Cours de Geomorphologie Final
Cours de Geomorphologie Final
Cours de Geomorphologie Final
2023-2024
GEOMORPHOLOGIE
Support de cours Ingénieur de Conception 1ère année
Dr Hervé SIAGNE
Enseignant-Chercheur
PLAN DU COURS
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
❑ Introduction
La géomorphologie est une science qui a pour objet la description,
l'analyse et l'explication du relief terrestre actuel. C'est l'étude scientifique
des formes de la Terre et de leur évolution.
Elle se base sur des éléments de topographie (plateau, plaine, montagne,
talus...) qui sert à décrire, à préciser le type de relief ; et des éléments
géomorphologiques (surface d'érosion, plateau structural, plaine
d'épandage, cuesta, mont...) qui précise le facteur ou le processus de
formation.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
❑ Introduction
Le relief terrestre constitue un espace où l’homme mène l’ensemble de ses
activités tant sociale qu’économique. Le relief résulte de l’action des
forces orogéniques (tectonique) et des forces climatiques (eau, vent, neige,
ruissellement, gélifraction, météorisation...). La formation des reliefs est
dynamique et non cyclique.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
❑ Introduction
Objectifs généraux
Après ce cours, l'étudiant devrait être en mesure :
1. De mieux comprendre les différents processus responsables de la formation des
reliefs terrestres ;
2. D'identifier et de caractériser différentes formes de terrain sur des images aériennes
et satellitaires ainsi que sur le terrain ;
3. De comprendre l'évolution physique d'un paysage naturel à travers le temps ;
4. De comprendre les liens entre le climat, les propriétés des matériaux terrestres et
les forces appliquées sur ceux-ci par la gravité, l'eau, la glace et le vent.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
I.1 Définition
La géomorphologie dérive de 3 mots grecs :
▪ gê (la terre) ;
▪ morphê (la forme) ;
▪ et logie ou logos (l’étude).
I.1 Définition
La géomorphologie n’est pas qu’un simple exercice de description et de
classement du relief, mais une science explicative de la genèse et de
l’évolution des formes du relief. Comme toute science elle a :
▪ un objet : le relief ;
▪ des méthodes : la cartographie, l’expérimentation, la modélisation,
etc. ;
▪ et une finalité : l’intégration de l’information apportée par le relief
dans la reconstitution de l’histoire des paysages.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
I.1 Définition
L’analyse de l’origine des formes du relief prend en général en compte trois groupes
de facteurs principaux : les facteurs endogènes, exogènes et anthropogènes (Fig. 1 et
Tab. 1).
Figure 1 : Facteurs à
l’origine des formes du
relief
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
I.1 Définition
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
I.1 Définition
▪ Les facteurs endogènes sont liés à la nature (géologique) des roches (granites,
calcaires, schistes, etc., plus ou moins résistants à l’érosion), à leurs structures
(horizontale, plissée, etc.) et aux mouvements des plaques lithosphériques
(géophysique) qui participent à la genèse des volumes.
▪ Les facteurs exogènes (géomorphologie dynamique ou climatique), que sont
les agents d’érosion, façonnent les formes du relief et leur donnent un modelé.
Il s’agit du gel, du vent, et de l’eau (sous forme liquide et solide).
▪ Les agents anthropogènes (Homme) jouent également un rôle érosif, tant dans
la destruction des formes naturelles que dans la création de nouvelles formes
(ex. remblais).
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
I.1 Définition
En définitive, c’est l’action conjuguée de ces trois groupes de facteurs qui permet de
comprendre les mécanismes qui sont à la base de la formation et de l’évolution du
relief. Toutefois, la simple observation n’est pas suffisante pour comprendre l’intensité
et les rythmes des processus d’érosion.
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Figure 2 : Différentes formes de reliefs
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
La carte topographique qui est une représentation plane d’une portion de la terre. Elle
représente à la fois des points indépendamment de leur altitude, le relief rendu par des
points côtés et des courbes de niveau. La carte topographique va permettre de dresser
des profils indispensables à l’étude de l’origine du relief (Fig. 4)
L’analyse de l’imagerie satellitale apporte des précisions de plus en plus grandes pour
la compréhension du relief (terrestre et d’autres planètes) à différentes échelles (Fig.
4b). 24
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOMORPHOLOGIE
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CHAPITRE II : EROSION
CHAPITRE II : EROSION
II.1 Définition
En géomorphologie, l’érosion est le processus de dégradation et de transformation du
relief, et donc des sols, roches, berges et littoraux qui est causé par tout agent externe,
donc autre que la tectonique.
L'érosion agit à différents rythmes et peut, sur plusieurs dizaines de millions d'années,
araser des montagnes, creuser des vallées, faire reculer des falaises.
La géomorphologie dynamique étudie l'érosion et ses résultats. L'analyse des
processus de l'érosion permet de distinguer des combinaisons complexes d'actions que
l'on appelle système d'érosion ou système morphogénétique.
Le résultat de l'action de ces systèmes se traduit par le modelé du relief, souvent des
formes à grande échelle (métriques ou décamétrique) qui peuvent se répéter sur de
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longues distances, couvrant ainsi de vastes surfaces.
CHAPITRE II : EROSION
II.1 Définition
Le terme d'érosion peut avoir deux significations. Au sens strict et étymologique, c'est
l'action d'enlever, de ronger les reliefs existants. Il faut lui préférer le sens large, qui
associe trois actions :
▪ l'attaque des reliefs ;
▪ le transport des débris ;
▪ et leur dépôt.
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.1 Processus mécaniques
Ces processus entraînent une désagrégation de la roche en matériaux de taille plus
réduite, mais sans changement appréciable dans la composition chimique ou
minéralogique.
On y regroupe les fragmentations d’origine thermique dont la cryoclastie et la
thermoclastie et les fragmentations d’origine hydrique (haloclastie et hydroclastie),
les auteurs anglo-saxons y ajoutant les phénomènes de détente (exfoliation).
II.2.2 Processus physico-chimiques
Le processus physico-chimique également processus d’altération provoque une
transformation de la roche saine en produits secondaires, c’est-à-dire une modification
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irréversible des propriétés physiques et chimiques des roches et minéraux.
CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
Le principal agent de météorisation physico-chimique est l’eau atmosphérique qui agit
à la fois comme un réactif chimique, comme un vecteur de transmission d’autres
réactifs (le transport de dioxyde de carbone par exemple), et comme un agent
d’évacuation des produits libérés par la météorisation (solutés).
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
A/ L’attaque physique ou mécanique de la roche va provoquer
Figure 7 : Thermoclastie
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
A/ L’attaque physique ou mécanique de la roche va provoquer
Figure 8 : Cryoclastie
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
B/ L’altération chimique (météorisation chimique)
Il s’agit d’une dissociation des liens chimique entre les minéraux, voire entre ions. La
transformation peut se faire par addition ou soustraction d’éléments chimiques. Cela a
pour résultat la production de débris fins. Les agents de l’altération chimique sont :
▪ Eau = agent principal (mise en solution) ;
▪ Oxygène de l’air qui se combine avec l'eau (CO2, autres gaz) ;
▪ Acides (ions H+) produits par les minéraux, la biosphère et l’homme (pluies
acides).
La température a un rôle très important sur la vitesse d’altération. Pour une
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augmentation de 10°C, la vitesse double.
CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
B/ L’altération chimique (météorisation chimique)
Exemples d’altération chimique
▪ L’hydrolyse = mécanisme d’altération chimique le plus important Il s’agit d’un
mécanisme d’échange de cations, accompagné d’une destruction de l’édifice
cristallin (par les H+). Ce mécanisme s’applique essentiellement aux roches
cristallines, en particulier aux feldspaths (env. 50% d’un granite). Les minéraux
sont détruits par l’eau, rendue agressive par les acides qu’elle contient à l’état
dissous. Le H+ libre de l’eau agit comme un acide.
▪ Les mécanismes de dissolution (karst) CaCO3 + H2O + CO2 <> Ca(HCO3)2
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.2 Processus physico-chimiques
B/ L’altération chimique (météorisation chimique)
Exemples d’altération chimique
▪ Les mécanismes d’oxydoréduction : Ex. A l’air libre, le fer rouille. Il y a
oxydation lorsqu’il y a combinaison d’un élément avec l’oxygène, cela
correspond à une perte d’électron. Il y a réduction lorsqu’il y a départ de
l’oxygène, cela correspond à un gain d’électron.
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CHAPITRE II : EROSION
II.2 Agents externes de l’érosion ou météorisation
II.2.3 Processus biologiques
La météorisation biologique, appelée aussi biométéorisation, est la désagrégation
physique (mécanique) ou chimique (biochimique) de la roche causée par des
organismes vivants tels que les plantes, les lichens, les animaux, les bactéries et les
champignons (notamment les mycorhizes) qui sécrètent des acides organiques, ou par
des acides humiques provenant de la décomposition des matières organiques dans le
sol.
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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
Le cycle procède par un enchaînement de phases qui se succèdent dans un ordre
irréversible comparable à l’évolution de la vie humaine de la naissance à la mort en
passant par la jeunesse, la maturité et la vieillesse (Fig. 9).
Le cycle comprend une longue période d’érosion et un brusque rajeunissement. Le
relief se construit pendant les périodes de mouvement et se détruit, par le travail de
l’érosion, pendant les périodes de stabilité.
Les périodes de stabilité sont longues tandis que les périodes de mouvement sont
momentanées par rapport aux premières.
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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❑ Le stade de jeunesse (Figure 10) :
correspond à une région où le relief est élevé
uniformément par rapport au niveau de base
(niveau de la mer). Dans cette situation, les
fleuves s’encaissent à l’embouchure puisque
la pente a été augmentée. L’érosion remonte
selon le processus régressif sur le cours
principal et sur les affluents. Le lit est alors le
siège d’une érosion intense et les versants Figure 10 : Stade de jeunesse
réagissent à l’encaissement du lit.
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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❑ Le stade de jeunesse (Figure 10) :
Il s’y produit des glissements, des débris
sont arrachés aux parois et mettent par
endroits la roche à nu. Le creusement du
pied des versants est vigoureux.
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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❑ Le stade de la maturité (Figure 11) :
s’installe par suite de la régularisation
progressive du profil en long des cours
d’eau et les rivières ne creusent plus que
lentement. Les glissements deviennent
rares sur les versants et les pentes
d’ensemble diminuent. Le relief se
compose de croupes à divers niveaux. Il
se dépose des alluvions au niveau des
Figure 11 : Stade de maturité
vallées principales qui sont très élargies.
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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❑ Le stade de vieillesse (Figure 12) :
est caractérisé par un affaiblissement lent
des pentes sur les profils longitudinaux des
cours d’eau en particulier sur les interfluves.
Les sommets des croupes se rapprochent de
l’altitude des talwegs, toutefois la pente
reste suffisante pour l’évacuation des débris.
La région devient une succession de croupes
Figure 12 : Stade de vieillesse
recouvertes d’un tapis continu de débris
altérés et séparés par des vallées au fond
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alluvial. Le réseau est hiérarchisé.
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
❖ NB : La différence entre le stade de jeunesse et celui de la maturité est marquée
dans le premier cas par un relief caractérisé par des versants évoluant par
glissement et se présentant comme le profil rectiligne si la structure est homogène.
Par contre dans le second cas les versants commencent à se régulariser, se
recouvrent uniformément d’un manteau de débris et prennent un profil convexe au
sommet concave à la base.
Pour bien saisir comment se fait l'aplanissement de tout un continent ou d'une partie de
continent sous l'action des eaux de ruissellement, il est une notion importante à
connaître : le profil d'équilibre d'un cours d'eau et son ajustement à un niveau de base.
Ce profil d'équilibre s'établit par l'ajustement à un niveau de base (Fig. 13). 51
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
Ce niveau de base est défini par le niveau d'eau du réservoir dans lequel se jette le
cours d'eau (autre cours d'eau plus important, lac, réservoir hydroélectrique, mer, etc.).
Ainsi, un cours d'eau qui se jette dans un lac creusera son lit jusqu'à ce qu'il atteigne
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son profil d'équilibre défini par le niveau d'eau du lac.
CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
Sur ce schéma, l'échelle verticale est fortement exagérée. En fait, à l'équilibre, le
gradient de pente du cours d'eau est très faible, tant que le lac est présent, le cours
d'eau ne peut éroder plus bas que ce profil.
Si de manière naturelle ou anthropique le lac est drainé (comme par exemple, le lac 1
sur le schéma qui suit) (Fig. 14), le cours d'eau recommence à creuser et ajuste son
profil à un nouveau niveau de base, ici le niveau du lac 2.
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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
Avec le drainage du lac 2, un nouveau profil d'équilibre s'établit. Ultimement, le
niveau de base est le niveau marin (Fig. 15).
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CHAPITRE II : EROSION
II.3 Etapes du cycle de l’érosion
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CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.1 Causes
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CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.1 Causes
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CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.2 Types d’évolution
Il existe deux types d’évolution de la succession des cycles d’érosion :
▪ Cas d’un soulèvement d’ensemble (ou d’un mouvement négatif du niveau marin)
dans une structure uniforme
Figure 18 : Emboîtement
de formes cycliques
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CHAPITRE II : EROSION
II.4 Succession des cycles d’érosion
II.4.2 Types d’évolution
Il existe deux types d’évolution de la succession des cycles d’érosion :
▪ Cas d’une succession d’épisode de creusement et de remblaiement dans une vallée
créant des terrasses alluviales. Dans une vallée alluviale si un abaissement du
niveau de base amène le cours d’eau à s’enfoncer dans les alluvions et même dans
leur substratum, l’ancien fond alluvial va occuper une position au-dessus du
nouveau talweg ; il constituera une terrasse alluviale.
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CHAPITRE II : EROSION
II.5 Erosion par les eaux de ruissèlement
La Figure 19 présente de façon simple le bilan hydrique de la surface terrestre. On y
voit que moins de 7% de l'eau du cycle total est disponible pour modeler les continents
par ruissellement, mais il s'agit d'un agent très efficace.
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CHAPITRE II : EROSION
II.5 Erosion par les eaux de ruissèlement
C'est bien connu, les eaux de ruissellement creusent les vallées. La profondeur, la
largeur et les formes de ces dernières se modifient avec le temps.
Les changements du niveau de base peuvent se faire aussi à l'échelle planétaire. Nous
savons par exemple que, dans le passé, le niveau des mers a fluctué constamment. Il y
a un certain nombre de causes à ces fluctuations, les deux principales étant les
changements de volume des océans reliés à la tectonique des plaques et le stockage de
glaces aux pôles durant les glaciations.
Un abaissement du niveau des mers entraîne, pour les continents, un changement du
profil d'équilibre des cours d'eau. Voici, par exemple, comment évoluera les reliefs
d'une région dont le niveau de base aura été abaissé (Fig. 20).
65
CHAPITRE II : EROSION
II.5 Erosion par les eaux de ruissèlement
Prenons une région qui a atteint son niveau d'équilibre (le niveau marin par exemple) ;
il s'agit de ce qu'on appelle une pénéplaine.
Figure 23 : Cartographie
des déserts dans le monde
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CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
Dans les déserts, l'agent principal d'érosion et de transport des matériaux est le vent. Si
le vent peut agir si efficacement pour éroder et transporter les particules, c'est qu'il n'y
a ni humidité, ni végétation pour retenir celles-ci et les stabiliser. Le vent qui balaie la
surface du sol entraîne donc facilement ces particules. Les particules sont transportées
selon trois modes (Fig. 24).
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CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
Les plus grosses se déplacent par roulement ou glissement (traction) à la surface du
sol, sous l'effet de la poussée du vent ou des impacts des autres particules. Les
particules de taille moyenne (sables) se déplacent par bonds successifs (saltation). Les
particules très fines (poussières) sont transportées en suspension dans l'air (loess),
souvent sur de très grandes distances.
Il en résulte deux structures importantes des déserts : les pavements de désert et les
champs de dunes (Fig. 25).
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CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
73
CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
Le vent entraîne les particules de la taille des sables, mais n'a pas l'énergie nécessaire
pour soulever ou rouler les plus grosses particules. Ainsi, ces plus grosses particules se
concentrent progressivement à mesure de l'ablation des sables pour former finalement
une sorte de pavement qui recouvre les sables et les stabilise, ce qui, par exemple,
permet aux véhicules robustes de rouler aisément.
Ces dernières se déplacent, sous l'action du vent, par saltation des particules sur le dos
de la dune ; elles viennent se déposer sur le front de la dune, soit par avalanche, soit
parce qu'elles sont piégées par le tourbillon que fait le vent à l'avant de la dune.
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CHAPITRE II : EROSION
II.6 Erosion et l’action du vent
C'est ce qui cause la structure interne en laminage parallèles inclinées qui indiquent le
sens du déplacement de la dune (Fig. 26).
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CHAPITRE II : EROSION
II.7 Erosion et isostasie
À l'échelle continentale, l'érosion par les eaux de ruissellement, la glace et le vent
tendent à aplanir les reliefs vers un profil de base qui est le niveau des mers.
Selon le principe d'isostasie (rappelons que la lithosphère "flotte" sur l'asthénosphère),
l'ablation d'une tranche de matériaux à la surface d'un continent entraîne un
rééquilibrage des masses ; il y a remontée de l'ensemble de la lithosphère continentale.
De cette manière, la croûte continentale s'amincit progressivement ; on tend vers la
pénéplaine et vers une épaisseur de croûte continentale qui soit compatible avec
l'épaisseur de la croûte océanique, en conformité avec les densités respectives des deux
croûtes.
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CHAPITRE II : EROSION
II.7 Erosion et isostasie
En contrepartie, la surcharge due à l'addition de sédiments sur la lithosphère océanique
crée un enfoncement qu'on appelle de la subsidence (Fig. 27).
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CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
L’homme est un agent morphologique. Il peut modifier la couverture végétale naturelle
en créant ainsi des conditions biologiques qui mettent en œuvre un système d’érosion
original, le système anthropique. Il agit par :
▪ la mise en culture ou en pâture aux dépens de la forêt ou de formations
arbustives
▪ l’intermédiaire de ses troupeaux qui peuvent détruire la végétation du pâturage
lorsqu’il y a une surcharge pastorale (nombre de bêtes par unité de surface
élevé).
Il résulte de toutes ces actions une intensification de l’érosion qui s’effectue aux
dépens des surfaces utiles et qui peut prendre l’aspect national : c’est l’érosion du sol.
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CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Facteurs de l’érosion du sol
L’érosion du sol est le résultat de cinq facteurs :
▪ nature du sol et du sous-sol ;
▪ pente ;
▪ régime climatique ;
▪ végétation artificielle ;
▪ système de culture.
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CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Facteurs de l’érosion du sol
▪ Nature du sol et du sous-sol. Elle influe par l’intermédiaire de la dimension de
débris, de leur degré de cohérence, de la perméabilité (les argiles sont les
éléments les plus sensibles au ravinement), les sables à déflation.
▪ Pente. La pente doit être suffisante, pour la culture pour éviter que les eaux
stagnent et que se renouvellent les débris, mais assez faible pour que le
ruissellement ne s’exerce pas avec trop d’intensité. En pays tempéré, une pente
de 1 à 5 % est l’optimum sur un sol granitique. Dans un pays tropical, sur un
sol granitique, l’érosion du sol s’exerce à partir d’une pente de 8%.
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CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Facteurs de l’érosion du sol
▪ Régime climatique. Le gel rend le sol cohérent, mais facilite le ruissellement si
le sol est encore gelé pendant la fonte des neiges ; le dessèchement du sol, lié à
l’évaporation, agit directement pour faciliter la déflation en diminuant la
cohérence du sol ; la formation des croûtes, phénomène lié au climat, diminue
la prise de l’érosion. La quantité et la répartition des pluies constituent le
facteur climatique essentiel ; une chute d’eau de 25 mm en dix minute est
dangereuse si elle ne s’arrête pas dans les minutes qui suivent. Elle devient
désastreuse même sur un terrain perméable parce que le sol se sature et le
ruissellement s’intensifie.
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CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Facteurs de l’érosion du sol
▪ Végétation artificielle. Les cultures qui laissent le sol à nu (pommes de terre,
arachide, etc.) sont les plus dangereuses.
▪ Système de culture (et d’élevage). Une culture dans le sens de la pente facilite
le ruissellement ; la pratique de la jachère a également une action néfaste ; de
trop fréquents retournements de la terre ont également la même action ; la
surcharge pastorale facilite aussi l’érosion. Le feu de brousse est désastreux
parce qu’il détruit l’humus et met le sol à nu facilitant l’érosion.
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CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Solutions ou remèdes
Lutte contre le ruissellement. Elle se fait :
▪ par le développement de cultures qui protègent le sol : céréales, prairies
naturelles et artificielles. Les cultures qui exposent le sol ( coton, maïs, tabac,
soja, légumes divers) seront assolées avec les cultures protectrices. Les unes et
les autres alterneront en longues bandes : c’est le strip-cropping. La jachère sera
évitée ;
▪ le labour se fera suivant des courbes de niveau de sorte à éviter que le
ruissellement ne laisse des sillons établis le long de la pente ;
▪ par l’aménagement du sol des collines en banquettes horizontales ou même à
contre-pente, séparées par des gradins ; 83
CHAPITRE II : EROSION
II.8 Erosion anthropique
Solutions ou remèdes
Lutte contre le ruissellement. Elle se fait :
▪ par l’abandon des pentes les plus fortes par la culture et laissées en pâturage ou
en forêt.
Lutte contre la déflation. Il faut :
▪ retourner le moins possible le sol et pour cela le plus possible à la charrue à
disques qui hache seulement le sol ;
▪ laisser la paille sur le sol après les récoltes ;
▪ labourer perpendiculairement aux vents dominants.
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CHAPITRE III :
DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
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CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.1 Définition
Les continents ne se présentent pas sur une surface homogène. Les roches composant
la croûte terrestre sont disposées et reparties différemment selon les régions du globe
et forment des unités structurales ou des grands types de reliefs.
Le terme relief désigne, étymologiquement, ce que l’on relève et s’applique donc, au
sens strict, à une forme saillante. Cependant, au sens large, utilisé en géographie, il
désigne l’ensemble des irrégularités de la surface de la croûte terrestre. Ainsi, il se
compose d’éléments en creux et d’éléments en position surélevée
La formation des montagnes ou orogenèse engendre le relief. Un relief se définit par :
▪ Son altitude ;
▪ Sa pente ;
▪ Son âge. 86
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.1 Définition
Son altitude : on distingue des zones de basse et de haute altitude. Les zones basses
sont les plus représentées sur la Terre :
▪ 0 à 200 mètres = 31% de la superficie des terres ;
▪ 200 à 500 mètres = 29% ;
▪ 500 à 1000 m : = 20 % ;
▪ plus de 1000 m = 20%
Sa pente : celle-ci n’est jamais nulle, alors même que certaines formes de relief nous
paraissent planes. Une forme de relief est donc un assemblage de pentes dont les
dimensions, les orientations et les déclivités sont très variables.
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CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.1 Définition
Son âge : les reliefs ont une vie. On parle de massifs jeunes, à maturité, vieux, etc. À
l’échelle de l’homme, les changements restent pourtant très peu visibles.
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CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.1 Définition
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Figure 28 : Quelques types de reliefs
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
Un versant est une surface topographique inclinée, située entre des points hauts (pics,
crêtes, rebord de plateau, sommet d'un relief) et des points bas (pied de versant,
talweg) (Fig. 29).
Les vallées sont caractérisées par les pentes et les formes de leurs versants (profils en
travers).
Les profil des versants dépendant de plusieurs facteurs parmi lesquels on compte les
systèmes d'érosion, les climats et la nature des roches. Les profils des versants sont
souvent réguliers : C'est le cas des versants réglés et des versants convexo-concaves.
Ils peuvent également être irréguliers.
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CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
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CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
Versants réglés : Ce sont des versants
lisses, sans ressaut ni ravine, de profil
rectiligne sur presque toute leur
hauteur. Ils peuvent être taillés dans la
roche en place ou être recouverts d'un
manteau de débris.
92
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
Versants convexo-concaves : Ils sont assez fréquents lorsque les formes ont eu le
temps d'évoluer sans que l'érosion n'approfondisse trop vite le talweg. Ce sont des
versants lisses, sans ravinement, recouverts d'un manteau de débris, mais de profil
convexe en haut, concave en bas, avec un point d'inflexion dans le partie médiane.
93
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
On définit un versant par :
▪ son profil : régulier / irrégulier (présence de replats, de terrasses fluviatiles) ;
versant de Richter (de forme rectiligne) / versant doux ;
▪ son revêtement : sol, affleurement rocheux, éboulis ;
▪ son exposition au soleil : voir adret et ubac ;
▪ sa végétation (étagement) ;
▪ son aménagement par les Hommes (terrasses, etc.)
94
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.1 Versant
L’adret (terme géographique de 1927, issu du vieux français adrecht, « adroit », «
endroit » ou « bon côté ») est l'ensemble des versants d’une vallée de montagne qui
bénéficient de la plus longue exposition au soleil. Le versant opposé, moins ensoleillé
et plus froid, est l'ubac (Fig. 30)
95
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.2 Interfluve
Un interfluve est un relief compris entre deux talwegs (Fig. 31) . Il est constitué de
versants, séparés ou non par une surface plane.
Figure 31 : Interfluve
97
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.3 Abrupt
C'est une pente très raide se rapprochant de la verticale (Fig. 32). L'abrupt désigne en
général toutes les pentes de plus de 70° (+80%).
98
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.4 Talus et Corniche
Un talus est une pente reliant deux reliefs plans, d'altitude différente (Fig. 33). Un
talus se définit par :
▪ son tracé (rectiligne, sinueux, festonné (éperons / indentations) ;
▪ son profil (concave, rectiligne, convexe) ;
▪ son commandement (différence d'altitude entre le sommet et la base du talus).
Une corniche est une pente très raide située à la partie supérieure du talus (Fig. 33).
99
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.4 Talus et Corniche
100
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.5 Glacis
Un glacis (A partir de Français = « pente, la pente ») en géomorphologie est une
surface faiblement inclinée, de liaison entre les pistes de montagne et le fond de la
vallée fluvial, formé par le dépôt d'alluvions (Fig. 34).
Nous distinguons le glacis d'érosion roche et les glacis d'accumulation (ou des débris).
D'un point de vue génétique, le glacis est la forme terminale d'un processus érosif
rétraction des montagnes.
101
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.5 Glacis
Figure 34 : Glacis
102
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.2 Reliefs élémentaires
III.2.6 Colline
Une colline est un relief qui s'étend au-
dessus du terrain environnant mais moins
haut qu'une montagne. La colline est une
éminence ou un monticule de terre qui, en
général, ne dépasse pas 100 mètres de
hauteur de la base au sommet (Fig. 35).
C’est un relief de faible énergie, plus ou
moins circulaire, à sommet arrondi et à
Figure 35 : Colline
versants en pente douce.
103
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.1 Montagne
On définit la montagne comme la partie saillante de l'écorce terrestre, d'une grande
étendue, d'un commandement (hauteur) important (plusieurs centaines de mètres) et
aux pentes prononcées (Fig. 36).
104
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.1 Montagne
105
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.2 Plaine
C'est une surface plane ou légèrement
ondulée, où les interfluves sont réduits
à des reliefs très faibles, les
dénivellations sont faibles et les pentes
insensibles (Fig. 37). La plaine se
différencie du plateau par le non-
encaissement du réseau
hydrographique. Elle peut comporter
une pente sensible : on parle dans ce
106
Figure 37 : Plaine et Plateau
cas de plaine inclinée.
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.3 Plateau
C'est une surface plane ou légèrement
ondulée au sein de laquelle le réseau
hydrographique est encaissé (Fig.
37). On le caractérise par son altitude,
son inclinaison, l'encaissement des
rivières, la forme des vallées et des
versants, l'intensité de la dissection
hydrographique.
107
Figure 37 : Plaine et Plateau
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.4 Vallée
L’espace allongé compris entre deux versant opposés, son fond est parcouru ou
façonné par un cours d'eau (vallée fluviale) ou un glacier (vallée glaciaire).
On distingue plusieurs types de vallées :
▪ une vallée en U (Fig. 38) ;
▪ une vallée en berceau ;
▪ une vallée alluviale a un fond plat ;
▪ une vallée en V (Fig. 39) ;
▪ une vallée suspendue ;
▪ une gorge ou vallée en gorge
108
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.4 Vallée
109
Figure 38 : Vallée en forme de U
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.4 Vallée
110
Figure 39 : Vallée en forme de V
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Une terrasse alluviale présente un fond plat, un témoin
du lit d’inondation et un rebord abrupt (Fig. 40). Les
terrasses peuvent former des plateaux en interfluves
dominant les vallées actuelles. On a alors une véritable
inversion de relief dans la mesure où l’ancienne nappe
de vallée se trouve placée en contre-haut (Fig. 41).
112
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Genèse des terrasses
La genèse des terrasses repose sur de nombreuses hypothèses qui ne sont pas toujours
justifiées :
• les hypothèses orogéniques. En envisageant l’érosion comme une phénomène
continu, lié seulement dans son rythme aux variations du système des pentes, on a
pu penser que chaque reprise d’érosion résultait d’un brusque accroissement des
pentes par soulèvement du continent ;
• les hypothèses eustatiques. Le niveau général des océans n’est pas fixe. Certaines
époques ont connu des transgressions mondiales. L’ensemble des mouvements
113
négatifs ou positifs de l’océan est appelé eustatisme.
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Genèse des terrasses
La genèse des terrasses repose sur de nombreuses hypothèses qui ne sont pas toujours
justifiées :
• les hypothèses eustatiques. L’étagement des terrasses s’explique donc par la
position relative du niveau marin. En période de haut niveau, les fleuves
alluvionnent sur toute leur longueur et en période de bas niveau, ils creusent leur lit
de la même façon ;
• les hypothèses liées aux catastrophes. Les catastrophes naturelles (éboulements,
séismes, volcanismes) peuvent entraîner un creusement au niveau des
114
accumulations alluviales et provoquer une dissection en terrasses ;
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Genèse des terrasses
La genèse des terrasses repose sur de nombreuses hypothèses qui ne sont pas toujours
justifiées :
• les hypothèses liées aux climats. On sait que les alternances d’alluvionnement et
d’incision résultent des changements des crises climatiques du quaternaire. Le plus
souvent, les cours d’eau ont pu défoncer leur pavage et entailler leur nappe
alluviale.
115
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Différents types de terrasses :
▪ les terrasses alluviales et les terrasses rocheuses. Dans le cas d’une terrasse
alluviale, le lit du cours d’eau conserve une couche d’alluvions qui recouvre le
substratum rocheux. Lorsque la pellicule alluviale fait défaut, on a une terrasse
rocheuse ;
▪ les terrasses étagées et les terrasses emboîtées. Les terrasses étagées (Fig.)
ont un substratum et un talus de roche en place et correspondent à plusieurs
reprises du profil d’équilibre du cours d’eau. Les terrasses emboîtées sont
sculptées dans les masses d’alluvions superposées et traduisent l’alternance
116
répétée de phase d’accumulation ou de remblaiement et de phase d’érosion.
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Différents types de terrasses :
▪ les terrasses étagées et les terrasses emboîtées (Figs. 42,43,44)
118
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Différents types de terrasses :
▪ les terrasses étagées et les terrasses emboîtées
119
Figure 44 : Terrasses emboîtées
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.5 Terrasse alluviale
Etagement et Datation des terrasses :
• Les datations relatives : l’étagement ou l’emboîtement des terrasses permettent de les dater
relativement l’une par rapport l’autre ; les plus hautes sont les plus anciennes, la plaine
alluviale actuelle étant la plus récente. C’est l’inverse de ce qu’on observe en stratigraphie
où les couches les plus récentes sont les plus hautes.
• Les datations paléontologiques. On tente d’appliquer aux nappes alluviales les méthodes de
la stratigraphie en y cherchant des fossiles.
• Les datations par la hauteur relative. Dans le cas de la théorie eustatique, on cherche à
paralléliser des terrasses d’un cours d’eau à un autre en tenant compte de la hauteur
calculée au dessus du plan d’eau actuelle. Cette méthode est admise dans la partie moyenne
120
du cours d’eau.
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine
Lorsque le relief est réduit, après un temps très long (plusieurs millions d’années), à
une surface sans grandes dénivellations, on parle alors de pénéplaine ; il est formé
dans ce cas d’un ensemble de talwegs et d’interfluves (Figure 45).
Les pénéplaines présentent parfois des reliefs sensibles, résiduels du nom de
monadnock (nom d’un sommet de la Nouvelle Angleterre). Il s’agit de buttes
surbaissées se raccordant progressivement, à la base, avec la surface générale de la
pénéplaine.
On distingue les monadnock de résistance et les monadnock de position (Figure 46) :
▪ les monadnock dits de résistance sont dus à la dureté particulière de la roche
121
qui les constitue ;
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine
122
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine
▪ les monadnock dits de position sont dus à leur éloignement par rapport aux
vallées principales à leur situation sur les lignes de partage des eaux.
124
CHAPITRE III : DIFFERENTS TYPES DE RELIEF
III.3 Reliefs complexes
III.3.6 Pénéplaine
Figure 47 : Datation des pénéplaines
a. La pénéplaine pp’ est antérieure aux failles
(F) oligocènes qui la disloquent.
b. La pénéplaine pp’ est postérieure à la faille
F et au pli éocène qu’elle nivelle.
c. La pénéplaine pp’ est postérieure aux roches
éocènes qu’elle tranche et antérieure aux
sables oligocènes qui reposent sur elle. Elle
est antérieure au β, miocène.
d. La pénéplaine a l’âge du dépôt d’altération
qui la caractérise.
e. La pénéplaine pIII est postérieure à pII,
elle-même postérieure à pI.
125
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE
CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
126
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
Les pays intertropicaux se situent dans les zones à climat équatorial et tropical avec
des végétations évoluant de la forêt à la savane, la steppe et le désert.
A chaque climat correspond une couverture végétale qui influe sur les processus de
modelé.
La forêt freine considérablement l’érosion, car le feuillage ralentit l’effet de la pluie. Il
ne laisse tomber sur le sol qu’un nombre restreint de gouttes et avec un certain retard ;
le manteau de feuilles mortes au sol, le lacis des racines, diminuent considérablement
l’érosion.
La steppe et plus encore le désert laissent apparaître le sol nu. Ces formations
végétales se rencontrent aussi bien sous les climats chauds et arides que les climats
froids. 127
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
Dans les régions de forêt dense, les inselberg sont rares mais il existe de nombreux
pains de sucre (relief à sommet de dôme) s’élevant au dessus d’un ensemble de
croupes (Fig. 48).
Des différences existent également au niveau des sols : dans la savane abondent les
cuirasses indurées découpées en plateaux par l’érosion ; par contre en forêt dense ce
sont des argiles rouges très épaisses et pâteuses qui revêtent les croupes.
128
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
129
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
Différence de comportement des roches mères. Les roches montrent une réaction
différente vis-à-vis de l’altération intertropicale :
• les roches basiques non ferrugineuses donnent des sols noirs à montmorillonite
(black cotton soils) ; 132
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
L’altération intertropicale est plus lente sur les rochers et par conséquent sur les
pentes fortes où la roche est à nu ; par contre elle est plus active sur un régolite qui
conserve l’humidité.
Quand le relief est prononcé, la topographie est constituée par une série de versants
rectilignes pentus à étroite convexité sommitale ; ce qui donne l’apparence de
polyèdres juxtaposés séparant les vallées.
Les reliefs moins prononcés montrent des croupes convexes (dites au Brésil littoral
"demi-orange") dont la pente peut être assez élevée jusqu’à 45° parfois. Seuls
dominent les dômes cristallins intacts qui constituent les pains de sucre, résidus de
134
roches dures recouverts du manteau humidifiant (Fig. 49).
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
La cuirasse se forme en tant que horizon interne du sol et non en surface par remontée
capillaire. Elle affleure lorsque l’érosion a enlevé l’horizon superficiel.
Les cuirasses forment des reliefs de plateaux et de replats en marches d’escalier qui
dominent les basses terrasses et les lits actuels (Fig. 52). 139
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
140
Figure 51 : Blocs de cuirasse
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
141
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
La pédiplaine est une étendue de terrain de pente très faible, presque nulle en tous
sens (Fig. 53) . Elle peut se raccorder à des glacis mais aussi venir buter contre des
inselbergs. Elle est caractérisée par la présence d’une couverture de débris d’épaisseur
faible et des boules de granite. Les dénivellations sont minimes, de l’ordre du mètre.
En zone tropicale, la pédiplaine peut, comme le glacis, porter une cuirasse
142
ferrugineuse.
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
Les formes des sommets sont diverses. Beaucoup sont plats (signature d’une ancienne
pédiplaine ou d’une surface structurale). Certains sont fortement inclinés, d’autres sont
effilés, d’autres encore sont en dos de baleine, à bosses multiples ou en pain de sucre.
Les pentes latérales varient de l’un à l’autre ; elles sont souvent abruptes et peuvent
aller localement jusqu’au surplomb (Figs. 54).
144
CHAPITRE IV : GEOMORPHOLOGIE CLIMATIQUE : Exemple des pays
intertropicaux
146
CHAPITRE V :
PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
147
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
148
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
150
Figure 56 : Boule de granite
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
Il existe trois types d’inselberg : les inselbergs à sommet nu, les inselbergs à sommet
couvert d’un tapis végétal et les inselbergs à sommet très fracturé et brisé en blocs
chaotiques ou en tablettes de chocolat. 157
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
159
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
163
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
169
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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Figure 67 : Modelés sur schistes (Savane)
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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Figure 68 : Modelés sur granite (Savane)
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
177
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
181
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
183
Figure 72 : Morphologie d’un cours d’eau
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
Les éléments sont transportés en fonction de leur grosseur, les blocs les plus lourds
restent dans le bassin de réception, tandis que les éléments les plus fins et les plus
solubles continuent leur route jusqu’à la mer : c’est le granoclassement latéral le long
du lit et qui passera à un granoclassement vertical en aval.
Dans les bassins de réception on trouve souvent des figures d’érosion typiques comme
les marmites de géant et des cheminées de fée (Figure 73). 185
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
187
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
190
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
Toutefois, des particules très fines peuvent rester en suspension et être transportées très
loin sous forme de brumes sèches.
Les roches taillées par ce mécanisme sont des ventifacts (Fig. 78). 192
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
194
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
Figure 79 : Ventifacts
195
CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE
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CHAPITRE V : PAYSAGES LITHOLOGIQUES D’AFRIQUE