SEMINAIRE For Real
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SEMINAIRE For Real
INTRODUCTION ............................................................................................... 1
CONCLUSION .................................................................................................. 12
~I~
INTRODUCTION
Aux termes de l'article 1583 du code civil, « la vente est parfaite entre
les parties, et la propriété est acquise de droit par le débiteur à l'égard du
vendeur, dès qu'on est convenu de la chose et du prix, quoique la chose n'ait pas
encore été livrée ni le prix payé »1.
Le bien est ainsi transféré à l’acheteur ainsi que tous les accessoires qui y sont
liés. Il convient de préciser que cette vente peut être faite à crédit. Dans ce cas, le
créancier n’aura aucun moyen de contrainte à exercer contre le débiteur pour
obtenir paiement de sa créance il pourra alors se heurter à la mauvaise foi du
débiteur. C’est donc pour pallier à cette éventualité que l’acte uniforme OHODA
du 15 décembre 2010 portant droit des sûretés à instaurer la clause de réserve de
propriété qui est une exception au principe énoncé à l’article 1583 du code civil.
Selon l’article 72 la clause de réserve de propriété est une clause qui suspend
l’effet translatif d’un contrat jusqu'au complet paiement de l’obligation qui en
constitue la contrepartie.
1
Article 1583 du code civil ivoirien
2
GERARD CORNU, vocabulaire juridique,14ème édition, Association Henri Capitant,
PUF/Quadrige,2022, janvier
~1~
Dès lors la question qu’il nous convient d’examiner est la suivante : La clause de
réserve de propriété est-elle une sûreté ?
C’est pour répondre à cette question que nous analyserons la nature juridique de
la clause de réserve de propriété (I) avant d’examiner son efficacité (II).
~2~
I. LA CLAUSE DE RESERVE DE PROPRIETE : LA
QUESTION DE SA NATURE JURIDIQUE
Certains considèrent que la clause de réserve de propriété est une sûreté et d'autres
une garantie. Alors la question de la nature juridique de la clause de réserve de
propriété se pose, donc de lui trouver une essence, une qualification. Ce qui nous
conduit à nous intéresser à cette nature controversée de la clause de réserve de
propriété (A) pour ensuite indiquer le choix du législateur OHADA (B).
Il a été relevé que la clause de réserve de propriété est une garantie, mais loin
de faire l'unanimité, cette affirmation a été très vite combattue par ceux qui trouve
à lui attribuer l'étiquette de sûreté. Il existe une différence subtile entre une
garantie et une sûreté. Les sûretés sont des garanties, mais les garanties ne sont
pas forcément des sûretés. La sûreté est un ensemble de mécanismes qui garantit
le créancier contre l'insolvabilité du débiteur, précisément l'affectation d'un bien
ou d'un patrimoine en vue de garantir l'exécution d'une obligation. La garantie
quant à elle englobe tous les avantages qui sont spécifiques à un ou différents
créanciers qui permettent de suppléer à l'exécution régulière d'une obligation ou
d'en prévenir l'inexécution. La question de savoir si la clause de réserve de
propriété était une sûreté s'était posée avec un enjeu essentiel : la transmissibilité
de la propriété avec la cession de créance du vendeur contre l'acquéreur. Il
suffisait d'admettre qu'elle est une garantie accessoire, c’est-à-dire un droit au
service exclusif de la créance dont il assure le paiement3. Classiquement, on dit
des sûretés qu'elles présentent un caractère accessoire en ce sens qu'elles sont
affectées au service de l'obligation principale qu'elles garantissent. Pratiquement
cela signifie que le régime de la sûreté suit celui de la créance.
3
Phillipe MALAUREIE & Laurent AYNES & Pierre CROCQ, Droit des sûretés, 10ème édition,
LGDJ, Lextenso éditions, P 506
~3~
Par accessoire, il faut comprendre que la sûreté suppose l'existence d'une
obligation principale à garantir et que son sort est étroitement lié à celui de
l'obligation à laquelle elle se rattache. Reste que ce caractère accessoire propre
aux sûretés ne se retrouve pas dans toutes les garanties. Il est en effet, certaines
règles et institutions juridiques qui visent à conférer au créancier une situation
privilégiée sans qu'il soit besoin d'adosser une sûreté au rapport d'obligation
principal.
Pour cette raison les sûretés ne se confondent pas avec les garanties.
4
P.Y. ARDOY, fiches de droit des sûretés, édition Ellipses, 2018, p.14
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paiement » 5. On comprend de cette décision que la clause de réserve de propriété
est un accessoire de la créance et par conséquent une sûreté.
La nature juridique de la clause de réserve de propriété ayant été relatée dans ses
méandres, ses dédalles et ses avenues doctrinales, il conviendra pour nous de
déterminer la position du législateur OHADA sur la question de l'appartenance de
la clause de réserve de propriété à la famille des sûretés où celles des garanties.
En effet, la sûreté réelle peut être défini comme étant l'affectation d'un bien
meuble ou immeuble par le débiteur au profit du créancier dans le but de garantir
l'exécution de son obligation de paiement de dette.
Dans le cas d’espèce, le législateur OHADA opte pour la sureté réelle comme
nature de la clause de réserve de propriété en ce sens que celle-ci est l'accessoire
d'une créance principale opérée entre le créancier et le débiteur.
Mais cette sûreté est une sûreté réelle mobilière opérée par le législateur c’est-à-
dire que la clause de réserve de propriété est une sûreté réelle mobilière en ce sens
qu'elle porte sur une bien meuble que le créancier a transféré au débiteur.
Située dans l'acte uniforme portant organisation des sûretés au titre 2 intitulé
sûretés mobilières précisément au chapitre 3 – Propriété retenue ou cédée à titre
5
Cour de cassation, civile, chambre commerciale, 15 mars 1988, 86-13.687
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de garantie, à la section 1 dénommée réserve de propriété, le législateur a établi
des règles relatives à sa constitution de la clause de réserve de propriété.
Avant d'arriver à cela, nous pouvons dire que la clause de réserve de propriété est
une clause que les parties conviennent d’insérer dans leur contrat de vente à crédit
afin de garantir le paiement de la créance par le débiteur.
Il faut noter qu'elle présente un caractère particulier en ce sens qu'en principe, c'est
le débiteur qui affecte son bien dans le but de garantir l'exécution de son obligation
alors qu'au cas d'espèce, c'est le créancier qui affecte son bien et conserve en
même temps son droit de propriété sur ledit bien. En clair c’est la propriété qui
est retenu à titre de garantie et non le bien qui a fait l’objet de dépossession.
Pour sa constitution, elle est soumise à une condition de validité, en ce sens qu'elle
doit être mentionnée par écrit dans le contrat, à défaut duquel, elle est nulle. C'est
ce que prévoit l’article 73 de l'acte uniforme portant organisation des sûretés : « A
peine de nullité, la réserve de propriété est convenue par écrit au plus tard au
jour de la livraison du bien.
Outre cela, la clause de réserve de propriété, pour produire des effets à l'égard des
tiers, doit faire l'objet d'une publicité dans le registre du commerce et du crédit
mobilier, c'est ce que prévoit l'article 73 de l'acte uniforme portant organisation
des sûretés en ces temps : « La réserve de propriété n'est opposable aux tiers que
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Article 73 l'acte uniforme portant organisation des sûretés
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si celle-ci a été régulièrement publiée au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier ».7
7
Article 73 ibid.
~7~
II. LA CLAUSE DE RESERVE DE PROPRIETE : LA
QUESTION DE SON EFFICACITE
Après l’adoption de la clause de réserve de propriété par le législateur OHADA
en tant que sûreté il se pose la question de son efficacité dans la protection du
créancier. Ainsi nous aborderons l’apparente efficacité de la clause de réserve de
propriété en tant que sûreté (A) avant d’appréhender les limites de celle-ci (B).
En effet cette efficacité se présente à deux (2) niveaux à savoir dans un premier
temps, lorsque le débiteur ne s'acquitte pas du paiement complet du prix du bien
et dans un second temps, lorsque celui-ci est en situation de procédure collective.
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Article 72 op.cit.
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uniforme portant organisation des sûretés. Mais lorsque le débiteur est dans une
phase de procédure collective, le créancier pourra exercer une action en
revendication afin que le bien affecté d'une clause de réserve de propriété lui soit
restitué.
Notons également à titre de droit comparé que cette efficacité de la sureté réelle
que constitue la clause de réserve de propriété est confirmé par le droit français à
travers l’article L624-16 du code du commerce et l’article 2371 du code civil.
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https://www.labase-lextenso.fr/ouvrage/9782275061351-225
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Article 103 acte uniforme portant procédure collective d’apurement du passif
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des sûretés, lors de sa constitution, l’obligation de mettre par écrit facilite la
preuve de la sureté et sa publication au registre du commerce et du crédit mobilier
facilite son opposabilité aux tiers.
Mais encore, celui-ci ne traduira pas la valeur réelle de son patrimoine. Il faut
signifier que cette clause intervient dans le crédit. Etant donné que le débiteur sera
malveillant, il entrainera la faillite de l’entreprise. De plus, les établissements de
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crédits ainsi que les créanciers en générale ne peuvent se fier aux informations
que leur donne le débiteur. Le débiteur ne donnera que les informations qui lui
sont favorable.
En plus, il est de principe que dès lors qu’il y a vente il y a transfert de propriété
ainsi que le transfert des risques. Dans la clause de réserve de propriété, le vendeur
conserve toujours la propriété du bien donc par conséquent il supporte les risques.
Ce qui signifie qu’en cas de dommages cette réparation se résumera en dommage
intérêts. Toutefois, le créancier peut doubler la clause en insérant en plus de la
clause de réserve de propriété dans le contrat une clause de transfert des risques,
ainsi l’acheteur sera propriétaire du bien sans toutefois en supporter les risques.
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CONCLUSION
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BIBLIOGRAPHIE
❖ Ouvrages
➢ P.Y. ARDOY, fiches de droit des sûretés, édition Ellipses, 2018
➢ Phillipe MALAUREIE & Laurent AYNES & Pierre CROCQ, Droit des
sûretés, 10ème édition, LGDJ, Lextenso éditions
➢ GERARD CORNU, vocabulaire juridique,14ème édition, Association
Henri Capitant, PUF/Quadrige,2022, janvier
❖ Textes de lois
➢ Code civil ivoirien
➢ Code civil français
➢ Acte uniforme révisé portant organisation des sûretés adopté le 15/12/2010
➢ Acte uniforme portant organisation des procédures collectives d’apurement
du passif adopté 10/09/2015
❖ Jurisprudences
➢ Cour de cassation, civile, chambre commerciale, 15 mars 1988, 86-13.687
❖ Webographie
➢ https://www.labase-lextenso.fr/ouvrage/9782275061351-225
~ II ~
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE .........................................................................................................I
INTRODUCTION ............................................................................................... 1
CONCLUSION .................................................................................................. 12
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................. II
~ III ~