M Trologie en G Nie Climatique 1650313183

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SÉRIE | froid et génie climatique

Thierry Dupuis
Guy Delmas

Métrologie
en génie
climatique
Thierry Dupuis
Guy Delmas

MÉTROLOGIE
EN GÉNIE CLIMATIQUE
© Dunod, Paris, 2009
ISBN 978-2-10-054270-3
PRÉFACE

Les défis énergétiques auxquels nous sommes confrontés affectent très largement
le monde du bâtiment et pour cause : ce secteur représente 42,5 % de l’énergie
finale consommée pour prendre les chiffres français. L’objectif de réduction d’un
facteur 4 des émissions dans le bâtiment ne peut être envisagé que par des actions
fortes accompagnées de vérification régulière de leur efficacité. Bâtiments basse
consommation, Bâtiments à énergie neutre ou positive ; tout ceci suppose non
seulement des actes de conception mais aussi des pratiques de mise au point, de
diagnostic et de suivi.
Sans nul doute, une plus grande technicité des acteurs du génie climatique sera
requise dans les années qui viennent, d’autant que le climaticien devra intervenir
non seulement sur les installations « traditionnelles » mais aussi sur celles qui appa-
raissent et surgiront, faisant appel aux énergies renouvelables, généralement pourvues
d’exigences fortes en régulation voire en optimisation.
La notion de commissionnement permanent devra devenir une réalité si on ne
veut pas que nos objectifs de réduction des consommations restent de simples
déclarations d’intention. Et ceci devra se faire face à des occupants réclamant non
seulement du confort thermique mais plus globalement des ambiances où l’on se
sent bien, ce qui inclut notamment un souci de bien-être sonore.
Contrôler les performances, s’assurer de leur maintien dans le temps, mesurer des
consommations et des niveaux sonores in situ, équilibrer des réseaux, s’engager sur
des résultats et prendre des engagements contractuels, autant de missions pour les
acteurs du Génie climatique.
Si la littérature technique aborde fréquemment la question de la mesure, il faut
admettre que l’information est dispersée et rarement orientée vers une profession
en particulier. Faire connaître la palette des outils qui s’offre au praticien du génie
climatique, le conseiller dans son usage tel est l’objectif de cet ouvrage.
À cet égard, la qualité des auteurs qui sont de véritables experts de la mesure in situ
apporte un regard pratique sur cette matière. Il ne s’agit pas seulement d’expliquer
comment fonctionnent tel ou tel appareil mais aussi d’aider au choix, conseiller
dans la mise en œuvre et le respect des conditions opératoires.
Il est remarquable qu’un thermicien et un acousticien se soient unis pour couvrir
ce champ large et pluri disciplinaire. Il est également précieux que des professionnels
chevronnés cherchent à transmettre leurs connaissances et leur savoir faire. Enfin,
c’est avec un plaisir particulier que je préface T. DUPUIS qui fut élève d’ISUPFERE,
cycle d’ingénieur de MINES ParisTech. Je connais en effet sa rigueur et son souci
de partager.
Dominique MARCHIO
Professeur à MINES ParisTech
TABLE DES MATIÈRES

Préface III

Avant-propos XI

Remerciements XIII

Introduction 1

A
Les mesures
de débits aérauliques
par T. DUPUIS

1 • Les moyens de mesurage 5


1.1 Le tube de Pitot double 5
1.2 L’anémomètre à fil chaud 16
1.3 L’anémomètre à effet Vortex 20
1.4 L’anémomètre à ailettes (ou à hélice) 24
1.5 Le balomètre 26
1.6 Les débitmètres déprimogènes 30

2 • Les méthodes de mesurage 33


2.1 Débit dans une gaine rectangulaire 34
2.2 Débit dans une gaine circulaire 36
2.3 Débit d’une bouche de soufflage 41
2.4 Débit d’une bouche de soufflage à rotules orientables 45
2.5 Débit d’une bouche de soufflage à induction 48
2.6 Débit d’une grille à déplacement 48
2.7 Débit d’une grille de désenfumage 50
2.8 Débits d’air d’une sorbonne 50

V
2.9 Débit d’air d’un plafond diffusant 51
2.10 Débit d’air d’une poutre climatique 51
2.11 Nombre de mesurages à effectuer sur les installations 52

3 • Annexes 55
3.1 Rappels de mécanique des fluides appliqués aux sondes de pression 55
3.2 Calcul de la masse volumique de l’air en fonction de la température,
de la pression et de l’hygrométrie 59
3.3 Calcul du diamètre hydraulique Dh d’une conduite 63
3.4 Exploration du champ de vitesse avec la méthode « log-Tchebycheff » 63
3.5 Exploration du champ de vitesse avec la méthode « log-linéaire » 66
3.6 Facteur de correction K 68

B
Les mesures
de débits hydrauliques
par T. DUPUIS

4 • Les moyens de mesurage 73


4.1 Le débitmètre massique à effet Coriolis 74
4.2 Le débitmètre massique thermique 78
4.3 Le débitmètre volumique électromagnétique 81
4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons 83
4.5 Les débitmètres volumiques à effet Vortex 90
4.6 Le débitmètre volumique à turbine 96
4.7 Les débitmètres volumétriques 98
4.8 Le débitmètre hybride à section variable 102
4.9 Les débitmètres déprimogènes 104

5 • Annexes 139
5.1 Détail de fonctionnement du débitmètre de Coriolis 139
5.2 Détail de fonctionnement du débitmètre à effet Doppler 140
5.3 Calcul du coefficient de décharge C d’un diaphragme 142
5.4 Coefficients de décharge C d’un diaphragme 144
5.5 Coefficients de décharge C d’une tuyère 147

VI
C
Les mesures de température
par T. DUPUIS

6 • Les moyens de mesurage 151


6.1 Le thermomètre à dilatation de liquide à lecture directe 154
6.2 Le thermomètre à dilatation de liquide à lecture indirecte 155
6.3 Le thermomètre à dilatation de gaz 155
6.4 Le thermomètre à dilatation de solide 155
6.5 Le capteur à résistance type Pt100 156
6.6 Le capteur à résistance CTN 166
6.7 Le thermocouple 167
6.8 Le capteur à contact 174
6.9 Le thermomètre optique à infrarouge 179

7 • Les méthodes de mesurage 186


7.1 Température dans une conduite 186
7.2 Température dans une gaine rectangulaire 186
7.3 Température dans une gaine circulaire 188
7.4 Température de l’air ambiant d’un local 188
7.5 Température ambiante dans un local 190

8 • Annexes 195
8.1 Relation température/résistance d’une résistance Pt100 195
8.2 Valeurs de l’émissivité e de différents matériaux 198
8.3 Descriptions de deux méthodes mathématiques de calcul des températures
moyennes de rayonnement 202

D
Les mesures d’hygrométrie
par T. DUPUIS

9 • Les moyens de mesurage 207


9.1 Le psychromètre 208
9.2 L’hygromètre à capteur capacitif 214
9.3 L’hygromètre à capteur résistif 216
9.4 Autres types d’hygromètres à variation d’impédance 217
9.5 Autres types d’hygromètres 217

VII
10 • Les méthodes de mesurage 219
10.1 Hygrométrie de l’air ambiant 219
10.2 Hygrométrie dans une gaine rectangulaire ou circulaire 219

11 • Annexes 220
11.1 Les autres paramètres hygrométriques 220

E
Les mesures de pression
par T. DUPUIS

12 • Les moyens de mesurage 231


12.1 Les manomètres mécaniques 234
12.2 Les capteurs-transmetteurs 239

13 • Les méthodes de mesurage 246


13.1 Caractéristiques du capteur 246
13.2 Précautions d’emploi 248

14 • Annexes 251
14.1 Détail de fonctionnement d’un pont de Wheatstone 251
14.2 Équivalence des unités de pression 252

F
Les mesures de combustion
par T. DUPUIS

15 • Les moyens de mesurage 255


15.1 Les analyseurs chimiques 256
15.2 Les analyseurs à principe physique 258
15.3 Les opacimètres 259
15.4 Les thermomètres de fumée 262
15.5 Les dépressostats de conduit 262

16 • Les méthodes de mesurage 263


16.1 Les points de prélèvements 263
16.2 L’utilisation des cellules électrochimiques 265

VIII
17 • Annexes 266
17.1 Rappels élémentaires de combustion 266
17.2 Ordres de grandeur d’un bon réglage de combustion 269
17.3 Les unités 269
17.4 Les teneurs en O2 270

G
Les mesures acoustiques et vibratoires
par G. DELMAS

18 • Les moyens de mesurage 273


18.1 Le sonomètre 273
18.2 L’exposimètre 278
18.3 L’accéléromètre 279

19 • Les méthodes de mesurage 283


19.1 Mesures acoustiques dans l’environnement 285
19.2 Mesures acoustiques dans les locaux 298
19.3 Puissance acoustique des sources 300
19.4 Exposition sonore quotidienne 303

20 • Les différents types de mesures vibratoires 306


20.1 Mesure de la gêne vibratoire 306
20.2 Mesure des contraintes vibratoires sur les bâtiments 311

21 • Annexes 314

H
Rappels de métrologie
par T. DUPUIS

22 • Les incertitudes de mesures 327


22.1 Introduction 327
22.2 Quelle méthode choisir ? 328
22.3 Définitions fondamentales 328
22.4 Méthode d’évaluation de l’incertitude de mesurage 333

IX
23 • Les erreurs de mesurage 346
23.1 Évaluation des erreurs de mesurage 346
23.2 L’intervalle de tolérance 347

24 • Annexes 351
24.1 Exemple de calcul d’incertitude d’un mesurage d’énergie thermique
par débitmètre d’eau chaude 351
24.2 Exemple de calcul d’incertitude d’un mesurage d’énergie thermique
par diaphragme vapeur 352
24.3 Incertitude de mesure dans un conduit aéraulique 355
24.4 Incertitude de mesure des compteurs thermiques (NF EN 1434) 361

Bibliographie 375

Coordonnées des entreprises ayant contribué aux ressources


documentaires 381

Index 383

X
AVANT-PROPOS

« Ce n'est pas ce que l'on reçoit qui fait ce que nous sommes,
c'est ce que l'on donne aux autres. »
Jacques ATTALI, avec l'aimable autorisation de l'auteur

Lorsque j’ai commencé mes études techniques au début des années 1970, le premier
ouvrage appliqué qu’il m’a été donné de lire est un traité pédagogique sur le chauf-
fage et la climatisation. En deuxième page de couverture est inscrit (j’ai toujours ce
« bréviaire ») une citation du philosophe Kuan-Tzu :
« Si tu donnes un poisson à un homme, il se nourrira une fois. Si tu lui apprends à
pêcher, il se nourrira toute sa vie. »
C’est dans cet esprit que j’ai eu l’idée d’écrire cet ouvrage qui s’adresse aux différents
acteurs du domaine du génie climatique.
En effet, il m’est souvent arrivé de constater que le manque de référentiel se faisait
sentir parmi les différents intervenants pour l’application de la métrologie dans le
domaine du génie climatique, et que les mêmes informations étaient nécessaires
au quotidien.
Ce défaut d’information sur les méthodes de mesurage envisageables et sur les moyens
disponibles selon la grandeur physique à évaluer m’a semblé être une voie à améliorer.
À toutes les étapes de la vie d’une installation, que ce soit à sa mise en service, lors
de sa réception, lors de son commissionnement, lors du suivi de ses performances et
de son exploitation, et même lors d’expertises s’il y a lieu, les méthodes de mesurage
et les moyens associés sont rarement définis, voire même appréhendés.
Manipuler un appareil de mesure est rendu facile par son ergonomie et l’ingéniosité
des constructeurs, mais savoir comment il fonctionne pour l’employer au mieux
de ses capacités, et l’utiliser selon une méthode de mesure normalisée ou au minimum
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

reconnue, permet de mieux apprécier le résultat.


Le partage de mes acquis complétés avec ceux de Guy pour la partie acoustique et
vibrations, m’a semblé pertinent en les regroupant dans un ouvrage où les diffé-
rentes références seraient aussi détaillées par domaine d’utilisation.
Les différents types de mesurages exposés, ainsi que les matériels associés, sont
ceux d’usage courant. D’autres moyens sont sans doute disponibles, Guy et moi
vous les exposerons lors d’édition(s) future(s) si vous nous faites part de votre
intérêt pour ce domaine très vaste qu’est la métrologie dans le domaine du génie
climatique qui nous concerne tous de plus en plus.
Thierry DUPUIS

XI
REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier Nadine pour son soutien depuis le début de ce projet, et pour
sa patience ensuite, ainsi que Julien et Jérémy pour leur compréhension.
À Cyril BARRE pour ses remarques (très) pertinentes et pour ses compétences
avisées,
À David COHEN pour ses conseils très précieux dans le domaine de l’ingénierie de
la mesure hydraulique.
Merci à Guy pour avoir accepté de participer à cette aventure.
Thierry DUPUIS

À mon entourage qui m’a permis de me consacrer à la rédaction d’une partie de


cet ouvrage.
À Jean-Marc DAUTIN pour l’efficacité de sa relecture.
À Thierry, qui m’a proposé de rédiger la partie acoustique de cet ouvrage, ma
première expérience d’auteur.
Guy DELMAS

Nos remerciements tout particuliers à Dominique MARCHIO pour sa relecture,


pour ses conseils et pour sa préface qui nous honore.
Nos remerciements aux sociétés Kimo, Engineering Mesures, Testo, Ahlborn,
TH Industrie, 01 dB-Metravib, Trox Technik, Krohne SAS, Swegon, Ultraflux,
Endress & Hauser, Kobold Instrumentation, Lutz, Validyne, Vega et les Techniques
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

de l’Ingénieur (T.I.) pour les ressources documentaires mises à notre disposition.


Thierry DUPUIS et Guy DELMAS

XIII
INTRODUCTION

Le domaine du génie climatique fait appel à différentes connaissances pour concevoir


et réaliser les installations techniques. In fine, la qualité de cette réalisation devra
être validée à l’aune de mesurages de paramètres physiques très divers.
De même, l’exploitation des installations nécessite périodiquement des vérifica-
tions de performances afin de confirmer le respect des engagements pris par les
entreprises.
L’aspect réglementaire complète l’aspect contractuel dans tous les domaines du
génie climatique. Les contraintes environnementales imposent des paramètres de
fonctionnement très rigoureux et des rendements de génération en vue de limiter
les consommations d’énergie. La dégradation de notre sphère vitale est accentuée
par l’impact de chacune de nos faiblesses.
L’examen des performances d’une installation tout au long de son activité nécessite
l’application de méthodes de mesurage bien définies, mais hélas souvent ignorées.
Il est vrai que la variété des grandeurs physiques à quantifier imposent la connais-
sance de méthodes métrologiques différentes et de moyens techniques adaptés.
L’objet de cet ouvrage est de permettre aux différents intervenants sur les installa-
tions de génie climatique, de disposer des moyens de mesurage et des méthodes
appliquées dans les domaines de l’aéraulique, de l’hydraulique, de la thermique, de
l’hygrométrie, de la pression, de la combustion, de l’acoustique et des vibrations.
Il a été mis en annexe de chaque partie des notions de physiques et différents
rappels approfondis qui viennent compléter les différents aspects pratiques énoncés.
Ce recueil se termine par des rappels de métrologie décrivant les méthodes d’évaluation
des incertitudes et des erreurs de mesurage, avec des exemples appliqués, nécessaires
pour relativiser les résultats obtenus.
Chaque partie comporte une bibliographie qui permettra au lecteur de prendre
connaissance notamment de l’intégralité des textes réglementaires et des normes
de référence.
Cet ouvrage s’adresse plus particulièrement :
– aux entreprises du génie climatique ;
– aux bureaux d’études techniques « fluides » ;
– aux entreprises de mise au point et de comissionnement des installations ;
– aux bureaux de contrôle ;
– aux sociétés chargées de l’exploitation des installations ;
– aux Maîtres d’ouvrage ;
– aux experts dans le domaine du génie climatique ;
– aux étudiants de la filière.

Thierry DUPUIS
A
Les mesures
de débits aérauliques
1 • LES MOYENS DE MESURAGE

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Les mesures de débits d’air peuvent être réalisées de différentes manières selon les
cas, soit par mesures intrusives directement dans la gaine, soit par mesures non-
intrusives par l’extérieur de la gaine, soit au niveau de l’équipement terminal
(diffuseurs, bouche, grille, etc.).
On privilégiera les mesures en gaines car l’exploration des champs de vitesse se fait
indépendamment de l’environnement extérieur, ce qui élimine déjà une source de
perturbation, donc d’erreur en moins.
Dans le cas des installations courantes de génie climatique, on retiendra que :
– le fluide est de l’air à température et pression voisines de celles de l’air ambiant ;
– l’air peut être considéré comme un gaz parfait à capacités thermiques constantes ;
– les débits étant parfois réduits, les nombres de Reynolds à considérer sont alors
relativement faibles (de l’ordre de quelques milliers) ;
– le nombre de Mach est inférieur à 0,25.
On pourra trouver en annexes au présent chapitre la justification de certains principes
retenus.
Le début de ce chapitre abordera donc les moyens dont disposent les techniciens
pour procéder à ces mesures dans les réseaux, puis nous exposerons les appareils
dits « noyés » dans les longueurs droites, et enfin nous détaillerons les moyens à mettre
en œuvre pour les mesures à réaliser sur les terminaux.

1.1 Le tube de Pitot double


Très utilisé dans le domaine du génie climatique, le tube de Prandtl ou tube de
« Pitot double », appelé plus couramment tube de « Pitot », permet de déterminer
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

la vitesse d’un flux dans une veine d’air.


Ses principales qualités sont sa robustesse et sa plage de fonctionnement pouvant
aller jusque 100 m/s. Par contre, il faut éviter de l’utiliser à moins de 1,5 m/s en
limite basse.
Parfois réalisé en inconel, il peut supporter des températures jusqu’à 300 ˚C,
pour être utilisé dans des conduits de cheminée de chaufferie ou d’installation de
cogénération.
Un autre de ses avantages, mais qui peut devenir un inconvénient comme nous le
verrons en détail ci-après, est qu’il est sensible à la direction du flux. Cette particularité
permet de l’utiliser par exemple dans un plénum d’air reliant plusieurs équipements
pour vérifier le sens de l’écoulement.

5
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

1.1.1 Principe de fonctionnement


Le principe de fonctionnement du tube de Pitot (du nom de son inventeur Henri
PITOT, physicien français, né en 1695, décédé en 1771) repose sur la mesure
simultanée de deux pressions distinctes ; la pression totale dans la veine d’air et la
pression statique régnant dans le conduit, permettant de calculer la pression dyna-
mique et d’en déduire la vitesse correspondante.
La forme coudée du tube de Pitot permet de l’introduire dans la gaine et de placer
le tronçon rectiligne avec son extrémité ouverte face au courant. Par cette extrémité
sera mesurée la pression totale de l’air dans la gaine (appelée pression d’arrêt) et
par les orifices périphériques sera mesurée la pression statique exercée par le fluide.
Cette vitesse découle de l’application de théorèmes physiques appliqués aux cas
des fluides incompressibles et non visqueux décrits par Daniel BERNOUILLI (physicien
néerlandais, né en 1700 et décédé en 1782), alors que l’air est un fluide compressible
comme tous les autres gaz.
Les hypothèses qui ont été retenues pour cette application correspondent aux
conditions de mesurage rencontrées dans les installations de génie climatique :
– vitesse de l’air inférieure à la vitesse du son,
– force due à la pesanteur négligeable,
– régime continu et invariable dans le temps.
Voir les détails de la démonstration en annexe du présent chapitre pour plus
d’information.
L’utilisation de sonde de pression pour la mesure de la vitesse d’un fluide est très
couramment pratiquée dans le domaine du génie climatique. On peut rencontrer
principalement trois types différents de ces sondes appelées « tube de Prandtl »,
« tubes de Pitot double » ou plus simplement « tube de Pitot » (voir ci-après le type
AMCA, le type NPL et le type CETIAT) décrits dans la norme NF X 10-112. Toutes
trois fonctionnent sur le même principe de détermination de la vitesse au point
de mesure.
On peut également rencontrer le « tube de Pitot en S », décrit dans la norme ISO
10780, plus couramment utilisé pour effectuer des mesures de vitesse en même
temps que des prélèvements de gaz en vu de les analyser. Le principe de fonction-
nement est le même que pour les trois autres types mais les orifices de mesures de
pression totale et statique sont plus largement dimensionnés pour éviter leur
obstruction trop fréquente par des matières solides en suspension dans les fluides
gazeux (par exemple produit de combustion d’une chaudière ou d’un four d’inci-
nération) et qui pourraient perturber la mesure.
Le principe est basé sur la mesure simultanée de la pression totale et de la pression
statique existantes dans la gaine. En partant de l’équation :
Pt = Ps + Pd
avec :
Pt = pression totale (Pa)
Ps = pression statique (Pa)
Pd = pression dynamique (Pa)

6
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

La pression totale

Sens de l’écoulement
Pression totale
30 mm H20 A

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


La pression statique

Figure 1.1 – les différentes


pressions (doc. Ph. Legourd)

Pression statique
20 mm H20

La pression dynamique

Pression dynamique
10 mm H20

La pression totale étant mesurée par l’orifice situé à l’extrémité de l’étrave, et la


pression statique étant mesurée par les orifices situés en périphérie de l’antenne, on
peut facilement en déduire :
Pd = Pt − Ps = DP
En adaptant le théorème de Bernouilli au cas des fluides compressibles et non visqueux
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

(voir annexe 3.1), on peut en déduire l’équation de la vitesse du fluide en fonction


de la pression dynamique ∆P :

V = 2∆P-
---------
ρ
avec :
V = vitesse au point de mesure (m/s)
∆P = pression dynamique du fluide (Pa)
 = masse volumique de l’air (kg/m3) (voir en annexe 1.8.2 la détermination de la
valeur de la masse volumique de l’air en fonction de la température, du degré
hygrométrique et de la pression en annexe)

7
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

Certains constructeurs de matériels de mesure intègrent un coefficient dans le


calcul de la vitesse de l’air pour tenir compte du coefficient  définit par la norme
NF X 10-112 comme le « coefficient d’étalonnage du tube de Pitot ». La valeur de
ce coefficient est très proche de l’unité et prise généralement égale à 1,0015.
C’est pourquoi il est souvent négligé lors de la détermination de la vitesse de l’air.

15 d 8d

0,8 d

0,4 d

d
R
R A =
= 0,
3 5
d d

1° COUPE AA
°± 8 trous de diamètre 0,13 d
90
(1 mm au maximum) exempts
de bavures, et également disposés

Tube intérieur ∅ = 0,4 d

Tube extérieur ∅ = d

Figure 1.2 – Tube de Pitot AMCA (doc. AFNOR)

8d Antenne nd
Raccordement
di

coudé
d

Trous de Trous de
2d prises de Entretoise
oy d

prises de
m ,5
en

pression pression
0

Étrave
yo ±

totale statique
ra 3 d

ellipsoïdale Hampe
n

modifiée

Raccordement
cintré
(variante)

Pression
Bras d’alignement statique

Figure 1.3 – Tube de Pitot NPL


Pression
(doc. AFNOR)
totale

8
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

20 d

6d 14 d
A B A
X 0,25 d 0,25 d

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


A B

Section A-A Section B-B


8 trous ∅ 0,1 d 0,8 d

0,5 d

0,625 d
Détail X

30°
∅ 0,429 d
∅d

∅ 0,125 d

r1) = d

≥ 0,5 d
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NOTE = Les prises de pression statique peuvent être limitées


à celles indiquées dans la section A-A.
Dans ce cas, la section A-A devra se situer à 6 d de l'étrave du tube

Figure 1.4 – Tube de Pitot CETIAT (doc. AFNOR)

9
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

Tube de Pitot type S

∅dt
x > 1,9 cm

∅dH
Gicleur d’échantillonnage
Gicleur
Sonde d’échantillonnage d’échantillonnage Orifice
de sillage

Tube de Pitot type S


Orifice
d’impact
dN = diamètre du gicleur d’échantillonnage
dt = diamètre du tube de Pitot type S

Figure 1.5 – Tube de Pitot en S (doc. AFNOR)

1.1.2 Principes de mesurage


La mesure à réaliser avec un tube de Pitot est intrusive dans la gaine, avec pour but
d’explorer le champ de vitesse.
Il y a donc lieu de créer plusieurs orifices suffisamment grands pour introduire
l’antenne et la hampe dans la gaine à des endroits différents. Un trou de 5 à 16 mm
environ par point de mesure, selon le diamètre du tube de Pitot utilisé, convient
généralement en fonction de l’épaisseur de la paroi du conduit, et un bouchon
conique en caoutchouc doit être mis en place dans chaque trou après la campagne
de mesure.
La répartition des points de mesure dépend de la forme du conduit (rectangulaire,
circulaire, oblong…) et de ses dimensions. Le nombre du point de mesure dépend
aussi de la précision du résultat que l’on souhaite. Se reporter au chapitre 2 « Les
différents types de mesures de débits » ci-après à ce sujet.
L’influence du gradient transversal de vitesse et de l’effet d’obstruction dû à la
hampe du tube de Pitot conduisent à des limitations dimensionnelles. Le rapport
du diamètre de l’élément de mesure Φ au diamètre de la conduite Φ ne doit pas
dépasser les valeurs suivantes :
Les constructeurs proposent généralement des tubes de Pitot de diamètres Φ de 3 à
14 mm, ce qui permet donc, en fonction du type de mesure, leur utilisation dans
des conduites de diamètre Φ :

10
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

Tableau 1.1 – Rapport maxi du diamètre du tube de Pitot Φ sur le diamètre de conduite .

Désignation rapport Φ/

cas A = mesure au point de vitesse débitante ≤ 0,02


cas B = mesure sur l’axe de la conduite ≤ 0,06

Tableau 1.2 – Diamètre de conduite  max en fonction du diamètre Φ du tube de Pitot.

Désignation Φ = 3 mm Φ = 6 mm Φ = 8 mm Φ = 12 mm Φ = 14 mm A
 max avec cas A

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


≤ 150 mm ≤ 300 mm ≤ 400 mm ≤ 600 mm ≤ 700 mm
 max avec cas B ≤ 50 mm ≤ 100 mm ≤ 133 mm ≤ 200 mm ≤ 233 mm

Comme on le verra dans le chapitre détaillant les différents types de moyens de


mesure, la longueur droite de conduite entre la section de mesure et toute singu-
larité en amont doit être d’au moins 20 fois le diamètre de la conduite de section
circulaire (ou 80 fois le rayon hydraulique d’une section quelconque).
La longueur droite entre la section de mesure et toute singularité située en aval
doit être d’au moins 5 fois le diamètre de la conduite de section circulaire (ou
20 fois le rayon hydraulique d’une section quelconque).
L’exploration du champ de vitesse dans la gaine permet de déterminer la vitesse
représentative du flux d’air. Si la campagne de mesure a pour but de déterminer le
débit volumique de l’air ou son débit massique, il convient alors de remarquer que
la principale lacune d’un tube de Pitot est de ne pas permettre de connaître direc-
tement ces valeurs. Il faut pouvoir paramétrer les dimensions de la conduite et la
nature de fluide y circulant car une mesure de vitesse ne fait pas une mesure de débit.
Selon que l’on raccordera le tube de Pitot à un manomètre différentiel à colonne
de liquide ou à un micro-manomètre électronique paramétrable, son utilisation
sera plus ou moins pratique pour déterminer le débit circulant.

m Tube de Pitot raccordé à un manomètre à colonne de liquide

Dans le cas de mesure basique par manomètre différentiel à colonne de liquide


droit ou incliné, on lira la hauteur de liquide directement sur le tube à colonne de
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

liquide et on calculera la pression dynamique ∆P de la façon suivante :


∆P = ρL ⋅ g ⋅ h

avec :
∆P = pression de l’air dans le conduit (Pa)
ρL = masse volumique du fluide utilisé dans le tube en U à la température
ambiante (m3/kg)
g = force de gravité (9,806 65 m/s2)
h = hauteur du liquide lue avec le tube en U (m)

11
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

À titre d’exemple, nous pouvons trouver des fluides de densité à 20 ˚C très différentes :
– alcool éthylique : densité = 0,80 kg/dm3 ;
– toluène : densité = 0,864 kg/dm3 ;
– benzène : densité = 0,879 kg/dm3 (généralement de couleur rouge) ;
– eau densité ≈ 1 kg/dm3 ;
– nitrobenzène = 1,20 kg/dm3 ;
– type Volt 1S = 1,86 kg/dm3 (généralement de couleur bleu) ;
– tétrabromure d’acéthylène = 2,96 kg/dm3 (généralement de couleur jaune) ;
– mercure = 13,545 kg/dm3 (de couleur gris métal mais maintenant inutilisé
pour des raisons de pollution et de toxicité).
Cela permet de s’adapter à l’étendue de la mesure et à la résolution souhaitées.
Nota
Il convient de se rapprocher du fabricant car le fluide peut être sensible aux ultraviolets qui le font
changer de couleur, voire devenir transparent lorsque ce type de manomètre est placé à l’extérieur.

La lecture de la pression avec un tube en U doit se faire en fonction de la forme du


ménisque liée à la nature du fluide utilisé dans le tube lui-même.
On peut remarquer que les forces capillaires s’exercent différemment selon qu’il
s’agisse d’eau ou de benzol (ménisque concave) ou de mercure (ménisque convexe).
La lecture doit se faire au niveau de l’attache du liquide sur le bord du tube (voir
Figure 1.6).
Au voisinage de la paroi du tube, il se forme un ménisque sous l’effet de la capilla-
rité. Ce phénomène revêt une importance particulière avec les tubes de diamètre
inférieur à 8 mm. La forme concave (cas de l’eau) ou convexe du ménisque (cas du
mercure) dépend aussi de la propriété de mouillage du liquide utilisé.

Eau Mercure

Figure 1.6 – Lecture du ménisque (Doc. Dunod)

Pour obtenir une meilleure précision, on peut trouver des tubes inclinés. Dans ce
cas, on tient compte de l’angle α que fait le tube avec l’horizontale (donnée cons-
tructeur).
La pression sera calculée de la façon suivante :
∆P = ρL ⋅ g ⋅ L = ρL ⋅ g ⋅ L’ ⋅ sin α

12
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

P L
α
L′

Figure 1.7 – Manomètre à tube incliné (Doc. Dunod)

On pourra calculer la vitesse de la même façon que décrite précédemment :


A

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


V = 2∆P-
---------
ρ
avec :
V = vitesse au point de mesure (m/s).
∆P = pression dynamique du fluide (Pa).
ρ = masse volumique de l’air en fonction de sa température, de son hygrométrie et
de la pression (kg/m3) (voir en annexe 3.2 la méthode de calcul des valeurs de la
masse volumique de l’air en fonction de la température, de l’hygrométrie et de la
pression).
Pour connaître le débit, on calculera la section intérieure de la gaine et le débit
volumique sera :
Qv = V ⋅ S
avec :
Qv = débit volumique (m3/s).
V = vitesse calculée (m/s).
S = section intérieure (m2).
Si l’on veut connaître le débit massique, il faudra faite intervenir la masse volu-
mique de l’air en fonction de sa température :
Qm = ρ ⋅ Qv = ρ ⋅ V ⋅ S
avec :
Qm = débit massique de l’air (kg/s).
ρ = masse volumique de l’air à la température et à la pression considérée (kg/m3).
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

m Tube de Pitot raccordé à un micro-manomètre électronique

La détermination du débit à partir d’un tube de Pitot raccordé à un micro-manomètre


électronique est plus précise qu’avec un tube à colonne de liquide car il sera possible
de considérer pratiquement les conditions de température et de pression de l’air
réelles au moment de la mesure. Mais il s’avère que des « ajustements » sont faits
par des fabricants pour simplifier la fabrication des matériels.
En effet, la valeur du débit volumique obtenu par les micro-manomètres fabriqués
à ce jour ne prennent pas tous en considération les conditions réelles du fluide
(température, hygrométrie et pression). Certains fabricants négligent ces paramètres

13
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

de l’air véhiculé en considérant arbitrairement le flux à la température de référence


de 20 ˚C et à 0 % d’hygrométrie relative et à la pression de 101 325 Pa.
Dans ce cas de simplification extrême, la masse volumique de l’air est alors considérée
comme constante et la vitesse réelle est alors simplifiée de la manière suivante à
partir de la loi des gaz parfaits :
P
ρ = -------------------------------------
r ⋅ ( θ + 273,15 )
avec :
ρ = masse volumique de l’air à la température et à la pression considérée (kg/m3).
P = pression atmosphérique en Pa.
r = constante spécifique de l’air sec 287,058 J/kg.K.
θ = température de l’air en ˚C.
En considérant ces hypothèses simplificatrices (air à 20 ˚C et 0 % d’hygrométrie,
et sous 101 325 Pa), on obtient une masse volumique de l’air égale à 1,204 kg/m3.
La vitesse est alors calculée selon l’équation simplifiée suivante :
2.∆P 2
------------ = ------------- ∆P = 1,289 ∆P
V =
ρ 1,204
Si on intègre le coefficient d’étalonnage  propre au tube de Pitot, généralement
1.0015 (cf. la norme NF X 10-112, annexe A, à ce sujet), l’équation simplifiée est
la suivante :
2.∆P
- = 1,291 ∆P
V = α . -----------
ρ
C’est cette équation qui est parfois prise en compte comme constante pour
calculer la vitesse de l’air avec un tube de Pitot.
Ce résultat est indicatif mais généralement insuffisant en terme de précision pour
une installation de climatisation véhiculant de l’air à des températures variant de
températures négatives à plus de 40 ˚C parfois et sous des pressions différentes de
la pression atmosphériques.
Si l’on souhaite un résultat un peu plus précis, il est donc indispensable de consi-
dérer la température réelle de l’air et la pression de fonctionnement pour pouvoir
déterminer sa masse volumique exacte selon l’équation des gaz parfaits vue précé-
demment :
P
ρ = -----------------------------------
r. ( θ + 273,15 )
Pour une température et une pression quelconques, on obtient alors l’équation
suivante :
2.∆P 2.r. ( θ + 273,15 ) 2. ( 287,058 ). ( θ + 273 ,15
------------ = ---------------------------------------- ∆P = --------------------------------------------------------------
ρ P P
574,11.θ + 156 820
⇒V = ------------------------------------------------ ∆P
P

14
1 • Les moyens de mesurage 1.1 Le tube de Pitot double

À titre de comparaison, on peut constater les différents résultats obtenus par une
centrale de traitement d’air « tout air neuf » prenant l’air à l’extérieur à 0 ˚C et le
soufflant à 30 ˚C, et une pression dynamique de 50 Pa :
– avec les conditions de soufflage de l’air à 30 ˚C et 101 325 Pa,
ρair soufflé = 1,164 kg/m3 ⇒ vitesse = 9,27 m/s.
– avec les conditions extérieures de l’air à 0 ˚C et 101 325 Pa,
ρair extérieur = 1,292 kg/m3 ⇒ vitesse = 8,80 m/s.
– avec les conditions « normales » de l’air à 20 ˚C et 101 325 Pa,
ρair théorique = 1,204 kg/m3 ⇒ vitesse = 8,51 m/s. A
On note la différence de masse volumique entre l’air extérieur et l’air en sortie de

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


batterie chaude.
L’écart entre la vitesse calculée en considérant l’air arbitrairement à 20 ˚C alors
qu’il est en réalité à 30 ˚C entraîne une sous-estimation de la vitesse, donc du
débit volumique, de plus de 8 % pour seulement 10K d’écart. Cette différence
peut avoir des conséquences sur le dimensionnement des réseaux, sur les perfor-
mances des matériels et sur la puissance acoustique des équipements.
Devant ce problème, quelques constructeurs commercialisent des tubes de Pitot
jumelés à des thermocouples permettant ainsi d’intégrer directement la température
réelle de l’air dans le calcul du débit. (voir doc. Kimo « tube de Pitot type L et S avec
sonde thermocouple »). Cela permet de connaître le débit volumique à la température
réelle, et non à la température conventionnelle de 20 ˚C si on le souhaite.
Il faut donc être vigilant lorsque l’on mesure le débit d’un gaz car sa température
influe beaucoup sur le résultat. Si cette mesure doit être comparée à une valeur
contractuelle, par exemple lors des opérations de réception d’une installation de
climatisation, il y a lieu de se faire préciser les conditions « normales » dans lesquelles
doivent être exprimés les résultats.
À titre indicatif, le débit minimal d’air neuf par occupant à introduire dans les
locaux à pollution non spécifique est exprimé en litre/seconde d’air à 1,2 kg/m3,
comme précisé à l’article 64 du Règlement Sanitaire Départemental Type.
Par contre, la pression réelle de l’air et son hygrométrie ne sont toujours pas prises
en compte. Ceci s’explique par la difficulté à fabriquer un tube de Pitot intégrant
simultanément le mesurage de ces paramètres.
En toute rigueur, pour pouvoir appliquer le théorème de Bernouilli et utiliser
2∆P-
l’équation V = --------- , il serait nécessaire de calculer la masse volumique réelle
ρ
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

de l’air.
En annexe 3.2, il est décrit deux méthodes de détermination de la masse volu-
mique de l’air :
p – 5 ϕ.p vs
– par calcul : ρ = ----------------- – 1,32.10 ----------- .
287 ⋅ T T
– par lecture sur un diagramme.
À titre de comparaison avec les résultats obtenus précédemment avec de l’air à
30 ˚C, les résultats sont (voir calculs détaillés en annexe 3.2) :
– par calcul : ⇒ ρ ≈ 1,155 kg/m3 ;

15
1 • Les moyens de mesurage 1.2 L’anémomètre à fil chaud

– par lecture : ⇒ ρ ≈ 1,155 kg/m3 (à la précision de lecture près).


Nota
Par rapport à l’utilisation des conditions normales de température et de pression (ρair théorique
= 1,204 kg/m3), l’écart est donc de 4 %.

2∆P
La vitesse calculée avec V = ---------- serait de 9,30 m/s au lieu de 8,51 m/s, ce qui
ρ
engendre un écart de 9 %.
Nota
Par rapport à l’utilisation des conditions approximatives de l’air (30 ˚C sous 101 325 Pa), l’écart
sur la masse volumique 1.164 kg/m3, soit moins de 1 %.

2∆P
La vitesse calculée avec V = ---------- serait de 9,30 m/s au lieu de 9,27 m/s, ce qui
ρ
engendre un écart inférieur à 1 %.
Conclusion : À la vue des différents résultats obtenus en fonction des paramètres
considérés ou mesurés, le matériel minimum à utiliser pour déterminer au plus
près la vitesse de l’air dans un conduit à l’aide d’un tube de Pitot est son utilisation
avec un anémomètre électronique jumelé avec une sonde thermocouple.
On trouvera en annexe, les tableaux des coefficients correctifs K à utiliser lorsque
les conditions de mesurage différent des conditions normales de température et de
pression appliquées en France (0 ˚C/101 325 Pa et 20 ˚C/101 325 Pa), et de celles
appliquées en Allemagne (22 ˚C/101 325 Pa (références PTB (Physikalische Tech-
nische Bundesanstalt)/DKL (Deutscher Kalibrierdienst Laboratories)).
Une meilleure précision sera toutefois obtenue en intégrant aussi la masse volu-
mique réelle de l’air en fonction de son hygrométrie et de sa pression dans l’équation
de Bernouilli.

1.2 L’anémomètre à fil chaud


L’anémomètre à fil chaud est constitué d’un élément sensible que l’on introduit
dans la veine d’air, ou que l’on utilise directement dans l’air ambiant à proximité
d’un diffuseur par exemple, pour déterminer la vitesse de circulation du flux, seul
ou jumelé avec un cône étalonné.
Il est couramment utilisé en génie climatique en raison de sa plage de fonctionne-
ment pouvant se situer entre 0,15 m/s à 30 m/s et de sa réponse rapide.
Les principales contraintes sont de respecter une température de flux de 80 ˚C
maximum et une propreté de l’air afin ne pas endommager l’élément sensible. De
même, la fragilité de ce dernier nécessite le plus grand soin lors des manipulations.
Il est à noter que l’appellation « fil chaud » est aujourd’hui impropre parce que ce
procédé de mesure est basé sur l’utilisation d’une thermistance en lieu et place du
fil originel.

16
1 • Les moyens de mesurage 1.2 L’anémomètre à fil chaud

Figure 1.8 – Exemple


de « fil chaud »

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


1.2.1 Principe de fonctionnement
La mesure de vitesse à partir d’un anémomètre à fil chaud, ou encore appelé
anémomètre thermique ou thermo-anémomètre, est basé sur la variation de la
conduction thermique transmise par la thermistance (le « fil chaud ») plongé dans
un écoulement. La puissance électrique fournie au conducteur pour le maintenir à
température d’équilibre Tf est proportionnelle à l’écart de température entre le
conducteur et le fluide à To, température de référence à mesurer.

Flux d’air
Fil chaud

Circuit de régulation

Générateur
courant de chauffage

Température du fil

Conversion Affichage
courant/vitesse vitesse de l’air
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 1.9 – Fonctionnement d’un « fil chaud »

La quantité de chaleur fournie est fonction des propriétés physiques et de la


géométrie du conducteur, des transferts de chaleur par rayonnement, par conduc-
tion vers les supports, par convection libre et par convection forcée due à la vitesse
relative du fluide mais aussi des propriétés physiques du fluide et de sa vitesse
d’écoulement.
En supposant des échanges thermiques purement convectifs et certaines hypothèses
concernant la physique de ces échanges, L.V. KING a été le premier au début du

17
1 • Les moyens de mesurage 1.2 L’anémomètre à fil chaud

XXe siècle à proposer une loi générale représentant la puissance électrique fournie
au fil à l’équilibre en fonction de la vitesse sous forme :
rI 2 n
------------ = A + BU
r – r0
avec :
r = résistance électrique du fil à la température d’équilibre Tf.
r0 = résistance électrique du fil à la température de référence T0.
I = courant qui parcourt le fil.
U = vitesse du fluide.
n = 0,5 par expérimentation (selon L.V. King).
A = constante qui dépend des propriétés physiques du fluide.
B = constante qui dépend des propriétés physiques du fluide.
La relation qui lie r, r0, Tf et T0 est de la forme :
r = r0[1 + α(Tf − T0)]
avec :
α = coefficient de température du matériau résistif constituant le fil (à ne pas
confondre avec le coefficient d’étalonnage du tube de Pitot.
La principale limite que l’on peut remarquer dans l’utilisation du fil chaud habituel-
lement utilisé en génie climatique réside dans l’unidirectionnalité de la mesure.
Il existe, mais très peu utilisé dans ce domaine, des fils chauds bi, tri, voire omnidi-
rectionnel d’un coût très élevé (l’élément sensible est un film déposé sur une
sphère de petit diamètre) mais capable de mesurer la vitesse d’un écoulement dont
on ne connaît pas la direction.
De même, le principal inconvénient de la sonde à fil chaud est sa relative fragilité :
la résistance mécanique du fil de 2,5 µm de diamètre et d’environ 2,5 à 5 mm de
long est particulièrement faible et la sonde ne résiste pas beaucoup à l’impact de
poussières ni aux manipulations indélicates de l’opérateur.
Le fil chaud à résistance de platine est surtout utilisé dans la plage de température
de 10 ˚C à 40 ˚C.
1.2.2 Principes de mesurage
Placé parallèlement à la direction de l’écoulement, la vitesse de l’air refroidi
l’élément sensible dit le « fil chaud ». Le moindre écart angulaire fait dériver le
mesurage. On peut négliger l’erreur jusqu’à 3 degrés d’angle. Au-delà, il convient
de refaire le mesurage (cf. chapitre « Rappels de métrologie »).
Un repère sur le corps, généralement télescopique, permet de repérer la position à
respecter.

Figure 1.10 – Exemple


de mesure en gaine

18
1 • Les moyens de mesurage 1.2 L’anémomètre à fil chaud

Lors d’un mesurage sur une grille, on peut pallier


la difficulté inhérente au champ de vitesse très
hétérogène en utilisant un cône de mesure qui
présente l’avantage de maîtriser le positionnement
l’élément sensible du fil chaud et aussi de canaliser
tout le flux.
Il en existe de plusieurs formes de cônes :

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Figure 1.11 – exemple
de mesure sur bouche
murale avec cône
(doc. KIMO)

Figure 1.12 – exemple de formes de cônes (doc. KIMO)

Dans le cas de diffuseur à induction, le mesurage au niveau des ailettes est faussé
par les phénomènes de re-circulation d’air. L’utilisation d’un cône pour les bouches
de petites dimension ou d’un balomètre pour les diffuseurs de grande taille est
alors indispensable (voir chapitre spécifique).
Les cônes de mesure de débit d’air sont conçus par les fabricants d’appareil de
mesure d’une manière expérimentale. Un coefficient propre à chaque modèle de
cône permet de déterminer le débit d’air en fonction de la vitesse mesurée.
Exemple
Le cône type K75 a un coefficient k de 50. Pour une vitesse de 12 m/s, le débit correspondant est
de 600 m3/h.

Si la grille de soufflage ou la bouche ne se prête pas à l’utilisation d’un cône de


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

mesure de par sa dimension, il est alors nécessaire de procéder à un mesurage sur le


diffuseur lui-même.
Aucune méthode normalisée n’est en vigueur à ce jour pour les anémomètres à
ailettes, ce qui laisse beaucoup d’interprétations sur les résultats des mesurages. Les
sources d’erreurs sont multiples et la précision en est affectée.
Se reporter au chapitre 2, les différents types de mesure de débits.
Un inconvénient de l’anémomètre à fil chaud est qu’il ne confirme pas le sens du
flux. Cela peut poser un problème si le diffuseur est inaccessible par le technicien,
ce qui rend impossible la vérification de sens de circulation de l’air. Dans le doute,
on peut faire un contrôle préalable avec un tube de Pitot qui, lui, est sensible au
sens de circulation de l’air.

19
1 • Les moyens de mesurage 1.3 L’anémomètre à effet Vortex

L’utilisation d’un anémomètre à fil chaud mis en


place dans un cône de grande dimension permet
de faire une lecture directe du débit. Un cône de
300 × 300 en fibre de verre et de très faible perte
de charge canalise l’air jusqu’au fil chaud réparti
sur toute la surface.

Figure 1.13 – Cône


à fil chaud (doc. KIMO)

1.3 L’anémomètre à effet Vortex


Lorsqu’un corps est immergé dans un fluide en mouvement, il se produit des tour-
billons dans son sillage. Ces mouvements sont appelés « tourbillons de Von
Karman » ou « effet Vortex » (Vortex signifie tourbillon en anglais). La fréquence
de détachement des tourbillons est proportionnelle à la vitesse de circulation.

Figure 1.14 – Tourbillons de Von Karman (Doc. ONERA)

Cet anémomètre présente l’avantage de permettre des mesurages indépendants de


la nature du gaz dans lequel est immergée la sonde, de sa densité, de la pression.
Les capteurs à effet Vortex n’ont pas d’éléments en mouvements, ce qui évite son
usure. Ils sont réalisés en matériaux résistant à la corrosion et peuvent être utilisés
dans tout type de gaz tels que l’air, le méthane, le gaz naturel, le monoxyde de
carbone, l’ammoniac, l’argon, vapeur…
Ils sont construits généralement en acier inoxydable, en titane ou en hastelloy suppor-
tent les gaz chargés en solides, voire en fibres. Le canal de mesure peut être nettoyé
avec un petit pinceau et/ou un agent détergent qui sèche sans laisser de résidus.

20
1 • Les moyens de mesurage 1.3 L’anémomètre à effet Vortex

36,5

25
Corps tourbillonnaire

19

66
A
∅ 20

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


16
Transmetteur

26
et récepteur

∅ 10

Figure 1.15 – Détails d’un capteur d’anémomètre à effet Vortex


(d’après doc. TH industrie)

Par contre, le capteur est très sensible aux gouttelettes d’eau qui risquent de perturber
le mesurage. L’humidité dans les gaz n’a pas d’influence sur la mesure tant qu’il n’y
a pas de condensation sur le corps tourbillonnaire. Cette influence peut être
limitée si le corps tourbillonnaire est en position verticale afin de faciliter son drainage,
et surtout s’il est de forme cylindrique.
Ce type de capteur a une plage de fonctionnement de 0,5 à 40 m/s avec une
bonne répétabilité car non soumis à l’inertie, et supporte une ambiance de –25 ˚C
à 240 ˚C selon le modèle.
L’incertitude de mesure est de ± 0,3 m/s jusqu’à 5 m/s et de ± 0,8 % au-delà.
De part sa conception, l’anémomètre est sensible aux vibrations externes. Une
attention particulière doit être apportée au mode de fixation du capteur si l’on
souhaite le solidariser sur le conduit dans lequel a lieu le mesurage.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

De même, le capteur ne doit pas être à proximité d’une source électromagnétique


d’interférence, ni à moins de 10 cm d’un autre capteur à effet Vortex dans le
même plan et moins d’1 m dans le sens de l’écoulement.

1.3.1 Principe de fonctionnement


Dans le cas de l’anémomètre à effet Vortex, les tourbillons sont détectés par ultra-
sons qui sont émis entre un émetteur et un récepteur d’ultrasons. Lorsqu’un fluide
passe sur un corps perturbateur, des tourbillons se forment sur les côtés et se déta-
chent sous l’effet de l’écoulement d’une manière plus ou moins sensible selon le
nombre de Reynolds Re.

21
1 • Les moyens de mesurage 1.3 L’anémomètre à effet Vortex

Figure 1.16 – Représentation des allées de Von Karman en fonction de Re.


avec : a : Re = 32. — b : Re = 50. — c : Re = 70.

Le nombre de Strouhal St est un nombre sans dimension décrivant les mécanismes


de circulation oscillante :
f ⋅d
S t = ----------
v
avec :
f = fréquence détachement des tourbillons en Hz
d = diamètre de l’élément perturbateur, en m
v = vitesse de l’écoulement, en m/s
On peut en déduire :
f ⋅d
v = ----------
St
On peut remarquer sur le graphe suivant que St est quasi indépendant du nombre
de Reynolds après la valeur 10 000 :

Figure 1.17 – Valeur du nombre de Strouhal en fonction du nombre de Reynolds

Selon le type de capteur, les fréquences typiques de détachement sont :


– 63 Hz → 1 m/s.
– 1 450 Hz → 20 m/s.
– 2 100 Hz → 40 m/s.

22
1 • Les moyens de mesurage 1.3 L’anémomètre à effet Vortex

1.3.2 Principe de mesurage


L’exploration du champ de vitesse se fait comme lors de l’utilisation d’un moyen
de mesurage intrusif, tels qu’un tube de Pitot ou qu’un anémomètre à fil chaud. La
répartition des points de mesurage est indiquée au chapitre 2 de la présente partie
« les différentes méthodes de mesurage d’un débit ».
Le champ de vitesse à explorer doit être situé à au moins 20 diamètres en aval et à
10 diamètres en amont de toute singularité.
Comme pour tout élément introduit dans la veine d’air, la position intrinsèque
du capteur par rapport à l’axe de la conduite revêt une importance capitale. En
A
fonction de sa position, la précision du mesurage peut en être affectée. Les deux

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


graphes ci-dessous indiquent l’influence sur la valeur mesurée en fonction du
décalage angulaire  par rapport à l’horizontale, et en fonction du décalage angu-
laire β par rapport à la verticale. On peut constater que la valeur mesurée peut être
erronée de ± 20 %.
Compte tenu de la dimension de la sonde pouvant atteindre 40 mm de diamètre,
il est conseillé d’utiliser ce type d’anémomètre que dans des conduites de diamètre
supérieur à 700 mm pour un mesurage dans l’axe ou de diamètre supérieur à 2 m
pour un mesurage au point de vitesse débitante, ou de diamètres hydrauliques
équivalents.

+β –β

V0
+α –α

Figure 1.18 – Définition des angles


(Doc. TH industrie)

Vα / V0 tourner V β / V0 basculer
1,2 1,2

1,0 1,0
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

0,8 0,8

0,6 0,6
– 40 – 20 0 + 40 + 40 – 40 – 20 0 + 40 + 40
α in ° β in °
V0 = 20 m/s
V0 = 5 m/s
V0 = 1 m/s

Figure 1.19 – Influence des écarts angulaires α et β sur la valeur de la vitesse


(doc. TH industrie)

23
1 • Les moyens de mesurage 1.4 L’anémomètre à ailettes (ou à hélice)

1.4 L’anémomètre à ailettes (ou à hélice)


L’anémomètre à ailettes est couramment utilisé pour mesurer les débits d’air en sorties
de grille de ventilation, de grille de désenfumage et à l’aspiration de bouches de VMC.
Ajusté sur un cône de mesure ou en « balayage » manuel sur une surface, l’anémo-
mètre à ailettes a été l’un des premiers types d’appareil de mesure pour déterminer
un débit. L’avènement des anémomètres à fil chaud l’a un peu évincé mais son utilité
perdure car il prend en compte une grande surface de mesure simultanément.

296 mm

106,1 mm

141 mm

Figure 1.20 – Anémomètre à hélice et sa manipulation (doc. KIMO)

Il existe des anémomètres avec des hélices de diamètre 11 mm, 14 mm, 16 mm,
22 mm, 70 mm, 80 mm et 100 mm.
L’anémomètre est parfois utilisé pour effectuer des mesurages en gaine mais dans
ce cas, le rapport du diamètre de l’hélice au diamètre intérieur de la conduite ne
doit pas dépasser 0,11.
1.4.1 Principe de fonctionnement
Le fonctionnement repose sur la rotation d’un axe équipé d’ailettes qui tournent
dans une buse cylindrique (appelé aussi manchon) traversé par le flux d’air.
L’acquisition des rotations de l’axe s’effectue par capteur à effet Hall.

Hélice Pour le LV 101, l’hélice dans sa rotation


perturbe le champ magnétique émis par
Aimant et champ un capteur de proximité inductif. Pas de
magnétique en rotation détection de sens de rotation
Flux d’air

Signal

Polarité + Capteur 1

Polarité – Capteur 2
Capteur
Fréquence = vitesse de l’hélice
à effet Hall

Figure 1.21 – Schématisation du fonctionnement d’un anémomètre à hélice (Doc. KIMO)

Certains constructeurs limitent des phénomènes de frottement, qui peuvent se


révéler relativement importants à petite vitesse, par des roulements au diamant.
Afin de limiter l’inertie des ailettes, elles sont généralement fabriquées en aluminium.

24
1 • Les moyens de mesurage 1.4 L’anémomètre à ailettes (ou à hélice)

1.4.2 Principe de mesurage


L’axe de l’anémomètre placé parallèlement à la direction de l’écoulement, la vitesse
de l’air fait tourner les ailettes.
Pour pouvoir déterminer le débit directement en fonction de la condition normale
de température (20 ˚C), il est préférable d’utiliser un anémomètre équipé d’une
sonde de température intégrée. Dans ce cas, il faut simplement veiller à placer la sonde
face au flux d’air. Une flèche sur la buse permet de repérer le sens de l’air à respecter.
Attention, le moindre écart angulaire fait dériver le mesurage. Pour palier cet
inconvénient, on peut utiliser un cône qui présente l’avantage de pourvoir être
A
plaqué sur la grille de ventilation.

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Figure 1.22 – Un anémomètre
à hélice et son cône d’adaptation
(Doc. KIMO)

Enfin, dans le cas de diffuseur à induction, le mesurage est faussé par les phéno-
mènes de re-circulation d’air. L’utilisation d’un cône pour les bouches de petites
dimensions ou d’un balomètre pour les diffuseurs de grande taille est alors indis-
pensable (voir le chapitre spécifique).
Les cônes de mesure de débit d’air sont conçus par les fabricants d’appareil de
mesure d’une manière expérimentale. Un coefficient k propre à chaque modèle de
cône permet de déterminer le débit d’air en fonction de la vitesse mesurée.
Exemple
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Le cône type K75 a un coefficient k de 50. Pour une vitesse de 12 m/s, le débit correspondant est
de 600 m3/h.

En première approche et en absence de documentation technique du construc-


teur, il est possible d’estimer la valeur de k, celui-ci dépendant principalement du
rapport des sections du cône de mesure. Cette « astuce » pratique est permise
compte tenu des très faibles pertes de charge que créé le cône, mais rien ne vaut la
détermination précise du constructeur issue d’un banc d’essais certifiés COFRAC.
Si la grille de soufflage ou la bouche ne se prête pas à l’utilisation d’un cône de
mesure de par sa dimension, il est alors nécessaire de procéder à un mesurage sur le
diffuseur lui-même.

25
1 • Les moyens de mesurage 1.5 Le balomètre

Aucune méthode normalisée n’est en vigueur à ce jour pour les anémomètres à


ailettes, ce qui laisse beaucoup d’interprétations sur les résultats des mesurages. Les
sources d’erreurs sont multiples et la précision en est affectée.
Se reporter au chapitre spécifique sur les mesures sur grilles pour les méthodes de
mesure à envisager selon les cas.
Un autre inconvénient de cet appareil de mesure de vitesse d’air, tout comme l’anémo-
mètre, est qu’il ne confirme pas le sens du flux. Cela peut poser un problème si le
diffuseur est inaccessible par le technicien car cette position rend impossible la
vérification de sens de circulation de l’air (comme on pourrait le faire simplement
en apposant une feuille de papier sur la grille). Dans le doute, on doit faire un
contrôle préalable avec un tube de Pitot qui, lui, est sensible au sens de circulation.

1.5 Le balomètre
Certains constructeurs commercialisent un débitmètre avec cône adaptable de grande
dimension. Couramment utilisé pendant les campagnes d’équilibrage des installations
de génie climatique, cet appareil de mesure présente l’avantage d’être compatible
avec les grandes grilles de soufflage ou d’aspiration, de forme carrée, rectangulaire
et circulaire. De même, il convient aux diffuseurs qui créent un effet d’induction
au col de soufflage.
Les hottes en matériau synthétique renforcées par un système de tringlerie permet-
tent de canaliser l’air jusqu’à l’embase où se situe les équipements de mesure.

Figure 1.23 – Balomètre et sa hotte transformable (Doc. KIMO)

N’étant pas réputé pour sa grande précision (± 5 % de la lecture) mais plutôt pour
la bonne répétabilité des mesurages, car il ne dépendent ni de la vitesse de balayage
de l’opérateur, ni de la position de la sonde, ni de la section de mesure, le balo-
mètre est très utilisé pendant les campagnes d’équilibrage aéraulique.
Le metteur au point détermine le débit de quelques diffuseurs en effectuant des
mesurages précis directement dans les gaines rectilignes en amont de ceux-ci, et
compare systématiquement ces mesures avec la lecture effectuée au balomètre. Il
en déduit le coefficient de transformation k des débits mesurés au balomètre par
rapport à ceux réalisés en gaines, et peut ainsi procéder à des campagnes de mesu-
rage plus facilement et avec une bonne précision.

26
1 • Les moyens de mesurage 1.5 Le balomètre

De fait, il est préférable de déterminer un coefficient k par réseau aéraulique et a


fortiori par installation aéraulique (par zone, par étage, par centrale de traitement
d’air ou par extracteur par exemple), afin de prendre en compte les pressions diffé-
rentes dans les gaines.
Le coefficient k représente le facteur de pertes de charge du diffuseur, de son
plénum de raccordement et éventuellement de son registre de réglage. Lors d’une
campagne d’équilibrage, il intègre aussi une partie de celles du réseau.
Cette méthode par comparaison évite notamment d’ouvrir systématiquement tous
les faux-plafonds pour effectuer les mesurages sur les gaines de raccordement de
chaque diffuseur.
A

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


1.5.1 Principe de fonctionnement
L’air est canalisé dans la hotte collectrice de flux ce qui permet de déterminer un
débit moyen. La lecture se fait directement sur l’afficheur numérique orientable
placé au niveau de l’embase.
Il y a trois techniques de détermination du débit volumique :
– par prises de vitesse et de pression différentielle type « tube de Pitot moyenné » ;
– par prises de vitesse et fil chaud central ;
– par fils chaud directement dans le flux.
Le balomètre peut fonctionner sur des bouches de soufflage et sur des bouches
d’aspiration. Le sens de l’air doit être défini avant le mesurage.
Les hottes peuvent avoir plusieurs dimensions (en mm) : 500 × 500, 610 × 610,
700 × 700, 400 × 1 200, 700 × 1 200, 400 × 1 500, 1 000 × 1 000. Se reporter à
la notice du constructeur de son choix pour vérifier les possibilités.

1.5.2 Principes de mesurage


m Balomètre à prises de vitesses et de pression différentielle

L’embase du balomètre est constituée d’une matrice de vitesse en forme de croix


(voir documents TSI ci-dessous) qui permet de déterminer la vitesse moyenne du
flux par l’intermédiaire d’un micro-manomètre. En connectant la sonde de tempé-
rature ou la sonde de température/humidité, le débit mesuré peut être ramené aux
conditions normales de température et de pression (20 ˚C/101 325 Pa) et aussi
connaître la température moyenne du flux d’air.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Sur le modèle présenté (balomètre TSI Accubalance 8375), il est possible de n’utiliser
que l’embase de prise de vitesses sans la hotte pour procéder à des mesurages de vitesses
en sortie de filtres à air ou sur une grille de rejet de ventilation par exemple.
L’embase existe aussi spécifiquement, sans le capteur d’écoulement d’air, ni la
hotte en toile (voir figures au verso).
À toutes fins utiles, il convient de préciser que l’utilisation de cette embase ne
correspond pas à la méthode de mesure des vitesses d’air frontales d’une sorbonne
qui est décrite dans la norme française NF EN 14175. Se reporter à la méthode de
mesurage spécifique aux sorbonnes décrite au chapitre 2 de la présente partie
« Aéraulique ».

27
1 • Les moyens de mesurage 1.5 Le balomètre

4 prises
de pression
par croix

Prise
de pression
totale et prise
de pression
statique

Sonde de
compensation
de température

Figure 1.24 – Embase avec matrice de vitesse d’un balomètre TSI 8375 à 16 prises de pression
(photo Th.D.)

Figure 1.25 – Balomètre TSI Accubalance 8375 (photos T.S.I. et Th.D.)

Figure 1.26 – Embase TSI DP


CALC 8710 (photo T.S.I.)

28
1 • Les moyens de mesurage 1.5 Le balomètre

m Balomètre à prises de vitesse et fil chaud


L’embase du balomètre est constituée de six branches en étoile percées chacune de
4 trous calibrés de 3 mm. L’air ainsi canalisé abouti au centre de l’embase où un fil
chaud compensé en température en déduit la vitesse, puis le débit circulant (même
principe que le « fil chaud » décrit au chapitre précédent).
La lecture de la vitesse et du débit compensé en température se fait sur l’afficheur
numérique.

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


4 prises de vitesse
par branche

Figure 1.27 – Détails des 24 prises de vitesse en étoile du DBM 700


(Doc. KIMO)

m Balomètre à fil chaud


L’embase est constituée d’un fil chaud
d’environ 1 mètre installé en résille. En plus
de la relative imprécision de ce type de mesu-
rage, l’alimentation du fil chaud nécessite
une consommation électrique importante sous
forme de batteries, lourdes généralement, ou de
piles consommables, onéreuses et polluantes.
La fragilité du fil chaud (quelques µm de
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

diamètre) ne plaide pas non plus en sa faveur.


Pour ces raisons, l’utilisation de ce balomètre
tombe en désuétude.

Figure 1.28 – Balomètre


à fils chauds (Doc. KIMO)

29
1 • Les moyens de mesurage 1.6 Les débitmètres déprimogènes

1.6 Les débitmètres déprimogènes


Il est présenté dans le présent chapitre les deux principaux débitmètres déprimo-
gènes utilisés sur les réseaux aérauliques. D’autres types existent mais sont plutôt
destinés aux installations hydrauliques.
Se reporter au chapitre « Hydraulique » du présent ouvrage pour d’autres détails.

1.6.1 Principes de fonctionnement


m Le diaphragme

Le diaphragme est un appareil déprimogène constitué d’une plaque mince percée


d’un orifice circulaire, appelé disque, insérée entre deux brides dans la conduite où
circule un fluide en charge et en régime subsonique. La mesure de l’écart de pres-
sion statique mesurée de part et d’autre du diaphragme, correspondant à la pres-
sion différentielle, permet de connaître sa perte de charge et ainsi de déterminer le
débit qui le traverse en fonction de ses caractéristiques de construction normali-
sées. La conduite doit être complètement remplie dans la section de mesure.

A B

Angle du
chanfrein F

Figure 1.29 – Plaque de


Axe de symétrie diaphragme normalisée
de révolution (doc. AFNOR)
D

Sens de l’écoulement

Arêtes aval
H et J

Arêtes
amont G

30
1 • Les moyens de mesurage 1.6 Les débitmètres déprimogènes

C’est un appareil de mesurage exclusivement en poste fixe. De part sa fonctionna-


lité, il n’est pas utilisable en appareil portatif. Les diaphragmes sont prévus dès la
construction de l’installation et insérés dans les conduites. Les opérations de mesu-
rage seront réalisées depuis les prises de pression amont et aval extérieures.
Le diaphragme est utilisable indifféremment en présence fluide compressible, comme
l’air, ou incompressible, comme l’eau. Dans le domaine du génie climatique, c’est
surtout sur les installations hydrauliques que l’on le rencontre. Il conviendra donc
de se reporter au chapitre hydraulique où sont expliqués le principe de fonctionnement
et le principe de mesurage avec un diaphragme.
A
m Le Tube de Venturi

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Comme le diaphragme, le tube de Venturi (quelquefois aussi appelé tube de Herschel)
est un appareil déprimogène. Il est constitué d’un convergent d’entrée, relié à un col
cylindrique qui se poursuit en un divergent. Le fluide est en charge et en régime
subsonique dans la conduite. La mesure de l’écart de pression statique mesurée
entre le côté amont et le col, correspondant à la pression différentielle, permet de
connaître sa perte de charge et ainsi de déterminer le débit qui le traverse en fonction
de ses caractéristiques de construction normalisées.
Le fluide peut être soit compressible, soit considéré comme incompressible.

Légende
1 convergent tronconique E
2 col cylindrique C
3 convergent tronconique B
4 col cylindrique ⊕ A
5 plans de raccordement
a 7° ≤ ϕ ≤ 15°
b Sens de l’écoulement
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 1.30 – Tube de Venturi


(doc. AFNOR)

31
1 • Les moyens de mesurage 1.6 Les débitmètres déprimogènes

Le tube de Venturi est utilisable indifféremment en présence fluide compressible,


comme l’air, ou incompressible, comme l’eau. Dans le domaine du génie clima-
tique, c’est surtout sur les installations hydrauliques que l’on le rencontre. Il
conviendra donc de se reporter au chapitre hydraulique où est expliqué en détail le
principe de fonctionnement du tube de Venturi.

32
2 • LES MÉTHODES DE MESURAGE

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Les vitesses d’écoulement n’étant pas uniformes dans une même section de
conduite, la détermination de la vitesse moyenne nécessite une étude préalable
pour minimiser les erreurs de mesurage et ainsi connaître la vitesse débitante la
plus exacte possible. Plus il y a des points de mesurage, meilleure sera la précision.
Mais encore faut-il que le nombre et la localisation de ces points soit judicieux en
fonction des obstacles amont et aval, comme nous l’avons déjà évoqué dans les
chapitres précédents.
Plusieurs méthodes d’exploration des champs de vitesse dans les réseaux aérauli-
ques existent. La répartition des points de mesures a fait l’objet de nombreuses
recherches et plusieurs méthodes sont exposées dans les différentes normes qui se
sont succédées à ce jour. La mesure pariétale fait l’objet de recherche depuis de très
nombreuses années.
Nous exposerons dans ce chapitre la méthode française normalisée, et il est présenté
en annexe deux autres méthodes normalisées encore quelquefois employées (méthodes
« log-Tchebycheff » et « log-linéaire »).
La première méthode est basée sur une décomposition géométrique du champ de
vitesse, alors que celles en annexe sont basées sur des méthodes mathématiques un
peu plus difficiles d’approche, notamment pour ce qui concerne la détermination
de l’erreur de mesurage.
En synthèse, le tableau 2.1 récapitule les méthodes de calculs de la vitesse débitante
décrite dans ces trois méthodes :
Tableau 2.1 – Synthèse des trois méthodes
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Gaine rectangulaire Gaine circulaire


Méthode
Localisation des Calcul de la Localisation des Calcul de la
points de mesure vitesse débitante points de mesure vitesse débitante

centroïdes moyenne centroïdes moyenne


ASHAE/COSTIC/AICVF
d’aires égales arithmétique d’aires égales arithmétique
répartition moyenne répartition moyenne
« log-Tchebycheff »
mathématique arithmétique mathématique arithmétique
répartition moyenne répartition moyenne
« log-linéaire »
logarithmique pondérée logarithmique arithmétique

33
2 • Les méthodes 2.1 Débit dans une gaine rectangulaire
de mesurage

La méthode par intégration des champs de vitesse, malgré tout l’intérêt scienti-
fique qu’elle représente, n’est pas reprise dans ce mémento car son utilisation dans
le monde du génie climatique de « terrain » est très exceptionnelle.

2.1 Débit dans une gaine rectangulaire


2.1.1 Exploration du champ de vitesse
Exposée notamment dans la norme NF EN 12599 de juillet 2000 relative à la
ventilation des bâtiments, cette méthode d’exploration des champs de vitesse est
également décrite dans les ouvrages de l’AICVF, du COSTIC et de l’ASHAE.
Elle est basée sur une division de la section d’écoulement en surfaces égales et
présente l’avantage de proposer le pourcentage d’erreur probable en fonction de sa
distance par rapport à l’obstacle situé en amont. Plus la section sera grande, plus le
nombre de points de mesure sera élevé.
Afin de déterminer le nombre de mesurage à effectuer, il faut d’une part considérer
l’éloignement par rapport à l’obstacle situé en amont et, d’autre part, apprécier
l’incertitude dut à l’appareil de mesure et l’incertitude totale espérée. Plus l’incerti-
tude souhaitée est faible, plus grand sera le nombre de points de mesure.
Le tableau 2.2 indique le nombre de points de mesures selon les hypothèses retenues.
Tableau 2.2 – Nombre de points de mesure requis

Incertitude totale/incertitude de l’appareil de mesure


Distance relative
Lr = L/Dh
10/5 20/5 20/10

1,6 – 15 20
2,0 50 10 14
2,5 34 7 10
3,0 25 6 8
4,0 16 4 5
5,0 12 3 3
6,0 8 2 3

avec :
L = distance séparant la section de mesure à l’obstacle situé en amont.
Dh = diamètre hydraulique de la conduite rectangulaire en régime turbulent.
Calcul du diamètre hydraulique selon la relation de Chesy :
4S
D h = ------
P
avec :
S = la section de passage du fluide, en m.
P = le périmètre « mouillé » de la conduite, en m.

34
2 • Les méthodes de mesurage 2.1 Débit dans une gaine rectangulaire

Voir la justification de la relation de Chesy en annexe, ainsi que celle émanant de


l’ASHRAE pour les flux laminaires.
Maintenant que le nombre de points de mesure est déterminé, il faut les répartir
dans la section du conduit selon des surfaces identiques.
Les distances entre la paroi du conduit et le point de mesure sont déterminées par
l’équation suivante, dite « méthode triviale » :
y x 2i – 1
----i = ---i = --------------
H B 2n
avec : A
yi ; xi = coordonnées du point de mesure.

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


B = largeur du conduit.
H = hauteur du conduit.
i = nombre ordinal du point de mesure.
n = nombre de point de mesure sur une même droite.
On dit de cette méthode qu’elle est « triviale » car on ne peut pas faire d’hypothèse
particulière sur le profil des vitesses.
Pour une section rectangulaire, on obtient les distances relatives suivantes :
Tableau 2.3 – Distance relative des points de mesure
par rapport au bord intérieur d’une conduite rectangulaire

Nbre de Distance relative des points de mesure i


points de par rapport à un bord intérieur du conduit rectangulaire (xi /B ou yi /H)
mesure n
par ligne 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1 0,500
2 0,250 0,750
3 0,167 0,500 0,833
4 0,125 0,375 0,625 0,875
5 0,100 0,300 0,500 0,700 0,900
6 0,083 0,250 0,417 0,583 0,750 0,917
7 0,071 0,214 0,357 0,500 0,643 0,786 0,929
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

8 0,062 0,187 0,312 0,438 0,563 0,688 0,813 0,938


9 0,056 0,167 0,278 0,389 0,500 0,611 0,722 0,833 0,944
10 0,050 0,150 0,250 0,350 0,450 0,550 0,650 0,750 0,850 0,950

Il faut veiller à ce que le point le plus proche de la paroi ne soit pas à moins de
2 cm de celle-ci et que la vitesse ne soit augmentée de plus de 3 % sous l’effet du
tube de Pitot ou du fil chaud.
Après avoir procédé au mesurage à chaque point de mesure, la vitesse débitante est
déterminée en faisant la moyenne arithmétique de tous les mesurages.

35
2 • Les méthodes 2.2 Débit dans une gaine circulaire
de mesurage

Exemple d’application
Si l’on souhaite connaître le débit dans une section de gaine de ventilation de
0,6 m × 0,8 m située à 3,5 m en aval d’une singularité et en tolérant une incerti-
tude de ± 10 % sur le résultat dont ± 5 % dut par l’appareil de mesure, combien
faut-il de points de mesure ?
Il faut d’abord déterminer le diamètre hydraulique Dh correspondant à cette gaine
rectangulaire :
4 ( 0,6 × 0,8 )
D h = ----------------------------- = 0,69 m
0,6 + 0,8
La distance relative Lr est égale à :
L 3,5
L r = ------ = ---------- = 5
Dh 0,69
En fonction du tableau 2.3, il faut 12 points de mesure, ceux-ci étant répartis de la
façon suivante :

Figure 2.1 – Exemple de répartition des points de mesure d’une gaine rectangulaire
(d’après norme NF EN 12599)

La vitesse débitante est égale à la moyenne arithmétique des 12 mesurages.

2.2 Débit dans une gaine circulaire


2.1.1 Exploration du champ de vitesse en plusieurs points
Comme pour la méthode relative aux conduits rectangulaires vue au chapitre
précédent, la méthode d’exploration pour les conduits circulaires est exposée dans
la norme NF EN 12599 de juillet 2000 relative à la ventilation des bâtiments, et

36
2 • Les méthodes de mesurage 2.2 Débit dans une gaine circulaire

dans les normes ISO 10780 et NF X 44-052 relatives aux émissions de sources
fixes (règle tangentielle).
Elle est basée sur une division de la section d’écoulement en surfaces égales mais
celles-ci seront sous formes d’anneaux circulaires concentriques, méthode dite des
« centroïdes d’aires égales » (zones hachurées). Notons que le point central ne constitue
pas un point de mesure.

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Figure 2.2 – Répartition des points de mesure d’une gaine circulaire
(méthode des centroïdes d’aires égales – norme NF EN 12599)

Les distances entre la paroi du conduit et les points de mesure sont déterminées
par l’équation suivante, dite « méthode de la ligne des centres de gravité » ou de
« centroïdes d’aires égales » :

1 – 2i –1
D
----- = -------------
Di 2n

x
----i = --- ⎛ 1 – 1 – 2i
-------------⎞
1 –1
D 2⎝ 2n ⎠
avec :
xi = coordonnées du point de mesure.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

D = diamètre du cercle.
i = nombre ordinal de l’anneau circulaire en partant de l’extérieur.
n = nombre d’anneaux circulaires.

Contrairement à une gaine rectangulaire ou carrée où l’accès à une seule face


suffit, il est nécessaire d’avoir accès à deux axes orthogonaux pour positionner les
points de mesure d’une gaine circulaire. Les représentations graphiques les repré-
sentent généralement répartis sur un axe horizontal et sur un axe vertical, mais
rien n’empêche de les positionner en décalant les 2 axes orthogonaux de 45˚ par
exemple.

37
2 • Les méthodes 2.2 Débit dans une gaine circulaire
de mesurage

Pour une section circulaire, on obtient les distances relatives suivantes :


Tableau 2.4 – Distance relative des points de mesure
par rapport au bord intérieur d’une conduite circulaire

Nbre de Distance relative des points de mesure i


points de par rapport à un bord intérieur du conduit circulaire (xi /D)
mesure n
par ligne 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

1 0,1644
2 0,0670 0,2500
3 0,0436 0,1464 0,2959
4 0,0323 0,1047 0,1938 0,3232
5 0,0257 0,0817 0,1464 0,1161 0,3419
6 0,0213 0,0670 0,1181 0,1773 0,2500 0,3557
7 0,0182 0,0568 0,0991 0,1464 0,2012 0,2685 0,3664
8 0,0159 0,0493 0,8540 0,1250 0,1693 0,2205 0,2835 0,3750
9 0,0141 0,0436 0,0751 0,1091 0,1464 0,1882 0,2365 0,2959 0,3821
10 0,0127 0,0390 0,0670 0,0969 0,1292 0,1646 0,2042 0,2500 0,3064 0,3882

Il faut veiller à ce que le point le plus proche de la paroi ne soit pas à moins de
2 cm de celle-ci et que la vitesse ne soit augmentée de plus de 3 % sous l’effet du
tube de Pitot ou du fil chaud.
Après avoir procédé au mesurage à chaque point de mesure, la vitesse débitante est
déterminée en faisant la moyenne arithmétique de tous les mesurages.
Le nombre de point de mesure est déterminé selon la méthode précédente avec le
tableau 2.2, sauf qu’il n’est évidemment plus nécessaire de calculer le diamètre
hydraulique.
Exemple d’application
La section de mesure d’une gaine circulaire de diamètre 0,8 m se situe à 4 m d’une
singularité. L’incertitude acceptée est de ± 10 %.
La distance relative Lr est égale à :
L 4
L r = ---- = ------
- = 5
D 0,8
En fonction du tableau 2.2, il faut 12 points de mesure à répartir sur toute la
section de mesure, soit 3 par demi-diamètre. Ceux-ci sont répartis sur 3 anneaux
de mesure de la façon suivante :
– point 1 à 0,0436 D
– point 2 à 0,1464 D
– point 3 à 0,2959 D
– point 4 à (1-0,2959) D = 0,7041 D

38
2 • Les méthodes de mesurage 2.2 Débit dans une gaine circulaire

– point 5 à (1-0,1464) D = 0,8536 D


– point 6 à (1-0,0436 D) = 0,9564 D

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Figure 2.3 – Répartition des points de mesure

La vitesse débitante est égale à la moyenne arithmétique des 12 mesurages.


On trouvera en annexe un développement détaillé sur deux autres méthodes de
répartition des points de mesurage : la méthode « log-Tchebycheff » et la méthode
« log-linéaire ».
Les positions des points de mesurage obtenus avec ces trois méthodes pour les gaines
circulaires sont sensiblement différents :
Tableau 2.5 – Comparaison des points de mesurage avec les trois méthodes pour une gaine
circulaire à 6 points de mesure par diamètre (exprimés en partant de la paroi)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

méthode « centroïdes méthode méthode


d’aires égales » « Log-Tchebycheff » « Log-linéaire »

point 1 0,043 D 0,032 D 0,032 D


point 2 0,146 D 0,137 D 0,135 D
point 3 0,296 D 0,312 D 0,321 D
point 4 0,704 D 0,688 D 0,679 D
point 5 0,853 D 0,863 D 0,865 D
point 6 0,956 D 0,968 D 0,968 D

39
2 • Les méthodes 2.2 Débit dans une gaine circulaire
de mesurage

On remarque que les trois méthodes amènent à des résultats différents sauf pour le
point de mesurage qui est le plus proche de la paroi avec les méthodes « Log-Tche-
bycheff » et « Log-Linéaire ».
2.2.2 Exploration du champ de vitesse en un seul point
Un mesurage unique dans un conduit circulaire est parfois suffisant pour appro-
cher une vitesse débitante. La localisation de ce point requiert toutefois une
méthodologie précise car il n’est pas question de mesurer n’importe où au « jugé »
en pensant détenir la valeur vraie.
Bien réalisé, ce mesurage peut prétendre à une erreur limite de ± 3 % (avec un
niveau de confiance de 95 %. Voir le chapitre Métrologie).
Il est alors possible de placer son instrument de mesurage au centre la veine d’air ou à
une distance particulière de la paroi de la gaine, en respectant quelques consignes :
– la conduite doit présenter un tronçon amont rectiligne suffisant de manière à ce
que l’écoulement soit établi pour que la répartition des vitesses soit invariable
au niveau de la section de mesurage. Le tableau 2.6 indique les longueurs mini-
males à respecter en amont du point de mesure.
– en aval de la section de mesure, la longueur droite doit être au moins égale à
cinq diamètres dans tous les cas.
Tableau 2.6 – Longueur droite en amont de la section de mesure

Longueur droite en amont minimale


(exprimée en multiple du diamètre de la conduite)
Type de perturbation
Mesure sur l’axe Mesure au point
de la conduite de vitesse débitante
coude à 90˚ ou té 25 50
plusieurs coudes à 90˚ coplanaires 25 50
plusieurs coudes à 90˚ non coplanaires 50 80
convergent d’angle total 18˚ à 36˚ 10 30
divergent d’angle total 14˚ à 28˚ 25 55
vanne papillon grande ouverte 25 45
vanne à opercule ouverte 15 30

Pour ce qui concerne particulièrement le point de mesure de la vitesse débitante :


– L’élément sensible de l’instrument de mesure doit être placé à une distance de la
paroi intérieure de la conduite égale à 0,242 R1, avec une tolérance de ± 0,01 R.
– Le rapport du diamètre du tube de Pitot, placé au point de vitesse débitante, au
diamètre de la gaine ne doit pas dépasser 0,02.
– Le rapport du diamètre de l’anémomètre à hélice, placé au point de vitesse débi-
tante, au diamètre de la gaine ne doit pas dépasser 0,11.

1. Il est à noter que dans les années 1960, cette valeur était de 0,234 (référence Industries Thermiques/
MM. Douchez et Cadiergues).

40
2 • Les méthodes de mesurage 2.3 Débit d’une bouche de soufflage

Que ce soit au point de vitesse débitante ou dans l’axe de la conduite, il est très
recommandé d’effectuer au moins deux mesures à des endroits différents afin de
vérifier la fiabilité du mesurage. Il est tout à fait possible d’effectuer ces deux méthodes
de mesurage pour déterminer un coefficient de transformation et vérifier sa constance
à d’autres sections de mesures.

2.3 Débit d’une bouche de soufflage


Comme nous l’avons vu au chapitre 1, un mesurage précis sur une grille n’est pas A
facile à obtenir compte tenu de l’hétérogénéité des champs de vitesse. Qu’elle soit de

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


forme carrée, rectangulaire ou circulaire, un mesurage sur une bouche réalisé à l’aide
d’un anémomètre à fil chaud, d’un anémomètre à ailettes ou d’un tube de Pitot,
revêt une précision très aléatoire si aucune méthode expérimentale n’est respectée
afin de minimiser les incertitudes.
Dans ce contexte, on peut distinguer deux grandes méthodes de mesurage ; la
méthode directe et la méthode indirecte :
– la méthode directe est réalisée par un appareil de mesure que l’on déplace, ou que
l’on place, devant la grille et qui indique directement la vitesse, voire le débit
d’air véhiculé ;
– la méthode indirecte est basée sur une mesure de pression dans le plénum de la
bouche, et l’application d’un coefficient k de correspondance « pression-débit »
définit par le constructeur de bouche.

2.3.1 Méthodes directes


Trois méthodes de mesurage sont couramment utilisées ;
– en déterminant la vitesse moyenne Vm lors du balayage contre la surface totale S
de la grille :
Q = Vm ⋅S (avec Q en m3/s, Vm en m/s et S en m2)
– en déterminant la vitesse moyenne Vks lors du balayage entre les ailettes de la
grille avec un anémomètre de petite dimension type « fil chaud » ou anémo-
mètre à ailettes de petit diamètre (14 ou 16 mm), et en appliquant un coeffi-
cient correcteur ks à la surface totale S :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Q = Vks ⋅ks ⋅S (avec Q en m3/s, Vks en m/s, ks sans dimension et S en m2)


– Les coefficients ks sont donnés par les constructeurs pour tenir compte de la
surface libre de passage d’air par rapport à la section nominale. Par défaut, on
peut utiliser la valeur 0,7 mais rien ne vaut la valeur exacte du fabricant.
– en déterminant la vitesse moyenne Vp issue de plusieurs points de mesurage
contre la surface totale S de la grille :
Q = Vp ⋅S (avec Q en m3/s, Vp en m/s et S en m2)
En fonction des dimensions de la grille, le tableau ci-dessous indique le nombre de
point(s) de mesure à envisager.

41
2 • Les méthodes 2.3 Débit d’une bouche de soufflage
de mesurage

Tableau 2.7 – Nombre de point(s) de mesure

Largeur grille (en mm)


Hauteur de la
≤ 150 de 150 à 300 de 300 à 460 > 460
grille (mm)
ligne colonne ligne colonne ligne colonne ligne colonne

≤ 150 1 1 2 1 3 1 4
de 150 à 300 2 1 2 2 3 2 4
de 300 à 460 3 1 3 2 3 3 4
> 460 4 1 4 2 4 3 4

Certains constructeurs, comme HESCO-TROX par exemple, communique la valeur


du facteur de correction à appliquer au mesurage selon l’inclinaison des ailettes de
la grille.
B

Figure 2.4 – Position de l’anémomètre à hélice sur une grille à double déflexion (Doc. HESCO)

Tableau 2.8 – Facteur de correction f2 suivant la position des ailettes frontales et des ailettes
postérieures dans le cadre de bouche à double déflexion (Doc. HESCO)

Positionnement Facteur de correction f2 pour un positionnement d’ des lamelles postérieures


de lamelles
frontales 0˚ 22˚ 42˚ 55˚

0˚ parallèle 1,13 1,07 0,98 0,80


44˚ 1,03 0,93 0,88 0,80
84˚ 0,89 0,88 0,84 0,73
110˚ 0,74 0,77 0,76 0,70
140˚ 0,56 0,62 0,59 0,60
Opposée 0,57 0,55 0,54 0,50

42
2 • Les méthodes de mesurage 2.3 Débit d’une bouche de soufflage

Le débit volumique est calculé selon l’équation suivante :


Q = v.f 2 .S.3 600.r. µ
avec :
Q = débit volumique, en m3/h.
v = vitesse moyenne, en m/s.
f2 = facteur de correction du constructeur, selon le positionnement des ailettes.
S = surface nominale de la grille, en m2.
r = rapport de la section libre sur la section nominale de la grille (< 1). A
µ = coefficient de contraction de la veine d’air (égal à 0,98).

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


2.3.2 Méthodes indirectes
m Par mesurage de la vitesse

Il est bien évident que la mesure de débit la plus précise serait celle réalisée en
amont du diffuseur afin de ne pas être perturbée par la forme du diffuseur ou par
les phénomènes d’induction. Malheureusement, les réseaux sont parfois difficile-
ment accessibles dans les faux-plafonds, notamment si ceux-ci sont réalisés en staff
ou en placoplâtre, et le seul point de mesurage accessible est le diffuseur lui-même,
avec toutes les incertitudes évoquées précédemment.
C’est pourquoi certains constructeurs réalisent des tables de correspondance qui
permettent d’évaluer le débit d’air soufflé en fonction des vitesses mesurées à des
emplacements précis, indiqués par lui, sur leurs diffuseurs. Cette méthode est très
pratique car elle ne nécessite pas de mesurage très compliqué et se fait à des endroits
accessibles sur le diffuseur.
Les points de mesurage à réaliser par le metteur au point sont par exemple au milieu de
chaque côté du diffuseur, si celui-ci est carré ou rectangulaire, ou sur deux diamètres
orthogonaux si le diffuseur est de forme circulaire.

ZL
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

∆pS ZL

Vgem

Figure 2.5 – Méthode de mesurage de la vitesse (Doc. TROX)


avec : Vgem = vitesse d’air mesurée en sortie. — ∆ps = pression statique en amont.
— ZL = sens du flux (zuluft = soufflage).

43
2 • Les méthodes 2.3 Débit d’une bouche de soufflage
de mesurage

Les constructeurs préconisent aussi les anémomètres qui correspondent aux essais
faits en laboratoire. Il s’agit généralement d’anémomètres à hélices de petit diamètre
ou d’anémomètres à fil chaud.
En mesurant la vitesse aux 4 points cardinaux et en faisant la moyenne arithmé-
tique des valeurs, on se reporte sur le tableau 2.9 pour évaluer le débit soufflé.
Tableau 2.9 – Tableau de correspondance « débit-vitesse »
(Doc. TROX)

V 150 200 250 300 350 400 500 600 800 1 000 1 200 [m3/h]
ND
qv 42 56 69 83 97 111 139 167 222 278 333 [l/s]
LwA 32 39 45 50 54 57 [dB(A)]
200
Dps 15 27 44 64 88 116 [Pa]
1 ¥  150
Vgem 3,2 4,75 6,31 7,87 9,42 11 [m/s]
LwA 24 31 36 41 45 51 57 [dB(A)]
300
Dps 6 9 14 19 25 41 60 [Pa]
1 ¥  180
Vgem 2,25 3,07 3,88 4,69 5,51 7,14 8,76 [m/s]
LwA 18 24 28 32 38 43 52 [dB(A)]
400
Dps 3 4 6 8 13 18 33 [Pa]
1 ¥  200
Vgem 1,8 2,2 2,6 3,0 3,9 4,7 6,3 [m/s]
LwA 12 16 22 28 36 43 48 [dB(A)]
500
Dps 3 3 5 8 14 23 34 [Pa]
2 ¥  225
Vgem 1,5 1,8 2,4 3,0 4,1 5,3 6,4 [m/s]

Par exemple, pour un diffuseur TROX type DDQF raccordé en DN400, une
vitesse moyenne de 3 m/s équivaudrait à un débit de 400 m3/h.
L’inexactitude de cette méthode est d’environ ± 5 %.

m Par mesurage de la pression statique

Les essais réalisés en laboratoire permettent aussi de déterminer la pression


statique en amont de la boîte de raccordement de la bouche.
Dans l’exemple précédent, on peut lire que le débit de 400 m3/h correspondrait à
une pression statique de 8 Pa.
Certains constructeurs préconisent aussi de mesurer la pression statique directe-
ment en amont de la boîte à bouche, ou en faisant passer un tuyau flexible par le
diffuseur lui-même pour rejoindre la partie de réseau situé avant le diffuseur.
Dans le tableau 2.10, on peut évaluer un débit de 500 m3/h soufflé lorsque la pression
différentielle ∆pwl est égale à 25 Pa.
Les utilisateurs ont ainsi deux méthodes pour estimer le débit d’un diffuseur sans
faire de mesurages très sophistiqués : en mesurant la vitesse à quatre points de
mesures, en mesurant la pression statique dans le réseau et en mesurant la pression
différentielle dans le plénum.

44
2 • Les méthodes de mesurage 2.4 Débit d’une bouche de soufflage
à rotules orientables

∆ps

A
∆pwl
Vgem

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Figure 2.6 – Méthode de mesurage de la vitesse,
de la pression statique et de la pression différentielle
avec : Vgem = vitesse d’air mesurée en sortie. — ∆ps = pression statique en amont.
∆pwl = pression différentielle

Tableau 2.10 – Tableau de correspondance « débit-vitesse-pressions » (doc. TROX)

V 250 300 350 400 450 500 550 600 [m3/h]


qv 69 83 97 111 125 139 153 167 [l/s]
LwA 17 22 27 31 35 39 42 44 [dB(A)]
Dp3 5 7 10 13 17 21 26 31 [Pa]
Dpwi 6 9 12 16 20 25 30 36 [Pa]
Vgem 1,0 1,4 1,7 2,0 2,3 2,6 2,9 3,2 [m/s]

Il est bien évident qu’il faut se référer aux données du constructeur et à la méthode de
mesurage qu’il préconise. Ce n’est pas la peine d’inventer des méthodes de mesurage
« exotiques » quand les constructeurs font des essais en laboratoire et qu’ils mettent
à disposition les résultats de leurs recherches.
Des tableaux de valeurs de référence très complets établis par les constructeurs
permettent aussi d’estimer le niveau de pression acoustique corrigé propre à chaque
type de diffuseur en fonction de leurs caractéristiques.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

2.4 Débit d’une bouche de soufflage à rotules orientables


Ce type de diffuseur ne se prête pas du tout à une mesure directe du débit en raison
de la forme des rotules et des bords chanfreinés de celles-ci (voir Figure 2.7).
La méthode indirecte mise au point par la société Trox, entre autres, pour ses
produits, est basée sur des essais en laboratoire.
Comme indiqué sur la figure 2.8, la mesure de vitesse se fait simplement sur la
rotule située au 1/4 de la longueur et orientée à 0˚, c’est-à-dire verticalement, avec
un anémomètre à ailettes de la société Schildknecht de diamètre 20 mm.

45
2 • Les méthodes 2.4 Débit d’une bouche de soufflage
de mesurage à rotules orientables

a b

25
100

Figure 2.7 – a. diffuseurs à rotules (Doc. Trox) ; b. rotules Trox KS2 W100

1/4 L

Messtelle

Figure 2.8 – Point de mesure sur diffuseur à rotules (doc. TROX)


[m/s]

6
tion 2
Posi
5
ti on 1
4 Posi

2
Vgem

1
40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 m3/h ⋅ Ifm
.
Débit volume V

Figure 2.9 – Courbe d’équivalence « vitesse-débit d’air » (doc. TROX)

Exemple
Une vitesse de 2,7 m/s est lue au niveau de la 5e rotule, correspondant au π de la
longueur d’un diffuseur de 2 mètres.
Le débit d’air correspondant lue sur l’abaque est de 80 m3/h.m–1 en position 2
(stellung 2) suivant le schéma ci-dessous (qui comprend 8 possibilités différentes,
et donc autant de courbes d’équivalence « vitesse-débit d’air » à demander au
constructeur).

46
2 • Les méthodes de mesurage 2.4 Débit d’une bouche de soufflage
à rotules orientables

Le débit total soufflé est de :


QV = 80 * 2 = 160 m3 / h

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Figure 2.10 – Différents repères de positions de rotules (doc. TROX)

Figure 2.11 – Détails de la position n˚2 (doc. TROX)

Figure 2.12 – Détails de l’alternance des rotules du cas n˚2 (d’après doc. TROX)

Ce type de mesurage peut être jumelé avec la mesure de la pression statique dans le
plénum :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

∆ps

∆pwl
Vgem

Figure 2.13 – Point de mesure sur diffuseur à rotule et mesure de la pression statique (doc. TROX)
avec : ∆pwi = pression différentielle, en Pa. — Vgem = vitesse d’air mesurée en sortie, en m/s.
— ∆ps = pression statique, en Pa

47
2 • Les méthodes 2.5 Débit d’une bouche
de mesurage de soufflage à induction

À l’aide du tableau de correspondance fournit par le constructeur, on peut estimer


le débit d’air soufflé (à ± 5 % près) :
Tableau 2.11 – Exemple de tableau de détermination du débit soufflé
(doc. TROX modèle PASS RQ/R)

V 250 300 350 400 450 500 550 600 [m3/h]


qv 69 83 97 111 125 139 153 167 [l/s]
LwA 30 35 39 43 47 50 53 55 [dB(A)]
Dps 12 17 23 30 38 47 57 68 [Pa]
Dpwi 12 17 23 30 38 46 56 66 [Pa]
Vgem 1,7 2,1 2,5 2,8 3,2 3,6 3,9 4,3 [m/s]

avec :
V = débit nominal, en m3/h.
qv = débit nominal, en l/s.
Cette méthode a l’avantage d’être très simple et d’être fondée sur des essais en
laboratoire réalisés par le constructeur. Par défaut, une approximation peut être
réalisée sur site avec ces types de diffuseurs à condition d’avoir la possibilité de
mesurer sur site le débit d’air dans la gaine d’alimentation accessible en amont et
de respecter les méthodes d’exploration des champs de vitesse.

2.5 Débit d’une bouche de soufflage à induction


La difficulté de toute mesure de débit sur un diffuseur à induction réside dans les
phénomènes de re-circulation d’air au niveau des grilles qui fausse la valeur de la
mesure du débit d’air primaire.
Dans ce cas, il est nécessaire d’effectuer des mesures de débit dans la gaine de
raccordement du diffuseur (ce qui peut très imprécis s’il s’agit d’un tronçon en
gaine souple ou avec des longueurs rectilignes insuffisantes), ou avec un balomètre
à mesure de pression différentielle (type Accubalance 8375 de TH Industrie par
exemple), avec toute l’imprécision que l’on peut alors estimer.

2.6 Débit d’une grille à déplacement


Une des particularités du diffuseur à déplacement est la multitude de perforations
que présente sa grille de façade.
L’air arrive généralement dans la chambre de détente par le dessus et est diffusé par
des buses de répartition de pression derrière la grille de soufflage constituée de
fentes ou de perforations multiples.
La vitesse de sortie d’air est de l’ordre de 0,1 à 0,25 m/s pour les installations de
confort où le faible niveau sonore est un paramètre important, et peut atteindre
0,5 m/s pour les applications industrielles.

48
2 • Les méthodes de mesurage 2.6 Débit d’une grille à déplacement

Figure 2.14 – Exemple


de diffuseurs à déplacement
(doc. TROX)

A
Compte tenu des vitesses relativement faibles, l’utilisation d’un anémomètre à fil

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


chaud et a fortiori d’un anémomètre à hélice n’est pas conseillée.
La technique de détermination du débit d’air soufflé est basée par la mesure de
l’écart de pression ∆p dans la chambre de détente par rapport à l’ambiance, et
l’application d’un coefficient k en fonction du raccordement. La prise de pression
est située à la base du diffuseur à déplacement.

Figure 2.15 – Mesure


de la pression
(doc. TROX) ∆p

V = k ⋅ ∆p
avec :
V = débit en m3/h.
k = coefficient propre à chaque type de diffuseur.
∆p = écart de pression statique en Pa.
∅40D RAC – 40 – 20
200
150
100
70
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

50
40
∆P (pa)

30
20
15
10

600 700 800 1 000 1 500 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 m3/h

200 300 400 500 600 700 800 1 000 1 200 1 600 l/s

Figure 2.16 – Exemple d’un diffuseur à déplacement semi-circulaire


de 2 mètres de haut raccordé en DN400 (doc. TROX)

49
2 • Les méthodes 2.7 Débit d’une grille de désenfumage
de mesurage

Dans l’exemple ci-dessus, pour un ∆p de 30 Pa, on obtiendrait un débit de 3 250 m3/h


environ.

2.7 Débit d’une grille de désenfumage


Que ce soit en débit de soufflage ou en débit d’extraction, il n’y a pas de méthode
normalisée pour mesurer les débits de désenfumage. Les habitudes varient d’un
technicien à un autre.
Compte tenu des vitesses relativement élevées (jusqu’à 5 m/s maximum), l’utilisation
d’un anémomètre à hélice est possible, et le balayage de la grille par l’une des trois
méthodes directes décrites au chapitre 2.3.1 est fréquemment utilisé.

2.8 Débits d’air d’une sorbonne


La méthode de mesure des vitesses d’air frontales d’une sorbonne est précisée par
la norme NF EN 14175.
La partie 3 de cette norme décrit la « Méthode d’essai de type » pour l’évaluation
de la sécurité et des performances des sorbonnes. Elle concerne plus particulière-
ment les essais de validation d’origine et décrit les essais de confinement à effectuer
avec des gaz traçeurs.
La partie 4 décrit les essais sur site et s’applique lors des vérifications périodiques à
effectuer tous les ans (recommandation INRS), dit essais de routine.
L’anémomètre à utiliser doit être de type unidirectionnel avec une sensibilité de
± 20˚. La constante de temps de 0,5 m/s et l’incertitude d’un mesurage individuel
ne doit pas excéder 0,02 m/s +5 % de l’indication dans la plage comprise entre
0,2 m/s et 1,0 m/s.
Un dispositif d’enregistrement doit permettre d’enregistrer les vitesses pendant une
période minimale de 60 secondes avec un pas de temps inférieur ou égal à 1 seconde.
Les sondes anémomètriques doivent être positionnées à l’intersection des lignes
d’exploration du champ de vitesse (Figure 2.17) :
– une série d’au moins trois lignes à égale distance entre les bords du plan de
mesure intérieur, les deux lignes les plus à l’extérieur étant situées à 100 mm ±
5 mm des bords. Les lignes intermédiaires doivent être situées à une distance
≤ 400 mm des lignes les plus à l’extérieur et l’une par rapport à l’autre.
– une série d’au moins trois lignes à égale distance entre les bords horizontaux du plan
de mesure intérieur, les deux lignes les plus à l’extérieur étant situées à 100 mm
± 5 mm des bords horizontaux. Les lignes intermédiaires doivent être situées à une
distance ≤ 400 mm des lignes les plus à l’extérieur et l’une par rapport à l’autre.
La vitesse moyenne v est calculée arithmétiquement avec les vitesses vi mesurées à
chaque point de mesure (arrondir le résultat à la deuxième décimale) :
n
v = 1--- ∑ v i
n
i=1

50
2 • Les méthodes de mesurage 2.9 Débit d’air d’un plafond diffusant

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Figure 2.17 – Positions des anémomètres

2.9 Débit d’air d’un plafond diffusant


S’agissant d’un plafond à flux unidirectionnel équipant les salles propres et à envi-
ronnements maîtrisés, la norme ISO 14644-3 précise que l’instrument de mesure
(anémomètre thermique, anémomètre à hélice, tube de Pitot…) doit être distant
d’environ 150 à 300 mm du plan de mesure.
Le plan de mesure est divisé en aire de surface égale et le nombre du point de
mesure n dépend de la surface S du plan de mesure :
n = 10 ⋅ S avec n ≥ 4
Pour vérifier ces résultats, il peut être envisagé de mesurer le débit d’air dans le
réseau spécifique qui alimente ce plafond diffusant, voire en sortie de centrale de
traitement d’air si elle ne dessert que le plafond diffusant de cette salle.

2.10 Débit d’air d’une poutre climatique


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

La poutre climatique est un élément terminal « statique ». C’est l’air primaire


distribué par la Centrale de Traitement d’Air qui constitue le vecteur d’énergie.
La puissance est obtenue par mélange avec :
– le débit et la température de l’air primaire (de l’ordre de 70 m3/h à 14 ˚C par
exemple) ;
– l’air induit qui est refroidi sur la batterie froide alimentée en eau glacée
La diffusion de l’air issu de la poutre climatique se déplace quasi-horizontalement
en raison de la création de l’effet Coanda. Les essais en laboratoires effectués par
les constructeurs ont montré que la position des parois chaudes environnantes (les
vitrages en été notamment), les parois froides (les vitrages en hiver et les parois sur

51
2 • Les méthodes 2.11 Nombre de mesurages
de mesurage à effectuer sur les installations

local non chauffé) et autres sources de chaleurs ponctuelles (source d’éclairage,


ordinateur…) ont une grande incidence sur la diffusion de l’air.

Figure 2.18 – Diffuseur de poutre climatique et sa pose en faux-plafond (doc. SWEGON)

Air primaire
Buses
70 m3/h –14 °C

14 °C 17 °C
398 m3/h 280 l/h
16 °C Batterie électrique
Air induit
328 m3/h 25 °C

Figure 2.19 – Schématisation de la diffusion de l’air (d’après doc. SWEGON)

Pour vérifier le débit d’air soufflé, comprenant l’air primaire et l’air induit, une méthode
consiste à mesurer la vitesse au col de diffusion sur toute la longueur du diffuseur pour
obtenir une vitesse moyenne, ainsi que la pression statique dans la gaine d’air
primaire et de se référer aux courbes du constructeur pour déterminer le débit résultant.

2.11 Nombre de mesurages à effectuer sur les installations


La norme NF EN 12599 relative aux « procédures d’essai et méthodes de mesure
pour la réception des installations de ventilation et de climatisation installées »
indique une méthode de détermination du nombre de mesurages « p », ou de
contrôles, à réaliser en fonction de la quantité « n » de systèmes similaires présents
sur une installation, ou plus globalement dans un bâtiment.
La méthode repose au choix sur l’utilisation d’un graphe, ou sur les applications
mathématiques équivalentes à chaque courbe représentant chacune un niveau

52
2 • Les méthodes de mesurage 2.11 Nombre de mesurages
à effectuer sur les installations

d’exigence ; la courbe A représentant le nombre minimum de mesurages, par


défaut si rien n’est précisé dans les pièces « marché », et D représentant le contrôle
systématique de chaque système.
Tableau 2.12 – Équations mathématiques

Niveau d’exigence Nombre de mesurages « p » en fonction de « n »


A p = 1,6. n0,40
B p = 2,23. n0,45
A
C p = 3,16. n0,50

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


D p=n

pourcentage p/n

4 6

Figure 2.20 – Abaque p en fonction de n

Pour certains paramètres liés aux conditions ambiantes, la norme NF EN 12599


précise aussi des contraintes supplémentaires de mesurage :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Tableau 2.13 – Contraintes de mesurage supplémentaires

Nombre de mesures
Paramètre
Normal Minimum
température de l’air ambiant relevé en permanence en 24 h p/10 1
humidité de l’air ambiant relevé en permanence en 24 h p/10 1
profil vertical de température p/10 1
vitesse de l’air intérieur p/10 1
niveau de pression acoustique p/5 3

53
2 • Les méthodes 2.11 Nombre de mesurages
de mesurage à effectuer sur les installations

Exemple
Une installation de climatisation alimente 96 bureaux individuels et des espaces
paysagés divisés en 48 zones.
Le contrat de travaux demande de mesurer la température de l’air ambiant dans des
conditions proches des conditions théoriques dans les bureaux et dans les zones
paysagées conformément à la norme NE EN 12599 avec un niveau d’exigence B.
Combien de mesurages faudra-t-il effectuer ?
Nombre total de mesurage :
Dans les bureaux ⇒ p = 2,23.960,45 = 17,39 (arrondi au plus proche) = 17 mesu-
rages.
Dans les zones paysagées ⇒ p = 2,23.480,45 = 12,73 = 13 mesurages.
Cas de mesurage particulier :
S’agissant de mesurage de la température ambiante, il faut prévoir des, ou un,
relevés en permanence en 24 h : p/10 avec minimum 1.
Pour les bureaux ⇒ 2 relevés en permanence en 24 h et 15 mesurages localisés.
Pour les zones paysagées ⇒ 1 relevé en permanence en 24 h et 12 mesurages localisés.

Pour ce qui concerne en particulier le mesurage de niveau de pression acoustique,


se reporter au chapitre « Acoustique ».

54
3 • ANNEXES

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


3.1 Rappels de mécanique des fluides
appliqués aux sondes de pression
Comment déterminer la vitesse d’un fluide à partir de mesures de pression ?
L’utilisation de sonde de pression pour déterminer la vitesse de l’air dans le
domaine du génie climatique notamment a été rendue possible car plusieurs hypo-
thèses ont été retenues.
Tout part de l’équation générale de la dynamique :
∂U + ∂U 1 ∂p
U = – --- + g S + f S (1)
∂t ∂s ρ ∂s
avec :
U = module de vitesse (m/s).
s = abscisse curviligne le long de la trajectoire.
ρ = masse volumique du fluide.
p = pression statique.
gS = composante sur la tangente des forces de gravité par unité de masse.
fS = projection sur la tangente des forces de frottement par unité de masse.
Cette équation s’applique à tous les types de fluides, qu’ils soient compressibles ou
compressibles. Dans le cas de fluides compressibles gazeux, on pourra négliger le
terme de pesanteur, ce qui revient à poser gS = 0.
De même, si on considère l’air comme un fluide non visqueux, les forces de frottement
sont négligeables et on peut écrire fS = 0.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Dans le cas d’un écoulement permanent stabilisé, donc invariable dans le temps
∂U
(c’est ce que l’on considère pendant les opérations de mesurage), le terme ------- = 0.
∂t
L’équation générale de la dynamique(1) est donc réduite à :
∂U 1 ∂p
U ------- + --- ------ = 0 (2)
∂t ρ ∂s
On voit apparaître une relation entre la vitesse du fluide, sa masse volumique, la
pression et l’accélération de la pesanteur. Cette relation est à la base des méthodes
de mesure de vitesse à partir de mesures de pression.

55
3 • Annexes 3.1 Rappels de mécanique des fluides
appliqués aux sondes de pression

Un autre paramètre qui joue un rôle important en mécanique des fluides est la
vitesse du son , vitesse de propagation de perturbations très petites de pression.
Pour l’air, considéré comme un gaz parfait à capacités thermiques constantes, on
exprime l’isentropique par la loi de Laplace qui relie la pression et la masse volu-
mique par :
p
----γ- = Cste (3)
ρ
avec :
p = pression statique.
ρ = masse volumique du fluide.
γ = rapport des capacités thermiques massiques à pression et températures cons-
C
tantes ( γ = -----P- = 1,4 dans le cas des gaz diatomique comme l’air).
CT
La vitesse du son s’écrit alors :
2 p
a = γ -- = γrT (4)
ρ
avec :
a = vitesse du son (≈ 329 m/s dans l’air à 0 ˚C ; ≈ 340 m/s dans l’air à 20 ˚C ;
≈ 278 m/s dans l’air à – 80 ˚C, et ≈ 1 500 m/s dans l’eau).
r = constante des gaz parfaits (rapport de la constante universelle des gaz parfaits à
la masse molaire du gaz = 8 320).
T = température absolue locale du fluide (exprimée en degré Kelvin K).
Dans le cas d’un fluide compressible et d’un écoulement adiabatique et continu,
l’évolution du gaz est isentropique.
La pression et la masse volumique étant reliées par l’équation de Laplace (3),
l’intégration de l’équation de la dynamique (2) le long de la trajectoire a pour
résultat :
2 2
UM γ pM U γ p
- + ----------- ------
------- = ------N- + ----------- -----N- (5)
2 γ – 1 ρM 2 γ – 1 ρN
Le fluide étant compressible, la vitesse du son va jouer un rôle important et on
montre qu’elle intervient par son rapport M au module de la vitesse d’écoulement,
rapport appelé « nombre de Mach » (Ernst MACH, physicien autrichien, né en
1838 et décédé en 1916) :
U
M = ---- (6)
a
avec :
M = nombre de Mach (nombre sans dimension).
U = module de vitesse du fluide (m/s).
a = vitesse du son dans ce même fluide (m/s).
La vitesse du son étant infinie dans un fluide incompressible, on peut remarquer
que le nombre de mach devient nul dans ce cas-là.

56
3 • Annexes 3.1 Rappels de mécanique des fluides
appliqués aux sondes de pression

En s’appuyant sur la caractéristique des gaz parfaits qui présentent la particularité


théorique d’avoir une capacité thermique massique constante, et en considérant la
vitesse du son issue de l’expression (4) a = γrT , l’équation de la dynamique
devient :
γ–1 2 γ–1 2
T M ⎛ 1 + -----------M M⎞ = T N ⎛ 1 + -----------N N⎞ (7)
⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠
soit, compte tenu de l’équation de Laplace :
γ γ
A
----------- -----------
γ–1 γ – 1 γ–1 γ – 1
pM ⎛ 1 + -----------M M⎞ = pN ⎛ 1 + -----------N N⎞
2 2

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


(8)
⎝ 2 ⎠ ⎝ 2 ⎠
Les relations (7) et (8) restent valables si le point N est un point d’arrêt de l’écou-
lement, à la simple condition que l’arrêt se fasse de façon isentropique. En ce
point d’arrêt, les températures et pression prennent respectivement les valeurs Ti et
pi (température et pression isentropique) et on peut écrire :
γ
-----------
γ–1 2 γ – 1 2 γ–1
T i = T ⎛ 1 + -----------M ⎞ et p i = p(1 + -----------M )
⎝ 2 ⎠ 2
où M, p, T sont les valeurs au point de courant de la ligne de courant et pi, Ti les
conditions d’arrêt isentropique sur cette même ligne de courant.
Cette dernière équation peut être développée en série de M pour donner :
γ 1 2 2–γ 4
p i = p + --- pM ⎛ 1 + --- M + -----------M + ...⎞
2
2 ⎝ 4 24 ⎠
soit encore :
1 2 2–γ 4
p i = p + --- ρU ⎛ 1 + --- M + -----------M + ...⎞
1 2
2 ⎝ 4 24 ⎠
Si l’écoulement est tel que le nombre de Mach est petit devant 1 (écoulement
subsonique), les termes d’ordre supérieur à 2 du développement deviennent négli-
geables et l’équation se réduit à l’équation de Bernouilli : le fluide est considéré
comme incompressible.
2
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

ρU
On a alors p i = p + ---------- d’où :
2
2 ( pi – p )
U = --------------------- (9)
ρ
avec :
U = module de vitesse du fluide (m/s).
pi = pression d’arrêt (Pa).
p = pression statique (Pa).
ρ = masse volumique du fluide (kg/m3).

57
3 • Annexes 3.1 Rappels de mécanique des fluides
appliqués aux sondes de pression

On remarque que cette méthode ne permet pas de déterminer la direction du


vecteur vitesse mais seulement son module. On devra donc se méfier lors de l’utili-
sation d’un tube de Pitot de mettre l’étrave à contre-courant de l’écoulement et
l’antenne bien parallèle aux parois du conduit. Le bras d’alignement prévu sur le
type NPL sert justement à repérer ces deux éléments dans l’espace.
L’air est un gaz parfait compressible. Néanmoins, comme vu ci-dessus, l’applica-
tion du théorème de Bernouilli concernant les fluides incompressibles est néan-
moins possible. Nous allons démontrer que l’équation finale liant la vitesse aux
pressions et à la masse volumique reste la même :
2 2
p M + ρ gz M + 1/2 ρ U M = p N + ρ gz M + 1/2 ρ U N (10)
avec :
p = pression statique locale ;
ρ = masse volumique du fluide ;
g = accélération de la pesanteur ;
z = altitude comptée positivement vers le haut ;
U = vitesse du fluide.
Le terme « ρgz » représente les forces de pression dues à la hauteur du point
considéré (ici le point M et le point N ) ;
Le terme « p + ρgz » représente la pression motrice. Pour un gaz que l’on pourrait
considérer comme incompressible et non pesant, la pression motrice est égale à la
pression statique ;
Le terme « 1/2ρU 2 » représente la pression cinétique ;
Le terme « p + 1/2ρU 2 » représente la pression d’arrêt pi .
Dans le cas d’un tube de Pitot, la différence de hauteur entre l’étrave (où l’on
mesure la pression d’arrêt au point M (ou encore la pression totale), et le point N
où l’on mesure la pression statique est de quelques millimètres (voir fig. 1.1 à 1.5),
ce qui est négligeable comme différence de pression dans le cas de l’air. Les termes
ρgz s’annulent donc dans le théorème de Bernouilli.
D’autre part, la vitesse à l’extrémité de l’étrave, point d’arrêt de l’écoulement, est
égale à zéro.
Il reste donc :
2
pM = pN + 1 ⁄ 2 ρ UN
D’où l’équation :
2 ( pM – pN ) 2 ( pi – p )
U= -------------------------- = --------------------
- (11)
ρ ρ
avec :
U = module de vitesse du fluide (m/s).
pM = pi = pression d’arrêt ou pression totale du fluide (Pa).
pN = p = pression statique (Pa).
ρ = masse volumique de l’air (kg/m3).

58
3 • Annexes 3.2 Calcul de la masse volumique de l’air en fonction
de la température, de la pression et de l’hygrométrie

Conclusion : en retenant certaines hypothèses caractéristiques de l’air dans les


installations de génie climatique, l’équation générale de la dynamique des fluides
compressibles permet de justifier l’utilisation de l’équation simplifiée de Bernouilli.
La vitesse de l’air dans une gaine peut être déterminée à partir des mesures de la
pression totale et de la pression statique.

3.2 Calcul de la masse volumique de l’air


en fonction de la température, de la pression A
et de l’hygrométrie

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


L’air véhiculé dans les gaines est constitué d’air sec et d’eau sous forme de vapeur.
La masse volumique de cet air humide est la masse d’air sec et d’humidité par unité
de volume d’air humide. Elle est désignée par le symbole ρ.
m as + m ν m as m ν
ρ = --------------------
- = ------- + ------ (Α)
V V V
Comme il a été démontré ci-avant, l’air humide peut être considéré comme un gaz
parfait. Cette approximation permet d’appliquer la loi des gaz parfaits :
m
p ⋅ V = ----- ⋅ R ⋅ T (B)
M
avec :
p = pression totale du gaz (Pa).
V = volume du gaz (m3).
m = masse correspondante du gaz (kg).
M = masse molaire du gaz (kg).
R = constante universelle des gaz parfaits = 8320 (J/kilomole.K).
T = température absolue du gaz ( θ + 273.15 ˚C).
Rappel
« La pression d’un mélange de gaz est égale à la somme de la pression de tous les gaz le constituant »
(loi de Dalton)

La pression de l’air humide est égale à la somme des gaz le constituant :


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

p = pas + pv (C)
p = pression absolue de l’air humide.
pas = pression de l’air sec.
pv = pression partielle de la vapeur d’eau contenue dans l’air humide.
Appliquons l’équation (A) aux fluides constituant l’air humide :
Pour l’air sec :
M = masse molaire de l’air sec = 29 kg
m as M ⋅ pas
ρ = ------- = ---------------
V R⋅T

59
3 • Annexes 3.2 Calcul de la masse volumique de l’air en fonction
de la température, de la pression et de l’hygrométrie

d’où :
p as
ρas = ----------------
-
287 ⋅ T
Pour la vapeur d’eau :
M = masse molaire de la vapeur d’eau = 18 g.mol–1
m M⋅p
ρ v = ------v = --------------v
V R⋅T
d’où :
pv
ρ v = ---------------- -
462 ⋅ T
De l’équation (C), on peut en déduire que pas = p − pv
D’où :
p – pv pv
ρ = ---------------- - + ----------------
-
287 ⋅ T 462 ⋅ T
Après simplification, on peut calculer la masse volumique ρ de l’air humide :
p –3 p
ρ = ----------------- – 1,32.10 ----v
287 ⋅ T T
Si l’on connaît la pression de vapeur saturante pvs en fonction de la température et
l’hygrométrie de l’air, on peut aussi écrire :
ϕ
p v = --------- ⋅ p vs
100
d’où :
p – 5 ϕ.p
vs
ρ = ----------------- – 1.32.10 -----------
287 ⋅ T T

PVs (Pa)
50 000
45 000
40 000

35 000
eau liquide + vapeur saturante
30 000
25 000

20 000
15 000
vapeur d’eau non saturante
10 000
5 000
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Température (°C)

Figure 3.1 – Courbe de saturation de la vapeur d’eau

60
3 • Annexes 3.2 Calcul de la masse volumique de l’air en fonction
de la température, de la pression et de l’hygrométrie

Tableau 3.1 – Pression de vapeur saturante de l’eau en fonction de la température

Pression de Pression de Pression de


Température Température Température
vapeur vapeur vapeur
(˚C) (˚C) (˚C)
saturante (Pa) saturante (Pa) saturante (Pa)

0 610,7 28 3 778,2 55 15 739,0


A
1 656,6 29 4 003,9 56 16 509,0

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


2 705,5 30 4 241,3 57 17 311,0
3 757,6 31 4 490,8 58 18 145,0
4 813,1 32 4 753,0 59 19 014,0
5 872,1 33 5 028,4 60 19 918,0
6 934,9 34 5 317,5 61 20 859,0
7 1 001,6 35 5 620,9 62 21 837,0
8 1 072,4 36 5 939,3 63 22 853,0
9 1 147,7 37 6 273,1 64 23 910,0
10 1 227,5 38 6 623,1 65 25 008,0
11 1 312,2 39 6 989,8 66 26 148,0
12 1 401,9 40 7 374,0 67 27 332,0
13 1 497,1 41 7 776,3 68 28 562,0
14 1 597,8 42 8 197,3 69 29 837,0
15 1 704,5 43 8 637,9 70 31 161,0
16 1 817,3 44 9 098,8 71 32 534,0
17 1 936,7 45 9 580,7 72 33 958,0
18 2 062,8 46 10 084,0 73 35 434,0
19 2 196,2 47 10 610,0 74 36 963,0
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

20 2 337,0 48 11 160,0 75 38 548,0


21 2 485,6 49 11 734,0 76 40 190,0
23 2 807,9 50 12 333,0 77 41 891,0
24 2 982,3 51 12 959,0 78 43 651,0
25 3 166,1 52 13 611,0 79 45 474,0
26 3 359,7 53 14 291,0 80 47 360,0
27 3 563,6 54 15 000,0

61
3 • Annexes 3.2 Calcul de la masse volumique de l’air en fonction
de la température, de la pression et de l’hygrométrie

Exemple de calcul de la masse volumique de l’air humide :


Valeur de la masse volumique ρ de l’air humide à 30 ˚C, avec humidité relative ϕ
de 50 % et sous pression atmosphérique ?
– détermination de la pression de vapeur saturante :
⇒ pour θ de 30 ˚C, pvs = 4 241.3 Pa (voir Tab. 3.1)
– calcul de la masse volumique ρ de l’air humide :
En appliquant l’équation précédente ;
101 325 – 5 50 ⋅ 4 241,3
⇒ ρ = ----------------------------------------------- – 1, 32.10 ⋅ ----------------------------
287 ⋅ ( 30 + 273,15 ) 30 + 273,15
⇒ ρ = 1,164 − 0,009

⇒ ρ ≈ 1,155 kg/m
3

Masse volumique Teneur Température Pression absolue


de l’air humide 1,40 en humidité θ de l’air humide
(kg/m3) p (kg/kg d’air sec) (°C) – 20 (bar)

1,25 Droite
de transfert

1,30 – 10 0,800

1,35
0

1,20
0,850

➎ 10
1,15

1,10
➋ 20
0,900
0 (air sec)

0,05 ➊
30
1,00 0,10

0,20 0,950
0,95 40
0,30

0,90 0,40

50
0,85 1,000


0,80 60

0,75
70 1,050

0,70

Figure 3.2 – Masse volumique de l’air humide (Porcher)

62
3 • Annexes 3.3 Calcul du diamètre hydraulique d’une conduite

Il est possible d’utiliser un diagramme à points alignés en première approximation.


À partir des mêmes données que précédemment :
– point 1 : température de l’air = 30 ˚C;
– point 2 : teneur en humidité = 0.0135 kg/kg as (correspondant à 30 ˚C et 50 %) ;
– point 3 : point de transfert ;
– point 4 : pression absolue de l’air =1.013 bar.
➞ Le point 5 : masse volumique de l’air ρ ≈ 1,155 kg/m3
A
3.3 Calcul du diamètre hydraulique Dh d’une conduite

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


Dans le cas de conduite à géométrie complexe, rectangulaire ou carré par exemple,
il est nécessaire d’utiliser la notion de « diamètre hydraulique », noté Dh. Cette
grandeur correspond au diamètre équivalent d’une conduite de section circulaire
respectant un rapport entre la section et le périmètre de la conduite réelle.
La relation théorique, établit par M. CHESY en 1820, est la suivante :
4S
D h = ------
P
Avec :
S = la section de passage du fluide, en m.
P = le périmètre « mouillé » de la conduite, en m.
On utilise cette forme en cas de régime turbulent (Re > 2 200).
4ab 2ab
S’il s’agit d’une conduite rectangulaire de côtés a et b : D h = -------------------- = -----------
2(a + b) a+b
4a 2
S’il s’agit d’une conduite carrée de côté a : Dh = D h = -------- = a
4a
π D2
Cela se vérifie pour une conduite de section circulaire : avec S = ---------- et P = πD,
4
πD 2
4 ----------
4
on obtient : D h = ------------- = D , c.q.f.d.
πD
Dans le cas d’un régime laminaire (Re <2 200), on utilise plutôt l’équation suivante
(source ASHRAE) :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

0,625
( ab )
D h = 1,3 -----------------------
0,25
-
(a + b)

3.4 Exploration du champ de vitesse


avec la méthode « log-Tchebycheff »
Par hypothèse, la forme mathématique de la loi de répartition des vitesses en fonction
de la distance à la paroi est logarithmique dans les éléments disposés à la périphérie
de la section et polynomiale dans les autres éléments.

63
3 • Annexes 3.4 Exploration du champ de vitesse
avec la méthode « log-Tchebycheff »

Quelques impératifs sont à respecter :


– le nombre de points de mesure doit être égal à au moins 25 pour une gaine
rectangulaire et égal à 3 par rayon pour une gaine circulaire.
– la distance amont entre la section de mesure et une singularité importante doit
être d’au moins 20 fois le diamètre (ou 80 fois le rayon hydraulique d’une
section quelconque).
– la distance aval entre la section de mesure et une singularité importante doit
être d’au moins 5 fois le diamètre (ou 20 fois le rayon hydraulique d’une section
quelconque).
– le rapport d/D du diamètre d du tube de Pitot sur le diamètre D de la conduite
ne doit pas dépasser 0,02.

3.4.1 Section rectangulaire


La décomposition du champ de vitesse se fait par cinq, six ou sept verticales parallèles
au petit côté du rectangle, et sur chacune d’elles sont disposés cinq points de mesure.

Figure 3.3 – Exemple de répartition « log-Tchebycheff » avec 5 points de mesure sur 6 parallèles
(doc. AFNOR).

La positions des points de mesure sont définies à l’aide du tableau ci-dessous. Les
distances Xi /L et Yi /H sont exprimées depuis les axes de la gaine.
Tableau 3.2 – Répartition « log-Tchebycheff » pour une gaine rectangulaire

Nbre de points de mesure Valeurs de Xi /L ou de Yi /H par rapport à l’axe

5 0 ± 0,212 ± 0,426 /
6 ± 0,063 ± 0,265 ± 0,439 /
7 0 ± 0,134 ± 0,297 ± 0,447

Contrairement à la méthode « log-linéaire », les coefficients de pondération sont


choisis égaux. La vitesse débitante est égale à la moyenne arithmétique des vitesses
locales mesurées aux différents points.

64
3 • Annexes 3.4 Exploration du champ de vitesse
avec la méthode « log-Tchebycheff »

3.4.2 Section circulaire


La position des points de mesure correspond aux valeurs suivantes du rayon relatif
r/Ri (en partant de l’axe) ou de la distance relative y/Di (en partant de la paroi).
Tableau 3.3 – Répartition « log-Tchebycheff » pour une gaine circulaire

Nombre de points de mesure par rayon r/Ri y/Di


0,375 0,312
3 0,725 0,137
A
0,936 0,032

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


0,331 0,334
0,612 0,193
4
0,800 0,100
0,952 0,024
0,287 0,357
0,570 0,215
5 0,689 0,155
0,847 0,076
0,962 0,019

Les coefficients de pondération sont choisis égaux. La vitesse débitante est égale à
la moyenne arithmétique des vitesses locales mesurées.

Figure 3.4 – Exemple


de répartition
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

« log-Tchebycheff »
avec 3 points de mesure
par rayon (doc. AFNOR)

65
3 • Annexes 3.5 Exploration du champ de vitesse
avec la méthode « log-linéaire »

3.5 Exploration du champ de vitesse


avec la méthode « log-linéaire »
Par hypothèse, la forme mathématique de la loi de répartition des vitesses s’écrit
sous la forme :
u = A, log (y) + By + C
avec :
y = distance à la paroi.
A, B et C = trois constantes quelconques (sauf pour l’élément annulaire où B est
égal à 0).
Quelques impératifs sont à respecter :
– le nombre de points de mesure doit être égal à au moins 25 pour une gaine
rectangulaire et égal à 3 par rayon pour une gaine circulaire.
– la distance amont entre la section de mesure et une singularité importante doit
être d’au moins 20 fois le diamètre (ou 80 fois le rayon hydraulique d’une
section quelconque).
– la distance aval entre la section de mesure et une singularité importante doit être d’au
moins 5 fois le diamètre (ou 20 fois le rayon hydraulique d’une section quelconque).
– le rapport d/D du diamètre d du tube de Pitot sur le diamètre D de la conduite
ne doit pas dépasser 0,02.

3.5.1 Section rectangulaire


La section de mesure est décomposée pour obtenir 26 points de mesurage
auxquels ont attribut un coefficient de pondération. La vitesse débitante est égale à
la moyenne pondérée des vitesses locales mesurées :
Σk i v i
U = ------------
Σk i
Pour la méthode à 26 points, Σki = 96 . La valeur du coefficient de pondération k
correspondant à chaque point de mesure est donnée dans le tableau suivant.
L

I II III IV
H
H/2

0,3675 H

0,25 H
0,092 H

0,092 L
0,034 H

0,3675 L Figure 3.5 – Position des points


L/2 de mesure « log-linéaire »

66
3 • Annexes 3.5 Exploration du champ de vitesse
avec la méthode « log-linéaire »

Les valeurs de pondération k sont données dans le tableau suivant :


Tableau 3.4 – Valeur de k pour les pondérations des vitesses locales

I II III IV

-l
t 0,092 0,367 5 0,632 5 0,908
h
----
H
0,034 2 3 3 2
A
0,092 2 – – 2

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


0,250 5 3 3 5
0,367 5 – 6 6 –
0,500 6 – – 6
0,632 5 – 6 6 –
0,750 5 3 3 5
0,908 2 – – 2
0,966 2 3 3 2

3.5.2 Section circulaire


La position des points de mesure correspond aux valeurs suivantes du rayon relatif
r/Ri ou de la distance relative à la paroi y/Di.

Tableau 3.5 – Position des points de mesure « log-linéaire »

Nombre de points de mesure par rayon r/Ri y/Di

0,358 0,320
3 0,730 0,135
0,936 0,032
0,277 0,361
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

0,566 0,217
5 0,695 0,152
0,847 0,076
0,962 0,019

La vitesse moyenne sur chaque rayon est égale à la moyenne arithmétique des
vitesses aux points de mesures situés sur ce rayon. La vitesse débitante est égale à la
moyenne arithmétique des moyennes sur chaque rayon. La vitesse débitante est
donc égale à la « moyenne des moyennes arithmétiques » des vitesses locales.

67
3 • Annexes 3.6 Facteur de correction K

Figure 3.6 – Exemple de répartition « log-linéaire » avec 3 points de mesure par rayon
(doc. AFNOR)

3.6 Facteur de correction K


Comme indiqué au chapitre 1 concernant les tubes de Pitot raccordé à un micro-
manomètre électronique, le facteur correctif K permet de modifier la valeur du
mesurage en fonction d’une température et d’une pression différentes des condi-
tions normales de température et de pression.
Tableau 3.6 – Facteur de correction K par rapport à 0 ˚C/1 013 mbar

Température Pression (mbar)


(°C) 940 960 980 1 000 1 020 1 040
–30 0,9794 0,9691 0,9592 0,9496 0,9402 0,9311
–20 0,9994 0,9889 0,9787 0,9689 0,9594 0,9501
–10 1,0189 1,0082 0,9979 0,9879 0,9781 0,9687
0 1,0381 1,0272 1,0167 1,0065 0,9966 0,9869
10 1,0569 1,0459 1,0352 1,0247 1,0147 1,0048
20 1,0755 1,0642 1,0533 1,0427 1,0324 1,0224
30 1,0937 1,0822 1,0711 1,0603 1,0499 1,0397
40 1,1116 1,0999 1,0886 1,0777 1,0671 1,0568
50 1,1292 1,1173 1,1059 1,0948 1,0840 1,0735

68
3 • Annexes 3.6 Facteur de correction K

Tableau 3.6 – Facteur de correction K par rapport à 0 ˚C/1 013 mbar (suite)

Température Pression (mbar)


(°C) 940 960 980 1 000 1 020 1 040
60 1,1465 1,1345 1,1229 1,1116 1,1006 1,0900
70 1,1636 1,1514 1,1396 1,1282 1,1170 1,1063
80 1,1804 1,1681 1,1561 1,1445 1,1332 1,1223
90 1,1971 1,1845 1,1724 1,1606 1,1491 1,1380
100 1,2134 1,2007 1,1884 1,1765 1,1649 1,1536 A
150 1,2922 1,2787 1,2656 1,2528 1,2405 1,2285

LES MESURES DE DÉBITS AÉRAULIQUES


200 1,3664 1,3521 1,3383 1,3248 1,3118 1,2991
250 1,4368 1,4218 1,4072 1,3931 1,3793 1,3660
300 1,5040 1,4882 1,4729 1,4581 1,4438 1,4298
400 1,6299 1,6129 1,5963 1,5803 1,5647 1,5496
500 1,7468 1,7285 1,7108 1,6936 1,6769 1,6607
600 1,8564 1,8369 1,8181 1,7998 1,7821 1,7649
700 1,9598 1,9393 1,9194 1,9001 1,88144 1,8632

Nota
En considérant la température de référence de 0 ˚C, et en interpolant pour 1 013 mbar entre 1 000
et 1020 mbar, on retrouve K=1.

Tableau 3.7 – Facteur de correction K par rapport à 20 ˚C/1 013 mbar

Température Pression (mbar)


(°C) 940 960 980 1 000 1 020 1 040
– 30 0,9454 0,9355 0,9259 0,9166 0,9076 0,8988
– 20 0,9646 0,9545 0,9448 0,9353 0,9260 0,9171
– 10 0,9835 0,9732 0,9632 0,9536 0,9442 0,9350
0 1,0020 0,9916 0,9814 0,9715 0,9619 0,9527
10 1,0202 1,0096 0,9992 0,9892 0,9794 0,9699
20 1,0381 1,0272 1,0167 1,0065 0,9966 0,9869
30 1,0557 1,0446 1,0339 1,0235 1,0134 1,0036
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

40 1,0729 1,0617 1,0508 1,0403 1,0300 1,0201


50 1,0900 1,0785 1,0675 1,0567 1,0463 1,0362
60 1,1067 1,0951 1,0839 1,0730 1,0624 1,0521
70 1,1232 1,1114 1,1000 1,0890 1,0782 1,0678
80 1,1394 1,1275 1,1160 1,1047 1,0939 1,0833
90 1,1555 1,1434 1,1316 1,1203 1,1092 1,0985
100 1,1713 1,1590 1,1471 1,1356 1,1244 1,1135
150 1,2473 1,2343 1,2216 1,2093 1,1974 1,1858
200 1,3190 1,3052 1,2918 1,2788 1,2662 1,2540
250 1,3869 1,3724 1,3583 1,3447 1,3314 1,3186

69
3 • Annexes 3.6 Facteur de correction K

Tableau 3.7 – Facteur de correction K par rapport à 20 ˚C/1 013 mbar (suite)

Température Pression (mbar)


(°C) 940 960 980 1 000 1 020 1 040
300 1,4517 1,4365 1,4218 1,4075 1,3936 1,3802
400 1,5733 1,5568 1,5409 1,5254 1,5104 1,4958
500 1,6862 1,6685 1,6514 1,6348 1,6187 1,6030
600 1,7919 1,7731 1,7550 1,7373 1,7202 1,7036
700 1,8917 1,8719 1,8527 1,8341 1,8160 1,7985

Nota
En considérant la température de référence de 20 ˚C, et en interpolant pour 1 013 mbar entre
1 000 et 1020 mbar, on retrouve K=1.

Tableau 3.8 – Facteur de correction K par rapport à 22 ˚C/1 013 mbar

Température Pression (mbar)


(°C) 940 960 980 1 000 1 020 1 040
– 30 0,9422 0,9323 0,9227 0,9135 0,9045 0,8957
– 20 0,9614 0,9513 0,9415 0,9321 0,9229 0,9140
– 10 0,9802 0,9699 0,9600 0,9503 0,9410 0,9319
0 0,9986 0,9882 0,9781 0,9682 0,9587 0,9494
10 1,0168 1,0061 0,9958 0,9858 0,9761 0,9667
20 1,0346 1,0237 1,0132 1,0031 0,9932 0,9836
30 1,0521 1,0411 1,0304 1,0200 1,0100 1,0002
40 1,0693 1,0581 1,0473 1,0367 1,0265 1,0166
50 1,0863 1,0749 1,0639 1,0532 1,0428 1,0327
60 1,1029 1,0914 1,0802 1,0693 1,0588 1,0486
70 1,1194 1,1077 1,0963 1,0853 1,0746 1,0642
80 1,1356 1,1237 1,1122 1,1010 1,0901 1,0796
90 1,1516 1,1395 1,1278 1,1165 1,1055 1,0948
100 1,1673 1,1551 1,1432 1,1317 1,1206 1,1098
150 1,2431 1,2301 1,2174 1,2052 1,1933 1,1818
200 1,3145 1,3007 1,2874 1,2745 1,2619 1,2497
250 1,3822 1,3678 1,3537 1,3401 1,3269 1,3141
300 1,4468 1,4316 1,4170 1,4027 1,3889 1,3755
400 1,5680 1,5515 1,5356 1,5202 1,5052 1,4907
500 1,6804 1,6628 1,6458 1,6292 1,6132 1,5976
600 1,7858 1,7671 1,7490 1,7314 1,7144 1,6978
700 1,8853 1,8656 1,8464 1,8279 1,8099 1,7924

Nota
En considérant la température de référence de 22 ˚C par interpolation entre 20 et 30 ˚C, et en
interpolant pour 1 1013 mbar entre 1 000 et 1020 mbar, on retrouve K=1.

70
B
Les mesures
de débits hydrauliques
4 • LES MOYENS DE MESURAGE

En matière de mesurage de débit hydraulique, on distingue trois grandes familles


de débitmètres suivant le paramètre physique mesuré :
B

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


– les débitmètres massiques ;
– les débitmètres volumiques ;
– les débitmètres hybrides (qui utilisent à la fois les propriétés massiques et
volumiques du fluide).
Chaque famille se décline en plusieurs types différents selon les technologies utilisées.

DÉBITMÈTRE
HYDRAULIQUE

MASSIQUE VOLUMIQUE HYBRIDE

à section
à effet variable
STATIQUE DYNAMIQUE (flotteur)
Coriolis

électro- déprimogène
thermique à turbine
magnétique
à
diaphragme
à à effet
volumétrique
ultrasons Vortex
à tuyère
à piston
à temps de à
piézo-
effet
rotatif
transit précessif
Coanda à Venturi
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

à roues
à effet à effet ovales
Doppler Coanda à Pitot
à piston
oscillant
laminaire

à vis
à cône en
V
à palette
à coin

Synoptique récapitulatif des principaux débitmètres hydrauliques

73
4 • Les moyens de mesurage 4.1 Le débitmètre massique à effet Coriolis

Ce chapitre se propose d’exposer l’ensemble des débitmètres utilisés dans le domaine


du génie climatique, étant entendu que certains modèles sont plus utilisés que d’autres.
Sur les très anciennes installations, il arrivera de rencontrer des modèles de débit-
mètres un peu plus « exotiques » qui ont eu le mérite de remplir leur fonction au
mieux en fonction des technologies et des matériaux de l’époque. Ne les sous-esti-
mons pas car ils ont été à la base de nombreuses applications qui ont permis
d’améliorer les mesurages dès l’avènement de l’électronique de grande diffusion.
Ce chapitre ne traite pas des cas particuliers de débitmètres destinés à la détermi-
nation des consommations soumises à contrat et à facturation, notamment pour
les comptages d’énergie hors de notre propos.
Les débitmètres décrits concernent principalement ceux installés sur des conduites
fermées et sous pression hydraulique, et qui véhiculent une eau non chargée.

4.1 Le débitmètre massique à effet Coriolis


4.1.1 Principe de fonctionnement
Le principe de ce débitmètre repose sur la mesure de la déformation, plus ou
moins importante selon le débit circulant, de deux tubes bloqués à leurs extré-
mités ou d’un tube en forme de U qui est excité en leur milieu. Des capteurs
mesurent les mouvements des tubes dont l’amplitude est proportionnelle au débit.
Ce phénomène vibratoire est appelé « effet Coriolis » (Gustave Gaspard CORIOLIS,
physicien français né en 1792, décédé en 1843).
Dans le schéma ci-dessous, la bobine excitatrice située en C soumet le segment AB
à un mouvement oscillant. Les particules circulant à la vitesse V provoquent des
forces de Coriolis sur les deux moitiés de tube dans des sens opposés, qui se super-
posent à l’oscillation générée en C. Ces forces sont directement proportionnelles
au débit-masse et engendrent une distorsion du tube de mesure qui est mesurée
par les capteurs inductifs placés de part et d’autre du point C.

Force de Coriolis Force de Coriolis

A C B

Figure 4.1 – Principe physique

Expression de la force de Coriolis :

6FC = 2 . m . 2νr . 4Ω

74
4 • Les moyens de mesurage 4.1 Le débitmètre massique à effet Coriolis

avec :
6FC = force de Coriolis.
m = masse déplacée, en kg.
2νr = vitesse radiale dans un système en oscillation.
4Ω = vitesse angulaire.
La force de Coriolis dépend du débit massique, c’est-à-dire de la masse circulante
et de sa vitesse, et d’une oscillation.

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


1 2 3

Figure 4.2 – Principe de fonctionnement du débitmètre à tubes parallèles


(Doc. Endress + Hauser)

Le débitmètre à tubes parallèles constitue un diapason dont les deux branches


oscillent en phase en l’absence de débit. Lorsque la masse (le débit) commence à
circuler, l’oscillation se faire sentir d’abord en entrée des 2 tubes, ce qui a pour
effet de les mettre en opposition de phases. Puis la masse est accélérée en sortie.
Le déphasage est directement proportionnel au débit massique. Les oscillations
des 2 tubes transformés en « cordes vibrantes » sont ressenties par des capteurs de
force situés en entrée et en sortie et converties en signal vers le processeur.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 4.3 – Débitmètre Coriolis à tubes parallèles (Doc. KROHNE)

Sur ce principe d’exploitation de la force de Coriolis, il existe aussi des débitmètres


en forme de U, dit « capteur à boucle oscillante ».

75
4 • Les moyens de mesurage 4.1 Le débitmètre massique à effet Coriolis

Figure 4.4 – Principe


du débitmètre à effet Coriolis
avec tube en U

Le fluide circule dans le tube dont le coude est muni d’une bobine excitatrice qui
engendre un déplacement alternatif. La rotation Ω autour de l’axe OO’ du plan de
raccordement des deux tubes engendre la force de Coriolis qui a pour effet de
déformer les deux branches selon un angle de torsion θ.
L’angle θ est mesuré par des capteurs dont les signaux sont transmis au processeur.
O′ débit O′ fc

débit

O O

fc
a) b)
O O′
θ
o)

Figure 4.5 – Principe d’oscillation et de déformation du tube en U (Doc. Dunod)

À l’équilibre, on a :
k.θ
Q m = --------------------
2.Ω.L.d
Les explications sur les différentes forces exercées qui amènent à cette équation sont
détaillées en annexe 5.1.

76
4 • Les moyens de mesurage 4.1 Le débitmètre massique à effet Coriolis

Figure 4.6 – Débitmètre Coriolis


à tubes en U
(doc. KROHNE)

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


4.1.2 Principe de mesurage
Normalement installé, on peut estimer la précision de mesure du débit entre 0,2 et
0,4 % de la pleine échelle.
Il est possible de placer le débitmètre à effet Coriolis dans plusieurs positions :
– en position horizontale, alimentation de gauche à droite ➊
– en position verticale avec écoulement de bas en haut ➋
– en position oblique avec écoulement ascendant ➌
– en position verticale avec bi-passe de calibrage du zéro ➎

➊ ➋ ➌
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

➍ ➎ ➏

Figure 4.7 – Positionnement d’un débitmètre à effet Coriolis (doc. KROHNE)

77
4 • Les moyens de mesurage 4.2 Le débitmètre massique thermique

– en position verticale avec vanne d’isolement en aval pour empêcher un écoule-


ment inverse lorsque la pompe de circulation s’arrête ➏.
– la position ➍ est à proscrire car la chute verticale en aval du compteur peut
provoquer un siphonnage de la canalisation avec les risques d’erreur que cela
entraîne.
Il est nécessaire de prévoir environ 15D en amont et 5D en aval.
Il n’est pas nécessaire de prévoir une longueur droite en amont supérieure à D.
La température de fonctionnement peut atteindre 200 ˚C, à voir avec le construc-
teur en fonction de la nature des tubes, pour 400 bars environ, voire jusqu’à 900
bars pour les petits diamètres dans le cas du constructeur F.C.I.

4.2 Le débitmètre massique thermique


4.2.1 Principe de fonctionnement
Le principe de fonctionnement repose sur la présence de deux sondes à résistance
de platine placées sur la paroi interne de la canalisation. La sonde amont est
soumise exclusivement à la température du fluide t pendant que la sonde aval est
échauffée pour maintenir la température (t + x) constante. La puissance thermique
nécessaire pour conserver cet équilibre est proportionnelle au débit massique et
aux propriétés du fluide circulant.
P
Q m = -------------
C p .∆t
avec :
qm = débit massique, en kg/s.
P = puissance thermique, en W.
Cp = chaleur massique du fluide à pression constante, en J/kg .˚C.
∆t = écart de température des sondes, égale à x, en ˚C.

diamètre constructeur selon débit


t t+x

Figure 4.8 – Principe de mesure du débitmètre massique thermique


(d’après doc. Engineering Mesures)

78
4 • Les moyens de mesurage 4.2 Le débitmètre massique thermique

Ce débitmètre peut être conçu pour être du même diamètre que la canalisation sur
laquelle on souhaite l’installer. Selon, le diamètre, il peut être à brides de raccordement
ou à raccords filetés.

Figure 4.9 – Débitmètre


massique thermique
B
(doc. Thermal Flow)

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Pour les diamètres supérieurs à 50 mm, il peut être à insertion :

Figure 4.10 – Débitmètre


massique thermique à insertion
(doc. Engineering Mesures)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Les deux sondes sont protégées contre toute agression du fluide transporté. Ce
type de compteur peut être utilisé pour des liquides (eau, huile, carburant…),
liquides chargés, des gaz, des matières molles, etc.
De part sa conception, le débitmètre massique thermique ne modifie pas le débit
de circulation du fluide.
La précision peut être de ± 0,5 % de la pleine échelle de mesure ou à ± 1 % de la
valeur mesurée, selon les constructeurs, avec un débit minimal de 0,0015 litre/heure
(ramené à une masse volumique de l’eau à 1 000 kg/m3).
Pour les forts débits de liquides propres et de gaz notamment, un autre principe
utilise un montage en dérivation permet de limiter la puissance thermique à

79
4 • Les moyens de mesurage 4.2 Le débitmètre massique thermique

fournir. La difficulté consiste à maintenir un flux laminaire pour obtenir des pertes
de charges le plus linéaires possible afin de pouvoir déterminer précisément le débit
circulant dans le bi-passe appelé « capillaire ». Le débit total est déterminé en fonc-
tion du rapport de débit propre au débitmètre entre le capillaire et la canalisation
principale.
À la différence du modèle précédent, c’est le capillaire de quelques millimètres
seulement de diamètre, qui est entouré d’un élément chauffant amenant le fluide à
une température constante T2 égale à T1 + x.
T1 est la température d’origine du fluide en amont, et la valeur de x est fixée par le
constructeur, généralement 30 ˚C au-dessus de la température ambiante. Lorsque
le débit est nul, T1 = T2.

Figure 4.11 – Principe de fonctionnement du débitmètre massique thermique à capillaire


(doc. Mesures 731)

Un troisième type de débitmètre massique thermique consiste à insérer l’élément


chauffant et une sonde de température directement dans la canalisation sous la
forme d’une manchette étalonnée. La puissance thermique nécessaire au maintien
d’une température constante est directement proportionnelle au débit massique
selon la loi de Kings.
Ce procédé de débitmètre thermique à insertion se comporte en fait comme un
anémomètre à fil chaud (voir partie A – « Les mesures de débits aérauliques ») avec
toutes les contraintes de flux à maîtriser.

4.2.2 Principe de mesurage


Normalement installé, on peut estimer la précision de mesure du débitmètre
massique thermique à 1 % de la pleine échelle.
Ce type de débitmètre permet de mesurer des débits importants. Il convient de se
rapprocher d’un constructeur pour le dimensionner. Par contre, sa perte d charge
est négligeable ;
Le débitmètre massique thermique est indépendant de la nature du fluide, de sa
pression, de sa température, de sa viscosité et de sa conductivité.
Il est utilisable pour des liquides et les gaz.

80
4 • Les moyens de mesurage 4.3 Le débitmètre volumique électromagnétique

4.3 Le débitmètre volumique électromagnétique


La conductivité électrique des liquides est une propriété utilisée par les débitmètres
électromagnétiques.
Cette conductivité s’exprime en S/m (Siemens/mètre, du nom de l’ingénieur alle-
mand Werner von SIEMENS, né en 1816, décédé en 1892), ou plus généralement
en µS/cm égal à 108 S/m.
Pour mémoire, la conductivité est l’inverse de la résistivité qui s’exprime en Ω/cm.
Par convention, la conductivité d’un liquide est donnée pour une température de
20 ˚C. On peut donner comme exemple de conductivités de liquide :
– pour l’eau pure = 0,042 µS/cm ; B
– pour l’eau potable = 200 µS/cm et plus selon la provenance ;

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


– pour l’eau contenant 1 mg/l de sel dissous = 2,5 µS/cm.

4.3.1 Principe de fonctionnement


Le principe de ce débitmètre volumique est basé sur le principe de Faraday (du
nom du physicien anglais Michael FARADAY, né en 1791 et décédé en 1897, à qui on
doit l’unité de capacité du condensateur qui s’exprime en Farad) : si un conducteur
(dans notre cas, c’est le fluide circulant), animé d’une vitesse V à l’intérieur d’un
tube de diamètre D électriquement isolé, traverse un champ magnétique B, une
tension U est alors induite dans ce liquide et captée par deux électrodes de mesure.
U=k.B.v.D
U
⇔ v = ---------------
k.B.D
avec :
U = tension, en Volt.
k = constante du capteur.
B = intensité du champ magnétique, en Tesla.
v = vitesse d’écoulement, en m/s.
D = distance entre les deux électrodes, DN du tube en m.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 4.12 – Principe de fonctionnement et débitmètre électromagnétique (doc. KROHNE)

81
4 • Les moyens de mesurage 4.3 Le débitmètre volumique électromagnétique

Pour l’anecdote, citons que Michael Faraday tenta en 1832 de mesurer la vitesse
du courant de la Tamise par induction magnétique. Il disposa une électrode sur
chaque rive opposée pour capter la tension induite par le mouvement de l’eau
dans le champ magnétique terrestre. Mais cette première application échoua en
raison notamment à des phénomènes électrochimiques parasites sur les électrodes.
Le principe du débitmètre électromagnétique est particulièrement adapté pour les
mesures avec des liquides conducteurs (> 5 µS/cm) et pour les débits de métaux
liquides. Il n’est pas utilisable pour les gaz.
La mesure est indépendante du profil d’écoulement ainsi que des autres caractéris-
tiques du fluide telles que la pression, la température, la viscosité, la densité, la
conductivité électrique, et peu influencé par l’encrassement des électrodes.
Il est d’ailleurs possible de nettoyer les électrodes par ultrasons ou par démontage
(si le process le permet).
Comme avantages, on peut citer que le débitmètre électromagnétique ne perturbe
pas le débit, qu’il est utilisable pour tous les fluides conducteurs même agressifs
et/ou corrosifs, et cela pour des canalisations de quelques millimètres à 2 mètres de
diamètre.
Afin d’éviter la polarisation des électrodes, elles sont alimentées en courant alternatif.

4.3.2 Principe de mesurage


Normalement installé, on peut estimer la précision de mesure du débit entre 0,5 et
2 % de la valeur mesurée.
Par contre, des précautions sont à respecter pour limiter les erreurs de mesurage.

Figure 4.13 – Distances à respecter

82
4 • Les moyens de mesurage 4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons

La plage de température d’utilisation est de 60 ˚C à 180 ˚C, pour 250 bars maximum.

4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons


4.4.1 Principes de fonctionnement
Les débitmètres volumiques à ultrasons, à montage externe ou interne, ne sont
apparus sur le marché sous forme industrielle que vers 1970. L’amélioration des
circuits intégrés a permis d’aboutir à des réalisations à la fois précises et commer-
cialement viables.
Son grand avantage est de pouvoirs effectuer des mesures non intrusives, notam-
ment pour les modèles portables.
B
On ne peut l’utiliser pour mesurer des débits de gaz que depuis l’année 2003 et en

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


montage externe uniquement.
On distingue le modèle à temps de transit qui est utilisable pour des débits de
fluides non chargés, par opposition au type à effet Doppler (du nom du physicien
allemand Christian DOPPLER, né en 1803, décédé en 1853) qui ne fonctionne
qu’avec des fluides chargés, voire très chargés. On entend par fluide chargé un
fluide contenant des particules solides et/ou gazeuses.

m Principe de fonctionnement du débitmètre à temps de transit

Une onde ultrasonore est une vibration de fréquence élevée, mettant en mouve-
ment les molécules de part et d’autre de leur position d’équilibre et se propageant
dans les milieux élastiques.
Les fréquences employées en débitmétrie se situent toujours au-delà de 100 kHz.
La plage la plus utilisée est comprise entre 200 kHz et 5 MHz. Il est donc
impropre de parler d’ondes acoustiques, bien que ce terme soit très courant.
Les différents milieux élastiques (solides, liquides, gazeux) se comportent diffé-
remment vis-à-vis des ondes ultrasonores. Leur vitesse de propagation et l’absorp-
tion sont deux caractéristiques essentielles de chaque.
La vitesse de propagation ou célérité C est liée à la densité et au module d’élasti-
cité. Pour les liquides usuels, C est compris entre 1 000 et 1 600 m/s. Pour les gaz,
elle est voisine de 400 m/s. Il est important de noter que la vitesse de propagation
varie, pour un milieu donné, avec la température et la pression.
Par exemple, pour l’eau, la célérité C est (en m/s) :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

C = 1 557 – 0,024 5 (74 – t)2


avec t : température, en ˚C.
La célérité C du son dans l’eau à 25 ˚C est de 1 497 m/s à la pression atmosphé-
rique et de 1 556 m/s à 80 bars. Pour l’eau à 175 ˚C pressurisée, elle est de
1 416 m/s à 45 bars et de 1 427 m/s à 80 bars.
Pour comparaison, la célérité d’une onde dans l’air à 25 ˚C est de 345 m/s, et
entre 5 310 et 5 740 m/s dans l’acier.
De façon générale, l’absorption au sein d’un milieu homogène est proportionnelle
au carré de la fréquence et à la viscosité. L’atténuation subie par une onde ultraso-

83
4 • Les moyens de mesurage 4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons

nore peut être augmentée par la présence de particules solides ou gazeuses. Dans
les liquides chargés, l’atténuation est d’autant plus forte que la dimension des
particules est grande par rapport à la longueur d’onde, la nature de la charge cons-
tituant également un facteur important. L’atténuation devenant plus importante
lorsque l’impédance acoustique de la particule s’éloigne de celle du milieu porteur,
c’est pour cela que l’on n’utilise pas ce type de débitmètre en présence de fluide
chargé ou contenant des bulles de gaz.
L’impédance acoustique d’un milieu se définit comme étant le produit de sa masse
volumique par la vitesse du son. On comprendra aisément que les bulles de gaz au
sein d’un liquide deviennent rapidement absorbantes. Si, de plus, leur taille se
rapproche de la longueur d’onde, elles constituent rapidement un réflecteur
parfait.
Les propriétés auxquelles doivent satisfaire les capteurs utilisés en débitmétrie
varient suivant qu’ils sont ou non au contact du fluide.
Les capteurs externes travaillent évidemment à la même température que le fluide
à mesurer et doivent pouvoir s’appliquer parfaitement à la surface extérieure de la
conduite. les capteurs placés au contact du fluide sont, en plus, soumis à l’agressi-
vité du fluide et à sa pression.
De façon générale, un capteur est constitué d’une céramique munie de ses deux
connexions électriques, l’ensemble étant soit moulé dans une résine époxyde, soit
collé à l’intérieur d’un doigt de gant métallique.
La limite de température provient le plus souvent de la nature des produits d’enro-
bage ou des colles utilisées. Elle se situe aux alentours de 150 ˚C, et jusqu’à 400 ˚C
avec des guides d’ondes et des matériaux couplant type « feuille d’or » ou « feuille
d’argent ».

L B
dl θ
D v(l )

Figure 4.14 – Principe de la mesure de vitesse de fluide

La vitesse moyenne est donnée par :


C 2.∆T
V = ----------------------
2.L. cos θ
avec :
L = distance entre A et B.
V = vitesse du fluide en chaque point de la ligne A et B.
θ = angle formé par la direction de l’écoulement et la ligne AB.
C = vitesse de propagation du son dans le fluide au repos.
∆T = différence de temps de parcours.

84
4 • Les moyens de mesurage 4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons

On peut rencontrer des débitmètres à capteurs externes ou à capteurs internes :

Les capteurs sont externes à la canalisation (« clamp-on type »)


Cela permet d’avoir du matériel de mesure à poste fixe sur l’installation, ou
d’utiliser un matériel portable occasionnellement pour effectuer des contrôles
ponctuels par exemple.
Ce type de capteurs est appliqué à l’extérieur des conduites. Les ultrasons traver-
sent donc la conduite avant de se propager dans le liquide.
Pour des raisons d’adaptation acoustique, cette méthode peut être utilisée pour la
mesure des débits gazeux mais sous certaines conditions de pression minimum
notamment.
À l’abri de toutes les agressions dues au fluide, cette disposition n’en présente pas
B
moins un inconvénient majeur. En effet, quelle que soit la technique de mesure

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


utilisée, la sensibilité d’un appareil dépend de la connaissance de l’angle θ du fais-
ceau acoustique par rapport à l’axe du fluide, ou de cet angle et de la distance d
séparant les points d’émergence du faisceau à l’intérieur de la canalisation. Ces
paramètres varient avec la température et la nature du fluide. D’autre part, il n’est
plus possible d’utiliser la mesure du temps de parcours moyen pour effectuer la
correction de célérité.
Les précisions atteintes par ces appareils sont de l’ordre de 1 % à 5 % de la mesure.
Une contrainte apparaît en plus lorsqu’il s’agit de canalisation calorifugée car il
faudra nécessairement déposer le matériau isolant et gratter la peinture antirouille
pour faciliter le contact des capteurs sur l’acier.
S’il s’agit de canalisation d’eau glacée, il faudra nécessairement éviter que la
condensation qui se formera sur la tuyauterie n’engendre des désordres.

Les capteurs sont internes à la canalisation


Cette disposition favorise évidemment la transmission acoustique.
Ceci suppose que leur installation est d’origine et que le constructeur de l’appareil
est été informé de la nature exacte du fluide véhiculé.
L’autre inconvénient réside dans le fait que la présence des capteurs à l’intérieur de
la canalisation génère des perturbations dans l’écoulement du fluide. Il conviendra
aussi de se rapprocher de la notice du constructeur pour vérifier si ce paramètre
fait l’objet d’une intégration dans une correction du résultat de mesure.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

C’est pour cela que certains constructeurs proposent dès l’origine des manchettes
calibrées pour tenir compte des perturbations inhérentes à la présence des capteurs
internes.
Enfin, la nature corrosive ou non et la température du fluide sont des paramètres à
considérer.
On peut trouver des débitmètres à temps de transit avec sondes opposées (montage
direct) ou avec les sondes sur la même génératrice (montage reflex simple, appelé
aussi en « V ») (fig. 4.15).
Il existe aussi des montages en multi-reflex avec les sondes du même côté (mode
en « W ») et en opposition (mode en « N ») pour les canalisations de très faible
diamètre (de l’ordre de 15 mm) (fig. 4.16).

85
4 • Les moyens de mesurage 4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons

Figure 4.15 – Sondes placées en mode direct ou en reflex en V


(doc. T.I.)

Figure 4.16 – Sondes placées en mode multi reflex


(doc. T.I.)

Enfin, on peut placer les sondes dans des plans diamétraux et, pour limiter l’incer-
titude, on peut utiliser deux paires de capteurs :

Figure 4.17 – Sondes placées dans des plans diamétraux (doc. T.I.)

m Principe de fonctionnement du débitmètre à effet Doppler

Utilisant les réflexions des ondes acoustiques sur les particules présentes au sein du
fluide en mouvement, ces appareils ne peuvent fonctionner que sur des fluides
chargés à l’état d’émulsion ou contenant des bulles de gaz.

86
4 • Les moyens de mesurage 4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Figure 4.18 – Principe du débitmètre à effet Doppler

Deux sondes S et R sont disposées suivant la figure ci-dessus. La sonde S émet un


signal sinusoïdal continu de fréquence FS à l’intérieur de la conduite. Les parti-
cules contenues dans le fluide en mouvement réfléchissent les signaux vers la
sonde R qui fonctionne en récepteur. Le signal recueilli par la sonde R possède une
fréquence FR telle que :

----------------- = ∆F cos θ
FR – FS
------- = 2V
------------------
FS FS C
avec :
∆F = battement du signal entre la source et le récepteur.
FS = fréquence du signal source.
FR = fréquence du signal récepteur.
V = vitesse de circulation du fluide.
θ = angle que fait le faisceau ultrasons source avec le vecteur vitesse.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

C = vitesse du son dans le fluide .


Les explications sur les différents phénomènes qui amènent à cette équation sont
détaillées en annexe.
Le fait de ne pas connaître la position des particules dans l’espace augmente l’incer-
titude de 5 % à 10 % de la valeur mesurée.

4.4.2 Principe de mesurage


m Principe de mesurage du débitmètre à temps de transit

Dans tous les cas de figure, il sera préférable de placer les capteurs sur des génératrices

87
4 • Les moyens de mesurage 4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons

horizontales plutôt que verticales afin, d’une part, de ne pas influencer la mesure
sur les dépôts qui ont pu se former au fond de la tuyauterie, et d’autre part, que la
condensation éventuelle ne s’écoule sur le capteur inférieur.

Figure 4.19 – Positions des capteurs à éviter

Figure 4.20 – Positions recommandées


pour les capteurs A-B ou A’-B’

88
4 • Les moyens de mesurage 4.4 Les débitmètres volumiques à ultrasons

En mode reflex : L ≥ 30.D En mode reflex : L ≥ 3.D


En mode direct : L ≥ 40.D En mode direct : L ≥ 5.D

En mode reflex : L ≥ 10.D En mode reflex : L ≥ 3.D


En mode direct : L ≥ 15.D En mode direct : L ≥ 5.D

En mode reflex : L ≥ 10.D En mode reflex : L ≥ 3.D


En mode direct : L ≥ 15.D En mode direct : L ≥ 5.D

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


En mode reflex : L ≥ 15.D En mode reflex : L ≥ 3.D
En mode direct : L ≥ 20.D En mode direct : L ≥ 5.D

En mode reflex : L ≥ 15.D En mode reflex : L ≥ 5.D


En mode direct : L ≥ 20.D En mode direct : L ≥ 8.D

En mode reflex : L ≥ 30.D En mode reflex : L ≥ 3.D


En mode direct : L ≥ 40.D En mode direct : L ≥ 5.D

Figure 4.21 – Positions à respecter (doc. Ultrafux)

– Conduites verticales
avec écoulement montant
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 4.22 – Autres positions


recommandées (doc. T.I.)
– Conduites horizontales
en point bas

– Montage en siphon
pour des conduites
en pente légère

89
4 • Les moyens de mesurage 4.5 Les débitmètres volumiques à effet Vortex

Figure 4.23 – Positions


déconseillées
(doc. T.I.)

Conduite verticale avec écoulement descendant car la canalisation peut ne pas être
complètement en charge.

Figure 4.24 – Autre position


déconseillée (doc. T.I.)

Canalisation formant un point haut avec présence possible d’air ou de gaz.

m Principe de mesurage du débitmètre à effet Doppler

Le battement de fréquence ∆F entre le signal transmis par la source S et celui reçu par
récepteur R est permis grâce aux particules ou les bulles présentes dans le fluide.
La vitesse de circulation V est compatible jusqu’à 15 m/s environ.
La précision à attendre de ce type de débitmètre est de l’ordre de 5 % de la valeur
mesurée, si la nature du fluide est bien connue pour paramétrer la vitesse de
propagation du son.
Il est nécessaire de prévoir environ 15D en amont et 5D en aval.
La plage de température de fonctionnement est de 5 à 260 ˚C, et de 420 bars
maximum.
Comme le débitmètre à ultrasons, le débitmètre à effet Doppler présente l’avan-
tage de ne pas être intrusif dans la conduite et de ne générer aucunes pertes de
charge.

4.5 Les débitmètres volumiques à effet Vortex


Aussi bien dans une gaine aéraulique (voir chapitre précédent) que dans une
conduite véhiculant un liquide, lorsqu’un corps est immergé dans un fluide en
mouvement, il se produit des tourbillons dans son sillage. Ces mouvements sont
appelés « tourbillons de Von Karman » ou « effet Vortex » (Vortex signifie tour-
billon en anglais). La fréquence de détachement des tourbillons est proportion-
nelle à la vitesse de circulation (voir les figures 1.14 et 1.16 dans la partie A).
Le nombre de Strouhal St est un nombre sans dimension décrivant les mécanismes
de circulation oscillante :

90
4 • Les moyens de mesurage 4.5 Les débitmètres volumiques à effet Vortex

B
Figure 4.25 – Principe du débitmètre à effet Vortex (doc. T .I. et Egineering Mesures)

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


f ⋅d
S t = ----------
v
avec :
f = fréquence détachement des tourbillons en Hz.
d = diamètre de l’élément perturbateur, en m.
v = vitesse de l’écoulement, en m/s.
On peut en déduire :
f ⋅ d-
v = ---------
St
On remarque dans la représentation schématique précédente qu’il apparaît deux
lignes de courant de part et d’autre de l’obstacle, constituées chacune de deux
couches dites de « cisaillement » pour donner naissance aux tourbillons t0, t2,
t4…et t1, t3, t5…Les tourbillons de chaque ligne tournent dans des sens différents
et ont un entraxe a constant suivant deux droites parallèles distantes de b.
On peut lire à l’aide le graphe suivant que St est quasi indépendant du nombre de
Reynolds après la valeur 10 000 :
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 4.26 – Valeur


du nombre de Strouhal
en fonction du nombre
de Reynolds

91
4 • Les moyens de mesurage 4.5 Les débitmètres volumiques à effet Vortex

Selon le type de capteur, les fréquences typiques de détachement sont :


– 63 Hz → 1 m/s
– 1 450 Hz → 20 m/s
– 2 100 Hz → 40 m/s
Dans le cas du débitmètre à effet Vortex, les tourbillons sont détectés par ultrasons
qui sont émis entre un émetteur et un récepteur d’ultrasons, ou d’un capteur
piézo. Lorsqu’un fluide passe sur un corps perturbateur, des tourbillons se forment
sur les côtés et se détachent sous l’effet de l’écoulement d’une manière plus ou
moins sensible selon le nombre de Reynolds Re. Comme on l’a vu précédemment,
la mesure est linéaire quand Re est supérieur à 20 000.
On peut citer deux types de débitmètre utilisant ce phénomène ; le débitmètre
piézo-précessif et le débitmètre à effet Coanda décrits ci-après.
4.5.1 Principes de fonctionnement
m Principe de fonctionnement du débitmètre piézo-précessif

Le mode de fonctionnement repose sur l’effet Vortex créé par un écoulement gira-
toire dans un cylindre. La mise en rotation de l’écoulement par des aubes direc-
trices provoquent l’apparition de zone de courant hélicoïdal dont la fréquence des
tourbillons est mesurée par un élément sensible qui peut être une thermistance ou
un capteur de pression.
La relation entre le nombre de tourbillons et la vitesse est linéaire.

Amplificateur
de signal

Capteur
Redresseur
Aubage
Écoulement

Évolution axiale
du profil des vitesses

Figure 4.27 – Principe de fonctionnement du débitmètre piézo-précessif en ligne


(doc. T.I. d’après Fisher et Porter)

92
4 • Les moyens de mesurage 4.5 Les débitmètres volumiques à effet Vortex

Le débit mesuré étant volumique, il y a lieu de compenser en température et en


pression pour ramener le résultat aux conditions normales.
En raison de sa perte de charge relativement importante, ce débitmètre doit faire
l’objet d’une étude avec le constructeur.
Un de ses avantages consiste en la longueur droite nécessaire en amont relative-
ment faible (3D) et en aval (D).
On peut également trouver ce type de débitmètre mais avec une entrée de fluide
tangentielle dans un cylindre pour créer le phénomène de giration, et avec une
sortie axiale où est mesurée la fréquence des tourbillons.

m Principe de fonctionnement du débitmètre à effet Coanda B


Le principe de fonctionnement de ce débitmètre repose sur le phénomène mis en

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


avant par le physicien Henri COANDA (physicien roumain, né en 1886, décédé en
1972).
Lorsqu’un fluide s’écoule, il a tendance à s’ « accrocher » à la paroi, même en
présence de la gravité. Faire par exemple l’expérience, lors de lavage de la vaisselle,
de faire s’écouler de l’eau sur la paroi extérieure d’une tasse ; l’eau ne parcourt pas
seulement la demie circonférence du récipient mais continue sa course pour quasiment
remonter sur encore quelques degrés d’angle.
De même, pour bien comprendre l’influence du débit, on peut remarquer qu’en
utilisant une théière, le résultat est différent suivant l’inclinaison du bec verseur,
c’est-à-dire selon le débit ; à fort débit, le thé s’écoule normalement dans la tasse, à
très faible débit, il y a du thé qui s’écoule le long du bec verseur. Le débit contribue à
l’accrochage de la couche limite. C’est ce que l’on appelle l’effet Coanda.
C’est ce principe qui est utilisé dans le débitmètre à effet Coanda. Le flux entrant
dans l’appareil s’accroche à une paroi, ce qui a pour effet de décrocher le jet de
celle-ci et de l’accrocher à la paroi opposée. Cela forme une oscillation permanente
d’une paroi à l’autre.
En fonction de la vitesse d’entrée et de la géométrie interne de la chambre du
débitmètre, la période de cette oscillation va être perçue par un capteur situé sur
une paroi et transformée en signal vers le processeur. Le phénomène périodique
fait passer le débit par la valeur nulle.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Paroi latérale Capteur

Passage de retour
Orifice de contrôle

Figure 4.28 – Coupe d’un débitmètre à effet Coanda (doc T.I.)

93
4 • Les moyens de mesurage 4.5 Les débitmètres volumiques à effet Vortex

Le capteur peut être une thermistance gainée pour résister à l’abrasion, ou une
sonde de pression piézoélectrique encapsulée.

4.5.2 Principes de mesurage


Des précautions sont à observer quant à la position du débitmètre par rapport aux
obstacles sur les canalisations en amont et/ou en aval, sauf pour le type piézoprécessif.
Si, pour des raisons techniques, les distances préconisées ne pouvaient pas être
respectées, la mise en place de stabilisateur de flux du même type que ceux décrit
dans le chapitre Aéraulique devra être envisagée.

➊ ➋


Figure 4.29 – Montage possible en respectant les longueurs droites


(doc. KROHNE)

Montage possible en amont d’un coude (1), dans une conduite ascendante diago-
nale (2), sur une canalisation verticale (3) et en point bas d’une canalisation (4).

➊ ➋ ➌

Figure 4.30 – Autres montages possible en respectant les longueurs droites


(doc. KROHNE)

Au-dessus d’une canalisation (1) ou en dessous (2), sur une conduite verticale. À noter
que la position 2 est à éviter en présence d’eau glacée afin qu’une condensation
éventuelle ne vienne pas endommager le débitmètre.

94
4 • Les moyens de mesurage 4.5 Les débitmètres volumiques à effet Vortex

Figure 4.31 – Montage en fonction d’une vanne de régulation


(doc. KROHNE)
B

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Dans le cas de la figure 1, il faut respecter au moins 5 diamètres en amont de la
vanne de régulation. La position 2 est à éviter sauf à respecter au moins 35D.

Entrée Sortie

Convergent

2 × coudes 90° en 3D

15xDN 5xDN

Divergent
40xDN 5xDN

18xDN 5xDN Vanne de régulation

Coude 90° 50xDN 5xDN


ou pièce en T
Avec
tranquilisateur
20xDN 5xDN de débit
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

2 × coudes 90°
2xDN 8xDN 5xDN

25xDN 5xDN

Figure 4.32 – Longueurs droites à respecter


(d’après doc. Endress + Hauser)

95
4 • Les moyens de mesurage 4.6 Le débitmètre volumique à turbine

➊ ➋

Figure 4.33 – Montage à éviter car risque de présence d’air (doc. KROHNE)

Ce montage est à éviter en raison de la présence du point haut formé par la


conduite (1) qui engendre souvent la présence de poche de gaz (2).


Figure 4.34 – Montage à éviter si risque de canalisation non complètement en charge (doc. KROHNE)

Ces montages sont à éviter en raison de la canalisation verticale (3) ou de la


présence d’un coude directement en amont (4).

m Principe de mesurage du débitmètre piézo-précessif

Pour une mesure fiable, il faut entre 3D et 10 D en amont, et entre D et 5D en


aval du débitmètre suivant les constructeurs. La précision est d’environ ± 2 % du
débit mesuré.

m Principe de mesurage du débitmètre à effet Coanda

Pour une mesure fiable, il faut au minimum 15 D en amont, et 5D en aval du


débitmètre suivant les constructeurs.
La précision à attendre de ce type de débitmètre est de l’ordre de 1,50 % de la pleine
échelle. La perte de charge peut atteindre 50 000 Pa (0,5 bar) selon les modèles.

4.6 Le débitmètre volumique à turbine


4.6.1 Principe de fonctionnement
Le débitmètre volumique à turbine, aussi appelé à rotor hélicoïdal, est d’une appli-
cation très courante dans le domaine du génie climatique en raison de sa compati-
bilité avec quasiment tous les liquides, et cela dans des plages de température et de
pression très larges.

96
4 • Les moyens de mesurage 4.6 Le débitmètre volumique à turbine

Son principe de fonctionnement repose la rotation d’une hélice (d’une roue de


turbine ou d’un moulinet), placée dans l’axe de la canalisation, dont la vitesse de rota-
tion angulaire est proportionnelle à la vitesse du fluide sous pression qui la traverse.

1234567
Transducteur
Indicateur

A D C B

B
Capteur

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


A conduite sous pression C moulinet à hélice
B liquide en circulation D support de fixation

Figure 4.35 – Principe de fonctionnement (doc. T.I.)

Ce principe physique s’exprime par :


q=k.ω
avec :
q = débit volumique, en m3/s.
k = constante caractéristique du compteur.
ω = vitesse de rotation de l’hélice à l’instant t.
Le volume V de liquide qui circule entre t1 et t2 est égal à :
t2
V = k ∫ ω .dt
t1

H
A corps à tubulures taraudées
G F I
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

B hélice à 2 ou 4 pales
C,C′ tranquilisateurs – porte-palier
D palier de support
D′ palier de support et de butée
E B
E moyeu de l’hélice comportant
Liquide
un aimant inducteur
F bobinage induit
D
G support de bobinage
H câble de raccordement
I taille à 6 pans du corps
pour serrage sur conduite
C A D′ C′

Figure 4.36 – Principe de fonctionnement (doc T.I. et Faure-Herman)

97
4 • Les moyens de mesurage 4.7 Les débitmètres volumétriques

4.6.2 Principe de mesurage


La mesure du débit réel est perturbée par la qualité intrinsèque du débitmètre :
– le rotor a une certaine masse, donc une inertie, qui engendre un certain retard
pour indiquer la valeur « réelle » du débit lors de variation de régime ;
– la qualité de fabrication des ailettes, et notamment leur épaisseur, doit limiter
les turbulences en toutes circonstances ;
– la viscosité du fluide exerçant une force sur le rotor sous forme d’un couple
résistant, le débit peut être sous-estimé. Il convient d’installer le type de comp-
teur qui correspond au fluide véhiculé ;
– la rotation du rotor sur ses paliers engendre inévitablement des frottements,
donc une perte d’énergie, qui peuvent fausser la mesure. Un facteur correctif,
entrant dans la valeur de la constante k, est généralement appliqué par le cons-
tructeur ;
– sous l’effet de la pression, la chambre de mesure peut subir une déformation et
engendre ainsi, en plus d’une dégradation irréversible, une erreur de mesurage.
Il convient de respecter les limites d’utilisation du constructeur.
Afin d’éviter des contraintes mécaniques sur les paliers du rotor, il est préférable
d’installer ce type de compteur sur des canalisations horizontales.
La précision du débitmètre volumique à turbine peut se situer entre ± 0,5 % et
± 1 % de la valeur mesurée.
La plage de température de fonctionnement est de 20 ˚C à 150 ˚C, sous 500 bars
maximum.
En cas d’utilisation ponctuelle d’un débitmètre en dehors de sa température
d’étalonnage, il est possible d’appliquer au débit mesuré un coefficient correcteur
qui se calcule de la façon suivante :
k′ = 1 + 3.a.(Tm – Te)
avec:
k′ = coefficient correcteur.
a = coefficient de dilatation linéaire du matériau constituant la partie intérieure du
mesureur (28.10–6 K–1 pour les alliages d’aluminium et 18.10–6 K–1 pour l’acier
inoxydable).
Tm = température du fluide mesuré, en K.
Te = température d’étalonnage (voir donnée constructeur), en K.

4.7 Les débitmètres volumétriques


4.7.1 Principes de fonctionnement
m Principe de fonctionnement du débitmètre à piston rotatif

Il est issu de la technologie de la pompe ROOTS et construit sur le même prin-


cipe, mais au lieu de fonctionner en tant qu’élément moteur pour le transport de
fluide ou de matière plus ou moins pulvérulente, il est utilisé comme récepteur
d’information sur le débit volumique circulant.

98
4 • Les moyens de mesurage 4.7 Les débitmètres volumétriques

La qualité des pales, ou engrenages, en forme de huit et le montage des arbres sur
roulements à billes, ou à aiguilles, permettent d’obtenir un faible couple résistant
donc, une faible perte de charge mécanique. Il n’en demeure pas moins que la
fuite de fluide entre les mobiles, ainsi qu’une périphérie du corps, doit être faible.
Dans ces conditions, le compteur est pratiquement volumétrique.

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Position 1 A Position 2

Position 3 Position 4

Figure.4.37 – Schéma de fonctionnement du débitmètre à piston rotatif (doc. T.I.)

C’est la vitesse du fluide sous pression qui fait tourner les pales (avec A = B) :
– en position 1, le fluide entre dans le volume A et sort du volume B ;
– en position 2, le volume A de fluide est contenu entre l’engrenage de gauche et
la paroi intérieure du carter, et finit de sortir du volume B ;
– en position 3, le volume A s’évacue vers l’extérieur du débitmètre, pendant que
le fluide entre dans le volume B ;
– en position 4, le volume B de fluide est contenu entre l’engrenage de droite et la
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

paroi intérieure, pendant que le fluide entre dans le volume A, etc.


Pour chaque tour complet d’une pale sur 360˚, il y a deux volumes de comptabilisés.
Le volume cyclique du compteur est égal à 4 volumes.

m Principe de fonctionnement du débitmètre à roues ovales

Le principe de fonctionnement est exactement le même que celui du piston rotatif


sauf que les pales ont une forme elliptique et sont dentelées.
Un aimant permanent placé sur l’axe de chaque roue et un contact reed fixé sur le
stator permettent de comptabiliser les impulsions à chaque tour de roue, et ainsi le
volume qui a traversé le débitmètre.

99
4 • Les moyens de mesurage 4.7 Les débitmètres volumétriques

Figure 4.38 – Débitmètre


à roues ovales
(doc. Lutz)

m Principe de fonctionnement du débitmètre à piston oscillant

Utilisés aussi bien pour mesurer des débits de liquides clairs que des produits pétroliers
et des produits chimiques pour sa robustesse, le débitmètre à piston oscillant est
d’un fonctionnement très simple :
Sous l’effet de la pression du fluide, le piston interne tourne autour de son axe
dans la chambre de mesurage. Le fluide est admis et ressort de la chambre par des
lumières périphériques. En tournant, un compartiment se vide pendant qu’un
autre se rempli. Chaque cycle du piston laisse passer un volume connu de liquide.
Un élément magnétique dans le piston active un relais et un capteur d’impulsions
pour un mesurage du débit volumique.
Dans le schéma ci-dessous (en clair = présence liquide ; en grisé = vide) :
– position A : les compartiments 1 et 2 se remplissent pendant que 3 et 4 sont
vides ;
– position B : le compartiment 4 ne paraît plus pendant que les compartiments 1
et 2 sont pleins ;
– position C : le compartiment 2 se vide et devient le compartiment 4 ;
– position D : le compartiment 3 disparaît tandis que 1 est plein.

A B C O
Piston
oscillant 1 4 1 3 2 3 2 4

Axe de
rotation
2 3 2 1 4 1

Figure 4.39 – Schéma de fonctionnement du débitmètre à piston oscillant (doc. J. Lefèbvre)

m Principe de fonctionnement du débitmètre à vis

Sur le même principe de fonctionnement que les deux débitmètres précédents, ce


débitmètre comporte deux éléments tournants dont le volume interstitiel est
connu. Le fluide circulant fait tourner les deux vis hélicoïdales sans fin équipées de

100
4 • Les moyens de mesurage 4.7 Les débitmètres volumétriques

capteurs dont la rotation est perçue par des détecteurs inductifs transformant le
signal de fréquence.

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Figure 4.40 – Schéma d’un débitmètre à vis (doc. Krall/Kobold)

m Principe de fonctionnement du débitmètre à palette

À ne pas confondre avec le flow-switch qui n’a qu’une fonction « tout-ou-rien »


lorsqu’il est équipé d’un capteur I.L.S. (Interrupteur à Lamelle Sensible), le débit-
mètre à palette permet, grâce à la position de cette dernière perçue par un système
aimant-capteur, de connaître le débit le traversant.
Fonctionnant sur le même principe que le débitmètre à disque, celui à palette est
simplement équipé d’une aiguille (4) indicatrice de débit sur une échelle graduée
(5). La force exercée par le fluide sur la palette (1) fait déplacer le bras de l’aiguille
qui comprime un ressort qualibré (2). Le soufflet (3) en acier inox a pour fonction
d’assurer l’étanchéité entre le corps et le compartiment de mesure qui comprend
aussi le contacteur (6) et une lampe témoin (7).
4 5

6
Figure 4.41 – Schéma
d’un débitmètre à palette
et soufflet (doc. Kobold)
3
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Compte tenu de la masse de la palette, il est aussi recommandé de placer ce débit-


mètre de préférence sur une canalisation horizontale.
Il ne faut pas confondre cette appellation avec les débitmètres à « roues à palettes »
qui permettent de déterminer le débit de fluide en fonction du volume de la
chambre de mesurage et en comptabilisant le nombre de tours effectués.

101
4 • Les moyens de mesurage 4.8 Le débitmètre hybride à section variable

4.7.2 Principes de mesurage


m Principe de mesurage avec un débitmètre à piston rotatif
Ce type de débitmètre est insensible aux turbulences. Par conséquent, il n’est pas
nécessaire de prévoir de longueur droite en amont, ni en aval.
La plage de température de fonctionnement se situe entre 20 et 150 ˚C, jusqu’à
500 bars. On peut attendre une précision comprise entre 0,5 % et 4 % de la valeur
mesurée en fonction du constructeur.
m Principe de mesurage avec un débitmètre à roues ovales
Ce type de débitmètre est insensible aux turbulences. Par conséquent, il n’est pas
nécessaire de prévoir de longueur droite en amont, ni en aval.
On peut attendre une précision de 0,5 % et 2 % de la valeur mesurée.
m Principe de mesurage avec un débitmètre à piston oscillant
Ce type de débitmètre est insensible aux turbulences. Par conséquent, il n’est pas
nécessaire de prévoir de longueur droite en amont, ni en aval.
On peut attendre une précision située d’environ ± 1 % de la valeur mesurée.
m Principe de mesurage avec un débitmètre à vis
Ce type de débitmètre est recommandé surtout pour les liquides visqueux, voire
bitumeux.
Il insensible aux turbulences. Par conséquent, il n’est pas nécessaire de prévoir de
longueur droite en amont, ni en aval.
On peut attendre une précision située entre ± 1 % de la valeur mesurée.
m Principe de mesurage avec un débitmètre à palette
Ce type de débitmètre est assez sensible aux turbulences. Par conséquent, il est
nécessaire de prévoir au moins trois longueurs droites en amont et une en aval afin
d’obtenir un flux stable au niveau de la palette.
On peut attendre une précision située entre ± 1 % et ± 2 % de la valeur mesurée.

4.8 Le débitmètre hybride à section variable


4.8.1 Principe de fonctionnement
Un débitmètre à section variable, appelé aussi rotamètre, est composé d’un tube,
généralement en verre, de forme tronconique dont la section s’accroît vers le haut
et à l’intérieur duquel se trouve un flotteur. Le fluide arrive par la partie basse du
cône et le traverse en exerçant une force sur le flotteur. Plus le débit est important
et plus le flotteur s’élève libérant un espace annulaire de plus en plus grand.
Les modèles les plus récents sont équipés de sondes dont le signal de sortie est
proportionnel au déplacement du flotteur.
Il est à noter que le terme « flotteur » est impropre car il peut être en acier inox, en
céramique, en ébonite, etc, de manière à être compatible avec la nature corrosive
éventuellement du fluide et permettre aussi d’utiliser une échelle de lecture aisée.

102
4 • Les moyens de mesurage 4.8 Le débitmètre hybride à section variable

La position d’équilibre du flotteur est fonction de l’écoulement de bas en haut du


fluide, du poids du flotteur et de la poussée d’Archimède correspondant à la poussée
hydrostatique.
Dans le cas de débitmètre pour les hautes températures/hautes pression, le tube est
métallique. Le flotteur n’étant plus visible, un système d’accouplement magné-
tique permet le report de sa position à l’extérieur du cylindre.
Chaque constructeur définit lui-même les réglettes de graduations propres aux
caractéristiques dimensionnelles de ses flotteurs et du tube tronconique, en intégrant
aussi la viscosité dynamique du fluide, et en fonction du débit nominal.

B2
B

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


R2

b2

b1 butée inférieure V
b2 butée supérieure
B1, B2 bouchons de nettoyage
F flotteur T
J joint torique
M monture
r ressort M
R1 raccord d’entrée
R2 raccord de sortie
F
T tube
V encadrement vitré
b1

Ensemble
r J tube
flotteur
R1

B1
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 4.42 – Débitmètre à section variable (doc. T.I.)

4.8.2 Principe de mesurage


D’une installation très simple comme tout élément de tuyauterie, le débitmètre
doit être toutefois posé strictement verticalement. À défaut, une erreur de mesure
égale à cos θ serait à considérer.
Dans des conditions d’installation normale, le débit peut varier dans la proportion
de 1 à 10 avec une précision de 0,5 % à 4 % de la valeur mesurée.
Ce type de débitmètre est insensible aux turbulences. Par conséquent, il n’est pas
nécessaire de prévoir de longueur droite en amont, ni en aval.

103
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

a
P

I
Figure 4.43 – Installation
d’un débitmètre à section variable
I vannes d’isolement (doc. T.I.). « a » = installation
P vannes de by-pass sur canalisation verticale ;
« b » = installation
sur canalisation horizontale

I I b

La plage de température de fonctionnement se situe entre 20 et 100 ˚C (au-delà,


les contraintes de dilatation du flotteur sont particulières) jusqu’à 30 bars pour les
tubes en verre, et de 400 ˚C à 300 bars pour les tubes métalliques.
On peut attendre une précision comprise entre 0,5 % et 4 % de la valeur mesurée.

4.9 Les débitmètres déprimogènes


4.9.1 Principes de fonctionnement
On considère que les débitmètres déprimogènes sont parfois qualifiés d’hybrides
car ils peuvent, suivant le modèle utilisé, déterminer un débit massique ou un débit
volumique.
m Principe de fonctionnement du débitmètre à diaphragme

Le diaphragme est un appareil déprimogène constitué d’une plaque mince percée


d’un orifice circulaire, appelé disque, insérée entre deux brides dans la conduite où
circule un fluide en charge et en régime subsonique. La mesure de l’écart de pression
statique mesurée de part et d’autre du diaphragme, correspondant à la pression
différentielle, permet de connaître sa perte de charge et ainsi de déterminer le débit
qui le traverse en fonction de ses caractéristiques de construction normalisées.
La conduite doit être complètement remplie dans la section de mesure.

104
E
Face amont < 0,10

A B
Angle du
chanfrein

45°
Épaisseur
de l’orifice 45°

∅D conduite
d 2d
Sens de

∅d orifice
l’écoulement Arrondi en forme
de quart de Angle du
cercle de chanfrein F
4 • Les moyens de mesurage

rayon r
d

1,5 d ou D
e
Arête amont
c Orifice à entrée conique [3]

b Orifice quart de cercle [3] Axe de symétrie


de révolution

D
d
a Diaphragme à bord amont vif,
normalisé ISO [2]

a
∅D ∅d Sens de l’écoulement

Arêtes aval
H et J

θ θ
+, – prises de oression amont et aval Arêtes
a largeur de la fente annulaire amont G
pour β ≤ 0,65 : a ≤ 0,03 D
pour β > 0,65 : 0,01 D ≤ a ≤ 0,02 D
e : le plus faible possible
d Plaque à orifice excentré [1] e Plaque à segmental [1] f chambre annulaire [1]

Figure 4.44 – Différentes plaques de diaphragme (doc. T.I. et AFNOR)


4.9 Les débitmètres déprimogènes

105
LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES
B
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

C’est un appareil de mesurage exclusivement en poste fixe. De part sa fonctionna-


lité, il n’est pas utilisable en appareil portatif. Les diaphragmes sont prévus dès la
construction de l’installation et incérés dans les conduites. Les opérations de
mesurage seront réalisées depuis les prises de pression amont et aval extérieures.
Le diaphragme est utilisable indifféremment en présence fluide compressible ou
incompressible.
Les principales spécifications concernant la plaque sont :
– face amont plane, de rugosité k (hauteur totale) inférieure à 0,0003 d à l’inté-
rieur d’un cercle de diamètre 1,5 d concentrique à l’orifice.
– face aval plane parallèle à la face amont.
e ≤ E ≤ 0,05 d et 0,005 D ≤ e ≤ 0,02 D.
– F = 45˚ ± 15˚.
– si E ≤ 0,02 D, le chanfrein n’est pas obligatoire.
– arête amont G vive.
– détermination de d comme moyenne des mesures d’au moins 4 diamètres
répartis angulairement (aucune des 4 mesures ne différant de la moyenne de
plus de 5 ⋅ 10–4 d).
Les principales conditions d’emploi concernant la plaque sont :
– d ≥ 0,0125 m.
– 0,05 m ≤ D ≤ 1 m.
d d
– 0,20 ≤ ---- ≤ 0,75 maximum. Le rapport ---- se symbolise par β.
D D
k
– ---- ≤ 10 –3.
D
∆p
– ------ ≤ 0,25.
p1

Figure 4.45 – Exemple de plaques de diaphragme (doc. Schlumberger)

106
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Cette méthode de mesurage consiste donc à interposer un élément perturbateur


de caractéristiques connues, le diaphragme, sur le passage du fluide s’écoulant dans
la conduite, et qui crée ainsi une pression différentielle du fluide entre l’amont et
le col d’une part, et entre le col et l’aval d’autre part.
Il est à noter que les plaques de diaphragme sont normalisées, alors que les
diaphragmes à orifice excentré, à orifice segmental (type quart de cercle), à orifice
annulaire (appelé aussi orifice à cible)…ne sont pas normalisés en France.
Le profil des vitesses au passage du col est très caractéristique comme l’indique la
figure 4.46 :

1 2 3

Pression absolue, kPa


B
130

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


120

110

Écoulement

Mercure

Figure 4.46 – Profil des vitesses dans le col du diaphragme (doc. T.I.)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

La figure 4.46 schématise l’écoulement d’un fluide dans une conduite fermée
cylindrique et de section constante, au passage d’un diaphragme sans épaisseur
percé d’un orifice de section circulaire et centré.
À débit constant, dans une conduite complètement remplie, chacune des sections
droites 1, 2 et 3 est traversée en des temps égaux par des masses égales de matière ;
la vitesse d’écoulement est donc, par exemple, plus élevée en 2 qu’en 1, de sorte que
l’énergie cinétique du fluide s’accroît localement à la traversée de l’étranglement.
L’évolution de la pression est également schématisée par le bargraphe figuré au-
dessus de la conduite. Il est à noter que ce n’est pas au droit de la constriction que
la veine fluide active est la plus étroite mais un peu en aval, dans le plan dit « Vena
Contracta » qui correspond à la section 2.

107
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

La chute de pression statique à la traversée de la constriction entraîne une diminu-


tion temporaire de la densité du fluide, très généralement négligeable pour les
liquides, mais non pour les gaz, ce qui accroît encore leur vitesse et leur énergie
cinétique. Par ailleurs, le fluide, en aval de l’étranglement, retrouve nécessairement
la vitesse qu’il avait en amont puisque le bilan matière est nul. En ce qui concerne
le bilan énergétique, une partie de l’énergie interne du fluide amont est perdue par
frottement à la traversée de la constriction, et c’est l’énergie de pression qui en assure
la compensation : la pression amont en 1 n’est pas entièrement restaurée en 3.
C’est la différence de pression entre l’amont (section droite 1) et l’aval immédiat
de la constriction (au voisinage de la section droite 2) qui est exploitée pour mesurer
le débit dans la conduite.
Dans le cas d’un liquide, il est indispensable de connaître la masse volumique du
fluide et sa viscosité (soit dynamique µ, soit cinématique υ). La masse volumique à
considérer sera celle à la prise de pression amont tandis que la température sera de
préférence celle en aval de la plaque du diaphragme.
On peut en déduire la valeur du débit-masse car celui-ci est directement lié à la
pression différentielle mesurée. L’équation qui lie ces deux grandeurs est la suivante :
q m = ------------------ ε --π- d 2∆p ρ 1
C 2
(1)
4 4
1–β
avec :
qm = débit-masse traversant le col (kg/s).
C = coefficient de décharge normalisé1.
d
β = rapport des diamètres de l’orifice ---- (sans dimension).
D
d = diamètre du col (ou de l’orifice) dans les conditions de service (m).
D = diamètre interne de la conduite dans les conditions de service en amont de
l’élément déprimogène (m).
ε = coefficient de détente normalisé2.
∆p = pression différentielle (Pa).
ρ1 = masse volumique du fluide en amont (kg/m3).
C
Le rapport ------------------ se symbolise parfois par la lettre α et s’appelle alors le « coeffi-
4
1–β
cient de débit ».
La valeur de β est limitée à 0,75.
Nota
Un exemple de calcul d’incertitude qui entache l’énergie thermique mesurée à partir d’un débit-
mètre à diaphragme est détaillé en annexe du chapitre « Rappels de métrologie ».

On peut calculer le débit-volume qv à l’aide de l’équation :


q
q v = -----m-
ρ

1. Les équations détaillées nécessaires au calcul du coefficient de décharge C et les tableaux correspondants
sont indiqués en annexe.
2. Les valeurs du coefficient de détente ε pour les diaphragmes sont indiquées ci-après.

108
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Le coefficient de décharge C relie le débit réel traversant l’appareil au débit théo-


rique et qui est donné par la formule suivante pour les fluides incompressibles :
4
qm 1 – β
C = ----------------------------
-
π 2
--- d 2∆p ρ 1
4
Se reporter au chapitre 3.1 « Rappel de mécanique des fluides appliquée aux
sondes de pression » pour ce qui concerne certaines similitudes des fluides incom-
pressibles et de l’air en considérant les hypothèses liées au domaine du génie clima-
tique.
C est fonction à la fois de la valeur du nombre de Reynolds et des valeurs du B
rapport des pressions et de l’exposant isentropique κ du gaz (pour mémoire, le

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


rapport de la capacité thermique à pression constante à la capacité thermique
massique à volume constant, dénommé γ, est égal à l’exposant isentropique κ dans
le cas des gaz parfaits).
On se rend compte que l’équation X permettant de calculer qm fait appel à la
valeur de C qui lui-même dépend du débit qm. Les valeurs de qm et de C sont dites
« corrélées ».
À la construction d’une installation, on est alors obligé de procéder à des calculs
itératifs pour déterminer le diamètre du diaphragme. On doit donc choisir d’abord :
– le type de diaphragme à utiliser ;
– une valeur du débit qm et la valeur correspondante de la pression différentielle ∆p.
L’équation (1) s’écrit alors sous la forme suivante :
2 4q m
C εβ
------------------ = -----------------------------
2
-
1–β
4 π D 2∆p ρ 1
Les valeurs de C en tant que fonction de β, de ReD et de D sont données à titre
indicatif dans les tableaux en annexe. Ces valeurs ne sont pas prévues pour une
interpolation précise. L’extrapolation n’est pas permise.
Pour mémoire, rappelons que le nombre de Reynolds Re, qui exprime le rapport
de la force d’inertie sur la force de viscosité, rapporté à un diamètre D, se calcule
de la manière suivante :
ρ .V.D V.D
ReD = --------------- = ----------
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

µ υ
avec :
ρ = la masse volumique du fluide en kg/m3.
υ
µ = la viscosité dynamique du fluide en kg.m–1.s–1, et µ = --- .
ρ
υ = la viscosité cinématique du fluide en m2/s.
V = la vitesse du fluide en m/s.
D = le diamètre de la canalisation en m.
Si Re < 2 320, on dit que l’écoulement est en régime « laminaire ».
Si Re >> 2 320, on dit que l’écoulement est régime « turbulent ».

109
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Entre Re = 2 320 et Re = 5 000, le régime est dénommé « transitoire ».

Viscosité cinématique [m2/s] huile lourde

huile de cylindre [vap. surch.]

[bar]
air 0,25

[bar]
air 0,5

air 1 [bar]

air 2 [bar]

huile de turbines
air 5 [bar]

huile légère

o-alcool

ecu

o-éther

o-mercure

0 20 40 60 80 100 120 140 160


Température [°C]

Figure 4.47 – Viscosité cinématique υ de quelques fluides en fonction de leur température


(Doc. MM. Porcher & Brun)

Le coefficient de détente ε est utilisé pour tenir compte de la compressibilité du


fluide :
--1-
p κ
ε = 1 – ( 0,351 + 0,256 β + 0,93 β ) 1 – ⎛ ----2-⎞
4 8
⎝ p 1⎠

110
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

avec :
κ = exposant isentropique du fluide (sans dimension). C’est le rapport de la varia-
tion relative de la pression à la variation relative de la masse volumique qui lui
correspond dans une transformation adiabatique. Cet exposant varie donc en
fonction de la nature du gaz, de sa température et de sa pression.
Pour rappel, le rapport de la capacité thermique à pression constante à la capacité
thermique massique à volume constant, dénommé γ , est égal à l’exposant isentro-
pique κ dans le cas des gaz parfaits.
Quelques valeurs de κ :
– pour les gaz monoatomiques : κ = 1,67 = 5/3 (exemple de l’Argon Ar, de
l’Hélium He…) ; B
– pour les gaz diatomiques : κ = 1,4 = 7/5 (exemple de l’air principalement cons-

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


titué d’azote N2 et d’oxygène O2, de l’hydrogène H2…) ;
– pour les gaz triatomiques : κ = 1,33 = 8/6 (exemple de l’ozone O3).
Cette équation n’est applicable que si τ ≥ 0,75.
Se reporter au tableau 4.1 à titre indicatif pour les certaines valeurs de ε.

Tableau 4.1 – Diaphragme – coefficient de détente ε (doc. AFNOR)


Rapport des
Coefficient de détente, e, pour p2/p1 égal à
diamètres
b b4 0,98 0,96 0,94 0,92 0,90 0,85 0,80 0,75
pour κ = 1,2
0,100 0 0,000 1 0,994 1 0,988 3 0,982 4 0,976 4 0,970 5 0,955 5 0,940 4 0,925 2
0,562 3 0,100 0 0,993 6 0,987 1 0,980 6 0,974 1 0,967 6 0,951 1 0,934 5 0,917 7
0,668 7 0,200 0 0,992 7 0,985 3 0,977 9 0,970 5 0,963 1 0,544 3 0,925 4 0,906 3
0,740 1 0,300 0 0,991 5 0,982 9 0,974 3 0,965 7 0,957 0 0,935 2 0,913 2 0,891 0
0,750 0 0,316 4 0,991 2 0,982 4 0,973 6 0,984 8 0,955 9 0,933 5 0,910 9 0,888 1
pour κ = 1,3
0,100 0 0,000 1 0,994 6 0,989 1 0,983 7 0,978 2 0,972 7 0,958 7 0,944 6 0,930 3
0,562 3 0,100 0 0,994 0 0,988 1 0,982 1 0,976 0 0,970 0 0,954 7 0,939 1 0,923 4
0,668 7 0,200 0 0,993 2 0,986 4 0,979 6 0,972 7 0,965 8 0,948 4 0,930 7 0,912 8
0,740 1 0,300 0 0,992 1 0,984 2 0,976 2 0,968 2 0,960 2 0,939 9 0,919 3 0,898 5
0,750 0 0,316 4 0,991 9 0,983 8 0,975 6 0,967 4 0,959 1 0,938 3 0,917 2 0,895 8
pour κ = 1,4
0,100 0 0,000 1 0,995 0 0,989 9 0,984 8 0,979 7 0,974 6 0,961 5 0,948 3 0,934 8
0,562 3 0,100 0 0,994 5 0,988 9 0,983 3 0,977 7 0,972 0 0,957 7 0,943 1 0,928 3
0,668 7 0,200 0 0,993 7 0,987 4 0,981 0 0,974 8 0,968 1 0,951 8 0,935 3 0,918 4
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

0,740 1 0,300 0 0,992 7 0,985 3 0,977 9 0,970 4 0,962 9 0,943 9 0,924 6 0,905 0
0,750 0 0,316 4 0,992 5 0,984 9 0,977 3 0,969 6 0,961 9 0,942 4 0,922 6 0,902 5
pour κ = 1,66
0,100 0 0,000 1 0,995 8 0,991 5 0,987 2 0,982 8 0,978 4 0,967 3 0,955 8 0,944 1
0,562 3 0,100 0 0,995 3 0,990 6 0,985 9 0,981 1 0,976 3 0,964 0 0,951 5 0,938 6
0,668 7 0,200 0 0,994 7 0,989 3 0,983 9 0,978 5 0,973 0 0,959 0 0,944 7 0,930 1
0,740 1 0,300 0 0,993 8 0,987 6 0,981 3 0,974 9 0,968 5 0,952 3 0,935 7 0,918 6
0,750 0 0,316 4 0,993 6 0,987 2 0,980 8 0,974 3 0,967 7 0,951 0 0,934 0 0,916 4
Note : ce tableau est donné à titre indicatif. Il n’est pas prévu pour une interpolation précise. L’extrapolation
n’est pas permise.

Expression de ε en fonction de qm et de C :

111
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

4
qm 1 – β
ε = --------------------------------
-
π 2
--- d C 2∆p ρ 1
4
La méthode adoptée pour représenter les variations à la fois du nombre de
Reynolds et des valeurs du rapport des pressions et de l’exposant isentropique,
consiste à multiplier le coefficient de décharge C de l’élément primaire considéré
par le coefficient de détente ε exécutés pour la même valeur du nombre de Reynolds.
Le coefficient de détente ε est égal à 1 lorsque le fluide est considéré comme incom-
pressible (liquide), et est inférieur à 1 lorsque le fluide est compressible (gazeux).
m Principe de fonctionnement du débitmètre à tuyère
La tuyère est un diaphragme profilé de manière à mouler au mieux la veine fluide
dans sa contraction. La section la plus étroite, appelée col, est prolongée par une
partie cylindrique au-delà de laquelle les filets fluides ne sont plus guidés. On mesure
la différence de pression entre l’amont et l’aval.

Figure 4.48 – Tuyères type ISA 1932 (doc. AFNOR)

112
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


a) Grand rapport d’ouverture (0,25 £ b £ 0,8)
Figure 4.49 – Tuyères
(doc. AFNOR)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

b) Petit rapport d’ouverture (0,2 £ b £ 0,5)

Comme pour le diaphragme, on peut en déduire la valeur du débit-masse car


celui-ci est directement lié à la pression différentielle mesurée. L’équation qui lie
ces deux grandeurs est la suivante :

q m = ------------------ ε --π- d 2∆p ρ 1


C 2
(1)
4 4
1–β

113
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

avec :
qm = débit-masse traversant le col (kg/s).
C = coefficient de décharge normalisé.
d
β = rapport des diamètres de l’orifice ---- (sans dimension).
D
d = diamètre du col (ou de l’orifice) dans les conditions de service (m).
D = diamètre interne de la conduite dans les conditions de service en amont de
l’élément déprimogène (m).
ε = coefficient de détente normalisé.
∆p = pression différentielle (Pa).
ρ1 = masse volumique du fluide en amont (kg/m3).
C
Le rapport ------------------ se symbolise parfois par la lettre α et s’appelle alors le « coeffi-
4
1–β
cient de débit ».
0,30 ≤ β ≤ 0,80 et 50 mm ≤ D ≤ 500 mm pour les tuyères type ISA 1932, et
lorsque ReD se trouve dans les limites suivantes :
– pour 0,30 ≤ β < 0,44 ; 7.104 ≤ ReD ≤ 107 ;
– pour 0,44 ≤ β < 0,80 ; 2.104 ≤ ReD ≤ 107.
– 0,20 ≤ β ≤ 0,80 et 50 mm ≤ D ≤ 630 mm pour les tuyères à long rayon, et
lorsque 104 ≤ ReD ≤ 107
Le coefficient de décharge C pour les tuyères type ISA 1932 se calcule avec l’équation :
6 1,15
) ⎛ --------⎞
4,1 2 4,15 10
C = 0,990 0 – 0,226 2 β – ( 0,001 75 β – 0,003 3 β
⎝ Re D⎠
Le coefficient de décharge C des tuyères à long rayon se calcule avec l’équation :
6
10 β
C = 0,996 5 – 0,006 53 -----------
Re D
Des tableaux de valeurs de C en fonction de β et de ReD sont donnés en annexe
pour ces deux types de tuyères.
Les valeurs du coefficient de détente ε pour les tuyères se calculent en général
selon l’équation :

κτ ⎞ ⎛ 1 – β ⎞ ⎛ 1 – τ
2⁄κ 4 (κ – 1) ⁄ κ
ε = ⎛ ------------
- ⎜ -----------------------
- ⎟ ----------------------------⎞
⎝ κ – 1⎠ ⎝ 4 2⁄κ ⎝ τ ⎠
1–β τ ⎠ 1 –

avec :
κ = exposant isentropique (rapport de la capacité thermique massique à pression
constante à la capacité thermique massique à volume constant.
τ = rapport des pressions p2 /p1.
β = rapport des diamètres d /D.

114
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Tableau 4.2 – Tuyère – coefficient de détente ε (doc. AFNOR)


Rapport des
Coefficient de détente, e, pour p2/p1 égal à
diamètres
b b4 1,00 0,98 0,96 0,94 0,92 0,90 0,85 0,80 0,75
pour κ = 1,2
0,200 0 0,001 6 1,000 0 0,987 4 0,974 7 0,961 9 0,949 0 0,935 9 0,902 8 0,868 7 0,833 8
0,562 3 0,100 0 1,000 0 0,985 6 0,971 2 0,956 8 0,942 3 0,927 8 0,891 3 0,854 3 0,816 9
0,668 7 0,200 0 1,000 0 0,983 4 0,966 9 0,950 4 0,934 1 0,917 8 0,877 3 0,837 1 0,797 0
0,740 1 0,300 0 1,000 0 0,980 5 0,961 3 0,942 4 0,923 8 0,905 3 0,860 2 0,816 3 0,773 3
0,795 3 0,400 0 1,000 0 0,976 7 0,954 1 0,932 0 0,910 5 0,889 5 0,839 0 0,790 9 0,744 8
0,800 0 0,409 6 1,000 0 0,976 3 0,953 3 0,930 9 0,909 1 0,887 8 0,836 7 0,788 2 0,741 8
pour κ = 1,3
0,200 0
0,562 3
0,001 6
0,100 0
1,000 0
1,000 0
0,988 4
0,986 7
0,976 6
0,973 4
0,964 8
0,960 0
0,952 8
0,946 6
0,940 7
0,933 1
0,909 9
0,899 0
0,878 1
0,864 5
0,845 4
0,829 4
B
0,668 7 0,200 0 1,000 0 0,984 6 0,969 3 0,954 1 0,938 9 0,923 7 0,885 9 0,848 1 0,810 2

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


0,740 1 0,300 0 1,000 0 0,982 0 0,964 2 0,946 6 0,929 2 0,912 0 0,869 7 0,828 3 0,787 5
0,795 3 0,400 0 1,000 0 0,978 5 0,957 5 0,936 9 0,916 8 0,897 1 0,849 5 0,803 9 0,759 9
0,800 0 0,409 6 1,000 0 0,978 1 0,956 7 0,9335 8 0,915 4 0,895 5 0,847 3 0,801 3 0,757 0
pour κ = 1,4
0,200 0 0,001 6 1,000 0 0,989 2 0,978 3 0,967 3 0,956 1 0,944 8 0,916 0 0,886 3 0,855 6
0,562 3 0,100 0 1,000 0 0,987 7 0,975 3 0,962 8 0,950 3 0,937 7 0,905 8 0,873 3 0,840 2
0,668 7 0,200 0 1,000 0 0,985 7 0,971 5 0,957 3 0,943 0 0,928 8 0,893 3 0,857 7 0,821 9
0,740 1 0,300 0 1,000 0 0,983 2 0,966 7 0,950 3 0,934 0 0,917 8 0,878 0 0,838 8 0,800 0
0,795 3 0,400 0 1,000 0 0,980 0 0,960 4 0,941 1 0,922 3 0,903 8 0,858 8 0,815 4 0,773 3
0,800 0 0,409 6 1,000 0 0,979 6 0,959 7 0,940 1 0,921 0 0,902 2 0,856 7 0,812 9 0,770 5
pour κ = 1,66
0,200 0 0,001 6 1,000 0 0,990 9 0,981 7 0,972 3 0,962 8 0,953 2 0,928 6 0,903 1 0,876 6
0,562 3 0,100 0 1,000 0 0,989 6 0,979 1 0,968 5 0,957 8 0,947 1 0,919 7 0,891 7 0,862 9
0,668 7 0,200 0 1,000 0 0,987 9 0,975 9 0,963 7 0,951 6 0,939 4 0,908 8 0,877 8 0,846 4
0,740 1 0,300 0 1,000 0 0,985 8 0,971 8 0,957 7 0,943 8 0,929 9 0,895 3 0,860 9 0,826 5
0,795 3 0,400 0 1,000 0 0,983 1 0,966 4 0,949 9 0,933 6 0,917 6 0,878 2 0,839 7 0,802 0
0,800 0 0,409 6 1,000 0 0,982 7 0,965 8 0,949 0 0,932 5 0,916 2 0,876 3 0,837 4 0,799 4
Note : ce tableau est donné à titre indicatif. Il n’est pas prévu pour une interpolation précise. L’extrapolation n’est pas
permise.

m Principe de fonctionnement du débitmètre à tube de Venturi

Comme le diaphragme, le tube de Venturi (quelquefois aussi appelé tube de Hers-


chel) est un appareil déprimogène. Il est constitué d’un convergent d’entrée, relié à
un col cylindrique qui se poursuit en un divergent. Le fluide est en charge et en
régime subsonique dans la conduite. La mesure de l’écart de pression statique
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

mesurée entre le côté amont et le col, correspondant à la pression différentielle,


permet de connaître sa perte de charge et ainsi de déterminer le débit qui le
traverse en fonction de ses caractéristiques de construction normalisées.
Le fluide peut être soit compressible, soit considéré comme incompressible.
Les principales spécifications concernant le tube lui-même sont :
– la longueur minimale du cylindre A est au moins égal à D ;
– le convergent tronconique B doit avoir un angle au sommet de 21˚ ± 1˚ ;
– la longueur du convergent B doit être approximativement égale à 2,7 (D-d) ;
– le col cylindrique C doit être de diamètre d et de longueur d ± 0,03d.

115
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Légende
1 convergent tronconique E
2 col cylindrique C
3 convergent tronconique B
4 col cylindrique ⊕ A
5 plans de raccordement
a 7° ≤ ϕ ≤ 15°
b Sens de l’écoulement
c Voir 5.4.7

Figure 4.50 – Tube de Venturi (doc. AFNOR)

– La longueur totale du tube de Venturi dépend de son mode de fabrication :


• avec convergent usiné : longueur de 50mm à 250 mm ;
• avec convergent en tôle brute soudée : longueur de 200 mm à 1 200 mm ;
• avec convergent brute de fonderie : 100 mm à 800 mm.
Pour ce qui concerne les prises de pression, des dispositions particulières sont à
respecter :
– si d ≤ 33,3 mm, le diamètre des prises doit être compris entre 4 mm et 10 mm
sans toutefois excéder 0,1 D pour les prises amont et 0,13 D pour les prises au col ;
– si < 33,3 mm, le diamètre des prises de pression amont doit être compris entre
0,1 d et 0,1 D, et le diamètre des prises au col doit être compris entre 0,1 d et
0,13 d ;
– le diamètre des prises de pression doit aussi être compatible avec la viscosité et la
propreté du fluide ;
– il doit y avoir au moins quatre prises de pression en amont et au col ;
– la longueur des prises de pression doit être d’au moins 2,5 fois leur diamètre
intérieur ;

116
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

– l’éloignement des prises de pression amont (cf. la distance c parallèle à l’axe du


tube sur la figure 4.50) varie suivant la fabrication du tube de Venturi :
• avec convergent usiné ou en tôle brute soudée : c = 0,5 D ± 0,05 D
• avec convergent brut de fonderie : c = 0,5 D ± 0,25 D
Les principales conditions d’emploi concernant la plaque sont :
– pour les convergents usinés :
• 50 mm ≤ D ≤ 250 mm
• 0,4 ≤ β ≤ 0,75
• 2.105 ≤ ReD ≤ 1.106
– pour les convergents en tôle brute soudée :
• 200 mm ≤ D ≤ 1 200 mm B
• 0,4 ≤ β ≤ 0,7

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


• 2.105 ≤ ReD ≤ 2.106
– pour les convergents brut de fonderie :
• 100 mm ≤ D ≤ 800 mm
• 0,3 ≤ β ≤ 0,75
• 2.105 ≤ ReD ≤ 2.106
À ce jour, la limite de pression d’utilisation est de 1 Mpa (≈10 bars).
Le principe de fonctionnement du Venturi est le même que pour le diaphragme.
C’est la différence de pression entre le cylindre en amont du convergent et le cylindre
en aval qui est exploitée pour mesurer le débit dans la conduite.

D > (6D)
∅D

∆p″
∆p′

a
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

a Perte de pression b Sens de l’écoulement

Figure 4.51 – Profil des vitesses dans le tube de Venturi (doc. AFNOR)

∆p″ – ∆p′
À titre indicatif, la perte de pression relative ξ = ------------------------ reste généralement
∆p
comprise entre 5 % et 20 %.

117
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

On peut en déduire la valeur du débit-masse car celui-ci est directement lié à la


pression différentielle mesurée. L’équation qui lie ces deux grandeurs est la suivante :

q m = ------------------ ε --π- d 2∆p ρ 1


C 2
4 4
1–β
avec :
qm = débit-masse traversant le col (kg/s).
C = coefficient de décharge.
d
β = rapport des diamètres de l’orifice ---- (sans dimension).
D
d = diamètre du col (ou de l’orifice) dans les conditions de service (m).
D = diamètre interne de la conduite dans les conditions de service en amont de
l’élément déprimogène (m).
ε = coefficient de détente.
∆p = pression différentielle (Pa).
ρ1 = masse volumique du fluide en amont (kg/m3).
Les valeurs du coefficient de décharge C sont les suivantes :
– pour un tube de Venturi à convergent usiné : C = 0,995 ;
– pour un tube de Venturi à convergent en tôle brute soudée : C = 0,985 ;
– pour un tube de Venturi à convergent brut de fonderie : C = 0,984.
C
Le rapport ------------------ se symbolise parfois par la lettre α et s’appelle alors le « coeffi-
4
1–β
cient de débit ».
Le coefficient de détente ε se calcule à partir de l’équation suivante :
2 κ–1 0
⎛ --κ- ⎞ ⎛ 4 ⎞⎛
------------⎞
κ
⎜ κτ ⎟ ⎜ 1 – β ⎟ ⎜ 1 – τ
ε = ----------- ------------------2- --------------------⎟
⎜ κ – 1⎟ ⎜ ---⎟ ⎜ 1 – τ ⎟
⎝ ⎠ ⎝ 1 – β 4 τ κ⎠ ⎝ ⎠
avec :
κ = exposant isentropique (rapport de la capacité thermique massique à pression
constante à la capacité thermique massique à volume constant.
τ = rapport des pressions p2 /p1.
β = rapport des diamètres d /D.
Cette équation n’est applicable que si τ ≥ 0,75.
Se reporter au tableau 4.3 à titre indicatif pour les certaines valeurs de ε.

m Principe de fonctionnement du débitmètre à Pitot moyenné

Le tube de Pitot moyenne installé sur les installations hydrauliques fonctionne sur
le même principe que celui destiné aux installations aérauliques (voir partie A),
sauf qu’il mesure la pression totale en plusieurs points, et non un seul en bout d’étrave,
et en calcule la moyenne.

118
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Tableau 4.3 – Venturi – coefficient de détente ε (doc. AFNOR)


Rapport des
Coefficient de détente, e, pour p2/p1 égal à
diamètres
b b4 1,00 0,98 0,96 0,94 0,92 0,90 0,85 0,80 0,75
pour κ = 1,2
0,300 0 0,008 1 1,000 0 0,987 4 0,974 5 0,961 6 0,948 6 0,935 4 0,902 1 0,867 8 0,832 7
0,562 3 0,100 0 1,000 0 0,985 6 0,971 2 0,956 8 0,942 3 0,927 8 0,891 3 0,854 3 0,816 9
0,668 7 0,200 0 1,000 0 0,983 4 0,966 9 0,950 4 0,934 1 0,917 8 0,877 3 0,837 1 0,797 0
0,740 1 0,300 0 1,000 0 0,980 5 0,961 3 0,942 4 0,923 8 0,905 3 0,860 2 0,816 3 0,773 3
0,750 0 0,316 4 1,000 0 0,980 0 0,960 3 0,940 9 0,921 8 0,903 0 0,857 1 0,812 5 0,769 0
pour κ = 1,3
0,300 0 0,008 1 1,000 0 0,988 3 0,976 4 0,964 5 0,952 4 0,940 2 0,909 2 0,877 3 0,844 5
0,562 3
0,668 7
0,100 0
0,200 0
1,000 0
1,000 0
0,986 7
0,984 6
0,973 4
0,969 3
0,960 0
0,954 1
0,946 6
0,938 9
0,933 1
0,923 7
0,899 0
0,885 9
0,864 5
0,848 1
0,829 4
0,810 2
B
0,740 1 0,300 0 1,000 0 0,982 0 0,964 2 0,946 6 0,929 2 0,912 0 0,869 7 0,828 3 0,787 5

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


0,750 0 0,316 4 1,000 0 0,981 5 0,963 2 0,945 2 0,927 4 0,909 8 0,866 7 0,824 6 0,783 3
pour κ = 1,4
0,300 0 0,008 1 1,000 0 0,989 1 0,978 1 0,967 0 0,955 7 0,944 4 0,915 4 0,885 5 0,854 6
0,562 3 0,100 0 1,000 0 0,987 7 0,975 3 0,962 8 0,950 3 0,937 7 0,905 8 0,873 3 0,840 2
0,668 7 0,200 0 1,000 0 0,985 7 0,971 5 0,957 3 0,943 0 0,928 8 0,893 3 0,857 7 0,821 9
0,740 1 0,300 0 1,000 0 0,983 2 0,966 7 0,950 3 0,934 0 0,917 8 0,878 0 0,838 8 0,800 0
0,750 0 0,316 4 1,000 0 0,982 8 0,965 8 0,948 9 0,932 3 0,915 8 0,875 2 0,835 3 0,796 0
pour κ = 1,66
0,300 0 0,008 1 1,000 0 0,990 8 0,981 5 0,972 1 0,962 5 0,952 9 0,928 1 0,902 4 0,875 8
0,562 3 0,100 0 1,000 0 0,989 6 0,979 1 0,968 5 0,957 8 0,947 1 0,919 7 0,891 7 0,862 9
0,668 7 0,200 0 1,000 0 0,987 9 0,975 9 0,963 7 0,951 6 0,939 4 0,908 8 0,877 8 0,846 4
0,740 1 0,300 0 1,000 0 0,985 8 0,971 8 0,957 7 0,943 8 0,929 9 0,895 8 0,860 9 0,826 5
0,750 0 0,316 4 1,000 0 0,985 4 0,971 0 0,956 6 0,942 3 0,928 1 0,892 8 0,857 7 0,822 8
Note : ce tableau est donné à titre indicatif. Il n’est pas prévu pour une interpolation précise. L’extrapolation n’est pas permise.

Sortie
pression
Sortie
pression

Figure 4.52 – Débitmètre Prises


à tube de Pitot moyenné de pression Prises
(doc. Emerson-Annubar-Auxitrol) de pression
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Le principe de fonctionnement du tube de Pitot moyenné repose donc sur la


mesure simultanée de deux pressions distinctes ; la pression totale moyennée dans
la veine de fluide et la pression statique régnant dans le conduit, permettant de
calculer la pression dynamique et d’en déduire la vitesse correspondante.
Pt = Ps + Pd

119
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

avec :
Pt = pression totale (Pa).
Ps = pression statique (Pa).
Pd = pression dynamique (Pa).
On peut facilement en déduire :
Pd = Pt − Ps = ∆P
En adaptant le théorème de Bernouilli au cas des fluides compressible et non visqueux
(voir 3.1), on peut en déduire l’équation de la vitesse du fluide en fonction de la
pression dynamique ∆P :

V = 2∆P-
---------
ρ
avec :
V = vitesse au point de mesure (m/s).
∆P = pression dynamique du fluide (Pa).
ρ = masse volumique du fluide (kg/m3).
Les tubes de Pitot moyennés présentent l’avantage d’être de construction très
simple et de mise en place facile. Le perçage d’un trou sur la génératrice supérieure
de la canalisation suffit, et cela est réalisable aussi sur des canalisations en (faible)
charge moyennant un outillage adapté.
Pour plus de détail, on pourra se reporter au chapitre 3.1.

m Principe de fonctionnement du débitmètre laminaire

Le débitmètre laminaire fonctionne aussi suivant le principe de la mesure du ∆P


en considérant le fait que la perte de charge d’un fluide est proportionnelle au
débit. Afin d’éviter les turbulences en diminuant le nombre de Reynolds, le stabi-
lisateur de flux est inclus dans l’équipement sous la forme de panneaux gaufrés
formant des canaux dans lesquels circule le fluide.
Il est assez rarement utilisé pour un liquide, mais il l’est couramment pour des gaz.

Figure 4.53 – Débitmètre laminaire et détail des canaux (doc. Meriam-Engineering Mesures)

De part leur construction, les débitmètres permettent de mesurer les débits avec
une grande précision mais sous réserve que ceux-ci soient propres pour éviter toute
obstruction des canaux.

120
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

m Principe de fonctionnement du débitmètre à V-cône

Comme pour le débitmètre laminaire, le débitmètre à V-cône stabilise lui-même le


fluide pour permettre un mesurage plus précis. La position centrale du cône opti-
mise l’homogénéité de la vitesse dans les champs de mesurage.
Pour mesurer le ∆P , une prise de pression est placée en amont du cône, et l’autre
se situe dans la face aval du cône lui-même.

Prise de pression amont


Prise de pression aval

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Figure 4.54 – Débitmètre V-cône (doc. McCrometer-Engeering Mesures)

m Principe de fonctionnement du débitmètre à coin

Appelé « wedge meter », le débitmètre à coin est aussi adapté pour les liquides
chargés et/ou visqueux.
Son principe de fonctionnement repose sur la présence d’un obstacle calibré dans
la veine liquide et qui crée une constriction connue. La pression est mesurée en
aval et en amont afin de connaître l’écart et de déterminer le débit avec les courbes
de calibration.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 4.55 – Débitmètre à coin (doc. Preso-Engineering Mesures)

4.9.2 Principes de mesurage


m Principe de mesurage avec un débitmètre à diaphragme

Le principe de la méthode de mesurage consiste donc à déduire la valeur du débit en


fonction des caractéristiques dimensionnelles du diaphragme, de la pression diffé-
rentielle « amont-aval » et des caractéristiques du fluide en écoulement.

121
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

La figure 4.56 indique la position des prises de pression en amont (A) et en aval (B).
En faisant des doubles mesures, on moyenne ainsi l’erreur de mesure de pression.

A–A
B–B
∆p ∆p

B
A

45° °
Ab 45
Bh

a Sens de l’écoulement
b Section A-A (amont), caractéristique valable aussi pour la section B-B (aval)

Figure 4.56 – Diaphragme avec prises de pression raccordées en « triple T »


(doc. AFNOR)

I 1b I 2c
1
∅D

∅d

I 1d
Légende 2
1 prises de pression à D et à D/2 I ′ 2d
2 prises de pression à la bride

a sens de l'écoulement
b I1 = D ± 0,1D
c I2 = 0,5D ± 0,02D pour β ≤ 0,6
0,5D ± 0,01D pour β > 0,6
d I1 = I2 = (25,4 ± 0,5) mm pour β > 0,6 et D < 150 mm
(25,4 ± 1) mm pour β ≤ 0,6
(25,4 ± 1) mm pour β > 0,6 et 150 mm ≤ D ≤ 1 000 mm

Figure 4.57 – Éloignement des prises de pression pour les diaphragmes


à D et D/2 et à prises de pression à la bride
(doc. AFNOR)

122
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Légende
1 bague porteuse avec fente annulaire f = épaisseur de la fente
2 prises individuelles c = longeur de la bague amont
3 prises de pression c' = longueur de la bague aval
4 bague porteuse b = diamètre de la bague porteuse
5 plaque du diaphragme a = largeur de la fente annulaire ou diamètre
de la prise individuelle
s = éloignement du premier écart de diamètre
amont de la bague porteuse
a sens de l’écoulement g, h = diemnsions de la chambre annulaire
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

∅j = diamètre de la prise de pression dans la chambre

Figure 4.58 – Éloignement des prises de pression


dans les angles pour les diaphragmes
(doc. AFNOR)

– pour β ≤ 0,65 : 0,005 D ≤ a ≤ 0,03 D ;


– pour β > 0,65 : 0,01 D ≤ a ≤ 0,02 D.
Si D < 100 mm, une valeur de a jusqu’à 2 mm est acceptable pour toute valeur
de β.
Pour toute valeur de β dans le cas d’un fluide propre ; 1 mm ≤ a ≤ 10 mm.

123
Tableau 4.4 – Longueurs droites minimales nécessaires en amont et en aval d’un diaphragme

124
(doc. AFNOR)Valeurs exprimées en multiples du diamètre intérieur, D

En amont (entrée) du diaphragme


En aval
(sortie) du
diaphragme

diamètres b
Rapport des
Brusque
£ 0,03Dd

(S ≥ 2D)a

dans des

(S > 30D)a
réduction

(5D ≥ S)a, b

(10D > S )a
symétrique
4 • Les moyens de mesurage

à densimètre

grand ouvert

(30D ≥ S ≥ 5D)a

dans des plans

Configuration S
Configuration S
Configuration S

(30D ≥ à ≥ 10D)a
perpendiculaires
2 à 11) et proche

de 2D à D sur une

ou sans extension
Robinet sphérique

Deux coudes à 90°


Deux coudes à 90°
Deux coudes à 90°
Deux coudes à 90°
Deux coudes à 90°
Deux coudes à 45°

Coude simple à 90°


Coude simple à 45°

dans le même plan :


dans le même plan :
dans le même plan :

Té simple à 90° avec


ou robinet à opercule
Accessoires (colonnes

longueur de 1,5D à 3D

plans perpendiculaires
Réduction concentrique
une longueur de D à 2D
(gaine thermo-métrique)

dans un plan quelconque


de 0,5D à D concentriqsur
Évasement concentriqune
Logement de thermomètre

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
– Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf Ae Bf
≤ 0,20 6 3 10 9 10 9 19 18 34 17 3 9 7 9 5 9 6 9 12 6 30 15 5 3 4 2
0,40 16 3 10 9 10 9 44 18 50 25 9 3 30 9 9 9 12 8 12 6 30 15 5 3 6 3
0,50 22 9 18 10 22 10 44 18 75 34 19 9 30 18 8 5 20 9 12 6 30 15 5 3 6 3
0,60 42 13 30 18 42 18 44 18 65h 25 29 15 30 18 9 5 26 11 14 7 30 15 5 3 7 3,5
0,67 44 20 44 18 44 20 44 20 60 18 35 15 44 18 12 6 28 14 18 9 30 15 5 3 7 3,5
0,75 44 20 44 18 44 22 44 20 75 18 44 15 44 18 13 8 36 18 24 12 30 15 5 3 8 4
Note 1 : Les longueurs droites minimales nécessaires sont des longueurs entre divers accessoires situés en amont ou en aval du diaphragme, et le diaphragme lui-même. Les longueurs
droites doivent être mesurées à partir de l’extrémité aval de la partie incurvée du coude le plus proche (ou du seul coude) ou du té ou de l’extrémité aval de la partie incurvée ou conique
de la réduction ou de l’évasement.
Note 2 : La plupart des coudes sur lesquels sont basées les longueurs de ce tableau ont un rayon de courbe églal à 1,5D.
a. S est la distance entre les deux coudes, mesurée de l’extrémité aval de la partie incurvée du coude amont à l’extrémité amont de la partie incurvée du coude aval.
b. Ce a n’est pas une bonne installation en amont, il convient d’utiliser un conditionneur d’écoulement quand cela est possible.
c. L’installation de logements de thermomètres (gaines thermométriques) ne changera pas les longueurs droites miminma est nécessaires en amopnt pour les autres accesssoires.
e. La colonne A de chaque accessoire donne des longueurs corrrepondant à des valeurs d’incertitude supplémentaire nulles.
f. La colonne B de chaque accessoire donne des longueurs correpsondant à des valeurs d’incertitude supplménentaire de 0,6 %.
g. La longueur droite mentionnée dans la colonne A donne une incertitude additionnelle nulle. Il n’y a pas de données dipsonibles pour ces longueurs droites plus courte qui pourraient
être utilisées pour donner des longueurs croisées nécessaires pour la colonne B.
4.9 Les débitmètres déprimogènes

h. Une longueur droite de 95D est nécessaire pour ReD > 2 × 106 si S < 2D.
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Ces types d’appareils déprimogènes noyés exigent de recourir à l’emploi de grandes


longueurs droites de part et d’autre de l’appareil, ces longueurs étant plus grandes
lorsqu’une singularité relativement proche provoque des perturbations de l’écoule-
ment.
On notera sur le tableau 4.4 que les longueurs minimales à respecter croissent avec
d
le rapport de diamètres ---- = β de l’appareil.
D
Les longueurs spécifiées dans le tableau 4.4 doivent être considérées comme des
valeurs minimales. Pour des travaux de recherche ou d’étalonnage en particulier, il
est recommandé de doubler au moins les valeurs en amont afin de minimiser
l’incertitude de mesurage.
Lorsque les longueurs droites utilisées sont supérieures ou égales aux valeurs spécifiées
B
dans les colonnes A pour l’incertitude supplémentaire nulle, il n’est pas nécessaire

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


d’augmenter le coefficient de décharge C.
Lorsque la longueur droite d’amont ou d’aval est inférieure à la valeur indiquée
dans les colonnes A, tout en étant supérieure ou égale aux valeurs figurant dans les
colonnes B correspondant à l’ « incertitude supplémentaire de 0,5 % », une incer-
titude supplémentaire de 0,5 % doit être ajoutée d’une manière arithmétique à
l’incertitude du coefficient de décharge C.
Afin d’obtenir un régime d’écoulement complètement établi en supprimant
notamment les phénomènes de giration du fluide dans la conduite, il conviendra
de mettre en place un redresseur d’écoulement ou conditionneur d’écoulement.
Cela est nécessaire lorsque les longueurs droites en amont sont insuffisantes lorsque
l’installation existante n’a pas la géométrie requise ou si l’on souhaite obtenir un
meilleur niveau d’incertitude de mesure.
Ces deux types de « stabilisateur » font l’objet d’essais de conformité normalisés
qu’il n’est pas nécessaire de développer dans le cadre du présent ouvrage mais on
peut retenir les différents modèles suivants :

M Redresseur d’écoulement

Un redresseur d’écoulement est un appareil qui élimine ou réduit considérablement


les perturbations, mais qui peut ne pas respecter le rapport de vitesse axiale locale
sur la vitesse axiale maximale de 5 %.
Il en existe principalement 3 modèles.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

le redresseur à faisceau de 19 tubes


Il consiste en un faisceau de tubes parallèles et tangents entre eux, fixés les uns aux
autres et maintenus à l’intérieur de la conduite.
Lors de la pause, il est impératif de s’assurer du parallélisme des tubes avec l’axe de
la conduite.
Les dimensions du stabilisateur doivent répondre aux caractéristiques suivantes :
– 0,95 D ≤ Df ≤ D
– L ≥ 10 dt
– 2D ≤ L ≤ 3D

125
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

60
°
45°
1

Db
4

La

dt ≤ 0,2D L ≥ 10dt

Légende
1 espace à réduire au minimum
2 paroi de la conduite
3 épaisseur de la paroi de tube (inférieure à 0,025D)
4 emplacements optionnels pour cales de centrage (d’ordinaire 4 emplacements)
a la longeur, L, doit se situer entre 2D et 3D, de préférence le plus proche possible de 2D
b Df est le diamètre extérieur du redresseur d'écoulement, et 0,95D ≤ Df ≤ D

Figure 4.59 – Redresseur à faisceau de 19 tubes (doc. AFNOR)

avec:
D = diamètre intérieur de la conduite.
Df = diamètre extérieur du redresseur.
L = longueur du redresseur.
dt = diamètre extérieur du tube constituant le faisceau.
Les longueurs droites à respecter entre les diaphragmes et les redresseurs d’écoulement
à 19 tubes sont les suivantes :

126
Tableau 4.5 – Exemples de distances entre accessoire, diaphragme et stabilisateur (doc. AFNOR)
Valeurs exprimées en multiples du diamètre intérieur, D

Rapport Deux coudes à 90° b


Coude simple à 90° b Té simple à 90° Tout accessoire
des dans des plans perpendiculaires (2D ≥ S)a
diamètres b 30 > Lf ≥ 18 Lf ≥ 30 30 > Lf ≥ 18 Lf ≥ 30 30 > Lf ≥ 18 Lf ≥ 30 30 > Lf ≥ 18 Lf ≥ 30
1 2 3 4 5 6 7 8 9
– Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd
≤ 0,2 5 à 14,5 1 à ne 5 à 25 1 à ne 5 à 14,5 1 à ne 5 à 25 1 à ne 5 à 14,5 1 à ne 1 à 25 1 à ne 5 à 11 1 à ne 5 à 13 1 à ne
0,4 5 à 14,5 1 à ne 5 à 25 1 à ne 5 à 14,5 1 à ne 5 à 25 1 à ne 5 à 14,5 1 à ne 1 à 25 1 à ne 5 à 11 1 à ne 5 à 13 1 à ne
11,5 à 11,5 à
0,5 3 à ne 11,5 à 25 3 à ne 9,5 à 14,5 1 à ne 9 à 25 1 à ne 11 à 13 1 à ne 9 à 23 1 à ne fg 3 à ne 3 à ne
14,5 14,5
4 • Les moyens de mesurage

13,5 à
0,6 12 à 13 5 à ne 12 à 25 5 à ne 6 à ne 9 à 25 1 à ne fh 7 à ne 11 à 16 1 à ne f 7 à ne 12 à 16 6 à ne
14,5
0,67 13 7 à ne 13 à 16,5 7 à ne 13 à 14,5 7 à ne 10 à 15 5 à ne f 8 à ne 11 à 13 6 à ne f 8 à 10 13 6 à ne
0,75 14 8à ne 14 à 16,5 8à ne f 9,5 à ne 12 à 12,5 8à ne f 9à ne 12 à 14 7à ne f 9,5 f 7 à n – 1,5e
13 13 14 à 16,5 14 à 16,5 13,5 à 13,5 à 12 à 12,5 12 à 12,5 13 13 12 à 13 12 à 13 9,5 9,5 13 13
Recom-
pour pour pour pour 14,5 pour 14,5 pour pour pour pour pour pour pour pour pour pour pour
mandé
β ≤ 0,67 β ≤ 0,75 β ≤ 0,75 β ≤ 0,75 β ≤ 0,67 β ≤ 0,75 β ≤ 0,75 β ≤ 0,75 β ≤ 0,54 β ≤ 0,75 β ≤ 0,75 β ≤ 0,75 β ≤ 0,46 β ≤ 0,75 β ≤ 0,67 β ≤ 0,75
Note : Les longueurs droites données dans le présent tableau sont les longueurs autorisées entre l’extrémité aval d’un redresseur d’écoulement à faisceau de 19 tubes (1998) et
le diagphragme, étant donné qu’un accessoire particulier est installé en amont du redresseur d’écoulement à faisceau de 19 tubes (1998) à une distance Lf du diaphragme. La distance Lf
à partir du diaphragme est mesurée à l’extrémité aval de la partie incurvée du coude le plus proche (ou du seul coude) ou du té, ou à l’extrémité aval de la partie incurvée ou conique
de la réduction ou de l’évasement. Les valeurs recommandées indiquent les emplacements du faisceau de tubes applicables sur une plage spécifiée de Y.
a S est la distance entre les deux coudes, mesurée de l’extrémité aval de la partie incurvée du code amont à l’extrémité amont de la partie incurvée du coude aval.
b Il convient que les coudes aient un rayon de courbure égal à 1,5D.
c La colonne A de chaque accessoire donne des longueurs correpondant à des valeurs d’« incertitude supplémentaire nulles ».
d La colonne B de chaque accessoire donne des longueurs correspondant à des valeurs d’« incertitude supplémentaire de 0,5 % ».
e n est le nombre de diamètres nécessaire pour que l’extrémité amont du redresseur d’écoulement à faisceau de 19 tubes (1998) soit située à 1D de l’extrémité aval de la partie incurvée ou
conique de l’accessoire le plus proche. Il est souhaitable que la longueur entre l’extrémité amont du redresseur d’écoulement à faisceau de 19 tubes (1998) et de l’extrémité avant de la
partie incurvée ou conique de l’accessoire la plus proche soit d’au moins 2,5D, sauf si ce 2 ne donne pas une valeur acceptable pour la distance entre le diaphrame et l’extrémité aval du
redresseur d’écoulement à faisceau de 19 tubes (1998).
f Il n’est pas possible de trouver un emplacement acceptable pour un redresseur d’écoulement à faisceau de 19 tubes (1998) en aval de l’accessoire particulier pour toutes les valeurs de la Lf
auxquelles s’appplique la colonne.
g Si β = 0,46, une valeur de 9,5 est possible.
h Si β = 0,54, une valeur de 13 est possible.
4.9 Les débitmètres déprimogènes

127
LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES
B
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

3D
1
2D 13D ± 0,25D

≥ 30D

2
15D

3D 13D
2D 12D

30D
18D

Légende
1 emplacement de tout accessoire placé à n'importe quelle distance en amont du coude simple
2 emplacement de l’accessoire précédent, placé avant une longueur droite requise en amont
du coude simple

Figure 4.60 – Redresseur en aval d’un coude (doc. AFNOR)

La perte de charge de ce type de stabilisateur est estimée à :


ρV 2
∆p c = 0,75 ⎛ ---------⎞
⎝ 2 ⎠
avec :
ρ = masse volumique du fluide.
V = vitesse axiale moyenne du fluide dans la conduite.
Il y a lieu de se rapprocher du fabricant pour déterminer plus exactement les
dimensions du conditionneur en fonction du débit et du diamètre de la canalisation.

Le redresseur AMCA
Il consiste en un nid-d’abeilles à mailles carrées de paroi très minces.
La perte de charge de ce type de stabilisateur est estimée à :
ρV 2
∆p c = 0,25 ⎛ ---------⎞
⎝ 2 ⎠

128
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

∅D
0,075D
B

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


0,075D 0,45D

Figure 4.61 – Redresseur type AMCA (doc. AFNOR)

Le redresseur en étoile
Il est constitué de huit aubes radiales angulairement équidistantes et de très faible
épaisseur.

2D

Figure 4.62 – Redresseur


en étoile
(doc. AFNOR)

La perte de charge de ce type de stabilisateur est estimée à :


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

ρV 2
∆p c = 0,25 ⎛ ---------⎞
⎝ 2 ⎠
M Conditionneur d’écoulement
Un conditionneur permet de réduire à la fois les perturbations et d’obtenir un
rapport de vitesse axiale à la vitesse maximale dans la section d’au plus 5 %. Il est
généralement constitué d’une plaque perforée.
Par rapport au redresseur d’écoulement, le conditionneur d’écoulement présente
aussi l’avantage d’un encombrement plus réduit dans la conduite, de l’ordre de D/8
à moins de 2D.
Il en existe principalement 6 modèles.

129
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Le conditionneur GALLAGHER
Il se compose d’un dispositif anti-tourbillon (1), d’une chambre de conditionne-
ment (2) et de l’appareil profilé (3).

2
Légende
1 dispositif antitourbillon (modèles à tubes) : faisceau concentrique uniforme à 19 tubes
(éventuellement monté sur broches)
2 dispositif antitourbillon (modèles à aubes) : 8 aubes de longueur 0,125D à 0,25D, concentriques
par rapport à la conduite (le dispositif peut être placé à l’entrée du passage de mesure)
3 appareil profilé : modèle 3-8-16 (voir la note ci-dessous)
NOTE Le modèle 3-8-16 pour un appareil profilé se présente comme suit :
– 3 trous sur un diamètre de cercle de 0,15D à 0,155D ; leur diamètre est tel que la somme
de leurs aires est comprise entre 3 % et 5 % de l'aire de la conduite ;
– 8 trous sur un diamètre de cercle de 0,44D à 0,48D ; leur diamètre est tel que la somme
de leurs aires est comprise entre 19 % et 21 % de l'aire de la conduite ;
– 3 trous sur un diamètre de cercle de 0,81D à 0,85D ; leur diamètre est tel que la somme
de leurs aires est comprise entre 25 % et 29 % de l'aire de la conduite.

Figure 4.63 – Conditionneur Gallagher (doc. AFNOR)

La perte de charge de ce type de stabilisateur est estimée à :


ρV 2
∆p c = 2 ⎛ ---------⎞
⎝ 2 ⎠

Les conditionneurs ZANKER


Le conditionneur ZANKER est constitué d’une plaque percée de trous de dimen-
sions particulières et suivis de canaux (Figure 4.64) ou d’une simple plaque perforée
(Figure 4.65)

130
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


a Diamètre de trou 0,141D, diamètre de cercle 0,25D, 4 trous
b Diamètre de trou 0,139D, diamètre de cercle 0,56D, 8 trous
c Diamètre de trou 0,136 5D, diamètre de cercle 0,75D, 4 trous
d Diamètre de trou 0,11D, diamètre de cercle 0,85D, 8 trous
e Diamètre de trou 0,077D, diamètre de cercle 0,90D, 8 trous
f Sens de l’écoulement

Figure 4.64 – Conditionneur type Zanker avec canaux (doc. AFNOR)

Figure 4.65 – Conditionneur


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

type Zanker à plaque


(doc. AFNOR)

a Diamètre de trou 0,141D, diamètre de cercle 0,25D, 4 trous


b Diamètre de trou 0,139D, diamètre de cercle 0,56D, 8 trous
c Diamètre de trou 0,136 5D, diamètre de cercle 0,75D, 4 trous
d Diamètre de trou 0,11D, diamètre de cercle 0,85D, 8 trous
e Diamètre de trou 0,077D, diamètre de cercle 0,90D, 8 trous

131
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Les distances à respecter dans les deux cas ci-dessus sont les suivantes :
– Lf ≥ 17 D
– 7,5 D ≤ Ls ≤ Lf – 8,5 D
avec :
Lf : distance entre le diaphragme et l’accessoire le plus proche.
Ls : distance entre la face aval du conditionneur et le diaphragme.
D : diamètre intérieur de la conduite.
La perte de charge du stabilisateur Zanker est estimée à :
ρV 2
∆p c = 5 ⎛ ---------⎞
⎝ 2 ⎠
La perte de charge du stabilisateur Zanker à plaque est estimée à :
ρV 2
∆p c = 3 ⎛ ---------⎞
⎝ 2 ⎠

Figure 4.66 – Conditionneur


type NOVA K-Lab
(doc. AFNOR)

La perte de charge de ce type de stabilisateur est estimée à :


ρV 2
∆p c = 2 ⎛ ---------⎞
⎝ 2 ⎠

Figure 4.67 – Conditionneur


à plaque type NEL-Spearman
(doc. AFNOR)

132
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

En fonction du diamètre D de la canalisation, il y aura :


– une couronne de 4 trous d1 de diamètre 0,10 D sur un diamètre de cercle
0,18 D ;
– une couronne de 8 trous d2 de diamètre 0,16 D sur un diamètre de cercle
0,48 D ;
– une couronne de 16 trous d3 de diamètre 0,12 D sur un diamètre de cercle
0,86 D.
L’épaisseur de la plaque perforée est de 0,12 D.
La perte de charge de ce type de stabilisateur est estimée à :
ρV 2
∆p c = 3,2 ⎛ ---------⎞
B
⎝ 2 ⎠

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


D D

e ≥ d1
∅D

a
d1 ≤ 0,05D
1

Légende
1 Plaques
a Sens de l’écoulement
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 4.68 – Conditionneur type Sprenkle


(doc. AFNOR)

La perte de charge de ce type de stabilisateur est estimée à :


ρV 2
∆p c = 11 ⎛ ---------⎞
⎝ 2 ⎠
Comme on peut le voir, les pertes de pression engendrées selon le modèle de
redresseur ou de conditionneur, ainsi que la qualité de stabilisation souhaitée sont
des paramètres de choix à étudier avec les constructeurs.

133
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Discrete, Counter-Rotating
Vortices Generated by
Swirl Reduction Tube Swirl Reduction Tube

Main
Swirl

Unconditioned Flow Conditioned Flow

PROFILE CONDITIONING
Setting Distance

Figure 4.69 – Conditionneur type VORTAB (doc. Engineering Mesures)

La figure 4.70 précise le mode de raccordement du diaphragme par en dessous.


Cette position permet d’éviter d’amener de l’air dans le capteur situé au-dessus.
On peut toutefois s’en assurer en purgeant la partie basse du réseau par les vannes
4 et 5 du manifold.

Figure 4.70 – Principe de raccordement


d’un diaphragme hydraulique
(doc. Schlumberger)

134
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

Il est à noter que le raccordement par en dessous risque de drainer des boues. Si le
diaphragme n’est pas connecté en permanence, il faudra absolument faire une
chasse rapide en ouvrant les vannes 6 et 7 avant tout raccordement. Sinon, les
matières solides qui se sont éventuellement déposées risquent d’obstruer les canaux
du capteur.
La masse volumique du fluide contenu dans chacune des conduites de liaison doit
être identique et il faut qu’elles soient à la même température.

m Principe de mesurage avec un débitmètre à tuyère


Le tableau 4.6 permet de définir les longueurs droites nécessaires en amont en aval
de la tuyère. En cas d’impossibilité matérielle, on pourra utiliser les stabilisateurs
ou les conditionneurs décrits dans le chapitre relatif aux diaphragmes.
B
La précision que l’on peut attendre est de l’ordre de ± 1,5 % de la grandeur mesurée.

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


m Principe de mesurage avec un débitmètre à tube de Venturi
Comme pour le diaphragme, le principe de la méthode de mesurage avec un tube
de Venturi consiste à déduire la valeur du débit en fonction des caractéristiques
dimensionnelles de l’élément déprimogène, de la pression différentielle « amont-
aval » et des caractéristiques du fluide en écoulement.
Les longueurs droites minimales à prévoir en amont sont indiquées dans le tableau 4.7
en fonction de la nature des accessoires et du rapport β.
Les accessoires situés à plus de 4D en aval du tube de Venturi n’affectent pas
l’exactitude du mesurage.
Les puits, ou poches, thermométriques ne doivent pas dépasser 0,13D en diamètre
et être situées à au moins 4D en amont et en aval du plan des prises du tube de
Venturi.
Si besoin, des conditionneurs d’écoulement peuvent être utilisés pour stabiliser le
flux dans la conduite. Les modèles présentés au chapitre sur les diaphragmes
conviennent s’ils satisfont à la norme ISO 5167-1.
La précision que l’on peut attendre est de l’ordre de ± 1,5 % de la grandeur
mesurée.

m Principe de mesurage avec un débitmètre à Pitot


La principale contrainte pour effectuer un mesurage le plus précis possible est de
respecter les longueurs droites prescrites par le constructeur. Par défaut, on pourra
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

se reporter au tableau relatif aux distances nécessaires pour les diaphragmes.


D’une manière générale, il convient de respecter un minimum de 10D en amont
et 3D en aval.
La précision que l’on peut attendre est de l’ordre de ± 1,5 % de la grandeur mesurée.

m Principe de mesurage avec un débitmètre laminaire


L’avantage de ce débitmètre est qu’il ne nécessite pas de longueur droite spécifique
en amont tout en obtenant une bonne précision de mesure. Ce principe, basé sur
la loi de Poiseuil, permet d’étendre la plage de mesure de 1 à 30.
La précision que l’on peut attendre est inférieur à ± 1 % de la grandeur mesurée.

135
Tableau 4.6 – Longueurs droites minimales nécessaires en amont et en aval d’une tuyère (doc. AFNOR)

136
En amont (entrée) de l’élément primaire
primaire
de l’élément
En aval (sortie)

Rapport des diamètres ba


de D à 2D
symétrique
Accessoires

de 1,5D à 3D
4 • Les moyens de mesurage

Deux coudes
Deux coudes

ou plus à 90°
ou plus à 90°
grand ouvert
grand ouvert
0,03D et 0,13D
(colonnes 2 à 8)

Réduction de 2D
de diamètre entre

Robinet sphérique
Brusque réduction

Robinet à soupape

dans le même plan


Évasement de 0,5D
de diamètre £ 0,03D

d’une seule branche)


à D sur une longueur
à D sur une longueur
ou robinet à opercule

(éoulement provenant
Coude ou té simple à 90°
dans des plans différents
(gaine thermo-métrique)b
(gaine thermo-métrique)b

Logement de thermomètre
Logement de thermomètre

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd Ac Bd
0,20 10 6 14 7 34 17 5 e 16 8 18 9 12 6 30 15 5 3 20 10 4 2
0,25 10 6 14 7 34 17 5 e 16 8 18 9 12 6 30 15 5 3 20 10 4 2
0,30 10 6 16 6 34 17 5 e 16 8 18 9 12 6 30 15 5 3 20 10 4 2,5
0,35 12 6 16 8 36 18 5 e 16 8 18 9 12 6 30 15 5 3 20 10 4 2,5

0,40 14 7 18 9 36 18 5 e 16 8 20 10 12 6 30 15 5 3 20 10 6 3
0,45 14 7 18 9 38 19 5 a 17 9 20 10 12 6 30 15 5 3 20 10 6 3
0,50 14 7 20 10 40 20 6 5 18 9 22 11 12 6 30 15 5 3 20 10 6 3
0,55 16 8 22 11 44 22 8 5 20 10 24 12 14 7 30 15 5 3 20 10 6 3
0,60 18 9 26 13 48 24 9 5 22 11 26 13 14 7 30 15 5 3 20 10 7 3,5

0,65 22 11 32 16 54 27 11 6 25 13 28 14 16 8 30 15 5 3 20 10 7 3,5
0,70 28 14 36 18 62 31 14 7 30 15 32 16 20 10 30 15 5 3 20 10 7 3,5
0,75 36 18 42 21 70 35 22 11 38 19 36 18 24 12 30 15 5 3 20 10 8 4
0,80 46 23 50 25 80 40 30 15 54 27 44 22 30 15 30 15 5 3 20 10 8 4

Valeurs exprimées en multiples du diamètre intérieur, D


4.9 Les débitmètres déprimogènes
Tableau 4.6 – Longueurs droites minimales nécessaires en amont et en aval d’une tuyère (doc. AFNOR) (suite)
Note 1 : Les longueurs droites minimales nécessaires sont des longueurs entre divers accessoires situés en amont ou en aval de l’élément primaire, et l’élément primaire lui-
même. Toutes les longueurs droites doivent être mesurées à partir de la face amont de l’élément primaire.
Note : Ces longueurs ne sont pas basées sur des données récentes.

a Pour certains types d’éléments primaires, toutes les valeurs de β ne sont pas permises.
b L’installation de logements de thermomètre (gaines thermométriques) ne changera pas les longueurs droites minimales nécessaires en amont pour les autres accessoires.
c La colonne A de chaque accessoire donne des longueurs corrrepondant à des valeurs d’« incertitude supplémentaire nulle ».
d La colonne B de chaque accessoire donne des longueurs correspondant à des valeurs d’« incertitude supplémentaire de 0,5 % ».
e La longueur droite de la colonne A donne une incertitude supplémentaire nulle ; aucune donnée n’est disponible pour les longueurs droites inférieures pouvant être utilisées
pour obtenir la longueur droite de la colonne B.
4 • Les moyens de mesurage

Tableau 4.7 – Longueurs droites en amont du tube de Venturi


Valeurs exprimées en multiples du diamètre intérieur, D

Deux coudes ou Évasement de


Rapport Réduction de
plus à 90° dans 0,67D à D Réduction de 3D à D Robinet sphérique ou
des Coude simple 1,33D à D sur Évasement de 0,75D à D
le même plan sur une sur une longueur de robinet à opercule
diamètres à 90° a une longueur sur une longueur de D
ou dans des longueur 3,5D grand ouvert
b de 2,3D
plans différents de 2,5D
1 2 3 4 5 6 7 8
– Ab Bc Ab Bc Ab Bc Ab Bc Ab Bc Ab Bc Ab Bc
0,30 8 3 8 3 4 c 4 d 2,5 d 2,5 d 2,5 d
0,40 8 3 8 3 4 d 4 d 2,5 d 2,5 d 2,5 d
0,50 9 3 10 3 4 d 5 4 5,5 2,5 2,5 d 3,5 2,5
0,60 10 3 10 3 4 d 6 4 8,5 2,5 3,5 2,5 4,5 2,5
0,70 14 3 19 3 4 d 7 5 10,5 2,5 5,5 3,5 5,5 3,5
0,75 16 8 22 8 4 d 7 6 11,5 3,5 6,5 4,5 5,5 3,5
Les longueurs droites minimales nécessaires sont des longueurs entre divers accessoires situés en amont du tube de Venturi classique et le tube de Venturi
classique lui-même. Les longueurs droites doivent être mesurées à partir de l’extrêmité aval de la partie incurvée du coude le plus proche (ou du seul coude) ou de
l’extrémité aval de la partie incurvée ou conique de la réduction ou de l’évasement vers le plan de la prise de pression amont du tube de Venturi classique.
4.9 Les débitmètres déprimogènes

137
LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES
B
4 • Les moyens de mesurage 4.9 Les débitmètres déprimogènes

m Principe de mesurage avec un débitmètre à V-cône


De part sa constitution, le débitmètre à V-cône peut mesurer un débit dans des
conditions turbulentes. Il n’est quasiment pas nécessaire de prévoir de longueurs
droites en amont ni en aval (3D en amont et 1D en aval).
La perte de charge résiduelle d’un V-cône est inférieure à celle d’un diaphragme
(à β identique).
La forme du cône ne nécessite pas de remplacement car son usure est quasi inexis-
tante, ce qui évite tout ré-étalonnage.
La précision que l’on peut attendre est inférieur à ± 1 % de la grandeur mesurée
d’après le constructeur.

m Principe de mesurage avec un débitmètre à coin


L’avantage de ce débitmètre est qu’il peut avoir un fonctionnement bidirectionnel.
Par contre, il faut absolument respecter une horizontalité parfaite.
Il est adapté aux fluides chargés et aux fluides visqueux (mesure faisable avec Re
de 500).
La précision que l’on peut attendre est inférieur à ± 1 % de la grandeur mesurée
avec calibration d’après le constructeur, et de ± 3 % en absence de calibration.

138
5 • ANNEXES

5.1 Détail de fonctionnement du débitmètre de Coriolis B

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Nous avons brièvement exposé dans le chapitre 4.1 les lois mécaniques qui expliquent
le fonctionnement du débitmètre en U à effet Coriolis. En voici le détail :
L’équation générale exprimant la force de Coriolis peut s’écrire :
6 C = 2 . m . ν2 r . Ω
F 4
avec :
6FC = force de Coriolis.
m = masse déplacée, en kg.
2 r = vitesse radiale dans un système en oscillation.
ν
4Ω = vitesse angulaire.

O′ débit O′ fc

débit

O O

fc
a) b)
O O′
θ
o)

Figure 5.1 – Principe d’oscillation et de déformation du tube en U (doc. Dunod)


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

La force de Coriolis qui s’exerce sur une branche du U s’exprime par :


6FC = 2 . ρ . S . L . 4Ω . 2νr
La masse m contenue dans le U se calcule de la façon suivante :
m=ρ.S.L
avec :
m = masse du fluide circulant, en kg.
ρ = masse volumique du fluide, en kg/m3.
S = section du tube, en m2.

139
5 • Annexes 5.2 Détail de fonctionnement
du débitmètre à effet Doppler

L = longueur développée du U, en m.
Le débit massique Qm se calcule donc par :
Qm = ρ . S . 2νr
avec :
ρ = masse volumique du fluide, en kg/m3.
S = section du tube, en m2.
2 r = vitesse radiale dans un système en oscillation.
ν
D’où l’expression de la force de Coriolis :
6FC = 2 . Qm . L . Ω
Le capteur mesure le déplacement d au niveau du coude. Sous l’effet de couple Γc
qu’exercent les forces de Coriolis sur le U, il se produit un mouvement de torsion
d’angle θ qui dépend du couple de rappel élastique Γe .
Couple exercé par les forces de Coriolis :
Γc = 2 . Qm . Ω . L . d
avec :
d = déplacement alternatif du coude.
Γc dépend de la vitesse radiale de circulation vr et – vr .
Couple de rappel élastique :
Γe = k . θ
avec:
k = coefficient d’élasticité du matériau.
θ = angle de torsion du U par rapport à l’horizontale.
À l’équilibre, on a :
2.Q m . Ω .L.d
θ = ----------------------------
-
k
k. θ
⇔ Q m = -------------------
2. Ω .L.d
On note que θ et Ω sont fonction du temps. La mesure de l’angle θ par des
capteurs permet de déterminer une tension proportionnelle au débit massique Qm.

5.2 Détail de fonctionnement


du débitmètre à effet Doppler
Comme il a été décrit précédemment au chapitre 4.4, le fonctionnement du débit-
mètre à effet Doppler est basé sur la réflexion des ondes acoustiques sur les particules,
ou les bulles de gaz, présentes au sein du fluide en mouvement.
L’émetteur S émet un faisceau d’ultrasons dont la direction forme un angle θ avec
le vecteur vitesse V. Une particule P présente dans fluide en mouvement réfléchi
une partie du faisceau vers le récepteur R.

140
5 • Annexes 5.2 Détail de fonctionnement
du débitmètre à effet Doppler

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


Figure 5.2 – Schéma de fonctionnement
du débitmètre à effet Doppler

Si on considère la position de la particule P comme récepteur dans un référentiel


ℜ, celle-ci est alors immobile (VR = 0).
La source S émet son faisceau vers P à la vitesse VS égale à V.cosθ.
Pour le récepteur R, la fréquence de réception est :
C–V
F R = ---------------R- . F S
C – VS
Dans le cas particulier où le récepteur est immobile (VR = 0) pendant que la source
se rapproche de lui (Vs >0), on peut écrire :
C
F R = ---------------. F S avec FR > FS
C – VS
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

On peut en déduire que la fréquence FP reçue par la particule P peut alors s’écrire :
V cos θ
En considérant --------------- << 1, on peut écrire :
C
V cos θ
F P = ------------------------ .F S ≅ F S ⎛ 1 + ---------------⎞
C
C – V cos θ ⎝ C ⎠
Dans le référentiel ℜ, la particule P immobile réfléchit le signal de fréquence FP et
joue le rôle de source (donc VP = Vs = 0) vers le récepteur R.
La vitesse du récepteur est alors : VR = – V.cos θ.

141
5 • Annexes 5.3 Calcul du coefficient de décharge C
d’un diaphragme

La fréquence FR reçue par le récepteur R est alors :


C + V cos θ cos θ
F R = ------------------------- . F P = ⎛ 1 + V
---------------⎞ F P
C ⎝ C ⎠
On en déduit alors :
V cos θ 2 2.V cos θ
F R = ⎛ 1 + ---------------⎞ F S ≅ ⎛ 1 + --------------------⎞ F S
⎝ C ⎠ ⎝ C ⎠
En développant le second terme de l’équation, on obtient :

----------------- = ∆F cos θ
FR – FS
------- = 2.V
--------------------
FS FS C

5.3 Calcul du coefficient de décharge C d’un diaphragme


Le coefficient de décharge C est déterminé initialement pour un fluide incompres-
sible et permet de relier le débit réel traversant le diaphragme à un débit théorique.
Il est peut-être calculé selon deux équations :

5.3.1 Équation de Reader-Harris/Gallagher


6 0,7 6 0,3
10 β
C = 0,596 1 – 0,216 β + 0,000 521 ⎛ -----------⎞ + ( 0,018 8 + 0,006 3 A ) β ⎛ --------⎞
8 3,5 10
⎝ Re D ⎠ ⎝ Re D⎠
4
– 10L 1 – 7L 1 β 1,1 1,3
+ ( 0,043 + 0,080 e – 0,123e ) ( 1 – 0,11A ) -------------
- – 0,031 ( M 2′ – 0,8M ′2 ) β
4
1–β

Si D < 71.12 mm, le terme +0,011 ( 0,75 – β ) ⎛ 2,8 – ---------


D ⎞ doit être ajouté à
-
⎝ 25,4⎠
l’équation précédente.
Avec :
d
β = ---- = rapport des diamètres exprimés en mm.
D
ReD : nombre de Reynolds rapporté à D.
l
L 1 = ---1- = est le quotient de l’éloignement de la prise de pression amont, à partir
D
de la face amont du diaphragme et du diamètre de la conduite.
l′
L 2′ = ---2- = est le quotient de l’éloignement de la prise de pression aval, à partir de
D
la face aval du diaphragme et du diamètre de la conduite (L 2′ se rapporte à l’éloi-
gnement aval à partir de la face aval alors que L 2 se rapporte à l’éloignement aval
de la face amont).
2L 2′
M 2′ = -----------
1–β

142
5 • Annexes 5.3 Calcul du coefficient de décharge C
d’un diaphragme

19 000 β 0,8
A = ⎛ -------------------⎞
⎝ Re D ⎠
Pour les prises dans les angles :
L1 = L 2′ = 0
Pour les prises à D et à D/2 :
L1 = 1
L 2′ = 0,47
Pour les prises à la bride :
25,4 B
L 1 = L 2′ = ---------- où D est exprimé en mm.
D

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


5.3.2 Équation de Stolz
6
⎛ 10 ⎞ 0,75
C = 0,595 9 + 0,031 2 β2,1 − 0,184 0 β8 + 0,002 9 β2,1 ⎝ ---------⎠ +
Re D
β4
- − 0,033 7 L 2′ β3
0,09 L1 -------------
1–β 4

avec :
ReD : nombre de Reynolds rapporté à D.
l
L 1 = ---1- : est le quotient de l’éloignement de la prise de pression amont, à partir
D
de la face amont du diaphragme et du diamètre de la conduite.
l′
L 2′ = ---2- : est le quotient de l’éloignement de la prise de pression aval, à partir de
D
la face aval du diaphragme et du diamètre de la conduite ( L 2′ se rapporte à l’éloi-
gnement aval à partir de la face aval alors que L2 se rapporte à l’éloignement aval
de la face amont).
4
0.039 β
On note que si L 1 ≥ -------------- ( = 0,433 3 ) alors on prend -------------
- = 0,039
0.09 1–β
4
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Pour les prises dans les angles :


L1 = L 2′ = 0
Pour les prises à D et à D/2 :
L1 = 1
L 2′ = 0,47
Pour les brides à la bride :

L 1 = L 2′ = 25,4
----------- où D est exprimé en mm.
D

143
5 • Annexes 5.4 Coefficients de décharge C
d’un diaphragme

5.4 Coefficients de décharge C d’un diaphragme


Tableau 5.1 – Coefficient de décharge C du diaphragme à prises de pression à la bride
et D = 50 mm (doc. AFNOR)

Rapport
des Coefficient de décharge, C, pour ReD égal à
diamètres

b 5 ¥ 103 1 ¥ 104 2 ¥ 104 3 ¥ 104 5 ¥ 104 7 ¥ 104 1 ¥ 105 3 ¥ 105 1 ¥ 106 1 ¥ 107 1 ¥ 108 •

0,25 0,610 2 0,606 9 0,604 8 0,604 0 0,603 2 0,602 9 0,602 5 0,601 9 0,601 6 0,601 4 0,601 3 0,601 2
0,26 0,610 6 0,607 1 0,605 0 0,604 1 0,603 3 0,602 9 0,602 6 0,602 0 0,601 6 0,601 4 0,601 3 0,601 2
0,28 0,611 4 0,607 6 0,605 3 0,604 4 0,603 5 0,603 1 0,602 8 0,602 1 0,601 7 0,601 4 0,601 3 0,601 2

0,30 0,612 3 0,608 2 0,605 7 0,604 7 0,603 8 0,603 4 0,603 0 0,602 2 0,601 8 0,601 5 0,601 4 0,601 3
0,32 0,613 2 0,608 9 0,606 2 0,605 2 0,604 2 0,603 7 0,603 2 0,602 4 0,601 9 0,601 6 0,601 4 0,601 3
0,34 0,614 3 0,609 7 0,606 8 0,605 6 0,604 5 0,604 0 0,603 5 0,602 6 0,602 1 0,601 7 0,601 6 0,601 4
0,36 0,615 5 0,610 5 0,607 4 0,606 2 0,605 0 0,604 4 0,603 9 0,602 9 0,602 3 0,601 9 0,601 7 0,601 6
0,38 0,616 9 0,611 5 0,608 1 0,606 8 0,605 5 0,604 9 0,604 3 0,603 2 0,602 6 0,602 1 0,601 9 0,601 7

0,40 0,618 4 0,612 5 0,608 9 0,607 5 0,606 1 0,605 4 0,604 8 0,603 6 0,602 9 0,602 3 0,602 1 0,601 9
0,42 0,620 0 0,613 7 0,609 8 0,608 2 0,606 8 0,606 0 0,605 4 0,604 1 0,603 3 0,602 6 0,602 3 0,602 1
0,44 0,621 9 0,615 0 0,610 8 0,609 1 0,607 5 0,606 7 0,606 0 0,604 5 0,603 7 0,602 9 0,602 6 0,602 3
0,46 0,623 9 0,616 4 0,611 9 0,610 0 0,608 3 0,607 4 0,606 7 0,605 1 0,604 1 0,603 3 0,602 9 0,602 6
0,48 0,626 0 0,618 0 0,613 0 0,611 0 0,609 2 0,608 4 0,607 4 0,605 7 0,604 6 0,603 6 0,603 2 0,602 8

0,50 0,628 4 0,619 6 0,614 3 0,612 1 0,610 1 0,609 1 0,608 2 0,606 3 0,605 1 0,604 0 0,603 6 0,603 1
0,51 0,629 7 0,620 5 0,614 9 0,612 7 0,610 6 0,609 5 0,608 6 0,606 6 0,605 4 0,604 2 0,603 7 0,603 3
0,52 0,631 0 0,621 4 0,615 6 0,613 3 0,611 1 0,610 0 0,609 0 0,606 9 0,605 6 0,604 4 0,603 9 0,603 4
0,53 0,632 4 0,622 4 0,616 3 0,613 9 0,611 6 0,610 5 0,609 4 0,607 3 0,605 9 0,604 6 0,604 1 0,603 5
0,54 0,633 8 0,623 4 0,617 1 0,614 5 0,612 2 0,610 9 0,609 9 0,607 6 0,606 2 0,604 8 0,604 2 0,603 7

0,55 0,635 2 0,624 4 0,617 8 0,615 2 0,612 7 0,611 4 0,610 3 0,608 0 0,606 5 0,605 0 0,604 4 0,603 8
0,56 0,636 7 0,625 4 0,618 6 0,615 9 0,613 3 0,611 9 0,610 8 0,608 3 0,606 7 0,605 2 0,604 5 0,603 9
0,57 0,638 3 0,626 5 0,619 4 0,616 5 0,613 8 0,612 4 0,611 2 0,608 7 0,607 0 0,605 4 0,604 7 0,604 0
0,58 0,639 9 0,627 6 0,620 2 0,617 2 0,614 4 0,613 0 0,611 7 0,609 0 0,607 3 0,605 6 0,604 8 0,604 1
0,59 0,641 6 0,628 7 0,621 0 0,617 9 0,615 0 0,613 5 0,612 2 0,609 3 0,607 5 0,605 8 0,605 0 0,604 2

0,60 0,643 3 0,629 9 0,621 8 0,618 6 0,615 5 0,614 0 0,612 6 0,609 7 0,607 8 0,605 9 0,605 1 0,604 3
0,61 0,645 0 0,631 0 0,622 7 0,619 3 0,616 1 0,614 5 0,613 1 0,610 0 0,608 0 0,606 0 0,605 1 0,604 3
0,62 0,646 8 0,632 2 0,623 5 0,620 0 0,616 7 0,615 0 0,613 5 0,610 3 0,608 2 0,606 2 0,605 2 0,604 3
0,63 0,648 6 0,633 4 0,624 3 0,620 7 0,617 3 0,615 5 0,613 9 0,610 6 0,608 4 0,606 2 0,605 3 0,604 3
0,64 0,650 5 0,634 7 0,625 2 0,621 4 0,617 8 0,616 0 0,614 4 0,610 9 0,608 6 0,606 3 0,605 3 0,604 3

0,65 0,652 4 0,635 9 0,626 0 0,622 1 0,618 4 0,616 4 0,614 8 0,611 1 0,608 8 0,606 4 0,605 3 0,604 2
0,66 0,654 4 0,637 1 0,626 9 0,622 8 0,618 9 0,616 9 0,615 2 0,611 4 0,608 9 0,606 4 0,605 2 0,604 1
0,67 0,656 4 0,638 4 0,627 7 0,623 4 0,619 4 0,617 3 0,615 5 0,611 6 0,609 0 0,606 3 0,605 1 0,603 9
0,68 0,658 4 0,639 6 0,628 5 0,624 1 0,619 9 0,617 7 0,615 8 0,611 7 0,609 0 0,606 2 0,605 0 0,603 7
0,69 0,660 4 0,640 9 0,629 3 0,624 7 0,620 4 0,618 1 0,616 1 0,611 9 0,609 0 0,606 1 0,604 8 0,603 5

0,70 0,662 5 0,642 1 0,630 1 0,625 3 0,620 8 0,618 5 0,616 4 0,612 0 0,609 0 0,606 0 0,604 5 0,603 2
0,71 0,664 6 0,643 4 0,630 9 0,625 9 0,621 2 0,618 8 0,616 6 0,612 0 0,608 9 0,605 7 0,604 3 0,602 8
0,72 0,666 7 0,644 6 0,631 8 0,626 5 0,621 6 0,619 0 0,616 8 0,612 0 0,608 8 0,605 5 0,603 9 0,602 4
0,73 0,668 9 0,645 9 0,632 3 0,627 0 0,621 9 0,619 3 0,617 0 0,612 0 0,608 6 0,605 1 0,603 5 0,601 9
0,74 0,671 0 0,647 1 0,633 0 0,627 5 0,622 2 0,619 5 0,617 1 0,611 9 0,608 4 0,604 7 0,603 0 0,601 4
0,75 0,673 2 0,648 3 0,633 7 0,627 9 0,622 4 0,619 6 0,617 1 0,611 7 0,608 1 0,604 3 0,602 5 0,600 8

Note : ce tableau est donné à titre indicatif. Il n’est pas prévu pour une interpolation précise. L’extrapolation n’est pas
permise.

144
5 • Annexes 5.4 Coefficients de décharge C
d’un diaphragme

Tableau 5.2 – Coefficient de décharge C du diaphragme à prises de pression dans les angles
et pour D ≥ 71,12 mm (doc. AFNOR)
Rapport
des Coefficient de décharge, C, pour ReD égal à
diamètres
b 5 ¥ 103 1 ¥ 104 2 ¥ 104 3 ¥ 104 5 ¥ 104 7 ¥ 104 1 ¥ 105 3 ¥ 105 1 ¥ 106 1 ¥ 107 1 ¥ 108 •
0,10 0,600 6 0,599 0 0,598 0 0,597 6 0,597 2 0,597 0 0,596 9 0,596 6 0,596 5 0,596 4 0,596 4 0,596 4
0,12 0,601 4 0,599 5 0,598 3 0,597 9 0,597 5 0,597 3 0,597 1 0,596 8 0,596 6 0,596 5 0,596 5 0,596 5
0,14 0,602 1 0,600 0 0,598 7 0,598 2 0,597 7 0,597 5 0,597 3 0,596 9 0,596 8 0,596 6 0,596 6 0,596 6
0,16 0,602 8 0,600 5 0,599 1 0,598 5 0,598 0 0,597 8 0,597 6 0,597 1 0,596 9 0,596 8 0,596 8 0,596 8
0,18 0,603 6 0,601 1 0,599 5 0,598 9 0,598 3 0,598 1 0,597 8 0,597 4 0,597 1 0,597 0 0,597 0 0,596 9
0,20
0,22
0,604 5
0,605 3
0,601 7
0,602 3
0,600 0
0,600 5
0,599 3
0,599 8
0,598 7
0,599 1
0,598 4
0,598 7
0,598 1
0,598 5
0,597 6
0,597 9
0,597 4
0,597 6
0,597 2
0,597 4
0,597 2
0,597 4
0,597 1
0,597 4
B
0,24 0,606 2 0,603 0 0,601 0 0,600 2 0,599 5 0,599 1 0,598 8 0,598 2 0,597 9 0,597 7 0,597 6 0,597 6

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


0,26 0,607 2 0,603 8 0,601 6 0,600 7 0,599 9 0,599 6 0,599 2 0,598 6 0,598 2 0,598 0 0,597 9 0,597 9
0,28 0,608 3 0,604 6 0,602 2 0,601 3 0,600 4 0,600 0 0,599 7 0,599 0 0,598 6 0,598 3 0,598 2 0,598 1
0,30 0,609 5 0,605 4 0,602 9 0,601 9 0,601 0 0,600 5 0,600 1 0,599 4 0,598 9 0,598 6 0,598 5 0,598 4
0,32 0,610 7 0,606 3 0,603 6 0,602 6 0,601 6 0,601 1 0,600 6 0,599 8 0,599 3 0,599 0 0,598 8 0,598 7
0,34 0,612 0 0,607 3 0,604 4 0,603 3 0,602 2 0,601 7 0,601 2 0,600 3 0,599 8 0,599 3 0,599 2 0,599 1
0,36 0,613 5 0,608 4 0,605 3 0,604 0 0,602 9 0,602 3 0,601 8 0,600 8 0,600 2 0,599 7 0,599 6 0,599 4
0,38 0,615 1 0,609 6 0,606 2 0,604 9 0,603 6 0,603 0 0,602 4 0,601 3 0,600 7 0,600 1 0,599 9 0,599 8
0,40 0,616 8 0,610 9 0,607 2 0,605 8 0,604 4 0,603 7 0,603 1 0,601 9 0,601 2 0,600 6 0,600 3 0,600 1
0,42 0,618 7 0,612 2 0,608 3 0,606 7 0,605 2 0,604 4 0,603 8 0,602 5 0,601 7 0,601 0 0,600 7 0,600 5
0,44 0,620 7 0,613 7 0,609 4 0,607 7 0,606 1 0,605 2 0,604 5 0,603 1 0,602 2 0,601 4 0,601 1 0,600 8
0,46 0,622 8 0,615 2 0,610 6 0,608 7 0,607 0 0,606 1 0,605 3 0,603 7 0,602 7 0,601 9 0,601 5 0,601 2
0,48 0,625 1 0,616 9 0,611 8 0,609 8 0,607 9 0,606 9 0,606 1 0,604 3 0,603 3 0,602 3 0,601 9 0,601 5
0,50 0,627 6 0,618 6 0,613 1 0,610 9 0,608 8 0,607 8 0,606 9 0,605 0 0,603 8 0,602 7 0,602 2 0,601 8
0,51 0,628 9 0,619 5 0,613 8 0,611 5 0,609 3 0,608 2 0,607 3 0,605 3 0,604 0 0,602 9 0,602 4 0,601 9
0,52 0,630 2 0,620 4 0,614 4 0,612 1 0,609 8 0,608 7 0,607 7 0,605 6 0,604 3 0,603 0 0,602 5 0,602 0
0,53 0,631 6 0,621 3 0,615 1 0,612 6 0,610 3 0,609 1 0,608 0 0,605 9 0,604 5 0,603 2 0,602 6 0,602 1
0,54 0,633 0 0,622 3 0,615 8 0,613 2 0,610 8 0,609 5 0,608 4 0,606 1 0,604 7 0,603 3 0,602 7 0,602 1
0,55 0,634 4 0,623 2 0,616 5 0,613 8 0,611 2 0,609 9 0,608 8 0,606 4 0,604 9 0,603 4 0,602 8 0,602 2
0,56 – 0,624 2 0,617 2 0,614 3 0,611 7 0,610 3 0,609 1 0,606 5 0,605 0 0,603 5 0,602 8 0,602 2
0,57 – 0,625 2 0,617 9 0,614 9 0,612 1 0,610 7 0,609 5 0,606 9 0,605 2 0,603 6 0,602 8 0,602 2
0,58 – 0,626 2 0,618 5 0,615 5 0,612 6 0,611 1 0,609 8 0,607 0 0,605 3 0,603 6 0,602 8 0,602 1
0,59 – 0,627 2 0,619 2 0,616 0 0,613 0 0,611 4 0,610 1 0,607 2 0,605 4 0,603 6 0,602 8 0,602 0
0,60 – 0,628 2 0,618 9 0,616 5 0,613 4 0,611 7 0,610 3 0,607 3 0,605 4 0,603 5 0,602 7 0,601 9
0,61 – 0,629 2 0,620 5 0,617 0 0,613 7 0,612 0 0,610 6 0,607 4 0,605 4 0,603 4 0,602 5 0,601 7
0,62 – 0,630 2 0,621 1 0,617 5 0,614 0 0,612 3 0,610 8 0,607 5 0,605 4 0,603 3 0,602 3 0,601 4
0,63 – 0,631 2 0,621 7 0,617 9 0,614 3 0,612 5 0,610 9 0,607 5 0,605 2 0,603 0 0,602 1 0,601 1
0,64 – 0,632 1 0,622 2 0,618 3 0,614 5 0,612 6 0,611 0 0,607 4 0,605 1 0,602 8 0,601 7 0,600 7
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

0,65 – 0,633 1 0,622 7 0,618 6 0,614 7 0,612 7 0,611 0 0,607 3 0,604 8 0,602 4 0,601 3 0,600 2
0,66 – 0,634 0 0,623 2 0,618 9 0,614 8 0,612 8 0,611 0 0,607 1 0,604 5 0,602 0 0,600 8 0,599 7
0,67 – 0,634 8 0,623 6 0,619 1 0,614 9 0,612 7 0,610 8 0,606 8 0,604 1 0,601 4 0,600 2 0,599 0
0,68 – 0,635 7 0,623 9 0,619 3 0,614 9 0,612 6 0,610 6 0,606 4 0,603 6 0,600 8 0,599 5 0,598 3
0,69 – 0,636 4 0,624 2 0,619 3 0,614 7 0,612 4 0,610 4 0,605 9 0,603 0 0,600 1 0,598 7 0,597 4
0,70 – 0,637 2 0,624 4 0,619 3 0,614 5 0,612 1 0,610 0 0,605 3 0,602 3 0,599 2 0,597 8 0,596 4
0,71 – 0,637 8 0,624 5 0,619 2 0,614 2 0,611 7 0,609 4 0,604 6 0,601 4 0,598 2 0,596 7 0,595 3
0,72 – 0,638 3 0,624 4 0,618 9 0,613 8 0,611 1 0,608 8 0,603 8 0,600 5 0,597 1 0,595 5 0,594 0
0,73 – 0,638 8 0,624 3 0,618 6 0,613 2 0,610 4 0,608 0 0,602 8 0,599 3 0,595 8 0,594 2 0,592 6
0,74 – 0,639 1 0,624 0 0,618 1 0,612 5 0,609 6 0,607 1 0,601 6 0,598 0 0,594 3 0,592 6 0,591 0
0,75 – 0639 4 0,623 6 0,617 4 0,611 6 0,608 6 0,606 0 0,600 3 0,596 5 0,592 7 0,590 9 0,589 2
Note : ce tableau est donné à titre indicatif. Il n’est pas prévu pour une interpolation précise. L’extrapolation n’est pas permise.

145
5 • Annexes 5.4 Coefficients de décharge C
d’un diaphragme

Tableau 5.3 – Coefficient de décharge C du diaphragme à prises de pression à D et D/2,


et pour D ≥ 71,12 mm (doc. AFNOR)
Rapport
des Coefficient de décharge, C, pour ReD égal à
diamètres
b 5 ¥ 103 1 ¥ 104 2 ¥ 104 3 ¥ 104 5 ¥ 104 7 ¥ 104 1 ¥ 105 3 ¥ 105 1 ¥ 106 1 ¥ 107 1 ¥ 108 •
0,10 0,600 3 0,598 7 0,597 7 0,597 3 0,596 9 0,596 7 0,596 6 0,596 3 0,596 2 0,596 1 0,596 1 0,596 0
0,12 0,601 0 0,599 1 0,597 9 0,597 5 0,597 1 0,596 9 0,596 7 0,596 4 0,596 2 0,596 1 0,596 1 0,596 1
0,14 0,601 6 0,599 5 0,598 2 0,597 7 0,597 2 0,597 0 0,596 8 0,596 5 0,596 3 0,596 2 0,596 1 0,596 1
0,16 0,602 3 0,600 0 0,598 5 0,598 0 0,597 4 0,597 2 0,597 0 0,596 6 0,596 4 0,596 2 0,596 2 0,596 2
0,18 0,602 9 0,600 4 0,598 9 0,598 2 0,597 7 0,597 4 0,597 1 0,596 7 0,596 5 0,596 3 0,596 3 0,596 3
0,20 0,603 7 0,600 9 0,599 2 0,598 5 0,597 9 0,597 6 0,597 4 0,596 9 0,596 6 0,596 4 0,596 4 0,596 4
0,22 0,604 4 0,601 5 0,599 6 0,598 9 0,598 2 0,597 9 0,597 6 0,597 1 0,596 8 0,596 6 0,596 5 0,596 5
0,24 0,605 3 0,602 1 0,600 1 0,599 3 0,598 5 0,598 2 0,597 9 0,597 3 0,597 0 0,596 7 0,596 7 0,596 6
0,26 0,606 2 0,602 7 0,600 6 0,599 7 0,598 9 0,598 5 0,598 2 0,597 5 0,597 2 0,596 9 0,596 9 0,596 8
0,28 0,607 2 0,603 4 0,601 1 0,600 2 0,599 3 0,598 9 0,598 5 0,597 8 0,597 5 0,597 2 0,597 1 0,597 0
0,30 0,608 2 0,604 2 0,601 7 0,600 7 0,599 8 0,599 3 0,598 9 0,598 2 0,597 8 0,597 4 0,597 3 0,597 3
0,32 0,609 4 0,605 1 0,602 4 0,601 3 0,600 3 0,599 8 0,599 4 0,598 6 0,598 1 0,597 7 0,597 6 0,597 5
0,34 0,610 7 0,606 0 0,603 1 0,602 0 0,600 9 0,600 4 0,599 9 0,599 0 0,598 5 0,598 1 0,597 9 0,597 8
0,36 0,612 1 0,607 1 0,604 0 0,602 7 0,601 6 0,601 0 0,600 5 0,599 5 0,598 9 0,598 4 0,598 3 0,598 1
0,38 0,613 7 0,608 2 0,604 9 0,603 5 0,602 3 0,601 6 0,601 1 0,600 0 0,599 4 0,598 8 0,598 6 0,598 5
0,40 0,615 3 0,609 5 0,605 9 0,604 4 0,603 1 0,602 4 0,601 8 0,600 6 0,599 9 0,599 3 0,599 1 0,598 9
0,42 0,617 2 0,610 9 0,607 0 0,605 4 0,603 9 0,603 2 0,602 5 0,601 2 0,600 5 0,599 8 0,599 5 0,599 3
0,44 0,619 2 0,612 4 0,608 2 0,606 5 0,604 9 0,604 1 0,603 4 0,601 9 0,601 1 0,600 3 0,600 0 0,599 7
0,46 0,621 4 0,614 0 0,609 4 0,607 6 0,605 9 0,605 0 0,604 2 0,602 7 0,601 7 0,600 8 0,600 5 0,600 2
0,48 0,623 8 0,615 7 0,610 8 0,608 8 0,607 0 0,606 0 0,605 2 0,603 5 0,602 4 0,601 4 0,601 0 0,600 6
0,50 0,626 4 0,617 6 0,612 3 0,610 1 0,608 1 0,607 1 0,606 2 0,604 3 0,603 1 0,602 0 0,601 6 0,601 1
0,51 0,627 8 0,618 6 0,613 1 0,610 8 0,608 7 0,607 6 0,606 7 0,604 7 0,603 5 0,602 3 0,601 9 0,601 4
0,52 0,629 2 0,619 7 0,613 9 0,611 5 0,609 3 0,608 2 0,607 2 0,605 2 0,603 9 0,602 7 0,602 1 0,601 6
0,53 0,630 7 0,620 7 0,614 7 0,612 3 0,610 0 0,608 8 0,607 8 0,605 6 0,604 3 0,603 0 0,602 4 0,601 9
0,54 0,632 2 0,621 8 0,615 5 0,613 0 0,610 6 0,609 4 0,608 3 0,606 1 0,604 7 0,603 3 0,602 7 0,602 1
0,55 0,633 7 0,622 9 0,616 4 0,613 8 0,611 3 0,610 0 0,608 9 0,606 5 0,605 0 0,603 6 0,603 0 0,602 4
0,56 – 0,624 1 0,617 3 0,614 5 0,611 9 0,610 6 0,609 5 0,607 0 0,605 4 0,603 9 0,603 2 0,602 6
0,57 – 0,625 3 0,618 2 0,615 3 0,612 6 0,611 2 0,610 0 0,607 5 0,605 8 0,604 2 0,603 5 0,602 8
0,58 – 0,626 5 0,619 1 0,616 1 0,613 3 0,611 9 0,610 6 0,607 9 0,606 2 0,604 5 0,603 8 0,603 0
0,59 – 0,627 7 0,620 0 0,616 9 0,614 0 0,612 5 0,611 2 0,608 4 0,606 6 0,604 8 0,604 0 0,603 2
0,60 – 0,629 0 0,621 0 0,617 7 0,614 7 0,613 1 0,611 8 0,608 8 0,607 0 0,605 1 0,604 2 0,603 4
0,61 – 0,630 3 0,621 9 0,618 6 0,615 4 0,613 8 0,612 4 0,609 3 0,607 3 0,605 3 0,604 4 0,603 6
0,62 – 0,631 6 0,622 9 0,619 4 0,616 1 0,614 4 0,612 9 0,609 7 0,607 7 0,605 6 0,604 6 0,603 7
0,63 – 0,632 9 0,623 8 0,620 2 0,616 8 0,615 0 0,613 5 0,610 2 0,608 0 0,605 8 0,604 8 0,603 9
0,64 – 0,634 3 0,624 8 0,621 0 0,617 5 0,615 6 0,614 0 0,610 6 0,608 3 0,606 0 0,605 0 0,603 9
0,65 – 0,635 6 0,625 8 0,621 9 0,618 2 0,616 2 0,614 6 0,610 9 0,608 6 0,606 2 0,605 1 0,604 0
0,66 – 0,637 0 0,626 8 0,622 7 0,618 8 0,616 8 0,615 1 0,611 3 0,608 8 0,606 3 0,605 1 0,604 0
0,67 – 0,638 4 0,627 7 0,623 5 0,619 5 0,617 4 0,615 6 0,611 6 0,609 0 0,606 4 0,605 2 0,604 0
0,68 – 0,639 8 0,628 7 0,624 3 0,620 1 0,617 9 0,616 1 0,612 0 0,609 2 0,606 5 0,605 2 0,603 9
0,69 – 0,641 1 0,629 6 0,625 0 0,620 7 0,618 5 0,616 5 0,612 2 0,609 4 0,606 5 0,605 1 0,603 8
0,70 – 0,642 5 0,630 5 0,625 8 0,621 3 0,618 9 0,616 9 0,612 5 0,609 5 0,606 5 0,605 1 0,603 7
0,71 – 0,643 9 0,631 5 0,626 5 0,621 8 0,619 4 0,617 3 0,612 7 0,609 6 0,606 4 0,604 9 0,603 5
0,72 – 0,645 3 0,632 3 0,627 2 0,622 3 0,619 8 0,617 6 0,612 8 0,609 6 0,606 3 0,604 7 0,603 2
0,73 – 0,646 7 0,633 2 0,627 9 0,622 8 0,620 2 0,617 9 0,612 9 0,609 6 0,606 1 0,604 5 0,602 9
0,74 – 0,648 0 0,634 0 0,628 5 0,623 3 0,620 6 0,618 2 0,613 0 0,609 5 0,605 9 0,604 2 0,602 5
0,75 – 0,649 4 0,634 9 0,629 1 0,6237 0,620 9 0,618 4 0,613 0 0,609 4 0,605 6 0,603 8 0,602 1
Note : ce tableau est donné à titre indicatif. Il n’est pas prévu pour une interpolation précise. L’extrapolation n’est pas permise.

146
5 • Annexes 5.5 Coefficients de décharge C
d’une tuyère

5.5 Coefficients de décharge C d’une tuyère


Tableau 5.4 – Coefficient de décharge C de la tuyère ISA 1932 (doc. AFNOR)
Rapport
des Coefficient de décharge, C, pour ReD égal à
diamètres
b 2 ¥ 104 3 ¥ 104 5 ¥ 104 7 ¥ 104 1 ¥ 105 3 ¥ 105 1 ¥ 106 2 ¥ 106 1 ¥ 107
0,30 – – – 0,985 5 0,986 5 0,987 8 0,988 2 0,988 3 0,988 4
0,32 – – – 0,984 7 0,985 8 0,987 3 0,987 7 0,987 8 0,987 9
0,34 – – – 0,983 8 0,985 0 0,986 6 0,987 1 0,987 2 0,987 3
0,36 – – – 0,982 8 0,984 0 0,985 9 0,986 4 0,986 5 0,986 6
0,38 – – – 0,981 6 0,983 0 0,984 9 0,985 5 0,985 6 0,985 7

0,40 – – – 0,980 3 0,981 8 0,983 9 0,984 5 0,984 6 0,984 7


B
0,42 – – – 0,978 9 0,990 5 0,982 7 0,983 3 0,983 4 0,983 5

LES MESURES DE DÉBITS HYDRAULIQUES


0,44 0,961 6 0,969 2 0,975 0 0,977 3 0,978 9 0,961 3 0,982 0 0,982 1 0,982 2

0,45 0,960 4 0,968 2 0,974 1 0,976 4 0,978 1 0,980 5 0,981 2 0,981 3 0,981 4
0,46 0,959 2 0,967 2 0,973 1 0,975 5 0,977 3 0,979 7 0,980 4 0,980 5 0,980 6
0,47 0,957 9 0,966 1 0,972 2 0,974 6 0,976 3 0,978 8 0,979 5 0,979 7 0,979 7
0,48 0,956 7 0,965 0 0,971 1 0,973 6 0,975 4 0,977 9 0,978 6 0,978 7 0,978 8
0,49 0,955 4 0,963 8 0,970 0 0,972 6 0,974 3 0,976 9 0,977 6 0,977 7 0,977 8

0,50 0,954 2 0,962 6 0,968 9 0,971 5 0,973 3 0,975 8 0,976 6 0,976 7 0,976 8
0,51 0,952 9 0,961 4 0,967 8 0,970 3 0,972 1 0,974 7 0,975 4 0,975 6 0,975 7
0,52 0,951 6 0,960 2 0,966 5 0,969 1 0,970 9 0,973 5 0,974 3 0,974 4 0,974 5
0,53 0,950 3 0,958 9 0,965 3 0,967 8 0,969 6 0,972 2 0,973 0 0,973 1 0,973 2
0,54 0,949 0 0,957 6 0,963 9 0,966 5 0,968 3 0,970 9 0,971 7 0,971 8 0,971 9

0,55 0,947 7 0,956 2 0,962 6 0,965 1 0,966 9 0,969 5 0,970 2 0,970 4 0,970 5
0,56 0,946 4 0,954 8 0,961 1 0,963 7 0,965 5 0,958 0 0,968 8 0,968 9 0,969 0
0,57 0,945 1 0,953 4 0,959 6 0,962 1 0,963 9 0,966 4 0,967 2 0,967 3 0,967 4
0,58 0,943 8 0,952 0 0,958 1 0,960 6 0,962 3 0,964 8 0,965 5 0,965 6 0,965 7
0,59 0,942 4 0,950 5 0,956 5 0,958 9 0,960 6 0,963 0 0,963 8 0,963 9 0,964 0

0,60 0,941 1 0,949 0 0,954 8 0,957 2 0,958 8 0,961 2 0,961 9 0,962 0 0,962 1
0,61 0,939 8 0,947 4 0,953 1 0,955 4 0,957 0 0,959 3 0,960 0 0,960 1 0,960 2
0,62 0,938 5 0,945 8 0,951 3 0,953 5 0,955 0 0,957 3 0,957 9 0,958 0 0,958 1
0,63 0,937 1 0,944 2 0,949 4 0,951 5 0,953 0 0,955 1 0,955 8 0,955 9 0,956 0
0,64 0,935 8 0,942 5 0,947 5 0,949 5 0,950 9 0,952 9 0,953 5 0,953 6 0,953 7

0,65 0,934 5 0,940 8 0,945 5 0,947 3 0,948 7 0,950 6 0,951 1 0,951 2 0,951 3
0,66 0,933 2 0,939 0 0,943 4 0,945 1 0,946 4 0,948 1 0,948 7 0,948 7 0,948 8
0,67 0,931 9 0,937 2 0,941 2 0,942 8 0,944 0 0,945 6 0,946 0 0,946 1 0,946 2
0,68 0,930 6 0,935 4 0,939 0 0,940 4 0,941 4 0,942 9 0,943 3 0,943 4 0,943 5
0,69 0,929 3 0,933 5 0,936 7 0,937 9 0,938 8 0,940 1 0,940 5 0,940 5 0,940 6
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

0,70 0,928 0 0,931 6 0,934 3 0,935 3 0,936 1 0,937 2 0,937 5 0,937 5 0,937 6
0,71 0,926 8 0,929 6 0,931 8 0,932 6 0,933 2 0,934 1 0,934 4 0,934 4 0,934 4
0,72 0,925 5 0,927 6 0,929 2 0,929 8 0,930 3 0,930 9 0,931 1 0,931 1 0,931 2
0,73 0,924 3 0,925 6 0,926 5 0,926 9 0,927 2 0,927 6 0,927 7 0,927 7 0,927 8
0,74 0,923 1 0,923 5 0,923 8 0,923 9 0,924 0 0,924 1 0,924 2 0,924 2 0,924 2

0,75 0,921 9 0,921 3 0,920 9 0,920 8 0,920 7 0,920 5 0,920 5 0,920 5 0,920 5
0,76 0,920 7 0,919 2 0,918 0 0,917 6 0,917 2 0,916 8 0,916 6 0,916 6 0,916 6
0,77 0,919 5 0,916 9 0,915 0 0,914 2 0,913 6 0,912 8 0,912 6 0,912 6 0,912 5
0,78 0,918 4 0,914 7 0,911 8 0,910 7 0,909 9 0,908 8 0,908 4 0,908 4 0,908 3
0,79 0,917 3 0,912 3 0,908 6 0,907 1 0,906 0 0,904 5 0,904 1 0,904 0 0,904 0

0,80 0,916 2 0,910 0 0,905 3 0,903 4 0,902 0 0,900 1 0,899 6 0,899 5 0,899 4
Note : ce tableau est donné à titre indicatif. Il n’est pas prévu pour une interpolation précise. L’extrapolation n’est pas permise.

147
5 • Annexes 5.5 Coefficients de décharge C
d’une tuyère

Tableau 5.5 – Coefficient de décharge C de la tuyère à long rayon (doc. AFNOR)


Rapport
des Coefficient de décharge, C, pour ReD égal à
diamètres
b 1 ¥ 104 2 ¥ 104 5 ¥ 104 1 ¥ 105 2 ¥ 105 5 ¥ 105 1 ¥ 106 5 ¥ 106 1 ¥ 107
0,20 0,967 3 0,975 9 0,983 4 0,987 3 0,990 0 0,992 4 0,993 6 0,995 2 0,995 6
0,22 0,965 9 0,974 8 0,982 8 0,986 8 0,989 7 0,992 2 0,993 4 0,995 1 0,995 5
0,24 0,964 5 0,973 9 0,982 2 0,986 4 0,989 3 0,992 0 0,993 3 0,995 1 0,995 5
0,26 0,963 2 0,973 0 0,981 6 0,986 0 0,989 1 0,991 8 0,993 2 0,995 0 0,995 4
0,28 0,961 9 0,972 1 0,981 0 0,985 6 0,988 8 0,991 6 0,993 0 0,995 0 0,995 4

0,30 0,960 7 0,971 2 0,980 5 0,985 5 0,988 5 0,991 4 0,992 9 0,994 9 0,995 4
0,32 0,959 6 0,970 4 0,980 0 0,984 8 0,988 2 0,991 3 0,992 8 0,994 8 0,995 3
0,34 0,958 4 0,969 6 0,979 5 0,984 5 0,988 0 0,991 1 0,992 7 0,994 8 0,995 3
0,36 0,957 3 0,968 8 0,979 0 0,984 1 0,987 7 0,991 0 0,992 6 0,994 7 0,995 3
0,38 0,956 2 0,968 0 0,978 5 0,983 8 0,987 5 0,990 8 0,992 5 0,994 7 0,995 2

0,40 0,955 2 0,967 3 0,978 0 0,983 4 0,987 3 0,990 7 0,992 4 0,994 7 0,995 2
0,42 0,954 2 0,966 6 0,977 6 0,983 1 0,987 0 0,990 5 0,992 3 0,994 6 0,995 2
0,44 0,953 2 0,965 9 0,977 1 0,982 8 0,986 8 0,990 4 0,992 2 0,994 6 0,995 1
0,46 0,952 3 0,965 2 0,976 7 0,982 5 0,986 6 0,990 2 0,992 1 0,994 5 0,995 1
0,48 0,951 3 0,964 5 0,976 3 0,982 2 0,986 4 0,990 1 0,992 0 0,994 5 0,995 1

0,50 0,950 3 0,963 9 0,975 9 0,981 9 0,986 2 0,990 0 0,991 9 0,994 4 0,995 0
0,51 0,949 9 0,963 5 0,975 6 0,981 8 0,986 1 0,990 9 0,991 8 0,994 4 0,995 0
0,52 0,949 4 0,963 2 0,975 4 0,981 6 0,986 0 0,990 8 0,991 8 0,994 4 0,995 0
0,53 0,949 0 0,962 9 0,975 2 0,981 5 0,985 9 0,990 8 0,991 7 0,994 4 0,995 0
0,54 0,948 5 0,962 6 0,975 0 0,981 3 0,985 8 0,990 7 0,991 7 0,994 4 0,995 0

0,55 0,948 1 0,962 3 0,974 8 0,981 2 0,985 7 0,989 7 0,991 7 0,994 3 0,995 0
0,56 0,947 6 0,961 9 0,974 6 0,981 0 0,985 6 0,989 6 0,991 6 0,994 3 0,995 0
0,57 0,947 2 0,961 6 0,974 5 0,980 9 0,985 5 0,989 5 0,991 6 0,994 3 0,994 9
0,58 0,946 8 0,961 3 0,974 3 0,980 8 0,985 4 0,989 5 0,991 5 0,994 3 0,994 9
0,59 0,946 3 0,961 0 0,974 1 0,980 6 0,985 3 0,989 4 0,991 5 0,994 3 0,994 9

0,60 0,945 9 0,960 7 0,973 9 0,980 5 0,985 2 0,989 3 0,991 4 0,994 2 0,994 9
0,61 0,945 5 0,960 4 0,973 7 0,980 4 0,985 1 0,989 3 0,991 4 0,994 2 0,994 9
0,62 0,945 1 0,960 1 0,973 5 0,980 2 0,985 0 0,989 2 0,991 4 0,994 2 0,994 9
0,63 0,944 7 0,959 9 0,973 3 0,980 1 0,984 9 0,989 2 0,991 3 0,994 2 0,994 9
0,64 0,944 3 0,959 6 0,973 1 0,980 0 0,984 8 0,989 1 0,991 3 0,994 2 0,994 8

0,65 0,943 9 0,959 3 0,973 0 0,979 9 0,984 7 0,989 1 0,991 2 0,994 1 0,994 8
0,66 0,943 5 0,959 0 0,972 8 0,979 7 0,984 6 0,989 0 0,991 2 0,994 1 0,994 8
0,67 0,943 0 0,958 7 0,972 6 0,979 6 0,984 5 0,988 9 0,991 2 0,994 1 0,994 8
0,68 0,942 7 0,958 4 0,972 4 0,979 5 0,984 5 0,988 9 0,991 1 0,994 1 0,994 8
0,69 0,942 3 0,958 1 0,972 2 0,979 3 0,984 4 0,988 8 0,991 1 0,994 1 0,994 8

0,70 0,941 9 0,957 9 0,972 1 0,979 2 0,984 3 0,988 8 0,991 0 0,994 1 0,994 8
0,71 0,941 5 0,957 6 0,971 9 0,979 1 0,984 2 0,988 7 0,991 0 0,994 0 0,994 8
0,72 0,941 1 0,957 3 0,971 7 0,979 0 0,984 1 0,988 7 0,991 0 0,994 0 0,994 7
0,73 0,940 7 0,957 0 0,971 5 0,978 9 0,984 0 0,988 6 0,990 9 0,994 0 0,994 7
0,74 0,940 3 0,956 8 0,971 4 0,978 7 0,983 9 0,988 6 0,990 9 0,994 0 0,994 7

0,75 0,939 9 0,956 5 0,971 2 0,978 6 0,983 9 0,988 5 0,990 8 0,994 0 0,994 7
0,76 0,939 6 0,956 2 0,971 0 0,978 5 0,983 8 0,988 4 0,990 8 0,994 0 0,994 7
0,77 0,939 2 0,956 0 0,970 9 0,978 4 0,983 7 0,988 4 0,990 8 0,993 9 0,994 7
0,78 0,938 8 0,955 7 0,970 7 0,978 3 0,983 6 0,988 3 0,990 7 0,993 9 0,994 7
0,79 0,938 5 0,955 5 0,970 5 0,978 1 0,983 5 3,988 3 0,990 7 0,993 9 0,994 7

0,80 0,938 1 0,955 2 0,970 4 0,907 8 0,983 4 0,988 2 0,990 7 0,993 9 0,994 7
Note : ce tableau est donné à titre indicatif. Il n’est pas prévu pour une interpolation précise. L’extrapolation n’est pas permise.

148
C
Les mesures
de température
6 • LES MOYENS DE MESURAGE

Les mesures de températures de fluides et d’ambiances dans le domaine du génie


climatique peuvent être réalisées de différentes manières et, selon les cas, avec des
moyens de mesurage adaptés notamment en fonction du niveau de la température
et de la précision requise. C
Le début de ce chapitre abordera donc la notion de température, puis nous expo-

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


serons les moyens dont disposent les techniciens pour procéder à ces mesurages, et
enfin nous exposerons les méthodes de mesures correspondantes.
En toute rigueur, la température n’est pas une grandeur mesurable mais seulement
repérable. Nous pouvons l’évaluer, la comparer, l’indiquer mais pas la mesurer. Par
exemple, contrairement au mètre que l’on peut additionner par mesurage, on ne
peut additionner deux températures identiques.
Depuis l’origine de la métrologie en matière de température, nous avons pu voir
que la science utilisait plusieurs échelles pour déterminer cette grandeur. Ces
méthodes de repérage étaient toutes basées sur des phénomènes physiques obser-
vables facilement.
Par ordre d’ancienneté de son auteur :
L’échelle Fahrenheit (du nom du physicien néerlandais Gabriel FAHRENHEIT né
en 1686, décédé en 1736) basée l’observation des phénomènes physiques suivants
servant de graduations sur une échelle :
– point 0 : température la plus basse réalisée au XVIIIe siècle = – 17,8 ˚C ;
– point 100 : température voisine de celle du corps humain = 37,8 ˚C ;
– chaque 1/100e de l’échelle est appelé degré Fahrenheit (˚F).
L’échelle Celsius (du nom du physicien suédois Anders CELSIUS né en 1701, décédé
en 1744), appelée aussi échelle centésimale, basée sur l’observation des phénomènes
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

physiques suivants servant de graduations sur une échelle :


– point 0 : température la glace fondante = 0 ˚C ;
– point 100 : température d’ébullition de l’eau sous 1 atmosphère = 100 ˚C ;
– chaque 1/100e de l’échelle est appelé degré Celsius (˚C) (et non degré centi-
grade !).
L’échelle Kelvin (du nom du physicien britannique William Thomson, plus connu
sous le nom de Lord KELVIN, né en 1824, décédé en 1907) basée sur l’observation
des phénomènes physiques suivants servant de graduations sur une échelle :
– point 0 : zéro absolu = – 273,15 ˚C ;
– point 273,16 : température du point triple de l’eau (glace/eau/vapeur) = 0,01 ˚C ;

151
6 • Les moyens de mesurage

– chaque 1/273e de l’échelle est appelé Kelvin (K) (et non degré Kelvin ni ˚K !).
t F – 32
-⇔
t C = --------------- = t C = 32 + 1,8t C
1,8

°C K °F

POINT D’ÉBULLITION 100 367,15 212


DE L’EAU

37,8 °C 100 °F
POINT DE CONGÉLATION 0 273,15 32
DE L’EAU
17,8 °C 0 °F

ZÉRO ABSOLU – 273,15 0 – 459,7

Celsius Kelvin Farenheit

Figure 6.1 – Les échelles de température

Citons pour mémoire, le degré Rankine (du nom du physicien William John
Macquorn RANKINE, né en 1820 et décédé en 1872) qui transposa le degré Fahren-
heit : ˚R = ˚F + 459,67.
Citons aussi le degré Réaumur (du nom du physicien René Antoine FERCHAULT
DE RÉAUMUR, né en 1683 et décédé en 1757) qui fut utilisé surtout en Allemagne
et en Russie jusqu’à la fin du XIXe siècle.
On distingue deux modes de mesurage de la température :
– Par contact ; il y a contact entre le corps dont on mesure la température et l’élément
sensible de l’appareil de mesure. On rencontre différents matériels de mesurage.
Principalement :
• le thermomètre à dilatation de liquide (méthode mécanique) ;
• le thermomètre à dilatation de gaz (méthode mécanique) ;
• le thermomètre à dilatation de solide (méthode mécanique) ;
• le capteur résistif type sonde Pt 100, Pt1000… (méthode électrique) ;
• le thermocouple (méthode électrique).

152
6 • Les moyens de mesurage

– Sans contact ; tout corps émet en permanence un rayonnement électromagnétique


dont le spectre continu a une répartition énergétique en fonction de la température.
C’est ce que l’on appelle communément le rayonnement thermique. On rencontre
principalement en génie climatique : le thermomètre infra-rouge à visée laser
(méthode optique)

LES MESURES DE TEMPÉRATURE

Figure 6.2 – Échelle d’utilisation des différents capteurs de température


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Définitions principales (NF EN ISO 7726) :


– constante de temps d’un capteur : « La constante de temps d’un capteur est
considérée comme numériquement égale au temps mis par le capteur, en réponse à
une variation en forme d’échelon de la grandeur mesurée, pour atteindre 63 %
de sa variation finale en état stationnaire sans dépassement ».
– temps de réponse d’un capteur : « Le temps de réponse d’un capteur est prati-
quement le temps au bout duquel on peut considérer la grandeur mesurée (par
exemple la température du thermomètre) comme suffisamment proche de la valeur
exacte de la grandeur à mesurer (par exemple la température de l’air). Il peut
être calculé à partir de la constante de temps ; le temps de réponse à 90 % peut être
atteint au bout d’un temps égal à 2,3 fois la constante de temps ».

153
6 • Les moyens de mesurage 6.1 Le thermomètre à dilatation de liquide
à lecture directe

6.1 Le thermomètre à dilatation de liquide à lecture directe


D’un usage très courant, le thermomètre à dilatation de liquide a pourtant des
limites en terme de précision de mesure (au mieux ± 0,1 ˚C mais plus couram-
ment ± 1 ˚C), mais cela est compensé par une grande facilité d’utilisation (pas
besoin de source d’énergie).

6.1.1 Principe de fonctionnement


Généralement construit en verre, le corps du thermomètre est constitué d’un capillaire
rempli d’un volume de liquide très sensible aux variations de température. La
grandeur thermométrique est le volume apparent d’une masse invariable de liquide
enfermé dans un récipient (qui se dilate aussi…). L’ensemble est gradué en volume :
V = V0(1 + λθ)
avec :
V = volume final du liquide.
V0 = volume initial du liquide.
λ = cœfficient de dilatation apparent de l’ensemble liquide-verre.
θ = température ambiante dans laquelle est plongé le thermomètre.
On peut citer comme liquide :
– le mercure ; encore parfois rencontré sur d’ancien thermomètre car ce liquide
présente une très bonne linéarité entre –30 ˚C et 350 ˚C (solidification à –39 ˚C
et ébulition à 357 ˚C).
– Il ne mouille pas le verre et son ménisque convexe favorise une lecture précise
(voir le schéma B-2 du chapitre Aéraulique). Il est facile à purifier, pour
augmenter la précision car exempt de particules étrangères, et a une bonne
conductivité thermique (λ = 16.105 /˚C).
– Ce type de thermomètre n’est plus fabriqué en raison de la toxicité du mercure ;
– l’alcool présente l’inconvénient de ne pas avoir un coefficient de dilatation linéaire
entre –80 ˚C et 70 ˚C ;
– le tolvène ; utilisable entre –90 ˚C et 100 ˚C ;
– le pentane ; utilisable entre –220 ˚C et 30 ˚C.
Il est à noter que le capillaire se dilate aussi en fonction de la température, a fortiori
s’il est en verre. On trouve des capillaires en silice moins sensible à ce phénomène.
De plus, le verre a tendance à se rétracter en vieillissant, ce qui fausse aussi le
mesurage.
Les thermomètres de précision à dilatation de liquide sont vendus avec une courbe
de correction pour tenir compte de la non-linéarité de la dilatation du liquide.

6.1.2 Principe de mesurage


Le thermomètre est en contact direct avec le corps dont on souhaite connaître la
température.
La mesure dans l’air ambiant ne pose pas de problème particulier.

154
6 • Les moyens de mesurage 6.2 Le thermomètre à dilatation de liquide
à lecture indirecte

Par contre, la longueur d’émergence du capillaire lorsque celui-ci est trempé dans
un liquide fausse la mesure car la partie « extérieure » ne se dilate pas comme la
partie immergée, que ce soit le liquide ou son enveloppe. Il y a donc lieu de respecter
le repère d’immersion prescrit par le constructeur.

6.2 Le thermomètre à dilatation de liquide à lecture


indirecte
6.2.1 Principe de fonctionnement
Le principe de fonctionnement est le même que celui décrit précédemment mais à
la différence que la dilatation volumique du liquide crée cette fois-ci une variation
de pression qui exerce une force sur l’axe de rotation d’une aiguille qui se déplace
sur un repère gradué.
C

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


6.2.2 Principe de mesurage
S’il est étanche, ce thermomètre peut être utilisé dans un liquide. Généralement,
on se contente de l’utiliser dans l’air ambiant ou dans un gaz inerte non corrosif.

6.3 Le thermomètre à dilatation de gaz


6.3.1 Principe de fonctionnement
Ce dispositif est basé sur la loi des gaz parfaits (PV/T = constante) relative à la
dilatation d’un gaz à volume constant. Lorsque la pression augmente en fonction
de la température, le gaz contenu dans le bulbe et le manomètre exerce une force
sur l’axe de rotation d’une aiguille qui se déplace sur un repère gradué.
Le gaz employé doit être le plus parfait possible, c’est-à-dire avec une chaleur
spécifique à pression constante en fonction de la température (Cp f(T) = cste).
C’est souvent l’azote N2 qui est utilisé.
6.3.2 Principe de mesurage
Idem les thermomètres à dilatation de liquide à lecture indirecte.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

6.4 Le thermomètre à dilatation de solide


6.4.1 Principe de fonctionnement
Plus connu sous le nom de thermomètre à bilame, le thermomètre est constitué de
deux lamelles métalliques soudées l’une à l’autre. Les deux lamelles étant de natures
différentes, donc de coefficient de dilatation différent, la variation de température
engendre un couple mécanique faisant fléchir dans un sens ou dans l’autre.
Ce type de thermomètre n’est pas très précis et on l’utilise plutôt cette fonction du
bi-lame en mesure avec une précision de ± 1 ˚C, voire en simple contacteur « Tout
ou Rien » notamment pour les installations de sécurité.

155
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

6.4.2 Principe de mesurage


Idem les thermomètres à dilatation de liquide à lecture indirecte.

6.5 Le capteur à résistance type Pt100


6.5.1 Principes de fonctionnement
Les capteurs à résistance sont des thermomètres utilisant la variation de la résistivité
d’un matériau en fonction de la température. Le fil résistif est monté dans une gaine
ou bobiné sur un support tel que la céramique ou l’alumine qui ont un coefficient
de dilatation proche de celui du platine.
Quel que soit le mode d’enrobage, les sondes à résistance sont le plus souvent
placées à l’intérieur d’une gaine métallique ou d’un tube en verre de 15 à 35 mm
de long et de 3 à 6 mm de diamètre (Figure 6.3).

Tube protecteur
(quartz, verre, céramique)

Fils de connection

Support
Enroulement
céramique
de platine

Figure 6.3 – Détail de l’élément sensible

1 3 4

R1 R2 R3

Légende
R1 Résistance de l’élément sensible en température 1 Élément sensible en température
R2 Résistance du câble interne 2 Enveloppe de protection
R3 Résistance du câble 3 Filetage
4 Câbles

Figure 6.4 – Sonde de température à résistance de platine à 2 fils (doc. AFNOR)

156
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

La résistance ohmique augmente avec la température selon la relation :


Rt = R0[1 + α(t − t0)]
avec :
Rt = résistance à t ˚C, exprimée en Ω.
R0 = résistance à (t0 = 0 ˚C), exprimée en Ω.
R 100 – R 0
α = ---------------------
- = coefficient de température de la thermo-résistance (de l’ordre de
100R 0
4.10–3 ˚C–1 pour le platine).
R100 = résistance à (t100 = 100 ˚C), exprimée en Ω.
Pour les conducteurs métalliques type platine ou nickel, la variation de la résis-
tance en fonction de la température est à peu près linéaire et la sensibilité
constante. C
Les résistances sont réalisées en nickel (Ni), en cuivre (Cu), en tungstène (W) ou

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


en platine (Pt).
Le nickel a une très bonne sensibilité thermique. Entre 0 ˚C et 100 ˚C, sa sensibilité
est multipliée par 1,617 contre « seulement » 1,385 pour le platine. Par contre il
est très sensible à l’oxydation et on limite son utilisation à 250 ˚C.
Le cuivre a une grande linéarité lors des variations thermiques de sa résistance mais
celle-ci est très faible, ce qui oblige à utiliser une plus grande longueur de fil donc
avec un encombrement plus important. On limite son utilisation à 180 ˚C.
Le tungstène a une meilleure sensibilité thermique que le platine à 100 K et il est
utilisable à des températures plus élevées avec une linéarité meilleure. De part sa
résistance élevée, son encombrement est minimum. Par contre, en raison du procédé
de fabrication qui ne permet d’éliminer complètement par recuit les contraintes
créées par le tréfilage, le tungstène a une stabilité inférieure à celle du platine.
Pourquoi préférer le platine comme matériau pour les capteurs de température à
résistance (aussi appelé PRTD pour Platinium Resistance Temperature Detector) ?
– il est inaltérable ;
– ce matériau peut être très pur, ce qui permet l’interchangeabilité des sondes ;
– plus un matériau est pur, plus son coefficient de température α est grand ;
– son domaine d’emploi entre – 250 ˚C et 630 ˚C correspond bien avec le domaine
du génie climatique ;
– il ne présente pas d’hystérésis (la loi de montée en température se superpose
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

exactement avec la loi de descente en température) ;


– sa résistivité est grande, ce qui permet un encombrement plus faible à résistance
égale, donc une constante de temps plus petite ;
– il a une sensibilité de l’ordre de 0,4 Ω/˚C à 100 ˚C ;
– il reste stable dans le temps (1 ˚C pour un échantillon exposé à 600 ˚C pendant
6 000 heures ;
– il n’est quasiment pas influencé par les champs magnétiques.
Le platine est reconnu comme instrument d’interpolation entre – 259,34 ˚C
(13,81 K) et 961,78 ˚C (688,63 K) pour définir l’EIT (Échelle Internationale de
Température).

157
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

Tableau 6.1 – Caractéristiques physiques des différents métaux

Paramètre Nickel Cuivre Tungstène Platine


température de fusion (˚C) 1 453 1 083 3 380 1 769
chaleur massique à 20 ˚C (J.˚C–1.kg–1) 450 400 125 135
conductivité thermique (W.˚C–1.m–1) 90 400 120 73
coefficient de dilatation linéaire (˚C–1) 12,8.10–6 16,7.10–6 6.10–6 8,9.10–6
résistivité à 20 ˚C (Ω.m) 10.10–8 1,72.10–8 5,52.10–8 10,6.10–8
coefficient de température à 20 ˚C (˚C–1) 4,7.10–3 3,9.10–3 4,5.10–3 3,9.10–3

Pour la sonde Pt100 normalisée (NF EN 60751 qui couvre la gamme – 200 ˚C à
+ 850 ˚C), le coefficient α est égal à 0,003 851 ˚C–1 (quelquefois considéré égal à
0,003 850 55).
A la différence de la norme américaine où le coefficient α de la sonde Pt100 est
égal à 0,003 916 ˚C–1, d’où certaine différence dans les résultats.
Par exemple, pour une température de 40 ˚C, la résistance Pt100 aura une résis-
tance théorique de :
R40 = 100 [1 + 0,003 851(40-0)] = 115,40 ≅ 115,54 du tableau 1 de la norme NF
EN 60751 (tab D.3-X en annexe).
Les relations températures/résistance pour résistance de platine de résistance
nominale 100 Ω s’expriment selon les gammes de températures :
Entre –200 ˚C et 0 ˚C :
Rt = R0 [1 + At + Bt2 + C t 3 (t – 100)] (équation de Callendar et Van Dusen)
Entre 0 ˚C et 850 ˚C :
Rt = R0 (1 + At + Bt 2)
avec :
Rt est la résistance à la température t.
R0 est la résistance à t = 0 ˚C.
α.δ
A = constante = 3,908 3.10–3 = α + --------- .
100
α . δ
B = constante = – 5,775.10–3 = ----------2- .
100
α.β
C = constante = – 4,183.10–3 = ----------4- .
100
Avec :
α = 0,003 916 = coefficient de température à 0 ˚C.
β = 0,108 63 = coefficient de linéarisation pour les températures < 0 ˚C (β = 0
pour température > 0 ˚C).
δ = 1,499 9 = coefficient de linéarisation.
Les tableaux 8.1 et 8.2 donnent directement les valeurs des résistances entre
– 200 ˚C et + 850 ˚C d’une résistance de platine de résistance nominale R0 = 100 Ω.

158
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

Nota
Pour les autres valeurs nominales telles que 10 Ω, 500 Ω ou 1 000 Ω, le tableau peut être utilisé en
multipliant les valeurs par le facteur R0/100 Ω.
Les valeurs de température données dans la norme NF EN 60751 sont exprimées en degré Celsius
et par le symbole t en accord avec la l’Echelle Internationale de Température de 1990 (EIT-90). Les
tableaux 8.1 et 8.2 extraits de cette norme le rappellent par l’indication « t90/˚C ».

m Valeurs de tolérance
Les valeurs de tolérance des thermomètres à résistance sont classées de AA à C
(Tableau 6.2). Ces résistances s’appliquent à toute valeur R0.
Tableau 6.2 – Classe de tolérance des thermomètres à résistance

Domaine valide de température (°C) Valeurs de la


Classe de tolérance
tolérancea (°C)
Résistances bobinées Résistance à film C
AA – 50 à + 250 0 à 150 ± (0,1 + 0,0017 | t |)

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


A – 100 à + 450 – 30 à + 300 ± (0,15 + 0,002 | t |)
B – 196 à + 600 – 50 à + 500 ± (0,3 + 0,005 | t |)
C – 196 à + 600 – 50 à + 600 ± (0,6 + 0,01 | t |)
a | t | = valeur absolue de température en °C sans considération de signe

La valeur limite de – 196 ˚C correspond pour sa proximité avec la température


d’ébullition de l’azote liquide.
Tous les constructeurs nationaux de matériels de mesure ne se réfèrent pas la
norme française NF EN 60751. Ci-dessous un tableau de correspondance entre la
norme NF et la norme allemande DIN.
Tableau 6.3 – Tableau de correspondance entre les tolérances NF et DIN (doc. KIMO)

Tolérances
Temps
Classe B Classe A 1/3 DIN 1/5 DIN 1/10 DIN
°C
± °C ± Ohms ± °C ± Ohms ± °C ± Ohms ± °C ± Ohms ± °C ± Ohms
– 200 1,3 0,56 0,55 0,24 0,44 0,19 0,26 0,11 0,13 0,06
– 100 0,8 0,32 0,35 0,14 0,27 0,11 0,16 0,06 0,08 0,03
0 0,3 0,12 0,15 0,06 0,1 0,04 0,06 0,02 0,03 0,01
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

100 0,8 0,3 0,35 0,13 0,27 0,1 0,16 0,05 0,08 0,03
200 1,3 0,48 0,55 0,2 0,44 0,16 0,26 0,1 0,13 0,05
300 1,8 0,64 0,75 0,27 0,6 0,21 0,36 0,13 0,18 0,06
400 2,3 0,79 0,95 0,33 0,77 0,26 0,46 0,16 0,23 0,08
500 2,8 0,93 1,15 0,38 0,94 0,31 0,56 0,19 0,28 0,09
600 3,3 1,06 1,35 0,43 1,1 0,35 0,66 0,21 0,33 0,1
650 3,6 1,13 1,45 0,46 1,2 0,38 0,72 0,23 0,36 0,11
700 3,8 1,17
800 4,3 1,28
850 4,6 1,34

159
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

La tolérance en classe b est 3 fois plus élevée qu’en classe 1/3 DIN, 5 fois plus
élevée qu’en classe 1/5 DIN et 10 fois plus élevée qu’en classe 1/10 DIN.
La figure 6.5 permet d’apprécier les exigences comparées en terme de tolérances
relatives de la norme NF/CEI (classes A et B) par rapport à la norme DIN (1/3, 1/
5 et 1/10 DIN) et de remarquer l’importante divergence à partir de 0 ˚C.
°C
± 4,0

± 3,5
eB
ss
cla
± 3,0

± 2,5

± 2,0

± 1,5
eA
class
± 1,0
IN
1/3 D 1/5 DIN

± 0,5
1/10 DIN
± 0,0
– 200 – 100 0 0 200 300 400 500 600 °C

Figure 6.5 – Courbes de correspondance normes NF/CEI et DIN (doc. KIMO)

m Les différents modes de raccordement


Les sondes à résistance thermoélectrique en platine sont construites pour être
raccordées à 2, 3 ou 4 conducteurs, selon la précision souhaitée. La différence rési-
dant dans la résistance de ces conducteurs de liaison entre la sonde platine et le
convertisseur de mesure 4-20 mA. Selon l’éloignement de l’un par rapport à l’autre, il
est important de respecter le bon nombre de conducteurs et leur montage.
M Montage 2 fils
C’est le type de montage le plus simple mais il présente l’inconvénient en pratique
de mettre en série la résistance de l’élément sensible et celles des conducteurs de
raccordements.

RL1 1 = rouge

Figure 6.6 – Montage


Pt100

2 fils

RL2 2 = blanc

160
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

C’est le montage le plus utilisé pour les appareils de mesure portatif car le plus
économique. Il est rendu acceptable par le fait que la sonde est relativement
proche du transmetteur.

M Montage 3 fils
Ce montage implique l’utilisation de conducteurs RL1, RL2 et RL3 de même carac-
téristique. En déduisant la résistance RL1 + RL2 de la mesure aux bornes 2 et 3, on
corrige le décalage de mesure.
C’est un montage très utilisé pour les sondes raccordées relativement loin du
transmetteur.

RL2 1 = rouge

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


RL2 2 = rouge
Figure 6.7 – Montage
3 fils
Pt100

RL3 3 = blanc

Tous les thermomètres dont la classe de tolérance est supérieure à la classe B


doivent avoir une configuration à 3 ou 4 fils.

M Montage 4 fils
En faisant passer un courant I constant par les bornes 1 et 4 et en mesurant la
tension U aux bornes 2 et 3, on s’affranchit des résistances des lignes. C’est le
montage le plus précis mais aussi le plus onéreux.

I
1 = rouge
2 = rouge

Figure 6.8 – Montage


Pt100
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

U
4 fils

3 = blanc
4 = blanc

Tous les thermomètres dont la classe de tolérance est supérieure à la classe B


doivent avoir une configuration à 3 ou 4 fils.
Il est possible de placer le convertisseur de mesure 4-20mA dans la tête de la sonde
mais cette solution présente l’inconvénient d’exposer le transmetteur aux condi-
tions thermiques de la sonde. Il y a donc lieu d’utiliser des transmetteurs capables

161
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

de supporter les hautes températures si nécessaires (voir les recommandations du


constructeur).
Par contre, l’avantage de cette solution est de ne véhiculer que du courant de 4 à
20 mA par deux conducteurs banalisés (pas besoin d’utiliser des câbles de
compensation) vers la centrale d’acquisition de données sans risque de perte en
ligne. S’il se produit un défaut sur la ligne, le signal sera interrompu (fonction
binaire « 0 » ou « 4-20 »), contrairement à la transmission de tension 0-10 V qui
peut être perturbée à l’insu de l’opérateur

20,5 mm

43 mm

Figure 6.9 – Modèles de sonde Figure 6.10 – Tête de sonde DIN B 3fils
(doc. KIMO) (doc. KIMO)

La nature des conducteurs de raccordement est aussi très importante. Selon la


distance qui sépare la sonde du convertisseur, il y a lieu de se méfier des pertes en
ligne, voire aussi des interférences électromagnétiques qui imposent l’usage de
conducteurs renforcés par de la tresse blindée.
De même, les conditions ambiantes dans lesquelles vont séjourner la sonde et les
conducteurs sont des paramètres de sélection (voir tableau 6.6, principaux couples
thermoélectriques (NF EN 60584)).

Tableau 6.4 – Sélection longueur de câble pour sonde de température à 2 fils


(NF EN 1434-2)

Section de câble en mm2 Longueur maximale pour Pt100

0,22 2,5
0,50 5,0
0,75 7,5
1,50 15,0

162
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Figure 6.11 – Exemple de sélection de câbles d’extension et de compensation


(doc KIMO)

6.5.2 Principes de mesurage


Placée dans la conduite, que ce soit une canalisation hydraulique ou en gaine
aéraulique, la sonde doit être parfaitement irriguée et l’élément sensible placé dans
un endroit où la température du fluide est représentative. On la place généralement

163
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

dans l’axe de la conduite pour limiter le rayonnement de la paroi extérieure ou


dans un coude pour bénéficier des turbulences et ainsi mesurer une température
moyenne représentative (voir figure 7.1).
Deux solutions :
– la sonde est glissée dans un doigt de gant, aussi appelé gaine thermométrique et
puit thermométrique, installé à demeure sur le réseau et bien placé dans le flux ;
– la sonde est déjà protégée par un doigt de gant que l’on visse sur une attente en
place sur le réseau.
C’est la première solution qui est toujours pratiquée dans le cas d’installations
hydrauliques car elle n’occasionne pas l’arrêt obligatoire de l’installation si l’on
souhaite déposer la sonde, pour étalonnage par exemple. Voir figures 6.12 et 6.13.
Lors du remontage, il y aura lieu de vérifier qu’aucun élément étranger n’est venu
se déposer au fond du doigt de gant, de la poussière par exemple, car cela occa-
sionnerait une modification de la résistance thermique de l’ensemble « sonde +
doigt de gant » qui pourrait laisser croire à une dérive de mesure de la sonde. Dans
cet objectif, les doigts de gant sont souvent soudés sur une génératrice horizontale
de la conduite et équiper d’un bouchon amovible afin d’éviter tout dépôt intem-
pestif.

Légende

1 Schéma de la tête
2 Passage du câble de signal
3 Emplacement du dispositif de sécurité 3
4 Enveloppe de protection
5 Élément sensible en température

4
50

∅5,86 – 5,93
5

Figure 6.12 – Sonde de température type PL, montage en doigt de gant


(NF EN 1434)

164
6 • Les moyens de mesurage 6.5 Le capteur à résistance type Pt100

∅6,00 – 6,08

∅6,2 ± 0,1
1

G1/2B
2
∅<8

48

C
D

C
Filetage G 1/2 B conforme à l’EN ISO 228-1 Légende

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


1 Face d’étanchéité
Autres longueurs
2 Vis de serrage avec emplacement
C D du dispositif de sécurité

85 ≤ 100
120 ≤ 135

210 ≤ 225

Figure 6.13 – Doigt de gant


(NF EN 1434)

Pour améliorer la conductivité thermique dans le doigt de gant, la sonde peut être
enduite d’une pâte contact type silicone thermo-conducteur au niveau de l’élément
sensible.
La seconde solution, dite « montage en direct », est acceptable dans le cas d’instal-
lation aéraulique si des bouchons sont prévus pour éviter les fuites d’air après
démontage. Voir figure 6.14 (au verso).
Dans les deux cas, le doigt de gant protège la sonde contre les agressions chimi-
ques et physiques du fluide véhiculé, notamment en fonction de la pression dans
la conduite.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Pour les canalisations jusqu’à DN250 inclus, trois types de capteurs de tempéra-
ture sont normalisés :
– capteurs courts montés en direct, type Direct Short ;
– capteurs courts montés en direct, type Direct Long ;
– capteurs courts montés en direct, type Probe Long.

165
6 • Les moyens de mesurage 6.6 Le capteur à résistance C.T.N.

Légende

A Longeur immergée

4
1 Schéma de la tête
2 Passage du câble de signal
3 Emplacement de passage
du fil de scellement 5

< 15
4 Emplacement du dispositif G1/2B
de sécurité
5 Face d’étanchéité
6 Enveloppe de protection 6
7 Élément sensible en température ∅8
A

≤ 230

∅6

Figure 6.14 – Sonde de température type DL, montage en direct (NF EN 1434)

6.6 Le capteur à résistance CTN


Les capteurs à résistance CTN (coefficient de température négative), appelé aussi
thermistances, ont une résistance qui décroît lorsque la température augmente.
Sa résistance est plus élevée que les capteurs Pt100 ; exemple : 10 kΩ à 25 ˚C au
lieu de 100 Ω à 0 ˚C.
Elle est plus utilisée que le capteur Pt100 dans le domaine du génie climatique car
sa précision est meilleure dans la plage de température de 0 ˚C à 70 ˚C en classe A.
Par contre, à la différence des sondes à résistance de platine, les sondes CTN ne
présentent pas une bonne linéarité. Leur résistance est aussi beaucoup plus grande
et leur variation en fonction de la température est plus élevée. Il y a donc lieu de
bien maîtriser la plage de mesure pour choisir la courbe qui se rapprochera le plus
de l’évolution de la température (voir tableau 6.5).

6.6.1 Principe de fonctionnement


Le principe de fonctionnement est identique au capteur Pt100 décrit ci-avant.

166
6 • Les moyens de mesurage 6.7 Le thermocouple

Tableau 6.5 – Les classes de précision

Écart maximal normalisé (˚C)


Désignation Température (˚C)
Classe A Classe B 1/5 DIN

– 200 ± 0,55 ± 1,30 ± 0,26


– 100 ± 0,35 ± 0,80 ± 0,16
0 ± 0,15 ± 0,30 ± 0,06
Pt100 + 100 ± 0,35 ± 0,80 ± 0,16
+ 200 ± 0,55 ± 1,30 ± 0,26
+ 300 ± 0,75 ± 1,80 ± 0,36
+ 400 ± 0,95 ± 2,30 ± 0,46 C

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


de – 20 ˚C à 0 ˚C ± 0,40
CTN de 0 ˚C à 70 ˚C ± 0,10
de 70 à 125 ˚C ± 0,60

6.6.2 Principe de mesurage


Le principe de mesurage est identique au capteur Pt100 décrit ci-avant.

6.7 Le thermocouple
Le thermocouple est un moyen de mesurage très utilisé dans le domaine du génie
thermique, dans les centrales de production de chaleur notamment, car ses compo-
sants sont relativement solides, à comparer au capteur Pt100 exposé ci-avant.
Par contre, leur précision est moins bonne que celle du capteur Pt100 et leur
courbe de réponse n’est pas linéaire ce qui nécessite aussi une bonne maîtrise des
caractéristiques du thermocouple utilisé.

6.7.1 Principe de fonctionnement


© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Le principe de fonctionnement du thermocouple repose sur la force électromotrice


(f.e.m.) qui se crée naturellement entre deux fils conducteurs de natures différentes
réunis à leurs extrémités. C’est ce que l’on appelle l’effet SEEBECK, du nom du
savant allemand (1770-1831) qui découvrit ce principe en 1821.
Cette f.e.m. dépend de la température à laquelle est exposée une des deux jonc-
tions. On la mesure sous forme d’une tension de quelques millivolts.
Le thermocouple est donc constitué de deux jonctions (ou soudures) reliant chacune
deux métaux ou alliages différents. L’une des jonctions, placée au point de mesure,
constitue la soudure chaude (Sc). L’autre jonction appelée soudure froide (Sf ) et
dont la température est connue, sert de point de référence. Si la boucle est ouverte,
on peut mesurer la tension aux bornes.

167
6 • Les moyens de mesurage 6.7 Le thermocouple

Dans le schéma ci-dessous, la soudure froide Sf est à la température T1 et la


soudure chaude Sc est à la température T2 que l’on souhaite connaître.

Figure 6.15 – Schéma de fonctionnement


du thermocouple

Pour deux matériaux ou alliages donnés, il existe une relation entre la force-élec-
tromotrice et les températures de référence et de mesure. Cette relation est indé-
pendante de la forme et des dimensions des fils, et s’exprime généralement par une
courbe caractéristique non linéaire.

Courbe de sensibilité du thermocouple cuivre/constantan entre – 10 °C et 100 °C (T1 à 0 °C)

40

43

42
Sensibilité (mV/°C)

41

40

39

38

37
– 10 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Température T2 (°C)

Figure 6.16 – Exemple : courbe de sensibilité du thermocouple cuivre/constantan


entre –10 ˚C et 100 ˚C

Le couple cuivre/constantan est l’un des plus couramment utilisés. Le constantan


est un alliage de cuivre et de nickel dont la résistance électrique est pratiquement
indépendante de la température. Le type de thermocouple varie en fonction de la
proportion d’alliage, le terme « constantan » restant générique.
La précision obtenue avec ces appareils de mesure est de l’ordre de ± 3 ˚C entre
0 ˚C et 400 ˚C, et ± 0,7 % entre 400 ˚C à 500 ˚C (à comparer à celle du capteur à
résistance métallique type « fil chaud » ; ± 1 ˚C jusqu’à 150 ˚C, et 0,70 % de
150 ˚C à 500 ˚C).

168
6 • Les moyens de mesurage 6.7 Le thermocouple

Tableau 6.6 – Principaux couples thermoélectriques (NF EN 60584)


LIMITES F.E.M. DÉVELOPPÉE TOLÉRANCE
MÉTAUX D’UTILISATION avec t référence = 0 °C Classe de tolérance 2
Type (°C) (µV) selon NF EN 60584-2
selon NF EN 60584-1
positif négatif Tables de référence à 20 °C à 100 °C NOTE 1
– 40 à 133 °C ± 1 °C
T Cuivre Cuivre-Nickel – 270 400 790 4 279
133 à 350 °C ± 0,0075 | t |
Nickel- – 40 à 333 °C ± 2,5 °C
E Cuivre-Nickel – 270 1 000 1 192 6 319
Chrome 333 à 900 °C ± 0,0075 | t |
– 40 à 333 °C ± 2,5 °C
J Fer Cuivre-Nickel – 210 1 200 1 019 5 269
333 à 750 °C ± 0,0075 | t |
Nickel- Nickel- 40 à 333 °C ± 2,5 °C
K – 270 1 370 798 4 096
Chrome Aluminium 333 à 1 200 °C ± 0,0075 | t |

R
Platine rhodié
(13 %)
Platine – 50 1 760 111 647
0 à 600 °C
600 à 1 600 °C
± 1,5 °C
± 0,0025 | t |
C
Platine rhodié 0 à 600 °C ± 1,5 °C

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


S Platine – 50 1 760 113 646
(10 %) 600 à 1 600 °C ± 0,0025 | t |
Platine rhodié Platine
B 0 1 820 –3 33 600 à 1 700 °C ± 0,0025 | t |
(30 %) rhodié (6 %)
Nickel-Chrome- Nickel- 40 à 333 °C ± 2,5 °C
N – 270 1 300 525 2 774
Silicium Silicium 333 à 1 200 °C ± 0,0075 | t |

Nota
Composition des alliages :
– Nickel / Constantan = 45 % Ni / 55 % constantan.
– Nickel / Chromel = 90 % Ni / 10 % Cr.
– Chromel / Alumel = 95 % Ni / 2 % Mn / 2 %Al.
Le thermocouple type B (appelé aussi thermocouple à 18 % en allusion à sa composition de (30 %
+ 6 %)/2) présente une zone d’incertitude fluctuante entre 0 et 50 ˚C (– 0,003 mV à + 0,003 mV)
et jusqu’à 100 ˚C (0,033 mV). Cela l’amène à être utilisé dans la plage nettement supérieure de
600 à 1 700 ˚C.
La tolérance d’un couple thermoélectrique est l’écart maximal (spécifié dans la norme NF EN
60584) en degrés Celsius à partir des tables de référence lorsque la température de jonction de réfé-
rence est à 0 ˚C, et que la jonction de mesure est à la température à mesurer (t˚C).

Il existe aussi des thermocouples à base de tungstène (W) allié à du rhénium (Re) :
le thermocouple type C (W + 5 % Re et W + 26 % Re), le type D (W + 3 % Re et
W +25 % Re) et le type G (W et W + 26 % Re).
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Les thermocouples peuvent se présenter sous des formes différentes :


– en bobine de fils nus ;
– en bobine de fils de 2 conducteurs isolés ;
– en gaine métallique.
Les conducteurs sont isolés séparément par de la magnésie ou de l’alumine, et
emprisonnés dans une gaine métallique déformable et étanche. Les jonctions
chaudes (sources chaudes) sont généralement réalisées par le constructeur. Elles
peuvent être à nu, noyées dans la gaine ou encore soudées à celle-ci.
La jonction isolée présente un temps de réponse relativement long.

169
6 • Les moyens de mesurage 6.7 Le thermocouple

Tableau 6.7 – Tableau de synthèse des couples thermoélectriques (doc KIMO)

Conducteur A
Gaine

Isolant
Jonction de mesure
Conducteur B

Figure 6.17 – Schéma de jonction de mesure

170
6 • Les moyens de mesurage 6.7 Le thermocouple

Jonction isolée

Jonction à la masse
Figure 6.18 – Type de jonction
de mesure

Jonction exposée

La jonction à la masse est à retenir en fonction du mode de mise à la terre des


C
masses et des blindages de l’installation.

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


La jonction exposée est à utiliser pour un temps de réponse rapide et s’il n’y a pas
de risque de corrosion.

m Correction de soudure froide

L’un des inconvénient des thermocouples est qu’ils nécessitent une jonction de
référence à une température donnée.
On peut disposer la soudure froide à la température ambiante ou dans un bain de
glace fondante. Il reste ensuite à effectuer les corrections nécessaires par simple
translation des résultats mais le dispositif à mettre en place n’est pas pratique à
transporter sur un site industriel ni sur une installation de génie climatique…
Alors on préfère effectuer plus simplement une compensation électrique de soudure
froide. Celle-ci est réalisée à l’intérieur même de l’appareil de mesure : on ajoute à
la force électromagnétique mesurée celle résultant de la différence entre la tempé-
rature T1 à laquelle se trouve la soudure froide et 0 ˚C. On peut ainsi brancher
directement le thermocouple ou le câble de compensation sans se préoccuper de la
soudure froide.
Ce système de compensation est constitué d’un pont de Wheaston alimenté en
courant continu et dont une des branches comporte une résistance variable en
fonction de la température.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Il existe des boîtiers de compensation électrique de soudure froide pouvant être


montés à l’extérieur de l’appareil et à proximité du thermocouple.

m Constitution d’un thermocouple

Dans le domaine du génie climatique, nous rencontrons généralement :


– le couple thermoélectrique proprement dit, avec ses conducteurs différents et
leur jonction ;
– les isolateurs électriques des fils ;
– un tube de protection en matière métallique devant assurer la protection méca-
nique et chimique du couple ;

171
6 • Les moyens de mesurage 6.7 Le thermocouple

– un système de raccord, ou fixation, maintenant l’ensemble, et de fait la soudure


chaude, dans une position déterminée et pouvant comporter un dispositif
d’étanchéité ;
– une tête de raccordement de l’appareillage de mesure pouvant être munie de
connecteurs embrochables.
m Les conducteurs de liaison
Il ne faut pas confondre les câbles d’extension et les câbles de compensation :
Les premiers sont des conducteurs en alliage identique au thermocouple et prolon-
geant celui-ci vers la jonction de référence, ce qui implique les mêmes tolérances
de force électromotrice que celles des fils constitutifs du couple correspondant. Les
câbles d’extension sont repérés par la lettre « X » placée après le code du couple
thermoélectrique, par exemple « KX ».
Tandis que les seconds sont des conducteurs en alliage de substitution ayant des
propriétés thermoélectriques similaires au thermocouple. Les câbles de compensation
sont repérés par la lettre « C » après le couple thermoélectrique, par exemple « KC ».
Exemple de référence complète : IEC – K C B – 2
– IEC = code CEI.
– K = type de couple thermocouple (conducteur + en Nickel-Chrome/conduc-
teur – en Nickel-Aluminium).
– CA = type de câble (compensation Cuivre-Nickel).
– 2 = classe de tolérance (dans l’exemple présent : ± 100 µV (± 2,5 ˚C) – voir
tableau tab D.1-X ci-après).
Les matériaux des âmes conductrices sont déterminés à partir des types de couples
thermoélectriques utilisés.
Tableau 6.8 – Matériaux des âmes conductrices des câbles d’extension
et des câbles de compensation (code CEI/NF C 42-324)

Couples thermoélectriques et câbles d’extension Câble de compensation

Symboles Nature des âmes conductrices


Métaux
Ther. Exten. Positif Négatif Symb.
Cuivre/Cuivre-Nickel T T TX Cuivre Cuivre-Nickel T TC
Nickel-Chrome/Cuivre-Nickel E E EX Nickel-Chrome Cuivre-Nickel E EC
Fer/Cuivre-Nickel J J JX Fer Cuivre-Nickel J JC
Nickel-
Nickel-Chrome KCA
Nickel-Chrome/Nickel-Aluminium K KX Aluminium
Cuivre KCB
Cuivre-Nickel
RCA
Platine rhodié (13 %)/Platine R Cuivre Cuivre-Nickel R
RCB
SCA
Platine rhodié (10 %)/Platine S Cuivre Cuivre-Nickel S
SCB
Platine rhodié (30 %)/Platine rhodié (6 %) B Cuivre Cuivre allié (*) BC
Nickel-Chrome-Silicium/Nickel-Silicium N NX Nickel-Chrome-Silicium Nickel-Silicium NC
(*) Lorsque la liaison couple thermoélectrique/Câble de compensation reste à une température inférieure à 100 °C, il reste
recommandé d’utiliser du cuivre pour l’âme du conducteur négatif.

172
6 • Les moyens de mesurage 6.7 Le thermocouple

Tableau 6.9 – Tolérance des câbles d’extension et des câbles de compensation

Classe de tolérance Domaine Température


Type de câble de température du de la jonction
1 2 câble de mesure

Extension JX ± 85 µV (± 1,5 °C) ± 140 µV (± 2,5 °C) – 25 °C à + 200 °C 500 °C


TX ± 30 µV (± 0,5 °C) ± 60 µV (± 1,0 °C) – 25 °C à + 100 °C 300 °C
EX ± 120 µV (± 1,5 °C) ± 200 µV (± 2,5 °C) – 25 °C à + 200 °C 500 °C
KX ± 60 µV (± 1,5 °C) ± 100 µV (± 2,5 °C) – 25 °C à + 200 °C 900 °C
NX ± 60 µV (± 1,5 °C) ± 100 µV (± 2,5 °C) – 25 °C à + 200 °C 900 °C

Compensation KCA – ± 100 µV (± 2,5 °C) 0 °C à + 150 °C 900 °C


KCB
NC


± 100 µV (± 2,5 °C)
± 100 µV (± 2,5 °C)
0 °C à + 100 °C
0 °C à + 150 °C
900 °C
900 °C
C
RCA – ± 30 µV (± 2,5 °C) 0 °C à + 100 °C 1 000 °C

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


RCB – ± 60 µV (± 5,0 °C) 0 °C à + 200 °C 1 000 °C
SCA – ± 30 µV (± 2,5 °C) 0 °C à + 100 °C 1 000 °C
SCB – ± 60 µV (± 5,0 °C) 0 °C à + 200 °C 1 000 °C

La tolérance d’un câble d’extension ou de compensation est l’écart additionnel


maximal exprimé en microvolts, dû à la présence de ce câble dans le circuit de mesure
de la température.
Les valeurs entre parenthèses représentent la tolérance en degré Celsius correspon-
dante à la température maximale de la jonction de mesure indiqué dans la dernière
colonne. À des températures de jonctions inférieures, l’erreur en ˚C sera plus grande.
Lorsque les câbles de compensation et les câbles de compensation sont entourés d’une
gaine de protection, un code couleur est à respecter selon la norme NF C 42-324
et tirés de la Publication 304 de la CEI :

Tableau 6.10 – Code couleur des câbles de compensation et d’extension

Type de couple Couleur des isolants Couleur des isolants


thermoélectrique des conducteurs positifs et des gaines des conducteurs négatifs
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

T brun
E violet
J noir
K vert
blanc
R orange
S orange
B gris
N rose

173
6 • Les moyens de mesurage 6.8 Le capteur à contact

Nota
Dans le cas de circuit de sécurité intrinsèque, la gaine doit être obligatoirement de couleur bleu clair.

Selon la température ambiante, les câbles de compensation et les câbles d’extension


peuvent être utilisés avec différents matériaux d’isolation et de gainage.
Tableau 6.11 – Nature de l’isolant

Température ambiante Nature de l’isolant


– 25 ˚C à + 90 ˚C PVC, PE, PR
– 25 ˚C à + 250 ˚C produits fluorés et silicone
> 250 ˚C minérale

6.7.2 Principe de mesurage


Le principe de mesurage est identique au capteur Pt100 décrit ci-avant.

6.8 Le capteur à contact


Parmi les différents moyens d’estimation de la température d’un fluide, le mesu-
rage à l’aide d’un capteur à contact est sans doute celui qui est le plus sujet à inter-
prétation. Pas du fait de la qualité de ses composants, mais parce que l’élément
sensible de la sonde se situe à l’interface entre le fluide et l’équilibre thermique qui se
crée entre la température ambiante et la température du matériau support de la sonde.
De plus, si c’est la température du fluide qui est l’objet de la recherche, la nature
de la conduite influe aussi sur la détermination de celle-ci.
Nous pouvons distinguer les capteurs amovibles de température de surface et les
capteurs fixes de température de surface. Les premiers sont d’application manuelle
sur la conduite et la même sonde est utilisée pour procéder à des mesurages successifs.
Alors que les seconds sont fixés sur la canalisation par le biais d’un ruban adhésif, d’une
bande type « Velcro » ou par un collier de serrage, avec généralement un complément
d’isolation en partie supérieure pour limiter les phénomènes de refroidissement
surfacique par convection. Cette méthode de l’estimation de la température est de
fait « directe ».
Dans le domaine du génie climatique, ce moyen de mesurage est souvent utilisé
pour estimer les températures de surface de canalisations (notamment d’eau glacée
pour vérifier le point de rosée), en surface de gaine de traitement d’air, en surfaces
d’un élément de chaudière ou de sa jaquette isolante…
Cette méthode de mesurage non intrusive est aussi utilisée lorsqu’il n’y a pas de
doigt de gant pour placer une sonde à immersion dans les conduites dans le but
d’estimer la température du fluide circulant. Cette méthode de l’estimation de la
température du fluide est de fait indirecte. Nous verrons ci-après comment inter-
préter les résultats de mesurage dans ce cas-là.
Dans ces deux cas, la température mesurée est aussi sujette à interprétation compte
tenu de l’influence de phénomènes physiques entachant la précision du résultat :

174
6 • Les moyens de mesurage 6.8 Le capteur à contact

– la macroconstriction ; le fait de mettre en contact un élément sur une paroi crée


des convergences de lignes de flux thermiques vers la zone de contact.

Figure 6.19 – Effet


de macroconstriction
(doc. T.I.)

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


– la rugosité du support ; l’irrégularité de la surface paroi/sonde créé une résistance
thermique de contact.

Figure 6.20 – Effet


de rugosité
de la paroi
(doc. T.I.)
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

– l’effet d’ailette créé par le capteur.


Le flux de chaleur est sensible à la
forme d’ailette du capteur, aussi
appelée « barre », compte tenu de
la différence de température entre
la surface de contact et la tempé-
rature extérieure. Ce transfert de
flux dépend principalement de la
forme de la géométrie, du coeffi-
cient de transfert superficiel et de Figure 6.21 – Effet d’ailette (doc. T.I.)
la conductivité thermique.

175
6 • Les moyens de mesurage 6.8 Le capteur à contact

On peut résumer ces trois sources d’erreur sur un graphique :

Tinf
T
Macroconstriction
Tp

Erreur
Résistance de contact

Θ
Tm Ailette
Te

Figure 6.22 – Sources d’erreur des capteurs


avec :
Tinf = température dans le matériau.
T = température de surface du matériau (avant mise en place du capteur).
Tp = température due à la macroconstriction.
Θ = température du capteur à l’interface capteur/surface.
Tm = température au niveau de l ‘élément sensible du capteur.
Te = température ambiante.

Les fabricants de capteur amovible tiennent compte aussi de la pression que peut
générer l’utilisateur en réalisant des sondes à ressort ou à ruban (voir figures 6.25
et 6.27 ci-après) pour éviter l’écrasement irréversible de l’élément sensible.
L’utilisation des capteurs de température à contact complète les moyens mis à la dispo-
sition du technicien avec le thermomètre optique à infrarouge exposé au chapitre
précédent.
Nous n’évoquerons pas dans le présent ouvrage l’estimation de la température par
utilisation de papier ou de peinture thermosensible qui ne sont pas des moyens de
mesurage courants dans le domaine du génie climatique.

6.8.1 Principe de fonctionnement


Le fonctionnement des capteurs à contact repose sur la variation de la résistance
électrique d’éléments conducteurs de l’électricité (cf ci-avant le chapitre « le capteur
à résistance type Pt100 » ) ou suivant les effets thermoélectriques dans un circuit
électrique constitué de deux conducteurs de type différent (cf ci-avant le chapitre
« le thermocouple »).
Le lecteur pourra se reporter au chapitre correspondant pour plus de détails sur le
fonctionnement selon le modèle de capteur utilisé. Nous exposerons ici les diffé-
rences physiques permettant de les distinguer les uns des autres.
m Capteur à résistance type Pt100

Figure 6.23 – Sondes


20

Fil Pt100 à contact


résistant
(doc. KIMO)
50

176
6 • Les moyens de mesurage 6.8 Le capteur à contact

Figure 6.24 – Sondes Pt100 à contact pour tuyauteries (doc. KIMO)


C

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


m Capteur à thermocouple

Figure 6.25 – Sondes thermocouple à contact pour tuyauteries (doc. T.I.).


F = fil du thermocouple ; D = disque de contact ; S = soudure

L’utilisation de pâte silicone thermo-conductrice est indispensable pour améliorer


le mesurage.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

1er métal
Jonction
2e métal

Figure 6.26 – Sonde thermocouple à contact en film (doc. T.I.)

6.8.2 Principe de la mesure


Les sources d’erreur étant assez importante, il convient de respecter quelques
précautions lors de mesurage de température avec des sondes à contact.
En premier lieu, il faut utiliser des capteurs ayant une géométrie qui correspond à
la surface mesurée. Lorsqu’il s’agit d’une canalisation, la courbure extérieure de

177
6 • Les moyens de mesurage 6.8 Le capteur à contact

celle-ci nécessite une surface de sonde adaptée, soit par la forme intrinsèque de
l’élément sensible, soit par sa faculté à se déformer pour s’appliquer le mieux possible
sur le champ de mesure.

Support de sonde

Ruban

Jonction
A B Surface

Flux parasite

Figure 6.27 – Sondes thermocouple à contact pour tuyauteries (doc. T.I. et KIMO)

La qualité du système de fixation de la sonde à contact sur la tuyauterie, générale-


ment par collier métallique (plus solide que les colliers en plastique mais sujet à la
dilatation), ainsi que celle du scotch d’application dans le cas de sonde fixe en film
est primordiale.
Il est aussi recommandé d’isoler thermiquement la sonde de son environnement
extérieur afin de limiter les influences étrangères au mesurage telle que la convec-
tion et le rayonnement (voir figure 6.27).
Lorsque l’on souhaite estimer la température d’un fluide par un mesurage indirect,
la température nominale du fluide peut être sous-estimée de plusieurs degrés par
rapport à une sonde immergée.
Par exemple, pour une température nominale stabilisée à 80 ˚C, on peut obtenir
les résultats suivants :
– avec une sonde thermocouple type K à fils soudés sur un support (Figure 6.25),
l’écart est de 5 ˚C environ ;
– avec une sonde thermocouple type K à ressort anti-écrasement, l’écart est de
3 ˚C environ ;
– avec une sonde Pt100 (Figure 6.24), l’écart de température peut être de 2 ˚C ;
– avec une sonde Pt100 sur film, l’écart est de 1 à 2 ˚C environ ;
– avec une sonde thermocouple à ruban (Figure 6.27), l’écart pourrait être de
0,9 ˚C.
L’idéal pour utiliser les sondes à contact sur une paroi pour une estimation indi-
recte est évidemment de pouvoir corriger la température mesurée par un coefficient
correspondant à un mesurage plus précis effectué avec une sonde immergée présente
à proximité du point de mesurage. Si cela est réalisable sur le site, cette méthode

178
6 • Les moyens de mesurage 6.9 Le thermomètre optique à infrarouge

permet de déterminer le « décalage » entre la température du fluide et la température


extérieure de la paroi de la canalisation.
Si les caractéristiques de la canalisation (nature, épaisseur et encrassement interne)
sont les mêmes sur tout le réseau, ce coefficient correcteur peut être déterminé
pour chaque régime de température.
Lorsque la température du fluide est variable, l’inertie de la sonde revêt aussi un
caractère important, ainsi que sa protection vis-à-vis des conditions ambiantes
extérieures. On privilégiera donc des sondes à contact type Pt100 par film protégé
avec isolant thermique pour un mesurage fixe, ou une sonde thermocouple à
contact à ruban ou type Pt100 pour un mesurage mobile.

6.9 Le thermomètre optique à infrarouge


Le thermomètre optique à infrarouge est d’usage courant dans le domaine du
C
génie climatique car c’est le seul appareil de mesure qui ne nécessite pas de contact

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


direct avec l’objet dont on veut connaître la température.
Il permet de :
– mesurer des températures de corps très élevées, voire supérieures à celles mesu-
rables par un thermocouple (> 2 000 ˚C) ;
– mesurer la température de corps à faible conductivité thermique, tels que les
matériaux isolants ;
– mesurer des températures de corps en mouvement, tels qu’un roulement de
ventilateur par exemple ;
– mesurer des températures de corps qui ne peuvent pas l’être par contact direct,
telles que des pièces conductrices dans une armoire électrique ;
– mesurer des températures de surface hors d’atteinte, tels que des plafonds
rayonnants, des calorifugeages de tuyauteries ;
– mesurer des ponts thermiques sur de faibles surfaces ;
– avoir un temps de réponse très rapide (< 1 seconde lorsque l’appareil est à
température ambiante).

6.9.1 Principe de fonctionnement


Le fonctionnement des thermomètres optique à infrarouge repose sur trois phéno-
mènes physiques distincts : d’abord, la longueur d’onde (le spectre) correspondante
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

au rayonnement électromagnétique du corps dont on souhaite connaître la tempé-


rature, ensuite, l’émissivité de ce corps qui correspond à sa capacité à émettre un
rayonnement infrarouge, et enfin, ce thermomètre utilise les lois de l’optique.
m La longueur d’onde λ
Ce phénomène physique repose sur le fait que n’importe quel corps à une tempé-
rature supérieure au zéro absolue (0 K, soit – 273,15 ˚C) émet un rayonnement
électromagnétique, plus communément appelé rayonnement thermique infrarouge,
en fonction de sa température.
Le spectre du rayonnement infrarouge s’étend de 0,7 à 1 000 µm (0,7.10–6 m à
1.10–3 m) de longueur d’onde λ (pour mémoire, 1 µm = 0,001 mm = 1.10–6 m).

179
6 • Les moyens de mesurage 6.9 Le thermomètre optique à infrarouge

Cette plage est invisible par l’œil humain, contrairement à la bande de 380.10–9 m
(couleur violette) à 750.19–9 m (couleur rouge) qui correspond à la lumière visible.
Dans le domaine courant de la thermique, on utilise surtout la plage située entre
0,7 et 20 µm car il s’agit d’une zone dans laquelle les différents gaz contenus dans
l’air ont très peu d’influence sur le mesurage. A une distance d’un mètre environ,
on peut considérer qu’il n’y a ni absorption ni émission par l’air ambiant.
Selon les plages de températures souhaitées, les constructeurs prévoient des équi-
pements compatibles avec des « fenêtres atmosphériques ». par exemple, pour un
même matériau, nous pourrions rencontrer :
– de 0,7 à 1,3 µm (env. 3 000 ˚C) ;
– de 1,4 à 1,8 µm (env. 1 800 ˚C) ;
– de 2 à 2,5 µm (env. 1 000 ˚C) ;
– de 3,2 à 4,3 µm (env. 500 ˚C) ;
– de 4,8 à 5,3 µm (env. 300 ˚C) ;
– de 8 à 14 µm (env. 200 ˚C).
On parle de mesure « monochromatique » car les appareils de mesures courants
fonctionnent sur une seule bande d’ondes pour des raisons de coût de fabrication.
Il existe des instruments de mesure « bichromatique » couvrant deux gammes
d’onde qui présentent l’avantage de ne pas être lié à la connaissance de l’émissivité,
comme nous le verrons ci-après, mais qui sont d’un coût de production nettement
plus élevés..
Dans le domaine du génie climatique, les constructeurs utilisent la fenêtre de 8 à
14 µm de la zone infrarouge, c’est à dire aux alentours de 1.10–5 m, qui corres-
pond le mieux à la plage de rayonnement électromagnétique courante, et à la
problématique de l’air ambiant exposé précédemment.
Pour d’autres domaines de la thermique comme celui des mesurages sur des fours
industriels, il est recommandé d’utiliser des thermomètres à infrarouge ayant une
longueur d’onde de 1 µm à 1,6 µm par exemple.

m L’émissivité

Un corps qui reçoit un rayonnement électromagnétique peut en absorber une


partie et réfléchir le reste. L’énergie absorbée est convertie en énergie thermique
qui crée l’élévation de la température de ce corps.
On distingue :
– le facteur d’émissivité (ou coefficient d’émission) ε : capacité d’un corps à émettre
un rayonnement infrarouge ;
– le facteur de réflexion R : capacité d’un corps à réfléchir un rayonnement infra-
rouge ;
– le facteur de transmission T : capacité d’un corps à laisser passer un rayonnement
infrarouge.
De fait, la somme ε + R + T = 1 (ou 100 % selon l’expression).
On distingue alors les corps qui absorbent la totalité de l’énergie reçue, c’est ce que
l’on appelle les « corps noirs parfaits ». Ils ont la propriété théorique, quelle que soit la
longueur d’onde, d’absorber la totalité de l’énergie qu’il reçoit, et de transformer

180
6 • Les moyens de mesurage 6.9 Le thermomètre optique à infrarouge

ce rayonnement thermique pour l’émettre aussi en totalité. Un corps noir parfait


n’a pas de réflexion.
Mais dans la nature nous environnant, le corps noir parfait n’existe pas et l’on
introduit la notion d’« émissivité » pour caractériser les corps noirs réels. Le coefficient
d’émission ε caractérise cette grandeur. Si l’émissivité ε d’un corps noir parfait est
égal à 1, celui d’un corps noir réel est inférieur à 1.
r
ε = ----c
r0
avec :
ε = coefficient d’émission.
rc = rayonnement du corps réel, en W/m2.
r0 = rayonnement du corps noir parfait = 1 W/m2.
Les thermomètres à infrarouge (IR) monochromatique ne mesure pas directement C
la température mais la luminance énergétique Lλ. Étant réglés pour une certaine
longueur d’onde et pour une émissivité ε (souvent réglable), leur processeur interne

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


permet de déterminer la température des corps (voir au paragraphe 6.8.1 pour le
principe de fonctionnement).
Le rayonnement thermique d’un corps est appelé « émittance ». Elle correspond à la
puissance totale rayonnée par unité de surface de l’émetteur, exprimée en W/m2.
L’émittance thermique d’un corps varie en fonction de sa température. Elle n’est pas
constante dans tout le spectre d’émission car elle dépend de la longueur d’onde λ.
La luminance énergétique, appelée aussi radiance, d’un corps correspond à l’émit-
tance spectrale de puissance rayonnée par celui-ci dans un hémisphère, en fonc-
tion de sa température et de son émissivité pour une longueur d’onde donnée.
On la calcule d’après l’équation de Planck :
C1
L λ = ε -------------------------------------
-
5⎛ C2 ⎞
λ exp ------- – 1
⎝ λT ⎠
avec :
Lλ = luminance énergétique, en W.sr–1.m–2.
ε = coefficient d’émissivité.
λ = longueur d’onde, en m.
T = température du corps, en K.
C1 = constante = 3,742.10–16.
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

C2 = constante = 1,438.10–2.
Les mesures de températures effectuées avec les thermomètres infrarouges sont
basées sur cette équation de Planck.
La plupart des corps non métalliques opaques ont un coefficient ε situé entre 0,85
et 0,90.
Les corps métalliques tels que les gaines de climatisation en acier galvanisé ont un
coefficient d’émission ε relativement faible, situé entre 0,2 et 0,4, en raison de la
réflexion des couches extérieures de zinc, voire inférieure à 0,1 lorsque la gaine est
décapée (par exemple pour les gaines laissées apparentes). Dans ce cas, il vaut mieux
éviter de faire des mesurages par infrarouge.

181
6 • Les moyens de mesurage 6.9 Le thermomètre optique à infrarouge

Dans le cas des matériaux organiques comme le papier, les matières plastiques, le
caoutchouc, le bois, les textiles, les minéraux, l’amiante, l’asphalte, la céramique…,
le facteur d’émissivité est de l’ordre de 0,95.
C’est la valeur pré-réglée par la plupart des constructeurs car elle correspond à
beaucoup de matériaux dans l’activité du génie climatique, mais elle peut-être modifiée
par l’opérateur sur les appareils de bonne qualité en fonction d‘émissivité connue.
La glace et le calcaire pouvant atteindre la valeur de 0,98.
Se reporter au chapitre 8.2 pour la valeur de l’émissivité de certains matériaux en
fonction de leur température.
Pour mémoire, il n’est pas possible de procéder à des mesurages à travers une vitre
ni sur bulles d’air.
En l’absence de valeur connue de ε, on doit d’abord « étalonner » le thermomètre
à IR, si cela est réalisable, d’après un mesurage réalisé à l’aide d’un thermomètre à
contact et régler le coefficient d’émissivité qui permet d’obtenir la même température.
Une solution pratique en présence de matériau réfléchissant consiste à recouvrir la
zone de mesure par de la couleur noir mate, type noir de fumée, ou par du ruban
adhésif à émissivité connue fournie par le fabricant.
Compte tenu de ce qui précède, on comprend qu’il convient de s’assurer de la
valeur de réglage du coefficient d’émission ε et du domaine spectrale (la gamme
d’onde λ) de son thermomètre à infrarouge avant de procéder au mesurage.
Les thermomètres IR bichromatiques sont fabriqués pour deux longueurs d’onde
distinctes λ1 et λ2 et ne nécessitent pas de paramétrer l’émissivité du corps.
Leur technicité reposent sur la propriété physique relative aux luminances mesu-
rées Lλ1 et Lλ2 dont le rapport est directement proportionnel à la température. De
fait, la connaissance des émissivités ε1 et ε2 devient inutile.
C’est un avantage au niveau de la précision du mesurage mais le coût de fabrication
est quasiment multiplié par deux par rapport à un thermomètre monochromatique
car il y a deux systèmes de mesures de la luminance qui fonctionnent en parallèle.

m Les lois de l’optique

L’avantage du rayonnement infrarouge est qu’il respecte les lois de l’optique,


notamment lorsque l’on souhaite le dévier, le réfléchir ou le concentrer à l’aide de
lentille(s).
Le système optique du thermomètre IR intercepte la luminance énergétique
rayonnée par la zone de mesure circulaire appelée « spot ». L’énergie reçue sur le
détecteur est amplifiée électroniquement et convertie en signal électrique.
La température du corps à mesurer étant différente de la température du thermo-
mètre IR, le processeur interne devra faire une correction du signal reçu pour en
tenir compte.
Si l’on considère le signal Sc provenant du corps dont on souhaite connaître la
température, et St le signal correspondant à la température du thermomètre
(considéré à la température ambiante), la température réelle du corps sera fonction
du signal efficace Se qui sera déterminé en interne par :
Sc – St
Se = ------------- + St
ε

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6 • Les moyens de mesurage 6.9 Le thermomètre optique à infrarouge

Touches

LCD

Processeur

Lentille Amplificateur
C
Capteur

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


Figure 6.28 – Coupe transversale d’un thermomètre à infrarouge (doc. TESTO)

Rayonnement thermique Lentille Capteur IR avec sonde

Température
Microstructure de référence
thermocouple
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Tension thermo-électrique

Figure 6.29 – Principe de fonctionnement du capteur IR (doc. TESTO)

Afin de minimiser cette source d’erreur, il convient de respecter le temps de mise


en température du thermomètre IR prescrit par son fabricant, qui peut être de
l’ordre de 15 minutes. Il existe des thermomètres avec des températures ambiantes
réglables. Leur surcoût relatif est à étudier en fonction de l’intérêt que représente
cette fonction.
Une fois en température, les mesurages peuvent être réalisés et le temps de réponse
de la plupart des thermomètres IR est de l’ordre de quelques dixièmes de seconde.

183
6 • Les moyens de mesurage 6.9 Le thermomètre optique à infrarouge

6.9.2 Principe de mesurage


La précision du mesurage réalisé avec un thermomètre à IR dépend de la zone de
mesure (champ de vision égal à la base d’un cône appelé spot) qu’il émet par
rapport à la surface du corps dont on veut connaître la température. Le spot doit
toujours couvrir la zone d’influence. Il faut absolument éviter de trop s’éloigner du
point de mesure afin de ne pas être influencé la température des objets environnants.
Il ne faut pas confondre le pointeur laser qui représente seulement le centre du
spot avec le diamètre du disque correspondant à ce spot.

∅ Surface de mesure mm
∅14 ∅140
∅72
∅40

500
1 000
2 000
Distance de mesure mm

Figure 6.30 – Exemple de cône et de spots de mesure (doc. TESTO)

Les thermomètres IR sont conçus pour émettre un cône simple ou un cône double.
Le choix de l’appareil dépend de la distance à laquelle se situe de manière privilégiée
le corps.

Distance de mesure mm
∅ 25 à 0 mm ∅58
∅29
∅19

1 150 1 500

∅ Surface de mesure mm 2 500

Figure 6.31 – Exemple de deux cônes et de spots de mesure (doc. TESTO)

Sur les deux figures précédentes, on remarque que les dimensions des zones de
mesure représentées par les spots sont des critères de choix important si l’on veut
que la surface couverte soit inférieure à la surface de la cible, et ainsi limiter les
erreurs de mesure. Cette dimension dépend de la résolution optique.
La résolution optique se déduit du rapport entre la distance de mesure D et la
dimension Ø du spot.
Par exemple, dans la première figure, le rapport D/Ø est de 12 :1 correspondant au
rapport 500/40. À chaque mètre d’éloignement par rapport à la cible, le diamètre
du spot augmente au risque de dépasser la dimension du corps dont on veut connaître
la température.
Dans la seconde figure avec deux cônes de mesure, le rapport D/Ø en zone proche
est de 60 :1 correspondant au rapport 1 150/19, et en zone éloignée, le rapport est
de 50 :1 correspondant au rapport 1 500/29.

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6 • Les moyens de mesurage 6.9 Le thermomètre optique à infrarouge

Tableau 6.12 – Éloignement et diamètre du spot (rapport D/Ø est de 12 :1)

Distance (mm) Diamètre du spot (mm)

500 40
1 000 80 (72)
1 500 120
2 000 160 (140)
2 500 200
3 000 240
3 500 280
4 000 320 C

LES MESURES DE TEMPÉRATURE


Tableau 6.13 – Éloignement et diamètre du spot (rapport D/Ø 60 :1 et 50 :1)

Distance (mm) Diamètre du spot (mm)

0 25
1 000 17
1 150 19
1500 30 (29)
2000 40
2500 50 (58)
3000 60
3500 70
4000 80

En conclusion, plus le rapport D/Ø est faible, plus la taille du spot augmente rapi-
dement.
Par conséquent, si l’appareil de mesure doit être utilisé pour des mesurages sur de
© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

grandes distances, il y aura lieu de veiller à choisir un rapport D/Ø relativement


élevé afin que le champ de vision ne dépasse pas la surface ciblée.
La mesure par infrarouge étant un procédé basé sur l’optique, il faut veiller à ce
que la lentille soit toujours propre et ne soit pas embuée (appareil froid dans une
atmosphère chaude et humide par exemple).
Il faut éviter d’effectuer des mesurages de températures sur des matériaux à facteur
d’émissivité inférieur à 0,2 s’il n’est pas possible de mettre en place une bande
d’émission connue.
La précision des thermomètres à infrarouge est de ± 1 ˚C à ± 1,5 ˚C pour des
matériels de milieu de gamme.

185
7 • LES MÉTHODES DE MESURAGE

7.1 Température dans une conduite


m Exploration du champ de température

Placée dans une canalisation hydraulique, la sonde doit être parfaitement irriguée
et l’élément sensible placé dans un endroit où la température du fluide est repré-
sentative. On la place généralement dans l’axe de la conduite pour limiter le rayon-
nement de la paroi extérieure ou dans un coude pour bénéficier des turbulences et
ainsi mesurer une température moyenne représentative (voir figure 7.1 ci-après).

7.2 Température dans une gaine rectangulaire


m Exploration du champ de température

Dans le domaine du génie climatique, la recherche de la « valeur vraie » de la tempé-


rature de l’air fait l’objet des mêmes méthodes que pour la mesure de la vitesse.
Dans le cas de gaines de grandes dimensions, il y a lieu d’explorer le champ de
température dans les mêmes conditions que celles exposées au chapitre 2 de la
partie « Aéraulique », en décomposant la surface en autant de points de mesurage
que nécessaire selon la précision souhaitée.
Par contre, en toute rigueur, il serait erroné de faire la moyenne arithmétique des
températures en croyant obtenir la température moyenne. En effet, il convient de
s’intéresser à la puissance thermique véhiculée en pondérant la température relevée
à chaque point de la section par la vitesse correspondante :
v1 v2 v
---- + ---- + ... + ----n
1 t1 t2 tn
----- = ---------------------------------------
tm Σv

avec :
tm = température moyenne.
vn = vitesse de l’air mesurée au point n.
tn = température de l’air mesurée au point n.

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