Guide PEC TB Enfant Et Ado Maroc
Guide PEC TB Enfant Et Ado Maroc
Guide PEC TB Enfant Et Ado Maroc
MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Direction de l’Épidémiologie et de
Lutte contre les Maladies
2020
ROYAUME DU MAROC
MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Direction de l’Épidémiologie et de
Lutte contre les Maladies
PRÉFACE
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DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
REMERCIEMENTS
Ce guide est le fruit d’un travail de collaboration étroite entre les différents intervenants
dans la prise en charge de la tuberculose au Maroc. Nous tenons à remercier toutes les
personnes énumérées ci-dessous pour leur engagement et leur contribution à enrichir
le contenu du document :
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DE PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
SOMMAIRE
Abréviations 8
Définitions 9
1. Introduction 10
2. Epidémiologie de la tuberculose de l’enfant et de l’adolescent 11
3. Histoire naturelle et physiopathologie 14
4. Facteurs de risque de l’infection tuberculeuse chez l’enfant 17
5. Particularités de la tuberculose de l’enfant et de l’adolescent 18
6. Diagnostic de la tuberculose chez l’enfant et l’adolescent 20
6.1. Critères de présomption 20
6.2. Critères de certitude 26
6.3. Approche diagnostique de la tuberculose chez l’enfant et l’adolescent 28
6.4. Algorithmes de dépistage et de diagnostic de la tuberculose chez
l’enfant et l’adolescent 33
6.5. Particularités de la tuberculose de l’enfant et de l’adolescent en fonction
de l’âge 58
7. Traitement de la tuberculose maladie chez l’enfant et l’adolescent 61
7.1. Objectifs et principes du traitement 61
7.2. Médicaments antituberculeux de première ligne 62
7.3. Posologies journalières 63
7.4. Nombre de comprimés nécessaires par tranche de poids et par jour 63
7.5. Schémas de traitement curatif de la tuberculose pharmacosensible
chez l’enfant et l’adolescent 65
7.6. Particularités du traitement de la tuberculose selon la localisation 67
7.7. Suivi thérapeutique 67
7.8. Observance thérapeutique 68
7.9. Effets indésirables 69
7.10. Traitement adjuvent 70
7.11. Soutien nutritionnel 71
7.12. Lieu du traitement 71
8. Prévention de la tuberculose chez l’enfant et l’adolescent 73
8.1. Vaccination BCG 73
8.2. Identification et prise en charge des sujets contacts 76
8.3. Traitement de l’infection tuberculeuse latente chez l’enfant et l’adolescent 80
8.4. Lutte contre l’infection tuberculeuse à domicile et en milieu de soin 83
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ABRÉVIATIONS
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DÉFINITIONS
Certains termes utilisés dans ce guide répondent aux définitions ci-dessous. Les
définitions des cas de TB et des résultats thérapeutiques sont rapportées dans
l’Annexe I.
Nouveau-né Personne âgée de moins de 28 jours.
Nourrisson Personne âgée de moins d’un an.
Enfant Personne âgée de moins de 10 ans.
Adolescent Personne âgée de 10 à 19 ans.
Adulte Personne âgée de plus de 19 ans.
Cas index ou Premier cas identifié d’un nouvel épisode de tuberculose comportant
avéré un risque de contamination d’autres personnes. Un cas index est un
cas à partir duquel est centrée l’investigation des contacts possibles
(mais il n’est pas nécessairement le cas source ou initial).
Cas source Personne porteuse d’une infection tuberculeuse (présentant en
général une tuberculose pulmonaire bacillifère ou chez laquelle une
culture mycobactérienne est positive), qui transmet l’infection à une
ou plusieurs personnes.
Contact Situation de toute personne ayant été exposée à un cas avéré.
Contact étroit Personne ayant séjourné dans le même espace clos que le cas avéré
pendant une ou plusieurs nuits ou pendant des périodes diurnes
fréquentes ou prolongées (8 heures cumulées ou plus) au cours
des trois mois ayant précédé le début du traitement de l’épisode en
cours chez le cas index.
Infection L’infection par Mycobacterium Tuberculosis peut survenir lors d’un
contact avec une personne atteinte de tuberculose active et signifie
que la bactérie est présente dans l’organisme de la personne
nouvellement contaminée.
Infection Etat caractérisé par une réponse immunitaire persistante aux
Tuberculeuse antigènes du bacille tuberculeux acquis antérieurement, sans
Latente signes cliniques et ni radiologiques manifestes d’une tuberculose
active. L’infection tuberculeuse latente témoigne d’une exposition
au bacille tuberculeux, du développement de l’infection et enfin du
contrôle de la mycobactérie par le système immunitaire, celle-ci
étant réduite à l’état de quiescence.
Tuberculose La TB maladie, ou tuberculose active, se réfère au développement,
maladie chez un sujet infecté par Mycobacterium Tuberculosis, de certains
symptômes et/ou signes cliniques caractéristiques, associés ou non
à des anomalies biologiques et/ou radiologiques et/ou histologiques.
Le diagnostic la maladie est confirmé ou non par des examens
bactériologiques.
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1. INTRODUCTION
Références :
1. Lignes directrices concernant la prise en charge de la TB chez l’enfant dans le cadre des programmes
nationaux de lutte contre la TB – 2ème éd. Organisation Mondiale de la Santé 2016.
2. Latent tuberculosis infection: updated and consolidated guidelines for programmatic management.
Organisation Mondiale de la Santé 2018.
3. Marais BJ et al. The natural history of childhood intra-thoracic tuberculosis : a critical review of
literature from the pre-chemotherapy era. International Journal of Tuberculosis and Lung Disease,
2004, 8:392-402.
4. Rapport 2013 sur la lutte contre la TB dans le monde. Genève, Organisation Mondiale de la Santé.
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2. ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA TUBERCULOSE DE
L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
La TB demeure l’une des grandes causes de morbidité et de mortalité chez les enfants et
les adolescents dans le monde. L’enfant et l’adolescent sont généralement contaminés
à partir d’un adulte qui diffuse le bacille de Koch (BK). Ainsi, toute augmentation de
la fréquence de la TB chez l’adulte a pour conséquence une augmentation de la
fréquence de la TB chez l’enfant et l’adolescent. La fréquence de la TB chez l’enfant
et l’adolescent représente un indicateur sensible de la manière dont la maladie est
contrôlée dans une population.
Au niveau mondial, l’OMS estime que :
• 7,5 millions de personnes âgées de moins de 15 ans sont infectées chaque année
par la TB ;
• 1,12 million de personnes âgées de moins de 15 ans ont développé la TB en 2018,
dont 50% seulement ont été notifiés aux programmes nationaux de lutte contre la
TB ;
• La proportion des cas de TB chez les personnes âgées de moins de 15 ans
représente 11% de l’ensemble des cas en 2018. Cette proportion peut dépasser
les 25% selon les pays et les années.
• 205 000 personnes âgées de moins de 15 ans sont décédées des suites de la TB
en 2018, dont 16% vivaient avec le VIH ;
• 25 000 enfants et adolescents de moins de 15 ans ont contracté une TB multi-
résistante en 2014, dont moins de 10% seulement ont reçu un diagnostic et eu
accès à un traitement.
Au Maroc, la distribution proportionnelle des cas notifiés de TB toutes formes par
tranches d’âge a significativement évolué entre 1980 et 2019. Ainsi, la tranche d’âge
de moins de 15 ans qui comptait 17% des cas notifiés de TB en 1980, ne compte plus
que 7% en 2019, alors que celle des cas âgés de 45 ans et plus a augmenté de 16,6%
en 1980 à 30.2% en 2019 (cf. Figure 1).
5000 18%
4500 16%
4000 14%
3500 12%
3000
10%
2500
8%
2000
1500 6%
1000 4%
500 2%
0 0%
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
2098
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
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2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
En 2019, 2081 cas de TB ont été notifiés chez les personnes âgées de moins de 15
ans ; la forme extra-pulmonaire était la plus fréquente et représentait 81% des cas avec
une forte prédominance de la localisation ganglionnaire (45% des cas). (cf. Figure 2).
1%
1% 1%
PIT Autres
12%
45% Pleurale Ostéo-articulaire
Neuro-méningée Miliaire
13%
5000 18%
4500 16%
4000 14%
3500 17% 12%
3000
10%
2500
8%
2000
Figure
1500
2. Distribution proportionnelle des cas incidents de tuberculose selon
6% la
localisation
1000 anatomique chez les personnes âgées de moins de 15 ans au Maroc,4%2019.
500 2%
0 0%
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
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1997
2098
1999
2000
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2016
2017
2018
2019
La proportion des cas notifiés de complexe primaire tuberculeux cliniquement patent
(primo-infection tuberculeuse patente :
Nombre de cas de PIT)
TB parmi
% del’ensemble
cas de TB des cas notifiés a
progressivement diminué de 12% à 1% entre 1980 et 2019 (cf. Figure 3).
3500 14%
3000 12%
2500 10%
2000 8%
1500 6%
1000 4%
500 2%
0 0%
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
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1992
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Références :
1. Feuille de route pour mettre fin à la tuberculose de l’enfant et de l’adolescent, Deuxième édition
2019, Organisation Mondiale de la Santé, WHO/CDS/TB/2018.22
2. Les données du Programme national de Lutte Antituberculeuse au Maroc, 1980 - 2018
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les voies aériennes d’enfants infectés avec radiographie de thorax normale. Par ailleurs,
la tomodensitométrie thoracique a révélé la présence, chez des enfants infectés, de
petites adénopathies hilaires ou médiastinales, invisibles à la radiographie du thorax,
chez des enfants infectés. Ces éléments témoignent à l’évidence d’un réel processus
d’infection. Le caractère « latent » de cette infection est lié au fait que la population
bacillaire reste très faible, car rapidement maîtrisée par les défenses immunitaires
développées par le sujet infecté. Les traitements par mono ou bithérapie ont démontré
leur efficacité dans cette indication.
L’ITL est un syndrome clinique témoignant de trois événements :
•U
ne exposition à une mycobactérie du complexe tuberculosis s’est produite ;
•U
ne infection s’est développée ;
• Le contrôlé du bacille par la réponse immunitaire et sa réduction à un état quiescent.
Sujet contagieux
Sujet contaminé
Primo-infection tuberculeuse
Tuberculose maladie
- Soit précoce < 2 ans
- Soit réactivation tardive
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5. PARTICULARITÉS DE LA TB DE L’ENFANT ET DE
L’ADOLESCENT
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Références :
1. Lignes directrices concernant la prise en charge de la TB chez l’enfant dans le cadre des programmes
nationaux de lutte contre la TB – 2ème éd. Organisation mondiale de la Santé 2016
2.
C. Delacourt, Particularités de la tuberculose chez l’enfant, Revue des Maladies Respiratoires,
Volume 28, numéro 4, pages 529-541 (avril 2011)
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6.1.3 Imagerie médicale
6.1.3.1. Radiographie thoracique
Il s’agit de l’examen de référence pour le diagnostic des lésions tuberculeuses
pulmonaires et d’épanchement pleural.
Par définition, la radiographie du thorax doit être normale pour affirmer le diagnostic
d’ITL.
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Encadré 2
Tenant compte du contexte national, le PNLAT recommande, chez l’enfant, d’utiliser l’IDR
à la tuberculine comme outil diagnostique de première ligne de l’infection tuberculeuse
latente notamment :
- Lors des enquêtes autour des cas ;
- Chez les patients candidats à un traitement par les inhibiteurs du facteur de nécrose
tumorale (Anti-TNF), les hémodialysés et les patients en préparation à la greffe
hématologique ou d’organe.
Chez les enfants ou les adolescents : présentant des manifestations cliniques et/ou
radiologiques évocatrices de TB, l’IDR peut constituer un élément d’orientation dans la
démarche diagnostique de la TM.
6.1.5. Histologie
L’histologie a un grand intérêt dans le diagnostic de la TEP lorsqu’elle arrive à mettre en
évidence un granulome épithélioïde et gigantocellulaire avec nécrose caséeuse.
Il faut toujours associer un test par Xpert-MTB/RIF ou un examen de culture
bactériologique (à conserver dans de l’eau distillée ou du sérum salé pour les besoins
de la bactériologie) à l’examen anatomo-pathologique des échantillons tissulaires
prélevés (à conserver dans le formol pour les besoins de l’histologie).
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chez les adolescents est souvent similaire à celle des adultes (c’est-à-dire qu’il ne s’agit
pas d’une forme pauci-bacillaire).
Dans tous les cas, les échantillons obtenus doivent rapidement être acheminés au
laboratoire pour un Xpert MTB/RIF, un examen direct, et/ou une culture.
6.2.3. Xpert-MTB/RIF
Le test Xpert-MTB/RIF est une méthode de biologie moléculaire (PCR en temps réel)
qui permet à la fois d’identifier Mycobaterium Tuberculosis (MBT) et de déterminer
son profil de résistance à la rifampicine, en moins de 2 heures. Cette technique, outre
sa rapidité, a une sensibilité nettement plus élevée dans les échantillons négatifs à
l’examen microscopique que les méthodes PCR traditionnelles.
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6.2.4. Culture
La culture des produits pathologiques suspects reste l’examen de référence dans
le diagnostic de la TB. Dans la mesure du possible, il faut demander une culture
avant de démarrer la chimiothérapie antituberculeuse pour une TB non confirmée
bactériologiquement par l’examen Xpert MTB/RIF. C’est notamment le cas pour certaines
formes de TB où les produits pathologiques sont pauci-bacillaires (ex. « expectorations »
pour la TP chez l’enfant et « pus, urines, exsudats et divers fragments biopsiques »
pour la TEP). Pour les besoins de culture, les fragments biopsiques prélevés doivent
être conservés dans du sérum salé et non pas dans du formol.
La culture peut se faire sur milieu solide (Lowenstein Jensen en général) ou sur milieu
liquide (Methode Mycobacterial Growth Indicator Tube : MGIT) et permet de soumettre
la souche isolée à différents tests de sensibilité aux antituberculeux.
Les délais de culture dépendent de la richesse du prélèvement en bacilles et sont en
moyenne :
• Pour le milieu solide : 3 semaines si l’examen microscopique est positif et 4
semaines si l’examen microscopique est négatif.
• Pour le milieu liquide : 1 semaine si l’examen microscopique est positif et 2
semaines si l’examen microscopique est négatif.
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Selon que l’enfant ou l’adolescent appartient à l’un des groupes à risque ciblés par le
traitement de l’ITL (cf. Chapitre 8.3), le dépistage est basé respectivement sur :
• Le dépistage clinique à la recherche des signes évocateurs de TB et, simultanément,
le dépistage par radiographie thoracique ;
•
Le dépistage clinique, à la recherche des signes évocateurs de TB, suivi du
dépistage par radiographie thoracique en cas de présence d’un des signes
cliniques évocateurs.
L’IDR à la tuberculine et les tests IGRA constitue un élément d’orientation dans la
démarche diagnostique de la TM chez les enfants présentant des manifestations
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Tableau 5. Paquets de services pour le dépistage et le diagnostic de la TB au niveau des structures sanitaires publiques
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Prestations Dépistage Radiographie IDR Xpert Examen Culture LPA TDS
clinique thoracique MTB/RIF direct phénotypiques
Structures
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ESSP
Autres ESSP X Si disponible X
Préfectures de Fès et Marrakech X X X X X (1) X X
Avec laboratoire de culture à vocation régionale X X X X X (1) X
CDTMR
Autres CDTMR X X X X X (1)
INH (LNR) X X (1) X X X
nationaux
Laboratoires
Tous les CHP, CHR et CHU X X Si disponible
Centres
Hospitaliers
Rabat)
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(1) Réservé au suivi bactériologique des TP sous traitement ; Peut être utilisé exceptionnellement pour le diagnostic initial de la TP si problème
d’accès à l’Xpert MTB/RIF.
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Dépistage systématique à la
Si consultation pour recherche de la TB active
signes cliniques
évocateurs de TB
Groupe ciblé par le Groupe non ciblé par
traitement de l’ITL le traitement de l’ITL
Détenu, migrant,
Sujet PVVIH Autres
contact réfugié ou diabétique
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Figure 13 Figure 14
Figure 6. Démarche diagnostique d’une TP, associée ou non à une TEP, chez l’enfant
et l’adolescent
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Doit faire évoquer une TB chez tout enfant ou adolescent (1) qui a recours aux structures de soins
et qui présente pendant une durée de plus de 15 jours, des signes parmi les suivants (2) :
• Toux +/- expectoration • Prise de poids insuffisante chez l’enfant
• Fièvre • Sueurs nocturnes
• Perte de poids • Asthénie
Toujours rechercher un contage tuberculeux connu (3) et des signes de TEP associée (4)
Radiographie thoracique
si suspicion clinique de TB
Anormale Normale
Oui Non
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Devant la présence d’un contage tuberculeux (1), réaliser systématiquement chez les contacts
étroits :
- Dépistage clinique à la recherche d’au moins un des signes évocateurs de TB persistant plus
de 15 jours (2) :
• Toux +/- expectoration • Sueurs nocturnes
• Fièvre • Prise de poids insuffisante chez l’enfant
• Perte de poids • Asthénie
- Radiographie thoracique
Toujours rechercher des signes de TEP associée (3)
Oui Non
Traiter la TB maladie IDR ou IGRA : uniquement si l’enfant est âgé de > 5 ans et VIH négatif
selon le profil de
résistance (7)
Sujet contact :
• VIH positif quel que soit l’âge
• VIH négatif et âgé < 5 ans } Quel que soit le statut du test
IDR à la tuberculine ou IGRA
• VIH négatif, âgé ≥ 5 ans et qui a un test IDR à la tuberculine ou IGRA positif
Oui Non
Traiter l’ITL en l’absence de
Ne pas traiter de l’ITL
contre-indication (8)
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6.4.2.1.2. PVVIH
6.4.2.1.2.1. Au moment du diagnostic du VIH ou de la mise en route d’un traitement de
l’ITL
Chez tout enfant ou adolescent vivant avec le VIH au moment du diagnostic du VIH ou de la mise
en route d’un traitement de l’ITL, dépister systématiquement une TB active :
• Rechercher un des signes cliniques évocateurs de TB :
- Enfant (< 10 ans) : toux actuelle, prise de poids insuffisante, fièvre et/ ou contage
tuberculeux
- Adolescent (10-19 ans) : toux actuelle, perte de poids, fièvre et/ou sueurs nocturnes
• Radiographie thoracique
Toujours rechercher des signes de TEP associée (1)
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1.
En présence de signes de TEP, conduire les investigations complémentaires
appropriées selon la localisation : examen anatomo-pathologique, culture du
fragment biopsique et examens d’imagerie médicale…
2. Prélever 2 échantillons d’expectoration à 2 heures d’intervalle. Le 1er échantillon
est prévu pour réaliser le 1er test Xpert MTB/RIF et le 2ème pour refaire le test Xpert
MTB/RIF ou tout autre test complémentaire.
3. Si l’ED des frottis est positif (2 ED positifs ou 1 ED positif avec présence de signes
cliniques de TB et/ou d’anomalies à la radiographie thoracique), traiter pour TB. Si
l’ED est négatif, faire un test Xpert MTB/RIF (si possible) ou refaire l’ED avec un
nouvel échantillon (obtenu de préférence par expectoration induite, tubage gastrique
ou aspiration bronchique). Si aucun des deux tests ne permettent pas confirmer
le diagnostic, conduire des investigations complémentaires comme décrit dans
l’encadré bleu ciel de la Figure 14.
4. En cas de résistance à la rifampicine, suivre la démarche indiquée dans la Figure 14
et puis la Figure 15.
5. Si le patient est déjà sous traitement antirétroviral (TARV), évaluer son efficacité.
Dans le cas contraire : a) Si le diagnostic de TB n’est pas retenu, mettre en route
rapidement le TARV en absence de contre-indications ; b) Si le diagnostic de TB est
retenu, démarrer le traitement antituberculeux et différer de 3 semaines le TARV.
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6.4.2.1.2.2
Au moment des consultations de suivi, si le PVVIH a bénéficié d’un
traitement de l’ITL
Chez tout enfant ou adolescent vivant avec le VIH au moment des consultations de suivi, dépister
systématiquement une TB active en recherchant un des signes cliniques évocateurs :
• Enfant (< 10 ans) : toux actuelle, prise de poids insuffisante, fièvre et/ ou contage tuberculeux
• Adolescent (10-19 ans) : toux actuelle, perte de poids, fièvre et/ou sueurs nocturnes
Toujours rechercher des signes de TEP associée (1)
Oui Non
Figure 10. Algorithme de diagnostic de la TP, au moment des consultations de suivi, devant
un enfant ou un adolescent vivant avec le VIH ayant déjà bénéficié d’un traitement de l’ITL
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Chez tout enfant ou adolescent appartenant aux groupes à risque de TB ciblés par le traitement
de l’ITL (1), réaliser systématiquement :
• Dépistage clinique à la recherche d’au moins un des signes évocateurs de TB et persistant
plus de 15 jours :
- Toux +/- expectoration - Sueurs nocturnes
- Fièvre - Prise de poids insuffisante chez l’enfant
- Perte de poids - Asthénie
• Radiographie thoracique
Toujours rechercher des signes de TEP associée (2)
Oui Non
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Chez tout diabétique (1), détenu (2), migrant ou réfugié (3) (enfant/adolescent), réaliser
systématiquement :
• Dépistage clinique à la recherche d’au moins un des signes évocateurs de TB persistant plus
de 15 jours :
- Toux +/- expectoration - Sueurs nocturnes
- Fièvre - Prise de poids insuffisante chez l’enfant
- Perte de poids - Asthénie
Toujours rechercher un contage tuberculeux connu (4) et des signes de TEP associée (5)
Radiographie thoracique
Si suspicion clinique de TB
Anormale Normale
Oui Non
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6.4.3. Démarche diagnostique de la TP chez un enfant ou un adolescent présumé tuberculeux
48 |
6.4.3.1. En absence de facteurs de risque de tuberculose RR/MR
MTB MTB détecté (2), RR détectée ou indéterminée MTB non détecté MTB détecté trace, RR Aucun résultat
détecté indéterminée ou erreur ou test
(2), RR non invalide (5)
détectée Traiter comme IRABC Se référer à la figure 16
Refaire le test Xpert MTB/RIF (1)
(4) (Si déjà fait, Refaire le test
passer à l’encadré Xpert MTB/RIF (1)
en bleu ciel)
RR non RR RR détectée
détectée indéterminée (7)
Amélioration Pas d’amélioration
Traiter la TB par schéma de Culture + TDS Se référer à la Arrêt les Conduire des investigations complémentaires :
1ère ligne Phénotypique figure 15 investigations • Refaire Xpert MTB/RIF (3)
1ère ligne • Si MTB non détecté au 2ème Xpert MTB/RIF: réaliser une
culture, TDM Thoracique (si radiographie anormale non
évocatrice de TB) et test IDR ou IGRA
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Figure 13. Démarche diagnostique de la TP chez un enfant ou un adolescent ne présentant pas de facteurs de risque de TB RR/MR
1. Envisager le prélèvement initial de deux échantillons. Le 1er échantillon pour le 1er Xpert MTB/RIF et le 2ème pour refaire un Xpert MTB/
RIF ou tout autre test nécessaire.
2. Le MTB détecté comprend le MTB détecté comme étant élevé, modéré, faible ou très faible. Le MTB détecté trace est traité dans un
algorithme à part (Figure 14).
3. Refaire le test Xpert MTB/RIF avec un nouvel échantillon obtenu par tubage gastrique ou expectoration induite ou aspiration bronchique.
Interpréter le résultat du test répété comme indiqué dans le présent algorithme. Utiliser le résultat du 2ème test pour toutes décisions
cliniques.
4. IRBAC : infection respiratoire aigüe basse communautaire
5. Si résultat du test Xpert MTB/RIF « Aucun résultat, erreur ou test invalide », le laboratoire doit recommencer le test au même site avec
le 2ème échantillon sans avoir à revenir au médecin prescripteur. Interpréter le résultat du test répété comme indiqué dans le présent
algorithme et l’utiliser pour toutes décisions cliniques.
6. Arguments en faveur d’une TB probable : Signes cliniques évocateurs de TB ; contage tuberculeux connu, terrain prédisposant à la TB
maladie ; absence d’amélioration sous traitement antibiotique pour IRABC ; Présence de signes radiologiques évocateurs de TB ; signes
biologiques : IDR ou IGRA +.
7. Si le résultat du 1er test Xpert MTB/RIF est « MTB détecté, RR indéterminée » et le résultat du 2ème test est « MTB détecté, RR
détectée », refaire un 3ème test. Interpréter le résultat du 3ème test comme indiqué dans le présent algorithme et l’utiliser pour toutes
décisions cliniques.
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6.4.3.2. En présence d’un facteur de risque de tuberculose RR/MR
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Cas présumé de TB avec facteurs de risque de TB RR/MR (1) à évaluer par Xpert MTB/RIF selon les directives du PNLAT
LPA de 1ère et LPA de 2ème Arrêt les Conduire des investigations complémentaires :
2ème ligne ligne investigations • Refaire Xpert MTB/RIF (7)
• Si MTB non détecté au 2ème Xpert MTB/RIF, réaliser une
culture, TDM Thoracique (si radiographie normale chez les
PVVIH ou si anormale non évocatrice de TB) et test IDR ou
Se référer à la figure 15 IGRA
pour interprétation des résultats du LPA En absence de confirmation bactériologique, chercher les
arguments en faveur d’une TB probable pour démarrer le
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traitement de TB (8)
• Réaliser une culture + TDS phénotypiques (1ère et 2ème ligne) pour confirmer ou exclure la RR ; Chercher
• Traiter par schéma de première intention conformément aux directives nationales à moins que le Diagnostic
Oui Non un autre
patient ne présente un risque élevé de TB-RR/MR (6) ; de TB
diagnostic
retenu
• Évaluer l’évolution sous traitement et adapter le traitement selon les résultats des TDS. et surveiller
Figure 14. Démarche diagnostique de la TP chez un enfant ou un adolescent qui présente un facteur de risque de TB RR/MR
1. Les groupes de patients présentant des FDR de TB RR :MR sont : les échecs de traitement et de retraitement de la TB, les contacts des
cas de TB-RR/MR, les cas de TB avec absence de conversion des frottis à la fin de la phase intensive, les rechutes, les patients perdus
de vue et les PVVIH.
2. Envisager le prélèvement initial de deux échantillons. Le 1er échantillon pour le 1er Xpert MTB/RIF et le 2ème pour refaire un Xpert MTB/
RIF ou tout autre test nécessaire.
3. Le MTB détecté comprend le MTB détecté « élevé », « modéré », « faible » ou « très faible ». Le MTB détecté trace est traité dans un
algorithme à part (Figure 16).
4. IRBAC : infection respiratoire aigüe basse communautaire.
5. En cas de résultat du test Xpert MTB/RIF « Aucun résultat, erreur ou test invalide », le laboratoire doit recommencer le test au même
site avec un nouvel échantillon sans avoir à revenir au médecin prescripteur. Interpréter le résultat du test répété comme indiqué dans
le présent algorithme. Utiliser le résultat du 2ème test pour toute décision clinique.
6. Le patient qui présente un risque élevé de TB-RR/MR (échecs de traitement et de retraitement de TB ; Contacts avec cas de TB-RR/MR ;
Cas de TB avec absence de conversion des frottis à la fin de la phase intensive) doit être traité suite à une décision collégiale pour le choix
d’un schéma thérapeutique antituberculeux individualisé de 2ème ligne.
7. Refaire le test Xpert MTB/RIF avec un nouvel échantillon obtenu par tubage gastrique ou expectoration induite ou aspiration bronchique.
Interpréter le résultat du test répété comme indiqué dans le présent algorithme. Utiliser le résultat du 2ème test pour toute décision
clinique.
8. Arguments en faveur d’une TB probable : Signes cliniques évocateurs de TB, contage tuberculeux connu, terrain prédisposant à la TB
maladie, absence d’amélioration sous antibiotiques non tuberculeux ; signes radiologiques ; signes biologiques : IDR ou IGRA +.
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6.4.3.3. Conduite à tenir chez un enfant ou adolescent avec MTB détecté et RR détectée à l’Xpert MTB/RIF
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MTB détecté et RR détectée à l’Xpert MTB/RIF (1)
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Figure 15. Conduite à tenir chez un enfant ou un adolescent avec MTB détecté et RR détectée à l’Xpert MTB/RIF
1. Pour réaliser les tests LPA, il faut avoir :
• Deux résultats « MTB détecté et RR détectée » à l‘Xpert MTB/RIF si le patient ne présente aucun de facteurs de risque de TB RR/MR ;
• Un résultat « MTB détecté et RR détectée » à l’Xpert MTB/RIF si le patient présente un facteur de risque de TB RR/MR.
2. En cas de TP, il faut réaliser un examen direct (ED) des frottis sur les deux échantillons d’expectoration déjà prélevés avant de réaliser les
tests LPA. Si l’un des deux échantillons montre comme résultat « supérieur ou égale à ++ » à l’ED, réaliser directement le test LPA sur
cet échantillon. Dans le cas contraire, réaliser une culture sur milieu liquide de préférence puis le test LPA sur culture.
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6.4.3.4. Conduite à tenir chez un enfant ou adolescent présumé tuberculeux avec « MTB détecté trace et RR indéterminée » à
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l’Xpert MTB/RIF
PVVIH de tout âge ou enfant évalué (âge <10 ans) pour TP et personne de tout âge évaluée
Adolescent VIH négatif évalué pour TP
pour TB neuro-méningée
• Traiter par schéma de 1ère intention à moins que le patient ne présente un risque élevé de
TB-RR/MR (1)
• Refaire le test Xpert MTB/RIF avec le 2ème échantillon initialement prélevé et réaliser une
culture avec TDS phénotypiques pour confirmer ou exclure la RR si présence de facteurs
Refaire le test Xpert MTB/RIF avec le
de risque de TB RR/MR
2ème échantillon initialement prélevé
• Adapter le traitement selon les résultats du TDS
MTB détecté autre que trace MTB détecté trace MTB non détecté
(Quel que soit le résultat pour la rifampicine)
• Conduire des investigations complémentaires : culture
• Traiter par schéma
+ TDS ; TDM Thoracique (si radiographie normale) et
thérapeutique de 1ère
Suivre la démarche comme indiqué test IDR ou IGRA
intention (1) à moins que le
dans : patient ait des antécédents • En absence de confirmation bactériologique, chercher
• La figure 13 pour les cas présumés récents de traitement de TB les arguments en faveur d’une TB probable pour
démarrer le traitement de TB (3)
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Figure 16. Conduite à tenir devant un enfant ou adolescent présumé tuberculeux avec « MTB détecté trace et RR indéterminée » à l’Xpert
MTB/RIF
1. Les patients doivent recevoir un traitement de 1ère intention conformément aux directives nationales, à moins que le patient ne présente
un risque élevé de TB-RR/MR : Echec de traitement et de retraitement de TB ; Contact avec cas de TB-RR/MR ; Cas de TB avec absence
de conversion des frottis à la fin de la phase intensive. Ces patients doivent être traités par un traitement de 2ème intention selon les
directives du PNLAT.
2. Pour un adolescent qui a terminé avec succès un traitement au cours des 2 dernières années, un résultat « MTB détecté trace » peut-
être un résultat faussement positif en raison de la présence de bacilles non viables. Il faut chercher la présence d’arguments en faveur
d’une TB probable pour démarrer le traitement de TB.
3. Arguments en faveur d’une TB probable : Signes cliniques évocateurs de TB ; Contage tuberculeux connu, terrain prédisposant à la TB
maladie ; Absence d’amélioration sous antibiotique non spécifique à la TB ; Signes radiologiques ; Signes biologiques (IDR ou IGRA +).
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6.4.4. Démarche diagnostique de la tuberculose neuro-méningée chez un enfant ou un adolescent
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Suspicion clinique de méningite
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MTB détecté, RR détectée MTB détecté, RR MTB détecté trace, RR Aucun résultat ou
détectée indéterminée erreur ou test invalide
Oui Non • Réaliser un test LPA sur LCR. Si résultat non concluant, réaliser une culture
• Traiter par schéma court de la TB (sur milieu liquide de préférence) puis des tests LPA ou des TDS phénotypiques
Rechercher de 1ère et 2ème lignes
RR/MR (5) si contact avec Traitement de 1ère
et traiter • Traiter immédiatement par schéma long individualisé de 2ème intention sur
TB-RR/MR confirmé intention de la TB
d’autres décision collégiale du comité technique
agents • Si non, traitement sur décision neuro-méningée
collégiale (comité technique) • Puis adapter selon les résultats du LPA ou des TDS
infectieux
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Références :
1. Lignes directrices concernant la prise en charge de la tuberculose chez l’enfant dans le cadre des
programmes nationaux de lutte contre la tuberculose – 2ème éd, Genève, Organisation mondiale de
la santé, 2016 (who/htm/tb/2014.03)
2. Marais BJ et al. A re ned symptom-based approach to diagnose pulmonary tuberculosis in children.
Pediatrics, 2006, 118:e1350-1359.
3. Schaaf HS, Zumla A, eds. Tuberculosis: a comprehensive clinical reference. London, UK: Saunders
Elsevier, 2009.
4. Perez-Velez CM, Marais BJ. Tuberculosis in children. New England Journal of Medicine, 2012;
367(4):348-361.
5. Graham SM. The use of diagnostic systems for tuberculosis in children. Indian Journal of Pediatrics,
2011, 78(3):334-339.
6. Recommendations for investigating contacts of persons with infectious tuberculosis in low- and
middle-income countries. Geneva, World Health Organization, 2012 (WHO/HTM/ TB/2012.9).
7. Use of liquid TB culture and drug susceptibility testing (DST) in low and medium income settings.
Summary report of the Expert Group Meeting on the use of liquid culture media, Geneva, 26 March
2007. Geneva, World Health Organization, 2007.
8. Molecular line probe assays for rapid screening of patients at risk of multidrug-resistant tuberculosis
(MDR-TB): policy statement. Geneva, World Health Organization, 2008.
9. Zar HJ et al. Rapid molecular diagnosis of pulmonary tuberculosis in children using nasopharyngeal
specimens. Clinical Infectious Diseases, 2012, 55(8):1088-1095.
10. Bates M et al. Assessment of the Xpert MTB/RIF assay for diagnosis of tuberculosis with gastric
lavage aspirates in children in sub-Saharan Africa: a prospective descriptive study. Lancet Infectious
Diseases, 2013, 13(1):36-42.
11. Nicol MP et al. Accuracy of the Xpert MTB/RIF test for the diagnosis of pulmonary tuberculosis
in children admitted to hospital in Cape Town, South Africa: a descriptive study. Lancet Infectious
Diseases, 2011, 11(11):819-824.
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12. Rachow A et al. Increased and expedited case detection by Xpert MTB/RIF assay in childhood
tuberculosis: a prospective cohort study. Clinical Infectious Diseases, 2012, 54:1388-1396.
13. Automated real-time nucleic acid ampli cation technology for rapid and simultaneous detection of
tuberculosis and rifampicin resistance: Xpert MTB/RIF system for the diagnosis of pulmonary and
extrapulmonary TB in adults and children. Policy Update. Geneva, World Health Organization, 2013.
14. Use of tuberculosis interferon-gamma release assays (IGRAs) in low- and middle-income countries:
policy statement. Geneva, World Health Organization, 2011 (WHO/HTM/ TB/2011.18).
15. Commercial serodiagnostic tests for diagnosis of tuberculosis: policy statement. Geneva, World
Health Organization, 2011 (WHO/HTM/TB/2011.5).
16. Guidance on provider-initiated HIV testing and counselling in health facilities. Geneva, World Health
Organization, 2007.
17.
Wright CA, Warren RM, Marais BJ. Fine needle aspiration biopsy: an undervalued diagnostic
modality in paediatric mycobacterial disease. International Journal of Tuberculosis and Lung
Disease, 2009, 13(12):1467-1475.
18. Politique de l’OMS pour les activités conjointes de lutte contre la TB et le VIH. Principes directeurs
à l’intention des programmes nationaux et autres partenaires, Genève, Organisation mondiale de la
santé, 2012 (WHO/HTM/TB/2012.1).
19. Gie R. Diagnostic atlas of intrathoracic tuberculosis in children: a guide for low-income countries.
Union internationale contre la TB et les maladies respiratoires, Paris, 2003.
20. Algorithmes de diagnostic de la tuberculose. Modèle de l’Initiative mondiale pour les laboratoires
(GLI), Initiative mondiale pour les laboratoires, 2017.
21. Tests de détection de production d’interféron gamma pour l’infection tuberculeuse – Argumentaire,
Haute Autorité de santé, 2015.
60 |
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Les parents d’un enfant atteint de TB doivent recevoir une information détaillée sur :
• La nature de la maladie ;
• La nature et la durée du traitement et des contrôles ;
• L’organisation de l’enquête autour du cas et les risques pour les autres membres
de la famille et de l’entourage ;
• L’importance de la recherche d’un cas source doit être également soulignée.
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A partir d’un poids de 25 kg, l’enfant peut être traité en suivant les posologies et les
formulations recommandées pour l’adolescent et l’adulte (cf. Tableau 10).
Tableau 8. Nombre de comprimés nécessaires par tranche de poids et par jour pour
les nouvelles formulations combinées des antituberculeux de 1ère ligne chez l’enfant
(poids < 25 kg).
Nombre de comprimés
Tranche de
Phase intensive Phase de continuation
poids en Kg
RHZ 75/50/150 mg E 100 mg * RH 75/50 mg
[4-7]*** 1 1 1
[8-11] 2 2 2
[12-15] 3 3 3
[16-24] 4 4** 4
≥ 25 Il est recommandé d’utiliser les posologies et les formulations adultes
* E n’est donné que dans les formes graves de TB.
** Donner de préférence un comprimé E 400mg.
Tableau 9. Nombre de comprimés nécessaires par tranche de poids et par jour pour
les formulations combinées des antituberculeux de 1ère ligne encore utilisées par le
PNLAT chez l’enfant (poids < 25 kg).
Nombre de comprimés
Tranche de Phase intensive Phase d’entretien
poids en Kg
RHZ 60/30/150 mg E 100 mg * RH 60/30 mg
[4-6]*** 1 1 1
[7-10] 2 2 2
[11-14] 3 2 3
[15-19] 4 3 4
[20-24] 5 4** 5
≥ 25 Il est recommandé d’utiliser les posologies et les formulations adultes
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Tableau 10. Nombre de comprimés nécessaires par tranche de poids et par jour pour
les formulations combinées utilisées chez l’enfant (poids ≥ 25 kg), l’adolescent
Nombre de comprimés
Tranche de Phase intensive Phase de continuation
poids en Kg
RHZE 150/75/400/275 mg ou RH 300/150 mg et RH 150/75 mg
RHZ 150/75/400 mg selon le régime
[25 -37] 2 1 0
[38 – 54] 3 1 1
≥ 55 4 2 0
Tableau 11. Schémas thérapeutiques à préconisés pour traiter les nouveaux cas de TB
chez l’enfant
Phase Phase
Catégorie de diagnostic de tuberculose
d’attaque d’entretien
• TP diagnostiquée cliniquement
•
Formes non sévères de TEP : TB ganglionnaire intra- 2 RHZ 4 HR
thoracique et TB ganglionnaire périphérique
• TP confirmée bactériologiquement
• TP avec image cavitaire ou avec atteinte étendue du
parenchyme 2 RHZE 4 HR
• Formes sévères de TEP (à l’exception des formes neuro-
méningée et ostéo-articulaire)
• TB ostéo-articulaire
• TB neuro-méningée 2 RHZE 10 HR
• TB miliaire
Chez l’adolescent, tous les nouveaux cas de TB pharmacosensible doivent bénéficier des
mêmes régimes thérapeutiques préconisés par le PNLAT chez l’adulte (cf. Tableau 12).
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Tableau 12. Schémas thérapeutiques préconisés pour traiter les nouveaux cas de TB
chez l’adolescent.
Phase Phase
Catégorie de diagnostic de tuberculose
d’attaque d’entretien
• TP confirmée bactériologiquement
• TP diagnostiquée cliniquement
• TP avec des cavernes ou atteinte étendue du parenchyme
2 RHZE 4 RH
pulmonaire.
• Toutes les TEP (à l’exception des formes neuro-méningée
et ostéo-articulaire)
• TB ostéo-articulaire
• TB neuro-méningée 2 RHZE 7 RH
• TB miliaire
Encadré N°7 : Code standard utiliser pour les régimes de traitement antituberculeux
Il existe un code standard pour les régimes de traitement de la TB qui utilise une abréviation
pour chaque médicament antituberculeux. Un régime est constitué de deux phases. Le
chiffre placé devant chaque phase représente la durée de cette phase en mois. Un chiffre
disposé en indice (par exemple, 3) à la suite d’une lettre (abréviation du médicament)
représente le nombre de doses par semaine de ce médicament. S’il n’y a pas de chiffre
en indice à la suite d’une lettre, le traitement avec ce médicament est quotidien. Un (ou
des) médicament(s) alternatif(s) apparaît (aissent) sous forme d’une (ou plusieurs) lettre(s)
entre parenthèses.
Par exemple, si l’on écrit : 2RHZE/ 4R3H3, cela voudrait dire :
- La phase initiale est 2RHZE. La durée de la phase initiale est de 2 mois. La prise des
médicaments est quotidienne (pas de chiffre en indice à la suite des lettres).
- La phase de continuation est 4 R3H3. La durée de la phase de continuation est de
4 mois et comprend R et H administrés trois fois par semaine (chiffres en indice à la
suite des lettres).
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Localisation Particularités
Disséminée et/ Les experts suggèrent que l’adjonction de corticostéroïdes peut être utile pour
ou miliaire avec traiter l’insuffisance respiratoire liée à une TB disséminée.
hypoxie
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Dans tous les cas, le prestataire de soins doit toujours s’assurer, par tout moyen
approprié et acceptable en sa possession, de l’adhésion de l’enfant ou de l’adolescent
au régime thérapeutique en question. La carte de traitement du patient constitue
le principal instrument documentaire de contrôle de l’observance thérapeutique.
L’éventualité d’une interruption du traitement doit être suspectée lorsque l’enfant
soumis à un traitement antituberculeux :
• Ne manifeste pas de régression des symptômes voire même accuse une aggravation
de ceux-ci ;
• Accuse une perte continuelle du poids ou, phénomène plus fréquent, l’incapacité de
prendre du poids normalement ;
• Présente un frottis d’expectorations positif.
Une observance déficiente du traitement est une cause courante d’échec de celui-ci.
Des nouvelles données ont montré qu’en raison de la rareté des effets indésirables
ophtalmologiques (névrite optique avec perturbation de la vision colorée), l’éthambutol
peut être administré sans crainte à toutes les classes d’âge notamment chez l’enfant,
pour autant que l’indication ait été correctement posée.
L’hyperuricémie du Z étant généralement sans répercussion clinique, la surveillance de
l’uricémie n’a pas d’intérêt.
L’information de la famille et de l’enfant/adolescent sur les effets indésirables des
antituberculeux est obligatoire car elle permet, d’une part, de prévenir et de limiter les
risques liés à leur utilisation et, d’autre part, de renforcer l’adhésion au traitement.
(cf. Le chapitre des effets indésirables des antibacillaires au niveau du guide national de
la lutte antituberculeuse à l’usage des professionnels de santé).
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Références
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years of age with tuberculosis: evidence for implementation of revised World Health Organization
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2. Donald PR et al. The pharmacokinetics and pharmacodynamics of rifampicin in adults and children
in relation to the dosage recommended for children. Tuberculosis, 2011, 91:196-207.
3. Mcilleron H et al. Isoniazid plasma concentrations in a cohort of South African children with
tuberculosis: implications for international pediatric dosing guidelines. Clinical infectious diseases,
2009, 48(11):1547-1553.
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dosage in children. Geneva, World Health Organization, 2006 (who/htm/ tb/2006.365).
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Geneva, World Health Organization , 2006 (who/htm/tb/2006.371).
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Organization , 2010 (who/htm/tb/2009.420).
9. Frydenberg AR, Graham SM. Toxicity of first-line drugs for treatment of tuberculosis in children:
review. Tropical medicine & international health, 2009, 14:1329-1337.
10. Schoeman JF et al. Effect of corticosteroids on intracranial pressure, computed tomographic
findings, and clinical outcome in young children with tuberculous meningitis. Pediatrics, 1997,
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11. Guidelines for an integrated approach to the nutritional care of HIV-infected children (6 months - 14
years): handbook. Preliminary version for country introduction. Geneva, World Health Organization,
2009.
12. WHO, UNICEF, WFP and UNHCR consultation on the programmatic aspects of the management of
moderate acute malnutrition in children under five years of age, 24-26 February 2010, WHO, Geneva.
Technical note. Supplementary foods for the management of moderate acute malnutrition in infants
and children 6-59 months of age. Geneva, World Health Organization, 2012.
13. WHO child growth standards and the identification of severe acute malnutrition in infants and
children. A joint statement by the World Health Organization and the United Nations Children’s
Fund. Geneva, World Health Organization and United Nations Children’s Fund, 2009.
14. The WHO child growth standards. Geneva, World Health Organization, 2012; available at: http://
www.who.int/childgrowth/standards/en/.
15. Growth reference 5-19 years. Geneva, World Health Organization, 2012; available at: http:// www.
who.int/growthref/en/.
16. Management of severe malnutrition: a manual for physicians and other senior health workers.
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72 |
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8.1.2. Contre-indications
• Déficit immunitaire cellulaire congénital ou acquis ;
• Infection à VIH déclarée ;
• Enfants nés de mère séropositive pour le VIH tant que l’on n’a pas la certitude
qu’ils ne sont pas infectés ;
• Dermatose en évolution ;
• Allergie à l’un des composants.
8.1.3. Technique de la vaccination par le BCG
La technique de vaccination par le BCG est décrite dans l’Annexe IV.
La vaccination doit être effectuée le plus tôt possible après la naissance. Il est à noter
qu’un nouveau-né ayant été exposé à une source de contamination connue de TB (sa
mère en général) peut être récemment infecté. Si la TM est exclue chez ce nouveau-
né, non encore vacciné par le BCG, il doit recevoir une chimioprophylaxie pendant six
mois, puis au terme de cette période se faire vacciné par le BCG (cf. Chapitre 11.1.2).
8.1.4. Complications vaccinales
Les complications locales ou régionales sont les plus fréquentes et peuvent se
présenter sous forme de :
• Suintement ou suppuration au niveau du site d’injection ;
• Ulcération ou abcès au niveau du site d’injection avec ou sans écoulement ;
• Adénopathie satellite dans le territoire de drainage, voire adénite, évoluant parfois
vers la caséification et la fistulisation.
Ces complications peuvent être prolongées ou même persistantes. Elles sont d’autant
plus fréquentes que l’enfant est jeune, la dilution de la préparation vaccinale insuffisante,
l’injection trop profonde (au-delà de l’épiderme), la quantité injectée trop importante.
Parfois, il est possible que la souche elle-même soit impliquée.
Des complications systémiques sous forme d’ostéomyélite ou d’infection disséminée
par BCG sont également possibles mais rarissimes. Elles sont généralement observées
lorsque l’enfant présente un syndrome d’immunodéficience congénitale ou acquise.
Les BCGites généralisées sont exceptionnelles (0,5 à 2 par million de doses) mais
gravissimes ; elles révèlent un déficit immunitaire dont le diagnostic n’est pas établi
avant 6 mois.
Aucun des traitements proposés dans le cadre de ces complications n’a été validé. Si
besoin est, une intervention chirurgicale (drainage d’abcès, ablation ganglionnaire) ou
une chimiothérapie antituberculeuse (en cas d’ostéomyélite ou de BCGite disséminée)
peuvent être indiquées.
En cas de recours aux antibacillaires pour traiter une infection tuberculeuse par le BCG,
il est important de savoir que le bacille de Calmette-Guérin (tout comme Mycobacterium
bovis dont il dérive) a une résistance intrinsèque au pyrazinamide, si bien que toutes les
formes d’infection par le BCG doivent être traitées au moyen de doses plus élevées
d’autres médicaments antituberculeux de première intention. Par exemple, certains
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Encadré 9. Spécificités de la vaccination par le BCG chez l’enfant infecté par le VIH
- La vaccination par le BCG ne doit pas être administrée à des enfants dont l’infection
par le VIH est confirmée.
- La vaccination par le BCG ne doit être administrée qu’après exclusion de l’infection
par le VIH (au moyen des tests virologiques recommandés par le Programme National
de Lutte contre le SIDA) chez les nourrissons nés de mères séropositives et dont le
statut par rapport à l’infection par le VIH n’est pas connu, qu’ils présentent ou non des
signes ou des symptômes avérés suggérant une infection par VIH.
- La vaccination par le BCG doit être administrée aux nouveaux nés de femmes
dont le statut par rapport au VIH est négatif ou inconnu. Il est cependant fortement
recommandé de rechercher systématiquement une infection par le VIH chez toute
femme enceinte dans le cadre de la stratégie nationale d’élimination de la transmission
mère-enfant.
Les sujets contacts constituent un groupe à haut risque pour la TB. La prévalence de
la TM, sous toutes ses formes, peut atteindre plus de 5% et celle de la TB confirmée
bactériologiquement plus de 2%. La prévalence de l’ITL chez ce groupe peut atteindre
50%.
Le dépistage et la prise en charge de la TB chez sujets contacts est un élément clé de
la politique du PNLAT dont la finalité essentielle est double :
• Identifier et traiter précocement parmi les personnes ayant été en contact avec
le cas index, les sujets contacts atteints de TM, en particulier chez les enfants
qui peuvent développer des formes aiguës de la maladie telles que la miliaire ou
la méningite tuberculeuse ;
• Dispenser, selon les directives du PNLAT, un traitement de l’ITL aux sujets
contacts qui sont indemnes d’une TM et qui ont des facteurs de vulnérabilité
d’évoluer immédiatement de l’infection vers la TB maladie.
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Encadré 10. Détermination des niveaux de priorités chez les sujets contacts à
dépister
D’abord, il faut trouver les réponses à 3 questions :
• Quelle est la période de contact ? : Un cas index de TB respiratoire est considéré
comme contagieux durant les trois mois qui précèdent le démarrage du traitement
antituberculeux de l’épisode en cours et deux à trois semaines après (jusqu’à la
conversion des frottis). Si le cas index présentait une toux avant cette période de trois
mois, il est considéré comme ayant été contagieux à partir de la date du début de la
toux ; Aussi, il faut que ce contage tuberculeux soit récent (durant les deux années
précédentes). Car le risque pour le sujet contact infecté par le MTB de faire une TM
est plus important durant les deux premières années.
Quelle est la proximité du contact ? : Personnes ayant été à distance de
•
conversation (2 à 3 mètres), pendant la période de contagiosité. Pour une
proximité moins grande : tenir compte de la contagiosité du cas-index et aussi des
caractéristiques du sujet- contact (enfant, personne fragilisée) ;
• Quelle est la durée du contact ? : Personnes ayant eu un temps de contact cumulé de
8 heures ou plus pendant la période de contagiosité. Pour un temps de contact cumulé
inférieur à 8 heures : discussion au cas par cas, prise en compte des caractéristiques
du sujet-contact (enfant, personne fragilisée…).
La combinaison de ces trois éléments permet de classer les contacts en 3 catégories :
• Contact étroit (1er cercle) : personne qui partage le même espace clos que le cas
index pendant une ou plusieurs nuits ou pendant des périodes diurnes fréquentes
ou prolongées (8 heures cumulées ou plus) au cours des trois mois ayant précédé
le début du traitement de l’épisode en cours chez le cas index : personnes habitant
sous le même toit, partageant un même bureau ou la même salle de classe, co-
hospitalisées dans la même chambre, les codétenus partageant la même cellule…).
• Contact régulier (2ème cercle) : personnes partageant régulièrement le même espace
clos avec le cas index mais moins longtemps et de manière moins rapprochée : amis
ou famille ne vivant pas sous le même toit, les collègues du même atelier ou cantine,
les camarades de salle sport.
• Contact occasionnel (3ème cercle) : personnes partageant occasionnellement le
même espace clos avec le cas index.
Par la suite, il faut chercher la présence d’un ou plusieurs facteurs de vulnérabilité de
passage de l’infection à la TM :
• Etat de déficit immunitaire congénital ou acquis : les personnes vivant avec le
VIH, traités par anti-TNFa ou immunosuppresseurs (pour greffe hématologique ou
d’organe, traités par hémodialyse pour insuffisance rénale, diabétiques ;
• Age de moins de 5 ans.
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• Tous les contacts étroits (1er cercle), quel que soit leur âge, qui partagent le
même espace clos que le cas index pendant des périodes diurnes fréquentes
ou prolongées (8 heures cumulées ou plus) et qui présentent au moins un des
facteurs de vulnérabilité de passage de l’infection à la TM, doivent bénéficier
systématiquement d’un dépistage actif et ciblé de la TM ;
• Tous les contacts avec des signes ou symptômes évocateurs de TM doivent
bénéficier des investigations nécessaires pour confirmer le diagnostic.
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* Le traitement de l’ITL chez les sujets contacts est indiqué si le cas index a une TB respiratoire
pharmaco-sensible bactériologiquement confirmée. Si le cas index a une TB avec RR/MR/UR, il faut :
- Evaluer le risque de TB chez le sujet contact ;
- Discuter au cas par cas avec le comité national technique de TB, du traitement éventuel de l’ITL
et de sa surveillance.
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Tableau 16. Nombre de comprimés par jour et par tranches de poids de l’Isoniazide 50
mg ou 100 mg à administrer dans le cadre de l’ITL chez l’enfant (poids < 25 kg)
Tranche de poids Nombre de comprimés
en Kg H 50 mg ou H 100 mg
[4-7] 1 1/2
[8-11] 2 1
[12-15] 3 1 et 1/2
[16-24] 4 2
≥ 25 Il est recommandé d’utiliser les formulations adultes : un comprimé H 150
Tableau 17. Nombre de comprimés par jour et par tranches de poids de l’Isoniazide 150 mg et 100
mg à administrer dans le cadre de l’ITL chez l’enfant (poids ≥ 25 kg) et l’adolescent
8.3.4. Contre-indications
Les contre-indications du traitement de l’ITL à l’isoniazide comprennent l’insuffisance
hépatique sévère, la psychose maniaco-dépressive. En cas de contre-indications
transitoires, différer le traitement de l’ITL jusqu’à la résolution du problème. La
neuropathie périphérique ne constitue pas une contre-indication mais nécessite
l’association d’un traitement à la pyridoxine (vitamine B6).
8.3.5. Surveillance
La surveillance portera sur la promotion de l’observance, la vérification de la survenue
d’effets indésirables décelables cliniquement (en rapport à hépato-toxicité par H :
prurit, vomissements ou douleurs abdominales…) ou des signes évoquant une TM.
Le rythme de surveillance sera : le 1er, le 3ème et le 6ème mois du traitement. Prévoir une
consultation de suivi au 9ème mois pour le régime de 9 mois de traitement.
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Références
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la santé, 2016 (who/htm/tb/2014.03)
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Record, 2007, 82:193–196.
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10. Azzopardi P et al. Bacille Calmette-Guerin vaccine-related disease in HIV-infected children: a
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Hague, Netherlands: Tuberculosis Coalition for Technical Assistance, 2009.
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HTM/TB/2009.419).
22. Muñoz FM et al. Tuberculosis among adult visitors of children with suspected tuberculosis and
employees at a children’s hospital. Infection Control and Hospital Epidemiology, 2002, 23(10):568-572.
Cruz AT et al. Tuberculosis among families of children with suspected tuberculosis and employees
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23. Manuel pratique sur la vaccination, Ministère de la Santé Maroc, p.29, éd 2015
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Lorsque l’on soupçonne une TB PR chez l’enfant, tout doit être mis en œuvre pour
confirmer le diagnostic en recueillant des échantillons pour les tests Xpert-MTB/
RIF et les tests de sensibilité (TDS) aux antituberculeux, qu’ils soient phénotypiques
classiques (avec culture) ou génotypiques (LPA).
9.2.1. Tests génotypiques
Le diagnostic de la résistance repose actuellement sur les méthodes génotypiques
(biologie moléculaire) permettant ainsi un diagnostic rapide de la résistance aux
antituberculeux. Deux tests sont actuellement approuvés par l’OMS :
- Technique d’amplification automatisée de l’acide nucléique en temps réel (Xpert
MTB/RIF) : détecte l’ADN du MBT et les mutations responsables de la résistance à
la R (rpoB) dans un délai de deux heures ;
- Technique d’hybridation moléculaire inverse sur bandelettes (LPA) : très utile pour le
diagnostic de la résistance dans un délai de 24 heures :
• Genotype MTBDRplus : Résistance à la R (rpoB) et H (KatG, inhA) ;
• Genotype MTBDRsl : Résistance aux antibacillaires 2ème ligne notamment les
fluoroquinolones et les aminosides injectables : kanamycine, amikacine et
capréomycine.
9.2.2. Tests phénotypiques
Ils consistent à rechercher des mutants résistants par la méthode de proportions. Il
faut d’abord réaliser une mise en culture des produits pathologiques suspects soit
sur milieu solide (résultat en 3 à 6 semaines) soit sur milieu liquide comme MGIT
(résultat en 1 à 2 semaines). Puis on procède aux tests de sensibilité au antituberculeux
de 1ère (R, H, E, Z, S) et 2ème lignes (fluoroquinolones, aminosides injectables autres)
Les tests de sensibilité aux médicaments phénotypiques, à l’inverse, peuvent
nécessiter d’un à trois mois pour produire des résultats.
9.2.3. Stratégie nationale de diagnostic de la tuberculose pharmacorésistante
Le diagnostic de la résistance repose actuellement sur les méthodes génotypiques
(biologie moléculaire) dans la plupart des cas permettant ainsi, un diagnostic rapide.
Cependant, les TDS phénotypiques restent d’actualité afin de détecter des résistances
non relevées par les tests rapides en cas de :
- Discordance entre les résultats des tests ’Xpert MTB/RIF et LPA ;
- Discordance, d’une part, entre la clinique et les antécédents de traitement
antituberculeux et, d’autre part, les résultats des méthodes génotypiques.
La démarche diagnostique de la TB PR est présentée au niveau des Figures 13, 14 et
15 pour la TP et la Figure 17 pour la TB neuro-méningée au Chapitre 6.4.
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ne sont pas connues. La surveillance étroite du poids est importante car l’absence de
prise de poids ou la perte de poids représente le plus souvent l’un des premiers signes
(ou le seul) de l’échec thérapeutique.
9.3.1. Principes généraux
• En cas de TB PR, le traitement administré représente souvent la dernière chance
pour le patient.
• La décision thérapeutique est établie par un médecin pneumo-phtisiologue formé
au niveau du CDTMR pour les cas ayant un schéma standardisé de TB PR. Dans le
cas contraire (échecs de traitement de TB RR/MR, intolérance aux médicaments
de 2ème ligne…), la décision thérapeutique sera toujours collégiale établie par un
staff expérimenté (comité national technique de TB).
• Pour choisir le régime thérapeutique le mieux adapté, pour chaque patient, on
doit préparer un schéma qui tient compte :
-- Des antibacillaires déjà reçus ;
-- Du terrain du patient (tolérance aux médicaments, âge, comorbidité) ;
-- Des résultats des tests de sensibilité génotypiques et/ou phénotypiques pour les
antituberculeux de 1ère et 2ème lignes ;
-- De l’analyse critique des discordances entre la clinique, les antécédents
thérapeutiques et les tests de sensibilité ;
-- Des résultats du bilan pré-thérapeutique.
• Une règle d’or est de ne jamais ajouter un seul antituberculeux à un régime
thérapeutique en échec. En effet, il faut procéder à un changement global du
schéma thérapeutique.
•
L’hospitalisation est indiquée pour les cas de TB ultrarésistante, les cas de
tuberculose pré ultrarésistante, les formes compliquées de TB MR, les effets
indésirables graves, les cas associés à une comorbidité, et chaque fois que le
pronostic fonctionnel ou vital est engagé.
• Assurer une pharmacovigilance active par un bilan initial et une collaboration
interdisciplinaire pour la gestion des effets indésirables et des interactions
médicamenteuses.
• Considérer la chirurgie en cas de lésions localisées ou de doute sur l’efficacité du
traitement médical.
• La prise en charge doit avoir lieu dans un CDTMR ayant l’expérience de la prise
en charge des TB PR et ce, en concertation avec le pédiatre.
9.3.2. Médicaments
Aucun médicament de deuxième ligne n’est absolument contre-indiqué chez les
enfants. Les bénéfices des fluoroquinolones pour le traitement de la TB RR/MR chez
les enfants sont supérieurs aux risques. L’éthionamide, le PAS et la cyclosérine ont été
utilisés avec succès et sont bien tolérés.
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Références
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World Health Organization, 2011 (WHO/HTM/TB/2011.6).
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Du point de vue médical, les facteurs de risque concourant à une mauvaise réponse
au traitement antituberculeux et à la mortalité sont la dénutrition, les co-infections,
l’immunodépression sévère et une charge virale élevée.
Les autres thérapies recommandées chez les enfants et les adolescents vivant avec
le VIH atteints de TB recouvrent le traitement préventif au cotrimoxazole, l’instauration
précoce d’un TARV et une supplémentation par pyridoxine accompagnée d’un soutien
nutritionnel. Ces thérapies sont susceptibles d’améliorer les résultats du traitement
antituberculeux chez les enfants et les adolescents vivant avec le VIH.
10.3.2. Traitement préventif au cotrimoxazole chez l’enfant co-infecté TB/VIH
Le cotrimoxazole est un agent antimicrobien à large spectre agissant contre un
large éventail d’infections bactériennes et parasitaires. Le traitement préventif au
cotrimoxazole chez l’enfant ou l’adolescent co-infecté TB/VIH améliore la survie et
réduit l’incidence des comorbidités, notamment les infections opportunistes telles
la toxoplasmose et l’infection à Pneumocystis Jiroveci. Sauf contre-indication, cette
prophylaxie doit être mise en œuvre de manière systématique chez tout enfant ou
adolescent co-infecté TB/VIH.
Le cotrimoxazole est donné une fois par jour selon les posologies rapportées dans le
tableau15.
Tableau 18. Formulations et posologie du cotrimoxazole selon l’âge et le poids chez
l’enfant et l’adolescent
* Sulfaméthoxazole ** Triméthoprime
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Tableau 19. Synthèse des schémas thérapeutiques ARV (1) recommandés pour les
enfants nécessitant un traitement antituberculeux.
Schémas thérapeutiques recommandés pour les enfants et les nourrissons commençant une
T- ARV alors qu’ils sont déjà sous traitement antituberculeux (2 et 3)
Moins de 3 ans 2 INTIs + NVP en veillant à ce que la dose soit de 200 mg/m2
Schéma thérapeutique recommandé pour les enfants et les nourrissons qui commencent un
traitement antituberculeux (2) alors qu’ils sont déjà sous thérapie ARV
Moins de 3 ans Poursuivre NVP en veillant à ce que la dose soit de
Enfants sous 200 mg/m2
traitement 3 ans et plus
standard basé sur Si sous EFV, poursuivre le même schéma
INNTI Si pas sous NVP, passer à EFV
(2 INTIs + EFV ou
NVP)
Moins de 3 ans Passer à NVP en veillant à ce que la dose soit de 200 mg/m2
ou
Continuer LPV/r et envisager d’ajouter RTV pour atteindre
la dose thérapeutique complète (4)
Enfant sous
traitement 3 ans et plus Si pas d’antécédent d’échec de traitement basé sur INNTI :
standard Passer à EFV (5)
à base ou
d’inhibiteurs Continuer LPV/r envisager d’ajouter RTV pour atteindre la
de protéase (IP) dose thérapeutique complète (4)
(2 INTIs+ LPV/r) Si antécédent d’échec de traitement basé sur INNTI:
Continuer LPV/r et envisager d’ajouter RTV pour atteindre
la dose thérapeutique complète (4)
Envisager la consultation de spécialistes pour la mise en
place d’un traitement de deuxième intention
(1) Abréviations utilisées : ABC abacavir ; AZT zidovudine ; EFV Efavirenz ; LPV/r lopinavir/ritonavir ; INNTI
inhibiteur non nucléosidique de transcriptase inverse ; INTI inhibiteur nucléosidique de transcriptase
inverse; RTV ritonavir ; 3TC lamivudine.
(2) Assurer un dosage optimisé de rifampicine sur la base des nouvelles directives de dosage (15 mg/kg (de
10 à 20 mg/kg); dose maximale 600 mg/jour).
(3) passer à un régime de traitement par antirétroviraux adapté à l’âge sur la base du traitement national ART de
première ligne à la fin du traitement pour la tuberculose.
(4) Augmenter RTV jusqu’à atteindre le même dosage en mg que pour LPV, pour un ratio de 1 à 1.
(5) Passer à EFV doit être considéré comme l’option préférentielle (16) et l’EFV doit être poursuivi jusqu’à la fin du
traitement contre la tuberculose pour permettre la simplification et l’harmonisation avec les régimes ARV pratiqués
chez les enfants plus âgés.
10.3.3.3. Chronologie d’introduction du TARV et du traitement antituberculeux
Pour les enfants et les adolescents co-infectés TB/VIH qui ne sont pas encore sous
TARV et chez qui le diagnostic de TB est retenu, le traitement antituberculeux doit être
engagé en premier, suivi d’une TARV aussitôt que possible (généralement dans les huit
semaines qui suivent le début du traitement antituberculeux).
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Pour les patients dont le taux de CD4 est inférieur à 50 cellules/mm3, le TARV doit être
introduit dans les deux semaines qui suivent le début du traitement antituberculeux.
En effet, il faut mettre en balance le risque de décès chez le patient co-infecté par la
TB lorsqu’on retarde le TARV et le risque de survenue de l’IRIS lorsque le TARV est
commencé rapidement.
10.3.3.4. Adhésion au traitement ARV
Chez les enfants et les adolescents co-infectés TB/VIH , l’adhésion au traitement pose
des difficultés particulières l’exposant au risque d’échec par le développement de
résistances. Le choix limité des formulations pédiatriques, la forte charge en pilules
pour le VIH et pour la TB ou en volume de liquide, la grosseur des pilules et la difficulté
de les avaler, la survenue d’effets indésirables, les modifications fréquentes de dose,
les restrictions alimentaires, l’absence du principal proche, sont autant d’éléments qui
rendent difficile l’adhésion au traitement.
Le succès thérapeutique nécessite de l’engagement de la part du soignant et du proche
responsable. Les parents et autres membres de la famille de l’enfant ou de l’adolescent
co-infecté TB/VIH peuvent être eux-mêmes des PVVIH. Une prise en charge déficiente
de l’infection par le VIH chez les membres de la famille peut entraîner une prise en
charge déficiente de l’enfant, d’où l’importance d’une éducation thérapeutique de
qualité.
10.3.3.5. Complication du traitement : syndrome inflammatoire de reconstitution
immunitaire
Le syndrome inflammatoire de reconstitution immunitaire (IRIS), connu également
sous l’appellation de réaction paradoxale, est une détérioration clinique après une
amélioration initiale, observée chez les patients sous traitement antituberculeux qui
ont commencé un TARV. Il regroupe l’ensemble des manifestations pathologiques
attribuées à une reconstitution excessive et/ou insuffisamment régulée vis-à-vis
d’antigènes infectieux ou non infectieux après l’initiation du traitement antirétroviral.
Les mycobactéries et les mycoses sont les étiologies les plus fréquentes mais de très
nombreux agents infectieux et des pathologies auto-immunes ou inflammatoires sont
également à l’origine d’IRIS. L’IRIS peut également survenir avec l’amélioration de la
situation nutritionnelle au cours du traitement antituberculeux. L’IRIS pose donc souvent
des difficultés quant à son diagnostic et sa prise en charge. Il nécessite, notamment,
d’éliminer un échec (résistance, défaut d’observance) ou un effet indésirable du
traitement antituberculeux.
Mycobacterium Tuberculosis reste l’agent infectieux le plus fréquemment à l’origine
d’IRIS. La fréquence d’IRIS varie de 8% à 43% selon les études. Les réactions
surviennent en médiane trois semaines et jusqu’à six mois après l’introduction du TARV
chez des patients traités efficacement pour une TB. Elles se limitent généralement
d’elles-mêmes et durent de 10 à 40 jours. Les principales manifestations cliniques
sont l’apparition ou l’augmentation de taille d’adénopathies (67%), la réapparition d’une
fièvre (42%), l’apparition ou l’aggravation d’infiltrats pulmonaires, d’une miliaire ou
d’épanchement pleuraux (23%). Des complications graves (tuberculome intracrânien
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Références :
1. Politique de l’OMS pour les activités conjointes de lutte contre la TB et le VIH. Principes directeurs
à l’intention des programmes nationaux et autres partenaires, Genève, Organisation Mondiale de la
santé, 2012 (WHO/HTM/TB/2012.1).
2. Graham SM et al. Pulmonary disease in HIV-infected African children. Int J Tuberc Lung Dis, 2001;
5: 12-23.
3. Revised BCG vaccination guidelines for infants at risk for HIV infection. Weekly Epidemiological
Record, 2007, 82:193-196.
4. Recommendations for investigating contacts of persons with infectious tuberculosis in low- and
middle-income countries. Geneva, World Health Organization, 2012 (WHO/HTM/TB/2012.9).
5. Guidance for national tuberculosis programmes on the management of tuberculosis in children.
Geneva, World Health Organization, 2006 (WHO/HTM/TB/2006.371).
6. Guidelines for intensified tuberculosis case-finding and isoniazid preventive therapy for people living
with HIV in resource-constrained settings. Geneva, World Health Organization, 2011.
7. Frigati LJ et al. The impact of isoniazid preventive therapy and antiretroviral therapy on tuberculosis
in children infected with HIV in a high tuberculosis incidence setting. Thorax, 2011, 66(6):496-501.
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8. Balcells ME et al. Isoniazid preventive therapy and risk for resistant tuberculosis. Emerging
Infectious Diseases, 2006, 12:744-751.
9. Van Halsema CL et al. Tuberculosis outcomes and drug susceptibility in individuals exposed to
isoniazid preventive therapy in a high HIV prevalence setting. AIDS, 2010, 24:1051-1055.
10. Madhi SA et al. Primary isoniazid prophylaxis against tuberculosis in HIV-exposed children. New
England Journal of Medicine, 2011, 365(1):21-31.
11. Zar H Jetal. Effect of isoniazid prophylaxis on mortality and incidence of tuberculosis in children with
HIV: randomised controlled trial. British Medical Journal, 2006, 334:136.
12. Rapid advice: treatment of tuberculosis in children. Geneva, World Health Organization, 2010
(WHO/HTM/TB/2010.13).
13. Consolidated guidelines on the use of antiretroviral drugs for treating and preventing HIV infection:
recommendations for a public health approach. Geneva, World Health Organization, 2013.
14. Guidelines on co-trimoxazole prophylaxis for HIV - related infections among children,adolescents
and adults: recommendations for a public health approach. Geneva, World Health Organization,
2006.
15. ARROW Trial Team. Routine versus clinically driven laboratory monitoring and first-line antiretroviral
therapy strategies in African children with HIV (ARROW): a 5-year open-label randomized factorial
trial. Lancet, 2013, 381:1391-1403.
16. Van Dijk J Hetal. Effectiveness of efavirenz-based regimens in young HIV - infected children treated
for tuberculosis: a treatment option for resource-limited settings. PloS One, 2013, 8:e55111.
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• Le soutien de la part du milieu de vie habituel se trouve accru, ce qui peut
constituer une incitation à une meilleure adhésion au traitement.
Références
1. Adhikari M. Tuberculosis and tuberculosis/HIV co-infection in pregnancy. Seminars in Fetal &
Neonatal Medicine, 2009, 14:234-240.
2. Fact sheets on HIV/AIDS for nurses and midwives. Fact sheet 13: Continuum of Care. Geneva,
World Health Organization, 2000 (http://data.unaids.org/publications/External-Documents/who
factsheets_nurses-midwives_en.pdf, accessed 15 October 2013).
3. Scale up of HIV-related prevention, diagnosis, care and treatment for infants and children: a
programming framework. Geneva, World Health Organization and UNICEF, 2008.
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Il est très important que les résultats du traitement soient déclarés au PNLAT pour tous
les enfants et adolescents, conformément aux catégories standard :
• Traitement achevé ;
• Guérison ;
• Perdu de vue ;
• Décès ;
• Echec de traitement ;
• Non évalué.
Les définitions des cas et des issues de traitement sont décrites dans l’Annexe I.
De même, il est important de tenir à jour les dossiers médicaux intéressant les enfants
et les adolescents atteints, ou susceptibles d’être atteints, de TB ou de coïnfection TB/
VIH, en veillant à y consigner les informations utiles d’ordre clinique, paraclinique et
thérapeutique ainsi que celles relatives au dépistage de la TB et aux enquêtes autour
des cas. Une telle façon de procéder améliore la continuité des soins ainsi que la
communication entre services de santé.
Il convient également d’inclure :
• Les enfants et les adolescents dans l’action de prise en charge intégrée de la TB
et du VIH ;
• La détection et la prise en charge de la TB et de la coïnfection TB/VIH dans l’action
de prise en charge intégrée de la mère et de l’enfant.
Il est important de créer et entretenir des liens entre l’une et l’autre spécialité au niveau
du dépistage, des soins, de l’enregistrement et de la déclaration. Quant aux bases
de données relatives aux TARV, elles doivent inclure les informations concernant le
dépistage de la TB, le traitement préventif à l’isoniazide et le traitement préventif au
cotrimoxazole.
En ce qui concerne le dépistage systématique des sujets contacts dans l’entourage
d’un cas index, les indicateurs les plus importants sont :
• Ratio nombre d’enquêtes de dépistage des sujets-contacts/nombre de cas index
de TB ;
• Proportion des enfants et des adolescents évalués pour TB, parmi l’ensemble
des sujets-contacts identifiés à travers les enquêtes de dépistage des sujets-
contacts ;
• Proportion des cas de TB chez les enfants et les adolescents, identifiés à travers
les enquêtes de dépistage des sujets-contacts, parmi l’ensemble des cas notifiés ;
• Proportion des sujets-contacts âgés de moins de 5 ans indemnes de toute TB
active qui ont bénéficié d’un traitement préventif contre la TB ;
• Proportion des sujets-contacts âgés de moins de 5 ans ayant bénéficié d’un
traitement préventif contre la TB qui ont terminé ce traitement.
Les effets secondaires associés au BCG doivent également être signalés.
Le tableau 17 fournit des exemples d’indicateurs de suivi de la TB infantile retenus
par le PNLAT et leur importance dans le cadre de l’évaluation des performances du
programme.
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Quel que soit leur niveau d’intervention, tous les professionnels de la santé ont un rôle
à jouer et des responsabilités à exercer pour :
•
Garantir à tout enfant ou adolescent présentant une TB ou ayant été en contact
avec un cas de TB, des soins de santé de qualité, accessibles, acceptables,
continus, globaux et coordonnés ;
• Mobiliser la communauté et les organisations de la société civile autour de
l’intensification de la détection des cas et des questions liées à l’adhésion au
traitement et à l’appui social et alimentaire.
Références
1. Définitions et cadre de notification pour la TB - Révision 2013. Genève. Organisation Mondiale de
la Santé (WHO/HTM/TB/2013.2).
2. 10. Guidance for national tuberculosis programmes on the management of tuberculosis in children.
Geneva, World Health Organization, 2006 (WHO/HTM/ TB/2006.371).
3. Scale up of HIV-related prevention, diagnosis, care and treatment for infants and children: a
programming framework. Geneva, World Health Organization and UNICEF, 2008.
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- Les patients traités après un échec thérapeutique sont ceux qui ont déjà été
traités pour la tuberculose et chez qui la dernière cure n’a pas fonctionné (échec
thérapeutique).
- Les patients traités après avoir été perdus de vue ont déjà reçu un traitement
antituberculeux et ont été déclarés perdus de vue à l’issue de leur dernière cure. On
parlait auparavant de « patients traités après interruption ».
- Les autres patients déjà traités sont ceux qui ont déjà reçu un traitement
antituberculeux, mais chez qui les résultats de la dernière cure sont soit inconnus
soit non documentés.
Les patients sans antécédents connus de traitement antituberculeux sont ceux
qui ne rentrent dans aucune des catégories ci-dessus.
Les nouveaux cas de TB et les cas de rechute sont considérés comme des cas incidents
de TB.
1.3. Classification basée sur le statut VIH
On entend par patient tuberculeux VIH-positif tout cas de tuberculose confirmé
bactériologiquement ou diagnostiqué cliniquement qui présente un résultat positif au
dépistage du VIH réalisé lors du diagnostic de la tuberculose, ou qui a commencé un
traitement contre le VIH attesté par des données probantes.
On entend par patient tuberculeux VIH-négatif tout cas de tuberculose confirmé
bactériologiquement ou diagnostiqué cliniquement qui présente un résultat négatif au
dépistage du VIH réalisé au moment du diagnostic de la tuberculose. Tout malade de
cette catégorie dont on découvre postérieurement la séropositivité doit être reclassé
en conséquence.
Le terme patient tuberculeux à statut inconnu pour le VIH désigne tout cas de
tuberculose confirmé bactériologiquement ou diagnostiqué cliniquement pour lequel on
ne possède pas de résultat de dépistage du VIH et pas non plus de données probantes
indiquant qu’il suit des soins contre le VIH. Si le statut de ce patient par rapport au VIH
est déterminé par la suite, il convient de le reclasser en conséquence.
1.4. Classification basée sur la résistance aux médicaments
Les cas sont classés dans différentes catégories en fonction de tests de sensibilité
aux médicaments menés sur des isolements cliniques confirmés de M. tuberculosis :
- Monorésistance : résistance à un seul antituberculeux de 1ère intention.
- Polyrésistance : résistance à plus d’un antituberculeux de 1ère intention autre que
l’isoniazide et la rifampicine.
- Multirésistance : résistance à au moins l’isoniazide et la rifampicine.
- Ultrarésistance : multirésistance à laquelle s’ajoute une résistance à une
fluoroquinolone et à au moins un des trois antituberculeux injectables de deuxième
intention (capréomycine, kanamycine et amikacine).
- Résistance à la rifampicine : résistance à la rifampicine détectée au moyen de
méthodes phénotypiques ou génotypiques, avec ou sans résistance aux autres
antituberculeux. Cette notion inclut toutes les formes de résistance à la rifampicine
(Monorésistance, Polyrésistance, Multirésistance ou Ultrarésistance).
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Ces catégories ne sont pas toutes entièrement distinctes. Par exemple, la tuberculose
avec résistance à la rifampicine (RR) peut être multirésistante (MR) ou encore
ultrarésistante (UR). Même si l’on a généralement restreint jusqu’à aujourd’hui les
définitions de la monorésistance et de la polyrésistance aux seuls médicaments de
1ère intention, les futurs schémas thérapeutiques imposeront peut-être de classer les
patients en fonction des schémas de résistance des souches aux fluoroquinolones, aux
agents injectables de 2ème intention et à tout autre antituberculeux pour lequel des tests
de sensibilité aux médicaments fiables deviendront disponibles.
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Tableau 1. Les résultats thérapeutiques chez les patients traités pour la TB (étant exclus
ceux traités pour une TB RR ou une TB MR)
Issue Définition
Guérison Un patient atteint de TP chez qui l’affection a été confirmée
bactériologiquement en début de traitement présente des résultats négatifs
(selon l’examen des frottis ou la mise en culture) au cours du dernier mois de
traitement et au moins une fois auparavant.
Traitement achevé Le patient tuberculeux a terminé le traitement sans signe d’échec, mais
on ne dispose pas de données indiquant que les résultats de l’examen des
frottis ou de la mise en culture ont été négatifs au cours du dernier mois de
traitement et au moins une fois auparavant, soit parce que les tests n’ont pas
été réalisés soit parce que les résultats ne sont pas disponibles
Echec du Le patient tuberculeux continue de présenter des résultats positifs (selon
traitement l’examen des frottis ou la mise en culture) après cinq mois de traitement ou
plus
Décès Le patient tuberculeux meurt pour une raison quelconque au cours du
traitement ou avant de l’avoir commencé
Perdu de vue en Le patient tuberculeux n’a pas entamé de traitement ou celui-ci a été
cours de suivi interrompu pendant deux mois consécutifs ou plus
Non évalué Patient tuberculeux à qui aucun résultat thérapeutique n’a été attribué.
Cette catégorie inclut les cas transférés à une autre unité de traitement
(« transferts sortants ») et ceux dont les résultats sont inconnus de l’unité
chargée de la notification
Réussite du Somme des patients guéris et des patients ayant terminé leur traitement
traitement
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Tableau 2 : Les résultats thérapeutiques chez les patients atteints d’une TB-RR, TB-MR
ou TB-UR et traités par traitement long de deuxième intention
Issue Définition
Guérison Le traitement a été mené à bien conformément aux recommandations
nationales, sans signe d’échec, ET, après la phase intensive, trois cultures
ou plus ont été réalisées à au moins 30 jours d’intervalle et elles ont produit
des résultats négatifs
Traitement terminé Le traitement a été mené à bien conformément aux recommandations
nationales, sans signe d’échec, MAIS rien n’indique qu’après la phase
intensive trois cultures ou plus aient été réalisées à au moins 30 jours
d’intervalle et qu’elles aient produit des résultats négatifs
Echec du Il a été mis fin au traitement ou le schéma doit être modifié pour deux
traitement antituberculeux au moins, en raison :
- D’une absence de conversion (1) avant la fin de la phase intensive, ou
- D’une réversion (1) bactériologique survenant durant la phase
d’entretien qui suit la conversion au statut négatif, ou
- De signes d’acquisition d’une résistance supplémentaire aux
fluoroquinolones ou aux médicaments injectables de deuxième
intention, ou
- De réactions indésirables.
Décès Le patient meurt pour une raison quelconque au cours du traitement
Perdu de vue Patient dont le traitement a été interrompu pendant deux mois consécutifs
ou plus
Non évalué Patient à qui aucun résultat thérapeutique n’a été assigné (y compris les
cas transférés vers une autre unité de traitement et ceux dont les résultats
thérapeutiques ne sont pas connus).
Succès Somme des patients guéris et des patients ayant terminé leur traitement
thérapeutique
(1) les termes « conversion » et « réversion » sont définis comme suit en rapport avec les cultures :
- Conversion (au statut négatif) : deux cultures consécutives, réalisées à au moins 30 jours d’intervalle,
ont produit des résultats négatifs. On considère alors comme date de conversion la date à laquelle
l’échantillon de la première culture négative a été collecté.
- Réversion (vers un statut positif) : après une conversion initiale, deux cultures consécutives, réalisées
à au moins 30 jours d’intervalle, ont produit des résultats positifs. Lorsqu’il s’agit de définir l’échec
thérapeutique, la réversion n’est prise en compte que si elle survient au cours de la phase d’entretien.
Références
1. Définitions et cadre de notification pour la TB - Révision 2013. Genève. Organisation mondiale de la
Santé (WHO/HTM/TB/2013.2)
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2. Matériel nécessaire
• Une aiguille intradermique courte (1 cm) et fine, à biseau court ;
• Une seringue spécialement graduée en centièmes de millilitre, avec un piston
dont l’étanchéité est assurée par une bague, en caoutchouc ou en plastique,
disposée à son extrémité.
3. Tuberculines utilisées
Pour réaliser un test tuberculinique, on utilise le plus souvent :
• La tuberculine PPD-RT 23 additionnée de Tween 80 et présentée en solution à
conserver au froid, dont l’injection intradermique de 0.1 ml correspond à 2 unités
internationales de tuberculine RT 23.
• La tuberculine de l’Institut Pasteur IP48, livrée en boites contenant des flacons de
tuberculine purifiée lyophilisée et des ampoules de 1 ml de solvant. La tuberculine
lyophilisée est une poudre blanche qui doit être reconstituée juste avant l’emploi.
L’injection intradermique de 0.1 ml de la solution reconstituée correspond à 10
unités de la tuberculine IP 48 et a la même valeur que l’injection de 2 unités
internationales de tuberculine RT 23.
Pour obtenir une réaction à la tuberculine, on ne doit pas dépasser une concentration
supérieure à 2 unités de tuberculine PPD RT 23 (0,1 ml).
4. Contre-indications à la tuberculine
La seule contre-indication est un antécédent de réaction allergique connu à l’un des
composants du produit ou lors d’une administration précédente.
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5. Technique de l’intradermo-réaction
La réaction cutanée à la tuberculine est explorée par l’IDR. Cette IDR est réalisée par
une injection dans le derme à la face antérieure de l’avant-bras d’un volume exact
de 0,1 ml de la solution liquide de tuberculine. La validité d’interprétation du test
tuberculinique nécessite une technique parfaite.
L’injection doit être strictement intradermique et exsangue. La réalisation de l’injection
intradermique fait apparaître immédiatement une papule par soulèvement du derme
prenant un aspect de peau d’orange, témoin d’une bonne réalisation technique. La
tuberculine provoque localement la libération de plusieurs lymphokines qui, dans les
24 à 72 heures suivantes, donnent une infiltration localisée de la peau, provoquée par
l’œdème et l’accumulation de lymphocytes sensibilisés.
Il est possible de réaliser une IDR après application de lidocaïne en patch, sans risque
d’interaction ni de modification de la réaction.
Le respect rigoureux des modalités techniques de réalisation est primordial pour une
interprétation correcte de la réaction.
La lecture de la réaction cutanée s’effectue idéalement à la 72ème heure. Elle peut être
différée jusqu’au 5ème jour chez les sujets âgés pour lesquels la réactivation peut se
développer plus lentement.
On doit toujours mesurer le diamètre transversal (par rapport au sens de l’injection)
de l’induration de la papule qui s’est développée autour du point d’injection et non
son diamètre vertical, ni celui de la réaction érythémateuse qui l’entoure. Les limites
de l’induration sont déterminées par la palpation et mesurées en millimètres (mm) à
l’aide d’une règle graduée. Le diamètre de l’induration peut varier de 0 à 30 mm. Une
réaction fortement positive avec présence d’une vésicule est dite phlycténulaire. Le
caractère phlycténulaire correspond à une réaction exacerbée locale qui n’a pas de
signification particulière, bien qu’elle soit habituellement rapportée à un antécédent de
contact direct avec M. tuberculosis.
L’IDR à la tuberculine est le seul test mesurable validé témoignant d’une réponse
immunitaire au BK (immunité à médiation cellulaire).
La notification du résultat du test doit préciser la technique utilisée, la date de réalisation
et le diamètre de l’induration ainsi que toute réaction associée.
6. Seuil de positivité
Le seuil de positivité chez l’enfant et de l’adolescent dépend des éléments suivants :
• Le statut vaccinal par le BCG et le l’ancienneté de cette vaccination ;
• L’état immunitaire : infection au VIH ou dénutrition grave.
Une induration ≥ 5 mm de diamètre est considérée comme positive :
• Chez un enfant ou un adolescent vivant avec le VIH ;
• Chez un enfant ou un adolescent gravement dénutri.
Chez tous les autres enfants/adolescents, les seuils de positivité sont rapportés dans
le tableau ci-dessous.
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7. Interprétation du résultat
L’interprétation du test IDR dépend des facteurs suivants :
• Le diamètre de l’induration ;
• Le risque de progression de la maladie chez la personne infectée par la tuberculose ;
• Le délai après la dernière exposition du sujet contact au cas index.
Une IDR à la tuberculine positive est habituellement le témoin d’une infection
tuberculeuse soit sous forme de :
• ITL, lorsque l’examen clinique et la radiographie thoracique sont normaux ;
• TB maladie, en cas d’existence de manifestations cliniques et/ou radiologiques
évocatrices de TB maladie (localisation pulmonaire ou extra-pulmonaire) et/ou de
confirmation bactériologique.
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1. Expectoration
1.1. Arrière-plan
Tous les échantillons d’expectoration produits par l’enfant doivent être envoyés
au laboratoire pour test Xpert-MTB/RIF ou éventuellement examen au microscope
ou culture mycobactérienne. Les enfants capables de produire un échantillon
d’expectorations peuvent être contagieux, si bien que, comme avec les adultes, il
doit leur être demandé de le faire à l’extérieur et non dans un lieu clos (comme les
toilettes), à moins que l’on ne dispose d’un local spécialement équipé à cette fin. Pour
l’examen microscopique, deux échantillons d’expectorations doivent être obtenus : un
échantillon initial est prélevé immédiatement lors du premier entretien et un deuxième
échantillon est prélevé le matin au réveil, au domicile du patient. Pour le test Xpert-
MTB/RIF, les deux échantillons sont prélevés à deux heures d’intervalle.
1.2. Procédure :
•
Établir la confiance chez l’enfant en lui expliquant (ainsi qu’aux membres de la
famille) la finalité de la collecte d’expectorations.
• Demander à l’enfant de se rincer la bouche à l’eau avant de produire l’échantillon.
Cette précaution permet de débarrasser la cavité buccale de tout résidu d’aliments
ou de bactéries contaminantes.
• Demander à l’enfant de prendre deux inspirations profondes, en retenant son
souffle quelques secondes après chaque inspiration, puis d’expirer lentement.
Lui demander d’inspirer une troisième fois puis d’expirer avec autant de force que
possible. Lui demander d’inspirer à nouveau puis de tousser. Cette manœuvre
devrait produire des expectorations provenant d’assez loin dans les poumons.
Demander à l’enfant de maintenir devant sa bouche le récipient destiné à recueillir
l’échantillon et de cracher celui-ci dedans après une quinte de toux productive.
• Si la quantité d’expectoration est insuffisante, inciter le patient à recommencer à
tousser jusqu’à obtenir un échantillon satisfaisant. Ne pas oublier que bon nombre
de patients sont incapables de produire en quelques instants seulement des
expectorations provenant d’assez loin dans les voies respiratoires. Il faut donner
à l’enfant assez de temps pour produire des expectorations en toussant d’une
manière qu’il ressentira lui-même comme profonde.
• S’il n’a pas été recueilli d’expectorations, considérer le récipient comme ayant été
utilisé et l’éliminer de manière appropriée.
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2. Aspiration gastrique
2.1. Arrière-plan
L’aspiration gastrique est une technique utilisée pour recueillir des sécrétions de
l’estomac chez le jeune enfant lorsqu’il n’est pas possible de prélever chez celui-ci
des échantillons par expectoration volontaire ou par expectoration induite au moyen
d’une solution saline hypertonique. Elle est particulièrement utile chez le jeune enfant
hospitalisé.
Pendant le sommeil, le processus muco-ciliaire renvoie du mucus dans la gorge. Ce
mucus est dégluti et il reste dans l’estomac jusqu’à ce que celui-ci se vide. C’est
pourquoi les échantillons offrant les plus hauts rendements sont ceux qui sont obtenus
le matin au réveil. Le rendement maximum de positivité est obtenu en procédant chez
le patient à des prélèvements par aspiration gastrique deux jours consécutifs.
Chez les enfants atteints de TB, l’aspiration gastrique est utilisée pour la collecte
d’échantillons destinés à l’examen bactériologique afin de tenter de retrouver les bacilles
tuberculeux par test Xpert-MTB/RIF ou, éventuellement, par examen au microscope
ou culture mycobactérienne. Comme ce procédé est particulièrement pénible pour
l’enfant et qu’il ne donne en règle générale qu’un rendement médiocre (le rendement
diagnostique (culture positive) d’une série de trois aspirations gastriques n’est que de
25 à 50% chez l’enfant atteint de TB, si bien qu’un résultat négatif ne permet pas
d’exclure la TB chez l’enfant), il ne doit être utilisé que lorsque l’on a accès à la fois au
test Xpert-MTB/RIF et à la culture, éventuellement à l’examen au microscope.
Pour effectuer ce test convenablement, il faut en règle générale deux personnes
(une qui effectue le test et un assistant). L’enfant doit être à jeun depuis au moins
quatre heures (trois heures pour les nourrissons). Les enfants présentant une faible
numération de plaquettes ou une hémorragie ne doivent pas être soumis à ce test.
L’équipement nécessaire le suivant :
• Des gants ;
• Une sonde naso-gastrique (en général de calibre 10 ou plus) ;
• Une seringue, d’une capacité de 5, 10, 20 ou 30 ml, pourvue d’une connexion
appropriée à la sonde naso-gastrique ;
• Du papier de tournesol ;
• Un récipient à échantillons ;
• Un stylo (pour marquer les échantillons) ;
• Des formulaires de demande d’examens de laboratoire ;
• De l’eau stérile ou une solution saline normale (0.9% Na Cl) ;
• Une solution de bicarbonate de sodium (8%) ;
• Alcool / chlorhexidine.
2.1. Mode opératoire
L’aspiration gastrique peut être pratiquée en hospitalisation le matin lorsque l’enfant se
réveille, que ce soit à son chevet ou dans une chambre de prélèvement (si l’on dispose
d’une telle chambre). Elle peut également être pratiquée en ambulatoire (pourvu que
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la structure soit équipée convenablement). L’enfant doit être à jeun depuis au moins 4
heures (3 heures pour les nourrissons) avant de procéder à l’aspiration.
• S’assurer le concours d’un assistant.
• Préparer tous les équipements nécessaires avant de commencer.
• Placer l’enfant sur le dos ou sur le côté. L’assistant aidera à maintenir l’enfant, au
besoin.
• Mesurer la distance entre le nez et l’estomac afin d’estimer la profondeur à
laquelle le tube devra être introduit pour atteindre l’estomac.
• Connecter une seringue à la sonde naso-gastrique.
• Introduire doucement la sonde naso-gastrique par le nez et progresser jusqu’à
l’estomac.
• Extraire (par aspiration) du contenu de l’estomac (2 à 5 ml) au moyen de la seringue
connectée à la sonde.
• Si aucun liquide n’est aspiré, injecter 5 à 10 ml d’eau stérile ou de solution saline
et faire une nouvelle tentative. Si cela ne produit par le résultat escompté, répéter
la procédure. (Même si la sonde naso-gastrique ne se trouvait pas placée dans
la bonne position et que de l’eau ou de la solution saline était introduite dans les
voies respiratoires, le risque d’incident serait encore très faible). Ne pas tenter
l’opération plus de trois fois.
• Extraire le contenu gastrique (dans l’idéal, au moins 5 à 10 ml).
• Transférer le liquide gastrique de la seringue dans un récipient stérile (récipient de
collecte d’expectorations).
• Ajouter à l’échantillon un volume égal de solution de bicarbonate de sodium (afin
de neutraliser l’acidité du contenu gastrique et prévenir ainsi la destruction des
bacilles).
2.2. Après l’opération
•
Essuyer le récipient à échantillons au moyen d’alcool /de chlorhexidine pour
prévenir toute contamination croisée, puis étiqueter le récipient.
• Remplir le formulaire de laboratoire.
• Porter l’échantillon (dans une boîte isotherme) au laboratoire pour traitement dès
que possible (dans les 4 heures).
• Dans le cas où il faudra probablement attendre plus de 4 heures avant que
les échantillons ne soient apportés au laboratoire, les placer au réfrigérateur
(température de 4 à 8 °C) où ils doivent rester jusqu’à leur acheminement.
• Servir à l’enfant son repas habituel.
2.3. Mesures de sécurité
L’aspiration gastrique doit être considérée comme une opération présentant peu de
risque de transmission de la TB et elle peut s’effectuer en toute sécurité au chevet du
patient ou dans une salle de soins ordinaires.
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3. Induction d’expectorations
3.1. Arrière-plan
Il convient de noter que, à la différence de l’aspiration gastrique, l’induction
d’expectorations est une procédure génératrice d’aérosols. Autant que possible, par
conséquent, cette opération doit s’accomplir dans une salle d’isolement présentant
un dispositif adéquat de contrôle de l’infection en milieu de soins (pression négative,
lumière ultraviolette, extracteur d’air).
L’induction d’expectorations est considérée comme une procédure présentant peu de
risques pour l’enfant examiné. Les rares effets indésirables qui ont été signalés sont
les quintes de toux, une respiration légèrement sifflante et des épistaxis bénignes. Des
études récentes ont montré que cette procédure peut être pratiquée en sécurité chez
de jeunes enfants, encore que, pour cela, il faut que le personnel ait reçu une formation
spéciale et qu’il dispose également d’un équipement spécial.
L’enfant doit être examiné préalablement pour s’assurer qu’il se porte assez bien pour
bénéficier de l’induction.
Les enfants présentant les contre-indications suivantes ne doivent pas être soumis à
une expectoration induite :
• Jeun insuffisant : si l’enfant n’est pas à jeun depuis au moins trois heures, reporter
l’opération jusqu’à l’heure appropriée ;
• Détresse respiratoire marquée (notamment respiration rapide, respiration sifflante,
hypoxie) ;
• Intubation ;
•
Faible taux de plaquettes sanguines (<50.000/mm3 de sang), tendance aux
saignements, épistaxis sévères ;
• Altération de l’état de conscience ;
• Antécédents d’asthme significatifs (diagnostiqués et traités par un clinicien).
3.2. Procédure
• Administrer un bronchodilatateur (salbutamol p. ex.) pour réduire le risque de
respiration sifflante.
• Administrer par nébulisation une solution saline (3% NaCl) pendant 15 minutes ou
jusqu’à absorption intégrale de 5 ml de solution.
• Prévoir une kinésithérapie respiratoire si nécessaire, cela peut être utile pour
mobiliser les sécrétions.
• Pour les enfants plus âgés qui sont capables d’expectorer, suivre la procédure
décrite plus haut sous “Expectoration” afin de collecter des échantillons.
• Pour les enfants qui ne sont pas capables d’expectorer (p. ex. les jeunes enfants),
procéder par :
- Aspiration des conduits nasaux pour extraire les sécrétions nasales ; ou
- Aspiration nasopharyngée pour recueillir un échantillon convenable.
Tout équipement destiné à être réutilisé doit être désinfecté puis stérilisé avant
l’utilisation sur le patient suivant.
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Évaluation du nouveau-né ou
Situation 1 Évaluation de la mère
nourrisson
Mère ou contact familial - Recherche de TB active Recherche de TB congénitale ou
présentant des signes cliniques - Dépistage du VIH. néonatale
ou radiographiques de TB au - Examen histologique, frottis et
moment ou à l’approche de culture du placenta.
l’accouchement
Séparation de la mère et du Traitement du nouveau-né ou
Allaitement
nouveau-né ou nourrisson nourrisson
- Séparer la mère de l’enfant - Si une TB congénitale est Les femmes atteintes de
jusqu’à ce que la mère et diagnostiquée, amorcer un TB active peuvent allaiter
le nourrisson reçoivent un traitement adéquat directement au sein si le
traitement adéquat qu’ils tolèrent. - Si la TB congénitale est exclue, nouveau-né ou le nourrisson
- Si la souche isolée chez la le TPI à raison de 10mg/kg/j d’H reçoit un TPI. Par contre, les
source est sensible à l’H et à pendant 6 mois est recommandé. mesures de prévention de
la R et si le nouveau-né ou le l’infection, comme le port d’un
nourrisson reçoit un TPI, la masque par la mère s’elle est
séparation n’est plus nécessaire. jugée toujours contagieuse (TB
- Si la mère souffre de TB RR/ respiratoire bactériologiquement
MR/UR ou n’observe pas le confirmée) sont de rigueur
traitement, le nourrisson doit être pour éviter les risques de
séparé de la mère transmission.
Évaluation du nouveau-né ou
Situation 2 Évaluation de la mère
nourrisson
Mère traitée pour une TB active - Des frottis de suivi devraient Recherche de TB congénitale
pendant la grossesse être effectués chez la mère
pour confirmer qu’elle n’est plus
contagieuse.
- Dépistage du VIH.
- Examen histologique, frottis et
culture du placenta.
Séparation de la mère et du Traitement du nouveau-né ou
Allaitement
nouveau-né ou nourrisson nourrisson
- Si le traitement s’est traduit par - Si une TB congénitale est - Les femmes atteintes de TB
une amélioration clinique et si diagnostiquée, amorcer un active qui ont reçu un traitement
la mère n’est plus contagieuse, traitement adéquat adéquat pendant au moins 2
la séparation n’est pas - Si la TB congénitale est semaines et qui ne sont pas
recommandée. exclue et s’il est confirmé que la jugées contagieuses peuvent
- En cas de doute, agir comme mère n’est pas contagieuse et allaiter.
dans la 1ère situation. qu’aucun autre contact familial - Les femmes atteintes de TB
ne souffre de TB active, l’H n’est active pharmacosensible et jugée
pas nécessaire. toujours contagieuse peuvent
- En cas de doute, agir comme allaiter directement au sein si
dans la 1ère situation. le nouveau-né ou le nourrisson
reçoit un TPI. Par contre, les
mesures de prévention de
l’infection, comme le port d’un
masque par la mère sont de
rigueur.
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Évaluation du nouveau-né ou
Situation 3 Évaluation de la mère
nourrisson
Mère présentant une anomalie à - Si l’anomalie à la radiographie - Le nourrisson doit bénéficier
la radiographie thoracique sans pulmonaire est jugée consécutive d’un examen clinique et d’une
aucun signe de TB active à une ancienne TB guérie ou si radiographie à la naissance.
la mère n’a jamais été traitée, - Envisager une recherche de TB
elle devrait subir une évaluation, congénitale
y compris une analyse - Envisager une répétition de
d’expectorations l’IDR à l’âge de 3 mois et de 6
- Dépistage du VIH. mois.
- La mère doit être traitée si le
diagnostic de TB est retenu.
Séparation de la mère et du Traitement du nouveau-né ou
Allaitement
nouveau-né ou nourrisson nourrisson
- Si la mère n’est plus En cas de doute au sujet de l’état La mère peut allaiter.
contagieuse, la séparation n’est de la mère, le nourrisson doit
pas recommandée. recevoir un traitement préventif
- En cas de doute, agir comme (voir la 1ère situation).
dans la 1ère situation.
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TÉL. : (+212) 5 37 67 12 71 - FAX : (+212) 5 37 67 12 98