Titre: Universite Des Sciences, Des Techniques Et Des Technologies de Bamako

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT RÉPUBLIQUE DU MALI

SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE Un Peuple - UN BUT-UNE-FOI


SCIENTIFIQUE
********************
UNIVERSITE DES SCIENCES, DES TECHNIQUES ET DES
TECHNOLOGIES DE BAMAKO

Faculté de Médecine et d’Odonto-Stomatologie

Année académique : 2013-2014 N°………. /2014

TITRE
ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE ET CLINIQUE DES
CARCINOMES EPIDERMOIDES DANS LE SERVICE DE
STOMATOLOGIE ET DE CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE
DU CHU-OS DE BAMAKO de 2011 à 2014: A PROPOS DE
51 CAS.

THESE
Présentée et soutenue publiquement le… / / 2014
Devant la faculté de Médecine, et d’Odonto-Stomatologie
Par Mr BOUBACAR DIAKITE
Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
(DIPLOME D’ÉTAT)
Jury
Président : Pr Tiémoko Daniel COULIBALY
Membre : Dr Alphousseiny TOURE
Codirecteur : Dr Boubacar BA
Directeur : Pr Bakarou KAMATE

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DEDICACES
A Dieu, le tout puissant.

A mon pays le Mali,

Profond respect.

A mon père feu Sékou Je ne trouverai jamais assez de mots pour t’exprimer ma
reconnaissance. Tu as toujours placé nos études au-dessus de tout, en consacrant
tous tes efforts et de lourds sacrifices afin de nous assurer un avenir meilleur
malgré tes modestes moyens. Je suis fier d’avoir reçu de toi une éducation de
qualité. Ton souci constant pour la réussite de tes enfants fait de toi un père
exemplaire, admiré de nous tous. Ce travail est avant tout le tiens ; père puisse t-
il représenté la récompense de toutes ces années de labeur.

Amour infini.

A ma mère Fanta Diarra (Nianioko), tu as guidé mes premiers pas, tu t’es


beaucoup sacrifiée afin de nous donner une bonne éducation.

Tes conseils et tes encouragements m’ont toujours accompagné durant toutes


mes études et ont fait de moi un homme fier d’être ton fils. Malgré tes modestes
moyens, tu n’as ménagé aucun effort pour me venir en aide. J’aimerai t’offrir ce
travail en guise de ma reconnaissance et de mon amour indéfectible.

Tendre affection.

A mes sœurs, Fanta Diallo, Malado Diakité Ramata Diallo et autres ; Une
tendre complicité nous a toujours lié. Vous n’avez jamais cessé de me témoigner
votre amour. Puisse ce travail vous servir d’exemple et que le seigneur nous
donne la chance d’être éternellement unis. Puisse l’Eternel nous unir chaque jour
davantage.

Tendre affection.

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A mes frères, Issa, Djibril, Yacouba, Toumani, et autres. Je vous souhaite
beaucoup de courage. Le chemin est encore long et parsemé d’embûches.
Sachez que je serai toujours à vos côtés.

Tendre affection.

A mes grands-parents (in memorium) vous avez été arrachés à notre affection,
cependant vous continuez à faire partie de notre existence.

Que vos âmes reposent en paix.

Aux familles Sissoko (Ami et son mari Bamba Sissoko) et Kanouté de Kita
Soyez assurées que vous n’êtes pas oubliées et que ce travail est une œuvre
collective.

Tendre pensée.

Au regretté Boubacar Coulibaly (Interne au service de santé publique) Tu as été


arraché à notre affection ; cependant tu continues à faire partie de notre
existence.

Que ton âme repose en paix.

A mes amis : Moussa Kouyaté, EL Bassir Konaté ; Zoumana Daou ; Issouf ;


Moussa et tous ceux dont les noms n’ont pas été cités ici ; Durant toutes ces
années vous avez été plus que des frères pour moi. Ensemble, nous avons vécu
de moments de galère et de joie. Que Dieu nous aide à consolider nos amitiés.

Tendre pensée.

A mes cousins et cousines, que ce travail vous serve d’exemple.

Tendres affections.

A mes aînés, Dr Ibrahima Diallo, Dr Boubacar Sissoko, Dr Goundo


Soumbounou Dr Alphousseiny Touré.

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Merci pour tous vos conseils.

Trouvez ici l’expression de mon profond attachement.

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REMERCIEMENTS
• Au personnel du CHU-OS, pour son accueil et son hospitalité à savoir :
• Dr Alphousseiny Touré, Dr Kadiatou, Dr Diarra, infirmier Moussa
Sidibé, infirmière Fatoumata Dembélé et à tous ceux dont les noms n’ont
pas été cités ici. Merci pour vos encouragements et vos conseils. Seul le
Seigneur peut vous récompenser.

Affectueuses pensées.

• Au personnel de l’hôpital de Kayes, merci pour tout.


• Au personnel de la chirurgie « A », Dr. Sissoko B, Diallo D,
Konaté M, Traoré A, Kanté M, Bathily F,
• Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Trouvez ici
l’expression de mon profond attachement.
• A mes collègues de service de pédiatrie de l’hôpital de Kayes : Koné B,
Diallo B, Mangara I, Diarra M, Bagayoko, et autres Merci pour tous les
moments passés ensemble.

Meilleure pensée.

• Aux étudiants (es) de l’INFSS


• A tous les chefs de service de l’hôpital F DAOU de Kayes Merci pour tous
vos conseils.

Reconnaissance infinie.

•Au Dr Sissoko Goundo Soumbounou, Anesthésiste Réanimatrice, Chef de


service des urgences à l’hôpital F DAOU de Kayes, vous avez toujours répondu
à tous nos appels. Merci pour tout ce que vous avez fait personnellement pour
moi. Recevez ici l’expression de notre profond respect.

Reconnaissance infinie.

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A notre maître et président du jury:
Professeur Tiémoko Daniel COULIBALY
• Spécialiste en Odonto-Stomatologie et en Chirurgie Maxillo-faciale ;
Maître de conférences d’odontostomatologie et de chirurgie maxillo-
faciale FMOS;
• Chef de service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale du
CHU-OS de Bamako ;
• Chef de service d’odontologie chirurgicale du CHU-OS de Bamako ;
• Coordinateur de la filière odontologie et du CES de stomatologie et de
chirurgie maxillo-faciale.

Cher Maître,
Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de nous confier ce travail.
Nous sommes très fiers d’être c omptés parmi vos élèves.
Vous avez accepté de nous guider avec beaucoup de patience tout au long de ce
travail.
Votre grande disponibilité, vos qualités humaines sont autant de caractères qui
forcent respect et admiration.

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A notre maître et juge :
Docteur Aphousseiny TOURE

• Gradé de l’université d’état de médecine de Valvograde (union


soviétique) ;
• Responsable de suivis post opératoires ;
Cher Maître,

Nous sommes très touchés par la spontanéité avec laquelle vous avez
accepté de siéger dans ce jury.
Nous sommes très honorés de pouvoir bénéficier de votre apport pour
l’amélioration de la qualité de ce travail.
Votre rigueur scientifique et votre disponibilité font de vous un grand maître
que nous gardons en mémoire.
Nous vous prions, cher maître de bien vouloir trouver ici l’expression de notre
grand respect et nos vifs remerciements.

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A notre maître et codirecteur de thèse :
Docteur Boubacar BA

• Certifié de chirurgie buccale.


• Maître Assistant en Odontostomatologie et chirurgie maxillo-faciale à la
FMOS ;
• Praticien hospitalier au Centre Hospitalier Universitaire
d’Odontostomatologie (CHU-OS) de Bamako;

Cher Maître,
Vous nous avez fait un grand honneur en acceptant de codiriger ce travail.
Votre rigueur scientifique, votre disponibilité et surtout votre expérience
professionnelle ont été pour nous un facteur déterminant dans la
réalisation de ce travail.
Soyez rassuré cher Maître de notre profonde gratitude.

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A notre maître et directeur de thèse
Professeur Bakarou KAMATE
• Chercheur et praticien hospitalier au CHU point G.
• Collaborateur du projet de dépistage du cancer du col de l’utérus et du
registre national des cancers au Mali.
• Maître de conférences agrégé en anatomie et cytologie pathologiques à la
FMOS.
Cher Maître,
Merci d’avoir accepté malgré vos multiples occupations de diriger ce travail.
Homme de science réputé et admiré par tous, nous avons été très impressionnés
par votre simplicité, votre qualité de pédagogue et votre grande disponibilité.
Votre expérience et la qualité exceptionnelle de votre enseignement font que
nous sommes fières d’être vos élèves.
Nous vous prions, cher maître de bien vouloir trouver ici l’expression de notre
grand respect et nos vifs remerciements.

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Table des matières
I-Introduction………………………………………………….…………………1
A-préambule
B-Intérêt
II - Objectifs…......................................................................................................5
III-Généralités…………………………………………………………………....7
1-Définition
a) Histoire naturelle du développement de la tumeur
b) Caractères généraux de la cellule tumorale
c) Notion de croissance tumorale
d) Mode de propagation de la tumeur
e) Etiologies

2- Rappels anatomiques, physiologiques, histologiques


2.1-Rappels anatomiques
2.2-Rappels physiologiques
2.3-Rappels histologiques
3- Lésions précancéreuses
3.1- Cancers stomatologiques

3.2-Cancers de la cavité buccale

3.3-Cancers des glandes salivaires

3.4-Cancers des maxillaires

IV- Métrologie………………………………………….……… ……………..43


V-Résultats…………………………………………….…………….…………48
VI –Commentaires et Discussion… ………………………………………….60

VII-Conclusion et recommandations…………………………...…………....67

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Références bibliographiques…...........................................................................70
Résumé
Annexes………………………………………………………… …………...82

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ABREVIATIONS

BPTM : bucco-pharyngectomie trans-mandibulaire


CCF : Chirurgie cervico-faciale
CNOS : Centre national d’odonto-stomatologie
GSA: Glandes salivaires accessoires
GSP : Glandes salivaires principales
HGT : hôpital Gabriel Touré
HPG : hôpital du point G
HKATI: hôpital de Kati
ORL : Oto-Rhino-Laryngologie
TNM : Tumors Nodes Metastasis
UICC : Union Internationale Contre le Cancer
VADS : Voies aéro-digestives supérieures
CHU-OS : Centre hospitalier universitaire d’odontostomatologie
EPA : Etablissement public à caractère administratif
BW : Bordet Wassermam
CES : certificat d’études spécialisées
GE : goutte épaisse

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PREAMBULE
La sphère oro-faciale comporte divers éléments anatomiques très imbriqués,
avec pour corollaire des cancers à connotation naso-sinusienne, buccale,
pharyngée et œsophagienne. Quelques fois y sont associés les cancers
thyroïdiens, cutanés faciaux, œsophagiens voire bronchiques. Ces cancers sont
indissociables des cancers oto-rhino-laryngologiques (ORL) [57].
Il n’est pas toujours aisé d’identifier des études publiées sur les données
particulières aux cancers stomatologiques qui figurent parfois parmi les
néoplasies dites des voies aérodigestives supérieures (VADS).
Dans cette étude, nous ne prendrons en compte que les lésions malignes
notamment les carcinomes épidermoides odontostomatologiques et maxillo-
faciaux.
En ce qui concerne les cancers buccaux, ils sont fréquents et représentent 3%
de l’ensemble des tumeurs malignes, et 25 à 30% du total des cancers des
VADS [28]. Le cancer buccal est fréquent chez les hommes dans les pays en
développement. C’est le 8ème cancer le plus fréquent chez les hommes et le 14ème
chez les femmes dans le monde [20]. Ils surviennent 9 fois sur 10 chez des
sujets alcoolo-tabagiques et très souvent au niveau ou à proximité des lésions
précancéreuses [25]. En France, on compte 6000 nouveaux cas par an avec une
forte prédominance masculine (70% des hommes) [51].
Au Cameroun, une étude réalisée en 2004 par Tchuenté C. sur les tumeurs
maxillo-faciales trouve 62% de tumeurs malignes contre 38% de tumeurs
bénignes ; la localisation prédominante se situait au niveau des maxillaires dans
47% des cas [60].
Les carcinomes épidermoides représentent la majorité des carcinomes naso-
sinusiens.
Pasteur et Hamburger en 1962 signalaient déjà une fréquence de 85 à
90% des carcinomes [45].

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Au Mali, Diombana ML en 1998, en étudiant l’implication du sinus maxillaire
dans les tumeurs du massif facial retrouve 51 cas de tumeurs sur 10 ans, soit
environ 5 cas par an [22] et une fréquence de 60 cas de tumeurs salivaires sur 10
ans dont 33% de carcinomes.

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INTERET DU SUJET :

L’intérêt du sujet réside dans le fait que :

* La prise en charge pluridiscinaire de ces carcinomes présente de grandes


difficultés car figurant parmi les plus fréquents, les plus mortels et les plus
débilitants.

* L’engagement du pronostic vital tient au fait que lorsqu’il n’est pas


diagnostiqué à temps, le taux de survie est de 20% au stade IV
comparativement à celui qui l’est au stade I et qui aura 80% de chance de
survie [15].

* Le traitement chirurgical, vu sa lourdeur entraîne souvent des mutilations qui


se répercutent sur l’esthétique et le fonctionnel. C’est ainsi que le préjudice
esthétique entraînera une altération de l’apparence physique du patient qui
ébranle l’estime de soi de même que de graves dysfonctions de la mastication,
de la phonation et de la déglutition.

*Ce travail est une contribution à l’étude des cancers de type carcinomes
épidermoides au service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale de
BAMAKO.

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0BJECTIF GENERAL
Etudier le profil épidémiologique et clinique des carcinomes épidermoides dans
le service de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale.

OBJECTIFS SPECIFIQUES
- Décrire les caractères socio-démographiques des patients présentant un
carcinome épidermoide stomatologique et /ou maxillo-facial.
- Déterminer la fréquence des carcinomes épidermoides diagnostiqués au service
de stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale au CHU-OS de Bamako.
- Déterminer leur siège.
- Analyser nos résultats.

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1-DEFINITION
Actuellement le terme de tumeur tend à être employé au sens ex-æquo de
néoplasme ou de néoplasie. Il s’agit de toute nouvelle malformation tissulaire
plus ou moins volumineuse ressemblant plus ou moins au tissu normal
homologue (adulte ou embryonnaire) aux dépens du quel elle s’est développée ;
qui a tendance à persister et à s’accroitre tout en échappant aux règles
biologiques de la croissance et de la différenciation cellulaire [35].
Cette définition permet de rendre compte de plusieurs caractères d’une tumeur :
- Il s’agit d’une prolifération qualitativement et quantitativement anormale
des éléments cellulaires d’un tissu organisé.
- Il existe un accroissement excessif de la tumeur par rapport aux tissus
voisins.
- La prolifération tumorale se poursuit après arrêt de stimulus qui lui a
donné naissance.
- La prolifération tissulaire est biologiquement autonome.

Anciennement dans la littérature anglo-saxonne, on désignait par tumeur ou


tumor toute augmentation de volume localisée d’un organe ou d’une région du
corps.
Cette augmentation pouvait correspondre à des processus pathologiques de
nature différente : tumeur vraie, pseudotumeur inflammatoire, dysembryoplasie
et hypertrophies.
Selon Roujeau et Chelloul (1968), la tumeur est définie comme une
néoformation tissulaire (plus ou moins volumineuse) qui correspond plus ou
moins au tissu normal homogène et qui a tendance à persister et à croitre.
Elle échappe aux règles biologiques de la croissance et de la différenciation
tissulaire [50].
D’après Amiel et Rouesse, la tumeur est un trouble de la croissance tissulaire
caractérisé par une prolifération excessive des cellules, sans rapport avec les
lésions physiologiques de l’organe atteint. [8]

23
Willis voit dans la tumeur une masse anormale de tissu dont la croissance est en
excès. Cette masse persiste et continue à croitre même à l’arrêt des stimuli qui
ont provoqué son apparition. [65]
a) HISTOIRE NATURELLE DU DEVELOPPEMENT DE LA TUMEUR :
L’homme est un organisme multicellulaire regroupant plus de 1014 types de
cellules organisées en tissus, organes et en systèmes.
Le développement et la croissance sont conditionnés par des processus
complexes de régulation, de la prolifération, la différenciation et la mort
cellulaire.
Ces phénomènes sont également mis en jeu au cours du renouvellement des
cellules à durée de vie limitée, de la régénération des cellules parenchymateuses
détruites et de la cicatrisation des plaies et des lésions inflammatoires.
La bonne régulation de ces processus est à l’origine de l’homéostasie tissulaire.
Des anomalies moléculaires de cette régulation sont à l’origine de prolifération
mal contrôlée de groupes de cellules dont l’accumulation aboutit à la formation
d’une tumeur macroscopique observable ou palpable [7].
Quatre phases caractérisent l’évolution naturelle d’une tumeur : une phase
préclinique, une phase infra clinique, une phase clinique et une phase terminale
[9].
a-1) Phase préclinique

Résulte de la présence d’une anomalie génomique acquise ou transmise,


incapable à elle seule de transformer une cellule normale en cellule cancéreuse,
mais qui réduit le nombre de phénomènes acquis nécessaires à la transformation
cellulaire.

24
a-2) Phase infra clinique

Comporte une étape d’initiation aboutissant à une transformation cellulaire


(acquisition d’un phénotype de cellule maligne). Il s’agit d’une étape acquise par
action conjointe sur le génome d’agents carcinogènes (initiateurs=mutagènes) et
d’agents cocarcinogènes.
L’étape de promotion entraine l’apparition d’une émergence d’un phénotype
cellulaire tumoral indépendant des contrôles tissulaires. L’étape de promotion
est associée à une étape de progression infra clinique lente initiale puis
exponentielle.
a-3) Phase clinique

Apparait lors du développement de plus de 109 cellules tumorales.


Une progression métastatique apparait après une première phase d’invasivité
locale. Le phénomène métastatique résulte de multiples étapes toutes mitilantes.
- Croissance de la tumeur primitive (angiogénèse)
- Invasion (sécrétion d’enzymes protéolytiques et migration cellulaire)
- Survie dans la circulation générale
- Arrêt dans les organes cibles (adhésion spécifique à l’endothélium
vasculaire et aux membranes basales)
- Extravasation (sécrétion d’enzymes protéolytiques et migration cellulaire)
- Croissance dans l’environnement tissulaire spécifique au sein de l’organe
cible, de la métastase primaire (récepteurs aux facteurs de croissance,
phénomène d’autocrinie)
- Métastases secondaires
a-4) Phase terminale
Elle est le résultat d’un échappement thérapeutique. Les cellules
tumorales sont caractérisées par une autonomie de croissance, une
adaptabilité métabolique cellulaire, des phénomènes de pharmaco
résistance.

25
b) CARACTERES GENERAUX DE LA CELLULE TUMORALE
[18]
b-1) Caractères résiduels
La cellule garde un certain degré de différenciation caractéristique du
tissu original.
b-2) Caractères morphologiques acquis
Anomalies du noyau : volumineux, multiples, nucléoles visibles, hyper
ploïdie.
Anomalies de la taille des cellules : hétérogènes
Anomalies cytoplasmiques : augmentation du rapport cyto-nucléaire
Anomalies de la membrane cytoplasmique : perte de l’inhibition de
contact, modification de l’adhésivité, modifications des antigènes de
surface.
b-3) Caractères dynamiques acquis
Taux élevé, autonome, anarchique et indéfini de mitoses. Mort cellulaire
par hypoxie.
b-4) Anomalies biochimiques
Moindre différenciation (diminution des activités de synthèse, de
sécrétion, d’excrétion).
Synthèse de substances en quantité et de qualité anormales :
immunoglobulines.
Hormones (syndromes paranéoplasiques).
Troubles de l’induction enzymatique.
c) NOTION DE CROISSANCE TUMORALE [19]
La tumeur comporte 3 compartiments
- Le compartiment des cellules en division ;
- Le compartiment des cellules quiescentes ;
- Le compartiment des cellules incapables de se diviser (mort cellulaire).

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Trois paramètres définissent la cinétique de croissance tumorale
- Le coefficient de prolifération tumorale (nombre de cellules engagées en
division),
- Le coefficient de perte cellulaire,
- La durée du cycle cellulaire (paramètre de moindre importance).

d) MODES DE PROPAGATION DE LA TUMEUR [46]


- Une phase d’extension locale initiale
Les cellules cancéreuses adoptent des caractéristiques de mobilité accrue, de
perte de l’inhibition de contact, de moindre cohésion intercellulaire.
Des substances favorisant cette progression sont sécrétées. Il s’agit de facteurs
d’angiogénèse, de facteurs toxiques induisant une nécrose tissulaire,
de facteurs protéolytiques à l’origine d’une destruction de l’élastine et du
collagène, d’une activation des phénomènes de lyse locale.
- L’extension régionale

Résulte de facteurs mécaniques (compression tumorale sur les organes de


voisinage), de modifications de la vascularisation régionale.
L’extension régionale est liée à la nature du tissu d’origine (stroma péri
tumoral, réaction inflammatoire). Une progression locale peut se propager
anatomiquement le long des gaines des nerfs, des vaisseaux, des
aponévroses.
- L’extension métastatique

Repose le plus souvent sur les deux voies de dissémination décrites ci-
dessous.
- Dissémination hématogène

Cette voie est particulièrement fréquente pour les sarcomes, ainsi que pour
beaucoup de carcinomes (poumon, colorectal, estomac, rénal, prostate,
endocrinien).
Parmi les grandes voies de dissémination hématogènes :
- Grande circulation (à partir du poumon)

27
- Poumon (à partir du système cave)
- Foie (à partir du système porte)

Cette multiplicité de voies de dissémination reflète celle des sites


métastatiques.
e) Etiologies [34]
Les agents étiologiques sont nombreux dans le cancer de la langue, certains
plus spécifiques à certaines localisations.
e-1) TABAC
Le rôle carcinogène du tabac dans le cancer de la langue est établi depuis
plus de 50 ans de façon statistiquement significative.
Il existe plusieurs variétés de feuilles de tabac.
Le tabac à fumer sont constitués de plusieurs espèces auxquelles on rajoute
des additifs leur conférant alors un arome spécifique.
La toxicité du tabac est donc variable. C’est la combustion incomplète du
tabac qui crée la fumée de cigarette : celle-ci contient de nombreuses
substances, que l’on peut schématiquement séparer en 4 groupes :
- La nicotine, responsable du phénomène d’accoutumance.
- Le monoxyde de carbone.
- Les irritants : phénols, aldéhydes, acroléine.
- Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, en particulier le 3-4
benzopyrène. Cette substance cancérigène se retrouve en proportion
variable dans les mélanges de tabac, allant d’un facteur 1 à 10

e-2) ALCOOL
Le risque de cancer de la langue est plus élevé chez les buveurs excessifs que
chez les patients abstinents.
L’alcool seul n’induit pas de cancer, il possède un rôle carcinogène en
association avec le tabac.
- Il est solvant des produits cancérigènes du tabac et favorise la pénétration
de ces produits.

28
- Il peut être associé à des produits carcinogènes, comme les nitrosamines
dans la bière.
- Il perturbe les systèmes enzymatiques comme les cytochromes P450.
- Il irrite les muqueuses ce qui entraine une diminution de leur protection
par la salive.
- Il induit des déficiences nutritionnelles dont l’impact sera étudié par la
suite.
- Toutes les boissons alcoolisées sont néfastes lorsqu’elles sont
consommées de façon importante.
e-3) FACTEURS NUTRITIONNELS
• Déficit en fer

Des modifications histologiques de la muqueuse de la cavité buccale ont été


rapportées secondairement à une carence martiale, qui favoriserait l’action
des facteurs carcinogènes.
• Carences vitaminiques

Qu’elles soient spontanées ou secondaires à la consommation d’alcool, elles


favorisent la survenue des cancers, en particulier le déficit en vitamine A et
en vitamine C.
e-4) FACTEURS VIRAUX

Le papillomavirus
Son rôle carcinogène dans la survenue du cancer du col utérin est déjà établi,
justifiant une vaccination préventive chez les jeunes filles. Son implication
dans les cancers des VADS est plus récente.
En pratique, il est indispensable de faire des recherches virales lorsqu’il
existe un cancer de la langue ou de l’amygdale de type épidermoїde chez un
patient sans facteur de risque.
Le pronostic des cancers liés au papillomavirus est meilleur.

29
e-5) AUTRES FACTEURS ASSOCIES
La consommation de marijuana favoriserait les cancers de la langue
mobile. On retrouve dans sa fumée certains facteurs carcinogènes de la
fumée du tabac, mais en quantités plus importantes.
Les traitements immunosuppresseurs
Les syndromes de déficits immunitaires congénitaux ou acquis.
Les tumeurs oro-pharyngées surviennent plus fréquemment chez les
patients infectés par le VIH que dans la population générale.
Les radiations ionisantes
e-6) FACTEURS GENETIQUES
Tous les consommateurs assidus de tabac ne développent pas de cancer de la
langue. De façon plus générale, il existe des prédispositions génétiques aux
cancers qui expliquent la pénétrance variable dans les populations à risque,
voire l’apparition d’un cancer en l’absence de facteur de risque.
- Les prédispositions génétiques majeures au cancer : syndromes
héréditaires et formes familiales.
- Les prédispositions génétiques mineures au cancer : elles mettent en jeu
des gènes avec faible pénétrance qui expliquent l’absence de tableau
familial évident. Ces facteurs mineurs modulent probablement l’influence
de l’environnement sur l’organisme.

2-RAPPELS ANATOMIQUES, PHYSIOLOGIQUES ET


HISTOLOGIQUES
2-1) Rappels anatomiques
II.1.1-La cavité buccale [36]
La cavité buccale forme la première partie du tube digestif. Elle est subdivisée
en 2 parties par les arcades alvéolo-dentaires :
-la cavité périphérique répond au vestibule de la bouche
-la cavité buccale proprement dite (fig. 1) [41]

30
Le vestibule buccal est un espace en forme de fer à cheval compris entre les
lèvres et les joues en avant et les arcades alvéolo-dentaires en arrière.
Il communique avec la cavité buccale en arrière des dernières molaires. Les
vestibules droit et gauche sont continus en avant dans la région alvéolo-dentaire
incisive. Cette dernière est fréquemment rétrécie par les replis muqueux des
freins labiaux supérieur et inférieur. Il est tapissé, excepté au niveau des arcades
dentaires par la muqueuse buccale qui se réfléchit au niveau des lèvres et des
joues pour recouvrir les arcades alvéolaires devenant gencive ou muqueuse
alvéolaire, selon qu’elle est ou non recouverte d’un épithélium kératinisé. La
séparation entre ces deux tissus est la ligne muco-gingivale.

31
FIGURE 1 : Cavité buccale et oropharynx [41]
La cavité buccale proprement dite est limitée sur son pourtour par les arcades
alvéolo-dentaires en avant et sur les côtés ; en haut par la voûte palatine à
laquelle fait suite le voile en arrière et latéralement par l’arcade dentaire
maxillaire.
La bouche comporte deux organes essentiels :
La langue séparée de l’arcade alvéolo-dentaire mandibulaire par le sillon
alvéolo-lingual, fixe dans sa partie postérieure et mobile pour le reste, grâce à

32
l’action de dix-sept petits muscles, qui permettent la déglutition et la phonation.
Au repos sa face inférieure est appliquée au plancher buccal. Les papilles qui
recouvrent sa surface sont les récepteurs de la gustation.
Les dents, loin d’être des organes isolés, appartiennent à l’appareil de nutrition.
Elles sont implantées sur le rebord maxillaire et s’articulent avec les os de la
face par l’intermédiaire du ligament alvéolo-dentaire et de l’os alvéolaire dont la
croissance, la vie et la disparition dépendent uniquement des dents. Cet os
alvéolaire ne peut se distinguer anatomiquement ou histologiquement de l’os
basal ou os maxillaire proprement dit sur lequel il repose.

2-2) LES GLANDES SALIVAIRES


On distingue deux types de glandes salivaires :
1-les glandes salivaires principales [63]
la glande parotide ; c’est la plus volumineuse, sa situation est
superficielle au dessous et en avant du méat auditif externe et en arrière
du ramus. Elle est de forme pyramidale et possède un canal excréteur
(canal de Sténon) qui débouche dans la cavité buccale à la face interne de
la joue par un orifice punctiforme en regard du collet de la deuxième
molaire supérieure. Son poids est de 20 à 30grammes.
La glande sous-maxillaire, a la taille d’une grosse amande située dans la
partie latérale de la région sus-hyoïdienne. Elle longe la base de la
branche horizontale de la mandibule, se déverse dans la bouche par le
canal de Wharton au sommet de la caroncule linguale. Son poids est de 5
à 10 grammes. Elle est explorable par les doigts sous mandibulaires,
palpable par la voie buccale à travers la muqueuse du sillon gingivo-
lingual.
La glande sub-linguale a une forme allongée aplatie transversalement
située entre la mandibule et la base de la langue, de part et d’autre du frein
lingual. Son canal excréteur (canal de Rivinus) débouche au niveau de la
papille sublinguale en dehors de la caroncule linguale.
33
2-les glandes salivaires accessoires(GSA)
Ces glandes sont disséminées sur toute la surface de la muqueuse buccale
exceptée au niveau des gencives et du vermillon des lèvres. Leur existence et
leur situation sont variables en fonction des individus ; elles peuvent être :
labiales, jugales, palatines, vélaires, linguales, dorsales ou marginales.

2-3) ANATOMIE DES MAXILLAIRES [5]


Les maxillaires constituent la majeure partie du squelette de la face :
- le maxillaire inférieur ou mandibule, est pourvu d’une branche horizontale
médiane et de deux branches montantes droite et gauche. Celles-ci présentent à
leurs extrémités supérieures deux apophyses : le coroné et le condyle. Le coroné
s’articule avec l’os temporal.
- le maxillaire supérieur ou massif facial de structure beaucoup plus
complexe, apparaît creusé sur la ligne médiane des fosses nasales. Il forme le
plancher de l’orbite en haut. Il présente deux cavités sinusiennes latérales, les
sinus maxillaires.
Ces deux os ont en commun en regard des gencives, l’os alvéolaire ou sont
enchâssés les dents.

2-4) RAPPELS PHYSIOLOGIQUES [5,49]


La cavité buccale est le siège de nombreuses fonctions telles que la mastication,
la succion, la digestion, la phonation et la salivation.
Dans les conditions physiologiques normales, le milieu buccal est très favorable
à la croissance de micro-organismes.
La pression partielle en oxygène (O2) varie selon les différents sites considérés
et permet aussi bien la croissance des organismes aérobies que celle des
anaérobies stricts.
La physiologie de la cavité buccale dépend en grande partie des éléments
constituants de la salive, celle ci étant produite chez l’homme par les glandes
salivaires. La salive possède quatre fonctions distinctes : digestive, protectrice,
34
excrétrice et endocrinienne. Elle facilite la formation du bol alimentaire ainsi
que la déglutition grâce aux substances lubrifiantes mucilagineuses qu’elle
contient. La fonction digestive proprement dite est assurée par l’amylase
salivaire qui amorce la digestion des féculents. Elle assure la protection de la
muqueuse buccale et des dents. En effet les mucines salivaires protègent la
muqueuse buccale contre le dessèchement, les substances toxiques et irritantes
présentes dans les aliments et les enzymes bactériennes. Elle assure également la
lubrification des muqueuses indispensables aux fonctions de déglutition et de
phonation. Les peroxydases complètent l’action des mucines grâce à leur
pouvoir antibactérien.
L’EGF (épithelial growth factor) salivaire renforce le potentiel de cicatrisation
des tissus muqueux. La protection des dents résulte de l’influence de la salive
sur les phénomènes de minéralisation de l’émail.
Les glandes salivaires, en sécrétant de 0,6 à 1,5l d’eau par jour, participent au
maintien du degré d’hydratation de l’organisme à un niveau suffisant.

2-5) RAPPELS HISTOLOGIQUES


II.3.1-Au niveau de la cavité buccale [4]
L’épithélium est pavimenteux, pluristratifié, composé de cellules étroitement
liées les unes aux autres. Il tend à se kératiniser au niveau des points de friction
tel que le palais.
L’aspect histologique varie selon le degré de kératinisation.
Variations topographiques
La muqueuse buccale est divisée en plusieurs territoires qui sont en relation avec
des structures musculaires ou osseuses sous jacentes. Il est habituel de décrire 3
types de muqueuses en fonction de la topographie :

35
La muqueuse masticatrice
Elle recouvre les gencives et le palais dur. Elle est kératinisée en surface et
présente des crêtes épithéliales longues, réalisant des invaginations profondes
dans le tissu conjonctif.
La muqueuse bordante
Souple et flexible, elle revêt les versants muqueux des lèvres, joues, plancher,
face ventrale de la langue et palais mou. Elle est non kératinisée en surface et
présente des crêtes basales peu accusées.
La muqueuse spécialisée du dos de la langue
Elle est kératinisée et pourvue de papilles intervenant dans la fonction gustative.

2-6) Glandes salivaires [63]


Les glandes salivaires principales sont constituées de lobules contenant des acini
et des canaux excréteurs. Les acini sont composés de cellules séreuses ou
muqueuses, ou des deux, prenant alors le nom d’acini mixtes. Les parotides sont
essentiellement séreuses ; les glandes sous mandibulaires mixtes à
prédominance séreuse ; les sublinguales essentiellement muqueuses. Les glandes
salivaires accessoires sont selon la localisation soit muqueuses pures : glandes
palatines, soit séreuses pures : glandes linguales. Mais on peut trouver des
formes mixtes dans toutes les glandes en particulier dans la parotide, aux âges
extrêmes de la vie. Les acini se drainent dans les canalicules inter-canalaires,
puis striées et enfin excréteurs. Les cellules inter-glandulaires contiennent
également dans leur médullaire, des inclusions salivaires, réalisant une
intrication histologique très particulière.
2-7) Maxillaires [4]
Le corps de ces deux pièces squelettiques comporte comme tout os de
membrane :
- une corticale où prédominent les processus d’ostéo-formation et de
remodelage de l’os. Le cortex est formé d’os compact recouvert d’une mince
couche de tissu fibreux, le périoste. On y retrouve des canaux de Havers,
36
espaces circulaires entourés de 6 à 12 lamelles osseuses concentriques séparées
par des lignes d’apposition et peuplées de couronnes d’ostéocytes.
-une spongieuse où la résorption osseuse prédomine. Elle est constituée de
trabécules bordés d’ostéoblastes et creusée de logettes contenant des ostéocytes.

3) LESIONS PRECANCEREUSES STOMATOLOGIQUES


Selon l’OMS rapporté par BEN SLAMA, ce sont « des altérations tissulaires au
sein desquelles le cancer apparaît le plus souvent que dans le tissu normal
homologue » [10].
Il est important pour l’odonto-stomatologiste d’en connaître les différents
aspects aussi bien cliniques et thérapeutiques afin d’optimiser le rôle
prépondérant qu’il a à jouer dans le dépistage et la prise en charge.
3-1) leucoplasie [1O, 7]
Elle se définit comme une lésion blanche de la muqueuse buccale, non
détachable par grattage et qui ne peut être attribuée à une cause identifiable autre
que l’usage éventuelle du tabac. On distingue actuellement :
-Les leucoplasies homogènes :
Plaque blanche clairement circonscrite, plane ou légèrement surélevée, lisse ou
uniformément rugueuse parfois traversée par des fines crevasses ou fissures.
Cette forme la plus fréquente, présente seulement des dysplasies légères
réversibles et subit rarement une transformation maligne.
-Les leucoplasies inhomogènes :
Peuvent comporter un aspect érythémateux, érosif, verruqueux ou nodulaire sur
toute leur surface par endroits. Elle comporte un risque plus élevé de
transformation. Les leucoplasies inhomogènes dégénèrent plus fréquemment.
3-2) Lichen plan [ 44,55]
C’est une maladie inflammatoire chronique, généralement bénigne pouvant
atteindre la peau et les phanères, les muqueuses malpighiennes surtout buccales.
Toute la cavité buccale peut être atteinte avec une prédominance sur la face
interne des joues et les replis vestibulaires gingivo-jugaux et la langue. Les
37
lésions sont presque toujours symétriques et évoluent par poussées successives.
Les lésions sont parfois hyperkératosiques verruqueuses, d’autres fois
érythémateuses ou érosives ou ulcérées.
L’évolution est bénigne dans la grande majorité des cas, mais une
transformation maligne peut survenir dans une faible proportion évaluée
habituellement à 1%.
3-3) Erythroplasie [1O]
Il s’agit de plage veloutée, rouge, brillante, le plus souvent uniforme sans trace
de kératinisation souvent très étendue mais ayant une limite nette ce qui la
distingue des érythèmes inflammatoires. Elle est considérée comme une lésion
précancéreuse hautement dangereuse en raison de la fréquence du carcinome in
situ.
3-4) Papillomatose orale floride (POF) [1O]
C’est une formation tumorale multiple, d’allure verruqueuse, souple, chronique,
associée parfois à des zones dénudées désépithéliasées.
Les tumeurs sont souvent très envahissantes, leur destruction est suivie
inexorablement de récidive et tôt ou tard il y aura une dégénérescence maligne.
3-5) Chéilite actinique [1O]
C’est l’altération chronique de la semi muqueuse de la lèvre inférieure
provoquée par les rayons ultraviolets. La lèvre est sèche, squamo-kératosique et
fissurée. Sur la lèvre supérieure, c’est sur le versant cutané que se développent
les kératoses prémonitrices de cancer. A un stade tardif, peuvent apparaître des
dysplasies épidermiques ou des carcinomes épidermoïdes dans 12 à 13% des
cas.
3-6) Fibrose sous-muqueuse [1O]
C’est une atteinte chronique de la cavité buccale. Elle serait liée aux mauvaises
habitudes alimentaires : ingestion d’aliments épicés, déficiences en vitamines
(A, B, C, E), mastication de noix de bétel, tabac. Elle se traduit cliniquement par
une sensation de brûlure et la formation de vésicules suivies par des ulcérations
superficielles. Le stade fibreux se traduit par un blanchiment de la muqueuse qui
38
apparaît lisse, atrophique et perd progressivement son élasticité. Il n’existe pas
de traitement spécifique.

3-7) Candidose kératosique [26]


C’est une kératose nodulaire se présentant comme une plaque blanche ferme,
surélevée, bien limitée. Des zones érythémateuses ou érosives sont parfois
observées en périphérie. Elle siège habituellement sur la muqueuse jugale au
niveau de la zone rétro-commissurale ou le dos de la langue.
Il existe parfois des signes de dysplasies et la présence de candida dans les
couches profondes de l’épithélium.

3-8) Syphilis tertiaire [42]


On pensait que la syphilis constituait un important facteur prédisposant aux
carcinomes de la cavité buccale. La seule relation retenue fût celle de la glossite
atrophique de la syphilis tertiaire avec les cancers de la langue.

4) CANCERS STOMATOLOGIQUES ET MAXILLO-FACIAUX

4-1) CANCERS BUCCAUX

a)Epidémiologie

Les cancers de la cavité buccale représentent 3% de l’ensemble des tumeurs


malignes et 30% des cancers des VADS. Les cancers de la langue représentent
17% des cancers bucco-pharyngés [28] et sont a 90% carcinome épidermoide,
son degré de différenciation et sa nature infiltrante ou non. Parmi les 10% des
cas qui ne sont pas des carcinomes épidermoides ,5% sont des carcinomes
glandulaires (adenocarcinome, carcinome adénoïde kystique, carcinome muco-
epidermoide), les 5% restants conservent des tumeurs plus rares (sarcomes,
lymphomes, tumeurs nerveux etc.…..)

39
Ces cancers ont l’incidence, de loin la plus élevée dans le monde. Ils sont la
cause de 3% de décès par cancer chez l’homme dont 25% par le cancer de la
langue [38]. La fréquence chez la femme est en augmentation constante depuis
30 ans.
Le cancer buccal est fréquent chez les hommes dans les pays en développement,
c’est le 8ème cancer le plus fréquent chez les hommes et le 14ème chez les femmes
dans le monde [2O]. On dénombrait 274 300 nouveaux cas et 145 500 décès
dans le monde en 2002. Les deux tiers de ce fardeau sont supportés par les pays
en développement, et pour plus de 30% par l’Inde seule. Un taux élevé de ce
cancer buccal est enregistré dans le sous continent-Indien, en Europe Centrale et
de l’Est, dans certaines régions de France, en Europe du Sud et en Océanie [2O].

b) Etiopathogénie
L’étiologie à 90% liée à une consommation excessive de tabac associée à
l’alcool, ou une dégénérescence de lésions précancéreuses dans un contexte
bucco-dentaire médiocre et des irritations chroniques [61].
L’usage de tabac sans fumée, notamment de tabac à priser ou à chiquer, fait
également courir un risque important, bien que les cancers vitaminiques (A, B,
C, E) et les expositions professionnelles aient leur part de responsabilité [4].
Le risque de cancer croit avec la quantité de tabac fumé et la durée de
consommation. Un second cancer de la cavité buccale, de l’oropharynx ou du
larynx se développera chez environ 37% des patients qui continuent de fumer
après une guérison apparente de leur cancer, comparativement à 6% seulement
chez ceux qui cessent de fumer [51].
La consommation régulière d’épices fortes et de piment s’accompagne de
modifications de la muqueuse buccale, se traduisant par des plages kératosiques
et ou érythémateuses. Ces lésions ont sans doute un potentiel de transformation
maligne, mais il semble relativement faible [53].

40
La consommation insuffisante de fruits et de légumes, les substances et
poussières irritantes et cancérigènes absorbées ou inhalées dans certains milieux
professionnels agissent en synergie avec l’alcool et le tabac.
c) Diagnostic
c-1) Circonstances de découvertes
Les signes et les symptômes du cancer de la cavité buccale peuvent être
perceptibles relativement tôt. Les cancers buccaux se manifestent le plus
souvent sous forme d’induration ou d’ulcération asymptomatique.
Les signes qui orientent bien que non spécifique sont [56] :
-ulcères ou plaies buccales qui n’arrivent pas à guérir ;
-plaies ou plaques semblables à des verrues sur les lèvres
-mal de gorge persistant
-plaies sous les prothèses dentaires
-bosse sur une lèvre, sur la langue ou dans le cou
-difficulté à mastiquer, avaler ou parler
-excroissance non douloureuse sur la lèvre, formant une croûte sèche qui saigne
lorsqu’on l’enlève
-maux de dents ou dents branlantes
-saignements (crachats sanglants)
-douleurs dans l’oreille ou la mâchoire
Ces troubles fonctionnels ont une caractéristique principale : celle de persister.
Une durée au delà d’une quinzaine de jours les rend suspects. L’inspection et la
palpation, permettent de trouver un bourgeonnement et/ou une ulcération qui
saigne habituellement au contact et s’accompagne d’une infiltration sous
jacente.

c-2) Diagnostic positif [3]


Il est essentiellement anatomopathologique.
Il ne faut jamais poser un diagnostic avant le résultat de la biopsie. Elle sera
réalisée en pleine tumeur en zone profonde et n’intéressant pas une zone
41
nécrotique. Elle précise le type histologique et le degré de maturation de la
lésion, qui constitue un élément pronostic important notamment pour
l’envahissement ganglionnaire.
Au niveau de la pièce opératoire, il précise l’extension locale et notamment le
statut des marges d’exérèse ; et régionale, ce qui détermine le pronostic. Par
exemple, environ 25% des marges d’exérèse sont envahies en per-opératoire en
cas de chirurgie initiale pour les cancers de la base de la langue à des stades
avancés.
L’examen histologique est essentiel pour déterminer à quel stade se situe une
dysplasie précancéreuse. Les lésions précancéreuses lorsqu’elles sont
découvertes, doivent être surveillées et traitées avant progression vers le
carcinome épidermoïde invasif.
Les tests diagnostics à utiliser sont :
-la biopsie
-la cytologie exfoliatrice
-la cytoponction
-le bleu de Toluidine

c-3) Diagnostic différentiel


L’ulcération cancéreuse doit être distinguée des autres ulcérations rencontrées
dans la bouche : aphte isolé commun, aphte géant, aphte nécrotique, ulcération
linguale à cytomégalovirus, aphtose miliaire, stomatite herpétique,
sialométaplasie nécrosante et l’ulcération traumatique [7].
Dans ces cas il n’y a pas d’infiltration véritable et les lésions peuvent disparaître
avec des traitements locaux et des antibiotiques ou par la suppression de l’agent
vulnérant (dent délabrée, crochet de prothèse).

42
c-4) Examens complémentaires [54]
-Imagerie médicale
Elle confirme le diagnostic suspecté et apprécie l’envahissement local et à
distance.
*Le cliché panoramique dentaire : Peut mettre en évidence un envahissement
osseux sous la forme d’une image lytique.
*Le scanner : Il trouve son intérêt dans la recherche d’adénopathies cervico-
faciales chez les patients obèses ou à cou court et d’une extension osseuse
*L’imagerie par résonance magnétique (IRM) : elle est d’un avantage certain
dans l’appréciation de l’extension au niveau des parties molles
*La radiographie pulmonaire : elle sera systématique à la recherche de
métastases pulmonaires.
*La scintigraphie osseuse : elle sera indiquée en cas de douleurs osseuses à la
recherche de métastases osseuses
*L’échographie abdominale : elle est indiquée en cas de douleurs abdominales
ou d’ascite faisant suspecter une dissémination.
* La pan-endoscopie
Le bilan endoscopique recherche une deuxième localisation synchrone. La
pratique des colorations vitales associées à la pan-endoscopie concourt à la
découverte d’une deuxième localisation dont le pourcentage serait de l’ordre de
10 à 20% des patients atteints d’un cancer de la cavité buccale. Cette pan-
endoscopie comporte l’examen de l’hypopharynx, du larynx, de la trachée, des
bronches et de l’œsophage.
- bilan stomatologique
Il a pour but la mise en condition de la cavité buccale qui consiste, d’une part à
éliminer les foyers infectieux potentiels (denture en mauvais état), d’autre part
dans certains cas à concevoir un dispositif prothétique en cas de chirurgie
mutilante du massif facial ou de la mandibule. Ce bilan comprend :
• un examen clinique à la recherche de foyers infectieux dentaires et
parodontaux ;
43
• un examen radiologique avec ortho-pantomogramme permettant d’évaluer
l’état dentaire et l’état du parodonte ;
• un détartrage ;
• l’éradication de tout foyer infectieux dentaire (extraction ou traitement
conservateur) ;
• la réalisation de gouttières thermoformées, à partir d’empreintes, permettant
l’application topique quotidienne de gel fluoré à 1% pendant 5 minutes.
d) bilan prétherapeutique
IL comprend :
• le bilan préopératoire standard
• le bilan pré chimiothérapique (bilan hépatique, rénal, cardiaque, respiratoire et
sanguin)
IV.1.3.6-Classification TNM [3]
Il s’agit d’un système adopté par l’Union Internationale Contre le Cancer dans le
but de codifier les informations concernant l’extension anatomique de la lésion
cancéreuse pour chaque localisation.

Cette classification repose sur l’évaluation de trois éléments : T, N, M


T: extension et siège de la tumeur primitive
N: état des aires ganglionnaires régionales
M: absence ou présence de métastase.
La classification appliquée à la cavité buccale est la suivante :
T1 : t≤ 2cm
T2 : 2cm< t ≤ 4cm
T3 : t > 4cm
T4 : envahissement des structures adjacentes
N0: pas d’adénopathie régionale
N1: adénopathie métastatique unique unilatérale ≤ 3cm
N2a: adénopathie métastatique unique unilatérale >3cm et ≤ 6cm
N2b: adénopathies métastatiques homo latérales multiples < 6cm

44
N2c: adénopathies métastatiques bilatérales ou controlatérales >6cm
N 3: adénopathies métastatiques > 6cm
M0: absence de métastases viscérales
M1: présence de métastase (s) viscérale (s) ou autres
d-1) histopathologie [51]
Les cancers de la cavité buccale sont à 95% des carcinomes épidermoïdes (CE)
[51]. Ils peuvent être bien ou peu différenciés. La différenciation malpighienne
se manifeste par la présence de grandes cellules quadrangulaires à limites nettes
étroitement unies par des ponts d’union. La maturation désigne l’élaboration par
les cellules tumorales de kératine, soit d’apparence normale avec disparition des
noyaux (orthokératose), soit d’aspect anormal avec persistance de noyaux
(parakératose) ou dans des cellules individuelles (dyskératose).
En fonction du degré de différenciation de ces cellules, on distingue :
- carcinome épidermoïde
• les cancers épidermoïdes différenciés représentent 95% des cas. Les
cellules de ces cancers sont identiques à celles de l’épithélium buccal normal.
• les cancers moins différenciés s’opposent aux précédents, composés de
cellules de formes variables, cubiques, polygonales, fusiformes monstrueuses.
Celles ci sont très basophiles et la maturation kératosique est très rare.
- Autres types de cancers
les sarcomes, lymphomes
les mélanomes
les cancers basocéllulaires
les tumeurs odontogènes
Du point de vue histologique, certaines variétés de carcinome épidermoïde
peuvent être observées dans la cavité buccale tel que le carcinome verruqueux.
Son aspect est identique au carcinome verruqueux laryngé, il se présente parfois
sous forme d’une nappe papillomateuse hyperkératosique.

45
Figure 2 : Cancer du plancher et du bord latéral de la langue [51]

Figure 3 : Carcinome épidermoïde in situ [51]


Grossissement 100, désorganisation architecturale intéressant toute la hauteur de
l’épithélium avec une anisocaryose.
c)Traitement

c-1) Buts [48]

Le but du traitement ici est d’obtenir la guérison. Si la guérison n’est pas


possible il aura pour but d’arrêter l’évolution le plus longtemps possible et de
permettre au malade de mener une vie proche de la normale en atténuant les
symptômes de la maladie.

46
c-2) Moyens [16, 8]

• La chirurgie

C’est la thérapeutique de choix devant une tumeur limitée. Elle est exécutée
avec le souci prioritaire d’une exérèse complète.
Les techniques d’exérèse tumorale :
*conservatrice de la mandibule, bucco-pharyngectomie trans-mandibulaire
(BPTM) reconstructrice, pelvi-mandibulectomie non interruptrice.
*non conservatrice, BPTM avec sacrifice de la branche horizontale de la
mandibule, pelvi-mandibulectomie interruptrice.
Ces résections sont plus ou moins élargies aux différents éléments anatomiques
de la cavité buccale (langue, joue, palais, plancher buccal) avec ou non sacrifice
partiel ou total du maxillaire.
Les techniques d’évidement ganglionnaire :
L’évidement dit radical comprenant l’exérèse des groupes ganglionnaires
envahis avec sacrifice des éléments dit nobles (veine jugulaire interne,
sterno-cléido-mastoidien, nerf spinal).
L’évidement fonctionnel ou conservateur comprenant l’exérèse des
groupes ganglionnaires envahis avec respect des éléments dits nobles
(veine jugulaire interne, sterno-cléido-mastoidien, nerf spinal).
• La chimiothérapie
Cette chimiothérapie est soit néo-adjuvante pour diminuer le volume tumoral
avant une radiothérapie ou une intervention chirurgicale, soit proposée pour une
récidive. Elle n’a pas fait la preuve de son efficacité. Le protocole le plus utilisé
associe le 5FU (fluo-uracyl) et la cisplatine en cure de 5 jours.
• La radiothérapie
C’est l’utilisation des radiations ionisantes dans un but thérapeutique. L’action
biologique de ces radiations aux doses utilisées en clinique est d’empêcher la

47
division cellulaire. La radiothérapie peut être délivrée par irradiation externe ou
par curiethérapie.
Le choix de la radiothérapie dépendra de la localisation tumorale, du type
histologique de la lésion et de son extension.

c-3) Indications [6]


Pour les T1- T2 à distance des structures osseuses, on utilise la curiethérapie
ou la chirurgie.
Pour les T1 -T2 proches de l’os, on utilise la chirurgie
Pour les T3- T4, on utilise la chirurgie si elle est localement possible et dans ce
cas on la fait suivre de la radiothérapie externe car l’exérèse peut être
considérée comme systématiquement limite.
Si l’état général du malade le rend inopérable (tares, âges), on réalise une
radiothérapie externe (radio-chimiothérapie concomitante avec doses de
chimiothérapie adaptées ou radiothérapie externe seule).
Pour les aires ganglionnaires, en pratique, l’attitude décidée est celle qui
correspond au traitement de la tumeur primitive :
S’il y a une chirurgie pour la tumeur primitive, on réalise un curage
ganglionnaire.
S’il y a une radiothérapie externe de la tumeur primitive, on réalise une
radiothérapie externe des aires ganglionnaires.
S’il y a une curiethérapie externe de la tumeur primitive on a le choix entre le
curage systématique ou la simple surveillance en cas de N0.

d) Surveillance [6]
Une surveillance régulière est réalisée en recherchant une récidive tumorale ou
ganglionnaire dont 90% des cas surviennent dans les deux premières années.
Mais on recherche également l’apparition d’une deuxième localisation aux
niveaux des VADS, œsophagiennes, ou bronchique. Elle nécessite :
- une consultation tous les deux mois pendant un an
48
- une consultation tous les quatre mois pendant deux ans
- une consultation tous les six mois pendant deux ans
- puis tous les ans
- une radio du thorax par an
- une pan-endoscopie avec biopsie au moindre signe d’appel
La qualité de vie dépend des séquelles des traitements. Il peut y avoir une gêne à
la phonation, à la mastication, à la déglutition, une réduction du goût, un
manque de salive gênant, des douleurs ou une modification de l’aspect extérieur,
etc. Toutes ces difficultés ont été longtemps considérées comme étant le prix à
payer pour la guérison. On attache de plus en plus d’importance à ces séquelles
dans le but d’en réduire la fréquence. Les progrès récents se sont faits plus en
termes de qualité de survie qu’en taux de survie globale.
Malheureusement, les taux de survie aux cancers de la bouche n’ont
pratiquement pas changé au cours des 30 dernières années. L’une des principales
raisons est le grand nombre de personnes dont la maladie n’est diagnostiquée
que tardivement.
Aussi le stomatologue a un grand rôle à jouer dans la prise en charge de ces
lésions cancéreuses de la cavité buccale.

e)CANCERS DES GLANDES SALIVAIRES


e-1) Epidémiologie [8]
L’incidence des tumeurs des glandes salivaires est faible, inférieure à 1/
100.000, sans disparité géographique notable. Peu fréquentes, elles représentent
un peu moins de 5% des tumeurs de la tète et du cou.
La glande parotide est la localisation la plus fréquente des tumeurs des glandes
salivaires principales (GSP), le palais est le site le plus fréquent des tumeurs des
glandes salivaires accessoires (GSA). La glande sublinguale est
exceptionnellement en cause.
Les ¾ des tumeurs salivaires sont bénignes : l’adénome pléomorphe est de loin
le plus fréquent.
49
Certains facteurs de risque ont été évoqués :
-antécédent d’irradiation de la région cervico-faciale
-antécédent d’irradiation cutanée
-tabac pour les carcinomes épidermoïdes (notamment des GSA)
e-2) Etude clinique

e-3) circonstances de découverte [27]

Nodule intra parotidien isolé ; c’est le tableau le plus fréquent , il est unique au
sein de la glande par ailleurs normale, est ferme ou dur, indolore, de contour
régulier ou bosselé, mais circonscrit .
Le nodule avec signes d’accompagnement tel que : une paralysie faciale souvent
partielle ou adénopathie cervicale indolore et dure oriente vers la malignité très
probable de la tumeur. Moins classique, l’aspect inflammatoire de la peau en
regard du nodule et surtout son caractère douloureux doivent être considéré
comme suspects de malignité
e-4) Diagnostic positif [64]
• Examen histologique extemporané
• Cytoponction à l’aiguille fine pour le diagnostic préopératoire

e-5) Classification TNM [64]


La classification TNM (1997) reprend pour le N et le M la classification
classique des tumeurs de la tête et du cou :

T=tumeur primitive

-Tx Renseignements insuffisants pour classer la tumeur primitive


-T0 Pas de signe clinique de tumeur primitive
-T1 Tumeur 2 cm dans son plus grand diamètre sans extension extra-
parenchymateuse
-T2 Tumeur > 2 cm et 4 cm dans son plus grand diamètre sans extension

50
extra-parenchymateuse
-T3 Tumeur avec extension extra-parenchymateuse sans atteinte du 7ème nerf
crânien et/ou > 4 et 6 cm dans son plus grand diamètre*
-T4 Tumeur avec atteinte de la base du crâne, 7ème nerf crânien et/ou > 6 cm
dans son plus grand diamètre

N - Adénopathies régionales

-Nx Renseignements insuffisants pour classer l’atteinte des ganglions


lymphatiques régionaux
-N0 Pas de signe d’atteinte des ganglions lymphatiques régionaux
-N1 Métastase dans un seul ganglion lymphatique homolatéral 3 cm dans
son plus grand diamètre
-N2 Métastase unique dans un seul ganglion lymphatique homolatéral > 3 cm
et 6 cm dans son plus grand diamètre, ou métastases ganglionnaires
homolatérales multiples, toutes 6 cm
-N3 Métastase dans un ganglion lymphatique > 6 cm dans son plus grand
diamètre.

M - Métastases à distance

-Mx Renseignements insuffisants pour classer des métastases à distance


-M0 Pas de métastases à distance
-M1 Présence de métastase (s) à distance.

e-6) Anatomie-pathologique [3O]

CLASSIFICATION DES CANCERS DES GLANDES SALIVAIRES (OMS


1992)
On distingue :
Adénocarcinome à cellules acineuses

51
Carcinome muco-épidermoïde
Carcinome adénoïde kystique
Adénocarcinome polymorphe de bas grade
Tumeurs mixtes malignes
• Carcinome sur adénome pléomorphe
• Carcinosarcome
• Tumeur mixte métastasiante
Carcinome malpighien
Adénocarcinome à cellules basales
Carcinome épithélial–myoépithélial
Adénocarcinome à cellules claires
Cystadénocarcinome
Carcinome indifférencié :
A petites cellules
A grandes cellules
Carcinome lymphoépithélial
Carcinome oncocytaire
Carcinome des canaux salivaires
Adénocarcinome sébacé
Carcinome myoépithélial
Carcinome adénosquameux

Les types histologiques les plus fréquemment rencontrés sont les cancers
muco-épidermoïdes, le carcinome développé sur un adénome pléomorphe,
les adénocarcinomes puis les carcinomes adénoïdes kystiques.

e-7) les cancers épithéliaux [27]

Ils représentent 8 à 18% des tumeurs des glandes salivaires.

52
• les carcinomes muco-épidermoïdes : représentent 44% des cancers des
glandes salivaires. Ce sont des cancers à malignité intermédiaire développés à
partir des canaux salivaires. Ils se caractérisent par la présence de cellules
épidermoïdes et des cellules mucoïdes. Les cellules épidermoïdes sont souvent
unies par des ponts intercellulaires bien visibles mais la kératinisation est rare.

• le carcinome développé sur un adénome pléomorphe : Il représente 17%


des cancers des glandes salivaires, le diagnostic s’appuit sur la présence
simultanée au sein de la tumeur des vestiges de l’adénome pléomorphe et d’un
contingent carcinomateux plus ou moins différencié.

L’adénocarcinome et le carcinome épidermoïde représentent respectivement


10% et 7% des tumeurs malignes salivaires.

L’adénocarcinome peut naître soit des cellules des canaux excréteurs, soit des
acini. Il est constitué de quelques tubules et formations glandulaires papillaires.
On n’y trouve aucun vestige d’adénome pléomorphe.
Le carcinome épidermoïde se caractérise par la présence de cellules unies par
des ponts inter-cellulaires et formant par maturation, des lamelles de kératine.

Le cylindrome ou carcinome adénoïde kystique: représente 9% des cancers


salivaires. C’est la variété la plus fréquente des cancers des GSA. Il s’agit d’une
tumeur d’évolution lente pouvant s’accompagner classiquement d’une atteinte
du nerf facial dans sa localisation parotidienne. Elle se développe à partir des
canalicules intercalaires, elle est faite de cellules de type canalaire, petites,
sombres et de cellules myoépithéliales se disposant en travées délimitant des
îlots de stroma hyalin ou mucoïde.

e-8) Les cancers non épithéliaux


Ce sont essentiellement les sarcomes tels que : l’angiosarcome, le
fibrosarcomes, le liposarcome, le sarcome embryonnaires et le sarcome de
Kaposi. Ces cancers sont exceptionnels.
53
e-9) les cancers secondaires
Ils sont représentés par les métastases des carcinomes cutanés ou bucco-
pharyngés, parfois d’un cancer viscéral (poumon, rein, pancréas, estomac)

e-10) Traitement [27]

La discussion ne concerne pas cette fois le type de la parotidectomie qui est


totale. Quatre autres questions se posent :
-l’attitude vis à vis du nerf facial est à discuter.
-Lorsque la tumeur entraîne une paralysie faciale incontestable, le sacrifice du
nerf est inéluctable.
-la pratique d’un curage cervical ne se discute pas en cas de carcinome vrai
-Le recours à la radiothérapie, en complément du traitement chirurgicale est ou
non systématique selon les écoles.

f) CANCERS DES MAXILLAIRES

* Epidémiologie
Les cancers des maxillaires existent bel et bien mais leur incidence reste difficile
à préciser car souvent associés aux tumeurs du massif facial et aux tumeurs
osseuses. Au Mali, DIOMBANA en 1998 en étudiant l’implication du sinus
maxillaire dans les tumeurs du massif facial dans le service de stomatologie et
chirurgie maxillo-faciale de l’hôpital de Kati retrouve 51cas de tumeurs sur
10ans, soit environ 5cas par an [22]. Au Mali, Diarra en 2005 en étudiant les
tumeurs du massif facial à Kati retrouve 13 cas de cancer du massif-facial en 10
ans [24].

F-1) Le carcinome du maxillaire supérieur [1]


Le carcinome, dans sa forme épidermoïde prédomine. Le point de départ de la
lésion est buccal ou naso-sinusal.

54
• La tumeur a pour origine la muqueuse palatine ou gingivale
Il peut s’agir :
-d’une lésion bourgeonnante, ulcéreuse ou ulcéro-végétante saignant au moindre
contact. L’induration est difficile à apprécier du fait de la fixité de la muqueuse
palatine. Elle entraîne une certaine mobilité dentaire, l’extension se fait :
En avant vers les lèvres, la cloison et les fosses nasales
En haut vers le sinus
En arrière vers la tubérosité du maxillaire, le palais et la fosse ptérygo-
maxillaire
Les adénopathies sont rares au début.

• La tumeur a pour origine la muqueuse sinusale


1-Le malade consulte en stomatologie pour les motifs suivants :
-une tuméfaction sous la muqueuse normale ou à peine congestive, l’inquiète
-une mobilité dentaire apparaît dans un secteur précis, évoquant une parodontite,
mais la vitalité n’est pas conservée.
-des douleurs dentaires ou névralgiformes persistent et le gênent.
L’évolution se fait vers la fistulisation en bouche.
2- Il faut alors rechercher les signes suivants :
- signes nasaux : épistaxis, obstruction nasale, écoulement séro-
hémorragique
- signes occulaires : diplopie, exophtalmie, larmoiement, œdème de
la paupière inférieure, le plus souvent unilatéral.
- signes faciaux : tuméfaction ou asymétrie faciale, hypoesthésie
sous- orbitaire
- Une adénopathie sous-maxillaire et jugulaire
Tous ces signes peuvent s’associer de façon variable.
f-3) la radiographie :
est indispensable mais d’interprétation difficile. On demande :

55
Il est possible de localiser la tumeur : en fonction des signes cliniques et
radiologiques :
- sur le plancher sinusal : on peut détecter des signes palatins et dentaires
(mobilité dentaire, douleur)
- sur la paroi interne du sinus, ce sont :
Les signes rhinologiques
Les signes vestibulo-dentaires (tuméfaction)
- sur la paroi externe des sinus :
Les signes localisés au malaire (douleur de la pommette)
Les signes vestibulo-dentaires
- au plafond sinusal :
Les signes orbito-malaires
Les signes ethmoïdo-maxillaires.
f-4) La biopsie directe ou après trépanation exploratrice :
Confirme le diagnostic. Elle doit être la plus proche possible du temps
opératoire.
IV.3.3-Classification TNM
T0=carcinome pré-invasif in situ
T1=tumeur inférieure à 1cm
T2= tumeur entre 2 et 4cm
T3= tumeur supérieure à 4cm

N0=ganglion non palpable


N1=ganglions homo-latéraux mobiles
N2= ganglions contro-latéraux ou bilatéraux mobiles
N3=ganglions fixes
M + ou M- selon qu’il y ait métastase ou non

56
f-5) Histopathologie [4]
Ces cancers peuvent être regroupés en tumeurs odontogéniques et en tumeurs
non odontogéniques.
III.3.4.1- Les tumeurs odontogéniques
Ces tumeurs sont classées en trois groupes, en fonction de leur ressemblance
avec tel ou tel stade du développement du bourgeon dentaire :
Les tumeurs épithéliales pures rappelant la structure de l’émail, d’origine
malpighienne ou se différencient ensuite les améloblastes sécrétant l’émail.
Les tumeurs à la fois épithéliales et conjonctives, où se retrouvent des tissus
rappelant l’organe de l’émail et des tissus semblables à l’ectomésenchyme
pulpaire.
Les tumeurs conjonctives pures sont formées d’un tissu analogue à
l’ectomésenchyme et peuvent englober quelques vestiges épithéliaux
odontogéniques non tumoraux.
Comme tumeurs malignes, on a :
Le carcinome odontogénique : nettement majoritaire des 90% des cas. Il est du
à la prolifération désordonnée d’un épithélium sans tendance à la
différenciation.
Le sarcome odontogénique
-les tumeurs non odontogéniques
-le fibrosarcome
-le chondrosarcome
-l’ostéosarcome
-les autres sarcomes
-les lymphomes (plasmocytome, lymphome de Burkitt)

F-6) Aspects thérapeutiques [1]


L’exérèse chirurgicale, lorsque cela est possible mais elle est très mutilante,
Lorsque la chirurgie n’est pas possible : on pratiquera la radiotherapie et ou la
chimiothérapie, et le curage ganglionnaire à partir de N1.
57
o
58
1-Cadre d’étude :

Le Centre Hospitalier Universitaire d’Odontostomatologie (CHU-OS) nous a


servi de cadre d’étude.
-Description du cadre d’étude :
Il est situé au quartier du fleuve de Bamako sur la rive gauche du fleuve Niger,
rue Raymond Pointcarré porte Numéro 857.
C’est un centre hospitalier spécialisé en odontostomalogie. Centre de référence
nationale, il a effectivement ouvert ses portes le 10 février 1986.
Erigé en établissement public à caractère administratif (EPA) par la loi numéro
92-026/ABRM du 05 octobre 1992, CHU-OS est devenu établissement
hospitalier public (EHP) par la loi numéro 03-23 ANKM du 14 juillet 2003
Il a signé la convention hospitalo-universitaire le 12 Décembre 2006 date à
laquelle il est devenu CHU.
Il a pour objectif d’améliorer l’état de santé des populations en matière de santé
bucco-dentaire.
Il assure les missions suivantes :
-Assurer le diagnostic, le traitement des malades et des blessés, en matière
d’odontostomatologie ;
-Prendre en charge les urgences et les cas référés ;
-Assurer la formation initiale, la formation continue des professionnels de santé
en matière de santé bucco-dentaire et des cas en chirurgie maxillo-faciale ;
-Conduire les travaux de recherche dans le domaine de l’odontostomatologie.

2-Type et durée d’étude


Il s’agissait d’une étude descriptive et rétrospective sur une période de trois ans
(Janvier 2011-Mars 2014) qui a concerné un échantillon de 51 cas sur 31315
consultations.

59
3-Population d’étude

L’étude a porté sur tous les patients ayant consulté pour tumeur d’ordre
odontostomatologique, suivis, hospitalisés, ou non avec les examens
anatomopathologiques effectués de 2011 à 2014.
a-critères d’inclusion

-Sont inclus dans notre étude tous les patients présentant un carcinome
épidermoide stomatologique et maxillo-facial confirmé par l’histologie et /ou la
cytologie au cours de notre période d’étude.

b-critères de non inclusion

-Ne sont pas inclus dans notre étude tous les patients dont le prélèvement ne
permettait pas de définir la nature du cancer.

- Les patients présentant d’autres cancers qui ne sont pas des carcinomes
épidermoides.

4-Informations recueillies
L’étude des dossiers a nécessité la prise en compte des différentes variables à
savoir :
-Le nom et le prénom;
-Le sexe et l’âge;
-L’ethnie et la résidence;
Le siège de la tumeur, le motif de consultation, le bilan biologique, le traitement
et le suivi.
-Les bilans biologiques et imageries médicales suivants ont été effectués :
- NFS, le BW, le groupage rhésus, la glycémie, l’urée sanguine, la créatininémie
l’électrophorèse de l’hémoglobine, le TS, le TC, la radiographie en incidence de
Blondeau, la scopie pulmonaire, la sérologie HIV (non systématique).

60
La technique opératoire était surtout basée sur l’exérèse de la tumeur suivie d’un
curetage profond de la zone en utilisant soit la technique de Weber Velpeau, soit
celle de Denker, soit le Caldwell-Luc modifié du Professeur M.L Diombana.
Nos résultats ont été appréciés en fonction des critères suivants :
- Morphologique.
- Fonctionnel
- Esthétique.
- L’existence de séquelles neurologiques.
Ils sont classés en résultats bons, assez bons et mitigés.
Ont été jugés bons les résultats des patients chez lesquels :
- l’esthétique est préservée.
- Il y a peu ou absence de cicatrice visible.
- Il n’y a pas de trouble neurologique.
-fonction de mastication et de phonation conservées.
Ont été jugés assez bons les résultats des patients chez lesquels :
- la fonctionnalité de la mastication et de la phonation a été en partie restaurée.
- Il y a une cicatrice ou bride visible.
- Pas de troubles neurologiques.
Ont été jugés mitigés les résultats des patients chez lesquels nous avons
noté la présence d’un ou plusieurs signes suivants :
- Récidive.
- Cicatrice ou bride très visible
-Trouble neurologique.
Le suivi des malades fut très difficile car ils se souciaient seulement de
l’exérèse de la tumeur qui leur permettait d’avoir une certaine place dans la
société, seuls les cas de récidives ont fait l’objet d’un suivi.
D’autres examens complémentaires comme la tomodensitométrie cérébrale,
la radiographie pulmonaire de face et l’échographie abdominale ont souvent
été demandés.

61
a) La collecte des données :
Nos sources d’information ont été :
- les dossiers individuels des patients.
- Le registre de consultation
- Le registre de compte rendu d’intervention du bloc opératoire ;
Le recueil de données a été fait à partir d’une fiche individuelle de recueil des
données portée en annexe. Cette fiche a été élaborée par l’étudiant, discutée
avec les collègues et corrigée par le directeur de thèse.

b) L’analyse des données :


L’analyse des données a été effectuée à l’aide du logiciel spss 12.0 for
Windows. Un risque (P) de 5% a été retenu. Une présentation tabulaire des
données a été adoptée.

62
o
63
Tableau I : Répartition de l’effectif des patients selon le sexe.

Sexe Effectif Fréquence(%)


Masculin 33 64,70
Féminin 18 35,30
Total 51 100,00

Le sexe masculin a représenté 64,70% des cas avec un sex- ratio de 1,83.
Tableau II : Répartition des patients en fonction de la tranche d’âge.

Tranche d’âge Effectif Fréquence(%)


20-35 3 5,90
35-45 6 11,80
45-55 9 17,60
55-65 14 27,50
65-75 19 37,20
total 51 100,00

La tranche d’âge la plus représentée a été celle de 65-75 ans soit 37,20% avec
une moyenne de 57,25 ans et un écart type de 12,58.

64
Tableau III : Répartition de l’effectif des patients selon l’occupation.
Profession Effectif Fréquence(%)
Agriculteur 26 50,98
Femme au foyer 14 27,45
Élève /Etudiant 4 7,84
Operateur économique 7 13,73
Total 51 100,00

Les agriculteurs ont été les plus représentés soit 50,98%.

Tableau IV : Répartition de l’effectif des patients selon l’ethnie

Ethnie Effectif Fréquence(%)


Bamanan 18 35,30
Malinké 11 21,57
Peulh 7 13,73
Soninké 10 19,60
Sonrhaï 5 9,80
Total 51 100,00

L’ethnie Bamanan a été la plus représentée avec 35,30% des cas.

65
Tableau V : Répartition de l’effectif des patients selon la résidence

Résidence Effectif Fréquence(%)


Bamako 19 37,26
Kayes 8 15,68
Koulikoro 6 11,77
Sikasso 11 21,57
Gao 3 5,88
Ségou 4 7,84
Total 51 100,00

La plupart de nos patients étaient originaires du district de Bamako avec


37,26%.

Tableau VI : Répartition de l’effectif des patients selon le motif de


consultation.

Motif de consultation Effectif Fréquence(%)


Tuméfaction 28 54,90
Ulcération 13 25,50
Douleur 10 19,60
Total 51 100,00

La tuméfaction a été le motif de consultation le plus fréquent (54,90%).

66
Tableau VII : Répartition de l’effectif des patients selon le siège de la
tumeur.

Siège de la tumeur Effectif Fréquence(%)


Vestibule buccal 4 7,84
palais 7 13,73
langue 20 39,22
Arcade dentaire 5 9,8O
Plancher 6 11,77
buccal
lèvres 2 3,92
joues 3 5,88
gencive 4 7,84
Total 51 100,00

La tumeur de la langue a été la plus représentée avec 39,22%.

Tableau VIII : Répartition de l’effectif des patients selon la consommation


de tabac

Consommation de Effectif fréquence%


tabac
Oui 40 78,43
Non 11 21,57
Total 51 100,00

Dans notre étude 78,43% des patients étaient tabagiques.

67
Tableau IX : Répartition de l’effectif des patients selon la consommation
d’alcool.
Consommation d’alcool Effectif Fréquence(%)
Oui 30 58,82
Non 21 41,18
Total 51 100,00

Dans notre série 58,82% des patients consommaient de l’alcool.

Tableau X: Répartition du siège de la tumeur en fonction du sexe.

Sexe Homme Femme Total

siège
Vestibule buccal 1 3 4
palais 5 2 7
langue 13 7 20
Arcade dentaire 2 3 5
lèvres 1 1 2
Plancher buccal 4 2 6
joues 1 2 3
gencives 1 3 4
Total 28 23 51

Chi2=16,61 ; P=0,15
Chi2=non validé
Il n’existe pas de liaison statistiquement significative entre le sexe et le siège de
la tumeur.

68
Tableau XI : Répartition des patients selon la différenciation des tumeurs.
Examen- Effectif Fréquence (%)
anatomopathologique
Carcinome 39 76,47
épidermoide différencié
Carcinome épidermoide 12 23,53
indifférencié
total 51 100,00

Le type histologique dominant a été le carcinome épidermoide différencié avec


76,47% des cas.

Tableau XII : Répartition des patients selon le bilan biologique standard du


CHU-OS de Bamako.

Bilan Effectif Fréquence (%)


Effectué 49 96,00
Non effectué 2 4,00
Total 51 100,00

Le bilan biologique standard a été effectué dans 96% des cas.

69
Tableau XIII : Répartition des patients selon le traitement médical

Médical Effectif Fréquence (%)


Chimiothérapie 37 72,54
anti cancéreuse
Chimiothérapie 11 21,57
anti-infectieuse
Aucun 3 5,89
Total 51 100,00

Le traitement médical a été effectué dans 94,11% des cas.

Tableau XIV : Répartition des patients selon le traitement chirurgical.

Traitement chirurgical Effectif Fréquence (%)


Oui 47 92 ,16
Non 4 7 ,84
Total 100 100 ,00

Le traitement chirurgical a été effectué chez 92,16% des patients.

70
Tableau XV : Répartition des patients en fonction de la période de suivi
postopératoire

Période de suivi Effectif Fréquence (%)


2semaines 51 100
1mois 48 94,11
3mois 45 88,23
Perdu de vue 6 11,77
total 51 100,00

Dans 88,23% des cas nos patients ont été revus après une période de 3 mois

71
Tableau XVI : Répartition des patients en fonction des résultats
postopératoires.

Résultats Effectif Pourcentage%


satisfaisant 44 86,28
Perdu de vue 7 13,72
total 51 100,00

Dans notre étude les résultats ont été satisfaisants dans 86,28% des cas.

Tableau XVII : Répartition des résultats de l’examen anatomo-


pathologique en fonction de l’âge.

Examen anatomo- pathologique Tranche d’âge Total


20-35 35-45 45-55 55-65 65 -75
Carcinome épidermoїde
différencié 3 5 8 11 13 40

Carcinome épidermoїde
indifférencié 0 1 2 3 5 11

Total 3 6 10 14 18 51

Chi2 : 21,65 ; p=0 ,48


Chi2 non validé
Il n’y a pas de liaison statistiquement significative entre l’examen anatomo-
pathologique et l’âge.

72
Tableau XVIII : Répartition des résultats histologiques en fonction du
siège de la tumeur.
Histologie Carcinome Carcinome total
épidermoide épidermoide
différencié indifférencié
siège
Vestibule 4 0 4
buccal
palais 5 2 7
langue 15 5 20
Arcade 3 2 5
dentaire
Plancher 4 2 6
buccal
lèvres 2 0 2
joues 3 0 3
gencive 3 1 4
total 39 12 51

Le carcinome épidermoide a surtout touché la langue soit 39,21%.


Chi2=10,34 ; p=O, 52
Chi2=non validé
Il n’existe pas statistiquement significative entre les résultats histologiques et le
siège.

Tableau XIX : Répartition des résultats de l’examen anatomo-pathologique


en fonction de la consommation de l’alcool
Examen anapath Carcinome Carcinome Total
épidermoide épidermoide
différencié indifférencié
Alcool
Oui 26 10 36
Non 12 3 15
Total 38 13 51

Chi2 :5,14 ; p=0,73


Chi2 non validé
Il n’y a pas de liaison statistiquement significative entre l’examen anatomo-
pathologique et la consommation de l’alcool.

73
Tableau XX : Répartition des résultats de l’examen anatomo-pathologique
en fonction de la consommation du tabac
Examen anapath Carcinome Carcinome Total
épidermoide épidermoide
différencié indifférencié
Tabac

Oui 28 9 37
Non 11 3 14
Total 39 12 51

Chi2 = 6,31 ; p=0 ,27


Chi2 non validé
Il n’y a pas de liaison statistiquement significative entre l’examen anatomo-
pathologique et la consommation du tabac.

Tableau XXI : Répartition des patients en fonction de la tranche d’âge et le


siège de la tumeur.

Siège Vestib palais langue Arcade lèvres Plancher joues gencive total
ule dentaire buccal
âge bucca
l
[20-35] 0 0 1 1 0 0 0 0 2

[35-45] 0 0 1 0 0 1 1 0 3

[45-55] 0 2 7 1 2 2 1 2 17

[55-65] 3 1 5 2 0 1 1 2 15

[65-75] 1 4 6 1 0 2 0 0 14

Total 4 7 20 5 2 6 3 4 51

Chi2=78,85 ; p=0,43
Chi2 n’est pas validé
Il n’existe pas une liaison statistiquement significative entre la tranche d’âge et
le siège de la tumeur.

74
75
1- LE SEXE
Dans notre étude, le sexe masculin a représenté 64,70% des cas avec un sex-
ratio de 1,83.
-Pour les carcinomes épidermoides de la langue dans notre étude nous avons
noté une prédominance masculine à 25,49% contre 13,72% chez la femme.
En France BONNARDOT L. trouve 65% de cas chez l’homme et 35% de cas
chez la femme pour un suivi de 7 ans [12].
VIGREUX A. à Rouen (France) a observé une prédominance masculine avec
96% des cas [62].
GEHANO [30] en France trouve une prédominance masculine avec plus de
1200 nouveaux cas chez l’homme pour 200 cas chez la femme dans certains
registres départementaux.
DIOMBANA M.L et al [22] ont trouvé une prédominance masculine avec 56%
des cas contre 44% des cas pour le sexe féminin.
J.J MAZERON [40] observe également une prédominance masculine de 9 sur
10 cas.
Cela est dû au fait que notre étude était basée sur les carcinomes épidermoides
de plusieurs organes et que notre échantillon est un peu faible.
-Pour les tumeurs des joues et des lèvres, notre étude trouve une prédominance
masculine à 17,64%.
DIOMBANA ML et collaborateurs ont trouvé 54,5% [23] et BERTOIN P 90%
en faveur du sexe masculin [9]
-Pour les cancers de la cavité buccale : vestibule buccal (5,88%), palais (3,92%),
gencive (5,88%), notre étude trouve 15,68% en faveur du sexe féminin.
TOURE S et MOUFTAQUIR B ont trouvé respectivement 60% et 69% de
femmes [59,43].

76
2-AGE
Dans notre étude la tranche d’âge la plus représentée a été celle de 65-75 ans
soit 37,20% avec les extrêmes de 20 et 75 ans, un écart type de 12,58 et une
moyenne d’âge de 57,25 ans.
AKA G. et TOURE S. ont aussi trouvé respectivement un âge moyen de 47,8
ans et 52,6 ans [2, 59].
Dans notre étude les carcinomes épidermoides de la langue sont plus observés
dans une tranche d’âge de 55 à 65 ans avec les extrêmes de 20 et 75 ans soit une
moyenne d’âge de 44,2 ans.
P. JACQUES [33] a trouvé en France 85% des cas dans la tranche d’âge de 55 à
65 ans avec des extrêmes de 30 et 90 ans avec une moyenne d’âge de 55 ans.
DIOMBANA M.L [23] et al ont trouvé comme tranche d’âge la plus
représentée celle comprise entre 49 et 80 ans soit 52% des cas avec des extrêmes
de 20 et 80 ans.
O .SIBIBE [52] dans l’étude du cancer de la langue, au service de stomatologie
et de chirurgie maxillo-faciale du CHU-OS de Bamako trouve comme tranche
d’âge la plus représentée celle comprise entre 71-80 ans soit 26% avec des
extrêmes de 11 et 80 ans avec une moyenne d’âge de 35,2 ans
J.J MAZERON [40] en France trouve une moyenne d’âge de 55 ans.
Selon PIETTE R. le carcinome épidermoide est une pathologie de l’adulte entre
55 et 75 ans, l’âge moyen de sa survenue est de 63,7 ans pour la femme et 63,5
ans pour l’homme [47].
-Pour les tumeurs des lèvres et des joues, notre étude a trouvé une moyenne
d’âge de 56,6 ans.
BERTOIN P dans son étude a trouvé une moyenne d’âge de 58 ans avec
l’existence de la pathologie aussi chez les vieux alcoolo-tabagiques de 85 ans
[6].

77
DIOMBANA ML, AG MOHAMED A, KUSSNER H et AL ont trouvé
40,90% en faveur de la tranche d’âge de 19-45 ans avec un âge moyen de 30,7
ans [23].
BERNIER et CLARK cités par MAHEE ont obtenu 71% des cas pour la tranche
d’âge de 20-44 ans [11].
-les autres tumeurs de la cavité buccale (vestibule buccal, palais, plancher
buccal) ont été observé à un âge moyen de 40,98 ans.
YOUNES Y. [66] dans une étude rétrospective de 256 observations colligées
pendant 15 ans à DAKAR note un âge moyen de 47 ans.
PINSOLE J et coll. [46] sur une série de 199 patients traités pour cancer de la
cavité buccale et de l’oropharynx ont trouvé un âge moyen de 60 ans avec les
extrêmes de 20 et 87 ans.
3-OCCUPATION
Dans notre série les agriculteurs ont dominé avec 50,98% des cas, suivis par les
femmes au foyer avec 27,45% des cas.
Dans l’étude de DIOMBANA M.L à l’Hôpital de Kati, il a été mentionné 44%
des cas pour les agriculteurs, et 40% pour les femmes au foyer [22].
O .SIBIBE [51] dans l’étude du cancer de la langue, au service de stomatologie
et de chirurgie maxillo-faciale du CHU-OS de Bamako, les agriculteurs ont
dominé avec 37% des cas suivis par les femmes au foyer (30% des cas).
4- SIEGE
Au cours de notre étude, nous avons observé 51 cas de carcinomes épidermoides
stomatologiques et maxillo-faciaux, parmi lesquels 20 cas (39,22%) au niveau
de la langue, 7 cas (13,73%) au niveau du palais, 6 cas (11,77%) au niveau du
plancher buccal, 5 cas (9,80%) au niveau de l’arcade dentaire, 4 cas (7,84%) au
niveau du vestibule buccal, 2 cas (2,92%) au niveau des lèvres, 3 cas (5,88%)
au niveau des joues, 4 cas (7,84%) au niveau de la gencive.
Toutefois, AKA G. dans son étude sur les tumeurs malignes bucco-maxillo-
faciales en Côte d’Ivoire a noté 55,50% de siège buccal, 29,4% au niveau des

78
maxillaires et 15,1% pour les autres (parotide, paupière, menton, sous mentale)
[2].
HUA Xi en Chine a noté par ordre décroissant une prédominance des cancers
au niveau de la cavité buccale, du maxillaire, des mandibules et des glandes
salivaires [32].
-Pour les cancers de la cavité buccale, notre étude a observé une prédominance
au niveau de la langue et du palais dans 39,22% et 13,73% des cas.
CHIDZONGA M. et YOUNES Y. ont trouvé respectivement une prédominance
au niveau de la langue dans 20,50% et 38% des cas [21,66].
AKA G a noté 24% au niveau de la langue et 10,10% au niveau du palais [2].
TOURE S. et Coll ont rapporté 21,90% au niveau de la langue et 14,30% au
niveau du palais [58].
-Pour les tumeurs des joues et des lèvres notre étude a noté respectivement
15,68% et 11,77% des cas.
DIOMBANA ML, AG MOHAMED A, KUSSNER H et AL ont trouvé aussi
une prédominance au niveau de la joue en égalité avec celle des lèvres soit
36,40% chacun [23].
Les statistiques de GILBERT et HOSXE G [1972], ont montré une localisation
des lèvres représentant 80 à 95% des cancers buccaux [29].
5-TYPE HISTOPATHOLOGIQUE
Dans notre étude les résultats de l’examen anatomopathologique ont donné
exclusivement le carcinome épidermoide, dont 76,47% pour le carcinome
épidermoïde différencié et 23,53% pour le carcinome épidermoide indifférencié.
AKA G. et TAY AB. ont signalé respectivement une prédominance des
carcinomes dans 79% et 67% des cas [2,58].
-Pour les carcinomes de la cavité buccale (gencive, palais plancher buccal, la
langue, vestibule buccal, joues en sa face interne) dans notre étude nous avons
trouvé 96%, ce taux se rapproche de celui dans la littérature (95%) des
carcinomes épidermoides selon SIMART S. [51].

79
-Selon les observations de LEZY J.P [37] ,90% des carcinomes de la muqueuse
buccale sont des carcinomes épidermoides plus ou moins différenciés.
-Pour les carcinomes épidermoides de la langue, nous avons trouvé dans notre
étude 39,21%.
A l’hôpital de Kati, DIOMBANA ML trouve une prédominance des carcinomes
avec 76% des cas dont 47,4% des cas constitués par les carcinomes
épidermoides spinocellulaires [22].
Selon les observations de GEHANNO les carcinomes épidermoides ont été
trouvés dans 90% des cas des tumeurs de la langue [30].
Au Maroc, BOUYAKHFE M. a trouvé 94,4% de cas de carcinomes
épidermoides [13].
BOUCHET A. [14] trouve en France, dans les résultats de l’examen
anatomopathologique, le carcinome épidermoide dans 100% des cas.
Chez PINSOLE J. [46] le carcinome épidermoide vient en tête avec 98% des cas
devant les adénocarcinomes et les cylindromes.
-Pour les carcinomes épidermoides des joues et des lèvres notre étude a trouvé
respectivement 5,88% et 3,92% soit 9,8%.
SIMART S a trouvé 90% de carcinomes épidermoides au niveau des joues et
des lèvres [51].

80
LIMITES ET DIFFICULTES DE NOTRE ETUDE

Notre étude avait pour but d’étudier le profil épidémiologique et clinique des
carcinomes épidermoides dans le service de stomatologie et de chirurgie
maxillo-faciale du CHU-OS de BAMAKO.
Certaines limites ont été observées au cours de notre étude :
- la faible taille de l’échantillon ; ceci pourrait s’expliquer par la négligence
des parents qui n’apportent pas toujours les pièces opératoires au service
d’anatomopathologie, ou le fait que les patients consultent à un stade
avancé rendant toute intervention difficile.
- certains renseignements cliniques manquants ou insuffisants dans les
comptes-rendus.
- Des dossiers souvent incomplets dans le service.

81
82
CONCLUSION

Nous avons mené une étude rétrospective de Janvier 2011 à Mars 2014, sur les
carcinomes épidermoïdes stomatologiques et maxillo-faciaux diagnostiqués au
CHU-OS de Bamako avec pour objectifs d’étudier leurs profils
épidémiologique, anatomo-pathologique et clinique.
Au total 51 cas de carcinomes épidermoïdes ont été colligés parmi lesquels 33
hommes et 18 femmes.
Les classes d’âge les plus touchées étaient de 65-75 ans (37,20%) avec une
moyenne d’âge de 57,25 ans et un écart type de 12,58 ;
La plupart de nos patients étaient originaires du district de Bamako (37,26%) ;
Les agriculteurs ont été les plus représentés (50,98%) ;
L’ethnie Bamanan a été la plus représentée (35,30%).
Sur le plan anatomo-pathologique les carcinomes épidermoïdes différenciés ont
été les plus représentés avec 76,47% des cas.

83
RECOMMANDATIONS
Nos recommandations s’adressent :
Aux autorités :
- Sensibiliser les populations sur la pathologie, le problème d’hygiène
bucco-dentaire, la consommation d’alcool et tabac, et un changement
dans les habitudes alimentaires ;
- Assurer la formation dans un profil chirurgical d’un plus grand
nombre de spécialistes en stomatologie, ORL et en anatomopathologie
afin d’améliorer les conditions de diagnostic et de formation continue
de ceux déjà en place pour une prise en charge de ces pathologies.
Au personnel de santé :
- Eviter de retenir les patients dans un long processus thérapeutique
surtout s’ils sont porteurs de symptomatologies telles que la
tuméfaction, l’ulcération, et des adénopathies cervicales ;
- Encourager la prise en charge multidisciplinaire ;
- Se comporter en toute circonstance en pédagogue pour démystifier les
pathologies tumorales auprès de la population.
A la population
- Consulter toujours au début des maladies dans un centre de santé de
première référence ;
- Suivre les directives du médecin traitant et éviter d’abandonner le
traitement à l’annonce d’une maladie tumorale pour une prise en
charge correcte.

84
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Abrégé d’Odonto-stomatologie
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Cancer de la Base de la Langue


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94
FICHE SIGNALITIQUE

Nom : BOUBACAR
Prénom : DIAKITE
Titre de la thèse : ETUDE EPIDEMIO-CLINIQUE DES CARCINOMES
EPIDERMOIDES DANS LE SERVICE DE STOMATOLOGIE ET DE
CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE DU CHU-OS DE BAMAKO DE 2011 A
2014 : A PROPOS DE 51CAS.
Année universitaire : 2013-2014
Pays d’origine : MALI
Lieu de dépôt : Bibliothèque de la Faculté de Médecine et
d’Odontostomatologie (FMOS) et bibliothèque du CHU-OS
Centre d’intérêt : Anatomo-pathologie, Odonto-Stomatologie, chirurgie
maxillo-faciale, chirurgie générale, cancerologie.

RESUME :
Les cancers (carcinomes épidermoïdes) de la sphère oro-faciale constituent une
entité bien existante dans nos consultations au service de stomatologie et de
chirurgie maxillo-faciale. C’est une affection qui touche surtout la tranche d’âge
des jeunes et adultes sans distinction de sexe avec une moyenne d’âge de 57,25
ans.
Nous avons réalisé une étude rétrospective s’étendant de Janvier 2011 à Mars
2014 soit une période de 3 ans dans le service de stomatologie et chirurgie
maxillo-faciale du CHU-OS de Bamako.
Au cours de cette période nous avons enregistré 51 cas de tumeurs
stomatologiques et maxillo-faciales sur un total de 31315 consultations soit une
fréquence de 0,16%.

95
La tranche d’âge 65 ans et plus était la plus représentée soit 37,20 % des cas.
La pathologie touche plus les hommes que les femmes soit 64,7% des cas dans
notre étude.
Le siège le plus fréquent de la tumeur a été la langue avec 39,22% des cas.
La tuméfaction a été le principal motif de consultation avec 54,90 % des cas.
Le principal type histologique a été le carcinome épidermoïde différencié soit
76,47 % des cas.
L’exérèse tumorale a été réalisée chez la majorité de nos patients soit 92,16%
des cas dans notre étude.
La chimiothérapie a été le traitement adjuvant dans 94,11 % des cas.
. Le suivi de nos patients après une période de 3 mois a trouvé un résultat
satisfaisant dans 88,23 % des cas.
Le problème de prise en charge tardive reste posé, dû le plus souvent aux
conditions socio-économiques, à l’ignorance, à l’influence de la médecine
traditionnelle.
Mots clés : Cancer, Stomatologie, anatomopathologie.

96
97
FICHE D’ENQUETE

Titre: Etude épidemio-clinique des carcinomes épidermoides dans le service de


stomatologie et de chirurgie maxillo-faciale (CHU-OS) à BAMAKO.
Q1 Non ; Prénom : ethnie :
Q2 Age ; Ans
Q3 Sexe ; F M
Q4 Profession ;
Q5 Résidence………………………………………………………………
Q6 ATCD médicaux : 1=HTA 2=Diabète 3= Asthme
Q7 ATCD chirurgicaux……………………………………………
Q8 Mode de vie : 1=alcool 2=tabac 3=café 4=thé
Q9 Etat général du malade : 1=mauvais 2=passable 3= bon
Q10 Siège de la tumeur : 1=lèvre 2= joue 3=gencives 4=vestibule buccal
5=langue 6=arcade dentaire 7=plancher buccal 8=palais
Q11 Motifs de consultation : 1=douleur 2=otalgie 3=tuméfaction
4=ulcération 5=trismus
6=saignement non expliqué 7=hypersialorrhée 8=mauvais bucco-dentaire
9=mobilité dentaire 10=perte de sensibilité 11=difficulté d’élocution
Q12 Adénopathies cervicales : 1=région sous digastrique 2=région sous mentale
3=région sous mandibulaire 4=région sus claviculaire 5=territoire jugulo-
carotidienne
Q13 Extension métastatique 1=poumon 2=foi 3=os 4=cerveau
Q14 Auscultation cardio-pulmonaire : 1=non 2=à préciser
Q15 Palpation abdominale : 1=à préciser
Q16 Radiologie: 1=panoramique 2=TDM 3=Echographique cervical
Q17 Bilan biologique standard du service: 1=oui 2=non
Q18 Traitement médical : 1= oui 2=non 3= produits utilisés
Q19 Traitement chirurgical 1= oui 2= non

98
Q20 Technique opératoire utilisée : 1= non 2= préciser
Q21 Résultat post opératoire :
1 = Bon ; 2= Satisfaisant ; 3= Mauvais 4= Non apprécié
Q22 Suivi post opératoire : 1=2mois 2=6mois 3=12mois 4=24mois 5=ans

99
SERMENT D’HIPPOCRATE

En présence des maîtres de cette faculté, de mes chers condisciples,


devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure, au nom de l’être suprême,
d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la
médecine.

Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent et n’exigerai jamais un


salaire au-dessus de mon travail, je ne participerai à aucun partage clandestin
d’honoraires.

Admis à l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y
passe, ma langue taira les secrets qui me sont confiés et mon état ne servira pas à
corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.

Je ne permettrai pas que les considérations de religion, de nation, de


race, de parti ou de classe sociale viennent s’interposer entre mon devoir et mon
patient.

Je garderai le respect absolu de la vie humaine dès la conception.

Même sous la menace, je n’admettrai pas de faire usage de mes


connaissances médicales contre les lois de l’humanité.

Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs


enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes


promesses.

Que je sois couvert d’opprobres et méprisé de mes confrères si j’y


manque.

Je le jure.

100

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