Faire Du Théâtre Avec Ses Élèves
Faire Du Théâtre Avec Ses Élèves
Faire Du Théâtre Avec Ses Élèves
Cycles 2 et 3
Faire du
théâtre
avec ses élèves
Techniques théâtrales
et expression orale
Sophie Balazard,
Élisabeth Gentet-Ravasco
Pédagogie pratique
Faire du
théâtre
avec ses élèves
Techniques théâtrales
et expression orale
Sophie Balazard
Élisabeth Gentet-Ravasco
Les auteurs
Sophie Balazard est comédienne, metteur en scène et auteur. Diplômée de l’ENSATT, elle joue au
théâtre, prête sa voix à des CD-Rom, crée des spectacles en entreprise et écrit des pièces pour
enfants-acteurs. Elle met en scène des spectacles associant musique et théâtre pour le jeune public
(Le chat botté, série des Charline) et des textes contemporains pour le public adulte (dernièrement Je
suis ta mémoire, soutenu par la Fondation Beaumarchais et Prix Alfa au Festival d’Avignon). Titulaire
du DE et du CA en art dramatique (ministère de la Culture), elle aime mêler la démarche artistique et
l’approche pédagogique. Elle vit en banlieue parisienne.
Élisabeth Gentet-Ravasco est dramaturge (une quinzaine de pièces jouées en France et à l’étranger).
Elle écrit aussi pour la radio (France-Inter). Titulaire du DE en art dramatique, elle a été professeur au
cours Florent. Parmi ses pièces : (tout public) Adèle Hugo ou j’ai marché sur la mer, Collet Monté, Je
suis ta mémoire ; (jeune public) Charline veut pas aller à l’école, Charline veut pas se laver. Elle a reçu
le Premier prix de l’Act à Metz et le Premier prix 2009 du Théâtre contemporain pour le jeune public
avec Le Désidénoir (dans le volume Un autre regard) en direction des adolescents. Elle écrit aussi des
contes pour enfants et des nouvelles pour adolescents et adultes. Elle vit à Paris.
Ensemble, elles co-dirigent la Compagnie Picrokole (création de spectacles et ateliers de formation) et
la revue Atelier-Théâtre.
Elles ont co-écrit :
• Chez Hachette Éducation :
Scènes de théâtre pour l’école (2007)
Autres scènes de théâtre pour l’école (2009)
• Chez L’Agapante et Cie
Scènes de gare ; Scènes de square ; Scènes d’école ; Scènes de stade ; Scènes de magasin ; Scènes
de restaurant : recueils pour enfants acteurs (2004, 2005, 2006 et 2008)
Diction en scène : exercices de diction (2006)
• Chez Bordas
Pratiquer le théâtre au collège (2001)
L’atelier d’expression et d’écriture au collège (A. Colin, 1998)
• Chez Hachette Jeunesse
Priorité piétons (1999)
© Hachette Livre 2016 pour la présente édition, 2011 pour la précédente édition,
2003 pour la première édition parue sous le titre Le théâtre à l’école,
58, rue Jean Bleuzen, CS 70007, 92178 Vanves Cedex
www.hachette-education.com
ISBN 978-2-01-400539-4
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L. 122-4 et L. 122-5, d’une part, que les « copies ou
reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que les «
analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle,
faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». Cette représentation ou reproduction,
par quelque procédé que ce soit, sans l’autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des
Grands-Augustins 75006 Paris), constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
pédagogie pratique Sommaire
Préambule 9
sommaire 1
Partie 1 • Faire du théâtre à l’école primaire
Techniques théâtrales et expression orale 13
De l’expression orale… 13
… au théâtre 13
Découvrir ensemble 14
Les objectifs 14
Des prolongements pour la classe 14
Faire du théâtre avec ses élèves 16
La pratique théâtrale au sein de l’école 16
La formation de l’enseignant 18
La mise en place de l’atelier théâtre 18
Quelques exemples de séances 19
Quand la lecture devient jeu 23
Règle de base 23
Lectures en chœur 23
Lectures en relais 24
Lectures avec contraintes techniques 24
Mémorisation 24
Lectures découvertes 24
Lectures en puzzle 24
Réalisation enregistrée 25
Mise en espace (et en voix) d’un texte 25
Le mot interdit 25
Conseils en vrac 26
La première séance 26
L’engagement de l’enseignant 26
L’attitude face aux élèves 26
La progression du travail 26
Installer un rituel 27
Pour former des groupes 27
Au théâtre, on apprend en faisant 27
Rebondir sur chaque événement 27
Quand arrêter un exercice ? 28
Le cahier de personnages 28
J’ai pas d’idées 28
3
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Suivre l’actualité 29
Classe très faible ou non francophone 29
Les « gros mots » 30
Les enfants perturbateurs 30
L’univers d’Internet et de la télé 30
Les enfants trop timides ou réticents 31
L’exercice en plus 31
Mode d’emploi du livre 32
1. Le ruban de couleur
2
Partie 2 • Entraînement individuel
37
2. L’oiseau 39
3. Une minute de silence 41
4. La respiration 42
5. Exercices de respiration 45
La paille 45
La pompe 45
La marionnette gonflable 45
La réaction soufflée 46
Le ruban du magicien 46
Souffler en rythme 46
Le texte soufflé 46
Le passage soufflé 46
6. Du vent dans la classe 48
7. Autant en emporte le vent 49
8. Très près, très loin 51
9. La voix 52
10. Attirer l’attention 55
11. J’ai quelque chose à dire 56
12. Les virelangues 58
Liste des virelangues 59
13. Les trompe-oreille 63
Liste de trompe-oreille 63
14. J’adore/Je déteste 67
15. Les marionnettes à fils 69
16. La main, le regard 71
17. Le cri sauté 73
4
Sommaire
5
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
3
Partie 3 • À deux
39. Le miroir 109
40. La sculpture 110
41. Policier et voleur 112
42. Pêcheurs et poissons 113
43. Combat au ralenti 114
44. Échanges d’états 116
45. Le grommelot 117
46. L’ami invisible 119
47. La première phrase 121
48. L’invité 123
49. L’objet de la dispute 125
50. Dialogue épistolaire 127
51. Les questions 128
52. Le dentiste 129
4
Partie 4 • Petits groupes
53. Qui suis-je ? 133
54. Tous ensemble ! 134
55. Késako ? 136
56. Régler une cascade 138
57. Le bus 140
58. Obstacles imaginaires 142
59. Chœur d’articulation 143
60. Chut ! Bébé dort… 146
61. Le mot corporel 147
62. Les perturbateurs 148
63. Les contraintes (improvisations préparées) 149
64. Histoire mimée 154
65. Question de point de vue 156
66. Appartement à vendre 158
67. En retard ! 159
68. Traduction simultanée 161
6
Sommaire
5
Partie 5 • Ensemble
69. Faire connaissance 165
Bonjour... et vous ? 165
La balle aux mots 165
Les entretiens 165
La fiche signalétique 165
Le vrai pour le faux 165
Le cercle 166
Roi et reine en rimes 166
70. Les ensembles 167
71. Brouillamini 169
72. 1… 2… 3… 170
73. Réactions en chaîne 172
74. La vague 173
75. L’écho gestuel 174
76. Chacun sa lettre 175
77. D ans une cuisine, il y a… 176
78. Gloup ! Gloup ! 177
79. L e courant passe 178
80. C olère quotidienne 179
81. L es signaux 180
82. Marches contrastées 182
83. R éactions de groupe 183
84. Regarde-moi 185
85. L e filin 186
86. Plus ! Plus ! Plus ! 187
87. L a machine infernale 188
88. L a manifestation 189
89. A rrêt sur image 190
90. H istoire en couleurs 192
91. L a forêt tropicale 194
92. L e désert 196
93. L e metteur en scène 197
94. T oiles de maîtres 199
95. L a ronde 201
96. Reconstitution 203
97. L e tribunal 205
7
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
6
Partie 6 • Vers la représentation
Le choix de la pièce 209
Le texte 209
La distribution 209
La lecture 210
Apprendre le texte 211
Le travail sur scène 211
Le lieu de la représentation 211
Les coulisses 212
La date de la représentation 212
Les costumes et les accessoires 212
Les lumières 214
Les décors 214
La musique et le son 215
Le rôle du maître pendant la représentation 215
La fin du spectacle 216
7
Partie 7 • Annexes
Le vocabulaire du théâtre 218
Quelques adresses utiles 223
Index 224
8
pédagogie pratique Préambule
Préambule
Comédiennes professionnelles et dramaturges, il nous a toujours
paru évident que la pratique du théâtre doit être partagée par tous :
ceux qui en ont fait leur métier et ceux que l’on appelle « amateurs »
(« ceux qui aiment »), grands et petits.
Cela fait maintenant de nombreuses années que nous intervenons
dans les écoles pour des séances de sensibilisation au théâtre et à
l’expression orale.
Lors de nos interventions, nous avons rencontré beaucoup d’ensei-
gnants convaincus des vertus pédagogiques et artistiques du jeu
dramatique, qui voulaient faire « entrer le théâtre » dans leur classe
mais qui manquaient d’outils pratiques.
C’est pourquoi nous avons voulu, dans ce livre, proposer une
approche claire et précise du jeu dramatique avec les élèves : fiches
pratiques, exemples concrets, modèles de séances, glossaire, etc.
Tous les exercices que nous vous présentons ont été travaillés avec
des enfants lors de nos ateliers « théâtre », et sont donc parfaitement
adaptés aux élèves du primaire.
Nous dédions cet ouvrage aux professeurs et animateurs d’ateliers
théâtre que nous avons côtoyés pendant toutes ces années, et sur-
tout aux enfants avec qui nous avons redécouvert jour après jour
l’essence même du théâtre : l’émotion partagée.
9
1.
pédagogie pratique Faire du théâtre à l’école primaire
Faire du théâtre
à l’école primaire
Techniques théâtrales et expression orale
sommaire
Techniques théâtrales
et expression orale
De l’expression orale…
Les programmes officiels de l’Éducation nationale font de la maîtrise de la langue
une priorité pédagogique de l’école primaire. En effet, donnée fondamentale de la
communication dans notre société, elle est déterminante pour la construction intel-
lectuelle de l’enfant, son avenir scolaire, son intégration future dans le monde social
et pour ses relations personnelles.
L’expression orale est inscrite dans les programmes scolaires ; mais que veut dire :
« Travailler l’expression » ? À quoi cela sert-il ? Comment l’enseigner ?
S’exprimer oralement, c’est mobiliser ses moyens physiques, intellectuels,
émotionnels pour se faire comprendre de l’autre ou des autres.
L’apprentissage de la langue écrite et celui de la langue orale interagissent constam-
ment. S’exprimer, c’est apporter ses réflexions, ses propositions, ses émotions pour
échanger avec l’autre. S’exprimer, c’est aussi apprendre à ordonner, à structurer
sa pensée.
… au théâtre
L’enseignant en école élémentaire a un atout : le formidable désir de jeu de l’enfant.
Avec le théâtre, l’adulte peut offrir à ses jeunes élèves une approche globale des
techniques d’expression, en prenant appui sur l’imagination et l’invention. Il peut
aussi mettre en pratique de façon ludique (et en cassant la routine de la classe)
les dernières connaissances acquises : employer du vocabulaire, argumenter sur
un thème, exposer un point de vue au cours d’improvisations sur un personnage.
L’expression orale, ce n’est pas que travailler sa voix, sa diction ou son vocabu-
laire ; c’est aussi apprendre à se servir de ses mains, de son visage, de son regard,
de ses attitudes, bref de tout son corps ! L’acteur professionnel le sait bien : son
corps est son instrument, et c’est par lui que le public perçoit les émotions du per-
sonnage, entend son discours, reçoit son énergie.
En classe, le travail théâtral offre une palette d’exercices qui aident l’enfant à
« habiter » son corps : mieux le connaître pour le maîtriser. Le jeu dramatique exige
de préciser ses sentiments (que veut-on exprimer ?), sa pensée, ses réflexions, de
trouver le mot juste, d’acquérir une aisance physique, de développer ses capacités
d’imagination, de choisir ce que l’on veut faire passer. La pratique dramatique
permet un jeu constant entre « faire » et « regarder », « agir » et « analyser »,
et suscite la critique constructive et ainsi le désir de s’améliorer.
13
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Découvrir ensemble
La pratique théâtrale suppose un engagement de tous pour la réussite commune,
quel que soit l’enjeu : simple exercice collectif interne ou réalisation plus ambitieuse
destinée à un public, le théâtre implique une forte dynamique de groupe, où cha-
cun fait l’expérience de la solidarité, de l’interdépendance, du plaisir de construire
ensemble. Chacun, selon ses capacités, doit se sentir responsable de la cohésion
du groupe : s’investir, s’exprimer sans étouffer les autres, s’imposer une autodis-
cipline, honorer ses engagements (apprendre un texte, apporter un costume, etc.).
S’exprimer, c’est dépasser sa peur du jugement de l’autre tout en le respectant.
Les objectifs
Dans le cadre d’un travail en classe, en s’aidant des techniques théâtrales, les
élèves pourront travailler en particulier à :
1. S
e faire comprendre (articuler), se faire entendre (porter la voix), s’exposer aux
regards (ne pas se cacher).
2. R
endre son personnage, son discours vivants (travail sur l’intonation, les
expressions du visage, l’aspect physique, la démarche, le regard, etc.).
3. C
onstruire son discours, sa scène, son improvisation pour dire quelque chose
qui tient à cœur, raconter une histoire amusante ou émouvante, apporter un
point de vue sur une question ou un problème, etc.
4. C
onstruire sa scène, son improvisation pour susciter l’intérêt du public (faire
appel à son imagination, trouver une progression dramatique, jouer de la diver-
sité, du contraste, etc.).
5. S’amuser et amuser les autres !
14
Faire du théâtre à l’école primaire
15
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Faire du théâtre
avec ses élèves
Tout dépend, bien évidemment, du contexte, de l’environnement et de la bonne
volonté de tous, mais voici quelques idées qui vous permettront, nous l’espérons,
de mettre en route cette nouvelle activité dans votre classe.
Les intervenants extérieurs. Il existe très souvent des relations privilégiées entre
les troupes professionnelles locales ou les théâtres municipaux et les établisse-
ments scolaires, alors n’hésitez pas à faire intervenir des artistes au sein même de
votre école. L’idéal serait que cette coopération dure sur une année entière, mais
une intervention ponctuelle d’une ou deux séances permet déjà aux enfants de
découvrir cette activité et peut vous aider à mettre en route un atelier.
Prévoyez avec l’intervenant ce que vous désirez offrir aux enfants dans ces séances :
une approche générale ou plus ciblée par rapport à un texte ou à un thème.
En s’y prenant suffisamment à l’avance, il existe maintenant toute une série de
mesures qui peuvent prendre en charge financièrement cette activité (rectorat, pro-
grammes culturels, associations de parents d’élèves, partenariat avec des troupes
professionnelles en résidence, etc.).
Emmener les enfants au théâtre. Voir des pièces, de vrais spectacles conçus
pour eux et adaptés à leur âge. Le théâtre est un art vivant. C’est en se confrontant
à la réalité du lieu même du spectacle que les enfants appréhenderont le mieux ce
qu’il est (« Ils parlent sans micro », « Ils savent tout par cœur »).
Demandez aux comédiens de rester quelques instants à la fin du spectacle (ou mieux :
le lendemain dans la classe) pour écouter et répondre aux questions des enfants
(pensez à préparer avec vos élèves une liste de questions pour sortir des banalités).
Et pourquoi pas, aussi, programmer une visite du théâtre municipal, découvrir la
scène, les coulisses, les cintres, la machinerie, la régie... ? Demandez aux régis-
seurs de faire un plein feu quand les enfants sont sur scène, qu’ils puissent s’ima-
giner comédiens, et faites faire quelques essais de voix en mettant un enfant sur
scène et les autres dans la salle.
On peut demander au directeur de la salle ou à la personne chargée des relations
publiques d’expliquer du point de vue administratif la mise en place d’un spectacle,
le travail en amont et pendant les représentations...
16
Faire du théâtre à l’école primaire
17
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Le plaisir de l’enfant doit être le moteur principal de l’atelier théâtre, et, même
si l’atelier a lieu en temps scolaire, il n’a rien à voir avec un cours, il doit rester
comme un jeu. Les enfants y gagneront non seulement une autonomie d’action
dans leur vie de tous les jours, mais aussi une meilleure relation avec leur entourage.
Un spectacle final avec ses élèves n’implique pas forcément une superproduction :
on peut très bien travailler avec très peu (ou pas) de décors et de costumes sans
que cela nuise à la qualité du travail.
À noter, par expérience, que le surplus de travail sera très vite « rentabilisé » par
la motivation des élèves et la complicité qui unira la classe et sera donc bénéfique
pour le reste des cours. (Voir « Quelques exemples de séances », p. 19.)
La formation de l’enseignant
Au départ, le théâtre n’est pas une matière scolaire, et c’est en respectant sa spé-
cificité qu’il viendra au service d’une démarche pédagogique.
Nous le savons, la pratique théâtrale n’est pas une priorité dans la formation des
professeurs des écoles. Avant de démarrer toute activité théâtrale dans votre
classe, il est donc nécessaire :
– d’aller voir des spectacles (beaucoup de spectacles, et de tous les genres :
grandes productions mais aussi petites compagnies et spectacles pour enfants) ;
– de lire des pièces et bien sûr des livres ou des revues sur le théâtre : ne
pas hésiter à piocher un peu partout (techniques de mime, d’expression corpo-
relle, de relaxation et même d’écriture) ;
– de rencontrer d’autres maîtres ayant déjà pratiqué cette activité au sein de leur
classe : échanger des informations mais aussi confronter des idées ou des
méthodes et parfois tout simplement se rendre compte que les problèmes sont
les mêmes partout ;
– de pratiquer soi-même : on n’imaginerait pas un maître nageur qui n’aurait de la na-
tation qu’une approche livresque et théorique. Il en est de même pour l’animateur
de théâtre. Jouer soi-même est la meilleure des formations. Participez à des stages
ou à des ateliers animés par des professionnels et débouchant sur un spectacle.
Si la seule salle disponible est la salle de classe, prévoyez un temps avec les
élèves pour pousser les tables contre les murs afin de créer un univers différent
(et plus adapté). Le changement de décor pourra s’intégrer dans un exercice de
mise en route de l’atelier. On doit déplacer les tables le plus rapidement et le plus
silencieusement possible en imaginant qu’on prépare une farce et qu’on doit tout
« déménager ».
• Le nombre d’enfants. Le nombre idéal est de 15 enfants maximum pour un
atelier. Pour y arriver, on peut « couper » la classe en deux : par exemple, une
semaine sur deux la moitié de la classe va en bibliothèque avec un parent d’élève
tandis que l’autre moitié va en atelier théâtre. On peut aussi s’entendre avec les
professeurs de langues vivantes, de musique ou de dessin, qui seront sûrement,
eux aussi, ravis de travailler avec un faible effectif.
Dans le cas d’une classe coupée en deux, on peut prévoir deux courts spectacles
qui seront montés par chaque groupe – deux ou trois séances en cours d’année
réuniront les deux groupes, séances durant lesquelles chacun montrera à l’autre
l’évolution du projet. On peut aussi envisager un spectacle commun sous forme
de montage avec des scènes s’imbriquant les unes dans les autres ou se faisant
suite. Prévoir quelques séances communes avant la représentation finale.
• La durée des séances. Prévoyez environ 45 minutes pour les petits et entre
une heure et deux heures pour le cycle 3.
On laissera à tous le temps de « rentrer » dans l’activité : on démarre, en douceur,
quelques exercices de relaxation, d’échauffement ou de décontraction, en privilé-
giant toujours le côté jeu et histoire de ces exercices.
19
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Séances ponctuelles
Les séances ci-après sont conçues pour une durée d’une heure à une heure un
quart, pour un groupe d’une quinzaine d’élèves (compter trois à cinq exercices
par séance).
Mes objectifs
Approche du travail théâtral.
Relaxation et technique vocale, aisance physique.
Travail préparatoire à la lecture à haute voix ou sur un court texte dramatique.
Mon temps disponible
Une heure de temps en temps ou quelques heures par trimestre.
20
Faire du théâtre à l’école primaire
Séances régulières
Mes objectifs
Initiation au travail théâtral.
Acquisition de techniques respiratoires et vocales.
Développer l’imagination, la cohésion du groupe.
Mon temps disponible
Une heure par semaine.
21
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Mes objectifs
Travail régulier sur l’expression orale et physique.
Travail théâtral sur les personnages, les sentiments.
Monter un projet commun (réalisation en public).
Mon temps disponible
Deux heures par semaine.
Le temps disponible (deux heures par semaine) offre la possibilité de s’entraîner régulièrement et
d’envisager une réalisation commune en fin d’année (20 à 40 minutes).
Sur l’année, nous conseillons de fonctionner de la manière suivante :
• Premier trimestre : exercices et improvisations, travail de courts textes dramatiques. Les
séances mentionnées plus haut peuvent évidemment être utilisées dans ce cadre.
• Deuxième trimestre : choix de la pièce ou du montage qui servira de support au spectacle.
Début des répétitions (tout en continuant, en début de séance, le travail entrepris au premier
trimestre).
• Troisième trimestre : répétitions du spectacle et représentation.
22
Faire du théâtre à l’école primaire
Quand la lecture
devient jeu
Pratiquer la lecture à voix haute, en s’aidant des techniques théâtrales, permet
d’expérimenter la lecture comme un partage et d’utiliser le texte comme un sup-
port de jeu. Il s’agit de découvrir, de ressentir et non seulement d’expliquer, tout
en permettant aux élèves de transformer leur rapport au texte écrit, en améliorant
leurs techniques d’expression.
Au lieu de recevoir passivement les textes proposés, l’enfant les jouera avec et
pour les autres.
L’animateur mettra en avant le besoin pour les lecteurs d’accorder la voix, le corps
et le texte, en soulignant les règles à respecter : anticipation du regard sur le texte,
travail de la voix, interprétation...
Règle de base
On peut mettre en place un rituel à pratiquer systématiquement, avant la lecture
(exemple : respirer obligatoirement très fort avant de commencer, essayer de visuali-
ser le « dessin du texte », repérer le nombre de points, etc.).
Le lecteur devra :
• adopter une position qui facilite une bonne respiration ventrale (se redresser, avoir
de bons appuis au sol ou sur son siège) ;
• tenir le texte à une distance suffisante pour qu’on puisse voir son visage ;
• regarder de temps en temps ceux qui l’écoutent.
L’auditoire devra montrer une attitude d’écoute, par le silence, le regard, la posture.
Mise en place : on peut comme pour le théâtre distinguer symboliquement un
espace du lecteur et un espace du public – quand on est dans l’espace de lecture,
on devient le conteur. Suivant les exercices, on jouera de la distance entre le lecteur
et ses camarades pour l’obliger à pousser la voix et amplifier son expression. Dans
le cas de textes dialogués, on pourra aussi jouer de la distance qui sépare les deux
lecteurs.
Lectures en chœur
Le texte court (pas forcément théâtral) est lu par toute la classe ensemble. On lit
pour jouer, sans s’occuper du sens, en suivant soit un rythme, un volume sonore
ou un accent. On peut décider d’organiser le groupe comme un orchestre ou une
chorale, en lisant en canon, en isolant des solistes, ou en créant un fond sonore. La
lecture en chœur permet de faire travailler plusieurs élèves à la fois.
23
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Exemples :
• Une partie de la classe face à l’autre moitié qui l’écoute.
• Un élève lit un texte en s’adressant à un chœur d’élèves qui le reprend en écho
avec des consignes différentes : avec énergie, très lentement, en étirant chaque
syllabe...
Lectures en relais
À chaque changement de lecteur, l’animateur impose une contrainte différente
(avec un accent, lentement, très vite, en murmurant, en bégayant, en se pinçant le
nez, en mangeant, en étant endormi, etc.).
Mémorisation
La classe est partagée en deux (lecteurs et receveurs). L’animateur a découpé un
court texte en phrases : chaque lecteur lira sa phrase, sur le ton de son choix, puis
les receveurs devront redire le texte de mémoire. L’intérêt de l’exercice est d’obliger
les uns à vraiment écouter (on peut demander aux auditeurs d’écouter les yeux
fermés), et les autres à lire pour être entendus, pour communiquer.
Lectures découvertes
Les lecteurs ont choisi en secret un texte chez eux et le lisent à toute la classe.
Seuls les lecteurs ont le texte sous les yeux.
Lectures en puzzle
Le texte tronçonné en petits extraits est distribué en désordre aux lecteurs. Chaque
lecteur lit son extrait, puis les auditeurs essaient de remettre le texte dans le bon
sens. Une fois le choix arrêté, les lecteurs lisent dans l’ordre décidé ; on confronte
avec le bon texte.
24
Faire du théâtre à l’école primaire
Réalisation enregistrée
Une fois par mois, toute la classe enregistre un conte sur CD ou en MP3. Suivant
le résultat, on peut offrir cette réalisation à l’école maternelle d’à côté ou à l’hôpital.
Le mot interdit
On lit le texte à tour de rôle avec interdiction de dire un mot précis (que l’on rem-
placera par un son, par exemple, ou par un geste). Suivant le niveau des élèves,
on choisira un mot très courant ou non (exemples : lire sans jamais prononcer le
pronom « tu », lire sans jamais prononcer le nom du héros).
25
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Conseils en vrac
La première séance
La première séance est très importante. Elle doit instaurer des règles claires qui
devront être respectées tout au long de l’année : engagement de tous, respect et
écoute, sérieux dans le travail (ce qui n’empêche pas le rire et la gaieté, quand les
prestations s’y prêtent), etc. Le contenu, quant à lui, doit paraître presque « facile »,
rassurer les enfants, leur donner envie d’aller plus loin, d’oser de plus en plus. Les
séances suivantes aborderont des exercices plus élaborés ou plus difficiles à exé-
cuter, demandant une plus grande implication.
L’engagement de l’enseignant
Mener une séance de théâtre n’est pas de tout repos. Outre la préparation en
amont (à ce sujet, voir « Quelques exemples de séances », p. 19), le travail avec
les élèves exige une grande implication de l’enseignant. Celui-ci guide, encourage,
explique, stimule, répète, relance. L’attention doit être constante et l’engagement
total. Le maître, qui sait exactement ce qu’il veut obtenir des élèves, doit être
convaincant parce que convaincu. Il aura le plaisir de découvrir ses élèves sous un
autre jour et réciproquement.
La progression du travail
Chaque enfant a son rythme, et tous ont des facilités dans des domaines et des
blocages dans d’autres ! Tel élève aura une imagination débordante, mais sera
coincé physiquement ; un autre aura naturellement une voix forte et expressive,
mais des difficultés de concentration ; un troisième sera capable de camper un
26
Faire du théâtre à l’école primaire
personnage, mais aura du mal à jouer avec les autres... Le professeur tiendra évi-
demment compte de la composition de son groupe pour la préparation de ses
séances de travail théâtral.
Il ne faut pas vouloir obtenir de « résultats » tout de suite : ce n’est pas en quelques
séances que les élèves seront capables de jouer in extenso une pièce de Molière
ou a fortiori de rivaliser avec des acteurs professionnels (ce qui n’est pas le but
recherché, rappelons-le). Mais petit à petit, pas à pas, les élèves pourront prendre
conscience de leurs possibilités et apprendre à les exploiter, acquérir des techniques
(relaxation, souffle, etc.), et surtout prendre du plaisir à agir, à être sur scène devant
les autres, à construire ensemble une histoire.
Installer un rituel
Ce peut être, par exemple, une façon de faire l’appel propre à l’atelier théâtre (voir
« Roi et reine en rimes », p. 166), le même exercice pour démarrer chaque séance
(voir « Le courant passe », p. 178), ou pourquoi pas un « cri de guerre » ou plutôt
un « cri de concentration ».
Le cahier de personnages
Demander en début d’année à chaque enfant de se constituer une liste de person-
nages, de situations et de caractères, voire d’événements qui pourront enrichir au
fil de l’année ses improvisations.
Il suffit d’un petit cahier (ou d’un carnet) où ils vont noter toutes les idées de situations
qu’ils observent ou imaginent : pendant le cours de théâtre, au fil de leurs lectures,
en regardant des films, en observant leur vie quotidienne.
On pourra, lors de certaines séances, échanger ces différentes idées afin d’enrichir
les cahiers des uns et des autres. On insistera sur le fait que le cahier doit être leur
« cahier de mémoire » (comme un cahier de croquis pour un peintre), et qu’ils
peuvent le remplir comme ils souhaitent (ou peuvent) : toutes les idées sont les bien-
venues (exemple : le vieux monsieur du square qui donne à manger aux pigeons).
Pour les plus jeunes qui ont vraiment du mal à écrire eux-mêmes, le cahier peut
être commun à toute la classe. On le remplit à chaque début de séance, en notant
les nouvelles idées des uns et des autres.
Refusez les personnages trop médiatisés de la vie réelle ou de la fiction du moment
(Batman et autres stars du petit écran).
28
Faire du théâtre à l’école primaire
Suivre l’actualité
Suivre, surtout pour les thèmes d’improvisations, de tableaux vivants et de saynètes,
l’actualité directe ou indirecte des enfants (Noël, carnet de notes, sorties scolaires,
victoire ou défaite sportive, événement international...). L’atelier théâtre pourra aus-
si, au contraire, permettre à tous d’oublier, le temps d’une séance, une actualité
trop envahissante.
29
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
30
Faire du théâtre à l’école primaire
L’exercice en plus
Demander à un élève de préparer pour la prochaine séance un exercice qu’il pro-
posera aux autres, ou laisser régulièrement à la classe le choix du dernier exercice
de la séance.
31
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
33
2.
pédagogie pratique Entraînement individuel
Entraînement
individuel
1. Le ruban de couleur 20. Le géant et la fourmi
sommaire
1. Le ruban de couleur
Déroulement
Se décontracter en se concentrant uniquement sur sa respiration est un exercice
très important pour une mise en route, mais beaucoup d’enfants rechignent à le
faire (« J’aime pas quand tu veux qu’on fasse semblant de dormir »). L’exercice qui
suit les aidera à y arriver mais en s’amusant.
Les élèves sont allongés sur le dos (les bras le long du corps ou les mains sur le
ventre), les yeux fermés. On attend que le calme s’installe tout à fait dans la salle,
puis l’animateur leur demande, tout d’abord, de simplement contrôler leur respira-
tion en inspirant le plus doucement possible, en expirant toujours très doucement
et très lentement (par la bouche, en l’arrondissant). L’adulte explique qu’un mouve-
ment bien fait donne à son exécutant un pouvoir exceptionnel : son souffle, devenu
un long ruban de couleur, lui permet de repeindre ce qu’il veut, où il veut. Pour cela,
il suffit de souffler le plus lentement et le plus longtemps possible en imaginant ce
long ruban qui s’envole de sa bouche jusqu’à sa cible.
Dans un premier temps, les enfants s’entraînent en imaginant simplement que le ruban
de couleur emplit toute la salle et la repeint de la couleur choisie par eux. Ils peuvent
ensuite envoyer leur ruban imaginaire repeindre ce qu’ils veulent où ils veulent.
Lorsqu’ils ont fini et sont contents du résultat, ils ouvrent doucement les yeux, se
relèvent lentement, sans brusquerie, et s’assoient en attendant que tous les autres
participants aient fini.
Remarques
L’animateur peut avant de laisser s’installer le silence suggérer quelques idées :
– Pour les plus jeunes : repeindre le bureau de Papa ou Maman au travail en cou-
leur gaie ; repeindre la maison de Mamie ; repeindre les voitures sur l’autoroute ;
peindre la terre en jaune, la mer en orange, le soleil ou même les étoiles de toutes
les couleurs, etc.
– Pour les autres : repeindre sa chambre ; repeindre la cour de récréation en vert
fluo pour surprendre les camarades ; repeindre le commissariat de police du quartier ;
repeindre toutes les affiches de pub ; etc.
Exemple :
« Votre souffle devient un long ruban de couleur. Rose, bleu nuit, bleu ciel, vert, violet,
jaune, comme vous voulez. C’est vous qui choisissez... Maintenant vous soufflez
37
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
À noter
Cet exercice est avant tout un exercice basé sur le travail respiratoire. Vérifier que
chaque enfant en profite pour développer une respiration lente et régulière.
38
Entraînement individuel
2. L’oiseau
Déroulement
Tous les enfants sont assis en cercle, le plus large possible.
On demande à chacun d’imaginer qu’il se trouve en présence d’un magnifique
oiseau, dont il doit visualiser les détails : couleurs, forme du bec, grandeur, etc.
L’adulte leur annonce que cet oiseau est venu pour eux et qu’ils peuvent le cares-
ser, le prendre dans leurs mains, le cajoler, etc.
Puis l’oiseau a quelque chose à dire : un secret ! Chaque enfant se penche pour
écouter son oiseau et peut lui répondre à voix basse s’il le souhaite.
L’animateur explique aux enfants que l’oiseau est vraiment leur ami : ils vont le
poser sur leur épaule et pourront faire quelques pas avec lui. Ils doivent rester très
doux et très calmes pour que l’oiseau reste bien à l’aise sur leur épaule. On leur
demande juste de relever très légèrement l’épaule sur laquelle est l’oiseau pendant
qu’ils marchent, tout cela doit se faire avec le moins de bruit possible et sans brus-
querie pour ne pas effrayer l’oiseau.
L’oiseau voudrait maintenant retrouver sa liberté. Les enfants le prennent dans
leurs mains et, quand ils sont prêts, ils le lâchent vers le ciel, en accompagnant le
mouvement. Ils font un dernier geste de la main pour lui dire adieu, et le regardent
s’envoler en l’admirant.
Remarques
Conduits tout au long de l’exercice par la voix calme de l’adulte, les enfants doivent
essayer de visualiser et de sentir leur oiseau avec un maximum de détails. Ce travail
offre à tous un moment de paix et de sérénité.
Les mouvements doivent être exécutés lentement, le plus sincèrement possible.
Si des élèves ont des difficultés, il vaut mieux qu’ils arrêtent l’exercice et attendent
tranquillement que leurs camarades aient fini plutôt que de tricher ou de faire semblant.
Variantes
Les enfants doivent visualiser devant eux une bougie, essayer d’en sentir la cha-
leur et d’en imaginer la flamme qui vacille au fil de leur souffle.
On demande aux enfants d’imaginer qu’ils ont devant eux un citron, de le voir,
de le soupeser, puis ils vont mordre dedans, mais le citron est très acide. On peut
leur proposer d’imaginer un autre aliment ou leur plat préféré ou détesté.
39
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
À noter
On insistera sur le côté agréable de chaque exercice, en demandant aux enfants
d’en profiter pour se relaxer et se détendre. Au fil de l’année, on pourra théâtra-
liser ces exercices en indiquant au fur et à mesure des consignes plus précises
(exemples : le nuage passe au-dessus de la cour de l’école ; vous essayez d’appe-
ler vos camarades pour qu’ils vous voient ; etc.).
40
Entraînement individuel
Remarques
On donnera aux enfants quelques indications simples qui leur permettront de tenir
et d’oser affronter le regard des autres.
– Aller vers le public : avancer.
– Se poser en centre scène et écarter légèrement les bras (geste d’ouverture vers
les autres).
– Regarder tout le monde (entrer en relation).
– Se poser (expirer/souffler).
– Sourire (faire plaisir).
Apparemment tout simple, cet exercice réclame néanmoins beaucoup d’assu-
rance (il n’est pas aisé de rester une minute sans rien faire face aux autres). On
recommandera aux élèves de ne pas bouger, de ne pas rire, de ne pas montrer
qu’ils trouvent le temps long, etc.
Le rôle primordial du public sera mis en avant : respect de celui qui est sur scène
et bienveillance seront de rigueur. Au bout de quelque temps, on pourra proposer
à ceux qui le veulent de tester les différentes sensations que peut faire ressentir un
public, en respectant pour l’acteur la consigne de ne rien faire, tandis que le public
pourra jouer soit l’intérêt, soit le manque d’intérêt, en veillant toujours à ne jamais
blesser celui qui est sur scène.
Très intéressant mais aussi très déroutant pour les enfants qui ont parfois de gros
problèmes de concentration ou de timidité, cet exercice ne pourra se faire qu’en
milieu d’année, quand le groupe sera suffisamment uni et à l’écoute des uns et des
autres.
41
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
4. La respiration
Déroulement
On explique d’abord que la respiration se décompose en deux temps : l’inspiration
(prendre l’air) et l’expiration (vider l’air).
Inspiration (La prise d’air par la bouche assure l’ouverture des cavités et prépare
le corps pour l’émission du son. L’inspiration provoque l’ouverture latérale du bas
des côtes et l’abaissement du diaphragme vers l’abdomen. Dans le temps, c’est
une respiration abdominale puis costale : le ventre se gonfle puis c’est la cage
thoracique qui s’ouvre.)
Pour simplifier, on expliquera aux enfants qu’il faut d’abord remplir le ventre d’air (leur
montrer la ceinture abdominale) et ensuite les poumons.
On prendra l’exemple du ballon de baudruche qui, pour être bien gonflé, se remplit
d’abord par le fond puis s’ouvre de plus en plus jusqu’au bec.
On expliquera que, si l’acteur (l’orateur) ne gonfle que ses poumons, il sera gêné
dans son jeu. En effet, cette respiration l’empêche de s’ouvrir totalement, dimi-
nue la quantité d’air dont il peut disposer et l’oblige à reprendre plus souvent son
souffle.
Expiration : elle doit être régulière, ni trop molle, ni trop accentuée. On vide d’abord
l’air contenu dans le ventre puis celui des poumons.
La pratique de la respiration pourra se faire de deux façons : soit au sol, soit
debout.
Exercice au sol
Tous les élèves sont allongés sur le dos, mains croisées sur le ventre, le nez et la
mâchoire sont en alignement avec le nombril et le coccyx.
L’animateur laisse les participants se détendre quelques secondes puis il les guide
en les accompagnant de la voix. Il demande que l’inspiration se fasse par le nez et
l’expiration par la bouche pour bien différencier les deux processus.
1. Tout le monde expire, on vide tout l’air possible du ventre et des poumons.
2. A
u « top-inspirez » (« prenez l’air » pour les plus jeunes), les élèves inspirent en
veillant bien à « envoyer » d’abord l’air dans le ventre. Ils doivent sentir leurs
mains s’ouvrir légèrement en accompagnement de l’air qui gonfle le ventre. On
compte cinq temps.
3. A
u « top-soufflez » (« videz l’air » pour les plus jeunes), les élèves expirent en
pensant à vider d’abord le ventre puis les poumons. On compte huit temps.
42
Entraînement individuel
4. Au « top-on bloque », les élèves restent en apnée sans reprendre leur respi-
ration. On compte trois ou quatre temps.
Puis on recommence.
L’animateur peut ensuite, tout en prodiguant ses conseils à voix haute, passer
d’élève en élève pour les aider individuellement, et vérifier qu’ils pratiquent correcte-
ment la respiration abdominale.
Certains élèves, déjà entraînés à cette technique respiratoire (judo, kiné respira-
toire, etc.), pourront aider leurs camarades novices.
Exercice debout
1. Avant de pratiquer l’exercice proprement dit, on montre aux élèves la bonne
position à adopter (en prenant un participant comme modèle, par exemple).
– Ils doivent trouver une position stable, les pieds légèrement écartés, le corps bien
droit (le poids du corps reposant sur la plante des pieds).
– Les chevilles et les genoux sont droits mais souples, le bassin équilibré sans
cambrure excessive des reins.
– Les bras sont le long du corps (jamais croisés !) ; attention de ne pas faire ressortir
les omoplates.
– Les épaules (en position basse) sont relâchées ainsi que les muscles du cou.
– La colonne cervicale est étirée vers le haut afin d’assurer la mobilité du larynx
(cou allongé).
– Les muscles du visage sont eux aussi relâchés, la mâchoire souple.
– La tête et le regard sont droits.
2. Tous les élèves se mettent en place, dans la bonne position, et on commence
(cette fois-ci, les élèves inspireront et expireront par la bouche ; la prise d’air par la
bouche assure l’ouverture des cavités et prépare le corps pour l’émission du son).
• Pour l’inspiration, vérifier que les élèves :
– ne soulèvent pas les épaules ;
– ne prennent pas trop d’air (risque de crispation) ;
– ne sortent pas le ventre de manière exagérée, mais qu’ils pensent à ouvrir
latéralement les côtes.
• Pour l’expiration : on leur demandera d’essayer de sentir le travail du diaphragme.
Bien insister sur le fait qu’une pression trop faible entraîne un effort superflu de
la musculature du larynx, tandis qu’une pression trop forte conduit à une tension
exagérée des cordes vocales.
Remarques
Pour comprendre le phénomène de la pression, on pourra demander aux élèves de
souffler de l’air froid sur leurs doigts en essayant de garder un souffle constant ou
d’imaginer qu’ils font voler une plume d’oiseau à hauteur constante (pour les plus
43
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
petits, on peut leur proposer de faire voler un bisou qui ira rejoindre la personne de
leur choix).
Afin d’aider les enfants à trouver la bonne position, on peut leur indiquer quelques
moyens de décontraction : soulever alternativement les épaules puis les relâcher,
effectuer des rotations lentes du cou dans les deux sens, masser le cou pour
détendre les muscles cervicaux, masser les joues pour détendre les muscles du
visage.
Il n’est pas rare que les enfants boudent cet apprentissage, l’animateur prendra à
cœur de leur en expliquer l’intérêt.
Les exercices précédents sont à pratiquer régulièrement, quelques minutes par
séance.
44
Entraînement individuel
5. E
xercices de
respiration
Avant de commencer les exercices, on demandera aux enfants de « sentir » ce qui
se passe à l’intérieur de leur bouche quand ils soufflent, en fermant la bouche et
en jouant avec l’air qu’ils ont à l’intérieur en le laissant échapper doucement ou par
à-coups. On leur demande de souffler (rejeter à l’extérieur), sans blocage et sans
tension, en prenant conscience de l’air qui circule à l’intérieur de la bouche, contre
la langue, le palais, les muqueuses, le larynx et les joues, puis de laisser tout l’air
s’écouler lentement en essayant d’enregistrer des sensations vécues.
Attention, il n’est pas rare de voir des enfants (ou des adultes) prendre une énorme
inspiration (au risque de se bloquer ou de se retrouver en apnée) avant de com-
mencer un exercice, alors que la décontraction et la maîtrise de l’expiration sont les
vraies alliées d’une bonne respiration.
La paille (technique du phoniatre Benoît Amy de la Breteque)
« Après avoir placé fermement une paille, d’environ 5 mm, tenue d’une main entre
les lèvres, vous y projetez votre souffle avec un bon débit d’air en contrôlant de la
main ouverte devant l’extrémité libre. Il convient de vider vos poumons sans effort
ni retenue. Le débit ne peut pas être grand, car la paille est petite. Il correspond au
débit de la phonation, ni plus, ni moins. »
La pompe
Les enfants sont assis ou debout. Ils vont faire ensemble les mouvements suivants :
1. – Inspirer doucement par le nez en levant le bras gauche.
– Rester quelques secondes (deux ou trois) « bloqués » sans respirer, le bras
tendu mais sans effort vers le haut.
– Puis souffler (par la bouche) en redescendant le bras.
2. Mêmes mouvements avec le bras droit.
3. M êmes mouvements avec les deux bras ensemble. Au moment de l’expiration,
on ne les redescend pas, on les arrondit en arc de cercle pour les poser douce-
ment sur la tête.
La marionnette gonflable
Les élèves se placent deux par deux : l’un sera la marionnette, l’autre le souffleur.
La marionnette est « avachie » par terre, dégonflée, le souffleur est accroupi à
45
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
côté et lui tient une main. Le but de l’exercice est pour l’un de souffler lentement
pour « gonfler » son partenaire, pour l’autre de se relever doucement et lentement
comme s’il se gonflait au fur à mesure.
On demandera au souffleur de souffler régulièrement sur la main de sa marionnette
et de se relever en même temps que son partenaire. La marionnette devra réagir à
la façon de gonfler du souffleur : doucement, vite, régulièrement, par à-coups, etc.
46
Entraînement individuel
Remarques
Ces divers exercices peuvent être exécutés en début de séance (ou juste avant une
représentation) pour évacuer les tensions ou en cours de séance pour reconcentrer
une classe.
On veillera à ce que les enfants ne soient jamais aux limites de l’asphyxie. L’ani-
mateur sera vigilant auprès des enfants asthmatiques, enrhumés ou présentant
d’autres troubles de ce type : menés doucement, ces exercices ne présentent
aucun danger pour ces enfants, au contraire.
47
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
On recommandera aux enfants de ne jamais trop forcer (attention aux vertiges) :
c’est le fait de souffler tous ensemble au même rythme qui doit donner l’impression
de tempête. Veillez à ce que la respiration ventrale soit bien adoptée.
La classe peut être divisée en deux groupes, pour que les enfants puissent se
rendre compte de l’effet donné.
Cet exercice doit évidemment se terminer par un moment de calme et on recom-
mande aux enfants de rester quelques instants allongés avant de se relever
doucement.
Prolongement
On divise la classe en deux groupes : les « souffleurs » et les « roseaux ». Les
« souffleurs » sont assis en tailleur en face des « roseaux ». Les « roseaux » sont
debout les jambes légèrement écartées, sans tension, bras le long du corps. Les
« souffleurs » commencent l’exercice en « visant » les « roseaux » qui doivent réagir
au rythme des respirations de leurs camarades : calme, tempête, calme...
48
Entraînement individuel
7. A
utant en emporte
le vent
Déroulement
Tous les élèves sont placés en cercle mais dos au centre (ils ne se regardent pas),
pieds légèrement écartés et mains sur la taille.
On leur demande de trouver une raison d’être en colère ou très inquiets. Cet exer-
cice va leur permettre d’évacuer (temporairement) la raison de leur tension.
– Les enfants mettent leurs mains sur leurs genoux (légèrement fléchis), la tête vers
la poitrine (dans la position du coureur qui récupère) ; ils doivent en profiter pour
se concentrer et se motiver sur leur contrariété.
– Ils inspirent profondément dans cette position en laissant monter leur colère.
– Puis, au top de l’animateur, ils se relèvent et soufflent le plus fort et le plus loin
possible avec la bouche pour évacuer cette colère.
– Au deuxième top de l’animateur, ils reprennent la première position, se concentrent
sur un autre motif.
Et on recommence l’exercice.
Remarques
Ne pas faire l’exercice plus de quatre ou cinq fois.
Ne pas brusquer les enfants qui n’y arrivent pas (pudeur) ; on leur demandera seu-
lement d’exécuter l’exercice mécaniquement : inspiration en position légèrement
fléchie et expiration forte en position relevée.
Variante
La guerre des vents
On sépare la classe en deux groupes : les « typhons » et les « cyclones » qui vont
s’affronter pour gagner la guerre des vents.
Les élèves se placent les uns en face des autres, sur deux lignes, le plus éloignés
possible.
Ils vont exécuter le même exercice que précédemment mais ligne par ligne et à tour
de rôle, pour mesurer leur force.
Au départ, les « typhons » se tiennent droits, jambes légèrement écartées, tandis
que les « cyclones » prennent la position d’inspiration (mains sur les genoux, tête
vers la poitrine).
49
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
50
Entraînement individuel
Remarques
L’enfant peut appréhender, avec cet exercice, ses différentes capacités vocales, du
chuchotement à l’amplitude maximale. Le but de chaque étape étant que la phrase
reste compréhensible du reste des enfants.
On sera particulièrement attentif à la fin de la phrase, souvent relâchée, qui déna-
ture l’ensemble de la phrase en la rendant incompréhensible. En effet, en français,
l’intonation baisse en fin de phrase et il est tentant de laisser retomber l’énergie
vocale avec !
Attention aussi à la dernière étape : les enfants ne doivent pas se laisser aller aux
cris... (On leur expliquera que crier rend inaudible le texte et qu’en plus cela abîme
les cordes vocales...)
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pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
9. La voix
Déroulement
Avant d’aborder tout travail de texte, il est important d’aborder le travail des sons,
de l’émission, du rythme et des sentiments à exprimer.
Cette approche doit être la plus ludique possible, les jeunes enfants n’y voyant
que très rarement de l’intérêt. Il faut expliquer que le corps et la voix sont les ins-
truments de l’acteur (ou de l’orateur) et que, pour se faire entendre, il faut s’être
donné les moyens d’être entendu. On leur fera sentir, par exemple, qu’une colère
lancée sur une voix haut perchée et désagréable a toujours moins d’impact qu’une
remontrance exprimée avec une voix ferme et posée.
La voix est un organe fragile qui nécessite un échauffement. Il est important que les
élèves en prennent conscience et qu’ils apprennent à échauffer leur voix. L’anima-
teur doit donc veiller à ce que les exercices sur la voix augmentent progressivement
en intensité.
On indiquera quelques règles élémentaires :
Déglutir (tirer la langue au maximum, remonter le pied de langue puis déglutir) a
pour effet de se débarrasser de certaines impuretés qui gênent la phonation, et
vaut mieux que de se racler la gorge.
La clef d’une bonne émission de voix, c’est la respiration. Avant d’émettre un
son, il faut prendre une profonde inspiration. Attention à ce que tous utilisent la
respiration abdominale. (Voir exercice p. 42.)
Pour aider les enfants à bien « conduire » leur souffle, on peut organiser un
concours, où chacun prend une grande inspiration, lance un son et le garde le plus
longtemps sans faiblir (attention à l’apnée !).
Dans l’émission du son, la voix ne doit pas être forcée et le son ne doit pas
venir de la gorge. L’attaque et l’arrêt doivent être nets. Le corps entier doit
participer.
Exercices
Les enfants se mettent en ligne. Ils vont envoyer leur son sur un mur (réel ou ima-
ginaire) placé en face d’eux. La trajectoire du son doit être la plus droite et la plus
précise possible.
Dans un premier temps, les enfants sont debout (jambes légèrement écartées),
un bras le long du corps, l’autre plié (main à la hauteur de l’épaule), poing fermé.
52
Entraînement individuel
Le regard fixé droit devant eux, ils prennent une large inspiration, puis tendent
leur bras et ouvrent la main, dans un geste sec et précis, en soufflant, sans dévier
le regard. Ils doivent arrêter nettement leur geste de lanceur en laissant le bras
tendu et la main bien ouverte.
Puis on recommence, mais en émettant un son cette fois : poing fermé (le son est
dans la main), ils visent l’endroit en face d’eux où ils vont jeter le son, puis lancent
leur son en ouvrant la main et en tendant le bras en face d’eux. Ils doivent conclure
en laissant le bras tendu et la main ouverte, le temps (d’imaginer) que leur son
arrive jusqu’au mur.
On refait l’exercice plusieurs fois, jusqu’à ce que chacun arrive à jeter un son net
et précis.
Poser sa voix
Pour apprendre aux enfants à placer leur voix, on pourra leur proposer la technique
du bâillement.
En effet, pour remonter le voile du palais et pour que le son aille frapper les réso-
nateurs, la meilleure approche est celle du bâillement. On demande aux élèves de
faire comme s’ils allaient bâiller, en tenant leur tête bien droite dans le prolonge-
ment du cou (le cou doit rester détendu), et en baissant leur maxillaire inférieur au
maximum, comme s’ils voulaient que leur menton disparaisse, puis de profiter du
bâillement pour émettre un son « au milieu » de l’expiration. On leur demande alors
de repérer la position que prend leur tête par rapport à leur cou à ce moment-là.
C’est dans cette position qu’ils pourront chercher leur timbre : menton rentré dans
le cou et voile du palais remonté dans la bouche par le geste du bâillement.
Cordes vocales et résonateurs
Les enfants sont allongés dos à terre ; le coccyx doit être, autant que possible,
dans l’axe du nez et de la mâchoire, les pieds légèrement écartés, la mâchoire
mollement entrouverte. Laissez, au départ, s’installer le rythme d’inspiration et
d’expiration le plus naturellement possible. Puis les élèves expirent en prononçant
« ch » (les cordes vocales ne travaillent pas) puis « je » (les cordes vocales entrent
en mouvement). On refait trois ou quatre fois cette série d’exercices.
En laissant toujours la mâchoire mollement entrouverte, les élèves font sur l’expi-
ration une série de sons gutturaux – « a » puis « i » – en laissant le son s’échapper
naturellement. Dans l’absolu, le son ne doit rencontrer aucune barrière et se mettre
en résonance dans tout le corps. Refaire l’exercice avec le même principe sur
« mi », « vi ».
Développer le jeu des résonateurs
En partant de la position du bâillement, on demande aux élèves de moduler,
« bouche fermée », sur « mmm » sans aucune contrainte ou crispation au niveau
de la mâchoire ou du cou mais en dirigeant bien le son vers le résonateur supé-
53
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
rieur (fosses nasales) et sans avoir peur de bien sentir vibrer la zone nasale. Puis
faire résonner le « ng » comme à la fin de « ring » mais, cette fois-ci, en ouvrant la
bouche et en laissant tomber la mâchoire (la langue est molle et pointe contre les
incisives inférieures).
Quand ces quelques petites précisions techniques auront été testées par les en-
fants (ne pas trop insister mais leur donner les moyens de trouver les sensations),
on pourra leur proposer quelques exercices plus amusants. On leur demande
d’imaginer qu’ils utilisent leur voix (en modulant les « mmm » ou « ng » ou « oa »)
pour :
– faire un trou dans un mur ;
– renverser une chaise ;
– éteindre une bougie ;
– tendre un fil (à deux, les enfants démarrent l’un en face de l’autre, très proches,
puis ils se reculent au fur et à mesure que le fil se tend en suivant leur voix) ;
– faire tourner les pages d’un livre qui est loin d’eux.
54
Entraînement individuel
Remarques
L’exercice est court mais demande de déployer une grande énergie vocale et
corporelle. Il permet aussi de faire sentir aux participants la puissance vocale
nécessaire lorsqu’on se trouve sur une scène de théâtre.
L’animateur pourra, s’il le juge nécessaire, aider l’enfant trop timide en « répon-
dant » à la place de l’interlocuteur (« Quoi ? Je n’entends pas ! Qu’est-ce que vous
dites ? », etc.). Il demandera au participant de poser son regard, c’est-à-dire de
prendre un point fixe devant lui qui symbolisera l’interlocuteur imaginaire (si le regard
est trop fuyant, le spectateur n’aura pas l’illusion que l’acteur s’adresse réellement
à un autre personnage). Les gestes sont aussi très importants quand on essaie
d’attirer l’attention de quelqu’un : grands moulinets avec les bras, par exemple.
On pourra demander d’inventer une petite « chute » à la situation jouée.
55
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ Un par un Cycle 3
Voix
11. J
’ai quelque chose
à dire
Déroulement
L’animateur met une chaise au centre de la scène, où chaque enfant va aller
s’asseoir et s’adresser au public, le but étant de travailler sur les attaques et les
finales de phrases.
Un enfant s’assoit sur la chaise. Quand il attaque la première syllabe de sa première
phrase, il doit se lever en même temps et regarder bien en face de lui. Quand la
phrase est finie, il se rassied tout en restant concentré sur son auditoire pour « em-
mener sa phrase » jusqu’à la fin. Puis il recommence pour l’attaque de la deuxième
phrase et ainsi de suite.
On peut proposer les deux phrases suivantes :
• J’ai quelque chose à dire, je n’ai plus rien à dire.
• M’avez-vous écouté ? Alors je me tais.
– On se lève sur l’attaque « J’ai [...] », on s’assoit sur la finale « [... rien à] dire ».
– On se relève sur l’attaque « M’avez [...] », on se rassied sur la finale « [...] me tais ».
– Dans un premier temps, on dit les vers assez rapidement.
– Puis on recommence, mais en prenant des temps à l’intérieur de chaque vers.
Remarques
On expliquera que, dans un texte, dans un discours ou dans une communication
orale, les attaques et les finales sont primordiales, l’orateur (ou l’acteur) se devant
d’accompagner son auditoire du début jusqu’à la fin de ce qu’il a à dire.
Cet exercice permet aux élèves de mobiliser intentions, corps et voix dans un
même but et dans un même mouvement. On notera qu’à l’intérieur des vers (ou
des phrases) on peut moduler et prendre des temps, tandis que les attaques et les
finales doivent toujours être nettes et volontaires.
On veillera à ce que les élèves ne confondent pas énergie et précipitation et à ce
qu’ils inspirent avant chaque attaque. Quand il est debout, l’enfant doit bien se tenir
sur ses deux jambes.
On pourra aider les plus jeunes à mieux comprendre l’importance de cet entraîne-
ment en caricaturant, par exemple, une personne qui finit toujours ses phrases en
mangeant les dernières syllabes.
56
Entraînement individuel
Variantes
Même exercice avec les quatre premiers vers d’une poésie, puis on redit les
quatre vers sans s’asseoir sur la chaise mais en essayant de retrouver les mêmes
impulsions et le même rythme.
Une dizaine d’enfants sont assis en ligne. Ils vont dire l’un après l’autre une
phrase (en se répondant) suivant le même principe : on se lève pour parler, on
s’assoit en finissant de parler. On pourra rajouter quelques contraintes en cours
d’année (finir par la même syllabe, placer un mot obligatoire, etc.).
Exemple :
• 1er enfant : – Bonjour ; je m’appelle Manuel. Comment vas-tu ?
• 2e enfant : – Très bien, content de te connaître. Quel âge as-tu ?
• 3e enfant : – 8 ans depuis la semaine dernière ; et toi qui es-tu ?
• 4e enfant : – Marjolaine ; j’ai 10 ans et j’aime danser en tutu.
• 5e enfant : – Ça, c’est rigolo ; et que penses-tu des chapeaux pointus ?…
57
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Déroulement
Les virelangues, les enfants les connaissent tous : « Les chaussettes de l’archidu-
chesse... », « Un chasseur sachant chasser sans son chien... », etc. Ils vont jouer
avec ces phrases pour aborder, de façon ludique, le travail de la voix, la diction et
la prise de parole.
L’animateur distribue une liste de virelangues dans laquelle chacun choisit une
phrase qu’il devra lire (ou apprendre pour la séance suivante).
– Dans un premier temps, chaque enfant se contente de lire (ou dire) sa phrase de
la place où il est. L’essentiel dans cette première étape sera d’oser dire haut et
fort sa phrase, même si cela fait rire toute la classe. L’animateur pourra aider les
élèves en reprenant avec eux les problèmes de prononciation.
– Dans un deuxième temps, les élèves vont sur scène puis, en marchant, articulent
leur phrase (sans son, mais en exagérant les mouvements). Au top de l’anima-
teur, les enfants prononcent leur phrase à voix haute (tous ensemble).
– Dans un troisième temps, les enfants continuent de marcher en se répétant leur
phrase dans leur tête. Au premier top de l’animateur, les enfants s’arrêtent en
image fixe ; au deuxième top, ils lancent tous ensemble leur phrase. Quand tout
le monde a fini de parler, ils se remettent à marcher. (On peut recommencer une
ou deux fois cette phase.)
– Dans un quatrième temps, les enfants reprennent leur marche le plus silen-
cieusement possible et l’animateur les désigne un à un pour qu’ils disent seuls,
cette fois-ci, leur phrase, d’abord en la chuchotant, puis en la clamant le plus
intelligiblement possible.
Remarques
Ces jeux sont surtout utilisés pour donner confiance aux jeunes élèves tout en
leur permettant de développer leurs capacités d’expression. Le fait d’être tous
ensemble sur scène et de n’avoir à prendre la parole, seul, qu’en fin d’exercice
permettra aux plus timides de vaincre leur peur.
On rappellera aux élèves que la diction est un élément fondamental de l’expression
orale (étymologiquement, c’est « l’art de dire », qui se décompose en articulation
58
Entraînement individuel
• Filons le filou chauve fautif et sans tif qui faucha la fofolle Fanchon sans fanfare.
• Graciles et gras, quatre gros grands gredins grognons grignotent quatre gros
grands grains.
• Les grains de gros grêlons dégradent Grenade.
• Trois bonnes grosses grasses grand-mères aux beaux gros bras blancs croquent
trois gros ronds radis roses.
• Trois grands gros grillons grattent la grise grève en grès : grignoti, grignoton,
graines trouveront, graines grignoteront.
• Un gradé dragon dégrade un dragon gradé.
• Mille filles jouent aux billes dans la ville.
• Un matin en prenant un bain, j’ai mangé mon pain dans mon bain, j’ai pris un
pain, j’ai pris un bain, j’ai pris bain pain, j’ai pain bain.
• Je veux et j’exige d’exquises excuses !
• Je veux et j’exige dix-huit chemises fines et six fichus fins !
• Le geai gélatineux geignait dans le jasmin.
• À califourchon sur son canasson, un bachi-bouzouk achète un vieux bouc à six
mamelouks assis dans un souk.
• Quand un cordier cordant veut corder une corde, pour sa corde corder, trois
cordons il accorde. Mais si l’un des cordons de la corde décorde, le cordon
décordant fait décorder la corde.
• Quatre coquets coqs croquaient quatre croquantes coquilles.
• Que lit Lili sous ces lilas-là ? Lili lit L’Iliade.
• La maman du manant manie nos manies maniaques sans manière.
• Mille millions de merveilleux musiciens murmurent des mélodies multiples et mirifiques.
• Empoignons ces oignons et ne soyons pas si grognons.
• Je bois aux trois oies du bois du roi qui voit loi et droit chaque fois qu’il parloit.
• L’effroi du roi noir qui croit en toi s’accroît le soir sous la croix de bois.
• Pouah ! Poisson sans boisson, c’est poison !
• Nos rhinocéros sont des héros et vos albatros font le gros dos. Dans le cosmos
c’est le chaos ! Avec le tétanos on ne fera pas de vieux os.
• Ton mouton boucle tout à coup
Et ton bouc tombe à Tombouctou.
• Un groupe de boucs coupe la route de la troupe de scouts.
• La pie pond sans piper devant le paon pompeux qui papote.
• Mon papa est pompier à Perpignan.
• Papa boit dans les pins. Papa peint dans les bois. Dans les bois, Papa boit et
Papa peint.
• La pipe au papa du pape Pie pue. (Jacques Prévert)
•L a roue roulait, le goret regardait. La roue en roulant faisait rire le goret.
• Roger rageait qu’on le dérange en rangeant son orangeade.
60
Entraînement individuel
• Il était une fois un homme de foi qui vendait du foie dans la ville de Foix. Il se dit :
« Ma foi, c’est bien la première fois et la dernière fois que je vends du foie dans
la ville de Foix. »
• « Petite pomme, quand donc te dé-petite-pommeriseras-tu ? – Je me dé-petite-
pommeriserai quand toutes les petites pommes se dé-petite-pommeriseront. »
Mais, comme toutes les petites pommes ne se dé-petite-pommeriseront jamais,
petite pomme ne se dé-petite-pommerisera jamais.
• « Gros grain d’orge, quand donc te dé-gros-grain-dorgeriseras-tu ? – Je me dé-
gros-grain-dorgeriserai quand tous les gros grains d’orge se dé-gros-grain-dor-
geriseront. »
• « Petit pot de beurre, quand donc te dé-petit-pot-debeurreriseras-tu ? – Je me
dé-petit-pot-debeurreriserai quand tous les petits pots de beurre se dé-petit-pot-
debeurreriseront. »
• « Pipelette, quand donc te dépipeletteriseras-tu ? – Je me dépipeletteriserai
quand toutes les pipelettes se dépipeletteriseront. »
• Le loup loupe le pas.
• Le rami fini, leur ami partit.
• Le scout mange son casse-croûte cru.
• Ma sœur a fait un nœud à ton cœur.
• Ne laissons pas Lucie faire.
• Tortue, tu dors tordue.
• Si bien dire fait rire, bien faire fait taire.
• Alerte, Arlette allaite !
• Angèle et Gilles en gilet gèlent.
• Dès demain, jeudi, je dis que des deux mains j’applaudirai quand sur l’essieu
sous les cieux tu t’affaireras.
• Trop ou trop peu, qu’importe que la troupe soit trop peureuse si elle est trop heureuse.
• Une bête noire se baigne dans une baignoire noire.
• Le fisc fixe chaque taxe fixe aux taxis.
• Lise et José, si j’osais, lisons ensemble sans hésiter les usages des honnêtes
indigènes de Zanzibar.
• Zazie causait avec sa cousine en cousant.
• La mousse tache la moustache.
• Le jugement juge que le juge ment.
• Mon père est maire, mon frère est masseur.
• Quand un gendarme rit dans la gendarmerie, tous les gendarmes rient dans la
gendarmerie.
• Un homme debout lit,
Une femme assise coud,
Un enfant assis joue.
62
Entraînement individuel
Déroulement
L’animateur annonce qu’il va apprendre à ses élèves une langue étrangère qu’ils
connaissent. Aussitôt dit, il se met tout d’un coup à parler d’une étrange façon
grâce à l’emploi d’un trompe-oreille. Puis il redit lentement la phrase afin que ses
auditeurs comprennent le principe des trompe-oreille.
Il distribue ensuite la liste des trompe-oreille en demandant à chacun d’en choisir
un qu’il va lire ensuite à voix haute, tous essayant d’imaginer de quel pays pourrait
venir cette langue étrange. (On peut aussi proposer d’apprendre sa phrase pour la
séance suivante.)
– Dans un premier temps, chaque enfant passe sur scène en disant son trompe-
oreille choisi, en essayant de mettre l’accent en rapport.
– Dans un deuxième temps (ou lors de la séance suivante), on met en scène le
trompe-oreille, en se servant de cette nouvelle langue comme unique moyen de
communication.
Exemples :
• Tous les enfants sont sur scène, avec pour consigne de recréer l’atmos-
phère d’une rue de grande métropole, où chacun parle le trompe-oreille.
Les enfants se promènent sur scène puis, au top de l’animateur, ils rejoignent
leurs voisins les plus proches et se saluent en échangeant chacun leur phrase
qui, dans le « trompe-langue », est une formule de politesse.
• Tous les enfants sont sur scène en ligne. Au top de l’animateur, l’un d’entre
eux fait un pas en avant, se tourne vers les autres puis dit son trompe-oreille,
comme une phrase d’une importance capitale ; les autres applaudissent tandis
qu’il regagne sa place ; un autre prend sa place (pour le contredire ou renchérir,
au choix), et ainsi de suite.
Liste de trompe-oreille
• Chat vit rôt,
Chat mit patte à rôt,
Rôt brûla chat,
1. Phrases destinées à tromper l’oreille de l’auditeur en lui donnant l’impression qu’on parle une autre
langue.
63
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
64
Entraînement individuel
65
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
1. Ya : « oui », en breton.
66
Entraînement individuel
Remarques
Avec cet exercice, les enfants doivent mémoriser un cadre formel simple (l’enchaîne-
ment des actions et des mots), en ajoutant des données personnelles (faire un choix
sur ce que l’on apprécie le plus, sur ce que l’on abhorre), et aborder l’interprétation.
On imposera de ne choisir qu’un élément « adoré » et qu’un élément « détesté »
qui peuvent être un objet, une façon d’être, un aliment, un animal domestique, un
vêtement, un lieu, etc.
Un des buts de l’exercice est de rechercher la concision dans les mots (sans partir
dans des explications ou des justifications) en respectant un cadre imposé. C’est
aussi un bon entraînement à l’adresse directe au public.
Prolongement
Chaque élève choisit d’incarner un personnage.
Il lui choisit un nom, un âge, un objet adoré, un objet détesté. On demandera de
67
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
68
Entraînement individuel
15. L
es marionnettes
à fils
Déroulement
Les enfants sont sur plusieurs lignes, assez espacés les uns des autres pour pouvoir
écarter les bras. Ils représentent un lot de marionnettes à fils, que l’animateur-
contrôleur est venu inspecter.
– Les enfants se tiennent tous jambes légèrement écartées, bras le long du corps,
tête légèrement inclinée vers l’avant : les marionnettes sont au repos.
– Au top de l’animateur, ils relèvent la tête (sans forcer), en laissant toujours les
épaules tombées.
– Au « Épaule droite » de l’animateur, l’épaule droite remonte vers le haut comme
tirée par un fil.
– Au « Épaule gauche » de l’animateur, l’épaule gauche remonte, elle aussi, vers
le haut.
– Au « Coude droit » de l’animateur, le coude droit « tiré par un fil » monte à son
tour vers le haut, à la hauteur de l’épaule. L’avant-bras et la main se balancent
doucement comme désarticulés, « mous ».
– Au « Coude gauche », même mouvement.
– Au « Avant-bras droit », l’avant-bras droit monte à son tour (au niveau de l’épaule),
tandis que la main garde la position désarticulée (molle) et se balance doucement.
– Au « Avant-bras gauche », même chose.
– Au « Main droite » de l’animateur, la main est tendue, tirée par un fil qui lève tous
les doigts ensemble. Le bras forme alors une ligne droite horizontale de l’épaule
jusqu’au bout des doigts tendus.
– Même chose avec la main gauche.
– Au « Tête » de l’animateur, la tête se penche doucement vers une épaule puis
vers l’autre (en restant de face).
Puis le testeur annonce qu’il va relâcher un à un les fils des pantins.
– « Main droite » : la main droite retombe vers le sol, molle.
– « Main gauche » : même mouvement pour la main gauche.
– « Avant-bras droit » : « décrochement » de l’avant-bras droit qui retombe
vers le sol, en se balançant doucement. Le coude reste dans la ligne de l’épaule.
– « Avant-bras gauche » : même décrochement pour l’avant-bras gauche.
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pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
– « Bras droit » : le bras droit tombe à son tour, le long du corps, en se balançant
doucement. Attention : l’épaule, elle, est toujours relevée.
– « Bras gauche » : même mouvement pour le bras gauche.
– « Épaule droite » : l’épaule droite retombe à son tour, tout le bras droit est
désarticulé.
– « Épaule gauche » : même mouvement pour l’épaule droite.
– À l’annonce « Fin du test » de l’animateur, la tête retombe à son tour.
– Les pantins se retrouvent dans leur position d’origine.
Remarques
Basé sur le travail de mime, cet exercice facile permet aux enfants d’apprendre à
contrôler leurs gestes (ici, ceux des bras) tout en leur offrant un réel amusement.
Il doit se faire lentement, puis, au fil de l’année, on pourra essayer de l’accomplir
plus rapidement, en rythme : sur une musique, par exemple.
L’animateur pourra montrer l’exercice avant de le faire faire. Rappeler aux élèves
que c’est en imaginant les fils qui les animent qu’ils réussiront cette pantomime
plus facilement et plus précisément.
On pourra, pour l’apprentissage, demander de n’exécuter le mouvement qu’avec
un seul bras, puis l’autre, puis les deux ensemble.
70
Entraînement individuel
Remarques
Les gestes doivent être précis et réfléchis. Le corps doit garder la même position,
en évitant au maximum d’être trop de profil par rapport aux spectateurs.
Variantes
Chaque enfant passe à son tour sur scène avec pour consigne de ne faire qu’un
mouvement de bras, mais qui veuille dire quelque chose.
Exemples :
Accuser, arrêter, repousser, montrer, donner, prendre, frapper, compter, etc.
Deux possibilités s’offrent aux jeunes acteurs : utiliser soit un geste sec, soit un
geste souple, le geste sec exprimant plus de vigueur que le geste souple.
Exemples :
•L
e bras est plié, l’index tendu vers un point précis : je montre ; mais si le bras est
tendu, l’expression change complètement et devient : j’accuse.
71
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
• Le bras est plié, paume ouverte vers le ciel : je mendie ; bras tendu : je réclame.
•B ras plié vers la bouche, paume vers le public : j’appelle ; bras tendu : je dis au
revoir.
•L e bras est plié, la paume de la main à la verticale vers le visage légèrement pen-
ché en arrière : j’ai peur ; bras tendu : je repousse ou je stoppe.
Travail avec seulement les mains : un élève est caché derrière une table (ou le
dossier d’une chaise), seules ses mains sont visibles ; on lui demande de répondre
aux consignes suivantes :
• Je m’inquiète (les mains s’ouvrent et se referment plusieurs fois).
• Je suis en colère (les poings sont crispés).
• J’attrape (la main et les doigts s’ouvrent vers le haut et se referment).
• J ’appelle (l’index se plie et se déplie : suivant la vitesse et l’intensité, on appelle
plus ou moins gentiment).
• Je vole.
• Je compte.
• Je lis.
Prolongement
On essaie de recréer un court échange à deux mais avec pour seuls moyens de
communication le visage et les bras.
72
Entraînement individuel
Remarques
Très bon exercice de mise en route, il détend les élèves tout en les aidant à retrou-
ver une énergie positive. Il est aussi un excellent moyen d’apprendre à mobiliser
toute son énergie dans un seul but et à un moment précis, en essayant de se
débarrasser au maximum des gestes parasites.
Il n’est pas rare que les enfants (comme les adultes) aient du mal à exécuter les
deux consignes en même temps (crier et sauter) ; l’animateur pourra les aider de
la voix.
On veillera à ce que le cri soit un vrai cri d’effort (cri du joueur de tennis au service,
cri de l’haltérophile) et non pas un cri de colère ou un vulgaire hurlement.
Veillez à ce que le corps tout entier accompagne le mouvement ; le regard doit
précéder le saut et le « lancement » du bras.
Beaucoup d’enfants n’osent pas sauter, pousser le cri demandé ou les deux à la
fois ; l’adulte les encouragera à recommencer immédiatement en reprenant leur
place en tête de file dès que le mouvement a été trop mou ou le cri trop « rentré ».
Ne pas hésiter à recommencer souvent cet exercice d’une séance à l’autre.
Attention aux « costauds » qui ont tendance à sauter jusqu’au mur d’en face !
Bien noter l’endroit où les participants doivent « décoller » en veillant à ce qu’ils
aient tout l’espace nécessaire (le saut doit s’effectuer au centre et en hauteur, et
non pas en longueur).
Variantes
Tous les enfants sont en ligne : deux lignes face à face ; ils vont jouer au tennis
avec leur partenaire d’en face. Chaque coup doit être accompagné du cri d’effort.
73
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Les enfants sont en cercle (le plus large possible) ; ils se passent l’un à l’autre le
cri d’effort.
(Pour les plus grands.)
1. Tout le monde est à genoux, assis sur les talons. Au top de l’animateur, ils doivent
passer de la position « à genoux » à « accroupie » (prendre appui sur la plante
des pieds et non plus sur les talons), sans poser les mains par terre, dans une
seule impulsion, en s’aidant d’un cri d’une syllabe.
2. O n recommence mais en demandant cette fois-ci de se lever en deux impul-
sions accompagnées d’un cri de deux syllabes.
On notera avec les élèves la différence de sensation entre le cri d’une syllabe et
celui de deux syllabes, et on en profitera pour aborder avec eux la synchronisation
qui doit exister entre le langage, le corps et la respiration.
74
Entraînement individuel
Certains élèves peuvent avoir du mal avec cet exercice. Il ne faut pas les forcer, mais
tenter de les persuader d’essayer, ne serait-ce qu’avec un rire muet. C’est aussi le
moment d’expliquer la méthode purement technique du rire.
On commence par faire un simple « A, A, A » (pas forcément motivé), puis on
enchaîne sur toutes les voyelles, puis on reprend le « A, A, A » mais en respirant
par petites saccades (comme dans le rire). On décline ensuite à nouveau toutes les
voyelles de la même manière, en caricaturant le sourire et en se tenant les côtes,
puis avec un peu de bonne volonté et l’effet d’entraînement du groupe le vrai rire
devrait arriver tout seul.
Le rire derrière la porte
Tous les enfants sont groupés sur un coin de la scène, sauf un. On part du principe
que le groupe est dans une salle insonorisée (d’où aucun son ne sort quand la
porte est fermée) et que l’enfant isolé est dans un couloir. Le groupe est en silence
tandis que l’enfant isolé fait mine de marcher dans le couloir, puis, quand il mime
qu’il ouvre la porte, le groupe éclate de rire (comme si on entendait enfin le son) ;
dès que l’enfant referme la porte, le groupe se tait.
L’enfant isolé peut parfois laisser la porte ouverte longtemps, la refermer très vite ou
l’ouvrir plusieurs fois de suite, le groupe veillant à suivre ses mouvements.
Regarde, c’est drôle
Tous les enfants marchent sur la scène. Soudain (quand il le décide), l’un d’entre
eux désigne du doigt un point lointain, en criant : « Regardez, comme c’est drôle ! »
Aussitôt tous se mettent à rire. Au signal de l’animateur, tout le monde s’arrête et
recommence à marcher, puis c’est un autre enfant qui recommence, et ainsi de suite.
Les voyelles du rire
Les élèves sont en cercle. L’un d’entre eux lance un « rire blanc » (un simple « haha-
ha » avec respiration saccadée), le deuxième enchaîne avec « hihihi » (en essayant
d’y mettre un peu plus d’intention), le troisième avec « hohoho », et ainsi de suite
jusqu’à ce que tout le cercle rie vraiment avec pour seule consigne de décliner
toutes les voyelles du rire : « a », « è », « i », « o », « u », « ou ».
Remarques
Rien de mieux qu’un bon fou rire pour mettre tout le monde de bonne humeur.
C’est le seul but de cet exercice, qui est aussi un excellent moyen de souder un
groupe. Pour tous ces exercices, il ne faut pas avoir peur de n’exercer, au départ,
qu’un « rire blanc », sans raison : l’effet mécanique entraînera le vrai rire.
Pour motiver les élèves, on peut leur suggérer de faire en sorte que tous les autres
enfants de l’école les entendent et les envient (petit truc qui motive assez vite les
plus récalcitrants).
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Entraînement individuel
77
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Cet exercice de mise en route, très simple à comprendre et très apprécié des
enfants, développe la concentration et stimule l’imagination.
Le professeur sera ferme sur les consignes et n’hésitera pas à faire reprendre
l’élève, si celui-ci n’a pas respecté le déplacement exigé ou n’a pas parlé assez
fort. On demandera à tous de rester concentrés et présents le temps de l’exercice.
À éviter : regarder le plafond, rigoler avec son voisin, se pencher pour regarder celui
qui parle, etc. !
Variantes
Avec le même principe, on demande aux élèves de :
faire une entrée sur scène, dire le mot et sortir du côté opposé ;
idem en jouant, en plus, un sentiment (joie, colère, tristesse, peur, etc.).
78
Entraînement individuel
Remarques
Dans cet exercice, les enfants ont souvent tendance à jouer à l’envers : pour jouer
le géant, beaucoup d’entre eux vont par exemple tendre exagérément le cou,
regarder vers le ciel, etc., alors qu’un géant qui dépasse la moyenne des gens voit
les autres plus petits que lui ! Les jeunes acteurs devront donc regarder les autres
« de haut », vers le bas.
Idem pour le jeu de la fourmi qui craint d’être écrasée : c’est elle qui doit sans arrêt
regarder vers le haut et autour d’elle.
On fera remarquer la différence de rythmes entre les deux jeux :
– Le géant (massif, immense) est sûr de lui ; sa démarche est lente et posée. Il peut
prendre du temps pour regarder autour de lui et pour changer de direction.
– La fourmi (fragile, minuscule) vit dans la crainte perpétuelle d’être écrasée, ses
regards sont furtifs, sa démarche est rapide ; elle n’a pas besoin de prendre
beaucoup de temps pour évaluer la situation et peut changer de direction très
rapidement.
79
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
L’animateur choisira d’imposer ou non le style de l’écriture : lettres capitales, minus-
cules, etc. Il demandera que le mot invisible tracé soit court (de trois à six lettres).
Il est important de travailler les deux parties de l’exercice. La première est une
phase d’expérimentation, d’entraînement ; la seconde, plus ludique, demande que
le geste d’écriture soit bien maîtrisé et que l’exécutant ait le souci constant de la
clarté. Bien qu’il soit de dos (et ce afin que le public puisse lire dans le bon sens),
l’élève doit s’efforcer de rendre le plus lisible possible son inscription.
On demandera au public d’intervenir seulement une fois terminée la prestation de
leur camarade.
L’exercice permet, avec un thème amusant, de s’échauffer : délier le corps, le
mettre en mouvement.
On en profitera pour effectuer de petites révisions orthographiques...
Variante
Idem, mais l’élève est face au public. Les spectateurs doivent donc lire le mot à
l’envers !
80
Entraînement individuel
Remarques
Le travail de l’image fixe (travail muet) est un excellent moyen de faire prendre
conscience aux enfants de l’engagement physique nécessaire pour exprimer un
état, un sentiment.
La marche neutre est importante : elle calme le jeu, permet aux élèves de se
concentrer et d’écouter la prochaine consigne à effectuer. Tout échange verbal
sera prohibé, chaque enfant travaillant pour soi. On invitera les élèves à changer
souvent de direction (pour éviter les marches en rond) et à occuper tout l’espace
scénique. S’il le juge utile, le professeur fera recommencer telle ou telle étape de
l’exercice afin de pousser les élèves à s’améliorer, sans oublier de leur prodiguer
des encouragements.
S’il y a plus de dix enfants, on fera exécuter les différents points de l’exercice par
demi-groupes, en alternant les passages (deux ou trois minutes par groupe, les
autres enfants constituant le public).
81
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
23. L
éa, Farid, Chloé
et les autres…
Déroulement
On constitue un groupe de 6 à 12 enfants qui se répartissent en coulisses, côté
cour et côté jardin.
Chaque enfant choisit un prénom, qui constituera son texte pour l’improvisation.
Le premier enfant côté cour entre en scène et joue une petite situation avec pour
seul texte le prénom qu’il a choisi (il peut le répéter plusieurs fois).
Puis il sort côté jardin, d’où sort un autre élève qui jouera une autre situation (avec
un autre prénom) avant de rejoindre la coulisse opposée, et ainsi de suite jusqu’au
dernier participant.
Aucun ordre de passage n’est préétabli, mais le plateau ne doit jamais être vide, les
interventions s’enchaînant sans temps mort.
Exemples de situations :
• Appeler quelqu’un pour le disputer.
• Appeler quelqu’un parce qu’on a peur.
• Appeler en chuchotant pour ne pas se faire entendre d’autres personnes.
• Répéter le prénom plusieurs fois d’un ton dubitatif. (Jeu en sous-texte : « Je ne
crois pas connaître cette personne. »)
• Lire silencieusement une lettre d’amour et l’embrasser fougueusement en disant
le nom du (de la) bien-aimé(e).
• Constater le désordre régnant dans la pièce et répéter le prénom d’un air las
et désespéré. (Jeu en sous-texte : « J’en ai vraiment assez qu’il (elle) soit aussi
désordonné(e). »)
Remarques
Les interventions seront courtes et rythmées.
Le professeur demandera à tous d’entrer en scène en ayant préalablement choisi la
situation qu’il va jouer car on voit très vite quand un acteur ne sait pas ce qu’il joue...
Les sentiments, les personnes à qui l’on s’adresse, le personnage que l’on s’est
choisi, tout doit être clair, pour que le public comprenne. Il faut avoir décidé ce que
l’on va jouer avant d’entrer en scène.
Suivant la situation choisie, les enfants peuvent prendre le temps d’évoluer dans
l’espace avant de sortir de scène.
82
Entraînement individuel
24. L’équilibriste
Déroulement
L’animateur indique précisément l’emplacement au sol d’un fil de fer imaginaire
allant du côté cour au côté jardin.
Comme s’il était au-dessus du vide, chaque enfant mime la marche d’un équili-
briste sur ce fil de fer, ses hésitations, ses craintes, etc.
Le trajet s’effectue de cour à jardin.
Remarques
Très bon exercice de concentration qui nécessite que chaque acteur s’investisse
totalement, imagine qu’il est vraiment au-dessus du vide.
C’est cette implication intérieure qui donnera la justesse des attitudes physiques :
– bras tendus sur les côtés pour améliorer l’équilibre ;
– regard fixé droit devant soi pour suivre son trajet (et petits coups d’œil rapides sur
ses pieds pour vérification) ;
– déséquilibre momentané et reprise de contrôle, etc.
Après chaque prestation, on demandera aux spectateurs quels ont été leurs sen-
timents : ont-ils eu l’illusion d’un fildefériste ? pourquoi cela a-t-il (ou n’a-t-il pas)
fonctionné ? quels sont les éléments à améliorer ?
83
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Obliger les enfants à rester concentrés sur une seule action très simple les aide à
comprendre le mécanisme de la motivation. Chaque geste a son importance et
doit servir l’intention jouée.
Utilisé très tôt dans l’apprentissage, cet exercice aide les élèves à être totalement
absorbés par une action et donc à dépasser leur timidité quant au regard des
autres.
Prolongement
Tous sont sur scène et chacun joue son personnage sans s’occuper des
autres. Retravaillé et mis en scène, cet exercice peut s’intégrer dans un spec-
tacle. (Exemple : à la manière de Jacques Tati, on découvre les habitants d’un
immeuble, chacun avec ses petites manies.)
84
Entraînement individuel
26. D
e chaque côté
du tunnel
Déroulement
L’animateur a installé, face au public, deux grandes tables sous lesquelles les enfants
peuvent passer et qui représentent un tunnel. Chaque enfant va passer sous le
tunnel mais, quand il en ressortira, il sera un animal. L’exercice se déroule en trois
temps :
1. L’enfant entre dans le tunnel.
2. L’enfant au milieu du tunnel s’arrête, respire et « se change » en animal.
3. L
’animal sort du tunnel et la démarche de l’enfant devient celle de l’animal qu’il
a choisi.
Dans un premier passage, l’enfant doit exécuter cet exercice en muet ; dans un
deuxième temps, il a le droit d’imiter le cri de l’animal.
Remarques
Pour éviter de n’avoir que des lions, tigres ou autres rugissants au sortir du tun-
nel, l’animateur prendra soin de suggérer quelques exemples avant l’exécution de
l’exercice :
• Le serpent qui rampe.
• La grenouille qui saute.
• La petite souris qui détale à toute vitesse.
• L’éléphant pataud.
• Le dauphin qui plonge.
• Le hamster qui grignote.
• Le crabe qui marche à l’envers.
On demandera aux enfants de trouver corporellement sinon toute la démarche de
l’animal, tout au moins un élément très caractéristique. On leur demandera de
travailler non pas seulement avec leur imagination, mais avec tout leur corps.
85
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Évidemment, l’élève doit bien profiter du temps d’observation qui lui est accordé
pour repérer le trajet à effectuer et les obstacles à éviter.
L’adulte et le reste du groupe resteront vigilants afin de prévenir tout risque de chute,
blessure, etc. (si nécessaire, on pourra poster quatre élèves « contrôleurs » autour
de la scène).
Ce jeu calme permet d’exercer le sens de l’observation et la prise de risque dans
l’espace.
Pour motiver les enfants, on pourra remplacer le livre par un bonbon !
Variantes
Minuter l’exercice : celui qui est le plus rapide gagne.
Disposer plusieurs objets à rapporter en un temps limité.
86
Entraînement individuel
28. L
es chaises
magiques
Déroulement
Trois chaises sont disposées sur scène, face au public. Elles sont dotées d’un pou-
voir magique : chaque fois que quelqu’un s’assoit sur l’une d’elles, cela déclenche
un sentiment défini :
– sur la première chaise (la chaise des chatouillis), l’acteur est pris d’une énorme
crise de rire, comme si une personne le chatouillait ;
– sur la deuxième chaise (la chaise de l’horreur), l’acteur est terrifié par tout se qui
se passe autour de lui (bruits, visions, etc.) ;
– sur la troisième chaise (la chaise du désespoir), l’acteur est pris d’une intense
tristesse qui le fait pleurer, renifler, etc.
Un enfant entre, s’assoit tour à tour sur les trois chaises, joue les sentiments associés
et sort.
Immédiatement après, entre un deuxième enfant qui accomplit le même parcours,
et ainsi de suite jusqu’au dernier.
Remarques
Pour que l’exercice soit intéressant, chaque élève devra jouer les sentiments imposés
de façon très forte, presque exagérée, sans tomber pour autant dans la caricature
extérieure. La sincérité sera recherchée, avec le souci de projeter l’expression, de
l’amplifier pour le public, le but étant de passer d’un sentiment à un autre très
rapidement.
L’animateur veillera à l’expressivité des participants. Même assis, tout le corps doit
être engagé dans le sentiment exprimé :
– sur la chaise à chatouilles, l’enfant se trémousse, éclate de rire, essaye d’échap-
per à des chatouilles imaginaires, le rythme est très soutenu ;
– sur la chaise de la terreur, l’enfant se cramponne à son siège, jette des regards
inquiets et rapides autour de lui ; il peut se recroqueviller sur lui-même, crier ;
– sur la chaise à tristesse, le corps se relâche, le rythme se ralentit, l’élève se prend
la tête dans les mains, prend un mouchoir pour se tamponner les yeux, etc.
Dès que l’acteur n’est plus assis sur la chaise, il doit s’arrêter aussitôt de jouer le
sentiment associé. Entre chaque station, quand l’élève passe d’une chaise à une
87
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
autre, il doit reprendre une attitude neutre ou qui contraste avec le sentiment fort
venant d’être joué (par exemple, il peut adopter une attitude dubitative, inquiète,
amusée avant de passer à l’autre chaise).
On peut aussi s’amuser à souligner le contraste des sentiments en se levant et se
rasseyant brusquement pour « tester » l’effet magique (l’enfant passera ainsi d’une
attitude neutre à une intense hilarité, suivant qu’il se lève ou se rassoit sur la chaise
des chatouillis).
L’exercice peut être muet ou parlant, mais dans ce dernier cas il ne doit pas tom-
ber dans l’explicatif, c’est-à-dire que l’enfant ne doit pas formuler oralement ses
sentiments mais les jouer.
On pourra imaginer d’autres modes de fonctionnement de l’exercice (par exemple,
trois élèves passent en même temps, jouent chacun leurs sentiments puis
échangent leurs places).
D’autres chaises magiques peuvent bien sûr s’ajouter aux trois déjà citées, permet-
tant ainsi aux élèves d’explorer d’autres sentiments : l’ennui, le dédain, la souffrance
(avoir mal quelque part), la colère, la coquetterie, la fatigue, la timidité, la haine, la
perplexité...
Variante
Quand ils s’assoient sur les différentes chaises magiques, les acteurs se transforment,
cette fois-ci, en personnages.
Exemples :
• Chaise 1 : une vieille personne.
• Chaise 2 : un bébé.
• Chaise 3 : un conducteur de voiture de course.
• Chaise 4 : un spectateur enthousiaste, applaudissant à tout rompre.
• Chaise 5 : une personne sur la grande roue d’une fête foraine qui se cramponne
à son siège.
• Chaise 6 : un personnage égocentrique qui n’arrête pas de parler de lui.
• Chaise 7 : un personnage qui ne dit que la vérité si on l’interroge...
Prolongements possibles
Histoire à quatre ou cinq personnages : un savant fou surexcité expose au public
(ou à son assistant) sa dernière invention, « les chaises magiques », qui permet de
provoquer les émotions des gens, et ainsi de les manipuler...
Il en fait la démonstration avec le concours volontaire (ou non) de trois cobayes.
Fins possibles :
• Les machines explosent, car le savant a fait une erreur de calcul.
88
Entraînement individuel
• L’assistant, révolté, se ligue avec les autres personnages pour mettre le savant
hors d’état de nuire.
• Les « cobayes » ne peuvent plus reprendre une attitude normale, la panique
monte, le savant est affolé... Le réveil sonne : ouf ! ce n’était que le cauche-
mar d’un scientifique débordé !
Histoire à trois personnages : trois amis se retrouvent dans une étrange salle de
cinéma ; en s’asseyant chacun sur leur siège, ils ne voient pas le même film !
Ils échangent leurs places, s’interrogent, prennent peur ou s’amusent de la situation...
89
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Chaque élève doit choisir précisément, avant d’entrer en scène, le type d’odeur
que son personnage va sentir.
Les interventions sont très courtes, puisqu’il s’agit de passants dans une rue. Aussi
le jeune acteur doit-il être capable de composer son personnage et de le faire réagir
sensoriellement en quelques secondes.
Le professeur demandera aux élèves de retrouver des sensations déjà vécues, et
non pas de singer extérieurement des mimiques stéréotypées (se boucher systé-
matiquement le nez, par exemple...).
On pourra recenser avec le groupe les bonnes et les mauvaises odeurs pouvant
être présentes dans une rue (nourriture, fleurs, parfums, pots d’échappement,
égouts, etc.).
Exemples de personnages :
Une employée maladroite et très en retard, une touriste myope, un balayeur
guilleret, une contractuelle sévère, un aveugle hésitant, une petite fille et sa corde
à sauter, un monsieur chic et son petit chien, une vieille dame qui a du mal à
marcher, etc.
90
Entraînement individuel
30. T
outes les façons
de…
Déroulement
Les élèves vont passer un par un pour jouer une action très précise qu’ils devront
interpréter en fonction des caractéristiques d’un personnage défini ou non à
l’avance. On leur demandera de jouer, pour un personnage libre, toutes les façons :
• d’appeler son chien ou de le tenir en laisse ;
• d’attendre quelqu’un qui est en retard ;
• de conduire une voiture ;
• de demander un renseignement à un guichet ;
• de dire au revoir à quelqu’un qui s’en va ;
• d’écouter de la musique dans un baladeur ;
• d’entrer dans une pièce ;
• d’éternuer puis se moucher ;
• de lire un livre ;
• de manger du chewing-gum ;
• d’ouvrir un cadeau ;
• de pousser ou de porter quelque chose de très lourd ;
• de s’excuser après avoir bousculé quelqu’un.
Pour un personnage défini :
• Un professeur : dire bonjour à une classe.
• Un enfant : perdu dans un grand magasin.
• Un contrôleur de bus : demander les titres de transport.
• Un parent : demander de débarrasser la table.
Remarques
Insister (encore et toujours) sur l’importance du contexte de vie des personnages,
leur âge, leur statut social, leur degré de fatigue ou de calme, leur caractère, leur
état au moment précis de l’action demandée.
Dans l’idéal, l’animateur ne devrait pratiquement pas avoir à intervenir ; mais pour
lancer l’exercice, il lui sera peut-être utile de donner lui-même des idées de situa-
tions ou de comportements. Il ne faut pas hésiter à le faire : c’est au fil de l’année
91
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
que les élèves arriveront d’eux-mêmes à observer puis mémoriser différents types
de comportements et de personnages. (Voir « Le cahier de personnages », p. 28.)
Variantes
Un vêtement (manteau, gilet, veste, blouse...) est posé sur une chaise au centre
de la scène. Chacun va devoir venir sur scène et mettre ce vêtement suivant la
consigne annoncée par l’animateur (ou un meneur choisi parmi les élèves) :
• Normalement.
• Vite (très vite, lentement, très lentement).
• En étant très fatigué.
• En détestant ce vêtement (en l’adorant).
• En étant très en retard pour partir à l’école.
• En trouvant quelque chose d’incroyable dans la poche au moment où on le met.
• En découvrant qu’il est trop petit (trop grand, taché...).
• En étant très vieux (très jeune).
• En étant maniaque (négligent, habile, maladroit...).
• Tout en continuant de parler au téléphone (de manger, de lire...).
On définit un endroit très caractéristique : chambre à coucher, église, métro,
bureau de directeur, banque, etc.). Puis chaque élève doit faire trois entrées
consécutives dans ce lieu en changeant à chaque fois de personnage et donc
d’interprétation.
Exemple :
Dans une église :
• 1re entrée : quelqu’un qui vient pour prier.
• 2e entrée : quelqu’un qui vient visiter.
• 3e entrée : un voleur qui voudrait récupérer l’argent des troncs.
On choisit un mot ou une expression usuel(le) : « Bonjour. Merci. Quel temps !
Non ? », etc. Les élèves, en file indienne, passent très vite, l’un après l’autre, pour
décliner toutes les façons possibles de dire le mot ou la phrase. Suivant l’invention
et l’entrain du groupe, on peut demander que la file indienne passe une ou deux
fois de suite. Cet exercice, très dynamique, demande aux élèves de s’adapter
rapidement.
On pourra utiliser cet exercice, au cours de l’année, en l’adaptant à une réplique
d’une pièce étudiée pour en expérimenter toutes les possibilités de sens ou pour
« réveiller » une mise en scène qui stagnait. Ne pas hésiter à s’en servir aussi
lorsque des élèves sont « bloqués » sur une scène, toute la classe essayant d’in-
venter un moyen différent de jouer cette scène.
92
Entraînement individuel
Prolongements
Toutes les phrases qui...
On choisit une situation récurrente, quotidienne et souvent vécue par les enfants.
Chacun essaie d’exprimer le plus de phrases possible souvent entendues dans
cette situation.
Les enfants sont en ligne. Dès qu’un élève a une phrase à dire, il avance d’un pas,
lance sa phrase puis reprend sa place.
Ou on demande aux élèves de marcher dans l’espace scénique, en lançant leurs
phrases au fur et à mesure que les idées leur viennent.
On notera avec les jeunes acteurs qu’en écoutant les autres de nouvelles idées
arriveront (rebondissement, association d’idées, etc.).
Pistes :
• À table, en famille.
• « Quand vas-tu enfin ranger ta chambre ? »
• C’est l’heure d’aller au lit !
• Le jour de Noël, au moment des cadeaux.
• Dans un magasin, un enfant qui voudrait que ses parents lui achètent quelque
chose.
• L’équipe de France vient de perdre une compétition sportive internationale.
• Il fait un temps horrible et pourtant on est en plein été.
• Un professeur remet les copies du dernier contrôle.
• Un embouteillage.
• Dans la cour de récréation.
• C’est l’heure de faire ses devoirs.
• Annonce d’une mauvaise note à ses parents.
• Dispute entre frère(s) et sœur(s).
À la manière de M. Queneau
Le professeur distribue à tous les élèves un court texte racontant une histoire très
simple. Comme dans Exercices de style de Raymond Queneau, chaque enfant
raconte cette histoire à sa manière.
Cet exercice peut déboucher sur un montage pour un spectacle de fin d’année, où
les spectateurs entendront la même histoire racontée par des personnages diffé-
rents : l’inquiet, le fanfaron, le curieux, le timide, le chanteur de rap, un chœur grec
(toute la classe ensemble), le présentateur du journal télévisé, la femme égocen-
trique qui ne parle que d’elle, la petite fille peureuse, le petit garçon insupportable,
celui qui bégaie, celui qui a un accent, le professeur qui en profite pour faire un
cours, le menteur, celui qui se trompe d’histoire... et bien sûr tous les personnages
de Queneau.
93
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ Un par un Cycle 3
L’état, les sentiments/Improvisation
31. Au téléphone
Le coup de fil désagréable
Le personnage reçoit un coup de fil désagréable (il se fait disputer).
Les spectateurs doivent comprendre le sujet de la réprimande grâce aux réponses
de l’acteur en scène.
Exemples :
• Un camarade l’appelle parce qu’il ne s’est pas dénoncé pour la bêtise faite et
toute la classe a eu une punition.
• Tante Sophie est furieuse car il n’a pas arrosé ses plantes comme promis.
• Julia réclame avec virulence son jeu vidéo, prêté il y a déjà quinze jours.
• Un client se plaint car le produit acheté est défectueux.
• La voisine d’en face n’est pas contente du tout : le vélo du personnage obstrue
une fois de plus la sortie de son garage.
La réclamation
Le personnage téléphone à quelqu’un pour se plaindre de quelque chose, faire une
réclamation.
On doit comprendre quelle est la réaction de son interlocuteur.
L’interlocuteur bavard
Le personnage donne un coup de fil à quelqu’un pour lui demander quelque chose,
mais son interlocuteur est très bavard et ne lui laisse pas le temps de parler.
Le public doit « suivre » ce que l’interlocuteur raconte et comprendre ce que voulait
dire le personnage.
Exemples d’interlocuteurs bavards :
• Grand-mère Marcelle qui donne des nouvelles de toute la famille.
• Momo qui raconte le dernier match de foot du club local.
• Papa au bureau qui fait cinquante recommandations sur ce qu’il y a à faire à la
maison.
• Tatie Zabeth demande tout ce qu’il fait à l’école, ses progrès, etc.
L’événement extraordinaire
Le personnage reçoit l’appel d’un ami et lui raconte par le menu un événement
extraordinaire, sans lui laisser le temps de parler.
À la fin, il apprend pourquoi son ami l’appelait (trouver une chute).
94
Entraînement individuel
95
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ Un par un Cycle 3
Improvisation/Langage/L’état, les sentiments
Remarques
Il s’agit de s’investir aussitôt dans un sentiment fort, la colère, qui ne souffre pas de
demi-teinte et qui doit être jouée avec une grande sincérité. L’animateur n’hésitera
pas à faire reprendre l’exercice si l’élève est « trop gentil » ou ne s’implique pas
assez.
Il peut arriver qu’un enfant un peu timide ait du mal avec cet exercice qui exige que
l’acteur s’impose avec force. Il ne faut pas hésiter à l’encourager et à l’inviter à se
rappeler telle ou telle scène de la vie réelle à laquelle il a pu assister (quel enfant
ne s’est pas fait disputer par ses parents ou ses éducateurs ?...) et à s’en inspirer.
L’exercice est théâtral mais aussi psychologique, car il offre à l’enfant la possibilité
d’oser s’affirmer.
96
Entraînement individuel
Les mots tirés peuvent n’avoir aucun rapport avec la situation et en laisser
perplexes plus d’un ! Là encore, il ne faut pas baisser les bras (« J’ai pas d’idée... »,
« C’est impossible avec ce mot ! ») : l’idée même la plus loufoque peut passer si la
colère est jouée avec sincérité.
Exemple :
L’animateur propose la première situation décrite ci-dessus (le maître face à ses
élèves). L’enfant tire le mot « bouteille », réfléchit quelques instants et va se placer
en coulisses.
Puis il entre vivement sur scène, l’air furieux et s’adresse au public :
Le maître – Les enfants, je ne suis pas content, mais alors pas content du tout ! Je
suppose que vous savez déjà le sujet de ma colère, tout le monde est déjà au cou-
rant dans l’école ! Alors, je pose la question : qui s’est amusé à voler les bouteilles
de jus de fruits qui étaient dans la salle des maîtres ? Nous venons de les retrouver,
cachées dans le dortoir de l’école maternelle ! Certains d’entre vous sont impliqués,
j’en suis sûr ! Vous êtes toujours dans les mauvais coups ! Ah, je m’en rappellerai
de la classe de CM2 A ; je m’en rappellerai !!! Je vous rappelle que ces bouteilles
de jus de fruits sont destinées à la fête de l’école qui a lieu samedi prochain... Fête
qui sera peut-être annulée, si... (Il fait un geste de la main, comme pour calmer les
chuchotements de réprobation.) Silence ! J’ai dit silence !!! (Il reprend, un peu moins
fort.) Je disais : fête qui sera peut-être annulée, si nous ne mettons pas cette affaire
au clair. Madame la directrice est en train de recompter les bouteilles car il semble-
rait qu’il en manque une douzaine... C’est inadmissible !...
L’animateur pourra demander à chacun de faire une entrée affirmée (d’être déjà
dans le personnage et dans le sentiment) et de terminer l’exercice par une sortie
tout aussi tonitruante !
97
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
33. L
es aventuriers
bavards
Déroulement
On constitue des groupes de 5 à 10 élèves. Les enfants sont en ligne en fond de
scène. Le professeur accorde quelques instants pour que chacun imagine une
aventure extraordinaire dans laquelle il est le héros.
Au top, le premier élève avance vers le public et raconte avec enthousiasme et
volubilité son aventure extraordinaire. Il doit donner le plus de détails possible en
enchaînant les phrases sans temps de réflexion. Au deuxième top, le premier enfant
s’arrête net et son voisin entreprend aussitôt le récit de sa propre aventure avec
toujours autant de rapidité et de détails. Et ainsi de suite jusqu’au dernier enfant
du groupe. Le but est de laisser aller son imagination en parlant sans interruption.
Remarques
Le professeur pourra suggérer des thèmes de départ, si le besoin s’en fait sentir.
Exemples :
• Rencontre avec des extraterrestres.
• Une star de la musique sonne à la porte.
• Voyage dans les airs.
• Témoin d’un cambriolage.
• Pris en otage par une bande de bandits.
L’enfant s’adresse à tout le public d’une voix forte et doit s’efforcer de rendre son
aventure « crédible » par la description des lieux, des personnages et des péripé-
ties. L’animateur veillera à ce que chacun ait un temps de parole à peu près équi-
valent (une minute, par exemple).
On pourra demander au public de voter à la fin de chaque session (une session
pouvant être composée de cinq enfants sur scène) pour le récit le plus convaincant.
Variante
On demande aux enfants de reprendre leurs récits en ajoutant cette consigne :
« faire de grands gestes ». On remarquera aussitôt que l’expressivité des acteurs
en sera très nettement améliorée !
98
Entraînement individuel
Remarques
On rappellera aux jeunes acteurs qu’ils ne pourront exprimer que ce qu’ils imaginent
précisément.
Avant de commencer, les jeunes acteurs doivent définir :
– le personnage qu’ils jouent ;
– s’ils connaissent l’expéditeur de la lettre ;
– s’ils attendaient cette lettre depuis longtemps ou si c’est une surprise ;
– ce qu’elle contient ;
– ce que cela leur apporte comme agrément ou désagrément ;
– s’ils vont ouvrir l’enveloppe à toute vitesse ou au contraire la retourner dans tous
les sens comme pour en deviner le contenu ;
– l’endroit où ils se trouvent (seuls chez eux, avec du monde, dans un lieu public...).
Pistes :
• La lettre notifiant le renvoi de l’école.
• Un gros chèque de la part de tatie Colette.
• Un faire-part (naissance, mariage, décès).
• Le résultat d’un concours avec ou non un gros lot à la clef.
• La lettre d’un amoureux (déclaration d’amour, rupture).
• Le lettre d’un proche qui va bientôt venir en visite (« Super ! C’est tonton Xavier »,
« Zut ! C’est la revêche tante Adélie »).
99
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
À noter
On peut demander aux élèves de faire deux passages :
– un premier passage muet ;
– puis un deuxième passage parlé (on entend ce que pense le personnage ; il peut
aussi nous livrer quelques bribes de la lettre avec ses commentaires ; etc.).
100
Entraînement individuel
◗ Un par un Cycle 3
Improvisation
35. T
rouver n’est pas
voler
Déroulement
Au centre de la scène, l’animateur pose un papier qui symbolise un billet de
banque. Un enfant traverse la scène en jouant un personnage typé, voit le billet et
le ramasse. Il peut le faire soit le plus discrètement possible, soit en faisant croire
qu’il avait une bonne raison pour s’arrêter et se pencher au bon endroit au bon
moment, soit d’une manière humoristique.
Remarques
Insister sur le fait que la façon dont l’acteur s’empare du billet doit dépendre du
caractère du personnage qu’il incarne (un timide ne réagira pas comme un fripon,
une personne âgée comme un enfant, un riche comme un miséreux, etc.).
Bien préciser qu’au départ le personnage qui traverse le plateau n’est pas cen-
sé trouver ce billet, qu’il doit donc avoir une intention précise avant de démarrer
l’improvisation, et qu’il devra jouer cette intention avant de découvrir le billet. Car
de cette situation dépendra aussi la façon dont réagit le personnage (on ne réagit
pas de la même façon selon que l’on est pressé, en promenade, encombré de
paquets, en train de téléphoner sur son portable, etc.).
On profitera de cet exercice pour rappeler qu’on joue pour les spectateurs, et que
la façon dont on attrape le billet doit être totalement lisible par le public, en insis-
tant autant sur l’expression corporelle et gestuelle (notamment au moment où le
personnage voit le billet) que sur la « méthode » employée pour prendre le billet.
Pistes :
• Le petit futé fait semblant d’avoir besoin de refaire son lacet.
• Le roublard fait semblant de tomber et en profite pour attraper le billet.
• Le timide regarde autour de lui pour être sûr que personne ne le voie et se tortille
le plus discrètement possible pour attraper le billet.
• Le naïf claironne haut et fort qu’il vient de trouver un billet et hurle de joie.
• Le menteur déclare que c’est le billet qu’il avait perdu la veille.
• L’anxieux prend le billet puis revient le poser au même endroit à toute vitesse de
peur d’avoir des ennuis.
101
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
• Le super-honnête demande partout à haute voix si quelqu’un n’a pas perdu de
l’argent.
• Le snob trouve qu’il est trop petit et le laisse à terre.
• Le distrait ramasse le billet mais oublie sur place ce qu’il portait.
Variantes
Deux personnages viennent de directions opposées (cour, jardin), le billet est au
milieu. Qui va l’emporter ?
Exemples :
• L’un des personnages, dès qu’il voit le billet, crie de joie en assurant que c’est
celui qu’il venait de perdre.
• L’un des personnages essaie d’intéresser l’autre à quelque chose dans le ciel
(par exemple) pour essayer de prendre le billet en douce.
• L’un des personnages assure qu’il va aller remettre le billet aux objets trouvés.
• De cet incident va naître une nouvelle amitié (ou un début de bagarre).
• Deux personnages très polis restent un temps infini à se faire des politesses.
• Deux très jeunes enfants décident de couper le billet en deux.
Deux personnages arrivent ensemble. Comment vont-ils réagir (partage, amuse-
ment, dispute, etc.) ?
102
Entraînement individuel
Remarques
Les enfants connaissent presque tous des histoires drôles et ils ont l’habitude de
les raconter. On profitera donc de cette facilité pour dédramatiser la prise de parole
en public et les aider à prendre conscience des contraintes de l’acteur (face public,
articulation, temps, etc.).
On insistera aussi sur le rôle du public qui doit rester bienveillant et éviter les
remarques désobligeantes comme : « Je la connais déjà. » Pour les plus timides,
l’animateur peut avoir, par avance, répertorié quelques petites histoires faciles à
retenir qu’il distribuera suivant la demande.
103
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
37. Raconte-moi
Déroulement
Raconter, en jouant tous les personnages, un événement auquel on a assisté.
On demande aux enfants de se remémorer un événement spectaculaire auquel ils
ont assisté mais dans lequel ils n’étaient pas vraiment impliqués. Ils devront ensuite
raconter cet événement en jouant tous les personnages, tous les bruits, les allures et
les attitudes à force de gestes et de détails, en essayant de récréer l’ambiance et de
nous le faire vivre. L’exubérance, la profusion de détails, voire la caricature seront les
maîtres mots de cet exercice.
Remarques
On conseillera aux enfants de choisir un événement qui les a vraiment marqués
et qu’ils ont vécu en tant que témoins. On les poussera tout au long de l’exercice
à jouer le plus à l’extrême possible tous les personnages, en prenant leurs voix,
leurs démarches, en soulignant chaque détail (une porte qui claque, un klaxon
intempestif, etc.).
Exemple :
[...] Et alors là, on entend une porte qui claque. (L’enfant mime la porte qui s’ouvre
et fait le bruit.) Tout le monde se tait (il mime l’action d’être au garde-à-vous, bouche
fermée) et le gros monsieur arrive. (Il arrondit ses bras devant lui pour mimer un
énorme ventre, puis marche d’un pas lourd et pesant.) [...]
Pistes :
• Une bagarre entre deux camarades dans la cour de récréation.
• Le jour où la maîtresse a explosé de colère.
• Deux automobilistes qui se disputent dans la rue.
• La fois où le petit frère s’est cassé la jambe et où la nounou était si affolée.
• Un moment capital dans un film.
• Un reportage télé où l’on voit une femme qui s’évanouit de joie en apprenant
qu’elle a gagné le gros lot.
104
Entraînement individuel
◗ Un par un Cycle 3
Improvisation/Langage
Remarques
Grâce à cette improvisation, l’enfant peut aborder les sujets qui lui tiennent à cœur,
mais il peut aussi s’amuser à imaginer des choses beaucoup plus fantaisistes,
l’important étant qu’il trouve à chaque fois les arguments qui font mouche afin de
convaincre les électeurs (le public) de voter pour lui.
L’enfant ne doit entrer sur scène qu’après avoir choisi les deux points qu’il va
développer. Pour cela, le professeur laissera quelques instants de réflexion avant
l’improvisation elle-même.
Comme il s’agit d’adresse directe au public, on s’assurera que l’enfant regarde tout
le monde et ne se focalise pas sur le professeur, ce qui est souvent le cas.
105
3.
pédagogie pratique À deux
À deux
39. Le miroir
sommaire
40. La sculpture
41. Policier et voleur
42. Pêcheurs et poissons
43. Combat au ralenti
44. Échanges d’états
45. Le grommelot(1)
46. L’ami invisible
47. La première phrase
48. L’invité
49. L’objet de la dispute
50. Dialogue épistolaire
51. Les questions
52. Le dentiste
À deux
Remarques
Comme il s’agit d’un reflet de miroir, on fera remarquer aux enfants que, lorsque
l’enfant « moteur » lève le bras droit, c’est le bras gauche de son partenaire qui doit
se lever ! Cela n’est pas si évident chez les plus jeunes, et la chose se complique
quand l’enfant se déplace, croise les jambes, fait des demi-tours, etc. !
Pour des novices, on insistera sur une nécessaire lenteur des mouvements : le but
n’est pas de surprendre son partenaire, mais de former un ensemble parfait.
Chez les plus jeunes, on s’en tiendra, au début, à des mouvements sur place (ou
assis) ; on autorisera ensuite les déplacements.
Rien n’interdit par la suite de jouer des petites situations très simples avec ce principe
(se regarder dans la glace et se trouver mauvaise mine, essayer un vêtement, etc.).
Cet exercice qui exige le silence, mais déclenche parfois des fous rires, constitue
une excellente mise en train pour un début de séance.
109
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Confiance et disponibilité mutuelles sont sollicitées pour ce travail, qui apprend
aussi à entrer en contact physique avec l’autre tout en le respectant.
L’animateur aura tout intérêt à expliquer l’exercice en le montrant (avec l’aide d’un
volontaire).
Il est important que soit respectée la consigne de silence, puisque la communica-
tion ne peut se faire que par le contact.
Les « sculpteurs » doivent être précis dans leurs mouvements sans être brutaux. Ils
n’oublieront pas de « modeler » les visages de leurs partenaires. Ils peuvent les faire
sourire, prendre un air renfrogné, étonné, etc.
Les enfants doivent résoudre eux-mêmes les problèmes rencontrés – par
exemple : « Comment faire asseoir ma sculpture ? » (Faut-il lui prendre chaque
110
À deux
jambe et les plier... ou donner une petite impulsion sur les épaules pour la faire
descendre vers le sol ?)
La rapidité est de mise, le but étant de s’amuser à chercher les différentes poses
que sa statue peut prendre (et pas forcément d’arriver à une image parfaite).
On laissera les enfants libres de composer des poses abstraites (n’exprimant
aucun sentiment particulier) ou signifiantes (colère, joie, réflexion, etc.).
Prolongements
On constitue des équipes (entre 5 et 10 acteurs) dans lesquelles il y a un « sculpteur »
et des « sculptures », celles-ci se plaçant en ligne face au public dans une attitude
neutre.
Le « sculpteur » manipule chaque enfant, lui attribue une place précise dans l’es-
pace, etc., afin que l’ensemble des statues composent une image signifiante.
Le thème peut être libre ou donné par l’animateur (sans être dit au public).
Exemples :
• La dispute.
• L’accident.
• Joyeux anniversaire !
• Le cours de dessin.
• Au voleur !
Une fois l’image d’ensemble composée, le public exprime ses sentiments et doit
deviner quel était le thème de départ.
111
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
On aura pris soin de désorienter les deux participants en les faisant tourner sur
eux-mêmes deux ou trois fois.
Bien sûr, le silence général est nécessaire, tant du côté du public que du côté des
acteurs qui, totalement aveugles, doivent jouer sur la discrétion pour arriver à leurs
fins.
L’exercice permet de développer l’attention et l’agilité silencieuse des deux pro-
tagonistes. Il sera nécessaire de vérifier qu’aucun obstacle pouvant présenter un
danger ne se trouve dans l’espace de jeu.
Cet exercice très amusant peut trouver sa place en début de séance, ou permet
de « calmer le jeu » au cours d’un atelier agité. L’animateur minutera précisément
l’exercice afin de faire respecter le temps imparti à chaque duo (2 minutes).
On pourra proposer l’exercice en plusieurs fois (trois ou quatre groupes par séance)
afin de ne pas épuiser la capacité de concentration de la classe.
Variantes
Selon l’espace de jeu dont il dispose, le professeur pourra augmenter le nombre
des acteurs (un policier et deux voleurs, deux policiers et deux voleurs, etc.).
Le voleur doit non seulement échapper au policier, mais aussi s’emparer d’un
paquet de « bijoux » déposé (par l’animateur) dans une partie de l’espace de jeu :
– s’il s’en empare, il marque 2 points ;
– si c’est le policier qui met la main dessus en premier, c’est lui qui marque les
2 points.
Au fil des séances, on pourra instaurer un « miniconcours », à l’issue duquel l’enfant
qui a marqué le plus de points sera déclaré vainqueur.
112
À deux
Remarques
Une grande concentration est nécessaire pour la bonne réalisation de cet exercice
qui demande que chaque acteur soit à l’écoute des gestes, des regards et des
intentions de son partenaire.
Dès le départ, le pêcheur doit faire comprendre du regard quelle partie du corps
du poisson va être atteinte par son hameçon (genou, ventre, bras gauche, tête,
poitrine, etc.). Le poisson est donc entraîné par la partie du corps en question tout
en jouant le contrepoids de la résistance. Quant au pêcheur, il doit déployer toute
son énergie pour ramener sa prise malgré les difficultés. Si un des acteurs propose
une action, le partenaire doit en prendre compte et réagir.
Exemple :
Le poisson a été touché au genou. Tout à coup, il tombe à terre, le genou toujours
en avant, et réussit à se cramponner à une branche imaginaire ! La progression est
momentanément arrêtée, le pêcheur redouble d’énergie pour tirer sa ligne, etc.
L’exercice est très physique, bien qu’il n’y ait ni corde ni hameçon (heureusement !),
tout étant joué.
113
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Bien évidemment, toute vraie violence sera formellement proscrite ! L’animateur
rappellera qu’au théâtre (et au cinéma) on fait semblant et que c’est le talent des
acteurs qui donne l’illusion du combat. Avec ce thème de la « bagarre mimée »,
l’enfant est obligé de s’engager physiquement.
Le professeur expliquera que chaque « coup » vient de loin et nécessite la mise en
action de tout le corps : quand un enfant donne un coup de poing, ce n’est pas
seulement le bras qui se tend vers son adversaire, mais aussi le tronc qui prend
son élan d’arrière vers l’avant, les jambes qui se fléchissent pour avoir la stabilité
nécessaire, etc.
Quant à l’élève qui « reçoit » le coup de poing sur la mâchoire, par exemple, il
accompagne le coup de son adversaire en tournant la tête comme si le choc l’avait
déstabilisé, puis c’est le reste du corps qui se tord vers l’arrière, etc.
L’adulte sera vigilant sur le respect absolu du ralenti qui est le thème central de
l’exercice. Il n’hésitera pas à reprendre sur ce point les acteurs jusqu’à ce qu’ils
trouvent le bon rythme.
Ce ralenti permet de comprendre qu’un simple mouvement met en jeu tout le
corps et qu’il s’inscrit dans l’espace. L’enfant apprend à canaliser son énergie, à
maîtriser ses mouvements, tout en développant son attention aux propositions de
son partenaire.
Enfin, les acteurs ne doivent pas oublier les jeux de physionomie qui doivent
eux aussi donner l’illusion du combat : sourcils froncés, rictus de colère ou de
souffrance, etc.
114
À deux
Variantes
Toujours au ralenti, travailler une scène :
de retrouvailles entre deux amis (ou amoureux, parents, etc.) : les gestes doivent
être très exagérés dans le style du mélodrame (on imagine que les deux héros se
retrouvent enfin après beaucoup de malheurs...) ;
d’agression (meurtre) ;
de rêve où le personnage s’envole, rencontre une fée, etc.
Au stade de foot : l’équipe adverse vient de marquer un but et les supporters ont
un moment de désespoir intense (la tête dans les mains comme s’ils pleuraient, les
bras levés au ciel, expressions de grande tristesse, etc.).
Inversement, leur équipe vient de gagner : moment d’euphorie.
Prolongement
Les enfants se réunissent par petits groupes et préparent une histoire dans laquelle
ils incluront un passage au ralenti. On leur demandera de bien jouer le contraste
entre le jeu réaliste en vitesse normale et le jeu stylisé au ralenti.
115
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Il s’agit ici de développer une sorte de « double concentration », puisque l’enfant
doit être capable de jouer un état précis tout en étant attentif à l’état de l’autre...
L’exercice prépare à un travail plus ambitieux (travail de groupe, scènes, spec-
tacles, etc.) où chaque acteur doit jouer sa « partition » tout en participant à un
ensemble.
Le professeur fera remarquer que les états joués doivent donc être vite compré-
hensibles par tous ! Un enfant qui ne comprend pas l’état que joue son partenaire
est dans l’incapacité de le reproduire. Le jeu doit être amplifié tout en restant
l’expression de la sincérité. Et c’est là toute la difficulté du jeu dramatique...
116
À deux
◗ À deux Cycle 3
L’état, les sentiments
Déroulement
Les enfants passent par deux et jouent en grommelot une situation imposée par
l’animateur.
L’animateur pourra proposer une situation de départ.
Exemples :
• Christelle a prêté son nouveau jeu vidéo à Raphaël, mais Raphaël n’ose pas lui
dire qu’il l’a cassé.
• Sophie a rendez-vous avec Sylvestre pour aller au cinéma, mais Sylvestre arrive
en retard ; la séance est déjà commencée et il n’y a plus de place.
• Chantal voulait que les enfants dorment de bonne heure, mais Jean‑Paul leur
permet de regarder le match de foot qui finit tard.
• Nicolas déclare son amour à Yasmine.
• Alban doit avouer à son père que c’est lui qui a cassé l’ordinateur familial.
Les jeunes acteurs doivent jouer avec sincérité et authenticité.
Remarques
Cette contrainte oblige les enfants à ressentir profondément la situation et les sen-
timents et à s’investir avec tout leur corps.
On leur rappellera qu’ils doivent savoir quel sentiment motive leur personnage
(fureur, embarras, insouciance, etc.). Les situations et les sentiments doivent être
suffisamment forts et précis pour pouvoir être lisibles par le partenaire et les
spectateurs.
Pour aider les enfants à démarrer l’exercice, l’animateur pourra au cours de son
explication parler lui-même en grommelot, en apostrophant ses élèves jusqu’à ce
qu’un ou plusieurs enfants se mettent à lui répondre de la même façon.
On veillera à ce que les grommelots des acteurs aient tous les attributs d’une langue
étrangère : des sonorités multiples et marquées, un débit phrasé et un rythme en
accord avec le sentiment.
Certains enfants ont du mal, au début, avec cet exercice, car ils ne peuvent plus se
cacher derrière des mots. L’animateur tâchera de former des binômes où au moins
l’un des enfants pourra entraîner l’autre.
117
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Cet exercice permet aux élèves de travailler sur l’intériorité du personnage et leur
offre la possibilité d’« agir » leurs sentiments sans les noyer dans un flux verbal
souvent inutile. Au fil de l’année, même les plus récalcitrants y trouveront plaisir et
aisance.
Variantes
Deux élèves sont sur scène, face au public. L’un d’eux parle en grommelot,
l’autre traduit au public ce qu’il dit.
Le traducteur devra, bien évidemment, être à l’écoute des propositions et des
sentiments exprimés par son partenaire pour « inventer verbalement » son dis-
cours-traduction.
Un seul enfant est sur scène ; il fait un discours à toute la classe en grommelot.
À la fin du discours, le public peut dire ce qu’il a « compris ».
Points de départ :
• Un professeur donne les résultats du contrôle de mathématiques.
• Un chef d’entreprise est devant ses employés ; il doit annoncer s’il va ou non
licencier du personnel.
• Un messager arrive avec une nouvelle très importante (bonne ou mauvaise).
On peut se servir des grommelots pour travailler (ou retravailler) une scène apprise
par cœur.
118
À deux
Remarques
Les intentions de l’enfant devront être en rapport avec la nature de son ami invi-
sible : on ne se promène pas avec un ours comme avec un petit chien.
Attention à ce que le jeune acteur ne répète pas continuellement les « paroles »
de l’ami invisible. (Éviter par exemple les : « Ah, tu me demandes si je vais bien ! »,
mais préférer : « Pas mal, et toi ? »)
L’enfant qui présente son ami doit être totalement persuadé que cet être invisible
existe et nous le rendre réel en lui parlant et en le faisant vivre physiquement (en lui
créant un espace vital, en le touchant, en lui installant une chaise, etc.).
Le personnage qui voit arriver l’étrange couple peut réagir comme il le veut :
– croire à l’histoire ;
– simuler qu’il croit à l’existence de cet être invisible, car il a peur des réactions de
l’autre ;
– refuser d’écouter quoi que ce soit.
On lui demandera de laisser s’installer la perplexité avant toute autre réaction.
Très proche de l’univers des petits, cet ami invisible peut faire l’objet de multiples
improvisations.
Prolongements
Même principe, mais l’enfant resté en coulisses va débarquer au milieu d’un groupe :
• La cour de récréation.
• Un repas familial.
• Une réunion entre amis pour préparer un exposé...
L’enfant discute avec son ami invisible en lui présentant les différents membres
du groupe. Plusieurs réactions peuvent être jouées au sein du groupe : ceux qui y
« croient », ceux que cette situation inquiète, etc.
119
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Même principe, mais c’est en arrivant sur une scène (vide) qu’un enfant découvre
un personnage « invisible » avec qui il va se mettre à parler. Soit il connaissait déjà
ce personnage invisible, soit il le rencontre pour la première fois. Leur conversation
doit être la plus crédible possible, même si le public n’entend et ne voit qu’un seul
personnage.
120
À deux
121
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
L’enfant « moteur » doit pouvoir rapidement inventer une situation de départ et la
faire comprendre par son interprétation (les mots du dialogue, les expressions) à
son partenaire. Pour cela, il est nécessaire qu’il adopte un jeu très clair, très expres-
sif, afin que l’autre enfant saisisse immédiatement le cadre de la scène et le rôle
qu’il est censé jouer.
L’élève « récepteur » peut ne rien jouer (rester neutre) tant qu’il n’a pas compris ce
que propose l’enfant « moteur ». En revanche, il est obligé d’accepter ce que lui
impose l’enfant « moteur ». Il ne doit pas y avoir de « refus de jeu » (exemple à ne
pas suivre : « Mais non, je ne suis pas la maîtresse, je suis ta mère ! »).
On rappellera aux enfants qu’une situation théâtrale intéressante naît souvent d’un
conflit (entre des personnes, entre des intérêts contradictoires, etc.). En reprenant
le premier exemple du déroulement, on peut imaginer que la petite Aurélie déteste
le piano et invente de fausses raisons pour ne pas y aller (la prof est malade, l’école
de musique est fermée, etc.). Le père est obligé de réagir encore plus fort, ce qui
n’aurait pas été le cas si sa fille avait aussitôt obtempéré. La scène devient alors
amusante ou dramatique, dans tous les cas intéressante.
Attention de ne pas oublier la première consigne : débuter la scène par la phrase
imposée (souvent perdue de vue quand l’élève « moteur » a trouvé sa situation).
L’exercice apprend :
• à l’enfant « moteur » :
– à inventer rapidement une situation, un personnage,
– à respecter une consigne,
– à être compréhensible dans son jeu ;
• à l’enfant « récepteur » :
– à être attentif aux propositions de son partenaire et à les accepter,
– à rebondir immédiatement sur la situation proposée en donnant de l’épaisseur
à son personnage.
Variantes
Autres débuts de scène possibles :
M. Duchemin est malade...
Demain, il pleut...
Bravo ! Quelle réussite...
Il est interdit de...
122
À deux
◗ À deux Cycle 3
Improvisation
48. L’invité
Déroulement
L’animateur a préparé des petits papiers, pliés en quatre. Sur chaque papier est
inscrit un mot ou un groupe de mots. (Voir exemples plus bas.)
Deux enfants tirent chacun un papier et prennent connaissance de leurs mots,
sans les révéler aux autres, ni à leur partenaire.
Ils vont devoir placer leurs mots le plus naturellement possible au cours de l’impro-
visation qu’ils vont jouer ensemble sur le thème suivant : un(e) journaliste reçoit
dans son émission de télévision un chanteur (une chanteuse) célèbre.
À la fin de l’improvisation, les spectateurs interviennent pour dire quels étaient, à
leur avis, les mots imposés aux deux acteurs.
Exemples de mots/groupes de mots :
Chaussures de ski, cheminée, thermomètre, taie d’oreiller, bonnet de bain, tourne-
vis, rhinocéros, bonhomme de neige, eau minérale, alphabet, fil de fer, calculatrice,
majuscule, vaisseau spatial, revue scientifique, araignée, scie à métaux, camion,
école maternelle, chausson aux pommes, baignoire, président de la République,
râpe à fromage, parapluie, pôle Nord, aspirateur, etc.
Remarques
On aura pris soin de choisir des mots qui ne sont pas a priori utilisés couramment
par un journaliste ou un chanteur afin de rendre l’exercice plus difficile et donc plus
amusant.
Les acteurs placent leurs mots au milieu de la conversation en essayant de les faire
« passer » le mieux possible afin qu’ils restent indécelables de tous.
Il ne faudra pas oublier l’improvisation elle-même, qui doit aussi être théâtralement in-
téressante, grâce notamment aux choix des caractérisations des deux personnages.
Exemples :
Le journaliste est...
• très intimidé par le chanteur qu’il admire depuis longtemps ;
• très gêné, parce qu’il n’a pas du tout aimé son dernier CD ;
• de plus en plus furieux parce qu’il y a beaucoup trop de problèmes techniques ;
• nerveux : c’est sa première interview ; il bafouille et s’emmêle dans ses questions ;
• désagréable : il n’écoute jamais la réponse de son invité ;
123
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Le chanteur est...
• très imbu de sa personne et regarde le journaliste de haut ;
• complètement endormi parce qu’il a fait un concert la veille au soir ;
• excentrique et un peu fou : il chante la moitié de ses répliques ;
• enthousiaste : il trouve tout le monde formidable et surtout le journaliste ;
• renfrogné car il n’a aucune envie d’être là : il déteste cette émission ;
Comme dans toutes les improvisations, les élèves doivent s’écouter pour pouvoir
se répondre, accepter les propositions de jeu du partenaire et savoir relancer l’action.
Les deux jeunes acteurs essaieront de trouver une « chute » à cette improvisation
non préparée (fin de l’émission, dispute en direct, panne d’une caméra coupant
l’émission, malaise de l’un des deux personnages, arrêt « pub », etc.).
Quant aux spectateurs, ils ont tout intérêt à rester attentifs pour pouvoir trouver les
mots cachés !
Variantes
Avec le même principe (mots imposés à placer), on joue d’autres situations :
C’est la rentrée des classes, deux amis sont heureux de se retrouver devant
l’école. Ils se racontent leurs vacances.
Un père (une mère) dispute son enfant car il a eu une mauvaise note au contrôle
de géographie.
Un client vient se plaindre d’un article défectueux au patron de la boutique.
Deux amis se sont égarés dans une fête foraine ; ils n’arrivent plus à retrouver
la sortie.
124
À deux
◗ À deux Cycle 3
Improvisation
Remarques
Avec ce thème très simple, les enfants s’initient à la technique de l’« improvisation
préparée », qui peut se décliner avec des contraintes plus nombreuses et des
groupes plus grands.
L’adulte précisera que le temps de préparation n’est pas un temps de répétition,
mais de mise au point des éléments constitutifs de l’histoire à jouer.
Ce type d’exercice oblige les élèves à travailler ensemble pour concevoir rapide-
ment un canevas simple avec des consignes données.
L’enfant apprend ainsi à inventer dans un cadre précis : impossible en effet
125
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
d’improviser sans thème, sans histoire ou sans personnage préétablis (les profes-
sionnels de l’improvisation théâtrale le savent bien : ils se sont entraînés longtemps
à développer leur inventivité pour réduire le temps de préparation au minimum).
Variantes
Autres thèmes de disputes (à trouver : développement et fin) :
L’un des enfants est en retard au rendez-vous.
Frère et sœur : qui est chargé de mettre la table aujourd’hui ?
L’un a copié sur l’autre, mais ce n’est pas le copieur qui a été puni.
Un enfant a bousculé son camarade dans la cour et ne s’est pas excusé.
126
À deux
◗ À deux Cycle 3
Improvisation/Langage
Remarques
Les participants ne doivent pas réellement écrire, mais en donner l’impression. On
veillera aussi à ce que l’échange reste épistolaire et ne devienne pas un dialogue,
en respectant le style d’une lettre et sa construction (en-tête, date, signature, post-
scriptum...). On insistera, bien évidemment, sur le fait qu’on n’écrit pas de la même
façon à sa meilleure amie qu’à sa grand-mère.
Les deux partenaires doivent rester attentifs aux propositions apportées par cha-
cune des lettres.
On demandera aux élèves d’essayer de trouver une chute originale (inattendue) et
de veiller à ne pas s’écarter du sujet principal (même s’il est parfois utile de prendre
des détours pour arriver à ses fins).
Variantes
Les acteurs sont devant un ordinateur et échangent des mails (période de cor-
respondance de deux jours, style plus direct).
Les participants échangent des minimessages sur des téléphones portables
(période de correspondance de deux heures).
127
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ À deux Cycle 3
Improvisation
Remarques
Les jeunes acteurs devront, par leur interprétation, faire comprendre dans quelle
situation ils ont décidé de faire évoluer leur personnage.
128
À deux
◗ À deux Cycle 3
Improvisation
Remarques
L’enfant qui joue le rôle du dentiste doit poser un maximum de questions à son
patient pour le faire parler. Le patient doit jouer le jeu en essayant de répondre le
plus distinctement possible. Quand le patient se retrouve seul, il doit faire com-
prendre au public qu’il trouve le temps long, qu’il s’inquiète, puis il doit tout faire
pour essayer de faire revenir le dentiste. On lui demandera de jouer tous les états
par lesquels il passe : attente, inquiétude, affolement, découragement, etc.
Bien mené et retravaillé d’après l’improvisation, cet exercice peut devenir un véritable
sketch. On peut, suivant l’évolution du travail, faire intervenir d’autres personnages
ou situations : la secrétaire du dentiste, un autre patient, le téléphone portable du
patient qui sonne, etc.
129
4.
pédagogie pratique Petits groupes
Petits groupes
53. Qui suis-je ?
sommaire
54. Tous ensemble !
55. Késako ?
56. Régler une cascade
57. Le bus
58. Obstacles imaginaires
59. Chœur d’articulation
60. Chut ! Bébé dort…
61. Le mot corporel
62. Les perturbateurs
63. Les contraintes (improvisations préparées)
64. Histoire mimée
65. Question de point de vue
66. Appartement à vendre
67. En retard !
68. Traduction simultanée
Petits groupes
Remarques
On proposera cet exercice une fois que les enfants se connaissent suffisamment
pour connaître la voix et le prénom de chacun d’entre eux.
Le professeur choisira si tous prononcent la même phrase ou une phrase différente.
Le silence et la concentration doivent être respectés par tous. Il s’agit ici de déve-
lopper l’écoute et l’attention portée aux autres : timbre de la voix, façon de pronon-
cer, accent éventuel, etc.
Quant la phrase est chuchotée, il est plus difficile de repérer qui en est l’auteur !
Cette phase de l’exercice demande un entraînement plus poussé.
Variante
Comme dans le jeu de colin-maillard, c’est le visage de chaque enfant que l’élève
aveugle touche afin de le reconnaître.
133
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
L’exercice demande que chacun se sente responsable de la réussite de l’en-
semble : un enfant décalé ou dans la lune et la cohésion n’est plus assurée !
Si nécessaire, on pourra simplifier l’exercice en :
– imposant le nombre de pas que tous devront faire avant de parler ;
– donnant un signal pour que tous disent la phrase en même temps.
On demandera aux enfants d’être dynamiques et de ne pas parler d’un ton monocorde.
Le regard des enfants doit être franc, mobilisé, investi. Pour cela, on conseillera à
chacun de prendre comme appui un point précis situé en face de lui (donc derrière
les spectateurs : tache sur le mur, interrupteur, etc.) et de ne pas le quitter, ce qui
supprimera les regards fuyants.
134
Petits groupes
La présence de l’acteur (le fait qu’on le suive, qu’il nous intéresse) est due en
grande partie à la qualité de son regard, qui est le reflet de son âme, de ses sen-
timents. Le regard se travaille comme le reste du corps, pour se mettre au service
de l’expression.
Variantes
Le professeur peut augmenter les difficultés en proposant :
– des phrases plus longues ou plus difficiles ;
– des actions supplémentaires.
Exemples :
• Commencer l’exercice dos au public et se retourner.
• Tendre un doigt accusateur juste avant de parler.
• Dire la phrase avec un sentiment et un geste prédéterminés.
Les enfants se réunissent par petits groupes (de trois ou quatre enfants) et décident
d’une suite d’actions et de phrases à faire et à dire ensemble. Après un petit temps
de répétition, chaque groupe présente son travail aux autres élèves.
135
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
55. Késako ?
Déroulement
La classe est divisée en petits groupes de cinq ou six élèves qui passeront chacun
à leur tour. L’animateur a posé au centre du plateau (par terre ou sur une table) un
objet tout à fait anodin (crayon, chaussure, cahier, balle, instrument de musique...).
Chaque équipe va jouer un groupe d’extraterrestres qui arrive pour la première
fois sur Terre et qui va découvrir cet objet en se demandant ce que c’est. Chaque
équipe a quelques minutes de préparation avant de commencer.
Remarques
Le groupe doit rester, surtout au début, très uni, comme un corps à cinq têtes. Au fur
et à mesure de la découverte, il pourra se diviser, mais tous doivent garder à l’esprit
qu’ils sont dans un lieu inconnu et que la circonspection et la solidarité sont de rigueur.
Redécouvrir un objet usuel, oublier les automatismes et les idées reçues seront les
buts premiers de cet exercice.
Les élèves veilleront à rester à l’écoute des propositions de leurs partenaires quant
aux différents usages supposés de l’objet.
L’improvisation doit être jouée crescendo : arrivée, découverte de l’objet, sugges-
tions de chacun, puis éventuellement panique générale ou dissension au sein du
groupe.
On pourra au cours de l’improvisation (ou avant) définir les différents rôles de chacun :
le craintif, le téméraire, le chef, le « jamais d’accord », etc.
On peut aussi jouer cette improvisation en muet ou demander à chaque équipe
de s’inventer un terme récurrent (à la manière des Schtroumpfs) qui marquera leur
langage.
Prolongement
Suivant l’avancée du travail, les jeunes acteurs pourront, peu à peu, s’étonner des
autres objets qui les entourent. Par leurs remarques, ils pourront ainsi nous faire
comprendre de quel genre de planète ils arrivent.
Exemples :
• Ils n’ont jamais vu de chaise, car chez eux on ne s’assoit jamais.
• Ils ne comprennent pas pourquoi les murs ne chantent pas, car chez eux c’est
ce qui se passe.
136
Petits groupes
•P ourquoi les tables ne viennent pas quand on les appelle comme sur leur
planète ?
• Ils peuvent s’inquiéter ou s’émerveiller devant les différentes couleurs : chez eux,
tout est en noir et blanc.
• Tous, à quatre pattes, suivent le parcours d’une fourmi imaginaire (ou réelle), en
essayant de lui parler, croyant que c’est un personnage important : chez eux,
plus on est petit, plus on est important.
Variante
Ce n’est plus cette fois-ci un objet que vont découvrir nos extraterrestres mais une
autre équipe, chacune des équipes devant trouver l’autre vraiment très bizarre.
137
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
138
Petits groupes
Remarques
Les cascades n’ont pas besoin d’être trop compliquées (au contraire), l’essen-
tiel dans cet exercice étant d’apprendre aux enfants à respecter strictement des
temps, des places et des mouvements.
C’est un exercice qui plaît énormément aux enfants (et pas seulement aux gar-
çons). Sous ses aspects ludiques, il offre à l’animateur un bon moyen d’aider ses
élèves à canaliser leur énergie, à contrôler et à synchroniser leurs déplacements.
Une fois que la cascade est mise en place, on demande aux élèves de la jouer :
surprise, douleur, etc. Les acteurs ne doivent jamais oublier que, pour faire illusion,
il faut être authentique.
L’animateur peut aussi avoir recours à un croquis qui explique à chacun sa position
de départ, ses déplacements et sa position d’arrivée.
Pour les plus jeunes, ne pas hésiter à proposer des enchaînements très simples, cet
exercice demandant une importante maîtrise des mouvements.
Exemples :
• Deux personnes arrivent de dos, ne se voient pas et se cognent.
• Deux personnes se baissent en même temps pour ramasser quelque chose et
se cognent la tête.
• Des enfants, dans un bus, tombent de leur siège au moment d’un choc.
Prolongement
Chaque groupe a quelques minutes pour mettre au point une cascade. L’animateur
demande d’éviter les rafales de mitraillettes et autres emprunts aux films violents,
en profitant au contraire de cet exercice pour trouver avec les élèves des scènes
d’action qui changent un peu de l’univers de la télé.
Chaque groupe présente son travail à toute la classe. Puis on demande à un élève
d’un autre groupe de commenter l’action à la manière d’un documentaire ou d’un
reportage. Ou on demande au groupe qui a présenté son enchaînement de mettre
au point une petite saynète qui introduit et/ou conclut cette cascade.
139
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Dans la partie « parlée », on demandera au meneur d’annoncer clairement et précisé-
ment les différents événements du voyage et d’être inventif (ne pas jouer seulement
les virages à gauche, à droite).
Dans la partie muette de l’exercice, les gestes du meneur devront être lisibles par
tous, les voyageurs du fond devant suivre les mouvements de ceux qui sont devant
eux. On en profitera pour montrer que le passage d’information (gestuelle en parti-
culier) exige précision et netteté. (Voir « Le miroir », p. 109.)
140
Petits groupes
Variante
Avec des petits groupes de trois ou quatre enfants, même principe mais dans la
voiture familiale.
On ne jouera tout d’abord que la partie gestuelle (tout le monde à l’écoute du
conducteur), puis on mettra peu à peu en scène ce voyage en automobile.
• Départ en vacances : cela fait trois heures que toute la famille est coincée dans
les embouteillages.
• Recréer les disputes entre frère(s) et sœur(s) à l’arrière.
• Maman trouve que Papa va trop vite.
• Papa trouve que Maman ne va pas assez vite.
• Dans une ville étrangère, les enfants essaient de tout voir par les fenêtres.
141
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
On demande aux élèves d’essayer de faire exactement les mêmes gestes et d’être
le plus précis possible. Si le meneur se baisse pour passer sous un obstacle, les
autres doivent se baisser au même niveau. On expliquera aux enfants que plus ils
imaginent (visualisent) les obstacles imaginaires, plus ils seront précis et crédibles
dans leur progression.
Variantes
Le meneur ne dit rien, les autres doivent le suivre uniquement en reproduisant
ses déplacements.
Le parcours est imposé par l’animateur, qui peut le dessiner sur un plan ou le
décrire oralement avant l’exercice, les enfants devant alors travailler de mémoire.
142
Petits groupes
143
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
• J’ai un point dans mon pourpoint qui me pique et qui me pointe ; si je savais celui
qui a mis ce point dans mon pourpoint qui me pique et qui me pointe, je lui met-
trais un point dans son pourpoint qui le pique et qui le pointe.
• Groupe 1 – Lundi : pâté, patates et pâtes.
Groupe 2 – Mardi : pâtes, pâté et patates.
Groupe 1 – Mercredi : patates, pâtes et pâté.
Groupe 2 – Jeudi : pâté, pâtes et patates.
Groupe 1– Vendredi : pâtes, patates et pâté.
Groupe 2 – Samedi : patates, pâté et pâtes.
Groupe 1 et Groupe 2 – Dimanche... un grand verre d’eau !
• Groupe 1– Chez les Papous il y a des Papous papas.
Groupe 2 – Et des Papous pas papas.
Groupe 1– Et des Papous à poux.
Groupe 2 – Et des Papous pas à poux.
Groupe 1 et Groupe 2 – Chez les Papous il y a des Papous papas à poux et des
Papous papas pas à poux, et des Papous pas papas à poux et des Papous pas
papas pas à poux.
• Groupe 1– Un, deux, trois, du charbon de bois.
Groupe 2 – Quatre, cinq, six, six cent six saucisses.
Groupe 1– Sept, huit, neuf, un barbecue neuf.
Groupe 2 – Dix, onze, douze, au milieu de la pelouse.
Groupe 1 – Comptez jusqu’à treize, s’il reste des braises.
Groupe 1 et Groupe 2 – Grillez les merguez.
• Groupe 1 – Qu’est-ce que hiéroglyphes ?
Groupe 2 – Coups de griffes ?
Groupe 1 – Pattes de mouche d’escogriffe en babouches ?
Groupe 2 – Non, répond Champollion.
Groupe 1 – Le champion des traductions.
Groupe 2 – Gribouillis très anciens, manuscrits égyptiens.
• Buvons un coup, ma serpette est perdue,
Mais le manche, mais le manche,
Buvons un coup, ma serpette est perdue,
Mais le manche est revenu.
À dire en transformant tous les sons en « a », « e », « i », « o », « u », « oi », « ou »,
« oin », au choix – ce qui donne, par exemple :
Buvus’u ku mu surputu purdu mu lu muchu mu lu muchu buvus’u ku mu surputu
purdu mu lu muchu ruvunu.
144
Petits groupes
• Un éléphant qui se promenait tout doucement dans la forêt et qui portait sur son
dos un joli perroquet qui s’appelait Jacot et qui buvait du lait.
À dire en transformant toutes les consonnes en une seule comme « k », « m »,
« b », etc., au choix – ce qui donne, par exemple :
Un ébéban bi be bobebai bou boubeben ban ba bobêt é bi bobai bu bon bo un
bobi bebobè bi babebai babo é bi bubai bu bai.
• Bam dam gam vam zam
Bèm dèm gèm vèm zèm
Bom dom gom vom zom
...
• Pam tam kam fam sam
Pèm tèm kèm fèm sèm
Pom tom kom fom som
...
• Ba be bi bo bu
Ma me mi mo mu
Na ne ni no nu
Ta te ti to tu
(gr, mr, pr...)
...
145
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Le silence de tous (public et participants) est bien sûr indispensable !
Le travail développe les facultés d’attention et de concentration de tous, ainsi que
l’esprit de solidarité et de responsabilité pour les enfants de la « famille » (chacun
étant responsable du groupe).
Il peut prendre place en début d’atelier ou au cours d’une séance nécessitant un
retour au calme.
Variante
Même principe, mais, cette fois-ci, ce sont des voleurs qui viennent dévaliser un
appartement.
On met en place un concours entre les équipes : celle qui a comptabilisé le moins
de cris de bébé aura gagné. (N.B. : il faudra alors veiller à désigner un « bébé » qui
ne fasse pas partie de l’équipe en lice.)
146
Petits groupes
◗ 3 acteurs Cycle 3
Expression corporelle/Mise en route
Remarques
On conseillera à tous de travailler avec le regard d’une personne de son groupe
(en alternant les rôles – ceux qui exécutent et celui qui regarde – à chaque nouvelle
lettre) pour vérifier la lisibilité de la lettre en construction. Le placement par rapport
au public est évidemment primordial (attention à l’effet miroir qui risque d’inverser la
lettre !). Ne pas oublier de laisser au public le temps de « lire » chaque lettre.
Très amusant, cet exercice de mise en route permet aussi de travailler l’invention,
l’engagement physique, la solidarité et la précision.
147
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Ce travail est bénéfique pour tous les participants.
Les acteurs « perturbateurs » doivent imaginer très rapidement les différents moyens
de faire « craquer » leur camarade, en gardant le contrôle de leurs mouvements et de
leurs intentions.
L’enfant assis doit rester impassible (visage neutre, sans expression particulière),
donc très concentré.
L’animateur restera vigilant sur le bon déroulement de l’exercice, dans le respect de
tous (pas d’insultes ni de gestes agressifs).
Les enfants apprécient beaucoup ce travail, qui leur apprend à entraîner leur capa-
cité de concentration.
148
Petits groupes
63. L
es contraintes
(improvisations
préparées)
Déroulement
Les élèves se réunissent par petits groupes (de trois ou quatre enfants).
L’animateur expose les éléments devant se trouver obligatoirement dans la petite
histoire que chaque groupe va inventer et jouer.
Chaque groupe se concerte quelques minutes afin de mettre au point le scénario
de son improvisation, puis le joue devant les autres. Il y aura donc autant d’histoires
que de groupes, mais avec les mêmes contraintes.
L’animateur impose de une à trois contraintes parmi celles-ci :
Un personnage obligatoire
Exemples :
Un policier, un pompier, une boulangère, un médecin, un bébé, une dame très chic,
un chanteur, un personnage qui dit toujours « oui » (ou « non »), un magicien, un chat,
une directrice d’école, etc.
Un sentiment obligatoire (qui doit être joué par au moins un des acteurs)
Exemple :
Grande joie, jubilation, crise de fous rires (voir exercice p. 75), tristesse, dédain, co-
lère, timidité, abattement, fatigue, désespoir, peur, terreur, surprise, dégoût, amour,
haine, nervosité, attente, ennui, etc.
Une action obligatoire (effectuée par un personnage au moins, ou tous
selon l’action imposée)
Exemples :
S’évanouir, chanter tous en chœur « Au clair de la lune », donner/recevoir un coup
de téléphone, lire à haute voix un article de journal/une lettre d’amour/une notice
d’appareil ménager, se mettre debout sur une chaise, ronfler, courir trois fois autour
de la scène, manger un plat très bon/très mauvais, faire des mouvements d’étire-
ments, se cacher, etc.
149
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
150
Petits groupes
151
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
son père : « Demain : avis de tempête sur les côtes bretonnes. Les services de
la météorologie nationale sont en alerte maximum. Tous les bateaux sont invités
à rester au port, car les risques de naufrage sont très importants [...]. » Tous sont
très abattus et ne savent quoi faire, car la navigatrice est injoignable et risque de
couler avec son bateau en revenant chez elle... Quand, coup de théâtre, celle-ci
fait son entrée ! Tous sont saisis de surprise et de joie ! (Arrêt sur image.) La mère
est arrivée avec un jour d’avance et a non seulement évité la tempête, mais battu
le record du monde de la course !
Remarques
Paradoxalement, ces contraintes aident les enfants à inventer une histoire. Elles
leur donnent des éléments, des idées ou des associations d’idées sur lesquels ils
vont pouvoir bâtir un canevas en commun.
L’histoire doit mettre en scène des événements (comiques, dramatiques, inso-
lites, etc.), des personnages et/ou des comportements qui sortent de l’ordinaire et
du quotidien (manger, dormir, aller à l’école, etc.). L’improvisation sera réussie si le
public ne s’ennuie pas, si son intérêt est sans arrêt renouvelé.
Les groupes du cycle 3 essaieront de trouver à chaque fois une « chute », une fin qui
clôt vraiment l’histoire (en donnant une « morale », un clin d’œil humoristique, etc.).
Petit récapitulatif des règles de l’improvisation préparée
• Même temps de préparation pour tous les groupes.
• Respect des contraintes.
• Dans chaque groupe, proposer des idées/accepter les propositions des autres.
• Pendant chaque saynète les acteurs seront attentifs à :
– être visibles du public (attention au jeu de dos, dans un coin de la scène, etc.) ;
– parler fort et articuler ;
– jouer de façon à bien typer son personnage ;
– être concentrés (gare aux rires nerveux !).
Quant au public, il doit être respectueux et silencieux (pas question de continuer à
préparer « son » impro en chuchotant avec les autres !). Après chaque prestation,
nous conseillons d’instaurer une courte période d’échanges constructifs entre le
public et les acteurs (compréhension de l’histoire, sentiments des acteurs sur ce
qu’ils ont joué, ce qui a fonctionné, ce qui est à améliorer, etc.).
L’animateur aura à cœur de rester toujours bienveillant et ne lésinera pas sur les
encouragements !
152
Petits groupes
Variantes/Prolongements
Autres contraintes possibles :
– Durée limitée de l’improvisation : 1, 2 ou 5 minutes.
– Contrainte langagière : ne parler que sous la forme interrogative, s’exprimer par
onomatopées, employer un maximum de mots se rapportant au lieu imposé
(pour une cuisine : casserole, fourchettes, huile, poubelles, etc.), inventer des
mots et les utiliser comme s’ils étaient courants, ne parler qu’en rimant, etc.
En cours de français : écrire une petite scène en commun avec les mêmes
contraintes, l’apprendre par cœur puis la jouer en séance théâtrale.
153
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ 3 acteurs Cycle 3
Mime/Improvisation
Remarques
Le mime est un excellent moyen de faire comprendre aux élèves la nécessité de
se servir de tout son corps pour s’exprimer : privé de parole, l’acteur est obligé de
mettre en valeur tout ce qui peut « faire sens » pour l’expression des sentiments,
des actions de son personnage.
Il est important que toutes les consignes soient bien respectées :
– le temps de préparation est le même pour tous ;
– les présentations commencées, le silence et l’attention sont obligatoires ;
– le thème (s’il y en a un) doit être traité ;
– l’histoire est muette et mimée ;
– le nombre des personnages doit être supérieur au nombre d’acteurs ;
– après chaque passage, le public doit faire des remarques et des suggestions
constructives !
La difficulté principale de l’exercice réside dans le fait que la scène mimée doit com-
porter plus de personnages que d’acteurs (en conséquence, au moins un acteur
jouera deux rôles, sans recourir à la parole). Pour la compréhension de l’histoire, on
insistera sur le fait de jouer les rôles de façons différenciées (attitudes, mimiques,
façons de se déplacer, etc.). On pourra aussi imaginer d’autres moyens de signa-
ler un personnage différent joué par la même personne (moyen spatial : place-
154
Petits groupes
ment opposé dans l’espace de jeu ; moyen formel : arrêt sur image de l’action en
cours, un acteur se détache du groupe pour endosser un autre personnage ; etc.).
Tout dépend évidemment de l’histoire imaginée qui doit rester simple : une scène
mimée exige plus de simplicité dans la construction qu’une scène parlée (où les
personnages peuvent s’expliquer, argumenter, utiliser des concepts, etc.).
On n’oubliera pas de rappeler les exigences élémentaires suivantes :
– tous les acteurs doivent être visibles, donc pas de jeu dos au public (sauf si cela
est voulu ou nécessaire à l’histoire) ;
– ne pas jouer en fond de scène ou uniquement sur un côté ;
– veiller à ce que les éléments de jeu (chaises, tables...) soient placés de façon que
tous les acteurs, une fois installés, soient visibles.
L’exercice a aussi le mérite de solliciter l’attention du public, puisqu’il lui est de-
mandé d’exprimer ce qu’il a compris de l’histoire jouée par ses camarades. On
prendra soin, d’ailleurs, de laisser parler le public avant d’entendre la version des
acteurs.
Variantes
Imposer le nombre de personnages devant intervenir dans l’histoire (pour trois
acteurs, cinq ou six personnages, voire plus).
Après chaque passage, un autre groupe essaie de reproduire ce qui vient d’être
joué. Le premier groupe regarde et prend ainsi conscience des manques, des pas-
sages peu clairs, etc.
Chaque groupe joue son histoire en mime, puis la même en version parlée.
Le public échange ses impressions quant aux deux versions (expressivité,
compréhension, etc.).
Prolongement
Après l’exercice, visionner un court-métrage du temps du muet (Charlie Chaplin),
puis :
– essayer d’imiter le jeu des personnages ;
– réfléchir ensemble sur l’engagement corporel du jeu muet : quels sont les gestes
employés, les mimiques, les actions ? ;
– analyser la différence entre le cinéma (qui autorise les gros plans, les mouvements
de caméra permettant de suivre les acteurs) et le théâtre.
155
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ 3 acteurs Cycle 3
Improvisation
65. Q
uestion de point de
vue
Déroulement
Trois enfants sont sur scène, mais ils vont jouer en binômes (le premier avec le
deuxième, puis le premier avec le troisième). Le premier acteur parlera d’un sujet
précis avec le deuxième acteur, puis parlera du même sujet avec le troisième mais
en changeant totalement de point de vue du fait de la personnalité de ce nouvel
interlocuteur. Le premier acteur doit tomber d’accord avec ses deux partenaires,
qui ont pourtant un point de vue totalement opposé.
Mise en place : le premier personnage A est avec B ; ils discutent tous les deux
d’un sujet très précis qui doit être amené le plus naturellement possible (« T’as vu
mon nouveau chapeau... », « Tu sais qu’hier soir... », « Tiens, j’ai rencontré... »). Au
bout de deux minutes, le troisième personnage C entre dans la pièce, B part (avec
une bonne raison) ; A et C doivent reprendre le même sujet de conversation.
Exemples :
• Florence félicite Nina de sa nouvelle coiffure qui est vraiment superbe, puis Florence
critique avec Marie la nouvelle coiffure de Nina.
• Yannick est entièrement d’accord avec Virginie : les voitures sont un véritable
fléau en ville. Yannick est tout à fait d’accord avec Charles : tous ces écolos qui
râlent contre les voitures se croient encore au temps des cavernes.
• Léon est tout à fait d’accord avec Pierre-Éric : les jeux télévisés sont de plus en
plus idiots. Léon est tout à fait d’accord avec Olivia : l’émission de jeux de la veille
à la télévision était vraiment géniale.
• Philippe (comédien) discute avec Cédric (comédien) de leur metteur en scène.
Cédric est entièrement d’accord avec Philippe : ce metteur en scène est vraiment
mauvais. Cédric se retrouve avec le metteur en scène qu’il comble de louanges.
Remarques
Les acteurs devront trouver à chaque fois un avant-propos plausible et le plus natu-
rel possible quant à l’introduction du sujet dans la conversation. Le personnage qui
change d’avis doit être crédible, qu’il parle à l’un ou à l’autre de ses interlocuteurs.
On demandera aux acteurs qui jouent les hypocrites d’utiliser le maximum d’argu-
ments identiques d’un interlocuteur à l’autre, le ton et l’intention seuls faisant la
différence.
156
Petits groupes
Exemple :
Cédric, avec Philippe, critique le fait que le metteur en scène donne beaucoup
d’explications de jeu. Cédric, avec le metteur en scène, trouve que tout son talent
réside dans le fait qu’il donne beaucoup d’explications de jeu.
Variantes
Même exercice, mais les deux premiers interlocuteurs restent ensemble et
changent d’avis quand le troisième arrive.
Même exercice, mais cette fois l’un des personnages change d’avis (ou plutôt
de point de vue) parce qu’il s’adresse à des gens tout à fait différents, ou que lui-
même n’a pas le même statut (âge, sexe, position sociale, etc.).
Exemples :
• Acheter une poupée dans un magasin : premier temps, on est un garçon ;
deuxième temps, on est une fille ; ou premier temps, on est un adulte ; deuxième
temps, on est un enfant.
• Acheter une montre : premier temps, on est un personnage très riche ; deuxième
temps, on est un enfant qui a cassé sa tirelire pour faire un cadeau à sa grand-
mère.
• Acheter un ordinateur : premier temps, on est féru d’informatique ; deuxième
temps, on n’y connaît rien du tout.
• Avouer qu’on n’a pas appris sa leçon : premier temps, à son meilleur ami ; deuxième
temps, à la maîtresse.
• Demander un service à quelqu’un : premier temps, à son patron ; deuxième
temps, à un subalterne.
157
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ 3 acteurs Cycle 3
Improvisation
66. A
ppartement
à vendre
Déroulement
L’espace scénique vide représente un appartement à vendre.
Un enfant jouant le rôle de l’agent immobilier fait visiter cet appartement à deux
acheteurs. Il les fait passer de pièce en pièce (sans oublier la cuisine, la salle de
bains, les W.-C...) en mimant l’ouverture des portes, l’emplacement des fenêtres
et des installations éventuelles, etc. Les acheteurs doivent respecter la disposition
générale indiquée par l’agent immobilier tout en jouant leurs rôles (examen attentif
des pièces et des équipements, questions, réactions, commentaires, etc.).
On décidera à l’avance si les deux acheteurs se connaissent ou non.
Remarques
Une fois de plus, l’attention et l’écoute sont primordiales dans cette improvisation.
Dans un premier temps, l’animateur pourra simplifier l’exercice en indiquant que
l’appartement est composé de deux pièces (sans compter cuisine, salle de bains
et W.-C.), puis augmenter petit à petit la taille du bien à vendre, suivant l’espace
scénique disponible et l’habileté des acteurs.
Les enfants peuvent s’amuser à camper des personnages hauts en couleur : un
agent immobilier maladroit, incompétent ou désagréable, des acheteurs enthou-
siastes, dégoûtés, hautains, etc.
Attention de ne pas trop jouer de dos, le public en sera reconnaissant...
158
Petits groupes
◗ 6 acteurs Cycle 3
Improvisation
Remarques
L’effet comique provient de l’accumulation de personnages venant perturber le
projet du malheureux retardataire.
159
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
La fantaisie est la bienvenue. Néanmoins, chaque situation doit être jouée avec
toute la sincérité nécessaire. Chaque personnage doit être très rapidement identi-
fiable, en commençant par le personnage principal qui a tout un monologue pour
nous aider à faire sa connaissance. (On doit, par exemple, comprendre s’il s’agit
d’un enfant ou d’un adulte : son occupation principale dans la vie, son objectif
immédiat, le tout en un minimum de temps.)
Quant à la chute, on peut imaginer que :
• Décidément, il est trop tard, le retardataire abandonne son projet et reste chez lui.
• Il pique une grosse crise de colère, assomme le dernier « perturbateur » et s’enfuit
en courant.
• Après le dernier « perturbateur » parti, il se réveille : ouf ! tout cela n’était qu’un
cauchemar... Maintenant, il s’agit vraiment de ne pas être en retard !
• Surprise ! Le dernier « perturbateur » vient lui porter ce que, justement, il allait
chercher à l’extérieur !
• Le personnage perd complètement la raison et part en sautillant comme un lapin
et en chantant « God save the queen »...
Variante
On pourra décliner l’exercice pour un petit nombre de participants (à partir de trois),
en admettant que chaque élève joue plusieurs rôles.
160
Petits groupes
◗ 4 acteurs Cycle 3
Improvisation
Remarques
Chaque étranger parle une langue différente. On veillera à reproduire le climat d’une
conversation en traduction simultanée :
– Le premier étranger dit une ou deux phrases en grommelot.
– L’interprète du premier étranger traduit en français.
– L’interprète du second étranger traduit en grommelot dans la langue de son
client.
– Le second étranger répond dans sa langue.
– L’interprète du second étranger traduit en français.
– L’interprète du premier étranger traduit en grommelot dans la langue de son
client.
– Et ainsi de suite...
161
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Les traducteurs devront être à l’écoute des propositions et des sentiments expri-
més par leurs partenaires pour « inventer verbalement » leurs dialogues.
Les deux étrangers veilleront à suivre leur intention de départ, et pourront faire
quelques gestes explicatifs.
Pistes :
• Deux personnages politiques se rencontrent pour décider d’un traité (armement,
coopération économique, etc.) et ne sont pas du tout d’accord.
• Un comédien et un metteur en scène se rencontrent pour un éventuel tournage
bilingue.
• Un homme d’affaires rencontre un fournisseur au sujet d’une livraison de mar-
chandises.
• Un richissime collectionneur américain veut acquérir la pendule Louis XV d’un
châtelain autrichien.
162
5.
pédagogie pratique Ensemble
Ensemble
69. Faire connaissance 84. Regarde-moi
sommaire
165
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
avec des baguettes ; je déteste le chocolat »). En lui posant des questions, les
autres essaient de deviner quelle affirmation est fausse.
Le cercle
Basé sur le principe de l’exercice « 1... 2... 3... » (voir p. 170), les élèves assis en
cercle doivent annoncer leur prénom à tour de rôle, mais en essayant de ne pas
parler en même temps.
Roi et reine en rimes
Tout le monde est en cercle. Un premier enfant (ou l’animateur) se nomme, puis
ajoute à son prénom « le roi (ou la reine) des... » avec une rime de son prénom. Le
suivant répète le prénom et la rime du premier, puis se nomme et ajoute une rime.
Exemple :
Le premier dit : « Éliot le roi des bottes. » La deuxième reprend : « Éliot le roi des
bottes » puis ajoute : « Christelle, la reine des bretzels. » La troisième continue :
« Éliot le roi des bottes, Christelle la reine des bretzels » puis ajoute : « Fanny la
reine des fourmis », et ainsi de suite.
166
Ensemble
Remarques
On insistera sur le fait que les enfants doivent petit à petit réussir cet exercice sans
hésitation ni flottement. On interdira les : « Hé ! T’es pas dans ce groupe-là », et
autres remarques, les enfants devant impérativement garder le silence. Celui qui
en voit un autre se tromper doit le lui faire comprendre uniquement par le regard.
On pourra conclure l’exercice par « ceux qui veulent changer d’exercice, ceux qui
ne veulent pas », et suivant le résultat on le refait une fois ou on arrête.
On pourra aussi, en cours d’année, terminer en demandant : « ceux qui savent leur
texte, ceux qui ne le savent pas » – petit clin d’œil qui motive les enfants à revenir à
la prochaine séance en ayant appris leur texte.
Variantes
Le meneur est un enfant et, au moment où il l’a décidé, il va se placer sur un
côté, en annonçant à haute et intelligible voix la consigne à laquelle il doit lui-même
pouvoir répondre.
Exemple : « Avec moi, tous ceux qui ont des chaussettes jaunes ! »
167
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
On définit une phrase simple, puis on attribue à chaque enfant une lettre conte-
nue dans cette phrase (virgules, points et apostrophes compris).
Les élèves se mélangent en marchant sur scène et, au top de l’animateur, tous
doivent se placer en ligne pour écrire la phrase.
Pour les plus jeunes, on divisera le groupe en petits groupes pour ne former que
des mots très simples.
Même exercice, mais, au deuxième top de l’animateur, ils doivent, quand c’est
leur tour d’intervenir dans l’écriture de la phrase, se baisser, annoncer leur lettre,
puis se relever, à la manière des touches d’un clavier d’ordinateur.
168
Ensemble
71. Brouillamini
Déroulement
Les élèves sont divisés en deux groupes, sur deux lignes face à face, les plus éloi-
gnées possible. Chacun a son vis-à-vis comme partenaire.
Chaque binôme doit engager une discussion et la suivre, mais tout le monde parle
en même temps.
À la fin de l’exercice, on demande à chacun s’il a réellement compris ce que vou-
lait lui dire son partenaire. Suivant le résultat (bon, moyen ou catastrophique), on
recommence en recommandant, cette fois-ci, aux participants de ne pas crier. Il ne
s’agit pas de couvrir la voix des autres, mais de vouloir se faire comprendre.
Remarques
Très vite, les élèves comprendront que l’essentiel n’est pas de parler plus fort que
les autres, mais d’articuler pour se faire comprendre et de rester concentré sur son
partenaire.
Variante
On fait sortir un élève. L’animateur annonce au reste de la classe le code (un mot,
une phrase ou une liste de chiffres) que l’élève sorti va devoir deviner. Ce code sera
dit par un autre élève, l’« émetteur » ; les autres enfants joueront les perturbateurs
en « brouillant » (dans la limite des décibels autorisés, bien évidemment) le mes-
sage émis.
Quand l’élève revient dans la salle, le groupe se met face à lui, le plus loin possible,
et l’exercice commence.
On peut décider si l’élève isolé connaîtra à l’avance celui qui sera l’« émetteur » ou
compliquer le jeu en le laissant dans l’ignorance.
169
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
72. 1… 2… 3…
Déroulement
Les enfants sont assis en cercle et doivent compter l’un après l’autre sans qu’au-
cun ordre quelconque de prise de parole n’ait été déterminé à l’avance. Dès que
deux ou plusieurs participants annoncent ensemble le même chiffre, on doit re-
commencer à zéro.
Exemple :
• Bintou : 1.
• Kevin : 2.
• Pauline et Astrid (ensemble) : 3.
Il faut recommencer puisque deux enfants ont parlé en même temps.
Remarques
Basé sur la cohésion du groupe, l’écoute des autres et la concentration, cet exer-
cice demande à chacun d’oser intervenir tout en sachant que, s’il parle en même
temps qu’un autre, il faut tout recommencer. Les premières fois, il est normal que
le groupe n’aille pas plus loin que « 4 » ou « 5 ». On pourra tenter d’essayer d’amé-
liorer le score d’une séance à l’autre.
Avec les plus jeunes enfants, qui adorent relever ce défi, il est parfois prudent de
bien préciser, avant de démarrer, le nombre de fois où l’on pourra recommencer
l’exercice.
Attention aux petits futés qui, consciemment ou non, instaurent des codes : on va
de diagonale en diagonale, on parle chacun à son tour dans le sens des aiguilles
d’une montre, etc.
Prolongements
Même principe, mais, cette fois-ci, les participants sont debout en ligne, face
au public. Celui qui annonce un chiffre devra en même temps avancer d’un pas
puis revenir à sa place avant que le suivant ne puisse intervenir. Si deux personnes
avancent ou parlent en même temps, il faut recommencer à zéro.
On demande aux participants de rajouter une émotion ou un état chaque fois qu’ils
interviennent.
Exemple :
• Jérémy (très inquiet) : 1.
170
Ensemble
• Nadia (frigorifiée) : 2.
• Léon (essoufflé) : 3.
Même principe sans parole : tous les élèves sont en ligne, ils doivent s’asseoir
l’un après l’autre sans ordre préétabli. Il ne peut y avoir qu’un enfant assis à la fois.
(Pour les plus grands.) La classe est divisée en deux, les deux groupes sont en
coulisses, un groupe côté cour et l’autre côté jardin (les deux groupes ne se voient
pas) ; un enfant à la fois de chaque groupe doit entrer sur scène, soit d’un côté ou
de l’autre. Pour cet exercice, on devra cette fois-ci déterminer un code.
Exemples :
• Un léger tapotement du pied de la part de celui qui va partir côté jardin (pour que
ceux du groupe cour n’envoient personne).
• On désigne un « agent métronome » dans chaque groupe qui va, par exemple,
pour le groupe jardin envoyer son acteur tous les cinq temps et pour le groupe
cour tous les huit temps.
L’agent métronome cour envoie un acteur au cinquième temps ; l’agent métro-
nome jardin envoie un acteur au huitième temps ; puis l’agent métronome cour
envoie deux acteurs au dixième temps ; l’agent métronome jardin envoie deux
acteurs au seizième ; et ainsi de suite. Au quarantième temps, s’il reste des
enfants en coulisses, ils doivent venir sur scène.
(Une fois sur scène, les enfants restent en image fixe tant que tout le monde n’est
pas entré.)
On pourra se resservir de cet exercice pour régler certaines entrées en scène lors
d’une représentation ou pour régler les saluts.
171
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Même pour les exercices les plus simples, il est important de toujours trouver une
situation dramatique qui rendra plus attractif l’exercice, motivant ainsi les enfants à
le réussir en respectant les temps et les enchaînements.
172
Ensemble
74. La vague
Déroulement
Tous les élèves sont en ligne. Ils vont, au rythme donné par l’animateur, former une
grande vague.
Quand l’animateur dit « 1 », le premier de la ligne doit se baisser comme pour un
salut (et rester baissé) ; quand l’animateur dit « 2 », c’est au deuxième d’exécuter
le mouvement ; et ainsi de suite jusqu’à ce que tous les enfants soient baissés.
Quand l’animateur arrive au dernier (par exemple, le « 15 »), celui-ci se baisse, puis
l’animateur remonte la vague à l’envers ; il redit « 15 » pour que le numéro 15 se
relève, et ainsi de suite jusqu’au premier.
On recommence plusieurs fois l’exercice mais en changeant parfois de rythme
(rapide, lent, saccadé...).
Remarques
Discipline, concentration et écoute sont les maîtres mots de cet exercice. Il est utile
de le recommencer plusieurs fois afin d’aider les enfants à améliorer leur temps
de concentration. En effet, il n’est pas rare de voir des enfants qui oublient, par
exemple, de se relever ! L’animateur essaiera aussi de casser le rythme afin de
surprendre les jeunes acteurs pour qu’ils restent vigilants.
On insistera également sur le côté esthétique de la vague, en demandant aux
enfants d’essayer de réaliser une véritable image théâtrale et non un mouvement
mécanique.
Prolongement
On attribue un numéro à chacun, puis au bout d’un temps l’animateur ne dit plus
les numéros dans l’ordre. Les enfants qui se sont trompés plus d’une fois sont
éliminés, les autres gardent leur numéro fixé au départ.
173
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
C’est un exercice d’attention et de rigueur où chacun doit trouver rapidement un
geste simple et où le groupe doit s’efforcer d’être synchrone dans la reproduction
du mouvement proposé.
On veillera à ce qu’il n’y ait pas de temps mort (on conseillera aux enfants de ne
pas « réfléchir », mais de « laisser aller », d’être disponibles au jeu).
Variantes
Idem avec des rythmes (frappements de mains, de pieds, etc.), des phrases
exprimant un sentiment chaque fois différent, des jeux sur le chuchotement, le
cri, etc., à l’aide de mots ou d’onomatopées.
Chaque enfant doit s’inspirer du mouvement précédent et le transformer pour
en proposer un nouveau.
Exemples :
• Emma lève le bras et touche le sommet de son crâne avec sa main.
• Amélie tape sur sa tête avec sa main trois fois.
On laissera à chaque enfant le temps d’installer son mouvement avant la reprise
du groupe.
174
Ensemble
◗ Tous Cycle 2
Mise en route/Concentration
Remarques
Ce petit jeu de mise en route demande aux enfants de suivre des consignes simples
(mais rapides) et donc de rester concentrés le temps de l’exercice.
L’animateur prendra soin de solliciter les enfants de façon égale et de ne pas « oublier »
un participant trop longtemps !
Bon exercice de début de séance : il permet de mobiliser toute la classe sur une
durée réduite.
Variantes
Au lieu de s’accroupir, demander aux enfants de :
– se retourner ;
– lever les bras ;
– prendre une pose exprimant un sentiment (joie, colère, tristesse, dégoût, timidité,
surprise, peur, etc.) ;
– puis revenir à une position neutre quand leur lettre est répétée.
Un enfant, en dehors du groupe, prend le rôle de l’animateur pour lancer les
lettres.
Changer les numéros en lettres, en mots, sons, onomatopées...
175
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
77. D
ans une cuisine,
il y a…
Déroulement
Une dizaine d’enfants sont sur scène en ligne face au public.
Tour à tour, chaque enfant s’avance d’un pas vers le public et cite un objet se trou-
vant couramment dans une cuisine, puis il retourne à sa place.
L’animateur établira préalablement un ordre d’intervention (l’un après l’autre, par
exemple) ou laissera les enfants libres d’intervenir selon leur inspiration. Dans le
second cas, il précisera qu’il ne doit pas y avoir « télescopage » entre eux.
Chaque enfant a le droit à un nombre défini d’interventions.
Remarques
Facile à comprendre et à mettre en œuvre, l’exercice permet de faire travailler un
groupe d’enfants sur la visualisation intérieure d’un espace défini. On demandera
aux enfants de respecter les consignes de déplacement, d’écoute et de parler fort.
Même quand un participant ne parle pas, il doit rester concentré et présent.
D’autres thèmes sont évidemment envisageables :
Une salle de bains, un théâtre, un café, une salle de classe, une gare, une pape-
terie, une rue, une piscine, etc.
Variantes
Même principe en fonctionnant par thèmes.
Exemples :
Fruits, légumes, vêtements, moyens de locomotion, meubles, couleurs, instru-
ments de musique, plantes, animaux, sentiments, etc.
Même principe, mais les enfants nomment des objets, des personnages et des
actions pouvant se trouver dans : une histoire policière, un conte de fées, un récit
fantastique, un roman de chevalerie, une histoire se passant en Italie, aux États-
Unis, en Chine, etc.
176
Ensemble
◗ Tous Cycle 3
Mise en route/Concentration
Remarques
Cet exercice de concentration et d’écoute permet de démarrer une séance dans le
calme ou de reconcentrer un groupe dissipé.
L’animateur pourra :
– décider du nombre qu’il faudra atteindre (exemple : aller jusqu’à 52) ;
– choisir de faire un certain nombre de tours (exemple : trois tours, chaque enfant
intervenant trois fois).
On pourra aussi s’amuser à changer le sens initial en cours d’exercice (exemple :
démarrer dans le sens des aiguilles d’une montre, puis inverser à tel nombre ou au
signal de l’animateur).
Variantes
Pour tester la concentration :
Changer le chiffre « Gloup ! gloup ! » après trois tours (5, 7, etc.).
Changer le mot « Gloup ! gloup ! » en un autre : Tif-tif, Astéroïde, Mousse à raser,
Saint-Pétersbourg, etc.
Changer le mouvement associé : au lieu de lever les bras en l’air et les agiter,
faire un pied de nez, mimer des lunettes avec ses mains, taper dans ses mains
deux fois, etc.
On pourra imaginer une mise en place différente : debout en ligne, tous en mar-
chant (avec un ordre d’intervention défini à l’avance), etc.
177
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Très bon exercice de démarrage d’atelier, il mobilise l’attention et le silence de tous.
Il demande aux enfants de maîtriser et de reproduire un mouvement simple qui
prend sa place dans une action collective.
Variantes
On pourra augmenter la difficulté en :
changeant le sens du passage du courant (sens des aiguilles d’une montre ou
inversement), en repartant du premier enfant à chaque changement ou en cours
de cycle ;
rajoutant une consigne : au top de l’animateur, l’enfant qui vient de recevoir le
courant lâche la main de ses voisins et doit tourner sur lui-même en disant : « Le
courant a passé ! », puis reprend sa place dans le cercle ; le passage du courant
doit reprendre, mais dans l’autre sens ;
lançant deux impulsions, chacune en sens contraire...
178
Ensemble
◗ Tous Cycle 2
L’état, les sentiments
Remarques
Très simple, cet exercice permet aux enfants de mobiliser leur énergie et de
pouvoir rester très concentrés sur leur état. Les jours de la semaine doivent être
« envoyés » à chaque top de l’animateur, puis peu à peu sans invite du professeur.
On refait l’exercice plusieurs fois, puis on le complique petit à petit.
Variantes
Les élèves sont assis. Ils doivent se mettre debout pour parler, puis se rasseoir
ensuite.
Un seul élève par ligne parle à la fois : le premier enfant de la ligne A lance :
« Lundi ! », le premier enfant de la ligne B : « Mardi ! », le deuxième enfant de la
ligne A : « Mercredi ! », le deuxième de la ligne B : « Jeudi ! », et ainsi de suite.
Quand la semaine est finie, on recommence au début.
Les deux lignes sont éloignées, le plus possible ; chaque groupe fait un pas en
avant, avant chaque « cri de guerre ». On arrête quand les deux lignes sont trop
proches.
Un seul élève à la fois parle et s’avance d’un pas.
179
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Ce jeu d’écoute et d’attention exige de tous disponibilité, réactivité et engagement.
Chaque action doit être pleinement jouée avec une grande sincérité.
L’exercice apprend à réagir rapidement sur un mot, un son : situation théâtrale que
les jeunes acteurs retrouveront dans des improvisations plus élaborées.
Les consignes de placement dans l’espace doivent être scrupuleusement respec-
tées. Les retours systématiques à la marche neutre entre chaque signal sont très
importants : ils permettent de « calmer le jeu » entre chaque nouvelle action.
180
Ensemble
Variante/Prolongement
On constitue des groupes de sept à dix acteurs, dont un meneur. Les groupes
se concertent pour mettre au point trois signaux et trois « réponses » différents.
Chaque groupe présente son travail devant les autres, le meneur lançant les signaux
tout en participant aux mouvements d’ensemble.
Dans un deuxième temps, on mélange sur scène les différents groupes, chaque
enfant suivant son meneur. Le but étant de rester concentré sur les signaux de son
groupe tout en étant mélangé au reste des enfants.
181
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Bon exercice de mise en route qui permet de faire comprendre à l’enfant les diffé-
rents rythmes de déplacement selon l’intention jouée.
L’animateur rappellera que, dans cet exercice, chacun joue pour soi et donc ne
joue rien de particulier avec les autres (et a fortiori ne bavarde pas).
Attention aussi :
– aux télescopages dans la marche rapide (une consigne d’évitement est à conseil-
ler) ;
– aux marches en rond qui s’installent très souvent à l’insu de tous et rappellent les
promenades de prisonniers (on demandera régulièrement de changer de direction) !
Variantes
Autres marches contrastées :
Enfant/personne âgée.
En pleine forme/fatigué (ou malade).
Joyeux/triste.
Sous une grosse pluie/sous un beau soleil.
Dans sa ville/dans une ville étrangère.
Sûr de soi/terrifié.
182
Ensemble
Remarques
Chaque situation est jouée rapidement (quelques dizaines de secondes), le but
étant que tous soient à l’écoute de la proposition de l’acteur parlant et jouent phy-
siquement, sans l’aide de la parole, la situation proposée.
L’accent doit être mis sur le regard, les expressions, les déplacements qui font
« sens », etc.
La difficulté est, pour chacun, de trouver rapidement un événement déclencheur
suffisamment fort pour faire réagir le groupe.
L’animateur pourra indiquer par un claquement de mains, ou un autre signal, que
la scène d’ensemble est trop longue et qu’il est temps de revenir à la marche
neutre.
183
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Mais, à terme, quand l’exercice sera bien assimilé, le groupe devra être capable de
s’« autoréguler », sans l’intervention de l’adulte.
Prolongement
Chaque acteur lance une phrase en réaction à l’événement. (Voir exercice « Toiles
de maîtres », p. 199.)
184
Ensemble
84. Regarde-moi
Déroulement
En silence, les enfants marchent sur scène sans rien jouer de particulier.
Au top de l’animateur, chacun doit s’arrêter pour entrer en contact avec son voisin
le plus proche en :
– se rapprochant de lui ;
– le regardant dans les yeux pendant environ 10 secondes.
Au deuxième top, les couples se séparent et tout le monde reprend la marche
neutre, jusqu’au prochain top marquant le signal d’une nouvelle rencontre.
L’animateur précisera qu’il doit y avoir changement de partenaire à chaque fois.
Remarques
Apprendre à regarder son partenaire est primordial au théâtre. C’est ce qui permet
d’entrer en contact avec l’autre : son personnage, ses émotions, ses propositions
de jeu. C’est le premier pas vers l’échange, fondement même du travail de l’acteur.
Dans ce travail apparemment très simple sont mis en jeu :
– la concentration (et notamment maîtriser un rire nerveux !) ;
– l’acceptation de l’autre (on ne choisit pas son partenaire) ;
– le dépassement d’une certaine pudeur (10 secondes, les yeux dans les yeux,
cela peut parfois paraître très long !).
L’adulte sera exigeant quant au respect du silence et n’hésitera pas à faire reprendre
l’exercice s’il estime que les enfants n’ont pas atteint une concentration suffisante.
185
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Cet exercice, où la notion de réussite collective est plus importante que la réussite
personnelle, offre aux enfants la joie de s’unir dans un même geste pour un même
but.
Les élèves doivent impérativement suivre le rythme donné (rapide, lent, saccadé,
doux...). L’animateur prendra à cœur de motiver le groupe en « dramatisant »
l’histoire.
Exemples :
• Au bout du filin, un filet de pêcheur qui contient les poissons qui vont nourrir tout
le village.
• Il y a un trésor au bout du filin, si on le tire sans à-coups et dans le bon rythme.
• Au bout du filin, un drapeau qui s’élève dans le ciel.
• Au bout du filin, la vie de quelqu’un que l’on sauve.
Suivant le travail des enfants, l’animateur peut annoncer que l’opération a réussi ou
que le filin a craqué. Dans le deuxième cas, il explique ce qui ne fonctionnait pas
(« Certains n’ont pas réellement participé à l’action, le rythme n’était pas respecté,
les enfants n’étaient pas suffisamment en ligne, des gestes inutiles ont perturbé
l’opération », etc.). Puis les jeunes haleurs recommencent jusqu’à ce que le groupe
réussisse à s’unir en rythme et sans gestes parasites.
186
Ensemble
◗ Tous Cycle 3
L’état, les sentiments
Remarques
Cet exercice est très utile pour souder un groupe : tous les participants ne s’occupent
que d’un acteur à la fois et tous sont obligés de passer. C’est aussi un très bon
moyen pour retrouver une énergie positive et oublier les tensions extérieures.
À noter que les élèves ont souvent plus de mal à « pousser » leurs camarades
qu’à être celui qu’on motive. Aussi l’animateur se mettra-t-il dans le cercle avec les
enfants pour lancer les premiers encouragements et déclencher l’exercice.
On peut choisir de n’avoir que « Plus, plus ! plus ! » à dire ou d’encourager autre-
ment le camarade en lui lançant des raisons d’avoir plus peur, plus froid, etc.
Variante
Viva !
Même configuration que précédemment, mais cette fois-ci celui qui va au centre
va être applaudi et acclamé.
L’animateur ou un autre enfant annonce une merveilleuse nouvelle à l’élève qui
laisse éclater sa joie, tandis que les autres l’applaudissent à tout rompre.
Les élèves peuvent eux-mêmes demander la bonne nouvelle qu’ils désirent en-
tendre ou, s’ils n’ont pas d’idée, l’animateur tâchera de trouver la situation qui est
le plus près des envies de chacun (un 20/20 en orthographe, une victoire sportive,
l’arrivée d’une personne chère, etc.).
187
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ Ensemble Cycle 3
Mise en route/Expression corporelle
Remarques
Bon exercice de groupe qui demande à chacun de se servir des mouvements des
autres pour ajouter le sien. Ce travail permet de développer l’invention de chacun
en respectant la cohésion du groupe.
Les participants ont la liberté de se placer n’importe où dans la machine, et pas
obligatoirement à côté du dernier arrivant. Seule contrainte : que tous restent visibles
du public !
Attention : la rapidité d’intervention est requise pour chaque nouvel « élève-rouage »
de la machine afin d’éviter de laisser s’enliser l’exercice !
On pourra, par la suite, demander aux enfants de rajouter un bruitage (onomato-
pée, mot, cri, etc.) à leur mouvement. La fantaisie est la bienvenue !
188
Ensemble
◗ Ensemble Cycle 3
Voix/Improvisation
Remarques
L’exercice consiste à trouver des slogans différents et percutants résumant une
revendication. La teneur des messages peut être réaliste ou totalement fantaisiste.
Exemples :
Avec le thème des loisirs :
• Nous voulons un ciné pour les enfants !
• Des sous, des sous, des sous pour des piscines !
• Un téléphone portable, dans tous les cartables !
• M. le Président, on veut des toboggans !
• Une piste de roller dans toutes les écoles !
• Etc.
Le slogan doit être lancé puis repris avec force et conviction. Le rythme du mes-
sage doit être « carré », répétitif, simple. C’est cette scansion martelée de la phrase
qui entraînera le reste du groupe à reprendre en chœur.
Les messages peuvent aussi être rimés, ce qui leur donne un côté ritournelle, facile
à mémoriser.
Ce travail a l’avantage de mobiliser un grand groupe d’élèves sur une courte durée.
189
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Veiller à ce que le corps entier soit mobilisé, le corps mais aussi le visage et le regard.
L’immobilité complète de chacun doit être obtenue.
L’animateur pourra inciter les élèves à prendre des attitudes très fortes, en les moti-
vant de la voix (« Mais ce n’est pas assez lourd ce que vous portez ; tout le monde
se remet en marche et, à mon top, vous portez des objets vraiment lourds ! »). Ne
pas hésiter à faire recommencer plusieurs fois la même consigne, en demandant,
à chaque fois, d’amplifier l’intention.
Variantes
Les tableaux vivants
Basé sur le principe des statues (ou images arrêtées), les élèves vont venir un à un
se placer sur scène pour composer un tableau vivant. Un élève vient sur scène et
choisit une position forte et expressive, un deuxième vient se placer en complé-
ment (ou opposition), puis un troisième, et ainsi de suite. On demandera à chacun
d’essayer de vraiment créer un ensemble où chaque statue est en relation avec
les autres.
Attention : les premiers participants doivent prendre des postures simples et
stables car ils doivent rester en image fixe jusqu’à la fin du tableau ! On peut laisser
les élèves composer un tableau en ne s’appuyant que sur les propositions des
premiers participants ou déterminer un thème.
190
Ensemble
Pistes :
• Autour du sapin de Noël.
• Tout le monde a eu zéro au contrôle de dictée.
• Il y a quelque chose de bizarre dans le ciel.
• La cour de récré.
• Les spectateurs d’un film d’horreur.
• Un concert de rock.
• La queue au cinéma.
• Un titre de film ou de livre.
• Du bruit derrière la porte.
• Maman ne veut pas que j’aille chez mon ami(e).
Histoires en photos
– On divise la classe en trois : chaque groupe a 5 à 10 minutes pour mettre au point
une histoire en une série de cinq photos (images fixes). Chaque groupe peut faire
intervenir le nombre de participants de son choix pour chacune des photos.
Quand les élèves sont prêts, chaque groupe présente son roman-photo aux
autres.
– Même principe, mais les trois groupes doivent raconter la même histoire connue
de tous et imposée par l’animateur.
Exemples : un conte, une publicité à la mode, la bande-annonce d’un film récent, etc.
– Même principe, mais, quand le premier groupe a terminé, le deuxième groupe
doit reproduire l’histoire du premier en essayant de rester le plus fidèle possible.
À chaque photo, les jeunes comédiens du premier groupe peuvent corriger par
gestes l’acteur qui joue leur rôle et uniquement celui-ci.
191
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Avant de commencer, l’animateur insistera sur l’écoute du groupe qui doit être
constante pour respecter la cohérence du récit, pour prendre en compte tel ou tel
caractère d’un personnage, telle péripétie et faire avancer l’histoire sans se contre-
dire.
On demandera aux enfants d’essayer d’inventer une histoire avec du suspense, de
l’action, ceci afin de sortir de la simple relation de faits quotidiens sans intérêt (par
exemple : « Il est allé au marché, puis il est rentré chez lui. Il a mangé puis s’est
couché pour dormir... »).
On pourra faire avant ou après l’exercice un inventaire des couleurs (des plus
simples aux plus imagées) et de leurs associations possibles.
192
Ensemble
Exemples :
• Couleurs : orange, jaune, noir, bleu, rouge, mordoré, turquoise, vert pomme, aile
de corbeau, etc.
• Associations : un film en noir et blanc, un personnage rouge de colère (ou vert de
peur), la fièvre jaune, le vin blanc, les Peaux-Rouges, etc.
Variantes
Même principe avec :
des chiffres et des nombres ;
des noms de villes françaises ;
des aliments ;
des vêtements ;
des disciplines sportives ;
des moyens de locomotion.
193
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
◗ Ensemble Cycle 3
Voix/Improvisation
Remarques
Chaque enfant du groupe « bruitages » propose au moins un bruit précis et faci-
lement identifiable, le tout composant un ensemble homogène, où tous les bruits
seront repérables et où personne ne doit « prendre la vedette » (bruiter trop fort
et de façon ininterrompue, par exemple). C’est donc aussi un exercice d’écoute.
Les modulations, les changements de rythme seront encouragés (on pourra, par
exemple, entendre les cris d’un singe s’éloignant, puis les chants des insectes qui
prennent le relais, etc.). Les élèves peuvent utiliser leur voix ou des bruitages corpo-
rels (tapotements, frottements, etc.), mais l’ensemble ne doit pas être tonitruant. On
n’hésitera pas à faire reprendre le groupe « bruitages » plusieurs fois, si nécessaire.
Les autres enfants jouant les touristes égarés doivent avec un court passage faire
exister leurs personnages et jouer avec l’ambiance sonore donnée (par exemple :
s’arrêter pour écouter, sursauter quand un bruit les surprend, etc.). L’animateur
pourra demander de composer des personnages bien typés et autorisera la parole,
si besoin est.
Exemples :
Un bébé marchant à quatre pattes, une dame très snob, un vieux monsieur, la
guide affolée, un homme d’affaires très désagréable, les parents épuisés à la
194
Ensemble
recherche de leur bébé, une dame qui s’enthousiasme de tout ce qu’elle voit (et
entend), un adolescent poursuivi par un animal féroce, etc.
Dans le cadre de la séance d’expression théâtrale, la vraisemblance écologique ne
sera pas obligatoirement recherchée, mais rien n’interdit au professeur de proposer
des recherches, en cours de géographie ou en SVT, sur les animaux, les événe-
ments climatiques, etc., d’une forêt tropicale réelle.
Variantes
On pourra imaginer d’autres ambiances sonores :
Une rue encombrée d’une grande ville (klaxons, chiens, ronronnements des
moteurs, sifflets de policiers, oiseaux, pétarades de motos, cris, etc.).
Un château hanté (vent, portes qui grincent, coup de tonnerre, pluie, chouette,
miaulements de chat, ricanements, craquements, etc.).
Une usine avec des machines diverses (onomatopées, sifflements, frappements
de pieds, etc.).
Un endroit non réaliste : de science-fiction, onirique, poétique, etc.
Prolongements
Inventer et jouer une histoire qui intègre une scène nécessitant une ambiance sonore :
Des touristes se sont égarés dans la forêt du royaume de Pataltoche. Après
différentes mésaventures, ils se retrouvent tous dans le repère de dangereux
contrebandiers...
Sacha et ses copains sont en vacances en Bretagne. Ce soir, ils ont décidé
d’aller explorer le château de Louzgellec, fermé depuis des années et sur lequel
plane un terrible mystère...
Asphodèle s’est endormie dans sa chambre, mais se réveille brusquement au
milieu d’une drôle de pièce, avec des meubles transparents. Des bruits bizarres et
effrayants se font entendre...
195
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Avec cette courte improvisation, les élèves doivent jouer très rapidement une situa-
tion extrême. Le professeur indiquera que les jeunes acteurs doivent s’efforcer de
ressentir vraiment la soif, de jouer de l’intérieur pour être le plus crédible possible.
(Il n’est pas rare qu’à l’issue de cet exercice les élèves réclament à boire, ce qui est
un bon signe !)
Quand l’espoir renaît à la vision de ce qui est peut-être du secours, les person-
nages ne sont pas pour autant en pleine possession de leurs moyens physiques.
Ils sont toujours assoiffés, affaiblis, et ne peuvent donc pas sautiller joyeusement
comme si de rien n’était ! Leurs gestes sont probablement plus lents, plus difficiles ;
ils ont du mal à se mettre debout, se soutiennent les uns les autres, etc.
Ce travail réunit un grand groupe d’élèves sur une courte durée. Il peut tout à fait
clore une séance.
196
Ensemble
◗ Ensemble Cycle 3
Improvisation
Remarques
On aura pris soin de préciser clairement l’ordre de passage des acteurs avant le
début de l’exercice, afin d’éviter les cafouillages en coulisses. En effet, le cadre de
cette improvisation oblige les élèves à accepter le rôle qu’on leur impose et donc à
jouer un personnage qu’ils n’auraient peut-être pas eu l’idée de choisir.
Le « metteur en scène » a une double mission :
– inventer rapidement des personnages (et tant mieux s’ils sortent de l’ordinaire) ;
– sentir quand il peut (quand il doit) les faire entrer dans le jeu.
197
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Il est souhaitable qu’il évite de lancer des personnages « en rafales », car ceux-
ci n’auront pas le temps de jouer quoi que ce soit. À l’inverse, s’il prend trop de
temps, la scène risque de s’enliser...
Quant aux acteurs, ils sont bien sûr obligés d’accepter leur rôle, mais ont toute
latitude pour l’interprétation. Leurs entrées (et éventuellement leurs sorties) doivent
être motivées par une action de leurs personnages : attention aux entrées « à vide »
(sans motifs particuliers, non justifiées...) !
Ils doivent apporter quelque chose à la situation en cours ou proposer une autre
action parallèle.
Exemple :
Les deux clients se disputent car l’un d’entre eux s’est emparé d’un article en solde
que l’autre guignait.
Le « metteur en scène » annonce : « Une vieille dame qui perd un peu la tête. »
• Première version (apporter quelque chose à la situation en cours) : la vieille dame
entre très vite en marmonnant sur scène et, brutalement, s’empare de l’objet de
la dispute. Les deux clients sont furieux ; la vieille dame, toujours en marmonnant
des mots incompréhensibles, ne veut pas lâcher l’article...
• Seconde version (proposer une autre action parallèle) : la vieille dame entre très
lentement sur scène ; elle a du mal à marcher. Tout à coup, elle vacille car elle est
sur le point de s’évanouir. Les deux clients s’interrompent et se précipitent pour
l’aider...
(D’autres versions sont évidemment possibles.)
Le professeur demandera aux acteurs déjà en scène qu’ils soient à l’écoute des
propositions des nouveaux personnages.
Chaque personnage peut évidemment sortir de scène au moment où il le juge bon.
Tous ne sont pas obligés de rester jusqu’au bout.
198
Ensemble
◗ Ensemble Cycle 3
Improvisation
199
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Remarques
Il est important que les deux expressions soient jouées très sincèrement : les acteurs
comprendront vite que c’est ainsi qu’ils trouveront leur texte, en s’imprégnant du
sentiment à jouer.
La mise en place du groupe doit être soignée : une fois en place, pas de piétine-
ments ou de déplacements inutiles. Tous ont le regard fixé sur le tableau (« situé »
derrière les spectateurs) avec une expression forte qui dure jusqu’à ce que le
groupe se sépare (les petits signes de connivence entre les personnages sont
acceptés s’ils restent limités). Sans ordre de passage préalable, les phrases
doivent s’enchaîner sans « télescopage ».
Pour aller plus loin, on pourra faire reprendre l’exercice plusieurs fois (chacun gar-
dant ses phrases) pour affiner l’ensemble : rythme, expressivité, etc, le but étant
alors de créer une petite forme théâtrale pouvant s’intégrer dans un vrai spectacle.
Variante
Avec le même principe :
L’aire de jeu représente la rue. Un passant s’arrête car il a vu une scène tragique :
accident, malheur d’un personnage, etc. Le groupe s’approche et réagit en
conséquence.
Dans la seconde partie de l’improvisation, un autre passant se détache et assiste,
hilare, à un événement comique (animal insolite, clowns, etc.).
L’animateur aura le choix d’indiquer précisément le sujet de la scène ou laissera
libres les enfants de le concevoir ensemble, au fil des répliques.
200
Ensemble
Remarques
L’animateur établira un ordre de passage avant le début de l’exercice ou laissera la
liberté aux enfants d’intervenir selon leurs désirs (chaque enfant souhaitant passer
lève le doigt et l’animateur désigne celui qui sera le prochain acteur, par exemple).
Un peu délicat à expliquer, l’exercice est en fait très simple. Il est inspiré de la
célèbre pièce d’Arthur Schnitzler La Ronde, construite sur ce principe de scènes à
deux, chaque acteur jouant avec deux partenaires différents. Une des difficultés est
de justifier l’entrée et la sortie de son personnage : il faut éviter l’entrée « à vide »
et la sortie plate.
201
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
202
Ensemble
◗ Groupes Cycle 3
Improvisation
96. Reconstitution
Déroulement
Après avoir écouté une courte histoire où plusieurs personnages se trouvent confron-
tés à un même événement, les jeunes acteurs se rassemblent en deux groupes pour
rejouer cet événement selon un point de vue particulier.
Dans un premier temps, l’animateur expose l’histoire qui va être jouée.
Exemple :
Une fillette, en trottinette, et sa maman se promènent dans la rue. Comme la fillette
est en trottinette, elle va un peu plus vite que sa mère et prend une légère avance.
Devant la boutique de fleurs, une femme arrête la maman pour lui demander un
renseignement (chemin, heure, arrêt de bus le plus proche...). Le temps de la
courte discussion, la petite fille a pris beaucoup d’avance ; voyant cela, elle fait
demi-tour pour revenir vers sa maman.
Au moment où elle rejoint les deux femmes (devant la vitrine du fleuriste), un
homme, marchant à grands pas et en pleine conversation téléphonique sur un
portable, arrive en face d’elle. La fillette et l’homme au portable se télescopent
assez violemment. La fillette, emportée par le choc, glisse avec sa trottinette et
tombe dans les parterres de présentation qui ornent le trottoir du fleuriste ; elle
écrase deux ou trois jeunes rosiers. Le portable de l’homme vole sur la chaussée ;
une voiture arrive, le portable est pulvérisé. L’homme hurle de colère. La fillette, elle,
a les deux genoux écorchés.
Sa maman et la dame qui demandait un renseignement l’aident à se relever tandis
que le fleuriste sort de sa boutique en courant pour constater le massacre de ses
fleurs et cherche à savoir qui est la cause de ce désastre. Le conducteur de la
voiture qui a écrasé le portable gare sa voiture et ne sait que faire. L’homme l’accuse,
le conducteur estime qu’il n’y est pour rien. Tout le monde se met à crier. Un attrou-
pement se forme.
Il est très important que tous les détails soient clairement précisés (heure, endroit,
position des protagonistes, bruits, phrases dites, etc.). Chaque groupe choisit son
option (par exemple : un groupe pense que la fillette allait trop vite en trottinette et
que c’est de sa faute ; un autre estime que c’est l’homme au portable qui est en tort).
Au sein de chaque équipe, les enfants se choisissent un personnage (dans notre
exemple : la fillette, la mère, la dame qui demande un renseignement, l’homme au
portable, le fleuriste, le conducteur). Suivant le nombre d’enfants dans le groupe,
on rajoute des rôles annexes (exemple : un autre piéton, un commerçant voisin,
203
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
un petit garçon qui promenait son chien, la concierge de l’immeuble qui balayait
le trottoir, un clochard qui traînait par là et un agent de police). Ces personnages
secondaires interviendront au fil de l’histoire ou pour aider à la conclure.
Chaque groupe a quelques minutes pour mettre son scénario au point, suivant son
option choisie. Quand tout le monde est prêt, les deux groupes jouent, l’un après
l’autre, leur version de l’histoire.
On insistera bien sur le parti pris de chaque groupe qui devra être très clair dans
chaque saynète. Suivant le niveau de la classe, on pourra imposer des éléments
très précis : des phrases, des positions, des réactions.
Les personnages secondaires sont eux aussi importants et peuvent donner un
éclairage nouveau sur ce qui s’est passé. L’animateur insistera sur l’importance
des détails de la reconstitution, le but de chaque groupe étant de rendre sa thèse la
plus crédible possible (exemple : si la concierge de l’immeuble voisin affirme que la
petite fille en trottinette a failli la bousculer avant de télescoper l’homme au portable,
sa faute apparaît plus envisageable, etc.).
On n’hésitera pas à rejouer plusieurs fois les saynètes afin de les enrichir au fur et
à mesure.
Remarques
Si le nombre d’enfants n’est pas suffisant pour former deux grands groupes, on peut
soit faire jouer par les mêmes enfants les mêmes rôles mais suivant les deux optiques
différentes, soit quelques acteurs jouent dans les deux groupes, soit tous les enfants
jouent dans les deux groupes mais changent de rôle.
Cet exercice et son prolongement (voir « Le tribunal », page suivante) peuvent se
dérouler sur deux ou trois séances de suite et, après réécriture des improvisations,
déboucher sur un spectacle interactif.
204
Ensemble
◗ Tous Cycle 3
Improvisation
205
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
non) certains détails, inventer, extrapoler, etc. Bref, chaque acteur devra défendre
la position de son personnage et la mauvaise foi est tout à fait permise.
On veillera aussi à ce que chaque récit soit différent d’un personnage à l’autre :
– dans la forme (un enfant ne raconte pas comme un adulte) ;
– dans le fond (l’agent de police va, lui, par exemple, essayer de remettre tous les
éléments dans l’ordre chronologique à la manière d’un rapport de police) ;
– en fonction de la personnalité (une femme exubérante ne parle pas comme un
vieux ronchon) ;
– en fonction de ce qu’il a vu (la maman qui parlait avec la dame n’a peut-être pas
vraiment vu ce qui se passait) ;
– et bien évidemment en fonction de la thèse qu’il défend ou de ce qu’il attend de
ce tribunal (le fleuriste va insister sur les dégâts de ses rosiers).
Après avoir retravaillé sur les improvisations (réécriture des dépositions et des
interventions « hors déposition », mise en scène), cet exercice peut déboucher sur
un spectacle à la fin duquel le public votera pour décider qui a raison et qui a tort.
Après le vote, les jeunes acteurs jouent la version exacte (fillette ou monsieur au
portable coupables) et le public sait enfin la vérité et peut voir s’il s’est laissé berner
par les différents personnages ou non.
Variantes
Raconter toujours ce même récit, mais à des personnages différents et dans des
occasions différentes :
La fillette raconte l’événement à sa meilleure amie pour dire combien elle a eu
peur.
La fillette raconte l’événement à la maîtresse pour essayer de se faire pardonner
de ne pas avoir appris ses leçons.
Le conducteur raconte l’événement à ses collègues de bureau.
Un témoin qui déteste les gens accrochés à leur portable raconte l’histoire à sa
femme.
206
6.
pédagogie pratique Vers la représentation
Vers la représentation
Le choix de la pièce
sommaire
Le texte
La distribution
La lecture
Apprendre le texte
Le travail sur scène
Le lieu de la représentation
Les coulisses
La date de la représentation
Les costumes et les accessoires
Les lumières
Les décors
La musique et le son
Le rôle du maître pendant la représentation
La fin du spectacle
Vers la représentation
Le choix de la pièce
Il n’y a pas de règles pour choisir une pièce de théâtre à faire jouer aux enfants, trop
de critères entrent en jeu, mais on peut noter quelques principes élémentaires :
• L’idéal est, bien évidemment, que chaque enfant de l’atelier ait un rôle à sa
mesure.
• Les répliques ne doivent pas être trop longues (2 ou 3 lignes en général), avec
très peu de longues tirades.
• Les jeunes acteurs doivent être le plus souvent possible tous présents sur scène.
• Le spectacle ne doit pas dépasser 40 minutes (20 à 40 minutes en moyenne).
• Le thème doit être proche de l’univers des enfants. On choisira une pièce avec
une véritable action dramatique, c’est-à-dire une situation de départ, des péripé-
ties et une situation d’arrivée.
• Attention aussi aux moyens demandés par la pièce (décors, costumes), qui
doivent être simples et légers, même si le professeur d’arts plastiques est prêt à
vous aider. Évitez les décors trop lourds ou difficiles à symboliser.
Le texte
Vous pouvez :
• prendre une pièce déjà écrite, mais les textes qui mettent en scène 15, 20 ou 30
enfants sont rares ;
• écrire une pièce avec les enfants : elle aura le mérite d’être adaptée à votre
classe, mais cela nécessite un travail de longue haleine pour un résultat aléatoire ;
• travailler sur un montage de textes, réunis autour d’un thème défini en cours
d’année ;
• travailler sur une adaptation de conte ou de bande dessinée ;
• travailler à partir d’improvisations réécrites tous ensemble ou par le professeur.
Attention : il y a des textes qui « fonctionnent » à la lecture mais qui se prêtent mal
à la mise en scène. Avant de vous décider, essayez d’imaginer comment vous
pourriez mettre en scène ce texte. Se méfier des textes trop bavards, l’action dans
le sens dramatique du terme doit primer.
Nous vous conseillons de partir sur l’idée du montage de textes, qui offre une plus
grande souplesse et permet de donner un rôle à tous les enfants.
La distribution
Qu’est-ce qu’une distribution équilibrée ? Pas forcément une répartition de rôles de
longueur à peu près équivalente, mais une distribution qui permet aux enfants de
trouver leur véritable place au sein du spectacle. Il y a des élèves qui préfèrent vrai-
ment les « petits rôles », parce qu’ils ont peur d’avoir trop de texte à apprendre ou
209
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
ne se sentent pas prêts à affronter une trop grande responsabilité. Attention aussi
à ceux qui rechignent à jouer certains personnages. C’est au cours de l’année que
le professeur pourra se faire une idée quant aux disponibilités de ses élèves,
« récompenser » le travail fait durant les exercices et répondre aux désirs des
enfants. De toute façon, quoi que vous fassiez, il y aura toujours des déçus
(« Mado, elle a plus de choses à dire que moi ! »), mais si le groupe est bien
soudé, les enfants comprendront que la réussite du spectacle dépend de tous,
petits ou grands rôles.
Après lecture de la pièce, le professeur fait un tour de piste pour savoir quels rôles
les enfants désirent. Il donne son avis, conseille en fonction des aptitudes de ses
élèves. Si deux enfants veulent absolument le même rôle, on peut demander à la
classe de voter, mais en cas de problème c’est le professeur qui décide. Les enfants
se révèlent parfois sous un jour différent, comme le timide qui ose enfin réclamer un
rôle important ou le rêveur qui a très bien su discerner les différentes possibilités de
ses camarades.
Attention : une distribution peut évoluer suivant le travail de chacun. Les enfants
étant tous présents en répétition, ils retiennent très vite le texte des autres et il est
fort possible d’intervertir les rôles pour une raison ou une autre : absence prolon-
gée, manque évident de travail ou difficulté réelle pour un enfant à jouer tel ou tel
rôle. Autoriser un enfant à changer de rôle parce qu’il n’y arrive vraiment pas, c’est
lui éviter l’échec et lui permettre de réussir.
À proscrire absolument : faire passer des auditions pour savoir qui aura tel ou tel
rôle. Cet atelier a lieu dans le cadre scolaire et ne doit pas donner lieu à une com-
pétition malsaine.
La lecture
On s’accordera une ou deux séances consacrées à la découverte de la pièce.
• Lecture de la pièce à voix haute par les élèves (les rôles ne sont pas distribués
définitivement). Pour les plus petits, le professeur peut faire lui-même la première
lecture qui leur permettra de goûter le texte à part entière.
• Jeu de questions-réponses quant à la compréhension du texte. On explique
certaines tournures quand le besoin s’en fait sentir (attention : ce n’est pas une
explication de texte comme en cours de français ; mais plus tard rien n’interdit de
se servir d’un extrait de la pièce pour illustrer une leçon de grammaire). Ce qui
compte dans ces séances préparatoires, ce sont la compréhension de l’histoire,
la découverte des personnages (leurs motivations, leurs rapports, leurs envies et
leurs buts), la mise en évidence des péripéties et des situations. On pourra aussi
aborder quelques idées de mise en scène : suggestion des éléments visuels,
interprétation, parti pris...
210
Vers la représentation
Apprendre le texte
Le professeur insistera auprès de ses élèves : plus vite ils connaîtront leur texte,
plus vite ils pourront prendre plaisir à le jouer.
Quelques conseils : apprendre quelques répliques tous les jours, les apprendre
à voix haute, apprendre aussi à savoir quand son personnage intervient en
connaissant les répliques précédentes. On leur conseillera d’essayer de répéter
leur texte avec quelqu’un qui leur donne la réplique (grande sœur, parents, amis,
nounou...).
Le lieu de la représentation
Si le spectacle a lieu dans l’école, c’est bien souvent le préau qui reste le seul en-
droit possible pour accueillir acteurs et spectateurs. Nous conseillons de recourir au
prêt ou à la location d’une estrade. Il faut s’y prendre suffisamment à l’avance, sur-
tout si le spectacle a lieu en fin d
’année, car c’est l’époque où ce type de matériel
est pris d’assaut. Si cela est impossible, il faudra limiter le nombre de spectateurs,
afin que les enfants restent visibles ! On pourra alors envisager une ou plusieurs
représentations supplémentaires.
Le maître prendra soin d’étudier la configuration de la salle avant l’installation éven-
tuelle de l’estrade et des sièges des spectateurs. Il faudra :
• prévoir longtemps à l’avance la place idéale de la scène (voir à ce propos les
points « Coulisses » et « Lumières » de ce chapitre) ;
211
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
• installer les sièges pour que la scène soit visible par tous : penser que les spec-
tateurs auront des personnes devant eux qui risquent de limiter leur visibilité ! ;
• penser aux règles élémentaires de sécurité (portes de secours, nombre de per-
sonnes dans la salle, etc.) et demander les autorisations éventuelles à la mairie.
Les coulisses
Dès les premières répétitions, on s’assurera de la présence de coulisses et de leur
configuration sur le lieu du spectacle. Cette information peut en effet influer sur
toute la mise en scène ! On saura ainsi si l’on peut prévoir des entrées (et sorties)
par un ou plusieurs côtés de la scène, s’il existe un dégagement dans le fond du
plateau, etc.
On rappellera aux enfants qu’un silence absolu doit régner dans les coulisses pendant
la représentation (faire respecter cette consigne également durant les répétitions).
La date de la représentation
Il convient de bien choisir la date du spectacle. Éviter, si cela est possible :
• la dernière semaine de classe ;
• le jour de la kermesse de l’école, qui donne lieu à des animations diverses et
bruyantes (jeux dans la cour, buvette, allées et venues, musique, etc.) risquant
de perturber la représentation qui demande le silence et l’attention de tous (ce
serait dommage !) ;
• la veille d’un pont ;
• les jours qui suivent un retour de classe verte : on n’aura pas eu le temps de se
remettre « dans le bain », de reprendre un rythme de travail ;
Quant à l’heure de la représentation, pensez aux parents qui travaillent et ont envie de
voir leurs enfants sur scène... Nous conseillons de jouer aux alentours de 19 heures
en semaine ou durant le week-end. Assurez-vous de la présence de tous vos
jeunes acteurs le jour J en informant les parents par écrit le plus tôt possible (atten-
tion aux activités extrascolaires et examens de fin d’année qui peuvent avoir lieu
dans les mêmes périodes !).
212
Vers la représentation
213
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Les lumières
Il est rare qu’il existe au sein de l’établissement une vraie salle de spectacle avec
les lumières adéquates. Si la représentation a lieu à l’école, il faudra faire avec les
contraintes du lieu et penser, dès les premières répétitions, que l’on ne pourra uti-
liser aucun effet de lumière. Impossible donc d’isoler, par un projecteur, un acteur
sur la scène ou de créer une ambiance particulière, colorée, etc. Il vaut mieux le
savoir dès le départ. Le seul effet sur lequel on puisse généralement compter est
l’obscurité (extinction totale de la lumière).
Pour soutenir l’éclairage existant (souvent faiblard et plat), on peut, à moindres
frais, utiliser des petits projecteurs de jardin que l’on peut brancher sur une prise
courante et qui sont suffisamment maniables pour une utilisation ponctuelle.
Si la représentation a lieu dans une salle de spectacle, tout dépend, évidemment,
du matériel mis à disposition et de la présence ou non d’un régisseur. Là encore,
prévoyez un minimum d’effets de lumière, car l’expérience nous prouve qu’il vaut
mieux aller à l’essentiel : que tous les jeunes acteurs soient visibles du public !
En effet, le temps est souvent compté, et il est rare que l’on puisse consacrer un
après-midi entier à régler des lumières avec un régisseur en présence des enfants.
Le manque d’expérience des élèves dans ce domaine risque de compliquer, plus
qu’il n’est nécessaire, la bonne marche de la représentation : il n’est pas évident,
lorsqu’on est novice, de prendre la bonne place sur scène pour être en lumière ou
d’adapter ses déplacements parce que tel projecteur l’exige ! Le « plein feu » (toute
la scène éclairée) sera la plupart du temps suffisant, des atmosphères différentes
(plus chaudes, plus colorées, etc.) pouvant éventuellement être utilisées si elles
couvrent tout le plateau.
Les décors
Le jeu dramatique, rappelons-le, doit rester l’objectif premier de l’atelier. Aussi, là
encore, on veillera à limiter au maximum le mobilier nécessaire au spectacle et on
s’informera à l’avance des possibilités offertes par le lieu où se passera la représen-
tation. Si elle est prévue dans l’école, on essaiera de jouer avec les tables, les
chaises et les bancs disponibles, en recourant si nécessaire à des draps, des
housses ou autres pans de tissus pour les recouvrir. Quant au fond de scène, il sera
le plus neutre possible (rideau ou mur uni) ou pourra éventuellement faire l’objet
d’une réalisation en cours d’arts plastiques : décor peint sur de grands rouleaux de
papier, par exemple (immeubles pour le thème de la ville, prairies et arbres pour la
campagne ou décor abstrait évoquant une atmosphère, un cadre futuriste, etc.).
Attention, dans ce cas, de prévoir et de tester avant le jour J le moyen de mettre en
place et de fixer ces panneaux.
214
Vers la représentation
Quoi qu’il en soit, cette réalisation ne devra pas empiéter sur le temps de répétition
et devra donc être mise en œuvre parallèlement à la séance de théâtre.
On évitera au maximum les changements de décors. Néanmoins, s’ils sont indispen-
sables, il faudra les répéter le plus tôt possible : mise au point de « qui fait quoi »
(par exemple, deux enfants ont à rapporter une table en coulisses, tandis que trois
autres installent des chaises sur scène) et répétition en temps réel (en enchaînant
la fin de la scène précédente, le changement de décors et le début de la scène
suivante).
La musique et le son
Pour une représentation à l’école, la musique peut être diffusée avec une chaîne
hi-fi suffisamment puissante. L’emploi de la musique doit cependant rester mesuré :
elle doit rester au second plan et servir l’action. Inutile de multiplier les moments
musicaux, ceux-ci devant prioritairement être utilisés pour :
• démarrer et/ou clore le spectacle ;
• accompagner une scène muette (mouvement de groupe, chorégraphie, cascade),
si celle-ci s’y prête et si elle est suffisamment longue ;
• accompagner un changement de décors, surtout s’il dure un peu.
On choisira, de préférence, une (ou des) musique(s) sans paroles, celle(s)-ci
étant rarement en adéquation avec la scène jouée.
Quant aux bruitages, nous conseillons de les faire « en direct », sans recours à une
bande-son. En effet, il est difficile de caler précisément, lorsque l’on ne dispose pas
d’une « vraie » régie, les bruits qui doivent être lancés, surtout quand ils sont brefs
(coup de feu, sonnette d’entrée, etc.).
Pour la représentation, le plus pratique est de regrouper tous les morceaux musi-
caux sur un seul CD gravé pour la circonstance.
On s’assurera du concours d’un régisseur son « amateur » pour lancer les effets au
bon moment. L’animateur pourra le faire lui-même des coulisses (mais attention,
dans ce cas, d’avoir une bonne visibilité du plateau).
Enfin, on calera précisément les niveaux sonores de chaque morceau.
En bref : prévoir des répétitions avec le son et la personne qui en aura la charge !
On n’oubliera pas de faire les déclarations nécessaires auprès des organismes
gérant les droits d’auteurs : Sacem pour la musique, SACD pour les auteurs
dramatiques.
215
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
Il s’assurera du calme qui doit régner dans l’école pendant toute la représenta-
tion. Attention aussi aux coups de fil intempestifs (faire une annonce pour que l’on
éteigne les portables).
Bien sûr, il est tentant de vouloir regarder la représentation au milieu du public...
Mais nous conseillons aux professeurs de rester à proximité de leurs jeunes acteurs
pendant le spectacle et de garder le texte à la main pour pallier les petites défail-
lances de mémoire amplifiées par le trac et l’émotion du « grand jour ».
La fin du spectacle
L’animateur pensera à organiser, durant les dernières répétitions, les saluts des
acteurs au public. On choisira plutôt de faire un salut collectif : tous se tenant
la main et se penchant ensemble (on pourra désigner un « chef des saluts » qui
donnera l’impulsion de chaque inclinaison). Au bout de trois saluts, les acteurs se
séparent et rentrent en coulisses. S’il y a des rappels, tous reprennent leur place
et recommencent une nouvelle série de trois inclinaisons... et ainsi de suite jusqu’à
épuisement des applaudissements !
216
7.
pédagogie pratique Annexes
Annexes
Le vocabulaire du théâtre
sommaire
Le vocabulaire du théâtre
Aparté : mot ou parole que le personnage dit à part soi (et que seul le spectateur est censé entendre).
Argument : résumé de l’histoire que la pièce met en scène.
Avant-scène : partie de la scène (comprise entre la rampe et le cadre de scène) la plus proche
des spectateurs.
Canevas : résumé ou scénario d’une pièce pour les improvisations des acteurs, en particulier
ceux de la commedia dell’arte.
Caractère : trait propre à une personne qui permet de la distinguer des autres.
Chœur : groupe intervenant ensemble, par le chant, la danse ou le récitatif, dans un spectacle.
Conduite : liste des consignes chronologiques du déroulement du spectacle concernant le son,
les lumières et le plateau (décors, accessoires).
Console : appareil programmable qui permet d’envoyer les différents effets d’éclairage ou de
son.
Convention théâtrale : ensemble des normes connues et acceptées, idéologiques ou esthé-
tiques, extériorisées ou non, qui permettent au public de recevoir une pièce. (Voir « Quatrième
mur », « Aparté »...)
Coulisse : dégagement (en fond ou sur les côtés de la scène) où l’acteur est caché au public.
Au départ, glissière permettant le déplacement des panneaux décoratifs de chaque côté de
l’espace de jeu.
Cour (côté) : côté droit de la scène, vu de la salle. Le metteur en scène et l’acteur étant, durant
les répétitions, placés face à face, ils ne peuvent parler de déplacement à gauche ou à droite
sans avoir à préciser si c’est la gauche ou la droite du metteur en scène ou de l’acteur. Pour
éviter toute confusion, on utilise la convention qui partage l’espace scénique en deux côtés :
« cour » et « jardin ». Pour le comédien, qui regarde la salle, le côté cour correspond au côté de
son cœur. Pour le metteur en scène, qui regarde la scène, on utilise le moyen mnémotechnique
de penser aux initiales de Jésus-Christ, « J » correspondant au côté jardin et « C » au côté cour.
Couturière : répétition où se faisaient les dernières retouches des costumes ; on entend
maintenant par « couturière » la dernière répétition avant la générale.
Cyclorama (cyclo) : tendu en fond de scène, le cyclorama est une toile généralement unie et
claire qui, éclairée par la scène ou par l’arrière, sert à créer des ciels ou à projeter des images.
Dégagement : espace disponible, en dehors de l’aire de jeu (en général dans les coulisses),
pour les entrées et les sorties de personnages et les changements de décor et d’accessoires.
(Voir « Coulisse ».)
Didascalie : indication scénique (souvent mise en italique), donnée par l’auteur, qui détaille les
entrées ou les sorties des personnages, le ton d’une réplique, les gestes à accomplir, etc. (Vient
de didascale : nom donné en Grèce à celui qui enseignait un art, notamment l’art dramatique.)
Distribution (casting) : répartition des rôles.
Drame : genre littéraire comprenant tous les ouvrages composés pour le théâtre (vient de
drama : « action », en grec, précise Le Robert). Dramaturge : auteur d’un texte dramatique.
Écriture dramatique : genre littéraire reposant sur des principes dramaturgiques (séparation des
rôles, dialogues, tension dramatique, action des personnages).
• Arlequinade : pièce, avec ou sans paroles, ayant Arlequin pour personnage central.
• Boulevard : pur divertissement, sans réelle recherche intellectuelle ni esthétique novatrice.
218
Annexes
Il se présente souvent sous forme de comédies écrites par des auteurs à succès et met en
scène des mœurs de la bourgeoisie.
• Burlesque : forme de comique outré, parodie consistant à travestir des personnages et des
situations héroïques en les rendant vulgaires.
• Comédie : pièce de théâtre qui provoque le rire par la situation de ses protagonistes ou
par la description des mœurs et des caractères d’une société. Le dénouement en est
généralement heureux.
• Comédie musicale : comédie où l’intrigue sert de prétexte à une suite de chansons et de
danses.
• Commedia dell’arte : comédie dans laquelle seul le canevas (scénario) était réglé à l’avance,
les acteurs improvisant lors de la représentation. Les personnages sont très typés.
• Dialogisme : caractère dialogué d’un texte non théâtral (procès-verbal d’un interrogatoire,
échange de paroles dans un récit, etc.).
• Divertissement : intermède dansé et chanté.
• Docudrame : pièce qui n’utilise pour texte que des documents et des sources authentiques,
généralement montés en rapport avec une thèse sociopolitique.
• Farce : comédie souvent caractérisée par une tromperie, et se terminant tout aussi souvent
par une bastonnade.
• Féerie : spectacle où apparaissent des personnages surnaturels (dieux, démons, fées et
enchanteurs...).
• Kabuki : forme traditionnelle du théâtre japonais, exclusivement masculine, caractérisée par
la violence des intrigues et la somptuosité des costumes et des maquillages. Les histoires
jouées sont toutes connues du public, la gestuelle l’emporte généralement sur le texte.
• Lazzi : pantomimes et jeux de scène prévus ou improvisés par l’acteur servant à caractériser
comiquement un personnage, notamment dans la commedia dell’arte.
• Mélodrame : drame populaire caractérisé par l’invraisemblance de l’intrigue et des
situations, la multiplicité des épisodes violents, l’outrance des caractères et du ton.
• Mime : au sens premier, imitation directe d’actions, le tout racontant une histoire par gestes.
Aujourd’hui, le mime tente de mettre surtout l’accent sur la création de formes nouvelles,
parfois abstraites.
• Monodrame : drame dont les personnages sont présentés du point de vue d’un seul.
• Montage : collage de textes suivant ou non un thème ou un fil conducteur.
• Mystère : spectacle d’ordre religieux.
• Nô : drame lyrique japonais (mimé, chanté et dansé, avec chœurs et instruments), exécuté
au théâtre, avec costumes et masques, sans décor.
• Opéra : drame lyrique, entièrement chanté.
• Opérette : comédie lyrique, formée de chants et de dialogues ou pantomimes alternés.
• Pantalonnade : farce burlesque centrée sur le personnage de Pantalon, vieillard jaloux et dupé.
• Pantomime : spectacle composé des seuls gestes des comédiens. Se distingue du mime
en ce qu’elle vise plus souvent à amuser.
• Parodie : pièce ou fragment de pièce du genre burlesque où l’on travestit une ou des pièces
nobles.
• Satire : écrit qui s’attaque à quelque chose, à quelqu’un, en s’en moquant.
• Théâtre de rue : forme de théâtre qui prend pour scène l’espace public (rues, jardins...) ;
219
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
le jeu est plus excessif que dans le théâtre traditionnel. Au départ très politisé, il a pris une
dimension plus esthétique, plus ludique et plus populaire.
• Théâtre didactique : vise essentiellement à instruire son public, à faire réfléchir sur une
situation sociale, à faire adopter une certaine attitude morale ou politique.
• Théâtre expérimental : vise la nouveauté et l’originalité. Loin des considérations de
rentabilité financière, il se construit au gré des intérêts des artistes, des passions des
metteurs en scène ou des comédiens.
• Théâtre gestuel : travail sur le visuel (gestes, postures physiques). Lorsque le théâtre
gestuel est « pur », il élimine toute référence au verbal. Quand il est « mélangé », il utilise
également la voix comme geste vocal et non comme langage.
• Théâtre intimiste recherche une ambiance, un climat de type psychologique.
• Tragédie : la tragédie présente des personnages hors du commun, victimes de la fatalité.
Le dénouement est généralement funeste.
• Tragi-comédie : spectacle où le tragique et le comique se mêlent. Le dénouement est
généralement heureux.
• Variétés : spectacle présentant diverses attractions (chansons, danses, etc).
• Vaudeville : pièce entrecoupée de chansons ou de ballets. Comédie légère et populaire,
riche en intrigues et en rebondissements, qui repose souvent sur des séries de quiproquos
et de hasards.
Écoute (être à l’écoute) : enregistrer puis accepter les propositions de jeu de ses partenaires,
savoir où ses partenaires se trouvent dans l’espace et ce qu’ils font, garder constamment un
esprit d’ouverture vis-à-vis du jeu des autres.
Emploi : classification des différents rôles (jeune premier, jeune première, père noble, valet,
soubrette, etc.). Autrefois, « emploi » désignait le rôle qui revenait de droit à un acteur, par
contrat ou promotion.
Espace scénique : espace sur scène dont disposent les acteurs.
Face (la) : désigne l’ensemble des projecteurs situés en salle et éclairant la scène.
Filage : enchaîner et jouer les scènes déjà réglées dans l’ordre du spectacle. « On file en
entier » : répétition en continu de la première à la dernière scène. Filage technique : répétition de
la pièce du début jusqu’à la fin plus spécialement pour régler les enchaînements techniques (son,
lumière, régie plateau...).
Gestes parasites : gestes inutiles à l’action jouée. Par gêne, par manque de maîtrise ou parce qu’il
a peur de ne pas être compris, le débutant a souvent tendance à rajouter des gestes parasites.
Herse : galerie lumineuse, généralement mobile, suspendue au-dessus de la scène, et permet-
tant d’éclairer de haut en bas.
Hors-scène : espace où se déroulent (et où sont censés se dérouler) des événements, non vus
par le public. Il peut s’agir des coulisses d’où proviennent des effets spéciaux, ou d’un espace
totalement imaginaire.
Intention : un personnage se caractérise par ce qu’il fait ou ce qu’il veut faire. En improvisation
ou sur un texte, l’acteur doit toujours garder l’intention de son personnage.
Intrigue : ensemble des événements qui constituent le déroulement de la pièce. Phases
successives de l’intrigue : l’exposition qui présente la situation initiale, le nœud de l’action
(rebondissements et péripéties) et le dénouement.
Jardin (côté) : côté gauche de la scène, vu de la salle. (Voir « Cour ».)
220
Annexes
Lumière noire : rayonnement ultraviolet invisible employé comme effet spécial pour provoquer
dans l’obscurité la fluorescence de certains corps, notamment les étoffes blanches.
Manteau d’Arlequin : double encadrement intérieur et mobile du cadre de scène, constitué de
draperies verticales et d’une frise horizontale, de couleur rouge. Il peut être aussi peint. Le nom
d’Arlequin vient de ce que ce personnage faisait son entrée par le passage constitué entre le
rideau de scène et la draperie mobile.
Mise en scène : activité qui consiste à agencer l’ensemble des moyens d’interprétation
scénique (scénographie, musique, jeu...).
Monologue : scène parlée, à un seul personnage, discours apparemment adressé à soi-même
ou à un auditoire.
Motivation : raisons psychologiques, physiques ou sociales qui poussent un personnage à agir.
C’est parce qu’un comédien sait ce qui motive son personnage qu’il trouvera le ton et les gestes
justes. (Voir « Intention ».)
Musique de scène : contribution musicale à un texte scénique. Elle annonce ou souligne une
émotion, accompagne une action ou un changement de décor, etc.
Non-dit : ce qui est chargé de sens mais non formulé de façon explicite (selon Le Robert).
Pendrillon : rideau de faible largeur (2 à 6 mètres), souvent en velours noir, pour cacher les
coulisses. Le bas est lesté par une chaîne pour le tendre et empêcher la vue de la lumière de
derrière.
Péripétie : action qui fait évoluer l’intrigue. Événement imprévu, coup de théâtre. Il y a des péri-
péties de nouement et de dénouement.
Plein feu : effet où tous les projecteurs sont allumés. Le contraire est un « noir ».
Position neutre : l’acteur est debout, les bras le long du corps, le corps détendu, il regarde
devant lui et ne bouge pas (jambes et pieds fixes, mains et bras au repos). C’est une position
d’attente, à partir de laquelle toute action est possible.
Praticable (« pratos », en argot de théâtre) : plate-forme amovible utilisée sur scène pour former
des éléments de décor de différentes hauteurs ou dans un espace vide pour monter une scène.
Projecteur (« gamelle » ou « projo », en argot de théâtre) : plusieurs sortes de projecteurs sont
à la disposition du metteur en scène suivant les effets désirés. Les « découpes » permettent de
modeler la forme du faisceau et d’obtenir des bords nets ; les « douches », éclairage venant du
haut et vertical, permettent d’isoler un acteur ou un élément ; les « Fresnelle », projecteurs dont
le pouvoir éclairant est augmenté par une lentille à échelons gradués ; la « poursuite », projeteur
mobile destiné à projeter la lumière sur un personnage ou sur un objet en mouvement.
Quatrième mur : dans le théâtre naturaliste, mur imaginaire séparant la scène de la salle.
Quiproquo : situation de méprise qui fait prendre un personnage – ou une chose – pour un autre
et qui, le plus souvent, provoque le comique de situation.
Rampe : galerie lumineuse qui borde l’avant-scène permettant d’éclairer les acteurs de bas en
haut.
Régie : organisation matérielle du spectacle. Emplacement où se trouvent les consoles
d’éclairage et de son.
Répertoire : ensemble des pièces jouées par un même théâtre, ensemble des pièces d’un
même style ou d’une même époque ; ensemble des rôles qu’un acteur a interprétés ou qui sont
dans son registre.
Réplique : ce qu’un acteur doit dire, quand le personnage qui parle avant lui a fini de parler.
221
pédagogie pratique Faire du théâtre avec ses élèves
222
Annexes
Index
Les numéros de l’index renvoient aux pages de l’ouvrage
Niveaux
• Cycle 2 : 37, 39, 41, 42, 45, 48, 49, 51, 52, 55, 58, 63, 67, 69, 71, 73, 75, 78,
79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 90, 91, 96, 98, 99, 103, 104, 109, 110, 112,
113, 114, 133, 134, 136, 138, 140, 142, 143, 146, 148, 149, 165, 167, 169, 170,
172, 173, 174, 175, 176, 178, 179, 180, 182, 183, 185, 186, 190, 192, 196
• Cycle 3 : 37, 39, 41, 42, 45, 48, 49, 51, 52, 55, 56, 58, 63, 67, 69, 71, 73, 75,
78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 90, 91, 94, 96, 98, 99, 101, 103, 104, 105,
109, 110, 112, 113, 114, 116, 117, 121, 123, 125, 127, 128, 133, 134, 136, 138,
140, 142, 143, 146, 147, 148, 149, 154, 156, 158, 159, 161, 165, 167, 169, 170,
172, 173, 174, 176, 177, 178, 180, 182, 183, 185, 186, 187, 188, 189, 190, 192,
194, 196, 197, 199, 201, 203, 205
Travail sur
• La concentration : 41, 86, 112, 133, 134, 142, 146, 148, 167, 169, 175, 177,
178, 180, 185
• La diction : 58, 63, 143, 169
• L’énergie : 55, 73, 75
• L’expression corporelle : 69, 71, 79, 80, 81, 83, 85, 104, 113, 114, 136, 138,
140, 142, 147, 172, 173, 186, 188, 190
• L’improvisation : 91, 94, 97, 98, 101, 103, 104, 105, 119, 121, 123, 125, 127,
128, 129, 149, 154, 156, 158, 159, 161, 183, 189, 194, 197, 199, 201, 203, 205
• Le langage : 78, 80, 91, 96, 98, 103, 104, 105, 127, 176, 192
• L’état, les sentiments : 75, 82, 84, 87, 90, 94, 96, 99, 116, 117, 136, 179, 181,
183, 187, 196
• Le mime : 85, 108, 109, 114, 154, 174
• La mise en route : 67, 73, 78, 79, 81, 82, 83, 85, 108, 109, 111, 113, 116, 147,
165, 170, 172, 173, 174, 175, 176, 177, 178, 180, 182, 188, 192
• La relaxation : 37, 39, 41
• La respiration : 42, 45, 48, 49
• La voix : 51, 52, 54, 55, 67, 134, 189, 194
Pédagogie pratique Cycles 2 et 3
Faire du
théâtre
avec ses élèves
Le théâtre, art fédérateur, permet à l’enseignant de travailler la maîtrise du langage oral, au
cœur des programmes de l’école, par une approche globale des techniques d’expression
qui prend appui sur l’imagination et l’invention de ses élèves.
Les auteurs proposent, sous forme de fiches pratiques, une approche claire et précise du
jeu dramatique avec les élèves : exemples concrets, exercices variés qui sont autant de
séances à mettre en œuvre en classe, modèles de séquences, progressions, remédiations,
etc. L’enseignant puisera librement dans chacune d’elles pour composer son atelier, en
fonction de ses objectifs pédagogiques, des motivations et des capacités de ses élèves,
ainsi que du temps dont il dispose.