Annex El
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Annex El
Cette annexe présente une revue des diverses possibilités de traitement, de valorisation et
d’élimination des boues qui s’offrent aux gestionnaires municipaux. Il s'agit cependant d'un
inventaire non exhaustif. En effet, il est possible que certaines technologies ou méthodes
n'aient pas été répertoriées. De plus, il faut noter que les noms d'entreprises, de marques de
commerce et autres ne sont mentionnés qu'à titre indicatif, et qu'il est possible que d'autres
entreprises offrent des technologies et des services, similaires ou non.
Pour chacune des possibilités considérées ici, les points suivants sont abordés :
La description de la technologie ;
Le mode de gestion ;
L’approbation sociale.
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1. TRAITEMENT
À la source, les boues d’épuration et de fosses septiques sont de forme liquide et présentent
une forte charge en matières organiques hautement fermentescibles, ce qui impose des
contraintes importantes, non seulement sur le plan de la réglementation en vigueur (les règles
établies pour la valorisation ou l’élimination des boues, par exemple), mais également sur celui
du choix de leur destination. Il devient donc nécessaire de mettre en place une filière de
traitement plus ou moins complexe. Il existe deux grands types de traitements des boues : la
stabilisation et le traitement, ainsi que la déshydratation et le séchage.
La déshydratation et le séchage des boues visent à réduire la teneur en eau (et, par
conséquent, le volume) des boues destinées à la valorisation ou à l'élimination, en plus d’en
améliorer les caractéristiques physiques.
DIGESTION ANAÉROBIE
1. Les composés organiques complexes de la partie solide des boues subissent une
transformation en composés organiques complexes solubles ;
3. Les acides gras se minéralisent afin de former du méthane, du dioxyde de carbone ainsi
que du sulfure d’hydrogène, dont la production dépend de la température et du temps
de séjour des boues à l’intérieur du digesteur.
La mise en œuvre de la digestion anaérobie exige des ouvrages importants, soit un digesteur
clos ou deux digesteurs en série (scindant le procédé en deux étapes), occasionnant ainsi des
coûts d’investissement élevés comparativement aux techniques de digestion aérobie (voir
section suivante). Il en coûte donc environ 445 $ par tonne de boues sèches (tbs) pour une
station d’épuration d’une capacité de 1 tbs par jour, et 183 $/ tbs pour une station ayant une
capacité de 5 tbs par jour. Or, le méthane produit pendant la fermentation des boues peut être
utilisé comme combustible et contribuer ainsi à diminuer les coûts énergétiques de chauffage
des installations de la station d’épuration.
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Cette technique de stabilisation est utilisée depuis longtemps, mais les dernières décennies
ont été marquées par une baisse significative de son utilisation. En effet, le faible coût des
ressources énergétiques, la sensibilité de ce procédé aux conditions de traitement telles que le
pH, le débit d’entrée, la température, etc., l’instauration de traitements primaires chimiques ou
encore, l’augmentation de la complexité des déchets industriels influençant les caractéristiques
des boues sont autant de raisons qui ont réduit l’usage de la digestion anaérobie. Ce type de
traitement détient toutefois un fort pouvoir de destruction cellulaire grâce à la fermentation
méthanique qu’il occasionne, permettant ainsi l’élimination d’une grande quantité de matière
organique. Par ailleurs, ce procédé génère des quantités relativement faibles de biomasse et
est très efficace en tant que stabilisateur biologique.
DIGESTION AÉROBIE
La digestion aérobie est habituellement implantée dans des stations d’épuration ayant des
capacités inférieures à 38 000 m3/jour et nécessite des installations importantes. Les coûts
énergétiques sont en général élevés et les coûts globaux varient d'environ 236 $/tbs pour une
station ayant une capacité de 1 tbs/jour à 109 $/tbs pour une station ayant une capacité de 5
tbs/jour.
LAGUNAGE
Le lagunage est une technique permettant de laisser stabiliser les boues à l’intérieur de fossés
d’oxydation artificiels ou naturels. Il en existe diverses variantes, dont le lagunage aérobie
(utilisé pour l’épuration biologique des substances organiques non décantées ou non dissoutes
contenues dans les eaux résiduaires préépurées mécaniquement dans des étangs de
décantation ou par un autre procédé), le lagunage facultatif et le lagunage anaérobie (utilisé
pour diminuer la teneur en substances organiques d’eaux résiduaires brutes ou clarifiées
mécaniquement).
Étant une technique performante en ce qui a trait à la stabilisation biologique des boues
d’épuration et de fosses septiques, le lagunage nécessite toutefois des volumes importants.
En ce qui concerne plus particulièrement le lagunage anaérobie, où les étangs sont aérés
artificiellement, il est possible d’observer une meilleure absorption, distribution et utilisation de
l’oxygène. Par ailleurs, cette méthode permet de contrôler l’apport d’oxygène ainsi que le
rendement d’épuration, en plus de procurer une certaine indépendance par rapport aux
facteurs naturels non maîtrisables.
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STABILISATION CHIMIQUE
Le traitement alcalin consiste à stabiliser les boues liquides ou déshydratées par l’apport de
chaux. Afin que la désinfection se fasse adéquatement, les boues sont amenées à un pH de
12 pendant un minimum de 12 heures (préférablement pendant 24 heures). Les avantages
relatifs à l’usage de cette technique de traitement résident dans le coût réduit de la chaux et
dans le fait que cette dernière, grâce à son alcalinité, a un effet favorable sur la structure
physique des boues. Cependant, il n’y a aucune réduction de la matière organique
biodégradable contenue dans les boues, d’où une reprise possible de la fermentation si les
conditions du milieu le permettent ultérieurement. De plus, l’ajout de la chaux augmente la
masse des boues, puisqu’il en faut 108 kg à 162 kg par tonne de boues sèches. Le coût total
du traitement par chaulage est estimé, selon l’INRS-Eau, à 164 $/tbs pour une station ayant
une capacité de 1 tbs/jour, et à 74 $/tbs pour une station ayant une capacité de 5 tbs/jour.
D’après les données de l’an 2000 de Ressources naturelles Canada, il en coûterait 70,80 $
pour une tonne de chaux vive en vrac à haute teneur en calcium, et 80,40 $ pour une tonne de
chaux hydratée en vrac à haute teneur en calcium.
Le traitement neutre utilise deux procédés : le procédé CCBA, qui utilise un réactif à base
d’argile et d’alun absorbant les métaux, et le procédé Wet Chlorine Oxidation, qui est peu
efficace pour la stabilisation et la désinfection des boues.
Une méthode de traitement acide a été suggérée en 1994 par des chercheurs de l’INRS-Eau.
Il s'agit d'acidification des boues par l’ajout d’acide sulfurique jusqu’à un pH de 2,0 ou 2,5,
entraînant ainsi une diminution importante des solides contenus dans les boues, à la suite
d’une hydrolyse et d’une minéralisation rapide d’une partie de leur matière organique. Il s’agit
d’un procédé simple et efficace, pouvant s’appliquer aux différents types de boues municipales
et industrielles et pouvant s’intégrer aux chaînes actuelles de traitement et de stabilisation des
boues d’épuration. Afin d’acidifier les boues à un pH de 2,5, il faut entre 143 kg et 214 kg
d’acide sulfurique par tonne de boues sèches, et le coût d’une tonne d’acide se chiffre à 125 $.
STABILISATION THERMIQUE
La stabilisation thermique consiste à chauffer les boues en présence d’air sous de très fortes
pressions, pouvant atteindre jusqu’à 20 Mpa et plus, dans le but de réaliser une oxydation
poussée de la matière organique, simultanément à une transformation physique des matières
en suspension. Les boues ainsi traitées peuvent aisément être filtrées et elles donnent une
siccité de gâteaux entre 40 % et 70 %. En plus de stabiliser les boues, cette technique permet
de les conditionner, c’est-à-dire de leur donner une consistance davantage solide. En
Hollande, la stabilisation thermique est réalisée en puits profond, ce qui permet de récupérer
l’énergie en réutilisant la chaleur. Cette technique donne par ailleurs la possibilité de traiter
62,5 tbs/jour au coût de 378 $ (CAN)/tbs.
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STÉRILISATION
DÉCONTAMINATION
Les technologies Métix permettent d’extraire les métaux toxiques de manière sécuritaire pour
l’environnement, en plus d’assainir et de stabiliser les boues. Le procédé se réalise en une
seule étape, permettant de réduire substantiellement la teneur en métaux lourds des boues
d’épuration, de diminuer leur biomasse et de détruire les micro-organismes pathogènes ainsi
que les odeurs qu’elles dégagent, afin de produire des boues de haute qualité. Les variantes
du traitement Métix peuvent s’adapter pour répondre à chaque situation pouvant exister dans
une station d’épuration des eaux usées. Le choix du traitement le mieux adapté dépend de
facteurs comme la conception de l’usine, le coût et la disponibilité des produits utilisés dans la
procédure de traitement et les critères de valorisation des boues. Voici donc ces variantes :
Métix BF ou biolixiviation avec sulfate ferreux. Ce procédé fait appel au pouvoir acidifiant
d’une bactérie présente à l’intérieur des boues (Thiobacillus ferrooxidans) et à un résidu de
l’industrie de la sidérurgie afin de solubiliser et récupérer la plupart des métaux lourds présents
dans les boues d’épuration municipales. Dans un bioréacteur aérobie en mode continu, on
combine une culture de bactéries et un sulfate ferreux, servant de source d’énergie pour les
bactéries. Après l’ajout d’une petite quantité d’acide sulfurique afin d’amorcer le procédé,
l’acide produit par les bactéries abaisse le pH des boues tout en accroissant les conditions
oxydantes, permettant ainsi le passage en solution de la plupart des métaux lourds, tels que le
cuivre, le manganèse, le cadmium et le zinc. Un filtre-presse à plateaux permet ensuite la
séparation des boues décontaminées et du liquide contenant les métaux lourds. Ces derniers
peuvent par la suite être précipités sélectivement, selon ceux que l’on veut éventuellement
recycler. Initialement, les boues doivent toutefois contenir entre 20 g/L et 25 g/L de solides
pour des résultats optimaux. L’usage de cette technologie pour le traitement de boues
aérobies non digérées a permis d’obtenir, après un temps de résidence de 24 heures, des
pourcentages de solubilisation variant de 60 % à 95 %, selon le type de métaux, leurs
concentrations, leur forme chimique, etc. L’application de Métix BF coûterait entre 294 $/tbs
pour une station d’une capacité de 1 tbs/jour, et 154 $/tbs pour une station de 5 tbs/jour.
Boues Fraction
liquide
Bactéries Réacteur Filtre-presse contenant Filtre
Précipitation
aérobie les métaux
Sulfate ferreux des métaux
à la chaux
Acide sulfurique
Source : Fiche technique du CQVB U-96-12 : Boues d’épuration municipales ; Récupération des métaux
lourds par biolixiviation.
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station d’une capacité de 1 tbs/jour, et de 103 $/tbs pour une station d’une capacité de 5
tbs/jour.
Métix BC permet de tirer profit des avantages des procédés biologiques (faibles coûts en
produits chimiques) et chimiques (investissement moindre attribuable à un court temps de
traitement, stabilité des réactions, meilleur contrôle des intrants, résistance aux variations des
conditions d’exploitation, etc.).
Ce procédé de traitement est destiné à oxyder les boues de provenances diverses, incluant les
boues municipales, industrielles et agroalimentaires, à l’intérieur d’un four rotatif équipé d’un
générateur de plasma à air chauffant à 600o C. Ce dernier est conçu pour traiter les boues
émanant des procédés de séchage conventionnels et contenant au moins 20 % de matière
organique. Tout d’abord, les boues sont acheminées à l’intérieur du four, qui fonctionne
continuellement, à l’aide d’un convoyeur à vis. La charge organique est alors détruite par la
présence de l’air et de la chaleur, produisant ainsi des cendres granulaires inertes, stériles et
sans odeur, potentiellement valorisables.
L’OHAP permet une réduction économique significative du volume des résidus ultimes (95 %
de réduction) et des gaz à effet de serre (GES). En effet, cette technologie n’utilise pas de
brûleur à combustibles fossiles et elle produit des niveaux de NOx plus bas que les
incinérateurs conventionnels. À titre indicatif, l’OHAP génère 46 % moins de GES par rapport à
l’incinération directe, 31 % moins que le séchage suivi par l’incinération, 144 % moins que
l’enfouissement et 1 % moins que le compostage. D’autre part, il est possible de récupérer
l’énergie thermique des boues, et ce, en récupérant la chaleur produite par condensation de la
vapeur d’eau, pour non seulement réchauffer les boues qui entrent dans le four, mais
également les bâtiments. Il s’agit par ailleurs d’une technologie peu énergivore permettant de
traiter les boues concentrées entre 20 % et 35 % pour lesquelles il n’existe aucune technologie
de traitement autre que l’enfouissement et le compostage.
Les systèmes de contrôle utilisés sont prévisibles, simples, stables et ne présentent que très
peu de risques pour l’opérateur et les installations. Les coûts d’exploitation s’avèrent
modiques, soit 6,62 $/t de boues humides pour une unité industrielle de traitement d’une
capacité de 150 t de boues humides par jour. Pour ce qui est des coûts globaux
(investissement, capital et exploitation), ils se trouvent être inférieurs à ceux de l’incinération.
Par ailleurs, les coûts d’acquisition et d’exploitation du four se comparent favorablement au
coût moyen d’épandage et d’enfouissement des boues. Le coût en capital se chiffrerait à 1 805
000 $ pour une unité de cette taille.
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1.2 MÉTHODES DE CONDITIONNEMENT
ÉPAISSISSEMENT
La plupart des circuits de traitement des boues commencent par une étape d’épaississement,
qui permet d’améliorer le rendement de la digestion (si elle est prévue), en plus de réduire les
coûts d’investissement, de stabilisation et de déshydratation, de diminuer le volume des boues
à disposer, ainsi que de favoriser l’économie des systèmes de déshydratation. Différentes
techniques sont employées : la décantation ou l’épaississement gravitaire, la flottaison à air
dissous, la centrifugation, le drainage et le système BEST.
La flottaison à air dissous est généralement utilisée dans le cas des boues activées afin de
les épaissir et les clarifier. Cette technique entraîne une dépense énergétique supérieure à la
décantation, mais ses performances au chapitre de l’épaississement et donc, de la chaîne
entière de traitement, compensent largement cette dépense. Son coût total est estimé à 97
$/tbs pour une station d’une capacité de 1 tbs/jour, et à 45 $ pour une station de 5 tbs/jour.
Le drainage est un procédé qui peut être utilisé dans les petites stations. Après floculation, les
boues sont épaissies par un apport de polymère et un drainage sur un champ horizontal de
grilles fines, raclé en permanence par des lames de caoutchouc.
Le système BEST a été mis au point au Japon. Cette technique combine, dans une seule
étape, l’épaississement et la floculation chimique. Elle consiste donc en l’ajout d’un coagulant
métallique avec l’apport de polymères causant la formation de gros flocs de boues qui sont
aisément séparés de l’eau intersticielle. Ce système est plus fiable et performant que
l’épaississement gravitaire, mais son coût en est supérieur de 20 %. L’épaississement est
réalisé dans un réacteur agité, muni d’un système spécialement conçu pour cette étape du
processus de traitement des boues.
CONDITIONNEMENT CHIMIQUE
Il est possible de conditionner les boues en leur ajoutant consécutivement des sels métalliques
(électrolyte ou polyélectrolyte) et de la chaux afin d’en améliorer la filtrabilité et d'augmenter la
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taille des particules. Cette floculation des boues s’effectue dans des bacs agités en série, le
premier servant pour le sel métallique et le second pour la chaux. Les temps de séjour sont de
l’ordre de 5 à 10 minutes. Or, une agitation prolongée et trop forte pourrait, dans certains cas,
détériorer la filtrabilité des boues conditionnées. En effet, étant donné la fragilité parfois très
grande des flocs obtenus, il est nécessaire d’éviter les cuves à agitation trop violente, les
temps de floculation trop longs et les pompages destructeurs des boues conditionnées.
L’association de deux polyélectrolytes permet, sur certaines boues, de réduire le coût global
du conditionnement ou d’obtenir une floculation plus efficace. Par ailleurs, il existe de nos jours
une gamme de polyélectrolytes très étendue, ce qui est très avantageux du fait de la diversité
de la qualité des boues. Enfin, dans une station ayant une capacité de 1 tbs/jour, il en coûte 97
$/tbs pour ce type de conditionnement, alors qu’il en coûte 54 $/tbs dans une station d’une
capacité de 5 tbs/jour.
CONDITIONNEMENT THERMIQUE
Conditionnement par congélation : D’une durée de une à quatre heures et employant des
températures variant entre - 10 oC et - 20 oC, cette technique est applicable aux boues à
prédominance minérale, difficiles à déshydrater. Bien qu’elle permette de réduire efficacement
la quantité d’eau liée à la matière et de regrouper les particules de façon stable, ce type de
conditionnement est très énergivore et, par conséquent, assez coûteux. On l’associe souvent à
la filtration sous vide et on utilise habituellement un système de fréon-glycol.
Conditionnement par charges : Cette technique consiste à ajouter des matières sèches aux
boues, de l’ordre de 20 % à 40 % des matières en suspension initiales. Cela permet
d’améliorer la texture des gâteaux afin d’en faciliter la manutention ou une exploitation
optimale des équipements de déshydratation. La combinaison de boues minérales avec des
boues biologiques est profitable pour ce type de conditionnement.
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Conditionnement électro-acoustique-osmose : Cette amélioration du conditionnement
chimique entraîne l’eau en surface par un traitement aux ultrasons. Il s’agit cependant d’une
technique très coûteuse.
La déshydratation permet de donner aux boues une consistance physique plus solide afin de
faciliter le conditionnement, la manutention et le transport du résidu final en utilisant divers
systèmes mécanisés.
CENTRIFUGATION
La centrifugation permet non seulement d’épaissir les boues, mais également de les
déshydrater en séparant les phases solides et liquides qui les composent. Ainsi, les boues
sont insérées dans une centrifugeuse en rotation où les matériaux plus denses sont séparés
des premiers puis, éjectés du système. Ce système permet de travailler en mode continu dans
une enceinte close et compacte, et ainsi de réduire les inconvénients associés aux odeurs. Or,
il est nécessaire de procéder à l’isolation phonique de la salle de déshydratation.
PRESSOIR ROTATIF
Afin de concentrer les solides des boues, ces dernières sont acheminées dans un canal
rectangulaire situé à la périphérie d’une roue, dont les parois latérales sont constituées
d’éléments filtrants rotatifs laissant passer le liquide et retenant les solides. Ce procédé donne
des rendements inférieurs lorsqu’il est alimenté avec des boues contenant peu d’eau libre,
mais il est possible d’atteindre des taux de déshydratation élevés, soit jusqu'à 45 % de siccité
avec certains types de boues municipales. Par ailleurs, ce procédé simple peut être utilisé en
mode continu dans un système complètement fermé réduisant la production d’odeurs.
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Ce sont les Industries Fournier inc. (situées à Black Lake) qui, au Québec, commercialisent ce
type de procédé. Actuellement, 12 unités sont exploitées, notamment à l'usine d'épuration de
la Rive-Sud, à Longueuil, à l'usine d'épuration d'Auteuil, à Laval, au Centre de traitement des
boues de fosses septiques de Deschambault et à la Communauté urbaine de Montréal.
LIT DE SÉCHAGE
Le séchage des boues s’effectue sur des lits de sable drainés en deux étapes : le drainage
puis l’évaporation-filtration. Dans les régions tempérées, le temps de séchage varie
habituellement entre trois semaines et un mois et demi pour 30 cm à 40 cm de boues, et ce,
selon les conditions climatiques. Par ailleurs, ce procédé nécessite une emprise au sol
considérable, du personnel pour la maintenance (ce qui entraîne une dépense en main-
d’œuvre) et son utilisation est limitée puisqu’on ne peut l’utiliser qu’avec des boues stabilisées.
Il est envisageable d’atteindre des siccités entre 40 % et 60 % en cas d’ensoleillement
maximum. D’autre part, il est possible d’en améliorer le rendement en ajoutant des
polyélectrolytes aux boues, ce qui a pour effet de hausser la vitesse de drainage. Les coûts
engendrés par cette technique en régression varient entre 113 $/tbs et 86 $/tbs, selon qu’il
s’agit d’une station de traitement d’une capacité de 1 tbs/jour ou 5 tbs/jour.
Cette technique, favorisant le drainage et la déshydratation des boues, peut être combinée à la
méthode du lit de séchage, ce qui constitue une possibilité particulièrement intéressante au
Québec. Ainsi, le lit de séchage peut s’utiliser en période estivale, alors que l’hiver favorise
l’usage du lit de congélation, ce qui permet l’obtention de siccités plus élevées qu’avec tout
autre technique de déshydratation. L’effet conditionnant du traitement par gel-dégel tient du fait
de la séparation solide-liquide s’effectuant pendant la cristallisation de l’eau contenue dans les
boues. Les cristaux de glace en formation repoussent les impuretés qui sont ainsi
concentrées, ce qui favorise leur agglomération. Les flocs produits sont par la suite
déshydratés puis compactés sous l’effet de la progression de la glace vers eux. Après le
dégel, le drainage très rapide de l’eau à travers les granules laisse un résidu final
ayant l’apparence typique du café moulu.
Grâce à ce type de traitement, il est possible d’obtenir des teneurs finales en solides se situant
entre 24 % et 40 %, ce qui représente une siccité relativement importante. D’autre part, il s’agit
d’une technique efficace pour tous les types de boues aqueuses, en autant qu’elles aient
complètement gelé. De plus, elle modifie complètement la structure des boues et produit,
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après drainage, un résidu granulaire très perméable et peu odorant. Son efficacité est accrue
d’autant avec des boues dont la granulométrie des flocs est fine. L’efficacité de la méthode de
gel-dégel ne se trouve pas influencée par la siccité initiale des boues, ni par leur vitesse de
décongélation. Cependant, plus le gel est rapide, moins le conditionnement est efficace.
Afin d’assurer des résultats optimums, les lits de congélation doivent avoir une profondeur
suffisante pour permettre un remplissage de 30 cm à 60 cm de boues et ils doivent être en
mesure de contenir le volume total de boues produites pendant un an. Ils doivent également
être divisés en plusieurs cellules pour faciliter le nettoyage et l’entretien des installations, en
plus d’être munis d’un système de distribution permettant l’épandage uniforme des boues,
ainsi que d’un système de drains collecteurs sous une couche de sable filtrant. Le sol sous les
lits doit être suffisamment imperméable afin de limiter toute infiltration. Ainsi, le traitement par
gel-dégel requiert au moins un bassin rectangulaire en béton, assez profond pour recevoir
plusieurs couches de boues (8 cm à la fois).
L’exploitation des cette méthode se chiffre à 255 $/tbs, et ce, sans considérer les coûts
d’installation. Des essais de gel-dégel ont été effectués à Sainte-Julie sur des boues
chimiques d’étangs aérés facultatifs et les résultats sont très prometteurs. Effectivement, des
siccités atteignant près de 44 % ont pu être observées. Or, la méconnaissance du procédé par
gel-dégel fait qu’il n’existe pas à ce jour, en sol québécois, d’installations conçues
spécifiquement pour le traitement des boues de fosses septiques. Des tests ont tout de même
été effectués sur ce type de boues à la station d’épuration de Saint-Gabriel-de-Brandon.
La technique utilisée consiste à presser les boues entre deux toiles filtrantes qui sont
comprimées progressivement et qui s’enroulent successivement autour de tambours perforés
et de rouleaux dont la disposition varie selon le type de filtre. La filtration sur bandes
presseuses se caractérise donc par une certaine facilité d’exploitation, la continuité du
procédé, la simplicité de la mécanique, et un faible coût d’exploitation, soit 217 $/tbs pour une
station ayant une capacité de 1 tbs/jour, et 79 $/tbs pour une station de 5 tbs/jour. Les boues
résultant de ce type de filtration sont pelletables et les résultats sont satisfaisants pour la
grande majorité des boues organiques. En effet, les siccités obtenues sont proches des
teneurs limites, soit entre 21 % et 26 %.
Il existe plusieurs types de filtres à bandes presseuses. Dans le cas de stations à forte et
moyenne capacités, on utilise habituellement les filtres superpress tels que ST, SP, SPI, SL,
HD et DEG, alors que pour les petites stations, on préconise le GD-Press ou le T-DEG.
L’entreprise Berlie Technologies, de La Prairie, fabrique des unités de filtration stationnaires
d’une capacité variant de 1 000 kg/h à 8 000 kg/h d’évaporation d’eau, ainsi que des unités
semi-mobiles de 500 kg/h à 1 000 kg/h. De telles installations ont par ailleurs été mises en
œuvre à la Régie d’assainissement de bassin de La Prairie, à la CUQ, à Magog, Granby et à
La Baie. D’autre part, le procédé de filtration sur bandes presseuses fait partie de divers
systèmes de déshydratation des boues expérimentés au Québec. À titre d’exemple, Hydro-
Québec a mis sur pied une étude pilote combinant une étape de séchage par radiation
infrarouge et la filtration sur bandes presseuses. Également, une technique québécoise de
déshydratation de boues de fosses septiques appelée DABmc combine des procédés
d’épaississement et de filtration donnant des boues de fosses septiques déshydratées à des
siccités entre 19 % et 24 %.
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La filtration sous pression en chambres étanches consiste à appliquer sur le gâteau de boue
des pressions très élevées se situant entre 5 et 15 bars, ce qui permet d’obtenir des siccités
supérieures à 30 %. Diverses installations peuvent être utilisées : les filtres-presses à plateaux
chambrés classiques ; les filtres-presses à plateaux membranes ; les filtres-presses
automatiques permettant de réduire les coûts de main-d’œuvre. En moyenne, le coût
d’exploitation de cette technologie varie entre 79 $/tbs et 217 $/tbs.
Les lits de séchage plantés de roseaux constituent un véritable réseau de drainage de l'eau,
laquelle s'égoutte ainsi plus rapidement et plus complètement des boues. Celles-ci se
concentrent mieux une fois égouttées et se minéralisent progressivement dans le temps grâce
à la double action de l'air (maintien de conditions aérobies) et des bactéries (forte densité au
voisinage des racines). L'alimentation des lits en boues fraîches se fait directement par
pompage du bassin d'aération de la station d'épuration selon une fréquence adaptée. Les
rhizomes progressent dans la boue au fur et à mesure que son niveau s’élève.
Les lits plantés de roseaux sont des ouvrages étanches qui ont à leur base un massif drainant
reposant sur un plancher aéré. Le massif permet l'épaississement des boues tout en facilitant
l'évacuation de l'eau interstitielle. Il est en outre naturellement ventilé. Sa bonne aération
permet l'obtention de percolats aérobies, lesquels sont recyclés en tête de station d'épuration
sans nuire à son fonctionnement.
Pour le bon fonctionnement des lits, des cycles alternant des périodes d'alimentation et de
repos sont pratiqués. Le dimensionnement des ouvrages est calculé sur la charge limitante
hivernale. Les roseaux, dont la partie aérienne se développe du printemps à l'automne, restent
en place pendant l'hiver, alors lequel les racines conservent une activité suffisante. Le procédé
a été éprouvé pendant plusieurs années à différents sites.
Le roseau développe un réseau très dense de racines appelé rhizosphère. Celle-ci améliore le
drainage des boues par circulation d'eau le long des tiges et des rhizomes. Elle permet une
pénétration d'oxygène au cœur des boues en favorisant la ventilation naturelle du massif
filtrant. Enfin, l'activité bactérienne intense le long des racines aboutit à une minéralisation
importante des boues. Il en résulte l'absence d'odeur et une capacité de stockage accrue.
Conçue pour stocker les boues d'une station d'épuration pendant plusieurs années (5 à 10
ans, selon les conditions climatiques), l'évacuation des boues pour épandage agricole devient
peu fréquente. Après la vidange d'un lit, la reprise des pousses de roseaux s'opère
naturellement, à partir des rhizomes résiduels qui demeurent sur le massif filtrant. En outre,
l'épandage sur des terres agricoles, en fin de période estivale de préférence, ne pose aucun
problème particulier.
SÉCHAGE THERMIQUE
Le séchage thermique permet d’évacuer, par évaporation, l’eau interstitielle présente dans les
boues. S’il n’est pas suivi par l’incinération, il peut s’effectuer lorsque le produit final est dédié
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à la valorisation agricole ou sylvicole, ou lorsque les conditions d’enfouissement imposent une
structure solide aux boues à éliminer (Blais, 1996). Le séchage à haute température peut
augmenter la teneur en matière sèche à 90 % à 95 % et produit une substance sous forme de
poudre ou de granules (gouvernement du Québec, mai 1991).
Cette méthode de séchage fait usage de séchoirs constitués d’une enveloppe cylindrique fixe
souvent chauffée dans laquelle tournent un ou plusieurs rotors. Ces derniers comportent des
unités de malaxage creuses, dans lesquels circule de la vapeur sous pression ou une huile
chaude. De ce procédé résulte un produit final granulé non poussiéreux, homogène, de taille
définie et pouvant être entreposé sans inconvénient. Il est possible d’utiliser des boues
d’origines variées et les granules obtenues peuvent être valorisées en agriculture ou comme
combustible, ou encore, être revendues comme engrais. Pour ce qui est plus spécifiquement
du procédé, l’aspiration d’air en continu assure le nettoyage à fond de toutes les pièces et le
bon fonctionnement du système, d’autant plus que la circulation de l’air de séchage en circuit
fermé élimine toute émanation d’odeurs. D’autre part, le mode de fabrication des granules
minimise les frais d’entretien des équipements. En termes de performance, le séchage par
contact diminue au maximum le volume de boues et permet l’obtention d’une matière granulée
stable, pasteurisée et homogène ayant une siccité de 92 % à 95 %.
Or, le rendement optimal de cette technique implique que les boues doivent avoir une siccité
appropriée au départ,se situant entre 15 % et 40 % de matières sèches (site Internet d’Enviro-
Accès). De plus, le collage des boues sur les parois et le rotor entraîne un mauvais transfert
de chaleur, diminuant ainsi les performances du système.
Le séchage indirect requiert l’installation d’un tambour sécheur rotatif, dont les divers types
peuvent s’adapter aux différents besoins de traitement :
Unités semi-mobiles, ayant une capacité variant de 500 kg/h à 1 000 kg/h
d’évaporation d’eau.
À titre indicatif, une unité de 1 000 kg/h occupe un bâtiment de 11 m par 19,5 m. Le
fonctionnement de ces installations ne nécessite les services d’un opérateur que quelques
heures par jour, d’où des coûts de main-d’œuvre réduits. D’autre part, aucune mesure de
protection spécifique n’est requise pour l’opérateur. Les boues sont alimentées directement à
partir des équipements de déshydratation à l’intérieur d’une trémie, puis dans le séchoir.
L’alimentation énergétique de ce dernier est adaptée en fonction des carburants disponibles.
Au Québec, la technologie de séchage indirect est commercialisée entre autres par Berlie
Technoligies inc., sous le nom de Technologie Swiss Combi. Elle est par ailleurs utilisée par la
Communauté urbaine de l’Outaouais, la Ville de Smiths Falls, la Communauté urbaine de
Montréal, la Ville de Laval et la Ville de Québec.
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SÉCHAGE PAR CONVECTION OU SÉCHAGE DIRECT
Dans ce cas spécifique de séchage, l’évaporation de l’eau s’effectue par contact direct des
boues avec des gaz chauds ou de la vapeur. Les gaz ainsi extraits sont principalement
constitués par l’eau d’évaporation et les gaz de séchage. Lorsqu’elle est utilisée en circuit
ouvert, cette technique produit un volume considérable de fumées malodorantes. De plus, elle
nécessite des installations onéreuses pour l’enlèvement des poussières fines, le lavage ainsi
que la désodorisation. Entre autres installations pouvant être utilisées, notons le séchoir rotatif
tubulaire, le séchoir à lit fluidisé, le séchoir flash, le séchoir ring et le séchoir à soles étagées.
La Communauté urbaine de l’Outaouais utilise un séchoir à circulation d’air en circuit fermé
permettant d’obtenir des granules considérés comme étant un excellent fertilisant.
Le procédé de séchage nécessite, à la base, des boues ayant une siccité se situant entre 20
% et 35 %. Ainsi, les particules de boue acheminées dans le réacteur, sous l’action d’un jet
d’air chaud ascendant, sont projetées vers le haut du réacteur afin de perdre une partie de leur
humidité, puis elles retombent à la surface du lit. Les granules se forment sous l’action
vigoureuse de la recirculation des solides et sous l’effet du jet d’air chaud qui les mobilise. Le
dépôt des éléments fertilisants sur les granules se fait à l’aide d’un injecteur installé dans le
courant d’air chaud et il résulte de l’évaporation des gouttelettes qui adhèrent à la surface des
particules. Le temps total de résidence des boues dans le réacteur est d’environ 30 minutes.
À l’heure actuelle, les travaux de recherche n’en sont qu’au stade de la mise au point et des
démarches sont en cours pour la conception et l’exploitation d’une unité de démonstration
pouvant sécher cinq tonnes de boues préconcentrées par jour.
Le séchage sans air constitue une nouvelle approche par vapeur d’eau surchauffée et par
compression mécanique de la vapeur (supérieure à la pression atmosphérique). Cette
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technique produit un très bon transfert de masse entre le matériel à sécher et la vapeur
surchauffée. Elle permet également d’avoir un rendement élevé de récupération énergétique
(90 %). Les installations requises se composent d’un séchoir isolé, alimenté par un gaz de
combustion et contenant un ventilateur interne. Le séchage par infrarouge permet, quant à lui,
d’atteindre une déshydratation à plus ou moins 95 % de siccité. À titre d’exemple, Hydro-
Québec a déjà envisagé de combiner une étape de séchage par radiation infrarouge à la
filtration sur bandes presseuses.
2. LA VALORISATION
Le Plan d’action québécois sur la gestion des matières résiduelles 1998-2008 mise
principalement sur une meilleure gestion des ressources que sont ces matières afin d’utiliser
les ressources naturelles de façon durable. Des mesures ont donc été mises de l’avant afin de
valoriser plus de 65 % des matières résiduelles pouvant être mises en valeur annuellement.
Ainsi, 60 % du verre, du plastique, du métal, des fibres, des objets encombrants et des
matières putrescibles devront être valorisés. Par conséquent, les boues municipales et de
fosses septiques, devront nécessairement faire partie des efforts de mise en valeur, d’autant
plus qu’elles possèdent un potentiel de valorisation. Cette valorisation vise principalement à
les détourner du site d’enfouissement sanitaire, conformément aux objectifs de la Politique
québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008.
2.1. LE COMPOSTAGE
Le compostage passif est une simple accumulation des matières putrescibles sous la forme
de tas, ne nécessitant qu’un minimum de gestion et d’agitation, mais beaucoup de temps.
Le compostage par silo-couloirs s’effectue dans des contenants fermés, où l’air est contrôlé
et la matière retournée.
Le compostage de boues peut s’avérer coûteux en raison du grand volume à traiter et des frais
de transport à leur site. Or, le coût de ce procédé varie entre 15 $/t et 25 $/t de boues humides
pour une méthode de compostage extérieur sur plates-formes étanches. Une autre technique,
le compostage en usine fermé, occasionne des coûts situés entre 60 $/t et 70 $/t humide.
Plusieurs organisations sont actives dans le domaine du compostage au Québec. Notons,
entre autres :
Biomax inc., qui commercialise des technologies d’andainage par air forcé ou en silo-
couloir ;
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La Plomberie St-Jovite, qui a mis sur pied un système de compostage en andains de
boues de fosses septiques ;
Les Composts du Québec inc., qui font l’exploitation de deux procédés, soit le
compostage extérieur en piles et le compostage en usine fermée. Cette entreprise
exploite par ailleurs une usine à l’Ange-Gardien, dans l’Outaouais.
La valorisation des boues en milieu agricole consiste à épandre des boues préalablement
stabilisées sur des sols présentant des besoins en fertilisants. Il s’agit d’un mode de
disposition final écologique et économique, conforme au principe du développement durable et
réduisant la quantité de boues enfouies. La valeur fertilisante des boues améliore la structure
des sols ainsi que leur pouvoir de rétention de l’eau et des éléments minéraux.
D’autre part, la valorisation agricole est une technique accessible et simple en raison de
l’accessibilité des terres agricoles, de la disponibilité de la machinerie et de la facilité
d’épandage des boues. Elle favorise également la création d’emplois dans divers secteurs tels,
que la chimie, l’agronomie et les biotechnologies, en plus d’inciter la concertation entre les
différents intervenants du milieu (producteurs, utilisateurs, etc.).
Les cours d’eau, puits et prises d’eau doivent être protégés d’une migration des
éléments polluants. Une pente de 6 % ou moins doit être respectée ;
Les dépôts doivent avoir une profondeur d’au moins 1,5 m jusqu’à la roche mère ;
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Le sol doit avoir une bonne perméabilité ainsi qu’une infiltration rapide mais non
excessive ;
Distances minimales d’épandage devant être respectées en bordure des cours d’eau :
Pente Distance
(m)
0%à3% 60
3%à6% 120
6 % ou + Aucune valorisation
Distances minimales d’épandage devant être respectées par rapport aux infrastructures
(ministère de l’Environnement, juillet 1991) :
Infrastructures Distance
(m)
Développement
500
résidentiel
Institution, zone
200
récréative
Habitation ou édifice
90
isolé
Route 10
Il est très important de faire un suivi et un contrôle rigoureux de la qualité des boues
puisqu’elles peuvent présenter des risques pour la santé humaine et pour l’environnement. À
l’heure actuelle, des incertitudes scientifiques planent quant à la possibilité que les métaux
lourds pouvant être contenus dans les boues se retrouvent dans la chaîne alimentaire
humaine si les normes prescrites ne sont pas respectées. Les risques pour l’homme peuvent
également résulter d’une contamination directe (en particulier les intervenants de la filière
d’épandage), découler d’une dégradation de la qualité des aliments ou encore, provenir de la
contamination de la nappe phréatique par les microorganismes pathogènes ou les métaux
lourds. L’ingestion directe du sol par les enfants représente aussi un risque potentiel. En ce qui
concerne les risques pour la santé des animaux et des cultures, ils peuvent être liés à des
contaminations directes, comme l’ingestion d’herbe souillée par le bétail, et pourraient se
traduire par un risque économique potentiel pour les agriculteurs. L’ensemble de ces risques
réitère donc l’importance de respecter les règles de l’art lors de l’épandage, c’est-à-dire la
fréquence, les milieux récepteurs potentiels selon la qualité des boues, la stabilisation des
boues, etc.
Selon le type de boues, divers équipements d’épandage sont requis. Dans le cas des boues
liquides, il est possible d’utiliser l’équipement conventionnel employé pour l’épandage des
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lisiers ou encore, des citernes automotrices de 6 800 L ou plus, munies de pneus à grande
surface portante, afin d’éviter la compaction du sol. Pour transporter les boues sur de
moyennes distances jusqu’au site de valorisation, on utilise généralement un camion doté
d’une citerne de 11 300 L à 15 000 L. Pour les courtes distances, les citernes peuvent être
tirées par des tracteurs. Pour ce qui est des boues solides (ayant plus de 25 % de matières
solides), qui occasionnent d’ailleurs des coûts annuels d’utilisation moins élevés que les boues
sous forme liquide, l’épandage peut s’effectuer en apportant quelques modifications aux
équipements utilisés à la ferme pour épandre les fumiers solides. D’un point de vue
économique, la valeur des boues varie entre 18 $/t et 60 $/t sèche, selon leur type et leur
teneur en éléments fertilisants.
La valorisation sylvicole vise à épandre des boues stabilisées sur des sols où l’on pratique la
sylviculture (milieu forestier, plantation d’arbres de Noël, érablière, etc.) présentant des
besoins en fertilisants. Cela a pour effet de maintenir ou d’améliorer la fertilité des sols, à court
et à long termes, surtout dans les stations forestières où leur faible fertilité constitue un frein à
la croissance des arbres naturels ou plantés. Ainsi, il est possible d’augmenter la production
de matière ligneuse grâce à l’ajout d’un amendement organique aux sols forestiers permettant
d’équilibrer leur bilan humique, de maintenir leur structure (c’est-à-dire leur pouvoir de
rétention de l’eau et des éléments nutritifs, tout comme leur activité biologique) et d’améliorer
leur fertilité. Il va sans dire que les arbres traités avec des boues sont en général plus hauts,
plus gros et plus vigoureux, présentent une couleur plus foncée et que leur biomasse semble
plus importante que celle des arbres laissés à eux-mêmes.
La qualité des boues utilisées pour ce type de valorisation peut être légèrement moindre que
celle qu’exigent les sols destinés aux cultures vivrières. De plus, la forte production de
biomasse des écosystèmes forestiers fait en sorte qu’ils ont une plus grande capacité
d’intégration et d’accumulation des éléments nutritifs, d’autant plus que les sols forestiers sont
moins enclins au ruissellement de l’eau en surface en raison de leur importante densité de
plantation, d’où une diminution des risques de contamination et une conservation des
éléments nutritifs à l’endroit où ils ont été épandus.
Tout comme dans le cas de la valorisation agricole, toute activité d’épandage sylvicole doit
faire l’objet d’une demande d’autorisation au ministère de l’Environnement et respecter ses
critères provisoires de valorisation des matières résiduelles fertilisantes. De plus, ce type
d’épandage requiert l’analyse du milieu récepteur ainsi qu’un suivi technique et agronomique.
La faisabilité technique de l’épandage en milieu forestier représente un défi de taille, étant
donné la présence d’arbres et de conditions topographiques qui restreignent grandement les
possibilités de circulation de la machinerie et de l’équipement d’épandage. D’autre part,
l’épandage sylvicole constitue une pratique peu recommandable en pré-plantation ou sur de
très jeunes peuplements, car il favorise la compétition avec les mauvaises herbes et risque
d’entraîner des dommages causés par le broutage et les mulots.
En général, on préconise les sols présentant une faible teneur en matière organique pour la
valorisation sylvicole des boues urbaines. Le traitement est donc appliqué en sablières ou
dans des plantations et des peuplements forestiers dégagés, établis sur des sols sablonneux.
On choisit préférablement des emplacements situés près des centres de production des
boues, accessibles et peu accidentés afin d’éviter les difficultés techniques reliées à l’usage de
la machinerie. Lorsque les sites d’épandage et les moyens techniques sont adéquats, la
valorisation sylvicole constitue une solution économiquement viable. À ce sujet, une évaluation
faite dans l’État du Michigan indique que le coût total du transport en forêt des boues à
valoriser, normalement payé par la station, se compare avantageusement à des pratiques plus
traditionnelles, telle que l’enfouissement. Aucune valeur monétaire précise n’a toutefois été
évoquée.
La réceptivité du public joue un rôle de premier plan lorsque l’on envisage la valorisation
sylvicole. Beaucoup de gens considèrent les boues comme des rejets malodorants et
contaminés d’agents pathogènes et chimiques. Les citoyens sont souvent préoccupés par les
risques pour la santé humaine et l’environnement, tels que les effets sur la qualité de l’eau, la
provenance des boues, les effets sur la faune et la flore, la non-accessibilité des sites ou le
contenu des boues. La clé du succès d’un programme de valorisation réside donc dans
l’information et l’implication du public dès le début du programme.
À la suite de gros travaux d’aménagement, tels que les talus routiers et autoroutiers, la
réhabilitation de friches industrielles ou urbaines ou de sites d’enfouissement, la création de
pistes cyclables, etc., le sol a parfois disparu. Il devient alors nécessaire de réhabiliter ces
sites par l’apport massif de matière organique permettant au couvert végétal de se réinstaller
et au paysage de cicatriser. Les boues, une fois traitées afin de leur conférer une qualité
réglementaire, sont donc utilisées comme matériaux de remblayage ou de recouvrement pour
la réhabilitation de tels sites. Ce type de valorisation peut être ponctuel, ne nécessitant qu’un
épandage unique pratiqué pour implanter un couvert végétal ou encore, dans le cas où la
biomasse est exploitée ou exportée, l’apport de boues peut devenir régulier, proportionné aux
besoins des végétaux et des sols reconstitués. Dans le premier cas, il faut une bonne
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programmation pour mobiliser, au moment voulu, les quantités de boues nécessaires à la
réhabilitation.
Les boues impropres à d’autres types de valorisation peuvent éviter l’enfouissement grâce à la
valorisation énergétique. Toutefois, selon la qualité des boues utilisées, leur combustion peut
produire des cendres davantage concentrées en métaux lourds, nécessitant l’élimination dans
un lieu d’enfouissement sécuritaire dont les coûts sont plus élevés que ceux d’un site
d’enfouissement sanitaire.
Il est possible d’utiliser les boues d’épuration dans la synthèse des agrégats légers utilisables
pour la préparation de matériaux de construction, tels que la brique, le ciment à mortier et
mélangé, le béton ou le ciment Portland. Ainsi, les biobriques, par exemple, peuvent contenir
jusqu' à 40 % de boues tout en se conformant aux standards structuraux américains. Grâce à
l’ajout de boues, le mélange destiné à leur fabrication présente davantage de plasticité.
D’autre part, l’addition de matière organique allonge la durée de vie utile des installations de
production de briques en élargissant la gamme des matières premières. Les contaminants
organiques contenus dans les boues, en brûlant pendant la cuisson, laissent de petits vides
qui rendent la brique plus poreuse et plus adhérente au mortier ; les biobriques sont par
ailleurs de 10 % plus légères que les briques standard en raison de leur porosité. Par
conséquent, il est possible d’observer une diminution appréciable des coûts reliés au transport
de tels matériaux de construction. À titre indicatif, l’addition de 2 % à 3 % de boues sèches
permet d’économiser 500 pi3 d’essence par 1 000 briques. À l’heure actuelle, il s’agit d’un
marché en expansion au Japon ainsi qu’aux États-Unis. Par exemple, un fabricant de briques
du Maryland produit, à l’échelle industrielle, des briques contenant 15 %, 30 % ou 50 % de
boues.
En plus des techniques de valorisation précédentes, les boues déshydratées peuvent entrer
dans la préparation de la peinture ou du papier. Elles présentent également un potentiel
alimentaire pour les ruminants, la volaille et les vers de terre, mais de façon restreinte en
raison de l’éventuelle présence de produits toxiques. De plus, un autre procédé de valorisation
des boues municipales, appelé ENERSLUDGE, mis sur pied par une équipe de chercheurs de
SNC-Lavalin, permet de les transformer en hydrocarbures liquides utilisables, entre autres,
comme agents tensioactifs ou de rajeunissement dans la fabrication des asphaltes routiers ou
dans les émulsions d’asphalte. Il est également envisageable de les utiliser comme
combustible industriel. Cependant, la démonstration de ce procédé ne pourra être envisagée
dans les communautés urbaines du Québec que d’ici quelques années.
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Les technologies actuelles de valorisation des boues étant peu développées ou tout
simplement trop coûteuses, les choix des gestionnaires des matières résiduelles se tournent
vers l’élimination. Par ailleurs, cette alternative semble inévitable lorsque les concentrations en
métaux toxiques ou en matière organique rendent les boues non valorisables, ou valorisables
à grands frais.
3.1. INCINÉRATION
L’incinération consiste à brûler les boues à de très hautes températures, afin d’éliminer
totalement l’eau et la matière organique qu’elles contiennent. Cette méthode de disposition
mène à la destruction complète des organismes pathogènes pouvant y être présents ainsi qu’à
la dégradation de plusieurs composés organiques toxiques, d’autant plus qu’elle réduit de plus
de 65 % l’espace occupé par les boues dans les lieux d’enfouissement sanitaires et qu’il est
possible d’aller vers la valorisation énergétique.
Or, selon la méthode d’incinération choisie, les boues peuvent nécessiter des traitements
préalables afin d’augmenter leur siccité, augmentant ainsi les frais reliés à cette technique
d’élimination. D’autre part, elle requiert de grands volumes de boues pour être
économiquement viable, en plus de requérir des systèmes efficaces et coûteux destinés à
capter et traiter les fumées résultant du procédé. Effectivement, les fumées émises peuvent
contenir des substances toxiques, telles que l’arsenic, le mercure, le plomb, etc., d’où la
nécessité de les traiter avant leur rejet dans l’atmosphère. En ce qui concerne les cendres
générées, elles peuvent être davantage concentrées en métaux lourds que les boues initiales,
ce qui augmente considérablement les coûts d’enfouissement, qui doit nécessairement
s’effectuer dans un site sécuritaire. L’incinération peut également constituer un gaspillage
potentiel de matières résiduelles fertilisantes.
On privilégie l’incinération dans les régions produisant de grandes quantités de boues dont la
piètre qualité limite grandement les possibilités de valorisation. Plusieurs types de technologies
peuvent donc être utilisés, comme le four rotatif tubulaire, le four à soles étagées, le four à
pulvérisation, la coincinération ou le four à lit fluidisé. Ce dernier est particulièrement bien
adapté à l’incinération de boues industrielles ou urbaines, en raison de sa fiabilité et de la
possibilité de traiter des déchets autant solides que liquides. Il assure aussi un meilleur
transfert de matière et d’énergie. L’ensemble de ces technologies nécessite par contre un
personnel hautement qualifié et l’entretien des équipements s’avère onéreux. Il en coûterait
plus de 500 $/tbs pour utliser cette méthode. Les investissements et les coûts de
fonctionnement font donc de l’incinération une solution ne s’adaptant qu’à d’importants
gisements de boues, issus de grandes stations d’épuration ou de plusieurs petites stations.
Dans ce dernier cas cependant, des frais de transport additionnels seraient à prévoir si les
stations ne sont pas situées à proximité de l’incinérateur.
L’incinération est un mode d’élimination des boues (et des matières résiduelles en général)
contesté de la part du public en raison du rejet de substances toxiques dans l’atmosphère. La
Communauté métropolitaine de Montréal exploite tout de même un incinérateur à lit fluidisé
pour les boues et écumes issues de son usine d’épuration des eaux.
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L’enfouissement des boues, tout comme celui des autres résidus, nécessite l’installation d’un
système de captage et de traitement des biogaz et des eaux de lixiviation, étant donné leur
fermentescibilité. Advenant le cas de fuites provenant du site d’enfouissement, il y aurait un
risque de contamination des eaux souterraines par les métaux lourds et les organismes
pathogènes présents dans les boues. De plus, le choix de cette méthode peut causer le
gaspillage de matières résiduelles fertilisantes si les boues enfouies présentent un potentiel
pour la valorisation, d’autant plus qu’il raccourcit la longévité du lieu d’enfouissement sanitaire
et en accroît la charge polluante, en raison de l’enfouissement de résidus organiques qui, en
se décomposant, produisent des biogaz et des eaux de lixiviation.
Certaines technologies ont été adaptées aux techniques existantes dans le domaine des
installations sanitaires. Certaines permettent donc de traiter les boues directement à la fosse
septique, alors que des modifications ont été apportées au procédé de vidange conventionnel
des fosses septiques, ou encore, des essais de compostages ont été appliqués aux boues de
fosses septiques.
Combinant la mousse de sphaigne et une série d’autres matériaux comme éléments filtrants,
le biofltre Médiaflex constitue une solution intéressante pour l’épuration des lixiviats de lieux
d’enfouissement sanitaire, des eaux de drainage des sites miniers et des boues de fosses
septiques. Peu coûteux à installer et facile à utiliser, ce biofiltre, dont l’efficacité repose sur des
phénomènes de précipitation, de rétention et de dégradation biologique, permet de traiter de
fortes concentrations de polluants, notamment les substances toxiques ou difficilement
biodégradables et les métaux. Il peut particulièrement être utile là où certaines conditions,
telles que l’absence d’électricité, le climat nordique et la topographie, limitent l’utilisation de
technologies comme la filtration par le sol, les étangs d’aération et les boues activées.
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Ce sont les chercheurs de Serrener Consultation inc. qui ont mis cette technologie au point.
Par ailleurs, plus de 15 biofiltres sont actuellement en usage au Québec pour le traitement des
lixiviats de lieux d’enfouissement sanitaire, des eaux de drainage de sites miniers et des boues
de fosses septiques. Ils sont utilisés comme système de traitement unique ou intégré à
d’autres systèmes d’épuration.
L’unité de biofiltration Ecoflo est destiné au marché des résidences et des établissements
publics, commerciaux ou résidentiels non reliés à un réseau d’égouts. Il s’agit d’un biofiltre à
base de tourbe créé par Premier Tech ltée pour traiter efficacement les eaux usées provenant
de fosses septiques. Ce système compact possède des performances épuratoires
indépendantes des caractéristiques du sol, en plus d’être tout désigné pour les propriétaires
ayant des difficultés liées à la superficie de leur terrain ou à la perméabilité du sol. Ainsi, l’unité
de biofiltration occupe une superficie de 6,5 m2 pour le traitement des eaux usées d’une
résidence unifamiliale (débit maximal de 1 600 litres/jour). Ces eaux sont acheminées par
gravité ou à l’aide d’une pompe vers une coquille protectrice contenant un système de
distribution et le lit filtrant à base de tourbe spécialement conçu pour la biofiltration. La tourbe
sélectionnée permet la rétention des matières solides, la dégradation des matières organiques,
la nitrification et la réduction des coliformes fécaux.
Des essais réalisés avec des effluents de fosses septiques de résidences unifamiliales ont par
ailleurs démontré d’excellentes performances épuratoires. En effet, le système permet
d’obtenir des réductions moyennes de 90 % des matières en suspension, de 93 % de la
demande biochimique en oxygène, de 20 % de l’azote total et de plus de 99 % des coliformes
fécaux. Une fois épuré, l’effluent peut être évacué par infiltration dans le sol ou par dilution
dans un cours d’eau.
La vie utile du lit filtrant est de cinq ans et il peut être retiré à l’aide d’un système de vidange de
fosses septiques conventionnel, en plus de faire l’objet d’une valorisation agricole ultérieure.
Une inspection annuelle suffit pour l’entretien du biofiltre. Une étude technico-économique a
par ailleurs démontré que les coûts d’achat et d’exploitation du système lui permettent de
concurrencer les procédés conventionnels et alternatifs.
La technologie Juggler, ou camion Juggler, est une unité mobile de traitement des boues de
fosses septiques permettant le retour d’un liquide préalablement épuré à la fosse. Pour ce
faire, le système aspire d’abord la partie liquide (le surnageant) contenu dans la fosse septique
(étape 1), pour ensuite aspirer les boues et écumes qui sont stockées dans le réservoir à
double chambre du camion (étape 2). Le surnageant est alors traité dans l’autre chambre,
sans utilisation de produits chimiques, puis retourné à la fosse en étant épuré par filtration
(étape 3). La figure D.2. illustre ces trois étapes.
Cette façon de procéder permet de réduire jusqu’à 80 % du volume des matières résiduelles à
transporter, et par le fait même de diminuer les frais de transport et de disposition des boues à
l’usine de traitement, en plus de contribuer significativement au mieux-être de l’environnement.
L’opérateur d’un camion équipé de la technologie Juggler peut vidanger jusqu’à cinq fois plus
de fosses septiques qu’avec un réservoir traditionnel de même grandeur. Le rendement du
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camion est alors maximisé, puisqu’il consacre désormais plus de temps à faire la vidange
plutôt que le transport.
Le caractère novateur de la technologie Juggler réside tout d’abord dans le fait qu’elle est en
mesure de reconnaître les diverses couches déjà décantées naturellement à l’intérieur d’une
fosse septique, soit les boues, les écumes et le liquide. La technologie tient donc compte des
différentes composantes naturelles de la fosse, les aspire séparément puis retourne à la fosse
un liquide épuré jusqu’à 99 % en moins de 20 minutes (ce qui est comparable à un temps de
vidange conventionnel). D’autre part, il est possible d’optimiser le rendement de la fosse, d’une
part grâce au procédé physicomécanique, et d’autre part en y retournant la flore bactérienne
nécessaire à son bon fonctionnement. Finalement, le procédé Juggler, breveté et validé par
l’INRS-Eau, est entièrement automatique et ne nécessite pas une main-d’œuvre spécialisée.
Les chercheurs de Serrener Consultation inc. ont élaboré un système intégré de traitement et
de valorisation des boues de fosses septiques dans le but de faire face aux besoins
grandissants dans ce domaine et afin de trouver une solution économique et respectueuse de
l’environnement. Ce système consiste à composter les boues de fosses septiques sous
aération forcée, et ce, en passant par plusieurs étapes : la réception-dégrillage des boues, la
déshydratation par filtration-décantation (système DAB), le traitement et le rejet de la fraction
liquide, et le traitement et la valorisation de la fraction solide. L’ensemble de ce procédé dure
de 8 à 12 semaines.
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varient de 350 000 $ à 500 000 $, selon les scénarios et composantes envisagées. Avec ces
niveaux d’investissement, il est ainsi possible d’offrir l’ensemble du service à un prix compris
entre 18 $ et 30 $/m3, les coûts d’exploitation variant en fonction des volumes reçus.
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