Cours Ansault
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Cours Ansault
Introduction
Le droit du crédit est important car il est au centre de toutes les activités économiques :
I/ L’importance économique du droit du
* Exemple 1 : La plupart des personnes physiques emprunte au moins une fois dans
leur vie, ne serait-ce que pour acquérir leur résidence principale
* Exemple 2 : La plupart des entreprises, parce qu’elles sont souvent dans ses
situations de sous-capitalisation et ne peuvent développer leur activité que grâce aux
crédits accordés par leur banque ou leur fournisseur.
A. La Si
distinction entrelogique,
l’on suit cette les garanties
on estdu droit
alors des obligations
amené à opérer uneetdistinction
les entre les
garanties et les sûretés :
* Les garanties offertes par le droit des obligations : Ces garanties sont automatiques car
attachées au rapport d’obligations entre créancier et débiteur. En effet, le rapport
juridique qui lie le créancier a son débiteur comporte intrinsèquement des mécanismes de
garantie :
- Exemple 1 : La résolution du contrat pour inexécution
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- Exemple 2 : L’exception d’inexécution : éviter d’exécuter la prestation si l’autre
n’exécute pas
- Exemple 3 : L’exécution de compensation : extinction des dettes réciproques
Tous ces mécanismes ont en commun qu’ils peuvent protéger le créancier en lui
évitant d’exécuter lui-même sa propre prestation parce que son débiteur serait défaillant.
D’autres techniques du droit des obligations peuvent jouer le rôle de garantie :
- Exemple 1 : L’action paulienne permet d’éviter que le débiteur ne fasse sortir
frauduleusement un bien de son patrimoine. Le créancier peut ainsi maintenir le droit
de gage dont il dispose sur le patrimoine de son débiteur
- Exemple 2 : L’action oblique, qui permet au créancier d’agir contre le débiteur
de son propre débiteur lorsque ce dernier néglige de le faire.
- Exemple 3 : L’obligation solidaire, qui permet à un créancier, lorsqu’il a deux
débiteurs pour une même dette, de réclamer à n’importe lequel des deux le paiement
de la totalité de la dette. Le créancier ne supportera donc pas l’insolvabilité de l’un de
ses débiteurs solidaires et n’aura pas à diviser ses poursuites.
* Les sûretés : D’autres garanties ne procèdent pas du rapport d’obligation liant créancier
et débiteur. En effet, ces garanties viennent s’ajouter au rapport initial créancier-débiteur :
elles sont ainsi accessoires aux créances qu’elles garantissent (ces garanties sont celles qui
constituent l’objet de ce cours de droit du crédit). On parle ici des sûretés, étant entendu que
celles-ci peuvent être conventionnelles, légales ou judiciaires. Au sein des garanties
sont les sûretés.
B. La La
définition
questiondes
de la définition des sûretés est difficile à établir, et ce parce qu’il n’y
a pas de définition légale de ce qu’est une sûreté. Ceci soulève un certain nombre de
questions car le législateur emploie, dans un certain nombre de textes, le terme de
sûretés alors qu’il n’a pas défini celui-ci dans une disposition générale. Plus encore, la
jurisprudence ne s’est jamais risquée à définir exactement ce qu’était une sûreté. Bien
souvent, en cas d’hésitation, la jurisprudence procède par voie d’affirmation, de sorte
qu’elle a une position dogmatique sur cette question :
- Exemple 1 : La Cour de Cassation se contente parfois de dire que tel mécanisme
juridique,
comme la clause de réserve de propriété, est une sûreté.
- Exemple 2 : La Cour de Cassation dit parfois que tel autre mécanisme n’est pas une
sûreté, comme par exemple le droit de rétention. Ainsi, dans un arrêt de la première
chambre civile du 7 janvier 1992, la Cour de Cassation est venue dire que le droit de
rétention n’était pas une sûreté, sans toutefois expliquer pourquoi.
Cette manière de procéder soulève de nombreuses questions, et ce puisqu’il
y avait dans cette affaire des enjeux économiques particulièrement importants. Or, de
cette qualification dépendait le traitement que l’on allait faire subir à l’institution que
constitue le droit de rétention.
1 Le professeur P. Crocq définit les sûretés de la façon suivante : « Une sûreté est l’affectation à la satisfaction du
créancier d’un bien, d’un ensemble de biens ou d’un patrimoine, par l’adjonction aux droits résultant normalement pour
lui du contrat de base, d’un droit d’agir, accessoire de son droit de créance, qui améliore sa situation juridique en
remédiant aux insuffisances de son droit de gage général, sans être pour autant une source de profit, et dont la mise en
œuvre satisfait le créancier en éteignant la créance en tout ou partie, directement ou indirectement »
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* 1ère caractéristique : La finalité de la sûreté. La sûreté a pour finalité de garantir le
paiement. De ce point de vue, la sûreté améliore la situation du créancier titulaire de
ladite sûreté par rapport à celle du créancier qui n’en disposerait. Cela signifie que la
sûreté confère des prérogatives particulières à son titulaire et le place dans une
meilleure situation qu’un simple créancier chirographaire qui ne dispose que d’un simple
droit de gage général sur le patrimoine du débiteur.
Si l’on part du principe que la sûreté garantit le paiement, alors il s’en suit que
la sûreté ne peut jamais, juridiquement, être une source d’enrichissement. Cela signifie
que le créancier n’obtiendra jamais, par la mise en œuvre de cette sûreté, plus que ce que
l’exécution normale de l’obligation par le débiteur lui aurait procuré.
C. La Si
distinction de principe entre
ces trois caractéristiques sûretés
sont réelles
réunies et sûretés
(finalité + effet + technique employée),
alors on est en présence d’une véritable sûreté. Le créancier peut se protéger de deux
manières distinctes : les sûretés réelles et les sûretés personnelles :
* Les sûretés réelles : Elles consistent à se faire consentir un droit réel sur un ou
plusieurs biens appartenant le plus souvent au débiteur. Toutefois, il est également
possible de constituer une sûreté réelle sur les biens d’un tiers. Cette catégorie des
sûretés réelles comprend elle-même des sous-catégories, et ce selon la nature du droit
réel qui est conféré par le débiteur à son créancier. Ce droit réel peut ainsi prendre
plusieurs formes :
- 1ère sous-catégorie : Un simple droit de préférence sur un ou plusieurs biens, ce
qui correspond à la catégorie des sûretés réelles dites traditionnelles. Le bien en
question est toujours dans le patrimoine du débiteur constituant est le droit réel offre
un droit de préférence au créancier ce qui lui permet de faire vendre le bien grevé
et d’être préféré sur le prix de vente (vente forcé et payé en premier).
- 2e sous-catégorie : Les sûretés réelles dans lesquelles on va utiliser un droit de
propriété. Pour cette catégorie, le débiteur va par exemple transférer la propriété de
l’un de ses biens à son créancier à titre de garantie du paiement de sa créance. On parle
alors des propriétés-sûretés. Ici, deux hypothèses sont alors possibles :
° 1ère hypothèse : Le débiteur est défaillant et le créancier conserve la propriété
du bien
° 2e hypothèse : Le débiteur acquitte le montant de la créance garantie
et le
créancier lui restitue alors la propriété du bien donné en garantie.
* Les sûretés personnelles : Il s’agit ici d’un droit de gage général sur le patrimoine
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d’autrui. Le créancier peut obtenir un droit d’agir en paiement sur le patrimoine d’un tiers.
Ce tiers s’engage donc, à côté du débiteur principal, à titre de garant. Lorsque l’on est
dans cette
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situation, on est dans la catégorie des sûretés dites personnelles. Le créancier dispose
ainsi de deux débiteurs au lieu d’un seul, et a donc plus de chance d’être payé. Si le
débiteur ne paye pas, le créancier demandera alors paiement au garant.
A. DuLes différents
droit types de
romain jusqu’à la sûretés, qu’elles soient personnelles ou réelles, existent
Révolution
en réalité depuis le droit romain. Initialement en droit romain, la garantie du créancier
se résumait dans le nexum, c'est-à-dire que le débiteur donnait sa personne en garantie
1. L’ancêtre des sûretés du droit romain : le
de sa dette contre le créancier. Si le débiteur était défaillant, le créancier pouvait
physiquement se saisir de lui et le réduire en esclavage.
2. La naissance de nouvelles
Petit à petit (dans les sûretés en droit
années -320), le nexum sera remplacé par deux mécanismes
qui laissent émerger l’idée d’une distinction entre sûreté réelle et sûreté personnelle :
- 1er mécanisme : La fidejussio, sorte de cautionnement donné par un ami ou un membre
de la famille du débiteur. Cette garantie de la dette d’autrui avait une valeur
extrêmement importante en raison de la place de la solidarité familiale à l’époque
- 2e mécanisme : La fiducia cum creditore, mécanisme qui donnait la possibilité au débiteur de
transférer la propriété de l’un de ses biens en garantie de son obligation (ancêtre de
la fiducie sûreté).
Cette fiducia cum creditore présentait toutefois deux inconvénients majeurs :
- 1er inconvénient : Un risque d’aliénation du bien par le créancier. Puisque le
créancier est propriétaire du bien, il peut en disposer librement alors que la
philosophie du mécanisme voudrait que normalement, le créancier conserve le bien
pour être en mesure de le restituer au débiteur si ce dernier le payait à échéance.
Toutefois, puisque le bien est dans le patrimoine du créancier, ce dernier pouvait
l’aliéner, ce qui créait un risque majeur pour le débiteur.
- 2e inconvénient : La fiducia cum creditore épuisait en une seule fois tout le crédit
qu’un bien pouvait procurer. En effet, une fois la propriété du bien transférée à un
créancier, on ne pouvait plus utiliser ce bien pour garantir un autre crédit. Cette critique
est encore aujourd'hui adressée à toutes les fiducies qui existent en droit français : elles
sont certes très efficaces mais constituent un gaspillage de crédit pour le constituant de
la sûreté.
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3. L’évolution des sûretés en droit
Ultérieurement, au Ier siècle av. JC, la fiducia cum creditore sera supplantée par
d’autres sûretés réelles qui ne confèrent qu’un simple droit de préférence au créancier. Ce
droit de préférence ne présente pas les deux inconvénients majeurs de la fiducia cum
creditore, et ce puisque le bien reste dans le patrimoine du constituant (pas de risque
d’aliénation) et qu’il est
possible de constituer plusieurs sûretés sur le bien resté dans son patrimoine :
- Elle sera d’abord remplacée par le pignus, gage qui porte sur des biens meubles
- Elle sera également remplacée par l’hypothèque et l’antichrèse, qui sont des sûretés
qui ont pour assiette des biens immeubles :
- L’antichrèse est une sûreté qui suppose que le débiteur se dépossède du bien
immobilier au profit du créancier. Il ne s’agit toutefois pas d’un transfert de propriété :
l’antichrèse confère simplement au créancier un droit de préférence mais la validité du
contrat suppose que le débiteur se dépossède de cet immeuble au profit du créancier.
- En revanche, l’hypothèque a ceci de particulier (c’est toujours le cas
aujourd'hui) qu’elle est toujours une sûreté réelle sans dépossession. Cela signifie que le
débiteur demeure en possession de l’immeuble, en dépit du fait qu’il l’a grevé d’une
hypothèque.
Les sûretés réelles sans dépossession présentent alors deux avantages par
rapport à celles avec dépossession :
- 1er avantage : Pour le débiteur, pas de dépossession de son bien. De ce fait, le
constituant peut continuer à utiliser le bien, ce qui est important économiquement
car le bien en question peut être du matériel utile pour l’activité d’une entreprise.
- 2e avantage : Pour le créancier. Les sûretés sans dépossession n’obligent pas le
créancier à entrer en possession du bien, ce qui pouvait être une source de frais pour lui.
Toutefois, les sûretés sans dépossession ne sont efficaces que si l’opposabilité aux tiers
des droits du créancier est assurée, en dépit du fait que le bien soit toujours en possession
du constituant. Pour qu’une sureté sans dépossession soit efficace il faut pouvoir
opposer les droits réels aux tiers. Le créancier titulaire d’un droit réel a un droit de
suite mais il faut que ce droit de suite soit opposable au tiers acquéreur. Or très
souvent la JP soumet cette opposabilité au fait que le tiers puisse avoir connaissance
de ce droit grâce à un registre qui en assure la publicité. L’efficacité de ces sûretés
sans dépossession est donc subordonnée au fait que l’on dispose de moyens de
publicité eux-mêmes efficaces. Si la formalité de publicité n’est pas accomplie, ou a
fortiori, si aucune publicité n’a été organisée par le législateur, la sûreté réelle sans
dépossession sera le plus souvent inopposable aux tiers et sera donc ine fficace . Tel était
le cas pour l’hypothèque : dans l’ancien droit aucun système de publicité des droits
immobiliers.
Cela explique pourquoi jusqu’à la Révolution française, les sûretés utilisées en
pratique seront essentiellement : d’une part le cautionnement, d’autre part les sûretés
réelles avec dépossession, comme le gage.
B. De la Révolution française à
Le basculement intervient alors avec la Révolution française. En effet, pendant
cette
1. Lespériode sera
principes instauré
posés par laun système de publicité obligatoire des droits réels en matière
codification
immobilière, ce qui redonnera davantage d’intérêts à l’hypothèque. Au regard de cette
cartographie des sûretés existantes, les rédacteurs du Code civil de 1804 vont encadrer
les sûretés et reprendre celles qui avaient été créées en droit romain.
On retrouve ainsi :
- Le cautionnement, seule sûreté personnelle connue à l’époque, qui sera régie par les
anciens articles 2011 à 2043 du Code civil.
- La règlementation des sûretés réelles sera régie par les anciens articles 2071 et
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suivants du Code civil. S’agissant de ces sûretés réelles, les rédacteurs du Code civil
vont réglementer :
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- D’abord, les sûretés réelles avec dépossession, regroupées sous le terme
générique de nantissement (cette terminologie ne signifie plus la même chose
aujourd’hui) . Selon le Code, le nantissement d’un meuble est le gage et le nantissement
d’un immeuble est l’antichrèse.
- Viennent ensuite les sûretés réelles sans dépossession : le privilège, et surtout
l’hypothèque
2. UneL’organisation
stabilité relativede
des
la sûretés telles que des sûretés dans le Code civil va perdurer
règlementation
pour une grande partie jusqu’en 2006, moyennant une difficulté . En réalité, au fond, la
relative stabilité du Code civil est trompeuse. En effet, elle cache une réalité qui va
devenir de plus en plus complexe du fait de la conjugaison de trois facteurs :
- 1er facteur : La diversification des patrimoines
- 2e facteur : Le développement du droit des procédures collectives
- 3e facteur : L’évolution des règles en matière de cautionnement
b. Le développement du droitva
Le droit des sûretés dessubir
procédures
les conséquences du développement du droit des
procédures collectives. Pendant longtemps, du XVIe siècle jusqu’en 1967, le droit des
procédures collectives avait seulement pour objet la mise en place d’un règlement
organisé du paiement de tous les créanciers d’un débiteur en état d’insolvabilité. Ainsi, à
l’époque, il s’agissait surtout de protéger la sécurité du crédit en ne faisant pas subir au
créancier le risque d’un paiement au « prix de la course ». Jusqu’en 1967 le droit des
suretés et le droit des procédures collectives cohabitent bien.
Or, à partir de 1967, les choses vont changer. En effet, apparait l’idée selon laquelle
il serait économiquement préférable de sauver l’entreprise du débiteur défaillant. La
réforme du droit des procédures collectives du 13 juillet 1967 permet de passer d’un droit
de la faillite du débiteur à un droit des entreprises en di fficulté, où le sauvetage des
entreprises passe avant le règlement des créanciers. Aussi réforme de 1985.
Était-ce une bonne solution d’affaiblir les droits de gage des créanciers ? Certains
pensent que non car l’économie a besoin de crédit. Or, il n’y a pas de crédit sans
sûreté efficace. Ainsi, si l’on ne donne pas suffisamment d’efficacité aux sûretés dans
les procédures collectives, on risque de casser un cercle économique vertueux.
Certains parlent de laminage du droit des sûretés. Depuis une loi du 31
décembre 1989 on va avoir une évolution du droit du surendettement qui va
combattre l’efficacité du droit des suretés.
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On a alors vu apparaitre un phénomène que l’on peut observer objectivement : la
pratique va chercher des garanties de substitution pour suppléer les sûretés
traditionnelles devenues pour partie inefficaces.
-
Exemple 1 : le cautionnement était borné et la pratique a crée un nouvel instrument :
la
garantie autonome. Comme la garantie autonome n’était pas visé par les textes de
procédures collectives ce qui permet d’agir efficacement contre le garant alors
même qu’il est en procédure collective.
-
Exemple 2 : C’est également grâce à cela que la pratique va redécouvrir l’intérêt
des sûretés réelles conférant aux créanciers un droit de propriété sur le bien. En effet,
ces sûretés donnent aux créanciers un droit exclusif sur le bien et leur permettent ainsi
d’échapper au concours des autres créanciers du débiteur. En outre, elles leur
permettront de ne pas subir les conséquences de l’ouverture d’une procédure collective
à l’encontre du débiteur.
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Ce constat, fait en 2004, était d’autant plus gênant que la mondialisation du
droit des sûretés était en voie de réalisation. Il y avait un projet de Code civil
européen, de droit européen des sûretés. Il y avait aussi travail important de la
CNUSI, qui travaillait en 2003 à la rédaction d’une loi modèle relative aux sûretés.
Les promoteurs du droit français étaient peu entendus. Ce projet a abouti en 2016.
Après 2006, il y eut des modifications concernant les sûretés fondées sur
l’exclusivité, notamment une loi du 19 février 2007 qui a consacré la fiducie en droit
français. Cette loi était assez restrictive, ne permettant l’utilisation de la fiducie que
par des personnes morales. Il y a donc une série de modifications législatives qui
interviendront, notamment en 2008 et 2009, le législateur étendant le champs du
dispositif initial, afin d’améliorer et adapter ce dispositif au droit des procédures
collectives.
Aujourd’hui, il existe dans le Code civil un droit commun de la fiducie,
retranscrit dans la partie du Code relative aux contrats spéciaux, ainsi qu’un droit
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spécial de la fiducie sûreté, qui se trouve dans le Livre VI propre au droit des sûretés,
distinguées entre fiducies sûretés mobilières et immobilières.
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des biens, dans un patrimoine relié au fiduciaire. Il a donc nécessairement plus de
pouvoir qu’un simple mandataire.
Une loi du 4 août 2008 a ajouté un droit de rétention en matière de gage sans
dépossession. Cette loi a fait l’objet de critique importante, l’idée même d’un droit de
rétention suppose que le créancier ait le bien entre ses mains. Le droit de rétention
présente en lui-même un aspect matériel, effectif. Ici, on créé une institution
singulière en permettant à un sujet de droit qui n’a pas possession effective du bien
de disposer malgré tout des attributs d’un droit de rétention.
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- Les sûretés personnelles se rattachent par essence au droit des contrats (plus de
libertés). En outre, les suretés personnelles consistent souvent dans le fait de garantir
la dette d’autrui ce qui impose de s’interroger de manière récurrente sur la protection
particulière qui doit bénéficier au garant mais aussi au recours après-paiement que ce
dernier peut diligenter contre le débiteur principal, voire le cas échéant contre d’autres
sujets de droit qui auraient garantie la même dette. Les garants cautions d’une même
dette sont appelés cofidéjusseurs.
- Les sûretés réelles subissent nécessairement l’attraction du droit des biens, droit
plus rigide que celui des contrats. Le régime des sûretés réelles se présente sous un
jour plus impératif, laissant moins de place à la liberté contractuelle. A la différence des
suretés personnelles le régime des surettes réelles est beaucoup plus impératifs.
Les sûretés réelles sont généralement consenties par le débiteur de la dette lui-
même, de sorte que ces problématiques de protection du garant, ou plus précisément
du constituant et de ses recours, ne se posent pas avec la même acuité. Mais, le droit
des sûretés réelles doit surtout répondre à des problématiques et difficultés qui lui
sont spécifiques, notamment s’agissant du classement des créanciers lorsque
plusieurs sûretés réelles grèvent un même bien.
Ex : je suis proprio d’un appartement, j’ai plusieurs crédits et pour garantir les
établissements de crédit je vais offrir en garantie mon appartement sur lequel les
créanciers vont pouvoir prendre des hypothèques. Mais il est possibles que plusieurs
hypothèques grèvent le même bien. Qui va être payé en premier si mon appartement est
vendu ? L’existence d’une multitude d’hypothèque appelle à un classement des
créanciers. Cela va dépendre de l’ordre des inscriptions : le premier créancier qui a publié
l’hypothèque va l’emporter sur l’autre.
b. UneCela
frontière parfois
étant, la frontière entre sûretés réelles et sûretés personnelles est
poreuse. Certaines figures juridiques sont marquées par une forme d’hybridité qui
peuvent donner le sentiment que cette distinction est relative :
-
Exemple 1 : Le contrat constitutif d’une sûreté réelle consentie en garantie de la
dette d’autrui. On parle en ce sens des sûretés réelles pour autrui. S’agissant de
cette figure juridique, le constituant de la sûreté réelle consent une hypothèque, non
pour garantir sa propre dette à l’égard du créancier, mais pour sécuriser le paiement
d’un tiers. L’ordonnance du 15 septembre 2021 est alors venue envisager de manière
beaucoup plus précise ces sûretés réelles pour autrui. Le texte qui les concerne est
placé dans la partie des sûretés réelles du Code civil mais opère beaucoup de renvois
aux textes du cautionnement. Donc vrai exemple d’hybridité.
-
Exemple 2 : Le nantissement de créances. On dit souvent que celui-ci présente
un caractère hybride parce que le nantissement de créances trouve sa place dans
le Code civil au sein des sûretés réelles. Toutefois, le nantissement de créances a ceci
de particulier qu’il suppose l’affectation d’une créance, et donc d’un droit personnel,
pour garantir le paiement d’une dette. En réalité, le créancier acquiert par ce
mécanisme un droit contre un tiers qui est le débiteur de la créance nantie. En cas de
défaillance de son débiteur, le créancier déclenchera le mécanisme du nantissement
de créances en allant réclamer le prix au débiteur de son débiteur.
Ces suretés hybrides ne sont pas suffisamment nombreuses pour remettre en cause la
somma divisio. Le code civil adopte lui même la distinction surates réelles et suretés
personnelles : la règlementation du droit des sûretés du Livre IV du Code civil se divise
en deux titres :
-
Titre I : Les sûretés personnelles
-
Titre II : Les sûretés réelles
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-
Ainsi, dans la partie sûretés personnelles, l’article liminaire indique que ces
sûretés sont le cautionnement, la garantie autonome et la lettre d’intention.
-
Les sûretés réelles sont quant à elles divisées selon leur nature :
14 sur 139
- Les sûretés réelles mobilières : les suretés sur meuble corporels et suretés sur
meubles incorporels.
- Les sûretés réelles immobilières : Les privilèges, le gage immobilier
(anciennement l’antichrèse), les hypothèques et la propriété retenue ou cédée à titre
de garantie
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Première partie : Les sûretés
Comment définir la sureté personnelle ?
Les sûretés personnelles consistent dans l’adjonction, à l’obligation principale
d’un débiteur, d’un engagement pris par un garant et permettant au créancier d’agir contre
ce garant. La sûreté personnelle se caractérise ainsi par deux critères qui sont cumulatifs
: le garant n’a pas normalement vocation à supporter définitivement le poids de la
dette garantie + le garant prend un engagement personnel de payer qui vient
s’ajouter à la dette du débiteur garanti.
* 1er critère : Le critère qui révèle que le garant n’a pas normalement vocation à supporter
définitivement le poids de la dette garantie. Il a donc un recours contre le débiteur
principal. Pourquoi ? Parce que le garant ne fait que garantir le paiement de la dette
d’autrui. Il n’a pas vocation à supporter définitivement le poids de la dette donc
recours en remboursement possible. Ainsi, certaines techniques contractuelles qui
servent de garantie mais ne sont pas de véritables sûretés personnelles.
Exemple 1 : C’est le cas de l’obligation solidaire car le codébiteur solidaire ne fait pas
que garantir la dette d’autrui, il garantit également sa propre dette. Le créancier pourra
donner l’entièreté de la dette à un des codébiteur. Le débiteur aura un recours
contre la moitié de la dette. Le codébiteur solidaire ne consent donc pas une sureté
au créancier.
30/09
L’action directe est un autre exemple de la différente entre sûreté et garantie.
C’est lorsqu’un créancier se voit reconnaitre par la loi une action directe en paiement
à l’encontre du débiteur de son débiteur. La loi offre une garantie au bénéficiaire de
l’action directe, à l’encontre de l’insolvabilité de son propre débiteur. Concrètement,
en cas de difficulté financière de son débiteur immédiat, le créancier pour se faire
payer par le débiteur de son débiteur, ce qui lui évitera de subir un éventuel
concours avec d’autres créanciers de son débiteur.
C’est une garantie, mais pas une sûreté personnelle, car le débiteur en second,
cible de l’action directe, ne fait que payer sa propre dette, et n’a donc aucun recours
c/ le débiteur intermédiaire.
Dans ce contexte d’action directe, le débiteur en second n’est qu’un sujet de
droit qui garantie la dette d’autrui et ne consent pas une sûreté personnelle au profit
du créancier.
Titre I : Le contrat de
La réforme du 15 septembre 2021 a modifié en profondeur le régime du
cautionnement, en rapatriant bon nombre de dispositions spéciales dans le Code civil,
et en y intégrant beaucoup de solutions jurisprudentielles prétoriennes.
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Aujourd’hui, on trouve les textes relatifs au cautionnement aux articles 2588 et s du
civil Code
.
19 sur 139
Chapitre 1 : Les caractéristiques essentiels du
Le propre de la caution est qu’elle s’engage à exécuter un engagement qui
n’est pas le sien, et en raison de cette configuration particulière, il y a deux
conséquences essentielles :
Section
L’obtention 1 : La nature de
d’un cautionnement l’engagement
constitue de lapour le créancier. Ce
un avantage
cautionnement offre au créancier un débiteur supplémentaire. Cet avantage peut être
relativisé, il est limité par le caractère accessoire du cautionnement, son caractère
simple ou solidaire, le créancier pouvant aussi obtenir engagement supplémentaire de
la caution, visant à garantir l’obligation même de la caution.
Paragraphe 1 : Leaprincipe
Ce principe de la subordination
été accentué très fortement de
parl’engagement
la réforme dude
15laseptembre 2021.
A. L’existence
Pour que de
le lacautionnement
dette du débiteur
puisse être valablement actionné, il faut que la
dette du débiteur principal existe. Les articles 2293 et 2313 ancien du Code civil
laissent transparaitre cela.
2293, ancien 2289, précise que « celui qui se porte caution d'une personne
physique dont il savait qu'elle n'avait pas la capacité de contracter est tenu de son
engagement ». Au demeurant, 2293 n’a presque pas opéré de variation, le principe a
été conservé.
Sur 2313 les choses sont plus complexe, ce texte dans son alinéa 1 précise la
différence entre exception inhérente à la dette ou purement personnelle au débiteur
principal.
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Par l’article 2298 est précisé que la caution peut opposer au créancier toutes
les exceptions personnelles ou inhérentes à la dette qui appartiennent au débiteur.
Auparavant, la caution ne pouvait pas opposer au créancier des exceptions dites
personnelles au débiteur principal.
Pour les cautionnement souscrits après le 1e janvier 2022, la caution poursuivie
pourra opposer au créancier les exceptions inhérentes à la dette garantie mais aussi
personnelle au débiteur principal. Cela renforce le caractère accessoire et la protection
accordée à la caution.
Ainsi, si est garantie une dette issue d’un contrat, dont le débiteur principal a
obtenu la disparition, il est possible pour la caution d’invoquer que la nullité a été
prononcée. Cependant, il faut admettre que dans un certain nombre de cas, la caution
peut opposer au créancier la nullité d’un contrat qui n’a pas encore été prononcée.
Cela pose difficultés notamment en cas de nullité relative, normalement invocable
uniquement par la personne que le législateur a entendu protéger.
Toutefois, la caution ne peut pas opposer absolument toutes les exceptions que
pourrait opposer le débiteur principal au créancier. On revient à 2313 ancien qui fait
distinction entre exception inhérente à la dette et purement personnelle au
débiteur principal que la caution en peut opposer au créancier.
L’interprétation de la notion d’exception purement personnelle doit se faire par
rapport à ce qu’on voulu les rédacteurs du Code civil. Ils ont eu en vue une situation
bien précise : l’hypothèse de la caution qui s’engage en connaissance de cause à
garantir la dette d’un incapable.
Cette règle est exprimée à l’ancien article 2289 al 2 (aujourd'hui possibilité
conservée à 2293C). On voulait permettre aux incapables et mineurs de trouver du
crédit, permettant à d’autres sujets de droit de les garantir alors que l’engagement
initial était en principe frappé de nullité. Le créancier devait être sûr de pouvoir agir
contre la caution, sachant qu’il n’arriverait pas à obtenir paiement c/ l’incapable.
Pour que ce système fonctionne, il fallait que la caution ne puisse invoquer
l’incapacité du débiteur principal pour échapper à son engagement.
Les choses se sont ensuite altéré, la Cour de cassation a fait le choix d’étendre
le domaine des exceptions purement personnelles, notamment par un arrêt Cour de
cassation, 2007, qui a donné une interprétation extensive de l’ancien article 2313 du
Code civil. La Cour de cassation a dit que sur le fondement de ce texte, la caution ne
peut pas invoquer la nullité pour dol de l’engagement du débiteur principal, car
caractère personnel.
On s’est ainsi demandé s’il n’y aurait pas d’autre revirement de jurisprudence,
dont l’exception de compensation. La Cour de cassation n’a pas eu le temps de
se prononcer, la réforme du droit des obligations a permis à la caution d’invoquer
cette compensation.
Auparavant, il fallait que le débiteur principal se soit prévalu antérieurement de
la compensation pour que la caution puisse le faire. Aujourd’hui, la caution peut
invoquer une compensation entre le débiteur principal et le créancier, même si le
débiteur principal ne l’a pas encore fait valoir.
21 sur 139
La Cour de cassation, en 2009, a estimé que la responsabilité d’un établissement
de crédit pour rupture abusive était exception purement personnelle au débiteur
principal. Par la suite, elle est revenue sur cette jurisprudence, Cour de cassation,
2014. Une insécurité juridique importante a été créée, on a pu hésiter sur beaucoup de
question pour déterminer si personnel ou inhérent.
22 sur 139
Un arrêt du 11 décembre 2019 précise que la prescription biennale (droit de la
consommation, L218-2) doit être regardée comme une exception personnelle au
débiteur principal. Mais un arrêt de la Cour de cassation a opéré un revirement sur ce
point.
L’invocation peut être faite par la caution avant de s’exécuter, pour refuser de
payer, mais la caution peut aussi invoquer l’exception après avoir exécuté son
engagement. Dans cette hypothèse, si elle évoque cette exception après avoir payé,
elle le fera dans le cadre d’un recours en remboursement, qu’elle diligenterait à
l’égard du créancier.
La Cour de cassation a reconnu cette possibilité, depuis un arrêt du 28 octobre 1981.
Cette invocation de l’exception peut être faite aussi bien lorsque l’extinction de
la dette du débiteur principal est totale que lorsqu’elle est partielle. C’est ce
qu’affirme l’article 1352 du Code civil à propos de la remise de dette.
Sur ces questions de remise de dette, le texte de 1352 joue pleinement lorsque
les remises sont accordées volontairement par le créancier. Lorsque la réduction de
la dette est subie par le créancier, notamment en présence d’une procédure
collective, contrainte, des règles spéciales jouent, mais souvent la caution ne peut pas
s’en prévaloir. On considère qu’elle n’est libérée que si cette remise est volontaire,
due à une expression de volonté du créancier.
23 sur 139
Sur les remises de dette, l’accessoire ne joue qu’à sens unique. 1352 al 2 précise
bien que la remise de dette consentie à l’une des cautions solidaires ne libère pas le
débiteur principal.
24 sur 139
En revanche, cet alinéa précise que la remise de dette consentie à une caution
solidaire libère les autres à concurrence de sa part.
Dans ce schéma, si le créancier consent une remise de dette au débiteur, cela
Attention En matière
libère les: cautions de proportion.
à du remise, la règle de l’accessoire
S’il consent ne joue
une remise dequ’à sens
dette unique.
à une Ainsi,
caution,
l’alinéa 2 de l’article 1350-2 dispose que « La remise consentie à l'une des cautions
même solidaire, cela ne libère pas le débiteur principal, mais si ce créancier consent solidaires
ne libère de
remise pasdette
le débiteur principal
à caution ». En revanche
solidaire, cela libèreles remise de dette
à concurrence de saconsenties à une
part les autres
caution solidaire libère les autres à concurrence de sa part. Cela signifie que si le
créancier consent une remise de dette au débiteur cela libère les cautions à dû
proportion.
B. texte
Le Le régime de la est celui de l’article 2296 du Code civil qui dispose « toute les
essentiel
modalités qui affectent l’engagement principal s’applique également à la caution ».
Ancien article 2290 disposait « Le cautionnement ne peut excéder ce qui est dû par le
débiteur, ni être contracté sous des conditions plus onéreuses ». Ainsi, en principe, toutes
les modalités affectant l’obligation principale s’appliquent également à l’engagement de la
caution.
* Exemple 1 : La caution ne peut pas s’engager à payer des intérêts qui ne sont pas
dus par le débiteur principal. Si elle le faisait, son cautionnement serait alors réduit à
la mesure de l’obligation principale, ancien article 2290 alinéa 3 du Code civil, nouvel
l’article 2296.
25 sur 139
opposables à la caution et par la caution. On peut voir en ce sens un arrêt de la Cour
de Cassation du 24 octobre 2019 qui vient dire que l’imputation des paiements
effectués par le débiteur est opposable à la caution, y
26 sur 139
compris lorsque deux imputations se sont succédées dans le temps sans que la garant
en ait eu connaissance.
Dans un tel cas, si un contrat est en cours d’exécution au moment où une nouvelle
réforme intervient et qu’il y a une tacite reconduction de ce contrat, on va
considérer qu’un nouveau contrat est né : lui sera donc appliqué la réforme car on va
considérer que ce contrat est juridiquement né après l’entrée en vigueur de la réforme
en question, peu important que celui-ci reprenne dans son contenu l’ancien. Sauf
clause contraire, l’engagement initial de caution ne sera pas garantie s’agissant du
nouveau contrat : la caution s’éteint. Ceci est garanti par l’article 1740 du Code civil.
Il existe toutefois une exception à l’article 22-1 de la loi du 6 juillet 1989 sur les
baux d’habitations.
28 sur 139
d’accessoire à principal qui existe entre l’engagement de la caution et la dette du
débiteur principal. Partant, on peut facilement admettre que c’est aussi cette même
volonté qui doit déterminer la force de ce lien et son domaine d’application.
A ce sujet, il faut garder à l’esprit que la caution s’engage ici pour pallier la
défaillance éventuelle du débiteur principal. De ce fait, cette perspective est une part
essentielle de son engagement, mais également de la délimitation du caractère accessoire
de son engagement de caution. Ainsi, s’il est vrai qu’en principe, l’obligation de la
caution doit être délimitée par référence à l’engagement du débiteur principal et évoluer en
fonction de l’évolution de cet engagement, il est également vrai que la caution ne devrait
pas pouvoir se prévaloir des évolutions de cet engagement qui ne sont que la conséquence
de la défaillance du débiteur principal. L’idée est ici que si la caution garantit le
créancier contre cette défaillance, la cohérence juridique veut qu’elle ne puisse pas se
prévaloir de ce qui est lié à cette défaillance pour essayer d’échapper à son
engagement de caution. Dans ce sens, la caution ne peut pas en principe opposer au
créancier des évènements que ce dernier subit parce que son débiteur principal est
défaillant. Ici tout est affaire de chronologie. Tant que le débiteur principal n’est pas
défaillant, l’évolution de sa dette peut être invoqué par la caution (en raison du
caractère accessoire) mais une fois que la défaillance du débiteur principal est actée,
les événements qui arrivent après ne devraient pas être opposable par la caution au
créancier. On se place surtout dans les procédures collectives commerciales et civiles.
30 sur 139
professionnelles du débiteur, à l’exception de celles dont le prix a été payé par la
caution. La caution ne peut donc pas se prévaloir de l’effacement des dettes du
débiteur principal. Si la loi du 29 juillet 2010 a retouché le dispositif, elle a maintenu le
principe. Aujourd'hui, le Code de la consommation a conservé cette solution à l’article
L.742-22.
31 sur 139
faveur pour les cautions personnes physiques, leur permet d’invoquer cette
inopposabilité dans la procédure de sauvegarde. Depuis l’ordonnance du
32 sur 139
15 septembre 2021, on a aligné ces solutions qui existaient en matière de sauvegarde
au redressement judiciaire. Que l’on soit en sauvegarde ou en redressement judiciaire
sous l’empire du droit nouveau, on permet aux cautions personnes physiques
d’invoquer l’inopposabilité de la déclaration de créances. Le créancier peut agir contre
les cautions personnes morales.
* Exemple 3 : Le droit des successions, avec l’obligation de déclaration qui doit être
effectuée par le créancier sous peine d’extinction de la créance. C’est l’article 792
alinéa 2 du Code civil qui prévoit que la caution peut se prévaloir de l’extinction de la
créance si ce dernier est négligent et ne déclare pas sa créance à la succession.
Cette solution s’explique là aussi par le souci de protéger les recours de la caution.
2. La part
Les de lapeuvent
parties liberté contractuelle
écarter, en dont
plus peuvent
ou moinsfaire usagepartie,
grande les l’application de la
règle de l’accessoire en choisissant une autre sûreté personnelle que le
cautionnement.
Exemple : Lorsque les parties ont recours à une garantie autonome, telle que la garantie
à première demande où le lien entre accessoire et principal est particulièrement distendu.
La garantie autonome a pendant longtemps permis aux bénéficiaires de sûretés
d’échapper à la procédure collective. Ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui.
Est-ce qu’i est possible pour les parties de déroger au caractère accessoire du
cautionnement ?
Oui, il est possible de déroger à certains aspects du caractère accessoire du
cautionnement. Il convient ici de distinguer deux hypothèses :
- 2e hypothèse : Dans le silence de la loi. Lorsque la loi est silencieuse, quel est
alors le degré de liberté dont peuvent jouir les parties ? Deux enseignements peuvent
être retirés de l’étude de la jurisprudence :
34 sur 139
cours des intérêts (cette exigence a été finalement modulée par les lois successives).
La question qui se pose est alors de savoir si la caution peut s’en prévaloir. Avant que
cette question ne soit précisément réglée par la loi du 10 juillet 1994, la Cour de
Cassation avait admis cette possibilité pour la caution de se prévaloir de l’arrêt du cours
des intérêts. Toutefois, elle avait également admis qu’une clause conventionnellement
contenue dans le contrat de cautionnement pouvait empêcher la caution de bénéficier de
l’arrêt de ses intérêts, ce qui permettait de maintenir l’engagement de la caution dans état
initial.
° 2e remarque : Peut-on aller plus loin ? Autrement dit, peut-il y avoir dans
un contrat de cautionnement une dérogation à la règle de l’accessoire qui conduirait à
modifier l’engagement initialement souscrit par la caution ? La jurisprudence le refuse
si cela a pour effet de faire subir à la caution une modification de son engagement que ne
subit pas également le débiteur principal.
Exemple : La déchéance du terme de l’obligation garantie. Quand il y a, en droit
des entreprises en difficulté, l’ouverture d’une procédure de sauvegarde ou de
redressement judiciaire, l’ouverture d’une telle procédure n’entraine pas la déchéance du
terme des différentes dettes du débiteur principal. Les créanciers qui jouissent d’une
créance à terme contre le débiteur ne verront pas la déchéance du terme arrivée en
raison de l’ouverture de la procédure. La question est alors la suivante : Peut-on prévoir
dans le contrat de cautionnement une clause stipulant que l’ouverture de cette
procédure entrainera la déchéance du terme à l’égard de la caution ? Non : la
jurisprudence le refuse, et ce depuis un arrêt de la première chambre civile du 24 janvier
1995. Ceci est logique : si on l’admettait, la caution subirait une modification de son
engagement alors que le débiteur principal ne subirait rien du tout et disposerait ici du
bénéfice du terme initialement prévu.
Remarque : Il n’en va pas de même en liquidation judiciaire. Pourquoi ? En
liquidation judiciaire, il existe un principe de déchéance du terme du débiteur
principal. Cela signifie que toutes les créances à terme que différents partenaires
avaient contre le débiteur principal seront exigibles immédiatement du fait de
l’ouverture de la procédure de liquidation judiciaire. En principe, le terme initial
continue toutefois de s’appliquer à la caution, et ce comme en témoigne un arrêt de
la chambre commerciale du 8 mars 1994. Dans un tel cas, peut-on prévoir une clause qui
stipulerait que cette déchéance du terme est aussi opposable à la caution ? Oui, car dans ce
cas-là, la caution subit certes une modification de son engagement, mais cette
modification est également subie par le débiteur principal.
En résumé : Ainsi, les parties ne peuvent pas totalement modeler comme elles
l’entendent le caractère accessoire de l’engagement de la caution. Parfois, les
parties doivent également subir une modification de l’application du caractère
accessoire en raison de la prééminence de la volonté du législateur.
3. caractère
Le La prééminence dedécoule
accessoire la volonté
dedu
la volonté des parties. Il en résulte toutefois que
ces principes généraux sont susceptibles d’être remis en cause par le législateur, et ce
dans plusieurs cas :
35 sur 139
lorsque le débiteur fait l’objet d’une procédure d’insolvabilité. Lorsqu’un débiteur fait
l’objet d’une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire, il bénéficie de
ce que l’on appelle l’arrêt des poursuites individuelles. Cela signifie que,
temporairement, ses créanciers ne
36 sur 139
peuvent plus diligenter des voies d’exécution contre le débiteur soumis à cette procédure.
Cet arrêt des poursuites profite-t-il aussi à la caution ?
06/10
Le débiteur source de la procédure collective bénéficie d’un arrêt des poursuites
individuelles, on organise collectivement les droits des créanciers, et on ne veut
donc pas que ces créanciers puissent agir individuellement, au risque de déstabiliser
la procédure collective.
On pourrait penser que la caution ne pourrait se prévaloir de l’arrêt des
poursuites individuelles. En principe, on ne tient pas compte des événements liés à la
défaillance du débiteur, de sorte que la caution ne devrait pouvoir invoquer l’arrêt des
poursuites individuelles. C’est la position qu’avait retenu la Cour de cassation jusqu’en
1994, Mais cette solution avait un inconvénient, pour qu’une procédure collective ait
une chance de réussite, il faut que la procédure soit ouverte le plus tôt possible. Le
dirigeant social est le mieux placé pour demander la procédure, mais il est souvent
caution des dettes de l’entreprise. Il pourrait alors être poursuivi, les dirigeants
demandaient donc tard l’ouverture de la procédure pour essayer d’éviter d’être
poursuivis en tant que garant des dettes de l’entreprise.
La loi du 10 juin 1994 va décider que les cautions personnes physiques
pourront dorénavant bénéficier de cet arrêt des poursuites individuelles. La règle a été
reprise par le Code de comm, l’arrêt des poursuites individuelles valant à la fois pour
le redressement judiciaire et la sauvegarde.
Au nom de l’ouverture rapide d’une procédure collective, le législateur décide
de mettre à l’écart le principe de l’accessoire en tant qu’on ne devrait prendre en
considération des éléments survenant postérieurement à la défaillance du débiteur
principal et liés à celle-ci.
Dans l’état des textes sous l’empire de la loi de 2005, on considérait que si la
caution dirigeant social n’était pas diligente, et qu’intervenait une cessation des
paiements, on ne peut ouvrir qu’un redressement judiciaire, règle des procédures
collectives. On considérait que les délais et remises accordées dans le plan de
redressement au débiteur principal ne profitent pas à la caution. Si la caution a trop
tardé, on est dans une liquidation judiciaire sans plan, ou redressement judiciaire,
mais alors il ne peut pas demander le bénéfice des délais et des remises accordées
dans le plan de redressement.
La réforme du 15 septembre 2021 est revenue sur cette solution, et permet à la
caution personne physique de bénéficier des délais et remises, dans un plan de
sauvegarde comme de redressement. On a considéré que l’objectif le plus important
était de protéger la personne phy
garante. Les cautions personnes morales ne peuvent pas bénéficier de ces délais ou
remises. Le législateur peut ainsi écarter quand bon lui semble le principe de
l’accessoire.
L’avantage procuré par le créancier est ainsi plus ou moins limité selon les cas
par le caractère accessoire du cautionnement, selon s’il est simple ou solidaire
Sous-section 2 révèle
Cette distinction : La distinction dudiscordance
toujours une cautionnement
entre simple et et la pratique.
la théorie
En théorie, le cautionnement est simple par principe. Il faut une clause particulière ou
37 sur 139
des circonstances spécifiques pour qu’on considère que le cautionnement est
solidaire.
En pratique, cette convention spéciale est devenue une clause de style, le
cautionnement est presque toujours stipulé solidaire.
Paragraphe 1 : Le cautionnement
38 sur 139
Il est caractérisé par deux éléments et protections particulières : le bénéfice
de discussion et le bénéfice de division
A. Le Son
bénéfice
objetde
s’explique en raison du caractère subsidiaire de l’engagement de la
caution. Il traduit cette idée que la caution ne doit payer le créancier que si le
débiteur principal est défaillant. La caution peut donc en principe refuser de payer le
créancier tant que celui-ci n’a pas exercé une action c/ le débiteur principal pour le
contraindre à payer en saisissant ses biens. Il est prévu aux articles 2305 et 2305-1 du
Code civil et permet de contraindre le créancier à poursuite d’abord le débiteur
principal.
Ce bénéfice de discussion connaît plusieurs limites.
- Le créancier n’est obligé d’agir sur les biens du débiteur principal que si la caution invoque l
bénéfice de discussion sur les premières poursuites du créancier, et non ultérieurement.
On veut éviter des manoeuvres dilatoires ourdies par la caution. De plus, ce n’est
possible
que si le débiteur dispose de biens suffisants pour acquitter la dette. Ce n’est ainsi
pas un bénéfice automatique, la caution est conduite à démontrer que les biens qu’à
le débiteur suffisent pour désintéresser le créancier.
B. Le On
bénéfice de
le trouvait aux anciens articles 2302 et 2303 du Code civil. Le bénéfice
de division existe lorsque plusieurs personnes acceptent de se porter caution pour
garantir une même dette. On trouve ce schéma en présence de cofidéjusseurs.
Chaque caution garantie l’intégralité de la dette. Le créancier peut être obligé de
diviser ses poursuites.
La limite est que le bénéfice de division ne peut être invoqué qu’entre
cautions solvables au jour des poursuites du créancier. Si l’une des cautions est déjà
insolvable au moment des poursuites de créancier, ce sont les autres cautions qui
supportent le risque d’insolvabilité. Si l’une des cautions ne devient insolvable
qu’après l’invocation du bénéfice de division, c’est le créancier qui subira le risque
s’insolvabilité. Chaque caution pourra être poursuivie pour 50, mais une sera devenue
insolvable après invocation du bénéfice, les deux autres cautions solvables ne peuvent
être poursuivies qu’à auteur de 50.
Paragraphe 2 : Le cautionnement
2290 nouveau du Code civil précise qu’on peut envisager plusieurs hypothèses
de cautionnement solidaire. Un débiteur principal est garanti par deux cautions, il peut
y avoir solidarité entre les deux cautions seulement, horizontale, ou entre les cautions
et le débiteur principal, verticale. Il y avait solidarité avec le débiteur principal et entre
les cautions.
En pratique, dans la grande majorité des cas, on se retrouve dans une situation
avec solidarité entre tous les protagonistes. En présence d’un cautionnement civil, il
faudra une clause dans le sens de la solidarité. Elle n’existera que si explicitement
prévue.
En cas de cautionnement commercial, la solidarité était présumée, on est en
matière commerciale.
40 sur 139
Les effets secondaires reposent sur une fiction juridique, de la représentation
mutuelle des coobligés solidaires. Une mise en demeure adressée au débiteur
principal ou à la caution doit produire automatiquement effet à l’égard de l’autre.
Sous-section
Il est possible 3que
: Les sûretés garantissant
le créancier l’engagement
ne se contente de la
pas du seul engagement de la
caution, il est fréquent que le créancier exige que l’engagement de la caution soit lui-
même garanti, soit par la constitution d’une sûreté réelle, soit par un cautionnement
donné par un autre sujet de droit. Se posent parfois des problèmes de qualification en
raison de la qualification du contrat.
Quand l’engagement d’une caution est garanti par l’engagement d’un autre
sujet de droit, on est en présence d’un certificat de caution. Ce contrat là est soumis
à des règles particulières.
Paragraphe 1 : cas
Plusieurs La qualification de la sûreté
de figures possible : Il estréelle garantissant
possible la dette de s’engager
pour une personne
comme caution vis-à-vis d’un créancier, et que cette personne renforce son engagement de
caution en constituant en plus, au profit du créancier, une sûreté réelle sur un bien qui lui
appartient. Cette sûreté réelle garantit alors l’exécution de son engagement de caution,
lequel engagement de caution garantit lui-même le paiement du créancier par le débiteur
principal. Ce montage est parfaitement licite et la Cour de Cassation en a reconnu la
validité à plusieurs reprises. Ce schéma ne pose pas de difficulté si les parties
ont clairement indiqué quelles étaient leurs intentions. En revanche, un problème se
pose lorsqu’une personne constitue une sûreté réelle pour garantir la dette d’autrui et
que l’acte constitutif ne précise pas bien la qualification.
42 sur 139
n’a de droit que sur le bien engagé, mais il n’y a pas de régime d’ensemble du
législateur à propos de cette sureté réelle consenti à l’égard d’autrui. Concernant
les procédures collective cette sureté était soumise au même régime que le
cautionnement not des poursuites individuelles, délais et remises etc.
En droit des procédures collectives, cette sureté était soumise au même régime
que le cautionnement.
Donc aujourd’hui :
- Pour les suretés réelle après le 1er janvier 2022 : régime mixte : article 2325 du Code civil
- Pour les suretés réelles consenties avant l’entrée en vigueur de la réforme de 2021,
s’applique en principe les solutions jurisprudentielles : arrêt de la chambre mixte du 2
décembre 2005 : on applique pas le droit du cautionnement. On ne sait pas si la cour
de cassation n’est pas prête à opérer un revirement pour appliquer par anticipation
les règles issues de la réforme.
Paragraphe
Il peut 2 : Le certificat
arriver de
que l’engagement de la caution soit garanti par quelqu’un d’autre
: on parle alors de certificat de caution. On entend donc par certificat de caution
l’engagement pris par un tiers de garantir l’exécution de l’engagement d’une
caution si celle-ci est défaillante. C’est une sorte de caution de la caution. Cette
figure juridique est envisagée par l’ancien article 2291 alinéa 2 du Code civil, et est
reprise par l’ordonnance du 15 septembre 2021.
Ce certificat de caution tient alors sa spécificité dans la dette qui est garantie : c’est
en effet ici la dette de la caution de premier rang qui est ici garantie.
43 sur 139
l’accessoire de l’engagement de la caution de premier rang.
44 sur 139
- Le sous-cautionnement est donné au profit de la caution et vise alors à
garantir que le débiteur principal payera la caution de premier rang lorsqu’elle
exercera un recours contre lui. Jusqu’à l’ordonnance du 15 septembre 2021, le sous-
cautionnement ne faisait pas l’objet d’une définition dans le Code civil. Désormais,
l’article 2291-1 nouveau du Code civil dispose que « Le sous-cautionnement est le contrat
par lequel une personne s’oblige envers la caution à lui payer ce que peut lui devoir le débiteur à
raison du cautionnement ».
Sous LaSection
caution 1
ne: Les recours
fait que en remboursement
garantir contre
la dette du débiteur le débiteur
principal. Partant de là, au
moins sur le plan juridique, puisque c’est une garantie, la caution n’a pas vocation à
assumer définitivement la charge de la dette. De ce fait, le législateur reconnait au
profit de la caution l’existence de recours contre le débiteur principal. Ces recours en
remboursement sont de deux types :
* 1er type : Les recours après paiement : la caution a payé et va se retourner contre
le débiteur principal.
* 2e type : Les recours avant paiement. Ils ont été remodelés par la réforme. En effet,
dans un certain nombre de circonstances, on permet à la caution d’agir contre le
débiteur principal alors même qu’elle n’a pas encore payé le créancier
*Paragraphe 1 : lesdu
Avant la réforme recours après 2021, les recours après paiement étaient prévus
15 septembre
aux articles 2305 et 2306. On distingue ainsi :
- 1er recours après paiement : Le recours personnel
- 2e recours après paiement : Le recours subrogatoire
* Aujourd’hui, le recours personnel se situe à l’article 2308 et le recours
subrogatoire à l’article 2309
LeA. recours
Le recours
personnel est fondé sur les relations personnelles pouvant exister entre le
caution et le débiteur principal. En réalité, ces recours sont fondés, au-delà des textes
:
- Soit, sur l’idée d’un mandat tacite de payer, qui serait donné par le débiteur à la caution
dans
l’hypothèse où le débiteur a eu connaissance du cautionnement (c’est généralement
le cas en pratique)
- Soit, sur l’idée de la gestion d’affaires lorsque le cautionnement a été donné à l’insu du
débiteur
principal (beaucoup plus rare en pratique)
45 sur 139
Aujourd’hui art 2308 code Civil : « La caution qui a payé tout ou partie de la dette a un recours
personnel contre le débiteur tant pour les sommes qu’elle a payées que pour les intérêts et les
frais (alinéa 1er) Les intérêts courent de plein droit du jour du paiement (alinéa 2) Ne sont
restituables que les frais postérieurs à la dénonciation, faite par la caution au débiteur, des
poursuites dirigées contre elle (alinéa 3) Si la caution a subi un préjudice indépendant du retard
dans le paiement des sommes mentionnées à l’alinéa premier, elle peut aussi en obtenir
réparation (alinéa 4) »
B. recours
Le Le recours
subrogatoire était prévu par l’ancien article 2306 du Code civil, aujourd’hui
devenu article 2309 du Code civil dans une forme quasiment équivalente. Ainsi,
l’article 2309 nouveau dispose désormais : « La caution qui a payé tout ou partie de la dette
est subrogée dans les droits qu’avait le créancier contre le débiteur ». Ce recours subrogatoire
n’est rien d’autre que l’application particulière du principe général de subrogation
légale. Ce principe de subrogation légale, dont dispose l’article 1346 nouveau du
Code civil, profite à tous ceux qui ont payé une dette dont ils étaient tenus avec
d’autres ou pour d’autres.
07/10
le recours présente des inconvénients et avantages :
- Inconvénie
En raison des règles même qui président à la subrogation légale, la
caution ne peut réclamer au débiteur principal que ce qu’elle a payé au créancier,
sans indemnisation de son préjudice potentiel.
- Avantag
Dans ce schéma, la caution bénéficie de tous les accessoires de la créance du
créancier. Ainsi, la caution jouit de toutes les sûretés qui pouvaient garantir la créance
du créancier contre le débiteur principal. Elle a ainsi plus de chances d’être payée par
46 sur 139
le débiteur principal.
L’article 2311 du Code civil vient protéger le débiteur principal qui serait cible
d’un recours de la caution. Il concerne la perte du recours de la caution c/ le débiteur
principal, on considère que la caution qui aurait payé le créancier trop vite ou sans
faire valoir de moyens de
47 sur 139
défense qui auraient pu lui permettre d’échapper à son engagement ne peut plus recourir
en remboursement c/ le débiteur.
Chaque recours a ainsi ses avantages et inconvénients, le risque pour la caution
dans certaines situations est de perdre ses recours si a payé de manière intempestive.
Paragraphe 2 : Les
La réforme du recours avant- 2021 a supprimé ces recours.
15 septembre
Sous l’ancien droit, ces recours étaient exceptionnels. Ils visaient à prémunir la
caution du risque d’insolvabilité du débiteur, et étaient octroyés dans deux catégories
de situation visées à 2303C ancien:
- Les cas où la caution est sur le point de devoir payer, ou risque de devoir le
Cela justifiant que la caution puisse agir tout de suite c/ le débiteur principal.
C’était le cas lorsque la caution était déjà poursuivie en paiement par le créancier,
2309 premièrement, ou le cas où le débiteur principal faisait l’objet d’une procédure
collective, 2309 deuxièmement.
- Les cas où la caution voit son obligation prolongée au delà de ce qu’elle pouvait prévoir
initialement
3 hypothèses,
‣ lorsque le débiteur s’était obligé à rapporter à la caution sa décharge dans
un délai déjà
‣ écoulé, 2309
troisièmement,
‣ La dette garantie était déjà devenue exigible, 2309 quatrièmement ou une
prorogation du
terme a été accordée par le créancier, 2316C (aujourd'hui 2320C hypothèse
On considérait que la caution pouvait prendre mesures conservatoires c/ le
débiteur principal, notamment possibilité de prendre des sûretés judiciaires. La
jurisprudence admettait également que ce recours puisse permettre à la caution de
recevoir une somme d’argent de la part du débiteur principal. Ce paiement qui
était effectué n’était pas paiement de la créance garantie, mais, Cour de cassation
21 janv 2003, que la caution avait droit à une créance d’indemnité c/ le débiteur
principal. L’indemnisation était destinée à compenser l’aggravation du risque subie par
la caution. Si le débiteur principal n’est pas défaillant, l’indemnité devrait lui être
rendu puisque le risque ne s’est pas produit, et puisqu’il s’agit d’une action
indemnitaire elle n’a pas la même nature juridique que l’action en paiement exercée
par le créancier c/ le débiteur principal.
Or, Cour de cassation 2 mars 1993, le fait que le créancier déclare sa créance c/
le débiteur principal dans le cadre d’une procédure collective ne dispense pas la
caution de devoir faire également déclaration de créance si souhaite conserver son
recours avant paiement. Elle considère en effet qu’on n’est pas en présence de la
même créance.
49 sur 139
conservatoires que l’on trouve dans le Code des procédures civiles d’exécutions
pourraient toujours être ouvertes à la caution.
En cas de prorogation du terme, le législateur a conservé cette hypothèse avec
un régime juridique un peu différent. On retrouve l’article 2320C nouveau, si le
créancier accorde une prorogation du terme au débiteur principal, la caution a une
option, bénéficie du nouveau terme et 2320C lui permet de prendre immédiatement
des mesures conservatoires c/ le débiteur de manière plus simple (normalement
démonstration de péril dans le recouvrement de la créance x nécessaire), ou peut
s’en tenir au terme initialement fixé et payer le créancier qui ne peut refuser de
recevoir paiement, étant entendu que la caution pourra alors se retourner
immédiatement en remboursement c/ le débiteur.
Sous-section
Ils ont un point 2 : Les
commun avec les recours c/ les
recours après-paiement exercés c/ le débiteur,
dans les deux cas la caution qui a payé a deux recours : un recours subrogatoire et un
recours personnel.
Paragraphe
Chaque1 :caution
L’objetne
despeut
recours c/ les à l’autre le remboursement de la totalité
demander
de la dette, cela ouvrirait la porte à des recours sans fin, circulaire. On pose un
principe de division des recours, l’idée est que lorsque plusieurs personnes ont
cautionné un même débiteur pour une même dette, la caution qui a acquitté la dette
a un recours c/ les autres cautions, chacune pour sa part et portion.
Cette règle a un domaine très général, le principe des recours va s’appliquer
même si les cautions sont solidaires. La solidarité dans ce schéma ne joue donc qu’à
l’égard du créancier qui en bénéficie. Même si une caution solidaire a été obligée de
payer la totalité de la dette, quand agit c/ les cofidéjusseurs elle est soumise au
principe de division des recours.
De plus, ce principe de division des recours n’est pas d’ordre public, on peut faire
varier l’étendue de ces recours contributifs en fonction des accords existants entre
les cautions. Le but de cette organisation contractuelle des recours contributifs est de
faire en sorte qu’une des cautions supporte seul la charge de la dette jusqu’à ce que
le débiteur principal le rembourse, à supposer qu’il puisse le rembourser. Ce
montage permet de donner deux cautions au créancier en faisant peser le risque
d’insolvabilité du débiteur principal uniquement sur l’une des deux cautions.
Un exemple : il y a une dette d’un montant de 150, garantie par 3 cautions. Une
des cautions a payé la totalité de la dette au créancier, combien peut-elle réclamer
aux autres?
Le cas simple est si toutes les cautions se sont engagées de la même façon,
l’ensemble des cautions s’engage de manière illimitée ou toutes pour le même
montant max. Alors la division va s’opérer par part virile, 150/3, 50 chacun. La caution
qui a payé la totalité peut réclamer 50 à chacune des autres cautions.
Si les cautions se sont engagé de manière différente, A s’est engagée de manière
illimitée, B pour un montant de 25, C pour un montant limité de 50. Alors, la Cour de
cassation, 2 Fev 1982, précise que la portion de la dette qui doit être supporté par
chacune des cautions doit être déterminé en fonction de leur engagement de leur
engagement initial. On fait une règle de trois, est d’abord établie la somme des
montants assumés par les cautions, puis on fait une règle de trois pour déterminer la
part devant revenir à chacun. La première s’est engagée de manière illimitée, on
considère que c’est l’intégralité de la dette, 150, +25, +50, soit 225. De par la règle
de trois, on détermine que A supportera les 150/225e de la dette, B 25/225e et C
50 sur 139
50/225e. Ainsi, A devra supporter 100, B 16,67 et C 33,33.
51 sur 139
Cela suppose que les trois cautions soient solvables. Que se passe-t-il si une
caution est insolvable au moment de l’exercice de l’action contributive?
Paragraphe 2 : Les
Les recours conditions
entre du recours
cofidéjusseurs c/ les en principe à deux conditions :
obéissent
* 1ère condition : Il faut tout d’abord que la caution qui exerce le recours ait bien
payé le créancier puisque le recours entre cofidéjusseurs est seulement un recours
après paiement. Il faut alors que la caution ait eu un juste motif de payer le créancier.
* 2e condition : En outre, il faut que la caution qui exerce le recours ait payé au
créancier plus que sa part contributive. Cela signifie que cette question ne se pose pas
si la caution a pu invoquer le bénéfice de division dans le cadre des poursuites
exercées par le créancier, bénéfice de division qui contraint le créancier à diviser ses
recours. En revanche, si la caution n’a pas invoqué le bénéfice de division, les recours
contre les cofidéjusseurs sont ouverts à condition que la caution solvens ait payé plus
que sa part dans la dette.
Chapitreest2 avant
Le cautionnement : La formation duDe ce fait, on peut en déduire que
tout un contrat.
sa formation est toujours soumise aux conditions classiques de validité des contrats.
Ces principes généraux appliqués à tous les contrats ne s’expriment alors pas de la
même manière dans le contrat de cautionnement. D’ailleurs, ces exigences varient
parfois en fonction de la qualification même du cautionnement.
Section
Si l’on raisonne sur1 les
: Les différents
distinctions types de d’exercer une influence sur
susceptibles
la formation du cautionnement, trois distinctions peuvent être envisagées :
- 1ère distinction : Le cautionnement civil et le cautionnement commercial
- 2e distinction : Le cautionnement de dette présente et le cautionnement de dette future
- 3e distinction : Le cautionnement limité, le cautionnement indéfini et le cautionnement
omnibus
A. Avant
Avant la réforme
la réforme de
de 2021 : le cautionnement a toujours été pensé comme un contrat
de bienfaisance, contrat de bienfaisance qui est un contrat civil, et cela même s’il est donné
en garantie d’une dette ayant une nature commerciale.
On considère que le cautionnement aura un caractère commercial dans 4 cas de figure :
* 1er cas de figure : Lorsque le cautionnement est un acte de commerce par nature.
Exemple : Le cautionnement est donné contre rémunération par un établissement de
crédit. Après la réforme de 2021 c’est toujours le cas.
52 sur 139
* 2e cas de figure : Lorsque le cautionnement est un acte de commerce par accessoire.
Exemple : Le cautionnement donné par un commerçant pour les besoins de son
commerce. Aujourd’hui ça aurait un caractère commercial mais pour d’autres raisons.
B. La Ildistinction de detteparticulier.
y a un régime présence et Le cautionnement est un pari dangereux pour
l’avenir, plus risqué lorsqu’il s’agit d’une dette future que lorsqu’il s’agit d’une dette
présente. Dans le cautionnement de dette future, il est possible que la caution ne
puisse pas connaître avec exactitude le montant du cautionnement qu’elle risque
de devoir payer. Cela explique que le régime juridique du cautionnement ne soit
pas le même dans ces deux cas. Il faut bien distinguer dette future et dette présente,
ce qui amène le débat de la distinction entre la date de naissance d’une dette et sa date
d’exigibilité.
54 sur 139
moment de la conclusion du contrat, alors qu’en droit des procédures collectives elle
dit le contraire.
En matière du droit des sûretés, la tendance est de considérer que les dettes
qui naissent d’un contrat à exécution successive naissent lors de la conclusion du
contrat, il s’agit alors de cautionnement de dette présente, même si l’échéance est
future et si la durée du contrat est indéterminée.
Le cautionnement indéfini est celui qui est calqué sur l’obligation garantie,
n’a pas de limitations propres.
On ne parle pas de cautionnement indéterminé sous peine de vice, cela
signifierait que l’objet serait indéterminé.
Le cautionnementSection 2 : acte
est un Le consentement de la le garant à payer la dette
dangereux, il expose
d’autrui. Cela reste une garantie très utilisée en pratique pour des raisons
économiques, cet attrait du cautionnement est d’autant plus pernicieux que souvent
les cautions s’engagent en pensant qu’elles n’auront jamais à exécuter leur obligation.
Aussi, il y a fréquemment contentieux, la caution explique au juge que son
consentement n’était pas suffisamment éclairé, elle plaide donc nullité du contrat.
Le caractère éclairé suppose deux choses :
- La caution reçoit une information suffisante sur la portée de son engagement, ce qui
est illustré par les règles de forme applicables au cautionnement
- La caution ne s’est pas trompé sur la solvabilité du débiteur principal, ce qui
renvoie à la question des vices du consentement susceptibles d’être invoqués par
la caution
Paragraphe 1 : Le
Les règles deformalisme
forme en ladu
matière ont évolué. Il y a des phénomènes communs
entre droit des contrats commun et droit spécial de la consommation. Souvent,
une règle est introduite à titre exceptionnel dans le droit de la consommation, et
quelques années plus tard se généralise et est finalement réintégrée dans le droit
commun. C’est très fréquent en matière de cautionnement.
55 sur 139
La loi du 1e août 2003 Dutreil a généralisé ces exigences de mention
manuscrite exigée à titre de validité.
13/10 PODCAST
Aujourd’hui, on trouve ancien L341-2 C, scindé à ancien L331-1 et L343-1 du
Code de la consommation. Ce dispositif a été supprimé à l’occasion de la réforme du
15 septembre 2021, ce dispositif reste applicable pour tous les cautionnement
souscrits avant le 1e janvier 2022.
On imposait une mention manuscrite à toutes les personnes phy qui s’engagent
par acte sous seing privé en qualité de caution, envers un créancier pro.
Le champs d’application est ainsi large, la personne phy et le créancier pro, ce
qui implique que si un commerçant garanti des dettes commerciales auprès d’un
autre commerçant ce dispositif s’applique.
Ces textes visent le créancier pro, le législateur avait songé à ne viser que les
établissements de crédit mais a élargi. Pour la Cour de cassation, on est
créancier pro si la créance garantie est née dans l’exercice de la profession du
créancier, ou se trouve en rapport direct avec l’une de ses activités pro, même si
celle-ci n’est pas principale.
Par exemple : la question s’était ainsi posée à propos d’un garagiste, voiture de
luxe ayant été accidentée, et garagiste demande caution pour les montants des
réparations. Le proprio du véhicule trouve caution personne phy qui se porte garante
de la créance de réparation, mais contentieux, la caution fait valoir qu’elle est
personne phy et s’est engagée auprès d’un créancier pro. Le garagiste agit dans le
cadre de sa profession : c’est un créancier pro.
57 sur 139
Dans certaines hypothèses, le juge s’est efforcé de limiter la portée de
l’annulation. Une mention manuscrite s’impose lorsque le cautionnement est solidaire,
s’est posé la question de savoir si la mention était irrégulière, si on devait considérer
que ça entrainait la nullité du cautionnement ou si on devait écarter la solidarité, la
Cour de cassation a précisé que seule la stipulation solidarité était nulle, même si le
texte postule que l’engagement devrait tomber.
Dans un arrêt Cour de cassation, 1e oct 2013, la caution doit indiquer qu’elle
s’engage sur ses biens et revenus dans la formule, la caution n’avait indiqué que sur
ses revenus. Le cautionnement a ainsi été réduit, il restait valable mais le droit de
gage du créancier se limitait aux seuls revenus de la caution.
Dans un autre cas, sur ses biens ou ses revenus, le cautionnement était
frappé de nullité, la formule n’ayant pour la Cour de cassation aucun sens sur le plan
juridique. Dans un arrêt de 2017, la Cour de cassation a fait interprétation quelque peu
nouvelle du texte, qui semble indiquer qu’il faut durée déterminée au cautionnement.
La cour a admis que le cautionnement puisse être d’une durée indéterminée.
58 sur 139
situation patrimoniale irrémédiablement compromise. Le créancier, surtout pro,
n’acceptera jamais qu’une clause de ce type soit inscrite dans le contrat.
Sectioncar
Il y a contentieux 3 : cette
L’aptitude de la
aptitude se caution à
trouve restreinte chaque fois que la
signature du contrat de cautionnement intervient ou est réalisé par une personne qui
engage le patrimoine d’autrui. L’idée sous-jacente est celle que le cautionnement est
grave et expose la question à exposer une partie de son patrimoine sans contrepartie.
On renvoie à trois grandes situations :
- Les incapacités
- Le droit des sociétés
- Les régimes matrimoniaux
Paragraphe 1 : Laou
Le mineur, capacité de la sous tutelle, ne peut pas se porter seul caution
un majeur
de la dette d’autrui, c’est un acte de disposition. La question est de savoir si le
représentant légal peut le faire seul pour le mineur ou le majeur protégé.
59 sur 139
Cette jurisprudence a été brisée par une loi du 5 mars 2007 qui a réformé le
droit des incapacités, le C prévoit à nouveau principe d’interdiction applicable au
mineur comme au majeur en tutelle. La solution est différente en présence d’un
administrateur légal, qui peut avec autorisation du juge des tutelles constituer
gratuitement une sûreté au nom du mineur en garantie d’une dette d’un tiers, 387-1C.
1151C précise aujourd'hui que le contractant capable peut faire échec à l’action
en nullité engagée c/ lui en établissant que l’acte a profité à la personne protégée.
(mineur faisant partie d’une société,…)
Paragraphe 2 : Le entend
Une société pouvoirse
deporter
la caution d’une dette d’un autre sujet de droit. On
entend que des structures sociales puissent réaliser des cautionnements, par exemple
établissements de crédit. On s’engage pour garantir autrui, est ce que cela rentre
vraiment dans l’activité d’une société?
Pour être valablement consenti, le cautionnement doit entrer dans l’objet social
de la société et être conforme à l’intéret social.
A. Conformité à l’objet
On distingue social
selon les de la sociétaires. En droit français on distingue les
types
sociétés à risque illimité des sociétés à risque limité.
Pour les sociétés à risque illimité (SCiv, SNC,…) pour être valablement engagé,
l’acte en cause doit être conforme à l’objet social, intégrer l’objet social de la structure.
Ainsi, pour qu’elle soit engagée, il faut que l’octroi du cautionnement ait été prévu
expressément dans les statuts. Lorsque le cautionnement, bien que non prévu par les
statuts, résulte d’une décision unanime des associés, on considère que cela permet
extension ponctuelle de l’objet social à l’opération de cautionnement.
La Cour de cassation considère que le cautionnement peut se rattacher à
l’objet social s’il y a une communauté d’intérêts entre la société garante et la société
cautionnée.
Pour les sociétés à risque limité, (SARL, SA, SAS), on considère que la société est
engagée par les actes pris par le gérant en son nom, même si dépassent l’objet social . Le
cautionnement lui-même n’est pas vicié, toutefois cela peut conduire en interne à
la mise en cause de la responsabilité du dirigeant.
Dans ces sociétés, pour certaines formes sociales, il y a des procédures
particulières à respecter. Dans les SA, ce contrôle de la conformité à l’objet social est
remplacé par un système d’autorisation, pour que le cautionnement soit opposable à
60 sur 139
la société, il faut une autorisation préalable d’un organe de la structure, conseil
d’administration ou de surveillance selon les cas. Dans la SARL, ce processus de
contrôle n’existe pas.
61 sur 139
B. Conformité à l’intérêt
Certains arrêts révèlent que la conformité à l’intérêt social est parfois écartée
pour toutes les sociétés, notamment lorsque la preuve est donnée que le
cautionnement résulte d’une collusion frauduleuse du créancier et du débiteur avec la
caution, au dépend des autres créanciers Cass 14 décembre 1999.
63 sur 139
1415C, un cautionnement souscrit par un seul des époux ne peut engager que ses biens
propres et ses revenus, pour qu’un tel cautionnement engage également les biens
communs, il doit avoir été autorisé par l’autre époux. 1415C joue sur l’assiette du
cautionnement, il ne concerne ainsi pas la validité du cautionnement. Il existe la
cogestion, ce n’est ici pas le cas, il ne faut pas les deux consentements pour que soit
souscrit le cautionnement. 4 hypothèses :
- Les deux époux se portent caution, chacun s’engage de manière séparé sans l’autorisation de
l’autre
Alors les biens propres et les revenus des deux époux sont engagés, mais pas
les biens communs.
On a supprimé Section
la cause 4
en: La
tantcause dudu Code civil, toutefois cette notion est
que tel
utile toujours
.
64 sur 139
Cette question est intervenue à propos d’un cautionnement souscrit par un
dirigeant social. Il a cessé ses fonctions, mais oublie de résilier son engagement de
caution. L’entreprise tombe en procédure collective, la banque décide de mettre en
oeuvre le cautionnement. La question est de savoir si la banque peut efficacement
demander à l’ancien dirigeants social de payer.
65 sur 139
Selon la Cour de cassation oui, il est toujours caution. Il prétendait que la cause
de l’engagement avait disparu. La Cour de cassation refuse cet argument, cette
considération ne renvoie qu’aux motifs de l’engagement.
Ainsi, la cause qui s’apprécie au moment de la conclusion du contrat renvoie à
la relation créancier - débiteur principal. C’est étonnant d’un point de vue conceptuel, la
cause doit d’avantage se trouver entre relations caution - débiteur principal. Une
explication peut être que la Cour de cassation ne veuille pas que la caution puisse tirer
argument de ses relations avec le débiteur pour échapper à son engagement. Le
créancier n’est par définition pas au courant de ces relations, c’est une question de
sécurité juridique.
On toucheSection 5 : L’objetdifférentes
à deux questions du cautionnement,
: son
- Quelles sont les dettes qui sont effectivement garanties par la caution
- Quelle est la délimitation du quantum de ce qui est garanti
Paragraphe 1 : Détermination
Le problème des dettes
de la détermination des dettes garanties ne se pose pas lorsque la
caution s’est engagée à garantir une dette présente. Le problème se pose chaque fois
que la caution a entendu garantir des dettes futures, pas encore nées.
Dans le cautionnement de dettes futures, consacré par la jurisprudence et
aujourd'hui visé dans le Code civil, on opère une distinction, résultant d’un travail
de thèse : Christian Mouli, 1979, dont la théorie a été reprise en jurisprudence puis
dans le Code civil à l’occasion de la réforme de 2021.
Lorsque cautionnement de dette future, l’engagement fait naître deux sortes
d’obligation :
une obligation de couverture et une ou plusieurs obligation de règlement.
L’obligation
Cela de règlementlesest
permet d’expliquer l’obligation
effets de payer
de la résiliation encautionnement
d’un cas de défaillance du
à durée
débiteur principal les dettes qui seraient nées dans la période de temps
indéterminée ayant pour objet une dette future. Elle met fin à l’obligation de couverte par
l’obligation pour
couverture, de couverture.
l’avenir la caution cesse de garantir le créancier, elle ne prend pas en
charge le paiement des dettes nées après la résiliation, mais la caution n’est pas
libérée pour autant, elle demeure tenue par son obligation de règlement pour les
dettes nées avant la résiliation.
Par exemple, dans l’arrêt Lempereur le dirigeant garantie l’intégralité des
dettes d’une société auprès d’une banque. Si le dirigeant avait résilié son
engagement, le dirigeant aurait cessé de garantir les dettes nées de la relation entre
la société et la banque après cette résiliation, mais
66 sur 139
au titre de son obligation de règlement le dirigeant aurait pu être appelé en
paiement par la banque pour payer des dettes nées avant cette résiliation.
20/10 Podcast
Paragraphe 2 : Le quantum de ce qui est
Délimitation au contenu de l’acte de cautionnement lui-même, puisque
la caution peut s’engager de manière indéfinie (soit uniquement par
référence à ce que doit le DP) ou limitée (que partie de la dette).
S’il- estancien
indéfini,art
pas2293 du cc prévoyait expressément que le cautionnement s’étend à
de problème
tous les accessoires de la dette garantie. Petite difficulté : les
accessoires doivent avoir un caractère contractuel, soit les intérêts de la
dette, les dommages et intérêts dus à raison de l’inexécution du
contrat, montant d’une clause pénale. Les d&i de nature délictuelle ne
sont pas garantis par la caution selon cet article.
Cautionnement
S’il est implique mentions à titre de preuves, 1376C. Si la mention
comprenait
un chiffre, cela signifiait que la caution s’engageait jusqu’à ce plafond, et les
accessoires ne pouvaient être garantis que si leur montant ajouté à celui du
principal était inférieur au plafond. C’était un plafond absolu.
Si précision à hauteur du montant en principal, alors montant principal avec plafond
plus accessoires si le corps de l’acte de cautionnement le prévoit.
Dispositif dutreil, modification pour caution par personne phy pour créancier
pro. Autre distinction ici, opposition des cautionnement par acte authentique
de ceux sous seings privés.
- Acte sous seing privé : mention manuscrite exigée à peine de nullité
art L331-1 du cconso, le cautionnement doit être donné pour montant
limité couvrant le paiement des accessoires. Si la mention n’y était
pas, l’acte était frappé de nullité. La somme constituait un plafond
absolu.
- Acte authentique : on échappait à l’emprise de l’art L331-1 et le
cautionnement pas forcément donné pour montant limité mais, il fallait
tenir compte de l’article L331-3 du cconso, qui disait que si
cautionnement illimité, il ne pouvait être solidaire
67 sur 139
toutes lettres et en chiffre en principal et accessoire.
68 sur 139
Ainsi, dans le cadre d’un cautionnement souscrit par une personne phy, et
pas forcément avec créancier pro, il y a l’idée d’un plafond qu’on ne peut
dépasser.
70 sur 139
d’endettement, s’agissant de l’importance de la dette garantie par rapport à
ses capacités financières. Chevauchement avec les règles afférentes à la
disproportion.
Sanction de l’inexécution de la mise en garde, dommages et intérêts,
qui relevait de la responsabilité civile. On reprochait au créancier d’avoir fait
perdre une chance à la caution de ne pas contracter. Les cautions jouaient
donc sur deux tableaux.
Chapitre
L’extinction 3 : L’extinction
du cautionnement peut duêtre la conséquence de son
caractère accessoire. L’engagement de la caution disparait lorsque la dette
du débiteur se trouve éteinte. Libération de la caution.
Si paiement par un tiers subrogé dans les droits du créancier, peut agir
contre la caution comme le débiteur principal le pouvait à l’origine.
71 sur 139
la cession de contrat. En cette matière, Ass plénière 6 décembre 2004, en cas de
cession d’un contrat de bail garanti par un cautionnement, le cautionnement devait
profiter au nouveau créancier.
72 sur 139
Il faut tenir compte aujourd'hui de la réforme du droit des obligs, 1216C
troisièmement, on fait une distinction selon que le cédé libère ou non le cédant. Le
transfert ne s’impose alors automatiquement que si le cédant, le débiteur, n’est pas
libéré par le cédé, le créancier. Dans l’hypothèse d’une libération du cédant, il n’est
plus tenu de payer, moyennant quoi la caution si reste silencieuse sur ce point est
elle-même libéré. S le cédant reste tenu en qualité de garant, la caution restera elle
aussi tenue. Ce n’est que l’application de 1216C en cautionnement.
B. LesElle
effets de la caution, mais reste à savoir les conséquences de l’extinction de
lib§re
l’obligation de règlement à l’égard du débiteur principal et des cofidéjusseurs.
1. Les En
conséquences
principe, leà relation
l’égard du débiteur
d’accessoire à principal ne joue qu’à sens unique, si
l’extinction de l’oblig du débiteur principal libère la caution, l’inverse n’est pas vrai.
Toutefois, il faut distinguer selon que le mode de libération de la caution a ou non
pour conséquence de satisfaire le créancier.
73 sur 139
s’appliquera si la créance invoquée par la caution n’est pas de d&i mais autre
créance qu’elle a sur le créancier pour une autre cause.
74 sur 139
- Dans un certain nombre de cas, on a des situations où le mode d’extinction n’est pas
satisfactoire pour le créancier
C’est par exemple une remise de dette accordée à la caution, alors le créancier n’a
pas
obtenu satisfaction, joue ici ancien 1287, 1352C nouveau, qui précise que la remise
accordée à la caution ne libère pas le débiteur principal. On trouve la même solution
en cas de confusion entre la personne du créancier et celle de la caution, notamment
si fusion de la société créancière et caution. N’est pas apportée de satisfaction au
créancier, s’applique 1349-1C, la confusion qui s’opère dans la personne de la caution
n’entraine pas extinction de l’oblig principale.
2. Les On
effets à l’égardles
retrouve desdistinctions selon que les modes d’extinction sont ou non
satisfactoire. Des règles particulières tiennent au droit des procédures collectives,
l’hypothèse où un créancier n’aurait pas déclaré sa créance dans la procédure
collective du débiteur principal, le créancier ne peut donc participer aux distributions
de dividendes dans la procédure collective, si la caution est dans la procédure
collective, Cass 1997, lorsque le créancier ne déclare pas sa créance dans la procédure
collective d’une des cautions cela n’a pas de conséquence sur l’oblig de l’autre
caution. Si la créance du titulaire du cautionnement est bien étaient à l’égard de
la caution qui subi la procédure collective, cela n’a pas d’impact sur la situation de la
caution in bonis.
En cas de novation entre le créancier et une des cautions, est ce qu’elle peut
être invoquée par une autre caution pour se libérer de la dette. La 1e civ considère
que la novation libère les autres cautions. Comm affirme que ce n’est pas le cas pour
les autres cautions solidaires.
La réforme et 1335 al 2 C précisent que la novation convenue entre le créancier
et une des cautions libère les autres à concurrence de la part contributive de celles-ci
dont l’obligation a fait l’objet de la novation.
Paragraphe 2 : L’extinction
Contrairement à l’obligde
del’obligation
règlement,de couverture
l’oblig d’une dette
de couverture est marquée par un
très fort intuitu personae. C’est car dans le cautionnement de dette future, il y a une
relation particulière entre la caution et le créancier, on se projette sur l’avenir, en cas
de changement d’environnement juridique ils seront pris en considération et auront
effet sur l’oblig de couverture.
En raison de ce caractère, il y a spécificités.
A. Les causes de
75 sur 139
Le problème se pose essentiellement en pratique lorsque le cautionnement est à
durée indéterminée. Alors, l’oblig de couverture peut prendre fin de deux manières :
- Par la résiliation
76 sur 139
- Par la survenance d’un événement jouant le rôle d’un terme extinctif implicite
1. La résiliation
La faculté pour la caution de résilier unilatéralement est la conséquence de la
prohibition des engagements perpétuels, la caution met fin à l’oblig de couverture à un
moment où la situation du débiteur principal ne s’est pas trop détériorée.
Il faut encore que la caution n’ait pas oublié son engagement. Or, la caution ne
suit pas nécessairement l’évolution des affaires du débiteur principal, et beaucoup
de cautions oublient leur engagement initial et pensent que si
personne ne leur demande des
comptes les affaires du débiteur 2302 C : Le créancier professionnel est tenu, avant le 31 mars
principal sont au beau fixe. La de chaque année et à ses frais, de faire connaître à toute
protection de la caution suppose donc caution personne physique le montant du principal de la dette,
que la caution n’oublie pas son des intérêts et autres accessoires restant dus au 31
engagement, et soit informée de décembre de l'année précédente au titre de l'obligation
l’évolution des affaires du débiteur garantie, sous peine de déchéance de la garantie des
principal. intérêts et pénalités échus depuis la date de la précédente
information et jusqu'à celle de la communication de la
nouvelle information. Dans les rapports entre le créancier et
On a donc mis à la charge du
la caution, les paiements effectués par le débiteur pendant
créancier dans un très grand nombre cette période sont imputés prioritairement sur le principal de
de cas une oblig d’information qu’il la dette.
doit délivrer à la caution. Aujourd’hui,
il y a un seul et unique texte qui met Le créancier professionnel est tenu, à ses frais et sous la
en place ce régime d’info particulier même sanction, de rappeler à la caution personne physique
que doit le créancier à la caution : le terme de son engagement ou, si le cautionnement est à
2302C. durée indéterminée, sa faculté de résiliation à tout moment
et les conditions dans lesquelles celle-ci peut être exercée.
Ce texte est issu de la réforme
Le présent article est également applicable au
de 2021. Il vient synthétiser les cautionnement souscrit par une personne morale envers un
obligs d’information qui existaient
par le passé. Le législateur a à
l’occasion de la réforme supprimé les
textes particuliers qui existaient
auparavant, et rassemblé le
coeur ou le contenu de ces textes dans un texte unique.
Une loi de 1984 s’est retrouvée codifiée avant la réforme dans L313-22 ancien
du Code monétaire et fi. On a mis à ma charge des établissements de crédit
une oblig d’information annuelle que l’on retrouve dans 2302C. Ce texte a donc
vocation à être interprété de la même manière que L313-22 ancien.
Cette oblig d’information a vocation à être exécutée jusqu’à l’extinction
de la dette du débiteur principal, Cass mixte 17 Nov 2006, cette info doit continuer à être
fournie même si le créancier a obtenu c/ la caution une condamnation au paiement
passée en force de chose jugée. Ce texte s’appliquait aussi bien dans le cadre d’une
caution profane qu’un dirigeant de société. La question était débattue, beaucoup
d’auteurs considéraient que le dirigeant de soc n’avait pas à être informé lorsque
garantissait les dettes de sa structure à l’égard d'un établissement de crédit.
Était envisagée, L313-22 ancien à l’époque les concours financiers consentis à
une entreprise. Le créancier doit indiquer à la caution chaque année au plus
tard le 31 mars le montant des principal, intérêts, accessoires restant dus au 31
décembre de l’année N-1, et le terme de l’obligation garantie, ou si l’engagement
est à durée indéterminée faire un rappel de la faculté de révocation à tout moment
mais aussi les conditions d’exercice de cette faculté de révocation. Si ne sont pas
précisées, est violé le dispositif mis en place par le législateur.
78 sur 139
Cass, 1997, encore valable aujourd’hui, la fourniture d’une info est un fait
juridique, elle peut ainsi être prouvée par tout moyen. 1997 également, il n’incombe
pas à l’établissement de crédit de prouver que la caution a effectivement reçu
l’information envoyé, donc pas besoin de LRAR. Elle doit démontrer l’envoi de la
lettre d’information qui contient les exigences légales. Cass met pratiquement en
place présomption de l’envoi de l’info, sauf en présence de présomptions permettant
de douter de cet envoi.
La jurisprudence considère qu’on ne peut se contenter de la preuve de
l’exécution par la production d’un simple listing informatique. Dans un arrêt récent, la
banque a fait venir un huissier qui avait procédé par sondage sur les envoies effectifs
de la banque, qui a constitué présomption favorable à la banque.
Le plus simple serait la technique de la LRAR, mais ce serait un coût
économique pour les banques, qui préfèrent donc prendre un risque. Il y a donc
beaucoup de contentieux sur la question, non résolu par le texte nouveau. Les
banques préfèrent faire venir un huissier pour créer un faisceau d’indice démontrant
que la banque a bien tenu son oblig.
80 sur 139
Aujourd’hui, on arrive au texte de 2302C, qui unifie et précise les obligs
d’information annuelles de la caution, qui étaient dispersées entre le Code civil, le
Code de la cons, le Code monétaire et fi et la loi de 1994.
Les différents textes, même si globalement vont dans le sens d’une extension
du champs de l’oblig d’info prévoyaient conditions, contenus et sanctions non
strictement identiques. La réforme de 2021 a écarté et supp ces dispositifs spéciaux
pour créer cet article unique 2302C, qui est d’application pour les cautionnements en
cours. L’oblig d’info, y compris pour des cautionnements souscrits avant l’entrée en
vigueur de la réforme, se réfère aujourd'hui à 2302 interprété à la lumière de la
jurisprudence rendue sous l’empire des textes précédents.
Mais, de manière prétorienne, ont été établis des cas de figure où l’oblig de
couverture prend fin en raison d’un terme implicite. L’existence de terme implicite a
été consacrée par la réforme du 15 sept 2021, par des termes différents à la marge de
ce qu’avait prévu la jurisprudence.
a. Le décès de la
Il y a eu une évolution :
82 sur 139
Cela a été confirmé par Comm, 13 janvier 1987, qui a accentué la protection des
héritiers en affirmant que toute clause contraire ayant pour effet de faire survivre
l’oblig de couverture constituerait pacte sur succession future, prohibé à l’époque
dans le Code civil.
Cass, 29 janvier 2002, les créanciers pro ne sont pas tenus d’une oblig
d’information, ni d’un devoir de conseil à l’égard de la caution dirigeante qui cesse ses
fonctions. L’existence de l’oblig annuelle d’information demeure, et l’établissement de
crédit doit y indiquer élément touchant à l’évolution de la dette garantie, et rappeler
l’échéance du contrat de cautionnement, si à durée indéterminée faculté de résiliation
unilatérale.
Cet état du droit positif n’a pas été modifié par la réforme.
c. Modification
C’est la de la personne
question du débiteurdeouladurestructuration de la société débitrice ou
de l’influence
créancière sur le cautionnement. La jurisprudence a tenu compte de l’intuitu personae
qui existe en matière de cautionnement, et s’est appuyée sur l’idée que l’étendue de
l’oblig de garantie dépend directement de l’attitude du débiteur comme du créancier.
Ainsi, un changement affectant la personne du créancier ou du débiteur devait avoir
incidence sur l’oblig de couverture de la caution. Cette jurisprudence a été pour partie
consacrée par la réforme de 2021.
83 sur 139
rien sur l’efficacité du cautionnement, puisque pas de disparition de la société
créancière.
La jurisprudence permettait aussi qu’on prévoit des clauses contraires, que la
caution s’engage à poursuivre le cautionnement au profit de la nouvelle structure.
84 sur 139
S’agissant du changement dans la personne du débiteur : là encore la fusion
met fin à l’obligation de couverture avec la même possibilité de dérogations
conventionnelles. Toutefois, s’il y a simplement transformation de la société créancière
ou débitrice, le changement de forme ne constitue pas un terme implicite.
85 sur 139
du cautionnement sont transmises. La société absorbante reste donc tenue de
l’obligation de couverture au delà des obligs de règlement transmises.
B. LesL’idée
effetsest
de que les dettes du débiteur principal nées après cette extinction ne
seront pas garanties, alors que les dettes nées avant l’extinction demeurent garanties
par la caution.
86 sur 139
Ce principe, au départ jurisprudentiel, est consacré à 2316C.
Les banques ont voulu contrecarrer cette jurisprudence. Elles ont tenté de
mettre fin au compte courant dès le jour de la révocation du cautionnement. La dette
garantie va donc être
88 sur 139
fixée, et ne pourra être diminuée, plus de remises postérieures possibles. Mais cela
pose un problème : le débiteur est placé dans une situation délicate et peut accélérer
les difficultés économiques qu’il peut avoir. Ainsi, les banques ont abandonné cette
piste.
Deuxième technique : clôturer le compte courant au jour de la révocation du
cautionnement, mais en ouvrir directement un second destiné à enregistrer les
opérations nouvelles. La caution demeure tenu en dépit des remises nouvelles du
débiteur garanti, et cette solution ne place pas le débiteur dans une difficulté
manifeste. La Cour de cassation dans les années 70, Cass 3 avril 1978, n’a pas validé
ce type de processus. Elle a considéré qu’il avait pour conséquence de priver de
manière frauduleuse la caution d’un moyen légitime d’être libérée de sa dette. Par la
suite la jurisprudence s’est montrée moins radicale, mais ce n’est pas pour autant la
situation préconisée par les banques.
La solution retenue est d’introduire dans les contrats de cautionnement une
clause particulière par laquelle en cas de révocation la caution renonce à se prévaloir des
remises subséquentes effectuées par le débiteur garanti. Ces remises subséquentes en
raison de la renonciation de la caution sont imputées prioritairement sur les avances
ultérieures effectuées par la banque. La Cass, 12 février 1991, a validé ce système au
nom de la liberté contractuelle qui existe en matière d’imputation des paiement.
Toutefois, la réforme de 2021 a résolu une difficulté. Si la caution renonce à
se prévaloir des remises subséquentes, et que le compte continue à fonctionner, on
peut se retrouver dans un système où la caution est engagée de manière perpétuelle
malgré résiliation de son engagement : elle est tenue à hauteur du solde provisoire
mais ne peut se prévaloir des remises subséquentes, et la banque ne peut lui
demander paiement qu’en cas de défaillance du débiteur principal, d’exigibilité de la
dette garantie, qui ne se manifeste qu’au moment de la clôture effective du compte.
2319C envisage une solution : cela concerne la prescription, la caution du solde d’un
compte courant ou de dépôt ne peut être poursuivie 5 ans après la fin du
cautionnement.
- Le législateur sanctionne la violation d’une oblig mise à la charge du créancier prenant form
d’une déchéance totale ou partielle du droit d’agir du créancier c/ la caution
Le mécanisme juridique n’est ainsi pas le même. Le créancier se voit priver de
ses droits à l’égard de la caution, on ne considère pas que la caution a acquitté son
oblig ou payé le créancier. Cela simplifie les choses du point de vue de la technique
juridique. C’est pourquoi la réforme de 2021 a développé les hypothèses dans
lesquelles le créancier était déchu de ses droits en raison d’un comportement fautif
à l’égard de la caution. On évite les situations dans lesquelles il y a compensation qui
engendre difficulté en considérant que la caution a payé le créancier.
90 sur 139
A. L’existence ou non d’un devoir de mise en garde du créancier à l’égard de la
caution
B. L’exigence de proportionnalité
Aujourd’hui, en matièrec’est
s’agissant du contentieux, de un des contentieux récurrent en la matière.
Dans un arrêt Com, 17 juin 1997, Macron,, il était question d’un cautionnement
octroyé par un dirigeant de société au profit d’une banque pour un montant qui
excédait nettement ses facultés de paiement. La Cour de cassation a condamné la
banque à verser des d&i à la caution, une compensation est intervenue et à permis au
91 sur 139
juge de diminuer le niveau de l’engagement à un niveau tel que la caution puisse
s’acquitter de la dette.
Par sa généralité, l’arrêt pose un principe de proportionnalité prétorien selon
lequel l’engagement de la caution ne doit pas être manifestement excessif par rapport
à ses facultés de paiement. De plus, la jurisprudence consacre un devoir d’abstention
pesant sur le créancier, qui
92 sur 139
doit le conduire à refuser de contracter même si la caution avait parfaitement
conscience du caractère excessif de son engagement. Cette jurisprudence a fait l’objet
d’un revirement, Cass, 8 oct 2002, Nahoum. Cet arrêt a transformé la responsabilité
pour violation du principe de proportionnalité en une responsabilité fondée sur un
devoir de mise en garde relatif à la viabilité de l’opération garantie. Ce devoir de
mise en garde a été reconnu en 1998, mais la jurisprudence l’élargi ici.
Dans l’arrêt Macron, la jurisprudence impose devoir d’abstention du créancier,
dans l’arrêt Nahoum ce devoir est transformé en devoir de mise en garde. Ainsi, une
fois que la caution a été mise en garde, elle ne peut pas reprocher d’avoir fait
souscrire un engagement disproportionné.
94 sur 139
à considérer que la sanction était une déchéance. Les auteurs considéraient que
cette déchéance prenait la forme d’une peine privée, déconnectée des règles
classiques de la responsabilité civile, on était dans un système du tout ou rien, dès
lors que le cautionnement était disproportionné à l’origine, le créancier perdait
définitivement ses droits à l’égard de la caution.
Cette sanction est opposable par un cofidéjusseur à la caution solvens. Le
cofidéjusseur poursuivi pour sa part et portion peut opposer à la caution solvens la
disproportion de son engagement à l’égard du créancier pour la Cour de cassation.
Le texte à l’époque prévoyait le cas du retour à meilleure fortune, si la caution
s’est enrichie, alors le créancier n’était pas déchu de ses droits. Le système a évolué.
La sanction intervient si le cautionnement est manifestement disproportionné,
c’est une disproportion qui saute aux yeux et suppose que l’obligation garantie dans
son montant soit bien supérieure au patrimoine de la caution.
A. Le Le texte pivot
bénéfice est 2314, modifié
de subrogation par la réforme de 2021. La caution n’entend
ou de cession
assumer que temporairement la charge, elle s’engage dans la perspective des recours
que pourra exercer c/ le débiteur principal après avoir payé le créancier. Figure le
recours subrogatoire, qui permet ) la caution solvens de se prévaloir de l’ensemble
des garanties dont le créancier pouvait se prévaloir c/ le débiteur principal. Mais la
négligence du créancier peut avoir pour conséquence la non existence de ces
garanties au jour où la caution doit payer le créancier. Ainsi, la caution peut refuser de
payer le créancier dans les termes de 2314C. Avant la réforme, le texte indiquait que
la caution était déchargée « lorsque la subrogation aux droits, hypothèques et
privilèges du créancier ne peut plus par le fait de ce créancier s’opérer en faveur de la
caution », alors que le nouvel article prévoit que « lorsque la subrogation aux droits
du créancier ne peut plus, par la faute de celui-ci, s’opère en sa faveur, la
caution est déchargée à concurrence du préjudice qu’elle subit ».
Ce dispositif est d’ordre public. Toute clause contraire est réputée non écrite. Il
conviendra d’envisager le domaine d’application du bénéfice de subrogation, puis les
conditions nécessaires à ce qu’elle puisse jouer.
1. Le domaine d’application
Ce domaine du bénéfice
d’application est unde domaine qu’il faut envisager à travers des
personnes susceptibles de se prévaloir du bénéfice, puis question des droits perdus.
a. Le domaine d’application
Il était plus restreintquant
que aux
celui du recours subrogatoire. Toutes les personnes
susceptibles d’exercer un recours subrogatoire ne bénéficiaient pas du bénéfice de
subrogation. Ce concernait que les personnes garantissant la dette d’autrui en
refusant d’assumer définitivement la dette
95 sur 139
garantie. On distingue la subrogation légale et les hypothèses où celui qui bénéficie de
la subrogation légale peut bénéficier de l’art 2314.
Ce bénéfice de subrogation peut être invoqué par toutes les cautions, simple,
solidaires, sous-caution, certificateur de caution, caution réelle,… Quant aux sûretés
réelles pour autrui, la jurisprudence admettait que la caution réelle puisse se
prévaloir de cet article, mais avec la jurisprudence de 2005 la Cour de cassation a
privé la caution réelle de la possibilité de se prévaloir des dispositions du
cautionnement, mais dans le dernier état du droit positif renvoie aux règles du
cautionnement, la caution réelle peut donc bénéficier par le renvoie exprès de 2314C.
03/11
b. Le domaine d’application quant aux
Les droits
2 catégories concernés
de droits sontexclues
se trouvent toutesdules garanties
bénéfice constituant
de non un: avantage
subrogation
spécifique de nature à améliorer la situation du créancier et que la caution pouvait
-légitimement s’attendre à se voir transmis ➔ ici, on renvoie à toutes les suretés
On peut exclure les droits conférés par la seule qualité de créancier chirographaire car ils n
sont pas de nature à conférer un avantage spécifique sur lequel la caution pouvait compte
Difficulté dans les procédures collectives car la Cour de cassation admet
aujourd’hui que lorsque le créancier omet de déclarer sa créance au sein de la
procédure collective ce peut être reproché, empêchant la caution ne prétendre aux
distributions qui pourraient intervenir, Cass, 12 juillet 2011. Cette absence de
déclaration n’entraine pas l’extinction de la créance, mais interdit aux créanciers de
participer aux répartitions qui peuvent intervenir au cours de la procédure et donc
dans ce contexte, la Cour de cassation considère qu’en omettant de réaliser cette
déclaration, le créancier fait perdre à la caution le droit de participer aux répartitions
dans la PCO du débiteur principal dans le cadre de son recours subrogatoire. Manque
cependant la condition d’exigence d'un préjudice subi par la caution, fait perdre à la
caution le droit de participer aux distributions, mais ne constitue pas préjudice car en
liquidation judiciaire elle ne pouvait obtenir quelqu'un par droit de créancier
chirographaire dans cette procédure.
- On exclut les droits sur lequel la caution ne pouvait pas compter au jour où elle
Coupable que si trompe les attentes légitimes de la caution. Cas par exemple
pour une sureté réelle qui n’aurait été constituée qu’après l’engagement de la caution
et que le créancier aurait laissé dépérir. Ici, la caution ne peut rien faire car elle s’était
engagée à un moment où l’hypothèque n’existait pas encore, donc ne pouvait pas
bénéficier de cette sureté. La caution ne saurait en principe se plaindre de ce qu’une
sureté réelle n’a pas été prise par le créancier si au jour de l’engagement de la
caution, le créancier ne s’était pas obligé à l’avenir à constituer cette sureté réelle. La
caution ne peut pas invoquer le fait qu’une sureté n’a pas été constituée que si elle
pouvait légitiment croire qu’elle avait été constituée. Quand caractériser cette
croyance légitime ? Cela se pose dans le cadre des les suretés légales = conféré par la
loi sans intervention du débiteur et dont la constitution ne dépend que de la seule
volonté du créancier.
96 sur 139
Or, revirement de jurisprudence le 3 avril 2007, la Cour de cassation affirme
désormais que le prêteur de denier bénéficiaire du privilège de l’article 2314 « qui se
garantie par un cautionnement s’oblige envers la caution à inscrire son privilège ».
Cela veut dire qu’aujourd’hui, lorsqu’on a une sureté légale, si j’exige en plus une
caution et si ce sujet de droit accepte, je suis
97 sur 139
tenu d’inscrire un privilège et si je ne le fais pas, la caution pourra par la suite
invoquer l’article 2314.
2. Les conditions
Diverses du :bénéficiaire de
conditions
a. La faute du
Le bénéfice de subrogation de l’article 2314 ne peut être invoqué que « si la
perte du droit susceptible de lui être transmis est dû à une faute du créancier », la
nature de la faute, lourde légère ou inexcusable, importe peu tant que celle-ci est
caractérisée.
- La faute peut se manifester lors d’une action : le créancier donne main levée d’une
hypothèque alors qu’il n’a pas été payé par le débiteur principal, cela
compromet le recours subrogatoire de la caution.
- La faute peut se manifester à travers une omission : vendeur qui bénéficie d’une
clause de réserve de propriété et qui, alors que l’acheteur est en procédure collective,
n’exerce pas une action en revendication du bien vendu. Dans ce cas, la réserve de
propriété ne peut plus être invoquée et la caution peut se prévaloir de cette situation
pour refuse de payer le créancier.
Mais il faut qu’il y ait eu faute de la part du créancier, cette question peut
soulever des sous-interrogations.
Il est évident que lorsque le créancier a laissé dépérir la sureté, la faute est
constituée. Mais qu’en est-il lorsque sans la laisse dépérir, il décide de ne pas exercer
l’un de ses modes de réalisation, par exemple peut ne pas demander l’attribution
judiciaire d’un gage ? On peut comprendre le créancier car s’il demande l’attribution
du bien, devra supporter les frais d’entretien et stockage, puis les problèmes liés à
la vente des biens et des stocks, donc normal que le créancier préfère saisir le bien
gagé et le faire vendre aux enchères. Mais ce choix de saisir le bien pour le faire
vendre présente un inconvénient, c’est que l‘attribution judiciaire permet
d’échapper à la priorité éventuelle d’autres créanciers. La caution peut-elle
invoquer le bénéfice de l’article 2314 si le créancier n’a pas demandé l’attribution
judiciaire du gage avant l’ouverture de liquidation judiciaire/redressement judiciaire,
sachant que cette ouverture empêche de la demander après.
98 sur 139
La jurisprudence était divisée ➔ la chambre commerciale avait jugé le 13 mai 2003
que le créancier gagiste commettait une faute si en s’abstenant de demander cette
attribution il privait la caution d’un droit susceptible de lui profiter.
Exemple : Si le droit perdu était une hypothèque de second rang portant sur un
immeuble qui vaut 100. Et, imaginons qu’il existait sur cet immeuble une dette de
premier rang pour dette impayée de 120. Ici, la perte de l’hypothèque de second rang
n’a causé aucun préjudice à la caution. Pourquoi ? Car le premier rang hypothécaire
aurait absorbé à lui seul la valeur hypothécaire de l’immeuble. Peu importe ici que
le créancier ait perdu l’inscription de second rang puisque ce second rang n’aurait
pas permis à la caution de recevoir un paiement préférentiel dans le cadre de son
recours subrogatoire, donc l’art 2314 n’a pas à jouer car la caution ne subi pas un
préjudice du fait de la perte d’un droit par le créancier.
100 sur
B. Les obligations d’informations qui pèsent sur le
Il existe obligation d'information annuelle de la caution sur la dette garantie,
mais également obligation d’information qui pèse sur certains créanciers d’informer la
caution de la défaillance du débiteur principal. C'est essentiel en pratique, si
immédiatement connaissance la caution peut prendre initiative d’un paiement
immédiat pour éviter de payer intérêts de retards ou pénalités au créancier.
Cette obligation a connu évolution, textes spéciaux à une disposition unique dans le
Code
civil
. 04/11
Elle existait d’abord à L313-9 du Code de la consommation, ayant changé de numéro
puis
supprimé en 2021. La caution devait être informée de la défaillance du débiteur
principal dès le premier incident de paiement caractérisé. A défaut d’information, la
caution n’était pas tenue au paiement des intérêts ou pénalités de retard échues entre
la date du premier incident et la date à laquelle la caution aura été informée de la
date de la défaillance du débiteur principal.
Ce texte concernait en particulier le domaine des crédits à la consommation.
Cette oblig a ensuite été étendue au cautionnement du locataire, loi du 6 juillet 1989,
modifiée par une loi du 21 juillet 1994 envisageant l’obligation d’information.
On a un système de commandement de payer qui doit être adressé au
locataire, le commandement de payer doit aussi être signifié à la caution dans un
délai de 15 jours à compter de sa signification au locataire, avec même sanction
que précédemment, échappe au paiement des pénalités et intérêts de retard.
Enfin, loi du 29 juillet 1998, dite de lutte c/ les expulsions, intègre l’ancien
article L341-1 du Code de la consommation, devenu L333-1 de ce Code, avec un
champs d’application concernant les personnes phy et le créancier pro. Le créancier était
tenu d’obligation d'information concernant le premier incident de paiement.
Le texte de 1998 avait aussi modifié 47-2 de la loi du 11 février 1994,
cautionnement pour garantir les dettes d’une entreprise individuelle.
L'obligation d’information a donc été étendue : bénéficie à toutes les
cautions personnes phy qui garantissent dette entre particulier et pro ou dette pro
d’une entreprise individuelle.
Il y avait autres obligations d’infos, par exemple loi de 1998 prévoyant que
la caution devait être informée de l’ouverture d’une procédure de traitement du
surendettement à l’encontre du débiteur principal. Elle est retrouvée à R723-4 du
Code de la conso.
Il y a obligation similaire qui pèse sur le mandataire quand procédure de
rétablissement personnel engagée.
101 sur
Titre II : Les garanties non
Elles présentent 2 points communs qui les distingue du cautionnement :
- L’engagement du garant n’est pas défini ici par référence à ce que doit le débiteur garanti
comme c’est le cas dans le cautionnement.
Cette fois, le garant s’engage à fournir une prestation déterminée de manière
autonome. Il
y a difficulté car les parties déguisent un cautionnement en une garantie non
accessoire à seule fin de contourner l’application d’une règle impérative du droit du
cautionnement, ce qui constitue une fraude à la loi et donc les juges requalifient
cette garantie non accessoire en cautionnement. Le caractère accessoire est ainsi
compliqué à qualifier.
- Les garanties non accessoires ont en commun d’avoir toutes été créé par la pratique, elles
sont le fruit d’une liberté contractuelle consacrée ensuite par la jurisprudence.
Les parties ont cherché à se dégager des règles du cautionnement. 2 façons
de manifester le liberté contractuelle :
• Utilisation à des fins de garantie de mécanisme de droit des obligations qui à l’origine
n’étaient pas faits pour cela
Exemple : La délégation de créance, mécanisme de paiement simplifié et non un
mécanisme visant à créer une garantie. Mais, la délégation peut aussi être utilisée
comme une garantie : l’engagement pris par le délégué de payer le délégataire
constitue alors la garantie de la créance qu’a le délégataire sur le déléguant. Si cette
créance n’existe pas, on est dans une sorte de substitut au contrat de
cautionnement. La délégation peut aussi être utilisé comme une garantie et
l’engagement qui par le délégué de payer le délégataire constitue la garantie de la
créance qu’a le délégataire sur le déléguant. Si cette créance n’existe pas, on est
dans une sorte de substitut au contrat de cautionnement
Exemple : Le porte-fort (article 1201 C. Civ), qui ne peut être fait que pour la
conclusion d’un contrat conclu par un tiers à l’origine. Mais il peut également
être utilisé à des fins de garantie et permet au créancier de bénéficier d’un
engagement autonome. Mais, la Cour de cassation, dans un arrêt du 13 décembre 2005, a
admis que l’on pouvait se porter fort de l’exécution d’un contrat sans que cela ne
constitue pour autant un cautionnement. Ce porte- fort d’exécution n’est pas assimilé
à un cautionnement. Ce porte-fort est soumis aux formalités de l’article 1376 (ancien
article 1326 relatif à la mention manuscrite à titre probatoire). Cela a été consacré par
la réforme.
La jurisprudence est moins claire, le porte-fort s’engage à l’égard du
tiers, que le débiteur exécutera bien son obligation, est souscrit à un engagement
de faire à l’égard du tiers. Ce qui porte problème est l’intensité de l’engagement à
l’égard du tiers, la jurisprudence laisse entendre qu'on est en présence d’un
engagement personnel autonome créateur d’une oblig de résultat, mais peut aussi
laisser croire qu’il y a dans certains aspects un caractère accessoire.
103 sur
Pour résumer, (i) l’article 1376 ne s’applique pas et (ii) l’engagement du porte-fort est un
encagement personnel, autonome, créateur d’une obligation de résultat.
Chapitre 1 : La 2321
Définie à l’article garantie à première
nouveau demande par
: c’est « l’engagement (article
lequel le garant
s’oblige en considération d’une obligation souscrite par un tiers à verser une somme
soit à première demande, soit suivant des modalités convenues ».
Avant l’ordonnance de 2006, cette garantie ne faisait l’objet d’aucun texte,
cette définition est récente.
Les garanties autonomes ont été créées dans les années 60-70 par la pratique
bancaire internationale, on cherchait à éviter la constitution de dépôt de garantie entre
les protagonistes dans les relations internationales.
Exemple : une E française qui souhaite obtenir un marché dans un pays
étranger comme installer des barrages ou centrales nucléaires. Ce marché va faire
l’objet d’un appel d’offre et les E en concurrence vont être amenées à fournir au
maître d’ouvrage des garanties du respect de leurs obligations. A cette époque,
dans certains pays, ces garanties ont consisté dans le dépôt de garantie d’une somme
d’argent. Mais cela implique d’immobiliser une forte somme, et donc difficultés de
trésorerie.
La garantie est donc fournie par la banque qui a pour client le donneur d’ordre.
Mécanisme complexe car pour le bénéficiaire, cette banque est une banque
étrangère en laquelle il n’a peut-être pas confiance, et le bénéficiaire peut ainsi
souhaiter que la garantie lui soit donnée par une banque de son pays. Dans ce cas, la
garantie est donnée au bénéficiaire par une banque de son pays, et cette banque se
fait contre garantir par la banque du donneur d’ordre (=la banque garante paye
immédiatement, la banque contre garante la rembourse et elle exerce ensuite un
recours contre le donneur d’ordre).
La GAPD suscite peu de contentieux, parce que les banques et les E tiennent
à assurer leur crédibilité internationale. Il en va différemment lorsque la garantie
risque d’être appelée de manière abusive, sans qu’un recours du donneur d’ordre
contre le maitre d’ouvrage soit possible en pratique. Dans le cadre de soubresauts
politiques, cela risquait d’arriver. dans le pays où la construction aura lieu, une crise
politique survient, le maire de l’ouvrage appelle garantie, la banque garante paie,
la banque contre-garante paie, mais au dernier stade l’entreprise du maître de
l’ouvrage se retourne contre la société, faisant valoir que le contrat a été exécuté,
mais ne pourra obtenir gain de cause devant les tribunaux du pays en crise.
104 sur
Mais il en va différemment lorsque la garantie à première demande quitte la
scène internationale pour se poser dans le droit interne, car la GAPD est vu comme
une substitution au cautionnement, il y a du contentieux quant à la qualification.
Paragraphe 1 : La dans
L’apparition qualification de lainternes
les relations garantieont
à première
posé un problème car ces garanties
n’ont pas que pour objet un pourcentage de la dette du débiteur comme c’est le cas
dans les relations internationales. Souvent dans l’ordre interne, l’objet de la garantie
est une somme égale à l’entier montant de la dette du débiteur principal. Comment
savoir si l’on est en présence d’une vraie GAPD ou d’un cautionnement que les
parties ont voulu dissimuler sous le masque d’une GAPD pour échapper au dispositif
protecteur du cautionnement ?
- Pour qu’il y ait GAPD, il faut que le garant ait expressément renoncé à opposer quelconques
exceptions tirées du contrat principal.
Le pivot est le principe d’inopposabilité des exceptions.
Mais cela ne suffit pas, si l’objet de la garantie est définie par référence à ce que doit le
débiteur principal, elle sera requalifiée en cautionnement, par exemple si on fait
référence aux sommes que doit un tiers au créancier dans la GAPD, on s’expose
à une requalification du contrat. 2321, la garantie est souscrite en considération d’un
contrat principal, mais s’y réfère de façon trop précise et que le garant se
substituera au débiteur dans l’exécution du contrat on tombe dans le
cautionnement.
Par exemple : X s’engage à effectuer sur ordre de Y sans pouvoir différer le
paiement ni opposer de contestation pour quelque motif que ce soit le versement des
sommes dues par Z au titre du contrat. Ici, l’obligation est exactement calquée sur ce
que doit le débiteur donc cela ressemble trop à un véritable cautionnement, l’objet de
la garantie est définie par référence à ce que doit le débiteur principal au créancier.
Toutefois, toute référence au contrat principal n’est pas exclue au sein de
cette garantie, en pratique il faut indiquer à l’occasion de quel contrat la garantie a
été consentie. La jurisprudence fait preuve de souplesse : Cass 30 janvier 2001 « les
garanties ne sont pas privées d’autonomie par de simple référence au contrat de base
n’impliquant pas appréciation des modalités d’exécution de celle-ci pour l’évaluation des
montants garanties ou par la détermination des durées de validité ». Tout dépend donc de
la manière dont la lettre de garantie est rédigée :
• S’il est indiqué que la lettre de garantie a pour objet ce qui est du par tel débiteur
ou s’il est fait référence aux modalités d’exécution du contrat de base, ce sera un
cautionnement.
105 sur
Cela a été repris par la réforme de 2006, inchangé en 2021. Le garant s’oblige à
verser une somme d’argent en considération d’une somme souscrite par un tiers. Il
ne faut donc surtout pas
106 sur
indiquer que le déclenchement de la garantie à première à demande dépendra de
la défaillance du débiteur principal, sinon risque de requalification en cautionnement.
Dans certains arrêts (7 juin 2006 et 5 octobre 2010), question de la portée d’une
clause imposant au bénéficiaire de justifier de sa demande en paiement, la Cour de
cassation a admis qu’une GAPD puisse imposer aux bénéficiaires de la garantie de
justifier sa demande en paiement en indiquant par exemple que le contrat de base n’a
pas été correctement exécuté dès lors que le garant n’a pas la possibilité de contester
ou de contrôler le bien-fondé de cette affirmation. On prévoit cela car on entend le cas
échéant se préconstituer des moyens de preuve pour démontrer ensuite que l’appel
en garantie a été abusif, et pour diligenter des recours en remboursement à l’encontre
du bénéficiaire. Cela n’entraîne pas pour le garant la faculté de refuser de payer, sous
peine de tomber dans le cautionnement.
Il ne faut que le mécanisme ait l’apparence d’une technique permettant au
garant d’échapper à son obligation en se fondant sur le contrat de base car il n’y a
pas de lien accessoire donc on évacue le caractère accessoire.
Paragraphe 2 : La
La GAPD garantie
repose sur àl’autonomie
première demande donnée par
de la volonté, une
donc personne
rien n’interdit à une
personne physique de le faire, mais le législateur s’y est montré hostile, car en
droit interne il voit cette façon de faire comme une tentative de contournement de la
règlementation protectrice des cautions personnes physiques.
Il prévoit des restrictions de deux ordres :
- Il pose des
Le recours à GAPD est proscrit dans le cadre des crédits à la consommation.
107 sur
initialement.
108 sur
Paragraphe 1 : Le principe de l’inopposabilité des
Le garant ne s’engage pas à payer ce que doit le débiteur au titre du contrat de
base, il s’engage à verser une somme d’argent qui est le substitut d’un dépôt de fond.
L’idée est que si la GAPD n’existait pas, ce dépôt de fond aurait dû être versée dès la
conclusion du contrat.
L’art 2321 al 2 envisage cela, et la somme n’a pas à être versée en cas
d’abus ou de fraude manifeste du bénéficiaire ou de collusion de celui-ci avec le
donneur d’ordre. Cela suppose dans les contentieux que l’absence de droit du
bénéficiaire, abus ou fraude, soit évident.
Paragraphe
Si on a2une
: L’intransmissibilité de la de sa créance sur le donneur d’ordre, est-ce
cession par le bénéficiaire
que la GAPD est transférée? Est-ce que le cessionnaire peut se prévaloir du
bénéfice de la GAPD? La réponse n’est pas évidente en logique juridique, il y a
le principe d’autonomie de l’objet de la garantie, ne pourrait être transféré à titre
d’accessoire de la créance du bénéficiaire sur le donneur d’ordre, mais aussi la vision
économique, elle a caractère accessoire indirect, elle devrait donc être transmise. Au
regard des origines de la garantie à première demande, l’idée d’accessoire était
présente, la garantie autonome remplace dépôt de garantie qui était bien un
accessoire du contrat de base. On pourrait soutenir que la garantie autonome à
vocation à suivre la créance qu’a le bénéficiaire sur le donneur d’ordre. Si ne se
transmet pas, on se demande également ce que devient la garantie. On considère
souvent qu’elle ne peut que disparaitre, appeler la garantie donnerait lieu à abus
manifeste, il n’est plus créancier du donneur d’orde.
En 2006, au sein de la commission Grimaldi, il y avait hésitation.
L’article 2321 al 4 prévoit donc que, sauf convention contraire, la GAPD ne suit
pas l’obligation garantie, elle ne se transmets pas à un nouveau bénéficiaire. Le texte
vise ici l’intransmissibilité de la GAPD en tant qu’accessoire de l’obligation du
bénéficiaire sur le donneur d’ordre.
Autre problème s’agissant de la transmission, c’est celui de la transmission qui fait suite à
des opérations de restructuration d’E et ici, la Cour de cassation semble dire que si l’on a une
fusion absorption du bénéficiaire, la GAPD ne suit pas le transfert, c’est contestable puisque ce
qui est visé ici par le texte, c’est une transmission en tant qu’accessoire. Or, dans un transfert
universel de patrimoine, on n’a pas cette notion d’accessoire.
Chapitre
C’est un 2 : La
contrat défini lettre
à l’art d’intention
2322 du Code civil(article
, c’est « l’engagement de
faire ou de ne pas faire ayant pour objet le soutien apporté à un débiteur dans
l’exécution de son obligation envers le créancier ».
On retrouve cette lettre dans les groupes de sociétés, société mère qui, pour
permettre à sa filiale d’obtenir un crédit, s’engage dans une lettre d’intention, à
l’égard du créancier, à faire en sorte que la filiale respecte ses obligations.
109 sur
Cette définition appelle à des remarques :
110 sur
-
La lettre
Pas und’intention suppose un véritable
simple engagement moral, ilengagement
y a des qualification, la société mère
conflits de
poursuivie fait valoir que l’engagement était simple moral auprès de a banque sans
intensité juridique, des formules sont considérées simple engagement moral,
notamment fait part de tout l’intérêt qu’elle porte aux affaires de sa filiale.
Distinction moyen/ résultat a aussi un intérêt en droit des sociétés pour les SA,
l’art L225- 35 impose une autorisation du CA pour qu’une SA puisse être engagé
en garantissant autrui, par un aval, une cautionnement ou une garantie. Ce texte
s’applique-t-il à la lettre d’intention ? Certaines sociétés mères l’ont prétendu pour
échapper à leur engagement au motif que le CA n’avait pas donné son autorisation,
fractionnement pour moyen pas nécessaire, pour résultat si, arrêt Sony de 1999 « si la
lettre d’intention engendre une obligation de moyen, pas d’autorisation préalable,
mais si obligation de résultat, autorisation du CA requise ».
111 sur
Partie II : Les sûretés 08/11
Selon l’article 2323 nouveau « La sûreté réelle est l'affectation d'un bien ou d'un
ensemble de biens, présents ou futurs, au paiement préférentiel ou exclusif du
créancier ».
- Peut être un simple droit de préférence, permet au créancier de faire vendre le bien grevé et
d’être préféré aux autres créanciers sur le prix de vente (titre 1 =sûreté réelles traditionnelles)
- Cela peut être un droit de propriété conféré au créancier à titre de garantie du paiement de sa
créance et 2 éventualités sont possibles :
- Dans des situations contractuelles, ex l’article 1612 du code civil sur la vente, le
vendeur n’a pas à délivrer la chose si l’acheteur n’a pas payé le prix,
- Dans des situations non contractuelles, article 2277 « l’acquéreur d’un bien perdu ou volé
peut ne pas le rendre à son propriétaire légitime tant qu’il ne l’a pas remboursé
de son prix d’achat. »
Section
Ce droit doit 1 : Les conditions
être considéré comme une du droit de
application en droit du crédit du
principe selon lequel « on peut dans certaines circonstances se faire justice à soi-même ».
Mais ce droit suppose un contrôle judiciaire et la jurisprudence n’admet que de
manière exceptionnelle celui-ci.
112 sur
Il faut que 3 conditions soient réunies :
Paragraphe 1 :de
Ce droit L’existence
rétention de
estlal’accessoire de la créance qu’il garantit, cela suppose
que cette créance existe.
Paragraphe
« Pour2retenir,
: L’existence
il faut d’un pouvoir
d’abord tenir de
», la jurisprudence applique ce principe.
Pendant longtemps, on exigeait que le droit de rétention soit subordonné à une
mainmise matérielle sur un bien corporel. Mais, cela limitait le domaine d’application du
droit de rétention.
Aujourd’hui, domaine plus large. On a assisté à une dématérialisation du droit de
rétention, formule utilisée par la doctrine, qui s’est manifestée de deux manières :
- Cette dématérialisation a concerné l’objet du droit de rétention, c'est à dire le bien sur
lequel s’exerce le droit. Cela ne concernait que les choses corporelles, aujourd'hui
peut s’appliquer à des biens incorporels.
- Cette dématérialisation est intervenue aussi sur la mainmise exercée sur cet objet.
A. L’objet
On a du droitque
permis de le droit de rétention puisse s’exercer aussi sur des biens incorporels.
113 sur
Problème à propos des documents : le droit de rétention peut en principe
s’exercer sur n’importe quel bien corporel y compris sur des documents, et il est
fréquent que ce droit soit
114 sur
exercé sur les documents d’immatriculation d’un véhicule car cela permet
d’empêcher au débiteur de vendre son véhicule tant qu’il n’a pas payé sa dette, par
exemple la carte grise. Ici, la Cour de cassation admet que « ce droit de rétention ne
s’exerce pas directement, mais sur les documents d’immatriculation qui concerne ce
véhicule ».
Mais, limite : le droit de rétention ne peut pas avoir pour objet un bien qui ne se
trouve pas dans le commerce juridique.
Exemple : arrêt du 26 octobre 1999, un commissaire de transport pouvait-il
exercer son droit de rétention sur des montres contrefaites et saisies par la victime
de la contrefaçon ? La Cour de cassation a dit non, car les biens en cause ne faisaient
pas partie du commerce juridique, car l’actif était contrefait.
Le législateur l’a admis dans une loi du 2 juillet 1996 qui a créé le
nantissement de compte titre financier (article L211-20 du Code monétaire et fi).
Ces instruments financiers sont des biens incorporels puisque leur existence se
résume à une ligne d’écriture sur un compte. Malgré ce caractère incorporel, du fait
du législateur, le créancier gagiste bénéficiait d’un droit de rétention sur les
instruments financier et sur les sommes qui figurent sur le compte nanti.
Ce droit de rétention se matérialise par la possibilité de bloquer le compte et
d’empêcher ainsi le débiteur de disposer des instruments financiers qui y figurent. On
peut admettre ce droit de rétention immatériel car le législateur l’affirme de manière
expresse, et qu’il y a un moyen juridique pour empêcher le débiteur d’agir.
On affirme aussi qu’on peut avoir un droit de rétention sur une créance selon
l’article 2363, qui est attribué au titulaire d’un nantissement de créance dès qu’il aura
notifié ce nantissement au débiteur nanti, donc au débiteur de la créance nantie. La
Cour de cassation l’avait reconnu implicitement. Il n’est pas évident que le régime
offre au titulaire du nantissement un véritable pouvoir de blocage.
Mais, il faut que ce dessaisissement soit volontaire, car s’il est imposé
(judiciaire imposant vente du bien par ex), le droit de rétention n’est pas perdu et il
vient se reporter sur le prix de vente. Ce principe est affirmé dans arrêt du 4 juillet
1962 et consacré en droit des procédures collectives à l’art L642-20-1 al 3 Com. S’il y a
une vente effectuée au sein d’une procédure collective, ce droit de rétention va se
reporter sur le prix de vente obtenu par le liquidateur pour le bien grevé, et cela va
conférer au créancier détenteur le 1er rang.
116 sur
Le législateur est allé encore plus loin dans le sens de la dématérialisation du
droit de rétention, il a parfois admis l’existence d’un droit de rétention sans qu’il n’y ait
jamais eu de mainmise matérielle sur le bien. Cela a été admis dans le cas du gage de
véhicule automobile.
Historiquement, pour favoriser la vente véhicule automobile et protéger la
vente à crédit de ce type de véhicule, une loi du 29 décembre 1934 permet au
vendeur de bénéficier d’un gage en garantie du paiement de la dette. A l’époque, la
constitution d’un gage de droit commun supposait en principe la dépossession du
débiteur. Ce principe devait être amendé dans le domaine qui nous intéresse car ici,
une telle dépossession n’aurait pas eu de sens car on n’achète pas un véhicule pour
ne pas s’en servir. Le législateur a admis que le gage sur véhicule automobile soit un
gage sans dépossession, pour lequel on exigeait seulement une mesure de publicité
(déclaration du gage à la préfecture). Le gage était réalisé par simple mesure de
publicité.
Pour que la sûreté soit plus efficace, le législateur lui a reconnu un droit de
rétention fictif sur le véhicule consacré dans la réforme de 2006. L’ancien article 2352
nous dit que « par la délivrance du reçu de la déclaration, le créancier gagiste sera
réputé avoir conservé le bien remis en gage en sa possession ». Le droit de rétention
fictif a exactement la même force que le droit de rétention matériel, c’est la première
fois qu’une telle possibilité est retenue par le législateur.
10/11
Ce droit de rétention fictif a exactement la même force qu’un droit de rétention
matériel. Simplement, en cas de conflit entre un droit de rétention fictif et matériel,
c’est le droit de rétention matériel qui l’emporte, Cass, 11 juin 1969. En cas de
procédure collective, le droit de rétention se reportait bien sur le prix.
Paragraphe 3 : L’existence
Cette connexité d’un lien de parce qu’on part du principe que ce n’est
est fondamentale
pas parce qu’un créancier à la détention d’un bien qu’il peut mécaniquement retenir
ce bien en garantie du paiement de sa créance. Il faut encore un lien particulier
117 sur
entre cette détention et la créance garantie : lien de connexité. Le juge reconnait 3
sortes possibles de lien de connexité consacré par l’article 2286 :
- La connexité
118 sur
Lorsque la créance a pris naissance à l’occasion de la détention du bien retenu
(ex : je suis possesseur d’un bien, je fais des dépenses pour en assurer la
conservation, le propriétaire refuse de me rembourser, je peux conserver le bien tant
qu’il ne m’a pas remboursé).
- La connexité
Lorsque la créance et la détention procède d’un même rapport juridique sans que
ce rapport n’ait eu pour objet essentiel la création du droit de rétention.
Exemple : contrat de transport faisant naitre une créance au profit du
transporteur qui doit acheminer le bien en cause du point A au point B. Le contrat
rend le transporteur détenteur du bien Ici, on va considérer qu’il y a un lien de
connexité juridique entre la créance et la détention et donc on va permettre au
transporteur impayé sur le fondement de cette connexité juridique un droit de
rétention.
On dit que le droit de rétention nait d’une connexion juridique s’apparente à
une
exception d’inexécution.
Difficulté lorsqu’il y a plusieurs créances entre le créancier et le débiteur
garagiste effectue des réparations, le garagiste n’est pas payé, mais lui restitue
quand même le véhicule. Par la suite, le même client confie encore le même
véhicule pour une autre réparation. Le garagiste peut-il utiliser son droit de
rétention pour garantir le paiement de la première créance impayée ?
La jurisprudence considère que non, elle pose le principe que « le droit de
rétention ne s’étend pas au créance antérieure impayé », Cass, 23 juin 1964, Lobry.
Attention, il en va différemment si tous les travaux relevaient d’un contrat unique,
d’un rapport juridique global, car les parties sont alors rentrées en compte, Comm 25
nov 1967.
- La connexité
Il faut que l’on soit dans un contexte où le débiteur remet un bien à son
créancier pour garantir le paiement de créance, sans pour autant donner ce bien en
gage, il y a alors création d’un droit de rétention conventionnelle c'est à dire que le
créancier peut retenir le bien, mais pour autant, ce droit de rétention ne confère pas au
créancier les droits d’un créancier gagiste, et notamment le créancier n’a pas le pouvoir
de faire vendre le bien et se payer sur le prix de vente. Beaucoup de débat sur le fait
de savoir si l’on pouvait créer une forme de sureté en dehors des textes ? La Cour de
cassation l’a admis dans un arrêt du 31 mai 1994 et le législateur a consacré cette
solution dans l’article 2286.
Sectioncar
Il est fort en pratique 2 :leLes effets
droit du droitc’est
de rétention, de «le pouvoir de dire non », le
droit de refuser de restituer un bien tant que l’on n’a pas été paye ». Mais il est limité
en théorie parce que le droit de rétention ne confère aucun droit d’agir au créancier
rétenteur, il ne peut sur ce fondement rien exiger de son débiteur.
Paragraphe 1 :de
Le droit Unrétention
pouvoir de
permet au créancier de refuser de restituer le bien tant
qu’il n’a pas été désintéressé. Le bénéficiaire est dans une situation particulière car la
situation de fait exclut le concours des créancier, confère droit exclusif, et ce droit est
opposable à tous, erga omnes.
A. La Le
force de
créancier peut conserver le bien tant qu’il n’est pas payé, ainsi un paiement
partiel ne suffit pas à mettre fin au droit de rétention qui est « indivisible ».
119 sur
paralyser les saisies qui seraient diligentés sur le bien en question, le débiteur étant
toujours propriétaire, même si les saisies seront infructueuses. Le rétenteur prime
tous, même ceux ayant rang préférable au sien.
Exemple : dans la sauvegarde, L622-7Comm la Cour de cassation reconnait que
l’on peut mettre fin à la rétention du bien que par le paiement de la créance du
rétenteur. Dans les
120 sur
procédures collectives, on interdit en principe le paiement des créance nées
antérieurement à la procédure collective, peu importe que les créances soient
titulaires de sureté. Or ici, on va admettre que le créancier bénéficiaire de droit de
rétention reçoive un paiement pour que le bien retourne dans le patrimoine du
débiteur.
Il peut échapper au superprivilège des salariés et au privilège du Trésor. Si
faisait le choix de vendre le bien en tant que gagiste et fait jouer le droit de
préférence, il passerait après. En revanche, s’il ne fait rien et conserve le bien, il
bloque les saisies éventuelles sur le bien.
Cass 20 mai 1997 qui consacre l’exclusivité, le droit de rétention paralyse les
droits des autres créanciers du débiteur et on ne peut pas déroger à ce principe, sauf
disposition législative expresse dans ce sens.
IlB. L’opposabilité
est du droit
opposable à tous de
en principe, c'est à dire aux autres créanciers du débiteur, ou à
un tiers détenteur du bien et pas besoin que ce droit de rétention soit publié à la
publicité, y compris foncière, Cass 16 décembre 1998. Les droits qui naissent d’une
simple situation de fait n’ont pas besoin d’être publiés.
122 sur
- S’il repose sur une connexité purement
Il faut comparer les dates de naissance du droit de rétention et du droit de propriété.
Mais, ce droit ne permet de retenir que le bien, ne confère aucun droit d’agir sur le bien.
Il est normal que la Cour de cassation ait affirmé que « le droit de rétention
n’est pas une sureté s’il n’a un pouvoir de refus, il n’est pas assimilable au gage », du
20 mai 1997. La Cour de cassation affirme que le droit de rétention est un droit réel car
ne confère aucune prérogative positive au rétenteur sur le bien, donc difficile
d’analyser ce droit comme un droit réel.
En revanche, dans un arrêt de la 1ère ch. civ du 7 janvier 1992, la cour a dit que le droit
de rétention d’une chose conséquence de sa détention est un droit réel. Il est difficile
de voir en ce droit un véritable droit réel car précisément il ne confère aucune
prérogative positive au rétenteur sur le bien et donc il est difficile d’en voir un droit
réel.
Ce principe d’absence de droit d’agir sur le bien peut toutefois recevoir
une exception dans un cas particulier.
B.
❖ Cas des bien périssables
124 sur
Titre 1 : Les sûretés réelles
Elles confèrent au créancier un droit de préférence sur la valeur d’un ou plusieurs
biens appartenant au débiteur, possibilité au bénéficiaire de faire vendre le bien et
d’être préféré sur le prix de vente par rapport aux autres créanciers du constituant. Le
but est obtenir paiement après vente forcée du bien et être préféré.
- Source
Accord de volonté entre le créancier et le constituant, c’est le plus souvent le
cas, il y alors sous distinction entre qualité du constituant débiteur de la dette ou tiers
(2325C renvoie partiel règles cautionnement)
- Source
La loi va décider de garantir une créance en raison d’une qualité particulière
attachée à celle-ci ou en raison de la volonté du législateur de protéger de manière
particulière le titulaire de cette créance, ces suretés légales existent pour remplir des
objectifs politiques.
- Source
Elles trouvent source dans décision du juge, on renvoie alors au CPC, intègre la
catégorie des mesures conservatoires. Lorsque l’on a le recouvrement d’une créance
en péril, et que l’on craint que la créance ne serait pas exécutée à échéance, peut
saisir le juge pour qu’il l’autorise à prendre une mesure conservatoire sur un bien du
débiteur.
- Elles sont des droits réels, donc indivisibles, tout le bien grevé répond de la totalité de la dett
et donc en conséquence :
- Ce sont des droits de préférence, donc elles ont pour objet la valeur
La subrogation réelle joue pleinement : vocation naturelle de se reporter sur
n’importe quel bien susceptible de le remplacer (ex : si un bien est détruit, le droit de
préférence issu de cette sureté réelle va se reporter sur l’indemnité d’assurance qui
est subrogée au bien détruit).
- Comme ces suretés réelles sont des droits de préférence sur la chose d’autrui, elles sont
soumises à un numérus clausus selon l’article 2285
Cela implique que les suretés réelles traditionnelles ne peuvent exister que si
leur existence a été admise expressément par le législateur, ne peuvent pas être
créées librement par les parties. On ne peut car il y a des questions d’opposabilité aux
tiers.
Ces suretés réelles traditionnelles peuvent être classé en fonction de leur assiette (2324C):
125 sur
- Certaines portent sur l’ensemble des biens du débiteur, qu’ils soient
mobiliers ou immobiliers = privilèges généraux.
126 sur
- Certaines ne portent que sur les biens immobiliers = sûretés immobilières.
Chapitre
Envisagés préliminaire
par le Code : Lescomme
civil et considéré privilèges
des droits de préférence avec
des caractéristiques communes :
- Privilège conférés par la loi (sûreté réelle légale) et accordé en raison d’une
qualité particulière de la créance qu’ils garantissent (repris par l’ordonnance de
2021). Exorbitants du droit commun, ils sont donc d’interprétation stricte.
Ils portent sur tous les biens du débiteur (2ème point commun), meubles et
immeubles et donc on voit la différence avec les sûretés réelles spéciales.
Ces privilèges généraux sont occultes (3ème point commun), ce qui signifie que
leur opposabilité n’est soumise à aucun formalité de publicité. Ce caractère occulte
crée une menace pour le crédit du débiteur parce que pour qu’un débiteur obtienne
du crédit, il faut qu’il puisse donner un bien en garantie au créancier, mais aussi que
ce dernier puisse savoir si l’actif affecté fait déjà l’objet ou non d’une autre sureté au
profit d’un autre créancier, cela n’est possible que si cette autre sureté a bien été
publié.
Donc, il apparait que si une sureté demeure occulte, et qu’elle reste opposable
au créancier, cette sureté fait planer une menace sur les autres créanciers qui
hésiteront à accorder du crédit au débiteur.
Le code napoléon n’avait admis que quelques privilèges généraux pour cette
raison.Par la suite, multiplication de ces privilèges ce qui a abouti à remettre en cause
le crédit des débiteurs et surtout le crédit immobilier.
4 catégoriesSection
: 1 : Les créances garanties par un privilège
Paragraphe 1 :classé
Privilège Le privilège générale
parmi les desgénéraux,
privilège frais de mentionné comme tel en
matière de meuble (article 2331 1°) et en matière d’immeuble (art 2375 1° devenu
2377 1° nouveau).
127 sur
Qualification contestée, pourquoi ? Si le privilège des frais de justice est
général, ce n’est pas parce qu’il porte sur tous les biens du débiteur, mais seulement
parce qu’il PEUT porter sur n’importe quel bien du débiteur, juridiquement ce n’est
pas la même chose.
Le fondement de ce privilège est que « celui qui par un acte de procédure
assure la conservation ou la réalisation d’un bien du débiteur fait au fond un acte
utile à la préservation des droits des créanciers susceptibles de profiter de cet acte », en
conséquence, il est légitime que ce créancier soit payé avant les autres sur le
produit de la réalisation de ce bien.Il a fait un acte qui va profiter aux autres
créanciers. Plusieurs conséquences :
Paragraphe 2 : fondements
Plusieurs Les :
- Ce privilège des salaires se justifie par le fait que la richesse économique créée au
sein de l’entreprise par l’activité des travailleurs a vocation à profiter aux autres
créanciers de cet entreprise.
- Les créances salariales sont des créances alimentaires pour certaines et donc
légitime de renforcer leur efficacité.
Ce privilège est évoqué à l’article 2331 4° devenu 2331°3 pour les meubles et à
l’article 2375 2° devenu 2377°2 pour les immeubles.
Ces 2 textes confèrent aux salariés un privilège sur les meubles et les
immeubles de leur employeur, qui garantissent les 6 derniers mois de salaires et tout
leur accessoires (congés payés par exemple). Des renvois sont opérés du Code civil
vers le Code du travail pour déterminer chacune des créanciers de salaire dont on
parle.
Mais, on a considéré qu’en pratique ce privilège des salaires n’était pas
suffisant ,parce que souvent les entreprises louent leurs locaux, donc elles ne sont pas
propriétaires d’immeuble. Ce privilège des salaires ne concernera alors que les actifs
mobiliers, souvent faibles et pas l’immeuble siège de l’entreprise d’une forte valeur.
S’agissant des privilèges mobiliers, les privilèges généraux sont en principe
primés par les privilèges spéciaux et notamment celui du Trésor Public (fisc =
administration fiscale). En conséquence, si les dettes fiscales de l’entreprises sont
importantes, les salariés peuvent rester impayés même si privilège général. Pour
éviter que les salaires soient impayés, intervention du législateur en 1935 qui crée au
sein des procédures collectives, en plus du privilège du Code civil un « super privilège »
qui a 2 avantages (n’a vocation à intervenir qu’en présence de l’ouverture d’une
procédures collectives à l’encontre de l’emploteur) :
- Permet aux salariés de l’emporter sur tous les autres créanciers en cas d’ouverture d’une
procédure collective à l’encontre de l’employeur
Si un bien est vendu, ces créances seront payées en 1er ce qui permettra
à ce super privilège d’absorber en premier la valeur du bien vendu.
128 sur
-
Ces créances super privilégiées doivent être payées sur les premiers fonds dont peuvent
disposer les organes de la procédure collective
129 sur
La contrepartie est que les créances garanties par ce super privilège sont moins
nombreuse. Comme il a un fondement alimentaire, il ne garantit que les
rémunérations au titre des 60 derniers jours de travail et leur accessoire dans la limite
d’un plafond mensuel fixé par décret par le livre 6 du C.com.
Par l’affaire Lip de 1973, malversation de l’emploteur, il n’y avait plus d’actif,
les salariés ne pouvaient rien recevoir. Loi du 27 décembre 1973, création de
l’association pour la garantie des salaires (AGS) dont le rôle est de garantir une partie
des créances salariales.
L’AGS va intervenir pour payer directement au salariés une partie de ce qu’il
leur est dû, l’AGS va exercer ensuite un recours subrogatoire contre l’entreprises en
difficultés. C’est un mécanisme à la fois assurantiel et du droit des sûretés.
Dans ce système, le risque d’insolvabilité de l’entreprise pèse sur l’AGS et non
plus sur les salariés. Mais l’AGS ne verse aux salariés qu’une partie de ce qui leur est
dû et non pas l’intégralité des créances salariales impayées par l’entreprise.
Paragraphe 3 :loi
Avant la Lesducréances
26 juilletd’argent
2005 defrais (new money),
sauvegarde privilège de
des entreprise, les créanciers qui
avaient participé à une tentative de règlement amiable ne bénéficiaient d’aucun
avantage spécifique si cette tentative ne connaissait pas le succès. Donc si
l’entreprise faisait quand même l’objet d’une procédure collective, ces créanciers
étaient traités comme n’importe quel créancier antérieur à la PCO, la solution n’était
pas de nature à inciter le créancier à accorder des délais ou des remises à une
entreprise en difficulté.
La loi de 2005 a créé au sein du Code de comm l’art L611-11, avec nouveau
privilège qui a vocation à profiter aux créanciers qui accepte de participer à la
procédure de conciliation. Si le créancier accepte de participer à la procédure, et que
par son initiative, il permet la poursuite de l’activité de l’entreprise, il a un privilège
général qui aura vocation à jouer si une procédure judiciaire est malgré tout ouverte.
- Ce privilège ne va bénéficier qu’aux créanciers qui ont fourni un nouveau bien ou service a
débiteur ou un nouvel apport en trésorerie
- Le créancier doit déclarer sa créance à la procédure collective comme les autres créanciers
antérieurs
Il est soumis tout de même à la discipline collective de l’exigence de
déclaration des créances, à la différence du privilège des créanciers postérieurs à la
procédure collective.
23/11
Paragraphe 4 : Privilège des créances utiles nées après l’ouverture d’une procédure
collective
L’ouverture d’une procédure collective ne signifie pas nécessairement l’arrêt
de l’activité de l’entreprise. Dans ce contexte, il faut encourager ceux qui acceptent
de contracter avec une entreprise qui fait l’objet d’une procédure de sauvegarde ou
130 sur
de redressement judiciaire. Même la liquidation peut donner lieu à des créanciers, les
nouveaux créanciers devront être protégés.
131 sur
Dès lors, on a toujours cherché à favoriser les créanciers dont la créance est
née après l’ouverture d’une procédure collective en leur permettant d’être payé parmi
les premiers.
Avant la réforme de 2005, le droit de préférence accordé aux créanciers dont la
créance était née après la procédure collective n’était pas un véritable privilège au sens
juridique du terme Comm, 5 fevrier 2002.
A l’époque, le droit n’était pas lié à une qualité intrinsèque de la créance car
toutes créances nées après l’ouverture de la procédure collective bénéficiaient de ce
privilège. Donc, cet avantage accordé aux créanciers dépendait seulement de la
date de naissance de la créance et ne dépendait pas des qualités intrinsèques de la
créance en question.
Après la loi de 2005 le droit de préférence attaché au créances nées après
l’ouverture de la procédure collective va prendre en considération la qualité de la
créance, article L622-17 (sauvegarde ou RJ) et L641-13 (LJ).
Section
Ces privilèges 2 : Les
généraux seeffets desen
limitent privilèges
principe à l’octroi d’un droit de
préférence au profit d’un créancier qui en bénéficie. Contrairement à d’autres suretés
réelles, un privilège général ne peut jamais conférer un droit de suite efficace à son
bénéficiaire.
Le rang conféré par la loi varie selon que le débiteur est in bonis ou insolvable.
A. Sur les
132
1. Lesur
rang des privilèges généraux entre
C’est l’hypothèse où il y aurait un conflit entre 2 titulaires d’un privilèges
généraux sur les biens du débiteur.
133 sur
L’art 2331 auquel renvoie 2332-2 du Code opère un classement s’agissant des
privilèges généraux portant sur tous les biens meubles et immeubles du débiteur,
mais dans la situation où ces privilèges généraux sont exercés sur les meubles, puis,
opère ensuite un classement portant seulement tous les biens meubles c'est-à-dire
privilèges généraux mobiliers.
le classement est aussi déterminé par des textes spéciaux relatifs à certains
privilèges généraux mobiliers, dont le trésor public. Ces privilèges généraux auront un
rang plus ou moins protecteur.
Cette concurrence ne peut s’imaginer que dans les rapports entre un privilège
général et une sureté réelle traditionnelle spéciale, qui ne confère pas un droit de
rétention effectif. C’est le cas par exemple du gagiste avec dépossession qui a droit
exclusif.
Principe : sauf dérogation prévue par la loi, les privilèges spéciaux mobiliers
l’emportent sur les privilèges généraux mobiliers (Cour de cassation, consacré par art
2332-1C nouveau).
Cette règle a vocation à s’appliquer lorsqu’un PG est en concours avec un gage
ou un nantissement qui ne confère pas de droit de rétention effectif.
Pourquoi ce principe ? La valeur des biens meubles est faible, si l’on avait
adopté une solution inverse, l’exercice de ces privilèges généraux aurait pu
absorber toute la valeur de ce bien meuble alors que ce bien constitue la seule
garantie du titulaire de la sureté spéciale.
B. SurJusqu'à
les l’ordonnance de 2021, traditionnellement le législateur dissocie
privilège général et spécial immobilier, mais l’ordonnance de 2021 a supprimé la
2ème catégorie. Tous les privilèges immobiliers sont des hypothèques légales pour
des questions d’opposabilité et publicité.
134 sur
Distinguons et mettons à part les suretés qui échappent à tous concours, il y a
un triomphe des suretés conférant un droit de rétention et des propriétés suretés.
Mais, en pratique, ces suretés sont moins utilisées en matière immobilière. C’est
le cas du gage immobilier ou antichrèse, mais il y a souvent concours entre des
droits de référence.
Ici, l’art 2376 ancien dont la solution est gardée énonce « qu’en matière
immobilière, les privilèges généraux l’emportent sur les privilèges spéciaux
immobiliers et sur les hypothèques ».
Paragraphe 2 : Les
Dans une effets des
procédure PG en ilcas
collective, detraiter
faut procédures
à part les suretés qui échappent au
concours des créanciers, suretés conférant un droit de rétention et les propriétés
suretés.
- 5ème rang = les créances résultant d’un prêt ou d’un délai de paiement
consenti au débiteur après l’ouverture de la procédure, post money.
- 8ème rang = les créances nées après l’ouverture, mais utiles à celle-ci.
135 sur
Lorsque l’on est en LJ, le classement est modifié : vient s’intercaler, entre le
3ème rang et le 4ème rang, les créanciers dont la créance est garantie par des
suretés immobilières spéciales et par le gage de l’outillage et du matériel
d’équipement, ils remontent. Ici, on considère que dans la période de la LJ, il s’agit
avant tout de désintéresser les créanciers dans une situation où il y a
136 sur
une pénurie d’actifs et donc l’importance que l’on accorde aux privilèges de
procédures n’a plus lieu d’être, aucun espoir de continuation n’est permis. L643-8 du
Code de commerce précise tous les rangs.
Sous-titre
Les rédacteurs du 1 : 1804
code civil en Les avaient
sûretés réelles
classé les suretés réelles en les
répartissant en 2 catégories distinctes :
- Les
On regroupait à l’époque les sûretés réelles dont la constitution imposait une
dépossession du débiteur au profit des créanciers, 2 catégories :
Chapitre
Article 2333 1 : civil
du Code Le gage
: « le des
gage meubles
est une convention par laquelle le
constituant accorde à un créancier le droit de se faire payer par préférence à ses
autres créanciers sur un bien mobilier ou un ensemble de biens mobiliers corporels
présents ou futurs ».
138 sur
Mais, la modernisation a été accentuée par ordonnance 2021 avec l’article 2334
C civ, qui envisage le gage qui porterait sur les immeubles par destination, qui
sont juridiquement des immeubles au regard du droit des biens.
Question importante pour des raisons pratiques, notamment programme
éoliens, car souvent dans les financements, on est amené à prendre des sûretés
sur des meubles susceptibles de devenir des immeubles par destination. On peut
aussi se retrouver dans la situation où on a déjà pris la sûreté sur le meuble, celui-ci
étant ensuite incorporé à l’immeuble, et devenu un immeuble sur destination,
entrainant caducité de la sûreté prise, ex. turbine éolienne. Problème : une fois
supposé que la turbine soit installée, question de savoir si on pouvait uniquement
grever turbine en sûreté ou si nécessaire de prendre toute l’éolienne en sûreté. La
question est réglée par article 2334. 2334 permet de prendre un gage qui portera
directement sur
la turbine ou non montée.
Section
Avant la réforme 1 : la
de 2006, Laconstitution
constitution dugage
d’un gagesupposait
de droit:
- Accord de volontés des parties.
- Remises du bien qui faisait l’objet du gage
Le gage avant 2006 était contrat réel qui supposait remise du bien. Mais, la
réforme 2006 a mis fin à cette dualité de conditions, il faut toujours un accord de
volonté, mais il n’est plus nécessaire que le bien soit remis au créancier (=ce n’est
plus un contrat réel mais consensuel). Il est possible qu’il y ait remise du bien, mais
devient condition d’opposabilité et pas de validité.
Solution remise en cause par l’article 2335 issu de la réforme de 2006? Ce texte
nous indique que le gage de la chose d’autrui est nulle.
La question est de savoir si cette règle ne remet pas en question la possibilité
pour le créancier d’invoquer l’art 2276 lorsque le gage n’a pas été constitué par le
139 sur
propriétaire du bien ?
On considère que oui, on ne voit pas pourquoi le législateur aurait mis de côté
cette solution. Selon la doctrine, le texte de l’article 2335 est insuffisant, le créancier
bénéfice de l’art 2276, car il ne présente pas d’utilité, et 2336 est incompatible
avec la reconnaissance par la
140 sur
réforme de 2006 de la possibilité de donner en gage un bien futur (chose dont il n’est
pas encore propriétaire). On a défendu interprétation restrictive, que retient la Cour
de cassation en matière de vente de la chose d’autrui : par analogie, 2335 pouvait
prévoir nullité relative ne pouvant être invoquée que par le bénéficiaire du gage.
2335 issu de la réforme de 2021 reprend cette analyse.
L’ancien droit et le code civil ont exigé que la constitution du gage soit
constaté par un acte authentique ou acte sous seing privé enregistré afin que ce gage
ait date certaine. Cette exigence d’un écrit à l’époque était une simple condition
d’opposabilité du gage, et s’appliquait à tous les gages sauf exception légale (gage
commercial donnée en garantie d’une dette de nature commerciale pour le débiteur
garanti, l’écrit n’était pas exigé, donc cela favorisait des fraudes).
L’exigence d’un écrit est maintenue par la réforme de 2006, mais avec une
partie différente. L’art 2336, non modifié en 2021 précise que le gage est parfait par
l’établissement d’un écrit contenant la désignation de la dette garantie, la quantité
des biens donnés en gage ainsi que leur espèce ou leur nature.
141 sur
Cette dépossession avait un avantage pour le créancier car elle conférait un
droit de rétention sur le bien. Mais, cette dépossession présentait de nombreux
inconvénients pour le créancier et pour le débiteur :
- Pour le
Il devait stocker et conserver le bien (=source de frais et de responsabilité).
- Pour le
Il ne pouvait pas utiliser les biens dont il ne pouvait pas se déposséder pour son
crédit,
par exemple outil de travail ou destinés à être exploités par lui. Comme on imposait
une dépossession, il ne pouvait pas constituer de gage sur ses stocks.
Cette publicité est efficace puisqu’elle permet de résoudre des conflits pouvant
intervenir entre le créancier gagiste et les tiers par avance.
Exemple : l’article 2340 règle le conflit entre des créanciers gagistes successifs
qui ont des droits sur un même bien donné en gage. L’al 1 dit que « le conflit sera réglé
par l’ordre des inscriptions ».
Exemple : lorsque le gage a été publié, les ayants causes à titre particulier du
constituant et le gagiste sans dépossession, par exemple le tiers acquéreur du bien
donné en gage, il ne pourra pas se prévaloir de l’article 2276 du Code civil (en fait
de meuble possession vaut titre) si l’inscription du gage est antérieure à sa mise en
possession, et donc le créancier gagiste pourra aller saisir le bien entre les mains du
tiers acquéreur. Après inscription il ne peut plus y avoir de bonne foi du tiers
acquéreur.
24/11
Il y a une limite à l’efficacité de la publicité personnelle, si un acquéreur A a
revendu le bien à B. Le créancier gagiste ne peut pas poursuivre le sous-acquéreur du
142 sur
bien, propriétaire au moment où le gagiste agit. Il est bien entré en possession de
bonne foi après publicité du gage, dans ce système de publicité personnelle le
premier acquéreur a les moyens de savoir que son vendeur a préalablement consenti
un gage, la publicité vise la personne du constituant vendeur initial. Le sous
acquéreur ne connait que son propre vendeur et n’a pas accès à la publicité
personnelle, il interrogera le fichier du chef de A, et ne trouvera aucune publicité
de
143 sur
gage. La position majoritaire considère donc que B pourra opposer 2276 car est
bien entré en possession de bonne foi.
B. LesAvant
conséquences de cette
2006, le gage disparition
ne pouvait pas endeprincipe
l’exigence depour objet un bien futur car
avoir
il fallait pour validité du gage la remise effective du bien : on pouvait uniquement
conclure une promesse de gage.
A titre exceptionnel, on pouvait admettre dans les gages spéciaux, exemple
nantissement sur outillage et matériel, que la convention soit valable, qu’elle puisse
porter sur une chose future.
- Le gage puisse porter sur des biens actuels et futurs s’ils sont déterminables (=2333 al 2)
- Le gage puisse porter sur un ensemble de biens mobiliers corporels actuels ou futurs
(=2333 al 1)
145 sur
Une ordonnance du 29 janvier 2016 a réformé le gage des stocks du code de
commerce, en affirmant qu’il existait une option, réglementation supplétive de
volonté, et améliorer le régime du gage des stocks du Code de commerce. Celui-ci
est toutefois tombé en désuétude, si bien que l’ordonnance de 2021 supprime ce
gage du Code de commerce. Il y aura donc aujourd'hui gage sur chose fongible
Section
2 catégories d’effets : 2 : Les effets du gage de droit
- Paragraphe 1 : Effets
Conservation du antérieurs
bien gagé à l’échéance de la créance
- Sort des fruits produits par le bien gagé
A. L’obligation
Distinction de conservation
de régime avant/aprèsdu bien donné
ordonnance deen
2021
Avant :
Article 2344 ancien, l’obligation de conservation pèse sur celle des parties qui
a la détention du bien gage.
- Si gage avec
Le créancier doit alors conserver le bien sous peine de payer des d&i au
constituant. On considère que le créancier ne peut pas disposer du bien gagé, ne peut
pas le céder avec une exception, si le bien gagé est périssable. L’idée est d’assurer
conservation du bien périssable en le vendant et conservant les sommes reçues en
contrepartie de la vente.
- Si gage sans
L’obligation de conservation repose sur le débiteur. La valeur du bien donné en
gage doit être réservée en vue d’une éventuelle réalisation du bien à l’échéance.
Après :
2342 1 du Code civil issu de la réforme de 2021 prévoit une fiction selon laquelle
les biens qui intègrent le patrimoine du constituant postérieurement à la constitution de la
sûreté sont considérés grevés depuis la date de constitution du gage. Ainsi, on doit
146 sur
considérer que les biens nouveaux acquis sont grevés par le gage non au jour où ont
intégré le patrimoine, mais au jour où le gage a été rendu opposable au tiers. C’est à
l’avantage du créancier gagiste, mais aux détriments d’autres créanciers qui
auraient eu des droits sur le bien en question.
Quand gage avec dépossession de chose fongible, le constituant pourrait les
aliéner mais à condition de prévoir une clause expresse en ce sens, 2341 al 1 du Code
civil.
B. Le Avant
sort des
2006, la jurisprudence considérait que le bien grevé n’étant remis au
créancier qu’à titre de garantie, ce créancier bénéficiaire du gage n’avait donc ni le
droit d’en user, ni le droit d’en percevoir les fruits à moins que les parties l’aient
voulu, ou que la loi en ait disposé autrement.
Depuis 2006, les fruits du bien gagés sont perçus par celui qui est le détenteur du
bien. S’il s’agit du constituant : les fruits lui sont définitivement acquis. Logique car
il est proprio du bien.
S’il s’agit du créancier (gage avec dépossession), le créancier est le
détenteur du bien donc les fruits (article 2345) doivent être imputés sur la dette
garantie d’abord sur les intérêts, et ensuite sur le capital. Ils ne peuvent être une
source d’enrichissement pour lui. Ici, les parties peuvent déroger à cette règle
d’imputation prioritaire, c’est supplétif de volonté.
30/11
Paragraphe 2 : Les effets postérieurs à l’échéance de la créance
2 éventualités :
A. Le S’il
débiteur
paye paye la le gage disparait et le bien doit être restitué au débiteur si le
la dette,
gage était avec dépossession.
Dans la mesure où le gage est indivisible, seul un paiement total de la créance
peut faire disparaitre le gage. Un paiement partiel ne conduit pas à une restitution
partielle des biens gagés sauf si le contrat le prévoit.
B. Le Le
débiteur est bénéficie d’une option :
créancier
- Possibilité pour le créancier de faire vendre le bien et de faire jouer son droit de
préférence sur prix
- Possibilité de bénéficier d’une situation d’exclusivité qui lui permet de l’emporter sur
les autres créanciers par la technique de l’attribution judiciaire du bien ou de
l’attribution conventionnelle du bien en cas de pacte compromissoire
Que le créancier soit ou non en possession du bien gagé, cette vente doit
toujours être ordonnée en justice et effectué selon les modalités prévues par les
procédures civiles d’exécutions, saisie-vente du bien.
Ce droit de préférence n’est pas forcément d’un excellent rang, pas de priorité
sur les créanciers ayant meilleur rang. C’est d’autant plus vrai en cas de procédure
collective.
147 sur
Le créancier se trouve soumis au régime des saisies de biens meubles corporels
et les parties ne peuvent pas déroger à ce principe en prévoyant qu’en cas de
défaillance du débiteur le créancier pourra vendre à l’amiable le bien sans contrôle
judiciaire, une telle clause s’analyserait en une « clause de voie parée » qui sont
interdites pour le gage par l’article 2346. On interdit ces clauses car elles sont
dangereuses pour le débiteur parce que l’on peut craindre que le créancier procède à
la vente du bien de manière rapide sans se soucier du prix réel de la chose.
2346 al 2, il est possible de faire procéder à la vente du droit gagé 8 jours après
simple signification, si le gage garantie dette pro pas besoin de recourir aux
procédures d’exécution. On est dans un mode de réalisation simplifié et pas clause de
voie parée. On passe par un agent de l’exécution, des sujets de droit visés par le texte
seront chargés de distribuer le prix.
Selon l’article 2333, « le créancier gagiste a un droit de préférence sur le prix de vente du
bien ce qui lui permet d’être payé avant les créanciers chirographaires ». Il doit cependant subir la
primauté d’autres créancier d’un rang supérieur s’il ne bénéficie pas d’un gage avec
dépossession.
Cette technique consistant à faire vendre le bien est assez dangereuse parce que le rang qui est
accordé au gagiste ne lui est pas toujours favorable. Si le débiteur est in bonis, le gage peut subir
le privilège des frais de justice et les privilèges fiscaux de 1er rang. S’il y une PCO, le gage sera
primé par le super privilège des salariés, le privilège de new money et ceux des créances nées
postérieurement à la PCO.
Le créancier gagiste peut bénéficier d’une situation d’exclusivité sur le bien s’il met en œuvre
d’autres voies de droit. En se plaçant dans cette situation, il évite alors le concours avec les autres
créanciers et évite d’être primé par ceux qui auraient un rang supérieur au sien.
2. Possibilité
Avant pour
2006,le le
créancier de bénéficier
législateur d’une situationavait reconnu au créancier 2
et la jurisprudence
possibilités de bénéficier de cette exclusivité sur le bien gagé :
149 sur
b. Faculté de demander l’attribution judicaire du
Possibilité qui a toujours existé, ancien 2078, aujourd’hui article 2347 gère
modifié, « le créancier gagiste peut faire ordonner en justice que la propriété du bien
gagé lui soit attribué en paiement ».
L’alinéa 2 prévoit que « si la valeur du bien excède le montant de la dette
garantie, une somme égale à la différence doit être versé au débiteur ou consignée au
profit des autres créanciers gagistes s’il y en a ». (impossible de s’enrichir par une
sûreté)
La Cour de cassation a admis en 2005 que la valeur du bien pouvait être fixé par
un accord des parties, arrêt chambre commerciale de la Cour de cassation du 15
novembre 2005.
150 sur
c. Admission du pacte
Avant 2006, l’ancien art 2078 interdisait le recours à un pacte commissoire. On
ne permettait pas une clause par laquelle le gagiste se voit attribuer la propriété
du bien gagé à défaut de paiement sans contrôle du juge.
Pourquoi ? L’objectif était d’empêcher le créancier d’imposer au débiteur, lors
de la conclusion du contrat, une clause lui permettant de spolier le débiteur en cas
de défaillance en
151 sur
s’appropriant le bien alors que la valeur de celui-ci serait supérieure au montant
de la dette garantie restant dû. Il s’agissait d’une règle de protection du
débiteur, elle avait été prise en compte par la jurisprudence pour assouplir le
régime de la nullité des pactes commissoires.
Arrêt du 9 avril 1996, la Cour de cassation dit que cette prohibition n’existe pas
en matière de sureté portant sur une somme d’argent (gage espèce). Ici, la Cour de
cassation considère que la valeur qui était l’objet de la garantie était déterminée, et
comme la sureté va se dénouer par une compensation entre la somme prévue dans
le gage espèce et la dette garantie, et il ne peut pas y avoir de spoliation du débiteur,
la monnaie porte en elle sa propre valeur. Donc, la Cour de cassation considère que
ce pacte compromissoire en matière de gage espèce n’est pas prohibé.
Les textes empêchent tout risque de spoliation du débiteur car la valeur du bien
doit être déterminée au jour du transfert par un expert. L’intervention de l’expert permet
de fixer objectivement la valeur du bien, et il n’interviendra que si le bien fait l’objet
d’une cotation officielle sur un marché. Il est désigné à l’amiable ou judiciairement à
défaut de cotation officielle du bien sur une plateforme de négociation au sens du
Code monétaire et fi.
Lorsque la valeur du gage excède le montant de la dette garantie, la somme
excédentaire est remise au constituant ou consignée si d’autres créanciers gagistes
auraient droit.
152 sur
- On a lors de la réforme de 2006 prévu à l’art L622-7 du code de commerce une
règle qui veut que l’ouverture d’une PCO fait obstacle à la réalisation du pacte
commissoire, le pacte commissoire ne peut plus être déclenché par le créancier si
une PCO est ouverte à l’égard du constituant.
Ce fut un débat très vif, 2 positions se sont opposées :
153 sur
• Incompréhensible, car on privait le pacte commissoire de son utilité car
c’était justement au moment où il présentait un intérêt que l’on venait paralyser ses
effets.
Chapitre
Art 2 : Le
2355 à 2366C. nantissement
L’alinéa des énonce
2 de l’article 2355 meublesune disposition commune
à tous les nantissements, la définition donnée, c’est le seul. « le nantissement est
l’affectation en garantie d’une obligation d’un bien meuble incorporel ou d’un
ensemble de bien meubles incorporels présents ou futurs ». C’est la définition
générale.
La règlementation est très hétérogène, article 2355 alinéa 3 envisage plusieurs
types de nantissements :
- Nantissement judiciaire régi par le Code des procédure civiles d’exécutions (en droit
français les nantissements judiciaires sont une variété de procédure conservatoire).
- Nantissement de créance conventionnel régi par les articles 2356 à 2366 du Code
civil. C’est le seul dont le régime est détaillé dans le Code civil.
Sectionde1 :2006
L’ordonnance La constitution du modalités
a simplifié les nantissement de
de constitution et elle s’est
inspirée du régime applicable à la cession Dailly règlementé dans le CMF (= cession de
créance à titre de garantie réservée aux établissements de crédit et qui concerne
uniquement des créances professionnelles).
Ces cessions Dailly comptent parmi les sûretés les plus efficaces et en
s’inspirant de leur régime, les auteurs de 2006 améliorent les effets du nantissement
de créance de droit commun.
155 sur
Paragraphe 1 : Allègement de l’exigence d’un
L’ancien article 2075 exigeait que la constitution du nantissement soit
constatée à peine de nullité dans un acte authentique ou dans un acte sous seing privé
enregistré, le but est de garantir le tiers à l’encontre d’une fraude commise par le
constituant qui antidaterait le contrat de nantissement.
Aujourd’hui, cela a été repris par l’article 2356C, mais on n’exige plus que cet
écrit soit authentique ou enregistré, le nantissement de créance peut être fait par acte
sous seing privé non enregistré, il suffit de recourir à un écrit, à peine de nullité.
La seule exigence est que l’acte constitutif comporte la désignation de la ou des
créances nantis et de la ou des créances garantis par ce nantissement, application du
principe de spécialité des sûretés réelles.
Paragraphe
Avant 2 : La notification
2006, du d’un nantissement de créance supposait que ce
la constitution
nantissement soit signifié au débiteur de la créance nantie ou accepté par le
débiteur de la créance nanti dans un acte authentique, 2075 ancien.
Cette condition était une condition de validité du contrat, dans l’esprit des
rédacteurs de 1804, cette signification réalisait l’équivalent d’une mise en possession
du créancier et donc on raisonnait par analogie avec les règles applicables au gage. On
avait recours à commissaire de justice, un huissier de justice pour signifier l’acte.
157 sur
- Art 2356, validité du nantissement d’une créance future dès lors qu’elle est
déterminable.
L’opposabilité que constitue la notification ne concerne que le débiteur de la créance nanti, pour
les tiers, l’opposabilité vaut sans formalités, dès la constitution de l’acte.
Lorsque l’on envisage cette opposabilité, on envisage le règlement des conflits entre le créancier
bénéficiant du nantissement et les créanciers qui prétendraient avoir des droits sur la créance
nantie.
Ces conflits ont vocation à être tranché par une règle simple, le créancier devant triompher est
celui qui a acquis en premier sur la créance un droit opposable aux autres.
Paragraphe
Avant 3 : La disparition
2006, de l’exigence
une jurisprudence d’une
décidait queremise du
la constitution du nantissement
imposait que la mise en possession du bénéficiaire de ce nantissement se faisait par
la remise matérielle du titre constatant la créance (remise de l’instrumentum).
Abandonné par un arrêt 10 mai 1983, la mise en possession est suffisamment
réalisée par la signification du nantissement si mise en possession de
l’instrumentum, tradition, n’est pas possible.
158 sur
Section 2 : Les effets du nantissement de
Avant 2006, les effets du nantissement de créance n’était pas règlementés
dans le Code civil, il était seulement prévu que, à l’inverse des règles applicable au
droit commun du gage, le créancier nanti pouvait percevoir les intérêts de la créance
donnée en nantissement à charge pour lui de les imputer d’abord sur le montant de la
créance garantie, seule règle dans le Code civil, ce qui a été repris dans l’art 2364
alinéa 1.
En revanche, le Code civil ne disait rien pour le reste des effets, donc ces effets
devaient être régi par le droit commun du gage. Cela suscitait des difficultés car était
inadapté.
159 sur
bénéficiaire du nantissement, mais celui-ci doit placer ces fonds sur un compte
bancaire.
160 sur
- Soit il sera défaillant à l’échéance de la créance garantie, les fonds demeureront la
propriété du bénéficiaire du nantissement et il y aura compensation entre ces
sommes et les sommes dues.
L’idée était que dans la mesure où l’argent est une chose consomptible, ici on a un
transfert de propriété de sommes d’argent au bénéficiaire du nantissement, mais ce bénéficiaire
doit placer les fonds sur un compte bancaire. Et là on retrouve l’alternative : à l’échéance de la
créance garantie, ces fonds vont être restitués au débiteur de la créance garantie si celui-ci
exécute son obligation. Et à défaut, ils vont demeurer la propriété du bénéficiaire du nantissement.
Car on cette formule : « le créancier affecte les fonds au remboursement de sa créance dans la
limite des sommes impayées. » En réalité ici, on considère que le nantissement se dénoue par une
forme de compensation entre l’obligation de restitution qui va peser sur le bénéficiaire, et la dette
qui était garantie.
La question en réalité sur cette réalisation, il y a un débat en doctrine. La question est : est-
ce que le dénouement dans ce cas-là, on passe par une compensation au sens juridique du terme
ou doit-on considérer que la réalisation du nantissement s’opère par un mécanisme ad hoc qui
consiste en une imputation du montant de la créance nantie, sur le montant de la créance garantie
? Ça a un certain nombre d’implication théorique.
La nouveauté de l’ordonnance est d’avoir visé ce compte spécialement affecté à cet effet. Ça
change une chose importante car auparavant on se posait la question sur les droits que pouvaient
avoir les créanciers du bénéficiaire du nantissement sur les sommes qui se trouvaient sur le
compte.
⇨ On comprend qu’à partir du moment où la créance nantie arrive à échéance avant la
créance garantie, le bénéficiaire du nantissement va réclamer le paiement donc il appréhende ces
sommes qu’il va placer sur un compte bancaire.
⇨ Mais il se fait que le bénéficiaire du nantissement peut très bien être débiteur d’autres
créanciers par ailleurs. Et si le bénéficiaire du nantissement est défaillant, ces créanciers à lui
peuvent diligenter des voies d’exécution pour se faire payer contre le bénéficiaire du
nantissement. On voit la question pratique : est-ce que ces créanciers peuvent saisir les sommes
qui se trouvent sur ce fameux compte bancaire ?
⇨ Il y avait une hésitation car certains auteurs avaient dit sous l’empire du droit antérieur,
oui, car par définition les sommes sont dans le patrimoine du bénéficiaire du nantissement. Et
donc à partir du moment où le bénéficiaire du nantissement est propriétaire de ces sommes,
juridiquement, elles peuvent être saisies par d’autres.
⇨ Une autre partie de la doctrine disait non pas du tout car on doit considérer que ces
161 sur
sommes ont été encaissées par le bénéficiaire du nantissement, en réalité elles doivent être sur un
compte qui est insaisissable par ces créanciers càd par les créanciers du bénéficiaire. Car en
réalité ces sommes ont vocation peut être à être restituées au constituant si celui-ci s’acquitte du
montant de la dette garantie de sorte que ces sommes-là doivent être en quelque sorte gelées
dans l’attente d’une restitution au bénéficiaire. Il y avait donc ce débat car on a conscience qu’il y
a des enjeux pratiques très importants notamment quand on a des opérations de financement
importantes.
On voit pourquoi il y a eu la modification de l’article 2364 car en nous disant que le créancier nanti
garde à titre de garantie sur un compte les sommes qu’il a reçues du débiteur de la créance
nantie, le législateur veut signifier qu’en réalité ces sommes sont gelées et que donc les créanciers
du bénéficiaire ne pourront pas diligenter des saisies sur ces sommes là. En tout cas les saisies
qu’ils diligenteront devront être considérées comme inefficaces car ces sommes sont a ffectées
dans le cadre du nantissement.
On comprend donc que le système vise à protéger le constituant du nantissement parce que
précisément on se dit que si finalement il paye la dette garantie, s’il paye sa dette à l’égard du
bénéficiaire et acquitte ce montant, on veut s’assurer que les sommes qui avaient été encaissées
préalablement à titre de garantie par le constituant puissent lui être rétrocédées. Donc le système
vise avant tout à protéger le constituant pendant la période qui s’éteint de l’échéance de la
créance nantie et qui va jusqu’à l’échéance de la créance garantie. Et pendant cette période on
gèle les sommes reçues du débiteur de la créance nantie
On l’a vu, si la créance nantie est échue, seul le créancier en reçoit valablement paiement, et s’il y
a une défaillance ce paiement va s’imputer sur la créance garantie.
Ce qui est prévu par ailleurs c’est le cas où la créance nantie n’est pas échue, on est dans un
schéma où c’est la créance garantie qui vient à échéance avant la créance nantie. Et donc dans ce
cas-là on est bien d’accord qu’il y a un cas où les choses sont simples, si la créance garantie vient
à échéance avant la créance nantie, si le constituant paye, la créance s’éteint et le nantissement
aussi par voie accessoire.
162 sur
Second cas de figure, le cas où le débiteur constituant est défaillant et donc ne paye pas le
montant de la créance garantie. Dans ce cas-là le créancier/bénéficiaire du nantissement a
plusieurs possibilités :
- Il peut se faire attribuer la créance nantie par le juge : attribution judiciaire. Puisque le constituant
est défaillant, on va donner la possibilité au bénéficiaire de se faire attribuer la créance nantie et
donc on voit le schéma, il se fait attribuer la créance nantie et puis à l’échéance de la créance
nantie puisqu’il est devenu titulaire de cette créance, il viendra demander paiement au débiteur de
la créance nantie.
• Le raisonnement est le même que lorsqu’on a un pacte commissoire qui se trouve
inséré dans le nantissement : la créance garantie arrive à échéance, le constituant ne paye pas le
bénéficiaire du nantissement, ce dernier déclenche le pacte commissoire moyennant quoi la
créance nantie est transférée dans son patrimoine, il en devient le titulaire et ira simplement
demander paiement au débiteur de la créance nantie.
ATTENTION, dans ce système, l’efficacité de ce pacte est toutefois limitée en cas d’une
procédure collective à l’encontre du constituant, puisque l’article L. 622-7 du Code de commerce
prévoit que l’ouverture d’une PC fait obstacle à la réalisation du pacte commissoire. Le problème
pour le bénéficiaire, s’il n’a pas mis en œuvre le pacte commissoire avant l’ouverture de la
procédure, il ne peut pas le faire après.
Dernier point technique important en pratique, le débat ajd à peu près tranché c’est qu’on s’est
posé la question de la situation de ce bénéficiaire du nantissement s’il y a l’ouverture d’une
procédure collective car se trouve coincé, il ne peut pas demander la mise en œuvre du pacte
commissoire ni que la créance nantie lui soit attribuée en paiement.
MAIS on se souvient de ce qu’on a dit, quand le bénéficiaire du nantissement notifie le
nantissement au débiteur de la créance nantie, on dit au regard des textes que le bénéficiaire a un
droit exclusif sur cette créance. Techniquement ça veut dire qu’il est le seul à pouvoir recevoir un
paiement de la part du débiteur de la créance nantie. Et donc c’est encore plus clair que si le
bénéficiaire du nantissement notifie le nantissement au débiteur de la créance nantie, on
considère qu’il a un droit exclusif sur cette créance. On voit logiquement qu’à partir du moment où
le bénéficiaire du nantissement notifie ce nantissement au débiteur de la créance nantie, peu
importe ce qui va se passer après, peu importe qu’il y ait une procédure collective ouverte à
l’encontre du constituant car une fois que cette notification a été opérée, le seul qui puisse
recevoir paiement de la créance nantie c’est le bénéficiaire du nantissement. Ce qui signifie
concrètement que les organes de la procédure collective n’ont aucun droit sur la créance nantie.
Cela signifie pour boucler le raisonnement que s’il y a une procédure collective qui est ouverte à
l’encontre du constituant du nantissement, le bénéficiaire du nantissement certes, à partir du
moment où le constituant est défaillant, il ne peut plus déclencher un pacte commissoire car la
procédure collective est ouverture, ni demander une attribution judiciaire. Mais s’il a notifié, il peut
se contenter d’attendre l’échéance de la créance nantie et, en toute hypothèse dans ce schéma,
le débiteur de la créance nantie n’a le droit que de payer le bénéficiaire, peu importe par ailleurs
que le constituant subisse une procédure collective.
Et simplement ici il faut bien comprendre que la situation dans laquelle se trouve le bénéficiaire du
nantissement est très particulière au regard du droit des sûretés de façon particulière ou du droit
de façon générale, car dans le schéma dans lequel on est, on a le bénéficiaire du nantissement qui
va avoir un droit exclusif sur une créance (la créance nantie) mais qui se trouve dans le patrimoine
du constituant. Il a donc un droit exclusif sur cette créance nantie qui est dans le patrimoine du
constituant. Le bénéficiaire va pouvoir ainsi triompher de l’ensemble des créanciers du constituant
et va pouvoir échapper à la procédure collective qui est censé appréhender tous les actifs du
constituant dont la créance nantie qui s’y trouve.
Et simplement là où on va avoir une concurrence forte entre les sûretés, sur les sûretés qui
concernent les créances, on va avoir 3 mécanismes dans lesquels il y a une exclusivité, qui
confèrent une exclusivité au bénéficiaire de ces sûretés :
163 sur
- Celle du nantissement de créance notifiée, que l’on vient de voir
- Celle où il y aurait une cession de créance réalisée à titre de garantie (cf plus bas), puisque dans
ce mécanisme on a l’idée que dans une cession de créance réalisée à titre de garantie, la créance
objet de la cession passe du patrimoine du constituant au patrimoine du bénéficiaire de cette
sûreté donc elle change de patrimoine. Et dans cette hypothèse, on comprend que le cessionnaire
de la créance à titre de garantie a une exclusivité sur cette créance car précisément elle est dans
son patrimoine.
- La fiducie cf plus bas si on a le temps, car là la créance objet de la sûreté va être transféré dans
un patrimoine fiduciaire, et c’est ce transfert qui créé l’exclusivité.
Ces mécanismes conduisent à créer un droit exclusif sur les sûretés et entreront en concurrence
en 2022.
Chapitre
Il faut faire un lien avec 3
les: Les privilèges
privilèges qui sont absolument généraux, car les
privilèges généraux sont des droits de préférence qui sont conférés par la loi et qui sont
accordés en raison d’une qualité particulière de la créance qu’ils garantissent.
Section
Il existe 1 : Lescatégories
2 grandes créances de garanties parmobiliers
privilèges un privilège
et l’ordonnance de
2021 n’a pas modifié sensiblement les choses sur les catégories :
- Les privilèges mobiliers généraux qui portent sur tous les biens meubles du débiteur
- Les privilèges mobiliers spéciaux qui ne portent que sur certains bien meubles du débiteur
Mais en pratique ceux qui sont véritablement importants sont des privilèges
mobiliers généraux; le texte renvoie au Code général des impôts ou Code de la
sécurité sociale. Ce sont ceux créés en dehors du Code civil, au profit :
- Du trésor public
- Des organismes de sécurité sociale et de prévoyance.
⇨ Privilèges généraux du trésor public
⇨ Privilèges généraux mobiliers des organismes de sécurité sociale et de prévoyance
Ils sont d’autant importants et le texte de 2021 y fait référence en dehors du code, car ils
bénéficient d’un rang avantageux et le montant des sommes concernées est souvent très
important.
164 sur
De ce fait, l’existence de ces privilèges sont de nature à décourager les autres créanciers
d’accorder un crédit au débiteur. Et il y a eu un certain nombre d’intervention dans ce sens pour
faire en sorte que ces privilèges généraux ne soient pas absolument occultes. Quel a été la piste
suivie par le législateur concernant ces privilèges généraux ? En gros c’est que soit réalisée une
mesure de publicité qui doit être faite au tribunal de commerce notamment si l’impayé (les
créances impayées) dépassent certains seuils.
C’est important car dès lors qu’on la publicité de l’impayé, les créanciers potentiels du débiteur
voient qu’il n’est pas dans une bonne situation financière et qu’en cas de défaillance, ces
créanciers, fisc et sécurité sociale, vont lui demander des comptes et avoir un rôle important.
Pour comprendre ce principe, si d’aventure le trésor public ou les organismes de sécurité sociale
ne réalisent pas ces formalités de publicité, ils seront déchus d’une partie de leur privilège.
A. LesOn
privilèges fondés
a plusieurs PMSsur
quiune idée desur
reposent gage
l’idée suivant laquelle, en raison d’une
volonté tacite des parties ou en raison de l’usage, certains biens spécialement concernés
par certaines créances, sont affectés à la garantie du paiement de ces créances.
Illustrations que l’on trouve à l’article 2332 du Code civil réformé par
l’ordonnance de 2021, l’article vise :
- Le privilège de l’hôtelier qui porte sur les bagages de son client (supprimé par
l’ordonnance car tombé en désuétude)
- Le privilège du transporteur qui porte sur les biens transportés
- Le privilège du bailleur d’immeuble qui porte sur les meubles qui garnissent
l’immeuble qui est loué
L’article 2332 a été toiletté, il a par exemple supprimé des PMS dont le privilège de l’hôtelier. Pour
bien comprendre l’esprit, ici concrètement si on va à l’hôtel avec tes bagages et qu’on ne règle
pas en l’occurrence le prix de notre chambre, jusqu’au 1er janvier 2022, on avait un privilège fondé
sur l’idée d’un gage tacite, ce qui aboutissait à ce que l’hôtelier, si on était condamné, a un droit
de préférence sur la valeur des bagages qui sont effectivement dans la chambre qui est louée.
Mais en réalité ce privilège a été supprimé car n’était pas utilisé. Parce qu’il avait un sens à une
époque où dans les auberges et les hôteliers, on avait des sujets de droit qui restaient très
longtemps et ce privilège avait un sens car quand tu restes une nuit à l’hôtel et que tu ne payes
pas, tu pars avec tes bagages et tu ne pourras pas faire jouer ton privilège sur des bagages qui ne
sont plus dans la chambre en question.
165 sur
rural ou commercial ou en cas d’ouverture de procédure collective car le privilège du
bailleur est limité dans le temps et ne garantit l’impayé que pour une durée limitée
avant sa mise en œuvre.
Quel est son assiette ? Il s’exerce sur tous les biens meubles qui garnissent le
local loué. Avec ceci de particulier que la qualité de propriétaire de ces biens est
indifférente. Il s’exerce sur des biens n’appartenant pas au débiteur, à moins que le
bailleur n’ait eu connaissance du fait que ces meubles appartenaient à un tiers lors
de leur introduction dans l’immeuble. Ainsi c’est une prérogative exorbitante à
condition que le bailleur soit de bonne foi, aujourd'hui écartée.
Pour des raisons d’application de la loi dans le temps, on va tenir compte de la date de
naissance de ce privilège. Donc si ce privilège spécial mobilier est né avant le 1er janvier 2022, il
est soumis au droit que l’on va décrire ci-dessous. Mais si ce privilège spécial du bailleur nait
après le 1er janvier 2022, il va être soumis à un nouveau régime.
Ce qui compte pour ces privilèges est leur date de naissance pour déterminer s’ils sont soumis au
droit antérieur ou non à l’ordonnance de 2021.
1. Avant
Ce la réforme
privilège de
a une assiette particulière, ce sont tous les biens meubles garnissant le local loué y
compris (et c’est ça qui est original) sur des biens n’appartenant pas au débiteur. Et le texte
précise ici « à moins que le bailleur n’ait eu connaissance du fait que ces meubles appartenaient à
un tiers, lors de leur introduction dans l’immeuble. »
Ceci a une conséquence intéressante a relevé : en cas de conflit entre le bailleur d’immeuble et
par exemple un vendeur impayé qui bénéficierait d’une clause de réserve de propriété ayant pour
objet un meuble garnissant le local loué, c’est dans cette situation que le privilège du bailleur
d’immeuble qui va l’emporter.
Ça veut dire que si on a des amis qui louent un appartement et qu’on prête à ces amis une télé,
dès lors que ce bien garnit le local en question, le bailleur d’immeuble a un droit sur ce bien et est
fondé, peu important que ce bien appartienne ou non au débiteur, intègre le privilège du bailleur.
Mais le régime de ce privilège a été modifié. Mais avant 2021, ça aboutit à ce que le bailleur
d’immeuble de bonne foi peut saisir des biens qui ne sont pas de la propriété du débiteur. Ce qui
est ≠ au principe de droit des créanciers et d’exécution.
Le bailleur peut aussi s’opposer au déplacement des meubles par son locataire, ce qui
s’apparente à une forme édulcorée du droit de rétention. Si les meubles ont été déplacés sans son
consentement, l’article 2332 1° alinéa 5 du Code civil issu de la réforme de 2006 confère au
bailleur un droit de suite tout à fait exorbitant, parce qu’il permet au bailleur d’exercer celui-ci non
seulement contre le preneur qui aurait déplacé le bien dans un autre lieu, mais aussi contre le tiers
acquéreur même de BF, par dérogation à l’article 2276 du Code civil.
2. Après
On a écartéla les
réforme
règlesde
exorbitant de droit commun. Le futur article 2332 1° « Outre celles prévues
par des lois spéciales, les créances privilégiées sur certains meubles sont :
1° Toutes les sommes dues en exécution d'un bail ou de l'occupation d'un immeuble, sur le
mobilier garnissant les lieux et appartenant au débiteur, y compris, le cas échéant, le mobilier
d'exploitation et la récolte de l'année ».
166 sur
Là où le texte change fondamentalement, c’est que pour que le bailleur puisse appréhender par
son privilège les biens en question, il faut que ces biens appartiennent au débiteur. Et donc ce
n’est pas tous les meubles qui garnissent le local loué. Ce sont les meubles qui garnissent le local
loué et qui appartiennent au débiteur. La difficulté étant de rapporter la preuve que tel ou tel bien
appartient à un tiers et non au débiteur.
Et il y a un contentieux sur ces problématiques car l’apparence aboutit à faire ne sorte qu’à partir
du moment où les biens sont dans les locaux loués, l’apparence aboutit à considérer que ces
biens appartiennent à ceux qui louent ces locaux. Et donc c’est à lui de démontrer que ces biens-
là appartiennent à un tiers.
La réforme a modifié les hypothèses de droit de suite et de droit exorbitant. Donc on a facilité et
limité le privilège du bailleur.
Ces lors
Dès privilèges
qu’on spéciaux là reposent
a des créances nées sur l’idée
de la selon laquelle
conservation ou deil est légitime que
l’introduction du
celui qui a permis l’introduction d’un bien ou la conservation de la
bien dans le patrimoine du débiteur, ces créances-là doivent être en elles-mêmesvaleur d’un bien
dans le patrimoine
privilégiées par rapportdu débiteur
à d’autrespuisse se faire
créances payer sur
impayées ce bien
qu’aurait cepar préférence
débiteur à
; parce
tous les autres créanciers qui profitent indirectement de cette introduction
que les autres créanciers de ce débiteur quels qu’ils soient vont tirer profit dans le ou de
cadre de leur saisie, du fait que la valeur du bien a été maintenue ou mieux encore,
qu’un bien qui n’était pas jusqu’alors dans le patrimoine de leur débiteur, l’a intégré.
Section
La question qui 2 :est
se pose Lescelle
effets
du des
droitprivilèges
de suite. Il y a eu tout un débat sur le
point de savoir si le bénéficiaire d’un privilège mobilier, est-ce qu’il dispose d’un droit
de suite ou pas. Le débat a beaucoup animé la doctrine. En réalité c’est un peu un
débat secondaire car quand bien même considérait-on que le bénéficiaire d’un
privilège mobilier bénéficie d’un droit de suite, dans de nombreuses situations, ce
droit de suite ne pourrait pas être utilisé efficacement car se heurterait à l’article
2276 du Code civil. On considère qu’il n’y a pas de droit de suite. Dans le droit des
procédures collectives un classement est prévu et sera appliqué.
167 sur
Donc ce qui est ici essentiel est le point de savoir comment on va mettre en
œuvre le droit de préférence, comment se droit de préférence qui est une prérogative
du titulaire du privilège, va se faire. On va mettre de côté des procédures collectives
car un texte fixe un classement entre 15 textes différents.
Ce qui change ici la donne est que la loi qui était visée par la Cour de cassation
et les exceptions à l’article 2332 1° apporte des exceptions à la primauté des PSM, et
notamment le législateur a prévu que les privilèges fiscaux de 1er rang l’emportent
ici sur les sûretés spéciales et donc le problème est que ces PGM sont souvent en
pratique en garantie de créances importantes. Et donc les exceptions à la règle
sont telles que souvent les titulaires de PSM n’obtiennent pas grand-chose quand
ils entrent en concours avec les titulaires de privilèges généraux sur les meubles.
Dans le cadre de conflits entre deux créanciers ayant privilège spécial sans
rétention (si rétention il primera toujours), 2332 3 distingue selon les fondements qui
justifie les privilèges.
02/12
S’agissant des conflits entre créanciers qui ont un privilège avec le même
fondement sans dépossession, le législateur dans les règles posées pour classer les
privilèges tient compte du fondement : le 1e cas de figure est l’hypothèse d’un conflit
entre privilèges spéciaux avec le même fondement, fondés sur l’idée de gage. Alors la
solution est que le créancier appelé à l’emporter est celui dont le droit est devenu
opposable aux tiers en 1e : date de naissance de la créance garantie si privilège non
soumis à publicité/date de la formalité de publicité dans le cas contraire.
Si privilèges fondés sur l’idée d’introduction d’une valeur dans le patrimoine du
débiteur, le créancier le plus ancien l’emporte.
Si privilèges fondés sur l’idée de conservation, le créancier le plus récent
l’emporte, car en assumant les frais de conservation en dernier il a conservé au profit
du débiteur et de l’ensemble des créanciers antérieurs.
168 sur
Sous-titre 2 : Les sûretés réelles
Art 2373 ancien envisageait trois suretés réelles immobilières :
- Les privilèges spéciaux immobiliers
- Le gage immobilier (= ancien antichrèse, sureté immob avec dépossession, très
peu utilisée mais avec certains intérêts, créancier bénéficie d’un droit de
rétention effectif sur l’immeuble, utile quand procédure collective + possible couplé
avec un bail, moyen de financement, les loyers conduisent à rembourser la dette
garantie).
- Les hypothèques
Avant la réforme de 2021 et donc le 1er janvier 2022, les privilèges immobiliers
spéciaux, par exemple privilège du prêteur de denier, avait ceci de particulier qu’en
gros quand on les inscrivait, l’inscription était rétroactive. Pour le dire simplement, si
on respectait un certain nombre de condition et qu’on inscrivait le privilège
notamment dans un délai de 2 mois, l’inscription qu’on avait prise, qui est opposable
aux tiers, rétroagissait à la date de l’acte.
Le législateur n’en n’a plus voulu de cette rétroactivité, raison pour laquelle il a
transformé ces PMS en hypothèques légales. Donc au 1er janvier 2022, si jamais
le banquier prête de l’argent en qualité de prêteur de donner, elle n’aura pas de
privilège du prêteur de denier mais elle aura une hypothèque légale du prêteur de
denier. L’hypothèque prendra date sur le bien concernée au jour de l’inscription à la
date au moment de l’inscription. Donc on n’a plus de rétroactivité de l’inscription.
Auparavant pour prendre un exemple concret, si j’inscrivait mon privilège de
prêteur de denier dans les 2 mois de l’octroi du crédit, l’inscription rétroagissait à la
date du prêt. Et donc on faisait comme si le privilège en question était opposable aux
tiers non pas à la date de son inscription, mais à la date de l’acte de prêt. Le privilège
ne dépendait pas de l’accord de l’emprunteur. Ce qui distinguait des hypothèques
légales était un problème d’inscription, privilèges spéciaux rétro agissait par l’effet
de la loi, à la date de la conclusion du prêt, ce qui était source d’insécurité juridique.
Dorénavant et à la date du 1er janvier 2022 les choses sont plus simples car on
soumet l’hypothèse légale au régime de l’inscription et elle sera opposable aux tiers à
la date où inscrite, sans rétroactivité à la date du prêt, hypothèque légale du prêteur
de denier.
Chapitre
L’hypothèque 1 :droit
est un Lesréel
hypothèques
qui va conférer à un créancier le pouvoir de faire
vendre un ou plusieurs immeubles appartenant au constituant ou à un tiers, et
d’être payé par préférence sur le prix obtenu.
Le constituant de l’hypothèque comme le constituant de toutes les sûretés
réelles conventionnelle peut être le débiteur lui-même, mais un tiers aussi et à ce
moment-là ce sujet de droit va consentir une hypothèque en vue de garantir la dette
de quelqu’un d’autre et là on le met dans le schéma des sûretés réelles consenties
pour garantir la dette d’autrui.
Section 1 : La constitution de
169 sur
On peut envisager 3 sortes de règles distinctes :
170 sur
- Règles relatives à la forme de l’hypothèque (§1)
- Dispositions qui ont trait à la créance garantie par l’hypothèque (§2)
- Règles relatives au bien grevé par l’hypothèque (§3)
Paragraphe 1 : et
Art 2416 Les règles
2417 decette
règle formes de
question. La constitution d’une hypothèque sur un
immeuble situé en France suppose à peine de nullité un acte notarié rédigé par un notaire
français et cela même si le contrat est passé dans un pays étranger.
- La constitution d’une hypothèque est un acte grave pour le constituant car il sera difficile po
ce propriétaire de vendre cet immeuble grevé et l’art 2413 exige que le constituant ait
capacité d’aliéner.
On fait le lien entre l’immeuble et ce qu’en font les particuliers qui habitent dans
l’immeuble, donc on est attentif à la constitution de l’hypothèque car si le bien est
vendu, cela aboutira à l’exclusion du propriétaire de son domicile. C’est un acte de
disposition et non d’administration.
- L’acte constitutif d’hypothèque est destiné à être publié et cette publication ne peut êt
effectué que pour des acte authentiques (décret 4 janvier 1955).
Cette exigence de solennité est d’autant plus forte car elle s’applique à
l’hypothèque, mais aussi à la procuration pouvant être donné pour la constitution d’une
hypothèque (=le mandat doit être fait sous la forme notarié). Si on donne mandat
pour conclure l’hypothèque, le mandat doit être passé par acte notarié, mais du côté
du bénéficiaire de l’hypothèque le mandat n’a pas à être notarié, l’expression de la
volonté du bénéficiaire n’a pas à être formalisée par acte notarié.
On n’impose pas cette forme à la promesse d’hypothèque qui peut être faite
par acte sous seing privé. En conséquence, en cas d’inexécution de la promesse, le
créancier ne pourra que obtenir des d&i, il n’aura pas de droit réel (arrêt du 7 avril
1993), peu d’utilité.
Attention, les promesses de contrat, dont promesse unilatérale de vente de la
réforme du droit des contrats ne changent rien à cette solution, possible de
contraindre après promesse qui ne peut être rétractée. Pourquoi ? Parce que ici,
comme le contrat d’hypothèque en lui-même suppose le recours à un acte notarié, la
décision d’un juge ne peut pas se substituer à un acte notarié, même si les
consentements des parties se sont rencontré. Donc, si la promesse d’hypothèque
n’était pas respectée, le juge ne pourrait pas rendre une décision au terme de laquelle
l’hypothèque serait effectivement constituée.
On ne raisonne pas comme en matière de PUV. L’acte notarié est une condition
de validité de l’hypothèque elle-même ce qui n’est pas le cas de la vente. En principe,
en matière de vente, l’acte notarié règle des questions de publicité, alors qu’en
matière d’hypothèque, c’est une condition de validité.
172 sur
inscription intercalaire sur le bien, et si on constate qu’il a trop tardé et donc qu’il y a
une inscription intercalaire, un autre créancier aura un meilleur rang.
- Le fait que le notaire au titre de son devoir de conseil ait mal évalué la valeur de l’immeub
donné en garantie
Ce n’est pas la faute commise par le notaire, mais plutôt un manquement à son devoir
consei de
l.
Ce principe a toujours été en vigueur depuis 1804 et pas remis en cause par la
dernière réforme du droit des suretés. De plus, la réforme a également conservé ce
principe. Mais aujourd’hui, ce principe de spécialité a été assoupli dans le cas de
l’hypothèque rechargeable.
A. Le Ce
principe de spécialité
principe trouve sonquant à la créance
fondement dans la protection du crédit du constituant.
L’idée est que si un immeuble pouvait être hypothéqué pour la garantie de toutes les
créances susceptibles de nature au profit du créancier, le crédit du débiteur serait
ruiné par la première hypothèque qu’il consentirait sur son immeuble. Aucun autre
créancier n’accepterait une nouvelle sureté sur le même immeuble, parce que cet
autre créancier ne pourrait pas déterminer avec certitude l’étendue de la garantie
donnée au 1er créancier.
Derrière l’exigence de ce principe, on cherche à donner la possibilité pour le
débiteur de mobiliser son crédit au profit d’autres créanciers pour garantir d’autres
opérations.
Cette possibilité de protection suppose que les tiers puissent savoir
précisément quels sont les créances garanties, quelles sont les créances qui
bénéficient déjà d’une hypothèque sur l’immeuble et le montant pour lequel cet
immeuble est grevé.
De ce point de vue, l’art 1421C dit que « si une hypothèque peut être
constituée aussi en garantie de créance présente que de créance future, cela
suppose deux choses : d’une part que la créance garantie soit déterminée ou
déterminable, et d’autre part que la cause de la créance garantie (son fait générateur)
soit indiqué dans l’acte constitutif ».
Dans le même esprit et pour la même raison, l’art 2423 ancien, aujourd'hui
2317, exige que « l’acte constitutif mentionne à peine de nullité le montant maximum
en capital pour lequel l’hypothèque va être prise ».
Il faut remarquer en outre que l’hypothèque n’est pas, d’une manière générale,
donnée pour une durée déterminée et il y a une difficulté lorsque l’hypothèque garantit
une ou plusieurs créances futures parce que le risque est que l’immeuble soit
éternellement grevé. Si créance déjà née, la durée est calquée sur celle de la créance
garantie.
Lorsque l’on a une hypothèque à durée déterminée, il n’y a pas de problème
parce que lorsqu’on a une créance garantie qui est déjà née, l’hypothèque va durer
tant que cette créance n’aura pas été remboursée, la durée de l’hypothèque va être
calquée sur celle de la dette.
173 sur
Là où il y a un problème, c’est lorsque qu’une hypothèque garantit une ou
plusieurs créances futures et donc cette hypothèque a une durée indéterminée.
Pour éviter que l’immeuble soit grevé de manière indéfinie, on a prévu dans
l’art 2423 al 3 que le constituant peut à tout moment la résilier, sauf pour lui à
respecter un préavis de 3 mois, une fois résiliée l’hypothèque ne demeure que pour
la garantie des dates nées antérieurement, on retrouve ainsi la distinction (vue en
cautionnement) entre obligation de couverture/obligation de règlement.
174 sur
Par principe, l’hypothèque ne peut garantir qu’une ou des créances déterminées
et non un ensemble de créances actuelles ou futures. Mais, bien que ce principe soit
justifié par des raisons de protection du constituant, il présente un inconvénient
important.
B. Le Cette
régimehypothèque
de l’hypothèque
rechargeable a eu une histoire tumultueuse, elle a été
adoptée en 2006 puis abrogée en 2014, pour être ensuite rétablie dans une version
similaire par une loi du 20 décembre 2014.
Aujourd'hui, cette hypothèque rechargeable, s’agissant de son champ
d’application, ne concerne que les créanciers professionnels. Elle n’est envisageable
que constituée par des professionnels à des fins professionnelles (=art 2422 ancien et
2416 nouveau).
Les dispositions de l’art 2416 sont d’OP, il s’agit d’une hypothèque dont l’acte
constitutif contient une clause que l’on appelle clause de rechargement et qui prévoit
expressément que cette hypothèque pourra être réutilisée pour garantir de nouveaux
crédits qui ne sont pas encore nécessairement déterminés ou déterminables.
175 sur
Exemple : si l’hypothèque a été constitué à hauteur de 100 pour garantir une première
dette de 80, puis il y a une convention de recharge pour garantir une dette d’un montant de 50.
Dans ce schéma, les droits de préférence des deux hypothécaires ne pourront jamais être exercés
que dans la limite de 100, c'est à dire dans la limite de l’hypothèque originaire. Cela veut dire que
si les deux dettes n’ont pas été payées, le second, parce qu’il va subir la primauté du premier, ne
176 sur
pourra exercer son droit de préférence que sur 20. En revanche, si la première dette a été payée
totalement ou si le 1er créancier a reçu 50 de la garantie, le second créancier pourra exercer son
droit de préférence pour la totalité de la dette.
Plus la première dette est payée, plus la situation des créanciers subséquents s’améliore. Il faut
savoir que le montant maximum pour lequel une hypothèque est prise n’est pas nécessairement
égal au montant de la dette garantie. De manière générale, ce montant peut très bien être inférieur
comme supérieur au montant de la dette garantie. Plus le montant pour lequel l’hypothèque
rechargeable sera élevée, plus la première hypothèque sera élevée et plus cela sera intéressant
car cela permet davantage de rechargements.
C’est un mécanisme qui profite au constituant, car cela lui permet de mobiliser le crédit qui
subsiste.
Cette hypothèque rechargeable a eu un champ d’application très large au départ, mais il est
aujourd'hui beaucoup plus restreint.
En réalité cette critique est en réalité assez fausse, le problème de cette hypothèque rechargeable
c’est que son utilisation n’est pas rentrée dans les mœurs et c’est une technique de financement
que les notaires ne proposent pas souvent, or c’est eux qui ont la main parce que c’est eux qui
interviennent pour constituer une hypothèque et c’est eux qui conseillent le client, et ils n’ont
jamais été très convaincus par cette hypothèque.
Paragraphe 3 : Lestous
En principe, biens
les susceptibles
immeubles et d’être grevés
droits réels par une sont susceptibles d’être
immobiliers
hypothéqués. Traditionnellement, on a l’idée que l’hypothèque porte sur la propriété
d’un immeuble, mais on peut envisager une hypothèque qui porte sur l’usufruit ou
la nue-propriété d’un immeuble, ou bien sur tout autre droit réel immobilier.
Le Code civil règle une question qui a fait débat avant l’ordonnance de 2006
dans l’article 2414 (2411 nouveau) qui concerne l’hypothèque constituée sur un bien
indivis. Il n’est pas interdit de constituer une hypothèque sur un bien qui fait l’objet
d’une indivision , à ceci près que si l’hypothèque est constituée par un seul
indivisaire, elle dépend du partage de l’indivision, effet déclaratif du partage. Elle ne
conserve son effet que dans la mesure où l'indivisaire qui l'a consentie est, lors du
partage, alloti du ou de ces immeubles indivis ou, lorsque l'immeuble est licité à un tiers, si
cet indivisaire est alloti du prix de la licitation. En revanche, l’hypothèque sera
totalement anéantie si le bien grevé intègre le lot d’un autre indivisaire qui par
définition n’aurait pas constitué d’hypothèque. Le partage a un effet rétroactif, on
fait comme si celui qui a reçu l’immeuble dans son lot l’avait toujours eu dans son
patrimoine.
En revanche si l’hypothèque est constituée par l’ensemble des indivisaires et
qu’ils donnent tous leur accord à la constitution, peu importe le résultat du partage, le
créancier pourra toujours saisir l’immeuble et faire jouer son droit hypothécaire quel
que soit le droit de ce partage.
Le principe énoncé précédemment qui veut que tous les immeubles et droits réels
immobiliers sont susceptibles d’hypothèques connait cependant 4 restrictions :
177 sur
-
Seul un droit immobilier susceptible d’être vendu peut dès lors être
178 sur
Cela exclut les biens et droits immobiliers qui seraient hors commerce (=art
2397 ancien repris par l’ordonnance de 2021).
Mais, il y a une exception à cette règle, les dispositions du droit public prévoient
que, sous certaines conditions, un bien du domaine public peut être hypothéqué. Il y a
sur ce point un débat important qui donne lieu à une jurisprudence complexe qui est
la situation des immeubles sur lesquels pèserait une clause d’inaliénabilité.
Il arrive que des communes envisagent de céder des terrains à des promoteurs
à charge pour eux de construire des bâtiments HLM. Ces cessions de terrains sont
réalisées à des prix en dessous du prix de marché parce que le promoteur s’engage à
construire des logements sociaux. Dans ce schéma, on veut éviter que le promoteur
cède par la suite le terrain sans remplir ses obligations de construction au prix du
marché et réalise une PV importante. Pour éviter cela, le contrat a une clause
d’inaliénabilité qui interdit au nouveau propriétaire de le céder. Simplement, le
promoteur a besoin de financement et il y avait une pratique par laquelle le
promoteur donnait en garantie de ce financement le terrain par le biais de la
constitution d’une hypothèque.
Dans une affaire, l’établissement de crédit n’avait pas été remboursé et vient
saisir le terrain. Juridiquement cette hypothèque est nulle parce que elle porte sur
un bien inaliénable. Dans ce contentieux, la Cour de cassation en 2012 a donné raison
au constituant et elle a considéré que « l’hypothèque était nulle d’une nullité absolue
», puisque la clause d’inaliénabilité fait de cet immeuble un bien hors commerce.
(discutable). La banque aurait pu contester la clause d’inaliénabilité qui n’aurait
plus d’intérêt juridique.
- Art 2419 ancien, seuls des immeubles présents peuvent faire l’objet d’une
Autrement dit, en principe, des immeubles futurs ne peuvent pas faire l’objet
d’une hypothèque, ne peuvent faire que l’objet d’une promesse d’hypothèque.
Le corollaire de cette prohibition d’hypothèque d’un bien futur est que
l’hypothèque de la chose d’autrui est frappée d’une nullité absolue. Ce principe
d’interdiction d’hypothèque d’un bien futur est ancien, il date de 1798, ce principe
est posé en réaction à l’hypothèque générale sur tous les immeubles qui était
attaché dans l’ancien droit à tout acte notarié créateur d’obligations, c’est une
volonté de rompre avec des notions de l’ancien droit français parce que on voulait
protéger le débiteur en l’empêchant de sacrifier le crédit à venir dans un contexte ou
l’essentiel de la fortune des individus était immobilière.
Il y avait ce principe affiché, mais le Code civil 2420 ancien prévoyait des
exceptions dans lesquelles on prévoyait qu’il était possible de constituer hypothèque
sur bien futur (exemple : lorsque le constituant ne possède pas d’immeubles présents
ou lorsque le ou les immeubles qu’il possède ne sont pas suffisants pour garantir la
créance.)
En réalité, le principe de prohibition de la constitution d’une hypothèque
sur des biens futurs, au regard des exceptions, est vidé de la quasi- totalité de sa
substance, car on peut constituer des hypothèques sur des biens futurs toutes les fois
que le constituant en a besoin.
180 sur
Section 2 : La publicité de
La publicité, est une condition de l’efficacité de l’hypothèque parce que
l’hypothèque n’est opposable aux tiers que si elle fait l’objet d’une inscription au
service foncier, règle identique pour la convention de rechargement.
Paragraphe 1 :opérée
Elle est La réalisation
par lesde
services fonciers et précisément la responsable du
service immobilier (ancien conservateur des hypothèques) à la suite du dépôt par le
créancier de deux bordereaux identiques requérant l’inscription de la sûreté (pour
l’hypothèque ou la recharge).
Le créancier, car c’est lui visé par le texte, mais en pratique c’est le notaire
qui fait ça en tant que mandataire des parties.
L’un des deux bordereaux est conservé par les services fonciers tandis que
l’autre sera restitué au déposant avec la mention de l’accomplissement de la
formalité de dépôt.
- Il faut aussi respecter les règles posées par les décrets du 4 janvier et 14
octobre 1955 et que l’inscription ne se heurte pas à l’un des événements énumérés
à l’art 2427 qui emporte arrêt du cours des inscriptions.
A. LesLes
conditions de d’inscription doivent comporter des mentions obligatoires
bordereaux
nombreuses qui visent à remplir un objectif particulier, elles sont destinées à faire
connaitre aux tiers les caractéristiques essentielles de l’hypothèque et notamment la
désignation de la créance garantie, ce qui est lié au respect du principe de spécialité.
Il faut donner montant et clauses qui peuvent affecter ce montant (intérêt ou clause
de réévaluation). Ces éléments sont essentiels, car l’hypothèque n’est opposable que
dans la mesure de ce qu’est porté à la connaissance des tiers.
Sur ces bordereaux, il sera nécessaire de mentionner une éventuelle clause de
rechargement, il est important pour les tiers de savoir si l’hypothèque est ou non
rechargeable.
Lors du dépôt, ces bordereaux font l’objet d’un contrôle par les services fonciers,
mais les pouvoirs de ces services sont en réalité assez limités, le contrôle ne
s’opère que sur la régularité formelle des bordereaux, ils ne contrôlent pas la
validité des actes qu’on lui demande de publier.
08/12
La publication ne purge absolument pas l’acte des éventuels vices que
contiendrait les actes, les services contrôlent la forme. C’est l’effet relatif de la publicité
foncière, il regarde si l’hypothèque a bien été prise sur un bien qui au regard de la
publicité foncière appartient au constituant pour s’assurer sur l’homogénéité de la
chaine juridique mais il ne regarde pas la validité de l’acte hypothécaire et
l’inscription ne vaut pas purge des vices affectant l’acte, contrairement aux systèmes
allemand et australien.
182 sur
A la différence de certaines hypothèques légales et judiciaires, la publicité
d’une hypothèque conventionnelle n’est soumise à aucun délai. Mais en pratique, le
créancier enregistrera son hypothèque le plus rapidement possible parce que le
créancier va prendre son rang, non pas à la date de constitution, mais à la date
d’inscription de celle-ci, ce n’est qu’à la date de l’inscription que l’hypothèque sera
opposable aux tiers (=date de dépôt des bordereaux).
Il y a souvent des actions en responsabilité contre des notaires dans les cas une
publicité intercalaire intervient.
Mais attendre, c’est aussi risquer que survienne un évènement qui arrête le
cours des inscriptions, c’est une formulation qui, juridiquement, n’est pas exacte parce
qu’en pratique ces événements n’empêchent pas le créancier d’inscrire, mais parfois
ils rendent son inscription inefficace. Art 2427 ancien, 2422 aujourd'hui du Code civil,
on voit 4 événements qui arrêtent le cours des inscriptions :
183 sur
En droit français, l’inscription d’une sureté immobilière n’a pas d’effet sur
l’existence de cette sureté. En cela, le droit français se distingue d’autres droits parce
que dans d’autres systèmes juridiques l’inscription est constitutive de droits.
En droit français tel n’est pas le cas, l’inscription n’a pas d’effet sur l’existence
même de la sureté et donc le défaut d’inscription n’empêche pas le créancier
d’invoquer sa sureté à l’encontre du débiteur ou de ses héritiers.
Intérêt important s’agissant des héritiers : l’hypothèque bénéficie du principe
d’indivisibilité, en matière de droit successoral, il y a un principe de divisibilité des
dettes héréditaires. Ici, l’hypothèque permettra au créancier de se faire payer en
totalité sur le prix de vente de l’immeuble grevé qui a pu être attribué à l’un des
héritiers. Dans ce contexte successoral, le créancier ne subit pas le principe de
divisibilité des dettes héréditaires. Ce sont juridiquement les continuateurs du de
cujus, le défaut d’inscription n’empêche donc pas le créancier à user de l’hypothèque.
Au-delà de cette règle, il faut comprendre que l’inscription a pour seul effet de
rendre les droits de l’hypothécaire opposables aux tiers dans la limite du montant
maximum en capital prévu dans l’acte constitutif.
S’agissant des intérêts, l’art 2432 al 1 énonce que « leur garantie sera
opposable aux tiers si l’inscription en fait état », mais toujours selon l’art 2432 al 1 «
cette garantie sera limitée aux 3 années d’arriérés calculées par rapport au jour où la
sureté produite effet ». C’est la raison pour laquelle on peut être amené pour garantir
des intérêts à reprendre une inscription hypothécaire.
Cette limitation de la portée de l’inscription se justifie par le fait qu’à défaut, les
créanciers n’auraient pas pu connaitre le montant maximum du passif garanti par
l’inscription .
Lorsqu’il y a une vente d’un immeuble, les tiers concernés par la publicité sont
seulement les tiers ayant acquis du même auteur un droit réel sur l’immeuble
soumis à publicité et ayant publié ce droit. Donc, si une vente n’est pas publiée, seul
ces tiers pourront se prévaloir du défaut d’opposabilité qui en résulte. La vente, bien
que non publiée, sera quand même opposable aux autres tiers.
Dans ce contexte de la vente immobilière, la publicité sert à faire trancher
des conflits entre des acquéreurs successifs d’un même bien. C’est dans ce
contexte que la publicité joue entre des tiers acquéreurs concurrents sur un
immeuble, mais s’agissant des autres tiers, l’inscription de la vente immobilière n’est
pas nécessaire pour rendre la qualité de l’acquéreur opposable aux tiers.
184 sur
En matière hypothécaire c’est différent, car tous les tiers sont concernés, y compris
les créanciers chirographaires, tous peuvent alors se prévaloir d’un défaut de publicité.
Exemple : une hypothèque ne sera opposable à un tiers acquéreur C que si elle
a été inscrite avant la publication de la vente intervenue à son profit. Ici, si B
n’a pas publié son hypothèque avant la publicité de la vente, dans ce cas, B ne
pourra pas faire jouer son droit de suite à l’égard de l’acquéreur C.
La solution est radicale car si l’hypothèque n’a pas été inscrite, elle sera
inopposable et cela même si le tiers acquéreur avait connaissance par un autre
moyen de l’existence de l’hypothèque, arrêt du 17 juillet 1986.
Exemple : hypothèque consentie au profit d’un créancier A et une autre
hypothèque consentie sur le même immeuble à un créancier B. Si on raisonnait
de manière abstraite, on devrait considérer que A l’emporte sur B, mais en raison du
système de publicité, c’est celui des deux qui va publier en 1er son droit hypothécaire
qui va l’emporter sur l’autre. Donc, même si A aura bénéficié du contrat hypothécaire
en premier, ce qui compte, ce n’est pas la date de constitution de l’hypothèque, mais
la date de l’inscription. On dit que « l’inscription est attributive de rang », donc,
lorsque l’on classe des créanciers concurrents sur un même immeuble, seul va
compter les dates des différentes inscriptions hypothécaires.
b. LesL’hypothèque
règles spécifiques applicables est
rechargeable à l’hypothèque
un avantage pour le constituant, c’est une
réserve de crédit que le constituant va pouvoir utiliser via des conventions de
rechargement moins couteuse que la constitution d’une hypothèque ordinaire. Elle a
été pensé par le législateur dans ce but.
Pourquoi ? Car ici, les créanciers bénéficiant d’une hypothèque légale ou judiciaire n’ont
pas le choix et peuvent se trouver primer par cette hypothèque rechargeable sans être dans une
situation où il aurait pu privilégier une autre sureté. Ces hypothèques légales et judiciaires naissent
du fait de la loi ou en raison d’une décision du juge. Donc, dans ces situations, la naissance de
ces hypothèques légales ou judiciaires est particulière, mais elles doivent faire l’objet d’une
publicité comme une hypothèque ordinaire.
Problème : dans ce type de situation, si on prend une hypothèque légale ou judiciaire sur
un bien grevé d’une hypothèque rechargeable, le risque sera que le créancier bénéficiaire de cette
hypothèque légale ou judiciaire soit dans une mauvaise situation car il passera après les
créanciers qui bénéficieront d’une convention de rechargement passé après la constitution et la
publicité de l’hypothèque légale ou judiciaire en cause.
La situation est envisagée par les textes, et on assiste à une intervention légale :
- Pour l’hypothèque judiciaire, on a considéré qu’elle est réputée d’un rang antérieur à celui
conféré par une convention de rechargement publiée ultérieurement. Ici, on paralyse la
rétroactivité de la convention de rechargement.
Exemple : si hypothèque rechargeable sur un bien de A qui l’a consenti à B. Le temps passe et il y
a un créancier qui obtient une hypothèque judiciaire sur le bien, puis le créancier A consent par
une convention de rechargement un rang hypothécaire à un créancier D, dans ce cas-là, on ne
tient pas compte de la rétroactivité de la convention de rechargement et donc D passe après C
car il bénéficie d’une hypothèque judiciaire et on tient compte de la date d’inscription de
l’hypothèque judiciaire et de la date de l’inscription de la convention de rechargement sans tenir
compte de la rétroactivité.
- Pour l’hypothèque légale ➔ la question a été réglée, mais pas à l’égard de toutes les
hypothèques légales. Mais, on a retenu par exemple la règle de la paralysie de la rétroactivité pour
l’hypothèque légale du trésor public et des organismes de protection sociale.
B. La Important
durée des en
effets de
pratique, car elle conditionne l’efficacité de l’hypothèque.
L’inscription de l’hypothèque prend fin :
- Soit de manière
Mécanisme de la péremption de l’inscription à l’issue de la durée déterminée par la loi.
- Soit de manière
Par les parties ou le juge.
186 sur
Attention : cette fin ne concerne que l’inscription et non la sureté elle-même.
Ici, elle ne remet en cause que l’opposabilité de la sureté aux tiers et non sa validité. Il
n’y a pas de conséquence sur le contrat hypothécaire lui-même.
Pour une sureté, une deuxième inscription peut être prise après la fin de la
première inscription (arrêt du 25 avril 2007). Mais dans ce cas, la deuxième
inscription ne prend rang qu’à sa date sans rétroagir à la date de la 1ère inscription.
Exemple : A consent une hypothèque à B et l’inscription est prise. Puis, A octroi
une hypothèque à C. Si, l’inscription prise par B arrive à son terme, l’inscription ne
produit plus d’effets juridiques, mais la convention d’hypothèque entre A et B reste
valable. Donc, B peut de nouveau prendre une inscription, mais elle prendra rang à sa
date, et en conséquence, le créancier B va se trouver dans une mauvaise situation
car C sera privilégié par rapport à lui.
1. La péremption
Dans le cas naturelle
d’une de hypothèque conventionnelle, la durée des effets de
l’inscription est laissée aux choix du créancier qui doit indiquer dans ses bordereaux la
date extrême d’effet de l’inscription.
Il y a des exceptions fixées à l’art 2434, aujourd'hui 2429C :
2. La cessation provoquéede
C’est la cessation des effets
ces de et cela peut être provoqué par les parties ou
effets,
le juge, ce qui conduit à distinguer la radiation de l’inscription et la réduction de
l’inscription.
187 sur
Lorsqu’elle est volontaire (art 2440), la radiation s’opère en raison du
consentement des parties intéressés.
- Si hypothèque rechargeable, elle ne peut pas voir son inscription cesser par la seule
volonté du créancier, un accord entre les parties est nécessaire.
- Soit parce que le créancier refuse de donner main levée de l’inscription alors que
l’inscription est devenue injustifiée, notamment parce que la dette a été
intégralement payée.
- Soit on est dans des cas exceptionnels où la radiation est imposée en raison de
la loi elle- même (souvent terme de procédure de saisie-immobilière).
Si ne donne pas main-levée alors que payé, ce peut être une faute. Les autres
sujets de droit constatent que le bien est toujours grevé, ce qui peut bloquer le crédit
du débiteur, alors que l’inscription n’a plus de raison d’être. Il est possible que le
créancier engage sa responsabilité.
b. La C’est une radiation partielle qui intervient afin que ne soit pas gaspillé le crédit
du débiteur.
Cette réduction va intervenir parce que le créancier a été partiellement payé et
ce créancier va donner une main levée partielle de l’inscription, on parle de «
réduction de l’inscription hypothécaire ».
Cette réduction peut avoir un caractère judiciaire et l’art 2445 envisage un cas
particulier où l’inscription a été prise sur le fondement de l’évaluation par le créancier d’une
créance dont le montant exacte était initialement indéterminé.
Exemple : il y a une première inscription excessive, et dans ce contexte le constituant peut
saisir le juge afin qu’il y ait une réduction du montant de cette inscription.
La réforme n’a pas repris mot pour mot cet article.
09/12
Section 3 : Les effets de
L’hypothèque est un droit réel qui s’exerce sur le bien grevé quel que soit le
propriétaire, par conséquent on doit envisager les conséquences d’une vente du bien
grevé. Puis, plus traditionnellement, l’hypothèque est un droit qui permet de se faire
payer sur le prix de vente de l’immeuble.
189 sur
acquéreur. Le Code civil donne la possibilité aux tiers acquéreurs de paralyser ce
droit de suite par le recours à la purge des privilèges et hypothèques.
A. L’exercice
Le droit du
de droit
suitede
est reconnu par l’art 2461 et 2467 du Code civil, ce droit de
suite sera exercé par le créancier lorsque sa créance sera exigible.
Dans ce schéma, le créancier va adresser au tiers détenteur de l’immeuble
hypothéqué une sommation de payer la créance garantie ou de délaisser l’immeuble.
Le tiers détenteur peut être aussi libéré en payant la créance garantie, mais dans
quelle situation a-t-il intérêt à payer la créance garantie ?
Il va payer la créance garantie s’il n’a pas d’ores et déjà payé son vendeur et si
la créance hypothécaire est inférieure ou égale au prix de vente. Toutefois, dans ce
cas de figure, il court le risque qu’il y ait potentiellement d’autres créanciers
hypothécaires impayés qui exercent à leur tour leur droit de suite.
Cependant, ce risque est limité dans l’hypothèse où le tiers détenteur est
amené à payer un créancier hypothécaire de premier rang. Dans ce schéma, le tiers
détenteur est alors subrogé dans les droits de ce créancier hypothécaire de premier
rang.
Exemple : un tiers acquéreur qui a acheté un immeuble pour 100 000. On
suppose que c’est le prix qui serait obtenu en cas de saisie et revente de cet
immeuble. Sur cet immeuble il y a deux suretés inscrites, une première hypothèque
de 1er rang qui a un montant de 80 000 et une hypothèque de 2nd rang qui a un
montant de 50 000. Si le tiers acquéreur paye A, il va être subrogé dans les droits de
A. Et par conséquent, il va bénéficier de son hypothèque de 1er rang. Dans cette
logique, si B exerce son droit de suite ultérieurement, B ne pourra l’exercer que
dans la mesure qui demeure opposable aux tiers détenteurs, c'est à dire 100 000 - 80
000 = 20 000 euros.
On voit dans cette situation que les risques encourus par le tiers détenteur
sont limités dans le cas où le tiers détenteur n’a pas encore payé son vendeur.
En revanche, s’il a déjà payé son vendeur, la situation serait totalement
différente. Certes, il existe toujours un recours possible, mais il est illusoire si le
vendeur lui-même est insolvable (recours toujours fondé sur la garantie d’éviction, qui
pourrait rester théorique).
Le risque est que le tiers détenteur soit amené à payer deux fois, le prix de la
vente puis le prix qu’est la conséquence des poursuites en raison du droit de suite,
risque qui peut être écarté s’il procède à la purge des privilèges lors de la vente.
Il y a ainsi un danger à acquérir un bien grevé d’une hypothèque, d’où envisagé
la purge des hypothèques.
B. La C’est
technique de la purge
une procédure des complexe
assez privilègessimplifiée
et par l’ordonnance 2021, Art 2476
190 sur
à 2487, procédure qui permet à l’acquéreur d’un immeuble de proposer au créancier
ayant une sureté inscrite sur cet immeuble de leur offrir en payement le prix de vente.
191 sur
- Si les créanciers acceptent cette
Alors ils vont se payer sur le prix. Dans ce cas, on va avoir la consignation du prix de
vente
à leur profit et l’immeuble est libéré, c'est à dire qu’il est purgé de tout privilège
et hypothèque selon l’art 2481. Dans ce schéma, les créanciers ne pourront exercer
le droit de préférence que sur le prix consigné et donc dans la limite de ce prix.
Il faut comprendre que cette procédure de purge légale est complexe et très
rarement utilisée en pratique. En pratique, on a recours à une autre forme de purge,
purge conventionnelle. C’est un usage notarial.
- La créance hypothécaire est exigible au jour de la vente (ce qui est le plus souvent le cas parc
que généralement dans les actes constitutifs d’hypothèque on prévoit une clause d’exigibilit
anticipée en cas d’aliénation du bien grevé)
Dans ce cas :
• Avant la réforme de 2006, la pratique notariale avait inventé une technique dite « de
la purge amiable » où le notaire va rechercher ici un accord entre le vendeur, l’acheteur
et les créanciers inscrits. Si l’on parvient à un accord, l’acheteur remet le prix de vente
au notaire contre une quittance, le notaire utilise ce prix pour désintéresser les
créanciers qui, en contrepartie, vont donner mainlevée de l’hypothèque. Ensuite, le
reliquat du prix, s’il existe, est remis au vendeur. Cette technique de la purge amiable
permet d’éviter que le tiers acquéreur soit exposé à un éventuel droit de suite.
•Après 2006, technique de la purge amiable consacrée à l’art 2475 du Code civil.
192 sur
A. Les effets de l’hypothèque en cas de paiement de la dette
Ici, le principe est que l’hypothèque disparait en raison de son caractère
accessoire, avec un tempérament lorsqu’on utilise l’hypothèque rechargeable qui
survit à l’extinction des créances qu’elle garantit.
Simplement, pour que l’hypothèque ordinaire disparaisse, encore faut-il que
le paiement soit total parce que comme toutes les suretés réelles, l’hypothèque est
indivisible, elle continue à grever le bien de sa charge hypothécaire tant que le
débiteur n’a pas payé l’intégralité de la dette.
B. 3
Ici, Les effets de vont
possibilités l’hypothèque
s’offrir auàcréancier
défaut deen
paiement de la dettede son débiteur :
cas de défaillance
1. La vente forcée depeut choisir cette voie en sachant de manière générale que si le
Le créancier
mécanisme de la saisie immobilière a été simplifié, cette procédure reste longue et
assez couteuse. C’est une procédure aussi très formaliste de nature à remettre en
cause le bon déroulement de la procédure.
Cette procédure de saisie va aboutir à une vente forcée qui peut être réalisée à
193 sur
l’amiable sous le contrôle du juge de l’exécution ou aux enchères.
194 sur
Cette vente forcée va conduire à l’obtention d’un prix qui sera distribué ensuite
entre les créanciers, le créancier saisissant et les autres qui bénéficient d’un droit de
préférence sur le prix de vente.
Ces créanciers vont être désintéressés avec la nécessité de respecter leur rang,
plus exactement le rang de chacun, au stade de la distribution du prix de vente, on va
classer les différents créanciers.
On dit qu’à cette occasion, les droits de titulaires de suretés réelles change
alors d’objet, le droit porte alors sur le prix, ce qui explique d’un point de vue
théorique que l’immeuble se trouve alors libéré de la charge qui pesait jusqu’ici sur
lui, moyennant quoi l’acquéreur de l’immeuble à l’issue de la vente forcée va recevoir
un bien sur lequel ne pèse plus aucune sureté.
Cette vente forcée de l’immeuble a une limite dès lors qu’il y a des créanciers qui
bénéficient d’un privilège plus important que celui du créancier saisissant, au
moment de la distribution du prix on va classer les créanciers et le créancier
hypothécaire peut être supplanté par des créanciers de meilleur rang.
2. L’attribution
La banque judiciaire
n’a pasde forcément intérêt à devenir propriétaire de l’immeuble
grevé, qui peut par exemple être loué. Cela impose également des charges au regard
du droit des assurances. Parfois, les EC développent des succursales spécialisées dans
la vente immobilière, alors il peut être interessant de l’attribuer l’immeuble.
C’est l’ordonnance du 23 mars 2006 qui a étendu à l’hypothèque la possibilité
de l’attribution judiciaire du bien grevé, possibilité qui n’existait avant que pour le
gage de chose corporelles.
Cette attribution judiciaire a soulevé une difficulté pour déterminer ce qui devait
se passer s’il y avait ici plusieurs créanciers inscrits sur l’immeuble qui
chercheraient à faire jouer leur possibilité de faire jouer l’attribution judiciaire.
195 sur
L’attribution judiciaire n’emporte en effet pas purge des hypothèques.
196 sur
Exemple : deux créanciers, A titulaire d’une H de 1er rang et B titulaire d’une H de second
rang. Si A demande et obtient l’attribution judiciaire en premier, B ne pourrait exercer son droit de
préférence que sur la somme consignée si la valeur de l’immeuble est supérieure à la somme
restant due à A. S’il n’y a pas de somme consignée ou si elle est insu ffisante pour satisfaire B, les
choses s’arrêtent là. B ne peut pas exercer de droit de suite sur l’immeuble parce que cela
reviendrait à faire primer son droit sur celui de A, ce qui n’est pas possible parce que le rang de A
est meilleur.
3. La mise
Il estenrare
œuvre
de d’un pacte
mettre en oeuvre le pacte commissoire pour les mêmes raisons
que l’attribution. Il fonctionne de la même manière que dans le gage. Il va falloir
nommer un expert qui déterminera le prix, puis en fonction du prix fixé on aura
reliquat versé au constituant ou le créanciers hypothécaire devra consigner la
soulte au profit d’autres créanciers inscrits.
Ainsi les pactes commissoires sont rares avec lourdes règles vues en matière de
gage, et lorsque pacte commissoire déclenché il n’emporte pas purge des inscriptions,
le créancier de second rang sera propriétaire de l’immeuble grevé et avec un droit de
suite.
L’ordonnance du 23 mars 2006 a aussi admis la validité du pacte commissoire dans les
mêmes conditions que l’attribution judiciaire :
- Si cette valeur est supérieure au montant de la dette restant due, le créancier doit restituer la
197 sur
différence au constituant soit consigner cette somme dans le cas inverse.
- Ce pacte commissoire ne peut pas jouer si le bien est la résidence principale du constituant au
jour de sa mise en œuvre.
198 sur
- Il ne peut pas être mis en œuvre non plus si le constituant fait l’objet d’une procédure collective,
certains estiment regrettable que cela ne puisse pas être mis en œuvre quand le constituant subit
une procédure de liquidation judiciaire.
- Si A met en oeuvre son pacte commissoire en premier, B ne pourra exercer son pacte de
préférence que sur les sommes consignées si la valeur du bien est supérieure à la dette de A.
- Si B met en œuvre son pacte commissaire en premier cela ne peut pas préjudicier à A, A
exercera son droit de préférence sur les sommes consignées mais si cela est insuffisant A pourra
faire jouer son droit de suite à l’encontre de B.
- Si les deux déclenchent leur pacte commissoire de manière simultanée, la préférence doit
être donnée à A qui est un créancier de 1er rang et B ne pourra prétendre exercer ses droits que
sur la somme consignée.
Conclusion ➔ on peut dire que ces techniques nouvelles données au créancier hypothécaire ont
eu du mal à trouver leur place en pratique mais progressivement on s’aperçoit que les créanciers
hypothécaires ont de plus en plus recours à ces techniques.
Chapitre
Dans 2 : hypothèques
l’esprit, les Les hypothèques
légales et légales
judiciaireset
répondent aux mêmes
effets que l’hypothèque conventionnelle. Simplement comme elles trouvent leur
source dans la loi ou une décision de justice leur régime se trouve imprégné de cette
nature.
Section
Il y a l’hypothèque légale1 ordinaire,
: Les hypothèques
c’est la loi qui en octroi le bénéfice à
certains créanciers et ces hypothèques légales tiennent compte de la qualité de la
créance qu’elles entendent garantir, et les hypothèques égales spéciales.
Depuis 1955, ces hypothèques générales doivent, pour être opposables au tiers,
être enregistrées, c'est à dire faire l’objet d’une mesure de publicité, cette mesure de
publicité va leur conférer un rang d’inscription.
Elles sont à l’article 2400 du Code civil. Il y avait une règle de rétroactivité de
l’inscription, si on inscrit dans les 2 mois de l’acte alors l’inscription rétroagissait à la
date de conclusion du contrat. L’ordonnance de 2021 a changé cette donne juridique
car les privilèges immobiliers spéciaux sont devenus des hypothèques légales donc on
a supprimé la rétroactivité
199 sur
biens, à l’Etat ou aux communes quant aux obligations fiscales des sujets de droit,
hypothèque légale attachée au jugement de condamnation. On parle couramment
d’hypothèque judiciaire, elle naît toutefois de la loi, quand on gagne un procès et
qu’on a jugement de condamnation, celui qui triomphe de son adversaire peut inscrire
une hypothèque n’importe quel bien immeuble pour garantir le paiement de la
condamnation, unilatéralement.
On parle d’hypothèque judiciaire pour la mesure conservatoire utilisée par le
juge, c’est autre chose, le fait générateur n’est pas le même.
Attention, il s’agit ici de suretés d’origine légale, mais l’efficacité de ces suretés demeure
soumise au respect de formalités de publicité accomplies auprès du fichier immobilier. Cela veut
dire que leur efficacité dépend d’un acte positif du créancier qui doit les faire inscrire, elles vont
naitre en raison de la loi, mais leur efficacité est subordonnée à un comportement actif du
créancier qui doit inscrire celles-ci.
Au fond, l’hypothèque légale ne devient spéciale qu’au moment de la publicité car c’est à
ce moment-là que chaque immeuble grevé doit être individualisé par une inscription. Cette
inscription est essentielle en ce qu’elle va déterminer la date de prise d’effet de l’hypothèque.
C’est une différence essentielle entre l’hypothèque légale et les privilèges spéciaux
immobiliers ➔ ces privilèges répondent à une technique qui fait que leur inscription n’est pas
attributive de rang en fonction d’un mécanisme de rétroactivité qui permet à ces créanciers de voir
leur rang déterminé par la date de constitution de l’acte juridique qui fait naitre le privilège.
Il faut considérer que comme c’est le créancier qui va inscrire l’hypothèque et que l’on est
pas dans un mécanisme conventionnel, l’inscription de l’hypothèque ne suppose pas l’accord du
débiteur, alors, le débiteur peut demander au juge de réduire le montant de l’inscription si
l’inscription excède notablement la valeur de la créance.
Paragraphe 2 : La diversité
Les hypothèques des envisagées
légales sont hypothèques
par l’art 2400 qui dresse une liste d’hypothèques
légales :
200 sur
- Hypothèque des mineurs ou majeurs en tutelle sur les biens du tuteur ou de
l’administrateur légal.
- Hypothèque légale qui bénéficie à l’état, au département, aux communes et aux EP sur les
biens des receveurs et administrateurs comptables.
- Hypothèque légale qui bénéficie au légataire sur les biens de la succession.
- D’autres dispositions prévoient l’existence de l’hypothèque légale notamment en matière
fiscale et sociale.
A. L’hypothèque
Cette légale
hypothèque était des limitée à l’épouse, on parlait à l’époque de l’hypothèque de la
initialement
femme mariée.
Cette sureté portait sur tous les immeubles du mari et prenait rang au jour du mariage. La finalité,
c’était de faire en sorte que les créanciers du mari soient ici primés par ceux de l’épouse. L’octroi
de cette hypothèque se justifiait à l’époque par les pouvoirs restreints de l’épouse dans le régime
légal ➔ infériorité compensée par l’hypothèque sur les immeubles de l’époux.
Aujourd'hui, l’hypothèque qui concerne les époux suppose le respect d’une publicité et peut être
mise en œuvre par chacun des époux qui en bénéficie sur les biens de l’autre. La finalité est de
garantir le paiement des créances qui vont naitre entre les époux ➔ cette sureté n’a vocation à
s’exercer que dans des situations de crise aiguë du couple et elle a une utilité résiduelle
aujourd'hui bien qu’elle trouve encore à s’appliquer.
Si l’un des époux fait le choix d’inscrire ces hypothèques, c’est qu’il craint que l’autre époux ne lui
règle pas le montant des créances dues et on comprend que si cette situation survient, c’est la
crise.
B. L’hypothèque
Cette hypothèque estdes
envisagée aux articles 2409 à 2411 du Code civil et elle vient protéger la
personne sous un régime de protection contre les agissements des représentants de cette
personne.
Qu’il soit mineur ou majeur, les incapables disposent d’une hypothèque légale sur les biens de
l’administrateur légal ou tuteur ➔ la finalité est de garantir le recouvrement des créances que
l’incapable est susceptible d’avoir à l’égard de l’administrateur de ses biens.
L’incapable peut lui-même inscrire cette hypothèque à la fin de l’incapacité et elle peut aussi être
inscrite pendant le cours de l’incapacité, notamment par le conseil de famille ou le juge des
tutelles.
Le schéma est ensuite le même que pour toutes les hypothèques légales ➔ principe de spécialité
au moment de l’inscription, c'est à dire que cette hypothèque porte sur un immeuble déterminé et
pour un montant déterminé de créance.
Généralement, cette hypothèque est prise lorsqu’il y a une perte de confiance dans la personne
qui administre les biens de l’incapable.
C. n’est
Ce L’hypothèque judiciairejudiciaire
pas une hypothèque attachée au jugement
stricto sensu, maisde
légale parce que elle trouve sa source
non pas dans la décision de justice, mais dans la loi.
Le but, c’est de rassurer le créancier face à un débiteur, parce que l’on peut craindre que les
débiteurs condamnés en justice cherchent à organiser leur insolvabilité.
201 sur
En droit français, ce n’est pas parce que l’on est condamné en justice, que l’on perd la libre
disposition des biens ➔ risque que le débiteur soit tenté d’organiser son insolvabilité = art 2412 du
Code civil.
Le régime est prévu à l’art 2412 du Code civil et on nous dit que cette hypothèque est attachée à
tout jugement portant condamnation, étant entendu qu’ici, il n’y a pas lieu de distinguer selon la
nature civile ou commerciale de la juridiction qui se prononce ou selon le degré de cette
juridiction.
Donc, il suffit un jugement d’une juridiction de droit commun, ou même une sentence arbitrale
revêtue de l’exequatur, il suffit qu’une de ces décisions condamne le débiteur quel que soit la
matière ou la nature de cette décision, peu importe que cette décision soit définitive ou même
provisoire.
Le grand avantage de cette hypothèque légale est que le débiteur ne peut pas s’opposer
juridiquement à cette inscription.
Attention sur une chose ➔ le fait générateur de cette hypothèque c’est bien un jugement, mais
cette hypothèque ne prend rang qu’au jour de son inscription et elle va couvrir la créance
principale ainsi que les indemnités accessoires qui font l’objet de la condamnation du débiteur.
Section
Elle date d’une 2 : Les
loi de 1955 et hypothèques judiciaires
elle vise pour une créance de se prémunir contre une
menace d’insolvabilité du débiteur, il s’agit au fond d’une forme de mesure
conservatoire définit dans le CPCE.
- Saisies conservatoires.
- Suretés judiciaires, dont font partie les hypothèques judiciaires conservatoires (HJC).
En réalité, le sujet de droit ici, va demander au juge que, par anticipation, les
biens du débiteur soit grevé d’une hypothèque, c’est la décision du juge qui est la
source de l’hypothèque en question. C’est en raison d’une crainte de ne pas être payé
à l’échéance de la créance. Avec l’autorisation, le créancier pourra inscrire
l’hypothèque. Si le débiteur est finalement défaillant, et que le créancier obtient gain
de cause, fort du jugement de condamnation il pourra prendre inscription définitive
sur le bien grevé de l’inscription provisoire, cette inscription rétroagissant à la date de
l’inscription provisoire. L’intérêt est que même si un autre créancier vient saisir
l’immeuble, vente forcée qui se conclure par des distributions, il y aura consignation
d’une partie du prix au profit de celui qui a hypothèque provisoire.
Ainsi pendant toute la durée de l’inscription provisoire le créancier est bien
protégé, puis si gain de cause l’inscription rétroagira, ce qui place le créancier dans
une situation favorable.
Paragraphe
Pour 1 de
qu’un sujet : Les
droitconditions de HJC, deux conditions à réunir : art L511-1 du CPCE
bénéficie d’une
202 sur
- Il faut que le créancier fasse état ou dispose d’une créance paraissant fondée en son
principe.
- Il faut que les circonstances soient susceptibles de menacer le recouvrement de la
créance.
S’agissant des créances paraissant fondée en leur principe ➔ des créances conditionnels,
contestées peuvent parfaitement être considéré comme étant fondée en leur principe, alors
qu’elles ne sont ni liquides ni exigibles.
Exemple : le juge considère qu’une notification de redressement fiscale peut être considéré
comme une créance fondée en son principe. Ici, le juge a un pouvoir souverain d’appréciation,
étant entendu que le seuil d’exigence n’est pas élevé.
Exemple : il peut considérer que si le créancier ne bénéficie pas de garanties su ffisantes pour le
recouvrement d’une créance jugée vraisemblable, il existe un risque d’impayé. Le créancier qui se
sent menacer peut demander au juge qu’il lui donne la possibilité d’inscrire une hypothèque ➔ le
juge va être saisi par le dépôt d’une requête et ce juge saisi, c’est soit le juge de l’exécution, soit le
P du T de Commerce (=L511-3 du CPCE).
Remarque : pourquoi la saisine du juge s’opère par requête ? Car on craint que, si l’on a recours à
une autre modalité de saisine, le débiteur organise son insolvabilité avant le prononcé de cette
mesure conservatoire. Donc, on saisit le juge sans que le débiteur en soit informé et ce n’est que
par la suite que le débiteur sera informé de cette mesure conservatoire et qu’il pourra se défendre
et solliciter la main levée de l’inscription hypothécaire.
Si le juge est convaincu par ses arguments, il donne son autorisation à une inscription (=R511-4
CPCE) Dès lors, va s’appliquer alors le principe de spécialité de l’hypothèque ➔ on fixe le montant
de la créance garantie ainsi que les immeubles susceptibles d’être grevés de la sureté.
Cette autorisation se manifeste à travers une ordonnance que rendra le juge de l’exécution.
Ici, on permet au créancier de prendre une inscription sur les meubles du débiteur, car il y a un
risque de non recouvrement, mais comme le débiteur n’est pas encore juridiquement défaillant, on
oblige le créancier à passer par l’autorisation préalable d’un juge.
Mais, il y a certaines exceptions dans lesquelles le créancier peut se passer de cette autorisation
préalable ➔ art L511-2 CPCE, c’est le cas lorsque le créancier peut se prévaloir d’un titre
exécutoire ou d’une décision de justice qui n’aurait pas encore force exécutoire, ou en cas de
chèque impayé.
Mais, dans ce système, règle protectrice des intérêts du débiteur à l’art R532-9 CPCE «
lorsque la valeur des biens grevés est manifestement supérieure au montant des sommes
garanties, le débiteur peut faire limiter par le juge les effets de la sureté provisoire s’il justifie
que les biens grevés ont une valeur double du montant de ces sommes ».
203 sur
Paragraphe 2 : Les effets de
Lorsque l’on obtient l’autorisation du juge, il y aura une inscription provisoire et cette inscription
prend rang à la date à laquelle elle est prise.
Ici, on astreint le créancier à la diligence, car cette inscription doit être réalisé dans un délai de 3
mois à compter de la décision d’autorisation du juge et à défaut, l’autorisation sera caduque, ce
qui signifie que le créancier ne pourra plus inscrite l’hypothèque judiciaire ➔
devra recommencer la procédure.
Dans ce délai, le créancier va déposer au service foncier un dossier de bordereaux qui contiennent
plusieurs élément (=R532-1 CPCE). Ce bordereau désigne le créancier, fait référence à
l’autorisation du juge au titre en vertu duquel l’inscription est prise, avec une référence au capital
et aux accessoires de la créance.
A partir de l’inscription, le débiteur est informé de l’existence de la mesure et cette inscription sera
dénoncé au débiteur par acte d’huissier dans le délai de 8j après l’inscription , toujours à peine de
caducité de la mesure.
Cette inscription provisoire peut être renouvelé, mais elle doit être corroboré par une inscription
définitive pour que la mesure conservatoire puisse déployer son efficacité.
Ici, le créancier a finalement obtenu gain de cause, c'est à dire qu’il est bien titulaire d’une
créance certaine liquide et exigible et cette reconnaissance passe par un jugement de
condamnation du débiteur.
Dès lors que le débiteur est condamné, le créancier va pouvoir prendre une inscription définitive.
Le créancier doit avoir formulé une demande au fond dans le délai d’un mois à compter de
l’inscription provisoire (=R511-7 CPCE). Si le délai n’est pas respecté, caducité, c'est à dire que la
sureté provisoire perd tous ses effets et le créancier devra recommencer la procédure dès
l’origine.
Cette inscription définitive va rétroagir et prend rang à la date de l’inscription provisoire (=R533-1
CPCE).
Mais, cette inscription définitive doit avoir lieu dans les 2 mois du jugement de condamnation
passée en force de chose jugée sous peine de caducité (=R533-4 CPCE).
Cette rétroactivité permet au créancier de conserver ses droits avec une prise d’e ffet de la sureté
au jour de l’inscription provisoire.
204 sur
Chapitre 3 : Les Privilèges spéciaux
L’idée est que ces PS permettent à un créancier d’obtenir la garantie d’une créance déterminée.
Ils vont avoir pour assiette un bien déterminé, un immeuble déterminé qui est en lien avec la
créance privilégiée.
A la différence des H légales, le créancier n’a pas la possibilité d’inscrire son privilège sur
n’importe quel immeuble du débiteur ➔ le privilège ne pourra être inscrit que sur un immeuble
déterminé auquel fait référence la loi.
Les PS immobiliers sont conférés à certains créanciers en fonction de la nature de leurs créances.
La spécificité de ces PS immobiliers tient au fait qu’ils vont prendre e ffet en principe au jour de la
naissance de la créance et ceux indépendamment de la date d’inscription à la différence des H
légales qui prennent rang à la date de leur inscription.
Joue également en leur faveur le principe d’indivisibilité, c'est à dire que tant que la créance n’est
pas intégralement payée, le PS immobilier demeure.
Ces PS immobiliers n’ont pas bonne presse car ils ont été beaucoup contestés dans leur principe
dès 2005 et M. Grimaldi souhaitait qu’il disparaisse au profit d’H légales dans le souci de simplifier
la matière.
Cette proposition n’a pas été suivi par le législateur, et on a conservé ces PS immobiliers, même si
aujourd’hui la même proposition a été mis sur la table en 2019. Enjeu ? Cette transformation des
PS immobiliers en H légale permettrait de supprimer le principe de rétroactivité du rang des PS
déterminés par la date de naissance de la créance et non par celle de l’inscription. La logique
voudrait qu’au nom d’une plus grande sécurité juridique, le rang des différentes suretés
immobilières soient fixés uniquement en fonction de l’inscription réalisée.
Aujourd’hui on retrouve ces PS immobiliers à l’art 2374 du Code civil et les règles de classements
n’ont pas été modifiés.
Il y a plusieurs PSI :
A. Le privilège du vendeur
205 sur
En cas de défaut de paiement par l’acquéreur, le vendeur d’immeuble bénéfice d’un privilège sur
l’immeuble vendu qui lui confère un droit de préférence et un droit de suite.
1. L’attribution
Ce du privilège
privilège suppose qu’il ydu
aitvendeur
une vente et une vente immobilière ➔ contrat de vente
immobilière.
A ces contrats de ventes, on assimile d’autres contrats qui emportent transfert d’un droit
immobilier moyennant une contrepartie partielle en argent ➔ ce PSI peut jouer dans d’autres
situations qu’une vente stricto sensu et notamment dans le cas d’un échange ou d’une dation en
paiement.
On considère que la vente d’un immeuble par destination ne donne pas naissance au privilège du
vendeur d’immeuble, mais au privilège du vendeur de meuble.
L’immeuble peut être détruit et dans ce cas, l’assiette est réduite à ce qui subsiste de cet
immeuble. Mais, si l’immeuble est détruit puis reconstruit, le privilège va grever les constructions
nouvelles.
En cas de de perte, si le bien est assuré, le privilège portera sur l’éventuelle indemnité
d’assurance, subrogée au bien. Le privilège va également porter sur les DI dû par le tiers
responsable de la perte de l’immeuble.
b. créance
La La concernée est le principal de la dette, donc la fraction du prix non payé.
Mais ce privilège garantit aussi les accessoires de la dette ➔ art 2432 « le créancier bénéficie des
accessoires dans la mesure des 3 années d’intérêts à échoir ».
Pour que ce privilège puisse jouer, il doit faire l’objet d’une inscription dans le délai de 2 mois à
compter de l’acte de vente.
B. 2374
Art Le privilège du civil
II du Code prêteur de
➔ bénéficie au sujet de droit qui ont fourni des deniers pour financer
l’acquisition d’un immeuble.
1. Les conditions
206 sur
Le code entoure la naissance de ce privilège d’un certain formalisme.
Il faut que l’acte d’emprunt, de même que la quittance du vendeur, soit rédigé en la forme
authentique ➔ suppose l’intervention d’un notaire.
Cet acte d’emprunt doit indiquer précisément la destination des sommes, c'est à dire que la
somme prêtée vise à acquérir un immeuble.
Quant à la quittance du vendeur, elle doit préciser que ce paiement a été fait avec les derniers
empruntés.
Le contrat de prêt et de vente sont conclus en même temps, intègre un même acte notarié, mais
c’est bien deux opérations juridiques distinctes.
Lors du paiement du prix de vente, le notaire doit authentifier le prêt et sa destination ainsi que
l’utilisation des fonds affectés qui doivent permettre le paiement de la dette.
2. régime
Le Le est proche de celui du vendeur d’immeuble.
Les créances garantis comprennent le paiement du capital du prêt, mais encore les accessoires
de la créance comme les intérêts prévus.
Limite à l’art 2432 ➔ le privilège ne garantit les accessoires que pendant les 3 années d’intérêt à
échoir.
Inscription du privilège à faire dans les 2 mois qui suivent la vente, sinon ce privilège dégénère en
simple hypothèque prenant rang au jour de l’inscription.
Ce privilège est assez efficace d’autant qu’il est indifférent à sa naissance au consentement de
l’emprunteur ➔ un EC n’a pas à obtenir l’accord de l’emprunteur.
C. 2374
Art Privilège du
III ➔ intervient lorsqu’un immeuble est attribué à une personne au moment d’un partage
et que celle-ci se trouve obligé de verser une soulte aux autres copartageants.
Ici, le privilège doit être inscrit dans le délai de 2 mois à dater de l’acte de partage et l’inscription
va être rétroactive au jour du partage.
D. 2374
Art Privilège des architectes,
IV ➔ privilège qui permetentrepreneurs,
de garantir les créances qui correspondent aux paiements des
travaux accomplis pour édifier, reconstruire ou réparer un immeuble.
Cette sureté est peu utilisée car ce privilège nécessite de nombreux procès-verbaux.
207 sur
Succession peut être acceptée purement et simplement et les biens du défunt se confondent avec
ceux de l’héritier.
Cela peut être avantageux pour les créanciers du défunt car ils peuvent en demander l’exécution
sur l’ensemble des biens du patrimoine de l’héritier en cause.
Difficulté si l’héritier est insolvable puisque dans ce cas, les créanciers du défunt vont entrer en
concours avec les créanciers personnels de l’héritier.
Art 2374 VI ➔ prévoit l’inscription d’un privilège au profit des créanciers du défunt délégataire de
sommes d’argent sur la succession, mais aussi aux créanciers personnels de l’héritier.
L’art 2374 énonce que son opposabilité suppose qu’une inscription ait été effectuée dans les 4
mois après l’ouverture de la succession et la sureté prend rang de façon rétroactive à la date de
cette ouverture.
Si ce délai n’est pas respecté, le rang obtenu dépendre de la date d’inscription de la sureté.
F. Privilège
Art 2374 VII ➔de l’accédant
opérations à la
dites de location/accessions à la propriété immobilière et là encore, il
faut savoir que l’on cherche à conférer aux accédant à la propriété un privilège destinée à garantir
le droits qu’ils tiennent de leur contrat. Ce privilège leur permet aux accédant qui constatent la
défaillance du vendeur de faire vendre l’immeuble et d’exercer ensuite leur droit de préférence sur
le prix.
G. privilège
Ce Privilègea du
un syndicat des dérogatoire ➔ ce privilège s’applique lorsque l’immeuble en
fonctionnement
copropriété est divisé en appartements et que l’un des propriétaires ne respecte pas les
engagements pris auprès du syndicat des copropriétaires.
Au-delà de ces charges, on a une extension, cela s’étend aux frais de travaux de restauration
immobilière, mais aussi aux DI alloués par des juridictions au syndicat de copropriétaire.
Le syndic peut exercer un droit de préférence sur le prix de l’immeuble après la MED de la vente
forcée.
On va avoir un avis d’aliénation qui doit être notifié par le notaire au syndicat de copropriété dans
le délai de 15 j de la vente ce qui permet au syndicat de former opposition au versement des
fonds pour obtenir paiement des charges et des travaux dû par l’ancien copropriétaire.
- Exige l’exactitude de la créance impayée ➔ impose que l’on indique dans le détail la
répartition des charges et travaux concernés en fonction des lots vendus.
208 sur
- Lorsque l’opposition ne respecte pas le formalisme, la Cour de cassation considère que le
syndicat va perdre le bénéfice du privilège et devient alors un simple créancier chirographaire.
Ce privilège a toujours été critiqué car il ne permet pas d’assurer la sécurité juridique des tiers
puisque les tiers ne peuvent pas ignorer l’existence de ce privilège dans la mesure où il ne fait
l’objet d’aucune publicité.
L’utilisation de la propriété comme garantie subit encore des critiques théoriques et pratiques :
- Sur les raisons théoriques, certains considèrent que la propriété est un droit réel principal
et que donc, elle ne devrait pas pouvoir être utilisé à titre accessoire pour garantir le paiement
d’une créance.
Il existe un numerus clausus des droits réels qui devrait interdire que l’on puisse créer
conventionnellement des PS.
- Sur les raisons pratiques, certains considèrent qu’il y a un problème de publicité s’agissant
de ces PS et ces PS sont peut-être trop efficaces parfois, notamment sur la manière dont les PS
sont susceptibles d’intervenir en droit des PCO.
Les textes relatifs à la clause de réserve de propriété se trouvait jusqu’alors dans le CdC et
n’intervenait que lorsqu’il y avait une PCO ouverte à l’égard de l’acquéreur du bien. Ce n’est
qu’avec la réforme de 2006 que la clause de réserve de propriété entre dans le Code civil.
Depuis la loi du 19 février 2007, la fiducie se trouve aux art 2011 et s et on va trouver des
règles spéciales à la fiducie sureté mobilière et immobilière.
Le Chapitre 1 : La l’acquisition
créancier a financé propriétéd’un retenue à titre de
bien nécessaire au débiteur et il va
faire le choix de retenir la propriété du bien tant qu’il n’a pas été désintéressé de sa
créance.
209 sur
Section 1 : Le crédit-
Ici, un sujet de droit professionnel ou consommateur va faire financer
l’acquisition d’un bien par un EC qui en conserve juridiquement la propriété pendant
une période déterminée contractuellement, qui correspond généralement à la durée
d’amortissement du bien. Au terme de cette période, le crédit preneur aura la
possibilité de lever une option qui va lui permettre d’acquérir la propriété du bien qu’il
louait moyennant le paiement d’un prix réduit.
On a un achat, une location, et une promesse unilatérale vente pour le locataire
Le crédit bailleur, celui qui finance l’opération, au lieu de prêter les fonds,
achète un bien pour son client, qui est le crédit preneur, celui qui utilise le bien, puis
ce dernier va louer pendant une période contractuelle déterminée le bien et à l’issue
de cette période, le crédit preneur pourra acquérir la propriété en levant l’option
d’achat en payant un prix résiduel.
On rajoute généralement un mandat donné au crédit preneur, mandat d’acheter
le bien au nom du crédit bailleur.
Ce contrat est encadré par le législateur, dans le crédit-bail, le crédit bailleur est
un EC ou assimilés parce qu’on est en présence d’une opération de crédit et que
ces opérations sont réservées aux EC. Du côté du crédit preneur, c’est souvent un
professionnel, mais parfois aussi un consommateur.
Si le crédit-preneur ne paie pas le loyer, va pouvoir être revendiquée ou exigée
la restitution du bien.
- D’autres considèrent que non au motif que le droit de propriété n’est pas affecté à
la créance de loyers du crédit bailleur.
Pour ces derniers, la résiliation du contrat en cas de non-paiement des loyers du crédit preneur
permettra la restitution du bien entre les mains de son propriétaire.
Mais, le crédit bailleur demeura créancier des loyers impayés et bénéficiera d’une indemnité.
Donc, la reprise du bien ne doit pas pour eux être considéré comme la réalisation d’une sureté.
Puisque le crédit preneur utilise le bien, les créanciers pourraient avoir le sentiment qu’il en est le
propriétaire ➔ pour éviter cela, la loi de 1966 a organisé un système de publicité destiné à
informer les tiers.
210 sur
En cas de défaillance du crédit preneur, ces créanciers ne pourront pas saisir ce bien car il n’est
pas juridiquement dans le patrimoine de leur débiteur (pas le propriétaire du bien, c’est le crédit
bailleur). Mais, si le crédit bailleur ne réaliser pas cette publicité, il ne peut pas opposer aux
créanciers son droit de propriété, sauf à établir leur mauvaise foi. Donc, à défaut de publicité, si un
créancier personnel du crédit preneur saisit l’objet du crédit-bail, le crédit bailleur ne pourrait pas
utiliser son droit de propriété.
B. Les
Que effets du
se passe-t-il en crédit-
cas de défaillance du crédit preneur ?
Généralement, si on est hors PCO, le crédit bailleur va mettre en jeu une clause résolutoire prévue
dans l’acte et le contrat va être résilié automatiquement.
Cette résiliation va conduire le crédit bailleur à revendiquer sa propriété auprès du crédit preneur.
L’intérêt du mécanisme est plus important lorsque l’on a une PCO ouverte contre le crédit preneur
➔ ici, on voit l’intérêt du bénéfice d’une PS car si le crédit bailleur a publié le crédit- bail, on va lui
ouvrir une action en restitution qui va lui permettre de reprendre matériellement le bien et le
dispense d’avoir à faire reconnaitre par la PCO son droit de propriété.
L’intérêt de l’action en restitution est qu’elle fait échapper le crédit bailleur aux concours d’autres
créanciers et cette action n’est enfermée dans aucun délai couperet ➔ le crédit bailleur va
échapper au délai de forclusion qui peuvent être opposés à d’autres créanciers propriétaires.
Si le crédit preneur entendait lever l’option, le crédit bailleur est protégé car les textes conduit à ce
que l’option ne puisse être levé que si le crédit bailleur est intégralement désintéressé et donc la
propriété sera transférée au crédit preneur à ce moment-là.
Section
Cette CRP était 2 :dans
définie La clause dede
le Code réserve de (ancien L624-16 al 2) et
commerce,
cette réserve de propriété ne pouvait se retrouver que dans le contrat de vente. Elle
déroge au principe de transfert solo consensu de la propriété, normalement
transfert quand accord sur la chose et le prix.
Lors de la réforme en 2006, on a consacré des règles issues des PCO et on les a
transportés dans le Code civil.
Pour la matière immobilière, les CRP sont peu usitées car le plus souvent,
s’agissant des ventes immobilières va intervenir un notaire et on va être dans un
système où le transfert de propriété sera concomitant à la signature de l’acte chez
le notaire, sont transférés les fonds à
211 sur
l’étude notariale, et au moment de la signature il y aura paiement du prix. Ainsi,
pas besoin de recourir à une CRP, on sait que le prix est payé à échéance où le
notaire ne passera pas la vente.
La CRP est définit aux articles 2367 à 2372 et ce contrat est une « convention
par laquelle l’effet translatif d’un contrat est suspendu jusqu’au paiement complet de
l’obligation qui en constitue la contrepartie ».
Paragraphe 1 : La nature
1ère controverse sur juridique de la
la nature de la CRP : cette CRP jouait-elle sur le terme d’une
obligation ou devait-on l’analyser comme une condition à cette obligation de payer ? Ou est-ce un
mécanisme original qui peut être l’un ou l’autre selon l’envie des parties ? Est ce une sûreté ou
une garantie?
Est-ce que le paiement du prix est un évènement futur et certain ? (=terme) ou futur et
incertain ? (=condition).
On peut dire que c’est un terme car obligation certaine de payer, d’autres disent que c’est
une condition car pas certains que l’acquéreur paye.
La Cour de cassation a eu une position ambivalente car elle a dit terme puis condition. Le
débat n’a pas été tranché, mais finalement, la réforme dit que l’on est dans un mécanisme
suspensif et non pas résolutoire, « la propriété d’un bien peut être retenu en garantie par une CRP
qui suspend l’effet translatif d’un contrat jusqu’au complet de l’obligation qui en constitue la
contrepartie ».
2ème controverse : est-ce que cette CRP est une sureté ou une simple garantie ?
La configuration de la CRP est particulière, le créancier du prix a un droit à
une garantie sur un bien qui est toujours dans son patrimoine, ce n’est pas un
mécanisme particulière dans lequel le créancier a droit réel sur la chose d’autrui.
La Cour de cassation dit qu’il s’agit bien d’une sureté (arrêt de 1995). Pour
autant, elle n’en a pas tiré toutes les conséquences puisqu’elle a considéré que si le
créancier propriétaire ne déclarait pas sa créance à la PCO, et donc ne faisait pas état
du prix de vente, et bien, la revendication était toujours possible. Or, la Cour de
cassation aurait dû dire que l’absence de la déclaration de créances, entrainant
l’extinction de créance, aurait dû entrainer la disparition de la créance de prix et
aurait dû faire tomber la CRP.
Dans le régime, il y a particularités si CRP sur chose fongible, les biens peuvent
avoir été mélangés avec d’autres biens vendus à d’autres fournisseurs. On permet au
vendeur de revendiquer les biens des biens fongibles de même nature et quantité que
ceux vendus.
Paragraphe
Le 2 : Le régime
régime est envisagé de la
en matière mobilière ➔ la propriété réservée est l’accessoire de la créance
dont elle garantit le paiement.
212 sur
Mais, même si ce caractère accessoire est rappelé, on en tire pas toujours les conséquences
s’agissant des PCO.
213 sur
A. La constitution de la
1. Nécessité
Art d’un de
2368 ➔ réserve accord de convenu par écrit.
propriété
Art L624-16 al 2 ➔ écrit convenu entre les parties au plus tard au moment de la livraison.
Avant, règle où l’on permettait d’insérer unilatéralement au vendeur une réserve de propriété sans
que l’acquéreur l’ait accepté ➔ aujourd’hui, la clause doit faire l’objet d’un accord de volonté et si
on prévoit la clause dans des conditions générales de ventes et que cette clause n’est pas
envisagée dans des conditions générales d’achat, la CRP n’est pas valable.
Aucune publicité obligatoire n’est requise à cet effet dans le Code civil.
En revanche, le CdC envisage une publicité facultative qui a un intérêt important en PCO, car dans
ce schéma, le bénéficiaire d’une CRP non publiée doit revendiquer son bien dans un
180délai déterminé de 3 mois à compter du JO. Alors que s’il publie son droit, il va jouir alors de la
possibilité, en cas de PCO, de faire valoir directement son droit de propriété et donc de demander
la restitution de son bien et il pourra diligenter alors une action en restitution enfermé dans aucun
délai.
2. créance
La Clause ne peut garantir
garantie qu’une
par la CRP créance
ne peut être que celle qui est issue du contrat dont le transfert de
propriété est suspendu.
La CRP n’est efficace qu’au sein du contrat dont on a retardé les effets translatifs de propriété.
Consécration d’une forme de principe de spécialité de la créance garantie ➔ on dit que la CRP est
une sureté monovalente, c'est à dire qu’elle ne peut garantir qu’une créance particulière = la
créance pécuniaire du contrat dont le prix est issu.
Cette CRP n’est pas que dans le contrat de vente, donc aucun contrat n’est visé et donc on peut
recourir à une CRP dans un contrat d’E par exemple.
S’agissant de la créance garantie, elle a vocation à être mise en œuvre si la créance de prix est
impayée.
En PCO, l’action en revendication doit normalement être exercé dans le délai de 3 mois du JO et
la Cour de cassation a pu permettre au bénéficiaire d’une CRP d’agir en revendication sur le
fondement de sa CRP alors même que la créance de prix n’était pas impayée, autrement dit
l’ouverture de la PCO peut être une réalisation en avance de la CRP.
214 sur
CRP porte sur n’importe quel bien ➔ mobilier ou immobilier et peu importe les suretés qui lui sont
déduits.
B. La CRP
Cette mise suspend
en œuvre l’ede
ffetlatranslatif du contrat jusqu’au paiement de l’obligation qui en
constitue la contrepartie donc tant que le complet paiement n’est pas effectué, le bénéficiaire de la
clause reste propriétaire du bien grevé.
Mais, une jurisprudence de la Cour de cassation du 27 février 2014 est spéciale ➔ véhicule
vendue avec CRP et l’acheteur fait l’objet d’une procédure de surendettement personnel et ne
peut pas payer le prix. La procédure se termine et les dettes sont effacés. Est-ce que l’effacement
de la dette conduit au transfert de propriété ? La Cour de cassation répond que non, alors que
normalement on aurait pu dire que la dette étant éteinte, l’accessoire de celle-ci doit disparaitre
donc l’acquéreur devient propriétaire. Mais pour des questions de justice, cela poserait problème
et la Cour de cassation considère que l’effacement des dettes n’équivaut pas à un paiement et
donc le vendeur peut toujours revendiquer la propriété du bien.
Le vendeur supporte encore les risques car le transfert de propriété n’est pas encore survenu.
En revanche, puisque l’acquéreur n’est pas encore propriétaire, il ne peut pas encore disposer de
la chose et l’acquéreur ne peut pas non plus user de la chose. Or, si l’on raisonne dans le contexte
d’une vente de marchandises, l’acquéreur va financer ses achats par la revente de ses stocks.
Donc, ici, il faut que les biens sous réserves de propriété puissent être revendus. Donc, on insère
des clauses concernant le transfert des risques, des clauses autorisant la revente et d’usage de la
chose.
Sur la mise en œuvre de la CRP, certaines conditions nécessaires et produit certains e ffets
juridiques.
1. réservataire
Le Les conditions
doit de l’action endans un délai de 3 mois à compter du JO ➔ délai préfix, aucun
revendiquer
délai de forclusion.
Le juge commissaire devra être sais en cas de contentieux dans un délai d’un mois.
Ce qui est dangereux pour le bénéficiaire de la CRP est que s’il est forclos, cela ne fait pas
disparaitre son droit de propriété, mais ce droit est inopposable à la PCO, donc l’objet de la CRP
devient le gage général des créanciers, donc les organes de la PCO peuvent cédés les biens et
que ces sommes désintéresseront tous les créanciers.
D’où l’intérêt de faire publier la CRP car le réservataire agira simplement en restitution et
non en revendication.
Les textes du CdC disent que les marchandises vendues, pour que la revendication puisse
prospérer, doivent se retrouver en nature au moment de l’ouverture de la PCO. Cette exigence, on
ne la retrouve pas dans le Code civil. Or, on devrait pourtant exiger qu’en dehors du droit des
PCO, le bien se retrouve en nature au jour de la demande en revendication du bénéficiaire de
cette CRP.
215 sur
- Bien fongibles.
- Biens incorporés.
- Biens objet de la clause a été détruit.
- Biens objet de la clause a été revendu.
a. Bien
Art 2369 ➔ la propriété réservée d’un bien fongible peut s’exercer à concurrence de la créance
restante due sur des biens de mêmes natures et de même qualités détenue par le débiteur ou
pour son compte.
La propriété des biens fongibles porte sur la valeur de ces biens et non les biens pris pour eux-
mêmes.
A l’époque, en droit des PCO, plusieurs arrêts rendus en matière de médicaments. On avait des
stocks de médicaments achetés puis revendus. Le réservataire pouvait-il revendiquer des biens,
qui n’étaient pas les biens livrés, mais qui étaient de même nature et de même qualité ? La
réponse est oui. Mais le problème est que le revendiquant doit prouver que les biens qu’il veut
revendiquer sont fongibles avec les biens livrés à l’origine.
Comment faire si plusieurs créanciers revendiquent les biens fongibles au sein d’une même PCO
? Comment on les départage ? Certains considèrent que l’on doit épouser la règle du 1er arrivé,
1er servi. D’autres estiment qu’il faut appliquer un principe de proportionnalité en fonction du
montant des créances garanties.
Sib.leBiens
bien a été incorporé à un autre bien, puis-je le revendiquer ? Cette incorporation empêche
normalement la revendication car il n’est plus en nature. Mais, l’art 2370 dit que l’incorporation
d’un meuble faisant l’objet d’une CRP à un autre bien ne fait pas obstacle à la revendication
lorsque ces biens peuvent être séparés sans subir de dommage.
Cette règle est transposée d’une jurisprudence rendue en PCO et donc à partir du moment où on
peut séparer les biens en question sans dommages pour le bien incorporé ou le bien auquel l’actif
a été incorporé, alors la revendication peut intervenir et le créancier peut obtenir la restitution de
son bien.
Le critère, c’est un critère physique et non économique, c'est à dire qu’il importe peu que la
séparation ait un coût économique important pour le débiteur du prix.
c. Biens
En cas de disparition du bien, l’art 2372 dit que le droit de propriété se reporte sur la valeur du
bien et sur l’indemnité d’assurance subrogée au bien.
d. Bien
216 sur
L’art 2372 dit que le droit de propriété se reporte sur la créance du débiteur à l’égard du sous
acquéreur ➔ on reprend une règle qui existait déjà en droit des PCO dans l’ancien article L624-18
du CdC.
Cela signifie que si le débiteur du prix revend le bien à un sous acquéreur, le bénéficiaire de la
CRP peut faire valoir ses droits sur la créance du prix de revente.
Cette revendication peut intervenir en cas de PCO et aussi lorsque le débiteur est in bonis.
La règle est protectrice des intérêts du réservataire car normalement, son droit de revendication
devrait être paralysé puisque le sous-acquéreur, s’il est de bonne foi, pourrait faire valoir l’article
2279 ancien du Code civil. Donc, la revendication ne devrait pas pouvoir concerner le bien objet
de la réserve de propriété et c’est la raison pour laquelle on lui permet de faire valoir ses droits sur
le prix de revente.
Mais condition drastique, cette revendication du prix de revente, ces droits ne peuvent porter sur
le prix de revente que si celui-ci n’a pas été payé avant la revendication et en cas de PCO, il ne
faut pas que la créance ait été payé à la date du JO ➔ si la créance du prix de revente a été payé,
elle a disparu, donc on ne peut pas la revendiquer.
Cette demande de revendication du prix va être dirigé contre, à la fois, le débiteur du prix, et
contre le sous-acquéreur.
Dans ce schéma, le sous-acquéreur qui n’a pas encore payé le prix, lorsqu’il subit l’action du
réservataire, ne peut pas opposer au vendeur initial, une exception d’inexécution par le revendeur
de son obligation pour refuser de régler le prix. Ici, principe d’inopposabilité des exceptions ➔ le
sous-acquéreur ne peut pas opposer au créancier originaire les exceptions issues du lien de droit
qui l’unit au vendeur intermédiaire.
L’action ffets
2. Les een de l’action permet
revendication en d’établir le droit de propriété du revendiquant et doit déboucher
sur la restitution du bien.
En PCO, les textes indiquent que la demande en revendication emporte de plein droit demande de
restitution.
L’art 2371 du Code civil énonce qu’à défaut de complet paiement à échéance, le créancier peut
demander la restitution du bien afin de recouvrer le droit d’en disposer.
Remarque :
L’al 2 de l’art 2371 dit que la valeur du bien repris est imputé à titre de paiement sur le solde la
créance garantie. Donc, on voit bien que dans l’esprit du Code civil, la restitution n’est pas la
conséquence d’une forme d’action résolutoire, mais que la restitution est la suite logique de la
réalisation de la sureté réelle qu’est la CRP.
Une fois que le réservataire aura récupéré le bien, il pourra le revendre, mais si la valeur du bien
repris, excède le montant de la dette exigible, le créancier doit au débiteur une somme égale à la
différence. Donc, la CRP suit finalement le régime des autres suretés réelles ➔ elle ne peut pas
être source d’enrichissement pour le créancier.
217 sur
Chapitre 2 : La propriété transmise à titre de
Cette propriété fait l’objet d’hostilité car elle donne le sentiment que cela
pourrait servir à la spoliation du débiteur.
Le schéma est débiteur qui transfère un bien au créancier, qui soit restitue si le
débiteur paie, soit conserve à charge de verser une soulte si défaillant.
Cela existait en droit français à travers des droits spéciaux, cession Dailly,
cession de créance pro, les pro cédaient des créances aux EC qu’ils avaient sur des
tiers. Il y a aujourd'hui développement, existent la fiducie, dans laquelle il y a création
d’un patrimoine fiduciaire, le constituant transfère des actifs dans un patrimoine
fiduciaire rattaché au créancier lui-même où à un tiers. Au terme de l’opération, si le
constituant est défaillant les biens vont être transférés dans le patrimoine du
créancier, ou est prévu que le titulaire du patrimoine fiduciaire vend les actifs
selon un mode simplifié à charge pour lui de remettre les sommes et la soulte.
Avec la réforme de 2021 est consacrée la cession de créance à titre de garantie et
cession de somme d’argent à titre de garantie. La première ressemble énormément à la
cession Dailly applicable à tout un chacun. La cession Dailly permet toutefois
d’échapper en grande partie à la procédure collective ouverte à l’encontre du cédant,
contrairement à la cession de créance du Code civil.
La cession de somme d’argent à titre de garantie consacre ce qu’on appelait le
gage espèce, transfert fiduciaire de somme d’argent, on transfère de la monnaie au
créancier. Si le débiteur est défaillant, le créancier impute le montants sur la dette, si
acquitte sa dette devra être retransféré.
Pendant la durée du contrat « je paye 2 fois », je ne peux utiliser le bien pour garantir un
autre créancier donc je donne (transfère la propriété) et je paye en +.
Mais un certain nombre de droit spéciaux l’ont consacré comme en matière bancaire et financier.
Peut-on faire la même chose avec la cession de créance de droit commun c'est-à-dire à titre
de garantie donc sans stipuler de prix ?
La Cour de cassation avait dit non et a qualifié l’opération de nantissement de créance et pas
cession de créance.
On recourait donc aux mécanismes de fiducie mais ils sont lourds, il faut passer par la technique
de création d’un patrimoine nouveau.
La réforme de 2021 a cependant consacré cette cession de créance de droit commun donc civil à
titre de garantie en se conformant aux règles de C.civ.
La cession dailly ne perdra pas tout son sens, l’enjeu est le droit des entreprises en difficulté où
la cession de droit commun est bien moins protégée.
218 sur
Section 1 : Les fiducies
Elles interviennent principalement dans 2 situations :
Instrument utilisé par les EC qui sont les seuls qui peuvent être cessionnaire de créance
professionnel et donc bénéficiaire de cette technique.
On a des commerçants, pour garantir des opérations, qui vont transférer ces créances
professionnelles par le biais d’un bordereau à des EC ➔ ces bordereaux doivent contenir des
mentions obligatoires à titre d’efficacité.
Ces cessions sont efficaces car elles permettent de contourner les effets d’une PCO qui serait
ouverte à l’encontre du cédant car le professionnel qui subit la PCO n’a plus la créance cédée
dans son patrimoine, c’est la banque qui en est titulaire et elle pourra alors en demander paiement
aux différents débiteurs cédé si le prix n’est pas remboursé.
Mécanisme que certains auraient voulu voir transposer en droit commun, mais la Cour de
cassation n’admet pas les transferts fiduciaires de créances à titre de garantie et lorsque de telles
cessions interviennent, la Cour de cassation requalifie l’opération en nantissement de créance.
Position critiquée en doctrine, et c’est pour cela que dans l’avant-projet de réforme, on envisage
d’insérer dans le Code civil des règles relatives à cette cession de créance réalisée à titre de
garantie mais conformément au droit commun.
L’idée, c’est que l’on va transférer des biens dans un patrimoine fiduciaire géré par un EC. Ces
biens qui ont intégré un patrimoine fiduciaire sont à l’abris des créanciers du constituant, mais
aussi à l’abri des créanciers du fiduciaire.
Et, si le constituant n’acquitte pas ces obligations, l’EC soit, s’il est le bénéficiaire de la fiducie,
deviendra définitivement propriétaire des biens inclus dans ce patrimoine fiduciaire, soit si c’est un
autre sujet de droit qui est bénéficiaire de la fiducie, il appartiendra à l’EC de lui transférer les
biens en cause à titre de paiement.
219 sur