Marie Chantal Contre Le Dr. Kha

MARIE-CHANTAL CONTRE LE DR KHA
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BOBINE 1
COLONEL Sagouin !
HOMMES A LUNETTES … AH… pardon…

… Ah pardon…
PAPINEAU Choisis une carte, n’importe laquelle…
ATTAL Ah tu me casses les pieds, faut que je réfléchisse.
PAPINEAU T’as qu’à prendre une carte espèce d’emplumé… la montre

pas…
ATTAL Tu sais que t’es casse pieds hein !
PAPINEAU Mets-la dans le paquet.
ATTAL Tu me fais penser au type qui s’arrêtait pas de chanter.
PAPINEAU Je brouille, et alors qu’est-ce qu’il faisait ton type ?
ATTAL Il est entré à l’Opéra de Marseille.
PAPINEAU Coupe ??? Il devait être content ?
ATTAL T’es fou on lui faisait porter des hallebardes, il chantait pas.
PAPINEAU Regarde, je fais trois paquets.
ATTAL Mhh…
PAPINEAU Et alors qu’est-ce qu’il a fait ?
ATTAL Eh bien un jour, il a passé la hallebarde à travers le ténor.
PAPINEAU Choisis un des trois paquets.
ATTAL Celui-là !
PAPINEAU Voilà ta carte… C’est bien ça !
MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA 1/56

ATTAL Merde… je me souviens plus !
PAPINEAU Pauv’con !
ATTAL Si on allait bouffer !
PAPINEAU Oui, je crois que ça vaut mieux.
Me D’HOTEL Monsieur, un couvert ?
MARIE-CHANTAL Un chou !
HUBERT Tu veux un chou ?
MARIE-CHANTAL Non… je parle d’Antoine et je te dis : Antoine est un chou.
HUBERT Ah ha ha ha ha ha ha…
BRUNO Permettez, Madame… Monsieur…
HUBERT Je vous en prie… Rôti de veau.
BRUNO Pardon…
HUBERT Soyez le bienvenu.
BRUNO Pom’mousseline.
HUBERT Pom’mousseline.
BRUNO Permettez-moi de me présenter : Bruno Kerrien, agent de publicité.
HUBERT Hubert de Ronsac
SERVEUR Macédoine Madame ?
MARIE-CHANTAL Oh, mon chou tu veux demander au Monsieur quel est le plat principal.
SERVEUR Rôti de veau, pom’mousseline, Madame ?
HUBERT Bon !
MARIE-CHANTAL Bon !
HUBERT Ma cousine Marie-Chantal aussi bonne que belle et intelligente que

bonne.

MARIE CHANTAL Hm, je te remercie… il m’a toujours dit que j’étais une teigne.
HUBERT Ah ! C’est une teigne hh, mais au fond elle est bonne.
MARIE CHANTAL Ah ! Je suis une bonne teigne quoi… il y a quelque chose de curieux
dans cette macédoine, je te promets qu’il y a quelque chose de curieux.
HUBERT Hhh non merci…
MARIE CHANTAL Et… où allez-vous de ce pas Monsieur Kerrien ?
BRUNO Par une étrange coïncidence au même endroit que vous je crois.
MARIE CHANTAL Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?
BRUNO Cette enveloppe à l’entête de l’Hôtel des Neiges à Verbois me donne à

penser que vous allez à Verbois ha ha et comme je vais à Verbois à
l’Hôtel des Neiges…
MARIE CHANTAL C’est Sherlock Holmes !
SERVEUR Macédoine, Madame ?
MARIE CHANTAL Hm…
SERVEUR Monsieur.
BRUNO Non…
SERVEUR Macédoine, Monsieur ?
HUBERT Un doigt…
BRUNO Une chose m’étonne… que vous ayez choisi cette station de sport
d’hiver.
HUBERT Nous allons faire une cure de désintoxication.
BRUNO Vraiment !
MARIE CHANTAL Mon cousin n’a jamais voulu savoir le sens exact des mots, à vrai dire
je l’entraîne.
MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA

BRUNO Megève, euh, ne vous aurait pas plus davantage.
HUBERT A qui le dites-vous ! Mais quand Marie-Chantal a une idée derrière la

tête, les Suisses… vous vous rendez-compte hhh… que faire ?
MARIE CHANTAL Skier, moi quand je suis aux sports d’hiver, je skie…
HUBERT Elle est folle… et vous ? Enfin je veux dire est-ce que vous allez pour
skier aussi ?
BRUNO Non ! Non ! J’y vais pour affaires…
HUBERT Ah…
BRUNO Vous êtes sportive ?
MARIE CHANTAL Très sportive.
HUBERT Abominablement sportive… tous les sports… Elle n’a que le mot
« sport » à la bouche…
MARIE CHANTAL … Sport…
HUBERT Cette purée est étrange.
MARIE CHANTAL A vrai dire, on dirait de la macédoine.
BRUNO C’en est.
MARIE CHANTAL Ah…
HUBERT Eh bien moi je tombe de sommeil, je vais me coucher.
MARIE CHANTAL Eh ben c’est ça, va te coucher.
HUBERT Je suis sûr que vous ne me retiendrez pas, ma cousine est un être hhh…
tellement fascinant.
MARIE CHANTAL Arrête tes âneries, et va…
HUBERT Je te signale que pendant tout le repas un fort bel homme n’a cessé de te
regarder, deux tables derrière la nôtre à ta droite.
Ah ! Tu règleras mon chou. Bonsoir cher Monsieur, et vive la Suisse.
BRUNO Bonsoir.
MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA

BRUNO Vous l’avez repéré ?
MARIE-CHANTAL Qui, l’Anglais ?
BRUNO Pourquoi Anglais ?
MARIE-CHANTAL Il n’y a que les Anglais pour avoir cet air-là… Style Major des
Indes…petite moustache…œil dur…
BRUNO …cicatrice à l’oreille.
MARIE-CHANTAL Oui comment avez-vous deviné ?
BRUNO Petit, le teint rougeaud, les cheveux coupés en brosse.
MARIE-CHANTAL Oui, ma parole… vous le connaissez.
BRUNO Je connais un Américain qui est comme ça.
MARIE-CHANTAL Ah bon !
FILLES Ambiance
SERVEUR Fromage, Monsieur ?
BRUNO Non merci !
MARIE-CHANTAL Non merci !
SERVEUR Confiture ?
BRUNO Pardon !
SERVEUR Confiture ?
BRUNO Fromage, confiture, macédoine ; c’est pas bientôt fini, non ?
SERVEUR Presque Monsieur… euh gaufrettes ?
BRUNO Non merci !
MARIE-CHANTAL Vous avez l’air inquiet ?
BRUNO Ce n’est rien, je pense à ma femme, elle ne pourra peut-être pas

me rejoindre.
MARIE-CHANTAL Mhh… qu’est-ce qui vous trouble, qu’elle vienne ou qu’elle ne

vienne pas ?

BRUNO Non, elle a eu un accident de voiture assez grave récemment.
MARIE-CHANTAL Pardon.
FILLE1 T’as pas d’veine avec les hommes.
FILLE 2 Ah non ! J’ai vraiment pas de veine !
FILLE 1 Du sel, s’il vous plaît !
FILLE 2 Quand j’pense ! Ah ah ah…
BRUNO Mademoiselle. Je vais être obligé de vous demander de me

rendre un service….
MARIE-CHANTAL Un service ? Quelle horreur !
FILLE 1 Du sel !
BRUNO J’ai besoin de votre aide et je ne peux pas vous donner

d’explication. Mais il faut que vous m’aidiez. J’ai sur moi… un
objet…
FILLE 1 Du sel !
BRUNO Un bijou….
MARIE-CHANTAL Un bijou ?
BRUNO Oui… il représente une panthère bleue… et ses yeux sont deux
rubis.
MARIE-CHANTAL Ils sont gros ?
FILLE 1 Du sel ! Du sel !
FILLE 2 On vous a demandé du sel !
MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA 5b/56

BOBINE 2
BRUNO Il faut que vous acceptiez de prendre ce bijou et de le dissimuler sur

vous, jusqu’à demain ou après demain, vous me le rendrez à Verbois
quand je vous le réclamerai, c’est pour moi une question de vie ou de
mort, vous acceptez ?
MARIE CHANTAL Vous êtes un voleur ?
BRUNO Non je ne peux pas vous donner d’explications, vous acceptez ?
SERVEUR Un fruit, Madame…
MARIE CHANTAL Oui, un fruit.
SERVEUR Un fruit, Monsieur ?
BRUNO Une pomme, poire, un ananas, trois bananes et une noix de coco.
MARIE CHANTAL Le prendre, je veux bien mais ce qui m’embête c’est de le dissimuler
s’il est beau.
BRUNO Mais il ne faut pas surtout que quelqu’un sache que vous l’avez.
MARIE CHANTAL … et si je ne vous le rends pas ?
BRUNO Vous êtes une voleuse ?
MARIE CHANTAL Non… où est-il ?
BRUNO Je vais vous offrir une cigarette, en la tirant vous prendrez également la
panthère qui se trouve dans mon étui… ensuite mon briquet ne
fonctionnera pas et vous ouvrirez votre sac pour prendre le vôtre et vous
profiterez pour glisser la panthère dans votre sac… quand vous
rentrerez dans votre compartiment, vous la dissimulerez sur vous pour
plus de sécurité…

MARIE CHANTAL A quel droit ?
BRUNO Sur vous !
MARIE CHANTAL … et si je suis fouillée à la douane ?
BRUNO Il y a une chance sur dix mille. Vous y êtes ?
MARIE CHANTAL Hhh mais attendez, j’ai pas de briquet…
BRUNO Vous avez bien des allumettes, merde…
MARIE CHANTAL Oui des dorées, elles sont très jolies.
BRUNO Parfait.
MARIE CHANTAL Attendez c’est quelle marque de cigarettes que vous avez ?
BRUNO Hhh des gauloises… ça vous va ?
MARIE CHANTAL Hm… enfin !
BRUNO Règlons en vitesse et partons.
SERVEUR Je ne fais qu’une seule note ?
BRUNO S’il vous plaît, oui.
SERVEUR Sept mille sept cent soixante…
BRUNO Sept mille sept cent soixante ?
SERVEUR Oui, c’est ça….
MARIE CHANTAL Eh bé !
BRUNO Eh ben !
SERVEUR Merci Monsieur…
BRUNO Je vous accompagne jusqu’à votre compartiment c’est plus

prudent.
MARIE CHANTAL Dites donc je ne tiens pas à ce que l’on veille sur moi toute la
nuit, hein ?
C’est là !
BRUNO Marie Chantal, n’ouvrez à personne, soyez très prudente.
MARIE CHANTAL Même à vous ?
BRUNO A personne, et faites attention pendant toute la nuit.

MARIE CHANTAL J’aime… bonsoir !
BRUNO Bonsoir !
JOHNSON La chasse au Docteur Kha est une chasse particulièrement

dangereuse, Monsieur.
BRUNO Dangereuse pour vous ou pour moi ?
JOHNSON HHH l’avenir nous le dira… bonsoir !
HUBERT Ah… c’est insupportable…
VOIX Ah…
HUBERT Tu es folle de nous avoir amenés dans un endroit pareil.
MARIE CHANTAL Mon cher Hubert ailleurs vous vous casseriez la gueule de la
même façon.
HUBERT Possible, mais ici il y a trois pelés et on ne connaît personne.
GREGOR Lunettes !
HUBERT … C’est malin, j’ai dû me briser la cheville…hh ah… et j’ai

mon bal masqué pour la semaine prochaine.
MARIE CHANTAL Ah l’allumeur de service, mais dites moi c’est une spécialité ?
Mon cher…
CHATEAU Un hasard, mais qui fait bien les choses.
HUBERT Ravi ! … enchanté… nous nous connaissons ?
CHATEAU Je ne crois pas… Castillo !
HUBERT Hubert de Ronsac, décidément on ne connaît personne ici…
CHATEAU Votre ami du train n’est pas avec vous ?
HUBERT hh quel ami du train ?
MARIE CHANTAL Justement on ne l’a pas vu depuis hier.
HUBERT hhh ah le publicitaire.
CHATEAU Ah ! Il est dans la publicité ?

MARIE CHANTAL Oui et vous, vous êtes euh hh dans quoi… comme vous dites.
CHATEAU Euh euh dans le journalisme, je suis reporter.
HUBERT Ah merveilleux, mon rêve… voir… rapporter…
MARIE CHANTAL Paris Match… Tempo… non ?
CHATEAU Non non….
MARIE CHANTAL euh free lance… vous savez que j’ai d’excellents amis à Match.
HUBERT Et vous venez en vacances ici. Mais vous êtes tous fous.
CHATEAU Rassurez-vous, je ne suis pas ici en vacances, je suis ici pour

affaire.
MARIE CHANTAL Ahhh… de vol…
CHATEAU Qu’est-ce qui vous fait croire ça… Non… bien mieux, je suis
sur une affaire hh d’espionnage international.
MARIE CHANTAL Ah ah bon ! Espionnage international !
JOHNSON Un double scotch ?
BARMAN Johnnie Walker… Ballantine… Chivas ?
JOHNSON Maig’s… ne trouvez-vous pas que le ciel est aujourd’hui d’un

bleu particulièrement émouvant.
BARMAN En vérité il a plus de charme et d’éclat que jamais.
JOHNSON Tu as repéré le Docteur.
BARMAN Non, il n’est pas là.
JOHNSON C’est ici qu’il doit prendre livraison de l’objet.
BARMAN Il peut envoyer quelqu’un.
JOHNSON Et tu crois que Kerrien peut-être ce quelqu’un.
BARMAN Kerrien le type de Bamako… lui… impossible il est de l’autre

bord.

BARMAN Je vois que vous n’êtes pas au courant, vous avez lu le journal.
JOHNSON Non…
BARMAN Lisez-le… Dumont a été assassiné dans le train…
JOHNSON Quoi.
BARMAN Je croyais que c’était vous qui aviez fait le coup…
JOHNSON Hhh…encore un double, il faut que je réfléchisse.
BARMAN D’accord c’est trois cents dollars.
JOHNSON HH vieux frère vous ne vous couchez pas avec le doigt…
BARMAN Jamais, faut pas être radin Monsieur Johnson.
VIEUX SUISSE Trois décis de fendent.
BARMAN Tout de suite Monsieur… au bout du bar si vous voulez…
VIEUX SUISSE Au bout du bar…
BARMAN Oui … Je disais qu’il faut pas être radin Monsieur Johnson.
Bruno Kerrien est au trois cent douze… et méfiez-vous du Russe
et du petit gosse.
JOHNSON Ils en sont aussi ?
BARMAN Oui… ils m’ont payé pour avoir des tuyaux.
JOHNSON Et vous leur avez donné ?
BARMAN (Non Monsieur) moi je suis patriote.
JOHNSON C’est très bien.
MARIE-CHANTAL Ah ben où étiez-vous passé, je vous ai cherché partout !
BRUNO J’ai eu des ennuis, je vous expliquerai… venez dîner dans la

boîte de nuit en dessous de l’hôtel… Soyez comme l’autre
soir… à ce soir.

HUBERT Ah quel bonheur de vous voir. On meurt d’ennui ici. Mais
qu’est-ce que je lui ai fait ?
MARIE CHANTAL Ah…
SUISSE Le fendant c’est régalant, hein !... aussi bien en digestif qu’en
apéritif hm j’en ai fait nonante et trois hectos les autres années.
BARMAN (Sifflet admiratif).
SUISSE Mais je ne bois pas tout, faut pas croire…
BARMAN Messieurs qu’est-ce que ce sera ?
IVANOV Pour moi rien, pour mon Gregor un jus de pommes.
GREGOR Pamplemousse.
IVANOV Ah ne soyez pas si pressé. J’ai petit problème qui tracasse.

Vous avez bavardé tou à l’heure avec attaché d’Ambassade
Capitaliste. J’ai rien contre vous avez très bien fait, faites votre
métier barman.
BARMAN On ne peut pas les envoyer promener.
IVANOV Oui, mais vous faites double jeu, ça j’ai contre, c’est un métier
que j’aime pas.
BARMAN Vous êtes fou.
IVANOV Je suis fou Gregor… ?
GREGOR Non papa.
IVANOV Vous voyez bien je ne suis pas fou.
SUISSE Ah c’est étonnant cet appareil, c’est Américain ?
IVANOV Soviétique.
SUISSE C’est épatant quand même, ça vaut cher ?
IVANOV C’est gratuit, si vous permettez je voudrais offrir jus

pamplemousse à Barman très cher..
BARMAN Non merci !

IVANOV Si si, je vous conseille, c’est inoffensif.
SUISSE Ah, ça ne vaut pas le fendant mais c’est juste, c’est tout à fait
inoffensif.
BARMAN Non je vous jure.
IVANOV Buvez !
BARMAN Mhhh… ah…
SUISSE Qu’est-ce qu’il a ?
IVANOV Mhhh euh fragile.
:- :- :- :- :- :- :- :- :

BOBINE 3
MARIE CHANTAL Dites donc votre histoire d’espionnage, c’est sérieux ?
CHATEAU Secret professionnel, en réalité euh je vous intrigue euh pour

vous séduire il n’y a plus d’espions de nos jours.
MARIE CHANTAL Euh vous n’êtes plus dans la course, les gorilles, les barbouzes
mhh James Bond…
CHATEAU Ah… des clowns !
GREGOR Vous cherchez papa ? Je crois qu’il vous cherche aussi dans
votre chambre. Si vous ne le trouvez pas il doit être dans la
chambre de Kerrien.
JOHNSON Ah….
Ah…
Je crois que vous vous êtes trompé de chambre…
IVANOV Oui c’est une erreur.
JOHNSON Oui hmm euh moi aussi l’air de la montagne me rend distrait.
IVANOV Nous n’avons rien à faire ici… croyez-moi cette chambre est
vide.
JOHNSON Vide, comme c’est curieux…
IVANOV Son occupant, ne l’occupe pas.
JOHNSON … Vous êtes sûr ?
IVANOV Certain, je vous prie…
JOHNSON Non après vous.
IVANOV Je n’en ferai rien j’ai le sens des préséances.
JOHNSON Promettez-moi de pas m’y conformer et de vous offrir la

première place… Après vous…
Cigarette ?

IVANOV Cigarette ?
JOHNSON Américain ?
IVANOV Soviétique !
JOHNSON Avec plaisir.
IVANOV Avec joie… à bientôt cher Monsieur j’espère vous voir plus
longtemps…
JOHNSON Mais certainement cher Monsieur, votre conversation

m’enchante.
IVANOV Mhhh…
JOHNSON Mhhh…
MARIE CHANTAL
CHATEAU (Rient…)
MARIE CHANTAL Mais qu’est-ce que c’est, c’est la nouba, c’est la révolution, c’est
quoi ?
CHATEAU Non non, pas la Révolution.
MARIE CHANTAL Ah bon, j’aime mieux ça…
CHATEAU Tiens, votre ami du train.
MARIE CHANTAL Où ça ?
CHATEAU Là, là…
MARIE CHANTAL Bruno… Bruno… houhou ! Mais il est sourd cet animal ou
quoi ? Ben Bruno… Bruno ! Bruno !
BRUNO On se retrouve au bar.
MARIE CHANTAL Comment j’étais habillée l’autre soir Bruno ?
CONTROLEUR Eh eh oh eh là eh, faut descendre là. C’est fini votre tour là,
Monsieur ! Ferdinand y a un resquilleur ! Monsieur, c’est
nonante centimes pour un autre tour.
Ferdinand arrête la machine. Regarde-le celui-là.
Jamais vu ça par exemple. Arrête j’te dis. Bloque ! Ferdinand
mais bloques donc, j’te dis ! Il a l’air malade !

MARIE CHANTAL Bruno.
CONTROLEUR Eh, il est tombé ! Faut chercher un médecin.
CHATEAU Eh bien courez !
BRUNO Ahh Le Docteur Kha mhh attention Agadir… la

panthère…jurez-moi, la donner seulement à Ali Kadour mhhh
jurez-le moi… à personne… personne ! Souks ! Ali Kadour,
jurez-moi !
MARIE CHANTAL Je vous le jure.
CHATEAU Qu’est-ce qu’il dit ?
MARIE CHANTAL Ahh les yeux… les yeux…
CHATEAU Qu’est-ce qu’il dit ?
MARIE CHANTAL J’en sais rien, j’ai pas compris, il a dit les yeux.
CHATEAU Les yeux…
KHA J’écoute !
SUISSE Nous avons fouillé et vidé toute sa chambre, rien… je l’ai

supprimé sur le télésiège.
KHA Pas de trace ?
SUISSE Non, non pas de trace.
KHA Bien. La fille doit avoir l’objet.
SUISSE Je lui fais le même coup ?
KHA Non, puisqu’il a échoué, d’après le rapport c’est une sotte. Nous
n’aurons pas de difficulté.
CHATEAU En définitive, sous des airs de fofolle, vous avez beaucoup de

sang froid.

MARIE CHANTAL Ah non, ne croyez pas ça ! Euh seulement je suis très bien
élevée alors je cache mes sentiments.
CHATEAU Tout de même tout de même, un de vos amis agonise dans vos
bras et le soir même vous allez danser.
MARIE CHANTAL Ça vous choque ? Peut-être que je n’ai pas de cœur c’est tout.
CHATEAU Ça, vous n’arriverez pas à me le faire croire. Dites-moi…
MARIE CHANTAL Mhhh…
CHATEAU Vous n’avez jamais entendu parler de la panthère bleue ?
MARIE CHANTAL La quoi ?
CHATEAU La panthère bleue, c’est un bijou.
MARIE CHANTAL Un bijou, où ça ?
CHATEAU C’est ce que je vous demande !
MARIE CHANTAL Je ne comprends pas, je devrais le savoir ?
CHATEAU Euh vous auriez pu le savoir.
:- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :-

BOBINE 4
MARIE CHANTAL Hm hm… Ah ces Russes sont vraiment des barbares, il est près
de minuit, est-ce que vous croyez que c’est un endroit et une
heure pour amener un enfant ?
IVANOV Je me demande ce que nous faisons ici.
GREGOR Nous réfléchissons, c’est l’endroit idéal pour réfléchir.
IVANOV La sagesse est dans la bouche des enfants.
GREGOR Certes, je parierais bien deux paires de chaussures contre une

tablette de chewing-gum que le Docteur dont parlait Johnson au
Barman était bien le redoutable Docteur Kha…
IVANOV Kha ? Gregor !
GREGOR Ne fais pas l’enfant, tu veux connaître la Sibérie Orientale ?
IVANOV Sibérie Orientale ou Docteur euh…Kha… pareil au même…

mama mia…Gregor… qu’est-ce que nous allons faire ?
GREGOR Nous occuper de ce trio là !
IVANOV Les trois nègres.
GREGOR Mais non, la petite snob, le cousin stupide et le faux reporter.
IVANOV Ma Gregor hmmm…
MARIE CHANTAL Il y a une chose que je me demande… C’est pourquoi on n’a pas
été interrogés sur la mort de Bruno Kerrien.
CHATEAU C’est une mort naturelle, vous savez, le médecin a diagnostiqué

une embolie pulmonaire.
MARIE CHANTAL Ah bon.
HUBERT Qu’est-ce qu’il y a quelqu’un est mort ?
GARÇON Mademoiselle quelqu’un vous demande.
MARIE CHANTAL Moi ? Qui ?
HUBERT Mais quelqu’un quoi !

GARÇON Oui, mademoiselle.
MARIE CHANTAL Eh bien faites venir. Qui ça peut-être ?
HUBERT C’est Jacques.
GARÇON C’est une dame mademoiselle, elle veut pas entrer dans la salle.
HUBERT C’est Françoise.
MARIE CHANTAL Non Hubert du calme… mettez la pédale douce c’est

inimaginable, mais qu’est-ce qui l’empêche de venir.
GARÇON Cette dame est en deuil mademoiselle.
MARIE CHANTAL Oh en deuil !
CHATEAU N’y allez pas !
MARIE CHANTAL Ah mais bien sûr que si… une dame en deuil dans une boîte de
nuit c’est admirable, non…
CHATEAU Mhh…
HUBERT Mhh…
OLGA Mademoiselle…
MARIE CHANTAL Madame.
OLGA Vous ne me connaissez pas, mais je suis la veuve de Bruno

Kerrien.
MARIE CHANTAL Oh Madame, je suis vraiment navrée de faire votre connaissance

dans de pareilles circonstances.
Votre mari m’avait dit que vous deviez le rejoindre…
OLGA Ah oui je sais, il m’a donnée un coup de téléphone hier.

Pardonnez-moi, mais c’est une chose si soudaine… hmm…si
épouvantable.

MARIE-CHANTAL Je vous comprends madame, et je suis vraiment confuse de vous
avoir obligée à descendre dans cet endroit.
OLGA Vous êtes charmante… mais ne soyez pas confuse. Bruno me disait
hier que, pour des raisons que j’ignore, il vous avait confié la
panthère bleue…
MARIE-CHANTAL La panthère…
OLGA Oh, c’est un bijou qui n’as pas beaucoup de valeur, mais auquel je
tiens beaucoup. Si vous voulez bien me la remettre, je rentrerai
demain à Paris pour faire transporter le corps et le faire inhumer…
hhh…
MARIE-CHANTAL Le bijou, euh… non, je n’ai pas le bijou.
OLGA Comment, mais Bruno ne vous a rien remis… ?
MARIE-CHANTAL Ecoutez, madame, je ne voudrais pas vous… vous brusquer, vous

bousculer. Est-ce que vous pourriez-vous venir dans ma chambre
demain matin ?
OLGA Je n’insiste pas mademoiselle. Je suis désolée d’avoir interrompu

votre soirée… J’aurais dû comprendre… mais je suis si
bouleversée… à demain.
IVANOV La revoilà ! Pourquoi n’as-tu pas voulu qu’on la suive ?
GREGOR Cet imbécile de Johnson l’a fait pour nous.
MARIE-CHANTAL Bon ben, je me sens un peu lasse, je monte me coucher, tu viens ?

HUBERT Si tu veux, je dors debout hhh… vous n’y êtes pour rien cher ami,
Mais jamais je ne suis tant ennuyé de ma vie… une désolation ha
ha…
CHATEAU Hhh peut-être ne savez-vous pas voir ce qui se cache euh derrière les
choses.
HUBERT Le derrière des choses ; hhh dis donc qui était-ce ?
MARIE-CHANTAL CONTRE DR KHA 19/56

MARIE-CHANTAL Hhh rien sans importance, une amie de mère…
HUBERT Ah…
MARIE-CHANTAL Bon eh bien… bonsoir !
CHATEAU Ma soirée va être bien triste maintenant, bonsoir ! Soyez

prudente.
MARIE-CHANTAL Ah, mais je suis pas prudente, je suis folle.
HUBERT Ah, elle est folle !
MARIE-CHANTAL Allô ! Oui, faites monter. Entrez !
OLGA Bonjour mademoiselle. Je viens comme vous me l’avez demandé. Je

ne vous dérange pas, j’espère. Je ne suis pas trop tôt.
MARIE-CHANTAL Je m’excuse de vous avoir causé tout ce dérangement… mais hier

soir, il ne m’était guère possible, enfin, vous savez ce que c’est.
OLGA Mademoiselle, je suis désolée de vous presser mais, mais je voudrais

essayer d’attraper le train de onze heures trente.
MARIE-CHANTAL Ah ben, oui, c’est vrai, vous êtes pressée… faut pas m’en vouloir, je
suis complètement folle. Vous ne vous ressentez plus de votre
accident ?
OLGA Non merci, c’est fini maintenant… de toute façon avec ce qui
m’arrive !
MARIE-CHANTAL Ça s’est passé comment au juste ?
OLGA Oh, comme tous les accidents… bêtement.
MARIE-CHANTAL … et …et le cheval n’a pas été abattu ?
OLGA Non, j’ai demandé qu’on l’épargne… Ahhh hhh…

MARIE-CHANTAL Ce qu’il y a d’embêtant avec cette panthère, c’est que je ne
comprends pas du tout ce que vous voulez dire.
OLGA Comment ça ?
MARIE-CHANTAL Mais, c’est la première fois que j’en entends parler et j’y comprends
rien, moi…
OLGA Ah ! C’est impossible, je sais que vous l’avez.
MARIE-CHANTAL Mais, je vous jure que non ma chère.
OLGA Donnez-la moi. Vous pouvez pas me faire ça… Ah ah ah…ah ah…
ah ah… ah ah…
MARIE-CHANTAL Je suis troisième dan de judo… alors je vous conseille de ne pas

bouger…
OLGA Hhh…
MARIE-CHANTAL Je comprends rien à votre histoire, mais vous allez me dire qui vous
êtes…
OLGA Hhh… salope…
MARIE-CHANTAL Allez cocotte !
OLGA Ah hh ohh… mais je ne sais rien… moi ou presque rien… Ah que je

regrette d’avoir accepté ça hhh…
MARIE-CHANTAL Allons, raconte-moi tout, mon ange.
OLGA Hh hh je suis pas la femme de Kerrien hhh…
MARIE-CHANTAL Oui, je m’en doute…
OLGA Hhh je le connais même pas… c’est à cause de papa… ils le

tiennent… ils m’ont menacé de le tuer si je ne faisais pas ce qu’ils
demandent.
MARIE-CHANTAL Qui ça… ils ?
OLGA Hhh… l’Intelligence Service… ils m’ont menacé de le torturer et de

le tuer, si je ne reprenais pas l’objet.

MARIE-CHANTAL L’Intelligence Service… ils sont si cruels que ça ?
OLGA Vous pouvez pas savoir… je vous en supplie… donnez-moi la

panthère… qu’est-ce que ça peut vous faire ?
MARIE-CHANTAL C’est que, vraiment, je ne l’ai pas.
OLGA Alors, ils vont tuer papa.
MARIE-CHANTAL Mais non, vous n’avez qu’à leur dire que je ne l’ai pas.
OLGA Hhh ils ne me croiront pas.
MARIE-CHANTAL Mais si ils vous croiront, puisque c’est la vérité… la vérité c’est…
c’est une forteresse, c’est imprenable, ça c’est l’évidence.
OLGA Vous me laisserez partir ?
MARIE-CHANTAL Oui !
OLGA Ne parlez à personne de tout cela, ne dites rien à personne, je vous en

supplie.
MARIE-CHANTAL Je ne parlerai pas.
OLGA Oh, vous le jurez ?
MARIE-CHANTAL Qu’est-ce que vous voulez que je fasse, que je crache ? Je n’ai qu’une
parole, moi ! Oh… le sac…
OLGA Merci.
MARIE-CHANTAL Vous savez je suis navrée pour votre papa.
EMPLOYE2 Ahhhh hh ahh… monsieur…
HUBERT Vous avez nos billets pour Agadir ?
EMPLOYE Ah, dans quelques instants, monsieur. Le groom est allé les chercher
à l’agence.
HUBERT Mais nous partons dans deux heures.
EMPLOYE Vous les aurez monsieur, vous les aurez…
HUBERT Il faut vous dépêcher.

IVANOV Ne jouez pas ça c’est catastrophe… Alors vous vous êtes fait rouler
hein !
OLGA Elle est forte la garce. Beaucoup plus que je ne pensais, pour le
compte de qui travaille-t-elle ?
IVANOV Je n’en sais pas plus que vous, mais vous-même chère amie, pour qui
travaillez-vous ?
OLGA Pour moi-même… si vous voyez ce que je veux dire ?
IVANOV Je vous croyais audacieuse, vous êtes inconsciente.

BOBINE 5
IVANOV Enfin, vous vous appelez Olga. Vous devez être d’origine slave.
Olga ! Olga !
hh… vous voulez travailler pour vous ?
OLGA Tss tss…
IVANOV Vous savez nous payons très bien…
OLGA Ah hhh j’ai toujours eu la nostalgie de ma patrie.
IVANOV Ce sont liens qu’on peut pas rompre… regardons le jeu… ah, vous
avez perdu… rendez-vous à Agadir.
OLGA J’y serai !
IVANOV Gregor… Gregor… c’était bien.
GREGOR Parfait !...
IVANOV Hhh et si la fille qui se fait appeler Marie-Chantal était envoyée

docteur Kha, je pense ça ?
GREGOR Je t’ai déjà dit de ne pas penser à papa.
IVANOV Gregor…
CHATEAU Je viens d’apprendre que vous partez pour Agadir.
MARIE-CHANTAL Toujours à la pointe de l’information.
CHATEAU Ne vous moquez pas, j’ai été le dernier à la savoir. Je crois que je suis
un peu amoureux de vous.
MARIE-CHANTAL Mon Dieu !
CHATEAU Que diriez-vous si nous allions à Agadir… hm…
MARIE-CHANTAL Ce serait divin !...
HUBERT J’ai les billets… bonjour…
CHATEAU Bonjour !

HUBERT Tes bagages sont descendus ?
MARIE-CHANTAL Merci.
HUBERT Tiens, je ne te connaissais pas ce baise-en-ville minable.
CHATEAU Hm, c’est à moi.
MARIE-CHANTAL CONTRE DR KHA 24bis/56

HUBERT Diable vous partez aussi… vous rentrez ?
CHATEAU Non, je vais au Maroc.
MARIE-CHANTAL Par exemple !
JOHNSON Madame, nous n’avons pas été présentés hhh Johnson !... attaché à
l’Ambassade des Etats-Unis… au Maroc.
MARIE-CHANTAL Ben, vous voyez, je pensais que vous étiez anglais.
JOHNSON D’apparence seulement, madame… j’ai appris, tout à fait par hasard, que
vous partiez à Agadir, j’y retourne moi-même dans quelques jours… j’habite
une très jolie maison ou je serai ravi de vous y recevoir. Voici ma carte.
MARIE-CHANTAL Merci !
HUBERT Le bahut est là.
GROOM Votre taxi est là, monsieur.
CHATEAU Merci !
GROOM Monsieur, le car part dans dix minutes, je peux faire porter vos bagages ?
IVANOV Merci, tenez mon brave… pour boire…
GROOM Merci.
GREGOR Tu donnes des pourboires maintenant.
IVANOV Un vrai marxiste doit se comporter en vrai capitaliste, dans un pays

capitaliste.
GREGOR Je sais, je sais, mais pas de zèle.
DR KHA La première partie de mon plan s’est déroulée sans encombre, les gens qui
nous intéressent arriveront dans cette ville le soir même hh, je veux que tout
se fasse avec la plus grande discrétion, ni publicité, ni scandale. Vous
obéirez aux ordres de Sparafucile.

1er HOMME On les torture ou on les tue ?
2ème HOMME La baignoire ou le marteau ?
DR KHA Non, non, non, ces détails ne m’intéressent pas, il me faut simplement
l’objet, c’est une panthère bleue aux yeux de rubis. Sortez.
Ecoutez-moi Sparafucile, je ne veux pas autre chose qu’un travail de
terreur raffiné, pas trop de sang, non mais la suffocation, la peur blême,
dispositif douze.
SPARAFUCILE Facile !
DR KHA Facile, non, non, pas facile, la fille est dangereuse par se naïveté même,
comme elle ne connait pas les règles du jeu, elle triche naturellement et tu
connais… tu me connais Sparafucile, je ne peux pas échouer. Tout ce qui va
se passer ici, maintenant, est prévu et dominé par moi.
SPARAFUCILE Une erreur, une faiblesse est possible.
DR KHA Tu me fatigues Sparafucile avec tes craintes, j’ai prévu tout cela, fais donc
entrer Olga.
Olga… écoutez-moi sans un mot, j’ai des reproches à vous faire, vous avez
échoué piteusement Olga, cela mériterait la mort, mais fort heureusement
pour vous, cet échec faisait partie de mon plan… oui, je vous réitère donc
l’ordre de récupérer la panthère.
OLGA Mais elle a juré qu’elle ne l’avait pas.
DR KHA Ne m’interrompez pas Olga. Je suppose que le jeune Ivanov ne manque pas
d’intelligence hm… il vous a fait demander par son père de travailler pour
lui et vous avez accepté.

DR KHA Olga… Cela aussi mériterait la mort, hhh mais là encore, cette vénalité
m’arrange, je vous félicite donc, ma chère Olga, d’être si bien vous-même…
et vous ordonne de continuer. Sortez.
Regarde Sparafucile, que le ciel est beau aujourd’hui hm… un velours…
MARIE-CHANTAL Dieu que la mer est belle ici hh, vous croyez qu’on peut faire du ski
nautique ?
CHATEAU Ah, je pense.
GREGOR Bien sûr, monsieur, chez Ahmedo Hadi…
HUBERT Hh mais tu es une obsédée du ski, ma parole. J’aimerais mieux voir les
danses du ventre, non… pas vous ?
CHATEAU Si, peut-être, vous aimez la danse du ventre ?
MARIE-CHANTAL Ah ! Vous ne savez pas qu’Hubert est un balletomane accompli, l’année

dernière, il a réglé une chorégraphie pour un de ses anniversaires et cette
année, c’est un bal masqué.
CHATEAU Pardonnez-moi !
MARIE-CHANTAL Ah, évidemment vous ne pouvez pas tout savoir de nous, mon cher !
CHATEAU Je m’en doute, mais aimerais-je tout ?
MARIE-CHANTAL Pourquoi, vous n’êtes plus amoureux de moi ?
CHATEAU Je suis plus amoureux de Marie que de Chantal.
HUBERT C’est curieux, je ne comprends rien à ce qu’il raconte.
MARIE-CHANTAL Ben, vous avez tort.
CHATEAU Je n’en suis pas sûr.
HUBERT Allo !
CHATEAU Bonsoir !
HUBERT Allo !
CHATEAU A demain.

HUBERT Qu’est-ce que c’est que cette histoire, il est amoureux de toi ?
MARIE CHANTAL T’occupe pas de ça, oh tu me fais penser à ta mère…
HUBERT Ah…
MARIE CHANTAL Ah mon cher Hubert demain matin tu m’accompagneras dans les
souks.
HUBERT Dans les souks… dans les souks…
MARIE CHANTAL Oui, faut que je voie un certain Ali Kadour et que je lui parle.
HUBERT Qu’est-ce que c’est encore que celui-là ?
MARIE CHANTAL Je ne sais pas.
HUBERT Et il est dans les souks ?
MARIE CHANTAL Je ne sais pas.
HUBERT Ah ah ah ah ! C’est extravagant!
MARIE CHANTAL Parfait j’irai seule !
Ça, combien ça vaut ?
MARCHAND Huit mille…
MARIE CHANTAL Hein ? Mais c’est beaucoup trop cher… Mille…
MARIE CHANTAL Non juge…
MARIE CHANTAL Dites-moi Monsieur, vous ne connaissez pas Ali Kadour ?
MARCHAND Fffff… Ali Kadour…
MARIE CHANTAL Oui, il est marchand quelque part de l’autre côté-là-bas.
MARCHAND Ah oui oui Ali Kadour… huit mille…
MARIE CHANTAL Bon alors vous me la donnez…
MARCHAND (tout de suite)

BOBINE 6
MARIE CHANTAL Alors où il est Ali Kadour ?
MARCHAND Ali Kadour, je ne connais pas Ali Kadour, moi !
MARIE CHANTAL Comment vous ne connaissez pas Ali Kadour, mais vous
êtes un voleur !
MARCHAND Mais je ne suis pas un voleur, tu demandes… je vends…

tu achètes, je te donne, tu demandes Ali Kadour, je ne
connais pas Ali Kadour.
MARIE CHANTAL Ah ben ça vous avez du toupet, alors. Mais vous savez ça
ne se passera pas comme ça, mais je vais aller me
plaindre, hein !
MARCHAND Ces français vous traitent toujours de voleurs, ils

confondent le voleur et le commerce… alors c’est eux les
voleurs.
MARIE CHANTAL Monsieur…
ALI Bonjour Madame, tu veux bijoux, Madame, poignards ?
MARIE CHANTAL Vous ne seriez pas Ali Kadour ?
ALI Si Madame, Ali Kadour c’est moi… si Madame… belle

argenterie.
MARIE CHANTAL Vous connaissez Bruno Kerrien ?
ALI Quel nom tu dis ?
MARIE CHANTAL Bruno Kerrien.
ALI Mais pourquoi je connaîtrais Bruno Kerrien ?
MARIE CHANTAL Il m’a chargé de vous remettre un petit objet, une… une
petite panthère.
ALI Je ne sais pas ce que tu veux parler, Madame, mais je

connais Bruno Kerrien.
MARIE CHANTAL Il m’a chargé de vous remettre la panthère bleue.

ALI Je ne sais pas ce que tu veux parler Madame, mais s’il t’a
chargé il faut me remettre.
Ah ah…
MARIE CHANTAL Ah…
ALI Ah…
SPARAFUCILE Ah… ah…
MARIE CHANTAL Chut !
GOSSE Donne-moi un dirham…
MARIE CHANTAL Hein !...
GOSSE Tu es gentille donne-moi un dirham…
MARIE CHANTAL Ah… tiens…

Ah…
SPARAFUCILE Je te coupe la gorge !
MARIE CHANTAL Hm… ah hh hh hh hh…
(Bagarre)
SPARAFUCILE Ah ah…
CHATEAU Ah…
SPARAFUCILE Ah ah ah ah ah ah …
CHATEAU Ah…
SPARAFUCILE Ah…ah…ah..ah…
CHATEAU Hhh… ah…
(Suite bagarre)
SPARAFUCILE Ah…
CHATEAU Ah ah…
SPARAFUCILE Ah ah ah ah ah… ah ah ah ah ah

MARIE CHANTAL Non, ne me laissez pas seule. Ah ah…
CHATEAU … et comme ça ?
MARIE CHANTAL C’est mieux. Je ne connais même pas votre prénom ?
CHATEAU Francisco Paco.
MARIE CHANTAL Paco !
HUBERT Ah… superbe… quelle croûte.
MARIE CHANTAL Mais il y a… il n’y a pas de fourchettes pour manger ça ?
CHATEAU Les doigts… Le pouce sert de couteau, l’index de

fourchette et le majeur de cuillère.
HUBERT Comme ça… oui !
MARIE CHANTAL Mais c’est dégoutant !
HUBERT Non, c’’est féodal. Tiens regarde-moi faire.

Aïe, misère de moi ça brûle comme l’enfer !
CHATEAU Ah ah ah ah…
MARIE CHANTAL … Oh ce sont des femmes comme les autres, un peu

moins habillées, c’est tout.
HUBERT Adorables… Aïe !
MARIE CHANTAL Minus !...
HUBERT Minus peut-être mais observateur. Vous avez vu cette

femme ?
Et on dit noire comme le pêché, pêchons, pêchons…
Dis, tu sais qui était à l’hôtel ?
MARIE CHANTAL Non !
HUBERT Le Russe de Verbois et son fils.
MARIE CHANTAL Et alors ?
HUBERT On a reçu un coup de téléphone de Johnson, qui nous

invite à dîner pour demain soir. Johnson était aussi à
Verbois. Nous aussi, lui aussi… il était à Verbois.
CHATEAU C’est comme dans les Vaudevilles… tout le monde se

retrouve toujours au même endroit.

HUBERT Etrange mais épouvantable, j’ai l’impression que tous les
clients de l’hôtel je les ai déjà vus en Suisse, tous.
Tenez cette femme là-bas…

BOBINE 7
MARIE-CHANTAL Ah oui là il a raison, elle était aussi en Suisse.
IVANOV Ah vous voici chère amie, comme prévu. Asseyez-vous !

J’espère que nous allons vous entendre hein ! Et arranger à notre profit
cette petite histoire.
GREGOR N’en doute pas papa ! Voici ce que vous allez faire.
SERVEUR Mademoiselle, au téléphone c’est l’ambassade Américaine.

Par ici.
SPARAFOCILE Ah…
CHATEAU Ah…
SPARAFOCILE Ah…
CHATEAU Ah ha…
SPARAFOCILE Ah ah…ah…
CHATEAU Ah ah ah…ah…
JOHNSON Chère amie votre cousin vous a sans doute fait la commission ?
CHATEAU Ahahah hhh ah ah ah ah ah ah ah ah ah …

Ah hhh ….
SPARAFOCILE Ah… ah…
CHATEAU Ahhh ahh…
SPARAFOCILE Ah ah ah…
JOHNSON Vous êtes libre demain soir ? Bien ! Alors je vous attends.
Alors pendant qu’elle sera ici vous allez fouiller sa chambre. Il est
temps d’en finir avec cette histoire. Compris.
MARIE-CHANTAL C’est Johnson qui m’a confirmé le dîner de demain soir.
CHATEAU Et vous allez y aller ?

MARIE-CHANTAL Evidemment, quelle question.
CHATEAU Ca vous amuse de courir des dangers ?
MARIE-CHANTAL Ecoutez, on dirait que je cours des dangers chaque fois que je vais
quelque part.
CHATEAU Mais vous allez trop souvent quelque part. Je voudrais pouvoir vous
accompagner.
MARIE-CHANTAL (rire) Vous n’êtes pas invité… puis y a Hubert, il me servira de

chevalier servant.
CHATEAU Vous ne vous rendez pas compte du monde dans lequel vous vous
êtes introduite ?
MARIE-CHANTAL Vous avez peur ?
CHATEAU Pour vous, oui…
MARIE-CHANTAL Oui, mais n’étiez-vous pas là pour le meilleur et pour le pire, vous ne
me sauveriez pas la vie.
CHATEAU Vous plaisantez avec des choses terribles.
MARIE-CHANTAL hhh ah, serai-je sophistiquée… eh ben oui… tant pis.
CHATEAU Vous êtes une dinde, et je suis sûre que vous avez la panthère.
MARIE-CHANTAL Et faudrait savoir s’il s’agit d’une panthère ou d’une dinde.
CHATEAU Merci, bonsoir…allez, allez chère amie, vous avez la panthère bleue.
Pourquoi ne pas vous en débarrasser.
MARIE-CHANTAL hh, soyez gentil, ne me parlez plus de cette panthère ;
CHATEAU Vous rendez-vous compte que si vous la gardez, ils vous tueront.
MARIE-CHANTAL Qui ça… ils ?
CHATEAU Mais les gens qui vous entourent petite sotte.
MARIE-CHANTAL CONTRE LE DR KHA 34/56

MARIE-CHANTAL Vous peut-être ?
CHATEAU Mais non, pas moi.
MARIE-CHANTAL Ah ben tant mieux… hhh si on allait faire une promenade demain
matin.
CHATEAU Ne détournez pas la conversation, demain matin je ne suis pas libre.

Allez, donnez-moi la panthère.
MARIE-CHANTAL Mais puisque je vous dis que je ne l’ai pas cette panthère, que je ne
l’ai pas…
CHATEAU Pourquoi mentir. Si vous ne l’aviez pas, on ne s’acharnerait pas

contre vous de cette façon.
MARIE-CHANTAL Mais qui s’acharne… qui s’acharne, vous vous acharnez… et puis
d’abord, qu’est-ce qu’elle a cette panthère et qu’est-ce que vous
voulez en faire ? Il faut Que je vous dise quelque chose hhh…
admettons que… que je l’aide cette panthère, je ne vous la donnerai
pour rien au monde, parce que j’ai horreur qu’on essaie de me
prendre quelque chose que je ne veux pas donner. Compris…
embrassez-moi… Merci… A demain !...
(chantonne)……. Il me prend………
Haut les mains.
OLGA Oh, tirez pas !
MARIE-CHANTAL Allez, ouvrez la porte… ah, ciel un travesti.
OLGA Ecoutez-moi !
MARIE-CHANTAL Allez, passez devant.
OLGA De grâce.
MARIE-CHANTAL Une femme déguisée en homme, c’est cochon, à quoi jouez-vous ?

Allez…
OLGA Je vous en prie, aidez-moi ! Ah…
MARIE-CHANTAL Mais je ne demande que ça.
MARIE-CHANTAL CONTRE LE DR KHA 35/56

OLGA Ah… mais !...
MARIE-CHANTAL Allez debout.
OLGA Je ne joue pas Mademoiselle… Nous risquons toutes les deux d’être
tuées d’un moment à l’autre. Je vous en supplie. Unissons-nous et
débarrassons-nous de la panthère. Avez-vous déjà entendu parler du
Docteur Kha ?
MARIE-CHANTAL Qui ?
OLGA … Kha ?
MARIE-CHANTAL Qui est-ce ça… Kha !
OLGA Un génie. Il est capable de prévoir la moindre réaction, l’acte le plus

futile des gens. On croit qu’ont est libre et tout d’un coup on
s’aperçoit que tout était voulu… prévu… par Kha…
MARIE-CHANTAL … oh bravo… s’il peut prévoir ma réaction, il est fort et même ma

mère n’a jamais rien compris ce que je faisais…
OLGA Vous êtes complètement inconsciente, cet homme a le mal en lui. Nul
n’a jamais pu savoir pour le compte de qui travaillait Kha.
MARIE-CHANTAL Pour lui, parbleu. Euh l’attentat dans les souks, c’est lui qui l’a
organisé.
OLGA Ah ah… vous… vous… voulez rire.
MARIE-CHANTAL Ah mais, je veux, je veux…
OLGA Naïve !
MARIE-CHANTAL Ah, et puis cessez de jouer les mecs, vous devriez enlever ce pantalon
et ces croquenots.
OLGA L’attentat dans les souks ce n’est pas le docteur Kha…

C’était Paco Castillo…
MARIE-CHANTAL Oh !

OLGA hhh, vous vous rendez compte de rien, je vous ai vu vous, vous tenir
la main dans le hall de l’hôtel… ma pauvre petite, après le docteur
Kha, c’est votre ennemi le plus dangereux. C’est un Portoricain. Il
fait partie d’une organisation Pan-Africaine… de terroristes, qui elle
aussi, veut s’emparer de la panthère. Il ne vous l’a jamais
demandée… ?
MARIE-CHANTAL Mais si…
OLGA Je vous l’avais dit.
MARIE-CHANTAL Oh l’ignoble !...
OLGA Non, il fait son métier… il n’y a pas de sots métiers. Mais il y en a
des cruels. Castillo est capable de vous tuer si vous ne la lui donnez
pas.
MARIE-CHANTAL hh enfin qu’est-ce que c’est que cette panthère… ?
OLGA J’en sais rien moi, je l’ai jamais vue. Vous pourriez peut-être me le
dire ?
MARIE-CHANTAL hh mais oui, moi je l’ai vu. C’est Bruno Kerrien qui me l’a montrée,
c’est un objet minable. Absolument importable. Très « chip ».
OLGA Il faut vous en débarrasser.
MARIE-CHANTAL Mais je ne l’ai pas, moi !
OLGA Pensez au docteur Kha, aux deux russes… à Castillo… à Johnson.
MARIE-CHANTAL Ah… justement hh, je suis invitée à diner chez lui demain soir.
OLGA Et vous voulez y aller ?
MARIE-CHANTAL Mais naturellement.
OLGA Mais, c’est de la folie.
MARIE-CHANTAL Oh écoutez, n’exagérons rien, il est hhh attaché à

l’Ambassade des Etats-Unis, c’est quand même pas un
tueur.

OLGA Mais l’Ambassade des Etats-Unis l’a pris parce que c’était un tueur
ah… elle ne l’aurait pas pris si ce n’était pas un tueur.
MARIE-CHANTAL Bon hh ben, je me défendrai.

BOBINE 6
JOHNSON C’est pour moi un immense plaisir de vous recevoir mademoiselle.
MARIE-CHANTAL Pardonnez-moi, j’ai été retenue sur la plage. Vous savez ce que c’est
on est à la plage, le temps passe et à la suite ça impossible de trouver
une voiture.
HUBERT Où étais-tu ?
JOHNSON Non, c’est bien… la beauté doit savoir se faire attendre.

Voulez-vous un apéritif, ou voulez-vous passer à table
tout de suite.
MARIE-CHANTAL A vrai dire je… j’ai très faim.
JOHNSON Eh bien, comme on dit dans le Connecticut, que nos dents rencontrent
la fourchette ha ha ha ha… Hubert…
HUBERT Ha ha ha ha
JOHNSON Vous êtes une merveilleuse ambassadrice, du goût français… robe…

boucles d’oreilles, c’est d’un raffiné… Amusante coïncidence,
vous ne trouverez pas, de se retrouver dans des endroits aussi
différents que… un wagon restaurant, un hôtel suisse… une villa
marocaine, le monde est petit.
HUBERT S’il n’y avait que ça. Mais vous ne savez pas tout…
MARIE-CHANTAL Heuh heu heu heu heu…
JOHNSON Mon Dieu qui sait tout, mais que voulez-vous dire…
MARIE-CHANTAL Hm hm…
HUBERT Euh rien de spécial c’est vrai euh… le monde est petit.
MARIE-CHANTAL Ah oui !
HUBERT … effroyablement petit…

MAITRE D’HOTEL L’Ambassade au téléphone, monsieur ;
JOHNSON Je vais. Veuillez m’excuser un instant.
MARIE-CHANTAL Je vous en prie.
JOHNSON Alors… vous avez fouillé la chambre… elle est vide…

Vous êtes sûr ?
SBIRE 1 Aussi sûr que la grandeur d’Allah patron, on a tout passé

au peigne fin et la chambre du cousin aussi, si je vous dis
qu’il n’y a rien, c’est qu’il n’y a rien… pas un cheveu.
JOHNSON … elle a donc l’objet sur elle. Elle ne sortira pas d’ici
avant de me l’avoir donné. D’ailleurs, elle ne sortira pas
d’ici… du tout…
Veuillez m’excuser encore une fois mademoiselle. Avant votre
arrivée nous parlions avec votre cousin de vos récents déboires… et
je me permets de porter un toast à la fin de tous vos soucis. Après les
déboires, il faut boire. Mais ne vous ne (bafouille)…
HUBERT Mais qu’est-ce qui se passe encore ?
MAITRE D’HOTEL Ce doit être un malaise. Si monsieur veut bien m’aider

a transporter monsieur dans sa chambre, je me permettrai de…
HUBERT Mais comment ça ? Ou sont les autres domestiques.
MAITRE D’HOTEL Ils doivent avoir un malaise.
MARIE-CHANTAL Dites-moi, vous ne pensez pas que votre vin doit être
éventé ?
MAITRE D’HOTEL Ah sans doute mademoiselle.
MARIE-CHANTAL fffff…
MAITRE D’HOTEL Je crois que nous avons de la visite… ça doit vous

concerner.
HUBERT Qu’est-ce ? Des invités…
MAITRE D’HOTEL Invités… par moi…

MARIE-CHANTAL Ah…
MAITRE D’HOTEL Ne bougez pas.
MARIE-CHANTAL A vous de jouer colonel. Ah ah…
MAITRE D’HOTEL Alors ah ah…
HUBERT De quoi s’agit-il ? hh je ne suis pas colonel.
MARIE-CHANTAL Allez, viens, dépêche-toi…
HUBERT Où est-ce que c’est ?
MARIE-CHANTAL La cuisinière.
IVANOV Qu’est-ce qu’il attend pour ouvrir la porte.
GREGOR T’énerve pas, papa…
IVANOV T’es sûr de lui… ?
GREGOR Mais oui.
IVANOV Ah…merde… c’est la jeune fille qui sort…
GREGOR Au turf…
IVANOV Onomatopées russes.
[AMBIANCE RAVISSEURS ET HUBERT (qui se débat)]
IVANOV Onomatopées russes…

Alors… on est réfractaire aux meilleurs somnifères soviétiques,
Hein !... Grégor on est roulé, c’est le cousin, c’est l’idiot.
HUBERT Dites donc, vous.
GREGOR Arrêter la voiture.
IVANOV Je vais faire passer le goût des farces à

cet abruti.
GREGOR Tais-toi donc, tu vois bien qu’elle nous a roulées.

HUBERT Mais vous me serrez, vous me faites mal, lâchez-moi !...
IVANOV Lâchons.
GREGOR Lâchons.
IVANOV Allez, retournons là-bas.
GREGOR Trop tard maintenant.
IVANOV Qué trop tard ! Qué trop tard !
CHATEAU Arrêtez, idiots.
MARIE-CHANTAL Quand cesserez-vous de me suivre comme un toutou… ?
CHATEAU Pas comme un toutou, mais comme un terre-neuve.

Quand vous cesserez de jouer votre vie en faisant l’imbécile.
MARIE-CHANTAL D’abord me parlez pas sur ce ton, espion.
CHATEAU Montez dans la voiture.
MARIE-CHANTAL Non, je sais qui vous êtes.
CHATEAU Voulez-vous monter !
MARIE-CHANTAL Mais de quel droit !
CHATEAU Du droit…
MARIE-CHANTAL Ahhh… hh hhh, où m’emmenez-vous ?
CHATEAU A votre hôtel, idiote.
MARIE-CHANTAL Si c’est la panthère que vous voulez. Je l’ai pas.
CHATEAU Je ne vous demande rien. Cessez de dire des bêtises.

Écoutez-moi ! demain matin, je vous attends à huit
heures dans le hall de l’hôtel. Si vous n’êtes pas là ;
Je monte vous chercher… compris…
MARIE-CHANTAL Ben, pour qui vous vous prenez ?

CHATEAU Pour votre ami… un père. Allez, allez, sortez.
MARIE-CHANTAL Je peux pas sortir comme ça quand même.
CHATEAU Quand on se déguise on en supporte les conséquences,

allez, allez…
1er ARABE La cinquante huit, elle s’habille en homme hein !...

Ah oui, heu…
2ème ARABE Oui, oui…
HUBERT Merci !...
1er ARABE Le quatre vingt cinq il s’habille en femme.
2ème ARABE Quoi ?
MARIE-CHANTAL Qu’est-ce que c’est ?
HUBERT Je ne sais plus, ouvre. Je te retiens toi. J’ai été

enlevé par les soviets, il faut faire arrêter ces gens-là hh
d’ailleurs, je porte plainte au Consulat.
MARIE-CHANTAL Ah mais ! tu ne vas pas te déshabiller ici, non !...
HUBERT Ah ben, la belle affaire, je je… ne vais tout de même

pas sortir dans cette tenue.
MARIE-CHANTAL Tu ne sors pas, tu n’as qu’un étage à monter.
HUBERT Ah ah… ah ben, je sais plus moi, je ne sais plus.
MARIE-CHANTAL Moi j’en peux plus, je te demande qu’une chose,

laisse-moi tranquille.
HUBERT Laisse-moi tranquille : laisse-moi tranquille et mon

smoking.
MARIE-CHANTAL Je te le rendrai demain ton smoking, mais laisse-moi

tranquille.
HUBERT Bon, je m’en vais. Mais je ne suis pas près d’oublier…

Ah… Je ne sais plus, je ne sais plus, je ne sais plus…

BOBINE 9
MARIE-CHANTAL Je suis épuisée, je suis morte. Autant ça m’amusait

au début tous ces gens qui m’attaquaient, mais alors
maintenant…
OLGA Ma pauvre chérie, vous n’êtes pas vraiment faite pour ce

Genre de vie.
MARIE-CHANTAL Ah ça non !
OLGA C’est un univers sans foi, mon ange, je vais vous aider à
vous déshabiller.
MARIE-CHANTAL Merci !...
OLGA C’est un monde de tueurs, j’en sais quelque chose.
MARIE-CHANTAL Ah ! J’ai un coup de pompe épouvantable.
OLGA C’est bien naturel, ma biche. Dans ce métier, on ne peut

pas doser l’effort. Vous avez toujours eu une vie dorée
avec des gens autour de vous, pour vous soutenir quand vous étiez
fatiguée. Etendez-vous. Je vais vous enlever vos bas.
MARIE-CHANTAL Oh, vous êtes gentille.
OLGA Ah non !
MARIE-CHANTAL Ah si !
OLGA Non, je ne suis pas gentille. Mais, vous êtes le premier être humain
que je rencontre depuis que je suis née. Si vous saviez ce que j’ai
connu d’horreur sous toutes ses formes. Mes parents ballottés d’un
service secret à un autre, vendus par les uns achetant les autres. Les
meurtres les enlèvements, les sabotages, les coucheries
avec les ministres, les militaires, les bêtes !
MARIE-CHANTAL Ma pauvre Olga.

OLGA Je veux que vous m’aidiez à m’en sortir. Où est votre
chemise de nuit.
MARIE-CHANTAL C’est un pyjama, il est dans la salle de bain !
OLGA Vous pouvez m’aider à quitter ce monde qui me dégoute.

Vous en avez le pouvoir.
MARIE-CHANTAL Moi, comment ?
OLGA Vous le savez bien.
MARIE-CHANTAL … La panthère. Je ne l’ai pas. Croyez-moi, je ne l’ai pas.
OLGA Je vous crois. Dormez.

Bonsoir amour.
MARIE-CHANTAL Ah…
DR KHA Ah, ne criez pas mademoiselle. N’ayez plus aucune

crainte, tout est fini pour vous. Mes félicitations, vous
avez été adroite pour une débutante… Ah vous avez
dupé tous ces sots du service secret. Mais, la panthère
est entre nos mains maintenant. Vous avez cru aux
larmes de notre redoutable Olga… ces lamentations
cachaient la dextérité de ses doigts et la froideur de son
cœur. Ceci vous servira de leçon mademoiselle. Adieu.
MARIE-CHANTAL Allô, monsieur Castillo s’il vous plait. Allô Paco, je serai
là demain à huit heures……fffffffffffffffff……….
CHATEAU Il faut me pardonner. Je ne pouvais rien vous dire avant.

Vous avez confiance en moi ?
MARIE-CHANTAL Maintenant, je n’ai personne en qui avoir confiance.
CHATEAU J’ai été obligé de vous utiliser. Je ne pouvais pas faire

Autrement. Il fallait absolument récupérer la panthère.
MARIE-CHANTAL Qu’est-ce qu’elle a donc cette panthère ?

CHATEAU Ah ! ma pauvre chérie. Elle contient l’engin de
destruction le plus puissant que l’homme ait
certainement jamais eu à sa disposition.
C’est beaucoup plus simple qu’on ne le pense.
Imaginez un groupe de savants venus de tous les coins
du monde, réunissant leurs connaissances, pour essayer
de supprimer la maladie et la douleur dans l’univers.
MARIE-CHANTAL Ah… vous vous moquez de moi !
CHATEAU Oh, pas du tout ! Vous ne croyez pas tout de même

que les gens qui ont la puissance sur cette terre vont
la laisser aux mains des hommes politiques : ces
mégalomanes, ces capricieux, ces créatures vénales.
Les politiques ne sont que des pions sur l’échiquier,
au même titre que vous et moi. Le sort du monde, en
réalité, se joue actuellement entre deux hommes, comme
une partie d’échecs.
Nous étions neuf à chercher, et personne au courant de
nos travaux. Neuf, sous la direction d’un homme admirable
entièrement dévoué à la science, hhh…
Vous en avez peut-être entendu parler : Professeur
Lambaré.
MARIE-CHANTAL Non. Je ne le connais pas. C’est incroyable votre histoire,

hein !
CHATEAU Il faut me croire, pourtant, car c’est vrai. Parmi les neuf,
il y avait une brebis galeuse : Dumont. En cherchant à
faire le bien, il est facile d’atteindre le pire. Et Dumont
découvrit le plus épouvantable des virus. Et c’est alors
que le docteur Kha entra en scène.
CHATEAU Nous ne savons pas comment, mais il apprit la

découverte de Dumont et lui offrit un port d’or pour s’en
emparer.
MARIE-CHANTAL Mais qui c’est Kha ? D’où il vient ?
CHATEAU On ne sait pas. On ne sait pas d’où lui vient sa puissance

qui est considérable.
MARIE-CHANTAL Hh… et on ne pas l’arrêter ?

CHATEAU Ah ! Vous redevenez naïve ! Nous ne sommes pas dans
un univers normal. Il ne suffit pas de gendarmes, ici pour
remettre les choses en place. Vous êtes comme Alice : vous êtes
passez de l’autre côté du miroir. Dumont transportait le virus dans
la panthère. Vous avez entre les mains, le sort du monde.
Telle que je vous connais, cela doit vous procurer une sensation
agréable, non ?
MARIE-CHANTAL Paco, j’ai, j’ai plus la panthère. Le docteur Kha me l’a

prise hier soir.
CHATEAU Tout est perdu maintenant ! Oh ! Quelle erreur

épouvantable de vous la laisser ! J’aurais dû vous la
reprendre tout de suite.
MARIE-CHANTAL Je me suis battue seule longtemps !
CHATEAU Il était tellement plus simple de veiller sur vous.
MARIE-CHANTAL Bah ! Vous avez été aussi ignoble que les autres au fond.
Vous m’avez laissé risquer ma vie ! Vous vous êtes bien
fichu de moi, hein !
CHATEAU C’était impossible de faire autrement. L’enjeu était trop

Important, comprenez-moi.
MARIE-CHANTAL Oui ben ! Maintenant que je n’ai plus la panthère, vous

êtes bien avancé. Je n’ai plus que les yeux à vous donner.
CHATEAU Les yeux ?
MARIE-CHANTAL Oui, les yeux, les deux petits rubis et ils étaient tellement
mignons, que je les ai fait monter en boucles d’oreilles.
CHATEAU Vous avez gardé les yeux de la panthère ? Vous en avez

fait des boucles d’oreilles ? Ah… Ha… h… h…h…
MARIE-CHANTAL Ben, qu’est-ce qui vous prend ? Vous êtes fou ?
CHATEAU Ah ! ho… joie, joie, je pleure de joie ! Allez, dépêchons-

nous d’aller rejoindre le docteur Lambaré. Le virus est les yeux de la
panthère !

MARIE-CHANTAL Rendez-les moi !
CHATEAU Ne faites pas l’enfant !
MARIE-CHANTAL Rendez-les moi !
CHATEAU Vous êtes folle ? Un revolver ? D’où vient-il ?
MARIE-CHANTAL Ben ! Si je l’ai, il n’était pas dans mes valises… je l’ai

pris à quelqu’un qui me menaçait, et puis j’ai horreur qu’on me traite
d’enfant …
CHATEAU Il faut rejoindre Lambaré au plus vite et lui remettre les

rubis. Lui seul peut les détruire et arrêter ce cauchemar.
MARIE-CHANTAL Je verrai ce que j’ai à faire. En attendant vous n’avez rien

contre le soleil !
CHATEAU Si je veux.

BOBINE 10
CHATEAU Le docteur Lambaré est-il là ?
FELLAH Grand Docteur, il est là, il est là… Inch’Allah !
MARIE-CHANTAL Mais, c’est le docteur Kha… C’est le docteur Kha...
CHATEAU Professeur Lambaré.
DR KHA Que se passe-t-il ?
MARIE-CHANTAL Vous êtes le docteur Kha ?
DR KHA ha ha ha ha ha ha ha…ça c’est incontestable.
CHATEAU Mais Professeur…
DR KHA Silence Castillo. Des stupides comme vous, ne m’interrompent pas.

Vous croyiez m’avoir dupé en mettant les rubis de côté. Mais vous
êtes une enfant. Asseyez-vous tous les deux… si vous voulez.
Alors Castillo… commencez-vous à comprendre votre rôle dans cette
histoire… Non ! ha ha ha hh vous m’avez servi de rabatteur. Plus
vous luttiez contre moi, plus vous m’aidiez ha ha ha oui Castillo... ah
oui, je m’amuse, c’est divin !
CHATEAU Vous êtes fou !
DR KHA Oui, on trouve folie ce que l’on ne comprend pas ou ce

que l’on n’a pas le courage de faire quand ces gens, qui
nous considèrent comme leurs valets, ont réussi ce
phalanstère scientifique pour essayer de laver le sang
qu’ils ont sur les mains. Ils m’en ont confié la direction, Castillo…
oui… ils m’ont jugé encore supérieur à eux…
ils avaient raison, je suis l’être le plus intelligent qui soit
au monde.
MARIE-CHANTAL Ah ha ha ha ha hhh… pardon !
DR KHA Eh oui, je comprends parfaitement que ce genre

d’affirmation déchaine l’hilarité. Mais, mademoiselle,
dans ce cas particulier pourtant, elle est parfaitement

justifiée… oui…dans quelques instants, je serai le
maître de la terre, dès que vous m’aurez donné les yeux
de la panthère, ma chère enfant.
MARIE-CHANTAL C’est justement ce qui me fait rire, parce que hh les yeux,
je ne peux pas vous les donner pour la bonne raison que la panthère
que m’a confiée Bruno Kerrien n’avait pas d’yeux !...
DR KHA Ne vous moquer pas, c’est impossible.
MARIE-CHANTAL J’ai l’impression que Bruno Kerrien était plus intelligent

que vous. Vous allez être obligé de tout recommencer, de
tout reprendre à zéro.
DR KHA Tout ce travail… tout ce travail inutile. Auriez-vous eu

raison de rire, mademoiselle. Aurais-je moi aussi… été
dupé par les apparences. Mais le corps de la panthère
n’est rien sans les yeux. Tout est à refaire. Vous mettiez
un tel acharnement à conserver cet objet que je n’envisage pas une
seule seconde qu’il était dénué de toute importance ha. Se faire rouler
par un petit agent du deuxième bureau français ha Kerrien ha ha ha
ha…évidemment, la chose est du premier comique.
CHATEAU Pourquoi tous ces détours, vous n’aviez qu’à demander à Dumont de
vous confier sa découverte.
DR KHA Faire confiance à un homme aussi vénal…hm… Dumont préférerait

vendre au redoutable docteur Kha et non donner au bon docteur
lambaré… tout le monde n’est pas aussi… aussi idéaliste que vous,
ni aussi naïf… et puis, les autres me gênaient !
CHATEAU Où sont-ils ?
DR KHA Tranquillisez-vous, vous irez bientôt les rejoindre.
MARIE-CHANTAL Ah bon ? Vous les avez faits…
DR KHA Ils ne m’étaient plus guère utiles, vous savez. L’un est
mort dans son lit, l’autre à la chasse, le troisième s’est
noyé, les autres ont disparu dans le désert.
MARIE-CHANTAL … et nous ?

DR KHA Vous ! Je ne sais pas encore quel chemin vous prendrez.
MARIE-CHANTAL Moi si, par la porte, comme je suis venue.
DR KHA Ah ha ha ha ha ha… hhh ha étonnante créature hh ha ha

ha hhh vous savez que c’est la première fois que l’on me parle sur ce
ton, mais continuez, oui oui oui, continuez mademoiselle,
que je savoure. J’ai peur que cette première fois soit bien la dernière.
MARIE-CHANTAL Moi aussi !
DR KHA Arrête, imbécile.
MARIE-CHANTAL Mais il me tutoie, maintenant.
DR KHA Oh mademoiselle, je ne me permettrai pas, qui t’as donné l’ordre ?
CHATEAU Encore avec le rasoir !
SPARAFUCILE Je croyais bien faire… Docteur.
DR KHA Plus tard, euh, Sparafucile…oui, dispositif quinze hh

voyant bleu.
SPARAFUCILE Dispositif quinze… l’ambulance…
DR KHA Merci…
Pardonnez cette petite interruption… vous disiez que vous partiriez
par la porte ?
MARIE-CHANTAL Oui !
DR KHA Mais certainement.
MARIE-CHANTAL Les pieds devant c’est ce que vous voulez dire.
DR KHA Je ne dis rien mademoiselle.
MARIE-CHANTAL Et allez donc… deux ombres de plus en à votre

tableau… je vous plains.
DR KHA Ha ha ha ha ha ha voilà du nouveau, me plaindre moi

ha ha ha…

MARIE-CHANTAL Ah non, pas pour ce que vous croyez… parce que hh
panthère ou pas, avec yeux, sans yeux, virus ou boule
de gomme, moi je m’en tamponne.
DR KHA Pardon !
MARIE-CHANTAL Euh, je vous disais hh que vous repreniez votre course au

trésor, je m’en tape.
CHATEAU Allons taisez-vous !
MARIE-CHANTAL Ah vous, ça va bien ! pour la dernière fois que j’ai la

parole, je vais m’en servir.
Alors, c’est ça… l’homme le plus intelligent du monde.
Alors selon vous l’intelligence, c’est posséder le pouvoir
absolu… par conséquent, la mort absolue.
DR KHA Voyez-vous autre chose de plus complet ?
MARIE-CHANTAL Oui, monsieur, l’amour !
DR KHA Hah…
MARIE-CHANTAL L’amour et je ne parle pas des jambes en l’air, mais de la

tendresse, de la confiance, de la durée. Tout ce qui est
beau sur cette terre ne meurt pas, mais traverse le temps.
Voilà ce que je ferais si j’étais l’homme le plus
intelligent du monde, je donnerais l’amour et la beauté
aux hommes, j’essaierais de le faire… durer
Indéfiniment, je voudrais que la terre devienne un jardin,
Que les hommes n’arrêtent de chanter comme des petits
oiseaux… qu’on leur donne une jeunesse sans fin. Autrement dit
une… une exubérante bonté !
DR KHA Je comprends pas tout ça…
MARIE-CHANTAL Et ça Milord !... Haut les mains !
CHATEAU Tirez… tirez !...
MARIE-CHANTAL Je ne peux pas…

BOBINE 11
CHATEAU Filons !
C’est pour nous.
MARIE-CHANTAL Je ne m’habille que sur mesure et j’ai l’horreur du

sapin.
CHATEAU Et… si j’avais peur.
MARIE-CHANTAL Eh bien vous taperez plus fort.

Prêt ?...
CHATEAU Hhh…hhh…
2 SBIRES Ah…
DR KHA Ah… ah… passer, passer avant ! ah… ah… ah…

oui, oui, ah aie ah… ah… ma jambe. Le destin m’a
fait un croc en jambe. Ah ! Il faudra mettre un matelas
supplémentaire au fond de la trappe.
HOMME Ah…
DR KHA Où est l’ambulance ?
SBIRE Elle est là-bas, Sparafucile a dû finir le travail.
DR KHA Le brave garçon. Et maintenant reprenons nos plans.

Comment s’appelait-elle déjà ?
SBIRE Marie-Chantal.
DR KHA Ah !... oui, oui, hh… dommage, elle semblait faite pour
l’amour. (rires)
SBIRE (rires)
CHATEAU Votre cours de moral au docteur Kha était superbe. Où

avez-vous appris ça ?
MARIE-CHANTAL Au couvent des oiseaux où j’étais pensionnaire.

Embrasse-moi. Oh ! pas sur la joue, tout de même, ça
fait fin de siècle.

CHATEAU Je n’osais pas, savez-vous pourquoi ?
MARIE-CHANTAL Je suis trop réservée ?
CHATEAU Non.
MARIE-CHANTAL Je ne vous plais pas ?
CHATEAU Mais si.
MARIE-CHANTAL Oh !... les hommes, on leur donne un doigt et puis, tout y

passe…
CHATEAU Je croyais que votre cousin Hubert et vous…
MARIE-CHANTAL Hubert ?
CHATEAU Oui…
MARIE-CHANTAL Ha… ha… ha…non, Hubert d’abord, n’aime que les

femmes de couleur.
CHATEAU Ah si… attention…
(BAGARRE- CHATEAU ET NOIR)
DR KHA Plus vite, je la veux. Je l’aurai.
CHATEAU Je vous parle comme à une femme, c’est-à-dire, comme à

une sœur doublée d’une mère et d’une amie.
Débarrassez-vous de ces boucles d’oreilles…
MARIE-CHANTAL Mais je ne peux pas, c’est impossible, c’est vous qui me

l’avez dit… si je les jette dans la mer, le sel les attaque,
le virus se répand, il n’y a plus de poissons…
Oh ! mes valises…
CHATEAU Allez… allez…
MARIE-CHANTAL Si je les enterre, l’humidité finit par les corrompre et le

malheur s’abat sur toute la végétation.
CHATEAU Mais alors, que faire ?
MARIE-CHANTAL Alors, je les garde.

CHATEAU Mais le docteur Kha ne pourra pas attendre. Il va
s’acharner.
MARIE-CHANTAL Et bien, je l’attends de pied ferme.
HUBERT Je pensais, elle va encore être en retard. Alors, ça

boume ?
DR KHA Elle a la première manche, mais gare à la seconde.
HUBERT Regardez ce que j’ai déniché pour mon bal masqué…
MARIE-CHANTAL Où est-ce que tu as trouvé ça ?
HUBERT Pour une bouchée de pain, dans la boutique de

l’aérodrome.
STEWART S’il vous plait.
CHATEAU Qu’est-ce qu’on mange ?
STEWART Rôti de veau, pomme mousseline.
MARIE-CHANTAL Ah non, ah non, si ça recommence, je vais devenir

brutale… hein !
:- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :-
FIN
MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA55/56

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MARIE-CHANTAL CONTRE LE DR KHA

HOMMES A LUNETTES … AH… pardon…

PAPINEAU Choisis une carte, n’importe laquelle…

ATTAL Ah tu me casses les pieds, faut que je réfléchisse.

PAPINEAU T’as qu’à prendre une carte espèce d’emplumé… la montre

ATTAL Tu sais que t’es casse pieds hein !

PAPINEAU Mets-la dans le paquet.

ATTAL Tu me fais penser au type qui s’arrêtait pas de chanter.

PAPINEAU Je brouille, et alors qu’est-ce qu’il faisait ton type ?

ATTAL Il est entré à l’Opéra de Marseille.

PAPINEAU Coupe ??? Il devait être content ?

PAPINEAU Regarde, je fais trois paquets.

PAPINEAU Et alors qu’est-ce qu’il a fait ?

ATTAL Eh bien un jour, il a passé la hallebarde à travers le ténor.

PAPINEAU Choisis un des trois paquets.

PAPINEAU Voilà ta carte… C’est bien ça !

MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA 1/56

ATTAL Si on allait bouffer !

PAPINEAU Oui, je crois que ça vaut mieux.

Me D’HOTEL Monsieur, un couvert ?

HUBERT Tu veux un chou ?

MARIE-CHANTAL Non… je parle d’Antoine et je te dis : Antoine est un chou.

BRUNO Permettez, Madame… Monsieur…

HUBERT Je vous en prie… Rôti de veau.

HUBERT Soyez le bienvenu.

BRUNO Permettez-moi de me présenter : Bruno Kerrien, agent de publicité.

HUBERT Hubert de Ronsac

SERVEUR Macédoine Madame ?

SERVEUR Rôti de veau, pom’mousseline, Madame ?

HUBERT Ma cousine Marie-Chantal aussi bonne que belle et intelligente que

MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA 2/56

HUBERT Hhh non merci…

MARIE CHANTAL Et… où allez-vous de ce pas Monsieur Kerrien ?

MARIE CHANTAL Qu’est-ce qui vous fait croire ça ?

BRUNO Cette enveloppe à l’entête de l’Hôtel des Neiges à Verbois me donne à

MARIE CHANTAL C’est Sherlock Holmes !

SERVEUR Macédoine, Madame ?

MARIE CHANTAL Hm…

SERVEUR Macédoine, Monsieur ?

HUBERT Nous allons faire une cure de désintoxication.

MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA

HUBERT A qui le dites-vous ! Mais quand Marie-Chantal a une idée derrière la

BRUNO Non ! Non ! J’y vais pour affaires…

BRUNO Vous êtes sportive ?

MARIE CHANTAL Très sportive.

MARIE CHANTAL … Sport…

HUBERT Cette purée est étrange.

MARIE CHANTAL A vrai dire, on dirait de la macédoine.

BRUNO C’en est.

MARIE CHANTAL Ah…

HUBERT Eh bien moi je tombe de sommeil, je vais me coucher.

MARIE CHANTAL Eh ben c’est ça, va te coucher.

MARIE CHANTAL Arrête tes âneries, et va…

MARIE CHANTAL CONTRE LE DR KHA

MARIE-CHANTAL Qui, l’Anglais ?

BRUNO Pourquoi Anglais ?

BRUNO …cicatrice à l’oreille.

MARIE-CHANTAL Oui comment avez-vous deviné ?

BRUNO Petit, le teint rougeaud, les cheveux coupés en brosse.