Cours de Geomorphologie Final

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Année Académique

2023-2024

GEOMORPHOLOGIE
Support de cours Ingénieur de Conception 1ère année

Dr Hervé SIAGNE
Enseignant-Chercheur
PLAN DU COURS
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

CHAPITRE II. EROSION

CHAPITRE III. DIFFERENTS TYPES DE RELIEF

CHAPITRE IV. GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays


intertropicaux

CHAPITRE V. PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

CHAPITRE VI. GEOMORPHOLOGIE LITTORALE : Exemple du Bassin


Sédimentaire Ivoirien (Sous forme d’exposé par les Etudiants) 2
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA
GEOMORPHOLOGIE

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

❑ Introduction
La géomorphologie est une science qui a pour objet la description,
l'analyse et l'explication du relief terrestre actuel. C'est l'étude scientifique
des formes de la Terre et de leur évolution.
Elle se base sur des éléments de topographie (plateau, plaine, montagne,
talus...) qui sert à décrire, à préciser le type de relief ; et des éléments
géomorphologiques (surface d'érosion, plateau structural, plaine
d'épandage, cuesta, mont...) qui précise le facteur ou le processus de
formation.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

❑ Introduction
Le relief terrestre constitue un espace où l’homme mène l’ensemble de ses
activités tant sociale qu’économique. Le relief résulte de l’action des
forces orogéniques (tectonique) et des forces climatiques (eau, vent, neige,
ruissellement, gélifraction, météorisation...). La formation des reliefs est
dynamique et non cyclique.

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

❑ Introduction
Objectifs généraux
Après ce cours, l'étudiant devrait être en mesure :
1. De mieux comprendre les différents processus responsables de la formation des
reliefs terrestres ;
2. D'identifier et de caractériser différentes formes de terrain sur des images aériennes
et satellitaires ainsi que sur le terrain ;
3. De comprendre l'évolution physique d'un paysage naturel à travers le temps ;
4. De comprendre les liens entre le climat, les propriétés des matériaux terrestres et
les forces appliquées sur ceux-ci par la gravité, l'eau, la glace et le vent.

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.1 Définition
La géomorphologie dérive de 3 mots grecs :
▪ gê (la terre) ;
▪ morphê (la forme) ;
▪ et logie ou logos (l’étude).

En d’autres termes c’est l’étude des formes du relief.

La géomorphologie constitue un des éléments de la géographie physique :


la physiographie et se situe à l’interface entre la géographie et les sciences
de la terre. 7
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.1 Définition
La géomorphologie n’est pas qu’un simple exercice de description et de
classement du relief, mais une science explicative de la genèse et de
l’évolution des formes du relief. Comme toute science elle a :
▪ un objet : le relief ;
▪ des méthodes : la cartographie, l’expérimentation, la modélisation,
etc. ;
▪ et une finalité : l’intégration de l’information apportée par le relief
dans la reconstitution de l’histoire des paysages.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.1 Définition
L’analyse de l’origine des formes du relief prend en général en compte trois groupes
de facteurs principaux : les facteurs endogènes, exogènes et anthropogènes (Fig. 1 et
Tab. 1).

Figure 1 : Facteurs à
l’origine des formes du
relief

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.1 Définition

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.1 Définition
▪ Les facteurs endogènes sont liés à la nature (géologique) des roches (granites,
calcaires, schistes, etc., plus ou moins résistants à l’érosion), à leurs structures
(horizontale, plissée, etc.) et aux mouvements des plaques lithosphériques
(géophysique) qui participent à la genèse des volumes.
▪ Les facteurs exogènes (géomorphologie dynamique ou climatique), que sont
les agents d’érosion, façonnent les formes du relief et leur donnent un modelé.
Il s’agit du gel, du vent, et de l’eau (sous forme liquide et solide).
▪ Les agents anthropogènes (Homme) jouent également un rôle érosif, tant dans
la destruction des formes naturelles que dans la création de nouvelles formes
(ex. remblais).
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.1 Définition
En définitive, c’est l’action conjuguée de ces trois groupes de facteurs qui permet de
comprendre les mécanismes qui sont à la base de la formation et de l’évolution du
relief. Toutefois, la simple observation n’est pas suffisante pour comprendre l’intensité
et les rythmes des processus d’érosion.

I.2 Relief de la terre


Le relief est la forte variation verticale d'une surface solide, soit positivement, en
saillie, soit négativement, en creux. Ce mot est souvent employé pour caractériser la
forme de la lithosphère terrestre.
La surface de la Terre est formée de creux et de bosses : c'est le relief. Les reliefs sont
caractérisés par leur forme, leur altitude et leur dénivelé. 12
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.2 Relief de la terre


Le relief joue plusieurs fonctions en relation avec les activités humaines : contrainte
physique, risque naturel et ressource naturelle. Il n’est pas statique, mais constitue un
ensemble dynamique en évolution.
Il est d’ailleurs le témoin d’une histoire géologique et géomorphologique : l’histoire
des roches, des déformations des formes.
La géomorphologie distingue traditionnellement trois grands types de relief (Fig. 2) :
▪ la plaine ;
▪ le plateau ;
▪ la montagne.
Le dénivelé est la différence d'altitude entre deux points du sol.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.2 Relief de la terre

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Figure 2 : Différentes formes de reliefs
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.2 Relief de la terre


La pente, la position vis-à-vis du niveau de la mer caractérisent également le relief.
La topographie mesure les reliefs aériens tandis que la bathymétrie mesure les reliefs
sous-marins.
En cartographie, le relief est représenté sous la forme de cartes topographiques.
Le relief modifie les trajectoires des écoulements des fluides (atmosphère,
hydrosphère, courant marin...).
Au premier ordre, la formation des modelés géomorphologiques résulte des
interactions entre deux processus majeurs de la géologie, les processus tectoniques
générés par le mouvement des différents continents, et les processus de surface qui
redistribuent les différents terrains par l'érosion et la sédimentation.
15
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.2 Relief de la terre


On appelle orogenèse la naissance des reliefs et tectogenèse celle des déformations.
Les chaines de montagnes sont le résultat de l'orogenèse, elles-mêmes directement liée
à la tectogenèse.
• Orogenèse
Le mobilisme de l'écorce terrestre provoque, à une échelle de temps géologique, des
déformations intenses conduisant à des reliefs montagneux dans certaines zones du
globe. Les chaînes de montagnes les plus récentes sont situées soit à la limite des
masses continentales et des aires océaniques (chaînes liminaires), soit entre des masses
continentales, à l'emplacement d'anciennes aires océaniques disparues (chaînes
intercratoniques).
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.2 Relief de la terre


• Tectogenèse
La tectogenèse traite de la genèse des structures, se différenciant ainsi de l'orogenèse,
qui traite de la genèse des reliefs ; encore que l'une et l'autre soient évidemment liées.
À l'échelle minitectonique et à l'échelle microtectonique, la tectogenèse relève de la
mécanique des matériaux ; à l'échelle mégatectonique, elle s'appuie sur des
considérations géophysiques. C'est donc à l'échelle tectonique et à l'échelle
macrotectonique que se posent les problèmes de tectogenèse sous l'angle purement
géologique.

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.3 Domaines d’étude de la géomorphologie et ses applications


La géomorphologie est en relation étroite avec les autres disciplines de la géographie
physique et des sciences de la terre (géologie, la pédologie, la climatologie,
l’hydrologie).
Deux domaines se partagent le champ scientifique de la géomorphologie :
▪ la géomorphologie structurale concerne l'influence de la structure (lithologie
et tectonique) sur le relief à différentes échelles. Elle explique les grandes
lignes du relief-l'architecture principale ou la structure ;

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.3 Domaines d’étude de la géomorphologie et ses applications


▪ la géomorphologie dynamique retouche les grands traits du paysage
généralement sous l'effet du climat. Elle se spécialise dans l'étude analytique
des processus externes qui contribuent à la formation et à l'évolution des formes
de relief ; l’érosion, l’altération, l'ablation, le transport, le dépôt, etc. édifient et
modifient les formations. Elle concerne l’aspect particulier des formes en
fonction d’un climat actuel ou des héritages d’un climat passé.

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.3 Domaines d’étude de la géomorphologie et ses applications


L'étude géomorphologique comporte un double aspect :
▪ la géométrie de la surface topographique (la topographie est la représentation
des lieux et formes du terrain sur une carte, la géomorphologie interprète les
formes) : le modelé ; la configuration de la surface est la morphographie
qualitative ou quantitative, elle fait appel à des mesures morphométriques sur le
terrain ou les cartes, les photographies aériennes, les images satellitales ;

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.3 Domaines d’étude de la géomorphologie et ses applications


L'étude géomorphologique comporte un double aspect :
▪ la notion de forme de relief est indissociable de celle de formations géologiques
(les terrains) associées au modelé. Elles constituent deux types :
o les formations superficielles, corrélatives de la morphogenèse (formation et
évolution du relief). Leur mise en place accompagne la réalisation du relief
et leur étude est donc fondamentale pour expliquer et dater le relief ;
o le substrat sous-jacent, en place, constitué de roches souvent beaucoup plus
anciennes, mises en place dans des conditions paléogéographiques
(anciennes distributions géographiques des reliefs) différentes.

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.3 Domaines d’étude de la géomorphologie et ses applications


Les applications de la géomorphologie sont nombreuses qu’il s’agisse de la
recherche d’eau, de matières énergétiques et de minéraux ou encore d’études
géologiques préalables aux travaux publics.
La géomorphologie structurale reste l’une des méthodes classiques pour localiser et
identifier les accidents structuraux (souples ou cassants).
En prospection minière, la géomorphologie intervient dans la localisation du
gisement et même dans l’exploitation lorsque le mode de gisement dépend de façon
immédiate des mécanismes d’érosion.
En travaux public (voies de communication, hydraulique, urbanisme) le milieu
naturel d’implantation de l’ouvrage doit être stable d’où la nécessité de connaître la
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dynamique des versants avant toute implantation.
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.4 Outils et méthodes de la géomorphologie


Dans son travail, la géomorphologie utilise un certain nombre d’outils que sont les
cartes, les photos aériennes, les images satellites. Avec des avantages et des
inconvénients, chacun de ses outils utilisés permet une interprétation plus fine des
reliefs et de leur évolution.

La cartographie géomorphologique résume des informations sur :


• la géométrie, l’agencement, des formes du relief ;
• la nature et la structure des formations superficielles ;
• les processus y compris leur durée et le rythme de formation et l’âge des formes
du relief.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.4 Outils et méthodes de la géomorphologie


Les méthodes géodésiques (théodolites, GPS, etc.) permettent la localisation
cartographique, celle de points de mesures (Fig. 3).

La carte topographique qui est une représentation plane d’une portion de la terre. Elle
représente à la fois des points indépendamment de leur altitude, le relief rendu par des
points côtés et des courbes de niveau. La carte topographique va permettre de dresser
des profils indispensables à l’étude de l’origine du relief (Fig. 4)

L’analyse de l’imagerie satellitale apporte des précisions de plus en plus grandes pour
la compréhension du relief (terrestre et d’autres planètes) à différentes échelles (Fig.
4b). 24
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.4 Outils et méthodes de la géomorphologie

Figure 3 : Matériel géodésique de mesures de position


a)GPS Map ; b) GPS différentiel ; c) Théodolithe 25
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.4 Outils et méthodes de la géomorphologie

Figure 4 : Carte topographique et Image satellitaire


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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.4 Outils et méthodes de la géomorphologie


Les techniques sédimentologiques ou granulométriques permettent l’analyse des
dépôts sédimentaires (granulométrie, faciès, etc.) en différenciant leurs conditions
d’érosion, de transport, de dépôt. Le relevé de la position spatiale des dépôts permet
d’établir une datation relative des évènements géomorphologiques (terrasses
emboîtées, dépôts de moraines, varves, de loess, etc.).

Les stations météorologiques et hydrologiques collectent les variables


météorologiques (températures de l’air, précipitations) et hydrologiques (écoulements
de surface, débits des cours d’eau). Ces paramètres jouent un rôle fondamental dans
l’évolution des phénomènes glaciaires, périglaciaires, gravitaires et torrentiels,
littoraux, etc. 27
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.4 Outils et méthodes de la géomorphologie


Les analyses thermiques permettent de connaître les caractéristiques thermiques et
l’évolution d’un terrain : la température est mesurée directement en forages ou par
l’utilisation de capteurs et de sondes.

Les méthodes géophysiques remplacent ou secondent les techniques de forages. Les


matériaux du sous-sol possèdent des propriétés physiques particulières (vitesse de
propagation des ondes sismiques, résistance au courant électrique, etc.) (Fig. 5).

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE

I.4 Outils et méthodes de la géomorphologie

Figure 5 : Exemples de méthodes géophysiques

29
CHAPITRE II : EROSION
CHAPITRE II : EROSION
II.1 Définition
En géomorphologie, l’érosion est le processus de dégradation et de transformation du
relief, et donc des sols, roches, berges et littoraux qui est causé par tout agent externe,
donc autre que la tectonique.
L'érosion agit à différents rythmes et peut, sur plusieurs dizaines de millions d'années,
araser des montagnes, creuser des vallées, faire reculer des falaises.
La géomorphologie dynamique étudie l'érosion et ses résultats. L'analyse des
processus de l'érosion permet de distinguer des combinaisons complexes d'actions que
l'on appelle système d'érosion ou système morphogénétique.
Le résultat de l'action de ces systèmes se traduit par le modelé du relief, souvent des
formes à grande échelle (métriques ou décamétrique) qui peuvent se répéter sur de
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longues distances, couvrant ainsi de vastes surfaces.
CHAPITRE II : EROSION
II.1 Définition
Le terme d'érosion peut avoir deux significations. Au sens strict et étymologique, c'est
l'action d'enlever, de ronger les reliefs existants. Il faut lui préférer le sens large, qui
associe trois actions :
▪ l'attaque des reliefs ;
▪ le transport des débris ;
▪ et leur dépôt.

L'érosion est ainsi un transfert de matières qui modifie la physionomie de la surface de


la Terre. Ce transfert implique que l'on puisse et doive faire un bilan prenant en compte
érosion et accumulation.
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
En géomorphologie, la météorisation, appelée aussi altération météorique, altération
atmosphérique ou altération climatique, est l’ensemble des processus mécaniques,
physico-chimiques ou biologiques de réduction élémentaire des roches et des
minéraux à la surface de la Terre par les agents météoriques (appelés aussi météores, il
s'agit principalement de l'eau, des gaz atmosphériques et des variations de
température), mécaniques ou biologiques ; ils constituent la réponse des minéraux
d’une roche pour trouver un équilibre s’ajustant avec les conditions d’eau et d’air à la
surface terrestre. Cette attaque de la roche en place s'effectue au contact de
l'atmosphère ou à son voisinage, et les phénomènes météorologiques en contrôlent
étroitement la marche. Aussi la qualifie-t-on de météorisation, pour la distinguer de
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l'érosion qui implique un transport.
CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
Plusieurs processus sont mis en œuvre dans la météorisation :
▪ Processus mécaniques ;
▪ Processus physico-chimiques ;
▪ Processus biologiques.

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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.1 Processus mécaniques
Ces processus entraînent une désagrégation de la roche en matériaux de taille plus
réduite, mais sans changement appréciable dans la composition chimique ou
minéralogique.
On y regroupe les fragmentations d’origine thermique dont la cryoclastie et la
thermoclastie et les fragmentations d’origine hydrique (haloclastie et hydroclastie),
les auteurs anglo-saxons y ajoutant les phénomènes de détente (exfoliation).
II.2.2 Processus physico-chimiques
Le processus physico-chimique également processus d’altération provoque une
transformation de la roche saine en produits secondaires, c’est-à-dire une modification
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irréversible des propriétés physiques et chimiques des roches et minéraux.
CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
Le principal agent de météorisation physico-chimique est l’eau atmosphérique qui agit
à la fois comme un réactif chimique, comme un vecteur de transmission d’autres
réactifs (le transport de dioxyde de carbone par exemple), et comme un agent
d’évacuation des produits libérés par la météorisation (solutés).

A/ L’attaque physique ou mécanique de la roche va provoquer


▪ la désagrégation : émiettement sous forme de débris de petite taille.

▪ la desquamation : enlèvement de minces écailles superficielles (Fig. 6).

▪ la fragmentation : rupture ou détachement de blocs, d’éclats de taille et de forme


variables. 36
CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
A/ L’attaque physique ou mécanique de la roche va provoquer

Figure 6 : Desquamation d’un affleurement rocheux


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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
A/ L’attaque physique ou mécanique de la roche va provoquer
Exemples d’attaque mécanique :
▪ La thermoclastie (changements de température) : C’est la destruction des
matériaux rocheux sous l’effet de fortes variations de température. (ex. milieux
arides et semi-arides) (Fig. 7).
▪ La cryoclastie (gélifraction) : C’est la destruction des matériaux rocheux sous
l’effet des alternances gel-dégel, en raison des contraintes exercées par les
changements d’état de l’eau (surtout au printemps et en automne) (Fig. 8).

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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
A/ L’attaque physique ou mécanique de la roche va provoquer

Figure 7 : Thermoclastie
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
A/ L’attaque physique ou mécanique de la roche va provoquer

Figure 8 : Cryoclastie
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
B/ L’altération chimique (météorisation chimique)
Il s’agit d’une dissociation des liens chimique entre les minéraux, voire entre ions. La
transformation peut se faire par addition ou soustraction d’éléments chimiques. Cela a
pour résultat la production de débris fins. Les agents de l’altération chimique sont :
▪ Eau = agent principal (mise en solution) ;
▪ Oxygène de l’air qui se combine avec l'eau (CO2, autres gaz) ;
▪ Acides (ions H+) produits par les minéraux, la biosphère et l’homme (pluies
acides).
La température a un rôle très important sur la vitesse d’altération. Pour une
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augmentation de 10°C, la vitesse double.
CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
B/ L’altération chimique (météorisation chimique)
Exemples d’altération chimique
▪ L’hydrolyse = mécanisme d’altération chimique le plus important Il s’agit d’un
mécanisme d’échange de cations, accompagné d’une destruction de l’édifice
cristallin (par les H+). Ce mécanisme s’applique essentiellement aux roches
cristallines, en particulier aux feldspaths (env. 50% d’un granite). Les minéraux
sont détruits par l’eau, rendue agressive par les acides qu’elle contient à l’état
dissous. Le H+ libre de l’eau agit comme un acide.
▪ Les mécanismes de dissolution (karst) CaCO3 + H2O + CO2 <> Ca(HCO3)2
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
B/ L’altération chimique (météorisation chimique)
Exemples d’altération chimique
▪ Les mécanismes d’oxydoréduction : Ex. A l’air libre, le fer rouille. Il y a
oxydation lorsqu’il y a combinaison d’un élément avec l’oxygène, cela
correspond à une perte d’électron. Il y a réduction lorsqu’il y a départ de
l’oxygène, cela correspond à un gain d’électron.

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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.3 Processus biologiques
La météorisation biologique, appelée aussi biométéorisation, est la désagrégation
physique (mécanique) ou chimique (biochimique) de la roche causée par des
organismes vivants tels que les plantes, les lichens, les animaux, les bactéries et les
champignons (notamment les mycorhizes) qui sécrètent des acides organiques, ou par
des acides humiques provenant de la décomposition des matières organiques dans le
sol.

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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
Le cycle procède par un enchaînement de phases qui se succèdent dans un ordre
irréversible comparable à l’évolution de la vie humaine de la naissance à la mort en
passant par la jeunesse, la maturité et la vieillesse (Fig. 9).
Le cycle comprend une longue période d’érosion et un brusque rajeunissement. Le
relief se construit pendant les périodes de mouvement et se détruit, par le travail de
l’érosion, pendant les périodes de stabilité.
Les périodes de stabilité sont longues tandis que les périodes de mouvement sont
momentanées par rapport aux premières.

45
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion

Figure 9 : Cycle de l’érosion.


A) Stade de jeunesse, B) Stade de maturité et C) Stade de vieillesse

46
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❑ Le stade de jeunesse (Figure 10) :
correspond à une région où le relief est élevé
uniformément par rapport au niveau de base
(niveau de la mer). Dans cette situation, les
fleuves s’encaissent à l’embouchure puisque
la pente a été augmentée. L’érosion remonte
selon le processus régressif sur le cours
principal et sur les affluents. Le lit est alors le
siège d’une érosion intense et les versants Figure 10 : Stade de jeunesse
réagissent à l’encaissement du lit.
47
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❑ Le stade de jeunesse (Figure 10) :
Il s’y produit des glissements, des débris
sont arrachés aux parois et mettent par
endroits la roche à nu. Le creusement du
pied des versants est vigoureux.

Figure 10 : Stade de jeunesse

48
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❑ Le stade de la maturité (Figure 11) :
s’installe par suite de la régularisation
progressive du profil en long des cours
d’eau et les rivières ne creusent plus que
lentement. Les glissements deviennent
rares sur les versants et les pentes
d’ensemble diminuent. Le relief se
compose de croupes à divers niveaux. Il
se dépose des alluvions au niveau des
Figure 11 : Stade de maturité
vallées principales qui sont très élargies.
49
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❑ Le stade de vieillesse (Figure 12) :
est caractérisé par un affaiblissement lent
des pentes sur les profils longitudinaux des
cours d’eau en particulier sur les interfluves.
Les sommets des croupes se rapprochent de
l’altitude des talwegs, toutefois la pente
reste suffisante pour l’évacuation des débris.
La région devient une succession de croupes
Figure 12 : Stade de vieillesse
recouvertes d’un tapis continu de débris
altérés et séparés par des vallées au fond
50
alluvial. Le réseau est hiérarchisé.
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❖ NB : La différence entre le stade de jeunesse et celui de la maturité est marquée
dans le premier cas par un relief caractérisé par des versants évoluant par
glissement et se présentant comme le profil rectiligne si la structure est homogène.
Par contre dans le second cas les versants commencent à se régulariser, se
recouvrent uniformément d’un manteau de débris et prennent un profil convexe au
sommet concave à la base.

Pour bien saisir comment se fait l'aplanissement de tout un continent ou d'une partie de
continent sous l'action des eaux de ruissellement, il est une notion importante à
connaître : le profil d'équilibre d'un cours d'eau et son ajustement à un niveau de base.
Ce profil d'équilibre s'établit par l'ajustement à un niveau de base (Fig. 13). 51
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion

Figure 13 : Profil d'équilibre initial

Ce niveau de base est défini par le niveau d'eau du réservoir dans lequel se jette le
cours d'eau (autre cours d'eau plus important, lac, réservoir hydroélectrique, mer, etc.).
Ainsi, un cours d'eau qui se jette dans un lac creusera son lit jusqu'à ce qu'il atteigne
52
son profil d'équilibre défini par le niveau d'eau du lac.
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
Sur ce schéma, l'échelle verticale est fortement exagérée. En fait, à l'équilibre, le
gradient de pente du cours d'eau est très faible, tant que le lac est présent, le cours
d'eau ne peut éroder plus bas que ce profil.
Si de manière naturelle ou anthropique le lac est drainé (comme par exemple, le lac 1
sur le schéma qui suit) (Fig. 14), le cours d'eau recommence à creuser et ajuste son
profil à un nouveau niveau de base, ici le niveau du lac 2.

Figure 14 : Profil d'équilibre


secondaire

53
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
Avec le drainage du lac 2, un nouveau profil d'équilibre s'établit. Ultimement, le
niveau de base est le niveau marin (Fig. 15).

Figure 15 : Profil d'équilibre ultime 54


CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
Ceci explique comment les continents tendent à être érodés jusqu'au niveau marin
(niveau zéro). Cela est théorique, car dans la nature, il y a des événements qui font
qu'on atteint rarement une telle situation, entre autres, à cause de la dynamique de la
tectonique des plaques.
Les travaux humains peuvent contribuer à modifier de façon significative le profil des
cours d’eau : un abaissement du niveau de base par des travaux de creusement par
exemple risque d'entraîner des problèmes d'érosion à la grandeur de toute une région.
A l'inverse, la construction de barrages créant un lac de barrage entraîne l'accumulation
de sédiments (Fig. 16).

55
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion

Figure 16 : Modification du profil de base


par activités anthropiques 56
CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.1 Causes
La succession des cycles d’érosion peut résulter de différents phénomènes : isostasie,
eustasie, changements climatiques, mouvements tectoniques.
Ainsi, il peut s’agir :
a) d’un mouvement relatif du niveau de base (Fig. 17), c’est-à-dire d’une élévation ou
d’un abaissement du niveau de la mer par rapport à celui du continent (isostasie),
qu’il soit un mouvement eustatique (phénomène lié aux calottes glaciaires et qui
entraîne un mouvement du plan d’eau de la mer) ou épeirogénique (mouvement
d’ensemble du continent).

57
CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.1 Causes

58
CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.1 Causes

Figure 17 : Niveau de base d'un profil


d'érosion 59
CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.1 Causes
Dans le cas d’un mouvement positif (submersion) la pente des cours d’eau
diminue de l’aval à l’amont et il se produit un nouveau cycle de remblaiement par
extension régressive (Fig. 5a) qui tend à établir des profils d’équilibre.
Si le mouvement est négatif, la ligne de rivage recule ; le cours d’eau va
s’encaisser vers l’amont par érosion régressive. Un nouveau cycle de creusement
commence (Fig. 5b).

a) de mouvements tectoniques différenciant un relief, il s’agit de mouvements


d’ensemble du continent par basculements (mouvements épeirogéniques),
plissements. Ceci entraîne des creusements et des remblaiements. 60
CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.2 Types d’évolution
Il existe deux types d’évolution de la succession des cycles d’érosion :
▪ Cas d’un soulèvement d’ensemble (ou d’un mouvement négatif du niveau marin)
dans une structure uniforme. Il se crée une érosion remontante qui creuse une gorge
sur le cours d’eau principal et sur tous ses affluents. Cette gorge appelée gorge
d’érosion va s’emboîter dans le lit actuel qui peut être aussi une ancienne gorge
d’érosion. Les gorges d’érosion correspondent à des formes cycliques (Fig. 18).

61
CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.2 Types d’évolution
Il existe deux types d’évolution de la succession des cycles d’érosion :
▪ Cas d’un soulèvement d’ensemble (ou d’un mouvement négatif du niveau marin)
dans une structure uniforme

Figure 18 : Emboîtement
de formes cycliques

62
CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.2 Types d’évolution
Il existe deux types d’évolution de la succession des cycles d’érosion :
▪ Cas d’une succession d’épisode de creusement et de remblaiement dans une vallée
créant des terrasses alluviales. Dans une vallée alluviale si un abaissement du
niveau de base amène le cours d’eau à s’enfoncer dans les alluvions et même dans
leur substratum, l’ancien fond alluvial va occuper une position au-dessus du
nouveau talweg ; il constituera une terrasse alluviale.

63
CHAPITRE II : EROSION
II.5 Erosion par les eaux de ruissèlement
La Figure 19 présente de façon simple le bilan hydrique de la surface terrestre. On y
voit que moins de 7% de l'eau du cycle total est disponible pour modeler les continents
par ruissellement, mais il s'agit d'un agent très efficace.

Figure 19 : Bilan hydrologique

64
CHAPITRE II : EROSION
II.5 Erosion par les eaux de ruissèlement
C'est bien connu, les eaux de ruissellement creusent les vallées. La profondeur, la
largeur et les formes de ces dernières se modifient avec le temps.
Les changements du niveau de base peuvent se faire aussi à l'échelle planétaire. Nous
savons par exemple que, dans le passé, le niveau des mers a fluctué constamment. Il y
a un certain nombre de causes à ces fluctuations, les deux principales étant les
changements de volume des océans reliés à la tectonique des plaques et le stockage de
glaces aux pôles durant les glaciations.
Un abaissement du niveau des mers entraîne, pour les continents, un changement du
profil d'équilibre des cours d'eau. Voici, par exemple, comment évoluera les reliefs
d'une région dont le niveau de base aura été abaissé (Fig. 20).
65
CHAPITRE II : EROSION
II.5 Erosion par les eaux de ruissèlement
Prenons une région qui a atteint son niveau d'équilibre (le niveau marin par exemple) ;
il s'agit de ce qu'on appelle une pénéplaine.

Figure 20 : Pénéplaine initiale 66


CHAPITRE II : EROSION
II.5 Erosion par les eaux de ruissèlement
Si le niveau de base est abaissé (flèche), le cycle de l'érosion est remis à zéro et la
région, plane au départ, accusera des reliefs de plus en plus accentués à mesure que les
cours d'eau creuseront pour atteindre leur profil d'équilibre par rapport au nouveau
niveau de base (Fig. 21).

Figure 21 : Structuration de la nouvelle pénéplaine 67


CHAPITRE II : EROSION
II.5 Erosion par les eaux de ruissèlement
Lorsque ces derniers auront atteint leur profil d'équilibre, la région s'aplanira
progressivement pour devenir une nouvelle pénéplaine (Fig. 22).

Figure 22 : Création de la nouvelle pénéplaine à la suite de la modification du


profil de base 68
CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
Le vent constitue un facteur important d'érosion et de transport des sédiments à la
surface de la planète. Il est particulièrement actif dans les régions sèches où la
végétation est quasi-absente, comme les déserts. Les régions désertiques, qu'on définit
comme les régions qui reçoivent moins de 20 cm de précipitations/an, couvrent près
du tiers de la surface terrestre (Fig. 23). Les grands déserts du monde (Gobi, les
déserts d'Australie) se trouvent entre les latitudes 10° et 30° de part et d'autre de
l'équateur.
Ces régions sont constamment sous des conditions de haute pression atmosphérique où
descend l'air sec, ce qui est aussi vrai pour les régions polaires qui sont aussi
considérées comme désertiques compte tenu qu'elles reçoivent moins de 20 cm/an de
69
précipitations (en équivalent pluie).
CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent

Figure 23 : Cartographie
des déserts dans le monde

70
CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
Dans les déserts, l'agent principal d'érosion et de transport des matériaux est le vent. Si
le vent peut agir si efficacement pour éroder et transporter les particules, c'est qu'il n'y
a ni humidité, ni végétation pour retenir celles-ci et les stabiliser. Le vent qui balaie la
surface du sol entraîne donc facilement ces particules. Les particules sont transportées
selon trois modes (Fig. 24).

Figure 24 : Modes de transport des


particules

71
CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
Les plus grosses se déplacent par roulement ou glissement (traction) à la surface du
sol, sous l'effet de la poussée du vent ou des impacts des autres particules. Les
particules de taille moyenne (sables) se déplacent par bonds successifs (saltation). Les
particules très fines (poussières) sont transportées en suspension dans l'air (loess),
souvent sur de très grandes distances.
Il en résulte deux structures importantes des déserts : les pavements de désert et les
champs de dunes (Fig. 25).

72
CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent

Figure 25 : Processus d’érosion par le vent

73
CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
Le vent entraîne les particules de la taille des sables, mais n'a pas l'énergie nécessaire
pour soulever ou rouler les plus grosses particules. Ainsi, ces plus grosses particules se
concentrent progressivement à mesure de l'ablation des sables pour former finalement
une sorte de pavement qui recouvre les sables et les stabilise, ce qui, par exemple,
permet aux véhicules robustes de rouler aisément.

Les sables transportés par le vent s'accumulent sous forme de dunes.

Ces dernières se déplacent, sous l'action du vent, par saltation des particules sur le dos
de la dune ; elles viennent se déposer sur le front de la dune, soit par avalanche, soit
parce qu'elles sont piégées par le tourbillon que fait le vent à l'avant de la dune.
74
CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
C'est ce qui cause la structure interne en laminage parallèles inclinées qui indiquent le
sens du déplacement de la dune (Fig. 26).

Figure 26 : Avancé d’une dune

75
CHAPITRE II : EROSION
II.7 Erosion et isostasie
À l'échelle continentale, l'érosion par les eaux de ruissellement, la glace et le vent
tendent à aplanir les reliefs vers un profil de base qui est le niveau des mers.
Selon le principe d'isostasie (rappelons que la lithosphère "flotte" sur l'asthénosphère),
l'ablation d'une tranche de matériaux à la surface d'un continent entraîne un
rééquilibrage des masses ; il y a remontée de l'ensemble de la lithosphère continentale.
De cette manière, la croûte continentale s'amincit progressivement ; on tend vers la
pénéplaine et vers une épaisseur de croûte continentale qui soit compatible avec
l'épaisseur de la croûte océanique, en conformité avec les densités respectives des deux
croûtes.

76
CHAPITRE II : EROSION
II.7 Erosion et isostasie
En contrepartie, la surcharge due à l'addition de sédiments sur la lithosphère océanique
crée un enfoncement qu'on appelle de la subsidence (Fig. 27).

Figure 27 : Érosion et isostasie

77
CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
L’homme est un agent morphologique. Il peut modifier la couverture végétale naturelle
en créant ainsi des conditions biologiques qui mettent en œuvre un système d’érosion
original, le système anthropique. Il agit par :
▪ la mise en culture ou en pâture aux dépens de la forêt ou de formations
arbustives
▪ l’intermédiaire de ses troupeaux qui peuvent détruire la végétation du pâturage
lorsqu’il y a une surcharge pastorale (nombre de bêtes par unité de surface
élevé).
Il résulte de toutes ces actions une intensification de l’érosion qui s’effectue aux
dépens des surfaces utiles et qui peut prendre l’aspect national : c’est l’érosion du sol.
78
CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Facteurs de l’érosion du sol
L’érosion du sol est le résultat de cinq facteurs :
▪ nature du sol et du sous-sol ;
▪ pente ;
▪ régime climatique ;
▪ végétation artificielle ;
▪ système de culture.

79
CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Facteurs de l’érosion du sol
▪ Nature du sol et du sous-sol. Elle influe par l’intermédiaire de la dimension de
débris, de leur degré de cohérence, de la perméabilité (les argiles sont les
éléments les plus sensibles au ravinement), les sables à déflation.
▪ Pente. La pente doit être suffisante, pour la culture pour éviter que les eaux
stagnent et que se renouvellent les débris, mais assez faible pour que le
ruissellement ne s’exerce pas avec trop d’intensité. En pays tempéré, une pente
de 1 à 5 % est l’optimum sur un sol granitique. Dans un pays tropical, sur un
sol granitique, l’érosion du sol s’exerce à partir d’une pente de 8%.

80
CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Facteurs de l’érosion du sol
▪ Régime climatique. Le gel rend le sol cohérent, mais facilite le ruissellement si
le sol est encore gelé pendant la fonte des neiges ; le dessèchement du sol, lié à
l’évaporation, agit directement pour faciliter la déflation en diminuant la
cohérence du sol ; la formation des croûtes, phénomène lié au climat, diminue
la prise de l’érosion. La quantité et la répartition des pluies constituent le
facteur climatique essentiel ; une chute d’eau de 25 mm en dix minute est
dangereuse si elle ne s’arrête pas dans les minutes qui suivent. Elle devient
désastreuse même sur un terrain perméable parce que le sol se sature et le
ruissellement s’intensifie.
81
CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Facteurs de l’érosion du sol
▪ Végétation artificielle. Les cultures qui laissent le sol à nu (pommes de terre,
arachide, etc.) sont les plus dangereuses.
▪ Système de culture (et d’élevage). Une culture dans le sens de la pente facilite
le ruissellement ; la pratique de la jachère a également une action néfaste ; de
trop fréquents retournements de la terre ont également la même action ; la
surcharge pastorale facilite aussi l’érosion. Le feu de brousse est désastreux
parce qu’il détruit l’humus et met le sol à nu facilitant l’érosion.

82
CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Solutions ou remèdes
Lutte contre le ruissellement. Elle se fait :
▪ par le développement de cultures qui protègent le sol : céréales, prairies
naturelles et artificielles. Les cultures qui exposent le sol ( coton, maïs, tabac,
soja, légumes divers) seront assolées avec les cultures protectrices. Les unes et
les autres alterneront en longues bandes : c’est le strip-cropping. La jachère sera
évitée ;
▪ le labour se fera suivant des courbes de niveau de sorte à éviter que le
ruissellement ne laisse des sillons établis le long de la pente ;
▪ par l’aménagement du sol des collines en banquettes horizontales ou même à
contre-pente, séparées par des gradins ; 83
CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Solutions ou remèdes
Lutte contre le ruissellement. Elle se fait :
▪ par l’abandon des pentes les plus fortes par la culture et laissées en pâturage ou
en forêt.
Lutte contre la déflation. Il faut :
▪ retourner le moins possible le sol et pour cela le plus possible à la charrue à
disques qui hache seulement le sol ;
▪ laisser la paille sur le sol après les récoltes ;
▪ labourer perpendiculairement aux vents dominants.

84
CHAPITRE III :
DIFFERENTS TYPES DE RELIEF

85
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.1 Définition
Les continents ne se présentent pas sur une surface homogène. Les roches composant
la croûte terrestre sont disposées et reparties différemment selon les régions du globe
et forment des unités structurales ou des grands types de reliefs.
Le terme relief désigne, étymologiquement, ce que l’on relève et s’applique donc, au
sens strict, à une forme saillante. Cependant, au sens large, utilisé en géographie, il
désigne l’ensemble des irrégularités de la surface de la croûte terrestre. Ainsi, il se
compose d’éléments en creux et d’éléments en position surélevée
La formation des montagnes ou orogenèse engendre le relief. Un relief se définit par :
▪ Son altitude ;
▪ Sa pente ;
▪ Son âge. 86
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.1 Définition
Son altitude : on distingue des zones de basse et de haute altitude. Les zones basses
sont les plus représentées sur la Terre :
▪ 0 à 200 mètres = 31% de la superficie des terres ;
▪ 200 à 500 mètres = 29% ;
▪ 500 à 1000 m : = 20 % ;
▪ plus de 1000 m = 20%

Sa pente : celle-ci n’est jamais nulle, alors même que certaines formes de relief nous
paraissent planes. Une forme de relief est donc un assemblage de pentes dont les
dimensions, les orientations et les déclivités sont très variables.
87
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.1 Définition
Son âge : les reliefs ont une vie. On parle de massifs jeunes, à maturité, vieux, etc. À
l’échelle de l’homme, les changements restent pourtant très peu visibles.

Le relief est un élément important à prendre en compte lorsqu’on étudie un territoire


(Fig. 28). Celui-ci a un impact direct sur l’utilisation du territoire par les humains. En
effet, les plaines sont souvent des endroits où les terres sont fertiles, ce qui est propice
à l’agriculture et à l’établissement d’humains. À l’inverse, les montagnes ne sont pas
des endroits propices à la construction de maisons ou de routes à cause du terrain
accidenté.

88
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.1 Définition

89
Figure 28 : Quelques types de reliefs
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
Un versant est une surface topographique inclinée, située entre des points hauts (pics,
crêtes, rebord de plateau, sommet d'un relief) et des points bas (pied de versant,
talweg) (Fig. 29).
Les vallées sont caractérisées par les pentes et les formes de leurs versants (profils en
travers).
Les profil des versants dépendant de plusieurs facteurs parmi lesquels on compte les
systèmes d'érosion, les climats et la nature des roches. Les profils des versants sont
souvent réguliers : C'est le cas des versants réglés et des versants convexo-concaves.
Ils peuvent également être irréguliers.
90
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant

Figure 29 : Photos d’un versant

91
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
Versants réglés : Ce sont des versants
lisses, sans ressaut ni ravine, de profil
rectiligne sur presque toute leur
hauteur. Ils peuvent être taillés dans la
roche en place ou être recouverts d'un
manteau de débris.

92
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
Versants convexo-concaves : Ils sont assez fréquents lorsque les formes ont eu le
temps d'évoluer sans que l'érosion n'approfondisse trop vite le talweg. Ce sont des
versants lisses, sans ravinement, recouverts d'un manteau de débris, mais de profil
convexe en haut, concave en bas, avec un point d'inflexion dans le partie médiane.

93
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
On définit un versant par :
▪ son profil : régulier / irrégulier (présence de replats, de terrasses fluviatiles) ;
versant de Richter (de forme rectiligne) / versant doux ;
▪ son revêtement : sol, affleurement rocheux, éboulis ;
▪ son exposition au soleil : voir adret et ubac ;
▪ sa végétation (étagement) ;
▪ son aménagement par les Hommes (terrasses, etc.)

94
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
L’adret (terme géographique de 1927, issu du vieux français adrecht, « adroit », «
endroit » ou « bon côté ») est l'ensemble des versants d’une vallée de montagne qui
bénéficient de la plus longue exposition au soleil. Le versant opposé, moins ensoleillé
et plus froid, est l'ubac (Fig. 30)

Figure 30 : Schéma d’un adret


et d’un ubac

95
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.2 Interfluve
Un interfluve est un relief compris entre deux talwegs (Fig. 31) . Il est constitué de
versants, séparés ou non par une surface plane.

La crête d'interfluve désigne la ligne où se partagent les eaux de pluie.

Les interfluves représentent la majeure partie du relief terrestre, puisque :


▪ les talwegs ont une largeur relativement faible : le lit d'un cours d'eau s'inscrit
dans un talweg ;
▪ on appelle « interfluve » toute partie du relief terrestre qui n'est pas un talweg.
96
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.2 Interfluve

Figure 31 : Interfluve

97
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.3 Abrupt
C'est une pente très raide se rapprochant de la verticale (Fig. 32). L'abrupt désigne en
général toutes les pentes de plus de 70° (+80%).

Figure 32 : Schéma d’un


abrupt

98
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.4 Talus et Corniche
Un talus est une pente reliant deux reliefs plans, d'altitude différente (Fig. 33). Un
talus se définit par :
▪ son tracé (rectiligne, sinueux, festonné (éperons / indentations) ;
▪ son profil (concave, rectiligne, convexe) ;
▪ son commandement (différence d'altitude entre le sommet et la base du talus).

Un talus raide est généralement désigné sous l'appellation d'escarpement.

Une corniche est une pente très raide située à la partie supérieure du talus (Fig. 33).
99
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.4 Talus et Corniche

Figure 33 : Talus et Corniche

100
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.5 Glacis
Un glacis (A partir de Français = « pente, la pente ») en géomorphologie est une
surface faiblement inclinée, de liaison entre les pistes de montagne et le fond de la
vallée fluvial, formé par le dépôt d'alluvions (Fig. 34).

Nous distinguons le glacis d'érosion roche et les glacis d'accumulation (ou des débris).

D'un point de vue génétique, le glacis est la forme terminale d'un processus érosif
rétraction des montagnes.

101
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.5 Glacis

Figure 34 : Glacis

102
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.6 Colline
Une colline est un relief qui s'étend au-
dessus du terrain environnant mais moins
haut qu'une montagne. La colline est une
éminence ou un monticule de terre qui, en
général, ne dépasse pas 100 mètres de
hauteur de la base au sommet (Fig. 35).
C’est un relief de faible énergie, plus ou
moins circulaire, à sommet arrondi et à
Figure 35 : Colline
versants en pente douce.
103
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.1 Montagne
On définit la montagne comme la partie saillante de l'écorce terrestre, d'une grande
étendue, d'un commandement (hauteur) important (plusieurs centaines de mètres) et
aux pentes prononcées (Fig. 36).

Elle combine les trois caractéristiques suivantes :


▪ de fortes dénivellations ;
▪ une altitude élevée ;
▪ un relief marqué par des pentes raides.

104
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.1 Montagne

Figure 36 : Montagne Dents


de Man (Côte d’Ivoire)

105
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.2 Plaine
C'est une surface plane ou légèrement
ondulée, où les interfluves sont réduits
à des reliefs très faibles, les
dénivellations sont faibles et les pentes
insensibles (Fig. 37). La plaine se
différencie du plateau par le non-
encaissement du réseau
hydrographique. Elle peut comporter
une pente sensible : on parle dans ce
106
Figure 37 : Plaine et Plateau
cas de plaine inclinée.
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.3 Plateau
C'est une surface plane ou légèrement
ondulée au sein de laquelle le réseau
hydrographique est encaissé (Fig.
37). On le caractérise par son altitude,
son inclinaison, l'encaissement des
rivières, la forme des vallées et des
versants, l'intensité de la dissection
hydrographique.

107
Figure 37 : Plaine et Plateau
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.4 Vallée
L’espace allongé compris entre deux versant opposés, son fond est parcouru ou
façonné par un cours d'eau (vallée fluviale) ou un glacier (vallée glaciaire).
On distingue plusieurs types de vallées :
▪ une vallée en U (Fig. 38) ;
▪ une vallée en berceau ;
▪ une vallée alluviale a un fond plat ;
▪ une vallée en V (Fig. 39) ;
▪ une vallée suspendue ;
▪ une gorge ou vallée en gorge
108
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.4 Vallée

109
Figure 38 : Vallée en forme de U
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.4 Vallée

110
Figure 39 : Vallée en forme de V
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Une terrasse alluviale présente un fond plat, un témoin
du lit d’inondation et un rebord abrupt (Fig. 40). Les
terrasses peuvent former des plateaux en interfluves
dominant les vallées actuelles. On a alors une véritable
inversion de relief dans la mesure où l’ancienne nappe
de vallée se trouve placée en contre-haut (Fig. 41).

Figure 40 : Terrasse alluviale


111
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale

Figure 41 : Inversion du relief alluvial

112
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Genèse des terrasses
La genèse des terrasses repose sur de nombreuses hypothèses qui ne sont pas toujours
justifiées :
• les hypothèses orogéniques. En envisageant l’érosion comme une phénomène
continu, lié seulement dans son rythme aux variations du système des pentes, on a
pu penser que chaque reprise d’érosion résultait d’un brusque accroissement des
pentes par soulèvement du continent ;
• les hypothèses eustatiques. Le niveau général des océans n’est pas fixe. Certaines
époques ont connu des transgressions mondiales. L’ensemble des mouvements
113
négatifs ou positifs de l’océan est appelé eustatisme.
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Genèse des terrasses
La genèse des terrasses repose sur de nombreuses hypothèses qui ne sont pas toujours
justifiées :
• les hypothèses eustatiques. L’étagement des terrasses s’explique donc par la
position relative du niveau marin. En période de haut niveau, les fleuves
alluvionnent sur toute leur longueur et en période de bas niveau, ils creusent leur lit
de la même façon ;
• les hypothèses liées aux catastrophes. Les catastrophes naturelles (éboulements,
séismes, volcanismes) peuvent entraîner un creusement au niveau des
114
accumulations alluviales et provoquer une dissection en terrasses ;
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Genèse des terrasses
La genèse des terrasses repose sur de nombreuses hypothèses qui ne sont pas toujours
justifiées :
• les hypothèses liées aux climats. On sait que les alternances d’alluvionnement et
d’incision résultent des changements des crises climatiques du quaternaire. Le plus
souvent, les cours d’eau ont pu défoncer leur pavage et entailler leur nappe
alluviale.

115
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Différents types de terrasses :
▪ les terrasses alluviales et les terrasses rocheuses. Dans le cas d’une terrasse
alluviale, le lit du cours d’eau conserve une couche d’alluvions qui recouvre le
substratum rocheux. Lorsque la pellicule alluviale fait défaut, on a une terrasse
rocheuse ;
▪ les terrasses étagées et les terrasses emboîtées. Les terrasses étagées (Fig.)
ont un substratum et un talus de roche en place et correspondent à plusieurs
reprises du profil d’équilibre du cours d’eau. Les terrasses emboîtées sont
sculptées dans les masses d’alluvions superposées et traduisent l’alternance
116
répétée de phase d’accumulation ou de remblaiement et de phase d’érosion.
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Différents types de terrasses :
▪ les terrasses étagées et les terrasses emboîtées (Figs. 42,43,44)

Figure 42 : Terrasses étagées


117
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale

Figure 43 : Deux étages


de terrasses alluviales

118
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Différents types de terrasses :
▪ les terrasses étagées et les terrasses emboîtées

119
Figure 44 : Terrasses emboîtées
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Etagement et Datation des terrasses :
• Les datations relatives : l’étagement ou l’emboîtement des terrasses permettent de les dater
relativement l’une par rapport l’autre ; les plus hautes sont les plus anciennes, la plaine
alluviale actuelle étant la plus récente. C’est l’inverse de ce qu’on observe en stratigraphie
où les couches les plus récentes sont les plus hautes.
• Les datations paléontologiques. On tente d’appliquer aux nappes alluviales les méthodes de
la stratigraphie en y cherchant des fossiles.
• Les datations par la hauteur relative. Dans le cas de la théorie eustatique, on cherche à
paralléliser des terrasses d’un cours d’eau à un autre en tenant compte de la hauteur
calculée au dessus du plan d’eau actuelle. Cette méthode est admise dans la partie moyenne
120
du cours d’eau.
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine
Lorsque le relief est réduit, après un temps très long (plusieurs millions d’années), à
une surface sans grandes dénivellations, on parle alors de pénéplaine ; il est formé
dans ce cas d’un ensemble de talwegs et d’interfluves (Figure 45).
Les pénéplaines présentent parfois des reliefs sensibles, résiduels du nom de
monadnock (nom d’un sommet de la Nouvelle Angleterre). Il s’agit de buttes
surbaissées se raccordant progressivement, à la base, avec la surface générale de la
pénéplaine.
On distingue les monadnock de résistance et les monadnock de position (Figure 46) :
▪ les monadnock dits de résistance sont dus à la dureté particulière de la roche
121
qui les constitue ;
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine

Figure 45 : Pénéplaine Figure 46 : Monadnock de résistance

122
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine
▪ les monadnock dits de position sont dus à leur éloignement par rapport aux
vallées principales à leur situation sur les lignes de partage des eaux.

Datation des pénéplaines se fait :


• Par rapport aux mouvements tectoniques. Ainsi, une pénéplaine basculée ou
dénivelée par une phase tectonique est antérieure à celle-ci (Fig. 47a) . Par contre
une surface qui recoupe des couches plissées par une phase tectonique d’âge connu
est postérieure à cette phase tectonique (Fig. 47b).
• une pénéplaine est postérieure aux couches les plus récentes qu’elle tranche et
antérieure aux dépôts les plus anciens qui reposent sur elle (Fig. 47c). 123
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine
• la datation des pénéplaines se fait également d’après les dépôts d’altération qui y
sont conservés (Fig. 47d). De tels dépôts vont authentifier la pénéplaine. Ainsi, dans
le Sahara occidental une croûte de climat subaride caractérise la topographie
d’aplanissement de certains plateaux ; c’est la carapace hamadienne ;
• les pénéplaines peuvent se dater les unes par rapport aux autres ; une surface qui
s’est établie aux dépens d’une autre, c’est-à-dire par érosion attaquant cette autre en
contrebas, lui est postérieure (Fig. 47e).

124
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine
Figure 47 : Datation des pénéplaines
a. La pénéplaine pp’ est antérieure aux failles
(F) oligocènes qui la disloquent.
b. La pénéplaine pp’ est postérieure à la faille
F et au pli éocène qu’elle nivelle.
c. La pénéplaine pp’ est postérieure aux roches
éocènes qu’elle tranche et antérieure aux
sables oligocènes qui reposent sur elle. Elle
est antérieure au β, miocène.
d. La pénéplaine a l’âge du dépôt d’altération
qui la caractérise.
e. La pénéplaine pIII est postérieure à pII,
elle-même postérieure à pI.
125
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE
CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

126
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

Les pays intertropicaux se situent dans les zones à climat équatorial et tropical avec
des végétations évoluant de la forêt à la savane, la steppe et le désert.
A chaque climat correspond une couverture végétale qui influe sur les processus de
modelé.
La forêt freine considérablement l’érosion, car le feuillage ralentit l’effet de la pluie. Il
ne laisse tomber sur le sol qu’un nombre restreint de gouttes et avec un certain retard ;
le manteau de feuilles mortes au sol, le lacis des racines, diminuent considérablement
l’érosion.
La steppe et plus encore le désert laissent apparaître le sol nu. Ces formations
végétales se rencontrent aussi bien sous les climats chauds et arides que les climats
froids. 127
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

Dans les régions de savane et de forêt claire, il se présente de grands aplanissements


s’étendant à perte de vue et dominés par des reliefs insolites qui s’élèvent parfois
brutalement au dessus du territoire environnant : ce sont les inselbergs.

Dans les régions de forêt dense, les inselberg sont rares mais il existe de nombreux
pains de sucre (relief à sommet de dôme) s’élevant au dessus d’un ensemble de
croupes (Fig. 48).

Des différences existent également au niveau des sols : dans la savane abondent les
cuirasses indurées découpées en plateaux par l’érosion ; par contre en forêt dense ce
sont des argiles rouges très épaisses et pâteuses qui revêtent les croupes.
128
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

Figure 48 : Pain de sucre de Rio de Janeiro au Brésil

129
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.1 Altération ferrallitique et induration ferrugineuse


Dans la zone intertropicale, l’altération est particulièrement intense en raison de la
température, de l’humidité, de l’acidité du milieu. On note que l’activité de l’hydrolyse
double chaque fois que la température augmente de 10°.
Dans le milieu intertropical, les eaux de pluies sont acides en raison de la production
d’acide azotique de synthèse. L’altération est alors accélérée par le lessivage dû à
l’abondance des pluies.
L’altération sous le sol, libère d’abord les alcalins (K, Ca) et alcalino-terreux (Ca, Mg)
c’est à dire ceux qui rentrent dans les principales bases. En milieu basique, il se forme
la montmorillonite comme minéral argileux tandis qu’en milieu acide c’est la
kaolinite qui se forme.
130
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.1 Altération ferrallitique et induration ferrugineuse


Comportement de la silice, de l’alumine, du fer.
Le fer ferreux (bivalent) est soluble et entraîné par les eaux par contre le fer ferrique
(trivalent) est très peu soluble. Il migre à courte distance et ne tarde pas à
s’immobiliser.
L’alumine est pratiquement insoluble pour les pH compris entre 4,5 et 6,5 elle n’est
soluble que pour des pH extrêmes.
Le fer ferrique et l’alumine sont les constituants qui demeurent quasiment sur place
pendant le processus d’altération, tandis que la silice est entraînée par les eaux. Ce
processus explique l’enrichissement en fer ferrique et en alumine des plateaux
d’altération d’où le terme de décomposition ferrallitique.
131
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.1 Altération ferrallitique et induration ferrugineuse


Dans l’horizon humide, le milieu est acide, la silice se combine avec l’alumine pour
donner de la kaolinite. La kaolinite est donc un minéral de néoformation dû à la
resilisification de l’alumine.

Dans l’horizon situé au-dessus de la zone d’imbibition permanente, zone de battement


de la nappe, il se forme de la boehmite (AlO(OH)) et de la gibbsite (Al(OH)3) ou
même exceptionnellement de la bauxite (minerais d’aluminium).

Différence de comportement des roches mères. Les roches montrent une réaction
différente vis-à-vis de l’altération intertropicale :
• les roches basiques non ferrugineuses donnent des sols noirs à montmorillonite
(black cotton soils) ; 132
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.1 Altération ferrallitique et induration ferrugineuse


• les roches basiques ferromagnésiennes donnent très peu de kaolinite mais plus
facilement de les cuirasses ferrugineuses ;
• les roches composées presque exclusivement de quartz donnent des chicots
rocheux.

L’altération intertropicale est plus lente sur les rochers et par conséquent sur les
pentes fortes où la roche est à nu ; par contre elle est plus active sur un régolite qui
conserve l’humidité.

Les processus de l’altération varient de l’équateur au désert avec la pluviométrie.


L’épaisseur des manteaux de décomposition peut atteindre de 10 à 50 m dans les
régions équatoriales où humides. 133
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.2 Morphologie en zone tropicale humide


Dans la zone intertropicale humide, les roches se décomposent profondément en
donnant de la kaolinite. Une argile rouge, épaisse de plusieurs mètres, recouvre les
versants de sorte que les affleurements rocheux sont rares.

Quand le relief est prononcé, la topographie est constituée par une série de versants
rectilignes pentus à étroite convexité sommitale ; ce qui donne l’apparence de
polyèdres juxtaposés séparant les vallées.

Les reliefs moins prononcés montrent des croupes convexes (dites au Brésil littoral
"demi-orange") dont la pente peut être assez élevée jusqu’à 45° parfois. Seuls
dominent les dômes cristallins intacts qui constituent les pains de sucre, résidus de
134
roches dures recouverts du manteau humidifiant (Fig. 49).
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.2 Morphologie en zone tropicale humide

Figure 49 : Coupe dans un versant d’une demi–orange intertropicale 135


CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.2 Morphologie en zone tropicale humide


L’évolution de ces croupes fait intervenir les phénomènes de solifluxion, de creeping
et de ruissellement et aboutit à une "mer de collines", juxtaposition de "demi-
oranges" (Fig. 50).
Les cuirasses qu’on peut trouver dans les forêts denses, comme en Côte d’Ivoire,
doivent être interprétées comme les relictes d’un climat ancien.
La singularité des cours d’eau est l’alternance des biefs calmes et des rapides. Cette
alternance s’explique par :
• l’érosion différentielle, particulièrement exagérée en pays intertropical, sur les
roches altérées et les roches saines en place ;
• les chutes franchissent les roches lisses sans y inscrire d’entaille ;
136
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.2 Morphologie en zone tropicale humide

Figure 50 : "Mer de collines" dans le Brésil humide ( région de Rio de Janeiro)


137
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.2 Morphologie en zone tropicale humide


• l’érosion est facilitée dans la partie amont des biefs calmes mais non dans leur
partie aval ;
• dans les rivières où il existe plusieurs bras, l’érosion est divisée, elle aussi,
atténuée par rapport au fond des lits uniques des biefs calmes ;
• la présence dans les rapides de conglomérats ferruginisés créant un seuil.

IV.3 Morphologie en zone tropicale sèche


Les zones tropicales sont en général caractérisées par un relief de plateaux associés à
des dépressions structurales peu profondes (bassins) drainés ou non. Leurs côtes sont
en général régulières, c’est-à-dire sans indentation, ou péninsules ou îles.
138
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.3 Morphologie en zone tropicale sèche


Dans la savane à saison contrastée, l’altération, pendant la saison des pluies a tendance
à se faire comme dans la zone tropicale humide mais, en saison sèche, la nappe
phréatique en baissant de niveau, immobilise l’oxyde d’alumine et de fer qu’apporte la
migration du complexe d’altération. Il peut alors se constituer des cuirasses
bauxitiques et ferrugineuses (Fig. 51).

La cuirasse se forme en tant que horizon interne du sol et non en surface par remontée
capillaire. Elle affleure lorsque l’érosion a enlevé l’horizon superficiel.
Les cuirasses forment des reliefs de plateaux et de replats en marches d’escalier qui
dominent les basses terrasses et les lits actuels (Fig. 52). 139
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.3 Morphologie en zone tropicale sèche

140
Figure 51 : Blocs de cuirasse
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.3 Morphologie en zone tropicale sèche

Figure 52 : Schéma des paysages à cuirasses étagées

141
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.4 Glacis, Pédiplaine et Inselberg en zone de savane


Le glacis est une topographie de pente longitudinale nette (1 à 5%) ou légèrement
concave, mais de pente latérale nulle. La partie amont du glacis peut être une
montagne, une zone de versants peu élevés ou un inselberg. Sa partie aval peut
déboucher soit sur un oued, soit sur une terrasse alluviale, soit sur une pédiplaine.

La pédiplaine est une étendue de terrain de pente très faible, presque nulle en tous
sens (Fig. 53) . Elle peut se raccorder à des glacis mais aussi venir buter contre des
inselbergs. Elle est caractérisée par la présence d’une couverture de débris d’épaisseur
faible et des boules de granite. Les dénivellations sont minimes, de l’ordre du mètre.
En zone tropicale, la pédiplaine peut, comme le glacis, porter une cuirasse
142
ferrugineuse.
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.4 Glacis, Pédiplaine et Inselberg en zone de savane

Figure 53 : Différents stades de formation d’une pédiplaine


selon King. Stades 1 : Plateau, 2 : Coupôle, 3 : Pain de
143
sucre, 4 : Pédiplaine
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.4 Glacis, Pédiplaine et Inselberg en zone de savane


L’inselberg est un relief isolé, haut de quelques dizaines de mètres à 500 m et même
plus, surgissant au dessus d’une pédiplaine ou d’un glacis, le contact se faisant par une
rupture de pente assez très nette. Les inselberg peuvent aussi se localiser par groupes
ou même constituer un massif compact : l’inselgebirge.

Les formes des sommets sont diverses. Beaucoup sont plats (signature d’une ancienne
pédiplaine ou d’une surface structurale). Certains sont fortement inclinés, d’autres sont
effilés, d’autres encore sont en dos de baleine, à bosses multiples ou en pain de sucre.
Les pentes latérales varient de l’un à l’autre ; elles sont souvent abruptes et peuvent
aller localement jusqu’au surplomb (Figs. 54).
144
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.4 Glacis, Pédiplaine et Inselberg en zone de savane

Figure 54 : Profils d’inselberg et vue de pains de sucre


145
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux

IV.4 Glacis, Pédiplaine et Inselberg en zone de savane


Les inselberg sont plus présents dans les roches granitiques et métamorphiques. Leur
formation est interprétée comme étant le résultat d’une altération différentielle (Fig.
55).

Figure 55 : Formation d’un inselberg


en climat humide

146
CHAPITRE V :
PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

147
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


La grande partie du continent africain et plus particulièrement l’Afrique de l’Ouest est
formée de roches cristallines et cristallophylliennes (roches magmatiques et
métamorphiques) dont les produits d’altération s’appellent les altérites. Ce sont des
roches de recouvrement qui cachent aujourd’hui le substratum.

Le domaine cristallin, enfoui en grande partie par le recouvrement altéritique,


représente en Côte d’Ivoire 97,5% du territoire national contre 2,5% pour le bassin
sédimentaire côtier. Il se caractérise par des affleurements de morphologie variée.

148
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Il existe plusieurs types d’affleurements de roches cristallines et cristallophylliennes :
Boules de granite :
Elles proviennent du découpage en blocs des granites par des fractures de directions
variables. Sous l’effet de l’altération, ces blocs se dégagent peu à peu et évoluent
lentement vers des « boules flottantes ou noyées » par les altérites (Fig. 56). Les
boules sont en général affectées par de nombreuses micro-fractures qui deviennent de
petits ruisseaux ou rigoles à la surface des boules. Il existe des boules homogènes et
lisses et des boules irrégulières et perforées de trous. C’est le cas du col de Singrobo
149
sur l’autoroute du Nord au km 143.
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Boules de granite :

150
Figure 56 : Boule de granite
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Chaos granitique :
C’est un assemblage de blocs de granite découpés et taillés dans le massif granitique
(Fig. 57). Les blocs sont entassés de façon désordonnée. Ils sont non émoussés et leur
contour est souvent anguleux en raison de l’absence de transport par les cours d’eau.
L’entassement en désordre des éléments empêche toute mesure de direction.

151
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Chaos granitique :

Figure 57 : Chaos granitique et mode de formation


152
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Dalle :
Elle se présente généralement comme une véritable plate-forme rocheuse de nature
variée (Fig. 58). Ainsi, les granites, les gneiss, les migmatites, etc., peuvent affleurer
sous forme de dalles. Leur surface est souvent horizontale ou subhorizontale. On les
rencontre dans les grandes vallées et dans les plaines d’altitude faible ou moyenne.

153
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Dalle :

Figure 58 : Dalle rocheuse

154
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Dômes :
Les dômes sont généralement d’altitude
faible. Elles se présentent sous forme de
collines boisées où la roche (granite par
exemple) affleure (Fig. 59). En savane, ils
sont occupés par des herbes ou des
buissons.

Figure 59 : Dôme granitique


155
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Dos de baleine :
Dans les sillons intra cratoniques
birimiens certaines anciennes roches
sédimentaires métamorphisées
(grauwackes et les séries volcano-
sédimentaires) se présentent sous forme
d’affleurements allongés en dos de
baleine (Fig. 60).
Figure 60 : Dos de baleine rocheuse
156
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Inselberg :
En côte d’Ivoire, ils sont représentés par des montagnes de granites gigantesques
disséminées dans des plaines à relief monotone (Fig. 61). Ils présentent une paroi
verticale et abrupte, le plus souvent affectée de mégafractures parallèles entre le
sommet et la base de la montagne.

Il existe trois types d’inselberg : les inselbergs à sommet nu, les inselbergs à sommet
couvert d’un tapis végétal et les inselbergs à sommet très fracturé et brisé en blocs
chaotiques ou en tablettes de chocolat. 157
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.1 Morphologie des affleurements des roches cristallines et
cristallophylliennes
Inselberg :

Figure 61 : Inselberg 158


CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
Au Nord les modelés se façonnent à partir des formes héritées et résultent d’une
reprise de l’érosion à partir d’anciennes surfaces cuirassées, de dômes granitiques ou
d’inselberg.

V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement


Schéma général
La cuirasse joue le rôle d’un banc de roche dure et arme véritablement le paysage. Le
modelé actuel est le prolongement de l’évolution de ces surfaces cuirassées. Cette
évolution d’ensemble aboutit à deux types de paysages :

159
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement
Schéma général
La cuirasse joue le rôle d’un banc de roche dure et arme véritablement le paysage. Le
modelé actuel est le prolongement de l’évolution de ces surfaces cuirassées. Cette
évolution d’ensemble aboutit à deux types de paysages :
▪ le premier est le type de colline riche en fer dominant un glacis cuirassé. Ce
glacis peut avoir été disséqué et d’autres glacis peuvent s’y emboîter laissant
ainsi des buttes témoins en cuestas où le démantèlement peut aller jusqu’à la
formation de collines à sommets sub-aplanis et gravillonnaires (Fig. 62) ;
160
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement

Figure 62 : Glacis emboîtés et collines sub-aplanies.


161
Région de Tanda
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement
Schéma général
▪ le second peut être une inversion totale de relief lorsque la durée est suffisante
et lorsque les oscillations climatiques ont interrompu les processus de
cuirassement. Seules les parties aval des glacis et les anciennes dépressions
indurées par la cuirasse résistent à l’érosion. Par contre, les anciens reliefs ont
été déblayés parce qu’ils étaient moins résistants : la surface qu’ils occupaient
est maintenant une dépression (Fig. 63).
Le phénomène peut se perpétuer et donner de nouveaux reliefs de cuestas auxquels on
162
donne souvent le nom de bowal (pluriel bowé).
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement

Figure 63 : Inversion de relief en zone cuirassée

163
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement
Schéma général
Le détail des modelés dépend de l’évolution de trois zones, entre autres, la surface des
cuirasses, leur rebord et les glacis :
▪ Surfaces cuirassées (Figs. 64, 65). Les surfaces des cuirasses peuvent se
démanteler à la suite d’un abaissement du niveau de base et d’une phase
climatique plus humide. Il en résulte un modelé convexo-concave.
▪ Rebord des cuirasses et des bowé. La zone de cuirasse éboulée, plus humide
et aussi plus argileuse, permet à la forêt de s’installer (Fig. 66).
164
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement

Figure 64 : Paysages de cuirasse 165


CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement

Figure 65 : Evolution d’une surface cuirassée 166


CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement

Figure 66 : Evolution d’un rebord de cuirasse


167
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.1 Modelés déterminés par le cuirassement
Schéma général
▪ Glacis. Ils se développent en contrebas des surfaces cuirassées, formant ainsi
des plans de raccordement avec les dépressions. Ils semblent se former par
ruissellement diffus et en nappe décapante.

168
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.2 Différents aspects des modelés
On distingue deux aspects de modelés selon qu’ils se développent sur schistes ou sur
granites.
▪ Modelés sur schistes. Les plateaux occupent une plus grande surface par
rapport aux pentes et aux bas-fonds. Ils sont plus ou moins cuirassés, la cuirasse
s’épaissit généralement en bordure. Un ressaut net domine un glacis caractérisé
par un replat marqué vers le haut suivi d’une pente (7 à 10%) mais relativement
courte qui se raccorde à un bas-fond évasé (Fig. 67).

169
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.2 Différents aspects des modelés
On distingue deux aspects de modelés selon qu’ils se développent sur schistes ou sur
granites.
▪ Modelés sur schistes. (Fig. 67).

170
Figure 67 : Modelés sur schistes (Savane)
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.2 Différents aspects des modelés
On distingue deux aspects de modelés selon qu’ils se développent sur schistes ou sur
granites.
▪ Modelés sur granites. Les plateaux sont moins étendus que sur schistes et
présentent deux aspects : ce sont soit des buttes témoins assez fortement
cuirassées d’extension réduites soit des plateaux beaucoup plus étendus avec
une cuirasse discontinue. Le ressaut plus moins marqué domine un replat plus
développé et une pente faible (1 à 3%) mais généralement longue. Le bas-fond
est plat (Fig. 68).
171
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.2 Différents aspects des modelés
On distingue deux aspects de modelés selon qu’ils se développent sur schistes ou sur
granites.
▪ Modelés sur granites. (Fig. 68).

172
Figure 68 : Modelés sur granite (Savane)
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.3 Modelés des zones non cuirassées
On s’intéressera aux régions des inselbergs et à quelques types de fond de vallées.
▪ Régions d’inselberg. En dehors des inselbergs dont la dépression périphérique est
bien marquée, il se forme deux types de modelés à leur pied :
o le premier, sans doute le plus fréquent (région de Boundiali) montre une zone
forte passant par un glacis à altération relativement profonde ensuite un versant
de raccordement à pente assez forte dominant un bas fond peu marqué (Fig.
69);

173
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.3 Modelés des zones non cuirassées

Figure 69 : Inselberg région de Boundiali


174
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.3 Modelés des zones non cuirassées
On s’intéressera aux régions des inselbergs et à quelques types de fond de vallées.
▪ Régions d’inselberg. En dehors des inselbergs dont la dépression périphérique est
bien marquée, il se forme deux types de modelés à leur pied :
o le second (région de Séguéla), semble lié à une tectonique plus récente qui a
entraîné un encaissement des vallées dans les berges assez étroites. Le glacis
relativement plat est interrompu brusquement par l’entaille du marigot (Fig.
70).
▪ Types de fond de vallée. Des études menées dans le Nord de la Côte d’Ivoire
175
permettent de les différencier (Fig. 71).
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.3 Modelés des zones non cuirassées

Figure 70 : Inselberg région de Séguéla


176
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.2 Modelés du Nord de la Côte d’Ivoire
V.1.2.3 Modelés des zones non cuirassées

Figure 71 : Modelés de fond de vallées.


Nord de la Côte d’Ivoire

177
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.3 Modelés de basse CI
Au Sud l’épais manteau d’altération permet un moulage qui ne se heurte pas à des
formes préexistantes. Ces formes sont floues et ensevelies sous un épais manteau de
débris meubles. On note également l’absence d’une hiérarchisation harmonieuse des
formes.
V.1.3.1 Modelés granitiques
Dans les régions granitiques, la forte altération qui se développent donne aux
formations superficielles des caractères particuliers : elles sont puissantes, fortement
arénacées, poreuses par conséquent très perméables. L’eau percole bien en profondeur
et permet l’individualisation des niveaux d’accumulation et la constitution de nappes
178
en profondeur.
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.3 Modelés de basse CI
V.1.3.1 Modelés granitiques
Le raccordement des versants avec les dépressions se fait par une pente très accusée,
tandis que les profils sont convexes et résultent de la conjugaison de plusieurs facteurs
:
▪ au sommet et sur les pentes, la perméabilité du matériel réduit le ruissellement
au profit de l’infiltration. La reptation superficielle est parfois manifeste mais il
n’y a pas d’engorgement des débris à la base des versants.
▪ Plus bas, la cohésion du matériel est plus forte, tandis que le versant est armé
par une plus forte proportion de gravillons ferrugineux.
179
▪ à la base, les eaux infiltrées sont restituées par les nappes souterraines.
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.3 Modelés de basse CI
V.1.3.2 Modelés schisteux
Les paysages schisteux du sud de la Côte d’Ivoire possèdent une épaisse couverture
d’altération mais leur particularité provient de trois différences essentielles :
▪ le matériel est constitué d’éléments plus fins ; la roche s’altère en argile et
lorsqu’il y a des micas, les oxydes de fer abondants peptisent les argiles ;
▪ les horizons des sols sont moins tranchés, en particulier les horizons de surface
ne sont guère plus perméables que le reste du profil ;
▪ les nappes d’eau affleurantes sont rares et le chevelu hydrographique est mieux
développé, la densité des talwegs étant plus forte ;
180
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.3 Modelés de basse CI
V.1.3.3 Modelés sur roches vertes
Les formations liées aux roches vertes du birimien dominent les plateaux ou les
plaines par de hautes buttes de 300 à 400 m. Ces buttes ont des sommets souvent
tabulaires, cuirassés et à flancs rigides et irréguliers.

181
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
En Côte d’Ivoire, le domaine libérien présente de hauts sommets d’altitude comprise
entre 1000-1700 m environ à l’Ouest ; ce sont les monts DANS et les monts
TOURAS. Les sommets les plus célèbres sont : le Nimba ; le Tonkpi et la Dent de
Man.
Morphologie du réseau hydrographique.
La région de Man est un bassin de réception de la plupart des cours d’eau de l’Ouest
du pays (Fig. 72). Ce bassin de réception est une zone parsemée de reliefs dans
lesquels le cours d’eau principal collecte ses eaux. Le cours d’eau principal, dans ce
secteur, est riche en affluents et son territoire est délimité par une ligne de crête.
182
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
Morphologie du réseau hydrographique.

183
Figure 72 : Morphologie d’un cours d’eau
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
Morphologie du réseau hydrographique.
Le bassin de réception présente des terrains, de pente très forte, sur lesquels les eaux
coulent avec une grande vitesse. C’est un écoulement dans lequel les filets liquides
dessinent des boucles et des tourbillons qui attaquent les roches en place et les
découpent en blocs et en galets. En raison de son écoulement turbulent le bassin de
réception est le lieu où l’on trouve des cascades, des rapides, des chutes et des torrents.
Les torrents et les cascades sont fréquents dans la région de Man.
Si la vitesse de l’eau est faible des blocs peuvent demeurer sur place. Ce sont alors des
blocs anguleux dont la surface n’est pas polie ou des galets non émoussés provenant
184
des brèches.
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
Morphologie du réseau hydrographique.
Au contraire si les éléments sont transportés sur de grandes distances, les galets sont
polis et donc émoussés et proviennent des poudingues.

Les éléments sont transportés en fonction de leur grosseur, les blocs les plus lourds
restent dans le bassin de réception, tandis que les éléments les plus fins et les plus
solubles continuent leur route jusqu’à la mer : c’est le granoclassement latéral le long
du lit et qui passera à un granoclassement vertical en aval.

Dans les bassins de réception on trouve souvent des figures d’érosion typiques comme
les marmites de géant et des cheminées de fée (Figure 73). 185
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
Morphologie du réseau hydrographique.

Figure 73 : Marmites de géant et cheminées de fée 186


CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
Nappes de versant et exutoires des flancs de montagne
Les régions de montagne présentent souvent des creux sur les flancs ou les versants où
l’eau peut s’accumuler donnant des nappes de versant ou de flanc. De telles nappes
sont en général instables et sous le poids des arbres elles peuvent céder et provoquer
des glissements et éboulements de terrain suivis d’avalanches de boues et de poches
d’eau (Fig. 74). Ce phénomène, connu sous le nom de « DRA » est dangereux parce
qu’il provoque des inondations et la destruction des plantations.

187
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
Nappes de versant et exutoires des flancs de montagne

Figure 74 : Eboulement de glissement de terrain en


188
zone de montagne
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
Nappes de versant et exutoires des flancs de montagne
Les régions de montagne se caractérisent également par leurs nombreuses sources
d’eau naturelles. On distingue 2 types de source en zone de montagne (Fig. 75) :
▪ les sources de déversement sont des sources de vidange de la nappe, leurs filets
liquides sont descendants et elles ne tarissent jamais. Elles sont donc pérennes
et résistent à toutes les saisons ;
▪ les sources de débordement sont des sources intermittentes dans lesquelles les
filets liquides sont ascendants. Ce sont des sources temporaires qui
n’apparaissent que lorsque la nappe est bien plaine. Ces sources n’apparaissent
189
qu’en période de pluies.
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.1 Paysages lithologiques de Côte d’Ivoire


V.1.4 Morphologie des régions de montagnes
Nappes de versant et exutoires des flancs de montagne

Figure 75 : Principales sources


de contact en zone de montagne

190
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


Désert signifie étymologiquement vide d’hommes. Aujourd’hui, il a pris une
signification climatique et biologique : celle d’une région où les précipitations sont
assez rares et où la couverture végétale est absente, réduite du moins à quelques
plantes isolées les unes des autres par des espaces où le sol est nu.
Il existe des déserts froids, tempérés et chauds. Les paysages des déserts sont, en
général, engendrés par les variations du climat.
La mise en place des paysages désertiques est conditionnée par trois facteurs : la
température qui conditionne des taux d’évaporation trop élevés, les précipitations
(inférieures à 250 mm/an) et le contraste entre les saisons (saisons sèches trop longues
par rapport aux saisons de pluies). 191
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.1 Morphologie du désert
Dans le désert, le vent érode par déflation (processus éolien d'érosion qui affecte les
sédiments meubles des climats désertiques, les particules fines étant arrachées par le
vent. On parle aussi de vannage éolien) et corrasion (Phénomène d'abrasion des
roches par les particules sableuses transportées par le vent) mais aussi il accumule
(Fig. 76, 77). Le sable est soufflé à plus de 200 m de hauteur.

Toutefois, des particules très fines peuvent rester en suspension et être transportées très
loin sous forme de brumes sèches.

Les roches taillées par ce mécanisme sont des ventifacts (Fig. 78). 192
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.1 Morphologie du désert

Figure 76 : Mouvement du sable poussé par


les vents de tempête
193
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.1 Morphologie du désert

Figure 78 : Déflation et corrasion

194
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.1 Morphologie du désert

Figure 79 : Ventifacts

195
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.1 Morphologie du désert
Le sable peut également, par jet, sculpter les massifs de roche pour former toutes
sortes de motif comme les entailles à la base des escarpements, les champignons du
désert (Fig.80), les ponts de roche, etc.
De même, lorsque le vent souffle violemment sur les surfaces couvertes de sables et de
graviers, les sables fins sont enlevés et il y a concentration de graviers en surface
créant un pavé du désert (Fig. 80).
Le vent dépose une partie des matériaux qu’il a balayés ou arrachés ; ces
accumulations de sable se présentent sous forme de dunes. Elles sont nombreuses et
variées : depuis les amoncellements de barkhanes jusqu’aux grands ergs.
196
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.1 Morphologie du désert

Figure 80 : Champignon et pavage du désert


197
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.1 Morphologie du désert
En plus des dépôts moulés par le vent, il existe un autre type de dépôt d’origine
éolienne : les loess. Les grands dépôts de loess du Nigeria ont été formés par les vents
venant du Sahara.

198
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.2 Association des paysages du désert
Les aspects des déserts et des zones subdésertiques sont extrêmement variés. On peut
distinguer des paysages différents, qui s’associent pour donner des ensembles eux-
mêmes différents. Les principaux types sont :
• la montagne (Fig.81). Dépourvue de couverture végétale continue et même de
sol, elle est souvent ravinée. Les affleurements rocheux sont nombreux, certains
recouverts de vernis noir. La surface des versants est hérissée de blocs qui lui
donnent un aspect pierreux ;
• le plateau structural. Il est formé de tables de grès, de laves ou de calcaire. On
l’appelle au Sahara hamada ;
199
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.2 Association des paysages du désert
• le fech-fech est un type de terrain : celui où on s’enlise. Il s’agit de rives de
lagunes salines plus ou moins desséchées, les sébkra, avec ou sans plaques de
sel apparentes ;
• le reg est un sol solide qui « porte » ; il peut s’agir d’une plaine d’argile mais
plus souvent le reg est caillouteux. Lorsque le substrat rocheux est cohérent, on
parle en Afrique du Nord d'un reg, désert de pierre et non de sable. Lorsqu'il
prend la forme d'un plateau, on parle aussi d'une hamada. L'erg est au contraire
constitué de roches sableuses (Fig. 82) ;
• le gour est une butte résiduelle au Sahara (Fig. 83).
200
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.2 Association des paysages du désert

Figure 81 : Montagne dans le désert du Sinaï en Égypte 201


CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.2 Association des paysages du désert

Figure 82 : Reg et Erg dans un paysage désertique

202
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE

V.2 Paysages lithologiques des zones désertique d’A.O


V.2.2 Association des paysages du désert

Figure 83 : Gour dans le désert algérien 203

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