Chapitre 5

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Université de BATNA 2.

Département d’hydraulique
Cours de traitement des eaux conventionnelles et non conventionnelles,

M2, Ouvrages hydrauliques,

Résumé du Chapitre V : Paramètres de pollution des eaux usées et normes de rejet.

I. Evaluation de la pollution
La pollution des eaux usées se présente sous trois formes principales :
- Physique (matières en suspension)
- Chimique (matières organiques dissoutes)
- Biologique
Ces formes de pollution tiennent compte de facteurs tels que la couleur, l’odeur, la température
et le pH.
▪ Couleur et odeur
Dans les eaux usées urbaines, la couleur est due à la présence de matières organiques
dissoutes ou colloïdales. Par contre l’odeur est due à une fermentation de ces matières.
▪ Température
Il est primordial de connaître la température d’une eau. En effet, elle joue un rôle très important
dans la solubilité des sels et surtout des gaz, et la détermination du pH.
La mesure de la température est très utile pour les études immunologiques et le calcul des
échanges. Elle agit aussi comme un facteur physiologique agissant sur le métabolisme de croissance
des micro-organismes vivant dans l’eau.
▪ pH
Le pH mesure la concentration des ions H+ dans l'eau. Ce paramètre caractérise un grand nombre
d'équilibre physico-chimique. La valeur du pH altère la croissance et la reproduction des micro-
organismes existants dans une eau, la plupart des bactéries peuvent croître dans une gamme de pH
comprise entre 5 et 9, l’optimum est situé entre 6,5 et 8,5, des valeurs de pH inférieures à 5 ou
supérieures à 8,5 affectent la croissance et survie des micro-organismes aquatiques selon
l’organisation Mondiale de la Santé (OMS).
I.1. Paramètres physiques
Les matières pondérales dans l’effluent se subdivisent en diverses formes que l’on peut représenter
par :
- Les matières en suspension (MES)
- Les matières volatiles en suspension (MVS)
- Les matières minérales en suspension
- Les matières décantables et non décantables
I.1.1. Les matières en suspension (MES)
Il s’agit de matières qui ne sont ni solubilisées ni colloïdales.la matière en suspension comportent
des matières organiques et des matières minérales. Toutes les matières en suspension ne sont pas
décantables, en particulier les colloïdales retenus par la filtration. Deux techniques sont
actuellement utilisées pour la détermination des matières en suspension ; elles font appel à la
séparation par filtration directe ou centrifugation.
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I.1.2. Les matières volatiles en suspension (MVS)
Elles représentent la fraction organique des matières en suspensions. Ces matières disparaissent au
cours d’une combustion et sont mesurées à partir des matières en suspension (résidu à 105°C) en
les calcinant dans un four à 525°C pendant 2heurs.
Les matières volatiles en suspension représentent en moyenne 70% de la teneur en MES pour les
effluents domestiques.
I.1.3. Les matières minérales en suspension (MMS)
C’est la différence entre les matières en suspension (MES) et les matières volatiles en suspension
(MVS).
MMS=MES _ MVS
Elles représentent donc le résidu de la calcination, et correspondent à la présence de sels, silice,
poussières par exemple.
I.1.4. Les matières décantables et non décantables
On distingue les fractions qui décantent en un temps donné (2heures) suivant des conditions
opératoires particulières (utilisation d’un cône d’IMHOFF, ou l’éprouvette cylindro-conique du
docteur Coin.
I.2. Paramètres chimiques
I.2.1. Les Demandes En Oxygène
I.2.1.1. Demande Biochimique en Oxygène (DBO5)
Exprime la quantité d’oxygène nécessaire à la dégradation de la matière organique biodégradable
d’une eau par développement de micro-organismes, dans des conditions données. Les conditions
communément utilisées sont 5 jours (DBO5) 20°C, à l’abri de la lumière et de l’air. Elle est exprimée
en mg d’oxygène consommé/l.
Cette mesure est très utilisée pour le suivi des rejets des stations d'épuration, car elle donne une
approximation de la charge en matières organiques biodégradables. Elle est exprimée en mg de O 2
consommé (Tableau 1).

Tableau 1 : Echelle de valeurs de DBO5


Situation DBO5 (mg/l d'O2)

Eau naturelle pure et vive <1

Rivière légèrement polluée 1<c<3

Egout 100 < c < 400

Rejet station d'épuration efficace 20 < c <40

I.2.1.2. Demande chimique en Oxygène (DCO)


Exprime la quantité d’oxygène nécessaire à la dégradation de la matière organique, qu’elle soit
biodégradable ou non biodégradable d’une eau à l’aide d’un oxydant puissant le bichromate de
potassium, en milieu acide fort (H2 SO4) et au reflux pendant deux heures.

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La différence entre la DCO et la DBO est due aux substances qui ne peuvent pas être décomposées
biologiquement. Le rapport entre la DCO et la DBO 5 constitue une mesure indicative de la
dégradabilité biochimique des composés présent s dans l’eau.

DCO
Si > 3.2 La majorité de la MO existante est non biodégradable.
DBO5

DCO
Si < 3.2 La majorité de la MO existante est biodégradable.
DBO5

I.2.1.3. Carbone organique total (C.O.T)


Il correspond à une approche de la matière organique dont le carbone est le constituant essentiel.
Le principe le plus courant de La mesure du C.O.T repose sur la combustion des matières organiques
carbonées d’un effluent après passage au four à 950°C sous un courant d’oxygène. Cette
combustion libère du gaz carbonique qui est dosé par un analyseur infra-rouge, dont la réponse
obtenue est proportionnelle à la quantité de carbone organique présent.

I.2.2. Les nutriments


I.2.2.1. Matières azotées
L’azote rencontré dans les eaux usées peut avoir un caractère organique ou minéral, il se présente
sous quatre formes :
• L’azote organique se transforme en azote ammoniacal.
• L’azote ammoniacal (NH4+ ) traduit un processus d’ammonification de la matière organique
azotée. Les ions ammoniums subissent une nitration par action des bactéries nitrifiantes.
• L’azote nitreux (NO−
2 ) provient d’une oxydation incomplète de l’azote ammoniacal ou par une
réduction des nitrates par dénitrification. Les nitrites sont instables et sont rapidement
transformés en nitrates.
• L’azote nitrique (NO− 3 ) est produit par nitrification de l’azote ammoniacal. Il joue un rôle
important dans le développement des algues et participe au phénomène d’eutrophisation.
Dans les eaux usées, l’azote se trouve principalement sous forme ammoniacale.
Les concentrations des formes oxydées de l’azote sont faibles.
I.2.2.2. Composés phosphorés
Le phosphore est l’un des composants essentiels de la matière vivante. Les composés phosphorés
ont deux origines, le métabolisme humain et les détergents. Dans les eaux usées, le phosphore se
trouve soit sous forme d’ions orthophosphates isolés, soit sous forme d’ions phosphates condensés
ou sous forme d’ions phosphates condensés avec des molécules organiques. Les orthophosphates
correspondent au groupement (PO3− 4 ), ces phosphates sont fixés facilement par le sol, leur présence
dans les eaux souterraines est souvent liée à la nature des terrains traversés, à la décomposition de
la matière organique, aux engrais phosphatés industriels entraînés par lessivage ou par infiltration.
Les polyphosphates sont utilisés comme agents d’émulsification, de dispersion, d’inhibition … et
sont utilisés dans des domaines aussi divers que les industries de poudres à laver, les industries
agroalimentaires, les industries pharmaceutiques comme inhibiteurs de précipitation et de
corrosion.

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I.3. Paramètres biologiques
Les microorganismes pathogènes présents dans les eaux usées peuvent être classés en quatre
groupes principaux :
- Les bactéries pathogènes, essentiellement des entérobactéries : salmonelles (fièvres
typhoïdes, toxi-infection), shigelles (bacilles dysentériques), colibacilles, auxquelles il faut
ajouter les leptospires, les mycobactéries (bacilles de la tuberculose).
- Les virus, représentés par:
• Les entérovirus : poliovirus, coxsachie A et B et schovirus (méningites).
• Les réovirus et les adénovirus (affections respiratoires).
• Le virus de l’hépatite A.
- Les parasites : œufs des vers (tænia, ascaris, etc…)
- Les champignons.

I .4. Normes de rejet des eaux usées :

I .4.1. Normes de rejet nationale :


Table au (02) : Normes de rejet d’une station d’épuration : concentrations
maximales autorisées en DBO 5 , DCO et M ES.

Paramètre Concentration maximale autorisée

DB05 25 mg/l

DC0 125 mg/l

MES 35 mg/l*

*Pour les rejets dans le milieu naturel de bassins de lagunage, cette valeur est fixée à 150 mg/l

Table au (03) : Normes de rejet d’une station d’épuration :


concentrations maximale autorisées en az ote et phosphore.

Paramètre Charge brute de pollution Concentration


organique reçue en kg par jour maximale autorisée

Zone sensible à NGL* 600 à 6000 15 mg/l


l'azote > 6000 10 mg/l
Zone sensible au PT 600 à 6000 2 mg/l
phosphore > 6000 1 mg/l

* Ces exigences se réfèrent à une température de l'eau du réacteur biologique aérobie de la station
d'épuration d'au moins 12° C. Cette condition de température peut être remplacée par la fixation
de périodes d'exigibilité déterminées en fonction des conditions climatiques régionales.

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I .4.2. Normes de rejet européennes :

Tableau 4 : Les normes européennes de certains paramètres de rejet.


Elément Unité Valeur maximales

DBO5 Mg /L 30
DCO Mg/L 90
MES Mg/L 30
Température C° 30
Azote Mg/L 40-50
Phosphate Mg/L 0.002
Détergents Mg/L 01

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