Cep 86
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Dominique Tassot
1
Cf. Claude TIMMERMAN, « Le rapport de la Montagne de Fer », in Le
Cep n° 39 (p. 17) et n° 40 (p. 34). Dans le contexte belliciste actuel, ce
« rapport sur l’utilité des guerres » publié en 1967 a repris tout son intérêt.
2
Tel est bien le fondement de la philosophie moderne, que le basculement
opéré par l’esprit des Lumières a mis au cœur de nos sociétés, de leurs
Constitutions, de leurs lois et de leurs institutions.
Le Cep n°86. 1er trimestre 2019
3
3
George BARBOUR, Teilhard de Chardin sur le terrain, Paris, Le Seuil,
1965, Préface de Julian HUXLEY, p. 8-9.
4
P. Marie-Joseph LAGRANGE o.p., « L’innocence et le Péché », in Revue
Biblique, vol. 6, Paris, 1897, p. 377-378.
5
P. Marie-Joseph LAGRANGE, La Méthode historique (1903), Paris, Le
Cerf, 1966, p. 165.
Le Cep n°86. 1er trimestre 2019
4
10
BEAUCAMP, op. cit., p. 101-102.
11
D. Thierry MAERTENS, Les Sept Jours (Gn 1), Bruges, 1951, p. 34, cité
ici par E. BEAUCAMP.
Le Cep n°86. 1er trimestre 2019
6
12
Ne s’agirait-il pas plutôt, au fond, de « l’Esprit » des Lumières ?
13
Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des
métiers, Neufchastel, Samuel Faulche, 1765, art. « Mosaïque et chrétienne
(philosophie) », p. 741.
Le Cep n°86. 1er trimestre 2019
7
14
Jean SERVIER, L’Homme et l’invisible, Paris, Robert Laffont, 1964, p.
209.
15
De là encore une cinquième saveur dans la cuisine chinoise : salé, sucré,
acide, amer, mais encore aigre-doux.
Le Cep n°86. 1er trimestre 2019
8
* *
SCIENCE ET TECHNIQUE
« Les rationalistes fuient le mystère
pour se précipiter dans l’incohérence. »
(Bossuet)
Dr Laurent Rebeillard
1
Ndlr. On notera, une fois de plus, la réticence des théologiens à même
simplement opiner sur des questions scientifiques. Quel chemin parcouru en
un demi-siècle, puisque dans le décret Lamentabili, le 3 juillet 1907, saint P IE
X condamnait comme moderniste l’idée que « le dépôt de la foi ne contenant
que des vérités révélées, il n’appartient sous aucun rapport à l’Église de
porter un jugement sur les assertions des sciences humaines » (§5).
3
Ndlr. Sur cette présence de Teilhard dans les discours mondialistes ou
maçonniques, se reporter à D. TASSOT, « Le teilhardisme : une religion de
l’Évolution », in Le Cep n° 32, p. 1-10.
4
Ndlr. On notera la similitude entre le sculpteur et son œuvre. Dans le premier
cas de reconstitution, celui de l’Homme de Java pour l’Exposition Universelle
de Paris en 1900, Jean, le fils d’Eugène Dubois, avait servi de modèle (Les
Dossiers de la Recherche, n° 32, août 2008, p. 50). On dit que les
reconstitutions actuelles sont plus « scientifiques », mais recréer un visage à
partir de morceaux d’un crâne souvent brisé risque de demeurer longtemps un
art plutôt qu’une science (avec ou sans ordinateurs).
5
Ndlr. Il est intéressant de noter, dans le cas du P. O’Connell comme de
bien d’autres antiévolutionnistes, que leur croyance dans les longues durées
de la géologie actualiste ne les empêche pas de conclure contre l’Évolution.
Les longues durées sont certes une condition nécessaire à la thèse
évolutionniste, mais nullement une condition suffisante.
6
Ndlr. C’est ici une question de mots : il s’agit bien du même site de Chou-
Kou-Tien, mais d’un autre lieu sur le site.
*********************************
Nos membres publient :
Gnose et Évolution. Étude critique de la pensée de
Teilhard de Chardin, par le Dr Laurent REBEILLARD
1
L’œuvre scientifique de Teilhard représente 2 000 pages de publications
diverses, principalement la description de fossiles et de faciès géologiques.
Il a donc du scientifique la formation et les travaux, et il serait injuste de lui
récuser ce titre. Mais Jean Rostand fait cette remarque intéressante :
« Quand on me demande ce que je pense de la ‘’théorie teilhardienne de
l’évolution’’ je surprends invariablement mon interlocuteur. Je le
surprends et je le déçois en lui répondant que, strictement parlant, la
théorie teilhardienne de l’évolution est une chose qui n’existe pas. »
Rostand dit ensuite que Teilhard n’est pas un biologiste. « Du
biologiste, il n’a ni la formation, ni le savoir, ni l’esprit. Schématiquement,
on peut dire qu’il passe directement du caillou à l’homme, sans passer par
le protoplasme ni par les complexités de la vie cellulaire » [souligné par
nous]. Celui qui lit le Phénomène Humain arrive à la fin du livre sans en
savoir davantage ou même parfois moins qu’avant de l’avoir lu. Chardin dit
beaucoup de choses, mais ne prouve absolument rien. C’est pour cela que
Rostand nous dit que son transformisme, affligeant par son superficiel et
son conformisme, est très loin de découler des organisations et des
structures germinales où devrait résider le secret des variations des espèces.
« Teilhard – dit-il encore – ignore délibérément l’Embryologie et la
Génétique. Il se désintéresse des chromosomes, des gènes, des acides
nucléiques, laissant, par conséquent, de côté toutes les questions précises
qui se posent à tout biologiste désireux d’éclaircir, avec les moyens dont
nous disposons à notre époque, le mécanisme des phénomènes évolutifs.
Bon gré, mal gré, le problème de l’Évolution est, avant tout, un problème
de biologie cellulaire, ou plus précisément un problème de biochimie
cellulaire » (Le Figaro Littéraire du 23-29 septembre 1965).
* *
La dentisterie
préhistorique ne
serait-elle qu’un
sous-produit de
science-fiction ?
Dr Pierre-Florent Hautvillier
Dr Jean-Maurice Clercq
1
Jean Granat : Docteur en chirurgie dentaire, membre de l’Académie
nationale de chirurgie dentaire, diplômé en anthropologie, docteur en
sciences odontologiques, ancien chargé de cours aux facultés de Paris 5,
Fig. 3: Confirmation
radiologique de l’infection
au niveau de la dent
artificielle (flèche rouge).
Autrement dit, ce
troisième avis suggère la
pose d’un type
d’implant posé du
vivant de la personne en
argumentant sur l’état
osseux du support.
Il faut noter cependant
que deux arguments
majeurs contredisent une pose ante-mortem :
4
https//twitter.com/#%/21/PasseurSciences
5
Il s’agit du site de Mehrgarh qui fera l’objet de la partie suivante.
7
Nous pensons que l’auteur de la communication a dû se renseigner sur la
« cire d’abeille » utilisée en artisanat jusqu’à ces dernières années. Elle fut
depuis très longtemps utilisée comme colle pour assembler temporairement
des morceaux d’objets. Cette cire est une « cire collante d’abeille »,
autrefois fréquemment en usage dans le milieu dentaire. Elle est dure et
commercialisée sous forme de bâtonnets, en particulier pour les prothésistes
dentaires ; on la ramollissait jusqu’à son point de fusion, à la flamme, pour
pouvoir enduire les morceaux à coller. Une fois refroidie, elle reprend sa
dureté en encollant très bien, mais en se brisant facilement. En fait, c’est
une cire à base de cire d’abeille, de talc et de colophane.
3- Toujours mieux !
Le texte précédent a fait allusion par deux fois au site
pakistanais de Mehrgarh, site où les archéologues ont affirmé que
des dents du néolithique avaient reçu des soins dentaires à l’aide
d’outils…. Voici ce qu’il en est.
Ce cimetière ancien remonte à environ 9 000 ans. Les
archéologues ont mis au jour 8 squelettes (3 de sexe féminin, 2 de
sexe masculin, et 3 de sexe inconnu) qui présentaient, dans
certaines dents postérieures, des « cavités visiblement creusées
par des petits outils de pierre ou d’os ». Ces interventions
dentaires remonteraient à quelque 9 000 ans (au néolithique ou
Âge-de-la-pierre-polie).
Ce constat de soins dentaires était en soi une nouveauté
méritant une communication de grande ampleur dans Nature, de
septembre 2006, revue scientifique anglaise internationale, car
« l’usure manifeste des dents opérées confirme que les cavités ont
été creusées bien avant la mort des patients.
Il ne peut s’agir de décorations8 car les soins ont été
pratiqués sur des molaires et des prémolaires, donc tout au fond
de la bouche »… « Les pauvres individus passés entre les mains
des dentistes préhistoriques avaient manifestement des caries ou
des infections de la mâchoire. »
Suivent alors, en illustration, les photos d’une dent
présentant une cavité et la reconstitution totalement imaginée du
type d’instrument qui aurait pu réaliser le soin en question en
reproduisant un archet que les populations primitives utilisaient
pour percer des petites pierres, coquillages etc., afin de pouvoir
réaliser des parures.
8
!!!…??? Envisager simplement cette hypothèse montre déjà l’état d’esprit
coupé de la réalité dans laquelle s’engage la recherche d’une explication.
9
Une radiographie des dents aurait été un élément discriminant indispensable
pour cette communication : elle permettait immédiatement, pour un dentiste,
de constater si effectivement il y avait bien eu un soin.
10
Dans la première moitié du XIXe siècle, avec l’usinage de forets devenu
possible, on avait créé un archet porteur d’un foret adapté à l’art dentaire.
Mais le dispositif fut vite abandonné, car peu pratique et dangereux.
11
Les tout premiers instruments dentaires adaptés, en particulier pour la
chirurgie dentaire et les soins de caries ont été créés au XVIIe siècle.
12
Dessin de A. FOURNIER. Ce foret préhistorique a été imaginé pour le
perçage des coquillages. On voit aussitôt la difficulté pour opérer ainsi à
l’intérieur de la bouche.
13
Écrit par Pierre FAUCHARD (1679-1761), dentiste de Louis XIV.
Dents usées :
Lorsqu’une dent s’use fortement, il se forme les
phénomènes suivants :
Pour se protéger des irritations liées à la perte de protection
de l’émail, la pulpe dentaire va provoquer l’apposition d’une
dentine réactionnelle en regard des zones les plus exposées (cornes
pulpaires). On assiste donc à une rétraction de la pulpe dentaire par
une calcification. C’est un phénomène bien connu des dentistes.
C’est aussi ce que l’on a constaté sur la mâchoire
préhistorique du cas précédent (cf. Fig. 7, ci-dessous)
Fig. 13 (ci-contre) :
Abrasion importante.
****************************
SOCIÉTÉ
« Il a plu à Dieu qu'on ne pût faire aucun bien aux hommes
qu'en les aimant » (P. Léon Le Prévost).
1
Communication donnée le 21 mai 2018 à l'Académie Jean-Paul II pour la
vie humaine et la famille, à Rome, dans le cadre d’un symposium traitant de
l’encyclique Humanæ vitæ, sous le titre « The “normalization” of
homosexuality and Humanæ vitæ ». Texte original accessible sur :
https://lifesitenews.com/news/world-renowned-expert-homo-tyranny-is-upon-
us-in-the-catholic-church
Traduction reprise pour l’essentiel sur celle produite par Le Salon beige :
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2018/06/la-tyrannie-gai-est-sur-
l%C3%A9glise.html#more 2018-06-06 à 9H59.
2
Psychologue et psychanalyste néerlandais, membre de la NARTH,
Association nationale pour la recherche et la thérapie sur l’homosexualité. A
publié : On the Origins and Treatment of Homosexuality. A Psychoanalytic
Reinterpretation (ISBN 9780275902339) (1985), The Battle for Normality.
Self-Therapy for Homosexual Persons (ISBN 0898706149) (1997) et Hungry
Souls (ISBN 9780895558992) (2009).
3
Donc pas en termes de comportement comme le fait la définition d'amateur
dans le Catéchisme de l'Église catholique (§ 2 357 et 2 358). Sa définition
embrouille d'ailleurs les homosexuels, tout comme le désordre sexuel avec des
pratiques homosexuelles qui ne sont pas motivées par l'attraction (comme
certains rites d'initiation dans des tribus sauvages).
4
Office britannique des statistiques nationales, 2010.
5
Ndlr. Normaliser signifie ici définir ou considérer comme « normal » ce qui
était auparavant considéré comme déviant. Cette « normalisation » prend deux
aspects : un aspect subjectif concernant le sujet qui expérimente le trouble ; un
8
Ndlr. En clair : ont retiré l’homosexualité de la liste des troubles mentaux.
9
Pour les enquêtes sur les données : VAN den AARDWEG, GJM.,
« Homosexualité et facteurs biologiques : preuve réelle ? aucune ;
interprétations trompeuses : beaucoup », bulletin NARTH, 2005, 13, 3, 19-
28 ; WHITEHEAD, NE & WHITEHEAD, BK., Mes Gènes m'ont incité à le
faire ! L'homosexualité et les preuves scientifiques, Belmont, Lower Hutt,
Nouvelle-Zélande, Whitehead Associates, 2010 ; MAYER, LS. &
McHUGH, PR., « Sexualité et genre », The New Atlantis, 2016, Nr. 50, 1-
143.
10
Thème en discussion (position paper).
11
Van den AARDWEG, GJM., La Bataille pour la normalité, San
Francisco, Ignatius Press, 1997.
16
Cf. l'auto-justification d'André GIDE dans Corydon, Paris, NRF Gallimard,
1924.
17
GIESE, H., Der homosexuelle Mann in der Welt, Stuttgart, Enke, 1958 ;
FREUND, K., Die Homosexualität beim Mann, Leipzig, Hirzel, 1963 ;
ZEBULON, A. et al., « La préférence d'âge des partenaires sexuels des
hommes et des femmes homosexuels et des hétérosexuels », Archives of
Sexual Behaviour, 2000, 29, 67-76.
18
Cf. CAMERON, P., « Molestation homosexuelle des enfants. Interaction
sexuelle de l'enseignant et de l'élève », Rapports psychologiques, 1985, 57, p.
1 227-1 236 ; CAMERON, P., « Sexe enseignant-élève, à quel point est-ce
homosexuel ? », Journal empirique du comportement sexuel homosexuel,
2007, 1, 1-19 (en ligne) ; FITZGIBBONS R. & O'LEARY, D., « Abus sexuel de
mineurs par le clergé catholique », The Linacre Quarterly, 2011, 78, 3, 252 à
273 ; Van den AARDWEG, GJM., « Abus de prêtres, homosexualité, Humanæ
Vitæ, et la crise de la masculinité dans l'Église », The Linacre Quarterly,
2011, 78, 3, 274-293.
19
HANSON, D., Homosexualité. La maladie internationale, New York, LS
Publications, 1965, p. 41.
20
Van den AARDWEG, GJM., La Science dit non. La tromperie du « ma-
riage » gay, Castlemitchell Sud, Athy, Co. Kildare, Eire, Voix Catholique,
2015. Trad. italienne : La Scienza dice No, Chieti, Ed. Solfanelli, 2016.
21
Voir, par exemple, le « Mémorandum à Bernard Berelson » de FS. JAFFE,
dans : ELLIOTT, R. et al., « Croissance démographique des États-Unis et
25
BEAUVOIR, S. de, Le Deuxième sexe, Paris, Gallimard, 1949.
26
SEYMOUR-JONES, C., Une Liaison dangereuse : Simone de Beauvoir et
Jean-Paul Sartre, Londres, Century, 2008, p. XIII.
27
LAMBLIN, B., Mémoires d'une jeune fille dérangée, Paris, Éd. Balland,
1993, p. 166.
28
Ibidem, p. 167. Bianca L. était une amie de longue date qui, adolescente,
avait été séduite par son professeur Simone de Beauvoir.
29
BAIR, D., Simone de Beauvoir. Une biographie, Londres, Jonathan Cape,
1990, p. 170.
30
KURTZ, S., « La fin du mariage en Scandinavie », The Weekly Standard,
2004, 2, 26 et 33 février. L'effet dévastateur de l'augmentation de
l'homosexualité sur le mariage est connu depuis le début. Les nazis
comptaient avec cela dans leur programme pour exterminer les Polonais
slaves. L'une des premières étapes a consisté à légaliser l'homosexualité ;
HABIGER, M., « D’Auschwitz au Caire : leçons sur la gestion de la
population », HLI Reports, 1994, sept. 4-7.
31
La Civiltà Cattolica, le magazine jésuite faisant autorité dans les milieux
ecclésiastiques, contribue au mythe biologique avec un article trompeur et
incompétent de la part du père SERRA, professeur émérite de génétique à
l'Université Grégorienne. De sa compréhension erronée de certains rapports
de recherche, il a soutenu qu'il y aurait « un ensemble cohérent d'observations
indiquant avec une force suffisante que... une composante biologique causale
ne peut pas être exclue et qui suggère même que cela a un poids appréciable ».
Curieusement, le périodique a refusé la discussion de cette information
trompeuse. SERRA, A., « Sessualità : Scienza, sapienza, società », La Civiltà
Cattolica, 2004, 155, I, 220-234.
32
Par exemple, le document sur l'éducation sexuelle du Conseil Pontifical
pour la Famille en 1995, et le message semi-gay des évêques américains
concernant « les enfants homosexuels », en 1997.
*************************
33
Cf. NASINI, G., Um Espinho na carne, Aparecida SP, Editora Santuário,
1998.
BIBLE
« Le ciel et la terre passeront ; mes paroles ne passeront pas » (Mt 24, 35).
L’Église et la science1
Dominique Tassot
1
Une version abrégée de cet article a été publiée dans la revue Civitas n°66,
décembre 2017.
5
J. NEEDHAM, La Science chinoise et l’Occident. Misères et succès de la
tradition scientifique chinoise, Paris, Seuil, 1973, p. 37.
6
Cité par A. KŒSTLER, Les Somnambules. Essai sur l’histoire des
conceptions de l’univers, Paris, Calmann-Lévy, 1960, cité dans la rééd.
1985, p. 276.
7
Toutes ces indications historiques sont tirées de J. GUIMPEL, La
Révolution industrielle du Moyen Âge, Paris, Seuil, 1975, p. 13 sq.
8
A. EYMIEU, La Part des croyants dans les progrès de la science au XIXe
siècle, Paris, Perrin, 1920, t. II, p. 274-279.
9
En clair : lorsque le reflux des Sarrazins ne leur permit plus d’avoir à leur
disposition les peuples chrétiens, leurs connaissances et leurs savoir-faire…
10
I. KHALDOUN, Le Livre des exemples. Autobiographie, Muqqadima,
Paris, coll. « La Pléiade », Gallimard, t. Ier, p. 2 002.
11
N. SAFIR, « La science en marge des sociétés musulmanes », in Le Cep
n°78, mars 2017, p. 24-27.
______________________________
* *
12
Par comparaison, on notera que sur le site officiel de l’OCI, « La voix
collective du monde musulman », apparaît un « Département des Sciences
et de la Technologie (y compris l’Environnement, la Santé et
l’Enseignement supérieur) ». Mais, pour ce Département, le site n’offre que
la mention : « Aucune activité encore publiée » (consulté le 7/3/17 puis le
28/7/18).
Présentation : Le livre du révérend Thomas Dick dont ce passage est tiré montre
que les dispositions et l’ordre harmonieux de la Nature ne manifestent pas
seulement la sagesse et l’intelligence du Créateur, mais sa bienveillance et sa
générosité, en particulier à notre égard. Il existe donc une harmonie profonde
entre « le système de la Nature et le système de la Révélation » (selon les mots de
Dick dans sa préface) : la considération de l’univers et de ses commodités envers
ses habitants devrait élever notre âme autant qu’inspirer notre intelligence. À lire
les lignes qui suivent, écrites il y a deux siècles, on comprend tout ce que la
vision exclusivement utilitaire de la nature, issue de la révolution darwinienne, a
fait perdre à notre civilisation : une régression qui s’est aussi portée sur l’homme
lui-même, non seulement en le considérant comme un animal, mais encore en
rétrécissant notre perception des êtres vivants et de leur place dans l’univers. Ces
pages rafraîchissantes nous permettent de mesurer le charme de l’existence dont
le darwinisme nous a privés en cherchant à éteindre notre sentiment de
reconnaissance envers l’Auteur de tous ces biens.
1
Extrait de The Christian Philosopher, or The connection of Science and
Philosophy with Religion (10th Edition, 1846, vol Ier, p. 128-134). Ce passage
est tiré d'une édition "revue et très augmentée" de 645 pages ; la princeps
datant de 1823. Les commentaires en note sont d’Antony NEVARD, qui a
reproduit ce texte dans la revue Daylight (n°56, février 2017). Aimablement
traduit par Claude Eon.
2
Le Révérend Thomas DICK (1774-1857), docteur en Droit, fut un pasteur de
l'Église presbytérienne d'Écosse, professeur de science et écrivain, connu pour
ses travaux en astronomie et en philosophie pratique, combinant science et
christianisme et plaidant pour une harmonie entre les deux. Ses œuvres furent
très lues et il influença notamment David Livingstone, en tant
qu'"abolitionniste" (de l'esclavage).
4
Ndlr. N’est-ce pas ce à quoi nous assistons aujourd’hui avec les épineuses
questions du partage des eaux de l’Euphrate, du Jourdain ou du Nil ?
5
Le problème du mal dans le monde n'est pas un problème secondaire, mais le
christianisme lui apporte une réponse. Cela dépend de l'acceptation du Péché
originel, mais les évolutionnistes rejettent la création d'Adam et Ève. Dick
traite longuement cette question et la résume comme suit : « La circonstance
que l'homme est une créature déchue semble être le seul indice pour nous
guider dans l'explication des mystères de la Providence et pour nous permettre
de voir l'harmonie et la cohérence des actes divins dans le système de la
nature ; aucune autre considération n'expliquera complètement les désordres
existant dans l'économie présente de notre monde » (ibid., vol. II, p. 263).
Fig. 1 : Banc de
harengs.
6
NdT : Paley regardait Dieu comme la source de la téléologie qui existe dans
le monde naturel. Mais, à la différence d'Aristote et de saint Thomas, il ne
voyait pas les causes finales comme immanentes ou intrinsèques au monde,
mais plutôt comme entièrement extrinsèques. Pour Paley, ce n'est pas qua
naturalis (« par sa nature même ») qu'un objet naturel manifeste la téléologie.
Ce sont seulement les objets dont la complexité est si grande (une montre)
qu'il est peu probable qu'ils aient pu venir au monde sans l'intervention d'une
intelligence comme la nôtre, et même là encore plutôt comme probabilité que
par nécessité métaphysique. La source est chez Ockham, qui niait que l'on pût
démontrer par la raison que les causes finales existent dans les objets naturels
non-rationnels.
7
William PALEY (1743-1805), Moral Philosophy, Livre II, chap. V.
Du Dr J. N. (Aquitaine)
__________________________
De Monsieur B. P. (Champagne)
__________________________
Végan… ou bourreau ?
François Thouvenin
* *
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Adresse : _____________________________________________________
Règlement par :
Chèque en euros tiré sur une banque établie en France ou sur CCP
Virement sur le CCP du CEP (n°4 719 68 J, Centre : Châlons
(en précisant l’objet du versement)
IBAN : FR53 2004 1010 0204 7196 8J 02 372 BIC : PSSTFRPPCHA
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