Renormalisation de La Volatilité Equity Du Temps Business Au Temps Pricer
Renormalisation de La Volatilité Equity Du Temps Business Au Temps Pricer
Renormalisation de La Volatilité Equity Du Temps Business Au Temps Pricer
ISSN: 2665-7473
Volume 3 : Numéro 4
ELRHOULAM Houssam
Doctorant
Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales-Souissi
Université Mohammed V – Rabat – Maroc
Laboratoire d’Analyse Economique et Modélisation
Elrhoulam.houssam@gmail.com
ISSN: 2665-7473
Volume 3 : Numéro 4
Résumé
Dans le cadre de la gestion de portefeuilles, connaître la dynamique des grecques est
indispensable afin de pouvoir anticiper l'évolution des risques en fonction de l'environnement
de marché et les couvrir le cas échéant.
Le lien entre les paramètres de valorisation d'un portefeuille et les risques associés constitue
de ce fait un facteur clé de succès de la couverture dynamique et statique d'un portefeuille
d'options .De ce fait la connaissance de l’évolution des prix dans le temps, mesurée par le
thêta, est indispensable pour une meilleure couverture.
L’utilisation d’un modèle Black & Scholes simple pour le pricing d’options donne des sauts
du thêta la veille des jours fermés en particulier les vendredis. Ceci est due au fait que ce
modèle prévoit qu’il y a de la variance pendant les jours fermés alors que dans la vraie vie il
n’y en a pas ou alors il y en a très peu. Cet article propose des modèles de volatilités
implicites qui vont nous permettre d’éviter les sauts la veille des jours fermés en introduisant
la notion de la volatilité calendar effect.
Mots clés: Black & Scholes ; Profit & Loss ; Calendar Effect ; Thêta ; Volatilité.
Abstract
In the framework of portfolio management, knowing the dynamics of the Greeks is
indispensable in order to anticipate the evolution of risks according to the market environment
and to cover them if necessary.
The link between the valuation parameters of a portfolio and the associated risks is thus a key
success factor in the dynamic and static coverage of an options portfolio. Thus the knowledge
of prices evolution in time, measured by the theta, is indispensable for a better cover.
The use of a simple black & Scholes model for pricing options gives Theta jumps on the eve
of closed days especially on Fridays. This is due to the fact that this model predicts that there
is variance during closed days when in real life there is none or so there are very few. This
article proposes models of implicit volatilities that will allow us to avoid jumps on the eve of
closed days by introducing the notion of the volatility calendar effect.
Keywords: Black & Scholes; Profit & Loss; Calendar Effect; Theta; Volatility.
Introduction
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Nul ne peut ignorer le rôle que joue le système financier dans la simulation de la croissance
économique, et ce, à travers la collecte et l’injection des flux financiers dans les rouages de
l’économie. Dans ce contexte les marchés financiers et en particulier le marché des dérivés
joue, entre autres, un rôle important.
Le marché des dérivés ne cesse de prendre de l’importance, que ce soit par les sommes
importantes qu’il draine, ou au niveau des tendances qui le caractérise ces dernières années
tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif .Toutefois, à cause de son caractère risqué vu
que les instruments y échangés sont des actifs financiers servant pour se couvrir ; mais, aussi
pour prendre des positions spéculatives. Le marché des dérivés suscite régulièrement de vives
inquiétudes
Les pertes sur le marché des dérivés ne sont pas l’apanage des entreprises non financières
Certaines institutions financières, parmi les leaders dans le domaine, ont essuyé de gros
revers. La Société Générale en 2007, la Barings Bank en 1994, Amaranth Advisors en 2006,
la caisse d’épargne Ecureuil en 2008, en plus des trentaines de pertes de trading supérieures à
100 millions de dollars qu’on pourrait recenser ces vingt dernières années et dont la
fréquence augmente depuis 2000 sont tous des exemples de pertes rencontrées sur le marché
des dérivés et qui sont dues à des malversations ou une mauvaise appréciation des risques.
Pour les traders et gérants de portefeuilles, connaitre de manière précise la dynamique de
leurs grecques est indispensable pour anticiper l’évolution de nombreux risques en fonction
de l’environnement de marché et les couvrir le cas échéant. Cependant une évaluation des
options par un simple modèle de black & Scholes donne des grecques qui sautent la veille des
jours fermés et donne par la suite une illusion du contrôle et une sous-estimation des risques.
De nombreux travaux ont essayé de trouver des modèles adéquats pour calibrer la volatilité et
trouver des solutions pour éviter les sauts, en fait (Ta nkov, 2012) a présenté de différents
modèles concernant la calibration de la volatilité dans les marchés d’option à l’échelle
déterministe et stochastique ainsi les outils pour régler le problème des sauts, aussi (Hull,
2014) a traité les mécaniques des marchés d’option dans son ouvrage mettant l’accent sur
l’estimation de la volatilité pour la gestion des risques.
Alors comment peut-on calibre r la volatilité de la classe d’actifs actions par le modèle de
Black & Scholes sur une base de temps donnée ?
Pour atteindre cette cible, ce travail sera dédié en premier lieu à une présentation du modèle
de Black & Scholes concernant l’évaluation des options. En second lieu, la compréhension de
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l’origine du problème des sauts et leur impact sur les P&L journaliers a insi le pricing avec le
modèle de Black & Scholes simple et finalement, la présentation du modèle de calibration de
la volatilité communément appelé calendar effect, sur la base de temps business convention
(252).
1. Le modèle de la Black & Scholes pour l’évaluation des options
1.1. Black & Scholes
En 1973, Black et Scholes ont proposé une formule, qui porte aujourd’hui leurs noms, pour le
prix d’une option européenne d’achat. Elle est utilisée en pratique en définissant la volatilité
implicite une véritable unité de mesure. Le modèle mathématique qui décrit le marché
financier est à la fois simple et efficace.
Hypothèses du modèle :
Pour obtenir l’équation de Black-Scholes, certaines hypothèses doivent être vérifiées à savoir
- le marché est complet,
- le temps est continu,
- le sous-jacent est infiniment divisible (par exemple on peut acheter 1/100 de sous-jacent),
- l’autorisation des ventes à découvert,
- inexistence de coup relatif à la transaction,
- l’existence d’un taux d’intérêt constant,
- il n’y a pas de dividende (bénéfices distribués aux détenteurs d’actions),
- La dynamique du sous-jacent sous la probabilité risque neutre est donnée par :
dSt
= rdt + σdWt (𝟏)
St
Avec :
(Wt): Est un mouvement brownien sous la probabilité risque neutre.
r: Étant le rendement sans risque.
σ: La volatilité du sous-jacent.
Formules fermées de Black & Scholes :
Les formules de Black-Scholes (Alexis, 2014) permettant d’avoir pour la date t, la valeur d’un
call / Put européen sur une action qui ne verse pas de dividendes sont les suivantes :
Ct = St N(d1 ) − Ke−r(T−t) N(d2 )
Pt = Ke−r(T−t) N (− d2 ) − St N (−d1 )
Avec :
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St σ2
ln ( k ) + (r + 2
)τ
d1 =
σ√ τ
Et
St σ2
ln ( k ) + (r − 2
)τ
d2 = = d1 − σ√τ
σ √τ
Où :
N(x) : est la fonction de répartition de la loi normale centre-réduite.
τ = T − t : Appelé dans le jargon de la finance le ténor.
Une manière de démontrer cette formule est d’utiliser l’approche intégrale qui consiste à
utiliser la méthode d’évaluation risque- neutre et que les payoffs actualisés sont des
martingales.
Et donc la valeur du call / Put européen est égale à l’espérance de la valeur du payoff à
l’échéance, actualisée au taux sans risque : (voir annexe)
Les formules fermées ci-dessus restent les mêmes en remplaçant seulement σ2 par
1 𝑇
∫ 𝜎 2 𝑑𝑠,
𝑇−𝑡 𝑡 𝑠
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Le flux h(ST ) désigne le payoff du Call / Put et peut être répliqué par un portefeuille, dont la
δv
valeur à la date t est v(t, St ), tout en investissant la quantité δ (t, St ) = δx (t, St ) dans l’actif
risqué S.
Dans le cas où on utilise le sous-jacent forward Ft = er(T−t) St et des prix non discountés
c’est-à-dire : w = er(T−t) v au lieu de v nous obtenons l’EDP sur le forward suivante (voir
annexe).
δw 1 2 2 δ2 w
(t, x) + σ x (t, x) = 0 (4)
δt 2 δx 2
1.3. Volatilité historique et Volatilité implicite :
La volatilité historique
C’est l’écart-type des rendements. Elle est calculée en se basant sur les log-rentabilités du
sous-jacent :
N
1
σH = √ ∗ ∑(R i − mH )
N −1
i=1
Avec :
R i : log-rentabilité du sous jacent sur la période i : R i = ln (Si+1 ) − ln(Si )
1
mH : Moyenne empirique des log-rendements : mH = N
× ∑N
i=1 R i
La volatilité implicite
Selon le modèle de Black& Scholes le prix de l’actif évolué est déterminé par l’équation
différentielle stochastique suivante :
dSt
= rdt + σdWt .
St
à partir de ce modèle de diffusion de l’actif, on peut déterminer le prix des options sur cet
actif. Inversement, la volatilité 𝜎 étant le seul paramètre non observable de ce modèle, on
s’intéresse au calcul de 𝜎 à partir du prix d’une option (𝐾, 𝑇) observé sur le marché. La
volatilité ainsi obtenue est appelée volatilité implicite noté σimp (K , T).
Dans le cas où 𝜎 est déterministe dépendante du temps (𝜎𝑡 ), on a la relation suivante :
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𝑇
1
𝜎𝑖𝑚𝑝 2 = ∫ 𝜎𝑠2 𝑑𝑠
𝑇 −𝑡 𝑡
1.4. Les grecques :
Les grecs ou grecques sont des indicateurs de gestion qui permettent d'anticiper la manière
dont va évoluer une option en fonction des variables auxquelles elle est étroitement liée ainsi
la couverture des risques associés à un portefeuille d’options.
Les principaux grecques sont :
Delta :
𝛿𝑣
Il mesure la sensibilité du prix par rapport aux variations du cours du sous-jacent (𝛿 = ). Il
𝛿𝑆
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Le gamma représente la vitesse du delta, c‘ est à dire l'accélération de la prime aux variations
𝛿𝛿 𝛿2 𝑣
du sous-jacent (𝛤 = 𝛿𝑆 = 2 ) .
𝛿𝑆
Véga :
𝛿𝑣
C’est la sensibilité du prix de à la volatilité du sous-jacent. (𝜗 = 𝛿𝜎 )
Le Véga d'un Call / Put européen dans le modèle de Black-Scholes est identique et est donné
par :
𝜗𝐶 = 𝜗𝑃 = 𝑁(𝑑1 ) × 𝑆 √ 𝜏 (𝟔)
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Cette quantité représente peu d’intérêt dans le cas du modèle de Black-Sholes puisque est
supposée constante.
Notant qu’il existe une relation entre le Gamma et le Véga de l’option. En effet d’après (𝟓) et
(𝟔) on a :
ϑ = S 2σ τ Γ (7)
Thêta :
Le Thêta d'une option mesure la variation attendue du prix de cette option sur une période, due
au seul passage du temps.
𝛿𝑣 𝛿𝑣
𝜃= =−
𝛿𝑡 𝛿𝜏
Dans le modèle de Black & Scholes, le Thêta d’un call est donné par :
𝛿𝐶 𝑆𝜎
𝜃=− =−( 𝑓 (𝑑1 ) + 𝑟𝐾𝑒 −𝑟𝜏 𝑁(𝑑2 ))
𝛿𝜏 2√ 𝜏
𝑥2
1
Où 𝑓 est la densité d’une loi normale centrée réduite : 𝑓 (𝑥 ) = 2𝜋
𝑒− 2
√
Comme vu précédemment, la valeur temps d’une option est une fonction décroissante des
jours restants à la maturité et les options sont donc d'autant moins chères que leur échéance est
proche ceci donne un Thêta qui est toujours négatif..
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La liquidité d’un actif financier et dans notre cas des actions repose sur plusieurs facteurs et
parmi eux on trouve le risque du titre lui- même qui est évalué par la volatilité des rendements
historique et le niveau du prix (Bouzia & Cherkaoui, 2020).
Les routines de pricing avec le modèle de Black & Scholes supposent en interne une diffusion
du spot sur tous les jours (ouvrés ou non).
La variance implicite du rendement du spot entre la date de pricing t et la maturité T est
donnée par :
𝑆𝑇
𝑉𝑎𝑟 (𝑙𝑛 ( )) = 𝑣𝑜𝑙𝐵𝑆 2 (𝑇 − 𝑡)
𝑆𝑡
Et donc
1 𝑇 𝑇
𝑆𝑇 𝜎𝑢 2 𝑑𝑢 +∫𝑡 𝜎𝑢 𝑑𝑤𝑢
= 𝑒 𝑟 (𝑇−𝑡)−2 ∫𝑡
𝑆𝑡
D’où
𝑆𝑇 1 𝑇 2 𝑇
l𝑛 ( ) = 𝑟(𝑇 − 𝑡) − ∫ 𝜎𝑢 𝑑𝑢 + ∫ 𝜎𝑢 𝑑𝑤𝑢
𝑆𝑡 2 𝑡 𝑡
1 𝑇 𝑇
Qui suit une loi normale d’espérance 𝑟(𝑇 − 𝑡) − ∫𝑡 𝜎𝑢 2 𝑑𝑢 et de variance ∫𝑡 𝜎𝑢 2 𝑑𝑢
2
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Supposant que la date de pricing est le jeudi 24 Mars 2016, alors la variance jusqu’ la
5
maturité est égale : 𝑣𝑜𝑙𝐵𝑆 2 × 365 = 5.47945 × 10−4
Naturellement, pour la date de pricing 29 Mars 2016, la variance est nulle car il s’agit
de la maturité de l’option.
Le graphe ci-dessous illustre l’évolution de la variance des rendements en fonction du nombre
de jours calendaires jusqu’à maturité sur un calendrier qui contient des dates de pricing qui
s’étalent du 28 Février 2017 au 21 Mars 2017, pour une date de maturité 21 M ars 2017 et une
volatilité implicite Black & Scholes constante égale à 20%.
Figure N°3 : Variance des rendements par un modèle Black & Scholes simple
1
Variance des rendements
Variance
0,5 des…
0
24/02/20170 1/03/20170 6/03/20171 1/03/20171 6/03/20172 1/03/20172 6/03/2017
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t- : désigne la clôture du jour j (la pricing date) et t+ la clôture du jour ouvré suivant j+1(appelé
dans le jargon de la finance le «Theta date»).
On a :
𝑡+ 𝑡+𝑡+
𝜕𝑃
∆𝑃 = ∫ 𝑑𝑃 = ∫ 𝑑𝑡 = ∫ 𝜃 𝐵𝑆 (𝑡, 𝑥, 𝜎) 𝑑𝑡
𝑡− 𝑡− 𝜕𝑡 𝑡−
𝑡− 2 𝑡−
1
Avec $ 𝛤 𝐵𝑆 (𝑡− , 𝑥, 𝜎𝑡− (𝑇 )) = 𝑥 2 𝛤 𝐵𝑆 (𝑡, 𝑥, 𝜎𝑡 (𝑇 ))
2
Source : Bloomberg
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Bien que le pricing par le modèle simple (1) donne des sauts de Thêta la veille des vendredis
et affiche un Thêta en ce jour trois fois plus grand en valeur absolue qu’un thêta calculé un
autre jour de la semaine ce qui est en ligne avec la formule du Thêta développée
précédemment notamment car t + − t − = 3 jours et non 1 jour, mais est en contradiction avec
le marché.
2.3. Des pertes non négligeables
Le trader est amené à calculer de façon journalière son résultat économique appelé P&L
« Profits & Losses » ainsi qu’analyser et expliquer les écarts de ses p&L journaliers afin
d’apprécier la rentabilité financière ou marge dégagée par son portefeuille et par la suite
décider du sort de la position c'est-à-dire soit la maintenir ou la liquider.
La détention d’un portefeuille delta hedgé consiste à annuler la sensibilité d’une option aux
variations du sous-jacent en annulant régulièrement le delta à l’aide d’une position sur le sous-
jacent.
Une fois que le delta est annulé, il reste trois principaux risques :
-Le Gamma
-Le Thêta
-Le Vega
Ainsi la possibilité d’écrire le P&L d’une position optionnelle delta hedgée (Francois- Éric &
Raymond, 2006) comme suit :
Daily P&L = Gamma P&L + Thêta P&L + Vega P&L + “autres”
Dans “autres” l’inclusion du P&L généré par le financement du sous-jacent (qu’on va acheter
si on vend un call sur action par exemple), le P&L dû aux mouvements de taux, les dividendes
ainsi que les sensibilités d’ordre supérieur (vomma, etc.).
L’écriture le P&L en fonction des lettres grecques :
𝐷𝑎𝑖𝑙𝑦 𝑃&𝐿 = 0.5 ∗ 𝛤 (𝛥𝑆)2 + 𝜃 (𝛥𝑡) + 𝜈 (𝛥𝜎) + …
L’utilisation le modèle de pricing (𝟏) avec r et 𝜎 des constantes d’une part et en négligeant
les variations de la volatilité et les sensibilités d’ordre supérieur d’autres part, l’équation
devient :
Daily P&𝐿 = 0.5 𝛤 (ΔS)2 + 𝜃 (Δt)
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Soit le cas le plus simple où on considère les taux nuls alors on peut exprimer le thêta en
fonction du gamma. En effet, à partir de l’EDP de Black & Scholes (3) , dans un monde où
les taux sont nuls, on peut écrire :
𝛿𝑣 1 2 2 𝛿 2 𝑣
( + 𝜎 𝑆 )= 0
𝛿𝑡 2 𝛿𝑥 2
Ou encore 𝜃 = − 0.5 Γ 𝜎 2 𝑆 2
En réarrangeant les termes, on obtient :
∆𝑆 2
Daily P&𝐿 = −0.5 Γ 𝑆 2 (( ) − 𝜎 2 ∆𝑡)
𝑆
𝜃 ∆𝑆 2
= 2 (( ) − 𝜎 2 ∆𝑡)
𝜎 𝑆
Interprétation de la quantité précédente de la manière suivante :
∆𝑆
est le rendement journalier. Son carré peut être interprété comme la variance
𝑆
réalisée.
𝜎 2 ∆𝑡 est la variance implicite journalière.
0.5 Γ 𝑆 2 est appelé le “dollar gamma”, et exprime l’impact du gamma et du prix du
stock sur le P&L.
En synthèse, le P&L journalier d’une position optionnelle delta hedgée dépend de la
différence entre la variance réalisée et la variance implicite (facturée au client), ajustée d’un
facteur égal au « dollar gamma ».
Ainsi, le P&L dépend à la fois de l’écart entre volatilité implicite et réalisée, mais également
de la trajectoire du sous-jacent (qui va impacter le gamma, Thêta et le prix du sous-jacent).
Et donc comme le P&L dépend du Thêta et que ce dernier affiche des sauts 3 fois plus
importants tous les vendredis, le trader aura alors un P&L qui lui aussi saute tous les vendredis
et de manière générale les veilles des jours fermés. Ceci va influencer ses stratégies de
couverture sur cette position concernant cette position et causera probablement des pertes non
négligeables.
D’où la nécessité d’une calibration du modèle de Black & Scholes pour éliminer ces sauts.
3. La volatilité Calendar Effect
3.1. La volatilité calendar effect dans le cadre d’un modèle BS
Soit le delta hedging d’une option dans le modèle :
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𝑑𝑆𝑡
= 𝑟𝑑𝑡 + 𝜎𝑑𝑊𝑡 .
𝑆𝑡
On aimerait appliquer une règle simple sur la volatilité de façon à trouver un modèle de
volatilité implicite permettant d’éviter les sauts de thêta la veille des jours fermés de la forme
𝜎𝑡 (𝑇 ) = 𝛼(𝑡, 𝑇 ) 𝜎 .
Pour rappel, le saut de Thêta pur sur la valeur du portefeuille de couverture discounté entre
deux dates futures t- et t+ est donné par :
Donc
𝑡+
1 2 𝐵𝑆 𝜕𝜎𝑡 (𝑇 )
∆𝑃 = ∫ { 𝑥 𝛤 (𝑡, 𝑥, 𝜎𝑡 (𝑇 )) (−𝜎𝑡 2 (𝑇 ) + 2𝜎𝑡 (𝑇 )(𝑇 − 𝑡) ) } 𝑑𝑡
𝑡− 2 𝜕𝑡
𝑡+
𝜕𝜎𝑡 (𝑇 )
≈ $ 𝛤 𝐵𝑆 (𝑡− , 𝑥, 𝜎𝑡− (𝑇 )) ∫ { −𝜎𝑡 2 (𝑇 ) + 2𝜎𝑡 (𝑇 )(𝑇 − 𝑡) } 𝑑𝑡
𝑡− 𝜕𝑡
𝑡+
𝐵𝑆
𝜕(𝜎𝑡 2 (𝑇 )(𝑇 − 𝑡))
≈$𝛤 (𝑡− , 𝑥, 𝜎𝑡− (𝑇))∫ 𝑑𝑡
𝑡− 𝜕𝑡
Pour annuler la contribution dollar Gamma ( $ 𝛤 𝐵𝑆 ) pendant les jours fermés et en particulier
les weekends on peut générer des incréments de variance totale constants durant ces périodes
c'est-à-dire 𝜎𝑡+ 2 (𝑇 )(𝑇 − 𝑡+ ) − 𝜎𝑡− 2 (𝑇 )(𝑇 − 𝑡− ) = 0 ce qui donne :
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𝛼(𝑡+ , 𝑇 ) 𝑇 − 𝑡−
=√
𝛼(𝑡− , 𝑇 ) 𝑇 − 𝑡+
1 𝑇
Où O est l’ensemble des jours ouvrés, a pour volatilité implicite 𝜎𝑡 (𝑇 ) = 𝜎√𝑇−𝑡 ∫𝑡 1𝑠𝜖𝑂 𝑑𝑠 et
𝑇
1
𝛼(𝑡, 𝑇) = √ ∫ 1 𝑑𝑠
𝑇 − 𝑡 𝑡 𝑠𝜖𝑂
𝑑𝑆𝑡
Et donc la volatilité calendar effect 𝜎 du nouveau modèle = 𝑟𝑑𝑡 + 𝜎1𝑡𝜖𝑂 𝑑𝑊𝑡
𝑆𝑡
permettra de décrire un sous-jacent dont les mouvements de volatilité sont faibles durant les
jours fermés
𝑓𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝐵𝑢𝑠𝑖𝑛𝑒𝑠𝑠
=𝜎√
𝑓𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑐𝑎𝑙𝑒𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒
Avec :
𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑜𝑢𝑣𝑟é𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑡 𝑒𝑡 𝑇 𝑇
- 𝑓𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑏𝑢𝑠𝑖𝑛𝑒𝑠𝑠 = 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 𝑑𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑜𝑢𝑣𝑟é𝑠 𝑑𝑒 𝑙′ 𝑎𝑛𝑛é𝑒
= ∫𝑡 1𝑠𝜖𝑂 𝑑𝑠 C’est-à-dire le
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En finance le nombre moyen de jours calendaires dans l’année est approximé par 365 jours.
Cependant pour le nombre moyen de jours ouvrés plusieurs conventions existent Dans cette
étude on a opté pour la convention suivante :
La convention 252
Elle consiste à calculer le calendar effect en base 252 (le nombre moyen de jours ouvrés de
l’année = 252).Il faut noter que cette convention est simpliste et ne tiens pas compte des
différences de nombre de jours ouvrés entre les différents marchés.
La variance des rendements :
Comme vu précédemment un ajustement de volatilité permettant d’éviter les sauts du Thêta la
veille des jours fériés est donné par :
1 𝑇 𝑓𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝐵𝑢𝑠𝑖𝑛𝑒𝑠𝑠
𝜎𝑡 (𝑇 ) = 𝜎√𝑇−𝑡 ∫𝑡 1𝑠𝜖𝑂 𝑑𝑠 = 𝜎 √𝑓𝑟𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑐𝑎𝑙𝑒𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒
En pratique la volatilité marquée par les traders est la volatilité implicite calendar effect 𝜎
coté sur le marché les jours business, on suppose implicitement donc qu’il n’y a pas de
volatilité les jours fermés.
Afin de pourvoir utiliser la formule de black scholes, il faut convertir la volatilité calendar
effect en volatilité implicite Black & Scholes 𝜎𝑡 (𝑇 ).
En théorie ce modèle permet de réduire les variations de variance des rendements entre deux
instants de part et d’autres d’une période non ouvrée.
Soit comme précédemment l’exemple simple d’une option qui expire le mardi 29
Mars 2016, avec une volatilité implicite supposée constante égale à : 𝑣𝑜𝑙𝐶𝐸 = 20% et
travaillant avec la convention 252 alors : Supposant que la date de pricing est le lundi 21 Mars
2016, alors la volatilité Black & Scholes utilisés dans la formule de calcul des prix est égale
à:
6
8
𝑣𝑜𝑙𝐵𝑆 2 × √365 = 9.52× 10−4
Supposant que la date de pricing est le jeudi 24 Mars 2016, la volatilité Black &
Scholes est égale à:
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𝑣𝑜𝑙𝐶𝐸 × √ 252
5 = 0.186445 , et donc la variance du rendement est égale à
365
5
𝑣𝑜𝑙𝐵𝑆 2 × √365 = 4.76× 10−4
Figure N°4 : Variance des rendements par le modèle de volatilité calendar effect
On constate que la variance décroit linéairement avec le nombre de jours ouvrés restants à
maturité et que les variations de variance des rendements entre deux instants de part et
d’autres d’une période fermée sont réduites (zones rouges).
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Pour l’exemple du même call qui mature le 15 Mars 2022 avec un Strike 𝐾 = 3319.61 et un
taux d’intérêt sans risque de 3% et en utilisant les mêmes données de marché que la section
précédente.
Les résultats obtenus en utilisant les différentes conventions des fractions business sont les
suivants:
En utilisant la convention 252
Figure N°5 : Thêta obtenu par le modèle de volatilité CE en utilisant la convention 252
0
24/02/201701/03/2017
-0,1 06/03/201711/03/2017 16/03/201721/03/2017 26/03/2017
-0,2
Theta
-0,3 no CE
-0,4
-0,5
-0,6
Source : Bloomberg
Remarque importante :
Le graphe montre une baisse du niveau du Thêta après application de l’ajustement calendar
effect, ceci est dû au fait de l’utilisation du même historique de volatilités implicites pour
calculer les prix et les Thêtas avec et sans calendar effect ce qui donne des prix différents et
par la suite des Thêta différents.
Supposant l’utilisation de la volatilité implicite 𝜎𝑆𝐶 𝑖𝑚𝑝𝑙 pour calculer le prix d’un call de
maturité T sans calendar effect à l’ instant t alors cette dernière représente la volatilité à
injecter dans la formule fermée de BS pour reproduire le prix observé sur le marché à l’instant
t et on a :
𝑃𝑚𝑎𝑟𝑘𝑒𝑡 = 𝑃𝐵𝑆 (𝜎𝑆𝐶 𝑖𝑚𝑝𝑙 )
Pour appliquer l’ajustement calendar effect il faut chercher la nouvelle volatilité implicite
calendar effect 𝜎𝐶𝐸 𝑖𝑚𝑝𝑙 à utiliser pour limiter la dépendance au weekend et qui reproduit le
prix observé sur le marché :
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Donc :
𝑇
𝑖𝑚𝑝𝑙
1
𝑃𝑚𝑎𝑟𝑘𝑒𝑡 = 𝑃𝐵𝑆 (𝜎𝑡 (𝑇 )) = 𝑃𝐵𝑆 ( 𝜎𝐶𝐸 √ ∫ 1 𝑑𝑠 ) = 𝑃𝐵𝑆 ( 𝜎𝐶𝐸 𝑖𝑚𝑝𝑙 )
𝑇 − 𝑡 𝑡 𝑠𝜖𝑂
Et donc 𝜎𝐶𝐸 𝑖𝑚𝑝𝑙 < 𝜎𝑆𝐶 𝑖𝑚𝑝𝑙 et l’utilisation de l’historique de volatilités 𝜎𝑆𝐶 𝑖𝑚𝑝𝑙 et 𝜎𝐶𝐸 𝑖𝑚𝑝𝑙
pour calculer respectivement le Thêta sans et avec calendar effect donnera le même niveau
du Thêta.
Conclusion
En théorie financière, l’anticipation de l’évolution des différents risques en fonction de
l’environnement du marché est primordiale. A ce fait une bonne connaissance de la
dynamique des grecques comme mesure de risque sur le marché des dérivés s’avère trop
nécessaire afin d’éviter des pertes non négligeables.
Avoir des grecques qui sautent constitue toujours une source d’inquiétude pour les traders
puisqu’ils vont certainement influencer leurs stratégies de couverture et peuvent causer
probablement des pertes non négligeables. Une telle problématique est observée sur le Thêta
lors d’un pricing par un modèle de Black & Scholes simple. En effet ce dernier affiche des
sauts la veille des jours fermés.
L’objectif de cette étude était de trouver un modèle de volatilité implicite permettant d’éviter
la dépendance aux weekends et par la suite éviter les sauts de thêta la veille des jours fermés.
Ce travail nous pousse à avoir beaucoup de réflexions sur la problématique traitée en
s’interrogeant sur les limites d’un pricing par le modèle de Black & Scholes simple c’est d’un
côté, et d’un autre sur le résultat de la calibration de la volatilité en utilisant d’autres bases de
temps business.
ANNEXES
Lemme d’Itô :
Le lemme d'Itô offre un moyen de manipuler le mouvement brownien ou les solutions
d'équations différentielles stochastiques (EDS), c’est l’un des grands piliers du calcul
stochastique.
Enoncé :
Soit un processus d’Itô (Xt) t, processus stochastique de la forme :
ISSN: 2665-7473
Volume 3 : Numéro 4
Xt = X0 + ∫ μs ds + ∫ σs dBs
Autrement formulé, on a : dXt = μt dt + σt dBt
Avec μt et σt deux fonctions aléatoires satisfaisant quelques hypothèses techniques
d’adaptation au processus Bt (mouvement brownien).
Si f(Xt , t) est une fonction de classe C² (R2 , R), alors la formule d’Itô s’écrit :
∂f ∂f 1 ∂2 f
d(f(Xt , t)) = (Xt , t) dt + (Xt , t)dXt + 2
(Xt , t)σt 2 dt
∂t ∂x 2 ∂x
Or
2
σ K
E(1ST >𝐾 ) = P(ST > 𝐾) = P ( (r − 2 ) (T − t) + σ(WT − Wt ) > ln ( ))
S t
Donc
K σ2
1 ln (S ) − (r − ) (T − t)
2
E(1ST >𝐾 ) = P ( (WT − Wt ) > t
) = P(G > −d2 )
√T − t σ√ T − t
Donc
P (ST > 𝐾) = P(−G > −d2 ) = P(G < d2 ) = N(d2 )
Et on a :
ISSN: 2665-7473
Volume 3 : Numéro 4
𝜎2
(𝑟 − )( 𝑇−𝑡) +𝜎 √𝑇 −𝑡( 𝑊𝑇 −𝑊𝑡 )
𝐸(𝑆 𝑇 1𝑆𝑇 >𝐾 ) = 𝑆𝑡 𝐸 (𝑒 2 1𝐺> −𝑑2 )
Donc :
+∞ 𝑥2 𝜎2
−r ( T−t) − +𝜎 √𝑇 −𝑡 𝑥− ( 𝑇−𝑡) 𝑑𝑥
e E(ST 1ST >𝐾 ) = 𝑆𝑡 ∫ 1𝑥> −𝑑2 𝑒 2 2
−∞ √ 2𝜋
1 2
+∞ (𝑥−𝜎 √𝑇 −𝑡) 𝑑𝑥
= ∫−𝑑 𝑒 −2 =
2 √2𝜋
1
+∞ − 𝑥 2 𝑑𝑥
𝑆𝑡 ∫−𝑑 𝑒 2
2 −𝜎 √𝑇−𝑡 √2𝜋
𝑑1 1 2 𝑑𝑥
𝑒 −2
𝑥
= 𝑆𝑡 ∫ = 𝑆𝑡 𝑁(𝑑1 )
−∞ √ 2𝜋
Les formule fermées de Black & Scholes pour le call et le put sont :
BIBLIOGRAPHIE
Arthur, C. (2006). «Méthodes numériques en finance».
Bouzia, A. & Cherkaoui, K. (2020). «Les déterminants de la liquidité du marché des actions
au Maroc» Revue Française d’Economie et de Gestion «Volume 1 : Numéro 1» pp : 89 – 110.
Hull, J. (2014). «Options, Futures and Other Derivative Securities». 9ème édition Pearson.