Analyse 3
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Analyse 3
1 Topologie de Rn
1.1 Généralités
1.1.1 Distance. Normes
Définition 1.1.
Une distance d sur un ensemble E est une application de E ˆ E dans R` qui à tout
couple px, yq de E ˆ E associe un nombre réel noté dpx, yq vérifiant les conditions
(axiomes) suivantes : pour tous x, y et z de E et tout réel λ,
(i) dpx, yq “ 0 ô x “ y (séparation)
(ii) dpx, yq “ dpy, xq
(symétrie)
(iii) dpx, yq ď dpx, zq ` dpz, yq (inégalité triangulaire)
On appelle espace métrique un ensemble E muni d’une
distance d. On le note pE, dq.
Définition 1.2.
Soit E un espace vectoriel sur R. On appelle norme sur E une application de E
dans R` qui à tout vecteur x de E associe un nombre réel noté kxk et vérifiant les
axiomes suivants : pour tous x et y de E et tout réel λ
(i) kxk “ 0 ô x “ 0
(ii) kλxk “ |λ|kxk
(iii) kx ` yk ď kxk ` kyk
Proposition 1.10.
Soit A et B deux sous-ensembles de Rn . Alors
˝
(i) A est ouvert
˝
(ii) A est ouvert si, et seulement si, A “ A
˝ ˝
(iii) A Ď B ñ A Ď B
˝ ˝ ˝
(iv) A Y B ĎA
Ŕ YB
1.6 Suites
Définition 1.11.
Une suite dans Rn est une application u : N Ñ Rn notée pup qpPN ou simplement
pup q, où up “ uppq.
Définition 1.12.
Une suite pup q d’éléments de Rn converge vers un élément x de Rn ou a pour
limite x, ce que l’on note lim up “ x ou simplement lim up “ x, si pour tout
pÑ`8
voisinage V de x, il existe n0 P N tel que p ě n0 ñ up P V . De manière équivalente :
lim up “ x si, pour tout ε ą 0, il existe n0 P N tel que p ě n0 ñ dpup , xq ă ε.
Une suite dans Rn est dite convergente si elle admet une limite dans Rn . Dans
le cas contraire, elle est dite divergente.
Proposition 1.17.
Si pup q admet une limite, elle est unique.
Proposition 1.18.
Une partie A de Rn est fermée si, et seulement si, toute suite à valeurs dans A a sa limite
dans A.
Définition 1.13.
On appelle valeur d’adhérence d’une suite pup q tout point x de Rn tel que
p@ε ą 0q p@N P Nq pDp ě N q pdpup , xq ă εq.
Proposition 1.19.
Soient pup q une suite dans Rn et Ap “ tum | m ě pu. Les assertions suivantes sont
équivalentes :
(i) a est une valeur d’adhérence de pup q
(ii) Il existe une sous-suite de pup q qui converge vers a
(iii) a P XpPN Āp
(iv) a est un point d’accumulation de A0 ou bien tm| um “ au est infini.
Proposition 1.21.
Toute suite convergente est de Cauchy.
Proposition 1.22.
Toute suite de Cauchy dans Rn converge.
Proposition 1.23.
L’ensemble Rn possède la propriété dite de Baire : toute suite décroissante pFn q de fermés
non vides telle que lim δpFn q “ 0 a une intersection non vide.
Définition 1.15.
Une partie A de Rn possède la propriété de Bolzano-Weierstrass si tout ensemble
infini de points de A admet au moins un point d’accumulation appartenant à A.
Lemme 1.24.
Soit A une partie de Rn ayant la propriété de Bolzano-Weierstrass et soit
pOi qiPI un recouvrement ouvert de A. Alors il existe ε ą 0 tel que
Proposition 1.25.
Soit A un sous-ensemble de Rn . Les deux assertions suivantes sont équivalentes :
(i) A est compact
(ii) A possède la propriété de Bolzano-Weierstrass
Corollaire 1.26.
Une partie A de Rn est compacte si et seulement si, de toute suite d’éléments de A on peut
extraire une suite qui converge vers un élément de A.
Proposition 1.27.
Tout pavé fermé de Rn est compact
Corollaire 1.28.
Un sous-ensemble fermé et borné de Rn est compact
Fonctions de Rn dans
2 Rq
Exemple 2.2.
Sur R2 , on donne $
&0, si px, yq “ p0, 0q
’
f px, yq “ xy
’
% , sinon
x2 ` y 2
Les fonctions ϕ et ψ définies par x ÞÑ ϕpxq “ f px, 0q et y ÞÑ ψpyq “ f p0, yq sont des
fonctions d’une variable continues en 0.
La restriction g de f à la droite ∆ d’équation y “ λx (λ ‰ 0) est constante sur
∆ et on a @px, yq P ∆˚ , gpx, yq “ λ{p1 ` λ2 q. Donc g n’est pas continue en p0, 0q, et
˚
f :Rn Ñ Rq
x ÞÑ f pxq “ pf1 pxq, . . . , fq pxqq
Remarque 2.1.1.
1. De l’inégalité dq pl, l1 q ď dq pl, f pxqq ` dq pf pxq, l1 q, on déduit immédiatement
que si f admet l et l1 pour limites au point x0 , on a nécessairement l “ l1 .
2. De la propriété dq pf pxq, lq ă ε ô @i : |fi pxq ´ li | ă ε, on déduit immédia-
tement que f admet l pour limite en x0 si, et seulement si, pour tout i, la
fonction composante fi de f admet li pour limite en x0 .
3. De la remarque p2q, on déduit immédiatement que f admet l pour limite en
x0 si, et seulement si, pour toute suite pup q d’éléments de A´tx0 u convergeant
vers l, la suite pf pup qq converge vers l.
Définition 2.5.
Une fonction f : Rn Ñ Rq définie au voisinage d’un point x0 de Rn est dite
continue en x0 si lim f pxq “ f px0 q. Autrement dit, f est continue en x0 si
xÑx0
Remarque 2.1.2.
1. f est continue en x0 si, et seulement si, les fonctions composantes fi de f
sont continues en x0 .
2. f est continue en x0 si, et seulement si, pour toute suite pup q d’éléments de
Rn convergeant vers l, la suite pf pup qq converge vers l.
Définition 2.6.
Une fonction f : Rn Ñ Rq est dite continue sur Rn si elle est continue en tout point
de Rn .
Propriétés 2.4.
Une fonction f : Rn Ñ Rq est continue sur Rn si, et seulement si, l’image réciproque par
f de tout ouvert de Rq est un ouvert de Rn .
ϕi ptq ´ ϕi p0q
lim existe,
tÑ0 t
ou encore si
f pa1 , . . . , ai´1 , u, ai`1 , . . . , an q ´ f paq
lim existe.
uÑai u ´ ai
Notation 2.2.1.
La dérivée partielle d’ordre 1 de f en a par rapport à xi sera notée
Bf
paq , ou bien Bi f paq , ou encore fx1 i paq .
Bxi
Définition 2.2.
Si Bi f paq existe pour tout i, on dira que f admet des dérivées partielles d’ordre 1.
Remarque 2.2.
Soient f, g : U Ñ R. Si f et g admettent des dérivées partielles d’ordre 1 en a par
rapport à xi , alors
1. Bi pf ` gq paq “ Bi f paq ` Bi g paq
2. Bi pf gq paq “ g paq Bi f paq ` f paq Bi g paq
3. Si g paq ‰ 0, alors
ˆ ˙
f g paq Bi f paq ´ f paq Bi g paq
Bi paq “
g g paq2
Fonctions de Rn dans Rq .
Soient U un ouvert de Rn , f : U Ñ Rq , a P U et h P Rn tel que a ` h P U .
Définition 2.5.
f est dite différentiable au point a s’il existe une application linéaire A : Rn Ñ Rq
et une application εa : Rn Ñ Rq telles que f pa ` hq “ f paq ` Ah ` khkεa phq et
lim εa phq “ 0.
hÑ0
Définition 2.6.
L’application A est appelée différentielle de f au point a et notée f 1 paq ou fa1 ou
df paq.
Propriétés 2.9.
f est différentiable
` 1 en a si, et seulement
˘ si, les fonctions composantes le sont et on a
1 1
f paq h “ f1 paq h, . . . , fq paq h .
Propriétés 2.10.
Si f : U Ñ Rq et g : Rq Ñ Rp sont différentiables resp. en a et en f paq, alors g ˝ f est
différentiable en a et on a pg ˝ f q1 paq “ g 1 pf paqq ˝ f 1 paq.
Formule de Taylor
Remarque 2.6.
Si f admet des dérivées partielles d’ordre p continues sur un voisinage de a, alors
on peut les noter
Bpf
paq ,
Bxα1 1 ¨ ¨ ¨ Bxαnn
où α1 , . . . , αn P N et α1 ` ¨ ¨ ¨ ` αn “ p.
Définition 2.11.
Soient a, b P Rn . On appelle segment d’origine a et d’extrémité b l’ensemble noté
par ra, bs et défini par ra, bs “ tp1 ´ λq a ` λb | 0 ď λ ď 1u.
Définition 2.12.
Une partie non vide A de Rn est dite convexe si @a, b P A : ra, bs Ď A.
Définition 2.13.
f est dite de classe C k si toutes les dérivées partielles d’ordre ď k sont continues.
Elle est dite de classe C 8 si toutes les dérivées partielles de tous ordres sont
continues. Elle est dite de classe C 0 si elle est continue.
Soient U un ouvert convexe de Rn , f : U Ñ R, de classe C p , a P U et h P Rn tel
que a ` h P U . On considère la fonction ϕ : r0, 1s Ñ R, t ÞÑ ϕ ptq “ f pa ` thq. ϕ est
de classenC p et on a : n
ÿ ÿ
1
ϕ ptq “ 2
hi Bi f pa ` thq, ϕ ptq “ hi hj Bij2 f pa ` thq,
i“1 i,j“1
n
ÿ
ϕpkq ptq “ hi1 , . . . , hik Bik1 ,...,ik f pa ` thq, 1 ď k ď p.
i1 ,...,ik “1
p´1
ÿ 1 pkq 1
f pa ` hq “ f paq ` ϕ p0q ` ϕppq pθq
k“1
k! p!
3 Intégrale Multiple
Si f est positive, on dit que f est intégrable sur A si sup spf, σq “ inf Spf, σq “
σ σ
Ipf q.
Si f est intégrable, le nombre Ipf q est appelé intégrale de f sur A et noté
ij
Ipf q “ f px, yqdxdy.
A
est continue.
Théorème 3.2.
Soit f une fonction numérique continue sur un rectangle ∆ “ ra, bs ˆ rc, ds. Alors les
fonctions
żd żb
Φpxq “ f px, tqdt, Ψpyq “ f pt, yqdt
c a
sont bien définies et continues respectivement sur ra, bs et rc, ds. De plus :
żb żd
Φpxqdx “ Ψpyqdy.
a c
Preuve.
Soit żb żd
I“ Φpxqdx, J“ Ψpyqdy.
a c
Soit ε ą 0. La fonction f , continue sur le rectangle fermé ∆, est uniformément
continue sur ∆. Donc il existe α ą 0 tel que
|x1 ´ x2 | ă α, |y1 ´ y2 | ă α ñ |f px1 , y1 q ´ f px2 , y2 q| ă ε. Soit
∆1 “ rx1 , x2 s ˆ ry1 , y2 s un rectangle fermé inclus dans ∆ tel que |x1 ´ x2 | ă α et
|y1 ´ y2 | ă α. Soient
M “ sup f px, yq et m “ inf 1 f px, yq.
px,yqP∆1 px,yqP∆
De même p ż yj
ÿ ÿ ż yj „ż xi
J“ Ψpyqdy “ dy f px, yqdx .
j“1 yj´1 1ďjďp yj´1 xi´1
1ďiďn
vérifie
ÿ ÿ
mij pxi ´ xi´1 q pyj ´ yj´1 q ď J ď Mij pxi ´ xi´1 q pyj ´ yj´1 q .
1ďiďn 1ďiďn
1ďjďp 1ďjďp
Par conséquent I “ J.
On appelle intégrale double de f sur ∆ le nombre I noté
ij
I“ f px, yqdxdy.
∆
Théorème 3.3.
Soient ∆ “ ra, bs ˆ rc, ds un rectangle, C∆ l’espace vectoriel des fonctions numériques
continues sur ∆. Notons I∆ pf q l’intégrale d’une fonction f P C∆ . Soient f, g P C∆ , λ P R.
Alors
I∆ pf ` λgq “ I∆ pf q ` λI∆ pgq, |I∆ pf q| ď I∆ p|f |q. Soit k ą 0 tel que |f | ď k. Alors
|I∆ pf q| ď kµp∆q.
Théorème 3.4.
Soit f une fonction continue sur un rectangle ∆ “ ra, bs ˆ rc, ds. Soit
∆k “ rak , bk s ˆ rck , dk s, 1 ď k ď m des rectangles quasi-disjoints dont la réunion est ∆.
Alors m
ÿ
I∆ pf q “ I∆k pf q.
k“1
Théorème 3.5 (Intégrations successives).
Soit f une fonction continue bornée sur un ensemble ouvert borné D de R2 ; on suppose
que la frontière de D a une mesure nulle. Pour x fixé, on désigne par Dx l’ensemble des
réels y tels que px, yq appartienne à D ; pour y fixé, Dy est l’ensemble des réels x tels que
px, yq appartienne à D ; Dx et Dy sont des ensembles ouverts bornés dans R.
Dans ces conditions, la fonction
ż
x ÞÑ Φpxq “ f px, yqdy
Dx
est bien définie et intégrable sur l’ensemble ouvert borné dans R, projection de D relative-
ment à x, noté prx D, et vérifie l’égalité :
ż ż
Φpxqdx “ f px, yqdxdy.
prx D D
est bien définie et intégrable sur l’ensemble ouvert borné dans R, projection de D relative-
ment à y, noté pry D, et vérifie l’égalité :
ż ż
Ψpyqdy “ f px, yqdxdy.
pry D D
où les fonctions w1 et w2 sont continues bornées sur D et y admettent des dérivées partielles
continues bornées relativement à X1 et X2 ; les fonctions u1 et u2 ayant les propriétés
analogues sur ∆. On suppose qu’en tout point de D le déterminant
Bw1 Bw1
Dpw1 , w2 q BX1 BX2
“ ‰ 0.
DpX1 , X2 q Bw2 Bw2
BX1 BX2
Alors toute fonction f continue bornée sur ∆ vérifie l’égalité :
ij ij
Dpw1 , w2 q
f px1 , x2 qdx1 dx2 “ f pw1 , w2 q dX1 dX2
DpX1 , X2 q
∆ D