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Le Droit Administratif

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LE DROIT ADMINISTRATIF

I – LES GENERALITES SUR LE DROIT ADMINISTRATIF

Le Droit administratif est l’ensemble règles qui dérogent au Droit


privé et qui sont appliquées en principe par les Juridictions
administratives.

Les dispositions qui forment le Droit administratif proviennent de


la Jurisprudence.

La Jurisprudence est l’ensemble des décisions concordantes


rendues par les Juridictions sur une question de Droit.

Les dispositions du Droit administratif ne sont donc pas codifiées


c’est-à-dire présentées comme les autres textes de lois qui sont
exposés article par article.

Le Droit administratif s’appuie donc sur les Arrêts. L’Arrêt est


une décision de justice rendue, soit par une Cour d’appel, soit
par la Cour suprême ou soit par les Juridictions administratives.

C’est l’ensemble de toutes ces décisions qui forment la


Jurisprudence.

Les dispositions du Droit administratif sont soutenues par les


Arrêts rendus par les Juridictions ivoiriennes ou Françaises.

Un Arrêt se présente comme suit :

la Juridiction qui a rendu la décision comme indiqué en abrégé :

T.C pour Tribunal Commercial ;


Trib. Corr. pour Tribunal Correctionnel ;
T.A pour Tribunal Administratif ;
Trib. civ pour Tribunal Civil ;
C.E pour Conseil d’Etat ;
Cass… pour Cassation ;
T.G.I. pour Tribunal de Grande Instance.
la date à laquelle, la décision a été rendue ;
le nom de la personne qui a exercé le recours.

Exemple : T.C du 2 Décembre 1902, Société LEGIS-CI

Le Droit administratif s’applique aux personnes qui travaillent


dans l’Administration.

Le Droit administratif s’applique également lorsqu’une personne


publique est partie à un conflit entre des particuliers ou avec une
personne privée.

Enfin, le Droit administratif s’applique lorsqu’une décision de


l’Administration ou un défaut du Service public pose préjudice à
des particuliers.

II – L’ADMINISTRATION IVOIRIENNE

L’Administration avec un grand « A » désigne l’ensemble des


services de l’Etat chargés d’exécuter les décisions des Pouvoirs
publics.

L’Administration a pour mission de rendre services aux


administrés.

Les services rendus par l’Administration sont appelés « Services


publics ».

Le mot « Service public » désigne aussi bien l’Organe chargé de


gérer les activités de l’Administration que les activités elles-
mêmes.

Trois (3) techniques sont utilisées pour gérer l’Etat ivoirien :

la centralisation. La technique de la centralisation, est celle dans


laquelle l’Etat est considéré comme la seule personne juridique
apte à gérer les affaires de la Nation ivoirienne. On parle dans
ce cas d’Administration centrale.
la déconcentration. Elle est la technique qui permet d’attribuer
des pouvoirs à des Organes locaux ou à des services qui
relèvent du pouvoir central ;
la décentralisation. Cette technique est celle qui permet de
conférer des pouvoirs aux services locaux ou des services
autonomes distincts de ceux de l’Etat.

Par opposition à l’Administration centrale, la déconcentration et


la décentralisation constituent l’Administration territoriale.

L’Administration Ivoirienne est divisée deux (2) partie constituée


:

de l’Administration centrale ;
et de l’Administration territoriale.

L’Administration centrale comprend trois (3) Organes :

la Présidence de la République représenté par le Président de la


République et ses différents services :
le Cabinet du Président ;
le Secrétariat Général de la présidence ;
l’Inspection Général de la Présidence ;

Le Président de la République est le Chef de l’Administration et


dirige la politique de la Nation Ivoirienne.

la Primature représenté par le Premier Ministre et ses services :


le Cabinet du Premier Ministre ;
le Secrétariat Général du Gouvernement ;
les Directions centrales.

Le Premier Ministre dirige et coordonne les actions du


Gouvernement.

les Départements ministériels sont formés des Départements


des trente trois (33) Ministres que compte le Gouvernement
ivoirien actuel. Chaque ministère dispose :
d’un Cabinet ministériel ;
de Services centraux ;
de Services extérieurs.

Les Ministres dirigent, chacun, une activité


gouvernementale.

L’Administration territoriale comprend, l’Administration


déconcentrée et l’Administration décentralisée :

l’Administration déconcentrée comprend :


les Régions. Les Régions sont composées d’un ou des
Départements et des Sous-préfectures. Les Régions sont
représentées par les Préfets de Région, nommés par le
Président de la République par Décret pris en Conseil des
Ministres sur proposition du Ministre de l’Intérieur. Il existe à ce
jour dix-neuf (19) Régions en Côte d’Ivoire avec différents
Chefs-lieux. Ce sont :

1°) l’Agnéby: Agbovile ;


2°) le Bafing : Touba ;
3°) le Bas-Cavally : Guiglo ;
4°) le Bas- Sassandra : San-Pedro ;
5°) le Denguélé : Odienné ;
6°) les Dix-huit Montagnes : Man ;
7°) le Fromager : Gagnoa ;
8°) le Haut Sassandra : Daloa ;
9°) les Lacs : Yamoussoukro ;
10°) les Lagunes : Abidjan ;
11°) le Marahoué : Bouaflé ;
12°) le Moyen Comoé : Abengourou ;
13°) le N’Zi-Comoé : Dimbokro ;
14°) les Savanes : Korhogo ;
15°) le Sud-Bandama : Divo ;
16°) le Sud-Comoé : Aboisso ;
17°) la Vallée du Bandama : Bouaké ;
18°) le Worodougou : Séguéla ;
19°) le Zanzan : Bondoukou.

les Départements. Les Départements sont des circonscriptions


administratives c’est-à-dire de simples découpages
administratifs. Le Département dans l’Administration
déconcentrée est dépourvu de personnalité juridique distincte de
celle de l’Etat. Le Département n’a donc pas d’autonomie. Les
Département sont dans ce cadre représentés par le Préfet de
Région. Les attributions du préfet de Région sont celles :
d’être le représentant de l’Administration dans le Département ;
de représenter chaque Ministre dans le département ;
de veiller à l’exécution des lois et règlements dans la
circonscription ;
de maintenir l’Ordre public et requérir les Forces publiques en
cas de nécessité.

La Préfecture comporte dans son organisation :

* les Sous-préfecture. Le Sous-préfet est nommé par le


Président de la République par Décret pris en Conseil des
Ministres sur proposition du Ministre de l’Intérieur. Le Sous-
préfet a pour missions :

– de proposer les moyens de développement de sa


circonscription administrative ;
– de représenter le Préfet dans la Sous-préfecture ;
– de maintenir l’Ordre public ;
– de jouer le rôle d’Officier de l’Etat civil dans sa Sous-préfecture
;
– de diriger les actions des Chefs de village de la Sous-
préfecture.

* les villages. Les villages sont des circonscriptions


administratives de base de l’Administration territoriale. Le Chef
de village est nommé par le Préfet sur conseils du Sous-préfet.
Le Sous-préfet consulte la population villageoise avant de
donner son avis au Préfet. Le Chef de village constitue en temps
qu’Autorité administrative, un intermédiaire entre les villageois et
le Sous-préfet.

l’Administration décentralisée. Cette Administration est


assurée les Collectivités territoriales que sont :
les Régions. Les Régions dans l’Administration décentralisée,
sont qualifiées de Collectivités territoriales ;
les Départements. Les Départements en tant que Collectivités
territoriales sont dotés de la personnalité morale avec une
autonomie financière. Le Département, Collectivité territoriales
est dirigé par le Président du Conseil général qui est chargé :
* de gérer les services du Département ;
* d’exécuter les décisions du Conseil général ;
* d’ordonner les dépenses du Département ;
* de planifier le développement de la Région.
les Districts. Ils sont au nombre de deux, celui d’Abidjan et celui
de Yamoussoukro. Le District est une Collectivité territoriale qui
dispose d’une autonomie financière. Les Districts ont la
personnalité morale. Le Président du District a pour mission :
* de promouvoir les coutumes et traditions ;
* de protéger l’environnement ;
* de poser des actions visant à l’amélioration du bien être social
du District ;
* de poser des actions de développement.
les Communes. Elles sont gérées par le Conseil municipal et le
Maire. Par ses délibérations en session ordinaires et
extraordinaires, le Conseil municipal gère les affaires et la
Commune.

Le maire quant à lui :


* est Officier de l’Etat civil et a des pouvoirs de police municipale
;
* assure l’exécution des lois et règlements dans sa Commune

III – LES ACTES DE L’ADMINISTRATION

L’acte administratif est une décision de l’Administration qui peut


revêtir différentes formes :

Décrets ;
Ordonnances ;
Arrêtés présidentiels, ministériels et préfectoraux
Décisions ;
Notes de service et circulaires.

Du fait de son pouvoir discrétionnaire c’est-à-dire de la liberté de


décider et d’agir l’Administration peut prendre des actes sans
solliciter le consentement de l’administré.

On parle dans ce cas d’acte administratif unilatéral.

Seule l’Autorité investie du pouvoir administratif peut prendre


des actes qui seront qualifiés d’actes administratifs ; Ceci hormis
les décisions juridictionnelles et les actes privés de ces Autorités
administratives.

Sont donc exclus de la catégorie des actes administratifs :

les actes des membres du Président de la République et du


Gouvernement qui sont des actes politiques ;
les actes des députés du fait des lois ,
les actes des Autorités judiciaires portant uniquement sur
l’organisation du service public et non sur l’aspect juridictionnel
de la justice.

L’acte administratif ne devient opposable aux administrés que


trois (3) jours francs après son insertion dans le Journal Officiel
de la République de Côte d’Ivoire.

Pour les décisions individuelles, l’opposabilité commence dès


notification.

L’administré ne peut refuser d’appliquer un acte administratif car,


’Administration dispose de deux (2) pouvoirs pour obliger les
administrés à exécuter l’acte administratif. Ce sont :

le privilège du préalable. Ce pouvoir de l’Administration lui donne


le droit de faire appliquer automatiquement sa décision avant
que l’administré décide d’effectuer les démarches pour
demander l’annulation de cet acte ;
le privilège de l’exécution d’office. Ce privilège permet à
l’Administration de solliciter la Force publique pour faire exécuter
sa décision. (C.E du 2 Décembre 1902, Société Immobilière de
Saint Just).

IV – LES CONTRATS

Un contrat administratif est celui qui est passé entre une


personne publique et une personne privée dans le but
d’exécuter un service public.

Sont des personnes publiques :

l’Etat ;
les Collectivités territoriales ;
les personnes morales de Droit public.

Les différents contrats administratifs que l’on peut rencontrer


sont :

les marchés publics. Ces marchés sont des contrats écrits


passés par les personnes publiques en vue de la réalisation :
de travaux publics ;
de services ;
de fourniture de biens.
les concessions. Elles sont des contrats par lesquels
l’Administration autorise une personne privée moyennant une
redevance, à réaliser :
des travaux publics ;
des services publics.
l’emprunt public. Il est le contrat par lequel une personne
publique sollicite et obtient un prêt d’un particulier moyennant
des intérêts à verser à ce particulier ;
l’offre de concours. Ce contrat administratif est le contrat par
lequel une personne privée ou publique s’investit financièrement
dans l’exécution d’une tâche publique.

En principe, le contentieux d’un contrat administratif est soumis


à la Juridiction administrative.

Néanmoins, puisqu’il n’existe pas en Côte d’Ivoire de Juridiction


pour juger les affaires administratives, le contentieux d’un
contrat administratif est soumis aux Tribunaux de Première
Instance qui appliqueront le Droit public.

V – LES RECOURS CONTRE L’ADMINISTRATION

L’Administration est tenue de respecter la loi. On parle dans ce


cas de « principe de légalité ».

Le « principe de légalité » impose donc à l’Administration de


poser des actes conformes à la loi.

De même, l’Administration tenue de faire respecter la loi par les


administrés.

Lorsque l’Administration pose des actes contraires à la loi, ces


actes sont frappés :

soit de nullité ;
soit de l’inexistence.

L’acte administratif frappé de nullité est l’acte qui ne remplit pas


les conditions légales pour être valide.

L’acte frappé de nullité disparaît rétroactivement avec tous ses


effets

Après notification ou publication d’une décision jugée illégale,


l’intéressé devra, avant toute autre démarche et dans les deux
(2) mois qui suivent la notification ou la publication de la
décision, exercer un recours appelé « recours administratif
préalable », sous peine de ne plus pouvoir exercer son recours
juridictionnel.

Le recours administratif préalable résulte :

soit d’un recours gracieux adressé à l’Autorité dont émane la


décision entreprise. L’administré devra donc adresser une
requête avec décharge d’une copie ;
soit d’un recours hiérarchique porté devant une autorité
hiérarchiquement supérieur à celle dont émane la décision
entreprise. De même, pour pouvoir l’utiliser comme preuve,
l’administré devra adresser sa requête avec décharge d’une
copie.

Le recours administratif préalable doit être formé par écrit dans


le délai de deux (2) mois à compter de la publication ou de la
notification de la décision entreprise.

L’administré peut exercer directement le « recours hiérarchique


» sans qu’il lui soit fait obligation d’exercer son « recours
gracieux ».

L’Administré peut exercer l’un ou l’autre des recours avant


d’exercer son recours en annulation ou recours en annulation
pour excès de pouvoir recourir.

Le recours en annulation est irrecevable lorsque les intéressés


disposent, pour faire valoir leurs droits, du recours ordinaire de
pleine juridiction.

Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre


les décisions des Autorités administratives ne sont recevables
que s’ils sont précédés d’un recours administratif préalable.

Tout recours administratif, hiérarchique ou gracieux dont l’auteur


justifie avoir saisi l’Administration et auquel il n’a pas été
répondu par cette dernière dans un délai de quatre (4) mois est
réputé rejeté à la date d’expiration de ce délai.

Si l’Autorité administrative est un corps délibérant, le délai de


quatre (4) mois est prolongé, le cas échéant, jusqu’à la fin de la
première session légale qui suit le dépôt de la demande.

Pour que la demande de l’administré ne soit pas frappée


d’irrecevabilité et puisse être étudié dans le fond, il faudrait que
les six (6) conditions ci-dessous soient réunies :

l’administré doit avoir la capacité juridique lui permettant d’ester


en justice ;
l’administré doit avoir un intérêt légitime pour agir ;
l’administré ne doit pas avoir entreprit devant une autre
Juridiction un recours parallèle à celui qu’il veut exercer devant
la Chambre administrative ;
l’acte en cause doit être effectivement un acte administratif ;
l’administré doit faire figurer sur sa requête, les mentions
obligatoires évoquées dans les présentes dispositions ;
l’administré devra respecter les délais de deux (2) mois et quatre
(4) indiqués pour exercer les différents recours.

Le recours devant la Chambre administrative doit être introduit


dans le délai de deux (2) mois à compter :

soit de la notification du rejet total au partiel du recours


administratif ;
soit de l’expiration du délai de quatre (4) mois.

Toute requête en annulation pour excès de pouvoir doit contenir


:

les nom, prénoms, profession et domicile du requérant ;


l’objet de sa demande ;
l’exposé sommaire des moyens qu’il invoque ;
l’énonciation des pièces dont il entend se servir ;
et préciser aussi exactement que possible la décision entreprise.

La signature de la requête par un Avocat vaut constitution et


élection de domicile en son étude.

La partie non représentée par un Avocat doit, lorsqu’elle n’est


pas domiciliée à Abidjan, faire élection de domicile en cette ville.

La requête doit s’accompagner :

de la pièce justifiant du dépôt du recours administratif,


hiérarchique ou gracieux ;
de copies signées par le requérant ou son Avocat et destinées
au ministère public à la notification aux autres parties. Ces
copies ne sont pas assujetties au droit de timbre.

La Chambre administrative, si elle est saisie, en l’absence de


recours administratif préalable et sans constitution d’Avocat mais
dans le délai prévu par les présentes dispositions peut impartir
au requérant un délai pour saisir l’Autorité compétente.

Dans ce cas, la procédure doit être reprise par le requérant


avant l’expiration des délais prévus par les présentes
dispositions.

Le requérant qui n’a pas respecté le délai imparti pour saisir


l’autorité compétente est réputé s’être désisté de son instance.

La Chambre administrative peut, après réquisitions écrites du


ministère public relever de la forclusion encourue, le requérant
qu’un cas de force majeure a empêché de respecter les délais
prévus par les articles précédents.

Les requêtes en annulation pour excès de pouvoir sont


déposées au Secrétariat général de la Cour suprême.

Elles sont inscrites, à leur arrivée, sur le registre d’ordre tenu par
le Secrétariat général et marquées, ainsi que les pièces jointes
d’un timbre indiquant la date d’arrivée.

Le secrétaire général délivre sans frais aux parties qui en font la


demande un certificat qui atteste l’arrivée au Secrétariat général
de la requête et des mémoires produits.

Immédiatement après l’enregistrement au Secrétariat général, la


requête est transmise au Président de la Chambre et une copie
au ministère public pour ses observations écrites.

Lorsqu’il apparaît, au vu de la requête que la solution est d’ores


et déjà certaine, le Président peut, après observations écrites du
ministère public, décider par ordonnance qu’il n’y a pas lieu à
instruction et fixer l’affaire à la plus prochaine audience.

Le Secrétaire de la Chambre communique cette Ordonnance par


voie administrative, aux parties en cause.

Cette notification contient assignation à comparaître.

Dans le cas contraire, le Président désigne parmi les Conseillers


de la Chambre, un rapporteur auquel le dossier est transmis
dans les vingt-quatre (24) heures.

Le Président de la Chambre administrative peut se désigner lui-


même comme rapporteur.

Le rapporteur met l’affaire en état.

Il rend aussitôt une Ordonnance par laquelle il prescrit


transmission et la notification par voie administrative, de la
requête introductive d’instance au Procureur général à toutes les
parties intéressées ou qui lui semblent telles, et fixe le délai dans
lequel les réquisitions et mémoires en défense, accompagnés de
toutes pièces utiles doivent être déposés au Secrétariat de la
Chambre.

A l’expiration du délai prévu ci-dessus, le rapporteur ordonne


notification, par voie administrative, aux parties en cause, des
copies de tous mémoires déposés en exécution dudit article et
fixe un nouveau délai qu’il détermine.

Le Secrétaire de Chambre transmet copies des mémoires et


pièces susvisées au ministère public pour réquisitions dans le
nouveau délai.

Les parties ou leurs mandataires peuvent prendre connaissance


au secrétariat de la Chambre, mais sans déplacement, des
pièces de l’affaire.

Toutefois, le rapporteur peut, sur la demande des


Administrations publiques ou des avocats chargés de
représenter les parties, autoriser le déplacement des pièces
pendant un délai qu’il détermine.

Le rapporteur adresse une mise en demeure aux parties qui


n’ont pas observé les délais impartis en exécution de
l’Ordonnance par laquelle le rapporteur prescrit la notification par
voie administrative de la requête introductive d’instance à toutes
les parties et la notification par voie administrative, aux parties
en cause des copies de tous mémoires déposés.

Il peut, en cas de force majeure, ou à la demande du ministère


public, accorder un nouveau et dernier délai.

Le rapporteur peut, en tout état de cause, ordonner toutes les


mesures qui lui paraissent nécessaires à l’instruction de l’affaire
telle que production des pièces, comparution personnelle des
parties, enquête, expertises, descentes sur les lieux, sans
préjudice de celles auxquelles peut, ultérieurement recourir la
Chambre administrative.

Il est procédé à ces mesures suivant les règles de la procédure


civile.

Le ministère public peut, à sa demande, assister aux descentes


sur les lieux.

Les décisions prises par le rapporteur pour l’instruction de


l’affaire sont notifiées par voie administrative aux parties en
cause.

Dès que le rapporteur estime que l’affaire est en état d’être


jugée, il dresse un rapport écrit qui relate les incidents de la
procédure et l’accomplissement des formalités légales, expose
les faits de la cause tels qu’ils-paraissent établis par les pièces
et éventuellement les mesures d’instruction ordonnées, analyse
les moyens des parties.

Le rapport prévu ci-dessus est transmis au ministère public et


notifié par voie administrative aux parties par les soins du
Secrétaire de la Chambre.

Le ministère public et les parties ont un délai de quinze (15)


jours pour prendre leurs réquisitions et fournir leurs observations
écrites et déclarer formellement qu’ils entendent présenter ou
faire présenter par un avocat, des observations orales.

La transmission et la notification prévues ci-dessus contiennent


en outre, avis de la fixation de l’audience.

Le Président fixe la date de l’audience.

Sauf si les parties entendent présenter ou faire présenter par un


avocat des observations écrites, l’affaire est jugée sur pièces.

Les Arrêts sont motivés et visent les textes dont il est fait
application.

Ils mentionnent les noms des présidents, conseillers et


rapporteurs qui les ont rendus et , s’il y a lieu, celui des Avocats
qui ont postulé dans l’instance, les nom et prénoms, profession,
domicile des parties et l’énoncé succinct des moyens produits.

Ils sont signés dans les vingt-quatre (24) heures par le


Président, le rapporteur et le secrétaire de la Chambre.

Toute décision est signifiée aux parties à leur domicile réel ou


élu, par le Secrétaire de Chambre ou la partie la plus diligente.

L’Arrêt de la Chambre administrative annulant en tout ou partie


un acte administratif a effet à l’égard de tous.

Si l’acte avait été publié au Journal officiel, l’Arrêt d’annulation


fait l’objet de la même publication.

Il ne peut être formé de recours contre les décisions de la


Chambre judiciaire que dans les cas ci-après.

Un recours en rétractation peut être exercé :

contre les décisions rendues sur pièces fausses ;


si la partie a été condamnée faute de représenter une pièce
décisive retenue par son adversaire ;
si la décision est intervenue sans qu’aient été observées les
dispositions ci-après :
la Chambre ne comporte pas deux (2) formations ;
la Chambre n’a pas siégé en assemblée plénière ;
la Chambre ne s’est pas saisi de décisions rendues en dernier
ressort ;
l’affaire n’est pas jugée sur pièce ;
les Arrêts ne sont pas été motivés ;
la décision cassée avec renvoi n’a pas été renvoyée devant une
autre juridiction ;
l’audience n’a pas été publique.

Un recours en rectification peut être exercé contre les décisions


entachées d’une erreur matérielle susceptible d’avoir exercé une
influence sur le jugement de l’affaire.

Les recours prévus ci-dessus sont formés par requête déposée


au Secrétariat général de la Cour suprême.

Il est ensuite procédé comme il est dit dans les présentes


dispositions.

Les audiences sont publiques.

Mais, la Chambre peut, en constatant dans son Arrêt que la


publicité est dangereuse pour l’ordre ou les mœurs, ordonner, le
huis clos.

Les Arrêts sont, dans tous les cas, rendus en audience publique.

Ceux qui assistent aux audiences doivent se tenir découverts


dans le respect et le silence.

Tout ce que le Président ordonne pour le maintien de l’ordre est


exécuté ponctuellement et immédiatement.

La même disposition est observée en tous lieux où les membres


de la Cour exercent des fonctions de leur état.

Si une ou plusieurs personnes interrompent le silence, donnent


des signes d’approbation ou d’improbation à la défense des
parties, au discours des membres de la Cour ou aux arrêts ou
ordonnances, causent du tumulte de quelque manière que ce
soit et si après l’avertissement des huissiers, ne rentrent pas
dans l’ordre sur-le-champ :

le Président leur enjoint de se retirer ;

les résistants sont saisis et immédiatement déposés pour vingt-


quatre (24) heures dans la Maison d’Arrêt où ils sont reçus sur
exhibition de l’ordre du Président, qui est mentionné au procès-
verbal de l’audience.

Si le trouble est commis par une personne remplissant ou


exerçant une fonction auprès d’elle, la Cour suprême peut, outre
l’application prévue ci-dessus, la suspendre de ses fonctions. La
suspension, pour la première fois, ne peut excéder trois (3)
mois.

Aucune voie de recours ne peut être exercée contre les


décisions prévues par les dispositions ci-dessus.

Il est procédé à l’égard des auteurs d’infractions commises à


l’audience, conformément aux règles relatives au jugement des
infractions commises à l’audience des Cours et tribunaux.

Les frais de la procédure sont avancés par l’État sur le chapitre


des frais de Justice.

Les actes sont enregistrés en débet.

L’Arrêt statuant définitivement- sur le recours liquide le montant


des frais et condamne la partie perdante à leur remboursement.

Il peut cependant laisser les frais à la charge de l’Etat.

Dans le cas où elle rejette un pourvoi, la Chambre administrative


doit par le même Arrêt et par disposition spéciale motivée, dire si
le pourvoi présentait un caractère abusif ou dilatoire.

Dans l’affirmative, elle condamne le demandeur à une amende


dépens qui ne peut être inférieure à 100000 FCFA ou excéder
cinq fois le montant total des frais.

Au cas de non paiement dans le délai fixé ci-dessus, le dossier


est transmis au Procureur de la République de la résidence de
l’intéressé et il est alors procédé ainsi qu’il est prévu par le Code
de Procédure pénale en matière de contrainte par corps.

Les dispositions des articles ci-dessus s’appliquent à la

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