconnaissances sont davantage géométriques, l'auscultation
davantage comportementale. Entre les deux, les essais, qui portent sur les propriétés
mécaniques et hydrauliques ont un caractère intermédiaire.
L'ingénieur attend des reconnaissances une interprétation aussi fine et précise que possible
du milieu naturel, c’est-à-dire du volume rocheux sur lequel (ou dans lequel) un ouvrage est
à réaliser, interprétation en termes géologiques puis géotechniques, ceux-là plutôt descriptifs
et qualitatifs, ceux-ci chiffrés. La transition suppose notamment que soient mises en évidence
les quatre propriétés fondamentales par lesquelles un volume rocheux naturel s'écarte du
milieu idéal du mécanicien débutant, qu'on pourrait appeler quatre catégories de défauts :
discontinuité, hétérogénéité, anisotropie, état de contrainte non neutre.

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