Chapitre 3

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Chapitre III :

Principes Fondamentaux de la Convection Thermique

III.1. Définitions
Nous appelons convection thermique la transmission d'énergie-chaleur entre une
surface et un fluide se déplaçant le long de la surface. Dans les chapitres précédents nous
avons appliqué la convection comme condition aux limites pour les problèmes de
conduction avec le coefficient de convection donné.
Dans les chapitres suivants nous discutons les mécanismes de transmission par
convection et nous développons des méthodes pratiques pour la détermination du
coefficient de convection h.
La transmission de chaleur par convection est étroitement liée à la mécanique des
fluides car le transport de chaleur se fait ici essentiellement par le mouvement des
particules du fluide dans le voisinage de la surface de contact.
On peut considérer deux types de convection, en fonction des causes qui produisent
le mouvement du fluide: la convection forcée et la convection libre ou naturelle.
 La convection forcée: se manifeste quand le mouvement du fluide est une
conséquence des actions extérieures imposées (pompe, ventilateur, vent, etc…). Dans ce
cas , le champ de température est convecté par un écoulement extérieur imposé.
 La convection libre ou naturelle: est produite par un mouvement du fluide, engendré
par une différence de masse volumique entre les parties froides et chaudes du fluide. La
distribution de température engendre son propre mouvement en créant des forces
d’Archimède rotationnelles.
 Quand les deux types de convection existent simultanément sans que l’une soit
négligeable par rapport à l’autre la convection est dite mixte.

III.2. Régime d’écoulement


Compte tenu du lien entre le transfert de masse et le transfert de chaleur, il est
nécessaire de prendre en compte le régime d’écoulement. Considérons à titre d’exemple
l’écoulement d’un fluide dans une conduite :
 En régime laminaire, l’écoulement s’effectue par couches pratiquement
indépendantes. Entre deux filets fluides adjacents les échanges de chaleur s’effectuent
donc :
- Par conduction uniquement si l’on considère une direction normale aux filets fluides.
- Par convection et conduction (négligeable) si l’on considère une direction non normale
aux filets fluides.

Figure V.1 : Schématisation d’un écoulement laminaire[2]

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

 En régime turbulent, l’écoulement n’est pas unidirectionnel : L’échange de chaleur


dans la zone turbulente s’effectue par convection et conduction dans toutes les
directions. On vérifie que la conduction moléculaire est généralement négligeable
par rapport à la convection et à la « diffusion turbulente » (mélange du fluide dû à
l’agitation turbulente) en dehors de la sous-couche laminaire.

Figure V.2 : Schématisation d’un écoulement turbulent[2]

III.3. Expression du flux


Quel que soit le type de convection (libre ou forcée) et quel que soit le régime
d’écoulement du fluide(laminaire ou turbulent), le flux de chaleur φ est donné par la
relation dite loi de Newton:

φ = h. S. ∆T (III. 1)

Le problème majeur à résoudre avant le calcul du flux de chaleur consiste à


déterminer le coefficient de transfert de chaleur par convection h qui dépend de nombreux
paramètres :

- Etat des surfaces : qualité (rugueuse, lisse)


- Nature du fluide : viscosité, masse volumique, capacité thermique massique ;
- Température du fluide : h diminue si T diminue ;
- Nature de l’écoulement : laminaire, turbulent.
On trouvera dans le tableau IV.1 l’ordre de grandeur du coefficient de transfert de
chaleur par convection pour différentes configurations.

Tableau III.1 : Ordre de grandeur du coefficient de transfert de chaleur par convection[2]

Ordres de grandeur du coefficient h(W/m2.K)


 Convection libre (air) 2 - 25
 Convection libre (eau) 100 - 900
 Convection forcée (air) 10 - 500
 Convection forcée (eau) 100 - 15000
 Convection forcée (huile) 50 - 2000
 Convection forcée (eau bouillante) 2500 - 25000
 Condens. de vapeur d’eau 50000 -100000

III.4. Formulation générale d’un problème de convection :


Résoudre complétement un problème de convection revient à déterminer en tous
points et à tout instant les grandeurs caractéristiques du fluide, soit :
- La vitesse U ⃗ définie par ses trois composantes u, v, w.
- La masse volumique ρ.
- La pression p.

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

- La température T.
Ce qui permet ensuite d’évaluer les transferts de chaleur. Un nombre suffisant de
conditions aux limites et initiales doit être connu.
Pour calculer les six fonctions indiquées ci-dessous, il est nécessaire de disposer de
six équations. Pour cela nous allons établir des relations traduisent les principes de
conservation de la mécanique et de la thermodynamique. Nous obtiendrons ainsi les
équations de conservation de :

 La masse,
 La quantité de mouvement (équation vectorielle équivalente à 3 équations
scalaires),
 L’énergie.
Enfin comme derrière équation nous utiliserons une relation décrivant l’état du fluide.
III.5. Equations de conservation
 Equation de conservation de la masse (Equation de continuité):
Considérons l’écoulement d’un fluide et effectuons un bilan matière sur le système
constitué par l’élément parallélépipédique de fluide de côtés ∆x, ∆y et ∆z et de masse dm :

La conservation de la masse dans ce volume entre les instants t et t+dt peut s’écrire :

Masse entrante + Masse initiale + Masse générée = Masse finale + Masse sortante

Ce bilan permet d’établir l’équation de continuité :

∂ρ ∂ρ
+ ∇. [ρU] = ⃗)=0
+ div(ρ. U (III. 2)
∂t ∂t

où : ρ Masse volumique
⃗ Vitesse
𝑈

𝜕𝜌
⃗ )=0
- Pour un écoulement permanent ( 𝜕𝑡 = 0): div(ρ. U
- Pour un écoulement permanent, incompressible (ρ=Cte) : div(U⃗ )=0
 Equations de quantité de mouvement :
Il s’agit de la conservation de la quantité de mouvement :

DU ∂
ρ. = ρ. Fi + (σ ) (III. 3)
Dt ∂xj ij
Fi représente la densité massique des forces extérieures (l’exemple le plus courant : la
pesanteur, pour laquelle ⃗F = ⃗g )

σij est le tenseur des contraintes :


σij = −Pδij + τij (III. 4)

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

où le premier terme du dernier membre de l’équation (III.4) représente les


contraintes qui est associée à la pression statique et le dernier terme définit les
composantes du tenseur τ des contraintes visqueuses.

DU ∂P ∂τij
ρ. = ρ. Fi + + (III. 5)
Dt ∂xi ∂xj
La signification physique de cette équation apparaît clairement:
Variation de la Forces Forces associés à Contraintes
quantité de = volumiques + la pression par + visqueuses par unité
mouvement par unité par unité de unité de volume de volume
de volume volume
On adoptera les notations suivantes pour les forces de cisaillement (frottement visqueux)
s’appliquant sur les surfaces d’un volume élémentaire dx dy dz :
- xx, yy, zz : composante normale de la force de surface suivant les directions Ox, Oy et
Oz.
- xy, yx, xz, zx, yz , zy : composante tangentielle de la force de surface : le 1er indice
indique la direction normale à la surface considérée, le 2ème indice indique la direction dans
laquelle la composante agit.
La loi de Newton permet alors d’écrire selon chacune des 3 directions :
Du ∂τxx ∂τyx ∂τzx ∂P
ρ = ρ. Fx + + + −
Dt ∂x ∂y ∂z ∂x
Dv ∂τxy ∂τyy ∂τzy ∂P
ρ = ρ. Fy + + + − (III. 6)
Dt ∂x ∂y ∂z ∂y
Dw ∂τxz ∂τyz ∂τzz ∂P
ρ = ρ. Fz + + + −
{ Dt ∂x ∂y ∂z ∂z
-Cas d’un fluide Newtonien
Un fluide est dit newtonien si les contraintes de cisaillement sont proportionnelles aux
gradients de vitesse,
on a dans ce cas :
∂u ∂v ∂u ∂w ∂v ∂w
τxy = τyx = μ ( + ) ; τxz = τzx = μ ( + ) ; τyz = τzy = μ ( + );
∂y ∂x ∂z ∂x ∂z ∂y

∂u 2 ∂v 2 ∂w 2
τxx = μ (2 − ∇. U) ; τyy = μ (2 − ∇. U) ; τzz = μ (2 − ∇. U)
∂x 3 ∂y 3 ∂z 3

En remplaçant le tenseur des contraintes par cette expression dans l’équation générale du
mouvement déduite de la loi de Newton on obtient finalement l’équation de Navier-Stokes:

DU 1 1
= F𝑖 − ∇P + ν. ∇2 U + ν. ∇(∇. U) (III. 7)
Dt ρ 3
Pour un fluide incompressible : ∇. U = 0 et on obtient une forme simplifiée de l’équation
de Navier-Stokes :
DU 1
= F𝑖 − ∇P + ν. ∇2 U (III. 8)
Dt ρ
On obtient alors, pour un écoulement incompressible, les équations de Navier-Stokes :


DU 1
=F ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ p + ν. ΔU
⃗ 𝑖 − grad ⃗ (III. 9)
Dt 𝜌

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

Ses équations peuvent s’écrire en coordonnées cartésiennes comme suit :


Du 1 ∂P ∂2 u ∂2 u ∂2 u
= Fx − + ν ( 2 + 2 + 2)
Dt ρ ∂x ∂x ∂y ∂z
Dv 1 ∂P ∂ v ∂ v ∂2 v
2 2
= Fy − + ν ( 2 + 2 + 2) (III. 10)
Dt ρ ∂y ∂x ∂y ∂z
Dw 1 ∂P ∂2 w ∂2 w ∂2 w
= Fz − + ν( 2 + 2 + 2)
{ Dt ρ ∂z ∂x ∂y ∂z

Avec :
D ∂ ∂ ∂ ∂
= + u + v + w : Dérivée particulaire
Dt ∂t ∂x ∂y ∂z
ρ: Densité
Fx, Fy, Fz : Forces extérieures
P : Pression,
μ: Viscosité dynamique,
u, v, w : Composantes du vecteur vitesse.
 Equation de conservation de l’énergie
En appliquant le principe de conservation de l’énergie thermique déduit du premier
principe de la thermodynamique, l’équation de conservation de l’énergie s’exprime comme
suit :

DT dp
ρ. Cp . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ T) + Tβ. + q̇ + ψ
= div(λ. grad (III. 11)
Dt dt
q̇ : sources de chaleur internes : rayonnement thermique, réactions chimiques…
ψ : la fonction de dissipation thermique
1 ∂ρ
β = − ρ (∂T) le taux de dilatation volumique à pression constante.
P
- Dans la plupart des cas usuels λ et μ peuvent considérés comme constants.
- Pour les liquides, en général
dp dT
≪ Cp
dt dt
1
- Pour les gaz parfaits : β = T
DT dp
ρ. Cp . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ T) +
= div(λ. grad +q+ψ (III. 12)
Dt dt

- Pour un écoulement à dissipation thermique négligeable (ψ=0), ou à vitesse modérée


dp
pour les gaz est négligeable, sans source de chaleur (q̇ = 0), l’équation (III.12 ) se
dt
simplifie en :

DT
= a. ΔT (III. 13)
Dt
λ
Avec : a = ρ.C la diffusivité thermique.
P

DT ∂T ∂T ∂T ∂T
= +u +v + w : Dérivée particulaire de la temperature
Dt ∂t ∂x ∂y ∂z

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

III.6. Analyse dimensionnelle


On peut exprimer les grandeurs physiques en fonction d'un nombre limité de
dimensions fondamentales.
Exemples : Vitesse : L . T-1; viscosité dynamique : M . L-1.T-1; force : M.L.T-2
Sur ces exemples on voit que le nombre de dimensions fondamentales est de 3 :
Masse M, Longueur L,
Temps T.
Ces trois dimensions fondamentales ne sont pas toujours suffisantes. Pour les
problèmes de transfert de chaleur, il est nécessaire d'ajouter une 4ème dimension : la
température θ et, lorsque l'échange d'énergie entre grandeurs mécaniques et grandeurs
thermiques ne sera pas mesurable, on ajoutera la quantité de chaleur Q qui sera considérée
comme une 5èmedimension.
La méthode d'analyse dimensionnelle, qui repose sur le principe de l'homogénéité
dimensionnelle des termes d'une équation, est connue sous le nom de théorème de Vaschy-
Buckingam ou théorème des groupements π.

Alors toutes les grandeurs physiques sont exprimées dans les dimensions
fondamentales suivantes:
• La masse (kg) M
• La longueur (m) L
• Le temps (s) T
• La température (K) θ

Les variables de base des problèmes de transmission de chaleur et leur dimensions


sont données dans le tableau V.2.
Grandeurs Symbole Unité S.I Equations aux dimensions
Vitesse U m/s L.T-3
Longueur caractéristique D m L.
Masse volumique de fluide ρ Kg/m3 M.L-3
Viscosité dynamique du μ Kg/(m.s) M.L-1.T-1
fluide
Capacité calorifique C J/(kg.K) L2.T2.θ-1
massique
Conductivité thermique du λ W/(m.K) M.L.T-3.θ-1
fluide
Coefficient d’échange h W/(m2.K) M.T-3.θ-1
convectif
Ecart de température TP-T∞ K θ

Tableau III.2. Unités et dimensions des variables de la transmission de chaleur par


convection

Le théorème de VASCHY-BUCKINGHAM permet de prévoir que la forme la plus


générale de la loi physique décrivant le phénomène étudié s'écrira:
F(π1 , π2 , π3 , π4 ) = 0

où les πi sont des groupements sans dimension de la forme:

π𝑖 = Da . λb . U c . ρd . μe . Cf . hg . (TP − T∞ )i (III. 14)

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

Le nombre de variables indépendantes du problème de transmission de chaleur par


convection (D, λ, U, ρ, μ, C, h, Tp-T∞) est n = 8.
Selon le théorème de BUCKINGHAM nous pouvons formuler N = n - r variables
adimensionnelles, où (r) représente le rang de la matrice défini par les exposants des
dimensions des variables données dans le tableau V.3.

Tableau III.3. Equations aux dimensions des 8 grandeurs


D U Ρ μ λ C h Tp-T∞
Longueur L 1 1 -3 -1 1 2 0 0
Masse M 0 0 1 1 1 0 1 0
Temps T 0 -1 0 -1 -3 -2 -3 0
Température θ 0 0 0 0 -1 -1 -1 1

La matrice définie dans le tableau III.1 a le rang r = 4. Selon BUCKINGHAM nous


pouvons donc formuler
N = 8 - 4 = 4 paramètres adimensionnels pour les problèmes de transmission de chaleur par
convection.

Chaque paramètre (πi ) sera formulé par des expressions potentielles des variables de base

π = (𝐿)a . (𝐿+1 . 𝑀+1 . 𝑇 −3 . 𝜃 −1 )b . (𝐿+1 . 𝑇 −1 )c . (𝐿−3 . 𝑀+1 )d . (𝐿−1 . 𝑀+1 . 𝑇 −1 )e . (𝐿+2 . 𝑇 −2 . 𝜃 −1 )f .


(𝑀+1 . 𝑇 −3 . 𝜃 −1 )g . (θ)i

ou avec les dimensions groupées

[π] = [M](b+d+e+g) . [L](a+b+c−3d+e+2f) . [T](−3b−c−e−2f−3g) . [θ](−b−f−g+i) (III. 15)

Pour que π reste adimensionnel, il faut éliminer les dimensions, les exposants entre
parenthèses doivent avoir la valeur zéro, ce qui nous définit le système d'équations
linéaires suivant

b+d+e+g= 0
a + b + c − 3d − e + 2f = 0
{ (III. 16)
−3b − c − e − 2f − 3g = 0
−b − f − g + i = 0
Afin de déterminer les paramètres adimensionnels πi nous devons résoudre le système
d'équations linéaires (III.1). Pour la définition de chaque paramètre πi nous pouvons choisir
quatre coefficients de manière arbitraire (généralement on donne la valeur zéro) et calculer
les autres quatre coefficients par l'équation (V.1).

Nous obtenons par la méthode de l'analyse de dimension pour la convection thermique les
paramètres adimensionnels suivants:

 Le nombre de Nusselt
g = 1 Pour obtenir une loi de la forme h = f ( . . .)
c = d = 0 Le groupement π trouvé ne dépendra pas de l'énergie cinétique du fluide ρ U2
i = 0 Le groupement π trouvé ne dépendra pas de l'écart de température Tp- T∞

Résolution du système déterminant le premier groupement adimensionnel π

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

Avec g=1 et c=d=i=0

b+d+e+g= 0 b + e = −1
{
a + b + c − 3d − e + 2f = 0
−3b − c − e − 2f − 3g = 0
 {
a + b − e + 2f = 0
−3b − e − 2f − 3g = 3
−b − f − g + i = 0 −b − f = 1

⇒ a = 1, b = −1, e = 0, f = 0
π𝑖 = Da . λb . U c . ρd . μe . Cf . hg . (TP − T∞ )i

Avec : a = 1, b = −1, c = 0, d = 0, e = 0, f = 0, g = 1, i = 0
h. D
⇒ 𝜋1 = Nu = (III. 17)
λ

 Le nombre de Reynolds
π𝑖 = Da . λb . U c . ρd . μe . C f . hg . (TP − T∞ )i
4 des 8 paramètres peuvent être choisis de manière arbitraire

b=0, f=0, g=0, i=0

b+d+e+g= 0 d+e=0
a + b + c − 3d − e + 2f = 0 a + c − 3d − e = 0
{ {
−3b − c − e − 2f − 3g = 0 −c − e = 0
−b − f − g + i = 0 i=0

 d=1, c=1, a=1, e=-1


Alors
a=1, b=0, c=1, d=1, e=-1, f=0, g=0, i=0

ρ. U. D
⇒ 𝜋2 = Re = (III. 18)
μ

 Nombre de Prandtl Pr

π𝑖 = Da . λb . U c . ρd . μe . Cf . hg . (TP − T∞ )i

4 des 8 paramètres peuvent être choisis de manière arbitraire


a=0, c=0, g=0, i=0 de manière à ne conserver que les caractéristiques du fluide : ρ, μ, λ, C

Avec a=c=g=i=0
b+d+e+g= 0 b+d+e =0
{
a + b + c − 3d − e + 2f = 0
−3b − c − e − 2f − 3g = 0
 b − 3d − e + 2f = 0
−3b − e − 2f = 0
−b − f − g + i = 0 −b − f = 0

b=-1, d=0, e=1, f=1

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique
μ. C
⇒ 𝜋3 = Pr = (III. 19)
λ

III.7. Interprétation des nombres adimensionnels


 Nombre de Reynolds : Rapport des forces d'inertie aux forces de viscosité, caractérise
le type de l'écoulement dans une canalisation.
ρ. U. D
Re =
μ
3
ρ : masse volumique du fluide [kg/m ],
U : vitesse moyenne du fluide [m/s],
D : plus petite dimension géométrique du problème, diamètre Dh pour une canalisation en
[m], largeur L pour une plaque,
µ : viscosité dynamique du fluide [Pa.s].
4.S
Dh : diamètre hydraulique, Dh = P (S :surface, P : périmètre)
4.a.b 2.a.b
Tube rectangulaire : Dh = 2.(a+b) = (a+b)

4.[p.(D22 −D21 ]
Espace annulaire : Dh = (p.D1 +p.D2 )
= D2 − D1

Espace entre deux plans : Dh = 2.b

 Nombre de Nusselt : Rapport de la quantité de chaleur échangée par convection à la


quantité de chaleur échangée par conduction.
h. D
Nu =
λ
h : coefficient d'échange convectif en [W/m².K],
λ : conductivité thermique du fluide en [W/m.K].

 Nombre de Prandtl : ce nombre compare l’aptitude du fluide à diffuser la quantité de


mouvement par le biais de sa viscosité à son aptitude de diffuser la chaleur par le biais
de sa diffusivité thermique.
μ. Cp ν
Pr = =
λ a
Cp : capacité thermique massique du fluide en [J/kg.K].

 Nombre de Stanton ou de Margoulis : Rapport du flux de chaleur à un flux de chaleur


de référence par convection.
h Nu
St = Ma = =
ρ. U. Cp Re. Pr

 Nombre de Grashof : Caractérise l'écoulement en convection naturelle (remplace Re),


une augmentation de Gr traduit une augmentation de l’intensité de la convection
naturelle.

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

β. g. ΔT. ρ2 . D3
Gr =
μ2
β : dilatabilité du fluide en [K-1 ] ,
∆T : différence de température entre fluide et paroi : ∆T = Tparoi– Tfluide.

 Nombre de Rayleigh : Caractérise l'écoulement en convection naturelle (remplace Re)

g. β. ΔT. D3
Ra = Pr. Gr =
a. ν
a = λ / (ρ .Cp) : diffusivité thermique [m²/s] ,
ν = µ / ρ : viscosité cinématique du fluide [m²/s].

III.8. Classification des problèmes de convection :

III.8.1. Convection forcée :


Lorsque le champ de vitesse est imposé, le champ de température est totalement
dépendant de celui-ci. Cette situation est celle de la convection forcée dans laquelle la
vitesse est donc insensible aux variations de température dans le fluide. La température T
obéit alors à une équation de transport:
DT
ρ. Cp . = div(λ. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
gradT) + q̇ (III. 20)
Dt
Avec
DT ∂T ∂T ∂T ∂T
= +u +v +w
Dt ∂t ∂x ∂y ∂z
Si la distribution de vitesse n’est pas connue, on peut la chercher par résolution des
équations de Navier-Stokes.


DU 1
= − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
gradp + ν. ΔU (III. 21)
Dt ρ

En choisissant les variables adimensionnelles suivantes:

T − Tref U x p t
T∗ = ; U∗ = ; x∗ = ; p∗ = 2 ; t∗ =
∆T Uref Lref ρ. Uref Lref /Uref

l’équation de la vitesse devient:

⃗∗
DU 1
⃗ p∗ + ΔU
= −∇ ⃗∗ (III. 22)
Dt ∗ Re

Où le nombre de Reynolds est tel que

Uref . Lref
Re =
ν
La solution obtenue peut ensuite être ensuite introduite dans l´équation de T qui, en
écriture adimensionnelle, devient:

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique
ρ. Cp . ΔT DT ∗ λ. ΔT ∗
. = 2 ΔT + q∗̇ (III. 23)
Lref /Uref Dt ∗ Lref
soit encore:
DT ∗ 1
= Δ𝑇 ∗ + q∗̇
Dt ∗ 𝑃𝑒
Uref .Lref
ou Pe désigne le nombre de Péclet: Pe = a

λ q̇ .𝐿𝑟𝑒𝑓
avec a = ρ.C diffusivité thermique du fluide. Le terme 𝑞 ∗ est tel que q̇ ∗ = 𝑈
P 𝑟𝑒𝑓 .Δ𝑇.𝜌.𝐶𝑝

III.8.2. La convection naturelle :

L’écoulement du fluide est produit par des forces d’Archimède dues aux variations
locales de la masse volumique. Il n’y a pas de dispositif mécanique mettant le fluide en
mouvement. L’échelle de vitesse uo n’est plus imposée, mais dépend des autres échelles.
Les problèmes dynamique et thermique sont couplés et doivent être résolus simultanément.
L’utilisation des mêmes grandeurs adimensionnelles transforme l’équation de
Navier-Stokes ainsi:

⃗⃗ ∗
DU 1 g. β. ΔT. Lref ∗
⃗ p∗ +
= −∇ ⃗⃗ ∗ +
ΔU T (III. 24)
Dt ∗ Re 2
Uref

Il reste toutefois à déterminer Uref qui n’est pas imposée par un mécanisme externe mais
par la convection naturelle elle-même.
Si l´écoulement est rapide ( Re, Gr >> 1 ), on peut postuler un équilibre entre les forces
d’inertie et la poussée d’Archimède
soit:
2
ρ. Uref
≈ ρgβΔT ⇒ Uref = √gβΔTLref
Lref
de sorte que Navier-Stokes devient:

⃗∗
DU 1
⃗ p∗ + 1 ΔU
= −∇ ⃗ ∗ − ⃗⃗⃗
g∗. T ∗ (III. 25)
Dt ∗
𝐺𝑟 2

ou le nombre de Grashof est défini par:

g. β. ΔT. L3ref
Gr =
ν2
L´équation de la température devient alors:

DT ∗ 1

= 1/2
Δ𝑇 ∗ + q̇ ∗ (III. 26)
Dt 𝐺𝑟 . 𝑃𝑟

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Chapitre V : Principes Fondamentaux de la convection thermique

ou le nombre de Prandtl est défini par

ν
Pr =
a

Si l’écoulement est lent (faible Grashof et Reynolds), un choix judicieux de l´échelle de


vitesse consiste à équilibrer les forces visqueuses et d’Archimède ce qui donne

U
μ ≈ ρ. g. ΔT
L2
L’échelle de vitesse est alors:
g.β.ΔT.L2
Uref = ν

III.8.3. Convection mixte:


Lorsque la convection naturelle se superpose à la convection forcée, la question se
pose de savoir si un des deux champs de vitesse peut être négligé ou si les deux doivent
être pris en considération.
On peut par exemple estimer le rapport des deux vitesses attendues pour chacun des
modes de convection pris isolément soit √g. β. ΔT. Lref pour la convection naturelle et u0
pour la convection forcée. On forme ainsi le nombre de Richardson:

gβΔT. Lref forces d′Archimède


Ri = =
u20 forces d′inertie

Le cas de la convection forcée correspond à Ri<<1. Le problème dynamique est alors


indépendant du problème thermique : les deux problèmes sont découplés. On doit résoudre
d’abord le problème dynamique, puis connaissant le champ des vitesses, résoudre le
problème thermique.
Si Ri n’est pas très petit devant 1, les forces d’Archimède ne sont pas négligeable. Il
s’agit de la convection mixte et les problèmes dynamique et thermique sont couplés.

Si Ri >> 1, alors les forces d’Archimède sont dominantes. Il s’agit de la convection


naturelle et les problèmes dynamique et thermique sont aussi couplés.

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