Memoire-Master 2 Djeutchou STEVE

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DÉDICACE

À MON PÈRE ET MA TRES CHÈRE GRAND-MÈRE:

i Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


REMERCIEMENTS

J’aimerai particulièrement exprimer ma profonde gratitude :


 A Dieu, mon rédempteur, ma force, le socle de ma vie, pour l’intelligence et la
sagesse et toutes les grâces reçues;
 À mon Directeur de mémoire, le Pr. OBOUNOU AKONG MARCEL pour avoir
accepté de diriger mes travaux, pour sa disponibilité, ses conseils et son abnégation au
travail. Je ne saurais énumérer toutes ses contributions tant sur les plans scientifique et
technique que personnel ;
 Au Pr. NDJACKA Jean-Marie, Chef de Département de Physique, qui a
toujours su rassembler le staff enseignant pour nous permettre de recevoir des
enseignements qualité;
 Au Pr. NJOMO Donatien, qui nous a accepté au sein du LATEE, qui a
particulièrement fait naître en moi la passion dans les domaines de l’énergie et de
l’environnement. Il n’a ménagé aucun effort pour faire de nous des experts dans ces
deux domaines ;
 Aux membres du Jury qui, par leurs remarques lors de ma soutenance de Master, me
permettront d’améliorer la qualité de ce travail ;
 À tous les enseignants du département de Physique de l’Université de Yaoundé 1, en
Particulier Pr. KOFANE, Pr. ZEKENG, Pr. TCHAWOUA, Pr. NOUAYOU, Pr.
BEN-BOLIE, Pr WAFFO, Pr. PEMHA, Pr. NANA NBENDJO, Pr. VONDOU,
Dr. AKANA qui ont beaucoup contribué à ma formation;
 À tous les membres du Groupement Camerounais de Combustion (GCC), en
Particulier à NDAMENA MARCUS OLIVIER, STEPHAN KENFACK LONTSI,
BISSAI Junior, EHAWE Ivan, NOUME Herman, qui m’ont accueilli dans cette
grande famille et ont renforcé mon intérêt pour la modélisation en combustion ;
 À toute la grande famille du LATEE ;
 À toute la grande famille NGANSOP CATHERINE de Bafoussam, Yaoundé,
Douala, Foumban et du Congo pour leur amour et leur soutien matériel, moral et
spirituel ;
 À la grande famille de l’Aumônerie Protestante en particulier à DIMOU DJAMPOU
FORTUNE MAIVA;
 À mes pères, LOTCHUANG AUGUSTIN, NGANKOU SERGE OTIS et NAMPA
HENRIE, pour tous l’éducation qu’ils m’ont donné ;
 À toutes mes mamans, DJOMGANG CHAMBERLINE, DJILO BERTINE,
TCHATCHOUANG BRIGITTE MADELEINE, KEMMOGNE ANNICK
RACHELLE, NGEUNANG LYDIE, grâce à leur disposition à écouter le Seigneur
ont toujours su me reprendre, m’encourager et m’orienter ;
 À tous mes petits frères, sœurs et cousins et cousines, qui m’ont toujours soutenu en
particulier LOWE CEDRIC JUDE ;

ii Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


 À tous mes camarades de promotion et de laboratoire avec qui j’ai passé toute la
période de rédaction de ce mémoire en particulier à POUNTOUNYNY PAUL
EDOUARD DUCLAIR et NGOUMNENI DJOUMSI ALFRED DIMITRI ;
 À mes chers amis, FOTIO TAYON FRANKIE, KAMCHE CARLIN, SERGE
KOUOGANG ALAIN, LEUGANG NJIKIE LILIANE, DOMLEU JOEL
MARUIS, FEUKENG JORDAN et bien d’autres pour leurs encouragements.
 À tous ceux qui de près ou de loin ont participé d’une façon ou d’une autre à la
réussite de ce travail.

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LISTE DES ABREVIATIONS

2-D : Deux dimensions ;


3-D : Trois dimensions ;
BFB: Bubbling Fluidized Bed;
C: Carbone ;
CFB: Circulating Fluidized Bed;
CFD: Computational Fluid Dynamics;
Cinorg : Carbone inorganique ;
cm : centimètre ;
Corg : Carbone organique ;
CRS : Combustibles de récupération solides ;
Da : Nombre de Dam Köhler ;
FAO : Food Agriculture Organization ;
GCC : Groupe Camerounais de Combustion ;
H: Hydrogène ;
IRI : Indice de résistance de l’impact ;
K: Kelvin;
LATEE : Laboratoire d’Analyse des Technologies de l’Energie et de l’Environnement ;
m/s: mètre/seconde;
MJ/Kg: Mega Joule / Kilogramme;
mm : millimètre ;
MW: MégaWatt;
N: Azote ;
O: Oxygène ;
ODD : Objectif de développement durable ;
PCI : Pouvoir calorifique inférieur ;
PCS : Pouvoir calorifique supérieur ;
PED : Pays en développement ;
Qm : Débit massique ;
Re : Nombre de Reynolds ;
S: Soufre ;
S: seconde;

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NOMENCLATURE

EA : Energie d’activation.
h: Enthalpie ; h0 : Enthalpie de formation ;
M : Poids moléculaire de l’espèce ;
nT : Exposant de température ;
p: Pression ;
qr : Source de rayonnement en phase gazeuse ;
r: Taux molaire de création / destruction ; vitesse du gaz ;
Rj,s : Taux de production de l'espèce j dû à la réaction de surface r ;
u0 : Vitesse de la section transversale ;
𝑻∞ : Température à la sortie du foyer ;
𝑻in (𝒈) : Température du gaz entrant ;
𝑻𝒔 : Température du solide ;
𝒀𝒊𝒈 : Fraction massique de l’espèce gazeuse i ;
𝒀𝒊𝒔 : Fraction massique de l’espèce solide i ;
𝒊: Masse volumique du corps i ;
𝒌: Coefficient de conductivité thermique des parois ;
𝜼: Viscosité moléculaire ;
𝝀𝒈 : Conductivité thermique du gaz ;
𝝀𝒔 : Conductivité thermique du solide ;
𝝁𝒈 : Viscosité dynamique du gaz ;
: Masse volumique ou la densité de l’humidité ;

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Le triangle de feu ........................................................................................................ 5


Figure 2: Schéma représentant la relation entre la pyrolyse, la combustion et la gazéification. 8
Figure 3: Mécanismes de la gazéification, ................................................................................. 9
Figure 4: Réaction de gazéification, ......................................................................................... 11
Figure 5: Combustion des produits volatils dans un feu. ......................................................... 12
Figure 6: Types de flamme : (a) pré mélangée, (b) non pré mélangée..................................... 15
Figure 7: Gazéifieur à lit fixe contre-courant (gauche) et un profil typique de température ... 16
Figure 8: Gazéifieur à lit fixe co-courant (gauche) et un profil typique de température ......... 17
Figure 9: Collecte de la matière première en industrie. ........................................................... 19
Figure 10:Deux technologies de pyrolyse artisanale............................................................... 20
Figure 11: Technologie de densification .................................................................................. 21
Figure 12: Séchage de charbon. ............................................................................................... 22
Figure 13: Quelques types de four à charbon ........................................................................... 24
Figure 14: Collecte des déchets de rotin .................................................................................. 28
Figure 15: Séchage manuel des coques de noix coco, épluchures de bananes et déchets de
rotins. ........................................................................................................................................ 28
Figure 16 : Calibrage des peaux de Plantin. ............................................................................. 29
Figure 18: Carbonisation des coques de noix de coco. ............................................................ 30
Figure 19: Préparation de l’essai d’amidon. ............................................................................. 31
Figure 20 : Préparation du malacca .......................................................................................... 31
Figure 21: Compactage et production du bio charbon ............................................................ 32
Figure 22: Séchage de charbon. ............................................................................................... 33
Figure 23: Four amélioré vide .................................................................................................. 34
Figure 24: Four amélioré charge de bio charbon ..................................................................... 34
Figure 25: Balance mécanique à crochet ................................................................................ 35
Figure 26: Balance de laboratoire ............................................................................................ 35
Figure 27: Détermination de la température à partir d’un thermocouple ................................. 36
Figure 28: Détermination de la température à partir d’un thermocouple ................................. 36
Figure 29: Schéma du domaine de calcul ................................................................................. 37
Figure 30: Maillage structuré avec un morceau de bio charbon .............................................. 41
Figure 31 : Une brique de bio charbon ..................................................................................... 45
Figure 32: Courbe d’évolution des températures des braises de bio charbon. ......................... 47
Figure 33: Courbes d’évolutions de la température de l’eau. .................................................. 50
Figure 34 : Foyers améliorés simplifiés ................................................................................... 51
Figure 35: Schéma principal du domaine de calcul en coordonnées cylindrique .................... 52
Figure 36: Contour de température a) et le profil de température b) autour de l’iso surface
y=5, avec effet du Modèle de rayonnement P-1....................................................................... 53

vi Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 37: Courbe d’évolution de la température de la braise ................................................. 54
Figure 38: Le profil de température ......................................................................................... 55
Figure 39: Contour de température autour de l’iso surface y=5 .............................................. 56

vii Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Quelques oxydants et leurs pourvoirs calorifiques. ........................................................... 10


Tableau 2 : Composition moyenne des gaz en fonction du type de procédé [25] ................................ 14
Tableau 3 : Analyses élémentaires du charbon de coque de noix de Coco .......................................... 36
Tableau 4 : Paramètres de relaxation.................................................................................................... 42
Tableau 5: Quelques mesures relatives au taux de centre. ................................................................... 46

viii Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


TABLE DE MATIERE

DÉDICACE .............................................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ii
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................... iv
NOMENCLATURE .................................................................................................................................v
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................ vi
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................... viii
RÉSUMÉ ................................................................................................................................................ xii
ABSRACT ............................................................................................................................................ xiii
INTRODUCTION GÉNÉRALE ............................................................................................................. 1
CHAPITRE I : GÉNÉRALITES SUR LA COMBUSTION DES SOLIDES: LE BIO-CHARBON ..... 4
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 5
1. GÉNÉRALITES .................................................................................................................................. 5
1.1. Etape de la combustion............................................................................................................ 6
1.1.1 Séchage ...............................................................................................................................................................6
1.1.2. Pyrolyse .............................................................................................................................................................7
1.2. La combustion des produits volatils de pyrolyse................................................................... 12
1.2.1. La combustion du résidu carboné ou charbonneux ........................................................................ 12
1.2.2. La nature des gaz produits .................................................................................................................... 14
1.3. Les différents types de procédés utilisés ........................................................................................... 15
1.3.1. Lit fixe .......................................................................................................................................................... 15
2. Le bio charbon ............................................................................................................................... 18
2.1. Définition ....................................................................................................................................................... 18
2.2. Le procédé de fabrication de charbon à partir des déchets ménagers. ........................................ 18
2.2.2. Préparation de la matière première : le séchage ............................................................................... 19
2.2.3. La carbonisation ......................................................................................................................................... 19
2.2.4. Préparation de liant................................................................................................................................... 21
2.2.5. Densification................................................................................................................................................ 21
2.2.6. Séchage du charbon ................................................................................................................................... 21
3. Les foyers ...................................................................................................................................... 23
3.1. Généralités ............................................................................................................................. 23
3.2. Quelques types de four à charbon ......................................................................................... 24

ix Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


CONCLUSION PARTIELLE ............................................................................................................... 25
CHAPITRE II : MATÉRIEL ET OUTILS NUMÉRIQUES ............................................................... 26
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 27
1. Production du prototype de bio charbon ....................................................................................... 27
1.1 Collecte de la matière première ............................................................................................................ 27
1.2 Séchage de la matière première ............................................................................................................ 28
1.3 Trie de la matière première .................................................................................................................... 29
1.4 Carbonisation ............................................................................................................................................. 30
1.5 Préparation du liant .................................................................................................................................. 30
1.6 Préparation du malacca ........................................................................................................................... 31
1.7 Compactage ................................................................................................................................................. 32
1.8 Sécharge du bio charbon......................................................................................................................... 32
1.9 Evaluation du bio charbon....................................................................................................................... 33
2. Matériels et méthodes utilisés ....................................................................................................... 33
2.1 Dispositifs et outils .................................................................................................................... 34
2.1.1 Dispositifs expérimentaux ....................................................................................................... 34
2.1.2 Outils numériques............................................................................................................................................ 37
3- Présentation des outils numériques ................................................................................................... 39
3.1- Logiciel Gambit ......................................................................................................................... 39
3.1.1- Choix du type de maillage ....................................................................................................................... 40
3.2- Le logiciel Fluent ....................................................................................................................... 41
3.2.1- Modes de calcul ........................................................................................................................................... 41
3.2.2- Choix de formulation du solver .............................................................................................................. 42
3.2.3- Facteurs de relaxation ................................................................................................................................ 42
CONCLUSION PARTIELLE ............................................................................................................... 43
CHAPITRE 3 : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS. ................................................................ 44
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 45
3. Résultats ............................................................................................................................................ 45
3.1 Résultats des prototypes ............................................................................................................. 45
3.2 Résultats expérimentaux ............................................................................................................. 46
a) Taux de cendres .................................................................................................................................................. 46
b) Test des braises ................................................................................................................................................... 46
b) Test d’ébullition de l’eau ................................................................................................................................ 49

x Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


3.3 Résultats numériques .................................................................................................................. 51
a) Évolution de la température avec effet du modèle de rayonnement P-1 inclus .................... 52
3.3. Presentation des résultats........................................................................................................... 54
CONCLUSION PARTIELLE. .............................................................................................................. 56
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................... 58
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 61

xi Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


RÉSUMÉ

Dans ce travail, il est question de faire des mesures expérimentales et des simulations
numériques du bio charbon. Cette étude est consacrée à l’oxydation partielle d’une ou des
particules de bio charbon sphériques se déplaçant dans une atmosphère air/vapeur. Les
particules de bio charbon sont représentées par du carbone non poreux exempté d’humidité et
de cendres, alors que la qualité du bio charbon est établie à partir des enquêtes que nous avons
menées auprès de certains ménages de la ville de Yaoundé, ainsi que certaines données issues
de la littérature. Les sous-modèles incluent six espèces chimiques gazeuses ( , CO, CO2,
H2, H2O).
Pour la partie numérique, trois réactions hétérogènes sont utilisées, ainsi que deux
réactions semi-globales homogènes, à savoir l’oxydation du monoxyde de carbone et la
réaction du gaz à l’eau. Les équations de Navier Stokes couplées aux équations de
conservation de l’énergie et des espèces ont été utilisées pour résoudre le problème au moyen
de l’approche en état pseudo-stationnaire. À la surface de la particule, l’équilibre de la masse,
de l’énergie et de la concentration des espèces a été appliqué, y compris l’effet de
l’écoulement de Stefan et l’effet de la perte de chaleur due aux rayonnements à la surface de
la particule.
Pour la partie expérimentale, nous avons mesuré le taux de cendre des bios charbons
faits à base de coques de noix, de déchets de rotin et d’épluchures de bananes ; également, le
test d’ébullition et le test de la braise ont permis d’obtenir des résultats globalement
satisfaisants. La modélisation en phase solide nous a permis d’évaluer la température finale
autour du lit combustible et dans la chambre de combustion.

xii Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


ABSRACT

In this work, it is a question of making experimental measurements and numerical


simulations of bio charcoal. This study is devoted to the partial oxidation of one or more
spherical bio-carbon particles moving in an air / vapor atmosphere. The bio-charcoal particles
are represented by non-porous carbon exempt from moisture and ash, while the quality of bio-
charcoal is established from surveys that we have carried out with certain households in the
city of Yaoundé, as well as certain data from the literature. The sub models includes six
gaseous chemical species ( , CO, CO2, H2, H2O).

For the numerical part three heterogeneous reactions are used, as well as two
homogeneous semi-global reactions, namely the oxidation of carbon monoxide and the
reaction of gas with water. The Navier Stokes equations coupled with the energy and species
conservation equations were used to solve the problem using the pseudo-stationary state
approach. On the particle surface, the balance of mass, energy and concentration of species
was applied, including the effect of Stefan flow and the effect of heat loss due to radiation at
the surface of the particle.

For the experimental part, we have measured the ash content of organic charcoals
made from nut shells, rattan waste and banana peel; also, the boiling test and the embers test
the results obtained are generally satisfactory. The solid phase modeling allowed us to assess
the final temperature around the fuel bed and in the combustion chamber.

xiii Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


INTRODUCTION GÉNÉRALE

1 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


La déforestation est le phénomène de régression durable des surfaces couvertes de forêts,
qu'elle soit d'origine anthropique ou naturelle. La perte de couvert forestier fait référence à la
perte de surface forestière brute. Elle est souvent observée par satellite. La déforestation n'est
pas un phénomène récent puisque déjà signalé par certains chroniqueurs dès le Néolithique
[1]. Elle a tout de même pris des proportions énormes et une rapidité jamais atteinte.

 À l’échelle mondiale entre 2000 et 2010, plus de 100 millions de mètres cubes de bois
auraient été illégalement coupés par an, soit de quoi faire dix fois le tour de la planète
en couchant bout à bout les troncs coupés [2].

 En matière de surface, la déforestation actuelle concerne essentiellement les forêts


tropicales, et rien que pour les coupes illégales, ce sont en 2010 environ 5 millions
d'ha de forêt qui sont coupés par an [2].

 En 2005, l'ONU et la FAO ont qualifié le phénomène de réchauffement climatique


d’« alarmant » [2]. La déforestation qui est aussi responsable de 4,3 à 5,5 Gigatonnes
d’équivalent CO2 d'émissions de gaz à effet de serre. Soit de 9 à 11 % des émissions
d'origine anthropique [3].

Dans les pays en voie de développement, les trois quarts du bois servent de combustible
utilisé dans des installations peu efficientes ; ceci a causé la déforestation presque totale
d'Haïti [4]. En zone sahélienne, la demande en charbon de bois est importante. Au sud de
l'Afrique, plus de 140 000 hectares de terrains boisés sur des terrains d’indigènes disparaissent
chaque année pour fournir du bois pour le séchage du tabac. C'est 12 % de la déforestation
annuelle totale de la région [5].

Dans le but de lutter contre la déforestation qui constitue un enjeu environnemental


important pour le développement des populations du Cameroun. Nous avons pensé qu’il serait
mieux d’exploiter les déchets ménagers comme matière primaire pour la production du bio
charbon à la place du bois. Ceci permettra aussi de résoudre le problème de pollution de
l’environnement dû à la combustion du charbon de bois.

L’exploitation des déchets ménagers sont en effet très nombreux. Au-delà du traditionnel
compostage, il est possible d’en faire un combustible alternatif au bois. La technique proposée
est non seulement une source de développement économique, mais est aussi utile pour la
préservation des forêts et la diminution de l’impact de la pollution sur la santé et
l’environnement. C’est ce qui constitue la problématique de notre mémoire. Nous
travaillerons aussi à examiner les possibilités de production du charbon à partir des déchets
ménagers.

La disponibilité du type de déchets dépend de la zone où on se situe [6]. Ainsi, pour notre
étude, le choix a été porté sur le quartier D’ODZA à Yaoundé. Les activités agricoles sont
fortement pratiquées dans cette zone. La poubelle de la ménagère contenant donc
régulièrement des épluchures de banane, les coques de noix de coco et les déchets de rotin qui

2 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


représentent nos principales sources de matière première qui seront utilisées pour fabrication
du bio charbon.

Ainsi, l’objectif principal de notre étude est de produire du bio charbon le caractériser et
faire la simulation numérique de sa combustion.

La méthodologie retenue dans le cadre de ce travail porte sur l’approche numérique et


expérimentale selon la structuration ci-après :

- Le chapitre I portera sur les généralités de la combustion des solides et la


méthodologie de production du bio charbon ;

- Le Chapitre II portera sur la méthodologie de production du bio charbon et la


présentation du matériels utilisés dans la réalisation de ce travail ;

- Le chapitre III est consacré à la présentation et l’interprétation des résultats


expérimentaux et numériques.

3 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


CHAPITRE I : GÉNÉRALITES SUR LA COMBUSTION DES SOLIDES:
LE BIO-CHARBON

4 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


INTRODUCTION

La combustion est utilisée comme un procédé qui permet de réduire le volume et de


récupérer de l’énergie. C’est une réaction chimique entre un combustible et un oxydant
fortement exothermique s’accompagnant d’un rayonnement dans le visible. Cette réaction est
suivie d’un écoulement de produits gazeux, on dit qu’il s’agit d’un écoulement réactif [7]. La
combustion fait intervenir une combinaison des phases solide, liquide et gazeuse d’où le
terme de combustion multiphasique. Elle est un phénomène qui fait partie de notre quotidien
dans la cuisson des repas, l’incinération des ordures ménagères, l’utilisation de la braise de
charbon pour rôtir de la viande ou du poisson. Il question pour nous dans ce chapitre
d’exposer les généralités sur la combustion multiphasique, et de présenter le bio charbon.

1. GÉNÉRALITES

La combustion est une réaction chimique qui a lieu lors de la combinaison entre
l’oxygène (comburant) et une matière combustible. Cette réaction produit essentiellement un
grand dégagement de chaleur (réaction exothermique) et est accompagnée d’émission de
rayonnements visibles ou proche des Ultra-Violet ou Infra Rouge [8]. La combustion des
solides est un phénomène se produisant essentiellement dans la phase gazeuse.

Figure 1: Le triangle de feu [9]

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Elle se déroule en quatre principales étapes relevant de divers processus physiques et
chimiques que sont : le séchage, la pyrolyse, la combustion hétérogène et la combustion
homogène.
Nous allons nous intéresser principalement à la dégradation thermique de la biomasse.

1.1. Etape de la combustion

1.1.1 Séchage

Le séchage est un procédé qui sépare un liquide d’un solide. Cette opération est
endothermique et nécessite l’apport d’énergie [10]. Elle implique deux types de transferts à
savoir le transfert d’énergie thermique de l’environnement vers le liquide à évaporer ; et le
transfert de masse : de l’intérieur du solide vers la surface, puis le passage en phase gazeuse.
Lors de la combustion du bois-énergie, elle permet l’évaporation de 15 à 20% de l’eau
contenue dans les cellules du bois sec à brûler. La durée de cette phase du processus de
dégradation thermique du bois est fonction de la quantité d’eau encore présente à l’intérieur
de la particule à une température d’environ 553K [11]. L’influence de l’eau dans le processus
de décomposition thermique du bois a intéressé plusieurs auteurs. A l’instar de Melaaen [12],
qui ont considéré un modèle d’équilibre entre l’eau à l’état vapeur et celle à l’état liée, ou
libre contenu dans la particule de bois (dans les pores). Les auteurs, après analyse des résultats
du modèle et comparaison avec les résultats expérimentaux ont conclu que l’eau joue un rôle
très important dans la combustion du bio charbon, ce qui retarde la pyrolyse et modifie le
rendement en char.

{Pandit et al. {2009} [13] ont modélisé un four à combustible solide, dans ce modèle, ils ont
considéré le séchage comme une réaction chimique qui transforme l’eau liquide en vapeur
d’eau. Suivant l’équation :

(l) → (g) (1)

{Glgano et al. (2004) [14], dans leur modèle de combustion de bois à cœur rétrécissant ont
considéré trois zones : la zone de solide carboné, la zone de bois sec et la zone de bois humide
(séchage). Dans la zone de séchage, ils modélisent le processus d’évacuation d’humidité puis
concluent que le temps de séchage et de conversion évolue de manière linéaire par rapport au
taux d’humidité. [15]{Thunman et al. (2004) ont défini dans leur modèle de séparation du
séchage de la dévolatilisation pendant la conversion du combustible solide, un nombre
additionnel appelé nombre de séchage noté Da, qui est fondamentalement le nombre de
Damkölher, et qui définit le rapport du taux cinétique du processus de dévolatilisation et le
taux d’évaporation de l’humidité, dont sa valeur donne l’information sur la modélisation du
séchage et la dévolatilisation.

6 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Les auteurs ont en effet étudié l’évolution du taux cinétique de dévolatilisation et du taux
d’évaporation d’humidité en fonction du temps et du nombre de séchage. Les résultats
montrent que si le nombre de séchage est très petit (inférieur à 0,1), le séchage et la
dévolatilisation peuvent être modélisés séparément ; si ce nombre est proche ou égal à 1, les
deux courbes ont un point de rencontre et sont confondues. Ainsi, la séparation du séchage et
le dévolatilisation n’est plus possible.
{J-L. Consalvi et al. {2007} à leur tour définissent le séchage dans leur modèle de
dégradation thermique des particules de bois comme une réaction endothermique selon
l’équation :
WWF → ʋ . + (1- ʋ ) DWF (2)

Où WWF est le bois humide, DWF est le bois sec et ʋ la fraction massique d’humidité.
Le taux de vaporisation d’eau ou de densité est calculé d’après l’équation suivante :

-R = (ρm) (3)

ρm étant la masse volumique ou la densité de l’humidité. [16]

1.1.2. Pyrolyse

La pyrolyse est un processus de valorisation thermique indirect impliquant le


fractionnement endothermique de la biomasse en molécules plus courtes par le biais de la
fourniture indirecte de chaleur en l’absence d’oxygène pour éviter la combustion. Les
premières étapes d’un traitement de thermo-valorisation sont presque toujours le séchage et la
pyrolyse [17]. L’utilisation de la pyrolyse remonte au moins aux temps des antiquités
égyptiennes et est déjà citée dans la Bible, quand les goudrons étaient utilisés pour
étanchéifier les bateaux. Certains agents d’embaumement ont été produits par pyrolyse [18].
Les trois produits majeurs de ce procédé sont : le char, une fraction solide à base de carbone
qui contient aussi la fraction minérale des matières brutes ; le goudron, la partie de biomasse
fractionnée partiellement et dont la composition varie grandement selon les temps de séjour et
de température du gaz de pyrolyse ; et le gaz, fraction gazeuse composée de gaz simples tels
que CO, CO2, H2, CH4, H2O.

7 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 2: Schéma représentant la relation entre la pyrolyse, la combustion et la
gazéification. [12]
1.1.3. La gazéification

La gazéification est un procédé thermochimique qui convertit un combustible solide


(charbon, bois, paille, etc.) en un combustible gazeux et ce via l'injection en quantité réduite
et contrôlée d'un agent oxydant (O2, air, CO2, vapeur d'eau...). Elle se distingue donc de la
pyrolyse seule, qui est une opération thermique s’effectuant en l’absence d’agent oxydant, et
de la combustion, qui s’effectue en présence abondante d’agent oxydant. La figure ci-contre
schématise les différentes étapes du processus de gazéification [19],

On distingue quatre grandes étapes :

 Une phase de séchage intégrée ou non au réacteur de gazéification ;

 Une phase de pyrolyse qui produit, sous l’effet de la chaleur et en absence d’agent
oxydant, des matières volatiles (CO, CO2, H2, CH4, H2Ovap et hydrocarbures gazeux
appelés « goudrons ») et du charbon ;

 Une phase de combustion, parfois appelée oxydation partielle, qui par injection d’un
agent oxydant (air, O2, H2Ovap) oxyde les matières volatiles produites lors de la phase
de pyrolyse et parfois une partie du charbon. Cette phase fournit la chaleur nécessaire
à l’ensemble du procédé et détruit la fraction de goudrons. [19] ;

8 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 3: Mécanismes de la gazéification [19].

 Une phase de gazéification proprement dite, appelée également réduction,


étroitement liée à la phase de combustion qui par des réactions thermochimiques
complexes convertit le charbon (carbone) en un gaz combustible riche en CO et
H2 appelé « gaz de synthèse » ou « syngas » en anglais.

Ces quatre étapes sont toujours présentes mais leur déroulement et leur configuration
spatiale et temporelle peuvent différer selon le mode d’introduction de la biomasse, l’agent
gazéifiant et la technologie du réacteur. Elles peuvent avoir lieu dans un même réacteur ou
dans des enceintes séparées dans le cas de la gazéification étagée. [19].

1.1.3.1. Les réactions chimiques de la gazéification

Nous distinguons 2 types de réactions d’oxydation et de réduction.

9 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


La zone d’oxydation est le véritable cœur d’un gazogène à lit fixe. Elle est tout d’abord le
siège de nombreuses réactions chimiques, notamment celles de combustion qui fournissent :

 L’énergie nécessaire aux trois autres phases,

 Des agents gazéifiant (CO2 et H2Ovap), qui réagissent avec le coke lors de la phase de
réduction pour former le gaz de synthèse.

Dans la plupart des gazogènes à lit fixe, une partie du coke présent dans la zone est
oxydée avec les gaz de pyrolyse.

Le choix de l’oxydant est fondamental pour la conception du gazogène et dépend de


l’utilisation finale du gaz. Car c’est essentiellement lui qui fixe le pouvoir calorifique du gaz
final à la sortie du gazogène.

L’air est de loin le plus employé en pratique, notamment dans le cas des gazogènes à lit fixe.
La vapeur d’eau est parfois employée comme additif pour améliorer le PCI du syngas. Elle est
rarement utilisée comme unique oxydant dans les installations de faible puissance.

Tableau 1 : Quelques oxydants et leurs pouvoirs calorifiques [19].

Dans la zone de réduction, le coke de pyrolyse est converti en gaz (« gazéification du


charbon ») grâce à plusieurs réactions chimiques en compétition. [19]

Dans le cas idéal, la totalité des gaz de pyrolyse est convertie en dioxyde de carbone et en
vapeur d’eau lors de l’oxydation partielle. Si l’oxygène est absent, alors la gazéification peut
être résumée à seulement deux réactions hétérogènes endothermiques :

10 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


 Gazéification à la vapeur d’eau ou réaction de vapogazéification.

C+ --> CO + (4)
 Gazéification au dioxyde de carbone ou réaction de Boudouard.

C+C --> 2CO (5)


Ces deux réactions sont prépondérantes pour la production du gaz de synthèse et méritent
une attention particulière. Par ailleurs, la réaction de gazéification du charbon de bois au
dioxyde de carbone a une cinétique 2 à 5 fois plus lente que la réaction de gazéification à la
vapeur d'eau. La température a une influence très significative sur la vitesse de gazéification.
En effet cette dernière augmente d’un facteur 9 lorsque la température de gazéification passe
de 800 à 1000°C.

Or, en réalité, tous les gaz de pyrolyse ne réagissent pas avec l’oxygène lors de
l’oxydation partielle. Leur présence augmente le nombre de réactions en compétitions du
modèle chimique comme le montre le tableau ci-après :

Figure 4: Réaction de gazéification [19]

11 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


1.2. La combustion des produits volatils de pyrolyse

Les matières volatiles dégagées pendant l’étape de dévolatilisation quittent le solide et


sont entrainées par l’écoulement des gaz entourant la particule combustible. En présence
d’air, les gaz de dévolatilisation peuvent s’enflammer si la qualité de leur mélange avec le
comburant et la température du milieu sont suffisantes, selon la réaction suivante :

Gaz volatile + →C + (6)

Ce sont les gaz et produits hautement volatils qui produisent des flammes bleues.
Viennent ensuite les goudrons, avec des flammes jaunâtres [20]. Ces deux illustrations
montrent bien les différents modes de combustion qui se produisent le plus souvent
simultanément dans un feu, lesquels correspondent aux couleurs des flammes.

Figure 5: Combustion des produits volatils dans un four [21].

1.2.1. La combustion du résidu carboné ou charbonneux

La gazéification, d’un point de vue purement scientifique, se décrit comme une


réaction hétérogène, c’est-à-dire une réaction de surface entre le carbone (C) contenu dans le
solide et un gaz réactant qui peut être de la vapeur d’eau ( ) ou du dioxyde de carbone. La
12 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE
théorie du double film [22], suppose deux zones de réaction à savoir la partie du cœur de la
réaction jusqu’à la surface qui est le siège de la production du monoxyde de carbone (CO)
essentiellement par réaction du carbone avec le dioxygène ; Le CO produit réagit directement
avec l’oxygène du milieu environnant pour former le C . Le modèle de taux de réaction de
cinétique/diffusion explique la combustion externe ou de surface en supposant que le taux
extérieur de réaction est déterminé par la cinétique ou un taux de diffusion [23]. On utilise
dans ce cas les modèles de Baum & Stree (1971 ) et Fiel (1969)[24].

→ Combustion du carbone

Les réactions (7) et (8) sont lentes et se produisent au niveau de la surface réactive de
la particule, surface qui varie entre la surface extérieure de la particule et la surface totale des
pores de la particule (surface spécifique) en fonction des propriétés de diffusion au cœur du
solide et des cinétiques chimiques.

C+ ⇆ CO + (7)
C+C ⇆ 2CO (8)

D’après la théorie de {Batrack, 2005} [25], qui suppose deux zones de réactions, la
partie du cœur de la particule jusqu’à sa surface est le siège de la production de CO
essentiellement.

C+ → CO (9)

Ensuite, le CO réagit avec l’oxygène du milieu environnant pour former le CO2.

CO + →C (10)

→ Combustion de l’hydrogène

+ → (11)

→ Combustion du Soufre
Le soufre organique s’oxyde pour former le dioxyde de soufre (SO2), un produit nocif
pour l’environnement [19]
S+ →S (g) (12)

La combustion du soufre pyrique est plus difficile que le soufre organique à cause des
liaisons inter atomiques plus fortes

13 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Fe + (g) → FeS + S (g) (13)

1.2.2. La nature des gaz produits

Lors de la gazéification, la partie organique du combustible est transformée


principalement en monoxyde de carbone CO et en dihydrogène et dans les proportions
plus faibles en méthane CH4. Ceci selon le type de réacteur mais surtout de gaz de réaction
dont la somme + CO varie dans de fortes proportions et peut représenter jusqu’à 80% dans
le cas de gaz de synthèse obtenus par gazéification à l’oxygène.
Ces gaz contiennent aussi divers gaz inertes : vapeur d’eau , diazote et du dioxyde de
carbone C , en proportion variable en fonction des procédés et de la matière première ; dont
les proportions sont directement liées à la nature du combustible HCl, HF, N H3, HCN,
métaux lourds volatils à basses températures etc… Enfin, dans les composés hydrocarbonés,
les goudrons résultant de la pyrolyse peuvent être présents dans les gaz, en fonction du type
GAZEIFICATION A AIRE LIT FIXE LIT FIXE CO- LIT FLUIDISE
CONTRECOURANT COURANT CIRCULANT
HUMIDITE %MH-1 6-20 NB 13-20
BIOMASSE
PARTICULE MG/NM3 100-8000 100-3000 8000-100000
GOUDRONS MG/NM3 10-6000 10000-150000 2000-30000
PCI DU GAZ MJ/NM 40-5.6 3.7-5.1 3.6-5.9
%VOL 15-21 10-14 15-22
CO %VOL 10-22 15-20 13-15

de réacteurs utilisés et, une fois encore, de la qualité de la matière première.


Le pouvoir calorifique du gaz et sa composition est fonction de la nature du
combustible et du type de réacteur comme l’illustre le tableau 2 suivant.

Tableau 2 : Composition moyenne des gaz en fonction du type de procédé [25]

14 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


C %VOL 11-13 8-10 13-15
CH4 %VOL 1-5 2-3 2-4
%VOL DIFFERENCE DIFFERENCE DIFFERENCE

1.1. La description des flammes

Les réactifs sont mélangés avant la zone de réaction dans le cas de la flamme pré
mélangée.

Figure 6: Types de flamme : (a) pré mélangée, (b) non pré mélangée. [26]

1.3. Les différents types de procédés utilisés

1.3.1. Lit fixe

Le gazéifieur à lit fixe a été le procédé traditionnel utilisé pour la gazéification, exploitée à
des températures autour de 1000° C. Selon la direction du flux d’air, les gazogènes sont
classés en co-courant et contre-courant. On distingue deux types de lit fixe.

15 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


 Lit fixe contre-courant

Dans le gazéifieur à lit fixe contre-courant, le flux de biomasse solide est introduit par le
haut et l’air en bas de l’appareil via une grille (figure 7).

Figure 7: Gazéifieur à lit fixe contre-courant (gauche) et un profil typique de


température [27]

Les principaux avantages de ces lits sont leur simplicité de construction et leur efficacité
thermique élevée.

 Lit fixe co-courant

Dans le gazéifieur à lit fixe co-courant, l’alimentation et l’air se déplacent dans le même
sens (figure 8).
Les gaz produits quittent le réacteur en passant par la zone chaude, ce qui permet le craquage
partiel des goudrons formés au cours de la gazéification et donnant des gaz à teneur faible en
goudron. En raison de sa faible teneur en goudrons dans le gaz, cette configuration est
généralement préférée pour la production d’électricité à petite échelle
avec un moteur à combustion interne.

16 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 8: Gazéifieur à lit fixe co-courant (gauche) et un profil typique de température
[27]

1.4.2. Lit fluidisé

Les procédés à lit fluidisé nécessitent un broyage grossier du combustible pour


l’amener à une granulométrie de 2 à 5 mm. La fluidisation améliorant très sensiblement les
échanges thermiques, le combustible introduit est rapidement chauffé jusqu’à la température
du lit, permettant le dégagement des matières volatiles qui sont craquées et oxydées avant de
quitter le gazéifieur. On peut classer les procédés à lit fluidisé en trois catégories:

 Les lits fluidisés denses (bubbling fluidisation bed);


 Les lits fluidisés circulants (circulation fluidisation bed);
 Les lits entrainés (entrained fluidisation bed).

17 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


2. Le bio charbon

2.1. Définition :

Le bio charbon, aussi nommé charbon écologique, est une forme de combustible solide
produit à partir de la matière carbonée structure poreuse. [28]
Le bio charbon peut être produit à partir de toute matière organique, végétale riche en
carbone : bois, écorce, pâte de bois, coques de noix de coco, coques de cacahuètes, noyaux
d'olives, ou bien de houille, tourbe, lignite, résidus pétroliers...
Le bio charbon peut être utilisé en substitution du charbon, du bois de chauffage, pour la
cuisson domestique voire la production de chaleur dans les industries.
Ce charbon subi une préparation particulière et qui, de ce fait, possède à un haut degré la
propriété de fixer et de retenir certaines molécules amenées à son contact. Il s'agit d'une
structure amorphe composée principalement d'atomes de carbone, généralement obtenue après
une étape de carbonisation d'un précurseur à haute température .

2.2. Le procédé de fabrication de charbon à partir des déchets ménagers.

Pour la fabrication, la qualité du bio charbon dépend de la disponibilité de la matière


première. Les briquettes de charbon sont carbonisées la différence se situe dans les pressions
de densification. Les processus de fabrication des briquettes à partir des déchets ménagers
varient selon le type de briquette [29].

2.2.1. Collecte de la matière première

- Les matières premières triées sont séchées au soleil avant d’être carbonisées et le taux
élevé d’humidité rend le rendement de la carbonisation médiocre ;

18 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


- Les matières premières de grande taille doivent être déchiquetées en petites pièces
(15cm*15cm) pour faciliter la carbonisation.
- Dans le cas des déchets de rotin, ils doivent être découpés en petits morceaux pour
faciliter la carbonisation et la densification. [29]

Figure 9: Collecte de la matière première en industrie. [29]

2.2.2. Préparation de la matière première : le séchage

Il existe plusieurs méthodes de séchage : le séchage manuel et séchage mécanique.


Pour faciliter le séchage manuel, il est préférable de sécher la matière première sur une tôle
pour mieux canaliser l’énergie du soleil.

2.2.3. La carbonisation

La carbonisation, aussi appelée carbonification est la transformation plus au moins


rapide d’une substance organique en charbon (en carbone), sous l’effet de chaleur et dans un
milieu pauvre en oxygène pour éviter l’oxydation et la combustion (l’opération ne produit
donc pas de flamme) et dont le nom scientifique s’appelle « la pyrolyse ».
Cette dernière se produit dans un espace fermé où l’entrée d’air est contrôlée afin que les
déchets ménagers ne soient pas brulés et réduits en cendres, mais donnent du charbon.
Le processus de pyrolyse ne démarre que lorsque les déchets ménagers ont été portés à une
température d’environ 400°C.
La transformation des déchets ménagers selon la température :

19 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


À une température égale à 160°C, les déchets ménagers ne perdent pratiquement
que de l’eau ;
Jusqu’à 200°C, les déchets ménagers perdent encore leur humidité et leur
hygroscopicité de l’acide acétique et quelques composés volatils entrainés par la
vapeur d’eau ;
De 200°C à 270-280°C il se dégage des gaz oxygènés : CO, CO2, vapeur d’eau,
acide acétique, méthanol. Le résidu n’est pas encore du charbon ;
A partir de 270-280°C, les déchets ménagers commencent à se décomposer
spontanément ;
Entre 270 et 380°C, il se forme du méthanol, de l’acide acétique accompagnée
d’autres composés chimiques plus complexes, principalement sous forme de
goudrons légers.
Le processus se poursuit jusqu’à ce que tous les déchets ménagers soient
transformés en charbon. Ainsi fait celui dispose une teneur de 65-70% de carbone
pur 3 à 5% de cendres. Les résidus goudronneux peuvent atteindre 30%. [30]

Figure 10: Deux technologies de pyrolyse artisanale [30]

Pour la méthode artisanale, il est important d’avoir un matériel pour tourner le contenu
du carbonisateur ; la fin de la carbonisation est marquée par la couleur de la fumée qui sort de
la cheminée (couleur berge). [30]

20 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


2.2.4. Préparation de liant

Pour assurer l’adhésion entre les particules du charbon et la solidité des briquettes
combustibles, un liant peut-être ajouté. Cela peut être de l’amidon, de la gomme arabique, de
la mélasse ou de l’argile. Le pourcentage varie entre 10% et 20% dans le cas de l’argile. [30]

2.2.5. Densification

La biomasse obtenue est très friable, et donc légère. Par conséquent, elle doit subir la
technique de densification. Dans le processus de densification de la biomasse du charbon, sa
faible masse volumique complique la manutention, le transport, l’entreposage et la
combustion or ces problèmes peuvent être résolus grâce à l’agglomération.
La densification ou agglomération ou compression est un processus qui permet d’obtenir
un combustible liquide ou solide plus dense et aux propriétés plus uniformes que la biomasse
brute.
Il existe deux types d’agglomération :
- A plateau rotatif ;
- Par extrusion delta 2000. [31]

Figure 11: Technologie de densification [31]

2.2.6. Séchage du charbon

Le séchage des briquettes du bio charbon se fait au soleil, étalés sur une bâche ou de
manière plus efficace sur des claies posées sur des racks à l’aide des ventilateurs et ceci pour
accélérer le séchage ; Le temps de séchage peut aller de deux à trois jours selon l’éclairement
du soleil.

21 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 12: Séchage de charbon. [31]

2.3. Propriétés générales du bio charbon.

Le bio charbon, est une forme de combustible solide produit à partir de la matière
végétale. C’est également un matériau constitué essentiellement de matière carbonée avec
structure poreuse.
Les principales caractéristiques des briquettes de charbon sont : le pouvoir calorifique
inferieure (PCI), le taux d’humidité, la masse volumique, les dimensions, l’indice de
résistance de l’impact (IRI), la résistance de l’eau, le taux d’humidité, le ratio de relaxation, la
vitesse de mise en feu, la durée de combustion, le taux de cendre. La plupart des
caractéristiques dépendent directement ou indirectement des facteurs de production sus
mentionnés. Le pouvoir calorifique, principal critère de performance d’un combustible
correspond à la quantité de chaleur libérée par une unité de masse lors de la combustion.
De manière générale, les briquettes fabriquées de façon artisanale ont un PCI plus
faible que celui du charbon de bois 25-30K.J|Kg mais se rapprochant à celui du bois (environ
14K.J|Kg). Il est néanmoins possible d’augmenter fortement le PCI des briquettes grâce à
certains déchets très spécifiques comme les coques de noix de coco carbonisées. [32]

Le taux d’humidité exprime la teneur en eau et influence fortement le pouvoir


calorifique des briquettes et même sur leur facilité d’allumage. Il correspond au rapport entre
la masse d’eau contenue dans les briquettes et leur masse totale ou sèche. Il est essentiel de
réduire le taux d’humidité et d’optimiser le temps de séchage pour améliorer la quantité

22 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


générale des briquettes. Cette humidité est le premier indicateur qui est le plus couramment
utilisé.
Les teneurs en cendres et en C, H, N, S correspondent à la teneur totale de ces
éléments. La teneur en carbone total (Clot), organique (Corg), inorganique (Cinorg) et graphitique
(Cgraph) aide à identifier les formes du carbone dans le bio char. Les différents types de
carbone donnent une idée sur leur transformation et sur leur mode de transformation
potentielle. Le Cinorg correspond principalement au CaCO3. On s’attend à ce que le Cgraph soit
le plus stable. [32]

3. Les foyers

3.1. Généralités

Il existe une multitude de foyers différents. On peut classer les foyers en deux catégories :
les foyers « traditionnels » qui correspondent à une variété de foyer qui s’est développée sans
aide extérieur alors que les foyers « améliorés » correspondent à une variété développée par
un organisme extérieure dans le cadre d’un programme de développement [33]. On peut
catégoriser les foyers selon le matériau utilisé pour leur fabrication :
- Les foyers « 3 pierres » consiste à déposer 3 pierres autour du feu afin d’y déposer la
marmite. Cette technique est l’une des plus rudimentaires et des moins performantes.
- Les foyers massif avec ou sans cheminée : fabriqués le plus souvent en pierre ou en
argile.
- Les foyers portables en céramique ou métallique : Ces foyers sont conçu avec des
matériaux disponibles dans l’environnement et connu des villageois. La fabrication de ces
foyers est majoritairement artisanale, dans peu de cas ils sont réalisés par de petites industries
locales. Dans le cas de la fabrication artisanale, ce sont les femmes et utilisateurs des foyers
ou des artisans qui réalisent le foyer, dans certain cas ils sont formés à la technique de
fabrication par des associations dont le but est de promouvoir le type de foyer. Les foyers
n’utilisent pas le même type de combustible, les principaux combustibles sont la biomasse, le
charbon, le pétrole et le gaz. Ces foyers se trouvent aussi bien à l’intérieur des habitations que
dehors avec une protection ou non. Ceci peut devenir gênant au niveau des émissions de
polluants dans le premier cas et pour la performance de la combustion dans le second cas.
Le plus souvent, chaque famille possède son propre foyer. Il existe tout de même des foyers «
institutionnels » qui permettent de cuisiner pour plusieurs familles, voir pour le village.

23 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


3.2. Quelques types de four à charbon

Il existe plusieurs types de fours à savoir :

 Four Malgache
 Four Diambar
 Four RCJ
 Four Laos
 Four traditionnel Ourgandais
 Four Bucket Stove (voir figure 13)

Figure 13: Quelques types de four à charbon [34]

24 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Conclusion partielle

La revue de la bibliographie nous a permis de mettre en évidence la diversité et la


complexité des phénomènes physico-chimiques qui interviennent lors de la combustion des
solides, de présenter de manière globale la combustion multiphasique et le bio charbon ainsi
que ces caractéristiques, de faire le point sur les modèles existants de foyers améliorés à
combustion de la biomasse. Dans le chapitre suivant, nous présentons le prototype de bio
charbon produit, les outils numériques et le dispositif expérimental, qui nous ont permis de
produire et simuler la combustion du bio charbon dans le foyer amélioré.

25 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


CHAPITRE II : MATÉRIEL ET OUTILS NUMÉRIQUES

26 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


INTRODUCTION

Dans cette partie de notre travail, nous présenterons le prototype de bio charbon produit ainsi
que le matériel employé lors de la partie numérique et la partie expérimentale .Puis la
formulation des équations bilan utilisées dans la combustion du bio charbon dans un foyer
amélioré.

Pour cela, nous allons présenter les équations de conservation sur lesquelles nous
nous appuierons pour cette modélisation: les équations de conservation de la masse, de
l’énergie et des espèces ; Nous présenterons également les différents outils informatiques qui
permettront de réaliser notre simulation numérique. La modélisation en phase gazeuse sera
faite par usage du logiciel FLUENT après un maillage du domaine par le préprocesseur
GAMBIT. La discrétisation pour la modélisation en phase solide se fera par la méthode des
volumes finies.

1. Production du prototype de bio charbon

1.1 Collecte de la matière première

Dans le cadre de ce travail nous avons choisi d’utiliser trois matières premières : les
coques de noix de coco, les déchets de rotin et les épluchures de banane. La collecte s’est faite
de façon artisanale :

Pour les épluchures de banane, la collecte s’est faite chez les ménagères du quartier
ODZA, avec une fréquence de deux à trois jours nous pouvons recueillir les épluchures.

Pour les déchets de rotin La collecte s’est faite chez un artisan fabriquant de meuble fait à
base de rotin, la disponibilité pouvant varier en fonction de ses commandes.

Pour les coques de noix de coco nous sommes allés chez un commerçant et pour avoir
cela de façon réguliere et en grande quantité.

27 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 14: Collecte des déchets de rotin

1.2 Séchage de la matière première

Pour le séchage nous l’avons réalisé sur une tôle. Les épluchures de bananes ont pris quatre jours
pour séché, les coques de noix de coco deux jours et les déchets rotin après un jour ont eu la
température nécessaire pour la carbonisation.

Figure 15: Séchage manuel des coques de noix coco, épluchures de bananes et déchets de
rotins.

28 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


1.3 Trie de la matière première

Après le séchage nous sommes passé à l’étape du calibre, étape pendant laquelle on
retire les déchets autres que la matière première, car chacun à sa température de carbonisation.

Figure 16 : Calibrage des peaux de banane.


Après cette étape il faut peser la matière première pour pouvoir calculer le rapport matière après
carbonisation.

𝒊
𝒊
𝒊 𝒊 𝒊 𝒊

Figure 17 : Mesure de la masse anhydre de matière après séchage.

29 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


1.4 Carbonisation

Cette dernière se produit dans un espace vert afin que les plantes captent le CO 2 qui se
dégage. Dans un interval de temps régulier nous tournons le contenu du carbonisateur afin que
les déchets ménagers ne soient pas brulés et réduits en cendres. La fin de la carbonisation est
marquée par la couleur de la fumée qui sort de la cheminée (couleur berge).

Figure 18: Carbonisation des coques de noix de coco.

1.5 Préparation du liant

Pour assurer l’adhésion entre les particules du charbon et la solidité des briquettes
combustibles, nous avons utilisé comme liant de l’amidon. L’entreprise KEMICY
TECHNOLOGIE situé à Douala après plusieurs expériences conseille d’utiliser pour 45 kg de
matière carbone 25 l de liant.

30 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 19: préparation de l’essai d’amidon.
1.6 Préparation du malacca

Cette poudre obtenue après broyage est très friable, et donc légère pour la
densification nous mélangeons cela à l’essai d’amidon afin d’avoir une patte.

Figure 20: préparation du malacca

31 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


1.7 Compactage

Après obtention du malacca, une agglomération de ces fines de charbon est nécessaire pour
faciliter la combustion et le transport.

Figure 21 : compactage et production du bio charbon

1.8 Sécharge du bio charbon

Le bio charbon compacté doit être ensuite séché avant de pouvoir être utilisé. Ce séchage s’est fait
au soleil sur des claies posées sur des racks.

32 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 22 : séchage de charbon.

1.9 Evaluation du bio charbon

Le transport de la matière première peut être extrêmement coûteux et il peut être


intéressant de penser plutôt à transporter le carbonisateur. On peut utiliser n’importe quel four
en mettant la marmite en équilibre sur 3 grosses pierres pour que la marmite ne touche pas les
braises et n’étouffent pas les cendres.

L’entreprise KEMICY TECHNOLOGIE vend le bio charbon en sachets plastiques de 2


kg à 500 Fr qui sont transportés dans des sachets de 20kg. L’avantage de ce produit par
rapport au charbon de bois est que la qualité est relativement homogène et que les sachets
contiennent toujours 2 kg, jamais moins. Le sac de 100 kg coute 5000 FCFA.

2. Matériels et méthodes utilisés

33 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


2.1 Dispositifs et outils

2.1.1 Dispositifs expérimentaux


a- Les foyers améliorés

La combustion complète du bio charbon par l’arrivée de l’air secondaire réduit


considérablement les émissions de gaz nocifs pour la santé et l’environnement.
La quantité d’air primaire et secondaire est calculée précisément. Il est donc très
important que les dimensions et le nombre de trous soient strictement respectés, sans admettre
de déviations. Dans le cadre de notre travail nous avons utilisé un four amélioré de base
cylindrique comportant 6 trous.

Figure 23: Four amélioré charge


Figure 24: Four amélioré vide de bio charbon

b- Les Appareil de mesure de masse

Nous avons utilisé deux types de balance :

- Les balances à crochet allant jusqu'à 5kg permettant de peser les objets ayant une
masse supérieur à 1kg ; Ces balances sont plus facile à utiliser. Figure25.

34 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


- Les balances de précision ou balance sensible Nous avons utilisé cette balance afin
de mésuser la masse de bio charbon nécessaire à bruler pendant notre expérimentation.
Figure 26.

Figure 25: Balance mécanique à Figure 26: Balance de laboratoire


crochet

C- Appareil de mesure de la température

Les thermocouples à base de métaux usuels types E voient souvent leur homogénéité
mise en péril lorsqu'ils sont utilisés à plus de 200 °C. Le thermocouple est placé à un endroit
précis de l’eau pour déterminer l’évolution de la température pendant son ébullition. Figure
27.

Pour remédier au fait que réchauffer ces thermocouples dans un four altère le fil,
nous avons utilisé un thermo laser afin de déterminer l’évolution de la température de la
braise pendant un certain temps. Ceci en fixant le faisceau laser sur un même endroit pendant
un intervalle de temps régulier. Figure 28.

35 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 28: détermination de la température à Figure 27: détermination de la température à partir
partir d’un thermocouple d’un thermocouple

d)-Analyse élémentaire

L’analyse élémentaire permet de calculer le PCI à partir du PCS et surtout d’écrire


l’équation de la combustion. Nous utilisons les résultats suivants obtenus dans différentes
études [35]:

Tableau 3 : Analyses élémentaires du charbon de coque de noix de Coco [35]

Charbon de coque de noix de Coco

C 78 %

H 3.11 %

Analyses élémentaires O 17.71%

N 1.18 %

Pouvoir calorifique supérieur PCS 19 179 kJ/kg

36 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


2.1.2 Outils numériques

Ici, nous considérons une seule particule de charbon sphérique de diamètre D = 12 cm


placée dans une position stationnaire, dans un environnement oxydant chaud entouré du flux
de gaz principal. On suppose que la vitesse du flux interne est uniforme et est déterminée au
moyen du nombre de Reynolds calculés comme suit:

Où ρ et μ sont respectivement la densité et la viscosité moléculaire, correspondant à la


température interne Tin et à la composition du gaz.

Pour la simplicité du problème, nous avons mesuré la partie cylindrique, la chambre de


combustion d’un foyer amélioré représentée par la figure suivante :

Figure 29 : Schéma du domaine de calcul

37 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Pour le nombre de Reynolds Re > 0, on a L=8.5Cm, Cm l=3 Cm, d=12Cm, D=22.5Cm
; ce qui nous a donné 61476 mailles.

On considère une atmosphère dite à air sec avec une fraction massique (Y) de 0.233 d’O 2,
0.001 la fraction massique de H2O, avec le reste de N2. La composition la température du gaz
entrant Tin a été modifiée de 300K à 1500K. Tous les calculs ont été effectués à une pression
totale de 1 bar. On peut constater que la phase gazeuse ambiante est constituée d’O2, de CO2,
de CO, de H2O, de H2 et de N2.

La chimie est modélisée par des réactions semi-globales homogènes et hétérogènes, écrites
comme suit :

— Réactions hétérogènes (de surface) [39] :

C(𝒔) (14)

C(𝒔) (15)

C(𝒔) + CO (16)

—Réactions homogènes (phase gazeuse)

H2 + 0.5O2 → H2O (17)

CO + 0.5O2 → CO2 (18)


— La vitesse de réaction est la suivante) [40] :

11
𝑹 = ,∗ ∗[ ]∗[ ]1/2 ⁄ ∗ [ ]1/2⁄ 𝒙 ( ) (19)
𝑻𝒈

Il convient de noter que les réactions chimiques semi-globales hétérogènes et


homogènes sont largement utilisées pour modéliser des systèmes de combustion industriels.
Les gaziers utilisent un logiciel de calcul de la dynamique des courants. Généralement les
vitesses de réaction globales ne sont souvent valables que dans un certain nombre de
conditions et doivent être utilisées avec beaucoup de prudence. Cependant, à des températures
plus basses, lorsque la concentration en oxygène près de la particule n’est pas nulle, une
réaction d’oxydation de H2 peut se produire, bien que la vitesse de la réaction 19 à des
températures plus basses soit faible. En particulier, les simulations estimées réalisées pour la
condition d'oxydation réduite à Tin =300 K ont montré que la discordance entre la perte de

38 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


masse mC et la température de la surface Ts prédit avec et sans réaction d'oxydation de H2 ne
dépasse pas 4% ou 3%, respectivement.

3- Présentation des outils numériques

3.1- Logiciel Gambit

Gambit est un logiciel servant à la construction des maillages 2D/3D ; préprocesseur qui
permet de mailler des domaines de géométrie d’un problème de CFD. Il possède en outre
nombreuses possibilités d’extraction qui permettent l’utilisation de ces maillages à travers des
fichiers .mesh par des logiciels industriels tels que FLUENT ou Code Saturne. Pour une
session, Gambit crée quatre fichiers à savoir :

• Un fichier d’extension « .dbs » qui contient toutes les données de la session; Un fichier
d’extension « .jou » qui retrace l’historique de la session ;

• Un fichier d’extension « .trn » qui reprend toutes les commandes et leurs résultats lors des
différentes sessions ;

• Un fichier d’extension « .lok ».

Gambit regroupe trois fonctions essentielles :

→ Définition de la géométrie du problème : la finalité de la construction de la géométrie


est de définir les domaines de calculs qui seront les faces dans un problème 2D et des volumes
dans un problème 3D ;

→ La définition des frontières : il s’agit ici des conditions imposées aux différentes faces
du domaine (l’entrée, la sortie et les parois) ;

→ La définition des domaines de calcul : ici, Gambit discrétise le domaine de calcul en


petits volumes appelés mailles.

39 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


3.1.1- Choix du type de maillage

32.1.1.1- Maillage structuré (quadra/hexa)

Il est beaucoup plus facile de le générer en utilisant une géométrie à multi bloc, il présente les
avantages suivants :

• Economique en nombre d’éléments, présente un nombre inférieur de maille par rapport à un


maillage non structuré équivalent ;

• Réduit les risques d’erreurs numériques car l’écoulement est aligné avec le maillage.

Ses inconvénients sont :

• Difficile à générer dans le cas d’une géométrie complexe. ;

• Difficile d’obtenir une bonne qualité de maillage pour certaines géométries complexes. [36]

3.1.1.2- Maillage non structuré (tri/téra.)

Les éléments de ce type de maillage sont générés arbitrairement sans aucune contrainte quant
à leur disposition.

*Ses avantages sont :

• Peut être généré sur une géométrie complexe, tout en gardant une bonne qualité des
éléments ;

• Les algorithmes de génération de ce type de maillage (tri/tétra) sont très automatisés.

*Ses inconvénients :

• Très gourmand en nombre de mailles comparativement au maillage structuré ;

• Engendre des erreurs numériques (fausse diffusion) qui peuvent être plus importantes si l’on
compare avec le maillage structuré ; [36]

Dans le cadre de notre travail, nous avons utilisé le maillage structuré (quad).

40 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 30: Maillage structuré avec un morceau de bio charbon [36]
32.1.1.3- Maillage hybride

Maillage généré par un mélange d’éléments de différents types, triangulaires ou


quadrilatéraux en 2D, tétraédriques, prismatiques, ou pyramidaux en 3D.

Ses avantages :

Combine entre les avantages du maillage structuré et ceux du maillage non structuré.

3.2- Le logiciel Fluent

Fluent est un code, CFD (Computational Fluid Dynamics) commercial très utilisé dans
l’industrie. Il permet de résoudre les écoulements fluides (champs de vitesses, de
température). C’est la raison pour laquelle on l’a choisi pour réaliser notre simulation.

3.2.1- Modes de calcul

Fluent offre deux modes de calcul : le mode « double précision » et le mode « simple
précision ». Dans le mode « double précision », les nombres à virgule flottante sont
représentés en utilisant 64 bits alors que le mode « simple précision » utilise une
représentation 32 bits.

41 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


3.2.2- Choix de formulation du solver

Une fois que le chargement de fichier de maillage (réalisé avec le logiciel GAMBIT)
est effectué sous FLUENT, nous devons mettre à l’échelle la géométrie sous FLUENT. On
peut choisir entre plusieurs formulations de solveur.

L’utilisation de Fluent est simple, il suffit de suivre l’ordre des menus en partant de la
gauche pour aller vers la droite.

Les paramètres thermodynamiques tels que : la viscosité thermique, le coefficient de


diffusion, les chaleurs spécifiques et la conductivité thermique des différentes espèces sont
tirées dans la bibliothèque des caractéristiques thermo-physiques implantées. [37].

3.2.3- Facteurs de relaxation

On utilise les paramètres de relaxations présentées dans le tableau ci-dessous. Ces paramètres
permettent d’accélérer la convergence du calcul.

Tableau 4 : Paramètres de relaxation

Variables Facteur de relaxation

Pression 0.75

Densité 1

Force de volume 1

Quantité de mouvement 0.75

Énergie 1

Fraction de mélange 0.95

42 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre nous a permis de présenter les outils expérimentaux et numériques


nécessaires à la modélisation de la combustion du bio charbon. Les outils numériques ont
permis de présenter les équations qui gouvernent les différentes phases de la combustion du
bois. Ceci a abouti à la construction des équations de transport des espèces et de l’énergie. Il
ressort des outils numériques que, la simulation numérique de la combustion du charbon de
bois s’est faite en deux étapes à savoir : la réalisation du maillage de la géométrie avec
GAMBIT et la résolution des équations de Navier-Stokes par le logiciel FLUENT pour la
phase gazeuse. Ensuite la discrétisation pour la modélisation en phase solide par la méthode
des différences finies. Dans le chapitre suivant, nous présentons les résultats expérimentaux
obtenus lors de l’expérimentale et numériques obtenus après simulation obtenus à partir des
équations de transport des espèces et de l’énergie.

43 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


CHAPITRE 3 : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS.

44 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Introduction

Ce troisième chapitre présente les résultats expérimentaux et numériques obtenus


après plusieurs essais expérimentaux et simulation numérique de la combustion du bio
charbon dans un foyer amélioré. Dans un premier temps, nous présenterons les résultats
obtenus pour la combustion expérimentale, ensuite nous présenterons les résultats obtenus
après simulation numérique et enfin nous ferons une présentation expérimentale et numérique
du test de braises du bio charbon fait à base de coque de noix de coco.

3. Résultats

3.1 Résultats des prototypes

Trois types de bio charbon ont été obtenue notamment celui fait avec les
déchets de rotin, les épluchures de bananes et les coques de noix de coco. Tous
d’égales dimensions. l= 5cm; L= 5cm; h=4cm

Coques de noix de coco Epulchures de bananes Déchets de rotin

Figure 31 : briques de bio charbon

45 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


3.2 Résultats expérimentaux
a) Taux de cendres

La masse de cendres est obtenue après la combustion de l’échantillon de charbon


anhydre dans un four amélioré. Ainsi, on peut calculer le taux de cendres selon la formule
Suivante :

𝒙
𝒊 𝒊 𝒊 𝒊

Tableau 5: Quelques mesures relatives au taux de cendres.

Types de bio char Masse introduite Masse de Taux de cendre


dans le four cendre

bio char obtenu à partir


des peaux de bananes
1000g 516.5g 51.6

bio char obtenu à partir


des déchets de rotin
1000g 468.47g 46.8

bio char obtenu à partir


de coques de noix
1000g 448.11g 44.8

Nous constatons que le bio char fait avec les peaux de banane a un pourcentage de
51.5 qui est supérieur à celui de bio char fait avec les déchets de rotin soit 46.8 et bio char
fait avec la coque de noix soit 44.8 .

Le taux de cendre étant liée au taux de carbone contenues dans le bio char, nous
pouvons donc conclure que le bio char fait avec la coque de noix contient plus de carbone que
ceux des déchets de rotin et épluchures de banane.

b) Test des braises

Le test consiste à mesurer la température d’une braise en une durée de temps précis
pendant la combustion.
46 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE
Nous plaçons une quantité de bio charbon équivalente, lors de l’allumage dans le
foyer.

Cette quantité est obtenue en connaissant la masse initiale, le pouvoir calorifique de


celui-ci. La masse de charbon de bois est fixée à 1000 grammes.

Lors de la combustion, il ne nous est pas possible de modifier la position des braises,
sauf une fois, lorsque l’allumage est terminé pour homogénéiser le lit.

Pour ceci nous choisissons un morceau de bio charbon au centre du lit de braises et
enregistrer à l’aide de notre thermo flash l’évolution de la température pendant 55min.

Trois essais sont réalisés. Les résultats, sensiblement similaires, nous laissent penser
que leur nombre est suffisant. Nous obtenons des profils de températures comme ceci :

Figure 32: Courbe d’évolution des températures des braises de bio charbon .

Nous observons trois phases durant la réaction :

Tronçon 1 : Phase de mise en température. Au départ, l’atmosphère du lit de braises est froide.
La flamme du papier journal permet d’apporter l’énergie d’activation nécessaire pour que le
combustible et le comburant puissent réagir, on parle alors de triangle du feu. Cette énergie
est principalement transmise sous forme de rayonnement de la flamme vers le combustible

47 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


(la convection et la conduction sont négligeables). Ce rayonnement a une portée limitée.
Cette phase prend fin quand les températures commencent à atteindre leur maximum. À ce
moment, nous tisonnons pour uniformiser les températures et la phase suivante prend place.

Tronçon 2 : Combustion hétérogène du bio charbon. Durant cette phase ou nous avons
enregistré la variation de température, le comburant pénètre la matière carbonée pour pouvoir
réagir avec celle-ci puis les gaz produits s’en échappent. Il y a donc deux flux gazeux dans la
matière (flux opposés) qui rendent leur modélisation compliquée.

Tronçon 3 : Phase de refroidissement. Elle est due à l’épuisement de la matière carbonée dans
le combustible. La réaction de combustion a toujours lieu mais délivre de moins en moins de
puissance. Les braises en périphérie commencent à refroidir en premier.

L’allumage correspond à la période de montée en température : nous considérons que


l’allumage prend fin lorsque les trois températures se stabilisent. Ainsi, nous avons enregistré
la température initiale de chaque bio charbon et l’évolution de la température pendant que le
comburant pénètre la matière carbonée pour pouvoir réagir avec celle-ci puis les gaz produits
s’en échappent.

La courbe en rouge représente la courbe de variation de température du bio charbon


fait à base de coque de noix de coco. L’expérience commence lorsque le brasier a une
température de 913.3K et varie pendant ces 55min jusqu'à attendre un maximum de
1003K puis recommence à descendre de façon progressive jusqu'à ce qu’une bouffé
d’oxygène soit apportée par le courant ; Nous aurons encore une légère progression de
la température mais qui n’atteindra plus la température maximum ; Ceci se fait de
façon régulière dans cette zone où nous avons une température moyenne de 980k.

La courbe en noir représente la courbe de variation de température du bio charbon fait


à base de peaux de banane. L’expérience commence lorsque le brasier a une
température de 643.4K et varie pendant ces 55min jusqu'à attendre un maximum de
932.5k après 15min, puis reste très proche de la température final environ 10min
avant de descendre de façon progressive jusqu'à 824.5K et reste presque constante
jusqu'à la fin de l’expérience.

La courbe en bleu représente la courbe de variation de température du bio charbon fait


à base des déchets de rotin. L’expérience commence lorsque le brasier a une
température de 629.2K et varie pendant ces 55min jusqu'à attendre un maximum de 964k.
Ici, nous remarquons une progression rapide pendant les 18 première min jusqu'à la
température maximum mais après, la température reste très proche de la température finale
jusqu'à la fin de l’expérience.

48 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


De ce fait nous remarquons que la température maximale du bio charbon fait à partir de la
coque de noix est très supérieure à celle du bio charbon fait avec les déchets de rotin et celle
des épluchures de bananes. Or, Le pouvoir calorifique d'un combustible étant l'énergie
dégagée par la combustion complète d'un kilogramme de combustible, nous pouvons donc
dire que le bio charbon fait à base de coque de noix de coco a un pouvoir calorifique supérieur
à ceux faits avec les épluchures de bananes et les déchets de rotin.

b) Test d’ébullition de l’eau

Le test consiste à faire bouillir de l’eau afin d’effectuer le bilan énergétique du


système et de connaître une partie de son rendement. Aucune modification n’est apportée au
foyer.

Le foyer est à température ambiante et chargé de 1000 grammes de bio charbon, la


marmite est posée sur le foyer avec une quantité de 1.5L d’eau à température ambiante, cette
quantité est représentative de la quantité de liquide utilisée lors de l’élaboration d’un petit
repas au Cameroun. La température de l’eau mesurée à l’aide d’un thermocouple, placé au
centre de la marmite, atteint le point d’ébullition locale.

Nous réalisons 2 tests d’ébullition : test d’ébullition avec le charbon fait à base de
déchets de rotin et test fait avec le charbon fait à partir des épluchures de banane. Les données
suivantes ont été enregistrées sur des intervalles de 3 min.

49 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 33: Courbes d’évolutions de la température de l’eau.

Les courbes représentent la température de l’eau en fonction du temps. Ici, nous


remarquons que la température initiale de l’eau pour le test d’ébullition du charbon fait à
partir des peaux de banane est à 39.3 et pour les déchets de rotin à 26.4 .

En 24 min la température de l’eau est quitté de 26.4 à 100 pendant la combustion


de 600kg de bio charbon fait à base des déchets de rotin. Par contre l’eau qui avait déjà une
température 39.4 à pris 33 min pour atteindre la température de 100 .

Ainsi, nous avons remarqué dès la fabrication que le charbon fait avec les épluchures
de banane ont un taux d’humidités très élevé par rapport à celui des déchets de rotin car lors
du séchage artisanal, le bio char fait à base des épluchures de banane prend une semaine pour
être prêt à la combustion par contre celui fait avec les déchets de rotin prend trois à quatre
jours. Le taux d’humidité influence aussi beaucoup sur le pouvoir calorifique ; Nous pouvons
donc dire que le bio charbon fait à partir de déchets de rotin ayant un taux d’humidité
inferieure à celui fait à partir des peaux de bananes a un pouvoir calorifique bien supérieur à
celui fait à partir des épluchures de bananes.

50 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


3.3 Résultats numériques

Nous avons introduit une demi sphère de particule de carbone de diamètre D=12.5cm
dans un foyer cylindrique simplifié de diamètre d=40cm et de hauteur h=20cm.

Figure 34 : foyers améliorés simplifiés

51 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Figure 35: Schéma principal du domaine de calcul en coordonnées cylindrique
Nous injectons par la partie inférieure du cylindre (par-dessous), de l’air pur avec une
fraction massique de YO2=0.23 sous une température de Tin=300K. La température des
surfaces solides est fixée á Ts=900K, alors que celle á la sortie est T∞ = 1500K, dans un
cylindre simplifié que nous avons découpé en 61476 mailles avec L=8.5Cm, Cm l=3 Cm,
d=12Cm, D=22.5Cm. Nous avons observé les contours de température et les fractions
massiques de certaines espèces réactives.

a) Évolution de la température avec effet du modèle de rayonnement P-1 inclus

52 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


 Contour de température

a)

b)

Figure 36: Contour de température a) et le profil de température b) autour de l’iso


surface y=5, avec effet du modèle de rayonnement P-1.

53 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Nous observons sur la figure 36 une élévation progressive de la température allant de
300k à 1450k suivant la longueur de la chambre de combustion, qui est forte autour des
particules de carbone et faible selon qu’on s’éloigne des particules solides, illustré sur la
figure 36.

Au regard du profil d’évolution des espèces, nous remarquons qu’au cours de la


combustion, la hauteur des flammes baisse en raison qu’on s’éloigne des particules solides, et
les températures de la flamme varient entre 300 et 1450K.

3.3. Présentation des résultats

L’objectif de cette section est de présenter les résultats expérimentaux du test de


braise du bio charbon fait de coque de noix de coco et les résultats obtenus numériquement
lors de la simulation lors de sa combustion. Si la simulation offre des possibilités permettant
d’avoir la variation de température de la combustion totale du bio char, il n’en est pas de
même pour l’expérimentation, car l’expérience n’a été réalisée que pendant une durée bien
définie.

Le temps de l’expérimentation est d’environ 55min pour un ensemble de 55 valeurs


enregistrées après plusieurs tests. L’intervalle de temps d’enregistrement des 55 valeurs est de
1 min chacun.

Figure 37: Courbe d’évolution de la température de la braise

54 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


La température de la flamme varie entre 639k et 1010K.

Comme nous l’avons précisé, la température autour de la braise sera le paramètre


retenu pour accorder au mieux les courbes simulées à la réalité expérimentales. Toutefois, il
se peut que ce seul paramètre ne puisse tout expliquer auquel cas nous préciserons les
modifications apportées sur les autres paramètres. Nous avons comparé la courbe obtenue
expérimentalement lors du test de braise du bio charbon à base de coque de noix de coco à la
courbe obtenue numériquement par l’isobare y-5 et le profil de température.

Pour un morceau de charbon ayant pour dimensions : épaisseur 5 cm, longueur 6cm et
largeur 6cm soumis à un traitement de combustion numérique avec une température T=300,
de masse 1kg introduit dans Fluent.

Figure 38: le profil de température

Nous pouvons dire qu’il y a une bonne corrélation entre les résultats numériques et
courbes expérimentales est bien meilleur.

En effet la figure 38 du profil de température obtenue numériquement nous montre que la


température finale dans la chambre de combustion a une valeur maximale de 1450 K.

55 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


La température autour de la braise de charbon de la figure 39 de l’isobare Y-5 nous
donne la température de 1050K qui est la température finale autour du charbon ; Cette
température est pratiquement égale à celle obtenue expérimentalement.

Figure 39: contour de température autour de l’iso surface y=5

Les températures finales sont également bien modélisées. La sous-estimation générale


des températures durant les périodes de séchage et de montée en température peut être
attribuée à l’imprécision sur les valeurs réelles de certains paramètres physiques et
thermiques.

En contrepartie, la température autour de la braise d’après l’iso température est de


1000k, sensiblement égale à celle estimée et nettement égale à la température expérimentale.

CONCLUSION PARTIELLE.

Ce chapitre présente les résultats des calculs obtenus expérimentalement et


numériquement ainsi que leur interprétation. La combustion du bio charbon nous a permis de
faire plusieurs études sur la température des flammes et la température du lit combustible.

Le bio charbon fait à partir de la coque de noix de coco possède des caractéristiques
différentes de celles du bio charbon fait avec les déchets de rotin et les épluchures de bananes,

56 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


cela est dû à son pouvoir calorifique plus élevé ce qui entraîne une combustion différente.
Les résultats de la simulation numérique de la combustion du bio charbon fait à base de
coque de noix se rapprochent de ceux trouvés expérimentalement, ce qui nous permet de
valider ceux-ci. Les foyers améliorés modèle camerounais utilisé pour l’étude du bio charbon
permettent également d’obtenir une meilleure combustion.

57 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


CONCLUSION GENERALE

58 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


Le travail de recherche présenté dans ce mémoire est consacré à la mesure
expérimentale et la simulation de la combustion d’un bio charbon. Pour cela, dans la
première partie, nous avons fait un travail de recherche bibliographique sur la combustion des
solides. Cela nous a permis d’étudier les différents combustibles utilisés en combustion et les
différents systèmes de combustion multiphasique. Par ailleurs, le processus de combustion
multiphasique met en évidence un certain nombre de phénomènes qui interagissent ainsi que
les équations qui les gouvernent. Nous pouvons donc citer le séchage, la pyrolyse, la
combustion des gaz et résidus carbonés.

La deuxième partie nous a permis de mettre en évidence le dispositif expérimental et


numérique, de présenter les caractérisques du bio charbon et les différentes démarches suivies
pour la réalisation de notre expérience.

La troisième partie nous présente les résultats de la détermination expérimentale des


profils de température de combustion du bio charbon dans le four, la détermination du taux
de cendre de différentes espèce de bio charbon, la température d’ébullition de l’eau avec
deux types de bio charbon ; La configuration expérimentale a été faite en prélevant de
manière instantanée la température de la braise lors de la dégradation thermique du lit
combustible par des thermocouples et thermo lasers disposés au-dessus de la braise et au fond
de la marmite comportant de l’eau. Ceci nous a permis d’évaluer la durée de la phase
d’ébullition de 1.5l d’eau en fonction de différentes espèces de bio charbon et de déterminer
la température finale de la braise du bio charbon fait à base de coque de noix, d’épluchure de
banane et de déchets de rotins.

La modélisation de la combustion en phase solide nous a permis de déterminer les profils


de température au cours de la combustion dans le foyer cylindrique. La modélisation de la
phase gazeuse a été faite par le logiciel FLUENT après un maillage du domaine par le
préprocesseur GAMBIT, ce qui nous a permis de déterminer les champs de températures de la
flamme.

Étant donné que le taux des déchets ménagers est très élevé dans le monde ainsi que les
décharges non conformes à la réglementation, la valorisation des déchets est importante et
possible, si nous suivons un processus bien définit. Au lieu donc de classer les déchets
ménagers comme un polluant absolu, ils peuvent être exploités comme une matière première
pour la production des briquettes de charbon, ce processus est très important pour la
progression économique du monde.

Malgré le fait que le bio charbon possède des inconvénients (c’est un combustible
polluant qui libère lors de sa combustion du CO2, l’un des principaux gaz à effet de serre bien
qu’il soit inférieur à celui du charbon du bois). Aussi, l’exploitation du bio charbon est une

59 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


activité qui demande beaucoup de travail (nettoyage des sables et des argiles par flottation ;
Notons qu’il y a tout de même des possibilités qui pourraient améliorer les rendements des
centrales à bio charbon tout en protégeant l’environnement :

 Intensifier les recherches pour augmenter l’efficacité et les rendements des


centrales à bio charbon ceci pour réduire les émissions de CO2.

 Les avancées technologiques devraient pouvoir être industrialisées à des coûts


compatibles avec les exigences économiques.

60 Mémoire de Master II en Physique, rédigé et présenté par : DJEUTCHOU STEVE


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