Contrats Pluri-Exercices
Contrats Pluri-Exercices
Contrats Pluri-Exercices
de la norme comptable internationale IFRS 15 « Produits des activités ordinaires tirés des contrats
conclus avec des clients » (date de publication : Mai 2014).
Un contrat pluri-exercices est un contrat spécifiquement négocié pour la construction d'un actif ou
d'un ensemble d'actifs qui sont étroitement liés ou interdépendants en termes de conception, de
technologie et de fonction, de finalité ou d'utilisation.
Compte tenu de la nature de l'activité de l’entité dans le cadre des contrats de construction, la date
de démarrage et la date d'achèvement des contrats se situent généralement sur des périodes
comptables différentes, c'est-à-dire sur plusieurs exercices.
le contrat à forfait, dans lequel l'entrepreneur accepte un prix fixe ou une rémunération fixée, par
référence à une estimation du nombre d'unités d'œuvre à un prix unitaire fixé, soumis dans certains
cas à des clauses de révision de prix.
le contrat en régie, dans lequel l'entrepreneur est remboursé des coûts autorisés (ou autrement
définis), plus un pourcentage de ces coûts ou d'une rémunération fixe. Certains contrats peuvent
comporter des caractéristiques à la fois d'un contrat à forfait et d'un contrat en régie (par exemple,
un contrat en régie assorti d'un prix maximum).
de la comptabilisation des produits et coûts relatifs aux contrats de construction dans les états
financiers des entrepreneurs ;
les contrats de prestations de services directement liés à la construction d'un actif, par exemple les
contrats d’architecture ou d’ingénierie ;
les contrats de destruction ou de remise en état d'actifs ainsi que les contrats de remise en état de
l'environnement, suite à la démolition d'actifs. N'entrent pas dans cette catégorie les contrats pour
lesquels les services rendus à l'arrêté des comptes peuvent être facturés. Il en est ainsi :
pour les prestations continues, telles que les loyers ou les intérêts, sur la période du bail ou la
durée du prêt consenti ;
pour les prestations discontinues à échéances successives échelonnées sur plusieurs exercices,
telles que les contrats d'entretien, de maintenance ou d'abonnement de services.
des propositions et des négociations séparées ont été faites pour chaque actif,
les coûts et revenus de chaque actif sont identifiables. Un ensemble de contrats, qu'ils soient
passés avec un même client ou avec des clients différents, doit être traité comme un contrat de
construction unique lorsque :
les contrats sont si étroitement liés qu'ils font, de fait, partie d'un projet unique avec une marge
globale ; et
les contrats sont exécutés simultanément ou à la suite l'un de l'autre, sans interruption
En application de cette règle générale, toute perte probable sur un contrat pluri-exercices doit être
provisionnée pour sa totalité. Le montant de cette provision n'est pas lié à celui des travaux ou
services effectivement réalisés à la date de l'arrêté des comptes, mais à la connaissance de la perte
probable qui peut résulter de l'exécution totale du contrat pluriexercices.
Comme l'exécution d'un contrat pluri-exercices s'étale au moins sur deux exercices successifs, les
règles définies à l’article 59 de l'Acte uniforme s'appliquent. "Le résultat de chaque exercice est
indépendant de celui qui le précède et de celui qui le suit. Pour sa détermination, il convient de lui
rattacher et imputer les événements et opérations qui lui sont propres et ceux-là seulement."
celles basées sur la valeur des éléments dont le contrôle a été transféré au client,
et celles basées sur les moyens mis en œuvre. Le choix de la méthode dépend de la nature des
biens ou services à transférer au client.
Lorsque l'évaluation des éléments dont le contrôle a déjà été transféré est peu pratique, notamment
en raison de l'absence de données observables, il peut être nécessaire de recourir à des méthodes
basées sur les moyens mis en œuvre.
Les moyens mis en œuvre comprennent, par exemple, les ressources consommées, les heures de
travail, les coûts encourus, le temps écoulé, les heures de machines, etc.
Si les moyens mis en œuvre sont basés sur les coûts encourus, le pourcentage d’avancement sera
mesuré par le rapport suivant :
couts des travaux ou services realises ala cloture et accepte par≤cocontractant
cout de productiontotal estime des travaux ou des services
Si les moyens sont mis en œuvre de manière uniforme pendant toute la durée de la prestation, il
peut être jugé approprié de comptabiliser le chiffre d'affaires de manière linéaire. Les méthodes
basées sur les moyens peuvent ne pas créer une relation directe entre les moyens mis en œuvre et le
transfert du contrôle des biens et services au client. Dès lors, les moyens qui ne permettent pas de
refléter le degré selon lequel le contrôle est transféré au client ne doivent pas être pris en
considération.
Les coûts liés à des pertes non prévues sur des matières, sur des frais de personnel ou sur d'autres
ressources sont exclus de la mesure de l'avancement s'ils n'ont pas été pris en considération pour
déterminer le prix. Il en va de même, d'une manière générale, pour toutes les inefficacités non
reflétées dans le prix de l'obligation de prestation.
3.4.1. Produits
les produits initialement fixés par le contrat, y compris les révisions de prix ;
les produits issus des changements dans les conditions d'exécution des biens ou services ; dès lors
que le client a approuvé la modification ou qu'il est raisonnablement certain qu'il l'approuvera, et
qu'il est possible d'évaluer de façon fiable le montant des produits correspondants ;
les réclamations qui ont été acceptées par le client ou pour lesquelles l'état d'avancement des
négociations ou des procédures en cours (contractuelles, arbitrales ou contentieuses) rend
raisonnablement certaine leur règlement par le client, et dont le montant accepté ou susceptible
d'être accepté, peut être évalué de façon fiable ;
les primes incitatives (liées par exemple à l'achèvement anticipé du contrat) dès lors que les
niveaux de performance ont été atteints ou qu'il est raisonnablement certain qu'ils le seront et qu'il
est possible d'évaluer de façon fiable le montant de ces primes ;
3.4.2. Charges
les provisions pour risques correspondant aux dépassements des charges directement prévisibles
que l'expérience de l'entité, notamment statistiques, rend probables. Sont exclus tous les coûts qui
ne peuvent être imputés aux contrats en général ou à un contrat donné (par exemple : frais
administratifs d'ordre général, frais de recherche et développement, et frais de commercialisation
non imputables à un contrat donné, etc.).
Si ces coûts ont été inscrits en charges au cours d’un exercice antérieur clos, ils ne peuvent être
imputés rétroactivement au contrat.
3.5. Comptabilisation
Les opérations relatives au contrat pluri-exercices sont comptabilisées au cours de l’exercice puis
donnent lieu, le cas échéant, à des régularisations à la clôture de l'exercice comptable.
Au cours de l’exercice :
Les avances et acomptes versés par le client au cours de la période d’exécution du contrat sont, le
cas échéant, enregistrés au crédit du compte 4191 Clients, avances et acomptes reçus par le débit du
compte de trésorerie ;
Les retenues de garanties prélevées par le client seront enregistrées au compte 4117 Clients
retenues de garantie ;
les charges concourant à l'exécution du contrat sont enregistrées dans les comptes appropriés :
achats de matières premières, frais de personnel, etc. ;
les chiffres d’affaires contractuels sont comptabilisés le cas échéant, au crédit du compte 70
Ventes, par le débit des comptes de créances clients. Les acomptes versés et les retenues de
garanties viennent en diminution des créances correspondantes.
porter en stocks, travaux en cours ou comptes de régularisation, les charges qui ne correspondent
pas à l’avancement et qui sont donc rattachables à une activité future (notamment achats livrés qui
ne sont ni consommés, ni mis en œuvre, facturations de sous-traitants qui correspondent à des
travaux restant à réaliser) ;
régulariser, le cas échéant, à la hausse comme à la baisse les chiffres d’affaires contractuels
constatés au cours de l'exercice de telle sorte que, après déduction des charges ayant concouru à
l'exécution du contrat, la quote-part du résultat à terminaison correspondant au pourcentage
d'avancement soit bien prise en compte dans le résultat de l'exercice. Le bénéfice global correspond
à la marge prévisionnelle positive sur coût de revient du contrat. Le chiffre d’affaires partiel
comptabilisé à l’avancement est égal : Prix de vente prévu x pourcentage d’avancement Ce chiffre
d’affaires partiel est comptabilisé au débit du compte 4181 Clients, factures à établir par le crédit des
comptes 70 Ventes et éventuellement 4435 TVA sur factures à établir. Cette écriture fait l’objet
d’une contrepassation au début de l’exercice suivant. Lorsque les charges de commercialisation sont
engagées en fin de contrat, il convient de constituer une provision pour charges égale à la quote-part
de frais correspondants car le chiffre d’affaires partiel est destiné à couvrir à la fois les charges de
production et de distribution. Lorsqu’aucun chiffre d’affaires contractuel n’a été constaté au cours de
l’exercice, l’entité doit comptabiliser la totalité du chiffre d’affaires partiel de l’exercice. Lors de la
livraison au client, le chiffre d’affaires est normalement constaté au débit du compte 411 Clients par
le crédit des comptes 70 Ventes et éventuellement 443 TVA facturée.
En effet, lorsque l'entité ne peut pas estimer de manière fiable le résultat à terminaison, aucun profit
n'est constaté en application de la convention de prudence. Les charges ayant concouru à l'exécution
du contrat au cours de l'exercice sont alors compensées par l'enregistrement d'un chiffre d'affaires
limité au montant de celles-ci.
Cette pratique doit s’analyser comme une modalité particulière de la méthode à l’avancement qui
peut trouver son application dans les tout premiers stades d’exécution d’un contrat, lorsque la
visibilité sur le résultat du contrat se révèle très faible. Elle doit être abandonnée, au profit de la
méthode à l’avancement proprement dite, lors de la disparition des incertitudes qui empêchaient
auparavant d'estimer de façon fiable le résultat sur le contrat.
4.2. Comptabilisation
Au cours de l’exercice :
Les opérations relatives au contrat pluri-exercices sont comptabilisées au cours de l’exercice puis
donnent lieu, le cas échéant, à des régularisations à la clôture de l'exercice comptable. Au cours de
l’exercice :
Les avances et acomptes versés par le client au cours de la période d’exécution du contrat sont, le
cas échéant, enregistrés au crédit du compte 4191 Clients, avances et acomptes reçus par le débit du
compte de trésorerie ;
Les retenues de garanties prélevées par le client seront enregistrées au compte 4117 Clients
retenues de garantie ;
les charges concourant à l'exécution du contrat sont enregistrées dans les comptes appropriés :
achats de matières premières, frais de personnel, etc. ;
les chiffres d’affaires contractuels sont comptabilisés le cas échéant, au crédit du compte 70
Ventes, par le débit des comptes de créances clients. Les acomptes versés et les retenues de
garanties viennent en diminution des créances correspondantes.
porter en stocks, travaux en cours ou comptes de régularisation, les charges qui ne correspondent
pas à l’avancement et qui sont donc rattachables à une activité future (notamment achats livrés qui
ne sont ni consommés, ni mis en œuvre, facturations de sous-traitants qui correspondent à des
travaux restant à réaliser) ;
régulariser, le cas échéant, à la hausse comme à la baisse les chiffres d’affaires contractuels
constatés au cours de l'exercice de telle sorte que, après déduction des charges ayant concouru à
l'exécution du contrat, la quote-part du résultat à terminaison correspondant au pourcentage
d'avancement soit nulle. En effet, le chiffre d’affaires partiel a comptabiliser doit correspondre au
total des charges de l’exercice ayant concouru à l’exécution du contrat.
soit dans la situation de ne pas avoir, puis d’avoir la capacité à estimer le résultat à terminaison ;
soit, à l’inverse, dans la situation d’avoir, puis de ne plus avoir la capacité à estimer le résultat à
terminaison. Dans ces deux cas, elle adapte la méthode de constatation du résultat du contrat à la
nouvelle situation et comptabilise l’effet cumulé. Cet effet est calculé de façon rétrospective sur la
base du pourcentage d’avancement et du résultat à terminaison, estimés à l’ouverture de l’exercice
du changement des méthodes.
une provision pour risques à court terme à inscrire au débit du compte 6591 Charges pour
provisions pour risques à court terme par le crédit du compte 4991 Provision pour risques sur
opérations d'exploitation;
et une provision pour perte à terminaison, pour le complément à inscrire au débit du compte 6911
Dotations aux provisions d’exploitation pour risques et charges par le crédit du compte 193
Provisions pour pertes sur marchés à achèvement futur.
Les deux provisions sont estimées de la façon suivante : Provisions pour risques à court terme = perte
totale x pourcentage d’avancement Provision pour perte à terminaison = perte totale - Provisions
pour risques à court terme
Par contre, lorsque l’entité se trouve dans l’incapacité de valoriser le risque de perte relatif à un
contrat pluri-exercices, la perte ne donne lieu à aucune provision mais une information doit être
fournie dans les Notes annexes.
Les contrats traités selon la méthode de l'achèvement ou la méthode de l'avancement ne posent pas
de problèmes particuliers en matière de présentation du bilan et compte de résultat.
L'entité décrit les modalités d'application des principes comptables relatifs aux contrats pluri-
exercices, le cas échéant par catégorie de contrats, en précisant notamment :
le montant des provisions pour pertes à terminaison ainsi que leur variation au cours de l'exercice ;
dans le cas où l'entité n'est pas en mesure de déterminer la provision correspondant à l'hypothèse
de perte la plus probable, la description du risque additionnel mesuré par rapport à l'hypothèse de
perte la plus faible ;
dans le cas où l'entité n'est pas en mesure d'estimer de façon raisonnable le montant d'une
quelconque provision pour perte à terminaison, l'existence et la nature de l'incertitude ;
EXEMPLE 1 : la société Fiacre a lancé en juillet N un chantier de travaux qui doit se terminer en N+1.
Le produit attendu de ce chantier est estime à 350.000 FCFA.
Au 31/12/N, les charges engagées (ou restant à engager) sur ce chantier peuvent être estimées
comme suit :
EXEMPLE 2 : Supposons que le contrat de la société Fiacre (analyse ci-dessus) soit négocié a 270.000
FCFA. Comme la charge totale estimée a 300.000 FCFA (le contrat est qualifié de marginal), le contrat
est déficitaire. La perte totale peut s’élever à 300.000-270.000 = 30.000 et se repartir en
EXEMPLE 3 : reprenons l’exemple de la société fiacre présente ci-dessus, le produit de ce chantier est
estime à 350.000 FCFA contrat est bénéficiaire.
Le degré d’avancement à la fin de l’année N peut être estime à 120.000/300.000*100=40% (il peut
aussi être déterminé en fonction des couts de production ou du volume des travaux effectués).
Le chiffre d’affaires à constater correspondant est donc de 350.000 x 40% = 140.000 FCFA ce qui
permettra de dégager une marge de 140.000-120.000=20.000 FCFA