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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENT


Département de Gestion des Ressources Naturelles
Option : Eaux et Forêts
B.P. 117 Kinshasa XI

Impact des plantations d’Acacia sp sur le sol du Projet


Agroforestier Ntsio au plateau de Batéké/Kinshasa


TSHIBADI TSHIBADI Salomon
Gradué en Sciences Agronomiques

Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade


d’Ingénieur Agronome, Orientation : Eaux et Forêts.

Directrice : Professeure MOSOMBO NSOMBO Blandine

Année Académique 2021-2022


i

Table des matières


Table des matières ........................................................................................................ i
EPIGRAPHE .............................................................................................................. iii
DEDICACE ............................................................................................................... iv
REMERCIEMENTS ................................................................................................... v
RESUME................................................................................................................... vii
LISTES DES FIGURES .......................................................................................... viii
ACRONYMES ET SIGLES ...................................................................................... ix
INTRODUCTION ...................................................................................................... 1
Hypothèses ............................................................................................................... 2
Objectifs de l’étude .................................................................................................. 2
Intérêt du travail ....................................................................................................... 2
Subdivision du travail .............................................................................................. 3
CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTÉRATURE ...................................................... 4
I.1. Agroforesterie .................................................................................................... 4
I.2. Forêt et fertilité du sol ...................................................................................... 5
I.3. Acacia auriculiformis ........................................................................................ 6
I.4. Eléments minéraux du sol ................................................................................. 8
I.4.1. Macroéléments ............................................................................................ 9
CHAPITRE II. MATERIELS ET METHODES ..................................................... 12
II.1. Zone d’étude................................................................................................... 12
II.2.2. Matériel d’échantillonnage ...................................................................... 14
II.2.3. Matériel de laboratoire ............................................................................. 14
II.3. Méthodologie ................................................................................................. 15
II.3.1. Echantillonnage ........................................................................................ 15
II.3.2. Caractérisation du sol ............................................................................... 15
a. Détermination du pH ................................................................................... 15
b. Détermination de carbone organique ........................................................... 15
ii

c. Détermination de l’azote total ...................................................................... 16


d. Détermination du phosphore ........................................................................ 16
e. Analyses statistiques de données .................................................................. 16
CHAPITRE III. RESULTAS ET DISCUSSION ..................................................... 17
III.1. pH du sol ....................................................................................................... 17
III.2. Carbone organique ........................................................................................ 18
III.3. Azote total ..................................................................................................... 19
III.4. Phosphore assimilable................................................................................... 20
III.5. Potassium ...................................................................................................... 22
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUES .................................................................... 25
ANNEXES ................................................................................................................ 30
iii

EPIGRAPHE

« Le refus de t’aider doit être la force et la détermination d’aider les autres ».

Salomon TSHIBADI
iv

DEDICACE

A mes très chers parents,

Pour m’avoir soutenu et pour tous vos sacrifices depuis mon enfance
jusqu’à ce jour. Puisse Dieu vous préserver le plus longtemps possible afin que vous
jouissiez pleinement avec nous du fruit de ce dévouement.

Que ce travail soit le fruit de vos innombrables peines et sacrifices.

Je vous aime !
v

REMERCIEMENTS

Au terme de notre cursus académique à la Faculté des Sciences


Agronomiques de l’Université de Kinshasa, Département de Gestion des Ressources
Naturelles, orientation Eaux et Forêts, nous rendons infiniment grâce au Seigneur
Jésus-Christ, maitre de temps et des circonstances qui dans son immense bonté nous
a donné le souffle de vie, les moyens nécessaires pour achever ce long voyage.

Nous tenons à remercier sincèrement la Professeure Blandine


NSOMBO MOSOMBO d’avoir accepté la direction de ce travail en dépit de ses
multiples occupations. Sa rigueur scientifique nous a beaucoup aidé.

Nos remercions le Corps Académique, Scientifique et Administratif de


la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de Kinshasa et du
département de Gestion des Ressources Naturelles en particulier pour le
perfectionnement que nous avions bénéficié.

Nos chaleureux remerciements à Monsieur Pierre LINQUART, le Chef


de Projet, pour avoir accepté le prélèvement des échantillons au sein du site
agroforestier Ntsio. Grand merci également au Coordonnateur Taty TANDALA
pour l’accueil et l’encadrement durant le prélèvement des échantillons au sein de
leur site.

Remerciements à Madame Irène KIBAL du Laboratoire Pédologique


de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de Kinshasa, l’Ingénieur
Josué ENGOMBE, l’Ingénieur Jeancy NTUKA et l’Ingénieur Alasca EKUYA pour
toutes les contributions dans la réalisation de cette étude et l’élaboration de ce
travail.
vi

Nous disons merci aux Familles TSHIBADI, IBANDA, KADINGA et


au Couple Iwayi et. Nous ne pouvons jamais oublier les détails de votre amour et
vos sacrifices pour que nous arrivons à ce couronnement.

A Aimée BUKATUKA, pour tous tes soutiens multiples et pour ses


encouragements durant notre formation en Sciences Agronomiques.

Nous ne pouvons clore cette section sans exprimer notre profonde


reconnaissance à nos amis et connaissances pour tous les moments bénéfiques
passés ensemble à la Faculté, aux homes. Il s’agit de Plamedi MATONDO, Obed
MUNONGO, Ruffin KABONGO, Aristote KITENGE, Dede TSHIBANDA, Moïse
EBOWA, et Nathanaël LUZITU

Que tous ceux de près ou de loin nous ont prêté secourir et qui ne se
retrouvent pas dans cette section trouvent ici l’expression de notre reconnaissance
sincère.
vii

RESUME

Portant sur l’évaluation de l’impact d'Acacia sp sur l’amélioration de la


fertilité de sol du Projet Agroforestier Ntsio au plateau de Batéké, le présent travail
est une contribution à la définition de l’influence qu’Acacia sp dans le système
agroforestier développer en RD Congo.

Prélevés aux profondeurs de 0 à 30 cm et 30 à 60 cm, les échantillons


des sols ont été pris sous trois couverts. Les échantillons composites ont été
constitués en mélangeant les sols prélevés à 30 cm entre eux et ceux prélevés à 60
cm entre eux. Après échantillonnage, il a été question de caractériser le sol en
procédant notamment afin de déterminer : (i) le pH, (ii) le carbone organique, (iii)
l’azote total, (iv) le phosphore assimilable et (v) le potassium.

Les résultats obtenus montrent que, le pH observé dans la savane est


supérieur à celui de la jachère à Acacia sp, cela peut s’expliquer suite au faible taux
de minéralisation de la matière organique que dans la savane. La teneur en carbone
organique est plus élevée au niveau de la surface qu’en profondeur, elle diminue
avec la profondeur et l’Acacia sp influence l’augmentation de la teneur en carbone
organique du sol. Les sols couverts d’Acacia sp ont une teneur supérieure en azote
par rapport aux sols savanicoles non couverts et cette teneur est fonction de l’âge
d’Acacia sp. La teneur en phosphore est élevée n’est pas très différent dans le sol
sous Acacia sp et de la savane. La teneur en potassium est élevée dans le terrain
couvert par les espèces d’acacia de 7 ans contrairement à d’autres tranches d’âge.

Mots clés : Ntsio, sol sableux, Agroforesterie, Acacia sp, élément nutritif.
viii

LISTES DES FIGURES

Figure 1. Carte de localisation de la zone d'étude Ntsio .............................. 13


Figure 2. pH des différents sites échantillonnés........................................... 17
Figure 3. Carbone organique en pourcentage .............................................. 18
Figure 4. Azote total exprimée en pourcentage ........................................... 19
Figure 5. Phosphore assimilable exprimée en pourcentage ......................... 20
Figure 6. Potassium exprimée en ppm ......................................................... 22
Figure 7. Prélèvement du sol sous couvert à Acacia auriculiformis............ 30
Figure 8. Prélèvement du sol sous la savane ................................................ 30
Figure 9. Peser le sol avec ph mètre au laboratoire...................................... 30
ix

ACRONYMES ET SIGLES
% : Pourcentage
°C : Degré Celsius
ATP : Acide triphosphates
CEC : Capacité d’échange Cationique
Cm: Centimètre
GPS: Global Positionning System
ICRAF: International Center for Research in Agroforestry
INS : Institut national de statistique
K : Potassium
Km : Kilomètre
L : litre
M : Mètres
Méq : milliéquivalents
Mm : Millimètre
N : Azote
Nm : Nanomètre
P : Phosphore
pH : Potentiel hydrogène
Ppm : Partie par million
1

INTRODUCTION
Problématique

Avant l’apparition des engrais chimiques ainsi que des analyses de sols,
les agriculteurs traditionnels avaient pour habitude d’accorder une période de repos
à leurs terres après une série de cultures (Kachaka, 2020). Connue sous le nom de
jachère qui est une période de repos, représentant l’état de la terre cultivable entre la
récolte d’une culture et le moment de l’introduction de la spéculation prochaine
(Jouve, 1993 ; Aweto, 2000).

L’un des principaux buts de la jachère est de restituer la fertilité des


terres afin qu’elles soient à nouveau cultivables de façon rentable. Ces agriculteurs
savaient très bien détecter l’épuisement du sol, pas uniquement par la diminution
des récoltes, mais aussi l’apparition des plantes qu’ils considéraient comme
indicatrices d’un épuisement de terrain (Gaudy, 1965 ; Jouve, 1993).

Ce modèle d’agriculture n’est pourtant plus adapté au contexte actuel


(Maïga, 2000 ; N’Goran, 2005). Par ailleurs, présentement la croissance
démographique engendre une demande importante des besoins alimentaires, causant
ainsi les pressions plus fortes sur les ressources en terres disponibles (Maïga, 2000;
N’Goran, 2005).

De ce fait, la transition vers les pratiques agricoles durables devient


impérative ; celle-ci passe par la recherche des technologies adaptées aux exigences
locales et à la portée des agriculteurs qui représentent un secteur qui emploie le plus
grand nombre de main d’œuvre à travers le pays (Nsombo et al., 2016). L’une de
ces technologies serait l’introduction de l’agroforesterie qui est très rependue
actuellement dans les zones tropicales et semis arides (Kasongo et al., 2009 ; Nair,
2012).

Ce concept agroforestier repose principalement sur le potentiel des


arbres améliorants à restaurer plus rapidement la fertilité du sol par le prélèvement
des éléments nutritifs des couches inférieures du sol et leur restitution à travers la
litière.
2

C’est dans cette optique que cette étude a été menée afin d’évaluer le
niveau de la fertilité des sols sableux du périmètre agroforestier Ntsio après
l’introduction des plantations d’Acacia sp.

Afin de mener à bien cette étude, les questions de recherches suivantes


ont été formulées :

1. L’installation des plantations d’Acacia sp dans le sol sableux du plateau de


batéké a-t-elle influencée leurs propriétés physico-chimiques ?
2. A quel âge les plantations d’Acacia sp améliore t-elles la fertilité des sols
savanicoles du plateau de batéké ?
Hypothèses
Les hypothèses ci-après ont été émises :

1. L’installation des plantations d’Acacia sp dans le sol sableux du plateau de


batéké influencerait leurs propriétés physico-chimiques,
2. L’âge des plantations d’Acacias sp impacterait différemment les propriétés
physico-chimiques de sol du plateau de Batéké et pourrait varier d’un site à
un autre.
Objectifs de l’étude
L’objectif général de ce travail consiste à étudier l’influence de l’introduction des
plantations d’Acacia sp sur l’amélioration des propriétés physico-chimiques des sols
de Ntsio.

Les objectifs spécifiques assignés à ce travail sont les suivants :

 Evaluer la teneur en éléments minéraux majeurs des sols du périmètre


agroforestier de Ntsio sous couvertures d’Acacia sp y compris celle de la
zone savanicole ;
 Comparer les variations de la teneur en éléments minéraux en fonction de
différent âge d’Acacia sp.
Intérêt du travail
Bien que plusieurs auteurs aient étudié les effets l’Acacia auriculiformis
sur les propriétés des sols, peu d’études ont toutefois été penchées sur l’influence de
3

l’introduction de plantation d’Acacia sp dans le sol du plateau de Batéké. Dans ce


contexte, il est impérieux de connaitre si les plantations d’Acacia sp expérimentées
à travers le projet agroforestier Ntsio permet d’améliorer les propriétés physico-
chimiques des sols sableux de Ntsio à long terme.
Subdivision du travail
Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail comporte trois chapitres :
- La revue de la littérature ;
- Les matériels et méthodes ainsi ;
- Les résultats ainsi que leurs discussions.
4

CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTÉRATURE


I.1. Agroforesterie

I.1.1. Historique et définition

C’est vers le milieu du XIXème siècle que les chercheurs ont


redécouvert l’agroforesterie. Ce fut au Myanmar (Birmanie) où pour faciliter
l’établissement de plantations forestières, l’on avait fait appel à des paysans
dépossédés de leur terre, à qui l’on permettait de pratiquer l’agriculture entre les
rangées d’arbres durant les premières années de la plantation, en échange de leur
travail pour l’aménagement et le suivi des parcelles (Khasa, 2021).

Par la suite, les Ingénieurs Agronomes et Forestiers ayant découvert les


bénéfices de ses associations végétales, se sont investis jusqu’à la création en 1997
de « International Center for Research in Agroforestry », ICRAF en sigle, devenu
depuis le World Agroforestry Center ; ce qui a permis à l’agroforesterie de faire son
entrée dans le monde scientifique (Caron, 2009).

L’agroforesterie peut se définir comme un système dynamique


d'aménagement écologique des ressources naturelles, qui en intégrant les espèces
ligneuses aux champs agricoles, fermes et autres paysages, diversifie, augmente la
production et engendre des bénéfices socio-économiques et environnementaux pour
les propriétaires terriens (Leakey, 1996).

Khasa (2001) apporta à la définition de Leakey les concepts


d’intégration associés à l’agroforesterie, en définissant cette dernière comme « un
nom collectif pour tout système de gestion des ressources naturelles où les ligneux
pérennes sont intégrés spatialement, temporellement ou spatio-temporellement sur
une même superficie avec des herbacées ou des cultures pérennes de valeur
(alimentaire, industrielle, horticole, fourragère, botanique, décorative, artistique)
5

et/ou du bétail, des organismes terrestres ou aquatiques, en vue de diversifier et


soutenir la production pour l’amélioration de la santé et du bien-être des utilisateurs
de la terre à tous les niveaux, en fonction des circonstances écologiques, socio-
économiques, politiques et culturelles ».

I.1.2. Principaux systèmes agroforestiers


Il y a trois systèmes agroforestiers dont l’agrosylviculture qui est une
association des arbres et des cultures, le sylvopastoralisme qui assure la cohabitation
des arbres et des animaux domestiques (élevage) dans les pâturages et enfin
l’agrosylvopastoralisme qui est une combinaison de deux premiers système
(Kadiata, 2005).

I.2. Forêt et fertilité du sol


Définit comme un terrain couvert d’une formation végétale à base
d’arbres ou d’arbustes, aptes à fournir des produits forestiers, abriter la faune
sauvage et exercer un effet direct ou indirect sur le sol, le climat ou les régimes des
eaux (Kappa, 2022), la forêt fournie d’importantes quantités des matières
organiques au sol dont l’importance se traduit par :

 L’amélioration de l’interception, de l’infiltration et de la capacité de rétention


d’eau ;
 L’accroissement de l’activité biologique du sol en servant de source de
microorganismes du sol ;
 La restauration de la fertilité du sol ;
 La réduction sensible de l’érosion ;
 La libération graduelle des éléments fertilisants.
6

D’une manière générale, la forêt joue un rôle important sur


l’amélioration des propriétés biologiques et physico-chimiques des sols, qui favorise
donc une bonne conservation du sol (Mafuka, 2022).

I.3. Acacia auriculiformis


Acacia auriculiformis est originaire du nord de l’Australie, la
Papouasie nouvelle Guinée et d’Indonésie. C’est une espèce qui a été largement
plantée de par le monde tropical et subtropical : Inde, Asie du sud-est, Afrique,
Amérique du sud et même en Floride (Gnahoua et Louppe, 2009). La même espèce
est aussi appelée Racosperma auriculiforme et appartient à la classe de
Dicotylédone, à la famille de Fabaceae ou Mimosaceae et au genre Acacia (Campa,
1996 ; Katanga, 2018).

Acacia auriculiformis est un grand arbre qui peut atteindre, dans des
bonnes conditions 30 m de haut avec un fut droit et long de 60 cm de diamètre.
Dans des situations moins favorables, il est plus petit avec un tronc court, sinueux et
bas branchus. Il peut même être buissonnant. L’écorce est grise ou brune,
rigoureuse, fissurée longitudinalement, plus sombre à la base (Gnahoua et Louppe,
2009).

Le houppier pour les arbres isolés est sphérique et dense. Les feuilles
sont des phyllodes falciformes de 8 à 20 cm de long et de 1 à 4,5 cm de large, avec
trois à sept nervures longitudinales bien marquées. C’est une espèce sempervirente.
(Gnahoua et Louppe, 2009).

L’arbre se développe sur une large variété de sols, même sur des sols
profonds, peu profonds et acides ayant peu d’azote et de matières organiques. Il est
particulièrement utile dans les régions à sols pauvres, stériles, sablonneux et à
précipitations modérées. Cependant, il exige un certain taux de phosphore pour la
7

nodulation et pour la fixation d’Azote. Les branches sont fragiles et se cassent sous
les coups de vents forts. L’arbre est peu résistant, il ne supporte pas bien la
sécheresse, comme l’Eucalyptus, et ne pousse pas sur les sols imbibés d’eau
(Latham et Konda, 2007).

Les inflorescences sont des épis axillaires disposés par paires, les fleurs
sont petites, jaunes d’or, bisexuées, de type 5. Les fruits sont des gousses plates,
fortement incurvées en spirale à maturité, de 6 à 7 cm de long sur 1,5 cm de large
(Gnahoua et Louppe, 2009).

Les graines, jusqu’à 15 par gousse, sont ovales, noires, brillantes


entourées par un funicule orange vif auquel elles restent suspendues lorsque la
gousse s’ouvre (Gnahoua et Louppe, 2009).

Les racines sont denses et traçantes, ce qui permet la stabilisation des sols
(N’goran, 2005).

Acacia auriculiformis peut être semé directement ou par transplantation


des plantules provenant d’une pépinière. Les semences se conservent aisément
(jusqu’à 4 ans) car elles ont une dormance tégumentaire qu’il faut lever pour avoir
une germination rapide et régulière (Bisiaux, 2010). La technique utilisée quant à ce
consiste à :

 Faire bouillir de l’eau dans une marmite ;


 Oter la marmite du feu et verser aussitôt les graines dans l’eau chaude ;
 Couvrir la marmite avec son couvercle et la laisser par terre ;
 Le lendemain, les graines peuvent être retirées pour le semi immédiatement.

En général, 3-4 mois sont nécessaires pour que la gousse se transforme


en une plantule de 25 cm de long. Les jeunes plantes ne supportent pas bien la
8

compétition avec les mauvaises herbes. Pour une bonne croissance, une petite dose
de NPK est utilisée dans la première année de suivi ou d’assistance. Le taux de
fertilisation dépend de la qualité du site.

La culture se fait souvent aux écartements de 2m x 2m, 3m x 2m, 2,5 x


2,5m, 3m x 3m voire même à 4m x 3m (Gnahoua et Louppe, 2009).

En raison de sa plasticité, Acacia auriculiformis est utilisé pour la


revégétalisation des sites dégradés tels que les terrains miniers. Il est planté pour
contrôler l’érosion, comme jachères améliorées en raison de sa capacité de fixer
l’Azote atmosphérique. La litière est transportée dans les champs pour enrichir le
sol en matière organique et en azote. On peut l’utiliser comme brise vent (Gnahoua
et Louppe, 2009).

I.4. Eléments minéraux du sol


Les éléments dits indispensables ou essentiels à la croissance des
plantes sont divisés en 2 groupes :

 Les microéléments ou oligo-éléments, dont la plante en a besoin en très petite


quantité, il y a notamment le Fer (Fe), le Manganèse (Mn), le Zinc (Zn), le
Bore(B), le cobalt (Co), le cuivre (Cu), le molybdène (Mo) (Lumpungu,
2007) ;
 Les éléments majeurs ou macro-éléments, dont la plante en a besoin en
grande quantité. Il s’agit de l’Azote (N), le Phosphore (P), le Potassium (K),
le Soufre (S), le Calcium (Ca), le Magnésium (Mg).

Cependant, vu l’importance des éléments majeurs dans la production


agricole, l’essentiel de ce travail portera sur la détermination des macro-éléments
car ils ont une grande importance dans le développement et la croissance des arbres
(Mobambo, 2019).
9

I.4.1. Macroéléments
 Azote

L’azote est un constituant essentiel de la matière vivante (en particulier


des protéines) aux côtés du carbone, de l’hydrogène et de l’oxygène. Dans la
biosphère, l’azote subit une série de transformations au cours desquelles il apparaît
sous plusieurs formes libres ou combinées : azote moléculaire atmosphérique,
nitrate, ammonium, protéines, acides aminés etc (Clément, 1981).

a. Origine de l’azote du sol

Dans sa quasi-totalité sous forme organique, l’azote du sol provient de


l’air par l’intermédiaire des légumineuses qui vivent en symbiose avec les bactéries
fixatrices (Rhizobium). L’azote du sol peut provenir aussi de l’apport des engrais
minéraux et de la minéralisation de la matière organique (Lumpungu, 2007).

b. Perte de l’azote du sol

L’azote dans le sol se perd par exportation des cultures, par érosion, par
lessivage et volatilisation. Cependant, les plus grandes pertes d’azote sont celles qui
proviennent des plantes cultivées ; le nitrate est facilement absorbé par les plantes,
mobile dans le sol et atteint rapidement le système racinaire qui après récolte de la
culture, il y aura exportation en azote (Mafuka, 2022).

c. Importance

L’azote est important dans la croissance végétative des plantes car il


permet la formation de la chlorophylle (Minengu, 2019).
10

 Phosphore
a. Origine

La découverte du phosphore remonte à 1669, par l’alchimiste


hambourgeois Henni Brandt. C’est probablement le seul élément isolé initialement
dans la matière organique animale, puis végétale (Greenwood et Earnshaw, 1984). Il
n’a été identifié dans l’apatite qu’en 1779 par Torben Bergman et Joseph Louis
Proust.

Les principaux minéraux sont l’apatite et le phosphore tricalcique,


mélangés à du fluorure de calcium en proportion variable. Dans le sol le phosphore
provient également de la minéralisation des matières organiques (Clément, 1981 ;
Lumpungu, 2007).

b. Perte

Dans le sol, les pertes du phosphore s’effectuent de diverses manières :


par exportation lors des récoltes, par lessivage, par érosion et par complexation
(Lumpungu, 2007).

c. Importance

Le phosphore intervient dans les transferts énergétiques : processus de


stockage et de transport de l'énergie dans les cellules (ATP), il intervient dans la
transmission de caractères héréditaires (acides nucléiques), la photosynthèse et la
dégradation des glucides. C’est un constituant important des protéines phosphorées
(nucléoprotéines, phosphoprotéines, lécithines, etc.). Il est essentiel pour la
floraison, la précocité, le grossissement des fruits et la maturation des graines. Sa
présence dans les plantes joue un rôle crucial pour les animaux qui les consomment.
(Minengu, 2019).
11

 Potassium
a. Origine

Dans le sol, la teneur en potassium dépend de la composition


minéralogique de la roche mère (minéraux potassiques : Feldspaths, micas,
orthoclases, biotites, muscovite). Il provient aussi de la minéralisation des matières
organiques (Lumpungu, 2007).

b. Perte

Les pertes du potassium dans le sol peuvent se faire par érosion, par
lixiviation, par exportation lors des récoltes et par dégradation (Lumpungu, 2007).

c. Importance

Le potassium intervient dans le processus de photosynthèse, il favorise


la synthèse des glucides et participe au transfert de ceux-ci vers les organes de
réserve (Clément, 1981). Comme cation hydrophile il permet la rétention de l’eau
en grande quantité dans la cellule (Lumpungu, 2007).
12

CHAPITRE II. MATERIELS ET METHODES


II.1. Zone d’étude

La présente étude a été réalisée au Centre Agroforestier Ntsio situé


dans la commune de Maluku, ville province de Kinshasa en République
Démocratique du Congo. Localisée à 4° 22' 11" de latitude Sud et 16° 28' 9" de
longitude Est, la région dans laquelle s’est déroulée en dans la ville Province de
Kinshasa, commune de Maluku, au secteur de Kingawa. Le Projet Agroforestier
Ntsio se trouve à 225 km de Kinshasa et à 36 km de la route nationale N°1 (tronçon
Kinshasa Kikwit) avec 677 mètres d’altitude (ntsio.org).

Le climat de la région est tropical humide du type AW4 selon la


classification Köppen, c’est-à-dire avec une saison sèche de quatre mois sans pluies
(juin à septembre), une saison pluvieuse de 7 mois (octobre à avril) ; mai et octobre
constituent les mois de transition (Milau, 2016). La pluviométrie annuelle est de
1500 mm par an, tombant en 100 jours. La température mensuelle moyenne est de
24°C à 25 °C. Cependant, les températures journalières minimales en saison sèche
peuvent descendre jusqu’à 10°C à 12 °C, voire moins (Bulot, 1950 cités par
Birindwa, 2021).

Les sols de la zone d’étude sont sablonneux, acides et chimiquement


pauvres. Ils sont constitués des sables fins avec une teneur en argile généralement
inférieure à 20 % (Proces et al., 2017). Ce sont des aérosols, caractérisés par une
faible teneur en matières organiques, en capacité d’échange cationique (CEC) et en
capacité de rétention en eau (Milau, 2016).

Les écosystèmes présents sur le plateau de Batéké sont étroitement


conditionnés par le relief. Les paysages alternent donc entre les savanes et les
13

galeries forestières (de type péri guinéen) dans les vallées ou dans les pentes raides,
qui sont maintenant fortement dégradées par l’agriculture itinérante sur brulis. On
compte une très grande majorité de savanes sur plus de 90% de la surface du plateau
(Proces et al., 2017).

La savane arbustive reste la formation dominante, caractérisée par


Hymenocardia acida et de temps en temps parsemée d’arbres comme Erythrina
abissinica et Cussonia angolensis (Peltier et al., 2010). Ces milieux subissent des
dégradations intenses depuis de nombreuses années suite à l’agriculture itinérante
sur brûlis, l’utilisation (coupe) du bois et la pression démographique.

Figure 1. Carte de localisation de la zone d'étude Ntsio


14

II.2. MATERIELS
II.2.1. Matériel expérimental
Les sols faisant l’objet de cette étude provenaient de Ntsio, cela en
raison de la présence des plantations d’Acacia auriculiformis sur le lieu.
II.2.2. Matériel d’échantillonnage
Le prélèvement d’échantillons a été rendu possible par l’utilisation
des matériels suivants :

 Les sachets à congélation pour la conservation et le transport des


échantillons ;
 La tarière de 30 cm pour la prise d’échantillons ;
 Le GPS pour la prise de coordonnées du milieu d’étude et ;
 Le stylo marqueur pour identifier et étiqueter les échantillons.

II.2.3. Matériel de laboratoire


Pour la détermination des éléments minéraux au laboratoire, les
appareils (balance de précision, agitateur mécanique et magnétique,
minéralisateur de Kjeldahl, distillateur, plaque chauffante, spectrophotomètre), la
verrerie (éprouvette graduée, erlenmeyers, pipette graduée, tube à minéraliser)
ainsi que les réactifs (acide borique, acide chlorhydrique, rouge de méthyl, vert
de bromocrésol, rouge neutre, fluorure d’ammonium, acétal d’ammonium,
gélule pour spectre, chlorure de potassium, acide phosphorique, dichromate de
potassium, sel de mohr, Hydroxyde de sodium, Thiosulfate de sodium,
Catalyseur de minéralisation et l’eau distillée) ont été utilisés. Ces matériels sont
ceux recommandées par les méthodes de dosage utilisées pendant notre
expérimentation (Dugain, 1958).
15

II.3. Méthodologie
II.3.1. Echantillonnage
Les échantillons des sols ont été prélevés à la fin de la saison sèche,
du lundi 15 au mercredi 23 août 2021. Cinq sites ont été choisis pour le
prélèvement d’échantillons, il s’agit de :

 Acacia auriculiformis de 7 ans d’âge ;


 Acacia auriculiformis de 3 ans d’âge ;
 Savane.
Les échantillons furent prélevés à deux différentes profondeurs : de
0 à 30 cm et de 30 à 60cm.

Afin de constituer des échantillons composites, les sols prélevés à 30


cm pour chaque site ont été mélangés entre eux et ceux de 60 cm entre eux.

II.3.2. Caractérisation du sol


a. Détermination du pH

Le pH a été déterminé suivant la méthode décrite par Pauwels et al.,


(1992), méthode se faisant par ajout de 25 ml d’eau dans 10,0g de sol. Après
agitation et équilibrage, le pH du sol était mesuré avec un pH mètre de marque
consort (532) muni d’une électrode de verre.

b. Détermination de carbone organique

Le carbone organique a été déterminé par la méthode de Walkley et


Black, méthode basée sur l’oxydation du carbone organique par le bichromate de
potassium en milieu fortement acide (Pauwels et al., 1992).
16

c. Détermination de l’azote total


Le dosage de l’azote total a été fait par la méthode dite de Kjeldahl
décrite par Pauwels et al., (1992) et (Dabin,970). C’est une méthode basée sur
trois principes : la minéralisation, la distillation et la titration.

d. Détermination du phosphore

La détermination du phosphore assimilable a été faite par la


méthode de Bray 2, méthode décrite par Pauwels et al., (1992). Par cette
méthode, le dosage se fait par spectrophotométrie à une longueur d’onde de 650
nm.
e. Analyses statistiques de données

Les analyses statistiques ont été réalisées grâce au logiciel Microsoft


office EXCEL avant d’insérer les résultats aux tableaux pour les interprétations.
17

CHAPITRE III. RESULTAS ET DISCUSSION

Ce chapitre présente les résultats des paramètres physico-chimiques des


échantillons de sols analysés au laboratoire.

III.1. pH du sol
.
pH du sol
6 5,62
5,4 5,15 5,43
5,04 5,11
5 4,69 4,49
4,07 4,59
4,39 4,39 4,29
4,11 3,94
3,89
4 3,68
3,24
3

0
acacia de 3ans acacia de 7ans savane

de 0 à 30 cm de profondeur de 30 à 60 cm de profondeur

Figure 2. pH des différents sites échantillonnés


La figure ci-dessus montre que la plantation d'Acacia auriculiformis
influence les paramètres chimiques du sol à travers la litière de la décomposition
des feuilles et des racines.

Il a été constaté que les valeurs de pH des sols analysés différent selon
l'âge de l’Acacia auriculiformis. Au fur et à mesure que les espèces d'Acacia
acidifient le sol, elles deviennent plus basses en surface et plus profondes. Des
résultats similaires ont été rapportés par Kabore et al. (2020) Potentiel d'autres
essences de bois telles que Gliricidia sepium et Albizia lebbeck pour la fertilité des
sols au Burkina Faso.
18

Il est à noter que le pH observé en zone de savane est supérieur à celui


sous couvert à Acacia. Cela peut s'expliquer par le faible taux de minéralisation de
la matière organique dans la savane et l'apport de cendres potassiques à ce sol par
les incendies répétés. Par conséquent, il est courant que les sites de savane soient
convertis en plantations d’arbres qui deviennent plus acides avec le temps en raison
de la quantité accrue de la litière et de la production d'acides organiques à partir de
leur décomposition (Kasongo et al., 2012 ; Kasongo, 2010). ; Kasongo et al., 2009 ;
N'golan, 2005).

III.2. Carbone organique

Carbone organique
6

4,8 4,8 4,9


5 4,6 4,6 4,6 4,7
4,4 4,4
4,1 4,2 4
4,2
4
3,8 3,8 3,8
4
3
3

0
Acacia de 3 ans Acacia de 7 ans Savane

de 0 à 30 cm de profondeur de 30 à 60 cm de profondeur

Figure 3. Carbone organique en pourcentage


La figure 3 montre que la teneur en carbone organique est plus élevée
en surface qu'en profondeur.

Il a été noté que l'Acacia auriculiformis influence l'augmentation du


carbone organique du sol, ce qui a également été souligné par (Salako et al., 2001).
19

Les résultats après analyse, dénotent que la teneur en carbone


organique est plus élevée en surface et inferieur en profondeur. Ces résultats sont
cohérents avec l'étude de Bisiaux et al. (2013), Dubiez et al. (2018) qui ont été
menées sur le sol du plateau Batéké, exactement à Mampu.

Des résultats similaires ont été rapportés par Ndiaye et al. (2012) ;
Ouattara et al. (2006) montrent que les sols contiennent plus de carbone sous des
espèces de légumineuses telles que Cordyla pinnata et Maranthes polyandra.

La teneur en carbone diminue avec la profondeur et une certaine


accumulation est observée au-dessus de 40 cm, la région où la plupart des racines
des plantes sont concentrées (Grant et al. 2012 ; Nadezhdina et Cermák, 2003 ;
Schenk et Jackson, 2002 ; Schroth, 1999 ; Jackson et al. 1996).

III.3. Azote total

Azote total
0,4
0,35
0,35 0,32
0,3 0,27
0,25
0,25 0,23
0,2
0,2 0,17 0,17
0,14 0,15 0,15
0,15 0,13
0,09 0,11
0,1 0,07 0,07 0,08
0,04
0,05

0
Acacia de 3 ans Acacia de 7 ans Savane
de 0 à 30 cm de profondeur de 30 à 60 cm de profondeur

Figure 4. Azote total exprimée en pourcentage


La figure montre que les sols recouverts d’Acacia sp ont une teneur en
azote plus élevée que les sols de savane non recouverts de cette espèce. La fixation
20

de l’azote atmosphérique dépend de l’âge de l’espèce. Les jeunes plantes (acacia de


3 ans) fixent plus d’azote que les plantes plus âgées (acacia de 7 ans).

Les résultats de cette étude démontrent que la teneur en azote des sols
de jachère agroforestière aux premiers 10 cm de profondeur est supérieur à celle des
sols de jachère de savane. Ces résultats sont cohérents avec les travaux de Kasongo
et al. (2009), Bisiaux et al. (2013) et Dubiez et al (2018) qui ont été réalisées dans
des sols du plateau Batéké.

Comme le montrent les résultats de la figure 5, la capacité d’Acacia à


fixer l’azote atmosphérique (N2) a un effet bénéfique sur le sol sous la canopée. Ces
résultats confirment l’effet positif de la présence d’Acacia sp sur l’azote du sol par
rapport aux sols en jachère naturelle précédemment signalés (Bernhard-Reversat,
1996 ; Agbahungba et Assa, 2000 ; Lesueur et al., Al., 2000 ; Wang et al., 2010).

III.4. Phosphore assimilable

Phosphore assimilable
35 32,12
28,36 27,75
27,68
30 27,75 28,36 28,36
26,27 25,51
25 21,95
21,3
20,3
20 17,85
15,85 15,79
14,79
15
11,68
9,85
10

0
Acacia de 3 ans Acacia de 7 ans Savane

de 0 à 30 cm de profondeur de 30 à 60 cm de profondeur

Figure 5. Phosphore assimilable exprimée en pourcentage


21

Contrairement aux autres paramètres, les résultats pour le phosphore


assimilable sont bons dans le sol. Les valeurs indiquées sont élevées par rapport
aux valeurs de test suggérées par Landon (1991) et peuvent soutenir une nutrition
adéquate des plantes. Nsombo et al. (2016) ont trouvé des résultats similaires pour
le phosphore assimilable lors de l’évaluation de l’effet des plantations d’espèces
d’acacia sur les principaux macronutriments du sol dans le plateau Batéké.

Cela a été mesuré comme Kasongo et al. (2009) (15 méq/100 g de sol) et
Lele et al. (2016) (21 méq/100 g de sol). Des valeurs supérieures à la surface sont
indiquées sous les acacias de 7 ans, car les feuilles et les branches se décomposent
et tombent à la surface, ameublissant le sol et augmentant sa capacité à retenir les
minéraux de surface.

Les résultats montrent que la présence d’Acacia auriculiformis n’a pas


amélioré significativement la disponibilité du phosphore dans le sol. La valeur en
Phosphore disponible en surfaces est plus élevée dans les sols souterrains en jachère
de savane par rapport aux terres en jachère agroforestière indiquent une
prédominance d’espèces graminées (par exemple, Hyparrhenia diplandra, Loudetia
arundinacea, Ctenium Newtonii, Heteropogon contortus). Ces derniers ont un
système racinaire fibreux et peuvent explorer une quantité de sol suffisante pour
former des agrégats mycorhiziens et assimiler efficacement les ions phosphate
(Plassard et al., 2015).

De plus, il est concevable que ces plantes herbacées vivaces aient un


cycle de vie plus court que les arbres et puissent libérer plus rapidement le
phosphore ingéré dans le sol en recyclant leurs résidus. D’autre part, les arbres
fixent le phosphore présent dans leur biomasse et sa réduction au sol dépend de la
teneur en phosphore et du taux de dégradation de la litière (Harmand, 1998 ;
Mafongoya et al., 2006).
22

III.5. Potassium

Potassium
0,07
0,06
0,06 0,05
0,05 0,05 0,05
0,05
0,04 0,04 0,04 0,04 0,040,04 0,04
0,04
0,03
0,03
0,02 0,02
0,02 0,01
0,01 0,01
0,01

0
Acacia de 3 ans Acacia de 7 ans Savane

de 0 à 30 cm de profondeur de 30 à 60 cm de profondeur

Figure 6. Potassium exprimée en ppm

La figure montre que sous couvert d'Acacia auriculiformis âgées de 7


ans ont une teneur élevée en potassium dans le sol. Cette réalité est mieux observée
à des profondeurs comprises entre 0 et 30 cm.

Les proportions les plus faibles se trouvent sous les espèces d'acacia.
Le potassium étant un élément monovalent et un filtre du sol, il peut être absorbé ou
lessivé très rapidement par les racines des arbres (Nsombo et al. 2016). Cette
couverture végétale est meilleure que d'autres couvertures végétales dans les
savanes herbeuses, où les graminées sont densément enracinées au sol, le taux
d'infiltration est lent, surtout à la suite des feux de brousse passés. Une valeur limite
proposée par Wolf (2000).

En ce qui concerne la concentration en potassium du sol, aucune


amélioration significative n'a été observée après la mise en place d'une jachère
23

agroforestière. Cette observation suggère les éléments minéraux sont intensément


absorbés par la biomasse des arbres en croissance et en partie par la faune du sol
(De la cruz et Luna, 1994).

De nombreux auteurs s'accordent à dire que l'établissement d'espèces


ligneuses nécessite des apports élevés en éléments minéraux (Kashaka, 2020). Cela
peut expliquer l'absence d'augmentations significatives des cations échangeables
dans le sol, en particulier pendant les premiers stades de croissance des arbres (De
la Cruz et Luna, 1994 ; Harmand, 1998 ; Dubiez et al., 2018). La teneur plus faible
en K+ des sols de savane naturelle par rapport à l'agroforesterie en jachère peuvent
être liée à l'épuisement de ce nutriment par les plants de manioc (Howeler et al.,
2013).
24

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Le but de cette étude était d’étudier l’effet de la présence d’espèces


d’Acacia sp sur la fertilité du sol du périmètre agroforestier Ntsio.

En se basant sur les hypothèses émises, les conclusions sont les


suivantes :

- La présence d’Acacia sp sur le sol sableux améliore considérablement les


propriétés physico-chimiques de ces sols,
- Il a été également démontré après les analyses au laboratoire que, les teneurs
en azote, phosphore et potassium sont élevées comparativement au sol de
savane et cela a certainement à un effet positif sur le rendement des cultures
dans les systèmes de production intégrée,
- La capacité amélioratrice de la fertilité des sols par l’introduction d’Acacia sp
est généralement constatée lorsque celui-ci atteint l’âge de trois ans.

Par conséquent, des recherches supplémentaires pourraient être menées


au projet Agroforestier Ntsio pour définir la véritable évolution de ces paramètres
en fonction de l’âge d’Acacia sp que cette étude n’a pas pris en compte.
25

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Maximizing Soil Productivity. Food products press. 463 p
30

ANNEXES

Figure 7. Prélèvement du sol sous couvert Figure 8. Prélèvement du sol sous


à Acacia auriculiformis la savane

Figure 9. Peser le sol avec ph mètre au


laboratoire

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