Expose Arrete 007 3101 2022 Accords Cadres
Expose Arrete 007 3101 2022 Accords Cadres
Expose Arrete 007 3101 2022 Accords Cadres
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les accords-cadres, nul n’est point besoin de le rappeler, font partie des multiples
innovations générées simultanément par les règles communes applicables aux marchés des
entreprises publiques du 12 juin 2018 et le Code des Marchés Publics du 20 juin 2018. Ils y
trouvent leur siège dans les dispositions respectives des articles 27 et 28, et des articles 65 à
67 et 114 à 117.
De par le positionnement des dispositions susvisées dans les deux textes de référence,
les accords-cadres font partie de ce qu’il est convenu d’appeler les autres types de marchés.
Toute chose qui met en branle une procédure spécifique à leur passation. Un accord-cadre est
pour ainsi dire, un type de marché qui appelle une procédure spécifique.
De l’exploration des dispositions textuelles sus rappelées, il émerge un certain
nombre d’éléments portant entre autres, sur le motif du recours aux accords-cadres par les
MO, l’acception du concept, la durée, le champ d’application et leur taxonomie.
1 – Sur le motif.
La cause déterminante qui fonde le MO à recourir aux accords-cadres pour la
réalisation de certaines prestations réside dans son incapacité à pouvoir déterminer à
l’avance le volume et le rythme des commandes de fournitures ou de services courants
nécessaires à ses besoins ;
2- Du concept
Les accords-cadres sont des marchés conclus par un ou plusieurs Maîtres d'ouvrage
avec un ou plusieurs prestataires ayant pour objet d'établir les règles relatives aux
bons de commande à émettre, ou les dispositions régissant les marchés à
commandes subséquents à passer au cours d'une période donnée, notamment en
ce qui concerne les prix et le cas échéant, les quantités envisagées.
3 – Sur la durée
La durée maximale d’un accord cadre est limitée à trois (03) ans. Lorsqu’il est signé
pour une durée supérieur à douze (12) mois, et que ses clauses le prévoient expressément,
chacune des parties contractantes à la faculté de demander, à des dates établies par elles,
qu’il soit procédé à la révision des prix par application de la formule de révision des prix qui y
figure, ou de dénoncer le marché au cas où l’application de la formule de révision des prix
entrainerait une variation du prix unitaire de plus de 25%.
Sont exclues du champ d’application des accords-cadres, des prestations relatives
aux fournitures ou services courants et aux travaux de maintenance et de rénovation.
4 - Des types d’accords-cadres
Il existe deux types d’accords-cadres, à savoir, les accords-cadres à bons de
commande et les accords-cadres à marchés à commande subséquents
L’accord-cadre à bons de commande est conclu lorsque l’accord-cadre fixe le
minimum et le maximum des fournitures ou prestations, arrêtées en valeur ou quantité,
susceptibles d’être commandées au cours d’une période déterminée, n’excédant pas celle
de d’utilisation des crédits de paiement, les quantités de prestations ou fournitures à
exécuter étant précisées, l’accord-cadre est exécuté au fur et à mesure de l’émission des
bons de commande. Les commandes, quant à elles, sont entendues comme des
documents écrits adressés au titulaire de l’accord cadre et précisant celles des prestations
décrites dans l’accord cadre dont l’exécution est demandée et en déterminent les quantités.
Les prestations sont donc ici bien décrites avec autant de précision que possible dans
l’accord-cadre.
L’accord-cadre à marchés à commande subséquents est quant à lui conclu lorsque les
commandes portent sur une catégorie déterminée de prestations ou de fournitures, sans
indiquer la quantité ou la valeur globale des commandes.
Pour clore ce point, il convient de préciser que qu’un accord-cadre peut être conclu par un
seul MO individuellement, ou collectivement par plusieurs MO à la fois.
Les caractéristiques et les modalités d’exécution des prestations demandées, qui n’ont pas
été fixées dans l’accord-cadre, sont déclinées dans les marchés à commande subséquents.
5 – De la procédure
Les articles 114 à 117 du Code des Marchés Publics encadrent la procédure spécifique à la
passation des accords-cadres, en distinguant celle des accords-cadres à bons de
commande, de celle des accords-cadres à marchés à commande subséquents. Ces deux
procédures sont présentées avec de plus amples détails dans l’arrêté, qui exige de
s’appesantir sur son fondement juridique.
Le questionnement de principe soulevé par tout initié invité à se prononcer sur un
texte de droit est celui relatif à son fondement juridique, notamment, les dispositions du
texte supérieur duquel il tire sa source.
Venant à l’arrêté de référence, les dispositions du Code des Marchés Publics
précédemment évoquées comme le siège des accords-cadres autant que celles du décret
n° 2018/355 du 12 2018 fixant les règles communes applicables aux marchés des
entreprises publiques, ne prescrivent pas expressément un texte particulier de l’Autorité
chargées des Marchés Publics qui encadre la matière.
Cependant, compte tenu de sa nouveauté et de sa complexité, la nécessité de la prise
d’un texte qui édifie sur les modalités de leur passation et de leur exécution s’est établie.
C’est alors qu’usant de son pouvoir réglementaire d’application d’ordre général
conféré par les dispositions de l’article 51 du Code des Marchés en vertu duquel ‘‘il’’ « signe
les textes d’application du Code des Marchés Publics » le Ministre chargé des Marchés
Publics, dans ses attributs d’Autorité chargée des Marchés Publics, a élaboré et sanctionné
l’arrêté du 31 janvier 2022 après approbation de la Présidence de la République.
Ce n’est un secret de polichinelle, que de dire ici que ce texte avait été attendu, et
même réclamé, ainsi qu’en atteste l’exposé fait par le Ministre de la Santé à l’occasion du
Conseil de Cabinet du jeudi 24 juin 2021, duquel il ressort que la non prise de ce texte à
cette date là, était constitutif de l’une des faiblesses dans le processus de contractualisation
de certains prestations de son secteur, notamment, l’acquisition des équipements et
consommables de dialyse, pour lesquels, ce type de marché est approprié.
Il convient relever que notre texte se limite aux seuls accords-cadres conclus par un
seul MO. Ceux des accords-cadres conclus conjointement par plusieurs MO devraient
ultérieurement être traités dans le cadre des centrales d’achats où les groupements de
commandes sont admis.
Le fondement et l’environnement d’accueil de ce texte étant restitués, venons-en à sa
structuration et son contenu.
II – DU CONTENU
L’appropriation du contenu de l’arrêté sous revue est organisée autour des cinq (05) chapitres
qui le composent.
(5) Ces prestations n’étant pas limitativement énumérées, la possibilité est offerte aux MO, de
recourir au régime des accords-cadres pour les prestations qui n’y figurent pas, sous réserve
d’une autorisation préalable de l’Autorité chargée des Marchés Publics.
La section 2 du chapitre, composée des articles 6 à 8, fixe les conditions de recours aux
accords-cadres.
(6) Il en ressort, tel que nous l’avons précisé plus haut, que le motif fondamental du recours
aux accords-cadres réside dans l’impossibilité pour le MO de déterminer à l’avance le volume
et le rythme des commandes de fournitures, de services courants ou de travaux nécessaires
pour la satisfaction de ses besoins.
Elle apporte des clarifications pour ce qui est de la classification des accords-cadres.
(7) Ainsi, dès lors que l’accord-cadre fixe le minimum et le maximum des prestations arrêtés
en valeur et en quantité susceptibles d’être commandées au cours d’une période n’excédant
pas celle d’utilisation des crédits de paiement, les quantités de prestations à exécuter étant
précisées, il est exécuté au fur et à mesure de l’émission des bons de commande. En fonction
des besoins qui se font sentir, le MO adresse au titulaire de l’accord-cadre, des commandes,
qui sont des documents écrits qui précisent les prestations contenues dans l’accord-cadre.
(8) Au cas où les commandes portent sur une catégorie déterminée de prestations sans en
indiquer la quantité ou la valeur globale des commandes, l’accord-cadre donne lieu à des
marchés à commande subséquents et ce sont ces marchés qui précisent les caractéristiques
et les modalités d’exécution des prestations demandées, qui n’ont pas été fixées dans
l’accord-cadre. Les marchés à commande ne peuvent pas entraîner des modifications
substantielles des dispositions de l’accord-cadre.
Les généralités sur les accords-cadres étant appréhendées, appesantissons-nous sur la
procédure, objet du chapitre 2
CHAPITRE II – DE LA PASSATION DES ACCORDS-CADRES (ART. 9 À 33)
Subdivisé en trois sections, ce chapitre comporte 25 articles des 44 articles du texte. Il traite
successivement des dispositions communes à tout type d’accord-cadre (art. 9 à 16), des
dispositions propres aux accords-cadres à bons de commande (art. 17 à 23), et des
dispositions spécifiques aux accords-cadres à marchés à commande subséquents (art. 24 à
32)
S-I Des dispositions communes (art. 9 à 16)
Elles sont composées de 08 articles qui abordent les exigences d’ordre général à tout marché
publics ensemble quelques particularités propres aux accords cadres. On a aisni
(9) Les préalables:
- Etudes préalables
- Programmation,
(10) Le mode de sélection des cocontractants à travers:
- La mise en concurrence des cocontractants potentiels qui se fait au moyen des
appels d’offres nationaux ou internationaux, ouverts ou restreints, assortis éventuellement d’un
concours, pour des motifs d’ordre technique, esthétique ou financier.
- La procédure exceptionnelle de gré à gré.
(11) Les critères de choix du titulaire de l’accord-cadre :
Si les mêmes critères de choix que ceux de l’article 76 du Code des marchés publics sont
retenus, notamment pour ce qui est de la qualité et de la capacité professionnelle des
candidats ; du délai d'exécution ou de livraison de la prestation; de la valeur technique et
fonctionnelle des prestations (conditions d'exploitation et d'entretien, la durée de vie
potentielle des ouvrages produits ou des fournitures et services concernés), il y a lieu de
relever, pour ce qui est du prix, que loin de se limiter à celui des prestations et variantes
éventuelles proposées ou du coût de leur utilisation, il va au-delà en prescrivant la prise
en compte des prix unitaires des taches affectées aux prestations.
(12) Venant au temps, la durée maximale des accords-cadres ne peut excéder trois(03) ans. Il
est prescrit le respect tant des plafonds définis par les autorisations d’engagements, que des
limites de crédits de paiement disponibles.
(13) Relativement au dossier de consultation, la passation d’un accord-cadre se fait sur la
base d’un DAO-type spécifique, élaboré par l’ARMP et mis en vigueur par l’ACMAP.
(14) Le dossier de consultation élaboré par le MO est soumis à l’examen de la CPM et le cas
échéant, à l’avis de la CCCMP compétente.
(15)Les montants du dossier de consultation des entreprises et de la caution de soumission
sont déterminés sur la base du coût estimatif minimal des prestations à réaliser ;
(16)Le texte consacre une procédure de passation des accords-cadres en deux (02) phases
sur la base des spécificités propres à chaque type d’accord-cadre.
Telles sont déroulées, les dispositions communes.
S-2 Des dispositions propres aux accords-cadres à bons de commande (art. 17 à 23)
La passation des accords-cadres se déroule en deux phases
Première phase (art. 17 à 19)
(17) La procédure débute par le lancement d’un appel d’offres ouvert avec à l’issue, un
accord-cadre qui fixe toutes les clauses devant régir la relation contractuelle entre les parties ;
(18) L’accord-cadre est conclu avec un seul titulaire par lot et s’exécute au fur et à mesure de
l’émission de bons de commande.
Deuxième phase
(28 29(1)) La seconde phase de la procédure s’ouvre par la consultation de tous les
prestataires à l’accord-cadre par tout moyen laissant trace écrite, en vue de leur remise en
concurrence, sans obligation de publicité, pour l’attribution des marchés à commande
subséquents.
29(2-3) C’est à l’occasion de cette consultation que l’Autorité contractante indique
l’objet et la consistance du marché spécifique pour lequel les offres sont demandées, le délai
de leur remise compris entre 10 et 15 jours, la pondération des critères d’attribution au cas où
celle-ci n’a pas été prévue dans l’accord-cadre.
Les offres sont soumises par écrit sur support papier ou par voie électronique conformément
aux indications prévues dans le dossier de consultation et dans le respect de la règlementation
applicable à la dématérialisation des procédures de passation des marchés publics.
(30) Le dossier de consultation indique les conditions et critères d’attribution des marchés à
commande subséquents pour chacun des lots prévus.
(31) Au cas où l’accord-cadre le prévoit, l’attribution de certains marchés à commande
subséquents se fait sans donner lieu à une remise en concurrence lorsqu’il apparaît que ces
marchés ne peuvent être exécutés que par un seul prestataire pré-qualifié. Dans ces
conditions, l’autorisation préalable de l’Autorité chargée des marchés publics est requise.
(32) Une heure au plus après l’heure limite de recevabilité des offres, celles-ci sont transmises
par la MO à la même CPM qui a intervenu en phase de pré-qualification pour ouverture. La
CPM procède ensuite à leur examen et formule sa proposition d’attribution des marchés à
commande subséquents séance tenante.
(33) Sur la base de la proposition d’attribution formulée par la CPM, le MO attribue et signe le
marché à commande subséquent, publie les résultats et notifie le marché subséquent au
titulaires dans les mêmes conditions que celle prévues par le Code des Marchés Publics.
C’est par cette étape que se clôture la phase de passation, suivie par la mise en mouvement
de la phase d’exécution du marché subséquent.
Avec cette présentation il y a lieu de relever que les accords-cadres sont désormais cernés
dans tous leurs contours. Ils constituent effet une innovation majeure du code de 2018 dont
l’intérêt réside dans la possibilité offerte aux MO de mettre en place par anticipation, un cadre
de contractualisation des prestations spécifiques pour lesquelles, les incertitudes demeures
quant au moment de l’occurrence du besoin, le quantum des prestations à réaliser et le coût.
Ce cadre de contractualisation des prestations étant mis en place, les procédures ne s’en
trouvent que très allégées et accélérée, au moment où le besoins surgira et qu’il faudra
contractualiser la prestation à réaliser.
Cette innovation s’avère donc être un outil majeur qu’il conviendrait aux Maîtres d’Ouvrage de
capitaliser en vue de renforcer leurs performances en matière de marchés publics. /-