Epcci Cours Droit Des Contrats Et Du Credit 2021

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REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

MINISTERE DL’ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR ET DE RECHERCHE Union – Discipline – Travail
SCIENTIFIQUE

ANNEE ACADEMIQUE
COLLECTION KAMELEBA

DROIT DES CONTRATS ET


DU CREDIT
COURS

EPCCI / LICENCE III

Excellence Maître Abou OUATTARA


 CONSEIL JURIDIQUE AGREE
 Doctorant en Droit, consultant et formateur en Droit
 Chargé de Cours de Droit dans les Universités et Grandes Ecoles :
 Directeur du cabinet de formation ACF
 Directeur du cabinet juridique COC
 Recteur de l’Université Adama Sanogo
 Meilleur professeur de l’ECG de l’Année 2011-2012
 Ambassadeur de paix de l’APPM
 Militant du MIDH

Collection Kaméléba
E-mail :ouattara_peter@yahoo.fr
Cel : (225) 0707887804

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DÉDICACE

A la mémoire de mon ainé et Maître Dr PALENFO Rachel Jean, grâce à qui, j’ai
embrassé cette profession

SOMMAIRE

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DEDICACE ..................................................................................................................................... 1

AVANT-PROPOS ........................................................................................................................... 2

DROIT DES CONTRATS

INTRODUCTION ........................................................................................................................... 3

1ère PARTIE THEORIEGENERALE DES CONTRATS .............................................................. 10

CHAPITRE I : LES CONTRATS : CARACTERISTIQUES ET CLASSIFICATION ................. 11

CHAPITRE II : LES CONDITIONS DE VALIDITE ET DE FORMATION DES CONTRATS ...... 14

CHAPITRE III : LES EFFETS DU CONTRAT ............................................................................ 20

CHAPITRE IV : L’INEXECUTION DU CONTRAT ....................................................................... 24

2ème PARTIE : LES PRINCIPAUX CONTRATS SPECIAUX ..................................................... 29

TITRE I : LES CONTRATS AYANT POUR OBJET DE TRANSFERER LA PROPRIETE


OU LA JOUISSANCE D’UNE CHOSE ........................................................................................ 31

CHAPITRE I : LA VENTE ............................................................................................................ 32

CHAPITRE II : LE BAIL ............................................................................................................... 42

TITRE II : LES CONTRATS RELATIFS AUX SERVICES ........................................................ 48

CHAPITRE I : LE MANDAT ........................................................................................................ 49

CHAPITRE II : LE CONTRAT D’ENTREPRISE ........................................................................ 52

CHAPITRE III : LE CONTRAT DE FRANCHISE....................................................................... 55

DROIT DU CREDIT

PREMIERE PARTIE : LES OPERATIONS DE BANQUE

CHAPITRE I : LA RECEPTION DES FONDS

SECTION 1 : LA NOTION DE RECPTION DE FONDS

SECTION 2 : LE STATUT JURIDIQUE DE LA RECEPTION DES FONDS

3
CHAPITRE II : LES OPERATIONS DE CREDITS

SECTION 1 : LES CREDITS INTERNES

SECTION 2 : LES CREDITS DU COMMERCE EXTERIEUR

CHAPITRE III : LES GARANTIES (SURETES) DES CREDITS BANCAIRES

SECTION 1 : LES SURETES PERSONNELLES

SECTION 2 : LES SURETES REELLES

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AVANT-PROPOS

Ce fascicule de droit des contrats et du crédit a pour objet l’étude des règles gérant les
rapports d’obligation qui naissent entre les individus dans la société et ceux lient une banque à
un client Il s’adresse principalement aux étudiants en cycle ingénieurs des grandes écoles.
Même s’il aborde un certains nombres de thèmes, ce fascicule ne doit pas être
considéré comme un manuel. Il ne prétend pas à l’exhaustivité et n’à ni le fini, ni l’unité
doctrinale d’un ouvrage.
Pour des considérations pédagogiques évidentes, le choix a été fait de réduire le texte
du cours à ce qui semble fondamental.
Ce fascicule comme le cours oral devront être complétés par la lecture d’un ou
plusieurs manuels.
Tout compte fait, ce fascicule, dans sa composition actuelle vise deux objectifs :

I - Objectif pédagogique
Il permet non seulement à l’étudiant de préparer les cours « d’avant classe », mais aussi
au professeur d’avancer dans sa progression, de gagner du temps et de renforcer les cours par
de nombreux exercices.

II - Objectif Professionnel
Il permet d’éveiller en l’étudiant l’analyse d’une situation professionnelle courante,
d’en apprécier les implications juridiques et de déterminer l’attitude à adopter, les démarches à
effectuer, les arguments à relever et à ordonner. Ce qui lui permettra de mettre en œuvres les
savoirs essentiels sous forme opérationnelle.
Pour tout dire, nous voulons que ce fascicule montre une nouvelle manière de vivre la
formation professionnelle alors faites en un bon usage.

L’auteur

Maître Abou OUATTARA dit kameleba

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INTRODUCTION

I- NOTION D’OBLIGATION

Ce cours a pour objet l’étude de règles gérant les rapports d’obligation qui naissent
entre les hommes dans la société.
La vie sociale engendre en effet entre les personnes une multitude de liens qui font
peser sur chaque personne des exigences de toute sorte, de multiples devoirs.

- Devoir à l’égard d’une divinité (carême, prière)


- Devoir à l’égard des autres (rembourser ses dettes)
- Devoir à l’égard de soi (obligation de se soigner en cas de maladie)

Les obligations ne relèvent pas toutes du Droit. Certaines des obligations sont du
domaine de la courtoisie et de la bienséance, d’autres obligations sont du domaine moral
et religieux. Les seules obligations qui soient juridiques sont celles qui sont assorties de la
sanction étatique parce que reconnues par le Droit objectif. Mais même sur le plan
juridique, le mot obligation n’a pas un seul sens. Il s’applique naturellement à certains devoirs
pesant sur une personne sans forcement faire naître en retour un Droit au profit d’une autre
personne. C’est par exemple l’obligation pour tout majeur de se faire une carte nationale
d’identité.
Dans un sens plus étroit, l’obligation apparait comme un lien juridique entre deux
personnes au moins en vertu duquel l’une des personnes (créancier) peut exiger de
l’autre (débiteur) une prestation quelconque c'est-à-dire qu’il donne, qu’il fasse ou ne
fasse pas quelque chose.
Dans une telle acception l’obligation vise l’ensemble des rapports obligatoires qui lient le
créancier et le débiteur c'est-à-dire aussi bien la phase active ou la phase passive de ce rapport
d’obligation. Il en ressort que l’obligation se compose essentiellement de trois éléments
suivants :
Un créancier, un débiteur, une prestation. Soit dans un sens plus technique celui qui est
consacré par le code civil est son article 111. Le vocable obligation est synonyme
d’engagement, de dette, il désigne alors le seul côté passif du rapport de droit qui existe entre
le créancier et le débiteur. De ce point de vue, l’obligation est le lieu de droit (viucucumjuris)
par lequel une ou plusieurs personnes (le ou les débiteurs) s’obligent envers une ou plusieurs
autres (le ou les créanciers) à accomplir une prestation déterminée c'est-à-dire faire, à na pas
faire on adonner quelque chose.
Dans la théorie générale des obligations (ensemble des règles qui gouvernement les
obligations), l’obligation est perçue sur ces deux faces c'est-à-dire la dette d’une part et la
créance d’autre part. C’est que bien souvent les deux personnes face à un même rapport
d’obligation occupent chacune à l’occasion d’une seule et même opération la position de
créancier et de débiteur.
Dans une vente par exemple, l’acheteur est à la fois débiteur du paiement du prix de
la chose vendue et créancier à l’égard du vendeur de la délivrance de cette chose.
Le vendeur de son côté est créancier à l’égard de l’acheteur du paiement du prix fixé
mais débiteur de la remise du bien qu’il a vendu.
Pour résumer, on peut dire que l’obligation à plusieurs noms dans le droit des
obligations ; où du côté actif l’obligation se nomme créance, du côté passif, elle devient
dette.
Créance, dette, obligation, se sont ces trois mots qui désignent le même rapport vu sous
trois angles différents.

II- LES CARACTÈRES DE L’OBLIGATION

A- L’obligation est un lien de droit

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Dire que l’obligation est un lien de droit, c’est affirmer le caractère juridique de
l’obligation. Cela signifie que le fait de l’obligation qui pèse sur lui, le débiteur se trouve
assujetti envers le créancier à exécuter la prestation attendue sous peine d’y être contraint par
un recours à la force publique. C’est en cela que l’obligation civile se distingue de l’obligation
naturelle.
L’obligation naturelle qui est à mi-chemin entre l’obligation civile et la contrainte morale
étatique. Son exécution ne peut donc pas être exigée devant les tribunaux.
Sauf cependant lorsque certaines circonstances particulières transforment l’obligation
naturelle en une obligation civile. Il en va ainsi notamment en cas de promesse d’exécution de
l’obligation naturelle où à fortiori en cas d’exécution volontaire de l’obligation naturelle.
Pour un exemple, il faut se porter à l’espèce traitée par la Cour d’Appel d’Abidjan le 28 Mars
75 – RID 76 n° 1-2 P.42.

B- L’obligation est un lien de Droit entre des personnes

Le Droit dont bénéficie le créancier d’une obligation s’inscrit dans un rapport entre
deux personnes au moins et s’exerce contre la personne même de son débiteur. On le nomme
pour cette raison Droit personnel. Ceci pour bien marquer la différence qui le sépare du Droit
réel.
Le Droit personnel encore appelé Droit de créance s’établit dans une relation humaine. Il
crée un rapport entre deux personnes et autorise l’une, le créancier, à exiger de l’autre, le
débiteur, une prestation.
Le Droit réel quant à lui apparait comme un rapport entre une personne et une chose. Le
titulaire d’un tel droit se trouve investi d’un pouvoir direct sur la chose, objet de son droit.
(jus-in-re)
La distribution qui est ainsi faite entre le Droit réel et le Droit personnel n’est pas sans
justification.
En effet le Droit réel confère sur une chose, un pouvoir absolu opposable erga omnes.
Le Droit personnel au contraire se présente comme un Droit relatif qui ne peut s’exercer
qu’à l’encontre de celui qui s’est engagé. Il confère à la différence du Droit réel qui lui
est supérieur, ni droit de suite ni droit de préférence.
Il n’en demeure pas moins cependant que la relation d’obligation (qui est à priori un
rapport personnel entre le créancier et le débiteur) renferme sous-jacent un pouvoir de
contrainte à la disposition du créancier. Ce pouvoir de contrainte ne porte pas directement sur
la personne du débiteur mais sur ses biens plus généralement sur son patrimoine.
Cette solution se conçoit d’autant plus facilement que l’obligation se présente comme
un lien de Droit de nature patrimoniale.

C- L’obligation est un lien de Droit de nature patrimoniale

Sous l’angle de son objet, l’obligation se définit comme le Droit pour une personne
d’exiger d’une autre l’exécution d’une prestation. Cette prestation à toujours une valeur
pécuniaire c'est-à-dire monétaire. Or ce type d’ordre pécuniaire est nécessairement
patrimonial.
Le patrimoine est en effet constitué uniquement des biens et obligations qui sont
susceptibles d’une évaluation pécuniaire qui sont appréciables en argent. Ce patrimoine est
appelé à être affecté à la satisfaction du créancier en cas d’inexécution de l’obligation (voir art.
2093 du Code Civil).
On exprime cette idée en disant que le créancier a un Droit de gage général sur le
patrimoine de son débiteur.
Il est à préciser que le patrimoine d’une personne ne comprend pas tous les droits ou
obligation qui ne sont pas directement évaluables en argent, ils restent en dehors du
patrimoine. Le Droit patrimonial s’oppose donc au Droit extrapatrimonial.

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Le Droit extrapatrimonial est en effet fondamentalement non monétaire. Il traite de la
personnalité et des rapports d’ordre personnel qui naissent entre les être humains. C’est
le caractère premier du Droit des personnes et du Droit de la famille.
Le Droit des obligations et le Droit des personnes ou de la famille s’opposent donc du
fait que l’un et l’autre défendent deux ordres de valeur distinct : l’argent pour le 1er et la
morale et les sentiments pour le second. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune
interférence entre ces deux matières. A preuve, les techniques du Droit des obligations sont
utilisées dans le cadre du Droit des personnes ou du Droit de la famille. Il en va ainsi
notamment du contrat de mariage ou des contrats portant sur le don de sang ou le don
des organes ou encore le contrat de vente de cheveux…
On peut signaler encore l’intervention dans le cadre du Droit des personnes ou de la
famille de la responsabilité civile qui est une institution particulière du Droit des obligations.
Par exemple, le manquement du devoir de secours qui pèse sur les époux, ou la violation du
Droit à l’image peut constituer une faute et motiver une condamnation à des dommages
intérêts s’il s’en est suivi un préjudice.
A vrai dire, le rayonnement du droit des obligations déborde de loin le seul cadre du
droit des personnes ou de la famille.
Les règles issues du Droit des obligations ont influencé très fortement l’ensemble des
disciplines juridiques. Ce qui souligne l’importance incontestable du Droit des obligations.

III- L’importance des obligations

Cette importance est indéniable d’un point de vue pratique à un point de vue théorique.
- L’importance pratique du Droit des obligations provient de ce que ce Droit règle la
possession de richesse et traite par conséquent l’ensemble des relations juridiques qui
peut naitre entre les hommes à propos des biens et services.
Il parait comme inévitable pour tout homme vivant avec ses semblables
Un individu peut en effet prétendre échapper toute son existence par l’application des règles
de mariage ou encore à celles relatives à la paternité. Il lui suffirait pour cela de ne pas se
marier ou de ne pas faire d’enfants. Mais nul ne peut échapper au Droit des obligations.

- La vie de tout individu vivant en société est faite d’une succession de contrat ne serait-
ce que pour les besoins les plus élémentaires de l’existence. En effet se nourrit par
exemple suppose un achat de nourriture. Se déplacer implique souvent un contrat de
transport. Se loger un contrat de location ou d’achat. S’assurer des revenus, un contrat
de travail ou d’entreprise.
De même, très peu de personne ne peuvent prétendre ne jamais subir les règles de la
responsabilité civile qui sanctionne les fautes dommageables commises à l’encontre d’autrui.

- L’importance théorique du Droit des obligations apparait dans le fait que la plupart
des principes fondamentaux du droit naissent généralement à propos des obligations.
Cela est particulièrement vrai pour le Droit privé. En effet, bon nombre des branches du Droit
privé dérivent du droit civil des obligations duquel elles se sont dissociées au fil du temps.
Il en fut ainsi à une certaine époque du droit de travail, du transport ou de l’assurance et plus
récemment du droit de la concurrence voire du droit de la consommation.
Cela est encore vrai dans une certaine mesure pour le droit public. A preuve le droit
administratif fait usage des concepts de contrat ou de responsabilité dérivant du droit des
obligations mais adapte pour tenir compte de ce qu’il s’applique ou non à des particuliers.
C’est dire qu’aucun juriste, fut-il publiciste ne peut ignorer le Droit des obligations.
Mais les obligations sont en nombre infini et l’on ne pourra les saisir globalement sans
procéder par regroupement d’où les classifications de celles-ci en plusieurs catégories.

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IV- LA CLASSIFICATION DES OBLIGATIONS
Il est d’usage de classer les obligations soit selon leur objet soit selon leur source. Il faut y
ajouter une classification désormais classique d’après l’engagement du débiteur.

A- Classification des obligations d’après leur objet


Partant de l’objet des obligations, l’article 1101 du Code Civil distingue trois sortes
d’obligations : les obligations de donner, de faire, de ne pas faire.
- L’obligation de donner (Dare) est celle par laquelle le débiteur s’engage à transférer
au créancier la propriété d’une chose lui appartenant. C’est le cas de l’obligation de
celui qui vend ou qui fait don de sa chose à autrui.
- L’obligation de faire (Facere) est celle par laquelle le débiteur s’engage à accomplir
un acte donné. C’est le cas de l’obligation de celui qui s’engage par un contrat de
travail à exécuter une certaine tâche ou encore de l’artiste qui promet la réalisation
d’une œuvre artistique déterminée.
- L’obligation de ne pas faire (non facere) est celle par laquelle le débiteur promet une
abstention. Tel est par exemple l’obligation de celui qui, vendant un fond de
commerce souscrit à une obligation de non concurrence.
Il s’engage à ne pas installer le même type de commerce dans les environs pendant une
période donnée. (Prohibition des engagements perpétuels)

B- Classification des obligations d’après la portée de l’engagement du débiteur


Du point de vue de la force de l’engagement pris par le débiteur, on distingue entre
l’obligation de résultat et l’obligation de moyen.
Cette classification est due à la doctrine et à la jurisprudence.

 Par l’obligation de résultat ou obligation déterminée


Le débiteur s’engage à fournir un résultat. Il en va ainsi par exemple du chauffeur de taxi
qui doit nécessairement transporter son client à l’endroit convenu ou du menuisier qui doit
obligatoirement livrer le meuble promis. Le débiteur d’une obligation est tenu de parvenir au
résultat convenu. Si bien que sa responsabilité est présumée telle lorsque le résultat n’est pas
atteint.

 Par l’obligation de moyen ; obligation de prudence


Le débiteur ne garantit pas le résultat escompté du créancier. Il s’engage seulement à mettre
en œuvre les moyens propres à l’obtention du résultat.
Certes, il est tenu de faire tout ce qui est possible pour parvenir à ce résultat même s’il n’est
pas tenu d’y arriver coûte que coûte.
L’exemple classique dans ce domaine est celui de l’obligation du médecin à l’égard de son
patient. C’est une obligation de moyen en ce sens qu’il ne s’engage pas à guérir le malade, le
guérir à coup sûr mais seulement à mettre en œuvre tous les moyens susceptibles de lui assurer
la guérison.
Il en résulte que le débiteur d’obligation de moyen n’est pas nécessairement responsable
lorsque le résultat n’a pas été atteint. Sa responsabilité ne peut être retenue que si sa faute est
prouvée par le créancier.

C- Classification des obligations d’après leurs sources

Du point de vue du fait qui donne naissance aux obligations, le code civil distingue entre :
D’une part les obligations conventionnelles (art. 1101, 1369 du code civil) et d’autre part
les engagements qui se forment sans convention (art. 1370 et suivants).
Concernant les obligations conventionnelles, le code civil traite que de celles qui sont nées
vraiment d’un contrat.

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Alors que la catégorie des obligations conventionnelles semble devoir englober non seulement
les contrats mais également l’ensemble des actes juridiques, le contrat n’est en réalité qu’une
espèce particulière d’acte juridique.
Concernant les engagements qui se forment sans convention les distinctions proposées par le
code civil sont franchement en grouillées.
- Les engagements qui résultent de la loi font ainsi visées certaines obligations
légales qui se forment involontairement telles que les obligations alimentaires entre
parents ou les obligations entre voisins.
- Les engagements qui naissent d’un rapport personnel à celui qui se trouve obligé
A l’intérieur de cette dernière sous catégorie, on distingue encore plus de sources
d’obligations qui sont :
 Les Quasi-contrats
Ils sont définit pas l’art. 1371 du code civil comme des faits purement volontaires de l’homme
dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers et quelque fois un engagement
réciproque envers les parties.
 Les délits et quasi-délits
Prévus par les articles 1382, 1383 du code civil, les délits et quasi-délits sont des faits illicites
qui lorsqu’ils ont été à l’origine d’un dommage pour autrui entrainent une obligation à la
charge de leurs auteurs : l’obligation de réparer le dommage par le versement de dommage
intérêt à la victime.
NB : La différence entre le délit et le quasi-délit réside dans le fait que le délit est
intentionnel dans sa genèse (on a voulu causer le dommage). Alors que le quasi-délit
procède d’un fait non intentionnel (on cause le dommage par imprudence ou par
négligence).
Mais quoi qu’il en soit, les obligations qui naissent des délits ou quasi-délits ne
dépendent nullement de la volonté de leurs auteurs. Elles sont prescrites impérativement par la
loi.
Au total, force est de constater que la classification des obligations d’après leurs
sources tel que proposer par le code civil est trop complexe aussi leur préfère-t-on une
autre plus simple et plus synthétique se ramenant à une opposition entre l’acte juridique et le
fait juridique.
Cette nouvelle distinction repose sur l’idée qu’il existe deux sources fondamentales
des engagements qui pèsent sur les humains.
- D’une part l’acte juridique volontaire que l’obligé accomplit en vue de produire un
effet de droit déterminé et effet spécialement recherché. C’est cela même la définition
de l’acte juridique.
- D’autre part, un évènement quelconque ou un fait volontaire ou non qui produit
des effets de droit indépendant de la volonté des intéressés. C’est cela même la
définition du fait juridique.

Les obligations volontaires ou involontaires constituent la matière de ce cours dont le


domaine se limitera aux sources des obligations.
Quant au régime général des obligations (on entend par là des règles communes quelqu’en soit
la source) dont l’étude relève du programme de 3e année. Restreint ainsi aux seules sources
des obligations, ce cours envisagera dans un 1er temps l’acte juridique et dans un 2e temps le
fait juridique.

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CHAPITRE I : LES CONTRATS : CARACTERISTIQUES ET CLASSIFICATION

Selon l’article 1101 du Code Civil « Le contrat est une convention par laquelle
une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou
ne pas faire quelque chose ».
A la différence de l’acte juridique unilatéral qui émane d’une seule volonté, le contrat
est un accord de deux ou plusieurs volontés afin de produire des effets juridiques tels que la
création, la modification ou l’extinction d’une obligation.
Le contrat étant avant tout un accord de volontés, celui-ci présente certains caractères.
En outre compte tenu de la diversité des contrats leur classification s’avère nécessaire, les
contrats d’un même type étant soumis en principe à un régime juridique identique.

Section 1 : LES CARACTERISTIQUES DES CONTRATS


PARAGRAPHE 1 : LES PRINCIPAUX CARACTERES

Le contrat est un accord de volontés qui présente trois (3) principaux caractères :
*les volontés doivent toutes être également libres.
*La volonté des contractants est souveraine pour déterminer les effets du contrat
entre eux.
Ceci découle de l’article 1134 alinéas 1ers de Code Civil qui dispose que « les
conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites ». Il s’agit là
du principe de l’autonomie de la volonté (principe fondamental en matière d’obligation).
*La volonté des parties en principe ne peut produire d’effet à l’égard des tiers. En effet,
l’individu ne peu être lié en dehors de la loi que par sa propre volonté.

PARAGRAPHE 2 : LES LIMITATIONS RENCONTREES

Les transformations économiques et le développement des doctrines libérales ont


conduit peu à peu à atténuer les principes qui gouvernent le contrat.
Ainsi par exemple, le principe de la liberté des parties à conclure un contrat est
fortement atténué de nos jours par l’obligation de contracter qui existe en matière d’assurance
automobile. En effet, obligation est faite à tous les propriétaires de véhicules de contracter une
assurance.
Des limitations sont également perceptibles quant au contenu du contrat car il existe de
plus en plus des contrats types. C’est le cas pour les contrats de travail (l’employé adhère sans
participer à l’élaboration des prix et les clauses obligatoires).

Section 2 : LA CLASSIFICATION DES CONTRATS


PARAGRAPHE 1: CLASSIFICATION ENONCEE DANS LE CODE CIVIL
Le code civil classe les contrats en quatre (3) catégories :
A- LE CONTRAT SYNALLAGMATIQUE ET LE CONTRAT UNILATERAL

- Le contrat synallagmatique est un contrat qui fait naître à la charge des parties des
obligations (prestations) réciproques.
Ex. : Dans un contrat de vente, le vendeur est tenu de livrer la marchandise et l’acheteur de
payer le prix. Chaque obligation est donc la cause de l’autre.
- Le contrat unilatéral au contraire ne fait naître des obligations qu’à la charge d’une
partie.
Ex. : Dans un contrat de prêt, l’emprunteur doit restituer la chose empruntée alors que le
prêteur n’a aucune obligation.

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B- LE CONTRAT A TITRE ONEREUX ET LE CONTRAT À TITRE GRATUIT

- Le contrat à titre onéreux est celui à travers lequel chacune des parties recherche un
avantage (ex. : Vente).Il s’oppose au contrat à titre gratuit qui est par définition un
accord de volontés sans but lucratif (Ex. Contrat de donation, contrat de prêt sans
intérêts…).
C- LE CONTRAT COMMUTATIF ET LE CONTRAT ALEATOIRE

Le contrat commutatif est un contrat à titre onéreux dont on connaît l’importance des
prestations réciproques au moment même de sa conclusion. (Ex. Contrat d’entreprise ou
contrat de sous-traitance). Il s’oppose au contrat aléatoire dans lequel la valeur d’une
prestation dépend d’un événement futur et incertain (Ex. : Contrat conditionné tel que le
contrat d’Assurance).

PARAGRAPHE 2 : LA CLASSIFICATION TRADITIONNELLE NON ENONCEE


DANS LE CODE CIVIL
A- LE CONTRAT CONSENSUEL ET CONTRAT FORMEL

Le contrat consensuel évoque le simple échange des consentements des parties qui
n’a pas besoin d’être écrit pour que les parties soient liées. C’est le contrat dit oral ou verbal.
Il diffère du contrat formel dont un écrit (document) en atteste l’existence.
(Ex. Contrat de vente d’immeubles, contrat de mariage…).
B- CONTRAT INSTANTANE ET CONTRAT SUCCESSIF

Un contrat est dit successif lorsqu’il implique pour son exécution, l’écoulement d’un
certain temps, soit parce qu’il existe entre les parties un rapport continu d’obligation (contrat
de bail ou de travail). Il s’oppose au contrat instantané dont l’exécution est mise en œuvre par
une seule prestation (contrat de vente).
Cette classification n’est pas exhaustive car d’autres critères peuvent permettre de
classer les contrats (contrat de gré à gré ou contrat d’adhésion… contrat intuitu personae…).

CHAPITRE II : LES CONDITIONS DE VALIDITE ET DE FORMATION DES


CONTRATS

L’article 1108 du Code civil énumère les conditions qui doivent être remplies pour
qu’un contrat soit légalement formé et puisse produire ses effets. Ces conditions sont relatives
à la capacité des parties, à leur consentement, à l’objet et à la cause du contrat.

Section 1 : LE CONSENTMENT DES PARTIES


PARAGRAPHE 1 : LA NOTION DE CONSENTEMENT

Le consentement se définit comme l’expression de la volonté des parties au contrat.


Il est important d’en examiner les caractéristiques de même que les conditions dans lesquelles
s’effectue la rencontre des consentements.
A- LES CARACTERISTIQUES DU CONSENTEMENT

La volonté de chaque partie doit être libre. Cette liberté revêt deux aspects :
- La liberté de décision qui est la liberté d’accepter ou de refuser de conclure un accord.
C’est aussi la liberté de négocier les clauses c’est-à-dire le contenu du contrat.

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- La liberté d’expression qui est la liberté qu’a l’individu de manifester sa volonté de la
manière qui lui semble être la plus agréable.
La liberté d’expression pose parfois le problème du silence. En effet, lorsqu’un
individu garde le silence suite à une offre, comment doit-on l’interpréter ?
Le principe est celui selon lequel le silence ne vaut pas acceptation. Ainsi, le défaut de
prestation d’une personne à qui l’on envoie régulièrement un journal ne vaut pas acceptation
d’abonnement.
Il y a cependant des exceptions à ce principe. En effet, lorsqu’il existe entre les parties
des relations antérieures d’affaires, le silence peut valoir acception si l’offre qui est faite l’a été
dans l’unique intérêt du cocontractant. De même, lorsque les parties ont inséré dans leur
contrat une clause de tacite reconduction, le contrat est considéré comme renouvelé
automatiquement dès l’échéance de la première période sauf refus explicite de l’une des
parties.

B- LA RENCONTRE DES CONSENTEMENTS

Elle concerne l’offre et l’acceptation. Le moment et le lieu de la rencontre des


consentements revêt une importance car c’est en fonction de lui que l’on déterminera la loi
applicable au contrat.
L’offre de contracter doit être précise et complète pour entraîner la formation du
contrat.
Elle peut être faite sous n’importe quelle forme, à une personne déterminée ou au
public en général (c’est le cas des ventes aux enchères).
L’acceptation peut aussi être faite sous n’importe quelle forme, mais elle doit être pure
et simple pour entraîner la formation du contrat.
S’agissant du moment et du lieu de conclusion du contrat, la loi en vigueur au moment
de sa conclusion et la loi du territoire sur lequel le contrat a été conclu seront appliquées en cas
de problème. La détermination du moment et du lieu peut poser problème en cas de contrats
conclu entre absents c’est-à-dire par lettre par exemple. Le juge tiendra compte le cas échéant,
soit de la théorie de l’émission, soit de la théorie de la réception.
La théorie de l’émission détermine la loi en fonction du lieu où l’acception a été émise.
Au contraire, la théorie de la réception détermine la loi en fonction du lieu où l’offrant a reçu
l’acceptation (réception de la lettre par exemple).

PARAGRAPHE 2 : LES VICES DU CONSENTEMENT

On appelle vices du consentement, les éléments pouvant entacher un consentement


déjà exprimé. Les plus importants vices du consentement sont l’erreur, le dol, la violence et la
lésion exprimée.
A- L’ERREUR

Elle se définit comme une idée fausse ou inexacte que se fait l’une des parties
concernant l’un des éléments du contrat. On distingue en fonction de leur gravité, trois (3)
types d’erreurs.

1- L’erreur -obstacle
C’est l’erreur la plus grave. Elle empêche par conséquent le consentement de se
former. Il peut s’agir d’une erreur sur la nature même du contrat. Par exemple, l’une des
parties croit vendre une chose alors que l’autre pense qu’il s’agit d’une donation.
Il peut aussi s’agir d’une erreur sur l’identité de l’objet du contrat. Par exemple : le
vendeur croit qu’il s’agit d’une maison tandis que l’acheteur pense qu’il acquiert un terrain.
Il peut enfin s’agir d’une erreur sur la cause du contrat. Par exemple une personne
s’engage solennellement à subvenir aux besoins d’un enfant dont elle croit à tort être le père.
L’erreur-obstacle est frappée d’une nullité absolue.
13
2- L’erreur vice du consentement
C’est une erreur moins grave que la précédente. Par conséquent, le consentement
peut se former, seulement il n’est pas libre et pas conscient. Ce type est frappé d’une nullité
relative.
Il peut s’agir d’une erreur sur la substance de l’objet du contrat. La substance doit être
entendue ici comme la qualité substantielle, c’est-à-dire celle qui pour les co-contractants était
essentielle et sans laquelle ils n’auraient pas contracté.
Par exemple : On croit acheter un tableau de PICASSO, alors qu’il s’agit d’une
reproduction. La substance ici c’est l’authenticité.
Celui qui est victime de l’erreur vice du consentement peut demander au juge d’annuler le
contrat pour défaut de consentement.

3- L’erreur indifférente

C’est l’erreur la moins grave. C’est ce qui explique d’ailleurs qu’elle ne soit
généralement pas sanctionnée. Elle concerne toutes les autres erreurs non substantielles c’est-
à-dire celles qui sont dues à la naïveté et à l’ignorance de l’individu.
Ex. : On vous charge d’acheter un vase en porcelaine et vous choisissez un vase en
cristal pensant qu’il est en porcelaine.
Une telle erreur n’entraîne pas la nullité du contrat car elle n’est due qu’à la
turpitude de l’individu. Le consentement ne peut être révoqué que par accord mutuel des
parties.

B- LE DOL

C’est une erreur provoquée par les tromperies. Il s’agit de manœuvres


frauduleuses, de mensonges, de mises en scène et même de réticences dont une personne
use pour en tromper une autre à l’occasion d’un contrat.
Le dol nécessite donc la réunion de deux (2) éléments :
- un élément intentionnel qui est la volonté de tromper.
- Un élément matériel qui se manifeste par les mises en scène destinées à tromper.
Pour être sanctionné, le dol doit être déterminant, c’est-à-dire un dol sans lequel on
n’aurait pas contracté. On oppose généralement le dol déterminant au dol incident sans lequel
on aurait contracté quand même.
Il faut en plus que le dol émane de la personne même du cocontractant pour entraîner
l’annulation du contrat. Le contrat est alors frappé d’une nullité absolue.

C- LA VIOLENCE

Elle se définit comme des menaces ou contraintes dirigées contre une personne
pour la forcer à contracter. Il s’agit, selon l’article 1012 Code civil « d’inspirer au
cocontractant la crainte d’un mal considérable et présent ».
Le mal peut être physique ou moral. Il peut être exercé aussi bien sur le
cocontractant que sur un tiers (proche). Le mal doit être considérable ; ce qui signifie qu’il
doit être de nature à impressionner une personne raisonnable. Le juge apprécie donc ce
caractère en tenant compte de l’âge et du sexe de la personne concernée.
Le mal doit être présent ; ce qui signifie que la violence exercée contre le
cocontractant ou l’un de ses proches doit être ponctuelle, contemporaine à la formation du
contrat.
La violence doit en plus être déterminante, injuste et illicite car lorsque la violence
est licite ou justifiée, elle ne peut entraîner l’annulation du contrat.
C’est ainsi que la crainte révérencielle qu’un enfant a pour ses parents ne saurait
justifier l’annulation d’un consentement exprimé. De même, la menace d’intenter une voie de
14
droit contre un individu ne saurait être considérée comme une violence. Il en va également de
même pour la crainte inspirée à un salarié par son employeur.
A la différence du dol, la violence même exercée par un tiers peut entraîner
l’annulation du contrat.

D- LA LESION

Elle se définit comme le préjudice pécuniaire qui résulte pour l’une des parties du
défaut d’équivalence entre les prestations réciproques.
Par ex. M. OUATTARA vend à 4.000.000 F sa villa qui en vaut en réalité 12.000.000 F.
La lésion n’est possible que dans des contrats à titre onéreux, synallagmatiques et
commutatifs.
La lésion entraîne une nullité relative du contrat. Cette nullité prend le nom de
rescision pour lésion. Cependant, on essaie dans certains cas de rétablir l’équilibre des
prestations plutôt que d’annuler le contrat.

REMARQUE : Il faut distinguer la lésion de l’imprévision. En effet, dans le cas de la lésion,


la disproportion, existe dès la conclusion du contrat alors que dans le cas de l’imprévision, elle
n’apparaît qu’au moment de l’exécution du contrat.

Section 2 : L’OBJET DU CONTRAT

La deuxième condition de validité d’un contrat est formulée par l’Article 1108 Code
civil qui dispose :
« Un objet certain forme la matière de l’engagement ».
PARAGRAPHE 1 : LA NOTION D’OBJET

L’objet du contrat équivaut généralement à l’objet de l’obligation créée par le contrat.


Les obligations créées par un contrat peuvent être de trois (3) types.
o Il peut s’agir d’une obligation de donner cela signifie transférer la propriété d’une
chose.
o C’est le cas de l’obligation du vendeur dans le contrat de vente.
o Il peut s’agir d’une obligation de faire. Ce qui suppose qu’un individu s’est engagé à
accomplir un fait positif. C’est le cas de l’obligation du salarié dans le contrat de
travail.
o Il peut s’agir d’une obligation de ne pas faire. Ce qui suppose qu’un individu s’est
engagé à s’abstenir. Par exemple : Une personne s’engage à ne pas construire
d’habitation sur un espace mitoyen.
Ainsi, selon les types d’obligations, l’objet du contrat peut être assimilé à la chose qui
doit être donnée, à un acte qui doit être accompli ou à une abstention.

PARAGRAPHE 2 : LES CARACTERES DE L’OBJET

Quelle que soit la nature du contrat, son objet doit revêtir certains caractères.
A- IL FAUT QUE L’OBJET EXISTE :

Lorsque l’objet n’existe pas, il doit au moins être de nature à exister un jour. Ainsi, on
peut acheter sur un plan, un appartement dans un immeuble à construire.
B- IL FAUT QUE L’OBJET SOIT LICITE

L’article 1128 du code civil stipule à cet effet qu’ « il n’y a que les choses qui sont
dans le commerce qui peuvent être objet de convention ». En principe, toutes les choses sont
dans le commerce à l’exclusion des biens du domaine public, de tout ce qui concerne l’état des
15
personnes c’est-à-dire leur nom, leur honneur. Il en va de même pour toutes les choses dont le
commerce est interdit, c’est le cas de la drogue, des êtres humains.
C- IL FAUT QUE L’OBJET SOIT DETERMINE OU A DEFAUTDETERMINABLE

Lorsqu’il s’agit d’un corps certain, l’objet est déterminé par définition. Ex. la table. S’il
s’agit en revanche d’une chose de genre, l’objet est déterminé après son individualisation
c’est-à-dire lorsque sont précisées sa qualité et sa quantité. Ex. Une tonne de charbon noir, 100
kg de blé de qualité supérieure, 10 libres de vin bordeaux…
En ce qui concerne les obligations de faire ou ne pas faire, la détermination de l’objet
concerne sa nature et sa durée.
D- L’OBJET DOIT ETRE POSSIBLE

Cette mesure se justifie par le dicton bien connu selon lequel « à l’impossible nul
n’est tenu ». Ainsi, un entrepreneur qui est chargé d’exécuter une construction importante ;
mais qui n’a ni la main d’œuvre, ni le matériel nécessaire, ne peut manifestement rien faire.

Section 3 : LA CAUSE DU CONTRAT


PARAGRAPHE 1 : LA NOTION DE CAUSE

La cause doit être entendue ici non pas au sens de la cause de l’obligation, mais au sens
de la cause du contrat lui-même.
Il s’agit donc des mobiles qui ont poussé les parties à contracter.
La cause d’un contrat a donc un caractère subjectif et elle est variable à l’infini.
Ainsi, par exemple, la cause de l’obligation de l’acheteur d’une maison peut être soit le
besoin de se loger, soit le désir d’investir dans l’immobilier.

PARAGRAPHE 2 : LES CARACTERES DE LA CAUSE

Selon l’article 1131 du code civil.


« L’obligation sans cause ou sur une fausse cause, ou sur une cause illicite, ne peut avoir
aucun effet ».
De cet article, on déduit deux caractères.
 La cause doit exister
 La cause doit être licite
L’absence de ces caractères entraîne une nullité absolue du contrat.

CHAPITRE III : LES EFFETS DU CONTRAT

Les conventions valablement passées produisent des effets à l’égard des parties qui
sont liées par leur engagement. Exceptionnellement, elles peuvent produire des effets à l’égard
des tiers c’est-à-dire des personnes qui n’étaient pas parties au contrat.

Section 1: LES EFFETS DES CONTRATS ENTRE LES PARTIES

Les contrats ont valeur de loi entre les parties contractantes. Chacune est donc
tenue de respecter son engagement. C’est d’ailleurs le principe posé par l’Article 1134 code
Civil qui dispose que « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui
les ont faites ». Ce principe appelé principe de la force obligatoire des contrats à une portée
qui ne se limite pas seulement aux parties, mais s’étend au juge et à la loi.

16
PARAGRAPHE 1: LA FORCE DU CONTRAT ENTRE LES PARTIES

Lorsque les contrats sont légalement formés, ils ont une force qui implique une
obligation d’exécution, une exécution de bonne foi, et une irrévocabilité du contrat.
A- L’OBLIGATION D’EXECUTION

Le créancier d’une obligation a la possibilité d’exiger de son débiteur qu’il


s’exécute. En effet, il peut faire intervenir la force publique pour le contraindre. Il peut
également agir par astreinte (c’est une condamnation prononcée par le juge contre un débiteur
récalcitrant au paiement d’une somme d’argent par jour, par semaine ou par mois de retard. Et
cette somme va en s’augmentant tant que l’obligation n’a pas été exécutée).
B- L’EXECUTION DE BONNE FOI

Les parties au contrat doivent l’exécuter de bonne foi, ce qui suppose une
obligation de loyauté et un devoir de coopération vis-à-vis du cocontractant.
Elles doivent de même exécuter leur prestation en respectant l’esprit du contrat. Elles
ne doivent donc pas user de manœuvres dolosives pour retirer le bénéfice normal du contrat à
leur cocontractant. Ainsi, la jurisprudence a plusieurs fois reconnu aux parties une obligation
de renseignement et une obligation de faciliter au cocontractant l’exécution de son obligation.
C- L’IRREVOCABILITE DU CONTRAT

Le contrat ne peut être révoqué que par consentement mutuel des parties : tel est
le principe. En ce moment, les parties concluent une nouvelle convention qui révoque la
précédente. Cependant, de façon exceptionnelle, la résiliation unilatérale est admise.
Ainsi, dans un contrat de travail, il est admis que le salarié peut unilatéralement
interrompre sa prestation (on parle de démission), l’employeur ayant aussi la faculté de rompre
unilatéralement le contrat en licenciant le salarié.
De même, lorsqu’un contrat repose sur une confiance mutuelle, il est permis qu’il soit
résilié unilatéralement dès que la confiance disparaît. C’est le cas pour tous les contrats de
mandat.

PARAGRAPHE 2 : LA FORCE DU CONTRAT A L’EGARD DU JUGE

Lorsque survient un litige, le juge qui est saisi, doit se pencher sur la convention qui est
à l’origine du conflit. Il est lié par ce texte comme il le serait par une loi. Il ne peut donc ni le
modifier, ni l’interpréter à moins que la volonté des parties ne soit pas clairement exprimée.
A- INTERDICTION DE MODIFIER LE CONTRAT

Lorsqu’un contrat est clair, le juge ne doit pas le modifie même s’il se rend
compte que ce contrat est contraire à l’équité.
L’équité est une réalisation suprême de la justice qui prône l’égalité allant au-delà de
ce que prescrit la loi.
Lorsqu’un contrat est contraire à l’ordre public, le juge ne le modifie pas
d’autorité. Il demande plutôt aux parties de l’annuler d’un commun accord. Cette mesure
s’explique par le fait que la volonté des parties doit toujours être souveraine.
Exceptionnellement, le juge peut s’ingérer dans un contrat en accordant par exemple à
un débiteur des délais de paiement n’excédant pas un an.
B- LE DEVOIR D’INTERPRETATION

Lorsque la volonté des parties n’est pas clairement exprimée, le juge, comme il le
fait pour la loi, doit l’interpréter. Il doit alors rechercher quelle a été la commune intention
des parties. En cas de doute, il a coutume d’interpréter en faveur du débiteur.
17
PARAGRAPHE 3 : LA FORCE DU CONTRAT A L’EGARD DE LA LOI

Le contrat revêt une force importante qui est perceptible même vis-à-vis de la loi.
En effet, il peut arriver qu’un contrat déroge à certaines lois lorsque celles-ci sont
supplétives et non pas impératives.
Ainsi, par exemple, les parties peuvent décider de ne pas se soumettre entièrement à
l’article 1382 du Code civil qui stipule que « tout fait quelconque de l’homme qui cause à
autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer. Elles vont alors
insérer dans leur contrat des clauses limitatives de responsabilité ».
Par ailleurs, un contrat en cours d’exécution, continue de s’appliquer même si ses
clauses sont contraires à une loi promulguée ultérieurement. Ceci est une conséquence
du principe de la non rétroactivité des lois. A moins que, pour des raisons d’intérêt général,
le législateur ne soit amené à modifier d’autorité les contrats.

Section 2 : LES EFFETS DES CONTRATS A L’EGARD DES TIERS

En principe, seule les parties au contrat doivent supporter les engagements qu’elles ont
contractées ou en profiter ; c’est ce que prévoit l’article 1165 code civil lorsqu’il dispose :
« Ces conventions n’ont d’effet qu’entre les parties contractantes ; elles ne nuisent point au
tiers… ».
Ce principe, appelé principe de l’effet relatif des contrats comporte des exceptions
qui ont tendance à être de plus en plus nombreuses. Plusieurs situations sont envisageables,
mais les plus fréquentes sont la promesse de porte-fort, la stipulation pour autrui ; les contrats
collectifs.

PARAGRAPHE 1 : LA PROMESSE DE PORTE-FORT

C’est le fait de promettre le fait d’un tiers. C’est un engagement pris par une
personne d’obtenir d’un tiers l’exécution d’une obligation résultant d’un acte auquel le
tiers n’était pas partie.
Ainsi par exemple, deux personnes sont en procès et l’une d’elle vient à mourir laissant
deux héritiers. L’un des héritiers transige avec l’adversaire pour mettre fin au litige, et se porte
fort envers lui de l’adhésion de son cohéritier. Si ce dernier s’engage effectivement, le premier
héritier est libéré de son engagement. S’il refuse cependant de s’engager, le premier héritier
est responsable et devra verser des dommages-intérêts à leur adversaire.

PARAGRAPHE 2 : LA STIPULATION POUR AUTRUI

Stipuler pour autrui, c’est passer une convention en sa faveur.


La stipulation pour autrui est donc le contrat par lequel une personne stipulant, obtient d’une
autre appelée le promettant, qu’elle exécute une prestation au profit d’une troisième personne
appelée le tiers bénéficiaire.
Ex. : Dans un contrat d’assurance-vie, l’assuré fait promettre un capital exigible après sa mort
au profit d’un tiers.

PARAGRAPHE 3 : LES CONTRATS COLLECTIFS

On appelle contrats collectifs, les contrats passés entre deux ou plusieurs


personnes ; mais dont les clauses s’imposent à un ensemble d’individus ayant un intérêt
commun.
Ex. : Les conventions collectives de travail. Ce sont des accords passés entre les représentants
du patronat et les représentants des syndicats des travailleurs les plus représentatifs sous la
supervision de l’Etat. Ces accords s’appliquent par conséquent à tous les travailleurs des
secteurs professionnels concernés.

18
CHAPITRE IV : L’INEXECUTION DU CONTRAT

L’obligation est un lien de droit entre deux personnes en vertu duquel, l’une d’elles, le
créancier, est en droit d’exiger de l’autre, le débiteur, une prestation ou une abstention. La
plupart du temps, le débiteur exécute normalement son obligation .Mais à défaut d’exécution
volontaire par le débiteur, le créancier dispose d’une action appelée l’Exécution forcée (EF).
L’exécution forcée a pour but de contraindre le débiteur à s’exécuter. Dans certains
cas, elle est imposable ou interdite car elle implique la violence ou la contrainte physique du
débiteur. Le créancier doit alors se contenter d’une satisfaction en équivalent en mettant en
œuvre la responsabilité contractuelle de son débiteur.

Section 1 : L’EXÉCUTIONFORCÉE

Il est important d’en examiner le domaine de même que les moyens et les conditions
d’exercice.

PARAGRAPHE 1 : LE DOMAINE DE L’EXÉCUTIONFORCÉE

Une distinction doit être faite selon qu’il s’agit d’une obligation de donner, d’une
obligation de faire ou d’une obligation de ne pas faire.
A- S’AGISSANT DE L’OBLIGATION DE DONNER

Lorsqu’elle porte sur une somme d’argent, l’exécution forcée en nature est possible. Il
faut tout simplement faire la saisie des biens du débiteur pour les vendre. Le créancier obtient
alors le fruit de la vente.
Lorsqu’il est question d’un bien autre que l’argent, il faut distinguer selon qu’il s’agit
d’un corps certain ou d’une chose de genre. S’il s’agit d’un corps certain, le créancier peut
faire saisir le bien dans le patrimoine du débiteur à condition qu’il s’y trouve toujours. Si par
contre il s’agit d’une chose de genre, le créancier sera autorisé par le juge, à se la procurer
chez un marchand aux frais du débiteur.
B- S’AGISSANT DE L’OBLIGATION DE FAIRE OU DE NE PAS FAIRE

Lorsque l’obligation de faire suppose l’intervention personnelle du débiteur, il n’y a


aucun moyen de contrainte car la violence est exclue. Seuls des dommages intérêts pourront
être versés au créancier lorsqu’il intentera une action en responsabilité civile.
La seule exception à ce principe est la possibilité d’utiliser la force publique pour
amener le débiteur à s’exécuter. C’est le cas par exemple lorsqu’un locataire indélicat devenu
indésirable doit libérer le logement qu’il occupe mais refuse de s’exécuter.
A contrario, lorsque l’obligation du débiteur n’a pas un caractère personnel,
l’exécution forcée est matériellement possible, en confiant l’exécution de l’obligation à un
tiers aux frais du débiteur.

PARAGRAPHE 2 : LES CONDITIONS DE L’EXÉCUTIONFORCÉE

Elles sont relatives à la mise en demeure et à la créance qui soutend l’exécution forcée.
A– LES CONDITIONS RELATIVES A LA CREANCE

Pour que l’exécution forcée soit possible, il faut que la créance présente certains
caractères :
- Elle doit être certaine, c’est-à-dire non contestée. Il ne faut pas qu’il s’agisse d’une
créance éventuelle ou conditionnée.
19
- Elle doit être liquide et exigible

Cela signifie que le montant de la créance doit être bien déterminé et l’échéance à son
terme.
B- LES CONDITIONS RELATIVES À LA MISE EN DEMEURE

Avant de procéder à l’exécution forcée, une mise en demeure est nécessaire.


Cependant, la mise en demeure peut s’avérer inutile lorsque l’exécution de l’obligation n’est
plus possible.
Ex. : Le débiteur qui viole son obligation de s’abstenir ne peut plus être mis en demeure ; car
ce pourquoi il devrait s’abstenir a déjà été exécuté.
 Il peut s’agir d’une sommation : c’est l’acte d’huissier enjoignant au débiteur par un
huissier l’invitant à payer sous peine d’être saisi.
 Il peut enfin s’agir d’une assignation qui est le point de départ de l’instance.

PARAGAPHE 3 : LES MOYENS DE L’EXÉCUTIONFORCÉE

Plusieurs moyens sont utilisés


A- LES SAISIES

Elles constituent le procédé normal d’exécution forcée sur les biens. Les biens du
débiteur qui sont saisis sont vendus aux enchères publiques afin de payer le créancier.
B- L’ASTREINTE

Elle est un procédé indirect de contrainte. Le juge condamne le débiteur à exécuter son
obligation et afin de l’y inciter, l’oblige à payer une somme d’argent élevée par jour, semaine
ou mois de retard.
C-LES EXPULSIONS ET LES CONDAMNATIONS PENALES

Il s’agit en réalité des méthodes subsidiaires de l’exécution forcée. L’expulsion est


faite par un huissier muni d’un titre exécutoire. Il peut être aidé s’il le désire de la force
publique.
Les condamnations pénales quant à elles interviennent dans les contrats où le débiteur
refuse volontairement d’exécuter son obligation. Elles ont pour but de l’amener à s’exécuter
dans un bref délai. Ex. Un débiteur qui refuse de payer une pension alimentaire peut être
condamné à une peine de prison avec sursis ou au versement d’une amende.

Section 2 : LA MISE EN ŒUVRE DE LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE

Lorsque l’exécution forcée n’est pas possible, ou lorsque le créancier a subi des
dommages du fait de l’exécution tardive de l’obligation de son cocontractant, il peut obtenir
une réparation en mettant en œuvre la responsabilité contractuelle de celui-ci.

PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE : TROIS CONDITIONS


DOIVENTETREREUNIES
A- L’EXISTENCE D’UN DOMMAGE

Il peut résulter d’une inexécution totale de l’obligation, d’une inexécution partielle ou


d’une exécution défectueuse. Le dommage peut également résulter d’un retard dans
l’exécution de l’obligation.
Dans le premier cas, la victime cherche à obtenir des dommages-intérêts dits compensatoires.

20
Dans le second cas, elle désire obtenir des dommages-intérêts dits moratoires.
Quoiqu’il en soit, c’est au créancier qu’il appartient de prouver l’existence du dommage.
Divers types de dommages peuvent être pris en compte.

1-le dommage matériel


Il peut s’agir d’une perte subie ou d’un gain manqué.
Ex1. : Un individu passe un contrat avec une entreprise de construction. L’objet du contrat est
la construction d’une villa qu’il doit habiter. Les travaux n’étant pas achevés le jour de
l’échéance, il doit continuer à payer un loyer. Il a donc subi une perte certaine.
Ex2. Un commerçant passe un contrat de fournitures relatif à des marchandises qu’il désire
faire écouler le plus rapidement possible. La livraison n’étant pas effectuée, le commerçant n’a
pas de marchandises à placer et il perd ainsi un bénéfice sur lequel il comptait. Il est donc
victime d’un gain manqué.
2- Le dommage moral
Il s’agit là d’un dommage purement subjectif car il varie d’un individu à un autre. Il
peut s’agir d’une douleur ou de souffrances quelconques.
Ex. : Un voyageur blessé suite à l’exécution défectueuse d’un contrat de transport subit des
souffrances qui peuvent être constitutives de préjudice moral.

3- Le dommage corporel
Il s’agit du dommage relatif à une atteinte à l’intégrité physique. La plupart du temps,
il est à l’origine du dommage moral.
Ex : À l’occasion de l’exécution d’un contrat de transport, un voyageur est grièvement blessé
et défiguré à jamais.

B- L’EXISTENCE D’UNE FAUTE


Il ne suffit pas qu’il y ait un dommage, encore faut-il que le débiteur ait commis une
faute. La faute ici est le manquement du cocontractant à son obligation.
Il faut pourtant noter qu’il existe des contrats pour lesquels la faute du débiteur c’est-à-
dire son inexécution ne peut être retenue contre lui. En effet, l’article 1147 du code civil
permet au défendeur de s’exonérer d’une faute qui peut être le fait soit d’un cas fortuit ou
d’une force majeure, soit d’une tierce personne. On parle de force majeure lorsqu’un
événement, étranger au débiteur, insurmontable, imprévisible ou irrésistible, rend l’exécution
et l’obligation impossibles. Exemple : Une tempête, une épidémie, une inondation, un
tremblement de terre, un incendie, un naufrage.
C- L’EXISTENCE D’UN LIEN DE CAUSALITE
On appelle lien de causalité, le rapport nécessaire qui doit exister entre la faute et le
dommage. En effet, le dommage qui survient doit avoir été causé par la faute du débiteur, de
sorte que si le dommage s’avérait indirect, le lien de causalité ne pourrait pas être établi. Le
juge est le seul à déterminer le caractère direct ou non d’un dommage.

PARAGRAPHE 2 : LA MISE EN ŒUVRE DU DROIT ÀRÉPARATION

La réparation du préjudice qui est le versement de dommages et intérêts à la victime,


est subordonnée à une mise en demeure du débiteur par le créancier insatisfait.
A- LA FORME DES DOMMAGES ET INTERETS
Les dommages et intérêts peuvent revêtir plusieurs formes.
Ils peuvent être attribués sous une forme globale unique, ou sous une forme spéciale c’est-à-
dire une somme principale avec des allocations d’intérêts.

21
B- L’EVALUATION DES DOMMAGES ET INTERETS
Les dommages et intérêts sont évalués à la date du jugement qui condamne le débiteur
et pas avant. Leur montant est malgré la demande, laissé à l’entière appréciation du juge.

Deuxième PARTIE :

LES PRINCIPAUX CONTRATS SPECIAUX

INTRODUCTION

Dans nos activités professionnelles ou pour des besoins d’ordre privé nous passons
quotidiennement les contrats les plus divers. <<Nous vivons de plus en plus
contractuellement>>Afin de donner plus de sécurité juridique aux parties, et parfois aussi
pour édicter certains principes impératifs, le législateur a ajouté au corps des règles générales
applicables à tous les contrats qu'énoncent les articles 1101et suivants du Code civil. Des
régimes spécifiques, adaptés aux principales opérations concrètes que les contrats servent
à organiser : vente, bail on location de l’entreprise ou prêt…
Il en résulte qu'on distingue d'une part le droit commun des contrats qui forme avec
celui de la responsabilité civile et des quasi- contrats qu'on nomme « la théorie générale des
obligations» et d'autre part le droit spécial des contrats. » D'où l'intitulé qu'on donne
volontiers à l'étude spécifique des divers phénomènes contractuels : <<les contrats
spéciaux>>.
Il apparaît dès lors nécessaire d'appréhender les règles applicables à ces divers
contrats spéciaux. Tel est justement l'objectif du cours des contrats spéciaux. .
II n'est donc pas possible d'exclure du champ d'application des cours de contrats
spéciaux les contrats tels que la vente, le prêt, le mandat, le bail, l'échange, les contrats de
distribution, d'entreprise, le" crédit-bail, le contrat de franchise
Ces contrats ainsi retenus sont incontestablement divers. Mais ils présentent un certain nombre
de similitudes qui permet de les classer en trois (3) grands groupes : certains portent sur des
biens (vente et , bail), d'autres sur des services (mandat, contrats d'entreprise) et d'autres non
plus ne portent ni sur les biens ni sur les services mais plutôt sur la production et la
distribution (contrat de concession).

TITRE I :

LES CONTRATS AYANT POUR OBJET DE TRANSFERER LA PROPRIETE OU LA


JOUISSANCE D’UNE CHOSE

22
Chapitre 1-LA VENTE COMMERCIALE

Par opposition à la vente civile, la vente commerciale est un contrat


commercial réglementé par les articles 202 et suivants de l’acte uniforme relatif au Droit
commercial général et par les règles de droit commun régissant la vente. Elle peut être définie
comme la convention par laquelle deux commerçants, personnes physiques ou morales
s’obligent l’un à livrer des marchandises et l’autre à en payer le prix. Ainsi, la vente n’est
commerciale que si elle intervient entre commerçants.
La vente civile, elle, étant le contrat par lequel une personne, le vendeur, transfère
un droit à une autre personne, l’acheteur, qui s’oblige à lui verser un prix en argent.
Ainsi appréhendée, comment se forme la vente commerciale et quels en sont les effets ?

Section 1 – LES CONDITIONS DE FORMATION DU CONTRAT DE VENTE


COMMERCIALE

La vente commerciale, comme la vente civile est un contrat consensuel dont la


conclusion est parfaite dès que les parties tombent d’accord sur la chose et sur le prix (art.
1583 c.civ.). Le contrat de vente commerciale n’est soumis à aucun formalisme (il peut
être écrit ou verbal) : la vente n’est pas un contrat solennel.
Le contrat de vente commerciale doit réunir les conditions de validité prévues par
le Droit commun : la rencontre de l’offre et de l’acceptation. Consentements devant être
exempts de vices que sont le dol, l’erreur et la violence.

A- L’OFFRE OU POLLICITATION

C’est la proposition ferme, pure et simple (sans réserve) de conclureun contrat déterminé
à des conditions déterminées. Elle doit donc traduire la volonté du pollicitant d’être lié en cas
d’acceptation.

1° la manifestation de l’offre

L’offre peut être faite expressément ou tacitement. Elle est expresse lorsqu’elle
se traduit par une action en vue de porter la proposition de contracter à la connaissance du
cocontractant (écrit, parole).Elle est tacite lorsqu’elle se déduit du comportement de
l’offrant.
L’offrant est-il tenu du seul fait de son offre ?

2° la valeur juridique de l’offre

A quel moment le pollicitant peut-il révoquer son offre ?


Il y a lieu de distinguer entre l’offre faite avec stipulation d’un délai d’acceptation et
celle faite sans stipulation d’un délai d’acceptation.
En Droit commun, en cas d’absence de stipulation d’un délai, la jurisprudence
décide que l’offre doit être maintenue pendant un délai raisonnable avant toute révocation.
Mais en matière de vente commerciale, tant que l’offre n’a pas encore été acceptée, elle peut
en principe être révoquée.
Ainsi, en matière de contrat par correspondance, elle peut être révoquée tant que
l’acceptant n’a pas expédié son acceptation ; de sorte qu’une fois l’acceptation expédiée, la
révocation de l’offre n’est plus possible.

23
En cas de stipulation d’un délai d’acceptation, l’offre est irrévocable avant
l’expiration de ce délai. Par ailleurs, en dehors de toute révocation de l’offre, celle-ci peut être
caduque (tomber d’elle-même) en cas :
- De décès ou d’incapacité de l’offrant
- D’écoulement du délai d’acceptation

B- L’ACCEPTATION

1° la manifestation de l’acceptation

Il s’agit de toute déclaration ou de tout comportement du destinataire de l’offre


indiquant qu’il acquiesce à l’offre.Elle doit être conforme à l’offre c’est-à-dire être
pure et simple (non assortie de réserve). Comme l’offre elle peut être expresse ou
tacite.
Mais le silence d’un commerçant peut-il valoir acceptation ?
En Droit commun, la jurisprudence répond par la négative ; et c’est cette solution
que traduit l’acte uniforme relatif au Droit commercial général : « le silence ou
l’inaction ne peuvent à eux seuls valoir acceptation ».
Mais en matière de vente commerciale (tout comme d’ailleurs en Droit
commun) cette règle est assortie d’exceptions :
- le silence vaut acceptation lorsque les parties en ont ainsi décidé.
- Le silence vaut acceptation lorsque l’offre est faite dans l’intérêt exclusif du
destinataire.
- Le silence vaut acceptation lorsqu’il y a des relations d’affaires antérieures entre les
parties.

2° Conditions auxquelles l’acceptation forme le contrat

Tant que le pollicitant n’a pas de retour à la proposition qu’il a faite,


l’acceptation ne produit aucun effet. Qu’en est-il du contrat de vente commerciale entre
absents ?
NB. Selon l’acte uniforme relatif au Droit commercial général, le contrat de vente
commercial par correspondance est parfait lorsque le pollicitant reçoit la lettre
d’acceptation ou l’indication d’acquiescement émanant de l’acceptant (affirmation de la
théorie de la réception en matière de contrat entre absents).
L’acceptation peut être rétractée à condition que la rétractation parvienne à
l’offrant avant la formation du contrat.
Une fois le contrat de vente commerciale formé, il va produire ses effets.

Section 2 : LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE COMMERCIALE

En vertu de l’accord de volonté, la vente commerciale opère d’une part, transfert


de la propriété des marchandises du vendeur à l’acheteur qui va en supporter les risques
et d’autre part, des obligations réciproques à la charge des parties contractantes.

A-LE TRANSFERT DE PROPRIETE DES MARCHANDISES

1° Modalités du transfert de propriété


En Droit commun, le transfert de propriété s’opère de plein droit dès lors que la
vente est parfaite « … quoique la chose n’ait pas encore été livrée ni le prix payé ». Mais
en matière de vente commerciale, il n’en est pas ainsi : le transfert de propriété s’opère
à la livraison de la marchandise par l’acheteur.
Ainsi, en matière de vente commerciale, transfert de propriété et prise de la
livraison coïncident. Cependant, les parties peuvent convenir que le transfert de la
propriété interviendra avant la prise de la livraison par l’acquéreur. Elles peuvent
24
également insérer dans leur contrat une clause de réserve de propriété jusqu’à complet
paiement du prix de la marchandise. Cette clause n’étant valable que si l’acheteur en a eu
connaissance.

2° Le transfert des risques

Les risques sont à la charge de l’acheteur dès qu’il y a transfert de propriété (à la


prise de livraison des marchandises, c’est-à-dire au retrait des marchandises). Aussi,
lorsque le contrat de vente commerciale implique le transport des marchandises, le
transfert des risques s’opère après la remise des marchandises au premier transporteur.
Pour les marchandises vendues en cours de transport, le transfert des risques
s’opère à partir de la conclusion du contrat.
Conséquences : une fois la propriété transférée, l’acheteur est tenu au paiement du prix,
même en cas de perte ou de détérioration des marchandises, sauf si ces événements sont
le fait du vendeur.

B-LES OBLIGATIONS A LA CHARGE DES PARTIES


CONTRACTANTES

S’agissant d’un contrat synallagmatique, il y a des obligations réciproques à la charge de


chacune des parties au contrat.

1° obligations à la charge du vendeur

- Une obligation de livraison : mettre les marchandises à la disposition de l’acquéreur


au lieu, au moment et selon les modalités convenues par les parties. Pour l’acheteur, il
s’agit d’être en mesure de prendre possession des marchandises.
- Une obligation de conformité : il s’agit pour le vendeur de livrer les marchandises
dans la quantité, la qualité, la spécification, le conditionnement et l’emballage
correspondants au contrat.
- Une obligation de garantie : le vendeur est d’abord tenu de la garantie d’éviction.
C'est-à-dire qu’il doit livrer des marchandises sur lesquelles des tiers n’ont aucun droit
ou aucune prétention particulière à formuler.
Il est ensuite tenu à la garantie des vices cachés (existant dans tous les contrats de
vente. C'est-à-dire que le vendeur doit garantir à l’acheteur tous les vices
(rédhibitoires) affectant la chose vendue et la rendant impropre à l’usage projeté.
2° obligations à la charge de l’acheteur

Il est tenu de deux(2) obligations : payer le prix des marchandises et prendre livraison des
marchandises.
- Le paiement du prix des marchandises doit intervenir au lieu, au moment et selon les
modalités convenues par les parties au contrat.
- L’acheteur doit prendre toutes les dispositions utiles pour permettre au vendeur
d’effectuer la livraison des marchandises, retirer les marchandises, formuler toutes les
réserves liées à la conformité des marchandises (dans un délai raisonnable

C-LES SANCTIONS ATTACHEES A L’INEXECUTION DES OBLIGATIONS

En cas d’inexécution, d’exécution partielle ou de mauvaise exécution des obligations


contractuelles, les parties peuvent solliciter la résolution du contrat de vente commerciale
ou opposer l’exception d’inexécution.

25
En cas de préjudice causé par l’inexécution ou la mauvaise exécution, la victime peut mettre
en œuvre la responsabilité de l’autre partie et demander des dommages et intérêts.

1°La résolution du contrat par anticipation à titre conservatoire

Aux termes de l’article 246 de l’acte uniforme relatif au droit commercial général,
« si, avant la date de l’exécution du contrat, il est manifeste qu’une partie commettra un
manquement essentiel à ses obligations, l’autre partie peut demander à la juridiction
compétente la résolution de ce contrat ».
Cette disposition vise à prévenir les préjudices futurs et certains. Ici, avant même
son exécution, il peut être mis fin à un contrat valablement formé, si l’une des parties estime
que l’autre la privera de ce qu’elle était en droit d’attendre du contrat.

2°La résolution pour inexécution ou mauvaise exécution

Elle intervient lorsque l’une des parties estime que l’inexécution ou la mauvaise
exécution constitue un manquement essentiel au contrat (non paiement du prix, défaut de
livraison, défaut de prise de livraison).
Avant d’envisager cette résolution, l’acheteur a le droit d’exiger du vendeur qu’il
exécute ses obligations.
Une fois résolu, le contrat libère les deux parties de leurs obligations sous réserves
des dommages-intérêts qui pourraient être dus.

N.B. : L’obligation à la charge des parties est de résultat. Pour s’en exonérer, la
partie poursuivie doit prouver que l’inexécution est due à un empêchement indépendant de sa
volonté (fait d’un tiers, cas de force majeure) ; L’absence de faute étant inopérante.

3° L’exception d’inexécution

Selon le droit commun, si l’un des contractants réclame l’exécution de ce qui lui
est dû sans pourtant payer ce qu’il doit, l’autre contractant peut refuser d’exécuter sa propre
prestation en lui opposant l’exception d’inexécution ou l’exceptio non adimpleti contractus,
sans décision préalable du juge.

Mais l’acte uniforme relatif au droit commercial général prévoit que cette
exception puisse être invoquée à titre conservatoire par anticipation : aussi est-elle
subordonnée à une décision de justice afin de prévenir des abus comme en matière de
résolution (du contrat de vente commerciale) par anticipation à titre conservatoire

Chapitre 2 : CONCLUSION DU CONTRAT DE BAIL A USAGE D’HABITATION ET


FIXATION DU LOYER

Le bail à usage d’habitation est régi par les dispositions du Code civil, sous réserve des règles
spéciales prévues par la loi N° 2019-576 du 26 juin 2019 instituant code de la construction
et de l’habitat

Le bail est libre. Nul ne peut être contraint au bail. Le contrat de bail à usage d’habitation est
un contrat intuitu personae. Sauf dispositions légales l’y autorisant ou autorisation expresse
du bailleur, le locataire ne peut céder son bail ni sous‐louer ou laisser à la disposition de
tiers, même à titre gratuit, les locaux loués.
26
Toutefois, les dispositions de l’alinéa précédent ne sont pas applicables aux ascendants et
descendants directs du locataire, lorsque ce dernier continue d’honorer ses obligations
contractuelles à l’égard du bailleur.

27
Section 1‐ CONCLUSION DU CONTRAT DE BAIL A USAGE D’HABITATION (Art.8
et suiv. de la loi du 13 juin 2018)
A- Forme et durée
Le contrat de bail à usage d’habitation est écrit. Il peut être conclu à durée déterminée ou à
durée indéterminée. Le contrat de bail à usage d’habitation fait obligatoirement l’objet
d’enregistrement auprès de l’administration fiscale.
Le bailleur ou son représentant remet au locataire, dans le délai de trente (30) jours
calendaires, après l’accomplissement des formalités requises, un exemplaire de l’acte
d’enregistrement du contrat de bail à usage d’habitation délivré par l’administration fiscale.
La conclusion d’un contrat de bail à usage d’habitation portant sur un immeuble ou local
indivis sans le consentement de tous les co‐indivisaires est nulle, sauf autorisation de la
juridiction compétente. L’action en nullité appartient à tout co‐indivisaire qui n’a pas donné
son consentement à la location ou à leurs ayants droit.
Le recours à une agence immobilière, en vue de la conclusion d’un contrat de bail à
usage d’habitation, est facultatif.
L’exercice de la profession d’agence immobilière ou de courtier en immobilier dans la
conclusion du bail à usage d’habitation est soumis à agrément ou à autorisation conformément
aux dispositions du présent Code.
B-Dépôt de garantie
La conclusion du contrat de bail à usage d’habitation ne peut être liée au paiement de sommes
autres que celles prévues par la présente loi.

En effet, le bailleur ne peut exiger le paiement de plus de deux (02) mois de


loyers d’avance au candidat à la location, lors de la conclusion du contrat de bail à usage
d’habitation.
Tout paiement de loyer d’avance autre que celui prévu par la présente loi doit faire l’objet
d’une déclaration à l’Administration fiscale.
Au terme de l’art. 10 de la présente loi, Le contrat de location peut prévoir un
dépôt de garantie à la charge du locataire qui ne peut excéder deux (02) mois de loyer
pour garantir l’exécution de ses obligations en fin de contrat notamment les dégradations, les
impayés ainsi que les divers manquements qui pourraient survenir de son fait.
En cas de stipulation d’une garantie locative, un état des lieux écrit et contradictoire doit être
signé entre les parties, au plus tard le jour de l’entrée en jouissance des lieux par le locataire
et, également, le dernier jour de location, en fin de contrat de bail à usage d’habitation.
Le dépôt de garantie n’est pas productif d’intérêt. Cette garantie locative est remboursée au
preneur dans un délai d’un (01) mois à compter de la restitution des clés, déduction faite,

28
le cas échéant, des sommes restant dues au bailleur et des sommes dont celui‐ci pourrait être
tenu, sous réserve qu’elles soient dûment justifiées.
En cas de transfert de propriété à titre gratuit ou onéreux des locaux loués, la restitution du
dépôt de garantie incombe au nouveau bailleur.
En cas d’insuffisance de dépôt de garantie pour compenser les frais de réparations et les
dépenses effectuées par le bailleur, celui‐ci dispose d’une action en responsabilité contre le
locataire.
En effet, Le bailleur ne peut mettre à la charge du locataire des montants déboursés par
lui‐même pour l’aménagement de l’immeuble ou du local à usage d’habitation, en vue de sa
location.
Ne peuvent être mis à la charge du locataire que les frais exposés pour sa propre
consommation d’énergie, d’eau, de gaz ou pour l’entretien courant du logement et des parties
communes, pour les menues réparations ainsi que les taxes liées à l’usage du logement
Lorsque les charges locatives sont incorporées au loyer, le locataire doit être clairement
informé du montant détaillé et total desdites charges locatives.

C-Etat des lieux


Un état des lieux contradictoire intermédiaire pourra être réalisé en cours d’exécution du
contrat, afin de permettre au bailleur de s’assurer que le locataire jouit des lieux en bon père
de famille. Dans le cas contraire, le bailleur pourra mettre le locataire en demeure de
procéder aux réparations que le dépôt de garantie ne pourrait couvrir.
Section 2 ‐ DU LOYER
Le montant du loyer est fixé en tenant compte de la valeur du marché de l’immeuble ou du
local (Art.15).Le loyer est payé mensuellement à une date indiquée dans le contrat de
bail.
A-Révision du loyer
Le loyer peut être révisé à la hausse ou à la baisse, tous les trois (03) ans. Les litiges
relatifs à la révision du loyer peuvent être portés devant la juridiction compétente,
conformément aux dispositions du présent sous‐titre.
La partie qui sollicite une augmentation ou une réduction du loyer doit préalablement notifier
son intention à l’autre partie par tout moyen, au moins trois (03) mois avant la date
d’effet de ladite augmentation et après la troisième année de la conclusion du contrat de
bail ou de la précédente augmentation, sous peine de nullité de la clause contractuelle
consacrant ladite augmentation.
B-Preuve du paiement du loyer
Le bailleur est tenu de délivrer une quittance au locataire pour faire la preuve du
paiement du loyer .En cas de non‐respect de l’obligation de délivrance de quittance de

29
paiement de loyer par le bailleur, le locataire pourra faire la preuve du paiement du loyer par
tous moyens.

Section 3 ‐OBLIGATIONS DES PARTIES AU CONTRAT DE BAIL A USAGE


D’HABITATION
Nous étudierons dans ce chapitre les obligations du bailleur d’une part et celles
du locataire d’autre part.
A ‐ OBLIGATIONS DU BAILLEUR
1-L’état de l’immeuble ou du local donné à bail
Le bailleur est obligé, sans qu’il soit besoin d’aucune stipulation particulière
 de délivrer au locataire l’immeuble ou le local à usage d’habitation loué
 d’entretenir l’immeuble ou le local à usage d’habitation en état de servir à
l’usage pour lequel il a été loué ;
 d’en faire jouir paisiblement le locataire pendant la durée du bail.

Il est tenu de délivrer l’immeuble ou le local à usage d’habitation en bon état de réparation de
toute espèce.
Le bailleur est tenu de faire un état des lieux contradictoire de l’immeuble ou du local à
usage d’habitation loué en présence du locataire ou de son représentant dûment mandaté, en
début de bail. Par ailleurs un état des lieux contradictoire, en présence des parties, est
également fait par les parties ou leurs représentants dûment mandatés, en fin de bail.
Enfin, le bailleur est tenu de remettre au locataire un logement décent ne
comportant aucun risque d’atteinte à la sécurité physique, à la santé ou aux biens du locataire
et de tout occupant de son chef.

30
Le logement donné à bail doit comporter tous les éléments le rendant conforme à un usage
sain, sécurisé et paisible.
2-Les garanties des vices
Le bailleur doit garantir au locataire tous les vices ou défauts de l’immeuble ou du local à
usage d’habitation loué qui en empêchent l’usage, quand bien même le bailleur ne les aurait
pas connus au moment de la conclusion du bail. S’il résulte de ces vices ou défauts quelque
perte pour le locataire, le bailleur est tenu de l’indemniser.
Le bailleur est également tenu de délivrer au locataire l’immeuble ou le local loué avec les
équipements mentionnés au contrat de bail en bon état de fonctionnement et de le garantir des
vices ou défauts affectant lesdits équipements.
NB. Le bailleur ne peut de son seul gré pendant la durée du bail ni changer la forme ou
la destination de l’immeuble ou du local loué, ni en restreindre l’usage.

3-L’entretien de l’immeuble ou du local loué


Le bailleur est tenu d’entretenir l’immeuble ou le local loué, conformément à l’usage prévu au
contrat et d’y faire à ses frais, toutes les grosses réparations, notamment celles concernant les
murs porteurs ou de soutènement, les voûtes, les toitures, les poutres, les murs de clôture, les
canalisations et fosses d’aisance, les puisards, les installations encastrées, les ascenseurs, les
escaliers, les planchers, la vétusté de l’immeuble ou du local, le ravalement des façades de
l’immeuble ou du local loué, et également tous travaux rendus nécessaires par un cas de force
majeure.
Lorsque le bailleur n’effectue pas lesdites réparations, le locataire peut, après une mise
en demeure infructueuse, se faire autoriser par la juridiction compétente à exécuter les
réparations au frais du bailleur. La juridiction compétente fixe le montant des réparations
et les modalités de remboursement du locataire.
En cas d’urgence, le locataire est fondé à faire les travaux incombant au bailleur après l’avoir
informé par tout moyen (Art. 25 Al 4). Le locataire peut demander en justice la résiliation
du contrat de bail pour défaut des travaux incombant au bailleur. La juridiction
compétente, qui prononce la résiliation du contrat de bail pour défaut de travaux incombant au
bailleur, peut allouer, le cas échéant, des dommages et intérêts au locataire ou à ses ayants
droit.

En l’absence des travaux de réparation incombant au bailleur, le locataire peut solliciter


devant la juridiction compétente la réduction du loyer proportionnellement à l’atteinte portée
à la jouissance de l’immeuble ou du local loué de laquelle le contrat a été conclu, le bail est
résilié de plein droit à l’égard des parties.
31
4--Responsabilité

En cas de destruction partielle de l’immeuble ou du local à usage d’habitation, du fait


d’un cas de force majeure, le locataire peut, suivant les circonstances, demander soit une
diminution du prix, soit la résiliation du bail. Dans l’un ou l’autre cas, il n’y a lieu à aucun
dédommagement.
En cas de destruction totale ou partielle de l’immeuble ou du local à usage d’habitation, le
bailleur peut engager la responsabilité civile ou pénale du locataire, sauf pour le locataire
à prouver que la destruction provient d’un cas de force majeure ou le fait du bailleur
lui‐même ou d’un tiers.
Enfin ,le bailleur ne peut, pendant la durée du bail, sans l’autorisation expresse du locataire
changer la forme de l’immeuble ou du local à usage d’habitation loué.

B ‐ OBLIGATIONS DU LOCATAIRE

1-Utilisation de l’immeuble
Le locataire est tenu d’utiliser l’immeuble en bon père de famille, conformément aux
stipulations du contrat de bail et de payer le loyer convenu. En effet, sauf stipulation
contraire, le locataire ne doit pas changer la destination de l’immeuble ou du local ou le
transformer et faire des travaux d’amélioration de l’immeuble ou du local, sans l’accord
écrit du bailleur.
2-Travaux dans l’immeuble
Lorsque le locataire effectue des travaux dans l’immeuble ou le local à usage d’habitation,
autres que les travaux de menu entretien, sans l’accord écrit du bailleur, ce dernier peut
demander :
*la résiliation du contrat ;
*la remise en l’état de l’immeuble ou du local loué ;
*la conservation à son profit des transformations ou améliorations effectuées sans
que le locataire puisse réclamer une indemnisation.

3--A l’expiration du bail


A l’expiration du bail, le locataire est tenu de restituer l’immeuble ou le local loué dans l’état
dans lequel il se trouvait au moment de la conclusion du contrat de bail. En cas de
transformation de l’immeuble loué, le locataire est libéré de cette obligation, lorsque le
bailleur accepte de conserver les transformations effectuées.
32
Section 4‐ RENOUVELLEMENT DU CONTRAT DE BAIL A USAGE
D’HABITATION (Art. 33 et suiv.)
A-Tacite reconduction
Le contrat de bail à usage d’habitation qui vient à échéance est renouvelé par tacite
reconduction, dans les mêmes conditions contractuelles, au bénéfice du locataire de bonne
foi ou de ses ayants droit, à moins que :
 le bailleur déclare avoir besoin des lieux loués pour les occuper lui‐même ou pour
les faire occuper de manière effective par un ascendant ou descendant ou allié
jusqu’au troisième degré inclusivement ;
 le locataire ne remplisse pas ses obligations contractuelles ;
 il existe d’autres motifs graves et légitimes à établir par le bailleur, à l’exclusion
du transfert de propriété de l’immeuble ou du local qui ne vaut pas motif grave
et légitime.

B- La reprise de l’immeuble par le bailleur


Le bailleur qui souhaite reprendre son immeuble ou local dans les conditions prévues à
l’article 33 ci‐dessous doit donner un congé au locataire, au moins trois (03) mois avant
la date de reprise indiquée par le bailleur, par acte de commissaire de justice ou par remise
de courrier contre décharge.
Le bailleur qui reprend son immeuble ou local dans les conditions prévues ci‐dessus est
tenu de l’occuper ou d’installer les bénéficiaires de la reprise dans un délai de trois(03) mois
à compter du départ effectif du locataire.
En cas d’absence d’occupation de l’immeuble ou du local repris dans le délai imparti par le
bailleur, le locataire congédié peut demander devant la juridiction compétente à le réintégrer,
sauf pour le bailleur à justifier d’un motif légitime.
Le bailleur ou les personnes bénéficiaires de la reprise doivent occuper l’immeuble ou le local
pendant une durée minimum d’une année.
Le locataire congédié bénéficie d’une priorité de location si l’occupation de l’immeuble ou du
local n’a pas duré un an, à compter de la date de reprise par le bailleur.

Section 5‐FIN DU CONTRAT DE BAIL A USAGE D’HABITATION


Le contrat de bail à usage d’habitation peut être légitimement résilié avant son terme ou
lorsqu’il est à durée indéterminée :
 en cas de force majeure ;

33
 par accord commun des parties ;
 en cas de manquement à ses obligations par l’une des parties ;
 au terme d’un préavis de trois mois notifié par écrit au bailleur par le locataire
pour motif légitime ;
 au terme d’un congé de trois mois notifié par écrit au locataire par le bailleur qui
veut exercer son droit de reprendre l’immeuble ou le local pour l’occuper lui‐même ou
pour le faire occuper de manière effective par un ascendant ou descendant ou allié
jusqu’au troisième degré inclusivement.

A--FORME DE LA RESILIATION ET EXPULSION FORCEE

La lettre de demande de résiliation du contrat de bail doit être écrite, motivée et


accompagnée, le cas échéant, de pièces justificatives.
Elle est transmise à la partie adverse par voie de commissaire de justice ou par voie de lettre
recommandée avec avis de réception ou encore par remise de courrier contre décharge ou par
courrier électronique, si les parties ont accepté ce mode de transmission.
1-Délai de contestation
La partie qui veut contester la résiliation du contrat de bail à usage d’habitation dispose, à
peine de forclusion, d’un délai de trente (30) jours calendaires, à compter de la réception
de la lettre de demande de résiliation pour saisir la juridiction compétente
2- L’expulsion forcée
Lorsque le locataire manque à ses obligations contractuelles, le bailleur peut demander son
expulsion forcée devant le juge des référés, après la transmission de la lettre de demande de
résiliation, sans respecter le délai de contestation de la résiliation du bail prévu ci‐dessus.
En cas d’expulsion forcée du locataire, celui‐ci reste tenu du paiement des loyers échus
du fait de son occupation de l’immeuble ou du local à usage d’habitation.

Le locataire condamné à être expulsé dispose d’une action devant le juge des référés pour
demander un délai de grâce et la suspension de la procédure d’expulsion. La demande de
grâce n’est accordée par le juge des référés que pour un motif légitime.

En effet, lorsque le juge des référés accorde le délai de grâce, sa décision


suspend toute mesure d’expulsion, à compter de son prononcé jusqu’au terme du délai de
grâce fixé, qui ne peut excéder trois mois.

34
A l’échéance du terme du délai de grâce fixé par le juge des référés, l’expulsion peut
reprendre son cours à la diligence du bailleur ou de son représentant dûment mandaté.
Aucune prorogation du délai de grâce ne peut être accordée au locataire ou à tout occupant de
son chef, à l’expiration du délai initialement fixé. L’ordonnance du juge des référés accordant
un délai de grâce n’est pas susceptible de recours.
Lorsqu’un logement a été mis, même à titre gratuit, à la disposition d’une personne
uniquement en raison d’un contrat de travail intervenu entre les parties, l’expulsion du salarié
et de tous occupants de son chef peut être ordonnée par la juridiction compétente si
l’employeur prouve que le contrat de travail a pris fin qu’il a accompli toutes les formalités
requises et a payé tous les droits pour solde de tout compte audit salarié(Art 41).
Au cas où l’occupant mis en de libérer les lieux reste en possession du logement après la
demeure cessation de son contrat de travail, il est tenu de payer une indemnité d’occupation
du logement fixée par la juridiction compétente, conformément aux dispositions du présent
sous‐titre.
Par dérogation à l’article 1743 du Code civil, l’acquéreur d’un immeuble ou local à usage
d’habitation loué en tout ou en partie ne peut expulser le locataire dont le bail en cours est
antérieur à son acte d’acquisition, et qui avait été mis en possession des lieux avant cette date
d’acquisition.

Section 6- OCCUPATION DE L’IMMEUBLE LOUE PAR L’ACQUEREUR

L’’acquéreur d’un immeuble ou d’un local à usage d’habitation loué, qui veut
l’occuper lui‐même ou le faire occuper par un descendant ou ascendant ou allié jusqu’au
troisième degré inclusivement, doit remettre au locataire une lettre de résiliation du contrat
de bail dans les trois(03) mois de l’acquisition de l’immeuble ou du local loué. Passé le
délai de trois (03)mois, le locataire qui n’a pas reçu de lettre de résiliation de son contrat de
bail continue l’occupation de l’immeuble ou du local à usage d’habitation selon les termes de
son contrat, et conformément aux dispositions du présent sous‐titre.
A-En cas de décès du locataire (Art 44)

Le contrat de bail à usage d’habitation continue jusqu’à son terme ou à durée indéterminée :
 au profit du conjoint ayant cohabité avec le locataire, si celui‐ci paie
effectivement les loyers échus ;
 au profit du concubin ayant vécu en couple avec le locataire, si celui‐ci paie
effectivement les loyers échus ;

35
 au profit des descendants ou des ascendants, si ceux‐ci paient effectivement les
loyers échus.

Au terme du contrat de bail à usage d’habitation précédemment conclu par le locataire


décédé, le bailleur peut proposer un nouveau bail aux personnes ayant continué l’occupation
de l’immeuble ou du local loué.
A défaut de personnes remplissant les conditions prévues ci‐dessus ou à défaut de personnes
désirant continuer le bail, le contrat de bail est résilié de plein droit.
Lorsque le locataire abandonne l’immeuble ou le local à usage d’habitation loué sans payer
les loyers échus, le bailleur fait constater l’abandon par voie de commissaire de justice et peut
demander l’autorisation d’ouverture des portes au juge des référés.
En cas d’autorisation judiciaire d’ouverture des portes, le bailleur établit par voie de
commissaire de justice l’inventaire des biens du locataire trouvés dans l’immeuble ou le local
loué, qui les remet à un commissaire‐priseur, en vue de leur vente publique.
Le bailleur peut saisir la juridiction compétente du lieu de situation de l’immeuble ou du local
pour obtenir la résiliation du contrat de bail à usage d’habitation, la condamnation du locataire
l’ayant abandonné au paiement des loyers échus et de dommages et intérêts, et aussi
l’autorisation de vendre aux enchères publiques les biens du locataire trouvés dans
l’immeuble ou le local loué.
Sauf cas de force majeure, l’ancien locataire a droit à des dommages intérêts si, dans les
trois (03)mois qui suivent son départ, les lieux ne sont pas occupés aux fins invoquées
comme motif de la résiliation du bail soit dans la lettre de résiliation du bail, soit dans la
requête introductive d’instance, soit dans le jugement(Art.46).

36
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 37

Le délai de trois (03) mois est suspendu pendant la durée des travaux de rénovation et
de transformation entrepris de manière effective par le bailleur sur l’immeuble ou le
local loué.

Si la juridiction compétente constate que le motif invoqué pour empêcher la prorogation


légale du bail était dolosif, le locataire a droit à des dommages intérêts qui ne peuvent être
inférieurs au montant des loyers d’une année.

B-Le locataire bénéficie d’un droit de préemption

En cas de vente de l’immeuble ou du local loué, à moins que celui‐ci ne fasse l’objet d’une
vente par adjudication publique ou qu’il ne soit cédé à un membre de la famille du bailleur,
parent ou allié, jusqu’au troisième degré inclusivement.
Le bailleur qui veut vendre l’immeuble ou le local loué est tenu d’adresser au locataire par
tout moyen une offre de vente. Dans l’offre de vente, le bailleur doit avertir le locataire qu’il
a le droit de faire une contre‐proposition.
Le locataire dispose d’un délai de sept (07) jours calendaires pour faire éventuellement une
contre‐proposition et d’un délai d’un mois calendaire pour effectuer le paiement du prix de
vente, sauf stipulation contraire des parties. Le silence du locataire, à l’expiration du délai de
sept jours calendaires ci‐dessus, vaut refus de l’offre.
Le bailleur peut vendre l’immeuble ou le local loué à un tiers si celui‐ci offre un prix
supérieur à celui proposé par le locataire dûment informé.
C-Augmentation du loyer

Au terme de l’Art 49 est réputé n’être jamais intervenue :


 toute augmentation de loyers moins de trois années après la conclusion du
contrat de bail à usage d’habitation ou après le renouvellement de ce bail ;
 toute révision de loyer en violation des dispositions du présent projet de loi ;
 toute révision du montant du dépôt de garantie décidée unilatéralement par
le bailleur pendant l’exécution du contrat de bail.
En effet, est réputée non écrite, toute clause du contrat de bail à usage d’habitation qui
contient une stipulation portant sur le paiement de loyer d’avance ou de sommes autres que le
dépôt de garantie prévu par la présente

37
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 38

CHAPITRE 3 –LE BAIL PROFESSIONNEL

Quel est le champ d’application ?

Les dispositions de la présente loi sont applicables à tous les baux portant sur desimmeubles
rentrant dans les catégories suivantes (Art 101 AUDCG):

1°locaux ou immeubles à usage commercial, industriel, artisanal ou à tout autre


usage professionnel ;

2°locaux accessoires dépendant d’un local ou d’un immeuble à usage commercial,


industriel, artisanal ou à tout autre usage professionnel, à la condition, si ces locaux
accessoires appartiennent à des propriétaires différents, que cette location ait été faite en
vue de l’utilisation jointe que leur destinait le preneur, et que cette destination ait été
connue du bailleur au moment de la conclusion du bail ;

3°terrains nus sur lesquels ont été édifiées, avant ou après la conclusion du bail, des
constructions à usage industriel, commercial, artisanal ou à tout autre usage
professionnel, si ces constructions ont été élevées ou exploitées avec le consentement
exprès du propriétaire ou portées à sa connaissance et expressément agréées par lui.

Ces dispositions de laprésente loisont également applicables aux personnes morales de


droit public à caractère industriel ou commercial, et aux sociétés à capitaux publics,
qu’elles agissent en qualité de bailleur ou de preneur.

I-Notion

Est réputé bail à usage professionnel toute convention, écrite ou non, entre une personne
investie par la loi ou une convention du droit de donner en location tout ou partie immeuble
compris dans le champ d’application de la présent loi, et une autre personne physique ou
morale, permettant à celle-ci, le preneur, d’exercer dans les lieux avec l’accord de celle-là, le
bailleur, une activité commerciale, industrielle, artisanale ou toute autre activité
professionnelle.

II-Durée

Les parties fixent librement la durée du bail. Le bail à usage professionnel peut être conclu
pour une durée déterminée ou indéterminée. A défaut d’écrit ou de terme fixé, le bail est
réputé conclu pour une durée indéterminée.

Le bail prend effet à compter de la signature du contrat, sauf convention contraire des parties.

Section 1-LES OBLIGATIONS DU BAILLEUR (Art. 105-115 AUSDCG)

38
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 39

Le bailleur est tenu de délivrer les locaux en bon état. Il est présumé avoir rempli cette
obligation :

*lorsque le bail est verbal ;

*ou lorsque le preneur a signé le bail sans formuler de réserve quant à l’état des
locaux.

A- Les réparations

Le bailleur fait procéder, à ses frais, dans les locaux donnés à bail à toutes les grosses
réparations devenues nécessaires et urgentes.(Art 106)En ce cas, le preneur en supporte les
inconvénients.

Les grosses réparations sont notamment celles des gros murs, des voûtes, des poutres, des
toitures, des murs de soutènement, des murs de clôture, des fosses septiques et des puisards.

B-conséquences de la diminution de jouissance du local par le preneur ?

Le montant du loyer est alors diminué en proportion du temps et de l’usage pendant lequel le
preneur a été privé de la jouissance des locaux.

Si les réparations urgentes sont de telle nature qu’elles rendent impossible la jouissance du
bail, le preneur peut en demander la suspension pendant la durée des travaux à la
juridiction compétente statuant à bref délai. Il peut également en demander la résiliation
judiciaire à la juridiction compétente.

C- Conséquences du refus du bailleur ?

Lorsque le bailleur refuse d’assumer les grosses réparations qui lui incombent, le preneur
peut se faire autoriser par la juridiction compétente, statuant à bref délai, à les exécuter
conformément aux règles de l’art, pour le compte du bailleur. Dans ce cas, la juridiction
compétente, statuant à bref délai, fixe le montant de ces réparations et les modalités de leur
remboursement.

Le bailleur ne peut, de son seul gré, ni apporter des changements à l’état des locaux
donnés à bail, ni en restreindre l’usage.

Le bailleur est responsable envers le preneur du trouble de jouissance survenu de son fait, ou
du fait de ses ayants-droit ou de ses préposés.

NB. Le bail ne prend pas fin par la cessation des droits du bailleur sur les locaux donnés
à bail. Dans ce cas, le nouveau bailleur est substitué de plein droit dans les
obligations de l’ancien bailleur et doit poursuivre l’exécution du bail. Le bail ne prend
pas fin par le décès de l’une ou l’autre des parties.(Art. 101).

39
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 40

En cas de décès du preneur, personne physique, le bail se poursuit avec les conjoints,
ascendants ou descendants en ligne directe, qui en ont fait la demande au bailleur par
signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la
réception effective par le destinataire, dans un délai de trois mois à compter du décès.

En cas de pluralité de demandes, le bailleur peut saisir la juridiction compétente, statuant à


bref délai, afin de voir désigner le successeur dans le bail.En l’absence de toute demande
dans ce délai de trois mois, le bail est résilié de plein droit.

La dissolution de la personne morale preneuse n’entraîne pas, de plein droit, la


résiliation du bail des immeubles affectés à l’activité du preneur. Le liquidateur est tenu
d’exécuter les obligations du preneur, dans les conditions fixées par les parties. Le bail est
résilié de plein droit après une mise en demeure adressée au liquidateur, restée plus de
soixante jours sans effet.

Section 2-LES OBLIGATIONS DU PRENEUR (Art 112-115 AUSDCG)

A-payer le loyer

En contrepartie de la jouissance des lieux loués, le preneur doit payer le loyer aux termes
convenus entre les mains du bailleur ou de son représentant dûment mandaté. Le paiement du
loyer peut être fait par correspondance ou par voie électronique.

B- d’exploiter les locaux donnés à bail, en bon père

Le preneur est tenu d’exploiter les locaux donnés à bail, en bon père de famille, et
conformément à la destination prévue au bail ou, à défaut de convention écrite, suivant celle
présumée d’après les circonstances.

NB. Toutefois il est possible, pour le preneur, d’adjoindre à l’activité prévue


au contrat de bail des activités connexes ou complémentaires relevant d’un même
domaine que celui envisagé lors de la conclusion du bail. Le preneur doit en aviser de
manière expresse le bailleur. Le bailleur peut s’y opposer pour des motifs graves.

C-En cas de changement de l’activité prévue au contrat

Le preneur doit obtenir l’accord préalable et exprès du bailleur qui peut


s’y opposer pour des motifs sérieux. En cas de conflit entre le bailleur et le preneur, il
appartient à la partie la plus diligente de saisir la juridiction compétente.

C- Les réparations d’entretien

Le preneur est tenu aux réparations d’entretien. Il répond des dégradations ou des
pertes dues à un défaut d’entretien au cour

40
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 41

A l’expiration du bail, le preneur qui, pour une cause autre que celle prévue à l’article 126 ci-
après, se maintient dans les lieux contre la volonté du bailleur doit verser une indemnité
d’occupation égale au montant du loyer fixé pendant la durée du bail, sans préjudice
d’éventuels dommages et intérêts.

Section 3 - Le LOYER

A- Le montant

Les parties fixent librement le montant du loyer, sous réserve des dispositions législatives
ou réglementaires applicables.

B- La révision du loyer

Le loyer est révisable dans les conditions fixées par les parties ou à défaut lors de chaque
renouvellement à l’article 123 ci-après.A défaut d’accord écrit entre les parties sur le
nouveau montant du loyer, la juridiction compétente, statuant à bref délai, est saisie par
la partie la plus diligente.
Pour fixer le nouveau montant du loyer, la juridiction compétente tient notamment compte
des éléments suivants :
-la situation des locaux ;
-leur superficie ;
-l’état de vétusté ;
-le prix des loyers commerciaux couramment pratiqués dans le voisinage pour des
locaux similaires.

Section 4- CESSION ET SOUS-LOCATION (Art. 118 à 122 AUSDCG)

Le bail peut être cédé ou mis sous- location.

En effet, Si le preneur cède le bail et la totalité des éléments permettant l’activité dans les
lieux loués, la cession s’impose au bailleur. Si le preneur cède le bail seul ou avec une partie
des éléments permettant l’activité dans les lieux loués, la cession est soumise à l’accord du
bailleur.

Toute cession du bail doit être portée à la connaissance du bailleur par signification du
commissaire de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la réception
effective par le destinataire, mentionnant :

-l’identité complète du cessionnaire ;


-son adresse ;
-et le cas échéant, son numéro d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.

41
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 42

A défaut de signification ou de notification, dans les conditions de l’article 118 ci-dessus, la


cession est inopposable au bailleur.

Lorsque la cession s’impose au bailleur, celui-ci dispose d’un délai d’un mois à compter de
cette signification ou notification pour s’opposer, le cas échéant, à celle-ci et saisir la
juridiction compétente statuant à bref délai, en justifiant des motifs sérieux et légitimes de
s’opposer à cette cession.
La violation par le preneur des obligations du bail, et notamment le non paiement du loyer,
constitue un motif sérieux et légitime de s’opposer à la cession. Pendant toute la durée de la
procédure, le cédant reste dans les lieux et demeure tenu aux obligations du bail.

Lorsque la cession requiert l’accord du bailleur, celui-ci dispose d’un délai d’un mois à
compter de cette signification ou notification pour communiquer au preneur son acceptation
ou son refus. Passé ce délai, le silence du bailleur vaut acceptation de la cession de bail.

NB.Sauf stipulation contraire du bail, toute sous-location totale ou partielle est


interdite. En cas de sous-location autorisée, l’acte doit être porté à la connaissance du bailleur
par tout moyen écrit.A défaut, la sous-location lui est inopposable.

Lorsque le loyer de la sous-location totale ou partielle est supérieur au prix du bail


principal, le bailleur a la faculté d’exiger une augmentation correspondante du prix du bail
principal, augmentation qui à défaut d’accord entre les parties est fixée par la juridiction
compétente, statuant à bref délai, en tenant compte des éléments visés à l’article 117..

Section 5- CONDITIONS ET FORMES DU RENOUVELLEMENT ET LA


RESILIATION DU BAIL
(Art.123 à 133 AUSDCG)

Le droit au renouvellement du bail à durée déterminée ou indéterminée est acquis au preneur


qui justifie avoir exploité, conformément aux stipulations du bail, l’activité prévue à celui-ci,
pendant une durée minimale de deux (02) ans (Art. 123 ).Le preneur et le bailleur sont
tenus chacun en ce qui le concerne au respect de chacune des clauses et conditions du bail
sous peine de résiliation.

A - conditions et formes du renouvellement

Aucune stipulation du contrat ne peut faire échec au droit au renouvellement. En cas de


renouvellement exprès ou tacite, le bail est conclu pour une durée minimale de trois ans.

B-Le droit au renouvellement du preneur

En cas de renouvellement pour une durée indéterminée les parties doivent prévoir la durée
du préavis de congé qui ne peut être inférieure à six mois.

Dans le cas du bail à durée déterminée, le preneur qui a droit au renouvellement deson bail
en vertu de l’article 123 ci- dessus peut demander le renouvellement de celui- ci, par

42
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 43

signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la


réception effective par le destinataire, au plus tard trois mois avant la date d’expiration du
bail.
Le preneur qui n’a pas formé sa demande de renouvellement dans ce délai est déchu du
droit au renouvellement du bail.

Le bailleur qui n’a pas fait connaître sa réponse à la demande de renouvellement au plus
tard un (01) mois avant l’expiration du bail est réputé avoir accepté le principe du
renouvellement de ce bail.

43
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 44

NB. Dans le cas d’un bail à durée indéterminée, toute partie qui entend le résilier
doit donner congé par signification de commissaire de justice ou notification par tout
moyen permettant d’établir la réception effective par le destinataire au moins six mois à
l’avance.
Le preneur, bénéficiaire du droit au renouvellement en vertu de l’article 123 ci-dessus peut
s’opposer à ce congé, au plus tard à la date d’effet de celui-ci, en notifiant au bailleur par
signification d’huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d’établir la
réception effective par le destinataire sa contestation de congé.
Faute de contestation dans ce délai, le bail à durée indéterminée cesse à la date fixée par le
congé.
C-Le refus du bailleur

Le bailleur peut s’opposer au droit au renouvellement du bail à durée déterminée ou


indéterminée en réglant au locataire une indemnité d’éviction.

NB.A défaut d’accord sur le montant de cette indemnité, celle-ci est fixée par la
juridiction compétente en tenant compte notamment du montant du chiffre d’affaires,
des investissements réalisés par le preneur, de la situation géographique du local et des
frais de déménagement imposés par le défaut de renouvellement.

Le bailleur peut s’opposer au droit au renouvellement du bail à durée déterminée ou


indéterminée, sans avoir à régler d’indemnité d’éviction, dans les cas suivants
1) S’il justifie d’un motif grave et légitime à l’encontre du preneur sortant.

Ce motif doit consister soit dans l’inexécution par le locataire d’une obligation substantielle
du bail, soit encore dans la cessation de l’exploitation de l’activité. Ce motif ne peut être
invoqué que si les faits se sont poursuivis ou renouvelés plus de deux mois après une
mise en demeure du bailleur, par signification d’huissier de justice ou notification par tout
moyen permettant d’établir la réception effective par le destinataire, d’avoir à les faire cesser.

2) S’il envisage de démolir l’immeuble comprenant les lieux loués, et de le


reconstruire. Le bailleur doit dans ce cas justifier de la nature et de la description des travaux
projetés.

Le preneur a le droit de rester dans les lieux jusqu’au commencement des travaux de
démolition, et il bénéficie d’un droit de priorité pour se voir attribuer un nouveau bail dans
l’immeuble reconstruit. Si les locaux reconstruits ont une destination différente de celle du
local objet du bail, ou s’il n’est pas offert au preneur un bail dans les nouveaux locaux, le
bailleur doit verser au preneur l’indemnité d’éviction prévue à l’article 126.

Le bailleur peut, sans versement d’indemnité d’éviction, refuser le renouvellement du bail


portant sur les locaux d’habitation accessoires des locaux principaux, pour les habiter lui-
même ou les faire habiter par son conjoint ou ses ascendants, ses descendants ou ceux de son
conjoint.

44
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III 45

Cette reprise ne peut être exercée lorsque le preneur établit que la privation de jouissance des
locaux d’habitation accessoires apporte un trouble grave à la jouissance du bail dans les
locaux principaux, ou lorsque les locaux principaux et les locaux d’habitation forment un tout
indivisible.

Le nouveau bail prend effet à compter de l’expiration du bail précédent si celui-ciest à durée
déterminée, ou à compter de la date pour laquelle le congé a été donné si le bail précédent est
à durée indéterminée.
Le sous-locataire peut demander le renouvellement de son bail aulocataire principal
dans la mesure des droits que celui-ci tient de la personne investie par la loi ou une
convention du droit de donner en location. Ce droit est soumis aux dispositions des articles
118 à 122 du présent Acte uniforme.

L’acte de renouvellement de la sous-location doit être porté à la connaissance du bailleur dans


les mêmes conditions que la sous-location initialement autorisée.

Le preneur sans droit au renouvellement, quel qu’en soit le motif, peut être remboursé des
constructions et aménagements qu’il a réalisés dans les locaux avec l’autorisation du bailleur.
A défaut d’accord entre les parties, le preneur peut saisir la juridiction compétente dès
l’expiration du bail à durée déterminée non renouvelé, ou encore dès la notification du congé
du bail à durée indéterminée.

Section 6- RESILIATION DU BAIL (Art. 133 AUSDCG)


Le preneur et le bailleur sont tenus chacun en ce qui le concerne au respect de chacune des
clauses et conditions du bail sous peine de résiliation.

A-La demande en justice


La demande en justice aux fins de résiliation du bail doit être précédée d’une mise en
demeure d’avoir à respecter la ou les clauses ou conditions violées. La mise en demeure est
faite par acte d’huissier ou notifiée par tout moyen permettant d’établir sa réception effective
par le destinataire.

A peine de nullité, la mise en demeure doit indiquer la ou les clauses et conditions du


bail non respectées et informer le destinataire qu’à défaut de s’exécuter dans un délai d’un
mois à compter de sa réception, la juridiction compétente statuant à bref délai est saisie aux
fins de résiliation du bail et d’expulsion, le cas échéant, du preneur et de tout occupant de son
chef.
B-Clause résolutoire
Le contrat de bail peut prévoir une clause résolutoire de pleindroit. La juridiction
compétente statuant à bref délai constate la résiliation du bail et prononce, le cas échéant,
l’expulsion du preneur et de tout occupant de son chef, en cas d’inexécution d’une clause ou
d’une condition du bail après la mise en demeure visée aux alinéas précédents.

45
EPCCI DROIT DES CONTRATS ET DU CREDIT LICENCE III

La partie qui entend poursuivre la résiliation du bail doit notifier aux créanciers inscrits une
copie de l’acte introductif d’instance. La décision prononçant ou constatant la résiliation du bail
ne peut intervenir qu’après l’expiration d’un délai d’un mois suivant la notification de la
demande aux créanciers inscrits.

Section 7 : CREDIT BAIL OU LEASING

A-: DÉFINITION

Le crédit-bail est la convention par laquelle une entreprise de crédit-bail dite crédit
bailleur acquiert sur la demande d’un client la propriété d’un bien d’équipement à usage
professionnel en vue de le donner en location a ce client appelé alors crédit locataire pour
une période déterminée moyennant paiement de loyer avec la possibilité pour le client de
racheter le bien à la fin du contrat.

B-: MÉCANISME DU CRÉDIT BAIL

Le mécanisme du crédit-bail résulte de la définition même de ce contrat.

1- L’achat préalable du bien

Le bien, objet du crédit-bail doit avoir nécessairement été acheté par l’établissement
financier ou crédit bailleur. Cet achat doit en effet avoir été fait en vue de donner le bien en
location.
Le bien peut être mobilier ou immobilier. Mais quelle que soit sa nature, il doit
s’agir d’un bien d’équipement ou d’un bien à usage professionnel.

2- La faculté d’acquisition de bien.

C’est le critère fondamental du crédit-bail. Cette faculté consiste dans un droit d’option
qui a le crédit locataire à la fin du contrat.
Il peut en effet :
 Acheter le bien à l’expiration d’une période fixée dans le contrat. Le prix tiendra alors
compte des sommes déjà versées dans le cadre de la location.
 Souscrire à un nouveau contrat de location
 Restituer le bien à son propriétaire

C- LA NATURE JURIDIQUE DU CRÉDIT BAIL

Le crédit-bail est un contrat de location assorti d’une promesse unilatérale de vente. La


promesse de vente est unilatérale. Le crédit locataire à tout le choix entre acheter et ne pas
acheter.

D-LA FORMATION DU CRÉDIT BAIL

Comme tout contrat, il faut :

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 Un consentement exemple de vice


 La capacité des parties qui s’engagent
 Une cause licite et un objet certain

E-: LES EFFETS DU CRÉDIT BAIL

Le crédit-bail est un contrat synallagmatique

1. Les obligations du crédit bailleur

Il y a d’une part une obligation de délivrance et d’autre part une obligation de garantie.

 L’obligation de délivrance : se réalise lorsque le bailleur donne un mandat au crédit


locataire de retirer le matériel à louer au moment et au lieu qu’il lui indiquera.
 L’obligation de garantie : n’est pas ici d’ordre public et les parties peuvent l’écarter
par convention. C’est d’ailleurs ce qui se passé Presque toujours.

2. Les obligations de crédit locataire

Le crédit locataire doit utiliser la chose en bon père de famille conformément à


la destination qui lui a été donné dans le contrat.
Généralement, par convention, les obligations d’entretien et de réparation sont mises
à sa charge. Mais l’obligation principale du crédit locataire reste le paiement du loyer selon
les modalités convenues. À la fin du contrat, il doit restituer la chose à son propriétaire, à moins
qu’il n’opte soit pour un renouvellement du crédit-bail soit pour l’achat du matériel.

F-AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DU CRÉDIT BAIL

1- Avantages

 Pour le crédit locataire, il ne lui est rien demandé. Pas d’accord initial. A la fin du
contrat, il a toujours option.
 Pour le crédit bailleur, juste à la fin du contrat, il est propriétaire du matériel. Il est
déchargé par convention de la plupart des obligations à la charge du bailleur.

2- Inconvénients

NB : Pas de loyers mensuels pour le crédit locataire. Diminution de la valeur matérielle


lorsqu’à la fin du contrat, le crédit locataire opte pour l’acha

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TITRE II
LES CONTRATS RELATIFS AUX SERVICES

Les activités commerciales telles les activités de transport, de spectacle, de banque,


d'intermédiaire sont généralement regroupées sous la dénomination d'activités de services.
À l'analyse on s'aperçoit que ces services se concrétisent dans quatre (4) types de contrats : le
mandat, le contrat d'entreprise, de dépôt et de prêt d'argent.

CHAPITRE I : LE MANDAT

Il est défini par l'article 1984 du Code civil : « le mandat est une convention par
laquelle une personne, le mandant, donne l’ordre à une autre, le mandataire, d'accomplir
des actes juridiques en son nom et pour son compte ». Ainsi défini le mandat sera
examiné .à travers ses caractéristiques généraux et les effets qu'il peut produire.

SECTION I : LES CARACTÉRISTIQUESGÉNÉRALES DU MANDAT

NB : II découle de sa définition que le mandat est un mécanisme de représentation. Grâce à


lui une personne peut faire des actes juridiques sans être effectivement présente ; ce qui
confère à ce contrat de nombreux avantages.
.
PAAGRAPHE I : Le caractère onéreux du mandat

A - La rémunération du mandataire

Traiter de cette rémunération revient à répondre aux deux questions suivantes : comment sont fixés
les honoraires des mandats ? Le jugepeut-il les réviser ?

1) - La fixation des honoraires

Ils sont fixés soit par le contrat ou les usages soit le cas échéant par le juge.
- Une somme fixée pour la mission assignée au mandat indépendamment du résultat. En matière
commerciale on a plutôt recours à la deuxième.
- La rémunération est conditionnée par le succès effectif de l'affaire.

2) la révision des honoraires


la question qui se pose c’est que le juge peut il intervenir dans le mandat pour réviser la
rémunération convenue par les parties ? Par une jurisprudence ancienne, le juge s’octroie ce
B - Lesdroit.
garanties de la rémunération

NB
:

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Lorsque la mission lui a été confiée par plusieurs mandants, le mandataire peut invoquer la
solidarité des co-mandants pour le paiement de sa rémunération. Deux raisons justifient cette
solidarité :
- L'article 2002 du code civil établit une solidarité entre comandant.
- La solidarité se présume en matière commerciale.
PARAGRAPHE II : La révocation du mandat

On ne peut concevoir de mandat que si le mandant a confiance au mandataire. Cette


confiance ne doit pas seulement exister lors de la conclusion du contrat mais aussi pendant
toute sa durée.
Si la confiance disparaît; il doit en être autant pour le mandat.

A) Le mandat irrévocable par le fait d'une stipulation du contrat.

En raison des dangers que ce genre de stipulation fait courir au mandant, lequel
renonce à son pouvoir de la libre révocation, la jurisprudence exige que le mandat
expressément irrévocable soit spécial c'est à dire limité à une affaire et temporaire.

B )- Le mandat d'intérêt commun

II est irrévocable lorsqu'il, est intérêt commun. Dans ce cas le mandataire peut bien être
révoqué mais il à droit à des dommages intérêts sauf si le mandant démontre que la révocation
est justifiée.

SECTION II - LES EFFETS DU MANDAT

Le mandat impose des obligations au mandataire et au mandant


PARAGRAPHE I - Les obligations du mandataire

A -L'exécution du mandat

Le mandataire doit exécuter les missions à lui confiées. L'obligation à protéger au mieux les
mandants. Il engage sa responsabilité s'il fait un acte inopportun. Il doit assurer la régularité et
l'efficacité des actes conformément l'article 1992.

B - la reddition des comptes

Sauf s'il en avait été dispensé le mandataire doit rendre compte au mandant de sa
gestion. II doit lui restituer toutes les sommes reçues en vertu de sa procuration même s: celles-ci
n'étaient pas dues au mandant.

PARAGRAPHE II - Les obligations du mandant

Le mandant a des obligations envers son mandataire et surtout envers les tiers.

A - Les obligations envers le mandataire

Pour assurer l'exécution du mandat, le mandant doit fournir au mandataire les moyens
nécessaires. Il doit procéder au remboursement des avances faites par le mandataire et

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l'indemniser de ses pertes et lui paver ses honoraires conformément aux prescriptions de l'article
2000.

B - L'obligation envers les tiers

Envers les tiers le mandant est lié comme s'il avait traité lui-même sans avoir recours à
un intermédiaire. Mais il n'est tenu que dans la mesure où le mandataire a eu un comportement
irréprochable c'est à dire qu'il a agi selon 1es pouvoirs qui lui ont été confiés.
1) L'étendue des pouvoirs du mandataire.

Ils peuvent être spéciaux ou généraux. Le pouvoir est spécial presqu'il a pour objet des actes
limitativement énumérés dans le contrat. Il est général lorsqu’expressément la convention
confère tous les pouvoirs susceptibles d'être donnés à un mandataire. Lorsqu'il embrasse toutes
les affaires du mandataire.

2 -La faute du mandant et le mandat apparent

Par l'effet de la représentation une personne peut être engagée sans


l'avoir voulu si elle a commis une faute en donnant un mandat et surtout
elle peut être engagée par l'effet du mandat apparent.
Cette règle se justifie par la protection des tiers c'est à dire ceux qui
contractent avec un intermédiaire sans avoir vérifié ses pouvoirs lorsque
leur comportement est raisonnable.

3 - La ratification de Pacte du mandataire

Malgré l'absence ou même Je dépassement des pouvoirs du mandataire, le mandant


est également tenu par les actes accomplis dans ces conditions, s'il les a ratifiés conformément
aux dispositions de l'article 1998 alinéa 2 du code civil.
Cette ratification peut être expresse ou tacite. Expresse elle est faite soit verbalement soit par
écrit, tacite elle résulte du comportement non équivoque du mandant.

CHAPITREII : LE CONTRAT D’ENTREPRISE

C'est le contrat par lequel un entrepreneur s'engage moyennant rémunération à


exécuter pour une personne un ouvrage de façon indépendante et sans pouvoir de
représentation.
Ainsi défini, il convient d'abord de cerner la notion de contrat d’entreprise avant d'en présenter le
régime à travers sa conclusion et son contenu.

SECTION I : NOTION DE CONTRAT D'ENTREPRISE

Le contrat d'entreprise présente une certaine originalité qui permet de le distinguer de


certains contrats.

PARAGRAPHE I : l'originalité du contrat d'entreprise

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Comme beaucoup de contrats, le contrat d'entreprise est un contrat consensuel


synallagmatique, même commercial. Il a cependant son originalité. Celle-ci n'est pas à
rechercher dans l'obligation sur le maître de l'ouvrage et qui consiste à payer le locataire
d'ouvrage. Ce qui fait de ce contrat un contrat à titre onéreux.

PARAGRAPHE II : Contrat d'entreprise et contrats voisins

Le contrat d'entreprise doit être distingué non seulement du contrat de travail mais
aussi du contrat de mandat et du contrat de bail

A - Contrat d'entreprise et contrat de travail

(Voir le cours de droit social de licence)

B -Contrat d'entreprise et mandat

Les deux contrats ne doivent: pas être confondus pour les raisons suivantes :
Alors que le travail qu'on demande à l'entrepreneur peut être matériel (réparation ou
construction d'un immeuble — d'un meuble — peinture d’un mûr) ou purement intellectuel
(donner des conseils ou concevoir un plan) le mandataire est un intermédiaire chargé
d'accomplir des actes juridiques pour le compte du mandant (rédaction d'un acte - conclusion
d’une vente). Ainsi, un entrepreneur qui fait des actes juridiques et principalement des actes
juridiques est plutôt un mandataire.

C - Contrat d'entreprise et contrat bail

L'objet du contrat d'entreprise est de faire quelque chose, alors que celui du contrat
de bail est de procurer la jouissance d'un bien. Ex le contrat d’abonnement au téléphone.

SECTION II : LA CONCLUSION DU CONTRAT D'ENTREPRISE

La conclusion du contrat d'entreprise est subordonnée au consensualisme


qui connaît cependant des exceptions.

PARAGRAPHE I : LA RÈGLE DU CONSENSUALISME DANS LE CONTRAT


D'ENTREPRISE

Le contrat d'entreprise se forme par la rencontre des volontés exprimées par les parties sur
les éléments essentiels de la prestation. Aucune forme particulière n'est en principe prescrite.
En pratique cependant le contrat d'entreprise est souvent précédé de l'établissement d'un devis.
La demande d'un .devis par le maître de l'ouvrage est juridiquement analysée comme une
invitation à entrer en pourparlers. . L'envoi du devis est quant à lui saisi comme une offre.
Mais en réalité la nature juridique du devis dépend de l'intérêt des parties.

PARAGRAPHE II : LES EXCEPTIONS A LA RÈGLE DU


CONSENSUALISME

Elles concernent essentiellement les marchés publics. Pour ces contrats il faut tenir
compte des dispositions du code des marchés publics. Celles-ci conduisent à faire une distinction

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entre les petits contrats de travaux de fourniture et de service dont le montant est inférieur à 12
millions et les contrats plus importants appelés marchés publics.

SECTION III : LE CONTENU DU CONTRAT

Étant un contrat synallagmatique, le contrat d'entreprise fait peser des obligations aussi bien sur
l'entrepreneur que sur le maître d'œuvre.

PARAGRAPHIE I : LES OBLIGATIONS DE L'ENTREPRENEUR

Deux (2) obligations : une obligation principale et des obligations accessoires.

A - L'obligation principale

La principale obligation est d'exécuter la prestation promise.


L'entrepreneur s'engage à exécuter un travail à accomplir conformément aux
prévisions du contrat, aux usages, ainsi la qualité habituellement attendue d'un tel ouvrage. La
prestation promise doit se faire dans le délai requis.
Il faut par ailleurs observer que si l'entrepreneur s'engage à accomplir un travail il ne
NB
s'engage pas toujours à le faire personnellement.
:

B - Les obligations accessoires de l'entrepreneur

Elles découlent de son obligation principale et se justifient par la théorie des suites
du contrat.
PARAGRAPHE II : LES OBLIGATIONS DU MAITRE D’OUVRAGE

Le maitre d’ouvrage est débiteur de trois (3) obligations : celle de payer le prix ,
d’accuser réception et de prendre livraison .

A- L’obligation de payer le prix


Le prix est normalement fixé par les parties au moment de la conclusion du contrat et de
deux (2) manières :
- Elles peuvent convenir d’un forfait
- Elles peuvent établir un devis estimatif
- Il peut arriver que le prix de la prestation de service ne soit pas fixé au moment de la
conclusion des contrats. Dans ce cas il pourrait être déterminé par l’entrepreneur à
l’issu des travaux. Le maitre d’œuvre peut le contester et saisir le juge pour sa
détermination.

B- La réception de l’ouvrage

La réception est l’acte juridique par lequel le maitre d’ouvrage approuve le


travail fait. La réception selon le cas peut être partielle ou intégrale. Le maitre d’ouvrage peut
refuser les travaux ou accepter avec réserve.

C- La reprise de la livraison

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Le maitre d’ouvrage doit prendre livraison de la chose objet du contrat dès


l’achèvement des travaux. Mais cette obligation n’est pas fondamentale. Elle n’existe pas dans
les contrats d’entreprise concernant les personnes .De plus, il est admis que les parties peuvent
stipuler que la livraison sera à la charge de l’entrepreneur

CHAPITRE III : LE CONTRAT DE FRANCHISE

*Définition
Le contrat de franchise ou de franchisage (c'est le terme officiel )est le contrat en
vertu duquel une personne nommée franchiseur ,s'engage à communiquer un savoir-faire à
une autre .nommée franchisé, à le faire jouir de sa marque et éventuellement à le fournir.;',
en marchandises, le franchisé s'engageant, en retour, à exploiter le
savoir-faire, à utiliser la marque et, éventuellement, à s'approvisionner,
auprès du fournisseur (avec en général de sa part .pour cet'
approvisionnement, un engagement d'exclusivité) .
Il confère à un commerçant le droit d'utiliser la marque et le savoir-faire, et
l’assistance du franchiseur pour en vendre les produits. Réciproquement, le franchisé s'oblige à
payer des redevances (un droit d'entrée plus une redevance périodique, à respecter des techniques
commerciales conformes et à informer le franchiseur des améliorations qu'il découvre. Il est
également tenu à une obligation de discrétion (la « confidentialité »).

*Régime juridique

Y - a- t- il une législation ivoirienne sur les contrats de franchises


La franchise étant un contrat innommé ne rentre dans les prévisions d'aucun texte de loi en
Côte d'Ivoire. À défaut de réglementation du contrat de franchise, la pratique et la jurisprudence
se sont efforcées d'équilibrer les relations existant entre les parties.

*Qualification juridique

Le contrat de franchise est un contrat à titre onéreux, synallagmatique conclu


entre deux personnes indépendantes, mais qu'il est difficile d'enfermer dans une catégorie
préexistante. C'est un contrat commercial qui suppose, comme la concession, une collaboration
étroite entre les parties. Le contrat de franchise se fonde essentiellement sur un transfert de
connaissances techniques et de procédés commerciaux, sur des «recettes», sur un savoir-
faire. Si le savoir-faire transmis est inconsistant, c'est à dire, manque de suite et
d'ensemble, le contrat doit être annulé pour défaut de cause.

NB : Trois (3) éléments, en définitive, caractérisent la franchise : la communication de savoir-


faire, l'assistance commerciale et la licence de marque. Il faut ajouter que le contrat lie deux
commerçants indépendants.

*Formalisme informatif

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Afin deprotéger le franchisé, et en vertu de l'obligation d'information puisée des articles


1116 du code civil, la jurisprudence oblige le franchiseur à communiquer au franchisé au moins
vingt jours avant la conclusion du contrat d'intérêt commun « un document donnant des
informations sincères, qui lui permettent de s'engager en connaissance de cause ». L'information
a notamment pour objet de renseigner le futur franchisé sur la valeur commerciale du nom de la
marque ou de l'ancienneté et l'expérience de l'entreprise de celui-ci et sur le réseau commercial
dont elle dispose.
Ces éléments permettent au candidat à 1 a franchise d'apprécier la contrepartie à la
redevance qu'il s'engage à payer. La loi ne précise pas quelles sanctions sont attachées à la
méconnaissance de cette obligation. Il faut écarter la nullité de droit, et appliquer le droit
commun des vices du consentement, plus précisément l'erreur, comme en matière de vente de
fonds de commerce, l’information écarte l'erreur. L'absence d’information ne conduit pas
automatiquement à la nullité, en l'absence d'erreur. L'information erronée entraîne la
responsabilité

*Accord et réseaux de distribution

Afin d'atteindre le consommateur final, un fournisseur de marchandises,


producteur ou importateur est contraint, ,à moins de disposer de ses propres points de vente où
travaillent des revendeurs salariés, de passer par des intermédiaires indépendants.
Au contraire, c'est une véritable organisation que met en place le fournisseur lorsqu'il
définit les conditions de commercialisation de ses produits avec des distributeurs. Cette
organisation est susceptible de revêtir deux modalités principales. Le fournisseur peut utiliser
un réseau de mandataires, qu'il s'agisse d'agents commerciaux travaillant de manière
indépendante ou de représentants salaries (les VRP : voyageurs. Représentants, placiers). Le
schéma contractuel combine alors le mandat et, par l'effet de la représentation, les vente que les
intermédiaires choisis ont pour mission de réaliser sont réputés conclues directement entre le
fournisseur et le client final .L’une des conséquences en est que le fournisseur conserve la
maîtrise dans les rapports avec les consommateurs, ce qui n'est pas possible dans un schéma de
vente et revente.
En effet, la possibilité pour le fournisseur de bénéficier de la liberté de fixer le prix à. la
consommation peut inciter les professionnels à passer d'une technique à une autre : ainsi, depuis
le milieu des années quatre-vingt, les compagnies pétrolières utilisent la méthode dé distribution
fondée sur le mandat, alors qu'antérieurement ils passaient par le biais de la vente et revente.

SECTION I : RELATIONS ENTRE LES PARTIES

Ces relations se manifestent au moment de la conclusion du contrat et -au moment


de l'exécution du contrat.

PARAGRAPHE I : CONCLUSION DU CONTRAT

Le contrat type qui est proposé au candidat à la franchise contient généralement un


préambule. Par ce préambule le franchiseur répond à l'obligation de renseignements que la
jurisprudence lui impose.
II arrive aussi que lé contrat soit précédé d'un accord par lequel le fabricant entend
mettre à l'épreuve son futur partenaire. Il le fait en concluant un contrat dit «de corner». Dans

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cette convention, un commerçant accepte de consacrer une partie de sa boutique, de son


«espace» à la vente de produits choisis par un fabricant de renom : une place du magasin
sera réservée à ces produits et agencée selon les prescriptions du fabricant. Si les produits se
vendent bien, le fabricant pourra proposer à son partenaire de leur consacrer la totalité du
magasin et de s'engager dans un véritable contrat de franchise.
Pour le reste, le contrat obéit aux mécanismes habituels du droit de la concurrence et
du droit des obligations qui veulent, notamment, que l'objet soit déterminé.

PARAGRAPHE II : EXÉCUTION DU CONTRAT

En tant que contrat synallagmatique, le contrat de franchise engendre des obligations


à la charge des deux parties. Celles qui pèsent sur le franchiseur sont sans doute, moins lourdes
que celles qu'assure le franchisé. Le franchisé s'oblige, dès l'origine, à réaliser une étude
d'emplacement du futur magasin. Il s'oblige ensuite à communiquer son savoir-faire et même à
l'entretien de manière à valoriser 1 a franchise o u, à t out 1 e moins, à maintenir s on i mage. 11
s'engage également à fournir une assistance technique et commerciale à un partenaire
(formation, conseil, gestion...) et à mettre à sa disposition sa marque et son enseigne.
Enfin, le franchiseur doit assurer la protection territoriale qu’il a pu accorder
à son co-contractant et, d'une manière plus générale, il a l'obligation de ne pas
concurrencer celui-ci. L'inexécution de ces obligations expose le franchiseur à la résolution du
contrat.

PARAGRAPHE III : EXPIRATION DU CONTRAT

En général, le contrat de franchise est conclu pour une durée déterminée. S'il contient une
exclusivité d'approvisionnement, elle ne peut excéder dix ans. A l'expiration du terme, les
parties ne sont pas tenues de renouveler leur accord. Le plus souvent, une clause du contrat
prévoit une tacite reconduction et oblige les parties pour l'éviter, à respecter un préavis. Bien
entendu, le contrat ne peut être sans justification, rompu avant terme. II en va différemment
lorsque la convention est conclue pour une durée indéterminée, car le droit commun commande
qu'elle puisse, dans ce cas, être résiliée à tout moment, dans la mesure où cette résiliation n’est
pas abusive.
Il prend fin en cas de décès salarié.

SECTION II : RELATIONS AVEC LES TIERS


Les relations avec les tiers se manifestent essentiellement sur le plan des
consommateurs, des fournisseurs, des autres membres du réseau et des commerçants extérieurs
au réseau.

PARAGRAPHE I : RELATIONS AVEC LES CONSOMMATEURS

Les contrats types de franchise stipulent, le plus souvent, que « le franchiseur


assumera seul à l'égard des tiers les garanties dont il est redevable », mais que « si les
marchandises livrées par le fournisseur étaient affectées d'un défaut caché ou d'une non-
conformité, le coût du remplacement serait supporté par le franchiseur »

PARAGRAPHE II : RELATIONS AVEC LES FOURNISSEURS

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Le franchisé est un commerçant indépendant et contracte en son nom personnel. Par


conséquent, ses partenaires commerciaux n'ont pas d'action directe contre le fournisseur, sauf à
dire que le franchiseur et le franchisé sont une seule et même personne. Il faudrait cependant,
pour l'établir, démontrer l'existence d'une confusion de patrimoines, ce qui est toujours très
délicat.
Le franchiseur n'est pas tenu des dettes contractées par le franchisé.

PARAGRAPHE III: RELATIONS AVEC LES AUTRES MEMBRES DU


RÉSEAU ET AVEC LES COMMERÇANTS EXTÉRIEURS AU RÉSEAU

A - Relations avec tes autres membres du réseau

La franchise, si elle ne constitue pas en elle-même une entente peut avoir des
effets anticoncurrentiels en restreignant l'accès de distributeurs aux réseaux en place.
Certaines de ses clauses sont donc condamnables sur le fondement du droit de la concurrence.
C'est ce qu'admet l'arrêt Pronuptia qui est l'arrêt de principe sur 1a franchise (28 janvier
1986, R.T.D européen 1986,298).
En revanche, sont condamnables les clauses par lesquelles le franchiseur impose des prix de
revente et surtout les clauses qui restreignent la concurrence entre les membres du réseau, tel
étant le cas des stipulations qui réalisent un partage des marchés entre le franchiseur et le
franchisé ou entre franchisés ou qui empêchent ceux-ci de se livrer à une concurrence de prix
entre eux peut pratiquer une politique,

B - Relations avec les commerçants extérieurs au réseau

Le franchiseur n'est pas tenu de contracter. Il est en droit, d'après l'arrêt Pronuptia
(Précité au paragraphe III -A), « de choisir librement les franchisés dont les qualifications
professionnelles sont une condition pour établir et préserver la réputation du réseau » et,
d'écarter les candidats qui ne lui paraissent pas remplir les conditions de qualification
professionnelle et personnelle qu'il exige pour la formule qu'il a mise au point.
Toutefois, lorsque la franchise s’accompagne d’une clause d’exclusivité
territoriale, on peut penser que les produits sollicités sont juridiquement indisponibles et que le
refus de vente est ainsi justifiée.

PREMIERE PARTIE :

LES OPERATIONS DE BANQUE

Ces opérations sont multiples, mais on les classe généralement en trois (3) catégories
appréhendant la totalité de l’activité bancaire. Ce sont :
- la réception des fonds ;
- les opérations de crédits ;
- les services bancaires c’est-à-dire des prestations qui ne rentrent pas dans les deux (2)
catégories précédentes.

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CHAPITRE I : LA RECEPTION DES FONDS

Elle constitue aussi la base essentielle de l’activité réelle de la banque. Ce sont les fonds
qui permettent à la banque de faire des opérations de crédit. Ce sont les fonds qui assurent
l’exécution des services bancaires.
Au-delà de cette importance, la réception des fonds peut être étudiée sur deux angles : celui de la
notion et celui du statut juridique.

SECTION 1 : LA NOTION DE RECPTION DE FONDS

Il s’agit de la réception des sommes d’argent, mais la pratique démontre que la banque ne
fait pas que recevoir des sommes d’argent, elle peut recevoir autres objets mobiliers tels que les
objets précieux ou des valeurs mobilières tels que les titres représentatifs d’actions ou
d’obligations.
Mais le plus souvent ce sont des sommes d’argent que la banque reçoit.

PARAGRAPHE I : S’AGISSANT DE L’ORIGINE DES FONDS REÇUS

Les fonds reçus proviennent de sources diverses (clientèle – fonds propres – fonds
empruntés à court ou long terme).
La diversité de ces origines, est une garantie de la viabilité des banques car elle leur permet une
très grande capacité de collecte de l’épargne. Il faut cependant observer que ce sont des fonds
reçus de la clientèle qui fournissent la plus grande partie des ressources d’une banque.

PARAGRAPHE II : S’AGISSANT DE L’UTILISATION DES FONDS RECUS

Elle repose sur deux principes essentiels :

- 1er Principe : La banque peut les utiliser pour son compte personnel ou pour le compte
d’autrui notamment dans le cadre des opérations de crédits ou de placement. En d’autres
termes la banque utilise l’argent d’autrui pour financer ces activités.

- 2ème Principe : La banque utilise ces fonds à charge de les restituer à celui qui les a
déposés sur son compte dans les livres de la banque. Cette obligation restitution est
affectée par différentes modalités :
Il peut s’agir d’une restitution à vue : le déposant des fonds peut demander le remboursement à
tout moment. Dans ce cas les banques ne servent pas d’intérêts aux déposants. Il peut s’agir
d’une restitution à terme, dans ce cas le remboursement ne se fait qu’après le délai déterminé par
les parties et la banque servira alors un intérêt sur ces fonds :

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SECTION 2 : LE STATUT JURIDIQUE DE LA RECEPTION DES FONDS


Ce statut invite à préciser :
- La nature juridique de la réception des fonds ;
- Le régime juridique.

PARAGRAPHE I : LA NATURE JURIDIQUE


L’opération de réception des fonds présuppose en réalité l’existence d’un contrat par
lequel une personne remet une somme d’argent à son banquier qui peut l’utiliser mais qui est
tenu de la restituer sur sa demande. A partir de ce constat, il a été dit que la réception des fonds
intervenait dans le cadre d’un contrat de dépôt liant le client à la banque. C’est une qualification
qui n’est pas accepté par tous les auteurs.
Le contrat de dépôt serait un contrat sui generis, non prévu par le code civil ou une
disposition particulière.

PARAGRAPHE II : LE REGIME JURIDIQUE DE LA RECEPTION DES FONDS


La réception des fonds fait du banquier, un dépositaire et du client un déposant. Ils ont
chacun des obligations qu’ils doivent respecter :
* Pour le client, celui-ci s’oblige à ce que les fonds déposés soient utilisés librement par le
banquier pendant un certain délai. Cette obligation qu’on ne retrouve pas dans le dépôt de droit
commun introduit un aléa dans le remboursement, aléa qui est tout de même accepté par le
déposant. En réalité celui-ci accepte que le contrat de dépôt fasse de lui un créancier de son
argent et non pas un créancier du bien déposé. C’est la raison pour laquelle le banquier en
utilisant ces fonds, ne peut pas être poursuivi sur le fondement d’un délit d’abus de biens sociaux
ou délit d’abus de confiance.
* S’agissant du banquier, il s’oblige à restituer les fonds reçus à la demande du déposant et
selon les modalités convenues. Ces modalités sont constituées par la restitution à vue, par la
restitution à terme ou la restitution avec un préavis.
La restitution peut par ailleurs prendre des formes multiples : restitution par chèque ; par
virement, par avis de prélèvement, etc.
La restitution ne libère le banquier que si elle est faite à une personne qui a la qualité pour la
recevoir.

CHAPITRE II : LES OPERATIONS DE CREDITS

La loi bancaire de 1990, ne définit pas l’opération de crédit, elle se contente de citer un
certain nombre d’opérations qu’elle qualifie d’opération de crédit.
En effet, si le crédit évoque souvent une avance de fonds faite par le banquier à un client
il n’en est pas toujours ainsi. Il existe des cas où la banque accorde des crédits sans décaisser les
fonds ; c’est le cas des crédits par signature ou la banque va se contenter de cautionner ou
d’avaliser le client.

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Malgré cette absence de définition on reconnaît tout de même à toute opération de crédits
certains caractères.

1) C’est une opération contractuelle qui peut-être librement aménagée par les parties
sous réserve du respect de l’ordre public et des principes généraux du droit des
contrats.
2) C’est une opération à titre onéreux. Le crédit octroyé par une banque est
généralement rémunérée non seulement par un taux d’intérêt contrôlé par les
pouvoirs publics, mais également par des commissions ou frais accessoires.
3) L’opération de crédit se réalise dans le cadre d’un compte bancaire qui peut être
un compte de dépôt ou un compte courant.
4) C’est une opération à risque et le risque ne désigne pas seulement l’éventualité
pour le banquier de ne pas être remboursé. Dans un sens plus technique le risque
bancaire, c’est l’évaluation ou l’analyse des possibilités pour l’emprunteur de
faire face aux crédits qu’il sollicite.
Dans toute banque il existe inéluctablement un service chargé d’analyser et de gérer
les risques du crédit.
On peut classer les crédits selon leur durée en différentes catégories : les crédits à court, moyen
et long terme.
On peut les classer en fonction du nombre de banques qui participent à l’octroi du crédit ; on
distingue :
* Le crédit octroyé par une banque du crédit octroyé par un groupe de banque ; ce groupe
étant appelé un consortium bancaire.
On peut distinguer les crédits en espèces des crédits en signature. On distingue les crédits
commerciaux qui sont liés à de véritables activités commerciales et les crédits financiers
(rééchelonnement de la dette d’un client).
On distingue :
* Les crédits internes qui sont liés à des opérations qui ne sortent pas des limites du
territoire national, des crédits internationaux c'est-à-dire des crédits qui servent au
financement des importations, des exportations et des investissements.
C’est cette dernière classification qui sera retenue pour l’étude des opérations de crédits ; ces
opérations étant souvent confortées par une garantie prise par le banquier, dans le but de
minimiser les risques liés au crédit.

SECTION 1 : LES CREDITS INTERNES

Ils sont soit des crédits à court terme, soit des crédits à moyen terme, soit des crédits à
long terme.

PARAGRAPHE I : LES CREDITS A COURT TERME

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Ils alimentent les besoins courant de l’emprunteur et sont classés en trois (3) catégories :
- Les crédits par caisse ;
- Les crédits par signature ;
- Les crédits par mobilisation.

A- LES CREDITS PAR CAISSE

Ils sont ainsi qualifiés parce qu’ils engagent une grande partie de la trésorerie de la
banque. Ce sont des crédits accordés pour le financement des particuliers ou des ménages ou
pour le financement quotidien des entreprises. Ils sont dits à court terme parce qu’ils se
remboursent à une durée maximum de deux (2) ans.

1) L’avance bancaire
Il s’agit d’un contrat par lequel le banquier s’engage à prêter des fonds au client,
lequel s’engage à son tour à restituer la somme prêtée. C’est un contrat à titre onéreux
puisque le banquier est rémunéré par des intérêts. C’est un contrat réel puisqu’il n’est formé qu’à
la suite de la remise de la somme prêtée par le banquier à client.
La convention d’avance bancaire se décompose en deux axes :
- D’abord l’existence d’une promesse de prêt ;
- Ensuite la réalisation de la promesse de prêt.

2) Les découverts et facilités de caisse


Le découvert proprement dit est un accord par lequel le banquier informe son client
que son compte pourra présenter de manière plus ou moins durable des positions
débitrices.
Mais le découvert est également une avance de fonds qui est généralement octroyé dans
le cadre d’un compte courant. C’est une avance qui est sollicitée par un commerçant ou une
entreprise pour des besoins occasionnels ou temporaire.
Par exemple, il peut être sollicité pour financer des activités saisonnières tel que le
tourisme, la campagne de vente de matière de base café-cacao.
S’ajoutent à ce découvert les facilités de caisse qui sont des avances de fonds consentis sans
garantie. Elles sont de très courte durée et sont destinées jour à couvrir pour quelques jours les
besoins d’une échéance difficile. La banque peut accorder les facilités de caisse pour permettre
aux commerçants de payer les salaires ou les impôts.
La différence entre facilités de caisse et le découvert est très relative. Les premières sont
plus épisodiques que le second. Mais ces deux types de crédits ont ceci de commun qu’ils sont
générateurs d’obligations pour le banquier puisque celui-ci est tenu de maintenir la concurrence
bancaire.
Ils se distinguent de la simple tolérance c'est-à-dire du paiement à découvert que peut
effectuer un banquier lors d’une échéance et que le banquier peut renouveler plusieurs fois, tant
que la situation du client est saine.

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La simple tolérance bancaire n’est pas en effet génératrice d’obligation. Autrement dit, le
banquier n’est pas obligé de renouveler cette tolérance.

3) L’ouverture du crédit
On la définit comme un contrat par lequel la banque promet à son client de mettre à
sa disposition sous certaines conditions de taux et de temps une somme d’argent ; le client
restant toutefois libre d’utiliser ou non la somme promise.
La convention d’ouverture de crédit n’est donc pas un prêt au sens du code civil. Il s’agit
plutôt d’une convention préliminaire comportant une promesse unilatérale du banquier.
L’ouverture de crédit peut être à durée déterminée ou à durée indéterminée. Dans ce
second cas elle est résiliable selon les règles du droit commun c’est-à-dire que chaque partie à un
droit de résiliation unilatérale. En pratique, c’est un droit qui dans son exercice est précédé de
l’observation d’un délai de préavis et le non respect de ce délai peut entraîner la responsabilité
soit du banquier, soit du client.
Dans le cadre de ses modalités l’ouverture de crédit peut être renouveler de manière
automatique, si c’est le cas on parle de crédit revolving ; cela veut dire que le crédit promis
devient automatiquement disponible dès lors qu’il est utilisé et remboursé par le client.
Autrement dit, l’ouverture de crédit renaît automatiquement chaque fois que le client rembourse
la somme utilisée. Enfin, il faut signaler que l’ouverture de crédit se fait dans le cadre d’un
compte courant, la convention d’ouverture de crédit vient alors se greffer sur celle du compte
courant.

B- LES CREDITS PAR MOBILISATION DES CREANCES

Mobiliser une créance c’est anticiper sur le paiement ou l’encaissement de celle-ci en


fournissant immédiatement au créancier la somme due sans attendre le terme de la
créance.
Lorsque le banquier mobilise une créance cela signifie qu’il va faire bénéficier
immédiatement à son client la contrepartie de sa créance. Et cette mobilisation par le banquier est
une forme de crédit dans la mesure où le client va disposer de la somme d’argent sans attendre
l’exigibilité des créances qui peut détenir sur des tiers.
Il existe plusieurs techniques de mobilisations, mais les plus courantes sont : l’escompte
et le factoring (l’affacturage).

1) L’escompte
L’escompte est une opération de crédit par laquelle un client remet un effet de commerce
à un banquier qui en paie le montant et qui crédite le compte du client sous déduction d’une
certaine somme représentant le service et les intérêts à courir jusqu’à l’échéance.
Le mot escompte désigne en droit bancaire à la fois l’opération juridique et la somme
déduite.

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a- Du point de vue de l’opération juridique, l’escompte se présente en pratique sous deux


formes : l’escompte par caisse et le crédit d’escompte.
* Dans l’escompte par caisse, il s’agit d’une opération isolée d’escompte le banquier dans ce
cas va accepter d’acquérir un effet qui lui est présenté soit en payant directement le prix en
espèce, soit en créditant le compte du client.
* Dans le crédit d’escompte, le banquier sur la base d’un contrat va prendre à l’avance
d’escompter les effets de commerce qui lui seront présentés par le client à concurrence d’un
certain montant et pendant une période déterminée.
L’escompte en tant qu’opération juridique se fait au moyen d’effet de commerce et ces effets de
commerce qui sont remis sont la lettre de change, le billet à ordre, etc…
On comprend dès lors pourquoi la remise des effets au banquier se fait par des procédés
cambiaires et particulièrement par le procédé de l’endossement. Et cette remise peut être
effectuée par le tireur ; on parle alors escompte au tireur. Cette remise peut être également
effectué par le tiré on parle alors d’escompte fournisseur. Dans ce cas le tireur qui est un
acheteur fait escompter la traite (effet de commerce) par son banquier et paie son fournisseur
avec le produit de l’escompte.
L’opération d’escompte vue sous l’angle juridique est une opération qui va se dénouer
normalement par l’encaissement auprès du tiré. Si le tireur ne paie pas, le banquier dispose de
deux recours contre le client :
- un recours cambiaire sur le fondement de la simple signature de titre ;
- un recours extra cambiaire fondé sur le rapport fondamental qui en l’occurrence est
constitué par la convention d’escompte.

b- Du point de vue de la somme qui est déduite et qui constitue en réalité la rémunération du
banquier, l’escompte comprend non seulement les intérêts mais également les commissions.
* Les intérêts sont constitués par le loyer de l’argent avancé par le banquier. Ces intérêts sont
calculés sous le montant nominal en tenant compte non seulement du taux légal conventionnel,
mais également de la période séparant la remise de l’effet de l’échéance de celui-ci.
* Quant aux commissions, elle vise à rémunérer le service rendu au client par le banquier. Ce
service n’est pas à confondre avec l’argent qui a été remis par le banquier. Ce service est
constitué d’une part par le traitement de l’effet et d’autre par le recouvrement de celui-ci.

2) Le « factoring » ou l’affacturage.
Il présente les traits principaux suivantes :
* Il s’agit d’une convention cadre dans laquelle la banque ou un établissement financier se
charge d’encaisser et de garantir la bonne fin des créances à court terme que peut détenir son
client commerçant à l’occasion de son activité. Et pour exécuter une telle convention la banque
va ouvrir un compte courant destiné à enregistrer les opérations de factoring avec le client. Ainsi,
lorsque celui-ci va remettre une créance au banquier celui-ci va créditer le compte sans attendre
l’encaissement effectif de la créance. Il va par la même occasion débiter le compte de la mission
dite d’affacturassions cette commission représentant sa rémunération.

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* Cette convention cadre qui lie le factor (banque ou établissement financier) à l’adhérant (le
client) contient des clauses spéciales notamment :

a- Une clause dite de globalité ou d’exclusivité par laquelle l’adhérant s’engage à transférer au
factor toutes ces créances commerciales à court terme. Il s’agit là d’une clause de sécurité pour le
factor qui n’aura pas à gérer uniquement les mauvaises créances de l’adhérent et qui se prémunie
contre la concurrence.
b- Une clause d’approbation, par laquelle le factor se réserve un pouvoir de sélection ou
d’approbation des créances qui lui sont présentée. Dans un tel cas le factor peut donc
rejeter une créance, mais ce rejet ne doit pas être abusif.
c- Une clause sur le mécanisme des transferts des créances et toute l’originalité du
factoring se trouve dans ce mécanisme. Lorsque les créances présentées sont des effets de
commerce, elles seront remises ou transférées par le biais de la technique de
l’endossement. Mais souvent la créance à transférer est une créance de droit commun
matérialisé par des factures ou des bons de commande. Dans ce cas le transfert va se
réaliser par voie de subrogation. C’est donc un transfert qui se fera sur la base d’une
quittance subrogative et d’un paiement concomitant.
Dès lors que la convention de factoring est considérée comme valable, son effet principal
consistera pour le factor à recouvrer auprès des tiers les créances qui lui ont été transférés par
l’adhérent.
Etant subrogé dans les droits de l’adhérent, le factor peut se voir opposer tous les moyens
de défense que le tiers débiteur peut soulever contre son créancier c’est-à-dire l’adhérant.
Le factor dans sa mission de recouvrement peut entrer en conflit avec des tiers. Cette
éventualité accroît le risque pour le factor de ne pas être payé.
C’est l’exemple selon lequel le factor se voit opposer une saisie de la créance’ qu’il veut
recouvrer, saisie pratiquée par un créancier de l’adhérent.

C- LES CREDITS PAR SIGNATURE

En matière bancaire, la signature qui est donnée par un banquier peut constituer le crédit
que celui-ci accorde à son client. Parce que cette signature va matérialiser un engagement pour le
banquier de décaisser les fonds dans l’hypothèse où le client est dans l’impossibilité de financer
par ses fonds propres l’opération pour laquelle le banquier a donné sa signature.
Le crédit par signature est donc une garantie donnée par le banquier qui ne suppose
pas une avance immédiateet effective des fonds, c’est une garantie qui se présente sous
plusieurs formes à savoir :
- Le cautionnement bancaire ;
- Les crédits d’acceptation ;
- La garantie à première demande qui sera étudiée en matière internationale car cette
garantie est peu utilisée dans l’ordre interne.

1) Le cautionnement bancaire

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C’est un cautionnement qui auparavant suivait en droit ivoirien les règles du C. CIV.
Mais qui actuellement est régi par une grande partie par l’acte uniforme OHADA sur les sûretés.
Dans cette garantie le banquier va s’engager comme caution envers un tiers de la dette que
le client à contracter envers ce tiers. Autrement dit, ce tiers créancier aura deux débiteurs :
le débiteur initial et le banquier dont la solvabilité est plus sûre.
Le cautionnement bancaire présente tout de même des particularités par rapport au
cautionnement de droit commun.
* C’est d’abord un cautionnement à titre onéreux puisque le client va rémunérer le banquier
qui donne sa caution.
* C’est ensuite un cautionnement solidaire qui exclut le bénéfice de discussion et de division,
le banquier n’est toutefois tenu de payer dans l’hypothèse où la créance (dette) principale est
effectivement due et dès lors que le banquier à payer il dispose de deux (2) actions :
- une action personnelle en remboursement ;
- une action subrogatoire dans la mesure où il est selon les dispositions de l’acte uniforme
subrogé dans les droits du créancier qui l’a désintéressé.
Le cautionnement bancaire se pratique le plus souvent dans les cas où la loi impose la fourniture
d’une caution par un débiteur.
Exemple : En matière d’impôt quand l’administration accepte d’accorder au débiteur un délai de
règlement moyennant un cautionnement donné par un banquier. C’est aussi le cas pour les
cautions de marchés publics ou l’administration impose généralement à celui qui a obtenu le
marché de fournisseur des cautionnements bancaires par exemple pour la bonne exécution du
marché, pour la restitution des avances.
Enfin, le cautionnement bancaire est également utilisé en matière de justice, c’est le cas de la
caution juridicatum solvi qui est exigée pour les étrangers qui agissent devant les juridictions
ivoiriennes.

2) Les crédits d’acceptation


En tout premier, il existe ce qu’on appelle :

a- Le crédit d’acceptation classique.


C’est une forme de crédit qui a recourt aux techniques du droit cambiaire.
Exemple un fournisseur qui n’a pas confiance dans les capacités de paiement de son débiteur
peut exiger que la traite qui sera créée pour le paiement soit acceptée non pas par l’acquéreur lui,
même plutôt par son banquier. Celui-ci va jouer le rôle du tiré-accepteur dans le cas de la traite.
Il joue ce rôle parce qu’il a ouvert au préalable un crédit au profit de son client et ce crédit va en
fait constituer la provision de la traite. Mais l’utilisation de l’ouverture de crédit est retardée
jusqu’à l’échéance du titre.
Si avant cette échéance le véritable débiteur du fournisseur c’est-à-dire l’acquéreur
s’acquitte de sa dette, le banquier n’aura pas à débourser des fonds. Si en revanche, l’acquéreur
ne paie pas jusqu’à l’échéance le fournisseur en sa qualité de tireur-porteur de la traite va
présenter celle-ci au paiement au tiré-accepteur qui sera obligé de s’exécuter.

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Le crédit d’acceptation est dit direct lorsque la lettre de change est tirée sur le banquier
par son client. Il est dit indirect lorsque la lettre de change est tirée par un tiers selon les
instructions du client.

b- Ensuite nous avons le crédit confirmé : dans un tel crédit le banquier n’accepte pas la lettre
de change mais il va plutôt prendre l’engagement envers son client d’accepter et de payer les
lettres de change qui seront tirées sur son client par d’éventuels fournisseurs, mais dans la limite
du crédit qu’il met à la disposition de celui-ci. Et ce crédit confirmé peut-être irrévocable si le
banquier s’est interdit de se délier de son engagement. Il peut être révocable si les termes de
l’engagement du banquier permettent une révocation du crédit. Et dans cette dernière hypothèse
le tiers qui doit tirer la lettre de change sur le client du banquier sera conduite à interroger le
banquier pour savoir s’il confirme ou non son engagement.

PARAGRAPHE II : LES CREDITS A MOYEN TERME

Il s’agit de crédits dont la durée de remboursement est fixée entre deux (2) et cinq
(5) ans. Ils se présentent sous trois formes :
- le prêt direct à moyen terme ;
- le prêt participatif c’est-à-dire un prêt dont la rémunération est majoré par le jeu d’une
clause de participation au bénéfice de l’opération financée par le prêt ;
- le crédit bail ou leasing mobilier.
Le régime juridique des premiers types de crédit est pour l’essentiel analogue au prêt à court
terme.
En revanche le crédit bail mobilier est un crédit dont le régime doit être précisé.

A- DESCRIPTION DE L’OPERATION DU CREDIT BAIL

C’est une opération contractuelle de financement d’un investissement mettant en


présence trois parties : le bailleur – le preneur – le fournisseur du bien ou du matériel.
Le preneur est en général un commerçant qui entend obtenir un matériel d’équipement
pour son activité sans avoir à le payer comptant et sans en devenir nécessairement propriétaire.
Pour ce faire, le commerçant va s’adresser à une société de crédit bail généralement
filiale d’une banque qui va acheter le matériel décrit par le preneur et le donner en location à
celui-ci. Et souvent la société de crédit-bail va donner un mandat au preneur de discuter avec le
fournisseur des caractéristiques du matériel ainsi que son prix.
Le crédit-bail implique ainsi une combinaison de plusieurs techniques contractuelles. Il
fédère selon les situations, un contrat de location, de vente et de mandat.
La location et le mandat lie le bailleur au preneur tandis que la vente met en présence le
bailleur et le fournisseur.
Le contenu du contrat de crédit-bail permet de relever les caractéristiques supplémentaires.
1) Le preneur doit payer les loyers ou redevances au bailleur selon une périodicité
conclue.

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2) Il doit gérer le bien loué en bon père de famille


3) Le bailleur reste propriétaire du bien loué, mais au terme du contrat il va laisser une
option au preneur. Soit mettre fin à la location, soit renouveler celle-ci ou acquérir la
propriété du bien louer pour un prix dont les bases sont contenues dans le contrat. Le
crédit-bail est un contrat complexe irréductible à la catégorie contractuelle du Code Civ.
Dans la pratique le crédit bail est le plus souvent à usage professionnel et dans ce cas peut porter
sur un bien d’équipement ou d’outillage et même un bien à usage personnel ou familial. C’est le
cas des voitures acheté par le biais du crédit-bail pour être mise à la disposition de certains
particuliers.

B- LA SITUATION JURIDIQUE DU PRENEUR


Celui-ci a des droits et est soumis à certaines obligations.

1) Au titre des droits il a :

a- Le droit à la délivrance par le bailleur de la chose louée avec tous ces accessoires
pour en permettre une utilisation normale. Et si cette chose louée présente des vices
cachés le preneur ne dispose pas d’une action en résolution de la vente puisqu’il n’est pas
partie au contrat de vente, mais il dispose d’une action en résiliation du contrat de crédit
bail. Mais cette action peut lui être refusée s’il s’avère qu’il a participé lui-même à l’achat
du bien en sa qualité de mandataire du bailleur et si sa responsabilité est engagée quant
aux vices reprochés au bien.
b- Le droit à l’acquisition du bien loué à la fin du bail. Ce droit d’acquisition permet de
distinguer le contrat de crédit-bail au contrat de bail ordinaire. Ce droit résulte d’une
promesse unilatérale de vente insérée dans le contrat. Mais pour que cette promesse soit
valable il faut que le prix du bien soit déterminé ou déterminable par application aux art
1129 et 1591. c’est la raison pour laquelle les contrats de crédit bail comportent toujours
une clause de cession éventuelle du bien avec fixation au prix de la cession.

2) Au titre des obligations du preneur :


- L’obligation de supporter les risques de la chose ou du bien loué et cette obligation se
matérialisé dans le contrat par une obligation d’assurer le bien contre les risques
éventuels.
- L’obligation d’entretenir le bien loué ;
- L’obligation de payer les loyers sous peine de résiliation ;
- L’obligation de ne pas céder le bien loué et utilisé, mais il est possible de contourner cette
obligation par une clause subordonnant la cession à l’agrément préalable du bailleur.

C- SITUATION JURIDIQUE DU BAILLEUR

1) Ses droits

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Un droit principal celui de percevoir les loyers et ce loyer peut-être mensuel, trimestriel
ou semestriel. Il couvre à la fois la valeur du bien financé par la société crédit bail, le loyer de
l’argent pendant la durée du crédit bail, les charges du bailleur et une marge bénéficiaire. Sur
cette base de calcul on peut dire que le crédit bail est avantageux pour le bailleur et coûteux pour
le preneur.
Mais le bailleur court deux risques qui justifient cet avantage :
1) Le risque de non paiement des loyers par le preneur ;
2) Le risque de non exercice par le preneur de son option d’achat.

2) Ses obligations
- Le bailleur est tenu de laisser au preneur la libre et pleine jouissance du bien, pendant la durée
du contrat.
- Le bailleur doit garantir le preneur contre tous les troubles de droits susceptibles d’être posés
par les tiers.

PARAGRAPHE III : LES CREDITS A LONG TERME


Il s’agit des crédits dont le remboursement est supérieur à sept (7) ans et dans ce type de
crédit on rencontre trois (3) formes :
- Le crédit hypothécaire ;
- Le crédit différé ;
- Le crédit-bail immobilier.

A- LE CREDIT HYPOTHECAIRE
Il s’agit d’un prêt garanti par une hypothèque et consenti pour environ une période de
dix (10) ans. Ce crédit est souvent octroyé par une banque en vue de l’acquisition d’immeuble à
usage d’habitation ou à usage professionnel.
En Côte d’Ivoire ce crédit doit être nécessairement constaté par un acte notarié. Le crédit
hypothécaire présente toutefois des inconvénients.
- Les formalités de prises de l’hypothèque sont longues et coûteuses et l’expérience montre
que les délais de réalisation de l’hypothèque sont aussi longs en cas de défaillance du
débiteur.

B- LE CREDIT DIFFERE
Cette opération de crédit se déroule en deux (2) phases :
- Une phase d’épargne où le candidat au crédit s’engage à épargner pendant une durée
déterminée une somme d’argent et cela en effectuant des versements périodiques à la
banque ;
- Une phase d’octroi du crédit sollicité au candidat, ce prêt étant accompagné du capital
épargné lequel est augmenté par des intérêts légaux et conventionnel.
La banque va cependant prendre des garanties pour s’assurer du remboursement du prêt ;
ces garanties sont multiples la plus courante est celle de l’hypothèque. En Côte d’Ivoire le crédit

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différé trouve une de ses applications à travers le crédit plan épargne logement qui est proposé
par les banques actuelles.
Au total le crédit différé se présente comme une convention complexe intégrant à la fois une
promesse de prêt soumise à des conditions et un prêt. Mais c’est un contrat qui peut se
compliquer davantage si la convention inclut un crédit d’anticipation.

C- LE CREDIT BAIL IMMOBILIER


C’est une opération de même nature que le crédit bail portant sur les meubles (crédit-bail
mobilier) elle entraîne donc l’application des mêmes règles, mais elle comporte des solutions
particulières tirées de l’objet de l’obligation.
En effet, le crédit-bail immobilier a pour objet essentiel de fournir les fonds nécessaires à un
industriel ou un commerçant en vue de lui permettre de se procurer l’immeuble ; dans la
pratique :
 La banque ou l’établissement est propriétaire du terrains ou des constructions à édifier ou
déjà construits.
 La banque et le preneur créent une société civile immobilière qui sera gérée par la banque
et sur la base de cette société les partenaires vont acheter le terrain, édifier les
constructions et donner l’ensemble en location au preneur.
A l’expiration du bail le preneur va exercer son option d’achat en rachetant les parts de la
banque dans la société civile.
* Le preneur peut être au départ propriétaire de l’immeuble, mais il va le vendre à la banque qui
va ensuite décider de le lui louer et cette décision sera formalisé par un contrat contenant au
surplus une promesse de vente selon la formule classique du crédit-bail : Lease-back.
Le crédit-bail immobilier est conclu pour des périodes variant généralement entre 10 et 25 ans.
En pratique la plupart des divers marchés et des grandes surfaces célèbres utilisent ce type de
crédit pour abriter leurs activités.

SECTION II : LES CREDITS DU COMMERCE EXTERIEUR

L’exportateur, l’importateur et tous ceux qui s’occupent du commerce international


utilisent les différentes formes de crédits documentaires.
Le crédit documentaire, la lettre de crédit commerciale et la lettre de crédit sur toutes
ses formes seront étudiés dans ce chapitre.

PARAGRAPHE I : DEFINITION SOMMAIRE DE LA LETTRE DE CREDIT ET


DES PRINCIPAUX TYPES DE LETTRE DE CREDIT

A :Définition
On peut définir sommairement la lettre de crédit comme une promesse de paiement d'une
banque, distincte du contrat de vente ou autres contrats qui en forment la base. Elle permet de réduire
les risques de paiement inhérents au transport des marchandises.
De façon plus détaillée, il s'agit de l'engagement écrit d'une banque (la banque émettrice) remis au vendeur
(le bénéficiaire) à la demande de l'acheteur (le donneur d'ordre) et conformément à ses instructions de régler

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- soit en effectuant un paiement, ou en acceptant ou en négociant des lettres de change (traites) -jusqu'à
concurrence d'une somme précise, contre remise des documents stipulés et dans le délai prescrit.
Pourquoi utiliser une lettre de crédit ?
L'utilisation d'une lettre de crédit est envisagée dans le cours des négociations entre l'acheteur et le
vendeur lorsqu'ils abordent l'importante question du mode de paiement. Le paiement peut s'effectuer de
plusieurs façons : par l'acheteur qui verse un montant en espèces au moment de passer sa commande; par
ouverture de crédit, l'acheteur versant le paiement à la date convenue aprèsavoir pris possession des
marchandises; ou par encaissement documentaire par l'entremise d'une banque. Dans ce dernier cas,
l'acheteur paie la banque encaisseuse pour le compte du vendeur en échange des documents d'expédition qui
comprennent, dans la plupart des cas, les titres des marchandises. Dans les modes de paiement précités, le
vendeur s'en remet entièrement à la bonne volonté et à la capacité de payer de l'acheteur.
Lorsque le vendeur a des doutes quant à la solvabilité de l'acheteur et qu'il désire s'assurer un
paiement rapide, il peut exiger que le contrat de vente prévoie le paiement par lettre de crédit irrévocable. De
plus, si le vendeur ne connaît pas la banque qui émet la lettre de crédit (banque émettrice) ou s'il envoie des
marchandises à l’étranger et qu'il doute de la capacité de la banque émettrice de respecter ses
engagements, il peut, avec l'accord de celle-ci, demander à sa propre banque, ou à une banque de
réputation internationale, telle que la Banque Scotia, d'assumer le risque de la banque émettrice en
confirmant la lettre de crédit.
B : Principaux types de lettres de crédit
La lettre de crédit comporte trois caractéristiques fondamentales, ayant chacune deux options qui
sont décrites ci-après. Toute lettre de crédit présente une combinaison de ces trois caractéristiques.

a) A VUE OU A TERME / USANCE


La lettre de crédit permet au bénéficiaire d'être payé soit immédiatement, sur présentation de
certains documents (lettre de crédit à vue), soit à une date ultérieure établie dans le contrat de vente (lettre de
crédit à terme/usance).

b) REVOCABLE OU IRREVOCABLE
La lettre de crédit peut être révocable, c'est-à-dire qu'elle peut être annulée ou modifiée en tout temps
par la banque émettrice sans avis au bénéficiaire. Toutefois, les tirages négociés avant l'avis d'annulation
ou de modification doivent être honorés par la banque émettrice. La lettre de crédit irrévocable ne peut être
annulée sans le consentement du bénéficiaire.
c) LETTRE DE CREDIT CONFIRMEE OU NON CONFIRMEE
Aux termes d'une lettre de crédit non confirmée, la banque émettrice s'engage à honorer tous les
tirages, pourvu que les conditions de la lettre de crédit aient été respectées. La lettre de crédit confirmée
oblige aussi une autre banque qui se trouve habituellement dans le pays du bénéficiaire, donnant à ce
dernier la satisfaction de faire affaire avec une banque qu'il connaît.

PARAGRAPHE II : LES AVANTAGES DE LA LETTRE DE CREDIT


La lettre de crédit présente des avantages d’une part pour l’exportateur ou le vendeur et d’autre
part pour l’importateur ou l’acheteur.

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A : Pour l’exportateur / le vendeur


• Les lettres de crédit ouvrent les portes du commerce international en offrant un mode de paiement
sûr en contrepartie du respect des obligations contractuelles.
• Une banque se substitue à l'acheteur pour le paiement des marchandises ou des services exportés.
• La banque émettrice s'engage à effectuer le paiement si toutes les conditions énoncées dans la lettre
de crédit sont respectées.
• Des possibilités de financement sont offertes dans de nombreux pays, telles le financement avant
l'expédition garanti par une lettre de crédit ou l'escompte de traites acceptées tirées en vertu de
lettres de crédit.
• L'expertise de la banque est mise à profit pour faciliter le déroulement des opérations
commerciales.
• Le paiement des marchandises expédiées peut être effectué à votre propre banque ou à une autre
banque de votre choix.

B : Pour l’importateur / l’acheteur


• Le vendeur ne sera réglé que lorsque les conditions de la lettre de crédit auront été remplies.
• L'importateur peut fixer les dates d'expédition des marchandises achetées.
• Les ressources ne sont pas immobilisées.

C : Règles et usances uniformes relatives aux crédits documentaires


Les Règles et usances uniformes relatives aux crédits documentaires sont un ensemble de règles
adoptées au niveau international à l'égard de tous les intervenants qui participent à des opérations
effectuées au moyen d'une lettre de crédit. Les règles, qui ont été adoptées par la Chambre de
commerce internationale à Vienne en 1933, ont été révisées plusieurs fois et sont utilisées par les banques
d'à peu près tous les pays.
Les Règles et usances uniformes relatives aux crédits documentaires, présentement en vigueur,
sont un ensemble de règles qui, lorsqu'elles ne contreviennent pas aux lois locales, lient les parties qui
les ont adoptées. Le pouvoir des règles repose sur leur acceptation universelle qui est reconnue par un
énoncé à cet effet dans la lettre de crédit elle-même. Toutes les lettres de crédit documentaire de la
Banque Scotia sont assujetties à ces règles. Vous pouvez obtenir le texte de ces règles à toute succursale
de la Banque Scotia.

D : Principes généraux des Règles et usances uniformes relatives aux crédits


documentaires
• L'émission d'une lettre de crédit est une opération distincte du contrat de vente ou de tout autre
contrat qui peut en former la base. Les banques ne sont en aucune façon concernées ou liées par de
tels contrats, même si la lettre de crédit y fait référence.
• Dans les opérations où interviennent des lettres de crédit, toutes les parties ont à tenir compte des
documents et non des contrats auxquels les documents peuvent se rapporter.
• Avant de procéder au paiement ou à l'acceptation des traites, les banques ont la responsabilité
d'examiner les documents pour s'assurer qu'ils sont établis conformément aux conditions de la
lettre de crédit.

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• Les banques n'assument aucune responsabilité quant à la forme ou à l’authenticité des documents;
aux marchandises décrites dans les documents; ou à l'accomplissement par le vendeur de ses
obligations.

PARAGRAPHE III : LES TYPES PARTICULIERS DE LETTRES DE CREDIT


Nous avons précédemment décrit les lettres de crédit de base utilisées pour couvrir l'expédition de
marchandises. En plus des trois types de base, il existe diverses formules adaptées à des circonstances
particulières

A: Lettre de crédit avec clause rouge


Une lettre de crédit avec clause rouge comporte une clause traditionnellement écrite en rouge,
qui autorise la banque agissant à titre de banque négociatrice ou de banque payeuse de payer le
bénéficiaire avant l'expédition. Cela permet l'achat et le stockage des marchandises de différents
fournisseurs et d'organiser le transport conformément aux conditions de la lettre de crédit. Ces
avances seront déduites du montant à payer sur présentation des documents requis en vertu de la lettre
de crédit. Si le bénéficiaire n'envoie pas les marchandises ou ne peut le faire avant l'expiration de la
lettre de crédit, la banque émettant doit rembourser la banque négociatrice ou la banque payeuse et se
faire rembourser par le donneur d'ordre.
Ces crédits prévoient parfois que les avances soient garanties par des récépissés d'entrepôt
provisoires jusqu'à l'expédition. Les bénéficiaires de lettres de crédit avec clause rouge sont toujours
des courtiers ou des agents intervenant pour les acheteurs dans un domaine particulier.

B : Lettre de crédit transférable


Une lettre de crédit transférable permet au bénéficiaire d'agir à titre d'intermédiaire et de
transférer ses droits en vertu d'une lettre de crédit à un tiers ou des tiers qui peuvent être les
fournisseurs des marchandises. Si la lettre de crédit permet les expéditions partielles, des sommes
partielles peuvent être transférées à plus d'un bénéficiaire. La lettre de crédit ne peut cependant être
transférée qu'une seule fois : les seconds bénéficiaires ne peuvent transférer leurs droits à un tiers.
Pour la transférer, le premier bénéficiaire doit soumettre une demande expresse à la banque autorisée.
Pour être transférable, une lettre de crédit doit être identifiée à cet effet par la banque
émettant qui ne peut effectuer le transfert que sur demande expresse du donneur d'ordre. Le donneur
d'ordre doit être conscient du fait qu'il ne connaîtra habituellement pas le second bénéficiaire, le
fournisseur probable.
Les conditions de la lettre de crédit transférée doivent être identiques à celles de la lettre de
crédit d'origine, sauf pour les exceptions suivantes :
• Le premier bénéficiaire peut être indiqué comme le donneur d'ordre sur le crédit transféré.
• Le montant de la lettre de crédit et les prix unitaires, le cas échéant, peuvent être inférieurs à ceux de
la lettre de crédit d'origine (la différence étant la marge de profit du premier bénéficiaire).
• La date extrême d'expédition, le cas échéant, et la date d'expiration figurant sur la lettre de crédit
d'origine doivent être rapprochées.
• Le pourcentage applicable à la couverture d'assurance, le cas échéant, doit être augmenté pour
répondre aux exigences de la lettre de crédit d'origine.

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• Lorsqu'un tirage est effectué, le premier bénéficiaire substitue normalement ses factures à celles du
second bénéficiaire jusqu'à concurrence du montant et des prix unitaires prévus aux termes de la lettre
de crédit d'origine, la différence représentant son profit.

C : Lettre de crédit adossée


Bien que le terme «adossée» ne soit pas inscrit sur la lettre de crédit, il est utilisé dans les opérations
mettant en jeu deux lettres de crédit irrévocables.
Ces opérations interviennent lorsqu'un vendeur reçoit une lettre de crédit couvrant les marchandises
qui doivent être obtenues d'un tiers lequel demande une lettre de crédit. La «seconde» banque émettrice
demande à la première banque émettrice de la rembourser après avoir effectué le paiement en vertu de la
deuxième lettre de crédit.
La différence entre la lettre de crédit adossée et la lettre de crédit transférable réside dans le fait que
dans une lettre de crédit transférable, les droits en vertu de la lettre de crédit existante sont transférés, tandis
que dans l'opération adossée, différentes lettres de crédit sont, émises. Étant donné que des problèmes
techniques peuvent surgir dans les opérations adossées, les banques ont tendance à déconseiller leur
utilisation.

D : Lettre de crédit à paiement différé


En vertu d'une lettre de crédit à paiement différé, le donneur d'ordre ne paie pas avant une date
déterminée selon les conditions de la lettre de crédit. Aucune traite n'est exigée, ce qui évite les «droits de
timbre» imputés par certains pays sur les lettres de change (traites). L'exportateur peut faire crédit à un
importateur en raison de la concurrence du marché ou pour financer l'importateur si cela lui permet de
conclure la vente.

E : LES AUTRES TYPES DE LETTRES DE CREDIT


Les lettres de crédit dont il a été question jusqu'ici couvrent le transport de marchandises d'une
destination à une autre. Il existe d'autres types de lettres de crédit qui ne se rapportent pas précisément au
transport des marchandises. La principale est la suivante :

Lettre de crédit stand-by


La lettre de crédit stand-by s'applique en général aux opérations où il y a lieu de prévoir la
défaillance du donneur d'ordre dans l'exécution d'un contrat ou l'accomplissement d'une obligation. En
pareil cas, le bénéficiaire peut effectuer un tirage sur la lettre de crédit. Les lettres de crédit stand-by peuvent
être utilisées en remplacement des garanties de bonne exécution ou émises pour garantir des prêts consentis
par une entreprise à une autre, assurant ainsi le paiement au créancier si l'autre partie ne rembourse pas sa
dette à la date d'échéance. Même si le donneur d'ordre prétend ne pas être en défaut, la banque qui émet la
lettre de crédit est tenue d'effectuer le paiement pourvu que le bénéficiaire présente les documents stipulés,
habituellement une traite à vue, et une mise en demeure.

PARAGRAPHE IV: LES ETAPES D’UNE OPERATION D’IMPORTATION COMPORTANT


LETTRE DE CREDIT
1 : Contrat de vente

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Le contrat de vente officialise l'accord entre l'acheteur et le vendeur et précise les conditions de la
vente sur lesquelles les deux parties se sont entendues. Le contrat doit comprendre : une description des
marchandises; le montant; le prix unitaire; les conditions de la livraison; le délai accordé pour l'expédition
et la présentation des documents; la monnaie; et le mode de paiement.

A : Demande et contrat de lettre de crédit


La demande de lettre de crédit et le contrat de lettre de crédit sont des documents de la banque qui
énoncent les conditions de paiement et de remboursement intervenues entre la banque émettrice et son
client. Ils contiennent également les directives du client à l'intention de la banque émettrice. La lettre de
crédit doit être émise conformément auxdirectives du client. Il est donc important que la demande soit
remplie entièrement et avec exactitude, pour éviterd'avoir à la modifier. Le contratconstitue un
engagement par le client de rembourser la banque émettrice pour les tirages payés conformément aux
conditions de la lettre de crédit, et représente habituellement une autorisation de débiter le compte du
client.

B : Émission de la lettre de crédit


La banque émettrice prépare la lettre de crédit comme il est indiqué dans la demande et l'envoie
par télétransmission ou par poste aérienne à la banque nidificatrice (une succursale ou un correspondant de
la banque émettrice). La banque émettrice indique à la banque notificative s'il y a lieu d'ajouter ou non sa
confirmation, conformément aux directives du client.

C : Banque notificatrice
La banque notificatrice envoie la lettre de crédit au bénéficiaire (le vendeur) en lui indiquant
qu'elle n'assume aucune responsabilité à cet égard. Toutefois, s'il a été demandé à la banque notificatrice de
confirmer la lettre de crédit et qu'elle accepte de le faire, elle ajoutera une clause en vertu de laquelle elle
s'engage à honorer les traites du bénéficiaire, pourvu que les documents confirment que toutes les
conditions de la lettre de crédit ont été remplies.

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Emission
VENDEUR Centrale de vente ACHETEUR

Notification de la Demande de
lettre de crédit la lettre de crédit

BANQUE BANQUE
NOTIFICATRICE / EMETTRICE
CONFIRMATRICE Demande de
Notification et le cas échéant,
confirmation de la lettre de crédit

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CHAPITRE III : LES GARANTIES (SURETES) DES CREDITS BANCAIRES

Certaines opérations de crédit comportent par leur nature même d’importantes


garanties : tels sont l’escompte, auquel pour cette raison les banquiers sont traditionnellement
très attachés, et la cession de créances professionnelle aménagée par la loi.
On examinera ci-après les principales sûretés qui peuvent être stipulées pour garantir
le remboursement de n’importe quel crédit, en procurant au banquier donneur de crédit
l’engagement d’un nouveau débiteur (garanties ou sûretés personnelles) ou l’affectation
d’un bien à la garantie du crédit (garanties ou sûretés réelles).

SECTION 1 : LES SURETES PERSONNELLES


Aux termes de l’Article 2 de l’acte uniforme portant organisation des sûretés :
« La sûreté personnelle consiste en l’engagement d’une personne de répondre de
l’obligation du débiteur principal en cas de défaillance de celui-ci ou à première
demande du bénéficiaire de la garantie ».
Nous examinerons le cautionnement et la lettre de garantie.

PARAGRAPHE I : LE CAUTIONNEMENT
C’est un contrat par lequel, la caution s’engage, envers le créancier qui accepte,
d’exécuter l’obligation du débiteur si celui-ci n’y satisfait pas lui-même.
Cet engagement peut être contracté sans ordre du débiteur et même à son insu.

A- FORMATION DU CAUTIONNEMENT
Le cautionnement ne se présume pas, quelle que soit la nature de l’obligation
garantie. A peine de nullité, il doit être convenu de façon expresse entre la caution et le
créancier.
Le cautionnement doit être constaté dans un acte comportant la signature des deux
parties et la mention, écrite de la main de la caution, de la somme maximale garantie, en
toutes lettres et en chiffres. En cas de différence, le cautionnement vaut pour la somme
exprimée en lettres.
La caution qui ne sait ou ne peut écrire doit se faire assister de deux témoins qui
certifient, dans l’acte de cautionnement son identité et sa présence et attestent, en outre, que la
nature et les effets de l’acte lui ont été précisés. La présence des témoins certificateurs
dispense la caution de l’accomplissement des formalités prévues par l’alinéa précédent.
La caution doit présenter des garanties de solvabilité appréciées en tenant compte de
tous les éléments de son patrimoine au cas où le débiteur ne peut trouver une caution, il
pourra la remplacer par toute sûreté réelle donnant les mêmes garanties au créancier. Par
ailleurs, lorsque la caution reçue par le créancier, volontairement ou en justice, est devenue
ensuite insolvable, le débiteur doit en fournir une autre ou fournir une sûreté réelle donnant
les mêmes garanties au créancier.
L’engagement de la caution ne peut être contracté à des conditions lues onéreuses que
l’obligation principale, sous peine de réduction à concurrence de celle-ci, ni excéder ce qui est

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dû par le débiteur principal au moment des poursuites. En d’autres termes, comme le précise
Al. 4 de l’Art 7 : « Le débiteur principal ne peut aggraver l’engagement de la caution
par une convention postérieure au cautionnement ».
Concernant son renouvellement, le cautionnement général peut être renouvelé lorsque
la somme maximale est atteinte. Le renouvellement doit être exprès, toute clause contraire est
réputée non écrite.
Quant à sa révocation, il peut être révoqué, à tout moment, par la caution avant que la
somme maximale garantie ait été atteinte. Tous les engagements du débiteur garanti nés avant
la révocation restent garantis par la caution.

B- MODALITES DU CAUTIONNEMENT
En pratique, pour éviter les discussions, les cautionnements demandés par les banques
sont toujours stipulés solidaires et indivisibles.
La caution peut, elle-même, se faire cautionner par un certificateur désigné comme tel
dans le contrat.

C- EFFETS DU CAUTIONNEMENT
La caution n’est tenue de payer la dette qu’en cas de non paiement du débiteur
principal, c’est pourquoi, le créancier doit aviser la caution de toute défaillance du débiteur
principal et ne peut entreprendre de poursuites contre elle qu’après une mise en demeure de
payer adressée au débiteur et restée sans effet.
Toutefois, la prorogation du terme accordée au débiteur principal par le créancier doit
être notifiée par ce dernier à la caution. Celle-ci est en droit de refuser le bénéfice de cette
prorogation et de poursuivre le débiteur pour le forcer au paiement ou obtenir une garantie ou
une mesure conservatoire.
Nonobstant toute clause contraire, la déchéance du terme accordé au débiteur principal
ne s’étend pas automatiquement à la caution qui ne peut être requise de payer qu’à l’échéance
fixée à l’époque où la caution a été fournie. Toutefois, la caution encourt la déchéance du
terme si, après mise en demeure, elle ne satisfait pas à ses propres obligations à l’échéance
fixée.
Cependant, s’il existe plusieurs cautions pour un même débiteur et une même dette,
sauf stipulation de solidarité entre elles ou renonciation par elles à ce bénéfice, chacune
d’elles peut, sur premières poursuites du créancier, demander la division de la dette entre les
cautions solvables au jour où l’exception est invoquée.
La caution ne répond pas des insolvabilités des autres cautions poursuivies sans
pouvoir la reporter sur les autres cautions.
Lorsqu’il existe plusieurs cautions simples ou solidaires pour une même dette, si l’une
des cautions a utilement acquitté la dette, elle a un recours contre les autres cautions, chacune
pour sa part et pour sa portion.
La caution peut agir en paiement contre le débiteur principal ou demander la
conservation de ses droits dans le patrimoine de celui-ci, avant même d’avoir payé le
créancier :

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- dès qu’elle est poursuivie ;


- lorsque le débiteur est en état de cessation des paiements ou en déconfiture ;
- lorsque le débiteur ne l’a pas déchargée dans le délai convenu ;
- lorsque la dette est devenue exigible par l’échéance du terme sous lequel elle avait été
contractée.

D- EXTINCTION DU CAUTIONNEMENT
En réalité, l’extinction partielle ou totale de l’obligation principale entraîne, dans la
même mesure, celle de l’engagement de la caution. En effet, la dation en paiement libère
définitivement la caution, même si le créancier est ensuite évincé de la chose acceptée par lui.
Toute clause contraire est réputée non écrite.
La novation de l’obligation principale par changement d’objet ou de cause, la
modification des modalités ou sûretés dont elle était assortie libère la caution à moins qu’elle
n’accepte de reporter sa garantie sur la nouvelle dette. Toute clause contraire stipulée avant la
novation est réputée non écrite.
Les engagements de la caution simple ou solidaire passent à ses héritiers uniquement pour les
dettes nées antérieurement au décès de la caution.

PARAGRAPHE II : LA LETTRE DE GARANTIE


La lettre de garantie est une convention par laquelle à la requête ou sur instructions du
donneur d’ordre, le garant s’engage à payer une somme déterminée au bénéficiaire, sur
première demande de la part de ce dernier.
La lettre de contre garantie est une convention par laquelle, à la requête ou sur instructions du
donneur d’ordre ou du garant, le contre garant s’engage à payer une somme déterminée au
garant, sur première demande de la part de ce dernier.

A- FORMATION DE LA LETTRE DE GARANTIE

Les lettres de garantie et de contre garantie ne peuvent être souscrites sous peine de
nullité par les personnes physiques.
Les conventions de garantie et de contre garantie ne se présument pas. Elles doivent être
constatées par un écrit.

B- EFFETS DE LA LETTRE DE GARANTIE


Sauf clause contraire expresse, le droit à garantie du bénéficiaire n’est pas cessible.
Toutefois, l’incessibilité du droit à garantie n’affecte pas le droit du bénéficiaire de céder tout
montant auquel il aurait droit en vertu du rapport de base.
La garantie et la contre garantie prennent effet à la date où elles sont émises sauf
stipulation d’une prise d’effet à une date ultérieure.
Sauf clause contraire expresse les instructions du donneur d’ordre de la garantie et la contre
garantie sont irrévocables.
Le garant et le contre garant ne sont obligés qu’à concurrence de la somme stipulée

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dans la lettre de garantie ou de contregarantie sous déduction des paiements antérieurs faits
par le garant ou le donneur d’ordre non contestés par le bénéficiaire.
La garantie ou la contregarantie cesse :
- soit au jour calendaire spécifié ou à l’expiration du délai prévu ;
- soit à la présentation au garant ou au contregarant des documents libératoires spécifiés
dans la lettre de garantie ou de contregarantie ;
- soit sur déclaration écrite du bénéficiaire libérant le garant et le contregarant de leur
obligation.

SECTION 2 : LES SURETES REELLES

PARAGRAPHE I : SURETES MOBLIERES


Les sûretés mobilières comprennent : le droit de rétention, le gage, les nantissements
sans dépossession et les privilèges.
Les sûretés mobilières soumises à publicité font l’objet d’une inscription au Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier prévu par les dispositions portant organisation et
fonctionnement de ce Registre.

A- DROIT DE RETENTION
Le créancier qui détient légitimement un bien du débiteur peut le retenir jusqu’à
compter paiement de ce qui lui est dû, indépendamment de toute autre sûreté.
Cependant, le créancier doit renoncer au droit de rétention si le débiteur lui fournit une
sûreté réelle équivalente.
Si le créancier ne reçoit ni paiement, ni sûreté, il peut, après signification faite au débiteur et
au propriétaire de la chose, exercer ses droits de suite et de préférence comme en matière de
gage.

B- GAGE
Le gage est le contrat par lequel un bien meuble est remis au créancier ou à un tiers
convenu entre les parties pour garantir le paiement d’une dette.

1) Constitution du gage
Le gage peut être constitué pour des dettes antérieures, futures ou éventuelles à la
condition qu’elles ne soient pas entachées de nullité. L’annulation de la créance garantie
entraîne l’annulation du gage
En effet, tout bien meuble, corporel ou incorporel, est susceptible d’être donné en gage.
Par ailleurs, les parties peuvent convenir de la subrogation, en cours d’exécution du
contrat, de la chose gagée par une autre chose.
Il faut noter que le gage peut également porter sur des sommes ou des valeurs déposées à titre
de cautionnement par les fonctionnaires, les officiers ministériels ou toute autre personne pour
garantir les abus dont ceux-ci pourraient être responsables et les prêts consentis pour la
constitution de ce cautionnement.
Concernant le constituant du gage, il doit être propriétaire de la chose gagée. S’il ne

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l’est pas, le créancier gagiste de bonne foi peut s’opposer à la revendication du propriétaire
dans les conditions prévues pour le possesseur de bonne foi.
Toutefois, le constituant du gage peut être le débiteur ou un tiers. Dans ce dernier cas,
le tiers est tenu comme une caution réelle.
Le contrat de gage ne produit effet que si la chose gagée est effectivement remise au
créancier ou à un tiers convenu entre les parties.
Quelle que soit la nature de la dette garantie, le contrat de gage n’est opposable aux tiers que
s’il est constaté par un écrit dûment enregistré contenant indication de la somme due ainsi que
l’espèce, la nature et la quantité des biens meubles donnés en gage.
Toutefois, l’écrit n’est pas nécessaire dans les cas où la loi nationale de chaque État partie
admet la liberté de preuve en raison du montant de l’obligation.

2) Modalités particulières du gage


a- Le débiteur qui met en gage sa créance contre un tiers dénommé doit remettre au
créancier gagiste son titre de créance et signifier à son propre débiteur le transfert de
sa créance à titre pignoratif ; à défaut, le créancier gagiste peut procéder à cette
signification.
Sur la demande du créancier gagiste, le débiteur transféré peut s’engager à payer celui-
ci directement. A peine de nullité, cet engagement est constaté par un écrit. Dans ce
cas, le débiteur transféré ne peut opposer au créancier gagiste les exceptions fondées
sur ses rapports personnels avec son propre créancier.
Le créancier du débiteur transféré reste tenu, solidairement avec celui-ci, du paiement
de la créance gagée.
Le créancier gagiste qui a obtenu paiement de la créance transférée à titre pignoratif
doit rendre compte à son propre débiteur.
La mise en gage de marchandises dont le débiteur peut disposer par bordereau de
nantissement, connaissement, récépissé de transport ou de douane, est constituée suivant les
dispositions propres à chacun de ces titres ou documents.
Les propriétés incorporelles sont mises en gage dans les conditions prévues par les
textes particuliers à chacune d’elles. A défaut.

3) Effets de gage
Le créancier gagiste retient ou fait retenir la chose gagée par le tiers convenu jusqu’à
paiement intégral, en principal, intérêts et frais, de la dette pour laquelle le gage a été
constitué.
En effet, s’il survient une ou plusieurs autres dettes entre le même débiteur et le même
créancier, postérieurement à la mise en gage et devenues exigibles avant le paiement de la
première dette, le créancier peut retenir ou faire retenir la chose gagée jusqu’à complet
paiement de toutes les dettes, même en l’absence de toute supputation contractuelle en ce
sens.
Par conséquent, faute de paiement à l’échéance, le créancier gagiste muni d’un titre
exécutoire peut faire procéder à la vente forcée de la chose gagée, huit (8) jours après une
sommation faite au débiteur et s’il y a lieu, au tiers constituant du gage dans les conditions

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prévues par les dispositions organisant les voies d’exécution.


Sauf stipulation contraire, le créancier gagiste ne peut user de la chose gagée ni en
percevoir les fruits. S’il est autorisé à percevoir les fruits, il doit les imputer, sauf clause
contraire, sur ce qui lui est dû en intérêts et capital.
Le créancier ou le tiers convenu doit veiller sur la chose et en assurer la conservation comme
le doit un dépositaire rémunéré.
Ainsi, si la chose menace de périr, le créancier ou le tiers convenu peut, sur
autorisation de la juridiction compétente statuant en matière d’urgence, la vendre et les effets
du gage sont alors reportés sur le prix.
Il faut noter que le gage est indivisible nonobstant la divisibilité de la dette envers les
héritiers du débiteur ou ceux du créancier. C’est pourquoi, l’héritier du débiteur, qui a payé sa
part de la dette, ne peut demander la restitution de sa portion dans le gage, celui-ci fut-il
divisible par nature, tant que la dette n’est pas entièrement acquittée.
En clair, l’héritier du créancier, qui a reçu sa part de la créance, ne peut remettre le gage,
celui-ci fut-il divisible, au préjudice des cohéritiers qui ne sont pas payés.

4) Extinction du gage
Le gage prend fin lorsque l’obligation qu’il garantit est entièrement éteinte.
Le gage disparaît indépendamment de l’obligation garantie si la chose est volontairement
restituée au débiteur ou au tiers constituant où lorsque la juridiction compétente en ordonne la
restitution pour faute du créancier gagiste, sauf désignation d’un séquestre qui aura la mission
d’un tiers convenu.

C- NANTISSEMENTS SANS DEPOSSESSION


Peuvent être nantis, sans dépossession du débiteur :
- Les droits d’associés et valeurs mobilières ;
- Le fonds de commerce ;
- Le matériel professionnel ;
- Les véhicules automobiles ;
- Les stocks de matières premières et de marchandises.

1) Nantissement des droits d’associés et valeurs


Les droits d’associés et valeurs mobilières des sociétés commerciales et ceux cessibles
des personnes morales assujetties à l’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier peuvent faire l’objet d’un nantissement conventionnel ou judiciaire.
Le nantissement doit être constitué par acte authentique ou sous seing privé dûment
enregistré. Il doit, à peine de nullité, comporter les mentions suivantes :
1) Les prénoms, noms et domiciles du créancier, du débiteur et du constituant du
nantissement si celui-ci est un tiers ;
2) Le siège social et le numéro d’immatriculation au Registre du Commerce et Crédit
Mobilier de la personne morale émettrice des droits d’associés et valeur mobilières.
3) Le nombre et, le cas échéant, les numéros des titres nantis ;
4) Le montant de la créance garantie ;

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5) Les conditions d’exigibilité de la dette principale et des intérêts ;


6) L’élection de domicile du créancier dans le ressort de la juridiction où est tenu le
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier du lieu d’immatriculation de la société.

Le nantissement confère au créancier :


- un droit de suite et de réalisation qu’il exerce conformément aux dispositions de
l’article 56-1 ; (A-U portant sur les sûretés) ;
- un droit de préférence qu’il exerce conformément aux dispositions de l’article 149 ci-
après.

2) Nantissement du fonds de commerce et privilège du vendeur de fonds de


commerce
a- Nantissement du fonds de commerce
Le nantissement du fonds de commerce porte sur la clientèle, l’enseigne, le nom
commercial, le droit au bail commercial et les licences d’exploitation.
Il peut porter, aussi, sur les autres éléments incorporels du fonds de commerce tels que
les brevets d’invention, marques de fabrique et de commerce, dessins et modèles et autres
droits de la propriété intellectuelle ainsi que sur le matériel.
Le nantissement conventionnel ou judiciaire ne produit effet que s’il est inscrit au
Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.

b- Privilège du vendeur de fonds de commerce


Pour produire son effet translatif et être opposable aux tiers, la vente doit être inscrite
au Registre du Commerce et du crédit Mobilier à la demande de l’acquéreur immatriculé.
En effet, sous réserve de l’article des dispositions de l’article 73, le vendeur du fonds
de commerce, pour bénéficier de son privilège et de l’action résolutoire prévus par les
dispositions relatives à la vente du fonds de commerce, doit faire inscrire la vente au Registre
du Commerce et du Crédit Mobilier.

c- Règles de publicité communes au nantissement du fonds de commerce et au


privilège du vendeur

3) Nantissement du matériel professionnel et des véhicules automobiles


Le matériel servant à l’équipement de l’acheteur pour l’exercice de sa profession qu’il
soit neuf ou usagé, peut faire l’objet d’un nantissement au bénéfice du vendeur.
Le matériel faisant partie d’un fonds de commerce peut être nanti en même temps que
les autres éléments du fonds ou séparément, en dehors de toute vente.
Les dispositions applicables au nantissement du matériel professionnel s’appliquent
également aux véhicules automobiles assujettis à une déclaration de mise en circulation quelle
que soit la destination de leur achat.
Aux termes de l’article 95, le nantissement du matériel et des véhicules automobiles
ne produit effet que s’il est inscrit au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier.
L’inscription conserve les droits du créancier pendant cinq années à compter de sa

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date ; son effet cesse si elle n’a pas été renouvelée avant l’expiration de ce délai.
Il faut noter que le débiteur ne peut vendre tout ou partie du matériel grevé d’un
nantissement sans l’accord préalable du créancier nanti ou, à défaut, sans autorisation
judiciaire. Par conséquent, à défaut d’un tel accord ou d’une telle autorisation judiciaire, s’il y
a vente du matériel nanti, la dette devient exigible immédiatement.
Si elle n’est pas payée, le débiteur sera soumis à la procédure de redressement
judiciaire ou de liquidation des biens si une telle procédure lui est applicable.

4) Nantissement des stocks


Aux termes de l’article 100 « Les matières premières, les produits d’une exploitation
agricole ou industrielle, les marchandises destinées à la vente peuvent être nantis sans
dépossession par l’émission d’un bordereau de nantissement, à condition de constituer un
ensemble déterminé de choses fongibles avant l’émission du titre ».
Concernant la forme, le nantissement des stocks est constitué par un acte authentique
ou sous seing privé dûment enregistré. A peine de nullité, l’acte constitutif de nantissement
doit comporter les mentions suivantes :
a) Les prénoms, noms, domiciles et professions des parties et s’il y a lieu, le numéro
d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier du débiteur qui
constitue le nantissement ;
b) Une description précise du bien engagé permettant de l’identifier par sa nature, sa
qualité, sa quantité, sa valeur et sa situation ;
c) Le nom de l’assureur qui assure contre l’incendie et la destruction, le stock nanti ainsi
que l’immeuble où il est entreposé ;
d) Le montant de la créance garantie ;
e) Les conditions d’exigibilité de la dette principale et de ses intérêts ;
f) Le nom du banquier chez lequel le bordereau de nantissement est domicilié.
En effet, le nantissement des stocks ne produit effet que s’il est inscrit au Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier, dans les conditions prévues par les dispositions
réglementant ce Registre et cette inscription conserve les droits du créancier nanti pendant une
année à compter de sa date ; son effet cesse si elle n’a pas été renouvelée avant l’expiration de
ce délai.
Un bordereau est remis au débiteur après inscription. Il est remis par le débiteur au
créancier par voie d’endossement signé et daté.
Il n’est valable que trois ans à compter de la date de son émission, sauf
renouvellement.
Ainsi, le débiteur émetteur du bordereau de nantissement a la responsabilité du stock
confié à sa garde et à ses soins.
Le débiteur conserve le droit de vendre les stocks nantis ; il ne peut livrer les biens
vendus qu’après consignation du prix chez le banquier domiciliataire. A défaut d’une telle
consignation, il est fait application de l’article 105 ci-après « A défaut de paiement de la
dette à l’échéance, le créancier ou le porteur du bordereau de nantissement procède à la
réalisation du stock nanti conformément aux dispositions de l’article 56-1 ci-dessus ».

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PARAGRAPHE II : HYPOTHEQUES

A- GENERALITES
L’hypothèque est une sûreté réelle immobilière conventionnelle ou forcée. Elle
confère à son titulaire un droit de suite et un droit de préférence. (Article 117).
Le droit de suite s’exerce selon les règles de la saisie immobilière.
Le droit de préférence s’exerce, par subrogation, sur l’indemnité d’assurance de l’immeuble
sinistré.
Seuls les immeubles immatriculés peuvent faire l’objet d’une hypothèque.
Peuvent faire l’objet d’une hypothèque :
1) Les fonds bâtis ou non bâtis et leurs améliorations ou constructions survenues, à
l’exclusion des meubles qui en constituent l’accessoire ;
2) Les droits réels immobiliers régulièrement inscrits selon les règles du régime foncier.
L’hypothèque ne peut porter que sur des immeubles présents et déterminés.
Elle est indivisible par nature et subsiste totalement sur les immeubles affectés jusqu’à
complet paiement et malgré la survenance d’une succession.
Tout acte conventionnel ou judiciaire constitutif d’hypothèque doit être inscrit au livre
foncier conformément aux règles de la publicité foncière prévues à cet effet.

L’extinction de l’hypothèque conventionnelle ou forcée résulte :


- de l’extinction de l’obligation principale ;
- de la renonciation du créancier à l’hypothèque ;
- de la péremption de l’inscription attestée, sous sa responsabilité, par le conservateur de
la propriété foncière, cette attestation devant mentionner qu’aucune prorogation ou
nouvelle inscription n’affecte la péremption ;
- de la purge des hypothèques résultant du procès verbal de l’adjudication sur
expropriation forcée et du paiement ou de la consignation de l’indemnité définitive
d’expropriation pour cause d’utilité publique.

B- HYPOTHEQUES CONVENTIONNELLES
Comme le stipule l’Article 126, l’hypothèque conventionnelle résulte d’un contrat
soumis aux conditions du présent chapitre.
L’hypothèque conventionnelle ne peut être consentie que par celui qui est titulaire du droit
réel immobilier régulièrement inscrit et capable d’en disposer.

Aux termes de l’Article 128, l’hypothèque conventionnelle est consentie, selon la loi
nationale du lieu de situation de l’immeuble :
- Par acte authentique établi par le notaire territorialement compétent ou l’autorité
administrative ou judiciaire habilitée à faire de tels actes ;
- Ou par acte sous seing privé dressé suivant un modèle agréé par la conservation de la
propriété foncière.
La procuration donnée à un tiers pour constituer une hypothèque en la forme notariée doit être
établie en la même forme authentique.
L’article 129 précise que tant que l’inscription n’est pas faite, l’acte d’hypothèque est

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inopposable aux tiers et constitue, entre les parties, une promesse synallagmatique qui
les obligent à procéder à la publicité.
L’hypothèque consentie pour sûreté d’une ouverture de crédit à concurrence d’une
somme déterminée à fournir prend rang à la date de sa publication sans égard aux dates
successives de l’exécution des engagements pris par le fournisseur du crédit.

C- HYPOTHEQUES FORCEE
L’hypothèque forcée est celle qui est conférée, sans le consentement du débiteur, soit
par la loi, soit par une décision de justice.

1) Hypothèques forcées légales


L’hypothèque légale de la masse des créanciers est prévue par l’Acte uniforme
organisant les procédures collectives ; elle est inscrite dans le délai de dix jours à compter
de la décision judiciaire d’ouverture de la procédure collective à la requête du greffier
ou du syndic (Article 133).
En effet, le vendeur, l’échangiste ou le copartageant peut exiger de l’autre partie à
l’acte une hypothèque sur les immeubles vendus, échangés ou partagés pour garantir le
paiement total ou partiel du prix, de la suite de l’échange ou des créances résultant du partage.
Ainsi, à défaut de stipulation d’hypothèque conventionnelle, le vendeur, l’échangiste ou le
copartageant peuvent, en vertu d’une décision de la juridiction compétente, obtenir
l’hypothèque forcée sur lesdits immeubles.

2) Hypothèques forcées judiciaires


Pour sûreté de sa créance, en dehors des cas prévus par les articles 133 à 135, le
créancier peut être autorisé à prendre inscription provisoire d’hypothèque sur les immeubles
de son débiteur en vertu d’une décision de la juridiction compétente du domicile du débiteur
ou du ressort dans lequel sont situés les immeubles à saisir.
La décision rendue indique la somme pour laquelle l’hypothèque est autorisée.
La décision est exécutoire sur minute, nonobstant opposition ou appel.

PARAGRAPHE III : EFFETS DES HYPOTHEQUES

Dans le cas où l’immeuble hypothéqué devient insuffisant pour garantir sa


créance, par suite de destructions ou de dégradation, le créancier peut poursuivre le
paiement de sa créance avant le terme ou obtenir une autre hypothèque (Article 145).
En cas de non paiement à l’échéance ou dans le cas prévu par l’article 145 ci-dessus, le
créancier exerce son droit de suite et son droit de préférence conformément à l’article 117 ci-
dessus.
Le droit de suite s’exerce contre le débiteur et tout tiers détenteur de l’immeuble dont
le titre est publié postérieurement à l’hypothèque.
Bien que le tiers détenteur ne soit pas personnellement obligé à la dette, il peut désintéresser
le créancier poursuivant du montant intégral de sa créance, en capital, intérêts et frais, en se

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subrogeant à lui.

CHAPITRE 5 : PROCEDURES SIMPLIFIEES DE RECOUVREMENT DE CREANCES

L'acte uniforme institut deux types d'injonctions : d'une part l'injonction traditionnelle
et d'autre part l'injonction plus novatrice, de délivrer ou de restituer un bien.
L'objectif du législateur OHADA était de proposer au créancier de procédures simples et
peu coûteuses qui lui permettraient d'obtenir rapidement ce qui lui est dû.
Si les conditions des deux types d'injonction sont différentes, la procédure suivie est
dans les deux cas, quasiment la même et les difficultés pratiques analogues.

SECTION 1 : L'INJONCTION DE PAYER

L'injonction de payer est une procédure simplifiée permettant de poursuivre le


recouvrement des créances Certaines civiles ou commerciales en obtenant du juge, la
délivrance d'une injonction de payer qui à défaut d'opposition devient exécutoire. L'injonction
c'est donc un ordre de faire qui serait adressé par un juge à une personne.
Toutes les créances ne peuvent pas êtres recouvrées suivant cette procédure. En
effet, celle-ci a un domaine précis d'application et obéit à une procédure particulière.

PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS DE LINJONCTION DE PAYER


Un créancier peut demander une injonction de payer si les conditions suivantes sont
réunies :
 la créance est certaine, liquide et exigible
 la créance a une cause contractuelle ou résulte de l'émission ou de l'acceptation
d'un effet de commerce, ou d'un chèque dont la provision s'est élevée
inexistante ou insuffisante
En clair ; la créance doit avoir un certain nombre d'éléments (caractères et avoir une
certaine nature).

A- LES CARACTERES DE LA CREANCE


Au terme de l'article 1 de l'Acte uniforme portant procédures simplifiées, la
créance dont le recouvrement peut être demandé selon les procédures de l'injonction de payer
doit être certaine, liquide et exigible. Ces caractères sont cumulatifs.

1. La créance certaine
Une créance est certaine lorsqu'elle n'est pas contestée c'est à dire sûre et non
discutée dans une importance ou dans son étendue, son recouvrement ne peut être poursuivi
suivant la procédure de l'injonction de payer, mais, selon la procédure ordinaire de
l'assignation en paiement de somme d'argent.

2. La créance liquide
C'est une créance dont le montant est évaluable en somme d'argent.

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3. La créance exigible
C'est une créance qui est immédiatement arrivée à échéance. Et qui n'est donc
assortie ni d'un terme ni d'une condition non encore réalisée.
B - LA NATURE DE LA CREANCE
La créance à recouvrer suivant la procédure de l'injonction de payer doit avoir une
cause contractuelle ou résulter de rémission ou de l'acceptation de tout effet de commerce,
voir des chèques dont la provision s'est élevée importante ou insuffisante.(article 2)
Si une créance n'a pas de cause contractuelle, elle ne peut être poursuive sauf si
par ailleurs cette créance résulte de l'émission ou de l'acceptation d'effets de commerce ou
même d'un chèque revenu impayé.
On peut citer comme créance n'ayant pas de cause contractuelle, celle qui
provienne de quasi contrat, d'actes unilatéraux, de délit ou de quasi-délit mais des
créances non contractuelles pourront faire l'objet de recouvrement suivant la procédure de
l'injonction de payer si par ailleurs, elle découle de l'émission ou de l'acceptation d'effets
de commerce, voir des chèques revenus impayés.

PARAGRAPHE 2. LA PROCEDURE DE L'INJONCTION DE PAYER


(ARTICLE 3)
Le créancier doit d'abord avoir formé une requête après de la
juridiction compétente du domicile ou du lieu ou demeure effectivement le débiteur ou, le
cas échéant, auprès de toute autre juridiction contractuellement choisie par les parties. Il
s'agit ensuite de procédures non contradictoires : la débiteur ne participe donc pas à la
procédure et il n'est même pas nécessaire qu'il en soit informé.

A. LA REQUETE AUX FINS D'INJONCTION DE PAYER


Aux termes de l'article 4 cette demande doit être adressée parle créancier lui-
même ou bien par son mandataire. Cette demande est déposée au greffe de la juridiction du
domicile du débiteur ou du lieu où celui-ci demeure effectivement, ou même lorsqu'il y a
plusieurs débiteurs au greffe de la juridiction du lieu où l'un d'eux demeure.

La requête doit contenir :


 les noms, prénoms ; domicile et profession des parties ou pour les personnes
morales, leur forme, dénomination et sièges sociales
 l'indication précise du montant de la somme réclamée avec le décompte des différents
éléments de la créance ainsi que le fondement de la créance.
Si ces conditions ne figurent pas sur la requête, celle-ci est déclarée irrecevable. La
requête doit être accompagnée des éléments justificatifs de la créance ; des documents ou
en originaux ou en copies certifiées conforme.

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B LA DECISION DU JUGE

1. Le rejet de la requête
Le juge ne délivrera pas d'injonction s'il estime que les conditions énoncées par
l'Acte uniforme ne sont pas réunies et que la requête est donc infondée. Cette décision est
sans recours, mais le créancier peut encore poursuivre son débiteur selon les voies de droit
commue. C'est à dire par une voie exécutoire afin de recouvrer le solde de la créance (article
5, alinéa 2).

2. La décision d'injonction de payer


Le juge rendra une décision portant injonction de payer, de délivrer ou de restituer
le bien selon le cas s'il estime que la demande est fondée (article 5 et 23).
Lorsqu'il s'agit d'une injonction de payer et que le juge considère que la demande
n'est que partiellement fondée, une injonction de payer peut être délivrée pour une partie de la
somme demandée. Dans ce cas également, le créancier peut poursuivre le débiteur selon les
voies de droit commun, afin de recouvrer le solde de sa créance (article 5, alinéa 2).

a. La signification de la décision
La décision d'injonction de payer ainsi rendu par le président de la juridiction
compétente va être portée à la connaissance du débiteur à l'initiative du créancier : on dit
qu’elle doit être signifiée au débiteur.
Le créancier transmet par la même occasion au débiteur ou à chacun des débiteurs s'ils sont
plusieurs, des copies certifiées conformes de l'expédition de l'ordonnance ainsi que de la
requête.
Cette signification doit être faite dans les trois (3)de l'ordonnance de l'injonction
de payer sous peine de caducité, on dit qu'elle est nulle et de nul effet. L'intérêt de cette
disposition s'est de porter à la connaissance du débiteur le titre qui le condamne à payer à son
créancier la somme qu'il lui doit.
C'est donc cette signification qui va mettre le débiteur en mesure de contester la
créance ou même la régularité de la procédure qui a abouti à l'ordonnance de l'injonction de
payer.
La signification de l'OIP (ordonnance de l'injonction de payer) doit se faire par
acte extra-judiciaire. Il s'agit de tout acte qui ne ressort pas de la justice mais qui dans notre
cas va permettre de rendre la justice. Dans le cas espèce, l'acte extrajudiciaire n'est pas
seulement un acte d'huissier de justice mais tout acte qui permet de prouver que le débiteur a
effectivement reçu personnellement la décision de condamnation. Ainsi la signification de
l'OIP peut parfaitement se faire par lettre recommandée avec accusé de réception ou pour
tous moyens établissant par écrit et de façon certaine que le débiteur a reçu l'acte a telle
date précise.

L'acte de signification de l'OIP doit contenir, une sommation soit de payer au


créancier le montant de la somme fixé par le juge ainsi que les intérêts et les frais du greffe

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dont le montant est précisé, soit de faire valoir des moyens de défense, en formant opposition
dans telles forme pour saisir la juridiction de l'ensemble du litige.

L'acte de signification doit aussi avertir le débiteur qu'il peut prendre


connaissances des pièces justificatives au greffe de la juridiction compétente. Dont le
président a rendu l'OIP les documents produits par le créancier et qu'à défaut d'opposition
dans le délai précisé il ne pourra plus exercer aucun recours et pourra être contraint par toutes
voies de droit à payer les sommes réclamées.

b. L'exécution de la décision du juge


II incombe au débiteur soit de régler la créance, de délivrer ou de restituer le bien,
soit de former opposition à la décision d'injonction.

Si le débiteur ne fait rien avant l'expiration d'un délai de 15 jours à compter de la


date de la signification de la décision d'injonction, le créancier peut demander l'opposition de
la formule exécutoire sur cette décision provisoire de justice (article 16 et 27).

A peine de caducité de la décision, le créancier doit former cette demande dans un


délai de deux (2) mois a compter de l'expiration du délai de 15 jours pour former
opposition (article 17et 27).
Il convient de noter que l'opposition de la formule exécutoire par le greffe de la
juridiction compétente, n'est qu'une pure formalité permettant l'exécution de l'injonction sans
aucune autre faculté de recours. Dès ce moment, l'OEP est revêtue de l'autorité de la chose
jugée
Les copies certifiées conformes des documents qui avaient été produits le créancier et
qui avaient été conservées provisoirement par le greffe lui seront restituées.

c. L'opposition de la décision (ordonnance de l'injonction de payer :(Qj'P)


Le recours contre la décision portant injonction de payer c'est l'opposition. C'est le
seul recours prévu par la loi. L'opposition doit être formée dans les quinze (15) jours de la
signification de l'OIP.
Si la signification de l'OIP n'a pas pu être à la personne même du débiteur,
l'opposition est encore recevable au delà de 15 jours ci-dessus mentionnés et jusqu'à
l'expiration d'un délai de 15 jours suivant le 1er acte qui sera signifié à la personne même du
débiteur ou à défaut, suivant la première mesure d'exécution qui aura pour effet de rendre
indisponible les biens du débiteur.
L'acte d'opposition doit être signifié à toutes les parties ainsi que les assignations à
comparaître par devant le greffe de la juridiction qui a rendu la décision d'injonction de
payer.
Par le même acte, l'opposant (le débiteur) doit servir assignation à comparaître par
devant la juridiction compétente à une date fixe qui ne pourra excéder trente (30) jours à
compter de l'opposition.
La juridiction saisie sur l'opposition doit tout d'abord procéder à une tentative de

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conciliation. Aucun délai n'est fixé pour cette phase de lu procédure. C'est seulement
lorsque cette phase échoue que s'ouvre la phase contentieuse entre le débiteur-et le créancier.
Ce sera alors le moment pour chacun d'eux de faire valoir ses moyens (article 12 et 26).
La tentative de conciliation est une phase de négociation imposée aux parties. Si
elle aboutit, le président de la formation de jugement dresse un procès verbal de conciliation
qui est signé par lui et les parties (créancier et débiteur). Ce procès verbal vaut décision
exécutoire et une expédition en est délivrée. A chacune des parties revêtues de la formule
exécutoire.
Mais si la tentative de conciliation échoue, la juridiction saisie sur opposition doit
statuer sur la demande en recouvrement et la décision qui sera ainsi prise aura les effets d'une
décision contradictoire même si le débiteur qui a formé opposition est absent.
Cette décision se substitue à l'ordonnance d'injonction de payer et emporte tous les
effets de celle-ci.
La décision rendue sur opposition est susceptible d'appel dans les conditions de droit
ordinaire.
Ce recours doit s'exercer dans les trente jours de la date de cette décision. L'appel
est régi par les règles de procédure nationales de l'Etat membre concerné.
SECTION 2 : L'INJONCTION DE DELIVRER OU DE RESTITUER

Contrairement à l'injonction de payer, l'injonction de délivrer ou de restituer, moins de


conditions sont imposées à cette dernière. En effet, cette procédure consiste en la délivrance
ou en la restitution d'un bien meuble corporel déterminé.
Nous déterminerons les conditions de cette injonction (I) puis nous analyserons la
procédure pour sa mise en œuvre (II).

PARAGRAPHE 1. CONDITIONS DE L'INJONCTION DE DELIVRER OU DE


RESTITUER UN BIEN
Au terme de l'article 19 « celui qui se prétend créancier d'une obligation de délivrance
ou de restitution est formé par requête déposée au greffe de la juridiction compétente
d'ordonner cette délivrance ou restitution ». C'est dire que le bien concerné doit être un bien
meuble corporel déterminé et que le requérant se prétende créancier d'une obligation de
délivrance ou de restitution de ce bien.
• L'obligation de restituer est la charge qui incombe à une personne qui doit rendre à
une autre personne une chose qu'elle avait préalablement perçue. Cette obligation ne
concerne pas les biens meubles incorporels encore moins les immeubles. Elle porte donc
sur la chose même en nature qui a été reçue et qui doit être restituée.
• Quant à l'obligation de délivrance ; elle est la charge qu'à une personne qui a perdu le
droit de détenir une chose, de la remettre à celui qui en a désormais le droit.
Quelle est la procédure ?

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PARAGRAPHE 2. LA PROCEDURE DE L'INJONCTION DE DELIVRER OU DE


RESTITUER
Comment est introduite la procédure ? et quels sont les effets de la décision ?

A. LA REQUETE AUX FINS D’INJONCTION DE DELIVRER OU DE


RESTITUER
Cette requête est analogue à celle relative à l'injonction de payer. Seulement ici, la
demande à peine de recevabilité doit contenir les mentions relatives à l'identité des parties, la
désignation du bien dont la délivrance ou la restitution est demandée. Elle est accompagnée de
l'original ou de la copie certifiée conforme de tout document justifiant cette demande (article
21).

B. LA DECISION DU JUGE

1. Le rejet de la requête
Selon les dispositions de l'article 22 qui stipule que si « la juridiction saisie rejette la
requête, sa décision est sans recours pour le créancier sauf à celui-ci à procéder selon les voies de
droit commun ».

2. La décision d'injonction de délivrer au de restituer


Si la demande parait fondée, le président de la juridiction compétente rend une
décision au pied de la requête portant injonction de délivrer ou de restituer le bien litigieux.
Les documents originaux produits à l'appui de la requête sont restitués au demandeur et
les copies conformes sont conservées au greffe.

a. La signification de la décision
Lorsqu'il s'agit d'une injonction de délivrer ou de restituer un bien, l'acte de
signification doit contenir sommation du débiteur de transporter, à ses frais, le bien désigné en un
lieu et dans les conditions indiquées dans l'acte ou si le débiteur a des moyens de défense à faire
valoir, de former opposition à la décision d'injonction (article 25),
A défaut d'opposition dans un délai de 15 jours, le débiteur pourra être contraint par
toutes voies de droit.
Si la décision portant injonction de délivrer ou de restituer n'a pas été signifiée dans
les trois (3) mois de sa date, elle devient caduque, c'est à dire nul et de nul effet.

b. L'opposition de la décision
Le seul recours prévu par la loi, c'est l'opposition qui doit être formé dans les mêmes
conditions que pour l'injonction de payer.

c. L'exécution de la décision
Si dans les quinze (15) jours de la signification de l'OIDR/R, le débiteur n'a pas formé
opposition ou s'il ne désiste de l'apposition de la formule exécutoire.
Cette demande doit intervenir dans les deux (2) mois qui suivent l'expiration du délai
d'opposition ou du désistement du débiteur, sous peine de caducité de l'OID/R. Dans le cas ou le

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débiteur ne s'exécute pas, il pourra être contraint par toutes voies de droit.
Si malgré la mise en œuvre des procédures simplifiées de recouvrement qui auront
permis d'aboutir à l'obtention 'un titre exécutoire, le débiteur ne s'exécute pas volontairement,
le créancier pourra utiliser ce qu'on appelle les voies d'exécution forcées en pratiquant sur les
biens de son débiteur une saisie pour avoir justice.

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