Fiche08
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FICHE 8
Les accords-cadres
1. Le recours à l’accord-cadre
Aucune condition particulière n’est imposée pour pouvoir recourir aux accords-cadres.
Ils peuvent être conclus dans tous les domaines (travaux, fournitures et services), même
s’ils sont peu adaptés aux travaux neufs de génie civil ou de bâtiment qui se caractérisent
par une unité fonctionnelle et dont tous les détails doivent être connus dès l’origine. La
philosophie de l’accord-cadre repose sur la possibilité d’ajuster la réponse aux besoins, à
mesure de l’apparition de ceux-ci.
Les accords-cadres
1. Voir la fiche explicative de la Commission européenne sur les accords-cadres, CC/2005/03_rev1 FR du 14 juillet
2005.
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L’accord-cadre permet à l’acheteur public de bénéficier d’une grande réactivité des pres-
tataires au moment de l’apparition des besoins, alors que la passation d’un marché pour
chaque besoin nouveau requiert, sauf exception, l’application des procédures de droit
commun du code des marchés publics. Il donne aussi à l’acheteur la possibilité d’ajuster
la réponse à ses besoins, au moment où il peut les identifier et décider de l’achat.
L’accord-cadre est particulièrement adapté pour les achats répétitifs, mais dont les
contours ne sont pas totalement délimités en amont, ou qui sont susceptibles d’évolutions
technologiques. Par comparaison au marché à bons de commandes, il offre la possibilité
de ne pas définir, à l’avance, l’ensemble des conditions d’exécution du contrat et de pou-
voir mettre en concurrence les titulaires de l’accord-cadre afin de bénéficier, tout au long
de l’accord cadre, de la meilleure qualité au meilleur prix.
Le recours à l’accord-cadre permet de réduire les coûts de procédure et offre la possibilité,
pour des acheteurs ayant besoin d’une visibilité à long terme, de planifier leurs marchés
et de connaître à l’avance les caractéristiques principales de l’état de l’offre. Il permet
notamment d’acheter au meilleur prix des prestations dont les prix sont volatiles.
Par exemple, l’accord-cadre peut être utilisé pour les services d’agence de voyage. Dans
ce cas, l’intérêt réside dans la possibilité de remettre en concurrence, selon une procédure
rapide, les agences de voyage pour chacune des prestations. Il présente également un
grand intérêt pour les marchés de communication ou pour les marchés d’équipements
informatiques à fort potentiel d’évolution technologique, ou encore pour des besoins qui
doivent être satisfaits dès leur survenance.
2. Le contenu de l’accord-cadre
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2. CE, 11 mars 2013, Assemblée des chambres françaises de commerce et d’industrie, n° 364551, cons. 10.
3. Règlement d’exécution de la Commission n° 842/2011 du 19 août 2011 établissant les formulaires standard pour
la publication d’avis dans le cadre de la passation de marchés publics et abrogeant le règlement (CE) n° 1564/2005 –
Annexe II : Formulaire standard 2: « Avis de marché », rubrique II.1.4)
4. CE, 10 mai 2006, Société Schiocchet, n° 288435.
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adjudicateurs clairement identifiés à cette fin dans l’avis d’appel à la concurrence ou dans
l’invitation à confirmer l’intérêt et, d’autre part, les opérateurs économiques qui sont par-
ties à l’accord-cadre tel qu’il a été conclu ».
Le considérant 60 de la directive précise également : « A cette fin, les pouvoirs adjudica-
teurs qui sont, dès le départ, parties à un accord-cadre spécifique, devraient être claire-
ment désignés, soit par leur nom ou par d’autres moyens tels qu’un renvoi à une catégorie
donnée de pouvoirs adjudicateurs dans une zone géographique clairement délimitée, de
manière à ce que les pouvoirs adjudicateurs concernés puissent être identifiés aisément
et sans ambiguïté. De même, une fois conclu, un accord-cadre ne devrait pas être ouvert
à de nouveaux opérateurs économiques. »
L’accord-cadre est donc un système fermé :
– à l’égard des acheteurs publics : il n’est pas possible d’en faire bénéficier des adminis-
trations non mentionnées dans l’accord-cadre, alors même que le maximum en valeur ou
en quantité indiqué dans le contrat ne serait pas atteint. En particulier, ce n’est pas parce
que le marché est passé par l’Etat, entité juridique unique, que des services non mention-
nés dans le dossier de la consultation peuvent y être intégrés alors que le marché a été
initialement limité à certains services (voir point 6.3.).
– à l’égard des titulaires : contrairement au système d’acquisition dynamique, une fois
l’accord-cadre conclu avec un ou plusieurs titulaires, aucun opérateur économique sup-
plémentaire ne peut y adhérer ; seuls le ou les titulaire(s) de l’accord-cadre originairement
parties au contrat peuvent se voir attribuer des marchés subséquents.
De plus, le code des marchés publics prévoit une exclusivité d’achat bénéficiant au(x)
titulaire(s) de l’accord-cadre et à laquelle il ne peut être dérogé que pour des besoins
occasionnels de faible montant, à condition que, pour un même accord-cadre, le montant
cumulé de tels achats ne dépasse pas la somme de 10 000 euros HT (art. 76-VII du CMP).
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l’acheteur public est, pour cet achat, délié de l’exclusivité contractuelle dont bénéficient
les titulaires du marché et peut procéder à cet achat en recourant à une mise en concur-
rence en dehors de l’accord-cadre. Il peut également prévoir qu’en cas d’absence répé-
tée d’offres raisonnables, l’accord-cadre pourra être résilié à l’égard du ou des titulaires
fautifs.
sur l’application des seuils de procédure et, conformément à l’article 20 du code des
marchés publics, il ne doit pas bouleverser l’économie du contrat5.
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2.6.3. Absence de montant minimum et maximum
Même si l’accord-cadre ne fixe pas de montant minimum ou maximum, la rubrique
« quantité ou étendue globale » du formulaire européen d’avis de marché doit être rem-
plie6. Les acheteurs publics doivent donc renseigner la rubrique en indiquant, à titre in-
dicatif et prévisionnel, les quantités à fournir ou des éléments permettant d’apprécier
l’étendue du marché.
Les accords-cadres sont passés selon les mêmes procédures et dans les mêmes condi-
tions que les marchés publics. Ils sont soumis aux mêmes seuils que les marchés publics.
Pour calculer le montant de l’accord-cadre, il convient de tenir compte de la valeur maxi-
male estimée du besoin pour l’ensemble de la durée de l’accord-cadre, alors même que le
pouvoir adjudicateur n’aurait pas de visibilité quant au nombre de marchés subséquents
qui seront conclus ou encore à la quantité qui sera effectivement commandée (art. 27-V).
Lorsque la valeur maximale estimée du besoin est égale ou supérieure aux seuils euro-
péens, il est obligatoire de mettre en place une procédure formalisée, notamment : appel
d’offres ouvert, appel d’offres restreint, procédure négociée dans les hypothèses définies
à l’article 35 du code ou dialogue compétitif si les conditions fixées par l’article 36 sont
réunies.
En dessous des seuils des procédures formalisées, les accords-cadres peuvent être
conclus dans le cadre d’une procédure librement choisie et adaptée par l’acheteur public,
sous le contrôle par le juge du respect des principes de la commande publique.
Par ailleurs, et quel que soit le montant estimé du besoin, les pouvoirs adjudicateurs
peuvent également mettre en œuvre une procédure adaptée, en application de l’article
30 du code, lorsque l’accord-cadre porte sur des prestations de services non mentionnés
à l’article 29.
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4.3. L’attribution des marchés subséquents
4.3.1. Les marchés subséquents ne font pas l’objet de mesure
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de publicité.
L’attribution des marchés fondés sur un accord-cadre mono-attributaire n’est précédée
d’aucune procédure particulière. Les conditions de concurrence n’existant plus, ils ne font
l’objet d’aucune mesure de publicité ou de mise en concurrence.
Lorsque l’accord-cadre a été attribué à plusieurs opérateurs économiques, les marchés
subséquents sont précédés d’une remise en concurrence entre les titulaires de l’ac-
cord-cadre. Les titulaires étant connus, il n’est pas nécessaire de procéder à des mesures
de publicité.
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de suspension de la signature
En application du 1° du I de l’article 80 du code des marchés publics, les décisions de rejet
des offres et d’attribution du marché subséquent doivent être notifiées aux titulaires de
l’accord-cadre dès que le pouvoir adjudicateur a fait son choix.
Toutefois, le délai de 16 jours (11 jours en cas de notification par voie électronique) prévu à
l’article 80 entre cette notification et la signature du marché ne s’impose pas aux marchés
fondés sur un accord-cadre (art. 80-I-2° b).
L’acheteur public peut, s’il le souhaite, respecter volontairement ce délai afin de fermer la
voie du référé contractuel (art. 80-I-3°, second alinéa, du CMP ; article L. 551-15 du code
de justice administrative).
de validité de cet accord-cadre. Leur durée d’exécution « est fixée conformément aux
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conditions habituelles d’exécution des prestations faisant l’objet de l’accord-cadre » (art.
76-V), c’est-à-dire en tenant compte de la nature des prestations et de la nécessité d’une
remise en concurrence périodique.
L’exécution des marchés subséquents peut se poursuivre au-delà de la durée de validité
de l’accord-cadre. Toutefois, elle ne doit pas se prolonger dans des conditions qui mé-
connaissent l’obligation d’une remise en concurrence périodique. En d’autres termes, le
recours aux marchés fondés sur l’accord-cadre ne doit pas pouvoir être regardé comme
un moyen de prolonger abusivement l’accord-cadre lorsque le temps nécessaire pour la
réalisation des prestations attendues n’est habituellement pas aussi long.
5.2. Cession
L’accord-cadre est un système clos. Seules la ou les personnes attributaires de l’ac-
cord-cadre peuvent être remises en concurrence pour l’attribution des marchés subsé-
quents à cet accord-cadre.
Toutefois, il est possible que le titulaire d’un accord-cadre mono-attributaire ou l’un des
titulaires d’un accord-cadre multi-attributaire cède à un tiers les droits et les obligations
qu’il détient en vertu de l’accord-cadre. Il peut également céder un marché subséquent
en cours d’exécution à un tiers. Ces cessions sont possibles avec l’accord du pouvoir
adjudicateur, sous réserve qu’elles ne soient pas assorties d’une remise en cause des
éléments essentiels de l’accord-cadre ou du marché, tels que la durée, le prix ou la nature
des prestations12.
12. CE Section des finances, Avis 8 juin 2000, n° 364803 ; CE, Avis 1er décembre 2009, n° 383264.
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5.3. Sous-traitance
Conformément à l’article 1er de la loi n°75-1334 du 31 décembre 1975 relative à la
sous-traitance, « la sous-traitance est l’opération par laquelle un entrepreneur confie
par un sous-traité, et sous sa responsabilité, à une autre personne appelée sous-traitant
l’exécution […] d’une partie du marché public conclu avec le maître de l’ouvrage ». La
sous-traitance d’un marché ne peut donc être totale.
Les marchés subséquents constituent des marchés publics à part entière. L’interdiction
d’une sous-traitance totale des marchés publics s’applique donc à chaque marché sub-
séquent d’un accord-cadre, que ce dernier soit mono-attributaire ou multi-attributaire. Le
titulaire ne peut ainsi sous-traiter la totalité de l’exécution des prestations prévues dans
un marché subséquent.
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Si le liquidateur se prononce pour la continuation du contrat, la personne publique ne peut,
sans commettre de faute, écarter le candidat de la procédure de remise en concurrence,
ni procéder à la résiliation des marchés subséquents.
L’intérêt de recourir aux accords-cadres est renforcé quand leur utilisation est combinée
avec d’autres outils du code, comme les marchés à bons de commande ou la mutualisa-
tion des achats.
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formule aussi générale que « les administrations établies dans une région », en revanche,
la référence à « tels services déconcentrés de l’Etat dans tel département » peut suffire.
Dans ce cas, les services concernés sont liés par l’accord-cadre et ne peuvent satisfaire
le besoin en cause en passant séparément des marchés en dehors de l’accord-cadre.
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6.3.3. La notion de convention de prix
La notion de convention de prix, permettant à un service centralisateur de convenir des
prix qui seront ensuite appliqués par l’entreprise aux différents services qui lui passeront
commande sur la base d’un marché-type, a disparu formellement du code de 2006. Ce-
pendant sa technique peut tout à fait être reprise dans les accords-cadres. Ainsi un service
central passera un accord-cadre avec un titulaire qui aura pour objet principal de définir le
périmètre des besoins (identification des services concernés par les achats) et le prix des
prestations qui seront ensuite commandées par des services déconcentrés à ce même ti-
tulaire sur la base d’un marché type. La seule contrainte est que tous les services suscep-
tibles de passer un marché subséquent doivent être identifiés dès l’origine. L’identification
des acheteurs ne signifie pas que tous doivent nécessairement avoir signé l’accord-cadre,
mais qu’ils doivent au minimum y être mentionnés comme bénéficiant de cet accord.
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