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Risque naturel d’inondation

par ruissellement concentré


Les avis sur permis et autorisations en zone à risque
Informations à l’attention des communes

La contrainte
d’inondation par
ruissellement
Guides Méthodologiques

L’avis technique de la
Cellule GISER

Environnement
Crédits photographiques :
SPW DDRCEB
Sommaire
P.04: Avant-propos
P.06: La Contrainte d’Inondation par ruissellement
P.07 : Débordement et ruissellement
P.08 : Le CoDT et le ruissellement concentré
P.09 : Les outils cartographiques
P.12 : L’Avis Technique GISER
P.13 : Quand contacter la Cellule GISER ?
P.15 : Que doit contenir le dossier de demande d’avis ?
P.17 : Quelle est la démarche d’analyse de GISER ?
P.20 : En bref
P.20 : Glossaire
Avant-propos
Ce vade-mecum est destiné à accompagner les au-
teurs de projets dans la procédure d’octroi de per-
mis vade-mecum
Ce et autorisationsest sur destiné
les terrains concernés par leles
à accompagner
risque d’inondation
communes dans lapar ruissellement
procédure concentré.
d’octroi En
de permis
particulier, le document reprend une série
et autorisations sur les terrains concernés par le de recom-
mandations
risque en vue d’intégrer
d’inondation la contrainte
par ruissellement naturelle Il
concentré.
d’inondation par ruissellement dans les
présente les éléments à vérifier pour la complétude dossiers pré-
sentés
des à l’Administration.
documents présentés à l’Administration en vue
En effet, depuis
d’intégrer le 1er juinnaturelle
la contrainte 2017, les projets d’urba-
de ruissellement
nisme et
concentré. d’urbanisation sont soumis à une analyse
obligatoire par rapport au risque naturel d’inondation
par
En ruissellement
effet, depuisconcentréle 1er (Code du Développe-
juin 2017, les projets
ment territorial,
d’urbanisme et art. R.IV.35-1). Cela
d’urbanisation sontsignifie
soumisqueà les
une
Services d’urbanisme
analyse obligatoire par des communes
rapport audoivent
risquesolli-
naturel
citer
d’inondation par ruissellement concentré. de
un avis technique auprès du Département L’avis
la Ruralité et
technique doitdesêtre
Cours d’eau auprès
sollicité du Service public de
du Département
Wallonie pour toute nouvelle
du Développement, de la installation,
Ruralité et construc-
des Cours
tion, transformation
d’eau et du Bien-être et rénovation,
Animal du ainsi que pour
Service public
une modification
de Wallonie pour du relief
toute du sol, situés sur
nouvelle un axe
installation,
de
construction, transformation et rénovation, du
concentration naturel des écoulements (Code ainsi
Développement
que territorial, art.
pour une modification R.IV.4-3).
du relief du sol, situés sur
En
un pratique, le candidat bâtisseur
axe de concentration natureldoit
dess’assurer que
écoulements.
son projet
Cet avis estneconsultatif
risque pas d’et être
noninondé lors d’un évé-
contraignant.
nement pluvieux extrême, qu’il ne fait pas obstacle au
04 ruissellement naturel, et qu’il n’aggrave pas les écoule-
ments vers l’aval. Pour évaluer la situation de chaque
En pratique, le candidat bâtisseur doit Les administrations communales et les
s’assurer que son projet ne risque pas autorités publiques en général peuvent
d’être inondé lors d’un événement pluvieux également solliciter un avis technique sur
extrême, qu’il ne fait pas obstacle au base volontaire auprès des services du
ruissellement naturel, et qu’il n’aggrave pas Département du Développement, de la
les écoulements vers l’aval. Ruralité et des Cours d’eau et du Bien-être
Animal du Service public de Wallonie.
Pour évaluer la situation de chaque projet
urbanistique par rapport au ruissellement Pour tout renseignement complémentaire
concentré, l’auteur de projet doit tenir en matière de ruissellement concentré et
compte des éléments locaux comme le d’urbanisme, la commune peut contacter la
relief, les infrastructures existantes, les Cellule GISER via l’adresse :
terrains voisins et leurs constructions, avis.giser.dgo3@spw.wallonie.be.
ou l’existence de problèmes d’inondation
antérieurs.

La Wallonie met à disposition des cartes


spécifiques sur le Géoportail WalOnMap
afin de permettre au public de situer son
terrain par rapport au risque naturel
d’inondation par ruissellement concentré.
05
1. La contrainte d’inondation
par ruissellement

Ces dernières années, les inondations par ruissellement ont touché de nombreux sites en Wallonie, souvent
associées à des coulées de boue.
Selon l’Institut Royal Météorologique (IRM), il pleut annuellement 800 litres par mètre carré sur les plateaux du
Brabant et de Hesbaye, et 1200 voire 1400 litres par mètre carré en Haute Ardenne. Avec ces précipitations,
l’eau érode en moyenne entre 2 et 4 tonnes de terre par hectare de surface agricole, et parfois localement
jusqu’à près de 20 tonnes par hectare sur des sites plus sensibles (Verstraeten et al. 2006, Gillijns et al.
2005).
Ces chiffres moyens cachent des événements extrêmes, bien plus violents : selon l’IRM, « la quantité d’eau
tombée peut s’élever à plus de 100 mm (litres/mètre carré) en 2 ou 3 heures en cas d’orage particulièrement
violent. » Une pluie de 35 mm en une heure est reconnue comme calamité naturelle par le Fonds des calamités.
Pendant un tel orage, le paysage change : un vallon bucolique se transforme en véritable torrent de boue,
et une rue tranquille, en rivière emportant tout sur son passage. L’eau et la boue sont responsables de
dommages importants aux habitations, aux voiries, mais aussi dans les champs, les forêts et les cours d’eau.
Outre les coûts directs liés à l’intervention des services de secours, les collectivités et les particuliers
financent la réparation des dégâts dus aux inondations boueuses pour des montants dont le total reste
difficile à estimer, mais on rapporte des chiffres de 60.000 euros par an pour certaines communes rurales.
L’impact émotionnel et humain est, lui, souvent incalculable.

06
DÉBORDEMENT ET RUISSELLEMENT

Définitions Directions responsables des avis


en zones soumises à un aléa d’inondation
Le « Portail Inondations » du Service Public de Wallonie distingue deux
au SPW - DDRCEB
catégories d’inondation, selon qu’elle « trouve son origine dans le
débordement d’un cours d’eau (notion de classes de hauteur) ou dans
Aléa d’inondation par ruissellement concentré
la concentration de ruissellement naturel des eaux pluviales (notion de
(dont les « axes » d’aléa d’inondation sur
débit de pointe sur des axes de ruissellement) ».
WalOnMap)
Si l’inondation par débordement de cours d’eau est comprise par tous,
il en va différemment pour l’inondation par ruissellement. Ce type Direction du développement rural – Cellule
d’inondation a lieu à des endroits parfois très éloignés d’un cours d’eau, GISER, 7 avenue Prince de Liège, 5100
dans des vallons naturels secs, mais aussi sur des reliefs peu marqués : Jambes – avis.giser.dgo3@spw.wallonie.be
ce caractère moins intuitif de l’inondation par ruissellement entrave
la mise en œuvre spontanée de mesures de gestion du risque par les Aléa d’inondation par débordement de
auteurs de projet. Cela justifie une attention particulière de la part des cours d’eau (« zones » d’aléa d’inondation
pouvoirs publics dans la remise d’autorisations et de permis. sur WalOnMap, pour les cours d’eau non
navigables de 1ère catégorie)
L’inondation par ruissellement concentré a ses caractéristiques propres :
le phénomène survient généralement en quelques minutes ; moins Direction des cours d’eau non navigables,
prévisible que la montée des eaux dans une rivière, il est difficile de s’en Districts de Namur, Liège, Mons et
protéger sur le moment ; Marche-en-Famenne

les écoulements peuvent être très rapides ; avec la vitesse, ils


franchissent les caniveaux, filets d’eau et bordures dimensionnés pour
gérer les flux d’eau ordinaires ;
l’eau de ruissellement transporte des débris et des sédiments ; les
avaloirs sont bouchés et les canalisations sont saturées, l’eau choisit
alors des cheminements en surface souvent imprévus.

07
LE CODT ET LE RUISSELLEMENT CONCENTRÉ

Articles de référence

Art. R.IV.35-1
Consultations obligatoires dans le cadre de l’instruction d’une demande de permis ou de certificat d’urbanisme n°2.

Situation/ Spécificité du projet Actes et travaux Consultations obligatoires

Protection des personnes, des biens ou Tout projet situé dans un axe de Département du Développement,
de l’environnement. ruissellement concentré au sens de de la Ruralité et des Cours d’eau et
l’article R.IV.4-3, alinéa 1er, 4°. du Bien-être Animal - Direction du
Développement rural – Cellule GISER

Art. R.IV.4-3
Modification sensible du relief du sol
Une modification du relief du sol, en remblai ou en déblai, est sensible lorsqu’elle remplit l’une des conditions suivantes (…) :
4° elle porte sur une partie de terrain ou un terrain soumis à un risque de ruissellement concentré c’est-à-dire un axe de
concentration naturel des eaux de ruissellement qui correspond à un thalweg, une vallée ou un vallon sec ;

Art. R.IV.4-1
Actes, travaux et installations exonérés du permis d’urbanisme, d’impact limité ou qui ne requièrent pas le concours d’un architecte.
Modification sensible du relief du sol. 1. La modification sensible du relief du sol au sens de l’article R.IV.4-3 dans un rayon de
trente mètres d’une construction ou d’une installation dûment autorisée :

1° est d’impact limité au sens des articles D.IV.15 et D.IV.48 ;


2° ne requiert pas l’intervention obligatoire d’un architecte.

08
LES OUTILS CARTOGRAPHIQUES

Topo IGN

Le CoDT associe directement le risque de ruissellement sur


un terrain à la présence d’un vallon, d’un thalweg. Cette
configuration du relief est bien entendu identifiable sur le
terrain, mais également facile à repérer sur les courbes de
niveau d’une carte topographique.
La carte officielle présentant l’information des courbes de
niveau est la carte de l’Institut Géographique National au
1 : 10.000e. Source : TOPO10MAP sur :
www.ngi.be/topomapviewer

Carte du risque de ruissellement concentré

Pour aider à identifier les zones sensibles, la Wallonie


met à disposition une cartographie spécifique du risque
de ruissellement concentré. Les axes cartographiés
correspondent aux chemins naturels de concentration des
eaux de ruissellement tenant compte de la topographie.
Toutefois, les zones ainsi définies « à risque de ruissellement
concentré » ne tiennent pas parfaitement compte des
infrastructures (fossés, voiries, pertuis...) influençant
le ruissellement et l’inondation. C’est pourquoi, cette
cartographie est mise à jour périodiquement. Elle fait aussi
l’objet d’un processus d’amélioration continue sur base des
évolutions de la technologie.
Les cartes les plus récentes sont disponibles sur le Géoportail
WalOnMap, catalogue Nature et environnement, rubrique
Eau (cartes ERRUISSOL, LIDAXES…). 09
Aléa d’inondation

L’aléa d’inondation par débordement de cours d’eau et par


ruissellement concentré est déterminé par la combinaison La carte est disponible à l’adresse :
de deux facteurs : la récurrence (période de retour) d’une http://geoapps.wallonie.be/inondations/ ou via WalOnMap,
inondation ou d’une pluie à l’origine du ruissellement catalogue Nature et environnement, rubrique Eau.
et son importance (profondeur de submersion ou débit
de pointe). Les valeurs peuvent être : très faible, faible,
moyenne ou élevée.
La carte de l’aléa d’inondation représente donc des zones
et des axes où il existe une probabilité d’inondation,
même aux endroits où aucune inondation n’est
historiquement connue. Inversement, l’absence d’une
zone d’aléa ou d’un axe sur la carte ne peut garantir que
cette partie de territoire soit à l’abri de toute inondation.
En effet, il peut se produire d’autres types d’inondation
que le débordement de cours d’eau ou le ruissellement
repris dans le cadre de cette cartographie.
Cette carte ne concerne pas les inondations trouvant leur
origine dans du refoulement d’égout, de la remontée de
nappe phréatique ou de phénomènes apparentés.
La cartographie de l’aléa exclut toute hypothèse
d’inondation catastrophique, liée à un événement
accidentel tel qu’une rupture de barrage ou de digue,
une panne de système de pompage, et tout autre incident
similaire. Seul le débordement « naturel » des cours
d’eau est pris en compte dans la délimitation des zones
d’aléa d’inondation et seul le ruissellement « naturel » des
eaux de pluie est représenté par des axes d’écoulement
préférentiel.

10
11
2.
L’avis technique
GISER

La consultation de la Cellule GISER du SPW - DDRCEB est


obligatoire pour les actes et travaux soumis à permis situés
sur un axe de concentration naturel des écoulements et,
ipso facto, sur un axe d’aléa d’inondation par ruissellement.
Par conséquent, l’implantation exacte du projet est a priori
l’élément déterminant pour distinguer si le projet implique
un axe de concentration du ruissellement et est soumis à un
risque d’inondation entraînant la consultation obligatoire de
la Cellule GISER.

La Cellule GISER émet alors un avis sur base de l’analyse


de 3 aspects du projet : sa vulnérabilité par rapport au
ruissellement concentré, son effet sur le transfert naturel des
écoulements, et son impact sur les volumes d’eau ruisselés
à l’aval. L’avis peut être favorable, défavorable ou favorable
assorti d’une ou plusieurs conditions d’exécution : ces
conditions font partie intégrante de l’avis et ne peuvent en être
séparées. L’analyse de la demande conduit aussi quelquefois
à émettre des recommandations destinées à attirer l’attention
des auteurs de projet sur un aspect spécifique de son projet :
ces recommandations sont purement informatives et ne sont
pas à reprendre comme des conditions à l’avis émis. Un vade-
mecum spécifique est disponible pour les auteurs de projet,
avec des informations techniques pour la mise en œuvre de
12 ces recommandations.
QUAND CONTACTER LA CELLULE GISER ? ADRESSE D’ENVOI DES DEMANDES
DE CONSULTATION
Sur un axe de concentration naturel du ruissellement
La position exacte d’un axe de concentration du Service public de Wallonie - DDRCEB
ruissellement n’est pas toujours facile à identifier
précisément sur le terrain, ou encore, la largeur et la
Direction du Développement rural Cellule GISER
hauteur de la lame d’eau qui circulera dans le thalweg Avenue Prince de Liège 7
en cas d’inondation est variable d’une situation à l’autre. 5100 Jambes
C’est pourquoi, par précaution, il est recommandé de
consulter la Cellule GISER dès que le projet est localisé
à proximité immédiate (moins de 20 mètres) d’un axe
avis.giser.dgo3@spw.wallonie.be
de concentration naturel du ruissellement, ou lorsque la
parcelle qui accueille le projet est traversée par un tel axe.
En cas d’absence d’axe de concentration naturel du
ruissellement, une demande de consultation peut QUI PEUT ADRESSER UNE DEMANDE
quand même être introduite auprès de la Cellule GISER DE CONSULTATION AUPRÈS DE LA
pour les projets localisés dans une zone où il existe un
CELLULE GISER ?
historique de coulées boueuses ou d’inondation par
ruissellement naturel, et pour les projets susceptibles, par
leur ampleur ou leur nature, d’avoir un impact significatif Les Communes et les administrations
sur les écoulements par ruissellement, comme par peuvent adresser une demande d’avis
exemple, l’imperméabilisation de surfaces importantes, auprès de la cellule GISER.
comblement de fossés... Afin que cette demande soit
traitée correctement, il sera utile de préciser dans le Les auteurs de projet qui souhaitent
courrier sollicitant l’avis qu’il s’agit d’un cas relevant d’un obtenir un avis sur leur projet peuvent
historique d’inondation ou présentant un impact potentiel le faire en introduisant un certificat
majeur sur le ruissellement.
d’urbanisme n°2 à la commune sur
laquelle est localisé le projet.
Celle-ci est tenue d’informer les
demandeurs de cette disposition. 13
Cas pratiques

Un particulier souhaite un permis d’urbanisme pour


agrandir une habitation unifamiliale sur la parcelle située
sur la carte C1. La consultation de la Cellule GISER est
obligatoire dans ce cas, puisque l’implantation du bâtiment
est en partie dans un vallon sec, visible sur le terrain et
identifiable sur base des courbes de niveau de la carte.

Une commune souhaite un permis d’urbanisme pour


construire une école sur une parcelle indiquée sur la carte
C2. L’avis de la Cellule GISER est obligatoire dans ce cas,
puisqu’un axe de concentration naturel du ruissellement est
renseigné sur le site par la cartographie du ruissellement [carte C1] [carte C2]
concentré disponible sur le Géoportail WalOnMap.

Les terrains identifiés sur la carte C3 font l’objet d’une


demande de remblai. La consultation de la Cellule GISER
est obligatoire dans ce cas car le projet implique un ou
plusieurs axes de concentration naturels du ruissellement
selon la cartographie spécifique, et la modification du relief
du sol est donc « sensible » au sens du CoDT.

Une demande de permis d’urbanisation est introduite


pour un projet de lotissement sur les parcelles identifiées
sur la carte C4. La consultation de la Cellule GISER n’est
pas obligatoire dans ce cas : les terrains sont situés hors
de tout vallon ou thalweg, et n’impliquent donc aucun axe [carte C3] [carte C4]
naturel de concentration du ruissellement.

14
QUE DOIT CONTENIR LE DOSSIER DE DEMANDE Des coupes et vues en élévation complèteront le dossier afin
D’AVIS ? de permettre une interprétation univoque des altitudes du
projet par rapport au terrain naturel (TN) et au terrain après
Formulaire de demande projet (TP). Dans les coupes, les repères de niveau seront
renseignés de manière très lisible.
Le dossier qui est envoyé à la Cellule GISER pour analyse
doit comprendre le formulaire de demande de permis tel Pour tous ces documents, il est important de soigner
que repris au CoDT (p.ex. annexe 4 pour les permis avec la lisibilité des éléments tels que le relief, la nature
le concours d’un architecte). Seul ce document permet des matériaux potentiellement au contact de l’eau, les
d’identifier le demandeur, de localiser le projet sans caractéristiques de surface et les éventuelles couches de
équivoque, et de prendre connaissance des antécédents fondation, les éléments de conduite des écoulements tels
de la demande. que caniveaux, avaloirs, bordures et talus, chenaux et
fossés, bassins, canalisations, etc.
Dans ce document, au cadre 5 « Autres caractéristiques
du bien », il faut indiquer l’existence d’un risque naturel
Description de la circulation des eaux pluviales (plan des
majeur d’inondation par ruissellement concentré.
écoulements)
Dans ce document, au cadre 13, il convient de joindre
Pour les dossiers plus complexes, par leur ampleur ou par le
un plan qui figure le contexte urbanistique et paysager
niveau de risque élevé auquel ils sont exposés, le demandeur
établi à l’échelle de 1/1.000e ou de 1/500e. Ce plan
présentera de préférence un plan spécifique pour décrire la
reprendra idéalement les éléments marquants du relief,
circulation des eaux pluviales et du ruissellement avant et
les courbes de niveaux, la végétation, les constructions
après projet. Les ouvrages de temporisation et de stockage
existantes (y compris murets et caniveaux), la présence
seront indiqués, avec mention de leurs volumes utiles, et
d’un cours d’eau ou tout autre élément marquant sur le
il sera mentionné les diamètres des conduites et sections
bien concerné et dans un rayon de 100 mètres autour de
de fossés. Le choix des modalités d’évacuation sera justifié.
celui-ci.

Plan d’implantation et plans de coupe (TN/TP)


Cet aspect du dossier est fondamental pour l’analyse liée
au ruissellement concentré.
L’implantation précise des constructions ou installations
sera reportée de manière très claire par rapport au
thalweg identifié. 15
Volumes et nature des matériaux (remblais) Etude hydrologique, calcul des volumes de temporisation
Pour un remblai, le dossier présentera les volumes et Dans le cas où le projet entraîne une imperméabilisation de
épaisseurs dans une série de plans et coupes, ainsi que surface, ou fait disparaître une zone de rétention naturelle,
la nature des matériaux. Il sera fait également mention il peut y avoir un impact sur les volumes d’eau ruisselés
des différentes phases et des modalités d’exécution. Si issus du projet, et un risque d’aggravation de la servitude
nécessaire, le demandeur joindra un descriptif des méthodes d’écoulement des fonds inférieurs. Le demandeur devra
de protection contre le ruissellement concentré (et l’érosion prévoir des mesures de gestions des eaux pluviales dont, le
subséquente) en cours de chantier. cas échéant, un volume de temporisation des eaux issues
des surfaces nouvellement imperméabilisées. Ce volume est
Les questions auxquelles le dossier devrait répondre, par
différent d’un volume de stockage, souvent prévu à des fins
tout élément d’information pertinent et mesures correctives
d’utilisation par le demandeur et ne pouvant être considéré
éventuelles, sont les suivantes :
comme un ouvrage de gestion du risque d’inondation.
Les matériaux exogènes seront-ils stables « en masse » ?
Le volume de temporisation représente la différence la
Risque de glissement de terrain.
plus critique entre les écoulements provoqués par une
La nouvelle surface sera-t-elle soumise à une érosion pluie extrême, et les écoulements de fuite admissibles par
intense, par exemple en cas de mise en culture ? le milieu récepteur aval, sans aggravation de la situation
Risque de décapage, de ravinement. initiale. Le calcul devra se baser sur les recommandations
du Groupe Transversal Inondations (environnement.
Le raccord sur le terrain naturel sera-t-il fiable ? Risque de
wallonie.be/inondations/), et notamment, prendre une
décollement localisé.
pluie extrême de référence ayant une période de retour de
La forme finale modifiera-t-elle la direction ou la 25 ans minimum (données disponibles sur www.meteo.be,
concentration des écoulements naturels ? rubrique « climat dans votre commune »), et un débit de fuite
Servitudes amont/aval (Code Civil art. 640). maximum correspondant à 5 litres/seconde par hectare ou
Le remblai fera-t-il disparaître une zone de rétention selon les recommandations du gestionnaire du réseau aval.
naturelle ? Risque d’impact sur les écoulements aval. L’utilisation de la méthode dite « rationnelle » est préconisée
pour des projets d’urbanisme ou d’urbanisation ; toutefois,
le demandeur est libre de choisir une autre méthode dûment
argumentée et documentée. Ces calculs devront être repris
dans une note hydrologique.

16
Dans le cas d’une demande d’urbanisation, le demandeur
peut proposer une gestion des eaux de ruissellement à la fois
sur les parcelles individuelles et sur le domaine commun.
Dans une telle demande, la note hydrologique détaillera la
manière dont le volume de rétention total nécessaire est
atteint par la somme des différents volumes, individuels et
communs.

QUELLE EST LA DÉMARCHE D’ANALYSE DE GISER ?

La vulnérabilité du projet
Dans le contexte de la protection des personnes, des
biens et de l’environnement, le premier critère d’analyse
est la vulnérabilité du projet lui-même par rapport aux
écoulements naturels concentrés. Cette vulnérabilité
résulte de la combinaison de l’exposition et de la sensibilité
aux écoulements.
L’exposition du projet au ruissellement concentré est
évaluée d’après sa localisation dans le vallon, et sur base
de l’intensité potentielle des écoulements sur le terrain
(fonction de la taille de la zone d’alimentation en amont, de
la pente et de la forme du vallon).
La sensibilité du projet est estimée selon sa configuration
et selon les choix architecturaux (niveau des seuils, position
des portes et des baies, etc.), mais aussi par rapport à la
destination du bien (habitation, école, industrie, remblai,
stockage, abri pour animaux, etc.).

17
La continuité hydraulique L’impact sur l’écoulement vers l’aval
Le deuxième critère correspond à un principe fondamental Le dernier critère traduit l’impératif de la lutte contre
dans la lutte contre les inondations : la solidarité amont – l’imperméabilisation des sols, également exprimé dans
aval. Ce principe est érigé en droit entre parcelles voisines la Circulaire ministérielle du 9 janvier 2003 « relative à
dans l’article 640 du Code civil : la délivrance de permis dans les zones exposées à des
inondations (…) ». Notre analyse porte sur les surfaces
« Les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui rendues imperméables par le projet. Selon l’étendue et
sont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent la nature de ces surfaces, les écoulements vers l’aval
naturellement sans que la main de l’homme y ait peuvent être augmentés, avec localement une aggravation
contribué. Le propriétaire inférieur ne peut point élever probable de la servitude des fonds inférieurs vis-à-vis de
de digue qui empêche cet écoulement. Le propriétaire l’écoulement et, à l’échelle du bassin versant, un impact
supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du potentiel sur la gestion des pics de crue dans les cours
fonds inférieur ». d’eau.
Le principe général qui sous-tend cette partie de l’analyse
Concrètement, notre analyse consiste à vérifier que
est de gérer l’accroissement des écoulements provoqués
les écoulements naturels puissent transiter sur la (ou
par les eaux pluviales sur les surfaces nouvellement
les) parcelle(s) concernée(s) par le projet après mise
imperméabilisées. Le Code de l’Eau donne un ordre
en place des constructions ou installations et des
de priorité pour la gestion des eaux pluviales : d’abord
modifications éventuelles du relief. Cela n’exclut pas
par infiltration dans le sol, puis, en cas d’impossibilité
que des aménagements interceptent et conduisent le
technique, par écoulement de surface, et en dernier
ruissellement concentré sur le terrain remanié de manière
recours, via le réseau d’égout.
à soustraire le projet à toute exposition aux écoulements.
Néanmoins, lors des événements pluvieux extrêmes pour
En tout état de cause, les flux d’eau provenant de l’amont
lesquels nous émettons un avis, les ouvrages d’infiltration
doivent pouvoir pénétrer sur le terrain comme à l’origine,
destinés à la gestion « courante » des eaux de pluie doivent
et les flux reportés vers les fonds inférieurs ne peuvent pas
être considérés comme saturés ; de même, les autres voies
être aggravés (accélérés, concentrés ou déplacés).
d’évacuation demandent à être préservées d’un afflux
d’eau exceptionnel (cours d’eau, réseau d’égout). Par
conséquent, nous préconisons d’implanter un ouvrage de
rétention à l’amont des dispositifs classiques d’évacuation
des eaux pluviales.
18
Cette rétention est distincte d’un simple stockage :
le volume « temporisé » est une réserve de volume
destinée à se vider en l’absence de pluie extrême. Le
calcul du volume nécessaire, les types d’ouvrages et les
aménagements annexes répondent aux règles de l’art de
l’ingénieur.

Le cas particulier des zones de stockage naturelles


Lorsque le projet implique le comblement partiel ou total
d’une zone de stockage naturelle, comme une cuvette
ou une zone en dépression traversée par un axe de
concentration du ruissellement, il y a un impact potentiel
sur l’intensité de l’écoulement vers l’aval du fait de la perte
d’un élément naturel de temporisation. Par conséquent,
l’analyse porte sur le dispositif de rétention des eaux de
ruissellement prévu en compensation par le projet.

19
EN BREF
Selon le CoDT, l’inondation par ruissellement concentré L’analyse du dossier porte sur la vulnérabilité du projet,
fait partie des risques naturels majeurs en Wallonie et la continuité hydraulique amont – aval et l’impact sur
relève de la protection des personnes, des biens et de les écoulements à l’aval (augmentation des écoulements
l’environnement. due à l’imperméabilisation, modification du tracé des
écoulements…).
Les permis et autorisations relatives à une construction
ou installation sur (ou à proximité, 20 m) d’un axe de La Cellule GISER n’effectue pas d’analyse spécifique
concentration naturel de ruissellement (vallon sec, thalweg) du projet à la demande des auteurs de projet, mais reste
sont soumis à une consultation obligatoire du Département disponible pour les demandes émanant des autorités
du Développement, de la Ruralité et des Cours d’eau et communales et dans le cadre de réunions de projet
du Bien-être Animal (en abrégé, DDRCEB) du SPW. Toute prévues par le CoDT art. D.IV.31.
modification de relief du sol sur un tel axe est considérée
comme sensible, soumise à un permis d’urbanisme avec
consultation obligatoire du DDRCEB.
Les avis consultatifs en cette matière sont émis par la
Cellule GISER - Service public de Wallonie – DDRCEB,
avenue Prince de Liège 7, à 5100 Jambes.
GLOSSAIRE
Les dossiers de demande d’avis doivent comprendre toute
information pertinente pour situer précisément le projet INFILTRATION : l’infiltration correspond à la proportion
par rapport aux écoulements naturels, notamment plans d’eau de pluie qui pénètre naturellement dans le sol,
d’implantation et coupes, description des écoulements la proportion restante contribuant au ruissellement, à
avant et après projet, calcul des volumes de temporisation l’évaporation et au stockage ; l’infiltration d’un sol est fort
éventuels, phases du projet et mesures de gestion du risque variable, en fonction des caractéristiques de la surface,
d’inondation par ruissellement. de la nature du sol, ainsi que de la teneur en eau du sol.

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RÉTENTION : un bassin de rétention des eaux pluviales
est une zone destinée à stocker provisoirement les eaux
pluviales, de manière à éviter les inondations à l’aval dans
le bassin versant ; cette zone peut être enterrée ou à ciel
ouvert. Syn. : zone tampon, de temporisation.

RUISSELLEMENT CONCENTRÉ : le ruissellement est la


proportion d’eau de pluie qui s’écoule à la surface du sol,
sans présence d’un cours d’eau ; il est dit « concentré »
lorsque l’eau s’écoule de manière privilégiée le long d’un
axe bien défini (thalweg ou vallon sec), par opposition au
ruissellement diffus qui s’écoule sans axe défini, le long
d’une pente relativement uniforme.

SEUIL : en hydrologie, un seuil est un ouvrage implanté en


travers d’un cours d’eau, ou d’un ouvrage hydraulique, et
destiné à canaliser les écoulements à cet endroit.

THALWEG : le thalweg, ou talweg, est littéralement le


chemin de la vallée, c’est-à-dire une ligne imaginaire qui
relie tous les points les plus bas d’une vallée.
LISTE DES ABRÉVIATIONS :

SPW : Service Public de Wallonie


DDRCEB : Département du Développement, de la ruralité
et des cours d’eau et du Bien-être Animal
DCENN : Direction des cours d’eau non navigables
DAFOR : Direction de l’aménagement foncier rural
DDR : Direction du développement rural
CoDT : Code du développement territorial
GISER : Gestion intégrée sol – érosion - ruissellement
Les inondations concernent l’ensemble du territoire de la
Wallonie. Elles surviennent à proximité d’un cours d’eau, par
débordement, mais aussi dans des vallons secs ou le long des
pentes, par ruissellement.

Le Code du Développement territorial entré en vigueur le


1er juin 2017 a mis en place une consultation obligatoire du
Service Public de Wallonie pour la protection des personnes,
des biens et de l’environnement en lien avec le risque naturel
d’inondation par ruissellement.

Par cette nouvelle approche, la Wallonie donne aux citoyens


et aux entreprises les moyens de développer une urbanisation
qui anticipe un impact important du changement climatique.

SPW | Éditions, GUIDES MÉTHODOLOGIQUES - Dépôt légal : D/2018/11802/62


Éditeur responsable : Brieuc QUÉVY, SPW Environnement, av. Prince de Liège, 15 - 5100 Jambes

Rédaction : Arnaud DEWEZ


Mise en page : Valérie GILSON

Brochure gratuite. N° Vert du SPW : 1718 - www.wallonie.be

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