Broch.-avisPermis InfosCommunes GISER WEB
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La contrainte
d’inondation par
ruissellement
Guides Méthodologiques
L’avis technique de la
Cellule GISER
Environnement
Crédits photographiques :
SPW DDRCEB
Sommaire
P.04: Avant-propos
P.06: La Contrainte d’Inondation par ruissellement
P.07 : Débordement et ruissellement
P.08 : Le CoDT et le ruissellement concentré
P.09 : Les outils cartographiques
P.12 : L’Avis Technique GISER
P.13 : Quand contacter la Cellule GISER ?
P.15 : Que doit contenir le dossier de demande d’avis ?
P.17 : Quelle est la démarche d’analyse de GISER ?
P.20 : En bref
P.20 : Glossaire
Avant-propos
Ce vade-mecum est destiné à accompagner les au-
teurs de projets dans la procédure d’octroi de per-
mis vade-mecum
Ce et autorisationsest sur destiné
les terrains concernés par leles
à accompagner
risque d’inondation
communes dans lapar ruissellement
procédure concentré.
d’octroi En
de permis
particulier, le document reprend une série
et autorisations sur les terrains concernés par le de recom-
mandations
risque en vue d’intégrer
d’inondation la contrainte
par ruissellement naturelle Il
concentré.
d’inondation par ruissellement dans les
présente les éléments à vérifier pour la complétude dossiers pré-
sentés
des à l’Administration.
documents présentés à l’Administration en vue
En effet, depuis
d’intégrer le 1er juinnaturelle
la contrainte 2017, les projets d’urba-
de ruissellement
nisme et
concentré. d’urbanisation sont soumis à une analyse
obligatoire par rapport au risque naturel d’inondation
par
En ruissellement
effet, depuisconcentréle 1er (Code du Développe-
juin 2017, les projets
ment territorial,
d’urbanisme et art. R.IV.35-1). Cela
d’urbanisation sontsignifie
soumisqueà les
une
Services d’urbanisme
analyse obligatoire par des communes
rapport audoivent
risquesolli-
naturel
citer
d’inondation par ruissellement concentré. de
un avis technique auprès du Département L’avis
la Ruralité et
technique doitdesêtre
Cours d’eau auprès
sollicité du Service public de
du Département
Wallonie pour toute nouvelle
du Développement, de la installation,
Ruralité et construc-
des Cours
tion, transformation
d’eau et du Bien-être et rénovation,
Animal du ainsi que pour
Service public
une modification
de Wallonie pour du relief
toute du sol, situés sur
nouvelle un axe
installation,
de
construction, transformation et rénovation, du
concentration naturel des écoulements (Code ainsi
Développement
que territorial, art.
pour une modification R.IV.4-3).
du relief du sol, situés sur
En
un pratique, le candidat bâtisseur
axe de concentration natureldoit
dess’assurer que
écoulements.
son projet
Cet avis estneconsultatif
risque pas d’et être
noninondé lors d’un évé-
contraignant.
nement pluvieux extrême, qu’il ne fait pas obstacle au
04 ruissellement naturel, et qu’il n’aggrave pas les écoule-
ments vers l’aval. Pour évaluer la situation de chaque
En pratique, le candidat bâtisseur doit Les administrations communales et les
s’assurer que son projet ne risque pas autorités publiques en général peuvent
d’être inondé lors d’un événement pluvieux également solliciter un avis technique sur
extrême, qu’il ne fait pas obstacle au base volontaire auprès des services du
ruissellement naturel, et qu’il n’aggrave pas Département du Développement, de la
les écoulements vers l’aval. Ruralité et des Cours d’eau et du Bien-être
Animal du Service public de Wallonie.
Pour évaluer la situation de chaque projet
urbanistique par rapport au ruissellement Pour tout renseignement complémentaire
concentré, l’auteur de projet doit tenir en matière de ruissellement concentré et
compte des éléments locaux comme le d’urbanisme, la commune peut contacter la
relief, les infrastructures existantes, les Cellule GISER via l’adresse :
terrains voisins et leurs constructions, avis.giser.dgo3@spw.wallonie.be.
ou l’existence de problèmes d’inondation
antérieurs.
Ces dernières années, les inondations par ruissellement ont touché de nombreux sites en Wallonie, souvent
associées à des coulées de boue.
Selon l’Institut Royal Météorologique (IRM), il pleut annuellement 800 litres par mètre carré sur les plateaux du
Brabant et de Hesbaye, et 1200 voire 1400 litres par mètre carré en Haute Ardenne. Avec ces précipitations,
l’eau érode en moyenne entre 2 et 4 tonnes de terre par hectare de surface agricole, et parfois localement
jusqu’à près de 20 tonnes par hectare sur des sites plus sensibles (Verstraeten et al. 2006, Gillijns et al.
2005).
Ces chiffres moyens cachent des événements extrêmes, bien plus violents : selon l’IRM, « la quantité d’eau
tombée peut s’élever à plus de 100 mm (litres/mètre carré) en 2 ou 3 heures en cas d’orage particulièrement
violent. » Une pluie de 35 mm en une heure est reconnue comme calamité naturelle par le Fonds des calamités.
Pendant un tel orage, le paysage change : un vallon bucolique se transforme en véritable torrent de boue,
et une rue tranquille, en rivière emportant tout sur son passage. L’eau et la boue sont responsables de
dommages importants aux habitations, aux voiries, mais aussi dans les champs, les forêts et les cours d’eau.
Outre les coûts directs liés à l’intervention des services de secours, les collectivités et les particuliers
financent la réparation des dégâts dus aux inondations boueuses pour des montants dont le total reste
difficile à estimer, mais on rapporte des chiffres de 60.000 euros par an pour certaines communes rurales.
L’impact émotionnel et humain est, lui, souvent incalculable.
06
DÉBORDEMENT ET RUISSELLEMENT
07
LE CODT ET LE RUISSELLEMENT CONCENTRÉ
Articles de référence
Art. R.IV.35-1
Consultations obligatoires dans le cadre de l’instruction d’une demande de permis ou de certificat d’urbanisme n°2.
Protection des personnes, des biens ou Tout projet situé dans un axe de Département du Développement,
de l’environnement. ruissellement concentré au sens de de la Ruralité et des Cours d’eau et
l’article R.IV.4-3, alinéa 1er, 4°. du Bien-être Animal - Direction du
Développement rural – Cellule GISER
Art. R.IV.4-3
Modification sensible du relief du sol
Une modification du relief du sol, en remblai ou en déblai, est sensible lorsqu’elle remplit l’une des conditions suivantes (…) :
4° elle porte sur une partie de terrain ou un terrain soumis à un risque de ruissellement concentré c’est-à-dire un axe de
concentration naturel des eaux de ruissellement qui correspond à un thalweg, une vallée ou un vallon sec ;
Art. R.IV.4-1
Actes, travaux et installations exonérés du permis d’urbanisme, d’impact limité ou qui ne requièrent pas le concours d’un architecte.
Modification sensible du relief du sol. 1. La modification sensible du relief du sol au sens de l’article R.IV.4-3 dans un rayon de
trente mètres d’une construction ou d’une installation dûment autorisée :
08
LES OUTILS CARTOGRAPHIQUES
Topo IGN
10
11
2.
L’avis technique
GISER
14
QUE DOIT CONTENIR LE DOSSIER DE DEMANDE Des coupes et vues en élévation complèteront le dossier afin
D’AVIS ? de permettre une interprétation univoque des altitudes du
projet par rapport au terrain naturel (TN) et au terrain après
Formulaire de demande projet (TP). Dans les coupes, les repères de niveau seront
renseignés de manière très lisible.
Le dossier qui est envoyé à la Cellule GISER pour analyse
doit comprendre le formulaire de demande de permis tel Pour tous ces documents, il est important de soigner
que repris au CoDT (p.ex. annexe 4 pour les permis avec la lisibilité des éléments tels que le relief, la nature
le concours d’un architecte). Seul ce document permet des matériaux potentiellement au contact de l’eau, les
d’identifier le demandeur, de localiser le projet sans caractéristiques de surface et les éventuelles couches de
équivoque, et de prendre connaissance des antécédents fondation, les éléments de conduite des écoulements tels
de la demande. que caniveaux, avaloirs, bordures et talus, chenaux et
fossés, bassins, canalisations, etc.
Dans ce document, au cadre 5 « Autres caractéristiques
du bien », il faut indiquer l’existence d’un risque naturel
Description de la circulation des eaux pluviales (plan des
majeur d’inondation par ruissellement concentré.
écoulements)
Dans ce document, au cadre 13, il convient de joindre
Pour les dossiers plus complexes, par leur ampleur ou par le
un plan qui figure le contexte urbanistique et paysager
niveau de risque élevé auquel ils sont exposés, le demandeur
établi à l’échelle de 1/1.000e ou de 1/500e. Ce plan
présentera de préférence un plan spécifique pour décrire la
reprendra idéalement les éléments marquants du relief,
circulation des eaux pluviales et du ruissellement avant et
les courbes de niveaux, la végétation, les constructions
après projet. Les ouvrages de temporisation et de stockage
existantes (y compris murets et caniveaux), la présence
seront indiqués, avec mention de leurs volumes utiles, et
d’un cours d’eau ou tout autre élément marquant sur le
il sera mentionné les diamètres des conduites et sections
bien concerné et dans un rayon de 100 mètres autour de
de fossés. Le choix des modalités d’évacuation sera justifié.
celui-ci.
16
Dans le cas d’une demande d’urbanisation, le demandeur
peut proposer une gestion des eaux de ruissellement à la fois
sur les parcelles individuelles et sur le domaine commun.
Dans une telle demande, la note hydrologique détaillera la
manière dont le volume de rétention total nécessaire est
atteint par la somme des différents volumes, individuels et
communs.
La vulnérabilité du projet
Dans le contexte de la protection des personnes, des
biens et de l’environnement, le premier critère d’analyse
est la vulnérabilité du projet lui-même par rapport aux
écoulements naturels concentrés. Cette vulnérabilité
résulte de la combinaison de l’exposition et de la sensibilité
aux écoulements.
L’exposition du projet au ruissellement concentré est
évaluée d’après sa localisation dans le vallon, et sur base
de l’intensité potentielle des écoulements sur le terrain
(fonction de la taille de la zone d’alimentation en amont, de
la pente et de la forme du vallon).
La sensibilité du projet est estimée selon sa configuration
et selon les choix architecturaux (niveau des seuils, position
des portes et des baies, etc.), mais aussi par rapport à la
destination du bien (habitation, école, industrie, remblai,
stockage, abri pour animaux, etc.).
17
La continuité hydraulique L’impact sur l’écoulement vers l’aval
Le deuxième critère correspond à un principe fondamental Le dernier critère traduit l’impératif de la lutte contre
dans la lutte contre les inondations : la solidarité amont – l’imperméabilisation des sols, également exprimé dans
aval. Ce principe est érigé en droit entre parcelles voisines la Circulaire ministérielle du 9 janvier 2003 « relative à
dans l’article 640 du Code civil : la délivrance de permis dans les zones exposées à des
inondations (…) ». Notre analyse porte sur les surfaces
« Les fonds inférieurs sont assujettis envers ceux qui rendues imperméables par le projet. Selon l’étendue et
sont plus élevés à recevoir les eaux qui en découlent la nature de ces surfaces, les écoulements vers l’aval
naturellement sans que la main de l’homme y ait peuvent être augmentés, avec localement une aggravation
contribué. Le propriétaire inférieur ne peut point élever probable de la servitude des fonds inférieurs vis-à-vis de
de digue qui empêche cet écoulement. Le propriétaire l’écoulement et, à l’échelle du bassin versant, un impact
supérieur ne peut rien faire qui aggrave la servitude du potentiel sur la gestion des pics de crue dans les cours
fonds inférieur ». d’eau.
Le principe général qui sous-tend cette partie de l’analyse
Concrètement, notre analyse consiste à vérifier que
est de gérer l’accroissement des écoulements provoqués
les écoulements naturels puissent transiter sur la (ou
par les eaux pluviales sur les surfaces nouvellement
les) parcelle(s) concernée(s) par le projet après mise
imperméabilisées. Le Code de l’Eau donne un ordre
en place des constructions ou installations et des
de priorité pour la gestion des eaux pluviales : d’abord
modifications éventuelles du relief. Cela n’exclut pas
par infiltration dans le sol, puis, en cas d’impossibilité
que des aménagements interceptent et conduisent le
technique, par écoulement de surface, et en dernier
ruissellement concentré sur le terrain remanié de manière
recours, via le réseau d’égout.
à soustraire le projet à toute exposition aux écoulements.
Néanmoins, lors des événements pluvieux extrêmes pour
En tout état de cause, les flux d’eau provenant de l’amont
lesquels nous émettons un avis, les ouvrages d’infiltration
doivent pouvoir pénétrer sur le terrain comme à l’origine,
destinés à la gestion « courante » des eaux de pluie doivent
et les flux reportés vers les fonds inférieurs ne peuvent pas
être considérés comme saturés ; de même, les autres voies
être aggravés (accélérés, concentrés ou déplacés).
d’évacuation demandent à être préservées d’un afflux
d’eau exceptionnel (cours d’eau, réseau d’égout). Par
conséquent, nous préconisons d’implanter un ouvrage de
rétention à l’amont des dispositifs classiques d’évacuation
des eaux pluviales.
18
Cette rétention est distincte d’un simple stockage :
le volume « temporisé » est une réserve de volume
destinée à se vider en l’absence de pluie extrême. Le
calcul du volume nécessaire, les types d’ouvrages et les
aménagements annexes répondent aux règles de l’art de
l’ingénieur.
19
EN BREF
Selon le CoDT, l’inondation par ruissellement concentré L’analyse du dossier porte sur la vulnérabilité du projet,
fait partie des risques naturels majeurs en Wallonie et la continuité hydraulique amont – aval et l’impact sur
relève de la protection des personnes, des biens et de les écoulements à l’aval (augmentation des écoulements
l’environnement. due à l’imperméabilisation, modification du tracé des
écoulements…).
Les permis et autorisations relatives à une construction
ou installation sur (ou à proximité, 20 m) d’un axe de La Cellule GISER n’effectue pas d’analyse spécifique
concentration naturel de ruissellement (vallon sec, thalweg) du projet à la demande des auteurs de projet, mais reste
sont soumis à une consultation obligatoire du Département disponible pour les demandes émanant des autorités
du Développement, de la Ruralité et des Cours d’eau et communales et dans le cadre de réunions de projet
du Bien-être Animal (en abrégé, DDRCEB) du SPW. Toute prévues par le CoDT art. D.IV.31.
modification de relief du sol sur un tel axe est considérée
comme sensible, soumise à un permis d’urbanisme avec
consultation obligatoire du DDRCEB.
Les avis consultatifs en cette matière sont émis par la
Cellule GISER - Service public de Wallonie – DDRCEB,
avenue Prince de Liège 7, à 5100 Jambes.
GLOSSAIRE
Les dossiers de demande d’avis doivent comprendre toute
information pertinente pour situer précisément le projet INFILTRATION : l’infiltration correspond à la proportion
par rapport aux écoulements naturels, notamment plans d’eau de pluie qui pénètre naturellement dans le sol,
d’implantation et coupes, description des écoulements la proportion restante contribuant au ruissellement, à
avant et après projet, calcul des volumes de temporisation l’évaporation et au stockage ; l’infiltration d’un sol est fort
éventuels, phases du projet et mesures de gestion du risque variable, en fonction des caractéristiques de la surface,
d’inondation par ruissellement. de la nature du sol, ainsi que de la teneur en eau du sol.
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RÉTENTION : un bassin de rétention des eaux pluviales
est une zone destinée à stocker provisoirement les eaux
pluviales, de manière à éviter les inondations à l’aval dans
le bassin versant ; cette zone peut être enterrée ou à ciel
ouvert. Syn. : zone tampon, de temporisation.