2011bensebaa PDF
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démarche d’organizing ?
Résumé : Cette recherche examine l’existence des modèles de management et la façon dont les
organisations les opérationnalisent. Méthodologiquement, le travail mené s’appuie sur l’étude
qualitative du cas d’une organisation de l’enseignement supérieur privé en France. Les résultats
obtenus mettent l’accent sur quatre variables clés - implication, individu, savoirs, formalisme -,
représentatives du modèle de management de l’organisation analysée. Les résultats conduisent
également à considérer le modèle de management comme un outil de compréhension de l’activité
de l’organisation. Les résultats laissent entendre enfin que le modèle de management constitue
une traduction appropriée de l’organizing de l’entreprise choisie. Cet organizing est contingent à
cette dernière, tout en s’appuyant sur des principes de management universellement reconnus.
Abstract : This research examines the existence of management models and the way in which
organizations apply them. From a methodological viewpoint, the work carried out was based on
the qualitative study of the example of a private-sector, higher educational organization in
France. The results obtained put the accent on four key variables - implication, the individual,
experienced-based knowhow, formalism -, which are representative of the management model of
the organization under analysis. The results also lead one to consider the management model as
a tool with which to understand the activity of the organization. Lastly, the results lead one to
believe that the management model constitutes an appropriate translation of the chosen firm's
organizing. While contingent to the latter, this organizing relies on universally-recognized
management principles.
1
Introduction
hommes et les femmes ont émergé depuis la fin du 19ème siècle. Appréhendés dans une
perspective diachronique, ils peuvent être distingués en modèles traitant d’une question (le
modèle EFQM - European Foundation for Quality Management - par exemple), d’un thème
(l’EVA - Economic Value Added - le reengenering de process par exemple) ou d’une mode à durée
de vie limitée. Saisis dans une perspective synchronique, ils se veulent une représentation stable
des éléments composant une organisation (Jardat et Pesqueux, 2009). Qu’ils soient diachroniques
ou synchroniques, ces modèles ont été adoptés ces dernières décennies de façon substantielle, tant
par la communauté académique que par les praticiens et leurs qualités supposées ont été
largement reconnues. Par exemple, les MM diachroniques Six Sigma et Balance Scorecard (ou
tableau de bord prospectif) prennent en charge certains types de problèmes organisationnels tout
l’idée sous-jacente étant que l’application des principes qu’ils énoncent devrait conduire, toutes
Quant au MM synchronique (objet de cet article), il peut être appréhendé comme une
pouvoir agir physiquement et socialement sur les organisations, offrant ainsi un guide pour
l’action. Il peut être vu également comme l’interprétation quelque peu arbitraire des activités
organisées (Daft et Weick, 1984). Toutefois, le MM doit être distingué du business model qui a
trait aux sources de revenus, à la structure des coûts, au choix de faire ou de faire faire et à la
façon de réaliser le profit. Plus précisément, un business model définit la façon dont une
2
organisation fournit de la valeur au client et transforme les paiements reçus en profits (Teece,
2010).
Cependant, si la plupart des organisations savent le plus souvent identifier ce qu’est leur
business model et mettent l’accent sur le leadership, peu d’organisations comprennent ce qu’est
L’objectif de cet article est de montrer que l’organizing - et non les structures
organisationnelles per se - peut être compris au moyen du MM. Cet objectif n’est pas dénué
d’intérêt, dans la mesure où le MM conduit à rendre les choses intelligibles, telle que la façon
dont le business model est mis en œuvre, ou tels que les chemins susceptibles de permettre
le MM, affiché et/ou adopté est contingent à l’organisation ou s’il est le produit de l’équilibration
Trois parties structurent les propos qui suivent. Nous analyserons dans un premier temps
les MM en relation avec la conception de l’organizing. Nous exposerons dans un deuxième temps
1. Le MM et l’organizing
Étudier les MM nécessite d’expliciter tant la notion de modèle que celle de management
3
1.1. Nature des modèles et du management
par un modèle. En effet, comme tout objet social, l’organizing1 ne peut être saisi que par le
truchement de représentations. Et c’est le modèle qui offre les concepts et les relations conduisant
forcément partielle - tout en étant programmateur. Toutefois, la représentation n’est pas la même
selon les modèles. Et un modèle n’est séduisant que s’il est susceptible d’apporter de la
compréhension.
simplification de la réalité ou sa réduction conduit à une représentation passive alors que l’aspect
normatif amène à une approche active. Ces deux éléments constituent la modélisation, qui est par
définition sans fin. Cette modélisation a toujours été source de difficultés en sciences sociales et
fait l’objet de plusieurs approches. Ainsi, pour Boyer et Fressnet (2002), quatre modalités
base de comportements supposés essentiels des acteurs, une réponse appropriée aux problèmes
issus des évolutions antérieures. Pour sa part, Hatchuel (2000) considère que quatre critères
fondent les modèles organisationnels : une vision allant au-delà des techniques d’organisation ;
(2010) estime que trois conceptions de compréhension des organisations existent : une
1
L’organizing est défini par Weick (1969, p.91) comme « le processus de résoption de l’ambiguïté dans un
environnement mis en acte, au moyen de comportements enchevêtrés, enchâssés dans des processus reliés de
manière conditionnelle ». En d’autres termes, l’organisation existe, non pour produire des biens et des services ou
réaliser des profits, mais pour réduire l’ambiguité. Dans cette veine, agir en commun nécessite un accord minimal sur
le sens de la situation et s’organiser consiste à faire sens ensemble dans/via des activités/conjointes (Giroux, 2006).
4
conception fonctionnaliste (des techniques utiles de gestion) ; une conception substantialiste
(fondée sur un élément donné comme facteur d’émergence de l’organisation) ; une conception
essentialiste (axée sur l’essence de l’organisation). Au-delà de ces acceptions, même si nous
penchons pour leur hybridation pour une définition adéquate du MM, ce qui importe est la
l’organisation ? Est-il en adéquation avec les objectifs définis par l’organisation ? Est-il en
mesure de proposer des lois en relation avec des régularités, des capacités d’interprétation et la
validité de ses prédictions ? (Pesqueux, 2009). Cependant, établir des modèles en matière
d’organisations vise également à expliciter les techniques et les outils utilisés, tout en permettant
le cas échéant l’identification des faiblesses des organisations. Par ailleurs, alors que la
modélisation est le processus qui aboutit au modèle, celui-ci, une fois précisé et agréé, est associé
à une dimension performative auto-réalisatrice, les acteurs censés devoir réaliser les objectifs des
de façon surprenante, en dépit de l’abondance des réflexions axées sur cette thématique et de
comme Henri Fayol, Mary Parker Follett et Chester Barnard, force est de constater que la
sociale portant sur les styles, les traits et les comportements d’individus, en mesure d’entraîner
les autres -, particulièrement dans le cas des entreprises de grande taille et des organisations
industrielles (Barker, 2001 ; Wood, 2005). Dans cette veine, dans la plupart des conceptions du
5
management et des organisations, le leadership occupe une place centrale en matière de définition
comme machine2. Ayant pour fondement la physique newtonienne, l’organisation mécaniste est
stabilisés. En outre, elle est estimée fondée sur des relations de causalité prédictibles. Enfin, sa
direction est vue comme relevant d’un leader, considéré comme chef et contrôleur, ce qui
coordination et du contrôle. Dans cette veine, l’accent est mis seulement sur la fin, la
détermination des moyens servant uniquement à atteindre la fin. Les flux d’information sont
établis, de façon délibérée, dans les sens souhaités. Le rôle des individus est mineur - ils ont
besoin d’instructions (au sens de la théorie X3) -, alors que la motivation est extrinsèque. Dans
cette perspective de stabilité réifiée, le changement ne peut se produire que via le développement
de projets.
Cette conception illustre, on ne peut plus, l’approche « cockpit » du leadership, dans laquelle
des leaders en faible nombre contrôlent les actions d’un nombre élevé de managers en front-line.
Ce contrôle passe par la surveillance des variations qui peuvent se produire en temps réel par
rapport à un plan préalablement établi, comme dans un jeu électronique, dans lequel un groupe
2
L’organisation comme machine fait partie des sept images susceptibles de caractériser les organisations : machine,
organisme vivant, cerveau, culture, système politique, prison mentale, instrument de domination (Chandler, 1962 ;
Livian, 2008 ; Morgan, 1986 ; Rouleau, 2007 ; cf. également l’ouvrage collectif dirigé par Charreire et Huault,
2009).
3
Cette théorie, proposée par McGregor, 1960, stipule que les individus dans les organisations sont paresseux, peu
imaginatifs, dotés de capacités intellectuelles faibles. Dès lors, ils ont besoin d’être commandés et contrôlés (cf.
également infra).
6
limité, opérant à partir d’un centre de contrôle, surveille les actions de centaines d’individus4. Dès
lors, le management paraît incongru dans cette conception, puisque tout passe par la mesure et
tout est fait pour rendre possible le jugement en dehors du système. Cette vision peut être
outre, cette vision distingue les planificateurs/contrôleurs des exécutants et laisse entendre que la
connaissance gravite autour du centre, rendant ainsi les leaders en mesure de prendre les
meilleures décisions. Toutes les parties prenantes sont dans cette conception les sous-contractants
de l’équipe dirigeante. Et toutes les actions entreprises visent à satisfaire des cibles parfaitement
identifiées, classiquement la valeur de l’actionnaire (Hope 2008). Le résultat est une approche
quelque peu déterministe du MM. Enfin, cette conception serait fondée sur une ontologie
corrélationniste, c’est-à-dire une conception qui analyse l’organisation comme une corrélation
A contrario, se représenter les organisations comme des systèmes ouverts repose sur l’idée
que la métaphore scientifique correcte serait liée davantage au quantum qu’à la physique
par son focus sur le holisme au détriment de la prise en compte des parties. Dans cette veine, les
systèmes sont compris comme portant une attention soutenue aux liens entre les hommes, aux
liens entre les hommes et les objets, et ce sont ces liens qui donnent du sens aux organisations. En
d’autres termes, lorsque les hommes établissent des relations entre eux, des patterns
d’associations sont produis et reproduits, pouvant être ainsi des abstractions stables. Dès lors,
4
Nous pouvons même aller plus loin en invoquant le film de Spielberg « Minority Report » où le contrôle des
comportements déviants se fait largement en amont, c’est-à-dire au moment où la déviance est pensée. Un
rapprochement peut également être établi avec le panoptique de Bentham : le modèle idéal du conrôle serait l’auto-
contrôle.
7
conduit à la prise en compte d’un paysage constitué de connexions, de phénomènes difficilement
réductibles à de simples causes à effets ou péniblement expliqués par l’étude de parties comme
facteurs isolés. Ce qui émerge surtout est la nécessaire appréhension de processus dynamiques et
La conception système ouvert - et forcément processuelle de notre point de vue - fait que dans
le monde du quantum, rien ne se produit sans qu’un élément rencontre un autre élément. En
d’autres termes, rien n’existe en dehors des relations. Et ces relations sont temporaires lorsque les
processus ou les individus se connectent et combinent pour produire les résultats souhaités ou se
renouent pour chercher d’autres résultats. Ceci signifie qu’un concept de causalité bien établie,
fondamental à la planification et au contrôle ne peut être pertinent. Bien qu’il y ait toujours des
causes pour n’importe quel effet, les causes sont toujours très complexes, peuvent seulement être
vérifiées par un travail de remontée à partir de l’effet et rarement, si ce n’est jamais, se produisent
de nouveau dans la même voie. Bien que la causalité puisse paraître séduisante sur les cartes de la
stratégie et les tableaux de bord, dans le monde réel des relations humaines complexes, elle peut
être dangereuse (Hope 2008 ; Wheatley, 1999). Cette conception, fondée sur une ontologie
susceptible d’aider les acteurs à octroyer du sens aux actions et aux événèments passés et à guider
les actions futures. Cet organizing est une improvisation sans fin.
Il ressort de ce qui précède que la notion de modèle prend tout son sens lorsque les
organisations sont saisies de façon ouverte et processuelle et la formalisation permet de rendre les
8
Dans ce qui suit, nous allons mettre à l’épreuve cette acception du MM - l’organizing lié
aux principes clés du management - en étudiant de façon exploratoire le cas d’une organisation
L’examen des questions abordées par les MM en usage s’appuie sur l’analyse de données
empiriques relatives à l’étude de cas d’une organisation en France. Nous présenterons tour à tour
les raisons du choix de ce terrain empirique (2.1.) et les principales caractéristiques de la méthode
Notre présence comme intervenant dans une organisation de formation supéreure privée (de
Bac + 1 à Bac + 5) nous a amenés à constater, via des entretiens informels, l’acuité de la question
du MM dans l’organisation. Outre l’utilisation opportune de cette présence sur le terrain, trois
raisons majeures justifient le choix de cette organisation comme champ d’investigation : son rôle
historique dans le développement d’un groupe ; l’hétérogénéité des parties prenantes (managers
60000 anciens étudiants (source : site du groupe). L’histoire de Thor Enseignement Group se
5
Les noms des acteurs ont été changés.
9
confond avec celle de l’ESEM puisque c’est cette dernière, qui a donné naissance au premier
10
Comme le montre le tableau 1, le développement du groupe s’est appuyé tant sur la
croissance organique que sur la croissance externe. Il s’est également fait au moyen de la
particulièrement à l’international.
• Thor Institut des affaires : ESEM – EPSG – EPC - CSI Comptabilité - EFCAPA
• THOR École de Technologie : EIA - EITA - Tecnep – SAPI - ISB - E-Businessarts - Thor
EGT.
Benoît
Chirouble
Hervé
Porcher François
Bouilleth
ESEM - EPSG - EPC - Thor Coaching EIA- EITA- TECHNEP – SAPI – ISB - E-
CSI Comptabilité - Thor Executive Apprentissage BUSINESS - THOR EGT
EFCAPA Thor ESTA
11
Fondé sur le concept de campus urbain - des établissements au cœur des villes -, le groupe est
dirigé par Benoît Chirouble, Président-fondateur avec Hervé Porcher, comme Vice-président
Enseignement Group.
Le groupe ESEM - qui nous intéresse ici - est le navire amiral de Thor Enseignement
Group. En termes de gouvernance (figure 2), à l’instar du groupe Thor, il est dirigé par Benoît
Chirouble, qui est secondé par Hervé Porcher, Vice-président du groupe Thor, François
Fontaine, Directeur Central. Dans cette configuration, l’établissement de Paris (en gras dans la
12
Benoît
Hervé Chirouble
Porcher
Bardèche François
Bouilleth
Dominique
Fontaine Anne-Marie
eneviève Leleux
Groupe ESEM
En termes de contenu, trois cursus post-bac en 5 ans sont proposés par le groupe ESEM
• ESEM Programme SUP, axé sur l’acquisition de l’expertise internationale des métiers du
• ESEM Programme EXECUTIVE, fondé sur l’obtention de l’expertise des nouveaux univers
13
• ESEM Programme FINANCE, visant la maîtrise des sphères de la gestion et de la finance.
Les diplômes délivrés via ces deux derniers programmes sont associés au Master de la
plus précise les représentations managériales traduites dans les MM affichés, elle s’appuie
Méthodologiquement, cet article s’appuie sur l’étude de cas (Gerring, 2004 ; Yin, 1994)
pour répondre aux questions soulevées par le corpus théorique de la première partie. Il porte ainsi
sur une étude qualitative menée au deuxième trimestre de l’année 2010 avec un terrain
l’expérience vécue du point de vue de ceux qui la vivent » (Locke, 2001, p.8 ; Yin, 2004). De
manière similaire à Rynes et Gephart (2004), nous considérons l’approche qualitative comme un
effort descriptif enraciné dans une approche constructionniste sociale pour les phénomènes
organisationnels, pouvant être utilisée pour montrer comment la théorie existante peut opérer
En matière de sources primaires, le travail mené s’appuie sur l’observation (nous assistons
à un certain nombre de réunions du groupe, notre avis sur certaines questions est parfois
14
sollicité), sur des conversations informelles avec les membres de l’organisation et sur des
entretiens semi-structurés. Sur ce dernier point, quatorze personnes ont été interviewées : le
directeurs transversaux, une assistante de direction, qui est en même temps responsable de
l’organisation des concours d’entrée, une assistante pédagogique, une responsable des anciens
élèves, une responsable des stages et des relations avec les entreprises, le responsable
informatique, un membre de l’équipe de communication (cf. tableau 3). Nous avons arrêté les
entretiens lorsque nous avons estimé que nous avons atteint la saturation (Hlady-Ruspal, 2002).
En d’autres termes, nous avons considéré que l’ajout de nouveaux répondants n’apportait pas
plus d’informations. Ainsi, les réponses de trois interviewés n’ont pas été intégrées dans les
données, les informations fournies n’apportant rien à qui a été déjà collecté. Chaque entretien a
duré trente minutes en moyenne et chaque entretien a fait l’objet d’une prise de notes à la main.
Ces notes ont été retranscrites dans des fichiers informatiques, qui ont été analysés par la suite.
Des entretiens moins formels ont été organisés avec les répondants pour confirmer ou infirmer les
15
Fonction Durée de l’entretien
Directeur de l’établissement de Paris 30 minutes
et des relations internationales
Directeur délégué 40 minutes
Directeur pédagogique 1 45 minutes
Directeur pédagogique 2 30 minutes
Directeur pédagogique 3 35 minutes
Directeur pédagogique 4 40 minutes
En matière de sources secondaires, nous avons utilisé les sites du groupe ESEM et du
groupe THOR et les différentes brochures des deux groupes. Nous avons triangulé dans cette
Sur le plan du codage des données, nous n’avons pas utilisé de logiciel d’analyse de
données qualitative6. Dans le cadre de l’analyse manuellle des entretiens, le processus de codage
a consisté à identifer les éléments des entretiens correspondant aux catégories définies a priori
(ou unités de codage), en fonction des objectifs de la recherche. Ces catégéories sont tirées du
6
Tout en reconnaissant les avantages du recours aux logiciels d’analyse de données qualitatives (tels qu’Alceste et
N-Vivo), nous ne voulions pas perdre le sens des données en se laissant influencer par la logique du logiciel qui
conduit à un établissement rapide de la convergence des données et à une analyse parfois mécanique (Hinchliffe et
al., 1997).
16
modèle proposé par Birkinshaw et Goddard (2009) : la définition des objectifs ; l’implication des
premier temps, chaque entretien (retranscris sur une fiche) a été analysé et son contenu a été
affecté à chacune des unités. Dans un second temps, le codage a consisté à réaliser une analyse
inter-entretiens. Pour les deux types de codage, des tableaux de saisie par entretien (fiche) ont été
élaborés. À titre illustratif, l’entretien avec le directeur délégué a été retranscris sur une fiche. Cet
entretien a conduit à lier les propos aux quatre catégories théoriques prédéfinies. Cette
catégorisation a ensuite été comparée à celle issue des autres entretiens. Les quatre catégories ont
Nous avons complété le cas échéant le matériau collecté avec les observations que nous
avons recueillies lors de nos différentes réunions et de nos conversations informelles. Notre
ressenti a été également très utile dans l’analyse des données. Enfin, nous avons présenté nos
intuitions émergentes à deux informants clés afin de valider notre compréhension du terrain.
Les développements qui suivent sont consacrés à l’analyse et à l’interprétation des données
3. Analyse et discussion
Cette dernière partie analyse les résultats obtenus (3.1.) et les interprétations qu’ils
induisent (3.2).
Le premier thème mis en évidence est celui des objectifs représentés dans les MM. Le
biais d’un ensemble de buts de niveau élevé et de long terme ? Les deux options ont leur place
17
dans les organisations modernes. Quand une firme a une structure relativement simple et opère
dans un environnement peu dynamique et prédictible, il est possible de définir des buts
spécifiques et précis et de développer un plan détaillé pour les atteindre. Mais dans les situations
caractérisées par une grande incertitude et une forte complexité, la planification précautionneuse
devient peu aisée et le principe oblique semble efficace (Collins et Porras, 1994 ; Kay, 1988).
Les réponses laissent entendre pour l’essentiel qu’ils sont clairs, particulièrement en
termes de nombre d’inscrits (« gagner de l’argent et être rentable, elle [l’organisation] n’est pas
l’armée du salut ») et de qualité de la formation (« ne pas pomper le fric »). « Ils sont clairs,
En même temps, d’autres répondants sont plus nuancés. Ainsi, s’ils estiment que les
objectifs sont chiffrés, il peut y avoir un problème de cohérence entre la formation et les buts
recherchés. « Ils sont chiffrés, mais pas de cohérence entre la formation et ce qu’on veut ;
recherche du chiffre ». Il faut « essayer de concilier les deux ». Ou bien « Les objectifs ne sont
D’autres répondants considèrent que ces objectifs sont multiples, et liés à une direction à
plusieurs têtes « multiplicité, c’est-à-dire rentabilité, pédagogie, liés à une direction à plusieurs
têtes ». Les objectifs sont testés d’abord à Paris. Parfois, les objectifs peuvent paraître hésitants et
le délai de mise en œuvre est relativement court « il y a du flou, pas le temps entre la définition
des objectifs et leur application, on ne sait pas où on va ». Ou bien, les répondants laissent
entendre que les objectifs « …ne sont pas toujours évidents, qu’ils sont surtout posés en termes
18
Toujours en termes d’objectifs, l’organisation cherche la valorisation. Elle cherche ainsi
« à faire parler d’elle, à se faire connaître aux yeux des dirigeants [des entreprises sur le marché]
des répondants considèrent qu’ « il faut réfléchir et s’assurer que ce qui est apporté permet de
trouver un job ». Cette valorisation en tout cas est bien appréciée « l’École [va] de mieux en
mieux, assurance sur le marché, … » avec parfois un bémol « mais Paris est différent de la
Enfin, des répondants indiquent que « l’École vise la différenciation, à répondre aux
besoins des entreprises, à former les jeunes, afin qu’ils soient opérationnels, intelligents ». Les
Le deuxième thème porte sur la façon dont les individus sont motivés pour poursuivre ces
objectifs. Le recrutement et le maintien des employés passent-ils par des incitations attractives
extrinsèques - salaires, primes, etc. ? Ou bien les dirigeants se focalisent-ils sur des récompenses
réalisation ou la reconnaissance par les pairs ? Dans les années 50, deux principes de motivation
humaine ont été identifiés. Le premier - la théorie X - était construit, comme nous l’avons évoqué
précédemment, sur l’idée que les individus sont paresseux et seules des récompenses extrinsèques
peuvent les conduire à exécuter leur travail correctement. Le second principe - la théorie Y - était
fondé sur la notion que les individus sont ambitieux, auto-motivés et à la recherche d’incitations
intrinsèques, telles que le sens de la réalisation ou en langage plus moderne, le sens de ce qu’ils
font (McGregor, 1960). Dans l’environnement d’aujourd’hui, les motivations sont tant
19
intrinsèques qu’extrinsèques7. Les niveaux relatifs de ces motivations sont contingents à
qu’extrinsèque, à occuper des emplois de caissières dans la grande distribution par exemple ?
Les répondants indiquent qu’ils disposent d’une marge de manœuvre non négligeable :
« c’est l’autonomie ». Cette autonomie est relativisée par un répondant clé : « c’est moi qui
décide de ce que doivent faire les différentes personnes, c’est moi qui définit le cadre. Et comme
les gens sont intelligents, ils apprennent à se mouvoir dans ce cadre ». Ce propos est confirmé
par un répondant qui affirme « c’est le directeur qui dispache et les rôles et les périmètres de
le stress positif permet de faire « de nouvelles choses, c’est un mouvement perpétuel, participer à
travail fait par la direction, apprendre des choses, être sollicité, croupir dans les bureaux, non ».
sentir investi d’une mission », de « fédérer les jeunes, de proposer autre chose, l’humain, c’est
important, ce n’est pas une optique angélique, un milieu où ça bouge tout le temps ». À cet égard,
« faire partie d’une École est une image positive ». Un répondant affirme même qu’on « n’a pas
le droit de ne pas être motivé, c’est presque un devoir. Et la motivation moyenne semble
La motivation repose également sur l’adéquation entre le discours et ce qui est mis en
œuvre « J’étais étudiante dans l’École avant, il s’agit de mettre en pratique le discours de
l’École, c’est une grande fierté pour moi, prêcher la bonne parole,… valoriser l’École par
7
Cf. les travaux sur le management par le sens, le sens du travail. Voir également les cas d’entreprises accordant la
priorité aux employés, ou le concept du management 360°, etc.
20
rapport à ce qu’elle enseigne, la différencier par rapport à une autre École qui enseigne la même
chose. En même temps, il faut arriver à coupler maison et travail, se lever le matin avec le
sourire, pratiquer ce qu’il y a sur la plaquette ». Il y a un lien très fort entre les répondants
(certains) et l’École « c’est mon École, c’est un amour, je suis embêté quand ça ne marche pas,
pas d’horaires à respecter ». Elle concerne par ailleurs la possibilité d’influer sur le produit
« …pouvoir agir sur le produit et les résultats à la sortie », d’être associé à une réflexion.
variable financière ne vient pas à l’esprit ». Le secteur dans lequel opère l’École n’est pas
considéré comme le secteur approprié qui permet de gagner de l’argent. Certes, l’aspect financier
est important, mais « il n’est pas exclusif ». Rares sont les répondants qui considèrent la
rémunération comme essentielle dans leur motivation, en dehors d’une répondante assez
Le troisième thème est relatif à la façon dont les activités sont coordonnées. Y a-t-il un
processus de management bien structuré et formel pour délivrer l’output (le produit ou le
2004 ; Holland, 1998 ; Malone et Crowston, 1994 ; Mintzberg, 1979 ; Reynaud, 1988 ; Van de
Certains répondants considèrent que ce n’est pas formalisé, avec des règles opératoires
bien établies. À vrai dire, « ça paraît formel, mais c’est informel ». Plutôt, l’École « opère avec
le très informel, un mode de transmission très oral, avec des postes flous, avec très peu de
process écrits ». Outre les relations directes que permet l’informalisation, elle pousse à
formalisées, des tâches floues ». Dans cette perspective, les réunions sont considérées comme un
opérationnel ».
l’informel « une formalisation et une composante fluctuante », mais c’est cette dernière qui
semble dominer. Cette perception est toutefois fortement nuancée par un répondant (un acteur
dominant), jouant un rôle majeur dans l’organisation : « c’est très formel, il y a des programmes,
des règles à suivre, des réunions à organiser, c’est moi qui décide du formel et de l’informel ».
Enfin, le quatrième thème concerne les choix liés à la façon dont les décisions sont prises.
Les dirigeants engagent-ils leur responsabilité personnelle pour la prise de décision et s’appuient-
ils prioritairement sur leurs connaissances profondes et leurs expériences, émergeant ainsi comme
interrogation laisse entendre que, dans certaines circonstances, l’intelligence collective est plus
appropriée, dans la mesure où l’intégration d’un plus grand nombre d’individus dans la prise de
décisions est susceptible de conduire à des prévisions plus fiables et de meilleures décisions
se voit pas comme ayant la science infuse. Elle fait appel aux différentes suggestions, elle est à la
22
quête de propositions, elle « écoute et accorde un intérêt pour tout le monde ». Un répondant
dans la prise de décision de certains responsables. Pour d’autres répondants, « pas d’avis des
la sollicitation est « purement opérationnelle : choix des prof., sanction, évaluation ». D’autres
répondants estiment que les réunions sont « informatives et décisionnelles ». Pour l’essentiel, le
processus de décision s’appuie sur des décisions issues de la direction et sur des avis émis par les
recherche, etc.).
Quatre éléments majeurs semblent émerger de l’étude des documents et des réponses des
interviewés. D’abord, en matière d’objectifs, l’essentiel des réponses indique que les choses
pérénnité, sur la base d’une offre de formation d’individus, capables d’affronter différentes
situations. Ces objectifs peuvent être synthétisés en les considérant comme visant la formation
environnements hétérogènes. Tous les acteurs semblent s’accorder sur ce point et adhérent au
discours affiché par l’organisation. La pensée latérale (Butler, 2010 ; Debone, 1970 ; Norton,
1975), conduisant éventuellement à des buts ambigus, n’est guère présente. Quelles que soient
les nuances apportées par-ci par-là, tout est fait pour réduire l’équivocité (par le biais de réunions,
23
Ensuite, en matière de motivation, les objectifs sont poursuivis au moyen d’un processus
(Gambardella et al., 2009) et à les pousser à être innovants en matière d’idées et de concepts, en
dépit de leur hétérogénéité (Deci et Ryan, 2000 ; Fradin et Le Moullec, 2006 ; Sansone et
Harackiewicz, 2000). Aucun obstacle n’existe qui empêcherait les acteurs à être curieux, à se
former de façon continue, etc. pour répondre aux sollicitations des uns et des autres et affronter
appartient également aux acteurs de l’organisation d’échapper aux routines, particulièrement face
à des parties prenantes, porteuses de mouvements (les étudiants, symboles d’une nouvelle
génération ; les professeurs, par une connaissance normalement qui se transforme). L’implication
est dès lors majeure. En outre, dans un univers axé sur du travail mental et en renouvellement
permanent, les employés ont besoin d’être intégrés dans la prise de décisions afin de se sentir
motivés et engagés. L’intersubjectivité est dans cette veine cruciale. De surcroît, c’est cette
implication qui est censée donner du sens au travail fourni (Vassal, 2005 ; Vidaillet, 2003). Les
salariés sont susceptibles de jouer dans cette optique un rôle d’intrapreneurs (Huy, 2001 ;
Gambandecta et al., 2010). Par exemple, les responsables pédagogiques - le middle management
- doivent trouver le discours approprié pour expliquer à un étudiant qu’il est exclu, pour inciter
les enseignants à améliorer leurs cours ou pour trouver promptement un enseignant afin de faire
En outre, la poursuite des objectifs et la stimulation des acteurs sont orchestrées en partie
au moyen d’un processus formalisé, définissant les règles du jeu (avec souvent des contraintes
très fortes : programmes, communication, accréditation, évaluation, etc.). Le formel est ainsi
présent au moyen de règles écrites (Perret et Louafa, 2008). Cependant, l’informel et le tacite
24
sont perçus comme étant également à l’œuvre et conditionnent même l’implication des acteurs.
Cet informel et ce tacite sont peut-être stimulés de manière délibérée par les leaders, de façon
observées (voir dans cette optique Breen et Hamel, 2007). C’est de l’informel dans un cadre à
respecter de façon tacite…En même temps, le formel peut être considéré comme un produit
social et un facilitateur de sens dans les relations interorganisationnelles (Vlarr et al., 2006). Dans
Enfin, tant les objectifs que la motivation et le processus managérial opèrent en intégrant
un élément significatif, l’humain. En effet, les objectifs visent à former l’humain, la motivation a
trait à l’humain et le mode opératoire est relatif à l’humain. Nous sommes ainsi loin des
considérations en usage dans les secteurs industriels par exemple9. L’organisation se maintient
et/ou évolue parce que son produit est estimé de qualité (à savoir la formation proposée, avec un
écart extrêmement faible entre la promesse du discours et la réalité perçue), parce qu’elle dispose
d’une équipe managériale motivée (et qui sert de relais de transmission de la qualité de l’offre et
in fine, de celle de l’organisation), parce que le mode opératoire ne se contente pas de mettre en
place des indicateurs dénués de « chair ». Par conséquent, la quatrième variable qui découle est
8
Il est intéressant ici de rappeler les critiques assez anciennes du formalisme dans les organisations. Ces critiques ont
été notamment portées par les tenants de l’approche sociologique à l’instar de F.E.Emery et E.L. Trist, J. Woodward,
M. Crozier ainsi que par les tenants de l’approche managériale comme Simon, Mintzberg et Peters et Waterman. Le
premier groupe réfute l’excès de formalisme et de centralisation au profit de la flexibilité et de la synergie. Le second
groupe considère que la rationalité humaine n’existe guère (voir Charreire et Huault, 2009, pour les apports majeurs
de ces auteurs).
9
De façon similaire aux autres activités de services, l’enseignement et la formation se caracétérisent notamment par
la co-production, l’hétérogénéité, l’intangibilité et la périssabilité (Lovelock, 1983). Cependant, l’esneignement et la
formation vont au-delà de ces attributs puisqu’ils nécessitent de l’interaction et de la personnalisation élevées et se
déploient au moyen d’actions intangibles visant l’esprit des étudiants.
25
Savoirs
Modèle du
groupe ESEM
Implication
Individu
Formalisme
(atténué)
académiques, savoirs opérationnels, savoirs-être), au profit d’individus (des êtres humains et non
des machines), nécessitant l’implication des acteurs, au moyen d’un modèle opératoire, fondé sur
modèle : le modèle SIFI – Savoirs, Individu, Formalisme, Implication. Ce modèle est fondé sur
une clarté recherchée des objectifs, sur une motivation perçue comme étant intrinsèque, des
règles bureaucratiques associées à des règles émergentes acceptées et sur une prise de décisions
jouant tant sur la bureaucratie que sur la responsabilité collective. Dès lors, il y a conjugaison des
26
leadership est certes présent, mais nous sommes loin du leader héroïque, doté d’une capacité de
calcul prodigieuse.
Par ailleurs, ce modèle correspond à une organisation qui opère dans un environnement
dynamique et concurrentiel, alternant des phases stables et peu ambigües et des phases instables
préservation des parts de marché. Tactiquement, plus le produit est attractif (acquisition de
savoirs reconnus par exemple), et plus les acteurs chargés de le promouvoir et de le mettre en
œuvre y adhérent (il est impératif que les acteurs croient en leur organisation et donc en son
modèle), et plus la probabilité d’arriver aux fins augmente (Johnson et Kaplan, 1991 ; Johnson et
al., 2000). Cependant, l’incertitude apportée par l’évolution de l’environnement (les phases
d’instabilité) conduisent à procéder à des essais-erreurs, à improviser, à discuter avec les uns et
les autres, à chercher l’engagement mutuel, etc. Par exemple, les savoirs (le contenu de l’offre)
correspondent-ils à ce qui est demandé par l’environnement ? Faut-il davantage mettre l’accent
sur l’implication ? Le formalisme doit-il être accentué ou au contraire relâché pour favoriser
appropriés ?
Ce modèle ne doit pas laisser croire qu’il serait approprié ou générique à certains
contextes. Il serait plutôt proche d’une voie adéquate idiosyncrasique d’organizing, fondée sur
décentralisation, motivation, incitation, etc.). De façon plus globale, ce modèle doit être saisi à
habituel et peu ambigu (les phases de stabilité en l’occurernce), c’est la première subjectivité qui
deviennent inadaptées (Wiley, 1988, 1994). Enfin, le modèle contribue à aborder l’organizing à
de l’activité de demain (March, 1991). Mais peut-être, dans les activités mentales, c’est la
devrait retenir l’attention. En d’autres termes, la sédimentation des MM devrait contenir les
CONCLUSION
Cet article étudie de façon exploratoire la nature des MM des organisations. Il analyse à ce
résultats obtenus mettent l’accent sur quatre dimensions majeures du MM - les savoirs ;
organisations. Dans cette veine, le principal apport théorique de la recherche exploratoire menée
est relatif à la compréhension dont les organisations structurent leurs MM. Dans le cas examiné,
le modèle SIFI est contingent à l’organisation étudiée (la nature du produit qu’elle offre, sa
gouvernance, les interactions entre les acteurs, etc.). Dans cette contingence, le modèle ne
s’appuie pas sur les principes extrêmes de management, mais combine ces principes. Ainsi, il est
difficile d’affirmer que le leadership est ominiprésent, et que toutes les décisions reposent sur des
structures traditionnelles (du haut vers le bas) ou qu’elles émanent d’une multitude d’acteurs
(« crowdsourcing ») (Howe, 2008). En même temps, via par exemple la définition des objectifs
de façon claire et évidente pour l’ensemble des acteurs, le rôle des dirigeants clés reste
28
déterminant, puisque ce sont eux qui fixent les priorités, énoncent la meilleure utilisation des
ressources disponibles et définissent la forme organisationnelle. De surcroît, par leurs traits, par
leur style, par leur comportement, ils influencent les membres de l’organisation et les poussent à
les suivre. Toutefois, entraîner les autres n’est pas une fin en soi. Il s’agit dans le modèle étudié
de les entraîner vers la réalisation des objectifs définis. Si cette réalisation passe par
l’accomplissement de soi (ici l’implication), la performance, entendue comme atteinte des buts
recherchés, est susceptible d’être au rendez-vous. Dès lors, dans l’ensemble, le modèle SIFI
combine moyens et fins pour rendre possible l’organizing et intelligible la représentation que se
Une généralisation analytique (Yin, 1994) est cependant possible à partir de cette recherche
exploratoire. En effet, le management peut être conceptualisé, pour tous les contextes, comme
une manière d’atteindre les objectifs désirés de façon organisée. À cet égard, quand les individus
cruciale. Et cette identification dépend sans aucun doute du contexte. Mais le management en lui-
même demeure universel, ce qui change porte essentiellement sur le choix entre des voies
d’organizing et de prise de décision. Dès lors, l’organizing est toujours contingent alors que le
management est universel, ce qui conduit à être en désaccord avec les réflexions consistant à
2009).
Sur le plan managérial, le travail mené contribue à définir de façon concrète l’activité des
organisations : implication des acteurs, équilibre entre formalisme et informalisme, octroi du sens
à l’humain, production de résultats qui font sens. En un mot, le modèle est censé aider les
organisations et leurs dirigeants à vérifier que ce qu’ils sont censés réaliser correspond à leurs
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croyances et aux représentations qu’ils s’en font. Il permet également, sur le plan du pilotage,
d’identifier, de façon parcimonieuse, les variables sur lesquelles il faut agir pour faire évoluer
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