Cours El#4
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HARPAGON. Comment ?
Phrases interroga ves très Un décalage s’opère entre les personnages. Harpagon commence à
CLÉANTE. Je dis, mon père, que je suis trop content de vous, et que comprendre le malentendu alors que Cléante est toujours dans la
abondantes
je trouve toutes choses dans la bonté que vous avez de m’accorder même illusion comme le prouve la présence des hyperboles et le mot
Hyperboles
Mariane. “bonté”.
HARPAGON. Qui est-ce qui parle de t’accorder Mariane ?
CLÉANTE. Vous, mon père.
HARPAGON. Moi ?
CLÉANTE. Sans doute.
HARPAGON. Comment ! c’est toi qui as promis d’y renoncer.
Ici, c’est Cléante qui emploie une interroga ve. La prise de
CLÉANTE. Moi, y renoncer ? conscience gagne le ls et franchit encore une étape.
HARPAGON. Oui. La répé on de ce procédé met en place un comique de répé on.
CLÉANTE. Point du tout. Mul plica on des formes Harpagon n’en croit pas ses oreilles. C’est pourquoi il fait répéter son
HARPAGON. Tu ne t’es pas dépar d’y prétendre ? de néga on ls.
CLÉANTE. Au contraire, j’y suis porté plus que jamais. Anaphore du pronom
Ce e manière de désigner son ls crée un contraste comique avec le
HARPAGON. Quoi, PENDARD, derechef ? début du texte. La rela on est en train de se renverser.
CLÉANTE. Rien ne peut me changer.
Apostrophe d’un niveau de Ces indices marquent le retour à la révolte du ls contre le père, de la
langue familier jeunesse et de l’amour contre l’autorité paternelle.
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3ème mouvement : un con it comique
HARPAGON. Laisse-moi faire, TRAITRE. Verbes à l’impéra f Ce e conjugaison renforce l’expression du con it qui va maintenant
CLÉANTE. Faites tout ce qu’il vous plaira. Apostrophe insultante grandir jusqu’à un nouveau paroxysme, inversé par rapport au début
du texte.
HARPAGON. Je te défends de me jamais voir.
Ironie A par r de ce moment, Cléante parodie l’obéissance du début. Il
CLÉANTE. À la bonne heure. acquiesce ironiquement au reniement de son père
HARPAGON. Je t’abandonne. Parallélisme de construc on Les répliques d’Harpagon sont construites sur un crescendo. Sa rage
CLÉANTE. Abandonnez. Grada on dans devant son ls ne connaît pas de limites.
l’impréca on Par ce procédé, Harpagon détruit la rela on liale d’un point de vue
HARPAGON. Je te renonce pour mon ls.
Présent de l’indica f ayant légal. Par ses mots, Cléante n’est plus le ls d’Harpagon aux yeux de
CLÉANTE. Soit. une valeur performa ve. Un la loi.
HARPAGON. Je te déshérite. verbe est performa f quand Ce e gure de style est l’abou ssement du con it. Cléante joue avec
CLÉANTE. Tout ce que vous voudrez. il fait ce qu’il dit. Ex : je vous
les sens du verbe “donner” qui est répété 4 fois dans le texte avec
déclare mari et femme / je des sens qui évoluent. Son sens devient ici très néga f puisqu’il est
HARPAGON. Et je te donne ma malédic on.
te renie. associé à la malédic on paternelle.
CLÉANTE. Je n’ai que faire de vos dons. Antanaclase du verbe
autour du verbe “donner” Par ces procédés, le véritable visage d’Harpagon apparaît. Son besoin
de domina on est caricaturé au maximum. Ainsi, Molière tourne en
ridicule l’autorité patriarcale.
* Dans la société du XVIIème siècle, le mariage est a aire de contrat et la femme est dans une totale incapacité juridique. Elle n’a pas d’existence autonome. Elle appar ent donc à
son père, puis à son mari. Le con it entre ces deux hommes repose donc sur la possession d’une femme.
Conclusion
Ce e scène montre que la « bonté » paternelle est fausse. Harpagon est un père tyrannique et hypocrite qui tombe le masque dans ce passage. L’amour et la bonté
qu’il témoigne à son ls sont faux. Si son pouvoir est contesté, Harpagon tombe le masque.
A travers un jeu de symétrie et un renversement de situa on, le duo père- ls se change en un duel sans pi é. En u lisant le comique de répé on, le comique de
contraste et le comique de caractère, Molière fait éclater sur scène l’hypocrisie des dominants qui deviennent haineux dès que leur pouvoir se trouve menacé.
OUVERTURE VERS UN AUTRE TEXTE DU CHAPITRE : par ex rapprochement possible avec Incendies pour montrer l’opposi on entre le registre comique et le registre
pathé que (qui fait appel à la pi é).
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