Cours de Droit Des Transport
Cours de Droit Des Transport
Cours de Droit Des Transport
Le domaine du droit est très vaste. En effet, le « domaine du droit sʼaccroît en fonction de lʼétendue
des connaissances et des activités humaines. Ainsi, les premières voitures roulaient, les premiers
avions volaient quʼun droit des transports (...) avait dû apparaître. Qu’une fusée quitte l’orbite
terrestre et un droit de l’espace apparaît ... en même temps qu’un droit de l’informatique organise
les règles gouvernant l’utilisation des ordinateurs qui ont servi à son décollage et qu’un droit des
communications et des télécommunications, (...) est apparu » (Daniel Mainguy, Introduction
générale au droit, Objectif droit, Litec, 2ème Ed., 1999, p. 3). En d’autres termes, rien n’échappe au
droit; encore moins le transport qui une activité inhérente à toute société humaine. D’où l’étude du
droit des transports.
Deux mots-clés semblent donc retenir notre attention : le droit et les transports. En effet, si le droit
est généralement défini comme lʼensemble des règles de conduite socialement édictées et
sanctionnées qui sʼimposent aux membres de la société, les transports s’entendent comme des
déplacements de personne ou de chose d’un point à un autre par le moyen d’engins mobiles.
De ce qui précède, le droit des transports est lʼensemble des règles juridiques, cʼest-à-dire « la Règle
de droit », « la Norme » qui régit le déplacement dans un espace géographique donné, dʼune chose
(marchandise) ou dʼune personne (voyageur) par un moyen d’engin mobile.
Le droit des transports recouvre donc des opérations très diverses. En effet, si lʼaction de transporter,
cʼest-à-dire le déplacement d’une personne ou d’une chose, reste invariable, il nʼen va pas de même
du moyen utilisé. Le moyen de transport utilisé est fonction de lʼespace géographique donné.
Autrement dit, il y a autant de modes dʼacheminement quʼil y a dʼespaces concernés.
Pour venir à lʼUniversité Felix Houphouët-Boigny (FHB), lʼon emprunte un véhicule. On parle alors de
transport terrestre. Pour aller dʼAbidjan (Côte d’Ivoire) à Paris (France), Boston ou New York (USA),
l’on prend l’avion. On parle alors de transport aérien.
Lorsquʼil sʼagit de convoyer des marchandises en de très grandes quantités (exemple des sacs de
cacao des plantations dʼAboisso) du Port Autonome d’Abidjan (CI) au Port de Marseille (France), cʼest
bien par le navire (les navires sont très divers. Il y a les navires de commerce ou navires marchands
(la flotte pétrolière et gazière, les porte-conteneurs, les vraquiers…), et les navires à passagers (les
ferries, les navires de croisière…), dʼoù le transport maritime......
Il existe plusieurs catégories de transport.
On peut classer les transports en fonction de leur objet en distinguant le transport de marchandises
ou de choses et le transport de personnes ou de passagers.
On le sait, le droit des transports est lʼensemble des règles juridiques applicables au déplacement
dans tel ou tel espace géographique donné, dʼun point A vers un point B, dʼune chose (une
marchandise/colis) ou dʼune personne (un voyageur/passager). Par conséquent, appliquer cette
assertion aux différents modes dʼacheminement des marchandises ou des voyageurs permet alors
de dire que le droit maritime est lʼensemble des règles juridiques applicables au transport
maritime; le droit aérien, lʼensemble des règles juridiques régissant le transport aérien et le droit
terrestre, lʼensemble des règles juridiques applicables au transport routier ou ferroviaire....
Le monde des transports révèle donc une très grande variété (...).
On peut donc classer les transports en fonction de leur objet en distinguant le
transport de marchandises et le transport de passagers.
On peut également classer les transports en fonction de leur cadre géographique. On va alors
distinguer les transports internes des transports internationaux. Lʼintérêt de cette distinction est que
ce nʼest pas toujours la même législation qui sʼapplique. En effet, le développement des transports
internationaux a conduit à un effort dʼunification, dʼoù la multitude de conventions internationales
en la matière.
On peut encore classer les transports suivant les moyens juridiques utilisés. On distingue alors les
transports privées et les transports publics. A propos de ces derniers, citons l’exemple de la Société
de transport Abidjanais en Côte d’Ivoire (La Sotra) qui a le monopole du transport urbain (désormais
nous avons aussi la Sotra à Bouake, à San Pedro….) En Afrique pour des raisons de regroupement,
des compagnies multinationales se sont constituées. On peut citer anc. Air Afrique, la compagnie
multinationale de transport aérien. Mais, Air Afrique a fait désormais place aux compagnies
nationales : exemple Air Côte d’Ivoire (anc. Air Ivoire), Royale Air Maroc, ...
Et même si l’Etat contrôle la plupart des sociétés de transport, même si l’emprise de lʼÉtat va en
grandissant, les rapports avec les usagers relèvent toujours du domaine du droit privé ; de sorte
quʼentre les transports privés et les transports publics, il y a plus une différence de financement que
de statut. Cʼest le lieu dʼaffirmer que le droit privé continue à régir le droit des transports.
De
Trois catégories essentielles sont donc à distinguer.
La première catégorie est constituée par les transports terrestres, cʼest-à-dire les transports
ferroviaires et routiers.
Cette catégorie appelle le moins dʼoriginalité dans la législation. La raison en est que l’on continue à
lui appliquer de nombreuses règles de droit civil, notamment lʼobligation de sécurité et lʼobligation
de résultat qui pèsent sur le transporteur. Toutefois, pour les marchandises, il y a quelques lois
spécifiques internes au pays, à la région (c’est le cas en droit OHADA avec l’Acte uniforme relatif aux
contrats de transport de marchandises par route).
Les transports maritimes et aériens constituent les 2 et 3 catégories les plus originales. Et plusieurs
raisons expliquent cette originalité.
La première raison est dʼordre historique pour les transports maritimes.
En effet, les transports maritimes constituent la catégorie la plus ancienne et ils ont fait lʼobjet dʼune
législation très vieille en marge du droit commun. Ainsi, les assurances maritimes sont beaucoup plus
anciennes que les assurances des transports terrestres et elles nʼont jamais pu fusionner avec celles-
ci.
La deuxième raison de lʼoriginalité tient en matière de conflit de lois pour les 2 catégories de
transport. Cela a dʼailleurs nécessité la signature de nombreuses conventions internationales.
Ainsi en matière maritime, un organisme a été créé à Bruxelles à la fin du 19eme siècle et a élaboré
toute une série de pour l’élaboration des conventions. Cet organisme, c’est la CNUDCI (la commission
des nations unies pour le droit commercial).
En matière aérienne, les conventions sont moins nombreuses parce que le transport aérien est
relativement récent. Mais, ces conventions se sont développées depuis la dernière guerre mondiale
dans le cadre de lʼAOCI (organisation de lʼaviation civile internationale dont le siège est à Montréal).
La troisième raison de lʼoriginalité tient au contexte physique.
En effet, un navire en mer ou un aéronef dans lʼair est souvent à lʼécart de toute souveraineté. Ce qui
va poser des problèmes juridiques particuliers. Cependant, il y a une certaine parenté entre le
transport maritime et le transport aérien, à telle enseigne que les premiers textes relatifs au
transport aérien ont été souvent inspirés par les textes maritimes. Mais, ce mimétisme sʼest révélé
assez vite inopportun car les problèmes aériens ont leur particularité.
A lʼheure actuelle, le droit aérien a toute sa place (en Côte d’Ivoire, comme dans presque tous les
pays, il y a des compagnies de transports aérien). Si lʼon ajoute à ces considérations, le particularisme
du droit maritime dont les solutions sont souvent différentes de celles admises dans les autres
modes de transport, on comprend alors la nécessité dʼétudier séparément le transport maritime et le
transport aérien sous peine de faire des rapprochements artificiels.
Puis, nous analyserons le transport terrestre (Code CIMA pour les passagers et OHADA avec lʼActe
uniforme sur le contrat de transport de marchandises par route).
Ce cours comportera trois parties:
La première partie portera sur le transport maritime (I) la deuxième, sur le transport aérien (II) et la
troisième partie, le transport terrestre. Mais, seul le transport maritime sera étudié dans le cadre de
cet enseignement (les raisons en sont les suivantes : la Côte dʼIvoire est un pays littoral; 90% des
échanges commerciaux sont faits par la voie maritime).
A - LA SAISIE EXECUTION
Cʼest une saisie qui va aboutir normalement à la vente du navire et à la répartition du prix.
La procédure ressemble beaucoup à celle de la saisie immobilière, notamment lʼobligation qui est
faite au créancier saisissant de faire mentionner la saisie au registre maritime. Ce qui rend la vente
du navire impossible.
Cette conséquence étant grave, la saisie exécution est subordonnée à un titre exécutoire, cʼest-à-dire
une décision de justice revêtue de la formule exécutoire. Des lors, le risque est grand de voir le navire
disparaître dans lʼintervalle. Cʼest pourquoi la saisie exécution est toujours précédée par une saisie
conservatoire.
B- LA SAISIE CONSERVATOIRE
Cʼest une mesure dʼurgence, une mesure provisoire qui permet le blocage matériel du navire dans le
port. Cette saisie conservatoire peut se faire sur simple autorisation du Président du Tribunal.
Pour que cette saisie ne gène pas le commerce maritime, le Président du Tribunal a la faculté
dʼaccorder une levée contre caution bancaire.
Cette pratique de la caution libératoire fait que la grande majorité des saisies conservatoires ne
débouchent pas sur les saisies exécution.
A - LʼHYPOTHEQUE MARITIME
Lʼhypothèque maritime a été créée à la fin du 19ème siècle pour favoriser le crédit à long terme. On
sʼen sert surtout pour la construction du navire et également pour la vente a crédit. Cʼest donc
toujours une sûreté conventionnelle soumise, cependant, à certaines conditions pour pouvoir
produit les effets souhaités.
1 - LES CONDITIONS
Sʼagissant des conditions, il est à noter que lʼhypothèque suppose un acte écrit et elle doit être
inscrite au registre maritime. Cʼest la condition de lʼopposabilité au tiers.
Lʼhypothèque doit être également mentionnée sur les papiers de bord parce quʼelle interfère avec
les privilèges.
2 - LES EFFETS
Quant aux effets, lʼhypothèque donne un droit de suite et un droit de préférence.
Le droit de suite permet de saisir le navire entre les mains dʼun acquéreur éventuel.
Le droit de préférence, cʼest le droit de se faire payer avant les autres créanciers.
Le droit de préférence appelle deux remarques :
- La première remarque cʼest que le droit de préférence ne porte pas seulement sur le navire mais
aussi sur certains accessoires du navire, notamment tout lʼappareillage qui se trouve à bord, ainsi
que certaines créances considérées comme incorporées au navire. Il sʼagit de lʼindemnité
dʼassurance, au cas où le navire serait détruit, ou de lʼindemnité qui serait due au navire par les tiers
responsables dʼun dommage, si par exemple le navire hypothéqué a été abordé.
Dans ce cas, le créancier hypothécaire peut saisir non seulement le navire abordé mais aussi la
créance dʼindemnité due par lʼauteur de lʼabordage. Il en est même de lʼindemnité qui serait due au
navire hypothèque pour lʼassistance quʼil aurait apportée a des tiers.
De même encore, lʼhypothèque porte sur les indemnités qui seraient dues au navire au titre des
avaries communes.
Autrement dit, lʼhypothèque porte sur toutes les créances dont le navire est, en quelque sorte,
titulaire. Cʼest le phénomène de subrogation réelle. Ces droits sont substitués ou ajoutés au navire.
- La seconde remarque liée au droit de préférence est que ces créances accessoires ne bénéficient
pas forcément aux autres sûretés ; car souvent, le créancier hypothécaire se trouve en présence
dʼautre créanciers privilégiés. Il faut donc régler les rapports entre lʼhypothèque et les privilèges.
A - LA LIMITATION EN NATURE
Dans le code de commerce, lʼarmateur limite sa responsabilité en abandonnant le navire et ses
accessoires, dont le fret.
La solution était logique parce quʼelle faisait considérer la responsabilité de lʼarmateur avant les
valeurs quʼil avait affectées à lʼexpédition.
Mais le procédé présentait de gros inconnus.
Très souvent la faculté dʼabandon était invoquée après un sinistre grave alors que le navire était
réduit à lʼétat dʼépave. De sorte que les créanciers nʼavait aucune garantie, alors surtout que, quand
le navire était assuré, il était fréquent que lʼarmateur conservait lʼindemnité dʼassurance au lieu de
lʼabandonner aux créanciers.
Dʼautre part, lorsque le navire nʼappartenait pas à lʼarmateur, mais quʼil lʼavait pris en location, il ne
pouvait pas lʼabandonner. Dans ce cas, il fallait bien admettre que lʼarmateur abandonnait non pas le
navire mais une somme correspondante à la valeur du navire. Ce qui fait glisser vers une autre
technique anglo-saxonne de la limitation.
B - LA LIMITATION EN VALEUR
Une Convention de Bruxelles du 25 août 1924 sur la responsabilité des propriétaires de navire de
mer a généralisé le système de lʼabandon en valeur.
Dʼaprès ce texte de 1924, lʼarmateur qui veut limiter sa responsabilité, pour les fautes du capitaine,
doit verser à lʼensemble des créanciers une somme forfaitaire fixée en proportion du tonnage du
navire.
Cette convention avait prévu le cas assez particulier des passagers qui risquaient dʼêtre les
principales victimes de la limitation de la responsabilité de lʼarmateur, dʼautant plus que ces
passagers nʼétaient pas assurés.
Mais la protection de ses passagers telle que prévue par la Convention du 25/08/24 restait
insuffisante:
Elle consistait à leur réserver une partie du fonds que devrait verser lʼarmateur. Cette situation avait
ému les tribunaux et une jurisprudence sʼétait dégagée en France après la deuxième guerre mondiale
pour tourner la Convention de Bruxelles précitée, notamment à lʼoccasion de deux affaires célèbres.
Il sʼagit de lʼaffaire Lamoricière survenue en 1942 et de lʼaffaire Champollion naufragé en 1902.
Dans un but dʼéquité, la Cour de cassation française avait décidé que la Convention de Bruxelles du
25 août 1924, sur la responsabilité des propriétaires de navire de mer, ne concernait que la
responsabilité du fait dʼautrui mais non la responsabilité du fait des choses.
Dʼaprès la Cour de cassation, cette responsabilité du fait des choses devrait rester illimitée.
Cette jurisprudence fondée sur un argument de droit civil était à lʼopposé de lʼesprit du transport
maritime.
Elle entraîna donc une protestation des armateurs français.
Même les armateurs étrangers pouvaient redouter quʼune victime plaide contre eux en France et
obtienne des dommages et intérêts illimités. A la suite de cela, le gouvernement français a négocié
une nouvelle convention signée à Bruxelles le 10/10/57 dite Convention Internationale sur la
limitation de responsabilité des propriétaires de navire de mer.
Cette convention étend la limitation de responsabilité à toutes les formes de responsabilité de
lʼarmateur, du moment quʼelles sont liés à lʼexpédition maritime. Après cette convention, dʼautres
projets ont été étudiés pour certains cas particuliers.
Dʼabord pour les dommages que pourraient causer les navires à propulsion nucléaire; il ne sʼagit pas
de navire de guerre, mais de quelques navires marchands construits à titre expérimental avec un
système de propulsion atomique.
Les USA avait mis en place un prototype appelé le Savannah et cela avait provoqué les craintes de
certains pays.
Une convention avait alors été signée en 1962 pour consacrer une responsabilité spéciale dans ce
cas.
Mais sur ces entrefaites, les navires avec propulsion nucléaire furent retirés de la circulation et la
convention qui ne fut pratiquement pas ratifiée, est devenue sans objet.
On a été également amené à chercher un régime spécial pour les transports dʼhydrocarbures. A la
suite de quelques sinistres graves, on sʼest aperçu quʼun pétrolier éventré sur la côte peut provoquer
des sinistres graves (affaire Torrey - Canyon). Mais cela a conduit à la signature d’une convention le
29 octobre 1969, qui aggrave la responsabilité des armateurs. Cette convention nʼest rentrée en
vigueur que le 19/06/75.
2 - LE PLAFOND DE LA RÉPARATION
La Convention 1976 a maintenu le principe de la constitution dʼun fonds de limitation. Elle a
cependant adopté une autre unité de compte et retenu dʼautres chiffres plafond.
a) La nouvelle unité de compte
Les taux ne sont plus établis en franc poincare mais en droit de tirage spécial (DTS). Le DTS est coté
par le FMI. Il varie en fonction du panier de monnaies qui le composent. Depuis 2016, cinq monnaies
seulement sont retenues pour calculer la valeur du DTS. Il sʼagit du dollar américain, de lʼeuro, du
yuan, du yen, de la livre sterling.
Mais le DTS nʼa cours quʼentre les états membres du FMI.
Les états non-membres du FMI qui ignore le DTS continuent à vivre sous le régime du franc poincare.
Il a donc été proposé de convertir le franc Poincaré un droit de tirage spécial sur la base dʼun franc
poincare pour 1/15 du DTS.
b) Les chiffres retenus
Il est prévu la constitution de trois fonds selon les circonstances:
. Un premier fonds est réservé aux créances pour mort ou lésions corporelles à des non passagers.
Dans cette hypothèse, les montants de la répartition sont fixés eu égard au tonnage du navire.
Ainsi pour les navires ne dépassant pas 500 tonneaux, il est prévu 333 000 DTS.
Pour les navires de 500 à 3000 tonneaux, il est prévu 333 000 DTS plus 500 DTS par tonneau
supplémentaire.
Au-delà de 3000 tonneaux, les chiffres décroissent par palier.
. Un deuxième fonds est destiné aux autres créances, par exemple les dommages matériels causés à
des non passagers.
Pour les navires ne dépassant pas 500 à 3000 tonneaux, les chiffres décroissent par palier, il est
prévu la somme de 167 000 DTS plus 500 DTS par tonneau supplémentaire.
Au-delà de 3000 tonneaux, les chiffres décroissent par palier.
. Un troisième fonds vise lʼhypothèse des dommages causés à des passagers.
Le fonds est alors de 466666 DTS multiplié non plus par la jauge mais par le nombre de passagers
sans pour autant pouvoir excéder 23 millions de DTS. Ce qui représente lʼindemnisation de 500
passagers.
En pratique, ce système, quoique très compliqué, se révèle plus favorable aux victimes que celui qui
résulte de la convention de 1957.
2ème Cas: Le navire se trouve dans un port où dans des eaux territoriales Dans cette hypothèse, il y a
un conflit latent entre la loi du pavillon et la vraie loi territoriale. En effet, étant assimilé aux zones
terrestres dont elles sont le prolongement naturel, la souveraineté de lʼEtat côtier ou riverain y est
donc totale. On ne peut donc pas reconnaître aux navires marchands un privilège dʼextra-
territorialité ( les navires étrangers bénéficient dʼune liberté dʼaccès aux ports et au mouillage sauf
les navires de guerre, de même que les navires de commerce qui, eux, sont soumis à des conditions,
car jugés dangereux). Exemple dʼun navire Ghanéen dans le port dʼAbidjan. Il faut donc concilier ces
deux lois.
Le raisonnement est le suivant : si le problème de droit ne concerne que la communauté de bord,
dans ce cas la loi du pavillon reste applicable. Ainsi, sʼagissant dʼun litige entre un marin et le
capitaine, dʼun délit commis à bord ou dʼun engagement du marin, la loi du pavillon reste applicable.
Mais si le problème dépasse la communauté de bord, sʼil concerne lʼautorité locale. Alors, la loi
territoriale retrouve son application. Exemple dʼun litige entre les fournisseurs à terre ou un délit qui
met en cause les personnes étrangères au bord.
Cette notion de problème concernant lʼautorité locale nʼest pas toujours très nette.
En effet, la pratique administrative considère que lʼautorité locale doit intervenir si le capitaine lui
fait appel, même dans un conflit qui nʼintéresse que le bord.
Cette question se pose lorsque dans un pays il y a des troubles politiques. La nationalité dʼun navire
entraîne des conséquences beaucoup plus importantes quʼun simple rattachement administratif.
S/SECTION I - LE CAPITAINE
Les fonctions du capitane sont au nombre de trois. Nous avons les fonctions commerciales, les
fonctions techniques et les fonctions publiques.
Paragraphe I - LES FONCTIONS COMMERCIALES
Le capitaine est resté mandataire de lʼarmateur. Mais dans certaines mesures, il peut représenter
également les chargeurs.
B - LE CONTENU DU STATUT
Ce statut est très vieux car, bien avant quʼil existe un statut social des gens de terre, il existait déjà un
statut social des gens de mer.
Ce statut remonte au XIXe siècle pour les raisons beaucoup plus administratives que juridiques. En
effet, lʼÉtat a besoin de marins pour ses navires de guerre et ne pouvait recruter que parmi les marins
de commerce. Le roi voulant imposer un service militaire aux marins, leur accorda, en contrepartie,
certaines mesures sociales qui étaient supervisées par lʼinscription maritime, cʼest-à-dire un corps
dʼofficiers qui inscrivaient les marins sur les registres et lors de leur retour à la vie civile, les marins
bénéficiaient dʼavantages sociaux considérables.
De ce vieux système, a subsisté un contrôle assez étroit sur la vie sociale des marins.
Au XIXe siècle, on parlait encore de tutelle des gens en mer.
Dans les textes applicables aujourdʼhui en Côte dʼIvoire, ces idées se sont estompées dans
lʼensemble. Cependant elles demeurent très vives, dʼabord dans la formation du contrat
dʼengagement, ensuite dans les effets de ce contrat et enfin dans la rupture du contrat
dʼengagement.
A - LE RÉGIME DISCIPLINAIRE
Le régime disciplinaire de la marine marchande couvre toutes les fautes contre la discipline de bord
qui ne sont pas érigées en délits pénaux. Souvent les sanctions disciplinaires ne sont pas précisées
davantage. Mais en matière maritime, on sʼest efforcé de définir les fautes disciplinaires ainsi que les
sanctions et la procédure à suivre.
1 - LES FAUTES DISCIPLINAIRE
Lʼarticle 142 de la loi de 1961 énonce les principales fautes disciplinaires, par exemple lʼivresse sans
désordre, la désobéissance aux ordres, le manque de respect aux autorités supérieures ou les
insultes envers un inférieur, les filouteries ou larcins qui ne justifient pas une peine pénale.
Cet établissement dʼune liste des fautes disciplinaires sʼapparente bien aux techniques du droit
pénal.
2 - LES SANCTIONS
Le code de 1961 a prévu une échelle des peines. Ce peut être des peines dʼamendes dont les
bénéfices ne vont pas à lʼÉtat, mais aux œuvres sociales de la marine. Le code précise les minima et
maxima.
Ainsi pour les officiers et les passagers qui auraient commis des fautes disciplinaires, lʼamende va de
1.000 à 50 000 Fr. CFA et pour les hommes dʼéquipage de 500 à 25 000 Fr. CFA.
Ces solutions en matière dʼamende dénotent dʼune tentative originale pour moraliser lʼamende
lʼadaptant aux ressources de chacun.
Les sanctions disciplinaires peuvent entraîner une privation de liberté sous forme dʼarrêt. Cela veut
dire que dans les cas extrêmes, le capitaine peut enfermer les coupables dans une cellule.
3 - LA PROCÉDURE
Pendant la durée de navigation, les sanctions disciplinaires sont prononcées par le capitaine. Lorsque
le navire revient à destination, les sanctions les plus graves relèvent de la compétence de
lʼadministrateur des affaires maritimes. Ces sanctions peuvent faire lʼobjet dʼun recours devant le
ministre chargé de la marine marchande, lorsquʼelles se traduisent par un retrait du brevet de
navigation.
Le capitaine étant le premier à constater la faute, il doit la consigner sur un régistre spécial appelé
livre de discipline. Le capitaine doit justifier de la tenue régulière de ce registre auprès des autorités
portuaires.
Le droit disciplinaire ressemble de plus en plus au droit pénal de sorte que le régime spécial en
matière pénale se caractérise véritablement surtout par une différence de gravité.
A - LE CONSIGNATAIRE DE NAVIRE
Cʼest une entreprise intermédiaire qui opère pour le compte de lʼarmateur. Cʼest donc lʼarmateur qui
choisit cet intermédiaire, ou le cas échéant, cʼest le capitaine qui le fait au nom de lʼarmateur.
Le consignataire de navires est chargé de recevoir les marchandises débarquées par le capitaine. À
lʼinverse, avant que le navire nʼarrive , il doit rassembler les marchandises à embarquer. Après le
départ du navire, il sʼoccupera des livraisons, et éventuellement du recouvrement du fret. Vis-à-vis
de lʼarmateur, il est responsable de ses fautes comme nʼimporte quel mandataire salarié.
Il faut se garder de la confondre avec le consignataires de la cargaison.
B - LE CONSIGNATAIRE DE LA CARGAISON
Cʼest un mandataire du destinataire qui est chargé, par celui-ci, de retirer les marchandises. Le
consignataire de la cargaison est responsable envers le destinataire, et normalement il reçoit les
marchandises du consignataires de navire ou bien il les lui remet pour pour embarquement. Il est
chargé de toutes les formalités incombant au destinataire, notamment les formalités de douane.
Cette intervention de deux consignataires pose un problème de responsabilité. En règle générale, la
marchandise est aux risques de lʼarmateur tant quʼelle est entre les mains du consignataires du
navire. Elle est aux risques du destinataire lorsquʼelle passe entre les mains du consignataires de la
cargaison.
Cʼest pour cela quʼon procède à un constat, au moins sommaire , lorsque la marchandise elle est
remise dʼun consignataires à un autre.
Il arrive que la même entreprise soit à la fois consignataire des navires et de la cargaison. Dans cette
hypothèse, le changement de responsabilité est moins précis.
En prévision de ce cas, les connaissements contiennent presque toujours, une clause de livraison
sous palan.
Cette clause signifie que la marchandise échappe à la responsabilité de lʼarmateur lorsquʼelle est
déposée sur le quai.
Le consignataire de navires agit au nom de lʼarmateur jusquʼà ce que la marchandise arrive
normalement à quai. Après le dépôt sur le quai, la responsabilité est transférée au consignataire de la
cargaison.
Mais il ne faut pas confondre non plus le consignataires de la cargaison avec un autre intermédiaire
appelé le transitaire.
C - LE TRANSITAIRE
Au sens précis du mot, le transitaire est un mandataire du destinataire et il est chargé de réexpédier
la marchandise.
Comme la plupart des consignataires de la cargaison font éventuellement ce travail, on emploie
souvent le mot transitaire pour désigner les consignataires de la cargaison.
En fait, la réexpédition des marchandises pose des problèmes très importants. Cʼest ce qui fait
lʼimportance des transitaires; notamment, ils doivent vérifier lʼassurance, faire toutes les formalités
de douane, passer des contrats de transport...
Tous ces intermédiaires chargé des opérations juridiques ont donc utilité tout comme dʼailleurs les
auxiliaires du transport maritime qui eux, se charge essentiellement dʼopérations matérielles.
réparations. Il doit surtout fournir lʼéquipage et le matériel spécifiés au contrat. Lʼéquipage opère
donc sous lʼautorité du fréteur, qui en est le seul responsable.
B - LES OBLIGATIONS DE LʼAFFRÉTEUR
Le fréteur nʼa que la gestion commerciale, cʼest-à-dire il choisit en principe lʼitinéraire de la
navigation, les marchandises à transporter, les escales à faire etc. Et cela, sʼil transporte ses propres
marchandises ou il sous-traite avec dʼautres affréteurs.
Cependant, cette liberté dans la gestion commerciale est restreinte par des clauses. En effet,
certaines clauses stipulent que lʼaffréteur ne doit faire quʼun trafic légal; dʼautres encore stipulent
que lʼaffréteur sʼengage à utiliser le navire dans des eaux et ports sûrs. Autrement dit, lʼaffréteur doit
éviter les zones dangereuses, soit pour des raisons politiques, soit pour des raisons techniques. Il y a
parfois des clauses encore plus restrictives. Cʼest le cas par exemple de la clause limitant la navigation
à certaines zones ou à certaines marchandises. Tout cela montre bien que le Time Charter est
susceptible à de nombreuses variantes.
Paragraphe III : LʼAFFRÈTEMENT AU VOYAGE
Dans lʼaffrètement voyage, le fréteur joue un rôle essentiel. Il a la gestion nautique et la gestion
commerciale. Cʼest donc lui qui a la qualité dʼarmateur. Des lors, le fréteur sʼengage à mettre à la
disposition de lʼaffréteur le navire dans un port déterminé, à une date donnée pour quʼil le charge.
Mais cʼest le fréteur qui assurera le transport et qui, à destination, présentera le bâtiment pour que
lʼaffréteur le décharge.
Ce contrat soulève dʼimportantes difficultés juridiques, car le prix est forfaitaire pour le voyage, et il
ne faut donc pas que le fréteur soit retardé, notamment par lʼaffréteur.
Il faut donc déterminer les obligations des parties, qui tournent principalement autour de ce
problème.
A - LES OBLIGATIONS DE LʼAFFRÉTEUR
Lʼaffréteur assume deux obligations essentielles. Il est tenu de charger et de décharger les
marchandises. Il pèse également sur lui lʼobligation de payer le fret.
que pour les premiers jours de retard, lʼindemnité reste raisonnable. Mais si le retard se prolonge,
cette indemnité deviennent alors beaucoup plus importante. Les surestaries ne sont pas révisables à
la différence des astreintes.
Les surestaries commencent à courir de plein droit à lʼexpiration du délai des staries. La mise en
demeure est inutile.
Les surestaries sont comptées en jours ou en heures ou en demi-journées, en y englobant même les
jours fériés ou bien sous réserve dʼune clause spéciale, les jours ou la force majeure a empêche de
travailler. Le raisonnement est le suivant.
En effet, lʼon remarque que si le chargeur avait opéré à temps, le navire serait reparti à la date
prévue et on aurait navigue sans interruption.
Dans cette hypothèse, lʼon fait prévaloir la causalité sur la culpabilité.
La sanction des indemnités pour surestaries suffit à stimuler le zèle du chargeur. Sʼil en était
autrement, le capitaine disposerait de moyens plus expéditifs encore pour en finir.
Par exemple, au départ, il pourrait après expiration des staries ou des surestaries, quitter le port en
laissant la cargaison sur place. On lui évite toutes les formalités dʼune résolution judiciaire. Cʼest donc
une sorte de résolution de plein droit combinée avec lʼexception dʼinexécution.
A lʼarrivée, le capitaine pourrait décharger dʼoffice la marchandise a lʼexpiration du délai. Cette
institution des staries, et surtout des surestaries a donné lieu à des discussions sur la nature de
lʼindemnité.
Au premier abord, elle sʼapparente à une clause pénale. Mais la Cour de cassation française nʼa pas
consacré cette analyse telle quʼelle. Elle préfère y voir plutôt un supplément de fret. On constate en
effet que les staries sont dʼautant plus brèves que le fret est moins élevé; on comprend donc quʼun
retard du chargeur se traduise par une majoration du fret et une majoration progressive, car le
préjudice est de plus en plus lourd.
Les conséquences pratiques de cette solution sont importantes.
Dʼabord, la créance de surestaries se prescrit en même temps que celle des frets.
Ensuite, cette créance est protégée; elle est garantie par le privilège de fret. Dans les législations ou
les clauses pénales peuvent être révisées, les surestaries échapperaient à cette mesure parce que ce
ne sont pas de vraies clauses pénales ( clause par laquelle les parties à un contrat déterminent elles-
mêmes forfaitairement les dommages-intérêts qui seront dus en cas dʼinexécution (ou de retard
dans lʼexécution) de leurs obligations contractuelles).
chargeurs, et cela prit lʼallure dʼun conflit international à la fin du XIXe siècle.
En effet, les transporteurs maritimes étaient avant tout des anglais alors que les chargeurs se
trouvaient dans les pays neufs comme les États-Unis. Cʼest alors que les Américains mirent au point
le Harter Act de 1893, un texte protégeant les chargeurs contre les transporteurs.
Ce texte interdisait, en effet, toutes les clauses contractuelles limitant ou supprimant la
responsabilité du transporteur de marchandises. En contrepartie, il admettait certaines exonérations
légales, notamment pour les fautes nautiques.
Les chargeurs Américains se solidarisèrent pour exiger des transporteurs anglais que les
connaissements fassent référence au Harter Act.
Le terrain était ainsi préparé pour la convention de Bruxelles qui intervient le 25 août 1924, et qui
réalise une conciliation entre les intérêts en présence en sʼinspirant du texte américain: lʼinterdiction
de toutes les causes limitatives ou exclusives de responsabilité, la responsabilité présumée du
transporteur sauf certains cas appelés cas exceptés, cʼest-à-dire où il y a une exonération et sauf
certains maxima lorsquʼil nʼy a pas dʼexonération.
Cette convention de Bruxelles fut introduite dans le droit français le 12 juin 1961; la Côte dʼIvoire a
confirmé son adhésion à la convention de Bruxelles.
Depuis lors en France, une loi de 1966 a introduit quelques compléments car la Convention de
Bruxelles ne règlent pas tout. Elle tranche les questions de responsabilité mais elle ne règle ni la
formation du contrat, ni lʼexécution normale du contrat.
Il convient donc de voir ces questions non résolues par la convention avant dʼétudier comment la
convention règle la responsabilité du transporteur maritime.
Paragraphe I - LA FORMATION DU CONTRAT DE TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES
Dans ce contrat, le connaissement joue un rôle essentiel. Il nʼy a pas de charte- partie et le
connaissement nʼest plus simplement un reçu mais un véritable accord de volontés; il faut donc quʼil
remplisse certaines conditions pour produire des effets.
A - LES CONDITIONS DU CONNAISSEMENT
Le connaissement se présente sous la forme dʼun titre généralement à ordre. Cela facilitera la cession
de la marchandise par lʼendossement du
Mais si une expertise, a la suite dʼavarie, révèle que certains dommages sont antérieurs au
chargement, alors le transporteur se retourne contre lʼexpéditeur pour se faire rembourser ses
indemnités quʼil aurait lui-même payées au destinataire.
. Le second procédé concerne les clauses pénales
Dʼautres connaissements se contentent dʼune clause pénale, cʼest-à-dire quʼau cas où la marchandise
ne serait pas conforme à la déclaration de lʼexpéditeur, celui-ci doit non seulement indemniser le
transporteur, mais il est frappé dʼune sorte dʼamende qui, par exemple, se présente souvent sous
lʼaspect de double fret.
Avec ces deux procédés, on a pu clore la querelle des réserves sur le connaissement.
B - LES EFFETS DU CONNAISSEMENT
Dans lʼétat actuel de la pratique, le connaissement a trois fonctions:
cʼest toujours un reçu de la marchandise,
cʼest une preuve du contrat de transport dont les clauses figurent au verso, cʼest un titre
représentatif de la marchandise, cʼest-à-dire quʼen cas de cession ou de mise en gage, il suffira
dʼendosser le connaissement au profit de lʼacheteur ou au profit du bailleur de fonds dans le cas du
gage.
Le développement du crédit sur les marchandises qui voyagent en mer a engendré la pratique du
crédit documentaire.
Mais quʼest-ce quʼun crédit documentaire?
Le crédit documentaire signifie que le gage ne sʼaccompagne pas de la dépossession véritable, mais
de la remise aux banquiers dʼun certain nombre de documents qui sauvegardent ses droits,
notamment le connaissement et la police dʼassurance.
Dans la pratique, le connaissement est fait en plusieurs exemplaires:
Il y en a un pour le capitaine qui doit également justifier du manifeste, cʼest- à-dire la liste
récapitulative de tous les connaissements,
un deuxième exemplaire du connaissement est laissé chez lʼarmateur,
deux exemplaires du connaissement sont remis au chargeur, cʼest-à-dire à lʼexpéditeur.
Cette pluralité de connaissement est commode dans la pratique, mais elle pourrait engendrer des
fraudes, notamment si le chargeur endosse les deux exemplaires du même connaissement à lui
remis, au profit de deux acheteurs différents (vente à deux personnes différentes)
–––
–
––
–
–
Les armateurs se prémunissent contre ce risque en stipulant que lorsque la
marchandise est livrée sur présentation dʼun premier connaissement régulier, tous les autres
connaissements deviennent irréguliers. On dit alors dans le langage maritime que le connaissement
est accompli.
Paragraphe II - LʼEXÉCUTION DU CONTRAT DE TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES
La convention de Bruxelles du 25 août 1924 relative à lʼunification de certaines règles en matière de
connaissement ne règle pas la plupart des questions concernant lʼexécution du transport. Il faut donc
se référer à la pratique des connaissements qui définissent les obligations du transporteur et celles
du chargeur.
A - LES OBLIGATIONS DU TRANSPORTEUR MARITIME
On peut les analyser dans lʼordre chronologique.
1 - LE CHARGEMENT DE LA MARCHANDISE
Dans le transport maritime, le chargement incombe au transporteur alors que dans lʼaffrètement (Le
transport est fait par un tiers. Le contrat est passé entre le propriétaire du navire/fréteur et le client
locataire du navire, le fréteur), il incombe a lʼaffréteur.
On doit remettre la marchandise au transporteur soit quelques jours à lʼavance dans ses magasins,
soit au bord du quai pour les chargements importants. On dit quʼil y a prise en charge de la
marchandise sous palan.
Tous les risques du chargement sont pour le transporteur depuis le moment où il prend possession
de la marchandise, cʼest-à-dire dans son magasin, soit lorsquʼelle quitte le quai. Souvent dans la
pratique, les frais de chargement sont facturés à part, mais cela ne change rien au risque.
Sʼil faut faire intervenir des tiers, notamment des entreprises de manutention, ils opèrent pour le
compte du transporteur.
Malgré ces différentes pratiques, le changement est entièrement au transporteur.
2 - LʼARRIMAGE
Cʼest la disposition des marchandises à bord et leur fixation.
Cette tâche incombe à plus forte raison de transporter; lʼarrimage doit être fait sous le contrôle du
second du capitaine.
Le capitaine et ses officiers sont très libres dans les règles dʼarrimage à part
quelques précautions de sécurité qui sont impératives et quelques dispositions pour les arrimages en
pontée.
3 - LE VOYAGE
Les connaissements connaissent une clause de style suivant laquelle le transport se fait en droiture,
cʼest-à-dire par le plus court chemin. Cette clause stipule que le capitaine doit prendre la meilleure
route. Mais le capitaine garde toute sa liberté pour adapter son itinéraire à lʼétat de la mer, aux
incidents de navigation, et aux obligations de la mer, notamment pour le cas dʼassistance à lʼautre
navire.
Il pèse donc sur le transporteur une obligation de moyens.
4 - LA SURVEILLANCE DE LA CARGAISON
Lʼobligation du transporteur se limite ici aux obligations courantes de surveillance, par exemple
lʼaération.
Quelques fois des précautions plus importantes sʼimposent. Mais si il sʼagissait dʼune cargaison
exceptionnelle, le chargeur devrait désigner un subrécargue. Les connaissements prévoient toujours
le cas de transbordement, cʼest-à-dire que le capitaine dont le bâtiment est immobilisé doit prendre
toutes mesures utiles pour mettre la marchandise en lieu sûr, et si possible, la faire acheminer par un
autre bâtiment.
5 - LE DÉSARRIMAGE ET LE DÉCHARGEMENT A DESTINATION
Ces obligations incombent aux transporteurs comme les obligations inverses lui incombaient au
départ. Cependant les connaissements stipulent la livraison sous palan, cʼest-à-dire que la
marchandise est aux risques du destinataire lorsquʼelle touche le quai.
Si la marchandise est livrée dans les magasins du transporteur, elle reste à ses risques jusquʼà ce
moment.
6 - LA LIVRAISON DE LA MARCHANDISE
La livraison se fait sur présentation du connaissement. Dans la mesure où lʼon veut fractionner la
livraison parce que la marchandise a été vendue à plusieurs acheteurs, on utilise la pratique des
DELIVERY ORDERS, cʼest-à-dire une sorte de délégation sur le connaissement.
Comme le fret généralement nʼest pas encore payé, le transporteur encaisse le fret au moment de la
livraison et délivre alors un bon dʼenlèvement.
B - LES OBLIGATIONS DU CHARGEUR