Depression Adulte Argumentaire Diagnostic
Depression Adulte Argumentaire Diagnostic
Depression Adulte Argumentaire Diagnostic
ARGUMENTAIRE SCIENTIFIQUE
Octobre 2017
Les recommandations de bonne pratique (RBP) sont définies dans le champ de la santé
comme des propositions développées méthodiquement pour aider le praticien et le patient à
rechercher les soins les plus appropriés dans des circonstances cliniques données.
Les RBP sont des synthèses rigoureuses de l’état de l’art et des données de la science à un
temps donné, décrites dans l’argumentaire scientifique. Elles ne sauraient dispenser le
professionnel de santé de faire preuve de discernement dans sa prise en charge du patient,
qui doit être celle qu’il estime la plus appropriée, en fonction de ses propres constatations et
des préférences des patients.
Cette recommandation de bonne pratique a été élaborée selon la méthode résumée en
annexes 1 et 2. Elle est précisément décrite dans le guide méthodologique de la HAS
disponible sur son site : Élaboration de recommandations de bonne pratique – Méthode
« Recommandations pour la pratique clinique ».
Ce document a été adopté par le Collège de la Haute Autorité de Santé en octobre 2017
© Haute Autorité de Santé – 2017
Épisode dépressif caractérisé de l’adulte : prise en charge en soins de premier recours – Diagnostic
Introduction ..................................................................................................................................... 6
Abréviations et acronymes
Introduction
Situation clinique
La prise en charge des troubles dépressifs s’inscrit dans la prévention globale du risque suicidaire.
Tout épisode dépressif « majeur », c’est-à-dire caractérisé, peut évoluer favorablement. Le terme
« caractérisé » est préféré dans les recommandations de 2002 de l’Agence nationale d'accrédita-
tion et d'évaluation en santé (Anaes devenue la Haute Autorité de Santé (HAS)) (1) au terme
« majeur », traduction inappropriée du terme anglo-saxon « major » qui ne préjuge pas en anglais
de la sévérité de l’épisode dépressif. Les critères de la Classification internationale des maladies
(CIM-10) (2) et de la classification nord-américaine Diagnostic and Statistical Manual for Mental
Disorders (DSM-5) (3) de l’épisode dépressif caractérisé sont rappelés dans le chapitre 1.2.2.
Recommandations.
La classification DSM-IV a été révisée. La classification DSM-5 est disponible depuis fin mai 2013
(4).
Les épisodes dépressifs ont un retentissement important en termes d’état de santé, de qualité de
vie du sujet et de son entourage et de coût pour la société. Les troubles dépressifs, dans leur
ensemble, restent la principale cause de suicide.
Au niveau mondial, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’en 2020, la
dépression sera l’affection qui après les maladies cardio-vasculaires, entraînera les plus gros
coûts de santé. Toujours selon l’OMS, le trouble dépressif majeur sera la première cause
d’incapacité en 2030 (5, 6).
Questions traitées
L’ensemble des questions abordées dans la recommandation de 2002 seront traitées. Néanmoins,
l’accent sera mis sur les questions pour lesquelles de nouvelles données ont été publiées depuis
2006.
Reconnaître la dépression
Définition
Outils de diagnostic
Diagnostic différentiel
Reconnaître les risques
Le risque suicidaire
Hospitalisation du patient
Qualifier la dépression
Évaluation de la sévérité (outils)
Contexte de la dépression
Évaluation de l’épisode
Bilan initial du patient
Mesures générales avant d’envisager le traitement
Évaluation de l’alliance thérapeutique
Apprécier le soutien de l’entourage
Traitement initial d’un d’épisode dépressif
Les traitements existants
Antidépresseurs
Choix d’un antidépresseur
Démarrer un traitement antidépresseur
Évaluation de la réponse thérapeutique
Place des psychothérapies
Stratégie de traitement selon le type de dépression (sous-types) et les caractéristiques du
patient
Stratégie de traitement pour la dépression légère
Stratégie de traitement pour la dépression légère à modérée
Stratégie de traitement pour la dépression sévère
La personne âgée
La femme enceinte et allaitante (évaluation, prise en charge)
Le suivi
Limites de la RBP
Sont exclus du thème traité :
les dépressions de l’enfant et de l’adolescent ;
les épisodes dépressifs liés à un trouble organique ou psychiatrique ;
une dépression réactionnelle ;
les épisodes psychiatriques antérieurs ou coexistant (troubles bipolaires, signes
psychotiques) ;
les dépressions récidivantes, les symptômes résiduels de dépression, les dépressions
chroniques ;
les dépressions résistantes, car ces formes particulières de dépression, comme la dysthymie,
mériteraient des recommandations spécifiques, compte tenu des problèmes thérapeutiques
particuliers qu’elles posent ;
les troubles de l’adaptation ;
les dépressions brèves récidivantes ;
les troubles dysthymiques, où les symptômes n’atteignent jamais l’intensité des symptômes
observés dans l’épisode dépressif caractérisé.
Patients concernés
Les patients adultes présentant un épisode dépressif caractérisé isolé. Sont exclus du thème
traité : les dépressions de l’enfant et de l’adolescent, les épisodes dépressifs liés à un trouble
organique, les dépressions réactionnelles, les troubles de l’adaptation et du stress, les épisodes
psychiatriques antérieurs ou coexistant (troubles bipolaires, signes psychotiques), le trouble
dépressif récurrent (dépressions récidivantes), les symptômes résiduels de dépression, les
dépressions chroniques ou résistantes.
Professionnels concernés
Cette recommandation est principalement destinée aux médecins généralistes, médecins
gériatres, médecins du travail et autres professionnels de santé de premiers recours. Elle
s’adresse également aux autres professionnels impliqués dans la prise en charge des adultes
ayant un épisode dépressif caractérisé, notamment : psychiatres, psychologues cliniciens,
psychothérapeutes, infirmiers, etc.
Bien que ce document ne détaille pas leurs pratiques spécifiques, cette recommandation peut
également être utile à tous professionnels de santé et travailleurs sociaux (assistantes sociales,
etc.) concernés par le thème, notamment dans la mesure où ils participent à la mise en œuvre des
traitements non médicamenteux, à l’éducation thérapeutique du patient et au maintien de ses
activités sociales et professionnelles.
1. Reconnaître la dépression
1.1 Définitions
► Introduction
Les recommandations nationales ou internationales, et autres revues suivantes, ont été retenues
pour répondre à la question :
les recommandations françaises de l’Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé
(Anaes) de 2002 (1) ;
les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices de 2014 (11) ;
les recommandations françaises de la Haute Autorité de Santé (HAS) de 2014 (10) ;
les recommandations britanniques du National Institute for Health and Clinical Excellence
(NICE) de 2009 (12) ;
les recommandations du Singapore Ministry of Health (SMoH) de 2011 (13) ;
les recommandations conjointes australiennes et néozélandaises du Royal Australian and New
Zealand College of Psychiatrists (RANZCP) de 2004 (14) ;
les recommandations allemandes de Härter et al. de 2010 (15) ;
les recommandations nord américaines de l’US Preventive Services Task Force (USPSTF) de
2009 (16) ;
les recommandations canadiennes de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
de 2014 (17) ;
les recommandations nord américaines du Department of Veterans Affairs (DVA) de 2009 (18)
;
les recommandations de l’International Consensus Group on Depression (ICGD) de 2010 (19) ;
la classification de la CIM-10 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 1993 (2) ;
la classification du DSM-IV révisé de l’American Psychiatric Association (APA) de 2003 (20) ;
la classification du DSM-5 de l’American Psychiatric Association (APA) de 2013 (4), avec sa
traduction française (3) ;
la revue de Boyer et al. de 1999 (21).
Les autres publications n’ont pas été retenues, car aucune d’entre elles ne traitait spécifiquement
de la question de la définition d’un épisode dépressif caractérisé.
L’épisode dépressif, selon la 10e Classification internationale des maladies (CIM-10) (2), est défini
par la présence d’un nombre minimum de symptômes (critère de sévérité) durant les 15 derniers
jours (critère de durée).
L’épisode dépressif caractérisé, selon le Diagnostic and Statistical Manual for Mental Disorders
(DSM-IV-TR), répond à une définition similaire. Le terme « major » a été traduit par « caractérisé »
(ou « constitué ») pour éviter la confusion avec le qualificatif français « majeur » qui fait référence
à une notion de sévérité (20). La CIM-10 répond aux aspects réglementaires du codage des patho-
logies. Le DSM-IV est plus habituellement utilisé dans les études.
Les définitions de la CIM-10 sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 1. Critères diagnostiques d’un épisode dépressif selon la CIM-10 d’après Boyer et al., 1999
(2, 21)
A. Critères généraux (obligatoires)
G1. L’épisode dépressif doit persister au moins deux semaines.
G2. Absence de symptômes hypomaniaques ou maniaques répondant aux critères d’un épisode maniaque
ou hypomaniaque (F30) à un moment quelconque de la vie du sujet.
G3. Critères d’exclusion les plus couramment utilisés : l’épisode n’est pas imputable à l’utilisation d’une
substance psychoactive (F10-19) ou à un trouble mental organique, selon la définition donnée en F00-F9.
B. Présence d’au moins deux des trois symptômes suivants :
1. Humeur dépressive à un degré nettement anormal pour le sujet, présente pratiquement toute la
journée et presque tous les jours, dans une large mesure non influencée par les circonstances, et
persistant pendant au moins deux semaines.
2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour des activités habituellement agréables.
3. Réduction de l’énergie ou augmentation de la fatigabilité.
C. Présence d’au moins un des sept symptômes suivants, pour atteindre un total d’au moins quatre
symptômes :
1. Perte de la confiance en soi ou de l’estime de soi.
2. Sentiments injustifiés de culpabilité excessive ou inappropriée.
3. Pensées de mort ou idées suicidaires récurrentes, ou comportement suicidaire de n’importe quel type.
4. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer (signalée par le sujet ou observée par les autres), se
manifestant, par exemple, par une indécision ou des hésitations.
5. Modification de l’activité psychomotrice, caractérisée par une agitation ou un ralentissement
(signalés ou observés).
6. Perturbations du sommeil de n’importe quel type.
7. Modification de l’appétit (diminution ou augmentation) avec variation pondérale correspondante
Tableau 2. Symptômes présents lors d’un épisode dépressif caractérisé d’après le NHS Choices,
2014 (11)
Remarques
Le groupe de travail note l’intérêt de souligner les expressions somatiques des états dépressifs.
Le groupe de travail rappelle l’importance d’évaluer les troubles de la sexualité.
Les recommandations françaises de la Haute Autorité de Santé (HAS) (10).
Selon les recommandations de 2014, d’autres spécifications de l’épisode dépressif sont possibles.
Se référer également à l’annexe 4.
La spécification « anxieuse » correspond à au moins deux symptômes parmi : sensation de
crispation, de tension ou de manque de repos, difficulté de concentration liée à l’inquiétude, crainte
qu’une catastrophe est sur le point de se produire, crainte de perdre le contrôle de soi.
La spécification « avec traits mixtes » correspond à la présence d’au moins trois symptômes
maniaques/hypomaniaques présents de manière continue :
élation de l’humeur ;
exaltation de l’estime de soi ou idées de grandeur ;
logorrhée, fuite des idées ou sensation d’accélération de la pensée ;
augmentation de l’énergie ou de l’activité ;
augmentation des activités à risque ;
La spécification d’atypicité correspond à une réactivité de l’humeur (critère A), et la présence d’au
moins deux des symptômes suivants (critère B) :
une augmentation de l’appétit ou une prise de poids ;
une hypersomnie ;
une impression de membres en plomb et la présence régulière, au long court, d’une sensibilité
extrême au rejet dans les relations interpersonnelles.
Le DSM-IV-TR précise que les caractéristiques mélancoliques sont le plus souvent chez les sujets
âgés (20).
Les recommandations britanniques du National Institute for Health and Clinical Excellence
(NICE) (12).
Ces recommandations de 2009 concernent les personnes dont la dépression est diagnostiquée en
premier recours.
Il s’agit d’une mise à jour des recommandations précédentes concernant l’identification, le traite-
ment et le suivi de la dépression chez les adultes âgés de 18 ans et plus, en premier et second
recours.
Le constat à l’origine de cette recommandation est le suivant : les systèmes de diagnostic actuels
ne prennent pas en considération un large éventail de facteurs biologiques, psychologiques et
sociaux, ce qui a un impact notable sur l’évolution de la dépression et la réponse au traitement. La
dépression est un diagnostic large et hétérogène.
Le symptôme principal est l’humeur dépressive et/ou la perte de plaisir dans la plupart des activi-
tés.
La sévérité du trouble est déterminée à la fois par le nombre et la gravité des symptômes, ainsi
que l’impact sur le fonctionnement.
Un diagnostic formel, à partir de la CIM-10, requiert la présence d’au moins quatre symptômes sur
les dix qui sont proposés, tandis que le DSM- IV en nécessite cinq sur neuf pour poser le diagnos-
tic de dépression caractérisée.
Dans tous les cas, les symptômes doivent être présents durant une période minimum de deux
semaines, et chacun d’entre eux à un certain degré de sévérité, presque tous les jours.
Ces deux classifications exigent la présence d’au moins un symptôme clef pour le DSM- IV ou
deux symptômes clefs pour le CIM-10 pour établir le diagnostic d’épisode dépressif caractérisé :
baisse de l’humeur ;
perte d’intérêt ou de plaisir ;
diminution de l’énergie.
Tableau 3. Diagnostic des symptômes dépressifs selon la CIM-10 d’après Härter et al., 2010 (15)
Les symptômes doivent être présents au minimum deux semaines. Doivent être
présents :
Au moins deux symptômes principaux : Au moins deux des autres symptômes :
humeur dépressive ; concentration et attention réduite ;
perte d’intérêt, abattement ; diminution de l’estime de soi et de la
perte d’énergie, augmentation de la fatigabilité. confiance en soi ;
sentiment de culpabilité et d’inutilité ;
perspectives négatives et pessimistes pour
le futur ;
idées et comportement suicidaires ;
troubles du sommeil ;
perte d’appétit.
Tableau 4. Sévérité des symptômes dépressifs selon la CIM-10 d’après Härter et al., 2010 (15)
Symptômes dépressifs
2 2 3
principaux
Les recommandations nord américaines de l’U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF)
(16). Ces recommandations indiquent en 2009 :
Concernant un épisode dépressif, les personnes ayant un risque élevé de dépression sont consi-
dérées comme étant à risque durant toute leur vie.
Les groupes ayant un risque élevé de dépression incluent les personnes :
avec un autre trouble psychiatrique, incluant les abus de substances ;
avec des antécédents familiaux de dépression ;
ayant une maladie chronique ;
au chômage, ou ayant un statut socio-économique faible.
Les femmes présentent un risque supérieur de dépression par rapport aux hommes.
Les symptômes dépressifs significatifs sont associés à des événements de la vie courante chez
les adultes âgés, incluant :
les affections médicales ;
le déclin cognitif ;
le deuil ;
et le placement en institution ou maison de retraite.
Cependant, la présence seule de facteurs de risque ne suffit pas à différencier un patient dépressif
d’un patient non-dépressif.
Les recommandations canadiennes de l’Institut national de santé publique du Québec
(INSPQ) (17). Les recommandations, en 2014, préconisent d’utiliser le DSM IV-TR et indiquent :
La dépression est un trouble de l’humeur qui se caractérise par une humeur triste ou une perte
d’intérêt ou de plaisir généralisée, survenant presque tous les jours pendant au moins deux se-
maines. Les symptômes empêchent la personne d’accomplir ses activités quotidiennes. La sévéri-
té des symptômes de la dépression est variable.
La dépression mineure comporte moins de symptômes que la dépression caractérisée, mais dans
les deux cas, les symptômes causent une détresse significative à la personne.
Les recommandations nord américaines du Department of Veterans Affairs (DVA) (18). Ces
recommandations indiquent en 2009 :
L’épisode dépressif caractérisé est diagnostiqué lorsqu’une baisse de l’humeur persistante et une
absence d’affects positifs sont accompagnés d’un certain nombre de symptômes.
Épisode dépressif sévère
Les cas de patients présentant des symptômes plus sévères et une présentation atypique, y
compris un ralentissement moteur ou une agitation marqués, ainsi que de nombreux symptômes
somatiques sont souvent associés à une dépression mélancolique ou à une dépression avec
mélancolie.
Les personnes souffrant de dépression sévère peuvent aussi développer des symptômes
psychotiques (hallucinations ou délires), le plus souvent avec un thème congruent à l’humeur
négative, à l’auto-accusation et aux émotions négatives typiquement présents dans un épisode
dépressif caractérisé, bien que certains autres puissent développer des symptômes psychotiques
non liés à l’humeur du patient. Dans ce dernier cas, ces symptômes non-congruents à l’humeur
peuvent être difficiles à distinguer de ceux qui se manifestent dans d’autres psychoses telles que
la schizophrénie.
Les recommandations de l’International Consensus Group on Depression (ICGD) (19). Ces
recommandations indiquent en 2010 :
L’évaluation du diagnostic d’un épisode dépressif caractérisé doit systématiquement utiliser les
critères diagnostiques définis par le DSM -IV TR, ou par la Classification internationale des mala-
dies (CIM-10).
Classification du DSM (3, 4, 20)
La définition de l’épisode dépressif caractérisé selon la traduction française du DSM-5 (3) est
présentée dans le tableau ci-dessous.
Tableau 6. Critères diagnostiques d’un épisode dépressif caractérisé d’après le DSM-5 (3)
A : au moins cinq des symptômes suivants sont présents pendant une même période d’une durée de deux
semaines et représentent un changement par rapport au fonctionnement antérieur ; au moins un des
symptômes est soit [1] une humeur dépressive, soit [2] une perte d’intérêt ou de plaisir.
NB : Ne pas inclure les symptômes qui sont clairement imputables à une autre affection médicale.
1. Humeur dépressive présente pratiquement toute la journée, presque tous les jours, signalée par la
personne (ex. : se sent triste, vide ou sans espoir) ou observée par les autres (ex. : pleure). (NB :
éventuellement irritabilité chez l’enfant ou l’adolescent).
2. Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir pour toutes ou presque toutes les activités, quasiment toute
la journée, presque tous les jours (signalée par la personne ou observée par les autres).
3. Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime (ex : modification du poids corporel excédant
5 % en un mois) ou diminution ou augmentation de l’appétit presque tous les jours. (NB : chez l’enfant,
prendre en compte l’absence de prise de poids attendue).
5. Agitation ou ralentissement psychomoteur presque tous les jours (constaté par les autres, non limité à un
sentiment subjectif de fébrilité ou de ralentissement).
7. Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (qui peut être délirante) presque
tous les jours (pas seulement se reprocher ou se sentir coupable d’être malade).
8. Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision, presque tous les jours (signalée par le
sujet ou observée par les autres).
9. Pensées de mort récurrentes (pas seulement une peur de mourir), idées suicidaires récurrentes sans plan
précis, tentative de suicide ou plan précis de pour se suicider.
B. Les symptômes induisent une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement
social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
C. L’épisode n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance ou à une autre affection
médicale.
NB : Les réponses à une perte significative (ex. : deuil, ruine, perte(s) au cours d’une catastrophe naturelle,
maladie grave ou handicap) peuvent comprendre des sentiments de tristesse intense, des ruminations à
propos de la perte, une insomnie, une perte d’appétit et une perte de poids, symptômes inclus dans le critère
A et évoquant un épisode dépressif. Bien que ces symptômes puissent être compréhensibles ou jugés
appropriés en regard de la perte, la présence d’un épisode dépressif caractérisé, en plus de la réponse
normale à une perte importante, doit être considérée attentivement. Cette décision fait appel au jugement
clinique qui tiendra compte des antécédents de la personne et des normes culturelles de l’expression de la
souffrance dans un contexte de perte.
D. La survenue de l’épisode dépressif caractérisé n’est pas mieux expliquée par un trouble schizoaffectif,
une schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble délirant ou d’autres troubles spécifiés ou non
spécifiés du spectre de la schizophrénie, ou d’autres troubles psychotiques.
Spécifier si :
En rémission partielle : Certains des symptômes du dernier épisode dépressif caractérisé sont présents mais
les critères complets ne sont pas remplis, ou il existe une période d’une durée inférieure à deux mois sans
aucun symptôme significatif d’un épisode dépressif caractérisé persistant après la fin de la période.
En rémission complète : Il n’existe aucun signe ou symptôme significatif de l’affection depuis deux mois.
Pour qu’un épisode soit considéré comme récurrent, il doit y avoir un intervalle d’au moins deux mois
consécutifs entre des épisodes distincts, au cours duquel les critères d’un épisode dépressif caractérisé ne
sont pas remplis.
Le trouble dépressif peut être négligé chez la personne âgée si le diagnostic d'épisode dépressif
caractérisé se fonde uniquement sur les critères proposés par la CIM -10 ou le DSM-IV. Les symp-
tômes suggérant un épisode dépressif caractérisé chez la personne âgée comprennent :
un ralentissement psychomoteur ;
une faible concentration ;
une constipation ;
un état de santé perçu comme déficient ;
des symptômes anxieux importants ;
des déficits cognitifs ;
d'importants symptômes somatiques.
Les recommandations françaises de l’Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en
santé (Anaes) (1). Ces recommandations indiquent en 2002 :
Chez le sujet âgé, le diagnostic d’un épisode dépressif est souvent difficile du fait de plaintes
somatiques, d’un tableau pauci-symptomatique, ou pseudo-démentiel.
La dépression est particulièrement fréquente au stade préclinique de la maladie d’Alzheimer.
Toute dépression chez le sujet âgé comporte un risque suicidaire élevé.
Remarque du groupe de travail
Un épisode dépressif peut inaugurer une maladie neuro-dégénérative.
► Revue de littérature
Revue de la littérature de Rodda et al. de 2011 (24).
Les principaux facteurs de risque pour une dépression à un âge avancé sont selon des études
portant sur d’importantes populations :
une maladie physique concomitante ;
une altération cognitive ;
une altération fonctionnelle ;
un manque ou une perte de contacts sociaux ;
et des antécédents de dépression.
L’évaluation du risque est importante face à tout cas psychiatrique, et chez les patients dépressifs
le domaine principal de risque est le suicide.
Des études comparatives rigoureuses ont identifié certains facteurs-clés pour le risque suicidaire
chez la personne âgée, présentés ci-dessous :
âge avancé ;
sexe masculin ;
isolement social ;
deuil ;
antécédents de tentatives ;
existence d’une planification de suicide ;
maladie chronique douloureuse ou handicap ;
utilisation de substances toxiques (alcool, drogue) ;
troubles du sommeil.
Les patients âgés présentent souvent des symptômes qui ne correspondent pas aux critères d’un
épisode dépressif mais qui sont néanmoins importants d’un point de vue clinique.
Revue systématique de l’Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) de 2009 (25).
La dépression peut être particulièrement difficile à identifier chez une personne âgée, et la charge
de diagnostiquer une dépression reviendra souvent aux soignants en premier recours.
Le diagnostic est compliqué à poser car certaines maladies ou médicaments peuvent entraîner
des symptômes dépressifs tels que :
la perte de poids ou les modifications de l'appétit ;
le ralentissement psychomoteur ;
la perte d'énergie ou fatigue, insomnie ou hypersomnie ;
et les difficultés de concentration.
Les symptômes dépressifs d'humeur triste et de sentiment de culpabilité ont tendance à être moins
visibles chez les personnes âgées dépressives, dont les plaintes auront tendance à concerner le
domaine somatique.
La dépression chez la personne âgée est d'autant plus compliquée à diagnostiquer en raison de la
fréquence élevée de comorbidité de maladies, incluant le cancer, des maladies cardio-vasculaires,
des troubles neurologiques, des perturbations métaboliques, l'arthrite, et des pertes de sensibilité.
Exclusion du deuil
Dans le DSM IV-TR (20), il existait un critère d’exclusion pour l’épisode dépressif caractérisé qui
concernait des symptômes dépressifs durant moins de deux mois et faisant suite au décès d’un
proche (personne aimée).
Selon la revue publiée par l’American Psychiatric Association, en 2013, cette exclusion est omise
dans le DSM-5 pour plusieurs raisons (27).
La première est de supprimer l’idée que le processus de deuil ne dure que deux mois, alors
que les médecins et spécialistes du deuil reconnaissent que sa durée est plutôt d’un an ou
deux.
La seconde raison est que le deuil est reconnu comme un important facteur de stress
psychosocial qui peut précipiter un épisode dépressif caractérisé chez une personne
vulnérable, débutant habituellement peu après la perte.
Quand un épisode dépressif caractérisé survient dans le contexte d’un deuil, il augmente le
risque de souffrance, le sentiment de dévalorisation, l’idéation suicidaire, une moins bonne
santé physique, une dégradation du fonctionnement interpersonnel et professionnel, et un
risque augmenté de deuil compliqué, qui est désormais défini à l’aide de critères explicites
dans le DSM-5.
Troisièmement, un épisode dépressif caractérisé relatif à un deuil est plus susceptible de se
produire chez les personnes présentant personnellement ou dans leur famille des antécédents
d’épisode dépressif caractérisé. Cela est influencé par la génétique, et est associé à des traits
de personnalité similaires, des modèles/tendances de comorbidité, des risques de chronicité
et/ou une récidive d’épisode dépressif caractérisé sans rapport avec un deuil.
Dans les critères de l’épisode dépressif caractérisé, une note en bas de page détaillée a
remplacé la simple exclusion proposée par le DSM-IV, afin d’aider les cliniciens à distinguer les
symptômes caractéristiques du deuil de ceux d’un épisode dépressif caractérisé.
Avis des experts du groupe de travail de l’American Psychiatric Association (APA) ayant
collaboré à la rédaction du DSM-5 en 2012 (28).
Le deuil, qui jusque-là était un critère d’exclusion du diagnostic de dépression, figure dorénavant
dans le DSM-5 sous les termes suivants :
La réponse normale et attendue après une perte significative (deuil, chômage, banqueroute finan-
cière, catastrophe naturelle) incluant des sentiments de tristesse intense, des ruminations au sujet
de la perte, insomnies, diminution de l’appétit et perte de poids, peut ressembler à un épisode
dépressif.
La présence de symptômes tels que : sentiment d’inutilité, idées suicidaires (autres que le souhait
de rejoindre un proche décédé), un retard psychomoteur, et une altération sévère du fonctionne-
ment global suggèrent la présence d’un épisode dépressif caractérisé en addition à la réponse
normale à une perte significative.
La CIM-10 (2), reconnue par la psychiatrie française, est utilisée pour les échanges internationaux,
tandis que le DSM-IV sert surtout aux études épidémiologiques et aux essais thérapeutiques.
Le DSM IV-TR (20) est également la seule classification internationale qui propose une définition
des dépressions chroniques et de la dépression saisonnière.
Méta-analyse de Mitchell et al. de 2009 (29). Concernant l'épisode dépressif caractérisé ni les
symptômes requis, ni la durée de l'épisode (deux semaines) mentionnés dans le DSM-IV n'ont été
modifiés dans le DSM-5.
Revue de la littérature de Stein et al. de 2013 (30).
La Classification internationale des maladies est le système de classification médicale le plus utili-
sé au monde (2).
La CIM-10 (2) offre aux cliniciens à travers le monde un système de classification gratuit et acces-
sible qui peut être utilisé avec une certaine facilité par des soignants qui ne sont pas spécialistes
de la santé mentale, certains d'entre eux travaillant dans des établissements de soins de santé
dans des pays à revenus faibles ou moyens.
Une classification simple a son importance dans le diagnostic des maladies mentales, ainsi que
dans la considération des lacunes d'une approche globale.
Le processus de révision du DSM-5 (4) a fourni l'occasion de repenser le système de classification
des diagnostics. Plusieurs propositions ont été avancées, notamment de nouvelles approches
concernant la structure générale, et une plus grande importance donnée aux dimensions par rap-
port aux catégories.
Le DSM-5 n'a pas mis en œuvre un changement de paradigme, mais il a opéré un changement
graduel dans l'ensemble de la structure, et dans les critères diagnostiques pour certaines catégo-
ries.
De nombreuses publications traitant du DSM-5 ont été publiées depuis sa parution,
certaines le critiquant, par exemple :
Avis d’expert de Watts de 2012 (31). L’avis précise sur la limite entre deuil et dépression :
Le projet du DSM-5 est de retirer l'exclusion du deuil. « Ce que beaucoup voient comme une réac-
tion normale à la mort d'une personne chère serait maintenant étiqueté comme un trouble dépres-
sif ». Le risque est de stigmatiser et d'isoler davantage de comportements en les considérant
comme des pathologies.
D’autres publications ont soutenu la version du DSM-5, par exemple :
Avis d'experts en santé mentale de Nemeroff et al. de 2013 (32).
Le reproche fait au DSM-5 a été de retirer le deuil des critères d'exclusion d'un épisode dépressif
caractérisé.
Selon les auteurs, face à la crainte que de nombreuses personnes subissant un deuil récent puis-
sent être diagnostiquées à tort comme dépressives, il est rappelé que chaque personne devra
remplir les critères d'un épisode dépressif, y compris l'atteinte fonctionnelle dans des domaines
tels que la vie professionnelle ou sociale, et parce qu'aucun médecin cliniquement compétent ne
poserait ce diagnostic à tort.
Remarque
Les recommandations n’ont pas pour objectif l’évaluation du DSM-5, ni de statuer sur ses éven-
tuelles controverses. L’évaluation du DSM-5 nécessiterait de faire une recherche de la littérature
adaptée et la création d’un groupe de travail spécifique.
Il est proposé que cette question ne soit donc pas abordée par les recommandations.
Le groupe de travail remarque que dans le DSM-5, le deuil ne concerne pas seulement la perte
d’un être cher. Il n’est pas possible d’exclure a priori un épisode dépressif chez une personne
endeuillée. Cette question sera abordée dans la question traitant de la prise en charge thérapeu-
tique.
► Conclusion générale sur les définitions de l’épisode dépressif
Toutes les recommandations définissent un épisode dépressif caractérisé à partir des critères
diagnostiques de la CIM-10, du DSM-IV ou du DSM-5.
La classification de référence au niveau mondial est la CIM-10 de l’OMS. Une autre classification
est utilisée en clinique et à des fins de recherche (DSM- IV, DSM-5).
Dans tous les cas, les symptômes doivent être présents durant une période minimum de deux
semaines, et chacun d’entre eux à un certain degré de sévérité, presque tous les jours.
Ces symptômes doivent avoir représenté un changement par rapport au fonctionnement antérieur
(professionnel, social, familial).
Les symptômes induisent une détresse significative.
L'épisode dépressif doit durer 15 jours au minimum d'après toutes les recommandations.
Les deux classifications (DSM et CIM) requièrent une durée de l'épisode supérieure à 15 jours. Le
deuil était un critère d'exclusion de l'épisode dépressif caractérisé dans la CIM-10 et le DSM-IV ;
dans le DSM-5, ce n'est plus le cas. Le patient doit toutefois présenter les autres symptômes
obligatoires.
Tableau 7. Comparaison des symptômes de l’épisode dépressif d’après la classification CIM-10 (2) et
les classifications DSM-IV-TR et DSM-5 (20, 33)
La présence d’au moins un des sept symptômes Et parmi les autres symptômes suivants :
suivants :
fatigue ou perte d’énergie ;
perte de la confiance en soi ou de l’estime de sentiment de dévalorisation ou culpabilité excessive ;
soi ; pensées de mort, idées suicidaires ;
sentiments injustifiés de culpabilité excessive ou difficultés de l’aptitude à penser, de concentration ou
inappropriée ; d’indécision ;
pensées de mort ou idées suicidaires agitation ou ralentissement psychomoteur ;
récurrentes, ou comportement suicidaire de insomnie ou hypersomnie ;
n’importe quel type ; diminution ou augmentation de l'appétit ou du poids.
diminution de l’aptitude à penser ou a se
concentrer ;
modification de l’activité psychomotrice
(agitation ou ralentissement) ;
perturbation du sommeil de n’importe quel type ;
modification de l’appétit ou du poids (diminution
ou augmentation) avec variation pondérale.
La réaction à une perte significative (p. ex. décès, ruine financière, perte secondaire à une catas-
trophe naturelle, affection médicale ou handicap sévères) peut inclure :
une tristesse intense ;
des ruminations au sujet de cette perte ;
une insomnie ;
une perte d’appétit et une perte de poids (notées au niveau du critère A) ;
et peut ressembler à un épisode dépressif.
Chez le sujet âgé :
La dépression est particulièrement fréquente au stade préclinique de certaines maladies neuro-
dégénératives (Alzheimer, Parkinson).
Toute dépression chez le sujet âgé comporte un risque suicidaire plus élevé.
Des études comparatives rigoureuses ont identifié certains facteurs-clés pour le risque suicidaire
chez la personne âgée, présentés ci-dessous :
âge avancé ;
sexe masculin ;
isolement social ;
deuil ;
antécédents de tentatives de suicide ;
existence d’une planification de suicide ;
maladie chronique douloureuse ou handicap ;
utilisation de substances toxiques (alcool, drogue) ;
troubles du sommeil.
Le PHQ, selon Spitzer et al. (40), est développé en 1999 à partir du Primary Care Evaluation of
Mental Disorders (PRIME-MD), outil développé et validé dans les années 1990 pour diagnostiquer,
selon les critères du DSM-IV, cinq types de troubles mentaux (la dépression, l’anxiété, les troubles
somatoformes, l’alcoolisme et les troubles alimentaires).
Le PHQ comporte trois modules qui concernent spécifiquement l’anxiété, les troubles somatiques
et la dépression.
Ces trois modules peuvent être utilisés de façon indépendante. Le PHQ-9 est le module qui con-
cerne la dépression, il comporte neuf items (41). Le PHQ-2 est constitué des deux premiers items
du PHQ-9 (42).
Il s’agit d’un auto-questionnaire. L’âge de la population cible est ≥18 ans.
Dans ce questionnaire, le sujet estime la fréquence d’une symptomatologie au cours des deux
semaines précédentes.
Concernant le principe de cotation du questionnaire :
Chaque item du PHQ-9 est coté :
0 (jamais) ;
1 (plusieurs jours) ;
2 (plus de la moitié du temps) ;
ou 3 (presque tous les jours).
Le résultat au PHQ-9 est analysé par un algorithme ou par le calcul d’un score.
Pour l’algorithme, le diagnostic de dépression caractérisée est établi si les réponses sont « plus de
la moitié des jours » aux items « a » ou «b» et à cinq des items de « a » à « i », sachant que l’item
« i » doit être comptabilisé pour toute réponse différente de « jamais ».
Le score du PHQ-9 est la somme des cotations et varie de 0 à 27. Le score du PHQ-2 varie de 0 à
6.
Les seuils du questionnaire :
Un score au PHQ-9 ≥ 5 définit une dépression qui est qualifiée de :
légère (score <10), modérée (score de 10 à 14) ;
modérément sévère (score de 15 à 19) ;
ou sévère (score ≥20) (41).
Le PHQ est présenté dans l’annexe 5 de l’argumentaire.
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (11) indiquent
en 2014 :
Envisager l’utilisation de questionnaire tel que le PHQ-9 pour détecter la dépression.
Les recommandations canadiennes du Guidelines and Protocols Advisory Committee
(GPAC) (34). Ces recommandations indiquent en 2013 :
Concernant un épisode dépressif en premier recours, chez des patients adultes (femmes en-
ceintes exclues) âgés de 19 à 65 ans, le GPAC recommande de dépister les patients qui présen-
tent les symptômes d’un épisode dépressif caractérisé.
Certains patients vont présenter des symptômes somatiques.
Cette recommandation préconise l’utilisation de l’outil de dépistage comportant deux questions
rapides :
Durant le mois écoulé :
avez-vous perdu de l’intérêt ou du plaisir dans des choses que vous appréciez de faire
habituellement ?
vous êtes-vous senti triste, faible, déprimé ou sans espoir ?
La réponse OUI à l’une de ces deux questions requiert une évaluation plus détaillée de l’épisode
dépressif.
Le GPAC recommande également d’utiliser le PHQ-9 pour aider à poser le diagnostic de dépres-
sion caractérisée.
Les recommandations canadiennes de l’Institut national de santé publique du Québec
(INSPQ) (35). Ces recommandations indiquent en 2012 :
Le PHQ-9 est recommandé pour préciser la présence de symptômes dépressifs.
Les recommandations du Singapore Ministry of Health (SMoH) (36). Ces recommandations
précisent en 2012 :
Le PHQ-9 peut être utilisé pour détecter la dépression en soins de premier recours.
Les recommandations nord américaines de l’Institute for Clinical Systems Improvement
(ICSI) (37).
Ces recommandations indiquent en 2012 :
Des outils valides et fiables peuvent aider le clinicien à identifier une dépression caractérisée.
Des outils de détection doivent être utilisés pour améliorer le diagnostic mais ne peuvent pas
remplacer l’entretien clinique.
Le PHQ-2 ou le PHQ-9 peuvent être utilisés pour la détection de la dépression.
Utiliser le PHQ-2 en dépistage de routine. Si la réponse est « oui » à une des questions, faire
compléter le PHQ-9.
Les recommandations du Singapore Ministry of Health (SMoH) (13).
Ces recommandations indiquent, en 2011, que le PHQ-9 peut être utilisé pour détecter la dépres-
sion en soins de premier recours.
Les recommandations nord-américaines de l’US Preventive Services Task Force (USPSTF)
(16).
L’USPSTF recommande, en 2009, le dépistage de la dépression chez les adultes lorsqu’il existe
un service de soins en place pour assurer un diagnostic adéquat, un traitement efficace et un suivi
(Recommandation de niveau B).
L’USPSTF a trouvé des données valables prouvant que le dépistage permet l’identification précise
des patients déprimés en soins de premier recours. L'USPSTF n’a pas trouvé de données prou-
vant que le dépistage de la dépression chez les adultes ou les personnes âgées soit domma-
geable.
Dans le cas de l’épisode dépressif caractérisé, l’USPSTF indique que le dépistage de routine est
un mécanisme important pour réduire la morbidité et la mortalité. Les troubles dépressifs sont très
fréquents et souvent ne sont pas détectés, à moins que des efforts de dépistage automatique ne
soient entrepris.
Des outils rapides, par exemple le PHQ-2, ont une performance comparable aux échelles plus
longues comme le PHQ-9.
Bien que les questionnaires d’évaluation de la dépression aient des performances assez mau-
vaises chez les adultes de plus de 75 ans, la performance suffit à améliorer la reconnaissance de
la dépression en premier recours.
Les recommandations canadiennes du Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments
(CANMAT) (26).
Les recommandations indiquent en 2009 :
Si le clinicien choisi d’utiliser un outil de mesure pour une recherche de cas, et pour le dépistage
de la dépression caractérisée, des outils tels que le PHQ-9 sont disponibles.
Les recommandations nord américaines du Department of Veterans Affairs (DVA) (18). Les
recommandations préconisent en 2009 :
Le PHQ-2 doit être complété annuellement chez tous les patients vus en soins de premiers re-
cours (grade A).
Les patients qui sont détectés positifs au PHQ-2 doivent avoir à la fois :
une évaluation documentée par un questionnaire quantitatif pour mieux évaluer si le patient a
suffisamment de symptômes pour avoir ce diagnostic de dépression caractérisée ;
et un entretien clinique qui inclut le risque suicidaire (grade B).
Le patient ayant une affection médicale présente un risque élevé de dépression. Chez de tels
patients, le clinicien doit prendre en compte ce risque de dépression et utiliser un outil de diagnos-
tic tel que le PHQ-9 en cas de suspicion d’un épisode dépressif (grade I).
Le PHQ-9 doit être administré lors de l'évaluation initiale aux patients :
qui ont un dépistage positive pour la dépression ;
ou pour lesquels une dépression est suspectée.
Pour diagnostiquer une dépression selon les critères du DSM-IV-TR, le PHQ-9 doit être utilisé en
association avec un entretien clinique pour obtenir les informations nécessaires qui sont requises
concernant :
les symptômes ;
leur sévérité ;
et l’effet du fonctionnement quotidien.
Les recommandations néozélandaises du New Zealand Guidelines Group (NZGG) (38). Les
recommandations indiquent en 2008 :
Des outils concis sont des aides optionnelles pour un usage par les médecins de soins de premier
recours comme un complément à l’évaluation clinique. Le PHQ-9 est un exemple de ces outils
concis.
Les recommandations allemandes de Härter et al. (15). Les recommandations indiquent en
2010 :
Les questionnaires de dépistage sont utiles pour préciser le diagnostic.
Les patients peuvent être évalués à l’aide des deux questions suivantes :
durant le mois écoulé, vous êtes-vous souvent senti(e) abattu(e), triste, inquiet(e) ou
désespéré(e) ?
durant le mois écoulé, avez-vous été moins enclin à poursuivre des activités ou apprécier des
choses que vous appréciez habituellement ?
► Étude randomisée
Une étude contrôlée randomisée multicentrique concernant le dépistage de la dépression en soins
primaires, a été réalisée en Nouvelle Zélande. Cette étude, qui a inclus 2 642 sujets (163
dépressions caractérisées), publiée en 2010 par Arroll et al. (39), a pour objectif d’évaluer la
validité du PHQ-9 et du PHQ-2 pour identifier une dépression caractérisée en soins de premier
recours.
Méthodes de l’étude
Les participants d’un âge moyen de 49 ans sont recrutés en médecine générale selon les critères
d’inclusion suivants :
âge ≥ 16 ans, ne souffrant pas de :
traumatisme crânien,
démence,
d’affection en phase terminale,
ni d’intoxication.
Le remplissage du PHQ-9 ou d’un autre questionnaire (deux autres questionnaires possibles) est
décidé de façon aléatoire.
Le diagnostic de référence de dépression caractérisée est établi à l’aide du Composite
International Diagnostic Interview (CIDI) en utilisant les critères du DSM-IV. Ce diagnostic de
référence est réalisé en aveugle du type de questionnaire complété.
Résultats
Les tableaux ci-dessous présentent, pour différents seuils du PHQ-2 et du PHQ-9, la sensibilité, la
spécificité et d’autres indicateurs de leur validité diagnostique.
Tableau 8. Validité du PHQ-2 comparé au CIDI et probabilités post-test d’après Arroll et al., 2010 (39)
Tableau 9. Validité du PHQ-9 comparé au CIDI et probabilités post-test d’après Arroll et al., 2010 (39)
≥9 95 84 6,0
≥ 10 88 88 7,1
≥ 11 83 89 7,8
≥ 12 83 92 10,2
≥ 13 78 93 11,1
≥ 14 73 94 12,0
≥ 15 68 95 13,6
Conclusion
Selon les auteurs, le PHQ-9 est un outil valide pour le diagnostic de dépression caractérisée (41).
Le PHQ-2 est un outil attractif pour la détection de la dépression, compte tenu de sa validité de
critère (42). Cette étude est de niveau de preuve 3.
Étude de Löwe et al. de 2004 (43)
Cette étude contrôlée non randomisée réalisée en Allemagne, incluant 501 sujets a été publiée en
2004 par Löwe et al.
Cette étude compare les capacités diagnostiques pour une dépression caractérisée, du PHQ-9, du
Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS), du Well Being Index-5 (WBI-5) et du diagnostic
établi par un médecin non psychiatre.
Méthodes de l’étude
Les participants (moyenne d’âge 41,7±13,8 ans) sont recrutés en consultation d’un centre
hospitalier universitaire y compris en consultation de médecine psychosomatique (395 sujets) ou
dans 12 cabinets de médecine générale (106 sujets).
Le jour de la consultation, le médecin traitant formule son diagnostic psychiatrique (diagnostic
médecin) en aveugle des résultats des autres évaluations (outil utilisé pour le diagnostic de réfé-
rence, Patient Health Questionnaire-9, Hospital Anxiety and Depression Scale et Well Being Index-
5). Pour être représentatifs de médecins qui n’ont pas de formation spécialisée en psychiatrie, les
diagnostics formulés par les médecins de la consultation de médecine psychosomatique sont
exclus de l’analyse concernant le diagnostic médecin.
Le seul critère d’inclusion est l’âge ≥ 18 ans. Le diagnostic de référence de dépression caractéri-
sée est basé sur le Structured Clinical Interview pour la DSM-IV et réalisé en aveugle des ques-
tionnaires et du diagnostic du médecin.
Le Structured Clinical Interview est administré par quatre cotateurs formés (coefficient Kappa de
0,88 IC95 % = 0,47-1,0 pour la fiabilité inter juge).
Résultats
L’aire sous la courbe ROC du PHQ-9 est de 0,95 ± 0,01. Elle est supérieure à celle obtenue avec
le HADS (0,89±0,02 p=0,001) et le WBI-5 (0,91 ± 0,01 p = 0,017).
L’AUC du diagnostic du médecin ne peut pas être estimée parce qu’il y a une seule sensibilité et
une seule spécificité pour ce diagnostic qui n’a pas « différentes valeurs de seuil », contrairement
à ce qui est possible avec le score des échelles.
Un score du PHQ-9 ≥9 est le seuil recommandé pour une sensibilité maximale de 98 % et une
spécificité ≥ 75 %.
Un score du PHQ-9 ≥11 est le seuil recommandé pour un indice de Youden maximal (précision
maximale). Il permet une sensibilité de 88 % et une spécificité de 87 %.
Le diagnostic du médecin présente une plus faible sensibilité (40 %).
Le tableau ci-dessous présente les performances diagnostiques du PHQ-9 qui n’est pas significati-
vement différentes de celles des autres questionnaires, mais sont supérieures à celles du diagnos-
tic du médecin.
HADS : Hospital Anxiety and Depression Scale ; WBI-5 : Well Being Index-5 ; Youden : index de Youden = sensibilité +
spécificité -1) ; * : seuil recommandé pour une sensibilité maximale et une spécificité ≥ 75 %. ** : seuil recommandé pour
+
un index de Youden maximal ; : exclusion des diagnostics faits par des médecins formés en psychiatrie ou exerçant en
médecine psychosomatique ; Kappa : coefficient Kappa de concordance.
Conclusion
Selon les auteurs, ces trois échelles montrent de bonnes performances pour détecter une
dépression. Ces résultats peuvent être une aide pour le choix de questionnaires et du seuil de leur
score. Cette étude est de niveau de preuve 3.
► Méta-analyses
Méta-analyse de Manea et al. de 2012 (45)
Une méta-analyse incluant 18 études a été publiée en 2012. Cette étude a pour objectif de :
estimer si un score de PHQ-9 ≥10 est le seuil optimal pour détecter une dépression ;
fournir des éclaircissements concernant l’usage approprié du PHQ-9, en raison de nombreux
contextes dans lesquels il est utilisé.
Méthode
La recherche de littérature est faite dans EMBASE, Medline, PsycINFO sur la période de 1999 à
août 2010. Les critères d’inclusion sont :
rapporter la précision du PHQ-9 pour le diagnostic de dépression caractérisée ;
fournir des données suffisantes pour établir des tableaux de contingence ;
définir la dépression caractérisée selon des critères standards tels que la CIM ou le DSM ;
utiliser un entretien structuré pour le diagnostic de dépression (par exemple le Structured
Clinical Interview for DSM Disorders).
C’est une méta-analyse bivariée. L’hétérogénéité des études, jugée sur la statistique I2, est quali-
fiée par les auteurs de faible (I2=25 %), modérée (I2=50 %) ou élevée (I2=75 %). Des facteurs
explicatifs d’hétérogénéité sont recherchés par une méta-régression.
A partir de 1 485 articles identifiés, 1 437 ne sont pas inclus, 48 sont analysés, 30 sont exclus
pour :
absence d’utilisation de différents seuils du PHQ-9 (n=10) ;
test de référence non précisé (n=5) ;
données insuffisantes (n=5 études) ;
modification du PHQ-9 ou du test de référence (n=3) ;
utilisation hors sujet du PHQ-9 (n=3) ;
méthodologie inacceptable (n=2) ;
qualité non évaluable (n=1) ;
données déjà publiées (n=1).
Les 18 études retenues (7 180 sujets, 927 cas de dépression caractérisée) sont réalisées en :
soins de premier recours (huit études) ;
milieu spécialisé (cinq études) ;
population générale (deux études) ;
ou dans un contexte mixte (consultation ou médecine familiale (trois études).
Dans les 18 études, tous les participants remplissent le PHQ-9. Le test de référence est complété
dans quatre études. Le score au PHQ-9 est déterminant pour passer le test de référence.
L’âge moyen varie de 24,8 à 71,4 ans. La prévalence de la dépression diagnostiquée par le test de
référence varie de 2,5 % à 37,5 %. L’hétérogénéité de ces 18 études est élevée (I2= 82,4 %).
Résultats
Concernant le seuil ≥10, qui est celui que les auteurs rapportent comme étant le plus souvent
recommandé, la méta-analyse inclut 16 études (5 782 sujets).
La sensibilité est de 85 % (IC95 %=75-91) et la spécificité est de 89 % (IC95 %=83-92).
L’hétérogénéité des études est élevée (I2= 82,4 %).
La méta-régression montre que seul le diagnostic de référence fait en aveugle est prédicteur d’une
hétérogénéité (p=0,032).
À la méta-analyse de six études (1 994 sujets) réalisées en soins de premier recours, la sensibilité
est de 89 % (IC95 %=66-97) et la spécificité de 88 % (IC95 %=80-93) avec une hétérogénéité des
études élevée (I2=84,7 %).
Concernant les autres seuils, le nombre d’études incluses dans la méta-analyse est variable. Pour
un seuil compris entre 8 et 11, la sensibilité et la spécificité ne sont pas significativement diffé-
rentes.
La spécificité varie de 73 % (IC95 %=63-82) pour un seuil de 7 à 96 % (IC à 95 %=94-97) pour un
seuil de 15.
Le seuil de 11 est celui que les auteurs indiquent comme ayant le meilleur équilibre entre la sensi-
bilité de 89 % (intervalle de confiance à 95 %=75-96) et la spécificité de 89 % (intervalle de con-
fiance à 95 %=79-94).
Le tableau ci-dessous présente les propriétés diagnostiques du PHQ-9 obtenus pour les différents
seuils.
n : nombre d’études incluses dans la méta-analyse ; N : nombre de participants ; Se : Sensibilité ; Sp : spécificité ; RVP :
ratio de vraisemblance positive ; RVN : ratio de vraisemblance négative ; OR : odds ratio de diagnostic.
Conclusion
La conclusion des auteurs est que le PHQ-9 a des propriétés diagnostiques acceptables pour
détecter une dépression caractérisée en utilisant, comme seuil, un score compris entre 8 et 11.
Commentaires
Cette méta-analyse de niveau de preuve 4 présente de nombreux biais. La sélection des études
est faite par un seul auteur.
L’hétérogénéité des 18 études incluses est importante. La méta-régression montre que seul un
diagnostic de référence non indépendant de celui du PHQ-9 contribue à cette hétérogénéité.
L’absence d’analyse de sensibilité prenant en compte ce résultat. L’hétérogénéité des études n’est
pas précisée pour les différents seuils évalués.
La comparaison des capacités diagnostiques selon les seuils est limitée par le fait que les études
incluses dans la méta-analyse de chaque seuil sont différentes.
Méta-analyse de Manea et al. de 2015 (46)
Une méta-analyse incluant 27 études et publiée, en 2015, par Manea et al., a pour objectif
d’évaluer les propriétés diagnostiques de l’algorithme du PHQ-9 et de les comparer directement à
celles du score du PHQ-9.
Méthodes
La recherche de la littérature est faite dans EMBASE, Medline et PsychINFO sur la période
s’étendant de 1999 à août 2013.
Les critères d’inclusion sont :
rapporter la précision du PHQ-9 pour le diagnostic de dépression caractérisée ;
fournir des données suffisantes pour établir des tableaux de contingence ;
définir la dépression caractérisée selon des critères standards tels que la CIM ou le DSM ;
utiliser un entretien structuré pour le diagnostic de dépression (par exemple le Structured
Clinical Interview for DSM Disorders).
La qualité des études est évaluée à l’aide du QUADAS II (47).
C’est une méta-analyse bivariée. L’hétérogénéité des études jugée sur la statistique I2, est quali-
fiée par les auteurs de faible (I2=25 %), modérée (I2=50 %) ou élevée (I2=75 %). Des facteurs
explicatifs d’hétérogénéité sont recherchés par une méta-régression.
Résultats
À partir de 4 513 citations, 64 études sont sélectionnées, 37 sont exclues :
pour algorithme non utilisé (n=26) ;
données insuffisantes (n=8) ;
publication dupliquée (n=2) ;
ou diagnostic de dépression caractérisée non individualisé (n=1).
Les 27 études retenues sont réalisées en soins de premiers recours (n=7), en hôpital (n=16), en
population générale (n=2) ou dans un contexte associant soins de premiers recours et consultation
externe (n=2).
Le nombre de participants varie de 50 à 3 000, la moyenne d’âge est de 37,5 ans à 75 ans. La
prévalence du diagnostic de dépression caractérisée de référence varie de 3,9 à 43,2 %. Concer-
nant les risques de biais dans ces études, le tableau ci-dessous indique qu’ils sont souvent élevés
ou difficiles à juger. Seules trois études ont un risque faible pour les quatre types de biais évalués.
Tableau 13. Risques de biais de 27 études incluses dans une méta-analyse qui estime les perfor-
mances diagnostiques de l’algorithme et du score du PHQ-9 d’après Manea et al., 2015 (46)
Risque de biais concernant
Sélection patients PHQ-9 Diagnostic de référence Chronologie et analyse
Faible 10 6 10 8
Élevé 9 0 1 16
Peu clair 8 21 16 3
Pour l’algorithme, la méta-analyse des 27 études donne une sensibilité de 58 %, une spécificité de
94 %. L’hétérogénéité des études est élevée (I2=83,6). A la méta-régression, seule la prévalence
de la dépression est un facteur explicatif de cette hétérogénéité (p=0,031).
La méta-analyse de sept études, réalisées en soins de premier recours, donne une sensibilité de
55 %, une spécificité de 96 %.
L’hétérogénéité des études est élevée (I2=82,2 %). Les résultats de ces méta-analyses sont préci-
sés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 14. Performances diagnostiques de l’algorithme du PHQ-9 estimée par la méta-analyse de
Manea et al., 2015 (46)
Se Sp RVP RVN OR
Méta-analyse
% (IC95 %) % (IC95 %) (IC95 %) (IC95 %) (IC95 %)
58 94 10,81 0,43 24,92
27 études
(50-66) (92-96) (7,87-14,86) (0,35-0,52) (16,73-37,12)
7 études
55 96 17,69 0,11 38,31
Soins de premier
(39–73) (94-98) (10,43-30,00) (0,32-0,65) (19,27-76,15)
recours
n : nombre d’études incluses dans la méta-analyse ; N : nombre de participants ; Se : Sensibilité ; Sp : spécificité ; RVP :
ratio de vraisemblance positive ; RVN : ratio de vraisemblance négative ; OR : odds ratio de diagnostic.
La méta-analyse, qui compare le score et l’algorithme du PHQ-9, inclut 13 études qui rapportent
ces deux types de cotation.
Ces études sont faites en soins de premier recours (n=3), à l’hôpital (n=8), en population générale
(n=1) ou dans un milieu mixte (n=14). L’hétérogénéité des études est modérée (I2=68,7 % pour
l’algorithme, I2=59,8 % pour le score total). Le tableau ci-dessous présente les résultats.
Conclusion
Selon les auteurs, l’algorithme du PHQ-9 a une sensibilité faible (53 %) et une spécificité élevée
(94 %). Le score du PHQ-9 ≥10 a de meilleures performances diagnostiques, notamment en ce qui
concerne la sensibilité (77 % pour la sensibilité et 85 % pour la spécificité).
Commentaires
Cette étude est de niveau de preuve 4. Cette méta-analyse présente de nombreux biais. Il y a
beaucoup d’incertitudes sur la qualité des études.
L’hétérogénéité des études est importante. La méta-régression montre que la prévalence de dé-
pression caractérisée contribue à cette hétérogénéité.
L’absence d’analyse prenant en compte ce résultat. Le biais de publication n’est pas évalué.
► Conclusion sur le PHQ
Selon une étude randomisée contrôlée, le score du PHQ-9 a de meilleures performances diagnos-
tiques que son algorithme.
La sensibilité reportée dans cette étude pour l’algorithme du PHQ-9, le score du PHQ-9 ≥10, et
pour le score de PHQ-2 ≥2, est respectivement de 45 %, 74 % et 86 %.
La spécificité observée pour l’algorithme du PHQ-9, le score de PHQ-9 ≥10 et pour le score de
PHQ-2 ≥2, est respectivement de 97 %, 91 % et 78 % (niveau de preuve 3) (39).
Dans une étude de très faible niveau de preuve, il a été observé de meilleures performances dia-
gnostiques pour le score du PHQ-9 ≥10 que pour l’algorithme du PHQ-9, notamment en ce qui
concerne la sensibilité (respectivement 77 % versus 53 %) (niveau de preuve 4) (46).
Le score du PHQ-9 a des performances diagnostiques comparables à celles d’autres question-
naires de dépression (Hospital Anxiety and Depression Scale et Well Being Index-5) (niveau de
preuve 3).
Ces performances sont meilleures que celles d’un diagnostic établi par un médecin non psychiatre
n’utilisant pas d’outil standardisé (niveau de preuve 3) (43).
Les recommandations allemandes de Härter et al. (15).
Les questionnaires de dépistage sont utiles pour préciser le diagnostic.
Les patients peuvent être évalués à l’aide des deux questions suivantes :
durant le mois écoulé, vous êtes-vous souvent senti(e) abattu(e), triste, inquiet(e) ou
désespéré(e) ?
durant le mois écoulé, avez-vous été moins enclin à poursuivre des activités ou apprécier des
choses que vous appréciez habituellement ?
Commentaire : pour certains patients, l’appropriation du diagnostic de dépression peut être aidée
par l’utilisation d’un auto-questionnaire.
Une 2e révision, plus importante, aboutit au Beck Depression Inventory-II (50) qui est publié en
1996.
Le Beck Depression Inventory-II est conçu pour mieux répondre aux critères diagnostiques du
DSM-IV.
Le Beck Depression Inventory comporte 21 items qui évaluent les domaines cognitif, affectif, les
symptômes somatiques et végétatifs.
Il s’agit d’un auto-questionnaire. L‘ âge de la population cible est ≥13 ans.
Dans ce questionnaire, le sujet estime la fréquence d’une symptomatologie au cours des deux
semaines précédentes.
Pour chaque item, le patient doit choisir une réponse parmi quatre phrases correspondant à un
degré d’intensité croissante.
Concernant le principe de cotation du questionnaire, chaque item est coté : 0, 1, 2, ou 3.
Le score au Beck Depression Inventory-IA ou Beck Depression Inventory-II est la somme de ces
cotations et varie de 0 à 63.
Les seuils du questionnaire :
un score de Beck Depression Inventory-II ≤13 indique l’absence de dépression ;
un score ≥ 14 indique une dépression qui est qualifiée de :
légère pour un score de 14 à 19,
modérée pour un score de 20 à 28,
ou sévère pour un score de score de 29 à 63 (49).
Une étude de cohorte prospective non randomisée, réalisée en Croatie, incluant 314 sujets, pu-
bliée en 2013 par Jaksic et al., évalue la validité diagnostique du Beck Depression Inventory-II en
soins de premier recours (48).
Méthode
Les 314 participants tous d’âge ≥ 25 ans (moyenne d’âge 55±12,9 ans) sont recrutés dans quatre
centres de santé de premier recours. Le diagnostic de référence de dépression caractérisée (52
sujets) est établi selon les critères du DSM-IV en se basant sur le Major Depression Inventory et le
Doctor’s Interview.
Résultats
L’aire sous la courbe ROC du Beck Depression Inventory-II est de 0,96 (IC95 %=0,94-0,98).
Pour des seuils ≤9, la sensibilité est de 100 % pour une spécificité qui varie de 18,9 % à 38,8 %.
À partir d’un seuil >9, la sensibilité maximale est de 98,08 %.
Le seuil >13, seuil pour la présence d’une dépression, selon Beck et al. (49) pour le Beck Depres-
sion Inventory-II, a une sensibilité de 92,3 % et une spécificité de 86,2 %.
Les auteurs recommandent comme seuil un score >15 pour obtenir une précision diagnostique
optimale (Index de Youden maximal). Ce seuil a une sensibilité de 88,4 % pour une spécificité de
91,2 %.
Le tableau ci-dessous présente les résultats pour différents seuils évalués.
Tableau 16. Valeurs seuils, sensibilité, spécificité, valeur prédictive positive, valeur prédictive néga-
tive pour distinguer des sujets non déprimés de sujets déprimés d’après Jaksic et al., 2013 (48)
Conclusion
Selon les auteurs, ces résultats montrent que le BDI-II a une précision diagnostique élevée. Ils
suggèrent que le BDI-I peut être utilisé pour le dépistage de la dépression caractérisée en soins de
premier recours.
Le seuil >13, correspondant au seuil qui définit la présence d’une dépression (49), a une
sensibilité de 92,3 % et une spécificité de 86,2 %.
Le seuil >15 est recommandé pour une précision maximale. Il donne une sensibilité de 88,4 %
et une spécificité de 91,2 %.
Le seuil >12 peut être utilisé si l’on veut favoriser la sensibilité. C’est une étude de niveau de
preuve 3.
► Conclusion sur le Beck Depression Inventory
les recommandations canadiennes du Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments
(CANMAT) de 2009 (26) ;
deux études cas-témoins :
Morin et al. de 2011 (52) ;
Radloff de 1977 (53) ;
une étude de validation de la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale en français
de Furher et Rouillon de 1989 (54).
La Center for Epidemiologic Studies Depression Scale (53) a été développée par le Center for
Epidemiological Studies (CES) du National Institute of Mental Health (NIMH), à partir de plusieurs
échelles de la dépression validées. Elle a été développée pour être utilisée dans des études épi-
démiologiques concernant la symptomatologie dépressive en population générale.
Ce questionnaire est constitué de 20 items, qui peuvent être regroupés en quatre sous-échelles
distinctes, que sont l’humeur dépressive, les affects positifs, les plaintes somatiques et les rela-
tions interpersonnelles.
Il s’agit d’un auto-questionnaire. L’âge de la population cible est ≥ 18 ans.
Dans ce questionnaire, qui concerne la semaine écoulée, le sujet évalue à quelle fréquence il a
ressenti des symptômes ou des comportements souvent associés à la dépression.
Concernant le principe de cotation du questionnaire :
Pour chaque item, le sujet a le choix entre quatre fréquences :
jamais ou rarement (moins de 1 jour) ;
occasionnellement (1 à 2 jours) ;
assez souvent (3 à 4 jours) ;
ou fréquemment, tout le temps (5 à 7 jours).
Pour 16 items ces réponses correspondent respectivement à une cotation de 0, 1, 2 ou 3.
Pour quatre items la cotation est inversée. La réponse « jamais ou rarement » est cotée 3 et la
réponse « fréquemment » est cotée 0.
Le score de la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale est la somme de toutes ces
cotations et varie de 0 à 60.
Si le sujet ne fournit pas de réponse pour plus de quatre items, la Center for Epidemiologic Studies
Depression Scale est considérée comme non remplie.
Les seuils du questionnaire :
Plus le score est élevé, plus la symptomatologie dépressive est importante.
Un score ≥ 16 indique une symptomatologie dépressive élevée (53).
Le temps de remplissage est d’environ dix minutes selon la référence de Langevin et al. (55).
► Recommandation
Les recommandations canadiennes du Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments
(CANMAT) (26). Les recommandations indiquent en 2009 :
Dans les situations où le clinicien choisit d’utiliser un outil de mesure pour la recherche de cas, le
dépistage de la dépression caractérisée, de nombreux outils sont disponibles. Par exemple, la
Center for Epidemiologic Studies Depression Scale.
► Études
La publication originale de la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale est basée sur
une étude cas-témoins incluant 3 644 sujets, publiée en 1977 par Radloff (53), et rapporte les
paramètres de la distribution du score du CES-D.
Méthode
Les 3 574 témoins sont recrutés en population générale lors de deux périodes d’inclusion. Les 70
cas sont recrutés sans autre critère de sélection que de résider dans un établissement de soins
psychiatriques. Tous les participants ont eu un entretien comportant d’autres échelles évaluant
notamment l’humeur dépressive, les symptômes psychologiques, le bien-être.
Résultats
Le score de la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale est en moyenne de 9,25 ± 8,58
chez 2 514 témoins, de 8,17±8,23 chez 1 060 autres témoins et de 24,42 ± 13,51 chez les 70 cas.
L’auteur indique que la proportion de sujets qui ont un score de CES-D ≥16 est de 70 % chez les
70 cas, de 19 % et 15 % respectivement dans les deux groupes de témoins.
L’auteur indique que le choix de ce seuil ≥16 est arbitraire.
Conclusion
La Center for Epidemiologic Studies Depression Scale ne doit pas être prise comme un outil de
diagnostic clinique et son interprétation à l’échelle individuelle ne doit pas être faite.
Les moyennes dans les groupes de sujets doivent être interprétées en termes de niveau des
symptômes qui accompagnent une dépression, et non en termes de taux de la pathologie. Des
scores seuils pour le dépistage clinique restent encore à être validés. C’est une étude de niveau
de preuve 4.
Étude de Morin et al. de 2011 (52).
Une étude cas-témoins, incluant 469 sujets, a été réalisée en France. Elle a été publiée en 2011,
par Morin et al. Elle évalue les propriétés de dépistage de la Center for Epidemiologic Studies
Depression Scale en utilisant plusieurs valeurs seuils de son score.
Méthode
Les 163 cas (âge moyen=50,6±15,1) sont recrutés dans des services de psychiatrie et ont une
dépression caractérisée sans dépendance à l’alcool, ni troubles psychotiques.
Les 306 témoins (âge moyen=35,4±14,3) sont recrutés en population générale.
Le diagnostic de référence de dépression caractérisée selon les critères du DSM-IV et de la CIM-
10 est établi à l’aide du Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI).
Résultats
Dans l’échantillon des 469 sujets, l’aire sous la courbe ROC de la Center for Epidemiologic Studies
Depression Scale est de 0,933 (IC95 %=0,910-0,957). Le seuil de 20 est celui qui permet une
précision diagnostique optimale avec une sensibilité de 85,3 % et une spécificité de 85,9 %.
Les auteurs font des analyses stratifiées selon le sexe.
Chez les femmes (n=308), l’aire sous la courbe ROC est de 0,977 (intervalle de confiance à
95 %=0,898-0,955).
C’est le seuil de 20 qui permet une précision diagnostique optimale. Il donne une sensibilité de
84,1 % et une spécificité de 85,2 %.
Chez les hommes (n=161), l’aire sous la courbe ROC est de 0,929 (intervalle de confiance à
95 %=0,875-0,984).
C’est le seuil de 16 qui permet une précision diagnostique optimale. Il donne une sensibilité de
86,5 % et une spécificité de 87,1 %.
Les tableaux ci-dessous présentent la sensibilité et la spécificité des différents seuils du CES-D.
Tableau 17. Sensibilité et spécificité de la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale à
différents scores seuils chez 469 sujets d’après Morin et al., 2011 (52)
Seuil Vrai Posi- Vrais Faux Faux
Sensibilité Spécificité
CES-D tifs Négatifs Positifs Négatifs
15 149 230 76 14 91,4 75,2
16 148 243 63 15 90,8 79,4
17 145 251 55 18 89,0 82,0
18 142 256 50 21 87,1 83,7
19* 139 263 43 24 85,3 85,9
20 135 270 36 28 82,8 88,2
21 134 277 29 29 82,2 90,5
22 128 281 25 35 78,5 91,8
* seuil recommandé pour une précision diagnostique optimale.
Tableau 18. Sensibilité et spécificité de la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale à
différents scores seuils chez 308 femmes d’après Morin et al., 2011 (52)
Seuil Vrai Posi- Vrais Faux Faux
Sensibilité Spécificité
CES-D tifs Négatifs Positifs Négatifs
15 116 127 55 10 92,1 69,8
16 116 135 47 10 92,1 74,2
17 114 142 40 12 90,5 78,0
18 111 144 38 15 88,1 79,1
19 109 149 33 17 86,5 81,9
20* 106 155 27 20 84,1 85,2
21 105 159 21 21 83,3 87,4
22 100 163 26 26 79,4 89,6
* seuil recommandé pour une précision diagnostique optimale.
Tableau 19. Sensibilité et spécificité de la CES-d à différents scores seuils chez 161 hommes d’après
Morin et al., 2011 (52)
Seuil Vrai Vrai Faux Faux
Sensibilité Spécificité
CES-D Positifs Négatifs Positifs Négatifs
15 33 103 21 4 89,2 83,1
16* 32 108 16 5 86,5 87,1
17 31 109 15 6 83,8 87,9
18 31 112 12 6 83,8 90,3
19 30 114 10 7 81,1 91,9
20 29 115 9 8 78,4 92,7
21 29 118 6 8 78,4 95,2
22 28 118 6 9 75,7 95,2
* seuil recommandé pour une précision diagnostique optimale.
Conclusion
La Center for Epidemiologic Studies Depression Scale peut être utile pour dépister les troubles
dépressifs majeurs dans le contexte d’études épidémiologiques ou en pratique clinique française
ciblant des sujets dépressifs (niveau de preuve 3).
Le seuil est de 16 chez les hommes et donne une sensibilité de 86,5 % et une spécificité de
87,1 %. Le seuil est de 20 chez les femmes et donne une sensibilité de 84,1 % et une
spécificité de 85,2 %. Le seuil de 16, qui est celui préconisé par l’auteur du CES-D, donne
chez les femmes une sensibilité de 92,1 % et une spécificité de 74,2 %.
Si on ne souhaite pas appliquer de seuil différent pour une précision diagnostique optimale
selon le sexe, le seuil est de 19.
Pour une précision diagnostique optimale, il est préférable d’utiliser le seuil de 16 chez les
hommes et le seuil de 20 chez les femmes.
Morin et al. relèvent que ces seuils sont différents de ceux de Furher et Rouillon (17 chez les
hommes et 23 chez les femmes).
Étude de Furher et Rouillon de 1989 (54)
Une étude de validation de l’échelle en français par Furher et Rouillon, non randomisée, incluant
5 671 sujets, a été réalisée en France et publiée en 1989 (54). Cette étude présente la version
française de la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale.
Méthode
Les participants sont recrutés :
en hospitalisation de psychiatrie (n=333) ;
en consultation de psychiatrie (n=112) ;
ou en consultation de médecine générale : 5 226 patients consultant 367 médecins
généralistes).
Les patients hospitalisés et consultant en milieu spécialisé sont recrutés parmi la clientèle des
psychiatres des services hospitalo-universitaires participants.
En médecine générale, les consultants tout venants durant la période de l'étude ont été inclus. Les
références sont le diagnostic en ouvert du médecin et les critères d'un épisode dépressif caractéri-
sé selon le DSM-III (56).
En psychiatrie, les références sont basées sur la Montgomery Asberg Depression Rating Scale
(MADRS) (57), les critères du DSM-III (56) et le diagnostic du clinicien codé selon la Classification
française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (58) et la Classification internationale
des maladies 9e édition (59).
Résultats
Les auteurs rapportent qu’ils ont déterminé que le seuil pour une précision diagnostique optimale
en France est de 17 pour les hommes et de 23 pour les femmes. Avec ces seuils, les auteurs
obtiennent une sensibilité de 76 % et une spécificité de 71 %.
Conclusion
Les auteurs soulignent que la valeur prédictive de cet instrument pour un sujet individuel n’a pu
être encore évaluée.
La Center for Epidemiologic Studies Depression Scale ne devrait pas être utilisée dans des situa-
tions cliniques comme moyen d’aide au diagnostic tant qu’aucun travail n’a établit sa valeur prédic-
tive pour des cas individuels (niveau de preuve 4).
Il s’agit d’un auto-questionnaire qui concerne la semaine écoulée. L’âge de la population cible est
≥ 16 ans et ≤ 65 ans. Concernant le principe de cotation du questionnaire, chaque item est coté :
0, 1, 2 ou 3.
Le score de la Hospital Anxiety and Depression Scale-D est la somme des cotations. Il varie de 0 à
21.
Les seuils du questionnaire sont :
0 à 7 : absence de troubles dépressifs ;
8 à 10 : troubles dépressifs suspectés ;
11 à 21 : troubles dépressifs avérés.
Le temps de remplissage est de deux à six minutes selon la référence de Langevin et al. (55).
► Recommandations
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (11) indiquent
en 2014 :
Envisager l’utilisation de questionnaire tel que la Hospital Anxiety and Depression Scale pour dé-
tecter la dépression.
Les recommandations françaises de l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en
santé (Anaes) (60). Les recommandations indiquent en 2001 :
Échelle d’anxiété-dépression utilisée à l’hôpital.
L’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale) est un autoquestionnaire de 14 items des-
tiné à dépister rapidement, en médecine générale ambulatoire, les troubles psychopathologiques
courants. Les études de validation de la version française ont été réalisées chez des pa-
tients hospitalisés en médecine interne.
Des corrélations de 0,65 et 0,44 ont été retrouvées respectivement avec l’échelle de Covi et
l’échelle d’anxiété d’Hamilton. Un score seuil de 8 pour le dépistage de l’anxiété confère à la sous-
échelle d’anxiété une sensibilité de 0,82 et une spécificité de 0,94. Cette échelle est plus destinée
à quantifier les symptômes qu’à poser un diagnostic.
Au total, quelques échelles et questionnaires, utilisés surtout en recherche clinique, sont proposés
pour mesurer l’anxiété-état et/ou trait.
L’échelle d’Hamilton qui mesure l’anxiété-état est la plus utilisée dans le cadre de la recherche
clinique. Ces outils, en particulier l’échelle de Covi et l’échelle d’anxiété-dépression utilisée à
l’hôpital, pourraient constituer une aide en pratique courante.
Les recommandations françaises de la Haute Autorité de Santé (HAS) (61). Ces recomman-
dations indiquent en 2014 :
L’évaluation des comorbidités psychiatriques et de leur évolution peut être aidée par l’utilisation
d’autoquestionnaires :
Hospital Anxiety-Depression Scale 4 (HAD), inclus dans le dossier de consultation de
tabacologie de de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) ;
Beck Anxiety Inventory (BAI) ;
Beck Depression Inventory (BDI).
► Études de cohortes
Étude de Zigmond et Snaith de 1983 (62)
La publication originale de la Hospital Anxiety and Depression Scale est basée sur une étude de
cohorte non randomisée, transversale prospective incluant 100 sujets et publiée en 1983 par Zig-
mond et Snaith (62).
Méthode
Les participants, âgés de 16 à 65 ans, sont recrutés en consultation de médecine générale.
Le diagnostic de dépression selon la Hospital Anxiety and Depression Scale -D est comparé à un
diagnostic de référence de dépression établi en aveugle du HADS-D. Le diagnostic de dépression
de référence est considéré en trois catégories : absence de dépression, troubles dépressifs sus-
pectés et dépression avérée.
Résultats
Dans un sous échantillon de 50 sujets, les auteurs rapportent que pour discriminer les 3 catégories
du diagnostic de référence avec la Hospital Anxiety and Depression Scale -D les meilleurs résul-
tats sont obtenus avec les seuils suivants :
un score de la Hospital Anxiety and Depression Scale -D de 0 à 7 correspond à l’absence de
troubles dépressifs ;
un score de 8 à 10 correspond à une suspicion de troubles dépressifs ;
et un score de 11 à 21 correspond à des troubles dépressifs avérés.
Avec ces seuils de score de la Hospital Anxiety and Depression Scale -D, il y a :
un cas de faux positif, pas de faux négatif ;
cinq cas de la Hospital Anxiety and Depression Scale -D avec un score compris entre 8 et 10
parmi les sujets sans dépression ;
un cas de la Hospital Anxiety and Depression Scale -D avec un score compris entre 8 et 10
parmi les sujets avec une dépression.
Les auteurs rapportent que lorsque ces seuils de la Hospital Anxiety and Depression Scale -D sont
appliqués aux 50 autres sujets, les résultats sont similaires.
Ils présentent les résultats de ces scores dans l’échantillon des 100 sujets dans le tableau 20 ci-
dessous et relèvent qu’il y a 1 % de faux positif et 1 % de faux négatif.
Tableau 20. Nombre de patients dans chaque catégorie selon le score de la sous-échelle dépression
du HADS d’après Zigmond et Snaith, 1983 (62)
Dépression
Score HAD Non cas Cas douteux Cas
0à7 57 11 1
8 à 10 8 7 3
11 à 21 1 4 8
Conclusion
Selon les auteurs, dans la construction de cette échelle d’auto-évaluation pour un usage en con-
sultation de médecine générale, les concepts d’affection émotionnelle et somatique sont séparés.
Les scores de cette échelle ne sont pas influencés par les affections somatiques. Pour la pratique
clinique ordinaire, l’inclusion d’une catégorie de « scores limites » est en accord avec l’expérience
clinique.
Étude de cohorte de Roberge et al. de 2013 (63)
Une étude de cohorte prospective non randomisée, incluant 660 sujets et publiée en 2013 par
Roberge et al. (63), a pour objectif d’évaluer la validité discriminante de la Hospital Anxiety and
Depression Scale en fonction de l’existence de comorbidités.
Méthode
Il s’agit d’une analyse des données à l’inclusion d’une cohorte canadienne qui a pour objectif
d’examiner les facteurs contextuels et organisationnels influençant la qualité des services de santé
mentale fournis en soins de premier recours au Québec.
Les participants d’âge ≥ 18 ans sont recrutés dans 64 structures. Au total, 14 298 sujets ont rempli
la version française de la Hospital Anxiety and Depression Scale.
Deux à quatre semaines plus tard, chez 3 291 sujets le diagnostic de référence de dépression
caractérisée, défini selon la DSM-IV, est établi (1 894 cas de dépression caractérisée isolée ou
associée à une autre pathologie psychiatrique) en se basant sur la Composite International Dia-
gnostic Interview-Simplified.
Résultats
Si l’on ne tient pas compte de l’existence de comorbidité, un score de HADS-D ≥ 8 a une sensibili-
té de 56 % et une spécificité de 80 %.
Le seuil ≥ 7 est celui qui permet une précision diagnostique optimale avec une sensibilité de
65 % et une spécificité de 75 %.
Chez les sujets qui ont des comorbidités multiples (nombre d’affection chronique ≥ 2), un score
≥ 7 a une sensibilité de 69 %.
Chez les sujets qui n’ont pas de comorbidités multiples, une sensibilité de 68 % est obtenue
avec un seuil ≥ 6.
Le tableau ci-dessous présente d’autres indicateurs de la validité discriminante de la HADS-D, en
tenant compte de l’existence de comorbidités.
Tableau 21. Performances de la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression
Scale comme un outil de recherche de cas pour différents groupes de patients d’après Roberge et
al., 2013 (63)
Diagnostic N seuil Se Sp VPP VPN AUC
a
Dépression caractérisée 660 ≥8 56 80 41 88 0,75
b
≥7 65 75 39 89
b
Dépression caractérisée sans comorbidité 293 ≥6 68 74 42 89 0,77
b
Dépression caractérisée avec comorbidité 367 ≥7 69 70 36 90 0,74
N : taille de l’échantillon ; Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPP : valeur prédictive positive ; VPN : valeur prédictive
a b
négative ; AUC : aire sous la courbe ROC ; : seuil usuel ; : seuil pour une précision diagnostique optimale.
Conclusion
Dans cette étude de niveau de preuve 3, le seuil optimal pour la recherche de cas de dépression
est inférieur à celui recommandé par les auteurs de l’échelle.
Pour une précision diagnostique optimale, le seuil à utiliser est fonction de l’existence ou non de
comorbidités somatiques (moins de 2 vs).
En tenant compte de la présence ou non de comorbidités, la sensibilité est inférieure à 70 %. On
note qu’aux seuils pour lesquels la précision diagnostique est optimale, la spécificité est inférieure
ou égale à 80 %.
Cette échelle remplit l’objectif de procurer un outil simple pour évaluer la sévérité quantitativement
et pour montrer les changements de la maladie.
Elle ne doit pas être utilisée dans un but de diagnostic (77).
La Hamilton Depression Rating Scale comporte 21 items (Hamilton Depression Rating Scale-21)
qui évaluent :
l’humeur dépressive ;
les sentiments de culpabilité ;
le suicide ;
l’insomnie d’endormissement ;
l’insomnie du milieu de la nuit ;
le travail et les activités ;
le ralentissement psychomoteur ;
l’agitation ;
l’anxiété psychique ;
l’anxiété somatique ;
les symptômes somatiques gastro-intestinaux ;
les symptômes somatiques généraux ;
les symptômes génitaux ;
l’hypochondrie ;
la perte de poids ;
la prise de conscience de l’état dépressif ;
la variation nycthémérale des symptômes ;
la dépersonnalisation ;
les symptômes délirants et les symptômes obsessionnels et compulsionnels.
Il s’agit d’un hétéro-questionnaire qui concerne la semaine écoulée. L’âge de la population cible
est ≥ 16 ans.
L’échelle est remplie par un évaluateur (ou un professionnel) après un entretien avec le patient. Un
guide est proposé pour aider l’évaluateur à mener cet entretien. L’évaluateur est guidé pour
chacun des 21 items.
Concernant le principe de cotation du questionnaire :
Neuf items sont cotés sur une échelle de 5 points (0, 1, 2, 3 ou 4) correspondant à des symptômes
considérés respectivement comme absents, douteux ou non significatifs, légers, moyens, impor-
tants.
Huit items sont cotés sur une échelle de 3 points (0, 1, 2) correspondant à des symptômes consi-
dérés comme absents, douteux ou légers, moyens ou importants.
L’item concernant la perte de poids peut être coté de façon subjective (dires du patient) ou objec-
tive (pesée), mais une seule de ces deux cotations est comptabilisée pour le score total au HRSD.
Ce score total est la somme de cotation des 17 premiers items et varie de 0 à 52.
Remarque
La cotation de quatre items (items 18, 19, 20 et 21) n’est pas prise en compte pour le calcul du
score total obtenu, si bien que certains auteurs désignent la Hamilton Depression Rating Scale-21
par le terme de Hamilton Depression Rating Scale-17 (50).
Seuils
Un score < 7 correspond à l’absence de dépression (50, 79).
► Recommandations
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (11). Ces
recommandations indiquent en 2014 :
Une méta-analyse de la Geriartric Depression Scale (GDS) recommande d’utiliser la version à 15
items et de ne pas utiliser la version à 30 items pour le diagnostic d’une dépression du sujet agé
en soins primaires.
Les recommandations nord-américaines de l’Institute for Clinical Systems Improvement
(ICSI) (37, 107). Ces recommandations indiquent en 2013 et 2012 :
Le sujet âgé avec des troubles cognitifs peut ne peut pas répondre de façon fiable aux questions
du PHQ-9. La Cornell Scale for Depression in Dementia comportant 19 items a l’une des meil-
leures sensibilités (93 %) et spécificités (97 %) avec un score ≥6.
En annexe de ces recommandations, figurent la Cornell Scale for Depression in Dementia et la
Geriatric Depression Scale (GDS).
Les recommandations de Flood et Buckwalter (108) indiquent en 2009 :
Plusieurs outils, facilement accessibles, sont disponibles pour dépister une dépression chez le
sujet âgé. La Geriatric Depression Scale (GDS) et le PHQ-9 en font partie.
Les recommandations néozélandaises du New Zealand Guidelines Group (NZGG) (38)
indiquent en 2008 :
Des outils concis sont des aides optionnelles pour un usage par les médecins de soins de premier
recours comme un complément à l’évaluation clinique.
La Geriatric Depression Scale (GDS) et le PHQ-9 sont des exemples de ces outils concis.
► Revues de littérature
Ellison et al. (114), dans une revue de la littérature sur la dépression du sujet âgé, publiée en
2012 rapportent :
Des échelles validées dans des populations de sujets âgés peuvent être une aide à l’évaluation.
Ces échelles incluent :
Geriatric Depression Scale (formes à 15 et à 30 items) ;
Cornell Scale for Depression in Dementia (CSDD) ;
Parmi les échelles très utilisées dans les essais cliniques, dans la dépression du sujet âgé, il y a
l’échelle de dépression de Montgomery et Asberg.
L’échelle de dépression de Hamilton-D 17 items est utilisée chez l’adulte jeune, mais elle est
moins pertinente à cet âge, car quelques items sont parfois non applicables, ce qui en réduit la
sensibilité, il existe maintenant une forme abrégée en six items.
L’échelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS) est plus longue à coter que les
échelles que nous avons retenues pour une évaluation gérontologique standardisée (118).
Ils évaluent l’utilité clinique par les index d’utilité (UI) positive et négative qui sont jugés excellent si
≥ 0,81, bon si ≥0,64, satisfaisant si ≥0,49 ou faible <0,49.
Ils font une méta-analyse bayésienne pondérée sur la taille des échantillons pour estimer la sensi-
bilité, spécificité, valeur prédictive positive et valeur prédictive négative par une méta-analyse
bayésienne pondérée sur la taille des échantillons.
Résultats
À partir de 1 080 citations, 69 études sont identifiées et 17 études réalisées en soins de premier
recours sont retenues. Elles incluent au total 4 869 participants (17,1 % de diagnostic de référence
de dépression).
Les dix études, qui concernent la GD-15, incluent au total 3 112 patients, le score seuil du
GDS-15 pour le diagnostic de dépression varie de 3 à 7, cette dépression est de type
caractérisée (quatre études) ou de tout type (six études).
Les sept études, qui concernent GDS-30, incluent au total 1 556 patients, le score seuil du
GDS-15 pour le diagnostic de dépression varie de 7 à 10, cette dépression est de type
caractérisée (quatre études) ou de tout type (trois études).
Précision diagnostique et utilité clinique du GDS
Le GDS-30 (sept études) identifie correctement 272 des 360 cas de dépression et 928 des 1 326
cas d’absence de dépression. A la méta-analyse, la sensibilité est de 77,4 % (IC95 %= 66,3-86,8)
et la spécificité est de 65,4 % (IC95 %=44,2-83,8).
Le GDS15 (dix études) identifie correctement 386 des 473 cas de dépression et 2 085 des 2 710
cas d’absence de dépression. A la méta-analyse, la sensibilité est de 81,3 % (IC95 %= 77,2-85,2)
et la spécificité est de 78,4 % (IC95 %=71,2-84,8).
La fraction de sujets correctement identifiés avec la GDS-15 est significativement supérieure à
celle avec la GDS-30 (77,6 % ; IC95 %=77,5-80,4 vs 71,2 % ; IC 95 %=68,9-73,3 ; p<0,0001).
L’utilité clinique de la GDS-30 est faible pour le diagnostic (UI positive= 0,29) mais adéquate pour
la détection (UI négative = 0,60).
L’utilité clinique de la GDS15 pour le diagnostic est également faible (UI positive=0,32) mais bonne
pour la détection (UI négative= 0,75).
Diagnostic de routine du médecin généraliste
La méta-analyse (six études) donne une sensibilité de 56,3 % (IC95 %=40,0- 72,0) et une spécifi-
cité de 72,3 % (IC95 %= 71,7-75,5).
Ce diagnostic est faible pour le diagnostic (UI positive=0,13) mais bon pour le dépistage (UI néga-
tive= 0,68) de dépression chez le sujet âgé.
Analyse Bayésienne
Pour le diagnostic
La GDS-15 est optimale avec une aire sous la courbe bayésienne positive significativement plus
élevée que celle du GDS30 (0,7153 ; IC95 %= 0,688-0,743 vs 0,631 ; IC95 %=0,597-0,665).
La GDS-30 et la GDS-15 sont meilleures pour le diagnostic que les compétences cliniques (aire
sous la courbe bayésienne positive de 0,623 (IC95 %=0,607-0,640).
Il n’y a pas d’avantage pour la GDS30 sur les compétences cliniques seules.
Pour le dépistage :
La GDS-15 est optimale avec une aire sous la courbe bayésienne négative significativement plus
élevée que celle du GDS-30 (0,873 ; IC95 %=0,852-0,894 vs 0,779 ; IC95 %=0,749-0,809) et des
compétences cliniques seules = 0,624 (IC95 %=0,608-0,640).
Cependant, dans ce cas, la GDS-30 est également supérieure aux compétences cliniques seules.
Valeur ajoutée du GDS
En considérant une prévalence de dépression du sujet âgé à 15 % parmi 100 sujet âgés consécu-
tifs vus en soins primaires, le médecin généraliste identifieraient correctement huit cas de dépres-
sion, manqueraient sept cas sans assistance. Parmi les 85 sujets non déprimés, le médecin géné-
raliste identifierait 63 vrais négatifs mais au prix de 22 faux positifs. Au total, 71 sujets seraient
correctement identifiés et 29 seraient mal identifiés.
Par comparaison, utiliser la GDS-30 permettrait d’identifier correctement 12 vrais positifs et trois
faux négatifs, 56 vrais négatifs et 29 faux positifs. Au total, 67 sujets seraient correctement identi-
fiés.
Par conséquence, une valeur ajoutée peut être attendue avec seulement la GDS-15. Cette valeur
ajoutée serait un gain de 8 % de sujets correctement identifiés par rapport à la détection du méde-
cin.
Conclusion
Les auteurs concluent que :
La GDS30 a une sensibilité (77,4 %), une spécificité (65,4 %), une utilité clinique modestes et un
bénéfice limité par rapport au diagnostic que le médecin établi sans aide.
La GDS-15 a une sensibilité (81,3 %) et une spécificité (78,4 %) adéquates ; elle est significative-
ment plus précise que le GDS-30 et a une bonne utilité clinique comme outil de dépistage. De
plus, elle est potentiellement bénéfique pour les cliniciens avec un gain de 8 % de détection par
rapport à un diagnostic de dépression établi sans outil diagnostic. Cependant, la GDS-15 n’est pas
parfaite avec 2,8 % de faux négatifs et 18,4 % de faux positifs.
Commentaires
Cette méta-analyse est de niveau de preuve 4. Les indicateurs estimés dans les études sont perti-
nents mais ces résultats sont limités par de nombreux biais. La qualité, l’hétérogénéité des études
ni l’existence d’un possible biais de publication ne sont évalués. Les résultats sont présentés selon
le type de dépression (caractérisée versus autre type de dépression). Dans une des études rap-
portées comme portant sur une dépression caractérisée, le diagnostic est plutôt celui d’un trouble
de l’humeur.
► Études non randomisées
Étude de Friedman et al. de 2005 (110)
Cette étude transversale, incluant 960 sujets d’âge≥64 ans et publiée en 2005 par Friedman et al.
(110), a pour objectif d’évaluer la validité discriminante de la GDS-15.
Méthode
Ces 960 patients participent à une étude randomisée comportant au total 1 063 et évaluant une
approche médicale pour la délivrance de soins primaires.
Les critères d’inclusion dans cette étude randomisée sont : âge ≥ 65 ans, avoir une altération fonc-
tionnelle importante (aide pour au moins deux activités de la vie quotidienne ou trois activités ins-
trumentales de la vie quotidienne), avoir eu au cours des six mois écoulés une prise en charge
médicale significative (exemple : hospitalisation, maison de convalescence).
La présence d’une altération cognitive est le critère d’exclusion pour cette analyse, concernant la
GDS-15.
Le diagnostic de référence de dépression caractérisée est établi selon les critères du DSM-IV et de
la GDS-15, en se basant sur le Mini-International Neuropsychiatric Interview Major Depressive
Episode Module (MINI-MDE).
Résultats
Les 960 patients ont en moyenne : un âge = 79,3±7,4 ans, une dépendance pour les activités de
vie quotidienne de 1,8±1,5 (score maximal possible = 6), une dépendance pour les activités ins-
trumentales de la vie quotidienne de 2,8 ±1,6 (score maximal possible =6).
Une dépression caractérisée est présente chez 124 patients (12,9 %) selon le DSM-IV, et chez
307 patients (31,9 %) selon la GDS-15.
La GDS-15 a une sensibilité de 81,6 %, une spécificité de 75,3 %, une valeur prédictive positive de
33,1 %, une valeur prédictive négative de 96,5 % en considérant un score≥6 pour discriminer les
patients déprimés des non déprimés. L’aire sous la courbe ROC est de 0,858.
Conclusion
Les auteurs concluent que l’échelle de dépression gériatrique -15 est un outil bref qui a une bonne
validité pour dépister une dépression en soins primaires chez des sujets qui ont une incapacité
fonctionnelle.
Cette étude, de niveau de preuve 3, a des circonstances particulières (sujet avec une altération
fonctionnelle évalué à domicile, dans les suites d’un événement de santé significatif) devant être
pris en compte. Ces résultats sont limités par des imprécisions (diagnostics de référence de dé-
pression et du GDS-15 en aveugle intervalle de confiance des indicateurs non estimés).
Étude de Robison et al. de 2002 (111)
Cette étude transversale, nord-américaine incluant 303 patients d’âge≥50 ans et publiée en 2002
par Robison et al. (111), a pour objectif de comparer le PRIME MD-2 questions, GDS-30, GDS-15
et CES-D pour identifier le meilleur outil pour le dépistage d’une dépression en soins primaires.
Méthode
Les patients sont recrutés sur les critères d’inclusion suivant : âge≥ 50 ans, un score de Mini Men-
tal State Examination test ≥22.
Le diagnostic de référence de dépression caractérisée est établi selon les critères du DSM-IV et de
la CIM-10 en se basant sur le Composite International Diagnosis Interview (CIDI).
Résultats
Au total, 535 patients sélectionnées, 303 sont inclus dans l’étude (âge moyen de 61 ans, extrêmes
50 et 86 ans ; prévalence de la dépression caractérisée de 12 %).
Le tableau ci-dessous montre que le PRIME-MD 2 a la sensibilité la plus élevée (98 %) et la spéci-
ficité la plus faible (42 %).
Les seuils recommandés par les auteurs améliorent la spécificité du GDS-30 tout en ayant moins
d’effet sur sa sensibilité. Pour le CES-D, ces seuils améliorent la sensibilité.
Conclusion
Les auteurs concluent qu’avec une prévalence de dépression caractérisée de 12 %, le CES-D à
dix items est le meilleur de ces outils pour identifier une dépression majeure. Ils recommandent le
seuil de 3 (au lieu de celui de 4 qu’ils rapportent être le seuil conventionnel) pour avoir une
sensibilité et une spécificité optimale avec le CES-D.
Remarque
Cette étude est de niveau de preuve 4 (les échelles évaluées sont complétées en hétéro-
questionnaire par le même évaluateur, on n’a pas la certitude que le diagnostic de référence est
établi en aveugle de ces échelles, les résultats obtenus avec d’autres seuils qui pourraient argu-
menter les seuils recommandés ne sont pas présentés).
Validité de construction : la sélection des dix items résulte d’une analyse en composante principale
puis d’une régression logistique.
Validité interne : le coefficient alpha de Cronbach est de 0,91.
Cotation
Le score total est la somme des items auxquels le patient a répondu positivement.
Les scores suivants ont été validés pour le dépistage (spécificité de 98 %) :
score de 0 à 3 : dépression peu probable ;
score = 4 : avis spécialiste conseillé ;
score entre 5 à 10 : haut risque de dépression.
Chaque item positif doit être attribué, ou non, à une dépression.
Intérêt et limites
C’est un questionnaire très court de dépistage de la dépression, validé chez des sujets très âgés
et utilisable en médecine générale et en EHPAD pour les sujets ayant une atteinte cognitive légère
et modérée et qui ne sont pas anosognosiques (niveau de preuve 4).
Ce questionnaire ne peut pas faire un diagnostic d’épisode dépressif caractérisé. S’il est positif, il
doit être complété à un entretien classique du patient et de son entourage. Le diagnostic est en-
suite à affirmer sur des critères diagnostiques. Les sujets ayant un Mini Mental State Examination
Test inférieur à 22 ne sont plus capables de s’autoévaluer.
du cotateur est, pour ces niveaux d’observation, très global. Le choix de ces trois domaines et le
contenu de chacun ont été faits à partir de travaux antérieurs du même groupe où chaque do-
maine était exploré grâce à des instruments indépendants.
Cotation et interprétation
L’échelle de dépression de Raskin est cotée par le clinicien après un entretien concernant :
les plaintes rapportées par le malade ;
le comportement observé ;
les symptômes dits « secondaires » des états dépressifs.
Différents symptômes sont cités dans chacun des trois domaines. Les passations peuvent être
fréquentes puisqu’il s’agit d’une évaluation « instantanée ». Cependant, certains symptômes cités
ne peuvent être correctement évalués qu’en faisant référence à des temps supérieurs à une jour-
née. La gamme de scores possibles est de 0 à 12.
Les scores supérieurs ou égaux à 6 sont, en général, considérés comme suffisants pour nécessi-
ter un traitement antidépresseur.
Les dépressions dont les scores sont supérieurs ou égaux à 9 sont considérées comme sévères.
Intérêt et limites
Selon l’avis de l’auteur Huguenot-Diener (118), c’est une échelle simple d’hétéro-évaluation de
passation rapide. Il s’agit d’une évaluation globale qui évalue le changement. Elle est adaptée en
clinique, lorsqu’une hétéro-évaluation s’impose, et aux protocoles de recherche.
Elle est utilisée au niveau international. L’utilisation de la version française n’a pas donné lieu à
une validation spécifique.
Elle peut tenir compte de la gravité d’une anxiété pauci-symptomatique ou, à l’inverse, ne pas
considérer comme « dépression sévère » un état anxio-dépressif dans lequel l’anxiété augmente
le score. Les populations cibles sont les états dépressifs et les syndromes anxio-dépressifs.
1.3.7 Synthèse d’après les données de la littérature sur les outils diagnostics du
sujet âgé
Les recommandations indiquent pour la Geriatric Depression Scale (GDS) d’utiliser la version à 15
items et de ne pas utiliser la version à 30 items pour le diagnostic d’une dépression du sujet âgé
en soins primaires.
Trois de ces échelles sont citées dans des recommandations récentes : il s’agit de l’échelle de
dépression gériatrique (GDS), la PHQ et la Cornell (en cas de troubles cognitifs).
Une méta-analyse de niveau de preuve 4 (113) qui compare le GDS-15 au GDS-30 en soins
primaires conclut que :
(i) la GDS-15 est significativement plus précise que la GDS-30 avec une sensibilité de 81,3 %
versus 77,4 % et une spécificité de 78,4 % versus 65,4 % ;
(ii) seule la GDS-15 aurait eu une valeur ajoutée par rapport au diagnostic de dépression
caractérisée établi sans outil diagnostic. La GDS-15 permettrait une détection de 8 %
supplémentaire de patients correctement diagnostiqués (vrais positifs, vrais négatifs).
Une étude non randomisée de niveau de preuve 3 incluant 960 sujets âgés en moyenne de
79,3±7,4 ans avec une altération fonctionnelle (110) montre que le GDS-15 a :
une aire sous la courbe du GDS-15 est de 0,858 ;
une sensibilité de 81,6 %, une spécificité de 75,3 %, une valeur prédictive positive de 33,1 % et
une valeur prédictive négative de 96,5 % en considérant un score seuil ≥6.
Une étude non randomisée de niveau de preuve 4 incluant 303 sujets (111) qui compare les deux
questions du PRIME-MD (échelle dont est issue le PHQ), le GDS-15, GDS-30 et la CES-D
montrent que le GDS-30 est plus sensible (et moins spécifique que la GDS-30).
Un avis d’auteur (118) indique que l’échelle de dépression gériatrique ou GDS de Yesavage à 15
items peut être utilisée pour aider le clinicien à faire un dépistage mais aussi un suivi de la
dépression dont il conviendra de confirmer le diagnostic.
Cette échelle n’est pas adaptée aux sujets présentant une détérioration cognitive. Le patient doit
être jugé apte à répondre aux questions sans anosognosie
Une étude de niveau de preuve 4 (120) suggère que le Questionnaire de dépistage de dépression
des sujets très âgés (QDDSTA) ou DEP-GER est utilisable en médecine générale pour le
dépistage en médecine générale et en EHPAD d’un état dépressif pour les sujets ayant une
atteinte cognitive légère et modérée et qui ne sont pas anosognosiques.
Ce questionnaire ne peut pas faire un diagnostic d’épisode dépressif caractérisé. S’il est positif, il
doit être complété à un entretien classique du patient et de son entourage. Le diagnostic est
ensuite à affirmer sur des critères diagnostiques. Les sujets ayant un Mini Mental State
Examination Test inférieur à 22 ne sont plus capables de s’autoévaluer.
Un avis d’auteur (118) indique que l’échelle de Cornell de dépression dans la démence est utile
chez les patients souffrant de démence qui ne sont plus capables de s’autoévaluer (MMSE <22).
Cette échelle comporte des limites, selon l’auteur de cette revue, la cotation de l’échelle nécessite
la présence d’un aidant qui connaisse bien le patient, le temps de passation est assez long,
réservant sa principale utilisation comme instrument de recherche.
Un avis d’auteur (118) indique que l’échelle de dépression de Raskin est une échelle d’évaluation
globale des états dépressifs et des syndromes anxio-dépressifs, adaptée en clinique, lorsqu’une
hétéro-évaluation s’impose, et aux protocoles de recherche.
Il est à noter que la version française de cette échelle n’a pas donné lieu à une validation
spécifique.
une revue publiée par l’American Psychiatric Association (APA) de 2013 (27) ;
la revue de la littérature de Hättenschwiler et al. de 2009 (130) ;
la revue de la littérature de Conus et al. de 2008 (131).
► Les recommandations
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (11). Ces
recommandations, en 2014, indiquent, concernant le diagnostic différentiel :
Avant de diagnostiquer une dépression, envisager d’autres explications (avis d’experts).
Le tableau ci-dessous présente le diagnostic différentiel à envisager selon le NHS Choices.
Tableau 24. Troubles psychiatriques, substances, médicaments et maladies concomitantes d’après
le NHS Choices, 2014 (11)
Troubles non-psychiatriques
Troubles
psychiatriques Substances et médicaments Maladies concomitantes
- Alcool,
substances illicites :
- stéroïdes anabolisants,
- cannabis,
- cocaïne, - Endocrines telles que :
-stupéfiants. - hypothyroïdie,
- maladie de Cushing,
-Troubles bipolaires.
• Consécutifs à des effets - insuffisance surrénale,
- Trouble anxieux
secondaires de : - hyper para-thyroïdie,
généralisé, état de stress
- antihypertenseurs à l’action - cancer, par exemple tumeur
post-traumatique phobie
centrale, cérébrale,
sociale, trouble panique.
- bétabloquants liposolubles, - diabète,
- Trouble obsessionnel
- dépresseurs du système - maladies cardiaques,
compulsif.
nerveux central, - maladie de Parkinson,
- Trouble de la
- analgésiques opiacés, - maladies cérébro-vasculaires
personnalité.
- isotrétinoïne, telles que :
- Troubles psychotiques.
- benzodiazépine, - AVC,
- Troubles de
- corticostéroïdes, - hémorragie sous-arachnoïdienne,
l’adaptation.
- antagoniste du récepteur H2, - infarctus du myocarde,
- Deuil.
- agents chimiothérapeutiques
- Démence.
(vincristine, vinblastine, - maladies auto-immunes,
procarbazine, L-asparaginase), - syndrome post-polio,
- lévodopa, - infection par le Virus de
- anti-inflammatoires non l'Immunodéficience Humaine.
stéroïdiens (AINS),
- hypocholestérolémiants,
- bêtabloquants,
- contraceptifs oraux.
Affections
Médicaments Substances psychoactives
médicales
AINS, Corticoïdes,
BPCO (roflumilast),
rechercher les médicaments qui peuvent reproduire des troubles de l’humeur, dont une liste est
présentée dans le tableau ci-dessous.
Tableau 26. Médicaments dont les propriétés imitent les troubles de l’humeur d’après le Guidelines
and Protocols Advisory Committee, 2013 (34)
Anti-migraineux Flunarizine
Vasodilatateurs Hydralazine
Agonistes de la libération de
Leuprolide, gosereline
Gonadotrophine
Antirétroviraux Efavirenz
Interféron-α
Antipaludéens Méfloquine
Isotrétinoïne
Divers
Citrate de clomiphène
Selon les recommandations du Department of Veterans Affairs, les médicaments communs qui
peuvent contribuer ou entraîner des symptômes dépressifs sont présentés dans le tableau ci-
dessous (18).
Tableau 27. Médicaments à rechercher pour le diagnostic différentiel d’une dépression ou de
symptômes dépressifs d’après le Department of Veterans Affairs, 2009 (18)
Médicaments / Classe
Béta-bloquants
Inhibiteur des canaux calciques
Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC)
Agents hypolipémiants
Réserpine, clonidine, méthyldopa
Corticostéroïdes
Modulateur sélectif des récepteurs œstrogéniques (SERM)
Anti-inflammatoires non stéroïdiens
Antagonistes des récepteurs H2
Benzodiazépines, barbituriques
Topiramate
Implants progesterogéniques
Interféron-β, interféron-α
Interleukine-2
Isotrétinoine
Varénicline
Douleur chronique
Syndrome de Fibromyalgie, la dystrophie sympathique
réflexe, douleurs lombaires, douleurs chroniques
De la même manière, le trouble de l’adaptation n’est pas le diagnostic correct à poser même si un
facteur de stress existe pour un patient ayant perdu son emploi et qui présente un épisode
dépressif caractérisé.
Tableau 29. Critères pour un épisode dépressif caractérisé et pour le trouble de l’adaptation, selon le
DSM-IV TR d’après l’International Consensus Group on Depression, 2010 (19)
A) Présence d’un seul épisode dépressif caractérisé A) Le développement de symptômes dans les registres
comprenant les symptômes suivants qui se déroulent la émotionnels ou comportementaux doivent apparaître au
majeure partie de la journée pendant une période de deux cours des trois mois suivant la survenue d’un facteur de
semaines : stress identifié.
1) au moins un des symptômes est une humeur dépres- B) Les symptômes sont cliniquement significatifs. C'est
sive ou la perte d’intérêt ou de plaisir de toute ou la plupart soit une souffrance marquée, plus importante que celle qui
des activités, était attendue, compte tenu de la nature du facteur de
2) et quatre des symptômes suivants : perte ou gain de stress, soit une altération significative du fonctionnement
poids significatif, insomnie ou hypersomnie, agitation ou social ou professionnel ou scolaire.
ralentissement psychomoteur, fatigue ou perte d’énergie, C) Les troubles de l’adaptation induits par le stress ne
1
sentiments de dévalorisation ou de culpabilité excessive, répondent pas aux critères d’un autre trouble de l'Axe I et
difficultés à se concentrer ou indécision, pensées récur- ne constituent pas non plus une exacerbation d’un trouble
rentes de mort ou idées suicidaires. préexistant de l’Axe I ou II.
B) L’occurrence de l’épisode dépressif caractérisé n’est D) On ne doit pas porter le diagnostic de trouble de
pas mieux expliquée par un trouble schizoaffectif, une l'adaptation si les symptômes sont l'expression d'un deuil.
schizophrénie, un trouble schizophréniforme, un trouble E) Un trouble de l'adaptation ne dure pas plus de six mois
délirant ou un autre trouble psychotique non spécifié. une fois que le facteur de stress (ou ses conséquences) a
C) Il n’y a jamais eu d’épisode maniaque ou hypoma- disparu.
niaque, ou mixte.
Trouble bipolaire
Le trouble bipolaire est fréquemment la cause d’une erreur de diagnostic d’un épisode dépressif
caractérisé.
Les patients ayant un trouble bipolaire ont davantage d’épisodes dépressifs que d’épisodes
hypomaniaques ou maniaques. Ils ont tendance à se présenter en consultation face à un médecin
avec des épisodes dépressifs prédominants.
La présence d’un épisode maniaque ou hypomaniaque dans les antécédents du patient permet de
poser le diagnostic de troubles bipolaires et constitue le facteur clef qui permet de différencier un
épisode dépressif caractérisé d’un trouble bipolaire.
Face à un épisode caractérisé suspecté, les médecins doivent toujours interroger les patients sur
les symptômes suivants :
augmentation persistante de l’humeur ou de l’humeur irritable ;
augmentation de l’estime de soi ou idées de grandeur ;
réduction du besoin de sommeil ;
désir de parler constamment ;
fuite des idées ou sensations subjectives que les pensées défilent ;
distractibilité ;
augmentation de l’activité orientée vers un but ou agitation psychomotrice ;
engagement excessif dans les activités agréables.
1
Remarque : le DSM-IV-TR comprend cinq axes dont l’Axe I qui comprend les troubles majeurs cliniques et l’Axe II qui
comprend les troubles de la personnalité et le retard mental.
La plus grande de probabilité pour le diagnostic La plus grande de probabilité pour le diagnostic
de dépression bipolaire I doit être envisagée si 5 de dépression unipolaire doit être envisagée si
des caractéristiques suivantes sont présentes 4 des caractéristiques suivantes sont présentes
(a) (a)
Symptomatologie et signes de l’état mental
Hypersomnie et/ou augmentation des siestes dans la
Insomnie initiale ⁄ manque de sommeil
journée
Hyperphagie et/ou augmentation du poids Perte d’appétit et/ou de poids
Présence d’autres symptômes atypiques dépressifs
Retard psychomoteur. Niveau d’activité normale or ou augmentée
Caractéristiques psychotiques et/ou culpabilités
Plaintes Somatiques
pathologiques
Labilité de l’humeur ⁄ symptômes maniaques
Évolution de la maladie
Survenue précoce de la première dépression (< 25 ans)
Survenue tardive la première dépression (> 25 ans) (a)
(a)
Nombreux épisodes antérieurs de dépression (≥ 5 durée prolongée de l’épisode dépressif en cours (>6
épisodes) (a) mois) a
Antécédents familiaux
Présence d’antécédent familial d’un trouble bipolaire Absence d’antécédent familial d’un trouble bipolaire
Sur l’approche probabiliste proposée par la World Federation of Societies of Biological Psychiatry
(126) dans les cas individuels, la présence ou l’absence de chaque critère peut ne pas contribuer à
le diagnostiquer avec certitude.
La confirmation des critères spécifiques qui doivent être utilisés nécessitent une réflexion et la
réalisation d’études futures.
Les recommandations formalisées d’experts de Llorca et al. en 2010 (127). Les signes qui
doivent faire évoquer un trouble bipolaire chez un sujet déprimé sont :
un âge de début précoce ;
des caractéristiques mélancoliques ;
une dépression agitée ;
une histoire de conduite suicidaire grave ;
un épisode dépressif majeur du post-partum.
Les recommandations britanniques du Royal College of General Practitioners (RCGP) (22).
Ces recommandations indiquent en 2014 :
Chez les patients âgés, exclure une cause organique : les symptômes dépressifs peuvent être
causés par une anémie, une maladie du foie, du rein ou un diabète.
Les comorbidités constituent la norme chez les patients âgés. En raison des comorbidités
complexes psychiatriques et somatiques enchevêtrées chez les patients âgés, une maladie
somatique est associée à un risque élevé de dépression (22).
La dépression est trois fois plus présente chez les patients ayant une insuffisance rénale, un
bronchopathie chronique obstructive ou une maladie cardiovasculaire.
La revue systématique de l’Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) en 2009. La
dépression peut être particulièrement difficile à identifier chez les patients âgés.
Le diagnostic est compliqué en raison des maladies associées et de la prise de médicaments
concomitants qui peuvent entrainer des symptômes dépression tels que :
perte d’appétit ou perte de poids ;
perte d’énergie ou fatigue ;
retard psychomoteur ;
insomnie ou hypersomnie ;
difficulté à se concentrer.
La dépression chez la personne âgée est d'autant plus compliquée à diagnostiquer en raison de la
fréquence élevée de comorbidité de maladies, incluant le cancer, des maladies cardio-vasculaires,
des troubles neurologiques, des perturbations métaboliques, l'arthrite et des pertes de sensibilité.
► Guide médecin
Le guide médecin de la Haute Autorité de Santé (HAS) (128).
Ce guide recommande en 2009 de :
rechercher chez le sujet dépressif une bipolarité qui serait passée inaperçue et qui renverrait à
un autre type de traitement ;
et de s’enquérir des antécédents personnels et familiaux.
Les signes d’appel qui doivent faire rechercher une bipolarité devant des épisodes dépressifs sont
les suivants :
la présence d’au moins trois épisodes dépressifs récurrents ;
la notion d’hypomanie même brève, y compris un épisode déclenché par un antidépresseur ;
le début d’un épisode (maniaque, mixte, ou psychotique) durant le post-partum ;
le début des épisodes dépressifs récurrents avant l’âge de 25 ans ;
d’un épisode dépressif caractérisé isolé ou récurrent car le traitement et la prise en charge ne sont
pas les mêmes.
Il est recommandé de rechercher les indicateurs permettant de suspecter une évolution possible
vers une bipolarité.
Les indicateurs de bipolarité en premier lieu sont :
une survenue précoce de dépression avant 25 ans ;
des antécédents d’épisodes dépressifs et multiples (trois ou plus) ;
des antécédents familiaux connus de trouble bipolaire ;
un épisode dépressif avec ou sans caractéristique psychotique, survenant dans le post-partum
;
des caractéristiques atypiques de l’épisode dépressif telles qu’une hyperphagie, une
hypersomnie ;
des caractéristiques psychotiques congruentes avec l’humeur ;
une réponse atypique à un traitement antidépresseur (non-réponse thérapeutique ; aggravation
des symptômes ; apparition d’une agitation ; apparition de notion d’hypomanie même brève) ;
un épisode de manie ou un virage maniaque sous traitement par antidépresseur, qui suffisent
pour diagnostiquer un trouble bipolaire.
Les indicateurs de bipolarité en deuxième lieu sont :
certaines particularités de l’épisode dépressif : agitation, hyperréactivité émotionnelle,
irritabilité, avec des débuts et des fins abrupts, sans facteur déclenchant identifié ;
une suicidalité (passage répété à l’acte suicidaire par des moyens violents) ;
des passages à l’acte délictueux, des conduites sexuelles à risque.
Les recommandations françaises de la Haute Autorité de Santé (HAS) (61). Ces
recommandations indiquent en 2013 :
Bien que le lien physiopathologique entre ces troubles reste encore l’objet de débats, il semble
établi que les fumeurs qui ont présenté dans le passé ou qui présentent, lors de leur tentative
d’arrêt, des troubles anxieux ou dépressifs aient plus de difficultés à s’arrêter de fumer. Cette
difficulté accrue à s’arrêter de fumer peut résulter de nombreux facteurs.
Une dépendance plus forte chez ces sujets, moins de soutien social ou moins d’habileté
personnelle à gérer le sevrage chez ces patients. De surcroît, l’arrêt du tabac induit, chez certains
patients, une recrudescence de leurs troubles anxieux ou dépressifs.
Le risque d'apparition d'épisode dépressif majeur est augmenté pendant les six mois après arrêt
du tabac. Les fumeurs qui présentent un trouble dépressif induit par le sevrage ont plus de
difficultés à s’arrêter de fumer.
Les troubles anxio-dépressifs induits par le sevrage durent, en général, quelques semaines et ne
nécessitent, en général, pas de prise en charge pharmacologique spécifique. Un soutien dans le
cadre de la consultation est néanmoins nécessaire. Si les troubles persistent, il est utile
d’envisager une prise en charge spécifique. Il est utile de rechercher ces troubles par
l'interrogatoire avant la mise en route du traitement. Les antécédents personnels et familiaux
doivent être recherchés.
Il est recommandé de repérer l’anxiété et la dépression éventuelles, antérieures ou concomitantes
au tabagisme, et de suivre l’évolution de ces troubles durant le sevrage tabagique. Il est
recommandé de questionner le patient sur les éventuels symptômes anxieux et dépressifs
survenus lors des précédentes tentatives d’arrêt (avec ou sans traitement). L’évaluation des
comorbidités psychiatriques et de leur évolution peut être aidée par l’utilisation d’auto-
questionnaires : Hospital Anxiety-Depression scale-15 (HAD), inclus dans le dossier de
consultation de tabacologie de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) ;
Beck Anxiety Inventory (BAI) ; Beck Depression Inventory (BDI).
Les symptômes psychotiques, sous forme de délires, sont présents jusqu’à 20 % dans les
phases dépressives (délire de péché, de responsabilité, d’appauvrissement et
hypochondriaque) et sont présents dans 50 % environ des épisodes maniaques (folie des
grandeurs).
Ces délires sont synthymiques à la phase correspondante de la maladie. Jusqu’à 60 % des
patients bipolaires aggravent encore leur situation par la consommation d’alcool et de drogues.
Dans une hypomanie ou au début d’une phase maniaque, les patients ont souvent l’impression
d’avoir vaincu leur vague à l’âme et interrompent leur traitement.
Les nouveaux symptômes n’apparaissent que plus tard, ce qui fait que la relation causale entre
l’arrêt des médicaments et la récidive n’est pas souvent établie.
Il n’y a malheureusement aucun critère bien établi permettant de faire la distinction entre
dépression unipolaire et bipolaire (130). Le syndrome dépressif est pratiquement le même dans les
deux types de dépression. Seuls quelques signes bipolaires discrets peuvent orienter vers une
dépression bipolaire :
une manifestation précoce de la première dépression (<25 ans) ;
un tempérament hyperthymique ou cyclothymique ;
une anamnèse familiale positive de troubles bipolaires ;
une induction d’une hypomanie par les antidépresseurs ;
des épisodes dépressifs avec début et fin abrupts ;
une dépression atypique avec hypersomnie ;
une augmentation de l’appétit et une inhibition psychomotrice marquée.
La revue de la littérature de Conus et al. de 2008 (131) indique que la dépression est la
manifestation initiale la plus fréquente des troubles bipolaires, et les patients passent environ trois
fois plus de temps en phase dépressive qu’en phase maniaque. Face à un patient déprimé, il est
difficile de savoir s’il souffre d’un trouble dépressif unipolaire ou s’il va par la suite développer un
trouble bipolaire.
La publication récente de la Bipolar Depression Rating Scale, basée sur l’observation de certaines
caractéristiques de la dépression chez des patients souffrant d’un trouble bipolaire, devrait
contribuer à la résolution de ce problème :
un âge de début précoce ;
un début et une fin abrupts ;
un ralentissement psychomoteur ;
des symptômes mélancoliques ;
une hypersomnie ;
une hyperphagie ;
une irritabilité ;
des états mixtes ;
une labilité émotionnelle ;
un taux élevé de récidive.
► Conclusion générale sur le diagnostic différentiel
Selon les recommandations, il est préconisé pour établir le diagnostic différentiel d’un épisode
dépressif caractérisé de rechercher :
D’autres maladies somatiques notamment : hypothyroidie, démences.
Et d’autres troubles psychiatriques :
les troubles de l’humeur dont :
le trouble bipolaire,
2
Caractérisée par un affaissement de l’humeur, une dysphorie est marquée par une chronicité d’au moins un an ou deux
ans et par une sévérité insuffisante pour compléter les critères de l’épisode dépressif caractérisé (entre deux et six
signes en dehors des idées suicidaires et du sentiment de culpabilité).
3
Survenant dans les trois mois suivant l’exposition à un stress, marqué par une humeur dépressive ou une symptomato-
logie anxio-dépressive excessive comparativement à une réaction « normale » associée à une altération du fonctionne-
ment, mais ne présentant ni l’intensité ni suffisamment de critères pour constituer un épisode dépressif caractérisé.
symptômes caractéristiques de l’EDM définis par le DSM-IV en questions, et d’en déduire une
classification diagnostique. Les symptômes sont auto-évalués rétrospectivement sur une période
donnée, les 12 mois précédant l’enquête.
Définition de l’épisode dépressif caractérisé d’après le CIDI-SF :
Les symptômes principaux sont :
vivre une période d’au moins deux semaines consécutives en se sentant triste, déprimé ou
sans espoir, pratiquement toute la journée, presque tous les jours ;
vivre une période d’au moins deux semaines consécutives en ayant perdu intérêt pour la
plupart des choses, pratiquement toute la journée, presque tous les jours.
Les symptômes secondaires sont :
se sentir épuisé ou manquer d’énergie plus que d’habitude ;
avoir pris ou perdu au moins cinq kilos ;
avoir plus que d’habitude des difficultés à dormir ;
avoir beaucoup plus de mal que d’habitude à se concentrer ;
avoir beaucoup pensé à la mort ;
avoir perdu intérêt pour la plupart des choses comme les loisirs, le travail ou les activités qui
donnent habituellement du plaisir.
Les épisodes dépressifs caractérisés peuvent être classés en trois types selon qu’ils sont légers,
moyens ou sévères, en fonction du nombre de symptômes déclarés et de l’intensité du
retentissement :
épisode dépressif caractérisé : au moins quatre symptômes (dont au moins un symptôme
principal) et ses activités habituelles perturbées par ces problèmes ;
épisode dépressif caractérisé léger : un maximum de cinq symptômes et ses activités
légèrement perturbées ;
épisode dépressif caractérisé sévère : un minimum de six symptômes et ses activités
beaucoup perturbées ;
épisode dépressif caractérisé : tous les cas entre légers et sévères.
Résultats
Selon l’enquête de l’Inpes (133), la prévalence de l’épisode dépressif caractérisé (EDC) au cours
des douze derniers mois, telle que mesurée par le CIDI-SF dans le cadre du Baromètre santé de
l’Inpes, s’élève en France, en 2010, à 7,5 % parmi les 15-85 ans.
En 2010, 2,8 % des personnes âgées de 15 à 75 ans ont subi dans les douze derniers mois un
épisode dépressif caractérisé sévère, 4,3 % un épisode dépressif caractérisé d’intensité moyenne
et 0,7 % un épisode dépressif caractérisé léger. Ces chiffres s’avèrent également stables par
rapport à 2005 (respectivement 3,0 %, 3,9 % et 0,9 %) (133).
Le rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
(Drees) (132) indique en 2013 que plus d’1,5 million d’adultes ont été suivis en psychiatrie, en
2011, dans les établissements de santé français (Drees, SAE 2011). Les épisodes et troubles
dépressifs représentent le diagnostic le plus fréquemment rencontré parmi les personnes prises en
charge en psychiatrie dans un établissement de santé en 2011.
Méthode
Le Recueil d’informations médicalisées en psychiatrie (Rim-P), mis en place en 2007, a été utilisé,
et permet d’apporter un premier éclairage national sur le sujet. La connaissance de l'activité
médicale dans le cadre du programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) du
champ d’activité de psychiatrie public et privé repose sur le recueil systématique de données
administratives et médicales normalisées. Ce recueil, nommé recueil d’informations médicalisé en
psychiatrie (RIM-P) comporte deux supports :
le Résumé par séquence (RPS), pour les patients admis en hospitalisation, avec ou sans
hébergement ; le RPS est commun à tous les établissements publics et privés ;
le Résumé d’activité ambulatoire (RAA) pour les consultations et soins externes, réservé aux
établissements financés par dotation annuelle de financement (DAF)4.
Dans cette enquête, l’épisode dépressif caractérisé (EDC) est défini selon le CIDI-SF (Composite
International Diagnostic Interview-Short Form) et le DSM-IV (Diagnostic and Statistical Manual of
Mental Disorders 4e édition). Il est identifié par la présence d’au moins quatre symptômes (ex.
vivre une période d’au moins deux semaines consécutives en se sentant triste, avoir pris ou perdu
au moins 5 kg, avoir beaucoup plus de mal que d’habitude à se concentrer, etc.) dont au moins un
important, et la perturbation des activités habituelles du patient.
La classification internationale des maladies (CIM 10e révision) qualifie les épisodes et troubles
dépressifs en légers, moyens, sévères (2).
Résultats
D’après la publication de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des
statistiques, près de 283 0002 patients adultes (de 16 ans et plus) ont été suivis pour un épisode
ou un trouble dépressif en 2011, soit près de 18 % de la file active totale, dont 75 % ont eu
exclusivement une prise en charge ambulatoire sous forme de consultations avec des
professionnels de santé, interventions aux urgences, soins à domicile. La dépression constitue le
premier motif de recours en psychiatrie dans les établissements de santé métropolitains.
Parmi les patients suivis en établissement de santé en 2011 pour dépression, 37 % le sont pour un
épisode ou trouble sévère, 35 % pour un épisode ou trouble qualifié d’intensité moyenne, 14 %
pour un épisode ou trouble léger et autant pour des épisodes ou troubles dépressifs autres non
définis en termes de sévérité.
Remarque
À la demande du groupe de travail, les données publiées de l’étude Ecogen sur le site Internet de
cette étude ont été recherchées par le service de documentation de la HAS. Sur le site de cette
étude, il n’est fait mention que d’une thèse dont le contenu après examen ne comporte aucune
donnée sur la sévérité de la dépression. Cette étude n’est donc pas retenue pour ce chapitre.
Concernant l’étude CONSTANCE, les données de sévérité de la dépression issues de cette
cohorte n’ont pas été trouvées sur le site indiqué par le service de documentation de la HAS. Les
résultats concernant la dépression semblent ne pas avoir été publiés.
Aucune publication n’est citée dans la liste des publications disponible sur ce site. Une recherche,
réalisée dans pubMed avec les noms des responsables des projets, sur la dépression de la
cohorte, n’a donné lieu à aucune publication à ce jour.
Le bulletin de la World Health Organization en 2005 (134) indique que dans le cadre d’une étude
réalisée en Hollande et publiée en 1998, la prévalence pour un épisode dépressif léger était de
26,7 %, pour un épisode dépressif modéré à sévère de 61,9 % et pour un épisode sévère avec
des épisodes psychotiques de 11,4 %.
► Les recommandations
Les recommandations françaises de l’Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en
santé (Anaes) (1) indiquent pour la sévérité en 2002 :
La CIM-10 (2) et le DSM-IV-TR (20) qualifient l’épisode dépressif selon la sévérité des symptômes
de :
4
http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bos/2015/sts_20150004_0001_p000.pdf
Selon le DSM-5, La spécification mélancolique correspond à une forme particulière d’EDC sévère
avec un des deux éléments suivants (critère A) :
[1] perte du plaisir pour toute, ou presque, les activités ;
et [2] absence de réactivité aux stimuli agréables.
Par ailleurs, trois éléments au moins parmi les suivants (critère B) :
[1] humeur dépressive particulière, marquée par un sentiment profond d’abattement, de
désespoir et/ou de vide ;
[2] dépression régulièrement plus marquée le matin ;
[3] réveil matinal précoce (au moins deux heures avant l’heure habituelle du réveil) ;
[4] agitation ou ralentissement psychomoteur marqué ;
[5] anorexie ou perte de poids significative ;
[6] culpabilité excessive ou inappropriée.
Les caractéristiques psychotiques sont des idées délirantes ou des hallucinations.
Ces délires sont plus fréquemment congruents à l’humeur (thèmes de culpabilité, de punition
méritée, de nihilisme, somatique, de ruine, hallucinations auditives réprimant le sujet pour ses
fautes).
Plus rarement, ces caractéristiques ne sont plus congruentes à l’humeur : délire de persécution
sans idée dépressive justifiant que le sujet mérite cette persécution, pensées imposées, diffusion
de pensées.
Les recommandations nord-américaines de l’Institute for Clinical Systems Improvement
(ICSI) (107) indique en 2013 :
Selon la CIM 10 et le DSM-5 :
La sévérité est basée sur le nombre de critères, l’intensité de ces symptômes et sur le degré de
handicap fonctionnel :
épisode léger 296.21 (F32.0) : lorsqu’il y a peu ou pas de symptômes supplémentaires par
rapport au nombre nécessaire pour répondre au diagnostic. L’intensité des symptômes est
éprouvante mais elle est contrôlable et les symptômes perturbent peu les activités
professionnelles, ou sociales ;
épisode modéré (F32.1) : le nombre des symptômes, l’intensité des symptômes et le degré de
handicap fonctionnel se situe entre ceux précisés pour l’épisode léger et l’épisode sévère ;
épisode sévère (F32.2) : plusieurs symptômes supplémentaires sont présents par rapport au
nombre nécessaire pour répondre au diagnostic. L’intensité des symptômes est très
éprouvante et incontrôlable, les symptômes perturbent nettement les activités sociales ou
professionnelles.
L’ICSI recommande de classer la sévérité des symptômes et de degré de dysfonctionnement pour
les activités comme suit :
épisode léger : lorsqu’il y a peu ou pas de symptômes supplémentaires par rapport au nombre
nécessaire pour répondre au diagnostic et seulement dans le cas d’un dysfonctionnement
léger pour les activités professionnelles ou sociales ;
épisode modéré : les symptômes ou le dysfonctionnement pour les activités se situe entre ceux
précisés pour l’épisode léger et l’épisode sévère ;
épisode sévère : plusieurs symptômes supplémentaires sont présents par rapport au nombre
nécessaire pour répondre au diagnostic. Les symptômes perturbent nettement les activités
sociales ou professionnelles.
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (11). Ces
recommandations indiquant, en 2014, les caractéristiques de la sévérité d’un d'épisode dépressif
caractérisé sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 31. Caractéristiques de la sévérité d’un d'épisode dépressif caractérisé d’après le NHS
Choices, 2014 (11)
Sévérité de la dépression
La sévérité de la dépression peut être définie de la manière suivante :
Dépression infraliminaire (sous-seuil) : symptômes significatifs de la dépression en dessous du
seuil défini par les critères du DSM-IV.
Dépression légère : les symptômes sont présents en nombre minimum pour poser le diagnostic
et il existe un léger retentissement sur le fonctionnement.
Dépression moyenne : le nombre des symptômes présents est un peu supérieur au nombre
requis pour établir le diagnostic et il existe un dysfonctionnement modéré pour les activités.
Dépression sévère : la plupart des symptômes sont présents. le dysfonctionnement pour les
activités est très prononcé.
Dans les dépressions sévères, les patients peuvent développer des symptômes psychotiques, par
exemple : des hallucinations, des délires.
Il faut noter qu’une évaluation complète d’un épisode dépressif ne se limite pas simplement à
compter le nombre de symptômes. Cette évaluation doit prendre en compte le degré de
dysfonctionnement et/ou du handicap associé avec le diagnostic envisagé de dépression, et la durée
de l’épisode.
Les recommandations allemandes de Härter et al. (15) précisent en 2010 les symptômes et les
critères de sévérité des épisodes dépressifs.
Les symptômes et les critères de sévérité des épisodes dépressifs sont présentés dans les
tableaux ci-dessous.
Tableau 32. Sévérité des symptômes dépressifs selon la CIM-10 d’après Härter et al., 2010 (15)
Épisode Épisode
Épisode
Symptômes présents au minimum deux semaines dépressif dépressif
dépressif léger
modéré sévère
Symptômes dépressif principaux.
Au moins deux symptômes principaux :
humeur dépressive ; 2 2 3
perte d’intérêt, abattement ;
perte d’énergie, augmentation de la fatigabilité.
l’incapacité de maintenir les activités de la vie quotidienne, par exemple pour l’hygiène
corporelle, l’alimentation ou une catatonie.
Tableau 33. Classification de l’intensité d’un épisode caractérisé dépressif d’après le Department of
Veterans Affairs, 2009 (18)
Sévère ≥ 20 Sévère
Les recommandations néozélandaises du New Zealand Guidelines Group (NZGG) (38). Ces
recommandations indiquent en 2008 :
Lorsque l’on évalue l’intensité d’une dépression chez un adulte, les médecins doivent prendre en
compte la sévérité, la persistance des symptômes, le handicap fonctionnel, la réponse à toute
intervention thérapeutique antérieure, le contexte psychosocial élargi, identifier les facteurs qui
peuvent avoir un impact positif ou négatif sur l’issu de la pathologie.
Un patient adulte avec un épisode dépressif léger est, en général, perturbé mais a la capacité
d’effectuer les activités normales.
Un patient adulte avec un épisode dépressif modéré peut avoir des difficultés significatives à
poursuivre des activités normales alors qu’un adulte avec un épisode dépressif sévère aura un
dysfonctionnement très marqué, sentiments d’inutilité et de culpabilité et/ou des pensées
suicidaires.
Les recommandations conjointes australiennes et néozélandaises du Royal Australian and
New-Zealand College of Psychiatrists (RANZCP) (14) définissent, en 2004, la sévérité de
l’épisode caractérisé et les sous-types de la dépression selon le DSM-IV :
Un épisode dépressif caractérisé peut être léger, modéré ou sévère.
Un épisode dépressif léger est défini par des symptômes qui sont présents au nombre minimum
requis pour poser le diagnostic. Il existe un léger retentissement sur le fonctionnement.
Un épisode dépressif modéré est défini par un nombre supérieur de symptômes au nombre
minimum de critères de dépression remplis pour le diagnostic, et par un dysfonctionnement plus
important.
Un épisode dépressif sévère est défini par :
la présence de la plupart des critères requis pour le diagnostic sont présents ;
il existe une interférence prononcée dans les activités sociales, professionnelles, entraînant un
dysfonctionnement évident (par exemple : une incapacité à travailler ou à s’occuper de ses
enfants) ;
à l’extrême, les personnes concernées peuvent être totalement incapables de fonctionner
socialement ou professionnellement, voire même de s’alimenter, de se vêtir ou de maintenir
une hygiène corporelle minimale ;
les caractéristiques des symptômes (par exemple, idées ou comportements suicidaires)
doivent être prises également en compte dans l’évaluation de la sévérité.
Tableau 34. Critères définissant un épisode dépressif caractérisé léger modéré et sévère
Épisode dépressif
Léger Modéré Sévère
caractérisé
Nombre de Cinq symptômes Six ou sept symptômes Au moins sept symptômes
symptômes (dont présents (peu ou pas de présents. présents.
au moins un symptômes
symptôme majeur). supplémentaires par
rapport au nombre
nécessaire pour répondre
au diagnostic).
Retentissement sur - Retentissement léger sur Le dysfonctionnement pour Les symptômes perturbent
le mode de le fonctionnement les activités se situe entre nettement les activités
fonctionnement du (perturbé par les ceux précisés pour professionnelles, les activités
patient. symptômes). l’épisode léger et l’épisode sociales courantes ou les relations
- Quelques difficultés à sévère. avec les autres, par exemple :
poursuivre les activités difficultés considérables, voire une
ordinaires et les activités incapacité à mener le travail, les
sociales, mais celles-ci activités familiales et sociales.
peuvent être réalisées
avec un effort
supplémentaire.
Un épisode dépressif sévère peut comporter :
des symptômes psychotiques : (hallucination, délire) qui sont plus fréquemment congruents à l’humeur ;
une spécification mélancolique (perte du plaisir pour presque toutes les activités, absence de réactivité
aux stimuli agréables) ;
des idées suicidaires (planifications, intentions ou tentative) ;
une incapacité à maintenir les activités quotidiennes : hygiène corporelle, anorexie, catatonie.
Le niveau de dysfonctionnement doit être établi lors de l’entretien clinique à visée d’évaluation
psychiatrique.
Remarque du groupe de travail :
Le groupe de travail note que la définition donnée par les classifications d’un épisode dépressif
modéré n’est pas suffisament précise.
est conçu pour traduire les scores du Patient Health Questionnaire-9 dans les catégories du
DSM-5 et donc intègre les preuves basées sur les meilleures pratiques.
Tableau 35. Traduction des scores de dépression du PHQ-9 dans la pratique clinique en se basant
sur les critères du DSM-5 ou du DSM-IV-TR d’après l’Institute for Clinical Systems Improvement, 2013
et 2012 (37, 107).
Symptômes au PHQ-9
PHQ-9 score Intensité
Et altération fonctionnelle
1 à 4 symptômes
5à9 Subclinique
Altération fonctionnelle minime
2 symptômes
Score > 0 pour les questions 1 ou 2 10 à 14 Dépression caractérisée légère
Altération fonctionnelle
≥ 3 symptômes
Score > 0 pour les questions 1 ou 2 15 à 19 Dépression caractérisée modérée
Altération fonctionnelle
≥ 4 symptômes
Score > 0 pour les questions 1 ou 2 ≥ 20 Dépression caractérisée sévère
Altération fonctionnelle
Tableau 36. Classification de la sévérité des symptômes selon le Department of Veterans Affairs,
2009 (18).
Les recommandations britanniques du National Institute for Health and Clinical Excellence
(NICE) (169). Ces recommandations indiquent en 2009, comme premier élément de qualité de
l’évaluation d’une dépression chez l’adulte :
Les patients susceptibles d’avoir une dépression ont une évaluation qui identifie la sévérité des
symptômes, le degré de l’altération fonctionnelle et la durée de l’épisode.
Cette évaluation doit être aidée d’une échelle formelle de cotation pour la sévérité des symptômes
(par exemple, le Patient Health Questionnaire-9, la Hospital Anxiety and Depression Scale, le Beck
Depression Inventory).
L’évaluation de l’altération fonctionnelle doit inclure les perspectives sociales de l’altération telles
que définies par la Classification internationale de fonctionnement, incapacités et santé de
l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les recommandations canadiennes du Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments
(CANMAT) (26).
Les recommandations indiquent en 2009 :
Dans les situations dans lesquelles le clinicien choisit d’utiliser un instrument de mesure pour le
diagnostic, le dépistage ou le suivi, de nombreux outils sont disponibles et dans une étude
comparative, il n’y a pas de différence majeure entre ces outils (ceux cités dans ces
recommandations) et d’autres outils.
Cependant, de nombreux cliniciens trouvent le Patient Health Questionnaire-9 et le Quick
Inventory of Depressive Symptomatologie Self-Rated plus attractifs en raison de leur brièveté et de
leur forte concordance avec le DSM-IV.
Les outils cités dans ces recommandations sont :
Patient Health Questionnaire-9 (PHQ) ;
Quick Inventory Depressive Symptomatology Self-Rated (QIDS-SR) ;
Beck Depression Inventory (BDI-I ou BDI-II) ;
Zung self-Rating Depression Scale ;
Center for Epidemiological Studies Depression Rating Scale (CESD).
Les recommandations néozélandaises du New Zealand Guidelines Group (NZGG) (38). Ces
recommandations indiquent en 2008 :
En plus, en utilisant leur jugement clinique, le praticien doit envisager l’utilisation d’un outil
d’évaluation de la sévérité.
La sévérité des symptômes et de l’invalidité fonctionnelle peut être mesurée en utilisant le PHQ-9
(niveau de preuve B).
Les seuils du score total du Patient Health Questionnaire-9 recommandés pour un diagnostic
provisoire de la sévérité de la dépression sont les suivants:
score de 10 à 14 : diagnostic provisoire de dépression légère ;
score de 15 à 19 : diagnostic provisoire de dépression modérée ;
score ≥20 : diagnostic provisoire de dépression sévère.
La réponse à la question de fonctionnalité du Patient Health Questionnaire-9 peut être utile pour
initier la discussion sur les priorités du patient et sur les objectifs du traitement.
► Études non randomisées prospectives
Etude de Kroenke et al. de 2001 (41)
Cette étude transversale incluant 6 000 sujets, publiée en 2001 par Kroenke et al. (41), a pour
objectif d’évaluer la validité de construction du Patient Health Questionnaire-9 comme mesure de
sévérité de la dépression en relation avec le statut fonctionnel, les jours d’invalidité et la
consommation de soins de santé.
Méthode
C’est une analyse de l’étude de validation initiale du Patient Health Questionnaire-9 incluant 6 000
sujets recrutés en milieu de soins primaires ou en gynécologie-obstétrique (voir paragraphe outils
diagnostiques de ce document).
Le statut fonctionnel est basé sur le Short-Form General Health Survey-20 items (SF-20) en
ajustant ses scores sur plusieurs variables : âge, sexe, race, niveau d’éducation, site de l’étude,
nombre de comorbidités physiques.
Le nombre de jours d’invalidité (jours durant lesquels les symptômes ont interféré avec les activités
habituelles), la consommation de soins (nombre de consultations médicales) concernent les trois
mois précédents et sont rapportés par le patient.
Les difficultés liées aux symptômes sont évaluées par la question 10 du Patient Health
Questionnaire-9 (question qui n’est pas prise en compte dans le calcul du score du Patient Health
Questionnaire-9) :
« À quel point ce(s) problème(s) a-t-il (ont-ils) rendu difficile votre travail, de prendre soin de
choses à la maison ou de s’entendre avec d’autres personnes ? »
Le patient choisit une des réponses suivantes : pas du tout de difficulté – quelques difficultés –
beaucoup de difficultés – difficultés extrêmes.
Les auteurs :
(i) évaluent pour chaque stade de sévérité de dépression défini par le Patient Health
Questionnaire-9, le statut fonctionnel, les jours d’invalidité, le nombre de consultations
médicales ;
(ii) estiment la corrélation du score du Patient Health Questionnaire-9 et des scores des six
sous-échelles du Short-Form General Health Survey-20 items.
Résultats
Relation Patient Health Questionnaire-9 et Short-Form General Health Survey-20 items (SF-20).
Il y a une forte association entre l’augmentation du score du Patient Health Questionnaire-9 et la
majoration de l’altération fonctionnelle.
Les résultats sont essentiellement similaires en soins primaires et en gynécologie.
L’augmentation du score du Patient Health Questionnaire-9 est associée à une diminution des
scores du SF-20. Cette diminution de score est la plus forte importante pour les sous-échelles du
SF-20 qui, dans d’autres études, sont le plus fortement associées à la dépression (sous-échelles
santé mentale, fonctionnement social, santé générale et de fonctionnement de rôle).
La majorité des comparaisons de chaque sous-échelle du SF-20 entre deux stades de sévérité
définie par le Patient Health Questionnaire-9 est significative (se référer aux 2 tableaux ci-
dessous).
La corrélation du score du Patient Health Questionnaire-9 avec les sous-échelles du Short-Form
General Health Survey-20 items varie de 0,73 à 0,33 :
santé mentale (0,73) ;
santé générale (0,55) ;
fonctionnement social (0,52) ;
fonctionnement de rôle (0,43) ;
fonctionnement physique (0,37) ;
et douleurs physiques (0,33).
Tableau 37. Relation entre le score de sévérité de dépression du PHQ-9 et les échelles du SF-20 de
qualité de vie lié à la santé* chez 3 000 sujets recrutés en gynécologie-obstétrique, d’après Kroenke
et al., 2001 (41)
PHQ-9 : Patient health Questionnaire-9 ; SF-20 : Short-Form General Health Survey – 20 items.
a, b a,b
* La majorité des comparaisons sont significatives (p<0,05). Les comparaisons qui ont un indice ou en commun ne
sont pas significatives.
Relation Patient Health Questionnaire-9 et jours d’invalidité, difficultés liées aux symptômes,
consultations médicales.
Pour la relation entre le Patient Health Questionnaire-9 et les jours d’invalidité, les difficultés liées
aux symptômes et les consultations médicales, les stades de dépression les plus sévères sont
associés à :
une augmentation monotone des jours d’invalidité ;
de la consommation de soins ;
et des difficultés liées aux symptômes (se référer aux deux tableaux ci -dessous).
Tableau 38. Relation entre le score de sévérité de dépression du PHQ-9 et les jours d’invalidité, les
difficultés liées aux symptômes et les consultations médicales dans la PHQ Primary Care Study*,
d’après Kroenke et al., 2001 (41)
Difficultés
Nombre moyen
Nombre moyen de associées
de visites
jours de d’invalidité aux
médicales
(IC95 %) symptômes
(IC95 %)
( %)
Sévérité de la dépression (score du PHQ-9)
Minimal (score de 1 à 4) 2,4 (1,7-3,1) 1,5 1,0 (0,9-1,1)
a
Léger (score de 5 à 9) 6,7 (5,5-7,8) 10,2 1,8 (1,6-2,0)
a
Modérée (score de10 à 14) 11,4 (9,5-13,1) 24,4 2,0 (1,7-2,4)
a a
Modérément sévère (score de 15 à 19) 16,6 (14,1-19,0) 45,1 2,4 (1,9-2,8)
a
Sévère (score de 20 à 27) 28,1 (25,2-31,0) 57,1 3,7 (3,2-4,2)
PHQ-9 : Patient health Questionnaire-9.
* 3 000 sujets recrutés en soins primaires. La majorité des comparaisons sont significatives (p<0,05).
a
Les comparaisons qui ont l’indice en commun ne sont pas significatives.
Tableau 39. Relation entre le score de sévérité de dépression du PHQ-9 et les jours d’invalidité, les
difficultés liées aux symptômes et les consultations médicales chez 3 000 sujets recrutés en
gynécologie-obstétrique, d’après Kroenke et al., 2001 (41)
Nombre moyen Difficultés
Nombre moyen de
de jours de associées aux
visites médicales
d’invalidité symptômes
(IC95 %)
(IC95 %) ( %)
Sévérité de la dépression (score du PHQ-9)
a
Minimal (score de 1 à 4) 2,2 (1,7-2,7) 0,6 0,9 (0,8-1,0)
Tableau 40. Relation entre le score de sévérité de dépression du PHQ-9 et les échelles du SF20 de
qualité de vie liée à la santé* dans la PHQ Primary Care Study**, d’après Kroenke et al., 2001 (41)
La corrélation du score du Patient Health Questionnaire-9 est de 0,39 avec les jours d’invalidité ;
0,24 avec les consultations médicales et 0,55 avec les difficultés liées aux symptômes.
Dans la PHQ Primary Care Study, la corrélation entre les échelles du SF-20 et les difficultés liées
aux symptômes varie de 0,53 à 0,27 : santé mentale (0,53) ; santé générale (0,42) ;
fonctionnement social (0,40) ; fonctionnement de rôle (0,38) ; douleurs physiques (0,27) et
fonctionnement physique (0,27).
En gynécologie-obstétrique, les auteurs ne précisent pas les estimations des corrélations entre les
sous-échelles du SF-20 et les difficultés liées aux symptômes. Ils rapportent que, comparées aux
corrélations observées dans la PHQ Primary Care Study, celles-ci sont légèrement inférieures
mais que la hiérarchie de leur importance est similaire.
Conclusion
Cette étude non randomisée (41), en évaluant la validité de construction des stades de sévérité du
Patient Health Qustionnaire-9, conclut que le Patient Health Questionnaire-9 est un outil fiable
pour mesurer la sévérité de la dépression.
Elle a montré que les scores du Short-Form General Health Survey-20 items diminuent avec
l’augmentation du stade de sévérité de la dépression au Patient Health Questionnaire-9 (niveau de
preuve 4).
Cette diminution est la plus importante pour les sous-échelles du SF-20 qui, dans d’autres études,
sont le plus fortement associées à la dépression (sous-échelles santé mentale, fonctionnement
social, santé générale et de fonctionnement de rôle).
La corrélation du score du Patient Health Questionnaire-9 avec les sous-échelles du Short-Form
General Health Survey-20 items varie de 0,73 à 0,33 : santé mentale (0,73), santé générale (0,55),
fonctionnement social (0,52), fonctionnement de rôle (0,43), fonctionnement physique (0,37) et
douleurs physiques (0,33).
Les stades de dépression les plus sévères sont associés à une augmentation monotone des jours
d’invalidité, de la consommation de soins et des difficultés liées aux symptômes.
La corrélation des difficultés liées aux symptômes du Patient Health Questionnaire-9 avec les
sous-échelles du Short-Form General Health Survey-20 items varie de 0,53 à 0,27 : santé mentale
(0,53) ; santé générale (0,42) ; fonctionnement social (0,40) ; fonctionnement de rôle (0,38) ;
douleurs physiques (0,27) et fonctionnement physique (0,27).
Le nombre de consultations médicales est la variable la moins en faveur de ses cinq stades de
sévérité (trois stades).
Étude de Cameron et al. de 2008 (170)
Cette étude transversale, incluant 491 patients recrutés en médecine générale au Royaume-Uni,
est publiée par Cameron et al. en 2008 (170). Elle a pour objectif d’évaluer des propriétés
psychométriques (validité convergente et discriminante, convergence des stades de sévérité,
sensibilité au changement) du Patient Health Questionnaire-9 et de la sous-échelle dépression de
la Hospital Anxiety and Depression Scale pour mesurer la sévérité d’une dépression en soins
primaires.
Méthode
Les critères d’inclusion sont : adultes ayant un problème de santé mentale considéré comme léger
ou modéré.
Les critères d’exclusion sont : âge < 16 ans, affection mentale sévère ou complexe (exemple :
psychose, schizophrénie, trouble obsessionnel compulsif et trouble de la personnalité) ;
antécédent de comportement violent, idées suicidaires, auto-agression, mésusage de drogues ou
d’alcool ; avoir été adressé plus d’une fois à une consultation psychologique.
Cette étude est réalisée dans le cadre d’un audit d’un service participant au programme doing well
by people with depression. Les patients sont adressés par le médecin généraliste à un travailleur
de santé mentale en soins primaires pour compléter le Patient Health Questionnaire-9 et la sous-
échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale.
Les auteurs évaluent :
la convergence des scores seuils de sévérité du Patient Health Questionnaire-9 et de la sous-
échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale ;
la réponse au changement clinique de l’inclusion à la fin du traitement.
Résultats
Parmi les 10 496 patients répertoriés :
1 087 (73 %) sont évalués avec le Patient Health Questionnaire-9 à la visite initiale ;
1 063 avec la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale avant ou le
même jour que le Patient Health Questionnaire-9 ;
et 478 (45 %) avec le Patient Health Questionnaire-9 au maximum trois jours après la sous-
échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale.
A la fin du traitement, 544 patients (50 %) ont complété la sous-échelle dépression de la Hospital
Anxiety and Depression Scale et le Patient Health Questionnaire-9.
Tableau 41. Corrélation entre Patient Health Questionnaire-9, Hospital Anxiety and Depression Scale
– sous-échelle dépression (HADS-D) et Hospital Anxiety and Depression Scale – sous-échelle anxiété
(HADS-A), d’après Cameron et al., 2008 (170)
inclusion suivi
Corrélation PHQ-9 et HADS-D 0,68 0,81
Corrélation PHQ-9 et HADS-A 0,48 0,74
Corrélation HADS-D et HADS-A 0,49 0,77
HADS-D : sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale.
HADS-A : sous-échelle anxiété de la Hospital Anxiety and Depression Scale.
HADS-D PHQ-9
Fin du traitement
Sensibilité au changement
La moyenne du score au PHQ-9 est de 12,7±6,47 au début du traitement et de 6,25±6,01 à la fin
du traitement (IC95 %=5,79-7,03).
Tableau 43. Aire sous la courbe ROC des mesures de sévérité de la dépression du HADS-D, PHQ-9 et
BDI-II, relativement au HDRS-17, d’après Cameron et al., 2011 (171)
Aire sous la courbe
Receiver Operating (IC95 %)
Critère APA d’une dépression modérée ou plus sévère (HRSD-17≥14)
HADS-D 0,84 (0,79 – 0,89)
PHQ-9 0,90 (0,86 – 0,94)
BDI-II 0,86 (0,81 – 0,91)
Critère du NICE d’une dépression modérée ou plus sévère (HRSD-17≥19)
HADS-D 0,89 (0,84 – 0,93)
PHQ-9 0,93 (0,90 – 0,97)
BDI-II 0,90 (0,84 – 0,95)
HADS-D : Hospital Anxiety and Depression Scale – sous-échelle dépression ; PHQ-9 : Patient Health
Questiohnnaire-9 ; BDI-II : Beck Depression Inventory-II; HDRS-17 : Hamilton Depression Rating Scale ;
APA : American Psychiatric Association ; NICE : National Institute for Clinical Excellence.
Les auteurs indiquent que les meilleures sensibilités et spécificités sont obtenues en utilisant les
catégories de référence de sévérité de dépression recommandées par le NICE et le seuil
discriminant qu’ils proposent pour les trois questionnaires évalués.
Le tableau ci-après présente les résultats en définissant une dépression modérée ou plus sévère,
selon les critères du NICE (Hamilton Depression Rating Scale-17≥19), et montre par exemple
que :
le PHQ-9 ≥10 donne une sensibilité de 98 % (IC95 %= 94-99) et une spécificité de 57 %
(IC95 %= 49-64) ;
le PHQ-9 ≥15 donne une sensibilité de 89 % (IC95 %=81-98) et une spécificité de 83 %
(IC95 %=78-89).
Seuils *
PHQ-9≥ 10 98 (94-99) 57 (49-64) 39 (30-47) 99 (97-99) 2,27 (1,90 -2,71) 0,04 (0,01-0,26)
Seuils**
PHQ-9 ≥ 15 89 (81-98) 83 (78-89) 60 (49-71) 97 (94-99) 5,39 (3,79 -7,67) 0,13 (0,06-0,29)
†
Dépression modérée selon les recommandations du NICE (Hamilton Depression Rating Scale-17≥19).
* Dépression modérée ou plus sévère définie selon les seuils proposés par l’auteur du questionnaire.
** Dépression modérée ou plus sévère définie selon le seuil optimal obtenu par la courbe ROC ; HADS-D : Hospital
Anxiety and Depression Scale - sous-échelle dépression ; PHQ-9 : Patient Health Questiohnnaire-9 ; BDI-II : Beck
Depression Inventory-II.
Le tableau ci-dessous présente les résultats en définissant une dépression modérée ou plus
sévère selon les critères de l’APA (Hamilton Depression Rating Scale-17≥14) et montre par
exemple que :
le PHQ-9 ≥10 donne une sensibilité de 89 % (IC95 %= 83-95) et une spécificité de 70 %
(IC95 %= 62-78),
Le PHQ-9 ≥12 donne une sensibilité de 77 % (IC95 %=69-86) et une spécificité de 79 %
(IC95 %=72-86).
Seuils *
PHQ-9≥ 10 89 (83-95) 70 (62-78) 69 (61-77) 90 (84-96) 2,99 (2,26 -3,95) 0,15 (0,09-0,28)
Seuils**
PHQ-9 ≥ 12 77 (69-86) 79 (72-86) 73 (64-82) 82 (76-89) 3,68 (2,57 -5,27) 0,29 (0,20-0,43)
†
Dépression modérée selon les recommandations du NICE (Hamilton Depression Rating Scale-17≥19).
* Dépression modérée ou plus sévère définie selon les seuils proposés par l’auteur du questionnaire.
** Dépression modérée ou plus sévère définie selon le seuil optimal obtenu par la courbe ROC ; HADS-D : Hospital
Anxiety and Depression Scale - sous-échelle dépression ; PHQ-9 : Patient Health Questiohnnaire-9 ; BDI-II : Beck
Depression Inventory-II ; Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPP : valeur prédictive positive ; VPN : Valeur prédictive
négative ; RVP : rapport de vraisemblance positive ; RVN : rapport de vraisemblance négative.
Les auteurs relèvent que le rapport de vraisemblance positive pour les trois questionnaires est
inférieur à 10 (tableaux 44 et 45)
Les auteurs relèvent et que la plupart des rapports de vraisemblance négative est supérieur à 0,1
à l’exception de celui du PHQ-9 en utilisant un seuil ≥10.
Ils considèrent que ces résultats indiquent que le PHQ-9, la sous-échelle dépression de la Hospital
Anxiety and Depression Scale et le Beck Depression Inventory-II ne sont pas suffisamment
robustes pour écarter, ou non, la présence d’une dépression modérée ou plus sévère.
Conclusion
Cette étude non randomisée est de faible niveau de preuve (niveau de preuve 4), en raison
notamment du manque de puissance lié au nombre faible de patients (n = 233) par rapport aux
multiples tests effectués dans l’analyse statistique.
L’écart observé pour la classification des patients déprimés entre les échelles standardisées dans
les différents groupes de sévérité de la dépression est important.
Le PHQ-9, la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale et le Beck
Depression Inventory-II semblent différer de comment ils catégorisent la sévérité d’une dépression
en se référant aux seuils de la Hamilton Depression Rating Scale-17 de sévérité recommandés par
l’APA ou le NICE.
Cette étude suggère que le Patient Health Questionnaire-9, la sous-échelle dépression de la
Hospital Anxiety and Depression Scale et le Beck Depression Inventory-II ne sont pas appropriés
pour évaluer la sévérité d’une dépression en médecine générale considérant le fait que le choix du
traitement de la dépression est fonction de la sévérité basée sur la Hamilton Depression Rating
Scale-17 et qu’aucune des échelles évaluées n’est suffisamment concordante avec la Hamilton
Depression Rating Scale-17.
Étude de Yeung et al. de 2012 (172)
Cette étude contrôlée publiée en 2012 par Yeung et al. (172) inclut 82 médecins et 662 patients
qui ont une dépression caractérisée.
Elle a pour objectif d’évaluer si l’effet d’une intervention basée sur une mesure de la sévérité des
symptômes dépressifs (à savoir communiquer au médecin de soins primaires la sévérité des
symptômes dépressifs rapportés par le patient) a un effet sur l’évolution du patient à six mois.
Méthode
Les patients sont recrutés, durant la période de mai 2009 à février 2010, aux États-Unis, dans des
centres de santé primaire qui n’ont pas de médecins spécialisés en santé mentale, ni de
gestionnaire de cas, et qui n’utilisent pas dans leur pratique habituelle d’outils pour évaluer une
dépression.
Les critères d’inclusion : âge ≥ 18 ans, diagnostic de dépression caractérisée selon le médecin,
traitement antidépresseur prescrit par le médecin à la date d’inclusion dans l’étude, absence de
traitement antidépresseur dans les 120 jours précédant cette prescription.
Les critères d’exclusion : deuil de moins de huit semaines, dépression du post-partum, besoin
d’une hospitalisation en psychiatrie à la visite d’inclusion, antécédent de pathologie psychotique,
de trouble bipolaire, de tentative de suicide, plan actuel de suicide, électroconvulsothérapie,
stimulation du nerf vague ou magnétique transcrânienne, thérapie par des crises induites par
stimulation magnétique transcrânienne, stimulation cérébrale profonde.
Avant le recrutement des patients, tous les médecins d’un centre sont désignés alternativement
comme appartenant au « groupe intervention » ou au « groupe contrôle ». Le Patient Health
Questionnaire-9 est administré mensuellement par téléphone.
Remarque : il est à noter un biais dans la réalisation de l’étude à savoir un possible effet médecin
puisque le médecin n’est pas en aveugle du groupe du patient en raison du protocole non
identique pour les groupes.
Le « site intervention » : les résultats du Patient Health Questionnaire-9 sont transmis au médecin
mensuellement pendant six mois. Il s’agit du score mensuel du Patient Health Questionnaire-9,
des scores des mois précédents, du pourcentage de changement du score depuis le début de
l’étude, des critères pour interpréter le résultat en termes de réponse ou de rémission,
Le « site contrôle » : le Patient Health Questionnaire-9 est administré lors d’un entretien
téléphonique à trois et six mois du suivi et les résultats ne sont transmis au médecin qu’à six mois.
Dans tous les sites de l’étude, le médecin décide librement de la prise en charge du patient,
incluant la fréquence des consultations. Le protocole de l’étude ne spécifie pas le traitement, ne
fournit pas non plus d’algorithme basé sur le Patient Health Questionnaire-9 pour ajuster le
traitement.
Les critères de jugement primaires sont la rémission (score du Patient Health Questionnaire-9 < 5
à 6 mois) et la réponse (diminution du score du Patient health Questionnaire-9 ≥ 50 % de
l’inclusion à 6 mois)
Les 82 médecins sont spécialisés en médecine générale (58 %) ou en médecine interne (37 %).
Résultats
A l’inclusion, le groupe intervention (n=364) et le groupe contrôle (n=278) sont semblables pour
l’âge (46,6 ± 15 ans versus 45,3 ± 15,4 ans p=0,53) et le score moyen de PHQ-9 (15,3 ± 5,4
versus 15,5 ± 5,5 p = 0,74).
Score du PHQ-9
Parmi les 646 patients qui ont un score au Patient Health Questionnaire-9 à l’inclusion ≥ 5 et un
suivi à six mois, 42,8 % ont une rémission à six mois (46,7 % dans le groupe intervention versus
42,8 % dans le groupe contrôle p=0,43).
La probabilité de rémission est significativement plus élevée dans le groupe intervention comparé
au groupe contrôle (rapport de cote = 1,59 (IC 95 % = 1,07-2,37). D’autres variables sont
significativement associées à une augmentation de la probabilité d’une rémission (se référer au
tableau ci-dessous).
Tableau 46. Analyse de régression logistique multivariée de la rémission à six mois d’après Yeung et
al., 2012 (172)
Rapport
de cote
Variables indépendantes (95 % CI) p
(Odds
ratio)
Intercept 0,52 (0,80 - 3,32) 0,49
Groupe intervention 1,59 (1,07 – 2,37) 0,023
PHQ 9 à l’inclusion légère (référence sévère) 3,55 (2,27 – 5,53) < 0,001
PHQ 9 à l’inclusion modérée (référence sévère) 1,99 (1,34 – 2,96) 0,001
PHQ 9 à l’inclusion modérément sévère (référence sévère) 1,19 (0,76 – 1,87) 0,443
Emploi à temps plein 1,45 (1,01 – 2,09) 0,046
Diagnostic de 1 an depuis le diagnostic 1,87 (1,24 – 2,81) 0,003
PHQ-9 : Patient Health Questionnaire-9.
Parmi les 646 patients qui ont un score au Patient Health Questionnaire-9 à l’inclusion ≥ 5 et un
suivi à six mois, 63,9 % ont une réponse à six mois.
La probabilité de rémission est significativement plus élevée dans le groupe intervention comparé
au groupe contrôle (rapport de cote = 2,02 (IC95 %=1,36-3,02).
D’autres variables sont significativement associées à une probabilité supérieure de rémission (voir
le tableau ci-dessous).
Tableau 47. Analyse de régression logistique multivariée de la réponse à six mois d’après Yeung et
al., 2012 (172)
Rapport
de cote
Variables indépendantes (95 % CI) p
(Odds
ratio)
Intercept 6,25 (0,49 - 80,11) 0,4159
Groupe intervention 2,02 (1,36 - 3,02) <0,001
PHQ 9 à l’inclusion légère (groupe de référence sévère) 0,47 (0,29 - 0,79) 0,004
PHQ 9 à l’inclusion modérée (groupe de référence sévère) 0,67 (0,42 - 1,05) 0,001
PHQ 9 à l’inclusion modérément sévère (groupe référence sévère) 0,90 (0,61 - 1,32) 0,594
Race blanche 2,26 (1,13 - 4,52) 0,022
Diagnostic d’un an depuis le diagnostic 1,64 (1,08 - 2,56) 0,003
Médecin rapportant une visite avec le patient dans les trois mois
0,55 (0,39 - 0,78) <0,001
précédant l’inclusion
Medicaid/ patients non assurés 0,56 (0,36 - 0,87) 0,010
Conclusion
Cette étude non randomisée de niveau de preuve 4 (en raison notamment de la possibilité d’un
effet médecin sur les variables testées et des multiples critères testés) suggère qu’un contrôle
régulier des symptômes avec une information du médecin peut améliorer l’évolution du traitement
de la dépression. La probabilité de rémission est significativement plus élevée dans le groupe
intervention comparé au groupe contrôle à six mois (odds ratio = 1,59 [IC95 %=1,07-2,37].
Étude de Löwe et al. de 2004 (173)
Cette étude non randomisée incluant 167 patients recrutés en médecine générale, publiée par
Löwe et al. en 2004 (173), a pour objectif d’évaluer la sensibilité au changement du Patient Health
Questionnaire-9.
Méthode
Des participants à une étude de validation du Patient Health Questionnaire-9 (501 sujets recrutés
en soins primaires en Allemagne) (43) sont inclus dans cette analyse. Il s’agit de patients qui ont
une dépression caractérisée (n=55), une dépression autre (n=53) ou sans dépression (n=59),
appariés aux patients déprimés sur l’âge, le sexe et le centre de l’évaluation initiale. Le PHQ-9 et
le Structured Clinical Interview for DSM-IV (utilisé pour le diagnostic de référence de la dépression)
sont complétés initialement en présentiel et par téléphone pour le suivi (délai moyen de 12,3 ± 3
mois).
La sensibilité au changement est évaluée par :
le changement du score total du PHQ-9 ;
la taille de l’effet = moyenne PHQ-9 suivi – moyenne PHQ-9 initial / écart type PHQ-9 initial ;
la réponse moyenne standardisée = moyenne PHQ-9 suivi – moyenne PHQ-9 initial/ (écart
type suivi-écart type initial) ;
l’indice de réactivité = moyenne PHQ-9 suivi – moyenne PHQ-9 initial / écart type du groupe
stable.
Cette étude est de faible niveau de preuve, notamment en raison d’un échantillon trop faible de
patients, et par la différence des modalités de l’évaluation initiale.
Résultats
Les sujets avec une dépression caractérisée (n=55), une dépression autre (n=53) et sans
dépression (n=59) ne sont pas différents pour la moyenne d’âge (41,1 ± 14,2 versus 42,8±12,1
versus 40,2 ± 13,1 p=0,59), ni pour le délai entre les évaluations initiale et de suivi (371,8 ± 90,7
versus 388,0 ± 94,1 versus 366,7 ± 86,3 p = 0,44).
Dans les groupes avec une dépression caractérisée, une dépression autre ou sans dépression, la
proportion de patients initialement traités est respectivement de : 26,4 % versus 21,2 % versus
10,2 % p<0,0001 pour une psychothérapie ; 43,6 % versus 28,9 versus 26,4 p=0,0002 pour une
pharmacothérapie ; 14,5 % versus 9,4 % versus 3,4 % p = 0,11 pour l’association de ces deux
types de traitements.
Chez les 52 patients améliorés, selon le Structured Clinical Interview for DSM-IV, le score au PHQ-
9 diminue en moyenne de 6,97 ± 4,91.
Chez les 24 patients qui ont une aggravation, selon le Structured Clinical Interview for DSM-IV, le
score au PHQ-9 augmente en moyenne de 2,63 ± 4,63.
Les auteurs relèvent plusieurs résultats significatifs (p<0,0001) du score du PHQ-9 : La
modification du score du PHQ-9 est plus importante chez les sujets améliorés vs ceux avec un
état stationnaire. Les différences entre les sujets qui ont une aggravation vs le groupe stationnaire
et entre les sujets améliorés vs ceux avec une aggravation.
Le tableau ci-après présente les modifications du score du PHQ-9 en fonction du diagnostic initial
et au suivi.
Tableau 48. Sensibilité au changement du PHQ-9 (PHQ-9) évaluée par le changement de son score
total en fonction de l’évolution de la dépression d’après Löwe et al., 2004 (43)
PHQ-9 PHQ-9 PHQ-9
Initial suivi Changement*
Évolution de la dépression
M (ET) M (ET) M (ET) p
selon le SCID
Amélioration
Caractérisée vers absente (n=14) 16,95 (4,27) 6,14 (4,66) - 10,80 (5,70) a
Caractérisée vers autre (n=17) 18,25 (3,30) 12,18 (3,07) - 6,07 (3,39) a
Autre vers absente (n=21) 10,09 (3,59) 4,95 (3,46) - 5,14 (4,09) a
Total patients (n=52) 14,61 (5,24) 7,63 (4,86) - 6,97 (4,91) a
Pas de changement
Caractérisée (n=24) 18,17 (4,61) 18,42 (3,44) 0,24 (4,16) 0,78
Autre (n=18) 11,85 (5,12) 9,89 (2,76) - 1,96 (5,28) 0,13
Absente (n=49) 5,27 (3,63) 3,22 (2,84) - 2,05 (3,42) 0,0001
Total patients (n= 91) 9,98 (6,93) 8,55 (7,11) - 1,43 (4,12) 0,001
Aggravation
7,00 (1,41) b
Absente vers caractérisée (n=2) 9,00 (2,83) 16,00 (1,41)
0,45 (4,91) b
Absente vers autre (n=8) 9,05 (5,83) 9,50 (3,16)
3,25 (4,31) 0,01
Autre vers caractérisée (n=14) 13,82 (5,21) 17,07 (3,43)
2,63 (4,63) 0,01
Total patients (n=24) 11,83 (5,64) 14,46 (4,76)
SCID : Structured Clinical Interview for DSM-IV, M (ET) : moyenne et écart type, *a : p<0,0001, b : non estimé car
échantillon trop faible (n<11).
Les auteurs relèvent que la taille de l’effet de la modification du score au Patient Health
Questionnaire-9 est de - 1,33 dans le groupe amélioré (n=52), de -0,21 dans le groupe stationnaire
(n=91) et de -0,47 dans le groupe avec une aggravation (n=24).
Le tableau ci-dessous présente les résultats en fonction de l’évolution au diagnostic initial et au
suivi.
Tableau 49. Sensibilité au changement du PHQ-9 évaluée par la taille de l’effet, la réponse moyenne
standardisée et l’indice de réactivité d’après Löwe et al., 2004 (43)
Réponse
Évolution de la dépression indice de
Taille de l’effet moyenne
selon le SCID réactivité
standardisée
Amélioration
-2,53 -1,89 -2,62
Caractérisée vers absente (n=14)
-1,84 -1,79 -1,47
Caractérisée vers autre (n=17)
-1,43 -1,26 -1,25
Autre vers absente (n=21)
-1,33 -1,42 -1,69
Total patients (n=52)
Pas de changement
0,05 0,06 0,06
Caractérisée (n=24)
- 0,38 - 0,37 -0,48
Autre (n=18)
- 0,56 - 0,60 -0,50
Absente (n=49)
- 0,21 - 0,35 -0,35
Total patients (n= 91)
Réponse
Évolution de la dépression indice de
Taille de l’effet moyenne
selon le SCID réactivité
standardisée
Aggravation
Absente vers caractérisée (n=2) b b b
Absente vers autre (n=8) b b b
Autre vers caractérisée (n=14) 0,62 0,75 0,79
Total patients (n=24) 0,47 0,47 0,64
b : non estimé car échantillon trop faible (n<11).
Conclusion : cette étude est de très faible niveau de preuve, notamment par un manque de
puissance en raison d’échantillon trop faible de patients, et également par la différence des
modalités de l’évaluation initiale. Cette étude de niveau de preuve 4 suggère que le PHQ-9 a la
capacité de détecter l’évolution d’une dépression au cours du temps.
Les auteurs concluent que la capacité du PHQ-9 devrait être évaluée en considérant des outils
spécifiques de mesure de la sévérité de la dépression, telle que la Hamilton Depression Rating
Scale. Ils relèvent que les résultats préliminaires de cette étude sont possiblement influencés par
le fait que le Structured Clinical Interview for DSM-IV n’est pas un outil destiné à mesurer la
sévérité d’une dépression et ne reflète pas des changements mineurs.
► Étude rétrospective
Étude de Moore et al. de 2012 (174)
C’est une étude rétrospective longitudinale incluant 604 patients consultant en médecine générale,
publiée par Moore et al. en 2012 (174). Elle a pour objectif d’examiner l’association entre la
sévérité du score au Patient Health Questionnaire-9 (PHQ) et les modifications subséquentes du
traitement médicamenteux.
Méthode
C’est une analyse rétrospective des données (période s’étendant d’avril 2009 à mars 2011), de
patients consultant des centres de soins primaires au Royaume Uni et chez qui le diagnostic initial
de dépression est établi à partir du 1er avril 2009.
Les critères d’exclusions envisagés par l’étude :
dépression post-natale ;
délai maximal de 26 semaines entre les PHQ-9 initial et de suivi non respecté ;
score de PHQ-9 invraisemblable (score >27) ;
score de PHQ-9 aux deux évaluations en dessous du seuil considéré pour le diagnostic de
dépression légère (score < 5) ;
deux au cours des semaines 13 à 26.
La modification du score du PHQ-9 entre les évaluations initiale et de suivi, selon le protocole de
l’étude rétrospective, est considérée comme :
adéquate (baisse ≥ 5 points) ;
limite (baisse de 2 à 4 points) ;
ou inadéquate (baisse de 1 point, pas de changement ou augmentation du score).
La fréquence de la dépression, selon le score du PHQ-9, est de 576 cas (95 %), lors de
l’évaluation initiale et de 318 cas (53 %) lors de l’évaluation de suivi.
Les modifications de la prise en charge de la dépression, dans les quatre semaines suivant
l’évaluation de suivi du PHQ-9, envisagées sont :
Les patients qui ont un score restant au-dessus du seuil pour une dépression au PHQ-9 ont une
probabilité six fois plus élevée d’avoir une modification de leur prise en charge (cf. tableau ci-
dessous).
Tableau 51. Rapport de cote de l’expérience d’un changement de la gestion dans les quatre
semaines suivant la seconde mesure de la dépression selon le statut de cas ou non cas, selon Moore
et al., 2012 (174)
Probabilité d’un changement Probabilité ajustée d’un
a
du traitement changement du traitement
Rapport de cote (IC95 %) Rapport de cote (IC95 %)
b
Non cas au suivi 1,00 -
Cas au second PHQ-9 6,93 (4,07- 11,80) 6,49 (4,26 - 9,91)
a
ajustée sur l’âge, le sexe, les antécédents de dépression, les comorbidités et la pratique ;
b
utilisé comme référence.
Lorsque la modification limite au PHQ-9 est considérée comme une modification inadéquate, les
patients qui ont une modification inadéquate ont toujours une probabilité d’environ cinq fois plus
élevée d’avoir une modification de leur prise en charge (cf. tableau ci-dessous).
Tableau 52. Rapport de cote de l’expérience d’un changement de la gestion dans les quatre
semaines suivant la seconde mesure de la dépression, selon la réponse au traitement, si la réponse
limite est catégorisée selon le statut de cas, selon Moore et al., 2012 (174)
Probabilité d’un changement du Probabilité ajustée d’un
a
traitement changement du traitement
Réponse au traitement Rapport de cote (IC95 %) Rapport de cote (IC95 %)
b
Adéquate 1,00 -
Limite 4,49 (2,95 - 6,84) 4,47 (2,80 - 7,14)
a
ajustée sur l’âge, le sexe, les antécédents de dépression, les comorbidités et la pratique ;
b
utilisée comme référence.
Conclusion
Les auteurs de cette étude rétrospective de niveau de preuve 4 concluent que la décision de
modification du traitement ou de référer le patient selon la seconde évaluation du PHQ-9 paraît
être en accord avec les conseils du National Institute for Clinical Excellence en soins primaires.
Les patients qui ont un score restant au-dessus du seuil pour une dépression au PHQ-9 ont une
probabilité six fois plus élevée d’avoir une modification de leur prise en charge.
Lorsque la modification limite au PHQ-9 est considérée comme une modification inadéquate, les
patients qui ont une modification inadéquate ont également une probabilité d’environ cinq fois plus
élevée d’avoir une modification de leur prise en charge.
Cette étude de niveau de preuve 4 montre que les cliniciens en soins primaires au Royaume-Uni
prennent en compte le score obtenu au PHQ9 pour modifier le traitement d'un épisode dépressif
caractérisé. Le groupe de travail après discussion a décidé de conserver cette étude dans
l’argumentaire.
Étude de Kendrick et al. de 2009 (175)
Cette étude transversale publiée par Kendrick et al. en 2009 (175) inclut 2 294 patients recrutés en
médecine générale au Royaume-Uni. L’objectif est d’évaluer :
si en médecine générale la prise en charge des patients chez qui la sévérité de la dépression
est évaluée par une échelle préconisée par l’United Kingdom (UK) Quality and Outcomes
Framework est en adéquation avec ce qui est préconisé ;
plus particulièrement si les taux de traitement avec les médicaments antidépresseurs et
l’orientation pour des traitements psychologiques ou psychiatriques sont différents et en accord
avec les scores des échelles (Patient Health Questionnaire-9, le Hospital Anxiety and
Depression Scale et le Beck Depression Inventory-II).
Méthode
Les 2 294 patients ont consulté chez 38 médecins généralistes dans le cadre de soins courants. Il
leur est demandé une anonymisation des patients déprimés pour lesquels ils utilisent une échelle
de mesure de la sévérité de la dépression entre avril 2006 et mars 2007.
La probabilité d’une prise en charge (exemple : prescription d’un traitement antidépresseur)
associée au score du questionnaire et à d’autres variables (sexe, âge, antécédent de dépression,
comorbidités, centre de recrutement) est évaluée par un modèle de régression logistique.
Résultats
Le Patient Health Questionnaire-9 est administré chez 1 658 patients (72 %), la Hospital Anxiety
and Depression Scale chez 584 patients (25 %) et le Beck Depression Inventory-II chez 52
patients (2 %).
Au final, 1 774 (79,1 %) des 2 242 patients évalués avec le Patient Health Questionnaire-9 ou la
sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Rating Scale ont eu une
prescription d’un médicament antidépresseur et 512 (22,8 %) sont orientés vers un service
spécialisé. Les tableaux ci-dessous précisent la prise en charge des patients selon la sévérité de
leur dépression.
Tableau 53. Prise en charge en médecine générale de patients avec une dépression, par catégories
de sévérité de la dépression et selon PHQ, selon Kendrick et al., 2009 (175)
Les valeurs sont des nombres Sévérité de la dépression
(pourcentages selon le PHQ-9
Item de la prise en charge reçue par le Minime Légère Modérée à sévère Total
patient (n=85) (n=189) (n=1384) (n=1658)
Rendez-vous de suivi ≤ 4 semaines 41 (48,2) 107 (56,6) 917 (65,8) 1058 (63,8)
Prescription d’antidépresseur 23 (27,1) 92 (48,7) 1195 (86,7) 1310 (79,0)
Adressé à un service de santé mentale ou
11 (12,9) 31 (16,4) 351 (25,36) 393 (23,7)
social
Thérapeute 6 (7,1) 18 (9,5) 197 (14,2) 221 (13,3)
Travailleur de santé mentale en soins
3 (3,5) 5 (2,6) 84 (6,1) 92 (5,5)
primaires
Psychologie 1 (1,2) 2 (1,1) 22 (1,6) 25 (1,5)
Service social 0 1 (0,5) 8 (0,6) 9 (0,5)
Psychiatrie 2 (2,4) 7 (3,7) 78 (5,6) 87 (5,2)
Tableau 54. Prise en charge en médicine générale de patients avec une dépression, par catégories de
sévérité de la dépression et selon la Hospital Anxiety and Depression Scale, d’après Kendrick et al.,
2009 (175)
Les valeurs sont des nombres
Sévérité de la dépression selon HADS-D
(pourcentages)
Modérée à
Item de la prise en charge reçue par le Minime Légère Total
sévère
patient (n=121) (n=189) (n=1658)
(n=1384)
Rendez-vous de suivi ≤ 4 semaines 77 (63,6) 98 (56,6) 223 (65,8) 398 (63,8)
Prescription d’antidépresseur 64 (52,9) 108 (48,7) 292 464 (79,0)
Adressé à un service de santé mentale ou
16 (13,2) 23(16,4) 80 119 (23,7)
social
Thérapeute 9 (7,4) 10 (7,2) 48 (14,2) 67 (11,5)
Travailleur de santé mentale en soins
4 (3,3) 4(2,9) 9 (6,1) 17 (2,9)
primaires
Psychologie 1 (0,8) 6 (4,3) 14 (4,3) 21 (3,6)
Service social 0 1 (0,5) 1 (0,3) 2 (0,3)
Psychiatrie 2 (1,6) 4 (2,9) 14(4,3) 20 (5,2)
Chez les patients évalués avec le Patient Health Questionnaire-9, une visite de suivi moins de
quatre semaines après l’évaluation initiale, la prescription d’un médicament antidépresseur ou
l’orientation vers un service spécialisé est significativement plus vraisemblable en cas de
dépression modérée à sévère comparé à une dépression légère (se référer au tableau ci-
dessous).
Les hommes sont plus souvent orientés vers un psychiatre. L’orientation et la prescription de
médicament antidépresseur est moins vraisemblable chez les patients âgés, les patients qui ont un
diabète, une coronaropathie ou une autre comorbidité physique.
Tableau 55. Association bivariée pour la médecine générale de patients avec la sévérité de la
dépression mesurée par le Patient Health Questionnaire-9 d’après Kendrick et al., 2009 (175)
Sévérité de la dépression selon PHQ -9
Item de la prise en charge reçue par le
Légère Modérée à sévère
patient
Rendez-vous de suivi ≤ 4 semaines 1,40 (0,84 - 2,35) 2,06 (1,33 – 3,19)**
Prescription d’anti dépresseur 2,56 (1,23 - 5,30)* 17,04 (7,97 -36,43)***
Adressé à un service de santé mentale ou
1,32 (0,65 - 2,67) 2,29 (1,23 – 4,25)*
social
Thérapeute 1,39 (0,44 – 4,33) 2,19 (0,76 – 6,26))
Travailleur de santé mentale en soins
0,74 (0,38 – 1,46) 1,77 (0,43 -7,27)
primaires
Psychologie 0,90 (0,27 – 2,96) 1,36 (0,22 – 8,34))
Service social - -
Psychiatrie 1,60 (0,42 – 6,12) 2,48 (0,64 - 9,67)
*p<0,05 ; **p<0,01 ; *** p<0,001.
Chez les patients évalués avec la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression
Scale, la prescription d’un médicament antidépresseur est significativement plus vraisemblable
avec l’augmentation de la sévérité de la dépression. Il y a une tendance pour davantage
d’orientations pour les dépressions sévères et moins de prescriptions de médicaments
antidépresseurs pour les patients âgés (RC= et en cas de comorbidité physique) (se référer au
tableau ci-dessous).
Tableau 56. Association bivariée pour la médecine générale de patients avec la sévérité de la
dépression mesurée par la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale
d’après Kendrick et al., 2009 (175)
Rapport de Cote selon la sévérité de la dépression
Item de la prise en charge reçue par le
Légère Modérée à sévère
patient
Rendez-vous de suivi ≤ 4 semaines 1,40 (0,76 - 2,58) 1,25 (0,84 – 1,86)
Prescription d’antidépresseur 3,21 (1,52 - 6,74)** 7,89 (3,51 -17,68)**
Adressé à un service de santé mentale ou
1,31 (0,62 - 2,75) 2,14 (0,99 – 4,65)
social
Thérapeute 0,97 (0,21 – 4,52) 2,15 (0,74 – 6,29)
Travailleur de santé mentale en soins
0,87 (0,15 – 5,24) 0,83 (0,19 - 3,56)
primaires
Psychologie 5,45 (0,61 – 48,76) 5,40 (0,37 – 78,29)
Service social - -
Psychiatrie 1,78 (0,24 – 13,20) 2,68 (0,77 - 9,35)
Conclusion
Dans le cadre de cette étude de niveau de preuve 4 , le Patient Health Questionnaire-9 classe
83,5 % des patients comme ayant une dépression de sévérité modérée à sévère et dans le besoin
d’un traitement, comparé à seulement 55,6 % des patients évalués avec la Hospital Anxiety and
Depression Scale. Les taux de traitement et d’orientation sont similaires pour les patients évalués
par ces deux questionnaires.
Les auteurs concluent que les médecins généralistes ne se basent pas uniquement sur le score du
questionnaire pour décider du traitement de la dépression ou adresser le patient à un spécialiste
mais prennent également en compte d’autres facteurs, tels que l’âge et les comorbidités
physiques.
Une modification des seuils de sévérité recommandés pour une intervention peut rendre ces
mesures plus valides, plus cohérentes avec le jugement clinique des médecins et par conséquent
plus acceptables par les médecins, comme moyen de classification des patients.
Les prescriptions des médicaments antidépresseurs et l’orientation vers un spécialiste sont
significativement associées à des scores de sévérité plus élevés, mais d’autres facteurs sont
indépendamment associés au traitement et à l’orientation, incluant l’âge, les comorbidités
physiques et la région géographique de la prise en charge.
► Conclusion sur le PHQ-9
Sévère ≥ 20
ICSI : Institute for Clinical Systems Improvement ; NZGG: New Zealand Guidelines Group.
DVA : Department of Veterans Affairs ; NHS Choices : National Health Service Choices ; GPAC : Guidelines
and Protocols Advisory Committee.
Une étude de niveau de preuve 3 (41), en évaluant la validité de construction des stades de
sévérité du Patient Health Questionnaire-9, conclut que le Patient Health Questionnaire-9 est un
outil fiable pour mesurer la sévérité de la dépression. Dans cette étude, tous les résultats ne sont
pas en faveur de cette catégorisation de la sévérité en cinq stades.
Une étude de niveau de preuve 4 (170) suggère que le Patient Health Questionnaire-9 et la
sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale ont une validité convergente
satisfaisante et une sensibilité au changement comparable (taille de l’effet pour le changement est
de 0,99 pour le Patient Health Questionnaire-9 et de 1 pour la sous-échelle dépression de la
Hospital Anxiety and Depression Scale). Cependant, ces deux échelles semblent différentes dans
leur catégorisation de sévérité de la dépression. Le PHQ-9 classe plus sévèrement les symptômes
dépressifs que la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale à
l’inclusion et à la fin du traitement.
Les auteurs recommandent la prudence aux médecins dans leur interprétation des scores, selon
les seuils de sévérité validés pour la sous-échelle dépression de l’HADS-D ou pour le PHQ-9.
Une étude de niveau de preuve 4 (171) suggère avec un faible niveau de preuve, que le Patient
Health Questionnaire-9, la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale et
le Beck Depression Inventory-II ne sont pas appropriés pour évaluer la sévérité d’une dépression
en médecine générale, considérant le fait que le choix du traitement de la dépression est fonction
de la sévérité basée sur la Hamilton Depression Rating Scale et qu’aucune des échelles évaluées
n’est suffisamment concordante avec la Hamilton Depression Rating Scale-17.
Le Patient Health Questionnaire-9 et le Beck Depression Inventory-II catégorisent le patient dans
un stade plus sévère que le Hamilton Depression Rating Scale-17 alors que la Hospital Anxiety
and Depression Scale catégorise le patient à un stade moins sévère en se référant aux seuils de la
Hamilton Depression Rating Scale-17 de sévérité recommandés par l’APA ou le NICE.
Une étude de niveau de preuve 4, en 2012 (172), suggère qu’un contrôle régulier des
symptômes, avec une information du médecin, améliore l’évolution du traitement de la dépression
en milieu de soins, et a un effet sur l’évolution du patient à six mois. La probabilité de rémission est
significativement plus élevée dans le groupe intervention comparée au groupe contrôle (odds ratio
= 1,59 [IC95 %=1,07-2,37).
Une étude de niveau de preuve 4 (43) suggère que le PHQ-9 a la capacité pour détecter
l’évolution d’une dépression au cours du temps.
Une étude de niveau de preuve 4 (175) : dans le cadre de cette étude de niveau de preuve 4, le
Patient Health Questionnaire-9 classe 83,5 % des patients comme ayant une dépression de
sévérité modérée à sévère et dans le besoin d’un traitement, comparé à seulement 55,6 % des
patients évalués avec la Hospital Anxiety and Depression Scale. Les taux de traitement et
d’orientation sont similaires pour les patients évalués par ces deux questionnaires.
Les auteurs concluent que les médecins généralistes ne se basent pas uniquement sur le score du
questionnaire pour décider du traitement de la dépression ou adresser le patient à un spécialiste
mais prennent également en compte d’autres facteurs, tels que l’âge et les comorbidités
physiques. Les deux questionnaires de sévérité de dépression largement utilisés ont des
performances non cohérentes en pratique, suggérant qu’une modification du seuil recommandée
pour une intervention pourrait rendre la mesure plus valide, plus cohérente avec le jugement
clinique des médecins.
Une enquête de pratique de niveau de preuve 4 (174) conclut que la décision des centres de
soins primaires au Royaume-Uni de modification du traitement ou de référer le patient selon la
seconde évaluation du PHQ-9 paraît être en accord avec les conseils du National Institute for
Clinical Excellence en soins primaires.
Les patients qui ont un score restant au-dessus du seuil pour une dépression au PHQ-9 ont une
probabilité six fois plus élevée d’avoir une modification de leur prise en charge. Lorsque la
modification limite au PHQ-9 est considérée comme une modification inadéquate, les patients
ayant une modification inadéquate ont également une probabilité d’environ cinq fois plus élevée
d’avoir une modification de leur prise en charge.
Cette étude contrôlée randomisée réalisée au Canada, incluant 410 patients, publiée en 2005 par
McIntyre et al. (178), a pour objectif de valider la Hamilton Depression Rating Scale-7 items en
soins primaires en la comparant à la Hamilton Depression Rating-17 items et à la Montgomery and
Asberg Depression Rating Scale.
Méthode
Les patients sont recrutés dans 47 centres de soins primaires et évalués par 48 médecins sur les
critères d’inclusion suivants : âge ≥ 18 ans, épisode dépressif caractérisé initial ou récidivant selon
la définition du DSM-IV-TR et un score de la Hamilton Depression Rating Scale-17 ≥ 18. Les
patients ayant une comorbidité psychiatrique ou médicale sont admissibles à condition que cette
comorbidité ne constitue pas le principal point de convergence de l’attention clinique.
Les critères d’exclusion :
(i) dépression chronique (≥ 2 ans) ou résistante au traitement (non-réponse à plus de deux
antidépresseurs de classe différente) ;
(ii) diagnostic clinique primaire autre qu’un trouble dépressif majeur (exemple : trouble
bipolaire) (iii) femmes enceintes ou allaitantes (iv) comorbidité cliniquement importante et
instable (v) risque important de suicide ou toxicomanie, asservissement au cours des trois mois
précédents selon les critères du DSM-IV-TR.
Avant l’initiation d’une monothérapie antidépressive (choix du médecin, étiquetage dévoilé, dose
flexible), pour une durée de huit semaines, une randomisation désigne la Hamilton Depression
Rating Scale-7 ou la Hamilton Depression Rating Scale-17 comme principal outil de mesure de la
sévérité.
Ces échelles de Hamilton ainsi que la Clinical Global Impression of Severity (CGI-S) et la Clinical
Global Impression of Improvement (CGI-I) sont complétées aux cinq visites de suivi.
La Montgomery and Asberg Depression Rating Scale est complété aux visites initiales et finales.
Le critère principal de jugement est la proportion de sujets répondeurs au traitement (baisse du
score ≥ 50 %) à huit semaines de traitement.
Les critères secondaires de jugement sont la relation de la Hamilton Depression Rating Scale-7 et
17 avec :
la Montgomery and Asberg and Depression Rating Scale (MADRS) ;
la rémission (Montgomery and Asberg Depression Rating Scale ≤10 ou Hamilton Depression
Rating Scale-17 ≤ 7) ;
la Clinical Global Impression of Severity (CGI-S) et la Clinical Global Impression of
Improvement (CGI-I).
Résultats
Les groupes Hamilton Depression Rating Scale-7 (groupe-7 ; n = 205) et Hamilton Depression
Rating Scale-17 (groupe-17 ; n = 205) sont similaires pour la moyenne d’âge (43,1±13 versus
42,9±13,4), la proportion d’épisode initial de dépression majeure (49 % versus 46 %), la prise de
médicaments concomitants (57 % versus 55 %), le score moyen à la Clinical Global Impression of
Severity (4,12 ± 0,77 versus 4,23 ± 0,73) et le score moyen à la Montgomery and Asberg
Depression Rating Scale (28,0±7,6 versus 29,8 ± 7,0).
Dans les deux groupes, la réduction du score après traitement est significative (p<0,001).
Les différences entre les groupes concernant le pourcentage de patients répondeurs ou qui ont eu
une rémission dans le groupe-7 (67 % de répondeurs et 40 % de rémission) et dans le groupe-17
(74 % versus 49 % respectivement) ne sont pas significatives (p=0,43 et p=0,17 respectivement)
(cf. ci-dessous).
Tableau 58. Évolution des scores à la Hamilton Depression Rating Scale et réponse au traitement
selon McIntyre et al., 2005 (178)
Groupe HDRS-17 Groupe HDRS-7
(N=205) (N=205)
Score début du traitement : moyenne ± écart type 23,10 ± 5,09 14,00 ± 2,93
Score fin du traitement : moyenne ± écart type 8,06 ± 6,29 5,31 ± 4,36
Réponse au traitement † : score réduit ≥50 % 152 (74) 137 (67)
Rémission ‡ : score HDRS ≤7 ; score HDRS-7≤3 100 (49) 82 (40)
Le changement entre les scores avant versus après traitement, basé sur les scores normalisés de
la Hamilton Depression Rating Scale-7 et de la Hamilton Depression Rating Scale-17 (p<0,001)
est aussi important dans les deux groupes (p=0,84) et au cours du temps (p =0,83). Les auteurs
en déduisent que la sensibilité au changement de la Hamilton Depression Rating Scale-7 et de la
Hamilton Depression Rating Scale-17 est similaire.
En ce qui concerne la corrélation avec la Montgomery and Asberg and Depression Rating Scale
(coefficient de Pearson, p<0,001 pour les estimations suivantes) :
Pour le score de la Hamilton Depression Rating Scale-7, elle est de 0,576 avant traitement et de
0,904 après traitement. Pour les taux de réponse et de rémission de la Hamilton Depression
Rating Scale -7, elle est de 0,716 et de 0,662.
Pour la Hamilton Depression Rating Scale-17, ces estimations sont respectivement de 0,672 ;
0,923 ; 0,730 et 0,710.
En ce qui concerne la corrélation avec la Clinical Global Impression of Improvement (coefficient de
Spearman, p < 0,001 pour les estimations suivantes) :
La corrélation des scores de la Hamilton Depression Rating Scale-7 ou 17 avec les cotes de la
Clinical Global Impression of Improvement augmente constamment au cours des quatre visites de
suivi. Cette corrélation varie de 0,655 à 0,865 pour la Hamilton Depression Rating Scale-7 et de
0,624 à 0,850 pour la Hamilton Depression Rating Scale-17.
Les modifications du score de la Hamilton Depression Rating Scale-7 avec l’amélioration de la
Clinical Global Impression of Improvement est de -0,644 et de -0,599 pour la Hamilton Depression
Rating Scale-17.
Commentaires :
Les limites méthodologiques de cette étude sont notables :
faible effectif de patients ;
le schéma de l’étude inhabituel pour une telle question est discutable et n’est pas argumenté
(deux groupes au lieu d’un seul groupe qui ont un test de référence et un test qui est évalué) ;
évocation d’un document précisant la sensibilité et la spécificité mais dont on n’a pas les
références ;
les auteurs relèvent qu’un score de la Hamilton Depression Rating Scale-17≤7 n’est pas
toujours équivalent à une rémission clinique mais ils ne présentent pas d’autres analyses, par
exemple avec les stades de la Clinical Global Impression of Severity et de la Clinical Global
Impression of Improvement plutôt que les corrélations pour lesquelles on n’a pas
d’interprétation claire pour la pratique clinique.
Conclusion
Cette étude de niveau de preuve 4 suggère avec des limites méthodologiques importantes que la
Hamilton Depression Rating Scale-7 a des capacités semblables à la Hamilton Depression Rating
Scale-17 pour sa sensibilité au changement, pour identifier une réponse et pour une rémission
sous traitement.
Considérant sa rapidité de passation (trois à quatre minutes), elle pourrait être utile en pratique
clinique dans le contexte identique à celui de l’étude : suivi d’un patient qui a une dépression
caractérisée et un score de la Hamilton Depression Rating Scale-17≥18.
Les auteurs concluent avec un niveau de preuve très faible que la prise en charge d’une telle
dépression devrait viser un objectif de la Hamilton Depression Rating Scale-7 ≤ 3, seuil qui
correspond à un seuil de la Hamilton Depression Rating Scale-17 ≤ 7.
► Conclusion sur la Hamilton Depression Rating Scale
envisager d’utiliser des questionnaires de dépression pour détecter et évaluer la sévérité d’une
dépression ;
ne pas utiliser ces questionnaires pour déterminer le besoin d’un traitement ;
de tels questionnaires sont :
Patient Health Questionnaire-9 (PHQ-9),
Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS),
Beck Depression Inventory-II (BDI-II).
Les recommandations de l’International Consensus Group on Depression (ICGD) (19). Ces
recommandations indiquent en 2010 :
Il est recommandé que les médecins utilisent un outil de mesure pour diagnostiquer et pour
évaluer le niveau de sévérité de la dépression.
Malheureusement, certains de ces outils de diagnostic bien établis ont un coût élevé et prennent
du temps, entravant la capacité des médecins généralistes et des psychiatres à faire un diagnostic
précis dans un bref moment passé avec le patient.
Cependant, d’autres outils de diagnostic sont peu coûteux, d’utilisation libre et facile à administrer
en soins primaires :
le Patient Health Questionnaire-9,
la Hospital Anxiety and Depression Scale.
Ces outils aident à quantifier la sévérité des symptômes dépressifs des patients ainsi que leur
amélioration et doivent compléter, et non remplacer l’expérience et le jugement du clinicien.
Les recommandations britanniques du National Institute for Health and Clinical Excellence
(NICE) (169). Ces recommandations indiquent, en 2009, un premier élément de qualité de
l’évaluation d’une dépression chez l’adulte. Ce premier élément est une évaluation qui identifie la
sévérité des symptômes, le degré de l’altération fonctionnelle et la durée de l’épisode.
Cette évaluation doit être aidée d’une échelle formelle de cotation pour la sévérité des symptômes
(par exemple le Patient Health Questionnaire-9, la Hospital Anxiety and Depression Scale, le Beck
Depression Inventory).
L’évaluation de l’altération fonctionnelle doit inclure les perspectives sociales de l’altération telles
que définies par la Classification internationale de fonctionnement, incapacités et santé de
l’Organisation mondiale de la santé.
Les recommandations britanniques de la British Association for Psychopharmacology
(BAP) (179). Ces recommandations mentionnent, en 2008, comme outils de dépistage des
troubles dépressifs :
le test des deux questions ;
la Hospital Anxiety and Depression Scale, qu’il présente comme un auto-questionnaire pour la
sévérité des symptômes dépressifs et anxieux ;
le Patient Health Questionnaire-9.
► Études non randomisées
Étude de Cameron et al. de 2008 (170)
Cette étude transversale, incluant 491 patients recrutés en médecine générale au Royaume-Uni,
est publiée par Cameron et al. en 2008 (170). Elle a pour objectif d’évaluer des propriétés
psychométriques (validité convergente et discriminante, convergence des stades de sévérité,
sensibilité au changement) de la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression
Scale et du Patient Health Questionnaire-9 pour mesurer la sévérité d’une dépression en soins
primaires.
Méthode
inclusion suivi
Corrélation Patient Health Questionnaire-9 et HADS-D 0,68 0,81
Corrélation Patient Health Questionnaire-9 et HADS-A 0,48 0,74
Corrélation HADS-D et HADS-A 0,49 0,77
HADS-D : sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale ; HADS-A : sous-échelle anxiété de la
Hospital Anxiety and Depression Scale.
HADS-D PHQ-9
Inclusion N (%) N ( %)
Fin du traitement
HADS-D PHQ-9
Léger (8-10) 66 (13) Léger (5-9) 124 (25)
Modérée (11-15) 27 (6) Modérée (10-14) 60 (12)
Sévère (>15) 8 (2) Modérément sévère (15-19) 36 (8)
Sévère (>19) 25 (5)
491 491
Sensibilité au changement
La moyenne du score au Patient Health Questionnaire-9 est de 12,7±6,47 au début du traitement
et de 6,25 ± 6,01 à la fin du traitement. (IC95 % = 5,79-7,03).
La moyenne du score à la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale
est de 8,85±4,52 au début du traitement et de 4,31±4,97 à la fin du traitement (IC95 % = 4,11-
4,97).
La taille de l’effet pour le changement est de 1 pour la sous-échelle dépression de la Hospital
Anxiety and Depression Scale et de 0,99 pour le Patient Health Questionnaire-9 et de 1 pour la
sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale.
Conclusion
Les auteurs de cette étude de niveau de preuve 4 concluent que le Patient Health Questionnaire-
9 et la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale ont une validité
convergente satisfaisante et une sensibilité au changement comparable.
Cependant, ces deux échelles sont significativement différentes dans leur catégorisation de
sévérité de la dépression. Les décisions de traitement étant basées sur la sévérité, des travaux
supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les catégories de sévérité de ces échelles.
Etude de Cameron et al. de 2011 (171)
Publiée par Cameron et al. en 2011 (171), cette étude transversale inclut 233 patients recrutés en
médecine générale au Royaume-Uni. Elle a pour objectif d’évaluer les capacités discriminantes de
trois échelles préconisées par le United Kingdom Quality and Outcomes Framework (QOF) pour
mesurer la sévérité de symptômes dépressifs : le Patient Health Questionnaire-9, la Hospital
Anxiety and Depression Scale et le Beck Depression Inventory-II.
Méthode
Se reporter à l’étude détaillée dans la question sur le Patient Health Questionnaire.
Résultats
Au final, l’analyse concerne 233 patients (délai maximal de trois jours entre les trois échelles
évaluées et la Hamilton Depression Rating Scale-17).
Le score moyen est de 12,6 ± 7,6 à la Hamilton Depression Rating Scale, -17, 11,5 ± 7,3 au PHQ-
9, 8,16 ± 4,8 à la Hospital Anxiety and Depression Scale et 23,3 ± 13,0 au Beck Depression
Inventory-II.
La corrélation avec la Hamilton Depression Rating Scale-17 est modérée avec un coefficient de
corrélation de Pearson :
de 0,68 pour la Hospital Anxiety and Depression Scale ;
de 0,79 pour le PHQ-9 ;
et de 0,75 pour le Beck Depression Inventory-II.
Comparé aux catégories de sévérité selon des recommandations de l’American Psychiatric
Association, la Hospital Anxiety and Depression Rating Scale tend à catégoriser les patients dans
un stade plus léger (p<0,001) alors que le PHQ-9 (p<0,01) et le Beck Depression Inventory-II
(p<0,001) tendent à catégoriser le patient dans un stade plus sévère.
Comparé aux catégories de sévérité, selon des recommandations du National Institute for Clinical
Excellence, la tendance du PHQ-9 et du Beck Depression Inventory-II à catégoriser le patient dans
un stade plus sévère est plus prononcée (p<0,001).
Les performances discriminatoires
L’aire sous la courbe ROC (cf. tableau ci-dessous) indique que ces trois questionnaires sont plus
performants que le hasard pour discriminer une dépression à un stade modéré ou plus sévère
défini selon les seuils recommandés par l’American Psychiatric Association ou par le National
Institute for Clinical Excellence (p<0,001).
Tableau 61. Aire sous la courbe ROC des mesures de sévérité de la dépression du HADS-D, PHQ-9 et
BDI-II, relativement au HDRS-17, d’après Cameron et al., 2011 (171).
HADS-D : Hospital Anxiety and Depression Scale – sous-échelle dépression ; PHQ-9 : Patient Health Questiohnnaire-9 ;
BDI-II : Beck Depression Inventory-II; HDRS-17 : Hamilton Depression Rating Scale; APA: American Psychiatric
Association ; NICE : National Institute for Clinical Excellence.
Les auteurs indiquent que les meilleures sensibilité et spécificité sont obtenues en utilisant les
catégories de référence de sévérité de dépression recommandées par le National Institute for
Clinical Excellence et le seuil discriminant qu’ils proposent pour les trois questionnaires évalués.
Le tableau ci-dessous présente les résultats en définissant une dépression modérée ou plus
sévère selon les critères du National Institute for Clinical Excellence (Hamilton Depression Rating
Scale-17≥19) et montre par exemple que :
le HADS-D ≥11 donne une sensibilité de 71 % (IC95 %= 59-84) et une spécificité de 82 %
(IC95 %= 77-88) ;
le HADS-D ≥10 donne une sensibilité de 80 % (IC95 %=71-92) et une spécificité de 75 %
(IC95 %=69-81).
Seuils *
PHQ-9≥ 10 98 (94-99) 57 (49-64) 39 (30-47) 99 (97-99) 2,27 (1,90 -2,71) 0,04 (0,01-0,26)
Seuils**
PHQ-9 ≥ 15 89 (81-98) 83 (78-89) 60 (49-71) 97 (94-99) 5,39 (3,79 -7,67) 0,13 (0,06-0,29)
† Dépression modérée selon les recommandations du NICE (Hamilton Depression Rating Scale-17≥19).
* Dépression modérée ou plus sévère définie selon les seuils proposés par l’auteur du questionnaire.
** Dépression modérée ou plus sévère définie selon le seuil optimal obtenu par la Receiver Operating Curve ; HADS-D :
Hospital Anxiety and Depression Scale-sous-échelle dépression ; PHQ-9 : Patient Health Questiohnnaire-9 ; BDI-II :
Beck Depression Inventory-II.
Le tableau ci-dessous présente les résultats en définissant une dépression modérée ou plus
sévère selon les critères de l’American Psychiatric Association (Hamilton Depression Rating Scale-
17≥14) et montre par exemple que :
le HADS-D ≥11 donne une sensibilité de 54 % (IC95 %= 44-63) et une spécificité de 89 %
(IC95 %= 69-79) ;
le HADS-D ≥9 donne une sensibilité de 74 % (IC95 %=65-82) et une spécificité de 76 %
(IC95 %=69-83).
Tableau 63. HADS-D, PHQ-9 et BDI-II mesures de la sévérité de la dépression : performances
discriminatoires pour détecter une dépression au minimum modérée (HDRS-17 ≥14)† d’après
Cameron et al., 2011 (171).
Seuils *
PHQ-9≥ 10 89 (83-95) 70 (62-78) 69 (61-77) 90 (84-96) 2,99 (2,26 -3,95) 0,15 (0,09-0,28)
Seuils**
PHQ-9 ≥ 12 77 (69-86) 79 (72-86) 73 (64-82) 82 (76-89) 3,68 (2,57 -5,27) 0,29 (0,20-0,43)
† Dépression modérée selon les recommandations du NICE (Hamilton Depression Rating Scale-17≥19).
* Dépression modérée ou plus sévère définie selon les seuils proposés par l’auteur du questionnaire.
** dépression modérée ou plus sévère définie selon le seuil optimal obtenu par la Receiver Operating Curve ; HADS-D :
Hospital Anxiety and Depression Scale - sous-échelle dépression ; PHQ-9 : Patient Health Questionnaire-9 ; BDI-II :
Beck Depression Inventory-II ; Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPP : valeur prédictive positive ; VPN : valeur prédictive
négative ; RVP : rapport de vraisemblance positive ; RVN : rapport de vraisemblance négative.
Les auteurs relèvent que pour les trois questionnaires, le rapport de vraisemblance positive est
inférieur à 10 et que la plupart des rapports de vraisemblance négative est supérieur à 0,1 à
l’exception de celui du PHQ-9 en utilisant un seuil ≥ 10.
Ils considèrent que ces résultats indiquent que la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety
and Depression Scale, le Patient Health Questionnaire-9 et le Beck Depression Inventory-II ne
sont pas suffisamment robustes pour écarter, ou non, la présence d’une dépression modérée ou
plus sévère.
Conclusion
Cette étude non randomisée est de faible niveau de preuve (niveau de preuve 4), en raison
notamment du manque de puissance lié au nombre faible de patients par rapport aux multiples
tests effectués dans l’analyse statistique.
L’écart observé pour la classification des patients déprimés entre les échelles standardisées dans
les différents groupes de sévérité de la dépression est important.
La sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale, le Patient Health
Questionnaire-9 et le Beck Depression Inventory-II semblent différer de comment ils catégorisent
la sévérité d’une dépression en se référant aux seuils de la Hamilton Depression Rating Scale-17
de sévérité recommandés par l’APA ou le NICE.
Cette étude suggère que la sous-échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale,
le Patient Health Questionnaire-9 et le Beck Depression Inventory-II ne sont pas appropriés pour
évaluer la sévérité d’une dépression en médecine générale considérant le fait que le choix du
traitement de la dépression est fonction de la sévérité basée sur la Hamilton Depression Rating
Scale-17 et qu’aucune des échelles évaluées n’est suffisamment concordante avec la Hamilton
Depression Rating Scale-17.
► Conclusion sur la Hospital Anxiety and Depression Scale
la sévérité des symptômes dépressifs des patients ainsi que leur amélioration. Elle doit compléter,
et non remplacer, l’expérience et le jugement du clinicien.
Les recommandations du National Institute for Clinical Excellence (169) citent, en 2009, la Hospital
Anxiety and Depression Scale comme exemple d’échelle formelle de cotation de la sévérité des
symptômes dépressifs pour aider à l’évaluation de la sévérité d’une dépression.
Les recommandations britanniques de la British Association for Psychopharmacology
(BAP) (179). Ces recommandations mentionnent, en 2008, la Hospital Anxiety and Depression
Scale, comme outil de dépistage des troubles dépressifs et la présente comme un auto-
questionnaire pour la sévérité des symptômes dépressifs et anxieux.
Une étude de niveau de preuve 4 (170) a noté que la sous-échelle dépression de la Hospital
Anxiety and Depression Scale classe moins sévèrement les symptômes dépressifs que le Patient
Health Questionnaire-9, à l’inclusion et à la fin du traitement.
L’ampleur de l’effet pour le changement est de 1 pour la sous-échelle dépression de la Hospital
Anxiety and Depression Scale et de 0,99 pour le Patient Health Questionnaire-9. Ces résultats
montrent, avec un faible niveau de preuve, la capacité de la sous-échelle dépression de la Hospital
Anxiety and Depression Scale pour détecter l’évolution d’une dépression au cours du temps.
Une étude de niveau de preuve 4 (171) suggère avec un faible niveau de preuve que la sous-
échelle dépression de la Hospital Anxiety and Depression Scale, le Patient Health Questionnaire-9
et le Beck Depression Inventory-II ne sont pas appropriés pour évaluer la sévérité d’une
dépression en médecine générale, considérant le fait que le choix du traitement de la dépression
est fonction de la sévérité basée sur la Hamilton Depression Rating Scale-17 et qu’aucune des
échelles évaluées n’est suffisamment concordante avec la Hamilton Depression Rating Scale -17.
La Hospital Anxiety and Depression Scale catégorise le patient dans un stade moins sévère que la
Hamilton Depression Rating Scale-17 alors que le Patient Health Questionnaire-9 et le Beck
Depression Inventory-II catégorisent le patient dans un stade plus sévère en se référant aux seuils
de la Hamilton Depression Rating Scale-17 de sévérité recommandés par l’APA ou le NICE.
► Recommandations
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (168). Ces
recommandations indiquent en 2014 :
envisager d’utiliser des questionnaires de dépression pour détecter et évaluer la sévérité d’une
dépression ;
Seuils *
PHQ-9≥ 10 98 (94-99) 57 (49-64) 39 (30-47) 99 (97-99) 2,27 (1,90 -2,71) 0,04 (0,01-0,26)
Seuils**
PHQ-9 ≥ 15 89 (81-98) 83 (78-89) 60 (49-71) 97 (94-99) 5,39 (3,79 -7,67) 0,13 (0,06-0,29)
Le tableau ci-dessous présente les résultats en définissant une dépression modérée ou plus
sévère, selon les critères de l’American Psychiatric Association (Hamilton Depression Rating
Scale-17≥14), et montre par exemple que :
le BDI-II ≥20 donne une sensibilité de 86 % (IC95 %= 79-93) et une spécificité de 70 % (IC
95 % = 61-79) ;
le BDI-II ≥23 donne une sensibilité de 74 % (IC95 % = 65-83) et une spécificité de 76 %
(IC95 % = 67-83).
Tableau 66. HADS-D, PHQ-9 et BDI-II, mesures de la sévérité de la dépression : performances
discriminatoires pour détecter une dépression au minimum modérée (HDRS-17 ≥ 14)† d’après
Cameron et al., 2011 (171).
Seuils *
PHQ-9≥ 10 89 (83-95) 70 (62-78) 69 (61-77) 90 (84-96) 2,99 (2,26 -3,95) 0,15 (0,09-0,28)
Seuils**
PHQ-9 ≥ 12 77 (69-86) 79 (72-86) 73 (64-82) 82 (76-89) 3,68 (2,57 -5,27) 0,29 (0,20-0,43)
†
Dépression modérée selon les recommandations du NICE (Hamilton Depression Rating Scale-17≥19).
* Dépression modérée ou plus sévère définie selon les seuils proposés par l’auteur du questionnaire.
** Dépression modérée ou plus sévère définie selon le seuil optimal obtenu par la Receiver Operating Curve ; HADS-D :
Hospital Anxiety and Depression Scale - sous-échelle dépression ; PHQ-9 : Patient Health Questiohnnaire-9 ; BDI-II :
Beck Depression Inventory-II ; Se : sensibilité ; Sp : spécificité ; VPP : valeur prédictive positive ; VPN : valeur prédictive
négative ; RVP : rapport de vraisemblance positive ; RVN : rapport de vraisemblance négative.
Les auteurs relèvent que le rapport de vraisemblance positive pour les trois questionnaires est
inférieur à 10 et que la plupart des rapports de vraisemblance négative est supérieur à 0,1 à
l’exception de celui du PHQ-9 en utilisant un seuil ≥10.
Ils considèrent que ces résultats indiquent que le Patient Health Questionnaire-9, la sous-échelle
dépression de la Hospital Anxiety Depression Scale et le Beck Depression Inventory-II ne sont pas
suffisamment robustes pour écarter, ou non, la présence d’une dépression modérée ou plus
sévère.
Conclusion
Cette étude non randomisée est de faible niveau de preuve (niveau de preuve 4), en raison
notamment du manque de puissance lié au nombre faible de patients par rapport aux multiples
tests effectués dans l’analyse statistique.
Dans les différents groupes de sévérité de la dépression, l’écart observé pour la classification des
patients déprimés entre les échelles standardisées est important.
Le Beck Depression Inventory-II, le Patient Health Questionnaire-9, la sous-échelle dépression de
la Hospital Anxiety and Depression Scale semblent différer de comment ils catégorisent la sévérité
d’une dépression en se référant aux seuils de la Hamilton Depression Rating Scale-17 de sévérité
recommandés par l’APA ou le NICE.
Cette étude suggère que le Beck Depression Inventory, le Patient Health Questionnaire-9, la sous-
échelle dépression de la Hospital Anxiety Depression Scale ne sont pas appropriés pour évaluer la
sévérité d’une dépression en médecine générale considérant le fait que le choix du traitement de
la dépression est fonction de la sévérité basée sur la Hamilton Rating Scale for Depression-17 et
qu’aucune des échelles évaluées n’est suffisamment concordante avec la Hamilton Depression
Rating Scale-17.
► Conclusion sur le Beck Depression Inventory-II
disponible dans les situations dans lesquelles le clinicien choisit d’utiliser un instrument de mesure
pour le diagnostic, le dépistage ou le suivi.
Une étude de niveau de preuve 4 (171) suggère avec un faible niveau de preuve que le Beck
Depression Inventory-II, le Patient Health Questionnaire-9, la sous-échelle dépression de la
Hospital Anxiety and Depression Scale ne sont pas appropriés pour évaluer la sévérité d’une
dépression en médecine générale.
Considérant le fait que le choix du traitement de la dépression est fonction de la sévérité basée sur
la Hamilton Depression Rating Scale-17 et qu’aucune des échelles évaluées n’est suffisamment
concordante avec la Hamilton Depression Rating Scale-17.
Le Beck Depression Inventory-II et le Patient Health Questionnaire-9 catégorisent le patient dans
un stade plus sévère que la Hamilton Depression Rating Scale-17 alors que la Hospital Anxiety
and Depression Scale catégorise le patient à un stade moins sévère, en se référant aux seuils de
la Hamilton Depression Rating Scale-17 de sévérité recommandés par l’APA ou le NICE.
Avec un score seuil de 30 à la MADRS, ces indicateurs sont respectivement de 91,8 %; 67,5 %;
8,1 % ; 32,4 % ; 67,5 %; 91,8 % et 0,796.
Avec un score seuil de 35 à la MADRS, 30,5 % des dépressions sévères sont identifiées comme
telles. Avec un seuil de 30 à la MADRS, 57,6 % des patients sont identifiés comme ayant une
dépression sévère.
Conclusion
Le score seuil de 35 a une sensibilité basse alors qu’un score seuil de 30 a une sensibilité élevée,
signifiant que peu de patients ont un résultat faux-négatif. Vu l’importance d’identifier une
dépression sévère, un score seuil de 30 paraît plus utile qu’un score seuil de 35. Ce score seuil de
30 a, cependant, un coût, à savoir des faux-positifs plus importants. C’est une étude de niveau de
preuve 4.
► Conclusion sur la Montgomery and Asberg Depression Rating Scale (MADRS)
Cet outil est conçu et largement utilisé pour évaluer le changement de la sévérité de l'épisode
dépressif caractérisé lors des essais cliniques pharmacologiques. Cependant, on retrouve très peu
de publications concernant la validité de son utilisation en soins primaires de routine.
La Hamilton Depression Rating Scale est utilisée chez les patients chez qui le diagnostic de
dépression est déjà posé et a son intérêt dans l’évaluation et la schématisation de la sévérité de la
dépression. Sa longueur la rend moins opérationnelle en pratique clinique. La version
communément utilisée est celle à 17 items.
La Montgomery and Asberg Depression Rating Scale est un outil de dix items coté par le clinicien
qui inclut les symptômes somatiques. Il est utilisé pour mesurer la sévérité d’un épisode dépressif.
Le Patient Health Questionnaire-9 est un outil bref et utile en soins primaires. Il peut être auto-
administré et est utilisé pour le dépistage, le suivi aussi bien pour évaluer le diagnostic et la
sévérité de la dépression.
Envisager l'utilisation des Clinical Global Impression Scales (Severity et Improvement) pour
mesurer la sévérité de la pathologie et son évolution sous traitement durant les consultations
(consensus d'experts).
► Étude non randomisée
Étude de Kadouri et al. de 2007 (182)
Cette étude longitudinale incluant 30 patients hospitalisés en psychiatrie et 11 psychiatres est
publiée par Kadouri et al. en 2007 (182). Elle a pour objectif de proposer une méthodologie pour
améliorer la validité de la Clinical Global Impression of Severity (CGI-S) et de la Clinical Global
Impression of Improvement (CGI-I) dans le domaine des troubles dépressifs.
Méthode
Les auteurs proposent un nouveau format de réponse pour le CGI en faisant correspondre, à
chaque item de cotation du CGI-Severity Scale, deux vignettes (une vignette est une courte
description écrite d’un portrait de patient). La validité de ces vignettes est établie en associant : un
guide d’entretien spécifique, un enregistrement vidéo du patient et une procédure de cotation
multiple en utilisant la méthode Delphi pour obtenir un consensus sur les réponses.
Les 30 patients âgés en moyenne de 49 ± 12 ans (extrêmes de 27 et 80 ans) sont hospitalisés
pour un épisode dépressif majeur dans trois hôpitaux universitaires français. Ils sont filmés
pendant cinq minutes à deux reprises à une semaine d’intervalle. Ces patients ont l’entretien du
CGI, un entretien semi structuré pour établir le score de la Hamilton Depression Rating Scale et le
Symptoms Check List-90. Tous ces entretiens sont réalisés par le même psychiatre et les
enregistrements vidéo sont cotés en aveugle de ces entretiens.
Les 11 psychiatres sont sélectionnés sur la base d’une pratique diversifiée (psycho-analystes,
psycho-pharmacologistes, hôpitaux universitaires ou psychiatrique). Ils sont répartis en quatre
groupes qui ont des activités différentes dans cette étude (exemple : entretien initial, cotation des
vidéo avec les formats originaux ou améliorés par les auteurs, quatre psychiatres pour la méthode
Delphi).
Résultats
Les 30 patients âgés en moyenne de 49 ± 12 ans (extrêmes de 27 et 80 ans) sont hospitalisés
pour un épisode dépressif majeur dans trois hôpitaux universitaires Français. Les 11 psychiatres
sont sélectionnés sur la base d’une pratique diversifiée (psycho-analystes, psycho-
pharmacologistes, hôpitaux universitaires ou psychiatrique.
Les formats de réponses proposées pour la CGI-Improvement Scale sont présentés dans le
tableau ci-dessous.
Les auteurs considèrent que la fiabilité inter-juge est bonne à excellente (coefficient de corrélation
de Pearson >0,6), pour toutes les réponses au CGI-S et au CGI-I aux deux entretiens réalisés à 15
jours d’intervalle.
Tableau 67. Format de réponses améliorées pour la Clinical Global Impression Severity Scale dans la
dépression, d’après Kadouri et al., 2007 (182)
Tableau 68. Format amélioré des réponses pour la Clinical Global Impression Improvement Scale,
d’après Kadouri et al., 2007 (182)
6. amélioration idéale
5. amélioration très considérable
4. amélioration considérable
3. amélioration modérée
2. amélioration légère
1. amélioration très légère
0. statut inchangé
-1. détérioration très légère
-2. détérioration légère
-3. détérioration modérée
-4. détérioration considérable
-5. détérioration très considérable
-6. détérioration maximale
Conclusion
Les auteurs soulignent qu’au moment de leur étude, ils n’avaient pas retrouvé, dans la littérature,
d’adaptation du CGI pour les troubles dépressifs. D’après cette étude réalisée sur 30 patients d’un
niveau de preuve faible (niveau de preuve 4), ils concluent que la Clinical Global Impression Scale
améliorée, qu’ils proposent, peut être un outil intéressant pour l’évaluation globale des patients
psychiatriques, notamment pour la dépression.
► Conclusion sur la Clinical Global Impression Severity Scale
Cet outil est utilisé pour évaluer la sévérité d'une pathologie et n'a pas été développé
spécifiquement pour la pathologie dépressive.
Une étude publiée, en 2007, relève que l'absence de définition opérationnelle pour les différents
stades de sévérité de cette échelle est une limite de cet outil. Cette étude, de très faible niveau de
preuve, concernant 30 patients hospitalisés, propose des définitions opérationnelles pour sa
cotation. Cependant, la validité de cette cotation par rapport à celle d'une cotation d'un autre outil,
de référence pour la dépression, n'est pas évaluée.
Le suicide
D’après le rapport de l’Observatoire national du suicide, en 2011, 11 400 décès par suicide environ
ont été enregistrés en France métropolitaine, après correction de la sous-estimation de 10 %
(189).
Chaque année, plus de 10 400 personnes décèdent par suicide, soit environ 16 personnes pour
100 000. Presque un décès sur cinquante est un suicide en France (191).
Pour l’ensemble des 28 pays de l’Union européenne, le taux standardisé de décès par suicide
s’élève à 12 pour 100 000 habitants. En 2010, la France métropolitaine, avec un taux de 18, se
situe parmi les pays européens ayant un taux élevé de suicide, après la Finlande, la Belgique et la
plupart des pays de l’Est. Les comparaisons internationales doivent, cependant, être interprétées
avec prudence, du fait d’éventuelles différences en termes de qualité et d’exhaustivité des
déclarations.
Le nombre de décès et les taux de décès standardisés par âge sont nettement plus élevés chez
les hommes que chez les femmes : respectivement 27,7 et 8,1 décès pour 100 000 habitants, soit
un taux trois fois supérieur chez les hommes.
Le taux de décès par suicide augmente fortement avec l’âge, et un tiers de celles et ceux qui se
suicident ont plus de 60 ans. À partir de 75 ans, le suicide représente moins de 1 % du total des
décès. La part du suicide dans la mortalité générale est nettement plus élevée chez les jeunes :
entre 15 et 24 ans, le suicide représente 16 % du total des décès et constitue la seconde cause de
décès après les accidents de la circulation.
En 2011, les modes de suicide les plus fréquents sont les pendaisons (53 %), les prises de
médicaments et autres substances (14 %), les armes à feu (14 %), et les sauts d’un lieu élevé
(7 %). Ces modes de décès diffèrent sensiblement selon le sexe. De façon générale, les disparités
de taux de suicide selon la catégorie sociale sont moins marquées pour les femmes que pour les
hommes.
Les sociologues ont mis en évidence de très fortes inégalités sociales face au suicide. Les
agriculteurs, employés et ouvriers ont ainsi un risque de décéder par suicide deux à trois fois plus
élevé que celui des cadres. Les personnes en situation de précarité ont un risque plus élevé de
suicide.
Plusieurs études suggèrent que la crise économique et financière de 2008 se serait traduite par
une hausse des suicides et par une dégradation de la santé mentale pour les hommes en âge de
travailler dans la plupart des pays concernés, les femmes étant moins affectées.
Les inégalités sociales face au suicide s’accompagnent d’importantes inégalités régionales. Les
taux de décès par suicide sont particulièrement élevés en Bretagne, Basse-Normandie, Nord-Pas-
de-Calais et Champagne-Ardenne. Les régions Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et Alsace
enregistrent, au contraire, les plus bas taux de décès par suicide.
Le travail joue un rôle important dans la production des inégalités face au suicide selon la PCS.
Toutefois, malgré l’intérêt porté aujourd’hui aux risques psychosociaux, il n’existe pas de données
fiables en France sur le nombre de suicides survenus sur un lieu de travail.
Les données d’enquêtes permettent également de caractériser des secteurs d’activités
particulièrement concernés par le suicide, notamment pour le secteur de la santé et de l’action
sociale. Le chômage, les difficultés financières quotidiennes ou de remboursement de crédits
immobiliers sont des facteurs de risque d’anxiété ou de dépression et des facteurs de risque de
suicide potentiels.
Selon la Drees, certaines populations concentrant un grand nombre de facteurs de risque : les
personnes âgées de plus de 75 ans (dont les taux de décès par suicide sont particulièrement
élevés avec le rôle et le poids respectif de la dépression, de la fragilité psychique et physique, des
comorbidités et de l’isolement) ; parmi les moins de 75 ans, les personnes âgées de 45 à 54 ans
ont le taux de suicide le plus élevé ; la population en milieu carcéral ; les minorités sexuelles (190).
Les personnes qui ont des antécédents de tentatives de suicide présentent un risque futur de
suicide élevé. Les difficultés des proches des personnes, ayant fait une tentative de suicide ou
décédées par suicide, peuvent présenter un risque supplémentaire de suicide (189).
Parmi les facteurs de risque, qui augmentent la probabilité que des individus envisagent ou tentent
de se suicider, une tentative de suicide antérieure constitue le facteur le plus important. Les
troubles psychiatriques, dont les troubles de l’humeur (dépression, troubles bipolaires, etc.), jouent
un rôle majeur. Les facteurs (neuro) biologiques, les maladies somatiques, les addictions, les
événements de vie négatifs (difficultés vécues dans l’enfance, ruptures, deuils, agressions
physiques et sexuelles, etc.), jouent également un rôle, de même que l’isolement, la précarité
financière, l’endettement, le chômage, le milieu professionnel et le type d’emploi, les risques
psychosociaux au travail. Les facteurs de protection constituent le pendant de ces facteurs de
risque (189).
les plus élevés (43 pour 10 000 par an). L’autointoxication médicamenteuse constitue le mode
opératoire dans huit cas sur dix, les médicaments les plus utilisés étant les psychotropes (189).
Le taux de tentatives de suicide semble stable depuis 2000 (environ 6 %) mais le taux de TS au
cours des 12 derniers mois est supérieur à celui observé en 2005. D’après la littérature, les
tentatives de suicide constituent le facteur prédictif le plus important pour le suicide accompli.
(191).
Les femmes effectuent deux fois plus de tentatives de suicide que les hommes, mais sont trois fois
moins nombreuses à se donner la mort. Chez les personnes âgées, le ratio suicide abouti/tentative
de suicide est particulièrement élevé, de l’ordre de un pour quatre, contre un pour 200 chez les
personnes de moins de 25 ans (189).
Suicide et dépression
L’InVS, à partir de la Base CépiDc-Inserm a établi les causes médicales de décès issues des
certificats de décès sur la période 2000 à 2010, en France. L’InVS décrit la fréquence des troubles
mentaux et des grands groupes de pathologies somatiques signalés dans les certificats de décès
par suicide (CDS), en les confrontant aux fréquences des causes associées aux décès du reste de
la population (CDR) du même âge (191).
40 % des suicides en France sont associés, selon les médecins certificateurs, à la présence de
troubles psychiatriques, en grande majorité dépressifs (35 % des suicides) (189).
Les états dépressifs sont associés à un risque suicidaire élevé (191).
« La dépression est le trouble mental le plus souvent associé au suicide. L’angoisse, moteur
puissant du suicide, est étroitement liée à la dépression, et les deux troubles sont parfois
indissociables. Les études montrent que 80 % des personnes qui mettent fin à leurs jours
présentent plusieurs symptômes de dépression », selon l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) (265).
La dépression est présente dans 29 % à 88 % des suicides selon l’Institut national de la santé et
de la recherche médicale (Inserm) (192).
Selon une étude, les patients souffrant de trouble dépressif récurrent sont des individus à haut
risque de conduites suicidaires (multiplié par 20-30). Il est rapporté que 15 % des patients, qui ont
présenté un épisode dépressif majeur au cours de leur vie, mourront par suicide et que plus de
60 % des sujets suicidés présentaient une dépression (193).
Une étude récente a évalué le risque de conduites suicidaires (tentatives de suicides et suicides
aboutis) au cours de l’évolution de la dépression durant cinq ans. Le risque de conduites
suicidaires attribuables au temps passé comme déprimé est de 78 %, indiquant l’enjeu que
représente un traitement efficace de la dépression (194).
Selon l’analyse du Programme de médicalisation des systèmes d'information en médecine,
chirurgie, obstétrique et odontologie (PMSI–MCO)3, dans les hospitalisations pour tentative de
suicide entre 2004 et 2007, en France métropolitaine, l’absorption de médicaments constitue le
mode opératoire de TS de loin le plus fréquent, concernant 79 % des TS hospitalisées, soit entre
67 000 et 79 000 séjours hospitaliers par an. Un ou plusieurs diagnostics psychiatriques ont été
codés dans 65 % des séjours hospitaliers pour une TS, correspondant à 60 % des patients
hospitalisés. Les diagnostics psychiatriques les plus fréquents sont les troubles dépressifs (67 %).
Le mode opératoire de loin le plus fréquent (85,3 %) est l’absorption de médicaments, les
psychotropes étaient utilisés dans 3/4 des cas (191).
► Recommandations
Les recommandations nord-américaines du Michigan Quality Improvement Consortium
(MQIC) (183). Ces recommandations indiquent en 2014 :
évaluer le risque suicidaire par des questions directes concernant les idées suicidaires, et si
présent, le plan suicidaire, les moyens potentiels et les antécédents personnels et familiaux de
tentatives de suicide (avis d’experts) ;
faire cette évaluation du risque suicidaire à chaque rencontre concernant la dépression jusqu’à
ce que le patient soit en rémission et n’ait pas exprimé d’idées suicidaires lors de la visite pré-
cédente ;
si le patient est à risque de suicide, l’adresser aux services des urgences ou à un centre
d’intervention pour les crises.
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (11).
Ces recommandations indiquent en 2014 :
interroger toujours directement en ce qui concerne les idées suicidaires et les intentions ;
interroger sur les idées suicidaires et l’auto-agression est important et n’augmente pas le
risque de suicide ou d’épisodes d’auto-agression.
Tableau 69. Questions à inclure dans l’évaluation des idées et intentions suicidaires, selon le NHS
Choices, 2014 (11)
Interroger le patient s’il a des pensées concernant le souhait de mourir, d’entreprendre des
comportements associés au suicide. La distinction entre la violence dirigée contre soi-même non
suicidaire et le comportement suicidaire est importante.
Les recommandations sont :
Il doit être demandé directement au patient s’il a des idées suicidaires et de les décrire.
L’évaluation des pensées suicidaires doit inclure les éléments suivants :
le début (quand est-ce que cela a débuté) ;
la durée (aigue, chronique, récurrente) ;
l’intensité (fugace, harcelante, intense) ;
la fréquence (rare, intermittente, quotidienne, soutenue) ;
la nature active ou passive (exemple : je souhaite être mort versus penser à me tuer) ;
si le patient pense à se tuer, ou il pense à avoir des comportements potentiellement dangereux
pour d’autre raison (exemple : se blesser avec une arme tranchante pour alléger une détresse
émotionnelle) ;
la létalité du plan (pas de plan, overdose, pendaison, arme à feu) ;
les événements déclencheurs ou facteurs de stress (relation, maladie, perte) ;
qu’est ce qui intensifie les pensées ?
qu’est ce qui détourne les pensées ?
L’association avec des états d’intoxication (les épisodes d’idées suicidaires sont ils présents ou
exacerbés uniquement lorsque le patient est intoxiqué). Ce fait ne rend pas ces idées moins
graves, cependant cela peut être une cible spécifique pour le traitement.
La compréhension concernant les conséquences des potentielles actions futures.
Tableau 70. Exemple de questions sur les idées suicidaires, selon les recommandations du
Department of Veterans Affairs, 2013 (185)
« Avec tout ce qui se passe avez-vous déjà fait l’expérience de pensées pour vous tuer ?
Quand avez-vous commencé ces pensées suicidaires ?
Est ce qu’il y a un facteur précipitant pour ces pensées ?
A quelle fréquence avez-vous ces pensées suicidaires ?
Combien de temps durent-elles ?
Quel est le pire qu’elles aient déjà été ?
Que faites-vous quand vous avez ces pensées suicidaires ?
Que faites-vous lorsqu’elles sont plus fortes que jamais ?
Est-ce que les pensées apparaissent ou s’intensifient lorsque vous buvez ou utiliser des
drogues ? »
L’évaluation des intentions suicidaires doit être basée sur l’indication que le patient :
souhaite mourir ;
dispose des moyens de se tuer ;
comprend les probables conséquences de ses actions ou de ses actions potentielles.
Ces facteurs peuvent être relevés en interrogeant à quel point :
le patient a pensé à un plan létal ;
a la capacité de mettre en place ce plan ;
et s’il est vraisemblable qu’il exécute ce plan.
Tableau 71. Exemple de questions sur les intentions suicidaires, selon les recommandations du
Department of Veterans Affairs, 2013 (185).
Souhaitez-vous que vous soyez mort ?
Avez-vous l’intention d’essayer de vous tuer ?
Avez-vous un plan concernant comment vous pourriez vous tuer ?
Avez-vous fait une action dans le but de mettre ce plan en place ?
Avec quelle vraisemblance pensez-vous que vous exécuterez votre plan ?
Obtenir des informations du patient et d’autres sources sur les tentatives antérieures de suicide.
Ces tentatives ont pu, ou non, entraîner des lésions et ont pu être interrompues par le patient ou
par autrui. Les recommandations sont :
L’évaluation du risque suicidaire doit inclure des informations fournies par le patient et d’autres
sources collatérales concernant les tentatives de suicide antérieures et les circonstances
environnantes de ces événements (c'est-à-dire les événements déclencheurs, les méthodes
utilisées, les conséquences de comportement, le rôle de l’abus de substances) pour déterminer la
létalité de toute tentative de suicide antérieure.
Demander si la tentative a été interrompue par le patient lui-même ou par d’autres, et d’autres
preuves pour s’isoler et prévenir d’être découvert. Interroger sur d’autres tentatives antérieures et
multiples possibles.
Pour les patients qui présentent la preuve d’une tentative antérieure interrompue (par le patient lui-
même ou par d’autres), obtenir des détails additionnels pour déterminer les facteurs qui ont permis
au patient de résister à l’impulsion d’agir (s’il a lui-même interrompu la tentative) et prévenir une
future tentative.
e) Les signes d’alerte d’indications d’une action urgente, immédiate
Reconnaître les émotions, les pensées, les comportements précipitants qui sont associés de façon
la plus proche à un acte suicidaire et qui reflètent un risque élevé.
Les recommandations sont :
Évaluer d’autres signes d’alerte qui peuvent indiquer la vraisemblance de comportements
suicidaires apparaissant dans un futur proche et qui requièrent une attention immédiate :
abus de substance (augmentation ou usage excessif d’alcool, drogue, tabac) ;
désespoir ;
absence de raison de vivre, baisse de l’estime de soi ;
colère ;
imprudence (engagement impulsif dans des comportements à risque) ;
sensation d’être « prisonnier, sans issue de sortie » ;
retrait social ;
anxiété ;
modification spectaculaire de l’humeur ;
troubles du sommeil ;
culpabilité ou honte.
Évaluer des facteurs qui contribuent au risque suicidaire
Évaluer les facteurs connus pour être associés à un risque de suicide (facteurs précipitants) et
ceux qui peuvent réduire ce risque (facteurs protecteurs).
Les recommandations sont :
Le professionnel doit obtenir des informations sur les facteurs de risque lors de l’évaluation initiale,
en admettant que ces facteurs de risque ont une utilité limitée dans la prédiction de
comportements futurs.
Le professionnel doit s’inspirer de toutes les informations disponibles incluant les antécédents
disponibles dans les données antérieures du patient, l’interrogatoire et l’observation du patient, de
sa famille et d’autres sources si disponibles.
Des outils d’évaluation peuvent être utilisés pour évaluer les facteurs de risque, en complément
d’un entretien clinique, bien qu’il n’y ait pas de preuves suffisantes pour recommander un outil
plutôt qu’un autre.
L’évaluation initiale doit inclure des informations suffisantes sur les facteurs de risque pour
informer une évaluation plus précise en cas de modification des situations (exemple : présence
d’arme à feu à domicile, isolation sociale, etc.).
Les facteurs de risque doivent être considérés pour indiquer des patients à risque le plus élevé
(exemple : ceux avec un antécédent de dépression) et des périodes à risque le plus élevé
(exemple : difficultés interpersonnelles récentes).
Les facteurs de risque doivent être sollicités et considérés dans la formulation des soins du patient.
Une réévaluation du risque doit être faite quand il y a une modification de la situation du patient
(exemple : rechute pour l’alcoolisme) ou une situation psychosociale (exemple : rupture de relation
amoureuse) pour suggérer une augmentation du risque. Les professionnels doivent mettre à jour
les informations sur les facteurs de risque quand il y a une modification de symptômes ou de la
situation du sujet qui suggère une augmentation du risque ?
a) Les facteurs de risque / facteurs précipitants
Les facteurs de risque distinguent un groupe à risque le plus élevé d’un groupe à risque le plus
faible. Ils peuvent être modifiables ou non modifiables et informent la formulation du risque
suicidaire. Les facteurs de risque modifiables peuvent également être la cible d’interventions :
les facteurs psychologiques :
suicide d’un proche, d’une personne célèbre ou d’un pair,
deuil d’un suicide,
perte d’un être cher,
perte de relation (divorce, séparation),
perte d’un statut, du respect, de rang (humiliation publique, être abusé, perte de travail ou
d’une tâche) ;
les facteurs sociaux :
les événements de vie stressants (rupture et autre difficulté dans des relations chères, feu,
arrestation, expulsion, agression) ;
les stresseurs chroniques : problèmes financiers, problèmes légaux ;
le soutien social : les relations interpersonnelles pauvres, isolation géographique du soutien,
les barrières pour accéder à des soins de santé mentale, une modification récente du niveau
de soins (sortie récente pour un patient hospitalisé en psychiatrie) ;
les troubles mentaux :
les troubles de la personnalité (en particulier les personnalités limites et antisociales),
l’anxiété (stress post-traumatique, panique),
les troubles de l’usage de substances (alcool, drogues illicites, tabac),
les troubles de l’alimentation,
les troubles du sommeil,
un traumatisme psychologique ;
actions disciplinaires,
réduction de rang,
menace de modification de l’aptitude,
perception d’une injustice ou d’une trahison,
stress de commandement, isolation d’une unité,
transfert d’un lieu d’affectation,
séparation administrative d’un service/d’une unité,
expérience mauvaise d’un déploiement,
déploiement sur un site de combat ;
les facteurs préexistants et non modifiables :
sujet âgé,
sexe masculin,
statut marital (divorcé, séparé, veuf),
antécédents familial de : tentative de suicide, pathologie mentale incluant le trouble lié à
l’utilisation de substances, maltraitance dans l’enfance avec traumatisme physique,
psychologique, sexuel, traumatisme sexuel,
faible niveau d’éducation,
orientation sexuelle vers le même sexe,
croyances culturelles ou religieuses.
b) L’impulsivité
L’impulsivité est considérée comme un facteur de risque de suicide et habituellement fait référence
à « l’incapacité de résister à un désir ou à une stimulation, ou un comportement qui survient sans
réflexion ou considération de ses conséquences ».
Les recommandations sont :
L’évaluation du risque suicidaire doit inclure l’évaluation de l’impulsivité en déterminant si le patient
se sent hors contrôle, s’engage de façon impulsive dans des comportements à risque.
Évaluer si l’imprudence impulsive et la prise de risque caractérise le profil de comportements et le
mode de vie de l’individu et, par conséquent, peut limiter la capacité de contrôler son
comportement.
c) Les facteurs protecteurs
Les facteurs protecteurs sont les capacités, qualités, ressources environnementales et
personnelles qui guident le sujet dans sa croissance, stabilité et santé, et qui peuvent réduire le
risque de suicide.
La recommandation est :
L’évaluation doit inclure l’évaluation de facteurs protecteurs, les raisons de vivre du patient ou
d’autres facteurs qui atténuent le risque de suicide (cf. tableau ci-dessous).
Tableau 73. Facteurs protecteurs de suicide selon les recommandations du Department of Veterans
Affairs, 2013 (185).
d) L’abus de substance
Tout patient qui a un risque aigu de suicide et qui est sous influence (intoxiqué par des
médicaments ou de l’alcool) doit être évalué dans un milieu de soins d’urgence et gardé en
observation jusqu’à ce qu’il soit sobre. Le patient qui est sous influence doit être réévalué pour le
risque de suicide quand le patient n’est plus en phase d’intoxication aigue, ne montre plus de
signes ou de symptômes d’une intoxication ou d’un sevrage aigu.
Obtenir des informations des membres de la famille, des fournisseurs de traitement, de données
médicales peut être précieux dans la détermination entre une overdose intentionnelle et non
intentionnelle dans les cas équivoques.
Les patients intoxiqués ou psychotiques qui ne sont pas connus du clinicien et qui sont suspectés
d’être à risque aigu de suicide doivent être transporté de façon sécurisée au centre de crise le plus
proche ou au service des urgences pour évaluation et prise en charge. Ces patients peuvent être
dangereux et impulsifs. Une assistance par les forces de l’ordre peut être envisagée.
L’intoxication par les drogues ou l’alcool altère le jugement et augmente le risque de tentative de
suicide. L’usage de drogue ou d’alcool doit être évalué en routine chez toute personne qui a un
risque de suicide.
Évaluer la présence de comorbidités psychiatriques et comportementales (exemple : trouble de
l’humeur et anxieux, agression) chez les patients avec un trouble de l’usage de substance à risque
de suicide.
Reconnaître que l’évaluation de facteurs de risque social tels que la rupture de relations, ou des
difficultés légales et financières sont importants chez les sujets avec des troubles de l’usage de
substance.
e) L’accessibilité aux moyens mortels
†
Risque de Indicateurs du risque Facteurs contribuant Action initiale basée sur
suicide suicidaire le niveau de risque
Risque aigu Idées ou pensées suicidaires Trouble mental aigu ou Maintenir un contrôle
élevé persistantes ; symptômes observationnel direct du
psychiatriques aigus ; patient ;
Forte intention d’agir ou
plan ; Événements ; Limiter l’accès aux moyens
événements précipitants létaux ;
Incapable de contrôler
aigus ;
l’impulsivité ; Transfert immédiat avec
Facteurs protecteurs une escorte au service des
OU
inadéquats. urgences pour une
Tentative de suicide récente hospitalisation.
ou comportement
préparatoire.
†
Risque de Indicateurs du risque Facteurs contribuant Action initiale basée sur
suicide suicidaire le niveau de risque
intermédiaire actuelles ; de risque ; évaluation complète et
interventions ;
Pas d’intention d’agir ; ET
Contacter un professionnel
Capable de contrôler Facteurs protecteurs
de santé mentale pour
l’impulsivité ; limités.
déterminer la gravité ;
Pas de tentative de suicide
Limiter l’accès aux moyens
récente ou de comportement
létaux.
préparatoire ou de répétition
d’acte.
Risque aigu Idées ou pensées suicidaires Existence de facteurs Envisager une consultation
faible récentes ; protecteurs ; avec un professionnel de
Pas d’intention d’agir ou de ET santé mentale pour
plan ; Facteurs de risque déterminer le besoin d’être
Capable de contrôler limités. référé, le traitement ;
l’impulsivité ; Traiter les problèmes
Pas de planification ou de indiqués ;
répétition d’un acte S’occuper des questions
suicidaire ; de sécurité ;
Pas d’antécédent de Documenter les soins et
tentative de suicide. les raisons des actions.
† Les modificateurs qui augmentent le risque de suicide quel que soit le niveau de risque défini :
- L’état aigu d’abus de substance : l’antécédent d’alcoolisme ou de toxicomanie est associé à une altération du ju-
gement et peut augmenter la sévérité des pensées, comportements suicidaires et du risque d’un acte suicidaire.
- L’accès aux moyens (arme à feu, médicaments) peut augmenter le risque d’un acte suicidaire.
- L’existence de multiples facteurs de risque ou de signes d’alerte ou l’absence de facteurs protecteurs.
†† Les preuves de signes d’alerte de comportement suicidaire, dans un contexte de déni d’idées, doivent éveiller des
préoccupations (exemple contemplation d’un plan avec déni de pensées ou d’idées).
En ce qui concerne les outils d’évaluation du risque suicidaire, ces recommandations indiquent :
Les facteurs de risque peuvent informer l’évaluation pour tout individu donné, mais ne sont pas
prédicteurs en eux-mêmes. Alors que les échelles d’évaluation du risque suicidaire ne sont pas un
substitut d’une évaluation compréhensive et d’un jugement clinique basé sur l’histoire de la
personne, ils peuvent fournir une structure pour une interrogation systématique concernant les
facteurs de risque pour les tentatives répétées de suicide.
Les recommandations sont :
La formulation du niveau du risque suicidaire doit être basée sur une évaluation clinique
compréhensible qui a pour but d’évaluer les pensées, intentions, comportements suicidaires et
l’information concernant les facteurs de risque et protecteurs pour l’estimation du niveau du risque.
Le soignant de santé mentale utilise un cadre standardisé d’évaluation qui peut servir à informer
une évaluation clinique compréhensive. Ce cadre doit :
a) estimer le niveau de risque ;
b) soutenir la prise de décision clinique ;
c) déterminer le niveau de l’intervention et l’indication pour adresser le patient ;
d) permettre de suivre le niveau du risque à travers le temps ;
e) servir de fondement pour la documentation clinique ;
f) faciliter le recueil de données solides pour le processus d’amélioration.
L’évaluation du risque suicidaire ne doit pas être basée uniquement sur un outil unique seul et ne
peut pas remplacer une évaluation clinique. L’évaluation doit refléter la compréhension (la
reconnaissance) qu’un risque absolu de suicide ne peut pas être prédit avec certitude.
Les preuves sont insuffisantes pour recommander une échelle spécifique de mesure pour
déterminer le risque suicidaire.
Les recommandations du Department of Veterans Affairs (185) indiquent, en 2013, d’utiliser un
plan de sécurité pour la prise en charge du risque suicidaire :
Le plan de sécurité est conçu pour responsabiliser le patient, gérer la crise suicidaire et engager
d’autres ressources. Discuter de la sécurité avec les patients à risque de suicide intermédiaire et
faible, et envisager de leur délivrer une éducation sur la sécurité ainsi qu’une copie « papier » du
plan de sécurité.
Les recommandations sont :
La planification de sécurité est une collaboration soignant-patient, non pas un contrat.
Le processus de planification de sécurité résulte en un plan écrit qui assiste le patient en
restreignant son accès aux moyens de réaliser son suicide, des stratégies de résolution de
problèmes et d’adaptation, favorisant le soutien social et identifiant un réseau de contacts
d’urgence incluant des membres de la famille, des amis et les moyens de favoriser sa motivation.
Ces plans sont adaptés au patient en assistant le patient pour l’identification de ses signes d’alerte
spécifiques et des stratégies d’adaptation qui ont été efficaces dans le passé.
Discuter du plan de sécurité avec le patient à risque de suicide intermédiaire ou faible, et
envisager de lui délivrer une éducation sur la sécurité ainsi qu’une copie du plan de sécurité.
Un plan de sécurité doit être :
collaboratif entre l’équipe soignante et le patient ;
proactif par une anticipation explicite d’une future crise suicidaire ;
adapté individuellement ;
orienté vers une décision non nuisible ; basé sur le soutien social existant.
Le plan de sécurité doit inclure les éléments suivants, comme appropriés :
identification précoce de signes d’alerte et de stresseurs ;
amélioration des stratégies d’adaptation (exemple : distraire et soutenir) ;
utilisation des contacts de soutien social (discuter avec qui partager le plan) ;
information de contact concernant l’accès à une aide professionnelle ;
minimisation de l’accès à des moyens létaux (exemple : arme et munition ou une grande quan-
tité de médicaments).
Le développement du plan de sécurité avec la personne, la famille, les membres unitaires de la
famille, doit anticiper et discuter les possibilités pour aborder les obstructions possibles à la mise
en œuvre du plan et le lieu de conservation du plan.
Le plan de sécurité doit être revu et mis à jour par l’équipe soignante travaillant avec le patient
autant que besoin et partagé avec la famille/les membres individuels et autres associés si le
patient y consent.
Le plan de sécurité doit être mis à jour pour rester pertinent durant les modifications de l’état
clinique et les transitions de soins.
Le soignants doivent documenter le plan de sécurité dans les enregistrements médicaux et les
raisons de ne pas avoir fait un tel plan (exemple : patient hospitalisé, patient pour lequel le
soignant a fait un plan de sécurité à sa sortie d’hospitalisation).
Tableau 75. Les composants d’un plan de sécurité selon les recommandations du Department of
Veterans Affairs, 2013 (185).
Le plan de sécurité consiste en une liste écrite de stratégies d’adaptation et de sources de soutien que le
patient peut utiliser pour atténuer une crise suicidaire.
Les patients ont l’instruction premièrement de reconnaitre quand ils sont en crise (étape 1) et alors d’utiliser
l’étape 2 jusqu’à l’étape 5 pour réduire le niveau du risque suicidaire :
1. Reconnaissance de signes d’alerte d’une crise suicidaire imminente ;
2. Emploi de stratégies internes d’adaptation ;
3. Utilisation de contacts sociaux et de lieux sociaux comme moyens de distraction des pensées
suicidaires ;
4. Utilisation de membres de la famille ou d’amis pour aider à résoudre la crise ;
5. Contactant des professionnels de santé mentale ou des structures ;
6. Restreignant l’accès aux moyens létaux.
Pour les patients à faible risque de suicide, les soignants de soins primaires peuvent initier un bref
plan de sécurité ou peuvent être impliqués dans la mise à jour de plans développés par d’autres
soignants.
Bien que les sujets en plein stress en cours (tel que des relations bouleversées, des procédures
légales) peuvent ne pas rapporter d’idées suicidaires durant l’évaluation, leur état peut se modifier
rapidement. Un plan de sécurité est vital dans ces cas.
Les soignants de soins primaires doivent être formés pour formuler de façon collaborative un plan
de sécurité pour les patients à risque de suicide intermédiaire lorsqu’ils sont dans un lieu, ou une
évaluation immédiate et un plan de sécurité par un spécialiste de santé mentale ne sont pas
disponibles.
Au minimum, chez les sujets à risque de suicide faible, le soignant doit :
discuter des signes que le patient peut utiliser pour reconnaître un stress ou un risque crois-
sants ;
lui fournir des numéros de téléphone clés et des ressources pour une aide ;
et l’éduquer en ce qui concerne la restriction des moyens de létalité. Un document peut être
utilisé pour renforcer la discussion.
Tableau 76. Exemple d’un document de plan de sécurité à envisager pour un patient à risque de
suicide aigu faible à intermédiaire selon les recommandations du Department of Veterans Affairs,
2013 (185)
Quand je me sens submergé et pensant au suicide, je dois faire les étapes suivantes :
prendre une respiration profonde et essayer d’identifier ce qui me trouble à l’instant ;
écrire tous mes sentiments (tristesse, colère, solitude, détresse, peur) ;
essayer de faire des choses qui me font me sentir mieux pendant au moins 30 minutes (exemple :
prendre un bain, téléphoner à un ami, marcher avec le chien, écouter la musique) ;
mettre par écrit les pensées négatives de façon unitaire et fournir des réponses alternatives qui modi-
fient la perspective ;
si les idées suicidaires continuent, je dois téléphoner à ma personne de contact en urgence qui est ------
---------------- au ----------------- ;
si cette personne n’est pas disponible, je dois téléphoner à la ligne 24 heures crise au----- ;
si je continue de me sentir suicidaire et sans contrôle, j’irai aux urgences de l’hôpital le plus proche.
De nombreux patients ne répondront pas directement ou diront en plus « mais je ne ferais jamais
cela », donnez-leur un retour positif, par exemple « je suis content d’entendre cela », mais
n’abandonnez pas le patient jusqu’à ce qu’il dise les moyens spécifiques envisagés (exemple :
arme à feu, overdose médicamenteuse, accident de véhicule motorisé)
Développer un protocole pour le suicide
Il est important pour chaque structure de soins de développer son propre protocole de suicide qui
prend en compte l’organisation du flux du travail et des ressources.
Chaque structure clinique doit déterminer :
un processus clair pour l’évaluation du risque suicidaire ;
quand impliquer un appel à un clinicien de santé mentale ;
utiliser les lignes d’appel d’urgence locales ou nationales.
Les étapes suivantes
Un exemple de trame de dépistage de tendances suicidaires est présenté et utilise la question n°9
du Patient Health Questionnaire-9 (PHQ-9) (cf. ci-après).
Les facteurs de risque de suicide
Le clinicien doit prendre en compte :
les antécédents de tentative de suicide ;
la dépendance chimique ;
les troubles de la personnalité et/ou les pathologies physiques ;
l’antécédent familial de suicide ;
le célibat ; une perte récente par la mort ;
divorce ou séparation ;
insomnie ;
attaques de panique et/ou une anxiété sévère
la diminution de la concentration ;
l’anhédonie ;
le désespoir ;
le stress post-traumatique ou les idées suicidaires (niveau de preuve faible).
Les patients avec une dépression et un stress post-traumatique sont plus vraisemblables à faire
une tentative de suicide. Lors de l’association de ces deux pathologies, les femmes sont plus à
risque d’avoir une tentative de suicide que les hommes (niveau de preuve faible).
En plus des facteurs de risque listés ci-dessus, l’étude Sequenced Treatment Alternatives to
Relieve Depression (STAR*D) trouve que les patients qui ont des tentatives de suicide antérieures
ont davantage :
de comorbidité d’affection médicales générale et psychiatriques ;
un âge plus précoce lors de leur 1er épisode de dépression ;
et aussi plus d’épisodes dépressifs (niveau de preuve faible).
L’implication d’un spécialiste de santé mentale
Impliquer le même jour un spécialiste de santé mentale pour chacune des situations suivantes :
pensées suicidaires et/ou plan qui rendent le clinicien incertain de la sécurité du patient ;
pensées agressives ou d’homicide et/ou plan qui rend le clinicien incertain de la sécurité du
patients et d’autres ;
perte récente de contact avec la réalité (psychose) ;
incapacité à prendre soin de soi/de sa famille.
Cette implication peut inclure :
un rendez-vous avec un psychiatre et/ou psychothérapeute ;
une consultation téléphonique avec un psychiatre et/ou psychothérapeute ;
ou référer le patient au service des urgences.
* Une chaîne claire des responsabilités dans le système clinique a besoin d’être établie et distribuée à toute
partie qui peut identifier un patient suicidaire. Une procédure bien définie pour contacter le patient pour une
évaluation supplémentaire a besoin d’être établie. Les événements ont besoin d’être bien documentés dans
les données médicales du patient.
Si vous avez des pensées de vous faire du mal, débutez par l’étape 1. Poursuivez avec chaque étape
jusqu’à ce que vous soyez en sécurité. Souvenez-vous : les idées suicidaires peuvent être très fortes. Il
peut sembler qu’elles vont durer éternellement.
Avec du soutien et du temps, ces pensées vont habituellement disparaître. Quand elles passent, vous
pouvez mettre de l’énergie pour résoudre les problèmes qui ont contribué à ce que vous vous sentiez si
mal.
Le désespoir que vous pouvez ressentir ne va pas durer éternellement. Il est important de parvenir à avoir
du soutien et de l’aide.
Vous pouvez traverser ce moment difficile. Étant donné que cela devient difficile de se concentrer et de
penser clairement quand vous vous sentez suicidaire, s’il vous plaît, copier cela et mettez-le à un endroit où
vous pouvez facilement l’utiliser, tel que votre porte-monnaie ou téléphone.
1. Faire les activités suivantes pour me calmer et m’apaiser :
2. Me rappeler de mes raisons de vivre :
3. Téléphoner à un ami ou un membre de la famille : Nom……. Téléphone…..
4. Téléphoner à une autre personne (de réserve) si la personne ci-dessus ne répond pas : Nom……
Téléphone…..
5. Téléphoner à un professionnel (psychologue, psychiatre, thérapeute) :
6. Téléphoner à ma ligne locale de crise : téléphone…..
7. Aller à un endroit où je suis en sécurité :…
8. Aller aux urgences de l’hôpital le plus proche.
9. Si je sens que je ne peux pas aller à l’hôpital de manière sécurisée, téléphoner au XX et demander
un transport pour l’hôpital. Ils emmèneront une personne pour me transporter de façon sécurisée.
fait des personnes atteintes de dépression, d’où la nécessité d’évaluer le risque suicidaire et de
bien connaitre les ressources locales disponibles.
Il faut toujours demander directement aux personnes atteintes de dépression si elles ont des idées
ou des intentions suicidaires.
Demandez d’abord à la personne si elle a des idées suicidaires. Voici des exemples de questions :
« Avez-vous déjà pensé vous suicider ? »
« Sentez-vous que votre vie n’a pas de sens et que les gens seraient mieux si vous n’étiez pas
là ? »
Dans l’affirmative, il importe d’évaluer à la fois l’imminence du passage à l’acte, la létalité du
scénario, l’accessibilité du moyen et la présence de facteurs de risque ou de protection associés
au suicide (tableau ci-dessous). Cette évaluation peut débuter par trois questions (COQ) :
« Comment », « Où » et « Quand » la personne pense passer à l’acte ?
Tableau 79. Facteurs de risque associés au suicide* selon l’Institut national de santé publique du
Québec (INSPQ), 2012 (35).
*Il existe une multitude de facteurs de risque associés au suicide. Les facteurs apparaissant dans ce tableau
sont ceux qui reviennent le plus souvent dans différents documents.
La précision du plan de passage à l’acte détermine l’urgence suicidaire.
Pour une évaluation plus complète du risque suicidaire, il est recommandé d’utiliser la grille
d’estimation de la dangerosité d’un passage à l’acte suicidaire qui figure dans le Guide de bonnes
pratiques à l’intention des intervenants des centres de santé et de services sociaux du Québec de
2010 (187).
Ces recommandations rappellent la nécessité d’une formation pour favoriser la bonne utilisation de
cette grille qui dans sa forme intégrale est accompagnée d’autres outils ; un outil de pondération
qui précise ce que recouvre chaque critère ; un outil qui présente des stratégies visant à vérifier la
présence des facteurs associés au suicide ; un outil qui porte sur les actions liées à l’estimation
finale.
S’il y a un risque suicidaire, le clinicien doit :
s’assurer que le traitement est optimisé ;
transmettre à la personne suicidaire les coordonnées des ressources locales qui pourraient lui
venir en aide et l’accompagner ;
recommander à la personne de chercher une aide supplémentaire si sa situation se détériore,
par exemple auprès d’un centre de prévention du suicide ;
s’assurer que la personne dispose d’un soutien social approprié (identifier la personne sou-
tien) ;
avec l’accord de la personne suicidaire, communiquer avec la famille ou les proches pour
s’assurer qu’ils savent ou trouver rapidement de l’aide en cas de besoin.
Le clinicien doit s’assurer de mettre en place l’aide adéquate correspondant au degré de risque :
envisager de hausser le niveau de soutien offert, en établissant, par exemple, des contacts
plus fréquents ;
songer à recommander la personne à un spécialiste de santé mentale et établir le contact
nécessaire.
Si la personne présente un danger imminent ou immédiat pour elle-même ou pour autrui :
prendre les mesures nécessaires afin de la protéger, et l’orienter sur-le-champ vers une ur-
gence hospitalière ou demander le soutien du service de crise désigné légalement ;
établir la liaison avec une ressource locale afin d’assurer un suivi.
Les médecins omnipraticiens devraient être en mesure d’estimer la dangerosité du passage à
l’acte suicidaire, de référer et d’orienter la personne vers les services appropriés et d’assurer de
l’accompagnement à l’urgence hospitalière, si nécessaire.
Le guide de bonnes pratiques en prévention du suicide à l’intention des intervenants des
centres de santé et de services sociaux du Québec (187).
Ce guide recommande en 2010 :
accueillir la personne suicidaire et créer une alliance thérapeutique avec elle ;
effectuer une première et brève exploration de la situation ;
estimer la dangerosité du passage à l’acte ;
amener la personne suicidaire à se fixer un but à atteindre ;
amener la personne suicidaire à trouver des solutions pour atteindre son but ;
définir et suivre un plan d’action ;
conclure l’entretien en sécurité ;
effectuer un suivi de courte durée ;
effectuer un suivi étroit ;
orienter / référer / accompagner la personne ;
adapter l’intervention à la personne.
Les recommandations du Singapore Ministry of Health (SMoH) (13) indiquent en 2011 :
Toute évaluation de la dépression inclura une évaluation du risque suicidaire, d’auto-agression et
du risque de faire du mal à autrui (recommandation de Grade D, niveau 4)
L’évaluation du risque suicidaire repose sur les éléments suivants :
les facteurs démographiques :
isolement social (vivre seul, célibat) et absence de soutien familial,
personne âgée de sexe masculin,
perte récente ;
la recherche d’antécédent de :
tentative de suicide particulièrement en cas de tentative multiple ou sévère,
antécédent familial de tentative de suicide,
abus de substance/dépendance,
présence de comorbidités physique ;
l’évaluation pour rechercher :
une dépression sévère,
une anxiété,
un désespoir,
une psychose particulièrement celles comportant des ordres hallucinatoires ;
l’interrogatoire sur les pensées suicidaires :
existence d’un plan spécifique,
Tableau 80. Facteurs de risque à considérer dans l’évaluation du risque suicidaire, selon
l’American Psychiatric Association, 2010 (186).
Nature, gravité et nombre de tentatives antérieurs et de tentatives avortées durant toute la vie.
Présence, antécédent et létalité des idées, intentions et plan suicidaire.
Accès aux moyens de suicide et la létalité de ces moyens, tel que l’accès à une arme à feu.
Présence de désespoir, douleur psychique, baisse de l’estime de soi, vulnérabilité narcissique.
Présence d’anxiété sévère, attaque de panique, agitation, impulsivité.
Présence d’antécédent d’agression et de violence.
Nature de la cognition, tel que perte des fonctions exécutives, constriction de la pensée (vision en
tunnel), fermeture d’esprit, faibles capacités d’adaptation et de résolution de problèmes.
Présence de symptômes psychotiques, tels que des commandes hallucinatoires et mauvaise
perception de la réalité.
Présence d’abus d’alcool ou d’autre substance.
Présence de trouble psychiatrique majeur tel que trouble dépressif caractérisé, trouble bipolaire,
schizophrénie, anorexie nerveuse, mésusage de l’alcool, autre trouble de l’usage de substance,
trouble de la personnalité de type B.
Hospitalisation psychiatrique récente.
Présence d’affection médicale invalidante, spécialement avec un mauvais pronostic, tel que des
douleurs chroniques, lésions cérébrales ou médullaires, néoplasie maligne, VIH ou SIDA, maladie de
Huntington, Insuffisance rénale chronique sous dialyse, affection obstructive pulmonaire chronique.
Facteurs démographiques, tels que l’âge, le statut marital, l’orientation sexuelle.
Présence de facteurs psychologiques stressants aigus ou chroniques, qui peuvent inclure la perte
actuelle ou perçue de relation interpersonnelle, difficultés ou changement du statut socio-
économique, discorde familiale, violence familiale, abus ou négligence sexuelle passée ou présente.
Absence de soutien psychosocial, tel que des relations familiales pauvres, absence d’activité
professionnelle, vivre seul, relation thérapeutique pauvre et instable, perte récente de relations.
Antécédent dans l’enfance de traumatisme, particulièrement sexuel et d’abus physique.
Antécédent familial ou exposition récente au suicide.
Absence de facteurs protecteurs, tel que des enfants au domicile, le sens de responsabilités envers
la famille, grossesse, satisfaction de la vie, croyances culturelles, ou religiosité.
Le médecin doit s’assurer que le patient a conscience que des sources d’aide locale sont
disponibles si sa situation se détériore.
Les recommandations nord-américaines du Department of Veterans Affairs (DVA) (18). Les
recommandations indiquent en 2009 :
Les patients ayant un diagnostic présumé de dépression caractérisée doivent être évalués pour la
tendance suicidaire, en utilisant une série de questions directes.
Une série de questions directes recommandées sont les suivantes :
« Avez-vous pensé à la mort ou à vous tuer ? »
« Parlez-moi de vos espoirs pour le futur ? »
« Avez-vous un plan pour comment vous vous tueriez ? »
« Est ce que ces moyens sont disponibles (exemple : des comprimés, une arme à feu et des
balles, un poison) ? »
« Avez-vous réellement répété ou pratiqué comment vous vous tueriez ? »
« Avez-vous tendance à être impulsif ? »
« Quelle est l’intensité de votre intention de faire cela ? »
« Pouvez-vous résister à l’impulsion de faire cela ? »
« Avez-vous entendu des voix vous dire de blesser ou de tuer ? »
Interroger le patient sur les précédentes tentatives, particulièrement sur le degré de l’intention.
Interroger sur les suicides de membre de la famille ou de proches.
Le risque de violence envers les autres doit être évalué en interrogeant directement si oui, ou non,
le patient a pensé faire du mal à quelqu’un :
évaluer si le patient a un plan actif et une méthode/moyens (exemple : des armes à la mai-
son) ;
évaluer à qui le patient souhaite faire du mal ;
évaluer si le patient a déjà perdu son contrôle et a agi violement ;
évaluer la gravité/sévérité d’un comportement violent.
En cas d’une dangerosité expresse pour lui-même et d’autres, d’une personne avec une possible
dépression caractérisée, des mesures doivent être prises pour assurer la sécurité du patient
jusqu’à ce qu’une évaluation plus précise et un transfert ou une consultation avec un professionnel
de santé mentale ai lieu.
Les recommandations canadiennes du British Columbia Ministry of Health (BCMoH) (76).
Ces recommandations indiquent, en 2008, que les potentielles situations de crise en cas de
dépression incluent :
le risque suicidaire ;
l’overdose ou les comportements d’automutilation tels que se couper, se brûler (plus spécifi-
quement utilisés pour alléger une souffrance, une tension) ;
l’incapacité de réaliser des taches de la vie quotidienne ou de prendre soin de soi ;
le refus des options de gestion ou de soutien malgré des symptômes aigus, une interférence
significative, une souffrance en cours ou le risque de se faire du mal.
Ces recommandations proposent de « collaborer avec le patient suicidaire » par une évaluation et
des conseils.
Première action : Évaluer
a) Évaluer les idées suicidaires actuelles
Est-ce que des idées suicidaires sont présentes actuellement ?
Avez-vous atteint un point ou vous ne voulez pas allez de l’avant ? Avez-vous pensé de ne
plus vouloir être en vie ? Qu’en est-il à présent ?
Idée passive : le patient voudrait plutôt ne pas être en vie, mais n’indique pas de plan qui im-
plique un acte d’initiation = risque le plus faible.
Idée active : le patient a des pensées aigues de réaliser un suicide = risque le plus élevé.
Idée intense et continue = risque le plus élevé.
Est-ce qu’il y a un plan ?
Avez-vous un plan de comment vous mettriez fin à votre vie ?
Existence d’un plan détaillé = risque le plus élevé.
Est qu’il y a eu une intention ?
Vous parlez de vouloir mourir, et avoir même envisagé (par exemple, de prendre des compri-
més) mais avez-vous essayé de faire cela ?
Intention faible : idées suicidaires et imaginations concernant le plan avec absolument pas
d’intention de mettre ce plan en action. Imaginer que le suicide peut procurer un confort pour
ceux en détresse de savoir qu’il y a une voie de sortie = risque le plus faible (exemple : oh
non ! Je ne ferais jamais cela, j’ai des enfants).
Intention élevée : expression d’intentions spécifiques pour mettre fin à la vie = risque le plus
élevé (exemple : j’ai l’intention de faire cela dès que ma fille aura eu son diplôme).
Intention ambivalente ou pas claire : demander ce qui a aidé le patient dans le passé. Qu’est-
ce qui vous arrêté dans cette démarche de mettre fin à votre vie ? Qu’est-ce qui vous a aidé
quand / et si vous avez eu ces pensées ?
b) Obtenir des détails s’il y a un plan de suicide
Quelle est la létalité du plan ? L’accès aux moyens ?
Le patient a choisi l’heure et/ou le lieu ? Le patient a fait des préparatifs ?
Létalité élevée, accès aux moyens, préparatifs et prise de dispositions = risque le plus élevé.
c) Recueillir des détails sur les tentatives actuelle ou antérieures
Tentative antérieure, particulièrement au cours de l’année précédente = risque le plus élevé.
Déclencheurs de la tentative actuelle :
« Racontez-moi les dernières 24 heures. A quel moment avez-vous envisagé le suicide ? »
Déclencheurs des tentatives antérieures :
Parlez-moi d’autres fois ou vous avez sérieusement envisagé le suicide ou fait une tentative.
Quelle série d’événements ont conduit aux tentatives que vous avez faites dans le passé ?
Létalité : Évaluer la létalité de la méthode. Quelle était la probabilité que le patient soit trouvé après
qu’il ait fait la tentative ?
Impulsivité : Est-ce que la tentative a été faite dans le « feu d’une colère » ou a été attentivement
pensée (planifiée), avec un jour et une heure réservé d’avance ? Quelle était la direction de
l’hostilité (se faire du mal soi-même ou aux autres) ?
Intoxication : Est-ce que le patient était intoxiqué au moment de la tentative (l’usage de substance
peut permettre une désinhibition et peut contribuer à ce que les personnes agissent d’une façon
atypique) ?
Attentes de mort :
Que pensez-vous qu’il arriverait quand vous-vous (coupez les poignets/prenez une over-
dose) ? Comment pensez-vous que les autres réagiraient ? Pensez-vous vraiment que vous
pourriez mourir ?
L’évolution :
Quelle intervention médicale a été nécessaire ? Comment l’accès à cette intervention a été
possible (exemple : le patient a appelé à l’aide versus il a été retrouvé sans réaction par
d’autres) ?
Sentiments concernant sa survie :
culpabilité, remords, gène = risque le plus faible ;
déception, auto-accusation = risque le plus élevé.
d) Obtenir des informations sur les antécédents psychiatriques et autres
Affections chroniques et stresseurs aigus, par exemple :
perte de relation ;
perte d’un être cher ;
perte de travail ;
dépendance/stresseurs financiers ;
traumatisme/ maltraitance ;
difficultés d’identité sexuelle ;
modification/interruption de traitement médicamenteux).
Évaluer pour des facteurs protecteurs tels que la famille, les amis, animal de compagnie, religion
et thérapeute.
Interroger sur d’autres facteurs pertinents et contributifs.
e) Faire un examen de l’état mental qui évalue les éléments suivants
Statut émotionnel :
Comment le patient décrit son humeur versus les sentiments observés ?
Les extrêmes dans le statut émotionnel/humeur (absence de vitalité, paralysie émotionnelle ou
douleur intolérable/effervescence) = risque le plus élevé.
Comportement et apparence :
Patient agité, alerte, coopératif ?
Comment le patient se présente (hygiène, parole) ?
Processus de pensées :
Est-ce que le patient est orienté ?
Est-ce que l’attention, la concentration et la mémoire sont intactes ?
Évaluer le processus de pensée (logique, organisé), le contenu des pensées (paranoïde, désil-
lusion), le jugement et le raisonnement.
Capacité de résolution de problèmes :
Le patient peut-il générer des stratégies et des options pour la résolution de problèmes de ses
difficultés ?
Raisons de vivre et niveau d’espoir :
Quelles sont vos raisons de vivre ?
Quel espoir ressentez-vous que votre situation actuelle pourrait changer ?
Qu’est-ce qu’il est besoin de changer pour vous aider à ne pas vous sentir tant sans espoir ?
Sentiment de désespoir, désespoir et vu du futur comme vide et dépourvu de sens = risque le plus
élevé.
f) Communiquer avec la famille/des proches
Obtenir les contacts et le consentement pour parler avec la famille et des proches.
En cas d’urgence, le consentement n’est pas requis pour livrer des informations à la
famille/proche, bien qu’il soit plus courtois d’informer le patient de cette révélation d’informations.
Solliciter des donnés de la famille/proches est très utile pour l’évaluation du risque et la
planification de la sécurité. S’enquérir sur les modifications de comportement, les signes de
dépression, le désespoir, les tentatives antérieures et des exemples de comportement à risque.
Se connecter avec la famille et les amis démystifie ce qui se passe et permet au système de
soutien du patient de développer une confiance dans les processus d’évaluation et de traitement.
Inclure la famille/proches dans la discussion concernant la planification de la sécurité et du
traitement peut mettre en œuvre un soutien dans l’environnement du domicile du patient.
g) Quand référer le patient à un spécialiste ?
Référer les patients ayant un antécédent de pathologie mentale.
Les patients à risque élevé doivent être admis à l’hôpital ou être référés en priorité pour une
évaluation mentale ou psychiatrique qui fournira des recommandations concernant la prise en
charge.
D’autres facteurs suggérant un risque élevé sont :
facteurs de risque multiple ;
désespoir profond ;
absence de facteurs protecteurs ;
létalité élevée ;
préméditation de la tentative actuelle ;
et/ou un antécédent familial de tentative de suicide, dépression ou abus de substance.
Deuxième action : Conseiller
a) Fournir explications et assistance
Expliquer un modèle de suicide :
Fournir un modèle pour aider le patient à comprendre leur risque suicidaire et pour normaliser
leurs sentiments. Les personnes pensent sérieusement au suicide lorsqu’ils expérimentent les trois
situations « I » ci-dessous :
intolérable (signifiant que leur situation de vie et si douloureuse qu’elle leur semble insuppor-
table) ;
interminable (il semble que cette situation sera présente pour toujours) ;
inéchappable (il semble que rien de ce qu’ils ont essayé n’a changé ou ne changera leur situa-
tion).
Fournir des stratégies d’adaptation :
Remettre un document sur l’adaptation aux idées suicidaires, pour aider les patients à réduire les
pensées suicidaires, développer un plan de sécurité et de contact avec des ressources d’aide.
Ces recommandations proposent un document intitulé « S’adapter aux pensées suicidaires » pour
aider les personnes à diminuer leur pensées de suicide, se mettre en relation avec des ressources
d’aide, rendre leur domicile sûr et développer un plan de sécurité. Il est indiqué que ce document
est un complément à la prise en charge professionnelle par une thérapeute ou un médecin et qu’il
n’a pas vocation à remplacer cette prise en charge professionnelle.
Tableau 81. « S’adapter aux idées suicidaires », que faire en cas de pensées suicidaire ?, selon le
British Columbia Ministry of Health, 2008 (76)
Développer un plan de sécurité écrit, provisoire, avec le patient pour l’aider à rester sauf jusqu’à ce
qu’il soit sécurisé à long-terme par un soutien professionnel.
Discuter avec le patient de comment rendre son environnement sûr (enlever les moyens de se
faire du mal, avoir un ami ou de la famille avec lui pour le court terme).
Générer avec le patient des moyens adaptatifs d’auto-apaisants et d’adaptation au stress
(téléphoner à un proche, faire une marche).
Générer avec le patient ses raisons de vivre et les méthodes d’adaptation utilisées dans le passé.
Travailler avec le patient pour réaliser un plan de sécurité (cf. document « adaptation aux pensées
suicidaires », ci-dessous).
Indiquer au patient que s’il essaie ces étapes et continue de ne pas se sentir sûr, il doit aller dans
un service d’urgence ou téléphoner.
Tableau 82. « S’adapter aux idées suicidaires », Plan de sécurité, selon le British Columbia Ministry
of Health, 2008 (76)
Si vous avez des idées de vous faire du mal, commencez par l’étape 1.
Suivez chaque étape jusqu’à ce que vous soyez sauf. Souvenez-vous : les idées suicidaires peuvent
être très fortes. Il peut sembler qu’elles vont durer pour toujours. Avec un soutien et le temps, ces
pensées vont habituellement passer. Quand elles passent, vous pouvez mettre de l’énergie à
résoudre les problèmes qui ont contribué à ce que vous vous sentiez si mal. Le désespoir que vous
pouvez ressentir maintenant ne va pas durer pour toujours. Il est important de demander une aide et
un soutien. Vous pouvez franchir ce moment difficile. Comme il peut être difficile de se focaliser et de
penser clairement quand vous vous sentez suicidaire, s’il vous plaît, copier cela et mettez-le à des
endroits où vous pouvez l’utiliser facilement, tel que votre sac, sacoche ou par téléphone.
1. Faire les activités suivantes pour vous calmer/vous réconforter :
2. Se rappeler soi-même de mes raisons de vivre.
3. Téléphoner à un ami ou un membre de la famille.
4. Téléphoner à une personne de réserve si la personne ci-dessus ne répond pas.
5. Téléphoner à un soignant.
6. Téléphoner à ma ligne locale de crise.
7. Aller dans un endroit où je suis en sécurité.
8. Aller au service des urgences à l’hôpital le plus proche.
9. Si je sens que je ne peux pas aller à l’hôpital de manière sûre, téléphoner au XXX et
demander un transport à l’hôpital.
autres comorbidités ;
idées suicidaires ;
sévérité de la dépression ;
agitation psychomotrice ;
mauvais estime de soi ;
désespoir.
Il ne faut pas hésiter à questionner le patient sur ses idées de suicide. Cette attitude, loin de
renforcer le risque suicidaire, ne peut que favoriser l’expression des troubles, si l’entretien est fait
dans un climat de confiance, avec tact et sans émettre de jugement de valeur, en sorte que le
patient se sente reconnu dans sa souffrance.
Le praticien pourra alors :
utiliser des outils de repérage adaptés : questionnaires simples (par exemple : Prime-MD et T4
ou MINI GDS, ces tests étant validés comme suffisamment sensibles quoique peu spéci-
fiques) ;
rechercher des événements de vie récents, éléments conjoncturels pouvant avoir déclenché le
processus ;
situer l’épisode dans son contexte socio-environnemental (famille, profession, milieu de loisir,
etc.), ce qui peut révéler une situation d’instabilité, de désinsertion ou de solitude, un entou-
rage proche pathogène, voire une ambiance de contagiosité suicidaire.
Le diagnostic de crise suicidaire s’appuiera, au-delà de la présence d’un syndrome dépressif franc
ou d’une pathologie psychiatrique, sur le contexte suicidaire :
la présence d’idées et leur fréquence ;
l’intention que le sujet peut livrer ou qu’il a pu communiquer à des tiers soit directement soit
indirectement ;
des conduites de préparation de l’acte.
Le diagnostic de crise suicidaire s’appuiera également sur
des signes de vulnérabilité psychique :
des troubles de l’image de soi,
des changements de comportement récents, particulièrement significatifs chez les jeunes
adultes, ou une modification de la vie relationnelle chez tout sujet,
l’anxiété physique et psychique, notamment les attaques de panique,
le sentiment de désespoir qui apparaît significativement plus fort chez les sujets ayant des
idées de suicide et qui passent à l’acte ;
des signes d’impulsivité : l’agressivité dont on sait qu’elle facilite le passage à l’acte ;
l’instabilité comportementale ; des conduites à risque ;
l’éventualité d’un syndrome pré-suicidaire de Ringel où un calme apparent et une attitude de
retrait avec diminution de la réactivité émotionnelle et affective, de l’agressivité et des
échanges interpersonnels, cachent un développement des fantasmes suicidaires.
On peut se trouver confronté à des comportements passifs (refus alimentaire, refus de soin,
syndrome de glissement) qui peuvent être qualifiés d’équivalents suicidaires.
Évaluer la dangerosité et de l’urgence de la crise suicidaire : il est souhaitable d’explorer six
éléments.
1. Le niveau de souffrance : désarroi ou désespoir, repli sur soi, isolement relationnel, senti-
ment de dévalorisation ou d’impuissance, sentiment de culpabilité ;
2. Le degré d’intentionnalité : idées envahissantes, rumination, recherche ou non d’aide, atti-
tude par rapport à des propositions de soins, dispositions envisagées ou prises en vue d’un
passage à l’acte (plan, scénario) ;
3. Les éléments d’impulsivité : tension psychique, instabilité comportementale, agitation mo-
trice, état de panique, antécédents de passage à l’acte, de fugue ou d’actes violents ;
4. un éventuel élément précipitant : conflit, échec, rupture, perte, etc. ;
5. La présence de moyens létaux à disposition : armes, médicaments, etc. ;
6. La qualité du soutien de l’entourage proche : capacité de soutien ou inversement renforce-
ment du risque (familles « à transaction suicidaire ou mortifère »).
Un tel bilan exhaustif n’est pas toujours possible. Le médecin généraliste aura à évaluer au moins
la crise et son degré d’urgence.
Le tableau ci-dessous résume les trois degrés d’urgence, selon le jury de la conférence, qui
peuvent donner une base de réflexion à adapter à chaque cas particulier
Tableau 84. Les degrés d’urgence selon la Fédération française de psychiatrie, 2000 (188)
Urgence élevée
Urgence faible Urgence moyenne
2.3.1 Études
Luoma et al. ont publié, en 2002, une revue de littérature qui a pour objectif d’examiner les taux
de contact avec un professionnel de santé primaire ou de santé mentale chez des sujets avant
qu’ils ne décèdent du suicide. La recherche est faite dans Medline, PsycINFO et dans le Social
Sciences Citation Index depuis leur existence jusqu’à l’an 2000 (198).
Les 40 études retenues sont réalisées au Canada, États-Unis, Finlande, Norvège, Royaume-Uni et
Suède. Elles sont distinguées par les auteurs en trois types, selon leur source de données :
les enregistrements médicaux utilisent comme seules sources de données des enregistre-
ments de l’examen médical ou des rapports de Coroners (quatre études) ;
les enregistrements médicaux avec des sources d’informations complémentaires qui incluent
des entretiens avec des médecins ou des professionnels de santé mentale, des notes de cas
avec ces deux types de professionnels et des bases de données médicales préexistantes (21
études) ;
les autopsies psychologiques, études dans lesquelles la source primaire de données repose
sur l’entretien de l’investigateur avec un proche de la victime (15 études).
En soins primaires : en moyenne 45 % (extrêmes de 20 % et 76 %) des patients ont eu un contact
dans le mois précédent avec un fournisseur de santé primaire (14 études dont quatre autopsies
psychologiques, échantillon variant de 28 à 665 avec un total de 2105). Cette moyenne est plus
élevée chez les patients d’âge ≥ 55 ans avec 58 % (extrêmes de 43 et 70 %) comparativement à
celle chez les patients d’âge ≤ 35 ans (moyenne de 23 %, extrêmes de 10 % et 36 % p<0,05).
En santé mentale : en moyenne 19 % (extrêmes de 7 % et 28 %) des patients ont eu un contact
avec un service de santé mentale (21 études dont cinq autopsies psychologiques, échantillon
variant de 28 à 10 040 avec un total de 13 262).
Les données portent uniquement sur le mois, l’année précédente et au cours de la vie, il n’y a pas
de données sur la semaine précédente. Il n'est pas spécifiquement mentionné que le contact est
avec un médecin, les résultats sont présentés en ces deux paragraphes : "Contact with mental
health services" et "contact with primary care providers (fournisseurs de soins primaires)".
Remarque : les soins de santé primaires constituent le premier point de contact d'une personne
avec le système de soins de santé et le premier élément du processus de soins continus.
Au Canada, par exemple, les services des soins de santé primaires comportent les professionnels
de santé suivants : assistant dentaire, kinésithérapeute, diététicien, ergothérapeute, infirmier,
médecin généraliste, opticien, optométriste, pharmacien, psychologue, sage-femme (selon le site :
http://novascotia.ca/dhw/repertoire-sante/).
Younès et al. (195) publient, en 2015, une étude prospective incluant 639 cas de suicides (n=141)
ou de tentatives de suicides (n=498) déclarés de janvier 2009 à décembre 2013 au réseau fran-
çais Sentinelle, par 260 médecins généralistes de ce réseau comportant environ 1000 médecins
généralistes de la France métropolitaine qui continuellement, volontairement et sans rémunération,
déclarent la survenue d’événements de santé. L’objectif de l’étude est d’évaluer s’il y a une diffé-
rence dans la prise en charge précédant une tentative de suicide ou un suicide, et ce, selon le
sexe du patient.
Les données sont recueillies de façon prospective avec des questions standardisées par une
étude via Internet. Les médecins ont l’instruction de déclarer tous les cas auxquels ils sont con-
frontés dans leur pratique quotidienne, que ce soit une personne qui était en fonction ou vue par
un autre soignant (service des urgences principalement).
Les critères de jugement sont les caractéristiques de la dernière consultation et leur prise en
charge.
Les tableaux ci-dessous précisent les résultats.
Tableau 85. Comparaison des caractéristiques des suicides et des tentatives de suicides dans le
réseau Sentinelle (N=639), d’après Younes et al., 2015 (195)
Tentative
Suicide P OR (IC95 %)
de suicide
Caractéristiques
Sexe masculin N (%) 95 (67,4) 198 (39,8) <0,001 3,1 (2,1-4,6)
Age moyen (IC95 %) 55,6 (52,3-58,8) 42,7 (41,3-44,2) <0,001 -
Antécédent de tentative suicide
Oui 39 (27,7) 186 (37,4) <0,05 0,7 (0,5-1,1)
Non 80 (56,7) 264 (53,0)
Non précisé 22 (15,6) 48 (9,6)
Contact antérieur avec le médecin
90 (63,8) 405 (81,3) <0,001 0,4 (0,3-0,6)
généraliste
Tableau 86. Comparaison de la prise en charge des suicides et des tentatives de suicides et de leur
prise en charge par le médecin généraliste dans le réseau Sentinelle (N=639), d’après Younes et al.,
2015 (195)
Tentative
Suicide
de suicide P OR (IC95 %)
(N= 90)
(N= 405)
Moment de la dernière consultation NS
< 1 semaine 19 (21,1) 92 (22,7)
1 à 4 semaines 33 (36,7) 148 (36,6)
1 à 6 mois 24 (26,7) 116 (28,6)
> 6 mois 14 (15,5) 42 (10,4)
Non précisé - 7 (1,7)
Idées suicidaires exprimées à la dernière con- 24 (26,7) 60 (14,8) <0,01 2,1 (1,2-3,6)
Tentative
Suicide
de suicide P OR (IC95 %)
(N= 90)
(N= 405)
sultation
Identification par le médecin généraliste de
difficultés psychologiques dans l’année précé-
dente
Dépression 43 (47,8) 207 (51,1) NS -
Difficultés psychologiques 60 (66,7) 284 (70,1) NS -
Prescriptions du médecin généraliste dans les
trois mois précédents
Soutien psychologique* 29 (32,2) 177 (43,7) <0,05 0,6 (0,4-0,99)
Prescription d’antidépresseur* 31 (34,4) 172 (42,5) -
Prescription d’autre psychotrope * 34 (37,8) 192 (47,4) -
Tentative de référer le patient à un spécialiste
29 (32,2) 168 (41,5) -
de santé mentale
Suivi parallèle avec un psychiatre 28 (31,1) 130 (32,1) -
Suivi parallèle avec un psychologue 11 (12,2) 65 (16,1) -
* par le médecin généraliste.
Le délai entre la dernière consultation et l’acte suicidaire est comparable entre les tentatives de
suicide et le suicide, dans le mois précédent l’évènement avec respectivement 57,8 % et 59,3 %.
L’expression d’idées suicidaires lors de la dernière consultation est plus fréquente dans les sui-
cides même après avoir pris en compte le délai : 32,7 % des suicides versus 16,3 % des tentatives
de suicide (p<0,01) expriment des idées suicidaires dans le mois précédant l’événement et respec-
tivement 18,4 % et 12 % (p=0,3) dans un délai supérieur à un mois avant l’événement.
Dans l’année précédant l’événement, le médecin généraliste identifie une dépression chez environ
50 % des patients suicidaires et des difficultés psychologiques chez deux tiers, sans différence
entre les cas de suicide et les tentatives de suicide.
Dans les trois mois précédant l’événement, les médecins généralistes ont fourni un soutien psy-
chologique plus fréquemment aux tentatives de suicides qu’aux suicides (43,7 % versus 32,2 % ;
p<0,05).
Smith et al. de 2013 (197) ont publié une étude cas-témoins avec pour objectif d’évaluer la qualité
de l’évaluation du risque suicidaire chez 488 vétérans ayant un antécédent de dépression, lors de
la dernière consultation avant le suicide. Les auteurs utilisent des données du NARDEP, registre
national de dépression de la Veteran’s Health Administration. Ce registre inclut environ 2,2 millions
de patients. Le National Death Index (NDI) fournit toutes les causes de décès, y compris le suicide.
Les critères d’inclusion sont : un diagnostic de dépression formulé à deux reprises ou formulé une
fois et associé à la prescription d’un antidépresseur. Ce diagnostic de dépression est identifié à
l’aide de 11 codes de la CIM-9. Les critères d’exclusion sont : bipolarité, schizophrénie ou troubles
schizoaffectif.
D’un échantillon initial de 1 892 patients remplissant ces critères et décédés durant la période de
1999-2004, les 244 cas sont randomisés sur l’existence d’une visite durant la période de l’étude.
Les 244 témoins sont appariés sur les cas, remplissent les mêmes critères d’inclusion et sont
vivants à la date du suicide de leur cas. Les critères de jugement sont l’évaluation des idées suici-
daires, d’un plan suicidaire, de moyens suicidaires, la mise en place d’un plan de sécurité, et le fait
d’envisager une hospitalisation.
Chez les cas (âge moyen de 57,2±13,9 ans), cette dernière visite est faite plus souvent par un
professionnel de santé mentale (n=93 soit 38,1 % versus n =61, soit 25,0 % p = 0,001) et en hos-
pitalisation en santé mentale (n = 19 soit 7,8 versus n = 1, soit 0,4 % p<0,001).
Lors de cette visite qui a eu lieu en moyenne 63,3±74,1 jours chez les cas (vs 58,4±75,8 jours
p=0,49), un diagnostic de dépression est fait chez 33,6 % (n=82) cas (vs 27 % (n=66) p=0,12).
Chez les cas, cette visite finale est faite en ambulatoire par :
un professionnel de santé mentale (n = 68 avec une évaluation des idées suicidaires, chez
63,3 %) ;
un professionnel de soins primaires (n = 84 avec une évaluation des idées suicidaires, chez
9,3 %) ;
un autre professionnel (n=39 avec une évaluation des idées suicidaires chez 6,1 %, p<0,0001).
Remarque : les données des professionnels, qui ont consulté les témoins, ne sont pas précisées et
ces témoins ne sont pas appariés sur le type de professionnel qui les a vus lors de cette dernière
visite.
Globalement, les 244 cas ont une fréquence plus élevée de l’évaluation des idées suicidaires
(29,9 % versus 20,1 % p=0,01), de l’évaluation d’un plan suicidaire (7,0 % versus 2,5 % p=0,02),
de la conduite d’un plan de sécurité (5,3 % versus 1,2 % p=0,01). Cependant, il n’y a pas de diffé-
rence, chez les cas, pour la présence d’idée suicidaires (15,1 % versus 4,1 % p=0,07). De même
pour l’évaluation de l’accès à des moyens de suicide (2,5 % versus 1,2 % p=0,32), et pour
l’envisagement d’une hospitalisation (1,4 % versus 0,4 % p = 0,32).
Dans l’année précédant le suicide, la majorité des cas ont eu plus d’une évaluation des idées sui-
cidaires (50 % vs 41 % chez les témoins). 42 % des cas ont eu également au moins une évalua-
tion concernant l’existence d’un plan de suicide et 25 % avaient eu au moins, une fois, une évalua-
tion des moyens suicidaires à disposition.
Dans les 30 jours précédant le suicide (111 cas et 111 témoins), on note :
une fréquence plus élevée chez les cas de l’évaluation des idées suicidaires (29,7 % versus
15,3 % p=0,006) ;
de l’évaluation d’un plan suicidaire (9,9 % versus 1,8 % p=0,01) ;
de la conduite d’un plan de sécurité (7,2 % versus 0,9 % p=0,02).
Cependant, il n’y a pas de différence chez les cas pour la présence d’idée suicidaires (27,3 %
versus 5,9 % p=0,13) ni l’évaluation de l’accès à des moyens de suicide (4,5 % versus 0,9 %
p=0,10).
Dans les sept jours précédant le suicide (43 cas et 43 témoins), l’évaluation des idées suicidaires
n’est pas différente chez les cas (25,6 % vs 20,9 % p=0,53) ; la comparaison des autres variables
précédemment décrites (ex : évaluation d’un plan suicidaire) n’est pas possible du fait des effectifs
faibles.
La majorité des cas ont un déni d’idées suicidaires lorsqu’ils ont été évalués (85 %, IC95 %=75 %-
92 %) et même jusqu’à 0 à 7 jours précédant le suicide (73 %, IC95 %= 39 %-94 %).
La majorité des cas (plus de 70 %) n’ont pas eu d’évaluation des idées suicidaires lors de la visite
précédant le suicide, même si cette visite a lieu dans un délai de 0 à 7 jours avant le suicide.
Commentaires
Ce registre le NARDEP inclut tous les cas de dépression diagnostiqués dans les services de la
Veterans Health Administration avec un diagnostic de dépression basé sur 11 codes de la CIM-9,
en raison des très nombreuses comparaisons sur de faibles effectifs de patients (n=488 ou 222 ou
86) et sur de faibles effectifs du diagnostic de dépression ; cette étude présente donc des biais.
Gensichen et al. de 2010 (196)
Cette étude transversale incluant 626 patients, publiée en 2010 par Gensichen et al. (196), a pour
objectif d’identifier en soins primaires les facteurs prédicteurs d’idées suicidaires lors d’une dé-
pression caractérisée.
Méthode
C’est une analyse des données à l’inclusion d’un essai clinique contrôlé randomisé réalisé dans 74
centres de santé primaires en Allemagne. Cet essai évalue un « case management » pour la prise
en charge de la dépression caractérisée (196).
Les patients (âgés de 18 à 80 ans), recrutés d’avril 2005 à juillet 2006, ont un diagnostic de dé-
pression caractérisée basé sur le Patient Health Questionnaire-9 et un entretien clinique basé sur
la International Classification Diagnosis-10 Checklist pour la dépression. La sévérité de la dépres-
sion est basée sur le Patient Health Questionnaire-9.
Les critères d’exclusion sont des tendances suicidaires aigues menaçant le pronostic vital et un
alcoolisme sévère.
La présence et la sévérité d’idées suicidaires est basé sur l’item du Beck dépression inventory
avec une cotation qui varie de 0 (« Je ne pense pas à me faire du mal ») à 3 (« Je le ferais si j’en
avais l’opportunité »).
Le critère de jugement principal est la probabilité de la présence d’idées suicidaires estimée par un
modèle de régression logistique (ajusté sur l’âge, le sexe, la sévérité de la dépression, les dou-
leurs physiques, les comorbidités physiques, un traitement antidépresseur).
Résultats
Les 626 patients inclus (76,3 % des patients éligibles) ont : un âge moyen de 50,3 ±14,6 ans, un
score de Patient Health Questionnaire-9 moyen de 17,3 ±3.6, une douleur physique dans 86,4 %
(527 cas, score moyen de 45,0 ± 28,5 à l’échelle du Short Form-36), une comorbidité physique
dans 82 % (score moyen de 1,2±2,0 au Chronic disease score), un traitement antidépresseur dans
58,9 % (369 cas).
Les idées suicidaires sont présentes chez 353 patients (56,4 %). Leur sévérité est la plus faible
dans 283 cas (80,2 % : « Je pense au suicide quelquefois ») ; intermédiaire dans 46 cas (13 % :
« J’aimerais me suicider ») ; la plus importante dans 24 cas (6,8 % : « Je me suiciderais si j’en
avais l’opportunité »).
La probabilité de la présence d’idées suicidaires est significativement associée à l’âge, au sexe, à
la douleur physique et à la sévérité de la dépression :
Cette probabilité augmentée de 71 % (p=0,012) chez les hommes et de 16 % (p=0,001) par
chaque augmentation d’un point au Patient Health Questionnaire-9.
Des facteurs protecteurs de ces idées suicidaires sont :
l’absence de douleur qui diminue cette probabilité de 1 % (pour chaque point de cette échelle
de douleur physique : OR=0,99 ; p=0,004) ;
et un âge >60 ans qui diminue cette probabilité de 45 % (OR=0,55 ; p= 0,009).
Le tableau ci-dessous présente les détails de ces résultats et ceux d’autres facteurs qui ne sont
pas associés à la présence d’idées suicidaires (comorbidités et traitement antidépresseur).
Tableau 87. Prédicteurs d’idées suicidaires (modèle de régression logistique), selon Gensichen et al.,
2010 (196)
Conclusion
Selon les auteurs, la sévérité de la dépression, basée sur le Patient Health Questionnaire, est un
prédicteur des idées suicidaires chez les patients qui ont une dépression caractérisée. De plus, les
douleurs physiques apparaissent être prédictrices d’idées suicidaires. Ces résultats devraient être
confirmés par une étude prospective.
Commentaires
Les résultats de cette étude de niveau de preuve 4 sont cohérents dans l’ensemble mais
d’interprétation peu simple en pratique clinique. Ils auraient été enrichis par l’analyse en termes de
sensibilité et spécificité du score du Patient Health Questionnaire pour prédire la présence d’idées
suicidaires (en utilisant, par exemple, les catégories de sévérité de la dépression proposées par du
Patient Health Questionnaire).
interroger le patient sur la présence de facteurs de protection (raisons positives de vivre, sou-
tien social fort).
► L’évaluation des idées et des intentions suicidaires
L’évaluation des idées, les intentions suicidaires doit inclure les éléments suivants (1, 11, 13,
23, 34, 35, 185, 186, 188) :
le début, la durée l’intensité, la fréquence de ces idées suicidaires ;
la nature active ou passive (exemple : « Je souhaite être mort » versus « Penser à me tuer ou
se blesser avec une arme ») ;
interroger le patient sur :
l’imminence du passage à l’acte,
des comportements préparatoires comme s’il mettait en œuvre un plan de suicide (exemple :
marcher mentalement sur le pont, rechercher des méthodes sur internet),
des pensées concernant le lieu où le patient pourrait le faire et la vraisemblance d’être trouvé
ou interrompu,
l’accès à des moyens létaux (par exemple : médicament, toxique, arme à feu, etc.) et sur les
actions pour chercher à accéder ou pour explorer des moyens létaux,
les actions prises ou autres étapes pour préparer sa fin de vie (exemple : rédaction d’un
testament, arranger ses affaires, vendre ou offrir ses biens).
Le médecin doit évaluer la crise suicidaire dans son contexte socio-environnemental (famille,
profession, milieu de loisir, etc.), tenir compte du contexte culturel, ce qui peut révéler une situation
d’instabilité, de désinsertion ou de solitude, un entourage proche pathogène, voire une ambiance
de contagiosité suicidaire.
Le médecin, avec l’accord du patient, peut obtenir des informations auprès des membres de la
famille, des autres professionnels de santé.
Des exemples de questions à poser au patient sont proposés (voir le tableau ci-dessous).
Le groupe de travail a décidé de proposer ces exemples de questions à poser au patient, comme
un outil annexé au texte des recommandations.
Tableau 88. Exemple de questions à poser au patient d’après le NHS Choices, 2014 (11).
Le groupe de travail a décidé de retirer cette phrase de la liste : « Avez-vous entendu des voix
vous dire de blesser ou de tuer ? ».
Tableau 90. Les degrés d’urgence d’après la Fédération française de psychiatrie, 2000 (188)
L'hospitalisation est recommandée si la crise suicidaire est « d'urgence élevée », selon les
définitions proposées par la conférence de consensus (accord professionnel). Toute autre situation
devra être évaluée au cas par cas. En cas « d’urgence moyenne », une hospitalisation peut être
envisagée au cas par cas.
Selon les recommandations de la conférence de consensus de la Fédération française de
psychiatrie de 2000 (188), l'hospitalisation est recommandée si la crise suicidaire est d'urgence
élevée (cf. chap. III).
Toute autre situation devra être évaluée au cas par cas.
Elle aura pour but :
- la protection du sujet ;
- l’établissement d’une relation de confiance avec le patient ;
- de se centrer sur sa souffrance en facilitant sa mise en mots, en ayant le souci constant de définir
et favoriser les soins ultérieurs, en suivant les recommandations qui seront faites dans le chapitre
concernant le suivi.
S’il y a un risque suicidaire, le clinicien doit s’assurer de mettre en place l’aide adéquate
correspondant au degré de risque suicidaire :
Devant un risque suicidaire :
discuter et/ou créer un plan de sécurité avec le patient, détaillant les étapes que le patient doit
faire si la situation se détériore ;
évaluer si la personne dispose d’une aide sociale adéquate et fiable (identifier la personne
soutien) ;
conseiller la personne de chercher de l’aide si la situation se détériore ; transmettre à la per-
sonne suicidaire les coordonnées des ressources locales qui pourraient lui venir en aide et
l’accompagner ;
avec l’accord de la personne suicidaire, communiquer avec la famille ou les proches pour
s’assurer qu’ils savent ou trouver rapidement de l’aide en cas de besoin. Conseiller la famille et
les aidants d’être vigilants à : une modification de l’humeur ; une négativité ; le désespoir ; des
idées et des plans suicidaires ;
prendre en compte la toxicité d’un surdosage volontaire des médicaments prescrits. Si besoin
limiter la quantité de médicament disponible ;
tenir compte du risque pour les autres, en particulier du risque de négligence et de violence
envers les personnes à charge et l’entourage (s’enquérir d’antécédent de violence, d’idées, de
plans et d’intentions d’homicide).
Selon le niveau de risque :
envisager de référer le patient à une consultation en psychiatrie et établir le contact néces-
saire ;
l'hospitalisation est recommandée si la crise suicidaire est « d'urgence élevée », selon les
définitions proposées par la conférence de consensus de la Fédération française de psychia-
trie toute autre situation devra être évaluée au cas par cas ;
si l'hospitalisation est refusée et que la dangerosité de la situation l’impose, il pourra être né-
cessaire de recourir aux dispositions de la loi n° 2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et
à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur
prise en charge (267) ;
si le patient est considéré comme à faible risque de suicide, envisager d’augmenter le niveau
d’aide tel que des contacts directs ou par téléphone plus fréquents.
Tableau 91. Dépressions complexes à prendre en charge en soins spécialisés, d’après Ballenger et
al., 1999 (288)
La présence de symptômes dépressifs sévères peut représenter une situation d'urgence, même
en l'absence de l'idéation suicidaire.
Le comportement suicidaire
Le potentiel de violence
La violence apparaît souvent comme une réponse à une menace perçue ou à la frustration
marquée résultant de l'incapacité à atteindre les objectifs par des moyens non violents. Les
facteurs spécifiques qui contribuent à un comportement violent peuvent être d’ordre :
psychiatrique, médical, environnemental, social.
Les maladies urgentes instables
Toute maladie menaçant immédiatement la vie, l'intégrité physique, la vision, ou nécessitant des
soins médicaux d'urgence. Celles-ci peuvent comprendre l'infarctus du myocarde, une insuffisance
respiratoire, une crise hypertensive, une acidocétose diabétique, etc.
L'évaluation et la surveillance des risques
Se référer de toute urgence à des services spécialisés en santé mentale. Les patients souffrant de
dépression qui présentent un risque immédiat considérable pour eux-mêmes ou pour autrui.
Pour les personnes souffrant de dépression sévère et ceux souffrant de dépression modérée
associée à des problèmes complexes, envisager de se référer à des services spécialisés de santé
mentale afin de leur offrir un programme de soins multidisciplinaire coordonné.
La dépression complexe et grave
L’orientation vers des services spécialisés de santé mentale doit normalement se faire pour les
personnes souffrant de dépression qui présente un risque important :
d'automutilation ;
de symptômes psychotiques,
qui nécessitent des soins multi-professionnels complexes ;
ou si un avis d'expert sur le traitement s’avère nécessaire.
L’évaluation d'une personne souffrant de dépression orientée vers des services spécialisés en
santé mentale doit inclure :
l’étude des symptômes, le risque de suicide et, le cas échéant, les antécédents de traitement ;
les facteurs de stress psychosociaux associés ;
les facteurs liés à la personnalité ;
les difficultés relationnelles, en particulier lorsque la dépression est chronique ou récurrente ;
les comorbidités associées, y compris l'alcool et l'abus de substances psychoactives ainsi que
les troubles de la personnalité.
Les recommandations canadiennes de l’Institut national de santé publique du Québec
(INSPQ) (35). Ces recommandations indiquent en 2012 :
Lors d’une dépression complexe, la personne peut démontrer une réponse inadéquate à de
multiples traitements. La dépression est parfois compliquée par des symptômes psychotiques ou
associée à une comorbidité psychiatrique importante, à des troubles concomitants, ou à des
facteurs psychosociaux graves et complexes. La personne peut se trouver en situation de risque
vital ou d’auto négligence grave.
Les principes de soins cités rejoignent ceux détaillés dans les recommandations britanniques
du National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) (12).
Faire appel aux services de crise et aux équipes mobiles pour gérer les crises des personnes
souffrant de dépression sévère qui représentent un risque important, et pour assurer des soins
aigus de qualité.
Envisager l’hospitalisation pour les personnes qui présentent un risque élevé de suicide,
d’automutilation ou d’auto-négligence.
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (11) indiquent
en 2014 :
Il est nécessaire de se reporter aux services de santé mentale spécialisés si la personne
souffrant de dépression :
représente un risque immédiat pour elle-même ou pour autrui ;
est activement suicidaire, a un plan de suicide actuel, ou est à risque d'automutilation ;
présente des symptômes psychotiques, par exemple : des hallucinations, des idées délirantes ;
présente une forte agitation accompagné de symptômes sévères ;
présente une auto-négligence sévère ;
présente une détérioration de sa situation personnelle pouvant exacerber sa maladie mentale.
Si la personne a besoin d'être admise à l'hôpital, tous les efforts doivent être mis en œuvre pour la
persuader de s’y rendre volontairement.
Si la personne refuse d'aller à l'hôpital, l'admission obligatoire peut être nécessaire si la
personne :
nécessite une évaluation et/ou un traitement dans un hôpital ;
doit être admise dans l'intérêt de sa propre santé ou de sa sécurité, ou pour la protection
d'autres personnes.
Les recommandations du NHS Choices préconisent de se référer à la loi sur la santé mentale de
2007 (Mental Health Act, en Angleterre et au Pays de Galles) dont l'article 2 permet l'admission
obligatoire pour l'évaluation de l'état mental jusqu'à 28 jours.
Les recommandations canadiennes du British Columbia Ministry of Health (BCMoH) (76)
indiquent en 2008 :
L'admission à l’hôpital en soins de courte durée est indiquée quand le patient pose un potentiel
dommage à lui-même ou à autrui, par exemple quand le patient montre :
une pensée active ou un plan suicidaire ;
une pensée ou un plan d'homicide ;
des symptômes psychotiques ;
un comportement à risque ou l'incapacité de prendre soin de lui-même ou d'autrui.
Cette admission peut être volontaire ou non-volontaire.
L'admission volontaire à l’hôpital :
Quand cela est possible, l'admission doit se faire avec le consentement du patient. Selon la loi sur
la santé mentale, un adulte peut demander une admission volontaire pour faciliter le traitement
d'un trouble mental. Cette admission doit être demandée par le patient lui-même qui peut se
décharger à n'importe quel moment exactement de la même manière qu'un patient non
psychiatrique.
L'admission involontaire à l’hôpital :
Les recommandations de la BCMOH détaillent les critères de l'admission non-volontaire : après
l’examen du patient et la vérification de la présence des quatre critères d'éligibilité (en totalité), à
savoir que :
le patient souffre d'un trouble mental qui porte gravement atteinte à la capacité de la
personne à réagir de manière appropriée à son environnement ou à s'associer à d'autres
personnes ;
le patient nécessite un traitement psychiatrique dans ou à travers un établissement
désigné ;
Résultats
En combinant le statut d’emploi, le genre et le statut d’immigrant ajusté sur l’âge, le niveau
d’éducation et le statut marital, les auteurs ont retrouvé les résultats suivants :
homme avec un emploi suédois de naissance : HR=1
homme avec un emploi né à l’étranger : HR=1,31 (1,17 à 1,46) ;
homme sans emploi suédois de naissance : HR=2,26 (2,12 à 2,42) ;
homme sans emploi né à l’étranger : HR=2,45 (2,13 à 2,82) ;
femme avec un emploi suédoise de naissance : HR=1,50 (1,43 à 1,58) ;
femme avec un emploi née à l’étranger : HR=2,14 (1,94 à 2,37) ;
femme sans emploi suédoise de naissance : HR=2,62 (2,45 à 2,80) ;
femme sans emploi née à l’étranger : HR=3,47 (3,02 à 3,98).
Tableau 92. Nombre de participants, % et HR(IC 95 %) pour le risque d’hospitalisation pour troubles
dépressifs en fonction du statut d’emploi durant le suivi, du statut d’immigrant, du groupe d’âge, du
niveau d’éducation et du statut marital, d’après Hollander et al., 2013 (270)
Hommes
Hommes Hommes Femmes Femmes Femmes HR Total
Variables HR
(nombre) ( %) (nombre) ( %) (IC95 %) HR (IC95 %)
(IC95 %)
Emploi. 1 1 1
1 427 023 82,76 1 277 000 81,83
Perte 2,33 (2,19 1,62 1,94 (1,85 à
297 227 17,24 283 646 18,17
d’emploi. à 2,49) (1,53 à 1,73) 2,03)
Statut
d’immigrant
:
Suédois de 1 1 1
158 6612 92,02 1 424 857 91,30
naissance.
Étranger de 1,23 (1,11 1,41 1,33 (1,25 à
137 638 7,98 135 789 8,70
naissance. à 1,35) (1,30 à 1,53) 1,41)
Age : 1
18-24 1,31 (1,11
1 1
à 1,47)
1,18 1,22 (1,14 à
(1,08 à 1,30) 1,31)
25-34 1,77 (1,58
1,21 1,43 (1,33 à
à 1,98)
(1,10 à 1,33) 1,53)
35-44
1,16 1,45 (1,34 à
1,91 (1,71
(1,05 à 1,28) 1,56)
45-54 à 2,14)
0,92 1,23 (1,13 à
(0,81 à 1,03) 1,34)
55-64 1,73 (1,52
à 1,98)
Sexe :
1
Homme.
1,40 (1,35 à
Femme.
1,46)
Niveau
d’éducation
: 1 1 1
1 346 247 78,08 1 296 136 83,05
Élevé 1,41 (1,32 1,51 (1,42 à 1,46 (1,40 à
378 003 21,92 264 510 16,95
Bas à 1,51) 1,61) 1,53)
Statut :
Hommes
Hommes Hommes Femmes Femmes Femmes HR Total
Variables HR
(nombre) ( %) (nombre) ( %) (IC95 %) HR (IC95 %)
(IC95 %)
Marital
Marié 967 978 56,14 1 817 593 52,39 1 1
Non marié 756 272 43,86 1,29 (1,21 743 053 47,61 1,32 (1,24 à 1,30 (1,24 à
à 1,37) 1,40) 1,36)
Conclusion :
D’après les auteurs, l’expérience du chômage chez les personnes ayant un lien étroit avec le
marché du travail est un facteur d’hospitalisation pour troubles dépressifs en Suède, les femmes
nées à l'étranger ayant le risque relatif le plus élevé (HR=3.47 (3.02 à 3.98)).
Les différences de culture liées au statut d’immigrant peuvent être source de biais, notamment
dans la compréhension et l’interprétation des symptômes ainsi que l’utilisation des services de
santé. La durée du chômage n’a pas été évaluée dans cette étude. Cette étude de cohorte est de
niveau de preuve 4.
Étude de cohorte de Huang et al. de 2000 (271)
Cette étude de cohorte de Huang a été réalisée en 2000. Le but était de déterminer les
symptômes dépressifs présentant un risque d’hospitalisation chez le sujet âgé.
Méthode : Cette étude a été réalisée sur six mois et a intéressé cinq comtés dans le Piedmont
nord de la Caroline du Nord à partir du site de l'Université Duke. Elle est extraite à partir de
l’Established populations for epidemiologic studies of the elderly (EPESE). L’EPESE étant une
étude de cohorte randomisée d'adultes âgés de 65 ans et plus, non institutionnalisés, vivant dans
la communauté entre janvier 1986 et juin 1987, intéressant un total de 4 162 personnes. Sur ces
4 162 personnes, 676 ont été exclus ; 26 en raison de leur prétendue race (ni noir, ni blanc) et 650
en raison de perte d’information sur leur dépression ou hospitalisation. En définitive, l'échantillon
comprenait 3 486 adultes vivant dans la communauté, âgés de 65 ans et plus.
Critère principal : une hospitalisation dans les six mois suivant l’entrevue de référence, cette
information étant donnée par les dossiers de l’assurance maladie fournis par le ministère
américain de la Santé et des Services sociaux et par l'auto-évaluation sur entretien de suivi, un an
plus tard.
300 sujets ont été hospitalisés durant la période de l’étude. Les symptômes de dépressions ont été
mesurés par une version modifiée de l’échelle du CES-D (Center for Epidemiologic Studies
Depression Scale). Les variables additionnelles sélectionnées pour l’analyse ont inclus : les
caractéristiques démographiques ou de santé documentées ou observées comprenant : l’âge, le
sexe, le statut marital, l’origine, le niveau d’éducation, le mode de vie (rural ou urbain). Et pour les
données de santé : la présence de comorbidité médicale, le fonctionnement physique, les
fonctions cognitives, l’autoévaluation de leur état de santé et le nombre de prescriptions
médicales. L’invalidité physique a été évaluée par une version modifiée du Nagi score (échelle de
performance physique). La cohorte a été stratifiée sur le sexe et l’âge a été stratifié en quatre
groupes.
Résultats
La prévalence globale de la symptomatologie dépressive significative dans la cohorte (CES-D
score ≥ 9) était de 8,5 % avec une moyenne de 2,9. L’incidence d’hospitalisation durant les six
mois était de 9,5 %. Les symptômes dépressifs n’étaient significativement à risque
d’hospitalisation que chez les hommes âgés de plus de 75 ans (RR=3,43).
D’après les résultats de cette étude, les variables ayant un risque relatif significatif et donc une
association positive avec le risque d’hospitalisation sur au moins un groupe sont :
Caractéristiques n % % pondéré
Sexe Masculin 1174 33,7 36,0
Féminin 2312 66,3 64,0
Age (année) 65-74 2191 62,8 64,4
≥ 75 1295 37,2 25,6
CES-D score 0-8 3174 91,0 91,5
≥9 312 9,0 8,5
Hospitalisation Non hospitalisé 3186 91,4 90,5
Hospitalisé 300 8,6 9,5
Lieu de résidence Rural 1536 44,1 43,1
Urbain 1950 55,9 56,9
Statut marital Marié 1347 38,6 52,0
Non marié 2139 61,4 48,0
Éducation (année) 0-8 1787 51,3 43,0
9-12 1192 34,2 38,8
≥ 13 507 14,5 18,2
Revenus <5000 $ 1381 39,6 29,1
5000-9999 $ 1020 29,3 29,0
10000-14999 $ 421 12,1 14,6
>15000 $ 664 19,0 27,2
Sans trouble
Statut cognitif 3144 90,2 90,6
cognitif
Avec trouble
342 9,8 9,4
cognitif
Score d’invalidité
0 1816 52,1 55,1
fonctionnelle Nagi
1 703 20,2 19,1
2 402 11,5 10,8
3 317 9,1 8,3
4-5 248 7,1 6,7
Impact des
maladies Léger 1378 39,5 40,4
chroniques
Modéré 959 27,5 27,1
Important 1149 33,0 32,5
Autoévaluation de
Excellent 492 14,1 15,5
l’état de santé
Bon 1436 41,3 42,3
Correct 1109 31,8 30,3
Caractéristiques n % % pondéré
Faible 449 12,9 11,9
Nombre de
0 917 26,3 26,2
prescriptions
1 632 18,1 18,1
2 607 17,4 17,9
3 498 14,3 13,9
4 352 10,1 10,1
≥5 480 13,8 13,8
% : Pourcentage.
Tableau 94. Moyenne des variables retenues d’après Huang et al., 2000 (271)
Caractéristiques Moyenne (déviation standard).
Age (années) 73 (6,3)
CES-D score 2,9 (3,3)
Éducation (années) 9,4 (4,0)
Score d’invalidité fonctionnelle Nagi 0,9 (1,3)
Nombre de prescription 2,3 (2,2)
DS : déviation standard.
Tableau 95. Estimation du RR ajusté et son IC 95 % à partir d’un modèle de régression logistique,
d’après Huang et al., 2000 (271)
Variable Homme : plus de Femme : plus de
Homme : 65-74 Femme : 65-74
prédictive 75 75
Symptômes
2,15 (0,75-6,22) 3,43 (1,33-8,86) 1,12 (0,53-2,36) 0,46 (0,19-1,13)
dépressifs
Déficit cognitif 1,18 (0,33-4,26) 0,41 (0,13-1,35) 0,91 (0,37-2,25) 2,32 (1,26-4,25)
Nagi score 1,12 (0,88-1,41) 1,57 (1,14-2,16) 1,32 (1,08-1,61) 1,07 (0,86-1,34)
Conditions
1,00 (0,74-1,35) 0,86 (0,50-1,49) 1,22 (0,90-1,66) 1,10 (0,80-1,51)
chroniques
Autoévaluation de
1,75 (1,17-2,63) 1,18 (0,70-1,99) 1,30 (0,89-1,91) 1,27 (0,93-1,74)
l’état de santé
Nombre de
prescriptions 1,32 (1,13-1,54) 1,05 (0,81-1,34) 1,15 (1,00-1,32) 1,21 (0,98-1,50)
médicales
Commentaire
L’exclusion des 650 sujets au début de l’étude, la durée très courte de l’étude (six mois), le
type de mesure utilisé pour évaluer la dépression peuvent être également source de biais.
Conclusion
Cette étude de niveau de preuve 4 a trouvé un risque d’hospitalisation associé à des symptômes
dépressifs triplé chez l’homme âgé de plus de 75 ans (RR=3,43). D’après les auteurs, les autres
facteurs de risque d’hospitalisation chez le sujet âgé comprennent : la présence de troubles
cognitifs :
une invalidité fonctionnelle au Nagi score ;
une faible autoévaluation de son état de santé ;
et le nombre de prescriptions médicamenteuses ;
avec des associations variables en fonction du sexe et des tranches d’âge (65-74 ans et ≥75
ans).
Moins de 20 % des patients ont reçu plus d'un essai d’antidépresseur qu’il soit adéquat ou non.
Maladies associées : aucun patient ne présentait une addiction à l'alcool ou une dépendance ou
un abus de substances psychoactives. Une maladie physique concomitante est retrouvée chez
60 % des patients dont 41 % ont été associées à un handicap modéré à grave. Ces maladies
physiques concomitantes ont été particulièrement fréquentes chez les patients âgés.
La proportion de patients ayant reçu un antidépresseur (en ne considérant que ceux pour qui la
documentation de l'histoire du traitement antidépresseur a été classée comme fiable) était élevé (>
80 %). Ceci peut être lié au fait que la majorité des patients ont été traités par un psychiatre avant
l'hospitalisation et, éventuellement, à une plus grande sévérité de leur maladie dépressive.
Conclusion
Selon les auteurs : l'âge avancé, une immigration récente, la présence d’une maladie physique
concomitante et un traitement pharmacologique antidépresseur inadéquat peuvent être les
facteurs déclenchant de l'hospitalisation psychiatrique chez les patients avec maladie dépressive
caractérisée. Ces facteurs doivent être pris en compte dans le ciblage des groupes de patients à
haut risque dans le contexte ambulatoire.
Cette conclusion est à relativiser en raison de l'absence de groupe témoin et du nombre peu élevé
de patients inclus dans cette étude (niveau de preuve 4).
Dans une étude cas-témoin, Amiel-Lebigre (273) a étudié, en 2004, les facteurs psychosociaux
associés à des épisodes dépressifs avec hospitalisation, chez des femmes en France. Le but est
d’étudier le rôle des facteurs psychosociaux sur les épisodes dépressifs chez la femme.
Méthode : étude cas-témoin sur 59 femmes hospitalisées comparées à 76 femmes témoins. Un
groupe de femmes hospitalisées pour « dépression névrotique » a été comparé à un groupe de
femmes témoins issu de la population générale sur six variables : le niveau professionnel, le fait de
vivre seule, l’estime de soi, le support social et les événements et difficultés de vie.
Les deux échantillons ont été prélevés sur la population des membres adhérents de la Mutuelle
générale de l’Éducation nationale (MGEN). Un groupe d’adhérentes MGEN, hospitalisées dans un
hôpital psychiatrique de la MGEN dans la région parisienne, âgées de 30 à 50 ans et présentant
des troubles dépressifs a été systématiquement constitué. Ce groupe (n = 59) correspond au
groupe « Hosp ».
Parmi les 75 000 adhérents de la section Paris, 2 000 femmes âgées de 30 à 50 ans ont été tirées
au sort à l’aide d’une table de nombres au hasard. Un questionnaire de santé, le Composite Dia-
gnostic Interview Simplified (CIDIS), a été envoyé, par courrier, à ces 2 000 personnes, accompa-
gné d'une lettre demandant leur participation à une recherche sur la santé mentale.
Un groupe de 470 femmes renvoyèrent le questionnaire correctement rempli. Parmi les personnes
potentiellement saines, un groupe de 90 personnes a été tiré au sort et chacune d’elles a été exa-
minée en entretien, à son domicile. Un groupe de 76 femmes, qui ne présentaient pas de troubles
mentaux au moment de l’entretien et qui n'en avaient jamais présenté, constitue le groupe des
témoins. Six psychologues cliniciens, formés au préalable à ce type d’entretien et d'instruments,
ont recueilli I’information. Les patientes hospitalisées ont été interviewées en fin d’hospitalisation
alors qu’elles étaient redevenues normothymiques. L’état de normo-thymie des patientes a été
évalué par les psychiatres traitants.
Les témoins ont été interviewés à leur domicile. Les données ont été recueillies sur une période
rétrospective d’une année, celle précédant l’entretien pour les témoins et celle précédant
I’hospitalisation des patientes.
Le Schedule for Clinical Assessment in Neuropsychiatry (SCAN) a été utilisé pour évaluer et dia-
gnostiquer les troubles mentaux présentés par les sujets du groupe « Hosp » (hospitalisés) et pour
vérifier que les sujets du groupe « témoins » étaient réellement indemnes de pathologie mentale.
Dans la majorité des cas, le degré de sévérité des troubles mentaux a été donné par le logiciel
CATEGO.
Les patients du groupe « Hosp » ont été hospitalisés en raison de troubles dépressifs d’origine
névrotique auxquels, dans certains cas, des troubles anxieux et l’alcoolisme étaient associés.
Tous les patientes (n = 59) présentaient des troubles dépressifs, dont 40 présentaient aussi des
troubles anxieux. Des troubles dépressifs sévères ont été diagnostiqués chez 18 patientes
(30,50 %), des troubles d'intensité moyenne chez 38 patientes (64,40 %) et d'intensité légère chez
trois patientes (5,08 %). L’alcoolisme a été diagnostiqué chez trois sujets.
Évaluation de I‘estime de soi et du support social : l’estime de soi et le support social ont été éva-
lués à l’aide de deux questionnaires construits et utilisés dans de nombreux travaux par Pearlin et
al. Ces deux questionnaires ont un petit nombre d’items (estime de soi : huit items, support social :
dix items), dont la compréhension est simple. Les réponses en quatre points permettent d’obtenir
un score de huit à 32 pour l’estime de soi et de dix à 40 pour le support social.
Les événements et difficultés vécus par les sujets ont été recueillis à I’aide de la Life Events and
Difficulties Schedule (LEDS).
Commentaire : l’effectif faible de cette étude (n=59), les questions sur l’indépendance des facteurs
de risque en cause par rapport à la maladie étudiée sont sources de biais.
Résultats
Les sujets du groupe « Hosp » comparés aux sujets du groupe « témoin » apparaissent comme
plus fréquemment exposés à certains facteurs.
Tableau 96. Variables détaillées de l’étude cas témoin d’après Amiel-Lebigre, 2004 (273)
Hosp X2 ou test
Témoin (n=76) Sign. OR IC 95 %
(n=59) statistique
Caractéristiques
sociodémographiques et
professionnelles
Mode de vie :
- Vit seule 34 (57,6)* 18 (23,68)
- Vit en cohabitation, ma- 25 (42,4) 58 (76,32) 16,16
riée ou non
0,0001
Profession :
- Cadres, professions
intellectuelles supérieures 14 (23,73) 31 (40.79)
4,38 1,97-9,86
- Professions intermé-
diaires 37 (62,71) 32 (42,11) 5,93
- Employés 7 (11,86) 1 11 (14,47)
- Autres (1,70) 2 (2,63) 0,051
Support social (moyenne) 28,93 ± 4,96 33,95 ± 4,17 t = 6,378 0,001 2,78-
Support score < 29 59,32* (35) 18,42* (14) X2 = 24,03 0,00001 6,46 15,24
Evènements et/ou des
difficultés vécues
Hosp X2 ou test
Témoin (n=76) Sign. OR IC 95 %
(n=59) statistique
Agents déclenchants
* : pourcentage.
Le fait d'être célibataire, veuve, séparée ou divorcée a été regroupé sous une seule variable : vivre
seule.
Dans le groupe « Hosp », un plus grand nombre de sujets vit seul par rapport au groupe « té-
moin » [57,6 % vs 23,68 % ; p< 0,0005, OR = 4,38 (1,97-9,86)]. Cette variable est retenue comme
variable de risque potentiel.
Quatre variables, sur les six étudiées seraient des facteurs associés à la dépression
« névrotique », à savoir : une mauvaise estime de soi (note < 17) qui est de loin le facteur de
risque le plus élevé [OR = 71,43 (8,33 - 588)].
La présence, dans l’année qui a précédé l’hospitalisation, d'une ou de plusieurs « difficultés ayant
duré six mois au moins » correspond aussi à un risque très important bien que moindre que
précédemment [OR = 15,78 (1,66 - 150,18)].
Le fait d'avoir un support social de mauvaise qualité (note < 29), ainsi qu'avoir vécu dans l’année
précédant l’hospitalisation, un ou plusieurs « agents déclenchant », correspond à un OR d’environ
3 [respectivement OR = 3,125 (1,10 – 9,09) et OR = 3,143 (1,07 – 9,19)].
Tableau 97. Facteurs de risque mis en évidence par I’analyse de régression logistique d’après Amiel-
Lebigre, 2004 (273)
Variables
OR IC 95 % Sign
Conclusion
Cette étude cas-témoin (niveau de preuve 4) a permis de mettre en évidence, selon ses auteurs,
quatre facteurs de risque associés à la dépression « névrotique » à savoir :
Quatre études ont recherché les facteurs de risque d’hospitalisation associés à la dépression :
une étude de cohorte de niveau de preuve 4 (271) a trouvé un risque d’hospitalisation associé
à des symptômes dépressifs triplé chez l’homme âgé de plus de 75 ans (RR=3.43). Les autres
facteurs de risque d’hospitalisation, chez le sujet âgé, dans cette étude, étaient :
la présence de troubles cognitifs,
une invalidité fonctionnelle au Nagi score,
une faible auto-évaluation de son état de santé,
et le nombre de prescriptions médicamenteuses avec des associations variables en fonction
du sexe et des tranches d’âge (65-74 ans et ≥75 ans) ;
une étude de cohorte (270) de niveau de preuve 4 a trouvé que l’expérience du chômage chez
les personnes ayant un lien étroit avec le marché du travail est un facteur d’hospitalisation pour
troubles dépressifs en Suède, particulièrement chez les femmes nées à l’étranger ;
une étude cas-témoin (273) de niveau de preuve 4 a permis, selon ces auteurs, de mettre en
évidence quatre facteurs de risque associés à la dépression « névrotique » à savoir :
une mauvaise estime de soi (note < 17),
la présence, dans l’année qui a précédé l’hospitalisation, d'une ou de plusieurs « difficultés
ayant duré six mois au moins »,
le fait d'avoir un support social de mauvaise qualité (note < 29),
ainsi qu'avoir vécu dans l’année précédant l’hospitalisation, un ou plusieurs agents
déclenchants ;
l’étude de cohorte de niveau de preuve 4 de Lerer et al. (272) retrouve comme facteurs
déclenchants de l’hospitalisation chez les patients présentant une dépression caractérisée :
l'âge avancé, une notion d'immigration récente, la présence d’une maladie physique
concomitante et un traitement pharmacologique antidépresseur inadéquat.
Conclusion d’après les recommandations
Selon la majorité des recommandations citées (11, 12, 18, 23, 35, 38, 76, 268) qui se rejoignent
sur différents points, l’hospitalisation est indiquée dans l'intérêt de sa propre santé ou de sa
sécurité, ou pour la protection d'autres personnes :
patient avec un scénario suicidaire construit iminent, une présence d’idées suicidaires ; avec
un risque immédiat d'automutilation ;
potentiel de violence (par exemple, idées ou intentions de nuire à autrui, antécédents de
comportement violent, agitation ou hostilité sévère) ;
dans certaines formes sévères, en cas de symptômes psychotiques ou somatiques sévères
associés (catatonie, dénutrition) ;
forte agitation anxieuse avec manque de contrôle, impulsivité accompagnée de symptômes
dépressifs sévères ;
sevrage d’une substance psychoactive ou l'intoxication ;
aggravation de la situation personnelle du patient pouvant exacerber sa maladie mentale ;
à chaque fois qu’une situation particulière l’exige :
un entourage social ou familial insuffisant,
l’insuffisance de réponse au traitement dans un contexte d’urgence,
une incurie majeure dans un contexte de mélancolie,
un âge supérieur à 75 ans et troubles cognitifs.
Si la personne a besoin d'être admise à l'hôpital, tous les efforts doivent être mis en œuvre pour la
persuader de s’y rendre volontairement.
Si l'hospitalisation est refusée et que la dangerosité de la situation l’impose, il pourra être
nécessaire de recourir aux dispositions de la loi n° 2011-803 du 5 juillet 2011 relative aux droits et
à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise
autres troubles mentaux (par exemple : schizophrénie, trouble bipolaire) qui peuvent
compliquer la prise en charge des symptômes dépressifs.
Un patient ayant une dépression associée à des symptômes physiques inexpliqués doit se voir
proposer une consultation avec un spécialiste en santé mentale. Ces symptômes inexpliqués
peuvent constituer un trouble somatoforme.
Les recommandations nord américaines du Kaiser Permanente (KP) (291) indiquent en 2012 :
Pour les patients présentant un épisode dépressif caractérisé exprimant une intention ou une
planification de suicide, consulter un spécialiste de la santé comportementale.
Pour les patients présentant des idées suicidaires ou des antécédents de tentatives suicidaires,
consulter un psychiatre avant la prescription d’un antidépresseur tricyclique ou de venlafaxine.
Les recommandations conjointes australiennes et néozélandaises du Royal Australian and
New-Zealand College of Psychiatrists (RANZCP) (292) indiquent en 2009 :
La dépression peut être traitée par un médecin généraliste. Parfois, le médecin peut impliquer un
spécialiste, soit pour procurer des conseils ou pour prendre en charge le traitement pour une
courte période. Le spécialiste peut être un psychologue ou un psychiatre. Le médecin peut
également orienter le patient vers une équipe locale spécialisée en santé mentale.
Il est fréquent pour les gens qui souffrent de dépression d’avoir des pensées d’auto-violence. Dans
ce cas, il est recommandé de demander de l'aide d’un professionnel au niveau d’un centre de
santé mentale, du médecin traitant, d’un service d’urgences hospitalier ou en téléphonant à la ligne
d’écoute Lifeline.
Les recommandations du Singapore Ministry of Health (SMoH) (13) de 2011 rejoignent les
recommandations du Singapore Ministry of Health (SMoH) (36) de 2012 :
L’orientation vers un spécialiste est indiquée lorsque la dépression est associée à un risque élevé
de suicide, dans la dépression postnatale sévère, en cas de symptômes psychotiques ou de
symptômes évocateurs d'un trouble bipolaire.
Le traitement dans ce cas est plus urgent et nécessite un niveau différent de soins.
L’orientation vers un spécialiste est justifiée en cas de :
comorbidités médicales nécessitant l’avis d’un expert concernant les interactions
médicamenteuses ;
difficulté de diagnostic ;
échec à un ou deux essais thérapeutique(s) ;
nécessité d’une augmentation ou de combinaison thérapeutique ;
abus de substances ou coexistence de problèmes psychosociaux graves ;
présence de symptômes psychotiques ;
indication d’un traitement spécialisé comme l’électroconvulsothérapie.
Le SMOH recommande également l’orientation précoce vers un spécialiste avec une expertise en
santé mentale périnatale pour les femmes présentant une dépression préexistante ou une
dépression du peripartum d’apparition récente, sauf si cette dernière est considérée comme
légère.
L’orientation des patients âgés vers des spécialistes doit être envisagée lorsque :
le diagnostic est douteux ;
la crise est grave (comme en témoigne la dépression psychotique) ;
le traitement indiqué est complexe comme dans les cas de comorbidité médicale ;
le patient ne répond pas à un antidépresseur adéquat.
3. Qualifier la dépression
16 recommandations :
du New Zealand Guidelines Group (NZGG) en 2008 (38) ;
de l’Institute for Clinical Systems Improvement (ICSI) en 2013 et 2012 (37, 107) ;
du British Columbia Ministry of Health (BCMoH) en 2008 (76) ;
du Canadian Task Force on Preventive Health Care (CTFPHC) en 2013 (294) ;
du Singapore Ministry of Health (SMoH) en 2012 (36) ;
du National Health Service (NHS) Choices en 2014 (11) ;
du Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) en 2013 (295) ;
de l’US Preventive Services Task Force (USPSTF) en 2009 (16) ;
du Department of Veterans Affairs (DVA) en 2013 (185) ;
du Department of Veterans Affairs (DVA) en 2009 (18) ;
du Michigan Quality Improvement Consortium (MQIC) en 2014 (183) ;
du Queensland Government (QG) en 2014 (268) ;
du Canadian Network for Mood and Anxiety Treatments (CANMAT) en 2012 (296) ;
l’outil d’aide au repérage précoce et intervention brève (RPIB) de la Haute Autorité de Santé
(HAS) en 2014 (297) ;
de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) en 2008 (298) ;
Questionnaire CAST
1. Avez-vous déjà fumé du cannabis avant midi ?
2. Avez-vous déjà fumé du cannabis lorsque vous étiez seul(e) ?
3. Avez-vous déjà eu des problèmes de mémoire quand vous fumez du cannabis ?
4. Des amis ou des membres de votre famille vous ont-ils déjà dit que vous devriez réduire votre
consommation de cannabis ?
5. Avez-vous déjà essayé de réduire ou d’arrêter votre consommation de cannabis sans y parvenir ?
6. Avez-vous déjà eu des problèmes à cause de votre consommation de cannabis (dispute, bagarre,
accident, mauvais résultat à l’école...) ?
http://www.ofdt.fr/produits-et-addictions/de-z/cocaine-et-crack/#sd
5
Les questionnaires sont présentés dans la section 3.3.2 Outils pour évaluer une addiction à l’alcool.
L'AUDIT-C, une version modifiée de l'instrument AUDIT à dix questions, peut aider à identifier les
personnes qui sont des buveurs dangereux ou qui ont des troubles actifs de la consommation
d’alcool.
D’autres instruments ont été examinés : le Michigan Alcoholism Screening Test (MAST) (312) et le
SMAST (Short MAST) (313) (cf. chapitre 3.3.2), le SMAST Adapted to Include Drugs (SMAST-AID)
(313) et le DAST (cf. chapitre 3.3.4).
Tableau 99. Description des outils de dépistage et étude de leur sensibilité et spécificité d’après
l’Institute for Clinical Systems Improvement, 2013 et 2012 (37, 107)
10 items auto-administrés ou
entrevue clinique pour évaluer
AUDIT Score=12 : 97/28
l'utilisation délétère ; validité
transculturelle
28 items auto-administrés ou
entrevue clinique pour détecter
DAST Score de 6 ou plus : 96/79
les problèmes de drogue ;
adapté du MAST
25 items auto-administrés ou
MAST entrevue clinique pour détecter Score de 5 ou plus : 95/98
l'alcoolisme
Basé sur la majorité des études examinées, le succès dans le traitement de la dépendance à
l'alcool, à la cocaïne et à d'autres substances consommées est plus probable s’il s’associe à celui
de la dépression.
Quelques rapporteurs ont cherché à savoir si le traitement de la dépendance est utile dans la
réduction de la dépression car il existe certaines preuves que les patients souffrant de dépression
caractérisée, qui est secondaire à leur dépendance, peuvent avoir une rémission de leur humeur
dépressive, une fois l'abus de substance traitée. Cependant, il est difficile de séparer la dépression
secondaire de la dépression primaire qui précède ou accompagne le sevrage.
En présence d’une addiction, le traitement de l'abus de substance doit être envisagé, soit avant ou
pendant le traitement de la dépression.
Il convient de se concentrer principalement sur le traitement de la dépression, en gardant les
circonstances particulières à l'esprit :
en l’absence d’addiction ;
en cas d’un refus de traitement de la dépendance ;
en présence d’une comorbidité médicale ;
devant un patient issu d'une population particulière. :
Il est raisonnable de tenter de traiter la dépression tout en continuant à aider le patient à
comprendre ses besoins particuliers.
Les recommandations canadiennes du British Columbia Ministry of Health (BCMoH) (76)
indiquent, en 2008, que les troubles liés aux substances comprennent :
les troubles liés à une substance psychoactive : abus ou dépendance ;
les troubles induits par une substance psychoactive : sevrage, intoxication, délire, trouble psy-
chotique, troubles de l’humeur, anxiété et troubles du sommeil (induits par une substance psy-
choactive).
Il y a un chevauchement important entre les troubles de dépendance à une substance et les
troubles mentaux concomitants, à savoir que :
les substances peuvent être utilisées comme une forme d'automédication pour des problèmes
de santé mentale (ex : dépression, anxiété) ;
l’utilisation de substances peut également déclencher, aggraver ou masquer des problèmes de
santé mentale ;
la comorbidité des troubles liés aux substances et à un trouble mental est associée à une mor-
bidité élevée et une mortalité globale plus élevée.
Ces cas complexes nécessitent une approche intégrée qui aborde l'utilisation de substances et de
problèmes de santé mentale en même temps.
Les troubles liés à la toxicomanie, tel que définis dans le DSM IV ou le DSM-IV-TR, sont un sous-
ensemble de troubles liés aux substances psychoactives et sont classés en abus ou dépendance,
en fonction du nombre et du type de problèmes associés. Un patient présentant certains mais pas
tous les critères d'un trouble de l'utilisation de substances peut encore éprouver des problèmes
liés à leur utilisation et nécessiter un traitement.
En ce qui concerne l’évaluation du patient, les recommandations préconisent de :
obtenir l’histoire complète de consommation d’alcool et de drogue, y compris la fréquence, la
quantité et la voie d'utilisation ;
établir un diagnostic, soit sur l'usage problématique (ne répondant pas aux critères d'abus ou
de dépendance), d’abus ou de dépendance.
Les questions qui recherchent les symptômes de la dépendance sont utiles pour établir soit l’abus
ou la dépendance, mais elles peuvent également découvrir des conséquences négatives de la
consommation :
explorer des domaines tels que les comportements impulsifs ou à risque élevé (éruption cuta-
née, des comportements de conduite en état d'ébriété, promiscuité) ;
un examen physique complet, avec des explorations biologiques, constitue le standard du
soin et comprend : NFS, dosage des électrolytes, bilan de la fonction hépatique et de la fonc-
tion rénale ;
envisager le dépistage pour le VIH, l’hépatite B et C, les infections sexuellement transmissibles
(IST) incluant la syphilis, surtout dans le cas d’une suspicion de comportement à risque ;
réaliser une intradermoréaction à la tuberculine initiale ;
envisager le dépistage urinaire de drogue : les patients peuvent croire qu'ils ont utilisé une
substance seulement pour trouver qu'ils en ont utilisé une ou plusieurs autres (par ex : la mé-
thamphétamine est couramment substituée ou est un ingrédient majeur dans l’ectasie et le
crack cocaïne).
La non-divulgation de certains médicaments par le patient peut compliquer le traitement.
En ce qui concerne le dépistage des troubles liés aux substances psychoactives, les
recommandations précisent que divers outils de dépistage sont disponibles qui permettent au
médecin de famille d’identifier rapidement les personnes pouvant avoir un problème de
consommation de drogues.
Les recommandations canadiennes du British Columbia Ministry of Health (BCMoH) (76)
préconisent, en 2008, de se renseigner sur les classes suivantes :
marijuana, cocaine/crack, ecstasy, acide gammahydroxybutyrique (GHB), kétamine ;
drogues de prescription : benzodiazépines spécialement lorazépame, diazépame et le clo-
nazépame (facilement disponibles dans la rue) ;
solvants : essence, aérosols, colles ;
opioïdes : héroïne, morphine, méthadone, codéine, oxycodone ;
crystal méthamphétamine, amphétamine, prescription de stimulants (dexamphétamine, mé-
thylphénidate) ;
hallucinogènes : LSD, champignons « magique » ;
alcool : classer la consommation de boisson standard et se renseigner sur la consommation
d’alcool pour les frictions, les bains de bouche.
Dans l’affirmative, se renseigner sur les voies d’administration des substances spécifiques :
aspiration nasale, injection, voie orale, fumée (cigarette) ou inhalation ;
partage d’aiguille ou de matériel d’injection (comportement à haut risque).
Sur les préoccupations liées à l'usage de drogues, envisager de modifier le questionnaire CAGE
en substituant les substances préoccupantes : l'alcool par la drogue (par exemple : vous êtes-vous
déjà senti mal ou coupable de votre consommation de cocaïne?). Bien ce ne soit pas fondé sur
des preuves, cela peut servir de point de départ à la discussion.
Tableau 100. Les différentes échelles validées en français selon Le Houezec, 2010 (324).
Version Validation en Alpha de Cronbach
Echelles Alpha de Cronbach
française français Version française
Échelles
d’évaluation de
la dépendance
FTND (Fager-
ström test for
Oui Oui 0,64 0,68
nicotine depend-
ence) (322)
HSI (Heaviness
of smoking in- Oui Oui 0,63
dex) (322)
CDS-12 (Ciga-
rette depen-
Oui Oui 0,91
dence scale)
(325)
CDS-5 (325) Oui Oui 0,77
Échelles
d’évaluation des
raisons de fumer
MRSS (Modified
reasons for
Oui Oui 0,53-0,76
smoking scale)
(326)
Échelles
d’évaluation des
symptômes de
sevrage
CWS (Cigarette
withdrawal Oui Oui 0,93
scale) (327)
Échelles
d’évaluation de
l’envie de fumer
TCQ (Tobacco
craving ques-
Oui Oui 0,48-0,82 0,66-0,83
tionnaire) (328-
330)
Échelle
d’évaluation de
la qualité de vie
WHOQOL-SRPB
(World Health
Organisation
Quality of Life –
Oui Oui 0,77-0,95 0,74-0,98
Spirituality,
religiousness
and personal
beliefs) (331)
6
Se référer au lien :
http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/echelle_asi-annexe_2_des_recommandations.pdf
10 items auto-administrés ou
entrevue clinique pour évaluer
AUDIT Score = 12 : 97/28
l'utilisation délétère ; validité
transculturelle
L’outil d’aide au repérage précoce et à l’intervention brève (alcool, cannabis, tabac chez l’adulte)
a été proposé par la Haute Autorité de Santé (61), en 2014.
La HAS propose le questionnaire FACE (Formule pour approcher la consommation d’alcool par
entretien) (cf. le tableau ci-dessous) (302).
Tableau 101. Questionnaire FACE
Vos proches vous ont-ils déjà fait des reproches au sujet de votre consommation d’alcool
1 0
?
Vous êtes-vous déjà senti coupable au sujet de votre consommation d’alcool ? 1 0
Est-ce que vos amis et vos proches parents pensent que vous êtes un buveur normal ? 0 2
Arrivez-vous toujours à stopper votre consommation d’alcool quand vous le voulez ? ?0 2
Avez-vous déjà assisté à une réunion d’anciens buveurs pour un problème d’alcool ? 5 0
Est-ce que l’alcool a déjà créé des problèmes entre vous et votre conjoint(e) ? 2 0
Avez-vous déjà eu des problèmes professionnels à cause de votre consommation 2
0
d’alcool ?
Avez-vous déjà négligé vos obligations, votre famille ou votre travail, pendant deux jours
2 0
de suite et plus en raison de votre consommation d’alcool ?
► Le Questionnaire TWEAK
Questionnaire TWEAK (316, 347) :
1°) Combien de verres devez-vous consommer pour ressentir les premiers effets de l’alcool ?
(T1).
2°) Combien de verres devez-vous consommer pour vous endormir ou tomber ivre ? Ou si
vous ne buvez pas jusqu’à tomber ivre, quel est le nombre de verres le plus élevé que vous
pouvez boire ? (T2).
3°) Votre entourage vous a-t-il fait des remarques au sujet de votre consommation d’alcool
dans l’année passée ?
4°) Avez-vous déjà eu besoin d’alcool le matin pour vous sentir en forme ?
5°) Vous est-il déjà arrivé de boire et de ne plus vous souvenir ensuite de ce que vous avez pu
dire ou faire ?
6°) Avez-vous déjà ressenti le besoin de diminuer votre consommation de boissons
alcoolisées ?
Les questions 1 et 2 interrogent sur la tolérance. Les questions 3, 4 et 6 sont tirées du DETA.
La question 5 interroge sur les épisodes d’amnésie du lendemain (Black out)
Ce questionnaire qui comporte cinq questions formant l’acronyme TWEAK (Tolerance, Worried,
Eye opener, Amnesia (K) cut down) inclut des items du MAST, du CAGE et du T-ACE. Il a été
développé pour évaluer les risques de consommation d’alcool chez les femmes enceintes.
Dans une étude de Russel et al. de 1994, incluant 4 743 femmes américaines d’un niveau socio-
économique bas (316), la sensibilité et la spécificité du TWEAK sont respectivement évaluées à
79 % et 83 %, dans son aptitude à repérer une consommation de 14 verres au cours d’une
semaine normale avant la grossesse (301).
« Fumez-vous ? »
SI OUI SI NON
« Avez-vous déjà envisagé d’arrêter de fumer ? » « Avez-vous déjà fumé ? »
Proposer un dépliant/brochure sur les risques de la Si non : Le patient n’a jamais fumé.
consommation de tabac, les bénéfices de l’arrêt et
les méthodes de sevrage. Si oui : « Pendant combien de temps ? »
« Voulez-vous qu’on prenne le temps d’en parler ? » Puis : « Depuis quand avez-vous arrêté ? »
consommation (300). Il est destiné aux adolescents et aux jeunes adultes. L’évaluation concerne
les 12 derniers mois.
Il existe deux questionnaires CAST, dont une version avancée (cf. tableaux ci-dessous)
Tableau 103. Le questionnaire CAST, d’après l’Observatoire français des drogues et des
toxicomanies, 2015 (300)
Tableau 104. Le questionnaire CAST avancé d’après l’Observatoire français des drogues et des
toxicomanies, 2015 (300)
Les scores
Pour le questionnaire CAST le score total est de 0 à 6 :
un score de 2 ou 3 indique un risque élevé d’usage problématique ;
un score > 4 = indique un risque très élevé d’usage problématique.
Pour le questionnaire le CAST avancé le score total est de 0 à 24. Un score > 7 indique un usage
problématique (304, 348).
L’outil d’aide au repérage précoce et à l’intervention brève (RPBI) : alcool, cannabis, tabac
chez l’adulte de la Haute Autorité de Santé (HAS) (297) indique, en 2014, pour l’interprétation
du score :
devant une réponse positive : donner une information minimale sur les risques ;
deux réponses positives au test doivent amener à s’interroger sérieusement sur les
conséquences de la consommation : donner une intervention brève ;
trois réponses positives ou plus doivent amener à proposer une consultation d’addictologie.
► Questionnaire DAST-20 (Drug Abuse Screening Test)
Le Guide pratique des principaux outils de repérage de l’usage problématique de cannabis
de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) : le questionnaire DAST-
20 (Drug Abuse Screening Test) est un questionnaire d’entretien structuré (en 20 items, version
courte du DAST en 28 items, lui-même inspiré du MAST) (300).
Le questionnaire DAST-20 est une mesure générale de l’usage excessif de drogues (349). Il
évalue le degré de sévérité de la consommation de drogues. Il porte sur les 12 derniers mois. Sa
durée de passation est de cinq minutes. La population-cible est constitué des adultes et des
adolescents.
Le DAST-20 fournit un indice quantitatif des problèmes reliés à la consommation de drogues,
notamment certains symptômes de dépendance aux drogues et d’autres conséquences résultant
de l’usage abusif de drogues psychoactives pendant la période des 12 derniers mois.
Le terme abus de drogues signifie soit :
l’utilisation excessive de médicaments sur ordonnance ou de médicaments en ventre libre ;
l’usage de drogues à des fins non médicales.
Les drogues en question se classent comme suit : le cannabis (comme la marijuana et le
haschich), les solvants, les tranquillisants (comme le Vallium), les barbituriques, la cocaïne, les
stimulants (comme les «speed et l’ecstasy»), les hallucinogènes (comme le LSD) ou les
narcotiques (comme l’héroïne).
Tableau 105. Questionnaire DAST 20 (Drug Abuse Screening Test) d’après l’Observatoire français
des drogues et des toxicomanies, 2015 (300)
Oui Non
1. Avez-vous consommé d’autres médicaments ou drogues que
ceux qui sont requis pour des raisons médicales ?
2. Abusez-vous de plus d’un médicament ou d’une drogue à la fois
?
3. Pouvez-vous toujours cesser de consommer quand vous le
désirez ?
(Si vous n’avez jamais consommé de médicaments ou d’autres
drogues, répondez « Oui »).
4. Avez-vous déjà eu des pertes de connaissance (« blackouts »)
ou des « flashbacks » causés par une consommation de médica-
Oui Non
ments ou d’autres drogues ?
5. Votre consommation de médicaments ou d’autres drogues vous
gêne-t-elle ou vous sentez-vous coupable ?
(Si vous n’en avez jamais consommé, répondez « Non »).
6. Votre conjointe, votre conjoint, votre partenaire ou vos parents
se sont-ils déjà plaints de votre consommation de médicaments ou
de drogues ?
7. Avez-vous négligé votre famille à cause de votre consommation
de médicaments ou d’autres drogues ?
8. Avez-vous déjà eu des activités illicites afin d’obtenir des médi-
caments ou d’autres drogues ?
9. Avez-vous déjà expérimenté des symptômes de sevrage (sentir
malade) lorsque vous avez cessé de consommer des médicaments
ou d’autres drogues ?
10. Avez-vous déjà eu des problèmes médicaux causés par votre
consommation de médicaments ou d’autres drogues (perte de
mémoire, hépatite, convulsions, hémorragie, etc.) ?
Score et interprétation
Le score total du test DAST-20 est effectué en additionnant les réponses obtenues. Le score total
varie de 0 à 20 évaluant le risque d’usage problématique :
les réponses NON aux questions 4 et 5 indiquent un problème lié à la consommation de
drogues et donnent 1 point ;
les réponses OUI, à toutes les autres questions, indiquent un problème lié à la consommation
de drogues et donnent 1 point ;
un score de zéro indique qu’aucun problème lié à la consommation de drogues n’a été
signalé ;
un score de 20 indique des problèmes importants liés à l’usage abusif des drogues.
Les scores supérieurs reflètent le degré relatif des problèmes du patient en ce qui concerne la
consommation de drogues (cf. tableau ci-dessous).
Tableau 106. Signification des scores du DAST 20 d’après l’Observatoire français des drogues et des
toxicomanies, 2015 (300)
Plusieurs études présentent des données proposant l’utilisation d’un seuil de positivité de 5 ou plus
sur l’échelle DAST-20 pour signifier un usage abusif de drogues (349, 350).
► Le Questionnaire ADOSPA
L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) (300) indique, en 2015, que
le repérage et l’évaluation des consommations problématiques doivent pouvoir s'appuyer sur des
outils fiables, simples et validés.
L'évaluation des facteurs de gravité et des dommages de tous ordres est indispensable à
l'élaboration d'un projet de soins et à l'orientation adaptée du patient. C'est notamment le cas pour
les comorbidités psychiatriques à rechercher et à prendre en charge systématiquement.
ADOSPA est la version française du questionnaire CRAFFT (Relax, alone, forget, family or friends,
troubles), originellement élaboré et validé aux États-Unis. C’est un auto-questionnaire (336).
ADOSPA est l’acronyme français proposé pour « Adolescents et Substances Psycho-Actives »
mais également pour Auto/moto (conduite d’un véhicule sous influence ou par quelqu’un sous
influence d’alcool ou d’autres drogues), Détente (usage auto-thérapeutique), Oubli (troubles
mnésiques sous produits), Seul (consommation solitaire), Problèmes, Amis/famille (reproches faits
par les amis ou la famille).
Il s’agit d’un questionnaire d’entretien structuré (en six items) élaboré en 1999 pour repérer un
usage nocif de substances psycho-actives (alcool ou drogues illicites) et déterminer le niveau de
risque (étude ADOTECNO). Il est destiné aux adolescents et aux jeunes adultes (< 21 ans).
L’évaluation du questionnaire porte sur la vie entière. Sa passation prend de 1 à 3 minutes (300).
Ce questionnaire dispose de nombreuses versions traduites, dont une en français (336, 339).
Les questions sont à choix fermé simple binaire.
1. Êtes-vous déjà monté(e) dans un véhicule (auto, moto, scooter) conduit par quelqu’un (vous
y compris) qui avait bu ou qui était défoncé(e) ?
2. Utilisez-vous de l’alcool ou d’autres drogues pour vous détendre, vous sentir mieux ou tenir
le coup ?
3. Avez-vous oublié des choses que vous deviez faire (ou fait des choses que vous n’auriez
pas faites) quand vous utilisez de l’alcool ou d’autres drogues ?
4. Consommez-vous de l’alcool et d’autres drogues quand vous êtes seul(e) ?
5. Avez-vous déjà eu des problèmes en consommant de l’alcool ou d’autres drogues ?
6. Vos amis ou votre famille vous ont-ils déjà dit que vous deviez réduire votre consommation
de boissons alcoolisées ou d’autres drogues ?
Un score supérieur ou égal à 2 indique un risque modéré et un score de 3 ou plus indique un
risque élevé 4 selon l’audition publique de la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2007 (299).
► Les études sur les outils de l’addiction dans l’épisode dépressif caractérisé
Ont été sélectionnées pour répondre à cette question :
une étude cas témoin de Skule et al. de 2014 (351) ;
une étude de rétrospective de Mallin et al. de 2002 (352) ;
une étude rétrospective de Boschloo et al. de 2010 (353).
Étude cas témoin de Skule et al. de 2014 (351)
Cette étude examine la structure factorielle de la Beck Dépression Inventory – deuxième édition
(BDI-II) dans un grand échantillon de personnes demandant un traitement pour la dépression.
Certains des participants ont des problèmes concomitants d'abus d'alcool, permettant ainsi une
comparaison des deux échantillons.
Dans cette étude, l’objectif de recherche est double : identifier les différences dans la structure
factorielle des symptômes dépressifs chez les patients avec et sans abus d'alcool, et identifier les
différences dans la sévérité des symptômes dépressifs entre les deux groupes.
Méthode
Les participants ont été recrutés parmi les participants à un cours de comportement cognitif dans
le cadre du traitement pour la dépression, par des consultations individuelles ou en groupes, et
cela au moment d’une pré-consultation ou pendant des réunions d'information animées par des
thérapeutes et menées avant le début du traitement. Le critère d'exclusion était la présence de
symptômes psychotiques suicidaires ou aigus.
Les participants venaient de la même région (Sud-Est de la Norvège). La plupart des participants
ont été recrutés dans les centres de santé mentale communautaires. Un petit groupe a été recruté
dans une clinique prenant en charge les abus de substances.
Les instruments utilisés : le Beck Depression Inventory – deuxième édition (BDI-II) :
Le score total indique si la personne présente une dépression légère, modérée ou importante.
le BDI-II se compose de 21 articles, dont chacun est noté sur une échelle de 0 à 3. Le score
maximum est de 63. Le seuil recommandé pour la dépression minimale est de 13.
l’Alcohol Use Disorders Identification Test (AUDIT) se compose de dix items et peut être auto-
administré par le patient.
Chaque élément est noté sur une échelle de 4 points et un score supérieur à 7 indique un
problème d'alcool.
Les catégories suivantes ont été identifiées : pour le score total : 0-7 : faible risque ; 8-15 : à risque
modéré ; 16-19 : risque majeur.
Au total, 525 patients ont donné leur consentement écrit et ont été classé en deux groupes :
absence de comorbidité liée à la consommation d’alcool (n=358) ;
présence d’une comorbidité liée à la consommation d’alcool (n=167).
En plus de la BDI-II et du dépistage de l'abus de substances en utilisant l’AUDIT, les participants
ont répondu aux questions sur leurs caractéristiques démographiques et leurs antécédents de
dépression. Les patients ont terminé l'examen avant le début du cours cognitivo-comportemental
du traitement de la dépression.
La différence dans la sévérité des symptômes dépressifs entre les groupes avec et sans
comorbidité liée à des problèmes d'alcool a été examinée.
Résultats
Le tableau ci-dessous montre les statistiques descriptives pour les deux échantillons.
Il n'y avait pas de différences significatives dans l'âge et le niveau d'éducation entre les deux
échantillons. Il y avait beaucoup plus d'hommes parmi les participants ayant une comorbidité liée à
un problème d'alcool. Ils étaient moins susceptibles d'être mariés ou d’avoir un partenaire par
rapport à l'échantillon sans problèmes d’alcool.
Le niveau de dépression (tel que mesuré par le score total BDI-II) a été de 3,5 points de plus dans
l'échantillon avec la comorbidité liée à des problèmes d'alcool.
Tableau 107. Caractéristiques démographiques des patients avec le score AUDIT et le BDI-II score
d’après Skule et al., 2014 (351)
Présence d’une
Absence de comor-
comorbidité liée à la
bidité liée à la con-
consommation T ou valeur du chi2
sommation d’alcool
d’alcool
(n=358)
(n=167)
Age (M, DS) 42,2 (11,3) 41,8 (13,0) 0,37
% hommes 29,5 50,3
% femmes 70,5 49,7 22,09***
Niveau d’éducation
% secondaire inférieur 7,4 6,1
% secondaire supé-
11,6 9,8
rieur/Professionnelle
% secondaire supé-
13,3 20,2
rieur/universitaire
Présence d’une
Absence de comor-
comorbidité liée à la
bidité liée à la con-
consommation T ou valeur du chi2
sommation d’alcool
d’alcool
(n=358)
(n=167)
% tertiaire 67,7 63,8 4,57
Statut marital
% célibataire 29,1 39,0
% marié/partenaire régulier 57,1 37,2
% divorcé 12,4 23,2
% veuf/veuve 1,4 0,6 20,9***
AUDIT score (M, DS) 3,2 (2,0) 14,5 (5,8) -30,2***
BDI-II-score total 23,1 (11,1) 26,6 (10,1) -3,40***
***p<0,01
Les résultats de l'analyse montrent que le score moyen était significativement plus élevé à la fois
sur le facteur somatique-affectif (0,185 (0,053), p<0.001) et sur le facteur cognitif (0,175 (0,044),
p<0,001) pour les patients atteints de comorbidité liée à des problèmes d'alcool comparés à ceux
sans problèmes d'alcool.
Ces différences indiquent que, bien que la structure de facteur soit très similaire dans les deux
échantillons, le niveau de la dépression est variable.
Selon l’auteur, les résultats montrent que les différences relatives entre les groupes étaient
d’environ de la même taille sur les deux facteurs, à savoir 0,418 et 0,348 d’écart-type
respectivement sur le facteur cognitif et le facteur somatique-affectif. Ce qui représente, selon les
critères proposés par Cohen, un effet de taille modérée.
Conclusion
Cette étude de faible niveau de preuve suggère que les symptômes de la dépression chez les
patients ayant des problèmes d'alcool ne sont pas simplement des effets transitoires, induits par
l'alcool. Les patients atteints de dépression et de comorbidité liée à l'abus d'alcool devraient être
pris en charge en parallèle avec un traitement adéquat pour les deux comorbidités.
Remarque
Les participants n’ont pas été soumis à un entretien clinique pour vérifier que leurs symptômes,
évalués avec le BDI-II, indiquent un diagnostic formel de dépression, ce qui peut être source de
biais ; de même que la prise en compte des comorbidités liées à la consommation d’alcool ne
permettent pas d’éclairer les façons complexes dont les symptômes dépressifs et les problèmes
d'alcool continuent à interagir au fil du temps.
Cette étude « cas témoin » présente cependant de nombreux biais notamment les modalités de
diagnostic de la dépression. Cette étude est de niveau de preuve 4.
Étude de rétrospective de Mallin et al. de 2002 (352)
En 2002, cette étude rétrospective examine la fréquence avec laquelle les patients présentant une
dépression sont évalués pour un trouble de l'utilisation d'une substance dans un programme de
résidence en médecine familiale en milieu universitaire.
Méthode
Une recherche sur les dossiers médicaux électroniques de 42 000 patients sur plus de 36 000
visites médicales ambulatoires par an et sur trois sites cliniques, effectuée par les professeurs de
faculté et les résidents de l'Université médicale de Caroline du Sud (Département de médecine
familiale), a été réalisée.
Critères d’inclusion :
Patients âgés de 18 ans et plus examinés entre le 1er juin 1989 et le 1er juin 1999 (une période de
dix ans) et qui ont été diagnostiqués avec la dépression (DSM-IV code 300,4 dysthymie ou 311,0
Dépression NOS).
Critère d’exclusion :
Diagnostic préalable de dépression ou antécédent de dépression.
Les patients vus et diagnostiqués par les médecins résidents ont été placés dans une strate, et les
patients vus et diagnostiqués par les professeurs de la faculté ont été placés dans une deuxième
strate. De chacune de ces strates, 100 sujets ont été prélevés au hasard pour participer à l'étude.
Ainsi, un total de 200 patients a été sélectionné.
Le diagnostic de la dépression a été associé au dépistage de consommation de substances
psychoactives en précisant la présence ou l’absence de documentation.
Inclus comme une preuve de dépistage de l'usage de substances : un antécédent de
consommation de substances (alcool, tabac, autres drogues, en précisant les quantités et la
fréquence de consommation), le questionnaire CAGE ou d'autres questionnaires évaluant la
consommation de substance, ou toute autre mention évoquant une consommation de substance
dans le cadre d’un diagnostic différentiel. Il a également été précisé : l'âge du patient, le sexe du
patient, la présence de comorbidité psychiatrique, la présence éventuelle d’une consommation de
substances en précisant son type, le cas échéant.
Le pourcentage global de patients diagnostiqués avec la dépression et évalués pour des
problèmes de consommation de substances a été calculé. Cette information a été stratifié selon
l'âge, le sexe, les antécédents psychiatriques, autre que la dépression, et les antécédents de
troubles liés à l'utilisation de substances. Ce résultat a ensuite été stratifié selon le type
d’examinateur (professeur ou résident). Cela a été fait pour déterminer si une différence
significative dans l'évaluation existait entre les deux types d’examinateurs.
Résultats
L'âge moyen de l'échantillon était de 46 ans (écart type 5,3), et la majorité des patients étaient des
femmes.
Le tableau ci-dessous donne le nombre de patients déprimés avec dépistage de l'abus de
substances stratifié par sexe, âge et antécédent d'utilisation de substances psychoactives.
Il a été constaté que sur 25 % des patients dépistés, le pourcentage d’hommes dépistés (35 %)
était plus important que celui des femmes (21 %), les patients plus jeunes ont été sélectionnés
plus souvent que les patients plus âgés, et le dépistage des résidents (31 %) était plus fréquent
que celui des professeurs (18 %). La majorité des patients sélectionnés présentaient un
antécédent de consommation de substances. Le questionnaire CAGE a été utilisé uniquement
dans 4 % des cas.
Après stratification sur l'âge du patient, les auteurs ont trouvé une différence statistiquement
significative entre les professeurs et les résidents dans leurs taux de dépistage (X 2 = 6,39, p =
0,11). Cela suggère selon les auteurs que les différences dans les taux de dépistage entre
professeurs et les résidents existent indépendamment de l'âge des patients.
Tableau 108. Nombre de patients déprimés avec dépistage de l'abus de substances stratifié par sexe,
âge et antécédent d'utilisation de substances psychoactives d’après Mallin et al., 2002 (352).
Echantillon
Professeurs Résidents Valeur de p
total
Le dépistage
49 (24,5 %) 18 (18 %) 31 (31 %) <0,001
global (%)
Le dépistage Masculin 17 (34,7 %) 7 (30,4 %) 10 (38,5 %) <0,001
Echantillon
Professeurs Résidents Valeur de p
total
par genre
Féminin 32 (21,2 %) 11 (14,3 %) 21 (28,4 %)
Le dépistage
18-29 11 (31,4 %) 6 (30 %) 5 (33,3 %) <0,0012
par âge
30-49 29 (30,2 %) 5 (12,2 %) 24 (43,6 %)
50-69 10 (24,4 %) 6 (24 %) 4 (25 %)
70-89 3 (10,7 %) 1 (7,1 %) 2 (14,3 %)
Le dépistage
des patients
avec antécé-
présence 9 (28,1 %) 2 (15,4 %) 7 (36,8 %) <0,001
dent de co-
morbidité
psychiatrique
absence 40 (23,8 %) 16 (18,4 %) 24 (29,3 %)
Le dépistage
des patients
avec antécé-
présence 7 (87,5 %) 3 (100 %) 4 (80 %) <0,001
dent de con-
sommation de
substance
absence 42 (21,9 %) 15 (15,5 %) 27 (28,4 %)
Le type de
dépistage CAGE 2 (4 %) 1 (5,6 %) 1 (3,2 %) <0,001
réalisé
Consommation
49 (98 %) 18 (100 %) 31 (96.=,8 %)
de substance
Autres 0 0 0
Remarque
Il s’agit d’une étude rétrospective dépendant du dossier médical et pouvant donc être source de
biais important. Les modalités du dépistage ont pu entraîner une inclusion large de patients, de
même que la supervision des résidents par les professeurs, se traduisant par une deuxième
opinion pour les patients qui sont d'abord évalués par les résidents, peuvent également être
source de biais.
Conclusion
Les auteurs concluent que cette étude rétrospective révèle un manque de documentation de
l'examen des troubles liés à la consommation de substances chez les patients diagnostiqués avec
des troubles dépressifs.
Le dépistage de l’utilisation de substances n’a été réalisé que dans 25 % des cas, malgré la
fréquence de la comorbidité de ces troubles. En outre, il semble que les femmes et les personnes
âgées soient moins souvent dépistées. Cette étude de cohorte, présentant de nombreux biais,
notamment son caractère rétrospectif ainsi que les modalités de dépistage et d’examen utilisés,
est de niveau de preuve 4.
Une étude rétrospective de Boschloo et al. de 2010 (353)
Le questionnaire AUDIT (Alcohol Use Disorder Identification Test) instrument d’auto-dépistage,
développé pour détecter la consommation d'alcool, a été validé dans le dépistage des troubles liés
à la consommation d’alcool (354-356).
Objectif de l’étude : examiner et comparer la performance de l'AUDIT par rapport au CIDI (gold
standard) réalisé sur l’année précédente (abus ou dépendance à l’alcool) dans un large échantillon
de personnes ayant un trouble dépressif et/ou d’anxiété versus des personnes n’ayant pas
présenté de trouble dépressif ou d'anxiété.
Méthode
Les données de référence de The Netherlands Study of Depression and Anxiety (NESDA) de 2008
(357) ont été utilisées, comprenant 2 981 adultes (âgés de 18 à 65 ans) dont : 19 % ont été
recrutés dans la communauté, 54 % à partir de milieux de soins primaires et 27 % des soins
ambulatoires spécialisés des établissements de soins de santé mentale.
Selon Penninx et al. en 2008 (357), l'étude NESDA est une étude de cohorte longitudinale
multicentrique d’une durée de huit ans ayant inclus 2981 participants âgés de 18 à 65 ans
dont l’objectif était de décrire le déroulement et les conséquences des troubles dépressifs et
anxieux à long terme afin de fournir des indications plus détaillées sur les prédicateurs de
l'évolution des troubles dépressifs et anxieux chez les adultes.
L'échantillon de l’étude NESDA initial était composé de : 1 701 personnes avec un diagnostic
récent (six mois) de dépression et/ou d'un trouble de l'anxiété, 907 personnes ayant un antécédent
personnel ou familial de dépression ou d’anxiété et 373 témoins sains. L’évaluation de base de
quatre heures comprenait un questionnaire écrit, un entretien, un examen médical, une tâche
informatique cognitive et la collecte d'échantillons de sang et de salive. Elle a permis le recueil de
nombreuses informations d’ordre démographique, psychosocial, clinique, biologique et génétique.
Des évaluations détaillées ont été répétées après un, deux, quatre et huit ans de suivi.
Les critères d'exclusion étaient : maîtrise insuffisante de la langue néerlandaise, un antécédent
connu de trouble bipolaire, trouble obsessionnel compulsif, trouble de dépendance ou d'un trouble
psychotique.
Afin de comparer la performance du questionnaire AUDIT entre deux groupes distincts, les auteurs
ont sélectionné les personnes ayant un score AUDIT-totale valide (n-exclus = 31) et présentant un
trouble dépressif et/ou d'anxiété l’année précédente (n = 1 756) versus sans trouble dépressif
et/ou d'anxiété (n = 648).
Le diagnostic des troubles psychiatriques a été établi avec le CIDI, version 2.1 qui classe les
diagnostics selon les critères du DSM-IV.
Les diagnostics suivants ont été évalués : un trouble dépressif (dysthymie ou épisode dépressif
majeur), l'anxiété (trouble d'anxiété généralisée, phobie sociale, trouble panique ou d'agoraphobie)
et les troubles liés à la consommation d'alcool (abus d'alcool [AA] et la dépendance [AD]).
Des informations sur le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, le statut du partenaire et le tabagisme
actuel ont été obtenus lors de l'entretien. La gravité des symptômes dépressifs et d'anxiété ainsi
que le lieu de soins (soins secondaires spécialisés de santé mentale par rapport aux soins
primaires) ont été évalués pour tester la robustesse de l'AUDIT entre les sujets présentant une
dépression et/ou une anxiété.
Résultats
L'âge moyen était de 41,3 ans (SD = 13,0) et 65,8 % étaient des femmes. Dans l’année
précédente : 4,4 % présentaient un abus d’alcool et 7,5 % de la dépendance à l’alcool. Le tableau
109 ci-dessous présente les caractéristiques de l'échantillon.
Tableau 109. Caractéristiques de l’échantillon stratifié sur le sexe d’après Boschloo et al., 2010 (353)
Hommes Femmes
Sans Dep/anx Sans Dep/anx
Dep/anx p Dep/anx p
N=250 N=573 N=398 N=1183
Hommes Femmes
Moyenne
de l’âge 42,1 (15.0) 43,5 (11,5) 0,19 40,5 (14.4) 40,4 (12,7) 0,86
(sd)
Moyenne
du niveau
12,9 (3.2) 11.8 (3.2) <0,001 12,7 (3.2) 11,8 (3,3) <0,001
d’éducation
(sd)
N parte- 184 375 302
0,02 776 (656 %) <0,001
naire (%) (73,6 %) (65,4 %) (75,9 %)
N Taba- 260 506
78 (31,2 %) <0,001 95 (23,9 %) <0,001
gisme (%) (45,4 %) (42,8 %)
N AA (%) 23 (92 %) 34 (59 %) 0.09 17 (43 %) 31 (2,6 %) 0,10
74
N AD (%) 10 (4,0 %) <0.001 6 (15 %) 91 (7,7 %) <0,001
(12,9 %)
Sd : écart-type ; AA : abus d’alcool ; AD : dépendance à l’alcool ; Dep/anx : Dépression et/ou anxiété.
Le tableau ci-dessous présente les données obtenues dans l’étude pour la sensibilité, spécificité et
AUC de l’AUDIT en cas d’absence d’antécédent de trouble dépressif et/ou anxiété versus
présence d’antécédent de trouble dépressif et/ou anxiété.
Tableau 110. Sensibilité, Spécificité et AUC de l’AUDIT dans la détection de l’abus et de la
dépendance à l’alcool d’après Boschloo et al., 2010 (353)
n n AA AD
Sans
Sans Dep/a Dep/a
dep/an
dep/anx nx nx
x
Se Sp Se Sp Se Sp Se Sp
Sans
Homme Dep/ N=53
dep/a N=240 N=499 N=227
s anx 9
nx
0,4 0,5
≥5 156 323 0,83 0,82 1,00 0,41 0.95 0,52
1 2
0,5 0,6
≥6 119 271 0,70 0,76 0,90 0,57 0.92 0,62
7 2
0,6 0,7
≥7 95 231 0,57 0,68 0,90 0,66 0.91 0,70
6 0
0,7 0,7
≥8 74 194 0,52 0,56 0,80 0,75 0.88 0,76
5 6
0,8 0,8
≥9 56 174 0,39 0,56 0,80 0,82 0.88 0,81
2 1
0,8 0,8
≥ 10 44 158 0,17 0,53 0,80 0,85 0.84 0,83
5 3
0,9 0,8
≥ 11 34 138 0,17 0,35 0,80 0,90 0.82 0,86
0 6
0,9 0,8
≥ 12 23 114 0,13 0,32 0,50 0,93 0.72 0,89
3 9
0,89
AUC 0,66 0,74 0,89 (0
P=0,2 (084- P=0,9
(95 % (0,54- (0 66- 79-0
3 0 93) 8
IC) 0,77) 083) 99)
Femmes Sans Dep/ n = 392) N=109 N=381 N=11
n n AA AD
dep/a anx 2 52
nx
0,2 0,3
≥2 306 764 1,00 0,94 1,00 0,25 0,93 0,39
5 9
0,3 0,4
≥3 262 648 1,00 0,87 1,00 0,38 0,93 0,49
6 9
0,5 0,6
≥4 209 533 1,00 0,81 1,00 0,50 0,93 0,60
0 0
0,7 0,7
≥5 135 395 1,00 0,74 1,00 0,70 0,88 0,72
0 2
0,8 0,8
≥6 95 305 0,94 0,61 1,00 0,81 0,85 0,80
1 0
0,8 0,8
≥7 66 239 0,76 0,55 1,00 0,87 0,77 0,86
7 6
0,9 0,8
≥8 51 192 0,59 0,39 0,67 0,90 0,75 0,89
0 9
0,88
AUC 0,92 0,78 0,94(0,
P=0.0 (0,84- P=0,0
(95 % (0,88- (0,70- 90-
02 0,93) 6
IC) 0,96) 0,86) 0,98)
AA : Abus d’alcool ; AD : Dépendance à l’alcool ; Dep/anx : dépression et/ou anxiété ; Se : sensibilité ; Sp : spécificité ;
AUC : aire sous la courbe ROC ; IC : Intervalle de confiance
Dans cette étude, l’AUDIT détecte la dépendance à l'alcool chez les hommes déprimés et/ou
anxieux (AUC = 0,89) et les femmes (AUC = 0,88), comparable à ses performances dans les
contrôles sains.
La performance de l’AUDIT, dans la détection de l'abus d'alcool, est pour les hommes
déprimés/anxieux de (AUC = 0,74) et pour les femmes de (AUC = 0,78).
L’étude présente des biais : l'échantillon n’est pas pleinement représentatif des personnes
déprimées et/ou anxieuses avec un trouble lié à la consommation d’alcool ; les sujets présentant
un antécédent d’addiction ont été initialement exclu. D'autre part, la performance a été testée par
rapport au CIDI qui a été validé dans la détection de l’abus d’alcool et surtout de la dépendance à
l’alcool mais qui est un auto-questionnaire.
Conclusion
Selon l’auteur, l’AUDIT détecte la dépendance à l’alcool, mais pas l’abus d’alcool, chez les
personnes déprimées et/ou anxieuses. Le point de rupture (cutt-off point) > 9 (sensibilité : 0,88 ;
spécificité : 0,76) pour les hommes et > 6 (sensibilité de 0,85 et une spécificité de 0,80) pour les
femmes est proposé (niveau de preuve 4).
Selon l’auteur, le dépistage avec le questionnaire AUDIT peut être utile pour identifier les
personnes déprimées et/ou anxieuses souffrant de dépendance à l’alcool.
Conclusion sur les données des études
Une étude de niveau de preuve 4 montre que l’AUDIT détecte la dépendance à l'alcool chez les
hommes déprimés et/ou anxieux (AUC = 0,89) et les femmes (AUC = 0,88) mais pas l’abus
d’alcool.
► Conclusion sur les outils d’addiction
Toutes les recommandations préconisent de rechercher dans les antécédent médicaux :
les situations particulières entraînant une majoration du risque de dommages par l’alcool :
toute consommation régulière d’alcool en dessous de 25 ans,
interactions alcool-médicaments,
maladies chroniques et précautions par rapport à l’alcool,
consommation d’alcool par les patients âgés, affectés de troubles psychiatriques ou prenant
des médicaments psychotropes ;
l’usage problématique de cannabis :
le questionnaire CAST (61),
le DAST (76, 340) ;
l’usage d’autres substances psychoactives illicites :
le questionnaire CAGE-DROGUES, dans ses versions de 10 ou 20 questions (340),
le questionnaire CAGE par substitution de la substance préoccupante (ex. : « Vous êtes-vous
déjà senti mal ou coupable de votre consommation de cocaïne ? »),
le questionnaire CAGE-AID pour inclure d'autres drogues (37, 107).
D’autres outils de l’évaluation des addictions existent, par exemple le TSR (ASI), un entretien
standardisé qui peut être utilisé pour systématiser le recueil des informations dans les situations
complexes (intrication de consommations, de dommages et comorbidités (299).
Il existe différents outils spécialisés pouvant être utilisés dans le cas des addictions non liées à une
substance psychoactive, par exemple : le jeu pathologique (définitions du DSM-IV, définitions du
DSM 5, le South Oaks Gambling Screen (SOGS), les addictions à Internet (Internet Addiction Test)
la dépendance au sexe.
Devant la spécificité de leur évaluation et de leur prise en charge, il est proposé d’adresser les
patients ayant ce type d’addiction à un médecin addictologue.
une évaluation clinique se concentrant sur les antécédents médicaux et sur un examen rapide
des systèmes d’organes qui est généralement suffisant pour exclure les troubles médicaux
pouvant créer une dépression caractérisée ;
un rapide examen clinique doit être conduit pour détecter une maladie endocrine, cardiaque,
vasculaire cérébrale ou neurologique qui peut exacerber ou provoquer les symptômes de dé-
pression.
Dans certaines sous populations de patients (par exemple : patient âgé, ou ayant un traumatisme
crânien), une évaluation des fonctions cognitives est indiquée.
Chez les patients âgés, conduire un examen complet du statut mental (MSE) peut consister en
l’utilisation d’outils standardisés tels que le Mini-Mental State Examination (MMSE).
Un examen de laboratoire doit être effectué pour évaluer des causes réversibles de démence si le
dépistage suggère une atteinte cognitive, et si le patient ne délire pas, l’évaluation de la
dépression doit être poursuivie.
Si le délire est présent, considérer le cas du patient comme une urgence médicale et stabiliser le
patient avant de continuer l’évaluation de la dépression.
Les composantes importantes à rechercher du statut de l’état mental incluent :
un débit de parole ralentie ;
les soupirs ;
le retard ou l’agitation psychomotrice ;
les yeux baissés ;
un sourire absent ou très peu présent.
Noter la détermination des antécédents médicaux et de l’abus ou de la dépendance de substances
psychoactives qui peuvent contribuer aux symptômes ou provoquer la dépression.
Les praticiens doivent interroger avec respect chaque patient à l’aide de questions précises et
spécifiques sur l’existence de maltraitance ou d‘abus sexuel dans leurs antécédents.
Les tests pertinents de laboratoire selon les indications de l’examen clinique sont à effectuer par
exemple :
numération complète de formule sanguine ;
profil biochimique ;
dosages thyroïdiens ;
dosage de la vitamine B 12 et des folates ;
test de grossesse chez les patientes en âge de procréer pour guider le choix de la prescrip-
tion ;
recherche de toxiques ;
un ECG pour les patients âgés de plus de 40 ans.
Utiliser les données provenant des antécédents et de l’examen clinique pour orienter avec
prudence les examens de laboratoires.
Les autres pathologies psychiatriques peuvent compliquer le traitement du patient ou créer un
risque supplémentaire d’événements secondaires, ces maladies comprennent :
les troubles bipolaires ;
les troubles liés à un stress traumatique ;
la suicidalité ;
les tendances meurtrières ;
la psychose.
Les recommandations du DVA (18) indiquent de rechercher :
les incapacités de fonctionnement dans les rôles de la vie quotidienne ;
Les patients déprimés peuvent présenter des symptômes de panique associés et des inquiétudes
généralisées. Les médecins de premier recours doivent rechercher les symptômes pour ces
troubles et leur facteur potentiel.
Évaluer les situations suivantes :
consommation excessive de produits contenant des stimulants tels que les boissons énergé-
tiques, les boissons contenant de la caféine ;
la présence de maladies ayant créé les symptômes ;
maladie de la thyroïde,
maladie cardiaque,
syndrome du côlon irritable,
migraines,
troubles vestibulaires,
troubles respiratoires et pulmonaires ;
utilisation des médicaments tels que les psychostimulants ;
utilisation des substances psychoactives illégales telles que la cocaïne, la méthamphétamine,
la tétrahydrocannabinol, ou l’alcool.
L’Institute for Clinical Systems Improvement recommande d’évaluer le contexte culturel des
patients et leurs problèmes sociaux et psycho-sociaux (107).
Les cliniciens doivent reconnaître l’impact de la culture et des différences culturelles sur la santé
mentale et physique (faible niveau de preuve, recommandation forte).
La réussite des soins est susceptible de survenir davantage quand le médecin :
utilise une démarche appréciative en posant des questions qui produisent sur le patient un
effet positif ;
observe les normes culturelles et les croyances ;
utilise un interprète chaque fois que cela est possible ;
cherche à incorporer les croyances du patient dans le plan de traitement ; les expériences et la
culture personnelle du patient influencent les croyances du patient, son attitude et ses préfé-
rences.
Si ces expériences sont prises en considération, l’ouverture d’esprit du patient pour changer sera
augmentée (incluant l’ouverture d’esprit pour accepter et adhérer au traitement) (faible niveau de
preuve).
Les médecins doivent reconnaître l’impact de la culture et des différences culturelles sur la santé
physique et mentale (niveau de preuve faible, recommandations forte).
Selon les recommandations de l’Institute for Clinical Systems Improvement (107), il faut évaluer les
facteurs de stress :
une perte significative ;
des conflits ;
des difficultés financières ;
les changements de la vie du patient ;
les situations de maltraitance et d’abus sexuels.
Envisager la durée et l’intensité du facteur de stress et la possibilité pour une amélioration
spontanée. Être conscient que la prévalence des facteurs de stress psychosociaux peut être plus
importante dans certaines populations de patients.
L’équipe soignante doit prendre en compte ces problèmes en considération dans certaines
populations. Les exemples de facteurs de stress incluent les problèmes de logement, de soin
quotidien, les moyens de transport, le chômage, l’instabilité financière, le statut de travailleur
immigré.
L’implication du coût des soins pour les patients peut affecter leur compliance, ce qui inclut le
remboursement par l’assurance maladie des frais de santé, ou l’utilisation de médicaments
génériques versus les médicaments de marque.
Une recherche récente sur la dépression chez des femmes de milieux défavorisés minoritaires a
décrit une amélioration significative de leurs symptômes et de leurs fonctionnement social
indépendamment du fait que le traitement reçu soit un médicament ou une psychothérapie du
moment que le traitement était suffisamment accessible (disponibilité des moyens de garde des
enfants et des moyens de transport).
Le décalage qui existe entre les aspirations des patients et leurs réalisations peut être un facteur
prédictif plus important de la maladie psychiatrique que le statut socio-économique (faible niveau
de preuve).
Les recommandations canadiennes du Guidelines and Protocols Advisory Committee
(GPAC) (34) indiquent, en 2013, d’évaluer :
le diagnostic différentiel particulièrement en dépistant les troubles bipolaires I et II ;
les facteurs de stress psycho-sociaux ;
toutes les maladies associées à la dépression: bronchopathie chronique obstructive, migraine,
les problèmes de dos, cancer, épilepsie, asthme, accident vasculaire cérébral, maladies de la
thyroïde, diabètes, maladies cardiaques).
Recueillir les informations collatérales auprès de la famille ou des amis.
Les recommandations canadiennes de l’Institut national de santé publique du Québec
(INSPQ) (35) :
L’évaluation complète d’une personne potentiellement atteinte de dépression ne s’appuie pas
uniquement sur le nombre de symptômes. Il faut aussi tenir compte du degré d’incapacité ou de
limitation dans les activités associé à la dépression potentielle, ainsi que de la durée de l’épisode.
En plus d’évaluer les symptômes et les incapacités associés, il faut tenir compte de la manière
dont les facteurs suivants ont influé sur l’apparition, l’évolution et la sévérité de la dépression d’une
personne :
tout antécédent de dépression et de comorbidité de troubles mentaux ou physiques ;
tout antécédent d’humeur irritable (afin de déterminer si la dépression peut être attribuable à
un trouble bipolaire) ;
les traitements antérieurs, ainsi que la réponse à ces traitements ;
la qualité des relations interpersonnelles ;
les conditions de vie et l’isolement social.
Les cliniciens devraient évaluer le risque suicidaire lors de l’évaluation des personnes qui souffrent
de dépression et le refaire régulièrement au cours du traitement.
Si cela est indiqué sur le plan clinique, des analyses de laboratoire devraient être réalisées, dont
l’examen des fonctions hépatiques et un bilan des fonctions métaboliques.
Dans le cadre de l’évaluation clinique, porter attention aux :
comorbidités psychiatriques (par exemple : troubles anxieux, troubles liés à la dépendance ou
à l’abus de substances, troubles bipolaires) ;
problèmes physiques (par exemple : maladies chroniques) ;
besoins de populations spécifiques (par exemple : femmes en période périnatale et personnes
âgées).
En cas de besoin, se référer aux guides de pratique pertinents et vérifier auprès de spécialistes.
Par exemple, lorsqu’une personne présente des symptômes d’anxiété et de dépression, il est
recommandé d’évaluer la nature et l’importance des symptômes.
Si la personne :
a une dépression accompagnée de symptômes d’anxiété, la priorité devrait d’abord être accor-
dée au traitement du trouble dépressif ;
souffre de trouble anxieux et de dépression comorbide ou de symptômes dépressifs, envisager
de traiter le trouble anxieux en premier lieu ;
présente des symptômes anxieux et dépressifs, sans diagnostic formel, associés à des limita-
tions dans les activités, discuter avec elle des symptômes à traiter en premier et du choix en
matière d’intervention.
Les recommandations malaisiennes du Ministry of Health Malaysia (MoH) (23) indiquent, en
2007, pour l’évaluation d’un épisode dépressif :
L’évaluation de la dépression consiste à :
recueillir les antécédents détaillés ;
réaliser un examen de l’état mental, un examen clinique et les examens complémentaires
quand ils sont indiqués (niveau 1) ;
rechercher :
les facteurs de stress psychosociaux,
les l'abus d'alcool ou de drogues,
les autres maladies psychiatriques,
les dysfonctionnements sociaux et professionnels ;
réaliser un examen clinique réalisé pour exclure les maladies physiques ou chirurgicales qui
peuvent provoquer ou imiter des symptômes dépressifs.
L’examen de l’état mental inclut l’évaluation de la sévérité des symptômes dépressifs, la présence
des symptômes psychotiques et le risque de violence envers soi-même ou envers les autres.
Les examens de laboratoire peuvent s’avérer nécessaire, particulièrement :
si la présentation de la dépression est atypique ;
si les symptômes suggèrent une cause médicale ;
chez les sujets âgés,
pour un premier épisode dépressif après l’âge de 40 ans,
en l’absence de facteurs déclencheurs,
dans le cas où une dépression ne répond pas au traitement standard (niveau 1).
Les recommandations britanniques du National Institute for Health and Care Excellence
(NICE) (358) et du National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) (12) indiquent
en 2014 et 2009 :
Le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) propose des considérations
supplémentaires à prendre en compte pour les personnes ayant un problème de santé physique
chronique.
Si le patient a un problème de santé physique chronique lui poser trois questions pour améliorer la
précision de l’évaluation :
Durant le mois précédent, avez-vous souvent été gêné par :
les sentiments de dévalorisation ;
un manque de concentration ;
des pensées de mort ?
Envisager le rôle du problème de santé physique et de tout médicament prescrit dans la
dépression. Vérifier que le traitement idéal pour le problème de santé physique a été administré et
que le patient a adhéré à ce traitement. Faire appel à un avis spécialisé, si nécessaire.
Les recommandations néozélandaises du New Zealand Guidelines Group (NZGG) (38)
indiquent en 2008 :
Le groupe de travail note que les critères pour la dépression, l’anxiété et l’abus de substance de la
CIM-10 ou du DSM-IV peuvent être utiles pour cadrer le dialogue à propos des symptômes
spécifiques.
Le praticien doit revoir la totalité des médicaments et des maladies qui peuvent causer la
dépression, ou représenter les symptômes, et prescrire des examens de laboratoire selon les
indications trouvées, par exemple, pour le dosage des hormones thyroïdiennes.
Discuter des facteurs suivants qui pourront aider à placer les problèmes actuels du patient dans
leur contexte :
durée de symptômes et tous les traitements éventuels reçus qui ont été essayés ;
handicap de fonctionnement ;
les antécédents familiaux et personnels d’épisodes similaires et la manière dont ils ont été pris
en charge ;
tous les facteurs déclenchant tels que les facteurs de stress psychosociaux (violence domes-
tique, abus sexuel) ;
tous les facteurs qui perpétuent la maladie (par exemple, les connaissances qui sont inutiles) ;
les ressources disponibles de protection à la fois interne (par exemple, la connaissance de soi)
et externe (par exemple, les soutiens sociaux) ;
toute expérience d’un épisode maniaque ;
toute idée de suicide ou toute tentative de suicide.
Question de dépistage de l’anxiété :
Durant le mois passé avez-vous été préoccupé par des problèmes quotidiens ? Si la réponse
est « oui », poser la question « Aide » ci-dessous :
Question de dépistage des problèmes d’alcool et de drogues :
Avez-vous pris davantage de drogues ou de l’alcool que vous n’étiez supposé le faire durant
l’année passée ?
Avez-vous ressenti que vous vouliez réduire votre consommation de boissons ou de drogue
durant l’année passée ?
Si la réponse à l'une ou l'autre de ces questions est « oui », poser la question « Aide » (ci-
dessous).
Question « Aide » :
Existe-t-il une chose pour laquelle vous voudriez une aide ? :
► Le guide médecin
Le guide médecin de la Haute Autorité de Santé (HAS) (128) indique, en 2009, dans le bilan de
l’épisode dépressif :
Rechercher chez le sujet une bipolarité qui serait passée inaperçue et qui renverrait à un autre
type de traitement et s’enquérir des antécédents personnels et familiaux.
La dépression peut affecter la capacité du patient à prendre soin de lui-même, justifiant une
incitation particulière à la prévention (hygiène de vie, précautions élémentaires de santé,
dépistages, contraception, etc.).
La dépression peut affecter la sexualité dans plusieurs de ses aspects, justifiant une prise en
charge (désir, libido, effets indésirables du traitement).
Il est possible d’évaluer le retentissement sur la qualité de vie du patient avec l’échelle d’évaluation
globale du fonctionnement (voir annexe 4).
Le guide médecin (128) indique de rechercher :
les comorbidités psychiatriques (troubles anxieux), en particulier l’existence de troubles de la
personnalité qui justifie une évaluation ;
les addictions (alcool et autres addictions) ;
les comorbidités somatiques impliquées dans l’évolution ou les conséquences de la dépres-
sion, par exemple, les troubles vasculaires, endocriniens, en particulier l’hypothyroïdie ou les
maladies neurologiques dégénératives ;
les traitements en cours pour prendre en compte les interactions médicamenteuses, surtout en
cas de prescription d’antidépresseur.
Évaluer l’environnement familial, le niveau de soutien psychosocial, l’isolement relationnel, le
contexte économique et professionnel du patient.
Évaluer l’efficience cognitive du patient et ses capacités d’adaptation : niveau de contrôle interne,
stratégie d’ajustement à l’adversité, capacités à demander de l’aide.
► Le bilan initial pour le patient âgé
Les recommandations britanniques du Royal College of General Practitioners (RCGP) (22)
demande en 2014 de revoir les antécédents :
effectuer une exploration sensible des symptômes ;
rechercher les facteurs déclencheurs, un deuil récent ;
des facteurs prédisposants tels que les drogues ou l’alcool ;
revoir les médicaments (incluant les benzodiazépines et l’automédication).
Effectuer un examen de l’état mental :
rechercher la présence de symptômes psychotiques, des pensées d’atteinte à soi-même ou
des antécédents d’atteinte à soi-même ;
utiliser le Mini-Mental State Examination (MMSE) ou le GP-COG dans le cas où une déficience
cognitive est suspectée ;
évaluer le risque le risque suicidaire ;
rechercher si des planifications de suicide ont été faites par le patient,
demander au patient ce qui l’empêche d’agir à partir des pensées ou des planifications.
Il est vital que le médecin explore les idées du patient et ses plans concernant la violence contre
soi-même aussi bien que les facteurs qui les empêchent de réaliser leurs plans.
L’examen physique est centré sur l’examen neurologique sur la mesure de la tension artérielle et
du pouls. Cela peut aider à identifier les contre-indications de certaines classes d’antidépresseurs.
Les investigations appropriées : les tests sanguins comprenant :
facteurs psychosociaux :
isolation sociale ;
modification des conditions financières ;
être un aidant ;
changement du rôle social, perte du statut social ;
deuil et perte ;
difficultés à s’adapter à une maladie, à la douleur, à l’invalidité ;
de faibles moyens de défense contre l’anxiété et à propos de la mort ;
antécédent de dépression ;
vivre dans une institution.
Des examens par exemple, des tests sanguins de routine, peuvent être indiqués à l’état initial.
Les investigations à envisager quand une dépression est suspectée :
Réaliser :
formule sanguine complète ;
urée et électrolytes ;
test de la fonction hépatique ;
tests de la thyroïde ;
vitamine B 12 folates ;
glycémie à jeun ;
profil osseux.
Les examens supplémentaires seront dictés par la présentation clinique
Caractéristiques N %
Veuvage 32 1,8
Diplômé collège ou
462 26,0
supérieur
Les antécédents familiaux ont été recueillis sur 9 763 parents au premier degré de 1 776 patients.
Les données du tableau ci-dessous montrent la fréquence des critères de symptômes DSM-IV et
les quatre variantes du critère de l'histoire de la famille.
Tableau 112. Étude des symptômes du trouble dépressif caractérisé (critères du DSM IV) et
antécédents familiaux de (N = 1 776) d’après Zimmerman et al., 2006 (359)
La sensibilité du critère d’antécédent familial était plus faible que chacun des symptômes.
Basé sur la définition la plus large de la variable de l'histoire de la famille, la spécificité était
inférieure à tous les autres symptômes. Basée sur la définition la plus étroite (deux ou plusieurs
membres de la famille qui ont été traités pour la dépression), la spécificité était plus élevée que
tous les critères de symptômes, bien que la sensibilité ait chuté à 15 %. Pour les quatre définitions
de la variable de l'histoire de la famille, les odds ratios étaient significativement supérieurs à 1,
mais inférieurs aux ratios de chacun des critères de symptômes du DSM-IV.
Commentaires : dans cette étude, les patients dont la dépression était en rémission partielle ou
totale ont été inclus dans le groupe non dépressif, ce qui constitue une source de biais. De même,
les données concernant les antécédents familiaux de dépression ont été recueillies à partir d'un
seul informateur, le patient ce qui peut également être une source de biais important.
Selon les auteurs, la variable des antécédents familiaux de dépression n’est pas suffisante pour
être recommandée en tant que critère de diagnostic, même si cela correspond à un jugement de
valeur. La méthode de vérification de l'information de l'histoire de la famille sous-estime la
prévalence réelle des taux de dépression familiale d'environ 50 % par rapport à des entretiens
directs des membres de la famille (361, 362).
Conclusion
Dans cette étude de cohorte de niveau de preuve 4, la sensibilité du critère d’antécédent familial
de dépression était plus faible que chacune des symptômes étudiés selon les critères du DSM IV.
Selon les auteurs, les antécédents familiaux de dépression ne peuvent pas être recommandés en
tant que critère de diagnostic, même si cela correspond à un jugement de valeur. Le recueil des
antécédents familiaux basé sur des informations fournies uniquement par le patient et le
classement des patients en rémission partielle ou totale dans le groupe non dépressif peut être
source de biais important. Le faible niveau de preuve de cette étude ne permet pas retenir la
conclusion des auteurs.
► Avis d’auteur de DeMers et al., 2014 (360)
DeMers et al. (360) en 2014 ont rédigé un article qui s’intéresse aux domaines d'intérêts cliniques
à rechercher chez les personnes âgées souffrant de dépression. Les auteurs indiquent de :
revoir les médicaments avec des effets secondaires dépressifs ;
évaluer les comorbidités médicales ;
évaluer les complications et les conséquences de la dépression (par exemple, la déshydrata-
tion, la malnutrition) ;
évaluer et traiter de façon adéquate la douleur ;
évaluer les tendances suicidaires (le plan, l'intention, la létalité, et l'accès à des moyens de
suicide) ;
rechercher une psychose (peut avoir besoin de médicaments ou d'hospitalisation supplémen-
taires) ;
rechercher une notion de toxicomanie, de dépendance, ou de sevrage de substances psy-
choactives ;
rechercher une déficience cognitive ;
se renseigner sur le traitement préalablement reçu et son résultat auprès du patient et des
membres de la famille.
Les auteurs (360) citent également des facteurs de risque pour la dépression à rechercher chez
les personnes âgées :
isolement social ; le statut de veuf, divorcé ou séparé ;
statut socioéconomique bas ;
le sexe féminin ;
douleur non contrôlée ;
présence de comorbidités ;
insomnie ;
déficience cognitive ;
présence de troubles fonctionnels.
En ce qui concerne les addictions alcool et toxicomanie, des signes d’alerte et des facteurs de
risque sont rapportés ci-dessous :
célibat ;
sexe masculin ;
faible revenu ;
Pour réaliser le bilan initial de l’épisode dépressif, effectuer une anamnèse, un examen clinique
et un entretien clinique (1, 11-15, 18, 19, 22, 23, 34-36, 38, 107, 128, 358) :
Effectuer un examen clinique pour rechercher l’existence d’une maladie associée (par
exemple : troubles vasculaires, endocriniens (thyroïde diabète), maladies neurologiques
dégénératives, antérieures ou associées, maladies cardiaques qui, s’ils sont présents, sont à
prendre en compte dans le choix du traitement).
Apprécier le risque suicidaire, et proposer si nécessaire un plan d’action préventif, évaluer le
risque de violence contre soi-même ou pour les autres.
Rechercher la prise concomitante de médicaments, de compléments alimentaires, de produits,
de phytothérapie.
Réaliser un entretien clinique pour rechercher un trouble psychiatrique associé : une
anxiété, une psychose, des troubles de la personnalité, des troubles alimentaires.
Rechercher une consommation abusive d’alcool, médicaments, substances psychoactives, un
sevrage (alcool tabac, drogues).
Évaluer les fonctions cognitives, notamment pour les patients âgés ou ayant subi un
traumatisme crânien.
Évaluer les incapacités fonctionnelles : une décision d’arrêt de travail, ou d’aménagement des
horaires de travail, la mise en place d’aides sociales, dépendent de cette évaluation.
Rechercher les facteurs déclenchant : événements de vie positifs ou négatifs (promotion,
déménagement, divorce).
Évaluer le fonctionnement socio-professionnel, personnel et familial : les conditions de vie et le
degré d’isolement social.
Évaluer le contexte culturel des patients.
Déterminer les facteurs de stress psycho-sociaux :
un deuil récent, une perte, la perte de relations personnelles significatives, de systèmes de
soutien ou d’un statut économique, etc.,
l’existence de maltraitance actuelle ou d‘abus sexuel, de maltraitance dans leurs
antécédents,
la diminution des fonctions sensorielles physiques ou cognitives,
un rôle prolongé en tant qu’aidant pour un membre de sa famille ayant une maladie
chronique invalidante,
envisager la durée et l’intensité du facteur de stress et la possibilité pour une amélioration
spontanée,
être conscient que la prévalence des facteurs de stress psychosociaux peut être plus
importante dans certaines populations de patients ayant des problèmes de logement, de
chômage, d’instabilité financière, un statut de travailleur immigré.
Établir les ressources et les soutiens disponibles pour le patient.
Recueillir si nécessaire les informations collatérales auprès de la famille ou des amis avec
l'accord du patient.
Effectuer les tests pertinents de laboratoire selon les indications de l’examen clinique, par
exemple :
numération complète de formule sanguine ;
urée et électrolytes ; test de la fonction hépatique calcémie ;
glycémie ;
dosages thyroïdiens ;
dosage de la vitamine B 12 et des folates ; et de la vitamine D ;
test de grossesse chez les patientes en âge de procréer pour guider le choix de la
prescription ;
recherche de toxiques ;
un ECG pour les patients âgés de plus de 40 ans.
Informer le patient, et s’il en est d’accord son entourage, sur la nature des troubles dépressifs,
les effets bénéfiques et indésirables du traitement
Définir avec lui un projet thérapeutique qui doit obtenir son adhésion afin d’éviter les abandons
de traitement et être réévalué régulièrement.
Informer le patient, après amélioration symptomatique, et s’il est d’accord son entourage, des
signes précoces de rechute.
Plusieurs consultations peuvent s’avérer nécessaire pour établir le diagnostic d’un épisode
dépressif caractérisé.
Discussions du groupe de travail
Le groupe de travail a préféré retenir après discussion le terme de souffrance liée au travail par
rapport au terme de « burn-out ».
Le groupe de travail a discuté de l’intérêt de donner des exemples d’un bilan biologique initial,
notamment sur l’utilité de proposer un bilan thyroïdien dans le cadre d’un bilan initial. Le groupe de
travail n’a pas souhaité ajouter un exemple d’examens biologiques à la phrase : « Il est
recommandé de réaliser un examen clinique pour rechercher l‘existence d’une maladie associée et
d’effectuer les tests de laboratoire éventuels selon les indications de cet examen ».
Les publications indiquées ci-dessous n’ont pas été retenues pour répondre à la question traitée
pour les raisons suivantes qui sont parfois associées :
Les études traitant de l’évaluation d’un traitement antidépresseur (366) ;
Les études dont le déroulement clinique ne concerne pas le thème de la question traitée (367-
374).
4.1.2 Recommandations
Les recommandations britanniques du National Health Service (NHS) Choices (168). En
2014, ces recommandations, relatives à la relation avec le patient et ses aidants, fixent pour
objectifs de :
construire une relation de confiance ;
explorer les options de traitement dans une atmosphère d’espoir et d’optimisme ;
fournir des informations d’un niveau approprié, incluant une information écrite, dans un lan-
gage approprié ;
fournir des interprètes si nécessaire ;
éviter le langage clinique sans explication ;
s’assurer que la personne déprimée peut donner un consentement libre et éclairé, basé sur la
mise à disposition d’informations claires concernant la prise en charge proposée.
Si la famille ou des aidants sont impliqués dans le soutien du patient déprimé :
fournir une information verbale et écrite sur la dépression et sa prise en charge ;
proposer une évaluation à l’aidant si nécessaire ;
fournir une information sur les groupes et organisations locaux de soutien ;
négocier entre la personne déprimée et sa famille/aidant en ce qui concerne la confidentialité
et le partage de l’information ;
les enfants, ou autre personne dépendante du patient, doivent être pris en compte et une éva-
luation du risque pour ses personnes doit être faite.
le soutien à la décision clinique : les intervenants de 1ère ligne devraient pouvoir bénéficier du
soutien et des conseils d’un professionnel (de 1ère ou 2e ligne) ou d’un psychiatre ;
le soutien à l’autogestion de soins : la personne atteinte de dépression doit être habilitée et
soutenue de manière à gérer sa santé et ses soins. Du temps doit être consacré à la personne
pour qu’elle puisse devenir un acteur central de la prise en charge de sa maladie. Le soutien à
l’autogestion de soins nets est également offert par des organismes communautaires ;
un système d’information clinique : il serait souhaitable qu’un système d’information clinique
soit disponible en version électronique ou imprimée. Il a pour fonctions [1] de permettre
l’échange d’informations entre les professionnels engagés dans les soins de la personne [2]
d’assurer un suivi systématique de la personne et [3] de fournir une rétroaction sur l’efficacité
des interventions ;
la communauté : les cliniciens devraient connaître les ressources disponibles dans la
communauté et encourager les personnes souffrant de dépression à les utiliser au besoin.
Soins en collaboration
Les soins en collaboration sont des soins dispensés par des prestataires de spécialités, disciplines
ou secteurs différents, qui travaillent ensemble à offrir de services complémentaires et un soutien
mutuel. Comme dans tout partenariat efficace, des objectifs communs, un processus décisionnel
bien défini et équitable et des communications ouverts et régulières sont d’une importance
capitale.
Les soins en collaboration comprennent généralement deux éléments :
le suivi proactif des patients par une équipe multidisciplinaire, habituellement composée d’un
médecin généraliste et d’un gestionnaire de cas (souvent une infirmière) ;
la supervision clinique d’un spécialiste de santé mentale (généralement un psychiatre).
Les initiatives de soins en collaboration sont plus efficaces lorsque plusieurs des stratégies pour
améliorer les pratiques cliniques sont mises en place :
l’éducation du patient et le soutien à l’autogestion des soins ;
le suivi systématique ;
des mesures standardisées de l’évolution clinique ;
un registre des patients ;
la supervision clinique ;
le soutien à la décision clinique ;
des soins par étapes ;
un plan de prévention de la rechute.
Les recommandations du Singapore Ministry of Health (SMoH) (13). Ces
recommandations indiquent en 2011 :
Les points suivants doivent être réalisés (recommandation de grade A, niveau 1++) :
éduquer le patient sur la maladie aide à clarifier des incertitudes et des fausses idées ;
la dépression doit être expliquée comme une affection médicale qui est associée à des chan-
gements neurochimiques et du fonctionnement cérébral ;
un suivi adéquat améliore l’adhérence au traitement, permet une surveillance étroite et une
détection précoce des modifications de la maladie ;
discuter le type et la durée du traitement. Si les antidépresseurs sont utilisés, il est conseillé
d’expliquer qu’ils ne sont pas addictifs. Fournir des informations sur les différents types
d’antidépresseurs disponibles et sur les possibles effets secondaires ;
conseiller sur des modifications du mode de vie, tels que l’exercice physique et la réduction du
stress.
Lorsque cela est indiqué, et avec l’accord du patient, impliquer des membres de sa famille ou des
amis dans les soins de la personne qui a une dépression de manière à ce qu’il existe un soutien
adapté du patient (avis d’experts).
Les recommandations nord américaines de l’American Psychiatric Association (APA) (186).
Ces recommandations indiquent, en 2010, en ce qui concerne l’établissement et le maintien d’une
alliance thérapeutique :
une évaluation psychiatrique débute par l’établissement d’un rapport thérapeutique et le déve-
loppement d’une alliance avec le patient, indépendamment de la modalité de traitement fina-
lement choisie ;
l’alliance elle-même peut être l’agent thérapeutique actif primaire, même chez les patients qui
reçoivent une monothérapie médicamenteuse ;
pour établir et maintenir l’alliance thérapeutique, il est important pour le praticien d’être sensible
aux problèmes du patient ;
en raison de leur état dépressif, les patients ont d’eux-mêmes une image négative. Ils peuvent
se sentir indignes d’aide, embarrassés ou honteux d’avoir cette maladie, coupables d’être une
charge pour sa famille et le médecin, et distants par rapport aux autres ;
les patients peuvent également avoir une opinion négative d’expériences de traitement anté-
rieur ou avoir des méconnaissances concernant les traitements psychiatriques, ce qui peut in-
fluencer la relation thérapeutique ;
de tels problèmes nécessitent une discussion ouverte pour éduquer le patient sur les buts et le
cadre du traitement et pour procurer un environnement d’empathie et d’échanges dans lequel
le patient se sent à l’aise pour exprimer ses doutes et ses peurs, et ses autres problèmes ;
les facteurs culturels et religieux peuvent influencer l’opinion du patient sur la maladie dépres-
sive, sa réceptivité à un traitement psychiatrique et sa préférence aux modalités de traitement ;
établir une alliance thérapeutique avec un clinicien d’un domaine thérapeutique différent peut
constituer une difficulté supplémentaire pour certains patients.
La prise en charge de l’alliance thérapeutique doit également inclure une sensibilisation aux
problèmes liés aux mécanismes de transfert et de contre-transfert, même s’ils ne sont pas
directement abordés dans le traitement.
Parce que les patients ont fréquemment de fortes préférences concernant les options de
traitement, le médecin doit identifier les souhaits du patient pour le traitement et collaborer avec le
patient pour le choix parmi les traitements les plus effectifs.
L’adhérence au traitement peut être améliorée par la délivrance d’un soin centré sur le patient et
par une forte alliance thérapeutique avec le médecin.
Les problèmes sévères ou persistants de faible alliance ou de non adhérence au traitement
peuvent être causés par la symptomatologie dépressive. Ils peuvent également présenter des
conflits psychologiques ou une condition psychopathologique pour lesquels une psychothérapie
doit être envisagée.
Si cela est possible et approprié, la famille doit être impliquée dans les discussions concernant la
maladie du patient et les plans de traitement. Lorsque les membres de la famille sont impliqués, ils
peuvent être également encouragés pour avoir un rôle utile afin d’améliorer l’adhérence du
traitement et soutenir l’alliance thérapeutique.
Lors de la mise en route d’un traitement antidépresseur, le patient doit être informé en totalité des
possibles effets indésirables, de la possible période de latence et la durée du traitement (niveau de
preuve est un consensus clinique, force de la preuve IV).
Les sujets importants qui doivent être abordés lors de la consultation sont :
reconnaître et éliminer les préoccupations liées aux antidépresseurs (par exemple, le dévelop-
pement d’une addiction, d’une tolérance, modification de la personnalité) ;
expliquer les mécanismes biologiques de l’action ;
expliquer la période de latence ;
expliquer les possibles effets indésirables ;
donner les raisons pour la durée du traitement (niveau de preuve force de preuve IV).
Il peut être avantageux d’inclure les membres de la famille ou des groupes d’entraide lors de la
mise en route du traitement.
Des explications détaillées et une surveillance rapprochée (hebdomadaire) sont recommandées
durant les quatre premières semaines dans le but d’améliorer la coopération et l’adhérence du
patient (niveau de preuve est un consensus clinique, force de la preuve IV).
Les recommandations nord-américaines du Department of Veterans Affairs (DVA) (18). Ces
recommandations indiquent, en 2009, en ce qui concerne la décision partagée et l’autogestion :
Décision partagée et plan de traitement
Une prise de décision sur la base d’informations est une collaboration entre le patient et le
soignant pour aboutir à un accord sur la décision du professionnel de santé. La prise de décision
informée explique la maladie, souligne les options de traitement et guide le patient pour ce qu’il
doit envisager pour sa santé.
Avant l’initiation du traitement, le soignant donne au patient les informations qui vont l’aider à
prendre les décisions concernant les options de traitement. La discussion doit inclure les points
suivants :
décrire la probabilité de l’évolution des différents traitements ;
discuter ce qui est personnellement important en ce qui concerne les risques et les bénéfices
de chaque option ;
encourager le patient à participer dans les décisions concernant ses soins médicaux ;
souligner qu’il n’y a pas de réponse médicale qui soit exacte pour toutes les personnes et que
les décisions qui seront plus utiles pour un patient donné dépendent souvent des préférences
et des valeurs du patient.
Les recommandations sont :
les patients doivent avoir des informations qui sont raisonnables pour eux sur les options de
leur traitement ;
les patients doivent être informés sur les risques et les bénéfices de chaque option de traite-
ment ;
les patients doivent être évalués pour leur compréhension des implications de leur choix.
Psychoéducation et self-management
Les recommandations sont :
a) Une psychoéducation doit être faite chez toute personne qui a une dépression et ce, à tout
niveau de sévérité et dans tous les lieux de soins. Elle doit être fournie verbalement et avec des
supports d’éducation écrits (recommandation de grade I).
b) Il doit y avoir une éducation sur la nature de la dépression et des options de son traitement. Elle
doit inclure les points suivants (recommandation de grade I) :
la dépression est une affection médicale et non un défaut de caractère ;
une éducation sur les causes, les symptômes et l’histoire naturelle de la dépression caractéri-
sée ;
le traitement est souvent efficace et c’est la règle plutôt que l’exception ;
le but du traitement est la rémission complète, ce qui peut nécessiter l’essai de plusieurs trai-
tements ;
le traitement de la dépression peut permettre de réduire l’invalidité physique et une vie plus
longue ;
l’éducation sur les diverses options de traitement, incluant les avantages et les inconvénients
de chaque, les effets secondaires, à quoi s’attendre durant le traitement et la durée du traite-
ment.
c) Quand une pharmacothérapie antidépressive est utilisée, les messages clés suivants doivent
être donnés pour améliorer l’adhérence au traitement (recommandation de grade B) :
les effets secondaires précèdent le bénéfice thérapeutique, mais typiquement s’atténuent avec
le temps alors que les bénéfices augmentent ;
une légère augmentation des idées suicidaires dans le 1er mois peut apparaître et les patients
doivent contacter leur soignant si cela se produit ;
un traitement efficace implique souvent des ajustements de médicament et/ou de dosage dans
le but de maximiser la réponse, tout en minimisant les effets secondaires ;
la plupart des personnes ont besoin d’être sous médicament pour au moins six à 12 mois
après une réponse adéquate ;
habituellement cela prend deux à six semaines avant qu’une amélioration soit observée ;
continuer de prendre le traitement même après s’être senti bien ;
ne pas arrêter de prendre le médicament sans une discussion préalable avec le soignant.
d) L’éducation ciblée sur l’adhérence du traitement doit être focalisée sur les points suivants
(recommandation de grade I) :
éducation sur le risque de rechute en général, essentiellement sur le fait que le risque de re-
chute est élevé, particulièrement lorsque la fréquence des épisodes précédents augmente ;
éducation sur comment monitorer les symptômes et les effets secondaires ;
éducation sur les signes et symptômes précoces de rechute ou de récurrence, avec des en-
couragements à réclamer le traitement tôt, an cas où ces signes ou symptômes apparaissent.
e) Un but majeur de l’utilisation de stratégies d’autogestion est de d’améliorer l’engagement actif
du patient dans son traitement. Une stratégie commune permet au patient de sélectionner un ou
deux but(s) d’autogestion à atteindre, dans un délai fixé durant le traitement.
L’éducation doit incorporer les principes de l’autogestion et peut inclure des informations et buts
associés à :
la nutrition : la plupart des patients avec une dépression caractérisée n’ont pas une alimenta-
tion équilibrée. L’opinion des experts suggère que l’alimentation doit être incluse dans le con-
tenu thérapeutique. Cependant, il n’y a pas de preuve robuste indiquant que l’amélioration de
l’alimentation influence l’issue du traitement (recommandation de grade I) ;
l’exercice : la dépression caractérisée est associée à un niveau faible d’exercice. Il existe des
preuves fortes que l’exercice a souvent un effet antidépresseur significatif (recommandation de
grade B) ;
la bibliothérapie (l’usage de textes pour s’aider) : elle peut être utile aux patients pour com-
prendre leur maladie et développer des compétences d’autogestion. Des programmes guidés
d’autogestion, qui implique un comportement cognitif ciblé et un contrôle intermittent par un
professionnel de santé, sont significativement plus efficaces que l’absence de traitement con-
trôlé et aussi efficace que des thérapies selon un mode plus traditionnel (exemple : thérapie
cognitivo-comportementale individuelle ou de groupe) (recommandation de grade B) ;
l’hygiène du sommeil : les patients avec une dépression caractérisée ont souvent des pro-
blèmes substantiels de sommeil incluant insomnie, hypersomnie et troubles du maintien du
sommeil. L’éducation concernant une hygiène appropriée du sommeil doit être inclus pour tout
patient présentant un trouble du sommeil (recommandation de grade I) ;
l’usage du tabac : la consommation de tabac a été démontrée comme ayant un impact sur la
guérison de la dépression. Par conséquent, les patients qui sont traités pour dépression doi-
vent être conseillés de s’abstenir jusqu’à la rémission de leur symptômes. Un traitement de la
dépendance à la nicotine doit être envisagé chez les patients traités pour une dépression (re-
commandation de grade I) ;
la consommation de café : l’opinion des experts suggère que la consommation excessive de
caféine peut exacerber certains symptômes de la dépression tels que les troubles du sommeil
ou les symptômes anxieux (recommandation de grade I) ;
la consommation et l’abus de l’alcool : il est démontré que la consommation d’une faible quanti-
té d’alcool a un impact sur la guérison de la dépression. Par conséquent, il est conseillé aux
patients traités pour dépression de s’abstenir, jusqu’à ce que leurs symptômes soient en ré-
mission (recommandation de grade I) ;
activités de loisir : l’activation comportementale (des activités planifiées systématiquement et
contrôlées de loisir ou de renforcement) ont des effets antidépresseurs significatifs (recom-
mandation de grade B).
f) Les stratégies psychoéducatives doivent être incorporées dans un protocole de traitement
organisé et structuré, qui implique un contrôle structuré et systématique de l’adhésion et de la
réponse au traitement ainsi que des stratégies d’autogestion (recommandation de grade B).
Les recommandations canadiennes du British Columbia Ministry of Health (BCMoH) (76).
Ces recommandations indiquent en 2008 en ce qui concerne l’autogestion, la relation avec le
patient et sa famille ; les informations du patient et de sa famille :
Autogestion et soins primaires
L’autogestion est un but important pour le médecin, le patient et sa famille, lors de l’adaptation au
cours d’une dépression.
L’autogestion existe lorsqu’une personne développe les connaissances et aptitudes pour avoir un
rôle actif dans une prise en charge performante de sa maladie mentale avec le soutien de sa
famille, ses proches, le médecin et d’autres services apportant un soutien, si cela est approprié et
disponible.
Les aptitudes d’autogestion prennent du temps pour être développées et nécessitent d’être
vérifiées par le médecin, avec le patient et sa famille.
Les patients et leur famille, ayant de fortes aptitudes d’autogestion, tendent à avoir une meilleure
évolution de leur pathologie, incluant des symptômes moins intenses, moins de rechutes et une
meilleure qualité de vie pour la patiente et les personnes impliquées.
Le médecin, le patient et leur famille peuvent utiliser une liste de contrôle de l’autogestion (tableau
ci-dessous) pour les aider à s’assurer que les aspects clefs de l’autogestion et de soutien associé
sont inclus dans le plan de gestion du patient.
Tableau 113. Liste de contrôle du plan d’autogestion d’après le British Columbia Ministry of Health,
2008 (76)*.
Il peut être plus important de travailler à la construction d’une alliance positive durant les pre-
mières consultations, même si le traitement est un peu retardé.
Tableau 114. Conseils rapides : création de l’alliance selon les recommandations du British
Columbia Ministry of Health, 2008 (76)
Si le patient est adressé lors d’une hospitalisation, s’organiser pour voir le patient et sa famille avant la
sortie.
Si le patient est adressé par un autre professionnel ou un ami, impliquer cette personne dans le contact
initial avec le patient et avec la famille du patient.
Fournir des informations précises concernant la confidentialité, les droits et comment l’information est
partagée avec la famille et d’autres professionnels ou institutions sanitaires.
Encourager un échange régulier et ouvert de l’information.
Inclure du temps durant la consultation pour aborder les problèmes du patient et de sa famille, même si ce
n’est pas jugé comme étant une priorité clinique.
Partager avec le patient et sa famille les preuves montrant qu’ils peuvent effectivement gérer les
symptômes de la maladie mentale ou d’abus de substances avec des ressources et des soutiens
appropriés.
Mettre en relation le patient et sa famille avec d’autres institutions pour une assistance pratique ou des
aides dont ils ont besoin (exemple : financières, logement, éducatif, professionnelles, répit).
Fournir une assistance si le patient est peu disposé ou incapable de venir au rendez-vous au cabinet.
Utiliser les visites comme des opportunités pour poursuivre l’éducation concernant la maladie et la gestion
effective.
accéder à des informations est une composante essentielle de la gestion effective pour le pa-
tient et sa famille.
Les bénéfices de l’éducation
Initier une éducation au cours de la 1ère consultation. Les bénéfices au fil du temps incluent :
une connaissance améliorée du trouble et de ses symptômes ;
des compétences interpersonnelles améliorées ;
une baisse des taux de rechute ;
un raccourcissement de la durée d’hospitalisation pour les patients qui nécessitent un traite-
ment en hospitalisation ;
une meilleure communication parmi les concernés.
L’éducation et l’accès à l’information peuvent aider le patient et sa famille avec :
le maintien d’une estime de soi et un sens de controle de la direction de leur vie ;
une réduction du sens de la stigmatisation ou de la honte, étant donné que ces problèmes sont
communs ;
la compréhension des symptômes ou expériences difficiles ;
la gestion des émotions associées à l’annonce du diagnostic, les options de traitement et
l’impact sur leur vie ;
l’identification et la modification des réponses d’adaptation bien intentionnées mais qui ne pro-
duisent pas d’aide.
Les besoins d’information du patient et de sa famille
Le patient et sa famille ont typiquement besoin de savoir :
le nom et les symptômes des troubles diagnostiqués ;
le pronostic et l’évolution attendue des troubles ;
les options de traitement efficace incluant avantages et inconvénients, coût, taux de succès,
etc. ;
les compétences d’autogestion ;
ce que peut faire la famille et les amis pour aider ;
comment prévenir les défaillances et les rechutes ;
comment répondre aux défaillances et aux rechutes ;
comment répondre aux crises ;
les aptitudes de gestion du stress.
Comprendre comment prendre soin de soi et le mode de vie sont associés à la santé et au bien-
être (exemple : alimentation, exercice, drogues et alcool).
Le patient et sa famille auront typiquement des besoins d’information concernant des problèmes
spécifiques et requièrent des conseils pratiques et des conseils de résolution de problèmes. Les
exemples communs incluent :
les comportements psychotiques ;
les attaques de panique ;
les envies d’abus de substance ;
les reprises et rechutes d’abus de substance ;
les comportements et pensées suicidaires ;
les difficultés à sortir de son domicile ou à quitter le lit ;
les comportements à risque ou dangereux ;
comment préserver ou retrouver le fonctionnement social, à domicile, scolaire et/ou profes-
sionnel ? ;
que faire pendant que le patient est en attente de ressources supplémentaires ? ;
comment avoir une aide rapide durant les périodes difficiles, les crises et les urgences ?
beaucoup d’attentes et le médecin doit le rassurer mais sans que cela ne pèse, car il se sent dans
une véritable relation de partenariat. La transparence est une clé de voûte de leur relation et les
deux partenaires sont satisfaits de la prise en charge.
Alliance de raison (18 %) : c’est une relation qui vient à bout des difficultés et des réticences.
L’annonce du diagnostic est souvent mal acceptée par le patient, qui ne le pressentait pas. Le
patient étant réticent à reconnaître sa pathologie, le médecin doit faire des examens cliniques
préalables ; le traitement est mis en place plus tardivement et il est également difficilement accepté
par le patient. Néanmoins, ressentant un médecin proche de ses préoccupations et qui prend son
temps pour l’écouter, le patient est, au final, satisfait de la prise en charge et un relationnel de
bonne qualité se crée.
Alliance difficile (17 %) : elle signe un échec de la relation. Le diagnostic est difficile à énoncer
pour le médecin et difficile à accepter pour le patient. Le traitement est prescrit tardivement,
changé plus souvent qu’habituellement, avec une difficulté pour le médecin à parler des effets
indésirables et un tâtonnement perçu par le patient. La relation est plus conflictuelle. Le médecin
ne se sent pas dans une relation de partenariat, il cache des choses à son patient, en particulier
ses hésitations. Le patient cache également des choses à son médecin. Il perçoit un manque de
transparence, reproche au médecin de n’être pas proche de ses préoccupations, de ne pas
prendre le temps de l’écouter, de ne pas être disponible. Au final, le médecin est fréquemment
insatisfait de la prise en charge et se sent en impasse.
Conclusion : sur les données observées d’après cette enquête, les médecins généralistes mettent
en avant l’importance de la relation thérapeutique avec le patient déprimé, fondée autant que
possible sur la transparence et le partenariat et dont la qualité est garante d’une bonne
observance thérapeutique. C’est une étude de niveau de preuve 4.
Étude de Sacks et al., de 2014 (365)
Cette étude rétrospective incluant 5 253 patients qui ont une dépression caractérisée, recrutés en
soins primaires aux États-Unis est publiée en 2014 par Sacks et al. (365). Elle a pour objectif
d’évaluer la relation entre l’activation du patient, la réponse au traitement et la rémission.
Méthode
Les patients sont recrutés dans des centres de soins primaires aux États-Unis avec les critères
d’inclusion suivants :
âge ≥18 ans ;
un score au Patient Activation Measure en 2011 ;
un score de PHQ-9≥10 en 2011 ;
et un score au Patient Health Questionnaire-9 en 2012.
Le diagnostic de dépression et de sa sévérité est établi selon les critères du DSM-IV en se basant
sur le score au Patient Health Questionnaire-9 :
un score<5 représente l’absence de dépression ;
un score ≥ 10 ou 15 ou 20 représente respectivement une dépression modérée, modérément
sévère et sévère.
Les critères de jugement principaux sont la réponse au traitement (une baisse ≥ 50 % du score de
PHQ-9) et la rémission (un score de PHQ-9 <5) mesurées un an après le PHQ initial.
L’activation du patient est mesurée uniquement à l’inclusion du patient dans l’étude par le Patient
Activation Measure (échelle comportant 13 items, score total de 0 à 100) qui, selon les auteurs,
permet une mesure de la connaissance du patient, sa compétence et sa confiance dans la gestion
de sa santé.
Elle est considérée en quatre niveaux d’activation croissante, allant de la passivité du sujet en ce
qui concerne sa santé (niveau 1) à une attitude proactive pour sa santé (niveau 4).
Résultats
Les 5 253 patients ont une dépression :
modérée dans 53,5 % (n=2 811) ;
modérément sévère dans 30,4 % (n=1 597) ;
ou sévère dans 16,1 % (n=845).
Leur âge est de 18 à 35 ans dans 28 %, 36 à 50 ans dans 33,5 %, 51 à 65 ans dans 28 % et
supérieur à 65 ans dans 10,6 %. Ces fréquences de classe d’âge, avec une majorité de patients
âgés de 36 à 50 ans, sont similaires dans les différents groupes de sévérité de la dépression.
Chez les 5 253 patients, la modification moyenne du score de PHQ-9 et de -5 points, la fréquence
de rémission de 24,7 % et de réponse au traitement de 40,7 %.
Ces valeurs sont respectivement de :
-3,2 ; 28,8 % et 39,1 % en cas de dépression modérée ;
-6,4 ; 22,9 % et 43,8 % en cas de dépression modérément sévère ;
-8, 6, 14,2 % et 40,5 % en cas de dépression sévère.
Tableau 115. Analyse bivariée du niveau de PAM en 2011 et de l’évolution, de la dépression en 2012,
stratifié par la sévérité de la dépression en 2011 chez 5253 patients déprimés d’après Sacks et al.,
2014 (365)
PAI à l’inclusion Changement du Rémission Réponse de
score de PHQ-9 de la la
dépression dépression
( %) ( %)
Patients déprimés (n=5253)
PAM 1 (14,9 %) 4,4 16,5 33,6
PAM 2 (18,5 %) 4,6 20,5 36,9
PAM 3 (40,6 %) 5,2 25,2 40,9
PAM 4 (26,3 %) 5,5*** 31,4*** 47,1***
Dépression modérée (n=2811)
PAM 1 (11,9 %) 2,4 21,8 33,1
PAM 2 (18,1 %) 3,3 25,7 36,3
PAM 3 (41,5 %) 3,2 28,5 38,1
PAM 4 (28,4 %) 3,4 34,2*** 44,8***
Dépression modérée-sévère (n=1597)
PAM 1 (16,7 %) 5,2 15,4 35,6
PAM 2 (18,0 %) 5,3 17,7 39,9
PAM 3 (40,0 %) 6,8 24,7 45,5
PAM 4 (25,2 %) 7,4*** 28,8*** 49,1**
Dépression sévère (n=845)
PAM 1 (19,9 %) 7,2 7,7 31,6
PAM 2 (20,4 %) 7,5 9,9 33,7
PAM 3 (38,7 %) 8,9 14,1 41,9
PAM 4 (21,1 %) 10,7*** 24,7*** 52,8***
PAM 1 : Patient Activation Measure niveau l, le plus faible ; PAM 2 : Patient Activation Measure niveau 2 ;
PAM 3 : Patient Activation Measure niveau 3 ; PAM 4 : Patient Activation Measure niveau 4, le plus élevé.
En cas de dépression modérée, les patients qui ont un niveau d’activation maximal (PAM niveau 4)
ont une probabilité de rémission environ deux fois plus élevée (OR=1,98), comparativement à celle
des patients qui ont un niveau d’activation le plus faible (PAM niveau 1).
En cas de dépression sévère, cette probabilité est respectivement environ quatre fois plus élevée
(OR=3,98).
Conclusion
Cette étude rétrospective suggère avec un très faible niveau de preuve que le Patient Activation
Measure peut être un prédicteur de l’évolution d’une dépression, incluant la rémission et la
réponse au traitement. Selon les auteurs, cette relation semble être importante en cas de
dépression sévère.
Cependant, cette étude comporte des limites méthodologiques non négligeables : le recueil
uniquement à l’inclusion du Patient Activation Measure ; la non prise en compte d’autres facteurs
qui influencent l’évolution de la dépression (par exemple, le traitement, la fréquence du suivi) ;
l’absence de certitude sur le recueil concomitant du score du Patient Health Questionnaire et du
Patient Activation Measure à l’inclusion ; l’absence d’analyses de sensibilité. C’est une étude de
niveau de preuve 4.
la possibilité d’une légère augmentation des idées suicidaires dans le 1er mois. les patients
doivent contacter leur médecin si cela se produit,
les interactions inter-médicamenteuses,
la possibilité d’avoir à ajuster le médicament et/ou le dosage pour obtenir un traitement
efficace,
reconnaître et éliminer les préoccupations liées aux antidépresseurs, par exemple :
développement d’une addiction, modification de la personnalité ;
ce qui est attendu durant le déroulement du traitement :
ne pas interrompre le traitement sans en informer le médecin,
comment surveiller les symptômes et les effets secondaires,
les signes et symptômes précoces de récidive avec des encouragements à réclamer le
traitement précocement si la dépression revient,
comment prévenir et répondre aux défaillances et aux rechutes,
les aptitudes de gestion du stress ;
Donner des informations précises concernant la confidentialité, les droits et comment l’information est
partagée avec la famille et d’autres professionnels de santé.
Encourager un échange régulier et ouvert de l’information.
Inclure du temps durant la consultation pour aborder les problèmes du patient et de sa famille, même si ce
n’est pas jugé comme étant une priorité clinique.
Partager avec le patient et sa famille les preuves qui montrent qu’ils peuvent effectivement gérer les
symptômes de la maladie mentale ou d’abus de substances avec des ressources et des soutiens
appropriés.
Mettre en relation le patient et sa famille avec d’autres institutions pour une assistance pratique ou des
aides dont ils ont besoin (exemple : financières, logement, éducatif, professionnelles, répit).
Fournir une assistance si le patient est peu disposé ou incapable de venir au rendez-vous au cabinet.
Utiliser les visites comme des opportunités pour poursuivre l’éducation concernant la maladie et la gestion
effective.
famille ?
Un plan de gestion effectif qui inclut la prévention de rechute et la gestion d’une crise a été développé
en consultation avec le patient et sa famille ?
Le patient et sa famille savent comment surveiller les symptômes et l’évolution au cours du temps ?
Il y a un temps réservé durant la consultation pour aborder les problèmes du patient et de sa famille
avec le médecin ?
Comme nécessaire, des consultations sont programmées avec le patient et sa famille pour vérifier et
modifier le plan de gestion ?
Le patient et sa famille apprennent et mettent en pratique comment :
- utiliser quotidiennement les aptitudes de gestion pour maintenir ou augmenter les progrès ?
- identifier les rechutes des symptômes ?
- prévenir ou répondre aux rechutes et crises ?
- s’engager dans des comportements d’autogestion et dans des choix de mode de vie sain ?
Les membres de la famille sont dépistés pour leurs propres problèmes de santé incluant la santé
mentale et l’abus de substances ?
Le patient et sa famille ont été adressés pour un soutien communautaire supplémentaire à des
services ou institution qui sont concordants avec leurs besoins d’information et de gestion ?
Tableau 117. Liste de contrôle du plan d’autogestion d’après le British Columbia Ministry of Health,
2008 (76)*
des preuves ont montré que le premier contact entre le médecin, le patient et sa famille est
spécialement important pour construire une bonne alliance thérapeutique ;
il peut être plus important de travailler à la construction d’une alliance positive durant les pre-
mières consultations, même si le traitement est un peu retardé.
Tableau 128. Conseils rapides : création de l’alliance selon les recommandations du British
Columbia Ministry of Health, 2008 (76)
Si le patient est adressé lors d’une hospitalisation, s’organiser pour voir le patient et sa famille avant la
sortie.
Si le patient est adressé par un autre professionnel ou un ami, impliquer cette personne dans le contact
initial avec le patient et avec la famille du patient.
Fournir des informations précises concernant la confidentialité, les droits et comment l’information est
partagée avec la famille et d’autres professionnels ou institutions sanitaires.
Encourager un échange régulier et ouvert de l’information.
Inclure du temps durant la consultation pour aborder les problèmes du patient et de sa famille, même si ce
n’est pas jugé comme étant une priorité clinique.
Partager, avec le patient et sa famille, les preuves qui montrent qu’ils peuvent effectivement gérer les
symptômes de la maladie mentale ou d’abus de substances avec des ressources et des soutiens
appropriés.
Mettre en relation le patient et sa famille avec d’autres institutions pour une assistance pratique ou des
aides dont ils ont besoin (exemple : financières, logement, éducatif, professionnelles, répit).
Fournir une assistance si le patient est peu disposé ou incapable de venir au rendez-vous au cabinet.
Utiliser les visites comme des opportunités pour poursuivre l’éducation concernant la maladie et la gestion
effective.
Coordination du projet
Le déroulement d’une RBP, du cadrage à la diffusion des recommandations, est sous la
responsabilité d’un chef de projet de la HAS chargé de :
veiller au respect de la méthode et à la qualité de la synthèse des données de la littérature ;
assurer la coordination et d’organiser la logistique du projet.
Le chef de projet veille en particulier à ce que :
la composition des groupes soit conforme à celle définie dans la note de cadrage ;
l’ensemble des membres désignés permette d’assurer la diversité et un équilibre entre les
principales professions mettant en œuvre les interventions considérées, les différents courants
d’opinion, les modes d’exercice, les lieux d’exercice.
Le chef de projet participe à l’ensemble des réunions.
Pour chaque thème retenu, la méthode de travail comprend les étapes suivantes.
Groupe de travail
Un groupe de travail multidisciplinaire et multiprofessionnel est constitué par la HAS. Il comprend
de façon optimale 15 à 20 membres :
des professionnels de santé, ayant un mode d’exercice public ou privé, d’origine géographique
ou d’écoles de pensée diverses ;
des représentants d’associations de patients et d’usagers ;
et, si besoin, d’autres professionnels concernés et des représentants d’agences publiques.
Un président est désigné par la HAS pour coordonner le travail du groupe en collaboration avec le
chef de projet de la HAS. Un chargé de projet est également désigné par la HAS pour identifier,
sélectionner, analyser la littérature et en rédiger une synthèse critique sous la forme d’un
argumentaire scientifique ; il aide également à la rédaction des recommandations.
Groupe de lecture
De même composition qualitative que le groupe de travail, il comprend 30 à 50 professionnels et
représentants de patients ainsi que des usagers du système de santé élargis aux représentants
des spécialités médicales, des professions ou de la société civile non présents dans le groupe de
travail.
Il est consulté par voie électronique (utilisation de l’outil informatique GRaAL disponible sur le site
de la HAS) et donne un avis formalisé (cotations et commentaires) sur le fond et la forme de la
version initiale des recommandations, en particulier sur son applicabilité et sa lisibilité. Les
membres du groupe de lecture peuvent aussi donner leur avis sur tout ou partie de l’argumentaire
scientifique.
Diffusion
Au terme du processus, la HAS met en ligne sur son site (www.has-sante.fr) la ou les fiches de
synthèse, les recommandations et l’argumentaire scientifique.
Pour en savoir plus sur la méthode d’élaboration des recommandations pour la pratique, se référer
au guide : « Élaboration de recommandations de bonne pratique : Méthode Recommandations
pour la pratique clinique ». Ce guide est téléchargeable sur le site Internet de la HAS : www.has-
sante.fr.
► Actualisation
L’actualisation de cette recommandation de bonne pratique sera envisagée en fonction des
données publiées dans la littérature scientifique ou des modifications de pratique significatives
survenues depuis sa publication.
Sources
pour la littérature francophone : base SantéPsy, Banque de Données en Santé Publique
(BDSP) ;
pour la littérature internationale : bases Medline, Embase, PsycInfo ;
Cochrane Library ;
sites internet publiant des recommandations, des rapports d’évaluation technologique ou
économique ;
sites internet des sociétés savantes compétentes dans le domaine étudié ;
bibliographie des experts et références citées dans les documents analysés.
DIAGNOSTIC
Metaanalyses, Revues systématiques janv. 03 125
juil. 2014
Etape 3 (depressive disorder OR depression)/diagnosis/de OR
(((depression OR depressed OR depressive)/ti OR (depressive
disorder OR depression)/de) AND ((diagnosis OR diagnostic OR
diagnose* OR diagnosing OR recognize* OR recognition OR
recognizing OR assess OR assesses OR assessment OR
assessing)/ti OR (Medical History Taking OR Interview,
Psychological)/de))
AND
Etape 4 (meta analys* OR metaanalys* OR meta-analys*)/ti,ab OR meta-
analysis/type OR (systematic literature review* OR systematic
literature search* OR systematic overview* OR systematic review*
OR systematical literature review* OR systematical overview* OR
systematical review* OR systematically research* OR
systematically review* OR systematically search*)/ti,ab OR
(Cochrane Database Syst Rev OR Health Technol Assess)/revue
Essais contrôlés randomisés janv. 03 122
juil. 2014
Etape 3
AND
Etape 5 (random* OR single-blind OR double-blind)/ti,ab OR (random
allocation OR single-blind method OR double-blind method)/de OR
Randomized Controlled Trial/type
Autres essais cliniques janv. 03 172
juil. 2014
Etape 3
AND
Etape 6 (clinical trial OR multicenter study OR cross-over study OR
comparative study)/ti,ab OR (Clinical Trial OR Controlled Clinical
Trial OR Multicenter Study OR Comparative Study)/type OR Cross-
Over Studies/de
Cohortes janv. 03 100
juil. 2014
Etape 3
AND
Etape 7 (cohort* OR follow-up study OR follow-up studies OR prospective
study OR longitudinal study OR longitudinal studies)/ti OR (Cohort
Studies OR Follow-Up Studies OR Prospective Studies OR
Longitudinal Studies)/de
Sensibilité, spécificité janv. 03 176
juil. 2014
Etape 3
AND
Etape 8 (sensibility OR sensitive OR sensitivity OR specific OR
specificity)/ti OR (diagnosis performance OR false negative OR
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Metaanalyses, Revues systématiques janv. 03 9
juil. 2014
Etape 9 ((depression OR depressed OR depressive)/ti OR (depressive
disorder OR depression)/de) AND (differential diagnosis/ti OR
Diagnosis, Differential/de)
AND
Etape 4
Essais contrôlés randomisés janv. 03 38
juil. 2014
Etape 9 AND Etape 5
Autres essais cliniques janv. 03 152
juil. 2014
Etape 9 AND Etape 6
Cohortes janv. 03 83
juil. 2014
Etape 9 AND Etape 7
Sensibilité, spécificité janv. 03 121
juil. 2014
Etape 9 AND Etape 8
FREINS AU DIAGNOSTIC
Recommandations, Conférences de consensus pas de limite 6
juin 2015
Etape 3
AND
Etape 15 (resistance* OR barrier* OR difficulty OR difficulties)/ti OR Health
Services Accessibility/de
OR
Etape 1
AND
Etape 16 (underdiagnosis OR under-diagnosis OR undiagnosis OR un-
diagnosis OR nondiagnosis OR non-diagnosis OR underdiagnosed
OR under-diagnosed OR undiagnosed OR un-diagnosed OR
nondiagnosed OR non-diagnosed OR underdiagnosing OR under-
diagnosing OR undiagnosing OR un-diagnosing OR nondiagnosing
OR non-diagnosing OR delayed diagnosis OR late diagnosis OR
delayed recognition OR late recognition OR delayed assessment
OR late assessment OR delayed detection OR late detection)/ti,ab
OR delayed diagnosis/de
AND
Etape 2
Metaanalyses, Revues systématiques pas de limite 5
juin 2015
((Etape 3 AND Etape 15) OR (Etape 1 AND Etape 16)) AND Etape 4
Essais cliniques pas de limite 27
juin 2015
((Etape 3 AND Etape 15) OR (Etape 1 AND Etape 16)) AND (Etape 5 OR Etape 6)
Cohortes pas de limite 13
juin 2015
((Etape 3 AND Etape 15) OR (Etape 1 AND Etape 16)) AND Etape 7
Autres études pas de limite 98
juin 2015
((Etape 3 AND Etape 15) OR (Etape 1 AND Etape 16)) NOT (Etape 2 OR Etape 4 OR Etape 5 OR Etape 6 OR Etape 7)
► Résultats
Les chiffres donnés ci-après sont des chiffres globaux pour les deux parties de l’argumentaire
scientifiques (diagnostic et traitement) de cette recommandation et correspondent à l'ensemble
des références identifiées, analysées et retenues globalement ; pour chacun de ces chiffres, les
doublons ont été soustraits.
Nombre références identifiées : 5 786
Nombres de références analysées : 1 567
Nombre de références retenues : 553
Annexe 3. Glossaire
Les modalités évolutives de l’état dépressif caractérisé ont été distinguées en plusieurs critères
opérationnels définis à partir de données issues des études de suivi. Ils permettent d’individualiser
les différentes étapes du traitement des troubles dépressifs : traitement de l’accès, de
consolidation et de maintien. Cette terminologie a été adoptée dans la plupart des pays du monde.
La réponse
Se manifeste par une amélioration significative du tableau clinique au décours d’une action
thérapeutique.
La rémission complète
Constitue l’évolution optimale à court terme. Elle est définie par une disparition de la
symptomatologie dépressive pendant au moins deux mois consécutifs (ou au plus deux
symptômes dépressifs d’intensité légère). Dans les études, la rémission complète correspond à un
score inférieur ou égal respectivement à sept et dix aux échelles de dépression HDRS et MADRS).
Le rétablissement et la guérison
Traduit la fin de l’épisode dépressif en cours. Il correspond à une rémission d’une durée de plus de
six mois (c’est-à-dire six mois après la disparition complète de la symptomatologie). Le
rétablissement persiste sans traitement et correspond alors à la guérison, ou bien persiste avec un
traitement de maintien (préventif de la récidive).
Les différents modes d’évolution morbide après un épisode dépressif correspondent aux
complications évolutives de l’épisode dépressif caractérisé.
La rémission partielle
Correspond à une amélioration de l’état clinique suffisante pour que le patient ne réponde plus aux
critères d’état dépressif caractérisé, mais certains symptômes persistent et le fonctionnement reste
altéré. Ces situations, qui peuvent être durables, sont variées sur le plan clinique et fonctionnel.
Elles sont regroupées actuellement sous le terme de symptômes résiduels qui rend compte de leur
diversité mais aussi des liens évolutifs avec l’épisode dépressif.
La récidive
Correspond à l’apparition d’un nouvel épisode dépressif caractérisé après consolidation, c’est-à-
dire au-delà d’une période asymptomatique de six mois. Le traitement préventif de la récidive
correspond au traitement de maintien.
La rechute
Correspond à la réapparition de la symptomatologie d’un épisode en cours. La rechute peut
apparaître après la réponse ou après une période de rémission de moins de six mois. La
réapparition des symptômes est suffisamment significative pour que l’état clinique du patient
réponde à nouveau aux critères diagnostiques d’état dépressif caractérisé. Le traitement préventif
de la rechute correspond au traitement de consolidation.
Au cours des deux dernières semaines, à quelle fréquence avez-vous été gêné(e) par les
problèmes suivants ?
Plus de
Presque
Plusieurs la moitié
Jamais tous les
jours des
jours
jours
1. Une diminution marquée d’intérêt ou de plaisir dans 0 1 2 3
vos activités ?
2. Un sentiment d’abattement, de dépression ou de 0 1 2 3
perte d’espoir ?
3. Difficultés à vous endormir, à rester endormi(e), ou 0 1 2 3
au contraire une tendance à trop dormir ?
4. Une sensation de fatigue ou de manque d’énergie ? 0 1 2 3
5. Un manque ou un excès d’appétit ? 0 1 2 3
6. Une mauvaise opinion de vous-même : l’impression 0 1 2 3
que vous êtes un(e) raté(e) ou que vous vous êtes
laissé(e) aller ou que vous avez négligé votre famille ?
7. De la peine à vous concentrer, par exemple pour 0 1 2 3
lire le journal ou regarder la télévision.
8. L’impression de parler ou de vous déplacer si len- 0 1 2 3
tement que cela se remarquait – ou, au contraire, une
fébrilité ou agitation telle que vous ne teniez pas en
place ?
9. Penser vous que vous préféreriez être mort€ ou 0 1 2 3
penser à vous faire du mal ?
Kroenke K, Spitzer RL, Williams JB. The PHQ-9: validity of a brief depression severity measure. J Gen Intern
Med 2001;16(9):606-13 (41)
Clement JP, Nassif RF, Leger JM, Marchan F. Mise au point et contribution à la validation d'une version
française brève de la Geriatric Depression Scale de Yesavage. L'Encéphale 1997;23(2):91-9 (375) .
Les critères de trouble lié au jeu d'argent selon la classification du DSM-5 de l’American
Psychiatric Association (APA) de 2013 (4), avec sa traduction française (3).
Enfin, les items qui différencient le plus les joueurs pathologiques les plus atteints (score 8-10) des
joueurs pathologiques les moins atteints (score 5-7) sont : « mise en danger d’une relation
affective importante ou d’un emploi » et « actes illégaux », soit ceux qui traduisent les dommages
induits à long terme.
La section jeu pathologique du DSM-IV est, en général, considérée comme étant bien plus
discriminante que le SOGS. Par exemple, on considère qu’en moyenne, la prévalence du jeu
pathologique avec le SOGS est deux fois plus élevée qu’avec le DSM-IV-jeu (384).
Test du SOGS (South Oaks Gambling Screen)
Les questions sont cotées de 1 à 5 : 1 rarement ; 2 occasionnellement ; 3 parfois ; 4 souvent ; 5
toujours.
Selon les outils de dépistage et de diagnostic de l’INSERM, en 2008 (385), le South Oaks
Gambling Screen (SOGS) a été développé par Henri Lesieur (386) et traduit en langue française
par Lejoyeux en 1999 (387).
Il s’agit d’un auto-questionnaire conçu à partir du DSM-III et constitué de 20 items cotés, à raison
d’un point par item.
Dans la cotation retenue, un score inférieur ou égal à 2 caractérise l’absence de problème de jeu,
un score de 3 ou 4 la notion de jeu à risque ou problématique et, enfin, un score supérieur ou égal
à 5 est associé à la notion de jeu pathologique.
Concernant les propriétés psychométriques du SOGS, la fiabilité et la validité de l’outil ont été
attestées par de multiples études (386, 388-391).
En termes de validité, selon les études, la sensibilité varie de 0,91 à 0,94, laspécificité de 0,98 à 1,
la valeur prédictive positive est à 0,96 et la valeur prédictive négative de 0,97.
Au niveau de ses propriétés psychométriques, la sensibilité et la validité de construction sont
parfois limites. Le fort taux de faux positifs souvent retrouvé peut contribuer à une surévaluation
dela prévalence du jeu pathologique au niveau des évolutions diagnostiques, beaucoup constatent
qu’elles n’ont pas été prises en compte par cet outil déjà ancien, et qu’en particulier, il n’y a pas eu
de révision depuis la parution du DSM-IV.
► Le Questionnaire de l’addiction à internet : Internet Addiction Test (IAT)
L'Internet Addiction Test (IAT) est un test développé par Kimberly Young qui mesure l'utilisation
excessive d'Internet (392).
Il est composé de 20 items et en fonction des réponses, un score de 0 à 100 est obtenu.
Un score inférieur à 49 indique que le patient peut passer parfois plus de temps sur Internet que
prévu mais que celui-ci garde le contrôle de son utilisation d'Internet.
Un score de 50 à 79 révèle un usage problématique d'Internet avec de possibles conséquences
sur la vie du patient.
Un score supérieur à 80 montre un usage problématique d'Internet avec de sévères répercussions
sur la vie du patient.
http://test-addicto.fr/liste_tests.html
Le questionnaire de l’addiction à l’usage d’Internet – Internet Addiction Test (IAT)
Les questions sont cotées de 1 à 5 : 1 Rarement ; 2 Occasionnellement ; 3 Parfois ; 4 Souvent ; 5
Toujours.
- À quelle fréquence demeurez-vous en ligne plus longtemps que vous ne l'aviez prévu ?
- À quelle fréquence négligez-vous vos travaux domestiques pour passer plus de temps en ligne ?
- À quelle fréquence préférez-vous le divertissement que vous procure l'Internet, à l'intimité avec
votre partenaire ?
- À quelle fréquence vous arrive-t-il de créer de nouvelles relations interpersonnelles en étant en
ligne ?
- À quelle fréquence vos proches se plaignent-ils du temps que vous passez en ligne ?
- À quelle fréquence négligez-vous vos études ou vos travaux scolaires à cause du temps passé
en ligne ?
- À quelle fréquence regardez-vous vos courriels avant de faire d'autres tâches pressantes ?
- À quelle fréquence votre performance au travail ou votre productivité ont été affectées à cause
de l'Internet ?
- À quelle fréquence avez-vous été sur la défensive ou offusqué si quelqu'un vous demandait ce
que vous faites en ligne ?
- À quelle fréquence oubliez-vous vos problèmes personnels en focalisant votre attention sur
l'Internet ?
- À quelle fréquence avez-vous anticipé de vous retrouver encore en ligne ?
- À quelle fréquence avez-vous pensé que la vie sans Internet serait ennuyante, vide et sans joie
?
- À quelle fréquence vous êtes-vous mis en colère si quelqu'un vous dérangeait lorsque vous étiez
en ligne ?
- À quelle fréquence avez-vous manqué de sommeil parce que vous étiez resté en ligne trop tard
le soir ?
- À quelle fréquence avez-vous pensé à l'Internet ou souhaité être en ligne, quand vous n'étiez
pas en ligne ?
- À quelle fréquence, lorsque vous étiez en ligne, vous êtes-vous dit à vous-mêmes : « juste
quelques minutes encore » ?
- À quelle fréquence avez-vous tenté sans succès de diminuer votre temps d'utilisation de
l’Internet ?
- À quelle fréquence avez-vous-tenté de dissimuler le temps que vous passez en ligne ?
-À quelle fréquence avez-vous choisi d'être en ligne plutôt que de sortir avec d'autres personnes ?
- À quelle fréquence vous êtes-vous senti déprimé, triste ou nerveux si vous n'étiez pas en ligne et
que votre humeur revenait à la normale si vous retourniez en ligne ?
Le score total au questionnaire est obtenu par la somme des points aux différents items.
Score de 0 à 9 : pas d’usage excessif d'Internet.
Score de 50 à 79 : usage problématique d'Internet avec de possibles conséquences sur votre
vie.
Score de 80 à 100 : usage problématique d'Internet avec de sévères répercussions sur votre
vie.
Références
5. Olié E, Courtet P. Dépression récurrente : facteurs 16. U.S.Preventive Services Task Force. Screening for
de risque, facteurs de vulnérabilité. L'Encéphale depression in adults: U.S. preventive services task
2010;36(Suppl 5):S117-S22. force recommendation statement. Ann Intern Med
2009;151(11):784-92.
6. World Health Organization. The global burden of
disease: 2004 update. Geneva: WHO; 2008. 17. Institut national de santé publique du Québec.
http://www.who.int/healthinfo/global_burden_disease/G Synthèse des connaissances sur le dépistage de la
BD_report_2004update_full.pdf dépression en première ligne chez les adultes. Québec:
Gouvernement du Québec; 2014.
7. Haute Autorité de Santé. Prise en charge des http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1831_Depistage
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caractérisé de l'adulte. Recommandations pour la
pratique clinique. Saint-Denis La Plaine: HAS; 2007. 18. Department of Veterans Affairs, Department of
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8. Ministère de la Santé. Programme national d'actions
contre le suicide 2011-2014. Paris: Ministère de la 19. International Consensus Group on Depression, Nutt
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d_actions_contre_le_suicide_2011-2014.pdf depressive disorder. J Clin Psychiatry 2010;71(Suppl
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Participants
Les organismes professionnels et associations de patients et d’usagers suivants ont été sollicités
pour proposer des experts conviés à titre individuel dans les groupes de travail et de lecture
Collège de la médecine générale (CMG)* Ordre national des pharmaciens*
Conseil national professionnel de psychiatrie - Collège Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG)*
national pour la qualité des soins en psychiatrie (CNPP-
Société française de neurologie (SFN)
CNQSP)*
Société française de physiothérapie
Fédération française d'addictologie (FFA)*
Société française de psychologie (SFP)
Fédération française de psychiatrie (FFP)*
Union nationale des amis et familles de malades
Fédération nationale des associations d’usagers en
psychiques (Unafam)
psychiatrie (FNApsy)*
France Dépression*
(*) Cet organisme a proposé un ou plusieurs experts pour ce projet.
► Groupe de travail
Dr Nicole Bez, médecin généraliste, Lyon Mme Annie Le Moenner, représentante d‘usagers,
Paris
M. Georges Braoudakis, représentant d’usagers,
Grenoble Pr Albert Ouazana, médecin généraliste, Saint-Cyr-
l’École
Dr Frédéric Chapelle, psychiatre, Toulouse
M. Mathieu Robin-Vigneras, représentant d‘usagers,
Dr Clément Charra, médecin généraliste, Ladoix
Bourges
Serrigny
Mme Imène Sahraoui, docteure en pharmacie, Paris
Dr Khodor Chatila, ANSM, Saint-Denis
M. Irénée Skotarek, représentant d‘usagers, Paris
Dr Annaïk Fève, neurologue, Paris
Dr Frédéric Urbain, médecin généraliste, Montigny-le-
Dr Philippe Guillou, médecin généraliste, Strasbourg
Bretonneux
M. Grégory Jocteur Monrozier, psychologue clinicien,
Dr René Wulfman, psychiatre, Paris
Grenoble
► Groupe de lecture
Remerciements
Fiche descriptive