Cours Economie de L'environnement Chap I (Version Finale)
Cours Economie de L'environnement Chap I (Version Finale)
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l’environnement
Chapitre I
Chargée du Cours: Mme TEMIMI Souha
Trois grands chiffres doivent être associés à ces trois grandes crises :
• 2 à 6° C, c’est la fourchette du réchauffement de la Terre à horizon de la fin du
XXIe siècle par rapport à la période préindustrielle du fait du changement
climatique ;
• 30 %, c’est la perte de biodiversité depuis 1970 ;
• 60 %, c’est le pourcentage de services écosystémiques dégradés mesuré en 2005.
Il faudra attendre les années 1920 et 1930 pour qu’un cadre analytique soit donné
à l’intuition des marginalistes. L’incidence des activités économiques humaines sur
les ressources épuisables et l’environnement trouve alors ses fondements
analytiques dans les travaux de Harold Hotelling, Frank Ramsey et Arthur Cecil
Pigou.
En économie normative, on
considère que l'allocation des
ressources respecte le critère
d'efficience si elle permet de
maximiser le bénéfice net que l'on
retire de l'utilisation de ces
ressources.
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Souha
Application au cas des biens environnementaux
L’analyse qui précède constitue un cadre théorique de portée assez générale. Elle
peut s’appliquer à des biens marchands et à des biens non marchands comme le
sont généralement les actifs environnementaux. Les dommages de types
environnementaux ainsi que les avantages (aménités) peuvent en effet être
analysés comme des pertes ou des gains de surplus.
• On y distingue Les méthodes des préférences révélées qui sont «directes» car
elles s'intéressent aux comportements réels, et «indirectes» car elles déduisent la
valeur du bénéfice au lieu de l'estimer directement.
• La méthode des « coûts de transport » et celle des « prix hédoniques » en sont
les composantes principales. Par exemple, la demande de loisirs naturels peut
être estimée sur la base des coûts de déplacement liés à cette activité, les
évolutions récentes consistant à associer cette procédure aux systèmes
d’information géographique afin d’en accroître la précision en inventoriant les
caractéristiques naturelles des sites récréatifs ou leur éloignement. La technique
des prix hédoniste, quant à elle, évalue les biens et services environnementaux
en les considérant comme des attributs ou des caractéristiques des achats
correspondants (de logements en particuliers).
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Souha
La Méthode des coûts de transport ou « coûts de déplacement »
• C’est la plus ancienne des méthodes d’évaluation de l’environnement.
L’idée en revient à Hotelling (1947) au sujet des parcs nationaux des Etats-
Unis. Elle repose sur l’idée que les dépenses de transport engagés par les
individus pour se rendre dans un site constituent leur consentement à
payer pour visiter ce site. Le coût de déplacement est une mesure de
l’unité de visite. La méthode a ensuite été reprise et approfondie par
Clawson et Knetsch (1966). Par la suite, de nombreuses études ont retenu
cette méthode pour procéder à des évaluations (Parsons (2003),…).
• L'idée derrière la méthode des prix hédoniques est que le prix d'un bien ou d'un
service dépend de ses caractéristiques, telles que la taille, l'emplacement, l'âge,
le niveau d'équipement, la qualité des matériaux, etc.
Elle est approchée de la même manière que celle des biens immobiliers, si ce n'est
qu'on tente d'isoler, dans les salaires, le composant qui justifie le versement d'une
compensation aux personnes exerçant un métier dangereux. On sait que ces
personnes demandent un salaire plus élevé en contrepartie du risque
supplémentaire auquel elles sont exposées.
Ces résultats peuvent être utilisés pour aider les décideurs politiques à évaluer les
coûts de différentes politiques pour réduire les risques liés à l'eau potable, tels que
les coûts de traitement de l'eau, les coûts de mise en place de réglementations et
de normes plus strictes, etc.
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Souha
Les méthodes des préférences déclarées
Lorsque les méthodes d’observation ne sont pas possibles, il reste la possibilité
d’interroger directement un échantillon d’individus sur leur consentement à
payer pour bénéficier d’une amélioration de la qualité de l’environnement ou avoir
accès à un actif naturel (ou sur leur consentement à recevoir dans le cas
symétrique).
• La MEC pose cependant un problème particulier : les réponses données par les
personnes interrogées peuvent éventuellement être biaisées. Par exemple,
lorsqu’il y a un décalage observé entre le consentement à payer et le
consentement à recevoir. Les personnes ont tendance à donner des valeurs
beaucoup plus élevées quand on leur demande la somme qu’elles seraient prêtes
à recevoir à titre de compensation pour une perte spécifique par rapport à la
somme qu’elles seraient prêtes à payer pour améliorer la quantité ou la qualité
de leur environnement.
La discussion suivante (encadré en jaune) revient sur certaines des raisons qui
pourraient expliquer différence constatée:
𝐵𝑛
𝑉𝐴𝑁 𝐵𝑛 =
(1 + 𝑟)𝑛
𝐵𝑖
𝑉𝐴𝑁 𝐵0 , … , 𝐵𝑛 = σ𝑛𝑖=0
(1+𝑟)𝑛
• Ce taux d’actualisation est en particulier une variable centrale dans les modèles
de changement climatique. Le rapport Stern, publié en 2006, fut commandé par
le gouvernement Blair à Nick Stern (ancien économiste en chef de la Banque
mondiale) pour répondre à deux questions : combien coûterait d’agir contre le
changement climatique (par exemple en réduisant fortement notre
consommation d’essence) et combien coûterait de ne pas agir contre le
changement climatique pour les sociétés humaines) ? La réponse de Nick Stern
et son équipe est sans équivoque : le coût de l’inaction, selon diverses
estimations, est de quatre à cinq fois plus important que le coût de l’action.