Synostose Tarse
Synostose Tarse
Devant tout pied plat rigide de l'enfant c'est à la synostose ou synchondrose du tarse qu'il
faut penser. Cette soudure congénitale anormale entre les os du tarse fixe la ou les
articulations impliquées. Ainsi lorsque l'enfant est examiné jambes pendantes, I'arche
plantaire ne se dessine pas et le bilan des amplitudes passives de mouvement objective
l'absence de mobilité entre les os du tarse concernés.
Il n'est pas rare de retrouver une histoire d'entorses à répétition ou de douleurs de cheville
et du pied. En effet, la rigidité sous-talienne reporte les contraintes sont sur la cheville et
les articulations talonaviculaire et calcanéonaviculaire, étirant capsule et ligaments. De
véritables contractures musculaires se développent parfois: sur les péroniers latéraux avant
tout, sur le tibial antérieur et/ou postérieur moins souvent.
Etiologie
Le tissu de liaison entre les os du tarse est soit complètement osseux (synostose) soit
cartilagineux (synchondrose) soit enfin fibreux (syndesmose ou synfibrose). Il s'agit d'un
défaut congénital de dit`férenciation et de segmentation du mésenchyme primitif destiné à
former les os du tarse ce qui induit le défaut de formation des espaces articulaires
correspondants
L'affection est génétique à transmission autosomique dominante. Bien que souvent isolée~
la synostose du tarse peut s'associer avec une synostose du carpe ou des phalanges ou avec
d'autres anomalies majeures des membres inférieurs telles que agénésie péronière ou
agénésies proximales du fémur. Elle est quelquefois partie intégrante d'un syndrome tel
que le syndrome de NIEVERGELT-PERLMAN, associant fusion du tarse, pied bot,
dysplasie des coudes avec synostoses radio-ulnaire et dysplasie fémorale et tibiale, ou le
syndrome d'APERT associant fusion des os du tarse, cranio-synostose, hypoplasie
médiofaciale, syndactylie des doigts et des orteils, et élargissement de la phalange distale
du pouce et du gros orteil.
Bien que la fusion massive des os du tarse a été rapportée, elle est rare. Les localisations
les plus fréquentes et cliniquement les plus importantes sont les soudures entre talus et
calcanéum et entre calcanéum et naviculaire. L'atteinte peut étre uni ou bilatérale: 60%
des fusions calcanéonaviculaires et 50% des fusions talocalcanéennes sont bilatérales.
Habituellement les deux pieds sont atteints dans les fusions talo-naviculaires
Présentation Clinique
Examen Clinique
Autre test, si l'on demande à l'enfant de se tenir sur le bord exteme des pieds, normalement
les rotules restent parfaitement orientées dans le plan frontal; en cas de synostose, les
hanches se mettent en rotation extenne pour compenser la perte de mobilité sous-talienne
et les rotules regardent alors en dehors.
Il est important de vérifier le positionnement du pied qui peut être plat avec un talon
neutre ou éversé. De même il convient d'examiner les muscles péroniers latéraux, leurs
tendons sont souvent tendus et très saillants et le pied plat péronier "spastique" classique
des soudures du tarse accompagne ce spasme musculaire. Les tendons péroniers sont
courts, mais la vraie spasticité est absente. En inversion passive, on exagère la tension des
tendons. Quelquefois ce sont les muscles tibial antérieur et/ou postérieur qui sont spasmés,
verrouillant médio-pied et avant-pied en varus.
La marche sera bien sûr altérée puisque les rotations tibiales aux divers temps de la
marche sont transmises au talus puis par les articulations sous-taliennes au calcanéum. La
perte de mouvement de la sous-talienne fait donc disparaître l'éversion-inversion du
calcanéum dans le cycle de la marche.
Imagerie
Pour les barres calcanéo-naviculaires, la moitié était asymptomatique, l'autre moitié l'était
modérément, aucune n'avait de signes d'arthrose et un tiers avait une bonne amplitude
d'inversion.
Pour les barres talo-calcanéennes 20% étaient asymptomatiques, 60% modérément
symptomatiques et 20% sévèrement symptomatiques; 90% étaient raides et 20% avaient
une arthrose.
Traitement
La présence d'une barre n'est pas nécessairement une indication à son excision
chirurgicale. Si une barre est identifiée de façon accidentelle chez un patient
asymptomatique, I'abstention thérapeutique doit rester la règle car elle peut tout à fait
rester asymptomatique.
L'attitude conservatrice consiste à immobiliser ce pied dans une botte plâtrée pendatlt 3 à
4 semaines.
Les échecs ou impossibilité de résection sur des pieds qui restent douloureux justifient le
recours à l'arthrodèse. Elle corrige la déformation et soulage les symptomes. Il appartient
au chirurgien d'évaluer l'état de l'articulation de la cheville et d'éliminer une instabilité par
des radiographies en position forcée.