La Consolidation Des Comptes: Thème

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Université de Sfax

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax

Commission d’Expertise Comptable

Mémoire pour
l’obtention du Diplôme d’Expertise Comptable

Thème

LA CONSOLIDATION DES COMPTES


Utilité, Elaboration et Audit

Elaboré par :

Slim GHORBEL

Dirigé par :

Monsieur Hamadi BEN AMOR

Année Universitaire : 2007/2008


A mes parents

A Asma et Anis

A Nadia

A tous mes amis

2
Remerciements

Au terme de ce travail, je voudrais exprimer mes

vifs remerciements à Monsieur Hamadi BEN AMOR

qui a accepté de diriger ce mémoire et lui a consacré

toute son attention.

Ma reconnaissance va également à mon père

Abdelfetah et à Monsieur Anis MASMOUDI pour leur

disponibilité, leurs conseils précieux et leurs

encouragements.

Mes sentiments et ma gratitude s’adressent aussi à

tous ceux qui m’ont aidé, à un titre ou à un autre, à

mener ce travail de recherche à terme.

3
Abréviations

COB: Commission des Opérations de bourse.

CSC: Code des Sociétés Commerciales.

IAS: International Accounting Standard.

IASC: International Accounting Standard Committee.

IFRS: International Financial Reporting Standard.

ISA: International Standards on Auditing.

NCT: Norme Comptable Tunisienne.

OCDE: Organisation pour la Coopération et le Développement Economique.

ONU: Organisation des Nations Unies.

4
Table des Matières

Table des Matières


Introduction générale 1

Chapitre 1 : Utilité, méthodes et techniques de la consolidation des 7


comptes

Section 1 : Utilité de la consolidation 8

1- Notion de groupe 8
2- Pourquoi présenter les comptes consolidés ? 13
. 3- Les règles de consolidation 15
3.1- Qui doit consolider ? 15
3.2- Notion du périmètre de consolidation 16
3.2.1- Entreprises incluses dans le périmètre de consolidation 16
3.2.2- Entreprises exclues du périmètre de consolidation 22
4- Principes comptables 25
4.1- Continuité d’exploitation 25
4.2- Permanence des méthodes 25
4.3 Comparabilité des comptes 26
4.4- Séparation des exercices 26
4.5- Prudence 26
4.6- Importance relative 27
4.7- Intangibilité du bilan 27
4.8 Homogénéité des évaluations 27
4.9- Sincérité et image fidèle 28

Section 2 : Les méthodes de consolidation 28


1- Présentation 28
2- La méthode de l’intégration globale 29
3- La méthode de l’intégration proportionnelle 31
4- La méthode de la mise en équivalence 32

Section 3 : Modes, démarches et pourcentages de consolidation 33


1- Processus de consolidation 33
1.1- La consolidation par les soldes 34
1.2- La consolidation par les flux 34
2- Modes de consolidation 35

(i)
Table des Matières

2.1- La consolidation directe 35


2.2- La consolidation par paliers 36
3- Démarches de consolidation 37
3.1- Démarche centralisée 38
3.2- Démarche décentralisée 39
4- Organigramme de consolidation 39
5- Pourcentages de consolidation 40
5.1- Pourcentage de contrôle 40
5.2- Pourcentage d’intérêt 41

Chapitre 2 : Mise en œuvre du processus de consolidation et 44


élaboration des états financiers consolidés

Section 1 : Mise en œuvre du processus de consolidation 45


1- Les retraitements d’homogénéisation 46
1.1- Retraitements des comptes sociaux 46
1.2- Conversion des comptes en devises 49
2- L’intégration des comptes 51
3- L’élimination des opérations internes au groupe 52
3.1- Eliminations des opérations avec incidence sur le résultat du 54
groupe
3.1.1- Elimination des marges en stock 54
3.1.2- Elimination des plus values de cession 55
d’immobilisations
3.2- Eliminations des opérations sans incidence sur le résultat du 56
groupe
4- L’élimination des titres détenus à l’intérieur du groupe et le partage 57
des capitaux propres
4.1- Valorisation des actifs, passifs et passifs éventuels 58
4.2- Existence d’un goodwill 60
4.2.1- Traitement comptable du goodwill positif 61
4.2.2- Traitement comptable du goodwill négatif 62

Section 2 : Elaboration des états financiers consolidés et du rapport de 65


gestion du groupe
1- Les états financiers consolidés 66
1.1- Le bilan consolidé 66
1.1.1- Présentation du bilan consolidé 66

( 6ii )
Table des Matières

1.1.2- Les postes spécifiques au bilan consolidé 68


1.2- L’état de résultat consolidé 69
1.2.1- Contenu de l’état de résultat consolidé 69
1.2.2- Présentation de l’état de résultat consolidé 71
1.3- L’état de flux de trésorerie consolidé 72
1.3.1- Présentation de l’état de flux de trésorerie consolidé 72
1.3.2- Choix des méthodes d’élaboration de l’état de flux de 74
trésorerie consolidé
1.4- Les notes annexes aux états financiers consolidés 77
2- L’état de variation des capitaux propres 79
2.1- La variation des capitaux propres « part groupe » 80
2.2- La variation des intérêts minoritaires 82
3- Le rapport de gestion du groupe 82
3.1- La situation du groupe 83
3.2- Les résultats 83
3.3- L’évolution prévisible 83
3.4- Les événements postérieurs à la date de clôture 83
3.5- Les frais de recherche et de développement 84

Chapitre 3 : Audit des états financiers consolidés 85

Section 1 : Particularités d’audit des comptes consolidés 87


1- Particularités relatives à la nature de la mission 87
2- Particularités juridiques spécifiques à la Tunisie 88
2.1- La désignation du ou des commissaires aux comptes des 88
groupes des sociétés
2.2- Les diligences spécifiques du ou des commissaires aux 90
comptes des groupes des sociétés

Section 2 : La démarche théorique de l’audit des comptes consolidés 94


1- Planification du travail d’audit 97
1.1- Prise de connaissance générale du groupe et constitution du 98
dossier permanent
1.2- Analyse des risques liés au groupe 99
1.3- Organisation du programme de travail 100
2- Contrôle des comptes consolidés 100
2.1- Contrôle des principes et des méthodes de consolidation 101
2.2- Contrôle des informations provenant des sociétés consolidées 103
2.3- Contrôle des opérations de consolidation 105

7
( iii )
Table des Matières

3- Synthèse et rapport du commissaire aux comptes sur les états 109


financiers consolidés

Section 3 : L’audit des comptes consolidés au sein des cabinets 110


d’expertise comptable : La pratique des questionnaires d’audit

Chapitre 4 : Etude de cas du Groupe « ALPHA » 115

Section 1 : Données relatives au groupe 116


1- Présentation du groupe « ALPHA » 116
2- Données de la consolidation 121

Section 2 : Contrôle des comptes consolidés 137


1- Audit juridique de la consolidation du groupe « ALPHA » 138
2- Contrôle du périmètre et des méthodes de consolidation 140
3- Contrôle des méthodes d’évaluation et de présentation, et vérification 145
des écritures de consolidation
3.1- Contrôle des méthodes d’évaluation et de présentation 145
adoptées par le groupe « ALPHA »
3.2- Vérification des écritures de consolidation 146

Section 3 : Synthèse et opinion sur les comptes consolidés 149

Conclusion générale 153

Bibliographie 159

( iv )
8
INTRODUCTION
GENERALE
Introduction Générale

Face à l’évolution des marchés économiques et financiers, de


nombreuses entreprises se sont regroupées pour atteindre une taille suffisante,
pour mettre en œuvre des synergies entre les différentes activités, afin de
conjuguer leurs efforts d’investissement dans les nouvelles technologies, pour
profiter des économies d’échelle ou pour s’implanter sur des marchés
étrangers. Que ce soit dans le cadre de stratégies industrielles ou financières,
ces entreprises ont souvent été amenées à se développer par la voie de
création de filiales ou de prise de contrôle des sociétés existantes.

Ces différentes entités, bien que liées économiquement et


financièrement, sont le plus souvent restées juridiquement distinctes tout en se
soumettant à un organe de direction unique et ce, pour éviter les
inconvénients du gigantisme d’une seule société intégrant des activités
diverses.

Les premiers comptes consolidés ont été établis aux Etats-Unis au


début du 20ème siècle. La publication des comptes consolidés pour un
ensemble d’entités répondant à certains critères est rendue obligatoire dès
1933 aux Etats-Unis et dès 1948 en Grande Bretagne.

Cette nécessité n’a été ressentie que plus tard en France. Une
recommandation du Conseil National de la Comptabilité (rapport de 1968
approuvé par un arrêté ministériel) prévoit la faculté d’annexer des comptes
consolidés aux comptes annuels. A cette date, selon les statistiques de la
Commission des Opérations de Bourse (COB) fondée en 1968, seule 22
sociétés cotées publiaient des comptes consolidés. Dans son rapport de
l’année 1968, la COB note que les informations financières individuelles
publiées par les sociétés membres ne peuvent rendre compte que d’une
manière imparfaite de la rentabilité et de la structure financière d’un groupe.

2
Introduction Générale

D’ailleurs, c’est la loi du 3 janvier 1985 relative à la consolidation qui a


rendu obligatoire la publication des comptes consolidés.

Dans les années 1970, divers organismes internationaux sont conduits à


recommander la publication des comptes consolidés et à définir leurs règles
d’élaboration. L’ONU crée ainsi en 1974 une « commission des sociétés
transnationales » dont les travaux portent sur les informations devant être
présentées dans les rapports annuels. L’OCDE publie en 1976 des
recommandations relatives aux entreprises multinationales comprenant la
publication d’informations consolidées.

En 1973, est constitué l’International Accounting Standard Committee


(IASC) qui réunit les organismes professionnels de différents pays
(l’Allemagne, l’Australie, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande
Bretagne, le Japon, le Mexique et les Pays bas). Depuis sa création, l’IASC
travaille à l’amélioration et à l’harmonisation des rapports financiers,
essentiellement en élaborant et en publiant des normes comptables
internationales dénommées IAS (International Accounting Standard). En mars
1976, l’IASC émet sa première norme relative aux comptes consolidés, la
norme IAS 3 intitulée « les états financiers consolidés ».

Les groupes cotés en bourse dans la communauté européenne vont


devoir produire des comptes consolidés en normes IAS/IFRS pour les
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2005. En outre, la réglementation
de certains pays membres de l’Union Européenne permet l’utilisation de ces
normes par les groupes non cotés.

En Tunisie, la loi comptable n° 96-112 du 30 décembre 1996 a rendu


obligatoire la préparation et la publication des comptes consolidés dès qu’une
norme relative à la consolidation sera publiée.

3
Introduction Générale

Le 5 décembre 2003, un arrêté du ministre des finances du 1er décembre


2003, portant approbation des normes comptables a été publié au journal
officiel de la république tunisienne n° 97. Les normes approuvées sont les
suivantes :

 Norme comptable relative aux états financiers consolidés (NCT 35),

 Norme comptable relative aux participations dans les entreprises


associées (NCT 36),

 Norme comptable relative aux participations dans les co-entreprises


(NCT 37),

 Norme comptable relative aux regroupements des entreprises (NCT


38),

Toutes ces normes entrent en vigueur pour les états financiers relatifs
aux exercices clôturés à partir du 31 décembre 2003.

Il est donc normal et nécessaire que les exigences d’une information


financière fiable s’appliquent à un groupe de sociétés. La présentation des
comptes consolidés est aujourd’hui nécessaire pour tous les groupes de taille
suffisamment importante. D’ailleurs, lorsqu’une société établit des comptes
consolidés, le ou les commissaires aux comptes doivent vérifier et certifier
que les comptes consolidés sont réguliers, sincères, et donnent une image
fidèle du patrimoine, de la situation financière ainsi que du résultat de
l’ensemble constitué par les entreprises comprises dans la consolidation. Il est
à noter que la certification des comptes consolidés est délivrée notamment
après examen des travaux des commissaires aux comptes des entreprises
consolidées, chargés du contrôle des comptes desdites entreprises : Ceux-ci
sont libérés du secret professionnel à l’égard du ou des commissaires aux
comptes de la société consolidante. Par ailleurs, les commissaires aux

4
Introduction Générale

comptes chargés de la certification des comptes consolidés disposent des


mêmes moyens techniques que pour le contrôle des comptes annuels.

En Tunisie, personne ne peut contester aujourd’hui la multiplication des


groupes de sociétés dans le paysage économique.

L’émergence de ce phénomène de concentration a créé des besoins


nouveaux en matière d’informations aussi bien pour les dirigeants du groupe
que pour les tiers entretenant des relations d’affaires avec eux.

A cet effet, il est logique et normal que les dirigeants, les actionnaires,
les analystes financiers ainsi que les autres utilisateurs des états financiers
consolidés exigent une information fiable et pertinente sur le groupe dans son
ensemble.

A ce titre, la consolidation des comptes, dûment certifiés par un


professionnel compétent et indépendant, peut-elle répondre à ces
besoins nouveaux en matière d’informations créées par l’émergence du
phénomène de groupe des sociétés ?

Pour traiter cette problématique, il convient de s’interroger sur ce qui suit :


1) Quelle est l’utilité de la consolidation des comptes ?
2) Quel est le processus de consolidation des comptes et quelles en
sont les difficultés d’élaboration ?
3) Quelle est la démarche d’audit des comptes consolidés ?
Ainsi, notre étude vise à mettre en évidence :
1) les limites des comptes individuels,
2) les difficultés d’ordre technique et comptable pouvant survenir lors
de l’élaboration des comptes consolidés,
3) une démarche d’audit des comptes consolidés prenant en
considération les risques spécifiques qui leur sont liés.

5
Introduction Générale

D’un point de vue pratique, cette recherche a pour intérêt :


 De proposer aux utilisateurs externes de l’information financière
(Investisseurs à risque, analystes financiers, partenaires du groupe)
une réponse aux problèmes ainsi évoqués en présentant les comptes
de l’ensemble des sociétés soumises à un même contrôle comme s’il
s’agissait des comptes d’une entité unique.

 De présenter aux commissaires aux comptes la démarche d’audit des


comptes consolidés.

Afin de répondre à la problématique exposée ci-dessus, nous nous


proposons de traiter ce mémoire en quatre chapitres.

Le premier chapitre traitera de la consolidation. Il est en effet normal


d’étudier en premier lieu cette notion, son utilité, sa réglementation et son
champ d’application.

Le deuxième chapitre analysera le processus de consolidation


aboutissant à l’élaboration des états financiers consolidés qui constituent pour
la direction et les tiers, le meilleur moyen de communication d’information et
pour le commissaire aux comptes, le document de base pour
l’accomplissement de sa mission.

Le troisième chapitre présentera la démarche d’audit des comptes


consolidés. Cette démarche doit tenir compte des particularités de la mission
d’audit des comptes consolidés et des risques spécifiques qui leur sont liés.

Le quatrième chapitre renfermera une étude empirique portant sur un


cas pratique nous permettant de nous focaliser sur les spécificités de la
mission d’audit des comptes consolidés et de mettre en œuvre la démarche
d’audit proposée.

6
CHAPITRE I

Utilité, Méthodes et Techniques


de la Consolidation des
Comptes

7
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

SECTION 1 : UTILITE DE LA CONSOLIDATION

1- Notion de groupe :

Dans une première approche, nous pouvons définir le groupe comme


un ensemble d’entreprises reliées entre elles. Les liens reliant différentes
entités peuvent toutefois être de natures diverses. Nous pouvons distinguer
trois catégories de groupes : les groupements d’entreprises, les groupes
personnels et les groupes financiers.

Les groupements d’entreprises consistent à ce que des entités se


regroupent pour gagner en efficacité. Ils n’établissent pas toutefois de
comptes consolidés incluant les entreprises adhérentes. Chacune de ces
entreprises est en effet détenue et contrôlée par des actionnaires distincts,
demeure maîtresse de ses décisions et assume son propre risque
d’exploitation.

Le groupe personnel est un ensemble d’entreprises dont le point


commun est d’avoir un actionnaire commun qui est une personne physique.

Le groupe financier est un ensemble d’entreprises composé d’une


société mère et d’une ou plusieurs entités contrôlées par la société mère. Le
moyen le plus évident de contrôler une entité est de détenir directement ou
indirectement la majorité de ses actions. Le groupe financier se caractérise
donc par l’existence de participations en capital entre les sociétés qui en font
partie.

CORRE (1982) a défini le groupe comme « l’ensemble constitué par


les entreprises liées financièrement et économiquement qui dépendent d’une
entreprise qui en assure la direction et le contrôle ».

8
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

BAILLY (1986) a défini le groupe comme « l’ensemble d’entreprises


contrôlées de manière exclusive ou conjointe par une société, ou sur
lesquelles cette société exerce une influence notable ».

L’étude de la notion de groupe nous conduit nécessairement à évoquer


son aspect économique, son aspect juridique, son aspect fiscal, son aspect
social et son aspect comptable (BEN AMOR, 2006).

En matière économique, l’objectif ultime du groupe est la recherche de


la meilleure allocation des ressources aux emplois les plus performants. Le
système des filiales et celui des participations apportent une réponse aux
exigences de l’économie moderne. En effet, la création d’une filiale, entité
juridiquement autonome, favorise la décentralisation, disperse le risque
économique, s’inscrit parfaitement dans une logique de diversification
industrielle, commerciale et financière et constitue indéniablement
l’instrument privilégié du développement des groupes.

En matière juridique, la notion de groupe a longtemps été méconnue


par le droit qui n’a reconnu que la notion de société, ayant la personnalité
morale. Le groupe, sujet de droits et d’obligations, a progressivement été
reconnu en droit des sociétés, social et fiscal. Pendant longtemps, le droit des
sociétés a ignoré la notion de groupe. En cas de défaillance, c’est initialement
toujours une personne morale qui est mise en redressement ou liquidation
judiciaire, pas un groupe. Toutefois, les créanciers cherchent fréquemment à
engager la responsabilité de la société mère, voire à lui étendre la procédure
judiciaire en montrant que celle-ci exerçait le pouvoir réel de direction sur sa
filiale qui ne disposait d’aucune autonomie de gestion.

En Tunisie, après avoir reconnu en 2001 la personnalité fiscale du


groupe de sociétés, le législateur tunisien a promulgué la loi portant sur les
groupes de sociétés. Cette loi n° 2001-117 du 6 décembre 2001, complétant le

9
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

code des sociétés commerciales, a fixé principalement des dispositions


relatives à :

 la définition de la notion de groupe de sociétés, de la société


mère, de la société filiale et de la société holding. L’article 461
du CSC définit le groupe de sociétés comme étant un ensemble
de sociétés ayant chacune sa personnalité juridique, mais liées
par des intérêts communs, en vertu desquels l’une d’elles, dite
société mère, tient les autres sous son pouvoir de droit ou de fait
et y exerce son contrôle, assurant, ainsi, une unité de décision ;

 la réglementation des participations réciproques ;

 l’obligation d’établir des états financiers consolidés contrôlés


obligatoirement par un commissaire aux comptes membre de
l’ordre des experts comptables de Tunisie et publiés dans un
journal quotidien paraissant en langue arabe.

 la réglementation des conventions conclues entre les sociétés du


groupe ayant des dirigeants communs ;

 la possibilité d’étendre les procédures de faillite et de


redressement ouvertes contre l’une des sociétés faisant partie du
groupe aux autres sociétés y appartenant.

Cependant, le dernier alinéa de l’article 461 du CSC dispose : « le


groupe de sociétés ne jouit pas de la personnalité juridique ». Cela signifie
que le groupe n’a pas de personnalité morale et n’a pas, en conséquence, de
patrimoine au sens juridique du terme comme il ne peut pas ester en justice ou
distribuer des dividendes sur la base de la situation nette consolidée.

10
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

En matière fiscale, le droit fiscal confère, dans de nombreux pays, des


avantages aux groupes. Le principal avantage consiste à réduire la charge
d’impôt due par le groupe en compensant les résultats des filiales
bénéficiaires et déficitaires. En France, le mécanisme de l’intégration fiscale
permet à une société mère de payer l’impôt sur les sociétés sur le résultat
cumulé de toutes les filiales immatriculées en France et détenues au moins à
95%. Le législateur tunisien, a reconnu dans une première étape la notion de
groupe à travers l’article 30 de la loi de finances pour la gestion de l’année
2001. Cette reconnaissance est traduite aussi par l’institution du régime
d’intégration fiscale des résultats permettant, sous certaines conditions, à
toute société cotée en Tunisie, qui détient directement ou indirectement au
moins 95% du capital d’autres sociétés, d’opter en sa qualité de société mère
pour son imposition à l’impôt sur les sociétés sur la base de l’ensemble des
résultats réalisés par elle et par les autres sociétés. Cela signifie qu’une
compensation est opérée entre les résultats bénéficiaires et déficitaires. Dans
une deuxième étape, et dans le but d’assouplir les conditions pour le bénéfice
de ce régime, l’article 17 de la loi de finances pour la gestion de l’année 2004
a réduit le taux de participation dans le capital de 95% à 75%. De même,
l’article 18 de la même loi a assoupli la condition de cotation préalable en
bourse en permettant à la société mère de prendre l’engagement pour
introduire ses actions à la bourse dans un délai ne dépassant pas la fin de
l’année qui suit celle de l’application du régime d’intégration des résultats
(avec possibilité de prorogation de ce délai d’une année).

En matière sociale, la notion de groupe apparaît également


progressivement en droit social. En France, le code de travail impose à la
société mère la constitution d’un comité d’entreprise groupe. Ce comité
comprend des représentants des salariés des sociétés contrôlées directement
ou indirectement à plus de 50%. La direction doit fournir aux membres du

11
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

comité les informations intéressant l’ensemble des salariés du groupe. En cas


de licenciement économique, les obligations de reclassement pesant sur
l’employeur sont à étudier au niveau de l’ensemble du groupe. En Tunisie, le
code de travail reste muet sur ce point.

En matière comptable, la norme n°3 relative aux états financiers


consolidés, qui a été publiée par l’IASC en 1977, a été ensuite annulée et
remplacée par trois autres :

 IAS 27: « Etats financiers consolidés et comptabilisation des


participations dans les filiales » publiée en avril 1989 ;

 IAS 28 : « Comptabilisation des participations dans les


entreprises associées » publiée en avril 1989 ;

 IAS 31 : « Information financière relative aux participations dans


les co-entreprises » publiée en décembre 1990.

Ces trois normes ont fait l’objet de plusieurs révisions. La dernière date
de décembre 2003 et applicable aux exercices ouverts à compter du 1 er janvier
2005. Par ailleurs, la norme IAS 22 intitulée « Regroupements d’entreprises »
a été remplacée par l’IFRS 3 (norme internationale d’information financière
n°3) et dont les dispositions sont aussi applicables aux exercices ouverts à
compter du 1er janvier 2005.

En Tunisie, c’est la loi n°96-112 du 30 décembre 1996 relative au


système comptable des entreprises qui a prévu dans son paragraphe 24
l’obligation pour les groupes de sociétés de publier des états financiers
consolidés selon les conditions, les modalités et les procédures prévues par les
normes comptables. Celles-ci sont publiées au journal officiel de la
république tunisienne n° 97 du 5 décembre 2003 et entrent en vigueur pour les
états financiers relatifs aux exercices clôturés à partir du 31 décembre 2003.

12
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

Avec une logique de concentration, d’expansion à l’international,


d’intégration verticale et de conglomérat, les comptes consolidés présentent
pour un groupe de sociétés plusieurs objectifs. Ils privilégient la vision
économique des comptes, ils donnent une vision financière du groupe et
analysent les résultats du groupe selon une approche personnalisée.

2- Pourquoi présenter les comptes consolidés ?

Dans les comptes individuels d’une société consolidante qui possède


des participations dans d’autres entreprises, seule la valeur des titres de
participation est mentionnée à l’actif immobilisé. Cette valeur reflète
généralement le coût d’acquisition des titres mais elle ne permet évidemment
pas d’appréhender l’activité, ni la situation financière de l’entreprise
(BACHY, 2005).

Les comptes consolidés d’une société donnent une présentation plus


complète et une vision plus économique que les comptes individuels au
regard de plusieurs domaines : le patrimoine, la situation financière, les
résultats et l’activité.

D’abord, les comptes consolidés mettent en évidence tout le patrimoine


dont le groupe a la gestion. Ce patrimoine peut être représenté par des usines,
des biens immobiliers, du matériel ou même des actifs financiers. Si un bien
est transféré d’une entreprise à une autre appartenant au même périmètre de
consolidation, il ne change pas de valeur.

En outre, les comptes consolidés présentent toutes les créances et


dettes, à l’égard des tiers extérieurs au groupe. Toutes les créances et dettes
internes au groupe sont éliminées, seules les véritables créances et dettes à
l’égard des tiers sont présentés dans les comptes consolidés. Cette
présentation est plus explicite que les comptes individuels vis-à-vis des

13
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

prêteurs et investisseurs. Elle donne une réalité plus complète sur la véritable
situation financière du groupe. Ainsi, la situation financière de la société
consolidante peut s’avérer très saine, tandis que l’endettement du groupe est
très préoccupant. Inversement, la situation financière de la société
consolidante peut se révéler délicate, sachant que les équilibres financiers de
l’ensemble des sociétés contrôlées sont satisfaisants.

Enfin, grâce aux comptes consolidés, on mesure mieux le chiffre


d’affaires réalisé par le groupe. Il en est de même pour les résultats, puisque
les comptes consolidés visent à souligner la quote-part des résultats de
l’exercice de chaque entreprise attribuée au groupe, que ces résultats soient
distribués ou maintenus en réserves. Par ailleurs, le groupe peut faire
l’acquisition de titres d’autres sociétés pour en obtenir leur contrôle
majoritaire. Cette acquisition, si elle est opérée à un prix très élevé, met en
évidence un prix d’achat supérieur à la quote-part de capitaux propres
correspondante. Dans ce cas, les comptes consolidés permettent d’observer si
l’investissement lié à l’acquisition de ces titres est compatible avec les
moyens financiers et les résultats du groupe. Les cessions d’actifs entre les
entreprises comprises dans la consolidation conduisent à constater des
résultats. Ces résultats ne sont pas justifiés au regard des tiers, puisque les
responsables du groupe maîtrisent les transactions internes.

Les comptes consolidés s’affranchissent des règles juridiques de


séparation des patrimoines sur lesquelles reposent les comptes individuels
pour mettre en avant une vision purement économique. Cette primauté de la
vision économique par rapport à une conception juridique est reflétée par le
principe de prééminence de la réalité économique sur la forme juridique.
Cependant, les comptes individuels demeurent le support fondamental des
relations juridiques à l’égard des tiers, actionnaires et créanciers. Si nous nous
plaçons à présent comme créancier d’une société appartenant à un groupe,

14
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

notre risque crédit porte sur la société avec laquelle nous avons juridiquement
contracté. Le risque de défaillance s’apprécie à la seule lumière des comptes
individuels de la société emprunteuse. Bien évidemment, si la société présente
des risques de défaillance, le prêteur cherche à se protéger en obtenant un
engagement de la maison mère à se substituer à sa filiale défaillante.

Ainsi, les comptes consolidés visent à donner une vision économique


d’un groupe. Cependant, la mise en œuvre des principes d’évaluation prévus
par les normes IAS/IFRS répond davantage aux besoins des investisseurs
externes (informations sur la performance financière du groupe) qu’aux
besoins de gestion des entreprises.

3- Les règles de consolidation :

3.1- Qui doit consolider?

A travers la littérature comptable, les comptes consolidés incluent non


seulement les sociétés du groupe, à savoir la société mère et les sociétés
dépendantes, mais aussi les sociétés dans lesquelles les sociétés du groupe
exercent une influence notable et les sociétés communes à plusieurs groupes.

En France, l’article 357-1 de la loi du 24 juillet 1966 précise que « les


sociétés commerciales établissent et publient chaque année des comptes
consolidés ainsi qu’un rapport de gestion du groupe dès lors qu’elles
contrôlent de manière exclusive ou conjointe une ou plusieurs entreprises ou
qu’elles exercent une influence notable sur celles-ci ». Ainsi, dès lors qu’une
société commerciale exerce au moins une influence notable (contrôle égal ou
supérieur à 20%) sur une ou plusieurs entreprises, elle doit normalement
publier les comptes consolidés.

En Tunisie, l’article 461 du CSC retient plutôt la conception étroite du


périmètre de consolidation. En effet, la société mère doit obligatoirement

15
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

établir des états financiers consolidés dès lors qu’elle détient directement ou
indirectement 40% au moins des droits de vote dans une autre société. Ainsi,
toute société mère doit établir des états financiers consolidés incluant ses
filiales. Cependant, rien ne l’empêche d’y inclure aussi les entreprises
associées et les co-entreprises. D’ailleurs, les normes tunisiennes n°35, 36 et
37, à l’instar des normes internationales respectivement n°27, 28 et 31,
retiennent la conception large du périmètre de consolidation.

3.2- Notion du périmètre de consolidation:

3.2.1- Entreprises incluses dans le périmètre de consolidation:

Le principe est clairement énoncé dans les normes internationales. Il


renforce l’obligation de consolider toutes les entreprises sous contrôle direct
ou indirect de l’entreprise consolidante. Les entreprises à retenir avec
l’entreprise consolidante en vue de l’établissement des comptes consolidés
sont :

a) Les entreprises contrôlées de manière exclusive appelées sociétés du


groupe : Il s’agit des sociétés placées sous le contrôle de droit ou de fait,
direct ou indirect, de la société mère. Selon l’IAS 27, le contrôle de droit
est présumé exister lorsque la société mère détient directement ou
indirectement, par l’intermédiaire des filiales, plus de la moitié des droits
de vote d’une entité. La NCT 27 ajoute que le contrôle de fait peut
exister également lorsque la société mère, détenant la moitié ou moins de
la moitié des droits de vote d’une entité, dispose du pouvoir :

 sur plus de la moitié des droits de vote, en vertu d’un accord


avec d’autres investisseurs ;

16
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

 de diriger les politiques financières et opérationnelles de


l’entité en vertu d’un texte réglementaire ou d’un contrat
(contrôle contractuel) ;

 de nommer ou de révoquer la majorité des membres du


conseil d’administration ou de l’organe de direction équivalent ;

 de réunir la majorité des droits de vote dans les réunions du


conseil d’administration ou de l’organe de direction équivalent.

En pratique, le contrôle de fait existe lorsque la société mère nomme la


majorité des membres de l’organe de direction sans détenir la majorité
des droits de vote. Ce contrôle résulte simplement du fait que la mère est
le principal actionnaire, le reste du capital pouvant être dispersé entre
plusieurs autres actionnaires.

La NCT 35 englobe à la fois les dispositions de l’IAS 27 et celles de


l’article 461 du CSC. En ce sens, elle a inclus aussi la présomption de
contrôle lorsqu’une entreprise détient directement ou indirectement 40%
des droits de vote dans une autre entreprise si aucun autre associé n’y
détienne une fraction supérieure à la sienne.

Il est à noter que pour certaines situations, la société mère n’est pas tenue
de présenter des états financiers consolidés. Le paragraphe 10 de l’IAS
27 prévoit quatre conditions qui doivent être remplies simultanément
pour que la société mère intermédiaire soit exemptée de présenter des
états financiers consolidés :

- la société mère est-elle même une société détenue totalement


ou partiellement par une autre entité et ses autres propriétaires,
y compris ceux qui n’ont, par ailleurs, pas le droit de voter, ont
été informés de la non présentation d’états financiers

17
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

consolidés par la société mère et ne s’y opposent pas. Cette


disposition a été prise en compte par la NCT 35 tout en
précisant que les intérêts minoritaires, représentant 5% du
capital social de la société mère, ne s’opposent pas à la non
présentation des états financiers consolidés ;

- les instruments de dettes ou de capitaux propres de la société


mère ne sont pas négociés sur un marché public (bourse des
valeurs mobilières). En Tunisie, une société mère n’est pas
tenue de présenter des états financiers consolidés si les titres de
son capital ou donnant accès à son capital ne sont pas admis à
la cote de la bourse (article 21 ter de la loi n°94-117 du 14
novembre 1994 portant réorganisation du marché financier,
ajouté par l’article 18 de la loi n° 2005-96 du 18 octobre 2005
relative au renforcement de la sécurité des relations
financières) ;

- la société mère n’a pas déposé, et n’est pas sur le point de


déposer ses états financiers auprès d’un comité des valeurs
mobilières ou de tout autre organisme de réglementation aux
fins d’émettre une catégorie d’instruments sur un marché
public ; et

- la société mère ultime ou une société mère intermédiaire


présente des états financiers consolidés, disponibles en vue
d’un usage public, qui sont conformes aux normes IFRS.

b) Les entreprises contrôlées conjointement appelées sociétés multi


groupes : Le contrôle conjoint est le partage du contrôle d’une activité
économique en vertu d’un accord contractuel. Ce contrôle suppose un
nombre limité d’associés ou d’actionnaires, le plus souvent deux, parfois

18
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

trois, très rarement plus. Aucun co-entrepreneur n’est en mesure, à lui


seul, d’exercer un contrôle prépondérant. La caractéristique essentielle de
la co-entreprise, quelle que soit sa forme, est l’existence d’un accord
contractuel qui en définit les modalités.

A ce propos, il convient de préciser que la norme IAS 31 ainsi que la


NCT 37 identifient trois grandes formes de co-entreprises :

 L’activité contrôlée conjointement : c’est la production et la vente


conjointe d’un même produit par les co-entrepreneurs. Chaque co-
entrepreneur utilise ses propres actifs, compétences et ressources. Il
assume ses propres charges et s’occupe de ses propres financements.
L’accord de co-entreprise prévoit la répartition des opérations de
production ainsi qu’un mode de partage des produits entre les co-
entrepreneurs. L’activité contrôlée conjointement ne conduit pas à la
création d’une nouvelle entité juridique. Les produits et charges, actifs
et dettes relatifs à la co-entreprise figurent déjà dans les comptes
individuels de chacun des co-entrepreneurs, ce cas ne pose donc pas de
question de consolidation.

 Les actifs contrôlés conjointement : ces actifs servent à procurer des


avantages économiques aux co-entrepreneurs. Chaque co-entrepreneur
fait déjà figurer dans ses comptes individuels sa quote-part dans l’actif
commun, les produits et les charges liés à l’utilisation de cet actif, les
dettes souscrites pour financer sa part d’actif. Ce mode de co-entreprise
ne conduit pas non plus à la création d’une entité juridique distincte et
ne pose donc pas de question de consolidation.

 L’entité contrôlée conjointement : c’est une forme de co-entreprise


impliquant la création d’une structure juridique contrôlée par un

19
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

nombre limité de co-associés. Seule cette troisième forme de co-


entreprise donne lieu à une opération de consolidation.

Plusieurs précisions concernant le contrôle conjoint doivent être


signalées (SION, 2005) :

D’abord, les co-associés détiennent, le plus souvent, une part identique


du capital. L’égalité de participation ne constitue toutefois pas une
condition indispensable, le critère essentiel étant, rappelons le,
l’existence d’un accord contractuel.

Ensuite, il peut exister, dans une co-entreprise, des actionnaires ou des


associés minoritaires qui ne participent pas au contrôle conjoint. La
répartition du capital peut être par exemple 40/40/20 : deux co-
entrepreneurs détiennent chacun 40% du capital tandis qu’un ou
plusieurs minoritaires détiennent les 20% restant.

De plus, l’accord contractuel peut prévoir que la gérance de l’entité


contrôlée conjointement est assurée par un des co-associés, de façon
permanente ou alternée. Ce gérant ne définit pas les politiques
opérationnelles et financières mais il se contente de les mettre en œuvre
en vertu des pouvoirs qui lui ont été délégués.

Enfin, le paragraphe 2 de l’IAS 31 prévoit qu’un co-entrepreneur,


détenant une participation dans une entité contrôlée conjointement, est
dispensé dans certaines situations, en tant que société mère, de présenter
des états financiers consolidés et ce conformément aux exceptions visées
par le paragraphe 10 de l’IAS 27. La NCT 37 ajoute qu’un co-
entrepreneur qui détient des participations dans des co-entreprises peut
ne pas émettre des états financiers consolidés lorsqu’il n’a pas de filiales.
Il convient dans ce cas, qu’un tel entrepreneur fournisse la même

20
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

information sur ses participations dans les co-entreprises que les


entreprises qui émettent des états financiers consolidés.

c) Les entreprises, sur lesquelles est exercée une influence notable,


appelées sociétés associées au groupe : La norme IAS 28 définit
l’influence notable comme étant « le pouvoir de participer aux décisions
de politique financière et opérationnelle de l’entreprise sans toutefois
exercer le contrôle de ces politiques ».

Une entreprise est présumée exercer une influence notable si elle détient
directement ou indirectement 20% ou plus des droits de vote dans une
autre entreprise, sauf à démontrer clairement que ce n’est pas le cas.
L’entreprise ayant plus de 20% des droits de vote peut démontrer qu’elle
n’exerce pas d’influence notable, notamment parce que le reste du capital
est détenu par un seul actionnaire. A l’inverse, un investisseur peut
démontrer qu’il exerce une influence notable avec moins de 20% des
droits de vote de l’entreprise détenue. Ce seuil de 20% ne constitue donc
qu’une présomption, qui peut être confirmée ou contredite par des
éléments factuels notamment :

 une représentation au conseil d’administration ou à l’organe de


direction équivalent, de l’entreprise détenue ;

 une participation au processus d’élaboration des politiques


(notamment participation aux décisions relatives aux
dividendes et autres distributions) ;

 des transactions significatives entre l’investisseur et l’entreprise


détenue ;

 un échange de personnels dirigeants ;

21
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

 une fourniture d’informations techniques essentielles.

La NCT 36 reprend pratiquement pour ne pas dire exactement les mêmes


termes utilisés par l’IAS 28 pour définir l’entreprise associée ou la notion
d’influence notable.

Il est à noter que, le paragraphe 13 de l’IAS 28 prévoit qu’un


investisseur, détenant une participation dans une entreprise associée, est
dispensé dans certaines situations, en tant que société mère, de présenter
des états financiers consolidés et ce conformément aux exceptions visées
par le paragraphe 10 de l’IAS 27. La NCT 36 ajoute qu’un investisseur
qui détient une participation dans une entreprise associée peut ne pas
émettre des états financiers consolidés lorsqu’il n’a pas de filiales. Il
convient dans ce cas, qu’un tel investisseur fournisse, dans les notes aux
états financiers, la même information sur ses participations dans les
entreprises associées que les entreprises qui émettent des états financiers
consolidés c'est-à-dire notamment la liste et la description de ses
participations, la quote-part détenue ainsi que les méthodes utilisées pour
comptabiliser ces participations.

3.2.2- Entreprises exclues du périmètre de consolidation :

De ce qui vient d’être exposé, nous constatons clairement que l’une des
priorités des normes IAS/IFRS étant la lutte contre les montages
déconsolidants. Ainsi, les cas d’exclusion du périmètre de consolidation sont
donc extrêmement limités.

Selon les normes IAS 27, 28 et 31, une filiale, une entreprise associée
ou une co-entreprise doit être exclue du périmètre de consolidation lorsqu’il y
a des indications que la filiale ou la participation est acquise et détenue
exclusivement en vue de sa cession dans un délai de 12 mois et que la

22
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

direction recherche activement un acquéreur. Dans ce cas, ces participations


doivent être comptabilisées comme actifs détenus à des fins de transaction
conformément à l’IAS 39 « Instruments financiers : comptabilisation et
évaluation ».

De même, les normes internationales ajoutent que lorsqu’une société


mère perd le contrôle de sa filiale ou une entité perd son influence notable sur
une entreprise détenue ou un co-entrepreneur cesse d’avoir le contrôle
conjoint du fait par exemple d’une décision de justice (faillite) ou d’une
décision d’une autorité de réglementation, la filiale, l’entreprise associée ou la
co-entreprise est exclue du périmètre de consolidation.

Les NCT 35, 36 et 37 précisent qu’une filiale, une entreprise associée


ou une co-entreprise doit être exclue du périmètre de consolidation lorsque :

- le contrôle est destiné à être temporaire parce que la filiale est


acquise et détenue dans l’unique perspective de sa sortie
ultérieure dans un avenir proche.

- la mère cesse d’avoir une influence notable dans une entreprise


associée.

- la participation dans une entité contrôlée conjointement est


acquise et détenue exclusivement en vue de sa cession
ultérieure dans un avenir proche.

- la filiale, l’entreprise associée ou la co-entreprise sont soumises


à des restrictions durables et fortes qui limitent de façon
importante leurs capacités à transférer des fonds à la mère. La
notion de « restrictions durables et fortes » s’applique
principalement aux filiales et participations situées dans des
pays à régime politique instable.

23
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

Ces filiales et participations qui sont exclues du périmètre de


consolidation doivent être comptabilisées comme si elles constituaient des
placements. Bien entendu, une mention doit figurer dans les notes aux états
financiers consolidés indiquant les raisons de non inclusion de la ou des
filiales ou des participations dans le périmètre de consolidation.

En pratique, la société mère peut exclure de son périmètre de


consolidation les entités de petite taille lorsque l’exclusion n’a pas
d’incidence significative sur la présentation des comptes consolidés. Le cadre
conceptuel précise qu’une information est significative si son omission ou son
inexactitude peut influencer les décisions économiques que les utilisateurs
prennent sur la base des états financiers. Les normes ne définissant pas le
seuil chiffré, le caractère significatif d’une entité pour le groupe repose donc
uniquement sur l’appréciation du groupe et des auditeurs. Ces derniers
admettent généralement l’exclusion des entités lorsque le cumul des entités
exclues ne représente pas plus de 2 à 3% de chiffres clés tels que le chiffre
d’affaires, les investissements, le résultat, l’endettement ou les capitaux
propres consolidés. Cependant, le caractère significatif d’une entité ne se
limite pas à une question de seuil chiffré mais porte également sur la nature de
l’information. Ainsi, le groupe pourra décider qu’une filiale soumise à des
risques élevés doit être consolidée même si elle est non significative par sa
taille.

En conclusion, nous devons signaler que le fait qu’une entreprise


contrôlée ait une activité dissemblable de celle des autres entreprises du
groupe, cela n’autorise pas l’exclusion du périmètre de consolidation. La
norme IAS 27 estime que l’information fournie est meilleure en consolidant
les filiales et en fournissant des informations en annexe. L’information
sectorielle requise par la norme IAS 14 permet également de distinguer
l’activité, les capitaux investis et le résultat des activités dissemblables.

24
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

Notons qu’en France, jusqu’au 2000, les filiales dont l’activité était
dissemblable de celle des autres entreprises du groupe étaient simplement
mises en équivalence.

4- Principes comptables :

LEFEBVRE (2002) et COLINET (2001) ont précisé que les principes


comptables relatifs à la consolidation sont identiques à ceux qui sont
appliqués dans les comptes individuels. Il n’y a pas de principes comptables
propres à la consolidation.

4.1- Continuité d’exploitation:

Les évaluations du groupe sont réalisées dans la perspective où le


groupe est présumé poursuivre son activité. Si la continuité d’exploitation est
remise en cause, les différents éléments d’actifs doivent alors être traduits
dans les comptes consolidés à la valeur vénale ou à la valeur de réalisation.
Les conséquences dans l’application de ce principe sont parfois différentes de
celles provenant des comptes individuels. Ainsi, le groupe peut décider de la
mise en liquidation d’une des entreprises du groupe. C’est la valeur de
liquidation qui s’applique sur tous les actifs de l’entreprise concernée.
Cependant, les éléments d’actif rachetés ou repris par une autre société du
groupe doivent être évalués à la fin d’exercice pour leur valeur de réalisation.
Par ailleurs, si cette liquidation entraîne des pertes supplémentaires pour le
groupe, celles-ci doivent être provisionnées dès la prise de décision de
liquidation.

4.2- Permanence des méthodes :

Les méthodes d’évaluation et de présentation du groupe doivent être les


mêmes d’un exercice à l’autre. Les changements dans la présentation ou dans
les méthodes d’évaluation ne sont autorisés que si les circonstances de

25
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

l’environnement le justifient. Les conséquences du changement de méthodes


d’évaluation doivent être chiffrées et mentionnées au niveau des notes aux
états financiers du groupe.

4.3- Comparabilité des comptes :

Les comptes de l’exercice doivent être comparables à ceux de


l’exercice précédent. Ainsi, le groupe peut être amené à changer de méthode
d’évaluation soit pour améliorer l’image fidèle, soit pour appliquer de
nouvelles règles d’évaluation prévues par une nouvelle réglementation. Dans
cette hypothèse, les comptes doivent être comparés sur deux exercices selon
les nouvelles dispositions. Les méthodes de comparaison peuvent être
rétrospectives (comparaison de l’exercice en cours avec l’exercice précédent
selon les anciennes méthodes d’évaluation) ou prospectives (comparaison de
l’exercice en cours avec l’exercice précédent selon les nouvelles méthodes
d’évaluation).

Dans les comptes consolidés, la comparabilité peut s’avérer nécessaire


lorsque la liste des entreprises a changé et que les données comptables ne sont
plus les mêmes d’un exercice à l’autre.

4.4- Séparation des exercices :

An niveau des comptes consolidés, et comme pour les comptes


individuels, les charges et les produits du groupe doivent être enregistrés dans
l’exercice auquel ils se rapportent.

4.5- Prudence :

La comptabilité est établie sur la base d’appréciations prudentes afin


d’éviter le risque de transfert d’incertitudes présentes susceptibles de grever le
patrimoine et le résultat du groupe. Ainsi, les évaluations doivent être

26
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

prudentes. Les moins-values latentes sont comptabilisées, les plus-values


latentes ne sont pas comptabilisées, sauf si une disposition le prévoit.

4.6- Importance relative :

Les opérations peu significatives peuvent ne pas être comptabilisées ou


présentées dans l’annexe du groupe.

4.7- Intangibilité du bilan consolidé :

Les postes enregistrés à la clôture d’un exercice doivent être présents à


l’ouverture de l’exercice suivant. Cette disposition est très importante en
consolidation car l’intangibilité des capitaux propres d’un exercice à l’autre
est nécessaire. Ce principe doit être vérifié et respecté notamment lorsque la
liste des entreprises comprises dans la consolidation est différente d’un
exercice à l’autre.

4.8- Homogénéité des évaluations :

Les éléments d’actifs et de passifs, les éléments de charges et de


produits compris dans les comptes consolidés sont évalués selon des
méthodes homogènes, à moins que des retraitements nécessaires sont de coût
disproportionné et d’incidence négligeable sur le patrimoine, la situation
financière et le résultat consolidés.

Les comptes consolidés doivent être évalués selon des méthodes


d’évaluation homogènes. Les règles d’évaluation doivent être les mêmes pour
les biens de même nature dans toutes les entreprises consolidées. Si les règles
d’évaluation définies par le groupe sont différentes dans une entreprise
consolidée, un retraitement des comptes s’impose dès lors que les
conséquences entre les deux méthodes sont significatives.

27
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

4.9- Sincérité et image fidèle :

Les comptes consolidés doivent être sincères c'est-à-dire établis de


bonne fois par un professionnel compétent ayant une bonne connaissance du
groupe. Ils doivent, en outre, donner une image fidèle du patrimoine, de la
situation financière et des résultats de l’ensemble constitué par les entreprises
comprises dans la consolidation.

Le concept d’image fidèle du groupe prévoit que si les prescriptions


comptables ne suffisent pas à traduire l’image fidèle, le groupe doit déroger
aux règles. En l’absence de règles existantes, la méthode d’évaluation
applicable est celle qui respecte le mieux la réalité économique. Toutes les
informations nécessaires sont fournies au niveau des notes aux états financiers
du groupe.

SECTION 2 : LES METHODES DE CONSOLIDATION

1- Présentation :

La consolidation des comptes consiste principalement à substituer à la


valeur des titres d’une entreprise détenus par une société consolidée tous les
éléments qui s’y rattachent (COLINET, 2005). Pour analyser les comptes
consolidés, il est nécessaire de comprendre les méthodes de consolidation et
leur incidence sur la présentation des comptes du groupe.

Le tableau suivant synthétise les différentes catégories de participation


et la méthode de consolidation qui leur est applicable (BACHY, 2005) :

28
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

Objectifs de la présentation Méthode de


Nature de la relation Dénomination Normes
économique des comptes consolidés consolidation
Pouvoir de diriger les Entité Intégrer dans les états financiers de Intégration IAS 27
politiques financières contrôlée ou l’entreprise consolidante la totalité du globale NCT 35
et opérationnelles filiale bilan et du compte de résultat de l’entité
consolidée de façon à obtenir la vision
économique de l’ensemble formé par
l’entreprise consolidante et sa ou ses
filiales
Pouvoir de diriger les Co-entreprise Faire apparaître dans les comptes Intégration IAS 31
politiques financières ou entité sous consolidés le partage de l’activité, des proportionnelle NCT37
et opérationnelles en contrôle résultats, des actifs et passifs des co-
commun avec un conjoint entreprises
nombre limité
d’actionnaires ou
associés
Pouvoir d’influencer Entité Evaluer chaque année la valeur de la Mise en IAS 28
les politiques associée ou participation et appréhender la quote-part équivalence NCT 36
financières et sous de résultat revenant au groupe
opérationnelles influence
notable
Participation Entité non Evaluer les participations financières à la Absence de IAS 39
financière consolidée juste valeur consolidation NCT 7

2- La méthode de l’intégration globale :

Il résulte de la définition du contrôle exclusif que l’entreprise


consolidante dispose de la totalité des actifs et passifs de l’entité comme s’il
s’agissait de ses propres actifs et passifs. Cependant, des minoritaires
contribuent à financer les actifs de la filiale.

L’IAS 27 et la NCT 35 précisent que dans la méthode de l’intégration


globale, les comptes consolidés sont obtenus comme suit : « Les comptes
individuels de la mère et de ses filiales sont combinés ligne par ligne en

29
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

faisant la somme des éléments de même nature, qu’il s’agisse des actifs, des
passifs, des capitaux propres, des produits ou des charges ».

La démarche ci-dessous sera ensuite suivie :

a) la valeur comptable de la participation de la mère dans chaque filiale


et la part de la mère dans les capitaux propres de chaque filiale sont
éliminées ;

b) les intérêts minoritaires inclus dans le résultat net des filiales


consolidées de l’exercice sont identifiées et extraits du résultat du groupe
afin d’obtenir le résultat net revenant aux associés de la mère ;et

c) les intérêts minoritaires contenus dans les capitaux propres des filiales
consolidées sont identifiés et présentés dans le bilan consolidé d’une
manière séparée parmi les capitaux propres de la mère. Les intérêts
minoritaires dans les capitaux propres sont constitués :

- du montant tel qu’il était à la date du regroupement d’origine,


calculé selon IFRS 3 et la norme comptable tunisienne n°38
relatives aux regroupements d’entreprises.

- de la part des minoritaires dans les mouvements des capitaux


propres depuis la date du regroupement.

De ce qui précède, l’intégration globale conduit à réaliser trois étapes


successives :

 intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante 100 %


des actifs, passifs, charges et produits de l’entreprise
consolidée ;

 éliminer les titres détenus par la société détentrice ;

30
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

 répartir les capitaux propres et le résultat de l’entreprise


consolidée entre les intérêts de l’entreprise consolidante et les
intérêts des autres associés ou actionnaires, dits « intérêts
minoritaires ».

3- La méthode de l’intégration proportionnelle :

Le contrôle conjoint est le partage du contrôle d’une entité en vertu


d’un accord contractuel. L’intégration proportionnelle constitue la méthode de
référence pour consolider les co-entreprises. Le groupe peut néanmoins
utiliser la mise en équivalence (SION, 2005).

L’intégration proportionnelle traduit cette notion de contrôle conjoint


en procédant à un partage des actifs et passifs de la société détenue comme si
la société consolidante détenait en quelque sorte directement une fraction des
actifs et supportait une fraction des passifs.

L’IAS 31 et la NCT 37 précisent à cet effet : « l’application de la


consolidation proportionnelle signifie que le bilan consolidé du co-
entrepreneur inclut sa quote-part des actifs contrôlés conjointement et sa
quote-part des passifs dont il est conjointement responsable. Le compte de
résultat consolidé du co-entrepreneur comprend sa quote-part des produits et
charges de l’entité contrôlée conjointement ».

Ainsi, l’intégration proportionnelle consiste à :

- intégrer dans les comptes de l’entreprise consolidante la


fraction représentative de ses intérêts dans les comptes de
l’entreprise consolidée, après retraitements éventuels ; aucun
intérêt minoritaire n’est donc constaté ;

31
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

- éliminer les opérations et comptes entre l’entreprise intégrée


proportionnellement et les autres entreprises consolidées ;

- mettre en évidence les droits du groupe dans les réserves et les


résultats.

L’intégration proportionnelle suppose que l’intégration des comptes de


la société consolidée est réduite au pourcentage d’intérêt détenu par la société
consolidante.

Par ailleurs, dans l’intégration proportionnelle, la part des intérêts


minoritaires directs de l’entreprise consolidée n’apparaît pas.

4- La méthode de la mise en équivalence :

L’IAS 28 ainsi que la NCT 36 définissent l’influence notable comme


étant le pouvoir de participer aux décisions de politique financière et
opérationnelle sans toutefois exercer le contrôle de ces politiques. Cette
influence notable est présumée si l’entité consolidante détient directement ou
indirectement plus de 20% des droits de vote.

La mise en équivalence est une technique de consolidation sans


intégration. Elle consiste simplement à procéder à une réestimation des titres à
hauteur de la quote-part des capitaux propres revenant à la société
consolidante. Cette estimation peut entraîner une augmentation ou une
diminution de la valeur des titres détenus. La société mère ne contrôlant pas
cette entité, il n’y a pas lieu d’intégrer ni les actifs, ni les passifs de
l’entreprise associée dans les comptes de la société consolidante.

Ainsi, la mise en équivalence consiste à :

- substituer à la valeur comptable des titres détenus, la quote-part


des capitaux propres, y compris le résultat de l’exercice ;

32
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

- éliminer les opérations et comptes entre l’entreprise mise en


équivalence et les autres entreprises consolidées ;

- mettre en évidence les droits du groupe dans les réserves et les


résultats.

Toutes ces opérations sont réalisées après éliminations et retraitements


affectant ces capitaux propres.

En conclusion, la consolidation consiste à remplacer le poste titres de


participation par la fraction des capitaux propres que détient la société mère
dans l’entité consolidée. Ce mécanisme de réévaluation des titres se conduit
de trois façons distinctes qui traduisent le niveau de contrôle du groupe sur les
actifs et les passifs de la société détenue. Néanmoins, quelle que soit la
méthode utilisée, les capitaux propres consolidés sont identiques. Le choix
d’une méthode de consolidation ne joue en définitive que sur la présentation
des comptes mais pas sur la valeur comptable du groupe que mesure le
montant des capitaux propres part du groupe.

SECTION 3 : MODES, DEMARCHES ET POURCEN-TAGES DE


CONSOLIDATION

1- Processus de consolidation :

Les comptes consolidés ont pour but de présenter l’activité, les


résultats, la situation financière et le patrimoine d’un ensemble constitué par
une entreprise consolidante et les entreprises qui lui sont liées, comme si cet
ensemble ne formait qu’une seule entreprise (GURFEIN, 2007). Les données
de base qui servent à atteindre cet objectif, sont les balances ou les comptes
individuels de chaque entreprise consolidée.

33
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

Le processus de consolidation détermine les informations comptables


utilisées et le contenu des étapes pour y parvenir. Il existe deux processus de
consolidation :

1.1- La consolidation par les soldes :

Ce processus utilise les données de la balance ou des comptes


individuels de fin d’exercice de chaque entreprise consolidée (bilan et état de
résultat). Ces données (actifs, passifs, charges et produits) sont cumulées puis
subissent différentes modifications (ajustements, retraitements et
éliminations) en tenant compte d’éléments de l’exercice et des exercices
antérieurs. La centralisation permet d’aboutir à la balance consolidée et de
présenter les comptes consolidés.

Il est à noter que la consolidation par les soldes présente dans certains
cas des risques et erreurs. En effet, malgré que les balances de fin d’exercice
et les comptes individuels de chaque entreprise du groupe sont faciles à
obtenir, des risques d’omission peuvent apparaître sur les opérations
antérieures à l’exercice. Par exemple, un retraitement relatif à des données
antérieures à l’exercice a été omis, une erreur peut apparaître dans la
continuité des capitaux propres du groupe.

1.2- La consolidation par les flux :

Ce processus s’inspire très largement des principes de tenue de la


comptabilité générale qui prévoit la clôture des comptes en fin d’exercice, la
reprise des soldes de clôture de l’exercice au début de l’exercice suivant et
l’enregistrement des opérations comptables au jour le jour.

34
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

Les étapes de travail peuvent être résumés ainsi :

- reprises des « A nouveaux » de consolidation ;

- enregistrement des flux de valeurs (actifs, passifs, charges et


produits) des sociétés consolidées par intégration ;

- enregistrement des opérations de consolidation (ajustements,


retraitements, éliminations) en tenant compte des éléments de
l’exercice ;

- centralisation des opérations ;

- présentation des comptes consolidés.

Ce processus nécessite une bonne maîtrise des flux comptables.

2- Modes de consolidation :

Il existe deux modes ou techniques de consolidation : la consolidation


directe et la consolidation par paliers.

2.1- La consolidation directe :

Cette technique conduit à déterminer pour chaque entreprise incluse


dans le périmètre de consolidation les droits du groupe dans les capitaux
propres, quelle que soit l’entreprise concernée. Cette approche permet de
calculer la part contributive de chaque entreprise dans les réserves et dans les
résultats du groupe (PAOLI, 2005). D’une autre manière, elle consiste à
consolider directement, au niveau de la société mère, toutes les sociétés
retenues dans le périmètre de consolidation.

35
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

La mise en œuvre de cette technique nécessite quatre étapes (BEN AMOR,


2006) :

- calcul des pourcentages d’intérêt du groupe ;

- cumul des comptes des sociétés à consolider ;

- répartition des capitaux propres et élimination des titres des


sociétés consolidées (sauf pour la société mère);

- transfert des réserves et du résultat de la mère en réserves et


résultat groupe.

Ce choix de mode de consolidation a pour avantage de mieux


appréhender la répartition des capitaux propres de chaque entreprise entre le
groupe et les intérêts minoritaires. C’est le mode de consolidation le plus
recommandé dans la pratique.

2.2- La consolidation par paliers :

La consolidation par paliers consiste à consolider chaque société dans


la société détentrice de ses titres. Ce mode de consolidation conduit à
effectuer la consolidation des sous-groupes, puis à insérer dans la
consolidation principale les comptes consolidés des entreprises filiales de la
société mère. Cette approche aura pour conséquence, dans certains cas, de
mettre en évidence des intérêts minoritaires dans les sociétés intégrées
proportionnellement ou mises en équivalence.

36
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

Méthodiquement, les étapes suivantes doivent être respectées (BEN AMOR,


2006) :

- cumul des comptes de la filiale et la sous filiale ;

- répartition des capitaux propres de la sous filiale et élimination


des titres inscrits à l’actif de la filiale ;

- transfert des réserves et du résultat de la filiale en réserves et


résultat du groupe ;

- cumul des comptes de la société mère et du sous ensemble


constitué par la filiale et la sous filiale ;

- répartition des capitaux propres du sous ensemble et


élimination des titres inscrits à l’actif de la société mère ;

- transfert des réserves et du résultat de la société mère en


réserves et résultat du groupe

Quel que soit le mode de consolidation, les capitaux propres consolidés,


les écarts d’acquisition et d’évaluation, les intérêts minoritaires et le résultat
déterminés dans le cadre de la consolidation directe doivent être les mêmes
que ceux qui seraient obtenus si la consolidation était réalisée par paliers.

3- Démarche de consolidation :

Dès lors que le processus et le mode de consolidation ont été choisis, il


parait nécessaire de définir la démarche de consolidation. Cette démarche est
liée aux règles d’organisation comptable appliquées au sein du groupe. On
cite :

37
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

 l’organisation centralisée : le service consolidation souhaite


garder la maîtrise totale des opérations de consolidation en
utilisant les données de chaque entreprise consolidée.

 L’organisation décentralisée : toute une série de travaux


préparatoires sont délégués à chaque entreprise consolidée pour
réduire au minimum les travaux de consolidation.

Historiquement, c’était la démarche centralisée qui prévalait au simple


motif que la formation et les connaissances techniques des responsables
comptables de chaque entreprise étaient insuffisantes dans le domaine de la
consolidation.

3.1- Démarche centralisée :

Dans la démarche centralisée, la société mère assume l’intégralité des


opérations de consolidation. Toutes les opérations de consolidation ont été
traitées au service de consolidation de la société mère. COLINET (2005) a
précisé les étapes de la démarche centralisée. Elles sont principalement les
suivantes :

- l’organigramme et le périmètre : il est établi la liste des


entreprises à consolider et la méthode de consolidation pour
chaque entreprise retenue dans le périmètre ;

- la collecte des données : à cette phase des travaux de


consolidation, l’ensemble des documents nécessaires pour
effectuer le cumul des données a été rassemblé. Ces documents
sont notamment : la balance de chaque entreprise consolidée,
les informations liées aux titres des entreprises consolidées, le
détail des comptes et des opérations intra-groupe, les variations

38
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

de capitaux propres, les données utiles aux retraitements et aux


éliminations ;

- la conversion des comptes des entreprises étrangères intégrées


en monnaie de consolidation ;

- les écritures de consolidation relatives aux ajustements,


retraitements et éliminations nécessaires ;

- la fiscalité différée : tant que la méthode de comptabilisation


des impôts différés n’est pas appliquée dans les comptes
individuels (application de la méthode de l’impôt exigible), un
retraitement est nécessaire ;

- les variations du périmètre : toutes les opérations de variation


de périmètre peuvent conduire le groupe à constater des écarts
d’évaluation et des écarts d’acquisition lors de l’acquisition de
titres ou à des corrections de plus ou moins values lors de
cession de titres d’entreprises consolidées.

3.2- Démarche décentralisée :

Dans cette démarche, chaque entreprise consolidée prépare des comptes


retraités et conformes aux règles de présentation et d’évaluation du groupe.
Ainsi, le service de consolidation de la société mère récupère les données, les
vérifient et les complètent en vue de la consolidation de l’ensemble des
entreprises incluses dans le périmètre.

4- Organigramme de consolidation :

Cette phase préparatoire de la consolidation vise à connaître la liste des


entreprises retenues dans la consolidation et à définir la méthode applicable
pour chacune d’entre elles.

39
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

L’organigramme est un schéma descriptif permettant de rappeler tous


les liens de détention des entreprises entre elles. Il offre une présentation
visuelle du groupe.

Dans un but de clarté, il doit être conçu à raison d’un niveau par
génération d’entreprises à consolider.

5- Pourcentages de consolidation :

La mesure du pouvoir exercé par une société sur une autre doit reposer
avant tout sur la fraction des droits de vote détenue. Elle est calculée à l’aide
du pourcentage de contrôle. Ce pourcentage de contrôle exprime l’influence
du groupe sur une société et sert uniquement à déterminer la méthode de
consolidation applicable.

Cependant, le pourcentage de contrôle ne doit pas être confondu avec le


pourcentage d’intérêt considéré comme une mesure de dépendance financière.
En effet, le pourcentage d’intérêt a pour objectif principal d’exprimer la part
du capital détenue par le groupe de sociétés, il sert, en outre, à répartir les
réserves et le résultat de chaque société entre le groupe et les actionnaires
minoritaires.

5.1- Pourcentage de contrôle :

Le pourcentage de contrôle a un rôle très important puisqu’il permet de


déterminer les entreprises qui doivent être retenues dans le périmètre de
consolidation et les méthodes de consolidation applicables. Il est calculé en
faisant l’addition des droits de vote détenus, directement ou indirectement, par
la société mère et ceux détenus par les sociétés sous contrôle exclusif. Ces
droits de vote sont égaux aux droits dans le capital détenu si toutes les actions
ont les mêmes droits. Dans le cas contraire, le pourcentage de contrôle sera
différent du pourcentage d’intérêt. Le décalage provient par exemple des

40
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

actions à dividende prioritaire sans droit de vote, des actions revenant à des
actionnaires défaillants, des actions à droit de vote double (non applicable en
Tunisie), des certificats des droits de vote, etc.

La norme internationale IAS 27 ajoute qu’une entité peut posséder des


droits de vote potentiels résultant par exemple d’options d’achat d’actions ou
d’instruments d’emprunts convertibles en actions. L’existence et l’effet des
droits de vote potentiels exerçables ou convertibles sont pris en considération
quand l’entité apprécie si elle détient le pouvoir de diriger les politiques
financières et opérationnelles d’une autre entité. Cependant, l’intégration des
comptes de la filiale n’est effectuée que jusqu’à concurrence de la part
d’intérêt détenu. En d’autres termes, les droits de vote potentiels sont pris en
compte seulement au niveau de la détermination du pourcentage de contrôle.
En Tunisie, l’opération du portage des actions, prévu par la loi n° 2003-49 du
25 juin 2003, constitue l’exemple le plus connu des droits de vote potentiels.
En effet, cette opération est assimilée à un financement externe. Ainsi, les
actions de portage sont prises en considération pour le calcul du pourcentage
de contrôle.

5-2 Pourcentage d’intérêt :

Le pourcentage d’intérêt exprime la fraction du capital détenue


directement ou indirectement par la société mère dans chaque société
consolidée. Il sert pour l’évaluation de l’actif net revenant au groupe dans la
société consolidée et la part revenant aux actionnaires minoritaires. Il est
utilisé comme outil principal dans la mise en œuvre des écritures de
consolidation notamment au niveau de l’intégration des comptes, de
l’élimination des opérations réciproques et au niveau de la répartition des
capitaux propres et des résultats.

41
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

En Tunisie, la loi n° 2001-117 du 6 décembre 2001, complétant le


code des sociétés commerciales, a défini et a réglementé les participations
réciproques. Les articles 465, 466 et 467 du CSC ont réglementé les
participations réciproques entre sociétés par actions, celles entre une société
par actions et une société d’un autre type et celles entre des sociétés autres
que par actions. L’objectif du législateur, en réglementant les participations
réciproques, est d’éviter le gonflement artificiel des actions des sociétés en
question. En effet, la participation réciproque implique pour chaque société
d’être indirectement propriétaire de ses propres titres.

En conclusion, la consolidation des comptes constitue une action


d’établir des comptes uniques pour l’ensemble d’un groupe, afin de mieux en
apprécier la réalité économique. L’objectif majeur est de dépasser les limites
des comptes individuels de chaque société pour :

- refléter l’activité d’une société et de ses filiales ;

- présenter une véritable situation patrimoniale ;

- donner une image économique réelle du groupe ;

- fournir un outil de gestion de l’entité économique.

Ainsi, les actionnaires et associés, les créanciers et autres tiers seront en


mesure de porter une appréciation éclairée sur l’ensemble du groupe tant au
niveau de sa rentabilité que sa solvabilité. De même, l’équipe de direction de
l’ensemble du groupe disposera d’un outil de contrôle et de mesure de la
performance. Enfin, les salariés du groupe auront des informations sur la
stratégie, les résultats de l’ensemble et éventuellement, les bases de leur
intéressement.

42
Chapitre I : Utilité, Méthodes et Techniques de la Consolidation des Comptes

Une fois la méthode, la technique et les pourcentages de consolidation


ont été établis, le groupe de sociétés analysera le processus de consolidation
aboutissant à l’élaboration des états financiers consolidés. Ces états
constituent pour la direction et les tiers, le meilleur moyen de communication
d’information et pour le commissaire aux comptes, le document de base pour
l’accomplissement de sa mission.

L’établissement des états financiers consolidés repose donc sur un


processus comptable complexe dont il importe d’assimiler les étapes. Ça sera
l’objectif du deuxième chapitre du mémoire.

43
CHAPITRE II

Mise en œuvre du Processus de


Consolidation et Elaboration
des Etats Financiers Consolidés

44
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

Les comptes consolidés sont nécessaires pour les besoins en


information. En effet, les comptes de la société mère ne permettent pas
d’informer suffisamment les actionnaires et les tiers de la réalité des actifs du
groupe, de son endettement et de ses résultats. En outre, les comptes
consolidés permettent aux dirigeants du groupe d’analyser plus aisément les
performances de leurs sociétés ainsi que leur contribution au résultat
d’ensemble.

Le processus de consolidation des comptes de groupe s’articule autour


de trois grandes familles de taches ayant pour objet de produire l’ensemble
des états financiers d’un groupe. Il s’agit dans un premier temps de centraliser
l’information économique sous sa forme chiffrée et d’informations non
financières, puis de les homogénéiser dans le but de leur apporter ensuite un
traitement uniforme défini par le référentiel des normes comptables. Ainsi, les
deux premières activités sont conditionnées par le groupe, la troisième est
imposée par le référentiel (Observatoire de la qualité comptable, 2002).

SECTION 1: MISE EN ŒUVRE DU PROCESSUS DE


CONSOLIDATION

Les comptes consolidés ont pour but de présenter l’activité, les


résultats, la situation financière et le patrimoine d’un ensemble constitué par
une société mère et les entreprises qui lui sont liées.

La définition citée ci-dessus, en résumant l’objectif des comptes


consolidés, permet d’appréhender les principales étapes du processus de
consolidation :

- homogénéiser les comptes de chaque entreprise consolidée ;

- Intégrer les comptes de chaque entreprise consolidée ;

45
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

- éliminer les opérations internes au groupe ;

- éliminer les titres détenus à l’intérieur du groupe et partager les


capitaux propres.

1- Les retraitements d’homogénéisation :

Il existe le plus souvent des différences significatives dans les règles


d’évaluation et de présentation des comptes individuels des différentes entités
consolidées. Les retraitements des comptes individuels ont pour objet de
corriger par des écritures comptables ces différences entre les méthodes
utilisées dans les comptes individuels et les méthodes applicables aux
comptes consolidés afin d’assurer une homogénéité (SION, 2005). Lorsque
les comptes consolidés sont établis dans le référentiel comptable international
IAS/IFRS, toutes les entreprises consolidées doivent établir leurs comptes
dans le référentiel choisi et en appliquant également les règles d’évaluation et
de présentation retenues par le groupe. Ce principe d’homogénéité vise toutes
les entreprises consolidées qu’il s’agisse de sociétés à intégrer globalement,
proportionnellement, ou par mise en équivalence.

1.1- Retraitements des comptes sociaux :

La nécessité d’utiliser des méthodes identiques pour rendre compte des


transactions et événements semblables se produisant dans des circonstances
analogues est dicté par l’objectif même des comptes consolidés : traduire sous
un format unique les comptes de différentes entités. Ainsi, avant de cumuler
les éléments de même nature au sein du bilan et du compte de résultat, il est
nécessaire de s’assurer que ces éléments sont évalués selon des méthodes
homogènes.

Les retraitements d’homogénéisation sont plus ou moins nombreux et


importants selon la distance qui sépare le référentiel comptable local d’une

46
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

entreprise et les normes comptables choisies par le groupe. Les travaux de


retraitement sont généralement effectués par les filiales. Ils peuvent,
cependant, être pris en charge par le service comptable de la société mère.
Cela dépend principalement de la structure et de l’organisation du groupe.

Dans ce qui suit, nous dressons le tableau des principaux retraitements


de consolidation (BACHY, 2005):

Domaine Objectif du retraitement Exemples


Retraitements Rendre homogènes les  Méthodes et durées d’amortissement ;
d’harmonisation méthodes d’évaluation  Méthodes et règles de dépréciation des stocks et des
créances clients ;
 Méthodes de valorisation des stocks.
Retraitements liés à la Constater des actifs ou  Activation des contrats de location financement ;
reconnaissance de passifs non reconnus dans  Constatation des frais de développement à l’actif ;
nouveaux actifs ou les comptes individuels  Constatation des écarts d’acquisition.
passifs
Retraitements liés aux Eliminer dans les comptes  Activation des contrats de location financement ;
écritures d’origine fiscale consolidés les écritures  Constatation des frais de développement à l’actif ;
comptables enregistrées Constatation des écarts d’acquisition.
pour la seule application
des législations fiscales
dans les comptes
individuels
Retraitements liés à la Tenir compte des impôts  Constatation d’une créance d’impôt au titre du
constatation d’impôts différés dans les comptes déficit reportable ;
différés consolidés non constatés  Constatation d’un impôt différé sur les écarts
dans les comptes d’évaluation entre le bilan fiscal et consolidé.
individuels

Comme nous pouvons le constater, les domaines de retraitement sont


potentiellement nombreux ce qui peut conduire à des divergences importantes

47
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

entre les capitaux propres individuels d’une entité consolidée et ses capitaux
propres retraités aux normes comptables du groupe.

D’ailleurs, ces retraitements peuvent être qualifiés d’économiques ou


de techniques (HERAIL & CHIARASINI, 1985).

Les retraitements économiques sont destinés à harmoniser les méthodes


d’évaluation c'est-à-dire rendre les états financiers sincères. Ils concernent
principalement l’évaluation des immobilisations, les modes et durées
d’amortissement, la valorisation des stocks, la comptabilisation du crédit bail,
le traitement du portage d’actions…

Les retraitements techniques ont pour objet d’éliminer les doubles


emplois. Il s’agit principalement de :

 retraiter les provisions constatées sur des sociétés du groupe.


Dans leurs comptes individuels, les entreprises doivent parfois
enregistrer des provisions pour dépréciation et éventuellement
pour risques afin de couvrir le risque de défaillance d’une
participation consolidée. Les provisions pour dépréciation des
titres constituées par l’entreprise détentrice de la participation
sont éliminées en totalité. En effet, elles font double emploi
avec la prise en compte en consolidation des capitaux propres
consolidés de l’entité. Les provisions pour dépréciation des
créances intra-groupe sont également éliminées. Les provisions
internes au groupe ne sont pas éliminées si elles constatent une
dépréciation ou un risque au niveau de l’ensemble consolidé. Il
convient de s’interroger sur l’origine de la provision et de
chercher ce qu’il adviendrait si la provision était constituée
dans une entreprise unique.

48
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

 retraiter les dividendes reçus des sociétés consolidées.


Lorsqu’une société consolidée verse un dividende à une autre
société du groupe cela représente au niveau des comptes
individuels une diminution des capitaux propres pour
l’entreprise qui verse le dividende et un produit financier pour
l’entreprise qui le reçoit. Il est en effet anormal de laisser
apparaître ces dividendes parmi les produits financiers alors
qu’ils correspondent à des résultats antérieurement montrés
dans les comptes consolidés. D’ailleurs, les distributions des
dividendes intra-groupe n’ont aucune incidence sur la situation
nette du groupe. Ainsi, le produit financier doit être éliminé au
niveau de l’entité qui perçoit le dividende.

Nous en concluons que les investisseurs apprécient de pouvoir faire la


liaison entre les comptes individuels des principales entités consolidées et les
comptes consolidés. Un langage comptable unique pour les comptes
individuels et consolidés faciliterait grandement la construction et la lecture
des états financiers. Cependant, l’utilisation des règles IAS/IFRS pour les
comptes individuels s’avère difficile pour des raisons juridiques et fiscales.
C’est pour cela que plusieurs pays tel que la Tunisie ont opté pour une
convergence progressive et partielle de leur droit comptable vers les règles
IAS/IFRS.

1.2- Conversion des comptes en devises :

Il peut arriver que parmi les sociétés à consolider figure des sociétés
étrangères. Les comptes des entreprises étrangères établissant leurs comptes
en devises doivent être convertis dans la monnaie de consolidation. La
méthode de conversion a une incidence sur les états financiers consolidés et

49
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

conduit à l’apparition d’une rubrique intitulée « écart de conversion » dans les


capitaux propres.

Il est à préciser qu’aucune disposition n’a été prévue par les normes
comptables tunisiennes concernant la conversion des états financiers des
entités étrangères dans le cadre de la préparation des états financiers
consolidés.

La norme IAS 21 impose aux entités individuelles incluses dans le


périmètre de consolidation de préparer, tout d’abord, leurs états financiers
dans sa monnaie de fonctionnement. Celle-ci correspond à la monnaie de
l’environnent primaire économique dans lequel opère l’entreprise. Si
l’activité à l’étranger se présente comme une extension de l’entreprise
présentant les états financiers, la monnaie de fonctionnement de l’entreprise
étrangère est celle de l’entreprise consolidante dont elle dépend. Par contre, si
l’entreprise étrangère fonctionne de façon indépendante, la monnaie locale est
généralement sa monnaie de fonctionnement. Ensuite, l’IAS 21 exige, en
utilisant la méthode du cours de clôture, le passage de la monnaie de
fonctionnement à la monnaie de présentation pour la préparation des états
financiers consolidés. Ce passage n’est pas nécessaire pour la première
situation car la monnaie fonctionnelle est elle même la monnaie de
présentation. Quant au deuxième cas, les états financiers d’une entreprise
étrangère doivent être convertis dans la monnaie de présentation en suivant
les procédures suivantes :

 les actifs et passifs, à la fois monétaires et non monétaires,


doivent être convertis au cours de clôture ;

 Les capitaux propres doivent être convertis au cours historique


(cours de change à la date d’entrée des éléments dans les
capitaux propres) ;

50
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

 Les produits et les charges doivent être convertis au cours de


change à la date des transactions. Il est à noter, que lorsque
l’entité étrangère présente ses comptes dans la monnaie d’une
économie hyper inflationniste, les éléments de produits et de
charges doivent être convertis au cours de clôture.

 Les écarts de change qui en résultent sont à inscrire dans une


rubrique particulière des capitaux propres intitulée « écart de
conversion ».

Il y a lieu de préciser que la méthode de consolidation retenue


(intégration globale ou mise en équivalence ou intégration proportionnelle)
n’a aucune incidence sur le retraitement et la conversion des comptes sociaux
des entreprises étrangères.

2- L’intégration des comptes :

Cette phase consiste à totaliser les données des entreprises consolidées


par intégration, c'est-à-dire cumuler les différents postes du bilan, de l’état de
résultat et de l’état de flux de trésorerie des différentes sociétés incluses dans
le périmètre de consolidation.

L’intégration des comptes est réalisée après que les comptes aient été
homogénéisés lors de la première phase. Cependant, elle diffère selon que
l’on utilise la méthode de l’intégration globale, proportionnelle, ou de mise en
équivalence (BEN AMOR, 2006) :

- les entreprises consolidées par intégration globale sont saisies à


100% de leurs valeurs. Ainsi, tous les postes de bilan, de l’état
de résultat ou de l’état de flux sont repris intégralement dans le
bilan, l’état de résultat et l’état de flux de pré-consolidation.

51
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

- les entreprises consolidées par intégration proportionnelle sont


saisies au pourcentage d’intégration. Ainsi, les postes de bilan,
de l’état de résultat et de l’état de flux sont intégrés à
concurrence du pourcentage d’intérêt détenu par le groupe.

- pour les entreprises consolidées par mise en équivalence, seul


le lien de dépendance financière est traduit dans les comptes de
la société mère à l’occasion de la répartition des capitaux
propres et de l’élimination des titres. Ce lien consiste à
substituer à la valeur comptable des titres de participation
détenus par la société mère, celle à laquelle ils correspondent
dans la situation nette de la société consolidée. En d’autres
termes, les sociétés mises en équivalence ne sont pas
concernées par la présente phase car les postes comptables de
ces sociétés ne sont pas repris dans les comptes de pré-
consolidation.

Ainsi qu’il a été mentionné plus haut, l’intégration des comptes ne


concerne que la méthode d’intégration globale et la méthode d’intégration
proportionnelle.

3- L’élimination des opérations internes au groupe :

Afin que les comptes consolidés donnent une image fidèle de la


situation financière et de l’activité d’un groupe, il convient de ne retenir que
les opérations réalisées avec des tiers extérieurs au groupe. Pour ce motif,
toutes les opérations réciproques des sociétés d’un même groupe, résultant
des échanges de biens et services d’une part et celles résultant des échanges
financiers d’autre part, doivent être annulées.

52
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

En définitive, les comptes consolidés sont établis comme ceux d’une


entreprise individuelle où des transactions entre établissements ou unités ne
donnent pas lieu à la reconnaissance de produits ou charges, ni actifs ou
passifs (BACHY, 2005).

Pour l’établissement des états financiers consolidés, il convient donc


d’éliminer ces opérations internes au groupe qui relèvent de deux catégories :

- les opérations avec incidence sur le résultat du groupe ;

- les opérations sans incidence sur le résultat du groupe.

Mais avant de les traiter, il faut préciser que l’étendue et le mode


d’élimination de ces opérations réciproques dépendent de la méthode de
consolidation retenue (BAILLY, 1986):

 En cas d’intégration globale, les flux et les soldes réciproques


sont éliminés en totalité ;

 En cas d’intégration proportionnelle, les flux et les soldes


réciproques doivent être éliminés à hauteur du pourcentage
d’intérêt détenu par le groupe et dans la limite du montant
cumulé ;

 En cas d’intégration par mise en équivalence, les soldes


réciproques ainsi que les flux réciproques n’affectant pas le
résultat ne sont pas à éliminer. Pour les flux réciproques
affectant le résultat, ils doivent être éliminés à concurrence du
pourcentage d’intérêt détenu par le groupe sur la société
consolidée. Il est à noter que chaque élimination doit être
effectuée dans les comptes de la société consolidante car les

53
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

états financiers de la société mise en équivalence ne sont pas


cumulés avec ceux de la société mère.

3.1- Eliminations des opérations avec incidence sur le résultat du


groupe :

Ces éliminations de profits internes au groupe doivent être réalisées


quelle que soit la méthode de consolidation retenue. Ces éliminations ne
donnent pas lieu à une information dans les états financiers sauf lorsque leur
importance justifie une mention en annexe en application du principe général
d’information. Les opérations susceptibles d’engendrer des profits ou des
pertes au sein du groupe sont essentiellement :

 la cession de produits ou de marchandises stockables entre des


sociétés consolidées ;

 les cessions internes d’immobilisations ;

 le versement de dividendes au sein du groupe ;

 les provisions comptabilisées par des entités consolidées sur


d’autres sociétés du périmètre.

3.1.1- Elimination des marges en stock :

Lorsque les produits stockables sont cédés entre des sociétés


consolidées, il convient d’estimer à la clôture de chaque exercice la marge
incorporée dans les stocks consolidés. Il est pour cela nécessaire de recenser
pour chaque entité (LEITE, 2000) :

- les stocks détenus en provenance d’autres sociétés du groupe. Il


peut s’agir, soit de produits finis, soit de matières premières ou
de produits intermédiaires intégrés dans des travaux en cours

54
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

ou des produits finis. Dans ce dernier cas, ou encore pour les


stocks non individualisables, le recensement peut s’avérer
difficile.

- les marges réalisées lors de la cession de produits stockables à


d’autres sociétés du groupe. Pour être homogène d’une société
à l’autre, la notion de marge doit être définie précisément. Dans
l’hypothèse où de nombreux produits sont échangés au sein du
groupe, il est possible de raisonner à partir d’une marge
moyenne par famille de produits.

A cet effet, les ventes de biens entre sociétés du groupe conduisent à


revaloriser le stock et à dégager une marge fictive. Cette marge contenue dans
les stocks en provenance d’autres sociétés du groupe doit être éliminée si son
montant est significatif.

Pour achever les profits sur stocks intra-groupe, nous devons préciser
qu’en cas de perte sur stock, le même traitement devrait être envisagé.
Cependant, par mesure de prudence, la perte n’est pas généralement éliminée
car son élimination risque d’augmenter la valeur des stocks et donc de
constater à l’actif une valeur de réalisation des stocks supérieure à la valeur
du marché. En tout cas, la perte n’est éliminée que jusqu’à concurrence de la
valeur recouvrable (paragraphe 15 de la NCT 35) ou éliminée en totalité et
constatation éventuelle d’une provision pour dépréciation (paragraphe 25 de
l’IAS 27).

3.1.2- Elimination des plus values de cession d’immobilisations :

Lorsqu’une société consolidée cède une immobilisation à une autre


société du périmètre de consolidation en réalisant un résultat de cession non
nul, celui-ci doit être éliminé et l’immobilisation ramenée à la valeur à

55
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

laquelle elle figurait dans le bilan de la cédante (PHAM, 2000). En effet, la


vente d’une immobilisation entre deux entités consolidées génère une plus ou
moins value dans la société vendeuse si elle n’est pas réalisée à la valeur nette
comptable. S’il s’agit d’une plus value, l’opération conduit à réévaluer l’actif
et constater cette réévaluation directement dans le résultat de la société
vendeuse. Dans les comptes consolidés, cette plus value est éliminée chez le
vendeur et l’immobilisation est ramenée à sa valeur historique chez
l’acquéreur. Cette élimination est obligatoire et il n’existe pas de possibilité
de déroger au principe général de retour au coût historique consolidé.
Corrélativement, les amortissements éventuels calculés par le cessionnaire sur
la base du prix d’acquisition doivent également être corrigés.

En revanche et comme en matière de perte sur stock, la NCT 35 précise


que les moins values internes sur cession d’immobilisations ne sont pas, en
général, éliminées sauf si la perte ne correspond pas à la réalité économique,
en liaison avec le prix du marché auquel cas il y a lieu de les éliminer. Les
dispositions de l’IAS 27 ne sont pas tout à fait les mêmes, puisque la perte sur
immobilisation doit être éliminée en totalité avec constitution, s’il y a lieu,
d’une provision pour dépréciation afin de ramener la valeur de l’actif à sa
valeur recouvrable.

3.2- Eliminations des opérations sans incidence sur le résultat du


groupe :

Les sociétés appartenant à un même groupe entretiennent fréquemment


des relations entre elles. Ces relations peuvent être commerciales ou
financières dans le cadre d’une gestion de trésorerie centralisée par exemple.

Ces opérations commerciales ou financières sont enregistrées dans les


comptes individuels de chaque entreprise en sens opposé. Ces comptes
réciproques de créances et dettes ainsi que de charges et produits sont

56
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

éliminées. Ces éliminations portant sur des montants identiques sont sans
incidence sur le résultat d’ensemble du groupe. L’élimination de ces
opérations permet au groupe de n’afficher dans ses états financiers que les
seules transactions à l’égard de tiers.

En conclusion, l’élimination des comptes réciproques ne s’effectue


qu’entre entreprises consolidées par intégration globale ou proportionnelle.
Dans le cas d’une intégration globale, les créances et dettes ainsi que les
produits et charges sont éliminés dans leur totalité. Par contre, l’élimination
des opérations entre une entreprise intégrée globalement et une entreprise
intégrée proportionnellement s’effectue dans la limite du pourcentage
d’intégration de la société intégrée proportionnellement. La différence entre le
montant de la créance ou dette et la quote-part éliminée est assimilée à une
créance ou dette envers des entreprises extérieures au groupe. Il es est de
même pour les charges et produits. Aucune information n’est imposée dans
les états financiers consolidés sur les transactions intra-groupe. Si l’entreprise
est mise en équivalence, les opérations réciproques ne sont pas éliminées. Les
transactions sont en effet considérées comme réalisées avec des tiers. Ces
entreprises mises en équivalence relèvent de la notion d’entreprises liées et
une information spécifique est prévue en annexe relative aux parties liées au
groupe.

4- L’élimination des titres détenus à l’intérieur du groupe et partage


des capitaux propres :

A ce stade du processus de consolidation s’effectuent les opérations de


partage des capitaux propres des entités consolidées et d’élimination des
titres. Ces opérations se réalisent selon les modalités propres à chaque
méthode de consolidation et sur la base des capitaux propres retraités des
entités consolidées. Les retraitements et éliminations peuvent conduire à de

57
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

fortes disparités entre le simple cumul des états financiers individuels et les
états financiers consolidés. L’analyste externe ne dispose pas d’éléments
d’informations pour établir une comparaison. Par contre, on demandera
souvent à l’analyste interne d’expliquer le passage du cumul des résultats
individuels au résultat consolidé du groupe.

La mise en œuvre de ces opérations suppose que la valeur des titres soit
égale à la quote-part de la société mère dans la situation nette de la société
consolidée. Or, il s’avère qu’il n’y a pas toujours égalité entre ces deux
éléments. Cela est dû, en général, au fait que le coût d’acquisition des titres
est différent de leur valeur comptable. Cet écart provient principalement
(BEN AMOR, 2006) :

- De la valorisation de tous les actifs, passifs et passifs éventuels


acquis à leurs justes valeurs ;

- De l’existence éventuelle d’un goodwill.

4.1- Valorisation des actifs, passifs et passifs éventuels :

Selon l’IFRS 3 paragraphe 36, 37 et 41, les actifs, passifs et passifs


éventuels identifiables de l’entreprise acquise, qui existaient à la date
d’acquisition, doivent être évalués à leur juste valeur respective à cette date, à
l’exception des actifs non courants classés comme étant détenus en vue de la
vente selon IFRS 5 « Actifs non courants détenus en vue de la vente et
activités abandonnées », qui doivent être comptabilisés à leur juste valeur
diminué des coûts de vente. Ils doivent être comptabilisés de façon séparée à
la date d’acquisition s’ils satisfont aux critères suivants :

a) dans le cas d’un actif autre qu’une immobilisation incorporelle,


il est probable que tout avantage économique futur qui y est

58
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

associé ira à l’acquéreur et que sa juste valeur soit évaluée de


façon fiable ;

b) dans le cas d’un passif autre qu’un passif éventuel, il est


probable qu’une sortie de ressources représentatives
d’avantages économiques sera nécessaire pour éteindre
l’obligation, et sa juste valeur peut être évaluée de façon
fiable ;

c) dans le cas d’une immobilisation incorporelle ou d’un passif


éventuel, sa juste valeur peut être évaluée de façon fiable. Il est
à noter que le passif éventuel constitue la nouveauté principale
de l’IFRS 3 par rapport à l’IAS 22 supprimée étant donné qu’il
fait partie des passifs identifiables de l’entreprise acquise. Il est
défini comme étant une obligation potentielle résultant
d’événements passés et dont l’existence ne sera confirmée que
par la survenance d’un ou plusieurs événements futurs
incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de
l’entité.

En Tunisie, la NCT 38 n’a pas prévu le passif éventuel. En effet et


selon le paragraphe 21 de la NCT 38, les actifs et passifs identifiables acquis
doivent être les actifs et passifs de l’entreprise acquise qui existaient à la date
d’acquisition. Nous remarquons selon cette définition que les passifs
éventuels ne font pas partie des passifs identifiables et, par conséquent, ne
sont pas comptabilisés au passif de l’entreprise acquise. Les passifs éventuels
existant à la date d’acquisition seront, le cas échéant, comptabilisés
ultérieurement en charges dès lors qu’ils remplissent les critères d’un passif.
A contrario, la NCT 38 prend en considération la provision pour
restructuration relative à des dépenses à engager par l’acquéreur pour l’arrêt

59
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

ou la réduction des activités de l’entreprise acquise à la seule condition qu’il


ait établi un plan formel et détaillé. En revanche, cette nature de provision
n’est pas considérée par l’IFRS 3 sauf si, à la date d’acquisition, l’entreprise
acquise a un passif existant au titre de la restructuration comptabilisée selon
IAS 37 « Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels ».

Le paragraphe 62 de l’IFRS 3 ainsi que le paragraphe 66 de la NCT 38


ajoutent que lorsque les actifs, passifs et passifs éventuels ne peuvent être
déterminés que provisoirement à la date d’acquisition, les ajustements
ultérieurs de ces éléments doivent être comptabilisés comme s’ils avaient été
calculés à la date d’acquisition. Cela signifie que ces ajustements sont
comptabilisés comme des changements dans la valeur du goodwill à condition
qu’ils soient effectués dans le délai d’affectation. Le délai d’affectation est le
délai prévu pour affiner les estimations initiales des actifs, passifs et passifs
éventuels. Il couvre une période de 12 mois à compter de la date d’acquisition
selon l’IFRS 3 ; et couvre la période allant de la date d’acquisition à la date de
clôture de l’exercice suivant selon la NCT 38. La NCT 38 poursuit que tous
les ajustements opérés après ce délai d’affectation sur les actifs et passifs
identifiables doivent être comptabilisés en produits et en charges.

4.2- Existence d’un goodwill :

Le goodwill ou écart d’acquisition peut être défini comme étant la


différence entre le coût d’acquisition des titres et la part d’intérêts de
l’acquéreur dans la juste valeur des actifs, passifs et passifs éventuels
identifiables acquis à la date d’opération d’échange (BEN AMOR, 2006). La
NCT 38 a prévu deux modèles de traitement comptable de l’écart
d’acquisition : le modèle de référence où on retient seulement la part d’intérêt
de l’acquéreur dans l’écart d’évaluation et le modèle autorisé où on retient la
totalité de l’écart d’évaluation avec dégagement de la part des intérêts

60
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

minoritaires. Le modèle autorisé constitue le seul modèle retenu par l’IFRS 3.


Par ailleurs, le goodwill peut être positif ou négatif.

4.2.1- Traitement comptable du goodwill positif :

Selon le paragraphe 51 de l’IFRS 3, l’acquéreur doit, à la date d’acquisition :

a) comptabiliser le goodwill acquis lors d’un regroupement


d’entreprises en tant qu’actif ; et

b) évaluer initialement ce goodwill à son coût, celui-ci étant


l’excédent du coût du regroupement d’entreprises sur la part
d’intérêt de l’acquéreur dans la juste valeur nette des actifs,
passifs et passifs éventuels identifiables acquis.

Ce goodwill acquis, ayant ainsi un caractère résiduel, représente un


paiement effectué par l’acquéreur en prévision d’avantages économiques
futurs générés par des actifs qui ne peuvent être identifiés individuellement et
comptabilisés séparément.

Selon les paragraphe 36 et 37 de la NCT 38, lorsque le coût


d’acquisition excède la part de l’acquéreur dans la juste valeur des actifs et
passifs identifiables acquis à la date de l’opération d’échange, il y a un
goodwill. Celui-ci représente donc un paiement effectué par l’acquéreur en
anticipation d’avantages économiques futurs.

Ce goodwill, constaté à l’actif du bilan, doit être amorti sur une base
systématique sur sa durée d’utilité. La durée d’amortissement doit refléter la
meilleure estimation de la période durant laquelle il est attendu que des
avantages économiques futurs iront à l’entreprise. D’ailleurs, il existe une
présomption, qui peut être réfutée, que la durée d’utilité du goodwill n’excède
pas vingt ans à compter de sa comptabilisation initiale. En tout cas la durée

61
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

d’amortissement du goodwill dépend de nombreux facteurs dont


principalement la nature et la durée de vie prévisible de l’entreprise acquise,
la stabilité et la durée de vie prévisible du secteur d’activité, les effets de
l’obsolescence des produits de l’entreprise acquise, les actions attendues de la
part des concurrents ou des concurrents potentiels…

Concernant le mode d’amortissement, c’est le mode linéaire qui doit


être retenu, à moins qu’un autre mode soit mieux approprié au cas particulier.

Par ailleurs, le paragraphe 49 de la NCT 38 précise que la durée et le


mode d’amortissement du goodwill doivent être examinés au minimum à la
clôture de chaque exercice. Si la durée d’utilité attendue du goodwill est
sensiblement différente des estimations antérieures, la durée d’amortissement
doit être modifiée. De même, si le rythme attendu des avantages économiques
du goodwill a connu un changement important, le mode d’amortissement doit
être modifié pour traduire le nouveau rythme.

Le paragraphe 50 de la même norme ajoute que lorsque le goodwill ne


reflète pas des avantages économiques futurs censés bénéficier à l’acquéreur
(tels que une mauvaise affaire, baisse des flux de trésorerie futurs attendus), il
est procédé à un test de dépréciation du goodwill et une perte de valeur doit
être comptabilisée en conséquence. Cependant, pour le goodwill qui est
amorti sur une durée supérieure à vingt ans, l’entreprise doit, au minimum à la
clôture de chaque exercice, estimer la valeur recouvrable de ce goodwill
même s’il n’existe aucun indice d’une perte de valeur.

4.2.2- Traitement comptable du goodwill négatif :

Le paragraphe 56 de l’IFRS 3 précise que si la part d’intérêt de


l’acquéreur dans la juste valeur nette des actifs, passifs et passifs éventuels

62
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

identifiables acquis excède le coût du regroupement d’entreprises, il y a, dans


ce cas, un goodwill négatif. En conséquence, l’acquéreur doit :

a) d’abord, réestimer l’identification et l’évaluation des actifs,


passifs et passifs éventuels identifiables et l’évaluation du coût
de regroupement ; Il se peut par exemple qu’il y ait des erreurs
dans l’évaluation de la juste valeur soit des actifs, passifs et
passifs éventuels soit du coût du regroupement. Cependant, la
possibilité d’avoir réalisé une acquisition dans des conditions
avantageuses pourrait aussi être une cause du goodwill négatif ;

b) ensuite, comptabiliser immédiatement en résultat (profit) tout


excédent subsistant après cette réévaluation.

En Tunisie, le paragraphe 54 de la NCT 38 précise que lorsque le coût


d’acquisition est inférieur à la part de l’acquéreur dans les justes valeurs des
éléments identifiables de l’actif et du passif acquis à la date de l’opération
d’échange, un goodwill négatif est dégagé. Ce goodwill négatif peut
correspondre soit à :

- une acquisition effectuée dans des conditions avantageuses ; et

- une anticipation de perte.

Le goodwill négatif doit être présenté, au niveau du bilan, en déduction


des actifs de l’entreprise, dans la même rubrique du bilan que le goodwill.

Pour ce goodwill négatif, les paragraphes 56 à 59 de la NCT 38


prévoient le traitement suivant :

a) si le goodwill négatif correspond à des pertes et des dépenses


futures attendues identifiées dans le plan d’acquisition de
l’acquéreur, qui peuvent être évaluées de manière fiable, mais

63
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

qui ne représentent pas à la date d’acquisition des passifs


identifiables, cette fraction du goodwill négatif doit être
comptabilisée en produits lorsque les pertes et les dépenses
futures sont comptabilisées.

b) si le goodwill négatif ne correspond pas à des pertes et des


dépenses futures identifiables attendues pouvant être évaluées
de manière fiable à la date d’acquisition, il doit être
comptabilisé en produits de la manière suivante : (i) le montant
du goodwill négatif n’excédant pas les justes valeurs des actifs
non monétaires identifiables acquis doit être comptabilisé en
produits sur une base systématique sur la durée d’utilité
moyenne pondérée restant à courir des actifs amortissables
identifiables acquis ; et (ii) le montant du goodwill négatif
excédant les justes valeurs des actifs non monétaires
identifiables acquis doit être comptabilisé immédiatement en
produits.

Une fois les problèmes liés aux écarts d’évaluation et d’acquisition sont
résolus, l’opération de répartition des capitaux propres ne constitue plus une
opération complexe.

Selon qu’il s’agit d’une intégration globale, proportionnelle ou d’une


mise en équivalence, la mise en œuvre de la répartition des capitaux propres
et l’élimination des titres se font de la manière suivante :

 Dans le cas d’une intégration globale :

- élimination des titres par imputation sur le capital de la filiale ;

- constatation de la part du groupe dans le capital, les réserves et


résultat de la filiale ;

64
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

- constatation des intérêts hors groupe en fonction du


pourcentage d’intérêt détenu dans le capital, les réserves et le
résultat.

 Dans le cas d’une intégration proportionnelle :

- élimination des titres par imputation sur le capital de la co-


entreprise ;

- constatation de la part du groupe dans le capital, les réserves et


résultat de la co-entreprise (pas de constatation d’intérêts
minoritaires) ;

 Dans le cas d’une mise en équivalence :

Dans cette méthode, il n’y a ni répartition ni élimination des titres. Les


titres font plutôt l’objet d’une réévaluation.

Pour achever cette quatrième et dernière phase du processus de


consolidation, il convient, en conséquence, de passer les écritures de
consolidation permettant d’éliminer ou de réévaluer les titres et de constater,
dans la situation nette des sociétés consolidées, la quote-part revenant au
groupe et celle revenant à l’hors groupe.

SECTION 2: ELABORATION DES ETATS FINANCIERS


CONSOLIDES ET DU RAPPORT DE GESTION DU GROUPE

La norme IAS 1 définit la présentation des états financiers consolidés.


Les dispositions de cette norme laissent aux groupes une liberté importante
dans la structure et la présentation des états financiers afin de garantir une
bonne compréhension de la situation et de la performance financière du
groupe.

65
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

En plus du bilan, de l’état de résultat et des notes annexes, les normes


IAS/IFRS ont rendu obligatoire la présentation du tableau des flux de
trésorerie et d’un tableau de variation des capitaux propres.

Les entreprises sont par ailleurs encouragées à présenter en dehors des


états financiers un rapport de gestion comprenant une analyse de la
performance et de la situation financière du groupe. Le rapport de gestion
comprend également une analyse de l’environnement, des risques et
perspectives auxquels le groupe est confronté. En Tunisie, le rapport de
gestion est obligatoire pour tous les groupes de sociétés et donne l’ensemble
des informations sur les aspects économiques, juridiques et sociaux de la vie
du groupe.

1- Les états financiers consolidés :

Les états financiers consolidés se composent du bilan consolidé, de


l’état de résultat consolidé, de l’état de flux de trésorerie consolidé et des
notes annexes.

1.1- Le bilan consolidé :

1.1.1- Présentation du bilan consolidé :

Le bilan consolidé est présenté sous forme de tableau en faisant la


séparation entre les éléments courants et non courants. La norme IAS 1 a
défini des critères stricts de classement entre la partie courante et celle non
courante. Les actifs et les passifs courants comportent les éléments
opérationnels se rattachant au cycle d’exploitation et composant le besoin en
fonds de roulement d’exploitation tels que les créances clients, les stocks, les
dettes fournisseurs, etc.

La norme IAS 1 définit les rubriques minimales à faire figurer au

66
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

bilan :

- les immobilisations incorporelles et corporelles,

- les actifs financiers ;

- les immeubles de placement ;

- les actifs biologiques ;

- les titres mis en équivalence ;

- les stocks ;

- les clients et autres débiteurs ;

- les actifs d’impôt ;

- la trésorerie et équivalents de trésorerie ;

- le capital social ;

- les réserves consolidées ;

- les résultats consolidés ;

- les intérêts minoritaires ;

- les passifs non courants portant intérêt ;

- les provisions ;

- les fournisseurs et autres dettes ;

- les passifs d’impôt.

L’entreprise doit présenter des rubriques supplémentaires, si elles


sont nécessaires, pour donner une image fidèle de sa situation financière. Il

67
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

est à noter que les intérêts minoritaires sont classés obligatoirement dans les
capitaux propres. Cette disposition affirme l’assimilation de cette rubrique
aux capitaux propres et non aux dettes.

L’IAS 1 ajoute que la présentation du bilan consolidé par une entreprise


doit être stable sauf dans les cas exceptionnels où les modifications
conduisent à fournir une meilleure information. En outre, Les actifs et les
passifs ne doivent pas être compensés.

Ainsi, la pratique des entreprises montre que l’on s’oriente vers une
présentation très synthétique des états financiers proche des usages anglo-
saxons.

1.1.2- Les postes spécifiques au bilan consolidé:

Le bilan consolidé contient des rubriques spécifiques par rapport à


des états financiers individuels. Les postes de bilan spécifiques à la
consolidation sont les suivants (LEITE, 1996) :

 Les écarts d’acquisition (ou goodwill) : les écarts d’acquisition


positifs peuvent être inclus dans les immobilisations
incorporelles ou présentés dans une rubrique séparée. Les
écarts d’acquisition négatifs doivent être présentés en déduction
des actifs de l’entreprise, dans la même rubrique du bilan que le
goodwill positif. L’annexe doit comporter des informations sur
la variation des écarts d’acquisition au cours de l’exercice.

 Les titres mis en équivalence : les titres évalués selon la


méthode de mise en équivalence (pour les entreprises
associées) sont inclus dans les immobilisations financières. La
variation du poste entre l’ouverture et la clôture de l’exercice,
ainsi qu’une information spécifique sur les sociétés

68
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

consolidées, doivent être présentées en annexe.

 Les réserves et les résultats consolidés : les réserves et résultats


consolidés sont présentés séparément parmi les capitaux
propres du groupe. Ils forment avec le capital social la situation
nette consolidée du groupe.

 Les intérêts minoritaires : les intérêts minoritaires représentent


le droit des actionnaires ou des associés extérieurs au groupe
dans le patrimoine des entreprises intégrées globalement. Ils
sont en général scindés en « intérêts minoritaires dans les
réserves » et « intérêts minoritaires dans le résultat ».

 Les impôts différés : les créances et les dettes d’impôts différés


peuvent être présentés dans une rubrique séparée du bilan.
Dans l’hypothèse où les impôts différés actifs et passifs ne
figurent pas distinctement au bilan, une information sur leur
solde à la clôture et leur variation au cours de l’exercice doit
être présentée en annexe.

1.2- L’état de résultat consolidé :

1.2.1- Contenu de l’état de résultat consolidé:

L’état de résultat consolidé fait au moins apparaître le montant net du


chiffre d’affaires consolidé, le résultat après impôts de l’ensemble des
entreprises consolidées par intégration, la quote-part des résultats des
entreprises consolidées par mise en équivalence. La part des actionnaires ou
associés minoritaires et la part de l’entreprise consolidante apparaissent
distinctement (PAOLI, 2005).

L’état de résultat consolidé reprend :

69
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

 d’une part, les éléments constitutifs du résultat de la société


consolidante, du résultat des sociétés consolidées par
intégration globale et de la fraction du résultat des sociétés
consolidées par intégration proportionnelle représentative des
intérêts de la société ou des sociétés détentrices ;

 d’autre part, la fraction du résultat des sociétés par mise en


équivalence représentative soit des intérêts directs ou indirects
de la société consolidante, soit des intérêts de la société ou des
sociétés détentrices.

Le référentiel de l’IASC (IAS 1) rend obligatoire les rubriques suivantes du


compte de résultat consolidé :

- produits des activités ordinaires ;

- charges financières ;

- quote-part dans les résultats des sociétés mises en équivalence ;

- charge d’impôt sur le résultat ;

- intérêts minoritaires ;

- résultat net de l’exercice.

Ces rubriques sont peu nombreuses mais peuvent être enrichies


lorsqu’une autre norme l’exige ou pour assurer la transparence de la
communication financière. D’ailleurs, l’IAS 1 précise que des postes,
rubriques et sous-totaux complémentaires doivent être ajoutés lorsqu’une telle
présentation est nécessaire pour donner une image fidèle de la performance
financière du groupe. L’information communiquée dans le résultat doit en

70
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

effet aider à comprendre la performance réalisée et à évaluer la performance


future.

1.2.2- Présentation de l’état de résultat consolidé:

La norme IAS 1 laisse le choix entre une présentation des charges


classées par nature ou regroupées par destination. Il n’y a pas de méthode
préférentielle bien que la présentation par destination d’origine anglo-saxonne
soit davantage utilisée car plus prisée par les analystes pour mesurer la
performance d’un groupe. La présentation par destination laissant une part
importante au jugement, les entreprises choisissant ce mode de présentation
doivent fournir en annexe le montant des principales natures de charges
(amortissements, frais de personnel).

L’état de résultat consolidé est présenté généralement sous forme de


liste. Il convient, en outre, de retenir une forme synthétique comportant les
lignes spécifiques liées à la consolidation.

Il est à noter que certaines remarques de présentation de l’état de


résultat consolidé doivent être citées. En effet, l’ IAS 1 a supprimé la notion
de « résultat extraordinaire », cette suppression nécessite de la part des
groupes une information en annexe sur les éléments non usuels du résultat.
Ensuite, l’IAS 1 n’impose plus la présentation du résultat opérationnel des
activités ordinaires. L’analyste doit donc être particulièrement vigilant sur la
définition que donne un groupe à des mesures de performance comme par
exemple le résultat opérationnel ou d’exploitation. Enfin, la dépréciation
éventuelle des écarts d’acquisition ne fait pas obligatoirement l’objet d’une
ligne distincte dans l’état de résultat consolidé. Si la dépréciation apparaît
distinctement, elle peut se trouver positionner à des niveaux différents de
l’état de résultat consolidé.

71
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

1.3- L’état de flux de trésorerie consolidé :

Outre le bilan et l’état de résultat consolidés, les utilisateurs de


l’information comptable du groupe sont intéressés par l’état de flux de
trésorerie consolidé. Ce dernier a pour objectif de fournir une information sur
la capacité du groupe à générer de la trésorerie et les besoins d’utilisation de
cette trésorerie. Cet état ou tableau de flux de trésorerie a été préféré à celui
du tableau de financement basé sur les variations du fonds de roulement car il
donne une information non pas sur les variations des postes du bilan mais sur
la trésorerie réelle (COLINET, 2005).

L’information sur les flux de trésorerie est appréciée des analystes car
elle élimine les incidences des traitements comptables différents pour une
même opération et renforce donc la comparabilité entre différents groupes
(SION, 2005). Les normes IAS/IFRS, en conduisant à une volatilité plus forte
du résultat, remettent en avant l’état de flux de trésorerie consolidé qui
neutralise les flux purement comptables pour ne retenir que les encaissements
et décaissements du groupe. Aussi, l’état de flux de trésorerie consolidé a un
rôle très important dans l’analyse financière.

1.3.1- Présentation de l’état de flux de trésorerie consolidé:

La norme IAS 7 contient l’ensemble des dispositions relatives à


l’établissement de l’état de flux de trésorerie. Elle impose la présentation des
flux de trésorerie selon trois catégories qui représentent les trois activités du
groupe : les activités opérationnelles ou d’exploitation, les activités
d’investissement et les activités de financement :

 Flux de trésorerie générés par les activités opérationnelles :

Les activités opérationnelles correspondent aux activités génératrices


de revenus ainsi qu’à celles qui n’appartiennent pas aux deux autres

72
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

catégories. Les flux de trésorerie classés dans cette catégorie incluent l’argent
reçu des clients et celui payé des fournisseurs, y compris les fournisseurs
internes de services que sont les salariés.

Le groupe peut utiliser deux modes de présentation :

- la méthode directe recommandée par l’IASB où le groupe présente


les principales natures d’entrées et de sorties de trésorerie
(encaissements clients, paiement fournisseurs…) ;

- la méthode indirecte, en pratique la plus utilisée, suivant laquelle


le résultat net consolidé est ajusté des transactions sans effet sur la
trésorerie (amortissements, provisions), des décalages ou
régularisation et des éléments de produits ou charges liés aux flux
d’investissement ou de financement.

 Flux de trésorerie générés par les activités d’investissement :

Les activités d’investissement correspondent aux acquisitions et aux


cessions d’actifs à long terme ainsi qu’aux autres investissements (en actifs
financiers) non inclus dans les équivalents de trésorerie.

 Flux de trésorerie générés par les activités de financement :

Les activités de financement correspondent à celles qui modifient les


capitaux propres et les capitaux empruntés (souscriptions et remboursements
d’emprunts).

Cette décomposition des flux de trésorerie permet d’aboutir à


l’explication de la variation de la trésorerie entre le début et la fin de
l’exercice.

73
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

L’état de flux de trésorerie consolidé peut être établi en concrétisant les


étapes ci-après :

- l’identification des flux consiste à les décomposer par nature


pour leur affectation conforme dans l’état de flux de trésorerie ;

- l’affectation doit être automatique, si l’identification a été


correctement réalisée ;

- certains flux affectés dans les différentes rubriques font double


emploi en raison d’opération interne au groupe, ils doivent être
éliminés ;

- la présentation de l’état de flux de trésorerie est ainsi justifiée


par les flux contributifs de chaque entreprise consolidée par
intégration. Les montants inscrits dans les rubriques peuvent
s’analyser par entreprise.

1.3.2- Choix des méthodes d’élaboration de l’état de flux de


trésorerie consolidé :

Plusieurs méthodes d’élaboration peuvent être imaginées pour établir


l’état de flux de trésorerie consolidé (PAOLI, 2005).

a) L’analyse des variations du bilan consolidé :

Cette méthode consiste à identifier les flux de l’exercice de chaque


poste du bilan consolidé d’un exercice à l’autre. Cette approche, si elle est
appliquée avec précision, offre une certaine sécurité de conception, dans la
mesure où les deux bilans consolidés sont nécessairement équilibrés.

Cependant, les difficultés vont apparaître dans l’identification des flux


nécessaires à l’établissement de l’état de flux de trésorerie consolidé. Par

74
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

ailleurs, dans le cadre d’un périmètre comprenant un nombre d’entreprises


important, des tableaux de passage des flux du bilan consolidé sont
nécessaires mais peuvent susciter des risques d’erreurs de totalisation ou
d’imputation.

C’est pour cela que cette méthode n’est envisageable que pour un petit
groupe stable.

b) La consolidation des états de flux de trésorerie individuels :

Ce processus parait être la démarche naturelle. En effet, il pourrait être


le suivant :

- établissement de l’état de flux de trésorerie par entreprise


consolidée ;

- correction et retraitement de certains flux propres à la


consolidation ;

- élimination des flux internes ;

- centralisation.

Cette méthode présente l’avantage de réduire des risques d’erreurs


d’identification des flux par l’établissement de l’état de flux de trésorerie de
chaque entreprise. Cependant, elle comporte quelques inconvénients tels que :

 les corrections et retraitements de certains flux propres aux


comptes consolidés peuvent s’avérer fastidieux ;

 la cohérence globale des flux nécessaires à l’état de flux de


trésorerie n’est pas totale, etc.

75
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

Cette méthode convient, par conséquent, au groupe stable avec


relativement peu de flux intra-groupe.

c) La consolidation des flux de trésorerie :

Cette méthode s’inspire de celle utilisée pour l’établissement des


comptes consolidés :

- identification par entreprise consolidée des flux nécessaires à


l’élaboration du tableau de flux de trésorerie consolidé,

- contrôle de cohérence de ces flux par entreprise consolidée,

- cumul des flux de trésorerie,

- élimination des flux internes,

- centralisation.

Elle nécessite un travail préparatoire dans chaque entreprise consolidée


qui n’assure pas totalement la cohérence globale de l’état de flux de trésorerie
consolidé. Cependant, cet inconvénient est atténué par le contrôle de
cohérence effectué pour chaque entreprise consolidée. Par ailleurs, cette
méthode est applicable quelque soit le nombre d’entreprises consolidées.

Enfin, elle convient tout à fait aux consolidations réalisées à l’aide d’un
progiciel de consolidation, dès lors que ce dernier recense avec précision les
flux nécessaires à l’établissement des comptes consolidés.

Ceci étant, n’oublions pas que l’annexe fournit nécessairement des


informations complémentaires utiles pour compléter l’analyse, il suffit donc
de prendre connaissance des notes annexes qui font l’objet d’un renvoi dans
l’état de flux de trésorerie consolidé.

76
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

1.4- Les notes annexes aux états financiers consolidés :

La place des notes annexes est décisive dans le référentiel comptable de


l’IASB. En effet, les notes annexes doivent comporter toutes les informations
d’importance significative permettant aux lecteurs d’avoir une juste
appréciation du patrimoine, de la situation financière et du résultat de
l’ensemble constitué par les entreprises comprises dans la consolidation. Ces
informations portent au minimum sur l’exercice écoulé et sur le précédent.

Les notes annexes comportent une liste très importante d’informations


à produire. Cette liste n’est pas limitative mais à contrario, pour ne pas
inonder le destinataire des comptes consolidés, il n’est pas utile de présenter
les informations n’ayant pas de caractère significatif dans l’annexe.

En se basant sur les normes IAS/IFRS, la présentation des notes


annexes aux états financiers consolidés se présente normalement dans l’ordre
suivant :

 une déclaration de conformité aux normes comptables nationales (et


éventuellement aux normes internationales) ;

 les informations relatives au périmètre de consolidation, aux sociétés


consolidées, aux pourcentages de contrôle et d’intérêt du groupe et aux
méthodes de consolidation appliquées ;

 l’énoncé des bases d’évaluation et les méthodes comptables


appliquées : dans ce point, doivent être indiqués par exemple :

- les règles d’évaluation des actifs et passifs identifiables


permettant de constater la juste valeur ;

- les règles de détermination des écarts d’acquisition ;

77
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

- la durée et le mode d’amortissement des écarts d’acquisition


positifs et négatifs ;

- les informations sur l’imputation des écarts d’acquisition négatifs


sur les écarts d’acquisition positifs ;

- pour les entreprises étrangères, les principes de conversion


utilisés, les taux de conversion utilisés dans l’exercice et dans
l’exercice précédent, le montant des écarts de conversion, les
critères retenus pour l’application de la méthode du taux
historique, l’explication de l’évolution et de la variation des écarts
de conversion ;

- le principe de présentation des impôts différés au bilan et à l’état


de résultat…

 Des informations sur la comparabilité des comptes ainsi que sur la


justification des changements comptables et de leur incidence sur le
résultat consolidé et les capitaux propres ;

 Des informations supplémentaires pour les éléments présentés dans


les états financiers consolidés. En effet, les notes annexes aux états
financiers consolidés doivent faire l’objet d’une présentation organisé
de façon systématique. Chacun des postes du bilan, de l’état de résultat
et de l’état de flux de trésorerie doit renvoyer à l’information
correspondante dans les notes annexes. Ces notes annexes comportent
des descriptions narratives ou des analyses plus détaillées des montants
contenus dans chacun de ces documents comptables ainsi que leur
variation ;

 D’autres informations en particulier sur les engagements ou des


éléments non financiers. En effet, les notes annexes comprennent

78
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

également les informations complémentaires sur les engagements et


passifs éventuels tels que les garanties données par le groupe à un tiers,
les engagements résultant de leasing, les événements postérieurs à la
clôture. Ces notes sont particulièrement importantes pour l’analyste car
elles comportent des risques potentiels auxquels le groupe est exposé et
qui ne sont pas intégrés dans les évaluations des actifs et passifs.

2- L’état de variation des capitaux propres :

Un groupe de sociétés doit présenter, comme une composante séparée


des états financiers consolidés, un état représentant la variation des capitaux
propres. Cet état de variation constitue un document synthétique pour
apprécier l’augmentation ou la diminution de la valeur du groupe entre deux
dates de clôture.

L’analyse des variations des capitaux propres consolidés répond à


plusieurs impératifs (COLINET, 2005) :

- sécurité : s’assurer de la continuité des capitaux propres


consolidés ;

- information : donner des précisions sur l’évolution des capitaux


propres d’un exercice à l’autre ;

- contribution : il permet d’aboutir au tableau de variation des


capitaux propres consolidés.

Il est nécessaire pour réussir une consolidation et s’assurer qu’elle est


cohérente par rapport à celle des exercices précédents que les capitaux
propres soient bouclés d’un exercice à l’autre. Ainsi, les variations des
capitaux propres peuvent être définies en plusieurs catégories (BACHY,
2005) :

79
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

- les variations relatives à la société consolidante :


l’augmentation de capital, la réduction de capital, les
dividendes versés, les résultats ;

- les variations de postes non liées au résultat : l’incidence de la


réévaluation, l’incidence du change des entreprises étrangères,
les changements de méthodes d’évaluation, l’imputation des
écarts d’acquisition sur les capitaux propres ;

- les variations du périmètre : les acquisitions de titres


d’entreprises consolidées, les augmentations de capital des
entreprises consolidées, les variations de pourcentages
d’intérêt, les cessions de titres d’entreprises consolidées, les
changements de méthode de consolidation ;

- les variations relatives aux entreprises consolidées : la


distribution des dividendes ou des résultats des entreprises
consolidées, certaines cessions d’actifs internes au groupe, les
résultats des entreprises consolidées.

Certaines de ces variations affectent les capitaux propres du groupe,


d’autres ne concernent que les intérêts hors groupe.

2.1- La variation des capitaux propres « part groupe » :

La variation des capitaux propres du groupe entre deux dates de clôture


traduit l’augmentation ou la diminution du patrimoine du groupe, selon les
principes d’évaluation appliqués dans les états financiers. Les variations des
capitaux propres se décomposent en deux catégories :

 Les variations résultant des transactions avec les actionnaires de la


société consolidante telles que :

80
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

- les dividendes distribués par la société consolidante ;

- les augmentations ou réductions du capital de l’entreprise


consolidante ;

- les acquisitions ou cessions de titres d’autocontrôle (ou


actions propres).

 Les variations générées par le résultat de l’exercice et les variations


de valeur des actifs et passifs enregistrés directement dans les
capitaux propres telles que :

- le résultat de l’exercice ;

- les produits et charges comptabilisés directement dans les


capitaux propres comme l’exige l’IAS 39 pour certaines
opérations ;

- l’incidence des changements de méthode comptable ou des


corrections d’erreurs d’un exercice antérieur ;

- l’incidence des variations des taux de conversion dans


l’hypothèse où le groupe consolide des entités dont les
comptes sont établis en devise ;

- l’incidence de la réévaluation des comptes dans les comptes


consolidés.

Au final, les capitaux propres « part groupe » sont en théorie le reflet de


la valeur du groupe. En effet, si tous les actifs et passifs étaient valorisés
correctement au prix du marché, les fonds propres devraient correspondre à la
valeur boursière. A l’évidence, les comptes consolidés même si les règles

81
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

comptables s’orientent davantage vers la détermination de la valeur n’ont pas


pour objectif de déterminer la valeur d’un groupe.

2.2- La variation des intérêts minoritaires :

Les intérêts minoritaires n’existent que lorsque le périmètre de


consolidation comprend des entités consolidées par intégration globale que le
groupe ne détient pas en totalité. La variation des intérêts minoritaires a deux
origines principales :

 Les variations générées par le résultat de l’exercice et les


variations de la valeur des actifs et passifs enregistrés
directement dans les capitaux propres ;

 Des variations spécifiques aux intérêts minoritaires qui


résultent soit de l’affectation du résultat d’une entité consolidée
ou de variation de périmètre de sociétés intégrés globalement :
entrée ou sortie du périmètre, acquisition ou cession partielle de
titres, augmentation du capital.

3- Le rapport de gestion du groupe :

Le rapport de gestion du groupe constitue un des documents de


synthèse consolidés. En effet, lorsque une société mère établit et publie des
états financiers consolidés, le conseil d’administration ou le directoire de cette
société doit établir un rapport d’activité dit aussi un rapport de gestion du
groupe.

Le rapport sur la gestion du groupe expose la situation de l’ensemble


constitué par les entreprises comprises dans la consolidation, ses résultats, son
évolution prévisible, les événements importants survenus entre la date de
clôture de l’exercice de consolidation et la date à laquelle les comptes

82
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

consolidés sont établis ainsi que ses activités en matière de recherche et de


développement (PAOLI, 2005).

3.1- La situation du groupe :

Elle doit être décrite dans le contexte du groupe au regard des


activités réalisées, de la conjoncture de l’évolution tendancielle de la
production vendue. Les données mentionnées dans le rapport de gestion
peuvent être quantitatives (données tirées des comptes consolidés) et
descriptives des travaux effectués par le groupe.

3.2- Les résultats:

Ils constituent un des domaines les plus importants dans l’analyse. Les
résultats du groupe doivent être présentés d’une manière claire et synthétique.
Ils peuvent être globaux ou présentés par domaine d’activité ou par secteur
géographique.

3.3- L’évolution prévisible:

Cette rubrique porte sur les perspectives d’avenir. Elle vise à donner
des informations sur les tendances futures du groupe sur la gestion, l’activité
et le cas échéant la situation financière. Ces informations doivent porter aussi
bien sur les évolutions positives ou préoccupantes.

3.4- Les événements postérieurs à la date de clôture :

Lorsqu’un événement, survenu postérieurement à la date de clôture de


l’exercice, trouve son origine dans l’exercice, ses conséquences financières
doivent être mentionnées dans l’annexe.

Si un événement, survenu postérieurement à la date de clôture de


l’exercice, n’a pas son origine dans l’exercice précédent, il doit être évoqué

83
Chapitre II : Mise en œuvre du Processus de Consolidation et Elaboration des Etats Financiers Consolidés

dans le rapport de gestion dès lors qu’il a des conséquences significatives ou


de nature à remettre en cause la continuité d’exploitation. Ces événements
concernent, essentiellement, les entreprises consolidées par intégration
globale et le seuil de signification s’apprécie au regard des comptes
consolidés.

3.5- Les frais de recherche et de développement :

Dans le rapport de gestion, il est porté à la connaissance des


actionnaires toutes les informations concernant le montant des dépenses de
recherches et de développement réalisées dans l’exercice, la nature de ces
dépenses, les aides et subventions reçues à ce titre et les allégements d’impôts
obtenus.

En définitive, la consolidation est le plus souvent un ensemble


d’opérations lourdes et complexes dans lesquelles la réalité doit primer sur
l’apparence. En effet, les états financiers présentés en conformité avec les
normes IFRS ont pour objectif de donner aux investisseurs toutes les
informations dont ils ont besoin pour les aider dans leur prise de décision. A
ce titre, le volume d’informations à communiquer est très riche et le niveau
d’exigence est très élevé.

Ainsi, la consolidation doit être très organisé à la fois pour


l’établissement des états financiers consolidés et pour leur contrôle si l’on
veut s’assurer de la fiabilité des comptes, du respect des procédures du groupe
ainsi que des délais généralement serrés.

Ça sera l’objectif du troisième chapitre où nous présenterons la


démarche d’audit des comptes consolidés. Cette démarche doit tenir compte
des particularités de la mission d’audit des comptes consolidés et des risques
spécifiques qui leur sont liés.

84
CHAPITRE III

Audit des Etats Financiers


Consolidés

85
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

Dans le contexte de la mondialisation des échanges matériels et


immatériels, de la libéralisation naissante des marchés, de la complexification
fulgurante des processus et des organisations, de l’émergence durable des
nouvelles technologies de l’information et de la communication, la valeur
ajoutée de l’auditeur s’avère très importante.
L’auditeur est considéré comme un intermédiaire qui joue un rôle
décisif dans le fonctionnement d’une entreprise. Son rôle essentiel est de
produire l’information qui aidera les investisseurs potentiels dans le processus
d’évaluation de l’entreprise. Ce faisant, l’attestation des états financiers de
l’entreprise par l’auditeur contraint les dirigeants à manipuler la situation
financière de leur entreprise (STIGLITZ, 2003).

La mission de certification des auditeurs répond à un besoin essentiel


des affaires : sécuriser les acteurs et partenaires de l’entreprise car les
informations fournies par les dirigeants doivent être représentatives de
l’activité et de la situation d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises ayant
des intérêts communs. La notion d’intérêt général doit désormais primer sur
toute autre et notamment sur l’intérêt de l’entreprise, du groupe d’entreprises
ou de tel de ses partenaires et ayants droit.

L’objectif essentiel de la mission d’audit des états financiers consolidés


est d’informer les parties concernées sur la régularité, la sincérité des comptes
du groupe et de garantir qu’ils sont le fidèle reflet de la situation du groupe,
du résultat des opérations de l’exercice ainsi que de la situation financière et
du patrimoine du groupe à la fin de cet exercice. Dans cette optique, on peut
considérer que l’opinion de l’auditeur (ou du commissaire aux comptes), en
qualité de professionnel comptable indépendant, sur les états financiers
consolidés d’un groupe de sociétés tient une grande place dans la prise de
décisions des investisseurs. L’avis que le commissaire aux comptes du groupe
émet et le rapport qu’il rédige constituent, parmi d’autres informations

86
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

disponibles, un indicateur pertinent du degré de confiance que l’on peut


accorder à ces états financiers consolidés.

Pour pouvoir analyser cette mission, nous allons essayer, en premier


lieu, d’étudier les particularités de la mission d’audit des comptes consolidés
et, en deuxième lieu, d’en examiner la démarche d’audit.

SECTION 1: PARTICULARITES D’AUDIT DES COMPTES


CONSOLIDES

1- Particularités relatives à la nature de la mission :

Le contrôle des états financiers consolidés se distingue de celui des


états financiers individuels du fait des éléments suivants :

 Le commissaire aux comptes du groupe doit prendre


connaissance des contrôles effectués par ses confrères sur les
différentes sociétés du groupe ; ainsi, les relations avec les
confrères des filiales revêtent une importance primordiale ;

 Le commissaire aux comptes doit vérifier le périmètre de


consolidation et la méthode de consolidation à appliquer pour
chaque société membre du groupe ; ainsi que les risques liés au
processus de consolidation. Ces risques peuvent être regroupés
comme suit :

- risques liés aux opérations préliminaires : les opérations


préliminaires englobent principalement l’inventaire des
participations, le calcul des pourcentages de contrôle et
d’intérêt, la détermination des méthodes de
consolidation, le traitement des cas d’exclusion ou

87
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

d’inclusion de certaines filiales et entreprises associées,


et la détermination du périmètre de consolidation ;

- risques liés aux opérations de pré-consolidation : les


opérations de pré-consolidation renferment
principalement les opérations d’homogénéisation et de
cumul des comptes ;

- risques liés aux opérations de consolidation : les


opérations de consolidation concernent les éliminations
des opérations intra-groupe et la répartition des capitaux
propres des filiales entre le groupe et les intérêts
minoritaires.

 Le commissaire aux comptes ne dispose que d’une période très


courte pour l’accomplissement de sa mission, sachant que les
états financiers consolidés sont issus des états financiers
individuels et que la date de leur publication est la même que
celle des états financiers individuels de la société mère. Il s’agit
d’une contrainte de temps qu’il convient de gérer lors de la
détermination de la démarche d’audit.

2- Particularités juridiques spécifiques à la Tunisie :

2.1- La désignation du ou des commissaires aux comptes des


groupes des sociétés :

La loi n° 2001-117 du 6 décembre 2001, complétant le code des


sociétés commerciales, a fixé les dispositions relatives aux groupes des
sociétés en Tunisie. Parmi les dispositions les plus importantes, on cite celle
relative à l’obligation d’établir des états financiers consolidés contrôlés par un
commissaire aux comptes membre de l’ordre des experts comptables de

88
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

Tunisie et publiés dans un journal quotidien paraissant en langue arabe. En


effet, l’article 471 du code des sociétés commerciales dispose : « la société
mère ayant un pouvoir de droit ou de fait sur d’autres sociétés au sens de
l’article 461 du présent code doit établir, outre ses propres états financiers
annuels et son propre rapport des gestion, des états financiers consolidés
conformément à la législation comptable en vigueur et un rapport de gestion
relatif au groupe de sociétés. Les états financiers consolidés sont soumis à
l’audit du ou des commissaires aux comptes de la société mère qui doivent
être inscrits au tableau de l’ordre des experts comptables de Tunisie ».

La loi n° 2005-96 du 18 octobre 2005, relative au renforcement de la


sécurité des relations financières, a renforcé le contrôle des comptes de
certaines sociétés. En effet, sont soumis à la désignation de deux ou de
plusieurs commissaires aux comptes inscrits au tableau de l'ordre des experts
comptables de Tunisie, les sociétés tenues d'établir des états financiers
consolidés conformément à la législation en vigueur si le total de leur bilan au
titre des comptes consolidés dépasse un montant fixé par décret. Le décret n°
2006-1546 du 6 juin 2006, portant application des dispositions des articles 13,
13 bis, 13 ter, 13 quater et 256 du code des sociétés commerciales, a fixé le
montant à cent millions de dinars pour le total du bilan au titre des états
financiers consolidés. Ces commissaires aux comptes ne doivent pas être liés
par des relations d'association ou par d'autres liens quels qu'ils soient qui sont
de nature à limiter leur indépendance et sont tenus de fixer les conditions et
les modalités d'élaboration de leurs rapports en s'appuyant sur la procédure de
l'examen contradictoire. Une norme professionnelle fixera les règles et les
diligences relatives au co-commissariat aux comptes des sociétés.

Par ailleurs, les commissaires aux comptes des sociétés tenues d’établir
des états financiers consolidés conformément à la législation en vigueur dont
le total de leur bilan au titre des comptes consolidés dépasse le montant de dix

89
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

millions de dinars (décret n° 2006-1546 du 6 juin 2006), sont tenus de


communiquer à la banque centrale de Tunisie une copie de chaque rapport
adressé aux assemblées générales.

2.2- Les diligences spécifiques du ou des commissaires aux comptes


des groupes des sociétés :

Le ou les commissaires aux comptes d’un groupe de sociétés, établi en


Tunisie, doit veiller à ce que :

a) la société mère du groupe a la forme d’une société anonyme ;

b) la société mère a crée un comité permanent d’audit lorsque le total de


son bilan au titre des états financiers consolidés dépasse cinquante
millions de dinars (décret n° 2006-1546 du 6 juin 2006) ;

c) Les sociétés du groupe ont respecté la réglementation relative aux


participations réciproques. En effet, le commissaire aux comptes du
groupe doit vérifier :

 Pour deux sociétés par actions membres du groupe :

- que l’une ne détient pas de participation sur l’autre, si celle-ci


détient une fraction de son capital supérieure à 10% ;

- que si le cas précédent a été présenté, la société acquéreuse a


avisé l’autre dans un délai de 15 jours à compter de la date
d’acquisition ;

- qu’à défaut d’accord entre les deux sociétés intéressées, celle


qui détient la fraction la plus faible du capital de l’autre doit
aliéner l’investissement qu’elle vient d’acquérir dans un délai
ne dépassant pas un an à compter de l’acquisition ;

90
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

- que si les investissements réciproques sont de même


importance, chacune des sociétés intéressées doit réduire le
sien de telle sorte qu’il n’excède pas 10% du capital de
l’autre ;

- que la société tenue d’aliéner son investissement n’a pas


utilisé des droits de vote qui y sont rattachés en attendant la
régularisation de la situation.

 Pour une société par actions et une société autre que par actions
membres du groupe :

- que la société, autre qu’une société par actions, ne détient pas


de participation sur la société par actions, si celle-ci détient
une fraction de son capital supérieure à 10% ;

- que si le cas précédent a été présenté, la première société a


avisé l’autre dans un délai de 15 jours à compter de la date
d’acquisition et a aliéné l’investissement qu’elle vient
d’acquérir dans un délai ne dépassant pas un an à compter de
l’acquisition ;

- que la société tenue d’aliéner son investissement n’a pas


utilisé des droits de vote qui y sont rattachés en attendant la
régularisation de la situation.

 Pour deux sociétés autres que par actions membres du groupe :

- que si l’une détient une participation égale ou inférieure à


10% sur l’autre, cette dernière ne détient pas une fraction du
capital de la première qui est supérieure à 10% ;

91
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

- que si le cas précédent a été présenté, la société acquéreuse,


qui vient de posséder une fraction supérieure à 10 %, a aliéné
l’excédent dans un délai ne dépassant pas un an à compter de
l’acquisition ;

- que la société tenue d’aliéner l’excédent n’a pas utilisé des


droits de vote qui y sont rattachés en attendant la
régularisation de la situation.

d) les participations et les droits de vote revenant à une société filiale ne


sont pas pris en considération pour le calcul du quorum et de la
majorité dans les assemblées générales de la société mère ;

e) la société mère a mentionné au niveau du registre de commerce les


sociétés appartenant au groupe ;

f) toute société, membre du groupe, a mentionné son appartenance au


groupe au même registre, ainsi que la cessation de celle-ci et la
société mère dont elle dépend ;

g) toute société, membre du groupe, a mentionné son appartenance au


groupe au niveau de son rapport de gestion ;

h) le rapport de gestion du groupe indique la situation de toutes les


sociétés concernées par la consolidation, l’évolution prévisible de la
situation du groupe, les différentes activités en matière de recherches,
de développement et d’investissement relatives au groupe, les
modifications importantes survenues entre la date de clôture des
comptes consolidés et la date à laquelle ils sont établis ainsi que les
modifications ayant affecté les participations dans les sociétés
groupées ;

92
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

i) les opérations financières réalisées entre les sociétés du groupe sont


normales, justifiées par un besoin effectif d’une société et ne résultent
pas de considérations fiscales. En outre, ces opérations n’engendrent
pas de difficultés pour la partie qui l’a effectuée mais plutôt elles
comportent une contrepartie effective ou prévisible ;

j) les conventions conclues entre les sociétés du groupe ayant des


dirigeants communs sont normales ou réglementées ;

k) la société mère a mis, à son siège social, à la disposition de tous les


associés les états financiers consolidés ainsi que le rapport de gestion
du groupe et le rapport du commissaire aux comptes sur les états
financiers consolidés, au moins un mois avant la réunion de
l’assemblée générale des associés de la société mère ;

l) la société mère a publié ses états financiers consolidés dans un journal


quotidien paraissant en langue arabe dans un délai d’un mois de leur
approbation.

Il est à noter qu’en Tunisie, les sociétés mères, qui ne respectent pas
l’obligation de publier les états financiers consolidés, peuvent s’exposer aux
conséquences suivantes :

 incrimination des dirigeants (amende de 5 000 dinars) pour la non


publication des états financiers consolidés (article 479 du code des
sociétés commerciales) ;

 responsabilité civile des dirigeants qui auraient omis de publier les


états financiers consolidés.

Cependant, ces infractions sont réparables. La société consolidante qui


souhaiterait régulariser ces omissions doit établir les états financiers

93
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

consolidés des exercices manquants, les faire certifier par les commissaires
aux comptes et les publiant dans un quotidien paraissant en langue arabe.

SECTION 2 : LA DEMARCHE THEORIQUE DE L’AUDIT DES


COMPTES CONSOLIDES

La démarche théorique de l’audit des comptes consolidés proposée par


François COLINET (2001) peut être schématisée comme suit :

Prise de connaissance du groupe

Appréciation du contrôle interne


Evénements non liés
des procédures et
des comptes des à l’exploitation
du système de
entreprises
consolidation

Contrôle des comptes des Contrôle des comptes


entreprises consolidées consolidés

Rapport et certification

COLINET, 2001

Eric ROPERT & Gilbert GELARD & Jean-Yves EGLEM (2000) ont
avancé, en outre, une démarche générale d’audit des comptes consolidés.
Cette démarche intègre les phases suivantes :
a) Compréhension générale des activités du groupe et élaboration du
programme de travail : Les informations recueillies lors de cette

94
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

première étape serviront à constituer un dossier permanent et un


dossier de consolidation. Les informations collectées sont
principalement les suivantes :
- la structure du groupe et le poids et les secteurs d’activité des
entreprises qui le composent ;
- la nature, l’importance et les procédures des transactions intra-
groupe ;
- les principes comptables et les méthodes retenus pour
l’établissement des comptes consolidés ;
- l’appréciation des risques relatifs à la fiabilité des informations
données par les filiales pour les besoins de la consolidation ;
- les méthodes et moyens à utiliser pour évaluer le contrôle
interne du système et des procédures de consolidation ;
- l’analyse des manuels de consolidation et de principes
comptables ainsi que l’organisation mise en place ;
- l’analyse de l’impact des événements non liés à l’exploitation
courante du groupe ;
- la revue du calendrier de consolidation afin de s’assurer de son
caractère réaliste.

b) Contrôle des comptes consolidés : Les travaux du commissaire aux


comptes de la société mère, lors de la clôture des comptes consolidés, seront
effectués dans l’ordre logique des différentes phases du processus de
consolidation :
- Choix du périmètre et des méthodes de consolidation ;
- Contrôle de la reprise des comptes sociaux des filiales ;
- Retraitements de consolidation ;
- Elimination des opérations intra-groupe ;

95
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

- Elimination des titres et des capitaux propres en cas


d’intégration globale ou proportionnelle et répartition des
résultats ;
- Mise en équivalence ;
- Ecritures diverses de consolidation ;
- Analyse de cohérence des documents de synthèse (variation des
capitaux propres, tableau de flux de trésorerie) et contrôle de
l’annexe) ;
- Vérifications spécifiques ;
- Synthèse des contrôles effectués.

c) Mise en place des tableaux de bouclage :

- Tableau de passage du résultat social au résultat consolidé ;


- Passage de la situation nette sociale à la situation nette
consolidée ;
- Tableau de rationalisation de la charge d’impôt.

A la lumière de ces deux démarches adoptées, nous pouvons avancer la


démarche d’audit suivante des comptes consolidés :
 Une planification du travail d’audit. L’importance de cette
phase est très variable et dépend de la taille du groupe, de la
complexité de l’audit et de l’expérience et des connaissances
qu’a l’auditeur sur la consolidation du groupe ;
 Le contrôle des comptes consolidés et constitution du dossier
de contrôle des comptes de l’exercice audité. Cette phase, basée
sur un programme de travail et dont l’étendue résulte de la
phase précédente, doit tenir compte nécessairement de l’étape
du contrôle des comptes des entreprises consolidées ;

96
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

 Une synthèse sur les contrôles effectués et rédaction du rapport


présentant l’opinion sur les états financiers consolidés.
1- Planification du travail d’audit :

Le paragraphe 3 de l’ISA 300 (norme internationale d’audit relative à la


planification des travaux) définit la planification comme étant « l’élaboration
d’une stratégie générale et d’une approche détaillée concernant la nature, le
calendrier et l’étendue de l’audit. Cette planification a pour objectif de réaliser
l’audit efficacement et en temps voulu ».

D’après VALLIN (2006), la planification est très importante pour la


réussite de la mission mais également pour la gestion du planning qu’un
cabinet optimise ses propres résultats financiers.

En effet, les travaux du commissaire aux comptes du groupe doivent


être organisés et planifiés de telle sorte qu’il puisse émettre son opinion sur
les états financiers consolidés. Ils se basent essentiellement sur :

a) une prise de connaissance générale du groupe et constitution ou


mise à jour du dossier permanent ;

b) une analyse des risques liés au groupe ;

c) une organisation du programme de travail.

Il est à noter que l’appréciation du contrôle interne et des sécurités de


chaque entreprise consolidée peut se faire dans le cadre des travaux réalisés
par les commissaires aux comptes des dites entreprises. Le commissaire aux
comptes de la société consolidante doit apprécier si le volume des contrôles
réalisés par ses confrères dans chaque entreprise consolidée est suffisant. Bien
évidemment, le problème ne se pose pas si le commissaire aux comptes de la
société consolidante est lui même celui des entreprises consolidées.

97
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

1.1- Prise de connaissance générale du groupe et constitution du


dossier permanent :

Cette phase est initiée au début de la mission et se prolonge tout au long


de la mission pour adapter les vérifications au contexte du groupe contrôlé.
Elle doit être mis à jour régulièrement. Le paragraphe 6 de l’ISA 300
précise : « Connaître les activités de l’entité (ou du groupe) est un élément
important de la planification. Grâce à cette connaissance, il sera plus facile à
l’auditeur d’identifier les faits, opérations et pratiques susceptibles d’avoir
une incidence significative sur les états financiers (consolidés) ».

Au cours de cette phase, le commissaire aux comptes du groupe doit


nécessairement constituer son dossier permanent, analyser les informations et
les données relatives au groupe afin d’élaborer son programme de travail.

Le dossier permanent relatif à une mission d’audit des états financiers


consolidés répond aux mêmes besoins que celui lié à l’audit des comptes
individuels. C’est le dossier qui matérialise la prise d’une connaissance
générale du groupe. Il regroupe l’ensemble des informations de base du
groupe dont « la durée de vie » est supérieure à l’année en cours. Il contient
principalement toutes les informations relatives à tous les intervenants dans
les comptes consolidés :

 Informations d’ordre organisationnel : telles que la structure et


l’organigramme du groupe, le poids et les secteurs d’activité des
entreprises consolidées, le système informatique du groupe utilisé, la
nature et l’importance des flux intra-groupe, les rapports annuels de
l’audit interne des sociétés du groupe ; et

 Informations d’ordre comptable : notamment le manuel de


consolidation, les principes comptables du groupe et les règles

98
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

d’évaluation et de présentation choisies, les règles propres à la


consolidation.

Le dossier permanent doit contenir, en outre, le programme de travail


de la mission d’audit des états financiers consolidés, les budgets
d’intervention et les honoraires, les rapports de certification de chaque
entreprise consolidée appartenant au groupe et les comptes rendus de la
réunion avec les responsables de la société mère du groupe. Ce dossier doit
être actualisé et mis à jour chaque fois qu’un élément permanent subit une
modification.

Enfin, pour garantir une prise de connaissance adéquate du groupe, le


commissaire aux comptes du groupe doit effectuer des entretiens avec les
dirigeants et les responsables financiers et comptables des entreprises
consolidées. Il doit, en outre, revoir les comptes consolidés précédents, les
comptes annuels et les rapports de gestion des entreprises consolidées, les
budgets et les plans de développement et de financement. D’ailleurs, il doit
analyser certains événements, non liés nécessairement à l’exploitation, qui
peuvent avoir des conséquences sur les comptes consolidés tels que les
variations du périmètre de consolidation, les variations de change des
entreprises étrangères, les changements de méthodes d’évaluation et de
présentation, etc.

1.2- Analyse des risques liés au groupe :

Pour être en mesure d’adapter le niveau de ses diligences, le


commissaire aux comptes du groupe doit évaluer le risque que les états
financiers consolidés, soumis à son jugement, comportent des erreurs, des
anomalies ou des fraudes. Dans cette optique, il semble alors nécessaire de
savoir que le commissaire aux comptes du groupe doit analyser les différents
types de risque relatifs au groupe notamment les risques liés à l’activité, les

99
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

risques liés à la rentabilité, les risques liés au financement, les risques non liés
à l’exploitation, les risques liés aux procédures et les risques liés à
l’organisation. Le commissaire aux comptes du groupe doit être attentif à ces
différents facteurs de risques dans sa démarche d’audit et doit fixer un seuil
de signification adéquat.

1.3- Organisation du programme de travail :

Une fois le dossier permanent a été constitué et les données relatives au


groupe ont été analysées, le commissaire aux comptes du groupe doit préparer
son programme de travail. Le programme contient essentiellement le
descriptif plus ou moins détaillé des diligences à mettre en œuvre pour aboutir
enfin à la formulation de son opinion relative aux Etats Financiers consolidés
du groupe. Il comporte :

 l’étendue et le calendrier des travaux à effectuer dans chaque


entreprise consolidée ;

 l’analyse des risques et les seuils de signification acceptables ;

 les plannings et les budgets en temps et en honoraires. Il est à noter


que le budget doit être exprimé en heures et doit indiquer la qualité des
intervenants. Il doit prendre en considération les travaux réalisés par le
commissaire aux comptes de la société mère, mais aussi ceux confiés
aux commissaires aux comptes des entreprises consolidées.

2- Contrôle des comptes consolidés :

Cette phase, basée sur un programme de travail et dont l’étendu résulte


de la phase précédente, doit tenir compte de plusieurs étapes. D’abord le
contrôle des principes et des méthodes de consolidation, ensuite le contrôle

100
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

des informations provenant des sociétés consolidées et enfin, le contrôle des


opérations de consolidation.
2.1- Contrôles des principes et des méthodes de consolidation :

La mise en œuvre de la consolidation nécessite au préalable la prise de


décisions de la part de la direction générale et de la direction financière du
groupe pour définir et choisir les principes et méthodes à mettre en place avec
les filiales. Le choix des principes et des méthodes consiste à définir les règles
à appliquer lors de la mise en œuvre de la consolidation. Ces règles
concernent, principalement, la politique du groupe en matière de
détermination du périmètre de consolidation, de choix des méthodes de
consolidation, de choix de la technique appropriée, de synchronisation des
enregistrements, de gestion des comptes intra-groupe et de la nature des
informations à collecter. Toutes ces règles sont consignées dans un manuel
appelé manuel de consolidation.

Au cours de cette phase, le commissaire aux comptes du groupe doit


demander, auprès de la direction financière, le manuel de consolidation du
groupe et doit vérifier si son contenu est conforme aux dispositions légales et
réglementaires. C’est ainsi par exemple, en ce qui concerne la synchronisation
des enregistrements et principalement au niveau du traitement des décalages
dans les dates de clôture des comptes des sociétés du groupe, le commissaire
aux comptes du groupe doit vérifier que les dispositions des paragraphes 26 et
27 de l’IAS 27 (les paragraphes 16 et 17 de la NCT 35 reproduisent les
mêmes dispositions) ont été respectées. Ces dispositions prévoient l’une des
alternatives suivantes (BEN AMOR, 2006):

 les comptes individuels de la mère et des filiales utilisés pour


l’établissement des comptes consolidés sont arrêtés à la même date ;

 lorsque les dates de clôture sont différentes, la filiale prépare souvent,

101
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

pour les besoins de la consolidation, des comptes intérimaires à la


même date ;

 lorsque des comptes intérimaires ne peuvent être établis, il est possible


d’utiliser des comptes individuels établis à des dates différentes mais à
condition :

- que l’écart de date n’excède pas trois mois ;

- que des ajustements soient effectués pour tenir compte des


effets des transactions et autres événements significatifs qui se
produisent entre ces dates et celle des comptes consolidés ;

- qu’il y ait respect du principe de permanence des méthodes


qui exige que la durée des périodes et toutes les différences
entre les dates de clôture soient les mêmes de période à
période.

Aussi, et en ce qui concerne le rapprochement des comptes réciproques,


le commissaire aux comptes du groupe doit vérifier si le groupe a mis en
place des procédures uniformes en matière de comptabilisation et de
rapprochement des opérations effectuées entre les sociétés du groupe.

Si des faiblesses de procédures apparaissent dans cette phase


d’intervention, les conclusions tirées par le commissaire aux comptes doivent
conduire, d’une part, à orienter les contrôles des comptes consolidés et d’autre
part, à formuler des observations ou des réserves ou même un refus de
certification.

Enfin, nous devons noter que l’absence d’un manuel de consolidation


pour un groupe constitue une faiblesse notoire dans les procédures mises en

102
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

place et peut amener le commissaire aux comptes à formuler des réserves


pour incertitudes.

2.2- Contrôle des informations provenant des sociétés consolidées :

Le commissaire aux comptes de la société mère doit s’assurer que les


comptes des entreprises consolidées sont réguliers, sincères et reflètent
l’image fidèle du groupe.

Cet objectif rappelle que les comptes de chaque entreprise sont établis
et arrêtés selon les principes comptables et les méthodes d’évaluation retenus
par le groupe. En terme d’organisation comptable, tout doit être mis en œuvre
pour obtenir des comptes homogènes.

PAOLI (2005) précise que la répartition des travaux est fonction du


choix d’organisation du groupe relatif au traitement des données consolidées.
Il ajoute que les contrôles à effectuer devront se calquer sur cette
organisation.

Comptes individuels Comptes individuels

Collecte des données Pré retraitements

Retraitements Collecte des données

Comptes consolidés

PAOLI, 2005

103
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

Ainsi, si on part de la position du commissaire aux comptes d’un


groupe, plusieurs étapes doivent être distinguées :

 D’abord, il doit échanger avec son confrère (l’ancien commissaire aux


comptes du groupe) des informations sur la liste des entreprises
consolidées en précisant le volume des diligences effectuées, sur la
liasse de consolidation retenue et le manuel de consolidation utilisé
ainsi que sur le calendrier des opérations du groupe. Cette phase
préparatoire vise à l’harmonisation des travaux réalisés par son
confrère dans le cadre de la mission d’audit des comptes consolidés ;

 Ensuite, il doit prendre une connaissance sur les programmes généraux


de travail et les budgets d’heures d’intervention des commissaires aux
comptes des entreprises consolidées ;

 Il doit, en outre, discuter avec ses confrères sur les techniques d’audit
appliquées, les particularités comptables de l’entreprise concernée, les
anomalies constatées dans la mission d’audit des comptes individuels
et demander, s’il le faut, une synthèse rédigée par les commissaires
aux comptes des entreprises consolidées ;

 Enfin, il doit effectuer une revue totale ou partielle des dossiers de


travail et des rapports de certification des commissaires aux comptes
des entreprises consolidées. En effet, les entités significatives au
regard des totaux des données consolidées et celles qui présentent un
risque élevé pour la certification doivent faire l’objet de procédures
systématiques d’examens approfondis.

Nous pouvons tirer la conclusion que la certification des états financiers


consolidés ne peut être délivrée par le commissaire aux comptes du groupe
qu’après examen des travaux des commissaires aux comptes des entreprises

104
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

comprises dans le périmètre de consolidation. D’ailleurs, ces derniers sont


libérés du secret professionnel à l’égard du commissaire aux comptes de la
mère. Ceci renforce la responsabilité du commissaire aux comptes de la
société mère et redéfinit les rôles des commissaires aux comptes des
entreprises consolidées.

2.3- Contrôle des opérations de consolidation :

Cette phase consiste principalement à vérifier que toutes les opérations


de consolidation sont conformes à la régularité, la sincérité et l’image fidèle
du groupe. Ce contrôle pourrait conduire à refaire la consolidation des
comptes et à la comparer avec celle établie par le groupe.

Cependant, le nombre plus ou moins important des entreprises


concernées fait varier l’ampleur des travaux à réaliser.

Le tableau suivant synthétise les différentes opérations de consolidation


à contrôler par le commissaire aux comptes du groupe ainsi que les diligences
qui doivent être effectuées par celui-ci (COLINET, 2005) :

105
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

Les opérations de
Diligences à effectuer par le commissaire aux comptes du groupe
consolidation à contrôler
- s’assurer que le périmètre de consolidation comporte toutes les
entreprises répondant aux critères de contrôle ou d’influence notable
définis par les textes légaux et les normes.
- vérifier si les méthodes de consolidation retenues sont conformes
avec les normes nationales et internationales.
Périmètre de consolidation
- vérifier que toutes les entreprises contrôlées directement ou
indirectement pour au moins 20% ont été consolidées.
- s’assurer que les critères d’exclusions d’entreprises du périmètre
ont été justifiés et présentés parmi les notes aux états financiers
consolidés.
- vérifier si les comptes intra-groupe (réciproques) ont été éliminés
complètement.
- s’assurer de l’exactitude des comptes réciproques au bilan et au
compte de résultat.
Gestion des comptes intra- - vérifier les modalités d’élimination des comptes réciproques à
groupe l’égard des entreprises consolidées par intégration proportionnelle.
- s’assurer que la réciprocité des comptes intra-groupe est conforme
à la régularité et à la sincérité des comptes consolidés.
- Analyser les confirmations des comptes réciproques.

- vérifier que les retraitements d’évaluation sont conformes aux


dispositions du groupe et des règles en vigueur.
Homogénéisation des - s’assurer que les retraitements tiennent compte de la fiscalité et
comptes qu’ils sont correctement calculés.
- vérifier que tous les retraitements significatifs ont été enregistrés et
notamment ceux relatifs aux entreprises étrangères.
- s’assurer que toutes les éliminations ont été constatées tout en
respectant les règles du groupe et les dispositions légales et
Les éliminations réglementaires.
- vérifier l’identification et le calcul de l’élimination des marges sur
stocks internes au groupe.

106
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

- contrôler les modalités de traitement comptable de l’élimination


des cessions d’actifs internes au groupe : l’année de cession, les
années suivants, lors de la revente à l’extérieur.
- vérifier la symétrie entre les dividendes distribués et ceux
encaissés à l’intérieur du groupe.
Les éliminations - vérifier l’élimination des provisions relatives aux entreprises
(suite) consolidées.
- contrôler les modalités d’élimination des titres des entreprises
consolidées et plus particulièrement sur les écarts d’évaluation et les
écarts d’acquisition, la répartition du capital et des réserves entre le
groupe et les minoritaires, la répartition des résultats.
- vérifier la bonne application de la méthode du report d’impôt sur
les retraitements, les éliminations, les ajustements, les écarts
temporaires y compris les déficits fiscaux récupérables.
- s’assurer que le traitement comptable de la fiscalité différée est
conforme aux règles en vigueur.
Fiscalité - s’assurer que la fiscalité différée dans les entreprises étrangères est
correctement traitée.
- vérifier que les principes de prudence et de permanence des
méthodes ont été respectés pour le traitement de la fiscalité différée.
- vérifier les conséquences des régimes fiscaux particuliers
(intégration fiscale et sociétés transparentes fiscalement).
- vérifier que les dispositions légales ont été respectées quant à
l’acquisition ou à la cession des titres d’entreprises consolidées.
- s’assurer que les durées d’amortissement des écarts d’acquisition
sont en rapport avec les objectifs fixés.
- vérifier que les mauvais résultats de certaines entreprises ne
justifient pas des amortissements exceptionnels.
Variations de périmètre
- vérifier les conséquences des acquisitions partielles ou totales au
regard des écarts d’acquisition des titres.
- s’assurer que les écarts d’évaluation affectés dans les postes
correspondants sont justifiés par des méthodes d’évaluation
conformes à la nature des biens.
- apprécier la durée d’amortissement des écarts d’acquisition.
- s’assurer que la plus ou moins value sur cession de titres

107
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

d’entreprises consolidées a été correctement constatée dans les


comptes consolidés.
- s’assurer que dans les exercices suivants, les écarts d’évaluation
Variations de périmètre
sont confirmés dans leur évaluation.
(suite)
- vérifier dans les exercices suivant l’acquisition des titres, que des
plus values ou des moins values ne viennent pas entraîner la
modification des écarts d’acquisition.
- Effectuer un examen analytique postant sur les postes de bilan, de
l’état de résultat et de l’état de flux de trésorerie et constater les
variations importantes avec les années précédentes.
Présentation des états - vérifier les principes de présentation, de permanence et de bonne
financiers consolidés et de information des états financiers consolidés.
l’état de variation des - analyser les variations des capitaux propres d’un exercice à l’autre
capitaux propres et par entreprise consolidée.
- s’assurer que les états financiers consolidés sont conformes aux
règles de présentation en vigueur et apprécier les conséquences sur
la certification.

Pour garantir une fiabilité et une efficacité des opérations de consolidation, le


commissaire aux comptes du groupe doit veiller à ce qu’il y ait :

 une diffusion, auprès des sociétés du groupe, du manuel comptable


groupe et du manuel de consolidation, accompagnée si nécessaire par
des séminaires de formation et de sensibilisation pour créer un
« climat groupe » ;

 une définition et une délégation des pouvoirs aux filiales concernant


les opérations relevant de leur ressort (notamment les retraitements
pour homogénéisation) ;

 une transmission (généralement à la fin de l’année) à chaque filiale de


la liasse de consolidation en lui accordant un délai pour la retourner
remplie. HERAIL (1985) a défini la liasse de consolidation comme

108
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

étant « un document normalisé qui doit être utilisé par les filiales
consolidées pour transmettre au service central de consolidation leurs
états financiers consolidants et des annexes explicatives ». Elle
comprend :

- les états financiers des sociétés du groupe ;

- les informations concernant les postes nécessitant des


retraitements et ceux entraînant des explications ;

- un questionnaire de consolidation comportant les principes et


les méthodes comptables utilisés.

Ainsi, les relations de la société mère avec ses filiales, ses entreprises
associées et ses coentreprises doivent être normalisées afin d’obtenir une
information consolidée fiable.

3- Synthèse et rapport du commissaire aux comptes sur les états


financiers consolidés :

A la fin de la mission de certification des comptes consolidés, le


commissaire aux comptes du groupe doit préparer une note de synthèse
récapitulant toutes les informations recueillies au cours du déroulement de la
mission ainsi que tous les incidents constatés au regard des changements de
méthode, des erreurs quantifiées, des incertitudes, des omissions dans tous les
documents de synthèse et des limites à l’étendue des contrôles. Il doit,
ensuite, apprécier l’incidence de ces informations collectées sur l’expression
de son opinion sur les états financiers consolidés.

Le commissaire aux comptes du groupe clôture sa mission par


l’établissement de son rapport sur les états financiers consolidés. Ce rapport
contient désormais, outre une introduction générale, deux parties distinctes :

109
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

- Dans la première partie, après avoir expliqué en termes généraux


l’étendue du contrôle qui a été effectué, le commissaire aux comptes
exprime son opinion sur les comptes consolidés. S’il refuse de
certifier ou s’il certifie avec réserves, il doit motiver sa position en
chiffrant l’incidence. D’une manière plus générale, il formule toutes
les observations utiles à la bonne compréhension de son opinion.

- Dans la seconde partie, il présente les observations résultant des


diverses vérifications spécifiques prévues par la loi. En Tunisie, il
vérifie la sincérité et la conformité des informations financières
contenues dans le rapport de gestion du groupe à celles contenues
dans les états financiers consolidés.

Quelle que soit la situation, le commissaire aux comptes du groupe doit


préciser clairement dans son rapport la nature des erreurs ou limitations qui
l’ont conduit à formuler des réserves et, en outre, chiffrer l’incidence de
celles-ci chaque fois que cela est possible. Il en est ainsi par exemple lorsqu’il
y a désaccord entre le commissaire au comptes du groupe et la direction de la
société mère sur les méthodes d’évaluation ou de présentation des comptes
consolidés.

SECTION 3 : L’AUDIT DES COMPTES CONSOLIDES AU SEIN DES


CABINETS D’EXPERTISE COMP-TABLE : LA PRATIQUE DES
QUESTIONNAIRES D’AUDIT :

La consolidation des comptes doit être très organisée à la fois pour


l’établissement des comptes consolidés et pour leur contrôle si l’on veut
s’assurer de la fiabilité des comptes et du respect des procédures du groupe.
Les questionnaires de consolidation sont devenus d’un usage courant en la
matière.

110
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

Il n’existe pas de norme ou autre type d’instruction professionnelle sur


ces questionnaires que ce soit pour les questionnaires à établir (par exemple,
en qualité du commissaire aux comptes du groupe) ou à remplir (en qualité
des commissaires aux comptes des entreprises consolidées). La pratique de
ces missions de consolidation converge vers des questionnaires « conso »
standards.

Si l’on part de la position du commissaire aux comptes d’un groupe,


plusieurs étapes doivent être distinguées :

a) S’informer des instructions émises par le groupe pour l’établissement


de ses comptes consolidés : d’abord, prendre connaissance des règles
comptables du groupe, ensuite, regarder précisément les procédures
prévues pour les échanges d’informations ; des observations peuvent
être faites dès cette première phase et assez souvent, ce manuel
d’instructions fait l’objet d’échanges préalables avec le commissaire
aux comptes du groupe.

b) Apprécier l’opportunité d’informer les commissaires aux comptes des


entités du groupe sur les types de renseignements qui leur seront
demandés par le commissaire aux comptes du groupe.

c) Avant la clôture de l’exercice, procéder à la phase d’identification des


filiales, des entreprises associées et des coentreprises ainsi que les
commissaires aux comptes à circulariser ; c’est une occasion pour
vérifier le périmètre de consolidation à partir du portefeuille titres du
groupe et pour vérifier les sociétés exclues du périmètre de
consolidation.

d) En fonction des instructions du groupe, il convient d’identifier les


dates butoirs du retour des différents éléments composant le

111
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

questionnaire « conso » ; on doit évidemment viser un retour des


opinions des commissaires aux comptes des entreprises consolidées
avant l’émission de sa propre opinion ; il faut laisser plusieurs jours
entre la dernière réception prévue et la rédaction de sa propre opinion.

e) Identifier les documents « navettes » entre les commissaires aux


comptes, ce sont souvent :

 l’accusé de réception pour tout échange ;

 l’acceptation des délais de remontée des informations ;

 une synthèse des contrôles effectués : synthèse assez semblable


à celle accompagnant les comptes annuels ; elle comprend
notamment les éléments suivants :

- les faits majeurs de l’exercice et leur incidence sur les


comptes annuels ;

- les principes comptables retenus et notamment les


changements de méthode, les options fiscales… ;

- les variations significatives des postes du bila et de l’état de


résultat ;

- les ajustements de l’exercice précédent inclus dans le


résultat de l’exercice ;

- les ajustements proposés par le commissaire aux comptes,


acceptés ou non par l’entreprise ;

- les risques en cours : fiscaux, sociaux, inhérents à


l’entreprise ;

112
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

- les engagements hors bilan ;

- l’appréciation du contrôle interne ;

 le compte rendu sur les événements postérieurs à la clôture pour


s’assurer que le commissaire aux comptes a bien suivi ces
événements ;

 vérifier le questionnaire de fin de mission : les renseignements


généralement demandés concernent :

- l’identification de la société auditée et des commissaires aux


comptes (signataires, chefs de mission, collaborateurs) ;

- l’importance du programme de travail : le temps global est


détaillé par phase d’intervention ;

- le déroulement de la mission avec :

 le plan de mission et le programme de travail

 l’orientation des travaux en matière de contrôle


interne et d’identification des risques

 les procédures d’audit utilisées, notamment les


confirmations externes (clients, fournisseurs,
banques, avocats, stockeurs extérieurs…),
réalisation des inventaires physique des stocks,
immobilisations…

- l’identification des chiffres sur lesquels le commissaire


aux comptes a émis son opinion, pour contrôler la
correspondance avec les éléments envoyés pour la

113
Chapitre III : Audit des Etats Financiers Consolidés

consolidation : total bilan, capitaux propres, résultat


financier, exceptionnel, net comptable…

 copie des lettres d’affirmation et des rapports émis par le


commissaire aux comptes.

Le questionnaire « conso » permet aux commissaires aux comptes des


entreprises consolidées (qui ne sont pas dans leurs échanges soumis au secret
professionnel) de conforter leurs missions, ils pourront par exemple l’utiliser
pour convaincre de mettre en place des procédures nouvelles. Inversement, on
constate de plus en plus qu’est jointe en retour du questionnaire « conso » la
note de synthèse des commissaires aux comptes des entreprises consolidées,
témoignant ainsi de la confraternité et de la confiance entre commissaires.

Enfin, ces questionnaires d’audit sont certainement appelés à se


développer afin de mieux comprendre la réalité de chaque entreprise dans
l’optique des comptes consolidés.

En conclusion, l’audit des comptes consolidés a fondamentalement


pour objet de crédibiliser l’information financière publiée par les groupes des
sociétés, c'est-à-dire d’en accroître l’utilité pour des utilisateurs placés en
situation d’asymétrie d’information. Le (ou les) commissaire(s) aux comptes
d’un groupe apparaît comme un médiateur chargé de donner une image réelle
du groupe aux dirigeants et aux actionnaires. Son rapport est souvent
considéré comme un support majeur de communication envers les utilisateurs
des états financiers consolidés.

Il est donc intéressant d’appréhender le rôle du commissaire aux


comptes d’un groupe de sociétés à travers une étude d’un cas pratique d’un
groupe de sociétés établi en Tunisie. Cette étude fera l’objet du quatrième
chapitre.

114
CHAPITRE IV

Etude de Cas du Groupe


« ALPHA »

115
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Ce chapitre renferme une étude empirique portant sur un cas pratique


ayant pour objet d’illustrer la démarche du commissaire aux comptes en
matière de contrôle des états financiers consolidés. Le cas a été
volontairement simplifié ; en ce sens, seules les particularités de la mission
d’audit des états financiers consolidés seront évoquées. Le but est de mettre
en exergue l’essentiel des contrôles à effectuer par le commissaire aux
comptes sur les éléments significatifs suivants :
- les dispositions juridiques en matière de groupe de sociétés ;

- le périmètre et les méthodes de consolidation ;

- les bases de mesure et les principes comptables appliqués ;

- les écritures d’élimination des comptes réciproques ;

- les écritures d’élimination des titres et de répartition des


capitaux propres.

SECTION 1: DONNEES RELATIVES AU GROUPE :

1- Présentation du groupe « ALPHA » :

Le groupe « ALPHA » est un groupe au capital de 1 255 725 dinars,


composé par la société mère « ALPHA » et ses deux filiales « BETA » et
« GAMMA ».

La société mère « ALPHA », ainsi que les deux filiales « BETA » et


« GAMMA » sont des sociétés anonymes établies en Tunisie. Elles ont pour
activité principale l’importation, la commercialisation en gros et la
distribution des produits alimentaires et d’hygiène.

Les états financiers individuels de chaque société du groupe, arrêtés au


31 décembre 2006, se présentent ainsi :

116
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

ETATS FINANCIERS AU 31/12/2006


BILAN ACTIFS ARRETE AU 31/12/2006
(exprimé en dinars tunisien)

ACTIFS ALPHA BETA GAMMA

ACTIFS NON COURANTS

Actifs immobilisés

Immobilisations Incorporelles 8 820,452 4 861,825 3 572,667


Moins : amortissements -5 375,444 -4 861,725 -2 572,467
Valeur comptable nette 3 445,008 0,100 1 000,200

Immobilisations Corporelles 5 275 175,438 510 308,555 1 310 894,841


Moins : amortissements -1 286 638,921 -354 648,121 -991 253,429
Valeur comptable nette 3 988 536,517 155 660,434 319 641,412

Immobilisations Financières 718 223,672 164 731,514 138 437,000


Moins : provisions -71 776,000 0,000 0,000
Valeur comptable nette 646 447,672 164 731,514 138 437,000

Total des actifs immobilisés 4 638 429,197 320 392,048 459 078,612

Autres actifs non courants 7 548,199 0,000 0,000

TOTAL DES ACTIFS NON COURANTS 4 645 977,396 320 392,048 459 078,612

ACTIFS COURANTS

Stocks 2 091 847,420 394 684,569 1 619 501,770


Moins : provisions -85 510,208 0,000 0,000
Valeur comptable nette 2 006 337,212 394 684,569 1 619 501,770

Clients et comptes rattachés 968 176,473 347 776,835 2 138 008,412


Moins : provisions -585 265,860 -38 017,744 -187 918,255
Valeur comptable nette 382 910,613 309 759,091 1 950 090,157

Autres actifs courants 309 165,597 249 313,950 355 281,128


Moins : provisions -150,000 -1 185,226 0,000
Valeur comptable nette 309 015,597 248 128,724 355 281,128

Placements et autres actifs financiers 350 000,000 350 000,000 0,000

Liquidités et équivalents de liquidités 161 424,740 70 304,542 42 814,194

TOTAL DES ACTIFS COURANTS 3 209 688,162 1 372 876,926 3 967 687,249

TOTAL DES ACTIFS 7 855 665,558 1 693 268,974 4 426 765,861

117
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

ETATS FINANCIERS AU 31/12/2006


BILAN PASSIFS ARRETE AU 31/12/2006
(exprimé en dinars tunisien)

CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS ALPHA BETA GAMMA

CAPITAUX PROPRES

Capital Social 1 255 725,000 315 000,000 1 400 820,000

Réserves 109 907,661 111 626,481 201 211,173

Autres capitaux propres 479 514,524 0,000 0,000

Résultats reportés 91 903,581 274 130,221 144 192,935

Total des capitaux propres avant résultat 1 937 050,766 700 756,702 1 746 224,108

Résultat de l'exercice 245 218,644 53 335,976 71 745,698

Total des capitaux propres avant affectation 2 182 269,410 754 092,678 1 817 969,806

PASSIFS

Passifs non Courants

Emprunts 1 121 397,775 0,000 11 000,000


Autres Passifs financiers 0,000 0,000 0,000
Provisions 2 429,000 100 000,000 0,000

Total des Passifs non Courants 1 123 826,775 100 000,000 11 000,000

Passifs Courants

Fournisseurs et comptes rattachés 3 050 729,779 720 512,250 1 328 359,139


Autres Passifs Courants 402 531,422 90 651,231 223 416,540
Concours bancaires et autres passifs financiers 1 096 308,172 28 012,815 1 046 020,376

Total des Passifs Courants 4 549 569,373 839 176,296 2 597 796,055

TOTAL DES PASSIFS 5 673 396,148 939 176,296 2 608 796,055

TOTAL CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS 7 855 665,558 1 693 268,974 4 426 765,861

118
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

ETATS FINANCIERS AU 31/12/2006


ETAT DE RESULTAT 2006
(exprimé en dinars tunisien)

LIBELLE ALPHA BETA GAMMA

PRODUITS D'EXPLOITATION

Revenus 17 049 017,245 5 439 815,716 3 444 467,259


Autres produits d'exploitation 337 395,149 0,000 4 064,227
Production immobilisée 0,000 0,000 0,000

TOTAL DES PRODUITS D'EXPLOITATION 17 386 412,394 5 439 815,716 3 448 531,486

CHARGES D'EXPLOITATION

Achats consommés -16 204 811,490 -4 913 484,533 -2 684 013,290


Charges de personnel -399 331,774 -329 611,018 -144 632,389
Dotations aux amortissements et aux provisions -100 226,181 -40 521,811 -130 471,827
Autres charges d'exploitation -367 506,009 -146 799,045 -178 641,761

TOTAL DES CHARGES D'EXPLOITATION -17 071 875,454 -5 430 416,407 -3 137 759,267

RESULTAT D'EXPLOITATION 314 536,940 9 399,309 310 772,219

Charges financières nettes -136 232,859 -11 672,150 -190 392,048


Produits financiers 44 770,216 78 005,063 0,000
Autres gains ordinaires 135 247,952 614,287 178,533
Autres pertes ordinaires -75 182,221 -152,258 -5 199,606

Résultat des activités ordinaires avant impôt 283 140,028 76 194,251 115 359,098

Impôt sur les bénéfices -37 921,384 -22 858,275 -43 613,400

Résultat des activités ordinaires après impôt 245 218,644 53 335,976 71 745,698

Eléments extraordinaires (gains/pertes) 0,000 0,000 0,000

RESULTAT NET DE L'EXERCICE 245 218,644 53 335,976 71 745,698

119
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

ETATS FINANCIERS AU 31/12/2006


ETAT DE FLUX DE TRESORERIE 2006
LIBELLE ALPHA BETA GAMMA

FLUX DE TRESORERIE LIES A L'EXPLOITATION


Résultat Net 245 218,644 53 335,976 71 745,698
Ajustement pour :
* Amortissements et provisions 100 226,181 40 521,811 130 471,827
* Variation des :
** Stocks -698 268,239 60 810,577 -366 468,317
** Créances 77 745,528 -174 952,590 165 767,173
** Autres Actifs 15 115,749 -28 264,228 -95 955,318
** Fournisseurs et autres dettes 683 033,343 65 086,932 296 244,647
* Reprises/ provisions -373 237,739 0,000 0,000
* Produit des placements 0,000 -15 454,746 0,000
* TVA/ Investissements 0,000 702,725 0,000
* Frais d'émission/crédit mobilisé -6 000,000 0,000 0,000
FLUX DE TRESORERIE AFFECTES A
43 833,467 1 786,457 201 805,710
L'EXPLOITATION

FLUX DE TRESORERIE LIES AUX ACTIVITES


D'INVESTISSEMENT

Décaissements provenant de l'acquisition


des immobilisations corporelles et incorporelles -1 174 695,200 -11 209,895 -18 882,739
Encaissements provenant de la cession
des immobilisations corporelles et incorporelles 0,000 0,000 0,000

FLUX DE TRESORERIE PROVENANT DES ACTIVITES -1 174 695,200 -11 209,895 -18 882,739
D'INVESTISSEMENT

FLUX DE TRESORERIE LIES AUX ACTIVITES DE


FINANCEMENT

Encaissement suite à l'émission d'actions 0,000 0,000 0,000


Dividendes et autres distributions -46 411,600 -236,800 0,000
Encaissement provenant des placements courants 0,000 319 509,129 0,000
Décaissement provenant des placements courants 0,000 -470 997,903 0,000
Produit des placements courants 0,000 25 710,160 0,000
Encaissement provenant des bons et des emprunts 800 000,000 0,000 0,000
Remboursement d'emprunt -417 957,938 0,000 -11 000,000

FLUX DE TRESORERIE PROVENANT DES ACTIVITES 335 630,462 -126 015,414 -11 000,000
DE FINANCEMENT

VARIATION DE LA TRESORERIE -795 231,271 -135 438,852 171 922,971

TRESORERIE AU DEBUT DE L'EXERCICE 416 112,144 177 730,579 -1 006 680,977


TRESORERIE A LA FIN DE L'EXERCICE -379 119,127 42 291,727 -834 758,006

120
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

2- Données de la consolidation :

a) Périmètre de consolidation :
Le périmètre de consolidation du groupe «ALPHA » se présente
comme suit :

ALPHA
97,855% 9,306%

9,649% 83,522%

BETA 7,332% GAMMA

b) Mesure du contrôle et de la dépendance :


Les pourcentages de contrôle, les pourcentages d’intérêt ainsi que les
méthodes de consolidation utilisées sont récapitulés dans le tableau suivant :

Société % de contrôle Méthode de consolidation % d’intérêt


ALPHA 81,045% Intégration globale 84,832%
BETA 97,855% Intégration globale 83,012%
GAMMA 90,854% Intégration globale 76,930%

c) Les bases de mesure et principes comptables appliqués :


Les états financiers consolidés ont été établis en se référant aux
principes comptables généralement admis, à la norme comptable relative aux
états financiers consolidés (NC35) et à la norme comptable relative au
regroupement d’entreprises (NC38).

Les sociétés du groupe ont appliqué l’ensemble des normes comptables


tunisiennes en vigueur sauf les méthodes particulières suivantes :

121
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

- Les taux et les méthodes d’amortissement sont ceux reconnus par


la réglementation fiscale.

- Les montants amortissables des biens sont déterminés sans tenir


compte de leurs valeurs résiduelles.

Les valeurs indiquées sur les états financiers consolidés sont exprimées en
dinar tunisien.

d) Les retraitements d’homogénéisation effectués :

La présentation de l’état de flux de trésorerie de la société « BETA » a


été retraitée selon le modèle autorisé pour la mettre en harmonie avec les
méthodes comptables de présentation du groupe.

e) L’intégration des comptes :


Une fois les comptes des sociétés du groupe « ALPHA » ont été
homogénéisés, les différents postes du bilan, de l’état de résultat et de l’état
de flux de trésorerie des différentes sociétés incluses dans le périmètre de
consolidation du groupe ont été cumulés. D’ailleurs, étant donné que les trois
sociétés de l’ensemble consolidable ont été intégrées globalement, tous les
postes du bilan, de l’état de résultat et de l’état de flux sont repris globalement
dans le bilan, l’état de résultat et l’état de flux de pré-consolidation.

f) Les écritures d’élimination des opérations réciproques intra-


groupe :
Toutes les opérations réciproques réalisées entre les sociétés du groupe
« ALPHA » ont été annulées. Ces opérations résultent principalement des
échanges de biens et services (achats / ventes de marchandises et de services).

Les éliminations que nous présentons ci-après ont affecté les comptes
des trois sociétés du groupe « ALPHA ». Etant donné que ces trois sociétés du

122
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

groupe ont été intégrées globalement, les flux et les soldes réciproques ont été
éliminés en totalité.

Les écritures d’élimination des opérations réciproques se présentent ainsi :

Vente ALPHA 767 571,480

Achat GAMMA 767 571,480

Elimination des opérations Achat-Vente entre ALPHA et GAMMA

Vente ALPHA 1 325 052,527

Achat BETA 1 325 052,527

Elimination des opérations Achat-Vente entre ALPHA et BETA

Vente BETA 22 359,227

Achat ALPHA 22 359,227

Elimination des opérations Achat-Vente entre BETA et ALPHA

Vente BETA 1 254,128

Achat GAMMA 1 254,128

Elimination des opérations Achat-Vente entre BETA et GAMMA

Fournisseur BETA 5 707,116

Client ALPHA 5 707,116

Elimination des opérations Fournisseur-Client entre BETA et ALPHA

Fournisseur ALPHA 9 046,693

Client BETA 9 046,693

Elimination des opérations Fournisseur-Client entre ALPHA et BETA

Fournisseur BETA 524,328

Client GAMMA 524,328

Elimination des opérations Fournisseur-Client entre BETA et GAMMA

123
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Vente GAMMA 4 304,749

TVA Collectée (GAMMA) 775,155


Immobilisation en cours (ALPHA) 4 973,075

TVA récupérable (ALPHA) 106,829

Elimination des opérations entre GAMMA et ALPHA mois 12/2006

Fournisseur (GAMMA) 5 079,904

Client (ALPHA) 5 079,904

Elimination des opérations Fournisseur-Client entre GAMMA et ALPHA

Revenus des loyers ALPHA 36 203,021

TVA Collectée (ALPHA) 6 516,543


Location BETA 40 638,180

TVA récupérable (BETA) 2 081,384

Elimination des loyers réciproques entre ALPHA et BETA mois 12/2006

g) Les écritures d’élimination des titres de participation


(répartition) :

La répartition des capitaux propres constitue la dernière phase du


processus de consolidation. Elle implique, d’une part, l’élimination des titres
de participation et, d’autre part, le partage des réserves et des résultats des
sociétés consolidées du groupe.

Il convient, par conséquent, de passer les écritures de consolidation


permettant d’éliminer les titres et de constater, dans la situation nette des
filiales « BETA » et « GAMMA », la quote-part revenant au groupe et celle
revenant à l’hors groupe.

S’agissant d’une intégration globale, la mise en œuvre de la répartition


des capitaux propres et l’élimination des titres se font de la manière suivante :

- élimination des titres par imputation sur le capital des filiales ;

124
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

- constatation des intérêts hors groupe en fonction du


pourcentage d’intérêt dans le capital, les réserves et les
résultats des filiales ;

- constatation de la part du groupe dans le capital, les réserves


et les résultats des filiales.

Réserves (ALPHA) 109 907,661


Autres capitaux propres (ALPHA) 479 514,524
Résultats reportés (ALPHA) 91 903,581
Titres ALPHA (chez BETA) 104 396,000
Titres ALPHA (chez GAMMA) 138 290,000
Réserves consolidées (ALPHA) 384 934,569
Intérêts des minoritaires (ALPHA) 53 705,197

Répartition ALPHA (élimination des titres ALPHA)

Résultat (ALPHA) 245 218,644


Résultats consolidés (ALPHA) 208 023,880
Intérêts des minoritaires (ALPHA) 37 194,764

Répartition du résultat réalisé par ALPHA

Capital (BETA) 315 000,000


Réserves (BETA) 111 626,481
Résultats reportés (BETA) 274 130,221
Titres BETA (chez ALPHA) 210 810,072
Réserves consolidées (BETA) 402 877,753
Intérêts des minoritaires (BETA) 87 068,877

Répartition BETA (élimination des titres BETA)

Résultat (BETA) 53 335,976


Résultats consolidés (BETA) 44 275,260
Intérêts des minoritaires (BETA) 9 060,716

Répartition du résultat réalisé par BETA

Capital (GAMMA) 1 400 820,000


Réserves (GAMMA) 201 211,173
Résultats reportés (GAMMA) 144 192,935
Titres GAMMA (chez ALPHA) 431 302,500
Titres GAMMA (chez BETA) 26 600,000
Réserves consolidées (GAMMA) 955 406,478
Intérêts des minoritaires (GAMMA) 332 915,130

Répartition GAMMA (élimination des titres GAMMA)

125
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Résultat (GAMMA) 71 745,698


Résultats consolidés (GAMMA) 55 193,965
Intérêts des minoritaires (GAMMA) 16 551,733

Répartition du résultat réalisé par GAMMA

h) Présentation des états financiers consolidés :

Les états financiers consolidés du groupe « ALPHA » comprennent le


bilan consolidé, l’état de résultat consolidé, l’état de flux de trésorerie
consolidé et les notes aux états financiers consolidés. Ils se présentent comme
suit :

126
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES AU 31/12/2006


BILAN ACTIFS CONSOLIDE ARRETE AU 31/12/2006
(exprimé en dinars tunisien)

ACTIFS Note 2006 2005

ACTIFS NON COURANTS

Actifs immobilisés

Immobilisations Incorporelles Note (1) 17 254,944 14 559,210


Moins : amortissements - 12 809,636 - 11 370,251
Valeur comptable nette 4 445,308 3 188,959

Immobilisations Corporelles Note (2) 7 091 405,759 5 838 102,038


Moins : amortissements - 2 632 540,471 - 2 421 088,461
Valeur comptable nette 4 458 865,288 3 417 013,577

Immobilisations Financières Note (3) 109 993,614 181 493,614


Moins : provisions - 71 776,000 - 71 776,000
Valeur comptable nette 38 217,614 109 717,614

Total des actifs immobilisés 4 501 528,210 3 529 920,150

Autres actifs non courants 7 548,199 2 358,117

TOTAL DES ACTIFS NON COURANTS 4 509 076,409 3 532 278,267

ACTIFS COURANTS

Stocks Note (4) 4 106 033,759 3 102 107,780


Moins : provisions - 85 510,208 - 85 510,208
Valeur comptable nette 4 020 523,551 3 016 597,572

Clients et comptes rattachés Note (5) 3 433 603,679 3 444 468,367


Moins : provisions - 811 201,859 - 790 296,683
Valeur comptable nette 2 622 401,820 2 654 171,684

Autres actifs courants Note (6) 911 572,462 854 875,514


Moins : provisions - 1 335,226 - 1 335,226
Valeur comptable nette 910 237,236 853 540,288

Placements et autres actifs financiers 700 000,000 208 766,640

Liquidités et équivalents de liquidités Note (7) 274 543,476 600 284,068

TOTAL DES ACTIFS COURANTS 8 527 706,083 7 333 360,252

TOTAL DES ACTIFS 13 036 782,492 10 865 638,519

127
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES AU 31/12/2006


BILAN PASSIFS CONSOLIDE ARRETE AU 31/12/2006
(exprimé en dinars tunisien)

CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS Note 2006 2005

CAPITAUX PROPRES

Capital Social 1 255 725,000 1 255 725,000

Réserves consolidées Note (8) 1 743 218,800 1 611 229,953

Résultats consolidés Note (9) 307 623,515 217 209,378

Situation nette consolidée 3 306 567,315 3 084 164,331

Réserves hors groupe Note (8) 473 689,204 440 318,125

Résultats hors groupe Note (9) 62 807,213 48 608,548

Intérêts des minoritaires 536 496,417 488 926,673

PASSIFS

Passifs non Courants

Emprunts Note (10) 1 132 397,775 584 305,930


Autres Passifs financiers 0,000 0,000
Provisions Note (10) 102 429,000 415 911,140

Total des Passifs non Courants 1 234 826,775 1 000 217,070

Passifs Courants

Fournisseurs et comptes rattachés Note (11) 5 079 243,127 4 121 831,000


Autres Passifs Courants Note (12) 709 307,495 552 956,905
Concours bancaires et autres passifs financiers Note (13) 2 170 341,363 1 617 542,540

Total des Passifs Courants 7 958 891,985 6 292 330,445

TOTAL DES PASSIFS 9 193 718,760 7 292 547,515

TOTAL CAPITAUX PROPRES ET PASSIFS 13 036 782,492 10 865 638,519

128
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES AU 31/12/2006


ETAT DE RESULTAT CONSOLIDE 2006
(exprimé en dinars tunisien)

LIBELLE 2006 2005

PRODUITS D'EXPLOITATION

Revenus 23 812 758,109 20 151 571,034


Autres produits d'exploitation 305 256,355 270 999,663
Production immobilisée 0,000 0,000

TOTAL DES PRODUITS D'EXPLOITATION 24 118 014,464 20 422 570,697

CHARGES D'EXPLOITATION

Achats consommés - 21 686 071,951 - 18 196 727,122


Charges de personnel - 873 575,181 - 880 817,347
Dotations aux amortissements et aux provisions - 271 219,819 - 540 170,722
Autres charges d'exploitation - 652 308,635 - 369 131,718

TOTAL DES CHARGES D'EXPLOITATION - 23 483 175,586 - 19 986 846,909

RESULTAT D'EXPLOITATION 634 838,878 435 723,788

Charges financières nettes - 338 297,057 - 217 806,734


Produits financiers 122 775,279 71 703,838
Autres gains ordinaires 136 040,772 169 329,870
Autres pertes ordinaires - 80 534,085 - 95 750,233

Résultat des activités ordinaires avant impôt 474 823,787 363 200,529

Impôt sur les bénéfices - 104 393,059 - 97 382,603

Résultat des activités ordinaires après impôt 370 430,728 265 817,926

Eléments extraordinaires (gains/pertes) 0,000 0,000

RESULTAT NET DE L'ENSEMBLE CONSOLIDE 370 430,728 265 817,926

Résultat revenant à l’entreprise consolidante 307 623,515 217 209,378

Résultat revenant aux intérêts minoritaires 62 807,213 48 608,548

129
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

ETATS FINANCIERS CONSOLIDES AU 31/12/2006


ETAT DE FLUX DE TRESORERIE CONSOLIDE 2006
(exprimé en dinars tunisien)

LIBELLE 2006 2005

FLUX DE TRESORERIE LIES A L'EXPLOITATION


Résultat Net 370 430,728 265 817,926
Ajustement pour :
* Amortissements et provisions 271 219,819 536 106,495
* Variation des :
** Stocks - 1 003 925,979 - 756 567,732
** Créances 72 864,860 - 19 248,060
** Autres Actifs - 109 103,797 - 51 449,959
** Fournisseurs et autres dettes 1 039 929,763 766 827,132
* Reprises/ provisions - 373 237,739 - 298 537,786
* + Value/cession d’immobilisations 0,000 - 2 499,900
* Produit des placements - 15 454,746 - 3 851,160
* TVA/ Investissements 702,725 995,130
* Frais d'émission/crédit mobilisé - 6 000,000 - 2 655,000
FLUX DE TRESORERIE AFFECTES A
247 425,634 434 937,086
L'EXPLOITATION

FLUX DE TRESORERIE LIES AUX ACTIVITES


D'INVESTISSEMENT

Décaissements provenant de l'acquisition


des immobilisations corporelles et incorporelles - 1 204 787,834 - 473 227,033
Encaissements provenant de la cession
des immobilisations corporelles et incorporelles 0,000 2 500,000

FLUX DE TRESORERIE PROVENANT DES ACTIVITES - 1 204 787,834 - 470 727,033


D'INVESTISSEMENT

FLUX DE TRESORERIE LIES AUX ACTIVITES DE


FINANCEMENT

Encaissement suite à l'émission d'actions 0,000 0,000


Encaissement provenant des bons et des emprunts 800 000,000 952 759,187
Dividendes et autres distributions - 46 648,400 - 54 656,664
Remboursement d’emprunt - 428 957,938 - 395 417,114
Encaissement provenant des placements courants 319 509,129 0,000
Décaissement provenant des placements courants - 470 997,903 - 208 766,640
Produit des placements courants 25 710,160 3 851,160

FLUX DE TRESORERIE PROVENANT DES ACTIVITES 198 615,048 297 769,929


DE FINANCEMENT

VARIATION DE LA TRESORERIE - 758 747,152 261 979,982

TRESORERIE AU DEBUT DE L'EXERCICE - 412 838,254 - 674 818,236


TRESORERIE A LA FIN DE L'EXERCICE - 1 171 585,406 - 412 838,254

130
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

LES NOTES AUX ETATS FINANCIERS CONSOLIDES

 Faits marquants de l’exercice :

Le groupe « ALPHA » a réalisé un résultat consolidé bénéficiaire en


2006 de 307 623,515 dinars contre 217 209,378 dinars en 2005.

Le bilan consolidé arrêté au 31 décembre 2006 fait ressortir un résultat


bénéficiaire hors groupe de 62 807,213 dinars contre 48 608,548 dinars au 31
décembre 2005.

Le chiffre d’affaires du groupe « ALPHA » est passé de 20 151 571


dinars au cours de l’exercice 2005 à 23 812 758 dinars au cours de l’exercice
2006 soit une variation positive de 3 661 187 dinars.

 Les notes sur le bilan :

Note (1) – Immobilisations incorporelles

Les immobilisations incorporelles sont enregistrées au coût


d’acquisition. Elles totalisent au 31 décembre 2006 un montant de 17 254,944
dinars.

Note (2) – Immobilisations corporelles

Les immobilisations corporelles sont enregistrées au coût d’acquisition.


Elles sont ventilées comme suit :

131
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Libellés ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Terrain 1 923 167,941 76 355,618 1 999 523,559
Construction 1 441 370,564 303 906,116 1 745 276,680
A.A.I 175 440,761 317 933,060 108 175,140 601 548,961
Matériel et
14 625,203 40 673,555 598 743,988 654 042,746
outillage
Matériel de
390 931,169 78 842,621 210 984,000 680 757,790
transport
Equipement de
187 120,736 72 859,319 12 729,979 272 710,034
bureau
Immobilisations
1 137 545,989 1 137 545,989
en cours
TOTAL 5 270 202,363 510 308,555 1 310 894,841 7 091 405,759

Note (3) – Immobilisations financières

Libellé ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Titres de participation non
74 826,000 12 000,000 86 826,000
consolidés
Dépôts et cautionnements 21 735,514 147,000 21 882,514
Autres immobilisations
1 285,100 1 285,100
financières
TOTAL 76 111,100 33 735,514 147,000 109 993,614

Note (4) – Stocks

Le groupe « ALPHA » a choisi la méthode d’inventaire intermittent


comme méthode de comptabilisation de ses stocks.

Le groupe « ALPHA » a évalué ses stocks de marchandises au dernier


prix d’achat.

132
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Les provisions pour dépréciation des stocks totalisent au 31 décembre


2006 un montant de 85 510,208 dinars.

Note (5) – Clients et comptes rattachés

Les créances clients s’élèvent au 31 décembre 2006 à 3 433 603,679


dinars et se détaillent ainsi :

Libellé ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Clients et comptes rattachés 957 389,453 338 730,142 2 137 484,084 3 433 603,679

Les provisions pour dépréciation des créances douteuses totalisent au


31 décembre 2006 un montant de 811 201,859 dinars.

Note (6) – Autres actifs courants :

Les autres actifs courants totalisent au 31 décembre 2006 un montant


de 911 572, 462 dinars et se détaillent ainsi :

Libellé ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Personnel et comptes rattachés 510,000 9 167,168 9 677,168
Etat, impôts et taxes 134 958,772 151 026,576 1 573,350 287 558,698
Produits à recevoir 40 971,244 40 971,244
Charges constatées d'avance 109 688,941 456,718 343 326,746 453 472,405
Associés opérations / le capital 30,000 30,000
Débiteurs divers 85 636,044 133,410 85 769,454
Fournisseurs débiteurs 22 880,215 916,060 10 247,622 34 043,897
Prêt CNSS 49,596 49,596
TOTAL 309 058,768 247 232,566 355 281,128 911 572,462

Les provisions pour dépréciation des actifs courants totalisent au 31


décembre 2006 un montant de 1 335,226 dinars.

Note (7) – Liquidités et équivalents de liquidités :

Les liquidités et équivalents de liquidités totalisent au 31 décembre


2006 un montant de 274 543,476 dinars et se détaillent ainsi :
133
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Libellé ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Chèques à encaisser 48 377,487 48 377,487
Soldes bancaires 46 438,814 26 168,289 72 607,103
Caisses 66 608,439 44 136,253 110 744,692
Chèques et effets impayés 42 814,194 42 814,194
TOTAL 161 424,740 70 304,542 42 814,194 274 543,476

Note (8) – Réserves :

Les réserves du groupe « ALPHA » s’élèvent au 31 décembre 2006 à


2 216 908,004 dinars et se détaillent ainsi :

Libellé 2006
Réserves consolidées 1 743 218,800
Réserves hors groupe 473 689,204
TOTAL 2 216 908,004

* Réserves consolidées :

Libellé 2006
Réserves Groupe ALPHA 384 934,569
Réserves Groupe BETA 402 877,753
Réserves Groupe GAMMA 955 406,478
TOTAL 1 743 218,800

* Réserves hors Groupe (Minoritaires) :

Libellé 2006
Réserves hors Groupe ALPHA 53 705,197
Réserves hors Groupe BETA 87 068,877
Réserves hors Groupe GAMMA 332 915,130
TOTAL 473 689,204

134
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Note (9) – Résultats :

Le résultat de l’exercice 2006 s’élève à 370 430,728 dinars ; Il se


détaille comme suit :

Libellé 2006
Résultats consolidés 307 623,515
Résultats hors groupe 62 807,213
TOTAL 370 430,728

* Résultats consolidés :
Libellé 2006
Résultats Groupe ALPHA - 1 898 443,921
Résultats Groupe BETA 1 386 352,612
Résultats Groupe GAMMA 819 714,824
TOTAL 307 623,515

* Résultats hors Groupe (Minoritaires) :


Libellé 2006
Résultats hors Groupe ALPHA 37 194,764
Résultats hors Groupe BETA 9 060,716
Résultats hors Groupe GAMMA 16 551,733
TOTAL 62 807,213

Note (10) – Passifs non courants

Les passifs non courants totalisent au 31 décembre 2006 un montant de


1 234 826,775 dinars et se détaillent comme suit :

Libellé ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Provisions pour paiement du
2 429,000 2 429,000
principal et des intérêts
Provisions pour risques et
100 000,000 100 000,000
charges
Emprunts bancaires 1 120 250,693 11 000,000 1 131 250,693
Crédits fournisseurs
1 147,082 1 147,082
d’immobilisation
TOTAL 1 123 826,775 100 000,000 11 000,000 1 234 826,775

135
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Note (11) – Fournisseurs et comptes rattachés

Les dettes fournisseurs s’élèvent au 31 décembre 2006 à 5 079 243,127


dinars et se détaillent ainsi :

Libellé ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Fournisseurs et comptes rattachés 3 041 683,086 714 280,806 1 323 279,235 5 079 243,127

Note (12) – Autres passifs courants

Les autres passifs courants s’élèvent au 31 décembre 2006 à


709 307,495 dinars et se détaillent ainsi :

Libellé ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Rémunérations dues au personnel 12 503,420 21 825,222 9 725,649 44 054,291
Etat, retenue à la source 9 371,765 1 997,831 4 754,589 16 124,185
TCL à payer 2 930,554 1 034,941 1 917,463 5 882,958
FOPROLOS à payer 479,730 355,383 224,743 1 059,856
TFP à payer 1 125,998 710,766 224,743 2 061,507
Autres impôts et taxes à payer 537,400 1 577,421 43,800 2 158,621
Associés dividendes à payer 1 416,883 546,000 1 962,883
CNSS à payer 23 284,184 21 140,577 6 958,083 51 382,844
Charges à payer 66 732,662 33 845,706 50 933,971 151 512,339
Produits constatés d'avance 12 594,814 12 594,814
Etat TVA à payer 83 962,933 38 874,527 122 837,460
Créditeurs divers 156 704,966 5 894,947 147,154 162 747,067
Avances / clients 23 542,341 427,758 103 819,954 127 790,053
Comptes courants des associés 1 956,246 1 956,246
Assurance groupe 2 244,112 2 244,112
TVA à régulariser 423,796 2 514,463 2 938,259
TOTAL 396 014,879 90 651,231 222 641,385 709 307,495

136
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Note (13) – Concours bancaires et autres passifs financiers


Les concours bancaires et les autres passifs financiers totalisent au 31
décembre 2006 un montant de 2 170 341,363 dinars et se détaillent ainsi :

Libellé ALPHA BETA GAMMA TOTAL


Découverts bancaires 890 543,867 28 012,815 834 758,006 1 753 314,688
Échéances à moins d'un an 205 764,305 205 764,305
Intérêts courus 262,370 262,370
Autres passifs financiers 211 000,000 211 000,000
TOTAL 1 096 308,172 28 012,815 1 046 020,376 2 170 341,363

SECTION 2: CONTROLE DES COMPTES CONSOLIDES :

Etant donné que le commissaire aux comptes du groupe « ALPHA » est


lui même le commissaire aux comptes de la société mère « ALPHA » et ses
deux filiales « BETA » et « GAMMA », la prise de connaissance générale des
sociétés du groupe ainsi que l’appréciation périodique de l’efficacité du
contrôle interne de chaque société du groupe ont été déjà effectuées par le
commissaire aux comptes dans le cadre des travaux d’audit des comptes
individuels. Cependant, ce dernier doit apprécier si le volume des contrôles
réalisés dans chaque entreprise consolidée est suffisant ou nécessite d’autres
investigations et approfondissements.

Le commissaire aux comptes du groupe « ALPHA » doit, ensuite,


procéder aux contrôles des opérations de consolidation du groupe. Il est à
noter que le nombre peu important des entreprises de l’ensemble consolidable
ne complique pas, a priori, le travail du commissaire aux comptes du groupe.

Mais, avant d’entamer les vérifications et les contrôles d’ordre


comptable du groupe « ALPHA », le commissaire aux comptes doit effectuer
un audit juridique de la consolidation du groupe afin de s’assurer que les
dispositions du code des sociétés commerciales ont été respectées.

137
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

1- Audit juridique de la consolidation du groupe « ALPHA » :

 Le commissaire aux comptes du groupe « ALPHA » doit, tout


d’abord, vérifier si la société mère « ALPHA » est obligé de désigner
deux ou plusieurs commissaires aux comptes inscrits au tableau de
l’ordre des experts comptables de Tunisie et ce, en application de
l’article 13 ter du code des sociétés commerciales. En effet, cette
désignation devient obligatoire si le total brut du bilan consolidé
dépasse le montant de 100 000 000 D (décret n° 2006-1546 du 6 juin
2006).

Or, le total brut du bilan consolidé du groupe « ALPHA » arrêté au 31


décembre 2006 est égal à :
13 036 782,492 + 12 809,636 + 2 632 540,471 + 71 776,000 +
85 510,208 + 811 201,859 + 1 335,226 = 16 651 955,892 D
Ce montant est largement inférieur à 100 000 000 D, ce qui fait que la
désignation de deux ou plusieurs commissaires aux comptes n’est pas
obligatoire pour le groupe « ALPHA ».

 Ensuite, il doit vérifier si la société mère du groupe est une société


anonyme. Nous avons déjà cité, lors de la présentation du groupe, que
les trois sociétés formant l’ensemble consolidable sont des sociétés
anonymes.

 Etant donné qu’il existe des participations réciproques entre les trois
sociétés du groupe « ALPHA », le commissaire aux comptes du
groupe doit veiller au respect des dispositions de l’article 466 du code
des sociétés commerciales.

Cet article précise qu’ « une société par actions ne peut posséder
d’actions d’une autre société par actions, si celle-ci détient une

138
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

fraction de son capital supérieure à 10% ». Les sociétés filiales


« BETA » et « GAMMA » détiennent des participations respectives
de 9,649% et 9,306% dans le capital de la société mère « ALPHA ».
Ces deux participations sont inférieures à 10%. Ainsi, la société mère
« ALPHA » peut posséder des actions des deux filiales « BETA » et
« GAMMA » et le pourcentage de détention n’est pas limité. Le
commissaire aux comptes peut alors affirmer que l’article 466 du
code des sociétés commerciales a été respecté par le groupe
« ALPHA ».

 Le commissaire aux comptes du groupe a remarqué que les


dispositions de l’article 469 du code des sociétés commerciales ont
été aussi respectées par le groupe « ALPHA » puisque les
participations et les droits de vote, revenant aux sociétés filiales
« BETA » et « GAMMA », n’ont pas été pris en considération pour le
calcul du quorum et de la majorité dans les assemblées générales de la
société mère « ALPHA ».

 Le commissaire aux comptes du groupe a constaté que les


dispositions de l’article 470 du code des sociétés commerciales n’ont
pas été appliquées minutieusement par les sociétés du groupe
« ALPHA ». En effet, si la société mère «ALPHA » a mentionné, au
niveau du registre de commerce et au niveau de son rapport de
gestion, les sociétés appartenant au groupe, les deux filiales
« BETA » et « GAMMA » ont omis de mentionner au même registre
et au niveau de leurs rapports de gestion leur appartenance au groupe.

 Le commissaire aux comptes du groupe a remarqué qu’aucune


opération financière prévue par l’article 474 du code des sociétés

139
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

commerciales n’a été réalisée entre les sociétés du groupe


« ALPHA ».

 De même, il a constaté qu’aucune convention prévue par l’article 475


du code des sociétés commerciales n’a été conclue par les sociétés du
groupe.

 Enfin, le commissaire aux comptes s’est assuré que les états


financiers consolidés ainsi que son rapport ont été déposés, au siège
social de la société mère « ALPHA », avant un mois de la date de la
réunion de l’assemblée générale des actionnaires de la société mère
« ALPHA » statuant sur les comptes consolidés (article 472 du code
des sociétés commerciales). En effet, la date du dépôt a été faite le 23
juillet 2007 et la date de réunion a été fixée le 25 août 2007.
D’ailleurs, la publication des états financiers consolidés dans un
journal quotidien paraissant en langue arabe a été réalisée par la
société mère « ALPHA » le 3 septembre 2007.

2- Contrôle du périmètre et des méthodes de consolidation :

Le commissaire aux comptes du groupe constate que le périmètre de


consolidation du groupe « ALPHA » est constitué par la société mère
« ALPHA » et les deux sociétés filiales, à savoir la société « BETA » et la
société « GAMMA ».

La détermination des pourcentages de contrôle et d’intérêt montre que


les difficultés résident plutôt dans la détermination du pourcentage d’intérêt,
alors que le pourcentage de contrôle n’est pas influencé par la liaison
circulaire.

Le commissaire aux comptes du groupe remarque, d’après


l’organigramme du groupe, qu’il existe une circularité entre la société mère

140
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

« ALPHA » et la filiale « BETA » et une autre circularité entre la société


mère « ALPHA » et la filiale « GAMMA ».

Il convient de noter que les 9,649% détenus par la filiale « BETA » sur
la société mère « ALPHA » ainsi que les 9,306% détenus par la filiale
« GAMMA » sur la société mère « ALPHA » sont qualifiés d’actions d’auto-
contrôle. La situation d’auto-contrôle se présente lorsqu’une société assure
son propre contrôle par l’intermédiaire de l’une de ses filiales ou même sous
filiales. Le commissaire aux comptes du groupe a déjà vérifié que ces actions
ne donnent pas lieu aux droits de vote.

Pour la vérification des pourcentages de contrôle, le commissaire aux


comptes du groupe a opéré de la manière suivante :

% de contrôle dans « ALPHA » = 100% - 9,649% -9,306% = 81,045%

% de contrôle dans « BETA » = 97,855%

% de contrôle dans « GAMMA » = 83,520% + 7,332% = 90,854%

Le pourcentage de contrôle du groupe dans « GAMMA » est calculé en


faisant la somme de tous les droits de vote détenus directement par la société
mère « ALPHA » et ceux détenus indirectement par la société filiale
« BETA » placée sous le contrôle exclusif de la société consolidante
« ALPHA ».

Il est à noter que tous les droits de vote constatés sont égaux aux droits
dans le capital détenu (pourcentage détenu).

Une fois les pourcentages de contrôle ont été vérifiés, le commissaire


aux comptes du groupe peut qualifier le type de liaison unissant la société
mère « ALPHA » avec les sociétés concernées « BETA » et « GAMMA » et
choisir la méthode de consolidation appropriée.

141
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

En vertu de l’article 461 du code des sociétés commerciales, les


sociétés « BETA » et « GAMMA » sont réputées être des filiales étant donné
que la société mère « ALPHA » détient plus de 50% du capital de chaque
société.

Ainsi, « ALPHA » exerce un contrôle exclusif sur « BETA » et sur


« GAMMA ». Le commissaire aux comptes du groupe peut être assuré que la
méthode de consolidation appropriée pour les deux filiales est l’intégration
globale.

En outre, lors de l’examen du poste « titres de participation » chez la


société mère « ALPHA », le commissaire aux comptes du groupe a remarqué
qu’il existe une entreprise associée appelée « SIGMA » détenue par
« ALPHA » à hauteur de 15%. En effet, le groupe ne l’a pas consolidée car la
société mère détient une participation inférieure à 20%. Pourtant, le
commissaire aux comptes du groupe a constaté que le conseil
d’administration de la société « SIGMA » compte depuis plusieurs années
deux administrateurs désignés par la société « ALPHA » sur les six membres
qui le compose. En plus, la société « ALPHA » effectue des transactions
importantes avec cette entreprise « SIGMA ». Ainsi, et en vertu des
paragraphes 4 et 5 de la NCT 36, un pourcentage de détention inférieur à 20%
assorti d’un pouvoir effectif pourra mettre en évidence la notion d’influence
notable. Le commissaire aux comptes du groupe conclut que la société
« SIGMA » est considérée comme une entreprise associée du groupe
« ALPHA » et doit être consolidée en se référant à la méthode de mise en
équivalence.

Les capitaux propres de la société « SIGMA » se composent au 31


décembre 2006 des éléments suivants :

- Capital : 250 000 D

142
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

- Réserves : 25 000 D

- Résultat : 225 000 D

Le coût d’acquisition des titres de participation « SIGMA » détenu par


« ALPHA » s’élève à 37 500 dinars.

Ainsi, les réserves consolidées provenant de la société « SIGMA », et


qui n’ont pas été constatées par le groupe « ALPHA » s’élèvent au 31
décembre 2006 à (250 000+25 000)*15%-37 500 = 3 750 D. Ce montant n’est
pas significatif par rapport aux réserves consolidées du groupe « ALPHA » au
31 décembre 2006. D’ailleurs, la nouvelle valeur des titres de participation
« SIGMA » détenus par « ALPHA » s’élève au 31 décembre 2006 à
(250 000+25 000+225 000)*15% = 75 000 D.

Pour la quote-part du groupe « ALPHA » dans le résultat provenant de


la société « SIGMA », il est égal à 225 000*15% = 33 750 D. Le commissaire
aux comptes conclut que ce montant représente, quand même, 11% des
résultats consolidés constatés par le groupe « ALPHA » au 31 décembre
2006 ; ce qui a un impact significatif sur les états financiers consolidés de
l’exercice 2006.

Enfin, le commissaire aux comptes du groupe a constaté que la société


mère « ALPHA » détient une participation de 42% dans le capital d’une
société « DATA ». Cette société doit être normalement retenue dans le
périmètre de consolidation du groupe « ALPHA » étant donné que la
participation de la mère dans son capital dépasse les 40% (article 461 du code
des sociétés commerciales). Cependant, les investigations du commissaire aux
comptes ont montré que la société « DATA » n’a pas été consolidée par le
groupe « ALPHA » pour les raisons suivantes : d’une part, sa continuité

143
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

d’exploitation est compromise et d’autre part, une décision de dissolution et


de liquidation a été prononcée.

Quant aux pourcentages d’intérêt, le commissaire aux comptes du


groupe doit considérer que la société mère « ALPHA » est détenue, à hauteur
de 81,045%, par une société fictive (les 18,955% qui restent sont détenus par
« BETA » et « GAMMA »). Cette société n’est pas consolidée bien entendu.

Les pourcentages d’intérêt peuvent être vérifiés par le commissaire aux


comptes en utilisant un système d’équations.

Soit X = ALPHA

Y = BETA

Z = GAMMA

% d’intérêt dans « ALPHA » = 100% - 9,649% Y - 9,306% Z =X

% d’intérêt dans « BETA » = 97,855% X = Y

% d’intérêt dans « GAMMA » = 83,522% X + 7,332% Y = Z

X = 100% - 9,649% Y - 9,306% Z

X = 100% - 9,649% * 97,855% X - 9,306% (83,522% X + 7,332% Y)

X = 100% - 0,0944 X - 0,0777 X - 0,0068 Y

Or Y = 97,855% X

D’où X = 100% - 0,0944 X - 0,0777 X - 0,0068 * 97,855% X

X + 0,0944 X + 0,0777 X + 0,0067 X = 100%

1,1788 X = 100%

144
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

X = 100%/ 1,1788 = 0,84832 = 84,832%

Y = 97,855% X = 0,83012 = 83,012%

Z = 83,522% X + 7,332% Y = (83,522%* 84,832%) +


(7,332%*83,012%) = 0,76930 = 76,930%

Ainsi,

% d’intérêt dans « ALPHA » = 84,832%

% d’intérêt dans « BETA » = 83,012%

% d’intérêt dans « GAMMA » = 76,930%

Le commissaire aux comptes du groupe peut conclure que les


pourcentages d’intérêt ont été correctement calculés par le groupe
« ALPHA ».

3- Contrôle des méthodes d’évaluation et de présentation et


vérification des écritures de consolidation :

Cette phase de contrôle consiste principalement à vérifier que toutes les


opérations de consolidation sont conformes à la régularité, la sincérité et
l’image fidèle du groupe « ALPHA ».

3.1- Contrôle des méthodes d’évaluation et de présentation adoptées


par le groupe « ALPHA »:

Le commissaire aux comptes du groupe « ALPHA » a vérifié les


méthodes d’évaluation adoptées par les sociétés du groupe (évaluation des
immobilisations, modes et durées d’amortissement, valorisation des stocks,
comptabilisation du crédit bail…). Il a constaté que ces méthodes sont en
harmonie aux dispositions du groupe.

145
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Ensuite, il a remarqué qu’aucune provision n’a été constatée sur des


sociétés du groupe dans leurs comptes individuels. De même, aucune
distribution de dividendes n’a été effectuée entre les sociétés du groupe
« ALPHA ».

Au niveau de la présentation des états financiers, le commissaire aux


comptes du groupe « ALPHA » a remarqué que les sociétés « ALPHA »,
« BETA » et « GAMMA » ont adopté les mêmes méthodes comptables de
présentation que celles du groupe à l’exception de la présentation de l’état de
flux de trésorerie de la société « BETA ». En effet, la société « BETA » a
présenté son état de flux de trésorerie selon le modèle de référence.
Cependant, cette présentation a été retraitée selon le modèle autorisé pour la
mettre en harmonie avec les méthodes comptables de présentation du groupe.

3.2- Vérification des écritures de consolidation:

Le commissaire aux comptes du groupe « ALPHA » a procédé à la


vérification des écritures d’élimination des opérations réciproques intra-
groupe. Il s’est assuré que toutes les éliminations ont été enregistrées
correctement et constatées en respect des règles du groupe. Il a remarqué que
toutes les éliminations constatées n’ont pas d’incidence sur le résultat à
l’exception d’une vente effectuée par la filiale « GAMMA » au profit de la
mère « ALPHA ». En effet, cette vente a été constatée parmi les résultats
consolidés chez « GAMMA » et au niveau des immobilisations en cours chez
« ALPHA ». Ainsi, l’élimination de cette vente aura une incidence sur le
résultat consolidé et donne lieu à la constatation d’une créance d’impôt différé
pour un montant de 1 292,425 dinars ; chose qui n’a pas été effectué par le
groupe.

En ce qui concerne les écritures de répartition et d’élimination des titres


de participation, le commissaire aux comptes du groupe a procédé à la

146
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

vérification du partage des réserves et des résultats consolidés ainsi que les
réserves et résultats hors groupe relatifs à chaque société du groupe
« ALPHA » :

a) Intégration ALPHA

 Partage des réserves :

Groupe :
(681 325,766*84,832%) - (104 396,000*83,012%) - (138 290,000*76,93%) = 384 934,569D

Minoritaires :
(681 325,766*15,168%)-(104 396,000*16,988%)-(138 290,000*23,070%)=53 705,197D

 Partage des résultats :

Groupe :
(245 218,644*84,832%)-767 571,480-1 325 052,527+22 359,227-36 203,021= -1 898 443,921D

Minoritaires :
245 218,644*15,168% =37 194,764 D

b) Intégration BETA
 Partage des réserves :

Groupe :
(700 756,702*83,012%) - (210 810,072*84,832%) = 402 877,753D

Minoritaires :
(700 756,702*16,988%) - (210 810,072*15,168%) = 87 068,877D

 Partage des résultats :

Groupe :
(53 335,976*83,012%) +1 325 052,527-22 359,227-1 254,128+40 638,180= 1 386 352,612D

147
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Minoritaires :
53 335,976*16,988% =9 060,716D

c) Intégration GAMMA

 Partage des réserves :

Groupe :
(1 746 224,108*76,930%) - (431 302,500*84,832%) - (26 600,000*83,012%) = 955 406,478D

Minoritaires :
(1 746 224,108*23,07%)-(431 302,500*15,168%)-(26 600,00*16,988%)=332 915,130D

 Partage des résultats :

Groupe :
(71 745,689*76,93%) +767 571,480+1 254,128-4 304,749= 819 714,824D

Minoritaires :
71 745,698*23,07% =16 551,733D

Le commissaire aux comptes du groupe a conclu que le partage des


réserves et des résultats des sociétés consolidées a été correctement calculé
par le groupe « ALPHA ».

Cependant, il a remarqué que le groupe « ALPHA » n’a constaté


aucune différence de première consolidation lors de la répartition des capitaux
propres. En effet, en examinant les opérations d’acquisition des titres des
sociétés du groupe « ALPHA », il s’est avéré qu’il y a toujours égalité entre le
coût d’acquisition de ces titres et la part de la société consolidante dans la
situation nette de la société consolidée. Aucun écart d’évaluation ni un écart
d’acquisition n’a été constaté par le groupe.

148
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

SECTION 3: SYNTHESE ET OPINION SUR LES COMPTES


CONSOLIDES :

Dans ce qui suit, nous présentons le rapport du commissaire aux


comptes du groupe « ALPHA » sur les états financiers consolidés arrêtés au
31 décembre 2006 :

RAPPORT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES


ETATS FINANCIERS CONSOLIDES
EXERCICE ARRETE AU 31 DECEMBRE 2006

Messieurs les Actionnaires du Groupe « ALPHA »


I- Présentation :
01 Conformément aux dispositions légales, nous avons l’honneur de vous rendre
compte de l’accomplissement de notre mission relative à l’expression de notre
opinion sur les Etats Financiers Consolidés de votre groupe arrêtés au 31
Décembre 2006.

02 Nous avons audité le bilan ci-joint du groupe « ALPHA» arrêté au 31


Décembre 2006, ainsi que l’état de résultat, l’état de flux de trésorerie et les
notes aux états financiers pour l’exercice clos à cette date.

03 Le bilan consolidé annexé au présent rapport totalise un montant de 13 036


782 dinars et fait ressortir un résultat consolidé bénéficiaire de 307 624
dinars et un résultat bénéficiaire hors groupe de 62 807 dinars.

04 Le périmètre de consolidation est constitué par la société mère, la société


« ALPHA », et deux sociétés filiales, à savoir la société «BETA » et la
société « GAMMA ».

05 Les Etats Financiers Consolidés relèvent de la responsabilité du conseil


d’Administration de la société « ALPHA ».

149
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

Notre responsabilité consiste à exprimer une opinion sur les Etats Financiers
Consolidés sur la base de notre mission d’audit.

II- Etendue de l’audit :

06 En notre qualité de Commissaire aux Comptes de la société mère « ALPHA »


et des sociétés filiales, la société « BETA » et la société « GAMMA », nous
avons effectué toutes les investigations que nous avons jugées nécessaires.

07 Notre mission a été planifiée et réalisée en vue d’obtenir l’assurance


raisonnable que les Etats Financiers Consolidés ne comportent pas
d’anomalies significatives.

08 Nous avons procédé à l’examen par sondage des éléments justifiant les
données contenues dans les Etats Financiers du groupe et nous avons
effectué les contrôles détaillés considérés comme utiles et nécessaires.

09 Nous avons procédé à l’appréciation périodique de l’efficacité du système de


Contrôle Interne de chaque société du groupe, des principes et méthodes de
consolidation suivis, ainsi qu’à la présentation des Etats Financiers
Consolidés pris dans leur ensemble.

10 Nous estimons que nos investigations constituent une base raisonnable à


l’expression de notre opinion.

III- Observations :

11 Les dispositions de l’article 470 du code des sociétés commerciales n’ont pas
été appliquées minutieusement par les sociétés du groupe « ALPHA ». En
effet, si la société mère «ALPHA » a mentionné, au niveau du registre de
commerce et au niveau de son rapport de gestion, les sociétés appartenant au
groupe, les deux filiales « BETA » et « GAMMA » ont omis de mentionner

150
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

au même registre et au niveau de leurs rapports de gestion leur appartenance


au groupe.

12 Lors de l’examen du poste « titres de participation » chez la société mère


« ALPHA », nous avons remarqué qu’il existe une entreprise associée
« SIGMA », détenue à hauteur de 15%,, qui répond aux critères prévus par
les dispositions du paragraphe 5 de la NCT 36. Pourtant, cette entreprise n’a
pas été consolidée par le groupe « ALPHA ». D’ailleurs, cette situation est
aggravée vu que la quote-part du groupe « ALPHA » dans le résultat
provenant de la société « SIGMA » représente 11% des résultats consolidés
constatés par le groupe au 31 décembre 2006.

13 La société mère « ALPHA » détient une participation de 42% dans le capital


d’une société « DATA ». Cette société doit être normalement retenue dans le
périmètre de consolidation du groupe « ALPHA » étant donné que la
participation de la mère dans son capital dépasse les 40% (article 461 du
code des sociétés commerciales). Pourtant cette société n’a pas été consolidée
par le groupe « ALPHA » étant donné que sa continuité d’exploitation est
compromise et qu’une décision de dissolution et de liquidation a été
prononcée.

14 Lors de la vérification des écritures d’élimination des comptes réciproques


intra-groupe, qui ont donné lieu à une incidence sur le résultat consolidé du
groupe, nous avons remarqué que le groupe a omis de constater une créance
d’impôt différée pour un montant de 1 291,425 dinars.

15 Aucune différence de première consolidation n’a été constatée par le groupe


« ALPHA » lors de la répartition des capitaux propres des sociétés
consolidées.

151
Chapitre IV : Etude de Cas du Groupe « ALPHA »

16 Les participations des filiales, la société « BETA » et la société


« GAMMA », dans le capital de la société mère la « ALPHA » ont été
constatées conformément aux normes professionnelles au niveau des réserves
consolidées.

17 La présentation de l’état de flux de trésorerie de la société « BETA » a été


retraitée selon le modèle autorisé pour la mettre en harmonie avec les
méthodes comptables de présentation du groupe.

IV- Expression d’Opinion:

18 Compte tenu des vérifications auxquelles nous avons procédées, des


diligences accomplies et des normes de révision généralement admises, et
compte tenu des réserves formulées aux paragraphes 11, 12 et 14, à notre
avis, les Etats Financiers Consolidés sont réguliers et sincères et présentent
fidèlement, dans tous leurs aspects significatifs, la situation financière du
groupe « ALPHA » au 31 Décembre 2006, ainsi que le résultat de ses
opérations et les mouvements de trésorerie pour l’exercice clos à cette date.

19 Les informations financières présentées dans le rapport de Gestion du


Groupe sont sincères et conformes à celles contenues dans les Etats
Financiers Consolidés annexés au présent rapport.

Fait à Sfax le 23 Juillet 2007

Le Commissaire Aux Comptes

152
Conclusion générale

153
Conclusion Générale

Pour des motifs variés, la concentration des entreprises est devenue


aujourd’hui une réalité économique. On assiste dans quasiment tous les
secteurs d’activité à un phénomène de concentration source d’avantage
concurrentiel. Des entreprises se développent sur un métier de base en optant
pour une expansion géographique. Certaines entreprises se diversifient sur de
nouveaux métiers et forment un groupe de type conglomérat. D’autres
entreprises mènent une stratégie d’alliance, débouchant sur la création
d’entités communes. Les avantages de la constitution en groupe sont
nombreux, notamment le partage des risques, l’ouverture du capital, l’accès
facile aux marchés financiers, l’économie des coûts, l’accroissement du
rendement et de la productivité, l’optimisation fiscale et du rendement des
capitaux investis, etc.

Il est donc normal que les exigences d’une information financière fiable
s’appliquent aux groupes des sociétés. En effet, la lecture des comptes
individuels des entreprises composant le groupe s’avère très insuffisante pour
donner une image réelle de l’entité économique qu’est le « groupe ».
L’examen des bilans individuels ne permet pas d’apprécier le patrimoine de
l’ensemble du groupe. Ainsi, il ne suffit pas d’additionner les dettes de
chacune des sociétés pour obtenir l’endettement global. Certaines sociétés
peuvent, en effet, se financer auprès d’autres entités du groupe, et lorsqu’on
procède au cumul des dettes individuelles, les dettes internes sont alors prises
en compte deux fois. Par ailleurs, et dans le même ordre d’idées, il peut
exister entre les sociétés formant le groupe des transactions internes se
traduisant par des créances/dettes et des charges/produits. Ces opérations
augmentent artificiellement les comptes individuels et il est donc difficile
d’apprécier le chiffre d’affaires ou les achats réalisés auprès des tiers ainsi que
l’endettement financier, les dettes et les créances du groupe vis-à-vis de
l’extérieur. De même, la lecture des états financiers de la société mère ne peut
en aucun cas refléter la situation réelle du groupe car d’une part, les titres de

154
Conclusion Générale

participation figurant à son bilan sont valorisés au prix d’acquisition


(éventuellement réévalué ou déprécié) et n’indiquent pas le détail des actifs
qu’ils représentent et d’autre part, le résultat individuel de la société mère
comprend des produits (dividendes, redevances…) en provenance des filiales
qui ne correspondent pas à un enrichissement du groupe mais à un transfert
entre sociétés.

Pour obtenir une image intelligible du groupe, il faut donc absolument


établir des comptes consolidés qui apportent une réponse aux problèmes ainsi
évoqués en présentant les comptes de l’ensemble des sociétés soumises à un
même contrôle comme s’il s’agissait des comptes d’une entité unique.

Les comptes consolidés traduisent donc la réalité économique d’un


groupe. L’analyse des comptes consolidés est désormais une compétence
incontournable. Ces comptes étant l’outil privilégié de la communication
financière externe, le management et la direction financière du groupe doivent
en maîtriser l’interprétation. Les investisseurs utilisent les comptes consolidés
pour évaluer la rentabilité d’ensemble du groupe et ses perspectives. Pour le
banquier, l’analyse des comptes consolidés est un complément indispensable
pour appréhender le risque en mesurant l’endettement et la capacité de
remboursement d’ensemble du groupe. Le crédit manager combine souvent
l’analyse des comptes individuels de son client avec l’analyse des comptes du
groupe auquel celui-ci appartient. En effet, lorsqu’il existe des liens
économiques ou financiers forts entre les différentes entités, la solvabilité
d’une filiale dépend de la solvabilité d’ensemble du groupe.

Ces comptes consolidés doivent être établis selon des conventions


claires et homogènes résultant des dispositions légales et réglementaires
compatibles avec les normes internationales et tunisiennes. Les nouvelles
normes internationales (IAS/IFRS) et tunisiennes ont apporté des

155
Conclusion Générale

modifications substantielles concernant les méthodes d’évaluation, la


présentation des états financiers et même la terminologie. L’objectif de ces
normes est de fournir une information adaptée aux besoins des investisseurs.
Dans cet esprit, les états financiers consolidés doivent s’efforcer de mieux
appréhender la valeur patrimoniale du groupe, de faire apparaître l’ensemble
des dettes et des risques. D’ailleurs, ces normes vont avoir des incidences
significatives sur les comptes de certains groupes.

A travers l’utilité des comptes consolidés et la complexité des


opérations de consolidation, on aura compris la tâche énorme qui incombe
aux préparateurs des états financiers consolidés ainsi qu’aux commissaires
aux comptes des groupes de sociétés. En général, le rôle essentiel assigné au
commissaire aux comptes d’un groupe est d’exprimer une opinion dans son
rapport sur les états financiers consolidés de ce groupe. Dans ce rôle, il est le
garant de la régularité et de la sincérité des informations présentées dans le
cadre de la réalisation des diligences jugées nécessaires selon les normes de la
profession. D’autre part, il joue le rôle de régulateur de la qualité de
l’information comptable et financière du groupe. C’est dans cet esprit que l’on
a essayé de montrer, à travers un cas pratique, l’importance des informations
contenues dans les rapports des commissaires aux comptes des groupes de
sociétés, notamment lorsqu’ils contiennent des réserves exprimées dans le
paragraphe des opinions de ceux-ci.

L’objectif de ce travail de recherche était donc d’évaluer si les états


financiers consolidés, dûment certifiés par un professionnel garant, peuvent
répondre aux besoins des utilisateurs en matière d’informations créées par
l’émergence du phénomène de groupe des sociétés.

156
Conclusion Générale

A la lumière de la thématique traitée dans cette recherche, il semble que


des progrès aient été réalisés dans le domaine de la consolidation, notamment
pour les groupes de sociétés établis en Tunisie.

Il va de soi que les efforts qui ont été entrepris doivent être approfondis
pour obtenir des informations sur les groupes crédibles et convenablement
certifiées. En effet, bien que la consolidation constitue le meilleur moyen pour
les investisseurs et les bailleurs de fonds d’analyser économiquement et
financièrement un groupe de sociétés, elle présente cependant certaines
limites. Celles-ci se résument principalement dans les points suivants :

 les états financiers consolidés se prêtent difficilement à des études


comparatives :

- dans le temps, du fait du changement du périmètre de


consolidation sauf si des informations complémentaires sont
mentionnées dans les notes aux états financiers ;

- dans l’espace, du fait des particularités de chaque groupe et


notamment lorsque les activités sont diversifiées.

 les états financiers consolidés ne tiennent pas compte des relations


existantes entre le groupe et ses sous-traitants et façonniers dont
l’importance peut être grande et dont le sort est souvent lié à celui du
groupe ;

D’autres limites peuvent s’ajouter en Tunisie. La première, au niveau


des délais impartis par le code des sociétés commerciales pour la
communication des rapports du commissaire aux comptes du groupe relatifs
aux états financiers individuels de la société mère et aux états financiers
consolidés. En effet, d’une part, le commissaire aux comptes du groupe, qui
est lui même le commissaire aux comptes de la société mère, doit déposer son

157
Conclusion Générale

rapport sur les états financiers consolidés au moins un mois avant la réunion
de l’assemblée générale des associés. D’autre part, il doit déposer son rapport
sur les états financiers individuels de la société mère au moins quinze jours
avant la réunion de l’assemblée générale des associés. Chose qui est difficile,
du point de vue pratique. D’ailleurs, à notre avis, la solution serait de
convoquer deux assemblées générales des associés, l’une pour statuer sur les
comptes individuels de la société mère et l’autre pour statuer sur les comptes
consolidés du groupe.

La deuxième limite est liée à l’utilité de la tenue de l’assemblée


générale des associés, statuant sur les comptes consolidés, d’autant plus qu’il
n’y a pas de décisions relatives à la répartition des résultats consolidés et à la
distribution des dividendes au profit des actionnaires.

158
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