Introduction Historique Au Droit - S1
Introduction Historique Au Droit - S1
Introduction Historique Au Droit - S1
Le droit mésopotamien
- le droit de la Mésopotamie est profondément marqué par la religion → c’est un droit non-
autonome
- le code d'Hammurabi (roi de Babylone, 1750 av. JC) présente le droit comme révélé par un dieu,
immuable et sanctionné par la religion
- utilisation de « jugement divin »
- exemple= l’ordalie → mode de preuve faisant appel aux dieux, souvent sous forme fluviale
- le plaideur doit surnager son innocence, s’il coule il est coupable
- résultat :
1. le droit a pu se construire en science, sans être enfermé dans d’autres systèmes
2. le travail d’isolement a été poursuivi à l’intérieur du droit lui-même →les juristes romains ont
distingués le droit public du droit privé [critère de distinction= utilité publique ou des particuliers]
La « jurisprudence » à Rome
- la jurisprudence à Rome ne désigne pas les décisions des tribunaux, mais la science du droit !
- elle est le résultat de l’activité des juristes, qui connaît 2 formes=
➢ l’équivalent de ce que nous on appelle aujourd’hui la doctrine
➢ leur activité de consultation
- les juristes écrivent des commentaires et donnent des consultations (responsa= réponse)
- loi :
- elle est proposée par un magistrat et votée par les citoyens en assemblée
- jurisprudence :
- résultat de l'activité des juristes, contribue à la création du droit par l'interprétation via
commentaires et consultations
- édit du préteur :
- actions délivrés par le préteur (magistrat judiciaire) en l’absence de règles légales
- sénatus-consultes :
- sous la république ce sont des textes votés par le Sénat exprimant des avis courtois
- sous le principat une source direct du droit, avec le Sénat sous l’autorité de l’empereur
- constitutions impériales :
- normes émanant de l'empereur (édits, rescrits, décrets, mandats)
- coutume :
- fondée sur la répétition d'une même pratique
L’édit du préteur
- préteur :
- magistrat judiciaire élu pour 1 an
- il intervient dans la 1ère phase du procès
- édit du préteur :
- quand il entre en fonction, le préteur énumère des cas dans lesquels il délivrera des actions
- il peut délivrer des actions dans un domaine ou la loi ne s’est pas prononcée → droit prétorien
- il ne promulgue pas des règles de fond, mais des moyens de procédure
- l’édit valable toute l’année= édit perpétuel
- en cas de situation inédite → le préteur peut prendre un édit spécial, qui ne vaut que pendant
l’année de charge du préteur qui l’a promulgué
- ouvrage refondu chaque année, mais le préteur suivant reprend l’essentiel de son prédécesseur
- source du droit très souple, capable de répondre rapidement aux nécessités pratiques
- la doctrine juridique :
- né à travers la construction du droit privé qui remonte à la loi des 12 Tables ← loi difficile à
comprendre, il fallait l’interpréter
➢ interprétations orales par les pontifes
➢ littérature spécialisée littérale (colle au texte)
➢ milieu 2e siècle → abandon de l’interprétation littérale pour un exposé continu= présentation
du droit de manière organisée et systématique
- résultat= meilleure compréhension et application des règles de droit
- un langage technique
Droit romain et langage
- intérêt d’un langage propre=
1. éviter les ambiguïtés
2. simplifier l’usage du droit
3. la sécurité dans l’application des règles juridiques
- le vocabulaire et style juridiques actuels sont l’héritage des mots et expressions développés par les
juristes romains
- le vocabulaire juridique romain a été construit de 2 manières :
➢ en inventant des termes spécifiques pour désigner des institutions ou des notions juridiques
➢ en attribuant un sens juridique à des mots courants ("fructus" → "fruit" en latin = tout
revenu pécuniaire tiré d'un bien).
- style juridique romain → clair, concis, évite les développements inutiles
- l’enseignement du droit
L’enseignement du droit à Rome
- le peuple romain est le 1er peuple à organiser un enseignement du droit
- au départ privé et réservé aux jeunes de la haute société
- sous l'Empire il devient public et accessible à tous
- l’enseignement du droit à Rome produit le manuel d’enseignement
- les "Institutes" → introduisent une méthode de présentation cohérente et didactique
- les institutes de Gaius (IIe siècle) distinguent personnes, biens, actions, et classent chaque thème
de manière ordonnée → méthode d'exposition du droit adoptée dans l'enseignement officiel du droit
sous le Bas Empire romain et qui influencera la manière dont le droit est enseigné et organisé
jusqu'à nos jours, y compris dans nos propres codes juridiques
- résultat = quand l’Empire romain d’Occident chute en 476, il n’emporte pas l’Église dans sa chute
- l’Église demeure le ciment de l’Occident fragmenté en de nombreux royaumes barbares
- c’est elle qui transmettra la culture romaine au moyen-âge
- la culture juridique est laissée entre les mains des clercs, et même si ils s’y intéressent aucun ne
s’y consacre pleinement
- disparition complète du juriste laïque
L’ordalie
2. bilatérale= implique les 2 parties, la plus célèbre étant le duel judiciaire → affrontement en
combat singulier (les femmes et les malades peuvent avoir un champion)
- profondément influencée par la foi, celui qui a tort se trouve souvent en état d'infériorité
psychologique → il peut même avouer avant de subir l'épreuve, ou adopter une attitude défensive
s'il se présente au duel judiciaire
- la loi salique est la loi des francs-saliens, une des tribues de la futur dynastie mérovingienne de
Clovis
- elle contient des coutumes propres aux franc-saliens → règles de mariage, droit de succession,
droit pénal,…
- loi de propriétaire terrien →permet d’être propriétaire d’une terre et de la transmettre à ses enfants
en la partageant
- s’applique au royaume franc qui à la mort du roi est divisé entre les héritiers hommes
Dynastie Carolingienne
Le droit à l’époque carolingienne
- Clovis, roi du royaume des francs, unifie les peuple et forme la dynastie mérovingienne… mais
- coup d’État de Pépin le Bref en 751 → il instaure la dynastie carolingienne !
- son fils Charlemagne va ressusciter l’empire d’Occident
- l’ascension de Charlemagne est facilitée par
➢ l'expansion du royaume franc
➢ les troubles dans l'empire d'Orient
➢ la faiblesse du pape Léon III
- Charlemagne est couronné empereur par le pape Léon III → pouvoir d’une ampleur inouïe car
sont jointes sur sa tête 2 traditions= royauté sacrée et empire romain
Bas Moyen-Âge
Dynastie capétienne en 987
- les coutumes émergent dans des petits cadres politiques → seigneuries, qui vivent souvent isolées
les unes des autres
- populations repliées sur elles-mêmes en raison de l’insécurité et les obstacles géographiques
- il y a des usages propres à chaque communauté
- le droit seigneurial devient dominant → le seigneur exerce tous les droits régaliens, il détient :
➢ le pouvoir militaire= exige un service militaire des habitants
➢ le pouvoir judiciaire= peut condamner à mort, prononcer des peines, des confiscations,
percevoir des amendes
➢ le droit d’aubaine= droit sur les étrangers
➢ des revenus financiers= impôts directs et indirects
➢ des droits économiques= installations monopolisées (fours, moulins)
- les droits seigneuriaux répétés dans le temps deviennent des coutumes acceptées par les habitants,
même si le droit varie d'une seigneurie à l'autre
- cette division sociale est favorisée par l’émergence de l'idéologie des 3 ordres, promue par l'Église
- idéologie qui repose sur la conviction que pour garantir l’harmonie et la paix, Dieu veut que la
société soit divisée en 3 ordres, qui se consacrent chacun à une fonction particulière :
➢ les clercs → prient
➢ les nobles → combattent
➢ les autres (tiers-état) → travaillent
- le droit devient formalisé par des gestes et des rituels (ex : contrat vassalique conclu à travers des
rites symboliques lors d'une cérémonie publique)
- disparition progressive de l'écrit
- droit formé en ordre dispersé → varient selon les lieux et les catégories sociales
- exemples confusion droit public – droit privé, allant du Haut-Moyen Âge au Bas Moyen-Âge :
1. pendant la période des monarchies barbares, surtout l’époque franque → le roi mérovingien puis
carolingien était détenteur d'un pouvoir personnel et patrimonial :
➢ pouvoir personnel → son pouvoir reposait sur des liens de fidélité qu’il tissait avec ses
sujets
➢ pouvoir patrimonial → le royaume était vu comme le patrimoine de la famille régnante,
possédé de manière héréditaire (loi salique on le rappelle)
3. culmination de cette confusion → la seigneurie ! où le seigneur exerce des droits régaliens à son
profit (fiscalité, droit de guerre, justice…)
- fin 10e siècle, tous les droits (de nature privé et régalienne) appartiennent au seigneur sous le
même vocable « consuetudines »
- les droits sont considérés comme faisant partie du patrimoine du seigneur, lui permettant de les
transmettre, de les vendre ou de les concéder à d'autres
- une légende célèbre prétend que les compilations de Justinien ont été redécouvertes par l'empereur
Basile Ier le Macédonien au 9e siècle, après avoir été cachées et négligées pendant des siècles
- cet enseignement permet une meilleure compréhension du droit canonique pour les clercs, car de
nombreux termes romains sont présents dans les textes canoniques
- et pour le droit romain, des disciples sont formés et propagent son enseignement à travers l'Europe
- la priorité est à la compréhension des mots et l'explication des textes
- les gloses sont des commentaires écrits directement sur les manuscrits des textes romains
- les premiers enseignants du droit sont appelés des glossateurs
- défrichement de terres, début d’échanges, apparitions de villes pour favoriser les échanges
- au Moyen Âge, le développement du commerce est entravé par le régime seigneurial, qui impose
des taxes et des restrictions aux marchands
- fin 11e siècle, un mouvement d'émancipation urbaine commence
- les villes cherchent à obtenir plus d'indépendance vis-à-vis des seigneurs féodaux
- apparition des Chartes de franchise → moyen de fixer le droit coutumier et limiter l’arbitraire
seigneurial
- les bourgeois, habitants des villes, rédigent ces chartes pour consigner leurs privilèges → liberté
personnelle, libertés politiques et juridiques
- fin 11e siècle→ Gratien, un moine de Bologne, rassemble des textes canons (saintes écritures,
décrétales papales,…)
- Le Décret de Gratien est complété par d'autres décrétales, formant le Livre des décrétales, puis le
Corpus Juris Canonici (Corps de droit canonique)
- les décrétistes (juristes spécialisés dans le droit canonique) utilisent les méthodes des glossateurs
pour interpréter les textes canoniques et rédiger des recueils de gloses
- le droit canonique est étudié et enseigné dans des facultés dédiées
- le droit canonique devient une science autonome avec sa propre doctrine et ses propres facultés
- à l’époque médiévale, droit romain et droit canonique sont les seuls droit à faire l’objet d’un
enseignement
- leur science juridique est développée dans les universités ! dans des villes importantes (Bologne)
- les étudiants viennent de toute l’Europe et les professeurs sont internationaux
- vie intellectuelle intense → les profs sont au fait des grands courants intellectuels de leur temps
- la France adopte un plan rigoureux → les étudiants apprennent des listes de mots présentés en
couple d’opposés (général/spécial ; meuble/immeuble ; maternel/paternel)
- cette division conduit les médiévaux à scinder le droit en 2 catégories suprêmes= droit public et
droit privé
Droits savants et théorie des sources du droit
- la théorie des sources de droit est développée par les professeurs de droit médiévaux pour
répondre à des besoins pratiques :
➢ déterminer la place des différentes sources de droit par rapport aux lois romaines
➢ établir une hiérarchie des normes pour les tribunaux ecclésiastique
- 13e siècle → l'effondrement du pouvoir impérial favorise un rapprochement entre le droit romain
et le droit canonique
- ils commencent à s'entremêler et à se compléter
- naissance de la procédure romano-canonique, adoptée par les tribunaux ecclésiastiques et laïcs
- apparition d’un droit cosmopolite en Europe, divisé en 2 branches qui se complètent :
➢ le droit canonique → pour le spirituel
- d'application directe dans tous les tribunaux ecclésiastiques
- a un impact profond sur des domaines comme le mariage, la filiation, la succession
➢ le Jus Commune (droit commun) → pour le temporel
- créé par la doctrine universitaire
- d’application directe dans les tribunaux laïcs
- un droit supplétoire de toute l’Europe continentale
- facteur d’unification du droit
- les juristes médiévaux ont cherché dans le droit romain des arguments en faveur de l'autonomie
urbaine
- ils ont d'abord puisé dans le droit public romain lui-même en l’adaptant à leurs besoins
- puis ont détourné l’utilisation du droit privé en faisant des interprétations extensives, parfois
détachées de leur contexte d’origine → « ce qui concerne tous doit être approuvé par tous »
appliquée au conseil de tutelle, utilisée pour soutenir des revendications démocratiques
- les règles écrites ont été favorisées par l’utilisation du parchemin et du papier
- l’écrit devient un moyen crucial pour fixer le droit (≠coutumes floues)
- réapparition des preuves rationnelles → écrit et témoignage
- abandon des preuves irrationnelles → ordalie et serment purgatoire (seul le duel judiciaire subsiste
sous l’influence des seigneurs jusqu’au 15e siècle)
- France divisée :
➢ Nord → zone de droit coutumier
coutumes rédigées dans des recueils privés et complétées par le droit commun
➢ Midi → zone de droit écrit
- influence précoce du droit romain qui s'impose comme droit supplétoire
- politique royale visant à remplacer les coutumes locales par le droit romain
- le roi n’a plus légiféré depuis son dernier capitulaire en 884 (cf page 8 – déclin de la législation
royale)
- le droit de guerre (droit régalien) avait été usurpé par les seigneurs qui se livraient à des guerres
privées
- l’installation de la paix est l’occasion pour la royauté de faire son premier acte législatif depuis
près de 3 siècles, pour interdire les guerres privées
- soutenu par l’Église qui instaure des jours où il est interdit de faire la guerre
- le roi a pour mission de réaliser le bien commun de ses sujets, ce qui lui donne le pouvoir de
prendre des dispositions à caractère générale dans l’intérêt public
- le roi de France est déclaré par les romanistes empereur de son royaume, assimilé à l'empereur
romain par les romanistes → il a un pouvoir législatif sur tout le royaume
- le roi intervient surtout en matière de droit public → paix, justice, administration, fiscalité,
contrôle économique, droit pénal,…
- il prend surtout des ordonnances de réformation, qui visent à lutter contre les injustices et les abus
dans l'administration et la justice du royaume
- fin 15e siècle → les humanistes critiquent les méthodes de l’enseignement du droit romain et
dénoncent des interprétations erronées
- le droit romain va être présenté comme le droit des Romains, des Italiens, un droit étranger
- au lieu d’adopter le droit romain entièrement, certaines de ses solutions sont adaptées et
incorporées dans le système juridique français pour combler les lacunes du droit coutumier
- dans le midi, la jurisprudence lamine le droit coutumier au profit du droit romain
- l’étude du droit romain contribue aussi à l'élaboration d'une approche systématique du droit en
France
- 15e siècle → le roi subordonne les juridictions ecclésiastiques par voies d’appel
- ces voies de recours consistent à déférer au roi ou au Parlement un acte abusif émanant d’une
autorité ecclésiastique cet acte soit cassé
- 16e siècle= émergence le gallicanisme← doctrine qui défend la liberté et la supériorité de l’Église
Française face au Pape (Rome)
- le droit canonique élaboré en dehors des frontières nationales est vu comme étranger et doit être
accepté par le roi pour avoir force obligatoire en France
- la législation royale intervient de + en + dans des domaines avant régis par le droit canonique
- le contrôle du mariage passe de celui de l’Église à celui de l’État
- Charles 7 en 1454 donne l’ordre de rédiger les coutumes, pour améliorer le fonctionnement de la
justice
- la procédure de rédaction est une collaboration entre autorité royale et populations locales, avec
des représentants des 3 ordres : clergé, noblesse et tiers état
- préparation d'un avant-projet → discussion des articles par les 3 ordres → adoption des articles
accordés ou discordés
- le Roi veut se démarquer du gouvernement de l’Église qui s’exprime en latin, et veut rendre le
langage juridique compréhensible à tout justiciables
- 15e siècle → une série d’ordonnances excluent progressivement les langues vulgaires parlées dans
le royaume
- l’Académie Française est fondée en 1635 par Richelieu pour promouvoir le français comme
langue administrative et juridique
- malgré ces efforts doctrinaux, l'unification du droit n’est pas totalement réalisée à la veille de la
Révolution
- persistance du pluralisme juridique avec de nombreuses sources= coutumes, droit canonique, droit
romain, législation royale, et jurisprudence
- sous Louis 14, émerge une volonté de réformer les études de droit
- il émet un édit pour réorganiser les facultés de droit
- avant cet édit, seul droit romain et canonique étaient enseignés dans les universités, et en latin
- le nouvel édit impose un enseignement du droit français dans chaque faculté, avec des professeurs
chargés d’enseigner en français le droit contenu dans les ordonnances et les coutumes
- les lois fondamentales du royaume sont des règles constitutionnelles qui s’imposent au roi
- elles régissent
➢ la dévolution de la couronne
➢ l’indisponibilité de la couronne
➢ l’inaliénabilité du domaine de la couronne
- le roi n’est plus considéré comme dépositaire de la couronne
- la couronne représente une entité autonome distincte du roi
- l’ensemble de coutumes précisant les règles de succession au trône sont développées à partir des
premiers capétiens, et inspirés de la loi salique
- la dévolution de la Couronne repose sur 4 conditions principales
➢ l’hérédité
➢ la primogéniture (aîné)
➢ la masculinité ← exclusion des femmes, solidifié par la crise de succession de 1316 ;
revient au plus proche parent masculin en cas d’absence de fils
➢ la catholicité
La théorie statutaire de la Couronne
- la théorie statutaire de la couronne affirme que le roi détient son autorité et sa légitimité en vertu
de la loi et des statuts du royaume
- la succession au trône est régie par une coutume de droit public
- un roi monte sur le trône en vertu de la loi de succession, pas en vertu de la volonté de son
prédécesseur
- la coutume désigne à l’avance le successeur au trône et la coutume l’impose à tous, à commencer
par le roi régnant →apparition de la notion de princes du sang (ceux qui sont en ligne pour
succéder)
L’indisponibilité de la Couronne
- les lois fondamentales sous l’Ancien Régime étaient bien des normes constitutionnelles
- théoriquement, le roi n’était pas juridiquement tenu par ces traditions
- les lois fondamentales n’ont jamais fait l’objet d’une liste officielle, encore moins d’une
codification
- le courant des Lumières est un mouvement européen qui critique les institutions, les inégalités
juridiques, l'inhumanité du droit pénal, l'emprise de l'Église et l'absolutisme du droit divin
- c’est un mouvement de revendication de liberté et d’égalité
- volonté de laïcisation du droit → introduction du mariage civil et du divorce
- les sources traditionnelles du droit (droit canonique et coutumes) sont remises en cause
La Révolution et la Constitution
- les cahiers de doléances des Etats généraux de 1789 réclament une Constitution pour résoudre les
problèmes de la France←critique de l’incertitude et instabilité des règles coutumières
- le mouvement est si fort qu’il influence même Louis 16
- les États Généraux deviennent Assemblée nationale constituante
- première Constitution écrite de France en 1791
- la Constitution est vue comme un moyen de garantir les droits individuels
- le problème central est l’organisation législatif ← il faut l’organiser de manière à ce que la loi soit
toujours bonne
- les lois révolutionnaires ont façonné la société civile en répondant aux nouvelles exigences des
droits de l'homme= liberté de conscience et égalité
Le culte de la loi sous la Révolution
La DDHC
rédigée par l’Assemblée nationale constituante après l’émeute du 14 juillet ← réponse aux abus de
l’Ancien Régime, vise à établir une nouvelle société fondée sur le bonheur et la liberté
- elle consacre la séparation des pouvoirs pour éviter la concentration de plusieurs fonctions de
l'État entre les mains d'une seule autorité (législatif, exécutif, judiciaire)
- ces droits universels sont en tête de la Constitution → ordre juridique nouveau et juste, s'éloignant
de l'absolutisme et des privilèges de l'Ancien Régime
- pose les bases de nombreuses réformes législatives et juridiques futures
- la codification du droit pénal est influencée par les idées des Lumières qui dénonçaient
l’inhumanité, l’inégalité et l’arbitraire du droit pénale de l’Ancien Régime
- le premier Code Pénal français est adopté par l’Assemblée constituante en 1791
- il reflète les principes de la DDH
➢ clarté des incriminations → seules les actes nuisibles à la nouvelle société sont incriminés ;
liberté de conscience, d’opinion et d'expression sont respectées
➢ les peines sont basées sur des principes généraux
• égalité des peines ← doivent être les mêmes pour tous
• personnalité des peines ← plus de confiscations de biens frappant la famille du
condamné
• fixité des peines ← modalités d’exécution des peines strictes pour éviter l'arbitraire
judiciaire
• proportionnalité des peines ← les peines doivent correspondre à la gravité de
l'infraction
- peines prévues :
➢ peine de mort
➢ privation de liberté
➢ déportation et dégradation civique
➢ carcan
- la Révolution française a encouragé la codification, avec succès dans le domaine pénal mais avec
des difficultés dans le civil
- malgré les promesses de codification du droit civil dès 1790 et 1791, aucune assemblée
révolutionnaire (La Constituante, La Législative) n’a réussi à concrétiser ce projet
- raisons de l’échec :
➢ changements rapides des opinions publiques → les projets de codification devenaient
obsolètes ou inadéquats au moment de leur discussion
➢ décalage entre les projets et le climat politique→ projets souvent en décalage avec l'esprit
dominant au moment de leur présentation, soit trop progressistes, soit trop conservateurs
La codification napoléonienne
- avec le Coup d'État du 18 brumaire an 8 (1799) c’est la fin d’une décennie tumultueuse
- Bonaparte aspire à pacifier et stabiliser la société française, ce qui favorise la codification du droit
civil en 1804, en plus de 4 codes :
➢ Code de Procédure Civile, 1806
➢ Code de Commerce, 1807
➢ Code d’Instruction Criminelle, 1808
➢ Code Pénal, 1810
Le Code civil
- contrairement aux pays anglo-saxon, la France a un système judiciaire distinct pour les litiges
administratifs
- bases de cette séparation posées pendant l’Ancien Régime → renforcé par la Révolution car
crainte que les tribunaux judiciaires compromettent l’indépendance de l’administration
- Loi des 16 et 24 août 1790 → séparation des autorités administratives et judiciaires
- il n’y a pas eu de mise en place de tribunaux administratifs sous la Révolution française mais un
système de l’administration en tant que juge
- sous le régime Napoléonien, une administration consultative est créée → chargée de conseiller les
autorités administratives et traiter les litiges