Régimes de Réponse
Régimes de Réponse
Régimes de Réponse
Ousset I.1 , Bertrand D.2 , Thibert E.1 , Limam A.2 , Naaïm M.1
1 Université Grenoble Alpes, Irstea, UR ETGR, mail : isabelle.ousset@irstea.fr
RÉSUMÉ. Cet article traite du comportement de structures en béton armé (BA) sous l’effet de chargements d’avalanche de neige.
L’approche pression-impulsion proposée permet de mettre en exergue trois types de comportement théoriques en fonction
de l’impulsion du chargement. En pratique, si l’on confronte les diagrammes obtenus pour deux types de structure à des
données réelles de signaux de pression d’avalanche, on s’aperçoit que la structure de protection de type mur en L étudiée ici
est susceptible de se comporter de façon quasi-statique alors qu’une structure de type poteaux-poutres aurait tendance à se
comporter de façon dynamique.
ABSTRACT. This article deals with the behaviour of reinforced concrete civil engineering structures submitted to snow avalanches.
The proposed pressure-impulse approach allows highlighting three theoretical types of behaviour: quasi-static, dynamic and
impulsive. In practice, by comparing the pressure-impulse diagrams of two studied structures with real avalanche pressure
signals, we see that the L-shaped protective structure studied here behaves rather in a quasi-static way while a post-and-beam
structure would tend to behave in a dynamic way.
MOTS-CLÉS : génie civil, béton armé, avalanche de neige, éléments finis, diagrammes pression-impulsion.
KEYWORDS: civil engineering, reinforced concrete, snow avalanche, finite elements, pressure-impulse diagrams.
1. Introduction
En l’absence de connaissances suffisantes sur l’effet dynamique des avalanches sur le comportement de struc-
tures de génie civil en béton armé (BA), ces dernières sont encore pour la plupart dimensionnées suivant une
approche statique avec introduction paliative de coefficients de sécurité [GIV 04]. Le chargement issu d’une ava-
lanche étant un champ de pression évoluant au cours du temps, on peut cependant s’attendre à des réponses
structurelles différentes suivant la vitesse de chargement ou plus généralement suivant les caractéristiques tempo-
relles/fréquentielles du signal. Dans le cadre de l’étude de structures complexes, [BER 07] et [DAU 13] considèrent
ainsi que les effets inertiels sont à prendre en compte. Dans le cas de l’étude de fiabilité de murs représentant le
bâti, [BER 10] et [FAV 14a, FAV 14b] font par contre l’hypothèse d’un comportement quasi-statique. Par ailleurs,
les structures type pylône font l’objet de chargements particuliers pour les avalanches [SOV 16]. Cet article s’in-
téresse donc à l’étude, par la modélisation numérique, du comportement mécanique de structures de génie civil en
béton armé soumises à des avalanches de neige et à l’amélioration des approches de dimensionnement associées.
L’objectif est de préciser la nature de la réponse de la structure c’est-à-dire préciser dans quelles conditions cette
réponse peut être considérée comme quasi-statique ou dynamique.
Un mur BA en forme de L représentatif d’une structure de protection paravalanche [OUS 15b] et une structure
de type poteaux-poutres à 3 étages de type bâti [TAT 12] ont été étudiés à l’aide de modèles numériques selon
la méthode des éléments finis dans lesquels est introduit un signal de pression de type triangle isocèle. La nature
de la réponse de ces structures dépend bien entendu de leurs fréquences propres qui se déduisent en élastique
par une analyse modale. Une approche plus approfondie est ici proposée qui permet entre autres de prendre en
compte les non-linéarités des matériaux constituant la structure. Le régime de la réponse de la structure est exploré
à l’aide d’une approche pression-impulsion plus souvent utilisée dans le cadre des structures soumises à explo-
sion [PAR 10]. Cette approche consiste à construire un diagramme pression-impulsion et plus exactement à tracer,
pour différents isodommages correspondant ici à une valeur de déplacement de la structure, des courbes représen-
tant la pression conduisant au critère de comportement retenu en fonction de l’impulsion du signal de pression
d’avalanche.
2. Méthodes
(a)
(b) (c)
Figure 1. Structure étudiée : (a) Dents déflectrices de Taconnaz (Photo F. Valla - Irstea) (b) Structure simplifiée
(c) Modèle éléments finis
(a) (b)
Figure 2. Structure poteaux-poutres considérée : (a) dimensions et (b) modèle numérique [TAT 11]
(a) (b)
Figure 3. Sections de la structure poteaux-poutres : (a) pour les poteaux et (b) pour les poutres [TAT 11]
respectivement des lois de Hognestad (Béton_Uni dans Cast3M) et Menegotto-Pinto (Acier_Uni dans Cast3M)
([TAT 11]).
2.2. Chargement
Un chargement lié à une avalanche de neige est un champ de pression qui évolue au cours du temps. Le profil
de pression retenu ici est un signal synthétique de type triangle isocèle caractérisé par une pression au pic Pmax et
un temps de montée en charge tm , tels que spécifiés à la figure 4. Ce signal peut également être caractérisé par une
impulsion qui correspond à la quantité de mouvement transférée par la force appliquée sur la structure à savoir :
Z tchgt Z tchgt
I = Fext (t) dt = S P (t) dt (1)
0 0
où S représente la surface d’application de la sollicitation et est considérée comme constante dans cette étude
et P(t) désigne l’évolution temporelle de la pression de chargement. On a donc :
1
I/S = Pmax tchgt = Pmax tm (2)
2
Afin de ne pas complexifier le modèle mécanique et augmenter les temps de calcul, la variation spatiale de
la sollicitation n’a pas été prise compte dans la présente étude. Le champ de pression appliqué est ainsi considéré
comme homogène sur l’ensemble de la structure et appliqué sur la hauteur totale non encastrée de l’ouvrage (figure
1c) dans le cas de la structure de protection et sur les deux premiers étages (figure 2a) dans le cas de la structure
de type poteaux-poutres.
fixé. Une automatisation de la construction de ces diagrammes est proposée dans cette étude, basée sur les principes
suivants :
– discrétisation temporelle :
Afin d’assurer une bonne convergence de l’approche par éléments finis, le pas de temps de calcul ∆tF EM est
adapté à la vitesse de sollicitation et calculé de manière à conserver un incrément de pression ∆PF EM constant
pour toutes les simulations soit :
tm
∆tF EM = ∆PF EM avec ∆PF EM = cte (3)
Pmax
– critère d’atteinte du dommage :
Le critère d’arrêt associé à l’atteinte du dommage fixé Ddom est défini de la manière suivante :
i
Ddom − Dmax
≤ 1% (4)
Ddom
i
où Dmax représente le déplacement maximal atteint lors de la simulation de l’itération i.
Compte-tenu de la nature non linéaire de l’algorithme de calcul aux éléments finis, des précautions doivent être
prises de façon à assurer la convergence de la procédure vers le critère 4. Dans un cas linéaire, la proportionnalité
entre déplacement et pression serait assurée et l’évolution de la pression maximale appliquée de façon à converger
vers l’isodommage retenu pourrait être calculée selon l’équation 5 :
i
i+1 i Ddom − Dmax
Pmax = Pmax 1 + (5)
Ddom
i+1 i
où Pmax et Pmax sont les pressions maximales appliquées à l’ouvrage respectivement aux itérations i+1 et i.
L’algorithme de calcul retenu pour modéliser le comportement de la structure étant dans le cas présent non
linéaire, la convergence vers le niveau de dommage recherché Ddom est plus complexe à obtenir. L’idée retenue
i
minCV maxCV
Pmax à évoluer dans un intervalle de pression qui encadre la pression produisant
est dansce cas de contraindre
Ddom : Pmax Pmax . Ces bornes sont actualisées à chaque fin d’itération i selon les formules 6.
i maxCV i
si Dmax > Ddom , Pmax = Pmax
(6)
i minCV i
et si Dmax < Ddom , Pmax = Pmax
i+1 i+1
Pmax
minCV dans un premier temps pris égal à la valeur donnée par l’équation 5. Puis, si Pmax ∈
est ensuite
maxCV
/
Pmax Pmax , cette valeur est corrigée selon les formules 7.
Les différents couples (pression, impulsion) obtenus conduisant à l’isodommage retenu permettent ensuite de
tracer un diagramme pression-impulsion représentatif du comportement de la structure.
3. Résultats
Dans le cas présent, le niveau de dommage correspond à un déplacement donné de la structure, calculé en tête
de voile pour la structure de protection et au point GP4P2 pour la structure poteaux-poutres (figure 2b).
Les figures 5a et b présentent les diagrammes pression-impulsion obtenus pour des valeurs de déplacement de
5, 10, 15 et 20 mm sur lesquels on peut observer les trois types de comportement : quasi-statique (partie horizontale
des courbes), impulsionnelle (partie verticale) et dynamique (zone de transition entre les deux parties précédentes).
Sont également reportées dans cette figure des valeurs de pression-impulsion issues de divers signaux avalancheux
réels mesurés in situ . Ces signaux (figure 5c) sont issus de trois sites expérimentaux : ceux du Lautaret ([THI 15,
(a)
(b) (c)
Figure 5. (a) Diagrammes pression-impulsion pour la structure de type mur en L, comparés à des valeurs de
pression-impulsion réelles issues de signaux avalancheux mesurés in situ, (b) zoom sur les zones de transi-
tion quasi-statique/dynamique/impulsionnel et (c) signaux avalancheux réels utilisés pour calculer les valeurs
de pression-impulsion réelles reportées sur les diagrammes
BER 08, THI 08, THI 10, THI 13]), de la Sionne ([SOV 13, BAR 11]) et de Taconnaz ([BEL 13]). D’après la figure
5b, on voit que pour les avalanches de la Sionne et du Lautaret, le comportement de la structure étudiée serait plutôt
de type quasi-statique. A contrario, pour l’avalanche de Taconnaz, on semble se rapprocher d’un comportement
dynamique. Ceci est vraisemblablement dû au caractère hétérogène de l’avalanche du 29 décembre 2010 pour
laquelle on a pu observer la présence de blocs de glace provenant très probablement du glacier situé en amont. En
conclusion, alors que pour des avalanches de neige dense relativement homogènes, le comportement de la structure
de protection étudiée est a priori de type quasi-statique, pour des avalanches de neige mixte avec possibilité de
blocs au sein même de l’écoulement, il convient de rester prudent sur le type de comportement de la structure à
prendre en compte.
Des diagrammes pression-impulsion ont également été établis pour des déplacements de la structure poteaux-
poutres de 5, 10 et 15 mm. Les résultats obtenus sont présentés à la figure 6. La transition entre quasi-statique et
dynamique intervient pour ce type de structures pour des impulsions de l’ordre de 20 - 30 kPa.s et des pressions au
pic de 4,5 à 7 kPa soit pour des temps de montée de l’ordre de 3 à 6 s. Les deux exemples de signaux avalancheux
enregistrés au col du Lautaret montrent que des effets inertiels sont à prendre en compte pour de telles structures
susceptibles d’être sollicitées par des avalanches de neige dense, le temps de montée en charge de telles avalanches
de faible ampleur (avec une pression au pic relativement faible) étant généralement de l’ordre de la seconde voire
inférieurs.
(a)
(b) (b)
Figure 6. (a) Diagrammes pression-impulsion pour la structure poteaux-poutres à 3 étages, (b) zoom sur les zones
de transition quasi-statique / dynamique / impulsionnel et (c) signaux avalancheux reportés sur les diagrammes
4. Conclusion
Le chargement issu d’une avalanche est un champ de pression évoluant au cours du temps. Aussi, afin d’assurer
la représentativité d’un calcul de structure sollicitée par ce type d’aléa, il est nécessaire d’identifier au préalable
le régime dans lequel va répondre l’ouvrage, à savoir quasi-statique ou dynamique. Une approche diagramme
pression-impulsion, couramment employée dans le domaine des structures soumises à des chargements de type
explosion, est ici proposée et présente l’avantage de prendre en compte les non linéarités des matériaux. Cette
approche consiste à construire un diagramme pression-impulsion pour différents isodommages correspondant ici à
des valeurs de déplacement de la structure. Elle permet d’identifier trois types de réponses : quasi-statique, dyna-
mique et impulsionnelle. De tels diagrammes ont été réalisés pour une structure de protection ainsi qu’une structure
de type poteaux-poutres à 3 étages. Le report sur ces diagrammes de valeurs de pression et impulsion issues de
signaux avalancheux réels mesurés permet de conclure que la structure paravalanche étudiée se comporte a priori
de façon quasi-statique sous l’effet d’un champ de pression issu d’avalanches de neige dense homogènes (sans pré-
sence de blocs de glace ou de pierres) alors que par contre les structures de type poteaux-poutres sont susceptibles
de se comporter de façon plus dynamique. Pour des avalanches mixtes avec présence d’hétérogénéités telles que
celles observées à Taconnaz, il convient cependant de rester prudent. Par la suite, il serait intéressant de complé-
ter ces diagrammes pour d’autres types de dommages et de structure. Un dommage caractérisé par un paramètre
local tel que les déformations ou les contraintes permettrait par exemple de préciser au niveau du diagramme les
différentes phases de comportement de la structure (élastique, fissuration du béton et plastification des aciers). Le
cas de murs en béton faiblement armés représentatifs de certains bâtis pour lesquels une hypothèse de comporte-
ment quasi-statique est actuellement faite pour le calcul de risque [BER 10, FAV 14a, FAV 14b] pourrait aussi faire
l’objet d’investigations de type diagramme pression-impulsion. Enfin, il serait important de prendre en compte la
distribution spatiale de la pression d’impact des avalanches de neige dense, cette pression pouvant fortement varier
suivant la hauteur.
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