Amph VF 2019 DVT 0
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Collection | Connaissances
Collection | Connaissances
L'espérance de vie adulte (ou longévité en milieu naturel) est en moyenne de 5 à 10 ans mais il est courant de trouver
des individus âgés de plus d'une quinzaine d'années chez certaines espèces longévives (Triton crêté, Sonneur à ventre
jaune). La maturité sexuelle est atteinte entre 1 et 3 ans selon les espèces et le sexe de l'individu, elle est variable
toutefois selon la latitude et l’altitude [5].
1 Font exception en France, plusieurs espèces d’Urodèles totalement affranchies du milieu aquatique : les salamandres noires alpines
(Salamandra lanza et Salamandra atra), au mode de reproduction « vivipare » ; le Spélerpes de Strinatii (Spelerpes strinatii), ovipare et
unique représentant en France de la famille des pléthodontidés, habitant les grottes et les ripisylves ; les populations de la sous-espèce de
Salamandre tachetée (Salamandra salamandra fastuosa).
S’ajoute la dispersion et les déplacements exploratoires d’individus qui en assurant la conquête de nouveaux
territoires contribuent au fonctionnement de la population voire d’un ensemble de populations subdivisées mais
connectées entre elles (fonctionnement en métapopulation). Les populations déclinent si les pertes par les
processus de “mortalité/émigration” excèdent les gains par ceux de “recrutement/immigration » [6, 7].
Pour minimiser les coûts énergétiques des déplacements, éviter les risques de dessiccation et de prédation, les
amphibiens recherchent généralement la plus courte distance pour se déplacer (trajectoire « en ligne droite »).
Ils tentent de franchir les obstacles sans chercher à les contourner, entraînant de fortes dépenses d’énergie et
du stress. Il est par conséquent fréquent de voir des individus épuisés au cours des migrations prénuptiales. Lors
des déplacements, les amphibiens exploitent le maximum d’informations de leur environnement qu’ils sont en
mesure de détecter et d’analyser. L'expérience et l'acquisition d’informations même sommaire de leur
environnement s’acquiert au cours du développement de la larve à l'adulte.
Si la vision joue un rôle incontestable sur de courtes distances, elle offre peu de « hauteur de vue » de la part
d’animaux vivant au ras du sol. Les amphibiens, qui se déplacent, sont donc d’abord sous l’influence de
caractéristiques grossières de l’habitat et répondent à une certaine ambiance de l’environnement pour s’orienter.
Ils peuvent suivre ainsi un gradient d’humidité. Il a été démontré également durant la période de reproduction que
les salamandres ou crapauds peuvent utiliser les étoiles ou la lune pour s’orienter pendant la nuit ou bien encore
le soleil pendant le jour. L’utilisation du champ magnétique terrestre a été démontré chez différentes espèces.
e
Des cellules photoréceptrices dans la glande pinéale ou épiphyse du cerveau (dite aussi 3 œil des vertébrés) et
des particules métalliques interviennent, la direction générale est donnée par un « compas » comme chez les
oiseaux migrateurs. Près du site aquatique de reproduction, les salamandres et les tritons comme plusieurs
espèces d'anoure utilisent les odeurs pour s'orienter plus finement. La nature chimique des odeurs mises en jeu
n'est pas identifiée mais l’odeur de la mare d'origine est mémorisée et permet d'y retourner lors des migrations
prénuptiales. Enfin, s'il est communément admis que les amphibiens anoures utilisent les sons et en particulier
les signaux sonores de leurs congénères, des études expérimentales récentes montrent que plusieurs espèces
de tritons utilisent des chants d'appel sexuel d'autres espèces d’amphibiens syntopiques (qui vivent dans le même
environnement) pour repérer leurs mares de reproduction [10, 11, 12].
Sur la quarantaine d'espèces en France métropolitaine qui se répartissent respectivement chez les Anoures
(8 familles) et les Urodèles (2 familles), plus de la moitié des espèces indigènes sont menacées ou quasi-menacées
(voir Annexe 1). Six espèces exotiques (voir Annexe 1) sont considérées comme potentiellement « invasives » [2]
sachant qu’une seule, la grenouille taureau, est inscrite sur la liste européenne (règlement 2016/1141).
• La destruction et fragmentation de l'habitat sont les causes les plus importantes pour la disparition
2
des amphibiens . Sous nos latitudes tempérées et dans nos régions urbanisées, de telles menaces sont
essentiellement liées à l'agriculture intensive (remembrements et disparition des haies, monoculture
intensive et drainage, simplification des paysages), l’exploitation d’autres ressources naturelles
(enrésinement des forêts, extraction de granulats dans les plaines alluviales, pêche de loisir dans les
lacs d’altitude) et l'urbanisation (assèchement des zones humides) ainsi qu’aux transports (voies ferrées,
routes et canaux). Les caractéristiques biologiques des amphibiens et leur fonctionnement
biodémographique les rendent particulièrement vulnérables à de tels impacts sur les paysages. En effet,
la plupart des espèces présentent des populations de plus en plus éloignées et isolées les unes des
autres limitant les contacts et les échanges génétiques. Les déplacements réguliers au sein du domaine
vital et la dispersion nécessaire par les corridors naturels entre les populations se font de plus en plus
difficilement. Ils sont pourtant indispensables au maintien de populations viables pour de telles espèces
en raison même du fait que la survie des populations en dessous d'une certaine valeur "seuil" (ou "taille
minimale viable") est souvent compromise.
• La dégradation de la qualité des milieux : le mode de vie terrestre et aquatique des amphibiens et
leur peau très perméable les rendent plus vulnérables que les autres espèces de vertébrés terrestres
aux toxines (pesticides, métaux lourds, biocides, nitrates, sels de déverglaçage) présentes dans
l’environnement. Tous ces agents polluants, pris individuellement ou par effet « cocktail », sont des
composés à l'origine de phénomènes de mortalité, de malformation et difformités ou d'échec de la
reproduction voire de stérilité.
• Les agents pathogènes et nouvelles maladies émergentes : enfin, au côté de ces menaces déjà bien
identifiées s’ajoutent de nouveaux dangers liés aux changements globaux. Un nouvel agent pathogène
Batrachochytrium dendrobatidis appelé aussi "chytride" n’épargne désormais aucune région de France
et ni même les zones protégées [15]. L'existence en France d'un Ranavirus [16] est une nouvelle menace
pour des populations déjà fragilisées par la prédation élevée des écrevisses, amphibiens et poissons
introduits dans les milieux aquatiques [17,18].
2 http://www.globalamphibians.org
Les infrastructures de transport terrestres (ITT) impactent les amphibiens de deux manières :
Figure 2 : Les infrastructures de transport et les deux types d’impacts sur les amphibiens
(Source : adaptée d’après [17, 18])
D’une manière générale, il est recommandé d’empêcher l’accès aux amphibiens des bassins de traitement des
eaux des plateformes routières fortement polluées. Des dispositions doivent être prises pour empêcher
l’accessibilité des bassins de traitement aux amphibiens, notamment par des clôtures adaptées [23] tout autour
du bassin, la pose de barrière canadienne ajustée à leur entrée, etc. En revanche, les bassins de rétention des
eaux du bassin versant ou bien les bassins d’écrêtage à l’aval des bassins de traitement peuvent être
des milieux d’accueil et de reproduction des amphibiens sous réserve d’une surveillance régulière de la qualité
des eaux. Dans certain contexte, notamment les régions très urbanisées ou agricoles, les bassins d’orage, malgré
ces mesures, sont colonisés. Ils jouent le rôle d’habitats-refuge dans un paysage particulièrement hostile aux
amphibiens posant la question du succès de la reproduction dans un tel milieu [24], etc.
Photos 3 à 8 : En haut à gauche : Site de Molsheim et son paysage agricole à culture intensive de grande surface ;
En haut à droite : Crapaud vert (Epidalea - anciennement Bufo - viridis) en migration à la recherche de sites aquatiques potentiels
de reproduction ; Au centre à gauche : Crapaud vert écrasé ; Au centre à droite : Bassin de rétention, entouré de grillage à grande et
petite faune, barrière protectrice en acier et barrière canadienne à l’entrée de l’ouvrage pour entretien. Il est observé quelques chanteurs
de Crapaud vert dans de tels bassins ; En bas à gauche : Buse de grande taille sous la chaussée de la 2x2 voie ;
En bas à droite : Mare artificielle creusée sur affleurement de la nappe réalisé dans le cadre de mesures compensatoires
(Sources : © J-P Vacher / Bufo & A. Quilghini, A. Morand, Cerema Est)
En ce qui concerne la lumière, peu d’études démontrent des effets avérés sur les amphibiens même si l’on peut
supposer raisonnablement qu’avec le bruit, l’implantation d’un giratoire éclairé peut perturber les déplacements
et les migrations. Par ailleurs, les lampadaires attirent les insectes mais aussi les amphibiens prédateurs s'en
nourrissant avec des risques accrus d’écrasement. L’éclairage des voies de circulation n’étant plus une priorité,
le risque devrait s’amenuiser. Il peut toutefois subsister à proximité des agglomérations.
Perte d’habitats et fragmentation des milieux (effet barrière, rupture des corridors)
La destruction et la fragmentation des milieux se traduisent par une cascade d’effets sur les habitats et les
populations d’amphibiens : morcellement des habitats en mosaïque, allongement des lisières, augmentation des
distances entre les habitats d’hivernage et de reproduction, isolement des populations, difficulté des amphibiens
à se disperser et à conquérir de nouveaux territoires. Les conséquences sont un déficit démographique, l’absence
de flux d’immigration. Dans les paysages fragmentés, les connectivités spatiales et fonctionnelles sont altérées.
La colonisation de nouveaux territoires et les migrations liées à reproduction ou à l’alimentation sont rendues
difficiles voire impossibles.
Figure 3 : Illustration du phénomène de fragmentation des habitats - Les infrastructures de transport terrestre,
en particulier les routes sont à l’origine d’une perte et dégradation de l’habitat dus à la destruction directe et l’effet
des perturbations (ou effet bordure) de part et d’autre de l’ITT (en gris) et l’isolement. Lorsqu’un tel réseau d’ITT s’accroît,
la superficie des habitats naturels (en beige) diminue et ils deviennent inaccessibles. Les fragments d’habitat peuvent être aussi
trop petits et/ou dégradés pour satisfaire l’écologie du cycle de vie des différentes espèces d’amphibiens, entraînant l’extinction
de leurs populations à court, moyen ou plus long terme (Source : adapté d’après [30] ; © J. Muratet, Ecodiv)
Dans le cadre de l’autoroute A 31 (gestionnaire APRR), la carrière de la Chalandrue a servi à fournir les matériaux
de remblais nécessaires au contournement de Dijon. L’emprise de la carrière est de 15 ha partagée en deux par
l’A31, la profondeur de fouille de 17 m. En fin d’exploitation, une mare de 17 000 m² est creusé dans ce milieu sec.
Un an après l’aménagement les premières pontes de Grenouille rieuse, d’Alyte accoucheur et de Pélodyte ponctué
sont observées, les conditions favorables à leur développement ayant été réunies dans ce milieu neuf tant au niveau
du plan d’eau (ceintures d’hélophytes et hydrophytes) qu’au niveau de l’environnement immédiat terrestre (éboulis,
etc.). Débutée en 1992, cette expérience a fait l’objet d’une convention de suivi de 10 ans durant laquelle un conseil
de gestion s’est réuni auprès d’APRR qui reste propriétaire du terrain. En ce qui concerne ce type de projet, la
création de milieux aquatiques et terrestres favorables, une certaine expérience a été acquise et améliorée au fil
des années. Toutefois, le maintien de milieux pionniers favorables à plusieurs espèces patrimoniales d’amphibiens
pose la question de leur entretien sur le long terme.
Les AFAF, accompagnant la construction des ITT, entraînent également une perte d’habitats et une banalisation
des paysages qui impactent directement les populations d’amphibiens. Les restructurations foncières favorisent
la disparition des éléments fixes du paysage (mares, haies) et l’abandon des cultures prairiales au profit de
cultures annuelles intensives. Si les AFAF sont toutefois moins impactantes que les remembrements historiques
réalisés sans études d’impacts, ils n’empêchent ni les changements d’usage des sols et les disparitions d’habitats
favorables aux amphibiens, ni les ruptures de corridors qu’ils empruntent. Les grands projets d’infrastructures
(LGV, Autoroutes) sont réalisés dans des conditions particulières : rapidité d’exécution, tensions liées aux
disparitions d’emprises (10 à 12 ha/km), importance des linéaires et surfaces restructurées (250 ha/km). De ce
fait, les AFAF intègrent avec difficulté les éléments fins du paysage (micro habitats, corridors locaux, sites de
croissance et de chasse, d’hivernage ou de reproduction) indispensables à la conservation des amphibiens. Les
conséquences sur les dynamiques de population aux échelles locales ou régionales ne sont pas évaluées, elles
sont probablement élevées si l’on considère les surfaces impactées et l’importance des changements d’usage
des sols.
A contrario, les grandes ITT génèrent des « dépendances vertes » non négligeable en termes de surface et
de linéaire. L’idée de les utiliser comme habitats de substitution ou comme trame verte longitudinale fait son
chemin. Les dépendances vertes offrent potentiellement un intérêt pour la faune terrestre dans son ensemble (y
compris les amphibiens). Leur contribution au fonctionnement des réseaux écologiques doit considérer les
éléments favorables (surface, naturalité, linéaire) et défavorables (pollution de proximité, risques d’écrasement,
modes de gestion souvent incompatibles avec une gestion conservatoire), sans oublier que les dépendances
vertes sont toujours des corridors en « pas japonais » interrompus à chaque franchissement de l’ITT par des
voies secondaires (risque d‘écrasement élevé à chaque intersection).
Un trafic de 10 véhicules à l'heure entraînerait la mort de 30 % des crapauds communs adultes en migration tandis
qu'entre 24 et 40 voitures par heure, 50 % des Crapauds communs seraient éliminés et 90 % avec 60 véhicules /
heure [31, 32, 33]. Cette mortalité est aussi évaluée pour d’autres espèces d'amphibiens (anoures et urodèles) entre
34 et 61 % lors de la traversée d'une route à fort trafic (3200 véhicules / jour). La mortalité augmente entre 89 à
98 % sur autoroute (trafic supérieur à 20 000 véhicules par jour) [28, 34]. Les données chiffrées du nombre
d’amphibiens tués sur les routes sont rares. Après une nuit d'orage, c'est 456 tritons palmés, 314 rainettes
méridionales, 2 crapauds calamites et 2 grenouille rieuses qui ont été trouvé écrasés sur un tronçon de 60 m d'une
route à faible trafic, située près de Montpellier (Cheylan com. pers.). A titre de comparaison, après une nuit ou une
matinée de comptage lors de déplacements d’amphibiens en migration de reproduction, il est trouvé respectivement
près de 800 et 3600 amphibiens écrasés (Grenouille rousse et Crapaud commun, pour l’essentiel) sur un tronçon
de route d’une longueur respective comprise entre 300 m (Le Cheylas en Isère) et 1,5 km (Kruth-Wildenstein dans
le Haut-Rhin). Ces valeurs sont élevées et renforcent l’hypothèse que certaines populations subissant de lourdes
pertes peuvent s’éteindre en quelques années si aucune mesure correctrice liée à l’impact de la route n’est
effectuée. L’évaluation du nombre d’amphibiens tués sur les routes peut aussi être effectuée, de manière indirecte,
par le biais des dispositifs temporaires et le nombre d’individus collectés chaque saison de reproduction. En France,
différentes équipes de bénévoles recensent dans les dispositifs temporaires de franchissement en une saison des
quantités allant de 10 000, 20 000 jusqu'à 45 000 individus qui traversent une seule route. C’est donc quelques
centaines de milliers d’amphibiens qui sont sauvés chaque année de l’écrasement mais pour combien d’amphibiens
tués sur les routes !
3
Les biologistes et herpétologues suisses estiment à environ 5 millions d’amphibiens adultes écrasés en
Suisse chaque année lors de leur migration (principalement de reproduction). De cette évaluation, c’est entre
25 à 50 millions d’amphibiens adultes qui périssent, en France, chaque année [35]. A ces chiffres déjà
impressionnants s’ajoutent plusieurs millions de juvéniles qui subissent très probablement le même sort. Un trafic
de 60 véhicules par heure élimine presque la totalité des crapelets en migration post-métamorphique.
Illustration et Photos 10 à 13 : En haut à gauche : Vue du pneu (Source : dessin de Marion Jouffroy pour le Colloque de Namur, 2016) ;
En haut à droite : Grenouille agile (Source : © ATENA 78) ;
En bas à gauche : Triton crêté (Source : © ATENA 78) ;
En bas à droite : Crapaud commun (Source : © A. Morand, Cerema Est)
3 www.karch.ch
Une première étude de génétique du paysage, par le programme Copafaune en partenariat avec les gestionnaires
d’infrastructure RFF et APRR [38, 39, 40], montre que l’autoroute A6 en Bourgogne ne constitue pas une barrière à
la dispersion du Triton alpestre. Dans le contexte étudié, les tritons alpestres empruntent accidentellement et en
nombre suffisant des ouvrages hydrauliques non dédiés. Ils franchissent l’autoroute avec succès et assurent un
brassage génétique. De plus, le travail réalisé sur l’A6 laisse également apparaître que les fossés de drainage de
l’autoroute faciliteraient la dispersion le long de l’infrastructure. Dans le programme « Trans-fer » [41], quatre
tronçons d’environ 20 km constitués de deux voies ferrées classiques, la LGV Est-Européenne en Lorraine et la
LGV Paris-Lyon en Bourgogne ont fait l’objet d’une analyse génétique appliquée à la Salamandre tachetée. Malgré
une structuration génétique des populations liée à la distance et la surface de l’habitat, le réseau ferré n’a aucun
effet barrière sur les populations. Les quelques individus qui franchissent avec succès les voies ferrées et les LGV
assurent un brassage génétique suffisant à cette échelle d’étude. En absence d’ouvrage dédié aux amphibiens, il
existe donc malgré tout une transparence interne aux LGV avec des possibilités de traversées tous les 310 m sur
la LGV Est-Européenne et 390 m sur la LGV Sud-Est.
Les LGV offrent en définitive, suffisamment de possibilité de traversées occasionnelles d’individus pour éviter
l’isolement génétique des sous populations. L’analyse génétique appliquée au Triton alpestre (A6) et à la
Salamandre tachetée (quatre tronçons de voies classiques, LGV Est et Sud-Est) conclue à l’absence de barrière
génétique. Les ITT agiraient comme des filtres plutôt que comme des barrières. Ces résultats confirment l’intérêt
de concevoir les ouvrages hydrauliques et les ouvrages agricoles ou forestiers comme des ouvrages mixtes
utilisables par les amphibiens. Chez la Salamandre tachetée en région parisienne, un effet négatif des voies
routières rapides a été détecté. En revanche, la même étude a démontré l’absence d’effet de la ligne RER et des
LGV situées dans l’aire d’étude [42].
Il faut néanmoins être prudent sur l’interprétation de tels résultats et les liens de cause à effet ou au contraire
l’absence de lien. Ces résultats confirment d’une part l’intérêt des petits ouvrages hydrauliques à concevoir
comme des ouvrages mixtes facilement utilisables par la faune terrestre - y compris les amphibiens - et d’autre
part le rôle que pourraient jouer certaines emprises pour assurer la transparence génétique et un fonctionnement
envisageable en métapopulation aux échelles locales et régionales. Il s’agit toutefois d’associer à de telles études
de génétique du paysage, d’autres approches complémentaires, notamment de dynamique des populations
cibles. Il se pourrait que l’extinction de la population advienne peu après la création d’une infrastructure même en
l’absence d’un effet de différenciation génétique. Les conséquences de la fragmentation sont une problématique
qui doit être considérée au cas par cas selon le contexte, chaque espèce ainsi que les populations étudiées.
Enfin, du point de vue socio-culturel, ils sont omniprésents en Occident et trouvent aujourd'hui un capital
"sympathie", tout particulièrement les rainettes et tritons, auprès des citoyens de nos sociétés urbaines. Ils sont
utilisés très fréquemment et à juste titre comme l'un des symboles d'une bonne qualité de notre environnement !
Ces statuts de protection contribuent à établir certains Plans d’Action Nationaux définissant des actions de
conservation et de restauration des espèces menacées à l'échelle du territoire. Des déclinaisons régionales
concernent les espèces les plus menacées. Trois plans nationaux d’action ont été réalisé (PNA Sonneur à ventre
jaune 2011-2015, PNA Crapaud vert 2014-2018, PNA pélobate brun 2014-2018). Plusieurs plans régionaux d’actions
(PRA Sonneur à ventre jaune, Pélobate, crapaud vert, etc.) ont été également effectués.
Le tableau en Annexe 1 synthétise pour chaque espèce située dans son groupe taxonomique (ordre et famille),
les niveaux de protection et les statuts de même que l'existence d'un PNA.
Les listes rouges d’espèces menacées sont bien connues des spécialistes et médiatisées auprès du grand public.
Elles sont devenues des instruments largement utilisés pour attirer l’attention publique et politique sur les
problèmes d’érosion de la biodiversité, aussi bien à l’échelle mondiale qu’au niveau national et régional.
L’attribution d’une espèce à une catégorie de menace repose sur l’avis de plusieurs spécialistes, réunis lors de
sessions de travail nationales ou internationales. Les listes rouges sont évolutives et sans cesse améliorées ces
dernières années, de même que l’IUCN s’est lancée dans l’élaboration de listes rouges régionales. Nous
4
renvoyons au site de l’IUCN .
4 http:/www.iucn.org
En fonction des groupes d'espèces et des objectifs de l’étude, il existe aujourd’hui un panel de techniques
d’échantillonnage et de détection assortis de précautions d'emploi. Nous renvoyons aux travaux existants [44,
45, 46].
Quels que soient les techniques, il s’agit de bien connaître l’écologie des espèces que l’on souhaite observer et
notamment les conditions météorologiques qui leur sont favorables. Deux facteurs influencent tout
particulièrement l’activité des amphibiens : l’humidité et la température. Les déplacements se font souvent lors
des nuits tièdes et humides. Des redoux exceptionnels lors de certains hivers avancent la migration. Inversement
une chute brutale ou tardive des températures stoppe ou retarde les migrations. Les activités de chant sont aussi
largement sous l’influence de la présence ou non de vent.
Figure 4 : Calendrier des périodes de reproduction dans une région du centre de la France
(Source : D’après [43]).
Chaque observation doit faire l’objet d’une détermination précise à l’aide de guides et clés d’identification,
d’enregistrements audio tous reconnus comme valides [8, 47, 48]. Les confusions en matière d’identification sont
possibles malgré le faible nombre d’espèces (à nuancer cependant avec le grand nombre de stade de vie
possibles chez les amphibiens : œuf, larve, adulte), par conséquent il est nécessaire de s’adjoindre la
collaboration et les conseils de naturalistes et scientifiques reconnus aptes à obtenir des autorisations d’études
et de prélèvement auprès des instances administratives compétentes.
L'Annexe 2 illustre pour quatre espèces (2 anoures ; 2 urodèles) et différentes écophases (larve et adulte)
différents critères de détermination morphologique utilisés par les spécialistes.
5 Dejean T., Miaud C. & Ouellet M., 2007.- Proposition d’un protocole d’hygiène pour réduire les risques de dissémination d’agents infectieux
et parasitaires chez les amphibiens lors d’intervention sur le terrain. Bulletin de la SHF, 122, 40-48.
Les dispositifs de franchissement des infrastructures par la faune, et en particulier par les amphibiens, souffrent
encore d’une forte carence en matière de retour d’expérience, et s’appuient sur des techniques qui ont peu évolué
depuis plusieurs décennies. Pourtant dans le même temps, l’évolution négative des milieux, l’état des populations,
l’émergence des préoccupations de trame verte et bleue imposent de proposer des solutions techniquement,
écologiquement et économiquement efficaces. Il ressort des différents colloques et rencontres qui ont été
effectués au cours de ces trois dernières décennies [33, 50, 51] et de différents travaux de recherche (méta-
analyse, revues) en Europe ou à l’international [34, 52, 53, 54, 55] que cette problématique n’a que peu progressé.
Même s’il existe quelques tentatives de guides et préconisations sur cette problématique en ce qui concerne les
amphibiens, on manque encore de solutions d’ingénierie pleinement efficaces et au meilleur rapport coût-bénéfice
à déployer en différents contextes [46, 56, 57, 58]. Il n’empêche que différentes mesures et dispositifs plus ou
moins pérennes dans le paysage visant à réduire la mortalité, et rétablir les flux de part et d'autre de l'infrastructure
sont à la disposition des gestionnaires et spécialistes en charge de l’ingénierie des routes et de la planification
des transports, entreprises de BTP, etc.). Cette seconde partie a pour objectif de les lister et contribuer à leur
meilleure utilisation dans l’attente de leur amélioration et/ou d’innovations futures.
Citons pour exemple la fermeture de la RD13 (contournement du lac de Kruth-Wildenstein, Haut-Rhin). Un arrêté
préfectoral autorise la fermeture de cette voie secondaire (usage touristique essentiellement) sur 4,5 km, de 20h
à 7h du matin, durant la migration de reproduction. Une barrière, un panneau d’interdiction et des
tri-flashs signalent la fermeture temporaire. Dans le Parc naturel régional « Oise Pays de France », l’Office
National de la Forêt et l’Institut de France ferment une section de voie forestière privée (4800 m) lors des
migrations prénuptiales des Crapauds communs, Grenouilles agiles et Tritons ponctués. Cette fermeture nocturne
(23h-5h) semble offrir le meilleur rapport coût/efficacité.
Dans les autres zones d’écrasements d’amphibiens, il est aussi possible d’observer des panneaux plus ou moins
« artisanaux » alertant du risque de chaussée glissante et d’information sur les migrations d’amphibiens. Cette
signalisation temporaire, en période de migration, a comme principal objectif d’inciter les automobilistes à ralentir.
Elle prend encore davantage d’importance lors des opérations de comptage et de sauvetage (cf. 2.2) par des
bénévoles du fait d’un risque d’accident humain. Lorsque cela est possible, il est recommandé d’associer le signal
de danger à un tri flash et une limitation de vitesse pour avertir de la présence de piétons à proximité des
chaussées. A notre connaissance, la pose de ralentisseur pérenne n’a jamais été mise en œuvre dans le cadre
de ce type de projet, ce type d’accompagnement pourrait être un dispositif pourtant bien utile en particulier pour
la sécurité des bénévoles et/ou professionnels qui interviennent sur ces opérations de sauvetage.
Les piquets de clôture électrique équipés de passe fil et d’un appui pour enfonçage peuvent être une solution
efficace. Les piquets de fer à béton (diamètre 0,8 cm), sont facile à planter et à déterrer, et ils sont durables. Peu
volumineux, ils sont faciles à stocker mais nécessitent des dispositifs particuliers de fixation (type clôture
électrique pour bétail).
Pour ne pas gêner les déplacements des amphibiens le long de la bâche, les piquets sont placés à l’intérieur des
emprises.
La tension de la bâche est assurée par un fil de fer fixé sur le sommet des pieux en bois par des cavaliers ou bien
sur un fer à béton, accroché à des isolateurs électriques ou passe-fil pour clôture électrique. Des tendeurs
améliorent la tension. La fixation est assurée par des agrafes ou les œillets intégrés à la bâche. La pose est
simplifiée en doublant la bâche à cheval sur le fil de tension (pas de fixation, gain de temps mais on double la
surface de bâche utilisée).
Les seaux de capture : ils doivent avoir une profondeur de 25 à 40 cm. La distance recommandée entre
les seaux est de 10 m (urodèles) à 20 m (anoures). Ils sont percés (quelques trous de 3 mm à la mèche à bois)
et posés, de préférence, sur un lit de gravier pour faciliter l’évacuation de l’eau et éviter la noyade des animaux
piégés. Le bord des seaux doit être situé au niveau du sol, au plus près de la bâche. Ils peuvent être remplacés
par un tuyau de PVC (même diamètre).
Les seaux alimentaires à bords verticaux (obtenus dans les restaurants collectifs) possèdent un couvercle
qui peut être découpé au cutter en laissant un rebord de 2 à 3 cm pour empêcher les animaux de s’échapper
(Ø 27 cm, h 26 cm).
Les conteneurs horticoles offrent des dimensions intéressantes et sont équipés d’orifices à la base pour évacuer
l’eau (Ø 26 cm, h 28 cm ou diamètre 30 cm, h 27 cm). Les seaux à eaux, évasés (diamètre 26 à 32 cm, h 24 à
28 cm) selon les contenances (10 à 15 l) n’ont pas de couvercle et sont facilement escaladés par les tritons.
Pendant le pic de migration et en fonction du nombre d'animaux, il est recommandé d'inspecter très régulièrement
les seaux (1 relevé tôt chaque matin complété par 1 à 3 relevés selon les nuits).
Afin d'éviter le risque de dessiccation, en particulier des plus jeunes individus de certaines espèces, il est
recommandé d'ajouter au fond du seau, des feuilles mortes, un peu de terre afin de conserver une certaine
humidité. Une éponge régulièrement mouillée peut également être utilisée.
Dans l’objectif d’anticiper la mise en place d’un éventuel dispositif pérenne, il est fortement suggéré de numéroter
les seaux dans la partie supérieure au marqueur indélébile ou au stylo de blanc correcteur. La toile peut aussi
faire l’objet d’une numérotation. La numérotation correspond à un numéro d’ordre croissant ou parfois au métrage
à partir du point d’origine, elle sera indispensable pour identifier les zones de passage privilégiées par les
amphibiens utiles à la localisation des traversées sous-chaussées (cf. 2.2.6).
Généralement, le dispositif de protection temporaire avec seaux est placé d’un seul côté de la voie. C’est le cas
le plus fréquent qui protège les amphibiens adultes, en général, des espèces à reproduction explosive traversant
les chaussées routières en migration prénuptiale (durée environ 2 mois tout au plus). Lorsque les migrations aller
et retour se chevauchent, les amphibiens en migration retour se retrouvent piégés par le dispositif. Une solution
pour minimiser ce risque, est d’adapter du côté de la barrière, un système incliné (ou bavolet) qui permet aux
animaux sur le retour de franchir l’obstacle. Il n’empêche toutefois qu’un certain nombre d’animaux adultes
risquent malgré tout d’errer sur la chaussée et de mourir écrasés. L’enlèvement du dispositif suffisamment tôt
évite ce risque. Lors de l’émergence des métamorphosés par centaines de milliers d’individus, le risque
d’écrasements demeure évidemment fort si le trafic est dense à cette période !
Les doubles barrières avec seaux sont rarement mises en œuvre en protection temporaire sur la voirie existante
(coût plus important du matériel, durée de l’opération). Au droit du lac du Der-Chantecoq (Marne), la LPO
Champagne Ardenne a installé les bâches plastiques durant plusieurs années au préalable de la construction
d’un passage pérenne de chaque côté de la RD 13 sur 700 ml (x2) durant les 3 mois des migrations pré- et post
nuptiales des amphibiens reproducteurs adultes.
Un très faible nombre d’installations temporaires a été utilisée, de manière volontaire, en France pour la migration
retour des jeunes métamorphosés depuis les sites aquatiques jusqu’à leurs habitats terrestres. L’opération
conduite par le gestionnaire EDEN 62 sur la dune de Slack (site N2000, Grand Site de France) est l’une des rares
expériences dans l’attente de la construction d’un dispositif permanent (solution à l’étude par le Conseil
départemental du Pas-de-Calais). Elle concerne, notamment l’aide au franchissement d’une espèce à fort enjeu
(le triton crêté, Annexe 2 et 4 Directive Habitats) et est conséquente en moyens humains mobilisés chaque année,
bien que localisée à un tronçon réduit (150 ml) présentant le plus grand risque d’écrasements.
Le dispositif en protection de chantier est placé de chaque côté des limites d’emprise, sans seau de comptage
(le but étant d’éviter toute incursion sur le chantier). Les bâches ou treillis peuvent rester sur site durant 4 années
(nécessité d’une surveillance régulière).
Photo 23 : Dispositif avec bavolet sur le chantier de la voie rapide Photo 24 : Dispositif avec bavolet sur le chantier de la RN4
de Pierre-Villers (Source : © A. Morand, Cerema Est) à Heming (Source : © A. Morand, Cerema Est)
2.2.5 - Les dispositifs temporaires de protection : coût-efficacité et préalable aux dispositifs pérennes ?
Les installations temporaires de protection, correctement mises en place et régulièrement entretenues
(sur chantier ou sur infrastructure existante) sont très efficaces. Toutefois, l’efficacité doit être évaluée sur
plusieurs années.
La mise en place et la gestion quotidienne des installations temporaires nécessitent des personnes en nombre
qui circulent sur les accotements à proximité immédiate des véhicules. Les intervenants traversent les voies de
circulation. Parfois des visites d’enfants sont organisées à titre pédagogique. Le danger est permanent de nuit
comme de jour. Un tel dispositif doit être signalé aux automobilistes (signalisation temporaire de danger) et tous
les intervenants (bénévoles, prestataires, scolaires) doivent porter des gilets fluorescents. Il s’agit de s’assurer
de ce strict minimum en matière de sécurité en informant les services compétents (services gestionnaires de
la voie et Mairie).
Quelle que soit la motivation à l’abandon d’un dispositif temporaire en vue d’étudier une solution pérenne,
il s’agit d’envisager avec rigueur les avantages et inconvénients, de même que la faisabilité d’une telle solution
en ce lieu. L'un des enjeux majeurs est de connaître l’ensemble des points chauds d’écrasements et d’évaluer
où un dispositif pérenne est le plus prioritaire.
Figure 5 : Amphibiens comptabilisés dans les seaux en 2003 de la réserve naturelle nationale de l’Etang du Grand Lemps (Isère).
Les Tritons, en particulier les espèces de petite taille représentent l’essentiel des animaux capturés dans le dispositif.
Le diagramme détermine la section à enjeux de conservation (seaux 278 à 702) sur laquelle a été aménagée le batrachoduc
à raison d’une traversée tous les 40 m. Aux extrémités, les mouvements sont plus réduits
et les inter-distances entre les traversées sont plus importantes (Source : Figure extraite d’après [60])
Dans les années 2000, le Conseil général de l’Isère (devenu Conseil départemental), en partenariat et sous
l’impulsion du monde associatif local (principalement la FRAPNA, le CORA Isère - devenu aujourd’hui la LPO
Isère - et AVENIR) se sont donné pour objectif d’établir les priorités d’études et d’actions en ce qui concerne le
problème de l’écrasement des amphibiens sur les routes. Une grande enquête et mobilisation citoyenne est
effectuée en 1997 afin de réaliser cette expertise des sites d’écrasements auprès de 533 communes iséroises
ainsi que des associations communales de chasse agréée (ACCA), de pêche et de protection de la nature.
40 sites d’écrasement sont identifiés [61] et notés de 1 à 3 en fonction de plusieurs actions à réaliser. 4 sites ont
fait l’objet d’une opération de sauvetage dans l’année, 10 sites ont nécessité une évaluation quantitative et
localisation plus précises, 26 sites présentaient des données insuffisantes et de nombreux autres ont été évalués
comme étant à écrasements nuls et/ou très faibles. De cette expertise de grande ampleur, différents réseaux
(d’alerte, de comptage), une centralisation et une base de données sont nés peu après. Ces outils ont dynamisé
le réseau de bénévoles et favorisent encore aujourd’hui une plus grande réactivité de la part des pouvoirs publics.
Ils ont permis également de capitaliser l’expérience acquise sur cette problématique en bonne synergie avec le
monde associatif. Cette collaboration a été à l’origine de la construction de plusieurs ouvrages permanents de
type « crapauducs » mis en place sur les sites prioritaires et à enjeux élevés.
Le PNR Oise et Pays de France couvre 60 000 ha dont 20 000 de forêt pour 62 communes. Dans le cadre de
ses missions de protection et gestion adaptée des milieux naturels et du paysage accompagné du monde
associatif, de nombreux sites d’écrasement ont été identifiés. Sur les 11 sites suivis de manière approfondie,
10 sont équipés chaque année d’un dispositif de barrières provisoire (4,5 km de voies privées, communales et
départementales) et 1 est en interdiction temporaire de circulation (4,8 km de voie forestière). 26 000 adultes sont
capturés et transférés lors des migrations prénuptiales. Face à cette mobilisation bénévole conséquente depuis
plusieurs années, le PNR a confié en 2008 une analyse comparative des sites sous protection temporaire au
CETE de l’Est et une pré-étude technique et financière des sites à aménager en priorité (4 sites) [62]. Cette
réflexion globale à l’échelle d’un PNR a permis de hiérarchiser les interventions et d’évaluer les difficultés
techniques. Ainsi, lorsque sur le territoire du parc, des travaux sont programmés sur le réseau routier, le PNR
dispose des éléments techniques (pré-étude de faisabilité des dispositifs permanents) à intégrer au projet. L’Ile
de France, via Naturparif devenue en 2017, l’Agence Régionale de la Biodiversité, s’est doté d’un observatoire et
d’une cartographie dynamique de la répartition des observations d’écrasements d’amphibiens et des dispositifs
mises en place (voir carte ci-dessous).
Les observatoires régionaux de la biodiversité qui se mettent en place progressivement dans les différentes
régions de France devraient permettre une meilleure prise en compte de cette problématique en lien avec
l’Agence Française pour la Biodiversité.
Les installations permanentes de protection des amphibiens sont des passages spécialisés pour la faune
sauvage. Ils ont comme objectif essentiellement de rétablir les mouvements migratoires pré et post-nuptiaux des
adultes reproducteurs, les déplacements massifs et groupés des juvéniles et les déplacements liés à la recherche
de nouveaux territoires. Dans la typologie nationale [46], ils correspondent au type II déclinée en IIa, IIb, IIc selon
le type et la fréquence des traversées sous chaussée. Ce type d'ouvrage appelé "crapauduc" ou "batrachoduc"
est, parmi les mesures de protection, celle qui est la plus médiatisée et la plus spectaculaire.
Encadré 6 - Attention, les passages « petite faune » ne sont pas des batrachoducs !
Les passages « petite faune », ne sont pas des batrachoducs. Un batrachoduc ou crapauduc est prioritairement
installé et conçu pour assurer les traversées des amphibiens. Il peut être utilisé par d’autres espèces de la faune
sauvage mais ne doit pas être confondu avec un passage à petite faune (Type I dans la nomenclature nationale).
Les passages « petite faune » sont aménagés tous les 300 m environ alors que les traversées pour amphibiens
sont espacées de 30 à 100 m selon les situations.
En définitive un passage petite faune (type I) au sens strict correspond à une traversée sous chaussée (pouvant
être aussi utilisée par des amphibiens) alors que le crapauduc correspond à plusieurs traversées sous chaussée
et est placé sur des sections d’ITT reconnues comme dangereuses pour les amphibiens. Ces traversées sont
espacées de 30 à 40 m pour les types IIa et IIb et 100 m pour le type IIc. Elles sont également utilisables pour la
petite faune et c’est pourquoi en certaines régions ou départements de France, ce type d’ouvrage porte
l’appellation de passage petite faune, appellation qui favorise l’acceptation d’un tel ouvrage au coût non
négligeable mais qui peut être utile à plusieurs groupes d’espèces et pas seulement les amphibiens en fonction
de sa conception, etc.
On peut les réunir en quelques grands types selon qu’il ont été réalisés :
• sur des départementales et routes communales, la très grande majorité ;
• sur des voies rapides (2 x 2 voies) et autoroutes ;
• sur des voies ferrées (classique ou LGV).
Figure 7 : Schéma de principe d’un passage de type II a. Figure 8 : Schéma de principe d’un passage de type II b.
(Source : Guide technique Aménagement et Mesures (Source : Guide technique Aménagements et Mesures
pour la petite faune, Sétra 2005). pour la petite faune, Sétra 2005).
A l’origine, les crapauducs de type IIa (doubles conduits à sens unique espacés de 30 à 40 m) sont construits
pour les populations d’amphibiens dont les migrations de reproduction sont les plus visibles, notamment celles
qualifiées d’espèces précoces à reproduction explosive chez les anoures (Crapaud commun, grenouilles
« brunes » (rousse et agile)). Les populations abondantes de Tritons palmé et ponctué de même que
l'emblématique Salamandre tachetée bénéficient également de ce type de dispositifs pérennes. Les individus
métamorphosés de ces espèces utilisent aussi en théorie les crapauducs lors de leur première migration depuis
le plan d’eau jusqu’à leur territoire terrestre. Aujourd’hui, la tendance est moindre d’effectuer des traversées de
type IIa spécialement dédiées aux amphibiens. Ces installations ont tendance à être remplacées par des simple
conduits (IIb) à double sens espacés également de 30 à 40 m. Ces dispositifs plus simples à mettre en œuvre, a
priori plus économiques, se généralisent. Les passages de type IIa ne seraient utilisées qu’une courte partie de
l’année pour les amphibiens mais risquent d’être sous utilisés, le reste de l’année, par les autres groupes
fauniques, en raison notamment de la taille des conduits et de la forme des entrées difficilement accessibles.
A l’inverse, les passages de type IIb seraient utilisés par les amphibiens non seulement durant les périodes de
pic de migration mais ils offriraient aussi l’avantage d’être utilisable par l’ensemble de la petite faune sauvage tout
au long de l’année. Cet avantage leur a valu quelquefois l’appellation faussement justifié de « Passage
à petite faune ».
La controverse demeure entière toutefois sur la différence d’efficacité de l’un ou l’autre de ces dispositifs,
notamment en relation à la collecte ou piégeage forcé du type IIa et le libre choix a priori du type IIb, etc.
En effet, dans le premier cas, les amphibiens, une fois collectés, ne peuvent s’en échapper et sont donc contraints
de traverser. Au contraire les passages de type IIb sont un peu moins contraignants par principe pour les
amphibiens et autres petits animaux (reptiles, micro mammifères) qui ont la possibilité de ne pas s’engager dans
le conduit mais, à contrario, toutes ces espèces peuvent s’engager plus facilement dans les traversées qui
resteront fonctionnelles toute l’année.
En ce qui concerne les aménagements sur voie ferrée classique (voir illustration ci-dessous) ils consistent à
aménager des vides sous les rails pour y placer un demi-tuyau en polyéthylène de 25 à 30 cm de large. Un butoir
guide les animaux qui circulent sur le patin du rail. La distance entre les passages sur rail est de 15 à 25 m.
ü Le dispositif de collecte et de guidage : il empêche les amphibiens d’accéder aux voies de circulation et
les guide vers les traversées sous chaussées. Des petits aménagements (corniche de retour) empêchent
toute tentative d’escalade. Il est essentiel d’éviter les obstacles qui ralentiraient ou immobiliseraient les
animaux. Il s’agit d’éviter les « accidents » de parcours source de stress, de pertes d’énergie et de risque
de dessiccation. La hauteur (hors sol) du collecteur est supérieure ou égale à 0,40 m (0,60 m si présence de
Grenouille agile). Le collecteur doit constituer un obstacle infranchissable dans le sens de leur migration.
Photo 30 : Collecteur standard en U des installations de type IIa Photo 31 : Collecteur en U (côté migration aller)
(béton préfabriqué avec couvercle, bavette, fosse de capture). à l’étang de Bonne famille
Ils sont, par leur poids et leur stabilité, durables. Leur efficacité (Source : © Conseil départemental de l’Isère)
est reconnue (supérieure aux collecteurs en L) mais les
difficultés de mise en œuvre et d’entretien sont suffisamment
importantes pour que ce dispositif soit peu à peu remplacé
par les murets de collecte (Source : PNR Gâtinais français,
marais de Larchant ou d’après [69])
Photo 32 : Installation standard ou collecteur en L préfabriqué en Photo 33 : Collecteur préfabriqué en béton avec corniche anti-
béton avec une petite corniche en béton. Source : Le Lac du Der escalade ou bavolet conséquent « en prévision » de la Rainette
(Source : © A. Morand, Cerema Est) arboricole sur le site du Cheylas (Source : © H. Coffre, LPO 38)
Photo 34 : Collecteur métallique (0,40 m en acier) avec pied Photo 35 : Collecteur en plastique recyclé, matériau prometteur
empêchant le développement de la végétation, et qui facilite mais très fragile en l’état actuel
l’entretien et le déplacement des animaux. Exposés au soleil, (Source : © A. Morand, Cerema Est)
les pieds métalliques peuvent toutefois devenir très chauds pour
les juvéniles et entraîner un risque de dessiccation
(Source : © A. Morand, Cerema Est)
Photo 36 : Barrière mixte : glissière de sécurité en bois Photo 37 : En bois. Sur le batrachoduc de Sorques (dpt 77)
et tablier métallique pour protection des motards à Condé en région Ile de France
sur Vesgre (dpt 78) (Source : © ATENA 78) (Source : © A. Morand, Cerema Est)
ü Plusieurs types de traversées sous chaussée sont envisageables, nous présenterons des exemples en
type II b et c :
Différentes formes et des dimensionnements variés existent pour ce type d’ouvrage. Certaines dimensions sont
imposées par la route (largeur, nombre de voies) et son trafic ainsi que le type de véhicules qui circulent.
Plusieurs fournisseurs proposent ce type de produits (Bonna Sabla, Chapsol, Matière, Silix). Les cadres
(dimensions intérieures = 1,00 x 0,60 m) sont posés sur un lit de pose compacté ingélif (calcaire) de 0,10 à 0,20 m
d’épaisseur. Le remplissage latéral est réalisé sur 0,40 m de large (matériau ingélif). Pour des parois standards
de 0,10 m d’épaisseur, le recouvrement est réalisé avec un remplissage de 0,20 m de calcaire et 0,55 m de grave
non traitée. Avec une couche de roulement, il faut compter une profondeur de fouille de 1,80 à 2,00 m. Il est possible
de limiter le remplissage en choisissant des dalots à parois épaisses et renforcées (20 cm, contre 10 cm pour les dalots
standards) ou en plaçant une dalle de répartition. La fourniture et pose de cadres fermés en béton est évaluée entre
400 et 535 € le mètre linéaire.
La société allemande Maibach (fabricant) et Sodilor (importateur), commercialisent un cadre ouvert en béton de
1 m de large décliné en 0,60 - 0,80 et 1 m de haut (intérieur). Ces éléments sont fournis en 2,50 m de long. Ils
sont placés sur un lit de pose (0,10 à 0,20 m). L’épaisseur des parois (0,20 m) et du plafond (0,25 m) permet de
les utiliser sans recouvrement de grave bitume ou de grave laitier. Ces éléments sont particulièrement bien
adaptés aux amphibiens en raison d’une circulation sur un sol naturel humide. Une hauteur intérieure de 0,60 m est
suffisante et correspond à une fouille de 1 à 1,20 m de profondeur avec comme avantages des terrassements
et matériaux de remplissage et de fondation limités (absence de blindage).
La fourniture et pose de cadres ouverts en béton est évaluée entre 300 et 535 € le ml.
Le tableau ci-dessous est extrait du dernier ouvrage international (ou Handbook) en écologie routière [56].
Les auteurs tentent une synthèse et aide à la décision en ce domaine, intégrant la forme et longueur des
traversées à partir de quelques données en Europe et en Amérique du Nord. Sans être une norme, ce tableau
donne une tendance générale qu’il s’agirait d’améliorer en ajoutant et comparant plusieurs autres ouvrages
construits en France et en Europe sur lesquels nous avons un retour d’expérience suffisant en terme d’efficacité.
Rectangulaire 1,0 x 0,75 m 1,5 x 1,0 m 1,75 x 1,2 m 2,00 x 1,5 m 2,3 x 1,75 m
2 2 2 2 2
0,75 m 1,5 m 2,1 m 3m 4m
2 2 2 2 2
Circulaire 1,0 m 1,2 m 1,6 m 2m 2,5 m
Pour les routes départementales et nationales, nous recommandons autant que possible le dalot par rapport à la buse.
Selon plusieurs observations, différentes espèces d’amphibiens, en particulier chez les Urodèles (salamandres
et tritons), auraient tendance à vouloir grimper le long des buses circulaires, compromettant sérieusement leur
chance de traverser et augmentant le risque de dessiccation. En ce qui concerne la longueur des traversées, elle
doit être fonction de la largeur de la voie et ne pas être inférieure à une certaine taille minimale en hauteur comme
en largeur. Pour le revêtement, les gestionnaires d’ouvrages existants plaident en faveur d'un sol naturel et
humide au niveau de ces tunnels, ce que confirment aussi les rares travaux scientifiques en ce domaine [55, 70].
Si les Crapauds ne réalisent que peu de différence, les grenouilles « brunes » et « vertes » semblent préférer les sols
naturels. Cette préférence est à relier très probablement à une influence des odeurs des différents types de substrat
plus ou moins "favorables", une différence d'humidité pour laquelle il existe des préférences variables selon les espèces
et les stades de vie, les crapauds étant moins sujets à la dessiccation, etc.
Ces distances sont issues d’études préalables, souvent conduites à l’aide d’un dispositif temporaire durant
plusieurs années par les équipes de bénévoles à l’origine du projet d’ouvrage pérenne. Un espacement optimal
de 25 à 30 m est généralement recommandé, tout particulièrement chez les urodèles. Il peut être porté à 60 m
au maximum, notamment si une longue distance est à équiper. L’objectif étant d’éviter une trop longue errance,
un stress ajouté et un risque mortel de dessiccation voire de prédation, le plus faible écartement doit être
privilégié. Son extension se fera sous réserve de l’avis de spécialistes et de données de suivi des routes
migratoires suffisamment précises.
Photo 43 et 44 : Lumière au bout du tunnel et substrat végétalisé naturellement dans le conduit, respectivement
sur le batrachoduc de Sorques (77) et celui de l’étang de Laurêtre (25) sur la RD 14
(Source : © A. Morand, Cerema Est)
Photo 47 et 48 : Une buse perpendiculaire au pied d’une clôture renforcée sur le dispositif temporaire de la Dune de Slack
Dpt du Pas de Calais (Source : © A. Morand, Cerema Est) ;
A droite, un aménagement conséquent « drain-fossé » pour évacuer les eaux sur le site d’Esh-Belval (dpts 54/57)
(Source : © A. Morand, Cerema Est)
2.3.8 - Accès aux emprises privées (terre agricole) ou d’intérêt général (parking, accès chemin)
Selon la longueur de la section à aménager, il peut être nécessaire d’envisager un aménagement permettant la
sortie des véhicules vers le chemin ou autre site desservi, mais empêchant les animaux de pénétrer sur l’emprise,
et les guidant vers le dispositif de collecte.
Photo 51 et 52 : Une grille de type passage canadien en droit d’un chemin d’accès
(Source © A. Morand, Cerema-Est)
L’entretien
Des différentes expériences connues et valorisées sur ce type d’ouvrage, il ressort que l'entretien est nécessaire
sous peine d'un risque de le rendre inopérant à moyen terme. Cet entretien est peu coûteux en temps et en
qualification. Dans les zones enneigées (exemples : site de Kruth-Wildenstein, étang du Grand-Lemps), il s'agit
de visiter le dispositif à la sortie de l'hiver, en tous les cas avant les migrations printanières. L'enjeu est de vérifier
les puits (fosses) d'entrée et d'enlever les feuilles mortes, pierres, terres accumulées etc. On peut nettoyer aussi
tout le long des collecteurs tout en laissant un minimum de végétations favorables aux amphibiens. La présence
de déchets diminue également l’efficacité des ouvrages.
Il est important dès le projet d’évoquer l’entretien du dispositif (collecteurs et traversées et petits équipements
associés) et sa prise en charge par une convention qui rappelle les engagements de chacun (Conseil
départemental, commune, organisme gestionnaire d’espace naturel, association, etc.).
Une fois une réflexion commune entre les partenaires au projet, menée autour de ces quelques questions, on
peut envisager le suivi au cours de la période « optimale » de migration et fonction de la détectabilité des espèces
cibles (ex. février-mars pour les espèces à reproduction explosive de type Grenouille rousse ou Crapaud commun,
avril-mai pour les espèces à reproduction plus tardive comme la Rainette arboricole, le Crapaud vert). Il s’agit de
conduire un suivi, si possible sur plusieurs saisons de reproduction afin d’atténuer le poids des facteurs
climatiques et de dynamique naturelle des populations. A titre d’exemple, pour un suivi post création,
l’espacement du pas de temps peut être, après un premier suivi l’année qui suit la création de l’ouvrage, de 3 à
5 ans puis 10 ans.
Pour tout projet neuf de passage à amphibiens et dans l’objectif d’évaluer l’efficacité de l’ouvrage, nous
recommandons d’envisager en amont un dispositif adapté dès la conception. A l’image de certains ouvrages
existant, il peut être ainsi envisagé une trappe en béton (avec couvercle) directement à la sortie (et/ou l’entrée
également) du tunnel des traversées sous chaussée en veillant à ce qu'il n'y ait aucun risque d’ennoiement de tel
dispositif préjudiciable à la survie des individus capturés.
A l’étang du Grand-Lemps, dans le département de l’Isère également, un suivi de plus de quinze années, révèle un
bon fonctionnement en migration aller des adultes des différentes espèces avec la restauration de l’ouvrage et des
aménagements complémentaires en 2013 [72, Maillet, com. pers. 2016]. La migration retour des métamorphosés
quittant le milieu aquatique est beaucoup plus mitigée en ce qui concerne l’efficacité des tunnels ; elle pose aussi
de nombreux problèmes en terme de méthodologie de suivi [73, 74, Joly, com. pers. 2017]. Récemment, l’analyse
des données cumulées suggère une tendance inquiétante et continue à la baisse des populations de plusieurs espèces
d’amphibiens, notamment pour le Crapaud commun, espèce parmi les plus abondantes (Joly, com. pers. 2017).
Sur le passage à petite faune du Lac de Der-Chantecoq (Marne) [59], un bilan de quatre années (2012-2015) de
suivi, dont deux années avec un dispositif de capture, a été effectué. Il est positif pour les anoures (90 % des
Crapauds communs et Grenouilles rousses) mais demeure préoccupant pour les tritons (Triton alpestre et
ponctué), certaines observations nocturnes montrant l’errance de nombreux individus le long de la barrière
collectrice (Hervé, com. pers. 2016).
Sur le passage à petite faune de la commune de Larchant (PNR Gâtinais, Ile de France) [69], un suivi de
l’efficacité de 73 jours pendant la migration prénuptiale (entre le 25 janvier et le 8 avril 2011), via l’utilisation de
trappes à amphibiens semble démontrer l’utilisation de tous les tunnels (à l’exception d’un tunnel ennoyé) par les
5 espèces présentes (Crapaud commun, Grenouille agile, les Grenouilles « vertes », Triton palmé, Triton ponctué)
avec toutefois des effectifs très faibles d’urodèles.
En ce qui concerne les autoroutes, un suivi du réseau « Vinci autoroute » [75] sur plusieurs dizaines d’ouvrages
(22 traversées sous-chaussée dont certaines atteignant une cinquantaine de mètre) a démontré à l’aide de pièges
à vibration et pièges photos en time-lapse (déclenchement minute), la présence et le passage de plusieurs
espèces d’amphibiens en période de reproduction et à l’automne (Salamandre tachetée, crapaud commun,
notamment).
Ces données par les pièges-photos demeurent toutefois qualitatives en regard d’autres suivis, par piégeage des
individus, semi-quantitatifs sur les routes départementales… Toutefois, le choix du type de piège-photo est
important. Ceux, à la fonction « Time-lapse » (avec paramétrage du nombre et de la fréquence de vue en seconde
et à des horaires pré-programmés) peuvent être très performants mais ils génèrent de grande quantités d’image
à analyser. Des logiciels de traitement et d’automatisation des images capturées sont à l’étude…
D’autres techniques sont testées (de type Radio Frequency Identification ou RFID) dans les suivis de l’efficacité
des ouvrages de franchissement des ITT ou écopassages. Elles peuvent donner de riches informations sur le
comportement et la dynamique des populations d’amphibiens mais sont toutefois lourdes à mettre en œuvre, le
plus souvent dans le cadre d’un programme de recherche. Par ailleurs, elles font l’objet d’une demande
d’autorisation argumentée très sérieusement de par le caractère invasif de telles méthodes (marquage d’un
échantillon d’individus par transpondeurs ou pit-tags) sur les amphibiens.
6 En Suisse, une enquête a été menée sur 17 ouvrages de type « crapauduc » démontrant d’une part l’efficacité supérieure d’une grande
ouverture des tunnels chez deux espèces (Crapaud commun et Grenouille rousse) et d’autre part la difficulté de cette comparaison dans
l’interprétation des résultats en raison de la fluctuation naturelle des populations étudiées et le fait que chaque installation est une
combinaison unique de type, longueur, largeur de tunnel et système de guidage. Rapport complet téléchargeable sur le site du karch.
Les passages spécifiques pour la petite et grande faune ainsi que les passages non spécifiques destinés à rétablir
la circulation pour les activités humaines (agriculture, randonnée) ou le passage d’un cours d’eau peuvent
constituer des zones pouvant être utilisés naturellement par les amphibiens lors de leur déplacement. Dans
certaines configurations très favorables (pour exemple, le cas ci-dessous de la RN59), il est même possible de
trouver plusieurs espèces d’amphibiens. Cet exemple de l’un de ses passages inférieurs pour la grande faune
(voir photos ci-dessous) reste toutefois une situation relativement rare. L’ouvrage se trouve d’une part, en plein
cœur d’un massif forestier « coupé en deux » par la route. Cette forêt abrite d’autre part, des populations
abondantes de différentes espèces d’amphibiens, dont celle de Sonneur à ventre jaune (espèce à enjeu élevée
bénéficiant d’un PNA décliné à l’échelle régionale). Enfin, la relative forte richesse batrachologique dans l’ouvrage
s’explique par la grande taille du passage inférieur et une luminosité suffisante de par la hauteur du toit, qui favorise
le développement d’une végétation aquatique et terrestre. Il existe également un ruisseau traversant un substrat
naturel et limono-sableux, l’ensemble offrant des conditions ambiantes humides favorables aux amphibiens.
Photo 61 et 62 : Exemple de conditions favorables aux amphibiens sous un passage inférieur « grande faune » :
la présence d’un cours d’eau, de flaques sous l’ouvrage favorise l’occupation et la présence de juvéniles de Crapaud commun,
Grenouille verte et Sonneur à ventre jaune, ici en position ventrale. Quelques adultes et têtards de Sonneur
à ventre jaune ont été également trouvés attestant d’une possible reproduction
(Source : passage inférieur sous la RN59 © A. Morand & M. Gigleux, Cerema Est)
Quels que soient les objectifs à l’origine de la création d’habitats aquatiques pour les amphibiens, il faut réfléchir
à tous les aspects du projet avant son aboutissement, ce qui permettra d'éviter bien des erreurs lors du
creusement et bien des problèmes qu'il ne serait plus possible de résoudre lors de la mise en eau. Un certain
nombre de questions doivent être posées, parmi lesquelles : Combien de sites et quelle configuration ? Où seront-
ils le plus utile ? La distance par rapport aux autres sites est-elle raisonnable par rapport à ce que l'on sait des
capacités dispersives des espèces dans la région ? etc.
Il existe différents exemples de création de mares dans le cadre d’une mesure compensatoire ou
d’accompagnement mais peu d’entre eux ont été suivis afin d’évaluer de la réussite de l’opération, notamment la
colonisation par les espèces locales ou bien leur fonctionnalité et succès du développement larvaire. Il s'agit
pourtant de répondre à ces questions par une étude spécifique en s'appuyant avant tout sur la connaissance du
terrain (sol, hydrologie, etc.), le contexte naturel et humain aux échelles locales et du paysage. La colonisation
naturelle du plan d’eau n’est pas immédiate et seul un suivi rigoureux sur plusieurs années est en mesure
d’évaluer le succès de l’opération. Nous renvoyons à l’Annexe 3 pour quelques grands principes ainsi que
d’autres références pour aller plus loin [79, 80].
Photo 63 et 64 : Mares créées lors du projet de la LGV Est (Source : © A. Morand, Cerema Est)
et à proximité de la RN 59 (Source : © M. Gigleux, Cerema Est)
Pour un projet au tracé défini mais à l’impact non négligeable sur des zones à enjeux, seules les mesures de
réduction et de compensation pourront être mises en œuvre. Dans un projet neuf, le budget affecté pour réduire
et compenser les impacts environnementaux, comprenant des ouvrages pérennes de type « batrachoduc », est
proportionnellement faible par rapport à l’enveloppe globale du projet. En effet, les postes budgétaires les plus
importants d’un tel ouvrage d’art, pour exemple, les prix généraux du marché, les travaux préparatoires et le
chantier de terrassement/chaussée sont déjà compris dans le projet neuf. Il en est de même dans les gros
chantiers de requalification d’ITT (création de piste cyclable, évolution d’une RD vers une 2x2 voies, etc.).
Dans les autres cas, c'est-à-dire sur les infrastructures déjà existantes, les mesures qui peuvent être prises pour
éviter, limiter ou compenser l'écrasement des amphibiens sont assez diverses dans leur efficacité, leur facilité de
mise en place et leur coût en moyens financiers et humains. Le tableau (voir Annexe 4) rend compte de mesures
de la séquence « E, R, C » citées dans cet ouvrage et/ou options choisies comprenant le contexte, une fourchette
de prix à titre indicatif et les principaux facteurs de variabilités. Ces estimations de coût des passages à
amphibiens, subdivisées en plusieurs « postes », s’appuient sur une quinzaine d’ouvrages spécifiques
à amphibien recensés en France, qui ont été construits sur trois décennies et au coût total individuel allant de
50 000 à 550 000 euros. La fourchette indicative de prix est donc parfois basée sur un seul retour d’expérience
ou alors quelques-uns ainsi que sur la note d’information [83]. Nous retenons, de manière globale, pour la
conception d’un batrachoduc, une fourchette variable, entre 600-1000 € mètre linéaire environ (évaluation à 900 €
en Suisse). Il existe une grande variabilité selon les caractéristiques topographique et éco-géographiques du site,
les matériaux, les quantités et la dimension des dispositifs principaux de ces ouvrages, à savoir les barrières
collectrices et les traversées sous-chaussée. A titre de comparaison, un rond-point coûte en moyenne près de
300 000 euros, ce qui relativise aussi leur coût.
Toutefois, ces ouvrages d’art ont fait l’objet, dans le passé et font l’objet encore aujourd’hui, de controverses.
Dans une perspective globale de croissance des infrastructures et de véhicules, il semble prioritaire d’améliorer
sur ce type de projet de création de « passage à faune », une information efficace très en amont et de sensibiliser
davantage. Il s’agit de convaincre de l’importance d’avoir de « bonnes » infrastructures de transport pour les
usagers mais aussi pour toutes les autres espèces animales, à la recherche d’un équilibre de notre environnement
naturel et aménagé. Ajoutons que des chantiers de réinsertion ainsi que de nombreuses entreprises locales en
bâtiment peuvent être partie prenante des travaux engagés.
Cette question d’acceptabilité sociale est un sujet qui dépasse très largement la seule question des passages à
amphibiens ou des ouvrages « faune » en vue d’améliorer la transparence écologique [84]. Cet enjeu nécessite
un travail étroit entre élus et techniciens. La recherche de la transparence écologique des infrastructures n’est
pas un luxe, elle n’est pas non plus une simple réponse à des exigences réglementaires. Elle est l’un des
éléments-clefs d’un développement réellement durable des territoires.
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Revue Générale des Routes et de l’Aménagement, Dossier « Infrastructures et Paysage » n°948, septembre 2017.
Tableau 1 : Liste des 40 espèces et/ou taxons d'amphibiens (nom commun et scientifique en rouge, les espèces
introduites) classées selon les groupes et familles, statut de protection et de menaces. DH = Directives Habitats ;
LR = Liste rouge ; PNA = Plan national d'actions.
Arrêté national du 19 novembre 2007. Liste des espèces d'amphibiens et de reptiles protégées sur le territoire
national métropolitain
L'article 2 désigne les espèces intégralement protégées ainsi que leurs habitats
Convention de Berne (1979, 1990, 1996) : règlemente tous les aspects de la conservation du patrimoine naturel
L’annexe 3 fixe la liste des espèces protégées dont les populations peuvent dans certains cas faire l’objet de
prélèvements
Directives « Habitats, Faune, Flore » (Annexe, II, IV et V), appelée communément Directives Habitats, s’applique
aux pays de l’Union Européenne depuis 1992. Elle a pour objet d’assurer le maintien de la diversité biologique
par la conservation des habitats naturels, ainsi que de la faune et de la flore sauvages. La Directive Habitats est
le socle d’un réseau d’espaces naturels gérés durablement appelé Natura 2000.
L’annexe 2 regroupe des espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite
la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC).
L'annexe 5 concerne les espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont les prélèvements dans la
nature et l’exploitation sont susceptibles de faire l’objet de mesures de gestion.
Liste rouge nationale réalisée en 2015, par le Comité français de l'Union Internationale pour la Conservation, le
Muséum d'Histoire naturelle et la Société herpétologique de France : 8 espèces menacées et 12 espèces quasi-
menacées de France métropolitaine CR : en danger critique d’extinction ; EN : en danger ; VU : vulnérable ; NT :
quasi-menacée (espèce proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de
conservation spécifiques n’étaient pas prises) ; LC : préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de
disparition de France métropolitaine est faible). 5 espèces introduites en métropole mais non soumise à
l'évaluation (NAa), le statut de la grenouille rieuse est sujet à controverse selon les régions.
Liste rouge mondiale : Cette liste évalue le statut des espèces à l'échelle de leur aire de répartition globale.
La dernière évaluation date de 2004 (sauf pour les espèces récemment décrites).
Nombre : Une ou deux mares principales accompagnées d'un chapelet de mares et flaques paraissent
souhaitables (modèle du continent-archipel)
Surface : Elle dépend du nombre d'espèces et de la taille des populations que l'on veut favoriser. Une surface
minimum d'une centaine de mètres carrés s'impose pour les amphibiens.
Profondeur et volume: Elle est liée à la permanence de l'inondation pendant toute la durée du développement
des espèces attendues. Une profondeur maximale des mares de 1,20 m à 1,50 m est souhaitable pour certaines
espèces (Triton crêté, Triton marbré, Pélobate cultripède). Des flaques peu profondes entre 15 et 30 cm sont
suffisantes parfois pour les espèces à développement rapide (crapaud calamite et vert, pélodyte...).
Hydropériode (ou durée de mise en eau): Le caractère temporaire des plans d'eau n'est pas un facteur limitant
si la présence de l'eau est assurée jusqu'à la métamorphose des larves. A l’inverse, une longue durée de mise
en eau favorise le risque de communautés structurées de poissons et d’invertébrés prédateurs de larves
d’amphibiens.
Pente des berges : Les berges seront de préférence profilées en pente douce pour permettre une gradation des
conditions écologiques. Elles favorisent également le développement de la végétation dans laquelle les poissons
auront plus de difficulté à trouver les têtards ou les œufs. Elles permettent aussi aux adultes et aux juvéniles
d'entrer et de sortir facilement du site.
Forme et longueur des rives, présence d'îlots : Si on souhaite créer de nombreux micro habitats, il est important
de réfléchir à la forme que l'on donnera à la pièce d'eau. En particulier, il est bon d'augmenter la longueur des rives.
La sinuosité du plan d'eau et la présence d'îlots en favorisant les écotones et les refuges (anses, péninsules) sont
aussi souhaitables pour les amphibiens. Dans tous les cas, la forme de la pièce d'eau sera modelée au cours des
années par suite du développement de la végétation installée sur les berges peu inclinées.
Nature du substrat : La nature des sols va influencer l'étanchéité du plan d'eau. Elle conditionne aussi le
développement d'invertébrés benthiques dont se nourrissent les larves d’urodèles et l'abondance du périphyton
dont se nourrissent les têtards. Lorsque la nature géologique du fond rocheux n'est pas connue, elle sera
recherchée dès les premiers travaux. C'est dans les fonds de vallée qu'on a le plus de chances de trouver des
épaisseurs d'argile imperméable. Dans le cas des plans d'eau bâchés, un apport d'argile sur une 30 cm
d'épaisseur suffit parfois à empêcher les fuites.
Alimentation en eau : L'alimentation en eau détermine les aménagements envisagés. On peut souhaiter une
alimentation par eaux de pluie essentiellement, eaux de pluie et eaux d'infiltration, eaux de ruissellement d'un
cours d'eau raccordé...Une nappe d'eau permanente proche de la surface du sol peut être suffisante pour se
passer de tout artifice de création. Il est possible de repérer de tels endroits en parcourant le terrain, les sols y
sont constamment gorgés d'eau. Cette alimentation n’est pas sans relation avec la durée de mise en eau (ou
l’hydropériode) et la température de même qu’elle influence un certain nombre d’autres paramètres.
Ensoleillement et température : Lorsque la mare est peu profonde, les rayons du soleil réchauffent si fortement
l'eau au printemps que les algues et les têtards se développent plus rapidement et dans de meilleures conditions.
La luminosité est un facteur d'échauffement mais aussi d'oxygénation. Cependant, une production trop élevée
d'algues peut entraîner un phénomène d'eutrophisation avec dégradation du surplus de matière organique et
consommation d'oxygène dissous dans l'eau.
pH, teneur en oxygène et salinité : Le pH et l'oxygène sont rarement des facteurs limitants dans la nature. Les
espèces, en particulier les larves, ont besoin d'une oxygénation satisfaisante de l'eau. La plupart d'entre elles
présentent une marge de tolérance assez large pour le pH (6,5 < pH < 10). Les variations journalières de
température et d'oxygène, d'autant plus accusées par suite du faible volume du plan d'eau, rendent difficile
l'évaluation du pH en milieu naturel. Enfin, il est bon de rappeler que les amphibiens (pendant le développement
embryonnaire et larvaire) ne supportent pas les salinités élevées (en général < 4-5 g/l NaCl) même si certaines
espèces (comme le crapaud vert) dépasse du double ses valeurs…
Végétaux aquatiques : L'introduction de végétaux n'est très souvent pas nécessaire dans la mesure où la
colonisation est naturelle et relativement rapide. Plusieurs espèces pionnières profitent de cette situation
provisoire (ex. les Characées). L'accélération des phénomènes ou la volonté de conservation d'espèces
végétales rares peut motiver des transferts.
Coexistence avec les poissons : La présence de poissons peut être liée à plusieurs origines : une connexion
directe à un cours d’eau ou lors de crue, l’apport par des particuliers à des fins de loisirs, l’apport naturel par d’autres
voies (transport d’œufs via de la végétation aquatique sur les pattes des oiseaux, etc.). Les conditions d’oxygénation,
la taille et le caractère plus ou moins temporaire de la mare peut favoriser l’élimination régulière des poissons ou
leur régulation à des densités faibles. De même, la présence d’herbier aquatique dense constitue autant de micro
habitats favorables aux larves des amphibiens particulièrement sujettes à la prédation par les poissons !
Gestion et entretien du plan d’eau : La dégradation rapide de la qualité des eaux (eutrophisation) et les
processus d’atterrissement confèrent à ce type de milieu une espérance de vie faible. Dans de nombreuses
situations, l’excès d’éléments nutritifs peut provenir de la décomposition de matériaux organiques (feuilles mortes,
etc.). Les engrais agricoles, les éléments toxiques des eaux pluviales s’ajoutent à ces apports naturels. La
restauration de la qualité de l’eau et la gestion des niveaux d’eau sont d’une importance cruciale pour la viabilité
du site et des populations. Il est donc recommandé de ne pas connecter les mares créées à des drains ou
ruisseaux qui peuvent recevoir beaucoup d’éléments riches en MO.
EVITER
Fermeture de route et installation de Si et seulement si une déviation Panneaux : 100-500 € • quantités
panneaux préventifs aisée de la circulation est possible • conception/fournisseur
et si le tronçon de route fermé ne
comporte pas d'habitation ou peu
REDUIRE
Dispositif (ou opération) de Lorsque la configuration le permet 1 000 - 5 000 € • fournisseur et type de matériaux
sauvetage temporaire (accotement suffisamment large, Hors main d’œuvre • quantité (linéaire à équiper)
= barrières / seaux / piquets) peu de chemins d'accès latéraux... salariée ou bénévole
(en général)
Dispositif permanent (batrachoduc ou crapauduc)
Lorsque la configuration des lieux le permet (topographie, accotement de la route suffisamment large, longueur raisonnable des traversées sous
chaussée...) et lorsque le corridor de déplacement des amphibiens est suffisamment étroit et bien délimité le long de la voie à équiper…
Avant projet sommaire, étude préalable à une assistance à maitrise d'ouvrage, 10 000 - 20 000 € • Maître d’ouvrage
étude de faisabilité, etc. • Données et connaissances
antérieures disponibles
• Objectifs
Barrière collectrice (Fourniture + pose) 100 - 200 € ml • matériaux
• quantités (linéaire à équiper)
Traversée sous chaussée (Fourniture + pose) – 300 - 550 € ml • matériaux
(Exemple d’ouverture « tunnel » = 1,2/1,5 m2) • quantités (linéaire à équiper)
• dimension
• profondeur
Petits aménagements (système d’évacuation des eaux, fosses d’entonnement, 5 000 - 10 000 € • quantités (linéaire à équiper)
barrières canadiennes, etc.) • type
Entretien (quelques journées en début de chaque saison de reproduction) 2 000 - 3 000 € • type et coût de la main d’œuvre
• quantité (linéaire à entretenir)
Suivi de l’efficacité 10 000 - 20 000 € • Objectifs/précisions du suivi sur
quelques années
COMPENSER
Création d’habitats aquatiques 30 - 100 € m2 • question du foncier
(mares de substitution ou • savoir-faire
d’accompagnement) • quantités
• dimension
• imperméabilisation
Le(s) nouveau(x) site(s) doit(vent) • si intégré à un chantier ou non
assurer l'ensemble des conditions (léger surcoût si en surplus)
favorables aux amphibiens, à • autre rôle (ex. mare incendie)
Création d’habitats d’hiver et d’été minima équivalent à l'ancien 100 - 500 € m2 • question du foncier
(refuge hivernal, prairies ou territoire • savoir-faire
de chasse et de croissance) • quantités
• types
Le Cerema est un établissement public qui apporte un appui scientifique et technique renforcé dans l’élaboration, la mise en œuvre
et l’évaluation des politiques publiques de l’aménagement et du développement durables. Centre de ressources et d’expertise, il a
pour vocation de produire et de diffuser des connaissances et savoirs scientifiques et techniques ainsi que des solutions innovantes
au cœur des projets territoriaux pour améliorer le cadre de vie des citoyens. Alliant à la fois expertise et transversalité, il met à
disposition des méthodologies, outils et retours d’expérience auprès de tous les acteurs des territoires : collectivités territoriales,
services de l’État et partenaires scientifiques, associations et particuliers, bureaux d’études et entreprises.
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Pôle édition multimédia.
Illustration couverture › Crapaud commun (Bufo bufo), traversant une route de nuit, a peu de chance de s’en sortir vivant - Source : © H. Coffre
ISBN : 978-2-37180-328-2
ISSN : 2417-9701
Éditions du Cerema
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CS 92803
69674 Bron Cedex
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naturelles - Prévention des risques - Bien-être et réduction des nuisances - Mobilité et transport - Infrastructures de transport - Habitat et bâtiment
Prix 32 €Gratuit
ISSN : 2417-9701
ISBN : 978-2-37180-328-2
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