Epcci Cours Droit Des Contrats Et Du Credit 2021
Epcci Cours Droit Des Contrats Et Du Credit 2021
Epcci Cours Droit Des Contrats Et Du Credit 2021
MINISTERE DL’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE RECHERCHE Union – Discipline – Travail
SCIENTIFIQUE
ANNEE ACADEMIQUE
COLLECTION KAMELEBA
Collection Kaméléba
E-mail :ouattara_peter@yahoo.fr
Cel : (225) 0707887804
1
DÉDICACE
A la mémoire de mon ainé et Maître Dr PALENFO Rachel Jean, grâce à qui, j’ai
embrassé cette profession
SOMMAIRE
2
DEDICACE ..................................................................................................................................... 1
AVANT-PROPOS ........................................................................................................................... 2
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 3
DROIT DU CREDIT
3
CHAPITRE II : LES OPERATIONS DE CREDITS
4
AVANT-PROPOS
Ce fascicule de droit des contrats et du crédit a pour objet l’étude des règles gérant les
rapports d’obligation qui naissent entre les individus dans la société et ceux lient une banque à
un client Il s’adresse principalement aux étudiants en cycle ingénieurs des grandes écoles.
Même s’il aborde un certains nombres de thèmes, ce fascicule ne doit pas être
considéré comme un manuel. Il ne prétend pas à l’exhaustivité et n’à ni le fini, ni l’unité
doctrinale d’un ouvrage.
Pour des considérations pédagogiques évidentes, le choix a été fait de réduire le texte
du cours à ce qui semble fondamental.
Ce fascicule comme le cours oral devront être complétés par la lecture d’un ou
plusieurs manuels.
Tout compte fait, ce fascicule, dans sa composition actuelle vise deux objectifs :
I - Objectif pédagogique
Il permet non seulement à l’étudiant de préparer les cours « d’avant classe », mais aussi
au professeur d’avancer dans sa progression, de gagner du temps et de renforcer les cours par
de nombreux exercices.
II - Objectif Professionnel
Il permet d’éveiller en l’étudiant l’analyse d’une situation professionnelle courante,
d’en apprécier les implications juridiques et de déterminer l’attitude à adopter, les démarches à
effectuer, les arguments à relever et à ordonner. Ce qui lui permettra de mettre en œuvres les
savoirs essentiels sous forme opérationnelle.
Pour tout dire, nous voulons que ce fascicule montre une nouvelle manière de vivre la
formation professionnelle alors faites en un bon usage.
L’auteur
5
INTRODUCTION
I- NOTION D’OBLIGATION
Ce cours a pour objet l’étude de règles gérant les rapports d’obligation qui naissent
entre les hommes dans la société.
La vie sociale engendre en effet entre les personnes une multitude de liens qui font
peser sur chaque personne des exigences de toute sorte, de multiples devoirs.
Les obligations ne relèvent pas toutes du Droit. Certaines des obligations sont du
domaine de la courtoisie et de la bienséance, d’autres obligations sont du domaine moral
et religieux. Les seules obligations qui soient juridiques sont celles qui sont assorties de la
sanction étatique parce que reconnues par le Droit objectif. Mais même sur le plan
juridique, le mot obligation n’a pas un seul sens. Il s’applique naturellement à certains devoirs
pesant sur une personne sans forcement faire naître en retour un Droit au profit d’une autre
personne. C’est par exemple l’obligation pour tout majeur de se faire une carte nationale
d’identité.
Dans un sens plus étroit, l’obligation apparait comme un lien juridique entre deux
personnes au moins en vertu duquel l’une des personnes (créancier) peut exiger de
l’autre (débiteur) une prestation quelconque c'est-à-dire qu’il donne, qu’il fasse ou ne
fasse pas quelque chose.
Dans une telle acception l’obligation vise l’ensemble des rapports obligatoires qui lient le
créancier et le débiteur c'est-à-dire aussi bien la phase active ou la phase passive de ce rapport
d’obligation. Il en ressort que l’obligation se compose essentiellement de trois éléments
suivants :
Un créancier, un débiteur, une prestation. Soit dans un sens plus technique celui qui est
consacré par le code civil est son article 111. Le vocable obligation est synonyme
d’engagement, de dette, il désigne alors le seul côté passif du rapport de droit qui existe entre
le créancier et le débiteur. De ce point de vue, l’obligation est le lieu de droit (viucucumjuris)
par lequel une ou plusieurs personnes (le ou les débiteurs) s’obligent envers une ou plusieurs
autres (le ou les créanciers) à accomplir une prestation déterminée c'est-à-dire faire, à na pas
faire on adonner quelque chose.
Dans la théorie générale des obligations (ensemble des règles qui gouvernement les
obligations), l’obligation est perçue sur ces deux faces c'est-à-dire la dette d’une part et la
créance d’autre part. C’est que bien souvent les deux personnes face à un même rapport
d’obligation occupent chacune à l’occasion d’une seule et même opération la position de
créancier et de débiteur.
Dans une vente par exemple, l’acheteur est à la fois débiteur du paiement du prix de
la chose vendue et créancier à l’égard du vendeur de la délivrance de cette chose.
Le vendeur de son côté est créancier à l’égard de l’acheteur du paiement du prix fixé
mais débiteur de la remise du bien qu’il a vendu.
Pour résumer, on peut dire que l’obligation à plusieurs noms dans le droit des
obligations ; où du côté actif l’obligation se nomme créance, du côté passif, elle devient
dette.
Créance, dette, obligation, se sont ces trois mots qui désignent le même rapport vu sous
trois angles différents.
6
Dire que l’obligation est un lien de droit, c’est affirmer le caractère juridique de
l’obligation. Cela signifie que le fait de l’obligation qui pèse sur lui, le débiteur se trouve
assujetti envers le créancier à exécuter la prestation attendue sous peine d’y être contraint par
un recours à la force publique. C’est en cela que l’obligation civile se distingue de l’obligation
naturelle.
L’obligation naturelle qui est à mi-chemin entre l’obligation civile et la contrainte morale
étatique. Son exécution ne peut donc pas être exigée devant les tribunaux.
Sauf cependant lorsque certaines circonstances particulières transforment l’obligation
naturelle en une obligation civile. Il en va ainsi notamment en cas de promesse d’exécution de
l’obligation naturelle où à fortiori en cas d’exécution volontaire de l’obligation naturelle.
Pour un exemple, il faut se porter à l’espèce traitée par la Cour d’Appel d’Abidjan le 28 Mars
75 – RID 76 n° 1-2 P.42.
Le Droit dont bénéficie le créancier d’une obligation s’inscrit dans un rapport entre
deux personnes au moins et s’exerce contre la personne même de son débiteur. On le nomme
pour cette raison Droit personnel. Ceci pour bien marquer la différence qui le sépare du Droit
réel.
Le Droit personnel encore appelé Droit de créance s’établit dans une relation humaine. Il
crée un rapport entre deux personnes et autorise l’une, le créancier, à exiger de l’autre, le
débiteur, une prestation.
Le Droit réel quant à lui apparait comme un rapport entre une personne et une chose. Le
titulaire d’un tel droit se trouve investi d’un pouvoir direct sur la chose, objet de son droit.
(jus-in-re)
La distribution qui est ainsi faite entre le Droit réel et le Droit personnel n’est pas sans
justification.
En effet le Droit réel confère sur une chose, un pouvoir absolu opposable erga omnes.
Le Droit personnel au contraire se présente comme un Droit relatif qui ne peut s’exercer
qu’à l’encontre de celui qui s’est engagé. Il confère à la différence du Droit réel qui lui
est supérieur, ni droit de suite ni droit de préférence.
Il n’en demeure pas moins cependant que la relation d’obligation (qui est à priori un
rapport personnel entre le créancier et le débiteur) renferme sous-jacent un pouvoir de
contrainte à la disposition du créancier. Ce pouvoir de contrainte ne porte pas directement sur
la personne du débiteur mais sur ses biens plus généralement sur son patrimoine.
Cette solution se conçoit d’autant plus facilement que l’obligation se présente comme
un lien de Droit de nature patrimoniale.
Sous l’angle de son objet, l’obligation se définit comme le Droit pour une personne
d’exiger d’une autre l’exécution d’une prestation. Cette prestation à toujours une valeur
pécuniaire c'est-à-dire monétaire. Or ce type d’ordre pécuniaire est nécessairement
patrimonial.
Le patrimoine est en effet constitué uniquement des biens et obligations qui sont
susceptibles d’une évaluation pécuniaire qui sont appréciables en argent. Ce patrimoine est
appelé à être affecté à la satisfaction du créancier en cas d’inexécution de l’obligation (voir art.
2093 du Code Civil).
On exprime cette idée en disant que le créancier a un Droit de gage général sur le
patrimoine de son débiteur.
Il est à préciser que le patrimoine d’une personne ne comprend pas tous les droits ou
obligation qui ne sont pas directement évaluables en argent, ils restent en dehors du
patrimoine. Le Droit patrimonial s’oppose donc au Droit extrapatrimonial.
7
Le Droit extrapatrimonial est en effet fondamentalement non monétaire. Il traite de la
personnalité et des rapports d’ordre personnel qui naissent entre les être humains. C’est
le caractère premier du Droit des personnes et du Droit de la famille.
Le Droit des obligations et le Droit des personnes ou de la famille s’opposent donc du
fait que l’un et l’autre défendent deux ordres de valeur distinct : l’argent pour le 1er et la
morale et les sentiments pour le second. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune
interférence entre ces deux matières. A preuve, les techniques du Droit des obligations sont
utilisées dans le cadre du Droit des personnes ou du Droit de la famille. Il en va ainsi
notamment du contrat de mariage ou des contrats portant sur le don de sang ou le don
des organes ou encore le contrat de vente de cheveux…
On peut signaler encore l’intervention dans le cadre du Droit des personnes ou de la
famille de la responsabilité civile qui est une institution particulière du Droit des obligations.
Par exemple, le manquement du devoir de secours qui pèse sur les époux, ou la violation du
Droit à l’image peut constituer une faute et motiver une condamnation à des dommages
intérêts s’il s’en est suivi un préjudice.
A vrai dire, le rayonnement du droit des obligations déborde de loin le seul cadre du
droit des personnes ou de la famille.
Les règles issues du Droit des obligations ont influencé très fortement l’ensemble des
disciplines juridiques. Ce qui souligne l’importance incontestable du Droit des obligations.
Cette importance est indéniable d’un point de vue pratique à un point de vue théorique.
- L’importance pratique du Droit des obligations provient de ce que ce Droit règle la
possession de richesse et traite par conséquent l’ensemble des relations juridiques qui
peut naitre entre les hommes à propos des biens et services.
Il parait comme inévitable pour tout homme vivant avec ses semblables
Un individu peut en effet prétendre échapper toute son existence par l’application des règles
de mariage ou encore à celles relatives à la paternité. Il lui suffirait pour cela de ne pas se
marier ou de ne pas faire d’enfants. Mais nul ne peut échapper au Droit des obligations.
- La vie de tout individu vivant en société est faite d’une succession de contrat ne serait-
ce que pour les besoins les plus élémentaires de l’existence. En effet se nourrit par
exemple suppose un achat de nourriture. Se déplacer implique souvent un contrat de
transport. Se loger un contrat de location ou d’achat. S’assurer des revenus, un contrat
de travail ou d’entreprise.
De même, très peu de personne ne peuvent prétendre ne jamais subir les règles de la
responsabilité civile qui sanctionne les fautes dommageables commises à l’encontre d’autrui.
- L’importance théorique du Droit des obligations apparait dans le fait que la plupart
des principes fondamentaux du droit naissent généralement à propos des obligations.
Cela est particulièrement vrai pour le Droit privé. En effet, bon nombre des branches du Droit
privé dérivent du droit civil des obligations duquel elles se sont dissociées au fil du temps.
Il en fut ainsi à une certaine époque du droit de travail, du transport ou de l’assurance et plus
récemment du droit de la concurrence voire du droit de la consommation.
Cela est encore vrai dans une certaine mesure pour le droit public. A preuve le droit
administratif fait usage des concepts de contrat ou de responsabilité dérivant du droit des
obligations mais adapte pour tenir compte de ce qu’il s’applique ou non à des particuliers.
C’est dire qu’aucun juriste, fut-il publiciste ne peut ignorer le Droit des obligations.
Mais les obligations sont en nombre infini et l’on ne pourra les saisir globalement sans
procéder par regroupement d’où les classifications de celles-ci en plusieurs catégories.
8
IV- LA CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS
Il est d’usage de classer les obligations soit selon leur objet soit selon leur source. Il faut y
ajouter une classification désormais classique d’après l’engagement du débiteur.
Du point de vue du fait qui donne naissance aux obligations, le code civil distingue entre :
D’une part les obligations conventionnelles (art. 1101, 1369 du code civil) et d’autre part
les engagements qui se forment sans convention (art. 1370 et suivants).
Concernant les obligations conventionnelles, le code civil traite que de celles qui sont nées
vraiment d’un contrat.
9
Alors que la catégorie des obligations conventionnelles semble devoir englober non seulement
les contrats mais également l’ensemble des actes juridiques, le contrat n’est en réalité qu’une
espèce particulière d’acte juridique.
Concernant les engagements qui se forment sans convention les distinctions proposées par le
code civil sont franchement en grouillées.
- Les engagements qui résultent de la loi font ainsi visées certaines obligations
légales qui se forment involontairement telles que les obligations alimentaires entre
parents ou les obligations entre voisins.
- Les engagements qui naissent d’un rapport personnel à celui qui se trouve obligé
A l’intérieur de cette dernière sous catégorie, on distingue encore plus de sources
d’obligations qui sont :
Les Quasi-contrats
Ils sont définit pas l’art. 1371 du code civil comme des faits purement volontaires de l’homme
dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers et quelque fois un engagement
réciproque envers les parties.
Les délits et quasi-délits
Prévus par les articles 1382, 1383 du code civil, les délits et quasi-délits sont des faits illicites
qui lorsqu’ils ont été à l’origine d’un dommage pour autrui entrainent une obligation à la
charge de leurs auteurs : l’obligation de réparer le dommage par le versement de dommage
intérêt à la victime.
NB : La différence entre le délit et le quasi-délit réside dans le fait que le délit est
intentionnel dans sa genèse (on a voulu causer le dommage). Alors que le quasi-délit
procède d’un fait non intentionnel (on cause le dommage par imprudence ou par
négligence).
Mais quoi qu’il en soit, les obligations qui naissent des délits ou quasi-délits ne
dépendent nullement de la volonté de leurs auteurs. Elles sont prescrites impérativement par la
loi.
Au total, force est de constater que la classification des obligations d’après leurs
sources tel que proposer par le code civil est trop complexe aussi leur préfère-t-on une
autre plus simple et plus synthétique se ramenant à une opposition entre l’acte juridique et le
fait juridique.
Cette nouvelle distinction repose sur l’idée qu’il existe deux sources fondamentales
des engagements qui pèsent sur les humains.
- D’une part l’acte juridique volontaire que l’obligé accomplit en vue de produire un
effet de droit déterminé et effet spécialement recherché. C’est cela même la définition
de l’acte juridique.
- D’autre part, un évènement quelconque ou un fait volontaire ou non qui produit
des effets de droit indépendant de la volonté des intéressés. C’est cela même la
définition du fait juridique.
10
CHAPITRE I : LES CONTRATS : CARACTERISTIQUES ET CLASSIFICATION
Selon l’article 1101 du Code Civil « Le contrat est une convention par laquelle
une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou
ne pas faire quelque chose ».
A la différence de l’acte juridique unilatéral qui émane d’une seule volonté, le contrat
est un accord de deux ou plusieurs volontés afin de produire des effets juridiques tels que la
création, la modification ou l’extinction d’une obligation.
Le contrat étant avant tout un accord de volontés, celui-ci présente certains caractères.
En outre compte tenu de la diversité des contrats leur classification s’avère nécessaire, les
contrats d’un même type étant soumis en principe à un régime juridique identique.
Le contrat est un accord de volontés qui présente trois (3) principaux caractères :
*les volontés doivent toutes être également libres.
*La volonté des contractants est souveraine pour déterminer les effets du contrat
entre eux.
Ceci découle de l’article 1134 alinéas 1ers de Code Civil qui dispose que « les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». Il s’agit là
du principe de l’autonomie de la volonté (principe fondamental en matière d’obligation).
*La volonté des parties en principe ne peut produire d’effet à l’égard des tiers. En effet,
l’individu ne peu être lié en dehors de la loi que par sa propre volonté.
- Le contrat synallagmatique est un contrat qui fait naître à la charge des parties des
obligations (prestations) réciproques.
Ex. : Dans un contrat de vente, le vendeur est tenu de livrer la marchandise et l’acheteur de
payer le prix. Chaque obligation est donc la cause de l’autre.
- Le contrat unilatéral au contraire ne fait naître des obligations qu’à la charge d’une
partie.
Ex. : Dans un contrat de prêt, l’emprunteur doit restituer la chose empruntée alors que le
prêteur n’a aucune obligation.
11
B- LE CONTRAT A TITRE ONEREUX ET LE CONTRAT À TITRE GRATUIT
- Le contrat à titre onéreux est celui à travers lequel chacune des parties recherche un
avantage (ex. : Vente).Il s’oppose au contrat à titre gratuit qui est par définition un
accord de volontés sans but lucratif (Ex. Contrat de donation, contrat de prêt sans
intérêts…).
C- LE CONTRAT COMMUTATIF ET LE CONTRAT ALEATOIRE
Le contrat commutatif est un contrat à titre onéreux dont on connaît l’importance des
prestations réciproques au moment même de sa conclusion. (Ex. Contrat d’entreprise ou
contrat de sous-traitance). Il s’oppose au contrat aléatoire dans lequel la valeur d’une
prestation dépend d’un événement futur et incertain (Ex. : Contrat conditionné tel que le
contrat d’Assurance).
Le contrat consensuel évoque le simple échange des consentements des parties qui
n’a pas besoin d’être écrit pour que les parties soient liées. C’est le contrat dit oral ou verbal.
Il diffère du contrat formel dont un écrit (document) en atteste l’existence.
(Ex. Contrat de vente d’immeubles, contrat de mariage…).
B- CONTRAT INSTANTANE ET CONTRAT SUCCESSIF
Un contrat est dit successif lorsqu’il implique pour son exécution, l’écoulement d’un
certain temps, soit parce qu’il existe entre les parties un rapport continu d’obligation (contrat
de bail ou de travail). Il s’oppose au contrat instantané dont l’exécution est mise en œuvre par
une seule prestation (contrat de vente).
Cette classification n’est pas exhaustive car d’autres critères peuvent permettre de
classer les contrats (contrat de gré à gré ou contrat d’adhésion… contrat intuitu personae…).
L’article 1108 du Code civil énumère les conditions qui doivent être remplies pour
qu’un contrat soit légalement formé et puisse produire ses effets. Ces conditions sont relatives
à la capacité des parties, à leur consentement, à l’objet et à la cause du contrat.
La volonté de chaque partie doit être libre. Cette liberté revêt deux aspects :
- La liberté de décision qui est la liberté d’accepter ou de refuser de conclure un accord.
C’est aussi la liberté de négocier les clauses c’est-à-dire le contenu du contrat.
12
- La liberté d’expression qui est la liberté qu’a l’individu de manifester sa volonté de la
manière qui lui semble être la plus agréable.
La liberté d’expression pose parfois le problème du silence. En effet, lorsqu’un
individu garde le silence suite à une offre, comment doit-on l’interpréter ?
Le principe est celui selon lequel le silence ne vaut pas acceptation. Ainsi, le défaut de
prestation d’une personne à qui l’on envoie régulièrement un journal ne vaut pas acceptation
d’abonnement.
Il y a cependant des exceptions à ce principe. En effet, lorsqu’il existe entre les parties
des relations antérieures d’affaires, le silence peut valoir acception si l’offre qui est faite l’a été
dans l’unique intérêt du cocontractant. De même, lorsque les parties ont inséré dans leur
contrat une clause de tacite reconduction, le contrat est considéré comme renouvelé
automatiquement dès l’échéance de la première période sauf refus explicite de l’une des
parties.
Elle se définit comme une idée fausse ou inexacte que se fait l’une des parties
concernant l’un des éléments du contrat. On distingue en fonction de leur gravité, trois (3)
types d’erreurs.
1- L’erreur -obstacle
C’est l’erreur la plus grave. Elle empêche par conséquent le consentement de se
former. Il peut s’agir d’une erreur sur la nature même du contrat. Par exemple, l’une des
parties croit vendre une chose alors que l’autre pense qu’il s’agit d’une donation.
Il peut aussi s’agir d’une erreur sur l’identité de l’objet du contrat. Par exemple : le
vendeur croit qu’il s’agit d’une maison tandis que l’acheteur pense qu’il acquiert un terrain.
Il peut enfin s’agir d’une erreur sur la cause du contrat. Par exemple une personne
s’engage solennellement à subvenir aux besoins d’un enfant dont elle croit à tort être le père.
L’erreur-obstacle est frappée d’une nullité absolue.
13
2- L’erreur vice du consentement
C’est une erreur moins grave que la précédente. Par conséquent, le consentement
peut se former, seulement il n’est pas libre et pas conscient. Ce type est frappé d’une nullité
relative.
Il peut s’agir d’une erreur sur la substance de l’objet du contrat. La substance doit être
entendue ici comme la qualité substantielle, c’est-à-dire celle qui pour les co-contractants était
essentielle et sans laquelle ils n’auraient pas contracté.
Par exemple : On croit acheter un tableau de PICASSO, alors qu’il s’agit d’une
reproduction. La substance ici c’est l’authenticité.
Celui qui est victime de l’erreur vice du consentement peut demander au juge d’annuler le
contrat pour défaut de consentement.
3- L’erreur indifférente
C’est l’erreur la moins grave. C’est ce qui explique d’ailleurs qu’elle ne soit
généralement pas sanctionnée. Elle concerne toutes les autres erreurs non substantielles c’est-
à-dire celles qui sont dues à la naïveté et à l’ignorance de l’individu.
Ex. : On vous charge d’acheter un vase en porcelaine et vous choisissez un vase en
cristal pensant qu’il est en porcelaine.
Une telle erreur n’entraîne pas la nullité du contrat car elle n’est due qu’à la
turpitude de l’individu. Le consentement ne peut être révoqué que par accord mutuel des
parties.
B- LE DOL
C- LA VIOLENCE
Elle se définit comme des menaces ou contraintes dirigées contre une personne
pour la forcer à contracter. Il s’agit, selon l’article 1012 Code civil « d’inspirer au
cocontractant la crainte d’un mal considérable et présent ».
Le mal peut être physique ou moral. Il peut être exercé aussi bien sur le
cocontractant que sur un tiers (proche). Le mal doit être considérable ; ce qui signifie qu’il
doit être de nature à impressionner une personne raisonnable. Le juge apprécie donc ce
caractère en tenant compte de l’âge et du sexe de la personne concernée.
Le mal doit être présent ; ce qui signifie que la violence exercée contre le
cocontractant ou l’un de ses proches doit être ponctuelle, contemporaine à la formation du
contrat.
La violence doit en plus être déterminante, injuste et illicite car lorsque la violence
est licite ou justifiée, elle ne peut entraîner l’annulation du contrat.
C’est ainsi que la crainte révérencielle qu’un enfant a pour ses parents ne saurait
justifier l’annulation d’un consentement exprimé. De même, la menace d’intenter une voie de
14
droit contre un individu ne saurait être considérée comme une violence. Il en va également de
même pour la crainte inspirée à un salarié par son employeur.
A la différence du dol, la violence même exercée par un tiers peut entraîner
l’annulation du contrat.
D- LA LESION
Elle se définit comme le préjudice pécuniaire qui résulte pour l’une des parties du
défaut d’équivalence entre les prestations réciproques.
Par ex. M. OUATTARA vend à 4.000.000 F sa villa qui en vaut en réalité 12.000.000 F.
La lésion n’est possible que dans des contrats à titre onéreux, synallagmatiques et
commutatifs.
La lésion entraîne une nullité relative du contrat. Cette nullité prend le nom de
rescision pour lésion. Cependant, on essaie dans certains cas de rétablir l’équilibre des
prestations plutôt que d’annuler le contrat.
La deuxième condition de validité d’un contrat est formulée par l’Article 1108 Code
civil qui dispose :
« Un objet certain forme la matière de l’engagement ».
PARAGRAPHE 1 : LA NOTION D’OBJET
Quelle que soit la nature du contrat, son objet doit revêtir certains caractères.
A- IL FAUT QUE L’OBJET EXISTE :
Lorsque l’objet n’existe pas, il doit au moins être de nature à exister un jour. Ainsi, on
peut acheter sur un plan, un appartement dans un immeuble à construire.
B- IL FAUT QUE L’OBJET SOIT LICITE
L’article 1128 du code civil stipule à cet effet qu’ « il n’y a que les choses qui sont
dans le commerce qui peuvent être objet de convention ». En principe, toutes les choses sont
dans le commerce à l’exclusion des biens du domaine public, de tout ce qui concerne l’état des
15
personnes c’est-à-dire leur nom, leur honneur. Il en va de même pour toutes les choses dont le
commerce est interdit, c’est le cas de la drogue, des êtres humains.
C- IL FAUT QUE L’OBJET SOIT DETERMINE OU A DEFAUTDETERMINABLE
Lorsqu’il s’agit d’un corps certain, l’objet est déterminé par définition. Ex. la table. S’il
s’agit en revanche d’une chose de genre, l’objet est déterminé après son individualisation
c’est-à-dire lorsque sont précisées sa qualité et sa quantité. Ex. Une tonne de charbon noir, 100
kg de blé de qualité supérieure, 10 libres de vin bordeaux…
En ce qui concerne les obligations de faire ou ne pas faire, la détermination de l’objet
concerne sa nature et sa durée.
D- L’OBJET DOIT ETRE POSSIBLE
Cette mesure se justifie par le dicton bien connu selon lequel « à l’impossible nul
n’est tenu ». Ainsi, un entrepreneur qui est chargé d’exécuter une construction importante ;
mais qui n’a ni la main d’œuvre, ni le matériel nécessaire, ne peut manifestement rien faire.
La cause doit être entendue ici non pas au sens de la cause de l’obligation, mais au sens
de la cause du contrat lui-même.
Il s’agit donc des mobiles qui ont poussé les parties à contracter.
La cause d’un contrat a donc un caractère subjectif et elle est variable à l’infini.
Ainsi, par exemple, la cause de l’obligation de l’acheteur d’une maison peut être soit le
besoin de se loger, soit le désir d’investir dans l’immobilier.
Les conventions valablement passées produisent des effets à l’égard des parties qui
sont liées par leur engagement. Exceptionnellement, elles peuvent produire des effets à l’égard
des tiers c’est-à-dire des personnes qui n’étaient pas parties au contrat.
Les contrats ont valeur de loi entre les parties contractantes. Chacune est donc
tenue de respecter son engagement. C’est d’ailleurs le principe posé par l’Article 1134 code
Civil qui dispose que « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui
les ont faites ». Ce principe appelé principe de la force obligatoire des contrats à une portée
qui ne se limite pas seulement aux parties, mais s’étend au juge et à la loi.
16
PARAGRAPHE 1: LA FORCE DU CONTRAT ENTRE LES PARTIES
Lorsque les contrats sont légalement formés, ils ont une force qui implique une
obligation d’exécution, une exécution de bonne foi, et une irrévocabilité du contrat.
A- L’OBLIGATION D’EXECUTION
Les parties au contrat doivent l’exécuter de bonne foi, ce qui suppose une
obligation de loyauté et un devoir de coopération vis-à-vis du cocontractant.
Elles doivent de même exécuter leur prestation en respectant l’esprit du contrat. Elles
ne doivent donc pas user de manœuvres dolosives pour retirer le bénéfice normal du contrat à
leur cocontractant. Ainsi, la jurisprudence a plusieurs fois reconnu aux parties une obligation
de renseignement et une obligation de faciliter au cocontractant l’exécution de son obligation.
C- L’IRREVOCABILITE DU CONTRAT
Le contrat ne peut être révoqué que par consentement mutuel des parties : tel est
le principe. En ce moment, les parties concluent une nouvelle convention qui révoque la
précédente. Cependant, de façon exceptionnelle, la résiliation unilatérale est admise.
Ainsi, dans un contrat de travail, il est admis que le salarié peut unilatéralement
interrompre sa prestation (on parle de démission), l’employeur ayant aussi la faculté de rompre
unilatéralement le contrat en licenciant le salarié.
De même, lorsqu’un contrat repose sur une confiance mutuelle, il est permis qu’il soit
résilié unilatéralement dès que la confiance disparaît. C’est le cas pour tous les contrats de
mandat.
Lorsque survient un litige, le juge qui est saisi, doit se pencher sur la convention qui est
à l’origine du conflit. Il est lié par ce texte comme il le serait par une loi. Il ne peut donc ni le
modifier, ni l’interpréter à moins que la volonté des parties ne soit pas clairement exprimée.
A- INTERDICTION DE MODIFIER LE CONTRAT
Lorsqu’un contrat est clair, le juge ne doit pas le modifie même s’il se rend
compte que ce contrat est contraire à l’équité.
L’équité est une réalisation suprême de la justice qui prône l’égalité allant au-delà de
ce que prescrit la loi.
Lorsqu’un contrat est contraire à l’ordre public, le juge ne le modifie pas
d’autorité. Il demande plutôt aux parties de l’annuler d’un commun accord. Cette mesure
s’explique par le fait que la volonté des parties doit toujours être souveraine.
Exceptionnellement, le juge peut s’ingérer dans un contrat en accordant par exemple à
un débiteur des délais de paiement n’excédant pas un an.
B- LE DEVOIR D’INTERPRETATION
Lorsque la volonté des parties n’est pas clairement exprimée, le juge, comme il le
fait pour la loi, doit l’interpréter. Il doit alors rechercher quelle a été la commune intention
des parties. En cas de doute, il a coutume d’interpréter en faveur du débiteur.
17
PARAGRAPHE 3 : LA FORCE DU CONTRAT A L’EGARD DE LA LOI
Le contrat revêt une force importante qui est perceptible même vis-à-vis de la loi.
En effet, il peut arriver qu’un contrat déroge à certaines lois lorsque celles-ci sont
supplétives et non pas impératives.
Ainsi, par exemple, les parties peuvent décider de ne pas se soumettre entièrement à
l’article 1382 du Code civil qui stipule que « tout fait quelconque de l’homme qui cause à
autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer. Elles vont alors
insérer dans leur contrat des clauses limitatives de responsabilité ».
Par ailleurs, un contrat en cours d’exécution, continue de s’appliquer même si ses
clauses sont contraires à une loi promulguée ultérieurement. Ceci est une conséquence
du principe de la non rétroactivité des lois. A moins que, pour des raisons d’intérêt général,
le législateur ne soit amené à modifier d’autorité les contrats.
En principe, seule les parties au contrat doivent supporter les engagements qu’elles ont
contractées ou en profiter ; c’est ce que prévoit l’article 1165 code civil lorsqu’il dispose :
« Ces conventions n’ont d’effet qu’entre les parties contractantes ; elles ne nuisent point au
tiers… ».
Ce principe, appelé principe de l’effet relatif des contrats comporte des exceptions
qui ont tendance à être de plus en plus nombreuses. Plusieurs situations sont envisageables,
mais les plus fréquentes sont la promesse de porte-fort, la stipulation pour autrui ; les contrats
collectifs.
C’est le fait de promettre le fait d’un tiers. C’est un engagement pris par une
personne d’obtenir d’un tiers l’exécution d’une obligation résultant d’un acte auquel le
tiers n’était pas partie.
Ainsi par exemple, deux personnes sont en procès et l’une d’elle vient à mourir laissant
deux héritiers. L’un des héritiers transige avec l’adversaire pour mettre fin au litige, et se porte
fort envers lui de l’adhésion de son cohéritier. Si ce dernier s’engage effectivement, le premier
héritier est libéré de son engagement. S’il refuse cependant de s’engager, le premier héritier
est responsable et devra verser des dommages-intérêts à leur adversaire.
18
CHAPITRE IV : L’INEXECUTION DU CONTRAT
L’obligation est un lien de droit entre deux personnes en vertu duquel, l’une d’elles, le
créancier, est en droit d’exiger de l’autre, le débiteur, une prestation ou une abstention. La
plupart du temps, le débiteur exécute normalement son obligation .Mais à défaut d’exécution
volontaire par le débiteur, le créancier dispose d’une action appelée l’Exécution forcée (EF).
L’exécution forcée a pour but de contraindre le débiteur à s’exécuter. Dans certains
cas, elle est imposable ou interdite car elle implique la violence ou la contrainte physique du
débiteur. Le créancier doit alors se contenter d’une satisfaction en équivalent en mettant en
œuvre la responsabilité contractuelle de son débiteur.
Section 1 : L’EXÉCUTIONFORCÉE
Il est important d’en examiner le domaine de même que les moyens et les conditions
d’exercice.
Une distinction doit être faite selon qu’il s’agit d’une obligation de donner, d’une
obligation de faire ou d’une obligation de ne pas faire.
A- S’AGISSANT DE L’OBLIGATION DE DONNER
Lorsqu’elle porte sur une somme d’argent, l’exécution forcée en nature est possible. Il
faut tout simplement faire la saisie des biens du débiteur pour les vendre. Le créancier obtient
alors le fruit de la vente.
Lorsqu’il est question d’un bien autre que l’argent, il faut distinguer selon qu’il s’agit
d’un corps certain ou d’une chose de genre. S’il s’agit d’un corps certain, le créancier peut
faire saisir le bien dans le patrimoine du débiteur à condition qu’il s’y trouve toujours. Si par
contre il s’agit d’une chose de genre, le créancier sera autorisé par le juge, à se la procurer
chez un marchand aux frais du débiteur.
B- S’AGISSANT DE L’OBLIGATION DE FAIRE OU DE NE PAS FAIRE
Elles sont relatives à la mise en demeure et à la créance qui soutend l’exécution forcée.
A– LES CONDITIONS RELATIVES A LA CREANCE
Pour que l’exécution forcée soit possible, il faut que la créance présente certains
caractères :
- Elle doit être certaine, c’est-à-dire non contestée. Il ne faut pas qu’il s’agisse d’une
créance éventuelle ou conditionnée.
19
- Elle doit être liquide et exigible
Cela signifie que le montant de la créance doit être bien déterminé et l’échéance à son
terme.
B- LES CONDITIONS RELATIVES À LA MISE EN DEMEURE
Elles constituent le procédé normal d’exécution forcée sur les biens. Les biens du
débiteur qui sont saisis sont vendus aux enchères publiques afin de payer le créancier.
B- L’ASTREINTE
Elle est un procédé indirect de contrainte. Le juge condamne le débiteur à exécuter son
obligation et afin de l’y inciter, l’oblige à payer une somme d’argent élevée par jour, semaine
ou mois de retard.
C-LES EXPULSIONS ET LES CONDAMNATIONS PENALES
Lorsque l’exécution forcée n’est pas possible, ou lorsque le créancier a subi des
dommages du fait de l’exécution tardive de l’obligation de son cocontractant, il peut obtenir
une réparation en mettant en œuvre la responsabilité contractuelle de celui-ci.
20
Dans le second cas, elle désire obtenir des dommages-intérêts dits moratoires.
Quoiqu’il en soit, c’est au créancier qu’il appartient de prouver l’existence du dommage.
Divers types de dommages peuvent être pris en compte.
3- Le dommage corporel
Il s’agit du dommage relatif à une atteinte à l’intégrité physique. La plupart du temps,
il est à l’origine du dommage moral.
Ex : À l’occasion de l’exécution d’un contrat de transport, un voyageur est grièvement blessé
et défiguré à jamais.
21
B- L’EVALUATION DES DOMMAGES ET INTERETS
Les dommages et intérêts sont évalués à la date du jugement qui condamne le débiteur
et pas avant. Leur montant est malgré la demande, laissé à l’entière appréciation du juge.
Deuxième PARTIE :
INTRODUCTION
Dans nos activités professionnelles ou pour des besoins d’ordre privé nous passons
quotidiennement les contrats les plus divers. <<Nous vivons de plus en plus
contractuellement>>Afin de donner plus de sécurité juridique aux parties, et parfois aussi
pour édicter certains principes impératifs, le législateur a ajouté au corps des règles générales
applicables à tous les contrats qu'énoncent les articles 1101et suivants du Code civil. Des
régimes spécifiques, adaptés aux principales opérations concrètes que les contrats servent
à organiser : vente, bail on location de l’entreprise ou prêt…
Il en résulte qu'on distingue d'une part le droit commun des contrats qui forme avec
celui de la responsabilité civile et des quasi- contrats qu'on nomme « la théorie générale des
obligations» et d'autre part le droit spécial des contrats. » D'où l'intitulé qu'on donne
volontiers à l'étude spécifique des divers phénomènes contractuels : <<les contrats
spéciaux>>.
Il apparaît dès lors nécessaire d'appréhender les règles applicables à ces divers
contrats spéciaux. Tel est justement l'objectif du cours des contrats spéciaux. .
II n'est donc pas possible d'exclure du champ d'application des cours de contrats
spéciaux les contrats tels que la vente, le prêt, le mandat, le bail, l'échange, les contrats de
distribution, d'entreprise, le" crédit-bail, le contrat de franchise
Ces contrats ainsi retenus sont incontestablement divers. Mais ils présentent un certain nombre
de similitudes qui permet de les classer en trois (3) grands groupes : certains portent sur des
biens (vente et , bail), d'autres sur des services (mandat, contrats d'entreprise) et d'autres non
plus ne portent ni sur les biens ni sur les services mais plutôt sur la production et la
distribution (contrat de concession).
TITRE I :
22
Chapitre 1-LA VENTE COMMERCIALE
A- L’OFFRE OU POLLICITATION
C’est la proposition ferme, pure et simple (sans réserve) de conclureun contrat déterminé
à des conditions déterminées. Elle doit donc traduire la volonté du pollicitant d’être lié en cas
d’acceptation.
1° la manifestation de l’offre
L’offre peut être faite expressément ou tacitement. Elle est expresse lorsqu’elle
se traduit par une action en vue de porter la proposition de contracter à la connaissance du
cocontractant (écrit, parole).Elle est tacite lorsqu’elle se déduit du comportement de
l’offrant.
L’offrant est-il tenu du seul fait de son offre ?
23
En cas de stipulation d’un délai d’acceptation, l’offre est irrévocable avant
l’expiration de ce délai. Par ailleurs, en dehors de toute révocation de l’offre, celle-ci peut être
caduque (tomber d’elle-même) en cas :
- De décès ou d’incapacité de l’offrant
- D’écoulement du délai d’acceptation
B- L’ACCEPTATION
1° la manifestation de l’acceptation
Il est tenu de deux(2) obligations : payer le prix des marchandises et prendre livraison des
marchandises.
- Le paiement du prix des marchandises doit intervenir au lieu, au moment et selon les
modalités convenues par les parties au contrat.
- L’acheteur doit prendre toutes les dispositions utiles pour permettre au vendeur
d’effectuer la livraison des marchandises, retirer les marchandises, formuler toutes les
réserves liées à la conformité des marchandises (dans un délai raisonnable
25
En cas de préjudice causé par l’inexécution ou la mauvaise exécution, la victime peut mettre
en œuvre la responsabilité de l’autre partie et demander des dommages et intérêts.
Aux termes de l’article 246 de l’acte uniforme relatif au droit commercial général,
« si, avant la date de l’exécution du contrat, il est manifeste qu’une partie commettra un
manquement essentiel à ses obligations, l’autre partie peut demander à la juridiction
compétente la résolution de ce contrat ».
Cette disposition vise à prévenir les préjudices futurs et certains. Ici, avant même
son exécution, il peut être mis fin à un contrat valablement formé, si l’une des parties estime
que l’autre la privera de ce qu’elle était en droit d’attendre du contrat.
Elle intervient lorsque l’une des parties estime que l’inexécution ou la mauvaise
exécution constitue un manquement essentiel au contrat (non paiement du prix, défaut de
livraison, défaut de prise de livraison).
Avant d’envisager cette résolution, l’acheteur a le droit d’exiger du vendeur qu’il
exécute ses obligations.
Une fois résolu, le contrat libère les deux parties de leurs obligations sous réserves
des dommages-intérêts qui pourraient être dus.
N.B. : L’obligation à la charge des parties est de résultat. Pour s’en exonérer, la
partie poursuivie doit prouver que l’inexécution est due à un empêchement indépendant de sa
volonté (fait d’un tiers, cas de force majeure) ; L’absence de faute étant inopérante.
3° L’exception d’inexécution
Selon le droit commun, si l’un des contractants réclame l’exécution de ce qui lui
est dû sans pourtant payer ce qu’il doit, l’autre contractant peut refuser d’exécuter sa propre
prestation en lui opposant l’exception d’inexécution ou l’exceptio non adimpleti contractus,
sans décision préalable du juge.
Mais l’acte uniforme relatif au droit commercial général prévoit que cette
exception puisse être invoquée à titre conservatoire par anticipation : aussi est-elle
subordonnée à une décision de justice afin de prévenir des abus comme en matière de
résolution (du contrat de vente commerciale) par anticipation à titre conservatoire
Le bail à usage d’habitation est régi par les dispositions du Code civil, sous réserve des règles
spéciales prévues par la loi N° 2019-576 du 26 juin 2019 instituant code de la construction
et de l’habitat
Le bail est libre. Nul ne peut être contraint au bail. Le contrat de bail à usage d’habitation est
un contrat intuitu personae. Sauf dispositions légales l’y autorisant ou autorisation expresse
du bailleur, le locataire ne peut céder son bail ni sous‐louer ou laisser à la disposition de
tiers, même à titre gratuit, les locaux loués.
26
Toutefois, les dispositions de l’alinéa précédent ne sont pas applicables aux ascendants et
descendants directs du locataire, lorsque ce dernier continue d’honorer ses obligations
contractuelles à l’égard du bailleur.
27
Section 1‐ CONCLUSION DU CONTRAT DE BAIL A USAGE D’HABITATION (Art.8
et suiv. de la loi du 13 juin 2018)
A- Forme et durée
Le contrat de bail à usage d’habitation est écrit. Il peut être conclu à durée déterminée ou à
durée indéterminée. Le contrat de bail à usage d’habitation fait obligatoirement l’objet
d’enregistrement auprès de l’administration fiscale.
Le bailleur ou son représentant remet au locataire, dans le délai de trente (30) jours
calendaires, après l’accomplissement des formalités requises, un exemplaire de l’acte
d’enregistrement du contrat de bail à usage d’habitation délivré par l’administration fiscale.
La conclusion d’un contrat de bail à usage d’habitation portant sur un immeuble ou local
indivis sans le consentement de tous les co‐indivisaires est nulle, sauf autorisation de la
juridiction compétente. L’action en nullité appartient à tout co‐indivisaire qui n’a pas donné
son consentement à la location ou à leurs ayants droit.
Le recours à une agence immobilière, en vue de la conclusion d’un contrat de bail à
usage d’habitation, est facultatif.
L’exercice de la profession d’agence immobilière ou de courtier en immobilier dans la
conclusion du bail à usage d’habitation est soumis à agrément ou à autorisation conformément
aux dispositions du présent Code.
B-Dépôt de garantie
La conclusion du contrat de bail à usage d’habitation ne peut être liée au paiement de sommes
autres que celles prévues par la présente loi.
28
le cas échéant, des sommes restant dues au bailleur et des sommes dont celui‐ci pourrait être
tenu, sous réserve qu’elles soient dûment justifiées.
En cas de transfert de propriété à titre gratuit ou onéreux des locaux loués, la restitution du
dépôt de garantie incombe au nouveau bailleur.
En cas d’insuffisance de dépôt de garantie pour compenser les frais de réparations et les
dépenses effectuées par le bailleur, celui‐ci dispose d’une action en responsabilité contre le
locataire.
En effet, Le bailleur ne peut mettre à la charge du locataire des montants déboursés par
lui‐même pour l’aménagement de l’immeuble ou du local à usage d’habitation, en vue de sa
location.
Ne peuvent être mis à la charge du locataire que les frais exposés pour sa propre
consommation d’énergie, d’eau, de gaz ou pour l’entretien courant du logement et des parties
communes, pour les menues réparations ainsi que les taxes liées à l’usage du logement
Lorsque les charges locatives sont incorporées au loyer, le locataire doit être clairement
informé du montant détaillé et total desdites charges locatives.
29
paiement de loyer par le bailleur, le locataire pourra faire la preuve du paiement du loyer par
tous moyens.
Il est tenu de délivrer l’immeuble ou le local à usage d’habitation en bon état de réparation de
toute espèce.
Le bailleur est tenu de faire un état des lieux contradictoire de l’immeuble ou du local à
usage d’habitation loué en présence du locataire ou de son représentant dûment mandaté, en
début de bail. Par ailleurs un état des lieux contradictoire, en présence des parties, est
également fait par les parties ou leurs représentants dûment mandatés, en fin de bail.
Enfin, le bailleur est tenu de remettre au locataire un logement décent ne
comportant aucun risque d’atteinte à la sécurité physique, à la santé ou aux biens du locataire
et de tout occupant de son chef.
30
Le logement donné à bail doit comporter tous les éléments le rendant conforme à un usage
sain, sécurisé et paisible.
2-Les garanties des vices
Le bailleur doit garantir au locataire tous les vices ou défauts de l’immeuble ou du local à
usage d’habitation loué qui en empêchent l’usage, quand bien même le bailleur ne les aurait
pas connus au moment de la conclusion du bail. S’il résulte de ces vices ou défauts quelque
perte pour le locataire, le bailleur est tenu de l’indemniser.
Le bailleur est également tenu de délivrer au locataire l’immeuble ou le local loué avec les
équipements mentionnés au contrat de bail en bon état de fonctionnement et de le garantir des
vices ou défauts affectant lesdits équipements.
NB. Le bailleur ne peut de son seul gré pendant la durée du bail ni changer la forme ou
la destination de l’immeuble ou du local loué, ni en restreindre l’usage.
B ‐ OBLIGATIONS DU LOCATAIRE
1-Utilisation de l’immeuble
Le locataire est tenu d’utiliser l’immeuble en bon père de famille, conformément aux
stipulations du contrat de bail et de payer le loyer convenu. En effet, sauf stipulation
contraire, le locataire ne doit pas changer la destination de l’immeuble ou du local ou le
transformer et faire des travaux d’amélioration de l’immeuble ou du local, sans l’accord
écrit du bailleur.
2-Travaux dans l’immeuble
Lorsque le locataire effectue des travaux dans l’immeuble ou le local à usage d’habitation,
autres que les travaux de menu entretien, sans l’accord écrit du bailleur, ce dernier peut
demander :
*la résiliation du contrat ;
*la remise en l’état de l’immeuble ou du local loué ;
*la conservation à son profit des transformations ou améliorations effectuées sans
que le locataire puisse réclamer une indemnisation.
33
par accord commun des parties ;
en cas de manquement à ses obligations par l’une des parties ;
au terme d’un préavis de trois mois notifié par écrit au bailleur par le locataire
pour motif légitime ;
au terme d’un congé de trois mois notifié par écrit au locataire par le bailleur qui
veut exercer son droit de reprendre l’immeuble ou le local pour l’occuper lui‐même ou
pour le faire occuper de manière effective par un ascendant ou descendant ou allié
jusqu’au troisième degré inclusivement.
Le locataire condamné à être expulsé dispose d’une action devant le juge des référés pour
demander un délai de grâce et la suspension de la procédure d’expulsion. La demande de
grâce n’est accordée par le juge des référés que pour un motif légitime.
34
A l’échéance du terme du délai de grâce fixé par le juge des référés, l’expulsion peut
reprendre son cours à la diligence du bailleur ou de son représentant dûment mandaté.
Aucune prorogation du délai de grâce ne peut être accordée au locataire ou à tout occupant de
son chef, à l’expiration du délai initialement fixé. L’ordonnance du juge des référés accordant
un délai de grâce n’est pas susceptible de recours.
Lorsqu’un logement a été mis, même à titre gratuit, à la disposition d’une personne
uniquement en raison d’un contrat de travail intervenu entre les parties, l’expulsion du salarié
et de tous occupants de son chef peut être ordonnée par la juridiction compétente si
l’employeur prouve que le contrat de travail a pris fin qu’il a accompli toutes les formalités
requises et a payé tous les droits pour solde de tout compte audit salarié(Art 41).
Au cas où l’occupant mis en de libérer les lieux reste en possession du logement après la
demeure cessation de son contrat de travail, il est tenu de payer une indemnité d’occupation
du logement fixée par la juridiction compétente, conformément aux dispositions du présent
sous‐titre.
Par dérogation à l’article 1743 du Code civil, l’acquéreur d’un immeuble ou local à usage
d’habitation loué en tout ou en partie ne peut expulser le locataire dont le bail en cours est
antérieur à son acte d’acquisition, et qui avait été mis en possession des lieux avant cette date
d’acquisition.
L’’acquéreur d’un immeuble ou d’un local à usage d’habitation loué, qui veut
l’occuper lui‐même ou le faire occuper par un descendant ou ascendant ou allié jusqu’au
troisième degré inclusivement, doit remettre au locataire une lettre de résiliation du contrat
de bail dans les trois(03) mois de l’acquisition de l’immeuble ou du local loué. Passé le
délai de trois (03)mois, le locataire qui n’a pas reçu de lettre de résiliation de son contrat de
bail continue l’occupation de l’immeuble ou du local à usage d’habitation selon les termes de
son contrat, et conformément aux dispositions du présent sous‐titre.
A-En cas de décès du locataire (Art 44)
Le contrat de bail à usage d’habitation continue jusqu’à son terme ou à durée indéterminée :
au profit du conjoint ayant cohabité avec le locataire, si celui‐ci paie
effectivement les loyers échus ;
au profit du concubin ayant vécu en couple avec le locataire, si celui‐ci paie
effectivement les loyers échus ;
35
au profit des descendants ou des ascendants, si ceux‐ci paient effectivement les
loyers échus.
36
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 37
Le délai de trois (03) mois est suspendu pendant la durée des travaux de rénovation et
de transformation entrepris de manière effective par le bailleur sur l’immeuble ou le
local loué.
En cas de vente de l’immeuble ou du local loué, à moins que celui‐ci ne fasse l’objet d’une
vente par adjudication publique ou qu’il ne soit cédé à un membre de la famille du bailleur,
parent ou allié, jusqu’au troisième degré inclusivement.
Le bailleur qui veut vendre l’immeuble ou le local loué est tenu d’adresser au locataire par
tout moyen une offre de vente. Dans l’offre de vente, le bailleur doit avertir le locataire qu’il
a le droit de faire une contre‐proposition.
Le locataire dispose d’un délai de sept (07) jours calendaires pour faire éventuellement une
contre‐proposition et d’un délai d’un mois calendaire pour effectuer le paiement du prix de
vente, sauf stipulation contraire des parties. Le silence du locataire, à l’expiration du délai de
sept jours calendaires ci‐dessus, vaut refus de l’offre.
Le bailleur peut vendre l’immeuble ou le local loué à un tiers si celui‐ci offre un prix
supérieur à celui proposé par le locataire dûment informé.
C-Augmentation du loyer
37
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 38
Les dispositions de la présente loi sont applicables à tous les baux portant sur desimmeubles
rentrant dans les catégories suivantes (Art 101 AUDCG):
3°terrains nus sur lesquels ont été édifiées, avant ou après la conclusion du bail, des
constructions à usage industriel, commercial, artisanal ou à tout autre usage
professionnel, si ces constructions ont été élevées ou exploitées avec le consentement
exprès du propriétaire ou portées à sa connaissance et expressément agréées par lui.
I-Notion
Est réputé bail à usage professionnel toute convention, écrite ou non, entre une personne
investie par la loi ou une convention du droit de donner en location tout ou partie immeuble
compris dans le champ d’application de la présent loi, et une autre personne physique ou
morale, permettant à celle-ci, le preneur, d’exercer dans les lieux avec l’accord de celle-là, le
bailleur, une activité commerciale, industrielle, artisanale ou toute autre activité
professionnelle.
II-Durée
Les parties fixent librement la durée du bail. Le bail à usage professionnel peut être conclu
pour une durée déterminée ou indéterminée. A défaut d’écrit ou de terme fixé, le bail est
réputé conclu pour une durée indéterminée.
Le bail prend effet à compter de la signature du contrat, sauf convention contraire des parties.
38
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 39
Le bailleur est tenu de délivrer les locaux en bon état. Il est présumé avoir rempli cette
obligation :
*ou lorsque le preneur a signé le bail sans formuler de réserve quant à l’état des
locaux.
A- Les réparations
Le bailleur fait procéder, à ses frais, dans les locaux donnés à bail à toutes les grosses
réparations devenues nécessaires et urgentes.(Art 106)En ce cas, le preneur en supporte les
inconvénients.
Les grosses réparations sont notamment celles des gros murs, des voûtes, des poutres, des
toitures, des murs de soutènement, des murs de clôture, des fosses septiques et des puisards.
Le montant du loyer est alors diminué en proportion du temps et de l’usage pendant lequel le
preneur a été privé de la jouissance des locaux.
Si les réparations urgentes sont de telle nature qu’elles rendent impossible la jouissance du
bail, le preneur peut en demander la suspension pendant la durée des travaux à la
juridiction compétente statuant à bref délai. Il peut également en demander la résiliation
judiciaire à la juridiction compétente.
Lorsque le bailleur refuse d’assumer les grosses réparations qui lui incombent, le preneur
peut se faire autoriser par la juridiction compétente, statuant à bref délai, à les exécuter
conformément aux règles de l’art, pour le compte du bailleur. Dans ce cas, la juridiction
compétente, statuant à bref délai, fixe le montant de ces réparations et les modalités de leur
remboursement.
Le bailleur ne peut, de son seul gré, ni apporter des changements à l’état des locaux
donnés à bail, ni en restreindre l’usage.
Le bailleur est responsable envers le preneur du trouble de jouissance survenu de son fait, ou
du fait de ses ayants-droit ou de ses préposés.
NB. Le bail ne prend pas fin par la cessation des droits du bailleur sur les locaux donnés
à bail. Dans ce cas, le nouveau bailleur est substitué de plein droit dans les
obligations de l’ancien bailleur et doit poursuivre l’exécution du bail. Le bail ne prend
pas fin par le décès de l’une ou l’autre des parties.(Art. 101).
39
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 40
En cas de décès du preneur, personne physique, le bail se poursuit avec les conjoints,
ascendants ou descendants en ligne directe, qui en ont fait la demande au bailleur par
signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la
réception effective par le destinataire, dans un délai de trois mois à compter du décès.
A-payer le loyer
En contrepartie de la jouissance des lieux loués, le preneur doit payer le loyer aux termes
convenus entre les mains du bailleur ou de son représentant dûment mandaté. Le paiement du
loyer peut être fait par correspondance ou par voie électronique.
Le preneur est tenu d’exploiter les locaux donnés à bail, en bon père de famille, et
conformément à la destination prévue au bail ou, à défaut de convention écrite, suivant celle
présumée d’après les circonstances.
Le preneur est tenu aux réparations d’entretien. Il répond des dégradations ou des
pertes dues à un défaut d’entretien au cour
40
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 41
A l’expiration du bail, le preneur qui, pour une cause autre que celle prévue à l’article 126 ci-
après, se maintient dans les lieux contre la volonté du bailleur doit verser une indemnité
d’occupation égale au montant du loyer fixé pendant la durée du bail, sans préjudice
d’éventuels dommages et intérêts.
Section 3 - Le LOYER
A- Le montant
Les parties fixent librement le montant du loyer, sous réserve des dispositions législatives
ou réglementaires applicables.
B- La révision du loyer
Le loyer est révisable dans les conditions fixées par les parties ou à défaut lors de chaque
renouvellement à l’article 123 ci-après.A défaut d’accord écrit entre les parties sur le
nouveau montant du loyer, la juridiction compétente, statuant à bref délai, est saisie par
la partie la plus diligente.
Pour fixer le nouveau montant du loyer, la juridiction compétente tient notamment compte
des éléments suivants :
-la situation des locaux ;
-leur superficie ;
-l’état de vétusté ;
-le prix des loyers commerciaux couramment pratiqués dans le voisinage pour des
locaux similaires.
En effet, Si le preneur cède le bail et la totalité des éléments permettant l’activité dans les
lieux loués, la cession s’impose au bailleur. Si le preneur cède le bail seul ou avec une partie
des éléments permettant l’activité dans les lieux loués, la cession est soumise à l’accord du
bailleur.
Toute cession du bail doit être portée à la connaissance du bailleur par signification du
commissaire de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la réception
effective par le destinataire, mentionnant :
41
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 42
Lorsque la cession s’impose au bailleur, celui-ci dispose d’un délai d’un mois à compter de
cette signification ou notification pour s’opposer, le cas échéant, à celle-ci et saisir la
juridiction compétente statuant à bref délai, en justifiant des motifs sérieux et légitimes de
s’opposer à cette cession.
La violation par le preneur des obligations du bail, et notamment le non paiement du loyer,
constitue un motif sérieux et légitime de s’opposer à la cession. Pendant toute la durée de la
procédure, le cédant reste dans les lieux et demeure tenu aux obligations du bail.
Lorsque la cession requiert l’accord du bailleur, celui-ci dispose d’un délai d’un mois à
compter de cette signification ou notification pour communiquer au preneur son acceptation
ou son refus. Passé ce délai, le silence du bailleur vaut acceptation de la cession de bail.
En cas de renouvellement pour une durée indéterminée les parties doivent prévoir la durée
du préavis de congé qui ne peut être inférieure à six mois.
Dans le cas du bail à durée déterminée, le preneur qui a droit au renouvellement deson bail
en vertu de l’article 123 ci- dessus peut demander le renouvellement de celui- ci, par
42
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 43
Le bailleur qui n’a pas fait connaître sa réponse à la demande de renouvellement au plus
tard un (01) mois avant l’expiration du bail est réputé avoir accepté le principe du
renouvellement de ce bail.
43
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 44
NB. Dans le cas d’un bail à durée indéterminée, toute partie qui entend le résilier
doit donner congé par signification de commissaire de justice ou notification par tout
moyen permettant d’établir la réception effective par le destinataire au moins six mois à
l’avance.
Le preneur, bénéficiaire du droit au renouvellement en vertu de l’article 123 ci-dessus peut
s’opposer à ce congé, au plus tard à la date d’effet de celui-ci, en notifiant au bailleur par
signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la
réception effective par le destinataire sa contestation de congé.
Faute de contestation dans ce délai, le bail à durée indéterminée cesse à la date fixée par le
congé.
C-Le refus du bailleur
NB.A défaut d’accord sur le montant de cette indemnité, celle-ci est fixée par la
juridiction compétente en tenant compte notamment du montant du chiffre d’affaires,
des investissements réalisés par le preneur, de la situation géographique du local et des
frais de déménagement imposés par le défaut de renouvellement.
Ce motif doit consister soit dans l’inexécution par le locataire d’une obligation substantielle
du bail, soit encore dans la cessation de l’exploitation de l’activité. Ce motif ne peut être
invoqué que si les faits se sont poursuivis ou renouvelés plus de deux mois après une
mise en demeure du bailleur, par signification d’huissier de justice ou notification par tout
moyen permettant d’établir la réception effective par le destinataire, d’avoir à les faire cesser.
Le preneur a le droit de rester dans les lieux jusqu’au commencement des travaux de
démolition, et il bénéficie d’un droit de priorité pour se voir attribuer un nouveau bail dans
l’immeuble reconstruit. Si les locaux reconstruits ont une destination différente de celle du
local objet du bail, ou s’il n’est pas offert au preneur un bail dans les nouveaux locaux, le
bailleur doit verser au preneur l’indemnité d’éviction prévue à l’article 126.
44
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 45
Cette reprise ne peut être exercée lorsque le preneur établit que la privation de jouissance des
locaux d’habitation accessoires apporte un trouble grave à la jouissance du bail dans les
locaux principaux, ou lorsque les locaux principaux et les locaux d’habitation forment un tout
indivisible.
Le nouveau bail prend effet à compter de l’expiration du bail précédent si celui-ciest à durée
déterminée, ou à compter de la date pour laquelle le congé a été donné si le bail précédent est
à durée indéterminée.
Le sous-locataire peut demander le renouvellement de son bail aulocataire principal
dans la mesure des droits que celui-ci tient de la personne investie par la loi ou une
convention du droit de donner en location. Ce droit est soumis aux dispositions des articles
118 à 122 du présent Acte uniforme.
Le preneur sans droit au renouvellement, quel qu’en soit le motif, peut être remboursé des
constructions et aménagements qu’il a réalisés dans les locaux avec l’autorisation du bailleur.
A défaut d’accord entre les parties, le preneur peut saisir la juridiction compétente dès
l’expiration du bail à durée déterminée non renouvelé, ou encore dès la notification du congé
du bail à durée indéterminée.
45
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III
La partie qui entend poursuivre la résiliation du bail doit notifier aux créanciers inscrits une
copie de l’acte introductif d’instance. La décision prononçant ou constatant la résiliation du bail
ne peut intervenir qu’après l’expiration d’un délai d’un mois suivant la notification de la
demande aux créanciers inscrits.
A-: DÉFINITION
Le crédit-bail est la convention par laquelle une entreprise de crédit-bail dite crédit
bailleur acquiert sur la demande d’un client la propriété d’un bien d’équipement à usage
professionnel en vue de le donner en location a ce client appelé alors crédit locataire pour
une période déterminée moyennant paiement de loyer avec la possibilité pour le client de
racheter le bien à la fin du contrat.
Le bien, objet du crédit-bail doit avoir nécessairement été acheté par l’établissement
financier ou crédit bailleur. Cet achat doit en effet avoir été fait en vue de donner le bien en
location.
Le bien peut être mobilier ou immobilier. Mais quelle que soit sa nature, il doit
s’agir d’un bien d’équipement ou d’un bien à usage professionnel.
C’est le critère fondamental du crédit-bail. Cette faculté consiste dans un droit d’option
qui a le crédit locataire à la fin du contrat.
Il peut en effet :
Acheter le bien à l’expiration d’une période fixée dans le contrat. Le prix tiendra alors
compte des sommes déjà versées dans le cadre de la location.
Souscrire à un nouveau contrat de location
Restituer le bien à son propriétaire
Il y a d’une part une obligation de délivrance et d’autre part une obligation de garantie.
1- Avantages
Pour le crédit locataire, il ne lui est rien demandé. Pas d’accord initial. A la fin du
contrat, il a toujours option.
Pour le crédit bailleur, juste à la fin du contrat, il est propriétaire du matériel. Il est
déchargé par convention de la plupart des obligations à la charge du bailleur.
2- Inconvénients
TITRE II
LES CONTRATS RELATIFS AUX SERVICES
CHAPITRE I : LE MANDAT
Il est défini par l'article 1984 du Code civil : « le mandat est une convention par
laquelle une personne, le mandant, donne l’ordre à une autre, le mandataire, d'accomplir
des actes juridiques en son nom et pour son compte ». Ainsi défini le mandat sera
examiné .à travers ses caractéristiques généraux et les effets qu'il peut produire.
A - La rémunération du mandataire
Traiter de cette rémunération revient à répondre aux deux questions suivantes : comment sont fixés
les honoraires des mandats ? Le jugepeut-il les réviser ?
Ils sont fixés soit par le contrat ou les usages soit le cas échéant par le juge.
- Une somme fixée pour la mission assignée au mandat indépendamment du résultat. En matière
commerciale on a plutôt recours à la deuxième.
- La rémunération est conditionnée par le succès effectif de l'affaire.
NB
:
Lorsque la mission lui a été confiée par plusieurs mandants, le mandataire peut invoquer la
solidarité des co-mandants pour le paiement de sa rémunération. Deux raisons justifient cette
solidarité :
- L'article 2002 du code civil établit une solidarité entre comandant.
- La solidarité se présume en matière commerciale.
PARAGRAPHE II : La révocation du mandat
En raison des dangers que ce genre de stipulation fait courir au mandant, lequel
renonce à son pouvoir de la libre révocation, la jurisprudence exige que le mandat
expressément irrévocable soit spécial c'est à dire limité à une affaire et temporaire.
II est irrévocable lorsqu'il, est intérêt commun. Dans ce cas le mandataire peut bien être
révoqué mais il à droit à des dommages intérêts sauf si le mandant démontre que la révocation
est justifiée.
A -L'exécution du mandat
Le mandataire doit exécuter les missions à lui confiées. L'obligation à protéger au mieux les
mandants. Il engage sa responsabilité s'il fait un acte inopportun. Il doit assurer la régularité et
l'efficacité des actes conformément l'article 1992.
Sauf s'il en avait été dispensé le mandataire doit rendre compte au mandant de sa
gestion. II doit lui restituer toutes les sommes reçues en vertu de sa procuration même s: celles-ci
n'étaient pas dues au mandant.
Le mandant a des obligations envers son mandataire et surtout envers les tiers.
Pour assurer l'exécution du mandat, le mandant doit fournir au mandataire les moyens
nécessaires. Il doit procéder au remboursement des avances faites par le mandataire et
l'indemniser de ses pertes et lui paver ses honoraires conformément aux prescriptions de l'article
2000.
Envers les tiers le mandant est lié comme s'il avait traité lui-même sans avoir recours à
un intermédiaire. Mais il n'est tenu que dans la mesure où le mandataire a eu un comportement
irréprochable c'est à dire qu'il a agi selon 1es pouvoirs qui lui ont été confiés.
1) L'étendue des pouvoirs du mandataire.
Ils peuvent être spéciaux ou généraux. Le pouvoir est spécial presqu'il a pour objet des actes
limitativement énumérés dans le contrat. Il est général lorsqu’expressément la convention
confère tous les pouvoirs susceptibles d'être donnés à un mandataire. Lorsqu'il embrasse toutes
les affaires du mandataire.
Le contrat d'entreprise doit être distingué non seulement du contrat de travail mais
aussi du contrat de mandat et du contrat de bail
Les deux contrats ne doivent: pas être confondus pour les raisons suivantes :
Alors que le travail qu'on demande à l'entrepreneur peut être matériel (réparation ou
construction d'un immeuble — d'un meuble — peinture d’un mûr) ou purement intellectuel
(donner des conseils ou concevoir un plan) le mandataire est un intermédiaire chargé
d'accomplir des actes juridiques pour le compte du mandant (rédaction d'un acte - conclusion
d’une vente). Ainsi, un entrepreneur qui fait des actes juridiques et principalement des actes
juridiques est plutôt un mandataire.
L'objet du contrat d'entreprise est de faire quelque chose, alors que celui du contrat
de bail est de procurer la jouissance d'un bien. Ex le contrat d’abonnement au téléphone.
Le contrat d'entreprise se forme par la rencontre des volontés exprimées par les parties sur
les éléments essentiels de la prestation. Aucune forme particulière n'est en principe prescrite.
En pratique cependant le contrat d'entreprise est souvent précédé de l'établissement d'un devis.
La demande d'un .devis par le maître de l'ouvrage est juridiquement analysée comme une
invitation à entrer en pourparlers. . L'envoi du devis est quant à lui saisi comme une offre.
Mais en réalité la nature juridique du devis dépend de l'intérêt des parties.
Elles concernent essentiellement les marchés publics. Pour ces contrats il faut tenir
compte des dispositions du code des marchés publics. Celles-ci conduisent à faire une distinction
entre les petits contrats de travaux de fourniture et de service dont le montant est inférieur à 12
millions et les contrats plus importants appelés marchés publics.
Étant un contrat synallagmatique, le contrat d'entreprise fait peser des obligations aussi bien sur
l'entrepreneur que sur le maître d'œuvre.
A - L'obligation principale
Elles découlent de son obligation principale et se justifient par la théorie des suites
du contrat.
PARAGRAPHE II : LES OBLIGATIONS DU MAITRE D’OUVRAGE
Le maitre d’ouvrage est débiteur de trois (3) obligations : celle de payer le prix ,
d’accuser réception et de prendre livraison .
B- La réception de l’ouvrage
C- La reprise de la livraison
*Définition
Le contrat de franchise ou de franchisage (c'est le terme officiel )est le contrat en
vertu duquel une personne nommée franchiseur ,s'engage à communiquer un savoir-faire à
une autre .nommée franchisé, à le faire jouir de sa marque et éventuellement à le fournir.;',
en marchandises, le franchisé s'engageant, en retour, à exploiter le
savoir-faire, à utiliser la marque et, éventuellement, à s'approvisionner,
auprès du fournisseur (avec en général de sa part .pour cet'
approvisionnement, un engagement d'exclusivité) .
Il confère à un commerçant le droit d'utiliser la marque et le savoir-faire, et
l’assistance du franchiseur pour en vendre les produits. Réciproquement, le franchisé s'oblige à
payer des redevances (un droit d'entrée plus une redevance périodique, à respecter des techniques
commerciales conformes et à informer le franchiseur des améliorations qu'il découvre. Il est
également tenu à une obligation de discrétion (la « confidentialité »).
*Régime juridique
*Qualification juridique
*Formalisme informatif
En général, le contrat de franchise est conclu pour une durée déterminée. S'il contient une
exclusivité d'approvisionnement, elle ne peut excéder dix ans. A l'expiration du terme, les
parties ne sont pas tenues de renouveler leur accord. Le plus souvent, une clause du contrat
prévoit une tacite reconduction et oblige les parties pour l'éviter, à respecter un préavis. Bien
entendu, le contrat ne peut être sans justification, rompu avant terme. II en va différemment
lorsque la convention est conclue pour une durée indéterminée, car le droit commun commande
qu'elle puisse, dans ce cas, être résiliée à tout moment, dans la mesure où cette résiliation n’est
pas abusive.
Il prend fin en cas de décès salarié.
La franchise, si elle ne constitue pas en elle-même une entente peut avoir des
effets anticoncurrentiels en restreignant l'accès de distributeurs aux réseaux en place.
Certaines de ses clauses sont donc condamnables sur le fondement du droit de la concurrence.
C'est ce qu'admet l'arrêt Pronuptia qui est l'arrêt de principe sur 1a franchise (28 janvier
1986, R.T.D européen 1986,298).
En revanche, sont condamnables les clauses par lesquelles le franchiseur impose des prix de
revente et surtout les clauses qui restreignent la concurrence entre les membres du réseau, tel
étant le cas des stipulations qui réalisent un partage des marchés entre le franchiseur et le
franchisé ou entre franchisés ou qui empêchent ceux-ci de se livrer à une concurrence de prix
entre eux peut pratiquer une politique,
Le franchiseur n'est pas tenu de contracter. Il est en droit, d'après l'arrêt Pronuptia
(Précité au paragraphe III -A), « de choisir librement les franchisés dont les qualifications
professionnelles sont une condition pour établir et préserver la réputation du réseau » et,
d'écarter les candidats qui ne lui paraissent pas remplir les conditions de qualification
professionnelle et personnelle qu'il exige pour la formule qu'il a mise au point.
Toutefois, lorsque la franchise s’accompagne d’une clause d’exclusivité
territoriale, on peut penser que les produits sollicités sont juridiquement indisponibles et que le
refus de vente est ainsi justifiée.
PREMIERE PARTIE :
Ces opérations sont multiples, mais on les classe généralement en trois (3) catégories
appréhendant la totalité de l’activité bancaire. Ce sont :
- la réception des fonds ;
- les opérations de crédits ;
- les services bancaires c’est-à-dire des prestations qui ne rentrent pas dans les deux (2)
catégories précédentes.
Elle constitue aussi la base essentielle de l’activité réelle de la banque. Ce sont les fonds
qui permettent à la banque de faire des opérations de crédit. Ce sont les fonds qui assurent
l’exécution des services bancaires.
Au-delà de cette importance, la réception des fonds peut être étudiée sur deux angles : celui de la
notion et celui du statut juridique.
Il s’agit de la réception des sommes d’argent, mais la pratique démontre que la banque ne
fait pas que recevoir des sommes d’argent, elle peut recevoir autres objets mobiliers tels que les
objets précieux ou des valeurs mobilières tels que les titres représentatifs d’actions ou
d’obligations.
Mais le plus souvent ce sont des sommes d’argent que la banque reçoit.
Les fonds reçus proviennent de sources diverses (clientèle – fonds propres – fonds
empruntés à court ou long terme).
La diversité de ces origines, est une garantie de la viabilité des banques car elle leur permet une
très grande capacité de collecte de l’épargne. Il faut cependant observer que ce sont des fonds
reçus de la clientèle qui fournissent la plus grande partie des ressources d’une banque.
- 1er Principe : La banque peut les utiliser pour son compte personnel ou pour le compte
d’autrui notamment dans le cadre des opérations de crédits ou de placement. En d’autres
termes la banque utilise l’argent d’autrui pour financer ces activités.
- 2ème Principe : La banque utilise ces fonds à charge de les restituer à celui qui les a
déposés sur son compte dans les livres de la banque. Cette obligation restitution est
affectée par différentes modalités :
Il peut s’agir d’une restitution à vue : le déposant des fonds peut demander le remboursement à
tout moment. Dans ce cas les banques ne servent pas d’intérêts aux déposants. Il peut s’agir
d’une restitution à terme, dans ce cas le remboursement ne se fait qu’après le délai déterminé par
les parties et la banque servira alors un intérêt sur ces fonds :
La loi bancaire de 1990, ne définit pas l’opération de crédit, elle se contente de citer un
certain nombre d’opérations qu’elle qualifie d’opération de crédit.
En effet, si le crédit évoque souvent une avance de fonds faite par le banquier à un client
il n’en est pas toujours ainsi. Il existe des cas où la banque accorde des crédits sans décaisser les
fonds ; c’est le cas des crédits par signature ou la banque va se contenter de cautionner ou
d’avaliser le client.
Malgré cette absence de définition on reconnaît tout de même à toute opération de crédits
certains caractères.
1) C’est une opération contractuelle qui peut-être librement aménagée par les parties
sous réserve du respect de l’ordre public et des principes généraux du droit des
contrats.
2) C’est une opération à titre onéreux. Le crédit octroyé par une banque est
généralement rémunérée non seulement par un taux d’intérêt contrôlé par les
pouvoirs publics, mais également par des commissions ou frais accessoires.
3) L’opération de crédit se réalise dans le cadre d’un compte bancaire qui peut être
un compte de dépôt ou un compte courant.
4) C’est une opération à risque et le risque ne désigne pas seulement l’éventualité
pour le banquier de ne pas être remboursé. Dans un sens plus technique le risque
bancaire, c’est l’évaluation ou l’analyse des possibilités pour l’emprunteur de
faire face aux crédits qu’il sollicite.
Dans toute banque il existe inéluctablement un service chargé d’analyser et de gérer
les risques du crédit.
On peut classer les crédits selon leur durée en différentes catégories : les crédits à court, moyen
et long terme.
On peut les classer en fonction du nombre de banques qui participent à l’octroi du crédit ; on
distingue :
* Le crédit octroyé par une banque du crédit octroyé par un groupe de banque ; ce groupe
étant appelé un consortium bancaire.
On peut distinguer les crédits en espèces des crédits en signature. On distingue les crédits
commerciaux qui sont liés à de véritables activités commerciales et les crédits financiers
(rééchelonnement de la dette d’un client).
On distingue :
* Les crédits internes qui sont liés à des opérations qui ne sortent pas des limites du
territoire national, des crédits internationaux c'est-à-dire des crédits qui servent au
financement des importations, des exportations et des investissements.
C’est cette dernière classification qui sera retenue pour l’étude des opérations de crédits ; ces
opérations étant souvent confortées par une garantie prise par le banquier, dans le but de
minimiser les risques liés au crédit.
Ils sont soit des crédits à court terme, soit des crédits à moyen terme, soit des crédits à
long terme.
Ils alimentent les besoins courant de l’emprunteur et sont classés en trois (3) catégories :
- Les crédits par caisse ;
- Les crédits par signature ;
- Les crédits par mobilisation.
Ils sont ainsi qualifiés parce qu’ils engagent une grande partie de la trésorerie de la
banque. Ce sont des crédits accordés pour le financement des particuliers ou des ménages ou
pour le financement quotidien des entreprises. Ils sont dits à court terme parce qu’ils se
remboursent à une durée maximum de deux (2) ans.
1) L’avance bancaire
Il s’agit d’un contrat par lequel le banquier s’engage à prêter des fonds au client,
lequel s’engage à son tour à restituer la somme prêtée. C’est un contrat à titre onéreux
puisque le banquier est rémunéré par des intérêts. C’est un contrat réel puisqu’il n’est formé qu’à
la suite de la remise de la somme prêtée par le banquier à client.
La convention d’avance bancaire se décompose en deux axes :
- D’abord l’existence d’une promesse de prêt ;
- Ensuite la réalisation de la promesse de prêt.
La simple tolérance bancaire n’est pas en effet génératrice d’obligation. Autrement dit, le
banquier n’est pas obligé de renouveler cette tolérance.
3) L’ouverture du crédit
On la définit comme un contrat par lequel la banque promet à son client de mettre à
sa disposition sous certaines conditions de taux et de temps une somme d’argent ; le client
restant toutefois libre d’utiliser ou non la somme promise.
La convention d’ouverture de crédit n’est donc pas un prêt au sens du code civil. Il s’agit
plutôt d’une convention préliminaire comportant une promesse unilatérale du banquier.
L’ouverture de crédit peut être à durée déterminée ou à durée indéterminée. Dans ce
second cas elle est résiliable selon les règles du droit commun c’est-à-dire que chaque partie à un
droit de résiliation unilatérale. En pratique, c’est un droit qui dans son exercice est précédé de
l’observation d’un délai de préavis et le non respect de ce délai peut entraîner la responsabilité
soit du banquier, soit du client.
Dans le cadre de ses modalités l’ouverture de crédit peut être renouveler de manière
automatique, si c’est le cas on parle de crédit revolving ; cela veut dire que le crédit promis
devient automatiquement disponible dès lors qu’il est utilisé et remboursé par le client.
Autrement dit, l’ouverture de crédit renaît automatiquement chaque fois que le client rembourse
la somme utilisée. Enfin, il faut signaler que l’ouverture de crédit se fait dans le cadre d’un
compte courant, la convention d’ouverture de crédit vient alors se greffer sur celle du compte
courant.
1) L’escompte
L’escompte est une opération de crédit par laquelle un client remet un effet de commerce
à un banquier qui en paie le montant et qui crédite le compte du client sous déduction d’une
certaine somme représentant le service et les intérêts à courir jusqu’à l’échéance.
Le mot escompte désigne en droit bancaire à la fois l’opération juridique et la somme
déduite.
b- Du point de vue de la somme qui est déduite et qui constitue en réalité la rémunération du
banquier, l’escompte comprend non seulement les intérêts mais également les commissions.
* Les intérêts sont constitués par le loyer de l’argent avancé par le banquier. Ces intérêts sont
calculés sous le montant nominal en tenant compte non seulement du taux légal conventionnel,
mais également de la période séparant la remise de l’effet de l’échéance de celui-ci.
* Quant aux commissions, elle vise à rémunérer le service rendu au client par le banquier. Ce
service n’est pas à confondre avec l’argent qui a été remis par le banquier. Ce service est
constitué d’une part par le traitement de l’effet et d’autre par le recouvrement de celui-ci.
2) Le « factoring » ou l’affacturage.
Il présente les traits principaux suivantes :
* Il s’agit d’une convention cadre dans laquelle la banque ou un établissement financier se
charge d’encaisser et de garantir la bonne fin des créances à court terme que peut détenir son
client commerçant à l’occasion de son activité. Et pour exécuter une telle convention la banque
va ouvrir un compte courant destiné à enregistrer les opérations de factoring avec le client. Ainsi,
lorsque celui-ci va remettre une créance au banquier celui-ci va créditer le compte sans attendre
l’encaissement effectif de la créance. Il va par la même occasion débiter le compte de la mission
dite d’affacturassions cette commission représentant sa rémunération.
* Cette convention cadre qui lie le factor (banque ou établissement financier) à l’adhérant (le
client) contient des clauses spéciales notamment :
a- Une clause dite de globalité ou d’exclusivité par laquelle l’adhérant s’engage à transférer au
factor toutes ces créances commerciales à court terme. Il s’agit là d’une clause de sécurité pour le
factor qui n’aura pas à gérer uniquement les mauvaises créances de l’adhérent et qui se prémunie
contre la concurrence.
b- Une clause d’approbation, par laquelle le factor se réserve un pouvoir de sélection ou
d’approbation des créances qui lui sont présentée. Dans un tel cas le factor peut donc
rejeter une créance, mais ce rejet ne doit pas être abusif.
c- Une clause sur le mécanisme des transferts des créances et toute l’originalité du
factoring se trouve dans ce mécanisme. Lorsque les créances présentées sont des effets de
commerce, elles seront remises ou transférées par le biais de la technique de
l’endossement. Mais souvent la créance à transférer est une créance de droit commun
matérialisé par des factures ou des bons de commande. Dans ce cas le transfert va se
réaliser par voie de subrogation. C’est donc un transfert qui se fera sur la base d’une
quittance subrogative et d’un paiement concomitant.
Dès lors que la convention de factoring est considérée comme valable, son effet principal
consistera pour le factor à recouvrer auprès des tiers les créances qui lui ont été transférés par
l’adhérent.
Etant subrogé dans les droits de l’adhérent, le factor peut se voir opposer tous les moyens
de défense que le tiers débiteur peut soulever contre son créancier c’est-à-dire l’adhérant.
Le factor dans sa mission de recouvrement peut entrer en conflit avec des tiers. Cette
éventualité accroît le risque pour le factor de ne pas être payé.
C’est l’exemple selon lequel le factor se voit opposer une saisie de la créance’ qu’il veut
recouvrer, saisie pratiquée par un créancier de l’adhérent.
En matière bancaire, la signature qui est donnée par un banquier peut constituer le crédit
que celui-ci accorde à son client. Parce que cette signature va matérialiser un engagement pour le
banquier de décaisser les fonds dans l’hypothèse où le client est dans l’impossibilité de financer
par ses fonds propres l’opération pour laquelle le banquier a donné sa signature.
Le crédit par signature est donc une garantie donnée par le banquier qui ne suppose
pas une avance immédiateet effective des fonds, c’est une garantie qui se présente sous
plusieurs formes à savoir :
- Le cautionnement bancaire ;
- Les crédits d’acceptation ;
- La garantie à première demande qui sera étudiée en matière internationale car cette
garantie est peu utilisée dans l’ordre interne.
1) Le cautionnement bancaire
C’est un cautionnement qui auparavant suivait en droit ivoirien les règles du C. CIV.
Mais qui actuellement est régi par une grande partie par l’acte uniforme OHADA sur les sûretés.
Dans cette garantie le banquier va s’engager comme caution envers un tiers de la dette que
le client à contracter envers ce tiers. Autrement dit, ce tiers créancier aura deux débiteurs :
le débiteur initial et le banquier dont la solvabilité est plus sûre.
Le cautionnement bancaire présente tout de même des particularités par rapport au
cautionnement de droit commun.
* C’est d’abord un cautionnement à titre onéreux puisque le client va rémunérer le banquier
qui donne sa caution.
* C’est ensuite un cautionnement solidaire qui exclut le bénéfice de discussion et de division,
le banquier n’est toutefois tenu de payer dans l’hypothèse où la créance (dette) principale est
effectivement due et dès lors que le banquier à payer il dispose de deux (2) actions :
- une action personnelle en remboursement ;
- une action subrogatoire dans la mesure où il est selon les dispositions de l’acte uniforme
subrogé dans les droits du créancier qui l’a désintéressé.
Le cautionnement bancaire se pratique le plus souvent dans les cas où la loi impose la fourniture
d’une caution par un débiteur.
Exemple : En matière d’impôt quand l’administration accepte d’accorder au débiteur un délai de
règlement moyennant un cautionnement donné par un banquier. C’est aussi le cas pour les
cautions de marchés publics ou l’administration impose généralement à celui qui a obtenu le
marché de fournisseur des cautionnements bancaires par exemple pour la bonne exécution du
marché, pour la restitution des avances.
Enfin, le cautionnement bancaire est également utilisé en matière de justice, c’est le cas de la
caution juridicatum solvi qui est exigée pour les étrangers qui agissent devant les juridictions
ivoiriennes.
Le crédit d’acceptation est dit direct lorsque la lettre de change est tirée sur le banquier
par son client. Il est dit indirect lorsque la lettre de change est tirée par un tiers selon les
instructions du client.
b- Ensuite nous avons le crédit confirmé : dans un tel crédit le banquier n’accepte pas la lettre
de change mais il va plutôt prendre l’engagement envers son client d’accepter et de payer les
lettres de change qui seront tirées sur son client par d’éventuels fournisseurs, mais dans la limite
du crédit qu’il met à la disposition de celui-ci. Et ce crédit confirmé peut-être irrévocable si le
banquier s’est interdit de se délier de son engagement. Il peut être révocable si les termes de
l’engagement du banquier permettent une révocation du crédit. Et dans cette dernière hypothèse
le tiers qui doit tirer la lettre de change sur le client du banquier sera conduite à interroger le
banquier pour savoir s’il confirme ou non son engagement.
Il s’agit de crédits dont la durée de remboursement est fixée entre deux (2) et cinq
(5) ans. Ils se présentent sous trois formes :
- le prêt direct à moyen terme ;
- le prêt participatif c’est-à-dire un prêt dont la rémunération est majoré par le jeu d’une
clause de participation au bénéfice de l’opération financée par le prêt ;
- le crédit bail ou leasing mobilier.
Le régime juridique des premiers types de crédit est pour l’essentiel analogue au prêt à court
terme.
En revanche le crédit bail mobilier est un crédit dont le régime doit être précisé.
a- Le droit à la délivrance par le bailleur de la chose louée avec tous ces accessoires
pour en permettre une utilisation normale. Et si cette chose louée présente des vices
cachés le preneur ne dispose pas d’une action en résolution de la vente puisqu’il n’est pas
partie au contrat de vente, mais il dispose d’une action en résiliation du contrat de crédit
bail. Mais cette action peut lui être refusée s’il s’avère qu’il a participé lui-même à l’achat
du bien en sa qualité de mandataire du bailleur et si sa responsabilité est engagée quant
aux vices reprochés au bien.
b- Le droit à l’acquisition du bien loué à la fin du bail. Ce droit d’acquisition permet de
distinguer le contrat de crédit-bail au contrat de bail ordinaire. Ce droit résulte d’une
promesse unilatérale de vente insérée dans le contrat. Mais pour que cette promesse soit
valable il faut que le prix du bien soit déterminé ou déterminable par application aux art
1129 et 1591. c’est la raison pour laquelle les contrats de crédit bail comportent toujours
une clause de cession éventuelle du bien avec fixation au prix de la cession.
1) Ses droits
Un droit principal celui de percevoir les loyers et ce loyer peut-être mensuel, trimestriel
ou semestriel. Il couvre à la fois la valeur du bien financé par la société crédit bail, le loyer de
l’argent pendant la durée du crédit bail, les charges du bailleur et une marge bénéficiaire. Sur
cette base de calcul on peut dire que le crédit bail est avantageux pour le bailleur et coûteux pour
le preneur.
Mais le bailleur court deux risques qui justifient cet avantage :
1) Le risque de non paiement des loyers par le preneur ;
2) Le risque de non exercice par le preneur de son option d’achat.
2) Ses obligations
- Le bailleur est tenu de laisser au preneur la libre et pleine jouissance du bien, pendant la durée
du contrat.
- Le bailleur doit garantir le preneur contre tous les troubles de droits susceptibles d’être posés
par les tiers.
A- LE CREDIT HYPOTHECAIRE
Il s’agit d’un prêt garanti par une hypothèque et consenti pour environ une période de
dix (10) ans. Ce crédit est souvent octroyé par une banque en vue de l’acquisition d’immeuble à
usage d’habitation ou à usage professionnel.
En Côte d’Ivoire ce crédit doit être nécessairement constaté par un acte notarié. Le crédit
hypothécaire présente toutefois des inconvénients.
- Les formalités de prises de l’hypothèque sont longues et coûteuses et l’expérience montre
que les délais de réalisation de l’hypothèque sont aussi longs en cas de défaillance du
débiteur.
B- LE CREDIT DIFFERE
Cette opération de crédit se déroule en deux (2) phases :
- Une phase d’épargne où le candidat au crédit s’engage à épargner pendant une durée
déterminée une somme d’argent et cela en effectuant des versements périodiques à la
banque ;
- Une phase d’octroi du crédit sollicité au candidat, ce prêt étant accompagné du capital
épargné lequel est augmenté par des intérêts légaux et conventionnel.
La banque va cependant prendre des garanties pour s’assurer du remboursement du prêt ;
ces garanties sont multiples la plus courante est celle de l’hypothèque. En Côte d’Ivoire le crédit
différé trouve une de ses applications à travers le crédit plan épargne logement qui est proposé
par les banques actuelles.
Au total le crédit différé se présente comme une convention complexe intégrant à la fois une
promesse de prêt soumise à des conditions et un prêt. Mais c’est un contrat qui peut se
compliquer davantage si la convention inclut un crédit d’anticipation.
A :Définition
On peut définir sommairement la lettre de crédit comme une promesse de paiement d'une
banque, distincte du contrat de vente ou autres contrats qui en forment la base. Elle permet de réduire
les risques de paiement inhérents au transport des marchandises.
De façon plus détaillée, il s'agit de l'engagement écrit d'une banque (la banque émettrice) remis au vendeur
(le bénéficiaire) à la demande de l'acheteur (le donneur d'ordre) et conformément à ses instructions de régler
- soit en effectuant un paiement, ou en acceptant ou en négociant des lettres de change (traites) -jusqu'à
concurrence d'une somme précise, contre remise des documents stipulés et dans le délai prescrit.
Pourquoi utiliser une lettre de crédit ?
L'utilisation d'une lettre de crédit est envisagée dans le cours des négociations entre l'acheteur et le
vendeur lorsqu'ils abordent l'importante question du mode de paiement. Le paiement peut s'effectuer de
plusieurs façons : par l'acheteur qui verse un montant en espèces au moment de passer sa commande; par
ouverture de crédit, l'acheteur versant le paiement à la date convenue aprèsavoir pris possession des
marchandises; ou par encaissement documentaire par l'entremise d'une banque. Dans ce dernier cas,
l'acheteur paie la banque encaisseuse pour le compte du vendeur en échange des documents d'expédition qui
comprennent, dans la plupart des cas, les titres des marchandises. Dans les modes de paiement précités, le
vendeur s'en remet entièrement à la bonne volonté et à la capacité de payer de l'acheteur.
Lorsque le vendeur a des doutes quant à la solvabilité de l'acheteur et qu'il désire s'assurer un
paiement rapide, il peut exiger que le contrat de vente prévoie le paiement par lettre de crédit irrévocable. De
plus, si le vendeur ne connaît pas la banque qui émet la lettre de crédit (banque émettrice) ou s'il envoie des
marchandises à l’étranger et qu'il doute de la capacité de la banque émettrice de respecter ses
engagements, il peut, avec l'accord de celle-ci, demander à sa propre banque, ou à une banque de
réputation internationale, telle que la Banque Scotia, d'assumer le risque de la banque émettrice en
confirmant la lettre de crédit.
B : Principaux types de lettres de crédit
La lettre de crédit comporte trois caractéristiques fondamentales, ayant chacune deux options qui
sont décrites ci-après. Toute lettre de crédit présente une combinaison de ces trois caractéristiques.
b) REVOCABLE OU IRREVOCABLE
La lettre de crédit peut être révocable, c'est-à-dire qu'elle peut être annulée ou modifiée en tout temps
par la banque émettrice sans avis au bénéficiaire. Toutefois, les tirages négociés avant l'avis d'annulation
ou de modification doivent être honorés par la banque émettrice. La lettre de crédit irrévocable ne peut être
annulée sans le consentement du bénéficiaire.
c) LETTRE DE CREDIT CONFIRMEE OU NON CONFIRMEE
Aux termes d'une lettre de crédit non confirmée, la banque émettrice s'engage à honorer tous les
tirages, pourvu que les conditions de la lettre de crédit aient été respectées. La lettre de crédit confirmée
oblige aussi une autre banque qui se trouve habituellement dans le pays du bénéficiaire, donnant à ce
dernier la satisfaction de faire affaire avec une banque qu'il connaît.
• Les banques n'assument aucune responsabilité quant à la forme ou à l’authenticité des documents;
aux marchandises décrites dans les documents; ou à l'accomplissement par le vendeur de ses
obligations.
• Lorsqu'un tirage est effectué, le premier bénéficiaire substitue normalement ses factures à celles du
second bénéficiaire jusqu'à concurrence du montant et des prix unitaires prévus aux termes de la lettre
de crédit d'origine, la différence représentant son profit.
Le contrat de vente officialise l'accord entre l'acheteur et le vendeur et précise les conditions de la
vente sur lesquelles les deux parties se sont entendues. Le contrat doit comprendre : une description des
marchandises; le montant; le prix unitaire; les conditions de la livraison; le délai accordé pour l'expédition
et la présentation des documents; la monnaie; et le mode de paiement.
C : Banque notificatrice
La banque notificatrice envoie la lettre de crédit au bénéficiaire (le vendeur) en lui indiquant
qu'elle n'assume aucune responsabilité à cet égard. Toutefois, s'il a été demandé à la banque notificatrice de
confirmer la lettre de crédit et qu'elle accepte de le faire, elle ajoutera une clause en vertu de laquelle elle
s'engage à honorer les traites du bénéficiaire, pourvu que les documents confirment que toutes les
conditions de la lettre de crédit ont été remplies.
Emission
VENDEUR Centrale de vente ACHETEUR
Notification de la Demande de
lettre de crédit la lettre de crédit
BANQUE BANQUE
NOTIFICATRICE / EMETTRICE
CONFIRMATRICE Demande de
Notification et le cas échéant,
confirmation de la lettre de crédit
PARAGRAPHE I : LE CAUTIONNEMENT
C’est un contrat par lequel, la caution s’engage, envers le créancier qui accepte,
d’exécuter l’obligation du débiteur si celui-ci n’y satisfait pas lui-même.
Cet engagement peut être contracté sans ordre du débiteur et même à son insu.
A- FORMATION DU CAUTIONNEMENT
Le cautionnement ne se présume pas, quelle que soit la nature de l’obligation
garantie. A peine de nullité, il doit être convenu de façon expresse entre la caution et le
créancier.
Le cautionnement doit être constaté dans un acte comportant la signature des deux
parties et la mention, écrite de la main de la caution, de la somme maximale garantie, en
toutes lettres et en chiffres. En cas de différence, le cautionnement vaut pour la somme
exprimée en lettres.
La caution qui ne sait ou ne peut écrire doit se faire assister de deux témoins qui
certifient, dans l’acte de cautionnement son identité et sa présence et attestent, en outre, que la
nature et les effets de l’acte lui ont été précisés. La présence des témoins certificateurs
dispense la caution de l’accomplissement des formalités prévues par l’alinéa précédent.
La caution doit présenter des garanties de solvabilité appréciées en tenant compte de
tous les éléments de son patrimoine au cas où le débiteur ne peut trouver une caution, il
pourra la remplacer par toute sûreté réelle donnant les mêmes garanties au créancier. Par
ailleurs, lorsque la caution reçue par le créancier, volontairement ou en justice, est devenue
ensuite insolvable, le débiteur doit en fournir une autre ou fournir une sûreté réelle donnant
les mêmes garanties au créancier.
L’engagement de la caution ne peut être contracté à des conditions lues onéreuses que
l’obligation principale, sous peine de réduction à concurrence de celle-ci, ni excéder ce qui est
dû par le débiteur principal au moment des poursuites. En d’autres termes, comme le précise
Al. 4 de l’Art 7 : « Le débiteur principal ne peut aggraver l’engagement de la caution
par une convention postérieure au cautionnement ».
Concernant son renouvellement, le cautionnement général peut être renouvelé lorsque
la somme maximale est atteinte. Le renouvellement doit être exprès, toute clause contraire est
réputée non écrite.
Quant à sa révocation, il peut être révoqué, à tout moment, par la caution avant que la
somme maximale garantie ait été atteinte. Tous les engagements du débiteur garanti nés avant
la révocation restent garantis par la caution.
B- MODALITES DU CAUTIONNEMENT
En pratique, pour éviter les discussions, les cautionnements demandés par les banques
sont toujours stipulés solidaires et indivisibles.
La caution peut, elle-même, se faire cautionner par un certificateur désigné comme tel
dans le contrat.
C- EFFETS DU CAUTIONNEMENT
La caution n’est tenue de payer la dette qu’en cas de non paiement du débiteur
principal, c’est pourquoi, le créancier doit aviser la caution de toute défaillance du débiteur
principal et ne peut entreprendre de poursuites contre elle qu’après une mise en demeure de
payer adressée au débiteur et restée sans effet.
Toutefois, la prorogation du terme accordée au débiteur principal par le créancier doit
être notifiée par ce dernier à la caution. Celle-ci est en droit de refuser le bénéfice de cette
prorogation et de poursuivre le débiteur pour le forcer au paiement ou obtenir une garantie ou
une mesure conservatoire.
Nonobstant toute clause contraire, la déchéance du terme accordé au débiteur principal
ne s’étend pas automatiquement à la caution qui ne peut être requise de payer qu’à l’échéance
fixée à l’époque où la caution a été fournie. Toutefois, la caution encourt la déchéance du
terme si, après mise en demeure, elle ne satisfait pas à ses propres obligations à l’échéance
fixée.
Cependant, s’il existe plusieurs cautions pour un même débiteur et une même dette,
sauf stipulation de solidarité entre elles ou renonciation par elles à ce bénéfice, chacune
d’elles peut, sur premières poursuites du créancier, demander la division de la dette entre les
cautions solvables au jour où l’exception est invoquée.
La caution ne répond pas des insolvabilités des autres cautions poursuivies sans
pouvoir la reporter sur les autres cautions.
Lorsqu’il existe plusieurs cautions simples ou solidaires pour une même dette, si l’une
des cautions a utilement acquitté la dette, elle a un recours contre les autres cautions, chacune
pour sa part et pour sa portion.
La caution peut agir en paiement contre le débiteur principal ou demander la
conservation de ses droits dans le patrimoine de celui-ci, avant même d’avoir payé le
créancier :
D- EXTINCTION DU CAUTIONNEMENT
En réalité, l’extinction partielle ou totale de l’obligation principale entraîne, dans la
même mesure, celle de l’engagement de la caution. En effet, la dation en paiement libère
définitivement la caution, même si le créancier est ensuite évincé de la chose acceptée par lui.
Toute clause contraire est réputée non écrite.
La novation de l’obligation principale par changement d’objet ou de cause, la
modification des modalités ou sûretés dont elle était assortie libère la caution à moins qu’elle
n’accepte de reporter sa garantie sur la nouvelle dette. Toute clause contraire stipulée avant la
novation est réputée non écrite.
Les engagements de la caution simple ou solidaire passent à ses héritiers uniquement pour les
dettes nées antérieurement au décès de la caution.
Les lettres de garantie et de contre garantie ne peuvent être souscrites sous peine de
nullité par les personnes physiques.
Les conventions de garantie et de contre garantie ne se présument pas. Elles doivent être
constatées par un écrit.
dans la lettre de garantie ou de contregarantie sous déduction des paiements antérieurs faits
par le garant ou le donneur d’ordre non contestés par le bénéficiaire.
La garantie ou la contregarantie cesse :
- soit au jour calendaire spécifié ou à l’expiration du délai prévu ;
- soit à la présentation au garant ou au contregarant des documents libératoires spécifiés
dans la lettre de garantie ou de contregarantie ;
- soit sur déclaration écrite du bénéficiaire libérant le garant et le contregarant de leur
obligation.
A- DROIT DE RETENTION
Le créancier qui détient légitimement un bien du débiteur peut le retenir jusqu’à
compter paiement de ce qui lui est dû, indépendamment de toute autre sûreté.
Cependant, le créancier doit renoncer au droit de rétention si le débiteur lui fournit une
sûreté réelle équivalente.
Si le créancier ne reçoit ni paiement, ni sûreté, il peut, après signification faite au débiteur et
au propriétaire de la chose, exercer ses droits de suite et de préférence comme en matière de
gage.
B- GAGE
Le gage est le contrat par lequel un bien meuble est remis au créancier ou à un tiers
convenu entre les parties pour garantir le paiement d’une dette.
1) Constitution du gage
Le gage peut être constitué pour des dettes antérieures, futures ou éventuelles à la
condition qu’elles ne soient pas entachées de nullité. L’annulation de la créance garantie
entraîne l’annulation du gage
En effet, tout bien meuble, corporel ou incorporel, est susceptible d’être donné en gage.
Par ailleurs, les parties peuvent convenir de la subrogation, en cours d’exécution du
contrat, de la chose gagée par une autre chose.
Il faut noter que le gage peut également porter sur des sommes ou des valeurs déposées à titre
de cautionnement par les fonctionnaires, les officiers ministériels ou toute autre personne pour
garantir les abus dont ceux-ci pourraient être responsables et les prêts consentis pour la
constitution de ce cautionnement.
Concernant le constituant du gage, il doit être propriétaire de la chose gagée. S’il ne
l’est pas, le créancier gagiste de bonne foi peut s’opposer à la revendication du propriétaire
dans les conditions prévues pour le possesseur de bonne foi.
Toutefois, le constituant du gage peut être le débiteur ou un tiers. Dans ce dernier cas,
le tiers est tenu comme une caution réelle.
Le contrat de gage ne produit effet que si la chose gagée est effectivement remise au
créancier ou à un tiers convenu entre les parties.
Quelle que soit la nature de la dette garantie, le contrat de gage n’est opposable aux tiers que
s’il est constaté par un écrit dûment enregistré contenant indication de la somme due ainsi que
l’espèce, la nature et la quantité des biens meubles donnés en gage.
Toutefois, l’écrit n’est pas nécessaire dans les cas où la loi nationale de chaque État partie
admet la liberté de preuve en raison du montant de l’obligation.
3) Effets de gage
Le créancier gagiste retient ou fait retenir la chose gagée par le tiers convenu jusqu’à
paiement intégral, en principal, intérêts et frais, de la dette pour laquelle le gage a été
constitué.
En effet, s’il survient une ou plusieurs autres dettes entre le même débiteur et le même
créancier, postérieurement à la mise en gage et devenues exigibles avant le paiement de la
première dette, le créancier peut retenir ou faire retenir la chose gagée jusqu’à complet
paiement de toutes les dettes, même en l’absence de toute supputation contractuelle en ce
sens.
Par conséquent, faute de paiement à l’échéance, le créancier gagiste muni d’un titre
exécutoire peut faire procéder à la vente forcée de la chose gagée, huit (8) jours après une
sommation faite au débiteur et s’il y a lieu, au tiers constituant du gage dans les conditions
4) Extinction du gage
Le gage prend fin lorsque l’obligation qu’il garantit est entièrement éteinte.
Le gage disparaît indépendamment de l’obligation garantie si la chose est volontairement
restituée au débiteur ou au tiers constituant où lorsque la juridiction compétente en ordonne la
restitution pour faute du créancier gagiste, sauf désignation d’un séquestre qui aura la mission
d’un tiers convenu.
date ; son effet cesse si elle n’a pas été renouvelée avant l’expiration de ce délai.
Il faut noter que le débiteur ne peut vendre tout ou partie du matériel grevé d’un
nantissement sans l’accord préalable du créancier nanti ou, à défaut, sans autorisation
judiciaire. Par conséquent, à défaut d’un tel accord ou d’une telle autorisation judiciaire, s’il y
a vente du matériel nanti, la dette devient exigible immédiatement.
Si elle n’est pas payée, le débiteur sera soumis à la procédure de redressement
judiciaire ou de liquidation des biens si une telle procédure lui est applicable.
PARAGRAPHE II : HYPOTHEQUES
A- GENERALITES
L’hypothèque est une sûreté réelle immobilière conventionnelle ou forcée. Elle
confère à son titulaire un droit de suite et un droit de préférence. (Article 117).
Le droit de suite s’exerce selon les règles de la saisie immobilière.
Le droit de préférence s’exerce, par subrogation, sur l’indemnité d’assurance de l’immeuble
sinistré.
Seuls les immeubles immatriculés peuvent faire l’objet d’une hypothèque.
Peuvent faire l’objet d’une hypothèque :
1) Les fonds bâtis ou non bâtis et leurs améliorations ou constructions survenues, à
l’exclusion des meubles qui en constituent l’accessoire ;
2) Les droits réels immobiliers régulièrement inscrits selon les règles du régime foncier.
L’hypothèque ne peut porter que sur des immeubles présents et déterminés.
Elle est indivisible par nature et subsiste totalement sur les immeubles affectés jusqu’à
complet paiement et malgré la survenance d’une succession.
Tout acte conventionnel ou judiciaire constitutif d’hypothèque doit être inscrit au livre
foncier conformément aux règles de la publicité foncière prévues à cet effet.
B- HYPOTHEQUES CONVENTIONNELLES
Comme le stipule l’Article 126, l’hypothèque conventionnelle résulte d’un contrat
soumis aux conditions du présent chapitre.
L’hypothèque conventionnelle ne peut être consentie que par celui qui est titulaire du droit
réel immobilier régulièrement inscrit et capable d’en disposer.
Aux termes de l’Article 128, l’hypothèque conventionnelle est consentie, selon la loi
nationale du lieu de situation de l’immeuble :
- Par acte authentique établi par le notaire territorialement compétent ou l’autorité
administrative ou judiciaire habilitée à faire de tels actes ;
- Ou par acte sous seing privé dressé suivant un modèle agréé par la conservation de la
propriété foncière.
La procuration donnée à un tiers pour constituer une hypothèque en la forme notariée doit être
établie en la même forme authentique.
L’article 129 précise que tant que l’inscription n’est pas faite, l’acte d’hypothèque est
inopposable aux tiers et constitue, entre les parties, une promesse synallagmatique qui
les obligent à procéder à la publicité.
L’hypothèque consentie pour sûreté d’une ouverture de crédit à concurrence d’une
somme déterminée à fournir prend rang à la date de sa publication sans égard aux dates
successives de l’exécution des engagements pris par le fournisseur du crédit.
C- HYPOTHEQUES FORCEE
L’hypothèque forcée est celle qui est conférée, sans le consentement du débiteur, soit
par la loi, soit par une décision de justice.
subrogeant à lui.
L'acte uniforme institut deux types d'injonctions : d'une part l'injonction traditionnelle
et d'autre part l'injonction plus novatrice, de délivrer ou de restituer un bien.
L'objectif du législateur OHADA était de proposer au créancier de procédures simples et
peu coûteuses qui lui permettraient d'obtenir rapidement ce qui lui est dû.
Si les conditions des deux types d'injonction sont différentes, la procédure suivie est
dans les deux cas, quasiment la même et les difficultés pratiques analogues.
1. La créance certaine
Une créance est certaine lorsqu'elle n'est pas contestée c'est à dire sûre et non
discutée dans une importance ou dans son étendue, son recouvrement ne peut être poursuivi
suivant la procédure de l'injonction de payer, mais, selon la procédure ordinaire de
l'assignation en paiement de somme d'argent.
2. La créance liquide
C'est une créance dont le montant est évaluable en somme d'argent.
3. La créance exigible
C'est une créance qui est immédiatement arrivée à échéance. Et qui n'est donc
assortie ni d'un terme ni d'une condition non encore réalisée.
B - LA NATURE DE LA CREANCE
La créance à recouvrer suivant la procédure de l'injonction de payer doit avoir une
cause contractuelle ou résulter de rémission ou de l'acceptation de tout effet de commerce,
voir des chèques dont la provision s'est élevée importante ou insuffisante.(article 2)
Si une créance n'a pas de cause contractuelle, elle ne peut être poursuive sauf si
par ailleurs cette créance résulte de l'émission ou de l'acceptation d'effets de commerce ou
même d'un chèque revenu impayé.
On peut citer comme créance n'ayant pas de cause contractuelle, celle qui
provienne de quasi contrat, d'actes unilatéraux, de délit ou de quasi-délit mais des
créances non contractuelles pourront faire l'objet de recouvrement suivant la procédure de
l'injonction de payer si par ailleurs, elle découle de l'émission ou de l'acceptation d'effets
de commerce, voir des chèques revenus impayés.
B LA DECISION DU JUGE
1. Le rejet de la requête
Le juge ne délivrera pas d'injonction s'il estime que les conditions énoncées par
l'Acte uniforme ne sont pas réunies et que la requête est donc infondée. Cette décision est
sans recours, mais le créancier peut encore poursuivre son débiteur selon les voies de droit
commue. C'est à dire par une voie exécutoire afin de recouvrer le solde de la créance (article
5, alinéa 2).
a. La signification de la décision
La décision d'injonction de payer ainsi rendu par le président de la juridiction
compétente va être portée à la connaissance du débiteur à l'initiative du créancier : on dit
qu’elle doit être signifiée au débiteur.
Le créancier transmet par la même occasion au débiteur ou à chacun des débiteurs s'ils sont
plusieurs, des copies certifiées conformes de l'expédition de l'ordonnance ainsi que de la
requête.
Cette signification doit être faite dans les trois (3)de l'ordonnance de l'injonction
de payer sous peine de caducité, on dit qu'elle est nulle et de nul effet. L'intérêt de cette
disposition s'est de porter à la connaissance du débiteur le titre qui le condamne à payer à son
créancier la somme qu'il lui doit.
C'est donc cette signification qui va mettre le débiteur en mesure de contester la
créance ou même la régularité de la procédure qui a abouti à l'ordonnance de l'injonction de
payer.
La signification de l'OIP (ordonnance de l'injonction de payer) doit se faire par
acte extra-judiciaire. Il s'agit de tout acte qui ne ressort pas de la justice mais qui dans notre
cas va permettre de rendre la justice. Dans le cas espèce, l'acte extrajudiciaire n'est pas
seulement un acte d'huissier de justice mais tout acte qui permet de prouver que le débiteur a
effectivement reçu personnellement la décision de condamnation. Ainsi la signification de
l'OIP peut parfaitement se faire par lettre recommandée avec accusé de réception ou pour
tous moyens établissant par écrit et de façon certaine que le débiteur a reçu l'acte a telle
date précise.
dont le montant est précisé, soit de faire valoir des moyens de défense, en formant opposition
dans telles forme pour saisir la juridiction de l'ensemble du litige.
conciliation. Aucun délai n'est fixé pour cette phase de lu procédure. C'est seulement
lorsque cette phase échoue que s'ouvre la phase contentieuse entre le débiteur-et le créancier.
Ce sera alors le moment pour chacun d'eux de faire valoir ses moyens (article 12 et 26).
La tentative de conciliation est une phase de négociation imposée aux parties. Si
elle aboutit, le président de la formation de jugement dresse un procès verbal de conciliation
qui est signé par lui et les parties (créancier et débiteur). Ce procès verbal vaut décision
exécutoire et une expédition en est délivrée. A chacune des parties revêtues de la formule
exécutoire.
Mais si la tentative de conciliation échoue, la juridiction saisie sur opposition doit
statuer sur la demande en recouvrement et la décision qui sera ainsi prise aura les effets d'une
décision contradictoire même si le débiteur qui a formé opposition est absent.
Cette décision se substitue à l'ordonnance d'injonction de payer et emporte tous les
effets de celle-ci.
La décision rendue sur opposition est susceptible d'appel dans les conditions de droit
ordinaire.
Ce recours doit s'exercer dans les trente jours de la date de cette décision. L'appel
est régi par les règles de procédure nationales de l'Etat membre concerné.
SECTION 2 : L'INJONCTION DE DELIVRER OU DE RESTITUER
B. LA DECISION DU JUGE
1. Le rejet de la requête
Selon les dispositions de l'article 22 qui stipule que si « la juridiction saisie rejette la
requête, sa décision est sans recours pour le créancier sauf à celui-ci à procéder selon les voies de
droit commun ».
a. La signification de la décision
Lorsqu'il s'agit d'une injonction de délivrer ou de restituer un bien, l'acte de
signification doit contenir sommation du débiteur de transporter, à ses frais, le bien désigné en un
lieu et dans les conditions indiquées dans l'acte ou si le débiteur a des moyens de défense à faire
valoir, de former opposition à la décision d'injonction (article 25),
A défaut d'opposition dans un délai de 15 jours, le débiteur pourra être contraint par
toutes voies de droit.
Si la décision portant injonction de délivrer ou de restituer n'a pas été signifiée dans
les trois (3) mois de sa date, elle devient caduque, c'est à dire nul et de nul effet.
b. L'opposition de la décision
Le seul recours prévu par la loi, c'est l'opposition qui doit être formé dans les mêmes
conditions que pour l'injonction de payer.
c. L'exécution de la décision
Si dans les quinze (15) jours de la signification de l'OIDR/R, le débiteur n'a pas formé
opposition ou s'il ne désiste de l'apposition de la formule exécutoire.
Cette demande doit intervenir dans les deux (2) mois qui suivent l'expiration du délai
d'opposition ou du désistement du débiteur, sous peine de caducité de l'OID/R. Dans le cas ou le
débiteur ne s'exécute pas, il pourra être contraint par toutes voies de droit.
Si malgré la mise en œuvre des procédures simplifiées de recouvrement qui auront
permis d'aboutir à l'obtention 'un titre exécutoire, le débiteur ne s'exécute pas volontairement,
le créancier pourra utiliser ce qu'on appelle les voies d'exécution forcées en pratiquant sur les
biens de son débiteur une saisie pour avoir justice.