Paris, ville capitale ?

BTS 1ère année : sujet d’examen

Paris, ville d’accueil des Jeux Olympiques d’été 2024

Durée : 2h

Corpus

Document 1 : Sylvain Ageorges, Sur les traces des Expositions universelles. Paris, 1855-1937 ;
Parigramme, 2022, p. 4-7

Document 2 : Adrien Mathieu, Le Point, 26/07/2023 ; www.lepoint.fr

Document 3 : Un dimanche pas comme les autres, photographie, Elsa et Johanna, 2023

PREMIERE PARTIE : QUESTIONS (10 points)

Question 1 - Documents 1 et 2 : Pour une capitale, quels sont les avantages à accueillir un
évènement important ?

Question 2 - Documents 2 et 3 : Comment Paris fait-elle rayonner les Jeux Olympiques bien
au-delà de l’évènement en lui-même ?

DEUXIEME PARTIE : ESSAI (10 points)

A partir des documents du corpus et de vos connaissances personnelles, traitez le sujet suivant
en rédigeant une introduction, une conclusion et en construisant un plan cohérent :

SUJET : Selon vous, l’organisation des Jeux Olympiques 2024 est-elle nécessairement
positive pour Paris ?

Document 1
PARIS ET SES EXPOSITIONS UNIVERSELLES

L'idée d'exposer publiquement des produits industriels et agricoles naquit à Paris au

XVIIIe siècle [...] Tout changea en 1851 lorsque Londres organisa la première Exposition
universelle, The Great Exhibition of the Works of Industry of all Nations1, dont le titre lui-
même résonnait comme un programme : la grande nouveauté était de présenter non seulement
les produits nationaux mais aussi ceux des pays voisins. Invitée d'honneur, la France occupait
la plus grande place dans la section étrangère. La manifestation londonienne remporta un succès

1 En français «la grande exposition des ouvrages de l’industrie de toutes les nations »
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éclatant : un million de visiteurs se pressèrent au Crystal Palace, majestueux bâtiment de verre

construit spécialement pour l'occasion.
Au sortir d'une visite qui lui fit forte impression, l'empereur Napoléon III commanda
immédiatement une exposition similaire en France, à l'horizon de 1855. Cette décision, prise
au sommet de l'État, faisait de la manifestation un acte hautement politique ; il en alla de même
pour les éditions suivantes toujours voulues par le pouvoir et empreintes d'une grande charge
symbolique. La deuxième exposition universelle parisienne, en 1867, célébra les victoires
militaires du Second Empire ; l'Exposition de 1878 voulut être celle de la réconciliation
nationale après les affrontements de la Commune ; celle de 1889 fêtait le centenaire de la
Révolution française - les monarchies européennes s'abstinrent donc d'y participer
officiellement mais, économie oblige, encouragèrent leurs industriels à faire le déplacement. La
manifestation de 1900 salua le tournant du siècle. L'Exposition coloniale de 1931 mit à
l'honneur la puissance de la France d'outre-mer et l'exposition de 1937, décidée par le
gouvernement du Front populaire, fut la dernière organisée en France.
Le principe était immuable : chaque pays était libre de présenter ce que bon lui semblait,
dans un pavillon qu'il bâtissait sans autre contrainte que la superficie du terrain alloué par les
organisateurs. Une différence notable avec les expositions actuelles - internationales plutôt
qu'universelles, pour lesquelles les pays d'accueil construisent la plupart des pavillons sur des
thèmes précis : "l'eau et la mer" pour l'exposition de Lisbonne en 1998, "la sagesse de la
Nature" pour l'exposition de Aichi au Japon durant l'été 2005.[...]
La tour Eiffel, édifiée en 1889, le Grand Palais en 1900o le palais du Trocadéro en 1937
sont les témoins les plus célèbres des expositions du passé alors que la majorité des pavillons,
faits de bois et de torchis, de brique ou de plâtre, décorés de stuc et de céramique, étaient
destinés à être détruits à la fin des festivités et ont aujourd'hui disparu.

Sylvain Ageorges, Sur les traces des Expositions universelles. Paris, 1855-1937 ; Parigramme,
2022, p. 4-7

Document 2

Où en sont les travaux à un an des JO de Paris 2024 ?

À 365 jours de l’événement olympique dans la capitale, les constructeurs se montrent confiants
sur les délais et les coûts finaux des chantiers.

Le compte à rebours s'affine pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Ce mercredi 26 juillet
représente la date symbolique du J - 365 avant la cérémonie d'ouverture qui longera la Seine
pour lancer deux semaines de compétitions et d'émotions fortes. Cent ans après avoir accueilli
ses derniers Jeux, la capitale peaufine ses préparatifs.

[…]

Du côté des chantiers, l'optimisme est de mise pour les échéances de livraison. Marion Le Paul,
directrice générale adjointe de la Solideo, établissement public chargé des infrastructures
olympiques, affirme au Point que toutes les planètes sont alignées pour être à l'heure.
« Aujourd'hui, on est précisément à cinq mois et cinq jours de la livraison des villages des
athlètes et des médias. On est parfaitement dans les temps de passage, on est sereins dans notre
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capacité à réceptionner et livrer tous les bâtiments, ce qui laissera ensuite la latitude à Paris
2024 de prendre le relais. »

Concernant le village des athlètes situé à Saint-Denis, Saint-Ouen et sur l'île Saint-Denis, le
rythme ne faiblit pas. Alors que le gros œuvre est achevé, ce sont désormais les plombiers,
électriciens et peintres qui s'affairent pour préparer les hébergements qui accueilleront près de
14 500 athlètes et membres du staff des différents comités olympiques. Ces logements seront
ensuite convertis en appartements pour les habitants franciliens. Le système de géothermie
pensé pour rafraîchir le plancher des habitations a été récemment testé avec succès. Par ailleurs,
9 000 arbres et arbustes sont actuellement en train d'être plantés sur le site.

[…]

Concernant les infrastructures sportives, les différents sites sont encore en cours
d'aménagement. La colline d'Élancourt pour le VTT sera livrée dès ce vendredi. L'Arena Porte
de la Chapelle qui accueillera le badminton et la gymnastique rythmique ouvrira ses portes fin
janvier. Le centre aquatique olympique à Saint-Denis, dont les bassins sont quasiment terminés,
doit être prêt fin avril. Le Stade de France a également eu droit à sa rénovation, avec un
changement total du système d'éclairage et une nouvelle piste d'athlétisme.

Un budget toujours estimé à 4,4 milliards d'euros

Sur la question sensible des coûts, les organisateurs estiment toujours qu'il n'y aura pas de
dérapage comme à Rio en 2016 ou à Sotchi en 2018. Le budget global d'ouvrage olympique est
de 4,4 milliards d'euros, dont 1,8 milliard issu des finances publiques. Les derniers mois
d'inflation ont eu pour conséquence de réévaluer à la hausse ce budget. Mais Pierre Moscovici,
le premier président de la Cour des comptes, a indiqué dans son dernier rapport qu'il n'y avait
pas de « risque majeur » pour voir la facture flamber d'ici un an.

Et au-delà de cette échéance olympique, les constructeurs entendent faire perdurer l'esprit des
Jeux dans la capitale et sa banlieue. « L'héritage guide au quotidien notre travail, poursuit
Marion Le Paul. Toute la partie des constructions a été pensée par les élus du territoire. Nous
ne voulons pas d'éléphant blanc comme à Athènes en 2004, avec des bâtiments qui ne serviront
à rien par la suite. À partir du moment où vous êtes le payeur, vous essayez de réaliser une
structure qui va servir à vos citoyens dans le temps. Par exemple, concernant les centres
aquatiques, on a huit piscines qui ont été construites ou rénovées, et elles serviront aux habitants
par la suite. Je rappelle qu'un enfant sur deux âgé de six ans ne sait pas nager en Seine-Saint-
Denis. »

Adrien Mathieu, Le Point, 26/07/2023 ; www.lepoint.fr

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Document 3

Un dimanche pas comme les autres, photographie, Elsa et Johanna.

Cette affiche a été réalisée dans le cadre de l’olympiade culturelle qui offre une large
programmation artistique et pluridisciplinaire jusqu’aux jeux olympiques et paralympiques
2024.
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Question 1 - Documents 1 et 2 : Pour une capitale, quels sont les avantages à accueillir un
évènement important ?

Pour une capitale, accueillir un évènement important permet tout d’abord de rayonner à
l’international. En effet, comme le souligne Sylvain Ageorges dans Sur les traces des
Expositions universelles. Paris (document 1) les expositions universelles permettaient de
présenter aux « pays voisins » les avancées et nouveautés nationales. Quant aux Jeux
Olympiques, ils vont permettre d’accueillir des sportifs du monde entier, le village des athlètes
est en construction (Adrien Mathieu, « Où en sont les travaux à un an des JO de Paris 2024 ? »,
et les regards seront tournés vers la France le temps des compétitions. Par ailleurs, organiser de
grands évènements permet de développer le tourisme, comme en atteste le million de visiteurs
qui se rendirent au Crystal Palace, à Londres lors de la première Exposition universelle en 1851.
Enfin, l’organisation d’un évènement comme les JO ou un Exposition Universelle permet de
développer la compétitivité des nations. Par exemple, c’est par le biais d’une exposition
Universelle que la Tour Eiffel, aujourd’hui mondialement célèbre, a été construite (document
1). Dans son article, Adrien Mathieu met l’accent sur les infrastructures qui vont être réalisées
dans le cadre des JO : des piscines construites, le stade de France rénové, des arbres plantés,
entre autres (document 2). Accueillir un grand évènement est donc un moteur pour une capitale
comme Paris.

Question 2 - Documents 2 et 3 : Comment Paris fait-elle rayonner les Jeux Olympiques bien
au-delà de l’évènement en lui-même ?

Dans un premier temps, Paris fait rayonner les Jeux Olympiques bien au-delà de l’évènement
en lui-même car de nombreuses infrastructures créées à cette occasion vont perdurer, comme
le souligne Adrien Mathieu (document 2). Il prend les exemples suivants : le village des athlètes
qui sera converti en appartements, les 9000 arbres et arbustes plantés, les huit piscines
construites ou rénovés. Contrairement à ce qui s’est passé aux JO d’Athènes en 2004, les
constructions réalisées pendant les JO de Paris 2024 ont été pensés pour être réutilisées par la
suite et pour être utiles aux habitants.
Au-delà des JO en eux-mêmes, la capitale fait parler de l’évènement par le biais d’autres
évènements. Ainsi, les JO deviennent l’occasion de développer la culture à Paris, dans le cadre
notamment de l’Olympiade culturelle qui offre une « large programmation artistique et
pluridisciplinaire » comme nous le montre le document 3, la photographie de Elsa et Johanna
« Un dimanche pas comme les autres ». Dans ce document, on voit de nombreuses références
aux JO de Paris 2024 : les drapeaux français sur les gâteaux, les assiettes disposées comme le
logo des JO, le trophée, la médaille… ce qui suggère que les les JO sont partout et pas
uniquement dans l’évènement qui durera deux semaines cet été.

SUJET : Selon vous, l’organisation des Jeux Olympiques 2024 est-elle nécessairement
positive pour Paris ?
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Fin juillet 2024, les Jeux Olympiques (JO) se tiendront à Paris et d’autres grandes villes de
France. Si l’évènement ne dure que deux semaines, il demande de nombreuses préparations
pour accueillir les différentes compétitions et ses supporters. L’organisation des JO est-elle
nécessairement positive pour une capitale comme Paris ? De prime abord, l’accueil des JO
semble être positif, cela permet de renforcer la compétitivité et l’attractivité de Paris.
Cependant, de nombreux problèmes liés à cet accueil sont à relever : le coût, la pollution,
l’expulsion des étudiants de leurs logements, entres autres. Finalement, l’enjeu des JO sera
l’héritage que ceux-ci laisseront dans la capitale.

I – L’organisation des JO est positive

L’accueil des JO à Paris est positif car cela permet à la capitale de rayonner encore plus
à l’international. En effet, pendant deux semaines cet été, tous les pays seront tournés vers les
JO. Cet évènement va attirer de nombreux touristes (16 millions de touristes selon les
estimations) et donc renforcer l’économie locale, les restaurants et hôtels seront complets.
L’organisation des JO permet également de développer les infrastructures, comme le
souligne Adrien Mathieu dans son article « Où en sont les travaux à un an des JO de Paris
2024 ? » paru dans sur le site internet du Point en juillet 2023. En effet, parmi les nouvelles
constructions, nous pouvons citer les villages des athlètes, la colline d’Elancourt, l’Arena Porte
de la Chapelle ou encore le centre aquatique olympique à Saint-Denis. Certaines infrastructures,
comme des piscines ou le Stade de France, ont bénéficié d’une rénovation, ce qui est positif
pour Paris et ses usagers.

II – L’organisation des JO présente des inconvénients

Cependant, les critiques sur l’organisation des JO se multiplient dans la presse. Tout
d’abord, l’organisation des JO impacte de nombreux habitants. Par exemple, des bouquinistes
présents le long de la Seine, qui sont installés depuis des décennies, sont contraints de déplacer
leurs stands pour le bon déroulé de l’évènement ; des étudiants sont menacés d’expulsion afin
de laisser leur logement au personnel des JO ; ou encore le ticket de transport qui augmente le
temps des JO. Si l’accueil des JO est positif pour l’image de Paris, il divise tout de même les
habitants qui subissent leur organisation.
Le coût financier est un inconvénient à prendre également en compte : 4,4 milliards
d’euros comme le stipule Adrien Mathieu. C’est une somme très importante qui ne sera pas
nécessairement compensée par les retombées économiques. En effet, il est difficile de prévoir
aujourd’hui si les JO vont permettre au pays une grande croissance économique ou si, on
contraire, ce sera un risque financier à payer sur le long terme. Par ailleurs, plusieurs villes
concouraient pour être l’organisatrice des JO 2024 et beaucoup d’entre elles ont retiré leur
candidature, notamment pour des raisons financières.

III - Faire perdurer et rayonner l’esprit des JO

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Dès lors, comment faire pour amortir les coûts de l’organisation ? Marion Le Paul, la
directrice adjointe de la Solideo (chargé des infrastructures olympiques) met l’accent sur les
constructions et rénovations qui serviront aux habitants. Elle parle d’« héritage » lorsqu’elle
évoque les bâtiments crééspour l’occasion et elle prend l’exemple des huit piscines qui ont été
construites ou rénovées. L’idée est donc que l’organisation des JO soit bénéfique sur le long
terme. Nous pouvons par ailleurs faire un parallèle avec la Tour Eiffel qui fut construite lors
d’une exposition universelle et qui symbolise aujourd’hui Paris à travers le monde.
De plus, nous pouvons noter que la capitale s’approprie l’évènement bien au-delà du
champs sportif. En effet, l’Olympiade culturelle offre une large programmation culturelle
jusqu’à la tenue des JO. C’est une manière de faire rayonner l’esprit des JO bien avant les deux
semaines de compétitions tout en développant l’activité culturelle de Paris et donc son
attractivité. Selon ce point de vue, l’organisation des JO serait bénéfique sur le long terme :
bien avant l’évènement ; puis par la suite grâce à l’« héritage » qu’évoque Marion Le Paul

Conclusion :
Pour conclure, si l’organisation des JO permet de mettre les projecteurs sur Paris et d’accroître
sa renommée internationale, elle n’est pas nécessairement positive pour les Franciliens. En
effet, ceux-ci subissent les travaux, la hausse du coût des transports, la foule… Cependant,
contrairement aux JO d’Athènes, de nombreuses infrastructures sont destinées à être réutilisées
et à être utiles aux habitants : logements, piscines, rénovation du stade de France par exemple.
La question est complexe et nous pourrions avoir la réponse à la fin des JO : retombées
économiques, réutilisations des infrastructures, entre autres.