2021 13 Bardury Clouzot
2021 13 Bardury Clouzot
2021 13 Bardury Clouzot
UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER
MOMA
MÉMOIRE
PRÉSENTÉ POUR L’OBTENTION DU
Maïté BARDURY
Agnès CLOUZOT
Jury :
Année :
31 août 2022
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Sommaire
Introduction............................................................................................................................. 4
I. Revue de littérature............................................................................................................. 8
A. Evolution réglementaire et recherche de performance.................................................8
1. Mise en place de la T2A............................................................................................8
a) Définition et principes de la T2A...........................................................................8
b) Avantages et inconvénients..................................................................................9
2. La T2A selon les secteurs.......................................................................................11
a) Secteur public.....................................................................................................11
b) Secteur privé......................................................................................................12
c) Convergence......................................................................................................13
3. Pilotage de la performance dans les établissements de santé................................14
a) Définition de la performance dans les établissements de santé.........................14
b) Mesure de la performance..................................................................................17
c) Conduite du changement....................................................................................20
B. La fonction contrôle de gestion....................................................................................23
1. Le contrôle de gestion.............................................................................................23
a) Historique de la fonction.....................................................................................23
b) Rôle et missions de la fonction contrôle de gestion............................................23
(1) Des missions techniques..............................................................................23
(2) Des missions stratégiques............................................................................24
(3) Des missions pédagogiques.........................................................................24
c) Image renvoyée par le contrôleur de gestion et sa fonction................................25
d) Perspectives pour la fonction contrôle de gestion...............................................26
(1) La place du contrôle de gestion dans l’organigramme..................................26
(2) La contractualisation interne, un outil d’aide à la décision.............................28
(a) Un outil de dialogue entre Direction et Médecin.......................................28
(b) Evolution des pratiques............................................................................28
(c) Posture et légitimité du contrôleur............................................................29
2. Les différents profils de contrôleurs.........................................................................29
a) Typologie selon Caroline Lambert......................................................................30
(1) Le contrôleur Discret.....................................................................................30
(2) Le contrôleur Garde-fou................................................................................30
(3) Le contrôleur Partenaire...............................................................................31
(4) Le contrôleur Omnipotent.............................................................................31
b) De nouveaux profils à intégrer............................................................................32
II. Méthodologie.................................................................................................................... 34
A. Analyse des fuites du territoire en Médecine...............................................................34
1. Fuites par destinations............................................................................................38
2. Fuites par Domaines d'Activité................................................................................40
B. Problématique des DMS en Médecine au regard de la rentabilité dans une clinique
privée cas de la Clinique Saint-Paul, Martinique..............................................................44
1. DMS établissement vs IPDMS.................................................................................44
2. Comparaison des rentabilités selon la durée des séjours........................................48
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III. Résultats et discussions..................................................................................................51
Conclusion............................................................................................................................ 54
Glossaire.............................................................................................................................. 56
Bibliographie......................................................................................................................... 57
Table des illustrations........................................................................................................... 58
Résumé................................................................................................................................ 59
Mots clés.............................................................................................................................. 59
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Introduction
La loi du 31 juillet 1991 portant sur la réforme hospitalière renforce la planification
par la mise en place des schémas régionaux de l’organisation sanitaire (SROS) et
impulse la politique de contractualisation entre l’Etat et les établissements de santé.
Le Journal Officiel du 2 août 1991,dans le cadre du programme médicalisé du
système d'information (PMSI) impose aux établissements à procéder à l'évaluation
et à l'analyse de leur activité. Le financement des dépenses hospitalières a connu
des évolutions depuis une quarantaine d’années. La France a connu jusqu'à nos
jours trois modes de financement : le financement aux prix de journée jusqu’en 1983
dans le public et le privé, le budget global instauré par la loi du 19 janvier 1983 et le
décret du 11 août 1983 appliqué dans les établissements publics et privés à but non
lucratif. A cette époque, “L’hôpital était alors cette boîte noire tant critiquée qui
ne savait ni ce qu’elle produisait ni ce qu’elle coûtait. Le contrôle de gestion
ou le contrôle interne étaient encore des notions étrangères à beaucoup
d’établissements et les rares qui s’y intéressaient suscitaient peu l’intérêt des
communautés médicales”.
Le financement aux prix de journée et le budget global, tous deux des financements
rétrospectifs ont été abrogés en 2004 pour laisser place à la tarification à l'activité
(T2A), financement prospectif basé sur la logique de prix et inspiré du modèle
américain du Professeur Fetter. L’instauration du paiement prospectif demande aux
établissements une recherche constante d’efficience et une maîtrise des coûts.
La loi du 21 juillet 2009 dite HPST apporte des modifications à deux niveaux, tout
d’abord, au sein de la Gouvernance avec l'apparition du Directoire et du Conseil de
surveillance des établissements et au niveau du contrôle et du pilotage favorisant
l'implémentation d’un contrôle de gestion. “Le métier de contrôleur de gestion
subit de ce fait une véritable métamorphose : délaissant le rôle de “garde-fou”
voire d’ “œil de Moscou” qui lui a longtemps été attribué, il devient peu à peu
un prestataire de service pour les services opérationnels.”
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Pour comprendre comment ces réformes ont influencé le métier de contrôleur de
gestion, accordons-nous à prendre de la hauteur sur la compréhension des
organisations.
L’hôpital au sens large (hôpitaux publics, OBNL et établissements commerciaux), est
selon la théorie des organisations de Henry Mintzberg, une bureaucratie
professionnelle. Celle-ci repose sur une standardisation des compétences
essentielle à son fonctionnement. En effet, le cœur de métier est effectué par le
centre opérationnel hautement qualifié, médecins, chirurgiens… dont les aptitudes et
qualifications sont normées1.
1 L’hôpital entreprise n’est pas une solution, Frédéric Pierru et Louis Weber, Revue Savoir/Agir 2013
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identifie les moyens utilisés pour y parvenir. Le pouvoir découle de la structure, en
effet, la gestion interne et le processus de prise de décision caractérisent les rôles
de chacun et la place qu’ils occupent dans la gouvernance. Cette idée rejoint celle
du micro-environnement d’une structure de santé qui s’apparente à l’organisation
administrative de l'établissement. Par ailleurs, la vie d’une organisation dépend
certes de son fonctionnement interne mais s’inscrit dans un espace plus large. Le
macro-environnement est constitué d'éléments ne pouvant pas être contrôlés ou
influencés par l’entreprise ; une analyse PESTEL 2 peut être menée pour
l’appréhender. C’est ainsi que l’on comprend le poids des politiques nationales de
santé dans la gestion courante d’un établissement. Enfin, les relations traduisent les
interdépendances des uns par rapport aux autres ainsi que leurs formalisations
(habitudes de travail, procédures formalisées…).
2 L’introduction dans les années 1970 de principes inspirés du secteur privé au sein des structures du
secteur public au nom de l’efficacité et de l’efficience.
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système. La démarche systémique s’attarde sur la perception globale du
fonctionnement plutôt que sur le détail. Relier les éléments au lieu de les isoler
permet l’interaction entre les acteurs et ainsi de considérer les relations entretenues.
Enfin, le système demeure en contact avec son environnement évolutif dont il faut
maîtriser les répercussions structurelles.
Ainsi, nous sommes en mesure de nous demander en quoi le contrôle de gestion est
un service de production en appui au management des établissements de santé.
Pour y répondre, nous débuterons par une revue de littérature sur le contexte
réglementaire et la place qu’occupe le contrôle de gestion au regard de celui-ci.
Nous poursuivrons avec la méthodologie déployée dans nos établissements
respectifs3 via deux cas d’application. Enfin, nous exposerons nos résultats au
travers des hypothèses mettant en relation la contribution du manager au contrôle
de gestion et l’utilisation qu’il fait des informations.
3 Outil conduisant à une analyse externe des facteurs macro-environnementaux plus ou moins
influents.
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I. Revue de littérature
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Illustration 4 : Inversion du modèle budgétaire, Sophie Colasse
b) Avantages et inconvénients
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Un autre avantage induit de la T2A est la responsabilisation des acteurs dans la
recherche de l’efficience.
Il existe certaines limites intrinsèques de la T2A, en effet, les tarifs diffèrent selon le
statut juridique de l’établissement.
Les variations des tarifs annuels peuvent entraîner une instabilité et une difficulté
des établissements à se projeter. Les tarifs sont parfois perçus par les
établissements comme déconnectés de la réalité du terrain car ces derniers ne
prennent pas en compte tous les éléments de la prise en charge (moyens et temps
passé de prévention ou d’explication).
La complexité du codage, la grande technicité et le temps consacré sont des
aspects qui ne sont pas en faveur de la tarification à l’activité.
La T2A a également des effets négatifs, son système inflationniste peut pousser à la
multiplication des actes ou à la recherche des actes plus avantageux.
Le souci d’efficience et la recherche de réalisation de marge peut pousser les
établissements à effectuer des sorties précoces des patients vers le domicile ou en
transfert vers d’autres structures de soins dès lors que le séjour ne devient plus
rentable.
La tarification à l’activité engendre parfois des tensions négatives entre le
gestionnaire et les soignants. Les soignants sont plutôt animés par des motivations
intrinsèques ou altruistes, le système de financement peut créer un conflit d’objectif
entre rentabilité et qualité du service rendu à la patientèle par les professionnels et
conduit à effectuer des arbitrages.
La T2A n’est pas un système incitatif à la coordination car non adapté aux parcours
multi-acteurs. Les problèmes de coordination propres à notre système de santé
perdurent avec la T2A.
Dans une recherche constante de rentabilité, les établissements ont intérêts à
“recruter” les cas simples afin de compenser les cas plus complexes. La tarification à
l’activité est incitative à garder les malades dits faciles. Lors d’un entretien en 2020
avec Brigitte DORMONT, Professeure d’économie à l’université de Paris-Dauphine,
Frédéric Pierru, Docteur en science politique et chargé de recherche au CNRS a
recueilli les propos suivants : “au lieu de définir les tarifs en fonction seulement
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des coûts de traitement par pathologie, on les a modifiés pour encourager
certaines activités, et pour respecter l’enveloppe que constitue l’objectif
national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) hospitalier”
a) Secteur public
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b) Secteur privé
Les établissements privés de santé sont des personnes morales de droit privé. Les
établissements peuvent être à but lucratif ou à but non lucratif (OBNL) souvent issus
de mouvements religieux, caritatifs ou mutualistes. Les établissements privés à but
lucratif sont appelés “cliniques privées”.
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- Les financements liés aux missions d’intérêt général et à l’aide à la
contractualisation (MIGAC), la liste des activités pouvant relever d’un
financement par dotation MIGAC est vaste et comprend :
- Les engagements relatifs à la mise en oeuvre des Schémas Régionaux
d’Organisation des Soins (SROS)
- Les engagements visant à l’amélioration de la qualité des soins ou
visant à répondre à des priorités régionales ou nationales de santé
publique
- Les soins dispensés pour certaines populations spécifiques
- Les aides à la contractualisation
c) Convergence
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La mission de recherche médicale intrinsèque à l’hôpital public permet de
comprendre la réticence du secteur à la question de la convergence.
Le public traite les activités lourdes à coûts élevés comme les maternités de niveau
3, la réanimation et accueille un public “ tout-venant” que le privé ne reçoit pas ou
refuse de soigner. Dans un même temps, les patients à forte valeur ajoutée sont
également redirigés vers le public.
En 2009, la loi HPST fait émerger la notion d’”hôpital entreprise”. D’après l’INSEE,
une entreprise est “une entité économique, juridiquement autonome dont la fonction
principale est de produire des biens ou des services pour le marché.” L’hôpital
s’inscrit dans la définition de l’entreprise en tant que “communauté humaine dévolue
à la production de biens” comme le fait remarquer Guy Vallancien, chirurgien
urologue et universitaire membre de l’Académie nationale de médecine. L’hôpital est
producteur d’un bien qualifié de supérieur, la santé et est le principal employeur du
territoire sur lequel il est installé sans risque de délocalisation. Bien que la santé soit
un secteur à part entière de part le service rendu, néanmoins, il reste une activité
économique sur laquelle se rencontrent producteurs et consommateurs soit la
définition même d’un marché. Au regard de ces éléments, nous pouvons considérer
que l’hôpital est une entreprise avec des exigences éthiques et morales.
L’essence d’une entreprise réside dans sa capacité à générer du profit. Autrement
dit, la maîtrise des coûts est essentielle pour s’assurer de sa pérennité d’où la
nécessité d’être performante. Le glissement des établissements de santé vers la
notion de performance a été progressive avec comme point de départ les réformes
de financement qui les ont placés dans une logique de financiarisation
entrepreneuriale. Celle-ci a créé une situation concurrentielle en comparant les coûts
d’hospitalisation entre les établissements et entre les secteurs.
Dans le secteur sanitaire, le concept de performance est étroitement lié au respect
de l’Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie qui détermine l’enveloppe
des dépenses d’assurance maladie dont découlent les recettes des établissements.
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Illustration 5 : La fixation de l’ONDAM : un exercice sous contrainte,
Philippe Burnel
L’ONDAM est déterminé sur la base des prévisions de dépenses N-1 auxquelles est
ajoutée la hausse tendancielle des dépenses soustraites des mesures de nouvelles
économies. Il est présenté sous la forme d’un taux d’évolution défini chaque année
dans la Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Son montant est fixé par
application d’un taux aux réalisations estimées de l’année N-1. Ce taux fait
apparaître des mesures d’économies qui correspondent à l’écart entre la tendance
d’évolution des dépenses et le taux fixé. L’ONDAM 2022 correspond à la réalisation
de 2021 (N-1) à laquelle on ajoute le taux qui a fait l’objet de négociation au
parlement.
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Illustration 6 : ONDAM 2022 par sous objectifs, LFSS 2022
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b) Mesure de la performance
Compte tenu des évolutions sus-citées nous pouvons nous poser la question des
outils et des méthodes à mettre en place afin d’accompagner au mieux les chefs de
pôle dans le pilotage des unités de soins.
Pour Mousli (2009, p. 36), “c’est la latitude des contrôleurs de gestion qui
garantit l’efficience du contrôle de gestion en raison du degré d’autonomie
dont ils disposent mais également des outils qui sous tendent l’exercice de
ses missions.”
Pour mener à bien ses missions de reporting et de pilotage de la performance, le
contrôleur de gestion dispose d’une boîte à outils adaptée aux situations
rencontrées.
Tout d’abord, l’élaboration des budgets. Dans le champ sanitaire, les établissements
sont soumis à une obligation qui est la production du compte de résultat prévisionnel
c’est-à-dire l'État Prévisionnel des Recettes et des Dépenses (EPRD) et le plan de
financement est nommé Plan Global de Financement Pluriannuel (PGFP). Ces
derniers sont effectués au regard des projets d’orientation stratégique portés par
l’établissement et via les prévisions de recettes, l’ajustement des effectifs, des
consommations de biens et de services et des investissements. C’est une étape
primordiale servant de feuille de route au suivi budgétaire.
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Illustration 7 : Étapes de la mise en œuvre de la démarche prévisionnelle
Selon la place que l’on souhaite accorder au contrôleur de gestion dans la structure,
son implication dans la comptabilité analytique sera plus ou moins grande. En effet,
un contrôleur centré sur la production de données chiffrées sera expert dans la
maîtrise de la relation coûts/valeur nécessaire à la bonne santé et au devenir de
l’établissement.
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Par ricochet à la construction des budgets et à la maîtrise des coûts, le système de
régulation budgétaire fait partie des missions attribuées au contrôle de gestion.
6 De sa traduction française, tableau de bord prospectif ou équilibré, la méthode a été conçue par
Robert S. Kaplan et David Norton en 1992.
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L'utilisation de la matrice BCG dans le domaine de la santé permet d’évaluer le
portefeuille des domaines d’activités stratégiques de l’établissement au regard de
son positionnement territorial. Appliquée au secteur de la santé la matrice se décline
selon plusieurs niveaux de détails :
- Domaines d’Activité
- Groupes de Planification
- Groupes d’Activité
c) Conduite du changement
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Un changement d’ordre organisationnel est alors imposé aux établissements, l’enjeu
de la conduite du changement réside dans la façon de la mener en vue de
développer des compétences conduisant l’organisation à une situation perçue
comme plus satisfaisante. Les premières questions qui en découlent sont : Pourquoi
l’ organisation doit-elle changer ? Sur quoi portent les changements ? Comment
changer ?
Le changement étant d’ordre dirigé “Il est souvent imposé par l’état d’urgence.
L’impulsion est donnée par la direction de manière injonctive sans négociation
possible. Rapide, il privilégie l’action à la discussion, l’approche et la stratégie à
adopter devront être adaptées.
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A chaque étape, les acteurs doivent être identifiés pour adapter la conduite du
changement et les amener à l’objectif visé.
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B. La fonction contrôle de gestion
1. Le contrôle de gestion
a) Historique de la fonction
Robert Anthony définit en 1965 le contrôle de gestion comme “le processus par
lequel les managers obtiennent l’assurance que les ressources sont obtenues
et utilisées de manière efficace et efficiente pour la réalisation des objectifs de
l'organisation.”
Puis en 1988, Robert Anthony complète sa définition par : “Le contrôle de gestion
est le processus par lequel les managers influencent d’autres membres de
l’organisation pour appliquer les stratégies”
Pour Abdellatif Khemakhem (1984), “Le contrôle de gestion est le processus
mis en œuvre au sein d’une entité économique pour s’assurer d’une
mobilisation efficace et permanente des énergies et des ressources en vue
d’atteindre l’objectif que vise cette entité”.
Henri Bouquin définit “Le contrôle de gestion est le processus par lequel les
managers influencent d’autres membres de l’organisation pour appliquer les
stratégies”
Contrairement à la comptabilité, le contrôle de gestion s’affranchit des règles
juridiques et comptables. La liasse fiscale n’englobe pas le contrôle de gestion. Les
entreprises ont “quartier libre” en matière de méthodologie, de choix de logiciel et
données collectées.
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(2) Des missions stratégiques
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La mise en place de la T2A dès 2004 confère aux contrôleurs de gestion des
établissements de santé une attribution nouvelle : “assurer une véritable fonction
support en matière de mesure et de pilotage de la performance pour et dans
les pôles”
L'apparition des pôles d’activité au sein des établissements publics de santé place la
direction des affaires financières au centre des relations de gestion avec ses parties
prenantes internes. Les contrôleurs de gestion depuis la mise en place de la T2A
sont désormais “chargés d’accompagner au mieux les chefs de pôles dans leur
missions de contrôle et de pilotage de la performance”.
Les deux missions des contrôleurs de gestion sont dans un premier temps
d’effectuer un suivi des activités : regroupement d’informations d’ordre qualitatives
comme le degré de satisfaction des patients ou le temps d’attente et quantitatives :
nombre de prise en charge et valorisation des séjours. Puis, effectuer un contrôle de
la performance financière. Le contrôle de gestion assure “une véritable fonction
support en matière de mesure et de pilotage de la performance pour et dans
les pôles”.
Les pôles apparaissent comme des unités opérationnelles indépendantes. Dans sa
mission de contrôle de la performance, le contrôle de gestion réalise “une mesure
ponctuelle des réalisations pour chaque pôle d’activité dans un compte de
résultat analytique (CREA)”.
Le contrôleur de gestion est bien souvent perçu comme celui qui “contrôle”, qui
“vérifie”.
Si l’on s’attarde sur l’étymologie du mot, le contrôle est la contraction pour “contre”,
“rôle”. Le contrôle renvoie à l’inspection. Celui qui vient vérifier si j’ai été un bon
élève ! Cette image qui lui colle à la peau. En anglais “control” a une signification et
une perception bien différente du français. “Control” fait référence au pilotage, au
management, et à la maîtrise. La traduction française du mot à une perception et
une représentation plus négative.
Le contrôleur est aussi perçu comme celui qui produit des chiffres :
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Un chef de pôle admet que : “les contrôleurs de gestion restent avant tout des
gestionnaires auxquels nous faisons appel lorsque nous avons besoin d’informations
financières. Ils doivent aujourd’hui être plus présents en amont pour comprendre et
intégrer la réalité quotidienne des unités fonctionnelles, services et pôles.”
Le contrôle de gestion est qualifié de “compteur de haricots” (Beard 1994 ;
Friedman et Lyne 1997 ; Friedman et Lyne 2001. La représentation du contrôle de
gestion est essentiellement un contrôle des budgets.
Vision anglo saxonne : “le contrôleur est garant de la fiabilité des données
comptables et exerce en quelque sorte une fonction de vigilance financière ”
Lartigau
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stratégique. Il conviendrait de trouver un équilibre et un juste milieu entre la mission
de mesure et impulser la pensée stratégique. Il est de la mission de la direction
générale d’accompagner sa mise en place au sein de l’établissement en faisant
changer les mentalités et le regard des opérationnels sur la fonction. Pour y
parvenir, le service doit définir ses axes de travail et être force de proposition en
ayant un schéma directeur d'organisation dans le but d’arbitrer lorsque cela est
nécessaire.
Selon Lorino, nous pouvons distinguer deux logiques de pilotage, celle de
responsabilisation financière et la logique stratégico-opérationnelle. La première
s’appuie sur une représentation comptable en centre d’analyse de l’organisation qui
est fondée sur la responsabilisation et la délégation. La seconde est plus complexe
alliant culture économique et opérationnelle car elle est imbriquée dans le
déploiement de la stratégie grâce à l’analyse des relations causes/effets des
processus interdépendants.
Lartigau en 2009 évoque que “le métier de contrôleur de gestion subit de ce fait
une véritable métamorphose : délaissant le rôle de “garde-fou” voire d’“œil de
Moscou” qui lui a longtemps été attribué, il devient peu à peu un prestataire
de service pour les services opérationnels.”
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(2) La contractualisation interne, un outil d’aide à la
décision
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(c) Posture et légitimité du contrôleur
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a) Typologie selon Caroline Lambert
En s’appuyant sur les études de cas, Caroline Lambert assimile la fonction contrôle
de gestion discrète aux organisations dont la logique dominante est celle du
marketing en raison du marché dans lequel elles évoluent. Innovation et
différenciation sont souvent les maîtres mots reléguant les problématiques relevant
du contrôle de gestion au second plan. Dans ce contexte, les caractéristiques
définissant la fonction discrète sont une faible autorité et un management au niveau
local. Les actions qu’elle peut et met en place confortent la position qui lui est
accordée. En effet, la relation difficile entre contrôleurs et manageurs ne permet pas
l’émergence de coopération entre les parties et cantonne les premiers à leurs tâches
dites “classiques” sans problématisation stratégique leur donnant une image
uniquement bureaucratique. Ainsi, une fonction contrôle de gestion discrète permet
aux managers de conserver leur réactivité et créativité mais en contrepartie du
manque de considération qui leur est accordé, les contrôleurs peuvent dériver vers
du contrôle interne ou être démotivés laissant place à une certaine désorganisation
d’ordre structurel.
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contrôle de gestion. Cette utilisation voire manipulation du contrôle de gestion
s’inscrit dans un jeu politique où le rôle de chacun sera conditionné aux relations
qu’il entretient ainsi qu’à ses expériences.
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personnes qui ont un besoin d’autonomie et/ou de prise de responsabilités.
Toutefois, elle s’accompagne d’une certaine pression où la mesure financière est
systématique à l’ensemble des décisions, ce qui peut être un frein à l’innovation.
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Un parallèle peut être établi avec le Balanced ScoreCard, un outil multidimensionnel
qui tend vers la prise en compte de l’ensemble de la structure ; à savoir, les
ressources humaines, les processus, les clients (patients, prescripteurs, tutelles,
l’ensemble parties prenantes) et l’aspect financier (ou de performance).
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II. Méthodologie
Avant d’entrer à proprement parler dans une analyse d’ordre marketing, il convient
de se demander s’il existe un “marché de la santé”. En premier lieu, nous observons
une constante dans les définitions de l’économie, celle de l’analyse des modes de
création de la richesse ainsi que la manière dont celle-ci se répartit. La notion
d'économie met en perspective les ressources à disposition qui sont par nature
limitées avec les besoins de la société illimités, ce qui renvoie à la recherche de
l’optimum. Le lien entre les systèmes économique et de santé n’est plus à établir. Le
fonctionnement du système de santé dépend de la production de richesses et le
système économique dépend de la bonne santé des acteurs économiques. Si l’on
rentre dans un niveau de détail plus fin, une activité économique de prestations de
service se compose de producteurs et consommateurs qui échangent à un prix.
L’application au domaine de la santé se traduit par la mise en relation des
professionnels et établissements de santé avec les patients voire toute la population
(en ce qui concerne la prévention) et dont les tarifs des prestations sont fixés. C’est
ainsi que l’on peut dire que la santé est une activité économique qui, toutefois,
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comporte certaines particularités. La nature de la demande est irrégulière et
imprévisible lorsqu'elle est associée à un risque vital. L’offre médicale est fondée sur
le principe de l’altruisme du médecin sans intérêt du gain. De nombreuses exigences
éthiques et morales gravitent autour de la santé en tant que Bien essentiel. Une
asymétrie d’information demeure entre le consommateur et le producteur du fait de
ses compétences médicales, ce qui peut induire une incertitude sur les produits
et/ou l’utilité des actes. Enfin, l’offre est normée interdisant les confrontations sur la
qualité.C’est au regard de ces singularités que l’intervention du régulateur se justifie
et s’impose dans la relation consommateur-producteur. Les objectifs sont d’assurer
une offre satisfaisante et équilibrée budgétairement, garantir l’efficience des
établissements tout en préservant la qualité des soins, et soutenir une équité sociale
et géographique dans l’accès aux soins et leurs résultats. L’action du régulateur
encadre les prestations de soins à plusieurs niveaux grâce à différents acteurs.
L’Etat agit directement au niveau national ainsi qu’aux niveaux régional et local par
délégation aux institutions territoriales, tutelles et garants de l’intérêt public. L’action
au plus près des territoires est assurée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui
définit le Projet Régional de Santé (PRS). Les objectifs généraux et résultats
attendus à 10 ans sont déclinés dans le Cadre d’Orientation Stratégique (COS).
Concernant les besoins sanitaires, sociaux et médico-sociaux, ceux-ci sont évalués
pour une durée de 5 ans dans le Schéma Régional de Santé (SRS). C’est au regard
de ce dernier que l’ARS va réguler l’activité des établissements grâce à des outils
réglementaires comme les autorisations d’activité. Ainsi, nous comprenons la
relation qui sous-tend l’activité d’un établissement au contexte territorial dans lequel
il évolue.
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Illustration 14 : Carte des pôles de services hospitaliers et zones
d’influence d’Occitanie
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Une fois que les zones sont définies, nous sommes en mesure de les comparer aux
codes postaux d’origine des patients soignés dans l’établissement. Étant donné
qu’elles sont caractérisées par les lieux de résidence des patients, nous ne
remarquons rien d’étonnant en ce qui concerne les principaux flux, 80% de la
patientèle vit dans la zone de recrutement. Il convient alors de se poser la question
différemment, dans quels établissements sont réalisés l’ensemble des séjours
hospitaliers des patients de la zone. Les patients originaires de la zone d’influence
hospitalière de Narbonne qui sont hospitalisés hors de ce territoire indiquent la fuite.
Nous comptons 3 établissements de santé sur le territoire narbonnais ; le Centre
Hospitalier de Narbonne, L’Hôpital Privé du Grand Narbonne (ancienne Polyclinique
le Languedoc du groupe Elsan) et le CH de Lézignan. La remontée des données
agrégées d’hospitalisation issues du PMSI sur des plateformes dédiées comme
ScanSanté nous permet de mesurer objectivement le poids des établissements
extérieurs dans la santé des habitants d’un territoire donné. Le tableau ci-dessous
indique pour les 3 dernières années pleines le nombre de séjours de Médecine des
habitants du territoire narbonnais par établissement. A titre d’illustration, en 2021, les
narbonnais ont réalisé 30 620 séjours hospitaliers de Médecine dont 71% ont été
effectués au sein des structures du territoire. Par déduction, nous sommes en
mesure de dire que le taux de fuite du territoire s’élève à 29%.
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Après avoir énoncé et défini la notion de fuite, nous nous accordons à la décliner par
destination et activité afin d’entrer dans un niveau de détail plus fin.
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Illustrations 17 : Fuites du territoire narbonnais vers les autres
établissements de la région
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CH Perpignan : 479 séjours Légende :
Une fois les fuites déclinées par destinations, attachons-nous à identifier les activités
pour lesquelles elles sont effectuées et ainsi comprendre pourquoi.
En premier lieu nous sommes amenés à nous interroger sur le degré de finesse
d’identification des activités qui nous intéresse. Pour ce faire, plusieurs niveaux
d’agrégat d’activité existent. Le premier et le plus général est l’Activité de Soins
(CAS) qui correspond au code de chaque GHM avec M pour Médecine, C pour
Chirurgie et O pour Obstétrique. Le niveau suivant est la Catégorie d’Activité de Soin
(CAS) qui se base sur le 3ème caractère du GHM et la durée de séjour permettant
d’obtenir 10 groupes représentatifs de l’activité. Dans les pratiques au CH de
Narbonne, cet agrégat n’est que peu utilisé. L’ATIH regroupe les racines de GHM en
Domaines d’Activité ce qui rend la case-mix plus lisible. Dans une démarche en
entonnoir, nous comptons 83 Groupes de Planification et 217 Groupes d’Activité qui
en découlent.
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Illustration 18 : Exemple avec un GHM
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Le tableau ci-dessus nous oblige à nous poser la question suivante : concurrence ou
complémentarité entre les structures ? Et ce à plusieurs niveaux, faut-il que le CH de
Narbonne et l’HPGN soient complémentaires sur certaines pathologies pour que les
patients restent sur le territoire et qu’ainsi leurs parcours de soins soient facilités ?
Par exemple, au regard de la place qu’occupe la Clinique Saint Pierre dans les
cathétérismes vasculaires, ne serait-il pas envisageable de développer cette activité
au sein d’un des établissements du territoire afin de limiter les temps de
déplacement des patients, de permettre un suivi de la pathologie à proximité de son
lieu de résidence, d’être plus réactif en cas de venues aux urgences… Toutefois,
avec un CHU à moins de 100 km il reste évident que certaines prises en charges en
relèvent en raison de leurs complexités ou raretés.
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intérêt particulier doit être porté du fait d’une certaine maîtrise déjà effective et
d’un besoin de soins dans ces spécialités.
- Les produits qualifiés de “vaches à lait” ne sont plus en croissance voire
même en déclin tout comme les produits que l’on retrouve en “poids morts”.
La décision d’abandonner l’activité n’est pas toujours celle à prendre car en
effet, elle répond à un besoin ce qui est d’autant plus prégnant dans le champ
sanitaire.
Le passage d’une catégorie à l’autre s’apparente au cycle de vie du produit.
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B. Problématique des DMS en Médecine au regard
de la rentabilité dans une clinique privée cas de
la Clinique Saint-Paul, Martinique
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Un IP_DMS supérieur à 1 signifie que l’établissement a des durées de séjour en
moyenne supérieures à la moyenne des établissements en France. Si l’IP_DMS est
inférieur à 1, l’établissement a des durées de séjour en moyenne moins longues que
la moyenne des établissements .
Il a été constaté au sein du service de Médecine de la Clinique Saint Paul qu’un
certain nombre de séjours présentent une DMS supérieure à la moyenne nationale.
Une étude a été menée afin de comprendre la raison d’une DMS supérieure à la
moyenne, évaluer les pratiques et de réfléchir avec les soignants à une optimisation
des séjours, la performance étant un enjeu majeur pour un établissement à but
lucratif.
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Nous avons alors tenté de comprendre ce résultat, les objectifs étaient : de nous
assurer de l'adéquation de la prise en charge des patients de médecine, d’améliorer
les durées de séjours (analyser les séjours clôturés, les durées de séjours, le
contenu du dossier patient, observer la concordance entre le niveau de sévérité et la
DMA, les orientations possibles).
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2) La mise en place d’une réunion hebdomadaire composée de médecins et de
l’équipe paramédicale.
L’objectif de la réunion est de faire le point sur la prise en charge des patients et
rechercher d'éventuelles cotations des CMA pouvant justifier la lourdeur des patients
et un dépassement de la durée de séjour. La date prévisionnelle de sortie en
fonction des CMA est alors modifiée.
L’équipe pourra anticiper les besoins d’admission en HAD ou en moyen séjour SSR,
USLD, EHPAD pour éviter l'attente d’une place sur un lit de court séjour.
Une formation sera à prévoir pour l'amélioration de la qualité de l'information du
dossier de soins.
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Intérêt de rencontrer le service d’HAD pour améliorer la PEC et fluidifier la trajectoire
de soins des patients. Formaliser une convention de coopération médicale avec
l’HAD.
Le praticien de la médecine polyvalente évoque le nombre important de patients
accueillis en soins palliatifs.
Une quantification de cette activité paraît nécessaire, en fonction des résultats et des
compétences disponibles (DU Soins palliatifs ?), une reconnaissance tarifaire ou
autorisation spécifique pourra être sollicité auprès de l’ARS.
6 ) Diversifier le recrutement
Afin de limiter la dépendance de l’activité du service de médecine aux mutations en
provenance du CHU, il est nécessaire d’élargir le recrutement. Définir un projet de
courriel d’information à l’attention des médecins généralistes libéraux pour les
informer de la possibilité d’accueil des patients en service de médecine polyvalente
avec modalités d’admission.
L’instauration de « bornes hautes » et « bornes basses » dans les GHS vise à éviter
le sous-financement des bornes basses et à ne pas pénaliser les établissements
ayant une DMS longue ou à inciter les établissements à l'externalisation des
patients.
Quand un séjour dans un GHS donné n’atteint pas un nombre de jours minimum fixé
par arrêté, un “EXB” est déclenché pour financer l'établissement. A contrario, lorsque
le séjour dépasse un nombre de jours maximum fixé par arrêté, un “EXH” rémunère
chaque jour d’hospitalisation du patient au-delà du nombre de jours maximum fixé
pour ce GHS. Il s’agit d’un montant fixe par jour supplémentaire.
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Dans le cas présent, il faudrait étudier les possibilités de passage en niveau 3 ou 4
car la DMS semble trop longue pour niveau de type 2.
La question de la rentabilité des séjours se pose car dans un autre exemple, nous
pouvons constater un dossier pour lequel la DMS s’élève à 39 jours, le patient
apparaît en niveau 3. La DMS pour ce GHS codé est de 13.5 jours et le montant du
GHS s’élève à 3099.17 euros.
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Exemple de dossier avec une DMS 33 jours pour un patient de niveau 3. La DMS
pour ce GHS s’élève à 14 jours. La borne haute étant dépassée, il y a un
déclenchement d’un EXH pour 19 jours d’hospitalisation afin de ne pas pénaliser
l’établissement.
Nous allons terminer avec ce dernier exemple : une DMS de 44 jours pour un patient
de niveau 2. La DMS pour ce GHS est de 9.2 jours. Un EXH pour 14 jours est alors
déclenché. Nous constatons un dépassement de la borne haute fixée à 30 jours. Un
passage en niveau 3 ou 4 n’aurait-il pas été plus cohérent? La piste du transfert en
SSR a- t-elle été explorée ?
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III. Résultats et discussions
En effet, pour analyser nos situations professionnelles au regard de la littérature,
nous nous sommes appuyées sur les hypothèses d’Armelle Godener et Marianela
Fornerino mettant en avant l’interdépendance existante entre le manager et le
contrôleur de gestion.
Les 5 hypothèses suivantes mettent en évidence et expliquent l’importance de la
relation entre le manager et le contrôleur pour arriver à une utilisation pertinente de
la donnée.
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Hypothèse 3 : “La pertinence des informations émises par le contrôleur de gestion
est une variable médiatrice de l’impact de la contribution du manager sur l’utilisation
qu’il fait de ces informations.”
“La variable médiatrice est une variable intermédiaire expliquant la relation entre une
variable indépendante et une variable dépendante”
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sont au contact des clients8, qui suivent les processus8 et accompagnent les équipes
dans leurs apprentissages8.
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Conclusion
A l’éclairage de nos lectures et de nos expériences professionnelles nous pouvons
nous construire une opinion sur le métier de contrôleur de gestion et voir dans quelle
direction nous souhaitons le mener dans nos établissements.
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principaux et associés permet de donner du sens aux chiffres et de crédibiliser la
parole du contrôleur de gestion face aux médecins et soignants. Par ailleurs, il faut
garder en tête que derrière les statistiques nous trouvons des patients dont les
prises en charge sont adaptées aux pathologies et situations de chacun.
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Glossaire
ARS : Agence Régionale de Santé
ATIH :Agence technique de l’information sur l’hospitalisation
CH : Centre hospitalier
CPOM : Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens
COS: Cadre d’Orientation Stratégique
DGOS : Direction Générale de l’Offre de Soins
DIM : Département d’Information Médicale
DMS : Durée Moyenne de Séjour
GHM : Groupe Homogène de Malades
GHS : Groupe Homogène de Séjours
HAD : Hospitalisation À Domicile
HPST : Hôpital Patient Santé Territoire
MCO : Médecine Chirurgie Obstétrique
OBNL : Organisations à But Non Lucratif
ONDAM : Objectif National des Dépenses d’Assurance-Maladie
PESTEL : Politique, Économique, Sociologique, Technologique, Environnemental,
Légal
PMSI : Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information
PRS : Projet Régional de Santé
SRS : Schéma Régional de Santé
SSR : Soins de Suite et de Réadaptation
T2A : Tarification À l'Activité
TIM :Technicien de l’Information Médicale
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Bibliographie
Revue Gestions hospitalières février 2019 Numéro 583 -Financement du système
de santé - Un modèle à réinterroger régulièrement, Jacqueline Hubert.
Revue Gestions hospitalières février 2021 Numéro 603 - Optimisation des durées de
séjour : L’impact sur les recettes hospitalières,Thomas Vermeulin, Mélodie Lucas,
Valérie Josset, Loëtizia Froment, Agnès Loeb, Véronique Merle
CAIRN (2011) Les effets incitatifs de la T2A pour les établissements de soins : vers
une nouvelle répartition des actes chirurgicaux ? Olivier Guerin,Jocelyn Husser
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Table des illustrations
Illustration 1 : Schéma de la bureaucratie professionnelle selon Henry Mintzberg.................5
Illustration 2 : Définir un contexte organisationnel, Laure Jouanin..........................................6
Illustration 3 : Quatre concepts de base de la systémique, Laure Jouanin.............................7
Illustration 4 : Inversion du modèle budgétaire, Sophie Colasse............................................9
Illustration 5 : La fixation de l’ONDAM : un exercice sous contrainte, Philippe Burnel..........15
Illustration 6 : ONDAM 2022 par sous objectifs, LFSS 2022.................................................16
Illustration 7 : Étapes de la mise en œuvre de la démarche prévisionnelle...........................18
Illustration 8 : Matrice BCG des activités de Médecine du CH de Narbonne........................20
Illustration 9 : Matrice des changements, David Autissier.....................................................21
Illustration 10 : Jeu d’acteurs selon Michel Crozier...............................................................22
Illustration 11 : Ensemble des missions du contrôleur de gestion.........................................24
Illustration 12 : La gouvernance dans la nouvelle organisation d’un hôpital public...............26
Illustration 13 : Les idéaux types de la fonction contrôle de gestion, selon Caroline Lambert
............................................................................................................................................. 32
Illustration 14 : Carte des pôles de services hospitaliers et zones d’influence d’Occitanie. . .36
Illustration 15 : Liste des codes postaux qui composent la zone de recrutement du CH de
Narbonne.............................................................................................................................. 36
Illustration 16 : Parts de marché par établissements, selon le zonage spécifique ARS :
Narbonne.............................................................................................................................. 37
Illustrations 17 : Fuites du territoire narbonnais vers les autres établissements de la région 39
Illustration 18 : Exemple avec un GHM.................................................................................41
Illustration 19 : Fuites du territoire narbonnais par Domaines d’Activité et destinations........41
Illustration 20 : Matrice BCG des activités de Médecine du CH de Narbonne......................43
Illustration 22 : Jauge représentant l’IPDM de médecine 2020.............................................45
Illustration 23 : Les hypothèses et le modèle proposé, par Armelle Godener et Marianela
Fornerino.............................................................................................................................. 53
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Résumé
Au cours des évolutions de tarifications depuis une quarantaine d’années, le rôle et
la position du contrôle de gestion dans les établissements de santé ont été renforcés
jusqu’à devenir un acteur stratégique du management des structures. La fonction
contrôle de gestion a subi une mutation profonde, elle passe d’une logique de
maîtrise des coûts à une logique d’auditeur interne venant en appui aux pôles. C’est
en travaillant en binôme avec les managers de proximité (cadres de santé) que le
contrôle de gestion est considéré comme "partenaire" (au sens de la typologie de
Caroline Lambert). Son ouverture vers des données moins financières et plus
centrées sur le cœur de métier de la santé crédibilise son discours auprès du centre
opérationnel (selon Henry Mintzberg). Le poids du contrôle de gestion se mesure
également par rapport à l’influence qu’il a dans les prises de décisions.
Mots clés
Performance
Pilotage
Contrôle de gestion
Balanced scorecard
Business Partner
T2A
PMSI
GHS/GHM
Fuite
Matrice BCG
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