Notions Fondamentales Sur La Mesure

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 11

1.

Unités, mesures et incertitudes

Faire une mesure, c'est comparer une grandeur physique (ou chimique)
inconnue avec une grandeur de même nature prise comme référence à l'aide d'un
instrument.

Pour écrire le résultat d'un calcul, d'une mesure on se sert d'un nombre et d'une
unité. Si l'un de ces deux éléments est faux, le résultat est faux.

En physique et en métrologie, les unités sont des étalons pour la mesure de


grandeurs physiques qui ont besoin de définitions précises pour être utiles. Les
systèmes d'unités, définis en cherchant le plus large accord dans le domaine
considéré, sont rendus nécessaires par la méthode scientifique dont un des fondements
est la reproductibilité des expériences (donc des mesures), ainsi que par le
développement des échanges d'informations commerciales ou industrielles.

1.1. Système international d’unité


1.1.1. Constitution d'un système d'unité

L'établissement d'un système d'unités repose sur le choix arbitraire d'un certain
nombre d'unités, appelées les unités fondamentales ou de base. Il faut qu'elles soient
indépendantes, les moins nombreuses possibles et qu'elles puissent avoir une
représentation physique facile. A partir d'elles, on définit les autres unités, appelées
unités dérivées.

Le système international repose sur sept unités de base: le mètre pour la


longueur, le kilogramme pour la masse, la seconde pour le temps, l'ampère pour
l'intensité de courant, le kelvin pour la température, la candela pour l'intensité
lumineuse, la mole pour la quantité de matière.

Tableau 1: Les unités fondamantales

GRANDEUR NOTATION UNITÉ SYMBOLE


Longueur x mètre m
Masse m kilogramme kg
Intensité électrique i ampère A
Intensité lumineuse I candela cd
Température θ kelvin K
Quantité de matière n mole mol
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

1.1.2. Les unités dérivées

Deux unités sont ajoutées aux unités fondamentales, ce sont les unités d'angles,
le radian et le stéradian.
Les unités dérivées sont exprimées en fonction des unités de base. Certaines ont
reçu des noms particuliers, souvent de scientifiques ayant travaillé dans les domaines
concernés. Leur symbole est alors une lettre majuscule.
Certaines unités, fréquemment utilisées, ont été maintenues pour des raisons de
commodité. Ce sont : La minute, l'heure et le jour pour le temps ; le degré, la minute
et la seconde pour l'angle plan ; le litre pour le volume ; la tonne pour la masse ; le bar
pour la pression ; le degré Celsius pour la température ; le wattheure pour l'énergie ; la
calorie pour l'énergie thermique.

Tableau 2: les unités dérivées

GRANDEUR FORMULE UNITÉ SYMBOLE

Angle plan α radian rad

Angle solide Ω stéradian sr

Surface S = x2 mètre carré m2


Volume V = x3 mètre cube m3

Masse volumique ρ = m/V kg.m-3

Vitesse v = x/t m.s-1


Accélération a = v/t m.s-2
Force F = m.a newton N
Travail Énergie W = F.x joule J
Puissance P = W/t watt W
Pression p = F/S pascal Pa
Fréquence f = 1/T hertz Hz
Moment d'une force Mt = F.x N.m
Tension u volt V

Résistance r = u/i ohm Ω


Quantité d'électricité q = i.t coulomb C
Capacité électrique C = q/u farad F
Induction magnétique B = F/(i.x) tesla T

Flux magnétique Φ = B.S weber Wb

Inductance électrique L = Φ /i henry H

Flux lumineux ϕ = I.Ω lumen lm

Éclairement E = ϕ /S lux lx

2
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

Tableau 3: Les multiples et les sous-multiples d'unitées

MULTIPLES SOUS-MULTIPLES
Facteur préfixe Symbole facteur préfixe symbole
10 = 101 déca da 0,1 = 10-1 déci d
100 = 102 hecto h 0,01 = 10-2 centi c
1000 = 103 kilo k 0,001 = 10-3 milli m
106 méga M 10-6 micro µ
109 giga G 10-9 nano n
12 -12
10 téra T 10 pico p

1.2. Les étalons de mesures


Un étalon est une matérialisation d’une grandeur donnée dont on connaît la
valeur avec une grande exactitude. Un étalon sert à étalonner d’autres étalons ou des
équipements qui mesurent la même grandeur. Il existe donc pour chaque grandeur
physique un étalon.
Les étalons sont hiérarchisés afin que chacun puisse effectuer un étalonnage
avec un étalon qui corresponde à son besoin d’exactitude. Il existe par exemple des
étalons internationaux et des étalons nationaux :

1.2.1. Les étalons internationaux

Un étalon international est un “étalon reconnu par les signataires d’un accord
international pour une utilisation mondiale”. Par exemple le prototype international du
kilogramme. C’est un étalon reconnu au niveau international et à partir duquel toutes
les mesures effectuées de par le monde découlent.

1.2.2. Les étalons nationaux

Un étalon national est un “étalon reconnu par une autorité nationale pour
servir, dans un état ou une économie, comme base à l’attribution de valeurs à d’autres
étalons de grandeurs de la même nature”. Par exemple, l’étalon national français de la
grandeur masse est le prototype national n° 35. Il est détenu par le Laboratoire
national de métrologie et d’essai (LNE), qui étalonne les masses étalons des
laboratoires accrédités, qui étalonnent, eux, les masses étalons et balances des
industriels (pour simplifier les choses).

Dans chaque organisation on peut ensuite trouver des étalons de référence et


des étalons de travail :
• Étalons de référence : Un étalon de référence est un “étalon conçu pour
l’étalonnage d’autres étalons de grandeurs de même nature dans une
organisation donnée ou en un lieu donné.”
• Étalons de travail : Un étalon de travail est un “étalon qui est utilisé
couramment pour étalonner ou contrôler des instruments de mesure ou des
systèmes de mesure.”

3
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

Le système de métrologie nationale en Tunisie est organisé par les laboratoires


de métrologie et les ministères suivants :
• Ministère de l'Industrie et de la Technologie (MIT)
- Le Laboratoire Central d'Analyses et d'Essais (LCAE)
- Le Centre Technique des Matériaux de Construction de la
Céramique et du Verre (CTMCCV)
- Le Centre Technique des Industries Mécaniques et Electriques
(CETIME)
- Le Centre National du Cuir et de la Chaussure (CNCC)
• Ministère Défense Nationale (MDN)
- Direction des transmissions (DEFNAT)
- Base militaire de l'armée de l'air (PMEL)
• Ministère de l'Equipement et de l'Aménagement du Territoire (MEAT)
- Le Centre d'Essais & des Techniques de la Construction
(CETEC)

1.3. Valeur d’un résultat


1.3.1. Les erreurs de mesures

Si on désire mesurer une certaine grandeur A. Le nombre trouvé est x, mais ce


n'est en général pas la véritable valeur X. x est une valeur approchée de X.

L’erreur associée à une mesure est la différence entre la valeur mesurée et la


vraie valeur. On la note habituellement par ∆, suivi du symbole représentant la
grandeur mesurée : ∆ x pour une longueur x, ∆ T pour une température T, etc.

∆ x = xmesuré - xvrai
On parle ici d’erreur absolue.

Les erreurs de mesures sont divisées en deux catégories :


• Les erreurs systématiques : Une erreur est systématique lorsqu'elle contribue à
toujours surévaluer (ou toujours sous-évaluer) la valeur mesurée.

Un exemple d'erreur systématique est celui où l'on utiliserait une règle dont il
manque le premier centimètre : toutes les mesures seraient surévaluées.

Si une balance indique déjà quelques grammes lorsque le plateau n'est pas
chargé, toutes les mesures fourniront une valeur trop élevée.

• Les erreurs aléatoires : Une erreur est aléatoire lorsque, d'une mesure à l'autre,
la valeur obtenue peut être surévaluée ou sous-évaluée par rapport à la valeur
réelle.

Un exemple d'erreur aléatoire est la mesure du temps avec un chronomètre.


L'erreur vient du temps de réaction de l'expérimentateur au démarrage et à l'arrêt du
chronomètre. Comme ce temps de réaction n'est pas toujours le même, la valeur

4
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

mesurée peut être surévaluée ou sous-évaluée. On comprend qu'une répétition des


mesures puisse atténuer l'erreur aléatoire.

1.3.2. Les incertitudes

La valeur maximale de l'erreur que l'on peut faire dans la mesure est ∆ x,
appelée incertitude absolue. Cette incertitude est due à la qualité des instruments, à
leur réglage (zéro), au soin apporté à la lecture par l'opérateur, etc.
On peut donc écrire: X = x ± ∆x ou x - ∆x ≤ X ≤ x + ∆x

Exemple : on mesure une longueur avec une règle graduée en mm. On trouve
29,7 cm ou 297 mm.

On peut écrire l = 297 ± 1 mm. Il est absurde d'écrire 297, 2 ± 1 mm.


Si on mesure une deuxième longueur avec la même règle : l' = 23 ± 1 mm.
On appelle incertitude relative le rapport ∆x/x. C'est un nombre sans dimension
puisque c'est le rapport entre deux grandeurs identiques.

1.3.3. Calcul d’incertitude

Les incertitudes sur les mesures se répercutent sur le résultat.


Si le calcul est une somme (ou une différence), on a les formules :
S=a+b ∆S = ∆a + ∆b
D=a-b ∆D = ∆a + ∆b

Si le calcul est un produit (ou un quotient) : g = kx + jy + lz


∆ g = |k| ∆ x+|j| ∆ y + |l| ∆ z

Exemple : calculer le volume d'un cylindre de hauteur h = 29,7 mm et de


diamètre d = 25,2 mm.
Vmin = 14,646337 mm ; Vmax = 14,98122 mm ; V = 14,81315 mm.
Le premier chiffre après la virgule est différent, il est incertain, l'incertitude
porte sur lui donc les chiffres suivants n'ont aucune signification.
14,6 cm3 ≤ V ≤ 15,0 cm3
Donc ∆V = 0,2 cm3 (0,167).

∆ ∆ ∆
On peut aussi passer par la différentielle logarithmique : = +2
On trouve ∆V/V = 0,0113035 et ∆V = 0,1655 cm3.
∆ ∆ ∆ ∆
Quand g est de la forme g = k.xa.yb.zc, on a : = + +

1.3.4. Chiffres significatifs

Un chiffre significatif est un chiffre nécessaire pour exprimer la valeur d'une


grandeur mais aussi sa précision. Un chiffre est significatif quand :

- il est différent de zéro


- c'est un zéro compris entre deux chiffres significatifs (2032)
- c'est un zéro final non nécessaire (2,310)

5
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

Un zéro n'est pas significatif quand il est devant.

Exemples:

0124 : 3 chiffres significatifs


0,023 : 2 chiffres significatifs car 2,3 cm ou 0,023 m doivent être deux résultats
équivalents donc les zéros devant, qu'il y est virgule ou pas, ne comptent pas, ils ne
sont pas significatifs.
Quand le zéro est à la fin, cela dépend.
29,0 cm et 29 cm expriment la même valeur mais pas la même précision : dans
le premier cas, il y a 3 chiffres significatifs (la précision est le mm), dans le second, il
y a 2 chiffres significatifs (la précision est le cm).

290 mm : on ne sait pas si le zéro est significatif ou pas (précision de la


mesure).
Donc un zéro est ambigu quand il se trouve à la fin et est nécessaire (290) pour
exprimer la valeur. Pour remédier à cela, on utilise la notation scientifique (2,9.102
pour 2 chiffres significatifs ou 2,90.102 pour 3 chiffres significatifs).

Dans un problème, il faut exprimer les résultats avec le même nombre de


chiffres significatifs que la donnée qui en comporte le moins, mais jamais moins de
deux. En général c'est deux ou trois.

Si on arrondit par défaut ou par excès : il faut pousser le calcul à un chiffre de


plus que celui du résultat.

Exemple:
le volume d'une sphère est de 14,5 cm3. Trouver son rayon.
Le résultat donné par la calculatrice est : R = 1,5127243 cm
La précision de la donnée est le dixième de cm3 donc le volume est compris entre 14,4
cm3 et 14,6 cm3.

Avec R = 1,52 cm, on trouve V = 14,71 cm3 donc un résultat en dehors de la


fourchette.

Avec R = 1,51 cm, on trouve V = 14,42 cm3 donc un résultat dans la fourchette

Avec R = 1,50 cm, on trouve V = 14,1 cm3 donc un résultat en dehors de la fourchette.
On voit donc bien que la précision de la donnée étant de 3 chiffres, il est suffisant
d'exprimer le résultat avec 3 chiffres aussi, en arrondissant par excès ou par défaut.

6
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

1.4. Valeur d’une grandeur d’après une série de mesure


On est dans le domaine de la statistique.

1.4.1. Valeur probable

On appelle moyenne ̅ , où valeur probable, d'une grandeur la moyenne


arithmétique de toutes les mesures effectuées, c'est-à-dire la somme de toutes les
mesures divisée par le nombre de mesures. ̅ = ∑

Cette valeur sera d'autant plus proche de la vraie valeur X que n, le nombre de
mesures, sera grand. Pour n = ∞ , on a X = ̅ .
Exemples:

Pour le volume du cylindre, on a trouvé :


15,0 ; 14,7 ; 14,5 ; 14,9 ; 14,8 ; 14,8 ; 14,6 ; 14,8 ; 14,7 ; 14,9 ; 17,1.
17,1 est écartée car manifestement fausse.
V = ̅ = 14,78 cm3.
Pour trouver l'incertitude absolue on prendra l'écart entre cette moyenne et les
valeurs extrêmes.
C'est-à-dire ici 0,2 cm3 car on a 15 et 14,6 qui encadre 14,8 cm3.
V = 14,8 ± 0,2 cm3

1.4.2. RÉPARTITION DES VALEURS

Pour nous renseigner sur la qualité des mesures, on se sert de ce qu'on appelle la
variance que l'on note σ2.
( − ̅)
=

La racine carrée de σ s'appelle l'écart type ou écart quadratique moyen. Si n est


( ! ̅ )"
supérieur à 30, on a : = ∑
Si n est plus petit que 30, ce qui est souvent le cas en physique, il faut alors
( ! ̅ )"
estimer l'écart-type par une grandeur s ou σ n-1 qui vaut : # = ∑
!
La qualité d'une méthode de mesurage s'apprécie par son écart type. Cette
valeur joue le même rôle que l'incertitude absolue lors d'une seule mesure, la quantité
$
̅
jouant le rôle de l'incertitude relative.

1.4.3. Tolérance

Il est intéressant de savoir la probabilité qu'a une mesure de se trouver à un


certain écart de la valeur moyenne ̅ . Cet écart s'appelle l'intervalle de confiance
relatif à un niveau de confiance donné.
L'intervalle de confiance est, si la grandeur obéit à la loi normale :
# #
̅−%. ≤) ≤ ̅+%.
√ √

7
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

Les valeurs du coefficient t, coefficient de Student, dépendent du niveau de


confiance choisi, ainsi que du nombre n. Elles sont données par des tables.

Tableau 4: table de calcul du coefficient de Student

n 4 6 8 10 12 15 20 30 50 100 ∞
t 95% 3,18 2,57 2,37 2,26 2,20 2,15 2,09 2,04 2,01 1,98 1,96
t 99% 5,84 4,03 3,50 3,25 3,11 2,98 2,86 2,76 2,68 2,63 2,57

*
L'incertitude absolue ∆ x est égale à : % .

Si n est inférieur à 15, on utilise une méthode plus rapide : la méthode de
l'étendue.

L'étendue r est la différence entre les valeurs extrêmes xmin et xmax. L'intervalle
de confiance est alors égal à : ̅ -q.r ≤ X ≤ ̅ +q.r

q est un coefficient dépendant de n et du niveau de confiance choisi. On obtient


des intervalles de confiance légèrement plus larges que dans la méthode précédente.

n 2 4 6 8 10 12 16 20 30
q 95% 6,35 0,72 0,40 0,29 0,23 0,19 0,15 0,13 0,09
q 99% 31,8 1,32 0,63 0,43 0,33 0,28 0,21 0,18 0,12

1.5. Homogénéité des résultats

Une force F s'exprime en newtons. Si on revient aux trois unités de base du


système SI (masse, longueur, temps) la force F, d'après la formule F = m.a est égale à
une masse multipliée par une longueur divisée par un temps au carré : On dit que les
dimensions de la force sont 1 par rapport à la masse, 1 par rapport à la longueur et -2
par rapport au temps. On écrit symboliquement F = MLT-2.

Pour une relation il faudra toujours que son premier membre ait les mêmes
dimensions que le second : on dira qu'elle est homogène.

Pour les unités, on peut dire que le newton est équivalent au kg.m.s-2 dans le
système SI.

Dans un problème, avant de trouver le résultat avec des nombres (application


numérique) il faut le trouver avec des lettres représentant les différentes grandeurs
(expression littérale).

On peut alors vérifier si l'expression trouvée est homogène, c'est-à-dire si les


deux membres ont les mêmes dimensions. Ceci permet de savoir si la formule trouvée
est possible ou non, ou bien de trouver l'unité d'une grandeur si on connaît celles des
autres.

8
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

Tableau 5: les unités et leurs dimensions

GRANDEUR DIMENSIONS
Longueur L
Masse M
Temps T
Surface L2
Volume L3
Masse volumique ML-3
Vitesse LT-1
Accélération LT-2
Force MLT-2
Travail ML2T-2
Puissance ML-2T-3
Pression ML-1T-2
Fréquence T-1

1.6. Qualité métrologique des appareils de mesure


La qualité métrologique d'un instrument de mesure ou d'un capteur est
l'ensemble des données qui caractérisent la qualité de la mesure effectuée par le
dispositif considéré.
Les principales caractéristiques des instruments de mesure (ou propriétés
métrologiques des dispositifs de mesure) sont définies dans le cadre du vocabulaire
international de métrologie et comprennent, entre autres : l'étendue de mesure ; la
résolution ; la sensibilité ; l'exactitude ; la justesse ; la fidélité.

1.6.1. Étendue de mesure


C'est le domaine de variation possible de la grandeur à mesurer. Elle est
définie par une valeur minimale et une valeur maximale. Ces deux valeurs extrêmes
s'appellent la portée minimale et la portée maximale. Par exemple, un voltmètre
pourrait avoir une étendue de mesure comprise entre 1 volt et 10 volts.

1.6.2. Résolution

La résolution d'un appareil est la plus petite variation de la grandeur mesurée


qui produit une variation perceptible de l'indication délivrée par l'instrument. Elle peut
être exprimée en points, qui sont alors le nombre de valeurs différentes que
l'instrument peut afficher. Par exemple un multimètre de 2000 points pour une
étendue de 2 V peut afficher toutes les valeurs comprises entre 0,000 V et 1,999 V, sa
résolution est donc de 1 mV.

9
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

On rencontre également une autre notation. Un appareil sera dit « 3 point 1/2 »
au lieu de « 2000 points » (on parle aussi parfois de « digits »). Cela signifie que
l'instrument peut afficher une mesure avec trois chiffres après la virgule, plus un
« demi chiffre », un chiffre affiché qui ne peut pas prendre toute les valeurs (par
exemple, le chiffre avant la virgule, qui ne peut prendre que les valeurs zéro et un) 1.

1.6.3. Sensibilité
La sensibilité est un paramètre exprimant la variation du signal de sortie d'un
appareil de mesure en fonction de la variation du signal d'entrée. Un appareil est
d'autant plus sensible qu'une petite variation de la grandeur G à mesurer provoquera
un changement plus grand de l'indication donnée par l'appareil de mesure.
Si la valeur d'entrée est de même nature que la valeur de sortie, la sensibilité
est appelée gain.
La sensibilité au voisinage d'une valeur donnée de la grandeur G à mesurer
,
s'exprime de la manière suivante : + = -
I: Indication donnée par l'essai
G: Quantité de grandeur à mesurer

On considère généralement qu'il s'agit de la pente de la courbe de graduation


sur un intervalle : la sensibilité moyenne.

On peut écrire alors : +̅ = ∆-


∆,

1.6.4. Exactitude de mesure


Un instrument de mesure est d'autant plus exact que les résultats de mesure
qu'il indique coïncident avec la valeur vraie (par définition théorique) que l'on cherche
à mesurer.
L'exactitude est plus aisée à définir par l'erreur de mesure. Elle s'exprime en
unité de grandeur (erreur absolue) ou en pourcentage (erreur relative).
En dehors des conditions opératoires, l'exactitude d'un appareil est
essentiellement liée à deux types de caractéristiques : la justesse et la fidélité. Un
appareil est exact s'il est à la fois juste et fidèle.
L'exactitude d'un appareil de mesure peut également être entachée par des
causes extérieures : erreur opératoire, erreur provoquée par les grandeurs d'influences
(température, pression etc.), erreur de référence ou d'étalonnage, erreur d'hystérésis,
erreur de finesse etc.

1.6.4.1. Fidélité

Elle définie la qualité d’un appareil à délivrer une mesure répétitive sans erreurs.
L’erreur de fidélité correspond à l’écart type obtenu sur une série de mesures
correspondant à un mesurande constant.

1.6.4.2. Justesse
C’est l’aptitude d’un appareil de mesure à délivrer une réponse proche de la valeur
vraie et ceci indépendamment de la notion de fidélité. Elle est liée à la valeur
moyenne obtenue sur un grand nombre de mesures par rapport à la valeur réelle.

10
Chapitre I : Unités, mesures et incertitudes

1.6.4.3. Précision
récision

Elle définie l’écart en % que l’on peut obtenir entre la valeur réelle et la valeur
obtenue en sortie de l’appareil.
l’appareil Ainsi un appareil de mesure précis aura à la fois une
bonne fidélité et une bonne justesse.

On peut représenter symboliquement la fidélité, la justesse et l'exactitude de la


manière suivante :

Figure I. 1:: représentation de la fidélité, la justesse et l'exactitude en métrologie

Dans le premier cas, les mesures sont proches les unes des autres (bonne
fidélité) mais en dehors de la zone de probabilité de la valeur vrai (mauvaise justesse).
Dans le deuxième cas, les mesures sont au contraires bien dans la zone où se
trouve la valeur vraie et le "barycentre" des points est au centre de la zone rouge
(bonnee justesse) mais bien que bonnes, les mesures sont dispersés entre elles
(mauvaise fidélité).
Enfin, le dernier cas présente des mesures justes (dans la zone de la valeur
vraie) et fidèles (proches les unes des autres). C'est le cas d'un bon appareil de mesure,
me
à qui l'apport d'une correction n'est a priori pas nécessaire et les mesures effectuées
avec l'appareil sont exactes.

11

Vous aimerez peut-être aussi