Atelier de Formation en Art Oratoire Et

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PROGRAMME « JEUNES LEADERS »

RAPPORT DE L’ATELIER DE FORMATION

« ART ORATOIRE ET PRATIQUES ORALES »

Yaoundé, 28- 30 Juin 2018 (Salle de Conférence FES).

Rapport rédigé par


NJOMO PEPAWANG Ducer Parfait
Vice-président, Cameroon Debate
Association (CDA)
E-mail: parfaitnjomo@yahoo.fr,
office@cameroondebate.org
Tel. : +237 694 26 99 20
Web : www.cameroondebate.org
L’atelier de formation en art oratoire et pratiques orales s’est déroulé en plusieurs activités
reparties sur trois jours.

Première journée : Jeudi, 28 Juin

Discours d’ouverture

Dans son mot d’ouverture, M. Friedrich Kramme-Stermose, représentant résident de la


Fondation Friedrich Ebert, a souhaité une chaleureuse bienvenue à ses hôtes. Il a fait un bref
rappel du dernier séminaire tenu à la Fondation avec les mêmes participants sur le thème des
droits humains. Il fera observer que l’Afrique Centrale en général et le Cameroun en
particulier sont un levier de développement malgré la crise socio-politique que le Cameroun
traverse en ce moment.

Revenant à la question de l’Art Oratoire, il insiste sur le fait qu’une kyrielle de questions
gravite autour de cette problématique : Comment m’appréhendez-vous ? Comment
communiquer avec les autres ? Comment suis-je perçu par moi-même et par les autres ?
Toutes ces questions, selon lui, sont d’une importance capitale.

A la fin de ce mot d’ouverture, les participants vont tour à tour se présenter, de même que
l’équipe de formateurs composée de :

1. M. Marius Yannick Binyou-Bi-Homb, poète-écrivain, expert en développement,


spécialiste en oralité
2. Pr. Alain-Cyr Pangop Kameni, Maître de conférences, expert en sciences de la
communication et de l’information, journaliste de formation, facilitateur en leadership
3. M. Romuald Ngomssi, doctorant en arts du spectacle et cinématographie
4. M. Guilpin Mophu Kouossu, juriste d’entreprise

Module zéro : Leçon inaugurale

M. Binyou va introduire la leçon inaugurale sur la thématique « L’Art Oratoire : un fait


historique et social ; les métiers de l’oralité », en développant tour à tour :

l’origine et l’historique des pratiques orales de l’antiquité à nos jours


l’émergence de l’art oratoire dans le monde contemporain
les 12 métiers de l’oralité

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Ici, l’objectif principal était de permettre aux participants de connaitre ce qu’est un orateur et
de devenir eux-mêmes des orateurs. Aussi, l’art oratoire est entendu comme l’art de
convaincre par les paroles et les gestes.

Plus loin, on note que la Tunisie (Debate Tunisia) est le premier pays d’Afrique à développer
un accord de partenariat entre l’Etat tunisien et l’association « Debate Tunisia » pour la
promotion de l’art oratoire dans tous les établissements scolaires en Tunisie. En 2009, sous
l’impulsion d’un groupe de jeunes leaders réunis par Marius Yannick Binyou Bi Homb, le
Cameroun devient l’un des tous premiers pays d’Afrique francophone (bien avant
l’avènement de la Fédération Française de Débat, trois ans plus tard) à se lancer dans la
promotion des mouvements locutoires par la création de la Cameroon Debate Association
(CDA). Aussi, il ajoute que la première école d’art oratoire professionnelle, l’Ecole Africaine
d’Art Oratoire (EAO) a été créée en 2017 au Sénégal.

Dans le cadre de ce module, M. Binyou a également évoqué les douze métiers et domaines
clefs de l’oralité tout en orientant ses engagements et explications sur trois points principaux :

• l’Eloquence (rhéteur : expert en pratique rhétorique)


• Prise de parole (orateur)
• Débat (débatteur)
• Métiers de l’art oratoire : orateur, juge, coach et promoteur.

Le second module sera animé par le Prof. PANGOP qui traitera de la thématique : « Voix,
Corps et langage ».

Module 1 : Voix, corps et langage

Dans son propos liminaire, l’Universitaire définit les concepts clés et présente les
objectifs de son module, entre autre :

Les participants seront à mesure de maitriser les codes verbaux et non verbaux
nécessaire à l’Art Oratoire, ainsi que les astuces pour améliorer leurs
différentes interventions.

Bien plus, il souligne que le langage du corps représente environ 93% de la communication
selon les psychologues. Dans le développement de ses explications, on retient que la voix est
un élément important de la communication en général et de l’art oratoire en particulier, en ce
sens qu’elle permet d’influencer le monde. Selon lui, lorsque vous parlez bien, les autres ont

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envie de vous écouter. Pour ce faire, la voix est un élément déterminant en fonction de
l’espace et de l’auditoire. La voix :

porte les mots et véhicule les émotions ;

est le pivot de l’expression orale ;

attire l’attention auditive du public ;

Entre explications, humour et parenthèses, le professeur ne manque pas d’encourager les


participants à œuvrer dans les clubs de débats et d’art oratoire, puisque chacun y trouvera son
intérêt. Quelques exercices pratiques tiendront lieu de devoir (inspirations-expirations). Bien
plus, il insiste sur le fait que le profil de leadership se définit aussi par l’intonation. Il
recommande donc des exercices de diction par exemple : parler avec un stylo dans la bouche.
Après la voix et le langage, l’enseignant fait une analyse du corps. Il fera observer que les
gestes sont aussi importants car ils accompagnent la voix et le langage. Pour s’assurer que le
cours reste inter actif, le Prof Pangop va se soumettre au jeu de questions-réponses auxquelles
l’expert va apporter les réponses adéquates.

L’enseignant va également expliquer le bien fondé des gestes dans le domaine de l’art
oratoire et proposer par la suite, de manière pratique, l’assimilation d’un vocabulaire gestuel.
Les gestes rendent les paroles plus jolies et plus persuasives. Aussi, ajoute-t-il, l’orateur doit
créer dans ses paroles de l’effet. La puissance d’un orateur se définit dès les premiers instants
avec son ou ses vis-à-vis lors de la prise de contact.

M. Gabriel Ngwé va abonder dans le même sens en attirant l’attention sur une bonne
connaissance de son auditoire : avec qui, comment et sur quoi parlons-nous, dans quel
environnement ?

Module 2 : Les sept défis de l’orateur

M. Binyou va entretenir les participants sur « la communication gestuelle ». Il va s’adonner


à un jeu de pratique gestuelle, dénommé « Jeu de corps ». Cet exercice repose sur la mimique.
Ici, il est important d’écouter, d’observer et de reproduire. On doit écouter son propre corps et
celui de son vis-à-vis. Les sept défis de l’orateur suivants doivent être relevés pour réussir
son discours:

La confiance en soi. La peur est notre premier ennemi et c’est à travers elle
qu’on doit se réaliser.

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Le second défi c’est la prévisualisation, on doit toujours avoir une idée précise
des paroles et des gestes que nous devons prononcer ou effectuer une fois
devant un auditoire. En matière d’art oratoire, la bonne improvisation se
prépare.
Le dialogue visuel constitue le troisième défi, l’orateur ne doit jamais lâcher le
public du regard. Il s’agit là d’un défi fondamental.
La gestuelle, l’intonation, la modulation et la structuration sont les autres défis

Ces sept défis observés, l’orateur peut être certain qu’il est sur le chemin de la réussite.

Après ce module, le Prof Pangop va prendre le relai pour développer le thème du « Discours
et Présentation ».

Module 3 : Discours et présentation

La question centrale ici est celle de savoir qu’est-ce qu’un bon discours ? Avant d’y répondre,
il est intéressant de retenir que l’orateur doit pouvoir dompter sa peur. Aussi, dans ce module,
l’objectif est de produire un discours argumenté susceptible de persuader. Ce module se
décline alors ainsi qu’il suit :

L’introduction dans laquelle on présente l’orateur et son message, ensuite la


préparation du discours et enfin la conclusion.
Comment reconnaitre les meilleurs orateurs parmi la multitude ?
Les caractéristiques d’un bon orateur :
• Le savoir : il est doté d’un minimum de connaissances par rapport à
l’orientation à donner à son discours ;
• Le savoir-faire : est- ce que vous avez la compétence requise à cet effet ?
• Le savoir-être : les meilleurs orateurs veillent toujours à ne pas être monotones.
Dans le rapport orateur-discours, la manière de passer son message doit être la
plus plaisante possible.
Quelques grands orateurs de l’histoire et leurs discours :
Mahatma Ghandi au Kingley hall (1931)
Barack Obama “Yes we can” en 2008
Franklin D. Roosevelt : « A date which will live in infamy»
Charles de Gaulle : « Je vous ai compris »
Martin Luther King : « I have a dream » du 28 août 1963

Quelques conseils relatifs à la préparation d’un bon discours :

Le choix du sujet
Délimitation du champ d’intervention
Objectif : smart
Analyse de l’auditoire : « qui m’écoute ? »

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Organisation du discours :
o L’introduction du discours
o Le corps principal de la présentation
o La conclusion du discours : établir des valeurs communes

On peut par exemple commencer son discours par ces formules :

Etablir des valeurs communes


Utiliser une phrase choc ou chiffre-clé. Par exemple : En 2015, près
de 9 Camerounais sur 10 importent leurs vêtements soit de l’Asie,
soit de l’Europe ; à peine 1 sur 10 consomment les vêtements
produits localement.
Raconter une histoire ou une anecdote (une histoire intéressante,
drôle ou émouvante) retient l’attention.

La seconde partie de ce module traite de la présentation de soi, de l’autre ou d’un sujet donné.
Une voix naturelle et enthousiaste est efficace, car elle est agréable à l’oreille. Préférer les
phrases courtes. Mémoriser le plan et les idées principales pour en faire usage lors de la
présentation.

La dernière séance de la journée était axée sur la constitution des binômes et la restitution du
travail que les participants avaient reçu avant leur arrivée. Pour l’essentiel, on retient que
certains groupes exploitent bien l’espace qui leur est réservé pour convaincre le public. Or,
d’autres capitalisent plus sur la gestuelle même si certains éléments tels que la voix n’est pas
efficacement utilisée. Aussi, on peut relever que la présentation de son vis-à-vis est entachée
de vices. Le public note d’ailleurs que la présentation est plate, c’est-à-dire que les uns et les
autres ont la difficulté à valoriser leur pair, ce qui constitue un manquement à combler.
L’enthousiasme aura également manqué durant les différentes présentations, et enfin le
déplacement. En résumé, on retient que l’orateur doit créer de l’effet, il doit pouvoir mettre
les éléments reçus en relief et concevoir un bon discours. L’orateur doit, dès ses premières
paroles, séduire son public par exemple en racontant une anecdote. Bien plus, présenter
l’autre c’est comme raconter une histoire, c’est aussi peindre un tableau (c’est-à-dire partir
d’un fait) ou jouer de la musique. C’est sur ces propos que le travail de la journée sera
terminé.

Deuxième journée : Vendredi 29 Juin


La deuxième journée a commencé par le quatrième module « Introduction au débat
parlementaire ». Mais avant, le facilitateur, M. Binyou, va revenir sur les enseignements de

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la première journée. Les participants vont chacun à leur tour prendre la parole et présenter
leur acquis tout en espérant améliorer leur compétence d’ici la fin de la formation.

Module 4 : Introduction au débat parlementaire britannique

En guise d’introduction, M. Binyou décline les différents axes de ce module : les types
formats de débats (types de débats structurés, formats de débats structurés et application : le
débat parlementaire), la pédagogie compétitive (rôles des orateurs, jury ou comité exécutif et
quelques piège à éviter) et la conclusion. Le facilitateur va tout au long de son exposé
expliquer les règles d’organisation et du déroulement du jeu. En fait, il est plus question d’un
jeu qu’un simple cours théorique. M. Binyou va balayer point par point les différentes
orientations du cours. Après cette partie théorique, on passera à la séance pratique de ce
module consacré au débat parlementaire. Six équipes de quatre débateurs seront constituées
(le gouvernement et l’opposition). Dans le gouvernement, il y avait un premier Ministre,
deux Ministres et un Secrétaire Général du gouvernement. Du côté de l’opposition, il y avait
un chef de l’opposition, deux députés et un Secrétaire ou censeur de l’opposition. Pour ce
premier round, le thème choisi sera : « Que l’âge de vote soit ramené à 18 ans ».
L’opposition voudrait que l’âge de vote soit ramené à dix-huit ans pendant que le
gouvernement reste campé sur l’âge tel que prévu par les textes et règlements en vigueur.
Chacun doit en défendant sa position réfuter celle des autres.

Après avoir rappelé une fois de plus les règles du jeu, les arbitres vont accorder dix
minutes de préparation aux équipes. Ceci étant fait, on passera alors à la première phase
compétitive du débat parlementaire. Les équipes vont se confronter pendant une vingtaine de
minutes suivant le format préalablement expliqué. Les juges, quant à eux, se chargeront de la
notation mais aussi veilleront au strict respect des règles par les équipes. A l’issue des
différents débats, une séance d’autocritique va suivre. Le Prof Pangop et M. Binyou vont en
assurer la direction. Parmi les choses à améliorer, les débateurs devrait mettre plus l’accent
sur le respect du temps imparti aux orateurs, la formulation des questions, les relances et
surtout la rhétorique. A partir de cette première phase cumulative, les débateurs doivent être
capables de mettre en pratique tous les enseignements reçus. On relève néanmoins le fait que
certains débateurs se soient démarqués par leur prestance ; ce qui augure un avenir
prometteur. A la suite de cette phase critique, M. Ngomsi Romuald interviendra pour
présenter le module : « Panier de l’Orateur ».

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Module 5 : Le panier de l’orateur

A travers ce module, les apprenants devront être en mesure de produire un texte oral,
en mettant en exergue ses éléments émotionnels, et en utilisant les techniques mémorielles.
Pour y arriver, il est important que les apprenants sachent comment susciter l’émotion et
mémoriser un discours. Après cette brève mise au point, le facilitateur passera à la phase
pratique à travers l’enregistrement vidéo des discours des participants. Quelques discours
seront par la suite projetés sur écran géant pour permettre aux uns et aux autres de faire des
observations et de se voir en situation réelle d’orateur. Le constat qui s’est dégagé après ces
présentations est que la posture, la gestuelle, et l’intonation des orateurs s’améliorent au fur et
à mesure.

La deuxième partie de ce module sera assurée par le Prof Pangop qui va insister sur le
fait que l’orateur doit présenter son discours en y insérant des anecdotes qui font vivre le
discours et captivent l’attention des interlocuteurs. Aussi, l’orateur doit raconter son anecdote
sans toutefois l’annoncer, car l’effet de surprise est de mise et crée un certain impact au
bénéfice de l’orateur. Egalement, dans son panier, l’orateur doit faire une sélection des mots
et expressions qu’il utilise. C’est ainsi que se justifie le pouvoir de susciter les émotions mais
aussi le pouvoir de faire un discours. Enfin, un élément dont on ne peut se passer et qui est
savamment recherché ici c’est l’empathie, c’est-à-dire le fait pour quelqu’un d’autre de se
sentir dévoiler dans les propos ou le discours d’un orateur. Ainsi, pour susciter de l’émotion,
les trois critères suivants sont vivement recommandés : savoir créer de l’empathie, de la
sympathie et de l’antipathie. Une technique que nous enseigne aussi le facilitateur est la
mnémotechnique, c’est-à-dire le fait de lier un élément dans un contexte pour bien dire ses
paroles et séduire l’auditoire. C’est dans cette optique que le Prof Pangop n’omet pas de
conseiller l’usage des contes, des mythes, des proverbes, et d’anecdotes suffisamment
répandus en Afrique.

Dans l’après-midi, une autre série de débats parlementaires est organisée. Comme
pour le premier round, les équipes sont constituées en deux : le gouvernement face à
l’opposition. Le thème de débat cette fois-ci sera intitulé comme suit: « Cette convention
pense que la jeunesse n’est pas prête ». L’objectif étant pour chacune des équipes de
défendre sa position sur la thématique proposée. À la fin de deuxième round de débat, les
observations laissent croire que les apprenants sont en nette amélioration. Les formateurs
soulignent quand même qu’il y a encore des équipes qui n’ont pas la maitrise du volume de la

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voix. Mais également, les arguments utilisés pour justifier les thèses ne sont pas assez solides.
Le module sur les « Expressions, Informations et Interventions » va clôturer cette journée

Module 6 : Expressions, informations et interventions

La question centrale ici demeure : comment faire en sorte que notre discours porte les
émotions ou soit persuasif ?

Réponse : L’auditoire doit sentir que ce que vous dites ressemble à ce que vous êtes
(savoir-faire et savoir-être). Il est indiqué d’utiliser le charisme qui est déterminant pour un
bon orateur. Le tract et les bouffées de chaleur doivent être domptés. Voilà ce qui a fait
l’essentiel de ce module.

Troisième journée : Samedi 30 Juin


M. Guilpin Kouossu, juriste d’entreprises va entretenir l’assistance sur le module :
« Initiation à la négociation et au plaidoyer ». Comme la plupart d’autres modules, ce
dernier sera à la fois théorique et pratique.

Module 7 : Initiation à la négociation et au plaidoyer

En guise d’introduction, le facilitateur nous enseigne qu’il est important dans le cadre du
présent module de pouvoir établir la différence entre la négociation et le plaidoyer. C’est
pourquoi, de prime abord, il définit les deux notions et un terme voisin.

La négociation s’entend comme un processus de communication et d'échanges entre au moins


deux parties dont l'objet concerne l'organisation d'une relation ou le règlement d'une
problématique entre celles-ci.

La "médiation" est une technique procédurale de solution des conflits par laquelle des
personnes qu'un différend oppose, ou qui souhaitent en prévenir l'arrivée, tentent de parvenir à
une solution transactionnelle en utilisant les bons offices d'une personne dite "médiateur" (en
anglais "a neutral" ou "mediator").

Le lobbying est l’ensemble des actions d’influence réalisées par une entreprise ou un groupe
envers les hommes politiques, les pouvoirs publics et plus largement sur des décideurs en vue
de défendre leurs propres intérêts.

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Ces précisions terminologiques étant faites, les techniques du plaidoyer sont présentées par la
suite:

La planification stratégique, c’est-à-dire identifier la cause pour laquelle on


plaide ;
Opérationnalisation stratégique du plaidoyer ;
Moyens et outils du plaidoyer : il s’agit ici de la mise en œuvre, du suivi et de
l’évaluation ;

NB : il met un accent particulier sur l’évaluation et apporte la lumière sur les


différentes catégories d’évaluations :

• Evaluation des résultats. Il s’agit de mesurer les progrès réalisés par rapport
aux objectifs du plaidoyer.
• Evaluation de l’impact. Il s’agit des changements qui affectent la campagne ou
son environnement suite aux résultats de l’intervention.
• Evaluation des processus. Il s’agit de reconstituer la mémoire de la campagne
de plaidoyer. C’est ainsi que prend fin la première partie du cours qui concerne le
plaidoyer.

Pour ce qui est de la négociation, il clarifie les méthodes :

Se préparer avant de négocier


La négociation proprement dite :
• L’essentiel avant l’évident
• Créer ou restaurer la relation
• Mettre l’autre en confiance;
• Faire tomber l’éventuel climat de tension suscité par l’objet de la négociation
avant de se tourner vers le fond (anxiété, frustration; colère, méfiance, etc.)
• Chercher à convaincre et non à dominer.

M. Gabriel Ngwé va apporter des ajouts par rapport aux questions posées. Il s’appuie
précisément sur les techniques de plaidoirie et suggère aux participants de faire une
cartographie des acteurs avant de s’engager dans le plaidoyer. Il va plus loin en mettant à la
disposition de l’auditoire une méthode d’analyse du contexte, appelée PESTLE :

P= political
E= economical
S= social
T= technological
L= legal
E= environmental

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Ayant d’initier le plaidoyer, l’analyse du contexte selon la méthode PESTLE nous permet de
savoir si on peut s’engager dans un plaidoyer ou pas.

Un exercice pratique sur la négociation entre participants constitués en petits groupes


permettra de tirer les conclusions suivantes :

Les équipes ont des difficultés dans la prise de contact


Pas de bonne maitrise de la parole
Pas de maitrise du tract
Absence de mise en confiance de son vis-à-vis
Absence d’un argumentaire bien construit

Il est donc suggéré aux participants de s’exercer en permanence pour relever de nombreux
défis et devenir d’excellents négociateurs. C’est sur ces conseils que la place sera donnée à M.
Binyou pour la tenue du huitième module : « Argumentation, Structuration, Réfutation et
Motions »

Module 8 : Argumentation, Structuration, Réfutation et Motions

Dans ses propos liminaires, le facilitateur rappelle que la maîtrise des pratiques
argumentatives est un art inhérent à la qualité d’un bon orateur.

Ce module analyse les motions et les types d’arguments en passant par la réfutation (première
partie) et la pratique argumentative (seconde partie).

En ce qui concerne les motions, il distingue trois types :


• Les motions de faits : (elles correspondent aux assertions) Elles répondent aux
questions du genre « vrai ou faux »
Ex : L’obésité cause d’énormes problèmes de santé
• La corruption est à l’origine du sous-développement de l’Afrique
Les motions de valeur : Assertions de types bon/mauvais, mal/bien, juste/injuste,
moral/immoral.
• Elles reposent sur l’appréciation, le regret et font appel au bon sens et la raison,
aux mœurs et aux coutumes.
Les projets de loi ou résolutions de loi : Ils correspondent aux assertions « doit/ne
doit pas », « oui ou non »
• Ils permettent ou évitent une cause ou action spécifique.
On distingue à cet effet trois types de projets de loi :
1. Les abrogations de loi ;
2. Les révisions/amendements de loi ;

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3. Les nouvelles lois.

La seconde partie de l’exposé fait place à la pratique argumentative. On retient ici que pour
développer une bonne pratique argumentative, l’orateur doit être suffisamment cultivé, car
obligé de puiser dans les faits sociaux et historiques, textes, statistiques, rapports d’étude et
analyses, mais aussi à travers les anecdotes pour asseoir son argumentation. En somme,
l’écoute est l’antichambre de l’argumentation et de la réfutation. C’est encore un chemin qui
mène vers l’éloquence, puisque dans tous les domaines de la vie, on a besoin de personnes
éloquentes. Ces précisions faites, on passera à la phase finale du débat parlementaire, lequel
va mettre en compétition deux équipes constituées des huit meilleurs orateurs des deux
précédents tournois.

A la fin de la rencontre, le jury a fait part des notes individuelles et collectives qui révèlent
ceci :

Les orateurs ne prennent pas des notes durant les échanges ce qui n’est pas à leur
avantage ;
Les difficultés règnent encore en matière de gestion de timing : chacun doit pouvoir
gérer avec parcimonie le temps qui lui est imparti pendant la présentation, la réponse
questions ou aux points d’information ;
Les orateurs doivent avoir le sens de l’écoute de l’autre pour préparer leur défense ou
réfuter facilement la thèse présentée ;
Le débat en général se gagne lors de la présentation du mot introductif (précision,
concision et pertinence des propos amènent l’orateur vers la victoire).
Le débat se gagne également dans la déconstruction des propos ou de la position de
l’adversaire lors de la relance.

Leçon finale : Art oratoire et leadership

Le Prof. Pangop va rappeler ici l’objectif visé par le cours.

Il s’agira donc pour l’apprenant :


D’être en mesure d’exercer efficacement son leadership en se servant de l’art oratoire.
Il précise qu’à la fin de chaque situation, il faut tirer une leçon ; à la fin de l’atelier, il
faut tirer une leçon ; entre l’art oratoire et le leadership, il faut tirer une leçon. On se
positionne facilement dans notre société aujourd’hui à travers l’art oratoire et donc
l’agoraphobie n’est pas permise dans cet art pour tout orateur. L’orateur doit utiliser le
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don du charisme sur le terrain, il faut fasciner ses auditeurs : « notre prestance nous
aide à manipuler les autres, à captiver notre environnement, c’est également un atout
majeur pour le leadership ». Le facilitateur souligne quelques leviers sur lesquels
l’orateur peut s’appuyer pour convaincre :
Parler de manière audible : cela permet de renforcer sa présence ;
Identifier et formuler l’objectif : c’est préciser la réaction que l’on cherche à
obtenir chez l’auditoire. On peut identifier quatre niveaux d’objectifs en
fonction de l’implication attendue des destinataires ;
Connaitre l’auditoire : il convient de : S’informer sur leurs centres d’intérêts,
évaluer les attentes, tenir compte d’éventuels aprioris, se renseigner sur la
culture du groupe, évaluer leur niveau de connaissance du problème. Une
meilleure connaissance du public passe quelquefois par un contact préalable
avec une personne représentative du groupe en question.

Pour conclure ce module, Prof. Pangop recommande fortement quatre éléments pour tout bon
orateur : le charisme, l’inspiration, la stimulation intellectuelle et la considération.

Le Rapporteur

Njomo Parfait

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