AndriamarosataAndoFiononana PH DOC 2020
AndriamarosataAndoFiononana PH DOC 2020
AndriamarosataAndoFiononana PH DOC 2020
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT PHARMACIE
THESE
À Antananarivo
Par
MEMBRES DU JURY
DEDICACES ET REMERCIEMENTS
10
Après avoir rendu grâce à DIEU le Tout Puissant de m’avoir permis de réaliser ce
travail,
Qui a toujours cru en moi. Que le Seigneur t’offre toujours du courage dans tous ce que
tu fais.
Qui me soutiennent matériellement et moralement. Que Dieu vous accorde une longue
vie, du bonheur et de la prospérité.
Et enfin à tous ceux qui de près ou de loin, ont prêté concours dans la réalisation de
cette thèse.
11
Qui en dépit de ses obligations, nous a fait le grand honneur de présider cette thèse.
Pour l’aide précieuse que vous nous avez fait dans la réalisation de ce travail, malgré
vos multiples occupations.
D’ANTANANARIVO
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION .................................................................................................... 0
I. RAPPELS ............................................................................................. 3
I.1.5. Imputabilité...................................................................................... 10
CONCLUSION........................................................................................................91
REFERENCES BIBLIOGRAPIQUES
ANNEXES
17
Pages
Pages
Pages
Carte 1 : Cartographie des rapports de notification d’EI déclarés par district entre
2010 et 2016........................................................................................... 29
Carte 2 : Cartographie de l’évolution par année et par district du nombre des
médecins qui ont déclarés des cas d’EI .................................................... 33
Carte 3 : Cartographie de l’évolution par district et par année du nombre des
paramédicaux qui ont déclaré des cas d’EI............................................... 34
Carte 4 : Cartographie des EIM graves par district .................................................. 37
Carte 5 : Cartographie par district des EIM imprévisibles ....................................... 39
Carte 6 : Cartographie par district des EIM type APSC ........................................... 43
Carte 7 : Cartographie par district des EIM type AGI.............................................. 45
Carte 8 : Cartographie par district des EIM type ASN ............................................. 48
Carte 9 : Cartographie par district des EIM dus aux antihelminthiques .................... 51
Carte 10 : Cartographie par district des antipaludéens notifiés ................................... 54
Carte 11 : Cartographie par district des EIM dus aux 04 familles d’ATB les plus
notifiés ................................................................................................... 57
Carte 12 : Cartographie par district des EIM dus aux antituberculeux ........................ 60
Carte 13 : Cartographie par district des EIM dus aux vaccins .................................... 63
Carte 14 : Cartographie des EIM dus aux médicaments antiépileptiques,
analgésiques et anesthésiques .................................................................. 69
Carte 15 : Cartographie par district des EIM dus aux médicaments du SGUHS ......... 73
20
Fiche de Notification : FN
Non applicable : NA
INTRODUCTION
1
INTRODUCTION
Tous les effets indésirables des médicaments sont saisis dans la base de données
de pharmacovigilance. Les données contenues dans la base de données représentent un
élément important pour assurer la surveillance continue de la sécurité des médicaments
[3]. VigiBase désigne le nom de la base de données sur le rapport de sécurité des cas
individuels de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) [4]. Une analyse rétrospective
des rapports de Vigibase entre janvier 2000 et mars 2012 a été publiée en 2014. Cette
étude visait à explorer le profil de sécurité du Tramadol et du Celecoxib administrés
individuellement par rapport à leur administration concomitante dans la pratique
clinique [5]. Suite au programme de l’OMS pour la surveillance internationale des
médicaments [6], une étude a été effectuée afin d’évaluer les rapports des effets
indésirables médicamenteux (EIM) à VigiBase par les centres de pharmacovigilance
nationaux en Afrique. Plus précisément, elle permettait d’identifier les principaux pays
déclarants; de déterminer les principales catégories de produits, les principaux EIM, les
caractéristiques démographiques des EIM africains et les comparer avec le reste du
monde [7]. En 2005, la mise sur le marché des anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS) inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase 2 (coxibs) a motivé la mise en place
d'une étude au Maroc dont l'objectif principal est d'évaluer les effets gastro-intestinaux
majeurs liés à la prise des AINS, puis par la suite de comparer la tolérance digestive des
AINS classiques avec celle des coxibs [8]. En 2016, une étude sur la surveillance des
médicaments thérapeutiques du Phenobarbital, de la carbamazépine et de l'acide
valproïque a été réalisée au Maroc. Il s’agissait d’une étude rétrospective couvrant 20
ans. Le suivi a été effectué par le Centre Anti Poison et Pharmacovigilance de Maroc
[9].
2
RAPPEL
3
RAPPELS
Effets indésirables médicamenteux
1.0.1. Définitions
1.0.1.1. Pharmacologie clinique
1.0.1.2. Pharmacovigilance
1.0.1.3. Médicament
les produits diététiques qui renferment dans leur composition des substances
chimiques ou biologiques ne constituant pas elles‐mêmes des aliments, mais
dont la présence peut conférer à ces produits, soit des propriétés spéciales
recherchées en thérapeutique diététique, soit des propriétés de repas d’épreuve ;
Effet indésirable très rare: survient chez moins de 1 patient sur 10 000
Effet indésirable à fréquence indéterminée: ne peut être estimée sur la base des
données disponibles (événements non rapportés lors des essais cliniques et qui
ne peuvent être estimés sur la base des rapports spontanés après
commercialisation) [16].
1.0.2.2. Nature
Un effet indésirable prévisible ou attendu est un effet a priori lié à une des
propriétés pharmacologiques connues du médicament. Il s’agit donc d’un effet assez
fréquent, généralement connu dès les essais cliniques, donc avant l’autorisation de mise
sur le marché (AMM). Au plan réglementaire, un effet indésirable attendu est un effet
indésirable mentionné dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP).
Un effet indésirable imprévisible ou inattendu est un effet a priori sans lien avec
l’une des propriétés pharmacologiques connues du médicament. Il s’agit d’un effet rare,
voire exceptionnel, qui n’a pratiquement aucune chance de survenir au cours des essais
cliniques (et n’est donc pas pris en compte lors de l’AMM). Au plan réglementaire, un
effet indésirable inattendu est un effet dont la nature, la fréquence ou la gravité ne sont
pas mentionnés dans le RCP [18].
7
1.0.3. Gravité
Source: U.S Departement of health and human services, National institute of healthe,
National cancer institute. Common terminology criteria for adverse events
(CTCAE) 5.0. CTCAE. Nov 27, 2017; 5.0: 147.Récupéré de
https://evs.nci.nih.gov/ftp1/CTCAE (Consulté le 19 Juin 2018) [19]
Gravité Critères
Un effet indésirable grave représente un effet qui entraîne la mort, met en danger
la vie du patient, nécessite une hospitalisation ou la prolongation d’une hospitalisation,
provoque un handicap ou une incapacité importants et durables ou se traduit par une
anomalie ou malformation congénitale [20].
8
Exemple : Morphine + Naloxone (antidote des opiacés) = neutralisation des effets par
Antagonisme total
1.0.5. Imputabilité
1.0.5.1. Définition
Les degrés d’imputabilité adoptés dans cette méthode sont de six ordres : certains,
probable, possible, improbable, non classé ou non évaluable [24].
Définition
Principe de notification
Cette approche est très utilisée en Grande Bretagne pour la détection d’effets
indésirables d’un nouveau médicament. Il s’agit d’un type particulier de cohorte qui
comprend en moyenne 10 000 patients exposés à un nouveau médicament, au cours de
laquelle chaque sujet sert de propre témoin pendant et après exposition au produit [28].
Système de pharmacovigilance
internationale des drogues, avec l’aide de son centre collaborateur d’Uppsala. Le centre
collaborateur se charge d’alimenter la base de données mondiales VIGIBASE sur les
réactions indésirables aux médicaments. Il s'agit de la plus grande base de données de ce
type au monde, avec plus de 16 millions de notifications d'effets indésirables présumés
de médicaments soumis depuis 1968 par les pays membres du « Programme OMS de
surveillance internationale des drogues ». Il est continuellement mis à jour avec les
rapports entrants [29].
1.1.2.1. Historique
1.1.2.2. Organisation
répondre aux demandes d'informations sur les EIM et d’autres produits de santé
mis sur le marché ;
16
évaluer les risques encourus par l’homme et proposer les mesures à prendre en
cas d’EIM sérieux ;
analyser les alertes et donner un avis au Ministre de la Santé Publique sur les
mesures à prendre [30].
17
Les médecins, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens ainsi que les infirmiers et
les sages-femmes doivent collaborer à la sécurité d’emploi des médicaments. Ainsi ils
doivent :
se tenir informés et tenir compte dans leur pratique professionnelle des données
de tolérance des médicaments qu’ils prescrivent, dispensent ou administrent
[30].
Pharmacovigilance passive
Elle consiste à collecter et exploiter les fiches de notification remplies par les
professionnels de santé. Depuis la création du CNPV en Octobre 2011, 100 245
18
exemplaires de fiche ont été répartis dans tous les Services de District de la Santé
Publique (SDSP) et les centres hospitaliers [30].
Pharmacovigilance active
Elle consiste à suivre une cohorte de sujets exposés à un médicament pendant une
période déterminée. L'objectif du projet « Pharmacovigilance active » est d’améliorer la
connaissance du profil de sécurité des médicaments :
Concernant l’évaluation des fiches de notification des EIM, le CNPV applique les
procédures d’imputabilité des EIM selon la méthode OMS. Depuis 2009, des séances
d’imputabilité ont été programmées avec le Comité Technique de Pharmacovigilance
formalisé en 2011. Seuls les cas dont le lien de causalité entre les évènements
indésirables et l’utilisation des médicaments a été établi au cours de l’imputabilité sont
notifiés à l’UMC via VIGIFLOW (30). VIGIFLOW est un système de gestion pour
l'enregistrement, le traitement et le partage des rapports d'effets indésirables. Il prend en
charge la collecte et le traitement au niveau national des données de rapports de sécurité
individuels (ICSR), et le partage de rapports avec VIGIBASE [33].
19
En 2011, une étude sur les EIM a été effectuée. L’objectif général de l’étude a été de
« faire un état des lieux des activités de pharmacovigilance au niveau du Centre
National de Pharmacovigilance de Madagascar et plus particulièrement de la
notification des effets indésirables médicamenteux entre 2008 et 2009 » [34].
Depuis la création du CNPV, aucune étude sur la cartographie des EIM n’a été
réalisée.
Rétro information
Nombre de notification
Entre 2010 et 2016, le CNPV a enregistré 4105 rapports de notification sur les
évènements indésirables. La méthode d’imputabilité selon l’OMS a montré que 3427
rapports de notification ont été notés « Certain », « Probable » et « Possible ».
19
METHODE ET RESULTATS
20
METHODE ET RESULTATS
Méthode
Cette étude concerne l’ensemble du territoire national pour pouvoir réaliser les
cartographies. Les données ont été extraites des rapports sur les évènements indésirables
parvenus au Centre National de Pharmacovigilance de Madagascar ou CNPV. Ce centre
fait partie des services techniques de l’Agence du Médicament de Madagascar sise dans
le bâtiment de l’ex-Pharmacie Centrale à Tsaralalàna, Antananarivo.
C’est une étude descriptive, rétrospective, portant sur la situation des 112
districts de Madagascar par rapport à la fréquence et à la nature des effets indésirables
médicamenteux.
Cette étude vise à déterminer la fréquence et la nature des effets indésirables (EI)
parvenus au CNPV des 112 districts de Madagascar depuis 2010 jusqu’en fin Décembre
2016. La durée d’étude s’étend depuis la rédaction du protocole de recherche au début
du mois de Mai 2017 jusqu’à la restitution des résultats prévue au mois de Février
2019.
Toutes fiches de notification parvenues au CNPV entre 2010 et 2016 ont été
incluses.
21
Ont été considéré comme positifs, tous les rapports de notification d’EIM :
soit contenant un cas certain et/ou probable et/ou possible d’effets indésirables.
2.0.8. Échantillonnage
Variables dépendants
Cartographie
Variables indépendants
Les critères suivants ont été relevés pour chaque fiche de notification déclarée
au CNPV de Madagascar :
o District
o Centre de santé
22
Type d’EIM selon la classification par discipline médicale (SOC : System Organ
Class) établie par le dictionnaire médical des affaires réglementaires (MedDRA :
MedicalDictionary for RegulatoryActivities) pour classer les évènements
indésirables
o AH : Affections hépatobiliaires
o AP : Affections psychiatriques
o AR : Affections respiratoires
o OS : Organes sensoriels
o PC : Produits cosmétiques
o PD : Produit de diagnostic
o SN : Système nerveux
o SP : Solutés de perfusion
24
o SR : Système respiratoire
1. Certain 4. Improbable
o Age
logiciel Quantum Gis.2.16® et Arc Gis.10.4® pour l’analyse spatiale des données
25
2.0.12. Autorisations
Cette étude est limitée par des biais d’informations dus au mauvais remplissage de
la fiche de notification et à l’impossibilité de vérifier certaines informations de la fiche de
notification.
Résultats
Dans la période étudiée, soit en 7 ans allant de 2010 à 2016, le CNPV a enregistré
4105 fiches de notifications d’évènement indésirable. Après imputabilité selon les critères
de l’OMS, 3427/4105 fiches de notification ont été notées « Certain », « Probable », et
« Possible » (figure 2). Ces derniers correspondent à une prévalence brute de 85,5% des
cas.
n=4105
605 Nombre de
notification d'EIM
Nombre de
notification ne
3427 possédant pas d'EIM
Afin de classer les EI comme étant un effet indésirable médicamenteux (EIM), une
évaluation nommée imputabilité s’avère indispensable. Parmi les 4105 cas d’EI, 3427 cas
(83,5 %) ont été soupçonnés d'être des EIM selon les critères établis par le centre de
surveillance OMS-Uppsala. Entre 2010 et 2016, l’évaluation de la causalité à l'aide des
critères de l'OMS a révélé qu’elle a été certaine dans 28,2% des réactions indésirables,
possible dans 66,4% des cas, et probable dans 5,3% des cas. En raison de conditions
improbables ou non évaluables ou conditionnellement non classés, 14,4% des cas n'ont pas
été évalués lors de l’étude concernant les EIM et les médicaments incriminés.
27
La figure 3 montre la répartition par année des 4105 rapports de notification d’EI
déclarés entre 2010 et 2016, soit 24 rapports par an par un million d’habitant.
1400
1171
1200
1000
Fréquence
727
800
552 562
600 438 421
400 234
200
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année
Nombre d'EI déclarés
La figure 3 montre qu’en 2010, une faible déclaration des EIM a été observée (234
rapports de notification d’EIM). Puis, la déclaration n’a cessé d’augmenter jusqu’à un pic
de 1171 rapports de notification en 2014. Ensuite le nombre des rapports a diminué en
2015 (727 rapports de notification d’EIM) et en 2016 (562 rapports de notification d’EIM).
35,0
31,3 30,8
30,0
25,0
20,0
Fréquence
15,0
9,7
10,0
5,2
5,0 2,7 2,6 2,8 2,7
2,3
0,9 0,1 1,0 1,4 1,0 1,1 0,9 0,6 0,6 1,2
0,4 0,4
0,0
La carte 1 montre la répartition par district des rapports de notification d’EI. Les 22
régions de Madagascar sont subdivisées en 112 districts. Entre 2010 et 2016, le CNPV a
enregistré 4105 rapports de notification venant de 73 districts de Madagascar.
29
Antsiranana I
Carte 1 : Cartographie des rapports de notification d’EI déclarés par district entre
2010 et 2016
Les détails concernant la répartition des rapports de notification des EIM selon
l’âge des patients sont présentés dans la figure 5 suivante.
40 35,8
35
30 27,6
EIM notifiés en %
25
EIM
20 16,0 notifiés en
15 11,5 %
10
4,8
5 1,7 2,5
0
≤ 4 ans 5 à 14 15 à 19 20 à 44 45 à 74 > 74 ans NA
ans ans ans ans
Tranche d'Age
Figure 5: Répartition des rapports de notification des EIM selon l’âge des patients
Entre 2010 et 2016, la majorité des cas de notification des EIM ont concerné les
enfants de 5 à 14 ans (soit 35,8%) et les adultes de 20 à 44 ans (soit 27,6%). En 7 ans, 87
rapports de notification d’EIM (soit 1,7% de l’ensemble des EIM) n’ont contenu aucune
information sur l’âge des patients.
Durant les 7 années de la période d’étude, les EI ont été plus fréquents chez les
femmes (57,5%) que chez les hommes (42,5%) (Rapport F/M 1,34). Il est à noter que 0,6
% des rapports de notification n’ont pas eu d’informations concernant le genre des patients.
31
n= 3407
42,7
Féminin
57,3
Masculin
Figure 6: Répartition des rapports de notification d’EIM selon le genre des patients
400
350
Nombre d'EIM déclarés
300
250
200
150
100
50
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Année d'étude
Médecin Paramédicaux Pharmacien Stagiaire Professeur
des années (64,1% des EI totaux rapportés), suivis par les paramédicaux (34,2%), les
pharmaciens (1,6%), les stagiaires en Pharmacie (0,1%) et les professeurs (0,04%). Les
professionnels de santé travaillant dans le secteur public ont signalé des cas d’EI 22 fois
plus fréquent (3899 cas) que ceux travaillant dans le secteur privé (177 cas). Les
pharmaciens travaillant dans les pharmacies hospitalières ont rapporté 2 fois plus d’EI (29
cas) que ceux qui travaillent dans les pharmacies officinales (14 cas).
Parmi les 2492 professionnels de santé qui ont notifié des cas d’EI entre 2010 et
2016, 1596 ont été des médecins.
Au cours de la période de 7 ans, 2555 rapports ont été reçus venant de 1596
médecins. Cela représente un nombre moyen de 1,6 rapport de déclaration par médecin.
Entre 2010 et 2012, le nombre des médecins qui ont notifié des cas d’EI a augmenté
de 98 à 194 et le nombre de districts où résident ces médecins a augmenté de 31 à 44. Par
la suite, le nombre de districts a diminué progressivement de 39 en 2013 et de 29 districts
en 2016.
Dans tous les cas, les districts possédant plus de médecins actifs sur la notification
des EI ont été le district d’Antananarivo Renivohitra (34,5% des médecins qui ont notifiés
des cas d’EI), suivi du district de Fianarantsoa I (10%) et du district d’Ambositra (8,2%).
(Carte 2)
Au total, 852 paramédicaux ont notifié 1472 rapports de notification d’EI entre
2010 et 2016.Le nombre des paramédicaux qui ont notifié des cas d’EI a été de 24 en 2010,
ce nombre a augmenté à 299 paramédicaux en 2015 et a diminué à 193 en 2016. Le
nombre de districts où résident les paramédicaux qui ont rapporté des cas d’EI a varié de
12 à 33 districts entre 2010 et 2012. Entre 2013 et 2016, le nombre de district a diminué de
32 à 15. Les districts d’Ambohimahasoa, d’Antananarivo Renivohitra et de Fianarantsoa I
ont présenté chacun une proportion de 12,4% des paramédicaux qui ont notifié des cas
d’EI au cours des 7 années. L’évolution par année et par district du nombre des
paramédicaux qui ont notifié des cas d’EI entre 2010 et 2016 est illustrée par la carte 3.
33
Entre 2010 et 2016, 4105 rapports de notifications d’EI ont été enregistrés au
CNPV dont 3427 cas des rapports ont été notées « Certain », « Probable », et « Possible »
après imputabilité selon les critères de l’OMS. Pour la présente étude, ces 3427 cas d’EIM
ont été analysés.
35
Dans cette partie, après la répartition des EIM graves et des EIM imprévisibles
notifiés entre 2010 et 2016, les type d’EIM (selon la classification système organe ou
SOC) les plus notifiés ont été analysés et répartis par district.
Un degré de gravité a été estimé pour chaque EIM notifié. Parmi les 3427
notifications analysées, 2729 avaient des informations sur la gravité (soit 79,6% des cas
d’EIM analysés), 28 ,1% de ces derniers ont été classés comme étant graves, soit 766
rapports de notification (22,3% des cas analysés). La majorité (55,8%) de ces EIM graves a
concerné les femmes, et les hommes à 44,2%. Néanmoins, cette différence n’est pas
statistiquement significative (p=0,2). Les EIM graves chez les adultes âgés entre 20 et 44
ans ont été les plus notifiés (36,1%), suivis des adultes de 45 à 74 ans (22,3%), des enfants
de 5 à 14 ans (21%), des adolescents de 15 à 19 ans, des enfants moins de 4 ans (6,7%), et
des personnes âgés plus de 75 ans. Le tableau III illustre les différents grades de ces EIM
graves notifiés.
GRADE 4
Moins de 6h après l’administration du Ciprofloxacine, une
Graves femme de 48 ans a présenté une urticaire avec trouble de la
(Engage le
conscience, choc anaphylactique.
pronostic vital)
GRADE 5
Après administration du Pénicilline G, une femme de 40 ans
est décédée.
(Décès)
36
Concernant les EIM analysés, 11 décès (1,4% des rapports d’EIM graves et 0,3%
de l’ensemble des rapports totaux analysés) ont été enregistrés. Statistiquement, 60% des
cas ont été des femmes et 40% des hommes. Les âges extrêmes ont été de 1 jour et 65 ans.
Le district d’Antananarivo Renivohitra a totalisé 6 décès en 7 ans. Le tableau IV suivant
détaille les 11 cas de décès notifiés entre 2010 et 2016.
Au total, 57 districts ont notifié les 766 cas d’EIM graves entre 2010 et 2016. La
carte 4 suivante présente la répartition par district de ces EIM graves.
37
En ce qui concerne la classification des EIM selon leur prévisibilité, 263 cas parmi
les EIM analysés ont été classés comme des EIM imprévisibles (soit 7,7% de l’ensemble
des EIM analysés). Les cas ont concerné des patients entre 1 jour et 80 ans. Les 42,3% des
EIM imprévisibles ont été retrouvés chez les enfants de 5 à 14 ans. Les 50,6% des cas ont
été des femmes, et 49,4% des hommes avec p=0,02. Les cas suivants illustrent les EIM
prévisibles et imprévisibles selon leur gravité.
Une toux sèche a été survenue chez un patient de 38 ans après l’administration du
Ramipril (Antihypertenseur)
Sous spiramycine (Antibiotique), une femme de 23 ans a senti une piqûre (piqûre
d'ortie) au niveau des membres supérieurs et du thorax.
Par rapport aux EIM classés à la fois comme graves et imprévisibles, 43 cas parmi les
2729 cas possédant des informations sur la gravité ont été analysés. Entre 2010 et 2016, 36
districts ont déclaré des cas d’EIM imprévisibles et 12 districts ont déclaré des EIM
imprévisibles et graves. La répartition par district des cas d’EIM imprévisibles est
présentée dans la carte 5.
Renivohitra ont été déclarés. En plus, un cas d’EIM grave, imprévisible et ayant entrainé la
mort, a été localisé dans ce même district.
Au total, les professionnels de santé ont déclaré 4015 rapports de notification d’EI
soit 4519 effets (soit 1,1 effets par notification) et 14 catégories d’EI selon la classification
par discipline médicale (SOC : System Organ Class) établie par le dictionnaire médical des
affaires réglementaires (MedDRA : Medical Dictionary for Regulatory Activities) pour
classer les évènements indésirables. La plus grande part (72,4%) des notifications ont été
des EI simples. La figure 8 suivante montre une répartition des EIM selon le système
physiologique affecté.
1600
1395
1400 1278
1161
1200
1000
Fréquence
800
600
400
216
200 143
87 72 46 38 26 22 19 14 2
0
APSC AGI ASN AORS AR TG AMN ASCV AMS AOS AHSL ARU AH AP
Nombre d'EIM déclarés Type des EIM selon SOC
Figure 8 : Répartition des EIM déclarés selon la classification par discipline médicale
ou SOC
APSC : Affections de la peau et des tissus sous-cutanés ASCV : Affections du système cardio-vasculaires
AGI : Affections gastro-intestinales AMS : Affections musculo-squelettiques
ASN : Affections du système nerveux AOS : Affections des organes sensoriels
AORS : Affections des organes de reproduction et du sein AHSL : Affections hématologiques et du système
AR : Affections respiratoires lymphatique
TG : Troubles généraux et anomalies au site ARU : Affections du rein et des voies urinaires
d'administration AH : Affections hépatobiliaires
AMN : Affections métaboliques et nutrition AP : Affections psychiatriques
41
Les trois types d’affections les plus notifiés : affections de la peau et des tissus
sous-cutanés (APSC), affections gastro-intestinales (AGI), et affections du système
nerveux (ASN) ont été analysés et répartis dans les sous titres suivants.
Entre 2010 et 2016, les EIM à manifestations cutanées ont été notifiés dans
1395/4519 cas, soit 30,9%, dont 27% ont été graves et 3% ont été des EIM
imprévisibles. Le tableau V montre que les classes thérapeutiques des médicaments les
plus incriminés ont été les antihelminthiques (46,4%), les antiépileptiques (9,2%), les
antibiotiques (5,9%), et les antipaludéens (5,9%).
L’âge moyen des patients a été de 24,4 ans, avec des extrêmes de 6 jours et de
89 ans. Les patients correspondant à la tranche d’âge de 5 à 14 ans ont représenté 35,2%
des cas. Le sex-ratio a été équilibré avec 52,1% de femmes et 47,9% d’hommes, (p=0,1
; χ²=2,3). Les affections cutanées ont constitué les manifestations les plus fréquentes,
observées chez 28,7% des rapports de notification d’EIM simples, suivi des affections
cutanéo-muqueuses (1,7%) et des troubles de phanères (0,5%). Dans les manifestations
cutanées, le Syndrome de Stevens-Johnson et la Nécrolyse épidermique toxique ou
Syndrome de Lyell ont été rapportés avec une proportion égale chez 1,1% des patients
analysés (soit 39 rapports de notification d’EIM). Il y a eu 2 décès enregistrés parmi les
affections cutanées. En somme, 64 districts ont signalé des EIM type APSC.
42
Tableau IV : Répartition des EIM cutanés les plus notifiés par classe
thérapeutique des médicaments incriminés
Levamizole 47 4,1
Albendazole 43 3,7
Mebendazole 15 1,3
Streptomycine 10 0,9
Ampicilline 9 0,8
Sous-total 30 2,6
Sous-total 28 2,4
Sous-total 21 1,8
Sous-total 14 1,2
Sous-total 12 1,0
Les détails concernant la distribution spatiale de ces EIM sont présentés dans la
carte 6 suivante.
43
Les EIM type APSC ont été notifiés par district avec un nombre moyen de 21,8
rapports, un minimum de 1 (13 districts) et un maximum de 381 (1 district :
Antananarivo Renivohitra). Entre 2010 et 2016, 54% de l’ensemble des cas d’EIM
venant du district d’Ambalavao ont représenté des EIM types APSC. La région d’Haute
Matsiatra a totalisé 39,3% des cas d’EIM types APSC entre 2010 et 2016. Le Syndrome
de Lyell et de Steven-Johnson ont été identifiés respectivement dans 9 et 8 districts.
44
Tableau V: Répartition des EIM type AGI selon la classe thérapeutique des
médicaments les plus incriminés
Au total, 90 médicaments ont été incriminés dans la survenue des EIM type
AGI, dont 10 médicaments ont été les plus incriminés dans l’apparition de ces EIM. Le
tableau VI montre une prédominance des antihelminthiques (77,5%) dans l’apparition
des EIM type AGI.
Entre 2010 et 2016, 54 districts ont signalé des EIM type AGI. La répartition de
ces EIM type AGI par district est montrée sur la carte 7 suivante.
Dans la présente étude, 682 cas d’EIM type AGI ont été déclarés dans la région
de la Haute Matsiatra (soit 54% de l’ensemble des cas d’EIM notifiés dans la région
d’Haute Matsiatra), dont :
257 cas dans le district de Fianarantsoa II (soit 64,7% des cas d’EIM
notifiés dans le district)
167 cas dans le district de Fianarantsoa I (soit 49,5% des cas d’EIM notifiés
dans le district)
160 cas dans le district d’Ambalavao (soit 51,1% des cas d’EIM notifiés
dans le district)
71 cas dans le district d’Ambohimahasoa (soit 42,3% des cas d’EIM notifiés
dans le district)
27 cas dans le district d’Ikalamavony (soit 52% des cas d’EIM notifiés dans
le district)
Entre 2010 et 2016, 103 médicaments ont été responsables de la survenue des
EIM types ASN. Parmi les affections du système nerveux, les céphalées et le vertige ont
constitué la plus grande proportion des rapports de notification, respectivement 335 et
277 cas d’EIM (soit 7,6% et 6,1% des EIM simples analysés). Au total, 860 cas parmi
les 1161 cas d’EIM types ASN déclarés ont eu une relation avec les médicaments
antihelminthiques, soit 74,3%. Les classes thérapeutiques les plus incriminés dans la
survenue de ces EIM types ASN sont détaillés dans le tableau VII ci-après.
47
Tableau VI : Répartition des EIM types ASN par classe thérapeutiques des
médicaments les plus notifiés
Levamizole 47 4,1
Albendazole 43 3,7
Mebendazole 15 1,3
Streptomycine 10 0,9
Ampicilline 9 0,8
Sous-total 30 2,6
Sous-total 28 2,4
Sous-total 21 1,8
Sous-total 14 1,2
Sous-total 12 1,0
En 7 ans, 57 districts ont notifiés les 1161 EIM type ASN. La carte 8 suivante
montre la répartition de ces EIM type ASN.
48
Concernant les EIM type ASN, 569 rapports de notification ont provenu de la
région de la Haute Matsiatra, soit 45% de l’ensemble des EIM notifiés dans cette
région. Le nombre des cas d’EIM type ASN a varié de 1 (13 districts) à 162 (1 district :
Antananarivo Renivohitra). Les rapports de notification sur les crises convulsives
venant de Fianarantsoa I ont représenté 20,7% des rapports totaux des EIM type ASN.
49
À partir des 3427 notifications d’EIM analysés, 273 médicaments suspects ont
été répertoriés. Ces derniers ont été classés selon la classification anatomique,
thérapeutique et chimique (ATC) des médicaments. La figure 9 montre la fréquence des
médicaments suspectés selon la classification ATC.
1800
1600
1400
1200
Fréquence
1000
800
600
400
200
0
Figure 9 : Répartition des EIM déclarés entre 2010 et 2016 par classe ATC des
médicaments
APIR : Antiparasitaires, insecticides et répulsifs SOH : Sang et organes hématopoïétiques
AIUS : Anti-infectieux à usage systémique SR : Système respiratoire
SN : Système nerveux ANAI : Antinéoplasiques et agents
SGUHS : Système génito-urinaire et immunomodulants
hormones sexuelles (Contraceptifs PD : Produit de diagnostic
hormonaux, Ocytociques, RTA : Remède Traditionnel Amélioré
Médicaments en urologie) OS : Organes sensoriels
SCV : Système cardio-vasculaire SP : Solutés de perfusion
SMS : Système musculo-squelettique PC : Produits cosmétiques
SDM : Système digestif et métabolisme
Les 80,8% des notifications d’EIM analysés sont représentés par ceux dus aux APIR
(50,4%), AIUS (17,8%), ASN (8,1%) et SGUHS (7,8%). Seuls ces derniers sont
analysés dans les parties qui suivent.
50
Concernant les 1726 EIM dus aux médicaments APIR incriminés dans les
rapports de notification d’EIM, 95,1% ont été des antihelminthiques et 4,9% des
antipaludéens.
Parmi les 3427 cas analysés, 1642 cas ont été des EIM dus aux
antihelminthiques. Entre 2010 et 2016, 05 molécules antihelminthiques ont été
incriminées. Le tableau VIII ci-après présente la répartition de ces molécules
antihelminthiques.
Tableau VII: Répartition des EIM dus aux antihelminthiques par DCI
Note
a : Nombre de notification avec les molécules Antihelminthiques en pourcentage : Nombre de
notification pour chaque molécule / Nombre total de notification analysé (3427)
b : Notification graves en pourcentage : Nombre des notification graves pour chaque molécule /
Nombre de notification
Plus de ¾ (78,5%) des EIM dus aux antihelminthiques ont été observés chez les
enfants de 5 à 14 ans. Sur les 7 années de la période d’étude, les EIM dus aux
antihelminthiques les plus fréquents ont été des EIM type AGI (douleur abdominale,
nausée, vomissement, diarrhée, …) dans 38,5% des cas et des EIM type ASN
(agitations, hallucinations, céphalées, …) dans 33,5% des cas.
344 cas (soit 87% de l’ensemble des cas notifiés dans ce district) ont été signalés
dans le district de Fianarantsoa II,
Au total, 84/3427 cas d’EIM dus aux médicaments antipaludéens ont été
rapportés au cours de 7 ans, ce qui représente 2,4% de l’ensemble des cas d’EIM
analysés, dont 22 cas (26,5% des cas d’EIM dus aux antipaludéens) ont été classés
comme graves.Les patients féminins ont été plus susceptibles de développer des EIM
dus aux antipaludéens (58,3%) que les hommes (41,7%). Toutefois les différences
observées n’ont pas été statistiquement significatives (p=0,5).La majorité des cas
d’EIM dus aux antipaludéens ont été relevés chez les patients âgés entre 5 à 14 ans avec
une proportion de 31,9% de l’ensemble des cas d’EIM dus aux antipaludéens, dont
59,3% des cas ont concerné les affections de la peau et des tissus sous cutanés à type
d’érythème polymorphe, de prurit généralisé et de dermatose bulleuse.L’association
Amodiaquine – Artésunate a été impliquée dans 50% des cas d’EIM dus aux
antipaludéens notifiés entre 2010 et 2016, comme le montre le tableau IX.
Les affections de la peau et des tissus sous cutanés (notamment des prurits au
niveau des lèvres et de la cavité buccale, des prurits généralisés,..), les troubles gastro-
intestinales (notamment des vomissements et des gastralgies,…) ont été incriminés dans
40,6% et 38,7% des cas d’EIM dus aux antipaludéens, respectivement.
Tableau VIII: Répartition des EIM dus aux antipaludéens par DCI
Note
a : Nombre de notification avec les molécules Antipaludéens en pourcentage : Nombre de
notification pour chaque molécule / Nombre total de notification analysé (3427)
b : Notification graves en pourcentage : Nombre des notification graves pour chaque molécule /
Nombre de notification
Entre 2010 et 2016, 27 districts ont notifié les 84 cas d’EIM dus aux
antipaludéens. La répartition par district de ces cas d’EIM est presentée dans la carte 10
ci-après.
Parmi les 3427 rapports de notification d’EIM analysés, 610 cas ont représenté
des EIM dus aux médicaments anti-infectieux à usage systémique (AIUS), soit 17,8%.
La figure 10 ci-dessous présente la répartition des EIM dus aux sept (06) sous-
groupes des médicaments AIUS.
55
Antibactériens
10,3
Vaccins
Antiviraux
Antiseptiques
Antimycotiques
Sérums immunisants et
85,4 immunoglobulines
Figure 10 : Répartition des EIM dus aux 06 sous-groupes des médicaments AIUS
Comme le montre la figure 10, les médicaments AIUS les plus incriminés dans
l’apparition des EIM ont été : les antibactériens (85,4 % de l’ensemble des cas d’EIM
dus aux AIUS) dont 44,1% ont été des antituberculeux (soit 25,9% de l’ensemble des
cas d’EIM dus aux AIUS), suivi des antiviraux (2,3%). Les vaccins ont été impliqués
dans la survenue de 63 EIM, soit 10,3% des cas d’EIM dus aux AIUS.
Les parties suivantes analysent la répartition des EIM dus aux quatres sous-
groupes des médicaments AIUS les plus notifiés entre 2010 et 2016 : les antibiotiques
non antituberculeux, les antibiotiques antituberculeux, les vaccins et les antiviraux.
Au total, 358/3427 cas d’EIM dus aux antibiotiques ont été enregistrés dans la
base de données du CNPV entre 2010 et 2016, soit 10,4%, dont 110 cas (30,7%) ont été
classés comme graves, et trois décès ont été déclarés. Les antibiotiques présentant le
plus grand nombre de cas signalés ont été les pénicillines (115/358 cas, soit 32,1%),
suivi des sulfamides (70/358 cas, soit 19,6%), des céphalosporines (50/358 cas, soit
14%), et des quinolones (45/358 cas, 12,6%), comme le montre la figure 11 suivante.
56
Pénicillines
Sulfamides
Cephalosporines
Quinolones
Familles d'ATB
Macrolides
Cyclines
Imidazolés
Aminosides
Phenicolés
Carbapenèmes
Lincosamides
Glycopeptides
Coumarines
Les types d’EIM les plus rapportés ont été les affections cutanées et des tissus
sous cutanés (notamment des prurits oculaires, des urticaires généralisés, des rashs
cutanés généralisés,…) dans 52,5% des cas, les affections du système nerveux
(notamment des vertiges et des flous visuels,…) dans 14% des cas, et les troubles
gastro-intestinaux (notamment des diarrhées, vomissements et des nausées,..) dans
13,5% des cas.
Les effets indésirables rapportés en relation avec les antibiotiques ont surtout
concerné les enfants âgés entre 5 et 14 ans (118/358 cas, soit 37,6%), suivi des adultes
âgés entre 20 et 44 ans (95/358 cas, soit 30,3%). Les 68,4% des cas d’EIM dus aux
antibiotiques chez les patients de 20 à 44 ans, ont été des affections cutanées et des
tissus sous cutanés, et les 59,3% des cas chez les enfants de 5 à14 ans. Les EIM dus aux
antibiotiques ont impliqué principalement des femmes (58,8%) (p=0,01).
Les professionnels de la santé ayant déclaré les EIM dus aux antibiotiques ont
été les médecins (263/358 cas soit 73,5%), suivis des paramédicaux (86/358 cas, soit
24%), des pharmaciens (6/358 cas soit 1,7%), et un stagiaire interne (1/358 cas, soit
0,3%).
57
Au total, 48 districts ont signalé les cas d’EIM dus aux antibiotiques. Parmi ces
358 cas d’EIM dus aux antibiotiques, 32 districts ont déclaré des EIM dus aux
pénicillines, 20 districts pour les sulfamides, 15 pour les quinolones et 11 pour les
céphalosporines.
Carte 11 : Cartographie par district des EIM dus aux 04 familles d’ATB les plus
notifiés
58
Parmi les 3427 cas analysés, 158 cas ont été des EIM dus aux antituberculeux,
dont 74 cas ont été graves, soit 46,8%. Entre 2010 et 2016, 11 molécules
antituberculeuses associés ou non ont été incriminés. Comme la montre la figure 12
suivante, les EIM dus à l’association Isoniazide, Pyrazinamide, Ethambutol et
Rifampicine ont été le plus notifiés (116/158 cas, soit 73,4%), dont 50% ont été classés
comme graves.
11
10
9
Antituberculeux
8
7
6
5
4
3
2
1
Plus que la moitié (91/158 cas, 57,6%) des EIM dus aux antituberculeux ont été
associés à des effets indésirables dermatologiques, notamment des éruptions cutanées,
des urticaires, des prurits. Les 15,2% (24/158 cas) ont été associés à des effets
indésirables du système nerveux, notamment des vertiges et des polynévrites.
59
Il semble que les EIM dus aux antituberculeux ont été plus fréquents chez les
femmes (57%) que chez les hommes (43%). Cependant les différences observées n’ont
pas été statistiquement significatives (p=0,17).
La majorité des cas d’EIM dus aux antituberculeux ont été relevés chez les
enfants de 5 à 14 ans (59/158 cas, soit 37,3%), suivi des adultes âgés entre 20 et 44 ans
(51/158 cas, soit 32,3%).
Pour les enfants de 5 à 14 ans, une évaluation de la gravité a confirmé 25/59 cas
(42,4%) d’EIM graves dus aux antituberculeux, comme :
Et les 44% (40/91 cas) des EIM dermatologiques dus aux antituberculeux ont été
survenus chez les enfants de 5 à 14 ans.
Parmi les 158 EIM dus aux antituberculeux, 137 cas ont été notifiés par les
médecins, soit 86,7%. Les 13,3% de ces EIM ont été notifiés par les paramédicaux (15
cas), les pharmaciens (4 cas) et les professeurs (02 cas).
Au total, 22 districts ont signalés les 158 cas d’EIM dus aux antituberculeux
entre 2010 et 2016. La distribution spatiale par district de ces EIM dus aux
antituberculeux est illustrée par la carte 10.
les 3427 cas analysés, 63 cas (1,8%) ont présenté des MAPI. Parmi ceux-ci, 18 cas
(28,6%) ont été classés comme graves.
Les types de vaccins les plus courants dans les rapports de notification ont été le
Vaccin anti-pneumocoque et le Vaccin antitétanique, avec 15/68 cas (38,5%) et 12/68
cas (30,8%), respectivement. Tous deux ont été incriminés dans 04 cas de MAPI graves.
26
24
Graves (n=18)
22
20
Genre Féminin (n=39)
18
16
Genre Masculin (n=24)
14
12
10 Tranche d'Age < 4 ans
(n=39)
8
6 Tranche d'Age 5 à 14 ans
4 (n=3)
2 Tranche d'Age 15 à 19 ans
0 (n=3)
Tranche d'Age 20 ans et
plus (n=16)
Figure 13 : Répartition des MAPI notifiées selon la gravité le sexe des patients
Comme le montre la figure 13 ci-dessus, les MAPI ont surtout concerné les
enfants de moins de 4 ans, avec 39/63 cas, soit 61,9%. En ce qui concerne le genre des
patients, 61,9% des cas de MAPI notifiés ont été des femmes et 38,1% des hommes
(p=0,03). En particulier, 23/25 MAPI dues aux vaccins anti-pneumocoque ont été
identifiées chez les enfants moins de 4ans, 14/14 MAPI dues aux vaccins antitétaniques
ont été identifiées chez les femmes de 20 et plus (11 cas) et les femmes de 15 à19 ans (3
cas). Pour chaque type de vaccin, le tableau IX ci-dessous détaille les MAPI notifiés en
7 ans.
62
VAP Hyperthermie 11
Crise convulsive avec fièvre 6
Tuméfaction au point d’injection avec fièvre 4
Eruptions cutanées généralisées 3
Diarrhée avec fièvre 1
BCG Hyperthermie 4
Eruptions cutanées généralisées 2
Trouble abdominale avec fièvre et diarrhée 1
PCV-10 Hyperthermie 2
Eruptions cutanées généralisées 2
Tuméfaction au point d’injection 1
Crise convulsive 1
Les MAPI les plus représentés ont été : une fièvre (30 cas), une tuméfaction au
point d’injection (21 cas), une éruption cutanée généralisée (7 cas), et une crise
convulsive (7 cas). La majorité des cas (73%) ont été notifiés par les médecins, suivis
par les paramédicaux (23,8%).
63
Entre 2010 et 2016, 18 districts ont signalés des MAPI. La distribution par
district de ces MAPI est illustrée par la carte 13 suivante.
Parmi les EIM dus aux AIUS notifiés, 14/610 cas (2,3%) ont été des antiviraux,
dont 13 (soit 93% des cas) ont été des EIM dus aux antirétroviraux. En 2011, un
médecin provenant du district de Toamasina I a notifié une hématémèse après
l’administration d’une molécule antivirale nommée Oseltamivir chez une adolescente de
15 ans.
des affections neurologiques type céphalée et vertige (2/13 cas, soit 15,4%),
Les patients atteints d’EIM dus aux antirétroviraux ont été âgés de 21 à 79 ans.
En ce qui concerne le genre des patients, 60% des cas d’EIM dus aux antirétroviraux ont
été des hommes et 30% des femmes.
Entre 2010 et 2016, 3 districts ont déclaré les cas d’EIM dus aux
antirétroviraux : Toamasina I (7/51 cas d’EIM dus aux antirétroviraux, soit 13,7% de
l’ensemble des cas d’EIM du district), Antananarivo Renivohitra (5/1116 cas, soit
0,4%) et Fianarantsoa I (1/337cas, soit 0,3%).
65
Entre 2010 et 2016, le CNPV a enregistré 279/3427 cas d’EIM dus aux
médicaments du SN, soit 8,2% de l’ensemble des EIM analysés, dont 161 cas ont été
graves (57,7%) et 32 cas ont été imprévisibles (11,5%). La majorité des cas (41,8%) ont
été survenus chez les adultes âgés entre 20 à 44 ans. Les patients féminins ont
représenté 55% des cas, mais la différence n’est pas significative (p=0,8).
210
200
190
180
170
160
150 EIM dus aux
140 médicaments du
130 système nerveux
120
110 (n= 298)
100
90
80 EIM Graves
70 (n=155)
60
50
40
30
20
10
0
Figure 14 : Nombre de cas d’EIM dus aux médicaments du système nerveux, par
type et par gravité, notifiés entre 2010 et 2016
66
Le tableau XII suivant détaille le nombre de cas d’EIM repartis par classe
thérapeutique des médicaments incriminés et par gravité. Les antiépileptiques présentant
les totaux les plus élevés ont été à l’origine de 150/279 cas d’EIM (soit 53,8%, dont
60% ont été graves), suivi des analgésiques avec 75/279 cas (soit 26,9%, dont 38,7%
ont été graves), des anesthésies avec 28/279 cas (soit 10%, dont 100% ont été graves),
des psycholeptiques avec 15/279 cas (soit 5,4%, dont 66,7% ont été graves), des
psychoanaleptiques avec 8/279 cas (soit 2,9%, dont 37,5% ont été graves) et les
antiparkinsoniens avec 3/279 cas (soit 1,1%, dont 33,3% ont été graves).
Caractéristiques du patient
Médicaments anesthésiques Nombre de décès
Genre Age
Masculin 9 mois
La plupart des cas ont été des EIM dus au Carbamazépine (113/279, soit40,5%),
dont 57,5% ont été graves, suivi des EIM dus au Paracétamol (38/279 cas, soit 12%),
dont 36,8% ont été graves, comme le montre le tableau XI ci-après.
67
Tableau XI : Répartition des cas d’EIM dus aux médicaments du système nerveux
par classe thérapeutique et par gravité
Analgésiques Paracétamol 38 14
Paracétamol+Diclofénac+Chlorphenamine 8 2
Diclofénac 3 2
Morphine 3 0
Paracétamol+Diclofénac 3 2
Paracétamol+Pseudoéphedrine+Dextromethor
phane 3 2
Tramadol chlorhydrate 3 1
Sous-total 61 23
Anesthésiques Bupivacaїne 6 0
Propofol 6 3
Halothane 4 4
Lidocaine 1 1
Midazolam 1 0
Xylocaїne 1 1
Sous-total 19 9
Psycholeptiques Halopéridol 5 2
Chlorpromazine 3 1
Levopromazine 3 3
Diazépam 2 2
Cyamémazine 1 1
Phénytoine 1 1
Sous-total 15 10
Psychoanaléptiques Clomipramine 3 2
Paroxétine 2 0
Amitryptilline 1 1
Sertraline 1 0
Aglomélatine 1 0
Sous-total 8 3
Antiparkinsoniens Tropatépine 3 1
Sous-total 3 1
68
Au total, 85% des cas d’EIM dus aux médicaments du système nerveux ont été
déclarés par les médecins, 7,2% par les paramédicaux et 4,3% par les pharmaciens. La
figure 15 ci-dessous détaille le nombre des cas notifiés par ces trois catégories
professionnelles selon la famille des médicaments du système nerveux impliquée dans
la survenue des EIM.
140
130
120 EIM notifiés par
110
les Médecins
100
90
(n=247)
80
70 EIM notifiés par
60 les
50 Paramédicaux
40 (n=20)
30 EIM notifiés par
20 les Pharmaciens
10 (n=12)
0
Figure 15 : Répartition des cas d’EIM dus aux médicaments du système nerveux
par catégories professionnelles des notificateurs
Parmi les 112 districts de Madagascar, 13 districts ont notifié des EIM dus aux
antiépileptiques, 21 districts pour les EIM dus aux analgésiques, 05 districts pour les
EIM dus aux anesthésies, 04 districts pour les EIM dus aux psycholeptiques, 02 districts
pour les EIM dus aux psychoanaleptiques et un seul district pour les EIM dus aux
antiparkinsoniens. La carte 14 présente la distribution spatiale par district des EIM dus
aux antiépileptiques, aux analgésiques et aux anesthésiques.
69
Parmi les 279 cas d’EIM dus aux médicaments du SN, le district d’Antananarivo
a totalisé 214 (76,7%) cas d’EIM dus aux médicaments du SN, soit 19,2% de
l’ensemble des cas d’EIM du district, dont 135/150 cas (90%) pour les antiépileptiques,
38/75 cas (50,7%) pour les analgésiques, 23/28 cas (82,1%) pour les anesthésies, 8/15
cas (53,3%) pour les psycholeptiques, 7/8 cas (87,5%) pour les psychoanaleptiques et
3/3 cas (100%) pour les antiparkinsoniens. Parmi les 60 cas d’EIM venant du district
d’Antalaha, 16,6% ont été des EIM dus aux médicaments du système nerveux, plus
précisément des analgésiques.
Au total, 269/3427 rapports de notification (7,8%) sur les EIM dus aux
médicaments du système génito-urinaire et les hormones sexuelles ont été enregistrés
dans la base de données du CNPV, dont 5,2% ont été graves et 4,5% ont été
imprévisibles.
Parmi ces 269 cas, les EIM dus aux contraceptifs hormonaux ont été les plus
notifiés avec 261 cas (97%), suivi des EIM dus aux ocytociques avec 7 cas (2,6%) et
des EIM dus aux médicaments utilisés en urologie avec 1 cas (0,4%).
Les contraceptifs hormonaux les plus incriminés dans la survenue de ces EIM
notifiés ont été le Medroxyprogesterone avec 200/261 cas (76,6%, dont 3,5% ont été
graves), et l’Etonogestrel avec 33/261 cas (12,6%, dont 3% ont été graves).
Les contraceptifs hormonaux suivants ont été impliqués dans 10,7% des cas
d’EIM enregistrés :
La figure 16 détaille les EIM en relation avec les contraceptifs hormonaux les
plus notifiés entre 2010 et 2016.
71
90
80
70
60
50
40 EIM dus aux
30 Contracéptifs
hormonaux
20
10
0
Au total, les affections gynécologiques ont été les EIM dus aux contraceptifs
hormonaux les plus notifiés entre 2010 et 2016, avec 209/261 cas, soit 80,1%.
La majorité (231/261 cas, soit 88,5%) de ces EIM dus aux contraceptifs
hormonaux a été rencontrée chez les femmes de 20 à 44 ans, suivies des adolescentes de
14 à 19 ans (14/261 cas, soit 5,4%) et enfin les femmes plus de 45 ans avec 12/261 cas,
soit 4,6%. Les 1,5% des cas n’ont aucune information concernant l’âge des patientes.
Les paramédicaux et les médecins ont été les principaux notificateurs de ces
EIM dus aux contraceptifs hormonaux, avec 130/261 cas (49,8%) et 127/261 cas
(48,6%), respectivement. Toutefois, 3 cas ont été déclarés par les pharmaciens.
Parmi les 3427 cas analysés, 7 cas ont été des rapports de notification associés
aux médicaments ocytociques, soit 0,2%, dont 85,7% ont été graves.
72
Tableau XII : Répartition par gravité et par imprévisibilité de ces EIM dus aux
médicaments ocytociques
L’ocytocine a été le plus incriminé dans la survenu des EIM notifiés, avec 5/7 cas
(71,4%). Un cas de problème qualité a été déclaré en relation avec ce médicament en
2016. L’âge moyen des patientes a été de 36,8, allant de 25 à 47 ans. La totalité de ces
rapports de notification a été déclarée par les paramédicaux.
Un seul cas d’EIM dus aux médicaments utilisés en urologie a été observé entre
2010 et 2016. Il s’agissait d’une hémorragie urétrale au cours d’un rapport sexuel,
survenue 12 heures après la prise de Sildénafil chez un homme de 35 ans le premier jour
et 15 minutes après la prise le deuxième jour. Ce cas d’EIM non grave a été notifié par
un paramédical en 2015.
Entre 2010 et 2016, 31 districts ont déclaré les 269 cas d’EIM dus aux
médicaments du système génito-urinaire et les hormones sexuelles. En particulier, 31
districts ont notifié les 261 cas d’EIM dus aux contraceptifs hormonaux, 02 districts
pour les 07 cas d’EIM dus aux ocytociques et 1 district pour le cas d’EIM dus aux
médicaments utilisés en urologie.
73
La carte 15 suivante montre la répartition par district de ces EIM dus aux
médicaments du système génito-urinaire et les hormones sexuelles.
Carte 15 : Cartographie par district des EIM dus aux médicaments du SGUHS
DISCUSSION
74
DISCUSSION
La prévalence brute des notifications d’EIM notifiés entre 2010 et 2016 a été de
85,5%. Cette prévalence est très élevée. La première étude effectuée au niveau du
CNPV de Madagascar avait pour objectifs de faire un état des lieux de la notification
des EIM au niveau du CNPV de Madagascar entre 2008 et 2009. La prévalence brute de
cette étude a été de 77,2% [34]. Ces deux résultats sont très élevés par rapport à celui
d’une étude effectué en 2014 en Portugal [35], qui a été de 36%. A Madagascar, les
professionnels de santé ont tendance à notifiés les évènements indésirables déjà
connues. C’est peut être l’une des raisons de cette différence. Après commercialisation
d’un médicament, les nouvelles EIM sont à notifiés pour la sécurité des patients.
Notre étude est descriptive, rétrospective, portant sur la situation des 112
districts de Madagascar par rapport à la notification, à la fréquence et à la nature des
effets indésirables médicamenteux. Les données utilisées sont issues des rapports de
notification des EIM archivés au niveau du CNPV de Madagascar entre 2010 et 2016. Il
s’agit de toutes les fiches de notification des EIM ayant des informations géographiques
pertinentes. Afin de connaitre la répartition par district des EIM à Madagascar, un
travail sur la cartographie a été réalisé. Cette méthodologie a permis de connaitre la
répartition par district des EIM à Madagascar, tout en décrivant les types d’EIM les plus
en cause durant la période d’étude ainsi que les médicaments les plus incriminés.
rapporteurs. A l’inverse des autres études sur les EIM, comme celle de Turquie, notre
étude s’est évoluée vers la description spatiale des EIM.
Parmi les 112 districts du territoire Malgache, 73 districts (65%), ont notifié des
cas d’EI. Ainsi, 39 districts ont été silencieux durant la même période. En 2009, le
CNPV a organisé une formation en Pharmacovigilance pour 1810 professionnels de
santé venant de 33 districts différents. Les professionnels de santé venant du district
d’Anjozorobe et de Marovoay ont été parmi ceux qui ont participé à cette formation.
Pourtant ils n’ont signalé aucun cas d’EIM entre 2010 et 2016. Les causes possibles
sont : soit une mauvaise compréhension de l’intérêt de la notification, soit une absence
de cas d’EIM, soit une insuffisance de sensibilisation. Toutefois 43 districts ont signalé
des cas d’EIM sans même avoir été formé en Pharmacovigilance. La sensibilisation en
Pharmacovigilance lors des compagnes nationales présente une meilleure méthode pour
augmenter la notification des EIM à Madagascar. Concernant le district d’Antananarivo
Renivohitra qui a été le plus actif en termes de notification d’EIM, 551 professionnels
de santé ont suivi la formation en 2009, et 679 ont notifié des cas d’EIM en 7 ans. Le
nombre de rapport n’a pas changé entre 2010 et 2014. La formation continue en
Pharmacovigilance est primordiale, pour sensibiliser les nouveaux et renforcer la
capacité des anciens.
Plus de 60% des cas ont été notifiés par les médecins. Il est à noter qu’à Madagascar, les
médecins représentent le plus grand nombre de professionnel de santé, suivis des
paramédicaux et enfin les pharmaciens [42]. Néanmoins, tous les professionnels de
santé sont concernés par l’obligation de notifier les EIM. Les pharmaciens ont notifié
78
1,6% seulement des cas enregistrés au CNPV. Ils ont été exclus de la formation en
2009. Les pharmaciens sont les spécialistes des médicaments, et devraient aussi être des
spécialistes de la notification des EIM. La formation continue reste la meilleure
méthode pour augmenter la notification des EIM. De plus, les pharmaciens sont
capables d'assurer une détection précoce des nouveaux EIM et autres problèmes liés aux
médicaments, et d'identifier certains sous-groupes de patients présentant des sensibilités
exceptionnelles. L’attitude insuffisamment proactive des pharmaciens devrait changer
en raison du redéploiement de leur activité en matière de conseils. Il est à noter que
l’entretien pharmaceutique portera, plus spécifiquement, en partie sur la gestion des
effets indésirables, en particulier lors du renouvellement de délivrance, moment
privilégié pour le dialogue. Pour faciliter cette prise en compte tout est à construire. Il
convient d’adapter la formation en pharmacovigilance, en commençant lors de la
formation initiale, en prolongeant cette sensibilisation lors du stage en officine où cette
activité devrait être spécifiquement mentionnée dans le cahier de stage, en le
poursuivant tout au long de l’activité professionnelle. Les pharmaciens en exercice
doivent suivre une formation dans les domaines de l’évaluation des bénéfices et des
risques, de la pharmacovigilance et de la notification des effets indésirables. Ils doivent
assumer des obligations de plus en plus importantes : informer les patients sur les
risques et les avantages des médicaments et encourager les patients à parler des effets
indésirables et à les signaler, y compris ceux provoqués par les médicaments vendus
sans ordonnance, les médicaments des médecines alternatives et les compléments
alimentaires. Les pharmaciens hospitaliers doivent participer au dispositif de
notification des effets indésirables. Ils doivent détecter les signaux qui semblent
indiquer la survenue d’effets indésirables, et enquêter sur eux à mesure qu’ils
apparaissent. Il faut inscrire à l’ordre du jour des réunions des comités du médicament
des hôpitaux les cas d’effets indésirables pertinents, en coopération avec les centres de
pharmacovigilance. Les associations de pharmaciens doivent négocier avec les
gouvernements pour élargir l'autorité du pharmacien et sa responsabilité fondamentale
dans le domaine de la pharmacovigilance ; cette négociation devrait comprendre la
promotion du rôle du pharmacien auprès des consommateurs et des prescripteurs et
l’inclusion des pharmaciens dans le CNPV de Madagascar. L’AGMED doit faire du
79
Entre 2010 et 2016, les EIM non graves ont été plus notifiés que ceux qui sont graves.
Pour une bonne pharmacovigilance, les cas d’EIM quel que soit leur gravité doivent
être notifiés. La notification spontanée ne fournit pas les informations concernant le
nombre de personnes traitées avec le médicament, ni concernant le pourcentage des
personnes traitées qui subissent l’effet indésirable étudié. En outre, les évènements
rares, nouveaux et graves attirent plus l’attention des professionnels de santé et font
donc l’objet de notification préférentielle [43].
Environ 35% des cas notifiés ont été survenus chez les enfants âgés entre 5 et 14
ans. D’après les données nationales, la tranche d’âge de 5 à 14 ans représente 26,4% de
la population Malgache [44]. Globalement, le nombre de la population Malgache
diminue lorsque l’âge augmente. Les EIM peuvent apparaitre à tous âges. Les âges
extrêmes sont les plus à risques. Ainsi, les études complémentaires doivent se pencher
vers les EIM survenant chez les nouveaux nés et les personnes âgées.
Durant les 7 années de la période d’étude, les EI ont été plus fréquents chez les
femmes que chez les hommes avec un sexe ratio de 1,34. A Madagascar, les femmes
sont plus nombreuses que les hommes avec un sexe ratio de 1,01 [44]. Toutefois, la
différence est minime. Il est important de noter que les EIM peuvent apparaitre tant sur
les femmes que sur les hommes. Notre analyse peut être complétée par des études de
suivi des personnes traitées pour clarifier la répartition des EIM par genre de patients.
été le plus actif concernant la notification des EIM entre la période d’étude. Certains
facteurs peuvent influencer la survenue des effets EIM dans ce district de grande ville.
D’abords, l’accès aux soins et aux médicaments est beaucoup plus élevé que dans les
autres districts. La sous-notification des effets indésirables médicaments à Madagascar
joue un rôle très important concernant l’évaluation post-commercialisation des
médicaments. Par contre, pour le district de Manandriana et de Mananjary, les EIM
graves ont représenté plus de 40% des cas notifiés dans ces districts. Les professionnels
de santé du district de Mananjary n’ont pas été formés en Pharmacovigilance en 2009,
et ils ont notifié en majorité les EIM graves. La formation est une priorité pour
sensibiliser les professionnels de santé à la pharmacovigilance, que cela soit par le biais
de la formation initiale ou continue. C’est avant tout pour défendre ces patients pour
lesquels les professionnels de santé exercent la mission de pharmacovigilance.
Individuellement, pour mieux prescrire dans l’intérêt de la personne qu’il soigne.
Collectivement, pour participer à une meilleure évaluation des risques des médicaments
pour la communauté. En pratiquant la notification des EIM, il apprend à mieux
connaitre les médicaments et améliore son exercice. En effet, faire une déclaration
permet d’analyser ses prescriptions et de les mettre en perspective avec les données
publiées. L’enseignement de la pharmacovigilance doit commencer tôt dans la
formation professionnelle des étudiants des professions de santé. A titre d’exemple, les
Universités de Madagascar doivent mettre en place un enseignement spécifique de
pharmacovigilance par classes pharmacologiques pour tous les futurs professionnels de
santé (étudiants en médecine, pharmacie, chirurgie dentaire, paramédicaux…) ainsi
qu’un enseignement sur le concept de balance bénéfices- risques, sur les méthodes
efficaces d’information sur les risques, et sur les erreurs médicamenteuses.
Concernant les EIM graves qui ont entrainé la mort, 11 cas ont été répertoriés,
soit 1,4% de l’ensemble des cas d’EIM enregistrés. La fréquence des décès liés à un
EIM varie dans la littérature de 0,32 à 7% [46,47] .Une étude de 30 jours sur les EIM
graves en Afrique du Sud avait estimé que 16% des cas analysés ont été graves et ont
entrainé la mort [48]. Entre 2010 et 2016, les décès en relation avec les EIM à
Madagascar sont minimes par rapport à l’Afrique du Sud. La qualité de la prise en
charge des EIM influence la fréquence des décès liée aux EIM. L’amélioration de la
notification permettra d’avoir des informations pertinentes sur la relation décès-EIM.
82
Dans notre étude, 5,3% des cas d’EIM dus aux ceftriaxones ont entrainé la mort.
Cette proportion est plus élevée que celle d’une étude réalisée en Iran entre 1998 et
2009 (4,1%) [45]. Ils ont noté que la sous notification des EIM en Iran explique la
proportion élevée des décès liés aux EIM dus aux ceftriaxones. De même pour
Madagascar, la sous notification reste un problème pour l’évaluation des EIM.
Néanmoins, il faut surveiller à fond l’utilisation des ceftriaxones surtout chez les
personnes susceptibles de présenter les EIM pour minimiser la mortalité. Les résultats
d’une étude réalisée à Madagascar ont confirmé la mauvaise utilisation des antibiotiques
en pédiatrie [50]. Il est à noter que la mauvaise utilisation des médicaments figure dans
la liste des causes de la survenue des EIM. La solution la plus adéquate, selon notre
opinion, c’est de renforcer la mise en pratique des bonnes pratiques de prescription des
antibiotiques (selon la norme internationale), pour minimiser les EIM graves et
améliorer la sécurité des patients face à l’utilisation des antibiotiques.
Les EIM analysés ont été classés selon la classification par discipline médicale
(SOC : System Organ Class). Dans notre travail, les EIM majoritaires ont été les
affections cutanées et du tissu sous-cutané suivies des affections gastro-intestinales puis
du système nerveux. Le type d’effet cutané est beaucoup plus visible pour le patient
ainsi que pour les professionnels de santé. Des études en Portugal et en Corée ont
montré une prédominance plus élevée des EIM cutanés [35,37], qui confirme notre
hypothèse sur les affections cutanées. Il y a eu 2 décès enregistrés parmi les affections
cutanées. La mention « délai d’apparition » dans la fiche de notification des EIM
utilisée à Madagascar présente une grande importance pour ce type d’EIM. Il est du
devoir des professionnels de santé de détecter précocement les EIM et de procéder
rapidement aux protocoles de traitement correcteur afin d’éviter la mortalité.
En analysant par district les cas d’EIM notifiés, 64,5% des cas notifiés par les
professionnels du district de Fianarantsoa II ont été des affections gastro-intestinales. En
synthèse, les EIM type gastro-intestinales sont fréquent dans le district de Fianarantsoa
Une des difficultés à Madagascar, est liée au manque de culture sécurité au niveau des
établissements de santé. Ce risque doit être géré de manière multidisciplinaire, en
83
Les EIM ont été surtout dus aux médicaments antiparasitaires (50,4%), suivis
des anti-infectieux (17,8%), puis des médicaments du système nerveux (8,1%) et enfin
des médicaments du système génito-urinaire et hormones sexuelles (7,8%).
Parmi les EIM dus aux antiparasitaires, 95,1% ont été des antihelminthiques et
4,9% des antipaludéens. La survenue des EIM est influencée par les pathologies les plus
présentées. Dans notre travail, 78,5% des EIM dus aux antihelminthiques ont été
survenus chez les enfants de 5 à 14 ans. Les antiparasitaires sont plutôt destinés aux
enfants moins de 17 ans. Le pourcentage élevé des EIM dus aux antihelminthiques chez
la tranche d’âge ci-dessous ne peut être confirmé, par cause de sous notification des
EIM à Madagascar. Une étude a montré que 14,1% des EIM chez les enfants moins de
17 ans ont été des EIM dus aux antihelminthiques [51]. De même, en 2015, une grande
proportion d’EIM dus aux antihelminthiques venant des districts de la région Haute
Matsiatra et Amoron’i Mania ont été enregistrés. Cela s’explique par le lancement du
Traitement Massif de Masse (TMM) contre la filariose lymphatique, du Projet d'appui
d'urgence aux services essentiels de l'éducation, de la santé et de la nutrition ou projet
PAUSENS dans ces régions [10].
Concernant les EIM dus aux antipaludéens, les affections de la peau et des tissus
sous cutanées ont été incriminés dans 40,6%, ce qui est abordé dans une étude sur les
84
EIM des antipaludéens réalisée en Uganda [52,53] et en Burkina Faso [54]. Les données
analysées ont été seulement celles qui ont été notifiées par les professionnels de santé.
Les résultats montrent la nécessité d'une surveillance plus intense des antipaludéens
pour mieux décrire leur profil de tolérance dans nos conditions réelles d'utilisation.
Selon la répartition par district des EIM dus aux antipaludéens, c’est le district
d’Antalaha qui a majoritairement notifié des EIM dus aux antipaludéens. Ce résultat
coïncide avec l’enquête sur les indicateurs du paludisme à Madagascar [55] qui présume
que le paludisme se présente surtout dans les zones tropicales et équatoriales de
Madagascar.
Dans notre étude, 03 décès en relation avec les EIM dus aux antibiotiques ont été
constatés. La part prépondérante des anti-infectieux, dont les antibiotiques, nous incite à
poser la question sur le bon usage de cette classe thérapeutique à Madagascar. Des
études de plus grande envergure ciblées sur des molécules à risque permettraient
d’améliorer les connaissances et la sécurité d’utilisation des médicaments chez les
malgaches.
Parmi les cas analysés, 4,6% ont été des EIM dus aux antituberculeux. La
tuberculose est un problème de santé publique international. L’incidence est estimée à
136 cas pour 1,6 million de décès par an [56]. Dans notre étude, les EIM dus à
l’association Isoniazide, Pyrazinamide, Ethambutol et Rifampicine ont été le plus
85
notifiés (73,4%), dont 50% ont été classés comme graves. Selon la littérature, les
médicaments antituberculeux peuvent être responsables d’effets indésirables assez
fréquents et potentiellement graves nécessitant la prise de certaines précautions avant la
prescription et une surveillance rigoureuse au cours du traitement [57]. Une étude
réalisée en Afrique du Sud a montré que la même association Rifamycine– Isoniazide –
Pyrazinamide et/ou Ethambutol représente la majorité des cas d’EIM notifiés [58].
L’une des hypothèses pour expliquer cette ressemblance est : l’utilisation de cette
association pour traiter les tuberculeux par l’intermédiaire d’un Programme National de
lutte contre la Tuberculose (PNT) en Afrique, y compris Madagascar [59].
Nous avons observé que plus que la moitié des EIM dus aux antituberculeux ont
été associés à des effets indésirables dermatologiques. Les EIM cutanées sont beaucoup
plus visibles pour le patient. Le pyrazinamide provoque des EIM cutanés selon la
littérature [60]. Toutefois, des effets indésirables graves dus au Rifampicine d’ordre
immunoallergique sont observés lors d’un traitement discontinu [57,61]. Tous les
médicaments antituberculeux sont susceptibles d’engendrer un rash cutané de différents
types sémiologiques et différents degrés de gravité. Les effets indésirables des
antituberculeux sont variables, parfois imprévisibles et potentiellement graves. La
survenue d’un effet indésirable évoquant le rôle des antituberculeuses poses le problème
de l’identification du produit responsable de l’attitude à avoir vis-à-vis de la poursuite
du traitement en raison de son caractère indispensable [57].
Entre 2010 et 2016, 13 cas d’EIM dus aux antirétroviraux ont été notifiés au
CNPV de Madagascar. Selon le rapport sur la réponse face au VIH et au SIDA à
Madagascar en 2014 [72], 2282 personnes vivant avec le VIH sous antirétroviraux ont
été enregistrés entre 2010 et 2014. Ainsi, 0,6% de ces derniers ont représenté les cas
d’EIM notifiés. L’intégration de la pharmacovigilance dans les activités incluant la lutte
contre les IST, le VIH et particulièrement la prévention de la transmission mère-enfant
dans le volet de santé maternelle et néonatale est insuffisante, d’où la sous notification
des EIM. Dans notre étude, 3 districts ont déclaré les cas d’EIM dus aux antirétroviraux
: Toamasina I, Antananarivo Renivohitra et Fianarantsoa I. La répartition par région des
cas vivant avec le VIH montre que la région des Hautes terres centrales (Analamanga :
29%), du moyen ouest (Menabe et boeny : 24%), et du Centre-est (Antsinanana : 11%)
détiennent la majorité des cas [72]. Ce qui confirme nos résultats. En ce qui concerne
les molécules antirétrovirales incriminées dans l’apparition des cas d’EIM notifiés,
l’association « Lamivudine – Zidovudine – Efavirenz » ont été incriminés dans la
majorité des cas. Une étude descriptive, rétrospective, sur les EIM dus aux
antirétroviraux en Afrique du Sud [73] a montré que les molécules suivantes ont été
incriminées dans la majorité des cas : le Stavudine, l’Efavirenz et le Zidovudine. Les
EIM notifiés coïncident avec notre étude : des affections cutanées et neurologiques.
88
Concernant les EIM dus aux médicaments du système nerveux, les EIM dus aux
antiépileptiques et aux analgésiques ont été les plus rapportés. Ce résultat peut être lié à
l’utilisation fréquente de ces types de médicament, surtout chez les adultes. Néanmoins,
le mécanisme d’action des médicaments du système nerveux dans l’organisme humain
joue un rôle dans l’apparition des EIM. Une étude sur les EIM dus aux médicaments du
système nerveux réalisée en Europe [74] a également montré que les antiépileptiques
ont été les plus incriminés dans l’apparition des EIM. Les analgésiques sont parmi les
médicaments les plus utilisés dans le monde et peuvent être souvent l’origine des EIM
[75,76]. Dans l’ensemble, les affections cutanées ont été les plus notifiées entre 2010 et
2016, qui sont contradictoires par rapport à d’autres études [76]. Les EIM dus aux
analgésiques les plus notifiés ont été des affections cutanées, qui ont été montrés lors
d’une étude sur les EIM dus aux analgésiques en Roumanie [77]. Plus que la moitié des
cas rapportés ont présenté des cas graves. Ce résultat n’est pas surprenant vu que
plusieurs pays ont tendance à notifier les EIM graves [78], y compris Madagascar. Entre
2010 et 2016, un grand nombre d’EIM dus au carbamazepine a été enregistré parmi les
médicaments du système nerveux incriminés dans l’apparition des EIM, et plus que la
moitié ont été graves. Le carbamazepine est un traitement continu. L’abus et la
mauvaise observance des médicaments peuvent influencer la survenue des EIM. Ce
médicament ne doit être strictement délivré que sous ordonnance dans les pharmacies.
Normalement, les pharmaciens sont les plus proches des patients sous carbamazepine.
Pourtant, dans notre étude, aucun pharmacien n’a notifié ces cas d’EIM dus aux
carbamazepine. Le manque de sensibilisation des pharmaciens implique la réticence des
patients concernant les EIM. Les EIM dus au Paracétamol suivent ceux du
carbamazepine. A Madagascar, le Paracétamol est l’un des médicaments qui se vend
comme les petits pains dans plusieurs autres lieux que les établissements
pharmaceutiques agréées par l’AGMED et le DPLMT. L’apparition des EIM peut être
favorisée par le mauvais usage ainsi qu’à la mauvaise conservation des médicaments.
Par contre, seulement la moitié de ces cas d’EIM dus au Paracétamol ont été graves. Ce
résultat est plus tolérable que celui de l’étude réalisée en Europe qui a montré que 100%
des cas d’EIM dus aux Paracétamol ont été graves [79]. Plus de 80% des cas d’EIM dus
89
au Paracétamol ont été des affections cutanées. Des études sur les EIM dus aux
Paracétamol ont également observé ce même résultat [79,80]. Entre 2010 et 2016,
16,6% des rapports de notification des EIM provenant du district d’Antalaha ont été en
relation avec les médicaments du système nerveux, dont 90% ont été des EIM dus au
Paracétamol. Une grande surveillance de la vente illicite des médicaments ainsi que la
surveillance de la bonne conservation des produits pharmaceutiques seront utiles pour
réduire les EIM. En analysant de près les cas d’EIM de ce district, les résultats vont être
confirmés ou infirmés et les bonnes décisions seront appliquées.
Les EIM dus aux contraceptifs hormonaux ont représenté 7,6% des cas
enregistrés. L’utilisation des méthodes de contraception est très répandue à travers le
monde. Madagascar figure parmi les pays en voie de développement où 24% de la
population utilisent la méthode de contraception hormonale concernant le planning
familial [81]. Dans notre étude, plus que les ¾ des cas enregistrés ont été en relation
avec la Medroxyprogésterone. Cette dernière est la méthode de contraception
hormonale la plus utilisée à Madagascar. Les agents paramédicaux ont été les plus actifs
sur la notification de ces cas d’EIM, vu que ce sont eux qui sont en relation direct avec
les patients sous contraceptifs hormonaux. La notification des EIM augmente avec la
sensibilisation régulière des agents paramédicaux ainsi que les autres professionnels de
santé concernés. La Medroxyprogesterone a été impliquée dans la survenue de 7 cas
d’EIM graves : 03 cas de grossesse, 03 cas de spotting qui ont duré 1 mois et 01 cas
d’hypertension artérielle sévère. La médroxyprogestérone est un mode de contraception
grandement efficace. Ce produit est utilisé comme agent contraceptif par des millions de
femmes dans plus de 90 pays depuis 1967 [82]. A Madagascar, 60,8% des femmes
utilisent des contraceptifs injectables comme méthode de planification familiale [83].
En canada, parmi les effets indésirables fréquemment signalés dans le cas de l’acétate
de médroxyprogestérone-retard, les perturbations du cycle menstruel, les céphalées, les
modifications pondérales et les effets sur l’humeur ont été constatés. L’aménorrhée
survient chez de55 % à 60 % des utilisatrices d’AMPR à 12 mois [82]. Les fournisseurs
de soins de santé ainsi les agents paramédicaux devraient aviser leurs patientes des
effets indésirables potentiels de la médroxyprogesterone et leur offrir des conseils quant
90
CONCLUSION
91
CONCLUSION
Cette étude a permis de constater que, sur une période de 7 ans, seuls 2492
prestataires de santé ont fait parvenir 4105 fiches de notification d’événements
indésirables dont 22,3% des effets indésirables totaux ont été graves et 7,7% ont été
classés comme imprévisibles. Parmi les EIM graves, 11 décès ont été analysés. Environ
65% des 112 districts de Madagascar ont signalé les 4105 cas d’EIM. La notification
d’EI a été particulièrement importante dans la région d’Analamanga et de la Haute
Matsiatra, soit respectivement 31,3% et 30,8% des rapports d’EI déclarés. Le CNPV n’a
reçu aucun rapport de notification venant de la région d’Androy. Ils présentent une
prédominance élevée dans la zone subaride de Madagascar (District d’Antananarivo
Renivohitra, d’Ambalavao, d’Ambositra, d’Ikalamavony, d’Ambohimahasoa, et de
Manandriana). Les professionnels de santé provenant du district d’Antananarivo
Renivohitra ont été les plus actifs en termes de notification des EIM. Les rapports de
notification d’EIM concernent plus de femmes et plus de patients âgés entre 5 et 14
ans. Les effets indésirables à manifestations cutanées détiennent la majorité. Plus que la
moitié de l’ensemble des cas d’EIM venant du district d’Ambalavao ont représenté des
EIM types APSC. Plus que la moitié des cas d’EIM venant de la région d’Haute
Matsiatra ont représenté des effets indésirables gastro-intestinaux. La même région a
notifié 45% des cas d’affection du système nerveux.
dans l’apparition des EIM notifiés. Environ 80% des cas notifiés par la région d’Haute
Matsiatra ont été des EIM dus aux antihelminthiques. Ce résultat peut être expliqué par
l’intervention de la pharmacovigilance lors de la compagne effectuée en 2014
concernant le TMM contre la filariose lymphatique. Le district d’Antananarivo
Renivohitra a majoritairement signalé des EIM dus aux antibiotiques et des EIM dus
aux antiépileptiques. Concernant les EIM dus aux contraceptifs hormonaux, la région
d’Itasy détient la majorité.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
94
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
4 Centre de surveillance d'Uppsala. The Uppsala Monitoring Center. UMC March 28,
2019. Récupéré de https://www.who-umc.org/about-us/who-we-are/. (Consulté le
09 Oct 2018)
7 Ampadu HH, Hoekman J, de Bruin ML, Pal SN, Olsson S, Sartori D, et al. Adverse
Drug Reaction Reporting in Africa and a Comparison of Individual Case Safety
Report Characteristics Between Africa and the Rest of the World: Analyses of
Spontaneous Reports in VigiBase®. Drug Safety. 2016; 39(4):335-45.
11 Bégaud JC. Etude des EIM des médicaments. Clin Pharmacol.1998; 40:111-8.
95
14 Code de la santé publique. Article 105, Livre III, du code de la santé publique, des
médicaments du 27/05/2011; 2011‐002
15 WHO. International drug monitoring: the role of national center. Tech Rep Ser
WHO. 1972; 498.
16 Stephens MDB, Talbot JCC, Routledge PA. The detection of new adverse
reactions. 4th edn. London: Macmillan Reference; 1998: 32-44.
17 Edwards IR, Aronson JK. Adverse drug reactions: definitions, diagnosis, and
management. Lancet. 2000; 356(9237):1255-9.
22 Rawlins MD, Thomson JW. Pathogenesis of adverse drug reactions. In: Textbook
of Adverse drug reactions. Davies, D, M, (Ed.) Oxford University Press; 1991; 18-
45.
29 WHO. The unique global resource at the heart of the drive for safer use of
medicines. WHO 2009. http://www.who-umc.org/vigibase/. (Consulté le 09 Oct
2018)
39 Cliff E, Kennedy O, Choonara, Imti, Dodoo, Alex et al. Adverse drug reactions in
Ghanaian children: review of reports from 2000 to 2012 in VigiBase. Expert
Opinion on Drug Safety. 2015.
51 Tumwikirize WA, Ogwal-Okeng JW, Vernby AA, Gustafsson WW, Lundborg SC.
Adverse drug reactions in patients admitted on Internal Medicine wards in a district
and Regional Hospital in Uganda. African Health Sciences. 2011; 11; 1.
52 Diallo I, Ouédraogo S, Zongo RFE, Zongo A, Niamba PA, Guissou IP. Adverse
effects of antimalarial drugs spontaneously reported to pharmacovigilance national
center in Burkina Faso: descriptive study and factors associated.Mali
Med. 2017;32(4):21-9.
62 Die-Kacou H, Yavo JC, Kakou KA, Kamagaté M, Balayssac E, Daubrey PT, et al.
Incidence des manifestations post-immunisations lors de la campagne nationale de
vaccination contre la rougeole en Côte d’Ivoire. Bull Soc Pathol Exot. 2009 ; 102 ;
1 : 21-5
63 Bárzaga AZ, López LA, Mejías PY, González RAR, Fernández ME, ChoonaraI.
Pharmacovigilance in children in Camagüey Province, Cuba. Eur J Clin
Pharmacol. 2012; 68(7):1079-84.
64 Nzussouo NT, Michalove J, Diop OM, Njouom R, Monteiro ML, Adje HK, et al.
Delayed 2009 pandemic influenza A virus subtype H1N1 circulation in West
Africa, May 2009-April 2010. J Infect Dis. 2012; 206 Suppl 1: 101-7.
66 Bruce CC, Anne SM, Michaela NG, Susan CH. Pediatric adverse drug reaction
reporting: understanding and future directions. Can J Clin Pharmacol. 2007; 14(1):
p. e45-57.
100
69 Llred NJ, Shaw KM, Santibanez TA, Rickert DL, Santoli JM. Parental Vaccine
safety concerns: results from the National Immunization Survey, 2001-2002. Am J
Prev Med. 2005; 28: 221-4.
73 Lise A, Ebba HH. Adverse drug reactions reported by consumers for nervous
system medications in Europe 2007 to 2011. BMC Pharmacol Toxicol. 2013; 14:
30.
74 Aronson JK. Meyler’s side effects of analgesics and anti-inflamatory drugs.1st edn.
Elsevier, Amsterdam; 2010.
77 European Medicines Agency. Mandate, Objectives and Rules of Procedure for the
CVMP Pharmacovigilance Working Party (PHVWP-V). Mai 25, 2018. Récupéré
101
de https://www.ema.europa.eu/en/committes/working-parties-other-
groups/cvmp/pharmacovigilance-working-party. (Consulté le 02 Fev 2019)
81 United Nations Population Fund (UNPF), United States Agency for International
Development (USAID). Résumé des indicateurs de base FP2020 Madagascar.
UNPF. Nov 2015
85 Jocelyn YR, Jean HR, Victor RR, Noé HR, James A. La situation démographique à
Madagascar. Institut national d’études démographiques. 2001/4 ; 56 : 657-68.
102
ANNEXES
103
Numéro Médicament incriminés DCI Classement ATC Résultat d'imputabilité Genre Age Notificateur
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
92
ANNEXE III
Source: U.S Departement of health and human services, National institute of healthe,
National cancer institute. Common terminology criteria for adverse events
(CTCAE) 5.0. CTCAE. Nov 27, 2017; 5.0: 147.Récupéré de
https://evs.nci.nih.gov/ftp1/CTCAE (Consulté le 19 Juin 2018) [19]
VELIRANO
(SERMENT DE GALIEN)
93
Mianianaaho, etoanatrehan’ireoMpampianatrarehetraatoamin’nyholafitrynysampam-
pampianaranamombanyFahasalamanasynyFilan-
kevitraaoamin’nyarofenitrin’nyFarmasianinaaryireoMpiara-mianatraamikorehetra, fa :
Hanomevoninahitraaoanatin’nyfitsipikamifehynyasakoireorehetranamolavolasyn
anofananaahyaryhahatsiaromandrakarivanysoalehibenataon’izyireo ka
hitandrohatranynyfampianarananomenaahy ;
Hanatanterakanyasakoamim-pahamendrehanasyamim-pahamalinanaaryamim-
pahamarinana ka tsyhanararaotra na
hitadytombonymihoatran’izaylazain’nylalànaaryhanaja an-tsakanysy an-
davanynylalànarehetramanankerymifehyizanymba ho tombon-
tsoaambonin’nyfahasalamam-bahoaka ;
Tsyhanadinomihitsynyadidyaman’andraikitroamin’ireomararysynyhasin’ny
maha-olona ;
Tsyhanaikymihitsyhampiasanyfahalalakosynyfahefakomba ho
fitaovanahandikanany maha-olonasyhanatanterahanahelokafamonoanaolona na
amin’inona na amin’inonaary na rahoviana na rahoviana.
PERMIS D’IMPRIMER
LU ET APPROUVE
Le Directeur de Thèse,
Signé Professeur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo,
Signé : Professeur VOLOLONTIANA Hanta Marie Danielle
95