Ii Tpe Sa
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D'abord, relativement à cette entrave liée au défaut d'outillage des citoyens sur les enjeux
de gouvernance, elle doit polariser les premières réformes ou dispositifs inclus dans les
réformes entreprises dans le but de permettre aux citoyens d'avoir des informations sur les
tenants et les aboutissants des thèmes autour desquels s'articulent la consultation citoyenne
dans le processus décisionnel. En effet, pour donner son avis, ses impressions, sa pensée sur
une question donnée, il faut savoir d'abord de quoi il est question. Ce volet constitue le premier
marqueur du volontarisme des autorités publiques pour la mise en œuvre d'une démocratie
participative concrète et pertinente parce que toute décision, quelle qu'elle soit, appelle une
information sincère et complète. Par suite, pour éviter de retomber dans les revers de la
démocratie représentative du fait d'un défaut criard d'information des masses sur les enjeux
politiques que Philippe Converse avait noté dans une de ses enquêtes menées dans le tournant
des années 40, il est impératif de rendre les populations au parfum des politiques
publiques( Cognitions, auto-habilitation et pouvoirs des « citoyens » ,Daniel Gaxie, Dans Revue
française de science politique 2007/6 (Vol. 57) , pages 737 à 757 ) . Cela est plus nécessaire
dans un pays en développement comme le Sénégal où le niveau d'éducation est faible
nonobstant les progrès constatés. Ainsi, pour renchérir, dans un sondage effectué par le
Consortium pour la recherche économique et sociale sur les Impôts et taxes au Sénégal en
2022, " plus de trois quarts (77%) des adultes Sénégalais estiment qu’il est « difficile » ou « très
difficile » de se renseigner sur les impôts et taxes qu’ils sont tenus de payer au gouvernement".
Et ce constat sur le déficit d'information des citoyens est la règle au Sénégal. Alors, même si on
peut remarquer un volontarisme affiché avec le code des collectivités territoriales de 2013 qui
garantit le droit à l'information est avec la possibilité d'avoir communication à ses frais des
procès verbaux des budgets et des comptes, il est à noter que le fait que ce code soit
inaccessible à cause de la barrière linguistique rend le dispositif presque inopérant, ou du
moins, faiblement opérant.
Par ailleurs, même lorsque les citoyens participent au moyen des mécanismes existants
( concertation, négociation ), les avis formulés sont, pour ne pas dire jamais, rarement pris en
compte par les décideurs publics sans parler de la place résiduelle accordée à la participation
citoyenne si l'on sait que "pas plus de cinq (5) articles consacrés à la participation sur trois cent
trente deux (332) ma paraît très peu ( PARTICIPATION CITOYENNE AU SENEGAL. Biram Owen’s
Ndiaye , page 3 ). Ainsi, il paraît nécessaire d'approfondir la participation citoyenne par la mise
en œuvre de nouveaux mécanismes de participation tout en renforçant leur efficacité en
obligeant l'autorité publique de se conformer aux avis formulés à la suite des consultations et
des négociations.
En outre, malgré cette inconstance des réformes, l'exploitation du numérique offre des
perspectives d'avenir qui pourront pourront permettre de faire de la démocratie participative
une réalité au Sénégal .
Par ailleurs, en dépit discours discours souvent volontaristes prononcés par les plus hautes
autorités du pays, le Sénégal peine encore à faire du numérique le bras séculier de la
modernisation de l'Etat. En effet, dans une adresse à l'Assemblée générale de l'ONU en
septembre 2002, Abdoulaye Wade faisait part de sa décision à "engager résolument une
politique hardie de développement des NTIC au Sénégal ". Mais plus de 20ans après, on
constate toujours un défaut d'utilisation du numérique au profit des citoyens pour participer à
la gouvernance publique malgré même la mise en place de l'agence de l'informatique de l'Etat
( ADIE ) pour matérialiser l'ensemble des réformes devant être mise en œuvre dans la
modernisation de la gouvernance publique. Ainsi, la priorité é sera de déployer l'informatique
sur l'ensemble du territoire national, d'améliorer le réseau et de garantir un accès peu onéreux.
Et au bout, peut-être qu'on en sera là où en était la démocratie en Athènes avec la participation
directe des citoyens à la gestion des affaires publiques. En effet, si d'aucuns ont pu justifier
l'abandon de la démocratie directe au profit de la démocratie représentative à cause de la
démographie importante des États modernes qui rendrait impossible la participation de tous à
élaboration des lois, avec le numérique, une nouvelle perspective s'offre à nos États numérisés.
Ainsi, le numérique rend caduc l'excuse de la démographie contre la participation citoyenne à la
gouvernance publique : partout où il se trouve, avec un ordinateur ou un téléphone, un citoyen
peut techniquement participer à l'édiction des lois ; ce qui, in fine, ferait du référendum le
principe et la représentativité, l'exception.