Ne Coupez Jamais La Poire en Deuxhju
Ne Coupez Jamais La Poire en Deuxhju
Ne Coupez Jamais La Poire en Deuxhju
L’ouvrage de Chris Voss et Tahl Raz commence sur les chapeaux de roue
puisqu’il est question d’une prise d’otage. Et pas n’importe laquelle : le fils
de Chris Voss, le co-auteur lui-même, qui est retenu contre une rançon
d’un million de dollars.
Petit à petit, la lumière est faite sur cet événement : en fait, Chris Voss se
trouve à la Harvard Law School pour suivre un cours de négociation, où
il participe à un jeu de rôles mené par Robert Mnookin (directeur du
Harvard Negotiation Research Project) et Gabriella Blum, spécialiste des
négociations internationales, des conflits armés et du contre-terrorisme.
Grâce à une technique bien particulière issue de son expérience de terrain,
Chris Voss va complètement renverser la situation :
« J’avais recours à ce qui était devenu l’un des outils de négociation les
plus puissants du FBI : la question ouverte. […] Nous l’appelons désormais la
tactique des questions calibrées : des demandes auxquelles l’autre partie
peut répondre, mais qui n’ont pas de réponse déterminée. »
« Je ne disais pas “non”, mais les questions que je posais sans relâche
donnaient cette impression. […] C’est une approche passive-agressive. Je
pose les mêmes trois ou quatre questions ouvertes, encore et encore,
inlassablement. Ils s’épuisent à répondre et me donnent tout ce que je
veux.«
Pour terminer cette partie, Chris Voss fait un parallèle entre un kidnappeur
et un homme d’affaires, qui se retrouvent l’un et l’autre dans la
négociation active et agressive.
• La négociation à l’ancienne
La négociation n’est pas un fait récent, mais ses techniques ont évoluées
au fil du temps. En effet, plusieurs échecs lors de prises d’otages aux États-
Unis dans les années 70 ont mené à la remise en cause directe du FBI et de
ses méthodes.
•
o « Séparer la personne – l’émotion – du problème » ;
o « Ne pas se laisser absorber par la position de
l’interlocuteur (ce qu’il demande), mais se concentrer plutôt
sur ses intérêts (pourquoi il le demande), afin de comprendre
ce qu’il désire réellement » ;
o « Travailler de façon coopérative pour générer des options
gagnant-gagnant » ;
o « Établir des standards acceptés des deux côtés pour évaluer
ces solutions possibles ».
• L’homme est un animal profondément irrationnel
Parmi ces biais, les auteurs expliquent ce que sont l’effet de cadrage, la
théorie des perspectives ou encore l’aversion à la perte. Chacun d’eux
développe les différentes réponses d’un être humain face à la notion de
risque ou de perte.
Les auteurs concluent sur ce point en évoquant le livre « Thinking Fast and
Slow », dans lequel Daniel Kahneman met en évidence l’idée que l’homme
est régi par deux systèmes de pensée :
Dans les années 1980-90, la méthode la plus utilisée était celle développée
dans l’ouvrage « Getting to yes ». Si celle-ci semblait bonne, elle considérait
pourtant la prise d’otages comme une situation rationnelle, ce qui n’est
évidemment pas le cas.
« Tout partait de cette prémisse universelle : les gens veulent être compris
et acceptés. »
Cette idée, comme le rappellent Chris Voss et Tahl Raz, sous-entend le rôle
crucial de l’écoute active pour arriver à l’empathie tactique :
• Le livre
• Calmez le schizophrène
Chris Voss va encore plus loin pour décrire ce qui se passe dans la tête de
deux protagonistes lors d’une négociation en évoquant un “état de
schizophrénie” :
« Quand ils ne parlent pas, ils pensent à leurs arguments et, quand ils
parlent, ils défendent leur point de vue. […] Chacun n’écoute que les voix
dans sa tête (et pas bien, puisqu’elles font sept ou huit autres choses en
même temps). »
• Ra-len-ti-ssez
« Si nous sommes trop pressés, nos interlocuteurs peuvent avoir
l’impression de ne pas être entendus et nous risquons de saper les bonnes
relations et la confiance que nous avons bâties. »
• La voix
•
o De l’animateur de talk-show nocturne qui, grâce à une
intonation descendante, présente une forme de contrôle de la
situation à son interlocuteur ;
o Positive et enjouée qui se veut “légère et encourageante” ;
o Directe, fortement déconseillée par Chris Voss et Tahl Raz car
elle renvoie une forme de domination qui nuirait à toute forme
de négociation, à moins d’avoir l’intonation adaptée :
« Vous pouvez être très direct et aller droit au but tant que vous créez de la
sécurité par une intonation qui laisse entendre “Je suis correct, tu es
correct, trouvons une solution”. »
• Mettez en miroir
1.
1. « Utiliser la voix d’animateur de talk-show nocturne« .
2. « Commencer par “je suis désolé… “. »
3. « Mettre en miroir« .
4. « Se taire. Au moins quatre secondes pour laisser la mise en
miroir faire son effet magique sur son interlocuteur ».
5. « Et recommencer« .
• Leçons clés
C’est pourquoi, pour bien négocier, il faut percevoir les émotions comme
un instrument, un moyen d’influencer l’interlocuteur.
• L’empathie tactique
Chris Voss reprend la narration de son anecdote avec les trois malfaiteurs.
Il explique avoir passé six heures à parlementer avec eux directement
derrière la porte (faute de téléphone), sans obtenir de réponse. Pourtant, ils
vont se rendre sans un mot. Sa technique : se mettre à leur place, en
mettant des mots sur ce qu’ils pouvaient ressentir à ce moment-là.
Les lecteurs de cet article ont également lu : La maîtrise de la persuasion:
Votre attitude vaut des millions
• L’étiquetage
« Nous avons identifié leurs sentiments, les avons mis en mots et ensuite,
très calmement, et respectueusement, nous leur avons renvoyé leurs
émotions. […] C’est une façon de valider les émotions de quelqu’un en les
reconnaissant. »
•
o Dans un premier temps, il s’agit de cerner l’état émotionnel de
votre interlocuteur,
o Puis de nommer l’émotion sur laquelle vous allez pouvoir vous
appuyer : cette énonciation peut se faire sous forme
affirmative ou interrogative, mais plutôt avec le pronom “on”.
o Enfin, le silence est la dernière étape de ce
processus : attendez que l’autre reprenne ce que vous venez
de lui révéler.
« Une fois que l’on a mis des mots sur ces peurs et qu’on les a exposées au
grand jour, les réactions négatives dans l’amygdale de votre interlocuteur
commenceront à s’estomper. Je vous promets que vous serez stupéfié par
la vitesse avec laquelle son langage passera de l’inquiétude à l’optimisme.
L’empathie est un puissant antidépresseur. »
Pour parvenir à cela, l’idée est de faire un “audit des accusations”, c’est-à-
dire lister toutes les accusations potentielles de l’autre pour y faire face. En
prenant les devants, en nommant clairement les reproches qui pourraient
vous être faits, vous allez à la fois désamorcer l’attaque de votre
interlocuteur et provoquer une forme “d’empathie sécurisée”. Cette
dernière est créée par un sentiment de compréhension de votre
interlocuteur qui va dès lors atténuer ses critiques.
• Leçons clés
Cependant, le “oui” est une réponse qui n’apporte pas grand-chose aux
négociateurs dans le sens où il pose un élément de réponse qui n’invite pas
à l’approfondissement.
« Pour un bon négociateur, un “non” est de l’or pur. Le négatif offre une
excellente occasion pour vous et la partie adverse de préciser ce que vous
voulez vraiment en éliminant ce que vous ne souhaitez pas. »
« Il remarque que les gens sont prêts à se battre jusqu’à la mort pour
garder leur droit à dire “non”, et qu’il vaut mieux leur accorder ce droit
tout de suite : l’environnement de négociation devient alors plus
constructif et collaboratif. »
Ces formes sont très proches, c’est pourquoi il faut être très attentif à la
situation pour en saisir le vrai sens.
« Partout, les hommes sont tellement habitués à ce que l’on cherche à leur
arracher un “oui” d’engagement pour obtenir des informations qu’ils sont
devenus experts en “oui” contrefaits. »
« Si nous pouvons contrôler les décisions des autres, nous pouvons les
influencer en habitant leur monde et en voyant et entendant exactement
ce qu’ils désirent. »
« “Non” ouvre les conversations et crée des refuges sûrs pour arriver au
“oui” d’engagement final. »
• Un mail magique
Pour ne pas perdre sa position de pouvoir dans le rapport de force qui vous
lie, votre interlocuteur sera contraint de vous répondre.
• Leçons clés
Chris Voss et Tahl Raz rappellent que négocier ne veut pas dire faire usage
de “gentillesse sociale”.
« Pour obtenir [des] informations, il faut que la partie adverse sente qu’elle
est en sécurité et qu’elle a le contrôle. Et aussi contradictoire que cela
paraisse, la meilleure façon d’arriver à ce résultat, c’est que la partie
adverse soit en désaccord, qu’elle marque ses propres limites, qu’elle
définisse ses désirs en fonction de ce qu’elle rejette. »
Pour autant, pour que ce modèle fonctionne, il doit absolument être basé
sur un regard positif inconditionnel. C’est là toute la difficulté car, pour
beaucoup, nos faits doivent être acceptés, considérés comme corrects,
pour recevoir l’approbation. Ainsi, les gens orientent leurs comportements
pour correspondre aux attentes de la société.
• Leçons clés
Pour arriver à vos fins, Chris Voss et Tahl Raz préconisent les “fondations”,
à savoir un regard positif inconditionnel pour créer un sentiment de
compréhension chez l’autre, la recherche du “c’est vrai” et l’usage du
résumé.
Chris Voss et Tahl Raz invitent à sortir de cette zone de sécurité qu’est le
compromis pour atteindre un but précis et obtenir un accord qui vous
correspond.
À travers ces mots, Chris Voss et Tahl Raz insistent sur le poids du
temps dans une négociation et soulignent qu’il ne faut en aucun cas se
précipiter. Ils invitent même à “résister à l’urgence”.
Contrairement à ce que beaucoup pensent, l’échéance ne doit pas être le
seul guide d’une négociation : si vous cédez à ce principe, vous serez
vous-même pris en otage. Cette situation induira alors
des comportements inadéquats de votre part.
« Quand la négociation est terminée pour un camp, elle l’est aussi pour
l’autre. »
Grâce à cet exercice, Chris Voss insiste sur la place des émotions dans nos
prises de décisions.
« Le mot le plus puissant dans une négociation, c’est “juste”. […] Les gens
respectent des accords s’ils sentent qu’ils ont été traités avec justice et les
fustigent si ce n’est pas le cas. »
•
o Un mouvement défensif, pour déstabiliser l’adversaire ;
o Une forme d’accusation de l’autre, insinuant sa
malhonnêteté ;
o Un objectif positif et constructif, où l’on reconnaît l’autre
comme honnête.
• Découvrez les moteurs émotionnels derrière ce que valorise la partie
adverse
« Si vous arrivez à faire en sorte que la partie adverse vous révèle ses
problèmes, ses souffrances et ses objectifs inachevés – si vous réussissez à
trouver ce à quoi les gens adhèrent vraiment -, alors vous pourrez leur
vendre une certaine vision de leur problème qui présente votre proposition
comme la solution idéale. »
Chris Voss et Tahl Raz montrent, selon un exemple très simple, que la
perspective peut changer la face d’une négociation. En prenant un seul
prix, 100 $ et selon de quel côté on se positionne, ce prix peut être très
satisfaisant ou, au contraire, perçu comme une insulte. Si la réaction est
irrationnelle, les schémas mentaux qui la programment, eux, ne le sont pas
et sont donc influençables.
« Les gens sont portés vers ce qui est certain plutôt que vers ce qui est
possible, même quand la probabilité représente une meilleure solution.
Cela s’appelle l’effet de certitude. Et les gens prendront de plus grands
risques pour éviter des pertes que pour réaliser des gains. Cela
s’appelle l’aversion à la perte. »
Pour l’ancrage les émotions, les auteurs invitent tout négociateur à faire un
audit des accusations dans l’objectif de reconnaître les peurs de votre
interlocuteur. En jouant sur le principe de l’aversion à la perte développé
précédemment, il sera plus aisé d’orienter ses perceptions ensuite.
« Vous faites passer votre idée sans mettre la partie adverse sur la
défensive. Et cela la pousse à proposer des montants plus élevés. »
•
o Soyez courtois mais tenaces sur les conditions non salariales
•
o Suscitez l’intérêt pour votre réussite
•
o Demandez : “Que faut-il pour réussir ici ? “
• Leçons clés
« Nous sommes des animaux émotifs et irrationnels et – de manière
prévisible et en suivant des schémas définis – nous agissons de façon
émotive et irrationnelle. Se servir de cette connaissance est… rationnel. »
Pour amorcer ce chapitre, Chris Voss fait le récit d’une négociation qui a
viré au désastre. Il s’agissait à nouveau du groupe Abou Sayyaf qui a pris,
cette fois, vingt otages. Le contexte est défavorable dès le début, empreint
de violence de part et d’autre. Après un an de crise, le bilan est
catastrophique, amenant l’auteur de « Ne coupez jamais la poire en
deux » à remettre en question sa façon de négocier.
Avec le recul, Voss admet que l’ensemble des éléments autour de cette
négociation l’ont menés à l’échec : climat de violence, plusieurs
intermédiaires… Tout ceci a créé une “atmosphère de conflit, de méfiance
et de mensonges” dans laquelle il est difficile de négocier.
• Suspendez l’incrédulité
« La vraie beauté des questions calibrées est qu’elles n’offrent pas de prise
à une attaque, contrairement aux affirmations. [Elles] ont le pouvoir
d’apprendre à votre interlocuteur ce qu’est le problème plutôt que de
provoquer un conflit en lui disant ce qu’est le problème. »
Une question calibrée est donc une question ouverte, commençant par
qui, quoi, comment ou encore pourquoi. Elle invite ainsi à une réponse
précise, détaillée et réfléchie.
« Ce que toute question calibrée bien conçue sous-entend, c’est que vous
voulez la même chose que l’autre personne, mais que vous avez besoin
de son intelligence pour surmonter le problème. »
• Leçons clés
Celui qui contrôle la conversation est celui qui écoute car grâce à son
écoute active et toutes les techniques évoquées ici, il peut diriger la
négociation vers son propre but.
« La confrontation agressive est l’ennemie de la confrontation
constructive. »
« Le truc des questions de type “comment”, c’est que, bien utilisées, elles
sont des façons douces et élégantes de dire “non” et
qu’elles conduisent votre interlocuteur à formuler une meilleure solution
– votre solution. »
• Repérez les menteurs, gérez les crétins et charmez tous les autres
Chris Voss et Tahl Raz insistent ici sur les différentes formes de
communication pour découvrir à qui vous avez à faire, mais aussi pour
désarmer votre interlocuteur. Négocier, c’est utiliser la
communication verbale, paraverbale (“la façon dont c’est dit”) et non
verbale.
Dans cette même idée, Albert Mehrabian a créé la règle des 7-38-55 %.
Chris Voss et Tahl Raz mentionnent à nouveau les trois formes de “oui”
existant, puis expliquent qu’avec la règle des trois vous obtiendrez un vrai
“oui” d’engagement. Pour ce faire, vous devez amener l’interlocuteur à
consentir trois fois son engagement ou votre accord. Afin d’éviter un effet
de répétition, vous pouvez utiliser plusieurs stratégies : le résumé,
l’étiquetage ou encore les questions calibrées.
• L’effet Pinocchio
• La réduction Chris
• Leçons clés
•
o Les analystes : méthodiques, appliqués, préparés.
o Les assertifs : fougueux, directs, agressifs.
o Les arrangeurs : sociables, distraits, bavards.
La colère peut être une émotion décisive dans une négociation en ce sens
qu’elle montre votre implication dans l’échange. Mais attention, elle peut
être aussi dangereuse dans ses conséquences sur l’autre, notamment
dans la relation de confiance.
•
o Les questions de type “pourquoi”
Peu conseillé par Chris Voss et Tahl Raz comme question calibrée, le
« pourquoi » permet toutefois « d’instrumentaliser le réflexe défensif que
provoque la question pour que votre interlocuteur défende votre position ».
•
o Les messages à la première personne
•
o Ne cherchez pas à tout prix un accord, soyez prêt à vous
retirer
L’un des points d’orgues de « Ne coupez jamais la poire en deux » est
de refuser le compromis. Il faut toujours garder à l’esprit que vous avez le
pouvoir de dire “non”, sinon vous devenez vous-même otage.
• Le modèle Ackerman
•
o Fixez votre prix cible (votre objectif).
o Fixez votre première offre à 65 % de votre prix cible.
o Calculez trois augmentations de taille
décroissante (jusqu’à 85, 95 et 100 %).
o Faites preuve de beaucoup d’empathie et dites “non” de
différentes façons afin que la partie adverse propose une offre
plus intéressante.
o En calculant le montant final, utilisez des chiffres précis, pas
ronds.
o Pour votre dernière offre, ajoutez un élément non
monétaire (dont ils ne veulent pas) pour montrer que vous
avez atteint votre limite.
• Comment négocier une réduction de loyer quand on vient de vous annoncer
une augmentation
Chris Voss et Tahl Raz montrent l’exemple d’un étudiant qui réussit à faire
baisser son loyer grâce à l’usage de la méthode Ackerman : étiquetage,
calibrage et chiffres précis.
• Leçons clés
Pour aborder ce dernier chapitre, Chris Voss fait le récit d’une tuerie suivie
d’une prise d’otages dans l’État de New-York. Cet événement va marquer
un tournant dans la gestion de ce type de situation avec la découverte des
“cygnes noirs”, « ces informations cachées et inattendues – ces
inconnues inconnues – dont l’exhumation a des effets décisifs sur une
dynamique de négociation ».
Chris Voss et Tahl Raz expliquent dans un premier temps l’origine de cette
métaphore : alors que tout le monde connaissait les cygnes blancs,
découvrir des cygnes de couleur noire a rendu “l’impossible ou
l’impensable” réel.
•
o Dans chaque négociation, il y a trois types d’informations :
▪ Les connues connues ⇒ ce que l’on sait.
▪ Les inconnues connues ⇒ les probabilités, ce qu’on sait
qui existe.
▪ Les inconnues inconnues ⇒ les fameux cygnes noirs.
• Dévoilez les inconnues inconnues
« Nous devons laisser ce que nous savons – nos connus connus – nous
guider, mais sans nous masquer ce que nous ne savons pas, nous devons
rester flexibles et prêts à nous adapter à toute situation. »
Cette vision implique une flexibilité totale et une attention particulière aux
motivations de l’autre. Selon Chris Voss, chaque partie dispose de trois
cygnes noirs qui pourraient changer la face de la négociation. C’est
pourquoi il est décisif de s’intéresser à ce que vous ne savez pas,
de questionner les indices verbaux et non-verbaux et surtout de les
étiqueter. Cela permettra à l’interlocuteur de vous livrer des informations
cruciales.
« La majorité des gens imaginent que les cygnes noirs sont des
informations très privées ou jalousement conservées, alors qu’en fait
l’information peut paraître complètement inoffensive. […] Votre
interlocuteur dispose toujours d’informations dont il ne comprend pas la
valeur. »
« Pour comprendre les leviers, on peut les comparer à un fluide qui circule
entre les parties. »
•
o Les leviers positifs ⇒ Ils vous donnent une certaine notion de
pouvoir puisque vous avez la capacité de fournir ou de garder
ce que désire l’autre. Il désire ou a besoin, et vous disposez.
•
o Les leviers négatifs ⇒ Reposant sur l’aversion à la perte et les
menaces, ce levier correspond à la capacité à faire du mal à
l’autre. Ils jouent sur les peurs ou encore la notion de
réputation.
•
o Les leviers normatifs ⇒ Ces derniers mesurent le rapport aux
règles et à la morale de votre interlocuteur.
Pour mettre à jour les cygnes noirs de votre interlocuteur, il est obligatoire
de découvrir sa vision du monde, ce qui guide son existence.
• Le principe de similarité
Il est établit qu’il existe une meilleure relation de confiance entre ceux qui
se ressemblent. Cette proximité, cette similarité est souvent mobilisée pour
justifier d’une compréhension mutuelle sous-entendue.
Pour saisir tous ces enjeux, il est pertinent d’envisager une rencontre : elle
vous permettra de valider ou non vos recherches tout en débusquant de
nouvelles informations, à travers les différents types de communication de
votre interlocuteur. Pour ce faire, ne négligez pas les moments de
relâchement durant lesquels vous pourrez observer plusieurs éléments
significatifs.
Pour conclure ce chapitre, Chris Voss et Tahl Raz reviennent sur l’idée
générale de l’ouvrage « Ne coupez jamais la poire en deux ». Les
compromis sont très répandus car ils évitent le conflit, or ce n’est
généralement par l’interlocuteur qui nous effraie, mais le conflit en lui-
même.
• Leçons clés
Pour clore ce dernier chapitre du livre « Ne coupez jamais la poire en
deux« , les auteurs rappellent le potentiel de ce que vous ne connaissez
pas et invitent une nouvelle fois le lecteur à percevoir les cygnes noirs
comme des leviers puissants pour toute négociation.
Points forts :
Point faible :