DEBA - 182 - Claude Mandil, Énergie La Confusion Européenne
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Claude Mandil
Gallimard | « Le Débat »
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Les citoyens, les consommateurs, les produc- des prix qui ne cessent de croître et une absence
teurs et les responsables politiques européens totale de coordination des politiques natio-
attendent beaucoup d’une politique européenne nales. Comment en est-on arrivé à une situation
de l’énergie et du climat. Ils en espèrent la sécu- aussi dramatiquement éloignée des attentes et
rité de fourniture: disposerons-nous d’assez des objectifs? C’est ce que nous allons essayer
d’énergie pour satisfaire nos besoins à tout d’analyser.
moment? Ils en attendent la protection de l’en-
vironnement, en particulier la lutte contre le La construction de l’Europe de l’énergie, à
changement climatique: pourrons-nous produire part les deux précédents historiques d’Euratom
et consommer cette énergie sans dommage irré- (bien oublié) et de la CECA (qui a disparu), a pris
versible pour la planète? Ils veulent que cette deux formes essentielles:
politique contribue à la compétitivité, ce qui a) la création du marché intérieur de l’élec-
pose la question des coûts et des prix. Enfin, ils tricité et du gaz, obéissant à la logique du droit
sont prêts, sans doute, à admettre qu’une poli- de la concurrence, ce qui est a priori une bonne
tique mise en œuvre au niveau européen facilite idée puisqu’un marché qui fonctionne bien
l’exercice de la solidarité et le choix des solutions aboutit aux décisions les plus efficaces,
les moins coûteuses: elle est donc en principe b) la protection de l’environnement, c’est-à-
plus efficace que des politiques nationales.
Or, que constatons-nous aujourd’hui en Le présent article est issu d’un rapport du think tank
Europe? Des investissements insuffisants pour Synopia intitulé «Une nouvelle politique européenne de
l’énergie? Constats et propositions», rédigé par Claude
assurer la fourniture permanente d’électricité, Mandil, Albert Bressand, Coby van der Linde, Giacomo
des émissions de gaz à effet de serre en hausse, Luciani, Joan McNaughton et Machiel Mulder.
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Énergie: la confusion
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dire la lutte contre les émissions de gaz à effet de dont les coûts sont les plus bas. Encore faut-il
serre. Mais, très rapidement, ce dernier objectif que les prix reflètent les coûts. C’est le contraire
s’est ramifié avec la création d’un sous-objectif qui se produit: les énergies les plus chères sont
indépendant: la croissance des énergies renou- vendues en priorité!
velables. C’est ainsi que les États membres se En effet, la fixation d’objectifs pour la péné-
sont volontairement donné non seulement un tration des énergies renouvelables (l’objectif euro
objectif chiffré de réduction des émissions de gaz péen est de 20 %), alors que ces énergies, souvent
à effet de serre, ce qui était louable, mais aussi un trop chères et presque toujours intermittentes,
autre objectif en principe contraignant: atteindre ne peuvent pas se placer sur un marché concur-
en 2020 une part de 20 % d’énergie renouvelable rentiel, a nécessité des mesures spécifiques pour
dans la consommation totale d’énergie (plus l’électricité éolienne et photovoltaïque (solaire):
exactement d’énergie primaire, pour employer tarifs de rachat garantis et priorité d’accès au
les termes précis). Il y avait sans doute deux réseau. En d’autres termes, les producteurs d’élec
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raisons, avouées ou non, à ce raffinement: le tricité éolienne (lorsqu’il y a du vent) ou d’élec-
souci de certaines ONG de ne pas favoriser le tricité photovoltaïque (lorsqu’il y a du soleil)
développement du nucléaire, ce qui aurait été le sont assurés de pouvoir vendre leur électricité à
cas si l’on s’était contenté de vouloir lutter contre un prix élevé, qui leur a été promis, sans avoir à
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l’effet de serre, et la crainte d’un épuisement s’inquiéter ni des besoins ni du prix de marché.
rapide des ressources fossiles mondiales. On sait Le marché fonctionne en apparence, mais puisque
maintenant que la seconde raison est sans objet, le prix et les quantités sont garantis aux produc-
au moins pour les cinquante prochaines années, teurs d’électricité éolienne ou photovoltaïque, le
après les mises en exploitation de gisements de signal prix ne les atteint pas, alors que leur pro-
gaz et de pétrole (les fameux gaz et pétroles «de duction devient une fraction significative de la
schiste») permises par le progrès technique et production totale dans l’Union européenne:
la hausse des prix. C’est ainsi qu’en novembre 7,8 % de l’électricité produite mais 16,7 % des
2013 l’Agence internationale de l’énergie estime capacités de production en 2013 (la différence
les réserves totales récupérables restantes à 178 ans illustre le fait que les installations ne produisent
de production actuelle pour le pétrole, à 233 ans que quand il y a du vent ou du soleil). Et comme
pour le gaz et à trente siècles pour le charbon. il faut bien payer le surcoût entre le prix de
Mais du fait de ces objectifs trop nombreux, marché et le prix garanti au producteur de cette
voire contradictoires, la situation actuelle est un électricité, ce surcoût est réparti sur l’ensemble
champ de ruines, surtout pour l’électricité, et il des consommateurs d’un pays sous forme d’une
est important de comprendre le mécanisme qui taxe discrète, appelée CSPE en France, ou EEG en
a entraîné le désastre. Allemagne (laquelle exempte de cette taxe les
On le sait, le bon fonctionnement d’un gros consommateurs industriels). En 2014, le
marché suppose que les fournisseurs entrent en montant de la CSPE en France est de 16,50 € par
concurrence les uns avec les autres en offrant un MWh (mégawattheure), c’est-à-dire le tiers du
prix qui leur permettent de couvrir leurs coûts. prix moyen de gros, ou 15 % du prix moyen de
C’est ainsi que le prix de marché permet de satis- détail, et le soutien aux énergies renouvelables
faire les besoins exprimés, grâce aux producteurs représente un peu plus de la moitié de la CSPE
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lations renouvelables produisent quand elles le incapacité à bâtir et à gérer de façon convenable
peuvent, même quand le marché est abondam- ce marché un peu particulier. Du coup, les
ment approvisionné), et les prix de détail de plus investissements destinés à limiter les émissions
en plus élevés du fait de l’impact croissant des (nucléaire, renouvelables, efficacité énergétique,
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systèmes de type CSPE ou EEG. Du coup, les gou- remplacement du charbon par le gaz, capture et
vernements sont tentés soit de réglementer les stockage du CO2) voient leur rentabilité se
tarifs aux particuliers, en augmentant ainsi encore réduire, voire disparaître.
le nombre d’acteurs qui échappent aux lois du Seconde «perturbation»: le développement
marché, soit carrément de geler les prix, comme phénoménal de la production de gaz non conven-
l’a proposé le principal parti d’opposition au tionnel aux États-Unis, provoquant là-bas un
Royaume-Uni. effondrement du prix du gaz, qui déplace massi-
En bref, le marché intérieur de l’électricité vement le charbon. Entre 2005 et 2012, la pro-
a les apparences d’un marché, mais il n’en a duction d’électricité dans ce pays à partir de
aucune des caractéristiques qui lui permettraient charbon a diminué de 24 % alors que celle à
de conduire à un équilibre général au moindre partir de gaz a augmenté de 63 % pour une pro-
coût, puisqu’une fraction croissante de l’électri- duction totale stable. Où ce charbon américain
cité échangée échappe aux lois du marché. On va-t‑il s’écouler? En Europe, pardi! puisque la
peut se demander si cette situation dans laquelle pénalité carbone qui aurait dû faciliter la compé-
tout le monde se berce de l’illusion que le marché titivité du gaz par rapport au charbon est trop
fonctionne n’est pas pire qu’une planification faible et puisque la priorité absolue donnée sur
centralisée; au moins cette dernière n’est pas les réseaux aux énergies intermittentes réduit la
hypocrite. durée d’utilisation des centrales à gaz, donc leur
rentabilité. Voilà comment de nombreuses cen-
Comme un malheur arrive rarement seul, trales à gaz ferment en Europe, alors qu’elles
deux perturbations majeures sont venues au sont indispensables, à cause de leur souplesse,
même moment altérer un peu plus le fonction- pour assurer la relève des énergies intermittentes
nement du marché. La première est la crise finan et fournir de l’électricité quand il n’y a ni vent ni
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soleil. Rien qu’en Allemagne, les opérateurs ont sement, la situation est dans une large mesure
demandé au régulateur l’autorisation de fermer irréversible: si l’Allemagne interrompait aujour
vingt-huit centrales à gaz. Ces fermetures d’hui tout soutien aux énergies renouvelables, le
s’ajoutent à celles des centrales nucléaires et coût futur des décisions déjà prises dans le passé
accroissent fortement la dépendance du secteur serait de l’ordre de deux cents milliards d’euros.
électrique au charbon, alors que les Allemands 6. Last but not least, la confiance des opinions
paient un prix très élevé pour les renouvelables publiques dans le bien-fondé des politiques éner
au nom de la lutte contre l’effet de serre. gétiques décidées par leurs gouvernants est
En résumé, la situation est la suivante: ébranlée. En effet, les citoyens se rappellent les
1. Le marché devait développer la concur- promesses d’une concurrence qui leur donnerait
rence et provoquer une baisse des prix pour les le choix du fournisseur et ferait baisser les prix,
consommateurs. En fait, les prix du gaz et de et ils constatent la réalité: décisions étatiques,
l’électricité n’ont jamais été aussi élevés pour le factures en hausse, prolifération des subventions.
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consommateur final, malgré des fournitures
abondantes et un prix de gros faible 1. Ce constat affligeant n’est pas encore pleine-
2. Le soutien aux énergies renouvelables ment admis par les autorités politiques, mais il
était présenté comme une politique temporaire, commence à être partagé par les experts. Le pro-
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devant permettre à ces énergies de devenir ren- blème est: «que faire?», si l’on exclut l’espoir
tables, par l’apprentissage, l’innovation et l’effet chimérique que les choses finiront par s’arranger
d’échelle. C’est le contraire qui s’est trop souvent toutes seules. Une première option, dont nous
produit: des tarifs trop généreux permettent à disons tout de suite qu’elle n’est pas la nôtre, est
des énergies sans avenir (comme l’éolien off- de soutenir que le mal est tellement profond que
shore) de se maintenir, au détriment de l’innova seules la remise à plat du système et sa refonte
tion, et sans toujours éviter des dérives mafieuses. totale peuvent apporter un progrès. Du passé
3. La sécurité du système électrique est faisons table rase, abrogeons toutes les directives,
compromise par le développement anarchique supprimons tous les mécanismes actuels de
des énergies intermittentes et la fermeture des marché, reconstruisons un système énergétique
centrales à gaz. En cas de forte demande élec- cohérent.
trique un jour sans vent ni soleil, des pannes sont Le problème de cette option est que chaque
à prévoir. État membre a son idée sur ce que devrait être
4. L’Europe se voulait le bon élève, et même un «système énergétique cohérent»; or ces idées
le donneur de leçons, dans la lutte contre le sont profondément contradictoires. Les Polo-
changement climatique, l’opposé du mauvais nais ne veulent rien envisager qui puisse péna-
élève américain. Et voici que le mauvais élève liser leur charbon, les Allemands sont obsédés
réduit fortement ses émissions et que le bon par le développement des renouvelables, les
élève augmente les siennes, en particulier en
Allemagne. 1. Il ne faudrait pas se bercer de l’illusion que l’impor-
5. La reprise économique en Europe est tation de gaz de schiste américain ferait baisser le prix du gaz
compromise par l’entêtement à poursuivre ces en Europe, car le coût de la liquéfaction, du transport et de
la regazéification viendrait compenser à peu près exactement
politiques et par leur coût insensé. Malheureu- la différence de prix actuelle entre les États-Unis et l’Europe.
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Français sont engoncés dans un nœud de contra- tise technique de pointe, une capacité décision-
dictions inextricables, les Britanniques tricotent naire pour le management et la responsabilité
de toute façon leur propre système et, parmi les politique, à l’image des banques centrales
plus petits pays, nombreux sont ceux qui se modernes dans le domaine monétaire ou bancaire.
demandent comment éviter d’être broyés entre 3. Puisque la contrainte majeure de toute
ces stratégies fluctuantes. Dès lors, l’option de la politique énergétique est la lutte contre le chan-
table rase aboutirait inéluctablement à l’explosion gement climatique, faire des émissions de CO2
de l’ensemble et à la mise en œuvre de vingt-huit le seul objectif chiffré contraignant. S’il faut
politiques nationales contradictoires, au prix d’autres objectifs, ils doivent être non contrai-
d’une perte d’optimum dramatique. gnants, comme l’a proposé la réunion ministé-
C’est pourquoi il est nécessaire d’explorer rielle franco-allemande du 19 février 2014 à
une autre voie, celle qui consiste à accepter le Paris. Les autres objectifs rendent le marché sur-
système actuel et à lui apporter en urgence des déterminé, donc inopérant. Ils doivent être sup-
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améliorations pragmatiques afin d’en faire dis- primés. La Commission européenne a donné un
paraître les travers les plus criants. Quelques signal positif en suggérant, dans sa consultation
exemples (liste non exhaustive): sur l’avenir des politiques énergie et climat, de
1. Puisque les marchés existent (marchés de se limiter à un seul objectif, les émissions de CO2.
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l’électricité, du gaz, des émissions de CO2), faire 4. La solidarité européenne exige, au-delà
en sorte qu’ils fonctionnent normalement, donc des paroles convenues, des engagements poli-
que le choix des acteurs, fournisseurs ou consom- tiques précis et forts. Que tous les États membres
mateurs soit influencé par les coûts, alors que proclament publiquement la règle «touche pas
nous avons vu que ce n’est absolument pas le à mon pote»: toute interruption de la four
cas. Cela signifie, par exemple, que les tarifs de niture d’énergie à l’un des États membres est
rachat des énergies renouvelables devraient être une interruption pour l’Union tout entière et
supprimés et remplacés si nécessaire par des déclenche automatiquement une fourniture de
subventions d’équipement. Cela signifie aussi substitution en provenance du reste de l’Union.
que les renouvelables doivent payer pour l’en- Naturellement, cela suppose de développer les
semble de leurs coûts, y compris les coûts résul- fournitures de gaz naturel liquéfié, qui per-
tant de leur intermittence, qui entraîne des mettent d’éviter de dépendre d’un fournisseur
besoins en capacité de secours ou en stockage. dominant et de poursuivre le développement des
2. Dans le cas particulier du marché des interconnexions avec les régions périphériques
permis d’émission de gaz à effet de serre, étudier en Europe.
et mettre en place un mécanisme d’intervention 5. Mais la solidarité suppose la responsabi-
sur le marché, afin de maintenir la confiance lité et la discipline: que chaque État membre
dans le cours du permis d’émission, signal pour annonce publiquement et à intervalles réguliers
les décisions d’investissement à long terme. De les mesures qu’il a préparées pour faire face lui-
fait, l’Europe, qui avait pris une initiative pro- même à la défaillance d’un fournisseur, en s’abs-
metteuse, risque d’échouer, faute d’avoir mis en tenant de se décharger du fardeau sur les épaules
place la gouvernance globale qu’exige ce nouveau du voisin.
marché. Cette gouvernance doit allier une exper- 6. Puisqu’il est illusoire d’envisager que les
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États membres soient dessaisis de leurs préro sans doute de la première: les opinions n’ont
gatives énergétiques (politique nucléaire, en plus la moindre confiance, ni dans les experts
particulier), la cohérence des diverses décisions ni dans le personnel politique. Il n’est pas aisé
nationales est essentielle. Il est suggéré de de surmonter cette crise de confiance et c’est
demander à la Commission d’organiser, avec pourtant essentiel: l’exemple allemand démontre
l’ensemble des États membres, des Peer reviews, que l’on ne peut pas développer une politique
autrement dit des examens de la politique éner- énergétique contre la majorité de l’opinion. Peut-
gétique d’un État membre effectué par des experts être faudrait-il commencer par tordre le cou aux
d’autres États membres, sur le modèle pratiqué prétendues vérités d’évidence qui sont autant
par l’Agence internationale de l’énergie, destinés d’idées fausses. Exemples: 1) les énergies pro-
à vérifier la cohérence des différentes program- duites localement sont toujours plus sûres que
mations indicatives, et de rendre publics les les énergies importées; 2) une politique euro-
résultats de ces analyses. péenne de l’énergie suppose que tous les pays
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7. Consacrer une partie des sommes écono- produisent leur électricité de la même façon
misées par les mesures qui précèdent à financer (demanderait-on aux Pays-Bas d’avoir autant de
un effort additionnel de recherche, en particulier barrages hydroélectriques que l’Autriche?);
sur le stockage de l’énergie et sur la capture et le 3) la solidarité signifie que l’on paie pour les
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