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Onuko Theodora*
http://dx.doi.org/10.4314/og.v9i1.3
Resume.
La douleur de la femme se fait résonner partout dans le monde
et Mariama Bâ la ressent trop dans la société africaine. Ce
théme sert à l’auteur un instrument pour dévoiler toutes sortes
d’oppression de la femme par son homologue mâle et tous les
autres thèmes ; la tradition, la bestialité, la religion, l’éducation
discutées dans dans le roman contribuent soit au malheur ou au
bien-être de la femme L’objectif de cette communication est de
faire une étude critique du théme du mariage dans Une si
longue lettre de Mariama Bâ.
Introduction.
La littérature africaine contemporaine est une littérature
engagée qui propose des solutions possibles pour le
développement et le bien-être de la société. Cela est la raison
pour laquelle les écrivains féminins comme Buchi Emecheta,
Flora Nwapa, Zaynab Alkali, Mariama Ba, Nafissatou Diallo
et d’autres ont fait leur début dans la littérature dans l’optique
de protester la condition de la femme africaine et de
l’oppression de l’homme en générale. Ainsi Gueye Medoune
remarque que :
… la femme, qui prend la plume en Afrique, va
surtout dépeindre une condition féminine que les
espoirs placés sur les indépendances n’avaient pas
améliorée. Au lendemain de l’indépendance dont
la quête qui avait suscité tant de prises de
position… la femme s’est retrouvée citoyenne de
seconde classe dans son propre pays (18)
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Theodora Onuko : Etude Critique de la Question du Mariage
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Ogirisi : a new journal of African studies vol 9 2012
femme africaine est assujettie dans son propre milieu. Susan
stringer remarque que « Mariama Ba presents marriage as an
institution that by its very nature demands more from the
woman… In her exposure of African values with regard to
marriage and relationships between men and women, Ba
reveals flaws in Senegales society (64).
A travers Une si longue lettre, nous observons les
conditions oppressives de la femme et ses besoins d’en être
émancipée. Ramatoulaye, la narratrice nous informe du
statut de la femme africaine et des parents qui veulent choisir
des maris pour leurs filles sans la considération de celles-ci.
Dans beaucoup de pays africains les femmes sont considérées
comme les gens sans le droit.C’est parce que les hommes se
voient supérieurs aux femmes. Et, mêmes des informations du
Wikipédie confirment que les femmes autrefois ne valaient
que peu même en Europe.
Examinons maintenant cette remarque qui montre que
« Dans la cité grecque antique, la femme n’avait pas le droit de
vote ; bien que libre, elle n’était –pas en droit de se mêler aux
affaires économiques de la cité car le droit de vote nécessitait
de payer l’impôt (cité dans Wikipédie, l’encyclopédie libre 3,
mars 2008).
Sur le plan économique, on remarque que les femmes
ont beaucoup contribué à l’essor de la société bourgeoise
européenne et de la société traditionnelle africaine. Les
hommes voyaient les jeunes filles comme des
marchandises.Pour illustrer cela, voyons dans Le malade
imaginaire de Moliere, M. Diafoirus et M.Argan qui désiraient
une union entre leurs enfants : Thomas et Angélique. C’est un
mariage qui pourrait rapporter beaucoup de fortune à la famille
à travers la dot de la jeune fille.Dans Eugenie grandet de
Balzac on nous fait remarquer que Mme. Grandet fut d’origine
d’une famille noble de la Bertelliere. Balzac la décrit ainsi:
Son mari ne lui donnait jamais plus de six francs à
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Theodora Onuko : Etude Critique de la Question du Mariage
la fois pour ses menues dépenses. Quoique ridicule
en apparence, cette femme qui, par sa dot et ses
successions, avait apporté au père Grandet plus de
trois cent mille francs, s’était toujours sentie si
profondément humiliée d’une dépendance….(45)
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Ogirisi : a new journal of African studies vol 9 2012
que lui impose la tradition pour faire-part à Asissatou, son
amie d’enfance ses réflexions sur son mariage avec son mari.
Elle avait été trompée et trahie par son mari Modou Fall .Les
deux amies avaient subi les mêmes expériences amères mais
son amie avait choisi d’abandonner son mari à sa deuxième
épouse.
Dans Une si longue lettre, on voit que le système du
mariage musulman n’est pas favorable à la femme parce qu’il
encourage la polygamie. Le mariage représente bien des
choses dans certaines sociétés africaines telles que celles du
Sénégal représentée dans Une si longue lettre de Mariama Ba
et du Cameroun montrée dans Trois prétandants … un mari
d’Oyono Mbia. Ce n’est pas pour la plupart des parents une
union d’amour entre un jeune couple.Ce roman sert à Mariama
Ba un outil pour dénoncer ce type de mariage où la jeune fille
est sacrifiée au gré de sa famille.Dans le récit , Mariama Bâ a
remarque que « Binetou est un agneau immolé comme
beaucoup d’autres sur l’autel du « matériel »(60). Les
membres de sa famille la voit comme une commodité à vendre
par laquelle ils deviendraient riches et l’homme en question la
considère comme un jouet par lequel il va se rajeunir.Mbye
Cham soutient cette idée lorsqu’il remarque que :
For Modou, Binetou is seen … as a mechanism for
rejunevating himself and being “in” the eyes of his
contemporaries.For Binetou’s mother, Dame
Belle-Mère, Binetou is seen less as a daughter to
be steered and encouraged to fulfil herself in all
areas of her life than a bait to land a big catch,
Modou who will deliver her and her kin from
poverty (95).
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Theodora Onuko : Etude Critique de la Question du Mariage
d’un mari.Nous voyons ce fait dans le mariage proposé par les
parents de Juliette pour leur fille dans Trois prétendants …un
mari,et dans le mariage de Binetou à Modou Fall, le mari de
Ramatoulage.Cette union n’est que le désir de la mère qui
voulait tellement une vie de luxe que Binetou a accepté de se
marier à un homme qui est assez agé d’être son père.Dame
Belle- Mère s’est servi de sa fille, Binetou comme un
instrument pour escalader les echelons de la haute société.
Mariama Ba nous montre que :
Binetou, navrée, épouse son « vieux » sa mère a
tellement pleuré. Elle a supplié sa fille de lui
« donner une fin heureuse dans une vraie maison
>> que l’homme leur a promis. Alors, elle a cédé
(55).
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Ogirisi : a new journal of African studies vol 9 2012
remarquable que la religion musulmane, en particulière,
recommande à ses dévots mâles de marier plusieurs femmes.
Cette article de Wikipedie nous informe que :
La polygamie est permise par le Coran, du côté des
hommes uniquement. Etant donné que le Coran
interdit l’adultère et que beaucoup d’hommes ont
de relations sexuelles en dehors du mariage, pour
éviter les enfants illégitimes. L’Islam autorise la
polygamie … (cité dans l’encyclopédie libre, 3,
mars, 2008).
Dès fois on voit que la religion ne joue aucun rôle positif dans
la lutte pour l’égalité et l’émancipation de l’homme en général.
La religion musulmane est un des facteurs qui
contribue à la domination et I’exploitation de la femme dans la
société africaine. Il y a certaines ordonnances et pratiques
culturelles dans la religion musulmane et même dans celle de
la religion traditionnelle qui ont la tendance à empêcher
I’émancipation de la femme.Cela illustre le fait que dans
certaines sociétés africaines traditionnelles, la femme ne
pourrait même pas participer aux discussions circulaires ou
intellectuelles sur le développement et l’amélioration de la
société. Oyono Mbia représente ce point en demandant à
travers le vieux Abessolo ainsi: « Depuis quand est-ce que les
femmes parlent à Mvoutessi ? » (20).
Cela, évidemment est la raison pour laquelle certans
écrivains féministes islamiques tels que Mariama Ba, Aminata
Sow Fall et Zaynab Alkali écrivent pour provoquer une prise
de conscience dans leur milieu social.On trouve que l’abandon
est un probléme particulier dans plusieurs textes écrits par ces
auteurs. Dans Chant ecarlate, Mireille est abandonnée par
Ousmane Gueye pour Oulaymatou, une jeune fille et dans Une
si longue lettre, Ramatoulaye est abandonnée par son mari
pour Binetou, une autre jeune femme.Aïssatou, la confidante
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Theodora Onuko : Etude Critique de la Question du Mariage
de Ramatoulaye et Jacqueline son amie ivoirienne sont
également abandonnées par leurs maris pour des filles plus
jeunes qu’elles. Et, c’est l’Imam de la mosquée centrale de
Dakar et Tamsir, le frère de son mari qui annoncent les
nouvelles du mariage de Modou à Ramatoulaye.II est clair que
ces hommes, soutenus par la religion se conduirent par leur
propre intérêt et leur instinct sexuel. Considérant ce point
Mbye Cham, remarque que :
The cumulative experience of these women,then,
underscores the dialectic of oppression and
struggle /regeneration that is one of the
distinguishing features of the work of Mariama
Bâ,and this dialectic itself undergirds the basic
structure of the novels(93).
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Ogirisi : a new journal of African studies vol 9 2012
vision du monde, cultiver notre personnalité,
renforcer nos qualités, mater nos défauts ;faire
fructifier en nous les valeurs de la morale
universelle voilà la tâche que s’était assignée
l’admirable directrice(27).
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Theodora Onuko : Etude Critique de la Question du Mariage
femmes des informations pour franchir les difficultés qui
pourraient traverser leur chemin.
Mariama Ba nous désigne les deux amies, Ramatoulaye
la narratrice et Aissatou comme des femmes engagées dans la
lutte de la liberté ou de l’émancipation de la femme surtout
dans leur milieu social. L’éducation lui informe des nouvelles
idées modernes que l’aideront á se réaliser même sans le
soutient d’un homme quelconque. Alors, l’éducation de la
femme joue un rôle très fondamental dans son émanciption qui
lui permet à participer plus effectivement à la vie sociale et la
libère de l’exploitation économique et de l’oppression de
l’homme.
L’éducation occidentale que Ramatoulaye et Aissatou
avaient reçue les ont beaucoup aidée pour affronter et
surmonter les difficultés que leur avaient été posées comme
des épouses abandonnées. Le rôle que joue l’instruction dans
la lutte de ces femmes est illustrée dans cette façon par Okoye
Justina :
The acquisition of western education proffers
solutions to problems of inequality and gender
discrmination in a patriarchal society. Education
changes the lives of women and their mentality
too… Western education empowers women and
affords them individuality (85).
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Ogirisi : a new journal of African studies vol 9 2012
friendship with Aissatou and by her resolute
behaviour in face of adversity. At the beginning of
the story, Ramatoulaye was stressed. She writes to
her friend to relieve the stress…in talking to
Assatou about the hardships in her life,
Ramatoulaye is actually reflecting on her own
experience (Cité dans l’ Encyclopédie Libre, 20,
Février, 2009)
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Theodora Onuko : Etude Critique de la Question du Mariage
lettre est particulièrement responsable pour la rupture du
mariage de son fils et de sa femme. D’après Mariama Ba
« c’est pour ne pas voir sa mère mourir de honte et de chagrin
que Mawdo était décidé à se rendre au rendez-vous de la nuit
nuptiale. Devant cette mère rigide, pétrie de morale ancienne…
que pouvait Mawdo Ba ? » (48). C’est par l’égoïsme, le culte
de la dignité et de l’honneur de soi dont sa mère croyait
appartenir à sa caste qu’elle fait dédaigner Aissatou et ses
enfants. A l’insistance de Yaye Khady, sa mère, Ousmane a
abandonné Mireille, pour épouser Ouleymatou, une jeune
femme qu’il connaissait pendant son enfance. Le rôle que
jouent les belles –mères dans ces histoires est significatif et
méprisable parce qu’elles ont aidé les hommes à rendre la vie
intolérable pour des femmes semblables à elles.
Conclusion
Par cette étude nous témoignons que le mariage reste
dans certaines sociétés africaines, I’instrument par excellence
de la domination des femmes.Pour toutes les femmes
mentionnées dans le texte analysé, le mariage est un
cauchemar sans interruption.La plupart de ces femmes pensent
au bien-être de leurs familles.Le mariage est une institution où
il existe des conflits et des ententes,ainsi les individus dont il
est question devraient, souvent, être disponibles à faire des
compromises.Les conflits, s’ils ne sont pas résolus, avec
précaution pourront avoir des conséquences très néfastes au
couple et aux enfants qui sont issus de cette union. Mais
ensembles et en harmonies, les parents pourront diriger et
influencer leurs enfants dans les directions jugées bénéfiques
pour leur développement.
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Ogirisi : a new journal of African studies vol 9 2012
Ouvrages Cités.
Achebe, Chinua .Things Fall Apart,London,Heineman,1958.
Webologie.
« Féminisme : L’Encyclopédie libre, 3 mars, 2008
<http://fr.wikipedia.org/wiki/feminisme>