Fiche Daj CCP
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Rubrique Textes
FICHE
Le code de la commande publique constitue une étape déterminante dans la démarche de rationalisation et de modernisation
du droit de la commande publique, initiée avec la transposition des directives européennes de 2014.
Après plusieurs tentatives infructueuses, le projet de code de la commande publique a été relancé grâce à la loi
du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique dite loi
« Sapin II ». L’article 38 de cette loi a autorisé le Gouvernement à procéder, par voie d’ordonnance, dans un délai de deux ans,
à l’adoption de la partie législative du code de la commande publique, sans apporter aux règles existantes d’autres
modifications que celles rendues nécessaires pour assurer le respect de la hiérarchie des normes, la cohérence rédactionnelle
et l’harmonisation de l’état du droit (codification à droit constant).
Mené de manière collaborative par le ministère de l’économie et des finances, le chantier de codification a permis de réunir,
pendant près de 24 mois, l’ensemble des acteurs de la commande publique, aussi bien privés que publics. Une consultation
publique a notamment permis de recueillir près de 800 observations contribuant à faire du code de la commande publique un
outil construit avec et pour ses utilisateurs.
Afin de simplifier et moderniser le droit de la commande publique, le code réunit les quelques 30 textes utilisés
quotidiennement par les acheteurs et les entreprises ainsi que les principales règles issues de la jurisprudence administrative.
Organisé selon la chronologie de la vie du contrat, de sa préparation à son exécution, le code est une véritable « boîte à
outils » pour les acteurs de la commande publique puisqu’il a été conçu pour l’utilisation quotidienne qu’en feront les praticiens.
Il intègre également l’ensemble des dispositifs relatifs au règlement alternatif des litiges afin d’inciter les acteurs à adopter une
approche rapide et non contentieuse de résolution de leurs différends.
Outre des gains en termes d’accessibilité et d’intelligibilité du droit de la commande publique, le code permettra ainsi d’obtenir
d’importants bénéfices en matière de sécurité juridique des contrats. Il participera également à garantir l’accès et l’efficacité de
la commande publique qui représente près de 8 % du PIB et est à ce titre un fort levier de croissance pour l’économie.
Le code de la commande publique entrera en vigueur le 1er avril 2019, tant pour sa partie législative que pour sa partie
réglementaire. Cette entrée en vigueur différée laissera ainsi le temps aux acteurs de la commande publique de s’approprier ce
nouvel outil.
Afin d’accompagner les opérateurs économiques, les acheteurs et les autorités concédantes dans cette appropriation, cette
fiche présente, de façon synthétique, le champ d’application du code, son architecture, sa logique et les textes codifiés. Une
table de concordance entre ces textes et les articles du code de la commande publique est annexée à la présente fiche1.
1 Cette table de concordance intègre les modifications du code de la commande publique apportées par l’ordonnance n° 2018-1135 du 12 décembre
2018 portant diverses dispositions relatives à la gestion de l'infrastructure ferroviaire et à l'ouverture à la concurrence des services de transport
ferroviaire de voyageurs ainsi que par le décret portant diverses mesures relatives aux contrats de la commande publique.
Le code de la commande publique est structuré selon un plan à 4 niveaux : le premier chiffre de la numérotation correspond à
la partie, le deuxième au livre, le troisième au titre et, enfin, le quatrième au chapitre.
1. Partie
1.1. Livre
1.1.1. Titre
1.1.1.1. Chapitre
Ainsi, par exemple, les articles L. 2193-1 à L. 2193-14 régissent les règles relatives au chapitre 3 du titre IX du livre Ier de la
partie 2.
S’il existe une structure apparente à un niveau inférieur à celui du chapitre (la section et la sous-section), celle-ci n’apparaît
pas dans la numérotation. Ainsi, les chiffres qui apparaissent après le tiret correspondent seulement à un numéro d’ordre
d’apparition des articles à partir du 1er article du chapitre.
La structure et la numérotation utilisées dans cette fiche reproduisent la structure et la numérotation du code lui-même afin de
faciliter les reports au texte du code.
Sont également rappelés les principes fondamentaux de la commande publique et définit les éléments essentiels du régime
juridique applicable aux contrats administratifs.
Par la définition de règles précises de passation pour les contrats de droit commun, le code met en œuvre ces principes, qui
trouvent également à s’appliquer comme cadre de référence pour l’élaboration ou le contrôle de procédures de passation
définies par les acheteurs ou les autorités concédantes eux-mêmes.
A l’occasion de l’examen du code de la commande publique par le Conseil d’Etat, celui-ci a tenu à souligner la nécessité
d’appeler l’attention des acteurs de la commande publique sur le fait que, conformément à la jurisprudence, ces principes
peuvent trouver à s’appliquer, selon des modalités qu’il leur appartient de définir, à la passation de certains contrats alors
même que le code ne fixe aucune règle précise, en ce qui concerne leur passation 2.
2Il s’agit des contrats anciennement exclus du champ des directives et des ordonnances « marchés publics » et « concessions » - voir
points 1.1.1 et 1.1.2 suivants
Le livre Ier définit les deux types de contrats de la commande publique : les marchés publics et les contrats de concession.
L’ordonnance n° 2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics excluait de son champ les marchés publics
concernés par ses articles 14 à 20. Il s’agissait des « marchés exclus ». Ils sont exclus du champ des directives « marchés »,
car traditionnellement les directives ne comportent que des règles relatives à la passation du contrat alors qu’en raison de leur
spécificité, ces contrats ne se prêtent pas à la fixation, par un texte, de règles procédurales relatives à la publicité ou la mise en
concurrence. C’est la raison pour laquelle, les textes de transposition 3 des directives européennes, reproduisait le modèle des
directives en les excluant purement et simplement, de leur champ d’application. Le code de la commande publique poursuit
des objectifs plus larges que ceux de la stricte transposition. Il s’agit en particulier de rassembler en un seul texte, l’ensemble
des règles régissant les contrats. Or, si les « marchés exclus » étaient bien exemptés de l’application des règles de passation
prévues par les textes, ils n’étaient pas exclus du champ d’application des textes relatifs, à la sous-traitance, aux délais de
paiement ou à la facturation électronique. Le code rassemble désormais ces textes. Le code ne peut donc pas exclure ces
contrats de son champ d’application. C’est la raison pour laquelle, ils apparaissent au livre V de la deuxième partie, sous la
dénomination « autres marchés publics », qui précise le régime qui leur est applicable.
De même que pour les marchés publics (paragraphe 1.1.1 précédent), l’ordonnance n° 2016-65 du 29 janvier 2016 relative
aux contrats de concession excluait de son champ les contrats de concession concernés par ses articles 13 à 19. Pour les
mêmes raisons que celles présentées au paragraphe 1.1.1 précédent, le code de la commande publique intègre ces contrats
dans son champ d’application et définit, au livre II de la troisième partie, les règles applicables à ces « autres contrats de
concession ».
Le livre II définit les acteurs de la commande publique : acheteurs, autorités concédantes, pouvoirs adjudicateurs, entités
adjudicatrices et opérateurs économiques.
Le livre III précise enfin les règles applicables aux contrats destinés à satisfaire des besoins ne relevant qu’en partie du code
de la commande publique ou relevant de plusieurs de ses parties.
3 Code des marchés publics de 2006, ordonnance 2005-649, ordonnance 2015-899 et ordonnance 2016-65
Outre les dispositions propres aux collectivités et territoire d’outre-mer, sont également précisées les dispositions propres aux
marchés publics liés à la maîtrise d’ouvrage publique et à la maîtrise d’œuvre privée.
Structuré autour de la vie du contrat (préparation, passation et exécution), le livre Ier régit la catégorie la plus nombreuse des
marchés publics : les marchés. Il s’agit des contrats (hors marchés de partenariat et marchés de défense ou de sécurité) qui
correspondent au droit commun des marchés publics.
Ce livre codifie, à titre principal, les dispositions issues de l’ordonnance n°2015-899 du 23 juillet 2015 et du décret n°2016-360
relatifs aux marchés publics. Outre les règles issues de la jurisprudence administrative, sont également codifiées les
dispositions issues notamment de la loi du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance, de la loi n° 2013-100
du 28 janvier 2013 portant diverses dispositions d'adaptation de la législation au droit de l'Union européenne en matière
économique et financière et du décret n° 2013-269 du 29 mars 2013 relatif à la lutte contre les retards de paiement dans les
contrats de la commande publique.
Après la définition des règles applicables à la détermination de la valeur estimée du besoin, sont présentées les conditions de
recours aux :
- marchés passés sans publicité ni mise en concurrence préalables ;
- marchés passés selon une procédure adaptée ;
- marchés passés selon une procédure formalisée.
Sont également présentées les différentes techniques d’achat auxquelles peut recourir un acheteur pour procéder à la
présélection d’opérateurs économiques susceptibles de répondre à son besoin. Une des principales nouveautés du code est
d’avoir défini ce que représente la notion de « techniques d’achat », là où les textes précédents ne distinguaient pas toujours
précisément ce qui relevait des techniques d’achat et ce qui relevait des procédures. La notion de technique d’achat consacrée
par le code regroupe l’accord-cadre, le concours, le système de qualification des entités adjudicatrices, le système
d’acquisition dynamique, le catalogue électronique et les enchères électroniques.
A l’exception des marchés passés selon une procédure adaptée pour lesquels les règles sont définies au présent titre II, celles
applicables aux procédures de passation sont définies au titre VI.
4 Codification des dispositions issues de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire et de son décret
Codifiant la jurisprudence administrative 5, les offres anormalement basses font l’objet d’une définition à l’article L. 2152-5.
Le livre II régit les marchés de partenariat également selon une structure qui suit la chronologie de l’achat : préparation,
passation et exécution.
Si ce livre II présente une certaine autonomie du fait de l’application de règles qui lui sont propres (conditions de recours
notamment…), il reste intrinsèquement lié au livre Ier relatif aux marchés puisqu’il l’applique également sous réserve de
certaines spécificités précisées aux articles L. 2200-1 et R. 2200-1 9.
Le livre III régit une autre catégorie de marchés publics : les marchés de défense ou de sécurité. Il codifie, à titre principal, les
dispositions issues de l’ordonnance n°2015-899 du 23 juillet 2015 relative aux marchés publics et du décret n°2016-361 relatif
aux marchés publics de défense ou de sécurité.
Les dispositions applicables aux marchés de défense ou de sécurité étant, sauf exceptions, identiques à celles applicables aux
marchés régis par le livre Ier, le livre III reprend la structure du livre Ier.
Cette architecture similaire permet de définir les règles applicables aux marchés publics de défense ou de sécurité par renvoi
au livre Ier lorsque les règles sont identiques. Lorsque les règles applicables aux marchés publics de défense ou de sécurité
diffèrent de celles définies au livre Ier, ces règles particulières sont définies directement par le livre III.
S’agissant des règles applicables aux marchés de partenariat de défense ou de sécurité, les articles L. 2371-1 et R. 2373-1
précisent les dispositions du livre II relatif aux marchés de partenariat qui leur sont applicables.
7 Codification des dispositions relatives aux délais de paiement issues de la loi n° 2013-100 du 28 janvier 2013 portant diverses
dispositions d'adaptation de la législation au droit de l'Union européenne en matière économique et financière et du décret n°
2013-269 du 29 mars 2013 relatif à la lutte contre les retards de paiement dans les contrats de la commande publique.
8 Modification unilatérale : art. L. 6 4° et L. 2194-2 / Résiliation unilatérale : art. L. 6 5° et L. 2195-1
9 A titre d’exemples, les dispositions relatives à l’allotissement ou celles relatives aux avances, acomptes ne s’appliquent pas aux
marchés de partenariat.
2.4 Livre IV : Dispositions propres aux marchés publics liés à la maîtrise d’ouvrage
publique et à la maîtrise d’œuvre privée
En codifiant la loi n° 85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et ses décrets d’application, le livre IV
rassemble les règles particulières applicables à certains acheteurs 10 qui, projetant la construction d’un ouvrage répondant à
certaines caractéristiques 11, envisagent la passation de marchés, conformément au livre Ier, à cette fin.
Le livre V regroupe les marchés publics qui étaient exclus du champ d’application de l’ordonnance n° 2015-899 du 23 juillet
2015 relative aux marchés publics en application de ses articles 14 à 20. Le code de la commande publique intègre ces
contrats dans son champ d’application 12.
Le titre Ier du livre V énumère ces marchés publics avant de préciser, en son titre II, les règles du code de la commande
publique auxquelles ils sont soumis.
Le chapitre 1er précise les dispositions du livre Ier qui s’appliquent à ces contrats (règles relatives aux délais de paiement et au
règlement amiable des différends) ainsi que les règles applicables en matière de sous-traitance et de résiliation.
S’agissant des règles de passation, le Conseil d’Etat, lors de l’examen du code de la commande publique, a tenu à souligner la
nécessité d’appeler l’attention des acteurs de la commande publique sur le fait que, conformément à la jurisprudence, les
principes fondamentaux peuvent trouver à s’appliquer, selon des modalités qu’il leur appartient de définir, à la passation de
certains de ces contrats.
Les marchés publics portant sur le service public de transport de voyageurs par chemin de fer sont soumis à d’autres règles
définies au chapitre II.
Le livre VI regroupe les dispositions propres aux collectivités et territoire d’outre-mer13 destinées à rendre applicable la
deuxième partie du code de la commande publique dans ces territoires.
Structuré selon la chronologie du contrat, le livre Ier définit, dans trois livres (préparation, passation et exécution) les règles
générales applicables aux contrats de concession.
Le livre Ier codifie, à titre principal, les dispositions issues de l’ordonnance n°2016-65 du 29 janvier 2016 et du décret
n°2016-86 du 1er février 2016 relatifs aux contrats de concession. Outre les règles issues de la jurisprudence administrative,
sont également codifiées les dispositions issues notamment de la loi n° 2013-100 du 28 janvier 2013 portant diverses
dispositions d'adaptation de la législation au droit de l'Union européenne en matière économique et financière et du décret n°
2013-269 du 29 mars 2013 relatif à la lutte contre les retards de paiement dans les contrats de la commande publique.
14Le 3° de l’article R. 3121-6 codifie la jurisprudence du Conseil d’Etat du 14 février 2017 (n°405157) qui autorise, dans un contexte
d’urgence et sous conditions, une autorité concédante à conclure un contrat de concession sans publicité ni mise en concurrence.
Ces contrats font l’objet de règles particulières tant en ce qui concerne les règles applicables à leur publicité préalable que
celles applicables aux communications et échanges d’information, aux candidatures, aux offres ou à celles applicables à
l’achèvement de la procédure de passation.
La section 2 du chapitre VI précise en outre les modalités particulières d’indemnisation du concessionnaire en cas d’annulation
ou de résiliation du contrat de concession par le juge ou de résiliation du contrat, par la personne publique, avant son terme.
Le livre II regroupe les contrats de concession qui étaient exclus du champ d’application de l’ordonnance n° 2016-65 du 29
janvier 2016 relative aux contrats de concession en application de ses articles 13 à 19. Le code de la commande publique
intègre ces contrats dans son champ d’application.
Le titre Ier du livre II énumère ces contrats de concession avant de préciser, en son titre II, les règles générales du code de la
commande publique auxquelles ils sont soumis.
Le chapitre 1er précise les dispositions du livre Ier qui s’appliquent à ces contrats (règles relatives aux délais de paiement et au
règlement amiable des différends) ainsi que les règles applicables en matière de résiliation.
S’agissant des règles de passation, le Conseil d’Etat, lors de l’examen du code de la commande publique, a tenu à souligner la
nécessité d’appeler l’attention des acteurs de la commande publique sur le fait que, conformément à la jurisprudence, les
principes fondamentaux peuvent trouver à s’appliquer, selon des modalités qu’il leur appartient de définir, à la passation de
certains de ces contrats.
Les contrats de concession portant sur le service public de transport de voyageurs par chemin de fer sont soumis à d’autres
règles définies au chapitre II.
Le livre III regroupe les dispositions propres aux collectivités et territoire d’outre-mer 18 destinées à rendre applicable la
troisième partie du code de la commande publique dans ces territoires.
18Guadeloupe Guyane, Martinique, Réunion, Mayotte, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis et Futuna,
Polynésie française, Nouvelle Calédonie, Terres Australes et Antarctiques Françaises