La Gestion Pour Les Nuls
La Gestion Pour Les Nuls
La Gestion Pour Les Nuls
La Gestion
La Gestion pour les Nuls
« Pour les Nuls » est une marque déposée de Wiley Publishing, Inc.
« For Dummies » est une marque déposée de Wiley Publishing, Inc.
ISBN : 9782412071984
Dépôt légal : septembre 2021
Tableau 1-1 Identification des emplois et des ressources dans les documents de
gestion.
2 Immobilisations X
3 Stocks X
4 Tiers (1) X X
5 Financiers (2) X
6 Charges (3) X
7 Produits (3) X
(1) Les comptes de tiers sont des emplois de patrimoine pour les comptes
clients et des ressources de patrimoine pour les comptes fournisseurs.
(2) Les comptes financiers sont par nature des emplois de patrimoine, mais
dans l’hypothèse de concours bancaires, il s’agit d’une ressource.
(3) Il est possible de trouver des charges en ressources : dans ce cas, elles
viendront en déduction des emplois d’activité. De même, les produits
présents en emplois viendront en déduction des ressources d’activité. Pour
exemple : des remises issues des factures d’avoirs, des variations de
stocks.
Le compte de résultat
Le compte de résultat traduit l’activité de l’organisation pendant une
année comptable, appelée exercice. Présenté sous forme de tableau,
il met en correspondance les charges (emplois d’activité) et les
produits (ressources d’activité) générés pendant un exercice
comptable. Il est plus pratique de faire coïncider l’année civile et
l’année comptable, au moins pour des raisons de correspondance
fiscale.
La figure suivante présente les éléments principaux en indiquant les
deux premiers chiffres des comptes du PCG.
Le bilan comptable
Le bilan comptable traduit le patrimoine de l’organisation à une date
donnée, à l’issue d’une année comptable. Dans ses emplois sont
indiqués les postes de l’actif : ce qui appartient à l’entreprise et ce
que l’on doit à l’entreprise. Il s’agit de l’état des biens et créances.
Dans ses ressources, inscrites au passif, sont indiqués les fonds dont
l’entreprise a disposé sous la forme de capitaux propres et de dettes.
L’origine du mot « bilan » vient de l’italien « bilancio », qui signifie
balance, équilibre. Le total de l’actif est égal au total du passif, ce qui
correspond à la règle fondamentale de la comptabilité en partie
double. Cet équilibre est obtenu par l’inscription du solde d’activité
issu du compte de résultat : ce solde s’appelle le résultat. Celui-ci,
qu’il soit positif ou négatif, est reporté dans les capitaux propres. En
ce sens, on peut considérer que le bilan est alimenté de tous les flux
pris en compte par l’activité pendant l’année.
La figure suivante présente les éléments principaux.
Bilan au…
Actif Passif
La destination du résultat de
l’exercice
La destination du résultat de l’exercice demande à être étudiée. Issu
de l’activité, ce solde est reporté au bilan de fin d’exercice.
Examinons ce qu’il peut devenir.
(1) Une affectation du résultat doit être décidée.
(2) Le report à nouveau est la partie du résultat non affectée précisément.
(3) Les réserves permettent de consolider les capitaux propres (voir chapitre 7).
Tout ou partie du résultat négatif peut être affecté en diminution des réserves.
(4) Les dividendes représentent la part du résultat qui sera attribuée aux
actionnaires au titre de l’exercice passé. (5) En début d’exercice N+1, le résultat
de l’exercice N ayant été intégralement réparti en report à nouveau, réserves et
distribution de dividendes, il est désormais de 0. L’exercice N+1 générera un
nouveau résultat.
Figure 1-7 Le résultat, lien entre les documents de synthèse.
• Compte de résultat :
• 2052 Compte de résultat de l’exercice (en liste)
• 2053 Compte de résultat de l’exercice (suite)
• Annexes :
• 2054 Immobilisations
•
2054bis Tableau des écarts de réévaluation sur immob
ilisations amortissables
• 2055 Amortissements
• 2056 Provisions inscrites au bilan
•
2057 État des échéances des créances et des dette
s à la clôture de l’exercice
• 2058A Détermination du résultat fiscal
•
2058B Déficits, indemnités pour congés à payer et pr
ovisions non déductibles
•
2058C Tableau d’affectation du résultat et renseigne
ments divers
• 2059A Détermination des plus-values et moins-
values
• 2059B Affectation des plus-
values à court terme et des plus-values de
fusion ou d’apport
• 2059C Suivi des moins-values à long terme
• 2059D Réserves spéciales des plus-
values à long terme. Réserve spéciale
des provisions pour fluctuations des cours
•
2059E Détermination de la valeur ajoutée produite au
cours de l’exercice
• 2059F Composition du capital social
• 2059G Filiales et participations
DANS CE CHAPITRE
Les différentes activités des organisations et leurs relations avec les
cycles
•
Les différentes factures de doit, d’avoir et les calculs commerciaux qui
s’y rapportent
•
Les incidences des factures dans les comptes de l’organisation
Chapitre 2
Les factures et les indicateurs
commerciaux
C e chapitre vous permet de mettre en évidence des éléments de
gestion en prenant appui sur le fonctionnement des organisations,
tant dans son aspect organisationnel, par la mise en évidence des
activités et de leurs relations dans le processus
achat/production/vente, que dans son aspect cyclique. Deux activités
en relation directe avec les partenaires économiques mettront en jeu
des documents commerciaux : les factures, et vous permettront d’en
comprendre l’élaboration et les incidences dans les documents de
gestion.
Le fonctionnement de l’entreprise
décomposé en activités
L’approche simplifiée par les activités met en évidence l’aspect
complémentaire et transversal des tâches.
Les activités sont au nombre de six :
• L’approvisionnement prend en compte toutes les entrées
des marchandises, matières premières, fournitures jusqu’à
leur stockage avant leur vente, leur transformation ou leur
utilisation ;
• La production intègre la réalisation des produits finis et
leur stockage en partant de la sortie des stocks de matières
premières, d’en-cours ou de fournitures. Cette activité existe
aussi pour des entreprises de services produisant des
prestations, on parle de production vendue. Dans ce cas, il n’y a
évidemment pas de stockage ;
• L’activité commerciale concerne la vente des
marchandises pour les entreprises commerciales, la vente
de produits finis pour les entreprises industrielles, ou de
services pour celles réalisant des prestations. Cette activité
intervient dès la sortie du stock des marchandises ou des
produits finis pour être vendus ou à la remise du travail
demandé pour les services ;
• L’activité financière a en charge la recherche, l’utilisation
et la maîtrise des fonds nécessaires à la pérennité de
l’organisation, notamment dans les choix d’investissement
et de financement. Elle s’assure que les ressources mobilisées
permettent d’atteindre les objectifs de rentabilité et que
l’entreprise est solvable ;
• L’investissement s’occupe de l’acquisition ou de la
cession d’immobilisations ;
• L’administration générale est responsable de
l’organisation générale, notamment de la définition des
objectifs stratégiques, de la coordination des activités tant sur le
plan pratique que dans le cadre du système d’information, du
contrôle des performances et des ressources humaines.
En prenant comme critère de différenciation entre les six activités
celles qui sont le plus directement en relation avec les partenaires
économiques du quotidien que sont les fournisseurs et les clients, il
convient de distinguer les activités d’approvisionnement et les
activités commerciales. L’activité de production, quant à elle, ne
donne pas nécessairement lieu directement à une relation avec
l’extérieur, elle dépend des deux activités précitées. L’activité
d’administration intervient dans le fonctionnement interne pour la
coordination, dans le cadre externe pour les relations de toutes
sortes avec les autres partenaires. Les activités d’investissement et
de financement ont une incidence indirecte sur le fonctionnement de
l’organisation. Au quotidien, elles ne sont pas en relation avec les
partenaires économiques que sont les fournisseurs et les clients.
Les activités financières, d’investissement et d’administration peuvent
être considérées comme des activités de soutien aux autres activités
des cycles d’exploitation et de production : approvisionnement,
production, commerciales. La figure ci-dessous en propose une
schématisation.
Opération Activité
Achat de marchandises Approvisionnement
Règlement d’une facture Financière
Vente de marchandises Commerciale
Acquisition d’une immobilisation Investissement
Souscription d’un emprunt Financière
Fabrication d’un produit fini Production
Formation des ouvriers Production
Paiement des salaires Administration générale
Location d’un stand Administration générale
Participation à un séminaire de vente Commerciale
Recherche et développement Production
La notion de cycle
On distingue deux types de cycles : le cycle d’exploitation, qui
concerne toutes les organisations, et le cycle de production ne
touchant que les entreprises industrielles ou de prestations de
services.
La figure ci-dessous permet de visualiser les activités concernées par
ces deux cycles.
Le cycle de production
Pour les entreprises industrielles, il s’agit de la durée nécessaire à la
transformation des intrants (terme employé pour désigner les
matières premières entrant dans un cycle de production), sous forme
de matières premières transformées en produits finis. Pour les
entreprises de services, la durée du cycle se détermine du début de
la réalisation de la prestation à son achèvement.
La société Azur transforme des fibres de carbone en tubes prêts à
être utilisés par ses clients.
Le cycle d’exploitation
Ce cycle existe pour toutes les organisations. Il peut être déterminé
de trois façons :
• Pour les entreprises de production de biens, il s’agit de la durée
entre l’approvisionnement des intrants, sous forme de matières
premières achetées, et la vente des produits finis ;
• Pour les entreprises de production de services, la durée du
cycle se détermine entre la demande de réalisation du service et
sa finalisation pour le client ;
• Pour une entreprise commerciale, c’est-à-dire qui achète pour
vendre en l’état, le cycle d’exploitation représente la durée entre
l’entrée des marchandises et leur revente.
La société Azur fait transiter les fibres de carbone, avant leur arrivée
en zone de production, par un entrepôt pendant 5 jours.
La facture de doit
La facture de doit, du point de vue de la gestion, est un document
commercial représentant la preuve comptable d’un achat et de la
dette due aux fournisseurs, ainsi que d’une vente et de la créance
due par les clients. Le montant de la dette comme de la créance est
exprimé toutes charges comprises (TTC). La facture est obligatoire
pour toute vente de marchandises ou de services dans le cadre d’une
activité professionnelle.
Le Code de commerce, dans son article L441-3, précise les mentions
obligatoires d’une facture : la dénomination sociale et les
coordonnées de l’entreprise qui facture, une numérotation ainsi que
la date d’émission, les numéros intracommunautaires d’identification
de la TVA si la transaction s’effectue à l’intérieur de l’Union
européenne, le détail des produits et leur prix unitaire, les conditions
d’escompte en cas de paiement anticipé, le ou les taux de TVA, la
date d’échéance, les taux de pénalités de retard exigibles.
La figure ci-dessous permet d’illustrer ces éléments.
Figure 2-7 Proposition de présentation de facture.
Un ticket de caisse est une preuve d’achat mais n’est pas une
facture. Il ne comprend pas l’ensemble des éléments obligatoires
cités ci-dessus.
Toutes les factures présentées ci-après le sont sous une forme à
vocation pédagogique. Il s’agit de :
• La facture « simple » ;
• La facture avec une réduction commerciale ;
• La facture avec des réductions commerciales progressives ;
• La facture avec des réductions commerciales successives ;
• La facture avec une réduction financière ;
• La facture avec une réduction commerciale et financière.
Le taux de TVA retenu dans les calculs est de 20 % (TVA dite au taux
normal).
La facture « simple »
C’est l’expression la plus réduite de la facture de doit. Elle ne
comporte que trois éléments de calcul.
L’entreprise Shop Photos Services vend des marchandises
multimédias à des particuliers. Soit une vente de 3 appareils photos
numériques pour la somme totale de 1500 € HT.
(1) Montant de la TVA = 300 €, soit 1500 x 0,20, c’est-à-dire : HT x taux de TVA.
(2) Montant sur TTC = 1800 €, soit 1500 + 300 ou 1500 x 1,20, c’est-à-dire : HT +
TVA.
Bien entendu, ces remises n’étant pas calculées sur la même base,
elles ne correspondent donc pas à une remise totale de 3 %, soit :
2500 € x 0,03 (2 % + 1 %), qui donnerait une remise de 75 €.
Ce système de calcul par tranche est celui qui est utilisé pour le
calcul de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP).
(1) Le résultat obtenu après une réduction financière s’appelle net financier.
(2) La TVA se calcule sur le dernier net. Ici, le net financier.
(1) La TVA se calcule après la dernière réduction, quelle que soit sa nature
(commerciale ou financière).
Les emballages
Les emballages peuvent être de nature très diverse. Les deux plus
fréquents sont présentés ici :
• Les emballages perdus font partie du prix de vente sans
distinction. Ces emballages sont le plus souvent détruits ou
recyclés par le client. Étant intégrés dans la valeur du produit, ils
sont générateurs de valeur ajoutée, donc soumis à TVA, mais
ne sont pas indiqués en tant qu’emballages dans la facture (par
exemple : les boîtes de conserve, les bouteilles, les pots de
yaourt, les cagettes, les cartons, etc.) ;
• Les emballages consignés font l’objet d’un prêt par le
fournisseur à son client, en échange d’une somme
(consigne) qui sera rendue à leur retour (par exemple : les
palettes, les casiers, les bouteilles de gaz, etc.). Ils ne font pas
l’objet d’une vente ni d’un achat, mais d’une dette et d’une
créance. Comme il n’y a pas de création de valeur ajoutée, la
TVA ne s’applique pas. En cas de non-restitution, la dette et la
créance sont transformées en vente et en achat et sont alors
assujettis à la TVA. La valeur de reprise des emballages n’est
pas toujours identique à la valeur de consignation.
Une facture avec les emballages perdus se présente comme une
facture de doit classique.
Les acomptes
Les acomptes (ou les arrhes) représentent une somme d’argent
encaissée par le fournisseur et réglée par le client lors de sa
commande, d’un contrat de vente ou d’une prestation de service, à
valoir sur le prix avant la livraison du produit. L’acompte implique
l’obligation d’acheter pour le consommateur et celle de fournir la
marchandise pour le fournisseur. En cas d’annulation, que ce soit par
le consommateur ou le commerçant, des dommages-intérêts
pourront être demandés en compensation.
Les arrhes sont définies par l’article 1590 du Code civil, qui indique :
« Si la promesse de vente a été faite avec des arrhes, chacun des
contractants est maître de s’en départir, celui qui les a données en
les perdant et celui qui les a reçues en restituant le double. »
Les acomptes ou les arrhes ne font pas l’objet d’une facturation
spécifique, dans la mesure où la vente n’est pas encore réalisée. Le
montant versé en acompte ou arrhes est déduit du montant TTC lors
de la facturation pour déterminer le net à payer.
Une entreprise commerciale réalise une vente de marchandises. Lors
de la commande, un acompte de 250 € avait été demandé.
(1) Le net à payer provient de la soustraction entre la valeur TTC due et l’acompte
versé précédemment.
Figure 2-18 Facture avec acompte.
(1) Ces montants correspondent aux nouveaux soldes des comptes, soit :
achats ou ventes 1300,00 € ; TVA déductible ou collectée 260,00 € ; dettes
fournisseurs ou créances clients 1560,00 €.
(1) La ristourne est calculée sur la partie dépassant 2 000 €, soit sur 3 000 €
(5000 € - 2000 €). Elle est égale à 90 € (3000 € x 0,03).
Figure 2-24 Facture d’avoir pour réduction commerciale.
La TVA
La TVA est un impôt indirect qui « frappe » la consommation, non les
revenus.
Le principe de la TVA
La TVA consiste en l’application d’un pourcentage sur la valeur
ajoutée créée par les acteurs économiques produisant des biens et
services marchands. Elle est donc perçue par l’État sur les
opérations commerciales. La TVA est un impôt indirect qui « frappe »
la consommation, non les revenus.
Les taux de TVA sont des éléments fiscaux et sont, par là même,
soumis à des modifications.
Les taux actuels les plus fréquents sont :
• 20 % : taux normal, pour tous les biens et services, sauf
exceptions ci-dessous ;
• 2,1 % : taux spécifique, notamment pour les médicaments
remboursés par la Sécurité sociale et pour la presse ;
• 5,5 % : taux super réduit pour les produits considérés comme
de première nécessité, notamment des produits alimentaires et
certaines activités que l’État souhaite soutenir avec un taux
réduit ;
• 10 % : taux intermédiaire. « Le champ d’application du taux
réduit de 5,5 % de la TVA est restreint aux seuls biens et
services listés à l’article 278-0 bis du code général des impôts
(CGI). La généralité des autres biens et services soumis au taux
réduit est taxée au taux de 10 % » (source : BOFIP).
Certaines activités (ventes Union européenne, biens d’occasion,
œuvres d’art…) ou territoires (Corse, Outre-mer…) bénéficient de
taux particuliers ou d’exonérations. Pour plus d’informations,
consulter le Code Général des Impôts (Section IX : Régimes
spéciaux (Articles 294 à 298 sexdecies G)).
La TVA ne s’applique qu’aux activités génératrices de valeur ajoutée
marchande. Ainsi, beaucoup d’échanges, potentiellement créateurs
de richesse mais hors sphère marchande, ne sont pas soumis à la
TVA (exemple : aide entre des personnes, échange à titre gratuit,
etc.).
La marge commerciale
La marge commerciale est le seul indicateur commercial présent
dans les soldes intermédiaires de gestion (voir chapitre 4). Elle
s’obtient par la différence entre le chiffre d’affaires et le coût d’achat
des marchandises vendues. Cet indicateur peut être calculé pour
l’activité globale de l’entreprise ou spécifiquement pour une opération
commerciale. La marge commerciale sert à faire face aux autres
charges et à dégager du bénéfice.
L’exemple proposé va nous permettre de calculer tous les indicateurs
commerciaux courants.
Pas simplification, nous considérons que l’entreprise ne vend qu’un
type de marchandises. De plus, le coût d’achat unitaire des
marchandises achetées est identique à leur valeur unitaire en stock.
L’entreprise Active vend une marchandise pour la valeur unitaire
de 50 €. Le prix d’achat unitaire est de 28 € et les frais annexes
d’approvisionnement sont de 2 €. L’entreprise Active a
acheté 1100 unités et en a vendues 1000.
Unitairement : la marge commerciale est de 20 €, soit 50 – 30.
Globalement : le coût d’achat est de 33000 € (1100 x 30 €), mais le
coût d’achat des seules marchandises vendues est de 30000 €
(1000 x 30 €). Il reste 100 unités en stock.
La marge commerciale se calcule uniquement sur les achats vendus,
soit :
Le taux de marque
Le taux de marque correspond au pourcentage de la marge
commerciale sur le prix de vente unitaire ou le chiffre d’affaires
global.
Taux de marge + 1
Achats de marchandises (607) 366 667,56 Ventes de marchandises (707) 478 274,69
Variations de stocks marchandises (6037) 1 072,15 Prestations de services (706) 252 908,44
Électricité / gaz / eau (606) 4 146,79
Remarque : les numéros du plan comptable sont indiqués à fin de faire le lien avec le chapitre 1.
Constat : le chiffre d’affaires est réalisé pour les deux tiers par la vente de son, lumière, hi-fi
et matériel pour sonoriser les automobiles et pour un tiers par la location de matériel de
sonorisation, d’éclairage, de vidéo et par la réalisation de sonorisation et d’éclairage de
spectacles, conférences, concerts…
Une fois connue la ventilation de l’activité par nature, il est intéressant de connaître la
répartition mensuellement pour avoir une vision dans le temps.
La dernière ligne du tableau permet de connaître le chiffre d’affaires moyen réalisé pour la
vente de marchandises (matériel de sonorisation, d’éclairage, de hi-fi et matériel pour
sonoriser les automobiles), qui est d’environ 40000 € par mois. Quant aux prestations de
service (location de matériel de sonorisation, d’éclairage, de hi-fi et sonorisation et éclairage
de spectacles, conférences…), le chiffre d’affaires mensuel est d’environ 21000 €, soit
quasiment moitié moins que les ventes de marchandises.
Constat 1 : le compte de résultat indique un chiffre d’affaires global. La ventilation faite ci-
dessus permet de mettre en évidence l’irrégularité des ventes. En prenant les ventes de
marchandises, le chiffre d’affaires varie de 15493 € en mai à 106825 € en septembre.
Constat 2 : le chiffre d’affaires moyen mensuel éclaire quant à l’irrégularité des ventes tout au
long de l’année. Par exemple, le mois de mai a un coefficient d’activité de 0,39 (15493 € /
39856 €) et le mois de septembre de 2,68 (106825 € / 39856 €). Mai est donc en sous-
activité, septembre en suractivité par rapport à la moyenne.
Ce tableau nous permet de réaliser un ou plusieurs graphiques afin de visualiser la répartition
du chiffre d’affaires sur l’année.
No de Intitulé Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Avril Mai Juin
compte
607000 Achat son 41 294,81 6 20 024,50 17 333,58 14 19 18 9 25 23
997,20 649,26 450,45 000,67 848,46 306,63 392,13
607100 Achat auto 7 154,00 6 3 451,22 529,41 1 2 649,67 1 1 845,36
417,93 966,92 522,27 750,47 958,40
607200 Achat lumière 17 006,05 4 7 165,71 9 859,57 18 7 1 8 4 4
942,77 037,17 096,38 827,20 011,11 766,45 038,19
607400 Achat matériel 4 108,69 1 716,07 441,13 1 979,05 1
hi-fi 470,77 717,60
607130 Achat Chine 1 6
383,22 152,11
603700 Variation de
stocks
marchandises
606122 Électricité 200,77 206,79 206,79 206,79 206,79
606120 Gaz 108,02 310,40 317,26 172,46 76,27
606140 Carburant 187,06 426,99 552,24 362,63 549,59 673,68 553,33 574,42 725,24 1058,2
613200 Loyer du local 873,75 873,75 873,75 873,75 873,75 873,75 873,75 873,75 873,75 873,75
626000 Téléphone / 554,14 597,38 478,83 585,31 454,79 481,45 1 485,90 91,83 491,95
Internet 286,47
61/62 Services 9 462,96 8 5 628,83 9 692,15 7 9 5 12 7 7
extérieurs 404,09 057,98 000,35 495,72 463,44 155,92 922,98
autres
635120 Taxe foncière 1 416,30
(1) le montant des charges correspond bien à celui des charges d’exploitation du compte de résultat, voir
tableau 3-1.
En comptabilité, certaines charges sont regroupées dans les comptes 61/62, services
externes. En gestion, il est possible d’isoler certaines charges pour un meilleur suivi. Dans le
tableau ci-contre, nous avons extrait des autres achats : les loyers du local et le
téléphone/Internet pour les analyser plus particulièrement ; nous avons fait de même pour le
compte 6061, fournitures non stockables, en isolant l’électricité, le gaz, l’eau et le carburant.
Les figures suivantes mettent en évidence l’importance et la régularité (ou non) des charges.
Constat : la visualisation par graphique des différentes charges mensuelles permet de mettre
en évidence leur comportement durant l’année, ce qui ne serait pas aisé avec le seul tableau
(tableau 3-3).
Il est aussi possible de réaliser un graphique par secteur pour mettre en valeur chaque type
de charges au regard de l’ensemble. Pour cela, il faut dans un premier temps regrouper les
charges en fonction de leur destination dans le fonctionnement de l’entreprise.
(1) Les comptes 607, achats de marchandises, reflètent les marchandises achetées en l’état et
revendues telles quelles, sans aucune transformation.
Ce reclassement des charges dépend d’une part de l’activité de l’entreprise, d’autre part des
éléments que l’entreprise souhaite suivre, analyser, contrôler plus finement.
Dans le compte de résultat présenté en liste, les produits et les charges sont organisés en
trois parties (voir chapitre 1) :
• Les produits et charges d’exploitation sont issus de l’activité normale et courante
de l’entreprise. Les produits doivent être suffisants pour couvrir les charges normales
de l’entreprise ;
• Les produits et charges financiers donnent souvent un résultat financier négatif,
ce qui n’est pas alarmant en soi puisque les produits financiers sont souvent faibles (ce
n’est pas l’objectif d’une entreprise de générer des produits financiers). Une entreprise a
souvent des charges financières correspondant aux intérêts des emprunts contractés
pour les besoins de son activité ;
• Les produits et charges exceptionnels prennent en compte les opérations qui ne
sont pas liées à l’activité courante ni financière de l’entreprise. Pour les produits, il
peut s’agir de la vente d’une immobilisation, de dons, de dégrèvements d’impôts ; pour
les charges, de la destruction d’un bien par une catastrophe naturelle, de pénalités sur
marché, d’amendes fiscales ou pénales, etc.
Les produits et les charges d’une entreprise pouvant être de trois types, il existe donc trois
résultats différents :
• Le résultat d’exploitation, résultat réel de l’activité « normale » de l’entreprise, de son
cœur de métier ;
• Le résultat financier, témoin de la situation financière de l’entreprise en fonction de
ses choix de financement et de placement ;
• Le résultat exceptionnel, qui concerne des faits de gestion exceptionnels (opérations
de gestion ou opérations en capital, c’est-à-dire en lien avec des cessions
d’investissements).
La décomposition du résultat net en plusieurs résultats permet d’analyser plus finement la
formation du résultat. Ainsi, un résultat déficitaire ne sera pas interprété de la même façon s’il
est dû à un événement exceptionnel (grosse réparation) ou à une dégradation importante de
la marge sur les ventes.
Pour illustrer les notions abordées, prenons l’exemple de la société Caf’glaces, dont l’activité
est la torréfaction et la vente de cafés ainsi que la location de matériel de comptoir (machines
à café, machines à glaçons…). Le compte de résultat sera présenté en plusieurs parties
correspondant à chaque résultat étudié. Abordons-les un à un.
Le résultat d’exploitation
Ce résultat est obtenu par soustraction des produits d’exploitation (chiffre d’affaires et autres
produits d’exploitation) les charges d’exploitation (charges les plus courantes). Le résultat
d’exploitation permet de connaître la véritable rentabilité de l’entreprise avant la prise en
compte des modalités de financement de l’entreprise, des charges exceptionnelles ou
produits des cessions, de l’impôt sur les bénéfices. Ce résultat est un bon indicateur de la
performance économique d’une entreprise, car il résulte du processus d’exploitation et
d’investissement de l’exercice. Il traduit les gains dégagés par l’activité courante de
l’entreprise. Le résultat d’exploitation est un ratio intéressant pour fournir à un investisseur
une bonne image des performances intrinsèques d’une société qu’il cherche à financer. Ce
solde permet en effet de comparer des sociétés, sans que le système fiscal et la structure de
financement (qui peuvent être très différents) n’interfèrent dans le choix de la société la plus
rentable en termes d’efficacité de son exploitation.
Le résultat d’exploitation de l’entreprise doit être bénéficiaire, puisqu’il porte sur son activité
récurrente, sans quoi sa survie à moyen terme est compromise. En cas de résultat
d’exploitation négatif, une réflexion sur la manière de développer le chiffre d’affaires ou de
maîtriser les coûts de fonctionnement est indispensable. Dans cette hypothèse, le fondement
de l’activité pourrait être remis en cause.
Le résultat d’exploitation est très proche de l’EBIT anglo-saxon : Earnings Before Interest and
Taxes.
La partie concernant l’exploitation de l’entreprise est présentée ci-dessous avec les données
de l’année qui vient de s’écouler (exercice N) et celles de l’année précédente (exercice N – 1)
pour la société Caf’glaces.
Exercice N Exercice N – 1
Produits d’exploitation :
Ventes de marchandises 4 644 4 290
Production vendue : biens 2 261 832 2 168 226
Production vendue : services 28 494 25 747
Sous-total A - Montant net du chiffre d’affaires 2 294 970 2 198 263
Production stockée (a) 4 160 3 094
Production immobilisée
Subventions d’exploitation
Charges d’exploitation :
Achats de marchandises 2 748 1 716
Variation des stocks de marchandises (b) 892 168
Achats de matières premières et autres approvisionnements 990 768 988 668
Variation des stocks de matières premières et autres approvisionnements (b) 3 607 5 040
Autres achats et charges externes 334 187 329 916
Impôts, taxes et versements assimilés 42 574 40 920
Salaires et traitements 361 498 438 005
Charges sociales 216 898 265 284
Dotations aux amortissements et aux provisions :
(a) Stock final - stock initial : montant de la variation négative entre parenthèses ou précédé du signe (-).
(b) Stock initial - stock final : montant de la variation négative entre parenthèses ou précédé du signe (-).
(1) Résultat d’exploitation N = produits d’exploitation – charges d’exploitation. Résultat d’exploitation N
= 2302370 € – 2012695 € = 289675 €.
Le résultat financier
Le résultat financier s’obtient par la différence entre les divers produits financiers (coupons,
intérêts des placements, produits nets des ventes de valeurs mobilières de placement, etc.) et
les charges financières (coût d’intérêt des remboursements d’emprunts, coût des découverts
bancaires, différents frais et commissions bancaires, pertes en change, charges nettes sur les
ventes de valeurs mobilières de placement…).
En pratique, un résultat financier est souvent négatif pour une entreprise (sauf pour les
sociétés financières) et renseigne sur son endettement. En effet, toute entreprise s’endette
pour investir et paie de ce fait des intérêts financiers. De même, à l’occasion d’une trésorerie
négative, même temporaire, l’entreprise règle des frais (agios) sur ses découverts bancaires.
Un résultat financier positif indiquerait une politique de désinvestissement de l’entreprise ou
un choix de placement financier de la trésorerie.
Le résultat financier est un indicateur de la politique de financement de l’entreprise ou
témoigne du recours au financement bancaire.
Exercice N Exercice N – 1
Produits financiers :
De participation 0 0
D’autres valeurs mobilières et créances de l’actif immobilisé 652 389
Autres intérêts et produits assimilés 1 531 1 876
Reprises sur provisions et transferts de charges 768 510
Différences positives de change 28 74
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de placement 0 0
Charges financières :
Dotations aux amortissements et provisions 2 574 2 779
Intérêts et charges assimilées 4 391 3 584
Différences négatives de change 42 29
(1) Résultat financier N = produits financiers – charges financières. Résultat financier N = 2979 – 7007,
soit – 4028 €.
Constat : l’entreprise a réalisé un résultat financier de – 4028 € sur l’année courante contre –
3543 € l’année précédente. Ce résultat est plus mauvais et a progressé entre les deux
années de 13,7 % [( – 4028 – ( – 3543)) / ( – 3543)] x 100. Ce sont les charges (intérêts et
charges assimilées) qui ont augmenté de manière significative. Ce résultat n’est pas
alarmant, car il n’est pas d’un montant prohibitif et ne grève pas de façon importante le
résultat d’exploitation de 289675 € en N. Le rapport entre le résultat financier et le chiffre
d’affaires est pratiquement insignifiant pour les deux exercices.
Le résultat financier se calcule avec tous les produits financiers des comptes 76, toutes les
charges financières des comptes 66, ainsi que les comptes de charges calculées que sont les
dotations aux amortissements et provisions et reprises (comptes 686 et 786).
Le résultat courant avant impôts
Solde intermédiaire de gestion, il est l’addition du résultat d’exploitation et du résultat
financier, c’est-à-dire des produits et charges liés au fonctionnement quotidien de l’entreprise,
que son activité soit industrielle, commerciale ou financière.
Le résultat courant avant impôts ne prend pas en compte les éléments exceptionnels ni
l’impôt sur les bénéfices. Il est un indicateur de gestion indispensable puisqu’il permet
d’évaluer la marge que l’entreprise est capable de dégager sur son activité normale. Il fait
partie des indicateurs utilisés par les dirigeants d’entreprise ou les analystes financiers pour
étudier l’activité de l’entreprise et sa rentabilité.
Le calcul du résultat courant de l’entreprise est présenté ci-dessous, avec les données de
l’année qui vient de s’écouler (exercice N) et celles de l’année précédente (exercice N – 1)
pour la société Caf’glaces.
(1) Les quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun représentent pour l’entité non gérante sa
participation aux bénéfices ou pour l’entité gérante le montant des pertes mises à la charge des associés non
gérants. Elles ne feront pas l’objet de calcul ici.
(2) Résultat courant avant impôts N = résultat d’exploitation +/ – résultat financier. Résultat courant avant
impôts N = 289675 € – 4028 €, soit 285647 €.
Figure 3-9 Résultat courant avant impôts issu du compte de résultat en liste.
Constat : l’entreprise a réalisé un résultat courant avant impôts de 285647 € sur l’année
courante contre 71836 € l’année précédente. Ce résultat a fortement progressé entre les
deux années puisqu’il a été multiplié par 4 (285647 / 71836), soit une progression de 298 %
[((285647 – 71836) / 71836) x 100]. La marge que l’entreprise est capable de dégager sur
son activité normale en prenant en compte le coût des financements est particulièrement
élevée en N. Cette entreprise dispose d’une très bonne rentabilité.
Le résultat courant avant impôts est un solde intermédiaire calculé essentiellement en
Europe. Aux États-Unis, un solde courant net est calculé (net income on ordinary activities of
from continuing), qui comprend le résultat d’exploitation et le résultat financier, mais qui
soustrait l’impôt fédéral (aux États-Unis, il existe un impôt fédéral et un impôt d’État sur les
bénéfices).
Le résultat exceptionnel
Le résultat exceptionnel s’obtient par différence entre les produits exceptionnels et les
charges exceptionnelles. Il correspond au résultat qui n’est pas lié à l’exploitation normale de
l’entreprise et ne s’inscrit pas de façon durable dans ses résultats futurs. Un fort résultat
exceptionnel peut amener une entreprise à dégager du bénéfice (ou générer une perte) alors
que son résultat net serait négatif (ou positif) sans sa prise en compte ; il faut l’étudier avec
soin pour ne pas fausser l’analyse du résultat global de l’entreprise.
Les produits exceptionnels peuvent provenir de la vente d’une filiale, de la plus-value sur la
cession d’éléments d’actifs, d’un remboursement d’assurance, d’un remboursement d’une
créance ancienne… Pour les charges exceptionnelles, il peut s’agir de frais d’extension d’un
bâtiment, de frais de restructuration, de frais de destruction d’un local à la suite d’une
catastrophe naturelle, d’une amende fiscale ou pénale, d’une moins-value sur la cession
d’éléments d’actifs…
La partie exceptionnelle de l’entreprise est présentée ci-après, avec les données de l’année
qui vient de s’écouler (exercice N) et celles de l’année précédente (exercice N – 1) pour la
société Caf’glaces.
Exercice N Exercice N – 1
Produits exceptionnels :
Sur opérations de gestion 524 391
Sur opérations en capital (1) 6 440 7 140
Reprises sur provisions et transferts de charges 652 358
Total des produits exceptionnels (V) 7 616 7 889
Charges exceptionnelles :
(1) Dont : produits des cessions d’éléments actifs : 6440 € ; valeurs comptables des éléments d’actif
cédés : 4651 €.
(2) Résultat exceptionnel N = produits exceptionnels – charges exceptionnelles.
Résultat exceptionnel N = 7616 € – 5886 €, soit 1730 €.
Le résultat net
Le résultat net, aussi appelé résultat net comptable, est la différence entre les produits et les
charges d’une entreprise. Il correspond donc tout simplement au bénéfice lorsque le résultat
est positif ou à la perte, ou déficit, lorsque le résultat est négatif. Il est calculé chaque année,
pour l’exercice comptable.
Étant le solde final de l’activité, le résultat net d’une entreprise agrège les résultats
d’exploitation, financier et exceptionnel, vus précédemment, auxquels il faut enlever la
participation des salariés, lorsqu’elle existe, et les impôts sur les bénéfices.
Le résultat net des entreprises intéresse les investisseurs pour les dividendes potentiels. Ce
n’est pas pour autant un bon indicateur de la performance économique d’une entreprise, car,
prenant en compte le résultat financier et le résultat exceptionnel, son analyse peut être
faussée. En effet, la performance d’une entreprise doit provenir avant tout de son exploitation
courante ; c’est pourquoi le résultat d’exploitation est un meilleur indicateur, puisqu’il
concentre les résultats du cœur de métier de l’entreprise. Le résultat net n’a de sens que s’il
est comparé sur les trois ou quatre dernières années.
Le calcul du résultat net de l’entreprise est présenté ci-dessous, avec les données de l’année
qui vient de s’écouler (exercice N) et celles de l’année précédente (exercice N – 1) pour la
société Caf’glaces.
Compte de résultat
(en liste)
Exercice N Exercice N – 1
Total des charges (II + IV + VI + VII + VIII) 2 121 000 2 167 764
Bénéfice ou Perte (total des produits – total des charges) (1) 191 965 49 150
(1) Résultat net N = total des produits – total des charges. Résultat net N = 2312965 € – 2121000 €
= 191965 €.
Ou
Résultat net = résultat d’exploitation + résultat financier + résultat exceptionnel – participation des
salariés – impôts sur les bénéfices. Résultat net = 289675 € – 4028 € + 1730 € – 95412 €, soit 191965 €.
Tableau 4-1 Tableau des soldes intermédiaires de gestion (SIG) préconisé par le plan comptable
général.
DE DE
L’EXERCICE L’EXERCICE
PRÉCÉDENT
Ventes de 707 – 7097 Coût d’achat 607 + 6087 Marge
marchandises des – commerciale
marchandises 6037 – 6097
vendues
Production 701 + 706 + Déstockage de 713
vendue 708 – 709 production
Production 713
stockée
Production 72
immobilisée
Total Total Production
de l’exercice
Marge Consommation 601 + 602 +
commerciale de l’exercice en 604 + 605 +
provenance des 606 –
tiers 6091 – 6092
Production de – 6093 +
l’exercice 6031 +
6032 + 61 +
62
Total Total Valeur
ajoutée
Valeur ajoutée Impôts, taxes et 63
versements
assimilés
Subventions 74 Charges de 64
d’exploitation personnel
Total Total Excédent
brut (ou
insuffisance)
d’exploitation
Excédent brut Insuffisance
d’exploitation brute
d’exploitation
Reprises et 781 + 791 Dotations aux 681
trans -ferts de amortissements
charges et aux provisions
d’exploitation
Autres produits 75 (sauf Autres charges 65 (sauf
755) 655)
Total Total Résultat
d’exploitation
Résultat Résultat
d’exploitation d’exploitation
(bénéfice) (perte)
Produits 76 + 786 + Charges 66 + 686
financiers 796 financières
Total Total Résultat
courant
avant impôts
Produits 77 + 787 + Charges 67 + 687 Résultat
exceptionnels 797 exceptionnelles exceptionnel
Résultat Résultat courant
courant avant avant impôts
impôts (perte)
(bénéfice)
Résultat Résultat
exceptionnel exceptionnel
(bénéfice) (perte)
Participation des 691
salariés
Impôts sur les 695 + 697
bénéfices
Total Total Résultat de
l’exercice
Produits des 775 Valeur 675 Résultat sur
cessions comptable des cessions
d’éléments éléments d’actif d’éléments
d’actif cédés d’actifs
immobilisés
(1)
Les numéros inscrits dans les colonnes « montant » font référence aux comptes du plan
comptable général. Ils seront repris dans les explications spécifiques à chaque solde (voir c
hapitre 1).
(1) Le résultat des cessions d’immobilisations est une plus-value si les produits sont
supérieurs à la valeur comptable, c’est-à-dire si le prix de vente est supérieur à la valeur
inscrite à l’actif net du bilan. À l’inverse, il s’agit d’une moins-value.
Exercice
N Exercice N – 1
Produits d’exploitation :
Ventes de marchandises 4 644 4 290
Production vendue : biens 2 261 832 2 168 226
Production vendue : services 28 494 25 747
Sous-total A - Montant net du chiffre d’affaires 2 294 970 2 198 263
Production stockée 4 160 3 094
Production immobilisée
Subventions d’exploitation
Reprises sur provisions (et amortissements), transferts de charges 2 922 4 405
Autres produits 318 414
Charges d’exploitation :
Achats de marchandises 2 748 1 716
Variation des stocks de marchandises 892 168
Achats de matières premières et autres approvisionnements 990 768 988 668
Variation des stocks de matières premières et autres 3 607 5 040
approvisionnements
Autres achats et charges externes 334 187 329 916
Impôts, taxes et versements assimilés 42 574 40 920
Salaires et traitements 361 498 438 005
Charges sociales 216 898 265 284
Produits financiers :
De participation
D’autres valeurs mobilières et créances de l’actif immobilisé 652 389
Autres intérêts et produits assimilés 1 531 1 876
Reprises sur provisions et transferts de charges 768 510
Différences positives de change 28 74
Charges financières :
Dotations aux amortissements et provisions 2 574 2 779
Intérêts et charges assimilées 4 391 3 584
Différences négatives de change 42 29
Exercice Exercice N – 1
N
Produits exceptionnels :
Sur opérations de gestion 524 391
Sur opérations en capital (a) 6 440 7 140
Reprises sur provisions et transferts de charges 652 358
Total des produits exceptionnels (V) 7 616 7 889
Charges exceptionnelles :
Sur opérations de gestion 655 808
Sur opérations en capital (b) 4 651 5 040
Dotations aux amortissements et aux provisions 580 427
La marge commerciale
La marge commerciale n’est calculée que pour les entreprises ayant une activité
de négoce et de distribution, c’est-à-dire pour des achats de marchandises
revendues en l’état. C’est un indicateur caractéristique des entreprises
commerciales mesurant la marge réalisée sur l’activité de vente. La marge
commerciale, différence entre le montant des ventes et le coût d’achat des
marchandises vendues, évolue en fonction des variations des prix d’achat et de
vente. En période de difficultés, le chiffre d’affaires d’une entreprise a tendance à
diminuer ; elle peut donc choisir d’abaisser sa marge afin de maintenir son
activité.
La figure ci-dessous permet de visualiser les éléments pris en compte pour le
calcul de la marge commerciale.
(1) Coût d’achat des marchandises vendues = achats +/ – variation des stocks de
marchandises : 2748 + 892 = 3640 € car ici, la variation des stocks est positive (stock
inital - stock final > 0).
La valeur ajoutée
La valeur ajoutée mesure la richesse créée par l’entreprise lors de la réalisation
de ses activités, c’est-à-dire l’accroissement de valeur apportée par l’entreprise
aux biens et services achetés à ses fournisseurs. Ces consommations
intermédiaires ont fait l’objet d’une facturation (voir chapitre 2).
C’est un indicateur de gestion important, car la valeur ajoutée permet la
rémunération des divers facteurs de production. Sa répartition permet de
rémunérer les acteurs économiques :
• Le personnel (salaires nets + charges sociales salariales + intéressement) ;
• Les organismes sociaux (charges patronales) ;
• Les apporteurs de capitaux (versement de dividendes) ;
• Les organismes prêteurs en leur versant des intérêts (charges financières) ;
• L’État (impôts, taxes et versements assimilés) ;
• L’entreprise elle-même. Les ressources financières obtenues par
l’entreprise grâce à son activité représentent l’autofinancement. Il se mesure
avec les dotations aux amortissements les provisions et la partie des
bénéfices mis en réserve.
Constat 1 : la valeur ajoutée par l’entreprise aux biens et services achetés est
conséquente puisqu’elle est de 966928 € pour l’année courante (2295490 € –
1328562 €). Elle permet de faire face sans problème aux charges de personnel
(578396 €), aux impôts et taxes (42574 €), à l’impôt sur les bénéfices (95 412 €)
et aux charges financières (7007 €).
Constat 2 : la valeur ajoutée a progressé de 91079 € entre N et N-1 (+ 10,4 %).
Cette augmentation peut provenir d’une augmentation de la marge commerciale
et/ou de la production de l’exercice ainsi que d’une diminution des charges.
Les consommations intermédiaires font l’objet d’une facturation. C’est ainsi que
pour les frais de personnel, il convient de prendre en compte la rémunération d’un
personnel intérimaire, qui fait l’objet d’une facturation (compte 621, personnel
extérieur à l’entreprise). Le personnel de l’entreprise n’est pas une consommation
intermédiaire, il s’inscrit dans le compte 624, charges de personnel.
La valeur ajoutée d’un pays, appelée PIB (produit intérieur brut), est obtenue en
agrégeant l’ensemble des valeurs ajoutées des entreprises.
Total 966 928 Total 620 970 345 958 131 640
(1) Pour la société Caf’glaces, il s’agit d’une plus-value, puisque les actifs immobilisés ont
été vendus 6440 € alors que la valeur comptable était de 4 651 €.
La capacité d’autofinancement
La capacité d’autofinancement (CAF) représente le potentiel de trésorerie
pouvant rester à la disposition de l’entreprise à l’issue d’une année d’activité du
fait de l’activité courante. Les sommes qui en découlent ne sont pas réellement
encaissées ou décaissées immédiatement.
Pour satisfaire ses besoins, dans le cadre de sa politique d’investissement,
l’entreprise cherche à dégager de son activité des ressources de financement
potentielles. La CAF représente la capacité qu’a l’entreprise de générer des fonds
pour autofinancer ses futurs investissements. C’est une sorte d’épargne pour son
développement et le renouvellement de ses immobilisations.
En pratique, la CAF peut servir à :
• Rémunérer les apporteurs de capitaux (associés ou actionnaires) par
le biais des dividendes versés. Une fois ces dividendes retirés de la CAF,
on obtient un solde appelé l’autofinancement.
Éléments – + – +
EBE 345 131
958 640
AUTRES PRODUITS D’EXPLOITATION 318 414
AUTRES CHARGES D’EXPLOITATION 292 878
TRANSFERTS DE CHARGES D’EXPLOITATION
Éléments – + – +
RÉSULTAT DE L’EXERCICE 191 965 49 150
Flux de trésorerie
DOTATIONS D’EXPLOITATION 59 231 60 202
REPRISES D’EXPLOITATION 2 922 4 405
DOTATIONS FINANCIÈRES 2 574 2 779
REPRISES FINANCIÈRES 768 510
DOTATIONS EXCEPTIONNELLES 580 427
REPRISES EXCEPTIONNELLES 652 358
SUBVENTIONS REPRISES 0 0
PRODUITS DE CESSIONS D’ÉLÉMENTS D’ACTIF 6 440 7 140
VALEURS COMPTABLES DES ÉLÉMENTS D’ACTIF CÉDÉS 4 651 5 040
Tableau 4-12 Tableau de ratios de comparaison par rapport au chiffre d’affaires pour Caf’glaces.
(1) Dans ce ratio, les charges de personnel comprennent les salaires bruts et les charges
sociales patronales.
La relation charges/résultat en
fonction de différents niveaux
d’activité
En partant d’hypothèses d’activités différentes, il est possible de
mettre en évidence le lien entre l’activité, le niveau de charges et le
résultat.
Hypothèses
Éléments H1 H2 H3 H4
Quantités produites et vendues 5000 8000 10000 12000
Prix de vente unitaire 2,50 2,50 2,50 2,50
Chiffre d’affaires (1) 12500 20000 25000 30000
Charges unitaires 2,20 2,20 2,20 2,20
Total des charges (2) 11000 17600 22000 26400
Résultat global (3) 1500 2400 3000 3600
Résultat unitaire (4) 0,30 0,30 0,30 0,30
Taux de rentabilité globale (5) 12 % 12 % 12 % 12 %
Taux de rentabilité unitaire (6) 12 % 12 % 12 % 12 %
Ou :
100 % – 88 % = 12 %
ou
1 – 0,88 = 0,12
(Chiffre d’affaires base 100 – Charges globales
en % du CA)
La relation activité/charges
La relation activité/charges, représentée dans le graphique ci-
dessous, met en évidence le comportement du coût unitaire et des
charges totales en fonction des quantités.
(1) Dans les différentes hypothèses, on observe que le coût unitaire est stable, il
est codifié a.
(2) Les charges totales peuvent être représentées par une droite Y : ces charges
varient en fonction des quantités X et du coût unitaire a. Une quantité
de 10000 correspond à des charges totales de 22000 €. Le montant des charges
évolue proportionnellement à l’activité.
Figure 5-1 Évolution du coût unitaire et des charges totales.
Y = aX a
Mars Y = 25 € x 15000 = 375000 € a = 25 €
Avril Y = 25 € x 17000 = 425000 € a = 25 €
Mai Y = 25 € x 12000 = 300000 € a = 25 €
Les charges fixes, toutes choses égales par ailleurs, sont fixes
globalement (b) et variables unitairement (b / X). Seul un changement
de structure, le plus souvent lié aux modifications des capacités de
production, peut affecter les charges fixes : investissements réalisés,
augmentation des loyers dus à un agrandissement des locaux,
modifications de la prime d’assurance liées à un changement de
garanties contractuelles…
Y = aX + b
La droite des coûts fixes n’a pas comme origine 0. Les coûts fixes
sont présents dès la première unité produite. La droite des coûts
variables progresse en fonction des quantités. Sans unité produite, il
n’y a pas de charges variables. Au croisement de la droite du chiffre
d’affaires et de celle du coût total, un point d’équilibre apparaît : le
résultat est nul, puisque le chiffre d’affaires permet juste de faire face
aux charges totales. En dessous de ce point, les quantités vendues
sont insuffisantes, au-delà, l’entreprise commence à faire du
bénéfice.
CHARGES PRODUITS
Libellés Montants Libellés Montants
Y = 105,30X + 457000 €
La recherche du résultat de
l’entreprise
La société Astuce vend 10000 unités à 180 €, pour un résultat
de 290000 € (voir tableau 5-2 du compte d’exploitation) :
Et :
La vérification du principe
d’économie d’échelle
Pour les trois productions évoquées à la page précédente, 10000,
8000, 12000, on peut calculer le coût total unitaire :
• Pour une quantité de 8000, le coût total unitaire est de 162,42 €
(1299400 € / 8000), soit 105,30 € de charges variables
et 57,12 € de charges fixes (457000 € / 8000).
• Pour une quantité de 10000, le coût total unitaire est
de 151,00 € (1510000 € / 10000), soit 105,30 € de charges
variables et 45,70 € de charges fixes (457 000 € / 10 000).
• Pour une quantité de 12000, le coût total unitaire est de 143,38
(1720600 € / 12000), soit 105,30 € de charges variables
et 38,08 € de charges fixes (457 000€ / 12 000).
Constat : l’augmentation des quantités permet de baisser les coûts
unitaires totaux. Ceci n’est pas dû à une modification des charges
variables unitaires mais à une répartition des coûts fixes sur une
quantité produite et vendue plus importante.
D’où, le graphique.
Figure 5-6 Représentation graphique de l’évolution du coût total et unitaire en
fonction des quantités.
• Résultat = 290000 €
• Résultat = Chiffre d’affaires – (Charges variables + Charges de
structure)
• Résultat = 1800000 € – (1053000 € + 457000 €)
= 1800000€ - 1510000 € = 290000 €
Ou :
• Résultat = (Chiffre d’affaires – Charges variables) – Charges de
structure
• Résultat = (1800000 € – 1053000 €) – 457000 € = 290000 €
• Résultat = 747000 € – 457000 € = 290000 €
Cette égalité peut aussi s’écrire en reprenant la structure du tableau
différentiel :
Résultat = (Chiffre d’affaires x Taux de marge sur coûts variables) –
Charges de structure.
• Résultat = (1800000 € x 41,50 %) – 457000 €
• Résultat = 747000 € – 457000 € = 290000 €
La figure suivante permet de visualiser le modèle.
Le seuil de rentabilité
La détermination du niveau d’activité (en valeur ou en volume)
permettant de couvrir les charges est représentée par le seuil de
rentabilité (SR), appelé aussi chiffre d’affaires critique ou point mort.
À ce seuil, le résultat est donc nul.
Résultat objectif 0
D’où l’égalité suivante : pour que le résultat soit égal à 0, il faut que
M/CV = CF, soit :
Et :
CA critique = 1101205 €
Marge sur coût variable dégagée
= 0,4150 x 1101205 € = 457000 €
CF = 457000 €
Résultat = 457000 € – 457000 € = 0
Le seuil et la modification de
structure
Le seuil et la modification de structure sont étroitement liés.
L’équation des coûts telle que proposée précédemment permet de
déterminer le seuil de rentabilité. Ce dernier ne change pas tant que
l’équation des coûts reste identique. Celle-ci peut varier par une
modification des charges variables ou/et des charges fixes. Ces
dernières sont modifiées le plus souvent à l’occasion d’un
investissement.
Une entreprise souhaite réaliser un investissement afin d’augmenter
sa capacité de production. Son équation de coûts actuelle est la
suivante : coût total = (55 x quantités) + 90000 €, (Coût total = (Coût
variable unitaire x Quantités) + Coûts fixes).
Le taux de marge sur coûts variables est de 35 % et ne devrait pas
changer avec l’investissement.
Les nouvelles charges de structure vont passer à 105000 €.
Calculons le seuil de rentabilité :
Le risque d’exploitation
Le risque d’exploitation supportable est la capacité de l’entreprise à
subir une baisse de chiffre d’affaires sans se retrouver en perte, à ne
pas être en dessous du seuil de rentabilité. Pour une organisation
non lucrative ou un centre de profit, il représente la baisse de budget
supportable au regard de ses coûts.
Pour mesurer le risque d’exploitation, on peut calculer la marge de
sécurité. Cette marge, lorsqu’elle est exprimée en indice, s’appelle
l’indice de sécurité.
La marge de sécurité se calcule par la différence entre le chiffre
d’affaires et le seuil de rentabilité :
R = M/CV – CF
R = (CA x taux de M/CV) – CF
Y = 112,50X + 366667 €
D’où :
Tableau 6-2 Les chiffres d’affaires de la société Blue Water (chiffres des six dernières
années).
Tableau 6-3 Les chiffres d’affaires mensuels en euros des trois dernières années de
l’entreprise Blue Water.
Tableau 6-4 Les coefficients mensuels de la société Blue Water pour les trois dernières
années.
La visualisation de la saisonnalité de
l’activité
Il est possible de présenter les coefficients sous forme de graphique.
Figure 6-2 Représentation graphique des coefficients de saisonnalité.
Tableau 6-5 Détermination des chiffres d’affaires prévisionnels mensuels par les
coefficients saisonniers.
(1) La moyenne des coefficients sur les trois dernières années peut être
utilisée, elle est de 0,55 pour janvier N+1 (voir dernière colonne du tableau 6
-4). Il est possible de n’utiliser que le coefficient saisonnier de l’année
écoulée (soit 0,53 en N).
(2) Le chiffre d’affaires prévisionnel moyen en N+1 est de 3 479,17 €, soit
CA prévisionnel / nombre de mois (41 750 € / 12).
(3) La valeur prévisionnelle d’un mois est déterminée par multiplication de la
moyenne mensuelle prévisionnelle par le coefficient moyen mensuel
saisonnier. Pour le mois de janvier N+1, la valeur prévisionnelle est
de 1920,99 € (3479,17 € x 0,55).
Après avoir utilisé les deux points extrêmes pour déterminer le chiffre
d’affaires prévisionnel, il est possible de faire des prévisions plus
complexes à l’aide de points moyens.
y = ax + b, soit 18166,67 = a x 2 + b
y = ax + b, soit 29866,67 = a x 5 + b
La résolution est possible en utilisant la méthode soustractive, soit :
29866,67 – 18166,67 = (a x 5 + b) – (a x 2 + b)
11700,00 = 3a
D’où :
a = 3900,00
b = y – ax
Et donc :
b = 10366,67
Tableau 6-8 Tableau statistique des chiffres d’affaires de la société Blue Water.
La détermination de l’équation de la
droite
La détermination de l’équation de la droite de tendance qui est de la
forme y = ax + b ne pose pas de problème particulier. Il est possible,
pour déterminer a, d’utiliser la formule suivante :
a = ∑ (X x Y) / ∑ (xi-x)2
(1) Dans le bilan fonctionnel, la trésorerie active ou passive sera présentée à part.
ACTIF IMMOBILISÉ
Immobilisations incorporelles :
Concessions, brevets, licences, logiciels 1 593 760 836
Fonds commercial 4 400 632 3 768
Immobilisations corporelles :
ACTIF CIRCULANT
Stocks et en-cours :
Exercice N
CAPITAUX PROPRES
Total I 25 089
Total II 0
DETTES
BILAN FONCTIONNEL
EMPLOIS RESSOURCES
EMPLOIS STABLES RESSOURCES STABLES
TOTAL des emplois stables (1) 31 TOTAL des ressources stables (6) 43
173 456
FRNG du pâtissier =
Ressources stables – Emplois stables =
43456 € – 31173 € = 12283 €
Une présentation schématique du FRNG est proposée ci-dessous.
Trésorerie nette =
Trésorerie d’actif – Trésorerie de passif
Trésorerie nette =
FRNG – BFR
Trésorerie nette =
FRNG – BFR =
12283 € – 8424 € =
3859 €
N N–1 Variation en %
Ressources stables 43 456
Le temps d’écoulement
Le temps d’écoulement (TE) d’un poste correspond au nombre de
jours au bout duquel le montant de ce poste n’existe plus. Pour
exemple, une créance constatée le 15 janvier avec un délai de
paiement à 30 jours a un temps d’écoulement de 30 jours : elle
restera à l’actif du bilan jusqu’au 15 février, date d’encaissement de la
somme due.
Le TE peut être obtenu de trois manières :
• Il peut être calculé en fonction de la durée moyenne de
chaque poste (durée moyenne du crédit pour les clients et les
fournisseurs, date moyenne de créance ou de dette pour la TVA
et le personnel…).
60 % des clients d’une entreprise règlent leurs achats au comptant,
40 % à 30 jours. TE = (60 % x 0) + (40 % x 30) = 12 jours de durée
moyenne de crédit à financer.
La TVA est à décaisser le 20 du mois. En considérant que les ventes
et les achats sont réguliers au cours du mois, les TVA collectée et
déductible varient entre un minimum de 0 jour et un maximum
de 30 jours, soit en moyenne 15 jours, (0 + 30) / 2. Le temps
d’écoulement est de 35 jours (15 jours de date moyenne de collecte
ou de déductibilité de la TVA + 20 jours avant le paiement).
• Il peut être calculé en rapportant le montant moyen du
poste au flux annuel du poste et en le multipliant par 360 jours
pour obtenir une durée exprimée en jours :
Le coefficient de structure
Le coefficient de structure (CS) (ou coefficient de pondération,
coefficient de proportionnalité) mesure l’importance de chaque poste
par rapport au CA HT.
Note : les charges étant connues pour 100 € de CA, il suffit de diviser par
les 100 € de CA HT pour obtenir tous les coefficients de structure.
(1) Le stock des produits finis est évalué en fonction du coût total des
produits finis, qui comprend 48 € de matières premières consommées, 6 €
de charges externes et 23 € d’autres charges de production.
(2) Les créances clients correspondent au CA TTC et sont soumises à la
TVA à 5,5 %, soit créances clients = CA HT x 1,055 = 100 €
x 1,055 = 105,50 €.
(3) Seuls les achats de matières premières sont soumis à la TVA à 5,5 %.
(4) Seules les charges externes sont soumises à la TVA à 20 %. Les autres
charges de production (impôts et taxes, salaires et charges sociales…) ne
sont pas soumises à TVA.
BFRE en euros =
(BFRE en jours de CA HT x CA HT prévisionnel
annuel) / 360 jours
Δ FRNG =
Δ Ressources stables – Δ Emplois stables
EMPLOIS N– N Variation
1 (1) Informations utiles (2)
EMPLOIS
STABLES
Immobilisations 425 2 1 615
incorporelles 040
brutes
Immobilisations 92 190 97 750 Acquisition de 131 750 € d’immobilisations,
corporelles 310 060 cession d’une immobilisation 2 040 € (achetée 34
brutes 000 €, de valeur comptable 1 700 €)
Immobilisations 10 11 1 360
financières 200 560
brutes Augmentation de 1 700 €, cession de 340 €
Charges à 0 340 340
répartir
TOTAL 102 204 101 065
des emplois 935 000
stables
RESSOURCES N– N Variation
1 (1) Informations utiles (2)
RESSOURCES
STABLES
Capitaux propres 88 146 57 630 L’entreprise a procédé à une
774 404 augmentation de capital de 42 500 €,
a reçu 1 530 € de subventions
d’investissements
Amortissements, 69 71 2 915
dépréciations et 080 995
provisions
Dettes financières stables 1 8 6 519 Un emprunt de 8 500 € a été souscrit
(hors CBC et soldes 981 500 cette année et l’ancien emprunt a été
créditeurs banque) remboursé pour 1 981 €
TOTAL 159 226 67 064
des ressources stables 835 899
Total des emplois 142 487 Total des ressources 108 486
Solde de variation =
Dégagements – Besoins
1 2 2–1
Variation « Exploitation »
40
A. Variation nette « Exploitation » (c) et (1) 673
Totaux 6 774 0
–6
B. Variation nette « Hors exploitation » (c) et (2) 774
Total A + B :
Δ FRNG prévisionnel =
Δ Ressources stables prévisionnelles – Δ Emplois
stables prévisionnels
(1) Cette CAF est issue de l’ébauche du plan de financement (figure 8-8).
(2) Les charges financières sont issues de la présentation de l’exemple.
(3) Les charges financières vont venir en déduction du bénéfice imposable
de l’entreprise. En conséquence, celle-ci ne paiera pas d’impôts sur cette
partie, ce qui est considéré comme une économie d’IS. L’entreprise étant
imposée à 25 % de son bénéfice, il faut appliquer ce taux aux charges
financières. Par exemple, pour l’année 1, les charges financières étant de
6000 €, elle réalise une économie d’IS de 1 500 € (6000 x 25 %…).
(4) La nouvelle CAF est obtenue par soustraction à la CAF précédente des
charges financières du nouvel emprunt et ajout de l’économie d’IS (impôt
sur les sociétés) réalisée, afin d’obtenir l’impact net de l’emprunt. Par
exemple, pour l’année 1, la nouvelle CAF est de 130 500 €, soit (135000 –
6000 + 1 500).
Constat 1 : le plan est équilibrée sur les cinq ans, la trésorerie est
positive dès l’année 1 du projet et progresse d’année en année.
L’entreprise peut faire face à toutes les dépenses prévues.
Constat 2 : l’entreprise ayant procédé à des régulations, elle dispose
d’une vision claire pour les cinq années à venir.
Constat 3 : le plan de financement étant équilibré, l’entreprise peut
l’utiliser pour négocier l’obtention de l’emprunt ainsi que l’octroi de
fonds par les actionnaires.
Il aurait été concevable d’avoir une trésorerie négative en fin de
première année, à partir du moment où les régulations effectuées
permettent de redresser la situation dès l’année suivante.
De nombreux autres éléments peuvent être pris en compte dans
l’établissement du plan de financement, comme le retraitement des
charges à répartir, la prise en compte de l’IS sur les plus ou moins-
values des cessions d’immobilisations, les prévisions de variation du
BFR, etc. Certaines méthodes intègrent également l’évolution prévue
de l’inflation. L’objet de cet ouvrage n’étant pas l’exhaustivité, nous
vous conseillons de vous reporter à des manuels spécialisés si
nécessaire.
Partie 4
Maîtriser sa trésorerie
Dans cette partie…
La notion de budget ne vous est pas étrangère, vous
y êtes comme tout un chacun confronté au quotidien,
que ce soit pour gérer votre argent du mois ou pour
organiser les dépenses familiales. Mais, attention, en
matière de gestion, le terme de « budget » recouvre
des réalités parfois bien éloignées de celles qui vous
sont familières.
Il sera essentiel de bien assimiler cette notion telle
qu’elle est utilisée en gestion.
Ici, il n’y aura d’ailleurs pas un budget, mais des
budgets, qui se déclineront en fonction de leur objet.
Comme vous le pressentez sans nul doute, leur
maîtrise est essentielle à la bonne marche de
l’entreprise. Vous ne devez surtout pas confondre
budget et trésorerie. Cette dernière fait elle-même
l’objet d’un budget spécifique.
Une place prédominante sera faite ici au suivi et à la
prévision, gages de bonne gestion de l’entreprise.
Vous serez, à travers la gestion de votre trésorerie,
amené à côtoyer régulièrement votre banquier. Aussi,
choisissez-le avec soin !
DANS CE CHAPITRE
La notion de budget comme outil stratégique et opérationnel
•
Faire le lien entre budget et trésorerie, calculer les écarts sur budgets
•
Le processus budgétaire et ses différentes étapes
Chapitre 9
La démarche budgétaire et la
budgétisation
C e chapitre a vocation à vous permettre de comprendre le
cheminement de création des budgets, que ce soient ceux
d’exploitation ou ceux liés aux investissements, à vous faire
comprendre la différence entre les budgets et la trésorerie, à vous
permettre de comprendre que toutes décisions prévisionnelles de
quelque nature que ce soit – opérationnelle, tactique, stratégique –
ont des répercussions budgétaires.
Le plan comptable général (PCG) indique que la gestion budgétaire
est « un mode de gestion consistant à traduire en programmes
d’actions chiffrées, appelés budgets, les décisions prises par la
direction avec la participation des responsables ».
La notion de budget
Des représentations erronées sont fréquemment perçues, que ce soit
dans les entreprises, les autres organisations (administrations,
associations…) ou dans les ménages. Dans la représentation
collective la plus fréquente, le budget est abordé de cinq façons
différentes au moins :
• Il représente « l’argent » dont on dispose au quotidien pour
une période donnée. Cette vision très statique ne prend pas en
compte la dimension prévisionnelle liée aux engagements de la
période. Dans cette représentation, le solde de trésorerie peut
être considéré par erreur comme un bénéfice ou une perte. Il y a
alors confusion entre trésorerie et résultat de l’activité ;
• Il permet de vérifier au quotidien les entrées et les sorties
d’argent. Le budget est dans ce cadre assimilé au budget de
trésorerie (prévisionnel) ou au suivi de trésorerie (voir
chapitres 10 et 12), ce qui n’est pas son objet ;
• Il représente les coûts. Dans ce cas, le budget est considéré
comme un outil de comptabilité de gestion (ou analytique), ce
qui peut être source d’erreur. Tous les postes budgétaires ne
sont pas des éléments de coûts, au moins dans leur intégralité.
Pour exemple, citons les emprunts (compte 16) qui sont des
éléments budgétaires, mais dont seuls les intérêts (compte 661)
sont intégrés dans les coûts. Il en est de même pour les
investissements (classe 2) dont la seule dotation aux
amortissements (compte 680) entre dans le calcul des coûts ;
• Il représente le document qui prévoit et retrace l’ensemble
des produits et des charges d’une organisation à but non
lucratif. Cette vision assimile les notions de compte de résultat
et de budget ;
• Il indique dans son solde le résultat de l’entreprise, qu’il
soit bénéficiaire ou déficitaire. La confusion est
compréhensible, mais d’une part le budget ne prend pas en
compte tous les éléments du compte de résultat, d’autre part les
investissements ne sont pas des éléments constitutifs du
résultat alors qu’ils sont des postes budgétaires.
La hiérarchie et l’interdépendance
entre les budgets
Les budgets ne sont pas tous de même niveau : un ordre logique,
hiérarchique, s’impose pour leur construction. La stratégie, qu’elle
soit globale ou propre à chaque activité, implique des prévisions
budgétaires. Un plan stratégique décliné en plans d’action permet la
construction des budgets d’investissements et opérationnels. En
règle générale, le point d’ancrage de la construction budgétaire est la
prévision des ventes permettant la détermination du chiffre d’affaires.
Celui-ci conditionne le budget des investissements, celui de la
production, et par là même celui des achats. La figure ci-dessous
présente les budgets et leur relation.
(1) Ce budget est réalisé sur la base des ventes prévisionnelles. Il conditionne en
grande partie les autres budgets.
(2) Ces budgets peuvent aussi être réalisés sous la forme de budgets de service
afin d’affiner les postes.
(3) Ce budget n’existe pas dans les entreprises de services ou de négoce.
(4) Ce budget prend en compte les besoins en investissements.
(5) Le budget général prend en compte des éléments du compte de résultat et du
bilan.
(1) Pour le client est indiqué le coût global de la main-d’œuvre, qui correspond
dans notre exemple à 107 € additionnés de la marge de 25 % :
107 x 1,25 = 133,75 €.
Figure 9-6 Devis d’une prestation de service.
(1) Les charges variables unitaires sont multipliées par le volume de production
de 350 étagères, soit une valeur globale de 50750 € (350 x 145 €).
(2) Les charges fixes sont déterminées en fonction d’une capacité de production
et non pas en fonction de la production réelle. Il convient de reprendre la valeur
calculée précédemment, soit 30000 €.
Figure 9-9 Budget de production des 350 étagères pour le deuxième trimestre.
(1) Tous les achats de matières premières n’ont pas été consommés. Le
centre approvisionnement a budgétisé 3200 K€ de matières premières. Les
ateliers A et B prévoient une consommation de ces mêmes matières
pour 3100 K€. Une variation de stocks de 100 K€ se dégage.
(2) Pour ne pas budgéter deux fois les matières premières, seules les
consommations des ateliers A et B seront prises en compte dans le budget
général.
Le processus de construction
budgétaire
La gestion budgétaire peut être abordée de façon très simplifiée si
l’on considère qu’elle représente une démarche de construction des
budgets opérationnels et spécifiques, notamment celui des
investissements. Un des objectifs étant la prévision du compte de
résultat et la détermination de la trésorerie. Si cela peut être
acceptable pour une très petite entreprise ayant une information très
centralisée, ce type de gestion n’est pas pertinent dès lors que
l’organisation requiert des échanges d’informations entre les
services. Dans ce cas, un véritable processus de construction
budgétaire est nécessaire.
La notion de processus
Un processus, tel que défini par la norme AFNOR de juin 2000, est
un « système d’activités qui utilise des ressources pour transformer
des éléments entrants en éléments de sortie ». Dans le cadre d’un
processus budgétaire, il convient d’identifier les postes budgétaires
ainsi que leurs montants, puis de valider, contrôler, et enfin de
calculer les valeurs réelles de ces mêmes postes afin de mesurer les
écarts. Le management par les processus est une des pierres
angulaires de la norme ISO 9001 dont un des objectifs est la qualité
au service de l’amélioration de la performance de l’organisation.
Par simplification, nous considérerons les termes gestion
budgétaire – qui renvoie au respect des objectifs et à l’optimisation
dans l’allocation des ressources –, démarche budgétaire – mettant en
évidence des étapes de construction –, procédure budgétaire –
indiquant la méthodologie – ou processus budgétaire – expliquant
les effets et les causes entre les flux entrants et les sortants – comme
synonymes dans cet ouvrage.
La construction budgétaire
La construction budgétaire peut être différente d’une organisation à
une autre, mais implique en toutes hypothèses une compréhension
du fonctionnement de l’entreprise afin d’identifier les unités
considérées comme suffisamment autonomes pour recevoir un
budget, que ce soit sous forme de secteurs géographiques, services,
centres de responsabilité, centres de profit, unités, groupes de
projets, fonctions, activités, produits, etc. Ce travail d’identification
porte les germes de l’attribution des ressources budgétaires. Au-delà
des considérations de gestionnaire, le processus budgétaire renvoie
aussi à une dimension managériale, notamment par la représentation
des dirigeants quant au mode de prise de décisions et des rapports
avec leurs collaborateurs. Il est donc nécessaire de décider de la
nature et du montant d’objectifs pour chaque budget en prenant en
compte les antériorités et les hypothèses de développement, de
préciser les rôles des managers, notamment dans leurs délégations,
d’identifier les moyens matériels et humains en prenant en compte
les contraintes spécifiques qui peuvent différer d’un centre à l’autre.
Les budgets sont des outils de gestion et managériaux mettant en
évidence les engagements financiers. Leur élaboration s’inscrit dans
le processus budgétaire.
Le processus budgétaire
Le processus budgétaire implique une démarche d’anticipation, de
réalisation, de contrôle et de régulation. Celle-ci s’inscrit dans une
logique générale de planification, c’est-à-dire de tentative de
réduction de l’incertitude et de la maîtrise du niveau de risque. Le
processus budgétaire correspond à l’ensemble des étapes
permettant de structurer la réflexion pour l’élaboration et la réalisation
des budgets, notamment afin de maîtriser l’évolution du solde de
trésorerie. Il est possible d’identifier six objectifs : prévoir, faciliter la
communication et la coordination, répartir les ressources, gérer la
performance financière et opérationnelle, évaluer le respect des
engagements et stimuler les performances individuelles.
(1) Le processus budgétaire implique un contrôle entre les engagements financiers des budgets et leur
traduction sous forme de trésorerie, tant en ce qui concerne les montants que leur prise en compte dans le
temps (décalages de paiement aux fournisseurs ou de règlement de la part des clients).
Figure 10-2 Des engagements financiers aux engagements de trésorerie.
Dans les prévisions relatives au budget de trésorerie, des ajustements sont nécessaires afin
de permettre à l’organisation d’être solvable et de réaliser les objectifs de trésorerie définis.
Une entreprise dispose en début de mois d’une trésorerie de 10000 €. Dans le cadre du
processus budgétaire, la prévision de trésorerie finale est de 12000 €. En fin de mois, la
trésorerie constatée est de seulement 10500 €.
L’anticipation de la variation de trésorerie a mal été réalisée : la variation de trésorerie
attendue était de + 2000 ; la variation réelle est de + 500. Il convient d’en analyser les causes
afin d’améliorer le processus budgétaire : l’analyse permet de mettre en évidence que, dans
le cadre de sa politique de développement, l’entreprise a modifié les délais de paiement
accordés aux clients. Il leur sera désormais possible, pour des achats en quantité, de régler
sous 30 jours fin de mois, alors que les délais initiaux étaient de 15 jours. L’augmentation des
délais clients s’est traduite par une augmentation des créances clients à recevoir. Cette
situation peut être justifiée commercialement, mais elle a eu une influence négative sur les
encaissements réalisés dans le mois, et donc sur la trésorerie.
(1) Budget de trésorerie est le terme générique. Il représente l’agrégation de plusieurs budgets intermédiaires.
Figure 10-8 Relation entre les budgets et les budgets de trésorerie.
La construction budgétaire requiert des prises de décisions qui ont des incidences sur les
montants inscrits dans les budgets et les budgets de trésorerie. Le tableau suivant en illustre
quelques-unes.
Tableau 10-1 Des décisions et leurs incidences dans les budgets de service et de trésorerie.
Décisions Incidences dans les budgets de service Incidences dans les budgets de trésorerie
Prévoir une Augmentation des achats, des charges du Augmentation des décaissements (TTC) par
augmentation service commercial. l’augmentation des achats, et augmentation des
des ventes encaissements (TTC) par l’augmentation des
ventes.
Louer les Pas de budgets d’investissement. Prise en Les décaissements prendront la forme de loyers
machines compte des loyers dans un ou plusieurs TTC.
plutôt que les budgets de l’organisation
acheter
Acquérir un Réalisation d’un budget d’investissement. Prise Décaissements TTC dus à l’investissement.
investissement en compte des dotations aux amortissements Encaissements liés à l’emprunt.
avec un dans un ou plusieurs budgets de service
emprunt
Augmenter les Pas de modification, sauf si les ventes sont Encaissements TTC plus tardifs des règlements
délais de susceptibles d’augmenter. clients.
règlement
clients
Augmentation Pas de prise en compte dans les budgets de Encaissements dus à un apport de liquidités.
du capital service.
Tableau 10-2 Relation entre les opérations, les budgets de service et de trésorerie.
Achat de
mobilier de
bureau x x
Vente de
matériel x x
Loyers du
photocopieur x x
Acquisition d’un
véhicule de
service x x
Frais de
déplacement x x
Dotations aux x N’est pas concerné par les bu
amortissements trésorerie
(1) Les éléments financiers, exceptionnels, les impôts sur les sociétés ne rentrent pas, en principe, dans
les budgets des service. Ceux-ci prennent en compte les éléments liés à l’exploitation (au sens de la
gestion et de l’activité de l’organisation).
Pour autant, il est souhaitable de les prendre en compte dans le budget général de l’organisation.
(2) La formation de clients donne lieu à une facturation de la part de l’entreprise.
(3) Le remboursement d’une annuité donne lieu à l’inscription des charges financières dans le budget
général de l’organisation.
L’entreprise Wood Play vend des jouets en bois, qu’elle achète auprès d’un grossiste. En
décembre, les prévisions pour le semestre suivant sont présentées ci-après en suivant l’ordre
d’élaboration des différents budgets. Pour des raisons de simplification des calculs, la
commercialisation ne comporte qu’une marchandise et les coûts unitaires
d’approvisionnement des matières sont identiques. Sauf indications contraires, les coûts sont
HT. Dans cet exemple d’entreprise commerciale, les différents budgets sont le budget des
approvisionnements, le budget des ventes, le budget des autres décaissements, le budget
des autres encaissements, le budget des investissements, le budget de TVA et le budget de
trésorerie.
(1) Pour préparer les décaissements à prendre en compte dans le budget de trésorerie des
approvisionnements, il faut intégrer la TVA.
Février 216000
Mars 207000
Avril 171000
Mai 225000
Juin
(1) Les achats de décembre de 140000 € sont à décaisser en TTC sous 30 jours, donc en janvier. Il s’agit
de dettes à payer.
(2) Les approvisionnements effectués un mois donné sont payés le mois suivant.
Le paiement des ventes est réalisé pour 80 % au comptant, le solde, soit 20 %, le mois
suivant.
Pour des raisons de simplification, on considère que toutes les marchandises sont vendues.
L’entreprise a bien géré ses prévisions ou préfère être en rupture de stock plutôt que d’avoir
un stock final.
(1) Pour préparer le budget de trésorerie des ventes, il faut intégrer la TVA.
Afin de ne pas faire de confusion avec les budgets, il est pratique de parler d’état des ventes.
Les ventes sont exprimées en TTC afin de préparer les encaissements.
(1) Les ventes réalisées en décembre représentent un chiffre d’affaires de 216000 € pour une quantité
de 8000 jouets vendus à 27 € pièce. Les encaissements potentiels seraient donc de 259200 €
(216000 x 1,2), répartis pour 80 % en décembre et 20 % en janvier, soit 259200 x 0,2 = 51840 €. Il s’agit
de créances à recevoir en janvier, issues des ventes de décembre.
(2) Le montant des ventes de janvier de 324000 € sera encaissé pour 80 % le mois des ventes,
soit 258336 € en janvier et pour 20 % en février, soit 68400 €. Ce principe s’applique tous les autres mois.
(3) Les ventes effectuées en juin seront encaissées pour 80 % en juin, soit 388800 € et pour 20 % en
juillet, soit 97200 €.
Le budget de production
La société Wood Play, ayant une activité commerciale, n’a pas de décaissements liés à une
activité de production.
(1) Le montant TTC de l’acquisition est de 216000 € (180000 x 1,2) : sachant que le premier versement
était de 120000 €, le solde à payer sera de 96000 € (216000 – 120000).
Charges diverses TTC 2 400 (1) 2 400 2 400 2 400 2 400 2 400
Charges d’intérêts 100 (2) 100 100 100 100 100
Annuités 4 500 (2)
Total des autres décaissements 118 900 118 900 118 900 118 900 123 400 118 900
(1) Le règlement est effectué en valeur TTC dans le mois en cours, 3000 € de TVA sont inclus pour les
services externes, et 400 € pour les charges diverses.
(2) Les éléments financiers ne sont pas soumis à la TVA.
(3) Les dettes sociales de 38400 € dues au titre de décembre sont à décaisser en janvier. Celles de juin
le seront en juillet.
Un emprunt représente dans un premier temps un encaissement lors de son versement par la
banque sur le compte de l’entreprise. Dans un second temps, les mensualités sont des
décaissements pris en compte dans le budget de trésorerie des autres décaissements pour le
remboursement et le paiement des intérêts
Le budget de TVA
Le budget de TVA prend en compte l’ensemble des TVA : la TVA collectée sur les ventes, la
TVA déductible sur les achats de biens et services et sur les immobilisations. Du point de vue
de l’activité, pour les entreprises, la TVA est neutre. Cette taxe n’est ni une charge, ni un
produit, elle ne participe pas à la formation du résultat de l’exercice. En revanche, la TVA a
une incidence sur les encaissements lorsqu’elle est perçue à l’occasion des ventes et sur les
décaissements lorsqu’elle est payée lors des divers achats et acquisitions d’immobilisations. Il
convient de la prendre en compte dans un budget particulier dans la mesure où il est
nécessaire d’en calculer le solde mensuel. Ce budget a sa place après la réalisation de tous
les autres budgets d’encaissements et de décaissements et juste avant celle du budget
général de trésorerie.
Il existe deux régimes de TVA :
• La TVA sur les débits : elle est la plus courante dans la mesure où elle concerne les
opérations sur les biens. Elle est exigible lors de la livraison du bien ; dans les faits le
plus souvent à la date de facturation ;
• La TVA sur les encaissements : elle concerne les services. Elle est exigible à l’instant
où la facture est payée. La plupart des entreprises ont la possibilité d’opter pour la
première méthode, notamment pour des raisons de simplification en comptabilité et
gestion.
Pour les entreprises ayant opté pour le régime de la TVA sur les débits, ce qui est le plus
fréquent, la TVA collectée ou déductible est calculée sur les facturations envoyées ou reçues
et non sur les ventes ou les achats effectués. En toutes hypothèses, la TVA à décaisser est
obtenue par la différence entre la TVA collectée sur les ventes et la TVA déductible sur les
achats.
La société Wood Play relève du régime des débits. La TVA à déclarer de décembre N-1 était
de 20100 €. Elle est exigible en janvier. Son budget de TVA prévisionnel pour le second
semestre est le suivant :
(1) La TVA collectée concerne les ventes du mois, celles-ci ayant donné lieu à une facturation (voir tableau 10-
7).
(2) La TVA déductible sur les biens et services concerne les approvisionnements (voir tableau 10-4), les
services externes et les charges diverses (voir tableau 10-10). Pour le mois de janvier : TVA sur les
marchandises 30000 €, TVA sur les services externes : 15000 € x 0,2 = 3000 € ; TVA sur les autres charges :
2000 € x 0,2 = 400 €. La somme de ces trois valeurs représente 33400 €.
(3) La TVA déductible sur les immobilisations concerne les investissements acquis pendant la période (voir tabl
eau 10-9), soit 180000 € x 0,2 = 36000 €.
(4) La TVA due au titre du mois est obtenue par différence entre le total de TVA collectée et le total de la TVA
déductible. En général, cette TVA est une dette exigible. Pour autant, il est possible qu’elle soit négative : dans
ce cas, il s’agit d’un crédit de TVA (exemple du mois de mars).
(5) La TVA due au titre d’un mois est payable le mois suivant. Par exemple, la TVA due au titre de décembre
N – 1 était de 20100 €. Elle est exigible en janvier N.
(6) En mars, la TVA due est négative (il restait donc 11800 € de TVA à déduire). Ce reliquat devient un crédit
de TVA reporté le mois suivant.
(7) Pour le mois d’avril, la TVA à décaisser est nulle, dans la mesure où la société bénéficie d’un crédit de TVA.
(8) Le montant dû pour avril était de 19400 € (51300 € – 37900 €) ; la prise en compte du crédit de TVA
de 11800 € donne une TVA à régler de 7600 € seulement le mois suivant.
Tableau 10-12 Le budget semestriel de TVA.
Le paiement de la TVA est souvent perçu par des non-initiés à la gestion comme un
prélèvement du fisc sur l’activité, il n’en est rien. Pour autant, s’il n’est pas prévu, il peut
entraîner des difficultés de trésorerie. L’entreprise peut se retrouver avec un crédit de TVA
pour des raisons diverses (un achat d’immobilisations, une entreprise essentiellement
exportatrice, une entreprise avec une activité saisonnière, etc.). Dans ce cas, en règle
générale, ce solde se reporte le mois d’après.
Les éléments du compte de résultat, charges ou produits, ne sont pas tous décaissables (les
dotations) ou encaissables (les reprises). Les éléments du bilan, créances ou dettes, seront
pris en compte le cas échéant dans les budgets de trésorerie.
D’où :
Le bilan initial
Le bilan initial représente la situation patrimoniale du début de la
période considérée. Les dettes à payer comme les créances à
recevoir dans la période vont être prises en compte dans les budgets
de trésorerie et vont influer sur le niveau de la trésorerie finale. Le
bilan est le point de départ de toutes prévisions de trésorerie
annuelles.
La société Astuce est une PME de 11 salariés, elle fabrique et vend
du matériel électrique à des grossistes. En règle générale, le premier
semestre a un chiffre d’affaires moins important que le second. C’est
pourquoi des réserves de liquidités sont réalisées en fin d’année
civile pour faire face aux charges du premier semestre. Ces liquidités
sont placées sur des comptes rapidement mobilisables sous la forme
de valeurs mobilières de placement (VMP).
Afin d’anticiper les difficultés de trésorerie habituelles, le responsable
souhaite avoir une lisibilité dans les prévisions. Les budgets de
trésorerie ayant été confectionnés, un travail d’élaboration des
documents de synthèse prévisionnels est mis en place. La période
retenue est le semestre. Le taux de TVA est de 20 %. Nous allons
suivre cette entreprise.
Le bilan de début d’exercice se présente ainsi.
(1) Ces créances sont exigibles en janvier.
(2) Les valeurs mobilières de placement peuvent être assimilées à de la trésorerie
potentielle car mobilisables rapidement en liquidités si nécessaire.
(3) La trésorerie de début d’exercice est de 25090 €. La démarche de prévision
doit permettre d’en connaître le montant en fin de premier semestre.
(4) Ces dettes fournisseurs d’approvisionnement sont payables pour 148304 € en
janvier, le solde de 76786 € en février.
(5) 21000 € sont issus des charges sociales du mois de décembre à régler en
janvier. Le solde, soit 44000 €, correspond à la TVA due au titre du mois de
décembre N – 1 et payable au mois de janvier N.
(1) La créance client inscrite au bilan initial est à encaisser en janvier, puisque le
délai d’encaissement est de 30 jours.
(2) Les ventes de janvier sont de 269100 € HT. Les encaissements de février
correspondent à la facturation des ventes de janvier, soit 269100 €
x 1,2 soit 322920 €.
(3) En fin de premier semestre, la somme de 424580 € correspond à la facturation
(TTC) réalisée au titre des ventes de juin (HT). Elle devient une créance à
encaisser en juillet.
Figure 11-5 Budget de trésorerie des encaissements des ventes, société Astuce,
premier semestre.
(1) La dette fournisseur, inscrite au bilan initial, est à décaisser pour 148304 € en
janvier : elle correspond aux achats de novembre.
(2) La dette fournisseur inscrite au bilan initial est à décaisser pour 76786 € en
février : elle correspond aux achats de décembre majorés de la TVA.
(3) Ce décaissement représente la facturation (TTC) des achats de janvier, soit
(79733,33 € x 1,2). Le délai de règlement étant de 60 jours.
(4) En fin de semestre, la somme de 185380 €, due au titre de la facturation des
achats de mai et juin devient une dette à décaisser en juillet pour les achats de
mai et en août pour les achats de juin.
Figure 11-6 Budget de trésorerie des décaissements des approvisionnements,
société Astuce.
(1) La machine a une valeur de 149500 € HT, soit 179400 € TTC. Elle est
payable en deux fois : 114400 € en janvier, le solde de 65000 € en mai.
(2) Le véhicule de livraison a une valeur HT de 11960 €, soit 14352 € TTC. Il
est payable en deux fois : 8352 € en février et 6000 € en avril.
Le bilan prévisionnel
Avec les éléments calculés pour la société Astuce, il est présenté ci-
dessous.
(1) Le résultat issu de l’activité est reporté dans les capitaux propres (voir chapitr
e 1).
(2) Les immobilisations brutes inscrites au bilan pour le somme de 958968,33 €
représentent les 800000 € de début de période, additionnés des investissements
de 149500 € pour la machine et des 11960 € du véhicule et soustraits de la sortie
de l’immobilisation pour sa valeur brute comptable de 2491,67 € (c’est-à-dire sa
valeur d’achat).
(3) Les amortissements représentent les amortissements antérieurs de 160000 €
complétés des dotations 30000 € de la période inscrites dans le compte de
résultat et diminué des 2000 € d’amortissement de l’immobilisation cédée (ces
amortissements ne doivent plus figurer dans le bilan).
(4) Le bilan prend en compte la situation des stocks à une date donnée. Étant à la
fin de la période considérée, on parlera de stocks finaux. En ce qui concerne le
stock de matières premières, en début de semestre le montant était de 90000 €,
le compte de résultat prend en compte une variation de 20000 €. La
consommation étant de 508366,67 €, supérieure aux 488366,67 €des achats, le
stock a donc diminué de 20000 €. Le stock de produits finis enregistre une valeur
de 110000 € à la place des 145000 € initiaux. Cette différence de 35000 € inscrite
dans le compte de résultat met en évidence que les ventes sont supérieures à la
production, qui est de 1898533,33 €, soit 1933533,33 € de chiffres d’affaires –
35000 € de variation des stocks.
(5) Cette créance est expliquée dans le budget de trésorerie des encaissements
des ventes, en figure 11-5.
(6) La situation de ce compte provient de l’arbitrage expliqué et calculé dans le
budget de trésorerie rectificatif en tableau 11-6.
(7) Cette somme disponible sur le compte bancaire provient de l’arbitrage de
trésorerie réalisé et expliqué dans le budget de trésorerie rectificatif en tableau 11
-6.
(8) Les emprunts en début de semestre étaient de 125000€. Àla fin du premier
semestre, ils sont de 190000€. Cette somme s’explique par le prêt de 90000€ qui
sera à souscrire en janvier (tableau11-3), diminué d’un remboursement
de 25000€ (tableau11-1).
(9) Les dettes fournisseurs proviennent des achats qui ne seraient pas encore
payés comme expliqué en figure 11-6.
(10) Cette dette provient de la somme de 22100 € due au titre des charges
sociales à payer (voir tableau 11-1) et des 26929,93 € de TVA à payer (voir tablea
u 11-4).
(11) Le capital était de 790000 €. Il augmentera de 40000 € pendant le semestre.
(12) Les réserves et le report à nouveau ne changent pas. Il faudra attendre la
répartition du résultat en fin d‘exercice.
Figure 11-9 Bilan prévisionnel de la société Astuce à la fin du premier semestre N.
La notion de trésorerie
La trésorerie est la partie immergée de ce que présente l’entreprise à
ses partenaires comme conséquence de son activité et de la gestion
qui en a été faite. Elle est le témoin effectif des engagements
financiers inscrits au préalable dans les budgets opérationnels et
d’investissements. La situation de la trésorerie n’est pas autonome,
elle ne fait que constater l’état des liquidités à une date donnée. En
ce sens, elle est un précieux indicateur quant à la capacité de
l’entreprise à maîtriser son processus budgétaire. Une organisation
qui n’aurait pas réalisé un budget préalable doit au minimum assurer
le suivi de sa trésorerie. Afin d’être réactive, la gestion de trésorerie
s’inscrit dans une période de référence de court ou très court terme
pertinente au regard de l’activité et des objectifs visés. Dans une
perspective financière, la période de référence peut être la journée,
l’heure, la minute, voire la seconde. Certaines opérations de
trésorerie sont réalisées avec une réactivité « très » inférieure à la
seconde. Pour rester plus près du quotidien des organisations, la
période de référence raisonnable s’étend de la journée au mois.
La gestion de la trésorerie est primordiale à la pérennité de
l’entreprise. Elle s’inscrit en bout de course du processus budgétaire.
Dans l’hypothèse où les budgets ne sont pas réalisés par
l’organisation, le suivi de trésorerie est pour autant indispensable.
Le rapprochement bancaire
En fin d’une période de référence, le solde de la trésorerie calculé
dans le compte banque (512) de l’entreprise et celui inscrit sur le
relevé du compte bancaire envoyé par l’organisme bancaire ne sont
pas les mêmes. Il convient d’en comprendre les raisons afin
d’anticiper et d’ajuster les encaissements comme les décaissements.
Le rapprochement bancaire consiste en la compréhension des
différences de soldes afin de déterminer un solde identique entre le
compte banque dans l’entreprise et celui indiqué sur le relevé
bancaire. Les différences ont deux origines :
• Certaines opérations ne sont pas connues ou pas encore
prises en compte dans la comptabilité de l’entreprise avant
la réception du relevé de banque. Par exemple : les produits
financiers reçus, les charges financières versées à des tiers, les
virements débiteurs ou créditeurs non attendus, les services
bancaires facturés, etc. ;
• Certaines opérations ne sont pas connues ou pas encore
prises en compte dans le relevé bancaire envoyé par la
banque. Par exemple : les dépôts de chèques, d’effets de
commerce, les émissions de chèques non encore décaissés,
etc.
Il est nécessaire de rapprocher les sommes (rechercher d’où
viennent les différences) afin de connaître précisément le montant
dont l’organisation dispose réellement, une fois prises en compte les
informations émanant de chaque entité.
Les dates de valeur appliquées par les banques affectent aussi la
correspondance entre les soldes : une date de valeur est une date à
laquelle une somme est effectivement débitée ou créditée sur un
compte par la banque. Cette date ne coïncide pas forcément avec
celle de l’opération de dépôt, de paiement ou de retrait. En imaginant
que toutes les opérations soient prises en compte dans la
comptabilité de l’entreprise comme à la banque, un simple décalage
de dates peut venir perturber l’égalité : pour exemple, le dépôt d’un
chèque, dit « sur place », n’est pris en compte sur le relevé bancaire
qu’un jour après (J+1), alors qu’il est inscrit dans la trésorerie de
l’entreprise le jour où il est porté à l’encaissement.
Examinons un rapprochement bancaire, en nous plaçant du côté de
l’organisation.
Tableau 12-1 Compte banque dans la comptabilité de l’entreprise Aspir, semaine 37.
Intérêts =
[(Valeur nominale x Taux) x (Jours de découvert /
Jours année bancaire)]
La remise à l’encaissement
Une entreprise détentrice d’une lettre de change arrivée à échéance
la remet à l’encaissement. La valeur nominale est de 900 €. La
commission retenue par sa banque est de 10 € HT par effet.
Le bordereau d’agios pour remise à l’encaissement peut se présenter
de façon schématique comme suit :
La remise à l’escompte
La même entreprise aurait pu remettre l’effet à l’escompte afin
d’obtenir des liquidités. Soit une remise à l’escompte 45 jours avant
la date d’échéance. La commission retenue par sa banque est
de 10 € HT par effet. De plus, un taux d’escompte est appliqué à
hauteur de 6 % l’an : il rémunère l’avance de fonds octroyée par la
banque.
Le bordereau d’agios pour remise à l’escompte peut se présenter de
façon schématique comme suit :
(1) Les charges financières appliquées sur la période de mise à disposition des
liquidités sont de 6,75 €, soit (900 x 0,06) x (45/ 360).
(2) Les agios représentent l’addition des services TTC et des charges financières
représentées par l’escompte.
(3) Cette somme figure au crédit du relevé bancaire adressé par la banque : la
particularité du taux d’escompte est que les intérêts sur l’opération sont déduits
du versement opéré. Les intérêts sont dits précomptés. Le débiteur (le client) sera
débité lors de la date d’échéance de la valeur du nominal, soit 900 €.
D’où :
• Le nombre de jours retenu par la banque est de 28,
soit 25 jours avant l’échéance + 1 jour de date de valeur
+ 2 jours dits jours de banque.
• Le taux d’intérêt et de commission d’endos est de 13 %
(12,40 + 0,60).
• Les agios sont de 15,13 € HT et de 15,73 € TTC, soit :
• L’application des 13 % sur la valeur nominale au prorata du
nombre de jours retenu, d’où 12,13 € [(1200 € x 0,13) x (28 /
360)].
• La commission forfaitaire de manipulation de 3 €, soumise à
TVA, soit 3,60 € (3 € x 1,2).
• La valeur portée en compte correspond à la valeur nominale
moins les agios TTC, elle est bien de 1184,27 € comme indiqué
préalablement par la banque, soit 1200 € – 15,73 €.
• Les agios retenus sont plus élevés que ce qui pourrait être
attendu à ce taux. Ceci est dû à la facturation de services et du
nombre de jours retenus par la banque. Il devient nécessaire de
calculer le taux réel.
Notre intention n’est pas de remettre en cause les méthodes de
calcul des banques, seulement de permettre au lecteur d’en
comprendre la logique et les subtilités.
D’où :
Soit :
L’affacturage
L’affacturage (factoring en anglais) permet de transformer en
liquidités des créances clients issues de factures. L’affactureur, ou
factor, se charge d’encaisser les créances pour le compte de
l’entreprise demandeuse, appelée adhérent ou fournisseur, tout en
garantissant les modalités de recouvrement et de contentieux si
nécessaire. L’affacturage a donc trois fonctions principales : le
financement des créances commerciales, leur garantie et leur
gestion. Chaque adhérent choisit le niveau de service qui lui
correspond.
Ce système est très souple et pratique dans son fonctionnement
mais onéreux, tant par le taux du crédit consenti que par la
commission du factor sous forme de services et de prise de garantie.
Cette commission varie en règle générale de 0,5 à 2,5 % du montant
des créances à recouvrer. Elle est notamment fixée en fonction de
deux variables : le volume d’affaires à recouvrir et le degré de risque
client estimé. Le plus souvent, l’affacturage implique un transfert de
propriété de la créance. L’avantage semble évident pour le
fournisseur, qui se trouve déchargé de la préoccupation du
recouvrement de ses créances, notamment dans ses aspects
juridiques et en termes de coût de personnel.
Le crédit interentreprises
Le crédit interentreprises représente les délais de règlement
consentis ou obtenus entre les entreprises clientes et les
fournisseurs. Il est issu de la négociation, des habitudes et du rapport
de force entre le fournisseur et son client. Ce dispositif place les
entreprises en premiers prêteurs de court terme devant les
banquiers, hors activité strictement financière qui est du seul ressort
des institutions financières. Ce type de crédit fait partie des habitudes
entre les entreprises, il s’est développé en France depuis les années
soixante. Cette source de financement est caractéristique des
relations entre les acteurs économiques. Le financement d’une partie
des besoins de trésorerie par ce dispositif est gratuit. Ce crédit, qui
entre dans la détermination du besoin en fonds de roulement (voir ch
apitre 7), se calcule de la façon suivante :
Le financement Dailly
Le financement Dailly, datant du 2 janvier 1981, permet de regrouper,
sous la forme d’un bordereau, un ensemble de créances,
commerciales ou non, négociables auprès d’un organisme de crédit.
Ce dispositif permet, comme une remise à l’escompte d’effets,
d’obtenir des liquidités avant l’échéance des créances. L’organisme
de crédit prête une somme en attendant que le demandeur encaisse
ses créances et le rembourse. Ce crédit peut se faire sous la forme
d’un crédit d’escompte en cas de cession de propriété ou d’une
avance en découvert en cas de nantissement (une garantie sur des
biens matériels). De même que pour l’affacturage, des frais financiers
sont prélevés par l’organisme prêteur. Ce dispositif n’implique pas
nécessairement de transfert de propriété (cession de créances) dans
la mesure où la prise de garantie ou le nantissement est possible.
L’avantage de ce dispositif réside dans la souplesse de l’obtention
d’un crédit et dans le champ des créances éligibles. Le taux est en
général compris entre ceux de l’escompte et du découvert. Il faut
toutefois bien regarder les conditions de frais des services avant
d’avoir recours au dispositif.
Les créances fiscales (donc non commerciales) peuvent aussi
bénéficier du financement Dailly.
D’autres possibilités de financement de la trésorerie sont possibles,
en utilisant :
La combinaison escompte et
découvert
Comme examiné précédemment, le recours à l’escompte comme au
découvert dépend principalement des conditions faites par le
banquier et de la durée du besoin de financement de la trésorerie. Le
choix du gestionnaire peut parfois intégrer non pas un arbitrage,
comme vu préalablement, entre les deux possibilités, mais une
combinaison des deux de façon à cumuler les avantages de l’un et
de l’autre.
Une entreprise constate dans ses prévisions de trésorerie un besoin
de 50000 €. La période concernée court du 25 mars au 15 avril. Sa
banque ne souhaite pas lui prêter une somme aussi importante sous
forme de découvert.
Les conditions bancaires sont les suivantes :
Pour l’escompte d’effet, le taux nominal est de 13 % l’an assorti d’une
commission de 0,60 % et d’une commission forfaitaire de service
de 5 € l’effet. La banque applique 1 jour de banque et 1 jour de date
de valeur.
Les effets en portefeuille dont dispose l’entreprise sont, d’une part,
de 25000 € et 15000 € à échéance dans 23 jours, d’autre part,
de 12500 € et 20000 € à échéance dans 35 jours.
Examinons les hypothèses de recherche de financement :
• En ayant recours au seul escompte :
L’entreprise est contrainte d’escompter pour 52500 € d’effets au lieu
des 50000 € nécessaires et n’a donc pas besoin d’escompter l’effet
des 20 000 € restants. Le nombre de jours décomptés correspond au
nombre de jours de l’échéance additionné des 2 jours retenus par la
banque.
Le calcul des agios est le suivant :
Cette méthode de calcul dite des intérêts simples est celle utilisée
pour le calcul des bordereaux de découvert ou d’escompte.
Les commissions
Les commissions sont multiples :
• La commission d’endos est calculée au prorata du montant
de l’effet et de la durée du crédit octroyé. Elle s’ajoute au taux
nominal ;
• La commission de service pour effet de commerce ou de
manipulation est forfaitaire par remise d’effet. Elle est plus
onéreuse pour les remises papier que pour des remises
magnétiques ou des transferts en télétransmission ;
• La commission d’incident est prélevée en cas de non-
paiement ;
• La commission de risque variable s’effectue en fonction du
client ;
• La commission du plus fort découvert est payée chaque
trimestre sur la base du plus fort découvert retenu. Son mode de
calcul défavorise les entreprises ayant des découverts
importants de courte durée, il leur est toutefois possible de
demander un forfait ;
• La commission de dépassement de découvert est fonction
du plus fort dépassement mensuel ;
• La commission de services rémunère les différents services
effectués par la banque ;
• La commission de compte ou de mouvements, calculée sur
le montant des opérations débitrices, est principalement
appliquée sur un compte dit dormant.
Ces commissions sont en général facturées tous les trimestres.
Les banques tirent une partie de leur rentabilité du mécanisme des
dates de valeur, cette marge temporelle est appelé float. Ce système
issu d’une période où les délais étaient nécessaires pour faire
transiter les informations est sujet à polémique dans la mesure où,
grâce au système interbancaire de télécompensation (SIT), la
compensation se fait en temps quasi réel. La rémunération des
comptes à vue, même très modeste, est un des dispositifs consentis
par les banques pour faire un geste envers leurs clients. Les
conditions de rémunération ne compensent évidemment pas, pour le
client, le coût induit par le système des dates de valeur !
Enfin, les banques en ligne dématérialisant les agences peuvent
proposer des conditions bancaires intéressantes. La bonne
connaissance de votre activité courante et prévisionnelle, la capacité
à anticiper votre trésorerie sont de nature à vous placer dans une
position gagnant-gagnant avec votre banquier.
Tous les frais engendrés par la tenue d’un compte peuvent faire
l’objet de la souscription d’un pack permettant de réduire vos coûts.
Pour la banque, ce dispositif permet de vous fidéliser et de rendre en
quelque sorte ces frais invisibles. En tout état de cause, les
conditions vous sont remises par écrit pour information. Il est
préférable d’avoir plusieurs partenaires bancaires afin de faire
fonctionner la concurrence. Vous pouvez obtenir des conditions
favorables en privilégiant « officiellement » une banque par rapport à
une autre. Les banques étant sur un marché concurrentiel, il est
possible de négocier les conditions bancaires. Bien entendu, dans
cette discussion entre le banquier et vous, « Big is beautiful ».
Après avoir étudié les principaux types de crédit et leurs conditions, il
est désormais possible de les mettre en relation avec le suivi de
trésorerie. Dans le processus budgétaire, le budget de trésorerie
permet de donner lecture des prévisions d’encaissements et de
décaissements sur une période donnée, en général de plusieurs
mois. Fort de ces prévisions, un plan de trésorerie permet d’anticiper
et de procéder aux ajustements nécessaires dans le respect des
objectifs de trésorerie (voir chapitre 11). Le suivi de trésorerie, quant
à lui, a vocation à vérifier les prévisions et réaliser les régulations
quotidiennes en optimisant les coûts. Le rapprochement bancaire
permet de faire coïncider le solde théorique avec celui calculé par le
banquier. La figure présentée ci-dessous permet de mettre en
relation toutes ces étapes.
(1) Il permet d’établir des prévisions à partir des engagements financiers des
budgets, en prenant en compte les décalages des encaissements et des
décaissements (voir chapitre 11).
(2) Il procède à des ajustements issus de la constatation du budget de trésorerie
afin d’être en cohérence avec les objectifs de trésorerie définis (voir chapitre 11).
(3) Il vérifie au quotidien l’état des disponibilités et la réalisation des prévisions. Il
ajuste dans le respect des objectifs et des conditions bancaires.
(4) Il fait le point entre la situation théorique du compte banque dans l’entreprise
et la tenue du compte réalisée par le banquier.
Le suivi de trésorerie
Le budget et le plan de trésorerie ont en règle générale, comme
période de référence, le mois. Ils indiquent la nature des opérations
avec leur période de prise en compte sous forme d’encaissements ou
de décaissements. Pour exemples : achat encaissé issu du mois N –
1, règlement des salaires du mois, etc.
Pour sa part, le suivi de trésorerie se concentre le plus fréquemment
sur la semaine ou la journée. Il met en relation les encaissements et
décaissements en intégrant leur mode de paiement et en prenant en
compte les jours de valeur de banque et les conditions bancaires en
général.
(1) Les jours indiqués sont ceux les plus fréquemment utilisés, ils peuvent
toutefois faire l’objet de modifications en fonction des banques et de la
négociation avec le client. Pour plus d’informations, il faut consulter le code
monétaire et financier, articles L131-1 à L133-38 sur les instruments de la
monnaie scripturale.
Figure 12-7 Modes de paiement et mode de règlement.
La terminologie indispensable à la
compréhension de la gestion des
stocks
La notion de stock peut être abordée sous plusieurs angles ; nous
vous proposons les plus fréquents.
CHAGA 1
TOTAL 65 30 35
BE03 03-janv 17/03 Pack de 6 litres lait demi-écrémé Entrée 215 4,29 €
BS01 04-janv Livraison supérette M. Pally Sortie 35
BE05 07-janv 22/03 Pack de 6 litres lait demi-écrémé Entrée 210 4,26 €
BS10 08-janv Livraison crêperie Suzette Sortie 60
(1) Il faut conserver les quantités et le coût unitaire du lot déjà présent en stock,
de façon à l’épuiser à l’occasion d’une vente avant de passer au lot reçu
le 3 janvier.
(2) Il faut indiquer sur une deuxième ligne les quantités reçues ce jour, dont la
date limite est différente de celle du lot déjà en stock.
Tableau 13-4 La fiche de stocks de lait au 3 janvier de l’entreprise Sigros.
(1) Le 4 janvier, 35 packs ont été sortis. Les premiers entrés sont les
premiers sortis : nous prenons donc 35 packs sur les 40 en stock avec la
DLC la plus proche, soit le 28/02. Il en reste donc 5 en stock (40 – 35) au
coût unitaire de sortie du lot, soit 4,27 €, ce qui représente une valeur totale
de 21,35 €. Il reste également les 215 packs avec la date limite du 17 mars
qui ne seront sortis de stocks que lorsque le lot du 28 février sera épuisé.
(2) Il faut continuer à indiquer sur une deuxième ligne les quantités reçues à
une autre date, dont la date limite est différente de celle du lot déjà en stock.
Comme nous n’avons pas encore prélevé sur le lot du 3 janvier, on reporte
les mêmes informations = 215 packs à 4,29 € avec une DLC au 17 mars.
(3) Le client a demandé 95 packs : nous allons commencer par épuiser le
premier lot, soit 5 packs à 4,27 €, puis nous prélevons 90 packs à 4,29 € sur
le deuxième lot.
(4) Nous avions 215 packs à 4,29 €. Nous en avons sorti 90 pour le centre
de vacances, il en reste donc 125 à 4,29 €, soit une valeur de 536,25 €.
31- Stock 7 6 46 7 6 46
janv 680,58 764,06 680,58 764,06
02- Entrée 10 (1) 6 66 17 (2) 6 113
févr 18 695,00 950,00 689,06 714,06
03- Sortie 5 (3) 6 33 12 6 (5) 80
févr 21 689,06 445,30 (4) 689,06 268,76
06- Entrée 18 6 123 30 6 203
févr 20 868,00 624,00 796,43 892,76
07- Sortie 12 6 81 18 6 122
févr 22 796,43 557,16 796,43 335,60
10- Sortie 9 6 61 9 6 61
févr 23 796,43 167,87 796,43 167,73
13- Entrée 21 7 150 30 7 212
févr 24 189,00 969,00 071,22 136,73
16- Sortie 20 7 141 10 7 70
févr 27 071,22 424,40 071,22 712,33
21- Entrée 20 7 150 30 7 220
févr 30 503,00 060,00 359,08 772,33
22- Sortie 10 7 73 20 7 147
févr 30 359,08 590,80 359,08 181,53
Vérification 76 538 56 391 20 7 147
(7) 367,06 185,53 359,08 181,53
Tableau 13-7 Fiche de stock des sacs plastique de l’entreprise Yatout après calcul du
CMUP.
Réf. : SPPR Unité : Lot de 2000 CMUP fin de Stock 5
sacs période minimum
Désignation : Sacs plastiques en polyethylène recyclable H450 Stock 27
l260 soufflet 60 maximum
L’inventaire permanent
Il est possible d’agréger les fiches de stock dans un tableau simplifié,
appelé inventaire permanent.
En reprenant les informations de la fiche de stock du supermarché
Yatout (tableau 13-7), l’inventaire permanent peut être présenté
ainsi :
Quantité CU Montant
(1) Le CMUP de 20,19 € permet de valoriser les sorties et le stock final. Des
arrondis peuvent amener à des différences de calcul entre la fiche de stock
et l’inventaire permanent (ici stock final à 20,18 € unitaire).
La méthode ABC
Cette méthode repose sur la même technique de classement que
celle de la méthode 20/80 mais permet d’identifier au moins trois
groupes d’articles. Les pourcentages propres à chaque groupe
varient selon les éléments à classer.
On peut distinguer :
• Classe A : 10 % des produits représentent 65 % de la
consommation => groupe de grande importance ;
• Classe B : 25 % des produits représentent 25 % de la
consommation => groupe d’importance moyenne ;
• Classe C : 65 % des produits représentent 10 % de la
consommation => groupe de faible importance.
Ou encore :
• Classe A : 10 % des quantités, 70 % des valeurs ;
• Classe B : 20 % des quantités, 20 % des valeurs ;
• Classe C : 70 % des quantités, 10 % des valeurs.
Chaque organisation doit déterminer les proportions choisies pour
chacun des trois groupes en fonction de ses ressources, du nombre
de références à gérer, des valeurs représentées, etc.
Exemple commun aux deux méthodes
La menuiserie Bois d’Art fabrique actuellement un meuble de salon
qui a beaucoup de succès et qui est constitué de huit pièces
différentes. Le stockage des planches de diverses essences entraîne
des coûts importants entre le lieu de stockage, l’assurance, la
manutention, le prix d’achat selon le temps de séchage du bois, etc.
Les autres stocks (clous, vis, colle) sont moins importants. La
classification des diverses pièces en fonction des quantités utilisées
et de leur coût va être réalisée, pour vous présenter la méthode ABC
et la méthode des 20/80.
Le gérant a calculé, sur les mois précédents, ses consommations
moyennes et le coût unitaire des achats des divers éléments :
• Les pièces en bois (référence BO) : 1800 pièces BO01 par
mois à 165,50 € et 1000 pièces BO02 à 207,50 €
• Les matières consommables (référence MC) : 1200 pièces
MC01 à 26,25 €, 2400 pièces MC02 à 21 € et 2600 pièces
MC03 à 30,50 €
• Les accessoires (référence AC) : 4800 pièces AC01 à 3,20 €,
3600 pièces AC02 à 2,35 € et 9000 pièces AC03 à 4,35 €
Le classement des 8 pièces dans l’ordre croissant sur la base du coût
total doit être effectué. Calculons le coût total de chaque référence :
• BO01 1800 x 165,50 = 297900 €
• BO02 1000 x 207,50 = 207500 €
• MC01 1200 x 26,25 = 31500 €
• MC02 2400 x 21,00 = 50400 €
• MC03 2600 x 30,50 = 79300 €
• AC01 4800 x 3,20 = 15360 €
• AC02 3600 x 2,35 = 8460 €
• AC03 9000 x 4,35 = 39150 €
Le classement des pièces par ordre décroissant du coût total est
donc le suivant : BO01, BO02, MC03, MC02, AC03, MC01, AC01,
AC02.
Nous allons placer ces informations dans un tableau.
Tableau 13-9 Calcul des cumuls de quantité et de valeurs pour les méthodes ABC et
20/80 de l’entreprise Bois d’Art.
(1) Pour effectuer le cumul des quantités, il faut ajouter au total précédent la
nouvelle quantité : par exemple, pour la troisième ligne, on additionne
les 2800 du cumul précédent avec les 2600 articles MC03, ce qui
donne 5400.
(2) Pour effectuer le cumul des quantités en pourcentage, il faut calculer
combien représente le cumul quantités de chaque ligne par rapport au
cumul total. Par exemple, pour la deuxième ligne, 10,61 % = (2800 quantités
cumulées/ 26400 quantités totales) x 100. On doit trouver 100 % sur la
dernière ligne puisque toutes les quantités ont été prises en compte.
(3) Pour effectuer le cumul des valeurs, on ajoute au total précédent la
nouvelle valeur : par exemple, pour la troisième ligne, on additionne
les 505400 € du cumul précédent avec les 79300 € des articles MC03, ce
qui donne 584700 €.
(4) Pour effectuer le cumul des valeurs en pourcentage, il faut calculer
combien représente le cumul des valeurs de chaque ligne par rapport au
total. Par exemple, pour la deuxième ligne, 69,27 % = (505400 € en cumul /
729570 € au total) x 100. On doit trouver 100 % sur la dernière ligne puisque
toutes les valeurs ont été prises en compte.
La représentation graphique des pourcentages cumulés en quantités
et en valeurs simplifie le repérage des trois groupes de la méthode
ABC.
Figure 13-3 Représentation graphique des groupes ABC de l’entreprise Bois d’Art.
Taleau 13-10 Repérage des groupes ABC et 20/80 de l’entreprise Bois d’Art.
Lot économique = Q / N =
quantités annuelles / nombre de commandes
Tableau 13-12 Classement du coût total des stocks par ordre croissant.
Coût total 16,25 16,60 17,00 17,50 18,73 20,18 20,50 21,63 23,30 35,00
€ € € € € € € € € €
Nombre de 4 5 3 6 7 8 2 9 10 1
commandes
La terminologie indispensable à la
compréhension du calcul des coûts
Le coût est constitué par l’accumulation de charges qui peuvent concerner
un produit ou toute chose désignée pour laquelle il peut sembler utile de
regrouper des charges (une activité, une fonction, un projet, etc.). Le coût
peut être défini comme la valeur résultant d’un calcul propre et interne à
l’entreprise, ce qui le distingue d’un prix, fixé sur un marché.
Les différentes charges vont être utilisées pour calculer les coûts en fonction
d’objectifs distincts.
Les différentes optiques de calcul de
coûts
Le terme de coût englobe de nombreuses réalités, que nous nous efforçons
de présenter ci-dessous :
• Les coûts calculés peuvent intégrer la totalité des charges de
l’entreprise, on parle dans ce cas de coûts complets, ou
seulement une partie des charges, ce sont les coûts partiels. Ces
derniers prennent en compte soit uniquement les charges variables,
soit uniquement les charges directes ou encore les charges marginales
de la fabrication d’une série, etc. ;
• Les coûts peuvent concerner le passé. Il s’agit alors de coûts
constatés : on connaît avec certitude leurs valeurs réelles. Si le calcul
concerne une prévision de coûts pour l’avenir, sous forme d’objectif à
atteindre, on parle alors de coûts préétablis. On retrouve ces coûts
préétablis dans les budgets prévisionnels, les devis, etc. (voir chapitr
e 9) ;
• Les coûts peuvent aussi être déterminés au regard d’un type
d’activité (entreprise commerciale, entreprise industrielle, etc.), d’une
action particulière, de l’étendue des besoins d’information des
gestionnaires, du coût de mise en place de la comptabilité de gestion,
etc.
Outre les notions de coûts évoquées ci-dessus, plusieurs méthodes de
détermination des coûts peuvent être utilisées : méthodes des coûts partiels,
des coûts marginaux, des coûts cibles, des coûts préétablis, méthode des
coûts par activité (ABC pour Activity Based Costs), etc. La consultation de
manuels spécialisés est nécessaire pour aborder ces notions.
La méthode des coûts complets, la plus couramment utilisée, est le parti pris
de cet ouvrage. Les chapitres 15 et 16 donneront des exemples détaillés de
calcul.
Avant de rentrer plus en détail dans le calcul des différents coûts, il convient
d’étudier les traitements des charges directes et indirectes.
Tableau 14-1 Extrait de charges du compte de résultat de la société Bijoux d’art pour
l’exercice N.
Parmi toutes les charges, nous pouvons déterminer de façon précise les
valeurs d’achat de perles artisanales (42939 €), de clous à tête (1876 €) et
de supports de boucles d’oreilles en argent (30048 €). Ce sont donc des
charges directes, soit 74863 € (42939 € + 1876 € + 30048 €).
Tableau 14-2 Calcul des charges directes des produits finis de la société Bijoux d’art.
Océane Nature Florale Coût total
Tableau 14-3 Répartition primaire des charges indirectes en pourcentage de Bijoux d’art.
Tableau 14-4 Répartition primaire des charges indirectes en valeur de Bijoux d’art.
Tableau 14-5 Répartition secondaire du centre auxiliaire administration pour l’entreprise Bijoux
d’art.
Centre Centre de
Charges par nature Montant auxiliaire Centres principaux frais
Administration Création Fabrication Distribution
Total après répartition primaire 115 271 55 578,15 9 854,90 30 771,00 19 066,95
(1)
Répartition secondaire - 55 578,15 4 275,24 34 201,94 17 100,97
(2) (3)
Total après répartition 115 271 0,00 14 64 972,94 36 167,92
secondaire (3) 130,14
(1) Ces totaux sont issus du tableau précédent.
(2) Le centre auxiliaire administration étant réparti en totalité sur les autres centres,
on indique le total de la répartition primaire en négatif afin d’avoir 0 en total de
répartition secondaire.
(3) Le centre principal création, qui concerne un quart de poste sur 3,25 prend en
charge 4275,24 € de charges indirectes du centre administration, soit (55578,15 €
x 0,25) / 3,25. La démarche est la même pour les autres centres.
Une fois les charges indirectes des centres auxiliaires réparties sur les
autres centres, le total des centres auxiliaires est nul. Les charges indirectes
des centres auxiliaires sont imputées aux centres principaux.
Après avoir effectué la répartition secondaire des charges indirectes, qui
permet de connaître le coût total de chaque centre, il faut calculer le coût
d’unité d’œuvre ou le taux de frais pour pouvoir ultérieurement les utiliser
dans le calcul des coûts complets (voir chapitres 15 et 16).
Les centres de frais (ou centre de structure) ont une activité mesurable en
base monétaire. On parle alors de taux de frais. Pour exemple, 100 € de CA
des produits vendus pour le centre distribution, la valeur des achats pour le
centre approvisionnement, etc. L’assiette de frais est la base de calcul du
taux de frais : montant total des matières consommées pour le centre
approvisionnement, chiffre d’affaires total réalisé pour le centre distribution,
etc.
D’où la formule suivante :
Pour la société Bijoux d’art, les choix suivants ont été effectués, au regard
de l’activité de chaque centre et des informations disponibles :
Tableau 14-6 Présentation des coûts d’unité d’œuvre et taux de frais de l’entreprise Bijoux
(extrait du tableau de répartition des charges indirectes).
(1) Les totaux après répartition secondaire par centre sont issus du tableau 14-5.
(2) Le centre création est réparti sur les produits fabriqués selon l’unité d’œuvre
« heure de main-d’œuvre », qui ici ne concerne que le travail du créateur. Il a
travaillé en tout 278 heures à la création de boucles d’oreilles. Le coût de création
par heure est donc de 50,83 € (14130,14 € / 278 heures). Il conviendra ensuite de
répartir ce coût sur la fabrication de chaque modèle.
(3) Le centre fabrication est réparti selon l’unité d’œuvre « nombre de parures
fabriquées ». Il a fabriqué en tout 7512 paires de boucles d’oreilles. Le coût de
fabrication par paire est donc de 8,65 € (64972,94 € / 7512).
(4) Le centre distribution est réparti selon l’assiette de frais « 10 € de chiffre
d’affaires ». Le CA total est de 201582,40 € : on a donc 20158,24 fois 10 € de CA
(201582,40 € / 10) = 20158,24, ce qui sera la valeur de l’assiette. Le taux de frais est
donc de 1,79 € pour 10 € de CA, soit 36167,92 € de coût total du centre divisé
par 20158,24 d’assiette de frais.
X = 721500 + 0,10Y
Y = 468000 + 0,15X
Donc
D’où :
X = 768300 + 0,015X
X – 0,015X = 768300
Cela revient à faire :
Et
X = 780000 €
Le montant des charges à répartir pour le centre gestion des matériels est
de 780000 €. Il s’agit de la somme que nous allons mettre en négatif dans le
tableau de répartition pour la transférer sur les autres centres au prorata de
leur utilisation.
La valeur de X étant connue, nous pouvons trouver la valeur de Y en
remplaçant X par sa valeur :
D’où :
Y = 468000 + 117000
Soit
Y = 585000 €
Tableau 14-8 Présentation des prestations croisées en valeur des centres auxiliaires de Torri.
(1) Les 780000 € de charges du centre gestion des matériels sont répartis pour 15 %
sur le centre entretien comme expliqué ci-dessus, pour 10 % sur le centre
approvisionnement (780000 x 10 % = 78000), etc. Le total en bout de ligne est nul :
le centre auxiliaire gestion des matériels est intégralement réparti sur les autres
centres. Idem pour le centre entretien.
(2) Les centres auxiliaires gestion des matériels et entretien ont un total nul après
répartition secondaire, ce qui doit toujours être le cas. Ils sont intégralement
« vidés » sur les autres centres.
* Appro signifie approvisionnement.
DANS CE CHAPITRE :
Les diverses composantes des coûts dans une unité commerciale
•
Déterminer les marges, le résultat
•
Choisir une clé de répartition des charges indirectes
Chapitre 15
Le calcul des coûts dans une
entreprise commerciale
A vant de découvrir ce chapitre, il est nécessaire que vous
maîtrisiez le vocabulaire et les techniques présentés dans les
chapitres 13 et 14.
Ce chapitre traite du calcul des coûts des entreprises qui ont une
activité commerciale, c’est-à-dire qui achètent pour revendre des
marchandises sans aucune transformation ou qui réalisent des
prestations de services. Le calcul de coûts est plus simple à réaliser,
puisqu’un seul type de stock, en l’espèce des marchandises, est
présent et que l’entreprise n’a pas à déterminer de coût de
production. Le chapitre 16 traitera pour sa part du calcul de coûts des
entreprises qui ont une activité industrielle de production (cette notion
englobe aussi ce qui relève d’une activité artisanale ou de prestations
de service).
Pour le calcul des coûts de revient des marchandises, la méthode
que nous utilisons est celle dite des coûts complets. Pour rappel, elle
intègre aux coûts l’ensemble des charges incorporées. Comme vu
dans le chapitre 14, l’affectation de toutes ces charges se réalise en
deux temps : d’abord les charges directes puis les charges indirectes.
Étudions ce qu’il en est dans une unité commerciale.
Le coût d’achat
Le coût d’achat comprend le prix d’achat et les frais d’achat.
Le coût de distribution
Le coût de distribution rassemble toutes les charges relatives à la
mise à disposition des biens ou services au niveau du consommateur
final (particulier ou entreprise).
Le coût de revient
Le coût de revient se calcule pour les biens ou services vendus et il
est constitué de l’ensemble des coûts supportés pour la vente du
bien ou la réalisation de la prestation de service. Il inclut donc
également les charges des centres administration ou service après-
vente par exemple. Il permet à l’entreprise de déterminer son résultat
sur la vente de la marchandise par la différence entre le prix de vente
HT et le coût de revient.
(1) Le coût de l’unité d’œuvre est obtenu en divisant le total après répartition
secondaire par le nombre d’UO, soit, pour le service achat, 0,061641534 €
= 32294 € / 523900.
Maginbrint Netkix
Tableau 15-3 Sorties de stock des appareils photos Maginbrint et Netkix pour les
quantités vendues.
Maginbrint Netkix
Libellé Qté CU Montant Qté CU Montant
Stock initial (1) 5 70,5 352,50 3 75,21 225,63
(1) Les stocks initiaux au 1er janvier sont donnés dans la présentation.
(2) Les entrées sont indiquées pour leur coût d’achat total déterminé dans le
tableau 15-2, sans refaire le calcul (voir « Attention » ci-dessus).
(3) Stock disponible = Stock initial + Entrées. Le coût unitaire, évalué au
CMUP, est de 72,30166667 € = (352,50 € + 1382,74 €) / (5 + 19).
(4) Les appareils photos sortent de stock au coût moyen d’achat unitaire
pondéré des marchandises vendues.
(5) Stock final = stock disponible – sorties, que ce soit pour les quantités ou
les montants. Le coût unitaire du stock est recalculé en divisant le montant
par les quantités
Tableau 15-4 Coût de revient des appareils photos Maginbrint et Netkix vendus.
Maginbrint Netkix
Libellé Qté CU Montant Qté CU Montant
Tableau 15-5 Calcul de la marge commerciale de la grande surface sur deux types
d’appareils photos.
Maginbrint Netkix
Tableau 15-6 Calcul du résultat de la grande surface sur deux types d’appareils
photos.
Maginbrint Netkix
ou :
Coefficient multiplicateur =
Prix de vente TTC / Prix d’achat TTC
(1) Le chiffre d’affaires total correspond à celui indiqué dans le tableau 15-9,
mais le système de caisse permet de connaître le montant réalisé par
univers.
(2) Le montant des achats est connu par univers grâce à la codification
comptable utilisée lors de l’enregistrement des factures d’achat (6071 Achat
de marchandises Brun, 6072 Achat de marchandises Blanc GEM, etc.).
Tableau 15-9 Marge sur charges directes par univers et résultat global.
Tableau 15-10 Résultat par univers avec comme unité d’œuvre le nombre de
vendeurs.
(1) Pour exemple, l’univers Brun emploie 3 vendeurs. Les charges indirectes
affectées sont de 75270 €, soit 3 UO x 25090 €.
Tableau 15-11 Résultat par univers avec les quatre unités d’œuvre.
Brun Blanc Gris Blanc Totaux
GEM PEM
Marges sur charges directes 77 500 285 625 112 19 375 495
500 000
Résultat avec nombre de vendeurs (tabl 2 230 97 450 12 140 - 18 93 560
eau 15-10) 260
Nombre d’heures en contact clientèle 9 600 13 400 10 000 5 400 38 400
(1)
Résultat avec nombre d’heures en - 22 145 7 - 37 93
contact clientèle (2) 860,00 539,17 958,33 077,50 560,00
Figure 15-6 Les différents résultats par univers en fonction de la clé de répartition
choisie.
Ce chapitre traite du calcul de coûts des entreprises qui ont une activité
industrielle, c’est-à-dire une activité de production, de transformation de
matières premières en produits semi-finis et finis pour produire des biens
matériels. Les activités artisanales dont l’objet est la fabrication et les
entreprises de service appliquent également cette démarche.
Le calcul des coûts de revient des produits d’une entreprise va être réalisé
par la méthode dite des coûts complets. La démarche va être la même que
celle utilisée pour l’activité commerciale (voir chapitre 15) : repérage des
charges de la comptabilité financière incorporées en comptabilité de gestion,
affectation des charges directes par produit ou activité, répartition des
charges indirectes dans des centres d’analyse avant d’être réparties au coût
de chaque produit à l’aide de clés de répartition, calcul du coût de revient de
chaque produit fabriqué, puis détermination du résultat analytique de chaque
produit vendu, afin d’analyser la rentabilité propre à chaque produit.
Étudions ce qu’il en est dans une entreprise industrielle ou artisanale.
Entre ces étapes du cycle d’exploitation, diverses charges vont être intégrées.
Le coût d’achat
Le coût d’achat comprend le prix d’achat et les frais d’achat.
Si la matière n’est pas stockée, elle est valorisée à son coût d’achat dans le
coût de production.
Si la matière est stockée, elle sera valorisée au coût d’achat des matières
achetées. La sortie sera valorisée au coût d’achat des matières utilisées issu
de la fiche de stock (voir chapitre 13).
Le coût de production
Le coût de production intègre le coût d’achat des matières utilisées décrit ci-
dessus ainsi que toutes les charges supportées par l’entreprise pour produire
un bien et/ou un service.
Figure 16-3 Composantes du coût de production.
Tableau 16-1 Tableau de répartition des charges indirectes de l’entreprise Cuir and Leather.
(1) Le coût d’une unité d’œuvre est obtenu en divisant le total après répartition
secondaire par le nombre d’UO, soit, pour le service approvisionnement,
0,40721861 € = 16513,92 € / 40552,96. Pour la précision des calculs, il est préférable
à ce stade de conserver toutes les décimales. Les coûts unitaires d’achat, de
production, de revient seront arrondis à quatre décimales.
Tableau 16-2 Calcul des coûts d’achat de l’entreprise Cuir and Leather.
Quantités Coût
Achats directs de Charges indirectes du Coût achetées unitaire
matières et centre d’achat d'achat
fournitures approvisionnement (1) total (2) (4)
Cuir en peau 32 540,00 13 250,89 45 530 86,3979
de vachette 790,89
Boucles de 7 500
ceinture 3 500,00 1 425,27 4 925,27 0,6567
Attaches
porte-clés 1 278,96 520,82 1 799,78 5 840 0,3082
Tiges en bois 203,00 82,67 285,67 4 060 0,0704
Fils et petites
fournitures 815,00 331,88 1146,88
Cartons 1 524,00 620,60 2 144,60 7 745 0,2769
d'emballages
ceintures
Sachets 292,00 118,91 410,91 5 715 0,0719
d'emballages
porte-clés
Sachets 400,00 162,89 562,89 4 000 0,1407
d'emballages
Barrettes
Total 40 552,96 16 513,93 (3) 57
066,89
(1) Dans le tableau 16-1, il est indiqué que les charges indirectes du centre
approvisionnement sont de 16513,92 € pour l’année et le coût d’unité d’œuvre
de 0,40721861 € pour chaque euro de matières achetées. Il faut donc répartir ces
charges indirectes sur chaque matière ou fourniture, soit, pour les peaux de vachette,
32540 x 0,40721861 € = 13250,89 €.
(2) Le coût d’achat total correspond à l’addition des charges directes d’achat et des
charges indirectes du centre approvisionnement, soit, pour les peaux de vachette,
32540 € + 13250,89 € = 45790,89 €.
(3) L’intégralité des charges indirectes du centre approvisionnement indiquées dans le
tableau de répartition (tableau 16-1 : 16513,92 €) est répartie sur les matières et
fournitures achetées proportionnellement aux montants achetés.
(4) Le coût unitaire d’achat est obtenue en divisant le coût d’achat total par les
quantités achetées.
• Pour les éléments achetés au fur et à mesure des besoins sans être
stockés, les quantités achetées sont identiques aux quantités
consommées : un suivi de stock n’est pas nécessaire ;
• Pour les éléments faisant l’objet d’un stockage, les quantités achetées
ne sont pas les mêmes que les quantités consommées : il faut donc
réaliser des fiches de stock (voir chapitre 13). Seules les pièces de cuir
en peau de vachette et les boucles de ceinture sont concernées. Nous
vous présentons donc ci-dessous leurs fiches complétées.
Tableau 16-3 Fiches de stock de matières et fournitures de l’entreprise Cuir and Leather.
Fiche de stock des pièces de cuir Fiche de stock des boucles de ceinture
Qté CU Montant Qté CU Montant
Stock initial (1) 65 87,2615 5 672,00 Stock initial 190 0,6316 120,00
Entrées (2) 530 86,3979 45 790,89 Entrées 7 500 0,6567 4 925,27
Stock disponible (3) 595 86,4923 51 462,89 Stock disponible 7 690 0,6561 5 045,27
Sorties (4) 579 86,4923 50 079,04 Sorties 7 620 0,6561 4 999,48
Stock final (5) 16 86,4906 1 383,85 Stock final 70 0,6541 45,79
(1) Les stocks initiaux au 1er janvier sont indiqués dans la présentation de l’exemple.
(2) Le coût d’achat est issu du tableau 16-2.
(3) Stock disponible = Stock initial + Entrées. Pour le coût unitaire, il est évalué au
CMUP, soit, pour les pièces de cuir, 86,4923 €, soit (5 672 € + 45790,89 €)/(65 + 530).
(4) Les sorties représentent les quantités utilisées en fabrication, soit 579 pièces de
cuir pour un coût unitaire d’achat des peaux utilisées de 86,4923 €, soit un montant
total de 50079,04 €. Ces coûts seront répartis par produit fabriqué dans les coûts de
production.
(5) Stock final = Stock disponible – Sorties, que ce soit pour les quantités ou pour les
montants.
Il faut être vigilant à ce stade à ne pas prendre le coût d’achat des éléments
achetés dans le calcul du coût de production, mais le coût d’achat des
éléments utilisés en production.
Tableau 16-4 Coût de production des produits fabriqués par l’entreprise Cuir and Leather.
Charges indirectes
Découpe (2) 1 15,2161 15 500 15,2161 7 460 15,2161 6 30 432,18
040 824,73 608,05 999,40 (6)
Assemblage 1 12,5667 15 730 12,5667 9 270 12,5667 3 27 646,69
(2) 200 080,01 173,67 393,00 (6)
Coût de 69 28 18 116389,72
production 316,54 930,48 142,70
(3)
(1) Le coût unitaire correspond au coût total d’achat des quantités utilisées en
production. Ce coût est issu des fiches de stock pour les ceintures et les boucles (tabl
eau 16-3) et des coûts unitaires d’achat du tableau 16-2 pour les autres.
(2) Le coût unitaire est le coût d’unité d’œuvre calculé dans le tableau 16-1, dont les
huit décimales ont été conservées pour le calcul. Le total des charges indirectes
réparties sur les trois articles doit correspondre au total des charges de chaque centre
du tableau 16-1.
(3) Le coût de production total correspond à la somme des charges directes et des
charges indirectes.
(4) Ces totaux doivent être identiques au coût de sortie total calculé dans les fiches de
stock des pièces de cuir et des boucles (tableau 16-3), aux arrondis près.
(5) Ces totaux doivent être identiques au coût d’achat total calculé dans le tableau 16-
2 puisqu’ils ne sont pas stockés.
(6) Ces totaux doivent être identiques au total de charges indirectes de chaque centre
indiqué dans le tableau de répartition (tableau 16-1). L’intégralité des charges de ces
deux centres a été imputée aux trois produits fabriqués.
Tableau 16-5 Détermination du coût de production des produits vendus par l’entreprise Cuir and
Leather.
Stock initial (1) 200 8,9723 1 794,46 Stock initial 100 5,0146 501,46
Entrées (2) 7 620 9,0967 69 316,54 Entrées 5 840 4,9538 28 930,48
Stock disponible 7 820 9,0935 71 111,00 Stock disponible 5 940 4,9549 29 431,94
Sorties (3) 7 745 9,0935 70 429,16 Sorties 5 715 4,9549 28 317,25
Stock final 75 9,0935 681,84 Stock final 225 4,9549 1 114,69
(1) Les stocks initiaux au 1er janvier sont donnés dans la présentation de l’exemple.
(2) Les entrées sont indiquées pour leur coût de production déterminé dans le tablea
u 16-4.
(3) 7745 ceintures ont été vendues. Elles doivent être sorties du stock au coût moyen
pondéré de production des produits vendus, soit 9,0935 €. Ce montant représente le
coût de production moyen entre 8,97723 € de l’année précédente (stock initial)
et 9,0967 € de cette année (entrées).
Tableau 16-6 Coût de revient des produits finis vendus par l’entreprise Cuir and Leather.
Charges directes
Cartons ou 7 0,2769 2 5 0,0719 410,91 4 0,1407 562,89 3 118,40
sachets 745 144,60 715 000 (6)
d'emballages
(1)
Charges indirectes
Centre 7 2,0291 15 5 2,0291 11 4 2,0291 8 116,53
distribution 745 715,63 715 596,49 000 35 428,65
(2) (7)
Centre 15 1,5186 23 4 1,5186 6 4 1,5186 6
administration 490 523,43 572 943,13 000 074,48 36 541,04
(2) (7)
Coût hors
production 41 18 14
(3) 383,66 950,53 753,90 75 088,09
+ Coût de 7 9,0935 70 5 4,9549 28 4 4,4697 17 116 625,21
production 745 429,16 715 317,25 000 878,80
des produits
vendus (4)
Il peut être intéressant de réaliser une représentation graphique avec tous les
éléments du coût de revient de chaque produit fini pour mettre en valeur les
coûts les plus importants. Pour exemple, nous vous présentons le graphique
des ceintures.
Figure 16-7 Répartition du coût de revient des ceintures fabriquées par Cuir and Leather.
Résultat analytique =
Chiffre d’affaires – Coût de revient
Tableau 16-7 Calcul du résultat par produit de l’entreprise Cuir and Leather.
(1) Le prix de vente de chaque produit fini est indiqué dans la présentation.
Tableau 16-8 Calcul des variations de stock de l’entreprise Cuir and Leather.
La notion d’investissement
L’investissement consiste en l’engagement de ressources
financières, propres ou étrangères à l’organisation, visant à lui
procurer une amélioration économique future durable, que ce soit
dans son fonctionnement ou sur son marché. L’investissement
implique une espérance de profit de quelque nature que ce soit, avec
l’objectif qu’il rapporte plus qu’il n’a coûté.
Une société de transport de marchandises acquiert un nouveau
logiciel logistique et du matériel de géolocalisation pour sa flotte de
camions. L’objectif est double : augmenter la rentabilité des parcours
des chauffeurs et améliorer l’image de marque de l’entreprise par un
meilleur service client.
La définition de la stratégie
Ce concept provient du grec stratos et agos, respectivement
« armée » et « je conduis ». En prenant appui sur des auteurs de
management, il sera possible de mieux cerner cette notion :
• Pour Alfred Chandler, la stratégie « consiste en la
détermination des objectifs et des buts à long terme, l’adoption
des moyens d’actions et d’allocation des ressources pour
atteindre ces objectifs » ;
• Pour Kenneth R. Andrews, « la stratégie est constituée de
l’ensemble des objectifs, des politiques essentielles et des plans
pour réaliser ces objectifs, établis de telle façon qu’ils
définissent le domaine de l’action de l’entreprise ou celui dans
lequel elle devrait être ».
• Pour Raymond-Alain Thietard, la stratégie est « l’ensemble des
décisions et des actions relatives au choix des moyens et à
l’articulation des ressources en vue d’atteindre un objectif ».
En s’appuyant sur ces différentes définitions, il est possible d’en
dégager les grandes composantes : la stratégie implique des
ressources, des moyens, des objectifs en cohérence avec l’activité
de l’organisation et en contingence avec l’environnement.
Le processus de la décision
d’investissement
Investir est une décision très complexe pouvant remettre en cause la
pérennité de l’organisation. En cohérence avec la stratégie retenue,
plusieurs hypothèses d’investissement peuvent être réalisées.
L’investissement sera retenu en fonction de différents critères,
notamment de rentabilité. C’est sur ce point que nous vous
proposons de vous éclairer (voir chapitre 18). Pour autant, il convient
d’abord de mettre en évidence le processus décisionnel dans sa
globalité.
Ce schéma est inspiré, au moins pour la partie diagnostique, du modèle LCAG dit
modèle d’Oxford de Lans, Christiansen, Andrew, Guth.
(1) Permet l’étude, à partir des facteurs micro ou macro-environnementaux, des
opportunités et menaces.
(2) S’attache principalement à étudier les ressources de l’organisation et sa
capacité à les mobiliser, les transformer. De ce diagnostic, il est possible de
mettre en évidence les forces et les faiblesses.
(3) On retient des critères de choix en cohérence avec le diagnostic et les
objectifs stratégiques sont retenus.
(4) On pose des hypothèses d’investissement dans le respect des critères
retenus.
(5) Un choix est réalisé en connaissance de cause.
(6) On contrôle le résultat lié à l’investissement, au regard des objectifs définis par
la stratégie globale.
Figure 17-2 Processus décisionnel d’investir.
Les points 3 à 6, étude du projet, sont étudiés dans le chapitre 18.
Investir, c’est renoncer à utiliser des ressources pour d’autres
destinations potentielles qui pourraient elles-mêmes être génératrices
de profit.
Dans le cadre de la décision d’investir, la prise en compte des
modalités de financement est incontournable, nous vous en
proposons l’étude.
Remboursement constant =
Emprunt / Nombre de périodes de remboursement
Versement constant =
Emprunt x Coefficient (d’actualisation)
(1) C’est la valeur restant à rembourser à une date donnée. Pour le début de
l’année 2, la valeur restant à rembourser est de 120000 €, soit 150000 € –
30000 €, puisqu’on ne tient compte que de l’amortissement, partie du
capital remboursé et non de l’annuité.
(2) Les intérêts se calculent sur le restant dû, soit pour l’année 1 : 150000 €
x 0,06 = 9000 €, pour l’année 2 : 120000 € x 0,06 = 7200 €.
(3) L’amortissement correspond à la partie remboursée, qui est toujours
identique dans cette méthode : 30000 €. Le total de cette colonne est donc
égal à la valeur de l’emprunt.
(4) La valeur de l’annuité correspond à l’addition de l’amortissement et des
intérêts de la période concernée, soit en année 2 : 37200 € = 30000 €
+ 7200 €.
(5) C’est la valeur restant à rembourser, elle est reprise en début de la
période suivante. Elle est calculée par la différence entre la valeur de
l’emprunt en début de période et son amortissement.
(6) Le cumul des intérêts permet de déterminer le coût du prêt. Pour cette
entreprise, le coût au bout des cinq années sera de 27000 €.
(7) Cette valeur représente la totalité des sommes versées au titre du
remboursement et des intérêts.
TOTAUX 0 Capital
emprunté
Annuité =
Emprunt x Coefficient (d’actualisation)
Le coefficient d’actualisation peut se déterminer par une formule
d’actualisation ou directement par le recours à une table financière.
• Par la formule d’actualisation : l’utilisation peut sembler
délicate, il suffit pourtant d’appliquer la formule indiquée ci-
dessus.
Le coefficient d’actualisation est déterminé par la formule suivante :
t / [1 – (1 + t)–n]
Au bout des cinq années, les flux nets annuels cumulés sont
de 161250 €, (31250 x 5) + reprise du BFR de 5000 €.
Constat 1 : l’opération entraîne des flux d’exploitation de 161250 €
au bout des cinq années.
Constat 2 : après prise en compte du montant de l’investissement
de 105000 €, le flux net d’exploitation est de 56250 € (161250 € –
105000 €). Il est aussi possible de faire le calcul sans intégrer le
BFR (s’il n’existe plus après la fin de l’investissement), dans ce cas le
flux net d’exploitation est de 161250 € - 100000 € = 61250 €.
Constat 3 : sur la base du flux net, la rentabilité au bout des cinq
années est de 56,25 % [(56250 € / 100000 €) x 100].
Constat 4 : sur la base du flux net, la rentabilité moyenne annuelle à
la fin est de 11250 € (56250 € / 5 ans), soit 11,25 % par an [(11250 € /
100000 €) x 100].
Il est possible d’effectuer les calculs de flux avant impôts si l’on
souhaite faire une comparaison sans incidence fiscale. Pour autant,
la règle de gestion est de prendre en compte l’ensemble des
charges.
Le calcul proposé ci-dessus est rapide, mais n’intègre pas la
nécessaire actualisation des flux : un euro d’aujourd’hui n’est pas
égal à un euro de demain et encore moins à un euro dans cinq ans.
Examinons les conséquences de l’actualisation dans la détermination
des flux. Nous prendrons en compte dans les exemples suivants un
taux d’actualisation correspondant au taux d’inflation.
Le principe de l’actualisation
L’actualisation d’une somme future consiste à ramener une valeur à
une date de référence, qui est le plus souvent la date actuelle.
L’actualisation permet de rendre équivalentes des valeurs courantes
à une date de référence ; elles sont transformées en valeur actuelle.
La figure ci-dessous permet de visualiser cette notion.
Il est possible d’utiliser une formule financière plus rapide lorsque les
flux sont identiques. La méthode est toujours la même que la
précédente, mais il s’agit d’actualiser une suite de valeurs constantes
obtenues à la fin d’une période.
V0 = 65 x [1 – (1,03– 5] / 0,03 =
65 x 4,579707 = 297,681 K€
Indicateurs Nature
La valeur Indique si les flux nets de trésorerie actualisés compensent le projet
actualisée nette d’investissement (budget).
(VAN)
L’indice de Rapporte la somme des flux actualisés sur le budget. Il est aussi
profitabilité possible de faire le rapport entre la VAN et le budget.
Le taux de Rapporte le taux de rentabilité du projet sur la durée de
rentabilité moyen l’investissement.
annuel
Le délai de Détermine le temps nécessaire pour que le cumul des flux nets non
récupération du actualisés devienne égal à la somme mobilisée pour l’investissement.
capital investi Cet indicateur prend en compte la distribution des flux.
(DRCI)
Le taux interne Détermine le taux d’actualisation maximal supporté par
de rendement l’investissement. À ce taux correspond une VAN = 0.
(TRI ou TIR)
VAN =
Somme des flux actualisés – Budget de
l’investissement
VAN =
[Flux1 x (1 + t)– 1] + [Flux2 x (1 + t)– 2] +... + [Fluxn x
(1 + t)– n] – Investissement
Ou
Tableau 18-2 Tableau des flux de trésorerie dans le cas de l’acquisition d’un
investissement par autofinancement.
Tableau 18-3 Tableau des flux de trésorerie dans le cas d’une location.
Année 0 1 2 3 4 5
Investissement (1) 60000
D’où :
Le taux de rentabilité
Il est possible de calculer le taux de rentabilité de la façon suivante :
Taux de rentabilité = VAN / Investissement
Taux de rentabilité moyen annuel = Taux de
rentabilité / Durée de l’investissement
Année 0 1 2 3 4 5
Investissement 1500
Cumul des flux non actualisés 300 700 1250 1925 2725
Le cumul des flux non actualisés est de 2725 K€, ceci permet de
mettre en évidence que l’investissement est rentable.
La détermination du DCRI permet de donner la date à laquelle les
flux compensent le montant de l’investissement. Les 1500 K€ investis
seront atteints et dépassés dans la quatrième année.
En effet, en fin de troisième année, le cumul est de 1250 K€ ; il est
de 1925 K€ en fin de quatrième année.
Pour trouver la date au cours de la quatrième année, il faut calculer
dans un premier temps la moyenne mensuelle des flux, soit 56,25 K€
[(1925 K€ – 1250 K€) / 12 mois]. Pour atteindre les 1500 K€
nécessaires à la couverture du budget initial, il manque donc 250 K€
dans la quatrième année (1500 K€ – 1250 K€).
Les 250 K€ seront atteints en 4,44 mois (250 K€ / 56,25). Soit 4 mois
complets (fin avril) et un reste de 0,44 mois, d’où 30 jours
x 0,44 = 13,33 jours. La date du DRCI se situe vers le 14 mai de la
quatrième année.
Les avantages : étant très simple à calculer, cet indicateur est
pratique pour des petites structures ou des projets de courte durée. Il
peut aussi convenir à un investisseur priorisant un renouvellement
fréquent de ses immobilisations.
Les limites : le DRCI peut être considéré comme aléatoire, car il ne
prend pas en compte l’actualisation. En ce sens, il est à envisager
comme un indicateur complémentaire dans la plupart des situations.
Le DRCI ne mesurant pas la rentabilité, il n’est pas nécessaire
d’actualiser les flux.
Ou :
VAN = 0
Lorsque
Investissement = Somme des flux actualisés
Tableau 18-5 Tableau des indicateurs de rentabilité pour arbitrer entre trois projets.
Projet 1 Projet 2 Projet 3
Organiser le système
d’information au service de la
prise de décision
La récolte des informations, pour la gestion de
l’organisation, provient de deux principales sources : la
comptabilité financière en ce qui concerne les données
chiffrées d’une part et les informations recueillies dans les
services d’autre part. En effet, si la comptabilité vous
donne les informations objectives sur ce qu’il s’est passé,
elle n’indique pas nécessairement les conditions de
réalisation, les informations cachées. Par exemple : un
client a acheté en quantité des marchandises pour
lesquelles il avait demandé une réduction qu’il n’a pas
eue. La comptabilité financière enregistre l’augmentation
du chiffre d’affaires sans autre forme de procès. Il est
particulièrement important que le système d’information
enregistre la demande non accordée du client. Celle-ci
pourra donner lieu à une prise de contact dans le cadre de
la relation client afin de lui proposer une offre ultérieure
avec des conditions favorables ou la mise en place
immédiate d’un avoir. Un nouveau client peut venir dans
votre entreprise parce qu’il a été sensible à un slogan, une
campagne de communication, etc. La remontée des
informations est capitale. Ainsi, le système d’information
permet, s’il est bien construit, de recouper des
informations quantitatives, principalement issues de la
comptabilité financière, et qualitatives en provenance des
services. Le complément entre les deux sources est de
nature à vous éclairer dans vos décisions et dans celles
de vos collaborateurs. L’alimentation complète de ce
système d’information demande la mise en place d’une
veille informationnelle.
Fixer un prix
La fixation d’un prix pour un service ou un produit peut sembler
tellement évidente que l’on occulte parfois la nécessité de s’interroger
sur la méthode de sa détermination. Pour autant, il est possible
d’avoir plusieurs entrées, qui n’aboutiront pas forcément au même
résultat.
Nous vous en proposons quatre :
• Par les coûts, qui semble être la méthode de bon sens.
Dans ce cadre, le prix est déterminé soit par l’application d’une
marge sur le coût de revient, ce qui est la méthode dite des
coûts complets (voir chapitres 15 et 16), soit par application d’un
coefficient multiplicateur sur le coût d’achat (voir chapitres 2 et 1
5), soit par le prix minimum permettant, à partir du seuil de
rentabilité, de dégager un résultat (voir chapitres 5 et 6) ;
• Par la demande, en prenant comme prix de référence celui
acceptable par le consommateur (prix psychologique) ou
par le calcul de l’élasticité en arbitrant entre l’augmentation de
prix et la baisse des ventes ;
• Par la concurrence, en analysant le rapport de force. En
pratiquant des prix plus élevés que la concurrence, il convient
de proposer un produit ou un service de qualité supérieure. En
pratiquant des prix moins élevés, l’entreprise doit être capable
de supporter un manque à gagner qui pourra être compensé par
l’augmentation de son chiffre d’affaires, en s’alignant sur la
concurrence, ce qui suppose que l’entreprise ait une image de
marque et un positionnement de nature à assurer le maintien de
ses parts de marché ;
• Par la modulation dans le temps et l’espace, en adaptant
les prix de façon à réaliser le plus de ventes possibles,
même si les dernières ne rapportent pas de marge : vendre
le produit même à prix cassé. Cette technique dite de yeld
management est très utilisée pour augmenter le taux de
remplissage, notamment dans les transports, les voyages, etc.
Bien entendu, les quatre approches peuvent se combiner en fonction
des objectifs de parts de marché et de rentabilité. Il convient
également, pour la fixation du prix, de prendre en compte le
positionnement du produit, son cycle de vie, les contraintes
réglementaires, etc. Rappelons que la vente à perte, c’est-à-dire à un
prix inférieur au prix d’achat, est interdite en France, sauf cas
particulier (voir la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008).
Dans le cas de vente de services ou de produit finis, des entreprises
peuvent pratiquer des prix inférieurs à leur coût de revient : c’est le
dumping. Il est bien difficile d’empêcher cette pratique, considérée
comme de la concurrence déloyale.
Figure 20-1 Exemple de tableau de bord de gestion avec deux indicateurs pour la
même année.
C7 = 10000 × (1 + (3,5 /
100))7 = 10000 x 1,0357 = 10000 x 1,27228,
soit 12722,80 €
Co= Cn x (1 + t)-n
Cn = C0 x (1 + t)n
Ce qui donne :
Les 1000 € placés tous les ans pendant huit années équivalent
à 9159,11 € aujourd’hui.
Si les versements n’ont pas la même valeur, on ne peut pas utiliser
cette dernière formule.
C0 = Cn x (1 + t)– n
Ce qui donne :
C0 = 5000 x (1,05)–1 + 5000 x (1,05)– 2 + 5000 x
(1,05)– 3 +... + 5000 x (1,05)– 10
C0 = 4761,90 + 4535,15 + 4319,19+ 4113,51 + 391
7,63+ 3731,08 + 3553,41 +
3384,20 + 3223,04 + 3069,57
C0 = 38608,68 €
Évaluer l’organisation
L’évaluation d’une organisation est une tâche particulièrement
complexe. Celle-ci dépend de l’optique dans laquelle on se place.
• Pour les petites entreprises, majoritaires dans le tissu
économique français, la question de l’évaluation se pose
principalement à l’occasion de la vente pour des raisons de
limite d’âge, de départ, de liquidation, de changement
d’activité, etc. L’évaluation est donc nécessaire pour la fixation
du prix de vente de l’affaire.
• Deux approches sont possibles en fonction de l’objet de
l’évaluation :
• La détermination de l’actif net : il s’agit de faire la
compensation entre le passif et l’actif afin de vérifier la
capacité de l’organisation à faire face à ses dettes. Cette
démarche est notamment utilisée dans le cadre d’un
redressement ou d’une liquidation judiciaire. La valeur de
l’entreprise est fondée sur sa capacité à faire face à ses
engagements et au montant du patrimoine restant
disponible ;
• La valeur de cession : son objet est d’établir le prix de
vente de l’affaire. Dans ce cas sont distingués les
investissements corporels ayant une valeur de revente et
le chiffre d’affaires. Dans le secteur commercial, on parle
des « murs » et du fonds commercial. En toutes
hypothèses, en cas de cession, la « vraie » valeur est
celle que le repreneur est prêt à investir. Attention : un
prix sous-estimé est un motif de redressement fiscal.
Sites internet
Structure pour aider à la création d’entreprise :
https://bpifrance-creation.fr/.
Autorité des normes comptables (ANC) :
https://www.anc.gouv.fr/sites/anc/accueil/normes-francaise
s.html.
Créer son entreprise avec le régime de l’auto-
entrepreneur :
https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr/portail/accueil.html.
Direction générale des finances publiques (DGFIP) :
https://www.economie.gouv.fr/dgfip.
Institut national de la statistique et des études
économiques (Insee) : www.insee.fr.
Plan comptable général : www.plancomptable.com.
Portail des PME : https: //portail-des-pme.fr.
Ressources pédagogiques en sciences économiques et
sociales :
https://www.melchior.fr/.
Site pédagogique sur l’argent et la finance : https://www.laf
inancepourtous.com/.
Site des chambres de commerce et d’industrie :
www.cci.fr.
Portail des chambres de métiers et de l’artisanat : www.arti
sanat.fr.
Site de simulation de gestion : www.simuland.net.
Site d’information légale, juridique et financière gratuite
des entreprises françaises : www.societe.com.
Sommaire
Couverture
La Gestion pour les Nuls, grand format, 3e éd.
Copyright
À propos des auteurs
Remerciements
Introduction
À propos de ce livre
Les conventions utilisées dans ce livre
Comment ce livre est organisé
Les icônes utilisées dans ce livre
Et maintenant, par où commencer ?
La TVA
La capacité d’autofinancement
Le seuil de rentabilité
Le risque d’exploitation
Le rapprochement bancaire
Le suivi de trésorerie
Anticiper et planifier
Évaluer l’organisation
Partie 8. Annexes
Annexe A. Glossaire
Annexe B. Ressources
Livres
Sites internet